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Le beaujolais est à Le plus célèbre des vins jeunes fête ses 60 ans Si ses ventes ont baissé en France, il cartonne à l’étranger et joue de plus en plus la carte de la qualité
l’actu Le chiffre
51 %
C’est la part des Européens qui considèrent que le changement climatique est l’un des problèmes mondiaux les plus graves, selon une étude Eurobaromètre publiée en octobre.
Il l’a dit AFp
“Je préfère que l’on fasse du pédalo plutôt que de pédaler dans la choucroute. Et là, il a un peu pédalé dans la choucroute, Mélenchon.” Michel sapin (ps), réaGissant aux propos de Jeanluc Mélenchon (FG), qui avait qualiFié hollande de “capitaine de pédalo”
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On le croyait plutôt du genre nappe vichy et sans chichis. Mais cette année, notre “beaujo” se drape dans une “élégance made in France”, à en croire sa dernière campagne publicitaire. Comme chaque année, à minuit pile le troisième jeudi de novembre, le “3e fleuve de Lyon” sort de son lit pour se déverser dans les troquets, chez les cavistes et dans les linéaires des grandes surfaces du monde entier. Mais pas seulement : voilà aussi que le meilleur ami du zinc se glisse sur Facebook et dispose d’une application iPhone éphémère (avec des adresses partout en France). La star représente à elle seule le tiers des volumes globaux du beaujolais et se vend encore à 35 millions de bouteilles en quelques jours. Jean Bourjade, délégué général de l’union interpro-
fessionnelle Inter beaujolais, veut sortir ce vin léger et fruité “de sa note franchouillarde”. Pourtant, sur les marchés extérieurs qui constituent 44 % de ses ventes, le beaujolais nouveau est perçu, notamment au Japon, premier importateur avec 7 millions de bouteilles, comme un produit de luxe. “Avec les frais de transport, le prix à la bouteille peut atteindre 20 euros. Dans les pays asiatiques, où l’on n’aime pas les tanins, c’est un vin d’initiation”, poursuit Jean Bourjade. Aux Etats-Unis, le deuxième marché d’exportation (2,5 millions de bouteilles), le beaujolais nouveau est également un digne représentant de l’art de vivre raffiné à la française. Et grâce à trois bons millésimes successifs, dont
Il y a primeur et primeur... De nombreuses appellations d’origine protégée (AOP) peuvent élaborer des vins primeurs. Elles ont été listées par arrêté ministériel en 1951. Parmi elles, le gaillac, le muscadet, le bourgogne grand ordinaire… Ces vins jeunes mis en bouteilles environ deux mois après les vendanges fêtent donc leurs
60 ans. Un décret de 1985 fixe leur date de libération sur le marché au troisième jeudi de novembre. Mais le beaujolais rafle la vedette : il a su s’organiser pour faire de cette sortie un événement festif. Et son succès à l’exportation l’oblige à une régularité qualitative, que les autres primeurs ne peuvent pas revendiquer.
“Dans les pays asiatiques, où l’on n’aime pas les tanins, c’est un vin d’initiation.”
Jean bourJade, président d’inter
beauJolais
le 2011, les ventes seront en hausse dans ces deux pays. En France, la sortie du beaujolais nouveau reste avant tout une date bien calée dans l’agenda des bons vivants. Pour Camille Cohen, des caves Legrand, dans le IIe arrondissement de Paris, “c’est un rituel, dès 9 heures le matin, certains de nos clients viennent le déguster”. Dans ce lieu, il s’en vendra, en un seul jour, plus de trois mille bouteilles. Néanmoins, l’âge d’or est bel et bien révolu. Entre les années 1980 et aujourd’hui, les ventes ont baissé de moitié. “Cela ne signe pas une désaffection, assure Jean Bourjade, mais simplement nous avons connu une période d’excès où nous inondions littéralement le marché. Aujourd’hui, nous maîtrisons la filière de ce vin entièrement vendangé à la main.” En 2011, le beaujolais nouveau fête ses 60 ans. L’âge de raison. Marie Grézard
www.METROFRANCE.COM
“Il y a encore des e�orts à faire”
Martine Chermette est vigneronne au domaine du Vissoux, à Saint-Vérand (Rhône). Elle travaille en “lutte raisonnée”, c’est-àdire avec une utilisation minimale des pesticides. Comment se présente le beaujolais cette année ?
Comme un très beau millésime. Notre région a été la plus gâtée par la météo cette année, avec un printemps précoce et sec, un juillet chaud avec de petites pluies et aucun orage en août et septembre. En raison de cette sécheresse, les rendements sont plus limités, mais les vins sont plus concentrés, entre 11 et 13 degrés d’alcool, contre 9 habi-
dR
tuellement. Ça donne des vins plus structurés, plus charnus, plus denses. De grands vins qui valent, en qualité, des bourgognes ou des bordeaux, mais qui sont de 5 à 10 fois moins chers.
Quelle différence y a-t-il entre le beaujolais nouveau de négoce et un vin mis en bouteilles à la propriété ?
Le beaujolais nouveau sera-t-il lui aussi exceptionnellement bon ?
Il y a encore des efforts à faire concernant le vin en primeur. Seulement 15 % environ de la commercialisation est assurée par les viticulteurs eux-mêmes. Le reste passe par le négoce, qui rachète en vrac leur production aux vignerons et fait des assemblages avant la mise en bouteilles. Ce système incite ces viticulteurs à se concentrer davantage
vendange plus tôt et accélère la fermentation. Ça donne un vin qui n’est pas mature et se révèle acide.
Martine Chermette.
sur le volume que sur la qualité. De plus, les négociants exigent la livraison de vin de plus en plus tôt. Notamment parce qu’ils exportent désormais ce vin par bateau, pour réduire les coûts. Pour répondre à ces exigences, le viticulteur
Un primeur en direct du viticulteur est un vin abouti, avec de bons arômes de fruits rouges et de framboise, sans arômes exacerbés de banane ou de bonbon anglais, car on n’utilise pas de levures. Cet écart de qualité se ressent forcément dans le prix : une bouteille du négoce s’achète entre 3,50 et 4 euros. Dans notre domaine, les prix varient entre 7 et 7,50 euros. alexandra boGaert
Encore plus nouveau, le rosé Lancé à l’occasion du millésime 2006 au Japon, le beaujolais nouveau version rosé a fait son entrée sur les rayons français l’année suivante. Si ses volumes restent confidentiels, il affiche néanmoins une progression dont il n’a pas à rougir : de 360 000 bouteilles en 2007, il a frôlé le million l’an dernier. Si le rosé a déjà ses entrées en terre beaujolaise, sa mise en valeur dans l’opération “beaujolais nouveau” vise à attirer et à séduire plus particulièrement les femmes et les jeunes. Léger, fruité, tout simple, paré d’une jolie robe, il s’installe donc à table dès l’automne.