Reseaulux strategie

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Stratégie territoriale intégrée pour la province de Luxembourg Réseaulux

2015


1.

Présentation du territoire de la province de Luxembourg ............................................................... 3 1.1. Contexte ....................................................................................................................................... 4 1.2. Historique...................................................................................................................................... 5 1.3. Diagnostic ..................................................................................................................................... 6 1.4. Province de Luxembourg et Europe 2020 .................................................................................... 7

2. Origines de la stratégie territoriale intégrée pour la province de Luxembourg ................................. 10 2.1. De Luxembourg 2010 à Réseaulux ............................................................................................ 11 2.2. La contribution des forces vives luxembourgeoises à la révision du Schéma de développement territorial wallon (2011 – 2014) .......................................................................................................... 14 2.3. Le Schéma de développement de l’espace luxembourgeois (SDEL) ........................................ 17 2.4. Conclusions ................................................................................................................................ 19 3. Schéma de développement de l’espace luxembourgeois ................................................................. 20 3.1. Impulser un développement endogène et solidaire de l’espace luxembourgeois basé sur un principe de croissance intelligente, durable et inclusive ................................................................... 22 3.2. Répondre aux besoins et attentes de la population en matière de logements, d’équipements collectifs, de services et de commerces ............................................................................................ 31 3.3. Garantir un haut niveau de qualité de vie aux habitants et préserver les patrimoines et ressources naturelles de l’espace luxembourgeois........................................................................... 36 3.4. Renforcer la structure spatiale de l’espace luxembourgeois afin d’accroitre l’efficience de la gouvernance territoriale. .................................................................................................................... 42 4. Actions réalisées/bilans/planning ...................................................................................................... 44 5. Stratégie, objectifs et portefeuilles de projets 2014-2020 ................................................................. 67 5.1. Développement et renforcement des pôles d’intelligence et de connaissance présents sur le territoire.............................................................................................................................................. 68 5.2. Renforcement des pôles urbains structurants de la province (Marche, Bastogne, Libramont, Arlon) ................................................................................................................................................. 70 5.3. Renforcement et élargissement de la base économique, productive et résidentielle de certains pôles .................................................................................................................................................. 74 5.4. Présentation de quelques portefeuilles de projets 2014 – 2020 ................................................ 76 5.5. Schémas de financement des projets déposés ......................................................................... 81 6. Gouvernance territoriale .................................................................................................................... 85 7. Analyse de risques ............................................................................................................................ 88

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1. PrĂŠsentation du territoire de la province de Luxembourg

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1.1. Contexte

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1.2. Historique La province de Luxembourg a connu un développement spécifique par rapport au reste de la Wallonie. Ainsi, si dans le sillon wallon, on peut parler de restructuration, de reconstruction de la ville sur la ville, il est en est autrement en province de Luxembourg où il s’agit d’une structuration du développement économique et du territoire. La province de Luxembourg est atypique par rapport à une Belgique et une Région wallonne urbanisée et industrielle. En effet, éloignée du pouvoir central, la province est frappée par un exode rural continu jusqu’en 1975. A cette époque a débuté une réflexion de reconversion à l’échelle du territoire, qui a débouché notamment sur la création de l’intercommunale IDELUX, d’initiative provinciale en 1962, le lancement des travaux dans le cadre de la politique d’infrastructures autoroutières, l’implantation de la cellulose des Ardennes à Harnoncourt en 1964, l’implantation de L’Oréal à Libramont en 1970 et de Levis à Arlon en 1970, etc. Il fallait créer des emplois pour remplacer ceux qui allaient disparaître dans l’usine sidérurgique d’Athus ou dans l’agriculture, quasiment autarcique à cette époque. 1977 voit la fermeture de l’usine d’Athus et l’effondrement de la sidérurgie (2.500 métallurgistes dans le sud Luxembourg et plus de 25.000 dans le bassin lorrain voisin de Longwy). Cette fermeture, la première, annonce celles qui allaient se multiplier dans la métallurgie wallonne par la suite. Suite à cette tragédie, la reconversion du site d’Athus est lancée, en mobilisant la solidarité de toutes les communes de la province. Les années 80-90 verront alors le temps du redéploiement tous azimuts :    

Fin des chantiers des grandes infrastructures routières en 1989 permettant une accessibilité et un désenclavement du territoire Création et développement de zones d’activités économiques, avec l’implantation de grandes industries manufacturières Lancement du Pôle européen de développement : action trinationale (FR/BEL/LUX), préfigurant l’initiative INTERREG Redémarrage dans toutes les directions (industrie, recherche, environnement, commerce, défense) : implantation de Exxon Mobil en 1980, naissance de Thomas&Piron, création du CER, implantation du Cora à Messancy, implantation de Champion, devenu Federal Mogul, de Ferrero en 1988, création d’un grand site militaire à Marche, création de la FUL à Arlon, implantation d’Eurolocks à Bastogne, etc. Etant donné la solidarité sans faille pour le Sud-Luxembourg au moment de la crise sidérurgique, on assiste à un rééquilibrage avec des projets de développement pour le Centre et le Nord à partir du milieu des années ’90.

En parallèle à ces efforts endogènes, il faut noter qu’au début des années ’70, le Grand-Duché de Luxembourg décide de mener une politique de reconversion très volontariste pour le développement de secteurs nouveaux (finance, audiovisuel, …). Le territoire de la province connaitra les effets de cette politique réussie et verra une augmentation du nombre de frontaliers à partir de 1985.

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1.3. Diagnostic Sur commande de Réseaulux, le bureau d’étude LEPUR a réalisé un diagnostic très complet du territoire provincial en 2012 (www.reseaulux.be) Une synthèse peut être présentée dans le tableau suivant.              

 

5 arrondissements (Arlon, Bastogne, Marche-en-Famenne, Neufchâteau, Virton) ; 44 communes ; 4.440 km2, soit 26,4% du territoire wallon, ce qui en fait la plus vaste province wallonne ; 206.388 ha de forêt, soit 46,5% du territoire provincial représentant 41,8% des 554.000 ha de la forêt wallonne ; 143.828 ha de terres agricoles, soit 19,4% de la SAU wallonne majoritairement occupées par des prairies temporaires et permanentes (à 81,2%) ; 36.510 ha occupés par les terrains bâtis et connexes (soit 8,22 % du territoire contre 14,3 % en région wallonne) dont 9.676 ha de terrains résidentiels, la province est donc faiblement urbanisée ; 120 km de frontière avec le Grand-Duché de Luxembourg et 110 km avec la France ; 271.352 habitants, soit 7,7% de la population wallonne totale ou 2,5 % de la population belge ; 61,1 hab/km2, la densité la plus faible de Wallonie (209,3) et de Belgique (358,7) ; 7 communes de plus de 10.000 habitants, représentant plus de 40 % du poids démographique provincial : Arlon, Marche-en-Famenne, Aubange, Bastogne, Virton, Durbuy et Libramont-Chevigny ; 17.948 entreprises (8,4% des entreprises wallonnes) ; 90.579 unités d’emploi sur la province de Luxembourg dont 16,8 % d’indépendants, (contre 15,2% en Wallonie) ; 33 emplois pour 100 habitants, pratiquement égal à la valeur wallonne (34) mais bien en-dessous de la référence nationale (41) ; Entre 2001 et 2010, une croissance de l’emploi de +12,7 % au niveau provincial (plus de 10.000 unités), valeur conforme à la tendance wallonne (+12,9 %) et légèrement supérieure à l’évolution nationale, même s’il ne s’agit là qu’une amorce d’un processus de rattrapage ; Entre 2001 et 2010, une croissance de l’emploi indépendant de +14,6 %, gain relatif supérieur à la moyenne wallonne (+13,8 %), mais bien en deçà du taux national (+23,3 %) ; En 2011, près de 28.000 travailleurs résidents de la province de Luxembourg, travaillent au GrandDuché de Luxembourg, soit un quart des actifs.

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1.4. Province de Luxembourg et Europe 2020 Le tableau ci-dessous précise le positionnement de la province de Luxembourg en regard de la stratégie Europe 2000. 

Tableau 1

Objectifs EU/Etats membres

Taux d’emploi des 20-64 ans (en %)

R&D (en % du PIB)

Objectifs de réduction des émissions de CO2

Objectif principal de l’UE

75 %

3%

Belgique

73,2 %

Province de Luxembourg

69,1 % (2013)

Energies renouvelables

Efficacité énergétique : réduction de la consommation énergétique (en Mtep)

Déscolarisation précoce (en %)

Enseignement supérieur des 30 – 34 ans (en %)

Réduction de la population menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale (en nombre de personnes)

- 20% (par rapport au niveau de 1990)

20 %

20 % d’accroissement de l’efficacité énergétique équivalant à 368 Mtep

10 %

40 %

20.000.000

3,0 %

- 15 %

13 %

9,80

9,5 %

47 %

380.000

0,39 % (2012)

Adhésion à la Convention des Maires/Territoire à Energie positive Objectif de - 20%

Adhésion à la Convention des Maires/Territoire à Energie positive Objectif de + 20%

Adhésion à la Convention des Maires/Territoire à Energie positive Objectif de 20%

Pas de données

31,4 % (pour les 20 – 64 ans en 2013) (moyenne UE = 28 %)

3.647 bénéficiaires du RIS (revenu d’intégration sociale)

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 Tableau 2 Par rapport aux principaux défis qui sont lancés au territoire de la province de Luxembourg, comme aux autres territoires de l’Union européenne, le tableau suivant, atouts/faiblesses/opportunités/menaces, peut être dressé, avec mention de quelques principaux acteurs concernés dans la province.

Défis

démographique

Opérateurs

Faiblesses

Opportunités

Menaces

 Renforcement de l’économie résidentielle  Augmentation du nombre de ménages  Renouvellement et diversification de l’offre en logement  Phénomène des néo-ruraux et renouvellement du milieu rural  Sensibiliser les communes à l’intérêt d’unSSC  Profiter de l’attractivité du GrandDuché de Luxembourg pour développer les fonctions métropolitaines en province de Luxembourg  Meilleure adéquation entre les formations et les attentes du marché  Renforcement de l’attractivité économique de la province et diversification de l’offre  Croissance démographique et croissance d’emploi  Coopération transfrontalière

 Augmentation de la part relative des personnes âgées et très âgées  Augmentation du nombre de ménages d’une personne  Diminution de la taille moyenne des ménages  Influence des néo-ruraux et effet NIMBY  Pénurie de logement et menaces pour le public précarisé

 Croissance de la population forte (15,2% en 20 ans)  Population jeune (30% de moins de 20 ans)  Renouvellement démographique important  Taille moyenne des ménages supérieure

 Faible densité (62,25 hab./km²)  Disparité spatiale forte entre les sousrégions de la province.  Accroissement du taux de vieillissement (rattrapage de la moyenne régionale)  Enchérissement du patrimoine immobilier (relative prospérité)  Peu de communes ont un Schéma de Structure Communal (SSC) (manque de stratégie)

  

CCILB Entreprises IDELUX InvestSud Luxembourg Développement Organismes d’enseignement Organismes R&D UCM …

 Proximité du Grand-Duché de Luxembourg, plus grand employeur de la province (29.500 frontaliers)  Taux de chômage faible relativement à la Région wallonne (10,9%)  Part des indépendants supérieure à la moyenne régionale  Croissance de l’emploi supérieure à la moyenne régionale  Importance et diversité des parcs d’activités  Forte mobilité des travailleurs

 Dépendance envers le Grand-Duché de Luxembourg  Anesthésie entrepreneuriale  Déficit d’emploi dans l’arrondissement de Virton  Stagnation de l’emploi dans l’arrondissement d’Arlon  Siège de décision de grosses entreprises hors de la province  Taille réduite des entreprises  Faible intensité spatiale de l’emploi

     

CESGR CSEF DASH Forem IFAPME …

 Taux de demandeurs d’emploi inférieur à la moyenne régionale  Revenu moyen par habitant légèrement supérieur à la moyenne régionale

 PIB plus faible que la moyenne régionale et croissance du PIB la moins importante. Décrochage par rapport à la Wallonie (81/hab-SPA)  Augmentation du coût de l’immobilier

 Atténuation des disparités socioéconomiques de la province.  Accessibilité accrue au logement par une diversification de l’offre

 Différentiel entre les dynamiques territoriales et isolement.

 Population dispersée et étalement urbain  Vieillesse du parc de logement et mauvaise isolation  Pression foncière et modification paysagère  Forte mobilité des travailleurs  Transport en commun peu développé  Suppression des aides régionales et provinciales (économie d’énergie) aux ménages  Peu de PME liées aux énergies renouvelables et basées en province de Luxembourg

 Renouvellement du parc immobilier  Densification du tissu urbain  Projets « Territoire à énergie positive », « Parlement climat et citoyen »  Sensibilisation au tourisme équitable

 Diminution des exploitations agricoles et agriculture intensive  Réduction des finances communales dans la gestion de leur territoire  Fragilisation des écosystèmes

 Promoteurs privés  Province (DASH)  Sociétés de logement

     économique 

social

Atouts

  environnemental et  climatique 

 46,5 % du territoire en forêt et 32,4 % du territoire en terres agricoles  Convention des maires (16 communes) et RURENER AIVE Organismes R&D  Communes pionnières en énergies renouvelables Province de Luxembourg PEP’s Lux  Cellule de développement durable provinciale TEPOS  Politique de récolte et valorisation des déchets efficaces  Arlon Campus Environnement (ULg)

 Dépendance grandissante envers le Grand-Duché de Luxembourg et anesthésie entrepreneuriale en PL  Risque de sous-emploi au vu de la croissance démographique

Les actions qui peuvent être initiées au niveau local dépendent fortement également des politiques régionales en Wallonie (économie, développement territorial, logement, …) ou des politiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles (enseignement, culturel), ou du fédéral (mobilité/CF, fiscalité, défense, …). 8


2. Origines de la stratégie territoriale intégrée pour la province de Luxembourg La réflexion autour d’une stratégie territoriale intégrée pour la province de Luxembourg a débuté fin des années 2000. Ce chapitre 2 propose un historique des étapes importantes de son élaboration comme « Luxembourg 2010 », la révision du SDER wallon et l’étude pour un Schéma de développement de l’espace luxembourgeois.

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2.1. De Luxembourg 2010 à Réseaulux 1999 : la genèse du projet Le Gouvernement wallon met sur pied un projet de développement du territoire qu’il nomme Schéma de Développement de l’Espace régional (SDER). La province de Luxembourg y voit l’occasion d’élaborer son propre projet d’aménagement du territoire. Se mettent alors en place des discussions préparatoires : les promoteurs de ce projet global veulent aller plus loin qu’un schéma de développement au sens strict, ils veulent mener à bien une démarche stratégique à même de cadrer avec les réalités du terrain. Fin 2000 émerge donc l’idée de «Luxembourg 2010» qui sera officiellement lancée en mai 2001. La philosophie de la démarche : le consensus. En effet, l’ensemble des forces vives de la province prend part à Luxembourg 2010 et travaillent main dans la main sur ce projet de territoire.

De 2002 à 2005 : une démarche de consultation, de réflexion et de synthèse Luxembourg 2010 débute en 2002 par une phase approfondie de réflexion, rythmée par la consultation de près de 300 acteurs de la province pour aboutir à un état des lieux des forces, faiblesses et défis du territoire. Ce diagnostic a été synthétisé dans un document intitulé Quatre regards pour une vision d’Avenir. Dans la foulée, les promoteurs de la démarche se lancent dans la rédaction d’une Charte censée jeter un pont vers l’action. Cette charte est un document succinct concentré sur les valeurs-phares de Luxembourg 2010 et sur une philosophie d’action privilégiant la mise en réseau et la gestion concertée. Elle trace également les 6 enjeux prioritaires du territoire : • L’innovation, l’enseignement, la recherche et la maîtrise des langues étrangères • Les services à la population (vie culturelle, vie sociale, mobilité et sécurité) • L’écodéveloppement • L’image du territoire • Le réseau des acteurs • Les jeunes

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Le 04 juin 2005, l’organisation d’Assises du Territoire a permis à plus de 400 personnes actives en province de Luxembourg de signer la Charte Luxembourg 2010 et de marquer le passage de la phase de réflexion vers une phase de concrétisation des projets.

Le site internet liste les grappes

Signature de la Charte par les différents partis politiques

Signature de la Charte par le Président : B. Caprasse

De 2006 à 2010 : la mise en route de projets et la réalisation d’un premier programme d’actions Dans la foulée des Assises, un recensement de projets parmi tous les acteurs qui ont participé à la démarche est réalisé. Les projets retenus sont ceux pouvant répondre aux besoins de plusieurs acteurs. 66 projets (en phase de préparation et/ ou de réalisation) ont émergé de ce recensement. En novembre 2006, ces 66 projets ont débouché sur la création de 20 plans d’actions portés par autant de groupes de travail ou « grappes » : La Sécurité ; l’Apprentissage des langues étrangères ; la Filière équine ; Ardenne Logistics –Charte pour le redéploiement du Centre Ardenne ; Val de Poix; Lux@venir; la Veille ; l’Accompagnement Santé ; l’Economie sociale ; la Mobilité ; l’Agriculture ; le Renouveau du chanvre industriel ; l’Enseignement supérieur ; la Vie culturelle ; la Jeunesse ; les Energies renouvelables ; le Pôle d’activités socio-économiques spatiales en Ardenne ; la Filière porcine de qualité différenciée ; l’Image ; et enfin, la Formation. L’ensemble de ces projets forme le premier programme d’actions de Luxembourg 2010. En juin de l’année 2008, la démarche a été présentée au Ministre-Président Rudy Demotte à l’occasion de sa visite en province de Luxembourg afin de consacrer l’adéquation de la démarche avec les lignes directrices du Plan Marshall et des Déclarations de politique générale, de même que les similitudes avec d’autres démarches telles que Wallonie Picarde. En 2009, le travail se poursuit. Les groupes de travail continuent à se réunir et à faire avancer les projets, à des rythmes différents, en gardant une attention particulière sur le suivi et la culture de l’évaluation. L’accent a été mis sur la mise en place et la consolidation d’une « boîte à outils » (offre de services divers à l’attention des opérateurs : formations, conseils, plateforme d’échanges, relais, outils de communication, cellule de veille, etc.). En mai 2009, la nécessité de réfléchir à l’avenir et à la pérennisation de la démarche au-delà de l’échéance 2010 a conduit à la tenue d’un séminaire résidentiel où la philosophie, la méthodologie et les objectifs d’un rebond de la démarche ont fait l’objet de débats. Ce séminaire était basé sur une évaluation externe réalisée en 2008 par l’Institut Destrée, ayant abouti à une dizaine de recommandations pour le futur.

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2010-2011 : le bilan et le rebond : Réseaulux 

Une démarche réactualisée

Les ambitions initiales à savoir véhiculer une image positive du territoire et de l’identité luxembourgeoise, et appuyer le développement du territoire et de ses habitants en termes sociaux, économiques, environnementaux et culturels, sont restés d’actualité en 2010. D’autant que Luxembourg 2010 devait pouvoir renforcer sa légitimité dans le contexte de crise de cette époque dès lors qu’elle promeut les réflexes de solidarité. Cependant, face à l’évolution de la Province de Luxembourg et de son territoire (perspectives démographiques, émergences de dynamiques supra-communales, incertitudes sur l’avenir des provinces, crise économique, etc.), l’argumentaire de la démarche devait néanmoins être réactualisé. Valoriser l’acquis, poursuivre les projets entrepris, définir de nouvelles priorités et les concrétiser, tels ont été les objectifs de la nouvelle démarche. Fédérer les énergies, stimuler les échanges, dépasser les intérêts particuliers, telle est restée la méthode pour y parvenir. 

3 thèmes déterminants

Au niveau opérationnel, le soutien à l’ensemble des actions qui ont été lancées dans Luxembourg 2010 a été maintenu. Dans le même temps, une mise en avant de trois thématiques répondant à des enjeux pertinents et déterminants du territoire a été proposée : • La mobilité : adapter la mobilité aux besoins de la société d’aujourd’hui et de demain, développer un plan global pour le Luxembourg en tenant compte de la dimension rurale • La cohésion sociale : conserver une mixité intergénérationnelle au sein du territoire et concilier le phénomène du vieillissement et le statut de la province « la plus jeune » • L’écodéveloppement : promouvoir les économies d’énergie dans l’immobilier, développer les énergies renouvelables de manière concertée et maîtrisée, structurer l’offre de formation dans les métiers verts 

Des experts et une boite à outils au service des projets

Au niveau opérationnel toujours, la plus-value de la nouvelle démarche devait reposer sur la mise à disposition des porteurs de projets d’une boîte à outils souple et polyvalente. Ainsi, la démarche et ses membres, forts de leur expérience des 10 dernières années devaient proposer aux porteurs des formations, une expertise technique, des conseils, un relais vers les niveaux de pouvoir, des échanges d’expériences via le réseau, une amplification des projets, une aide au montage, du lobbying, une aide à la recherche de financements, etc. 

Une réflexion prospective

Séminaire de mars 2010

En parallèle à l’aspect opérationnel, il a été convenu de maintenir une réflexion prospective qui donne une cohérence de long terme à l’action publique, et permet de redéfinir les priorités. Ainsi, l’ambition était d’organiser, annuellement ou tous les deux ans, un large forum ouvert au public, rassemblant les acteurs du réseau et permettant de réfléchir à l’évolution du territoire. Cet événement devait être parrainé par une série de Luxembourgeois connus et reconnus en province mais aussi en dehors, qui officieraient en qualité d’Ambassadeurs du Luxembourg. Réseaulux né de ce rebond, est devenu un réseau d’acteurs de développement du territoire composé d’hommes et de femmes engagés politiquement, socialement, culturellement, … dans le monde de 13


l’entreprise, de l’enseignement, de l’associatif, … Ils travaillent pour le bien de la province et de ses habitants. Ils le font en réfléchissant à des projets utiles au territoire/projets fédérateurs et en stimulant leur réalisation.

La voiture tonneau

Salon des métiers annuel depuis novembre 2007

Réunion de la cellule opérationnelle en 2010

2.2. La contribution des forces vives luxembourgeoises à la révision du Schéma de développement territorial wallon (2011 – 2014) 2011 : la révision de la stratégie de développement territorial de la Wallonie 

ère

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contribution de Réseaulux

En parallèle à la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance de Réseaulux imaginée lors du rebond, les acteurs de développement de la province ont été interpellés par la publication des «Lignes de force pour l’aménagement du territoire wallon pour le 21ème siècle» présentée en 2011 par le Ministre de l’Aménagement du Territoire de Wallonie. Ils ont cherché à exprimer, à travers une position commune, leur souci de la reconnaissance du potentiel et de la spécificité du territoire luxembourgeois. Cette large mobilisation des forces locales a trouvé aussi sa source dans leur volonté d’inscrire cet espace de développement dans les débats engagés par la révision du Schéma de Développement de l’Espace Régional ère (SDER), dont la 1 mouture en 1999 avait donné naissance à Luxembourg 2010. Pour relever le défi d’une expression structurée et approfondie, une coordination partenariale s’est construite entre Réseaulux, la Maison de l’Urbanisme Lorraine-Ardenne et l’association internationale Ruralité-Environnement-Développement. Elle a débouché sur l’organisation de plusieurs réunions et séminaires et d’une conférence interrégionale, en point d’orgue, le 5 octobre 2011 à Arlon devant plus de 100 personnes, au cours de laquelle le Ministre Philippe Henry a présenté ses Lignes de force devant une large assemblée.

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Un premier séminaire d’une vingtaine de participants tenu le 9 mai avait permis de sensibiliser Réseaulux aux enjeux importants portés tant par la démarche des Lignes de force que par l’actualisation du SDER. Relayés par un groupe rédactionnel associant notamment IDELUX et la Province de Luxembourg, les premiers commentaires ont permis la rédaction d’un document proposé au débat lors d’un second séminaire tenu le 5 septembre. La conférence interrégionale d’octobre, tant par ses Colloque d’octobre 2011 présentations que par ses débats, a permis de produire et de diffuser la première contribution de Réseaulux à la révision du SDER. Ce document n’est pas que l’aboutissement d’une démarche qui a montré l’intérêt et la volonté d’acteurs ruraux à s’associer plus étroitement au devenir de la Wallonie et aux travaux d’actualisation du SDER. Il s’agit d’une première étape dans un processus qui doit permettre de mieux rassembler et conjuguer les forces et les dynamiques des centres urbains et des territoires ruraux autour du défi commun du renouveau wallon. Cette mise en cohérence est un enjeu majeur du futur Schéma de développement de l’espace wallon.

2012 : le suivi de la révision du SDER par les forces vives de la province de Luxembourg 

ème

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contribution de Réseaulux

Réseaulux a poursuivi en 2012 le dialogue avec la Wallonie dans le cadre de la révision du SDER (Schéma de Développement de l’Espace Régional), et s’est intéressé à la formulation de ses objectifs, validés par le Gouvernement wallon en juin, et aux probables conséquences que l’exercice devrait entraîner sur notre territoire. Fin septembre 2012, la deuxième contribution de Réseaulux a ainsi été envoyée au Ministre Henry, après un travail en profondeur avec les partenaires de base, l’association internationale RED, la Maison de l’urbanisme de LorraineArdenne, ainsi que d’autres représentants d’organismes intéressés par le sujet (Maison de l’urbanisme de Famenne Ardenne, Office Wallon du Bois, le FOREM, …). Cet avis a insisté sur le fait que notre territoire a la capacité et a la volonté de contribuer au redéploiement socio-économique wallon. Considéré comme porte d’entrée de la Grande Région, partie prenante de l’axe Lotharingien, proche du Grand-Duché, le territoire luxembourgeois dispose de nombreux atouts et possède des caractéristiques propres à valoriser pour le bien-être de tous les wallons. Cependant, certains objectifs proposés par le SDER en révision présentaient le risque de ne pas être opérationnalisés de façon cohérente avec les caractéristiques des régions rurales dont fait partie la province de Luxembourg. Réseaulux a donc demandé avec insistance au Ministre que l’élaboration de l’ensemble du schéma, y compris la cartographie, soit menée en étroite collaboration avec les autorités et acteurs locaux pour éviter cet écueil, et précédée par des éclaircissements sur les enjeux et la gouvernance.

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Contribution spécifique d’IDELUX

Pour sa part, IDELUX, qui assure aussi le secrétariat de Réseaulux en collaboration avec les services du Gouverneur de la Province, a également été consulté sur ces objectifs. L’avis que l’agence de développement territorial a souhaité rendre spécifiquement au Ministre a insisté sur le grand intérêt de l’exercice de révision du SDER, mais a également mis en lumière les craintes d’une opérationnalisation non adéquate des objectifs, qui, par ailleurs, sont jugés pertinents. L’avis abordait les 2 questions suivantes : « En quoi les objectifs du SDER peuvent-ils ralentir ou au contraire amplifier le développement socio-économique du territoire luxembourgeois ? », et « Comment les métiers du Groupe Idelux-AIVE sont-ils impactés ? ». De plus, l’avis a mis en exergue la différence entre les régions rurales périurbaines, sous l’influence directe des grandes villes, et les régions rurales wallonnes comme le territoire luxembourgeois, dont la capacité à contribuer de façon productive au redéploiement wallon doit être reconnue. A cette occasion, les spécificités du tissu d’entreprises de la province (grandes entreprises implantées depuis les années ’70 et le tissu de PME avec des fleurons endogènes) ont été relevées comme nécessitant une approche particulière.

2013, le soutien aux Communes dans la consultation sur les objectifs du SDER Début 2013, 3 séances d’informations ont été organisées par le Groupe IDELUX-AIVE à l’attention des Communes à Arlon, Libramont et Marche concernant cette problématique de révision du SDER. Plus de 70% des Communes de la province ont été sensibilisées aux objectifs et enjeux de la révision du Schéma de Développement de l’Espace Régional. Réseaulux a été associé à cette présentation. Suite à ces réunions, IDELUX et Réseaulux ont transmis l’ensemble de leurs analyses aux Communes pour les soutenir dans la rédaction de leur avis à remettre à l’attention du Ministre.

Séance d’informationaux communes à Arlon

Le processus s’est poursuivi lors de l’AG de décembre. L’avis du Groupe sur le projet de SDER adopté par le Gouvernement wallon en date du 07/11/212013 a été validé. Une série de points problématiques pour le développement du territoire de la province de Luxembourg, pourtant l’un des leviers pour celui de la Wallonie, ont été identifiés et des propositions d’améliorations ont été formulées. L’avis a été transmis à l’ensemble des Communes afin de leur apporter un éclairage dans la confection de leur propre prise d’attitude. Cet avis a également été transmis au Ministre et diffusé largement. Le message : les communes luxembourgeoises dans la province, dans leur diversité, avec leurs ressources et leur dynamisme propres, peuvent pleinement contribuer au nécessaire redéploiement économique de la Wallonie, pour autant qu’on considère leurs potentialités et leur alloue une vraie capacité d’action et des moyens. Cet avis a été soutenu positivement et relayé auprès des services du Ministre par 42 communes sur 44 dans la province. Nul doute que la Wallonie tiendra mieux compte à l’avenir des potentialités de ses régions rurales.

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2.3. Le Schéma de développement de l’espace luxembourgeois (SDEL) 2012-2014 : élaboration d'un projet de schéma de développement de l'espace luxembourgeois (SDEL) 

Une démarche en 5 phases

En parallèle, depuis le début de l’année 2012, les acteurs du réseau se sont penchés sur l’élaboration d’un schéma de développement de la province de Luxembourg afin de promotionner les spécificités de notre territoire (comme le maillage de nos petites villes, l’importante croissance démographique, …) et donc de considérer le Luxembourg comme un atout pour le développement wallon. Un Comité d’Accompagnement a été mis en place, dans le respect de l’esprit « Réseaulux » (répartition des représentants géographique, sectorielle, … en amont des interventions du Groupe Moteur). Dans ce cadre, un bureau d’études de l’université de Liège, le LEPUR, a été chargé :  d’élaborer un « document définissant de manière transversale les principes d'organisation du territoire de la province du Luxembourg »  de traduire celui-ci sous la forme d'un projet de structure spatiale

Mi 2012, le diagnostic territorial prospectif a été réalisé. Ont suivi l’identification des enjeux du développement, les résultats de ces différentes étapes étant discutées dans le Comité d’Accompagnement technique.

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Une dernière phase importante a été présentée par le LEPUR aux membres du Comité d’Accompagnement, de l’Equipe technique et du Groupe moteur de Réseaulux en novembre 2012 : le projet de structure spatiale et sa cartographie tels qu’élaborées par le LEPUR. Il a été décidé de ne pas diffuser tout de suite ces éléments en l’état mais de retourner vers les élus et les opérateurs de la province de Luxembourg début 2013 en leur présentant d’abord le diagnostic, puis la cartographie, pour une bonne compréhension des enjeux. 

Organisation d’un séminaire de réflexion et de propositions en juin 2013, à l’occasion de l’élaboration du SDER

12 fiches en mailing En prélude et en préparation à la manifestation de juin 2013 prévue à la suite des travaux du SDEL, et en lien avec les éléments fournis par le Lepur, 12 fiches de diagnostic ont été éditées, comportant des données statistiques et cartographiques, ainsi que les constats qui en résultent. Réseaulux a en effet souhaité donner un cadre et une perspective à ce questionnement : « En tant que Luxembourgeois, que sommes-nous vraiment aujourd’hui et que voulons-nous être demain, en Wallonie et au-delà des frontières ? » Le diagnostic global du territoire, comportant les enseignements fondamentaux de l’étude, a ainsi pu être diffusé de façon large, tout au long des 2 mois qui ont précédé le séminaire de juin. En plusieurs envois successifs, une grande quantité d’acteurs du territoire a pu prendre connaissance de ces données indispensables pour fonder des projets de développement et se positionner par rapport à leur contexte. Séminaire de travail avec plus de 130 acteurs de développement « En tant que Luxembourgeois, quel type d’aménagement de notre territoire, quel «Schéma de développement de l’espace luxembourgeois» préconisons-nous ? » C’est donc la question qui a été abordée le 14/06/2013 à Marche-en-Famenne devant plus de 130 personnes, représentants de multiples acteurs du territoire. Une organisation que Réseaulux a préparée de façon intensive durant les premiers mois de 2013. A cette occasion le Ministre wallon de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et de la Mobilité est Table ronde du 14/06/2013 intervenu à propos du SDER et des principes du nouveau Code de l'Aménagement du Territoire. Il a insisté sur l’importance de la notion de territoire central. Le diagnostic et les enjeux du territoire provincial ont été présentés et une douzaine d’intervenants fins connaisseurs de la province et de ses potentialités en regard de tendances d’évolution diverses, ont exprimé leur avis à propos de plusieurs thèmes comme la mobilité, l’entrepreneuriat, le tourisme, …

En conclusion , il a été demandé au Ministre de l’Aménagement du territoire que le SDER veille à ce que notre territoire ne soit pas privé des moyens de développer son intelligence et sa capacité d’innovation, à ce qu’il ne soit pas enfermé dans un statut de réserve foncière ou naturelle.

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2.4. Conclusions On distingue clairement 3 grandes phases dans la démarche de développement territorial entamée depuis l’aube des années 2000 en province de Luxembourg. La première phase est conduite dans les années 2000 sous l’emblème « Luxembourg 2010 ». Elle vise à mobiliser tous les acteurs du développement, à leur faire définir des valeurs communes et à mettre en mouvement le territoire. Sur base d’un premier programme d’actions portant sur de multiples axes de la vision dénommée « Quatre regards pour une vision d’avenir ». Cette phase porte essentiellement sur les relations entre les acteurs du développement sans beaucoup aborder la question de la disposition dans l’espace de leurs initiatives et de leurs projets. Elle se clôture par un bilan et un rebond en 2010, dénommé Réseaulux, adoptés devant plus de 300 personnes à Libramont. La deuxième phase est lancée à l’occasion de la mise sur le métier en 2011 de la révision par la ère Wallonie de son schéma de développement de l’espace régional (SDER), dont la 1 version de 1999 avait d’ailleurs été l’élément déclencheur de Luxembourg 2010. Cette phase est beaucoup plus orientée sur la dimension spatiale du développement territorial, et permet aux acteurs de développement de la province, mobilisés durant la décennie précédente, de se concerter et de réagir de façon critique, mais constructive, aux orientations « top down » qui sont issues des travaux des bureaux d’études mandatés par le Ministre de l’Aménagement du territoire. Il en résultera in fine un avis critique de l’agence de développement territorial de la province de Luxembourg, IDELUX, relayé par presque la totalité des 44 communes luxembourgeoises. Une troisième phase a débuté au cours de la précédente étape, lorsque les acteurs de développement ont souhaité traduire les grandes lignes de leur développement territorial dans la dimension spatiale, à savoir le schéma de développement de l’espace luxembourgeois (SDEL), en partant des acquis, valeurs et grands principes adoptés dans le cadre de la démarche de Luxembourg 2010. Il a fallu évidemment tenir compte des évolutions contextuelles internes et externes à la province. Une mise en débat et une diffusion tous azimuts des diagnostics et enjeux mis à jour dans le SDEL ont été assurées en juin 2013, à l’occasion d’un séminaire rassemblant plus de 130 acteurs du développement à Marche, ainsi que de nombreux experts externes. De cette façon, début 2014, les orientations stratégiques et spatiales du SDEL, couvrant la plupart des enjeux mis en lumière à cette époque, ont pu être croisées avec les axes stratégiques de la programmation opérationnelle Feder-FSE 2014-2020, lorsque ceux-ci ont été dévoilés. L’exercice a débouché sur l’identification de projets structurants découlant des orientations du SDEL lui-même et répondant en même temps aux directives imposées par l’appel à projets de mai 2014. Anciennement intitulé Luxembourg 2010 (démarche territoriale née en 2001), Réseaulux est un réseau d’acteurs de développement du territoire composé d’hommes et de femmes engagés politiquement, socialement, culturellement, … dans le monde de l’entreprise, de l’enseignement, de l’associatif, … Ils travaillent pour le bien de la province et de ses habitants. Ils le font en réfléchissant à des projets utiles au territoire/projets fédérateurs et en stimulant leur réalisation.

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3. Schéma de développement de l’espace luxembourgeois

La démarche de prospective territoriale et de mobilisation des acteurs exposée précédemment a abouti en 2012 à une stratégie territoriale pour le développement de l’espace luxembourgeois comprenant plusieurs objectifs. Le présent chapitre reprend ces objectifs un par un, les relie au diagnostic et aux enjeux dont ils découlent.

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Cette proposition de stratégie territoriale de développement de l’espace luxembourgeois repose sur quatre objectifs majeurs : 1) Impulser un développement endogène et solidaire de l’espace luxembourgeois, basé sur un principe de croissance intelligente, durable et inclusive. 2) Répondre aux besoins et attentes de la population en matière de logements, d’équipements collectifs, de services et de commerces. 3) Garantir un haut niveau de qualité de vie à ses habitants et préserver les patrimoines et ressources naturelles de l’espace luxembourgeois. 4) Renforcer la structure spatiale de l’espace l’efficience de la gouvernance territoriale.

luxembourgeois

afin

d’accroître

Ces quatre macro-objectifs sont déclinés en objectifs. Pour chaque objectif, il est rappelé quelques éléments de diagnostic et les enjeux qui en découlent en termes de développement territorial pour l’espace luxembourgeois.

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3.1. Impulser un développement endogène et solidaire de l’espace luxembourgeois basé sur un principe de croissance intelligente, durable et inclusive L’espace luxembourgeois apparaît comme un espace identitaire commun. Sa dimension est pertinente pour y mener à bien un projet de développement socio-économique axé sur la mobilisation des ressources territoriales. 1

En référence à la stratégie de croissance « Europe 2020 » , adoptée par de l’Union européenne, le développement de l’espace luxembourgeois sera basé sur un principe de croissance intelligente, durable et inclusive : 

une stratégie de croissance intelligente développe une économie basée sur la connaissance : il s’agit, entres autres, d’améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation et des formations, d’investir dans la recherche et favoriser l’innovation (par exemple en renforçant les liens entre centres de recherche et entreprises) et de viser une exploitation optimale des technologies de l’information et de la communication une stratégie de croissance durable promeut une « économie verte », elle valorise l’utilisation économe des ressources, une plus grande valeur ajoutée et la préservation de l’environnement une croissance inclusive vise à renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale : il s’agit, entre autres, d’assurer un développement équilibré du territoire et d’encourager la relance des espaces en difficulté, de développer des secteurs donnant de l’emploi au moins qualifiés et d’offrir la possibilité à chacun de bénéficier du développement économique.

La stratégie territoriale de développement de l’espace luxembourgeois proposée vise à impulser un développement endogène du territoire valorisant les ressources physiques et savoir-faire locaux. A cet égard, son territoire bénéficie d’atouts spécifiques tant physiques qu’immatériels :  

son capital humain (la population active, les connaissances et compétences accumulées par la population, ses centres de recherche et de formation) son capital physique (la diversité des parcs d’activité économiques, la disponibilité et le coût du foncier des infrastructures de qualité, un accès aux TIC, la qualité de son cadre bâti et de ses centres anciens) son capital immatériel (la mise en réseau des acteurs territoriaux, une gouvernance territoriale reconnue, des compétences bien ancrées et des savoir-faire spécifiques, la qualité des services disponibles, notamment aux entreprises, l’organisation d’évènements phares, une identité forte alliant authenticité et modernité, une image de marque positive) son capital naturel (des ressources naturelles et des paysages diversifiés et de qualité, un cadre de vie agréable et attrayant).

Ces éléments sont autant d’avantages comparatifs qu’il convient de mobiliser et de mettre en avant afin de contribuer au développement socio-économique de l’espace luxembourgeois pour en accroître le rayonnement vers l’extérieur, tant au niveau de la reconversion wallonne que celui de l’affirmation européenne.

1

Communication de la Commission. « Europe 2020. Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive ». Bruxelles, le 3 mars 2010. COM(2010) 2020 final.

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Cet objectif majeur se décline en sept objectifs : 1. Renforcer et valoriser le positionnement de l’espace luxembourgeois au sein de l’aire de métropolisation de l’Europe du Nord-Ouest et, plus particulièrement, de la Grande Région. 2. Amplifier la gouvernance territoriale interne, notamment à travers la valorisation des dynamiques locales de coopération territoriale volontariste. 3. Accroître l’attractivité et l’accessibilité régionales et internationales de l’espace luxembourgeois et promouvoir une image de qualité. 4. Créer les conditions favorables au développement technologique pour affirmer l’espace luxembourgeois comme espace d’innovation. 5. Défendre et réactualiser la vocation touristique de l’espace luxembourgeois dans son rôle dynamogène. 6. Consolider et valoriser le secteur du bois en tant que secteur spécifique de développement économique de l’espace luxembourgeois et gérer durablement les espaces forestiers. 7. Permettre à l’activité agricole d’évoluer au sein de l’espace luxembourgeois et renforcer le secteur de l’agro-alimentaire.

3.1.1 Renforcer et valoriser le positionnement de l’espace luxembourgeois au sein de l’aire de métropolisation de l’Europe du Nord-Ouest et, plus particulièrement, de la Grande Région. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Une position géographique favorable au cœur de l’aire métropolitaine du Nord-Ouest européen  Plus de 120 kilomètres de frontière avec le Grand-Duché de Luxembourg et 110 kilomètres avec la France (Régions Lorraine et Champagne-Ardenne)  Un positionnement favorable sur l’axe lotharingien Bruxelles – Namur – Luxembourg  L’absence de pôle métropolitain ou régional moteur dominant au sein de l’espace luxembourgeois  L’attractivité des pôles internes est renforcée, mais aussi concurrencée par les pôles externes : Luxembourg, Liège et Namur se situent respectivement à 20, 45 et 60 kilomètres de la frontière provinciale  Des offres d’emplois de haut niveau au Grand-Duché de Luxembourg  Près de 28.000 travailleurs résidents de la province de Luxembourg, soit un quart des actifs, travaillent au Grand-Duché de Luxembourg (mars 2011), soit 38,1% de plus qu’il y a dix ans  Les concentrations les plus fortes de travailleurs frontaliers s’observent sur les communes d’Aubange, Messancy et Attert (plus de 41% de main d’œuvre résidente) plus de la moitié de la population active de l’arrondissement d’Arlon est concernée et près de 30% dans l’arrondissement de Virton  Entre 2001 et 2010, l’arrondissement d’Arlon affiche une stagnation de l’emploi total et une légère perte de l’emploi salarié, singularité au niveau, non seulement provincial, mais également régional  Une forte demande résidentielle liée à la proximité du pôle d’emploi grand-ducal  L’effet paradoxal de l’attractivité économique grand-ducale qui génère des revenus mais induit un transfert ou/et un déficit de création d’entreprises en province de Luxembourg  Des dynamiques démographiques différenciées et disparités socio-économiques au sein de l’espace luxembourgeois : défavorables sur la bordure sud-ouest de la province et dans les communes touristiques des vallées de la Semois et de l’Ourthe, plus favorable pour les communes à proximité de la frontière luxembourgeoise et des grands axes routiers.  En 2011, près de 6.000 personnes résidant en France occupent un poste de travail en province de Luxembourg.

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ENJEUX

Comme le reste de la Wallonie, mais avec une plus grande exposition encore, la province de Luxembourg est soumise à l’influence de métropoles extérieures à son territoire, à commencer par celle de Luxembourg. Celle-ci apparaît comme un catalyseur de croissance engendrant des retombées positives pour le développement de l’espace luxembourgeois. Ainsi, la moitié sud-est du territoire connait une forte demande résidentielle liée à la proximité du pôle d’emploi grand- ducal. Si, de son côté, le Grand-Duché connaît une croissance démographique, le coût élevé de la vie ainsi que la hausse des prix de l’immobilier favorisent un mouvement d’émigration en direction des régions limitrophes. L’accession plus aisée à une maison individuelle (du fait notamment du différentiel de prix du foncier et des disponibilités en terrains urbanisables qui existe entre le Luxembourg et la province de Luxembourg) et l’attractivité de l’emploi grand-ducal vis-à-vis des populations limitrophes constituent les principales raisons du développement important sur le versant belge. Ce contexte parait favorable, notamment, à la stimulation de l’économie « présentielle ». L’enjeu est ici de capitaliser les bénéfices des dynamiques de la métropolisation luxembourgeoise. D’un autre côté, ces dynamiques engendrent aussi des concurrences, au détriment du développement provincial en matières économique et commerciale, notamment. En termes d’emploi, ce sont ainsi plus de 27.000 habitants, soit un quart des actifs de la province, qui travaillent au Grand-Duché. Par ailleurs, l’attractivité du contexte grand-ducal vis-à-vis des entreprises peut se faire au détriment du sud de la province qui peine à développer son propre emploi (ou qui le développe sous statut grand-ducal). Il convient alors de limiter les effets concurrentiels négatifs de la dynamique de métropolisation. Tout l’espace luxembourgeois ne bénéficie pas de cette dynamique de métropolisation, aussi est- il également nécessaire d’envisager son développement de manière autonome. En outre, l’espace luxembourgeois bénéficie d’un positionnement favorable sur l’axe lotharingien qui relie entre elles, les métropoles de Bruxelles et de Luxembourg, en passant par la capitale wallonne, Namur. Cet axe est caractérisé par un flux important de communications et de déplacements et peut servir d’appui à des dynamiques de développement local au sein de la province. L’enjeu est de capter les retombées économiques potentielles de ces flux traversant l’espace luxembourgeois et d’en diffuser les effets. Il existe des interconnections croissantes entre la province de Luxembourg et le Grand-Duché de Luxembourg mais aussi les régions voisines françaises (Lorraine et Champagne-Ardenne). En termes de gouvernance, ces interconnections exigent de transcender les limites administratives et de renforcer les coopérations transrégionales et transnationales. La relative proximité des villes de Liège et de Namur peut être mise à profit pour renforcer le développement de l’espace luxembourgeois. En effet, Namur et Liège sont deux pôles urbains régionaux majeurs qui polarisent, en partie, le nord du territoire provincial et constituent des marchés potentiels. Leur influence se marque d’autant plus, étant donné le contexte démographique spécifique qui caractérise l’espace luxembourgeois : une faible densité de population, une forte croissance de celle-ci et l’absence de métropole de rang national. Dès lors, se pose la question de la capitalisation des effets induits, mais aussi de l’autonomie fonctionnelle locale. Aussi, importe-t-il d’envisager le développement des petites villes et territoires ruraux luxembourgeois en interaction directe avec ces métropoles régionales.

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3.1.2. Amplifier la gouvernance territoriale interne, notamment à travers la valorisation des dynamiques locales de coopération territoriale volontariste. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 La fédération des forces vives locales de la province : Réseaulux regroupent des représentants de différentes institutions et de multiples organismes situés sur le territoire provincial et poursuit la démarche Luxembourg 2010 (projet de développement territorial à l’horizon 2010)  L’importance des dynamiques de coopération territoriale volontariste à l’échelle supracommunale (3 parcs naturels et un en projet, 5 groupes d’action locale mobilisant 23 communes de la province, démarche de pays…)  De nombreuses communes engagées dans un programme de développement rural (PCDR) et implication des citoyens via les commissions locales de développement rural (CLDR)  Le Réseau d’Etudes et d’Analyses de la province de Luxembourg (REAL) recherche, rassemble et publie à un rythme régulier des données statistiques descriptives de l’évolution de l’espace luxembourgeois. 

ENJEUX

La mise en œuvre d’un projet de développement territorial telle que le propose la stratégie territoriale de développement de l’espace luxembourgeois repose sur un processus de mobilisation des acteurs, sur leur capacité d’organisation et de coordination. Elle nécessite d’adopter des approches transversales et intégrées permettant d’articuler des priorités sectorielles et des échelles diverses. Dans ce sens, un objectif majeur est de renforcer et de valoriser la gouvernance territoriale interne, garante d’une meilleure coordination des interventions et de la bonne cohérence de l’action territoriale. A cet égard, un des points forts de l’espace luxembourgeois est qu’une part importante de son territoire est engagée dans des démarches volontaristes de co-développement que ce soit à l’échelle supra-communale (groupe d’action local, parc naturel, démarche de pays) ou communale (Programme communal de développement. rural, par exemple). Il importe de reconnaître ces démarches, de les soutenir, de les valoriser et de les intégrer, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma de Développement de l’Espace luxembourgeois (SDEL). Afin de favoriser la définition d’orientations et de projets de développement durable du territoire, il s’agit de proposer aux acteurs du territoire un dispositif de consultation et de participation au sein duquel ils pourront partager leurs visions. Ce rôle de coordination interne et de consultation des acteurs de la province est actuellement assuré par Réseaulux. En outre, la mise en réseau des acteurs permet le partage, le décloisonnement et la diffusion des informations ainsi que la mutualisation des compétences au service du développement de l’espace luxembourgeois. En amont, la veille stratégique favorise une meilleure connaissance du territoire et de ses spécificités et permet de capter les signaux d’alerte nécessaire à l’identification des enjeux propres aux régions concernées. Un enjeu du développement de l’espace luxembourgeois est de renforcer cette veille territoriale en faveur de la mise en place d’une démarche intégrée d’intelligence collective du territoire. Pour ce faire, la province peut compter sur le Réseau d’études et d’analyses de la Province de Luxembourg (REAL) dont il s’agit de consolider l’initiative et d’en accroître la visibilité et la valorisation. A l’échelle plus locale, différentes formes de partenariats sont encouragées entre les acteurs publics, les entreprises et les habitants. En particulier, un enjeu de taille réside dans le renforcement de la participation du public aux projets d’aménagement au travers de l’information, de la responsabilisation par la consultation et la concertation.

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3.1.3. Accroître l’attractivité et l’accessibilité régionales et internationales de l’espace luxembourgeois et promouvoir une image de qualité. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Une position géographique favorable au cœur de l’aire métropolitaine du Nord-Ouest européen, entre Bruxelles et Luxembourg  Une localisation stratégique aux croisements de grands axes de communication  L’importance de l’animation économique : IDELUX, intercommunale de développement économique, est un acteur majeur du développement économique de la province de Luxembourg  45 parcs d’activités économiques (PAE) répartis sur tout le territoire accueillent plus de 530 entreprises sur 1.592 ha pour 12.898 emplois, soit une densité brute de 10 emplois / ha, ce qui est faible par rapport à la moyenne régionale (12 unités)  D’un point de vue qualitatif, on constate, outre une diversification de l’offre, le développement de produits thématiques avec des concepts comme l’Ardenne Logistics à Neufchâteau ou le Novalis Science Park à Marche-en-Famenne, par exemple  335 ha sont encore disponibles au sein des parcs d’activité, ce qui paraît assez limité différents projets sont à l’étude  Une main d’œuvre disponible, qualifiée et reconnue (en 2010, la population active occupée est estimée à 109.631 personnes (y compris les travailleurs salariés, frontaliers, travailleurs indépendants)  L’image rurale de la province et la qualité de son cadre de vie en lien avec la faible densité de population et la qualité de l’environnement. 

ENJEUX

Plusieurs facteurs participent à la vitalité du développement d’un territoire : 

son attractivité, c’est-à-dire sa capacité à attirer, à un moment donné, des facteurs de production (capitaux, main d’œuvre), des habitants ou des touristes. L’attractivité relève de la perception des avantages concurrentiels (réels ou supposés) d’un territoire face aux régions limitrophes elle est donc étroitement liée à son image

son accessibilité physique et immatérielle : des infrastructures de transport efficaces ont généralement une incidence positive sur la croissance économique, créent des richesses et des emplois tout en favorisant les échanges, l’accessibilité géographique et la mobilité des personnes. Par ailleurs, l’extension et l’amélioration de l’accès aux TIC jouent un rôle de premier plan en termes d’accessibilité à l’international, pour l’ensemble d’un territoire

son image : projetée à l’extérieur, une image de qualité peut, non seulement, accroître l’attractivité d’un territoire mais également amplifier son rayonnement et la renommée de ses productions. Orientée vers l’intérieur, elle peut contribuer à renforcer le sentiment d’appartenance au territoire et son identité.

Au regard des atouts intrinsèques de l’espace luxembourgeois et de ses opportunités de différenciation par rapport aux régions limitrophes, il s’agit dès lors d’intensifier les efforts d’attractivité à mener pour attirer et retenir davantage les activités économiques, les entrepreneurs, les actifs, les flux touristiques, les grands évènements.

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3.1.4. Créer les conditions favorables au développement technologique pour affirmer l’espace luxembourgeois comme espace d’innovation. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 La présence sur le territoire d’un campus universitaire (Département des Sciences et Gestion de l’Environnement de l’Université de Liège à Arlon) et de plusieurs établissements d’enseignement supérieur (techniques, pédagogique, économique, paramédical)  La présence d’un centre de compétence en tourisme à Marche-en-Famenne  La présence d’un centre de compétence du bois à Libramont  La présence de centres de compétence en agriculture : CRA-W à Libramont, Centre d’économie rurale à Marloie, Centre d’analyse et de conseil de Michamps à Bastogne, etc.  Une antenne de l’Agence spatiale européenne (ESA) à Redu et Euro Space Center à Transinne (commune de Libin)  Un potentiel de modernisation et de renforcement de filières spécifiques de la province (secteur bois, secteur spatial, tourisme, agroalimentaire, notamment)  Un potentiel de développement de filières en lien avec l’économie présentielle (paramédical et service à la personne, notamment)  Un potentiel de développement lié aux ressources naturelles du territoire et à la qualité de la biodiversité. 

ENJEUX

La Province souhaite s’affirmer comme un espace d’innovation où le champ des possibles offre l’opportunité d’entreprendre et de développer tout type de projets, y compris artistiques, associatifs, culturels… L’espace luxembourgeois peut viser asseoir son ambition de développement sur son potentiel d’innovation et de développement de nouvelles technologies afin de pérenniser et moderniser ses structures industrielles et artisanales et renforcer l’activité de production de biens. Tout en consolidant les filières économiques reconnues de qualité et spécifiques du territoire, l’enjeu est également de développer de nouvelles filières. L’enseignement supérieur et la recherche font partie du socle fondamental et des atouts pour renforcer et innover dans les filières d’excellence de l’espace luxembourgeois. Ceux-ci participent activement au développement de la société et de l’économie locale et sont de plus en plus amenés à jouer un rôle moteur dans la création de valeur ajoutée. En particulier, la Province doit tirer parti des possibilités de développement économique que représente la présence, sur son territoire, d’un campus universitaire (Département des Sciences et Gestion de l’Environnement de l’Université de Liège à Arlon) et des nombreux centres de recherche et développement dans les domaines agricoles, sylvicoles et de l’environnement.

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3.1.5. Défendre et réactualiser la vocation luxembourgeois dans son rôle dynamogène. 

touristique

de

l’espace

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Une tradition touristique bien ancrée en province de Luxembourg (vallées de l’Ourthe et de la Semois)  La qualité et diversité des paysages et des patrimoines naturel et bâti comme support au développement d’un tourisme de nature et de loisirs de plein air (chasse, pêche, kayak, randonnées pédestres…) et d’un tourisme urbain  Une offre variée et abondante en hébergement touristique mais pour partie obsolète  La diminution de la fréquentation des hébergements touristiques et la nette régression de la fréquentation des attractions payantes  L’image négative de certains campings et village de vacances dans les vallées touristiques  Les potentiels du flux touristique européen Nord-Sud, la province comme un espace de vacances de proximité de choix (par rapport à la Flandre, aux Pays-Bas, à l’Allemagne, à la France)  Une accessibilité en transport en commun difficile  De nombreuses structure d’accueil (12 maisons du tourisme, 45 syndicats d’initiative) et la mise en réseau des acteurs mais un manque d’objectif commun  La présence d’un centre de compétence en tourisme à Marche-en-Famenne  Une structure événementielle développée et les retombées positives des festivals (attractivité, véhicule d’image, complément à l’offre touristique). 

ENJEUX

Fort de ses ressources naturelles, de ses paysages, de ses vallées pittoresques, de ses massifs boisées et étendues agricoles, l’espace luxembourgeois possède des atouts certains sur le plan touristique. En outre, il bénéficie d’une tradition touristique bien ancrée (vallées de la Semois et de l’Ourthe). En comparaison au reste de la Wallonie, il s’agit d’un secteur particulièrement développé mais en stagnation. Cette vocation touristique doit être défendue et amplifiée dans son rôle dynamogène. Le développement touristique est porteur d’enjeux en termes d’image de marque mais aussi d’emplois. Et outre les retombées économiques, les apports potentiels du tourisme sont nombreux : revitalisation d’un milieu, mise en valeur des patrimoines culturel, paysager et naturel, apport supplémentaire de services aux populations (sportif, culturel, notamment), amélioration de la qualité de vie…

28


3.1.6. Consolider et valoriser le secteur du bois en tant que secteur spécifique de développement économique de l’espace luxembourgeois et gérer durablement les espaces forestiers. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Un secteur spécifique de la structure économique de la province de Luxembourg  La mobilisation croissante de matière à usage de la filière bois énergie avec un risque de concurrence des sous-produits forestiers et connexes des industries de première transformation  Un manque d’intégration entre l’industrie de transformation du bois et les propriétaires forestiers  Une augmentation des exportations des grumes de feuillus (vers la Chine, notamment), préjudiciable pour les scieries du Luxembourg belge  La petite taille des entreprises sylvicoles  Une modernisation difficile des entreprises sylvicoles (intégration des exigences et de la multitude de normes en matière de construction, management, prospective vis-à-vis du marché) mais renouvellement et adaptation de la filière avec l’apparition d’acteurs mieux formés au management et aux impératifs nouveaux  La présence d’un centre de compétences du bois à Libramont  L’inscription dans la législation de la gestion durable et intégrée de la forêt  Un fort morcellement de la forêt privée non astreinte à plans de gestion, faiblesse des fédérations de propriétaires. 

ENJEUX

La province de Luxembourg est la province la plus boisée de Belgique. Elle accueille 41,7% des superficies boisées de Wallonie, soit 206.388 ha. Au total, c'est 46,5% du territoire provincial qui est occupé par des bois. La forêt offre de multiples débouchés en termes d’emplois et d’occupations. Ainsi, le secteur du bois occupe, en province de Luxembourg, près de 3.500 personnes au sein de 700 entreprises. L’organisation et le renforcement de la structure de la filière bois sur le territoire constitue un des objectifs importants pour le développement endogène de la province de Luxembourg et la bonne gestion des ressources naturelles et milieux boisés. Elle doit permettre de créer de l’emploi et de la valeur ajoutée sur le territoire mais aussi de produire de l’énergie renouvelable à partir des sousproduits issus du traitement de la matière première.

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3.1.7 Permettre à l’activité agricole d’évoluer au sein luxembourgeois et renforcer le secteur de l’agro-alimentaire. 

de

l’espace

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 La spécialisation de la province dans les secteurs de production bovine : sur les 2.942 exploitations récences en 2011, 90,2% détiennent des bovins, parmi ces dernières, 29,0% sont des exploitations laitières. Une grande majorité des exploitations (2.041, soit 90,8%) sont des exploitations avec vaches allaitantes, spécialisées dans le secteur viandeux  En 2011, 356.37 têtes de bétail en province de Luxembourg (soit 28,3% du cheptel wallon  Une main-d’œuvre agricole essentiellement familiale  Une diminution de la part de l’emploi agricole  Le faible taux de remplacement des exploitations, la diminution du nombre d’exploitations et l’augmentation continue de leur taille : 1.204 exploitations ont disparu depuis 2001, soit 32,6% (les exploitations laitières, souffrant de la volatilité des prix du lait disparaissent davantage que les exploitations viandeuses)  La stabilité de la surface agricole utile (SAU)  L’adaptation progressive des pratiques agricoles aux exigences environnementales, sanitaires et de bien-être animal pesant sur l’activité  L’augmentation de la part de la production biologique et une augmentation de la demande en produits bio  Des filières en aval peu développées ou inadéquates (transformation des matières premières et commercialisation, grandes surfaces, également en bio)  La concurrence aux usages agricoles de la terre : vulnérabilité socio-économique des exploitations agricoles dans les communes à dominance plus forestière où l’agriculture est plutôt extensive et pauvre (Famenne, nord de la région jurassique, sud du Condroz,  sud de la Haute Ardenne et de la région Herbagère liégeoise) et à proximité des agglomérations (pression d’urbanisation)  La présence de centres de compétence : CRA-W à Libramont, Centre d’économie rurale à Marloie, Société royale Le Cheval de Trait Ardennais, Centre d’analyse et de conseil de Michamps, Centre européen du Cheval à Vielsalm (Mont-le-Soie). 

ENJEUX

En province de Luxembourg, plus de 40% du territoire sont occupés par des terres agricoles. S’il ne représente qu’un faible volume en termes d’emploi (4.365 personnes), l’avenir de l’économie agricole est un enjeu de taille du fait de l’importance des superficies concernées d’une part et, d’autre part, du potentiel de développement de valeur ajoutée que représente la diversification des produits et filières agricoles locales et, en aval, celles de l’agro-alimentaire. En outre, au-delà de la structure des paysages, de leur qualité et diversité, le potentiel agricole de l’espace luxembourgeois contribue à l’affirmation du caractère rural du territoire et donc de son identité mais aussi de la qualité de son cadre de vie et de son attractivité. A l’heure où, à l’échelle européenne, se prépare la nouvelle Politique agricole commune (PAC), le monde agricole fait face à de nouvelles exigences environnementales, de bien-être animal, de sécurité alimentaire et connait de nombreuses évolutions qu’il convient d’accompagner. Aussi, importe-t-il d’envisager le développement de l’espace luxembourgeois en lien avec le devenir de l’agriculture de manière à permettre à cette activité d’évoluer dans de bonnes conditions et de se maintenir en province de Luxembourg. L’aménagement du territoire est directement concerné par la gestion raisonnée du foncier agricole. En parallèle, il s’agit d’offrir des débouchés aux productions locales. Encourager la transformation des matières premières produites en Luxembourg belge au sein de structures de valorisation implantées sur le territoire est une voie possible, de même que proposer des lieux de distribution au sein de la province.

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3.2. Répondre aux besoins et attentes de la population en matière de logements, d’équipements collectifs, de services et de commerces RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC  Quelque 271.500 habitants, soit 7,7% de la population wallonne totale ou 2,5% de la population belge  61,1 habitants au kilomètre carré en province de Luxembourg, soit la densité de population la plus faible des provinces de Wallonie (209,3) et de Belgique (358,7)  Une croissance de la population supérieure à la tendance wallonne : +50.000 habitants depuis 1978 (+ 23,0 % contre 9,4 % en Wallonie)  Des perspective de croissance de la population importantes selon le scénario tendanciel : 20.000 habitants supplémentaires d’ici 2020 et 54.500 habitants supplémentaire d’ici 2040 par rapport à 2011  Différenciation importante parmi les communes de la province quant aux dynamiques démographiques : des évolutions défavorables sur la bordure sud-ouest de la province et dans les communes touristiques des vallées de la Semois et de l’Ourthe, situation plus favorable pour les communes à proximité de la frontière luxembourgeoise et des grands axes routiers  Accroissement du taux de vieillissement plus rapide qu’en Wallonie (rattrapage)  25,7% de la population a moins de 20 ans (contre 23,9% en Wallonie) mais la moyenne d’âge provinciale reste inférieure à la moyenne wallonne  Sept communes dépassent les 10.000 habitants représentant plus de 40 % du poids démographique provincial : Arlon, Marche-en-Famenne, Aubange, Bastogne, Virton, Durbuy et Libramont-Chevigny  Perspective d’augmentation importante de la part relative des personnes âgées et très âgées mais inférieure à la moyenne wallonne  Perspective d’augmentation du nombre de ménages d’une personne et une taille moyenne des ménages qui diminue plus rapidement en province de Luxembourg qu’en Wallonie (rattrapage). Sur base des évolutions démographiques et sociales estimées, la province de Luxembourg est susceptible, dans un scénario tendanciel (à condition extérieures inchangées), d’accueillir une population de plus de 290.000 habitants en 2020 et de 326.000 habitants en 2040, soit des gains respectifs de 20.000 et 54.500 habitants par rapport à 2011. Cette croissance démographique s’accompagne d’une diminution de la taille des ménages : le vieillissement de la population favorise l’augmentation du nombre de ménages de deux personnes et d’isolés, tandis que le nombre de familles monoparentales et de personnes séparées vivant seules augmentent également. Ce phénomène induit une croissance encore plus élevée du nombre de ménages sur la même période et des besoins complémentaires plus importants en logements, en particulier en habitations plus petites. Parallèlement, le processus de vieillissement de la population induit des besoins spécifiques non seulement en termes de logements adaptés mais aussi en matière de soins de santé et de services à la personne. Ici, en particulier, il s’agit de tenir compte du souhait d’habiter, de manière autonome, le plus longtemps possible dans la maison familiale ou d’accéder à un logement plus petit. S’il importe d’intégrer d’un point de vue quantitatif ces tendances en matière de vieillissement, de composition réduite des familles et de migration (en réservant les espaces nécessaires, notamment), l’aspect qualitatif mérite également toute l’attention. En effet, en plus des besoins complémentaires, des enjeux spécifiques sont liés à la qualité de l’habitat, aux équipements collectifs, des services et des commerces mais aussi à leur accessibilité à tous et à chacun, en lien avec leur répartition optimale sur le territoire (cf. structurer l’espace luxembourgeois).

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Face à ces évolutions démographiques et sociales, un des objectifs majeurs de la stratégie territoriale de développement de l’espace luxembourgeois consiste à répondre aux demandes en logements, équipements collectifs et, services et commerces de proximité. Cet objectif majeur se décline en trois objectifs :  Répondre aux besoins de la population en matière de logements : accroître, renouveler et diversifier l’offre résidentielle tout en modernisant le parc ancien.  Répondre aux besoins de la population en matière d’équipements collectifs et services de proximité : renouveler et diversifier l’offre.  Garantir une offre commerciale diversifié et suffisante, répondant aux besoins et attentes des populations et aux nouveaux enjeux territoriaux.

3.2.1. Répondre aux besoins de la population en matière de logements : accroître, renouveler et diversifier l’offre résidentielle tout en modernisant le parc ancien. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Des perspectives de croissance tendancielle importante de la population : 20.000 habitants supplémentaires d’ici 2020 et 54.500 habitants supplémentaires d’ici 2040 par rapport à 2011  Comme dans le reste de la Belgique, la perspective de l’augmentation du nombre de ménages d’une personne mais une taille moyenne des ménages qui diminue plus rapidement en province de Luxembourg qu’en Wallonie (rattrapage)  La perspective d’augmentation de la part relative des personnes âgées et très âgées mais inférieure à la moyenne wallonne  Un parc de logements relativement vieux (plus de 45 % des logements construits avant 1945), mais éventuellement renouvelé  Une dynamique d’urbanisation récente ayant favorisé le renouvellement du parc immobilier privé  Une production majoritaire de villas 4 façades à partir des années 1950 ayant entraîné un processus de dédensification et d’étalement de l’habitat  La sous-occupation des logements induite par une faible mobilité résidentielle (fort taux de propriétaires et faible mobilité résidentielle des personnes âgées)  L’augmentation des coûts de l’immobilier en particulier dans la zone de polarisation de Luxembourg / Arlon  La zone d’habitat au plan de secteur constituée de terres déjà urbanisées à plus de 63 % mais des disponibilités foncières suffisantes pour absorber l’accroissement attendu du nombre de ménages : 9.872 ha en zone d’habitat et 2.306 ha dans les zones d’aménagement communal concerté  Des disponibilités foncières plus importantes dans les territoires péricentraux. 

ENJEUX

Face à l’accroissement de la population et à l’augmentation du nombre de ménages, il s’agit d’anticiper les besoins complémentaires et de garantir les possibilités de croissance du nombre de logements : selon le scénario tendanciel, 14.500 ménages supplémentaires sont attendus à l’horizon 2020 et 21.000 à l’horizon 2025. La qualité de l’habitat est un des éléments qui suscite l’envie de s’installer dans le territoire et participe à l’attractivité territoriale. En effet, un ménage sera attentif à la possibilité de trouver, en fonction de son parcours de vie (installation en couple, naissances, départ des enfants, séparation, décès…), à se loger dans une habitation correspondant à ses besoins et à ses ressources. Or, selon leur âge, leur situation socioprofessionnelle, leur composition, les ménages ont des attentes différentes quant à leur logement. Aussi, outre les enjeux liés à la capacité d’accueil du territoire, il importe de garantir une offre diversifiée, répondant à la fois aux besoins des jeunes, des familles, des personnes vivant seules et des personnes âgées (politique des groupes cibles). Il

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s’agit dès lors d’intégrer ces éléments dans la production de logements neufs de manière à garantir une meilleure adéquation entre l’offre en logements et la demande. En parallèle à la production de logements neufs, il existe des besoins de rénovation et réhabilitation de l’habitat. Un des enjeux réside dans la modernisation du parc existant de manière à ce qu’il reste attractif et rencontre les aspirations de la population, en termes de confort mais aussi de performance énergétique. En outre, la transformation du parc existant permet de limiter la consommation d’espace par des nouvelles constructions. L’enjeu est dès lors d’augmenter le taux de rénovation des bâtiments existants les bâtiments qui ne pourraient pas être rénovés et qui ne présentent pas d’intérêt patrimonial devraient être démolis et reconstruits suivant le principe de régénération.

3.2.2. Répondre aux besoins de la population en matière d’équipements collectifs et services de proximité : renouveler et diversifier l’offre. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Des perspectives de croissance tendancielle importante de la population (20.000 habitants supplémentaires d’ici 2020 et 54.500 habitants supplémentaires d’ici 2040 par rapport à 2011) engendrant des besoins supplémentaires en matière d’équipements collectifs et de services  Evolution de la pyramide des âges : perspective d’augmentation de la part relative des personnes âgées et très âgées au sein de la population induisant des demandes complémentaires en matière de services (soins de santé, loisirs en particulier)  Au niveau des services hospitaliers, la province de Luxembourg présente l’offre la moins élevée en termes de nombre de lits (près de 4,5 lits pour 1000 habitants en province de Luxembourg 2 contre 6 en moyenne en Wallonie)  Les établissements hospitaliers de la province de Luxembourg connaissent des difficultés récurrentes de recrutement de personnel  Selon les projections démographiques tendancielles, le nombre de jeunes de 0 à 17 ans risque, dans certaines communes d’augmenter de manière à dépasser, d’ici 2020, les capacités d’accueil actuelles des établissements d’enseignement élémentaire et secondaire. Les 3 communes de Habay, Neufchâteau, Paliseul et Vielsalm seraient concernées .  L’offre en matière d’équipements culturels (centre culturel, bibliothèque, cinéma, musée, théâtre et salle de concert) est bien répartie sur le territoire. Des équipements mobiles (tels les bibliobus, les médiathèques ambulantes, etc.) présents notamment dans les zones les moins denses permettent de compenser les éventuels déficits.  Régression générale d’accès aux services et commerces de proximité et disparition de certains services, générant un sentiment d’insécurité en milieu rural (accès police, urgence médicales)  A l’échelle locale, pénurie croissante du nombre de généralistes, tant en zone rurale qu’urbaine: 36 communes en déficit en Luxembourg belge (INAMI)

2

Lambotte, J.-M., Leclercq, A., Bazet-Simoni, C., Devillet, G., Hanin, Y. et Vandermotten, C., (2011) Hiérarchie urbaine et aires d’influence. Dans le cadre du Diagnostic territorial de la Wallonie préparatoire à l’actualisation du SDER. Note de recherche CPDT n°25. Jambes : Conférence Permanente du Développement Territorial 3

Lambotte, J.-M et al. Ibid.

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ENJEUX

Pour le bien-être des populations, il est important de disposer d’une offre suffisante et adaptée en équipements collectifs et services de proximité. En lien avec les perspectives annoncées de croissance démographique et l’évolution de la pyramide des âges, l’enjeu sera de renforcer et d’adapter l’offre là où les besoins se font sentir, en fonction des structures démographiques et des contextes socio-économiques actuels et projetés locaux. En particulier, le vieillissement de la population induira une demande accrue d’accès aux services sociaux et de santé. En matière d’enseignement primaire et secondaire, il s’agit de prévenir des déficits locaux qui risqueraient d’apparaître là où le nombre de jeunes en âge de scolarité dépasserait les capacités d’accueil actuelles des établissements. Dans certaines zones, moins densément peuplées, l’enjeu relèvera davantage de la pérennisation et de rentabilisation des équipements et des infrastructures existantes ou à créer, en particulier dans un contexte de restriction et de rationalisation. Des alternatives devraient être proposées. Dans le domaine culturel par exemple, des équipements mobiles (tels les bibliobus, les médiathèques ambulantes, etc.) permettent de compenser d’éventuels déficits dans les zones plus éloignées ou moins denses. En matière de services de proximité, les domaines ciblés ici sont principalement la santé (médecin généraliste, pharmacie…), l’accueil de la petite enfance, l’enseignement maternel et primaire, la sécurité, la mobilité (arrêt de bus) et le commerce de proximité (alimentation et services à la personne). Ceux-ci doivent être situés au sein de noyaux d’habitat de taille minimale suffisante (bourg) pour garantir leur pérennité et distribués suivant un maillage assez fin que pour assurer une distribution de proximité. En deçà, au sein des unités villageoises, il s’agit de maintenir une école maternelle et primaire.

3.2.3. Garantir une offre commerciale diversifié et suffisante, répondant aux besoins et attentes des populations et aux nouveaux enjeux territoriaux. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 L’importance du commerce en termes d’emploi (plus de 14.000 emplois, dont 29% d’indépendants, soit 16% de l’emploi de la province)  Une offre commerciale diversifiée, structurée dans un véritable maillage territorial (48 polarités commerciales identifiées)  L’émergence de petits commerces de proximité d’un type nouveau : vente produits locaux ou bio, groupement de producteurs  Le suréquipement de la province de Luxembourg en termes d’offre commerciale (2.034 m² pour 1.000 habitants) et une consommation concomitante d’espace  Un affaiblissement de l’attractivité commerciale des centres-villes et un risque de friches commerciales : l’importance du nombre de cellules vides montre l’inadéquation de l’immobilier commercial dans les centres et la forte concurrence des commerces de périphérie  Un accroissement des déplacements automobiles induit par la périphérisation du commerce.

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ENJEUX

Tant en milieu urbain que rural, le commerce constitue un levier important de développement de l’emploi et de dynamisation de l’économie résidentielle de nos territoires. En plus d’offrir un ensemble de produits et services capables de satisfaire les attentes de la population, le secteur du commerce urbain répond également à des attentes d’animation, d’embellissement, de sécurité, de lien social, d’un service de proximité. Par conséquence, il s’agit de garantir une offre commerciale diversifiée et suffisante, répondant aux besoins locaux. Par ailleurs, à côté des besoins de base, le consommateur d’aujourd’hui est de plus en plus informé, exigeant et mobile. Dès lors, il s’agit que l’offre des polarités commerciales soit suffisamment concurrentielle que pour satisfaire les attentes du consommateur actuel. A cette fin, on veillera à agir conjointement sur la diversité de l’offre (qui est à préserver) et sur l’attractivité (qui est à renforcer, par exemple en favorisant la venue de certaines enseignes dans les pôles commerciaux existants). Un autre aspect est lié à l’offre immobilière en milieu urbain plus forcément adaptée aux besoins du commerce d’aujourd’hui qui ne peut plus se satisfaire de cellules de 30 m2. Face à cela, il est nécessaire de développer « des bons mètres carrés » en milieu urbain, c’est-à-dire attractifs. Cela passe forcément par une régénération des tissus centraux.

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3.3. Garantir un haut niveau de qualité de vie aux habitants et préserver les patrimoines et ressources naturelles de l’espace luxembourgeois La qualité de vie constitue, un atout de l’espace luxembourgeois. Celle-ci est d’abord liée aux rapports sociaux locaux : « ses petites villes, bourgs et villages constituent des communautés de vie locale, basée sur l’interconnaissance, la sécurité interpersonnelle, la dynamique de vie associative locale de production plutôt que de consommation culturelle (orchestres d’harmonies, troupes théâtrales, évènements annuels villageois…). Autant de contributions spécifiques et irremplaçables du territoire rural, indissociables de la population qui y vit 4 et le dynamise » . Outre les opportunités d’emplois, la qualité de l’habitat et l’accessibilité aux équipements collectifs, services et commerces, cette qualité de vie repose aussi sur la qualité de l’environnement, des paysages et de cadre bâti. L’espace luxembourgeois jouit, en effet, d’un patrimoine naturel, paysager et bâti d’une grande richesse, grâce, notamment à la diversité de sa géographie physique et culturelle. Les espaces sylvicoles, agricoles et naturels remplissent de nombreuses fonctions sociales et environnementales : outre les fonctions de production et la fourniture de matières premières, ils offrent des services environnementaux (régulation du climat et du régime des eaux, atténuation des risques d’inondation, protection et stabilité des sols, contribution à la qualité de l’air et de l’eau, puits de carbone, conservation et développement de la diversité biologique…) mais aussi sociaux et récréatifs (attrait paysager, détente, promenades, randonnées équestres, VTT…). Les attentes sont importantes. Or le développement de l’urbanisation engendre une pression accrue sur les ressources naturelles et les paysages. L’aménagement du territoire joue un rôle important dans ce contexte, parce qu’il peut à la fois régler les conflits d’usage et développer des stratégies afin de limiter l’impact des activités sur les ressources naturelles en garantissant les différentes occupations de l’espace et en renforçant les synergies entre celles-ci. Le troisième objectif majeur de la stratégie territoriale de développement de l’espace luxembourgeois vise à garantir un haut niveau de qualité de vie aux habitants actuels et des générations futures et préserver les patrimoines et ressources naturelles de l’espace luxembourgeois. Cet objectif majeur se décline en quatre objectifs :

 Garantir un haut niveau de qualité de vie à tous les habitants et renforcer la cohésion sociale.  Mieux maîtriser l’urbanisation.  Préserver et valoriser les paysages, le patrimoine bâti et la biodiversité de l’espace luxembourgeois.  Protéger et valoriser les ressources naturelles de l’espace luxembourgeois et en maîtriser les consommations.  Gérer la mobilité et réduire les besoins en déplacements pour une moindre consommation énergétique et une diminution des émissions de gaz à effet de serre.

4

Réseaulux, 2011, Première contribution de Réseaulux à la révision du SDER en Wallonie suite aux débats sur l’aménagement du territoire wallon pour le 21ème siècle. Arlon : Réseaulux.

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3.3.1. Garantir un haut niveau de qualité de vie à tous les habitants et renforcer la cohésion sociale. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Une différenciation sociale de l’espace luxembourgeois, certaines difficultés se concentrant dans quelques types de territoires  Des conditions socio-économiques (revenus moyens par habitant, taux d’emploi, taux de chômage) défavorables dans les vallées touristiques de l’Ourthe et de la Semois  Une situation socio-économique plus favorable dans la partie sud-est du territoire provincial, à proximité de la métropole luxembourgeoise et des grands axes routiers  Une population plus vieille dans les vallées touristiques et sur le flanc sud-ouest du  territoire provincial, à la frontière française  Une population plus jeune dans les communes à proximité de la métropole luxembourgeoise et des grands axes routiers  Dans les vallées touristiques, présence d’habitations permanentes dans les campings et parcs résidentiels de week-end  Augmentation des coûts de l’immobilier en particulier dans la zone de polarisation de Luxembourg / Arlon. 

ENJEUX

La cohésion sociale est la capacité d’une société à assurer le bien-être de tous ses membres, en minimisant les disparités et en évitant la marginalisation, à gérer les différences et les divisions, et à 5 se donner les moyens d’assurer la protection sociale de l’ensemble de ses membres . En Wallonie, la cohésion sociale est considérée c o m m e une condition essentielle à la justice sociale, à la sécurité démocratique et au développement durable. La cohésion sociale s’affirme comme un objectif politique construit autour de l’idée du bien-être de tous et de chacun. Elle peut être envisagée à de multiples échelles (celles de la Wallonie, de la Province, de la Commune, des villages et des quartiers) et dans de multiples domaines. A cet égard, le diagnostic territorial a mis en évidence des disparités sociales du territoire, avec des dynamiques défavorables sur le flanc sud-ouest du territoire, à la frontière française ainsi que dans les vallées touristiques de l’Ourthe et de la Semois et, a contrario, des dynamiques favorables dans la moitié sud-est bénéficiant des effets positifs de la métropole luxembourgeoise. Ce marquage social de l’espace peut conduire à des situations de ségrégation sociale où les difficultés d’accès aux équipements et services de proximité et à l’emploi accentuent les mécanismes de relégation. La cohésion sociale est un objectif transversal. Elle se pose en matière de développement économique (accès à la formation, accès à l’emploi, répartition des revenus et de la valeur ajoutée) mais également en matière de logements (accessibilité au logement, salubrité). La cohésion sociale se pose également en termes de qualité et d’accessibilité aux équipements collectifs et services de base. En cette matière, le « recentrage » des populations dans des unités d’habitat de taille suffisante pose la question de la couverture territoriale des services publics et de l’accès à tous aux services des carences importantes pouvant subsister voire s’accentuer. En intégrant des logiques de solidarité et de cohésion, l’aménagement du territoire peut renforcer la cohésion sociale ou tout le moins veiller à ne pas renforcer des processus négatifs, voire de marginalisation. En particulier, la diversité fonctionnelle joue un rôle d’intégration sociale en limitant la ségrégation.

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Nouvelle Stratégie et Plan d’action pour la cohésion sociale du Conseil de l’Europe du 7 juillet 2010.

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3.3.2. Mieux maîtriser l’urbanisation. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Une consommation croissante d’espace agricole : environ 265 ha urbanisés chaque année depuis ces dix dernières années  Entre 2003 et 2011, la superficie consacrée à la résidence a augmenté de près de 20%, passant de 8.124 ha à 9.676 ha, soit un accroissement de 1.552 ha  Une densité résidentielle moyenne de loin inférieure à la densité moyenne régionale :  11,9 logements / ha de superficie résidentielle en province de Luxembourg contre 16,9 en Wallonie  Une consommation foncière plus importante par habitant : sur le long terme, la construction neuve s’inscrit encore majoritairement dans un processus de dédensification. Si la tendance s’améliore ces dernières années, on reste éloigné des densités traditionnelles qui ont prévalu par le passé  En province de Luxembourg, entre 2005 et 2011, 156.000 m2 de nouvelles surfaces commerciales ont été autorisées à la création  Une tendance à la faible intensité spatiale de l’emploi, y compris au sein des PAE (surtout en comparaison au Grand-Duché de Luxembourg)  Une pression foncière engendrant des modifications paysagères et architecturales importantes  Des disponibilités foncières suffisantes pour absorber l’accroissement attendu du nombre de ménages mais plus importantes dans les territoires péricentraux  Une faible couverture des documents de planification à l’échelle communale (seulement 6 communes sur 44 dotées d’un schéma de structure). 

ENJEUX

Gérer et mieux maîtriser le développement de l’urbanisation consiste à agir sur deux leviers : d’une part, le pourcentage de l’urbanisation en renouvellement et en densification et, d’autre part, les caractéristiques des développements futurs. La régénération du bâti existant ainsi que la requalification des sites abandonnés doit viser à limiter la consommation d’espace qui se fait au détriment des zones agricoles et boisées. L’adoption de formes d’urbanisation plus compactes, compatibles avec les exigences environnementales (en termes de densité d’urbanisation, de mixité des fonctions, de courtes distances) et de qualité de vie locale (besoin en espaces verts et espaces récréatifs, notamment) est un autre moyen de participer à l’utilisation parcimonieuse du sol. Elle présente aussi d’autres avantages : elle peut contribuer à insuffler de nouvelles dynamiques résidentielles, sociales, économiques ou commerciales, tant dans les villes et leurs quartiers que dans les bourgs et les villages. Elle offre également l’opportunité d’améliorer la qualité du cadre de vie, de répondre aux nouveaux besoins tant en logement qu’en équipement de proximité, d’améliorer l’accessibilité et le fonctionnement des infrastructures et équipements collectifs, voire de garantir leur vitalité. Il importe également de se doter des outils nécessaires à cette maîtrise et de relayer ces objectifs à l’échelle communale, notamment en les intégrant dans les documents de planification et d’orientation urbanistique. Rappelons que la plupart de ces considérations étaient déjà reprises dans les objectifs du SDER de 1999.

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3.3.3. Préserver et valoriser les paysages, le patrimoine bâti et la biodiversité de l’espace luxembourgeois. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Un habitat rural traditionnel bien expressif des trois régions agro-géographiques (Lorraine, Ardenne, Famenne) et de leur faciès  Une perte de certaines caractéristiques traditionnelles de l’habitat  Un patrimoine paysager relativement bien préservé, qui fonde également les identités  Quelque 23 % de la superficie provinciale incluse dans le Réseau Natura 2000  Un développement de l’urbanisation et une pression accrue sur les paysages (banalisation, émiettement des paysages suite à l’étalement de l’habitat pavillonnaire, notamment)  Un potentiel significatif en matière d’accueil de la biodiversité et des milieux au regard de la diversité de la géographie physique de l’espace luxembourgeois  Une érosion significative et rapide pour plusieurs habitats naturels d’intérêt communautaire, avec un taux élevé d’extinctions d’espèces à l’horizon de 20 ans  Des continuités écologiques vulnérables face au développement de l’urbanisation  Des aires de protection insuffisantes aux regards des enjeux de conservation de la biodiversité  De nombreux acteurs impliqués en matière de sensibilisation à la protection du patrimoine bâti et des paysages et à leur mise en valeur, notamment dans le cadre des CR, PN, MU et GAL.

ENJEUX

La qualité et la diversité des paysages, du patrimoine bâti et du patrimoine naturels sont des atouts. Elles participent de l’image de marque et à l’attractivité (touristique, notamment) de l’espace luxembourgeois, de son identité et contribue à la qualité du cadre de vie des habitants. Mais ces atouts sont mis sous pression. Outre, les aspects liés à la maîtrise de l’urbanisation du territoire (cf. supra) pour lesquels les politiques et outils de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme sont directement mobilisables, l’objectif est ici de préserver, de valoriser voire de restaurer ce qui fait la qualité et la diversité des paysages, du patrimoine naturel et du patrimoine bâti de l’espace luxembourgeois. Ceci implique différents axes d’intervention.

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3.3.4. Protéger et valoriser les ressources naturelles luxembourgeois et en maîtriser les consommations. 

de

l’espace

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Le potentiel aquifère de la province se trouve dans les formations du Jurassique géologiques de la Gaume, où des formations calcaires et gréseuses alternant avec des unités plus argileuses imperméables  Les utilisations en eaux sont très diverses : distribution publique, industries, agricultures, particuliers… Plusieurs captages sont utilisés par des minéraliers (Valvert) ou de brasseries (Orval)  Le barrage de Nisramont alimente les villes avoisinantes compensant ainsi le manque de productivité des nappes aquifères  D’un point de vue qualitatif, la qualité est excellente à bonne en province de Luxembourg  En 2011, 37 sites de production d’énergie renouvelable certifiés (>10kW) en province de Luxembourg, soit 14,82% de la puissance électrique nette développable wallonne  Une mobilisation croissante des matières première à usage du bois-énergie et un potentiel de développement  Une production d’électricité par l’éolien en croissance  Un potentiel de développement éolien non négligeable mais absence de planification (mis à part les travaux menés par le GAPPER) 

ENJEUX

Un des enjeux du développement de l’espace luxembourgeois réside d’une part dans l’alimentation de la population en eau potable de qualité et en quantité suffisante et d’autre part dans le maintien du bon état (écologique, chimique) des eaux de surface et de eaux souterraines, conformément aux exigences de la directive européenne cadre-eau. Un autre enjeu important est celui de la diminution des consommations d’énergie et du renforcement de l’autonomie énergétique de l’espace luxembourgeois, notamment par la production et la consommation d’énergies renouvelables. Cet enjeu énergétique est tout particulièrement corrélé avec celui de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Les principales sources d’énergie renouvelable envisageables sont le bois, l’éolien, le solaire, la force hydraulique ces sources doivent être mobilisées pour accroître la capacité de production d’énergie renouvelable sur le territoire. Au-delà d’accroître cette production, il est nécessaire de faire évoluer les modes de consommation et d’intégrer ces enjeux dans les décisions et pratiques en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme.

3.3.5. Gérer la mobilité et réduire les besoins en déplacements pour une moindre consommation énergétique et une diminution des émissions de gaz à effet de serre. 

RAPPEL DE QUELQUES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC

 Une faible densité de population  Deux tiers des kilomètres parcourus pour les déplacements quotidiens se font en voiture  Des émissions de gaz à effet de serre importantes dues aux déplacements domicile- travail (en lien avec l’attractivité du pôle d’emploi grand-ducal et les distances parcoures en voiture et la faible densité de population)  Peu d’infrastructures de parkings d’attente aménagés en province de Luxembourg  La ligne 162 (Arlon – Bruxelles), épine dorsale de la mobilité ferroviaire en Luxembourg et ligne à vocation internationale est toujours en travaux de modernisation  Grappe mobilité de Réseaulux, livre blanc sur la mobilité, études et réflexions en cours.

40


ENJEUX

En province de Luxembourg, territoire à faible densité de population, les transports collectifs sont minoritaires aujourd’hui et les déplacements sont largement dépendants de l’automobile : près des deux tiers des kilomètres parcourus pour les déplacements quotidiens s’y font en voiture. A l’avenir, les mobilités en province de Luxembourg pourraient se trouver fragilisées par la hausse probable du coût d’usage de l’énergie. Par ailleurs, il faut tenir compte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’atténuation du changement climatique. Cet enjeu relève aussi de l’attractivité et de l’équité territoriale, afin que les territoires périurbains et ruraux qui accueillent une population croissante demeurent des lieux de qualité de vie. En matière de mobilité, il s’agit donc, d’une part, d’encourager le report modal et les modes moins énergivores et, d’autre part, de diminuer les besoins en déplacements. L’organisation spatiale du territoire en faveur d’une mobilité maîtrisée, moins consommatrice d’énergie (surtout fossile) est un levier mobilisable. Elle suppose la maîtrise de l’urbanisation de manière à lutter contre l’étalement urbain, mais aussi le rapprochement des services, commerces, lieux d’emploi et des lieux de résidence, de même que la mise en place d’une bonne desserte par les transports collectifs. Une localisation relative optimale des logements, équipements collectifs et services, commerces et activités sur le territoire, permet de minimiser les déplacements. A l’échelle du quartier urbain, la diversité fonctionnelle influence la mobilité : l’intégration, au sein de zones résidentielles, de services de base et commerces d’achat courant (boulangerie, boucherie, presse, épicerie, petite surface alimentaire) favorise le report de mode vers des alternatives à la voiture (vélo, marche à pied) les trajets courts ayant plus de chance d’être effectués à pied s’ils sont inférieurs à 300 m ou à vélo s’ils sont inférieurs à 3 kilomètres. Elle joue ainsi un rôle direct dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et présente un réel enjeu environnemental et énergétique.

41


3.4. Renforcer la structure spatiale de l’espace luxembourgeois afin d’accroitre l’efficience de la gouvernance territoriale. La finalité principale de la stratégie territoriale de développement de l’espace luxembourgeois est de promouvoir un projet de structure spatiale équilibrée de l’ensemble du territoire, c’est-à-dire dans laquelle les différentes activités et usages du sol s’harmonisent, se complètent et se renforcent mutuellement, tant à l’échelle provinciale qu’à des échelles plus restreintes. Le projet de structure spatial doit être capable de soutenir les ambitions de développement de l’espace luxembourgeois et de ses territoires et d’amplifier sa contribution au redéploiement de la Wallonie. Le projet de structure spatiale organise la localisation des différents éléments nécessaires au développement de l’espace luxembourgeois et de ses territoires (activités, logements, équipements collectifs, services, commerces), tout en visant à optimaliser les relations entre ceux-ci. Ainsi, cherche-t-il, d’une part, à maximiser les effets d’entraînement positifs (effets de synergies ou de dynamisation économique par la concentration, effets d’échanges sociaux et culturels, effet de d’entraînement par la diffusion…) et, d’autre part, à minimiser ses impacts négatifs (dégradation des conditions de vie de la population, déqualification du territoire et de ses patrimoines, consommation de ressources, pollution locale et planétaire, coûts publics et privés…). Pour ce faire, le projet de structure spatiale se réfère à différentes échelles allant de la plus vaste, celle de l’insertion de la province dans son contexte suprarégional, à la plus fine, celle des quartiers et des noyaux villageois. En outre, le projet de structure spatial proposé contribue à la mise en place d’une organisation du territoire favorisant des trajets plus courts, une plus grande mixité des fonctions et une densité d’occupation optimale, organisation à relayer sur le plan local. Il propose une référence commune pour les développements futurs et ambitionne à une gouvernance territoriale davantage efficiente. Cet objectif majeur se décline en deux objectifs :

 Insérer la province dans son contexte suprarégional et assurer les connexions matérielles et immatérielles avec l’extérieur.  Renforcer les polarités structurantes et améliorer les connexions entre les pôles au sein de l’espace luxembourgeois et de ses bassins.

3.4.1. Insérer la province dans son contexte suprarégional et assurer les connexions matérielles et immatérielles avec l’extérieur. 

ENJEUX

Etant donné la faible densité de population, toutes les fonctions ne peuvent se développer au sein de l’espace luxembourgeois, il importe donc de donner à ses habitants et entreprises un accès aux fonctions métropolitaines offertes, notamment, par Luxembourg, Liège, Metz et Namur. Par ailleurs, la situation géographique de l’espace luxembourgeois comme porte d’entrée de la Grande Région vis-à-vis des grands pôles wallons, offrent des perspectives de développement, notamment, vu les flux de biens, de personnes et de savoirs qui le traversent et le nourrissent et auxquels il contribue également. En ce sens, le projet de structure spatiale a pour objectif d’inscrire la province dans un réseau transrégional plus large, c’est-à-dire de la situer et d’améliorer les connexions matérielles et immatérielles avec les territoires environnants, en particulier avec les aires métropolitaines de Luxembourg et de Bruxelles et par rapport à l’Eurocorridor reliant ces deux métropoles.

42


3.4.2 Renforcer les polarités structurantes et améliorer les connexions entre les pôles au sein de l’espace luxembourgeois et de ses sous-bassins. 

ENJEUX

L’espace luxembourgeois ne comporte pas de métropole ni de pôle régional sur son territoire. Par contre, il s’articule autour d’une armature de villes, petites villes, bourgs et villages, chacun ayant un rôle à jouer dans le développement du territoire. Outre leur taille, on peut distinguer les agglomérations selon les équipements collectifs et services offerts à la population, le nombre et le type de commerces, la nature des activités économiques, la composition de leur population et leur potentiel d’écomobilité. De manière générale, on peut distinguer six niveaux de polarité, les deux premiers n’étant pas représentés en province de Luxembourg : 

les pôles métropolitains (Luxembourg et Bruxelles) déterminant de grandes aires de métropolisation

les pôles régionaux (Namur, Liège, Metz, Nancy) et leur aire urbaine d’importance régionale

les pôles structurants majeurs (Arlon, Bastogne, Libramont et Marche-en-Famenne)

les pôles structurants intermédiaires (Aubange, Bertrix, La Roche-en-Ardenne, Vielsalm et Virton) ayant une fonction d’appui par rapport aux pôles majeurs

les pôles structurants ayant un rôle de relais (Bouillon, Durbuy, Florenville, Habay, Houffalize, Messancy, Neufchâteau, Paliseul, Saint-Hubert)

les pôles de proximité, ayant une fonction locale (bourgs, gros villages).

A l’échelle des aires de polarisation (aires d’influence des pôles), l’objectif principal est d’amener les fonctions clés au plus proche des habitants, en tenant compte de la diversité des besoins et des territoires et en maintenant un équilibre entre les différents pôles. L’enjeu est ici de structurer les aires de polarisation et d’organiser les liaisons entre les pôles afin d’assurer les conditions d’une bonne accessibilité aux fonctions à tous les habitants et minimiser les déplacements au sein des bassins de vie. En outre, une répartition efficiente des fonctions sur le territoire permet d’éviter de créer des pôles sur ou sous-équipés qui obligent à de longs trajets. Le principe de répartition raisonnée diminue donc les distances parcourues. A l’inverse, une certaine agglomération de population, d’équipements, de commerces et de services évite un sous-dimensionnement des pôles qui, d’une part, allonge également les trajets, ces derniers risquant en effet d’être multipliés pour trouver le nécessaire et, d’autre part, fragilise la rentabilité économique des activités présentes, qu’elles soient privés ou publiques. Ces bassins de vie constituent une maille du territoire, à géométrie variable, au sein de laquelle les habitants peuvent accomplir, plus ou moins largement, la majorité des actes de la vie courante, comme aller à l’école, se soigner, accéder à des services et aux commerces, voire travailler, dans des conditions d’accessibilité facilitées. Une approche intercommunale doit être favorisée. L’enjeu est ici de proposer et d’organiser de véritables sous-bassins structurants, en prenant appui sur le réseau des villes, petites villes, bourgs et villages et de l’espace luxembourgeois.

43


4. Actions réalisées/bilans/planning La stratégie de développement territorial de 2012 s’est nourrie de différentes réalisations concrètes dont un bref descriptif est repris ci-dessous.

4.1. Plans d’actions de Luxembourg 2010 (2007-2010) Un bilan complet de ces plans a été présenté en décembre 2010 devant plus de 300 représentants des opérateurs de développement de la province de Luxembourg.               

Plan d’action accompagnement santé Plan d’action agriculture Plan d’action chanvre Plan d’action économie sociale Plan d’action d’enseignement supérieur Plan d’action environnement Plan d’action filière équine Plan d’action formation Plan d’action jeunesse Plan d’action langues étrangères Plan d’action Lux@venir Plan d’action mobilité Plan d’action sécurité Plan d’action veille Plan d’action vie culturelle

On peut relever des liens intéressants entre les 5 défis européens et ce bilan d’actions.   Environnemental et climatique

   

Social

  

Démographique

Economique

     

Lancement de l’ASBL Chanvre wallon en 2006 visant à créer une filière chanvre industriel Master en Sciences et Gestion de l’environnement depuis septembre 2007 au campus ULG à Arlon Sensibilisation des habitants des logements sociaux aux enjeux environnementaux Création du GAPPER en 2009 « Benjamin en environnement » pour les écoles primaires dès l’année scolaire 2009-2010 2007 : création du réseau luxembourgeois de l’économie sociale et mise en ligne de l’annuaire des Sociétés à Finalité sociale de la province, mise en place d’une veille des marchés publics et clauses sociales, proposition de formations spécifiques et complémentaires pour le secteur de l’économie sociale via NGE Création de DAMIER en 2010 afin d’augmenter les capacités de mobilité pour un meilleur accès au travail La Marguerite en 2008 : mise en réseau des acteurs d’insertion socio-professionnelle et de l’animation économique Mise en place de la bourse « Bien vieillir » en lien avec les Conseils Consultatifs Communaux des Ainés en 2009 Salon annuel « lesjeunesontdutalent » dès 2007 2005 : lancement du site www.luxcovoiturage.be Coordination des services aux entreprises Etude sur les avenirs de l’élevage Vade-mecum de la filière équine Excellangues 44


4.2. Programmation 2007-2013 En 2007, une mobilisation importante des acteurs de la province de Luxembourg avait été réalisée via une diffusion documentée de la vision du territoire et des possibilités de financement et de soutien que présentait la programmation 2007-2013. Seront exposés à titre d’exemple dans les pages suivantes, différents projets qui ont découlé de cette mobilisation.  

Projet «Voie de la liberté » Objectif : renforcer l’offre sur un pôle touristique déjà reconnu, Bastogne, par la mise en valeur d’un produit lié à la Voie de la liberté. Projet : en partant du Mardasson comme lieu de symbole de la 2ème Guerre mondiale, le but poursuivi est de créer, sur le site de la Bataille des Ardennes, ème un concept de référence belge traitant de la 2 guerre mondiale, référence ouverte sur l’Europe et le monde dans une approche qui ne soit pas exclusivement historique mais qui intègre également des problématiques contemporaines permettant une déclinaison événementielle. Ce centre de Mémoire est en partie développé dans l’actuel bâtiment du Bastogne Historical Center et dans une annexe nouvellement construire. L’inauguration a eu lieu en mars 2014. Voir : http://www.bastognewarmuseum.be/

« Redéploiement et redynamisation économique du Centre-Ardenne »

Objectif : redéployer le Centre-Ardenne via la réalisation de projets économiques structurants. Dans ce cadre, le secteur logistique a été identifié comme étant indispensable pour asseoir le développement du Centre-Ardenne. Projet : le parc d’activités Ardenne Logistics, situé à Neufchâteau, est dédié aux activités logistiques. La bimodalité apparaît comme étant un élément indispensable à proposer aux investisseurs actifs dans le secteur transport/logistique. Le présent projet permet le raccordement ferré du parc d’activités à la ligne Infrabel 162 à hauteur de la gare de Longlier (liaison de 2,6 km).

Les travaux ont été finalisés le 26/11/13. A noter : implantation d’une antenne du Centre de compétence Forem Logistique Liège sur le parc en 2011 proposant des formations de chauffeur poids lourds, chauffeur bus/car, employé logistique et opérateur en entrepôt pour un public de demandeurs d’emploi et de travailleurs. 

Renforcement du pôle de Marche-en-Famenne comme moteur du Nord de la province de Luxembourg » Objectif : les deux projets envisagés doivent permettre de renforcer l’accessibilité du pôle de Marche d’une part, et conférer à ce pôle un rôle polarisateur fort et de « point d’accroche » avec les pôles urbains voisins que sont Namur et Liège. En effet, la proximité de ceuxci permet la réussite d’un projet de développement global et ambitieux sur Marche par des collaborations économiques et scientifiques. 45


Projet de mise en place d’un parc scientifique : construction d’un centre d’entreprises de 800m² à Aye. Ce parc scientifique s’étend sur une zone de 12ha en extension de la ZAEM de Aye. Il est caractérisé par un aménagement de haute qualité intégrant les normes HQE. Il est destiné à accueillir des entreprises à haute valeur ajoutée acceptant d’investir dans des bâtiments d’un niveau de qualité élevé en cohérence avec l’objectif du parc et les normes HQE. Le Centre d’Entreprises initialement prévu s’est intégré dans un complexe plus ambitieux, véritable pôle d’activités et de recherche dans le domaine des sciences du vivant avec l’ajout d’un Centre d’Entreprises financé par le FIDER (arrêté du 06/01/2010)) et d’un espace réservé au CER Groupe et financé par ce dernier (convention de partenariat signée en avril 2009). Projet d’aménagement du boulevard urbain : ce projet visait à aménager la traversée de Marche-en-Famenne afin de relier et de développer des relations et synergies entre le centre ancien et le noyau d’entreprises artisanales et commerciales de la Pirire dans l’objectif de renforcer les complémentarités et l’accès aux 2 zones citées. Le projet s’intègre également dans une réflexion plus générale de liaisonnement des zones d’activités économiques et / ou commerciales de la commune, afin d’améliorer les interconnexions entre elles ainsi que leur connexion avec les activités économiques et commerciales à proximité, en maintenant au cœur de la ville son statut et sa qualité de vie.

Développement d’un pôle spatial en synergie avec la station ESA de Redu

Objectif : développer un pôle spatial sur le site de l’Euro Space Center à Transinne le long de la E 411 en valorisant les synergies avec la station de l’Agence Spatiale Européenne à Redu située à 5 minutes et en capitalisant sur la présence de l’Euro Space Center. Projets : constitution d’un véritable pôle comprenant un parc d’activités dédié aux applications liées au domaine du spatial via l’aménagement de la zone (valorisation du bâtiment existant et abords), la construction d’un centre d’entreprises et, le cas échéant, l’implantation d’infrastructures propres d’entreprises de ce secteur. La pose d’une connexion fibre optique entre le nouveau parc d’activités et la station ESA de Redu permettra une connexion haut-débit.

Amélioration de l'accessibilité de la ville de Vielsalm et du pôle d'activité économique "bois" luxembourgeois de Burtonville

Objectif : améliorer l’accessibilité générale de la commune de Vielsalm et de ses deux pôles, défaillante principalement en venant de l’Est, ce qui en entraîne des nuisances non négligeables pour les riverains. Projet : la création de nouvelles liaisons routières, visant à améliorer l’organisation des flux d’une part entre la N675 et la E42 (à noter que la réalisation du tronçon complémentaire entre Poteau et Vielsalm liaison E42 - se réalisera dans un second temps et n’est pas prévue dans le cadre du présent portefeuille), et d’autre part entre le parc d’activités de Burtonville, la E42 et Vielsalm. Concrètement, ce sont 2 ronds-points et 3 nouvelles voiries qui seront réalisées (voirie d’accès au parc d’activités, voirie de liaison entre les 2 ronds-points et voirie de contournement du parc vers Burtonville).

La date de fin des travaux est prévue pour juin 2015

46


NB : 3 autres portefeuilles ont été déposés via IDELUX dans le cadre de la programmation FEDER 2007-2013 : 1. « Dynamisation des pôles touristiques majeurs de la province de Luxembourg » à Bouillon – avec l’aménagement du parc des Sépulcrines 2. Participation au portefeuille de projets «CITW » 3. « Pleine nature en Ourthe et Aisne »

4.3. Schéma de financement des projets de la programmation 2007-2013 A titre d’exemple, le financement des projets de la programmation 2007-2013 se présentait comme suit : Provinces

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

portefeuille

ANIMECOLUX

ANIMECOLUX

ANIMECOLUX

Chef de file

IDELUX

IDELUX

IDELUX

Somme ANIMECOLUX accessibilité Vielsalm et PAE IDELUX "bois" Somme accessibilité Vielsalm et PAE "bois" CDC Logistique Liège Antenne Molinfaing

Le FOREm

Somme CDC Logistique Liège Antenne Molinfaing

volet Information du réseau Acc. au quotidien Agent Relais transmission

Déc. Coût total

Dép. Coût total

% cons.

261.450,00

154.680,87

59,16

1.270.342,50

564.202,77

44,41

417.562,50

172.220,55

41,24

1.949.355,00

891.104,19

45,71

Acc. projets innovants Acc. à l'investissement Développement de filières

524.300,00

117.019,08

22,32

1.426.950,00

683.141,34

47,87

401.702,00

127.824,70

31,82

Regional Dynamics in Business WalBrux-Flan

210.000,00

16.501,30

7,86

équipement ZAE

2.562.952,00 207.680,00 207.680,00 4.719.987,00 1.895.885,00

944.486,42 88.177,87 88.177,87 1.923.768,48 139.588,50

36,85 42,46 42,46 40,76 7,36

voirie régionale

2.104.115,00

104.064,30

4,95

4.000.000,00

243.652,80

6,09

0,00

0,00

0,00

0,00

Acc. à la création

CdC Logistique Liège antenne Molinfaing

47


Lux.

CTA compétitivité

DG ens. obligatoire

CTA Centre de travail de la tôle

770.000,00

0,00

0,00

CTA en Etude et maint. de syst. aut. industriels

850.000,00

808.400,70

95,11

CTA en expert.scient. au serv. des mét. de l'alim.

866.500,00

248.254,63

28,65

2.486.500,00

1.056.655,33

42,50

1.153.296,83

777.751,41

67,44

1.153.296,83

777.751,41

67,44

6.331.422,14

4.810.628,39

75,98

6.331.422,14

4.810.628,39

75,98

754.391,00 50.400,00

603.548,06 0,00

80,00 0,00

804.791,00

603.548,06

74,99

7.758.420,00

7.758.420,00

100,00

7.758.420,00 872.568,33 1.098.509,24 1.971.077,57

7.758.420,00 4.150,00 936.319,78 940.469,78

100,00 0,48 85,24 47,71

200.000,00

120.826,64

60,41

200.000,00

120.826,64

60,41

6.220.167,62

4.502.408,41

72,38

6.220.167,62

4.502.408,41

72,38

2.442.399,60 5.343.000,00

451.569,19 4.805.294,97

18,49 89,94

7.785.399,60

5.256.864,16

67,52

8.309.127,00

0,00

0,00

8.309.127,00

0,00

0,00

650.000,00

383.190,79

58,95

650.000,00

383.190,79

58,95

Somme CTA - compétitivité Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Lux.

Dynamisation des pôles touristiques

IDELUX

Somme Dynamisation des pôles touristiques Développement IDELUX pôle spatial Somme Développement pôle spatial GIGA² BioIndustry Université de Support Liège Somme GIGA² BioIndustry Support Ingénierie financière (Lux. Dév.) Filiale Compétitivité (Lux. Dév.) Pleine nature en IDELUX Ourthe et Aisne Projets publics Somme Ourthe et Aisne Projet CITW Attr. Tour. Nam, Lg, CGT Lux Somme Projet CITW Redé. et redyn. Éco. CentreArdenne

IDELUX

Somme Red. et redyn. Éco. Centre-Ardenne Renforcement IDELUX pôle Marche Somme Renforcement pôle Marche Réhabilitation de GEPART sites pollués Somme Réhabilitation sites pollués Struct. Prom. filières O.P.T touristiques de Wallonie Somme Struct. Prom. filières touristiques de Wallonie

Bouillon - Parc des Sépulchrines

Parc d'activités

GLYCO-CER IP-SEQ-CER

TTA Chloropylle Acc. ingénierie opérationnelle IDELUX Raccordement ferré du PAE Ardenne logistics

parc scientifique boulevard urbain

Bertrix - Site Atelier SNCB

Filière MICE: Cellule Green MICE luxembourgeoise

48


Lux.

Voie de la Liberté

Idelux - Projets Centre de Mémoire Publics WW2

Somme Lux. Pleine nature en Ourthe et Aisne

Lux. - Nam.

Voie lente en IDELUX Ourthe et Aisne Projets publics SPW

Somme Lux. - Nam. Ingénierie financière (NOVALLIA) Somme Ingénierie financière (NOVALLIA) Ingénierie financière (SOCAMUT)

Lux. - Nam. BW - Lg.

Lux. - Nam. BW - Lg. Somme Lux. - Nam. - BW - Lg.

IT Convergence Academy

Nam. - Lux. Somme Nam. - Lux.

Technobel

IT Convergence Academy

5.097.601,84

523.716,20

10,27

57.487.790,60

28.901.900,45

50,27

969.520,37

429.392,65

44,29

969.520,37

429.392,65

44,29

12.500.000,00

12.500.000,00

100,00

12.500.000,00

12.500.000,00

100,00

15.867.726,00

15.867.726,00

100,00

28.367.726,00

28.367.726,00

100,00

1.500.000,00

965.545,24

64,37

1.500.000,00

965.545,24

64,37

88.325.036,97

58.664.564,34

66,42

4.4. Liste des actions programmées dans le cadre du SDEL On trouvera ci-dessous la liste des actions potentielles qui ont été déclinées de la stratégie territoriale de 2012, à des stades différents de mise en œuvre. 

1. Impulser un développement endogène et solidaire de l’espace luxembourgeois basé sur un principe de croissance intelligente, durable et inclusive 1.1. Renforcer et valoriser le positionnement de l’espace luxembourgeois au sein de l’aire de métropolisation de l’Europe du Nord-Ouest et, plus particulièrement, de la Grande Région. 

Valoriser le positionnement de l’espace luxembourgeois au sein de l’aire de métropolisation luxembourgeoise, capitaliser les bénéfices et limiter les effets concurrentiels négatifs : 

Promouvoir des mécanismes de discrimination positive afin d’améliorer l’attractivité provinciale en matière d’accueil d’entreprises et de lutter contre la concurrence grand- ducale. Cela pourrait se matérialiser sous la forme d’une « zone franche spécifique » qui pourrait bénéficier de différents avantages au profit des activités économiques : aides et accompagnement à la création d’entreprises, exonérations fiscales, réduction des cotisations patronales, valorisation du potentiel foncier et aide à l’acquisition de terrain pour les PME, subvention pour l’amélioration des performances énergétiques (audit, installation de pompes à chaleur, photovoltaïque), mise à disposition d’équipements spécifiques, etc.

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Capter les retombées économiques des flux traversant l’espace Luxembourgeois et en favoriser la diffusion au départ des pôles structurants situés sur l’Eurocorridor BruxellesLuxembourg : 

Valoriser, par exemple, le potentiel d’accueil du parc Ardenne Logistics à Neufchâteau

Favoriser le développement du Terminal Container d’Athus : « port sec » dédié au transport terrestre de containers maritimes (amélioration du statut douanier, liaison Athus – Mont-Saint-Martin, …)

Amplifier les synergies autour du pôle Transport & Logistique luxembourgeois

Intégrer la dimension transrégionale et transfrontalière dans les réflexions concernant le développement de l’espace luxembourgeois et renforcer les dynamiques de coopération transrégionale en faveur des développements socio-économiques provincial et wallon : 

Approfondir les réflexions sur les problématiques et enjeux transrégionaux et transfrontaliers (en matière de développement économique et ses différentiels, de mobilité des personnes, de transport des marchandises mais également dans les domaines de la recherche et de la formation, de la culture, des équipements, protection de la biodiversité…) afin d’avoir une bonne perception des enjeux à cette échelle, de renforcer les connexions et de produire davantage de cohérence dans les actions menées

Affirmer la Province de Luxembourg en tant que partenaire privilégié et renforcer sa présence au sein des structures de coopérations transrégionales existantes (voire obtenir la délégation de la Région wallonne dans le cadre de la coopération Euregio SLL+)

Soutenir et animer les collaborations et partenariats sectoriels avec les acteurs du Grand-Duché de Luxembourg et des régions Lorraine et Champagne-Ardenne (par exemple, sous la forme de groupes de travail thématiques transrégionaux et transfrontaliers en matière de développement économique, d’équipements, de mobilité, de formation), sachant que des financements européens peuvent être mobilisés à cette fin

Valoriser et intensifier les dynamiques de coopérations territoriales transfrontalières (coopération entre des territoires, à l’échelle d’un groupement de communes) avec le Grand-Duché de Luxembourg et les régions Lorraine et Champagne-Ardenne

Consolider le positionnement de la ville d’Arlon dans le projet d’Agglomération transfrontalière du Plan européen de développement (PED) et le réseau Tonicité des villes frontalières (Charleville-Mézières, Thionville, Metz, Luxembourg, Esch-surAlzette, Longwy) et amplifier son dynamisme

Affirmer le rôle de Bastogne comme porte d’entrée vis-à-vis du flanc nord-ouest du Grand-Duché du Luxembourg (Canton de Wiltz)

Rechercher des connexions plus étroites entre d’une part les petites villes et espaces ruraux de l’espace luxembourgeois et d’autre part, les pôles métropolitains de Luxembourg et Bruxelles et les pôles urbains régionaux de Namur, Liège, Metz et Nancy.

50


1.2. Amplifier la gouvernance territoriale interne, notamment à travers la valorisation des dynamiques locales de coopération territoriale volontariste 

Structurer et amplifier la supervision et la coordination de la gestion du territoire provincial dans une perspective wallonne, transfrontalière (avec le Grand-Duché de Luxembourg, la Région Lorraine et la Région Champagne-Ardenne) et européenne

Soutenir et amplifier la coordination interne existante des acteurs du territoire œuvrant dans des secteurs différents (cf. Réseaulux)

Promouvoir les coopérations supra-communales volontaristes initiées en matière de développement territorial au sein de l’espace luxembourgeois (parcs naturels, groupes d’action locale

Poursuivre et promouvoir le système de veille territoriale permettant l’acquisition, le traitement et la diffusion des informations relatives à l’espace luxembourgeois et ses voisins (cf. REAL)

Renforcer la participation citoyenne en matière d’aménagement du territoire et développement territorial à l’échelle provinciale, supra-communale et locale (via les Maisons de l’Urbanisme et antennes de la Fondation rurale de Wallonie, notamment) afin de favoriser l’appropriation des différentes démarches et réflexions, à commencer par le Schéma de Développement de l’Espace Luxembourgeois (SDEL).

1.3. Accroître l’attractivité et l’accessibilité régionales et internationales de l’espace luxembourgeois et promouvoir une image de qualité 

Renforcer l’attractivité économique investissements et entreprises :

de

l’espace

luxembourgeois

afin

d’y

attirer

Proposer une offre diversifiée de terrains à vocation économique au sein des parcs d’activité existants ou en projet, mais aussi au sein des pôles urbains et tissus urbanisés, en adéquation directe avec les besoins et attentes des entreprises quant à l’accessibilité, la taille des parcelles, au prix des terrains et à l’équipement (eau, gaz, électricité, haut- débit…), notamment

Anticiper les situations provisoires de pénuries locales en matières de terrains d’accueil des entreprises

Poursuivre la modernisation des parcs d’activité économique (programme de revamping du Gouvernement wallon) et améliorer la qualité du cadre de travail en (re)créant des aménagements de qualité (espaces publics, zones de services, parkings…) tenant compte des enjeux environnementaux (consommation en eau, maintien de la biodiversité, économie d’énergie, dessertes en TEC), paysagers, urbanistiques (densité selon le type d’entreprises prévues) et architecturaux

Développer et diversifier l’offre en matière de services aux entreprises afin de rencontrer leurs besoins et attentes et faciliter leur implantation sur le territoire (animation économique et accompagnement de projets, aide à la demande de subventions, mise en réseau, mutualisation des services, transport collectif, solutions logistiques locales…)

Garantir un approvisionnement énergétique suffisant aux citoyens et aux entreprises installées ou désireuses de s’implanter en province de Luxembourg

Garantir les performances du réseau numérique à haut-débit et accompagner les évolutions technologiques en matière de transport de l’information et de communication :

Développer l’accès à Internet au sein des espaces publics (places, gares…), par exemple par le développement des EPN (réseau des espaces publics numériques de Wallonie)

Vérifier l’accès et l’usage des TIC au sein des entreprises

Favoriser l’accessibilité physique du territoire et, tout en garantissant une bonne connectivité interne, connecter l’espace luxembourgeois aux grandes infrastructures de transports européennes structurantes (ferrées, surtout) de manière à maximiser les retombées positives et à minimiser les retombées négatives :

51


Organiser l’accès au réseau ferré européen à grande vitesse en développant une ligne à grand vitesse (LVG) sur la province avec un arrêt central dans la province, à Libramont (projet « Pendino » sur l’axe Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg)

Amplifier le rayonnement de l’espace luxembourgeois, développer et promouvoir une image de qualité (ouverture, innovation, performance environnementale, spécificités rurales et haute qualité de vie) : 

Affirmer l’espace luxembourgeois comme « un espace ouvert sur le monde et qui intéresse le monde »

Affirmer l’espace luxembourgeois comme un espace d’innovation et créer les conditions favorables au développement technologique (cf. infra)

Affirmer la province de Luxembourg comme une province à haute performance environnementale (faible empreinte écologique) et haute qualité de vie et renforcer les efforts en ce sens

Valoriser et défendre les spécificités rurales de l’espace luxembourgeois

Déployer l’offre culturelle et événementielle de l’espace luxembourgeois et accroître la notoriété de ses productions, en développant une promotion unifiée avec un programme annuel et en favorisant les échanges culturels au sein de la Grande Région, par exemples.

1.4. Créer les conditions favorables au développement technologique pour affirmer l’espace luxembourgeois comme espace d’innovation 

Valoriser les établissements d’enseignement supérieur et de recherche sur le territoire et les réunir en pôles : 

Défendre la présence d’un pôle universitaire à Arlon et valoriser la proximité spatiale du campus d’Arlon avec l’Université de Luxembourg (y compris le campus Belval) et l’Université de Lorraine (Institut Universitaire de Technologie – IUT – de Longwy, Université de Metz, Université de Nancy)

Renforcer le rôle du Campus d’Arlon dans l’Université de la Grande Région – UniGR et contribuer à la création d’un réseau d’enseignement supérieur et de recherche transfrontalier, à l’échelle de la Grande Région

Valoriser la présence de hautes écoles et favoriser leur regroupement au sein de pôles structurant bien identifiés

Valoriser les savoirs et savoir-faire locaux et favoriser les retombées en matière d’innovation technologique : 

Encourager la recherche et l’innovation au sein des entreprises

Permettre le développement de nouvelles synergies et renforcer les partenariats entre les centres de recherche et entreprises implantés dans l’espace luxembourgeois par le développement d’outils d’appui dédiés à la valorisation de la recherche, au transfert technologique et à la création d’entreprises (animation, intermédiation…)

Encourager la capacité d’entreprendre locale et créer un environnement favorable à la création des PME et TPME, notamment en renforçant l’animation économique

Identifier et soutenir les secteurs stratégiques et développer des filières d’excellence en lien avec les spécificités de l’espace luxembourgeois (secteur touristique, filière bois, énergie renouvelable, écoconstruction, secteur spatial, agro-alimentaire, services à la personne…) : 

Encourager l’amplification du secteur spatial comme levier de développement et pôle d’excellence sur la commune de Libin, en étroite relation avec la stratégie Skywin Wallonie du pôle de compétitivité du secteur aéronautique et spatial développée à l’échelle régionale et la politique industrielle spatiale belge (Politique Scientifique Fédérale)

52


Promouvoir une filière liée au développement durable et soutenir les activités liées à l’environnement : énergie renouvelable (dont bois-énergie), technologies et métrologie environnementale (mesures), biodiversité, rénovation (isolation, notamment) et éco- construction

Accroître la présence des entreprises de la province au sein des pôles de compétitivité wallons (actuellement 36 sur un total de 1.199)

Renforcer l’offre en éducation et formation en adéquation avec les attentes du marché du travail (y compris frontalier) et développer les filières d’enseignement en lien avec les secteurs spécifiques de la province : tourisme, secteur bois, énergies renouvelables décentralisées, rénovation et écoconstruction, espace, agroalimentaire, services à la personne et paramédical….

1.5. Défendre et réactualiser la vocation touristique de l’espace luxembourgeois dans son rôle dynamogène 

Valoriser la qualité et la diversité des paysages et des patrimoines naturel et bâti de l’espace luxembourgeois dans une perspective de développement touristique 

Mettre en scène, valoriser le potentiel touristique et gérer de manière intégrée les ressources naturelles et paysagères de la vallée de la Semois (de Chiny à Bouillon via Florenville, en province de Luxembourg et au-delà de la limite provinciale en intégrant la commune de Vresse-sur-Semois)

Mettre en scène, valoriser le potentiel touristique et gérer de manière intégrée les ressources naturelles et paysagères de la vallée de l’Ourthe supérieure

Amplifier la dynamique touristique sur Durbuy et l’Ourthe famennienne

Valoriser le potentiel touristique et récréatif du massif forestier de Saint-Hubert

Valoriser les compétences et savoir-faire locaux en faveur du développement touristique : 

Valoriser la présence sur le territoire du Centre de compétence Tourisme à Marcheen- Famenne, en termes d’appui aux acteurs du secteur (professionnalisation, formation, modernisation et innovation…)

Mettre en place un dispositif de veille touristique pour une meilleure connaissance du marché, en vue notamment d’une fidélisation des clients et d’une amélioration de l’offre

Renforcer les synergies entre les acteurs du secteur touristique et assurer la coordination des initiatives à l’échelle de la province et des pays touristiques

Renforcer les collaborations entre le secteur de la restauration et les producteurs et artisans locaux (par exemple, en soutenant le développement des circuits-courts)

Renforcer l’attractivité touristique de l’espace luxembourgeois et promouvoir une image forte de l’offre touristique : 

Valoriser le positionnement de la province sur les flux touristiques Nord-Sud traversant la région wallonne et l’affirmer comme un espace de vacances de proximité de choix

Améliorer l’accessibilité en transport en commun des attractions touristiques

Insérer la province dans les réseaux touristiques internationaux (chemin de grande randonnée - GR) et compléter le réseau de voies vertes par le développement du RAVeL

Identifier un concept porteur et diffuser une image claire des offres touristiques en province de Luxembourg en adéquation avec, d’une part, les spécificités objectives du territoire et, d’autre part, les exigences du tourisme d’aujourd’hui

Améliorer la qualité des eaux de baignade en province de Luxembourg (lac de Neufchâteau, zone de baignade de l’Ourthe à Hotton, zone de la Semois à Lacuisine, en particulier dont la qualité est insuffisante)

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Renouveler l’offre touristique de l’espace luxembourgeois : 

Améliorer les produits touristiques de l’espace luxembourgeois et encourager le développement de niches touristiques à haute valeur ajoutée (hôtellerie de haut standing, tourisme de séminaire pour entreprises, tourisme de plein air et sportif, tourisme culturel et patrimonial)

Valoriser et amplifier la structure événementielle et les retombées positives des festivals et foires… (en termes d’attractivité, véhicule d’image, sentiment d’appartenance, apport culturel, retombées économiques)

Renforcer l’usage des TIC et développer l’e-tourisme afin de mieux promouvoir, informer, vendre et fidéliser, mais aussi de mettre en réseau les opérateurs touristiques

Renouveler et développer une offre en hébergement touristique de qualité : 

Favoriser la rénovation des hôtels devenus obsolètes

Renouveler les grandes infrastructures d’hébergement vétustes (certains campings et villages de vacances).

Promouvoir le remembrement Horeca dans les petites villes

1.6. Consolider et valoriser le secteur du bois en tant que secteur spécifique de développement économique de l’espace luxembourgeois et gérer durablement les espaces forestiers Dans cette optique, plusieurs actions peuvent être retenues : 

Promouvoir la valorisation économique des espaces sylvicoles par la consolidation de la filière bois : 

Encourager la modernisation de l’activité et la production de produits conformes aux exigences du marché (normalisation des produits, diminution de l’impact environnemental de certains procédés et produits, amélioration du management et des conditions de vente)

Valoriser et amplifier les structures d’accompagnement économique wallon du bois – OEWB, notamment)

Valoriser la présence sur le territoire du Centre de compétence, pôle de formation, de veille et de sensibilisation du Bois à Libramont

Encourager la conception de nouveaux produits à haute valeur ajoutée et à cycle de vie long assurant une immobilisation de CO2 suffisamment longue (échelle de Lansink) pour assurer un renouvellement complet de la matière première et optimiser la fonction de puits de carbone : bois massifs aboutés, bois massifs reconstitués… bois d’ingénierie (nouveaux procédés de valorisation pour de nouveaux produits ou de nouveaux usages) bois-énergie et réseau de chaleur (dont transformation des pellets - chaudière à granulés de bois) valorisation des fibres de bois comme isolant produits de substitution dans certains usages à des essences tropicales avec des essences locales…

Encourager la transformation du bois local au sein l’espace luxembourgeois et favoriser l’implantation, d’activités à haute valeur ajoutée, en aval de la première transformation du bois par la mise à disposition de l’espace nécessaire et d’un équipement adapté (parc de Burtonville à Vielsalm, pôle Ardenne Bois sur le site de Courtil-Halconreux à Gouvy, parc d’activité de Huombois, commune d’Etalle)

Promouvoir l’utilisation du bois local dans le secteur de l’habitat et la construction d’édifices publiques en conformité avec les spécificités du cadre bâti (diffusion des bonnes pratiques, mise en place d’incitants financiers, adaptation de règles urbanistiques…)

existantes

(Office

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Gérer durablement les espaces forestiers : 

Accompagner la gestion des forêts privées par un appui technique aux petits propriétaires (cellule d’aide) et assurer le reboisement des parcelles privées après exploitation

Encourager des modes de gestion intégrée de la forêt tant publique que privées (mise en œuvre du Code Forestier, certification PEFC).

1.7. Permettre à l’activité agricole d’évoluer au sein de l’espace luxembourgeois et renforcer le secteur de l’agro-alimentaire 

Maintenir et valoriser la fonction productive de l’agriculture : 

Développer des produits de qualité différenciée (produits de haute qualité, productions biologiques, labellisations d’origine – Famenne, Ardenne - Gaume, etc.)

Améliorer les filières d’abattage et de transformation au sein de la province

Promouvoir l’image et la qualité de l’agriculture du Luxembourg belge par l’adoption de labels de haute qualité et d’origine et en s’appuyant, notamment sur la structure événementielle de la province (Foire de Libramont)

Appuyer la transmission et l’installation des jeunes agriculteurs

Favoriser le développement de filières de distribution de proximité : 

Renforcer les collaborations entre le secteur de la restauration et l’offre agroalimentaire locale

Renforcer les filières de distribution vers les marchés locaux dans une optique de fidélisation du consommateur

Structurer des circuits d’approvisionnement local (circuits courts) à l’échelle des bassins de vie

Soutenir et diversifier les filières agricoles et agro-alimentaires locales afin de créer de l’emploi : 

Faciliter les initiatives en matière de diversification de l’activité agricole vers l’hébergement à la ferme, dans la transformation des produits à la ferme, dans l’accueil pédagogique

Valoriser les compétences endogènes et faciliter le transfert des acquis, en exploitant la présence sur le territoire de nombreux centres de compétence et de recherche : Centre de recherche agronomique CRA-W à Libramont, Centre d’économie rurale à Marloie (Marche-en-Famenne), Société royale Le Cheval de Trait Ardennais, Centre d’analyse et de conseil de Michamps, Centre européen du Cheval à Vielsalm (Montle-Soie)…

Soutenir et développer la filière de valorisation de la viande bovine au sein du territoire (centre de valorisation de la viande à Bastogne, entre autres)

Ouvrir le secteur agricole à la production énergétique renouvelable basée sur la biomasse (secteur de la « chimie verte ») et promouvoir des projets pilotes dans le domaine

Encourager l’utilisation de produits agricoles locaux (pailles) pour l’écoconstruction locale

Limiter l’urbanisation afin d’assurer la préservation des espaces agricoles : 

Encourager la compacité des développements de l’urbanisation résidentielle (en particulier sur la zone du haut-plateau agricole de Bastogne)

A l’échelle locale, protéger l’espace agricole en intégrant ces principes dans les documents de planification et d’urbanisme communaux (schémas de structure, entre autres) et veiller au maintien de l’accès aux pâtures et aux conflits de voisinage.

55


2. Répondre aux besoins et attentes de la population en matière de logements, d’équipements collectifs, de services et de commerces. 2.1. Répondre aux besoins de la population en matière de logements : accroître, renouveler et diversifier l’offre résidentielle tout en modernisant le parc ancien. 

Augmenter la capacité d’accueil du territoire et anticiper la demande quantitative en logements : 

Réserver les espaces suffisant afin de garantir la possibilité de produire de nouveaux logements de manière à répondre aux besoins futurs

Transformer (réhabiliter) les logements existants

Développer de nouvelles formes d’habitat en tenant compte des particularités locales ainsi que de l’évolution de la socio-démographie et renouveler significativement l’offre en logements de manière à répondre aux besoins des ménages, dans chaque partie du territoire: 

Produire des logements adaptés à la taille des ménages (des logements grands et flexibles pour les familles, des logements plus petits pour les ménages de taille réduite)

Produire, lorsque cela le justifie, des logements adaptés à des publics spécifiques telles les personnes âgées et/ou handicapées), faciles à entretenir et situés à proximité des services (habitat groupé, habitat kangourou, habitat accompagné, résidence-services, résidence avec soins)

Promouvoir les nouvelles typologies de logements comme l’« habitat kangourou »

Produire des logements de qualité financièrement accessibles, y compris aux ménages aux revenus faibles et moyens : 

Intégrer des objectifs chiffrés en matière de logements sociaux dans l’offre nouvelle

Equilibrer les différentes formes d’accès au logement (locative, acquisitive, logement social, logement en accession « abordable », logement tremplin), par exemple en fixant des seuils de logements locatifs/acquisitifs aidés par commune, et en tenant compte du type d’espace (pôles urbains, noyaux ruraux, espaces périphériques)

Produire des logements moins énergivores et moins consommateurs de ressources : 

Développer des formes d’habitat économes en énergie (implantation, orientation, mitoyenneté, matériaux…)

Limiter la consommation des matériaux dans les constructions et favoriser l’usage de matériaux durables, nécessitant peu d’entretien

Favoriser l’usage des matériaux régionaux

Favoriser le recours aux énergies renouvelables dans la construction et la rénovation

Initier et soutenir des projets de logements à haute performance environnementale

Moderniser le parc résidentiel existant pour répondre aux besoins de la population : 

Réduire la part de logements énergivores dans le stock bâti existant et encourager la rénovation massive du parc bâti en tenant compte des caractéristiques environnementales et des performances énergétiques

Améliorer le confort des logements existants et leur accessibilité aux services de proximité.

Encourager une localisation du parc résidentiel nouveau optimale au regard des enjeux d’économie d’énergie, de mobilité et d’accessibilité aux services et équipements collectifs : 

Privilégier le développement de l’habitat en continuité immédiate des bourgs et des villages existants et dans les zones déjà bien équipées

Privilégier des unités d’habitat facilement accessibles par rapport aux lieux d’emploi

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Privilégier des tailles de noyaux d’habitat permettant une offre rentable et pérenne de services de proximité : un volume de 600 habitants paraît un seuil minimum réaliste pour ce critère cela signifie d’opter pour un regroupement des nouvelles constructions plutôt qu’une diffusion hors des noyaux villageois comme cela a pu être le cas ces vingt dernières années.

2.2. Répondre aux besoins de la population en matière d’équipements collectifs et services de proximité : renouveler et diversifier l’offre 

Maintenir une offre de service en matière de santé tant à l’échelle de la province (grands équipements) qu’à l’échelle locale (médecine de proximité)

Prévenir et combler les déficits locaux et la saturation de la capacité d’accueil au niveau de l’enseignement fondamental (primaire et maternel) vis-à-vis de la forte croissance de la demande en lien avec l’évolution démographique (principe de desserte).

Assurer une bonne répartition de l’offre en équipements collectifs au sein de l’espace luxembourgeois en prenant appui sur le système des villes, petites villes, bourgs et villages et le maillage du territoire en bassins structurants : 

Optimaliser l’offre en équipements collectifs et services au sein des bassins de vie en prenant en compte les équipements existants et les opportunités de mutualisation, faisant fi des limites communales, voire provinciales

Localiser prioritairement les équipements collectifs et services dans les pôles structurants en prenant en compte le niveau de services et de polarité dans les choix de localisation :

 

dans les métropoles et grandes villes (absentes de l’espace luxembourgeois) : centre hospitalier universitaire, université complète…

dans les villes: hautes écoles et formations professionnelles, hôpital, noyau commercial, services public, équipements de loisirs (salle de sport, parc ou espace vert) équipement culturel (théâtre, cinéma), justice, lignes de transport en commun structurantes interurbaines (et éventuellement intraurbaines)…

dans les petites villes : écoles primaire et secondaire, maison médicale, médecin

spécialiste, lignes de transport en commun de type périurbain, taxis collectifs et sociaux… 

dans les bourgs : services de proximité, médecin généraliste, pharmacie, accueil de la petite enfance (crèche) et école primaire, services de sécurité, commerce de détail (alimentation et services à la personne tels un point poste, une boulangerie), arrêt de bus

dans les villages : de manière générale peu d’équipements et de services, une école

maternelle et une école primaire si taille suffisante

A l’échelle locale, garantir une offre en équipements collectifs et de services de proximité quantitativement et qualitativement suffisante, adaptée aux spécificités du contexte local : 

Intégrer la dimension des services de proximité au niveau des décisions urbanistiques

Offrir des alternatives là où le volume de population ne permet pas la rentabilité des services (services mobiles, par exemple)

Favoriser la concentration et le regroupement locaux des services de proximité (centre civique – cf. PCDR).

Optimiser les conditions d’accès aux équipements collectifs et aux services :

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Localiser prioritairement les nouveaux équipements, services et commerces au cœur des villes, bourgs et villages de taille adéquate (« noyaux d’habitat ») ou à proximité des gares desservies

Privilégier des localisations des projets d’équipements (mais aussi de commerces) favorisant l’accessibilité en transports en commun, à vélo ou à pieds (sur des trajets sécurisés)

Mettre en œuvre une desserte en transport en commun adaptée des zones d’équipements, de services et de commerces.

2.3. Garantir une offre commerciale diversifié et suffisante, répondant aux besoins et attentes des populations et aux nouveaux enjeux territoriaux 

Préserver la diversité de l’offre commerciale en renforçant le maillage existant : 

Tenir compte des fréquences d’achat, des distances à parcourir et du volume de clientèle pour assurer une répartition équilibrée de l’offre commerciale à toutes les échelles : 

Achat quotidien : boulangerie, boucherie, presse, épicerie, libre-service alimentaire

Achat banal : alimentaire généraliste, alimentaire spécialisé, services à la personne

Achat semi-courant « léger » : habillement, chaussures, optique,parfumerie, bijouterie, librairie, papeterie, jouets, petite décoration, petit électroménager

Achat semi-courant « lourd » : bricolage, jardinage

Achat exceptionnel : mobilier, gros électroménager, aménagement de la maison, automobile

Favoriser le développement de circuits de proximité et la vente de produits locaux

A l’échelle des bourgs et des villages, soutenir une distribution de proximité pour les achats quotidiens (boulangerie, boucherie, presse, épicerie, petite surface alimentaire) : 

Localiser prioritairement les commerces d’achats quotidiens et hebdomadaires au cœur des lieux d’habitat là où le potentiel de population le permet

Rendre les commerces d’achat quotidiens accessibles par les modes doux

Pour minimiser les déplacements automobiles réguliers, limiter la présence de commerces correspondant à des achats du quotidien en dehors des noyaux d’habitat (les trajets courts ont plus de chance d’être effectués à pied s’ils sont inférieurs à 300 m, ou à vélo s’ils sont inférieurs à 3 kilomètres)

En dehors des noyaux d’habitat, privilégier les commerces correspondants à des fréquences d’achat occasionnel ou exceptionnel, qui nécessitent une emprise au sol importante et pour lesquelles l’accessibilité automobile est inévitable (en fonction de la nature des achats : bricolage, jardinage, mobilier, gros électroménager, aménagement de la maison, automobile…)

Limiter le développement commercial périphérique

Favoriser le maintien de l’activité commerciale dans les centres urbains et accroître leur dynamique commerciale : 

Offrir des espaces commerciaux de qualité en centre-ville et soutenir une offre immobilière adaptée aux exigences du commerce contemporain

Gérer les cellules vides et encourager la modernisation et la requalification des espaces commerciaux existants

Promouvoir des partenariats privés - publics locaux, y compris sur des opérations modestes

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Intégrer la fonction commerciale à la politique de revitalisation urbaine (dans la base du calcul qui définit la contrepartie finançable par les pouvoirs publics. Actuellement, seul le logement est pris en considération même si le principe est ouvert aux opérations mixtes).

Renforcer l’attractivité de l’offre commerciale en centre-ville vis-à-vis du client et favoriser la venue d’enseignes attractives au sein des centres urbains

Soutenir l’implantation de nouveaux commerçants dans les centres, tant du point de vue financier que d’un point de vue de l’accompagnement

Améliorer l’accessibilité des centres urbains en transport collectif et gérer l’offre de stationnement.

Soutenir les structures commerciales en lien direct avec la fonction touristique : 

Initier des programmes spécifiques de soutien (notamment la formation) et de promotion

Intégrer davantage le commerce dans la promotion touristique.

3. Garantir un haut niveau de qualité de vie aux habitants et préserver les patrimoines et ressources naturelles de l’espace luxembourgeois 3.1. Garantir un haut niveau de qualité de vie à tous les habitants et renforcer la cohésion sociale 

Développer des formes d’habitat privilégiant la mixité sociale et générationnelle en adéquation avec le contexte local : 

Favoriser la mixité dans les modes d’occupation des logements en garantissant une offre variée de logements à la vente, à la location adaptée à différentes situations et tailles de ménages

Dans les extensions urbaines, privilégier la diversité au niveau des tailles des parcelles en accès à la propriété en logement individuel ou collectif

Encourager et soutenir des expériences pilotes en la matière (habitat groupé, habitat kangourou, habitat accompagné, etc.)

Faire disparaître à terme l’habitat permanent dans les zones de loisirs et assurer la réinsertion 6 progressive dans un logement décent des résidents qui le souhaitent : 

Accroître l’offre de logements salubres à prix modeste

Assurer l’accompagnement social des résidents permanents dans un équipement à vocation touristique

Encourager l’accès à la formation et à l’emploi pour les résidents permanents

Promouvoir des opérations de développement rural et de rénovation des équipements touristiques

Stopper les nouvelles installations dans les zones de loisirs

Garantir à chacun l’accessibilité aux besoins fondamentaux en matière d’équipements collectifs et, de services et commerces de proximité : 

Optimiser les potentialités liées au développement démographique et à l’économie présentielle

Favoriser le recentrage de l’urbanisation nouvelle (densification des zones d’habitat afin d’assurer la faisabilité et la viabilité des différents services de proximité)

6

SPW (2009). Plan pluriannuel relatif à l’habitat permanent dans les équipements touristiques. Deuxième rapport d’évaluation. Analyse de l’impact du plan HP. DICS et IWEPS. Ed. Danièle Sarlet. (p. 14).

59


Optimiser les conditions d’accès aux équipements et aux services (cf. supra)

Proposer des alternatives dans les zones les moins peuplées

Favoriser l’accessibilité à un emploi pour tous : 

Positionner les lieux d’activités à proximité de transports collectifs

Favoriser les liaisons douces et créer des espaces de stationnement pour les vélos

Mettre en place des services de covoiturage et les espaces dédiés

Renforcer l’économie sociale et solidaire

Accroître la diversité fonctionnelle, c’est-à-dire la proximité physique des logements et des lieux de services, de commerces, d’équipements et d’activités économiques lorsqu’elles sont compatibles avec le logement.

3.2. Mieux maîtriser l’urbanisation 

Réduire et optimiser la consommation de terrain : 

Estimer les besoins par fonction et par lieu

Fixer des objectifs chiffrés de consommation économe de l’espace

Augmenter la part de l’urbanisation en renouvellement et évaluer le potentiel de réhabilitation des friches d’activité (industrielle, artisanale, commerciale) de l’espace luxembourgeois

Augmenter la part de l’urbanisation en densification et localiser les développements de l’habitat de manière préférentielle dans les zones déjà urbanisées ou en articulation avec des unités d’habitat de taille adaptée

Encadrer strictement le développement des grands équipements commerciaux en périphérie (nombre, taille)

Gérer (à l’échelle supra-communale) de manière parcimonieuse les réserves foncières dédiées aux activités économiques, en adéquation avec les besoins des entreprises et encourager l’intensification spatiale de l’emploi au sein des PAE existants ou en projet mais aussi au dans les pôles urbains et tissus urbanisés (rénovation des PAE et densification)

Gérer les densités en tenant compte de la qualité de vie des habitants : 

Définir et viser des densités résidentielles minimales en fonction du type d’espace : dans les zones urbaines, il est réaliste de considérer comme objectif une densité de 25 logements par hectare (voire plus) au sein d’ensembles cohérents pour les noyaux villageois, il faut considérer l’objectif d’une densité à atteindre de 15 logements par hectare pour un ensemble spatial cohérent

Identifier les lieux stratégiques de densification (au sein des pôles structurants, dans les gros villages, à proximité immédiate des gares, en particulier – politique des « noyaux d’habitats »)

Différencier les réserves de la zone d’habitat et définir des ensembles spatiaux cohérents où l’attention est aussi bien portée sur la densification que sur la préservation d’espaces ouverts non bâtis, la présence d’espaces et équipements collectifs et de services

Mieux maîtriser les extensions de l’urbanisation, réduire l’urbanisation diffuse et en ruban : 

Rechercher une plus grande compacité autour des espaces urbanisés existants

Favoriser le développement de l’habitat en continuité immédiate des bourgs et des villages existants (ou dans les zones déjà équipées)

Conforter les limites des enveloppes bâties et préserver les coupures d’urbanisation afin d’éviter le développement de continuums bâtis entre les villages

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Proscrire les développements linéaires dans le respect des caractéristiques urbaines et paysagères locales

Orienter les nouvelles implantations commerciales dans les noyaux de l’armature existante

Assurer la maîtrise publique des principaux espaces d’urbanisation potentielle : 

Déterminer des zones d’urbanisation prioritaires (conditionné à la desserte en TEC, à la desserte en énergie, reliée aux équipements collectifs…) et les mettre en œuvre sur initiative publique

Promouvoir un phasage dans l’urbanisation, notamment au niveau des ZACC

Mettre en place des politiques d’acquisition foncière afin d’anticiper les obstacles susceptibles de contrarier l’action publique en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme.

Relayer ces objectifs à l’échelle locale et les intégrer dans les documents de planification et d’urbanisme : 

Adopter et mettre en œuvre des schémas de structure communaux définissant un phasage dans l’urbanisation, prescrivant des densités cibles par zone, priorisant la mise en œuvre des ZACC…

Promouvoir les projets d’aménagement d’écoquartiers, d’écobourgs, d’écovillages caractérisés par des densités favorables et des tailles maximales de parcelles pour les maisons individuelles et par la présence d’immeubles collectifs moins consommateurs d’espace, comme alternative à la maison individuelle.

3.3. Préserver et valoriser les paysages, le patrimoine bâti et la biodiversité de l’espace luxembourgeois 

Préserver, améliorer et valoriser la qualité et la diversité des paysages et intégrer l’enjeu paysager dans les choix d’aménagement du territoire : 

Emettre des recommandations quant aux périmètres paysagers remarquables (sites classés, PIP ADESA…)

En s’appuyant sur les initiatives locales et supra-communales (dans les parcs naturels, GAL, maisons de l’urbanisme, contrats de rivière), développer une meilleure connaissance des paysages de la province et de leurs spécificités (diagnostics paysager) et adopter des programmes d’actions, définissant des stratégies de gestion des paysages

Mettre en place un système de veille paysagère (type observatoire du paysage)

Encadrer le développement des nouvelles implantations agricoles et éviter leur diffusion dans les espaces ouverts

Encadrer le développement éolien en relation avec les spécificités paysagères locales

Mettre en valeur les caractéristiques des paysages en s’appuyant sur le potentiel touristique de l’espace luxembourgeois :

Gérer la visibilité des paysages depuis les grandes infrastructures (ouvertures visuelles vers les vallées, les paysages agricoles, les massifs forestiers depuis les grands axes)

Développer des itinéraires pédagogiques et circuits touristiques afin de sensibiliser et promouvoir l’intérêt des paysages

Restaurer ou créer des sentiers permettant la valorisation des vues et entretenir les points de vue

Mettre en place des campagnes de sensibilisation sur la valeur des paysages auprès

des habitants, des visiteurs, des professionnels du tourisme ou de l’équipement 61


Encourager les initiatives pilotes de requalification des paysages dans certains campings et zone de loisirs, dans certains rubans urbanisés, de certains nouveaux bâtiments agricoles, notamment

Restaurer et valoriser les éléments et ensembles bâtis remarquables (urbains et ruraux) et les éléments du patrimoine bâti commun : 

Développer une meilleure connaissance des éléments du patrimoine populaire local (inventaire, sensibilisation, aide à la gestion)

Restaurer les éléments du petit patrimoine populaire ne faisant pas l’objet de protection par le biais de subventions et partenariats locaux

Mettre en place des campagnes de sensibilisation auprès des habitants, des visiteurs, des professionnels du tourisme

Renforcer les statuts de protection du patrimoine architectural remarquable, par des mesures de classement, notamment

Assurer le maintien de la biodiversité et améliorer la qualité des milieux naturels : 

Renforcer la protection des sites de grands intérêts biologiques (SGIB)

Réserver les superficies nécessaires au maintien de la biodiversité afin de conforter le réseau écologique et améliorer la connectivité entre les sites de grand intérêt biologique

Intégrer les enjeux de biodiversité dans les choix d’aménagement du territoire et prendre en compte la sensibilité du milieu naturel dans les pratiques d’urbanisation (choix des essences végétales, maintien des connectivités à l’échelle locale, par exemples)

Favoriser la connaissance et l’appropriation des enjeux liés à la biodiversité par les citoyens, en s’appuyant sur le travail des Parcs naturels et via les programmes communaux de développement de la nature (PCDN), notamment

Encourager les pratiques agricoles et sylvicoles favorables à la biodiversité : 

Veiller à la bonne mise en œuvre du Code Forestier en ce qui concerne les pratiques favorables à la biodiversité dans les forêts publiques, et privées en zones Natura 2000

Encourager la mise en œuvre, sur base volontaire, de mesures de conservation plus importante de la nature, prévues dans le Code Forestier

Adopter pour chaque massif forestier une stratégie de gestion détaillée et un schéma de structure précisant, entre autres, les objectifs et zones de production, les zones de protection, les réseaux écologiques, les réseaux récréatifs et de loisirs, les cheminements et réseaux de transport).

3.4. Protéger et valoriser les ressources naturelles de l’espace luxembourgeois et en maîtriser les consommations 

Préserver les ressources en eaux et veiller à la qualité des eaux : 

Réaliser des plans de gestion à l’échelle des bassins hydrographiques (mise en œuvre de la Directive cadre-eau)

Contrôler les rejets et améliorer l’assainissement des eaux usées dans les zones d’assainissement autonome où l’installation d’égouts n’est pas envisageable par l’installation de système d’épuration individuelle (cf. PASHE)

Lutter contre les pollutions d’origine agricole (effluent d’élevage, nitrates), par la création de bandes enherbées en bordure des cours, par la clôture des cours d’eau

Assurer une gestion raisonnée des eaux pluviales (toitures végétales, noues, citernes tampons, par exemples)

Maîtriser les consommations en énergie et augmenter la part du renouvelable dans la consommation énergétique : 62


Améliorer les performances énergétiques des bâtiments (PEB) publics et privés et encourager la rénovation thermique des logements (isolation)

Développer des formes d’habitat plus économes en énergie (mixité des fonctions, implantation des bâtiments, orientation, mitoyenneté, type de matériaux…)

Développer des réseaux de chaleur locaux

Valoriser le potentiel des ressources énergétiques renouvelables locales et développer la production d’énergie renouvelable (photovoltaïque, bois-énergie, éolien, eau, déchets ménagers…) en tenant compte des contextes locaux

Inciter à l’utilisation des énergies renouvelables.

3.5. Gérer la mobilité et réduire les besoins en déplacements pour une moindre consommation énergétique et une diminution des émissions de gaz à effet de serre 

Développer des alternatives à la mobilité automobile individuelle : 

Développer des aires d’échange et parkings de co-voiturage

Développer des espaces de stationnement périphérique afin d’inciter les automobilistes à accéder au centre-ville en transport en commun ou à pieds (P+R, 7 parcs relais)

Encourager une meilleure coordination de l’ensemble des transports en commun et services de mobilité alternatifs à la voiture individuelle

Mettre en place des services complémentaires à l’offre traditionnelle en transport en commun (collectage et transport à la demande, les taxis partagés, voitures partagées…)

Définir des stratégies de mobilité au sein des entreprises

A l’échelle des bassins de vie, inciter les professionnels des services à la personne (commerces, santé, loisirs, etc.) à coordonner leurs déplacements, et livraisons

Apporter davantage d’information à l’usager (information en temps réel, information numérique sur le co-voiturage, géolocalisation…) afin qu’il puisse organiser ses déplacements de manière optimale (cf. DAMIER - Dispositif d’Accès à la Mobilité Immédiate pour l’Emploi en Région Rurale.)

Favoriser l’usage des modes de déplacement doux : 

Définir des itinéraires structurants de mobilité douce

Aménager des cheminements continus et sécurisés

Prévoir des aires de stationnement des vélos dans les gares et lieux de collecte

Faciliter l’embarquement des vélos dans les transports collectifs

Optimaliser le réseau de transport en commun pour une desserte efficace des lieux d’habitat, d’emploi, d’équipements, de services et commerces 

Promouvoir un réseau de transport public davantage structurant, levier de développement de la province, s’appuyant sur un nombre limité de lignes rapides et cadencées (cf. RAPIDO BUS)

Evaluer l’opportunité d’ouvrir ou de rouvrir des arrêts, voire de nouvelles gares dans les pôles structurants, sur les lignes existantes, en lien avec un potentiel de voyageurs suffisant, une bonne desserte routière ou des possibilités de parking

Compléter le réseau de transport public principal par l’organisation de rabattements efficaces

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Réseaulux. Grappe mobilité (2012). Des infrastructures pour une mobilité plus partagée en Province de Luxembourg.

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Améliorer les performances des transports en commun (cadence, ponctualité, sécurité, confort)

Mise en place d’une tarification transfrontalière attractive, notamment pour lutter contre les encombrements routiers en heures de pointe vers et depuis le GrandDuché de Luxembourg

Organiser spatialement la réduction des besoins en déplacements et optimiser les conditions d’accès aux équipements et aux services : 

Favoriser l’urbanisation au plus près des lieux d’échange des réseaux de transports en commun existants ou projetés

Localiser prioritairement les nouveaux équipements, services et commerces au cœur des villes, bourgs et villages ou à proximité des gares

Privilégier des localisations des projets de commerces et équipements favorisant l’accessibilité en transports en commun, à vélo ou à pieds

Dans les quartiers urbains, organiser la diversité des fonctions des espaces urbanisés à vocation locale 

Promouvoir l’élaboration de réflexions d’organisation territoriale locales (SSC, PCDR, PICM…), favorisant, en cohérence avec le Schéma de Développement de l’Espace luxembourgeois (SDEL), des trajets courts, une plus grande mixité des fonctions et une densité d’occupation.

4. Renforcer la structure spatiale de l’espace luxembourgeois afin d’accroître l’efficience de la gouvernance territoriale

4.1. Insérer la province dans son contexte suprarégional et assurer les connexions matérielles et immatérielles avec l’extérieur 

Définir et mettre en œuvre des aires de coopération transrégionales où doivent être affirmées, recherchées ou créées des coopérations et complémentarités en matière de réalisation de documents de planification, de développement économique, de développement de l’habitat, des équipements et des services, d’organisation des transports collectifs, etc.

Renforcer l’axe lotharingien Bruxelles – Namur – Luxembourg comme un axe majeur structurant et un couloir de développement conceptualisé au sein d’un Eurocorridor et renforcer, dans leurs fonctions structurantes, les villes de Libramont, Marche-en-Famenne et Arlon, situées dans ce couloir de développement

Renforcer les connexions de l’espace luxembourgeois avec les grandes aires métropolitaines de Luxembourg et de Bruxelles

Renforcer les connexions de l’espace luxembourgeois et de ses pôles structurants avec les pôles régionaux voisins de Namur, Liège, Metz, Nancy et Trêves

Connecter l’espace luxembourgeois aux grandes infrastructures de transports européennes structurantes (ferrées, routières) et valoriser celles-ci en tant qu’axes majeurs au sein de l’espace luxembourgeois :

Organiser l’accès au réseau ferré européen à grande vitesse en développant une ligne à grand vitesse (LVG) sur la province avec un arrêt à Libramont (projet « Pendino » sur l’axe Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg modernisation de la ligne 162)

Améliorer l’accès au réseau routier européen en assurant la complémentarité avec les autres modes de transport

Améliorer la connexion aux grands pôles d’échanges (gares, plateformes logistiques…)

Valoriser le positionnement frontalier des villes d’Arlon et de Bastogne et affirmer celles-ci comme pôles « portes », tout particulièrement vis-à-vis du Grand-Duché.

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4.2. Renforcer les polarités structurantes et améliorer les connexions entre les pôles au sein de l’espace luxembourgeois et de ses sous-bassins 

Affirmer l’espace luxembourgeois comme un « bassin de développement », c’est-à-dire un espace commun de développement, de dimension pertinente pour y mener à bien un projet de développement socio-économique et déployer, au départ de celui-ci, des projets à l’échelle régionale et transrégionale

Au sein de l’espace luxembourgeois, proposer trois sous-bassins structurants (Nord Famenne, Centre Ardenne, Sud Luxembourg) : c’est-à-dire des aires de coopération transcommunale en matière de développement socio-économique, de taille suffisante (en termes de superficie, de masse critique de population, de globalisation des enjeux), capables de soutenir le développement de l’espace luxembourgeois par le renforcement des synergies et les effets d’entraînement des territoires qui les composent et de réaliser des économies d’échelles en matière d’équipements et de services publics, notamment. Ils offrent un maillage de l’espace luxembourgeois dont les villes, petites villes, bourgs et villages constituent les nœuds.

Renforcer les pôles structurants majeurs (de Arlon, Bastogne, Libramont et Marcheen- Famenne) dans leurs fonctions polarisantes et amplifier leur rayonnement au sein de la province et en dehors :

Consolider et valoriser le rôle dynamogène des pôles structurants majeurs en croissance économique dans l’économie provinciale et wallonne et les renforcer en tant que centres d’activité et d’emplois

Promouvoir un développement ciblé de chaque pôle structurant majeur en valorisant leurs spécificités propres et en évitant les concurrences inutiles entre ceux-ci

Disposer, au sein des pôles structurants majeurs, d’une offre foncière et immobilière suffisante afin d’accueillir tant la population que les activités économiques

Localiser les équipements structurants de premier ordre au sein des pôles majeurs, a priori six grandes fonctions doivent être valorisées au sein de ces pôles principaux : l’enseignement supérieur (hautes écoles) et les formations professionnelles, les commerces semi-banaux et spécialisés (enseignes nationales et internationales), les hôpitaux et centres de soins de santé, les activités culturelles (théâtres, cinéma) et la justice

Renforcer l’attractivité commerciale des pôles structurants principaux : les commerces participent de l’attractivité des villes (y compris touristique) et leur présence permet de consolider la hiérarchie urbaine, ce qui contribue à renforcer la structure de l’ensemble du territoire

Renforcer les pôles structurants intermédiaires (Aubange, Bertrix, La Roche-en-Ardenne, Vielsalm et Virton) dans leurs fonctions d’appui par rapport aux pôles majeurs de manière à ce qu’ils soient suffisamment complets pour préserver leur attractivité et garantir un niveau de services aux populations des autres petites villes, bourgs et villages avoisinants : 

Garantir la présence d’un enseignement secondaire dans les pôles intermédiaires

Encourager la mise en place ou le maintien d’une maison médicale et la présence de médecins spécialistes dans les pôles intermédiaire

Développer des liaisons de transport en commun de type périurbain (bus), voire des taxis collectifs et sociaux

Identifier clairement les pôles ayant un rôle de relais (Bouillon, Durbuy, Florenville, Habay, Houffalize, Messancy, Neufchâteau, Paliseul, Saint-Hubert) les renforcer dans leur fonction : 

Regrouper les futurs développements résidentiels au minimum vers ces unités structurantes déjà bien équipées et vers les unités d’habitat du niveau supérieur les mieux équipées

Garantir la capacité d’accueil au niveau de l’enseignement fondamental (primaire et maternel)

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Assurer l’accessibilité de proximité à ces pôles par les modes alternatifs à la voiture. (arrêt de bus)

A l’échelle des communes dépourvues de pôle structurant, identifier le noyau de proximité et y favoriser la concentration et le regroupement local des services de proximité (médecin généraliste, pharmacie, commerce de détail - alimentation et services à la personne tels un point poste, une boulangerie)

A l’échelon élémentaire, augmenter la part de l’urbanisation en densification c’est-à-dire privilégier le développement compact de l’habitat au sein de l’enveloppe bâtie, dans les interstices des rues déjà bien équipées, en tenant compte de la qualité de vie des habitants

Renforcer le réseau des villes et petites villes avec la localisation de nouveaux espaces d’activités économiques et commerciales : 

Localiser les activités économiques en adéquation avec le projet de structure spatiale proposée et le maillage des petites villes, à proximité des zones les plus denses et des nœuds de communication, lorsqu’elles le permettent

Renforcer le réseau des villes et petites villes en assurant de meilleures connexions entre celles-ci : 

Affirmer l’axe Bruxelles – Luxembourg comme l’épine dorsale de l’espace luxembourgeois, jouant un rôle intra- et extra-provincial

Développer un axe secondaire transversal Bouillon – Libramont – Bastogne

Garantir la bonne accessibilité automobile des pôles structurants (entretien des infrastructures, éviter l’urbanisation en ruban le long des grands axes…)

Promouvoir un réseau de transport collectif davantage structurant à l’échelle de la province et des bassins, levier de développement de la province, s’appuyant sur un nombre limité de lignes rapides et cadencées

Compléter le réseau de transport collectif principal par l’organisation de rabattements efficaces.

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5. Stratégie, objectifs et portefeuilles de projets 2014-2020 Ce chapitre 5 présente les 3 axes de développement sélectionnés pour la période 2014-2020, sur base de la stratégie identifiée et explicitée précédemment.

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5.1. Développement et renforcement des pôles d’intelligence et de connaissance présents sur le territoire 5.1.1. Présentation La province n’a pas d’université globale propre et souhaite donc privilégier des niches spécialisées ou nouvelles sachant qu’il est inconcevable de vouloir faire ce qui se fait déjà ailleurs de manière généraliste. La province compte plusieurs sites publics de production de connaissances scientifiques (sciences humaines ou exactes), dans un but fondamental ou appliqué, répartis sur le territoire. 

Le Campus ULg en Sciences et Gestion de l’environnement basé à Arlon : spécialisation dans le domaine environnemental, présence d’une interface avec les entreprises, lancement de spin offs, codiplomation avec l’Université de Luxembourg (Université de Luxembourg : 6.500 étudiants en 10 ans), présence et porte d’entrée de l’ULg dans l’Université de la Grande Région, équipes de recherche.

Le Centre d’Economie rurale à Marloie/Marche : solide expertise dans les domaines de la recherche biomédicale, agroalimentaire et dans l’encadrement agricole. Reconnu comme Centre collectif de Recherche Agréé (CRA) par la Région wallonne, il emploie quelque 170 personnes, notamment au travers de ses spin-offs (Thymolux, ECI et Egernylux).

Le Centre de Recherches Agronomiques wallon (CRA-w) de Libramont : lié aux Facultés de Gembloux et spécialisé dans la recherche sur l’agriculture et le domaine naturel (fertilité des sols, protection des eaux, système agraire, etc.).

Les 2 Hautes écoles implantées via des sites à Marche, Bastogne, Libramont, Arlon et Virton : collaborations entre elles, notamment sur les dernières formations : les assistant(e)s sociaux et le master en gestion de systèmes informatiques ont été présentés en commun. Elles développent chacune des centres de connaissance : FORS (Virton Henallux) pour l’électronique, la mécanique, la robotique RESSORT (HERS – Libramont) pour la santé et les sciences humaines et sociales CRISIA (Arlon- HERS) pour la construction, l’informatique industrielle et la mécanique.

Le Centre agri-environnemental de Michamps : regroupant un laboratoire d’Ecologie des prairies et un Centre d’information agricole, il s’est spécialisé dans l’analyse, le conseil et la recherche appliquée en agriculture, en environnement et en agro-alimentaire -> rôle important dans l’appui au développement de ces secteurs et rôle de plaque tournante entre les besoins du monde rural d’une part et l’Université catholique de Louvain d’autre part.

Le Centre européen du Cheval de Mont-le-Soie : recherche dans le cadre de la médecine vétérinaire pour la filière équine, en lien avec la Faculté de médecine vétérinaire de l’ULg. Réputation internationale (encadrement de l’équipe nationale aux JO de Pékin).

Le Parc Novalis à Marche : parc scientifique de plusieurs milliers de m² (+- 7.000) doté de locaux équipés de manière sophistiquée qui vient d’être inauguré en décembre 2014. Il accueillera des sociétés de niveau international et des spin-offs (actuellement, présence du CER, d’1 spin off et de bureaux virtuels mis à disposition d’une Université du Texas)

Le Parc scientifique GALAXIA dédicacé aux activités spatiales, en lien avec la station ESA, à Redu : applications géo-satellitaires, présence du QG Nord Europe de Vitrociset, joint-venture avec la société Locus Traxx, etc.

Le Bastogne War Museum : centre de documentation et de référence mondiale sur la 2ème Guerre mondiale.

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Positionnement des sites de production de connaissances scientifiques en province de Luxembourg

5.1.2. Déduction 

Un réel potentiel existe en matière de recherche en province, sur des matières souvent liées au territoire. Le développement socio-économique du territoire doit s’appuyer sur la valorisation économique de ces recherches qui sont liées à des projets impliquant d’autres institutions wallonnes, belges et internationales. Parmi les effets induits :

Stimulation de l’innovation et de la créativité

Renforcement des synergies avec les centres de recherche structurés dans les entreprises privées (T&P, Federal Mogul, SMB Technology, Jindal, etc.)

Développement des synergies entre les entreprises, les centres R&D et l’enseignement supérieur permettra un renforcement de la participation des entreprises dans les Pôles de compétitivité wallons

Structuration de l’emploi par le haut et application dans des secteurs industriels

En parallèle, une attention soutenue doit être maintenue quant au renforcement des activités d’éducation et de formation, au travers de l’enseignement supérieur mais aussi des centres de compétences Forem Bois (Libramont) et Tourisme (Marche), de l’antenne du centre de compétences logistique Forem basé à Molinfaing, des centres de technologie avancée de Libramont (agroalimentaire), de Virton (processus industriel), de Marche (travail de la tôle), de l’IFAPME, de l’enseignement secondaire, des filières de l’enseignement qualifiant, etc. Ces activités agissent sur les caractéristiques de notre main d’œuvre : attractivité, productivité et emploi.

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5.2. Renforcement des pôles urbains structurants de la province (Marche, Bastogne, Libramont, Arlon) 5.2.1. Situation La province est située sur un axe-clé reliant 3 capitales : Bruxelles, Namur et Luxembourg (eurocorridor). Sans ville-phare, elle est à proximité et sous l’influence de pôles extérieurs : Namur, Liège et Luxembourg (zone d’influence triangulaire). Leur dynamique la sert, mais elle pourrait aussi contraindre son développement propre. Pour éviter cela :  Stratégie de resserrement sur quelques pôles forts qui structurent le territoire en tissant des liens entre eux : axe Marche-Bastogne-Libramont-Arlon (« quadrilatère »). Ces pôles sont en zone de croissance démographique. Ils ont un niveau d’équipement et remplissent d es fonctions de polarisation : enseignement supérieur et secondaire, commerces, soins de santé et hôpitaux, tourisme, services publics décentralisés, transports en commun, pôles d’emploi structurants. Il faut multiplier les chances d’y trouver un emploi.  Ces pôles principaux continuent de s’appuyer sur le réseau de petites villes (Aubange, Virton, Neufchâteau, Bertrix, La Roche, etc.) au travers de modes de coopération originaux.  Etant donné la faible densité de population, toutes les fonctions ne peuvent se développer au sein de la province. Il importe de donner aux citoyens et aux entreprises un accès aux fonctions métropolitaines offertes par Luxembourg, Liège, Namur, voire aussi Metz et Nancy.  Renforcement du positionnement des pôles structurants de la province présents dans l’aire métropolitaine de Luxembourg (notamment Arlon, Bastogne et l’Agglomération transfrontalière) : saisir les opportunités offertes par le Grand-Duché et maîtriser les inconvénients (pression immobilière, fuite des cerveaux, concurrence pour les entreprises, mobilité, villes-dortoirs) pour conquérir un rôle moteur, d’animation dans des fonctions à l’échelle de cette métropole et ne pas devenir de simples cités-dortoirs, renforcer le sentiment d’appartenance de la population en offrant activités/équipements de qualité, trouver des niches d’activités complémentaires à celles développées au GDL.  A cet égard, la province est la porte d’entrée de la Grande Région vis-à-vis des grands pôles wallons, ce qui offre des perspectives de développement, notamment, de par les flux de biens, de personnes et de savoirs.

L’Eurocorridor

4 pôles forts dans la zone d’influence triangulaire

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5.2.2. Potentiel de développement économique 

Les 4 pôles susmentionnées ont un potentiel de développement économique important et correspondent à des bassins d’emploi en croissance : 

Amplification du développement économique de Marche via valorisation des savoirs et des PME locales  Valorisation du Parc Novalis (emplois générés sur ce site : 50), situation stratégique géographique entre Liège et Namur avec la proximité des Universités), pôle avec un effet d’entraînement. Amplification du développement économique de Libramont via valorisation de la position centrale et des potentialités logistiques  Parc logistique de Molinfaing  Renforcer la connexion entre Libramont et Bastogne Amplification du développement économique de Bastogne via valorisation de la position transfrontalière et du potentiel endogène (agro-alimentaire, sécurité, etc.)  Renforcer la connexion entre Bastogne et le L’Eurocorridor Grand-duché ème  Valorisation du Centre de la 2 GM, d’un pôle agro-alimentaire (développement de la société Veviba), lancement de la nouvelle Ecole du feu (formations diverses) -> pôle lié à la sécurité et aux NTIC Soutien au développement économique d’Arlon via capitalisation de la position frontalière, de la croissance démographique (forte attractivité migratoire liée à proximité du GDL), affirmation de la vocation de pôle urbain (rôle d’animation et de moteur dans la métropole de Luxembourg), amélioration de l’attractivité en matière d’accueil des entreprises  Capitaliser sur le développement du projet Esch-Belval  Activer les leviers : Campus ULg, Ville étudiante (1.500 étudiants en ES, 15.000 pour le grand Arlon), projets de valorisation urbaine en centre-ville, potentiel culturel Enjeu dans la bordure SO de la province pour équilibrer géographiquement le développement : zone en perte de vitesse, zone de stagnation voire déclin démographique, à l’écart des grands axes de communication et sans centre polarisateur (y compris du côté français). Nécessité de créer un levier avec la connexion vers Sedan à renforcer.

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Le souci de cohésion sociale et celui d’employabilité des populations traversent cette stratégie.

Il faut noter que la relative prospérité (notamment dans le sud du territoire à proximité du GrandDuché) s’accompagne d’un enchérissement du patrimoine immobilier et d’une augmentation des loyers, ce qui limite l’accès à la propriété et à la location. La forte croissance démographique vient exacerber le problème. Les Responsables politiques du Luxembourg belge sont très attentifs à cette question. Un enjeu consiste à sensibiliser les communes à adopter un schéma de structure communal et à mettre en place Dans le Luxembourg rural caractérisé par de longues distances à parcourir et touché par un effritement inquiétant des services publics (TEC, SNCB, Poste, etc.), la mise en place de solutions locales et innovantes est de mise (services de taxi social propres aux communes, bus à la demande, covoiturage, multimodalité, mobilité douce, mobilité durable). Les communes et CPAS sont incités à mener des projets pluricommunaux afin de mutualiser les ressources humaines et financières. 

Dans le domaine de l’insertion socio-professionnelle, certains CPAS montrent la voie (Intégra+ en Famenne, DEFITS sur Wellin-Tellin, La Boussole sur Habay-Virton-Tintigny, etc.).

Il convient donc de concentrer les services majeurs à la population -> booster les complémentarités entre communes, y compris transfrontalières et inciter les communes à adopter un SCC et/ou à mettre en place une commission consultative d’aménagement du territoire et mobilité 

Proposer des services, équipements et logements en nombre et adaptés pour répondre aux besoins d’une population en augmentation forte, avec une majorité de jeunes (ex : face à l’enjeu démographique, le logement est crucial -> offrir assez de logements à un prix accessible -> élargir et organiser l’offre, grouper l’habitat en quartiers, le rapprocher des services et équipements (écoles, commerces) pour raccourcir les trajets).

Le souci de transition énergétique traverse également cette stratégie :

L’Institution provinciale notamment poursuit une politique intégrée qui a pour ambition « une province Kyoto-dynamique ». Forte de sa capacité de proximité et de mise en réseau, elle joue le rôle d'interface entre chaque citoyen et les différents niveaux de pouvoir : fédéral, régional, communautaire, communal et intercommunal. Sous l'acronyme PEP ‘S-Lux la Province de Luxembourg se positionne en tant que Province à Energie Positive avec pour ambition d'atteindre la neutralité énergétique à l'horizon 2050. Cela se traduit par un positionnement de la Province en tant que coordinateur territorial de la transition énergétique et son adhésion au réseau belge des Territoires à Energie Positive, lui-même membre du réseau RURENER qui regroupe des territoires ruraux européens visant la neutralité énergétique. Un territoire à énergie positive vise l'objectif de réduire ses besoins d'énergie au maximum, par la sobriété et l'efficacité énergétiques, et de les couvrir par les énergies renouvelables locales ("100% renouvelables et plus").

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Ce travail de coordination territoriale réunit aujourd’hui 16 communes pionnières luxembourgeoises dans le cadre de leur adhésion à la Convention des Maires (initiative de l'Union Européenne à travers laquelle les communes adhérentes s'engagent à réduire les émissions de CO2 suivant les objectifs définis par la Commission Européenne à l’horizon 2020 et 2030). En parallèle, le groupe IDELUX et sa branche AIVE mène une politique active et performante en matière de gestion des déchets. Enfin, l’exploitation des précieuses ressources naturelles (et principalement la filière bois) se conçoit dans une vision durable, que ce soit dans la sphère publique ou privée

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5.3. Renforcement et élargissement de la base économique, productive et résidentielle de certains pôles  Orientation prioritaire sur des secteurs en croissance, en tension d’emploi et qui valorisent les potentialités du territoire (pôle spatial, pôle logistique, pôle bois, pôle agro-alimentaire, pôle tourisme,…), en complémentarité avec ce qui se développe en Wallonie et au Grand-Duché.  Soutien et accompagnement spécifiques des entreprises (avec valorisation économique de la recherche et l’innovation) visant la croissance et l’emploi : 

Renforcement de l’ancrage au territoire des grandes entreprises manufacturières issues de la reconversion sidérurgique et présentes dans le sud de la province de Luxembourg depuis de nombreuses années (attention à l’anesthésie économique des grandes entreprises arrivées il y a 30 ans dont les équipements vieillissent et qui ne font plus l’objet d’investissement (cf. actualité récente avec AGC).  Soutien aux entreprises industrielles et créatives : soutien à la création et à l’extension de capacité de pointe pour le développement de produit et services à haute valeur ajoutée  Amélioration de la compétitivité.  Promotion de l’esprit d’entreprendre. Les travaux du Lepur (ULg) commandés par Réseaulux ont débouché sur l’identification de leviers potentiels de développement dans le territoire, arrimés à une proposition de structure spatiale mettant en évidence les pôles et axes majeurs de celui-ci. On peut qualifier cette démarche de stratégie territoriale intégrée de la province de Luxembourg. Ces leviers de développement (économique, touristique, forestier, résidentiel, agro-alimentaire) ont une dimension structurante et sont basés sur des activités à rayonnement supra-provincial :

 Le levier économique qui se concrétise dans les 4 pôles forts Marche, Libramont, Arlon et Bastogne.

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 Le levier touristique-forestier s’illustre au travers du développement économique au départ de la valorisation des ressources ardennaises (installation d’une scierie de renommée internationale dans un pôle dédicacé à cette activité à Gouvy-Vielsalm) et de la valorisation du massif forestier de St Hubert. NB : la forêt couvre près de la moitié de la province (atout économique, écologique et paysager) et le secteur pèse +- 3.500 emplois. Enjeu : gestion durable de la forêt en renforçant le bénéfice de son exploitation et en organisant le secteur de la filière.  Le levier résidentiel concerne le développement résidentiel et le renforcement des pôles d’habitats existants, notamment autour d’Arlon.  Le levier agro-alimentaire : soutien de la dynamique agricole du haut-plateau de Bastogne.  Le levier touristique : valorisation des ressources naturelles de la Vallée de la Semois (SudOuest), de la Vallée de l’Ourthe supérieure (La Roche et Houffalize), amplification du potentiel sur Durbuy. Cette stratégie territoriale intégrée doit permettre de soutenir les ambitions de développement de la province et d’amplifier sa contribution au redéploiement de la Wallonie. Elle favorise une densité d’occupation optimale et cherche à maximiser les effets d’entraînement positifs (effets de synergies ou de dynamisation économique par concentration, etc.) et à réduire ses impacts négatifs (déqualification du territoire, consommation de ressources, coûts publics, etc.).

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5.4. Présentation de quelques portefeuilles de projets 2014 – 2020 La liste de portefeuille de projets suivante a été déposée lors de l’appel à projets lancé par la Wallonie le 15 mars 2014.

DYNAMO Objectif : renforcer le pôle urbain d’Arlon en capitalisant sur la dynamisation du campus ULg (au niveau infrastructure comme de recherches), le renforcement de l’offre d’infrastructures pour accueil d’entreprises (en lien avec l’environnement en général et les économies d’énergie en particulier) et en s’appuyant sur la rénovation exemplaire d’éléments de patrimoine et d’infrastructure d’accueil en centre-ville.  Projets * une attractivité d'Arlon, pôle urbain et universitaire, renforcée auprès de différents publics cibles : entrepreneurs, étudiants, chercheurs, touristes, chalands * une pérennisation et une expansion du Campus universitaire d'Arlon, la perception de son inscription dans la ville, une augmentation de sa capacité d'accueil, partant du nombre de ses étudiants et des cursus proposés * une capacité de recherche et d'expertise universitaire plus grande, sa valorisation auprès des entreprises * l'émergence d'une vraie « vie de ville », par une fréquentation accrue du centre, portée par une offre culturelle et touristique variée, attractive pour des publics branchés, des lieux emblématiques mis en valeur, des espaces récréatifs, une gestion améliorée de la mobilité intra-muros (création d'un parking en bordure d'hypercentre et de cheminements doux) * corollairement, un renforcement de la fonction commerciale du centre-ville dans un cadre d'espaces urbains revitalisés * une réduction de l'émission des gaz à effet de serre, par une meilleure organisation de la ville, par l'affirmation forte et médiatisée de cette préoccupation dans les chantiers entrepris, par le développement de compétences et outils particuliers, par l'organisation du transfert de ces compétences au secteur de la construction * l'enclenchement d'une dynamique de développement d'entreprises, innovantes et classiques, par une capacité d'accueil augmentée et diversifiée, par une proximité de fait avec le Campus, ses équipes et instruments de recherche, par un accompagnement ciblé, par des services partagés, par une animation technologique créative axée sur la mise en réseau d'acteurs d'horizons différents, notamment de la Grande Région, dans une perspective d'innovation ouverte et transdisciplinaire * corollairement, une augmentation progressive du PIB/habitant et du taux d'emploi local * une « ambiance » de créativité et de nouveauté, par la fonction de certains lieux, une mise en réseau vivante d'acteurs * un partenariat puissant, capable de provoquer une émulation entre acteurs et une adhésion large à sa stratégie. 

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TRANSAGGLO 

Objectif : renforcer le rôle des pôles urbains d’Athus et de Messancy au sein de l’AGGLOmération TRANSfrontalière en misant sur le développement d’outils économiques et sur la TRANSformation radicale de leur image et le renforcement de leur rôle polarisant Projets : 1) Renforcement et renouvellement de la capacité industrielle * Ce volet de stratégie sera traduit dans les projets de connexion de l'Athus Terminal Container à la France, de réaménagement de certains équipements des parcs existants et d'animation économique (portefeuille Animecolux II). * Le déclin qui menace la zone sera ainsi enrayé. Les emplois dans les entreprises seront préservés et de nouveaux postes seront créés. Les activités en amont et en aval, nombreuses dans le secteur industriel, s'en trouveront renforcées, voire augmentées. * Ce réinvestissement dans la capacité industrielle locale affermira le positionnement et le rôle du territoire dans l'aire métropolitaine luxembourgeoise, aujourd'hui dominée par le développement de l'activité tertiaire. Il constituera un pendant solide au développement de l'aire universitaire et culturelle d'Esch-Belval. * Ce regain d'activité industrielle et de visibilité du territoire profitera également à l'image et au positionnement de la Wallonie dans son ensemble puisqu'il structurera, à sa frontière Sud, un ensemble de connexions directes avec les ports de la Mer du Nord, la France et le Grand-Duché. 2) Génération d'un nouvel élan entrepreneurial L'implantation d'un tout nouveau quartier d'entreprises à Athus, au cœur du Pôle européen de développement, et le développement de services appropriés (projets FSE et Animecolux II) porteront ce volet de la stratégie. 3) Création d'une dynamique de vie urbaine : d'un bipôle résidentiel au développement de pôles urbains multifonctionnels * Il s'agit dès lors, à Athus et à Messancy, de concevoir des aménagements urbains qui répondent aux besoins et attentes d'une population nombreuse et diverse, stimulent la cohésion sociale, provoquent des dynamiques de vie propices à des développements sportifs, culturels et économiques. * Les projets de halle événementielle, quartier d'entreprises, « coulée verte et bleue », passerelle à Athus, les projets de liaisons piétonnes et hall sportif à Messancy soutiendront ce volet de la stratégie.

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Bastogne 2020 

Objectif : renforcer le pôle urbain transfrontalier de Bastogne en capitalisant sur les entreprises américaines et le tourisme  Projets : 1. Création du Wallonia US Gate * création de nouvelles activités économiques émanant d'entreprises américaines ou d'entreprises wallonnes en contact avec les Etats-Unis, * ouverture de nouveaux débouchés à l'exportation pour nos entreprises au Texas et plus largement en Amérique du Nord, * mise en réseau et nouvelles collaborations porteuses d'innovation pour la Wallonie, * renforcement de l'attractivité du centre-ville par l'apport d'une fonction résolument économique, * effet d'entraînement sur le développement privé généré par un bâtiment de grande qualité architecturale et exemplaire sur le plan du développement durable. 2.

* * *

*

*

Création de capacités événementielles à côté du Bastogne War Museum, dans le bâtiment Van Geluwe, ou encore au niveau de la Place Saint-Pierre, capacités reliées entre elles par un drain mobilité douce renforcement de l'attractivité tant du Bastogne War Museum que du centre-ville, mise sur pied d'événements de portées locale, régionale et internationale en attirant de ce fait un nouveau public, maximisation des retombées économiques sur les secteurs du commerce, des restaurants/cafés ou de l'hébergement, celles-ci étant plus équilibrées entre le haut et le bas de la Ville et réparties de manière plus homogène tout au long de l'année, construction et poursuite de collaborations avec des instituts de recherche dans le domaine des sciences humaines, dans le but de positionner Bastogne comme centre de référence de la Seconde guerre mondiale émergence de nouveaux acteurs/entrepreneurs dans le domaine événementiel ou activités y liées.

3. Expansion de la mobilité douce Mise en valeur de la ruralité à travers le maillage des voies lentes et mise en exergue du rôle polarisateur de Bastogne. Au travers de ces résultats, Bastogne s'affiche encore plus polarisante : elle joue à 100% son rôle structurant sur son territoire, les résultats escomptés rayonnant bien au-delà du pôle et touchant un maximum de communes périphériques. Par ailleurs, Bastogne renforce également son positionnement par rapport au Grand-Duché.

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Galaxia 

Objectif : poursuivre le développement du pôle Galaxia en créant de nouvelles infrastructures pour l’accueil des entreprises, en renouvelant l’ESC et en finançant un projet de recherche en partenariat avec le Centre spatial de Liège (CSL).  Projets : Pour atteindre son objectif de développement dans ce contexte, le pôle Galaxia compte déployer une stratégie en 4 axes : 1) Accroître l'attractivité du site en augmentant sa taille critique, en améliorant son niveau qualitatif et en offrant des services auxiliaires de qualité 2) Dynamiser la R&D et les applications qui en découlent en stimulant la collaboration entre entreprises, ainsi qu'entre entreprises et instituts de recherche 3) Développer la composante récréative et éducative au sein de l'Euro Space Center qui, outre son utilité propre, contribue aussi grandement à l'attractivité et à la notoriété du pôle 4) Poursuivre l'action d'animation économique et de service d'incubation, cet objectif étant poursuivi via l’action du Centre d’Entreprises et d’Innovation d’Idelux et de la branche luxembourgeoise de l'incubateur wallon « Wallonia Space Logistics ».

Objectif un million de nuitées 

Objectif : développer significativement le nombre de nuitées touristiques via des projets structurants d’aménagements publics (bases de loisirs et espaces publics) destinés à faire effet de levier pour des investissements privés en hébergement de loisirs. Projets : Les actions proposées au financement dans le cadre de ce portefeuille consistent en la réalisation d'équipements publics en parallèle à des investissements privés majeurs et complètement étudiés dans de l'hébergement touristique (soit en rénovation, soit en création). o A Vielsalm, ce n'est pas moins qu'un des principaux opérateurs mondiaux dans le domaine des ressorts touristiques (le Groupe Pierre et Vacances - Center Parcs) qui souhaite réinvestir un montant de l'ordre de 50 millions d'euros en plusieurs phases. Cet investissement sera soutenu par une remise à niveau complète des infrastructures récréatives publiques jouxtant le village de vacances (panel d’infrastructures indoor originales, wellness, base de loisirs au plan d’eau, etc.). L’accompagnement d’un autre investissement privé (Ourthe-et-Somme) sera également assuré par ce biais. o A Virton, la stratégie est parfaitement comparable à celle mise en œuvre à Vielsalm avec la création d'une base de loisirs rendant le site à nouveau suffisamment attractif pour motiver l'investissement privé générateur d'emplois et de nuitées, dans le chef de la société De Berg (investissement correspondant à 180.000 nuitées supplémentaires par an), d’une part, et d’autre part dans celui du Groupe Floréal (investissement dans la remise à niveau du camping) et enfin de la Société Ourthe-etSomme (réinvestissement dans 85 bungalows). o A Durbuy, c’est pour asseoir le développement des nombreux investisseurs privés et éviter l’asphyxie du centre-ville que des infrastructures en amélioration de la mobilité et de l’animation sont projetées. 79


Hotton joue un rôle majeur dans le bassin de l’Ourthe, avec son cadre pittoresque et ses plages, qui diversifient les attractions de la vallée. Elle est le complément parfait de Durbuy et son attrait est indispensable à celui de l'ensemble du bassin. C'est à ce titre que d'importants projets d'aménagements ont été étudiés dans le cadre d'un Plan Qualité

ANIMECOLUX 2 Objectif : renforcer et densifier le tissu économique par un accompagnement efficace des entreprises (TPE, PME, GE) avec la CCILB, et l’UCM.

Participation Ingénierie touristique de Wallonie Objectif : poursuivre les actions d’ingénierie touristique menées au sein du centre d’ingénierie touristique de Wallonie (CITW), GIE réunissant les principales intercommunales wallonnes actives dans le domaine touristique.

Participation Wallonia Biomed 

Objectif : renforcer, en capitalisant sur le Biopark, le secteur des biotechnologies en Wallonie en créant des écosystèmes innovants. 4 axes de R&D : immunologie (CER Groupe), bioprofilling, imagerie, biobanques – échantillons biologiques humains.

Projets : * Des projets de renforcement de la fonction urbaine « rayonnement scientifique » dans le secteur de la recherche appliquée, via le CER avec ses partenaires ont été élaborés. * Par ailleurs, les locaux du centre d’entreprises Novalis étant déjà pratiquement saturés, un deuxième centre d’entreprises a été mis à l’étude, en vue de l’accueil de spin-off ou de PME de pointe issues des travaux scientifiques évoqués ci-dessus, ce qui renforcera évidemment la polarisation économique de Marche. * Des relations étroites sont d’ailleurs également établies avec l’Université du Texas, intéressée au redéploiement wallon via la porte d’entrée de Bastogne, qui fait l’objet d’un autre portefeuille de projets.

Enfin, le CER Group participe à un projet de formation professionnelle de pointe dans les secteurs qu’il maîtrise avec l’ULB, déposé dans le cadre du FSE, ce qui permettra de valoriser les compétences scientifiques locales et d’intéresser des PME à cette antenne luxembourgeoise du Wallonia Biomed.

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5.5. Schémas de financement des projets déposés FEDER Le tableau ci-dessous reprend l’ensemble des portefeuilles de projets déposés sur le territoire de la province de Luxembourg lors de la programmation FEDER 2014 – 2020, et le budget demandé. Portefeuille

TRANSAGGLO

Projet

Commune d'Aubange

A1 - Implantation d’un « Pôle Expo » à l’entrée sud de la Ville

12.848.074,09

IDELUX

ID2 - Implantation d'un quartier d'entreprises en bordure sud de la ville

2.909.789,00

Commune d'Aubange

A2 - Aménagement de la "Coulée verte et bleue"

3.769.214,86

Commune d'Aubange

A3 - Aménagement d’une nouvelle passerelle reliant le nord de la Ville au centre-ville

2.111.584,10

IDELUX

ID1 - Liaison du port sec d’Athus au réseau français

6.875.030,00

IDELUX

ID3 - PAE PED: requalification des voiries et aménagements des abords M1 - Création d'un axe structurant entre le Centre ville et son pôle de loisirs par la réalisation d'une liaison piétionne et d'un aménagement paysager le long de la Messancy

173.893,75

1.147.788,00 1.965.085,55

Commune de Messancy

DYNAMO

Budget global demandé

Bénéficiaire

Commune de Messancy Commune d'Aubange

M2 - Extension du Centre Sportif du Lac

A4 - Pépinières d'entreprises: Aubange Business Center (ABC)

420.150,00

IDELUX

ID1 - Création de bureaux partagés sur la zone de service de Schoppach

3.156.790,00

IDELUX

ID2 - Création d'un centre d'entreprises et d'un micro-parc scientifique

2.491.471,00

Ulg

U3 - GREEN Hub Dynamique

998.372,55

Ulg

U2 - Métrologie environnementale

1.928.330,80

Ulg

U1 - EnviCerTool (Environment Certifier's Toolkit)

1.791.462,00

Commune d'Arlon

A1 - Reconversion de l'ancien Palais de Justice et de l'ancien Hôtel du Nord

15.568.656,49

Commune d'Arlon

A2 - Revitalisation de la Place Léopold et du Parc Léopold

7.580.787,64

Commune d'Arlon

A3 - Réaménagement de la rue Paul Reuter et de la Place des Chasseurs Ardennais

6.785.448,75

Commune d'Arlon

A4 - Parc urbain du Campus

5.690.233,73

Commune d'Arlon

A5 - Création d'un parc urbain structurant, à vocation sportive, récréative et culturelle

3.560.385,00

Commune d'Arlon

A6 - Installation d'un réseau de chaleur collectif

9.105.106,00

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BASTOGNE

GALAXIA

Objectif un million de nuitée

ANIMECOLUX 2

Commune d'Attert

AT1 - Réaffectation de l'église Saint-Etienne

2.707.857,15

IDELUX Projets publics DGO Routes et Bâtiments IDELUX

IPP1 - Rénovation du bâtiment 140

6.875.872,85

M1 - Aménagement du boulevard urbain

6.046.800,00

4.483.922,00

6.100.942,72

1.319.965,49

14.121.437,16

projet 1 - Wallonia US Gate Projet 2 - Création de pôles événementiels renforçant l'attractivité urbaine et IDELUX Projets publics touristique Projet 3 - Mise en connexion de la Place Mac Auliffe et du Mardasson avec le Quartier Commune de Bastogne Latin renforcé SPW - DGO1 Projet 4 - Carrefour des voies lentes IDELUX Centre spatiale de Liège IDELUX

Aménagement de la zone d'activité économique "GALAXIA"

11.728.872,00

Mise en œuvre d'un équipement de traitement de données satéllitaires

5.555.442,00

Redéploiement de l'Euro Space Center

12.729.020,00

IDELUX Projets publics

Projet 1 : Vielsalm - Objectif n°1 en Wallonie

6.000.000,00

Commune de Virton

Projet 2 : nouveau village de vacances en Gaume

5.990.761,01

Commune de Durbuy

Projet 3 : Durbuy - booster l'essor touristique

6.793.346,18

Commune de Hotton

Projet 4 : Aménagements des bords de l'Ourthe

4.481.070,66

UCM Namur

Projet 1 : Réussir mon entreprise

767.143,08

UCM Namur

Projet 2 : Booster le développement des entreprises

785.581,00

CCILB

Projet 3 : FOSTERLUX Création

524.971,00

CCILB

Projet 4 : FOSTERLUX Développement

1.273.836,00

CCILB

Projet 5 : FOSTERLUX Création durable

153.081,00

CCILB

Projet 6 : FOSTERLUX Transmission

335.609,00

IDELUX IDELUX IDELUX

Projet 7 : Accompagnement à la croissance des entreprises

1.001.062,79

Projet 8 : Accompagnement ciblé à la création de projets innovants

1.732.664,14

Projet 9 : Accompagnement ciblé à la croissance des entreprises

3.268.685,41

Ingénierie touristique

868.228,42

NOVALIS 2

4.507.473,00

Ingénierie touristique de Wallonie IDELUX Projets publics Wallonia Biomed IDELUX

201.031.297,37

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Wallonia Biomed

4 communes en redéploiement économique durable

Pays de Famenne : créateur de mobilité douce e-connectée MICE-WALLONIE/Tourisme d'affaires Films Multi fonctionnels - 1 application biomedicales SPAQue - Réhabilitation de sites pollués SPAQue - Réhabilitation de sites pollués Forwalog 2020 Biomed hub Construction 2022 Economie endogène - Transition et développement PACTE-LUX - FSE

CER Group

HuMAb-S Aureus

1.914.032,00

CER Group Com Fauvillers Com Martelange Com Vaux-sur-Sure Com Léglise Com Léglise Com Martelange Com Vaux-sur-Sure Com Fauvillers Pays de Famenne Pays de Famenne Pays de Famenne

PCIM

2.429.336,38

AMT atelier rural à Fauvillers

691.739,00

AMT atelier rural à vocation HORECA centre Martelange

755.746,00

AMT pavillon du Terroir centre VSS

1.174.197,00

AMT halle d'activités locales centre Leglise

2.943.450,00

Installation chaufferie bois + réseau de chaleur centre

407.821,00

Installation chaufferie bois + réseau de chaleur centre

1.290.050,00

Installation chaufferie bois + réseau de chaleur centre

473.450,00

Travaus isolation et pose panneaux solaire sur divers batiments

160.638,00

Création de Voies lentes

2.396.577,00

Création du réseau Famenne Vélo lib'

805.145,00

Création d'un réseau d'abris vélos eco-nnectés

602.577,00

FTLB

Mice-Wallonie/Luxembourg belge

1.626.306,00

CER Group

Multidetect

487.449,00

GePART

ZAE IDELUX - Atelier ferroviaires de Stockem

5.689.000,00

GePART

ZAE IDELUX - cour aux marchandises de Stockem

3.339.000,00

FOREM CER Group FOREM

Centre compétence Logistique Liège antenne Molinfaing

326.800,00

DMLA-AB/CER Equipement CdC-Construction/Bois

724.808,22

2.923.719,00

Commune Tintigny

Espace d'accueil logistique

197.110,00

440.251,00

IDELUX

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FSE

Y0000520 Y0000604 Y0000668 Y00001073 Y0000657 Y00001051 Y0000194 Y0000135 Y0000391 Y0000540 Y0000660 Y0000253 Y0000212 Y0000575

12 12 12 12 21 21 31 32 32 32 32 32 33 34

Demande FSE 14-20 Nom du projet

PACTE-LUX/CCILB CROIS-RH/IDELUX PACTE LUX Intégra Plus PACTE-LUX CSEF PACTE-LUX jobs@venir BACHELIER EN ALTERNANCE EN MECATRONIQUE ET ROBOTIQU Crilux Intégration en Marche IMPULSION DANS L’ACTION Développement stratégique en Centre-Ardennes: insertion-form Impulsion Activités de resocialisation du "Coup de pouce" Aramis Luxembourg - Augmentation et Renforcement des Activi PACTE–LUX Promemploi (Egalité des chances) "Je suis accueilli-

Opérateur

Chambre de commerce et d'industrie du Luxembourg Association intercommunale pour le développement é INTEGRA Plus Le Forem Institut Jules Destrée Haute Ecole de Namur-Liège-Luxembourg Centre régional d'intégration de la province de Luxem CPAS - INTEGRA Plus CPAS de Bertrix CPAS de Léglise CPAS de Bertrix CPAS de Houffalize Mission Régionale pour l'Emploi du Luxembourg asbl PROMEMPLOI

262.132 220.126 117.620 90.000 258.533 1.345.916 810.000 446.500 312.912 998.859 86.585 252.817 1.453.155 2.600.152

Avis TF

Axe-Mesure

code projet

Le tableau ci-dessous reprend une liste non-exhaustive des projets déposés sur le territoire de la province de Luxembourg lors de la programmation FSE 2014 – 2020, leur budget demandé et alloué par le gouvernement wallon.

TDF TDF TDF TDF TDF FAV TDF FAV FAV TDF FAV TDF FAV TDF

Montant final

672.958 111.625 78.228 21.646 599.500

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6. Gouvernance territoriale

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En 2009, une nouvelle organisation des instances de la démarche luxembourgeoise de prospective et de développement territorial a été décidée et mise en place progressivement, au départ des recommandations de l’exercice d’évaluation externe mené auparavant. Elle se présente comme suit.

Groupe moteur   

Rassemblement de personnes motivées qui peuvent bénéficier d’un soutien total du Collège provincial en dépassant les clivages politiques réunion 1X/trimestre Rôles : o Garantir l’efficacité des travaux des thématiques, suivre les travaux de celles-ci en laissant l’indépendance aux opérateurs o Echanger des informations transversales o Réagir rapidement aux enjeux de l’actualité/demandes de déblocage o Assurer la vision d’ensemble de la démarche, la communication, le suivi de la réalisation des outils, la pérennité de l’Asbl

Bureau Un Bureau plus restreint s’occupera des décisions courantes

Conseil de développement  Rôle : faire circuler l’information auprès des forces vives de la province de Luxembourg.  Il est souhaité de ne pas lui donner une structure juridique (voir Conseil de Développement de Wallonie Picarde)  Composition : parlementaires, DP, Présidents clubs E, Bourgmestres, conseillers provinciaux, syndicats (peuvent faire venir d’autres personnes également), patronats, milieux social et culturel, enseignement, … Les membres de l’ancien Comité de Pilotage qui ne sont pas dans le groupe moteur intégreront le Conseil de Développement  Réunion 1X/an

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Cellule opérationnelle Rôles :  Etre attentive aux besoins des opérateurs de projets (=boîte à outils)  Apporter des soutiens aux opérateurs  Relayer les blocages pour organiser des lobbyings  Avoir une vision transversale et commune sur les thématiques et faire circuler les informations  Aider à identifier des sources de financement  Travailler sur la prospective et préparer les 3 thématiques qui prendront le relais après quelques années

Organes des Plans d’action Les 3 premiers plans d’action, à savoir le défi démographique, l’éco-développement et la mobilité, seront gérés par un trio comprenant un député provincial, un bourgmestre et un entrepreneur.

Diaspora = ambassadeurs de la province de Luxembourg Il est à noter qu’après quelques années de fonctionnement, ce schéma d’organisation fait l’objet d’une réflexion en 2015 au sein des instances, en vue de son amélioration d’une part, et de tenir compte de l’évolution du contexte général d’autre part.

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7. Analyse de risques

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On trouvera déjà un certain nombre de risques énumérés dans le tableau AFOM (voir supra) dans la colonne « menaces », et ce, en regard des principaux défis auxquels est confronté la province. D’autres risques peuvent être appréhendés, liés aux critères suivants :

Cohérence territoriale La cohérence territoriale de la province est liée à sa grande faculté à créer des consensus et à son sentiment d’appartenance fortement ancré dans la population et les forces vives. Toutefois, différentes évolutions peuvent fragiliser la cohérence territoriale, comme une forte immigration ou un sentiment de richesse relative conduisant à l’individualisme.

Portage politique La nécessité d’un leadership fort, en consensus, au niveau des élus politiques est indispensable à la réussite de la stratégie. Sans coordination étroite des élus politiques vis-à-vis des niveaux institutionnels supérieurs, les résultats ne seront pas atteints.

Accompagnement technique Un suivi rigoureux et professionnel de la démarche est également indispensable au bon aboutissement des projets. Un manque de ressources et un désintérêt politique mettraient en péril la concrétisation de la stratégie.

Gouvernance et pilotage Des structures claires, bien coordonnées et pas trop nombreuses sont le gage d’un déroulement fluide des actions.

Dynamique des réseaux La multiplication des lieux de rencontres, la bonne connaissance mutuelle des acteurs, des actions d’impulsion et de mise en débat / réflexion / action sont essentielles à une démarche pérenne, inscrite dans la durée.

Implication des opérateurs A la fois le résultat d’une communication top-down bien réfléchie et de l’encouragement d’initiatives bottom-up.

Implication des publics-cibles Importance d’une communication permanente et réfléchie.

Opérationnalisation Nécessité de passer de la réflexion à l’action, de la prospective à la réalisation, pour envisager un retour sur un nouveau cycle, après évaluation.

Soutien et reconnaissance de l’extérieur Caractère indispensable d’un marketing territorial réfléchi et de la mobilisation d’un réseau d’ambassadeurs du territoire.

Communication et médiatisation Urgence de faire « rêver » les forces vives à leur possibilité d’action sur leur avenir.

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Cette note a été rédigée dans le cadre de la sélection des projets au sein de l’axe 5 « Développement urbain intégré » du programme opérationnel FEDER « Wallonie-2020.EU » D’autres informations sont disponibles sur le site www.reseaulux.be

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