Entrée libre n°4

entréelibre  n°4 sept.-déc. 2013

Gratuit

l'actualité des médiathèques du mans

Les papiers dominotés un patrimoine méconnu

mamédiathèque On en parle...

La nouveauté Cela n’arrive que trop rarement... Pourtant, l’initiative est appréciée, et vous en redemandez ! Nous avons donc décidé d’expérimenter un nouveau rendez-vous régulier autour de lectures, en privilégiant la convivialité qui fonctionne déjà si bien dans nos clubs de lecteurs. Ce sera donc un "Brunch lecture" !

L'écho

Pour cette première de "Morceaux choisis", tout en dégustant quelques gourmandises sucrées et salées, vous pourrez écouter des extraits de romans contemporains, d'œuvres classiques, de la poésie ou des paroles de chansons mis en voix par Imène Sebaha (Nichen Compagnie). Samedi 30 novembre à 11h, Médiathèque des Saulnières.

 le saviez-vous ?

La bibliothèque des Vergers tire son nom de l’ancienne pépinière départementale qui occupait au 19e siècle les terrains aux alentours de l’actuelle rue de Joinville. Tout comme la rue de la Pépinière, la bibliothèque de la rue Thoré, anciennement rue des Vergers, conserve ainsi les traces de cette activité et la poursuit même un peu à sa manière. Après les arbres, on y cultive désormais la lecture !

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Depuis sa fondation en 1989, le Forum Philo Le Monde Le Mans demeure fidèle à une même vocation : ni colloque académique ni arène polémique, il tente de conjuguer l’exigence de la réflexion et le débat citoyen pour penser une question de portée philosophique en résonance aussi bien avec l’actualité qu’avec nos préoccupations quotidiennes.

Cette année, la question "Repousser les frontières ?" sera au cœur des échanges : frontières géographiques, culturelles et linguistiques, mais aussi "frontières de l’art, du texte et du numérique, frontières du corps et du vivant", comme l’écrit Jean Birnbaum, coordinateur du Forum Philo.

Les médiathèques font écho à cette thématique à travers un cycle cinéma autour d'Israël et de la Palestine. Ce numéro vous propose ainsi différents éclairages sur cette question qui, malgré son omniprésence médiatique, demeure complexe à appréhender...  Forum Philo Le Monde Le Mans.

Du vendredi 15 au dimanche 17 novembre.

Palais des Congrès et de la Culture du Mans.  "Repousser les frontières : Israël-Palestine".

Programme complet dans le supplément encarté en pages centrales de ce numéro.

Le plus Le 20 décembre, le spectacle Moi et les autres de la Pérenne Compagnie est proposé à la médiathèque Louis-Aragon aux groupes de tout-petits qui fréquentent l’espace Jeunesse tout au long de l’année. Car, en plus des rendez-vous réguliers ou des temps forts à partager en famille, un accueil spécifique est réservé aux 0-3 ans, qui viennent dans les médiathèques en groupes, avec leur crèche ou leurs assistantes maternelles.

Ce moment privilégié, en-dehors des horaires habituels d’ouverture, permet, à travers des comptines et des histoires racontées par les bibliothécaires, une initiation en douceur à l’objet-livre et un premier contact avec le lieu de lecture. À l’issue de chaque séance, une sélection d’albums est proposée aux professionnelles présentes, qui bénéficient également d’un accès facilité aux collections via le prêt aux collectivités (lire page suivante) ou l’abonnement spécifique pour les assistantes maternelles...

 Séance tout-public : samedi 21 décembre à 10h30.

Médiathèque Louis-Aragon.

Attention ! Nombre de places limité. Pensez à réserver : tél. 02 43 47 48 81.

sommaire entréelibre

l'actualité des médiathèques du Mans n°4 I septembre-décembre 2013

9 rue Julien Pesche  72039 Le Mans cedex 9 mediatheques.lemans.fr

Directeur de la publication : Jean-Claude Boulard, maire du Mans.

Directrice du réseau des médiathèques : Sophie Rouyer.

Responsable actions aculturelles : Clara Hérin.

Responsable communication : Damien Foulard.

Coordinateur éditorial et rédacteur en chef : Aurélien Moreau.

Comité de rédaction : Olivier Benoit, Pauline Chauvat, Magali Gonthier, Line Lunel, Jacques Mongodin, Jérôme Morillon, Clémence Rocton, Marie-Laurence Viel.

Ont collaboré à ce numéro : Carole Aubry, Candice Dohin, Nadine Férey-Pfalzgraf, Clara Hérin, Béatrice Maingon, Chantal Tuffier.

Maquette et mise en page : mdamcreation.fr Photos : DR, Ville du Mans, sauf mention contraire. Les visuels de couvertures sont reproduits avec l’aimable autorisation des éditeurs Impression : Edicolor Print.

3. mamédiathèque L'info du réseau

6. enchantier

Les médiathèques modernisent leurs services

8. grandformat

Effet domino : de la fantaisie dans les papiers

18. rectoverso Livre et lecture

22. tempo Musiques

26. pleinécran

Cinéma & multimédia

30. infolio

Patrimoine écrit septembre-décembre 2013  2-3

mamédiathèque Côté coulisses

Le prêt aux collectivités Au Mans, lorsque l’on ne peut pas aller en bibliothèque, c’est la bibliothèque qui vient à vous !

Ce service existe depuis des années et permet aux structures de la ville de bénéficier de dépôts de livres.

Vous ne me connaissez pas mais vous m’avez peut-être déjà croisé en ville.

En effet, au volant de mon "camion des mots", je sillonne le Mans afin d’approvisionner les crèches, maisons de retraite et autres maisons de quartier qui le désirent. Durant l’année, mon activité s’organise selon un calendrier bien rodé.

En début et fin d’année scolaire, l’essentiel de mon temps est consacré aux dépôts scolaires. En septembre, j’accueille les enseignants de la ville dans les magasins de la médiathèque LouisAragon pour qu’ils complètent leurs bibliothèques de classe ou afin de les aider à trouver des références autour de thématiques précises. Je les accompagne dans leurs choix et enregistre leurs prêts ainsi que leurs retours en juin de l’année suivante. Ainsi, pour l’année 2012-2013, c’est environ 6 000 documents qui ont transité entre mes mains avant de partir dans les écoles et centres aérés de la ville.

Texte : Clémence Rocton.

Une fois les dépôts scolaires terminés, je me consacre aux crèches. Armée de ma valise pleine de livres, je visite les structures petite enfance de la ville chaque matin.

Après un temps de lecture d’une dizaine de minutes, les enfants viennent alors piocher dans la valise les albums qu’ils souhaitent lire avec les adultes qui les accompagnent.

Ces moments partagés avec l’enfant sont précieux, les adultes sont disponibles et l’on a souvent l’occasion d’assister à des moments de complicité privilégiés.

J’interviens enfin auprès de ce qu’on appelle dans notre jargon, les "publics empêchés"...

Ainsi, dans les maisons de retraite, beaucoup de personnes âgées ne se déplacent plus de manière autonome. Je leur apporte donc, tous les trimestres, une cinquantaine de titres.

Dans certains établissements, il m’arrive de faire des présentations de livres ; dans d’autres, des lectures.

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Plus qu’un simple prêt, ce service permet de faire vivre les livres en dehors des médiathèques et d’essaimer des espaces de lecture dans toute la ville.

 Pratique : accueil sur rendez-vous du mardi au vendredi.

Tél. 02 43 47 48 71 ou 02 43 47 48 74.

septembre-décembre 2013  4-5

enchantier Épisode 3

Du nouveau dans les abonnements primo

forfaitS

L'essentiel services numériqueS

maximo L'intégralE L'intégrale

✔

✔

10*

15*

CD-Texte

6 2 2

8 4 4

CD / Partition

2

8

CInéma

DVD Vidéo

2

4

MULTIMédia

CD-ROM / DVDROM

2

4

prêt de documents (Maxi) Livre LECTURE

MUSIQUE

Revue

** tarifS habitant ou scolarisé

le mans

hors le mans

le mans

hors le mans

Enfants - Ados (moins de 18 ans)

Gratuit

12

12

24

Jeunes (18-25 ans)

6

12

12

24

Adultes (à partir de 26 ans)

12

24

24

48

Gratuit

6

Gratuit

12

Demandeurs d’emploi, bénéficiaires RSA, handicapés

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* Jusqu’à 12 ans : documents à choisir dans les collections Jeunesse. ** Abonnement valable 1 an de date à date. Possibilité de souscrire pour une durée de 6 mois en demi-tarif.

Le point sur...  La réinformatisation

Des forfaits simplifiés et enrichis pour mieux répondre à vos attentes.

La réinformatisation des médiathèques a été l’occasion de revoir certains aspects de notre fonctionnement. Ainsi, les paramétrages nous ont amené à simplifier et à harmoniser nos offres de prêt de documents, pour un meilleur service aux usagers.

Vous avez maintenant le choix entre 2 forfaits (Primo et Maximo) qui vous donnent accès à l'ensemble des ressources documentaires du réseau.

Pour les abonnés qui avaient souscrit un forfait Texto, celui-ci est automatiquement transformé en Primo, avec la possibilité d’emprunter désormais jusqu’à 10 documents et d’accéder aux collections musique, cinéma et multimédia. Le forfait Maximo n’est pas en reste, avec une capacité d’emprunt sur une carte qui passe de 12 à 15 documents, sans augmentation de tarif.

Les quantités empruntables par type de document ont été uniformisées : entre 2 et 6 pour Primo, entre 4 et 8 pour Maximo.

Ce qui, au passage, vous laisse aussi plus de choix entre les supports !

Même s'il est encore trop tôt pour dresser un bilan, les premiers retours des usagers sont plutôt positifs et encourageants. À suivre !

Depuis le 25 juin, le nouvel SIGB (Système intégré de gestion de bibliothèque) est opérationnel pour les fonctions de base (prêt/retour, saisie des documents...). La migration des différentes données de notre ancienne base vers la nouvelle s’est très bien déroulée. Des corrections (inhérentes à tout projet d’une telle ampleur – 700 000 documents) sont apportées au fur et à mesure. D'autres fonctions (gestion des acquisitions, statistiques) vont se mettre en place d'ici la fin de l'année. Nos paramètres sont donc encore en phase d'analyse et de développement. Malgré tout, après une phase de rodage, le personnel a pris ses marques avec le nouveau logiciel et les tâches quotidiennes s’effectuent normalement.

 Les services en ligne

L’accès au catalogue et au compte usager a été interrompu tout l'été, le temps de déployer un nouveau portail qui intègre les nouvelles fonctionnalités issues du nouvel SIGB. À la mi-octobre, rendez-vous sur www.mediatheques.lemans.fr ! Outre une recherche facilitée et plus intuitive sur le catalogue, vous pouvez désormais, depuis votre compte usager, prolonger vos documents ou effectuer des réservations directement de chez vous. Il est également possible de se créer des listes (avec des idées de lecture par exemple) ou d’être informé par courriel des nouveautés selon ses centres d’intérêt.

Vous y trouvez enfin toutes les infos pratiques et les actualités du réseau. Ce portail s'enrichira progressivement, dans l'année qui vient, d'autres services et de nouvelles ressources.

 L’automatisation Le rééquipement des collections de la médiathèque Louis-Aragon avance rapidement : sur les 220 000 documents en libre accès, le cap des 170 000 documents traités a été franchi en juillet ! Une équipe de 5 agents de la Ville, que vous avez dû croiser dans les rayonnages, prête main forte aux bibliothécaires pour mener à bien ce chantier.

Les études et le chiffrage des travaux (pour la mise en place d’automates de prêt et le réaménagement des espaces) sont en cours de finalisation. Le chantier devrait être réalisé durant l'année 2014.

septembre-décembre 2013  6-7

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Effet domino

De la fantaisie dans les papiers "Le nom de domino s'appliqua [...] au moyen âge et jusqu'à la fin du 17ème siècle à des images peintes et imprimées sur papier au moyen de planches de bois grossièrement gravées mais il désignait surtout des représentations d'objets de piété, plaques, images à cachette, etc., gravées ou sculptées sur bois, sur ivoire, sur os et même sur cuivre."

Berthelot, La Grande Encyclopédie, t. 14.

Texte : Jérôme Morillon.

E

lles furent légion ces feuilles de papier imprimées de motifs simples et bigarrés, à s’être glissées dans la vie quotidienne, témoin d’un art populaire aujourd’hui bien méconnu. Bien peu en effet auront survécu à leur emploi, car leur usage était éphémère. Dans le domaine du livre en particulier, elles étaient le plus souvent employées en couverture "d’attente", pour être irrémédiablement sacrifiées lors du passage en reliure. Conséquence de la banalité de son utilisation, le domino a bien failli disparaître de la mémoire collective, sans l’intervention de quelques curieux sensibles à ce patrimoine fragile.

La production fut pourtant florissante aux 18e et 19e siècles, et recouvrait de multiples domaines d’application, imagerie, carte à jouer, papiers de tentures et toiles imprimées – les dominotiers travaillant volontiers pour les fabricants d’indiennes. À la suite de la Bibliothèque Mazarine, qui a rendu hommage à cette production singulière dans son exposition

Des couleurs et du papier en avril et juin derniers, la Médiathèque LouisAragon présente un étonnant florilège de papiers décorés provenant de ses propres collections, celles des Musées du Mans, de la Bibliothèque Mazarine et de particuliers.

Feuilles détachées, livres brochés en couverture d’attente, papiers de garde, boîtes et bois d’imagerie, composent un panorama des productions française, italienne, et allemande avec ses précieux dorés-gaufrés ou dorés-vernis. L’accent est tout particulièrement porté sur la dominoterie mancelle qui comptait avec Orléans, Chartres, Toulouse ou Rennes parmi les centres les plus actifs de fabrication. C’est ce que révèle la belle collection constituée par l’historien manceau Paul Cordonnier-Détrie, conservée à la Médiathèque Louis-Aragon.  Exposition du 12 novembre 2013 au 4 janvier 2014.

Médiathèque Louis-Aragon.  Visites commentées le 23 novembre et le 7 décembre à 15h. Médiathèque Louis-Aragon.

septembre-décembre 2013  8-9

Un patrimoine méconnu Alors que notre ville s’est distinguée par sa production de papiers décorés, les traces de cet artisanat auraient pu rester dans l’oubli, si elles n’avaient été minutieusement conservées et étudiées.

Texte : Nadine Férey-Pfalzgraf.

La dominoterie mancelle Au même titre que plusieurs villes du grand Ouest, Le Mans fut, du 18e et au début du 19e siècle, un centre de fabrication important d’imagerie populaire et de papiers décorés, produits selon la même technique d’impression à partir d’une planche de bois gravée, suivie d’un coloriage au pochoir.

Seuls quatre noms d’artisans manceaux sont connus par des vestiges de leur production (images ou papiers). Mais, trois générations d’imagiers-dominotiers ont été identifiées :  Jacques Gaugain, dit Sillé (1723-1772), à qui sa veuve succède un temps ;  Joseph-Jean Portier (1751-1831), compagnon dans l’atelier de Gaugain avant de s’établir à son compte comme imagier ;  Pierre Leloup (1769-1844), qui aurait débuté comme graveur de bois pour une fabrique d’indiennes ;

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 Les cris de Paris. Planche d'impression xylographique, Le Mans, Pierre Leloup, fin 18e

e

siècle, Musée de Tessé.

septembre-décembre 2013  10-11

Le rôle de Paul Cordonnier-Détrie Pour qu’aient été conservées quelques traces de la production de ces ateliers, infimes au regard de celle que suggèrent les archives, il a fallu l’intérêt qu’ont porté à cet artisanat sans prétention quelques collectionneurs précurseurs.

Paul Cordonnier-Détrie (1896-1981) fut pour la dominoterie mancelle cet homme avisé et curieux. Il publie dans le Bulletin de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe de 1927-1928, un article au sujet de l’inventaire après-décès de Jacques Gaugain, "maître cartier-dominotier-imagier en la ville du Mans au 18e siècle". Cette découverte décisive pour la connaissance de la profession permet à Paul Cordonnier d’entrer en relation avec d’autres amateurs qui lui signalent ou lui confient des fragments de papiers dominotés. Elle semble également

marquer le début de sa collection de dominos. À partir de 1936, l’érudit, passionné d’histoire locale et d’arts populaires est nommé conservateur des Archives et de la Bibliothèque municipale du Mans, poste qu’il occupe jusqu’en 1961 et qu’il cumule entre 1938 et 1946 avec celui de conservateur du Musée de la Ville. C’est à cette période qu’il poursuit ses recherches sur le sujet, déniche des fragments, notamment les rares papiers dont l’origine mancelle est attestée par la signature du fabricant au bas des feuilles.

S’il n’hésite pas à détacher d’ouvrages de la bibliothèque leurs couvertures de papier dominoté pour les coller dans ses dossiers, il a soin de partager presque équitablement ses trésors entre le Musée et la Bibliothèque.

 Papier dominoté, Le Mans, Jacques Gaugain, Musée de Tessé.

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Des trésors cachés dans les collections Cependant, bien des papiers d’autres provenances, identifiées ou non, utilisés en couverture, ont échappé à son œil averti, et ont été repérés lors d’une campagne plus systématique menée sur les rayonnages à partir de la fin de l’année 2011. Quant aux luxueuses pages de gardes en papiers dorés vernis ou gaufrés qui garnissent quelques reliures de maroquin rouge, elles étaient à l’abri des regards indiscrets et ne se sont révélées qu’à l’ouverture des ouvrages !

La diversité des motifs et la vivacité des couleurs de ces papiers décorés ont fait la joie des bibliothécaires qui les ont découverts à l’occasion des recherches de Marc Kopylov pour ses ouvrages publiés aux Éditions des Cendres (lire p. 16).

On ne doute pas que les visiteurs seront également sensibles au charme de ce patrimoine encore mal connu et d’autant plus précieux qu’il n’en reste que de rares témoignages.  Coffret rectangulaire recouvert de papier dominoté. Le Mans, Pierre Leloup, fin 18e siècle, Musée de Tessé.

Mémoire partagée

À

la croisée du monde du livre et de celui de l’imagerie populaire, cette exposition permet à plus d‘un titre de souligner la complémentarité en ces domaines entre les collections conservées par la Médiathèque Louis-Aragon et celles des Musées du Mans.

Tout d’abord parce que nombre de fragments de papiers figurant dans les archives de Paul Cordonnier à la bibliothèque trouvent leur moitié au musée et seront réunis à cette occasion pour la première fois depuis leur partage entre les deux institutions. Ensuite parce que si les collections de la Médiathèque illustrent sans mal l’usage qui était fait des papiers dominotés pour couvrir les livres, c’est le Musée qui conserve deux beaux spécimens de boîtes en carton habillées de ces mêmes papiers et permet de rappeler qu’ils étaient à l’origine principalement destinés à l’ameublement et la décoration. Enfin parce que c’est grâce au Musée que l’exposition donnera un aperçu complet de l’activité des ateliers et boutiques de nos marchands cartiers-dominotiers-imagiers manceaux. En effet, Carole Hirardot, responsable du musée de la reine Bérengère a eu la gentillesse d’ouvrir très grand les portes de ses réserves, et de prêter à la bibliothèque quelques beaux exemples d’estampes populaires et de bois gravés ayant servi à leur impression, représentatifs de la production de Joseph-Jean Portier et de Pierre Leloup.

septembre-décembre 2013  12-13

Dominos d’aujourd’hui Restauratrice spécialisée en arts graphiques à la BnF, Lise Follier-Morales est également une artiste touche-à-tout qui s’inspire des techniques et de l’univers des papiers dominotés.

Propos recueillis par Nadine Férey-Pfalzgraf.

Comment avez-vous découvert les papiers dominotés ?

J'ai découvert cette technique grâce au livre d'André Jammes, Papiers dominotés : trait d'union entre l'imagerie populaire et les papiers peints, paru aux Éditions des Cendres, en 2010 (lire p. 16). Ce fut une révélation, le tout illustré d'échantillons anciens de la magnifique collection de l'auteur.

Travaillez-vous selon les techniques des dominotiers du 18e siècle ?

Le principe d’impression des papiers est inchangé, néanmoins j'utilise les moyens d'aujourd'hui. Aux tampons d'antan en bois répondent des linoleums gravés, et une innovation est à signaler : sur mon support qui est le tampon en bois, mes matrices gravées sont interchangeables.

J'utilise d'autre part des rouleaux en résine, inspirés par les rouleaux à festons des anciens brodeurs sur tissu. Sinon, les outils sont traditionnels, j'ai juste ajouté un scalpel moderne.  Venez rencontrer Lise Follier-Morales lors du vernissage de l’exposition, aux côtés de Marc et Christiane Kopylov.

Mardi 12 novembre à partir de 18h.

Médiathèque Louis-Aragon. entréelibre  l'actualité des médiathèques du Mans

Comment expliquez-vous l'intérêt que suscitent les dominos aujourd'hui dans les arts graphiques ou décoratifs et jusque dans les bibliothèques ?

Les expositions et les travaux de vulgarisation d'André Jammes semblent être à l'origine de la redécouverte des papiers dominotés par le grand public, à qui ils plaisent par leur beauté et leur simplicité.

Les motifs rappellent les papiers peints qui sont redevenus à la mode. Qu’on puisse aujourd'hui fabriquer des papiers dominotés (j’appelle les miens "dominographies") sans grands moyens est très apprécié des artistes graphiques et des graveurs. Ces papiers ou les motifs peuvent être utilisés non seulement pour couvrir des livres mais aussi dans le domaine de la décoration, pour orner un abat-jour, des sets de tables ou des carreaux de faïence (ce que je fais !).

Par ailleurs, du point de vue professionnel, je pense que les bibliothèques patrimoniales connaissent les papiers dominotés depuis toujours, mais pas forcément les recréations faites à présent. Elles pourraient s'en servir afin de protéger d’une couvrure les ouvrages d'artistes contemporains : c'est ce qu'ont fait, après avoir vu mes propres réalisations, la Bibliothèque de l'Arsenal et le département des Arts du spectacle à la BnF.

© Lise Follier-Morales

Il est d'ailleurs possible de personnaliser les papiers de couvrure que je grave avec un motif en rapport avec la collection à laquelle ils sont destinés ; c'est ainsi que le logo de la compagnie Renaud-Barrault est venu orner les plats des manuscrits ou des ouvrages appartenant au metteur en scène.

Enfin, les gravures imprimées s'exposent en galerie d'art, et sont aussi admirées et achetées comme des œuvres d’art en soi.  Travaux exposés à la Galerie L'Échiquier, 16 rue de l’Echiquier, Paris (10e). Ouvert samedi de 14h30 à 19h, dimanche de 14h30 à 18h et sur rendez-vous en semaine. tél : 06 82 85 32 30.  dominographie.com / Facebook : Dominographies de Lise Follier Morales septembre-décembre 2013  14-15

Des Cendres à la bibliothèque

Q

uand éditeurs et bibliothécaires se rencontrent, ils fabriquent ensemble des livres et... des expositions. Effet domino résulte en effet de cette collaboration enthousiaste et commutative entre la Médiathèque LouisAragon et les Éditions des Cendres, qui ont trouvé au Mans une matière inédite.

Après l’ouvrage pionnier d’André Jammes, leur récente série sur les papiers dominotés a obtenu le Grand Prix du Patrimoine - Commission Malraux lors de la 11e Nuit du livre récompensant les plus belles parutions de l’année 2012. En citant quelques pièces issues du patrimoine de la médiathèque, ces publications de qualité renvoient aux riches potentialités du fonds manceau, inspirateur d'heureuses rencontres.

Doté d’une forte indépendance d’esprit, le catalogue de Marc et Christiane Kopylov ne cède rien à la banalité : du manuel de bibliophilie à l’Album des caractères de Firmin-Didot, en passant par le Dictionnaire des fous littéraires, Charles Asselineau (ami et biographe de Baudelaire), Champfleury, Marcel Schwob, Valery Larbaud, et d’autres trésors littéraires enfouis dans les bibliothèques, ces éditeurs férus et amoureux de beaux livres sont aussi des dénicheurs de talents nouveaux. Chez eux, les livres ont une âme.

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Villes et Pays d'art et d'histoire

Le Mans - 6e édition 28 et 29 septembre 2013

ENTRE COURS ET JARDINS «On sèmera longtemps, marions nous au jardin»

Fête des plantes et de l’art au jardin Promenade dans les jardins secrets de la Cité Plantagenêt du Mans

rectoverso 3 questions à…

Malika Doray

auteure-illustratrice

Invitée de l’espace Petite enfance du Salon du Livre, Malika Doray propose également à la médiathèque Sud un atelier dessin en famille pour les tout-petits dans le cadre de "La rentrée du petit lecteur".

Propos recueillis par Catherine Chatal.

Comment est venu votre désir de travailler pour les tout-petits et depuis quand ?

Quels sont vos projets et en avez-vous pour les plus grands ?

En fait, écrire et dessiner pour les tout-petits n'était pas, et n'est toujours, pas un projet. J'ai commencé à faire des livres pour enfants il y a une dizaine d'années. Dès le départ, on m'a dit que ce que j'écrivais était destiné aux tout-petits.

Comme je trouve que les tout-petits sont aussi intéressants et intéressés que les grands, cela m'a très bien convenu !

J’ai juste envie de continuer dans la même voie : aucune envie particulière d'écrire pour les plus grands ! Même si je sais que beaucoup de mes livres s'adressent autant aux tout-petits qu'aux plus grands.

Qu'est-ce qui est important pour vous de faire passer à travers vos albums ? Ça peut être n'importe quoi, mais je pars toujours de quelque chose qui m'intéresse moi, sinon je ne vais pas au bout du projet. Si c'est une question d'un intérêt plus général et plus universel que ma petite personne, ça aboutit à un album accessible à tous, y compris aux tout-petits.

 Atelier-rencontre avec Malika Doray Vendredi 11 octobre à 17h30. Médiathèque Sud. En famille pour les 2-3 ans, durée : 45 min.

Gratuit sur inscription : tél. 02 43 72 53 75.

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 lire Des albums et des couleurs... Éphémère

Frédéric MARAIS Les fourmis rouges, 2013

Cet album retrace le fabuleux et tragique destin d’un éphémère, un vrai phénomène de la nature ! Cet insecte étonnant, sans bouche, vit une seule journée, juste le temps de se reproduire et d’être mangé.

Mais le héros de cette histoire se rebelle, prend en main son destin et compte profiter pleinement de sa courte vie, et même de vivre une véritable histoire d’amour. Ce magnifique album au texte concis et poétique, aux illustrations si lumineuses et profondes aborde des questions existentielles. Bravo à cette nouvelle maison d’édition très prometteuse ! À partir de 5 ans. (CT)

Un nouveau chapitre pour le Prix des Lecteurs La sélection 2014 invite les 13-16 ans à voyager dans le temps et par-delà le monde.

Texte : Magali Gonthier.

Du 19e siècle à aujourd’hui, ces dix romans nous entraînent de l’Amérique à la Russie, en passant par l’Europe ou l’Afghanistan.

Suivez la folle aventure d’Antoine Anacharsis et ses trois vies, découvrez le pari incroyable et pourtant véridique de ces neuf lycéens noirs bien décidés à faire leur rentrée scolaire au milieu de 2 500 blancs en 1957 aux États-Unis (Sweet Sixteen), partagez le quotidien d’Élise

Dans la nuit noire

Bruno MUNARI Les grandes personnes, 2012

L’histoire se découpe en trois parties matérialisées par des matières différentes : le papier noir pour la nuit, le calque pour le jour, le canson bis pour la grotte et nous invite à une promenade nocturne, botanique, féerique sur fond de bleu omniprésent. À partir de 4 ans. (BM) Sauvages

Rop Van MIERLO MeMo, 2012

Par le truchement d’encres de toutes les couleurs posées sur papier humide, l’illustrateur nous donne à voir un bestiaire original, véritable livre d’artiste pour tout-petits. Dès 1 an. (BM)

pendant son séjour dans un ranch du Middle West (Western Girl).

Embarquez-vous avec l’équipe d’aviron de Farrukh pour représenter l’Afghanistan aux J.O. (Bacha Posh), découvrez qu’une bibliothèque municipale peut être un lieu tout aussi difficile à affronter (Holden mon frère) que la plus dense des forêts amazoniennes (Itawapa) !

Vous rencontrerez aussi des jumelles étonnantes qui entretiennent avec un cheval une relation étrange et unique (Les filles de Cùchulainn) ou des jumeaux qui sont prêts à tout l’un pour l’autre (Gladys et Vova), un groupe de jeunes musiciens de jazz au cœur de l’Allemagne nazie en 1942 (Swing à Berlin) et Théa, cette jeune fille de 16 ans qui accepte la proposition du professeur Jones de ne plus vieillir (Théa pour l’éternité).

Dans ces textes pourtant très différents, où se croisent des destins individuels et la grande histoire, certains héros se trouvent confrontés à la question de l’engagement, à des décisions difficiles à prendre, voire à des sacrifices. D’autres vous feront partager des vies passionnantes et de nouvelles façons d’appréhender le monde…  Retrouvez la liste complète et les modalités de participation sur : www.prixdeslecteurs.wordpress.com septembre-décembre 2013  18-19

rectoverso La sirène de Chiloé

© Violaine Marlange

Jacqueline Heissat a réuni 3 contes issus du patrimoine culturel des indiens des mers australes, dont l’héritage est surtout oral. Ils expliquent d’une façon originale la nature qui entoure le peuple Mapuche.

Les illustrations épurées de Violaine Marlange fonctionnent comme un habile trait d’union entre le merveilleux et la poésie qui habitent ces récits à découvrir à partir de 8 ans.  Du 1er octobre au 2 novembre.

Médiathèque Louis-Aragon (espace Jeunesse).

"L’histoire de la petite sirène de Chiloé est née il y a très longtemps, lorsque le monde était encore jeune. Un jour, un voyageur l’a entendue dans le lointain pays des indiens mapuches et l’a trouvée si belle qu’il a décidé de la raconter à tous les enfants qui cherchent à nourrir leur imagination en regardant le monde."

 lire Sur les traces des Incas.

Vers la cité perdue Colin THUBRON Hoebecke, 2004

Récit d'un voyage organisé dans les Andes, pour rejoindre la cité de Vilcacamba (200 km à pied ou à cheval en 15 jours en altitude). 5 personnes aux personnalités différentes et mal préparées aux difficultés de cette marche, vont parcourir ensemble les sentiers escarpés du Pérou lors d'un voyage quasi initiatique. (CA)

entréelibre  l'actualité des médiathèques du Mans

 Jacqueline HEISSAT et Violaine MARLANGE, La sirène de Chiloé : mythes des indiens Mapuches, Dadoclem éditions, 2009.  Retrouvez aussi dans vos médiathèques une sélection de documents jeunesse sur le thème du Salon du Livre.

À la recherche de la grande route inca : 6000 km à pied à travers les Andes Megan SON, Laurent GARNIER Géo, 2008

En 2005, Laurent Granier, photographe, et Megan Son, journaliste, décident de parcourir le Qhapaq Ñan, la fameuse "Route royale" des Incas. Ou plutôt de le rechercher (seules quelques bribes de ses 6 000 kilomètres sont encore visibles) avec 2 lamas, qui vont leur réserver des surprises le long d'un périple de plus d’un an et demi à travers six pays différents (Équateur, Colombie, Pérou, Argentine, Bolivie, Chili). De magnifiques photographies et des récits sensibles. (CA)

S’écrire pour se comprendre La correspondance comme moyen de découvrir le quotidien des enfants israéliens et palestiniens.

Texte : Clémence Rocton.

Litsa Boudalika, réalisatrice de documentaires pour la télévision, a décidé en 1988 de partir pour Israël. Là-bas, elle s’est transformée en facteur en proposant à deux enfants (Mervet, 13 ans, palestinienne et Galit, 12 ans, native de Jérusalem) de correspondre afin de partager leurs quotidiens. Si la "guerre des pierres" anime la région à l’époque et attise la haine entre ces deux peuples, les deux jeunes filles se découvrent en présentant leur famille, leurs amis, leur quotidien. Elles se rendent vite compte qu’elles ne sont pas si différentes l’une de l’autre. Une grande amitié va alors naître de cette expérience et les deux adolescentes vont alors essayer de comprendre l’absurdité de cette guerre.

Quelques années plus tard, c’est Valérie Zenatti qui s’est essayée au roman épistolaire avec Une bouteille dans la mer

Machu Picchu, première à droite Mark ADAMS Arthaud, 2012

L'archéologue américain Hiram Bingham, qui a inspiré le personnage d'Indiana Jones à George Lucas, découvre en 1911 le site du Machu Picchu.

Mark Adams, journaliste new-yorkais, décide de marcher sur ses traces et quitte ses gratte-ciel pour un trek épuisant et mouvementé au cœur de la selva péruvienne. Peu sportif, il va affronter avec humour les nombreux pièges de la jungle...

Un livre drôle qui évoque une découverte majeure de l'archéologie andine du 20e siècle et les nombreuses légendes qui entourent cette cité mystérieuse. (CA)

de Gaza. Contrairement à Mervet et Galit, Tal et "Gazaman " sont deux personnages de fiction qui vont entretenir une correspondance électronique. Tal est une jeune fille de 17 ans, un peu "fleur bleue", qui demande un jour à son frère Eytan (en service militaire à Gaza) de jeter une bouteille dans laquelle elle laisse une lettre à l’attention d’un palestinien. Si la réponse arrive plutôt rapidement, elle n’est pas à la hauteur des attentes de l’adolescente. En effet, un jeune homme lui répond sur le ton de la raillerie. Les premiers échanges sont chaotiques, mais Tal va s’accrocher. À force de provocation, de persuasion et d’obstination, elle percera la carapace de ce Gazaoui.

Si Valérie Zenatti dresse, avec ce roman (porté à l’écran par Thierry Binisti en 2012), un tableau aussi réaliste de la situation au Proche-Orient, son expérience personnelle y est pour quelque chose.

Dans son roman autobiographique Quand j’étais soldate, elle a, en effet, raconté avec justesse la dure réalité qui s’impose alors à elle pendant son service militaire en Israël… À travers ces trois romans, la fiction est alors au service de l’Histoire et nous incite par des chemins détournés à réfléchir sur l’homme et sur le monde en utilisant le quotidien d’adolescents vivant au Proche Orient.  Galit FINK, Mervet AKRAM SHA’BAN, Si tu veux être mon amie, Gallimard, 1992.  Valérie ZENATTI, Une bouteille dans la mer de Gaza, L’École des loisirs, 2005.  Valérie ZENATTI, Quand j’étais soldate, L’École des loisirs, 2002. septembre-décembre 2013  20-21

La scène locale à l'honneur Les médiathèques vous proposent depuis 2010 des rendez-vous réguliers en compagnie d’artistes et groupes locaux, associant prestation musicale en acoustique et temps d’échange avec le public.

Cet automne, nous accueillons deux groupes repérés par le dispositif d’accompagnement de la scène sarthoise Starter lors de 3 soirées concerts en avril dernier.

Plus que des séances de rattrapage, ces showcases sont l’occasion de profiter dans un cadre intimiste de vrais moments de découverte musicale.

La soul acoustique de Ruby’s AllShine (photo) trouvera ainsi dans l’intérieur cosy de la médiathèque de L’espal, tout juste réaménagée, un cadre propice. Ce duo guitare-voix-percussions tout en nuances révèle un bel univers et une jolie complicité, où se côtoient aussi l'énergie et le groove.

 Ruby’s Allshine. Samedi 28 septembre à 15h.

Médiathèque de L’espal.  Run Ronie Run. Samedi 5 octobre à 15h.

Médiathèque Louis-Aragon.

Ambiance plus rock dans l’auditorium de la médiathèque Louis-Aragon. Le trio Run Ronie Run propose certes en acoustique un set épuré, mais tout aussi efficace que son répertoire pêchu habituel. Les titres de l’album Last breath apparaissent sous un autre jour et avec une toute autre sensibilité...

 Retrouvez Acne, Jr Yellam, Quadrupède, les 3 groupes accompagnés par Starter, en concert gratuit à L'Oasis le 25 janvier prochain.

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So groovy  écouter Un automne pop.

Ghost on ghost

Iron and Wine 4AD, 2013

Lancinant, sensuel, reposant, dansant, enivrant sont peut-être les qualificatifs qui viennent aussitôt à l’esprit à l’écoute de ce brillant album. Le renouveau de la folk apparait comme une évidence avec Iron And Wine. S'éloignant peut-être des essais précédents, ce dernier opus, plus éclectique (les échappées jazz de The desert babblr et Lover's revolution) est un vrai bonheur musical ! Un grand cru qui devrait s'apprécier sans modération, loin des soupes actuelles servies aux heures de grande écoute. (OB) Wounded

BRNS Louis Records, 2013

Forts de leur expérience sur scène (Festival de Dour, Rock en Seine, ouvertures de Breton, Yeasayer…), les multi-instrumentistes bruxellois de BRNS (prononcez "Brains") sortent enfin leur premier essai studio. Ce 7 titres regorge de morceaux taillés pour le live, montant en intensité au fil des secondes, naviguant entre la fougue rageuse de Wu Lyf (Mexico) et l’énergie des Foals, passant d’une pop intense et dansante à des ambiances cafardeuses et mélancoliques (Our lights, Clairvoyant).

Un groupe à suivre mais surtout à voir sur scène ! (PC)

A

près le rock la saison passée, Christophe Brault s’attaque à la black music pour un cycle de conférences tout aussi réjouissant. On regroupe habituellement sous cette appellation l'ensemble des musiques dérivées du blues d'après guerre comme le rhythm'n'blues, la soul music, le funk ou le rap. Les artistes qui s'en réclament, quelle que soit la période concernée, ont toujours eu une vision commune : foncer vers l'avenir et inventer... tout le temps. C’est certainement une des raisons pour lesquelles ces musiques sont en perpétuelle évolution et les mouvements revival très peu nombreux, contrairement à ce que l'on peut observer dans le rock.

Notre spécialiste tracera en 6 chapitres un parcours historique et sociologique des musiques noires, à grands renforts d’érudition et d’extraits musicaux de maîtres des différents genres : Etta James, Ray Charles, Chuck Berry, James Brown, The Supremes, Marvin Gaye ou Barry White, et bien d'autres encore.  Du blues au rock'n'roll (1920-1950).

Samedi 23 novembre à 18h. Les Saulnières.  Du rhythm'n'blues à la soul music (1950-1970).

Jeudi 12 décembre à 18h. Médiathèque Louis-Aragon.

Desire lines

Camera Obscura 4AD, 2013

Ce groupe écossais propose depuis ses débuts une musique pop simple, qui a su gagner en expérience et en maturité. Leur lyrisme naïf et innocent est aujourd’hui vraiment en osmose avec leurs ballades optimistes et ensoleillées. Pour finir, on ajoutera juste que ce petit bijou pop est produit par Tucker Martine, connu pour ses collaborations avec My Morning Jacket, Beth Orton, Neko Case, Mudhoney, Bill Frisell, Sufjan Stevens, R.E.M. ou Laura Veirs. (OB)

septembre-décembre 2013  22-23

Just play Apprendre, partager, exister à travers la musique : la belle histoire d’Al Kamandjâti en Palestine.

Texte : Aurélien Moreau.

de divers horizons dans les territoires palestiniens pour donner des concerts et animer des ateliers pour les plus jeunes.

En 2005, une première école de musique est inaugurée à Ramallah.

Aujourd’hui, il existe 3 écoles de musique et plus de 600 élèves bénéficient de l’enseignement d’Al Kamandjâti sur un territoire qui, d’un camp de réfugiés palestiniens au Liban, s’étend vers la bande de Gaza. C'est cette histoire et ce quotidien que raconte le film Just Play de Dimitri Chimenti.

Ramzi Aburedwan (photo) a passé son enfance et son adolescence dans le camp de réfugiés d’Al-Amari à Ramallah. En 1987, son meilleur ami meurt lors d’un bombardement israélien. À 8 ans, Ramzi exprime alors sa colère en jetant des pierres en direction des militaires. Sa photo a fait le tour du monde, comme le symbole de la première Intifada. À 16 ans, il découvre la musique et le violon. En 1998, il entre au Conservatoire d’Angers, d’où il ressort avec la médaille d’or en alto, en musique de chambre et en solfège 7 ans plus tard.

Altiste renommé et fondateur de l’Ensemble national de musiques arabes de Palestine, il est à l'initiative en 2002 de l’association Al Kamandjâti ("le violoniste" en arabe) pour créer des écoles de musique en Palestine. "Il est primordial de pouvoir donner aux enfants palestiniens l’opportunité d’apprendre la musique pour qu’ils puissent vivre normalement comme n’importe quel enfant..." Depuis 2003, chaque été, Ramzi invite des musiciens

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 écouter AsFâr

LE Trio Joubran World Village, 2011

Fêtant toujours l'héritage palestinien avec leurs ouds magiques, le Trio Joubran nous fait vivre ici une autre expérience de la musique orientale. Rarement un album aura aussi bien porté son nom : "asfar" désigne le "voyage" en arabe et "aussi loin" en anglais ("as far"). Car AsFâr est un vrai dépaysement, une invitation à dépasser les frontières, un trajet plus qu’un projet, une traversée d’influences, une plongée dans les méandres des pensées les plus intimes... Toujours prenante et vibrante, la musique du trio enivre jusqu’aux larmes, et la magie du oud opère de façon spectaculaire. (OB)

 Samedi 23 novembre à partir de 14h30.

Médiathèque Louis-Aragon.

© Massiimiliano Masserelli

© Massiimiliano Masserelli

Ce travail de terrain a également permis à des jeunes Palestiniens de poursuivre un cursus diplômant à l’étranger. À la suite de Ramzi Aburedwan, plusieurs étudiants viennent ainsi séjourner chaque année en France, accueillis et acompagnés par l'antenne angevine d'Al Kamandjâti. Ces jeunes espoirs forment la 1ère génération issue des écoles de musique d’Al Kamandjâti et contribuent à faire rayonner la musique palestinienne au-delà des frontières.

Arabesques musicales...

Who's gonna get the ball from behind the wall of the garden today ?

Bachar Mar-Khalifé Infiné, 2012

Issu d’une famille de musiciens, pianiste et percussionniste libanais exilé à Paris, Bachar Mar-Khalifé est un artiste aux multiples facettes révélant un second album à son image. Véritable kaléidoscope naviguant entre musique arabe traditionnelle, électro et musique contemporaine, cet opus est un ovni musical où chacun des morceaux, pourtant si singuliers, trouve leur place. D’une magnifique reprise de Gainsbourg (Machins choses) à l'interprétation d'une chanson traditionnelle koweïtienne (Yas Nas), B. Mar-Khalifé surprend autant qu’il séduit sur cet album riche et bouleversant. (PC)

Chaos

Mohamed Abozekry & Heejaz Neonovo, 2013

Mohamed Abozekry, jeune prodige de 22 ans de l’oud égyptien – sacré meilleur joueur du monde arabe en 2009 – rencontre en 2007 le guitariste Guillaume Hogan, membre du trio lyonnais Heejaz. S’inspirant de leurs parcours respectifs (oriental, jazz, blues, rock, free jazz, manouche), la formation pioche dans ces différents univers pour construire sa propre "patte".

Entre jazz et musique orientale, entre rock et blues, Mohamed Abozekry et Heejaz signent ici un opus d’une grande richesse dont l’écoute nous emmène ailleurs, quelque part entre Orient et Occident, quelque part en tradition et modernité. (PC)

septembre-décembre 2013  24-25

Israël / Palestine

À contrechamp Au-delà des antagonismes, une invitation à ouvrir les yeux sur un présent commun.

Texte : Line Lunel.

Deux pays sur un même espace géographique et des frontières qui symbolisent les lignes de fracture entre les peuples. C’est le thème des films documentaires de Simone Bitton (lire-ci-contre) ou d’Avi Mograbi, mais le cinéma de fiction s’en est emparé également. Il est effectivement difficile d’aborder un film palestinien sans évoquer Israël, et vice et versa. Le cinéma israélo-palestinien fonctionne alors un peu comme le procédé de champcontrechamp, avec une production souvent politiquement engagée. Pour autant, depuis quelques années, un même mouvement s’opère de part et d’autre : le regard se déplace et de nouvelles formes d’écriture apparaissent, comme si les metteurs en scène cherchaient eux-mêmes à élargir le champ, à "repousser les frontières"...

qui scrute en profondeur la société israélienne. Ainsi, dans Kadosh, il aborde la dure condition de deux sœurs dans le quartier juif ultra-orthodoxe de Jérusalem. Le réalisateur palestinien Elia Suleiman a choisi, lui, d’évoquer la situation des territoires palestiniens de manière burlesque dans son film Intervention divine, où deux amoureux ne vivant pas dans la même ville ne peuvent se rencontrer qu’aux abords d’un checkpoint. De même, L’anniversaire de Leila de Rashid Mashawari montre avec brio, depuis un taxi, la tragique absurdité de la vie quotidienne à Ramallah, en territoire occupé. Dans Une Jeunesse comme aucune autre de Dalia Hager et Vidi Bilu, les rues de Jérusalem servent de décor au portrait de deux jeunes femmes qui effectuent leur service militaire.

Après de nombreux films documentaires sur le conflit israélo-palestinien, Amos Gitaï entame, au milieu des années 90, une trilogie des villes

Aujourd’hui, le cinéma israélo-palestinien se distingue davantage par la place importante accordée aux grands personnages féminins.

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Au-delà du mur

Deux femmes, l’une palestinienne et l’autre israélienne, illustrent très bien cette tendance. Hiam Abbass, actrice palestinienne (photo ci-contre), joue souvent des rôles de femme combattive et digne. Dans Les citronniers d’Eran Riklis, elle est une résistante de premier plan.

Ronit Elkabetz, actrice et réalisatrice israélienne (photo ci-dessus), raconte, elle, de son côté, le combat d’une émancipation dans Prendre femme. Alors que la première a déjà joué dans un film israëlien, Ronit Elkabetz dit elle-même qu’elle serait heureuse d’être choisie par un metteur en scène palestinien pour participer à son film.

Le cinéma est, en effet, actuellement un des rares milieux où Israéliens et Palestiniens travaillent ensemble.

Le film La visite de la fanfare d’Eran Kolirin, interprété par des acteurs israéliens et palestiniens, en est un bon exemple. Si le cinéma permet de créer des liens entre les artistes, pourquoi pas entre les peuples ?  Travelling Israël-Palestine. Tous les mercredis à 15h, du 31 octobre au 4 décembre.

Médiathèque Louis-Aragon.

E

n écho avec la thématique du Forum Le Monde-Le Mans "Repousser les frontières" et dans le cadre du Mois du film documentaire, Simone Bitton vient présenter son film Mur, réalisé en 2004.

Revendiquant depuis longtemps sa double culture de juive marocaine résidant à Paris et à Jérusalem, elle est l’auteur de documentaires remarquables autour d’Israël et de la Palestine, qui ne forment, selon elle, qu’ "un seul pays, peuplé à la fois de juifs et d’arabes".

Avec Mur, Simone Bitton signe une "méditation cinématographique humaniste sur le conflit israélo-palestinien".

En longeant le tracé de séparation qui éventre l’un des paysages les plus chargés d’histoire du monde, elle filme la vie quotidienne et donne la parole aux habitants des deux côtés du mur de séparation. Mais son film se distingue également par une recherche esthétique constante, à travers de longs plans séquences et des musiques alliant traditions juives et arabes.

Une image, symbole du film, frappe les esprits : un village sur les collines au loin, paysage magnifique et soudain des morceaux de mur qui se posent peu à peu, envahissant progressivement l’image jusqu’à remplir l’horizon de gris.

Un procédé à la fois très simple et bien plus complexe qu’il n’y paraît. Comme la situation du pays...  Jeudi 14 novembre à 20h. Médiathèque Louis-Aragon.

Projection suivie d’un échange avec la réalisatrice, animé par l’association France Palestine Solidarité Le Mans.

septembre-décembre 2013  26-27

 Voir 3 drames, 3 destins de femmes, entre Orient et Occident.

Incendies

Denis Villeneuve Canada, 2010

Après la mort de sa mère, Jeanne décide de partir au Moyen-Orient exhumer le passé de cette famille dont elle ne sait presque rien… Adapté de la pièce de Wajdi Mouawad, ce film a tout d’une tragédie antique : amours contrariées, situations œdipiennes, familles brisées par la guerre, longues odyssées en quête d’un apaisement personnel, coups de théâtre. Percutant et bouleversant. (LG) Une seconde femme Umut Dag Autriche, 2012

Un film sur la condition féminine dans la communauté turque de Vienne. La vie d'une seconde épouse qui y est racontée permet de comprendre que parfois le poids des traditions se transmet malheureusement aussi par les femmes elles-mêmes... (LL) L'étrangère Feo Aladag All., 2010

Umay est une jeune mère turque, vivant à Istanbul. Fuyant un mari violent, elle se réfugie avec son fils auprès de sa famille à Berlin. Accueillie chaleureusement par sa famille, elle devient, au fil des difficultés, "l'étrangère". Un film, là aussi, en forme de tragédie grecque... (LL)

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Fête du cinéma d’animation Clin d’œil à notre cycle d’animations "La route des Amériques", Chico et Rita de Fernando Trueba nous fait voyager de La Havane à Los Angeles, en passant par New York, Paris et Las Vegas. À Cuba, en 1948, Chico, jeune pianiste talentueux, écoute les derniers airs de jazz venus d'Amérique, en rêvant de s'y faire un nom. De son côté, la belle et sauvage Rita essaie de gagner sa vie en chantant dans les clubs et les bals populaires, où sa voix captive toute l'assistance. Hommage à l’histoire du jazz, ce très beau film réunit autour d’une histoire d’amour contrarié plusieurs arts – le dessin, la musique, le cinéma – qu’il entremêle avec beaucoup d’élégance et de finesse.  Samedi 19 octobre à 15h. Médiathèque Louis-Aragon.

Cinéma en fête En plus de la participation au Mois du film documentaire (lire p. 27), la médiathèque Louis-Aragon s’inscrit cette année dans 2 autres événements nationaux.

Le jour le plus court 21 décembre, jour du solstice d’hiver : c’est le jour le plus court de l’année, célébré par de nombreuses civilisations comme la fête du renouveau. Bref, le jour parfait pour fêter le court métrage qui participe pleinement au renouvellement des générations de la création audiovisuelle !

Fiction, documentaire, animation, traditionnel ou expérimental, tous les genres, tous les sujets et toutes les durées coexistent dans le court métrage.

L’équipe Cinéma de la médiathèque Louis-Aragon a sélectionné pour vous un programme représentatif de cette production créative.  Samedi 21 décembre à 15h. Médiathèque Louis-Aragon.

septembre-décembre 2013  28-29

Cours, beaux livres et jardins Dans le cadre de la fête des plantes et de l’art au jardin Entre Cours et Jardins, la Médiathèque Louis-Aragon expose dans les vitrines de la salle Recherche & Patrimoine de belles et précieuses éditions de livres anciens de botanique : Leonhart Fuchs, Charles de l’Écluse, Pierre-Joseph Redouté…

Dans l’univers foisonnant de la botanique le rôle du dessin est capital en tant qu’outil d’observation directe mais aussi de transmission du savoir. Éditeurs et libraires, grâce aux innovations techniques dans la gravure et l’impression, ont permis de diffuser largement cette connaissance à travers des représentations toujours plus parfaites.

Cette exposition d’ouvrages allant du 16e au 19e siècle, permet ainsi de redécouvrir, à travers de magnifiques planches, de grands noms du livre de botanique, d’illustres graveurs, dessinateurs, éditeurs, savants et mécènes.  Du 24 septembre au 5 octobre 2013.

Médiathèque Louis-Aragon.  Entre cours et jardins. 28 et 29 septembre 2013. Cité Plantagenêt.

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Manuscrits en ligne Le n° 2 d'Entrée libre a déjà évoqué la campagne de numérisation intégrale des manuscrits à décors de la médiathèque Louis-Aragon, entreprise en 2012 par l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes. Depuis quelques semaines, la Bibliothèque Virtuelle des Manuscrits Médiévaux est consultable librement sur internet et permet notamment d'accéder aux images de 136 manuscrits et 2 livres d'heures du tout début du 16e siècle conservés au Mans.

Au niveau national, une soixantaine de bibliothèques publiques ont donné leur accord pour la mise en ligne des images de leurs manuscrits enluminés, et la campagne de numérisation se poursuit !

Ce sont ainsi plus de 1 600 manuscrits reproduits intégralement et les décors de 4 200 manuscrits et incunables qui sont proposés au grand public comme aux chercheurs.

La BVMM est le point d'accès idéal si l'on connaît la cote du manuscrit à consulter, ou pour une promenade-découverte. En revanche, pour effectuer une recherche bibliographique sur les fonds de manuscrits des bibliothèques publiques françaises, il est fort utile de se connecter au Catalogue Collectif de France (CCFr) pour interroger le Catalogue Général des Manuscrits (CGM). Les manuscrits du Mans y sont décrits jusqu'à la cote 493 (état des fonds en 1893) ; les manuscrits entrés postérieurement sont référencés dans le catalogue informatisé local.

Dans l'un et l'autre cas, les notices des manuscrits reproduits comportent un lien vers la BVMM.  bvmm.irht.cnrs.fr  ccfr.bnf.fr

septembre-décembre 2013  30-31

Conception - réalisation : service Communication de la Ville du Mans.

•ANIMATIONS • EXPOSITIONS • DÉBATS

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