République du Congo : l'embellie






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RĂFĂRENCE
⹠Rendre compatible développement et protection sociétale et environnementale
⹠Fonds Bleu, fonds mondiaux et crédits carbones : des moyens pour « développer durable »
#3 PPP, FISCALITĂ ET COĂTS DES FACTEURS DE PRODUCTION
âą La RĂ©publique du Congo se dote dâune loi sur les partenariats public-privĂ©
⹠Les régimes fiscaux des entreprises au Congo
⹠Coûts des facteurs de production au Congo >>>
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⹠Banques et finances : Le remboursement de la dette intérieure profite aux banques >>> 65
⹠Environnement et hydrocarbures : Une Banque africaine pour la transition énergétique en cours de création >>>
⹠Assurances : Un secteur à développer, ouvert aux investissements >>>
#4 BOIS, AGRICULTURE, INDUSTRIE, ZES, TOURISMEÂ : LEÂ CONGO EXPOSE SES ATOUTS
âą Industrie : La promesse dâun secteur stratĂ©gique pour lâĂ©conomie congolaise >>>
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⹠Avec Arise IIP, Brazzaville trouve le développeur de ses zones économiques spéciales >>> 92
âą Bois : Le Congo passe de lâexportation brute Ă la transformation >>>
⹠Agriculture et Souveraineté alimentaire : Produire et transformer davantage >>>
⹠Tourisme : Le Congo veut faire découvrir ses merveilles >>>
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102 #5 ĂCONOMIE, DĂVELOPPEMENT, ENVIRONNEMENT : LES HYDROCARBURES TOUJOURS AU CENTRE DU JEU
⹠Hydrocarbures : Décarboner le pétrole, encore central pour le Congo >>>
⹠Valorisation du gaz naturel, une étape de la transition énergétique >>>
⹠Objectif 2050 : Neutralité carbone >>>
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122 #6 INFRASTRUCTURESÂ : LES INVESTISSEMENTS REPRENNENT, Y COMPRIS AVEC LE PRIVĂ
⹠Eau, électricité : des progrÚs à confirmer >>>
⹠Infrastructures routiÚres : Un linéaire multiplié par 4 depuis 2000 >>>
âą Port autonome de Pointe-Noire : La porte ocĂ©ane de lâAfrique centrale >>>
⹠TIC : Un accÚs démocratisé à internet de plus en plus fiable >>>
#7 VIVRE AU CONGO
âą Premiers pas au Congo >>>
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Le 21 mars 2021, notre projet de sociĂ©tĂ© « Ensemble, poursuivons la marche » a Ă©tĂ© plĂ©biscitĂ© par le peuple. Porteur dâune ambition collective, il est dĂ©clinĂ© dans le Plan national de dĂ©veloppement 2022-2026, mis en Ćuvre afin de redresser le Congo, aprĂšs lâeffondrement des cours du pĂ©trole, en juin 2014, et la contraction de la demande intĂ©rieure qui a suivi. Aujourdâhui, malgrĂ© les incertitudes liĂ©es Ă un contexte mondial difficile, notre Ă©conomie connaĂźt une embellie perceptible.
Lâapprobation le 21 janvier 2022, avec le Fonds monĂ©taire international, de lâaccord au titre de la FacilitĂ© Ă©largie de crĂ©dit, contribue Ă la relance de lâĂ©conomie en mĂȘme temps quâelle confirme la confiance accordĂ©e par nos partenaires. Outre lâamĂ©lioration de la croissance, le redressement de la situation budgĂ©taire se poursuit, grĂące Ă la mobilisation accrue des recettes internes et Ă la maĂźtrise des dĂ©penses publiques. Le remboursement de la dette extĂ©rieure et le processus dâapurement de la dette intĂ©rieure Ă©voluent de maniĂšre positive.
En consĂ©quence, la notation financiĂšre de notre pays a, de nouveau, Ă©tĂ© rehaussĂ©e cette annĂ©e. Pour consolider nos acquis et atteindre nos Objectifs de dĂ©veloppement durable, nous devons accĂ©lĂ©rer, en 2024, la rĂ©alisation de rĂ©formes structurelles, notamment dans lâamĂ©lioration du climat des affaires et de la diversification de notre Ă©conomie. Les gains de croissance devront ensuite ĂȘtre rĂ©investis dans la lutte contre le chĂŽmage, en particulier des jeunes, et la rĂ©duction de la pauvretĂ©.
Nos succĂšs ont Ă©tĂ© rendus possibles grĂące Ă la rĂ©silience du peuple congolais face Ă lâinflation des prix des produits de grande consommation, consĂ©cutive notamment aux retombĂ©es de la pandĂ©mie de la Covid-19 et Ă la guerre russo-ukrainienne. Ces incertitudes mondiales multiformes continueront dâinfluer sur notre marche vers le dĂ©veloppement. Parce quâaucun progrĂšs dans un contexte de mondialisation soutenue nâest envisageable sans stabilitĂ©, jâai menĂ© ces derniĂšres annĂ©es diffĂ©rentes initiatives de mĂ©diation Ă travers le monde, en prenant une part active au renforcement de la stabilitĂ© de notre sous-rĂ©gion.
Outre cette instabilitĂ© gĂ©opolitique, les effets nĂ©fastes du changement climatique sont susceptibles de fragiliser les avancĂ©es accomplies par notre pays. Câest pourquoi, nous nous sommes portĂ©s, depuis plusieurs dĂ©cennies, Ă lâavant-garde de la lutte pour la prĂ©servation de lâenvironnement. Lâorganisation du sommet des trois bassins forestiers tropicaux, en octobre dernier, rĂ©unissant plus de 5 000 dirigeants, scientifiques et experts, a fait de Brazzaville la capitale mondiale de la rĂ©flexion sur la prĂ©servation de notre Ă©cosystĂšme. Il nous faut maintenir le cap et sauvegarder les forĂȘts du bassin du Congo, afin de rĂ©duire les effets dĂ©vastateurs de la menace climatique.
⹠La République du Congo : Population, géographie, administration >>> 10
âą Indicateurs sanitaires et sociaux majeurs >>> 12
âą Un PND qui fait la part belle Ă lâĂ©conomie >>> 16
⹠Exportations/Importations : la place centrale des hydrocarbures >>> 21
⹠2022-2026 : Un PND décisif >>> 24
âą Sept bonnes raisons dâinvestir au Congo >>> 26
Le
Congo est au cĆur de la forĂȘt tropicale
dâAfrique
centrale, un des poumons verts de la planĂšte. Frontalier de six pays, il dispose dâune ouverture stratĂ©gique sur lâocĂ©an Atlantique.
La RĂ©publique du Congo est un pays dâAfrique centrale qui sâĂ©tend sur une superficie de 342 000 km2. Il a pour pays limitrophes le Gabon, Ă lâouest, le Cameroun, au nord-ouest, lâAngola et lâenclave de Cabinda, au sud-ouest, la RĂ©publique centrafricaine, au nord-est, et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, Ă lâest et au sud. Le pays possĂšde une façade maritime sur lâocĂ©an Atlantique dâune longueur de 220 km.
Le fleuve Congo, deuxiĂšme cours dâeau le plus important au monde par le dĂ©bit, aprĂšs lâAmazone, forme une partie de la frontiĂšre du pays avec la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Il sĂ©pare Brazzaville et Kinshasa, les deux capitales les plus proches au monde, quâun projet de pont sur le fleuve veut rapprocher encore plus.
TraversĂ© par lâĂ©quateur, le pays renferme une forĂȘt tropicale humide sâĂ©tendant sur prĂšs des deux tiers du territoire, ce qui en fait le quinziĂšme pays au
monde par la proportion de couvert forestier. La RĂ©publique du Congo dispose Ă©galement dâune des plus vastes zones de tourbiĂšres tropicales, un Ă©cosystĂšme fragile qui capte le carbone de lâatmosphĂšre et le stocke, contribuant ainsi Ă freiner le rĂ©chauffement climatique.
La population du Congo sâĂ©levait Ă 5,65 millions dâhabitants en 2021, en hausse de 16,5 % par rapport Ă 2015. 47 % de la population est ĂągĂ© de moins de 18 ans. Cela fait du territoire lâun des moins denses dâAfrique, avec moins de 15 habitants au kilomĂštre carrĂ©. En 2020, les deux plus grandes villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, concentraient 3 089 229 habitants (56,5 %), dont 2 031 244 pour la seule Brazzaville (Institut national de la statistique, 2020).
La langue officielle de la RĂ©publique du Congo est le français, parlĂ© par environ 56 % de la population (78 % des plus de 10 ans) Ă travers le territoire, mais par prĂšs de 88 % Ă Brazzaville. Les autres langues sont pour lâessentiel des langues bantoues. Les deux langues nationales vĂ©hiculaires sont le kituba et le lingala. Viennent ensuite les langues kongos, dont le lari fait partie, les langues tĂ©kĂ©, et plus dâune quarantaine dâautres langues, dont les langues pygmĂ©es, qui ne sont pas dâorigines bantoues.
La RĂ©publique du Congo est divisĂ©e en douze dĂ©partements, subdivisĂ©s eux-mĂȘmes en districts ou, en ce qui concerne Brazzaville et Pointe-Noire, en arrondissements :
âą Bouenza (12 260 km2), chef-lieu Madingou
⹠Brazzaville, le chef-lieu est la ville de Brazzaville, la commune ayant le rang de département
âą Cuvette (74 850 km2), chef-lieu Owando
âą Cuvette-Ouest (28Â 790 km2), chef-lieu Ewo
âą Kouilou (13 650 km2), chef-lieu Loango
⹠Lékoumou (20 950 km2), chef-lieu Sibiti
âą Likouala (66 044 km2), chef-lieu Impfondo
âą Niari (25 925 km2), chef-lieu Dolisie
âą Plateaux (38 400 km2), chef-lieu Djambala
âą Pool (33 955 km2), chef-lieu Kinkala
âą Pointe-Noire, Ă 510 km de Brazzaville, dont le chef-lieu est la ville du mĂȘme nom (municipalitĂ© de rang dĂ©partemental)
âą Sangha (55 795 km2), chef-lieu Ouesso
Denis Sassou NâGuesso a Ă©tĂ© réélu Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique du Congo en mars 2021. Il a dirigĂ© le pays entre 1979 et 1992, avant de revenir au pouvoir en 1997. Il a remportĂ© tous les scrutins prĂ©sidentiels depuis 2002.
La RĂ©publique du Congo est membre de la CommunautĂ© Ă©conomique et monĂ©taire de lâAfrique centrale (CEMAC), instituĂ©e en 1999 pour prendre le relais de lâUnion douaniĂšre et Ă©conomique de lâAfrique centrale (UDEAC, 1964), aux cĂŽtĂ©s du Cameroun, de la RĂ©publique centrafricaine, du Gabon, de la GuinĂ©e Ă©quatoriale et du Tchad. Elle fait Ă©galement partie de la CommunautĂ© Ă©conomique des Ătats de lâAfrique centrale (CEEAC), créée en 1983 pour le dĂ©veloppement Ă©conomique, social et culturel de ses onze membres, avec en ligne de mire la crĂ©ation dâun marchĂ© commun.
Mais en termes de marchĂ© commun, les plus grandes ambitions sont sans doute portĂ©es par la Zone de libre-Ă©change continentale africaine (ZLECAf), entrĂ©e en vigueur en janvier 2021 et en cours de mise en Ćuvre. Elle doit concerner, Ă terme, les 55 membres de lâUnion africaine, dont fait partie la RĂ©publique du Congo. Brazzaville compte, par ailleurs, de nombreux partenaires bilatĂ©raux et multilatĂ©raux, parmi lesquels la Chine, lâUnion europĂ©enne, la Banque mondiale, lâAgence française de dĂ©veloppement (AFD) ou encore la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD)
|||||||| Carte administrative
DĂPARTEMENTS
1/ BOUENZA
2/ BRAZZAVILLE
3/ CUVETTE
4/ CUVETTE-OUEST
5/ KOUILOU
6/ LĂKOUMOU
7/ LIKOUALA
8/ NIARI
9/ PLATEAUX
10/ POOL
11/ POINTE NOIRE
12/ SANGHA
OCĂAN ATLANTIQUE
RĂP. CENTRAFRIQUAINE
RĂP. DĂMOCRATIQUE DU CONGO
Des investissements ont été réalisés ces derniÚres
annĂ©es dans la santĂ© et lâĂ©ducation. Insuffisants pour atteindre les Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD), ils doivent ĂȘtre dĂ©cuplĂ©s Ă travers le Plan national de dĂ©veloppement (PND) 2022-2026.
Lâappareil statistique congolais rencontre dâimportantes difficultĂ©s pour accomplir ses tĂąches et produire des donnĂ©es. Câest sur la base du recensement gĂ©nĂ©ral de la population datant de 2007, comptabilisant 3,697 millions dâhabitants, que lâInstitut national des statistiques du Congo (INS) rĂ©alise lâessentiel de ses enquĂȘtes et projette ses donnĂ©es.
LâINS se prĂ©parait nĂ©anmoins au dĂ©but de lâannĂ©e 2023 Ă rĂ©aliser un nouveau recensement. Celui-ci sera indispensable Ă lâĂ©valuation du
niveau dâatteinte des Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD), notamment ceux liĂ©s Ă la santĂ©, Ă lâĂ©ducation, Ă la lutte contre la pauvretĂ© et, dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, au bien-ĂȘtre de la population. En attendant, voici quelques donnĂ©es, projetĂ©es, de lâĂ©tat dâavancement du Congo sur ces objectifs. Plusieurs dâentre elles sont tirĂ©es du PND 2022-2026. Toutes montrent des progrĂšs, encore insuffisants pour atteindre les ODD.
LâĂ©tat de santĂ© de la population congolaise est marquĂ© par dâimportants niveaux de morbiditĂ© et de mortalitĂ©, estimĂ©s respectivement Ă 39,9 Ⱐet 6,6 Ⱐen 2020.
Pourtant, lâespĂ©rance de vie Ă la naissance sâest amĂ©liorĂ©e Ă partir des annĂ©es 2000. Entre 1995 et 2019, les Congolais ont gagnĂ© 12 annĂ©es dâespĂ©rance de vie, « ce qui peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme le rĂ©sultat des efforts accomplis dans le domaine de la santé », estime le PNUD (Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement). En 2020, elle Ă©tait de 64,3 ans, soit 7 ans en dessous de la moyenne mondiale, et lĂ©gĂšrement au-dessus de la moyenne en Afrique subsaharienne qui est de 60 ans.
Le taux de mortalitĂ© maternelle est passĂ© de 781 Ă 378 dĂ©cĂšs pour 100 000 naissances vivantes entre 2005 et 2020. Bien quâen baisse, il reste un des plus Ă©levĂ©s dâAfrique subsaharienne, loin de la cible des ODD, fixĂ©e Ă moins de 70 dĂ©cĂšs pour 100 000 naissances vivantes. Dâautres indicateurs viennent corroborer la lente mutation des politiques de santĂ© Ă lâattention de la population congolaise.
Le taux de mortalité infantile est passé de 116 à 34,9 Ⱐnaissances vivantes. Chez les enfants de moins de 5 ans, le taux de décÚs est de 47,8 Ⱐnaissances vivantes (OMS, 2021), un chiffre en baisse, aprÚs avoir atteint un pic de 114 Ⱐen 2000.
En 2020, La sĂ©curitĂ© sociale ne couvrait que 5 % des mĂ©nages. Pour la mĂȘme annĂ©e, les mĂ©nages ont donc supportĂ© 52 % des dĂ©penses courantes de santĂ© (OMS), largement au-dessus du seuil de 15 Ă 20 % recommandĂ© pour Ă©viter le risque dit de « dĂ©penses catastrophiques ».
Lâadoption de mesures de gratuitĂ© dans le traitement du paludisme, de la tuberculose et pour les accouchements par cĂ©sarienne Ă©tait censĂ©e attĂ©nuer les difficultĂ©s liĂ©es Ă lâaccĂšs aux services de santĂ© et aux traitements. Cependant, en raison de nombreuses faiblesses dans sa mise en Ćuvre, la politique de gratuitĂ© nâa pas apportĂ© dâamĂ©liorations significatives et durables dans lâaccĂšs aux soins.
Les ressources affectĂ©es par lâĂtat Ă la santĂ© ont augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, passant de 5 % du budget en 2015 Ă 8,8 % en 2019 et 12,9 % en 2020. Outre le fait quâelles nâont pas encore atteint le niveau fixĂ© (15 %) dans la dĂ©claration dâAbuja dâavril 2000, il sâavĂšre essentiel dâadopter une gestion optimisĂ©e des ressources allouĂ©es Ă la santĂ©.
En 2020, la population active (15 ans et plus) était, selon le Bureau international du travail (BIT, ONU), estimée à 3 088 000 personnes, composée à parts égales entre les femmes (1 546 000) et les hommes (1 542 000).
Le taux de dĂ©pendance Ă lâĂ©gard du travail est passĂ© de 1,75 en 2015 Ă 1,86 en 2020 (OIT, 2021), ce qui signifie que chaque personne Ă©conomiquement active a en moyenne deux personnes Ă sa charge.
Selon le BIT, en 2020, le chĂŽmage concernait 10,3 % de la population active totale, contre 9,6 % en 2019. Le chĂŽmage touche de plus en plus les jeunes ĂągĂ©s de 15 Ă 24 ans (30 %, selon lâenquĂȘte nationale portant sur la transition des jeunes vers le marchĂ© du travail rĂ©alisĂ©e en 2015). Le taux de sous-emploi de la population active se situerait entre 25 et 30 %. La crise sanitaire liĂ©e Ă la Covid-19 a exacerbĂ© les phĂ©nomĂšnes du chĂŽmage et de la vulnĂ©rabilitĂ© des travailleurs, notamment ceux Ă©voluant dans le secteur informel.
Selon les estimations de lâOIT, le taux dâemploi se situait Ă 59,5 % en 2020, en baisse de 3,4 points de pourcentage par rapport Ă 2013. Les travailleurs indĂ©pendants constituent la majeure partie des personnes ayant un emploi (77 %). Les estimations du BIT rĂ©vĂšlent que 64,6 % des hommes occupent des emplois vulnĂ©rables.
Le taux de pauvretĂ© au Congo sâest relevĂ© de 48,5 % en 2019 Ă 52,5 % en 2020 (Banque mondiale), en raison de la rĂ©cession Ă©conomique aggravĂ©e par la pandĂ©mie de la Covid-19.
Lâ indice de dĂ©veloppement humain (IDH), quant Ă lui, Ă©tait estimĂ© Ă 0,574 en 2019 contre 0,613 en 2015. Le Congo Ă©tait ainsi classĂ© au 149e rang et placĂ© dans la catĂ©gorie des pays Ă dĂ©veloppement humain moyen.
Le taux dâalphabĂ©tisation des jeunes ĂągĂ©s de 15 Ă 24 ans est de 82 % en 2021 selon la Banque mondiale.
La forte scolarisation des enfants au sein du cycle primaire, qui se traduit par des taux bruts de scolarisation (TBS) qui dĂ©passent les 100 % (106,1 % en 2019-2020), reflĂšte les efforts du gouvernement rĂ©alisĂ©s dans lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation. En 2019-2020, les TBS Ă©taient respectivement de 82,8 % et de 49,9 % pour le collĂšge (1er cycle du secondaire) et le lycĂ©e (2e cycle du secondaire).
En revanche, lâenseignement primaire prĂ©sente de faibles performances en termes dâacquis scolaires.
Les rĂ©sultats de la derniĂšre Ă©valuation du PASEC de 2019 (Programme dâanalyse des systĂšmes Ă©ducatifs de la Confemen : ConfĂ©rence des ministres de lâĂducation des Ătats et gouvernements de la francophonie) rĂ©vĂšlent que 66,6 % des Ă©lĂšves nâatteignent pas le seuil « suffisant » en mathĂ©matiques et 21 % ne lâatteignent pas en français. Plusieurs facteurs expliquent ces contre-performances, notamment : le manque dâenseignants qualifiĂ©s ; le recours massif aux enseignants volontaires, notamment en zone rurale ; un ratio Ă©lĂšves/enseignants Ă©levĂ© (en moyenne 45/1), loin de la cible de lâagenda 2030 des ODD ; ou encore la faible disponibilitĂ© et la mauvaise qualitĂ© des infrastructures scolaires.
Ces contraintes ne sont pas spĂ©cifiques au cycle primaire. Au niveau de lâenseignement supĂ©rieur, le problĂšme dâinsuffisance dâenseignants se pose avec la mĂȘme acuitĂ©, notamment dans le secteur public. Autre dĂ©fi, si lâadmission des filles et des garçons est quasiment homogĂšne au prĂ©scolaire et au primaire, elle devient de plus en plus inĂ©galitaire dans le secondaire (1er et 2e cycles) et se dĂ©tĂ©riore davantage au supĂ©rieur.
ĂLECTRICITĂ, EAU, ASSAINISSEMENT
48,3 % de la population avait accĂšs Ă lâĂ©lectricitĂ© en 2019, un taux qui masque nĂ©anmoins des disparitĂ©s entre les milieux urbains (65,2 %) et ruraux (12,7 %) (World Development Indicators, 2021).
Selon lâUNICEF-Congo, 68 % de la population a accĂšs Ă une eau potable en 2021. Comme pour lâĂ©lectricitĂ©, il existe de fortes disparitĂ©s entre les villes et les campagnes (85 % contre 56 %). Enfin, un quart de la population dispose de toilettes modernes privĂ©es, les autres utilisant des installations sanitaires prĂ©caires
Au vu de la situation de pauvretĂ© et de la faible capacitĂ© actuelle du systĂšme productif national Ă crĂ©er de la richesse, les chances dâatteindre lâobjectif de dĂ©veloppement durable numĂ©ro 1, visant Ă mettre fin Ă la pauvretĂ© Ă lâhorizon 2030, pourraient ĂȘtre compromises, indique le PND 2022-2026. Le Congo ne pourra lâatteindre ou sâen rapprocher quâavec la mise en Ćuvre rapide dâactions significatives. De façon gĂ©nĂ©rale, malgrĂ© leur intĂ©gration dans les stratĂ©gies, politiques et plans nationaux de dĂ©veloppement, lâatteinte des ODD reste prĂ©occupante.
Source : Mo Ibrahim Index of African Governance 2022
AprÚs des années de récession due à sa dépendance aux hydrocarbures, le Congo met en place les moyens pour atteindre une croissance durable et diversifiée.
La RĂ©publique du Congo, aprĂšs avoir connu une premiĂšre dĂ©cennie de croissance au dĂ©but des annĂ©es 2000, fait partie des nombreux pays dont lâĂ©conomie a souffert, Ă partir de 2014, de lâeffondrement des cours mondiaux des matiĂšres premiĂšres, en particulier de ceux du pĂ©trole, dont le pays dĂ©pend de lâexportation.
LâĂ©conomie nationale a subi un ajustement important qui sâest notamment traduit par une forte rĂ©duction du budget de lâĂtat, divisĂ© par trois entre 2015 et 2021, et une forte hausse de son endettement (de 22 % du PIB en 2010 Ă 116 % en 2021, dont deux tiers de dette extĂ©rieure). Le taux de croissance du PIB, qui avoisinait les 10 % au dĂ©but
des annĂ©es 2010, est devenu nĂ©gatif dĂšs 2015. Le pays commençait tout juste Ă se remettre de ces annĂ©es de rĂ©cession lorsque la crise mondiale de la Covid-19 est venue rĂ©duire Ă nĂ©ant les efforts des autoritĂ©s. Le taux de croissance, selon le Fonds monĂ©taire international (FMI), a chutĂ© Ă - 8,1 % en 2020, au plus fort du blocage de la planĂšte par la Covid-19, pour remonter Ă - 0,1 % en 2021. La guerre en cours en Ukraine, Ă lâorigine dâune crise mondiale, nâest pas sans impact sur lâĂ©conomie congolaise. Si elle a provoquĂ© la hausse des cours du pĂ©trole, favorisant Brazzaville, elle a, dans le mĂȘme temps, causĂ© la hausse des coĂ»ts des nombreux produits de consommation importĂ©s par les Congolais.
AprĂšs avoir connu une croissance estimĂ©e Ă 1,5 %, lâĂ©conomie congolaise a poursuivi sa reprise en 2023, stimulĂ©e par la hausse de la production pĂ©troliĂšre et par les secteurs non pĂ©troliers, selon le BaromĂštre Ă©conomique de la CEMAC, publiĂ© en dĂ©cembre dernier par la Banque mondiale. La croissance de ces derniers a Ă©tĂ© tirĂ©e par le secteur manufacturier et les services (hĂŽtellerie et transport). La reprise de lâinvestissement privĂ© et de la consommation est Ă©galement portĂ©e par lâagriculture et le BTP. Selon les estimations de la Direction gĂ©nĂ©rale de lâĂ©conomie (ministĂšre des Finances du Congo), proches de celles du FMI, la croissance devrait atteindre 4 % du PIB en 2023 et 4,4 % en 2024
|||||||| Taux de croissance du PIB
2021 2022 2023 2024 1,5 % 1,7 % 4,4 % 4,0 % (prévisions) (prévisions)
Source :Direction gĂ©nĂ©rale de lâĂ©conomie,ministĂšre de lâEconomie et des Finances).
Lâassainissement budgĂ©taire Ă moyen terme, combinĂ© aux fortes recettes pĂ©troliĂšres, devrait conduire Ă des excĂ©dents de 4,7 % et 2,9 % du PIB en 2022 et 2023. La dette publique devrait poursuivre sa lĂ©gĂšre diminution, pour atteindre 83,6 % du PIB en 2023. Le compte courant devrait rester excĂ©dentaire Ă 16,5 % et 7,2 % du PIB en 2022 et 2023. Quant Ă lâinflation, elle est passĂ©e Ă 3,4 % en 2022 puis Ă 3,1 % en 2023.
La chance de lâĂ©conomie congolaise - aussi dĂ©pendante soit-elle Ă un seul produit dâexportation, le pĂ©trole -, est de disposer dâune multitude de ressources naturelles non encore exploitĂ©es, parmi lesquelles les mines, lâagriculture, la pĂȘche⊠en mesure dâaccĂ©lĂ©rer sa diversification dans des dĂ©lais raisonnables. De nombreux dĂ©fis constituent toutefois autant dâobstacles Ă surmonter, mais Ă©galement des opportunitĂ©s dans lesquelles investir. Ainsi, le difficile accĂšs Ă lâeau, Ă lâĂ©lectricitĂ©, Ă lâInternet ou encore aux infrastructures de transport pĂ©nalise encore trop la compĂ©titivitĂ© de lâĂ©conomie congolaise et lâavancĂ©e de certains projets, bien que des progrĂšs aient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s ces derniĂšres annĂ©es dans ces domaines. Parmi ses atouts, lâemplacement gĂ©ostratĂ©gique du Congo, au cĆur de lâAfrique centrale, nâest pas nĂ©gligeable. Le port en eau profonde de Pointe-Noire est reliĂ© Ă la capitale par une autoroute rĂ©habilitĂ©e en 2016, mais aussi par un chemin de fer, le Congo-OcĂ©an.
PND 2022-2026Â : TOUT ĂCONOMIE, TOUT SOCIAL
Câest en sâappuyant sur ces points forts et en rĂ©duisant lâimpact de ces points faibles que le Plan national de dĂ©veloppement 2022-2026 (Voir page 24), boussole du gouvernement sur cette pĂ©riode, veut sâappuyer pour diversifier une fois pour toutes lâĂ©conomie du pays. Le leitmotiv du PND, qui se veut pragmatique, est la diversification de lâĂ©conomie afin de la rendre forte, diversifiĂ©e, inclusive et rĂ©siliente. Il prĂ©conise pour cela de sâappuyer sur six piliers stratĂ©giques : lâagriculture, lâindustrie, les zones Ă©conomiques spĂ©ciales, le tourisme, lâĂ©conomie numĂ©rique et lâimmobilier. En retour, la croissance et la richesse ainsi créées doivent ĂȘtre mises au service de lâamĂ©lioration des conditions de vie des citoyens.
Autre atout de la RĂ©publique du Congo, le concours apportĂ© par le Fonds monĂ©taire international (FMI). Ă lâissue dâun accord avec la Chine, obtenu en avril 2019, et de nĂ©gociations avec le FMI, un programme de soutien triennal avait Ă©tĂ© adoptĂ© en juillet 2019, adossĂ© Ă une FacilitĂ© Ă©largie de crĂ©dit (FEC) de 448,6 millions de dollars sur trois ans. Cependant, faute de restructuration suffisante de la dette dĂ©tenue par les nĂ©gociants pĂ©troliers, le programme de FEC est devenu caduc dĂ©but avril 2021.
Le 21 juin de la mĂȘme annĂ©e, les prĂ©sidents congolais Denis Sassou NâGuesso et chinois Xi Jinping ont convenu de restructurer la dette congolaise envers PĂ©kin, afin que les nĂ©gociations avec le FMI puissent reprendre, cette dette nâĂ©tant plus classĂ©e comme « insoutenable ».
Un nouveau programme triennal de FEC Ă hauteur de 445 millions de dollars a ainsi pu ĂȘtre approuvĂ© en janvier 2022 grĂące Ă lâamĂ©lioration de la trajectoire de la dette du Congo. Ce soutien du FMI devrait permettre aux autoritĂ©s la mise en Ćuvre des rĂ©formes structurelles inscrites dans le PND, en lien avec les recommandations formulĂ©es dans le cadre du programme de rĂ©formes Ă©conomiques et financiĂšres de la CEMAC. Celles-ci concernent notamment la restauration des Ă©quilibres budgĂ©taires, la diversification de lâĂ©conomie, lâintĂ©gration rĂ©gionale ou encore lâamĂ©lioration de lâenvironnement des affaires, un prĂ©alable indispensable au dĂ©veloppement de lâĂ©conomie nationale.
|||||||| Croissance du PIB par secteurs dâactivitĂ©s (%)
Source : Comité de cadrage macroéconomique et budgétaire,CCMB,juillet 2022
APPROUVĂES
Quatre revues de la FEC ont Ă©tĂ© approuvĂ©es par le FMI depuis deux ans, synonymes dâautant de dĂ©caissements. Lors de la premiĂšre, en fĂ©vrier 2021, lâĂ©quipe du FMI sâest rĂ©jouie de la croissance positive en 2022, soulignant lâimportance du dĂ©but du paiement des arriĂ©rĂ©s commerciaux dus par lâĂtat aux entreprises, qui sapaient la confiance de ces derniĂšres et bloquaient le dĂ©veloppement de lâĂ©conomie. En fĂ©vrier 2023, la revue a fait part dâune inquiĂ©tude plus marquĂ©e pour la dette - jugĂ©e « viable » - notamment en raison de subventions aux carburants que lâĂtat a depuis rĂ©duites. Le FMI a soulignĂ© que « la reprise Ă©conomique se poursuit malgrĂ© la dĂ©tĂ©rioration de lâenvironnement international », notamment grĂące Ă la relance des investissements et de la production pĂ©troliĂšre. Lâinstitution monĂ©taire internationale a soulignĂ© en juillet de la mĂȘme annĂ©e que les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en termes de rĂ©formes structurelles doivent se poursuivre « dans les finances publiques et la dette, la gouvernance et la transparence (âŠ) pour parvenir Ă une croissance plus forte, plus rĂ©siliente et plus inclusive ». « La diversification Ă©conomique, indispensable pour le pays et reposant sur lâinvestissement privĂ©, dĂ©pendra (Ă©galement) de lâapprofondissement des rĂ©formes structurelles et de gouvernance », a soulignĂ© le FMI en dĂ©cembre dernier lors de la quatriĂšme revue de la FEC. Il a ajoutĂ© que la reprise Ă©conomique sâest accĂ©lĂ©rĂ©e malgrĂ© les dĂ©fis posĂ©s par les pressions inflationnistes et un environnement mondial incertain, soutenue par des recettes pĂ©troliĂšres plus Ă©levĂ©es et une croissance hors pĂ©trole
LE PAIEMENT TANT ATTENDU DE LA DETTE DES ENTREPRISES
Suite au programme de FacilitĂ© Ă©largie de crĂ©dit (FEC) signĂ© avec le FMI, câest le 25 juillet 2022 que le ministĂšre des Finances a expliquĂ© comment le paiement de la dette intĂ©rieure du Congo, notamment due Ă des entreprises privĂ©es, allait se dĂ©rouler. Cette dette, qui pesait sur le dĂ©veloppement de lâĂ©conomie, avait explosĂ© depuis la crise Ă©conomique de 2014.
Lâobjectif du ministĂšre est justement de « restaurer la crĂ©dibilitĂ© financiĂšre de lâĂtat, assainir les circuits financiers nationaux et appuyer la relance des activitĂ©s Ă©conomiques, notamment dans le secteur privĂ© national ».
Les autoritĂ©s ont fixĂ© au 1er aoĂ»t 2022 le dĂ©but de paiement des « dettes auditĂ©es et validĂ©es dâun montant infĂ©rieur ou Ă©gal Ă 10 millions de FCFA (âŠ) en fonction de la disponibilitĂ© des ressources de lâĂtat », Ă©galement occupĂ© Ă rĂ©gler sa dette extĂ©rieure. Le 25 aoĂ»t 2022, le ministĂšre des Finances a prĂ©cisĂ© les modalitĂ©s de paiement des dettes comprises entre 10 et 50 millions de FCFA. « En commun accord avec les bailleurs de fonds qui financent lâopĂ©ration », les crĂ©anciers disposent de deux alternatives : accepter une dĂ©cote de 35 % pour recevoir le paiement de leur crĂ©ance en une seule fois ou Ă©taler son paiement sur cinq ans, aprĂšs signature dâune convention avec la Caisse congolaise dâamortissement.
|||||||| Dette publique du Congo, arriérés compris, au 31 décembre 2021
8 130 Mds de francs CFA (116,05 % du PIB)
4 078 Mds dette extérieure
4 052 Mds dette intérieure
dont 1 216 Mds de francs CFA dâarriĂ©rĂ©s budgĂ©taires commerciaux.
Source : ministÚre des Finances
EXPORTATIONS/IMPORTATIONSÂ :
Les Ă©changes extĂ©rieurs de la RĂ©publique du Congo sont marquĂ©s par la forte dĂ©pendance du pays Ă ses exportations dâhydrocarbures, qui ont explosĂ© depuis 2022, et Ă la valeur de ces derniĂšres sur le marchĂ© mondial.
La valeur des exportations congolaises dâhydrocarbures reprĂ©sente en moyenne prĂšs de 90 % des exportations totales du pays. Dans une tendance baissiĂšre depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010, elle connaĂźt nĂ©anmoins des pics haussiers liĂ©s Ă ses cours mondiaux, comme ce fut le cas en 2017 et 2018. Cette dĂ©pendance ne saurait ĂȘtre mieux rĂ©sumĂ©e que par les rĂ©sultats obtenus en 2021 et 2022, annĂ©es entre lesquelles les exportations ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par plus de trois en valeur, passant de 1 057 Ă 4 585 milliards de francs CFA.
EN CHUTE DURANT LA CRISE DE LA COVID-19, LES EXPORTATIONS REPARTENT Ă LA HAUSSE
Ce rĂ©sultat sâexplique par la forte hausse des revenus tirĂ©s de la vente de pĂ©trole brut congolais en 2022, Ă hauteur de 2 451 milliards de francs CFA, alors quâils sâĂ©taient effondrĂ©s lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente (597 milliards de francs CFA), selon les donnĂ©es de lâInstitut national des statistiques
du Congo. Le pĂ©trole brut avait alors reprĂ©sentĂ© 56,24 % des exportations totales, loin des niveaux habituels, suivi des huiles de pĂ©trole ou de minĂ©raux bitumineux (11,36 %), du bois brut (8,83 %) et des bois sciĂ©s (8,55 %). Un rĂ©sultat dĂ» Ă la crise de la Covid 19 et Ă lâinterruption des Ă©changes mondiaux qui sâen est suivie.
|||||||| Ăvolution des exportations de pĂ©trole brut (en milliards de francs CFA)
2023 (au 30 juin)
Source :Institut national des statistiques du Congo
En 2022, lâexplosion des cours mondiaux des hydrocarbures a fait passer la part de ces derniers dans les exportations congolaises, en valeur, Ă plus de 95 %, suivi dĂ©sormais, pour des parts nĂ©gligeables, par les huiles de pĂ©trole ou de minĂ©raux bitumineux (1,33 %), le bois sciĂ© (0,94 %), le bois brut (0,90 %), le ciment et le sucre. Au total, le revenu des exportations en 2022 a atteint un record depuis 2018, Ă 4 585 milliards de francs CFA.
Dans le mĂȘme temps, en 2022, les importations se sont chiffrĂ©es Ă 1 696 milliards de francs CFA, contre 1 133 milliards de francs CFA une annĂ©e plus tĂŽt. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ces derniĂšres ont augmentĂ© entre 2014 et 2016, avant de baisser entre 2017 et 2020 pour rebondir en 2021. En consĂ©quence, la balance commerciale, qui Ă©tait dĂ©ficitaire en 2021 de 76 milliards de francs CFA, est devenue largement excĂ©dentaire en 2022 en atteignant 2 889 milliards de francs CFA. Quant au taux de couverture, il sâest Ă©tabli en 2022 Ă 315 %, contre 93 % lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Parmi les principaux produits du Congo Ă lâimportation en 2022, figurent au premier rang les viandes et abats comestibles. Ils sont suivis par le froment (blĂ©) et mĂ©teil, les poissons et les mĂ©dicaments.
La RĂ©publique populaire de Chine reste le premier pays partenaire du Congo Ă lâimportation en 2022 avec 29 % de part de marchĂ©. La France, la Belgique et les Ătats-Unis reprĂ©sentent respectivement 10,5 %, 8,5 % et 4,8 % des importations totales. LâAsie redevient ainsi la premiĂšre zone gĂ©ographique dâĂ©change Ă lâimportation avec le Congo en 2022, suivie de lâEurope, qui chute Ă la seconde place, de lâAfrique et de lâAmĂ©rique. Le premier partenaire du Congo Ă lâexportation en 2022 est Ă©galement la RĂ©publique populaire de Chine. Les dix principaux pays Ă lâexportation occupent environ 90 % du volume global du flux dâexportations du Congo. LâAsie Ă©tait logiquement en 2022 la premiĂšre zone gĂ©ographique des exportations du Congo, suivie de lâAfrique et de lâEurope. Il faut noter que dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e 2022 et lâexplosion des cours des hydrocarbures, les pays africains (Togo, CĂŽte dâIvoireâŠ), qui importaient des huiles brutes du Congo mais aussi dâautres produits, tels que des vĂ©hicules, ont disparu des principaux partenaires Ă lâexport
Source :INS du Congo
2022-2026Â :
Le PND vise le dĂ©veloppement dâune Ă©conomie congolaise forte, enfin diversifiĂ©e et rĂ©siliente. La richesse créée devra Ă son tour soutenir une croissance devenue inclusive et un dĂ©veloppement durable irrĂ©versible.
Le PND tire les leçons de la mise en Ćuvre des deux derniers PND (2012-2016 et 2018-2022). Il traduit les orientations du prĂ©sident de la RĂ©publique, réélu le 21 mars 2021, fixĂ©es dans son projet de sociĂ©tĂ© « Ensemble, poursuivons la marche ». Le PND poursuit un objectif fondamental : crĂ©er de la richesse en amont pour disposer, en aval, des leviers nĂ©cessaires Ă la prise en charge des enjeux sociaux, Ă©conomiques, infrastructurels, environnementaux, culturels.
En dâautres termes, le nouveau paradigme du dĂ©veloppement est : « Le tout Ă©conomique pour le tout social », rĂ©sume le prĂ©sident Denis Sassou NâGuesso dans la prĂ©face du PND. « Il faut, avant tout, bĂątir une Ă©conomie solide pour prĂ©tendre satisfaire, au mieux, les attentes sociales », poursuit-il. Pour y parvenir, les autoritĂ©s ont orientĂ©
les ressources allouĂ©es dans la mise en Ćuvre du PND vers des activitĂ©s crĂ©atrices de richesse, porteuses de croissance forte, durable et surtout diversifiĂ©es. LâĂ©conomie nâen sera que plus forte, rĂ©siliente et prĂ©parĂ©e Ă faire face aux chocs exogĂšnes et endogĂšnes, le pays Ă©tant jusque-lĂ exposĂ© aux fluctuations des cours mondiaux du pĂ©trole, sa principale source de recettes et son principal produit dâexportation. Six piliers stratĂ©giques ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour privilĂ©gier le dĂ©veloppement dâactivitĂ©s Ă©conomiques Ă la portĂ©e du Congo, au rang desquels :
âą Lâagriculture au sens large, avec lâidĂ©e de faire de ce secteur un levier de la transformation structurelle de lâĂ©conomie, base dâune dynamique de croissance forte et durable ;
âą Lâindustrie, pour Ă©largir la base productive de lâĂ©conomie et les opportunitĂ©s de crĂ©ations dâemplois ;
âą Les zones Ă©conomiques spĂ©ciales (ZES), en vue de renforcer lâindustrialisation, attirer plus dâinvestisseurs privĂ©s, nationaux et Ă©trangers, et asseoir une base dâexportation des produits locaux transformĂ©s ;
⹠Le tourisme, en visant à exploiter de façon optimale le potentiel touristique national ;
âą LâĂ©conomie numĂ©rique, afin dâaccroĂźtre la modernisation et la compĂ©titivitĂ© de lâĂ©conomie ;
âą Lâimmobilier, dans la perspective dâassurer un logement dĂ©cent Ă tous les Congolais et de construire des infrastructures Ă©conomiques et commerciales.
Il nâen demeure pas moins quâune telle entreprise ne peut prospĂ©rer, de maniĂšre pĂ©renne, sans la paix, lâunitĂ© nationale, la sĂ©curitĂ© pour tous et la stabilitĂ© des institutions. Ce dont dispose le Congo. En revanche, lâenvironnement gĂ©nĂ©rale nâest pas encore Ă mĂȘme dâattirer les capitaux indispensables pour soutenir les ambitions du PND.
LâĂ©troitesse du secteur privĂ© national et ses capacitĂ©s limitĂ©es Ă financer les activitĂ©s productives nĂ©cessite dâattirer les capitaux privĂ©s Ă©trangers pour renforcer la crĂ©ation de richesses nationales. Le rĂŽle reconnu aux investissements directs Ă©trangers (IDE) dans le remodelage des systĂšmes productifs locaux et dans le dĂ©veloppement de lâentrepreneuriat justifie un tel choix pour diversifier lâĂ©conomie congolaise et la rendre plus rĂ©siliente.
Pour la rĂ©alisation de lâensemble des programmes et projets du PND, les efforts de lâĂtat ne suffiront pas. Celui-ci exercera des effets dâattrait sur le secteur privĂ©, en amĂ©liorant la compĂ©titivitĂ© globale de lâĂ©conomie, le climat des affaires notamment, pour lui faire jouer un rĂŽle accru dans la transformation structurelle de lâĂ©conomie. Il convient de noter que le PND nâexclut pas les activitĂ©s ne faisant pas partie des piliers stratĂ©giques comme la santĂ©, lâĂ©ducation,
la dĂ©fense, la sĂ©curitĂ© et lâenvironnement. Au cours de la pĂ©riode de mise en Ćuvre du PND, le gouvernement poursuivra par ailleurs ses efforts de mise en Ćuvre des stratĂ©gies sectorielles dĂ©jĂ adoptĂ©es.
Les autoritĂ©s attendent de la mise en Ćuvre du PND une crĂ©ation dâemplois dĂ©cents en grand nombre dans les activitĂ©s productives, telles que lâagriculture et lâindustrie, et une forte rĂ©duction de la pauvretĂ©. Elles visent Ă©galement la rĂ©duction des importations et lâaccroissement des exportations.
Les richesses créées annuellement seront affectĂ©es Ă lâinvestissement, aux financements des secteurs sociaux, notamment de la santĂ©, de lâĂ©ducation et de la protection sociale, ainsi quâau renforcement des infrastructures de base
Le budget du PND est estimĂ© Ă plus de 8 987 milliards de francs CFA, dont 2 471 milliards de francs CFA sont, dâaprĂšs le gouvernement, aujourdâhui acquis issus de ressources propres de lâĂtat Ă hauteur de 58,5 % et de ressources extĂ©rieures attendues chiffrĂ©es Ă 41,5 %.
Le dispositif de suivi-évaluation, fondé sur les principes de la gestion axée sur les résultats (GAR), comprend plusieurs organes de pilotage stratégique et de validation :
- Le comité de pilotage (COPIL) ;
- La Task-Force des politiques économiques et sociales ;
- La coordination technique (CT)Â ;
- Le secrétariat technique permanent (STP) ;
- Les cellules opérationnelles ;
- Les antennes départementales.
1/ Un port en eau profonde profitable à toute la sous-région
SituĂ© au cĆur de lâAfrique centrale, de part et dâautre de lâĂ©quateur, le Congo remplit une fonction gĂ©ostratĂ©gique naturelle de transit et de plateforme de transbordement pour les pays voisins. Une fonction quâil remplit notamment grĂące Ă son port en eaux profondes, situĂ© Ă Pointe-Noire, sur la cĂŽte atlantique. Le Congo ouvre ainsi lâaccĂšs Ă la mer Ă deux pays enclavĂ©s dâAfrique centrale, le Tchad et la RĂ©publique centrafricaine, mais aussi Ă certaines rĂ©gions septentrionnales du Gabon ou du Cameroun.
2/
Une plateforme de transport régionale
Outre son port maritime, le Congo rempli sa fonction géostratégique de pays de transit en couplant plusieurs modes de transport. Depuis 2016 et des travaux réalisés par des partenaires chinois et français, Pointe-Noire est
reliĂ©e Ă Brazzaville par une autoroute flambant neuve, la capitale Ă©tant elle-mĂȘme reliĂ©e Ă Ouesso, Ă lâextrĂȘme nord du pays, par une route nationale, elle aussi rĂ©habilitĂ©e. Le chemin de fer Congo-OcĂ©an, qui relie les deux plus grandes villes du pays sur 515 km, est lui aussi en cours de rĂ©novation. Autant de rĂ©seaux qui combinent Ă©galement de maniĂšre pratique les voies fluviale et aĂ©rienne. Ces atouts, le Congo est amenĂ© Ă en tirer davantage dâintĂ©rĂȘts pour une plus grande intĂ©gration rĂ©gionale et un dĂ©veloppement inclusif.
3/Des ressources naturelles inexploitĂ©es Le Congo, câest bien sĂ»r le troisiĂšme pays pĂ©trolier dâAfrique subsaharienne. Si cette manne reste indispensable au pays, les autoritĂ©s sont dĂ©cidĂ©es Ă lâutiliser pour diversifier lâĂ©conomie et exploiter les immenses ressources naturelles dont celui-ci dispose. Dans le secteur minier, il est question dâimportantes rĂ©serves de potasse, de
fer, dâĂ©tain, dâuranium, de phosphate, de calcaire, de zinc⊠Ce sont aussi dâĂ©normes potentialitĂ©s inexploitĂ©es en production agricole et animale, avec dix millions dâhectares de terres arables et des ressources halieutiques diversifiĂ©es. Câest un potentiel en hydroĂ©lectricitĂ© estimĂ© Ă 14 000 MW. Les possibilitĂ©s en Ă©cotourisme sont nombreuses, avec des forĂȘts primaires riches en faune recouvrant 65 % du territoire.
4/
Un marché potentiel de plus de cent millions de personnes
Brazzaville et Kinshasa, sĂ©parĂ©es par le fleuve Congo, sont les capitales les plus rapprochĂ©es du monde. Un projet de pont entre ces deux villes est en gestation depuis plusieurs annĂ©es. Sa rĂ©alisation donnerait - plus facilement quâaujourdâhui et en plus du marchĂ© intĂ©rieur - lâaccĂšs Ă un marchĂ© de plus de 90 millions de personnes vivants en RDC. En rĂ©alitĂ©, câest au marchĂ© des deux communautĂ©s rĂ©gionales dont
le Congo fait partie, Ă savoir la CommunautĂ© Ă©conomique et monĂ©taire de lâAfrique centrale (CEMAC, six pays membres) et la CommunautĂ© Ă©conomique des Ătats de lâAfrique centrale (CEAC, onze pays membres), que ce pays donne accĂšs.
5/
Un climat des affaires en cours dâamĂ©lioration
LâamĂ©lioration du climat des affaires au Congo est un processus irrĂ©versible, le Programme dâaction du gouvernement (PAG) ayant fait de cet enjeu une prioritĂ©. Les conditions de crĂ©ation des entreprises se sont dĂ©jĂ grandement amĂ©liorĂ©es ces derniĂšres annĂ©es, notamment en termes de dĂ©lais et de coĂ»ts. Pour ne plus ĂȘtre dĂ©pendants des recettes des exportations dâhydrocarbures, les autoritĂ©s rĂ©forment le dispositif de gestion des finances publiques, notamment en accĂ©lĂ©rant la dĂ©matĂ©rialisation des procĂ©dures et des moyens de paiements. Un gain de temps apprĂ©ciable pour les entrepre-
neurs. Plusieurs processus créés depuis 2017 doivent améliorer la concertation entre secteur public et privé, les autorités ayant fait de ce dernier le moteur du développement du Congo.
6/
Un cadre réglementaire non discriminatoire, des mesures fiscales incitatives
La libertĂ© dâentreprendre est garantie par la Constitution et la Charte des investissements au Congo. Toute personne physique ou morale, quelle que soit sa nationalitĂ©, est libre dây entreprendre une activitĂ© Ă©conomique, quel que soit le secteur concernĂ©, dâimporter ou exporter. Le Congo garantie les droits de propriĂ©tĂ© liĂ©s aux terrains, immeubles, aux valeurs mobiliĂšres et Ă la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Elle permet le recours Ă des centres dâarbitrage et de mĂ©diation et aux conventions sous-rĂ©gionales de protection et de rĂšglement des diffĂ©rends relatifs aux investissements. Les entreprises na-
tionales, ainsi quâĂ©trangĂšres, peuvent bĂ©nĂ©ficier des avantages fiscaux fixĂ©s par la Charte des investissements selon trois rĂ©gimes.
7/
La société Arise IIP entre dans le programme de ZES
Le Congo dispose dâun ambitieux programme de crĂ©ation de zones Ă©conomiques spĂ©ciales Ă travers le pays, selon les avantages et richesses de chaque rĂ©gion. En novembre 2022, ce sont les travaux de la ZES de PointeNoire qui ont Ă©tĂ© lancĂ©s par le prĂ©sident Denis Sassou NâGuesso. Elle est rĂ©alisĂ©e en partenariat avec le groupe Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP), crĂ©ateur en Afrique, notamment au Gabon voisin, de ZES Ă lâefficacitĂ© saluĂ©e de par le monde. LâopĂ©rateur est Ă©galement engagĂ© dans la rĂ©alisation dâune seconde ZES Ă Ouesso, Ă lâextrĂȘme nord du pays
LâAgence pour la promotion des investissements (API) est lâinterlocuteur privilĂ©giĂ© des entrepreneurs dĂ©sireux dâinvestir au Congo. Elle les accompagne de la naissance Ă la mise en Ćuvre de leurs projets.
Officiellement créée en 2012, lâAgence pour la promotion des investissements (API) a dĂ©butĂ© ses activitĂ©s en 2014. Ătablissement public Ă caractĂšre administratif dotĂ© de la personnalitĂ© morale et de lâautonomie financiĂšre, elle est, depuis, lâune des principales structures congolaises dâappui Ă lâĂ©mergence et au dĂ©veloppement dâun tissu Ă©conomique national viable, hors pĂ©trole. Cet objectif dâaccĂ©lĂ©ration de la diversification de lâĂ©conomie est Ă©galement celui poursuivi par le PND 2022-
2026. Ses principales missions sont de trois ordres : - Mettre en Ćuvre la politique du gouvernement en matiĂšre dâinvestissements par la facilitation des investissements privĂ©s ;
- Contribuer Ă lâamĂ©lioration du climat des affaires ;
- Promouvoir lâimage de marque du pays. En dĂ©finitive, en mĂȘme temps quâelle renforce ses propres capacitĂ©s opĂ©rationnelles, lâAPI axe ses activitĂ©s sur la promotion de la destination « Congo » et sur la facilitation des investissements.
LâAPI assure plusieurs services :
- Lâaccueil, lâinformation, lâassistance et lâaccompagnement des investisseurs nationaux et Ă©trangers dans les Ă©tapes de mise sur pied de leurs projets ;
- Lâassistance des entrepreneurs, notamment pour lâobtention des visas nĂ©cessaires au sĂ©jour du personnel Ă©tranger au Congo et des autorisations permettant la mise en Ćuvre de lâexĂ©cution des programmes dâinvestissement ;
- Lâaide au dĂ©veloppement des partenariats entre les entreprises congolaises et Ă©trangĂšres ;
- Lâaccompagnement des entreprises congolaises dans lâextension de leurs activitĂ©s ;
- Le renforcement des capacités des entreprises (séminaires, formations, etc.) ;
- Lâaccompagnement des investisseurs Ă©trangers dans leur recherche et dĂ©veloppement de relais de croissance au Congo ;
- Lâorganisation de manifestations Ă©conomiques et commerciales ;
- La mise Ă disposition des investisseurs dâinformations Ă©conomiques, commerciales et techniques, ainsi que lâinformation sur les opportunitĂ©s dâinvestissements dans le pays ;
- Lâaccompagnement Ă la rĂ©alisation des Ă©tudes dâidentification, de faisabilitĂ©, de suivi et dâĂ©valuation des projets dâinvestissement. Outil dâaide Ă lâinvestissement adaptĂ© aux besoins et au profil de chaque entreprise, lâAPI fournit des informations sur les marchĂ©s et secteurs ; les projets et appels dâoffres ou encore sur la rĂ©glementation congolaise. Elle fournit de lâaide Ă la prospection des marchĂ©s, Ă lâorganisation des forums et de rencontres B-to-B
STRATĂGIE NATIONALE DE PROMOTION
DES INVESTISSEMENTS
Depuis des décennies, la République du Congo est soumise aux fluctuations des cours du pétrole. Son économie, faiblement diversifiée, enregistre toujours des taux de croissance relativement
modĂ©rĂ©s. Face Ă cette situation et depuis quelques annĂ©es le gouvernement a entrepris de travailler Ă la diversification de son Ă©conomie pour amortir les chocs pĂ©troliers, fournir plus dâopportunitĂ©s dâemplois aux populations et atteindre ses objectifs de dĂ©veloppement.
Câest dans cette perspective que le Congo sâest dotĂ© en dĂ©cembre 2020 dâune nouvelle stratĂ©gie de promotion des investissements visant Ă attirer les capitaux Ă©trangers indispensables Ă sa croissance Ă©conomique. Celle-ci dĂ©finit une vision claire Ă lâhorizon 2025 : lâĂ©mergence dâun systĂšme de promotion des investissements performant, Ă©voluant dans un environnement des investissements propice et ayant favorisĂ© une progression significative de lâinvestissement privĂ©. Ce systĂšme repose sur quatre piliers essentiels, sous-tendus par un plan dâaction pluriannuel :
- CrĂ©ation dâune image de marque pour le pays ;
- StratĂ©gie de gĂ©nĂ©ration dâinvestissements ;
- Stratégie de facilitation et de rétention des investissements ;
- StratĂ©gie de plaidoyer politique. Cette nouvelle stratĂ©gie met en lumiĂšre, dâune part, le potentiel du secteur agricole congolais, de la pĂȘche, de la filiĂšre forestiĂšre, du tourisme, des hydrocarbures, des mines, de lâĂ©conomie de transit, les atouts institutionnels et humains et, dâautre part, les efforts fournis par le gouvernement congolais dans le cadre de lâamĂ©lioration continue du climat des affaires. Elle est financĂ©e par la Banque africaine de dĂ©veloppement et la Banque mondiale, via le Projet dâappui pour le dĂ©veloppement des entreprises et la compĂ©titivitĂ© (PADEC) et le Projet dâappui au climat des investissements et Ă la gouvernance sectorielle ForĂȘt/Bois (PACIGOF).
Annick Patricia Mongo, directrice gĂ©nĂ©rale de lâAPI
« LâamĂ©lioration du climat des affaires au Congo est un processus irrĂ©versible »
«Quelles sont les principales rĂ©formes rĂ©alisĂ©es ces derniĂšres annĂ©es afin dâamĂ©liorer lâenvironnement des affaires ? LâamĂ©lioration du climat des affaires au Congo est un processus irrĂ©versible et en cours de dynamisation. Elle repose sur lâexĂ©cution des engagements pris par le Premier ministre, M. Anatole Collinet Makosso, dans le cadre du Programme dâaction du gouvernement (PAG), qui fait du climat des affaires un cheval de bataille. Câest ainsi que plusieurs rĂ©formes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es ces derniĂšres annĂ©es, alors que dâautres sont en cours de mise en Ćuvre. La crĂ©ation dâentreprise est dĂ©sormais effective sous 48 heures, ce qui est une avancĂ©e significative, de mĂȘme que celle qui permet dĂ©sormais de crĂ©er une entreprise en ligne.Quant Ă la rĂ©forme portant sur la forme des statuts et la constitution du capital de la sociĂ©tĂ© Ă responsabilitĂ© limitĂ©e (SARL), elle lĂšve lâobligation de disposer dâun capital minimum pour la constitution de ce type de sociĂ©tĂ©. La crĂ©ation et le fonctionnement dâun ComitĂ© interministĂ©riel pour lâamĂ©lioration du climat des affaires (28 mars 2017) et du ComitĂ©
national de concertation entre le secteur privĂ© et les administrations publiques (27 aoĂ»t 2018) font partie des changements intervenus en matiĂšre dâamĂ©lioration du climat des affaires.
Par le dĂ©cret 2023-1542 en date du 13 septembre 2023, le gouvernement a créé la commission de rĂ©forme des inspections ou des contrĂŽles effectuĂ©s par lâadministration publique auprĂšs des entreprises privĂ©es. Lâune de ses missions essentielles est dâamĂ©liorer la coordination et lâefficacitĂ© des inspections et des contrĂŽles. Le Congo a Ă©galement créé deux centres de mĂ©diation et dâarbitrage Ă Brazzaville et Ă Pointe Noire au sein desquels une justice, rapide Ă des coĂ»ts adaptĂ©s, est rendue au profit des opĂ©rateurs Ă©conomiques.
Par ailleurs, plusieurs institutions, dont la Haute autoritĂ© de lutte contre la corruption et le ministĂšre en charge de la RĂ©forme de lâĂtat, ont vu le jour pour matĂ©rialiser certaines mesures salvatrices pour lâenvironnement des affaires. Câest ainsi que le projet de loi des finances 2023 comprend la suppression de pas moins de vingt-quatre prĂ©lĂšvements relevant des droits et taxes de douane non conformes aux lois et rĂšglements en vigueur au Congo. Ces mesures, qui sont de nature Ă lutter contre la parafiscalitĂ© illĂ©gale, viennent consolider le train des mesures existantes pour optimiser les performances du pays en matiĂšre dâamĂ©lioration de lâenvironnement des affaires.
Pouvez-vous nous donner des exemples des prélÚvements non conformes supprimés via la loi des finances 2023 ?
La disposition de la loi des finances dispose que, dans le circuit douanier de lâimport-export, sont interdits les prĂ©lĂšvements effectuĂ©s avant, pendant ou aprĂšs les opĂ©rations dâimportation et dâexportation pour la gendarmerie, la marine nationale, la police nationale et la direction de la surveillance du territoire, les services de santĂ©, les services de lâĂ©conomie forestiĂšre, les frais de livraison en zone urbaine, les frais de dĂ©potage, les frais de contrĂŽle de la brigade de la surveillance douaniĂšre⊠La liste fait rĂ©fĂ©rence au total Ă 24 situations prĂ©cises de ce type.
Le ComitĂ© national de concertation a-t-il permis dâamĂ©liorer le dialogue entre les autoritĂ©s publiques et les reprĂ©sentants du secteur privĂ© ?
Certainement, le comitĂ© avait dĂ©jĂ organisĂ© plusieurs rĂ©unions avec le secteur privĂ© avant sa session inaugurale. Celle-ci a eu lieu le 7 juin 2023 sous la haute autoritĂ© du Premier ministre. Au cours de cette session inaugurale, une centaine de recommandations ont Ă©tĂ© faites pour amĂ©liorer le climat des affaires. Plusieurs rĂ©unions de concertation sont mises Ă lâactif de ce comitĂ© : rencontre avec les commerçants des communautĂ©s Ă©trangĂšres qui avaient des dolĂ©ances Ă soumettre au gouvernement ; rencontre avec le secteur privĂ© dans le cadre de la facilitation du rĂšglement de la dette commerciale et sociale ; plusieurs rencontres avec le secteur privĂ© constituĂ© en comitĂ©s techniques et par filiĂšres.
Justement, plusieurs entreprises nous ont fait part de redressements quâelles considĂšrent disproportionnĂ©sâŠ
Les plaintes des entreprises concernant les redressements fiscaux et autres contrĂŽles rĂ©pĂ©tĂ©s ont notamment Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es Ă lâoccasion de la 1Ăšre édition du « petit dĂ©jeuner des investisseurs » du 25 fĂ©vrier 2023. Lâorientation du Premier ministre Ă ce sujet consiste dans la mise en place dâune commission chargĂ©e de rationaliser et rĂ©duire les contrĂŽles fiscaux, dâexaminer et apurer les contentieux en cours et la crĂ©ation dâune charte du contribuable.
Quelles rĂ©formes urgentes doivent encore ĂȘtre rĂ©alisĂ©es Ă court et moyen terme en vue dâamĂ©liorer lâenvironnement des affaires ? Le chantier des rĂ©formes dĂ©jĂ engagĂ© est assez vaste et pluridisciplinaire en ce qui concerne lâamĂ©lioration de lâenvironnement des affaires au sens large. Il ambitionne dâaller au-delĂ des indicateurs du Doing Business de la Banque mondiale. Dans lâimmĂ©diat, il sâagit dâaller au bout de ces rĂ©formes en dynamisant leur mise en Ćuvre, y compris en sâappuyant sur un systĂšme efficace de suivi et dâĂ©valuation des politiques
publiques. Les investisseurs installĂ©s au Congo reconnaissant des avancĂ©es notables en matiĂšre dâamĂ©lioration de lâenvironnement des affaires. Au rang des mesures dâaccompagnement Ă envisager et/ ou Ă vulgariser davantage, ils revendiquent un accĂšs plus large au financement des projets dâinvestissement.
Comment certains Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD), notamment liĂ©s Ă lâenvironnement et aux responsabilitĂ©s sociĂ©tales, sont-ils pris en compte par vos interlocuteurs ?
Le Congo se prĂ©occupe de lâatteinte des ODD, notamment ceux liĂ©s aux aspects sociaux et Ă lâenvironnement. Les objectifs du Plan national de dĂ©veloppement 2022-2026 sont alignĂ©s, dans une certaine mesure, sur la prise en compte de ces ODD. Il est projetĂ© que le PND devrait ĂȘtre financĂ© par le secteur privĂ© Ă hauteur de 70 %. Ce qui suggĂšre des mesures appropriĂ©es de nature Ă permettre une mobilisation accrue des investissements privĂ©s. Câest dans ce contexte que les investisseurs seront enclins Ă adhĂ©rer Ă la poursuite des ODD, notamment faisant suite aux engagements pris dans le cadre de la responsabilitĂ© sociale et environnementale de lâentreprise et de la prise en compte de la question du genre dans leur personnel
Un rendez-vous pour dépasser les obstacles rencontrés par les entreprises
HarcĂšlement fiscal, insĂ©curitĂ© judiciaire, dette intĂ©rieure⊠les patrons dâentreprises exposent leurs difficultĂ©s au gouvernement, qui semble en prendre dĂ©sormais la mesure.
La plupart des entreprises rencontrĂ©es pour la rĂ©alisation de ce guide ont Ă©voquĂ© un sujet de tourment : la rĂ©pĂ©tition de redressements fiscaux vĂ©cus comme de vĂ©ritables harcĂšlements. Il est question de procĂ©dures usantes pouvant durer plus de cinq annĂ©es ; de sommes exorbitantes initialement rĂ©clamĂ©es, avant dâĂȘtre sensiblement rĂ©duites, pour enfin trouver une « entente ». Plusieurs sociĂ©tĂ©s sollicitent elles-mĂȘmes leurs propres contrĂŽles, afin de rĂ©duire lâeffet de surprise, de discuter au plus prĂšs dâun juste prix, de couper lâherbe sous les pieds aux contrĂŽleurs subalternes, et dâĂ©viter ainsi la rĂ©pĂ©tition des inspections.
DE LâASSIETTE FISCALE
Ce que les dirigeants considĂšrent comme du harcĂšlement fiscal pourrait ressembler un jeu de dupes sâil ne poussait pas rĂ©guliĂšrement des entreprises Ă la fermeture. Un dĂ©nouement qui nâarrange pourtant ni les patrons, ni lâĂtat, Ă la recherche de davantage de recettes fiscales, notamment Ă travers lâĂ©largissement de lâassiette nationale. « La pression fiscale est un sujet Ă dĂ©battre, non pas sur son aspect rĂ©glementaire, prĂ©cise Michel Djombo Balombelly, prĂ©sident de lâUnion patro-
nale et interprofessionnelle du Congo (Unicongo), dans une interview accordĂ©e en dĂ©cembre 2022 Ă makanisi.org, mais sur le fait quâelle sâexerce de maniĂšre un peu perverse. LâĂtat a mis en place des mĂ©canismes de rĂ©tribution des contrĂŽleurs qui sont Ă lâorigine dâune surenchĂšre pour infliger lâamende la plus Ă©levĂ©e possible aux sociĂ©tĂ©s contribuables. Dans certains cas, regrette-t-il, la surenchĂšre vise davantage Ă obtenir, par la nĂ©gociation, un pot-devin quâĂ remplir les caisses de lâĂtat. »
Il se trouve que les patrons dâentreprises ont eu lâoccasion de se plaindre de ces dĂ©rives directement auprĂšs du Premier ministre, M. Anatole Collinet Makosso, le 25 fĂ©vrier 2023, au cours du premier « petit-dĂ©jeuner des investisseurs ». InitiĂ© pour devenir le rendez-vous de rĂ©fĂ©rence entre le gouvernement et les investisseurs, cette premiĂšre Ă©dition a rĂ©uni une centaine de chefs dâentreprises, nationales et internationales, autour dâune enquĂȘte commandĂ©e par le gouvernement Ă lâAgence pour la promotion des investissements (API) au sujet de la perception du climat des affaires.
LâenquĂȘte en question Ă©voque justement le harcĂšlement fiscal dont les entreprises sâestiment victimes. Elle fait remonter dâautres problĂšmes, tels que lâinsĂ©curitĂ© judiciaire, le paiement de la dette publique intĂ©rieure, le coĂ»t du pĂ©age de la Nationale 1, la dĂ©gradation de la Nationale 2 ou encore les enjeux autour de la mise en place dâune Caisse dâassurance maladie universelle. Alors que le PND fait rĂ©ellement des entreprises le moteur du dĂ©veloppement national, le Premier ministre a pris acte des dolĂ©ances des investisseurs et promis de travailler, dorĂ©navant avec eux, Ă la recherche de solutions appropriĂ©es. AprĂšs avoir rappelĂ© les avancĂ©es dĂ©jĂ enregistrĂ©es, notamment dans le paiement de la dette intĂ©rieure, il indique vouloir « lutter ensemble contre la corruption, la concussion et les pots-de-vin qui se traduisent par tout ce qui a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par les opĂ©rateurs Ă©conomiques. »
Appelant les entreprises Ă utiliser les institutions Ă leur service, il a ajouté : « Jâexhorte Ă dĂ©noncer ces comportements qui ternissent lâimage du Congo. Pour ce faire, nous allons mettre en place une cellule dâĂ©veil judiciaire dans les cours et tribunaux, afin de mettre un terme Ă ces comportements dĂ©viants. » Ces propos rejoignent ceux du ministre de la CoopĂ©ration, Denis Chrystel Sassou NâGuesso, devant le Parlement, en dĂ©cembre 2022, lors de la prĂ©sentation du projet de loi sur les Partenariats public-privĂ© (PPP). « Si nous nâamĂ©liorons pas le climat des affaires, lâargent des investisseurs ira chez les autres, avait-il dĂ©fendu. Il ne tient quâĂ nous de transformer notre logiciel mental pour cesser avec lâhabitude de faire traĂźner un investisseur parce quâil nâarrive pas Ă rencontrer un ministre pour traiter dâun dossier ou parce quâun citoyen «vĂ©reux» dĂ©cide de sâassoir sur un dossier, parce que nâayant pas reçu une commission. »
LE CEMACO, NOUVEL INSTRUMENT DE JUSTICE ALTERNATIVE
Parmi les dolĂ©ances soulevĂ©es par les chefs dâentreprises dans lâenquĂȘte sur le climat des affaires rĂ©alisĂ©e par lâAPI, figure lâinsĂ©curitĂ© judiciaire. Plusieurs sociĂ©tĂ©s enquĂȘtĂ©es ont fait Ă©tat de « dĂ©cisions de justice totalement iniques » Ă leur encontre, notamment sanctionnĂ©es par des condamnations Ă des montants exorbitants.
Parmi les institutions qui peuvent offrir une solution figure le Centre de mĂ©diation et dâarbitrage du Congo (Cemaco). Officiellement lancĂ© en octobre 2020, aprĂšs une annĂ©e dâopĂ©rationnalisation et de formation des « arbitres », elle met en Ćuvre deux procĂ©dures : lâarbitrage et la mĂ©diation. Câest le fruit dâune rĂ©forme fondĂ©e sur le traitĂ© de lâOrganisation pour lâharmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) et qui vise Ă amĂ©liorer le climat et la sĂ©curitĂ© de lâenvironnement des affaires.
Le Cemaco est rattachĂ© Ă la Chambre de commerce dâindustrie, dâagriculture et des mĂ©tiers de Pointe-Noire. Partout oĂč de tels tribunaux ont Ă©tĂ© rĂ©cemment mis en place sur le continent africain, les entreprises ont pu rĂ©duire les dĂ©lais de procĂ©dures autrefois chronophages et, par-lĂ , coĂ»teuses financiĂšrement. Cependant, le Cemaco tarde Ă ĂȘtre sollicitĂ©. Un entrepreneur explique comment, alors quâil proposait dây porter une affaire qui lâopposait Ă une autre entreprise, cette derniĂšre a refusĂ©, sans doute parce quâelle sâestimait protĂ©gĂ©e devant le tribunal de commerce. Cet entrepreneur estime quâil revient aux entreprises de se responsabiliser pour prendre la mesure des bienfaits quâune telle institution peut apporter Ă lâĂ©conomie et Ă lâenvironnement des affaires.
Pour
ne plus ĂȘtre exagĂ©rĂ©ment dĂ©pendants des recettes en hydrocarbures, les autoritĂ©s rĂ©forment le dispositif de gestion fiscalo-douanier, notamment en le digitalisant.
Les rĂ©formes en cours visent Ă intensifier la stratĂ©gie de mobilisation et de sĂ©curisation des recettes fiscales et douaniĂšres afin de rĂ©duire la dĂ©pendance aux hydrocarbures et de financer de façon plus rĂ©guliĂšre les dĂ©penses de lâĂtat. La dĂ©matĂ©rialisation des procĂ©dures et des moyens de paiements fait partie des outils pouvant permettre au Congo dâatteindre son objectif dâautosuffisance en termes de couverture des dĂ©penses courantes par les ressources intĂ©rieures. Tour dâhorizon.
LE NIU
(NUMĂRO DâIDENTIFIANT UNIQUE)
Obligatoire pour effectuer des opérations économiques, le NIU est une immatriculation du contribuable (personne physique et morale) créée en 2004 et délivrée par la Direction générale des impÎts et des domaines. Modernisée en 2020, le
« nouveau NIU » a Ă©tĂ© instituĂ© par la Direction des systĂšmes dâinformation (DSI) du ministĂšre de lâĂconomie et des Finances. Il se distingue par la prise des empreintes digitales, de lâiris de lâĆil et la crĂ©ation dâun QR code. Ces Ă©lĂ©ments venant complĂ©ter et sĂ©curiser lâancien NIU, ses donnĂ©es textuelles et sa photo.
GrĂące Ă une application web, les institutions publiques sont en mesure de vĂ©rifier la validitĂ© du NIU prĂ©sentĂ©. Celle-ci permet de limiter la multiplicitĂ© des identifiants et dâoffrir une solution Ă la non interconnexion des nombreuses rĂ©gies, qui rendent difficile lâidentification et la traçabilitĂ© des usagers/contribuables et de leurs opĂ©rations. Le NIU a Ă©tĂ© pensĂ© pour devenir le vĂ©ritable identifiant du TrĂ©sor et des autres ministĂšres du gouvernement, et ĂȘtre lâoutil charniĂšre pour lâinterconnexion de toutes les rĂ©gies par le biais des applications e-douanes, e-tax, SIGFIP (SystĂšme intĂ©grĂ© de gestion des finances publiques).
E-tax veut ouvrir une Ăšre nouvelle en termes de gestion, dĂ©claration et paiement des impĂŽts. SystĂšme centralisĂ©, intĂ©grĂ©, fiable et sĂ©curisĂ©, la nouvelle application de gestion des impĂŽts et taxes, sur lesquels la Direction gĂ©nĂ©rale des impĂŽts et des domaines (DGID) est compĂ©tente, vise Ă mettre fin aux failles de lâancien systĂšme informatisĂ© SYSTAF, aux lourdeurs dans le traitement manuel des dossiers ou encore Ă la dĂ©centralisation des bases de donnĂ©es qui compliquaient le suivi des usagers. Elle est utilisable via un identifiant Ă lâadresse impots. gouv.cg. Les informations y sont plus facilement traitĂ©es et analysĂ©es, de façon automatique, amĂ©liorant le partage et lâinteraction avec les autres applications que sont le NIU, Sydonia, SIGFIP ou encore Syspace. Outre la dĂ©claration et le paiement de leurs impĂŽts, les contribuables professionnels peuvent dĂ©clarer mensuellement leur TVA et leurs droits dâaccises, gĂ©rer leurs mandatairesâŠ
Le Guichet unique de paiement (GUP) ne concerne pas les usagers du paiement en ligne, mais ceux qui souhaitent régler leurs paiements par chÚque ou espÚces. Il a été institué par la loi de finances 2021 pour le paiement de tous les impÎts, redevances, droits, taxes et droits de douane, sans distinction de la résidence fiscale du contribuable. Mécanisme de centralisation et de sécurisation des recettes via la Banque postale, la plateforme encaisse les paiements relatifs aux déclarations fiscales et douaniÚres pour, ensuite, les reverser au Trésor public. Ce dernier continue de jouer son rÎle de comptable en délivrant la quittance aprÚs chaque paiement et en traçant les émissions faites par les administrations et les encaissements réalisés par la Banque postale.
Le timbre fiscal dĂ©matĂ©rialisĂ© remplace le timbre fiscal physique. Cette solution permet aux usagers de lâadministration fiscale de rĂ©gler en ligne les taxes liĂ©es Ă une dĂ©marche auprĂšs dâune administration
(demande de passeport, de titre de sĂ©jour, frais de justice, contrats, factures, etc.). Parmi les nombreux avantages offerts par cette solution, figurent la disponibilitĂ© illimitĂ©e du « stock », la sĂ©curisation des recettes sur toute la chaĂźne de gestion ou encore lâinteraction et lâĂ©change dâinformations avec les autres systĂšmes du TrĂ©sor public (e-tax, SIGFIP notamment). Le serveur fiscal est administrĂ© par le ministĂšre des Finances et du Budget le stock Ă©lectronique gĂ©rĂ© par le TrĂ©sor public, alors que le timbre est vendu par lâadministration fiscale. Il est dĂ©livrĂ© par une machine, la CS-200, qui sĂ©curise et rend unique chaque document Ă travers un code-barres 2D. Flexible techniquement, elle est compatible avec tous les environnements systĂšme, notamment ceux des applications e-tax et SIGFIP.
Le SystĂšme de suivi des paiements des crĂ©ances de lâĂtat (en acronyme SYSPACE) est dĂ©diĂ© Ă un public prĂ©cis. Cette plateforme web permet aux sociĂ©tĂ©s qui Ă©voluent dans les secteurs liĂ©s aux ressources naturelles (bois, mines et pĂ©trole) dâenregistrer leurs dĂ©clarations pĂ©riodiques en ligne. Elle permet dâautomatiser certaines tĂąches de lâadministration afin dâassurer une meilleure sĂ©curisation des recettes et un meilleur suivi des paiements au profit de lâĂtat. Ce projet dĂ©coule de la rĂ©forme du systĂšme dâinformation du ministĂšre des Finances et du Budget. Les acteurs concernĂ©s par SYSPACE sont les mĂȘmes qui interviennent dans le suivi de lâactivitĂ© des ressources naturelles. Il sâagit des sociĂ©tĂ©s de recherche et dâexploitation pĂ©troliĂšre, miniĂšre et forestiĂšre, du ministĂšre des Finances et du Budget, du ministĂšre des Mines et de la GĂ©ologie, du ministĂšre des Hydrocarbures et du ministĂšre de lâĂconomie forestiĂšre. En plus dâoccasionner un gain de temps aux entreprises, la plateforme SYSPACE est un outil de maĂźtrise de la production et de la commercialisation des ressources naturelles. Câest aussi un instrument de fiabilisation des calculs des droits issus de la rĂ©partition prĂ©vue dans les conventions ou contrats et de suivi de leur paiement
Qui crĂ©e des entreprises au Congo, oĂč et dans quels secteurs ?
LâACPCE rĂ©pond Ă ces questions. Tour dâhorizon.
LâAgence congolaise pour la crĂ©ation des entreprises (ACPCE) est un Ă©tablissement public Ă caractĂšre administratif créé en 2017 sur les cendres du Centre de formalitĂ©s administratives des entreprises (CFE). Elle abrite le guichet unique des entreprises et met Ă disposition des bulletins statistiques documentant le profil des crĂ©ateurs dâentreprises, par Ăąge, genre ou encore nationalitĂ©. Ils sont exploitĂ©s ici afin de dresser un inventaire de lâĂ©cosystĂšme des entreprises du pays.
|||||||| Nombre dâentreprises créées entre 2015 et 2023
Nombre dâentreprise
Source :ACPCE
90 % Ă BRAZZAVILLE ET POINTE-NOIRE
Entre 2015 et 2023, Brazzaville et Pointe-Noire ont respectivement enregistrĂ© 48,2 % et 43,3 % des crĂ©ations dâentreprises, avec en moyenne 1 143 et 929 unitĂ©s annuelles. Une moyenne qui cache
mal la montĂ©e en puissance de la capitale, oĂč 2 286 (54,5 % du total) entitĂ©s ont Ă©tĂ© créées en 2023 contre 1 571 (37,5 %) pour la citĂ© portuaire.
Le secteur tertiaire truste les crĂ©ations dâentreprises avec 83,8 % du total en moyenne sur la pĂ©riode 2015-2023. La branche « commerce » se dĂ©marque avec 48,46 % des entitĂ©s créées, notamment pour les « services aux entreprises » (7,4 %), suivis plus loin par « lâinformation et la communication », lâhĂ©bergement et le transport, en hausse en 2023. Le secondaire suit avec 12,5 % des entreprises rĂ©pertoriĂ©es, notamment dans la construction (7 %). Quant au secteur primaire, il nâattire que 3,65 % des crĂ©ations, essentiellement dans la branche « agriculture, Ă©levage et pĂȘche » et, plus rĂ©cemment, activitĂ©s extractives.
De maniÚre stable entre 2015 et 2023, les entreprises individuelles dominent les formes juridiques préférées par les entrepreneurs, à 74 % en moyenne. Suivent les sociétés de personnes, à un peu plus de 23 % et les sociétés de capitaux, à un peu moins de 3 %.
La crĂ©ation dâentreprises au Congo : donnĂ©es statistiques
|||||||| Les entreprises créées entre 2015 et 2022 par nationalité
Congolaise
Malienne
Camerounaise
Chinoise
Mauritanienne
Française
Libanaise
Reste du monde
LâĂąge moyen des crĂ©ateurs dâentreprises entre 2015 et 2023 est de 41,8 ans. 73,55 % dâentre eux Ă©taient des hommes et 26,45 % des femmes
DES ENTREPRISES EN LIGNE
Le site web de lâACPCE - www.acpce.cg - a Ă©tĂ© créé en 2019 pour permettre la crĂ©ation dâentreprises en ligne en un temps record et Ă moindre coĂ»t. Cela traduit lâengagement du gouvernement Ă sĂ©curiser et Ă accĂ©lĂ©rer les dĂ©marches administratives des opĂ©rateurs Ă©conomiques. Lâagence met Ă la disposition des usagers lâattestation des formalitĂ©s, dans le respect des textes en vigueur, dont la sĂ©curitĂ© est assurĂ©e par la production de la signature Ă©lectronique. Dans la vision du dĂ©veloppement de lâĂ©conomie numĂ©rique du gouvernement, le e-commerce figure parmi les trois piliers de la stratĂ©gie nationale avec le e-gouvernement et le e-citoyen.
|||||||| Index Mo Ibrahim : « fondement des opportunités économiques » en 2021
Source :Index Mo Ibrahim 2022,édité en janvier 2023
Ludovic ITOUA, directeur général de la Direction générale des impÎts et des domaines (DGID)
« Un gain de temps réel pour les usagers et une amélioration nette des recettes fiscales »
La digitalisation du systÚme fiscalo-douanier congolais, dont fait partie la dématérialisation des procédures et des moyens de paiement, est une opération majeure de la direction des impÎts. à quels objectifs majeurs répond-elle ?
Cette opĂ©ration poursuit plusieurs buts. Elle vise, dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Ă moderniser lâadministration fiscale et en particulier Ă faciliter et simplifier les obligations de dĂ©claration et de paiement des impĂŽts. Elle contribue Ă©galement Ă sĂ©curiser les recettes fiscales et Ă renforcer la lutte contre la fraude fiscale.
Parmi toutes les opĂ©rations concernĂ©es, lesquelles sont dĂ©jĂ dĂ©matĂ©rialisĂ©es ? Lesquelles doivent lâĂȘtre Ă court/moyen terme ?
La dĂ©claration des impĂŽts et taxes, et le paiement des impĂŽt sont dĂ©jĂ pris en charge dans lâapplication E-tax. Toutes les Ă©tapes de lâimmatriculation au NumĂ©ro dâidentification unique (NIU) sont opĂ©rationnelles, de mĂȘme que celles qui concernent le timbre fiscal dĂ©matĂ©rialisĂ©. Ă court terme, nous allons amĂ©liorer et stabiliser la tĂ©lĂ©procĂ©dure (dĂ©claration et tĂ©lĂ©paiemant) et interconnecter les applications NIU et E-tax. Nous allons Ă©galement implĂ©menter le reste des impĂŽts du tome 1 dans lâapplication E-tax et amĂ©liorer le circuit dâinformation du Guichet unique de paiement (GUP). Ă moyen terme, nous souhaitons interconnecter les modules des applications de la douane et de la fiscalitĂ© forestiĂšre et implĂ©menter tous les mĂ©tiers fiscaux dans lâapplication E-tax. De cette façon, la prise en charge de toutes les fonctions fiscales seront dĂ©matĂ©rialisĂ©es (contrĂŽle, contentieux, remboursement de crĂ©dit de TVA, dĂ©grĂšvement, etc.). E-tax devra prendre en charge les impĂŽts, droits et taxes du tome 2 du Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts (CGI) et nous allons rendre disponible le guide dâutilisation de E-tax.
Les utilisateurs rĂ©pondent-ils favorablement Ă cette digitalisation ? Celle-ci permet-elle dâamĂ©liorer les dĂ©marches des usagers et la mobilisation des recettes pour la DGID ? Nous notons un allĂšgement des charges et des tĂąches administratives pour les agents des impĂŽts, qui peuvent se consacrer Ă des activitĂ©s Ă forte valeur ajoutĂ©e. Nous notons dĂ©jĂ une amĂ©lioration nette des recettes fiscales du fait dâune mobilisation mieux maitrisĂ©e et de lâautomatisation de la collecte des impĂŽts. Les usagers, quant Ă eux, profitent dâun gain de temps rĂ©el
La Direction GĂ©nĂ©rale des ImpĂŽts et des Domaines (DGID) est lâorgane technique qui a pour mission principale dâassister le ministĂšre de lâĂ©conomie et des finances dans lâexercice de ses attributions en matiĂšre fiscale.
:
La DGID a pour principales missions de :
- Mettre en Ćuvre la politique du Gouvernement en matiĂšre fiscale ;
- Ălaborer les avant-projets de textes lĂ©gislatifs et rĂ©glementaires et les projets de conventions fiscales internationales en matiĂšre fiscale ;
- DĂ©terminer lâassiette, assurer la liquidation et le contrĂŽle des impĂŽts tant directs quâindirects, des droits dâenregistrement, de timbre, de publicitĂ© fonciĂšre et des taxes assimilĂ©es ;
- Connaßtre du contentieux des impÎts et taxe assimilées ;
- Rechercher et sanctionner les omissions, les dissimulations, les insuffisances et dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale les infractions fiscales ;
- Participer Ă la constitution et Ă la gestion des biens du domaine privĂ© mobilier et immobilier de lâEtat ;
- AliĂ©ner des biens du domaine mobilier et immobilier de lâEtat ;
- Assurer la gestion de la curatelle, des successions, des biens vacants et de biens placés sous séquestre ;
- Ester en justice pour le compte de lâEtat en matiĂšre fiscale ;
- Tenir, en collaboration, avec les administrations partenaires, le registre national de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre de lâEtat ;
- Veiller, de concert avec les administrations publiques partenaires, au respect de la lĂ©gislation en matiĂšre dâimmatriculation des propriĂ©tĂ©s.
ORGANISATION :
La direction gĂ©nĂ©rale des impĂŽts et des domaines est dirigĂ©e et animĂ©e par un directeur gĂ©nĂ©ral. Monsieur Ludovic Itoua est directeur gĂ©nĂ©ral depuis 2019 avec pour mission la maximisation des recettes fiscales, lâamĂ©lioration de la confiance entre les contribuables et lâadministration fiscale. Outre le secrĂ©tariat de direction chargĂ©e de rĂ©ceptionner le courrier et le service informatique chargĂ© dâassurer lâexploitation et la maintenance des applications informatiques, dix directions opĂ©rationnelles sont Ă compĂ©tence nationale :
- la direction des affaires administratives et financiĂšres ;
- la direction du contrĂŽle des services ;
- la direction de la réglementation et du contentieux ;
- la direction de lâenregistrement, de la fiscalitĂ© fonciĂšre et domaniale ;
- la direction de la fiscalité des grandes entreprises ;
- la direction de la fiscalité des petites et moyennes entreprises  ;
- la direction de la fiscalité des particuliers ;
- la direction de la fiscalité pétroliÚre ;
- la direction des études et de la prévision ;
- la direction des vérifications générales et de la recherche
Les entreprises actives au Congo doivent prendre en compte, en amont de leurs projets, plusieurs obligations liĂ©es Ă la protection de lâenvironnement et Ă leur responsabilitĂ© sociĂ©tale.
La protection de lâenvironnement et lâamĂ©lioration du cadre de vie des populations figurent parmi les prĂ©occupations majeures des pouvoirs publics inscrites dans le PND 2022-2026. Pour autant, la plupart des PME interrogĂ©es Ă ces sujets par DBI Congo admettent ne pas en faire grand cas, sachant les moyens de contrĂŽle Ă©tatiques faibles, mĂȘme si, au final, nombre dâentre elles respectent les textes nationaux qui leurs sont consacrĂ©s. Les plus grandes sociĂ©tĂ©s nationales, qui dĂ©tiennent des moyens financiers consĂ©quents et ont un rĂŽle dâexemplaritĂ©, sont plus pointilleuses sur ces questions. Quant aux grandes entreprises pĂ©troliĂšres ou de transport maritime, elles disposent de politiques
de responsabilitĂ© sociĂ©tale et environnementales (RSE) poussĂ©es qui leurs sont avant tout dictĂ©es par les groupes auxquelles elles appartiennent, eux-mĂȘmes surveillĂ©s par les ONG internationales. Plusieurs plans, programmes, stratĂ©gies⊠pourraient permettre dâamĂ©liorer lâexercice des activitĂ©s Ă©conomiques au Congo de façon Ă exploiter les ressources naturelles de maniĂšre durable. Parfois propres au Congo, ces textes sont le plus souvent Ă©laborĂ©s afin de traduire au niveau national des engagements internationaux pris par Brazzaville. Petit tour dâhorizon, non exhaustif, des principaux dâentre eux.
POUR LâENVIRONNEMENT (PNAE)
ApprouvĂ© par le gouvernement congolais en 1996, le Plan national dâaction pour lâenvironnement (PNAE) est une expression opĂ©rationnelle de la politique environnementale congolaise. Si cet outil rĂ©pond Ă une exigence du sommet de Rio de 1992, il appuie Ă©galement la mise en Ćuvre de la loi n° 003/91 du 23 avril 1991 sur la protection de lâenvironnement. Cadre de planification transversal, il donne les orientations pour assurer la viabilitĂ© et la durabilitĂ© du processus de planification du dĂ©veloppement.
Il a pour objectif global de :
⹠Réduire la dégradation des écosystÚmes naturels ;
⹠Améliorer le cadre de vie ;
⹠Assurer une utilisation durable et rationnelle des ressources naturelles ;
âą AmĂ©liorer lâĂ©tat sanitaire des populations ;
⹠Valoriser le patrimoine vert ;
⹠Réduire la pollution urbaine et marine.
Le PNAE a Ă©tĂ© lâobjet de travaux de rĂ©vision, de juin 2020 Ă dĂ©cembre 2021, afin de le mettre en adĂ©quation avec les Ă©volutions socioĂ©conomiques et les problĂ©matiques qui ont Ă©mergĂ© rĂ©cemment, notamment dans le cadre de lâAccord de Paris, des recommandations de la COP22 ou encore des Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD). « Lâambition du PNAE rĂ©visĂ© consiste Ă mieux structurer et à orienter les interventions du gouvernement, de ses partenaires bilatĂ©raux et multilatĂ©raux et des organisations non-gouvernementales de conservation engagĂ©s dans la protection de lâenvironnement », soulignait en dĂ©cembre 2021 le PNUD, qui a accompagnĂ© le Congo dans sa tĂąche. Le PNAE est aujourdâhui constituĂ© de trois volumes : le premier prĂ©sente le contexte national, lâĂ©tat des lieux et le diagnostic ; le second dĂ©crit la stratĂ©gie environnementale nationale et le troisiĂšme dĂ©veloppe les vingt-trois fiches de projet avec plan dâinvestissement.
LancĂ©e en 2013, la SNDD a pour ambition dâĂ©tablir les bases dâune croissance soutenue axĂ©e sur une exploitation rationnelle des ressources naturelles dont regorge le Congo. Cette stratĂ©gie, qui visait parallĂšlement une diversification de lâĂ©conomie et une amĂ©lioration continue de la gouvernance, nâa pas encore atteint tous ses objectifs. Dans son rĂ©sumĂ© exĂ©cutif, la SNDD affirmait : « Ă lâhorizon 2025, le Congo aura Ă©tabli les bases dâun dĂ©veloppement durable, Ă travers la gestion rationnelle des ressources naturelles, lâamĂ©lioration de la gouvernance, le dĂ©veloppement et la modernisation des infrastructures et des services sociaux de base, ainsi que la diversification de son Ă©conomie. » Reposant sur cette vision prospective, la SNDD prend en compte les besoins exprimĂ©s dans diffĂ©rents secteurs sociaux, Ă©conomiques et environnementaux, pour parvenir Ă la rĂ©alisation des objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD). Elle traite des grandes questions de dĂ©veloppement Ă travers quatre axes stratĂ©giques :
⹠La gestion rationnelle des ressources naturelles ;
âą LâamĂ©lioration durable de la gouvernance ;
⹠Le développement et la modernisation durable des infrastructures et des services sociaux de base ;
âą La diversification durable lâĂ©conomie.
Pour chaque axe stratĂ©gique, le document identifie plusieurs domaines dâintervention. Ă titre dâexemple, pour lâaxe stratĂ©gique 1 de gestion rationnelle des ressources naturelles, la SNDD prĂ©voit quatre domaines dâintervention : flore et faune ; sols, agriculture, Ă©levage et ressources halieutiques ; mines, hydrocarbures et hydrauliques ; et tourisme et aires protĂ©gĂ©es. Chaque domaine dâintervention comporte Ă son tour des Ă©lĂ©ments fondateurs de la SNDD. Ainsi, dans le domaine des mines, des hydrocarbures et de lâhydraulique, ceux-ci visent le renforcement des capacitĂ©s institutionnelles et juridiques, la valorisation des ressources, le renforcement des capacitĂ©s des acteurs, la recherche ou encore la formation et la sensibilisation.
Le PND cite « la poursuite des efforts engagĂ©s depuis 2006, pour poser les bases dâune Ă©conomie verte dans le cadre de la stratĂ©gie nationale REDD+ », comme lâune des actions en mesure de lui permettre dâatteindre ses engagements environnementaux. REDD+ est particuliĂšrement focalisĂ©e sur la protection de la forĂȘt. Ce mĂ©canisme est nĂ© de la prise de conscience de lâimportance du changement dâutilisation des sols, en particulier de la disparition des forĂȘts, sur le changement climatique. Pour y rĂ©pondre, dĂšs 2005, un groupe de pays forestiers tropicaux a proposĂ©, au sein de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), quâun accord inclut un mĂ©canisme de rĂ©duction des Ă©missions provenant de la dĂ©forestation et de la dĂ©gradation des forĂȘts (REDD). La proposition initiale a Ă©tĂ© complĂ©tĂ©e lors des rĂ©unions CCNUCC suivantes afin dây adjoindre la conservation des rĂ©serves de carbone forestier, la gestion durable des forĂȘts et lâaccroissement des stocks de carbone forestier, donnant naissance Ă lâacronyme REDD+.
Le principe de base de REDD+ repose sur une compensation financiĂšre, versĂ©e par les pays dĂ©veloppĂ©s aux pays en voie de dĂ©veloppement dans lâaccompagnement Ă la rĂ©duction de leurs sources dâĂ©missions. Le mĂ©canisme global formel est toujours en cours de nĂ©gociation au sein du processus CCNUCC, mais plusieurs initiatives « actions prĂ©coces » ou « dĂ©marrage rapide » sont dĂ©jĂ en cours. Elles sâappuient sur un systĂšme de mesures dâincitation positives pour rĂ©duire les Ă©missions provenant de la dĂ©forestation et de la dĂ©gradation et pour aider Ă la conservation des stocks existants de carbone forestier, Ă la gestion forestiĂšre durable et Ă lâaccroissement des stocks de carbone forestier. Au Congo, la stratĂ©gie nationale REDD+ a Ă©tĂ© validĂ©e pour la pĂ©riode de 2018-2030. Dans le contexte national, elle repose sur cinq axes :
âą Le renforcement de la gouvernance et la mise en Ćuvre des mĂ©canismes de financements durables ;
⹠La gestion et la valorisation durable des ressources forestiÚres ;
âą LâamĂ©lioration des systĂšmes agricoles ;
âą La rationalisation de la production et de lâutilisation du bois/Ă©nergie et la promotion des Ă©nergies propres ;
âą Le dĂ©veloppement dâun secteur minier vert, de façon Ă minimiser lâimpact du dĂ©veloppement du secteur minier sur la forĂȘt
La Politique nationale genre sâinscrit dans le cadre des orientations fixĂ©es par la Constitution congolaise et par les engagements pris Ă lâinternational par le Congo (DĂ©claration universelle des droits de lâHomme, Convention sur lâĂ©limination de toutes les formes de discrimination Ă lâĂ©gard des femmes, etc.). Elle vise Ă atteindre lâĂ©galitĂ© entre les sexes et lâautonomisation sociale, Ă©conomique et politiques des femmes et des filles. Elle offre, pour cela, un cadre dâorientation de lâintĂ©gration du genre dans le processus de dĂ©veloppement national. Lâun de ses cinq axes stratĂ©giques concerne le renforcement du rĂŽle et de la place des femmes dans lâĂ©conomie et lâemploi.
La politique de protection des peuples autochtones est, quant Ă elle, encadrĂ©e par la loi n° 5-2011 sur la promotion des peuples autochtones. Elle Ă©tablit une base juridique pour permettre Ă ces derniers de faire valoir leurs droits, de protĂ©ger leurs droits civils et politiques ainsi que leur culture et leurs moyens de subsistance, ou encore dâaccĂ©der aux services sociaux de base. Parmi tous les droits accordĂ©s, figurent des orientations pour la consultation libre, informĂ©e et prĂ©alable des peuples autochtones dans le cadre de projets socioĂ©conomiques.
« DĂVELOPPER
Afin de financer le PND, Brazzaville compte sur plusieurs mĂ©canismes directement liĂ©s Ă la protection de lâenvironnement.
Dans son ambition de remplir ses Objectifs de dĂ©veloppement durable, le Congo est appuyĂ© par un nombre consĂ©quent de ressources allouĂ©es par des fonds mondiaux pour lâenvironnement mis en place par la communautĂ© internationale ces derniĂšres annĂ©es. Ils visent Ă renforcer les efforts, notamment des pays en dĂ©veloppement, pour protĂ©ger la planĂšte. « Le Congo, Ă travers le bassin du Congo, offre une opportunitĂ© pour mobiliser les ressources des fonds mondiaux pour le climat en lien avec son programme dĂ©veloppement durable »,
affirme le PND, avant de citer les principales ressources « exploitables à brÚve échéance » :
⹠Le Fonds vert climat ;
âą Le Fonds dâinvestissement climatique (FIC)Â ;
⹠Le Fonds spécial pour le changement climatique (SCCF) ;
âą LâAfrican climate change fund (ACCF) ;
âą Le Fonds pour lâenvironnement mondial (FEM)Â ;
âą La Central African forest investment (CAFI)Â ;
âą LâAdaptation Fund.
Câest le 9 mars 2017, Ă Oyo, en RĂ©publique du Congo, que douze pays dâAfrique centrale et de la rĂ©gion des Grands-Lacs (ils sont aujourdâhui 17) ont signĂ© lâaccord portant crĂ©ation du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC). En cours de mise en Ćuvre, cette initiative finance des projets basĂ©s sur les principes de lâĂ©conomie verte dans chacun des pays engagĂ©s dans sa gouvernance. Une gouvernance elle-mĂȘme fondĂ©e sur la primautĂ© de la compĂ©tence africaine. CofinancĂ© par les pays membres, le fonds est gĂ©rĂ© par des experts du continent, mais aussi du reste du monde, pour crĂ©er un modĂšle Ă©conomique, social et environnemental durable pour le continent.
Câest aussi une institution continentale, la Banque de dĂ©veloppement des Ătats de lâAfrique centrale (BDEAC), qui a Ă©tĂ© choisie, en septembre 2021, par les chefs dâĂtats et de gouvernements rĂ©unis dans le cadre de la Commission climat du Bassin du Congo (CCBC), pour gĂ©rer la ligne de crĂ©dit du Fonds Bleu, prĂ©vue Ă hauteur de dix milliards de dollars. ConcrĂštement, 24 programmes sectoriels ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par ces mĂȘmes gouvernants pour favoriser la transition climatique et Ă©conomique en sâappuyant sur deux leviers : le renforcement des capacitĂ©s techniques et le renforcement des capacitĂ©s financiĂšres par la mobilisation de fonds privĂ©s comme publics.
Parmi les nombreux projets congolais, figurent aussi bien la modernisation de la SociĂ©tĂ© congolaise de transport fluvial que des projets dâagroforesterie, de maraĂźchage, de restauration de zones dĂ©gradĂ©es ou de construction dâune usine de recyclage des dĂ©chets. Lâautre source de financement relevĂ©e par le PND est la commercialisation de crĂ©dits-carbones, notamment en lien avec le mĂ©canisme de RĂ©duction des Ă©missions liĂ©es Ă la dĂ©forestation et Ă la dĂ©gradation des forĂȘts (REDD+). « Câest une source potentielle de revenus pour soutenir le dĂ©veloppement durable au Congo, affirme le PND, qui ajoute : les tourbiĂšres rĂ©cemment dĂ©couvertes, qui sĂ©questrent plus de trente milliards de tonnes de carbone, sont un atout supplĂ©mentaire. »
âą La RĂ©publique du Congo se dote dâune loi sur les partenariats public-privĂ© >>> 50
⹠Les régimes fiscaux des entreprises au Congo >>> 58
⹠Coûts des facteurs de production au Congo >>> 62
⹠Banques et finances : Le remboursement de la dette intérieure profite aux banques >>> 65
⹠Environnement et hydrocarbures : Une Banque africaine pour la transition énergétique en cours de création >>> 75
⹠Assurances : Un secteur à développer, ouvert aux investissements >>> 78
AprĂšs avoir longtemps financĂ© ses infrastructures sur fonds propres ou dans le cadre de partenariats bilatĂ©raux, le Congo prĂ©cise les modalitĂ©s de rĂ©alisation des PPP. Une bonne nouvelle pour rĂ©ellement faire du privĂ© le moteur de lâĂ©conomie.
Le chef de lâĂtat, Denis Sassou NâGuesso, a promulguĂ© le 12 janvier 2023, Ă Brazzaville, une loi fixant les procĂ©dures et modalitĂ©s permettant aux acteurs privĂ©s dâentreprendre avec lâĂtat. Le texte avait Ă©tĂ© au prĂ©alable adoptĂ© par le parlement le 30 dĂ©cembre 2022. La loi a Ă©tĂ© portĂ©e par le ministre de la CoopĂ©ration internationale et du Partenariat public-privĂ©, Denis Christel Sassou NâGuesso, dont le ministĂšre a Ă©tĂ© créé en juillet 2021.
DĂVELOPPER LE SECTEUR PRIVĂ ET RĂDUIRE LâENDETTEMENT PUBLIC Cet outil stratĂ©gique doit favoriser lâatteinte des objectifs majeurs fixĂ©s par le gouvernement. Au premier rang desquels la mise en place dâune politique de diversification Ă©conomique qui sâappuie sur un secteur privĂ© fort, voulu par le Plan national de dĂ©veloppement 2022-2026, et qui puisse bĂ©nĂ©ficier dâun climat des affaires attractif. Il doit aussi
contribuer Ă la rĂ©duction de lâendettement public, alors que de nombreuses infrastructures ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es ces derniĂšres annĂ©es, tout ou partie, sur fonds propres de lâĂtat. Plusieurs contrats de concession entre des autoritĂ©s publiques et des partenaires privĂ©s sont en exĂ©cution depuis plusieurs annĂ©es. La route nationale 1 a ainsi Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©e dans ce cadre, de mĂȘme quâont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es plusieurs centrales hydroĂ©lectriques. RatifiĂ©e par la loi du 21 janvier 2021, la convention internationale relative au pont route-rail sur le fleuve Congo prĂ©voit, elle aussi, un PPP. Pour autant, câest la premiĂšre fois quâune loi permet aux partenaires privĂ©s du pays de disposer dâun cadre juridique gĂ©nĂ©ral.
MAIS NON EXCLUSIF
La loi, dans son premier article, dĂ©termine le cadre juridique et institutionnel des contrats de partenariat public-privĂ©. Elle fixe les principes fondamentaux, les procĂ©dures de prĂ©paration, de passation, les modalitĂ©s dâexĂ©cution, de contrĂŽle et de rĂšglement des diffĂ©rends ainsi que les rĂ©gimes financier, fiscal, douanier, de change, foncier et des biens des contrats de partenariat public-privĂ©. Elle sâapplique aux contrats conclus entre une personne publique et un partenaire privĂ© sous la forme dâun contrat de partenariat public-privĂ©.
DĂFINITION DU CONTRAT DE PPP
La loi dĂ©finit le contrat de PPP comme un « contrat administratif par lequel lâĂtat, une collectivitĂ© locale, un Ă©tablissement public ou une sociĂ©tĂ© Ă participation publique majoritaire, confie Ă une personne morale de droit privĂ© ou un groupement de personnes morales de droit privĂ©, pour une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e, tout ou partie de la conception, de la construction, du financement, de la transformation, de lâexploitation, de la gestion, de la maintenance, de la rĂ©habilitation, de
lâentretien dâun actif de la personne publique, dâun Ă©quipement, dâune infrastructure ou dâun service public ». Ses soixante-cinq articles sont regroupĂ©s en huit titres qui dĂ©finissent :
- Les dispositions générales des contrats de PPP ;
- Leurs rÚgles de passation et les critÚres de leur attribution ;
- Les clauses et les mentions obligatoires ;
- Les modalitĂ©s dâexĂ©cution (droits et obligations des parties, rĂ©siliation, contrĂŽle et audit) ;
- Les régimes financiers, fiscaux et douaniers ;
- Le régime foncier et des biens ;
- Le rÚglement des différends ;
- Les dispositions transitoires et diverses.
La loi Ă©tablit deux formes de contrats (article 4) : les contrats de PPP à « paiement par les usagers » et les contrats de PPP à « paiement public ». Sâagissant des premiers, la rĂ©munĂ©ration du partenaire privĂ© provient essentiellement de lâexploitation de lâouvrage ou du service public, alors quâelle est issue de versements par la personne publique dans le cadre des seconds. La loi prĂ©cise dans son article 14 que « les contrats de PPP prennent en compte les objectifs de dĂ©veloppement durable dans leurs dimensions environnementale, Ă©conomique et sociale (bonne gouvernance, respect des droits humains, conditions de travail dĂ©centes, etc.), en exigeant un contenu local dans les contrats ». Par ailleurs, le ou les titulaires du contrat doivent se constituer sous la forme dâune sociĂ©tĂ© de projet de droit congolais dĂ©diĂ© au contrat de PPP.
Le nouveau texte dĂ©finit quatre types de procĂ©dures de passation (article 21). Selon lâobjet, la nature et le contexte du contrat, il sâagit de lâappel dâoffres, du dialogue compĂ©titif, de lâoffre spontanĂ©e et de lâentente directe. Le recours Ă lâentente directe peut ĂȘtre autorisĂ© aprĂšs avis de non-objection du comitĂ© technique. Cela peut ĂȘtre le cas lorsque « le projet prĂ©sente une urgence stratĂ©gique liĂ©e Ă la sĂ©curitĂ© nationale » ; « lorsque le partenaire privĂ© a dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© pour le compte de la personne publique des projets similaires » ou encore lorsque « le partenaire privĂ© dispose dâune expĂ©rience exclusive dans le domaine du projet ». Le contrat de PPP fait lâobjet dâune publicitĂ© prĂ©alable, dâun rĂšglement dâappel Ă la concurrence, dâune Ă©tude de faisabilitĂ© et doit rĂ©pondre Ă un besoin prĂ©alablement dĂ©fini par la personne publique.
CRITĂRES DâATTRIBUTIONÂ : SOCIĂTĂ, ENVIRONNEMENT ET CONTENU LOCAL
Parmi les critĂšres dâattribution majeurs (article 22), figurent le coĂ»t global de lâoffre et les objectifs de performance dĂ©finis en fonction de lâobjet du contrat, en particulier en matiĂšre de dĂ©veloppement durable et de mise en Ćuvre de clauses sociales. Paraphrasant lâarticle 14, la loi prĂ©cise : « Il peut ĂȘtre pris en compte la part dâexĂ©cution du contrat que le candidat sâengage Ă confier Ă des entreprises de droit congolais dĂ©tenues majoritairement par des nationaux congolais, ainsi que des critĂšres environnementaux, sociaux et de
gouvernance. » Lâarticle 20 indique que « les projets de contrat de PPP dont la valeur globale, estimĂ©e hors taxes, est infĂ©rieure Ă un seuil Ă dĂ©finir par dĂ©cret en Conseil des ministres, sont rĂ©servĂ©s aux entreprises contrĂŽlĂ©es par des nationaux ».
Ă lâarticle 55, la loi indique que « le rĂ©gime fiscal et douanier dâun contrat de PPP est spĂ©cifique » et « dĂ©rogatoire du droit commun pour ce quâil prĂ©voit ». Ce rĂ©gime sera « stable » et les contrats conclus conformĂ©ment Ă la nouvelle loi ne seront pas soumis Ă des dispositions postĂ©rieures. Lâarticle 57 souligne que « les avantages fiscaux et douaniers sont fixĂ©s dans chaque contrat, en fonction de son objet, des conditions et de la durĂ©e de son exĂ©cution. Ces avantages doivent ĂȘtre conformes Ă ceux contenus dans les lois dĂ©rogatoires au droit commun en vigueur. » Le ministre chargĂ© des finances peut Ă©galement consentir, exceptionnellement, des avantages supplĂ©mentaires.
De nombreuses clauses, telles que les modalitĂ©s de financement, de rĂ©munĂ©ration du partenaire privĂ©, de partage des risques ou encore de fourniture locale de biens et services doivent ĂȘtre mentionnĂ©es dans les contrats. Les causes de rĂ©siliation doivent ĂȘtre prĂ©vues, notamment en cas de remise en question de lâĂ©quilibre financier du contrat par la personne publique. Dans ce cas, le partenaire privĂ© peut demander des indemnitĂ©s aprĂšs la rĂ©siliation. Le rĂšglement des diffĂ©rends liĂ©s Ă la passation, Ă lâinterprĂ©tation ou Ă lâexĂ©cution des contrats de PPP se fait Ă lâamiable. En cas dâĂ©chec, ils sont rĂ©glĂ©s par voie dâarbitrage ou par voie juridictionnelle selon les modalitĂ©s fixĂ©es dans le contrat.
LâexĂ©cution des contrats de PPP est encadrĂ©e par cinq organes de gouvernance :
- Le ComitĂ© national des PPP, placĂ© sous lâautoritĂ© du Premier ministre, est chargĂ© dâĂ©laborer un portefeuille multisectoriel annuel de projets pouvant faire lâobjet de PPP, notamment en fonction des prioritĂ©s du PND ;
- Le ComitĂ© technique des PPP est chargĂ© de valider et de mettre en Ćuvre les projets de PPP. Ceux-ci, de mĂȘme que leur prorogation, sont approuvĂ©s par le ministre en charge du PPP, le Premier ministre et le prĂ©sident de la RĂ©publique, aprĂšs avis du comitĂ© national du PPP ;
- Le SecrĂ©tariat permanent des PPP, placĂ© sous lâautoritĂ© du ministre en charge du PPP, est notamment chargĂ© de publier et de mettre Ă jour le portefeuille de projets de PPP, de les Ă©valuer et dâeffectuer leur suivi ;
- La Commission de passation des contrats de PPP sâoccupe de mettre en Ćuvre la procĂ©dure de passation appropriĂ©e ;
- La Commission de contrĂŽle des PPP assure la surveillance de lâexĂ©cution du contrat.
Dâautres acteurs sont habilitĂ©s Ă contrĂŽler les contrats de PPP, tels que la Cour des comptes et de discipline budgĂ©taire, la Haute autoritĂ© de lutte contre la corruption, des auditeurs indĂ©pendants, ainsi que tout autre organe compĂ©tent prĂ©vu par les lois et rĂšglements
PPPÂ : Ă LA RECHERCHE DâUNE STRATĂGIE COMMUNAUTAIRE
La Commission de la CEMAC est engagĂ©e dans lâĂ©laboration dâune stratĂ©gie des PPP et dâun cadre rĂ©gional juridique et institutionnel sur les PPP. Bien quâil ait pris les devants pour combler le vide juridique en la matiĂšre, le Congo est associĂ© Ă ces travaux. Câest aussi le cas du Gabon et du Cameroun, qui disposent aussi de leurs propres lois sur les PPP.
|||||||| Investissements directs étrangers (IDE) entrants au Congo (en milliards de dollars)
Stock dâIDE en 2022Â : 34,026 milliards de dollars
Source :UNCTADWorld Investment Report 2023 20 22 20 21 20 20 20 19 20 18 4,315 3,366* 4,016* 0,532* 0,532*
UN CADRE FISCAL INCITATIF
POUR LES ENTREPRISES NOUVELLEMENT
CRĂĂES ET LES ENTREPRISES AGRICOLES
Cabinet de conseil juridique et fiscal spĂ©cialisĂ© dans le droit des affaires, Lexa International accompagne les entreprises au Congo et dans la sous-rĂ©gion francophone. Sa fondatrice, Bourgelie Ampion, revient sur les rĂ©centes mesures destinĂ©es Ă stimuler lâĂ©conomie nationale.
En RĂ©publique du Congo, la majoritĂ© des secteurs dâactivitĂ©s offre une multitude dâopportunitĂ©s dâaffaires. LâĂtat, qui dĂ©tenait le monopole des secteurs Ă©conomiques, tend dĂ©sormais vers la dynamisation du secteur privĂ©. Câest dans cette optique que le gouvernement a mis en place un cadre incitatif en matiĂšre fiscale pour les entreprises nouvellement créées ainsi que pour les entreprises agricoles.
LE CAS DES ENTREPRISES NOUVELLEMENT CRĂĂES
Afin dâencourager lâaction entrepreneuriale, le gouvernement a prĂ©vu des mesures avantageuses pour les entreprises nouvellement créées, susceptibles de favoriser lâessor de leur activitĂ© et de contribuer au bon climat des affaires en RĂ©publique du Congo. En effet, selon les fondements de lâarticle 169 de la loi de finance pour 2023, sont exonĂ©rĂ©es de la taxe spĂ©ciale sur les sociĂ©tĂ©s, les entreprises nouvelles au titre du premier exercice. De plus, les entreprises remplissant les critĂšres des rĂ©gimes privilĂ©giĂ©s de soutien aux grandes entreprises bĂ©nĂ©ficient des allĂšgements fiscaux et douaniers depuis la pĂ©riode de leur installation jusquâĂ leur mise en exploitation. Il sâagit des allĂšgements et exonĂ©rations tels que :
- Lâapplication du Code des douanes CEMAC ;
- La suspension des droits de douanes sous forme dâadmission temporaire ou dâentrĂ©e en franchise ;
- La rĂ©duction de 50 % des droits dâenregistrement pour la crĂ©ation dâentreprise, les augmentations de capital et les fusions de sociĂ©tĂ©s.
MaĂźtre Bourgelie AMPION
Associée gérante
Durant les trois premiĂšres annĂ©es dâexercice ou dâexploitation :
- LâexonĂ©ration totale de lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s (IS) et de lâimpĂŽt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) ;
- Lâautorisation de procĂ©der Ă des amortissements dĂ©gressifs ou accĂ©lĂ©rĂ©s ;
- Lâautorisation du report des rĂ©sultats nĂ©gatifs sur les trois exercices suivants ;
- Lâapplication au taux zĂ©ro de la TVA sur les productions exportĂ©es.
La RĂ©publique du Congo, dans sa vision dâautosuffisance alimentaire, encourage les investissements dans le secteur agricole en vue de multiplier la production dâaliments bio et bon marchĂ©. Ă ce titre, lâarticle 36 B (loi de finances 2012) du Code GĂ©nĂ©ral des ImpĂŽts dispose : « Sont exonĂ©rĂ©s de lâimpĂŽt les revenus provenant de lâexploitation agricole, agropastorale, piscicole et de la pĂȘche continentale. »
Aussi, concernant lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, lâarticle 107 A. 16° de la loi de finances pour 2023 dispose : « Sont exonĂ©rĂ©s de lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s par les entitĂ©s dâexploitation agricole au sens large. » Quant Ă la taxe spĂ©ciale sur les sociĂ©tĂ©s, lâarticle 169 dispose : « Sont exonĂ©rĂ©es de la taxe spĂ©ciale sur les sociĂ©tĂ©s, les entitĂ©s dâexploitation agricole au sens large. » Enfin, selon lâarticle 314 de la loi de finances pour 2023, le taux de contribution de la patente est Ă hauteur de 10 000 francs CFA pour les contribuables dont le chiffre dâaffaires forfaitaire nâatteint pas 1 000 000 de francs CFA, ainsi que pour les entitĂ©s dâexploitation agricole au sens large LEXA International
Créé en 2012, le cabinet Mongo & Kengolet conseille et représente les entreprises au Congo avec une expertise en droit des sociétés, droit des obligations, droit minier, droit du travail et en marchés publics. Interview de Bertrand Elanga, collaborateur principal de la société.
De quelle façon les autoritĂ©s cherchent-elles Ă rĂ©duire certains impĂŽts et taxes afin de stimuler lâĂ©conomie, tout en essayant dâalimenter toujours plus les comptes du TrĂ©sor ?
Le gouvernement cherche, dâune part, Ă crĂ©er les conditions pour formaliser davantage les structures du secteur informel, afin dâĂ©largir lâassiette fiscale et dâamĂ©liorer le recouvrement des recettes. Dans le mĂȘme temps, cela ne lâempĂȘche pas dâagir sur les incitations fiscales. Par exemple, lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s est de 30 % et nâa pas augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es. Bien au contraire, il est actuellement de 28 % pour certaines activitĂ©s, notamment miniĂšres et immobiliĂšres. Pour les entreprises exerçant dans la microfinance et lâenseignement privĂ©, lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s est aujourdâhui de 25 %. LâexonĂ©ration de cet impĂŽt est mĂȘme totale pour les sociĂ©tĂ©s actives dans lâagriculture, lâĂ©levage, la pĂȘche et la pisciculture, ainsi que dans tous les secteurs pour la premiĂšre annĂ©e dâexercice.
Le ministĂšre de lâĂconomie et des Finances est sur le point de digitaliser le dispositif de gestion fiscalo-douanier. Quels avantages les entreprises peuvent-elles en retirer ?
Elles vont bĂ©nĂ©ficier dâune rapiditĂ© accrue dans le traitement des dossiers. La digitalisation sera surtout pour ces derniĂšres un alliĂ© en termes de lutte contre la corruption, ce qui est trĂšs important. Le rĂšglement des dossiers fiscaux ou douaniers se fera dĂ©sormais sans ĂȘtre en face dâun agent de ces administrations.
La nouvelle loi sur le partenariat public-privé crée-t-elle de nouvelles opportunités pour le cabinet Mongo & Kengolet ?
Cette nouvelle loi va donner lâopportunitĂ© aux avocats que nous sommes dâassister nos clients lors des procĂ©dures de passation par appel dâoffres, au moment du dialogue compĂ©titif, de lâoffre spontanĂ©e ou mĂȘme de lâentente directe dans des cas bien prĂ©cis. Nous allons jouer un rĂŽle dĂ©terminant dans la rĂ©daction du contrat de PPP ainsi que des contrats de sous-traitance.
Sur quels enjeux le cabinet Mongo & Kengolet est-il le plus souvent sollicité par les investisseurs ?
Notre cabinet est consultĂ© par les investisseurs souhaitant entreprendre au Congo sur les conditions de crĂ©ation dâentreprises, de la meilleure forme juridique Ă adopter en fonction des besoins, des conditions dâimplantation et dâexercice et, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, sur les aspects du droit OHADA (Organisation pour lâharmonisation en Afrique du droit des affaires) sur les sociĂ©tĂ©s commerciales. Ces clients nous sollicitent Ă©galement sur le travail en « due diligence » Ă effectuer vis-Ă -vis des sociĂ©tĂ©s prĂ©sentent au Congo avec lesquelles ils veulent entrer en partenariat. Nous sommes aussi consultĂ©s sur des aspects du droit du travail, tels que les conditions de travail des Ă©trangers, la rĂ©daction des contrats, des lettres de suspension et de licenciement individuels ou collectifs, afin dâĂȘtre en conformitĂ© avec la loi. Ăvidemment, nous assistons et reprĂ©sentons nos clients devant les cours et tribunaux lors de contentieux classiques, en matiĂšre civile, sociale, commerciale et mĂȘme pĂ©nale
Le systĂšme fiscal congolais comprend plusieurs rĂ©gimes dâimposition. Le rĂ©gime de droit commun cĂŽtoie
dix régimes spécifiques offrant des avantages souples aux capitaux nationaux et étrangers et garantissant
un meilleur retour sur investissement.
LâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s (IS) se caractĂ©rise par :
- Une exonĂ©ration totale pour les entitĂ©s dâexploitation agricole au sens large (agriculture, pĂȘche continentale, Ă©levage).
- Une exonĂ©ration totale de taxe spĂ©ciale sur les sociĂ©tĂ©s (TSS) pour les sociĂ©tĂ©s nouvelles au titre du premier exercice et pour les entitĂ©s dâexploitation agricole au sens large (agriculture, pĂȘche continentale, Ă©levage).
- Une baisse du taux de lâimpĂŽt sur les bĂ©nĂ©fices des sociĂ©tĂ©s (IS) de 30 % Ă 28 % en 2020, lâobjectif Ă©tant de le ramener Ă 25 %.
En ce qui concerne lâimpĂŽt sur le revenu des valeurs mobiliĂšres (IRVM), lâimpĂŽt de distribution est de 15 % depuis la loi de finances pour 2015.
Une exonĂ©ration totale des droits dâenregistrement (DE) et de la contribution du timbre est accordĂ©e Ă la crĂ©ation de lâentreprise.
En matiĂšre de taxe sur les transferts de fonds (TTF), une exonĂ©ration pour les fonds destinĂ©s au remboursement dâemprunts contractĂ©s Ă lâĂ©tranger est accordĂ©e.
Les taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sont classés en fonction de la nature des activités économiques déployées :
- Le taux général est de 18 %, applicable à tous les biens et services.
- Le taux réduit est de 5 % pour les biens de consommation courante, le gas-oil et les lubrifiants importés des pays ayant une frontiÚre commune avec le Congo par les sociétés forestiÚres implantées au Congo.
- Il est de 0 % pour les exportations, les transports internationaux et leurs accessoires, la vente locale du bois dĂ©bitĂ©, les importations de gaz butane, le ciment produit localement, les produits verriers fabriquĂ©s au CongoâŠ
La taxe unique sur les salaires (TUS) due par les employeurs est de 7,5 % (taux général) du salaire brut. Ce taux est de 2,5 % du salaire brut pour les sociétés pétroliÚres depuis la loi de finances pour 2021.
Lâun des principaux de ces rĂ©gimes, lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s forfaitaire (ISF), sâapplique aux personnes morales Ă©trangĂšres qui se livrent sur le territoire de la RĂ©publique du Congo Ă des activitĂ©s industrielles, commerciales et autres. Son taux dâimposition est de 33 % depuis 2020.
Les neuf autres régimes spécifiques sont :
- Le régime fiscal des zones économiques spéciales ; - Le régime fiscal des zones industrielles ; - Le régime fiscal de la zone franche de santé ;
- Le rĂ©gime fiscal des holdings ; - Le rĂ©gime dâintĂ©gration fiscale ; - Le rĂ©gime fiscal des Ă©tablissements de micro finances ;
- Le rĂ©gime fiscal des Ă©coles privĂ©s ; - Le rĂ©gime fiscal des entreprises agricoles, agropastorales, de la pisciculture et de la pĂȘche ; - Les rĂ©gimes privilĂ©giĂ©s de la charte des investissements.
DE LA CHARTE DES INVESTISSEMENTS
Dans une perspective dâincitation pĂ©renne de lâinvestissement, le lĂ©gislateur congolais a prĂ©vu des rĂ©gimes de soutien relatifs aux entreprises selon leur taille, sans distinction de citoyennetĂ©.
La charte des investissements du 18 janvier 2003 prĂ©voit deux rĂ©gimes dâinvestissement au Congo :
Régime G : régime de soutien aux grandes entreprises qui réalisent un investissement supérieur ou égal à 100 millions de francs CFA.
Régime S : régime de promotion pour les petites et moyennes entreprises qui réalisent un investissement au moins égal à 30 millions de francs CFA et inférieur à 100 millions de francs CFA.
les critĂšres dâĂ©ligibilitĂ© Ă ces rĂ©gimes dâinvestissement sont les suivants :
- Ătre inscrit au registre du commerce ;
- CrĂ©er des emplois permanents sâexerçant pendant au moins 280 jours par an ;
- Détenir un capital social égal ou supérieur à 20 % des investissements ;
- Utiliser en prioritĂ© les matiĂšres premiĂšres locales nĂ©cessaires Ă la fabrication du produit fini ou semi-fini, Ă conditions Ă©gales de prix, de qualitĂ© et de dĂ©lai de livraison par rapport Ă lâextĂ©rieur, pour le cas des industries ;
- Utiliser en priorité les services des entreprises locales, à conditions égales de qualité, de prix, de délai de réalisation par rapport aux prestations des entreprises extérieures, pour le cas des entreprises de service ;
- Ătre immatriculĂ© Ă la caisse nationale de SĂ©curitĂ© sociale ;
- Ouvrir un compte dans une banque locale ou dans tout autre Ă©tablissement financier, dâĂ©pargne et de crĂ©dit dĂ»ment Ă©tabli dans le pays ;
- Recourir en prioritĂ© Ă la main dâĆuvre locale, Ă compĂ©tences Ă©gales par rapport Ă la main dâĆuvre Ă©trangĂšre.
Type de rĂ©gime Seuil du capital social PĂ©riode dâinstallation et trois premiers exercices
âą BĂ©nĂ©ficie des dispositions du code des douanes CEMAC relatives aux mĂ©canismes du perfectionnement actif pour les activitĂ©s tournĂ©es vers lâexportation.
âą Suspension des droits de douanes sous forme dâadmission temporaire ou dâentrĂ©e en franchise pour les activitĂ©s de recherche en matiĂšre de ressources naturelles.
Régime G Supérieur à 100 millions de francs CFA
Régime S
Régime de la zone de développement préférentielle
Supérieur ou égal à 30 millions et inférieur à 100 millions de francs CFA
Entreprise exportatrice
âą RĂ©duction de 50 % des droits dâenregistrement pour la crĂ©ation dâentreprise, les augmentations de capital, les fusions des sociĂ©tĂ©s, les mutations des actions et des parts sociales.
âą ExonĂ©ration totale de lâimpĂŽt, soit sur les bĂ©nĂ©fices des sociĂ©tĂ©s, soit sur le revenu des personnes physiques.
⹠Autorisation de procéder à des amortissements dégressifs ou accélérés.
⹠Autorisation du report des résultats négatifs sur les trois exercices suivants.
⹠Application au taux zéro de la TVA sur les productions exportées.
En plus des avantages du rĂ©gime G, bĂ©nĂ©ficie de la modĂ©ration des droits dâenregistrement pour la crĂ©ation dâentreprise, les augmentations de capital, les fusions des sociĂ©tĂ©s, les mutations des actions et des parts sociales.
Lâinstitution, lâorganisation et le fonctionnement de la zone de dĂ©veloppement prĂ©fĂ©rentielle sont fixĂ©s par un texte spĂ©cifique.
OBLIGATIONS DES ENTREPRISES
Ces derniĂšres annĂ©es, le ministĂšre des Finances congolais a apportĂ© plusieurs changements aux obligations douaniĂšres et fiscales des entreprises, les allĂ©geant et les rĂ©tablissant au grĂ© de ses objectifs, notamment sociaux. Tenant compte de la conjoncture Ă©conomique internationale perturbĂ©e par la pandĂ©mie de la Covid-19, le gouvernement a ainsi fait passer le taux de lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s relevant du rĂ©gime de droit commun de 30 Ă 28 %, en mai 2021, dans le cadre dâune loi de finances rectificative. Une mesure maintenue dans la loi de finances suivante. La taxe spĂ©ciale sur les sociĂ©tĂ©s (2 %) avait de son cĂŽtĂ© Ă©tĂ© supprimĂ©e. Pour permettre aux entrepreneurs de se tenir informĂ©s sur ce type de changements, la plateforme en ligne Liziba collecte, produit et met Ă disposition de ses internautes des informations Ă©conomiques, commerciales, administratives, rĂšglementaires, juridiques et fiscales. www.liziba.cg
une boĂźte Ă outils de l â entrepreneur Sa « boĂźte Ă outils de lâentrepreneur » fourni des informations exhaustives au sujet de la maniĂšre de crĂ©er et immatriculer une entreprise, des statuts juridiques existants, des instances dâappui et de gestion des conflits ou encore des procĂ©dures dâimportation et dâexportation. Elle donne Ă©galement des Ă©lĂ©ments concernant les coĂ»ts des facteurs de production, Ă laquelle nous empruntons une partie des informations exposĂ©es dans la partie suivante de ce guide.
Dans la partie « cadre lĂ©gal et rĂ©glementaire », elle fournit les textes des conventions collectives congolaises, le calendrier fiscal, les textes de lois utiles sur tous les secteurs, notamment les lois de finances depuis 2004. Elle dispose Ă©galement dâun annuaire dâentreprises et dâinstances de dĂ©veloppement et des donnĂ©es dâintelligence Ă©conomique territoriale. Liziba a Ă©tĂ© créée sous le Programme de renforcement des capacitĂ©s commerciales et entrepreneuriales II (PRCCE II), aprĂšs que le constat dâune absence de synergie entre les administrations et agences productrices de lâinformation ait Ă©tĂ© Ă©tabli. La plateforme est dotĂ©e dâun centre dâaccueil physique Ă la chambre de commerce, dâindustrie, dâagriculture et des mĂ©tiers de Pointe-Noire, chargĂ© de dispenser des services de conseil et dâaccompagnement
Gamassa,
associĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de KPMG Congo« La facture Ă©lectronique va rĂ©duire la marge de manĆuvre des fraudeurs »
Quels sont les objectifs recherchĂ©s par lâĂtat congolais Ă travers lâinstauration de la facture Ă©lectronique ?
La facture est la base de lâinformation financiĂšre. Elle se dĂ©livre en rĂšgle gĂ©nĂ©rale pour matĂ©rialiser la vente dâun bien ou dâun service. Elle est mise en Ćuvre au Congo dans le cadre de la rĂ©glementation commerciale et par lâOrganisation pour lâharmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), ainsi que par la lĂ©gislation fiscale. Au Congo, la TVA constitue lâune des principales catĂ©gories de taxes en termes de recettes publiques. Le constat qui a souvent Ă©tĂ© Ă©tabli, indique que, pour lui Ă©chapper, les contribuables ne dĂ©clarent pas ou minorent leur chiffre dâaffaires. La pratique actuelle a rĂ©vĂ©lĂ© ses limites et ne permet pas Ă lâĂtat dâoptimiser ses recettes et dâĂ©largir lâassiette des contribuables, notamment dans la mesure oĂč les transactions commerciales du secteur informel ne sont pas maĂźtrisĂ©es. Par ailleurs, le contrĂŽle de ces opĂ©rations nĂ©cessite une mobilisation importante de ressources en personnel. Bref, autant de difficultĂ©s qui sâajoutent Ă la lutte pour une concurrence loyale, au renforcement de la compĂ©titivitĂ© des entreprises par la dĂ©matĂ©rialisation, Ă la nĂ©cessaire simplification des obligations dĂ©clarativesâŠ
La facture électronique répond-elle à des enjeux importants pour les entreprises congolaises ?
LâĂtat doit veiller Ă protĂ©ger tous les contribuables en les soumettant aux mĂȘmes obligations dans le cadre des recouvrements des taxes. Or, lâenjeu pour les entreprises est Ă considĂ©rer sous deux angles : celui des contribuables honnĂȘtes et celui des contribuables vĂ©reux. Pour les entreprises opĂ©rant dans le secteur formel, la facture Ă©lectronique va permettre la mise en place dâune base de donnĂ©es fiable et ainsi dâĂ©largir lâassiette de lâimpĂŽt, permettant Ă terme, peut-ĂȘtre, dâaller vers son allĂšgement. En outre, les dĂ©clarations seront Ă lâabri de toute manipulation humaine, ce qui favorisera une relation plus saine avec lâadministration. Pour les contribuables dĂ©loyaux et ceux qui opĂšrent dans le secteur informel, câest une mauvaise nouvelle, car la facture Ă©lectronique va rĂ©duire la marge de manĆuvre en cas de tentative de fraude.
OĂč en est-on dans la mise en place de cette procĂ©dure ?
Elle se met en place progressivement, en fonction des rĂ©alitĂ©s Ă©conomiques et sociales de chaque pays. Dans le cadre de lâamĂ©lioration des recettes fiscales, le gouvernement congolais a engagĂ© une premiĂšre rĂ©forme, en 2012, par lâinscription dans la loi des finances de la facturation manuelle sĂ©curisĂ©e pour les entreprises et les caisses enregistreuses pour les petits commerçants. Malheureusement, ces deux projets nâont pas donnĂ© les rĂ©sultats escomptĂ©s pour les raisons Ă©voquĂ©es plus haut. La volontĂ© du gouvernement dâinstitutionnaliser la facture Ă©lectronique est matĂ©rialisĂ©e dans la loi de finance 2023.
LâĂtat et les entreprises sont-ils prĂȘts ?
Rien ne laisse prĂ©sager que la mise Ćuvre en effective se fera en 2024. Pour lâimplĂ©mentation du projet, lâĂtat a choisi deux partenaires, en charge respectivement de la rĂ©gulation et de la solution informatique. Si on est optimiste, la concrĂ©tisation de la facture Ă©lectronique pourra ĂȘtre envisagĂ©e pour le dĂ©but de lâannĂ©e 2025 en ce qui concerne lâĂtat. Pour les entreprises, lâimpĂ©ratif majeur rĂ©side dans la formation des comptables et Ă©ventuellement lâacquisition du matĂ©riel. Ă ce stade, elles nâont aucune indication pouvant leur permettre dâanticiper sur le projet.
DBI Congo compile des donnĂ©es provenant aussi bien dâinstitutions congolaises que dâorganisations internationales, ainsi que de Liziba, la plateforme dâinformations destinĂ©es aux entrepreneurs.
Un dĂ©cret de dĂ©cembre 2008 fixe le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), valable sur lâensemble du territoire national et dans tous les secteurs dâactivitĂ©s, Ă 50 400 francs CFA par mois de travail. Pour autant, lâaugmentation du point dâindice des salaires des fonctionnaires, passĂ© de 160 Ă 300 entre 2011 et 2017, a entraĂźnĂ© une hausse de ces derniers, de sorte que le plus petit salaire Ă©tait de 120 000 francs CFA dĂšs 2015, avant dâaugmenter encore en 2016 et 2017. Firmin Ayessa, le ministre dâĂtat en charge de la Fonction publique, du Travail et de la SĂ©curitĂ© sociale, a dĂ©fendu, en dĂ©cembre 2022, la nĂ©cessitĂ© de mettre Ă jour le Smig et de lâadapter Ă la rĂ©alitĂ© sociale. Enfin, selon le Rapport mondial sur les salaires 2020-2021 de lâOrganisation internationale du travail (OIT), le salaire minimum, public et privĂ©, Ă©tait de 90 000 francs CFA en 2019.
Dans une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par cette mĂȘme institution en 2016 (Transition vers le marchĂ© du travail des jeunes femmes et hommes en RĂ©publique du Congo), le salaire mensuel moyen des jeunes employĂ©s, selon leur niveau dâĂ©tude, oscillait entre 42 522 francs CFA, pour un niveau dâinstruction infĂ©rieur au primaire, et 181 398 francs CFA pour un universitaire ou post-universitaire. La moyenne Ă©tait alors de 64 931 francs CFA, avec une faible diffĂ©rence entre hommes et femmes. Dans cette mĂȘme Ă©tude, il apparaissait que sur 40 625 jeunes sans emploi affirmant avoir dĂ©jĂ refusĂ© une proposition dâemploi, 37 % dâentre eux invoquaient comme raison principale un niveau de salaire trop bas.
|||||||| LâaccĂšs Ă lâeau : barĂšme de facturation des consommations
de consommation
Particuliers/ménages
Administrations publiques (catégorie 1) Tranche unique
Gros consommateurs (catégorie 2, 3, 4, 5, 6, 7)
Consommateurs industriels (catégorie 8)
(tranche
|||||||| LâaccĂšs Ă lâĂ©lectricitĂ© - Frais dâabonnement en basse tension Ă Brazzaville
|||||||| Tarification : tarifs en basse tension
Source :API Congo
Tarifs pondérés sortant on-net, voix (francs CFA)
Tarifs pondérés sortant off-net, voix (francs CFA)
Tarifs pondérés international sortant, voix (francs CFA)
Offres Internet Congo Telecom : installation et forfait mensuel « Speed 60, 100 ou 220 » : 60*, 100 ou 220 MBPS, lâinstallation et le forfait mensuel sont respectivement de 25, 35 ou 45 000 francs CFA/mois.
* Ăquipement payant uniquement pour lâoffre « Speed 60 », Ă 5 000 francs CFA.
Source :ARPCE
|||||||| Tarifs de connexion Internet professionnelle (en francs CFA)
Source :API Congo
Les banques ont aussi souffert de la crise Ă©conomique depuis 2014. Mais le secteur se reprend depuis trois ans : il est en croissance, abonde de liquiditĂ©s et amĂ©liore ses crĂ©dits Ă lâĂ©conomie, bien quâil parte de loin sur ce point.
Lâune des vulnĂ©rabilitĂ©s majeures du secteur bancaire congolais a commencĂ© Ă ĂȘtre rĂ©duite en octobre 2020. Elle concerne une partie de la dette intĂ©rieure commerciale et sociale de lâĂtat accumulĂ©e depuis la crise Ă©conomique dĂ©butĂ©e en 2014, suite Ă la chute des cours mondiaux du pĂ©trole. Celle-ci a rĂ©duit les capacitĂ©s financiĂšres du Congo, grand client des entreprises congolaises, de la PME Ă la grande entreprise, et fragilisĂ© tout lâĂ©cosystĂšme entrepreneurial du pays.
UN PREMIER PLAN DâAPUREMENT DE LA DETTE INTĂRIEURE EN 2020
En octobre 2020, 300 millions de francs CFA ont Ă©tĂ© levĂ©s par un groupement dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique (GIE), baptisĂ© Club de Brazzaville, et formĂ© de quatre crĂ©anciers : BGFI Bank, la Banque sino-congolaise pour lâAfrique (BSCA), La Congolaise de banque (LCB) et Ecobank. Le paiement des crĂ©ances a dâailleurs dĂ©butĂ© avec les banques, dans
le but dâassainir leur situation, suivi des grandes entreprises, afin de relancer les grands chantiers de lâĂtat. Les effets de cette mesure de relance de lâĂ©conomie nationale se sont rapidement fait sentir, si lâon en croit la premiĂšre revue de lâaccord triennal au titre de la facilitĂ© Ă©largie de crĂ©dit Ă©tablie par le Fonds monĂ©taire international (FMI) en aoĂ»t 2022.
« Le ratio de prĂȘt non performant est restĂ© autour de 17 % en 2021 aprĂšs avoir fortement baissĂ© en 2020, car lâeffet du remboursement des arriĂ©rĂ©s intĂ©rieurs Ă©tait supĂ©rieur Ă celui de la contraction de lâactivitĂ© Ă©conomique », dans le contexte de la pandĂ©mie de la Covid-19, explique lâinstitution monĂ©taire internationale. Lâautre raison de la stagnation de ce ratio, ajoute le FMI, est « lâassouplissement temporaire des rĂšgles prudentielles par la Commission bancaire de lâAfrique centrale (COBAC) ». Si la croissance du crĂ©dit au secteur privĂ© est passĂ©e de 4 Ă 10 % entre fin 2020 et fin 2021, câest en partie grĂące Ă lâamĂ©lioration de la liquiditĂ© et Ă lâaugmentation graduelle des dĂ©pĂŽts des banques.
« Ce financement a permis dâaugmenter les crĂ©dits accordĂ©s Ă lâĂtat et en mĂȘme temps de restaurer les capacitĂ©s dâendettement des entreprises », abonde le Plan national de dĂ©veloppement. Au 30 avril 2021, les crĂ©dits bruts octroyĂ©s Ă la clientĂšle avaient augmentĂ© de 16,7 % par rapport Ă 2020 pour sâĂ©tablir Ă 1 373,5 milliards de francs CFA, dont 1 231,9 de crĂ©dits intĂ©rieurs. Le secteur privĂ© a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la plus grande partie du financement bancaire (994,3 milliards de francs CFA). LâĂtat a reçu 159,9 milliards francs CFA et les entreprises publiques se sont financĂ©es Ă hauteur de 77,7 milliards de francs CFA.
En juillet 2022, un nouveau plan dâapurement des arriĂ©rĂ©s de paiement intĂ©rieurs a Ă©tĂ© annoncĂ© par le ministĂšre de lâĂconomie et des Finances. Son but ? Continuer de « restaurer la crĂ©dibilitĂ© financiĂšre de lâĂtat, assainir les circuits financiers nationaux et appuyer la relance des activitĂ©s Ă©conomiques, notamment dans le secteur privĂ© national. » De quoi favoriser la stabilitĂ© financiĂšre et faciliter la poursuite de la baisse des prĂȘts non performants. Quant aux risques pour le systĂšme financier national, ils dĂ©coulent essentiellement des chocs sur les cours du pĂ©trole.
Les remboursements des arriĂ©rĂ©s et la hausse des dĂ©pĂŽts ont certes amĂ©liorĂ© la liquiditĂ© bancaire. Pour autant, si les crĂ©dits au secteur privĂ© se sont un peu amĂ©liorĂ©s, ils partent dâun niveau trĂšs bas. La progression de ce taux « ne devrait pas dĂ©passer 0,6 % en glissement annuel en 2021, sous lâeffet de la faible demande de prĂȘts », rapportait le FMI dans un rapport de mai 2022. « Câest lâun des rares pays africains oĂč je nâarrive pas Ă utiliser mon enveloppe dĂ©diĂ©e aux PME, tant les demandes sont faibles », confirme le patron dâune banque internationale prĂ©sente au Congo, interrogĂ© Ă ce sujet par DBI.
De fait, dâaprĂšs nos calculs, basĂ©s sur des chiffres de la CEMAC, entre janvier et juin 2022, avec des taux dâintĂ©rĂȘts Ă©quivalents, les crĂ©dits Ă court terme aux PME Ă©taient deux fois moins Ă©levĂ©s au Congo quâau Gabon, un pays au profil Ă©conomique et dĂ©mographique proche oĂč lâintermĂ©diation financiĂšre pose aussi problĂšme. Ces crĂ©dits Ă court terme, les plus nombreux octroyĂ©s par les banques au secteur privĂ©, Ă©taient quatre fois moins importants lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Le Congo rattrape son retard vis-Ă -vis de son voisin dans les prĂȘts Ă moyen terme aux PME et fait mieux dans les prĂȘts Ă moyen terme aux grandes entreprises.
|||||||| Crédits à court terme aux PME (en millions de francs CFA)
LâACCĂS
Source :Bulletin des statistiques sur les coûts et conditions du crédit dans la CEMAC n°10, 11 et 12
Lâenjeu amĂšne les autoritĂ©s Ă indiquer, parmi les objectifs du PND, la crĂ©ation dâune banque dâinvestissement et de dĂ©veloppement au service des PME. Lequel PND relĂšve par ailleurs « la faible capacitĂ© des banques Ă octroyer des crĂ©dits immobiliers », alors que la construction de logements a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e au niveau de prioritĂ© nationale. Parmi les autres solutions prĂŽnĂ©es, figure le renforcement des capacitĂ©s des structures officielles dâaccompagnement et de soutien des entreprises et des entrepreneurs : agences dĂ©diĂ©es Ă lâemploi, aux garanties financiĂšres, au dĂ©veloppement des PME-PMI⊠Cela permettrait, estime le PND, de « faciliter le recours aux financements bancaires via le mĂ©canisme de partage de risques avec les banques et (les structures de) microfinance, de dĂ©velopper un meilleur accĂšs au crĂ©dit ou encore de favoriser lâaccĂšs au marchĂ© ».
Banque postale du Congo, lâambition dâintĂ©grer le top 5 des banques congolaises !
La Banque postale du Congo (BPC) est une institution financiĂšre rĂ©cente, bien que la SociĂ©tĂ© des postes et de lâĂ©pargne du Congo (Sopeco), qui en est actionnaire (20 %) et partenaire stratĂ©gique, avait dĂ©jĂ un pied dans ce secteur. Quel est son mode de gouvernance ?
La Banque postale du Congo a dĂ©butĂ© ses activitĂ©s en janvier 2013. Lâinstitution sâest organisĂ©e autour des exigences de la rĂšglementation bancaire. Les principaux organes nĂ©cessaires au bon fonctionnement de celle-ci sont : les actionnaires rĂ©unis en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ; le conseil dâadministration (organe dĂ©libĂ©rant) ; la direction gĂ©nĂ©rale (organe exĂ©cutif). En outre, des commissaires aux comptes viennent complĂ©ter lâorganisation de la BPC avec pour responsabilitĂ© principale, lâarrĂȘtĂ© annuel des comptes.
La BPC est nĂ©e pour faire face Ă deux enjeux de lâĂ©conomie congolaise : sa faible inclusion financiĂšre et son financement. Comment rĂ©pond-elle Ă ces dĂ©fis majeurs ?
La BPC dispose, aprĂšs 10 ans dâexistence, du rĂ©seau bancaire le plus Ă©tendu du pays avec 34 agences. Elle a mis en place un certain nombre de produits adaptĂ©s Ă la nature spĂ©cifique de sa clientĂšle principale. Au-delĂ des modalitĂ©s classiques de financement, elle sâest notamment engagĂ©e dans le soutien de lâactivitĂ© des PME en mettant Ă leur disposition des mĂ©canismes de financement alternatifs tels que lâaffacturage et trĂšs prochainement le crĂ©dit-bail.
RĂ©affirmĂ©es dans le PND 2022-2026, la protection de lâenvironnement et la transition Ă©nergĂ©tique ont-ils une incidence dans la maniĂšre dont la BPC finance lâĂ©conomie ?
La BPC travaille en Ă©troite collaboration avec le ministĂšre de lâEnvironnement, du DĂ©veloppement durable et du bassin du Congo pour sâassurer une place non nĂ©gligeable parmi les banques novatrices dans la protection de lâenvironnement et la transition Ă©nergĂ©tique. Ainsi, le Fonds bleu pour le bassin du Congo et le Fonds vert pour le climat constituent des axes de dĂ©veloppement de produits et services adaptĂ©s.
Les autorités ont choisi la BPC pour opérer le Guichet unique de paiement (GUP) du Trésor public. De quelle façon remplit-elle cette mission ?
Câest un mandat sensible et hautement stratĂ©gique confiĂ© par les autoritĂ©s Ă la BPC. Afin dây parvenir, la BPC a fait modifier son organigramme en crĂ©ant un dĂ©partement des activitĂ©s dĂ©diĂ©es dont la tĂąche principale est dâassurer un fonctionnement efficient du Guichet unique de paiement. Par ailleurs, les nouveaux risques engendrĂ©s par cette activitĂ© ont conduit les services de contrĂŽles internes Ă adapter leurs vĂ©rifications au travers dâune cartographie des risques.
Quelle est votre vision de la BPC pour 2030Â ?
La BPC surprend dĂ©jĂ aujourdâhui, mais elle surprendra bien davantage en 2030 ! Notre ambition est de nous placer parmi le top 5 des banques congolaises. Ă cet effet, nous nous prĂ©parons Ă rĂ©pondre de maniĂšre adaptĂ©e Ă lâĂ©volution du marchĂ©. Notre plan stratĂ©gique 2023-2025 pose dĂ©jĂ des prĂ©alables pour que la BPC se structure autour des activitĂ©s dâaffacturage et de crĂ©dit-bail citĂ©es plus haut, ainsi que celle de la bancassurance qui devrait dĂ©buter dĂ©but 2024. La transformation de la BPC en groupe bancaire est lâambition affichĂ©e Ă lâhorizon 2030.
ĂTABLISSEMENTS
DE MICROFINANCE :
DĂPĂTS ET CRĂDITS EN HAUSSE
Comme dans la plupart des pays africains, face aux difficultĂ©s des banques traditionnelles Ă satisfaire les demandes de crĂ©dit des TPME et des PME, notamment en raison de lâasymĂ©trie dâinformation existant entre le demandeur et le prĂȘteur, nombre dâentreprises se tournent vers les Ă©tablissements de microfinance.
En 2021, 47 dâentre elles au total Ă©taient agréées en RĂ©publique du Congo. Ă la fin du mois de septembre de cette mĂȘme annĂ©e, les crĂ©dits bruts
distribuĂ©s se sontĂ©tablis Ă 695 milliards de francs CFA dans la zone CEMAC, dont 22 % pour les Ă©tablissements de la RĂ©publique du Congo. Câest le mĂȘme pourcentage de crĂ©ances en souffrance dĂ©tenues par les institutions congolaises dans la zone Ă©conomique, pour un total de 114 milliards de francs CFA.
Selon les chiffres de la Direction générale des institutions financiÚres nationales (DGIFN), les dépÎts dans les structures de microfinance sont passés de 153 à 184 milliards de francs CFA entre 2017 et 2020, alors que les crédits octroyés sont passés de 84 à 116 milliards de francs CFA.
|||||||| Part de marché des banques au Congo en juillet 2021 (en milliards de francs CFA et %)
Source :Comité national économique et financier,déclarations financiÚres à la COBAC
Sur un marchĂ© concurrentiel, les crĂ©dits Ă lâĂ©conomie au Congo vont essentiellement aux grandes entreprises sur de courtes durĂ©es. Leur coĂ»t, pour les PME ou les grandes entreprises, peut varier du simple au double sur une annĂ©e.
La La Banque des Ătats de lâAfrique centrale (BEAC) juge le marchĂ© congolais du crĂ©dit « trĂšs concurrentiel », car « aucune banque ne domine rĂ©ellement le marchĂ© de façon permanente ». Les derniers documents publiĂ©s par lâinstitution panafricaine Ă ce sujet traitent des trois premiers trimestres 2022. Au cours de cette pĂ©riode, le marchĂ© Ă successivement Ă©tĂ© dominĂ© par BGFI, Ecobank puis SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Congo. En plus de ces trois Ă©tablissements, la Banque sino-congolaise pour lâAfrique, La Congolaise des banques, CrĂ©dit du Congo ou encore la Banque Postale ont dĂ©passĂ©, sur un trimestre, les 8 % de parts de marchĂ© sur les crĂ©dits accordĂ©s.
Depuis cette pĂ©riode pour laquelle des donnĂ©es publiques existent, SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, engagĂ©e dans un processus de retrait de plusieurs pays dâAfrique, a annoncĂ© en juin 2023 la vente de sa filiale locale au groupe panafricain Vista. LâĂtat congolais, actionnaire de 6,53 % de la banque, a exercĂ© s on droit de prĂ©emption sur cette vente, expliquant vouloir chercher un nouveau partenaire bancaire solide et impliquĂ© dans le dĂ©veloppement de lâĂ©conomie nationale. AprĂšs avoir repris la totalitĂ© des participations du groupe français dans sa filiale congolaise, au mois de juillet 2023, il a annoncĂ© en octobre avoir trouvĂ© un repreneur avec BGFI Bank Congo.
Au cours du 1er trimestre 2022, les banques congolaises ont mis en place 6 216 nouveaux prĂȘts, 6 016 au deuxiĂšme trimestre et 9 964 au troisiĂšme trimestre, en forte hausse. En valeur, les nouveaux prĂȘts accordĂ©s se sont Ă©levĂ©s Ă 214,41 milliards de francs CFA au 1er trimestre 2022 et Ă 151,34 milliards de francs CFA au 2 e trimestre 2022. Bien que le nombre de prĂȘts accordĂ© ait fortement augmentĂ© au cours du troisiĂšme trimestre, leur valeur nâatteint que 163,37 milliards de francs CFA.
|||||||| Crédits : quelles parts de marché pour les banques au Congo (en %) ?
Source:BanquedesĂtatsdelâAfriquecentrale,DirectiongĂ©nĂ©raledesĂ©tudes,financesetrelationsInternationales, «ĂvolutiondestauxdĂ©biteurspratiquesparlesĂ©tablissementsdeCrĂ©ditdans«laCEMAC»
BENKHALED, directeur général adjoint de la Banque commerciale internationale
La Banque commerciale internationale (BCI), est, depuis 2019, une filiale du groupe Banque centrale populaire (BCP), 6Ăšme groupe bancaire panafricain par la taille de ses actifs.
Quelle est votre feuille de route stratégique ?
La BCI lâa validĂ©e courant 2020 et dĂ©clinĂ©e en plan Ă moyen terme sur la pĂ©riode 2021 - 2024. Lâambition de ce dernier consiste en la mise en exergue du concept de banque universelle avec un positionnement Ă©quilibrĂ© sur les marchĂ©s corporate et retail avec une ouverture aux nouveaux segments : jeunes, professionnels, TPE et associations, institutionnels. Le plan porte Ă©galement sur le repositionnement de la BCI en tant quâacteur de rĂ©fĂ©rence du top 5 du secteur bancaire congolais. Pour ce faire, la BCI poursuit trois grands axes : le renforcement de son expertise Ă travers un modĂšle de service proposant une approche proactive, une relation personnalisĂ©e et un conseil aguerri pour les opĂ©rations « complexes » de la clientĂšle ; une qualitĂ© de service optimisĂ©e Ă lâattention des clients, en terme de rĂ©activitĂ© au niveau commercial et de fiabilitĂ© au niveau opĂ©rationnel ; enfin, la mise Ă disposition de gammes complĂštes couvrant lâensemble des besoins bancaires de la clientĂšle et prĂ©curseurs de futures nouvelles offres au Congo, grĂące Ă lâappui du Groupe BCP.
Pour y parvenir, notre stratĂ©gie de dĂ©veloppement vise Ă agir sur les leviers majeurs de la croissance du PNB par la mise en place dâune nouvelle approche clientĂšle, lâenri-
chissement de lâoffre et lâaccĂ©lĂ©ration de la transformation digitale. Aussi, de nombreux chantiers transverses ont Ă©tĂ© engagĂ©s en vue dâamĂ©liorer les processus, lâorganisation, le rĂ©seau de distribution, les systĂšmes dâinformation, la maĂźtrise des risques, la satisfaction clientĂšle et une communication dense et ciblĂ©e.
Quels services proposez-vous aux entreprises ?
La BCI a changĂ© pour mieux accompagner ses clients avec de nouveaux services de qualitĂ© et davantage de produits innovants. Pour les spĂ©cificitĂ©s relatives au corporate banking, notre offre porte principalement sur les crĂ©dits, la collecte des dĂ©pĂŽts, les placements, les produits digitaux, le trade finance, le cash management, le cash advance ou encore les opĂ©rations de commerce international... Parmi les innovations, on peut citer : BCINET, BCI Scan, les partenariats avec les sociĂ©tĂ©s de tĂ©lĂ©phonie mobile, le concept dâagency banking organisĂ© en rĂ©seau franchisĂ©, prolongeant les services bancaires dans les zones Ă fort potentiel, non desservies par les banques. En relation avec les filiales spĂ©cialisĂ©es du Groupe BCP, nous proposons Ă nos clients institutionnels et entreprises, des salles de marchĂ©s financiers ainsi que des financements syndiquĂ©s en pool bancaire nationaux ou rĂ©gionaux.
De quelle maniĂšre la BCI accompagne-t-elle le dĂ©veloppement de la RĂ©publique du Congo ? Financer lâĂ©conomie est une mission noble assignĂ©e aux Ă©tablissements de crĂ©dit. Lâaccompagnement passe par la mise en place de mĂ©canismes de financiarisation des populations. En parts de marchĂ©, la BCI occupe de bonnes positions sur les crĂ©ances sur lâĂ©conomie, avec une prĂ©sence avĂ©rĂ©e pour le financement des particuliers, des PME-PMI, des grandes entreprises publiques et privĂ©es. Ă cela sâajoute une volontĂ© affirmĂ©e en direction des financements de projets structurants dans le cadre des PPP. Câest dans ce contexte que la BCI se place parmi les acteurs clĂ©s du financement de lâĂ©conomie contenu dans le projet de sociĂ©tĂ© voulu par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, et mis en Ćuvre dans le cadre du PND 2022-2026
|||||||| Répartition des nouveaux crédits par maturité (de janvier à septembre 2022)
PrĂȘts Ă court terme : 78,1 %
PrĂȘts Ă moyen terme : 14,6 %
PrĂȘts Ă long terme : 7,3 %
Source:BanquedesĂtatsdelâAfriquecentrale,Direction gĂ©nĂ©rale des Ă©tudes,finances et relations Internationales, «ĂvolutiondestauxdĂ©biteurspratiquĂ©sparlesĂ©tablissements de CrĂ©dit dans la CEMAC »
UNE OFFRE DE COURT TERME
DOMINĂE PAR LES GRANDES
ENTREPRISES
Comme dans le reste de la zone CEMAC, les grandes entreprises sont de loin les principales bĂ©nĂ©ficiaires des prĂȘts accordĂ©s par les Ă©tablissements bancaires. Elles en ont successivement attirĂ© 74,7, 65 et 63,8 % lors des trois premiers trimestres de lâannĂ©e 2022, avec respectivement 160, 98 et 104 milliards de francs CFA. Les PME, de leur cĂŽtĂ©, se sont successivement partagĂ©es 26, 21,9 et 28,4 milliards de francs CFA au cours de ces trois trimestres.
LĂ encore, Ă lâinstar des autres pays de la zone CEMAC, lâoffre de crĂ©dit au Congo est amplement dominĂ©e par les prĂȘts Ă court terme, essentiellement destinĂ©s au financement des besoins de trĂ©sorerie des entreprises du secteur productif et aux crĂ©dits Ă la consommation des mĂ©nages, estime la BEAC. Ils ont reprĂ©sentĂ© 79,2, 79,05 et 75,93 % des crĂ©dits mis en place lors des trois premiers trimestres 2022. Dans ces conditions, la couverture des besoins dâinvestissement des agents Ă©conomiques Ă moyen et long terme nâont en moyenne reprĂ©sentĂ© que 14,6 et 7,3 % sur les trois premiers trimestres de lâannĂ©e 2022.
Les taux pratiquĂ©s Ă©voluent fortement dans le temps et selon la maturitĂ© des crĂ©dits. En moyenne, ils sont passĂ©s de 10,27 % au premier trimestre 2022 Ă 9,43 et 9,02 % les deux trimestres suivants. En baisse, ils atteignaient mĂȘme 13,93 % au troisiĂšme trimestre 2021 ! Ces taux sont particuliĂšrement fluctuants et Ă©levĂ©s pour les PME. Ils ont atteint 14,39 % au premier trimestre 2022, presque cinq points de plus que trois mois plus tĂŽt, pour redescendre Ă 9,31 et mĂȘme 8,27 % les deux trimestres suivants. Plus stables en 2022, ceux rĂ©servĂ©s aux grandes entreprises sâaffichaient Ă 8,83, 8,49 et 7,17 %. Pour autant, il faut noter quâils avaient atteint 16,21 % au deuxiĂšme trimestre 2021. Fluctuations aussi impressionnantes, les taux dĂ©biteurs moyens servis aux administrations publiques et aux collectivitĂ©s locales durant les trois premiers trimestres de 2022, selon la BEAC, sont passĂ©s de 10,29 Ă 0,51, puis enfin Ă 11,42 % !
Alors que les établissements bancaires européens se
dĂ©sengagent du financement des hydrocarbures, les pays producteurs africains crĂ©ent une banque pour continuer dâexploiter cette ressource tout en protĂ©geant lâenvironnement.
Selon une Ă©tude de lâassociation britannique
ShareAction publiĂ©e en fĂ©vrier 2022, les vingt-cinq premiĂšres banques europĂ©ennes avaient financĂ© le secteur mondial du gaz et du pĂ©trole, les cinq annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, Ă hauteur de 406 milliards de dollars, sans signe de ralentissement. Or, vingt-quatre de ces Ă©tablissements font partie de lâAlliance bancaire
NetZĂ©ro, un rĂ©seau de banques, chapeautĂ© par les Nations unies, qui sâengage Ă aligner ses pratiques et ses portefeuilles pour atteindre la neutralitĂ© carbone en 2050.
LA PRESSION DES ONG ET DE LA JUSTICE
Depuis quelques mois, nombre dâentre elles semblent sâĂȘtre rapprochĂ©es de leurs engagements. BNP Paribas a ainsi annoncĂ© en mai dernier quâelle « nâaccorde plus de financements dĂ©diĂ©s au dĂ©veloppement de nouveaux champs pĂ©troliers ou gaziers, quelles que soient les modalitĂ©s de financement ». Sa direction admettait mĂȘme subir la pression de la justice, saisie par des ONG. Avec 46 milliards de dollars de financement, BNP Ă©tait lâune des trois
banques françaises dans le top 5 du classement de Share Action, avec CrĂ©dit Agricole (35 milliards de dollars) et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale (34 milliards de dollars). La banque britannique HSBC, en tĂȘte du classement (59 milliards de dollars), a annoncĂ© fin dĂ©cembre 2022 quâelle allait cesser de financer les nouveaux gisements de pĂ©trole et de gaz. Lâespagnole BBVA, la nĂ©erlandaise ING, la britannique Lloyds et lâitalienne UniCredit ont dĂ©jĂ restreint le financement de ce secteur, alors que le CrĂ©dit Agricole prĂ©cise fin 2022 ne plus financer « aucun nouveau projet dâextraction pĂ©troliĂšre ». Dans ce contexte, comment les pays producteurs africains dâhydrocarbures peuvent-ils rĂ©agir ? Conscients des enjeux environnementaux, les catastrophes climatiques frappant durement le continent, ils sont dĂ©pendants des ressources de leurs sous-sols pour poursuivre leur dĂ©veloppement. La rĂ©ponse pourrait venir de la Banque africaine pour la transition Ă©nergĂ©tique, que la Banque africaine dâimport-export, Afreximbank, et lâOrganisation des producteurs africains de pĂ©trole (APPO) veulent mettre sur pied, aprĂšs un protocole dâaccord signĂ© en mai 2022.
« UNE ALLOCATION DE CAPITAL PRĂVISIBLE ENTRE COMBUSTIBLES FOSSILES ET ĂNERGIES
RENOUVELABLES »
Cet Ă©tablissement permettrait de poursuivre lâexploitation des hydrocarbures tout en veillant Ă ce que celle-ci soit compatible avec les Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD), notamment environnementaux. Le principe voudrait que les Ătats membres de lâAPPO investissent des fonds propres dans cette nouvelle banque, tandis quâAfreximbank co-investirait et conseillerait sur le processus dâĂ©tablissement et de mise en Ćuvre. « Nous devons nous efforcer de trouver un juste Ă©quilibre entre les impĂ©ratifs dâattĂ©nuation du changement climatique et lâurgence dâĂ©viter les bouleversements sociaux rĂ©sultant de conditions Ă©conomiques et financiĂšres de plus en plus difficiles en Afrique, estimait le professeur Benedict Oramah, prĂ©sident dâAfreximbank, lors de la signature de lâaccord. Soutenir lâĂ©mergence de la Banque africaine de transition Ă©nergĂ©tique, poursuivait-il, permettra une allocation de capital plus efficace et plus prĂ©visible entre les combustibles fossiles et les Ă©nergies renouvelables ». « Nous espĂ©rons que dâautres institutions financiĂšres se joindront Ă Afreximbank pour que la Banque africaine de transition Ă©nergĂ©tique ait suffisamment de moyens pour accompagner le secteur dans sa transformation et dans la valorisation de ses ressources », a, de son cĂŽtĂ©, commentĂ© Maixent Raoul Ominga, le directeur gĂ©nĂ©ral de la SNPC
« Le plaidoyer en faveur de la transition énergétique des pays développés est une hypocrisie »
Comment est nĂ©e lâidĂ©e de la Banque africaine de transition Ă©nergĂ©tique (AEB pour African Energy Bank) ?
En 1992, cinq ans aprĂšs la crĂ©ation de lâAssociation des producteurs de pĂ©trole africains (APPA), ancien nom de lâAPPO, le fonds APPA, dont le siĂšge est Ă Cotonou, a Ă©tĂ© créé pour financer la recherche, la formation et la coopĂ©ration technologique dans lâindustrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre. Au cours de la restructuration de lâAPPA en APPO, entre 2015 et 2019, il a Ă©tĂ© admis que la mise en Ćuvre de lâaccord de Paris de 2015 allait poser de sĂ©rieux dĂ©fis Ă notre industrie, en particulier en Afrique, en raison du dĂ©sengagement prĂ©vu des banques occidentales des hydrocarbures. Le conseil des ministres a alors dĂ©cidĂ© de rĂ©former le fonds APPA : son capital est passĂ© de cinq millions Ă un milliard de dollars et son mandat a Ă©tĂ© Ă©largi au financement de lâindustrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre en Afrique. Cette derniĂšre a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e Africa Energy Investment Corporation (AEICorp).
Pourquoi avoir sollicité Afreximbank ?
Pour nous aider efficacement à décoller et à lever le capital requis. Ce fut le début du projet AEB.
LâAPPO et Afreximbank ont signĂ© un protocole dâaccord Ă cet effet le 16 mai 2022 Ă Luanda. Nous avons eu, depuis, plusieurs rĂ©unions pour discuter des modalitĂ©s de crĂ©ation de la banque, de lâaccord dâĂ©tablissement, de la structure juridique et de gouvernance, de la structure dâactionnariat ou encore du traitĂ© dâĂ©tablissement.
Pourquoi ce projet est important ?
Quelque six cent millions de personnes nâont pas accĂšs Ă lâĂ©lectricitĂ© et neuf cent millions nâont accĂšs Ă aucune forme dâĂ©nergie moderne Ă usage domestique pour cuisiner et se chauffer. Pourtant, on nous dit que nous devons abandonner lâĂ©nergie que nous avons pour quelque chose que nous espĂ©rons avoir. La crise en Russie et en Ukraine a mis en Ă©vidence lâhypocrisie du plaidoyer en faveur de la transition Ă©nergĂ©tique des pays dĂ©veloppĂ©s. Ceux dâentre eux qui possĂšdent du pĂ©trole et du gaz, et mĂȘme du charbon, quâils savent ĂȘtre la pire Ă©nergie en termes dâĂ©missions, ont indiquĂ© quâils continueraient Ă y investir. Mais ils ne sont pas prĂȘts Ă investir dans les Ă©nergies fossiles en Afrique⊠LâAEB investira dans tout combustible susceptible dâaider Ă rĂ©duire la pauvretĂ© Ă©nergĂ©tique sur le continent
DominĂ© par le secteur non-vie, avec un taux de pĂ©nĂ©tration extrĂȘmement faible, le marchĂ© de lâassurance offre de nombreuses opportunitĂ©s de croissance au Congo.
Le secteur des assurances est totalement ouvert aux investissements au Congo. LâĂtat y autorise 100 % des investissements directs Ă©trangers. Selon le traitĂ© signĂ© par les quatorze Ătats africains francophones, une entreprise Ă©tablie dans un autre Ătat membre de la ConfĂ©rence interafricaine des marchĂ©s dâassurance (CIMA) est autorisĂ©e Ă opĂ©rer en RĂ©publique du Congo sans exigence de licence locale.
Le marchĂ© de lâassurance au Congo, dominĂ© par Assurances et rĂ©assurances du Congo (ARC), compte huit sociĂ©tĂ©s dont six dans la branche nonvie - ou « dommages » - et deux dans la branche vie. Son paysage a peu Ă©voluĂ© depuis cinq ans, avec lâarrivĂ©e de lâAfricaine des assurances Congo en dĂ©cembre 2018. Au dĂ©but de lâannĂ©e 2021, le sud-africain Saham est devenu Sanlam et en septembre, cette sociĂ©tĂ© a cĂ©dĂ© ses parts au profit de NSIA Assurances. Ă la fin de lâannĂ©e 2021, le chiffre dâaffaires rĂ©alisĂ© par ces huit Ă©tablissements sâĂ©tablissait Ă 70,48 milliards de francs CFA, dont
81,8 % pour les compagnies non-vie et 18,2 % pour les compagnies vie, selon les chiffres de la direction des assurances, au ministĂšre de lâĂconomie et des Finances congolais. Lâimpact des courtiers et autres intermĂ©diaires dans ce chiffre dâaffaires est dâun peu plus de 70 %.
RĂSULTATS DâEXPLOITATION ET MARGE DE SOLVABILITĂ
Les frais gĂ©nĂ©raux des assureurs « dommages », et en grande partie les sinistres payĂ©s, ont fortement baissĂ©. Ils sâĂ©levaient Ă 26,249 milliards de francs CFA en 2017 pour atteindre 12,953 milliards en 2021. Le rĂ©sultat dâexploitation non-vie sâĂ©tablissait cette mĂȘme annĂ©e Ă 4,165 milliards de francs CFA et la marge de solvabilitĂ© Ă 9,271 milliards, soit un taux de couverture de marge de 215 %. Les branches « responsabilitĂ© civile gĂ©nĂ©rale », « incendies et dommages aux biens », « automobile » et « accidents corporels » dominent le secteur de lâassurance « dommages ».
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La prĂ©dominance de la branche non-vie sâexplique essentiellement, selon la direction des assurances du ministĂšre de lâĂconomie et des Finances, par le caractĂšre obligatoire de certains produits, comme lâassurance automobile, lâassurance tous risques chantier (TRC), les assurances scolaires ou encore les assurances contre les risques pĂ©troliers. Le poids de lâindustrie pĂ©troliĂšre y est dâailleurs impressionnant : sur les 57,6 milliards de francs CFA de chiffre dâaffaires en non-vie, prĂšs de la moitiĂ© est composĂ©e par les souscriptions pĂ©troliĂšres (27,652 milliards de francs CFA).
Si le chiffre dâaffaires du marchĂ© croĂźt depuis plusieurs annĂ©es, le taux de pĂ©nĂ©tration de lâassurance au Congo en 2021 a Ă©tĂ© mesurĂ©e Ă seulement 0,46 % en non-vie et 0,1 % en vie. Les opportunitĂ©s de croissance existent pourtant, corrĂ©lĂ©es logiquement Ă un degrĂ© de risque et Ă la nĂ©cessitĂ© dâinnovation. Pour amĂ©liorer lâutilisation des assurances dans le pays, la direction des finances prĂ©conise dâabord de renforcer la communication sur lâimportance de lâassurance. Elle conseille Ă©galement de crĂ©er de nouveaux produits adaptĂ©s aux besoins de la population et dâaugmenter lâassiette en prime, en rendant obligatoires certaines assurances. Cela pourrait ĂȘtre le cas de lâassurance incendie pour les immeubles ayant une valeur supĂ©rieure Ă 50 millions de francs CFA, pour les stations-services, les boulangeries, les industries, ou encore pour la responsabilitĂ© civile dans le cadre du transport de voyageurs et de marchandises en bateau.
LA MICRO-ASSURANCE ?
La croissance de la micro-assurance, associĂ©e Ă lâaugmentation de lâutilisation dâInternet et Ă de nouvelles amĂ©liorations technologiques pour vendre des polices en ligne, pourrait accroĂźtre la demande de produits de micro-assurance. Sur cet aspect, les produits dâassurance-vie dominent le portefeuille des sociĂ©tĂ©s de micro-assurance, notamment lâassurance emprunteur ou lâassurance vie temporaire.
Un secteur oĂč lâassurance pourrait se faire une place si elle parvient Ă innover pour rĂ©duire les risques est celui de lâagriculture. Le Congo a Ă©tĂ© sujet ces derniĂšres annĂ©es Ă des alĂ©as climatiques, voire Ă des catastrophes naturelles, qui causent dâimportants dĂ©gĂąts, notamment Ă lâagriculture et Ă lâĂ©levage. Lâassurance « paramĂ©trique », qui couvre les consĂ©quences financiĂšres de ces alĂ©as, est une solution possible dans ces conditions, alors quâenviron 3 % seulement des agriculteurs ont recours Ă lâassurance. Lâassurance-vie individuelle et lâassurance-retraite pourraient aussi connaĂźtre une croissance importante au Congo. Selon la Banque mondiale, la couverture de lâassurance sociale est faible dans le pays, notamment limitĂ©e aux employĂ©s du secteur public
|||||||| 6 assureurs non-vie et 2 assureurs vie (Chiffre dâaffaires, en milliards de francs CFA)
Source:DirectiongĂ©nĂ©raledesinstitutionsfinanciĂšres,directiondesassurances,ministĂšredelâĂconomieetdesFinancesduCongo
Mwandza Ibata, directeur gĂ©nĂ©ral adjoint dâAssurance gĂ©nĂ©rale du Congo et vice-prĂ©sident de lâAssociation professionnelle des sociĂ©tĂ©s dâassurances du Congo
« Il faut sâassurer que les assurances obligatoires le soient vraiment ! »
AGC sâest rĂ©cemment installĂ©e dans son nouveau siĂšge, Ă Brazzaville, symbole du renouveau de la compagnie, qui a connu des troubles de trĂ©sorerie suite Ă un investissement lourd. GrĂące Ă sa volontĂ© et son savoir-faire, lâassureur reprend sa place dâacteur majeur du marchĂ© national.
Quels sont les secteurs moteurs de lâactivitĂ© de lâassurance au Congo ?
Sur un chiffre dâaffaires dâenviron 70 milliards de francs CFA, au moins 30 sont issus des primes pĂ©troliĂšres. Or, nous savons que ces primes ne demeurent pas sur le marchĂ© congolais puisquâelles sont Ă peu prĂšs toutes « frontĂ©es ».
Le « fronting » est ce mĂ©canisme par lequel les risques, lorsquâils sont trop importants, comme dans lâindustrie pĂ©troliĂšre, sont replacĂ©s Ă lâextĂ©rieur, essentiellement Ă Londres ou Paris. Ce systĂšme, sâil est lĂ©gitime, nâa pas pour avantage de renforcer les capacitĂ©s des sociĂ©tĂ©s dâassurance locales. Pour les aider Ă grandir, il faudrait leur permettre de toucher des commissions plus importantes sur le fronting, comme cela se fait en Angola.
Comment augmenter le taux de pénétration des assurances au Congo ?
Je pense quâil faudrait dâabord sâassurer que les assurances « obligatoires » le soient vraiment ! Cela concerne, par exemple, les assurances dites de responsabilitĂ© civile, les branches incendie, les assurances tous risques chantier, les assurances Ă lâimportation de marchandises⊠LâĂtat joue ici un rĂŽle essentiel.
Le changement climatique est-il un sujet dâimportance pour les assureurs ?
Le secteur agricole est le plus concernĂ© par cet enjeu, lâalĂ©a dans cette branche Ă©tant quasiment certain, câest pourquoi, il est difficile de trouver les bonnes solutions. La rĂ©flexion existe au Congo, comme au sein de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s dâassurances de droit national africaines (Fanaf) et ailleurs dans le monde. Les solutions tardent encore Ă Ă©merger. Cependant, lâhistoire nous apprend que câest la rĂ©alitĂ© qui nous oblige Ă agir.
Les petites entreprises sont-elles un vecteur de développement des assurances ?
Les quelques grandes entreprises du pays sont toutes assurĂ©es, personnel et activitĂ©, voire assurance vie. Quant aux PME, elles ne sâassurent, le plus souvent, que par obligation, notamment pour sous-traiter avec des grandes entreprises. Câest notre rĂŽle et celui des intermĂ©diaires, courtiers et agents gĂ©nĂ©raux, de leur expliquer cet intĂ©rĂȘt. Nous ne parvenons pas encore Ă rĂ©aliser des opĂ©rations groupĂ©es, bien que lâAssociation professionnelle des sociĂ©tĂ©s dâassurances du Congo (Apsaco) y travaille. Quant aux microentreprises et aux structures informelles, elles considĂšrent lâassurance comme un frein Ă leur dĂ©veloppement, ce qui est une grosse erreur.
Comment AGC se transforme-t-elle pour demeurer un assureur majeur ?
Nous suivons lâĂ©volution de nos sociĂ©tĂ©s, notamment via les nouvelles technologies, tout en mesurant les risques. Entre assureurs et opĂ©rateurs mobiles, les partenariats commencent Ă se dĂ©velopper et nous ne resterons pas en marge de ce phĂ©nomĂšne. Un peu comme dans la bancassurance, lâactivitĂ© se dĂ©veloppe plutĂŽt en partenariat, bien que banques et opĂ©rateurs mobiles pourraient bientĂŽt se retrouver en situation concurrentielle
SIEGE SOCIAL
Avenue Sergent Malamine
(Centre-ville â Brazzaville)
BP : 1110 â Brazzaville
Tél. : +242 06 918 9300
Email : contact@agccongo.com
AGENCE AGC BRAZZAVILLE
(Centre-ville â Brazzaville)
BP : 1110 â Brazzaville
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Avenue Ngouedi â derriĂšre lâhĂŽtel ElaĂŻs
BP : 796 â Pointe-Noire
Tél. : + 242 06 960 07 77
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âą Industrie : La promesse dâun secteur stratĂ©gique pour lâĂ©conomie congolaise >>> 86
⹠Avec Arise IIP, Brazzaville trouve le développeur de ses zones économiques spéciales >>> 92
âą Bois : Le Congo passe de lâexportation brute Ă la transformation >>> 95
⹠Agriculture et Souveraineté alimentaire : Produire et transformer davantage >>> 98
⹠Tourisme : Le Congo veut faire découvrir ses merveilles >>> 102
Les efforts gouvernementaux pour dĂ©velopper lâindustrie ne portent pas encore leurs fruits. Le PND 2022-2026 entend y parvenir, notamment par la transformation locale des ressources naturelles et la crĂ©ation de zones Ă©conomiques spĂ©ciales.
Les autoritĂ©s congolaises portent depuis des annĂ©es une politique volontariste pour dĂ©velopper lâindustrie nationale, mais sans obtenir les rĂ©sultats escomptĂ©s. « Mise Ă part lâindustrie pĂ©troliĂšre, le secteur industriel est trĂšs peu dĂ©veloppĂ© et contribue faiblement Ă la crĂ©ation des richesses », rĂ©sume le PND 2022-2026. Avant de prĂ©ciser : « Lâindustrie manufacturiĂšre contribue Ă hauteur de 10 % au PIB, lâindustrie forestiĂšre Ă 6 % et lâindustrie miniĂšre (mines solides) Ă 0,71 %. »
Pourtant, tout nâest pas nĂ©gatif. Sur la pĂ©riode 2018-2020, lâindustrie manufacturiĂšre est lâun des sous-secteurs qui a enregistrĂ© une croissance moyenne de 4,2 %, contre 3,3 % dans les prĂ©visions attendues du PND. Lâindustrie alimentaire, celles des industries chimiques et de la fabrication des produits minĂ©raux non mĂ©talliques, en particulier, maintiennent une croissance positive, grĂące Ă lâaccroissement de la demande intĂ©rieure. Les autres industries, quant Ă elles, enregistrent des taux nĂ©gatifs. En dĂ©finitive, les rĂ©sultats demeurent insuffisants et trop irrĂ©guliers.
manufacturiĂšres Industries extractives
BĂątiments et travaux publics
Source :Comité de cadrage macroéconomique et budgétaire - 2023 prévisions ; 2022 et 2021 estimations)
BOIS, AGRICULTUREÂ : TRANSFORMER
LOCALEMENT LES RESSOURCES NATURELLES
Le PND, qui inclut lâindustrie dans deux de ses six piliers stratĂ©giques (le second et le troisiĂšme, Ă travers la crĂ©ation de zones Ă©conomiques spĂ©ciales), liste plusieurs contraintes au dĂ©veloppement de ce secteur. Elles vont du dĂ©ficit en infrastructures Ă©nergĂ©tiques Ă lâinsuffisance de main dâĆuvre qualifiĂ©e, en passant par les difficultĂ©s dâaccĂšs au financement et un environnement des affaires peu attractif. Pour y remĂ©dier et « crĂ©er un tissu industriel dense, dynamique et compĂ©titif », plusieurs mesures stratĂ©giques ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© prises. Lâinterdiction de lâexportation des grumes de bois, prise en janvier 2023, en est une, dĂ©terminante, afin de dĂ©velopper localement la transformation de cette ressource naturelle (voir page 95). Dans le mĂȘme sens, le gouvernement est en train de promouvoir fortement la transformation locale des produits agricoles (voir page 96). La nouvelle loi sur les PPP est une autre mesure forte, le PND prĂ©voyant de mettre en place des outils dâintervention financiers importants autour de ce mode de financement (voir page 50).
Par « ressources naturelles », le gouvernement entend Ă©galement ses ressources fossiles, liquides et gazeuses, qui doivent ĂȘtre exploitĂ©es non seulement pour amĂ©liorer lâaccĂšs national Ă lâĂ©nergie, mais aussi pour amĂ©liorer les exportations. Pour y parvenir, il porte avec dĂ©termination les projets de construction de la deuxiĂšme raffinerie du pays, dâune unitĂ© dâextraction de gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL) ou encore dâune unitĂ© de fabrication dâurĂ©e. Dans le mĂȘme esprit, le PND rĂ©pertorie plusieurs projets en mesure dâamĂ©liorer la part du secteur minier dans le PIB. Il sâagit notamment de la structuration de la partie artisanale de ce secteur et de la construction de deux unitĂ©s de production de lingots de fer, de cuivre, dâor et de zinc. Ăgalement prĂ©vues : la construction et lâĂ©quipement de lâusine de cĂ©ramique de Makoua et de la cimenterie de la ville de Louvakou
Parmi ses objectifs, le PND prend soin de veiller Ă la protection de lâenvironnement dans les parcs industriels. Plusieurs mesures doivent y concourir, comme le renforcement du cadre juridique en matiĂšre de pollution et de nuisances, la mise en place dâun plan national de gestion des dĂ©chets dangereux et le dĂ©veloppement des mĂ©canismes de veille sanitaire, phytosanitaire et environnemental. Le PND Ă©voque Ă©galement lâacquisition de matĂ©riel de contrĂŽle de la qualitĂ© de lâair, de lâeau et du sol et, plus prĂ©cisĂ©ment, un systĂšme de surveillance, de contrĂŽle et dâinformation concernant les risques de pollution par les hydrocarbures et les activitĂ©s miniĂšres. |||||||| Ăvolution de la croissance de lâindustrie (en %)
Dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, les autoritĂ©s entendent renforcer les dispositifs dâaccompagnement des entreprises, notamment des petites structures de lâinformel vers le formel ; renforcer les qualifications des ressources humaines ; ou encore dĂ©velopper des zones industrielles, zones franches et points francs, une action bien engagĂ©e, notamment Ă Pointe-Noire et IgniĂ©, prĂšs de Brazzaville (voir page 92).
MaĂźtre
Avocat au Barreau de Pointe-Noire
OCCUPATION DES SOLS
PAR UNE ENTREPRISE MINIĂRE, CE QUE DIT LA LOI
Le code minier prĂ©voit des mĂ©canismes pour permettre Ă un investisseur dâoccuper ou de faire retirer les surfaces des sols nĂ©cessaires Ă ses activitĂ©s, y compris sur la propriĂ©tĂ© dâun particulier, dont les droits sont Ă©galement pris en compte.
LâaccĂšs aux opĂ©rations miniĂšres se fait sur la base des titres miniers octroyĂ©s par lâĂtat, les substances minĂ©rales contenues dans le sol et le sous-sol de la RĂ©publique du Congo constituant de fait le patrimoine minier national. Cependant, les opĂ©rateurs miniers ont la nĂ©cessitĂ© dâoccuper les surfaces des terrains situĂ©s Ă lâintĂ©rieur mais aussi Ă lâextĂ©rieur du pĂ©rimĂštre minier, afin dây Ă©difier des constructions et des installations nĂ©cessaires Ă leurs activitĂ©s. La loi n°26-2004 du 26 mars 2004, portant principes gĂ©nĂ©raux applicables aux rĂ©gimes domanial et foncier, dispose que lâespace foncier national, y compris les surfaces des sols nĂ©cessaires Ă lâexercice des activĂ©s miniĂšres, est composĂ© des terres appartenant aux personnes publiques et de celles appartenant aux particuliers.
UNE CONCURRENCE DES DROITS
Ă LAQUELLE LE CODE MINIER
APPORTE DES RĂPONSES
Lorsque les surfaces de ces sols font partie de lâespace foncier des personnes publiques, le problĂšme de leur occupation ne se pose pas. Si, en revanche, ces surfaces constituent lâespace foncier des particuliers, les opĂ©rateurs miniers sont souvent accusĂ©s de dĂ©possĂ©der ces terres, de dĂ©localiser des villages ou encore de participer Ă la destruction des coutumes et des traditions.
Le code minier de 2005, en distinguant les droits fonciers et miniers, affirme que les droits conférés par les titres miniers ne peuvent se confondre avec le droit de propriété sur les espaces fonciers couverts par le périmÚtre minier. Cette concurrence des droits ne manque pas de poser des difficultés pratiques. Les conflits nés de ces situations perturbent les activités des opérateurs miniers, dont la réalisation est subordonnée au rÚglement des litiges.
Pour autant, le code minier est de nature Ă rassurer les investisseurs potentiels dans le secteur. Il prĂ©voit ainsi des mĂ©canismes permettant aux opĂ©rateurs dâoccuper et de faire retirer des terres nĂ©cessaires Ă leurs activitĂ©s, tout en prenant en compte les intĂ©rĂȘts des populations et des propriĂ©taires des surfaces des sols. Trois modalitĂ©s dâoccupation ou de retrait des surfaces sont prĂ©vues.
Il rĂ©sulte des articles 104 Ă 108 du code minier que les servitudes dâoccupation sont Ă©tablies au profit des exploitants des substances minĂ©rales ou fossiles et au titulaire dâun permis de recherches. Le point sur les prĂ©rogatives liĂ©es Ă des servitudes, les terrains objets de lâoccupation et la maniĂšre dont elles sont instituĂ©es.
Les prĂ©rogatives liĂ©es Ă des servitudes dâoccupation
Selon lâarticle 104 du code minier, ces servitudes peuvent ĂȘtre autorisĂ©es au profit des exploitants des substances minĂ©rales ou fossiles et impliquent la possibilitĂ© dâoccuper les terrains nĂ©cessaires Ă son exploitation et aux installations indispensables Ă celles-ci, comprenant :
- Les installations de secours telles que les puits et les galeries destinĂ©es Ă faciliter lâaĂ©rage et lâĂ©coulement des eaux.
- Les ateliers de préparation, de lavage et de concentration de combustibles et de minerais extraits de la mine.
- Les installations destinées au stockage et à la mise en dépÎt des produits et des déchets résultant des activités visées ci-dessus.
- Les canaux, les routes, les chemins de fer et tous les ouvrages de surface destinés au transport des produits et des déchets susvisés ou de produits destinés à la mine.
Au profit des titulaires des permis de recherche, la servitude dâoccupation a pour objet la mise en place des installations destinĂ©es Ă la conservation et Ă lâĂ©vacuation des produits extraits et pour toutes installations destinĂ©es Ă faciliter les activitĂ©s de recherches.
Les terrains objets des servitudes dâoccupation
Lâoccupation peut ĂȘtre autorisĂ©e sur les terrains situĂ©s Ă lâintĂ©rieur ou Ă lâextĂ©rieur du pĂ©rimĂštre minier. Mais les autorisations dâoccuper ne peuvent ĂȘtre donnĂ©es en ce qui concerne les terrains attenants aux habitations ou clos de murs ou de clĂŽtures Ă©quivalentes.
Lâinstitution des servitudes dâoccupation
Les autorisations dâoccuper peuvent ĂȘtre accordĂ©es par voie dâarrĂȘtĂ© prĂ©fectoral ou par dĂ©claration dâutilitĂ© publique.
Par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral :
Il ressort des articles 104 et 105 du code minier que les autorisations dâoccuper sont accordĂ©es par arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux. Cependant, le dĂ©cret n° 2007-274 du 21 mai 2007 fixant les conditions de prospection, de recherche et dâexploitation des substances minĂ©rales et celles dâexercice de la surveillance administrative confĂšre Ă son article 75 cette compĂ©tence Ă une autre autoritĂ© que celle dĂ©signĂ©e par la loi elle-mĂȘme, Ă savoir le ministre chargĂ© des Mines. Nous estimons que le nouveau code minier, en projet, viendra mettre fin Ă cette contradiction.
Par dĂ©claration dâutilitĂ© publique :
Selon lâarticle 114 du code minier, une dĂ©claration dâutilitĂ© publique peut ĂȘtre prononcĂ©e pour les terrains ou les parties de terrain devant supporter les citĂ©s dâhabitation du personnel et les usines dâamĂ©nagement, de carbonisation, de fonte et de gazĂ©ification, ainsi que les centrales, les postes, les amĂ©nagements et les installations destinĂ©s au plein dĂ©veloppement de lâexploitation. Le code minier ne prĂ©voit pas la procĂ©dure de la dĂ©claration publique, mais prescrit que celle-ci se fera conformĂ©ment Ă loi.
Il rĂ©sulte de lâarticle 109 du code minier que les servitudes de passage peuvent ĂȘtre accordĂ©es aux bĂ©nĂ©ficiaires des titres miniers Ă lâintĂ©rieur et Ă lâextĂ©rieur des pĂ©rimĂštres miniers.
Les prérogatives des bénéficiaires des autorisations
Les servitudes de passage donnent aux bĂ©nĂ©ficiaires de titres miniers la possibilitĂ©, dans une bande de cinq mĂštres de large, dont la limite est fixĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral ou lâacte dĂ©claratif dâutilitĂ© publique :
- DâĂ©tablir Ă demeure, Ă une hauteur minimale de 4,75 mĂštres au-dessus du sol, des cĂąbles, des canalisations ou des engins transporteurs ainsi que les pylĂŽnes et les mĂąts nĂ©cessaires Ă leur soutien.
- Dâenterrer les cĂąbles ou les canalisations Ă une profondeur minimale de 0,50 mĂštre et Ă©tablir les ouvrages de moins 4m2 de surface nĂ©cessaire au fonctionnement desdits cĂąbles ou canalisations, ainsi que les bornes de dĂ©limitation.
- De dĂ©gager le sol de tous les arbres, les arbustes ou autres obstacles. Il sied de prĂ©ciser que si le terrain est forestier, lâessartage peut ĂȘtre effectuĂ©e jusquâĂ 15 mĂštres.
Les servitudes de passage donnent aussi la possibilitĂ© dâavoir accĂšs Ă une bande de 15 mĂštres, dite bande large, comprenant la bande de 5 mĂštres, pour le passage des personnes chargĂ©es de mettre en place, surveiller, entretenir, rĂ©parer ou enlever les matĂ©riels ainsi que le passage des engins utilisĂ©s.
La procĂ©dure relative Ă lâinstitution des servitudes
Si la servitude porte sur un terrain situĂ© Ă lâintĂ©rieur du pĂ©rimĂštre minier, elle peut ĂȘtre accordĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral. Si elle porte sur un terrain situĂ© Ă lâextĂ©rieur du pĂ©rimĂštre minier, elle peut faire lâobjet dâune dĂ©claration dâutilitĂ© publique. Lâarticle 114 du code minier prĂ©voit quâune dĂ©claration dâutilitĂ© publique peut Ă©galement ĂȘtre prononcĂ©e, dans les mĂȘmes formes, pour les terrains ou les parties de terrain devant supporter :
- Les canalisations et les installations destinĂ©es au transport et au stockage des produits de lâexploitation jusquâaux points de traitement, de grosse consommation ou dâexportation.
- Les lignes Ă©lectriques, y compris les installations destinĂ©es au transport, au stockage ou la mise en dĂ©pĂŽt des produits ou des dĂ©chets qui rĂ©sultent de lâactivitĂ© de ces usines.
Les voies de communication, les canalisations et installations ainsi dĂ©clarĂ©es dâutilitĂ© publique pourront ĂȘtre soumises Ă des obligations de services public, dans les conditions Ă©tablies par le cahier de charges.
Par la procĂ©dure de lâexpropriation, lâĂtat peut requĂ©rir les terres appartenant Ă un particulier ou Ă un groupe de personnes pour la rĂ©alisation dâun objectif dâutilité publique. Sâagissant dâexploitation miniĂšre, si lâintĂ©rĂȘt lâexige, lâexpropriation des immeubles nĂ©cessaires aux travaux et installations indispensables Ă lâexploitation peut ĂȘtre poursuivie Ă lâintĂ©rieur comme Ă lâextĂ©rieur du pĂ©rimĂštre dâun titre minier.
La procĂ©dure dâexpropriation est prĂ©vue par la loi n°11-2004 du 26 mars 2004 portant procĂ©dure dâexpropriation pour cause dâutilitĂ© publique et se dĂ©roule en deux phases. La phase administrative comprend lâenquĂȘte prĂ©alable en vue dâinformer le public sur le projet susceptible de donner lieu Ă lâexpropriation, laquelle est suivie dâune dĂ©claration dâutilitĂ© publique.
4) PRISE EN COMPTE DES INTĂRĂTS DES POPULATIONS ET PROPRIĂTAIRES DES SURFACES DES SOLS AYANT FAIT LâOBJET DES SERVITUDES OU DâUNE EXPROPRIATION
Lâexamen du code minier en vigueur laisse apparaĂźtre que lâoccupation des surfaces des sols par les opĂ©rateurs miniers est subordonnĂ©e au paiement prĂ©alable dâune indemnitĂ© dâoccupation et au respect de certains droits des propriĂ©taires.
Le paiement de lâindemnitĂ© dâoccupation
Aux termes de lâarticle 108, alinĂ©a 2 du code minier, le bĂ©nĂ©ficiaire de la servitude dâoccupation ne peut occuper une parcelle de terrain visĂ©e par lâautorisation prĂ©fectorale quâaprĂšs prĂ©sentation Ă lâautoritĂ© administrative des mines de lâacte attestant le paiement ou caution de payer lâindemnitĂ© dâoccupation. DĂšs lors que lâoccupation du terrain est de nature Ă priver le propriĂ©taire du sol de la jouissance des lieux, lâopĂ©rateur minier sera obligĂ© de lui verser une indemnitĂ©, exception faite lorsque lâoccupation prive le propriĂ©taire de la jouissance du sol plus dâune annĂ©e.
Le simple passage sur ces terrains nâouvre pas droit Ă lâindemnitĂ© si aucun dommage nâen rĂ©sulte. Toutefois, le passage rĂ©pĂ©tĂ© qui cause dĂ©sagrĂ©ment, dommages ou troubles de jouissance donne droit Ă une juste rĂ©tribution.
Les droits des propriétaires des surfaces des sols
Lâarticle 101 du code minier prĂ©cise que le bĂ©nĂ©ficiaire de la convention miniĂšre sâengage Ă exercer les droits qui lui sont confĂ©rĂ©s dans le respect des droits et intĂ©rĂȘts des propriĂ©taires du sol.
Le code permet le droit dâĂȘtre consultĂ© et le droit au consentement, le droit Ă lâindemnisation sur la base dâun prĂ©judice subi et dâautres droits que lâon peut qualifier de rĂ©siduels.
Le droit dâĂȘtre consultĂ© et le droit au consentement
Lâarticle 108 du code minier subordonne la prise des arrĂȘtĂ©s relatifs Ă lâautorisation dâoccupation Ă des observations prĂ©alables des propriĂ©taires et, le cas Ă©chĂ©ant, des exploitants de la surface. Cependant, si les terres sont possĂ©dĂ©es ou utilisĂ©es par les populations autochtones, leur consentement peut ĂȘtre requis par application de lâarticle 38 de la loi n°2011 du 25 fĂ©vrier 2011, portant promotion et protection des droits des populations autochtones, aux termes duquel « les populations autochtones sont consultĂ©es avant la formulation ou la mise en Ćuvre de tout projet ayant des incidences sur les terres et ressourcent quâelles possĂšdent ou utilisent traditionnellement. »
Le droit Ă lâindemnisation
En ce qui concerne le bĂ©nĂ©ficiaire de cette indemnisation, lâarticle 113 du code minier dispose que « les servitudes dâoccupation et de passage instituĂ©es pour les travaux visĂ©s aux articles 102 et 103 ou en application des articles 104 Ă 112 ouvrent un droit Ă ĂȘtre indemnisĂ© sur la base du prĂ©judice subi au profit du propriĂ©taire du sol, de ses ayants droit et notamment des exploitants de la surface ». Ce qui signifie que celui qui se dit tenancier des droits fonciers coutumiers, sans les faire reconnaitre suivant la procĂ©dure prĂ©vue Ă cet effet, par la loi n° 21-218 du 13 juin 2018 fixant les rĂšgles dâoccupation et dâacquisition des terres et terrains, nâaura pas la qualitĂ© de propriĂ©taire de sol.
Les droits résiduels des propriétaires des sols
Outre le droit Ă une indemnitĂ© pour privation de la jouissance des lieux, le propriĂ©taire du terrain frappĂ© de servitudes visĂ©es aux articles 104 et 105 aura, conformĂ©ment aux dispositions des articles 106, 108 alinĂ©as 3 et 110 du code minier de 2005 : le droit de requĂ©rir lâachat ou lâexpropriation du terrain ; le droit dâexiger du titulaire de lâautorisation dâoccuper, lâacquisition du sol en totalitĂ© ou en partie, le droit dâexiger la suppression des obstacles existants.
Lâexistence de mĂ©canismes juridiques permettant aux opĂ©rateurs miniers dâoccuper ou de faire retirer les surfaces des sols et par consĂ©quent, de vaincre la rĂ©sistance des dĂ©tenteurs tentĂ©s de sâopposer Ă lâinstallation des sociĂ©tĂ©s miniĂšres, atteste la primautĂ© des droits miniers sur les droits fonciers coutumiers. Cependant, le droit minier nâignore pas les intĂ©rĂȘts des propriĂ©taires des surfaces des sols
Le Congo accĂ©lĂšre dans la rĂ©alisation de ZES Ă mĂȘme de booster ses exportations et de diversifier son Ă©conomie.
Il a trouvé dans le groupe Arise IIP et dans le holding rwandais Crystal Ventures des alliés pour atteindre ses objectifs.
Lâun des objectifs majeurs du PND dans le secteur de lâindustrie, Ă©levĂ© au rang de « pilier n°3 », est la construction de zones Ă©conomiques spĂ©ciales (ZES). Or, le gouvernement sâest heurtĂ© pendant des annĂ©es Ă plusieurs obstacles pour lâatteindre. Ceux-ci Ă©taient aussi bien liĂ©s Ă la difficile mobilisation des fonds dâamĂ©nagement des zones quâĂ la structuration des PME-PMI susceptibles de devenir des partenaires et sous-traitants, ou encore Ă la disponibilitĂ© dâune main dâĆuvre qualifiĂ©e. Mais le dĂ©fi majeur rĂ©sidait, lors de la rĂ©daction du PND 2022-2026, dans lâincapacitĂ© Ă dĂ©nicher un dĂ©veloppeur en capacitĂ© dâamĂ©nager et viabiliser ces ZES, prĂ©vues au nombre de quatre Ă PointeNoire, Oyo-Ollombo, Ouesso et IgniĂ©.
UN PPP ENTRE ARISE IIP ET LE CONGO Cet enjeu a Ă©tĂ© en partie relevĂ© en juin 2022. Câest Ă cette date que le ministĂšre de la CoopĂ©ration internationale et de la Promotion du partenariat public-privĂ© a signĂ© un protocole dâaccord pour la crĂ©ation de ZES Ă Pointe-Noire et Ouesso, avec Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP). Cet accord a Ă©tĂ© matĂ©rialisĂ© dans le cadre de lâentitĂ© Plateformes Industrielles du Congo (PIC), dont Arise IIP dĂ©tient 70 % des parts et le gouvernement de la RĂ©publique du Congo 30 %.
Brazzaville ne pouvait trouver meilleur partenaire si lâon se fie aux rĂ©sultats obtenus par le spĂ©cialiste des infrastructures industrielles au Gabon voisin, dans
la ZES de Nkok, prĂšs de Libreville, en partie dĂ©diĂ©e Ă la transformation du bois. Arise IIP, dĂ©tenue par le singapourien Olam et lâinstitution financiĂšre multilatĂ©rale africaine Africa Finance Corporation (AFC), est prĂ©sent dans neuf pays africains, parmi lesquels la CĂŽte dâIvoire, le Togo et le Rwanda. Au Gabon, lâune des fonctions majeures dâArise IIP pour le succĂšs de GSEZ (Gabon Special Economic Zone) a Ă©tĂ© celle dâĂȘtre un rapporteur dâactivitĂ©, attirant des centaines dâentreprises de transformation du bois venues directement dâAsie pour bĂ©nĂ©ficier des conditions dâinvestissements avantageuses de la ZES.
AGRICULTURE ET INDUSTRIE LĂGĂRE AU PROGRAMME
La ZES prĂ©vue Ă Ouesso, Ă lâextrĂȘme nord du pays, au cĆur de la principale zone de production agroforestiĂšre du Congo, devrait se focaliser essentiellement sur la premiĂšre transformation des produits forestiers, câest-Ă -dire celle pour laquelle la valeur ajoutĂ©e est la moins importante. Celle de Pointe-Noire, port de sortie majeur des exportations nationales avec 415 000 m3 de grumes en 2022, se concentrera sur les activitĂ©s de transformation dans les secteurs de la foresterie et de lâagriculture, ainsi que dans lâindustrie lĂ©gĂšre. Le protocole dâaccord signĂ© prĂ©voit ainsi la crĂ©ation sur 2 700 hectares dâune zone industrielle adossĂ©e Ă un port minĂ©ralier flambant neuf.
ATTENDUS
Ă en croire les vidĂ©os rĂ©guliĂšrement postĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux par le ministĂšre des ZES et de la Diversification Ă©conomique, les travaux de la ZES de Pointe-Noire, impressionnants par leur ampleur, progressent comme attendus. Câest le 12 novembre 2022 que le prĂ©sident de la RĂ©publique, Denis Sassou NâGuesso, en a officiellement donnĂ© le dĂ©part Ă Loango, dans la banlieue sud-ouest de
la capitale Ă©conomique. La ZES devrait gĂ©nĂ©rer dans sa premiĂšre phase 8 000 emplois directs et 16 000 emplois indirects. Arise Congo, la filiale créée dâArise IIP, ambitionne dâattirer dans un premier temps un milliard de dollars dâinvestissements directes Ă©trangers (IDE) environ, dont 150 millions dĂ©diĂ©s au seul dĂ©veloppement de lâĂ©cosystĂšme industriel de la ZES.
Le ministĂšre des ZES a signĂ©, le 17 novembre 2022, trois contrats portant sur la construction dâusines basĂ©es dans la ZES de Pointe-Noire. DâaprĂšs la page facebook du ministĂšre des ZES, elles seront consacrĂ©es Ă la fabrication de cathodes de cuivre (SociĂ©tĂ© AVM Copper Congo SA), de bougies (SociĂ©tĂ© Bougie du Congo SARL) et de placage de bois (Evergreen Congo SARL). En dĂ©cembre 2022, câest le directeur gĂ©nĂ©ral dâEni Congo qui a Ă©tĂ© reçu au ministĂšre. Ă lâordre du jour : un projet de construction dâune usine de production de biocarburants dans la ZES de Pointe-Noire.
Entre 2011 et 2019, la Gabon Special Economic Zone (GSEZ), sur ses 1 126 hectares, a permis la crĂ©ation de 16 000 emplois et lâarrivĂ©e de 120 investisseurs Ă©trangers, qui, ensemble, ont apportĂ© 1,7 milliard de dollars (1,58 milliard dâeuros) dâinvestissements directs Ă©trangers. Le Gabon, premier exportateur africain de grumes, jusquâĂ leur interdiction en 2009, est devenu le deuxiĂšme producteur mondial de bois de placage. GSEZ a Ă©tĂ© classĂ©e meilleure zone Ă©conomique spĂ©ciale du monde dans le secteur du bois selon le classement 2020 du fDi (foreign Direct investment) Intelligence).
LancĂ© en 2012 dans le district dâIgniĂ©, le projet de Zone Ă©conomique spĂ©ciale de Maloukou devait contribuer au dĂ©veloppement de la production industrielle congolaise et contribuer Ă la diversification Ă©conomique du pays et de ses ressources fiscales. SituĂ© dans le dĂ©partement du Pool, Ă une soixantaine de kilomĂštres de Brazzaville, le complexe industriel construit par le brĂ©silien Asperbras et SGEC Congo comptait seize usines, dont certaines fonctionnelles. CâĂ©tait le cas de celles qui fournissaient au pays les matĂ©riaux utilisĂ©s pour la construction dâinfrastructures (hĂŽpitaux, habitations, citernes du programme « Eau pour tous », etc.) : tĂŽles galvanisĂ©es, briques cuites, carreaux, tubes et tuyaux PVC, rĂ©servoirs en plastique⊠Le site comptait une immense chambre froide de 5 600 m2 et quatre magasins gĂ©nĂ©raux. Quatre tankers dâune contenance de 2,5 millions de litres chacun fournissaient Ă la zone ses besoins en eau. Le complexe fonctionnait grĂące Ă de coĂ»teux gĂ©nĂ©rateurs, mais Maloukou a depuis Ă©tĂ© connectĂ© sur une ligne haute tension. Malheureusement, la crise Ă©conomique de 2015 a mis Ă mal le processus de dĂ©veloppement du site, dont les usines ont cessĂ© de fonctionner.
En avril 2022, Ă la recherche dâun partenaire, le ministre de la CoopĂ©ration internationale et de la Promotion du partenariat public-privĂ© sâest arrĂȘtĂ© sur le holdig rwandais Crystal Ventures. Denis-Christel Sassou NâGuesso a paraphĂ© avec son prĂ©sident exĂ©cutif, Jack Kayonga, un contrat de concession sous forme de PPP pour la remise en Ă©tat et la gestion de la ZES de Maloukou.
En octobre 2021, Jack Kayonga, lors dâune visite du site, Ă©voquait des investissements de 200 millions de dollars dans la rĂ©habilitation du site. En avril 2023, câest le ministre des ZES, Jean-Marc ThystĂšre-Tchicaya, qui a participĂ© Ă la rĂ©ception de lâusine de montage des tracteurs agricoles du parc industriel et commercial de Maloukou, dĂ©sormais intĂ©grĂ© Ă la ZES dâIgniĂ©. Dans le cadre dâun accord-cadre de partenariat Ă©conomique, de promotion et de protection des investissements, le rapprochement diplomatique entre le Rwanda et le Congo a Ă©galement donnĂ© lieu Ă un protocole dâaccord pour le dĂ©veloppement de la culture du ricin et Ă la conception, construction et exploitation du port sec de Dolisie
Lâinterdiction dâexportation des grumes de bois non transformĂ©es est entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2023 au Congo. De quoi fournir dâimportantes opportunitĂ©s
dâinvestissements dans la transformation du second produit le plus exportĂ© du pays.
En 2021, lâexportation de bois brut a encore reprĂ©sentĂ© 8,8 % des exportations, derriĂšre le pĂ©trole, les huiles de pĂ©trole et les rĂ©sidus bitumeux. Les bois sciĂ©s, premiĂšre transformation de cette matiĂšre premiĂšre, ont reprĂ©sentĂ© 8,6 %. Câest sans doute en raison de ce poids relatif que les autoritĂ©s ont longtemps reculĂ© devant la volontĂ© dâinterdire lâexportation des grumes de bois. Contenue dans le code forestier de 2020 (loi n° 33-2020 du 8 juillet) et entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2023, elle Ă©tait dĂ©jĂ inscrite⊠en 2000 dans la loi (loi n°016-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier) !
Cette date a dâailleurs Ă©tĂ© rappelĂ©e par la ministre de lâĂconomie forestiĂšre, Rosalie Matondo, quand, en janvier 2023, les sociĂ©tĂ©s forestiĂšres affiliĂ©es aux organisations patronales Uni Congo et Uni Bois ont demandĂ© au gouvernement de repousser de six mois la mise en Ćuvre de lâinterdiction. Au nombre des difficultĂ©s, les chefs dâentreprise Ă©voquaient le contexte international marquĂ© par la guerre en Ukraine et le retard accusĂ© par certaines sociĂ©tĂ©s sur les « coupes passĂ©es en 2022 ».
La raison majeure de cette interdiction prise dĂšs 2009 au Gabon voisin est claire. Il sâagit dâimpulser la crĂ©ation dâune industrie du bois en obligeant les acteurs de la filiĂšre Ă le transformer localement. La plus-value créée doit faire de la sylviculture un vĂ©ritable levier de croissance et de crĂ©ation dâemplois. La stratĂ©gie dâindustrialisation durable de la filiĂšre bois revĂȘt une telle importance pour les pays du Bassin du Congo quâelle a Ă©tĂ© prise dans le cadre des institutions de la CEMAC (seule la RDC a repoussĂ© la date fixĂ©e au 1er janvier 2023), notamment du comitĂ© de pilotage du ComitĂ© rĂ©gional de lâindustrialisation durable de la filiĂšre bois dans le Bassin du Congo (CRIB). « Tous nos partenaires (exploitants forestiers) ont, au minimum quinze ou vingt ans dâexercice, dâautres mĂȘme quarante ans, explique la ministre congolaise de lâĂconomie forestiĂšre. Nous voulons aujourdâhui quâils comprennent lâorientation que donne la politique congolaise pour que le bois soit transformĂ© sur le territoire national. »
Les pays membres de lâinstitution sous-rĂ©gionale ont sans doute en tĂȘte la rĂ©ussite du Gabon. DĂšs 2009, les exploitants des forĂȘts, mais aussi lâĂtat, dont les recettes ont chutĂ©, ont souffert de la baisse de la production et des exportations de bois brut. Mais une fois la crĂ©ation des conditions dâexpansion dâune industrie du bois, notamment au sein de la zone Ă©conomique spĂ©ciale de Nkok, la production a repris sa croissance, suivie par les quantitĂ©s de bois transformĂ©s et exportĂ©s, notamment vers les marchĂ©s asiatiques, avec une plus forte valeur ajoutĂ©e. Le pays est passĂ© de 603 Ă plus de 1 100 milliers de m3 de bois transformĂ© entre 2010 et 2019, alors que la croissance du secteur a Ă©tĂ© trois fois supĂ©rieure Ă celle du PIB national entre ces deux dates. Au Congo, les chiffres du ministĂšre des Finances, montre une chute drastique des exportations au premier trimestre 2023, mais il faudra attendre avant que la part de bois transformĂ© nâaugmente.
|||||||| Ăvolution des exportations de grumes de bois (en milliers de m3)
Premier trimestre
2022
Premier trimestre
2023
127,1
9,8
Source :DGE (EnquĂȘte de conjoncture,avril 2023)
|||||||| Ăvolution de la production et des exportations des industries de transformation du bois (en milliers de m3)
Source :DGE (EnquĂȘte de conjoncture,avril 2023)
Pour y remĂ©dier, le gouvernement a annoncĂ© en septembre 2022 sâĂȘtre engagĂ© avec Arise Integrated Industrial Platforms (voir page 92), la structure Ă lâorigine de la rĂ©ussite gabonaise, Ă©galement prĂ©sente au BĂ©nin et au Togo. Deux zones Ă©conomiques dĂ©diĂ©es Ă cette industrie sont prĂ©vues Ă Ouesso, au cĆur de la forĂȘt congolaise, et Ă Pointe-Noire, port de sortie majeur des exportations nationales avec 415 000 m3 de grumes en 2022. Dans le cadre du PND, le programme de promotion de lâindustrialisation par la valorisation des ressources naturelles vise Ă appuyer les unitĂ©s de premiĂšre, seconde et troisiĂšme transformations de bois, de mĂȘme que lâexploitation de leurs rĂ©sidus. Autre objectif majeur : la mise en place du systĂšme informatique de vĂ©rification de la lĂ©galitĂ© et de la traçabilitĂ© des bois.
Rosalie Matondo, outre la volontĂ© de transformation locale des matiĂšres premiĂšres, pointe un second objectif inĂ©dit dans le monde : « Le partage de production entre lâĂtat (propriĂ©taire des forĂȘts) et le concessionnaire qui gĂšre la concession forestiĂšre. Ce partage de grumes intĂ©grant un marchĂ© ou une centrale dâachat installĂ©e dans la zone Ă©conomique spĂ©ciale. » Le pourcentage de ce partage reste Ă dĂ©finir et la complexitĂ© des modalitĂ©s ralentit la mise en Ćuvre de la mesure. Afin dây remĂ©dier, les autoritĂ©s ont initiĂ© une Ă©tude visant Ă dĂ©finir les contours de la rĂ©forme et Ă consulter les parties prenantes, notamment les parlementaires, les partenaires techniques et financiers, le secteur privĂ© et la sociĂ©tĂ© civile. Cette Ă©tude a Ă©tĂ© confiĂ©e
au cabinet international ForĂȘts ressources management ingĂ©nierie (FRMI), Ă la manĆuvre au Gabon dans le processus de traçabilitĂ© du bois de la ZES de Nkok. En initiant le partage de production des produits forestiers, lâexĂ©cutif compte augmenter la contribution du secteur au produit intĂ©rieur brut, qui reprĂ©sente Ă peine 5 %. La rĂ©vision de la fiscalitĂ© forestiĂšre avec lâintroduction de deux nouvelles taxes - taxe dâoccupation et taxe de rĂ©sidus - rĂ©sulte de la volontĂ© du gouvernement de booster les recettes de la filiĂšre forĂȘt-bois. Cette politique est consolidĂ©e par lâidĂ©e de dĂ©velopper une industrie du bois capable dâapprovisionner le marchĂ© national
Câest sans aucun doute lâun des secteurs offrant les opportunitĂ©s dâinvestissement les plus nombreuses au Congo. Câest aussi celui pour lequel les autoritĂ©s nourrissent les objectifs les plus Ă©levĂ©s, y investissant elles-mĂȘmes dans les infrastructures.
Le Congo dispose de dix millions dâhectares de terres arables, mais il nâen exploite que 2 %, important 80 % environ de ses besoins alimentaires. Que les volailles et cĂ©rĂ©ales viennent dâEurope, dâAmĂ©rique latine ou dâAsie, le bĆuf du Tchad et les fruits et lĂ©gumes des voisins camerounais et congolais, la facture atteint environ 700 milliards de francs CFA (1 milliard dâeuros) par an sur ces derniĂšres annĂ©es, soit un quart Ă un tiers du
budget national. Le secteur est une prioritĂ© depuis plusieurs dĂ©cennies pour le gouvernement, mais il tarde Ă entrer dans une phase de croissance. MalgrĂ© les plans de diversification et de dynamisation des filiĂšres, lâagriculture ne contribue quâĂ hauteur de 4 % au PIB. Sâil fournit plus de 30 % des emplois, le taux dâextrĂȘme pauvretĂ© dĂ©passe 70 % dans les campagnes, contre une moyenne de 52 % pour lâensemble de la population.
|||||||| Le secteur de lâagriculture en quelques chiffres
10 2% 4% 30% 80% millions de terres arables de terres arables exploitées des emplois nationaux du PIB des besoins alimentaires importés
SECTEUR LE PLUS FINANCĂ PAR LE PND
Les autoritĂ©s ne sâavouent pourtant pas vaincues et font encore de lâagriculture, de lâĂ©levage et de la pisciculture, lâun des six piliers du PND 20222026 pour lâaccĂ©lĂ©ration de la diversification Ă©conomique. Le secteur y accapare la deuxiĂšme part des prĂ©visions dans le programme dâinvestissement public (PIP), Ă hauteur de 12 %. Cela correspond Ă une enveloppe de 1 036 milliards de francs CFA pour un total de 90 projets, soit 26 % des projets retenus dans le PND. Autre preuve de lâimportance de lâagriculture pour le gouvernement, le ministĂšre de tutelle a Ă©tĂ© gratifiĂ© dâun budget dâinvestissement de 26,6 milliards de francs CFA dans la loi de finances pour lâannĂ©e 2023. Seuls lâamĂ©nagement du territoire, les transports et la santĂ© font mieux.
Il est nĂ©anmoins difficile de faire moins. La souverainetĂ© alimentaire est devenue une question encore plus sensible depuis la pandĂ©mie de la Covid-19, puis le dĂ©clenchement de la guerre en Ukraine. Le Congo sâest retrouvĂ© confrontĂ© Ă la fermeture des frontiĂšres, Ă des difficultĂ©s dâapprovisionnement et au renchĂ©rissement des coĂ»ts des produits de base. « Tout le monde a pris conscience quâil pouvait ĂȘtre problĂ©matique de ne pas maĂźtriser ses approvisionnements », reconnaissait ainsi Paul Valentin Ngobo, le ministre de lâAgriculture, de lâĂlevage et de la PĂȘche, au mensuel Jeune Afrique en juin 2023. Pour toutes ces raisons, le gouvernement a consenti de nombreux efforts ces derniĂšres annĂ©es pour accroĂźtre la production agricole, lutter contre lâinsĂ©curitĂ© alimentaire et rĂ©duire la dĂ©pendance vis-Ă -vis de lâextĂ©rieur. En 2022, la rĂ©forme fonciĂšre a facilitĂ© lâaccĂšs aux terres arables. Ce qui fait dire Ă Paul Valentin Ngobo, toujours auprĂšs de Jeune Afrique, quâ« au Congo, lâaccĂšs Ă la terre nâest pas un problĂšme. Câest la prise de risque propre Ă la filiĂšre agricole qui reste le principal frein Ă son dĂ©veloppement ».
INCITATIF
Câest pourquoi le gouvernement cherche Ă Â susciter des vocations agricoles. Il a, pour cela, créé de longue date un cadre fiscal incitatif, notamment en exonĂ©rant de lâimpĂŽt les revenus provenant de lâexploitation agricole, agro-pastorale, piscicole et de la pĂȘche continentale. Dans la loi de finances pour lâannĂ©e 2023, les entitĂ©s dâexploitation agricole « au sens large » sont exonĂ©rĂ©es de lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s (voir page 55).
Le gouvernement a Ă©galement créé les conditions dâun meilleur crĂ©dit agricole, il a construit des infrastructures et rĂ©habilitĂ© des pistes rurales,
créé de nouveaux villages agricoles, appuyĂ© la mĂ©canisation, la formation et la recherche. Parmi toutes ses interventions, le ministĂšre en charge de lâagriculture a mis en place des zones agricoles protĂ©gĂ©es (ZAP) qui commencent Ă porter leurs fruits.
Outre les opportunitĂ©s propres Ă la production agricole, le PND prĂ©voit des mesures pour lesquelles lâapport du secteur privĂ© sera dĂ©cisif. Il sâagit, par exemple, de la construction dâinfrastructures dâabattage, de conservation et de transformation des produits pastoraux, ainsi que de lâacquisition dâĂ©quipements de conservation et de transformation des produits de la pĂȘche et de lâaquaculture
|||||||| Ăvolution de la production agricole congolaise (en tonnes)
Sources : FAOSTAT
ZAPÂ : FONCIER, FORMATION, PRODUCTION, VENTE
Le 1er octobre 2023, Paul Valentin Ngobo, ministre de lâAgriculture, de lâĂlevage et de la PĂȘche, a inaugurĂ© la zone agricole protĂ©gĂ©e (ZAP) de Dzogo, dans le dĂ©partement de la Cuvette-Ouest. Les principales cultures prĂ©vues dans cette zone de 100 hectares, gĂ©rĂ©e par vingt coopĂ©ratives, sont le maĂŻs, le soja et le manioc. Ces cultures sont essentielles pour la fabrication dâaliments pour bĂ©tail, dont la pĂ©nurie freine le dĂ©veloppement de lâĂ©levage au Congo. Depuis septembre 2021, lâĂtat, pour crĂ©er les ZAP, rĂ©cupĂšre auprĂšs de propriĂ©taires fonciers des hectares
de terres arables non cultivĂ©s quâil regroupe afin de disposer de surfaces dâau moins une dizaine dâhectares. Cela lui permet de rĂ©aliser dâimportantes Ă©conomies dâĂ©chelle en matiĂšre dâeau, dâĂ©lectrification, dâutilisation des intrants et de matĂ©riels agricoles. Comme dans le cas de la ZAP de Dzogo, il fournit le terrain et des Ă©quipements agricoles afin de mettre les agriculteurs locaux Ă lâabri des pressions fonciĂšres. Lâinitiative propose un volet formation pour lâorganisation et la gestion de ces fermes modĂšles, ainsi que pour la commercialisation des productions. Câest dâailleurs lâĂtat qui achĂšte les rĂ©coltes pour les placer sur le marchĂ© local, le but Ă©tant quâavec le temps, chaque groupement puisse gagner en autonomie et ĂȘtre responsable de sa production jusquâen bout de chaĂźne.
Sur une centaine de ZAP dont la crĂ©ation est programmĂ©e Ă lâhorizon 2026, une vingtaine avait vu le jour en octobre 2023. Lâune des derniĂšres, inaugurĂ©e en septembre, Ă Ossio dans le dĂ©partement des Plateaux, est la toute premiĂšre ZAP dĂ©diĂ©e principalement Ă lâĂ©levage des ovins et des caprins. Elle sâĂ©tend sur une superficie de 200 hectares dont 130 sont destinĂ©s Ă la production vĂ©gĂ©tale et animale, les 70 hectares restants devant servir de centre de formation des Ă©leveurs. Certaines des ZAP dĂ©jĂ en activitĂ© ont obtenu des rĂ©sultats spectaculaires, notamment pour le maĂŻs jaune destinĂ© au bĂ©tail. Dâimportantes surfaces sont Ă©galement consacrĂ©es Ă la culture du manioc, Ă©lĂ©ment
de base de lâalimentation locale, dont on encourage la transformation en farine panifiable pour limiter les importations de blĂ©. Le cycle de production du maĂŻs Ă©tant de trois mois et celui du manioc de six Ă neuf mois, certaines ZAP peuvent cultiver les deux plantes durant une mĂȘme annĂ©e et ainsi rĂ©aliser de meilleurs rĂ©sultats financiers.
|||||||| Ăvolution des sols supplĂ©mentaires exploitĂ©s entre 2021 et 2022 (en hectares)
SuperïŹcies dessouchĂ©es
SuperïŹcies labourĂ©es
SuperïŹcies pulvĂ©risĂ©es
Source DGE,enquĂȘte basĂ©e sur les groupements coopĂ©ratifs et quelques entreprises agricoles interrogĂ©s
|||||||| Ăvolution de la production et de la vente de quelques produits agricoles entre 2022 et 2021
SuperïŹcies exploitĂ©es
Source DGE,enquĂȘte basĂ©e sur les groupements coopĂ©ratifs et quelques entreprises agricoles interrogĂ©s
Avec lâatout de lâexceptionnelle nature congolaise, les autoritĂ©s nourrissent de grandes ambitions pour le tourisme. Ils devront fournir des efforts majeurs pour dĂ©velopper un secteur qui nĂ©cessite des actions et des concertations transversales.
Dans lâinterview accordĂ©e Ă DBI Congo, Gilles Mpion, cofondateur de lâagence de tourisme Lawanda Tours and Adventure, explique que certains touristes quâil reçoit ne viennent au Congo que « pour une balade sur le fleuve Congo » ou « pour passer une aprĂšs-midi avec les sapeurs de Bacongo ».
UNE IMAGE FORTE Ă LâINTERNATIONAL
Cela signifie quâavant mĂȘme de dĂ©ployer des moyens financiers dans la promotion de la destination Congo, celle-ci bĂ©nĂ©ficie dĂ©jĂ dâune image forte Ă travers le monde. Câest notamment le cas pour sa flore et sa faune, Ă commencer par les gorilles. Câest un point positif Ă mettre au profit du gouvernement : « La richesse en biodiversitĂ© fait de notre pays un vaste jardin naturel relativement vierge », dĂ©crit le PND 2022-2026.
Câest pourquoi le pays ambitionne de faire passer le PIB du secteur du tourisme de moins de 5 % Ă 10 % en 2026. Pour y parvenir, le travail du gouvernement sâannonce immense. Le tourisme impose ainsi la mise en place dâactions coordonnĂ©es entre des ministĂšres aux attributions aussi Ă©loignĂ©es que ceux des transports, de lâĂ©ducation, de lâintĂ©rieur, des infrastructures, de la santĂ©, des affaires Ă©trangĂšres ou encore des tĂ©lĂ©coms. Charge Ă eux de trouver un juste Ă©quilibre entre la nĂ©cessitĂ© de faire baisser le coĂ»t de lâexpĂ©rience Congo (avion, hĂŽtels, transports, etc.), pour attirer davantage de touristes, et lâimpĂ©ratif de prĂ©server des lieux uniques, incompatibles avec un tourisme de masse.
Or, comme lâindique le PND dans un bilan du secteur : « Au Congo, le tourisme nâa pas encore fait lâobjet dâune vĂ©ritable promotion pour un dĂ©veloppement significatif. Ce qui justifie sa faible contribution Ă lâĂ©conomie en termes dâemplois et de crĂ©ation des richesses. Le nombre de touristes est passĂ© de 229 000 personnes en 2014 Ă 158 000 personnes en 2018. » Avant de poursuivre : « Entre 2014 et 2018, le nombre de nuitĂ©es dans les hĂŽtels est passĂ© de 460 811 Ă 236 147. Le nombre dâinfrastructures hĂŽteliĂšres a diminuĂ© de 1 381 Ă 969 établissements. Le nombre de restaurants a aussi baissĂ© de 718 Ă 594 Ă©tablissements. Ă ce constat, sâajoute lâinsuffisance des parcs dâattraction et dâexposition dans les centres urbains, ainsi que de monuments et sites historiques amĂ©nagĂ©sâŠÂ »
En faisant du tourisme lâun des piliers du PND, le gouvernement a choisi de relever trois principaux dĂ©fis : « LâamĂ©nagement des sites touristiques et de loisirs, le renforcement des capacitĂ©s des ressources humaines et lâamĂ©lioration du cadre lĂ©gislatif et rĂ©glementaire. » Pour amĂ©liorer et diversifier lâoffre touristique, le PND liste de nombreuses actions Ă mettre en Ćuvre avec des partenaires publics et privĂ©s.
Elles concernent dâabord les infrastructures de base, avec lâamĂ©lioration ou la crĂ©ation de rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communications, dâĂ©lectricitĂ© et dâeau pour desservir les sites majeurs du pays. Cela concerne les chutes de la Loufoulakari, le lac bleu, la baie de Loango, les cataractes du DjouĂ©, la rĂ©serve du Mont Fouari, les lacs TĂ©lĂ© et Nanga, sans oublier le littoral. Dans cette perspective, les autoritĂ©s entendent Ă©tablir des voies dâaccĂšs vers les parcs nationaux : Conkouati-Douli, dans le dĂ©partement du Kouilou, Odzala-Kokoua et NouabalĂ©-Ndoki, dans les dĂ©partements de la Sangha et de la Cuvette-Ouest.
DE FORMATION Ă CRĂER
Le programme « construction et Ă©quipement des infrastructures dâoffres touristiques et de loisirs » nâest pas en reste. Il concerne aussi bien la crĂ©ation dâun parc zoo-botanique et de deux parcs dâattractions Ă la pĂ©riphĂ©rie de Brazzaville, deux parcs aquatiques Ă Pointe-Noire et dans la capitale, que la rĂ©habilitation du Grand HĂŽtel de Dolisie. Le travail est immense et le gouvernement aura besoin de tous les soutiens pour atteindre ses objectifs. Ainsi, ce dernier devra pouvoir sâappuyer sur de nĂ©cessaires ressources humaines qualifiĂ©es. Câest pourquoi le PND liste dans ses prioritĂ©s lâĂ©laboration dâune politique de formation aux mĂ©tiers du tourisme. Elle reposera sur la construction et lâĂ©quipement de lâinstitut supĂ©rieur de lâenvironnement et du tourisme dâImpfondo, dans le dĂ©partement de la Likouala ; la crĂ©ation dâune Ă©cole nationale du tourisme et de lâhĂŽtellerie et dâun institut de formation touristique, respectivement Ă Brazzaville et Pointe-Noire
TOURISMEÂ : UN ENVIRONNEMENT RĂGLEMENTAIRE Ă AMĂLIORER
Afin dâattirer les investissements dans le secteur du tourisme, le PND prĂ©voit de nombreuses rĂ©formes qui ont, jusquâici, trop tardĂ© Ă voir le jour. Alors que plusieurs lois ont Ă©tĂ© rĂ©cemment votĂ©es, les textes dâapplication nâont toujours pas Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s. Câest le cas pour les statuts de lâoffice de promotion de lâindustrie touristique ou de la sociĂ©tĂ© congolaise dâingĂ©nierie touristique, mais aussi pour la loi portant crĂ©ation du Guichet unique du tourisme (GUT). Le gouvernement devra aussi Ă©laborer les lois sur le fonds de dĂ©veloppement des loisirs, ainsi que sur la rĂ©organisation du fonds de dĂ©veloppement touristique, et actualiser les textes portant crĂ©ation du Conseil supĂ©rieur du tourisme (CST).
« Pour dĂ©velopper le tourisme, le rĂŽle de lâĂtat est primordial »
Le succĂšs de lâagence de tourisme Lawanda Tours & Adventure, créée en 2020 et spĂ©cialisĂ©e dans les circuits sur-mesure au Congo, prouve lâattrait quâexerce le pays sur les touristes du monde entier.
Le gouvernement a des ambitions importantes pour le tourisme, il veut notamment porter la contribution du secteur au PIB de moins de 5 Ă 10 % en 2026, cela vous paraĂźt-il possible ? Câest effectivement trĂšs ambitieux de la part de nos dirigeants. Ă ce stade, rien nâest impossible, mais il reste beaucoup Ă faire. Ă notre niveau, depuis le dĂ©but de nos activitĂ©s, nous assistons Ă une croissance du nombre de touristes qui viennent pour des excursions. Mais pour vous donner un exemple rĂ©current, quand les touristes parviennent de lâĂ©tranger, ils sont souvent retardĂ©s par des agents, Ă lâaĂ©roport, qui ne comprennent pas quâils puissent venir au Congo uniquement pour visiter le pays. Il y a un Ă©norme travail de sensibilisation Ă faire pour que les mots dâordre du gouvernement deviennent concrets.
La police aux frontiĂšres est donc habituĂ©e Ă contrĂŽler des pĂ©troliers, des touristes dâaffaire, des binationaux⊠mais pas des touristes de loisirs ?
Câest exactement ça ! Pourtant, le Congo a Ă©videmment beaucoup Ă proposer en termes de biodiversitĂ© avec les gorilles, les Ă©lĂ©phants, le fleuve Congo, la forĂȘt primaireâŠ
Quels sont les obstacles majeurs au développement du tourisme ?
En plus de la sensibilisation, les infrastructures de base nâexistent quasiment pas dans les zones dâintĂ©rĂȘt touristique. Il est aussi parfois difficile pour les touristes des pays voisins dâobtenir un visa, cela augmente considĂ©rablement le prix final de leur voyage. Tout cela fait penser que le dĂ©veloppement du secteur prendra du temps. Cela sâapprend dĂšs lâĂ©cole. Or, au primaire et au secondaire, les enfants apprennent davantage lâhistoire et la culture dâautres pays que celles du Congo. Nous possĂ©dons une chaĂźne YouTube Ă travers laquelle nous postons des vidĂ©os de nos excursions : les Congolais eux-mĂȘmes sont surpris de ce quâils y dĂ©couvrent, ce qui signifie quâil y a vraiment un manque de connaissances de leur part.
Comment y remédier ?
Nous songeons Ă lancer lâannĂ©e prochaine des classes vertes, une premiĂšre ici. Nous en discutons notamment avec le lycĂ©e français et lâĂ©cole amĂ©ricaine, avant dâĂ©tendre cette initiative aux Ă©tablissements publics. Ăvidemment, seuls, nous ne pouvons pas y arriver. Nous avons fait un travail de promotion en amont en France, ici Ă Brazzaville⊠Notre but est de montrer Ă nos dirigeants quâil y a quelque chose Ă faire, mais notre capacitĂ© dâaction est limitĂ©e, le rĂŽle de lâĂtat est primordial. En 2022, nous avons organisĂ© les vacances du Premier ministre, M. Anatole Collinet Makosso, et de son Ă©pouse, au Congo. Le circuit a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sur douze jours environ, avec pratiquement une activitĂ© par rĂ©gion. Cela lui a permis de toucher du doigt les rĂ©alitĂ©s et de les faire connaĂźtre aux Congolais.
Lawanda Tours & Adventure est une agence de tourisme basĂ©e au Congo Brazzaville. Elle propose des circuits privĂ©s et sur-mesure prĂ©alablement testĂ©s par une Ă©quipe dâexplorateurs.
Chaque voyageur Ă©tant unique, Lawanda Tours & Adventure met un accent particulier sur lâĂ©coute pour proposer des formules adaptĂ©es Ă chaque profil.
Quel est le profil de vos clients ?
Au dĂ©but, nos clients Ă©taient surtout des expatriĂ©s vivant au Congo, mais avec le temps, de plus en plus de Congolais nous ont contactĂ©s, et nous remarquons depuis le dĂ©but de cette annĂ©e un nombre croissant de touristes venant expressĂ©ment de lâĂ©tranger pour visiter le pays. Concernant le tourisme intĂ©rieur, nos services restent malheureusement rĂ©servĂ©s Ă une certaine Ă©lite en termes de moyens. Nous souhaitons les rendre accessibles Ă un maximum de Congolais, mais il existe de nombreuses difficultĂ©s structurelles qui font que nos coĂ»ts ne sont pas abordables pour toutes les bourses. Le circuit que nous vendons le plus, au dĂ©part de Brazzaville, une excursion vers les gorilles, coĂ»te Ă minima 250 000 francs CFA.
Câest le salaire mensuel dâun haut cadreâŠ
DâoĂč proviennent majoritairement vos clients ?
Un peu de partout : les AmĂ©ricains sont les plus nombreux, suivi des Français. Il y a aussi des Italiens, des ressortissants du GolfeâŠ
Quelles sont leurs principales demandes ?
Les activitĂ©s phares, par ordre, ce sont les gorilles, la balade sur le fleuve Congo et les sapeurs de Bacongo ! Les circuits que nous proposons vont dâune journĂ©e dâexcursion Ă quatorze jours environ. Il peut arriver que les touristes ne viennent que pour une balade sur le fleuve Congo, avec comme point dâintĂ©rĂȘt les Ăźles de pĂȘcheurs, les bancs de sable, les falaises sableuses de ManguenguengueâŠ
Dâautres ne viennent que pour passer une aprĂšs-midi avec les sapeurs. Les gens qui nous contactent, en gĂ©nĂ©ral, savent ce quâils veulent. Ils ont un itinĂ©raire dĂ©fini et nous discutons ensemble des maniĂšres de le rĂ©aliser.
Les commentaires Tripadvisor sur votre agence sont élogieux, quels sont vos atouts ?
Mon associĂ© et moi-mĂȘme sommes des entrepreneurs et nous possĂ©dons plusieurs sociĂ©tĂ©s. Parmi nos principes, nous cherchons Ă nous dĂ©marquer par le travail. Nous nous sommes donnĂ© la mission de promouvoir tout un pays et pour y parvenir, nous devons ĂȘtre exigeants. Nous voyageons Ă travers le monde et nous savons que la personne qui paie pour bĂ©nĂ©ficier dâun service doit ĂȘtre satisfaite. Comprendre ses besoins, puis les satisfaire, sont donc nos deux prioritĂ©s. Nous mettons Ă disposition les Ă©lĂ©ments pour dĂ©livrer une expĂ©rience inouĂŻe, y compris pour rĂ©gler les problĂšmes lorsquâils se prĂ©sentent. Quand un commentaire est laissĂ© sur Internet, il ne concerne pas seulement Lawanda, mais tout le Congo.
Existe-t-il des concurrents sur votre marchĂ© ? Beaucoup de personnes nous font confiance. Parfois, elles nous contactent aprĂšs avoir essayĂ© dâautres opĂ©rateurs, quâelles ne jugent pas assez transparents. Sinon, presque tous les jours naissent des initiatives, mais il sâagit le plus souvent dâun copier-coller de notre modĂšle sans rĂ©el projet innovant. Dâautres tour-opĂ©rateurs, que je ne considĂšre pas comme des concurrents, sâinspirent de nous et parviennent Ă tirer leur Ă©pingle du jeu
|||||||| Ăvolution des activitĂ©s rĂ©alisĂ©es par Lawanda Tours and Adventure entre 2020 et 2022
annuels 2022 et 2021 LawandaTours andAdventure - * En 2023,Lawanda sâest concentrĂ©e sur les circuits Ă la demande et a cessĂ© les programmes « grand public » (17 et 16 excursions en 2022 et 2021) dĂ©diĂ©s Ă la promotion du tourisme domestique,ce qui explique les chiffres en baisse
En groupe, en famille ou en solitaire, Lawanda Tours & Adventure propose plus de 20 voyages pour répondre à toutes vos envies.
âą Voyages Ă la carte
⹠Voyages « sur mesure »
âą Une formule conviviale et personnalisĂ©e pour lâorganisation de votre voyage
⹠Une parfaite maitrise des destinations proposées
âą La mise Ă disposition dâun carnet de voyage personnalisĂ© contenant des infos pratiques sur votre sĂ©jour.
info@Lawandatours.com
⹠Hydrocarbures : Décarboner le pétrole, encore central pour le Congo >>> 112
⹠Valorisation du gaz naturel, une étape de la transition énergétique >>>
⹠Objectif 2050 : Neutralité carbone >>>
Le gouvernement veut rendre plus efficient le secteur des hydrocarbures, encore stratĂ©gique Ă moyen terme. Ses revenus doivent financer la diversification de lâĂ©conomie et faire entrer le Congo dans la transition Ă©nergĂ©tique.
Le Congo, qui a rejoint lâOrganisation des pays exportateurs de pĂ©trole (OPEP) en 2018, est le troisiĂšme producteur de pĂ©trole en Afrique subsaharienne, derriĂšre le Nigeria et lâAngola. Les ressources tirĂ©es des hydrocarbures par le pays sont historiquement centrales pour son Ă©conomie et sont amenĂ©es Ă le demeurer. Le secteur reprĂ©sentait, en 2022, plus de 52 % du budget national et 90 % des exportations du pays, qui dispose de rĂ©serves pour encore prĂšs dâun quart de siĂšcle aux conditions actuelles dâopĂ©ration.
PLUS EFFICACE
Quinze permis de recherche Ă©taient en cours de validitĂ© au printemps 2021 et trente-huit champs en phase dâexploitation. Brazzaville a rĂ©cemment signĂ© de nombreux contrats dâexploration et de production avec des Majors et des Juniors de lâindustrie pour continuer Ă exploiter ses ressources. Ces nouveaux champs, notamment en mer profonde, pourraient jouer leur rĂŽle de relais de croissance vers la fin de la dĂ©cennie en cours.
Hydrocarbures : décarboner le pétrole, encore central pour le Congo
|||||||| Réserves prouvées de pétrole brut au Congo (en milliards de barils)
Source : OPEP
En plus de lâexploration, les sociĂ©tĂ©s prĂ©sentent au Congo travaillent dans lâamont pĂ©trolier afin dâaugmenter la production de puits quâelles opĂšrent dĂ©jĂ . Par exemple, les Ă©tudes de réévaluation du potentiel du permis MKB II (Mengo-Kundji-Bindi) , rĂ©alisĂ©es en 2018 et 2019, ont permis Ă la SociĂ©tĂ© nationale des pĂ©troles du Congo (SNPC) dâamĂ©liorer son facteur de rĂ©cupĂ©ration grĂące Ă la mise en Ă©vidence de nouveaux potentiels.
UN SECTEUR DOMINATEUR ET IRRĂGULIER
Bien quâĂ©volutives, en fonction de cours mondiaux imprĂ©visibles, dâune part, et de la production nationale qui sâinscrit dans une tendance baissiĂšre, dâautre part, les ressources tirĂ©es des hydrocarbures dominent largement tous les autres secteurs de lâĂ©conomie.
|||||||| Production dâhydrocarbures bruts en 2022, par trimestre (en millions de barils)
La part des recettes pĂ©troliĂšres dans les recettes publiques est ainsi passĂ©e de 37,5 % du PIB en 2014 Ă 15,3 % en moyenne sur la pĂ©riode 20142019, affectĂ©e par lâeffondrement des cours du baril survenu Ă la mi-2014. Cette part a mĂȘme atteint 12,3 % en 2020, au plus fort de la crise mondiale de la Covid-19, avant de connaĂźtre une hausse.
INDISPENSABLE PRODUIT DâEXPORTATION
La valeur des exportations dâhydrocarbures reprĂ©sente quant Ă elle en moyenne prĂšs de 90 % des exportations du pays. IrrĂ©guliĂšre pour les mĂȘmes raisons que celles citĂ©es plus haut, elle connaĂźt des pics haussiers, comme ce fut le cas en 2017 puis en 2018. Cette valeur a de nouveau chutĂ© en 2020 puis en 2021 avant de battre de nouveaux records depuis le dĂ©but de lâannĂ©e 2022.
|||||||| Exportation de pétrole brut au Congo (en millions de barils par jour)
Source :Notes de conjoncture du ministÚre congolais des Finances, 1er, 2e, 3e et 4e trimestres 2022
Source : OPEP
En 2021, les exportations totales sont ainsi tombĂ©es Ă 1 056,553 milliards de francs CFA, contre 2 373,194 milliards de francs CFA lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, selon les donnĂ©es de lâInstitut national des statistiques du Congo (INS). En 2021, le pĂ©trole brut a reprĂ©sentĂ© 56,22 % des exportations totales (594 milliards de francs CFA), loin des niveaux habituels, Ă cause de la crise de la Covid-19 et du ralentissement de lâĂ©conomie mondiale qui en a rĂ©sultĂ©.
DĂšs le deuxiĂšme trimestre de lâannĂ©e 2022, la forte hausse des cours mondiaux des hydrocarbures a fait passer la part de ces derniers dans les exportations congolaises, en valeur, Ă 95,40 %, soit 2 258 milliards de francs CFA. Au total, le revenu des exportations au second trimestre 2022 a atteint un record depuis 2018, sâĂ©tablissant Ă 2 367 milliards de francs CFA. Puisque le Congo va rester tributaire des recettes pĂ©troliĂšres dans les annĂ©es Ă venir, jusquâĂ ce que la politique de diversification de lâĂ©conomie en cours ne porte ses fruits, les autoritĂ©s veulent en amĂ©liorer lâutilisation. Elles doivent notamment permettre de financer les projets qui contribueront prĂ©cisĂ©ment Ă la diversification de lâĂ©conomie et Ă constituer une Ă©pargne nationale.
Dans le cadre du programme de promotion de lâindustrialisation par la valorisation des ressources naturelles, les autoritĂ©s congolaises ambitionnent dâaccroĂźtre la production des hydrocarbures liquides et gazeux et de les valoriser par lâexportation et la transformation locale. Pour y parvenir, plusieurs projets doivent ĂȘtre mis en Ćuvre, tels que la construction de la deuxiĂšme raffinerie du pays, dâune unitĂ© dâextraction des gaz naturels liquĂ©fiĂ©s (GNL) et des dĂ©pĂŽts stratĂ©giques et de sĂ©curitĂ© des produits pĂ©troliers. Ăgalement nĂ©cessaires, lâĂ©dification dâune unitĂ© de fabrication dâurĂ©e technique, dâune centrale Ă©lectrique Ă gaz et lâacquisition dâinfrastructures gĂ©o-scientifiques.
LâENVIRONNEMENTÂ ?
Autant de projets Ă mener Ă terme, en veillant Ă la protection de lâenvironnement, en dĂ©veloppant la qualitĂ© des produits et des normes et en luttant contre la pollution et le changement climatique. Les autoritĂ©s sâengagent dans cette perspective Ă renforcer le cadre juridique du secteur et Ă crĂ©er un systĂšme de surveillance de la pollution et des nuisances. Il leur faudra Ă©galement acquĂ©rir du matĂ©riel de contrĂŽle de la qualitĂ© de lâair, de lâeau et du sol, mettre en place un plan national de gestion des dĂ©chets dangereux et dĂ©velopper des mĂ©canismes de veille sanitaire, phytosanitaire et environnementale
PERSPECTIVES DE PRODUCTION ET DE RECETTES PĂTROLIĂRES
Selon les prĂ©visions du PND, les recettes pĂ©troliĂšres augmenteraient jusquâen 2024 avant de baisser Ă 930 milliards de francs CFA en 2026, en corrĂ©lation avec la baisse de la production pĂ©troliĂšre, envisagĂ©e ainsi :
âą 111,7 millions de barils en 2023
âą 124,6 millions de barils en 2024
âą 121,6 millions de barils en 2025
âą 113 millions de barils en 2026
(Source : PND 2022-2026)
Au printemps 2021, neuf sociĂ©tĂ©s pĂ©troliĂšres opĂ©raient les champs pĂ©troliers du Congo dâoĂč sont extraits le « Djeno mĂ©lange », le « Nkossa mĂ©lange » et le « Yombo mĂ©lange », les trois variĂ©tĂ©s commerciales majeures de pĂ©trole brut congolais. Il sâagissait dâAOGC (Africa Oil & Gas Corporation, Congo), de Congorep (joint-venture Perenco-SNPC), dâEni Congo (Italie), de Mercuria (Suisse), de Pelfaco (Nigeria), de Perenco (franco-britannique), de la SNPC (Congo), de Total E&P Congo (France) et de Wing Wah (Chine).
Ces sociĂ©tĂ©s sont actives sur une trentaine de champs, essentiellement offshore, dont le seul Moho Bilondo, opĂ©rĂ© par Total, compte pour la moitiĂ© de la production. De fait, la compagnie française est la premiĂšre opĂ©ratrice du pays grĂące Ă ce champ mis en production en mars 2017, suivie de lâitalienne Eni.
Ă ces neuf opĂ©rateurs, sâajoutent plusieurs compagnies possĂ©dant des participations minoritaires dans les permis dâexploitation, parmi lesquelles Petro Congo (Congo), Esso (Grande-Bretagne), Chevron (Ătats-Unis), Lukoil (Russie) ou encore Orion Oil (Congo).
Djeno : terminal incontournable
La quasi-totalitĂ© de la production des sites pĂ©troliers transite par le terminal de Djeno, construit en 1972 par Total au sud de Pointe-Noire. Le groupe pĂ©trolier français en Ă©tait lâactionnaire majoritaire (63 %) avec Eni (37 %). Le contrat de concession du terminal, arrivĂ© Ă Ă©chĂ©ance en novembre 2020, lui a Ă©tĂ© renouvelĂ© pour vingt ans en tant que gestionnaire principal aux cĂŽtĂ©s dâautres compagnies et de lâĂtat congolais.
2/
SNPC : REPRĂSENTANT DE LâĂTAT ET PARTENAIRE DES OPĂRATEURS
La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) est une compagnie pétroliÚre étatique fondée en 1998. Placée sous la tutelle du ministÚre en charge des Hydrocarbures, elle a pour but de contribuer au développement et à la gestion du patrimoine pétrolier national. Pour ce faire, elle explore, exploite et distribue les hydrocarbures du pays au travers de partenariats.
20Â % de quote-part sur la production congolaise
Cet Ă©tablissement public Ă caractĂšre industriel et commercial gĂ©nĂšre lâessentiel des recettes dâexportations du pays et contribue Ă plus de 70 % Ă son budget. Le code des hydrocarbures lui permet dâĂȘtre partenaire dans tous les contrats pĂ©troliers Ă hauteur de 15 % minimum, seule ou avec une autre compagnie nationale. Selon ses propres chiffres, sur une production nationale de 255 130 barils/jour au 30 octobre 2022, elle atteint une quote-part de 51 599 barils/jour.
ConstituĂ©e en groupe, la SNPC est active sur toute la chaĂźne de lâindustrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre au travers de six filiales : la SociĂ©tĂ© nationale de recherche et de production (Sonarep), Integrated logistic services (Ilogs), en charge de la logistique pĂ©troliĂšre, la sociĂ©tĂ© des forages pĂ©troliers (SFP), la Congolaise de raffinage (Coraf), SNPC distribution et SNPC trading.
« Performance 2025 »
Ă travers le programme Performance 2025 (2022- 2025), la SNPC accĂ©lĂšre sa transformation. Ce projet dâentreprise sâappuie sur quatre piliers : lâaugmentation des revenus, la maĂźtrise des coĂ»ts, la contribution Ă lâaction gouvernementale et la modernisation des pratiques internes. Lâun de ses projets actuels majeurs consiste dans la construction de lâolĂ©oduc Pointe-Noire-Brazzaville-Oyo-Ouesso, qui permettra dâamĂ©liorer le maillage du pays en termes dâaccĂšs Ă lâĂ©nergie, et dans la construction dâune seconde raffinerie.
La transition énergétique au Congo passe par une meilleure
valorisation du gaz naturel, par lâamĂ©lioration des performances de la raffinerie nationale et par des solutions environnementales plus propres, telles que lâhydrogĂšne naturel.
Le Congo, en cohérence avec la tendance mondiale qui privilégie les énergies propres, veut accorder une place plus importante au gaz naturel dans son mix énergétique. Afin de mieux valoriser ses ressources gaziÚres, le ministÚre des Hydrocarbures a élaboré un Plan directeur gaz qui vise notamment à explorer les possibilités de récupération du gaz en éliminant les pratiques de torchage nocives et génératrices de gaz à effet de serre.
GAZÂ : UN POTENTIEL IMPORTANT
Ce plan, Ă©laborĂ© en collaboration avec le cabinet Wood Mackenzie, conclut Ă lâexistence dâun potentiel important et Ă la nĂ©cessitĂ© de la mise en place dâun cadre rĂ©glementaire dĂ©diĂ©, lâĂ©laboration dâun nouveau code gazier Ă©tant en cours. Objectif : exploiter cette ressource pour la production dâengrais, de produits pĂ©trochimiques et bien sĂ»r dâĂ©nergie. Alors que de nombreux pays occidentaux sâinterrogent pour savoir si le gaz naturel doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme plus « vert » que le pĂ©trole, Raoul Maixent Ominga, le PDG de la SociĂ©tĂ© nationale des pĂ©troles du Congo (SNPC), a sa rĂ©ponse.
« La transition Ă©nergĂ©tique est inĂ©luctable, affirmait-il en dĂ©cembre 2022 lors de la 5e ConfĂ©rence internationale et exposition sur les hydrocarbures au Congo (CIECH). Toutefois, en fonction des pays, elle ne se rĂ©alisera pas au mĂȘme rythme et de la mĂȘme façon. Pour les pays producteurs membres de lâOrganisation des producteurs de pĂ©trole Africains (APPO), les investissements pĂ©troliers et gaziers constituent encore, et pour un temps, la pierre angulaire de la croissance Ă©conomique, de lâamĂ©lioration des conditions de vie et du bien-ĂȘtre de leurs populations. » InterrogĂ© par le site dâinformations Ă©conomiques Financial Afrik, Raoul Maixent Ominga ajoutait : « Le dĂ©veloppement de projets de mise en valeur de gaz naturel est une des Ă©tapes vers la transition Ă©nergĂ©tique. »
|||||||| Production commercialisée de gaz naturel (en milliards de m3)
TOUJOURS INCONTOURNABLE
DANS LE GAZ NATUREL
Les rĂ©serves de gaz naturel seraient dâenviron 100 milliards de m3, plaçant le pays au cinquiĂšme rang des rĂ©serves prouvĂ©es en Afrique subsaharienne. Sa production est essentiellement assurĂ©e par Eni Congo depuis ses gisements de Mboundi, acquis en 2007, et de Marine XII. La sociĂ©tĂ© italienne a lancĂ© un projet intĂ©grĂ© qui lui a permis de construire la Centrale Ă©lectrique du Djeno (CED) et la Centrale Ă©lectrique du Congo (CEC, dont 20 % appartiennent Ă Eni), alimentĂ©es par ses gisements de gaz.
Elle a rĂ©habilitĂ© les infrastructures de transport dâĂ©nergie entre Pointe-Noire et Brazzaville et Ă©tendu le rĂ©seau de distribution dâĂ©lectricitĂ©. AprĂšs avoir ouvert sa troisiĂšme turbine Ă gaz et atteint une capacitĂ© de 484 MW, la CEC contribue Ă la production de 70 % de toute lâĂ©lectricitĂ© du pays.
VERS UNE HAUSSE DES EXPORTATIONS DE GAZ EN DIRECTION DE LâEUROPE
Ce nâest donc pas un hasard si le prĂ©sident de la RĂ©publique, Denis Sassou NâGuesso, a reçu, en septembre 2022, le directeur gĂ©nĂ©ral dâEni, Claudio Descalzi. Six mois plus tĂŽt, le groupe italien avait signĂ© un accord-cadre avec Brazzaville pour stimuler les opĂ©rations dâexploration et de production conjointes et augmenter les exportations de gaz naturel vers lâEurope. Cette augmentation doit notamment sâappuyer sur le dĂ©veloppement dâun projet de gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL).
Source : OPEP
Celui-ci doit permettre lâexportation dâun milliard de m3 de gaz Ă lâhiver 2023-2024 et jusquâĂ 4,5 milliards par an Ă partir de lâhiver 2024-2025, grĂące Ă lâutilisation dâinstallations flottantes de GNL. Lâentreprise a acquis pour cela, en aoĂ»t 2022, la sociĂ©tĂ© Export LNG Ltd, propriĂ©taire de lâinstallation flottante de liquĂ©faction Tango FLNG. AprĂšs la rencontre avec le chef de lâĂtat, Eni a annoncĂ© en janvier 2023 le lancement dâune deuxiĂšme installation flottante de gaz naturel liquĂ©fiĂ©, dans le but dâaccroĂźtre encore la production et les exportations de GNL.
NATUREL
La transition Ă©nergĂ©tique sâĂ©largissant au-delĂ du seul gaz naturel, la SNPC souhaite aussi contribuer Ă la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre en promouvant le secteur des Ă©nergies renouvelables. Câest pourquoi, elle se positionne Ă travers la promotion de projets qui dĂ©veloppent des ressources en gaz plus propres. Cela concerne la construction de mini-barrages hydroĂ©lectriques, lâinvestissement dans le solaire hors rĂ©seau dans les collectivitĂ©s isolĂ©es, et lâexploration et le dĂ©veloppement de lâhydrogĂšne dans le bassin intĂ©rieur congolais. Les rĂ©centes Ă©tudes qui y ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es mettent en Ă©vidence des indices de ressources en hydrogĂšne naturel. Outre le potentiel de diminution de gaz Ă effet de serre que cette ressource autorise, câest aussi une manne Ă©conomique significative. La SNPC travaille avec des partenaires internationaux Ă lâĂ©valuation de ce potentiel, en vue dâune mise en dĂ©veloppement.
MODERNISATION DE LA CORAF POUR RĂPONDRE AUX EXIGENCES ENVIRONNEMENTALES
La SNPC va investir de maniĂšre significative dans la modernisation de la raffinerie de sa filiale, la Congolaise de raffinage (CORAF), et la mise Ă niveau des installations pour rĂ©pondre aux exigences environnementales. Elle vise notamment la rĂ©duction du torchage des gaz, lâamĂ©lioration des systĂšmes de traitement des eaux et lâinstallation dâunitĂ©s de production Ă combustion propre. Avec une capacitĂ© thĂ©orique annuelle de 1,2 million de tonnes, la raffinerie de la CORAF traite les huiles brutes provenant du terminal pĂ©trolier de Djeno via un pipeline de 25 km. Elle satisfait jusquâĂ 70 % du marchĂ© national des produits pĂ©troliers finis : gaz butane, supercarburant, kĂ©rosĂšne, gasoil lĂ©ger et fuel lourd. Dans le cadre des orientations stratĂ©giques du programme « Performance 2025 »,
les investissements de la SNPC doivent Ă©galement permettre dâaugmenter la capacitĂ© de la raffinerie afin de satisfaire 85 % des besoins du marchĂ© congolais.
Câest dans cette perspective que les autoritĂ©s congolaises ont lancĂ©, en fĂ©vrier 2021, les travaux de construction dâune deuxiĂšme raffinerie dâune capacitĂ© de raffinage estimĂ©e Ă 2,5 millions de tonnes par an. Brazzaville a bĂ©nĂ©ficiĂ© pour son financement, estimĂ© Ă 600 millions de dollars, dâune convention dâinvestissement avec la sociĂ©tĂ© chinoise Beijing Fortune Dingheng
ĂNERGĂTIQUEÂ : LE MINISTĂRE DES HYDROCARBURES RĂFORMĂ
Lâunique direction gĂ©nĂ©rale des Hydrocarbures, conformĂ©ment au dĂ©cret du 8 aoĂ»t 2022, a Ă©tĂ© divisĂ©e en cinq administrations : une inspection gĂ©nĂ©rale des hydrocarbures, une direction gĂ©nĂ©rale de lâamont pĂ©trolier, une direction gĂ©nĂ©rale de lâaval pĂ©trolier, une direction gĂ©nĂ©rale de la valorisation du gaz et une direction gĂ©nĂ©rale de lâĂ©conomie, de lâaudit et du trading pĂ©trolier. Cette rĂ©forme attendue depuis des annĂ©es vise notamment Ă adapter lâadministration Ă de nombreux dĂ©fis, dont la transition Ă©nergĂ©tique et la valorisation du gaz naturel. Chaque entitĂ© créée pourra dĂ©velopper son expertise et concentrer son action sur des objectifs prĂ©cis, de lâapprovisionnement du marchĂ© local en Ă©nergies Ă lâexploration wet Ă la valorisation des ressources gaziĂšres.
DES HYDROCARBURES FAIT LA PART
BELLE AU « CONTENU LOCAL »
Le secteur pétrolier congolais est régi par un code des hydrocarbures révisé, en vigueur depuis octobre 2016. Celui-ci a introduit de nouvelles mesures renforçant les prérogatives de la SNPC et le « contenu local », en incitant les compagnies internationales à travailler davantage avec les PME congolaises.
De fait, la SNPC devient dĂ©sormais membre de droit de tous les contrats pĂ©troliers avec un intĂ©rĂȘt participatif minimal de 15 %. Par ailleurs, sauf dĂ©rogation du ministre des Hydrocarbures, chaque groupe contracteur doit comporter lors de la conclusion dâun contrat pĂ©trolier une ou plusieurs
sociĂ©tĂ©s privĂ©es nationales dĂ©tenant un intĂ©rĂȘt participatif de 15 ou 25 % minimum, selon quâil sâagisse dâun nouveau permis ou dâun champ mature. Le groupe contracteur, ses sous-traitants, prestataires de services et fournisseurs doivent privilĂ©gier lâemploi du personnel congolais. De mĂȘme, le recours aux biens et services des sociĂ©tĂ©s nationales est prioritaire lorsque la qualitĂ© de lâoffre est Ă©quivalente aux autres sociĂ©tĂ©s. Cette obligation est faite quand bien mĂȘme lâoffre commerciale locale serait supĂ©rieure, dans la limite de 10 %.
Le nouveau code des hydrocarbures institue le contrat de services en parallĂšle du rĂ©gime du contrat de partage de production. Nouvelle forme de contrat entre lâĂtat et les opĂ©rateurs pĂ©troliers, il permet au premier de confier certaines responsabilitĂ©s Ă un opĂ©rateur rĂ©munĂ©rĂ© en raison de services rendus. Il contient Ă©galement de nouvelles mesures en faveur de la protection de lâenvironnement et du dĂ©veloppement communautaire.
PAPN _dbi_165x117,5_FR.pdf 1 11/10/2023 11:44
Sous surveillance, les compagnies pĂ©troliĂšres sâengagent
depuis quelques annĂ©es dans des « plans climats » visant la neutralitĂ© carbone en 2050. Ceux-ci ont une traduction au Congo, notamment dans lâagriculture ou lâĂ©nergie.
Les compagnies pĂ©troliĂšres internationales sont sous la loupe des sociĂ©tĂ©s civiles, de la justice ou encore des investisseurs. Au point que les politiques internes quâelles mettent en place en matiĂšre de lutte contre le changement climatique sont parfois plus contraignantes que les rĂšglements nationaux.
Le « s » ajoutĂ© Ă TotalEnergies en 2021 rĂ©sume bien les ambitions contenues dans sa stratĂ©gie climat, votĂ©e en mai 2022. CritiquĂ©e par les ONG de protection de lâenvironnement car jugĂ©e trop lente, cette stratĂ©gie a Ă©tĂ© rĂ©visĂ©e une annĂ©e plus tard, revoyant Ă la hausse son objectif de baisse dâĂ©missions liĂ©es Ă la seule utilisation de ses produits pĂ©troliers (« scope 3 pĂ©trole »). La compagnie vise dĂ©sormais une rĂ©duction des Ă©missions de 40 % en 2030 par rapport Ă 2015, avec une baisse de 30 % dĂšs 2025. Le groupe a Ă©galement relevĂ© son objectif de baisse de lâintensitĂ© carbone du mix Ă©nergĂ©tique vendu Ă ses clients (-20 Ă -25 % dâici 2030 par rapport Ă 2015, avec une rĂ©duction de 15 % dĂšs 2025, contre -10 % initialement).
DES ĂNERGIES BAS CARBONE
Le groupe a pris plusieurs mesures prioritaires dans ce sens. Dans le cadre du projet Moho Nord, il a fait construire une unitĂ© flottante de production (FPU) tout Ă©lectrique. La premiĂšre au Congo, Ă©vitant le brĂ»lage continu des gaz associĂ©s et ne rejetant pas ses eaux de production Ă la mer. Dâun point de vue financier, Ă lâhorizon 2030, il compte investir entre 14 et 18 milliards de dollars par an, dont un tiers dans les Ă©nergies bas carbone et environ 30 % dĂ©diĂ©s au dĂ©veloppement de nouveaux projets pĂ©trole et gaz. Le reste Ă©tant consacrĂ© Ă la maintenance de son portefeuille dâhydrocarbures.
40 000 HECTARES
AVEC TOTALENERGIES
En plus des mesures prises pour rĂ©duire ses Ă©missions, TotalEnergies met en place des programmes afin de contribuer aux objectifs que le monde sâest fixĂ© en 2022 pour la biodiversitĂ© : restaurer au moins 30 % des Ă©cosystĂšmes dĂ©gradĂ©s, protĂ©ger 30 % des terres et 30 % des mers⊠Au Congo, câest sur les plateaux BatĂ©kĂ© que ces engagements prennent forme. Avec les autoritĂ©s et le groupe ForĂȘt Ressources Management, la compagnie a signĂ© en mars 2021 un partenariat pour la plantation dâune nouvelle forĂȘt de 40 000 hectares. Environ 40 millions dâarbres doivent y ĂȘtre plantĂ©s en dix ans et entretenus pendant 35 ans. Le but ? La forĂȘt plantĂ©e constituera un puits de carbone de plus de dix millions de tonnes de CO2 sĂ©questrĂ©es sur 20 ans, qui seront certifiĂ©es sous des standards internationaux. LâopĂ©ration, financĂ©e par TotalEnergies, inclut des cultures agroforestiĂšres dĂ©veloppĂ©es avec les populations locales pour des productions agricoles et de bois Ă©nergie durable.
Ă lâhorizon 2040, lâexploitation devra permettre la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle dâessences locales et alimenter Brazzaville et Kinshasa en sciages et contreplaquĂ©s. Cet ambitieux projet sâinscrit dans le cadre du Programme national dâafforestation et de reboisement (PRONAR), lancĂ© en 2011 pour augmenter la superficie forestiĂšre nationale et crĂ©er de nouvelles filiĂšres pour la diversification de lâĂ©conomie.
En octobre 2021, Eni Congo, deuxiĂšme sociĂ©tĂ© pĂ©troliĂšre au Congo en termes de production, a signĂ© un protocole dâaccord avec les autoritĂ©s nationales sur le dĂ©veloppement du secteur des agro-biocarburants. Cet accord dĂ©finit le cadre de la production dâhuile de ricin, afin de fournir des matiĂšres premiĂšres au systĂšme de bioraffinerie dâEni. Le projet doit prendre forme sur des Ă©tendues agricoles marginales et abandonnĂ©es, afin dâĂ©viter dâimpacter les zones destinĂ©es Ă la production alimentaire.
Dans ce cadre, Eni est sur le point de construire son premier agri-hub Ă Loudima, dans le dĂ©partement de la Bouenza. Celui-ci est composĂ© dâune usine de transformation des graines en huile, avec un rendement de 30 000 tonnes par an dans un premier temps, et dâun centre multifonctionnel oĂč les agriculteurs recevront une formation et un soutien technique.
Plusieurs autres plateformes devront ĂȘtre Ă©difiĂ©es. La compagnie italienne prĂ©voit dans cette perspective dâatteindre en 2026 une production de 150 000 tonnes de biocarburant par an. Ces activitĂ©s pourraient gĂ©nĂ©rer des revenus pour prĂšs de 5 000 mĂ©nages en 2023 et jusquâĂ 100 000 Ă lâhorizon 2030, selon les projections dâEni. Ce nouveau domaine dâactivitĂ© pour Eni au Congo viendra en appui de la diversification de lâĂ©conomie nationale et de la dĂ©carbonisation du mix Ă©nergĂ©tique
Ă caractĂšre volontaire, lâInitiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) vise Ă renforcer la bonne gouvernance des revenus publics issus des industries extractives.
La RĂ©publique du Congo y a adhĂ©rĂ© en juin 2004 et elle y a Ă©tĂ© admise comme pays candidat en 2007. Elle dispose du statut de pays « conforme » depuis fĂ©vrier 2013.Les pays membres de lâITIE doivent rĂ©guliĂšrement valider leurs pratiques vis-Ă -vis dâune norme donnĂ©e. En 2017, le Congo a fait lâobjet dâune premiĂšre validation Ă la norme ITIE 2016. En juin 2018, le conseil dâadministration de lâITIE International a reconnu Ă la RĂ©publique du Congo « des progrĂšs significatifs » dans la mise en Ćuvre de celle-ci.
Outre ces « validations », Ă©tapes majeures imposĂ©es par lâITIE, des rapports annuels sont publiĂ©s par cette institution. Le travail de lâITIE consiste Ă rapprocher les flux de paiements dĂ©clarĂ©s par les entreprises extractives et les revenus dĂ©clarĂ©s par lâĂtat, afin dây dĂ©tecter lâexistence dâĂ©ventuels Ă©carts. Le dernier rapport en date, pour lâannĂ©e 2020, a Ă©tĂ© publiĂ© en juin 2022. Les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par les secteurs des hydrocarbures, forestier et minier, soit 716 millions de francs CFA, y ont Ă©tĂ© analysĂ©s, mais câest bien le premier dâentre eux qui en gĂ©nĂšre la plus grande part, Ă hauteur de 97,32 %.
Dans son activitĂ© de rapprochement des flux de paiement, « lâĂ©cart rĂ©siduel non rĂ©conciliĂ© global sâĂ©lĂšve Ă 6 424 millions de francs CFA, soit 1,28 % du total des recettes dĂ©clarĂ©es par lâĂtat aprĂšs ajustements, indique lâITIE. Il se trouve au-dessous du seuil dâĂ©cart acceptable fixĂ© par le comitĂ© national de lâITIE-Congo Ă 5 % ». Lâorganisation conclut non seulement Ă lâexhaustivitĂ© des revenus du secteur extractif pris en compte dans son rapport, mais aussi Ă leur « fiabilité », « compte tenu de la haute qualitĂ© des donnĂ©es du cotĂ© sociĂ©tĂ©s extractives et du cotĂ© agences gouvernementales ».
TotalEnergies Startup Center o re également :
Dans le cadre de sa politique RSE, TotalEnergies EP Congo, entreprise citoyenne et responsable, mÚne de nombreuses actions visant à renforcer le tissu industriel et à contribuer au développement socio-économique du Congo.
TotalEnergies Startup Center : dynamiser lâentreprenariat local en incitant les jeunes Ă innover
TotalEnergies Startup Center est un incubateur initiĂ© par TotalEnergies au Congo pour soutenir lâentreprenariat, conformĂ©ment Ă l'axe Ă©ducation et insertion des jeunes de sa politique sociĂ©tale.
Lancé en 2019, TotalEnergies Startup Center offre un espace collaboratif et dynamique, doté d'infrastructures informatiques, aux porteurs de projets pour une durée allant de 6 à 12 mois.
Des formules d'accompagnement personnalisĂ©es, comprenant des formations et du coaching, aïŹn de maĂźtriser les outils de l'entrepreneuriat tels que l'Ă©tude de marchĂ©, le business model, le business plan et l'aide Ă la structuration juridique ;
La possibilitĂ© de bĂ©nĂ©ïŹcier de mĂ©cĂ©nat de compĂ©tences de la part des collaborateurs de TotalEnergies au Congo grĂące au programme Action ! ;
Une dĂ©marche proactive dans la recherche de partenaires tels que : ministĂšre des PME, FIGA, CCIAM, rĂ©seau dâincubateurs internationaux.
Nous soutenons les jeunes entrepreneurs Congolais dâune part, en les aidant Ă concrĂ©tiser leurs idĂ©es, et dâautre part, en les accompagnant dans la recherche de ïŹnancement. Notre objectif est de contribuer Ă construire un Ă©cosystĂšme dynamique et innovant au Congo. Actuellement, 71 % des projets issus de la premiĂšre cohorte sont devenus des entreprises, et ont reçu des propositions de ïŹnancement dĂšs leur sortie.
⹠Eau, électricité : des progrÚs à confirmer >>>
⹠Infrastructures routiÚres : Un linéaire multiplié par 4 depuis 2000
âą Port autonome de Pointe-Noire : La porte ocĂ©ane de lâAfrique centrale
⹠TIC : Un accÚs démocratisé à internet de plus en plus fiable
LâaccĂšs Ă lâĂ©lectricitĂ© et Ă lâeau sâest fortement amĂ©liorĂ©
jusquâen 2015 au Congo. Mais la crise Ă©conomique qui a alors frappĂ© le pays lâa empĂȘchĂ© de poursuivre ses investissements, lesquels reprennent, avec le privĂ©, dans le cadre du PND 2022-2026.
Dans le domaine de lâamĂ©lioration de lâaccĂšs Ă lâeau et Ă lâĂ©lectricitĂ©, câest un satisfecit que le PND 20122016 sâest accordĂ© en termes de bilan. Il relĂšve que la capacitĂ© installĂ©e de production dâĂ©nergie Ă©lectrique, qui nâĂ©tait que de 1 054 MWh en 2011, a plus que doublĂ© Ă 2 512 MWh en 2016. De leur cĂŽtĂ©, les lignes de transport dâĂ©lectricitĂ© sâĂ©tendaient alors sur 1 500 kilomĂštres, soit deux fois plus quâen 2002.
Le taux dâaccĂšs Ă lâeau potable, de son cĂŽtĂ©, est passĂ© en milieu urbain de 45 Ă 66 % entre ces deux dates, restant nĂ©anmoins infĂ©rieur Ă la cible du PND
(90 %). Les progrĂšs ont mĂȘme Ă©tĂ© plus importants en zone rurale et semi-urbaine, oĂč le taux dâaccĂšs Ă lâeau potable est passĂ© de 6,8 % en 2011 Ă 47 % en 2016, toujours en deçà de lâobjectif prĂ©vu (75 %). Ces rĂ©sultats sont notamment liĂ©s Ă la rĂ©ussite du programme « Eau pour tous », rĂ©alisĂ© avec la sociĂ©tĂ© brĂ©silienne Asperbras et qui consistait dans la construction de milliers de forages collectifs en zone rurale.
PUBLICS RECORD
Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© atteints grĂące Ă des investissements stratĂ©giques. Lâinvestissement public a explosĂ© entre 2000 et 2014 pour passer de 158 milliards de francs CFA Ă plus de 2 000 milliards en 2014. Il suit la courbe du baril du pĂ©trole, qui avait atteint son record en 2008, Ă prĂšs de 150 dollars. Parmi les infrastructures majeures, en matiĂšre de production dâĂ©nergie Ă©lectrique, les centrales Ă gaz de Cote-MatĂšve (300 MW), de Djeno (50 MW), les centrales thermiques de Brazzaville et des chefs-lieux de dĂ©partement, ainsi que la centrale hydroĂ©lectrique dâImboulou, avec une puissance de 120 MW, ont Ă©tĂ© construites. La centrale hydroĂ©lectrique de Liouesso, dâune capacitĂ© de 19 MW, a Ă©tĂ© inaugurĂ©e en 2017, mais nĂ©cessite dâĂȘtre rĂ©novĂ©e. Celle de Moukoukoulou (74 MW) a Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©e. Immense projet, les Ă©tudes pour la construction du barrage de Sounda, pouvant gĂ©nĂ©rer 1 000 MW, sont dĂ©sormais lancĂ©es.
LâAPPORT DE LA MUNICIPALISATION
ACCĂLĂRĂE
En ce qui concerne la production dâeau potable, outre la rĂ©alisation de plus de deux mille forages, une nouvelle usine dâeau a Ă©tĂ© construite Ă Brazzaville dans la seconde moitiĂ© de la dĂ©cennie 2010, quand la premiĂšre a Ă©tĂ© entiĂšrement rĂ©habilitĂ©e. Dans la capitale, des quartiers et arrondissements qui manquaient dâeau en disposent dorĂ©navant. Le programme de la « municipalisation accĂ©lĂ©rĂ©e » nâest pas Ă©tranger aux bons rĂ©sultats obtenus. Entre 2004 et 2016, ce processus a amenĂ© les autoritĂ©s Ă concentrer chaque annĂ©e leurs efforts, en termes dâinvestissements infrastructurels, sur un dĂ©partement et son chef-lieu. En septembre 2022, le prĂ©sident de la RĂ©publique a annoncĂ© quâune municipalisation accĂ©lĂ©rĂ©e additionnelle allait concerner les mois suivants la ville de Pointe-Noire, qui fĂȘtait alors ses 100 ans.
Malheureusement, suite Ă la crise mondiale des matiĂšres premiĂšres en 2014-2015, qui a eu des rĂ©percussions fortes sur le Congo et sa dĂ©pendance aux hydrocarbures, Brazzaville sâest retrouvĂ©e obligĂ©e de ralentir sa politique ambitieuse dâinvestissements. Des problĂšmes techniques, notamment de perte dâĂ©nergie produite, ont perdurĂ©. En 2016, le rĂ©seau Ă©lectrique enregistrait une perte de 54 % de la production, un taux parmi les plus Ă©levĂ©s au monde.
Conscientes du levier quâelles constituent pour la compĂ©titivitĂ© dâun pays, les autoritĂ©s ont maintenu la construction dâinfrastructures stratĂ©giques au programme du PND 2022-2026. Dâautant que celles-ci doivent entretenir durablement la croissance et la diversification Ă©conomique voulue par ce programme. Mais le PND met lâaccent sur un « financement plus efficace », notamment avec le secteur privĂ©. Au fur et Ă mesure de son exĂ©cution, « les richesses créées seront en partie investis dans les services et infrastructures de base », rĂ©vĂšle le PND.
« PLUS EFFICACES » AU PROGRAMME DU PND 2022-2026
Afin de renforcer lâoffre en eau potable et en Ă©lectricitĂ©, la construction et la remise en Ă©tat des infrastructures de production et de distribution de ces ressources ont Ă©tĂ© retenus. Le PND Ă©voque par exemple la construction de la centrale hydroĂ©lectrique de Sounda, la rĂ©habilitation et lâextension de la centrale de Djeno, la rĂ©habilitation et lâextension de la centrale du DjouĂ© Ă Brazzaville ou encore la crĂ©ation de lâusine dâeau de Ngwambouissi, Ă Pointe-Noire. Ces quatre projets sont attendus sous la forme dâun contrat Build-operate-transfert (BOT). Pour ce faire, un investisseur privĂ© sâengage Ă construire un Ă©quipement, Ă le faire fonctionner pendant un certain temps puis Ă en transfĂ©rer la propriĂ©tĂ© au cocontractant, ici lâĂtat ou une institution publique.
Ăgalement au programme : lâadduction dâeau potable de la zone industrielle de Maloukou, lâextension de la centrale Ă©lectrique du Congo (CEC) et lâĂ©lectrification des districts du dĂ©partement de la Sangha Ă partir du barrage de Liouesso. Des solutions hors rĂ©seau national, Ă partir de lâĂ©nergie solaire, sont prĂ©vues pour faciliter lâĂ©lectrification des localitĂ©s isolĂ©es. Il sâagit par exemple de lâappui Ă la sociĂ©tĂ© Copasol, sociĂ©tĂ© de fabrication de panneaux solaires basĂ©e Ă Oyo.
Eau, électricité : des progrÚs à confirmer
OPINION DES ENTREPRISESÂ : LE DIFFICILE ACCĂS
AUX INFRASTRUCTURES
BARRAGES HYDROĂLECTRIQUESÂ : DES CONTRATS PPP SIGNĂS EN 2022
Le gouvernement congolais a signé, le 22 mai 2022, à Brazzaville, une convention avec un consortium de deux sociétés privées pour la construction de deux barrages hydroélectriques. Situés à Morala et Nyanga, dans le sud du pays, ils auront une capacité respective de production de 230 et 101 MW. La convention intÚgre par ailleurs la réhabilitation intégrale du barrage hydroélectrique de Liouesso.
Celle-ci a Ă©tĂ© signĂ©e entre le ministre de la CoopĂ©ration internationale et de la Promotion du partenariat public-privĂ©, Denis Christel Sassou NâGuesso, ainsi que le ministre en charge de lâEnergie et de lâHydraulique, HonorĂ© Sayi, avec le consortium sino-congolais Energaz-CGGC (China Gezhouba group company). « à travers ce modĂšle de partenariat public-privĂ©, le Congo va marquer un grand pas dans la quĂȘte de lâĂ©nergie, car il nây a pas de dĂ©veloppement industriel sans Ă©nergie », a commentĂ© Ă cette occasion Denis Christel Sassou NâGuesso
|||||||| Production dâeau et dâĂ©lectricitĂ©
Ănergie hydroĂ©lectrique
Il ressort des rĂ©sultats de lâenquĂȘte de conjoncture rĂ©alisĂ©e par la Direction gĂ©nĂ©rale de lâĂ©conomie (ministĂšre de lâĂconomie et des Finances) auprĂšs des chefs dâentreprise quâau premier trimestre 2023, 74,9 % de ces derniers affirment avoir rencontrĂ© au moins une difficultĂ© spĂ©cifique dans lâexercice de leurs activitĂ©s. Ces difficultĂ©s ont largement trait au recouvrement des crĂ©ances, aux lourdeurs administratives ou encore Ă la concurrence dĂ©loyale. Il faut nĂ©anmoins noter que dans le secteur primaire, 40 % des patrons sollicitĂ©s affirment avoir rencontrĂ© des difficultĂ©s liĂ©es au transport et Ă la logistique. Des soucis liĂ©s Ă lâĂ©lectricitĂ© ont Ă©tĂ© rencontrĂ©s par 35 % des patrons du secteur tertiaire et 20 % des patrons du secteur primaire.
296 GWh 283 GWh
Ănergie Ă gaz 534 GWh 548 GWh
Eau potable 26Â 288 milliers de m3
865 milliers de m3
Source :Note de conjoncture 1er trimestre 2023,Direction gĂ©nĂ©rale de lâĂ©conomie,ministĂšre de lâĂconomie et des Finances,avril 2023
Le secteur des infrastructures routiĂšres a lui aussi bĂ©nĂ©ficiĂ© durant les annĂ©es 2000 dâimportantes dĂ©penses publiques. Le Congo Ă©tait alors menacĂ© Ă la fois dâisolement entre ses rĂ©gions et avec ses voisins, faute dâaĂ©roports, de ports et surtout de routes viables.
Le Congo comptait au dĂ©but du millĂ©naire moins de 1 000 kilomĂštres de voies bitumĂ©es. Ce linĂ©aire est passĂ© Ă 1 976 km en 2011 et Ă 3 675 km en 2016, soit un quasi quadruplement en seize ans. Deux axes structurent le pays. La route nationale 1, qui le traverse dâest en ouest entre Brazzaville et Pointe-Noire, sur 535 kilomĂštres, a Ă©tĂ© rĂ©novĂ©e et Ă©largie pour se pratiquer la majeure partie du tracĂ© sur deux voies. Quant Ă la RN2, sa rĂ©habilitation totale de Brazzaville Ă Ouesso, Ă lâextrĂȘme nord du pays, sur 850 km, a permis aux usagers de rĂ©duire leur trajet de plusieurs heures sur certains tronçons particuliĂšrement problĂ©matiques.
Mais la dĂ©faillance dâentretien causĂ© par le ralentissement des investissements, en raison de la crise des matiĂšres premiĂšres de 2014, a eu des consĂ©quences sur certaines de ses portions qui sont redevenues un cauchemar pour les automobilistes. Câest notamment sur celles-ci que les investissements actuels se concentrent.
De leur cĂŽtĂ©, les routes dâintĂ©rĂȘt dĂ©partemental ou interdĂ©partemental sont amĂ©nagĂ©es sur plus de 9 000 kilomĂštres. Plus de cent ouvrages de franchissement ont Ă©tĂ© construits sur les cours dâeau. En dehors dâImpfondo, victime de son isolement Ă lâextrĂȘme nord-est du pays, tous les chefs-lieux de dĂ©partement sont connectĂ©s Ă Brazzaville par route bitumĂ©e. Ă lâinternational, le Congo est reliĂ© au Gabon, au Cameroun et Ă lâAngola (Cabinda) par des voies terrestres bitumĂ©es ou en cours dâachĂšvement. La municipalisation accĂ©lĂ©rĂ©e a aussi permis lâasphaltage de milliers de km dans les chefs-lieux de dĂ©partement.
Le PND propose aujourdâhui de parfaire le ciblage des investissements couplĂ© Ă une amĂ©lioration substantielle de la qualitĂ© des services offerts afin dâen accroĂźtre la rentabilitĂ© Ă©conomique et sociale. Parmi les nombreux projets prĂ©sentĂ©s, plusieurs devraient rapidement amĂ©liorer la croissance du secteur des transports.
Afin de palier sa dégradation, des travaux de réhabilitation sont engagés depuis 2020 sur de multiples tronçons de la RN2. Les trois les plus dégradés étant ceux reliant Brazzaville-Inga, Etsouali-Ngo-Oyanfoula et Gamboma-Ollombo.
Autre enjeu majeur, dĂ©but 2022, un crĂ©dit de vingt milliards de francs CFA a Ă©tĂ© affectĂ© pour le bitumage des 25 km de la route qui relie Boundji Ă Ewo. Cette bretelle de la RN2 est restĂ©e inachevĂ©e depuis 2011, ce qui faisait dâEwo (Cuvette-Ouest), reliĂ© pour lâoccasion au rĂ©seau Ă©lectrique national, lâun des chefs-lieux de dĂ©partement le moins accessible par la route.
Le PND accorde Ă©galement une importance cruciale Ă la construction des tronçons manquants de la RN 3 NdendĂ©-Doussala-Dolisie, corridor menant de Brazzaville Ă Libreville, au Gabon. Ce projet intĂ©grateur prioritaire rĂ©gional, qui dĂ©coule du Programme des rĂ©formes Ă©conomiques et financiĂšres de la CommunautĂ© Ă©conomique et monĂ©taire de lâAfrique centrale (PREF-CEMAC), devait ĂȘtre relancĂ© Ă la fin de lâannĂ©e 2023. En mai dernier, le prĂ©sident Sassou NâGuesso a lancĂ© les travaux du tronçon Ouesso-Bangui censĂ© complĂ©ter le corridor prioritaire devant relier Brazzaville Ă NâDjamena. Ce tronçon, financĂ© par la Banque de dĂ©veloppement des Ătats de lâAfrique centrale (BDEAC), permettra de relier trois pays de la CEMAC et dâoffrir Ă la RĂ©publique centrafricaine et Ă la RĂ©publique du Tchad une alternative dâaccĂšs Ă la mer.
Au total, onze projets intĂ©grateurs ont fait lâobjet dâune table ronde de financement Ă Paris en novembre 2020. Le financement accordĂ© par la BDEAC Ă hauteur de 99,7 milliards de francs CFA permettra de bitumer 50 km entre Ouesso et Pokola et de construire un pont long de 616 mĂštres sur la riviĂšre Sangha. Tous ces projets, notamment portĂ©s par le PND, concourent Ă amĂ©liorer la mobilitĂ© des personnes et des marchandises, notamment agricoles, lâaccĂšs des citoyens aux centres de santĂ© et dâĂ©ducation et les Ă©changes Ă©conomiques avec les pays de la sous- rĂ©gion.
En mars 2019, la gestion des principaux axes routiers a été confiée à la société privée
La Congolaise des Routes (LCR), dans le cadre dâune concession de 30Â ans. Il sâagit des corridors
Brazzaville-Pointe-Noire (535Â km),
Brazzaville-Ouesso (850 km) et Brazzaville-Mindouli (150 km). LCR est composĂ©e du partenaire chinois CSCEC (70 %), du français Egis Projects (15 %) et de lâĂtat congolais (15 %). En vertu du contrat signĂ© entre les partenaires, la sociĂ©tĂ© concessionnaire sous-traite la maintenance courante et la maintenance lourde Ă CSCO (filiale de CSCEC) et les opĂ©rations de pĂ©age, pesage et trafic Ă la filiale dâexploitation locale dĂ©tenue Ă 100 % par Egis Road Operation.
Le 27 avril 2023, le train « Gazelle » du Chemin de fer Congo-OcĂ©an (CFCO) a rĂ©alisĂ© son premier transport de voyageurs de Pointe-Noire Ă Brazzaville depuis 2016. Le trafic marchandise avait depuis cette date repris dâune maniĂšre presque informelle et Ă©tait loin de satisfaire les besoins des entreprises congolaises. Souvent qualifiĂ©e dâĂ©pine dorsale de lâĂ©conomie congolaise, le CFCO a laissĂ© la RN1 lui prendre cette place laissĂ©e libre. Le trafic avait Ă©tĂ© interrompu pour de nombreuses raisons : vĂ©tustĂ© des infrastructures, sabotages de ponts et dâautres ouvrages dâart, notamment dans la rĂ©gion du Pool oĂč sâaffrontaient lâarmĂ©e congolaise et les ex-combattants ninjas⊠Ce redĂ©marrage est une bonne nouvelle, mais le travail Ă rĂ©aliser reste colossal. En effet, les quatre nouvelles locomotives rĂ©ceptionnĂ©es en janvier 2023 comptant pour le premier lot de huit machines acquises par le CFCO en 2015, nây suffiront pas. ChargĂ©s par le prĂ©sident Sassou NâGuesso de faire un Ă©tat des lieux de cette infrastructure, les responsables sont dâailleurs conscients des difficultĂ©s. « Le diagnostic opĂ©rationnel et technique a rĂ©vĂ©lĂ© quâelle connaissait un Ă©tat de dĂ©gradation avancĂ©, Ă commencer par lâinfrastructure ferroviaire vieillissante, les bĂątiments publics, les ouvrages dâart, le long tunnel en situation difficile, lâĂ©tat de vĂ©tustĂ© du parc mobilier et automobileâŠÂ », a affirmĂ© le Premier ministre, en janvier 2023, lors de la rĂ©ception des premiĂšres locomotives.
« Ces locomotives viennent combler trĂšs partiellement un dĂ©ficit criant, expliquait Ignace Nganga, directeur gĂ©nĂ©ral du CFCO, Ă la mĂȘme occasion. Actuellement sur un parc total de quarante-trois locomotives de ligne Ă disposition du CFCO, seulement douze sont en service, dans les cas les plus difficiles, ce nombre descend jusquâĂ six ». « Nous assurons pour lâinstant lâessentiel, veut croire HonorĂ© Sayi, le ministre des Transports. Avant dâajouter : JâespĂšre quâavec des bailleurs consĂ©quents et des Congolais dĂ©terminĂ©s, nous irons plus loin. »
Car lâambition reste Ă©norme. Elle consiste Ă faire du CFCO le lien entre le Port en eau profonde de Pointe-Noire, Brazzaville et, plus loin, Kinshasa et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, Ă travers le pont route-rail en projet. Le ministre desTransports congolais aspire mĂȘme Ă un prolongement en direction du sud de la RĂ©publique centrafricaine, voire lâest du Cameroun
Principal port en eau profonde du golfe de GuinĂ©e, le port autonome de Pointe-Noire (PAPN) est devenu une escale incontournable en Afrique centrale. Sa capacitĂ©, qui Ă©tait de 62 000 conteneurs par an en 2003, dĂ©passe aujourdâhui le million.
Ce sont plus exactement 1 003 726 EVP (Ă©quivalent vingt pieds) qui ont Ă©tĂ© traitĂ©s au 31 dĂ©cembre 2021, record en cours du port, dont 90 % provenant de ses activitĂ©s de transbordement. Un record Ă©tabli en respect de lâobjectif imposĂ© par lâautoritĂ© portuaire et atteint grĂące au partenariat public-privĂ© entre le PAPN et le groupe BollorĂ©, chef de file de Congo Terminal avec le danois AP MĂžller et la SociĂ©tĂ© congolaise de transport (Socotrans).
PLUS DE 400 MILLIONS DâEUROS DâINVESTISSEMENTS
Depuis 2009, date de la mise en concession du port, BollorĂ© Ports, qui est devenue en 2023 la propriĂ©tĂ© de lâarmateur marseillais CMA-CGM, a investi plus de 400 millions dâeuros pour moderniser le terminal Ă conteneur, aussi bien en infrastructures quâen Ă©quipements. Les quais dâaccostage G et D ont Ă©tĂ© prolongĂ©s Ă 1 500 mĂštres linĂ©aires et leur profondeur atteint dĂ©sormais 15 mĂštres, leur permettant de recevoir les porte-conteneurs dâune
capacitĂ© de 14 000 équivalents vingt-pieds (EVP). Congo Terminal a Ă©galement procĂ©dĂ© Ă des travaux dâamĂ©nagement en construisant des aires de stockage couvrant une surface de plus de 32 hectares exploitables et une zone logistique multimodale de 4,5 ha connectĂ©e au Chemin de fer Congo-OcĂ©an (CFCO), en plus dâun atelier technique dĂ©diĂ© aux opĂ©rations de maintenance. Il sâest Ă©galement dotĂ© dâun nouveau systĂšme dâexploitation, « NAVIS 4 », pour la gestion et lâautomatisation des opĂ©rations au sein du terminal.
Les investissements sont Ă©galement allĂ©s vers le renforcement des Ă©quipements avec lâacquisition jusquâen avril 2022 de vingt portiques de manutention. Un mois plus tĂŽt, lâopĂ©rateur avait reçu dix tracteurs et dix remorques, quatriĂšme commande de matĂ©riels roulants depuis 2009. Autant de vĂ©hicules permettant Ă Congo Terminal dâaugmenter les cadences de ses opĂ©rations et sa productivitĂ©.
Les travaux entrepris assurent surtout aux clients du PAPN dâimportantes Ă©conomies dâĂ©chelle, avec une attente des navires en rade qui a quasiment disparue, le temps moyen Ă quai ayant Ă©tĂ© ramenĂ© Ă moins de vingt-quatre heures. Quant au taux de fret (coĂ»t) des marchandises manutentionnĂ©es, il a Ă©tĂ© rĂ©duit de moitiĂ© depuis 2009. Ces amĂ©liorations
ont attiré de nouveaux armateurs tels que Cosco, Pacific International Lines, Hapag-Lloyd ou Hamburg Sud.
Lâun de ces derniers explique Ă DBI Congo que le PAPN reste « le port Ă conteneur le plus cher de la sous-rĂ©gion », tout en prĂ©cisant que son rythme, « grĂące aux investissements consentis, est acceptable », et que le prix vaut sans doute le service rendu. Cet autre gĂ©ant de la logistique prĂ©fĂšre insister sur le fait que le PAPN est le seul port en eau profonde de la sous-rĂ©gion, accueillant des navires que ses concurrents ne peuvent pas recevoir.
Sâexprimant en 2022, SĂ©raphin Bhalat, le directeur gĂ©nĂ©ral du PAPN, ne sây trompait pas, ces investissements « participent Ă notre ambition de faire de Pointe-Noire un hub de transbordement et la principale porte dâentrĂ©e maritime de lâAfrique centrale. » Une vocation sous-rĂ©gionale dĂ©jĂ renforcĂ©e, justifiant plus que jamais son surnom de « porte ocĂ©ane ». Plus de 40 % des volumes rĂ©ceptionnĂ©s sont destinĂ©s aux marchĂ©s de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et de la Centrafrique, via le fleuve Congo, ainsi quâĂ certains clients pĂ©troliers installĂ©s dans lâenclave angolaise du Cabinda
|||||||| Ăvolution des volumes de chargement / dĂ©chargement de conteneurs au PAPN
Source :CongoTerminal
Le dĂ©veloppement du secteur des TIC constitue un axe majeur de la stratĂ©gie de diversification de lâĂ©conomie
congolaise. LâaccĂšs Ă Internet haut dĂ©bit et sa qualitĂ© ne cessent de croĂźtre grĂące aux investissements consentis dans ses infrastructures.
Le Congo met en Ćuvre depuis plus dâune dĂ©cennie son projet de couverture national Ă Internet, qui passe notamment par la fibre optique. Dans ce cadre, le pays est connectĂ© depuis mai 2012 au cĂąble WACS (West Africa Cable System). TirĂ© depuis lâAfrique du Sud jusquâau Royaume-Uni, longeant les cĂŽtes congolaises, il permet au pays de bĂ©nĂ©ficier dâune entrĂ©e numĂ©rique internationale pour ses services Internet Ă haut dĂ©bit.
UN SQUELETTE DE FIBRE OPTIQUE
LE LONG DE LA RN1 ET DE LA RN2 Câest Ă partir de ce cĂąble que les autoritĂ©s sâattachent depuis 2012 Ă dĂ©ployer le squelette de la fibre optique sur le territoire national. Celui-ci est composĂ© dâune dorsale optique terrestre reliant Pointe-Noire, Dolisie et Brazzaville, dâest en ouest, et dâune autre qui relie la capitale Ă Oyo et Ouesso du sud vers le nord. Des bretelles sont rĂ©alisĂ©es Ă partir de ce tronc pour connecter dâautres dĂ©partements. Il revient ensuite aux fournisseurs dâaccĂšs Ă Internet de rĂ©aliser le « dernier kilomĂštre », câest-Ă dire la connexion des entreprises et des mĂ©nages Ă la fibre optique haut-dĂ©bit.
Dans ce contexte, le groupe Vivendi Africa (GVA), opĂ©rateur spĂ©cialisĂ© dans la fourniture dâaccĂšs Ă Internet trĂšs haut dĂ©bit en Afrique, a creusĂ© son sillon depuis 2019 face Ă Congo Telecom. La filiale du groupe Vivendi, via sa « Canalbox », et lâopĂ©rateur public historique, via son offre « speed », proposent Ă leurs clients des forfaits dĂ©passant les 200 mĂ©gabits. Le premier sâappuie notamment sur les points de vente de son rĂ©seau Canal +.
|||||||| Offres Internet haut et trÚs haut débit
« Canalbox » GVA
50 MB illimité
Reste que lâĂ©crasante majoritĂ© des Congolais nâaccĂšdent Ă Internet que par le biais de leurs smartphones. Sur les 5,771 millions de cartes SIM en utilisation, recensĂ©es en juillet dernier par lâAgence de rĂ©gulation des Postes et des communications Ă©lectroniques (ARPCE), 3,14 millions offraient un accĂšs Ă Internet, soit 55 %. Un marchĂ© que le sud-africain MTN et lâindien Airtel se partagent. Le premier comptait Ă cette mĂȘme pĂ©riode 2,083 millions dâabonnĂ©s Ă lâInternet mobile, dont 45 % en 4G et 34 % en 3G, contre respectivement 32 et 37 % un an plus tĂŽt. Quant aux 1,058 millions abonnĂ©s dâAirtel, ils Ă©taient 39 % Ă utiliser la 4G et 29 % la 3G, contre respectivement, 29 et 32 % en juillet 2022.
25 000 francs CFA
(box et installation 5 000 francs CFA)
200 MB illimité 45 000 francs CFA (box et installation 5 000 francs CFA)
Offres professionnelles TrÚs haut débit ; réseau privé multisites ; transport point à point
Congo Telecom « Speed »
60 MB illimité 25 000 francs CFA
(kit dâinstallation 5 000 francs CFA)
100 MB illimité 35 000 francs CFA
(kit dâinstallation 5 000 francs CFA)
220 MB illimité 45 000 francs CFA
(kit dâinstallation 5 000 francs CFA)
5,771
millions (+ de100 % taux de pénétration) nombre de cartes SIM actives en juillet 2023.
3,141
millions (55 % taux de pĂ©nĂ©tration) dâabonnements internet mobile en juillet 2023.
Source ARPCE
Bonne nouvelle pour les usagers, le cĂąble sous-marin Ă fibre optique « 2Africa », du consortium Ă©ponyme menĂ© par la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Meta, a atterri en aoĂ»t 2023 sur les cĂŽtes congolaises. Lâannonce a Ă©tĂ© faite par Airtel Congo, qui a construit la nouvelle station modulaire dâatterrissement abritant lâinfrastructure Ă Pointe-Noire. Cela signifie que le pays ne sera plus dĂ©pendant dâun seul cĂąble sous-marin, le WACS, et de ses pannes Ă©ventuelles.
« Un seul cĂąble ne suffit pas, le WACS continuera Ă fonctionner, on va le dĂ©charger et le rĂ©seau de Congo tĂ©lĂ©com sera toujours sollicité », a expliquĂ© Louis-Marc Sakala, directeur gĂ©nĂ©ral de lâARPCE, lors de la rĂ©ception du nouveau cĂąble. « Cependant, a-t-il poursuivi, nous avons besoin de tous les rĂ©seaux, la redondance sera obligatoire pour les opĂ©rateurs du secteur. Nous allons refuser quâun opĂ©rateur ne soit abonnĂ© quâĂ un seul rĂ©seau afin dâassouvir les besoins en termes de capacitĂ© et nous affranchir de toute forme de coupure ». Outre le fait de rĂ©duire les risques de pannes, lâarrivĂ©e dâun nouveau cĂąble international dans un pays a souvent pour consĂ©quence la baisse des prix, grĂące Ă la fin dâun monopole de fait.
Ă
Au niveau rĂ©gional, le programme dâinterconnexion Central African Backbone (CAB), dĂ©marrĂ© en 2015 avec la Banque mondiale, continue de relier le Congo Ă ses voisins. Le pays lâest avec le Gabon depuis 2018 et il a procĂ©dĂ© en mai 2022, Ă Ouesso, Ă la rĂ©ception du rĂ©seau dâinterconnexion en fibre optique avec le Cameroun. En mĂȘme temps, Brazzaville et Bangui ont lancĂ©, toujours dans la ville de Ouesso, les travaux de rĂ©alisation de leur interconnexion. Par ailleurs, en juillet dernier, Congo Telecom et Angola Telecom ont reliĂ© leurs deux pays en fibre optique. De quoi contribuer Ă lâamĂ©lioration de la connectivitĂ© dans la rĂ©gion de Cabinda et plus largement Ă lâĂ©chelle rĂ©gionale
Les TIC sont rĂ©gulĂ©s par lâAgence de rĂ©gulation des postes et des communications Ă©lectroniques. Créée en 2009, en mĂȘme temps que le secteur Ă©tait ouvert Ă la concurrence, elle encadre lâactivitĂ© des opĂ©rateurs, garantit le service aux usagers et recouvre pour le compte de lâĂtat les droits, taxes et redevances des secteurs des postes et des communications Ă©lectroniques. Ă la loi crĂ©ant lâARPCE, se sont ajoutĂ©es depuis 2020 les lois sur la cybersĂ©curitĂ© et contre la cybercriminalitĂ©.
AGENCE DE RĂGULATION DES POSTES ET DES COMMUNICATIONS ĂLECTRONIQUES
AutoritĂ© congolaise de contrĂŽle, de suivi et de rĂ©gulation des secteurs des Postes et des Communications Ălectroniques, instituĂ©e par la loi n°11-2009 du 25 novembre 2009.
Ătablissement public administratif, dotĂ© de la personnalitĂ© juridique et de lâautonomie financiĂšre, bras technique de lâĂtat dans les domaines des Postes et des Communications Ălectroniques.
265 agents assermentés pour la plupart.
Un siÚge social situé à Brazzaville. Trois antennes départementales situées à Pointe-Noire, Dolisie et Ouesso.
Des projets Ă la fois structurants et innovants dans les secteurs rĂ©gulĂ©s et ceux confiĂ©s par lâĂtat sur la base de son expertise.
Vision : « faire entrer le Congo dans le top 5 des pays africains leaders dans les secteurs des Postes et des Communications Ălectroniques ».
Mission : accompagner lâinclusion du numĂ©rique dans tous les secteurs du pays en rĂ©duisant la fracture numĂ©rique au sein des populations, tout en Ă©tant le garant des services, le promoteur du dĂ©veloppement et des innovations technologiques.
FORMALITĂS
Les citoyens de la CommunautĂ© Ă©conomique et monĂ©taire des Ătats de lâAfrique centrale (Cameroun, RĂ©publique centrafricaine, Tchad, GuinĂ©e Ă©quatoriale et Gabon) dĂ©tenteurs dâun passeport biomĂ©trique sont exemptĂ©s de visa pour visiter le Congo si leur sĂ©jour est infĂ©rieur Ă 90 jours. Les citoyens dĂ©tenteurs dâun passeport du BĂ©nin, du Burkina Faso, de la CĂŽte dâIvoire, de la Mauritanie, du Maroc, du Niger, du SĂ©nĂ©gal et du Togo peuvent obtenir leur visa Ă leur arrivĂ©e Ă lâaĂ©roport MayaMaya de Brazzaville. Hors passeports spĂ©ciaux (diplomatique notamment) ou bĂ©nĂ©ficiaires de lettres dâinvitation, les nationaux de tous les autres pays peuvent obtenir leur visa dans les ambassades et consulats congolais. La durĂ©e du visa est comprise entre 15 et 91 jours et les dĂ©lais de traitement des demandes sont de sept jours pour la procĂ©dure normale et de trois jours pour la procĂ©dure express.
La vaccination contre la fiĂšvre jaune est obligatoire pour les adultes et les enfants de plus de neuf mois. Celle-ci doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e dans un centre agréé au moins dix jours avant le dĂ©part. Le certificat international de vaccination est contrĂŽlĂ© Ă lâentrĂ©e sur le territoire.
La vaccination contre lâhĂ©patite A est recommandĂ©e, quelles que soient les conditions du sĂ©jour. Le Congo Ă©tant un pays Ă forte incidence de tuberculose, la vaccination par le BCG est indiquĂ©e pour les enfants en cas de sĂ©jours frĂ©quents ou supĂ©rieurs Ă un mois. En fonction des zones de dĂ©placement Ă lâintĂ©rieur du pays, les vaccinations contre la fiĂšvre typhoĂŻde, lâhĂ©patite B ou encore la rage peuvent ĂȘtre Ă©galement recommandĂ©es. Le risque de paludisme au Congo demeure toute lâannĂ©e et sur lâensemble du territoire. Il existe deux formes de prĂ©vention complĂ©mentaires : la protection contre les piqĂ»res de moustiques (rĂ©pulsifs et moustiquaires) et le traitement prĂ©ventif par le biais de mĂ©dicaments antipaludĂ©ens.
Les deux aĂ©roports internationaux majeurs du Congo se situent Ă Brazzaville et Pointe-Noire. La capitale a inaugurĂ© les deux nouveaux terminaux qui composent lâaĂ©roport Maya-Maya en 2010 et 2013, bien que ceux-ci rencontrent ces derniĂšres annĂ©es des problĂšmes de climatisation. Un nouveau terminal a Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă lâaĂ©roport Agostinho-Neto de Pointe-Noire en 2015.
Le climat de la RĂ©publique du Congo est tropical et marquĂ© par une succession de saisons des pluies et de saisons sĂšches. La grande saison des pluies sâĂ©tale de fĂ©vrier Ă mai, avec de fortes chaleurs de fĂ©vrier Ă avril, alors que la petite saison des pluies commence en octobre et prend fin en dĂ©cembre. Les saisons des pluies peuvent ĂȘtre accompagnĂ©es dâorages, parfois violents avec des prĂ©cipitations abondantes pouvant provoquer des dĂ©gĂąts. La grande saison sĂšche sâĂ©tale de juin Ă septembre alors quâune petite saison sĂšche a cours en janvier.
Ă Brazzaville, le mois de juillet est le plus « frais », avec une minimale de 19,2 °C et une maximale de 28,1 °C. LâĂ©cart de tempĂ©rature durant le mois dâavril, le plus chaud, oscille entre 22,8 et 32,6 °C. Lâensoleillement annuel y est de 1 610 heures. Il pleut en moyenne 85 jours par an Ă Brazzaville pour 1 345 mm dâeau dĂ©versĂ©e.
MONNAIE ET CHANGE
Le franc CFA a cours en RĂ©publique du Congo, monnaie commune des pays africains membres de la zone franc. Le franc CFA au Congo est commun Ă celui utilisĂ© par les six Ătats membres de lâUnion monĂ©taire dâAfrique centrale (UMAC), mais pas Ă celui utilisĂ© par les huit Ătats membres de lâUnion monĂ©taire ouest-africaine (UMOA). Sa paritĂ© avec lâeuro est fixe, soit 1 ⏠pour 656,8 francs CFA. En billets, les coupures sont les suivantes : 500, 1 000, 2 000 et 10 000. Le franc CFA est garanti en euros par le TrĂ©sor public français, mais il nâest pas convertible en dehors du territoire des pays africains membres de la zone franc. Il faut donc changer vos euros sur place.
« Le Congo rivalisera avec des pays qui ont déjà un tourisme important »
Le Congo dâaujourdâhui ressemble-t-il Ă celui de 2015 lors de votre arrivĂ©e dans le pays ?
Ă mon arrivĂ©e il y a huit ans, le Congo organisait les Jeux africains, ce qui a permis de dĂ©velopper une offre hĂŽteliĂšre alors peu prĂ©sente sur Brazzaville. Bien que celle-ci se concentre uniquement sur de lâhĂŽtellerie dite haute gamme (4 et 5 Ă©toiles), le secteur a beaucoup évoluĂ© et le paysage de Brazzaville sâest enrichi de logements et de restaurants.
La pandémie de la Covid-19 est passée par là . Comment avez-vous géré cette crise ?
Les hĂŽtels de Brazzaville ont su passer ce cap et je suppose se renouveler, aussi bien en offre tarifaire que dans les services, puisquâaucun Ă©tablissement nâa fermĂ©. Pour notre part, dĂšs lâapparition de la crise sanitaire, nous avons proposĂ© des offres tarifaires, repensĂ© nos services de restauration individuels et banquets, nous avons maintenu des prix abordables quitte Ă rogner sur nos marges de restauration et de boissons. Nous proposons le vendredi un orchestre live avec happy hours, le samedi soir un DJ avec happy hours et le dimanche un barbecue Ă volontĂ© avec boissons locales et entrĂ©e piscine pour 20 000 francs CFA par personne.
Comment jugez-vous le potentiel Ă©conomique du Congo, aprĂšs la crise des matiĂšres premiĂšres de 2015 et la crise sanitaire que nous venons dâĂ©voquer ?
Le Congo est depuis un an sur une relance Ă©conomique palpable. Le climat des affaires est beaucoup plus sain, les diffĂ©rents ministĂšres multiplient les signatures de contrats avec des multinationales pour des exploitations, dans lâagriculture⊠Le Congo est un pays trĂšs riche. Il est le 4e producteur de pĂ©trole en Afrique subsaharienne. Il dispose de grandes forĂȘts tropicales et de terres arables, de rĂ©serves de gaz⊠Toutes ces richesses attirent le monde entier, le Congo joue ses cartes.
Comment profitez-vous de cette reprise ?
Afin de proposer une offre optimale, nous avons multipliĂ© les travaux de rĂ©amĂ©nagements intĂ©rieurs comme extĂ©rieurs, fait ravaler lâhĂŽtel Maya Maya, refait entiĂšrement lâespace piscine avec une pierre du Congo, créé un bar façon hutte de village car je suis trĂšs attachĂ© Ă ce pays et Ă ses traditions. Chaque projet est Ă 95 % estampillĂ© « made in Congo ». Nous avons repeint 90 chambres, ainsi que toutes les parties communes et les salles de sĂ©minaires, refait tout notre systĂšme de climatisation, rĂ©amĂ©nagĂ© complĂštement les couloirs de lâhĂŽtels avec des Jujuhats du Cameroun et des boucliers rĂ©alisĂ©s par des artisans de Poto Poto. Nous avons aussi recruté énormĂ©ment Ă des postes stratĂ©giques comme le service de salle, les Ă©tages, le commercial et la rĂ©ception. Nous sommes actuellement en plein travaux sur lâhĂŽtel Alima Palace, Ă Oyo, avec un ravalement complet des extĂ©rieurs et de toute la façade, ainsi que lâisolation des toits de tous les bĂątiments. Nous avons aussi lessivĂ© toutes les moquettes des chambres et des couloirs, soit 3 000 m2 de sol, ainsi que tous les fauteuils et canapĂ©s des parties communes et des chambres.
En quelques mots, quels sont les avantages majeurs de Pefaco ?
Le Pefaco Maya Maya est situĂ© en face de lâaĂ©roport, Ă quatre minutes Ă pied. TrĂšs vaste, il comporte 150 chambres et trois restaurants. Il dispose dâun terrain de tennis, dâune grande piscine, dâun bassin pour les enfants, dâune salle de sport et dâun parking pouvant accueillir plus dâune centaine de voitures, particuliĂšrement pratique lors de grandes manifestations. Nous travaillons les produits frais, des fruits et lĂ©gumes souvent issus de lâagriculture biologique car, oui, le Congo a aussi des maraĂźchers certifiĂ©s bio, un savoir-faire souvent rĂ©compensĂ©. Le personnel, congolais Ă 98 %, est formĂ© aux normes internationales et est majoritairement bilingue.
Nous recrĂ©ons un environnement familial pour que nos clients, en se rendant au Pefaco, arrivent chez eux, en Afrique. Le service sur-mesure que nous offrons est, je crois, notre force numĂ©ro 1. Et je sais que nos clients le ressentent. De plus, Ă©tant trĂšs engagĂ©s auprĂšs de diffĂ©rents collectifs dâartistes, dâactions sociales ou caritatives, en consommant chez Pefaco, vous participez Ă Â leur Ă©mergence, ce dont nous sommes trĂšs fiers.
Comment votre tutelle ministérielle accompagne-t-elle le secteur ?
Câest toujours trĂšs dĂ©licat de dire « on devrait faire comme ceci ou cela », mais notre ministre actuelle, madame Lydie Pongault, rĂ©alise un travail remarquable depuis sa prise de fonction. Jâessaye de lâaccompagner du mieux que je peux, par exemple avec le retour, en juillet dernier aprĂšs huit ans dâabsence, du Festival panafricain de musique (Fespam). Le tourisme est en train de sâinstaller dans les mentalitĂ©s et les Congolais ont compris que leur pays attirait les Ă©trangers, il y a de plus en plus un tourisme dit « wild ». Le Congo est dotĂ© de sites remarquables : des chutes dâeau impressionnantes, des parcs, comme Odzala, des paysages incroyables, une culture de village Ă Â dĂ©couvrir, des forĂȘts tropicales prĂ©servĂ©es⊠Il est nĂ©cessaire dâimpliquer la population, la sensibiliser Ă la protection de la nature et des animaux. Le Congo sera alors en mesure de rivaliser avec dâautres pays du continent africain
Brazzaville
Brazzaville offre un nombre relativement important de structures hĂŽteliĂšres aux prestations internationales. Le mythique Olympic Palace Hotel, premier hĂŽtel de luxe de la capitale, avec ses grandes chambres donnant sur la piscine et le jardin, est toujours de service avec ses trois restaurants et ses boutiques. Il a Ă©tĂ© rejoint en 2015 au cĆur de la ville par le Radisson Blu MâBamou Palace Hotel, qui offre une vue imprenable sur le fleuve Congo et Kinshasa. La mĂȘme annĂ©e, le Pefaco Hotel MayaMaya a ouvert ses portes. SituĂ© Ă un jet de pierre de lâaĂ©roport, il demeure Ă moins de dix minutes du centre-ville. Lâex-Ledger Plaza Maya-Maya, complĂštement rĂ©novĂ© entre 2009 et 2012, lâa Ă©tĂ© de nouveau derniĂšrement lorsquâil est devenu le Grand Lancaster Brazzaville. GHS Hotel, Elbo Suites ou Mikhaelâs Hotel & Residence offrent des alternatives de luxe au centre de Brazzaville.
Pointe-Noire
LâHĂŽtel ElaĂŻs, avec son business center, sa piscine et ses excellents restaurants, est lâune des structures historiques de la capitale Ă©conomique. Plusieurs Ă©tablissements dâun niveau Ă©levĂ© de prestations existent Ă©galement Ă Pointe-Noire, telles que Doubletree, by Hilton Pointe-Noire, lâHĂŽtel Palm Beach ou encore lâAtlantic Palace Hotel. Le Kactus Lodge et le Victory Palace offrent des alternatives dâun excellent rapport qualitĂ©-prix.
Coût de la vie
La vie est relativement chĂšre au Congo, notamment Ă Brazzaville ou Ă Pointe-Noire, et les prix des produits et services de base (alimentation, transports, hĂ©bergement), peuvent ĂȘtre Ă©levĂ©s. Lâusage de la carte bancaire, en dehors des hĂŽtels, est plutĂŽt rare et il est prĂ©fĂ©rable de prĂ©voir des espĂšces pour rĂ©gler ses achats. Il faut noter nĂ©anmoins que lâusage des paiements mobiles se dĂ©veloppe Ă grande vitesse.
Outre le CHU de Brazzaville, qui accueille les patients 24h/24 sur lâavenue Lyautey, ou lâhĂŽpital Blanche Gomez, boulevard Denis Sassou NâGuesso, qui dispose dâun cabinet dentaire, le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres indique les adresses de nombreux Ă©tablissements privĂ©s qui se sont dĂ©veloppĂ©es ces derniĂšres annĂ©es Ă Brazzaville. Câest le cas des cliniques Elikia, Netco et du cabinet mĂ©dical Les Clairons. Le ministĂšre cite Ă©galement le cabinet dentaire Seminet et le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste de lâAssociation SantĂ© SolidaritĂ©.
Ă Pointe-Noire, cette mĂȘme source française, dont les ressortissants comptent parmi les plus nombreux installĂ©s au Congo, renvoie essentiellement vers la clinique GuĂ©nin, dans le centre-ville, et vers la clinique Netcare.
Dans les grandes villes et les villes moyennes, le plus simple est de louer un vĂ©hicule ou de circuler en taxi. Exclusivement de marques Toyota Corolla de toutes gĂ©nĂ©rations, verts Ă Brazzaville, bleus Ă Pointe-Noire ou encore rouges Ă Dolisie, ces taxis composent un rĂ©seau dense qui garantit une attente minimale, voire nulle, en ville. Pour voyager Ă lâintĂ©rieur du pays, le Congo dispose de nombreux aĂ©roports rĂ©gionaux qui permettent depuis Brazzaville ou Pointe-Noire de se rendre vers Oyo-Ollombo, Dolisie, Ouesso ou encore Impfondo. Par la route, la RN1 qui mĂšne de Brazzaville Ă Pointe-Noire est la plus moderne et agrĂ©able du pays. La RN2, dĂ©jĂ rĂ©novĂ©e en 2015 et qui permettait de rouler sans embĂ»che jusquâĂ Ouesso, est en cours de rĂ©habilitation. Pour le reste, le rĂ©seau routier congolais, bien quâen dĂ©veloppement, reste peu dense, ce qui explique la nĂ©cessitĂ© dâutiliser un vĂ©hicule 4X4 pour des sorties hors routes bitumĂ©es.
Vous voyagez Ă Brazzaville ou Pointe-Noire pour un court sĂ©jour mais vous disposez dâune journĂ©e, voire dâune demi-journĂ©e pour organiser une sortie ? NâhĂ©sitez pas Ă contacter Lawanda Tours & Adventure, sans doute la meilleure agence touristique spĂ©cialisĂ©e dans les circuits sur mesure. Pas besoin de prĂ©voir une semaine pour monter jusquâaux parcs de lâextrĂȘme nord du pays, lâagence propose des balades dâune demi-journĂ©e autour de la capitale administrative, vers le fleuve ou les parcs naturels, ainsi que depuis la capitale Ă©conomique
ACPCE Agence congolaise pour la création des entreprises
AFD Agence française de développement
API Agence pour la promotion des investissements
APPO Organisation des producteurs africains de pétrole
ARPCE Agence de régulation des Postes et des communications
BAD Banque africaine de développement
BDEAC Banque de dĂ©veloppement des Ătats de lâAfrique centrale
BIT Bureau international du travail
CCBC Commission climat du bassin du Congo
CCNUCC Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique
CEAC CommunautĂ© des Ătats de lâAfrique centrale
CEEAC CommunautĂ© Ă©conomique des Ătats de lâAfrique centrale
CEF Centre de formalités administratives des entreprises
CEMAC CommunautĂ© Ă©conomique et monĂ©taire de lâAfrique centrale
CEMACO Centre de mĂ©diation et dâarbitrage du Congo
CFCO Chemin de fer Congo-océan
COBAC Commission bancaire de lâAfrique centrale
CONFEMEN ConfĂ©rence des ministres de lâĂ©ducation des Ătats et gouvernements de la francophonie
CRIB ComitĂ© rĂ©gional de lâindustrialisation durable de la filiĂšre bois dans le bassin du Congo
DGID Direction générale des impÎts et des domaines
DGIFN Direction générale des institutions financiÚres nationales
DSI Direction des systĂšmes dâinformation
F2BC Fonds bleu pour le bassin du Congo
FEC Facilité élargie de crédit
FMI Fonds monétaire international
GAR Gestion axée sur les résultats
GUP Guichet unique de paiement
IDE Investissements directs étrangers
IDH Indice de développement humain
INS Institut national des statistiques du Congo
ITIE Initiative pour la transparence dans les industries extractives
NIU NumĂ©ro dâidentifiant unique
ODD Objectifs de développement durable
OHADA Organisation pour lâharmonisation en Afrique du droit des affaires
OIT Organisation internationale du travail
OMS Organisation mondiale de la santé
OPEP Organisation des pays producteurs de pétrole
PADEC Projet dâappui pour le dĂ©veloppement des entreprises et de la compĂ©titivitĂ©
PAG Programme dâactio du gouvernement
PAGICOF Projet dâappui au climat des investissements et Ă la gouvernance sectorielle forĂȘt/bois
PAPN Port autonome de Pointe-Noire
PASEC Programme dâanalyse des systĂšmes Ă©ducatifs de la Confemen
PNAE Plan national dâaction pour lâenvironnement
PND Plan national de développement
PNUD Programme des Nations unies pour le développement
PPP Partenariats public-privé
PRONAR Programme national dâafforestation et de reboisement
RDC République démocratique du Congo
SIGFIP SystÚme intégré de gestion des finances publiques
SNDD Stratégie nationale de développement durable
SNPC Société nationale des pétroles du Congo
SYSPACE SystĂšme de suivi des paiements des crĂ©ances de lâĂtat
TBS Taux bruts de scolarisation
UDEAC Union douaniĂšre et Ă©conomique de lâAfrique centrale
UMAC Union monĂ©taire dâAfrique centrale
UMOA Union monétaire ouest-africaine
UNICONGO Union patronale et interprofessionnelle du Congo
ZAP Zone agricole protégée
ZES Zone économique spéciale
ZLECAf Zone de libre-échange continentale africaine
AFFECTIO MUTANDI
Agence conseil en responsabilité sociétale
Pierre-Samuel GUEDJ, Président & Fondateur
https://affectiomutandi.com/
Page 119
AFRICA PESAGE
Ăquipement et systĂšme de pesage
Frédéric Doua, Directeur général 4 e de Couverture
ANNUEL INVESTMENT MEETING (Aim)
PremiĂšre plateforme dâinvestissement au monde
https://www.aimcongress.com/ Page 53
AMBITION AFRICA
Forum des relations économiques et commerciales franco-africaines
https://event.businessfrance.fr/ambition-africa/ Page 105
API CONGO
Agence de promotion des investissements privés
Promotion et facilitation des investissements privés
Annick Patricia MONGO, Directrice générale
https://apicongo.cg
Page 60
ARPCE
Agence de RĂ©gulation des Postes et des Communications Ălectroniques
Louis-Marc SAKALA, Directeur général www.arpce.cg
Pages 141
ASSURANCES GĂNĂRALES DU CONGO SA
Assurances
Raymond IBATA, Directeur général adjoint www.agccongo.com
Pages 82 â 83
BANQUE COMMERCIALE INTERNATIONAL
Banque
André COLLET, Directeur général www.bcicongo.com
Pages 72 â 73
BANQUE POSTALE DU CONGO institution financiĂšre
Calixte Médard TABANGOLI, Directeur général https://banquepostale.cg
Pages 68 â 69
DIRECTION GĂNĂRALE DES IMPĂTS ET DES DOMAINES
Ludovic ITOUA, Directeur général https://impots.gouv.cg
Pages 40 - 41
ELAĂS HĂTEL
HĂŽtelier
Frédéric BREYTON, Directeur général https://hotelelais.com 3e de Couverture
KENGOLET-MONGO
Dominique KENGOLET, Avocat AssociĂ© Cabinet dâAvocats https://cabinet-kengolet-mongo.com
Page 56
KPMG Audit
Patrick GAMASSA, Associé Directeur général https://kpmg.com
Page 61
LAWANDA TOURS
Agence de visites touristiques
Gilles MPION, Co Fondateur https://lawandatours.com
Pages 106 Ă 109
LCB CAPITAL
Banque
Fernand GABOUMBA MOUKENGUE, Directeur général
https://lcb-capital.com/ Page 19
LEXA INTERNATIONAL
Cabinet dâAvocats
Bourgelie AMPION, Associée gérante www.lexa-inter.com
Page 55
LIZIBA â CCIAM de Pointe-Noire
Plateforme inclusive
Didier MAVOUENZELA, Président https://liziba.cg/ Page 43
MATHIAS ESSEREKE
Cabinet Avocats
Mathias ESSEREKE, Fondateur https://cabinet-essereke.africa.com/ Pages 88 Ă 91
MBTP SA
Construction
Issa ATTYE, Directeur général adjoint https://mbtpsa.com 2e de Couverture
MUCODEC
Microfinance
Dieudonné NDINGA, Directeur général https://mucodec.com Page 81
NSIA CONGO
Assurances
Joël ELLAH, Directeur général www.nsiacongo.com Page 79
PEFACO HOTEL MAYA MAYA
HĂŽtelier
Alexandre BECHER, Directeur gĂ©nĂ©ral www.pefacohotelmayamaya.com Pages 146 â 147
PORT AUTONOME DE POINTE NOIRE
Entreprise publique portuaire SĂ©raphin BHALAT, Directeur gĂ©nĂ©ral http://www.papn-cg.org Pages 119 â 121
SOCIĂTĂ NATIONALE DES PĂTROLES
DU CONGO
Industrie pétroliÚre
Maixent Raoul Ominga, Directeur général www.snpc-group.com Page 115
SUNU ASSURANCES IARD
Assurances
Thierry KOUADIO, Directeur général https://sunu-group.com Page 4
TOTALENERGIES
Exploration-Production et Marketing & Services
Nicolas Wawresky, Directeur général https://totalenergies.cg/ Page 125
UNICONGO
Fédération patronale
Michel DJOMBO, Président https://unicongo.org Page 23
â H Ă T E L E L A Ă S
Pesage & péage routier & autoroutier
Fourniture, maintenance & Ă©talonnage dâĂ©quipement de pesage
Conseils, étude & recherche en transport