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société

.. A mannequin féminin, il aurait fallu répondre par mannequin masculin ..

Une bande de copines ont créé l’événement en postant sur YouTube une parodie de publicités où les femmes ont été remplacées par des hommes. Verdict : 1 millions et demi de vues.

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Une vidéo virale dénonce le sexisme dans la publicité en remplaçant les femmes par des hommes. Amusante plus que réellement pertinente, l'initiative pointe pourtant l'hypersexualisation des femmes, et celle des hommes.

a publicité est sexiste, la publicité dégrade l'image de la femme, la publicité est un vecteur de stéréotypes. Ça, on commence à le savoir. Mais la piqûre de rappel a parfois du succès, comme le montre la vidéo mise en ligne par trois étudiantes de l'Université de Saskatchewan au Canada, Sarah Zelinski, Kayla Hatzel et Dylan Lambi-Raine. Vue par un million et demi de personnes, elle montre des parodies de publicités tentant de retourner les clichés de genres. Sur des affiches “ suedées " par la petite bande, dans un esprit rigolard, les hommes prennent des postures identiques à celles des femmes dans les campagnes originales. « Mais elles ne montrent pas ce qu'elles veulent montrer », s'exclame la linguiste Stéphanie Pahud, spécialisée dans les études de genre et l'analyse du discours publicitaire. « Il aurait fallu choisir des modèles équivalents, de manière plus binaire. Avec ces hommes grassouillets, elles ridiculisent le scénario. Elles passent à côté de leur sujet. » A mannequin féminin, il aurait fallu répondre par mannequin masculin. Le contraire de ce que les étudiantes ont choisi de faire : « Nous voulions des modèles ordinaires, de toutes les tailles et de toutes les formes. Pour montrer à quoi les vraies personnes ressemblent », explique Sarah Zelins-

ki. Et c'est là tout le problème. En confondant deux problèmes en un – la stéréotypie dans la représentation des genres et l'irréalité du corps publicitaire – les étudiantes se sont tiré une balle dans le pied. En travaillant avec des physiques normaux, l'effet loufoque prend le dessus, le rire remplace la prise de conscience. Stéphanie Pahud enfonce le clou : « Je crois que ce genre d'initiative est contre-productive. Elle n'apporte rien à ceux qui sont déjà sensibles à la problématique, et ceux qui y sont hostiles sont agacés par la démarche un peu grossière ». Hypersexualisation des deux genres Mais l'initiative pointe autre chose : l'hypersexualisation de la publicité.  Des campagnes qui renversent les rôles traditionnels, il y en a plein. Ce qui choque, c'est l'usage du sexe pour vendre tout et n'importe quoi. D'ailleurs si on veut être honnête, les choses commencent à s'équilibrer depuis la fin des années 90 et l'apparition du “ métrosexuel ". Dans les publicités pour du parfum par exemple, les hommes deviennent autant objets que les femmes. S'ils sont apparus dans les publicités, c'est parce que les marques ont réalisé qu'elles perdaient 50 % de leur marché potentiel. Comment, alors, lutter contre cette sexualisation qui n'a rien de rampant ? Qui doit agir ? Qui est responsable de ces images qui envahissent l'espace visuel ? Le problème est épineux. Il est difficile d’établir la responsabilité du discours publicitaire  : les annonceurs commandent et paient les messages publicitaires, les agences fabriquent et produisent ces messages, les supports ou médias les diffusent. « Mais il est stérile de ressasser les constats accablants. La publicité est une machine à stéréotypes, elle enferme, on le sait. Ce qui est utile par contre, c'est d'apprendre à la décoder, sur-

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tout pour les enfants et les adolescents. Il ne faut pas juste voir mais s'arrêter et regarder pour comprendre ». Malgré la difficulté, les velléités politiques de contrôler le domaine existent : le canton de Vaud a tenté de mettre en place une loi sur les publicités sexistes, mais le projet est au point mort. Une motion en ce sens a pourtant été acceptée par le Grand Conseil vaudois en février 2012 avec une large majorité, l'idée étant d’ériger une loi qui interdirait explicitement les affiches dégradantes pour la femme sur le domaine public. Mais qui est juge ? Comment évaluer une atteinte dans un domaine aussi subjectif, comment séparer le second degré de l'attaque vulgaire ? « C'est juste impossible ! Le problème du sexisme, c'est qu'il différencie les sexes, puis naturalise ces différences et enfin crée une hiérarchie. La publicité s'arrête à la différenciation », décr ypte la linguiste. De plus, l'emballement médiatique risquerait bien de donner une visibilité supérieure à une publicité après son interdiction, « et les agences le savent ». Vendre, vendre, vendre ! Visibilité et provocation, deux maîtres mots de la publicité. « Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a toujours un objectif commercial. La publicité ne cherche pas à représenter la réalité, seulement à vendre », nuance Stéphanie Pahud. Pour elle, le marketing a banalisé la sexualité, les postures, les suggestions. Dans un monde où l'exposition des corps atteint son maximum à travers les expériences de la téléréalité, il faut aller toujours plus loin pour choquer. « Par contre, il n'y a pas de cause à effet direct entre la publicité et les comportements humains. Mais les personnes déjà sensibles seront plus influencées. Les médias participent à la construction de nos identités. Encore une fois, éduquer est la meilleure solution ».

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P A R Pa s c a l i n e S o r d e t

jeux de rĂ´les


mu s i que

Paléo Festival

La Réunion vibre au Paléo

indigo, Nathalie Natiembé, Christine Salem  : ces noms ne vous disent rien ? Ils se sont pourtant tous donnés rendez-vous sur la scène du Village du Monde à Paléo. En juin dernier ces musiques étaient également au cœur des festivals IOMMA et Sakifo sur l’île de la Réunion. Si on les connaît peu, les musiques réunionnaises n’en sont pas moins prolixes. Jugez plutôt : 300 disques paraissent sur cette île de l’Océan Indien qui compte 850 000 habitants. Dans les clubs, bars et dans les services kabaré, la musique est omniprésente. L’isolement sous le soleil et la mer « Je pense qu’il y a un énorme besoin d’expression, de libérer des choses » résume simplement Jérôme Galabert, directeur du festival. A cela s’ajoute une incroyable curiosité des musiciens pour tous les courants musicaux internationaux. Si l’eau bleue de l’océan indien et ses rouleaux de vague impressionnants sont exotiques en Europe, elles sont surtout synonymes de barrière difficilement franchissable pour les insulaires de ce département d’outre-Mer, dont la métropole est située à 10 000 kilomètres de là. Aujourd’hui, la Réunion se repositionne et cherche à démontrer que « l’avenir de la musique réunionnaise passe par son insertion dans son environnement immédiat ». Elle se positionne dès lors comme l’épicentre d’une immense région qui étirerait ses antennes jusqu’en Afrique du Sud et en Australie. En dix ans, le festival Sakifo s’est imposé comme un rendez-vous musical incontournable. Dans la foulée, le label Sakifo a été créé pour proposer des enregistrements d’artistes en provenance de ce « grand » océan Indien. Et depuis trois ans, c’est un marché des professionnels, le IOMMA ( Indian Ocean Music Market ) qui cherche à redynamiser les contacts à travers les mers. En attendant, les musiques tradi-

© DR

PAR Elisabeth Stoudmann

Une belle brochette d’artistes réunionnais a été réunie par le géant Paléo. Reportage au cœur de l’océan indien.

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mu s i que

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geuse. Le spectacle de Christine Salem est impressionnant. L’été dernier au Sakifo, elle emporta en quelques instants le public du théâtre Luc Donat. Outre son charisme, c’est sa voix qui marque d’emblée. Incroyablement grave, incroyablement précise, elle claque en parfaite synchronisation avec les drôles de percussions de son ensemble. Si Christine Salem propose une version moderne, épurée d’une incroyable intensité du maloya, d’autres artistes s’inspirent plus librement du maloya. Ainsi Nathalie Natiembé qui vient du heavy metal, une admiratrice de Janis Joplin. « Le maloya, je l’entendais petite, comme quelque chose qui faisait partie du décor. Je n’ai pris conscience de la valeur du maloya qu’à trente ans ». Elle commence à chanter dix ans plus tard suite à un choc émotionnel. Elle se met alors à entendre des chants dans sa tête. Nathalie Natiembé, avec son masque rouge et ses tenues extravagantes, s’impose aujourd’hui comme la rockeuse la plus spirituelle de l’Océan Indien.

tionnelles de l’île de la Réunion restent sa principale carte de visite. Le service kabaré est une cérémonie héritée du temps de la colonisation au cours de laquelle les esclaves célébraient et remerciaient les ancêtres et leurs esprits. La musique pratiquée lors de ces réunions s’appelle maloya. Elle était le plus souvent jouée par des familles entières. C’est le vaudou de l’île de la Réunion. Après l’abolition de l’esclavage, le service kabaré n’est toujours pas autorisé et les populations noires réunionnaises ont pour préoccupation première : gagner leur vie. Tant bien que mal, le service kabaré et le maloya perdurent jusqu’à ce que la France socialiste les reconnaisse enfin dans les années 80. Renaissance maloya Le maloya, c’est la musique réduit à son essence : voix et percussions ( roulèr et kayamb en tête ). Le maloya nourrit la plus grande majorité des artistes de l’île. A commencer par Danyel Waro, un Blanc qui fut le grand ambassadeur et rénovateur du genre. Grâce à lui, le maloya a désormais droit de Cité sur toutes les scènes world du monde. Danyel Waro ne sera pas au Paléo pour cause de congé sabbatique. Mais Christine Salem, une de ses dignes héritières, oui. « Je suis tom-

bée par hasard là-dedans. Lors de concert, je tombais en transe, je chantais dans des langues que je ne connaissais pas ( malgache ou swahili ), j’écrivais en arabe. Evidemment j’ai ressenti le besoin de savoir d’où ça venait, de comprendre pourquoi j’étais attirée

.. L’avenir de la musique réunionnaise passe par son insertion dans son environnement immédiat .. vers certaines choses. J’ai donc commencé à voyager et j’ai eu pas mal de réponses. Je n’ai pas fini d’ailleurs. Là, je vais aller à Zanzibar, pour continuer ce travail qui est autant spirituel que musical », explique cette jeune femme au look de soul woman rava-

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Un irrésistible remède contre la fièvre Et pour que vous ayez une vraie idée de la puissance originelle du maloya, Paléo n’a pas oublié d’inviter Lindigo, un groupe familial emmené par Olivier et Loriane Arrast, inventeurs du power maloya. Eux affirment être tombés dans le maloya dedans « comme Obélix dans le chaudron de potion magique ». « On a voulu exploser l’énergie, la puissance, la force du maloya de façon à ce qu’elle vous prenne du bout du doigt de pied jusqu’au dernier cheveu. » Ce qui n’empêche pas le groupe familial d’Olivier Arrast d’avoir intégré des éléments musicaux hérités de sa jeunesse – une basse électrique, un saxophone – ainsi que d’autres issus de cultures amies : le kamele ngoni, le balafon et d’autres instruments traditionnels d’Afrique de l’Ouest. Lindigo est une plante médicinale qui soigne la fièvre et… la gueule de bois ! Sur la scène du Sakifo, Lindigo a fait vibrer le public à tel point que les spectateurs des autres scènes se sont peu à peu retrouvés eux aussi irrésistiblement attirés vers ce grand ensemble peu ordinaire. Des migrations de public que le boss Jérôme Galabert adore et une preuve supplémentaire de l’incroyable vivacité musicale de ce petit bout de terre perdu dans l’océan Indien. Reste à espérer que le public du Paléo soit lui aussi irrésistiblement attiré par les r ythmes qu’il entendra sur la colline du Village du Monde. Le détour en vaut la peine, c’est certain !

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Lindigo et Ch r i s t i n e Sa l e m — En concer t au Paléo vendredi 26 juillet et Nathalie Natiembé samedi 27 juillet . www.paleo.ch

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fe st i val s

Kur t Perschke

© DR

PAR alexandre lanz

“  r edball est UNE invitation ”

L’artiste new-yorkais Kurt Perschke a initié son projet RedBall en 2001. Après avoir gonflé son ballon de 5 mètres de haut dans des environnements urbains dans les plus grandes villes du monde, il s’installera dans quelques jours à Lausanne, dans le cadre du nouveau prélude de la 42 e édition du Festival de la Cité, du 3 au 9 juillet. Nous l’avons rencontré lors de ses repérages en ville. — 038 —


fe st i val s

ew York, Chicago, Londres, Abu Dabi, Barcelone, Paris récemment... Vous avez visité les plus grandes villes avec votre projet RedBall. Toutes ces villes vous inspirent-elles des sensations différentes ? Oui, chaque ville a son propre caractère et le public en conséquence. Ce qui me plaît dans ce projet, c'est qu'il appartient aux gens, ce sont eux, les passants, qui décident de la réponse qu'ils donnent au ballon. Je n'ai encore jamais été en Suisse, et je suis curieux de voir la réaction des gens. C'est une inconnue et je ne sais pas à quoi m'attendre. Justement, après les grandes capitales, Lausanne. Où vous êtes parti en repérage hier. Que vous inspire la ville ? Ma première impression a été la construction de la ville, faite de collines et de vallées. Rien n'est plat à Lausanne. Je vais intégrer cet aspect-là dans mon projet. Il y a quelque chose de très poétique dans votre projet, ce gros ballon rouge prisonnier de l'espace urbain. C'est tout l'enjeu de RedBall : être capable de créer une relation avec l'architecture. Harmonieusement ou pas, peu importe, je cherche à faire dialoguer mon projet et l'environnement physique dans lequel il se trouve. Il ne se suffit pas à lui-même en tant que sculpture par exemple. Quelque part, mon projet est très humain, car il rencontre les mêmes contraintes que nous à s'adapter à la vie urbaine et au manque d'espace en conséquence. Comment expliquez-vous l'émotion que suscite RedBall ? Cela vient justement du fait qu'il appartient au public de ressentir ce qu'il veut. Ce projet pour moi est comme une invitation. La question est donc de comprendre si le public a reçu l'invitation et s'il a décidé de s'y joindre ou non. Ouvriront-ils leur cœur à RedBall ou pas ? Cela dépend de la culture, et du site sur lequel se trouve le ballon. Vous considérez-vous comme un street artist ? Pas complètement et pour plusieurs raisons. La première étant que le street art, dans sa définition, n'est pas le fruit d'une formation académique, il est plus underground et f lirte avec l'illégalité. C'est ce qui le différencie de l'art contemporain, même si la frontière est de plus en plus perméable entre les deux. Mon parcours est traditionnel, je suis issu d'une école d'art. J'ai initié le projet à Barcelone dans des endroits légaux, un seul ne l'était pas. Ensuite, à la

différence du street art, je ne cherche pas à laisser une trace de mon identité après mon passage dans les villes que je visite. RedBall est un projet éphémère et énergétique qui s'adapte à l'endroit dans lequel il se trouve. En ce sens, il s'apparente plus à une performance. Hier, lorsque je me suis

surtout parce qu'il appartient aux gens le temps de son installation. Vous ne verrez jamais qui que ce soit se rendre dans l'atelier d'un peintre pour lui dire comment il devrait travailler et c'est normal. Voilà ce qui est important pour moi, que mon objet devienne vecteur de l'imagination des gens qui le rencontrent sur leur chemin. Quelle est la réaction qui vous a le plus touché depuis le début de votre projet ? Beaucoup le touchent, le prennent en photo, justement parce qu'il se trouve dans des espaces publics. Les gens font donc ce qu'ils n'osent pas faire dans les musées. Mais ce qui m'a le plus marqué, c'est cet homme à Barcelone qui ne voulait pas être vu en train d'avoir du plaisir à contempler RedBall. C'était comme s'il désirait se connecter mais que le regard des autres l'effrayait. C'est peut-être un phénomène de protection dans un contexte urbain, ne pas vouloir s'ouvrir...

— Kurt Perschke Artiste et initiateur du Redball

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.. Ce qui est important pour moi, que mon objet devienne vecteur de l'imagination des gens qui le rencontrent sur leur chemin. Philippe Cart

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Combien avez-vous de ballons en tout ? Un seul. Celui que vous verrez à Lausanne est le même que celui qui était à Paris et à New York. Il voyage autour du monde ! A-t-il déjà été victime de vandalisme ? Non, jamais. A Los Angeles, quelqu'un l'a tagué avec un marqueur. Le jour suivant, l'ado qui l'avait fait est venu s'excuser en nous expliquant qu'il n'avait pas compris que c'était de l'art. Il nous a proposé de tout nettoyer, c'était adorable. Aimeriez-vous une réaction comme cette fan qui avait embrassé un tableau de Cy Twombly il y a quelques années ? ( Rires ) Oh, si cela devait arriver, j'espère que mon photographe serait là pour capturer l'instant ! A Londres, une personne a léché le ballon... On n'y est donc peut-être pas si loin d'un acte autant passionné ! Avez-vous des fans qui vous suivent ? Oui, il y en a. On les retrouve sur les réseaux sociaux, qui sont une partie importante du développement du projet.

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baladé autour de la cathédrale à Lausanne, je repéré des Space Invaders sur les murs. Je les aime beaucoup ! Contrairement à mon projet, ils sont là pour rester, pour évoluer avec le temps. Délivrez-vous un message particulier avec votre projet ? Mon unique vocation est d'obser ver ce qu'il provoque chez les gens. La plupart du temps, ils viennent spontanément me donner des idées d'endroits où gonfler RedBall. Il n'est pas public uniquement parce qu'il est présenté dans des endroits publics, mais

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F e s t i va l d e l a C i t é — Prélude en ville : du 3 au 9 juillet Festival de la Cité : du 9 au 14 juillet Programme du Festival : 2013.festivalcite.ch Infos sur l’ar tiste : redballproject .com

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DEsiGN

30 ans de swatch

Le PLaSTiQue C’est FaNtastiQue ! 1983-2013,

sWAtcH est. 1983

pAr AlexAndre lAnz

Swatch fêtait ses trente ans d’existence en mars 2013. L’occasion rêvée de plonger dans les archives de la marque pour se souvenir de nos tout premiers modèles.

1 En cette année anniversaire, ce nouveau modèle de la gamme New Gent se distingue par un boîtier et un bracelet en plastique transparent. son cadran squelette offre une vision claire sur le mouvement intérieur. Les principaux composants sont soulignés en doré : une roue d’entraînement dorée sur laquelle le terme “ celebrate ” appraît à deux reprises. toutes les années, de 1983 à 2013, sont imprimées en doré sur un large cercle argenté.

983, année pop ! McDonald’s ajoutait le McNugget au menu, Jennifer Beals ensorcelait les écrans de cinéma dans les étourdissantes chorégraphies de Flashdance, Michael Jackson faisait exploser tous les compteurs avec son album Thriller, Madonna réclamait des vacances dans « Holiday », son hit calibré pour danser l’aérobic et Frankie Goes to Hollywood choquait les esprits prudes avec son ode à la jouissance sexuelle dans « Relax ». Mais surtout, un nouveau venu sur la place horlogère suisse débarquait pour tout révolutionner sur son passage. réVolution HAute en couleurs il s’agissait évidemment de swatch. sous l’impulsion de son charismatique fondateur Nicolas G. Hayek, la marque inaugurait l’ère de la montre fun en plastique, haute en couleurs et à mini prix pour en changer au gré de ses humeurs. trente ans plus tard, la saga swatch s’est transformée en un empire et sa mission continue avec une énergie et une inspiration intactes sous la houlette du fils du créateur, Nick Hayek. A l’occasion de cette année anniversaire, la marque a replongé dans ses archives lors de la dernière édition de Baselworld. Baptisée Planet swatch, la rétrospective exposait plus de 6000 modèles, incluant ses nombreuses collaborations avec des artistes et créateurs de mode. son ADN en quelque sorte. A notre tour, nous avons décidé de faire un petit tour d’horizon des modèles qui ont marqué nos esprits depuis l’enfance, étayés de quelques propos de carlo Giordanetti, le nouveau directeur artistique de swatch depuis octobre 2012.

1986, 1

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modèle AVEC PERsonnAges 2 colorée, animée de petits personnages stylisés façon cartoon, l’œuvre de l’artiste de street-art new-yorkais Keith Haring est indélébile dans nos mémoires et reconnaissable en un clin d’œil. Au sommet de sa gloire en 1986, swatch faisait appel à lui pour une série de montres désormais iconiques. A l’image de son art, les montres capturent l’esprit graffiti et breakdance si cher au défunt artiste.

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DEsiGN

1991,

ce Qu’en dit cArlo g i o r dA n e t ti

VerduHrA 4 Esprit Pop, es-tu là ? En pleine fièvre Pop swatch au début des années 90, la marque demande au peintre suisse Alfred Hofkunst de la réinventer. La collaboration reste à ce jour une des plus spectaculaires réalisées par swatch. Gu(h)rke, Bonju(h)r et Verdu(h) ra, les trois créations de l’artiste représentent une œuvre pop à petite échelle et un festin en soi.

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— Directeur artistique chez swatch depuis octobre 2012

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1

1983, no nAme 1 « classique avec un brin de folie, le modèle No Name est totalement iconique, traversant les époques en représentant la fondation d’une toute nouvelle manière de regarder l’heure. souvent, les plus grandes révolutions sont les plus discrètes. »

2011,

ligHting FlAsH

3

1991, bottone

3 A lui seul, Jeremy scott incarne une certaine idée de la trash culture made in Us. ses collections puisent leurs inspirations dans la culture pop et le kitsch jugé de „mauvais goût“. il compte Victoria Beckham, Britney spears et Madonna parmi ses inconditionnelles. En plus de ses collections pour Adidas original depuis 2008, il a créé quelques modèles délirants à l’image de son univers frapadingue pour swatch en 2011.

2 « Délirante, drôle et inattendue. La Bottone est une explosion de nouvelles dimensions. ce modèle met l’eau à la bouche de façon innocente et provocante. couture avec un sourire ! »

2013, sistem51 3 « La toute nouvelle montre sistem51 s’inscrit totalement dans l’esprit swatch. Elle comporte des innovations étonnantes : 51 composants, 17 brevets et le premier mouvement automatique au monde entièrement assemblé dans une fabrication de facture high-tech. comme la révolution de swatch il y a trente ans, sistem51 est une provocation et un challenge envers l’horlogerie suisse. »

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H o R Lo G E R i E

pAr béAtrice FicHot

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LeS MonTReS  : tout uN CiNéMa !

JA e g e r l e co u lt r e — Diane Kruger por te une Reverso Duetto en or jaune de Jaeger Lecoultre dans le film Un Plan Par fait .

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u’ont Harrisson Ford, Pierce Brosnan, Robert Redford et tom cruise en commun ? Mis à part leur talent d’acteur et une filmographie à faire rougir Zac Efron ? ils ont tous porté au cours de leur carrière une création horlogère à l’écran. Les montres au cinéma, ça ne date pas d’hier c’est cer-

tain. La connexion entre le septième art et l’art du temps est indéniable, voire même culte. James Bond avait ses montres omega, Robert Redford sa Rolex et plus récemment Robert Pattinson dévoilait la chanel J12 à son poignet dans le film Cosmopolis. Focus sur les garde-temps qui ont la cote sur grand écran.

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cArtier — Vincent cassel por te une car tier santos en or et acier dans le film Mesrine, l’ennemi public n o 1.

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H o R Lo G E R i E

H A m i lto n — Elvis Presley por te une Hamilton Ventura dans le film Blue Hawaii.

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Fp Journe — Jean Dujardin por te une octa calendrier de FP Journe dans le film Möbius.

rolex —

omegA —

Paul Newman por te une Datejust en acier de Rolex dans le film La Couleur de l’Argent.

Pierce Brosnan por te une omega seamaster Professional dans le film Goldeneye.

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L E Lo o K D E

Celles qui n’ont pas encore choisi leur tenue festivalière pourront s’inspirer de l’univers tendance grunge du duo canadien Crystal Castles. Leur concert au Pully For Noise est à ne manquer sous aucun prétexte le 24 août.

pAr mArie romAnens

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n look androgyne, du cuir et des cigarettes : pas de doute, nous avons affaire à un duo rock’n’roll dans la veine de The Kills. Ethan Kath et Alice Glass ont démarré en 2005. Leur carrière a commencé presque par accident, au moment où un test micro a été mis en ligne sous le nom d’Alice Practice. Le premier album du duo electro au titre éponyme, est sorti en 2008. Dans un premier temps, leur musique fut définie comme un mélange de sons de Game Boy broyés, avec des touches de cris aigus ici et là. La présence des compositions de crystal castles sur les B.o. de quelques séries tV à succès – Skins et Gossip Girl entre autres – a fini d’assoir leur popularité et le public les a accueillis à bras ouverts. Accusés de plagiat dans le milieu de l’electro, le groupe traine également une sulfureuse réputation de flambeurs qui n’a pas en rien terni leur crédit auprès de leurs nombreux fans. Leur troisième album III sorti en 2012, ajoute une pierre supplémentaire à leur royaume

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1. Boucles d'oreilles plaquées hématite spike & cabouchon pearl, Mawi, 370 fr. - 2. t-shirt noir à rayures blanches imprimées by Naco Paris, EachOther, 122 fr. 3. collants opaques rouges, Fogal, 36 fr. - 4. Pack 2 tattoo tête de mort, Tattly Tatto, 4.90 fr. - 5. Rouge à lèvres color riche, L'Oréal, 16.90 fr. 6. Foulard McQ en coton et soie imprimé marine / multicolore, Alexander Mc Queen, 242 fr.

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L E Lo o K D E

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de cristal. En plus de sa musique, l’image du duo fait couler beaucoup d’encre. impossible de rester insensible au goût prononcé pour le rock trash du code vestimentaire de Kath et Glass. L’utilisation controversée du logo chanel en guise d’initiales du nom du groupe, les poses provocantes assumées dans des matières moulantes autant pour elle que pour lui, ainsi que leur silhouettes androgynes assez similaires : les deux complices s’amusent avec leurs looks pour être reconnaissable en un coup d’œil. Allons chez Kath et Glass piocher des idées pour cet été !

© crystal castles

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1. Manchette blanche / noire, Erickson Beamon, 1053 fr. - 2. Bustier court avec armatures cuir noir, Balmain, 2681 fr. - 3. Jean biker marron, Balmain, 1066 fr. 4. Bague manchette trio argentée, Eddie Borgo, 370 fr. - 5. Boucles d'oreilles petite épingle de nourrice, Tom Binns, 230 fr. - 6. super Liner Blackbuster, L'Oréal, 17.90 fr. 7. Bottines cuir vintage, Maison Martin Margiela, 713 fr. - 8. Veste noire en cuir Anson, Burberry Brit, 1607 fr.

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