Mayotte Hebdo n°874

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C'était dans Mayotte Hebdo…

Il y a 10 ans

Il y a 5 ans Pédophilie : attention prédateur(s)

Émoi à Mayotte : quelques mois après que trois hommes soupçonnés de pédophilie à Mayotte ont été interpellés, un CD comportant près d'un millier de photos de l'un d'entre eux fait surface. Photos pornographiques, mais aussi de nu avec parfois des mineures, y sont trouvées. Le professeur concerné, qui s'auto-surnommait "Bacoco beau gosse", âgé de 50 ans, avait pour habitude de photographier ses conquêtes, mais aussi des mineures, à qui il proposait son aide pour des cours de soutien. L'homme a par la suite été placé sous contrôle judiciaire par le Procureur de la République de Saint-Martin, où il s'en était allé.

Kick-Boxing : un Mahorais champion du monde ? Il s'appelle Hirachidine Saïndou, il est champion de France de boxe française savate et champion d'Europe de full contact, et s'apprête en février 2014 à combattre pour la ceinture mondiale de kick-boxing. À 24h du moment fatidique, il déclare "Je suis serein, motivé et déterminé à en découdre. Mes premières pensées sont dirigées vers mon île, Mayotte, berceau de mon enfance et source de ma force et de ma détermination sur le ring. Je ne me bats pas pour moi, mais pour un peuple, une jeunesse oubliée. Je souhaiterais être le symbole de la détermination pour la jeunesse mahoraise." Mayotte Hebdo n°647, vendredi 21 février 2014.

Mayotte Hebdo n°416, vendredi 20 février 2009.

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les tchak de la semaine ook lu sur Faceb À propos de la chute d'une météorite au large de Mayotte

e g a d n so

"J'ai souvent vu tomber des météorites sur Mayotte, mais celle-ci, si s'en était une, elle devait être plus grosse et plus près." Angy Moustyk Qui Pique "Ça expliquerait les cratères sur les routes" ElpadorMadjinda

À propos de notre appel à témoignage sur les marabouts " C'est bien comme sujet, car à Mayotte je n'en peux plus de ces charlatans qui arnaquent les gens pauvres." Miki Day

"Il n’y a pas de marabout à Mayotte, que des charlatans!" Mélissa Kaïla Chadhouli

"Arnaqueur" et "marabout" : mais quel beau pléonasme" Nickie Damala

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Le tweet de la semaine


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Le proverbe mahorais

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GRAND CHOIX DE LEURRES

Un Mahorais à Monte-Carlo Avril 2010 : pour la première fois, un Mahorais participe au concours culinaire du Grand cordon d'or de Monte-Carlo. Mohamed Abdereman a 20 ans, originaire de Kani-Kéli et élève de terminal bac pro hôtellerie-restauration, y décroche la 4ème place. L'épreuve ? Quatre heures pour réaliser deux plats : un carré de veau et trois garnitures (dont une à base de pomme de terre et de ris de veau pour quatre personnes), et une crème caramel avec petits fours feuilletés, trois variétés et 24 pièces pour huit personnes. Et c'est en souriant qu'il repense à sa préparation à Mayotte : "Parfois le carré de veau était un carré de bœuf, c'est Mayotte…"

PALMES AQUAGYM

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paroles /

d'anciens de jeunes Par H.M & I.M

Originaire de Bouéni, Karima est étudiante en troisième année de licence mathématiques à Dembéni. La jeune femme souhaite un meilleur avenir à son île en commençant avec des infrastructures adaptées.

Attoumani, 81 ans L’octogénaire nous raconte sa vie des années 50 : de la façon dont on observait la présence des wazungu à la tranquillité qui y régnait. "À l'époque, très peu de jeunes allaient à l'école. Nos aînés nous disaient que s'ils nous mettaient à l'école, nous deviendrions des catholiques, des mécréants. On nous disait qu'aller à l'école, c'était le début de la fin, que nous finirions par nous prendre pour des blancs et par boire de l'alcool. À ce moment-là, il y avait une école à Sada, une autre à Pamandzi, une à M’tsapéré, une à Tsingoni et une autre à Chirongui. Personnellement, je n'y suis jamais allé. À 3 ans, j'ai commencé à aller à l'école coranique. Entre 7 et 10 ans, certains parents voulaient que leurs enfants parlent français. Ils acceptaient alors qu'ils aillent à l'école. Moi, mon père ne voulait pas. Il avait peur. Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir connu l'école. Je me suis dit que mon père m'a privé de quelque chose. Je me dis que si j'y étais allé, si j'avais appris à parler français, peut-être que ma vie serait différente, meilleure. J'aurais pu trouver un travail. Au lieu de cela, quand on sortait de l'école coranique, on allait au champ : on plantait et on récoltait le blé, le café, la vanille, et un peu plus tard l'ylang-ylang. C'était ça notre vie. On ne sortait jamais de notre village, sauf pour aller voir la famille dans les environs ou alors aller aux manifestations religieuses. Il y avait les dahiras, les moulidis. Maintenant que j'y pense, c'était vraiment tranquille et paisible. Nous avions du temps pour nous, mais pas d'argent. Aujourd'hui, nous avons de l'argent, mais nous n'avons plus de temps. C'est dommage. "

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"En tant que jeune conductrice je me rends compte qu'on manque d'infrastructures. J'aimerais que les routes et les infrastructures ressemblent à celles de La Réunion. Nous devons avoir les mêmes droits. Les mêmes routes bien faites et propres. Un autre point, je souhaiterais qu'à l'avenir le ramassage des poubelles soit plus fréquent. La population doit être consciente de l'avantage que nous avons avec les bacs pour le tri. Nous devons penser à l'écologie. Au niveau du tourisme, le secteur doit se développer mais tout dépend des infrastructures. Tous les domaines sont liés. On pourrait développer des circuits de randonnées, des centres de loisirs avec des campings et arrêter de construire partout, n'importe comment. On ne pourra pas vivre dans une île avec des bâtiments partout. Avoir de la verdure c'est important. Et enfin, je souhaiterais que Mayotte puisse exporter ses ressources naturelles comme la vanille ou l'ylang-ylang dans le monde".

Karima, 22 ans


évènement Emploi

Un taux de chômage de 35%

Après la dernière publication des chiffres du recensement qui estimait à 48 % le nombre de résidents de nationalité étrangère sur le territoire de Mayotte, l’Institut national de la statistique et des études économiques a dévoilé mardi 19 février un nouveau chiffre record. "C’est un taux jamais atteint dans un département d’outre-mer" et désormais "officiellement" le plus élevé de tout le territoire national. Le 101ème département a enregistré un nouveau record en 2018, avec 5 000 chômeurs de plus que l’année précédente, soit 25 600 personnes au total, soit encore 35 % de la population active à Mayotte ou en âge de travailler. En métropole, ce taux s’élève à 9 % et à La Réunion, à 23 %, a détaillé le directeur de l’antenne locale de l’Insee, Jamel Mekkaoui, mardi 19 février. Depuis le lancement de ses enquêtes sur l’emploi en 2009, l’Institut de statistiques n’avait jamais recensé un tel chiffre. Deux principales raisons expliquent ce record : d’un côté, la croissance démographique – domaine où l’île fait là encore figure d’exception –, de l’autre, la baisse de l’emploi. En outre, tandis que la population active a augmenté de 3 600 personnes entre 2017 et 2018, 1 400 personnes sortaient de l’emploi. Réalisée entre les mois d’avril et juin 2018, l’enquête met en exergue deux phénomènes pour expliquer cette hausse drastique du nombre de chômeurs. Grève et recul des contrats aidés Tout d’abord, la "période particulière" dans laquelle s’inscrit cette enquête, conduite juste après les mouvements sociaux contre l’insécurité que l’île a subi de janvier à mars. "Il n’est pas sûr que les éléments que je présente aujourd’hui soient encore d’actualité, mais nous verrons à l’avenir s’ils s’inscrivent dans le temps", prévient le responsable de l’Insee à Mayotte. En effet, les mouvements sociaux ont durement affecté les entreprises du territoire, pour preuve la mise en place de dispositifs inédits de prêts d’honneur d’urgence via la plateforme Initiative. Si les salariés du privé (+800 emplois nets) et la fonction publique d’État ou hospitalière (+1 700 emplois nets) ont relativement bien résisté, voire progressé, ça n’a pas été le cas de certains travailleurs plus directement dépendants de la consommation des ménages et qui ne bénéficiaient pas de la protection d’une structure. En effet, "après les grèves, nous avons beaucoup parlé de restructurations

d’entreprises et de redressements, mais les premiers affectés ont été les non-salariés et les employés à domicile", précise Jamel Mekkaoui. Employés de ménage, jardiniers, maçons travaillant pour un particulier, etc. Au total, 2 100 emplois de ce type auraient été supprimés au cours de l’année."Pour le dire un peu crûment, lorsque vous n’avez plus d’argent, vous cessez d’avoir recours à une femme de ménage". Ce record absolu du nombre de chômeurs fait écho au recul de la création d’entreprises (de -18 %) et aux derniers chiffres du recensement. En effet, Mayotte se caractérise par une démographie instable et par la jeunesse de sa population.Ainsi, l’Insee estime qu’en 2018, 4 500 personnes en âge de travailler se sont portées sur le marché du travail, faisant augmenter mécaniquement la population active. À ces problématiques locales, il faut encore ajouter, au niveau national cette fois, la diminution du nombre des contrats aidés amorcée par le gouvernement à l’été 2017. À Mayotte, l’emploi a particulièrement reculé dans les collectivités locales (-2 000), qui ont le plus recours aux contrats aidés. Mayotte en a perdu 1 900 entre la mi-2017 et la mi-2018. Une baisse que la mise en place de nouveaux contrats aidés dans le secteur non marchand, appelés "Parcours Emploi Compétence", n’aura pas permis de compenser, avec seulement 400 emplois créés. Les femmes et les étrangers, les plus exposés Les premières victimes du recul de l’emploi sont les femmes et les natifs de l’étranger. Au deuxième trimestre de 2018, on comptait 3 400 femmes de plus au chômage qu’à la même période en 2017. Le taux chez les femmes a augmenté de huit points en un an, atteignant les 42 % de la population active féminine, contre 29 % chez les hommes. Aussi, seules 25 % des femmes de 15 à 64 ans occupent aujourd’hui un emploi à Mayotte, chiffre en recul de trois points. Premières bénéficiaires des contrats aidés, elles ont subi de plein fouet leur réduction. Il faut ajouter à ceci le fait que 2 400 femmes en âge de travailler se sont retrouvées sur le marché du travail au cours de cette période, pour la plupart nées aux Comores voisines. Enfin, les natifs de l’étranger parmi les plus nombreux à occuper les emplois à domicile évoqués plus haut sont particulièrement affectés par la dégradation de l’emploi. Le taux de chômage qui leur est spécifique est le plus élevé, à 51 % en 2018, contre 42 % l’année précédente.. n [[LLR

Le chiffre

La phrase

l'action

130

"Il y a des usages ici qu'on veut étouffer et ignorer, mais il faut tenir compte de la réalité locale"

Le patrimoine immatériel de l'île au patrimoine universel de l'humanité ?

Soula Saïd-Souffou, directeur général des services de la mairie d'Acoua ne s'étonne pas du nombre très réduit de doléances recueillies dans le cadre du Grand débat national. "Si nous faisions une réunion publique avec un notable du village, un dignitaire religieux par exemple, un ancien élu (…), cela serait plus efficace", complètet-il, soulevant le fait que le mode de mobilisation, des cahiers de doléance, était peu adapté aux us et coutumes locaux, "le rapport à l'écrit [n'étant] pas le même qu'au niveau national."

C'est en tout cas le souhait du député Mansour Kamardine. Dans son intervention à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi "école de la confiance", il a en effet souhaité que le patrimoine immatériel de Mayotte "soit présenté à l’Unesco pour être inscrit au patrimoine universel de l’humanité. Nous souhaitons que le shimaoré et le kibushi soient reconnus officiellement en France comme des langues régionales."

C'est, en kilogrammes, la quantité de tomates saisies lors de contrôles du Comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf) sur une quinzaine de vendeurs de fruits et légumes de bord de route, ainsi que sur les marchés de Tsoundzou 1 et Mtsapéré. Des amendes de 450 euros seront dressées à certains vendeurs pour défaut de traçabilité et des procédures pour travail dissimulé seront également engagées à l'encontre des commerçants n'ayant pas déclaré leur activité. Ce type d'opération fait suite à l'arrêté de mise sous surveillance de la commercialisation des tomates dans le département, des prélèvements sur cellesci ayant montré en début d'année la présence de dimethoate, un insecticide dont l’usage est interdit en France.

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l’actu en brousse Petites infos des quatre coins de l’île

Dzaoudzi-Labattoir Le lagon au MuMA

Bandraboua Une journée dédiée à l'accès au droit Le centre communal d’action sociale (CCAS) de Bandraboua organise une journée d’accès au droit le samedi 23 février 2019, de 8h à 12h au plateau polyvalent de Handréma. Une matinée qui sera l’occasion d’informer la population de ses droits et des dispositifs d’aides et d’accompagnement disponibles. Participeront notamment à cette action pour recevoir, enregistrer et instruire les demandes d’aides sociales, des professionnels du secteur social et médico-social telle que la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) mais également des organismes en charge des allocations à destination des personnes âgées.

Le musée de Mayotte, en partenariat avec le Parc naturel marin de Mayotte, consacre son prochain samedi du MuMA – le 23 février – à une journée sur la préservation du patrimoine marin. De nombreuses animations autour du corail seront au programme. "Cette journée s’inscrit également dans une démarche de sensibilisation sur des expériences menées pour respecter les pratiques culturelles locales, tout en préservant l’environnement pour les générations actuelles et futures", assure le Conseil départemental. La conférence "Corail : le patrimoine de notre avenir" sera animée par Jeanne Wagner, chargée de mission écosystèmes marins du Parc naturel marin de Mayotte. Un film documentaire sur la pêche au poulpe sera également diffusé. Il vise à encourager les villages à mettre en oeuvre des fermetures temporaires pour la pêche. Après la diffusion du film, des échanges avec le public seront animés par Karani Andaza, chargée de mission "activités traditionnelles" au Parc naturel marin. Plus d’informations au 02.69.64.97.45. ou 02.69.64.97.30.

Combani

Dembeni

Opération reboisement Une conférence sur la radicalisation religieuse

Opération de reboisement, samedi 16 février dernier, en forêt domaniale de Combani. L'opération de "restauration écologique" organisée par l'Office national des forêts a mobilisé une trentaine de bénévoles, réunis par la Mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN), qui a déjà financé 350 plants pour "espérer retrouver un couvert forestier riche." Cette fois-ci, ce sont 20 plants d'espèces indigènes de Mayotte qui ont été remis en terre par les participants, sur une parcelle anciennement défrichée et où commençaient à s'installer des espèces exotiques envahissantes.

Chirongui Une ludothèque à Poroani À partir du samedi 23 février, le village de Poroani, dans la commune de Chirongui, disposera d'une ludothèque, en lieu et place de l'ancienne bibliothèque. "Depuis 2014, la Ville de Chirongui s’est engagée dans une politique de structuration et de développement d’une offre éducative et culturelle à destination de la jeunesse, mais également en faveur d’une mixité intergénérationnelle", se réjouit la municipalité. Espace culturel original, une ludothèque met à disposition des jeux et jouets pour les usagers.

8 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

"Approches de la radicalisation : histoire du jihadisme et basculement dans la radicalité" : c'est le nom de l'intervention que donnera Frantz Thille, professeur agrégé d'Histoire, au Centre universitaire de formation et de recherches (CUFR), ce vendredi 22 février à 12h30. Professeur au CUFR depuis la rentrée 2018, l'homme est également référent laïcité-prévention de la radicalité, et spécialiste de l’islamisme et de la géopolitique du Moyen-Orient. Histoire du jihad global et de l'islamisme, phénomène de radicalisation et indicateurs de basculement seront au centre de la conférence.

Bouéni Un espace numérique bientôt inauguré "Accompagner les administrés de la commune dans une démarche d'insertion", mais aussi "lutter contre la fracture numérique en délivrant une offre de proximité et de qualité à l'attention de tous les publics" : c'est l'objectif de la commune de Bouéni qui inaugurera samedi 9 mars son espace numérique. Implanté au foyer des jeunes de M'zouasia, le lieu est constitué d'un espace d'accueil et de documentation permettant de consulter des offres d'emploi et de formation, et d'une salle informatique proposant 10 postes informatiques équipées d'une connexion internet de logiciels bureautiques. Outre un accès libre, cet espace numérique permettra de proposer ateliers et des modules de formation.


Imprimah

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à l'af fiche

Phénomène naturel

à l'affiche

Une météorite au large de Mayotte

Mayotte n'est plus à ça près. Après la pénurie d'eau de 2016 et l'essaim de séismes toujours en cours, c'est au tour des météorites de faire leur entrée dans la vie de l'île. Lundi 18 février, à 21h30, l'une d'entre elles a en effet traversé le ciel, au large de l'île.

Une boule lumineuse au large, suivi d'une explosion entendue et ressentie par nombre d'habitants. Les 10 plaies de Mayotte ? Sans doute pas encore, mais un phénomène naturel nouveau pour l'île a fait son apparition dans la vie du territoire. Après la pénurie d'eau de 2016 et l'essaim de séismes en cours depuis le mois de mai dernier, c'est une météorite qui a traversé le ciel mahorais lundi 17 février à 21h30. De quoi inquiéter une partie de la population. Les publications en ce sens ont ainsi immédiatement fleuri sur les réseaux sociaux : "J'ai plus envie de dormir avec cette histoire de météorite", commentait telle internaute, "Je tombe de sommeil, mais j'ai peur de dormir. Je me dis que je dois rester éveillée quand il faudra fuir avec les enfants", s'inquiétait telle autre. La préfecture a communiqué dans la foulée, expliquant d'abord que "Tous les services de l'État [étaient] mobilisés afin de trouver une explication au phénomène", puis le lendemain, que "L’ensemble des remontées d’informations faites par les services spécialisés dans l’observation aérienne et maritime laisse entrevoir que le phénomène observé serait a priori la chute, relativement éloignée des côtes mahoraises, d’une météorite en mer." Une hypothèse des plus crédibles faute d'autres observations – comme des vols aériens ou de tout autre phénomène pouvant expliquer celui-ci – par les services de surveillance aérienne et maritime.

Une zone d'impact à déterminer Reste désormais à savoir où est tombée cette météorite. Difficile à dire puisque c'est en mer que celle-ci s'est écrasée. Pour y parvenir, la préfecture a sollicité d'autres structures scientifiques, notamment les observatoires astronomiques de la région. Pour autant, "Il se peut que l'impact soit suffisamment loin et la zone suffisamment vaste pour ne pas avoir d'identification sur le point d'impact", prévenait le directeur de cabinet du préfet, Étienne Guillet à nos confrères de Flash Info, en poursuivant : "Si nous avions des éléments concrets, évidemment, les services de l’État feraient le nécessaire pour retrouver cette météorite, mais cela dépendrait également de la profondeur à laquelle elle se trouve. L’impact est en extérieur du lagon donc la profondeur potentielle doit se situer à quelques milliers de mètres de profondeur." En attendant, les autorités ont indiqué qu'elles communiqueront sur le sujet dès qu'elles en sauraient elles-mêmes plus. Une chose est sûre en revanche, 84 000 météorites s'écraseraient sur terre chaque année selon la Nasa. Il ne s'agit la plupart du temps que de résidus, puisque celles-ci se désagrègent en grande partie à leur entrée dans l'atmosphère. Un phénomène rarement observé ici, mais donc pas si exceptionnel que cela à l'échelle de la planète. n

Ils font l'actu Vincent Mazauric

Le directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales en visite à Mayotte du 20 au 22 février. Une venue qui a trois objectifs principaux : "Partager avec la Direction et le Conseil de la CSSM le bilan du rattachement de la Branche Famille depuis 2015 ; conforter la dimension de la CSSM, acteur incontournable des politiques familiales d’action sociale à Mayotte ; et analyser la situation de Mayotte en matière de Prestations familiales dans la perspective des négociations des objectifs et des moyens à contractualiser avec la CSSM pour la période de 2019 à 2022." Une visite durant laquelle il participe également au comité de pilotage de schéma départemental des services aux familles au côté des partenaires institutionnels du territoire, et signé une convention de gestion du revenu de solidarité active entre l'État et la CCSM.

Nasrane Bacar

La sprinteuse originaire de Chirongui remporte son premier titre de championne de France sur 60 mètres. "Je ne m'attendais pas à gagner, mais j'ai compris que ça pouvait être mon moment quand Cynthia Leduc (meilleur temps des séries) a été éliminée (sur faux départ). Mais je n'ai pas encore atterri. Je n'y crois pas", a-t-elle déclaré au journal L'équipe après son sacre. Grâce à son chrono (7"39, un record personnel battu), Nasrane Bacar peut prétendre intégrer l’équipe de France d’athlétisme pour les championnats d’Europe hivernaux 2019 prévus en Écosse, du 1er au 3 mars prochains.

10 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

Gabriel Attal

Le secrétaire d'État à la jeunesse et à la vie associative sera prochainement en visite à Mayotte. Initialement prévue cette semaine, du 24 au 26 février, sa venue a été reportée suite à la demande du président de la République, Emmanuel Macron, pour le voir participer à une réunion sur le Grand débat national. Placé sous l'égide du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et outre le sport et la vie associative, le secrétaire d'État a notamment en charge la mise en place du Service national universel, prévue en juin prochain dans 13 départements pilotes, qui devrait se diviser en deux phases : un engagement d'un mois obligatoire où les jeunes vivront en collectif, et une période de trois à douze mois, basée sur le volontariat au sein de l'armée, de la police, de la gendarmerie, des pompiers ou de la sécurité civile.


édu ca tion éducation

Le vice-rectorat est mort, vive le rectorat Adopté vendredi 15 février à l’Assemblée nationale, le projet de loi "Pour une école de la confiance" entérine dans son article 7 la création à Mayotte d’un rectorat de plein exercice. Loin d’être symbolique, cette transformation structurelle s’accompagne également de moyens supplémentaires, financiers et humains.

Stephan Martens est désormais recteur de l'académie de Mayotte. Le vice-rectorat est en effet devenu rectorat de plein exercice.

Première étape vers la création d’un rectorat de plein exercice à Mayotte, l’adoption à l’Assemblée nationale du projet de loi "Pour une école de la confiance" a été saluée par les parlementaires mahorais. La députée Ramlati Ali (LREM) s’est félicitée de cette démarche répondant à une "demande récurrente" des Mahorais, a relaté l’AFP, tandis que Mansour Kamardine (LR) a reconnu qu’un "cap [avait été] franchi", a-t-il indiqué par communiqué. L’élu de l’opposition a toutefois tempéré la liesse, interpellant le ministre de l’Éducation nationale avec ces mots : "Votre texte ne répond pas à la détresse dans laquelle se trouve l’enseignement public à Mayotte". Il a rappelé à Jean-Michel Blanquer quelques chiffres clés "[extraits] de l'étude d'impact accompagnant le projet de loi" : 37 % de la population mahoraise est scolarisée (un pourcentage parmi les plus élevés de France), 3,5 % des enfants de moins de trois ans seulement vont à l'école et 60 % des établissements du premier degré fonctionnent en rotation. "L'État dépense par enfant scolarisé à Mayotte la moitié de ce qu'il engage partout ailleurs", a encore asséné le député, demandant – à l'instar du SNUipp-FSU – de "préciser les mesures exceptionnelles que vous entendez prendre pour satisfaire cette exigence d'égalité des chances". Quid des 100 millions ? En effet, le syndicat majoritaire du premier degré à Mayotte a exigé le 14 février dernier qu'on lui présente les avancées du plan pluriannuel d'investissement doté "de 100 millions d'euros en faveur des constructions scolaires du premier degré", annoncé en mai 2018 par la ministre des Outremer. Interrogé, le vice-rectorat de Mayotte a renvoyé vers la préfecture. "Pour le premier degré, a répondu cette dernière, cette annonce s'est traduite par une augmentation de l'enveloppe de près de 50% dès 2019 avec 30 millions d'euros mobilisés." Par ailleurs,

"cette programmation fait actuellement l'objet d'une actualisation dans le cadre du plan pour l'avenir de Mayotte, qui prévoit une enveloppe de 500 millions d'euros pour les constructions scolaires des premier et second degrés sur la durée du quinquennat", soutient l'institution. Une programmation pluriannuelle actualisée qui devrait être validée le 19 mars prochain en présence des représentants des maires. En outre, le SNUipp-FSU a déploré une baisse du nombre de recrues, de l'ordre de 30 équivalents temps plein (ETP) par rapport à l'année précédente – 180 ETP avaient été embauchés en 2018-2019 contre 150 prévus en 2019-2020. Sur cette dernière question, le vice-rectorat s'est défendu en arguant que "l'académie de Mayotte est la seule à avoir créé des postes alors que dans les autres [académies de France, ndlr], il y a eu des suppressions de postes". Ce que ça change La transformation de vice-rectorat en rectorat implique la création de 20 emplois sur cinq ans dont dix "ont d'ores et déjà été demandés pour la rentrée 2019", indique le site "L'action de l'État pour votre quotidien". Parmi ces 20 emplois, deux postes de délégués académiques à la formation devraient être créés. En outre, un plan pluriannuel de formation "sera lancé à la rentrée 2019", a indiqué le gouvernement en octobre 2018. Couvrant une période de quatre ans (de 2019 à 2022), ce plan prévoit une augmentation de 77 000 heures de formation à destination des enseignants, des personnels administratifs et d'encadrement. Enfin, un cahier des charges est en cours de rédaction pour la construction de nouveaux locaux pour le futur rectorat, qui sera localisé au même endroit que l'ancien, "avec quelques aménagements", a précisé le vice-rectorat. n www.mayottehebdo.com •22/02/2019 • Mayotte Hebdo N° 874 • 11


à la ren contre de…

à la rencontre de… Houdah Madjid

Dhitoimaraini Foundi

Financier, cofondateur de Crowd invest Ltd

Originaire de M'tsamboro, Dhitoimaraini Foundi est à la tête de l'entreprise Crow invest Ltd, basée à Maurice. Le jeune homme aspire à inculquer une autre alternative financière à Mayotte. Des chiffres, il en a. Dhitoimaraini Foundi a toujours été proche du monde des finances. Après son baccalauréat économique et social passé au lycée de M'tsangadoua, le jeune homme prend la direction de la métropole pour effectuer une licence d'économie à l'université de Rennes 1. Il poursuivra avec un master en finance dans la même université, et décide de suivre en parallèle une formation de six mois en entrepreneuriat avec le réseau Pépites France. "Mon ambition était de devenir un jour maître de moi-même", explique Dhitoimaraini Foundi. "C'est bien de rentrer à la fac, c'est mieux de savoir en sortir". Une étape importante de préparation postuniversitaire pour plonger dans le monde actif "dans les vraies conditions du terrain". Un partenariat avec l'Institut d'administration des entreprises de Rennes 1, la Chambre de commerce et d'industrie de la même ville, le réseau des cabinets d'affaires, des banques et bien d'autres. À l'issue de la formation, les jeunes initiés doivent être "capables de monter leur propre structure", indique Dhitoimaraini Foundi. Après un retour succinct à Mayotte en 2014, où il travaille au sein de la BFC, l'homme féru de finance reprend le chemin de l'Hexagone où il intègre la BNP Paribas en tant que Personal finance, puis chez HSBC en tant que business analyst assistant à Paris. C'est en 2017 que Dhitoimaraini Foundi décide de rentrer sur son île natale pour entreprendre. "Je me suis intéressée à la problématique des entreprises mahoraises en me demandant quel était leur véritable problème". Après s'être 12 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

entretenu avec des entrepreneurs locaux, les conclusions ont été très rapides pour le financier : "Le problème des entreprises mahoraises est un problème de fonds propres". Et d'ajouter : "Les entreprises ont besoin de trésorerie, mais n'arrivent pas à financer leurs projets ambitieux, car les banques ne les suivent pas". Comment pallier ce fossé ? Dhitoimaraini Foundi a pensé une finance alternative pour les entreprises afin de procéder entre autres à des levées de fonds, mais pas dans les banques. "L'île Maurice est une chance pour Mayotte" À 31 ans, Dhitoimaraini Foundi est à la tête de Crowd invest, société spécialisée dans l'investissement en capital, basée à Maurice. Cette plateforme de financement créée en 2017 est la première du genre sur l'île voisine. "L'île Maurice est un centre financier international. Nous sommes à deux heures de Mayotte et j'estimais que c'était une chance pour le département", détaille le cofondateur de Crowd invest, entreprise qui a par ailleurs été sélectionnée parmi les cinq projets novateurs par les autorités financières mauriciennes via leur service Economic Development Board (EBD). Crowd invest est la première entreprise à Maurice licenciée dans l'equity soit l'investissement en capital. Pour le cas de Mayotte, Dhitoimaraini Foundi s'est fixé un double objectif : "permettre aux entreprises locales de capter des fonds internationaux pour financer leur développement " et "permettre aux investisseurs en excédent de liquidité d'investir dans la région". Pour ce faire, les entreprises mahoraises doivent changer leur culture et leur modèle des affaires préconise le financier, se tourner notamment vers l'économie numérique pour ne pas "louper le train du 21 ème siècle". Un projet ambitieux qui in fine, verrait la création d'une communauté d'investisseurs dans l'océan Indien. Dhitoimaraini Foundi envisage également de proposer un incubateur de start-up dans l'intelligence artificielle et les fintech pour soutenir les jeunes créateurs."C'est aux jeunes de relever les défis de notre pays" conclut le financier. n


Photo : Houdah Madjid

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dos sier dossier Solène Peillard Houdah Madjid

Marabout

Oiseau de mauvais augure 14 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com


I Ni gangui, ni fundi. Tantôt médiums, tantôt grands maîtres spirituels, les marabouts modernes pullulent par milliers sur Internet, promettant de panser tous les maux de l'humanité. Ces guérisseurs 2.0 font de l'œil et des victimes jusqu'à Mayotte, où les savants religieux demeurent des conseillers privilégiés.

ls promettent le retour de l'être aimé, de l'argent, soignent le sida, le cancer et tout le reste, augmentent vos chances de gagner au loto, réparent votre ordinateur et peuvent même vous rendre invisible. Loin de tout aspect religieux, les marabouts, majoritairement venus d'Afrique de l'ouest, sont en plein essor depuis les années 1980. Souvent motivés bien plus par l'appât du gain que par la volonté d'aider leurs prochains, ces occultes guérisseurs font chaque année en France des milliers de victimes, pour plusieurs centaines de milliers d'euros de recette, selon l'Institut national des arts divinatoires. Un phénomène très peu répandu à Mayotte, où la culture ancestrale protège des abus. Ici, en cas de malheur ou d'infortune, les Mahorais se tournent vers les fundi, savants coraniques aux spécialités diverses. D'autres rituels religieux peuvent apporter chance et réussite, comme les doua, invocations à Allah. Aussi, pour faire fuir les esprits plus ou moins malveillants appelés djinns, des cérémonies traditionnelles de désenvoutement se tiennent fréquemment, notamment à la cascade de Soulou. Les flacons d'eau de rose qui y jonchent souvent le sol en sont les stigmates : à l'instar de l'alcool, le parfum du liquide sert à attirer les génies.

1 000 euros, des bœufs et des cabris Mais certains maux résistent aux croyances et pratiques locales. Là apparait le marabout. Ses pouvoirs sont innés, inexpliqués, inexplicables, et c'est bien en cela qu'ils séduisent les plus désespérés. Il y a cinq ans, Safiati* a mis le doigt dans l'engrenage dont elle est aujourd'hui encore prisonnière. À l'époque, la Mahoraise se sépare de son mari et se retrouve seule, à La Réunion, avec ses neuf enfants. Psychologiquement, elle est "vulnérable", admet sa fille. Puis elle rencontre un nouvel homme, Saïd*. Pour aider sa compagne, "faciliter sa vie" et éloigner les esprits auxquels elle croit plus qu'en Dieu, il lui prépare des remèdes à base de plantes, d'argile et de parfums. Des recettes transmises par un mystérieux et anonyme marabout venu d'Anjouan. Safiati ne verra jamais ce guérisseur, mais tous les www.mayottehebdo.com •22/02/2019 • Mayotte Hebdo N° 874 • 15


dossier

Derrière la loi cosmique, celle de la justice En cas d'escroquerie, "motif majoritairement retenu lorsqu'est impliqué un marabout" selon le procureur Camille Miansoni, les peines peuvent être lourdes : jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende. "On utilise aussi souvent la qualification d'abus de faiblesse (fait de contraindre une personne vulnérable ou ignorante à prendre des décisions dont elle ne mesure pas la portée, NDLR)", ajoute le magistrat. Le seul abus de faiblesse peut, lui, être puni de trois ans de prison et 375 000 euros. Mais parfois, les motifs invoqués sont plus complexes. En 2015, un marabout reconnu coupable de huit viols est condamné à 15 ans d'emprisonnement. Ce Comorien avait sévi à Mayotte et dans le Nord, en métropole, et avait même mise enceinte une mineure de 13 ans. L'homme proposait aux jeunes filles en détresse des séances individuelles au cours desquelles elles buvaient une potion avant d'être abusées. Il leur faisait ensuite promettre de garder le silence pour éviter qu'une malédiction ne s'abatte sur elles, relatait à l'époque La 1ère. 16 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

mois, elle lui donne de l'argent par l'intermédiaire de Saïd, uniquement. Celui-ci lui invente chaque jour de nouveaux motifs pour la convaincre de l'importance du processus de guérison. Il lui arrive même d'invoquer "les enfants malades qu'il faut soigner". Conscient de son pouvoir, Saïd demande parfois jusqu'à 1 000 euros par mois, en plus de bœufs et de cabris. Fatima*, la fille de Safiati, la met en garde contre cet homme qui "en a après son argent", mais il est trop tard : elle lui voue une confiance aveugle. Au sein de la famille, le sujet devient une source de conflits : pendant deux ans, Fatima n'a pas adressé un mot à sa mère. Aujourd'hui, la jeune femme envisage d'envoyer ses petits frères en métropole, pour les préserver.

Sortir de l'emprise Si certains, comme Safiati, ne parviennent plus à se défaire de l'emprise des marabouts, d'autres s'en sortent, difficilement. À l'âge de 15 ans, Ibrahim*,


originaire de M'tsahara, connaît quelques difficultés en classe de troisième. "Dans le village, tout se sait", raconte celui qui a aujourd'hui 36 ans. Ainsi, il ne s'étonne pas lorsqu'un soir, sur le chemin du retour, Siaka, homme d'une vingtaine d'années vêtu d'un châle et d'une chemise blanche, l'interpelle pour l'aider à avoir de meilleures notes. "Si tu ne viens pas me voir, tu vas redoubler et tu seras exclu de l'école", lui promet-il. Ibrahim l'ignore dans un premier temps. Mais, inquiet, il finit par se rendre au banga de Siaka, où brûlent dans des braises des plantes pilées et de l'argile. Pendant qu'il vide cul sec une bouteille de rhum blanc, l'homme lui explique pouvoir implorer les esprits malgaches. Mais pour cela, le jeune garçon doit "couper les ponts avec son entourage" parce que "des gens veulent sont redoublement". Plus tard, pendant le troisième rituel, Siaka lui ordonne de revenir le soir même. Il devra alors manger du porc. Lorsqu'il revient, prêt à faire ce qui lui a été demandé, Ibrahim retrouve le marabout vêtu comme lors de leur première rencontre. Cette fois, il demande au collégien de coucher avec lui pour d'occultes raisons. Très pieux, Ibrahim refuse et

prend la fuite. Mais Siaka, qui sait où vit l'adolescent, envoie dès le lendemain quelqu'un le chercher chez lui. Alors, l'adolescent demande à Siaka de passer de temps à autre pour procéder "à l'écriture en arabe sur les talismans". Sans quoi quelqu'un revenait à sa porte, "à toute heure, au milieu de la nuit". Ibrahim, terrorisé, n'a pas d'échappatoire. Pendant ce temps, le banga de Siaka se remplit : quatre nouveaux jeunes se joignent aux séances. Des années durant, il verse à Siaka sa bourse d'étudiant, 224 euros. Il vole de la nourriture à sa mère pour la donner au marabout, qui le force à se saouler et tente parfois de le fouetter. Plus tard, bac en poche, Ibrahim s'envole pour la métropole. Lorsqu'il revient à Mayotte en 2005, il annonce à son bourreau qu'il ne reviendra plus. Là, "[Siaka] m'a dit qu'il ferait en sorte que je sois impuissant et que je galère dans ma vie". Un choc, se souvient Ibrahim, maintenant marié et père de famille.

Charlatan récidiviste De mémoire de magistrat, les dossiers impliquant www.mayottehebdo.com •22/02/2019 • Mayotte Hebdo N° 874 • 17


dossier des marabouts demeurent encore rares à Mayotte en comparaison avec la métropole, reconnaît Camille Miansoni, procureur de la République à Mayotte. Encore en attente de jugement, la dernière plainte du genre remonte à 2016, après qu'une femme malade se soit vu proposer par un charlatan d'être "soulagée", selon les mots de Camille Miansoni, en échange d'argent et de faveurs sexuelles. Un an plus tôt, ce même marabout africain comparaissait devant une Cour mahoraise, en tant que victime de violences. À l'époque, il est approché par un fundi, fait rare, pour "aider" des parents à retrouver leur fille déclarée disparue. La jeune femme avait fui son foyer du sud de l'île, qui n'acceptait pas son homosexualité. Un problème que le savant mahorais avait jugé ne pas pouvoir résoudre sans

les services d'un marabout. Finalement, les deux hommes s'étaient partagés la coquette somme versée par la famille inquiète. Mais en l'absence de résultats, des proches sont partis à la recherche du guérisseur pour le passer à tabac. La famille, elle, n'a jamais souhaité porter plainte pour escroquerie. Un motif pour lequel, selon l'Institut national des arts divinatoires, près de 90 % des victimes n'engagent aucune poursuite pénale, souvent par honte ou par peur d'un quelconque sortilège. Concernant le récidiviste mahorais, l'histoire ne dit pas si ses sorts de guérisons l'ont aidé à se remettre sur pied. n * Noms d'emprunt

Marabout, sorcier, fundi : quelles différences ? Doctorante en ethnologie et anthropologie sociale, Mathile Heslon prépare une thèse traitant notamment des rituels de possession à Mayotte et des pratiques et conceptions locales des désordres mentaux sur l'île. Un travail où elle étudie le rapport des Mahorais avec l'infortune – misère ou malchance – souvent imputée au ciel et aux esprits, et pour laquelle sont consultés les fundis. Mayotte Hebdo : Quelles sont les différences entre un fundi, un sorcier et un marabout ? Mathilde Heslon : Un "marabout" était historiquement un homme pieux musulman vénéré et ce mot est utilisé aujourd'hui pour parler des guérisseurs d'Afrique de l'ouest. Un "sorcier" serait plutôt à Mayotte une personne susceptible de jeter des sorts et de fabriquer des paquets nocifs malfaisants, des sortes de grigris. Ces mots français ont donc historiquement des sens qu'on ne retrouve pas exactement dans le mot "fundi" qui, s'il est un guérisseur – parfois tellement puissant qu'on peut craindre qu'il soit un sorcier –, est plus largement un "savant", ayant une connaissance et une compétence reconnue socialement. On les retrouve à Mayotte, mais aussi à Madagascar et aux Comores. Historiquement ils étaient les principaux savants et guérisseurs jusqu'à il y a encore 50 ans. Mais en métropole aussi nous avons nos "fundis", dans le sens de "savants", par exemple les thérapeutes, magnétiseurs, prêtres, etc. 18 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

Mayotte Hebdo : Nombreuses sont les escroqueries commises par des marabouts autoproclamés. Avez-vous connaissance de cas similaires signés par des fundis ? Mathilde Heslon : Après un an et demi auprès de différents fundis, je n'ai jamais eu connaissance d'escroqueries. Certains n'ont pas été efficaces alors que le prix était élevé, et il a donc fallu trouver un fundi qui savait répondre à la demande de la personne souffrante. Les fundis sont connus et reconnus lorsqu'ils sont efficaces pour certaines personnes, et le prix est généralement adapté au temps que le soin demande, ainsi qu'aux prix à Mayotte où tout coûte cher ! Mayotte Hebdo : Il arrive que les Mahorais aient recours à la sorcellerie pour se soigner. Mais qui soigne et comment ? Mathilde Heslon : Dans l'esprit du patient, si un mal persiste il peut être causé par la sorcellerie et la jalousie d'un adversaire. Il faut alors mettre en place un itinéraire thérapeutique auprès de fundis possédés par des esprits bienveillants qui peuvent enlever le sort de l'ensorcelé. Mais à Mayotte comme ailleurs, quand on est malade on va généralement d'abord voir le médecin. La mise en place du service de santé mentale en 2001 a apporté d’autres réponses à l’infortune.


J'ai (presque) testé pour vous :

le retour de l'être aimé Aujourd'hui, nombre de marabouts proposent leurs services à distance partout dans le monde, grâce à des consultations en ligne ou par téléphone. À défaut de pouvoir verser les centaines d'euros demandés par les guérisseurs mahorais, j'ai finalement décidé de me faire "marabouter" via l'application WhatsApp, par un illustre maître béninois. Guidé par l'altruisme et l'audace, Maître Yehenou, comme il se présente, propose ouvertement ses services dans les commentaires d'un post Facebook du préfet de Mayotte. De quoi attirer mon attention. "Bague magic de protection" (sic), "chance de gagner au loto", "retour de l'être aimé", "trouver du travail", "guerir toutes sortes de maladie" (sic), "problème de mariage ou de justice", etc., et le tout à distance et en 48 heures. Qu'est-ce qu'il est fort, ce maître Yehenou ! Et puis surtout, il laisse son numéro. Après avoir consulté son profil où il affiche ce que je devine être un sacrifice animal dans une corbeille en feuilles de bananiers, je ne doute plus de son professionnalisme : maître Yehenou vit au Bénin, antre de la sorcellerie, et dévoile même quelques photos de lui, visage soigneusement dissimulé, agenouillé près d'un tas de cendres, sceptre magique à la main et chapeau blanc en satin serti de franges et coquillages. Un grand sorcier. Ni une ni deux, je m'invente un nom d'emprunt et surtout une grande détresse émotionnelle, avant de lui envoyer un message sur l'application WhatsApp. Je suis Sophie, sans âge, sans profession, mais éperdument amoureuse de Christophe, un homme marié que je fréquente depuis plusieurs mois. Ma requête est simple : je veux que mon amant abandonne son épouse et s'installe avec moi, tout de suite. Le premier message vocal du grand maître – à la voix un peu trop lubrique pour me mettre à l'aise – ne mettra que quelques minutes à arriver : "Ma fille (petit surnom qu'il répètera tout au long de nos échanges), demain cet homme va quitter sa femme et venir chez toi." Comme demandé, j'envoie une photo de moi, une autre de cet homme, en remerciant les sites générateurs de portraits aléatoires. Réponse immédiate : "Je consulte mon génie et il me dit que ton problème est petit. Je vais le régler". Pas si malin, cet esprit qui ne devine même pas la supercherie. Une dizaine de messages vocaux bienveillants plus tard, il est enfin question d'argent : 100 000 francs CFA suffiront, soit plus de 150 euros. Moitié moins que ce que demandent certains de ses confrères pour payer les "ingrédients pour le rituel". Quels sont-ils ? "Je peux pas te dire, ma fille". Il ne m'expliquera pas non plus en quoi consiste son rituel. Très strict, le secret professionnel de l'ordre des marabouts. Le règlement ? "C'est comme tu préfères ma fille, banque ou

Western Union". J'opte pour la deuxième option. Il me donne son nom et sa ville de résidence afin que je remplisse le mandat d'envoi. Ce document, je ne l'ai pas, puisque je ne compte rien lui verser. J'en imprime un exemplaire vierge trouvé sur Internet, le complète et lui envoie une photo. Je mens : "Monsieur, le versement sera fait dans trois jours". Maître Yehenou n'y voit que du feu. Le lendemain, il commence son rituel. Je reçois d'abord la photo d'une chèvre égorgée au pied d'une fontaine. Vient ensuite le cliché d'un drap posé par terre entouré d'encens et de grigris. Pour quoi faire ? "T'inquiètes pas ma fille, j'ai tout fait, ça a marché. Ton homme il sera là pour toi aujourd'hui ma fille". En sachant qu'il n'a toujours pas touché le moindre centime de ma part, je me demande lequel de nous deux est en train de piéger l'autre. Mais voilà que je me fais démasquer quelques heures plus tard. "Ton numéro de suivi ne marche pas". Cette fois, je ne suis plus "sa fille". En une heure, il m'appelle douze fois, m'accuse de trahison, de sacrilège, me promets que j'allais "avoir malheur" : j'ai rompu le sort. Je ne réponds pas, trop occupée à attendre que l'amour vienne frapper à ma porte. Certes, je ne l'ai pas payé, mais à en croire ses dires, l'occulte cérémonial a bien eu lieu. Finalement, mon amant ne me rejoindra pas. Ceci dit, le mauvais œil promis par le marabout non plus. [[SP

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ma ga zine magazine Lyse Le Runigo

Nature

Dans les pas des tortues de Saziley

À l'occasion des vingt ans de l'association des Naturalistes, ce mois-ci, Mayotte Hebdo a participé à l'une de ses fameuses sorties découvertes. Un bivouac à la Pointe Saziley, où les pluies diluviennes n'ont pas empêché les tortues de venir pondre. Une occasion d'en apprendre plus sur la faune et la flore locales et sur les nombreux dangers qui les menacent.

D'épais nuages assombrissent encore un peu plus la plage de sable noir de M'Tsamoudou ce samedi midi. Une dizaine d'optimistes, jusqu'alors indifférents aux caprices du temps, se sont rassemblés là dans l'attente du départ. Bâton de marche à la main, Michel Charpentier, président de l'association des Naturalistes, détaille l'itinéraire de la randonnée jusqu'à la plage de Saziley, où l'association a organisé un bivouac. Un site que les tortues marines – point phare de cette sortie – privilégient pour sa quiétude. "Je ne peux pas garantir la météo, ni que nous verrons une ponte", prévient d'emblée l'ancien professeur d'histoire avant de prendre la tête du cortège d'un pas dynamique. De fait, à peine avons-nous fait cinquante pas que de lourdes gouttes s'abattent sur nos têtes. Le retour par le chemin des crêtes, le lendemain, sera tout aussi humide. À demi épargnés par le "couvert forestier" sous lequel nous ne tardons pas à nous réfugier, nous subissons, à chaque arrêt, les assauts répétés de moustiques particulièrement voraces. À intervalle régulier, notre énergique meneur s'arrête pour laisser à chacun le temps de le rejoindre et en profite pour délivrer une foule de détails sur l'environnement qui nous entoure. Il y a, de fait, beaucoup à apprendre sur ces quelques kilomètres de sentier. Tantôt, les propriétés de cet arbre étrange dont l'écorce semble peler comme une peau brûlée par le soleil et que les Malgaches surnomment

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le "mort vivant". Ici, le nom d'un oiseau rare qui croise notre route, là, les mystères des padzas de Saziley, ces dunes de terre rouge dans lesquels nos baskets, rendues amphibies à force de patauger dans la boue, s'enfoncent comme dans des sables mouvants. L'occasion aussi d'évoquer les risques qui menace la biodiversité mahoraise, dont l'apparente abondance occulte trop souvent la fragilité. Aussi, en chemin, Michel Charpentier désigne-t-il du doigt une trouée dans la végétation : des bananeraies et des cultures de manioc y ont pris la place des arbres, pourtant protégés dans cette parcelle régie par le Conservatoire du Littoral. "On a quand même un peu l'impression de déranger" Après quelques heures de marche, nous atteignons la plage de Saziley, enfin au sec. Surprise, une éclaircie vient sublimer l'émergence d'une dizaine de tortues juvéniles. Quelques retardataires accourent pour assister au spectacle. Trois infirmières du CHM, attendries par la démarche pataude des petits reptiles, les mitraillent de leur appareil photo. "Attention, derrière toi, il y en a une qui arrive !", lance Michel Charpentier à l'une d'elles. Convoitées par de nombreux prédateurs, leurs premières années relèvent d'un combat permanent pour la vie. Dans ce contexte, en écraser une par inadvertance serait du plus mauvais effet.


À l'heure du repas, notre guide rappelle les quelques règles de savoir-vivre à l'usage des observateurs de tortues. S'habiller de sombre pour ne pas attirer leur attention et dévier leur trajectoire, laisser cigarettes et appareils photo dans la tente, s'armer de patience et prendre un imperméable, car l'attente peut être longue. "On a eu la grande chance en arrivant de voir une émergence, souligne-t-il, ce n'est pas si fréquent. J'espère que cette nuit, on pourra voir des tortues, à voir les traces sur la plage, c'est quand même bien le diable s'il n'y en a pas une qui monte cette nuit", espère-til. Vers huit heures, à marée haute, nous allons donc tour à tour observer le processus de ponte, dans l'obscurité de cette nuit sans lune. La carapace de la tortue mesure un peu plus d'un mètre. Réunionnaise, Emeline n'a encore jamais eu l'occasion d'en voir une d'aussi près. Une fois les œufs expulsés, la tortue déploie ses dernières forces à recouvrir son nid pour le dissimuler. Le mouvement de ses pattes projette du sable sur notre petit groupe, auquel elle semble d'ailleurs assez indifférente. "C'est quand même dingue de voir ça, elle est énorme !", chuchote Emeline avec agitation, couvrant tout juste le souffle rauque et sonore de l'animal. "Je suis très contente de l'avoir fait, même si on a quand même un peu l'impression de déranger", confiera-t-elle le lendemain. C'est aussi l'avis de Laure, chargée de mission au Remmat* (Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines) qui accompagne la sortie. Malgré toutes les précautions, "ça reste un moment intime, très particulier, c'est bien de le faire une fois, pour comprendre, mais pas forcément plus", estime

Michel Charpentier :

"Il y a une prise de conscience" Mayotte Hebdo : Déforestation, déchets, braconnage, pêche au filet, etc. Les infractions environnementales sont légion à Mayotte, comment les recenser ? Michel Charpentier : Depuis longtemps nous sommes sollicités par des gens qui nous [les] signalent. Nous avions lancé il y a plusieurs années l'idée d'un numéro de téléphone et d'un e-mail appelé "Vigilance Nature", qui constituerait un "point de contact" pour ces alertes, mais nous nous sommes aperçus que cela représentait un travail à temps plein de répondre à chacun et de trouver [quelle institution] contacter. Nous souhaitons relancer l'idée en 2019 en obtenant les moyens nécessaires à son fonctionnement. Mayotte Hebdo : Vous vous êtes constitués partie civile pour la première fois dans une récente affaire de braconnage de tortues. Avez-vous l'impression que les choses progressent sur le plan judiciaire ? MC : On déplorait jusqu'ici un sentiment d'impunité total sur ces questions et une forte insuffisance des organes de suivi et notamment de police de l'environnement. Cela relève de multiples services (affaires maritimes, parc marin, gendarmerie,etc.) dont la mutualisation reste compliquée. Les choses commencent à changer avec l'arrivée de la procureure Chloé Chérel. Sur cette affaire, le fait qu'on ait

la jeune femme. Le réseau pour lequel elle travaille et les Naturalistes ont pour projet, sous peu, d'effectuer des comptages de carcasses et d'assurer une présence plus régulière sur ce site exceptionnel, prisé aussi bien des tortues que des braconniers.

pu se porter partie civile et que nos demandes aient été suivies est un bon signe. Le braconnier a écopé d'un an de prison ferme et 1000 euros de dommages-intérêts pour Les Naturalistes. Nous savons que nous ne verrons jamais cet argent, mais c'est un signe de sévérité positif. Par ailleurs, d'autres condamnations récentes montrent qu'il y a une volonté des juges de donner des peines exemplaires. MH : Qu'en est-il au niveau politique ? MC : Nous essayons de lancer un débat sur la transition écologique à Mayotte à partir d'un questionnaire [voir lettre des Naturalistes n°141, lien vers Google Doc, ndlr]. Il est ouvert et n'inclut pas les réponses. Je remarque que dans les 54 actions du Plan pour Mayotte, aucune ne concerne l'environnement. Pour autant, c'est déjà bien que la transition écologique ait été proposée comme l'un des quatre thèmes du Grand Débat. Nous, nous voulons parler de Mayotte, où le taux de consommation d'énergies fossiles (96%) est plus fort que dans n'importe quel autre territoire de France et d'Outre-mer (…) Dans la société mahoraise, il y a plus de prise de conscience environnementale, y compris chez certains élus, mais il reste encore un long chemin à faire pour que cela se traduise dans les politiques publiques. Nous n'avons pas encore l'impression que c'est une priorité à Mayotte, alors que c'est pourtant l'une des principales richesses de l'île. *Une pétition a été lancée sur le site Change.org au début du mois par l'association Oulanga Na Nyamba exige le renforcement des moyens dédiés à la lutte contre le braconnage des tortues. Elle rassemble 3500 signatures, et vise les 5000.

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7 L'évènement phare de la vie économique mahoraise est de retour pour sa septième édition. Une fois encore, les Trophées mahorais de l'entreprise distingueront entreprises et managers qui œuvrent à son développement, lors d'une cérémonie, le 30 mars prochain. C'est désormais une tradition et un évènement attendu des acteurs économiques locaux. Les Trophées mahorais de l'entreprise reviennent pour leur septième édition. Samedi 30 mars en effet, le Régiment du service militaire adapté accueillera la cérémonie durant laquelle sept entreprises et managers se verront remettre un trophée dans différentes catégories (lire aussi en encadré): Entreprise citoyenne, Entreprise innovante, Entreprise dynamique, Jeune entreprise, Manager de l'année, Entreprise de l'économie sociale et solidaire, et Bâtisseur de l'année. Sept trophées pour 35 candidats en tout, auxquels s'ajoute un Prix spécial du jury, récompensant une personnalité pour son engagement à long terme en faveur du territoire. Lancés en 2012 par la Somapresse, société éditrice notamment des journaux Mayotte Hebdo et Flash Infos les Trophées mahorais

de l'entreprise ont vocation à valoriser ceux qui font le développement économique de Mayotte. Aucun évènement ne récompensait auparavant, en effet, ceux qui s'engagent pour l'île et croient en son potentiel. Mais, au-delà, de cette simple valorisation, les Trophées sont aussi l'occasion de permettre aux parties prenantes de la sphère économique locale de se rencontrer, d'échanger, de nouer des liens, de se regrouper. C'est aussi un coup de projecteur sur les jeunes entrepreneurs, avenir de l'île, qui ne bénéficient pas toujours de la notoriété de leurs aînés. Découvrez dès cette semaine les nominés de cette édition 2019, et retrouvez à partir de la semaine prochaine, et dans chacun de nos numéros jusqu'à la cérémonie, leurs portraits détaillés.

les Sept catégories de l'édition 2019 Entreprise citoyenne

Entreprise innovante

Entreprise dynamique

Jeune entreprise

Manager de l’année

Economie Sociale et Solidaire

Mandzar direction

Délicieux

Ovama

Maoré jet

Marcel Rinaldy Madora

France Alzheimer Mayotte

Sodifram

EDM

May bio

Madora

John & Okama's

Maoré Tanchiki Hôtel Trévani

Sirel 976

Immeuble Kinga

Ecole de la 2ème chance

Baby boom

Mayana Fraicheur

Ebouéni

Christophe Lemoosy Nikel Restaurants

Peps

Ovoma Production d'œufs

Digo environnement

Uvaga

Carosserie australe

Aditim

Anli Maliki SAT

Saveurs & Senteurs de Mayotte

Cinéma Chirongui

Mayotte éco brillance

May Domotique

One dog

Sans chichic

Saïd Bastoi Bureau Vallée

Yes we cannette

Vitrines de M'gombani Sim

UPS

SECURITE

22 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

Bâtisseur de l’année

Baobab

CSSM


Comment sont choisis les nominés, puis les lauréats ? Un jury composé d'une quinzaine de membres représentant les institutions* et travaillant autour et pour les entreprises s'est réunit pour proposer une liste de candidats. Au final, 35 sont retenus : cinq pour chacune des sept catégories, auxquels s'ajoutent les nominés pour le Prix spécial du jury, dont les identités demeureront toutefois secrètes jusqu'à la cérémonie, pour maintenir l'effet de surprise. Sur cette base, chacun des membres du jury sélectionne ensuite, par ordre de préférence, les entreprises qui lui paraissent mériter le plus le trophée, dans chaque catégorie. Les lauréats sont dévoilés lors d'une cérémonie réunissant quelque 300 invités. *Conseil départemental, préfecture, chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Mayotte, Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), Chambre de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture de Mayotte (Capam), Agence française de développement (AFD), Boutique de gestion, Ordre des experts comptables, Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME, ex-CGPME), Medef, Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem), Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), Agence pour le droit à l'initiative économique (Adie), Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire (Cress), la BFC et la couveuse d'entreprises Oudjérebou.

Le palmarès de la dernière édition

L'édition 2018 des Trophées mahorais de l'entreprise a permis de récompenser : Matis, dans la catégorie Entreprise citoyenne. - May Body Form, dans la catégorie Jeune entreprise. - Etic Services, dans la catégorie Entreprise dynamique. - Maestra Recrutement, dans la catégorie Entreprise innovante. - Nadine Hafidou, dans la catégorie Manager de l'année. - L'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) dans la catégorie Entreprise de l'ESS - Le vice-rectorat, pour la construction du collège de Ouangani, dans la catégorie Bâtisseur de l'année. - Les chefs d'entreprise Alain Lebihan et Gilbert Leclerc, à titre posthume, ont reçu le Prix spécial du jury.

Catégorie : économie solidaire et sociale

Yes We Can Nette

Secteur d'activité : environnement / commerce solidaire Date de création : 2016 Nombre de salariés : 1 (en sus d'une dizaine de bénévoles) Gérant : Laurent Beaumont Chiffre d'affaires : Environ 85 000 euros Épicerie éco-solidaire, laverie sociale, éducation à l'environnement et revalorisation des déchets : L'association Yes We Can Nette fait résolument rimer économie avec écologie. Quelque 65 000 tonnes de déchets sont ramassées chaque année à Mayotte. Mais des milliers d'autres s'amassent dans les rues avant de rejoindre mer et cours d'eau. Pour endiguer ce phénomène tout en répondant aux problèmes économiques que connaît l'île, Laurent Beaumont crée en 2016 l'association Yes We Can Nette et met en place la première épicerie écosolidaire de l'île. Le but : vendre des produits de première nécessité (ampoules, brosses à dents, riz, sucre, etc.) 30 % moins cher qu'en grandes surfaces, en échange de canettes vides. "La boîte de sardines par exemple, vendue une soixantaine de centimes en supermarché, passe à 45 centimes, en échange de vingt boîtes en aluminium", détaille Olivier Tirard, coordinateur de la structure. Les matériaux ainsi récoltés – un demi-million de canettes en deux ans – sont ensuite transformés en porte-clés, bijoux, sacs, porte-monnaie, sifflets, ou même en meubles, avant d'être revendus, notamment sur le marché de Coconi tous les premiers samedis du mois. Ensuite, Yes We Can Nette installe progressivement dans

ses locaux de M'Tsapéré et de La Vigie, des laveries sociales et écologiques. Pour deux euros – prix coûtant pour l'association –, les bénévoles lavent dans l'une des machines dédiées le linge apporté, en utilisant exclusivement une lessive écologique. Une fois le lavage terminé, il n'y a plus qu'à venir le récupérer. Un gain de temps considérable qui permet de lutter contre le nettoyage sauvage du linge en rivière, générateur de pollution : mais aussi contre les risques sanitaires, de nombreux enfants se baignant dans les cours d'eau. Sur le seul mois de novembre, Yes We Can Nette a ainsi réalisé cent cycles de lavage. Un projet récompensé par le prix "Environnement" des assises des Outre-mer. "Il y a encore beaucoup de travail sur la question des déchets et cela passe par les jeunes", défend Olivier Tirard. Alors, en amont d'interventions dans les écoles primaires, collèges et lycées, Yes We Can Nette organise chaque année l'opération "Cartables du cœur". La dernière édition a permis à cent écoliers de bénéficier d'un cartable neuf, contre cent canettes vides.

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Catégorie : Jeune entreprise

Maore Jet

Secteur : tourisme Date de création : 2018 Nombre de salariés : 3 (en sus du gérant) Gérant : Oissioun Bahedja Chiffre d'affaires : 45 000 euros (d'août 2018 à décembre 2018) En décidant de lancer une entreprise dédiée aux activités nautiques, Maore Jet, Oissioun Bahedja envoie un message fort : la nouvelle génération ose se lancer. Elle croit en son lagon et au potentiel de développement du territoire. Un vrai succès. Oui, Mayotte entreprend et la nouvelle génération ne compte pas laisser passer sa chance. C'est ce que prouve Oissioun Bahedja, créateur et gérant de la base nautique Maore Jet. Basée en Petite-Terre, sur la plage du Faré, l'entreprise mise sur le développement du tourisme en proposant de plus en plus d'activités nautiques. Jet ski, bouée tractée, jetpack ou encore Flyboard sont au programme pour s'offrir des sensations fortes sur un des plus beaux lagons au monde. "Je suis très confiant en ce qui concerne le secteur du tourisme", déclare le jeune patron de 29 ans : "Il n'en est encore qu'à ses prémices, mais il faut un début à tout. C'est une affaire de confiance. Si nous osons développer des écolodges, que les fronts de mer sont aménagés, etc., alors l'économie du tourisme explosera." Et de rajouter : "Il ne faut pas hésiter à lancer une activité dans le tourisme et contribuer à l'économie de l'île. Personne ne le fera à notre place (...). Qui peut mieux vendre Mayotte que les Mahorais eux-mêmes ?" Après "un peu plus de deux ans de préparation administrative et financière", Maore Jet ouvre ses portes en août 2018. Le temps

de se faire connaître de la clientèle potentielle, et l'heure du succès arrive : "Nous avons commencé doucement, le temps que les gens découvrent nos activités. Aujourd'hui, nous avons beaucoup de familles et des groupes d'amis." Désormais, ce sont entre 50 et 60 personnes par semaine qui profitent des activités de la jeune entreprise. "Nous avons répondu à une demande de loisirs nautiques à des prix accessibles", se réjouit le responsable en ajoutant : "L'activité marche bien, et nous comptons investir pour la développer et la faire perdurer." Parmi les investissements et projets engagés : la réception de jet-ski dès ce mois-ci pour des randonnées encadrées sur le lagon, la formation prochaine en métropole de deux jeunes de Mayotte au monitorat, et l'ouverture d'une deuxième base nautique, cette fois en Grande-Terre. Autant dire que Oissioun Bahedja voit son travail et son audace récompensés, et que Maore Jet, loin de couler, se promet de très beaux jours. Un bel exemple de jeune entreprise.

Catégorie : Entreprise citoyenne

EDM (électricité de mayotte) Secteur d'activité : Énergie Date de création : 1997 Président du directoire / Directeur général : Fady Hajjar Nombre de salariés : 228 Chiffre d'affaires : 34,9 millions d’euros Électricité de Mayotte (EDM) s'active pour le département en remplissant sa mission de service public en toutes circonstances, et notamment lorsque l'île est paralysée par un mouvement social d'ampleur, comme en 2018. En 2018, l’île a connu des évènements douloureux en lien avec l’accroissement de l’insécurité au quotidien. Mayotte s’est retrouvée paralysée pendant près de deux mois du fait de manifestations et de blocages routiers par des collectifs de citoyens menés par une intersyndicale. Durant cette crise, EDM a su faire bloc et assurer sa mission de service public en approvisionnant en continu les entreprises et foyers mahorais. Malgré les difficultés rencontrées par les agents pour se rendre sur leur lieu de travail, aucun incident n’a été enregistré durant cette période. La continuité de la fourniture en électricité de l’île a pu être préservée. Au-delà de ces évènements, l’entreprise accompagne les particuliers et professionnels dans l’achat d’appareils moins énergivores tels que les brasseurs d’air ou encore les chauffe-eaux solaires, écologiques et économiques (encore trop peu répandus à Mayotte avec un taux d'équipement de 13%, contre presque 50% à La Réunion). C'est au travers d'un soutien financier qu'EDM compte encourager la pose

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de ce type d'équipements. La société milite aussi pour le remplacement de vieux climatiseurs par des nouveaux, plus performants. Elle propose ainsi une aide financière allant jusqu'à 950 euros par appareil remplacé par un professionnel agréé. N'oublions pas, enfin, l’édition 2018 de la campagne destinée à encourager l'achat d'ampoules LED à un euro seulement, contre un prix moyen constaté de 14 euros. Plus performantes, moins énergivores, elles permettent à chacun d'économiser de l'argent, mais également l'énergie. Bien d'autres projets et chantiers utiles à la communauté sont portés par EDM : l’entreprise a notamment choisi de se positionner sur des projets photovoltaïques, comme Gamissa ("stockage" en shimaoré), un projet de stockage centralisé d’énergies solaires sur batterie. L'entreprise travaille également à l'installation de quelque 47 000 compteurs communicants, plus performants, dans les années à venir.


Catégorie : Entreprise innovante

Délicieux

Secteur d'activité : Fabrication de produits alimentaires Date de création : 2017 Nombre de salariés : 2 (en plus des deux gérants) Gérants : Valérie Dejar et Houssalam Houdjati Chiffre d'affaires : N.C. La jeune marque locale propose des coupes de fruits, salades, sandwiches et wraps frais avec des produits locaux, le tout directement dans les supermarchés. Une première à Mayotte.

Dans les supermarchés de "l'île aux mabawas", les sandwiches frais n'existaient pas il y encore huit mois, jusqu'à ce que la marque "Délicieux" ne voit le jour. "C'est un produit qu'on retrouve à La Réunion, en métropole, et même au Kenya ou en Tanzanie", pense alors Houssalam Houdjati, 22 ans, un peu las de devoir trop souvent se résoudre à manger des brochettis le midi, entre deux livraisons effectuées pour l'entreprise de son père. Arrivé à Mayotte depuis l'île intense en 2016, BTS en poche, une idée folle germe alors dans sa tête : celle de faire changer les habitudes de consommation locales. Le "fraismaison" mahorais est en train de naître. Sandwiches mini ou en demi-baguettes, salades composées ou coupes de fruits frais conditionnées et wraps – jusqu'à alors inconnus à Mayotte : autant de produits qui gagnent petit à petit les rayons de onze points de vente locaux, au nord, au sud et au centre du département. Dans les enseignes Sodifram, les Douka Bé, au Jumbo Score, au Baobab, les clients adhèrent d'abord assez peu à cette nouveauté. "Au début, on

n'a pas eu l'accueil qu'on espérait", se souvient le créateur de Délicieux. Mais assez vite, la petite histoire locale de la marque finit par rencontrer son public. Cette histoire, c'est celle d'un jeune Mahorais qui ne travaille qu'avec d'autres jeunes, quatre au total. Dans leur atelier, ils font tout eux-mêmes : fabrication, conditionnement et livraison. Les idées, ils se les partagent, créent une dynamique. Mais pas seulement. Car Houssalam Houdjati met un point d'honneur à se fournir auprès de producteurs locaux, "sauf pour les produits qui ne sont pas disponibles ici, comme le thon ou le saumon", concède-t-il. Lorsque la crise sanitaire s'abat sur les tomates de Mayotte, il choisit de retirer le fruit rouge de ses sandwiches. "Parfois, on donne un peu mal à la tête des agriculteurs", plaisante le jeune entrepreneur. À terme, Houssalam Houdjati envisage d'exporter sa marque. Samoussas, nems, bouchons, etc. : et si un jour les supermarchés métropolitains proposaient des spécialités surgelées Made in Mayotte ?

Catégorie : Entreprise innovante

MayBio

Secteur d'activité : Commerce Date de création : 2018 Gérant : Nassure Maliki Nombre de salariés : 2 Chiffre d'affaires : N. C MayBio est le premier magasin proposant des produits bio à Mayotte. Ce dernier a ouvert ses portes en juillet dernier aux Hauts Vallons. Des produits en tout genre y sont proposés.

MayBio c'est cette nouvelle entreprise proposant divers produits bio située aux Hauts Vallons, au pied de l'immeuble Providence, depuis le 20 juillet. Un choix stratégique pour Nassure Maliki à la tête de l'entreprise qui souhaite séduire toutes les catégories socioprofessionnelles. Dans cette boutique où les couleurs écologiques priment, les rayons sont bien achalandés : un rayon enfant proposant des plats ou des céréales, un rayon cosmétique avec des savons, crèmes, argiles et même des produits ménagers. Avec MayBio le gérant propose un nouveau régime alimentaire aux habitants de Mayotte tout en leur prouvant "qu'on peut consommer bio sans se ruiner". Un pari quasiment gagné. Nassure Maliki est ravi de voir affluer une clientèle hétéroclite dans sa boutique. "Des métropolitains, mais aussi des Mahorais. Toutes les origines sont présentes", s'enthousiasme-t-il en soulignant le succès du lait végétal, des boissons à base de soja ou encore la gamme bébé qui ne laisse pas les parents indifférents grâce notamment à ses petits pots.

Tout part d'un constat : Nassure Maliki, anciennement chef de département management et achats, dans des supermarchés à Mayotte ainsi qu'en Guadeloupe remarque une évolution constante du marché du bio en France : "Même dans les îles, les gens consomment bio. La consommation de ces produits augmente de 10% chaque année ", indique-t-il. Toujours dans l'optique de proposer un autre mode de consommation à Mayotte, sur le long terme le gérant de MayBio souhaite proposer davantage de produits issus d'une agriculture biologique et locale comme des légumes ou des produits frais tel que le poisson en partenariat avec un agriculteur de M'tsangamouji. Depuis peu MayBio participe aux différentes manifestations aux côtés de Rediab Ylang afin de sensibiliser la population sur le diabète et "la malbouffe".

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AU CŒUR DE LA CULTURE Littérature, art, musique, cinéma, expositions et bien d'autres rendez-vous sont au programme cette semaine. La rubrique Tounda vous les fait découvrir et vous propose plein d'idées de sorties !

Mode

AMINA COUÉ, LA GRIFFE MAHORAISE EN AFRIQUE

L

e thème du voyage est omniprésent dans ses créations. Et pour cause, née à Labattoir Amina Coué quitte Mayotte à l'âge de 9 ans et grandit entre La Réunion et la métropole. L'envie de coudre et de créer lui viendra dans la capitale ghanéenne où elle intègre une école de mode avant de se lancer dans son domaine de prédilection en proposant son premier défilé. Amina Coué se familiarise vite avec des tissus traditionnels ghanéens comme le woodin et le vlisco. "Le Ghana n'est pas le pays où la mode est la plus élevée mais ça commence", explique la créatrice. "En tant que Française dans un pays anglophone je suis bien perçue. La mode pour eux vient de France". Un réel plus pour les Ghanéens qui travaillent plutôt les tenues traditionnelles. Amina Coué incarne cette touche occidentale qu'ils ne manient pas encore. Une griffe que l'on retrouve notamment dans ses trois collections inspirées de ses différentes destinations dont la Guyane et le Cambodge. Basée sur l'Asie, la première collection est un subtil mélange de satin avec des imprimées de fleurs de bambou, de cerisier et de lotus. La deuxième est tournée vers le tissu ghanéen, smoke. Tissé à la main, il regorge de rayures. "Les Ghanéens ne l'uti-

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Crédit photo : Franco di Sangro

La créatrice Amina Coué de son nom de jeune fille Amina Abdallah Charif a présenté ses collections au public mahorais pour la première fois la semaine dernière. Établie au Ghana depuis quatre ans, elle se livre dans Tounda quant à ses projets futurs. Par HM

lisent pas beaucoup. Je leur ai fait redécouvrir leur propre tissu", se réjouit la créatrice. La collection a notamment fait l'objet d'un défilé en métropole l'année dernière. La troisième et nouvelle collection est quant à elle d'inspiration caribéenne. Dans l'atelier de la créatrice ? Tenues froufrous se rapprochant des robes créoles et combinaisons colorées asymétriques entre autres.

PROMOUVOIR MAYOTTE À TRAVERS LA MODE L'année dernière la créatrice a fondé sa marque Amina 2 Mayotte. Un élan pour celle qui souhaite collaborer avec les créateurs de l'île dans un futur proche. "Revisiter le tissu mahorais me plairait vraiment", confie-t-elle. Un tissu qui serait doublé et s'adonnerait aux codes de la haute couture. Aujourd'hui Amina Coué est à la tête de son propre atelier à Accra. Elle exhorte la jeunesse mahoraise à s'ouvrir au monde et "oser partir". Partir pour exporter la culture mahoraise à travers le monde mais aussi pour s'inspirer et insuffler un souffle nouveau à la société mahoraise sur place. <


Littérature

ENTRETIEN AVEC SOULA SAÏD-SOUFFOU Soula Saïd-Souffou se livre quant au développement du département dans son nouvel ouvrage L'appel de Mayotte à la République. Des problématiques socio-économiques de l'île à son émancipation incluant sa culture, l'auteur propose des axes d'amélioration. Par HM

Mayotte Hebdo : Quel est le message de votre ouvrage L'appel de Mayotte à la République ? Soula Saïd-Souffou : L'essentiel de ce travail porte sur la question de responsabilité. Une question plus large : le développement de Mayotte. Nous avons fait un combat qui est celui de la départementalisation de Mayotte qui a abouti à la "rupéisation" du territoire. Un complément, dirons-nous, de ce combat là. Nous n'avons pas su anticiper suffisamment à mon sens, sur la question du développement de Mayotte. Nous tous, ici, passons notre temps à dire qu'il faut être comme les autres. Être comme les autres c'est avoir des bâtiments etc. Ce n'est peut-être pas une voie qu'il faut prendre sans réserve. Nous devons penser nous-mêmes, notre modèle de développement. MH : Quel modèle de développement pour Mayotte proposezvous ? SSS : Le modèle de développement à l'occidental avec ses contraintes environnementales dont la pollution posent déjà problème à l'échelle nationale. On cherche déjà à retrouver un développement plus durable en rétropédalant. Tout ceci a un sens. Du côté de Mayotte, le développement durable était déjà notre modèle de développement. Cependant, avec la marche vers la départementalisation nous avons oublié un certains nombre de concepts qui faisaient l'équilibre de notre société au profit d'un modèle de développement plus moderne dont nous n'avons pas mesuré toutes les conséquences. Nous sommes en train de faire non pas du développement mais de l'enveloppement. Nous nous laissons influencer par ce modèle-là sans repenser notre propre modèle. MH : Mayotte doit-elle aussi penser à rétropédaler ? SSS : Notre modèle de développement doit être compatible avec notre culture et nos traditions. Si cette réflexion n'émane pas du local, ça ne marchera pas. Nous ne l'avons pas encore fait mais je pense qu'il faudrait penser à un rétropédalage. Nous sommes encore au début d'une longue aventure du développement pour Mayotte. Il y a encore beaucoup à faire au niveau des infrastructures de base : port, aéroport, écoles etc. Ces bases doivent déjà être pensées pour servir ensuite un modèle de développement. MH: Qu'en est-il de l'aménagement urbain ? SSS : Nous confondons aménagement urbain et modèle de développement. Nous nous cantonnons à faire de l'aménagement sans penser le modèle de développement. C'est le fond de cette réflexion qui vise à réveiller les décideurs pour leur dire que nous ne pourrons pas continuer à aménager le territoire si les aménagements que nous faisons ne sont pas au service d'un véritable modèle de développement.

Disponible en ligne

MH : Vous parlez également de "désorganisation" dans votre ouvrage... SSS : Un modèle de développement se pense et s'organise. Nous avons à Mayotte tout ce qui est possible et imaginable pour nous développer. On dit souvent qu'on manque d'ingénierie, c'est faux. Nous manquons d'organisation. Dans les années 2010, nous avions des docteurs et des ingénieurs dans tous les secteurs. Depuis, il y en a eu d'autres qui connaissent la région, les questions environnementales et tous les domaines nécessaires pour bâtir un pays. Et d'autres vont venir encore. Nous n'avons pas l'excuse du manque d'ingénierie mais la faute de la désorganisation. C'est là dessus que nous devons nous reprendre en arrêtant de déstabiliser les administrations en y faisant de la politique.<

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Shako à la Croisette Dès 18h, une soirée musicale avec Shako est proposée à la Croisette. salsa, bachata, kizomba et afro mix music seront au rendez-vous. Entrée 10€. Plus d'infos au 02 69 60 96 50.

La commune de Bouéni célèbre la JILM. De 9heures à midi : radio village dédié à la JILM à la MJC de Bambo-Ouest. De 12h00 à 17h30 diverses activités culturelles à la MJC de Bambo-Ouest

Samedi 23 février

À partir 20H : chigoma géant de clôture de la JILM au terrain de football de Mzouasia. Plus d’infos sur Facebook : @ JILM2019

Samedi du MuMa

Théâtre et concert à Passamaïnty

"Corail le patrimoine de notre avenir" est le thème de la conférence de ce samedi au Muma qui se tiendra de 10h30 à 12h avec l'intervenante Jeanne Wagner du Parc Naturel Marin de Mayotte. Des animations sont proposées de 9h à 17h, une exposition "Le souffle de l'océan" et un film documentaire Objectif poulpe sera diffusé à 19h. Entrée libre. Lieu : Place de France, Dzaoudzi, Petite-Terre.

La compagnie de théâtre La plancha de tu madre sera sur scène à 19h30 au Toit de May'Hote suivi du concert rock de D2R. Bar et restauration sur place - soirée moules-frites. Lieu : Toit de May'Hote - Hauteurs de Passamainty, Lotissement Nyandjema - Passamainty. Réservations au 06 39 69 49 49.

Soirée afro-latino à Koropa piscine Le Koropa piscine propose une journée complète dès 13h30 avec cours de salsa, suivie d'une soirée "afro-latino" comprenant un buffet dînatoire à 19h30. puis la mise en pratique des cours. Tarifs : 50€ la journée complète, 30€ le repas et la soirée, 15€ la soirée. Lieu : Koropa piscine, Majicavo Koropa. Plus d'infos au : 06 39 29 82 78 Journée internationale des langues maternelles 2019

Du 25 février au 1 er mars Journées hip-hop, théâtre, capoeira, plongée Le centre de loisirs Horizon à Tsingoni propose des journées hip-hop, théâtre, capoeira et plongée de 9h à 17h. Lieu: Association Horizon, Tsingoni, lotissement Kitanini. Renseignements et inscriptions : Marie au 06 39 09 03 47 ou horizon.mayotte@gmail.com. Sur Facebook : @Horizon.Mayotte Tous les samedis Atelier "beauté mahoraise"

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VEND. 22 FÉVRIER 2018

j 06:01 k 12:13 j 18:22 4.07m 0.18m 3.99m

Un atelier "beauté mahoraise" est proposé par AROmaoré à Ouangani, quartier Manga-be, plantation de l'ylang-ylang. Plus d'infos sur Facebook : @Aromaore

SAM. 23 FÉVRIER 2018 k 00:29 j 06:39 k 12:48 j 18:59 0.35m 3.87m 0.33m 3.87m

Karaoké à l'hôtel Caribou

DIM. 24 FÉVRIER 2018

L'hôtel Caribou propose une soirée Karaoké de 19h à 23h. Lieu : Place mariage à Mamoudzou. Réservation au 02 69 61 14 18 par mail : resa.caribou@ blue-season-hotels.com

k 01:09 j 07:17 k 13:23 j 19:38 0.57m 3.58m 0.56m 3.66m

LUN. 25 FÉVRIER 2018 k 01:51 j 07:56 k 14:00 j 20:20 3.38m 0.85m 3.25m 0.86m

"Le temps d'une histoire" La bouquinerie de Passamainty propose à nouveau son activité de lecture, Le temps d'une histoire, tous les samedis à partir de 11h. Un moment d'échange et de convivialité destiné aux enfants à partir de 3 ans. Les personnes souhaitant rejoindre les lecteurs peuvent l'indiquer à la bouquinerie à l'adresse mail suivante : bouquinerie@masiwadis. com

MAR. 26 FÉVRIER 2018 k 02:37 j 08:40 k 14:42 j 21:11 1.18m 2.90m 1.19m 3.06m © SHOM n° 125/2018.

AGENDA

Vendredi 22 février

MARÉES

MER. 27 FÉVRIER 2018 k 03:37 j 09:40 k 15:40 j 22:28 1.48m 2.57m 1.50m 2.80m

JEU. 28 FÉVRIER 2018 k 05:16 j 11:28 k 17:26 1.68m 2.37m 1.71m

Tous les dimanches « BRUNCH » au Gîte du Mont Combani de 9h00 à 12h00. Plus d’infos : 06.39.69.37.04/ www.gitemontcombani.com ou montcombani@gmail.com. Lieu : gite du mont Combani. Programme ciné Musafiri Vendredi 22 février Le film Rafiki sera diffusé à Mtsangabeach à 20h. Accueil dès 18h30. S'en suivra le film L'amour flou à 21h30. Tarifs : 9€, 6€ pour les adhérents.

PARTAGEZ VOS ÉVÈNEMENTS ! Partagez vos évènements dans l'agenda TOUNDA : tounda@mayottehebdo.com


ma yotte sport mayotte sport I.M

Événement

Sportif de l’année 2018 : fin du suspens

Le Sportif de l’année 2018 – Les 10 ans Un dixième anniversaire réussi Samedi dernier, la Société mahoraise de presse (Somapresse) a célébré les dix ans des trophées Mayotte Hebdo du Sportif de l’année, aux côtés des partenaires institutionnels historiques, la DJSCS État, le Conseil départemental et le Cros Mayotte, de son partenaire média Mayotte La 1ère, des partenaires privés, et des nombreux invités parmi lesquels les nommés des onze catégories en lice. Onze catégories,

faisant donc onze lauréats, plus le prix spécial du jury décerné cette année à l’ancien président du comité départemental de tennis de Mayotte, Darouèche Dini. Pas de gâteau pour ce dixième anniversaire, mais une fête du sport et des sportifs réussie, avec la présence à la MJC de M’gombani de l’ensemble des lauréats ou de leurs représentants, qui ont fait part de leur joie et de leur fierté de remporter ce trophée. Une joie partagée en direct à la télévision et sur les réseaux sociaux grâce au média du groupe France Télévisions… Les résultats, les réactions, les photos de la cérémonie sont à découvrir dans ce numéro spécial Sportif de l’année 2018 !

www.mayottehebdo.com •22/02/2019 • Mayotte Hebdo N° 874 • 29


Le Sportif de l’année 2018 – Les 10 ans Les lauréats réagissent

"Une victoire pour le handicap"

"Important de mettre à l’honneur les arbitres"

"C’est une victoire pour le handicap à Mayotte. Nous avons expérimenté cela l’an dernier et l’avons reconduit. Le sport permet de ne pas exclure les personnes en situation de handicap. Nous sommes très fiers de ce trophée."

Bakar Ahamada, président du Centre Multisports de M’roalé

"J’ai aimé la soirée, je ne m’attendais pas à ce trophée. Mais aujourd’hui, je fais partie des lauréats, et je vous en remercie. Mes confrères et moi avons choisi le métier d’arbitre, c’est important de nous mettre à l’honneur."

Ahmed Assane, arbitre masculin de l’année 2018

"Ce trophée nous donne le courage de continuer"

"Nous avons mérité cette distinction"

"Cela me fait vraiment plaisir que cette nouvelle catégorie fasse son apparition. C’est une manière de valoriser notre rôle ! Non seulement, ce trophée nous donne le courage de continuer mais aussi et surtout, il va encourager d’autres filles à nous rejoindre, dans le but de développer notre sport [le rugby] sur l’île."

Dhoimrati Salim Abdallah, arbitre féminine de l’année 2018

30 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com

"Je remercie tous ceux qui ont voté pour nous. J’adresse un clin d’œil à toutes mes coéquipières. Nous faisons vraiment un travail formidable toutes ensemble. Je pense que nous avons mérité cette distinction car nos résultats permettent de montrer une belle image de Mayotte."

Abouchirou Soultoini, capitaine du Puedza Club Bouéni (handball), équipe féminine de l’année 2018


"Je ne cesserai jamais de guider nos jeunes"

"Les fruits d’un travail acharné" "Nous sommes très contents de ce trophée, nous récoltons les fruits d’un travail acharné de plusieurs années. Ce club est fait pour gagner. J’espère que nous serons également en haut du tableau l’année prochaine ! Je voudrais remercier tous les spectateurs qui nous suivent de près ou de loin. Allez le BCM !"

"Je suis très émue. Les dirigeants agissent dans l’ombre et ne sont pas souvent récompensés. Je voudrais remercier tous ceux qui ont cru en moi et qui ont voté pour ma nomination. Je ne cesserai jamais de guider nos jeunes, de les épauler et de les accompagner jusqu’au bout."

Mohamed Chéréhi, président d’honneur du BC M’tsapéré, équipe masculine de l’année 2018

Mariama Christin, dirigeante de l’année 2018

"Un travail reconnu de tous et par tous"

"Félicitations à toutes les Mahopolitaines !" "Ça prouve que le travail réalisé est reconnu de tous et par tous. Mingo fait de belles choses avec le BCM. Il est actuellement en train de coacher son équipe en métropole. Si le BCM gagne, Mingo pourra d’autant plus apprécier son trophée. Je le laisse se concentrer mais je lui enverrai un message pour le prévenir !"

Amine Maoudjoudi, dirigeant du BC M’tsapéré, représentant Dhinouraïni El-Kader Ben dit "Mingo", entraineur de l’année 2018

"Nous ne nous y attendions pas du tout, étant donné que Faïza avait déjà reçu le trophée l’an passé. Mais nous sommes très très heureux. Franchement, c’est super ! Toutes les Mahopolitaines ont réalisé une superbe année sportive, félicitations à elles !"

Yasmine Youssouf Thany, maman de Fayzat Djoumoi, mahopolitaine de l’année 2018

www.mayottehebdo.com •22/02/2019 • Mayotte Hebdo N° 874 • 31


"Peut-être le plus beau trophée"

"Une grande sœur comblée"

"Nous sommes trop contents, c’est le bonheur total. Je suis une grande sœur comblée, mon frère doit être aux anges, en compagnie de toute la famille !"

Houssouna Saïd Omar, sœur de Anzize Saïd Omar, mahopolitain de l’année 2018

"C’est peut-être le plus beau trophée. Mais il n’est pas arrivé en un claquement de doigts. Ce sont des années et des années d’investissement : plus de trois décennies plus précisément. Il a fallu mouiller le maillot pour en arriver là."

Darouèche Dini, prix spécial du jury 2018

"Ma motivation reste la même : être un exemple pour les plus jeunes" "Très émue et heureuse"

"Je suis très émue... et heureuse. C’est la première fois que je participe à cet événement. Même si c’est une distinction individuelle, il ne faut pas oublier que je pratique un sport collectif. Et je tenais à féliciter toutes les nommées !"

Bibi Sarah Boura, sportive de l’année 2018

"C’est un soulagement et une consécration après toutes ces années de travail. C’est un plaisir et une surprise, même si je n’ai pas l’air surpris (rires). Cela fait deux ans que je concours. Maintenant, mon objectif sera de toujours faire partie du top 5, que ce soit avec une victoire ou pas. Ma motivation reste la même : faire évoluer le sport à Mayotte et être un exemple pour les plus jeunes qui me succéderont un jour."

Anli-Oireou Madi, sportif de l’année 2018

32 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com


MAHOPOLITAIN Anzize Saïd Omar Kadri Moendadzé Djassim Ahamada Marius Randriantseheno Kévin Oumar

318 449 247 242 157

4 5 3 2 1

1er

MAHOPOLITAINE Fayzat Djoumoi Jeanine Assani Issouf Nasrane Bacar Sanéra Ahamadi Nadjma Mahamoud

429 351 185 255 193

5 4 1 3 2

ENTRAINEUR Dhinouraïni El-Kader Ben Ben Souffou Mattoir et Régué Abdallah Julien Boucaut Christian El-Dine El Arif Soilihi DIRIGEANT Mariama Christin Daoulab Ali Charif Mohamed Ahmada Rakim Boinariziki Stéphane Kubiona

1er

10 8 6 4 2

15 12 8 7 3

1ère 2ème 3ème 4ème

2ème 3ème 4ème 5ème

10 8 6 4 2

14 13 9 6 3

1er 2ème

1ère 2ème 3ème 4ème 5ème

10 8 6 4 2

15 12 7 7 4

1ère 2ème 3ème 4ème 5ème

486 5 1er

10

15 1er

258 360 187 122

3 4 2 1

2ème 3ème 4ème 5ème

8 6 4 2

11 10 6 3

2ème 3ème 4ème 5ème

452 393 236 189 143

5 4 3 2 1

1ère 2ème 3ème 4ème 5ème

10 8 6 4 2

15 12 9 6 3

1ère 2ème 3ème 4ème 5ème

Jury

15 12 9 8 3

5ème

EQUIPE MASCULINE BC M’tsapéré ASC Tsingoni FC M’tsapéré RC Petite Terre VC M’tsapéré

2 3ème 4ème 5ème ème

404 450 219 223 117

4 5 2 3 1

1er 2ème 3ème 5ème 4ème

10 8 6 2 4

14 13 8 5 5

1er

EQUIPE FEMININE Puedza Club Bouéni Bandrélé Foot BC M’tsapéré VC M’tsapéré Team Teria

391 367 272 230 153

5 4 3 2 1

1er 2ème

15 12 9 8 3

1er 2ème

3ème 5ème 4ème

10 8 6 2 4

5ème

ARBITRE MASCULIN Ahmed Assane Abdallah Ibrahim Habibi Assani et El Zaki Ahmed Indoudine Ali Abdouroihim Junior Mohamed Ali

329 281 361 182 260

4 3 5 1 2

1er 2ème 4ème 3ème 5ème

10 8 4 6 2

14 11 9 7 4

1er 2ème 3ème 4ème 5ème

3ème 4ème 5ème

271 4 1ère 263 3 2ème

10 8

14 1ère 11 2ème

400 5 3ème 243 2 4ème 236 1 5ème

6 4 2

11 3ème 8 4ème 3 5ème

243 3 1er 660 5 2ème 510 4 3ème

10 8 6

13 1er 13 2ème 10 3ème

ARBITRE FEMININ Dhoimrati Salim Roihama Saïndou Naïma Ali Saïd et Chafiqah Marthadi Echati Abdoulharithe Tania Maria Soultoini HANDISPORT Centre Multisports M’roalé Handicapable de Mayotte Adapei / MDPH

Classement

1ère 2ème 3ème 4ème

Total pts

5 4 2 3 1

Points

408 361 161 348 135

Jury

SPORTIVE Bibi Sarah Boura Yasmina Saïndou Hamidati Ahamadi Abdillah Magnolia Hariti Maïmoune M’dahoma

10 8 6 4 2

3ème 4ème 5ème

Points

1er 2ème

Public (1413 votants)

5 4 3 2 1

Classement

479 387 220 196 131

Total pts

Points

SPORTIF Anli-Oireou Madi Ali Kassimo El Habib Zoubert Alaïdine Soidri Rija Eugène Clockers

Points

Public (1413 votants)

tableau récapitulatif

2ème 3ème 4ème 5ème

3ème 4ème 5ème

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34 Mayotte Hebdo N° 874 • 22/02/2019 • www.mayottehebdo.com


Selon l'arrêté préfectoral N°2018 - CAB - du 31 décembre 2018 établissant la liste des journaux susceptibles de recevoir les annonces judiciaires et légales, sur la base de ligne de référence comportant 40 signes espaces compris composés en corps 8 informatique, le tarif est fixé à 4,73 euros pour l'année 2019. Hebdomadaire d’information Générale Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani - Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayotte.hebdo.com directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” soldat@mayottehebdo.com 0269 61 20 04 - 69 13 38 rédacteur en cHef Geoffroy Vauthier rédactrice en cHef adjointe Houdah Madjid journalistes Ichirac Mahafidhou Lyse Le Runigo Hugo Coeff Romain Guille Solène Peillard Ornella Lamberti correspondants HZK - (Moroni) GrapHistes/maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro, commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan comptabilité Nathalie Gauthier comptabilite@mayottehebdo.com secretariat Annabelle Mouhamadi première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 impression Imprimah - 0269 61 22 18 distribution CEM - Tél. : 0269 61 32 52 site internet www.mayottehebdo.com renseiGnements contact@mayottehebdo.com Tél. : 0269 61 20 04

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Avis de vente Aux enchères au Palais de Justice, Immeuble BRED, Titre foncier : 9162 DO Route Nationale de Kawéni, 97600 Propriété dite : DARINE LOT 5. MAMOUDZOU, à la vente aux enchères publiques au plus offrant et dernier enché- Sur la mise à prix de : risseur, de : Lot I : 50 000,00 EUROS (CINQUANTE DESIGNATION : sur le territoire de la MILLE EUROS) outre les charges, et à commune de DEMBENI défaut d’enchère sur ce prix, avec faculté de baisse du quart. Lot I Monsieur le Bâtonnier Henri I/ Une parcelle de terrain d’une superficie Lot II : 50 000,00 € (CINQUANTE BOITARD de 535 m² formant le lot numéro QUATRE MILLE EUROS) outre les charges, et à Avocat à la Cour – Ancien (4) au plan du lotissement «DARINE défaut d’enchère sur ce prix, avec faculté Bâtonnier SAINT DENIS (97400) – 45, rue du MONTJOLY » situé sur la commune de de baisse du quart, DEMBENI (MAYOTTE) figurant au caGénéral de Gaulle dastre sous les références suivantes : CETTE VENTE est poursuivie à la Tél : 02 62 21 87 76 requête La BANQUE FRANCAISE Fax : 02 62 20 09 59 N° Lieudit Contenance COMMERCIALE OCEAN INDIEN, SAINT PIERRE (97410) – 20 bis, Rue Section AW 395 05a 35ca dénommée en abrégé BFC OI, Société Archambaud Anonyme au capital de 16 666 800 €, Tél : 02 62 96 19 05 Immatriculée sur les registres de la identifiée au SIREN sous n° 330 176 470 Fax : 02 62 96 19 06 Conservation de la Propriété Foncière de et immatriculée au Registre du commerce et MAMOUDZOU (97600) - 6 Résidence Bellecombe – Les 3 Vallées MAMOUDZOU (MAYOTTE) sous les des sociétés de Saint Denis de La Réunion, références suivantes : dont le siège social est au 60, rue Alexis Tél : 06 39 69 96 90 de Villeneuve, 97400 SAINT DENIS, reFax : 02 69 64 02 41 Titre foncier : 9161 DO présentée par son Directeur Général en exercice. Propriété dite : DARINE LOT 4. Avocat plaidant Lot II II/ Une parcelle de terrain d’une superficie de 520 m² formant le lot numéro CINQ (5) au plan du lotissement « DARINE MONTJOLY » situé sur la commune de DEMBENI (MAYOTTE) figurant au cadastre sous les références suivantes : AVIS DE VENTE AUX ENCHERES Section N° Lieudit Contenance AW 396 05a 20ca Il sera procédé le LUNDI 15 AVRIL 2019 A PARTIR DE 10 HEURES Immatriculée sur les registres de la Conservation de la Propriété Foncière de A l’audience du Juge de l’Exécu- MAMOUDZOU (MAYOTTE) sous les tion du Tribunal de Grande Instance références suivantes : de MAMOUDZOU (MAYOTTE)

Maître Marjane GHAEM Avocat au Barreau de Mamoudzou MAMOUDZOU (97600) - 6 Résidence Bellecombe – Les 3 Vallées Tél : 06 39 69 96 90 -Fax : 02 69 64 02 41 Avocat postulant

Les enchères ne pourront être portées que par ministère d’avocat inscrit au Barreau de MAMOUDZOU (MAYOTTE). Pour tous renseignements, s’adresser à Maître Marjane GHAEM, à Monsieur le Bâtonnier Henri BOITARD, Avocats, à tous les avocats inscrits au Barreau de MAMOUDZOU (MAYOTTE) et au greffe du Tribunal de Grande Instance de MAMOUDZOU (MAYOTTE) où le cahier des charges est déposé. Mamoudzou, le 18 février 2019 Maître Marjane GHAEM Avocat

Annonces légAles Avis de clôture de la liquidation

Avis de constitution

GÎTES MAGI CORAUX SARL au capital de 3.000euros Siège social : 27 allées des verres vides, lot, 97600 KOUNGOU 820 388 312 RCS de MAMOUDZOU

Aux termes d’un acte SSP en date du 03/02/2019 il a été constitué une société Dénomination sociale : BAL’YLANGSiège social : 19 rue des Jardins, 97615 Pamandzi Forme : SARL Nom commercial : Bal’ylang Capital : 5000.00 € Objet social : Import,export, vente, achat de toutes marchandises, objets de décoration, textiles, bijoux, vêtements, mobiliers d’intérieur et d’extérieur en bois et/ou pierre, arts de la table, structures et terrasses en bois comprenant le montage et l’assemblage, luminaires, vannerie. Gérance : Monsieur Alain VINET, bp 02 le Faré, bd des crabes, 97610 Labattoir Cogérant : Monsieur Daniel GRANGE, 89 bis route des Badamiers, 97610 Labattoir

Le 30/01/2019, l’AGO a décidé la dissolution anticipée de la société à compter du 30/01/2019, nommé liquidateur Mme VIRGINIE ALCAIDE, 23 allées Robineau, 97600 KOUNGOU et fixé le siège de liquidation au siège social. Le30/01/2019, l’AGO a approuvé les comptes de liquidation, donné quitus de sa gestion au liquidateur, et prononcé la clôture des opérations de liquidation à compter du 30/01/2019. Radiation au RCS de MAMOUDZOU. Pour avis

Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Mamoudzou. Pour avis m Avis de constitution Par acte SSP du 01/02/2019, il a été constitué une SARL dénommée : ECOLE DE CONDUITE PLAN B 976 Siège social : 41 Boulevard Mavingoni, 97670 OUANGANI Capital : 200 euros Objet : Enseignement de la conduite automobile. Gérance : Mme ABDALLAH Halilati, 41 Boulevard Mavingoni, 97670 OUANGANI Durée : 99 ans à compter de l’immatriculation au RCS de MAMOUDZOU Pour avis

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