Mémoire : Maternité en milieu carcéral

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MATERNITÉ EN MILIEU CARCERAL (une douce brutalité)

« Ma revendication en tant que femme, c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte à m’adapter au modèle masculin. »

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Parce que je suis sensible au sujet de l’éducation des enfants et voulais découvrir un domaine sujet à de nombreux fantasmes de l’imaginaire collectif.

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Je tiens à remercier tous ceux qui ont porté intérêt de près comme de loin à ce projet.

SOMMAIRE

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

p. 8-9

L’UNIVERS CARCÉRAL

Rôles et principes de la prison

Des minorités surreprésentées

Les alternatives

Un sujet sensible

LA VIE EN PRISON

Le territoire français

Le fonctionnement des quartiers mère-enfants

Vivre l’incarcération

LA CONSTRUCTION DU BÉBÉ

L’apprentissage

L’enfant se construit autour du modèle maternel.

Considération de l’enfant

CONCLUSION

p. 10-17

p. 18-27

p. 28-33

p. 34-35

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KONRAD K./SIPA

INTRODUCTION

« Quinze minutes après avoir découvert que mon test de grossesse était positif, j’étais arrêtée et envoyée en prison. »
(Anonyme )
Teresa Yockel

INTRODUCTION

Au 1er janvier 20221 la France recensait 69 500 détenus pour 65 000 places2, soit une surpopulation carcérale de 115 %3, aujourd’hui en hausse. Les femmes ne représentent que 3,5 %4 de la population carcérale. Chaque année seule une centaine est incarcérée avec leur enfant. En 2019, 18 %5 sont entrées en cellule avec un enfant, les autres étaient déjà enceintes. Face à l’inquiétante hausse de la population carcérale, fondues dans la masse les minorités ne sont pas les priorités. Il s’agit pourtant d’un environnement fermé où régit la contrainte et où les libertés sont réduites et dans lequel l’enfant traverse une étape majeure dans sa construction. Dans cette situation les enjeux sont multiples, nous pouvons penser aux différentes répercutions que cela peut avoir sur l’enfant, à la manière dont la mère appréhende l’incarcération avec lui ou encore aux liens que le couple mère-enfant tissera. Aussi, à l’âge de 18 mois ou rarement 24 l’enfant doit sortir de prison6.

Ainsi dans cette situation d’urgence, face à la surpopulation carcérale, comment le système judiciaire prévoit-il l’accueil des enfants avec leur mère incarcérée ?

1 Simon, L. Touraut, C. (2020, Juin). Exercersamaternitéenprison.Justice.gouv. [en ligne]

2 Simon, L. Touraut, Ibid.

3 Simon, L. Touraut, Ibid.

4 Simon, L. Touraut, Ibid.

5 Simon, L. Touraut, Ibid.

6 Simon, L. Touraut, Ibid.

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Anne-Laure Blin

L’UNIVERS CARCÉRAL

Rôles les et principes de la prison

Avant d’évoquer la présence du bébé en détention, je vous propose d’aborder le sujet de la prison en France, dans un contexte général afin de situer dans quel environnement évolue le couple mère-enfant.

Le milieu carcéral est un environnement saisi par la justice en dernier recours face à des faits sanctionnables. Majoritairement répressif, le milieu carcéral semble parfois oublier l’un de ses rôles primaires qui est de permettre la réinsertion sociale1. En effet j’ai pu me rendre compte que c’est un système daté, basé sur la contrainte de l’enfermement2. Bien que les pratiques aient évolué, le principe de base reste inchangé. Malheureusement une étude révèle que près d’un tiers des détenus récidive durant l’année de sa libération3

1 Cf. annexe « Fiche philosophique »

2 Cf. annexe « Fiche philosophique »

3 Jacquin, J-B. (2021, 13 Août). Prisons : 31 % des sortants récidivent dans les douze mois. [en ligne]

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Des minorités surreprésentées

Lors de mes lectures et entretiens, j’ai découvert que le milieu carcéral est aussi un endroit pensé pour les hommes et où l’on côtoie la détresse humaine. Privés d’un grand nombre de libertés, les détenus étaient souvent dans des situations financières ou sociales instables lors des faits reprochés1.

Pour ces personnes parfois en décalage avec la société, l’incarcération ne fait qu’amplifier les difficultés étant donné que les détenus peuvent en plus avoir à faire à de mauvaises fréquentations2. L’aspect formateur de la prison n’étant pas assez mis en avant, on observe des remises en liberté où l’écart avec la société est encore plus grand qu’à l’entrée en prison et encourage par conséquent la récidive3.

1 Cf. annexe « Fiche philosophique »

2 Cf. annexe « Fiche philosophique »

3 Cf. annexe « Fiche philosophique »

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De plus en France les bâtiments sont vétustes, parfois jugés insalubres, 45 établissements ont été condamnés pour « conditions de détention indignes »1. Par soucis de temps, de manque de personnel et d’égalité, le système n’est pas adapté à la diversité des profils de détenus.

En bref, à quel moment faut-il agir pour faire de l’incarcération une peine bénéfique ? Aussi, comment envisager l’incarcération d’une femme avec son enfant dans ces conditions ?

1 Auteur non mentionné. (2020, 30 Janvier). 45prisonscondamnéespourconditionsdedétentionindignes. [en ligne]

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Les alternatives

Bien heureusement tout n’est pas noir ou blanc, la justice favorise dans la mesure du possible des alternatives à la prison notamment avec la loi de la réforme pour la justice du 23 mars 20191.

Des alternatives plus constructives comme le bracelet électronique permettent de ne pas être mis à l’écart de la société. Vis à vis des femmes enceintes le juge peut décider de décaler la peine afin d’éviter l’incarcération avec l’enfant. Cette décision peut paraître incongrue, mais est décidée en fonction du meilleur compromis pour l’enfant.

1 Sous l’autorité d’Anne Duclos-Grisier. (2022, 18 Juillet). Les mesures alternatives à laprison. [en ligne]

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Certains pays comme la Suède valorisent des systèmes comme la prison ouverte1, les résultats sont très satisfaisants. Bien que la France en possède une en Corse2, il peut être difficile d’imiter les méthodes de nos voisins ayant des lois et des « mentalités » différentes3.

Malgré tout, aujourd’hui d’autres alternatives se développent, mais cela reste insuffisant. Les prisons continuent d’être de plus en plus engorgées et les résultats sont décevant. Les personnes condamnées ont besoin d’aide adaptée à leur profil. Cela va dans le bon sens mais nous ne pouvons pas nous contenter ces solutions qui doivent continuer à se diversifier et à se démocratiser. Tout l’intérêt de mon rôle de design est de proposer des perspectives d’amélioration.

1 Auteur non mentionné. (2022, 31 Juillet). Centre de détention de Casabianda-Aléria . [en ligne]

2 Olson, S. (2022, 19 Janvier). Lesystèmecarcéralensuède,unmodèleàsuivre.Op. cit.

3 Olson, S. Op.cit.

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Un sujet sensible

Dû au fait que mes recherches se tournaient vers un public très restreint, il a été difficile d’entrer en contact avec des personnes qualifiées dans le domaine, les prisons n’ayant pas le droit de communiquer à ce sujet1. De plus il s’agit d’un domaine dans lequel on témoigne peu, que ce soit par peur ou par honte. Il semble légitime de ne pas vouloir se confier à un inconnu.

A titre d’exemple j’ai obtenu le témoignage d’un surveillant pénitentiaire père de famille2, qui par précaution ne souhaite pas dévoiler sa profession à sa fille en primaire, estimant qu’elle est trop jeune.

Face à « la haine anti-flics » en augmentation3, le risque de représailles est important.

La confidence complexifie les perspectives d’améliorations.

1 Appels téléphoniques établissements carcéraux de : Nantes, Nord-Pas-de-Calais, Marseille, Lyon, Rennes, Fleury-Mérogis, Fresnes

2 Entretien anonyme. (Surveillant pénitentiaire affecté à Fresnes).

3 Jeanson, G. (2020, 19 Mai). Guillaume Jeanson : « Il faut faire cesser la haine anti-flics ». [en ligne]

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Tignou,Murs-murs.(prisondeRennes)

LA VIE EN PRISON

Le territoire français

Au 1er janvier 2022 la France compte 186 établissements1

répartis sur tout le territoire. Parmi ces établissement 29 sont équipés de quartiers mère-enfants2. Au total ce sont 79 places occupées à 59 %3 qui sont disponibles.

Répartition et taux d’occupation moyen des cellules mère-enfants en France entre le 1er janvier 2018 et le 1er juillet 2019

1 Simon, L. & Touraut, C. Op.cit.

2 Simon, L. & Touraut, C. Ibid.

3 Simon, L. & Touraut, C. Ibid.

Simon, L. & Touraut, C. Op.cit.

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Seule la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis est équipée d’une micro-crèche en son sein. L’exemple de cette crèche est « Une vitrine qui ne doit pas masquer la réalité de ce que vivent la majorité des femmes enceintes et des mères détenues en France1 ». La prison pour femmes de Rennes en possédait également une, qui a été remplacée en 2018 par un quartier de déradicalisation2.

Vialette, M. (2019, 25 Septembre). La maison d’arrêt de Fleury-Mérogis accueille une micro-crèche. Les Républicains. [en ligne]

Chevallier, C. (24 Spetembre 2019). Fleury-Mérogis accueille la première crèche de France pour les mamans détenues et leurs enfants . Le Parisien [en ligne]

1 Anelli, L. (2020, 14 Mars). Babay-bluescarcéral. [en ligne]

2 Entretien avec Marie-Annick HOREL. (anciennement surveillante et major pénitentiaire au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes, pendant 37 ans)

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Le fonctionnement des quartiers mère-enfants

Le quartier mère-enfant est par sécurité un espace dissocié du reste de la prison, son fonctionnement peut varier d’un établissement à l’autre. Cependant chaque quartier comprend une ou plusieurs cellules appliquant le numérus clausus1.

Au sein de ces quartiers des espaces communs sont à disposition à l’ensemble des couples mère-enfants2.

(Collectif). (2020). La prison, ma première maison. Dans EnfancesPSY.(p. 145). Éres.

1 Entretien avec Marie-Annick HOREL, Ibid . & Cf. annexe « Glossaire »

2 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Op.cit.

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Toutes les cellules ne respectent pas la taille minimale des cellules, supérieures aux standards. Toutefois elles sont équipées d’un matériel minimum élémentaire pour l’enfant.

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(Collectif). (2020). La prison, ma première maison. Dans EnfancesPSY.(p. 145). Éres.

Dans le quartier mère-enfant de Fleury-Merogis la micro-crèche fonctionne grâce à une équipe pluridisciplinaire de la PMI1. Cela permet aux femmes d’y laisser leur enfant pour 0,36 euro par heure2 pour faire des activités pendant la journée et ainsi favoriser leur équilibre et réinsertion.

1 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid. & Cf. annexe « Glossaire »

2 Lemonnier, J. (2019). Lapremièremicro-crèchedeFranceenprisonouvreses portesàFleury-Mérogis.ActuEssone. [en ligne]

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La cohabitation

L’espace de la cellule est partagé par la mère et son enfant plus de la moitié de la journée. En effet à Lyon-Corbas par exemple les cellules sont ouvertes de 9 à 19 heures1, ces horaires varient en fonction des établissements2. En théorie, le couple mère-enfant peut sortir environ 12 heures par jour, cependant en pratique les femmes ne sortent pas l’intégralité des heures. Rien ne les oblige à faire les activités proposées lorsqu’elles en ont la possibilité, ni même de sortir de cellule3. Lorsque les cellules sont ouvertes les femmes se retrouvent parfois par affinité dans une cellule comme des voisins s’inviteraient4. Elles apprécient cuisiner et les activités manuelles en groupe en plus des repas à chercher sur plateau dans les couloirs.

En revanche il est fréquent qu’il y ait des tensions, dans ce cas-là les surveillantes interviennent sur les mères et les assistantes pour les enfants5, le personnel du quartier étant exclusivement féminin6.

1 Entretien avec Marie-Noémie PLAT. (Médecin psychiatre SMPR de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas).

2 Entretien avec Marie-Noémie PLAT. Op.cit.

3 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Op.cit.

4 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid.

5 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid.

6 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid.

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Vivre l’incarcération

L’illégale répartition des quartiers mère-enfants éloigne la détenue en moyenne de 137 km de ses proches, soi deux fois plus que pour les autres détenus1. Une mère a dû être transférée de Versailles à Marseille2. Le contact avec la famille peut se faire aux parloirs3 ou dans les UVF4, mais se raréfie avec la distance.

1 Simon, L. & Touraut, C. Op.cit.

2 Simon, L. & Touraut, C. Ibid.

3 Cf. annexe « Glossaire »

4 Cf. annexe « Glossaire »

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Baillis, E. (2020, 13 Juillet). Contraintes sanitaires aux parloirsdeLaTalaudière:«Lesenfantsnepeuventpas embrasserleurpère». Dans Le Progrès. [en ligne] Site Prison Justice 44. [en ligne]

De plus les quartiers mère-enfants créent une division supplémentaire dans un environnement où les interactions sont déjà très réduites. Chaque quartier est composé en moyenne de moins de trois cellules et le tiers des quartiers n’a qu’une cellule1. Étant donné que 41 % des cellules2 ne sont pas occupées, ces femmes se sentent seules. Leurs préoccupations sont majoritairement orientées autour de la santé du bébé, elles ont peur, souvent honte et perdent en confiance et en estime d’elles3 .

Ces femmes évoluent souvent dans un climat de tension, avec le bruit incessant provoqué par les autres détenus, le manque de lumière et l’odeur dérangeante typique de la prison4.

1 Anelli, L. Op.cit.

2 Simon, L. & Touraut, C. Op.cit.

3 Simon, L. & Touraut, C. Ibid.

4 Entretien avec Marie-Noémie PLAT. Op.cit.

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LA CONSTRUCTION

« La vie démarre par un socle, s’il n’y a pas de socle tout s’écroule. »
Marie-Annick Horel
Pinterest

CONSTRUCTION DU BÉBÉ

L’apprentissage

Des études révèlent que dans le ventre de la mère, le nourrisson perçoit déjà les stimulations sensorielles de l’environnement de la mère1. À ce moment il apprend et retient déjà ces informations qu’il peut interpréter au travers des émotions transmises par la mère2.

Ce précoce apprentissage est une base qui viendra guider le développement de l’enfant3. Un environnement peu stimulant aura de lourdes répercutions à court et long terme sur le plan cognitif, psychomoteur et socio-émotionnel4.

1 Cf. annexe « Fiche philosophique »

2 Busnel, M-C & Héron, A (2010). Le développement de la sensorialité fœtale. Dans M. Szejer & R. Frydman (dirs.), Lanaissance:histoire,culturesetpratiquesd’aujourd’hui (pp. 633-643). Michel Albin.

3 Busnel, M-C & Héron, A. Op.cit.

4 Guillermin, S. & Plat, M-N. Op.cit.

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En milieu carcéral seule la mère peut garder l’enfant1. Si les mères sont en prison avec leur enfant c’est parce que le plus souvent dans l’entourage proche, personne à l’extérieur ne peut substituer sa mère2. L’enfant passe en moyenne 7 mois3 en cellule avec sa mère. La grande proximité peut créer un lien trop fusionnel4, à contrario d’autres femmes addictes notamment sont incapables de s’occuper de l’enfant5.

Il est indispensable de considérer la mère dans le développement de l’enfant. Son état d’esprit, sa santé physique et psychique pendant l’incarcération a des répercussions sur l’enfant.

1 Rostaing, C. (2019). Des mères incarcérées avec leur enfant : un statut suprême mais paradoxal. Dans D. Mahyeux & J-P. Benoit. L’enfantetlaprison (p. 58). (édition n°83). Erès

2 Guillermin, S. & Plat, M-N. Op.cit.

3 Simon, L. & Touraut, C. Op.cit.

4 Guillermin, S. & Plat, M-N. Op.cit.

5 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Op.cit.

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L’enfant se construit autour du modèle maternel.

Considération de l’enfant

En milieu carcéral l’enfant n’est pas considéré comme détenu1. Seules les assistantes maternelles peuvent le toucher, c’est d’ailleurs par leur intermédiaire que la transition entre la prison et l’extérieur se fait2

L’enfant peut obtenir des autorisations de sortie plusieurs fois par semaine3 pour l’habituer à l’extérieur et aux personnes qui le prendront en charge à sa sortie mais aussi pour garder un contact avec la famille.

L’accouchement comme le suivi médical de la mère et de l’enfant se font à l’extérieur de la prison. Dans le cabinet médical la mère n’est plus menottée mais accompagnée par des surveillants restés à l’extérieur de la pièce4. Une fois de plus ces femmes sont peu souvent accompagnées par leur entourage.

1 Rostaing, C. Op.cit.

2 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Op.cit.

3 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid.

4 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid.

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Préparer la sortie

Face à l’extrême proximité, les différentes sorties et la micro-crèche permettent de créer des moments de séparations qui soulagent les mères et habitueront le couple aux relations qu’ils entretiennent dans la société1

Les peines de maison d’arrêt étant plus courtes2, le plus souvent les femmes sortent avec leur enfant, contrairement aux autres établissements pour peine3. En 2019, 77% des femmes sont sorties avec leur enfant4. Cependant les moments de séparation sont indispensables pour préparer la réinsertion.

Si la mère reste en prison à l’issu des 18 mois de l’enfant, celui-ci peut rendre visite plusieurs fois par semaine à sa mère au parloir ou en UVF. À ce moment-là l’ASE5 place l’enfant en famille d’accueil6

1 Entretien avec Marie-Noémie PLAT. Op.cit.

2 Premier Ministre & Ministre de la Justice. (2020, 26 Décembre). Prison ferme. [en ligne]

3 Entretien avec Marie-Noémie PLAT. Op.cit . & Cf. annexe « Glossaire »

4 Simon, L. Touraut, Op.cit.

5 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid. & Cf. annexe « Glossaire »

6 Entretien avec Marie-Annick HOREL. Ibid.

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Bon ! C’est pas tout, mais ça m’a fatigué toutes ces histoires...
KimberlyJ.Whipps

CONCLUSION

Finalement, cette phase d’exploration m’aura permis de me rendre compte de la considération des enfants évoluant en milieu carcéral avec leur mère. Dans un contexte d’urgence et de promiscuité, ces minorités relèvent de véritables enjeux pour lesquels le système judiciaire tente de trouver des alternatives. En attendant ces enfants restent tout de même enfermés la majeure partie du temps en cellule avec leur mère. C’est pourquoi à travers mon projet MADE je tenterai de répondre à la question suivante :

Comment adapter le système carcéral au couple mère-enfant pour préparer l’avenir de l’enfant ?

Afin d’en faire profiter au plus grand public possible je souhaite imaginer un concept applicable dans chaque cellule. Mon intention est d’agir sur les deux protagonistes afin de créer un environnement qui s’adapte aux besoins et envies lors des différents moments de la journée. Je pense notamment aux liens maternels, à l’intimité, à la stimulation ou encore à l’indépendance. Ainsi, je souhaite axer ma proposition sur un espace appropriable, qui à la manière des Tiny Houses optimiserait les usages d’un espace étriqué.

L’incarcération ne doit pas être une double pénalité, encore moins une fatalité.

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