Le projet présenté ici s’appuie sur les sentiers métropolitains développés dans le cadre du PLU de la ville de Clermont-Ferrand. L’opération de 20 logements du T2 au T5 et de 9 locaux commerciaux se déploie sur un terrain en friche. L’objectif est de donner un cadre de vie agréable et en adéquation avec les dynamiques soustendant le nouveau quartier Saint-Jean. Profitant de l’orientation sud-ouest, les appartements s’organisent tous suivant un schéma binaire défini avec les pièces de vie (séjour, cuisine, bureaux) sur la partie au Sud et les chambres sur la partie au Nord. Les sanitaires et salles de bains servent quant à eux de tampon entre ces deux polarités. Afin d’offrir une surface habitable plus grande, chacun des logements bénéficie de son propre espace extérieur.
Chaque appartement est constitué de blocs en ossature bois préfabriqués et assemblés entre eux sur chantier. Positionnés en décalage les uns par rapport aux autres, ils viennent créer un rythme régulier sur la longueur du bâtiment nuancé par une alternance de plein et de vide, de baies vitrées et de bardage à claire voie. On peut lire, sur les façades Sud et Nord, toutes les typologies qui accueillent les différentes parties du programme et renforcent ainsi le rythme induit par la volumétrie du bâtiment.
En 2021, les questions environnementales et climatiques doivent être au centre des réflexions que nous portons aujourd’hui. Les effets du dérèglement climatique se font déjà ressentir et si rien n’est fait, la situation ne pourra que se dégrader. Augmentation des températures, du nombre de catastrophes naturelles et de leur intensité.
En ce sens, la zone industrielle du Brezet constitue un terrain de réflexion pertinent au vu des enjeux d’aujourd’hui.
De ce postulat se dégagent 3 axes principaux de travail :
• Réduction des émissions de GES de la zone
• Gérer le risque d’inondation autour de la Tiretaine
• Hybrider le tissu urbain en accueillant des logements
Les solutions issues de ses réflexions constituent le cœur du projet urbain et architectural qui s’étale sur 5 temps distincts :
Comme évoqué précédemment, la finalité du projet consiste en une mutation du tissu industriel et commercial vers un tissu multifonctionnel hybridant les activités existantes et du logement.
Pour se faire, le projet s’appuie d’abord sur les préexistants de la zone. Après une analyse fine des entreprises et de leur besoin, une partie de l’ancienne voie ferrée est réhabilitée pour prolonger la transformation des moyens de transport initiée par l’implantation d’un second terminal de transport combiné pour répondre aux objectifs fixés. Un quai est par ailleurs aménagé autour de la voie afin de faciliter le chargement et le déchargement des wagons.
Ce premier levier de mutation ne s’arrête pas qu’aux flux de marchandise, mais infuse la réflexion jusqu’au piéton. Ainsi, un réaménagement de la voirie, s’appuyant sur les plans de transports (communs et mobilités douces) déjà mis en place et développé par Clermont Auvergne Métropole, est proposé afin d’offrir une place plus grande au piéton et autres modes de transport vertueux, tout en favorisant une meilleure connexion au réseau existant et au reste de l’agglomération.
Le second levier de transformation s’appuie quant à lui sur le très fort risque de crue auquel est soumise la zone pour proposer une décanalisation et un reméandrage de la Tiretaine. Un réseau de noue et de fossé est également construit pour prolonger le travail autour de la gestion de l’eau. Ces aménagements permettent de développer un meilleur cadre de vie pour les habitants en travaillant la question paysagère et la biodiversité qui va autour.
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Habiter sur les berges innodables de la Tiretaine
Une fois la zone rendue plus agréable par les opérations détaillées précédemment, les opérations de logements peuvent se déployer de manière plus cohérente. La proposition expliquée ici s’attache à faire la démonstration d’un habitat collectif sur les berges inondables de la Tiretaine tout juste reméandrée. En effet, certains endroits le long de la rivière permettent un débord du cours d’eau lors de période de crue importante lorsque le réseau prévu à cet effet arrive à saturation. La prise en compte du risque d’inondation, jusque dans le projet architectural, constitue une intention forte à la base de la réflexion. Par ailleurs, l’implantation, proche du ruisseau, induit un dialogue riche et moteur entre l’édifice et son contexte.
Le bâtiment s’organise suivant deux typologies qui rythment la volumétrie générale. On retrouve ainsi deux registres. Le premier, dans lequel prennent place les espaces communs, est entièrement vitré. Il suggère une sensation de légèreté et dégage ainsi de grandes perspectives
vers le parc de la Tiretaine et les jardins. Le second, beaucoup plus massif et opaque, accueille les logements. Ces derniers s’organisent autour d’un bloc, ouvert ou fermé suivant la typologie d’appartement, qui regroupe tous les usages liés à l’eau. On retrouve donc ainsi les sanitaires et la cuisine repartis autour de ce bloc technique. Ces espaces, mais également ceux des chambres sont organisés de telle manière à pouvoir dégager un grand espace de séjour en lien avec le jardin d’hiver. Selon les saisons, ces deux espaces se confondent ou à l’inverse se séparent. Dans tous les cas, les grandes baies vitrées offrent de larges vues sur les jardins et le parc.
Dans l’optique de proposer de nouveau mode d’habiter pour les riverains du quartier, des parcelles de jardins partagées sont prévues en contre bas de l’opération de logement afin dans un premier temps, de permettre dans une certaine mesure aux habitants de cultiver eux-mêmes leur nourriture, mais aussi, dans un second temps, d’offrir une deuxième nature au paysage avec lequel dialogue les logements.
Habiter les territoires ruraux
Atelier : ROBIN David, FIGUERAS Salvador, GANGAROSSA Laurie, JANIN Rémi
L’inversion de la tendance démographique décroissante à Riom passe par la proposition d’un cadre de vie plus en adéquation avec les contraintes liées aux modes de vie actuels et futurs d’une petite commune rurale comme Riom. En ce sens, le projet se déploie au travers de deux axes de travail principaux. Le premier sur le plan urbain propose un réaménagement de la voirie sur les Av. de Mauriac et de la République. Le second s’attache à proposer trois modes d’habiter, représentatif de trois situations caractéristiques et récurrentes autour de cette figure urbaine de l’avenue, à la jonction entre le centre-bourg et le coteau. Investir les chœurs d’îlot, habiter les dents creuses et se réapproprier les terrasses.
La requalification de la voirie s’inscrit dans une dynamique plus large, à l’échelle du centre-bourg, de changement du plan de circulation de la ville. L’idée majeure de ce nouveau plan est de piétonniser un maximum le bourg afin de proposer un cadre de vie plus agréable. Le désengorger passe par la réduction des voies automobiles en créant des boucles de circulation, la création d’une offre de stationnement raisonnée et en adéquation avec les besoins de la ville, etc... Cette dynamique globale nous permet sur l’Av. de Mauriac de réduire la circulation à une voie pour dégager une large bande piétonne/roulant et régler ponctuellement les problèmes de stationnement.
FTJ, habiter les terrasses
Le programme de cette proposition architecturale s’appuie sur le projet de pôle de formation professionnelle développé dans le centre bourg. En effet, l’objectif ici est de venir proposer une solution de logement pour celles et ceux qui viennent se former.
Le projet vient s’emparer des deux terrasses présentes sur le site et de leurs spécificités (parcelle en long, forte empreinte sur le paysage avec grand mur de soutènement déjà présent, etc...) Sur la terrasse du bas est positionnée la partie accueillant les logements. Chacun d’entre eux est traversant et se compose d’une chambre, d’une cuisine, d’un coin de travail ainsi que d’une salle de bain/w.c.. Séparés des étudiants, se trouvent les logements de fonction du gardien et du maraîcher.
La seconde partie du projet se déploie sur la terrasse haute. On y retrouve la partie collective du projet avec réfectoire, salle de travail, accueil, etc... Le bâtiment se positionne sur l’emprise de l’ancienne maison présente sur la parcelle (non conservée pour mauvais état) qui permet de venir couper la terrasse en deux et ainsi créer un jardin/terrain de sport dans l’intimité, à l’arrière.
L’architecture des bâtiments s’articule autour de trois typologies. La première consiste en une boite en ossature bois qui accueille toutes les parties internes du programme. Une passerelle en bois et acier constitue la deuxième typologie. Elle fait le lien entre chacune des boites tout en offrant un parcours rappelant les venelles du centre-bourg et permettant aux habitants d’avoir un belvédère qui donne sur la vallée dans laquelle se trouve Riom-ès-Montagne. La dernière typologie vient rassembler les deux précédentes sous une charpente en bois qui unifie les différentes parties.
Habiter les territoires ruraux
Atelier : DOIN Luc, LOUNIS DE VENDOMOIS Magdelaine, MARQUETTEVELLAS Evelyne, MARTIN Rollin
Le site que nous proposons d’étudier se trouve en périphérie du bourg de Treignac qui se prolonge par les maisons anciennes en pierre de granite de la rue Soulanche. Le site étudié est aujourd’hui marqué par la présence d’un EHPAD de 116 lits et du faux bourg du champ des horts produit par l’urbanisation du quartier sur le modèle pavillonnaire de la maison individuelle au centre de la parcelle dans les années 70, qui auparavant étaient d’anciennes parcelles de vergers liées à la rivière en contrebas. La zone de projet s’inscrit dans la vallée du massif des Monédiaires par la proximité avec la forêt le calvaire de l’oratoire d’où jaillissent de nombreuses sources. Le collège et un gymnase communal sont aujourd’hui implantés en surplomb de l’avenue du Général de Gaulle au bord de laquelle se trouve la médiathèque et la COMCOM au-dessus de la place des Pénitents qui accueille la chapelle. L’école primaire est aujourd’hui sur la place de la République, point de départ de la rue Soulanche. Ainsi, nous avons une multitude d’acteurs sur le site tels que : jeunes et enfants de l’école primaire et du collège/actifs travaillant sur site (coll, Ephad), employés communaux (avec le site de dépôt)/gymnase et tissu associatif/résidents de l'EPHAD/ habitants du faux bourg.
Par la présence des équipements et des usagers, ce tissu multifonctionnel se compose de toutes les générations de la commune. Cependant, aucun échange permanent entre elles ne se fait sur le site. Aujourd’hui : chaque génération à ses besoins, mais il existe un enjeu important d’une l’interface de rencontre entre les générations générant une cohésion sociale via la transmission de savoir/connaissance/expérience acquis par les anciennes générations pour que cette transmission soit au service de la construction des suivantes. Notre but est de mettre en relation ces générations en effet, une entente et un partage entre les générations qui en vivant les uns avec les autres créent cette cohésion sociale et ainsi encourage la transmission de savoir-faire et de savoir-vivre. Ainsi, mixer les générations est un enjeu qui peut se faire par la réponse programmatique et architecturale qui devient donc le support des rencontres. Ces rencontres se font également autour d’un aménagement paysager où de simples interventions permettent d’inciter les échanges entre ces générations. Elles permettent d’épaissir ce chemin qui se dessine entre les différents projets, créer des lieux de pause.
Nous nous interrogeons sur « comment l’intergénérationnalité devient motrice d’un territoire participatif ? »
Béguinage Intergénérationnel : l’Architecture support de Rencontres
Au cœur de Treignac, un projet architectural émerge : un béguinage intergénérationnel. Ancré dans un quartier où se côtoient l'EHPAD et des habitations pavillonnaires, ce lieu se veut le creuset d'échanges entre toutes les générations de la commune.
L'objectif est clair : créer un espace propice à la rencontre, à la transmission des savoirs et à la cohésion sociale. À travers une architecture pensée pour favoriser les interactions et un aménagement paysager mettant en valeur le paysage vernaculaire locale, ce béguinage devient le point de convergence des habitants de tous âges.
L'eau, élément central, est intégrée pour irriguer non seulement les espaces verts, mais aussi les échanges entre les résidents. En s'inscrivant dans une démarche participative et en valorisant les infrastructures existantes, ce projet aspire à devenir le cœur battant d'une communauté unie et dynamique.
Dans cette optique, des espaces communs polyvalents sont conçus pour encourager les activités intergénérationnelles, qu'il s'agisse de jardins partagés, d'atelier participatif ou d'aires de jeux. Ces lieux deviennent le théâtre d'échanges fructueux, où les savoirs se transmettent naturellement d'une génération à l'autre, enrichissant ainsi le tissu social de la communauté.
Le projet se déploie sur une plateforme créée dans la pente qui reprend les caractéristiques du tissu dans lequel s'insère le projet. Il s'organise autour de deux coursives centrales qui desservent les logements. Ces espaces sont pensés pour accueillir les échanges entre habitants tout en servant d'espace tampon entre les communs et le privé.
Réalité & EXpérience
Camp de Concentration
Natzwiller-Struthof
Atelier : MARIEY Chloé & DUFOUR Pierre
Year : 2023
Type : Couverture Archéologique
Collaboration : SABOUREAU Marine, VACARIE Martin, DUBOST Maëva, GOURLIN Timothée, BERNARD Auguste & OXARANGO Mathieu
Un projet Pédagogique
Chaque année, le semestre 7 du DE Réalité et Expérience initie la conception d’un petit édifice, dans un contexte réel. Le semestre 7, Matière & Matériaux, constitue le temps de la conception, le semestre 8, Climat, celui de la définition technique et de la consultation des entreprises, le semestre 9, Temps et cycles de l’architecture, celui du chantier. Les sujets sont choisis pour leur caractère expérimental sur les trois thèmes précédemment cités, et parce qu’ils répondent à une véritable commande.
Un projet collaboratif
Comme l’architecture ne se fait jamais seul, le projet sera mené à la fois par l’ensemble du groupe d’étudiants, mais aussi en collaboration avec les différents acteurs de la construction : ingénieur structure, bureau de contrôle, bureau d’étude géotechnique, maîtrise d’ouvrage, entreprises, etc... Un partenariat avec l’Université allemande de Lübeck est également en cours de construction autour de ce projet.
Situation
Le camp de Natzweiler-Struthof constitue le seul camp de concentration aménagé par l’administration nazie sur le territoire français au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les constructions subsistantes du camp, à valeur hautement mémorielle, constituent un patrimoine fragile et menacé, qu’il est indispensable de préserver et dont les conditions de pérennisation nécessitent une attention permanente et inhabituelle. Les bâtiments construits durant la période concentrationnaire, réalisés sans recherche de pérennité, se dégradent sous l’effet du vieillissement naturel des matériaux et de manière accrue compte tenu des conditions climatiques très rudes du site et sous l’effet du passage des visiteurs.Le camp est composé de plusieurs entités disposées sur le versant nord du site montagneux du Struthof et jusqu’à son sommet :
1- le Camp souche ou Camp bas : habitation SS
2- le Camp-haut : camp de travail- Prison
3- la Carrière de granit
Site d’intervention
Le site de la carrière du Struthof, propriété de la commune de Natzwiller fait l’objet depuis 2019 de fouilles archéologiques inscrites dans le cadre d’un Programme collectif de Recherche (PCR). Ces fouilles ont permis de dégager de nombreux éléments intéressants et importants pour la compréhension du site et de son histoire. Plus particulièrement, les fouilles du bâtiment de la forge ont permis de dégager des objets, des structures et des traces d’un intérêt historique non négligeable, mais fragile (tables de forge, traces d’usage, revêtements bitumineux...). La forge dégagée sur environ un tiers de sa surface sera achevée de fouiller l’année prochaine.
Parallèlement, il a résulté de ces fouilles la révélation d’un état de dégradation et d’un état de fragilité important.
En conséquence le projet REX repose sur deux objectifs :
- assurer à court terme une protection pérenne des structures dégagées au niveau du bâtiment forge, sous la forme d’une couverture archéologique.
- assurer une valorisation et une médiation auprès du public afin de livrer des éléments de connaissance issus de la fouille.
- signalétique et des outils de médiation peut être envisagés dans un dernier temps (fin 2024 – 2025 en fonction du rapport final de fouille programmée).
Afin de pouvoir agir et conformément aux orientations et directives du schéma directeur du site (Dufour 2020), une convention de gestion est en cours de signature. Elle permettra à l’ONACVG d’assurer la maîtrise d’ouvrage à la place de la commune propriétaire.
Programme
La couverture archéologique aura pour fonction d’abriter de manière pérenne les vestiges de l’ancienne forge construite en 1943 sur le site de la carrière de l’ancien camp de concentration de NatzweilerStruthof. Ces vestiges redécouverts ces dernières années font actuellement l’objet d’un programme collectif de recherche (PCR) et constituent des témoignages exceptionnels pour comprendre le quotidien des déportés, mais aussi pour éclairer l’économie du système concentrationnaire à l’échelle locale comme à l’échelle européenne.
Cette couverture devra répondre à un certain nombre d’impératifs :
> En termes de fonction et d’usage
- Constituer une protection pérenne aux intempéries (pluie et neige) afin d’endiguer le développement de la végétation source de pathologies et d’altérations sur les bétons. L’objectif étant d’assurer une conservation à long terme du témoin historique que constitue cet édifice majeur de la carrière.
- Permettre la visibilité des vestiges depuis l’extérieur de l’édifice (tant à niveau, qu’en contre-haut depuis le chemin des déportés). À noter que la couverture ne devra pas à proprement parler constituer un ERP. Autrement dit le public n’accédera pas aux vestiges eux-mêmes sous la couverture afin de limiter leur dégradation sous l’effet de leurs passages répétés.
> En termes de matérialité
- Le projet sera principalement composé d’une charpente bois dont la conception devra répondre à un impératif de résistance et de pérennité.
- Le matériau de couverture est libre, mais devra prendre en considération le climat rigoureux du Struthof (altitude 1000m, pluie, vent, neige) et ne devra pas imposer d’entretien.
- Tout autre matériau peut être proposé pour les ouvrages secondaires en veillant à limiter leur nombre.
> En termes de structure et d’impact sur le monument, la couverture archéologique devra faire l’objet d’une réflexion sur la charpente avec pour objectifs d’allier forme, visibilité des vestiges, efficacité (rapport effort/effet, choix entre petite portée et grande portée) et limitation de l’impact sur le monument. Concernant ce dernier point, il est à prendre en considération les aspects suivants :
- Ne pas imposer de charges ponctuelles sur les dallages sauf exception et après vérification des descentes de charge
- Privilégier les appuis en lieu et place de la structure initiale ou hors de l’emprise construite d’origine
- Traiter avec soin le raccord entre la charpente neuve et les vestiges
- Limiter l’impact des ancrages dans les structures existantes
Données à prendre en considération :
- le site et les vestiges sont classés au titre des monuments historiques en totalité
- le site accueille un public annuel d’environ 200 000 personnes de nationalité principalement française et allemande, dont un important public de scolaire.
- le site de la carrière n’est pas sur la trajectoire de visite actuelle, mais a vocation à le devenir avec le projet de couverture archéologique et conformément aux objectifs du schéma directeur
- la couverture archéologique s’installe à l’emplacement d’une construction à charpente bois qui s’élevait sur les soubassements en béton. Cette construction a été déposée après-guerre.
Développement du Projet
La première séquence a fait l’objet d’une semaine de travail intensive qui nous a menés à formuler différentes hypothèses de projet au sein de notre atelier. Par un travail de production de maquettes d’étude, il s’agissait de démultiplier les essais et les tentatives pour épuiser les possibles à partir d’exercices courts.
À l'issue de la semaine intensive, 4 hypothèses de projet ont été dégagées. La deuxième séquence a donc permis le développement de ces hypothèses. Ce travail a été mené par groupe de 5 à 6 étudiants. Le rendu de cette séquence a donné lieu à un concours organisé à l'intérieur de l'atelier avec la maîtrise d'ouvrage et différents enseignants du DE.
La troisième séquence s'est poursuivie avec le développement en avant-projet d’une seule proposition de projet sous la forme d’un collectif d’étudiants, en collaboration avec l’ingénieur structure. Il s’agit d’aboutir à la fin du semestre à une préfiguration du dossier de demande d'autorisation de travaux sur monument historique (DATMH).
(Texte extrait du Sylabus du semestre)
Proposition n°1 (Retenue)
Proposition n°2
Proposition n°4
Parcours Suspendu
Proposition n°3
Notre posture de projet porte des intentions fortes en termes d’approche et d’appréhension du vestige de la forge. Indissociable à l’histoire du camp de concentration de Natzwiller-Struthof, ce dernier représente une substance mémorielle matérielle forte et rare. Or, de par son histoire et son statut, il semble aussi important de protéger la forge, que de la laisser s’exprimer, la laisser respirer.
Tout d’abord, le cahier des charges impose une règle fondamentale qui est celle de couvrir. C’est ce à quoi répond le projet dans le même temps qu’il prend en compte diverses variables impératives à l’appréciation d’un sujet aussi spécifique. (symbolique, historique, volumétrique, etc.)
L’idée d’aborder le vestige avec une certaine politesse s’impose alors comme une des intentions principales. Le projet couvre la ruine, certes, mais il s’oppose à un positionnement de supériorité de la toiture vis-à-vis de l’existant. Politesse et recul seront donc des notions importantes de notre recherche.
Premièrement, nous chercherons à limiter l’impact visuel du projet en partie basse, pour donner à voir le vestige. Il s’agit ici de montrer le monument et le faire comprendre. Les points porteurs de la couverture sont donc poussés pour libérer l’emprise de la forge et apportent un effet de survol à l’ensemble. Ce décollement léger entre le volume initial et l’intervention de protection apporte une idée de légèreté à la toiture, utile dans la compréhension du vestige. L’idée est de rendre lisible le bâtiment dans sa globalité en libérant aussi bien les façades que le plan.
Ensuite, le projet viendra explorer des dispositifs visant à orienter le regard du visiteur sur l’existant. C’est pour cela que scénographie et parcours seront partie prenante de l’expérience que proposent les dessous de la couverture. En effet, nous retrouverons une gradation de point de vue au fur et à mesure que l’on s’approchera du vestige, partant d’un premier regard sur le volume global du bâtiment laissé lisible, jusqu’à poser son regard sur les éléments les plus significatifs et les plus parlants du site à savoir les forges. Parcourir et regarder les ruines en limitant au maximum notre impact.
Solsticed’hiver.22°
Solstice d’été. 64°
C’est donc assez logiquement que le projet se veut accueillir le public dans l’enceinte même du vestige, de façon à amener le public au plus proche des points d’intérêt mémoriaux. En effet, une connexion visuelle directe sera donnée par la surélévation et le cadrage du parcours en plan tout en gardant une certaine distance, nécessaire à la préservation des ruines. Il s’agit d’une procession légèrement surélevée reprenant la circulation historique du bâtiment. Un cheminement sur les traces du passé, une façon se projeter dans le plan concentrationnaire. L’idée est de se concentrer sur la matière à regarder et c’est en se tenant sur ce plancher que le public sera replongé dans l’histoire, convoquant alors sentiments de mémoire, de recueillement et d’empathie. Une posture solennelle et respectueuse vis-à-vis du lieu.
Ensuite, nous pouvons voir que les proportions et le positionnement de la charpente viennent légèrement restreindre la vue du visiteur sur le paysage extérieur. C’est une façon d’orienter le regard avec douceur vers le bas, en jouant sur un travail de lumière qui ne laisse que des ouvertures horizontales assez fines sur toute la longueur du bâtiment, entre débord et existant, en plus d’une ouverture zénithale centrale qui apporte une lumière homogène sur tout le vestige. Dans la même logique de continuité historique, la toiture principale vient couvrir uniquement ce qui était couvert à l’époque, à savoir l’emprise même de la forge, établissant donc une certaine continuité historique lisible dans son volume.
C’est pour cela que le projet affirme le parti pris fort qui est celui de détacher la couverture de la protection de la circulation historique extérieure, ainsi que la protection des vestiges tombés hors de l’emprise originelle du bâtiment. Deux éléments reprenant les matérialités et la trame de l’installation principale viennent couvrir de près les éléments de mémoire au nord et au sud. Ici par exemple, la circulation historique est laissée lisible par la volumétrie de la toiture qui reprend les proportions initiales de la circulation. C’est une façon de préserver en empêchant un parcours sur ces derniers qui les dégraderait avec le temps, tout en les suggérant et en les donnant à lire notamment par le volume et la transparence du matériau de couverture. La même esthétique est donnée aux deux couvertures latérales.
Concernant l’altitude de la structure de la charpente, la conception structurelle de la charpente vise donc à créer un effet de survol. Cette intention se matérialise par le décalage des porteurs vers l'intérieur de la charpente, faisant apparaitre de larges rebords de toiture, compensés par l’ajout de contre-fiches qui viennent soulager la toiture et cadrer des vues tout au long du parcours. La pente de toiture se veut assez faible, ce qui permet d’abaisser le complexe structurel pour des questions d’intentions intérieures, d’intégration paysagère et d’économie de matière.
Concernant la matérialité de la toiture, le choix de la tôle d'acier galvanisé et de la tôle transparente offre par ses propriétés un sujet intéressant. En effet la tôle sera à nue en sous-face et permettra une diffusion légère de la lumière le long de ses stries. De plus, c’est un matériau fin qui affirme l’effet de légèreté sur les extrémités de la toiture. Des solutions favorisant la diffusion naturelle de la lumière. Pour éviter renforcer la structure, nous avons dessiné des câbles de contreventements sur les dernières trames, en façade et en sous-face de toiture, entre la charpente.
La trame structurelle de l’intervention reprend le positionnement des porteurs en sous-sol, de façon à faire plombant les charges sur les gros murs de refend existant, à savoir tous les 4m environ. Concernant les accroches sur le site, nous avons déployé deux dispositifs structurels le long du projet, adaptés à deux natures de sol distinctes. Premièrement, les poteaux reposent sur une platine métallique fixée par des tiges filetées qui atteignent les murs porteurs et percent ponctuellement et finement la dalle en béton. Sur la deuxième partie du bâtiment, nous venons accrocher la couche de basalte non loin sous la dalle avec un système de micropieux qui traverse le béton. Ici le poteau est fixé à son tour sur un platine métallique. Deux méthodes discrètes qui minimisent donc les dégradations du vestige.
L'approche conceptuelle du projet se veut porter un certain respect du vestige, évitant une survalorisation du projet de couverture vis-à-vis de l’existant. Cela se traduit architecturalement par effet de survol et légèreté. L'objectif principal est la lisibilité du bâtiment de forge ainsi que l’accueil des visiteurs en son sein. Orienter le regard vers la substance mémorielle, apporter proximité visuelle et limiter l’invasivité d’un parcours publique, seront porteurs de ce projet. Le projet par ses déclinaisons préserve et valorise le lieu, indissociable à l’histoire du camp de concentration du Natweiler-Struthof.
exp
Au travers de mon expérience en menuiserie, j’ai peu à peu pris gout au travail manuel. Bien que déjà habitué à utiliser mes mains, notamment dans ma pratique de la musique, cela m’a permis d’en découvrir une autre facette. Je m’y confronte aujourd’hui quotidiennement par la réalisation de maquette qui guide ma pratique de l’architecture.
Au gré des opportunités, ces maquettes vont jusqu’à l’échelle 1 avec la réalisation de petit projet dans le parc de l’ENSACF, dans le cadre d’exercices encadrés ou d’initiatives spontanées. Ces projets apportent beaucoup à la vision de l’architecture que je me construis puisqu’ils permettent de se confronter réellement à la matière et à ses contraintes.
*Photos durant la construction d'un local associatif dans le parc de l'école (@archirecycle)