La Dominique. In my lens Magazine. Juin 2020.

IN MY LENS MAGAZINE RÉCITS PHOTOS

LA DOMINIQUE N° 3 | JUIN 2020

L'ÎLE DE LA DOMINIQUE Portrait de la résilience, nature et citoyens unis après le passage de l'ouragan Maria.

LE DÉFI D'UN ROAD TRIP VÉGAN De Victoria à Québec, le parcours d'une nouvelle vie aux valeurs humanistes. Par la photographe Véronique Gagnon.

FENÊTRE CULTURELLE Le charme de la poésie spontanée de l'artiste Anne-Christine Guy.

IN MY LENS MAGAZINE RÉCITS PHOTOS QUÉBEC, CANADA

IN MY LENS MAGAZINE N° 3 | JUIN 2020

SOMMAIRE p. 4

p. 30

L'ÎLE DE LA DOMINIQUE

LA POÉSIE DE ANNE-CHRISTINE GUY

Il fait chaud et le soleil est fort au petit village de Laudat. Discussion avec les habitants, retour sur la catastrophe naturelle Maria.

En confinement, elle s'est inspirée de la thématique « road trip » pour créer. Une envie ou des souvenirs, qui sait!

p. 19 et 25

p. 34

EN RAFALE

PHOTOGRAPHE INVITÉ (E)

Des images seules avec un très court descriptif complètent le reportage.

Récit artistique de la photographe de Victoria, BC, Véronique Gagnon : Leaving to start living - 5253 km in photos across Canada.

Texte en anglais.

Certaines photos ont été prises avec un cellulaire. Une icône les identifie : Certaines photos sont disponibles pour impression. Une icône les identifie :

Ile de La Dominique

5253 km in photos across Canada

L'ILE DE LA DOMINIQUE Septembre 2017 Presque tout était en place quelques jours avant l’ouragan. Comme ce n’est pas la première tempête à menacer l’ile, les Dominiquais savent quoi faire.

Selon le degré de force du cyclone, ils se prépareront pour une autonomie de courte ou de longue durée et se réfugieront à un endroit adéquat. La majorité des écoles servent alors de refuge et des abris sûrs construits à cet effet sont ouverts pour la population. Les gens qui souhaitent quitter leur maison pourront s’y réfugier mais certains décideront toutefois de rester chez eux.

Puis, Maria est passée.

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Décembre 2018 Il fait chaud et le soleil est fort au petit village de Laudat. Je parle avec les habitants, retour sur l’événement Maria. Ça m’intrigue, ça m’intéresse, je veux tout savoir dans les moindres détails. Tous ceux rencontrés sur mon chemin ont le même discours, dans la nuit du lundi 18 septembre 2017, ce n’est pas l’ouragan attendu qui s’est présenté. De catégorie 1,2 puis 3 Maria a changé pour une catégorie 5 à la dernière minute, prenant de la force et de la vitesse sur son trajet. Ils ont été avertis trop tard. Les autorités l’ont su trop tard, soit le dimanche, jour du seigneur où tout est fermé sur cette ile.

Personne n’a pu s’approvisionner en biens et denrées comme ils auraient dû le faire.

Évacuation des résidents près des côtes, ordre de se réfugier en hauteur, fermeture du port et des deux aéroports. Confinement et prières. Il ne restait plus qu’à attendre.

Au passage de Maria, l’ile se relevait à peine de la tempête tropicale Érika passée en 2015. Mais cette fois il y a quelque chose de plus, ils ont vu la nature de leur pays, surnommée « ile nature », s’envoler. Quand j’écoute les Dominiquais et Dominiquaises me raconter leur histoire, je peux la voir dans leurs yeux, histoire qui les hante toujours à un tel point que certains souhaitent déménager dans un pays plus sécuritaire.

Il fait chaud, j’ai soif. Je prends un jus et une bouteille d’eau dans le réfrigérateur derrière moi. L’homme qui tient le petit magasin me fait payer et continue l'histoire. Donc il faisait nuit, ils attendaient la tempête, écoutant le vent qui commençait à frapper de plus en plus fort. Puis soudain les vents puissants, les sons, les éléments inconnus qui se fracassent, l’électricité qui flanche et la noirceur de la nuit. Bien qu’apeurés, épuisés par le stress les gens s'endorment.

Puis au réveil Maria avait quitté, laissant derrière elle une ile dans le chaos. Il me raconte que le premier élément qui a choqué les habitants est que la nature, celle qui est si riche et leur permet de vivre, celle qui les entoure et qui les berce, avait été arrachée. Autour d’eux, plus rien, que des arbres dont la cime avait disparue. L’homme me décrit la scène avec émotions.

Démarche artistique Ce qu’il me décrit paraît toujours, bien que maintenant le vert de l’ile soit revenu, la cime des arbres est toujours faible, et laissent l’impression de petits cheveux quand on les regarde au loin.

Le matin du 19 septembre 2017 débutait une journée étrange pour les résidents de Laudat, isolés du reste de l’ile et errants maintenant dans un village où les toits des maisons n’existaient plus, où les animaux s’étaient envolés et la cime des arbres arrachée, où certaines voitures étaient complètement fracassées et enfin, la verdure broyée.

Heureusement ils avaient certaines provisions et la majorité des maisons, du propane pour cuisiner. De quoi tenir quelques jours le temps d'attendre les secours.

Maria

CRÉDIT : THOMAS DUHAMEL

Ce reportage photos met donc en contexte la situation que la Dominique a subi, mais également et surtout, sa beauté et la force de la nature.

Pour faire ce reportage j'ai traversé le territoire sans voiture, décidant chaque jour du moyen de transport que j'allais prendre, marchant quelques segments afin d'en voir plus. J'étais accompagnée de mon amoureux qui réalisait un projet différent.

On se rejoignait chaque jour à la destination de fin de journée décidée le matin même. Les photos sont présentées dans l'ordre où j'ai vécu les scènes.

Maryse

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Maria a saccagé l’ile, passant sur tout son territoire avec des vents dépassant les 260 km heures. Le Premier ministre Roosevelt Skerrit a demandé l’aide internationale et déclaré la situation d’une « urgence humanitaire internationale », le peuple n'ayant plus d'eau potable, d'électricité et plusieurs étant pris dans un secteur maintenant inaccessible.

Ce que je partage en photos a été capturé un an après le passage de l’ouragan. Les photos font état des lieux avec une approche positive, car j’ai le désir que vous soyez curieux à propos de ce pays d’environ 75 000 habitants. Tout petit, il est comme un oasis nature entre les iles de la Martinique et de la Guadeloupe. Un paradis à découvrir.

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Des ouvriers travaillent à reconstruire les routes et les ponts, la majorité ayant été détruits par les forts vents ou les courants d'eau montantes des rivières ou de la mer.

Fait étonnant, la Dominique compte 365 cours d'eau, ruisseaux, rivières et fleuves réunis.

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C'est le point fragile des maisons, les toits. Sur presque tout le territoire les foyers sont fermés par des bâches ou des matériaux recyclés, telle une tôle arrivée avec le vent parmi le reste des débris, et réutilisée pour fermer une partie du toit.

Le bambou séché est utilisé pour soutenir les structures des bâtiments en construction. On peut donc voir des infrastructures de bamboo et des amas de cette matière naturelle un peu partout.

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On trouve sur notre passage multiples débris imposants qui font maintenant partie du décor.

Les citoyens ont dû s'y habituer, la nature aussi.

Par exemple, des bateaux échoués qui n'ont jamais pu reprendre leurs activités il y en a un, puis deux, puis trois. C'est comme une grande tristesse qui flotte, lourde et sans fin. Après un an les autorités n'ont pu tout nettoyer, il y en a trop.

Waitukubuli Trail C'est le plus long sentier de randonnée des Caraïbes, parcourant la forêt et les villages sur 115 miles de long, attirant les adepte de voyages actifs depuis des années.

En majeur partie impraticable depuis la catastrophe naturelle, en 2018 des citoyens ont entrepris de le nettoyer, segment par segment, lentement, afin de le rendre accessible à nouveau, fiers de leur sentier.

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Des points de vue magnifiques se retrouvent un peu partout sur l'ile. Ici, en route vers le village de Laudat à pied, les arbres se dégagent, laissant voir le côté ouest de l'ile à la hauteur de Roseau, la capitale.

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Plus loin, la nature a engouffré cette voiture soufflée par les vents.

PAYSAGE POUR L'ÂME

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Fresh water lake Un endroit de prédilection surtout lors des chaudes journées. Situé au sommet d'une montagne, au creux d'un ancien volcan, la température peut baisser drastiquement et soulage un peu des hautes températures de l'ile.

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Autour du lac, des sentiers mènent ici et là pour admirer les paysages.

Cet endroit calme et à la fois magique permet de se connecter à la nature. Une légende raconte qu'un monstre y habiterait depuis des années...

Seul hôtel ouvert au centre de Castle Bruce lors de notre passage, le See Breeze Inn a réouvert ses portes malgré les travaux en cours. Les bas des portes témoignent des inondations que la tempête a causées.

Au moment de prendre la photo, de l'autre côté du rideau un peu souillé, la mer, la plage et le calme.

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La cuisine et la chambre ont résisté à la tempête. Le propriétaire a décidé de reconstruire sa maison plus solide. En ciment cette fois. Afin de ne rien perdre de ce qu'il avait et de garder ses points de repères, il construit sa nouvelle maison par dessus l'ancienne qui était de bois.

L'hibiscus.

Un peu partout on voit des femmes dénoyauter les fleurs séchées de cette plante. Leurs robes colorées en harmonie avec le rouge violacé des fleurs forment un jeu de couleurs magnifique à regarder. La fleur est principalement transformée en jus.

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EN RAFALE

Au loin, la cime des arbres ou leurs « petits cheveux » en croissance .

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Cette femme n'a toujours pas reรงu la subvention du gouvernement pour reconstruire sa maison.

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Vestiges d'une maison abandonnĂŠe.

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La mer n'a pas bougé.

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Une maison conserve toujours l'âme de ses habitants.

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PORT SMOUTH Du côté est de l'ile et 2e plus grosse ville de la Dominique, on s'imagine que la fête y sera. Un petit coin de paradis avec ses plages aux eaux turquoises, la baignade et les 5 à 7 soleil. Il en est toutefois autrement.

La ville est surprenante. Sale et bruyante, les commerces plus ou moins attrayants défilent sous une chaleur accablante. Au travers les détritus qui trainent dans les rues et la pauvreté évidente, Portsmooth saisit par le lourd contraste qu’elle a avec le reste de l’ile. Cette ville est également faite sur le long et sans voiture vous perdez votre énergie à marcher sous le soleil, car il n’y a rien à voir. Sauf la mer.

C’est aux extrémités que se trouvent les points d’intérêts, soit la Indian river (au sud) où a été tourné un des films Pirates des Caraïbes, et le parc historique Cabrits qui est également point d'arrivée de la Waitukubuli Trail.

Fait important, c’est à Portsmooth que l’école de médecine américaine Ross University avait son bâtiment. Tout le monde a été évacué lors du passage de l’ouragan en septembre 2017 et l'Université a été relocalisée à la Barbade en 2018. Ce fut un coup dur pour l’économie du secteur, surtout pour les petits commerçants comme les bars et les restaurants où les étudiants consommaient. Plus que cela, la majorité d’entre eux recevaient la visite de leur famille qui arrivait en voilier et s’encrait dans le port au nord de la ville, profitant elle aussi des commerces locaux.

Lors de mon passage l’établissement était

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protégé et surveillé.

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Les résidences vides des étudiants de Ross University.

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Au loin, des hommes armĂŠs surveillent le campus.

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Impossible de pénétrer sur le campus vide. Les habitants croient que c'est pour protéger le matériel de grande valeur que l'Université possède.

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Gregory.

Guide sur la Indian river, membre de la communauté rastafari de La Dominique et père monoparental d'un enfant handicapé. Polyglotte, il parle cinq langues.

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L'éléphant qui s'est formé dans cet arbre est devenu le gardien de la rivière.

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Certaines espèces ont complètement disparu et d'autres sont apparues avec l'ouragan. Certains racontent qu'ils n'avaient jamais vu autant de ces oiseaux sur la Indian river auparavant.

FENÊTRE CULTURELLE

POÉSIE

PAR ANNE-CHRISTINE GUY

«

De nationalité noire, ACGBE est la descendante d’une famille royale de l’arrière-pays congolais, mais c’est

véritablement le comté de Portneuf au Québec qui l’a vu grandir. Puis elle s’est promenée entre le Lac-Saint-jean, Québec et récemment Tadoussac, après de longues années de flirt. Constamment confrontée aux choix qui viennent avec le fait de grandir, Anne-Christine suit son cœur et s'exprime – chant, art visuel, poésie, elle touche à tout et mélange tout. Si tous les arts réussissent à la séduire un temps, aucun ne lui passera la bague au doigt. Bien installée dans sa trentaine, elle perfectionne son style naïf laminé d’essence forestière noble.

Pour ce numéro, Anne-Christine propose une illustration et suite poétique sur la thématique du road trip. Pour elle,

territoire. Ces poèmes sont une parcelle de ses voyages Site web : mercredi15h37.com

»,

Anne-Christine Guy.

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l’automobile prend tout son sens quand elle traverse de nombreux kilomètres qui donnent accès aux beautés du

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CRÉDIT : ANNE-CHRISTINE GUY

FENÊTRE

CULTURELLE

FENÊTRE CULTURELLE

Sur la banquette arrière série de poèmes de char

On est deux

Tu m’attends dans le stationnement du Ultramar

amoureux

rendez-vous 14h

c’est une autre époque

vingt dollars

de ma vie

Québec Montréal

Quand on fait de la route

Tu sens le vieux joint

c’est le garçon qui conduit

je sais pas si je vais pouvoir vivre ça

Les arrêts aux stations d’essence

deux heures de temps

sont mes préférés je fais bon usage

Tu parles plus que moi

de mon argent

c'est rare

Friandises diverses, liqueur,

Je sais maintenant

beignes du Tim, quand on est chanceux

tout sur Shiva, Krishna

Je me lâche lousse

et les âmes qui flottent

Lui dit

Je connais aussi

t’achètes toujours

maintenant

des cochonneries

Les burners

quand on roule

du burning man

Il n’a pas tort c’est mon petit plaisir

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FENÊTRE CULTURELLE

On brûlait au soleil

Il fait déjà soir

dans un bouchon

comme dans un rêve

sur l’autoroute

mon bébé love me conduit

de marde

vers mon dernier départ de Montréal

On rêvait que le char s’envole

Il fait chaud, humide

au dessus de la circulation

un cycliste passe

mais Thierry n’avait pas apporté son jet pack

Father John Misty presque

Je ne me pouvais plus de chaud tout ce que je voulais

Une auto le suit

c’était me tirer un ice bucket challenge

klaxonne

mais Thierry avait oublié ses ices pack Lui fanfaron

Fait des zigzags le klaxon crie en continue

Puis les gens courent les voisins sortent les autos arrêtées un vélo échoué

Father john misty sur le sol

Bébé love appel la police

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les voisins crient

Encore une fois Montréal ne veut pas me laisser partir

PHOTOGRAPHE

ANG

INVITÉ (E)

VÉRONIQUE GAGNON

Veronique Gagnon's journey as a photographer started in 2011. Originally from Quebec City, she grew up thinking she was going to be an art teacher. In her twenties, she made her way to Vancouver Island where she studied fashion design. After obtaining a Diploma in Fashion Design in 2007, she found herself needing to fulfill a deeper passion. Her love for taking photos led her to obtain a Diploma in Photography. Veronique has been shooting professionally since 2012. She has already traveled to many places for assignments including: Mexico, Seattle, Fernie and the Okanagan Valley.

About her article :

«

This project was about doing a “vegan" road trip across the country, first to sensibilise myself to

Website : veroniquegagnon.com

»,

she says.

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the world that surrounds us and that we live in day to day and also to inspire others to maybe do the same.

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LEAVING TO START LIVING 5253 KM IN PHOTOS ACROSS CANADA

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

PMount Douglas Victoria, BC

Transcanadienne , la route de l'inconnu. Le chemin pour rejoindre mes valeurs.

Almost a year ago, I was just about to start my life over. After a big break up and a whole lot of thinking, I decided it was best for me at the time to take this life moment to run away for an undeterminated period of time and at the same time be reunited with my family and friends I grew up with.

I had no idea what was waiting for me nor did I know that this was going to be a life changing experience. One I force myself into, only because the voice inside of me was telling me to do so. So it had to be. I freed myself from all I could not pack in my car, finished up my photography contracts, said my goodbye to all my friends and did my last wedding on the Island as a second shooter for the amazing Nina Lilly-Ann Sinclair.

shooting this mid-Islands beautiful misty and rainy wedding surrounded by foggy mountains and magical lakes in Strathcona Provincial Park. I remember later that night picking up a cup for coffee at the wedding reception, one among about 50 other ones that were placed up side down on a small table. It’s was at that very moment that I knew I was making the right choice. I had picked the good luck ceramic vintage china tea cup. The only one in the lot. The wedding was over. I was about to leave behind me the last 15 years of my life and experiences, past love, friends and people I had met along the way.

I had to fit all the road trip essentiels and other more or less important things I had accumulated over all these years in my medium size vehicle and drive across the immensity of our Canadian country, all the way back to my roots. My good friend from Quebec who also happens to be a photographer had taken this opportunity to enriched her portfolio and most importantly to be my moral support during this hard time and drive with me 5253 km of tears, anger, joy, serenity and laughter, all the way to Quebec.

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This wedding was just the day before the big adventure begins. A lot of emotions and mixed feelings were going through me as we were

I greeted her downtown Victoria the day before we left. In a

This project was about doing a “vegan" road trip across the

few hours I showed her around this place I was going to miss

country, first to sensibilise myself to the world that surrounds us

with all my heart and soul as well as my favourite beach: French

and that we live in day to day and also to inspire others to

Beach. We had a not so good night of sleep followed by a

maybe do the same.

hectic morning trying to cramp everything further down the Nature, environnement, animals and the way human is

in this already more that loaded vehicle. We finally managed

destroying the planet and its living creatures really touches me

after a few trials and errors and after leaving a couple of extra

and I can never really get to fully express myself in this debate.

things behind such as my printer and winter jackets. Not too

This challenge was allowing me through my passion and

mention that I had previously thought of taking my cat with me

creativity to show the world to people as I see it and as I think

in the car.

it really is but also to realize that it’s possible to make this world a better place in almost any conditions, that we

Call me crazy cat lady if you want! This idea rapidly went down

Canadian are free as human and it’s up to us to decide of the

the drain. Departure day was rainy and sad. But I had my

values that we believe will better this place for us and the next

supportive and amazing friend, a new and exiting entire life in

generations to come.

front of me, if I gave it some time, and an amazing project to look forward to. Things were going to be ok. Whoever knows me

And how to put our egos aside, respect and live in harmony

also knows that I like projects and to challenge myself. And

with all the beautiful living things that surround us. Pause a

what a better time to start a project than at the start of a new

moment and stop thinking of what we need but rather look

journey. I have been vegetarian/vegan for almost 15 years now

around us and come to the realization of what our planet

and although I don’t express myself too much with this matter,

needs instead.

maybe by the fear of being judge, I had the strong desire of sharing my believes and achieve a personal project that little

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did I know was going to be published in Versus Magazine.

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

bottom of my car to make room for a couple extra nit and gnats

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

The rockies.

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Okanagan lake in mid-October.

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GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

Stunning night scenery from our campsite.

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Serenity.

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Nature's painting.

Happy Non-Turkey Day ;)

Goodness in a plate.

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A few more hours to go.

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GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

Best bb ever!

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Enjoying a little road break looking at these beautiful animals.

And what if the end wasn't this one?

While in the prairies we visited this colony that I kept

it's very mesmerizing and at the same time difficult to understand the way these people live. In a way they are ahead of our individualist society by the fact that they share everything and help each other to assure that everyone always have their basic needs filled. On the other hand they do not really know anything outside of

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

anonymous in respect for its people. In this day and age

their colony and the idea of two girls crossing the country by themselves is just way out of their world, even absurd to them. We ask one of the young lady if she had ever dreamed or wished to go on a trip somewhere and her answer was to maybe go to another colony and maybe meet a husband there. When we brought up Mexico she knew about it but would have never thought of travelling there as it's just not something they do.

Seeing how this colony lives made me come to the sudden realization of how lucky I was to be born in a society where we can be so free. How it's easy to take our freedom for granted and how it can have very

or lives, our society, our planet. We can make our own choices and are very free to do so, so why not think our every day decisions through and make smarter choices, since we can.

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negative repercussions on so many different aspects of

The ladies of the house planning their lunch.

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Where work never stops.

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

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The slaughterhouse.

of the group who had spent her entire life there. This was a bit their pride believe it or not. Brand new with all the cutting edge modern tools. I had to go with it. Those people had invited us in their home which they where so proud of. Â It was like an inner

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combat. Unpleasant to say he least.

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

Yes I made it there and felt the pain with all my weeping soul and heart. It was a strange guided tour from by the oldest lady

GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

« Pause a moment and stop thinking of what we need but rather look around us and come to the » Véronique Gagnon, mom of twins, photographer and

realization of what our planet needs instead.

vegan.

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AUTRES NUMÉROS

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GNIVIL TRATS OT GNIVAEL

« ... put our egos aside, respect and live in harmony with all the beautiful living things that surround us.

Pause a moment and stop thinking of what we need but rather look around us and come to the realization of what our planet needs instead.

Véronique

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