Mémoire de Master

MARGOT LAPORTE - MÉMOIRE DE MASTER – ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE PARIS-BELLEVILLE – 5E ANNE

Etude du quartier Bo01 à Malmö

« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Rapport Bruntland - Nations Unies - 1987

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1ère partie :

Etude du quartier Bo01 à Malmö A- Mise en place du projet 1-Aspect politique.

2-aspect architectural.

3-Aspect urbain.

B- Un quartier bioclimatique 1-Vers une autosuffisance énergétique.

2-Des systèmes à l’échelle du quartier: -Gestion des eaux, -Gestion des déchets.

3-Bilans: -Entretiens auprès des habitants et d’une architecte.

-Évaluations quantitative et qualitative du quartier

Les différents quartiers écologiques européens 2ème partie :

A- Qu’est-ce qu’un quartier écologique dit « durable »?

B- Étude des différents quartiers 1- Vauban, Fribourg, Allemagne: Un quartier autogéré.

2- BedZed, Beddington, Angleterre: Un quartier précurseur 3- Hammarby, Stockholm, Suède: Revalorisation d’une ancienne friche industrielle.

4- Vesterbro, Copenhague, Danemark: Problématique de la réhabilitation urbaine écologique.

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INTRO…..DUCTION

Le bâtiment est un secteur non négligeable dans la lutte contre l’émission des gaz à effets de serre, et ce, non seulement à cause de ce qu’il consomme en énergie (électricité et chauffage) en régime d’utilisation, mais aussi dés le processus de construction: 10%des émissions de CO2 et presque 20% de l’émission de dioxyde de soufre proviennent de la phase de chantier.

L'urbanisme écologique, sous forme de quartiers ou de villages, n’est pas un « aggloméré » de bâtiments écologiques. La modification de l’échelle de réalisation modifie aussi les systèmes utilisés, comme le réseau de chaleur ou celui de récupération des déchets, mais les concertations au niveau international ont élargi le point de vue sur la ville durable en lui donnant des propriétés sortant du champ propre de l’urbanisme ou de l’architecture.

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Les phénomènes d’étalement et de fragmentation urbaines sont générateurs de déplacement et consommateurs de sol. Selon un point de vue global, l’écologie urbaine consiste à lutter contre l'étalement urbain en densifiant les îlots existants. Il s'agit également de favoriser la mixité sociale par la combinaison de logements collectifs et de logements individuels. Dans le cadre de la maîtrise de l'énergie et de la limitation des déplacements, l'urbanisme écologique doit rapprocher l'habitat, le travail et les loisirs. Il est nécessaire de favoriser l'utilisation des énergies renouvelables comme l'énergie solaire ou éolienne.

Les eaux de pluie peuvent également être récupérées et utilisées pour former des espaces végétalisés autogérés en construisant des bassins de rétention d'eau.

La difficulté de la réalisation et la « prospérité » d’un quartier écologique réside dans la capacité des usagers à adhérer et participer à la démarche environnementale (tri des déchets, utilisation de transports écologiques...)

En écologie, un écosystème désigne l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres vivants et son environnement géologique et climatique. Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d‘ interdépendances permettant le maintien et le développement de la vie.

Un éco-quartier est un quartier conçu à la manière d’un écosystème,

c’est-à-dire qu’il tend à minimiser son impact sur l'environnement,

visant généralement au moins une autonomie énergétique, et cherchant à diminuer son empreinte écologique.

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La réalisation d’un quartier écologique est à la fois une combinaison de techniques spécifiques liées à la bioclimatique, la mise en forme de procédés urbains associés à des techniques de l’architecture bioclimatique et une réflexion approfondie sur tous les thèmes qui composent la formation d’une ville qui passe nécessairement par des concertations gérées à différentes échelles, où enfin l’ « habitant » est considéré comme l’élément central du projet.

Le choix du quartier écologique Bo01 à Malmö

en

première partie est principalement motivé par le fait que ce soit le seul parmi les cinq plus importants en Europe à composer avec tous les éléments associés aux techniques de l’architecture et de l’urbanisme bioclimatique. L’utilisation de l’ensemble des sources de génération d’énergies possibles n’est vérifiée qu’ici, où les énergies éoliennes, solaires, celles issues de la combustion ou de la méthanisation des déchets, la conception écologique des bâtiments, l’utilisation de matériaux écologiques ou toitures plantées jouent tous un rôle dans la réussite énergétique du projet.

Cette étude me permet donc d’observer le Quartier Ecologique comme élément naissant dans les processus contemporains d’urbanisation, et ceci du cycle de l’eau à la démarche politique en passant par l’explication du fonctionnement du panneau solaire photovoltaïque. Bien loin d’une recherche approfondie, cette étude a été conçue comme une base pour une première approche de notre hypothétique futur dessin des villes.

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1ère partie:

Bo01

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A° MISE EN PLACE DU PROJET

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Capitale de la Scanie, au Sud-ouest de la Suède, Malmö se déploie au bord du détroit d’Øresund, face à Copenhague. Troisième ville du pays, riche de ses 264000 habitants, Malmö, ville portuaire et commerçante a subi la crise des années 90 qui a vu le déclin des chantiers navals et de l’industrie textile.

La construction du pont « Øresund », démarré en 1995 et achevé en juillet 2000 la relie à Copenhague en 30mn. Malmö fait désormais partie de la région Øresund qui englobe la Scanie et le Zealand (Danemark). La proximité de Copenhague et le potentiel de demandes de logements dont elle dispose est susceptible de transformer la ville de Malmö en banlieue résidentielle de Copenhague.

Le bassin formé par l’Øresund représente un potentiel de 3,2 millions d’habitants et 1/5 du PIB cumulé de la Suède et du Danemark. La région attire 120 000 étudiants répartis dans 11 universités. Le rayonnement du secteur de la recherche est étroitement lié au développement des biotechnologies et des activités médicales, au sein d’une « Medical Valley ». Malmö est également un centre reconnu dans le domaine des technologies de l’information.

Détroit de l’Oresund

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A l’occasion de l’Exposition européenne de l’habitat en 2001, le polder de Vasträ Hamnen , ancienne friche industrielle de 30 hectares désertée par la crise pétrolière, est choisi pour la construction du nouveau quartier « Bo01- Ville de demain » (Bo signifiant « habitat » et 01 pour 2001 »).

Exposé comme une réalisation exemplaire de conception environnementale d’une zone urbaine densément construite, cet espace doit être aménagé selon les principes du développement durable urbain et servir de site à une exposition grandeur nature sur les thèmes de la ville de demain, de l’écologie et de la qualité de vie. En dépit de son image de zone portuaire et d’ancienne friche industrielle, le polder de Vasträ Hamnen est un site stratégique : en front de mer, bordé par la plage de Ribersborg, à proximité de la gare centrale et des parcs les plus vastes de Malmö et de surcroît faiblement pollué.

Polder de Vasträ Hamnen

Bo01

Gare centrale

Plage de Ribersborg

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ASPECT

POLITIQUE

CHARTE DE QUALITE

En 1995, la ville Malmö engage sa démarche de renouveau de la planification urbaine. Entre 1998 et 2002, la municipalité met en place un programme environnemental qui confirme son adhésion aux principes du développement durable et se fixe trois objectifs majeurs : - la réduction de 25% des émissions de CO2 à l’échéance 2005.

- une énergie, hors transport, provenant à 60% de sources renouvelables ou de la combustion de déchets, à l’échéance 2010.

- le maintien de la biodiversité en dépit du processus d’urbanisation.

L’aménagement du quartier Bo01 intègre une démarche de qualité environnementale complète qui se matérialise, en mars 1999 par la signature d’une Charte de Qualité Bo01 entre la ville de Malmö et les promoteurs. Ce document définit le niveau de qualité requis à Vasträ Hamnen pour les investisseurs et les constructeurs, en matière d’environnement, de design, de technologies, de services et d’équipements.

L’autorisation de construire est accordée par la ville, à condition que soit atteint le niveau d’exigence demandé.

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Les objectifs de la Charte sont les suivants : - Fournir aux promoteurs une base commune, la « norme », ambitieuse en termes de qualité et d’attractivité du quartier.

-Constituer un outil opérationnel pour atteindre les objectifs communs fixés par la ville de Malmö et par les promoteurs.

-Assurer une très haute qualité environnementale du projet, de manière à être un exemple international phare d’écologie urbaine.

- Assurer un très haut niveau de technologies et de services pour assurer une bonne diffusion dans le public.

- Assurer une haute qualité de planification architecturale et de design.

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ACTEURS DU PROJET, ECHELLES DE CONCERTATION ET FINANCEMENT La ville de Malmö a été une des premières villes à avoir signé un contrat de partenariat local avec la Commission européenne dans le cadre de la « Campagne pour le décollage des Energies Renouvelables ». La première phase d'urbanisation (500 logements sur les 3000 prévus à long terme) a été présentée et ouverte à la visite de mai à septembre 2001. L’information concernant l’exposition a été très largement diffusée par différents médias avant et pendant son déroulement. Il est intéressant de constater la curiosité que peut créer un tel évènement, d’autant que l’accès au site était totalement impossible durant la phase de construction et que les habitants ne connaissaient le polder que lorsqu’il était un site industriel. Ceci explique la publicité et l’affluence des premières semaines d’exposition.

Les 25 hectares de la zone présentée ne constituent qu’une partie du polder.

Son développement va se poursuivre pendant une trentaine d’années. Les 160 hectares du port de l’Ouest pourront accueillir des logements (10 000 habitants), des activités (commerces, terrain de sport, gymnase...) et des étudiants (université).

Le projet est soutenu financièrement par la Commission européenne – à travers le Ve programme cadre, et le gouvernement suédois- Les investissements nécessaires à la réalisation des unités de production d'électricité et de chaleur s'élèvent à environ 6 millions d'euros, dont la moitié est prise en charge par les partenaires du projet.

Le gouvernement suédois, via l'Agence Nationale de l'Energie (The Swedish National Energy Administration) et la Commission Européenne subventionnent le projet respectivement à hauteur de 1 165 000 et 1 500 000 euros soit 20% et 25%.

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é • Sydkraft:

é

une des plus importantes compagnies énergétiques de Suède. Elle est

chargée de la production et de la distribution d'électricité, de chaleur et de biogaz sur l'ensemble du site. Il tire parti de Bo01 comme vitrine technologique de son savoir, et étend ainsi son marché en se plaçant parmi les chefs de file de l'industrie des énergies renouvelables.

• Bo01 AB:

Comité organisateur du salon Bo01 City of Tomorrow à l'origine de la

rédaction de la Charte de Qualité précisant des normes obligatoires pour tous les critères justifiant la qualité du projet. A cette Charte doivent se conformer tous les acteurs impliqués dans le projet.

• Lund University, Department of Buidldings Physics:

l'université

de Lund gère un vaste programme de recherche et de formation destiné à acquérir et à transmettre un savoir-faire en matière de construction écologique « grand confort ». En subventionnant une partie du projet, elle affirme son intérêt pour la recherche et la diffusion des maisons saines et à haute efficacité énergétique, tout en participant au déroulement et à l’étude du quartier .

•The Swedish National Energy Administration:

l'Agence Nationale de

l'Energie est chargée d‘établir les bases d'un système énergétique répondant à la politique du Parlement suédois, qui soit à la fois compétitif et respectueux de l'environnement. La solution énergétique retenue à Malmö s’inscrit dans cette démarche, elle 16 apporte son soutien financier au projet au titre d’opération pilote à grande échelle.

Concertation au niveau global : Dés le lancement du projet, deux groupes de travail thématiques ont été créés.

Le travail du premier groupe était centré sur les questions d’ordre général liées au développement et à l’aménagement de la zone. Il était composé de représentants de la ville de Malmö, d’acteurs de la construction et de représentants de l’exposition Habitat.

Le second groupe de travail était, quant à lui, plus impliqué sur la question de l’environnement. Différents services municipaux y participaient, avec comme chef de file le département environnement ainsi que la compagnie énergétique suédoise, Sydkraft.

Malmö a reçu en Octobre 2000 le premier prix du concours récompensant les partenariats européens exemplaires dans le cadre de la Campagne pour le décollage des énergies renouvelables (CTO Campaign).

Sur la question énergétique Le travail autour des questions d’énergie a été réalisé en petit groupe. Le groupe « énergie » était composé de représentants de la municipalité, des organisateurs de l’exposition et des chargés de projet de la compagnie énergétique. En parallèle, un comité de pilotage validait et réorientait, le cas échéant, les choix du groupe « énergie ».

Par ailleurs, le volet énergétique du projet a été transmis pour information et avis aux ONG locales.

Près de trois années de travail et de rencontres mensuelles entre les différents partenaires ont permis de donner corps à la « ville idéale » du début du XXIème siècle.

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ASPECT

URBAIN

Le quartier est entouré à l’ouest par la mer (détroit d’Øresund) et à l’est par le canal le séparant du reste de Vastra Hamnen (port de l’Ouest), le nord a été transformé en parc ouvert sur la mer et le sud est le lieu de la jonction avec la ville et avec le parc le plus fréquenté de Malmö. L’accès piéton est valorisé par un cheminement vert longeant un canal menant jusqu’à la mer et ouvert sur l’autre côté sur les activités et commerces annexes aux quartier (crèche, école, supermarché).

Le seuil du quartier est marqué par un pont au-dessus d’un autre canal rejoignant le premier au port de plaisance.

Front de mer

Port de plaisance Vers le centre-ville

Vers le parc (accés piéton)

Comme rces

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Un « Master Plan » ou plan d’ensemble, conçu par la ville de Malmö, organise l’implantation des différents habitats selon leurs dimensions. Ainsi, de grands immeubles font face à la mer et protègent de ce fait le cœur du quartier des vents violents provenant du large. Cet aménagement supprime les effets « venturi » dans les rues et ruelles.

En termes de densité, les objectifs affichés du quartier sont d’accueillir 122 personnes à l’hectare, soit 72 logements pour 216 pièces habitables.

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Il existe à Bo01 différents types de rues organisées de façon hiérarchique au sein du quartier: celles empruntables par les voitures et celles exclusivement réservées aux piétons. L’urbaniste chargé de la gestion des rues et de la distinction espaces privés/ espaces semi privés /espaces publics a utilisé, en plus de la différenciation par la largeur du passage, un système « symbolique », grâce à la différenciation de couleur et de texture du revêtement des sols. Ainsi, une rue aux pavements sombres sera accessible à la circulation et celles aux pavements orangés sera réservée aux piétons et aux vélos. Il ne marque aucune distinction de hauteur entre le « trottoir » et la rue, mais notre pratique de la ville nous permet d’appréhender simplement cette disposition.

La mer reste visible de chaque « nœud » du cœur d’ilot par les issues des ruelles vers l’esplanade en bois longeant tout le côté sud-ouest du quartier. Elles restent cependant suffisamment étroites pour donner à cette vision un aspect ludique.

Il est très difficile de comprendre d’un premier abord le fonctionnement urbain du quartier, mais par ces vues la mer devient un référent linéaire que l’on garde à vue par intermittences.

Inspiré par la ville de Berlin, un coefficient d’espaces verts impose aux aménageurs de concevoir des murs et toitures végétalisés -nombreux sur le site- et des jeux d’eau. Ces éléments sont considérés comme des espaces efficaces pour l’économie et la gestion des eaux de pluie, au même titre que les espaces verts en pleine terre (cf partie sur gestions des eaux) L’eau et les espaces végétalisés ouverts permettent également de mettre en valeur la lumière du jour en créant des reflets et des ombres particulières sur le façades par exemple.

Les espaces extérieurs ont été aménagés au moyen de matériaux naturels (granit, calcaire, ardoise, bois et eau) ainsi que de pavés et de plantes indigènes.

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L’éclairage extérieur comprend des lumières en hauteur et des lumières basses encastrées dans le bois des murs et dans plancher de la promenade. Les appareils d’éclairage ont été choisis surtout pour des raisons esthétiques, mais ils sont tous éco-énergétiques (lampes fluorescentes, lampes basse tension et fibre optiques) et ont une puissance selon la taille, de 7 à 150 W. La protection extérieure ainsi que la résistance au vent de ces éclairage a été renforcée en raison du coût de ce type d’équipement ainsi que de sa faible durée de vie.

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Dans le cadre de sa politique de développement des transports en commun, la ville favorise l’utilisation des carburants écologiques. Dans la mesure où cette question est surtout envisagée dans le sens de la pratique personnelle de chaque habitant et de la relation qu’il entretien avec les différents moyens de transports, il a fallu proposer des alternatives à la voiture sans interdire son utilisation ni imposer un système plutôt qu’un autre, mais faire en sorte qu’il soit plus aisé d’utiliser les transports propres, en l’occurrence le bus ou le vélo.

Aucun immeuble n’est à plus de 300 m d’un arrêt d’autobus et un départ est prévu pour le centre-ville toutes les sept minutes. Le bus longe le quartier à sa périphérie et le terminus de la ligne se situe au bout du quartier Européen (cf image).

Dans le quartier, les rues intérieures sont majoritairement piétonnes et de nombreuses pistes cyclables maillent les îlots, incitant donc les habitants à utiliser au minimum leur véhicule personnel.

Un pool de voitures électriques est mis à disposition des habitants pour leurs déplacements dans le centre ville. A proximité, une station fournit du biogaz et des prises de recharge rapide aux véhicules.

L’alimentation en électricité provient de l’éolienne de Norra Hamnen, polder industriel situé à l’est de Vasträ Hamnen.

Les véhicules de service de la ville, pour l’entretien de la voirie, sont tous électriques, tandis que les bus municipaux bénéficient d’un système de mise au vert automatique des feux tricolores.

En ce qui concerne les places de parking, priorité est donnée aux véhicules écologiques.

Dans le domaine des transports également, les technologies

de

l’information

font

partie

des

outils

d’amélioration de la performance environnementale : un service de réservation est destiné au covoiturage, tandis que le canal Web et des télévisions situées à l’entrée de chaque immeuble diffusent les horaires de passage des transports en commun.

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L’accès au quartier est partiellement autorisé aux voitures. Certaines parties, dont le quartier Européen disposent de places de parking situées devant les habitations, pour un rapport de 1 place par logement (maison). La position excentrée de ce quartier permet un accès (compliqué) par la route longeant Bo01 à l’est.

Interdit au voitures (promenad es et espaces verts)

Accès toléré aux voitures (pour les résidents)

Il n’y a étrangement aucun espace réservé aux vélos mis en valeur au sein du quartier.

Chaque

bâtiment

systématiquement

dispose d’un

espace ouvert où ils peuvent

Accès autorisé aux voitures

être déposés. On trouve parfois des

espaces

partiellement

abrités, mais cela reste une

Arrêts du bus

exception.

Il n’est pas rare d’apercevoir un vélo à l’intérieur d’un logement, quand il n’y a aucun lieu réservé

parkings

à l’extérieur (dans le cas des maisons individuelles isolées).

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Le principal constat qui peut être fait après avoir fait l’inventaire des commerces est que la majorité de ces commerces ne restent accessibles qu’à une population aisée (coiffeur, galerie d’art, centres de soins, restaurants et cafés chics etc…) Seuls les commerces liés à l’alimentation (supermarché et épicerie) semblent accessibles à tous. Mais ceci reflète du principal aspect négatif du projet, qui est son accessibilité par les classes moyennes.

La gestion des transports et celle de la disposition des commerces vont de pair, puisqu' hormis le grand supermarché en construction à l’entrée du site, il n’y a aucun commerce sur les axes de circulation automobiles. Un autre aspect intéressant est donc celui de la gestion de la « vitrine », de l’aspect du quartier.

Puisque l‘accès piéton au site se fait selon un axe majoritaire bien dessiné, les cafés et restaurants avec terrasses se sont placés en devanture de l’entrée du quartier, face au sud, ce qui permet de créer un seuil entre la partie considérée comme publique et ouverte à la population non-résidente et celle « réservée » à l’accès au cœur du quartier. Il va sans dire que cette frontière n’est marquée que par la dissociation entre l’étendue de l’esplanade face à la mer (qui n’est pas pour autant ouverte à la circulation automobile) et l’étroitesse des ruelles qui distribuent le quartier.

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La construction de la tour de 190 m « Turning Torso » dessinée par Calatrava

a été

achevée bien après l’exposition, elle est située de l’autre côté du canal, légèrement en retrait du village Européen. Elle comprend 140 logements et des bureaux sur 54 étages organisés en cube.

Elle est visible depuis le centre-ville et est située en bordure du quartier (schéma), de l’autre côté du canal. Elle sera au centre de Vasträ Hamnen lorsque la totalité du site sera construite. C’est en se perdant dans le quartier que l’on comprend la nécessité de ce référent fixe et visible de n’importe quel point du site. Elle est représentative de ce que la ville veut exprimer du nouveau quartier: « une simplicité écologique et architecturale, solaire et moderne ». La forme pivotante de la tour vient de la rotation du soleil faisant tourner l’objet autour de luimême.

ARCHITECTES ET COMPOSITION L’aménagement de Bo01 comprend prés de 60 styles différents d’habitations- 85% sont des appartements et 15% des maisons en bandede grande et de faible hauteur, en terrasses et individuelles.

Une quinzaine d’architectes ont été choisis lors d’un concours. Le quartier présente donc une grande variété architecturale dans un tissu urbain mêlant des niveaux et des typologies différentes. On a le sentiment d’un « légo » de couleurs où se côtoient immeubles en verre, petites villas de plein pied et maisons en bande. Le bâtiment « Core » situé devant le canal à l’est du quartier a une fonction préétablie, qui est celle de recevoir des étudiants. Les logements sont donc tous des duplex destinés à des binômes.

L’agence qui loue ces duplex est reliée à l’université de Lund, d’où vient la plupart des locataires. Ceci montre que la collaboration entre les différents acteurs du projet est effective et fonctionne.

Le groupe de maisons européennes a été à l’origine élaboré dans le but de mettre en rapport toutes les différentes manières d’aborder l’architecture à travers l’Europe. Il s’avère qu’en réalité rien ne ressort dans la différenciation des styles architecturaux, mais cette multiplication des typologies et matérialités permet d’observer un large panel de la « maison bioclimatique », tant au niveau des formes et des matériaux que sur la question de ce que l’architecte peut avoir à dire de l’architecture écologique.

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Exemple d’une typologie mixte Ensemble réalisé par l’agence Nyrens Arkitekton

Cette composition nous montre un travail de face-à-face de deux typologies différentes: un immeuble de logements collectifs et des maisons en bandes. L’immeuble est orienté au sud-ouest et sa façade principale donne sur la promenade du front de mer. Les maisons en bandes ont la même orientation, mais cette fois-ci, c’est sa face cachée qui dispose d’une orientation intéressante, puisqu’elle regarde vers un jardin semi-privé séparant les deux groupes. Un passage longeant le jardin les relie, exagérant ainsi la volonté de ne faire qu’un projet unique mêlant deux typologies. Le principe selon lequel à Bo01, tous les immeubles les plus hauts sont face à la mer et donc face au vent produit ce genre de paradoxe: l’élément le plus petit est caché derrière l’élément le plus grand, obligeant à décaler les logements bas pour leur permettre de récupérer suffisamment de lumière et limiter les dépenses énergétiques. Et ce faisant, on dispose d’une grande étendue utilisable pour un jardin commun à tous les habitants.

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Exemple de maisons en bandes- matériauxcouleurs Ensemble réalisé par Lars Asklund Cet ensemble est une combinaison de quatre maisons en bande situées au cœur du quartier.

Les deux premières disposent d’une terrasse au dernier niveau, orientée au sud. Chacune d’entre elle a une finition extérieure de couleur et de matériau différents, ce qui développe une autre volonté à l’origine de ce quartier: il s’agit de créer pour chaque habitant de Bo01 un sentiment d’être un élément du quartier. Et cela passe aussi par l’originalité (dans le sens d’élément unique) d’un maximum de logements.

Les revêtements extérieurs sont de couleurs vives (rouge et bleu) ou de la couleur naturelle du bois de bardage. L’effet obtenu est que chaque logement est individualisé, sans pour autant être isolé ou de dimensions exagérées. Les intérieurs gardent la couleur du revêtement extérieur font ressortir l’omniprésence de matériaux naturels, ou semblant naturels, tels que le bois ou les enduits muraux à la chaux.

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TECHNIQUES ET MATERIAUX DE CONSTRUCTION Le chantier En amont des travaux, un plan de transport et de gestion des déchets générés lors de la construction doit être établi entre la ville de Malmö et les promoteurs, selon les exigences de la Charte de qualité: par exemple, privilégier les matières premières disponibles sur place ou à proximité du site pour éviter les impacts liés au transport ou réutiliser des terres excavées après la phase de dépollution du site.

Les techniques de construction doivent être les plus adaptées possibles , notamment en vue de faciliter la réutilisation ou le recyclage des matériaux lors de la déconstruction du bâtiment.

Les Matériaux Les matériaux choisis ne doivent pas faire partie de la liste des substances interdites par l’inspection nationale des produits chimiques, comme le PVC par exemple.

Le choix des matériaux doit être assorti, si possible, d’une analyse du Cycle de Vie (ACV) Les matériaux sélectionnés ne doivent pas altérer la qualité de l’eau, qu’elle soit potable, usée ou provienne de la pluie. Ainsi, le cuivre est interdit pour les canalisations ou les gouttières.

Ces matériaux doivent répondre aux exigences du meilleur rendement énergétique des bâtiments.

La fenestration importante de la plupart des logements maximise la lumière naturelle et tire partie de l’énergie solaire passive (à une latitude de 55°, Malmö a un éclairement moyen de 7h en hiver). La température moyenne à Malmö est d’environ -1,2 ° en janvier et 17,3°C en juillet.

Chaque appartement a été conçu pour utiliser au maximum 105 kWh/ (m²/an) d’énergie : 70 KWh/ (m2/an) pour le chauffage et 35 KWh/ (m2/an). A l’Institut international pour l’économie environnementale, on estime à 175 KWh/ (m²/an) la consommation énergétique des appartements suédois courants.

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Pour atteindre la cible, les promoteurs ont eu recours à diverses mesures : - alimentation mécanique en chaleur et en eau, systèmes de ventilation contrôlée et récupération de chaleur des systèmes de ventilation.

-épaisse couche d’isolant mural et fenêtres à triple vitrage et à faible émissivité (valeur R moyenne de 6,5).

-électroménager éco-énergétique, robinets et toilettes économes en eau.

-aménagement d’installations communes (par exemple entrepôt frigorifique, aires pour le déchet et le recyclage) afin d’économiser l’espace et l’énergie.

Système de ventilation par puits canadiens Ce système de ventilation est ajouté au système traditionnel ou combiné à la VMC, également pratiquée à Bo01. Il est facilement remarquable puisqu’il est exprimé à l’extérieur des immeubles par un tube permettant la circulation des flux entre l’intérieur et l’extérieur. Cet objet peut être considéré comme objet architectural à part entière parce que totalement intégré à l’esthétique du bâtiment ou de l’espace qu’il côtoie.

Le puits canadien consiste à faire passer, avant qu’il ne pénètre dans la maison, une partie de l’air neuf de renouvellement par des tuyaux enterrés dans le sol, à une profondeur de 1 à 2 mètres.

En hiver, le sol à cette profondeur est plus chaud que la température extérieure : l’air froid est donc préchauffé lors de son passage dans les tuyaux.

En été, le sol est à l’inverse plus froid que la température extérieure : ce "puits" astucieux va donc utiliser la fraîcheur relative du sol pour tempérer l’air entrant dans le logement.

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Exemple de l’immeuble Tango : Les 27 logements qui composent l’immeuble Tango, conçu par les architectes et urbanistes Moore, Yudell, Ruble

illustrent bien les diverses mesures utilisées par les

promoteurs : •Les matériaux naturels (béton, laine minérale, acier, aluminium, pierre naturelle, verre, bois, gypse, zinc) pourront être recyclés ou réutilisés à la démolition de l’immeuble.

•Des murs extérieurs de 510 mm (150mm de béton, 240mm de laine minérale et encore 120 mm de béton) conservent la chaleur et stabilisent la température à l’intérieur des appartements.

•Des murs rideaux à triple vitrage, réunissant la charpente, le verre et le vitrage, le remplissage et les autres matériaux de revêtement en une seule unité, constituent la façade donnant sur la cour intérieure.

•Des dalles et cloisons intérieures d’épaisseur variable –de 200 à 250 mmassurent l’isolement acoustique.

•Les appartements sont chauffés et climatisés par des tuyaux radiants au plafond et des radiateurs de fenêtres. Tous les éléments sont reliés au système de chauffage et de climatisation du secteur Bo01.

•Chaque logement comporte un mur « intelligent » réunissant l’appareillage mécanique et technique.

•Chaque appartement possède un portail accessible par le web permettant aux locataires de suivre la consommation d’énergie et d’eau.

•Des panneaux solaires sur le toit génèrent l’électricité nécessaire aux 27 logements et fournissent de l’électricité au secteur.

•Tous les toits sont des toits verts servant à réduire les pertes thermiques et ralentir l’écoulement des eaux de pluie. Ils contiennent en plus entre 500 et 600 mm de laine minérale.

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B° UN QUARTIER BIOCLIMATIQUE

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1-VERS UNE AUTOSUFFISANCE ENERGETIQUE

PRODUCTION DE CHALEUR La production de chaleur est réalisée à partir de l’exploitation de réservoirs aquifères (85%) et de l’énergie solaire (15%).

=

le système de pompe à chaleur sur eau de nappe Le potentiel géothermique de roches calcaires fracturées et gorgées d’eau est utilisé pour alimenter le réseau de chaleur urbain.

Une première rangée de cinq puits, profonds de 90 m, permet de prélever, au moyen d’une pompe d’exhaure (pompe qui par l’intermédiaire d’un tuyau amène l'eau à la surface), une eau à 15°C (source chaude). Cette eau, après avoir échangé sa chaleur avec le fluide caloporteur de pompe à chaleur, est réinjectée à une température de 5°C dans la nappe par le biais d’une deuxième rangée de 5 puits (source froide). La compression du fluide à l’état de vapeur élève sa température à 67°C. Cette chaleur est transmise au réseau par l’intermédiaire d’un échangeur. La puissance de la pompe est de 1,2 MW. Plus de 4000 KWh de chaleur sont ainsi délivrés annuellement. Si le potentiel de l’aquifère s’avère insuffisant, l’énergie est prélevée directement de la mer. Le fonctionnement réversible de la pompe permet, en outre la production de froid en été (3000 MW/h pour une puissance de 2,4 MW).

L’énergie nécessaire à son fonctionnement est équivalente à un tiers de la production finale. Donc si 4000 kWh de chaleur sont délivrés chaque année, cet équipement a besoin de plus de 1300 KWh pour fonctionner, et d’autant plus que ce système est à double forage, puisqu’une des séries de puits ne sert qu’à restituer l’eau Utilisée à la nappe.

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Le solaire thermique

Des capteurs solaires fournissent le complément de chaleur nécessaire au chauffage et à la production d’eau chaude sanitaire des bâtiments. 1800 m² de panneaux solaires thermiques ont été installés au total sur huit habitations distinctes, dont 1 200 m² de capteurs plans vitrés et 200 m² de capteurs sous vide.

Un logement de taille moyenne a besoin d’environ 2m² de capteurs (1m² de capteur pour 60 litres d’eau chaude sanitaire).

La production annuelle s’élève à 525 MW thermiques, soit une moyenne de 375 KWh/ (m²/an), ce qui est proportionnellement supérieur à la production des panneaux photovoltaïques.

Les capteurs solaires permettent de produire de l'eau chaude à partir du rayonnement solaire. L'eau ou un liquide caloporteur circule dans des tubes munis d'ailettes. Pour obtenir un meilleur rendement, l'ensemble est placé dans une boîte vitrée isolante afin d'obtenir un effet de serre.

Les ailettes, qui forment ce qu'on appelle l'absorbeur, sont chauffées par le rayonnement solaire et transmettent leur chaleur à l'eau qui circule dans les tubes.

Le circuit complet des éléments suivants : • d'un capteur solaire pour collecter l'énergie solaire, • d'un réservoir de stockage permettant d'accumuler les calories solaires, • d'accessoires assurant le bon fonctionnement du système (circulateur ou pompe, régulation thermique…).

Qu'il assure de manière autonome la production d'eau chaude ou qu'il préchauffe l'eau, le chauffe-eau solaire permet de réelles économies sur la consommation de combustible.

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PRODUCTION D’ELECTRICITE La production d’électricité repose quasi entièrement sur l’énergie éolienne.

Une éolienne de 2MW à été érigée sur le site de Norra Hamnen à 3km de la zone portuaire ouest de Malmö. C‘est à l’heure actuelle un des plus puissants éoliens installés en Suède, il fonctionne environ 2000 heures par an.

Sa production annuelle est estimée à 6,3 millions de KWh, ce qui suffit amplement aux besoins propres du site Bo01 (consommation des ménages, pompes à chaleur et station de recharge pour véhicules électriques). La positon choisie de l’éolienne en site industriel écarté du quartier évite le problème des nuisances sonores et favorise la prise au vent, susceptible d’être limitée en milieu urbain densément construit.

Une installation autonome nécessite un système de stockage. Car il est rarement possible de synchroniser la production d'énergie avec les besoins. Les accumulateurs les plus répandus sont les batteries au plomb. Les batteries pour installations électriques autonomes doivent fournir un courant faible sur une longue période.

L’aspect négatif de l’éolien est que ses batteries ont un rendement assez faible, 50% environ, et doivent être remplacées après une demi douzaine d'années. De plus, elles contiennent des substances dangereuses pour l'environnement - du plomb. Leur fabrication, qui nécessite une forte consommation d'énergie, leur retraitement et leur élimination entraînent donc des risques environnementaux importants. Pour toutes ces raisons, on peut dire que leur bilan écologique est

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Un toit photovoltaïque semitransparent de 120 m2, placé en saillie pour faire office de pare-soleil a été placé sur un des bâtiments du quartier. La production annuelle escomptée est de 12 000 KWh et couvre les besoins annuels de 5 appartements.

Les matériaux semi-conducteurs ont la propriété de transformer la lumière en électricité. C'est ce qu'on appelle l'effet photovoltaïque. Le silicium, élément très répandu, est le semi-conducteur utilisé dans la quasi-totalité des cellules produites jusqu'à maintenant. Les cellules, combinées en série et en parallèle pour obtenir la tension et l'ampérage voulu, sont encapsulées entre une plaque de verre et un coffrage métallique pour former des "modules" photovoltaïques.

Cependant, depuis peu, les cellules peuvent également être intégrées dans la structure même d'un bâtiment : entre des parois vitrées, ce qui permet de créer des jeux d'ombre en fonction de l'espacement des cellules, ou dans des tuiles du toit (cas de BedZed) Ces modules convertissent donc directement l'énergie solaire en électricité. Leur rendement énergétique, de 10 à 15 % actuellement, n'est pas du tout négligeable lorsqu'on sait que celui d'une centrale thermique traditionnelle, brûlant du charbon ou du fioul, ne dépasse guère 35% ; celui d'un groupe électrogène tourne autour de 25%. Mais ce rendement reste inférieur à celui de l’équivalent énergie produit par le solaire thermique.

Les batteries de stockage sont semblables à celles utilisées pour l’énergie éolienne.

En système autonome, les applications concernent principalement l'éclairage, les télécommunications et le fonctionnement des 38 appareils électroménagers

2- GESTION DES EAUX Les eaux usées La quantité d’eaux usées produites dans le quartier est d’environ 200 litres par jour et par personne. Ces eaux ne sont pas traitées localement mais acheminées vers la station d’épuration de la ville. Là sont extraits les matériaux lourds et les composants phosphorés destinés au recyclage, pour les premiers, ou reconvertis en engrais pour les seconds. Après traitement, les rejets sont déversés dans la mer.

Toitures plantées et circuit de récupération des eaux pluviales Malmö reçoit environ 78 cm de pluie par an (Paris a une moyenne annuelle de 65cm) et des mesures ont été prises pour atténuer l’effet de ruissellement : Des toits verts de faible poids qui absorbent l’eau de pluie, fournissent un isolant supplémentaire et permettent aux résidents de jardiner. Ces toits réduisent ainsi le ruissellement en cas de forte pluie, ce qui réduit le risque de débordement des égouts et de surcharge à l’usine de traitement des eaux usées. Des systèmes de captation dirigent l’eau de pluie vers d’étroites gouttières placées en façade de chaque immeuble. L’eau est pompée continuellement pour éviter les eaux stagnantes ou les virus aquatiques et sert à l’irrigation.

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En absorbant la chaleur, les toits verts réduisent la charge des appareils de refroidissement des immeubles, éliminent les particules en suspension dans l'air et le dioxyde de carbone.

Une superficie suffisante de jardins suspendus accroît considérablement l’absorption de l’eau de pluie, ce qui soulage le réseau d'égouts et les canaux du quartier. Les toitures végétalisées retiennent, selon sa construction, 50 à 90 % des eaux de pluies. Une grande partie s'évapore, le reste s'écoule un peu plus tard. Les tuyaux, égouts, canaux et bassins à rétention, etc. peuvent être dimensionnés plus petits.

Selon l’expérience européenne, les toits verts durent deux fois plus longtemps que les toits ordinaires.

Ils offrent également une bonne isolation acoustique.

On utilise un compost léger dont l'élément principal est de l'écorce, du foin ou de la paille mélangé à du terreau et/ou de la terre pauvre.

Un toit vert ou végétal se compose essentiellement de quatre composantes. En partant du support de toit, on trouve: -une membrane d'étanchéité: bitumeuses, caoutchouc ou PVC. -une couche de drainage et de filtration: granulats d'argile, cailloux, graviers, plaques de polystyrène.

-un substrat de croissance: mousse, terreau, terre noire, compost.

-une couche végétale: Privilégier des plantes résistantes aux températures extrêmes et qui s'implanteront rapidement pour couvrir les surfaces afin de réduire son assèchement par le soleil et le vent.

Le type utilisé à Bo01 est dit extensif. Il a été choisi pour sa faible épaisseur de substrat (3 à 15 cm environ), un poids de surcharge faible, compris entre 30 et 100 kg/m², son entretien restreint (arrosage uniquement en cas de sécheresse prolongée) et une végétation colonisatrice et très résistante (mousses et sédums, graminées, plantes grasses). La hauteur de ces végétaux ne dépasse pas quelques centimètres et le mixage de plusieurs variétés leur donne un aspect multicolore variant au gré des saisons. Seul inconvénient, ce type de toiture n'est pas praticable (ne peut être ni cultivé ni piétiné).

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3- GESTION DES DECHETS Les ordures, les déchets organiques et les matières recyclables sont déposées dans des réceptacles distincts reliés à un réseau de canalisations souterraines. Chaque immeuble possède son propre réceptacle. Certains réceptacles sont situés à l’extérieur, mais plusieurs immeubles ont des pièces à part pour des réceptacles intérieurs (pièces fermées à l’entrée de l’immeuble). Les matières sont aspirées par la canalisation jusqu’à une aire centrale d’entreposage où les camions à déchets municipaux viennent en faire la collecte. Certains déchets sont recyclés (25%).

Le recyclage en lui-même n’est pas une source d’énergie. Mais c’est une façon de l’économiser, en récupérant et en réutilisant des matériaux dont la fabrication consomme beaucoup d’énergie.

D’autres sont transformés en énergie, de deux manières: • L’incinération (22% de la totalité) : les déchets sont brûlés en produisant de la chaleur, de l’électricité ou les deux (cogénération) •

La méthanisation (53%) (fermentation) : La méthanisation est un procédé de dégradation de la matière organique par une flore microbiologique en l'absence d'oxygène. Il produit un biogaz composé à 60% de méthane. Ce méthane est ensuite utilisé comme combustible pour produire de l’électricité et de la chaleur, carburant automobile ou injecté dans le réseau de gaz de ville.

Au total, la régénération des déchets produit 209 kW/h par an et par habitant, soit l’équivalent de la consommation de 7 ampoules basse consommation, chaque soir , pendant un an dans chaque logement.

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L’évier de cuisine de quelques appartements est muni d’un broyeur à déchets de table relié

RESUME D’ENTRETIEN AVEC EVA DALMAN Responsable de la Charte de qualité concernant l’aménagement des espaces publics.

•Y a-t-il eu dans ce projet de réelles innovations techniques ou est-ce juste une mise en forme de procédés connus?

Sur le plan technique, l’innovation s’est surtout portée au niveau de la combinaison des procédés. On ne fait pas un quartier comme un addition de bâtiments, il faut le considérer dés le départ dans on ensemble. Donc je dirais que l’innovation de Bo01, qui a été aussi la principale difficulté, réside dans la combinaison de l’uniformisation des différents réseaux sur un site face aux diversités architecturales et formelles de chaque bâtiment. Il a fallu faire des choix très rapidement et les imposer aux techniciens et aux architectes, qui avaient déjà une image de leurs projets.

•Y a-t-il de grandes différences entre les bâtiments au niveau énergétique?

Nous avons eu des problèmes avec les bâtiments situés sur le front de mer, car ils sont face au vent et les déperditions sont considérables en hiver, alors qu’ils fonctionnent très bien en été puisqu’ils sont dirigés vers le sud et profitent de très larges ouvertures. Les plus performants sont Trahus 2001 et Core, parce qu’ils ont été surtout étudiés d’un point de vue écologique et que l’étude de leur fonctionnement passif est très abouti, notamment en ce qui concerne l’isolation thermique.

•Au bout de combien de temps pensez vous que l’investissement de ce projet sera rentabilisé?

L’évaluation faite par les ingénieurs travaillant en partenariat avec chaque architecte est très différente selon le bâtiment. Si l’on considère que les projets s’équilibrent entre eux, on peut établir que d’ici une dizaine d’années le cout exorbitant sera amorti. Mais il reste très difficile d’évaluer cette donnée, car les énergies sont générées par une multitude de sources: biogaz, énergie éolienne, solaire, et puits géothermiques. Et elles sont dépensées par des voies également multiples, que ce soit le chauffage, l’électricité ou le biocarburant.

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Votre objectif était-il de recréer une dynamique au quartier ou de créer un lieu de référence en matière de technologies bioclimatiques?

Je ne pense pas que la question concernant le site se soit posée de cette manière… L’ancienne friche industrielle a été choisie parce que c’était le seul endroit suffisamment étendu pour être entièrement réexploité, et assez proche de la ville pour que la question des transports et de la relation au centre-ville ne soient pas problématiques.

L’objectif n’a jamais été de faire de Bo01 une référence sur le plan énergétique, mais nous avons réussi à en faire une référence dans le cas d’une problématique urbaine mêlant à la fois une qualité de vie élevée et une approche environnementale, avec une utilisation globale et plurielle des énergies renouvelables.

Sur quels points pensez-vous que le projet ne fonctionne pas?

Les contraintes de temps auxquelles nous avons du faire face pour que la majorité du quartier soit prête pour l’exposition et les exigences peut-être trop pointues imposées par la Charte ont fait dépasser le coût prévu à l’origine. Ceci a provoqué une hausse non négligeable des prix de ventes et de locations des habitations, ce qui fait que finalement ce quartier n’est pas ce que l’on pourrait appeler « social » et que cette démarche ne sera sans doute pas reproduite à l’identique. Il n’y a pas autant de mixité au niveau des populations habitants le site que les souhaits formulés par les Agenda 21, qui s’attachent autant à l’aspect social qu’ environnemental. Nous avons la chance que ce quartier soit en perpétuelle extension, car les échéances sont moins strictes et maintenant que le processus a été déclenché nous pouvons régler ce problème de mixité sociale en créant des bâtiments avec une densité plus forte, sans altérer la qualité de vie et l’aspect environnemental .

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ENTRETIEN AUPRES DES HABITANTS

Nous pouvons déduire de l’entretien effectué auprès d’Eva Dalman que le principal aspect négatif de ce quartier est l’approche sociale. Il semblerait que le prix des logements aient été revus à la hausse à la livraison du projet et que le brassage de la population du quartier reste très limité.

Pour vérifier cette information, deux séries d’entretiens ont été effectués auprès des habitants à différentes périodes et en différents points du quartier. On peut distinguer pour chaque série deux sites principaux : en cœur d’ilot et sur le front de mer, puisque dans le premier cas, la totalité des personnes interrogées résidaient dans le quartier, et dans le second, uniquement la moitié. La première série a été effectuée en semaine et la seconde le samedi et dimanche.

Les questions posées aux résidents ont traité de leur qualité de vie, de leur intérêt pour l’écologie en général et de l’aspect environnemental du quartier en particulier, de leur comportement face à leur consommation et dépenses d’énergie, de la raison pour laquelle ils ont choisi de s’installer à Bo01, de la fréquentation des transports en commun et l’utilisation de leur voiture, et des points positifs et négatifs qu’ils peuvent relever de leur pratique du quartier.

Le choix du quartier: Quels sont les critères ayant motivé votre choix de venir vivre ici?

Une grande majorité des personnes interrogées ont connu l’existence du quartier à l’époque de l’exposition (2001). Il semblerait que cette expérience ait fait beaucoup de bruit dans les médias et quelques uns d’entre eux ont eu la curiosité de profiter de cette démonstration pour aller visiter le quartier, sans pour autant être motivé par la volonté de s’y installer. La raison la plus souvent donnée pour justifier le choix du quartier a été l’impression d’une qualité de vie , toujours associée à l’omniprésence d’espaces verts.

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Aspect sociologique: Connaissez-vous vos voisins, fréquentez-vous les cafés, restaurants, commerces...?

C’est sur cette question que les personnes interrogées ont été le plus élogieux du quartier. La disposition des immeubles autour de cours communes, le travail sur les différentes échelles de rues et bâtiments au cœur du quartier, donnant un aspect « village » (notion qui revient souvent dans les propos) font que la majorité des habitants connaissent leurs voisins et certains étendent leur réseau de connaissances jusqu’aux frontières du quartier. Il ne semble pas que le fait de faire partie d’un quartier « écologique » et par cela différent des autres soit un des facteurs de ces liens sociaux qui se tissent, mais la présence de nombreux espaces publics ou semi-publics coupés de l’agitation de la ville qui permet à des évènements ou des associations d’entraide (gardes d’enfants alternées, échanges de voitures, repas entre voisins dans les cours etc...), de se créer au sein des parcelles et des immeubles.

La question de la fréquentation des cafés est également intéressante dans la mesure où toutes les personnes interrogées disent les fréquenter de manière régulière, ce qui n’est pas du tout habituel dans la culture suédoise. Certains ont même insisté sur le fait que ceci n’avait lieu qu’à Bo01, et que c’était passablement extraordinaire.

Intérêt pour l’écologie: Êtes-vous informé(e) des principes de fonctionnement du quartier? Vous sentez-vous concerné(e) par l’écologie et la particularité du quartier?

Cette question a suscité chez les habitants des réponses étranges. Sur une vingtaine de personnes, seules quatre connaissaient l’existence de toutes les techniques utilisées pour la recherche d’autonomie énergétique. Le photovoltaïque a été cité à chaque fois (parce que les panneaux sont mis en évidence), mais la présence d’une éolienne, l’utilisation des déchets ou la pratique de la géothermie sont ignorées de la plupart des personnes interrogées. On sent bien que l’aspect écologique du quartier n’est pas du tout une raison de la venue des résidents. On peut supposer que dans leur esprit, l’écologie urbaine signifie une grande présence d’espaces verts et que le reste est finalement annexe et compliqué.

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Aspect énergétique: Contrôlez-vous vos dépenses? Avez-vous changé vos comportements face à votre consommation au quotidien?

La majorité des gens ne contrôlent pas du tout leur dépenses et semblent désintéressés de la question énergétique. Hormis un tri systématique des déchets, facilités par la présentation à l’extérieures des logements des conduits différenciés, aucun d’entre eux n’a avoué un changement de comportement. Certains constatent qu’effectivement ils dépensent moins en charge d’électricité et d’eau, mais ne considèrent pas que ce soit dû à une attention particulière de leur part sur leur Transports: Comment vous déplacez-vous au sein du quartier? Pour aller au centre-ville? consommation. Ils justifient ce fait par la qualité de la composition architecturale et de la bonne isolation des logements.

Les réponses à cette question sont difficiles à clarifier, dans la mesure où les comportements des suédois face à la problématique de l’utilisation de véhicules propres est déjà très différente de la notre.

L ‘omniprésence du

vélo dans toutes les villes nordiques est un constat et il est difficile de juger de ce qui est modifié dans le cas de Bo01. Ce qui est certain, c’est que la plupart des gens interrogés tentent réellement de limiter l’utilisation de leur véhicule. Ceci est accentué par le fait que l’accès des voitures au quartier est très restreint et demeure compliqué, et que les deux seuls parking sont à l’entrée du quartier. Ceux qui possèdent une voiture (une grande proportion des gens interrogés) la garent dans ces parkings, puisque seules les voies autour du quartier européen possèdent des places réservées aux résidents.

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Les questions posées aux non résidents le week-end traitaient du motif de leur venue dans le quartier, la fréquence de ces passages et leur impression du quartier. Les promenades et le sport sur le front de mer et la fréquentation des cafés à l’entrée du site sont les motifs principaux de leur présence sur le site. Les impressions qui sont mises en avant par leur pratique du quartiers sont diverses: certains disent que l’ancienne friche a retrouvé une dynamique certaine et que c’est un endroit où ils aiment passer du temps.

D’autres trouvent ce quartier « trop agité » et disent qu’il y a trop de monde le week-end. Ceci se justifie par le fait que l’entrée du site où sont présents les cafés et les restaurants reste le lieu de fréquentation principale et que les visiteurs se concentrent autour de cette zone et du bord de mer.

L’idée que le quartier présente un aspect « propre et chic » a également été énoncée. « Je ne pourrais jamais habiter ici, c’est trop cher !!». Au-delà de la valeur réelle des loyers, l’image même du quartier, représentée par exemple par les grands immeubles face à la mer, est celle d’un lieu de vie pour une population privilégiée.

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BILAN GLOBAL de BO01 : Des résultats innovants mais une mixité sociale inexistante

On constate que malgré le surcoût des loyers et des prix de vente des logements, 95% d’entre eux sont loués ou vendus.

La friche industrielle a été assainie, l’approvisionnement énergétique est exclusivement assuré localement par des sources d’énergies renouvelables: réservoirs aquifères, panneaux solaires thermiques et photovoltaïques, éolienne, méthanisation des déchets... La gestion de l’eau montre un fonctionnement opérationnel et des écosystèmes sont préservés dans les bassins et canaux du quartier.

La collaboration peut être considérée comme réussie entre la ville, les promoteurs, le gouvernement suédois, l’Union européenne, les universités locales et les résidents.

Bo01 a redonné à Vasträ Hamnen une dynamique, puisque l’activité commerciale et touristique a redémarré. Des entreprises de logiciel et de consulting, des commerces de détail et un théâtre de la danse se sont installés dans le secteur. Le quartier jouit d’une reconnaissance internationale, des centaines de professionnels ont visité le site, délégations municipales canadiennes et européennes. Ce qui était considéré comme un prototype expérimental et une vitrine de ce qu’il est possible de faire à l’heure actuelle en matière d’écologie urbaine est devenu un lieu de vie de qualité pour quelques 1600 habitants.

Un modèle informatique révèle que la consommation énergétique réelle des appartements de Bo01 (132 kWh/ (m²/an) dépasse d’environ 25% l’objectif original de 105kWh/ (m²/an), tout en restant de beaucoup inférieur aux autres appartements traditionnels de la ville, dont la consommation moyenne s’établit à 175 KWh/ (m²/an).

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2ème partie: les différents quartiers écologiques

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Les opérations qui seront énoncées ici sont considérées comme exemplaires à l’échelle européenne. Des critères ont été élaboré afin de permettre d’évaluer leur intégration dans les différentes composantes du développement durable, que sont la préservation de l’environnement, l’efficience économique, la mixité sociale et la valorisation culturelle, mais également de considérer l’influence des gouvernances à toutes les phases du projet.

Les questions que nous nous poserons dans cet aperçu des principaux quartiers écologiques sont celles qui nous permettront d’établir des caractéristiques généralisables du « Quartier Ecologique », comme par exemple d’essayer de comprendre quels discours sont apparus dans la recherche du « prototype » du quartier idéal ou quelles alternatives peut-on trouver pour des problématiques urbaines contemporaines. Nous tenterons d’établir des moyens de comparaison des différents quartiers et d’établir une généralité quand aux approches possibles du quartier écologique européen.

Ces quartiers sont situés dans des pays du Nord de l’Europe, où les habitants, élus et professionnels, sont sensibilisés depuis de nombreuses années au développement durable. Ce dernier est partie intégrante de leur mode de vie et de leurs pratiques, comme l’attestent ces opérations.

Il s’agit de quartiers nouveaux, à l’exception de Vesterbro, à Copenhague, où un secteur d’habitat ancien a été réhabilité. On peut donc en déduire que la réalisation de ces quartiers n’est pas conséquente à une volonté d’extension de la ville, mais plutôt une volonté de renouvellement ou de reconversion d’un site ou d’une partie de la ville (cas de Bo01) L’implantation de ces nouveaux quartiers –dont les surfaces varient de 1.7 à 40 hectares- s’effectue généralement sur des sites particuliers, comme d’anciennes friches industrielles, portuaires ou militaires.

On constate que pour certains, tels que Malmö ou Hammarby, un évènement particulier, de portée internationale –exposition universelle, village olympique- est venu nourrir une volonté de créer des quartiers vitrines et a été à l’origine de l’engagement dans une telle démarche d’aménagement urbain durable. Ces manifestations ont dynamisé le lancement de grands projets urbains structurant denses.

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A- Qu’est-ce qu’un quartier écologique dit « durable

»? « Quartier écologique durable »: La notion de durabilité s’ajoute à celle d’écologie, dans la mesure où toutes les phases de conception et de réalisation ont bien été abordées, c’est-à-dire qu’elles incluent, dés la phase de démarrage, une réflexion sur la gestion, la communication l’évaluation et la participation des différents acteurs. Dés lors, les collectivités ont pu auto-déclarer leur quartier durable.

Un aménagement urbain durable se conçoit par une prise en compte de l’ensemble de ces impacts, tant au niveau environnemental qu’aux niveaux économique et social, aussi bien lors du déroulement du projet que dans sa phase d’exploitation.

Le social Chaque quartier peut être considéré comme un écosystème social qui assimile différentes catégories d’individus, d’activités, de modes de vie ou de cultures.

Selon cette notion d’écologie « humaine », le quartier doit avant tout être conçu afin d’offrir des services et des infrastructures de base accessibles à tous et doit pouvoir, par ailleurs s’adapter à des aspirations et à des contraintes sociales en perpétuelle mutation.

Les flux L’approche écosystémique met en évidence le quartier comme un système complexe caractérisé par des processus d’échanges, mais aussi de changements et d’évolution continus. Les éléments tels que l’énergie, les ressources naturelles les déchets, les substances nutritives ou les matériaux sont considérés comme des flux qu’il s’agit d’entretenir, de restaurer, de stimuler et de valoriser au mieux, dans une perspective de boucle et de recyclage. Le modèle « éco-cycle à Hammarby illustre très bien cette vision.

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La densité La conception urbaine environnementale s’appuie sur des notions de villes compactes. Un quartier « durable » est souvent associé à l’idée de village urbain (le village dans la ville) qui inclut des densités élevées, des mixités d’usages et de fonctions et la reconnaissance de la rue comme étant un lieu de rencontre et d’échange.

Ce modèle impose une utilisation plus efficace des sols qui s’appuie sur la recherche d’un équilibre entre le logement, l’emploi, les équipements de service et la promotion de solutions diverses de déplacements (vélo, marche, transports publics) grâce auxquelles les zones résidentielles, commerciales et de services deviennent plus accessibles, et donc fréquentées. La traduction directe en est une série d’avantages économiques et sociaux. La réduction drastique du trafic automobile au profit des déplacements doux et des transports en commun est une des composantes de ces quartiers qui privilégie l’économie d’espaces et améliore qualitativement la vie au sein des îlots.

Les technologies innovantes L’aménagement durable des quartiers se traduit souvent par la mise en œuvre de technologies innovantes dans le domaine environnemental, qui entraine le développement de nouvelles filières économiques. Fribourg, par exemple, accueille l’une des principales usines européennes de production de panneaux solaires photovoltaïques et compte, au total, plus de 100 000 emplois liés à l’environnement.

La gouvernance Au-delà du traitement des thématiques environnementales, économiques et sociologiques, la réussite de l’aménagement de ces quartiers repose également sur des dispositifs originaux de gouvernance. Ils sont mis en place dés le démarrage d’une opération et de façon durable, c’est-à-dire maintenus dans le temps.

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En effet, l’information, la formation et la participation des différents acteurs sont indispensables pour que les principes du développement durable soient bien compris, acceptés et intégrés dans les pratiques au quotidien de tous les habitants du quartier.

Les réflexions internationales En 1992 lors du sommet de la Terre de Rio, 173 pays adoptent l‘ Action 21 ou Agenda 21. C'est une déclaration qui fixe un programme d'actions pour le XXIe siècle afin de s'orienter vers un développement durable de la planète. Ainsi, l’Agenda 21 énumère 2500 recommandations concernant les problématiques liées à la santé, au logement, à la pollution de l'air, à la gestion des mers, des forêts et des montagnes, à la désertification, à la gestion des ressources en eau et de l’assainissement, à la gestion de l’agriculture, à la gestion des déchets.

Aujourd’hui, le programme Action 21 reste la référence pour la mise en œuvre du développement durable au niveau des territoires.

A l’échelle territoriale, les collectivités sont invitées, en s'appuyant sur les partenaires locaux que sont les entreprises, les habitants et les associations, à mettre en place un Agenda 21 à leur échelle, appelé Agenda 21 local.

Les réflexions européennes Au niveau européen, la Commission a créé, en 1991, le Groupe d’experts sur l’environnement urbain chargé d’une part, d’analyser les méthodes favorisant l’intégration de l’environnement dans les futures stratégies d’aménagement du territoire et d’urbanisme et , d’autre part, de conseiller la Commission sur le thème de l’environnement urbain, dans le cadre de la politique communautaire en matière d’environnement.

En 1993, ce groupe d’experts, composé de représentants des Etats membres et des villes, a lancé le projet des villes durables en collaboration avec la Commission Européenne et rédigé un rapport sur les « Villes européennes durables » publié par la DG XI en 1994. Ce document affiche clairement des préconisations qui relèvent du concept de durabilité en zones urbaines.

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A- Etude des différents quartiers

superficie: 38 hectares ; durée de la construction: 1996 2006 ; 1-QUARTIER VAUBAN A FRIBOURG population à terme: 5500 habitants ; Contexte arrivée des premiers habitants: 1996.

Depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale, le site était une caserne militaire française de près de trente-sept hectares. En 1992, les militaires quittent les lieux et les cèdent à la région. Celle-ci le vend par la suite à la ville de Fribourg pour qu'elle puisse en disposer librement.

En décembre 1993, le conseil municipal de Fribourg décide de profiter de ce terrain pour y créer un nouveau quartier d'habitation pouvant accueillir près de 5000 habitants, planifié dans le respect de l'environnement. Dès 1994, une consultation internationale a été lancée pour produire des idées d'aménagement. C'est le groupe d'architectes KOHLHOFF & KOHLHOFF qui gagne le premier prix.

Ses propositions ont ensuite été retravaillées en coopération avec la commune.

Mise en place du projet Dès 1995, un long travail de concertations publiques est mis en place, avec la création de participation civile élargie. La commune y a investi près de 20.000 euros par an, durant quatre années, pour soutenir ce processus de discussion. Une association est reconnue rapidement comme porteuse de cette participation : le forum Vauban. Les investissements sont de plusieurs origines : entrepreneurs, investisseurs privés regroupés ou non en associations.

Le coût global estimé pour la création de ce quartier est de 500.000.000 €.

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La participation citoyenne prévue pour le quartier Vauban a dépassé les simples concertations imposées par les règlementations actuelles. Fribourg a organisé une participation citoyenne élargie, constante pendant cinq années, depuis le concours d'idées jusqu'à l'élaboration du projet et le début des travaux. Malgré des aides publiques extérieures et des subventions qui ont contribué à son financement, cette participation a engendré des surcoûts financiers pour la commune.

Les habitants, par le biais du forum Vauban, ont fait valoir leurs convictions et leurs idées.

A Vauban comme à Malmö, l'équilibre social souhaité n'est pas atteint, même si déjà un effort plus grand qu’à Bo01 a été fait au départ sur ce plan là. La grande majorité des familles appartient à la classe aisée. Près de 75% des habitants sont des cadres supérieurs ou des professions libérales. Les populations modestes sont faiblement représentées et ghettoïsées (cf. logements SUSI).

La multiplicité des intervenants et des investisseurs dans le projet Vauban engendre un large panel de constructions différentes. On constate aisément cette mixité des bâtis lorsqu'on se promène dans les rues du quartier : maisons en bande, habitats collectifs ou semi collectifs, maisons jumelées, commerces, parkings, caravanes... Elle est due à une variété des typologies et des activités ayant lieu dans le quartier.

La commune a privilégié deux catégories principales de constructeurs :

• Les particuliers, qui peuvent acheter des petites parcelles de six mètres de façade, pour une hauteur maximale de R+3. Ils peuvent acquérir plusieurs terrains.  Les coopératives de construction ( Baugruppen : associations de particuliers qui se regroupent pour faire bâtir ). Une même coopérative peut construire sur plusieurs parcelles disjointes.  Les promoteurs « classiques », qui sont encouragés à éviter les constructions monolithiques, en construisant sur des parcelles séparées. Leurs opérations dépassent de peu la vingtaine de logements.

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Aspect architectural

Un cahier des charges accompagne chaque parcelle et indique les mesures écologiques à respecter sur chacune d'elles. L'installation solaire est encouragée, ainsi que la récupération des eaux de pluie ou encore l'usage de matériaux de construction sains. La commune a réparti les divers types de construction à travers tout le quartier.

Les constructions intégrant du commerce sont implantées à proximité des

grands axes d'accès. Les autres sont dispatchées selon les besoins et les orientations.

Cette démarche est totalement en contradiction avec la gestion de la disposition des commerces faite à Bo01, où la « présentation » des commerces est faite à l’entrée du quartier et excentrée par rapport aux axes routiers.

De la même manière qu’à Malmö, le plan alterne des parcelles étroites et larges le long des rues et des parcs, dans l'idée de créer une variété de bâtis et de façades. Les immeubles collectifs disposent de parcelles larges et spacieuses, destinées aux Baugruppen et aux promoteurs immobiliers. Ils peuvent y bâtir des constructions en barre ou en bloc. Les parcelles étroites sont destinées, de préférence, aux investisseurs privés et aux Baugruppen , dans l'optique de construire des maisons en bande. Certaines de ces maisons en bande abritent une même famille, d'autres sont divisées en deux logements duplex, triplex ou simplex.

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La nouveauté par rapport au quartier Bo01 est que les habitants de certains immeubles disposent d'espaces communs, propices aux échanges entre individus et aux économies d'espace et d'énergie, comme des buanderies communes. Certains immeubles proposent également des chambres d'accueil, disponibles pour les visiteurs des habitants du bâtiment. Ces pièces communes permettent aux individus d'économiser en surface d'habitation. Le fait que la conception des bâtiments soit entreprise par plusieurs individus, dans le cadre des Baugruppen , permet d'observer à quel niveau l'homme est prêt à bâtir en commun.

Une autre particularité du quartier est la présence sur chaque parcelle d'une construction légère abritant vélos, poubelles et outils de jardin, éléments que l’on peut retrouver au quartier Européen de Bo01. Ces petits éléments bâtis sont fortement présents visuellement, car construits le long des rues entre les axes publics (rues de desserte) et les bâtiments. Ils sont en matériaux légers (métal ou bois), de faible hauteur, avec quelques fois une toiture végétalisée.

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Exemple d’une démarche architecturale et sociale : La SUSI

Cette initiative de logement autogéré et indépendant est organisée par des personnes à petits revenus qui souhaitaient se loger (étudiants, chômeurs, parents isolés…).

Juridiquement, elle est composée d'une association et d'une SARL. Son action lui permet d'acquérir quatre anciens bâtiments de la caserne -pour les transformer en logements locatifs bon marché- et de mettre en place une structure participative pour les locataires. Ces derniers collaborent à la réhabilitation et à la rénovation écologique des bâtiments. En effet, chaque locataire est tenu de donner 105 heures de travail, soit un total de 30 000 heures de participation, ce qui correspond, acquisition des terrains incluse, à 10% du coût des travaux. Les nouveaux locataires continuent ensuite à donner 105 heures en travaillant pour l'entretien des jardins, le bricolage, le rangement des caves, l'administration des immeubles… En revanche, les travaux de rénovation se font petit à petit car les locataires n'ont pas tous les mêmes priorités. En termes d'éco-conception et de cadre de vie, la SUSI présente plusieurs réussites : •

Les matériaux choisis pour la rénovation sont écologiques mais doivent répondre à un cadre financier restreint : 450 euros/m2 construits. Grâce à l'utilisation de matériaux de récupération ou recyclés (liège, par exemple) et de matériaux peu onéreux (argile, bois…), les objectifs sont atteints.

•

L'eau chaude alimentant les radiateurs et l'électricité était, au départ, fournie par une centrale de cogénération fonctionnant à l'huile de colza. Depuis, cette centrale est fermée car l'entretien était trop cher et l'opération est désormais raccordée au réseau de chauffage urbain.

•

Les eaux pluviales sont récupérées dans une des maisons pour l'arrosage des jardins et l'alimentation des chasses d’eau.

Du point de vue social, la SUSI gère une crèche, une coopérative de produits biologiques, des ateliers de bricolage et un café.

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Aspect urbain

Le site est particulièrement vert : jardins, abords du ruisseau, rues et parcs.A l’inverse deBo01 où les espaces verts sont compris dans le bâti (le vide dans le plein), Vauban fonctionne sur un rythme de bâti compris dans l’espace vide. Ceci entraîne un flottement du bâti le long de la Vauban-Allee, au milieu de ces grands espaces ouverts. Il y a un déséquilibre entre eux et les constructions. D'un côté, on a de longs fronts bâtis et de l'autre de grands espaces ouverts, totalement dégagés, mais qui ne sont pas aménagés dans un principe de « parc » comme celui de la jetée à Malmö. Ceci entraine un sentiment de compression/décompression qui ne fait pas ressentir l’unité du quartier.

Le quartier est desservi principalement par la Merzhauser Strasse et la VaubanAllee. La première est un grand axe de circulation reliant Fribourg-centre à la commune de Merzhauser. La Vauban-Allee est perpendiculaire à cette rue et dessert le centre fréquenté du quartier. Une autre rue, la Wiesenthal Strasse, permet l'accès à la partie nord. Les zones 30 débutent dès l'entrée dans le quartier et les rues de desserte sont limitées à 10km/h.

Les routes secondaires, accessibles aux automobiles, sont de gabarit moins large et se relient peu entre elles, afin d'y limiter la circulation. Elles se finissent soit en impasses, soit en boucles. Le stationnement y est interdit. Ces routes sont de véritables cours urbaines, où les enfants sont libres de jouer sans danger. Elles complètent les nombreux espaces publics du site, déjà fortement présents.

Au niveau urbain, des tracés spécifiques ont dû être dessinés en prenant en compte les pentes d'écoulement ainsi que la récupération des eaux de pluie hors-sol. Le bassin de stockage est longiligne et accompagne le tracé de la rue. Dans le cas de la Vauban-Allee, il sépare la bande piétonne de la ligne de tramway.

Cela lui confère, outre l'aspect paysager, un caractère de protection, notamment pour les enfants.

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Place de la voiture

Dans la réglementation, il est nécessaire de prévoir un nombre défini de place de parking par logement. Or l'idée est de limiter la présence de la voiture. Lancé par le forum Vauban, le concept «Autofrei» est un projet pilote. Des parkings silo sont construits à proximité des grands axes et les habitants doivent acheter leur place (près de 14.500€). Le forum, soutenu par la ville, propose une alternative pour ceux qui ne possèdent pas de voiture. Ils peuvent signer un contrat d'engagement dans lequel ils stipulent qu'ils ne possèdent pas de voiture et ne nécessitent pas de place de stationnement. Ce contrat est renouvelable chaque année et les exempte de l'achat d'une place dans les parkings silo. Les deux parkings silo sont situés le long des grands axes.

En se promenant dans le quartier, on constate que la voiture détient malgré tout une place importante et qu'il est difficile de la chasser. Même dans les rues en boucle, où seul l'arrêt momentané est toléré, des véhicules sont garés. De nombreux habitants regrettent les distances à parcourir jusqu'aux parkings silo, trop longues pour les stationnements de courte durée. Par commodité, certains habitants garent ainsi leur automobile dans la rue, au pied de la maison.

Le concept Autofrei a un succès mitigé, dans la mesure où la méthode employée est celle qui consiste à gêner la pratique de la voiture et de créer un inconfort chez les résidents qui en possèdent une et l’utilisent. Les zones avec parkings intégrés à la parcelle sont desservies par une rue arrière et non par l'axe majeur du quartier. Elles sont cachées et ne bénéficient pas des mêmes avantages que la partie sans automobile, qui bénéficie des parcs, des écoles et des commerces. Le quartier n'est donc pas conçu de manière homogène et privilégie un type de population : celle sans voiture.

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Evaluation écologique

Au niveau de ses finalités écologiques, le quartier Vauban va au-delà des objectifs actuels. Il sert de laboratoire du développement durable. Outre le photovoltaïque, Fribourg y développe un grand nombre de concepts écologiques, avec l'aide des futurs habitants et investisseurs.

La première étape fut de travailler avec un organisme qualifié : le service d'approvisionnement en eau et en alimentation en énergie de Fribourg. Il est nommé responsable de l'alimentation en énergie du quartier Vauban. Il travaille ainsi en étroite relation avec le forum Vauban dans la mise en place de conseils et d'accompagnement des futurs constructeurs : promotion de l'emploi des appareils ménagers économes en énergie, bâtiments faibles consommateurs d'énergie, installation de panneaux solaires, etc. Il a été chargé de mettre en place une centrale à cogénération fonctionnant aux copeaux de bois, issus de la Forêt Noire (une centrale de cogénération produit de l'énergie pour le chauffage mais aussi de l'électricité). En parallèle, certains groupes de construction ont construit leur propre système énergétique. De nombreux toits du quartier hébergent des panneaux solaires, photovoltaïques principalement. Près de 65% de l'électricité utilisée par le quartier Vauban provient de tous ces panneaux ainsi que de la centrale à cogénération.

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Outre cet accent mis sur le tout-solaire, d'autres concepts écologiques sont mis en pratique dans le quartier : • les canalisations classiques d'eaux pluviales sont remplacées par un système de tranchées filtrantes ; • les toilettes des écoles fonctionnent à l'eau de pluie ; • les particuliers sont invités à récupérer l'eau de pluie sur leur terrain et à la recycler pour certains usages : toilettes, jardins.

• les constructions sont faiblement consommatrices d'énergie ; • l'emploi de matériaux sains est encouragé ; • la place de l'automobile est réduite et les transports « doux » sont développés ; • les courtes distances sont privilégiées.

Ces mesures d'économie d'énergie et de réduction de la production de CO2 sont fortement présentes dans les constructions du quartier. Les bâtiments ne doivent pas consommer plus de 65 kWh/m² par an en énergie.

De nombreux labels sont présents et poussent les principes énergétiques à leurs limites actuelles. Ainsi l'Habitat passif, Passivhaus , ne consomme que 15 kWh/m² par an, soit quatre fois moins que la norme maximum autorisée à Vauban. Le label Habitat à basse énergie correspond à une consommation de 55kWh/m² par an. Un autre type de construction, dit maison « active » optimise les apports énergétiques solaires, au point de produire plus d'électricité qu'il n'en requiert. Le forum Vauban a joué un rôle important en dynamisant le projet et en étant le médiateur entre la ville et les habitants. De grands efforts de conseils et d'accompagnement des projets privés ont été

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Indicateurs de succès

Base Fribourg

Vauban

Différen ce

Dimension économique Part d’énergie primaires locales

24%

49%

+83%

Part d’énergie primaires renouvelables

7%

45%

+503%

Part de matériaux de construction locaux

-

50%

+67%

960

450

-53%

Nombre de véhicules pour 1000 habitants

Dimension écologique Equivalence CO2 (tonnes/an)

11,9

9,39

-21%

Consommatio n d’eau (l/hab/jour)

129

115

-11%

Dimension sociale Part des logements sans places de parking

<1%

Constructions

1%

>70%

+7000%

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4%

+300%

B. HAMMARBY – SJOSTAD à STOCKHOLM (Suède) Contexte Stockholm, archipel de 14 îles, fut par le passé une importante ville portuaire, et le premier programme municipal en faveur de l’environnement est lancé en 1976. il consiste en un plan d’investissement destiné à protéger les ressources en eau.

La ville signe l’Agenda 21 local en 94, ce qui marque le début des concertations sur la possibilité d’un urbanisme écologique.

A l’image de Vasträ Hamnen à Malmö, Hammarby était à l’origine un site industriel, petit-à-petit abandonné, et connu pour ses problèmes d´insécurité et d´insalubrité. Ces dernières années, la réhabilitation des quartiers portuaires sinistrés s´est imposée comme une des solutions à la pénurie de logements à Stockholm. Au départ, la ville souhaitait transformer le quartier d´Hammarby Sjöstad dans le cadre de sa candidature aux Jeux Olympiques de 2004. En 1997, malgré le choix d´Athènes comme ville d´accueil, les décideurs politiques de Stockholm ont voulu poursuivre la planification d´Hammarby Sjöstad avec l´objectif de rebâtir un quartier à haute densité, ressemblant au centre-ville et mélangeant différentes catégories socioprofessionnelles.

La planification La planification d´Hammarby Sjöstad (200 hectares) a débuté en 1991. Les premières phases de construction d’habitat, commerces et bureaux, démarrent en 1994 dans le nord du quartier. Au démarrage du projet, les prévisions étaient de 8 000 appartements pour 15 000 habitants et 8 000 emplois créés. L’aménagement doit se terminer en 2010 et ambitionne d’accueillr une population de 30 000 personnes vivant et

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travaillant dans le quartier.

Les sols ont été décontaminés, les bâtiments industriels rasés ou reconvertis à l´image de l´usine Diesel devenue centre sportif et culturel. Les architectes ont souhaité construire le quartier d´Hammarby Sjöstad sur le modèle du centre-ville, avec des architectures variées. Il a également été décidé de ne construire que sur les terrains autrefois bâtis et de limiter la hauteur des bâtiments à 5 étages. Ces décisions résultent d´une réflexion sur l´aspect social du quartier visant à le rendre plus agréable à vivre et à le distinguer du modèle ordinaire des banlieues. Chaque bâtiment donne à la fois sur la rue et sur un parc.

Ce travail de planification est le fruit d´une coopération fructueuse entre architectes, urbanistes, ingénieurs et paysagistes : l´idée était d´avoir une approche multidisciplinaire afin d´éviter les erreurs liées à l´absence de communication entre spécialistes. L´adaptation des infrastructures et du design urbain aux personnes handicapés, thématique chère aux pays nordiques, a également été prise en considération dans la planification.

Quartier écologique La ville de Stockholm a souhaité que le quartier d´Hammarby soit un modèle au niveau environnemental et a, par conséquent, imposé des normes très strictes dans ce domaine.

L´objectif était de construire un quartier dont l´impact sur l´environnement soit de 50% inférieur à celui des aires d´habitation construites au début des années 90. Les 6 objectifs environnementaux de Hammarby sont : - Décontamination des sols et réhabilitation des terrains en secteurs résidentiels attractifs avec parcs et espaces verts.

- Matériaux de construction sains.

- Transports en commun : un service de bus, bateau-bus et trains permet aux habitants d´atteindre le centre de Stockholm.

- Plafonnement du bruit à 45 dB. - Optimisation des services d´énergie, d´eau et des déchets.

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L´énergie consommée par les habitants provient essentiellement de sources renouvelables : soleil, eau et vent. Les bâtiments ont été conçus dans un souci d´efficacité énergétique, tant qu’en ce qui concerne les matériaux et la conception des bâtiments que l’orientation et la position des bâtiments les uns par rapport aux autres.

Une place limitée est réservée à l’énergie solaire, par manque de rentabilité : l’ensoleillement, de 6h maximum par jour sur les mois de novembre, décembre, janvier et février fait que seuls deux bâtiments disposent de panneaux photovoltaïques.

Le réseau urbain de chaleur et de froid est alimenté par une centrale thermique utilisant du biofuel et l´eau purifiée issue de la station de traitement des eaux usées d´Henriksdal.

Les déchets sont triés par les habitants, lesquels les déposent dans différents conteneurs intégrés dans le paysage. Ils sont ensuite aspirés au point de dépôt par un système pneumatique d´évacuation souterraine et acheminés dans des tuyaux à une vitesse de 70km/h (auto-nettoyage des canalisations) selon leur nature vers le point de traitement adapté.

Les eaux usées sont traitées dans la station de traitement des eaux usées située à proximité: le traitement produit du biogaz qui sert actuellement à alimenter les gazinières domestiques mais qui devrait à l´avenir uniquement servir à alimenter les bus de la ville de Stockholm.

Les eaux usées font l´objet d´une séparation : en effet, les eaux des rues sont chargées en particules nocives provenant des véhicules, lesquelles anéantissent le potentiel de recyclage des boues en épandage agricole (fertilisation des sols). Ce système de gestion de l´énergie, des déchets et de l´eau s´appelle le modèle Hammarby

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La sensibilisation des habitants : GlashusEtt GlashusEtt est le centre d´information sur l´environnement de Hammarby Sjöstad. Modèle de haute qualité environnementale, il expose les technologies environnementales appliquées dans le quartier ainsi que les produits à éviter ou à privilégier en fonction de leur impact sur l´environnement. Des visites gratuites dans les structures de gestion de l´environnement (traitement des eaux usées, incinération des déchets…) sont régulièrement organisées pour les habitants.

Culture et loisirs Il existe 70 points d´amarrage pour les petits bateaux le long de Sickla Kanal.

Les habitants et visiteurs peuvent se baigner dans le lac Sickla. Les parcours de jogging mènent directement à la réserve naturelle de Nacka via 2 éco-routes, des pistes de slalom sont accessibles aux skieurs et un centre sportif va être construit. Le quartier dispose d´une bibliothèque publique et de plusieurs centres culturels.

Bilan Le quartier d´Hammarby Sjöstad est à un stade bien avancé de sa transformation. Fort d´une architecture diversifiée et moderne, il est également une véritable réussite sur le plan environnemental.

L´éco-cycle fonctionne, la consommation énergétique est conforme à ce qui était attendu (60 KWh/ m2) et le niveau sonore (entre 50 et 55 dB à l´intérieur des appartements) est proche de la valeur visée. En revanche, l´objectif de mixité sociale du développement durable n´a pas été atteint : le quartier est essentiellement habité par des personnes aisées, plus attirées par le cadre de vie et la nouveauté des constructions que par l´aspect environnemental. Ceci se traduit par le non-respect du tri par certains habitants, ce qui rend le système de gestion des déchets beaucoup moins efficace. La sensibilisation apparaît, à ce niveau, le facteur-clé du développement durable.

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C. BEDZED à SUTTON (Angleterre) Contexte La ville résidentielle de Sutton est située à 40 mn en train au sud-ouest de Londres. Elle est engagée dans la lutte contre les rejets de dioxyde de carbone puiqu’avec 60 millions de tonnes émises chaque année –soit l'équivalent des rejets du Danemark-, le grand Londres est la métropole championne du monde en la matière. BedZED -pour Beddington Zero Energy (fossil) Development (Développement énergie zéro fossile)- est le premier îlot résidentiel à avoir été construit à grande échelle au Royaume-Uni, sur le principe d'un apport neutre en carbone. Bâti sur un ancien site houiller de 1,7 ha, BedZED rassemble une variété de lieux : 82 logements, 2 500 m2 de bureaux et commerces mais aussi un espace communautaire, une salle de spectacles, des espaces verts publics et privés, un complexe sportif, une crèche, un café et un restaurant.

Les habitations ont été vendues au prix du marché traditionnel, le surcoût de certaines installations ayant été amorti par l'accueil d'activités de bureaux et de commerces dans le quartier.

Dès 1994, une réflexion sur l'Agenda 21 local est amorcée lors d'une conférence réunissant une multitude de partenaires -rien moins que 34 groupes d'intérêt !- autour de 5 thèmes fondamentaux : transport, efficacité énergétique, protection de la nature et urbanisme, économie locale.

BedZED est une expérience pilote lancée à l'initiative de l'architecte Bill Dunster, réputé pour son intérêt pour les maisons solaires.

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Initialement, le site de BedZED est choisi avant tout parce qu'il présente plusieurs avantages stratégiques: • Il est situé dans une des banlieues de Londres les plus actives en matière de développement durable (Agenda 21 local de Sutton).

• Il dispose, à proximité, des plus grands espaces verts du sud de Londres.

• Il est relié au réseau existant des transports publics (proximité de la gare de Hackbridge, arrêt sur la nouvelle ligne de tramway entre Wimbledon et Craydon), ce qui permet de réduire l'utilisation des voitures particulières.

Les travaux de BedZED démarrent en 2001. Début 2002, la première tranche de construction est déjà terminée. Entre mars et novembre 2002, les premiers résidents occupent les lieux.

Aspect architectural

Le premier regard sur l'architecture de BedZED peut surprendre. Les sept corps de bâtiments du quartier sont imposants, comparés aux constructions des zones pavillonnaires des alentours. L'architecture a été pensée dans le but d'offrir un cadre de vie attractif et un environnement agréable à la population. Chaque logement dispose d'une serre, exposée au sud afin de capter la chaleur et la lumière du soleil, et d'un jardinet d'une quinzaine de mètres carrés habituellement situé en face de la serre. L'espace de vie est agréable, aménagé et utilisé selon les goûts des habitants. Volontairement, les bureaux sont protégés du soleil. Un judicieux système de passerelles, jetées au-dessus des allées, permet aux résidents des étages supérieurs d'accéder plus facilement à leur logement et à leur mini jardin privatif. Des espaces réservés aux cyclistes et aux piétons ont été aménagés devant les logements ainsi qu'entre deux corps de bâtiments : les enfants peuvent y jouer en toute sécurité.

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Le modèle architectural et urbanistique de BedZED a permis d'obtenir une densité de 105 logements et 200 bureaux par hectare, tout en respectant une hauteur de construction de 3 étages maximum.

La forte densité du centre du quartier -où 500 personnes habitent et travaillent par hectarea été obtenue grâce à l'intégration architecturale des espaces d'habitation (façade sud des immeubles) et des espaces de travail (façades nord).

Promouvoir les transports publics • Deux lignes de bus desservent le quartier.

• Les deux gares de Hackbridge et de Mitcham Junction, proches de BedZED, proposent des liaisons directes pour Sutton et la gare de Victoria (Londres) ainsi qu'une liaison par la Tamise pour le nord de Londres.

• Un tramway au départ de Mitcham Junction assure la liaison avec Wimbledon.

• Au sujet des voitures électriques, BedZED ambitionne sous dix ans de produire suffisamment d'électricité avec ses toits photovoltaïques pour alimenter 40 véhicules électriques. Actuellement, 3 voitures (GPL, électrique) sont à disposition des 35 habitants membres du club automobile.

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Aspect énergétique

Les partenaires souhaitent construire un quartier qui ne dégrade pas l'environnement, qui réemploie, recycle et consomme toutes les sources d'énergie générées (en unités de CO2) et recourt au maximum aux ressources locales. Résultat : des transports limités, un développement économique local renforcé et une identité culturelle préservée, selon le schéma d'une boucle.

Pour réussir ce pari, les concepteurs de BedZED ont réalisé une gigantesque ACV (Analyse de Cycle de Vie) qui mesure l'impact environnemental de la vie d'un produit, depuis sa réalisation jusqu'à son recyclage . Dans le cas de BedZED, l'ACV a été effectuée su rtoute la vie d'un quartier, de la construction des logements aux différents besoins en ressources énergétiques, en passant par les transports, les activités professionnelles, la vie sociale et culturelle, la gestion des déchets, la gestion de l'eau…

Au final, cette rationalisation permet à BedZED de réduire de 50% son empreinte écologique. Le calcul de l'empreinte s'appuie sur un scénario type appliquant des ratios moyens liés aux modes de vie et à l'usage des bâtiments. Pour donner un ordre de grandeur, comparativement à des habitations classiques, le chauffage y est réduit de 90%, la consommation totale énergétique de 70% et le volume des déchets de 75%.

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Les objectifs par logement sont de réduire de 60% la consommation énergétique et de 90% la consommation de chauffage, par rapport à un logement traditionnel au RoyaumeUni. Plusieurs solutions de techniques de construction et de systèmes sont mises en oeuvre à BedZED : • Grâce à un système de super-isolation des toitures, des murs et des planchers les pertes de chaleur sont drastiquement réduites. Ainsi, l'énergie calorifique provenant du soleil, de l'éclairage, de l'eau chaude et des activités quotidiennes (comme la cuisine) maintient le logement à une température agréable. L'épaisseur de murs (30 cm) protège des trop fortes chaleurs estivales excessives et retient la chaleur en hiver.

• Les fenêtres disposent d'un triple vitrage. Un échangeur de chaleur dans le système de ventilation naturelle permet de récupérer 50 à 70% des calories provenant de l'air vicié évacué.

• Les cuisines sont toutes équipées d'électroménager à forte économie d'énergie et d'ampoules basse-consommation ; ainsi, la consommation totale d'électricité dans une habitation est de 120 W maximum. Par ailleurs, les compteurs étant installés dans la cuisine, il est aisé de surveiller la consommation.

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• L'énergie solaire est captée au maximum sur les façades sud des logements, via de grandes baies vitrées qui font office de serres. Pas moins de 777 m2 de panneaux solaires photovoltaïques (toiture du local abritant la cogénération, allèges de certaines baies vitrées…) complètent la production d'électricité . Ces panneaux produiront en pointe jusqu'à 109 kW. Ils ont été financés, pour partie, par le programme Thermie de l'Union européenne.

• Un système de co-génération assure le chauffage de Bedzed. Cette unité fonctionne par combustion de copeaux de bois, à raison de 850 tonnes par an. Elle est également dimensionnée pour produire toute l'électricité nécessaire à la vie de Bedzed, soit 135 kW. L'excédent est exporté sur le réseau national. Les pics de consommation sont couverts par ce raccordement au réseau. L'unité de cogénération produit également la chaleur de l'eau chaude sanitaire et la distribue à travers des canalisations bien isolées. L'eau arrive dans des ballons positionnés au centre des habitations et des bureaux pour leur faire bénéficier d'un apport connexe de chaleur. La capacité de l'unité de co-génération, actuellement de 726 000 kWh d'électricité par an, devrait rejeter 326 tonnes de CO2 annuelles. Mais, la production provenant d'énergies renouvelables, l'unité fait économiser en définitive 326 tonnes de CO2 à la production électrique nationale.

Un système de cheminées, fonctionnant avec la seule énergie du vent, assure la ventilation des logements et garantit ainsi un bon renouvellement de l'air intérieur. L'air qui sort de ces bâtiments à isolation thermique renforcée chauffe celui qui entre -avec une récupération de 50 à 70% des calories provenant de l'air vicié évacué grâce à un échangeur de chaleur intégré. Le haut des cheminées, en forme de capuchons abat-vent très colorés, symbolise le projet BedZED.

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L'eau récupérée et traitée

Pour parvenir à réduire de 50% -par rapport à la moyenne nationale- la consommation d'eau par personne à BedZED (76 l/ jour à Bedzed contre 150 l/jour), plusieurs solutions ont été retenues et donnent des résultats.

• Le pré-équipement d'appareils à faible consommation.

• L'installation de baignoires à plus faible contenance et l'utilisation de réducteurs de pression.

• La pose de chasses d'eau à double débit permettant un gain de 11 000 litres par an et par habitant.

• L'utilisation maximale de l'eau de pluie : 18% de la consommation quotidienne de Bedzed provienne de l'utilisation de l'eau de pluie, de l'eau recyclée, stockées dans d'immenses cuves placées sous les fondations. Cette eau sert à alimenter les chasses d'eau .

• La distribution à tous les résidents d'un guide contenant des conseils pour réduire sa consommation d'eau.

Le traitement des eaux usées de BedZED est réalisé par sa propre station d'épuration appelée “Living Machine”. Le système de traitement biologique (boues activées) consiste à extraire des nutriments pour l'amendement des sols et à traiter les eaux à un niveau qui permet de les réutiliser une fois traitées (traitement UV) pour l'alimentation des chasses d'eau en complément de l'eau de pluie. Silencieuse et inodore, la station d'épuration est bien intégrée dans le paysage.

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Les matériaux locaux privilégiés

Dans la mesure du possible, des matériaux naturels, recyclés, récupérés et réutilisés ont été choisis pour la construction du quartier.

L'approvisionnement de ces matériaux et produits doit également s'effectuer, autant que faire se peut, dans un rayon maximum de 60 Km, afin de réduire la pollution et les impacts liés au transport et de favoriser l'économie locale.

• Les matériaux naturels : choix des bois provenant des forêts locales, durablement gérées et/ou certifiées Forest Stewardship Council (FSC). Ainsi, le chêne est utilisé pour le bardage des murs extérieurs. Aucun matériau employé ne contient de formaldéhyde, pour éviter les risques d'allergie des occupants.

• Les matériaux récupérés : portes, menuiseries intérieures, poutres métalliques, mâts d'échafaudage (pour faire des rampes et des balustrades), bordures de trottoir et dalles de pierre…

• Les matériaux recyclés utilisés : plastique pour les portes des meubles de cuisine et des plans de travail, granulat concassé pour la sous-couche des routes.

Une forte proportion des matériaux les plus lourds (briques, parpaings, 50% du béton, 80% des bois et toutes les plaques de plâtre) provient de fabrications locales.

Le concept BedZED s'est développé comme un produit “témoin” de logement-bureau, disposant de ses propres fournisseurs intégré et techniques environnementales chiffrées et d'une performance qui puisse être planifiée et testée. Lors de l'élaboration d'un nouveau programme de logements, la performance environnementale peut donc se transformer en argument marketing, sous la forme de “valeur ajoutée” par rapport à des prestations ou services de base.

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C. VESTERBRO à Copenhague (Danemark))

Copenhague, ville capitale de 500 000 habitants, forme le cœur d'une région urbaine abritant 1,7 million d'individus, soit près du tiers de la population danoise. Terre d'accueil des industries de haute technologie, la cité est également parsemée de nombreux parcs et espaces verts aménagés en bord de mer comme en centre ville. Copenhague appartient à la vaste région Öresund qui englobe les régions de Scanie (Suède) et du Zealand (Danemark). Depuis l'an 2000, le pont Öresund -qui assure la liaison directe entre Copenhague et Malmö- enjambe le détroit pour mieux les relier (cf introduction de la première partie: Malmô et la région Öresund).

Construit entre 1850 et 1920, ce quartier autrefois appelé “Inner Vesterbro” aligne des immeubles de 5 ou 6 étages maximum datant, pour la plupart d'entre eux, d'avant 1900. Proche de la gare centrale, au sud-ouest de la ville, il s'étend sur 35 hectares où l'habitat -majoritaire- côtoie des immeubles de bureaux et des hôtels. Au total, 23 blocs d'immeubles abritent 4 000 logements, essentiellement des T1 et des T2 de taille assez réduite par rapport à la moyenne de Copenhague. L'insalubrité se répand : 64% des appartements ne possèdent pas de chauffage central ni d'alimentation en eau chaude sanitaire, 71% ne sont pas équipés de salles de bain et 11% n'ont pas de WC. Environ 6 100 habitants vivent alors dans ce quartier très dense : étudiants principalement, mais aussi immigrés, retraités, chômeurs… souvent en grande précarité.

Propriété de particuliers ou de la ville, la plupart des appartements étaient en location.

Inéluctablement, le quartier commence à se transformer en ghetto où règnent le trafic de drogue et la criminalité et où le taux de chômage (20%) est deux fois supérieur à la moyenne nationale.

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La planification de rénovation urbaine En 1990, une enquête nationale est engagée sur les besoins de modernisation de l'habitat existant; Sur les quelque 270 000 logements -10% du parc danois- ne bénéficiant d'aucune installation moderne (salle de bains, toilettes…), 41% sont localisés dans la capitale. À l'issue de cette enquête, le Gouvernement décrète un “Acte de renouvellement urbain et d'amélioration des logements” qui fixe les grandes lignes des actions à mener, charge aux municipalités d'assurer les projets de rénovation.

La ville de Copenhague démarre son programme dans la foulée, sur le quartier de Vesterbro. La réhabilitation du parc de logements entraîne insensiblement un changement de la composition de la population -qui atteint 34 000 individus-, en attirant des personnes à niveau social plus élevé et favorise ainsi une mixité dans le quartier.

Autrefois propriété de la ville, la moitié des appartements est aujourd'hui détenue par des particuliers qui ont pu se rendre acquéreurs de leur habitation grâce à une association coopérative de logements. Les propriétaires possèdent une part de la copropriété, constituée généralement de 12 à 20 appartements. Chaque co-propriétaire est co-responsable de la gestion de son immeuble.

En 1990, la ville de Copenhague crée un groupe de travail, au sein du département de l'Énergie, de l'Eau et de l'Environnement, chargé de réfléchir à la mise en œuvre d'un plan de rénovation urbaine écologique sur le quartier ancien de Vesterbro, dont la majorité des immeubles tombe en ruine. Progressivement, un maillage d'initiatives, tant locales que nationales, va créer des outils affinés et cohérents pour le quartier.

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Mise en place d’un Agenda 21 national En 1993, l'État décide d'élaborer un Agenda 21 pour toutes les grandes cités du pays. En 1999, le département Construction de la ville, en liaison avec le bureau de Contrôle de l'environnement, définit les lignes directrices nécessaires à la mise en pratique de mesures écologiques pour le plan de rénovation urbaine. Publiées sous forme de guide, elles s'appliquent à tous les projets de construction ou de rénovation urbaine et portent, par exemple, sur l'isolation des bâtiments, l'utilisation de matériaux écologiques…

En 2001, les lignes directrices sont réactualisées. De nouvelles exigences en matière de construction ou de rénovation écologique sont fixées.

Ce guide devient indispensable pour tous les maîtres d'ouvrage (privés ou publics), puisque ces lignes directrices inspirent désormais les plans directeurs et les plans locaux d'aménagement. En effet, elles visent davantage les résultats que les moyens à mettre en œuvre? L’ opération occasionne la collaboration de 5 villes danoises, dont Copenhague. Il s'agit pour elles d'adhérer à des règles communes, au plan national, comprenant par exemple la mesure de l'impact des activités humaines sur l'environnement ou la gestion locale de la protection de l'environnement.

Pour être sûr que les différentes villes respecteront fidèlement les objectifs fixés, il leur est demandé de signer une charte à laquelle vient se greffer, en 2001, l'élaboration d'un projet de planification stratégique qui permet de définir territorialement les axes de développement: nouveaux équipements, orientations des plans d'ensemble ou des plans locaux d'aménagement…Toutes les initiatives (y compris sectorielles, déchets, eau…) doivent répondre à des impératifs écologiques et participatifs.

En 2004, la ville met en place des agences locales de l’Agenda 21 dans chacun des grands quartiers. L’Agenda 21 comprend des thèmes comme le bien-être des citoyens, la réduction e la consommation de ressources naturelles et la production de déchets ou l’introduction de la nature dans la ville à la recherche d’une biodiversité.

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Passer de l’ancien au nouveau La ville de Copenhague applique la politique architecturale en vigueur au Danemark, à savoir privilégier le remplacement des vieux immeubles dont le caractère historique ou les éléments de façades ne sont pas indispensables à l'harmonie du quartier ou des îlots d'immeubles. Encourager la construction de nouveaux bâtiments, dont l'architecture s'intègre au quartier, permet d'offrir des logements aux normes actuelles de qualité avec des espaces de vie plus grands.

Avec ces principes, les architectes danois ont su créer à Vesterbro des blocs d'immeubles harmonieux mêlant des constructions d'architecture très contemporaine avec des bâtiments existants rénovés. Les anciennes cours intérieures des îlots ont été remplacées par des espaces verts pouvant être équipés d'abris pour les vélos ou de containers à déchets.

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L'exemplarité écologique de l'îlot Hedebygade Débutés en 1998, les travaux de rénovation écologique du bloc d'immeubles de Hedebygade se sont achevés en 2002. Ce projet exemplaire comporte douze actions, toutes développées dans le cadre du programme global de rénovation écologique. Cet îlot est composé de 19 immeubles construits entre 1880 et 1886 sous diverses formes de propriété : privée, sociétés de gestion immobilière… Les objectifs écologiques poursuivis pour le bloc de Hedebygade tiennent en trois points : • démontrer la faisabilité technique et promouvoir un savoir-faire spécifique danois ; • contribuer à la mise en oeuvre de solutions écologiques innovantes de rénovation des vieux bâtiments : intégration des technologies de chauffage solaire et de ventilation, cellules photovoltaïques sur les façades exposées au sud, éclairage naturel, mesures des consommations énergétiques, par le biais de compteurs, tri des déchets, purification de l'air à l'aide de plantes vertes, création d'une maison communautaire... ; • favoriser le développement de solutions écologiques de rénovation urbaine viables commercialement.

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Participation des habitants En 1990, débute le projet de rénovation écologique qui doit s'étaler sur 6 à 10 ans. Les zones de rénovation sont déterminées par îlots de 10 à 20 immeubles, représentant 100 à 300 logements. Pour chaque îlot, la ville établit un plan de rénovation, évalue les améliorations à apporter et les dépenses correspondantes.

La gestion des opérations est confiée par la ville à une équipe de consultants de type coopératif, SBS Byfornyelse, agréée au niveau national. Ce cabinet de consultants d'une soixantaine de personnes regroupe des architectes, des sociologues, des animateurs de quartier, des assistants sociaux…

L'une des originalités du projet de rénovation de Vesterbro est sans conteste la participation active des habitants à chaque étape du programme. L'équipe de consultants a pu dialoguer avec les résidents pour finaliser les choix de rénovation.

Pendant près d'un an avant le démarrage des travaux, un processus de concertation s'est déroulé selon plusieurs étapes, allant de la planification des axes et des objectifs généraux à une liste de priorités par blocs d'immeubles. Un délai de 8 semaines leur a été laissé pour faire connaître leurs objections au projet et leurs suggestions. Une fois les différentes remarques compilées et étudiées, les plans d'actions par îlots ont pu être définis. Pendant la rénovation, certains résidents sont relogés temporairement par la société de rénovation urbaine, en fonction de l'importance des travaux à réaliser dans les appartements. Quelques uns sont complètement refaits à neuf et voient leur surface habitable modifiée : combinaison de deux appartements pour n'en faire qu'un, division d'un grand appartement ou destruction et disparition de certains autres avec une expropriation… En 1992, les travaux de rénovation démarrent dans 4 blocs d'immeubles, avec l'approbation des habitants consultés et informés.

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Un financement partagé Ce projet a bénéficié de subventions très intéressantes. Le ministère de l'Urbanisme et du Logement, la ville de Copenhague, les propriétaires et SBS Byfornyelse ont pris en charge tous les coûts du renouvellement urbain : relogement des personnes, prestations des architectes et ingénieurs, coût de construction… L'État a intégralement financé les projets écologiques : installation de panneaux solaires, tri des déchets… À elle seule, la ville de Copenhague disposait en 2000 de 40% du budget national de rénovation urbaine. Elle a dû intégrer au montant du projet les travaux de rénovation des squares et la construction d'un centre culturel et sportif. Au final, le coût de la rénovation par blocs d'immeubles est assez élevé : 2 280 euros/m2. Mais la nouvelle loi danoise de rénovation urbaine a changé la donne puisqu'elle revoit à la baisse les subventions : 1 343 000 € pour l'État, 2 687 000 € pour la ville. Cet aspect devrait limiter les possibilités de reproduire une telle opération de rénovation.

Le Centre pour la rénovation de Vesterbro La loi danoise pour les rénovations, adoptée en 1986, impose aux habitants de participer aux projets de rénovation. Ainsi, le Centre a permis l'implication très forte des citoyens du quartier. Lieu d'information créé en 1990 à l'initiative de la ville de Copenhague, il a pour mission de sensibiliser les habitants sur des thèmes écologiques liés à la construction comme, par exemple, les lampes à basse consommation, le double vitrage, le chauffage central couplé au réseau urbain, les chasses d'eau à double flux… Il organise également des réunions de concertation avec les résidents des différents blocs qu'il invite à s'organiser en “conseils d'îlots” dès le démarrage du projet de rénovation.

Composé des représentants de chaque immeuble et consulté pour toutes les questions d'aménagement, il peut intervenir pour discuter avec l'architecte du projet et émettre des objections à certains choix. Il agit également en réseau avec les autres “conseils d'îlots” sur le principe d'un forum d'échanges d'expériences et d'informations.

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Le Centre est alors utilisé comme structure d'appui et d'expertise par ces “conseils d'îlots”.

La revue Quartier Vesterbro Le Centre Vesterbro publie une revue qui fait office à la fois de relais d'informations généralistes sur la rénovation urbaine et de support pour les débats entre résidents. Cette publication trimestrielle, de bonne qualité, est distribuée à tous les résidents et aux entreprises du quartier.

La question des transports

Durant ces dix dernières années, le trafic a augmenté de 15% à Copenhague. Les services municipaux ont donc décidé d'élaborer un nouveau plan de déplacements urbains respectueux de l'environnement. Quelque 45 000 appartements dans Copenhague sont exposés au bruit du trafic routier, avec un niveau supérieur à 65 dB. À Vesterbro, l'isolation renforcée des immeubles a été choisie à la fois pour ses performances thermique et phonique.

Une des conséquences inattendues de la rénovation du quartier est la hausse du nombre de voitures particulières due à la croissance des revenus des habitants.

Cette augmentation des véhicules génère des problèmes de stationnement et de maîtrise des espaces publics. En conséquence, des places de parking ont dû être aménagées en périphérie du quartier. La ville de Copenhague soutient fortement l'utilisation de la bicyclette en zone urbaine: réseau de pistes et routes cyclables exemplaire. Cette démarche peut être considérée comme un succès puisque l'usage du vélo a augmenté de 40% depuis 1995. À Vesterbro, grâce aux cheminements piétonniers, les habitants profitent des efforts engagés en matière de verdissement du quartier. La mixité fonctionnelle de ce dernier leur permet, la plupart du temps, de se rendre à pied aux principales zones de service.

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L’aspect énergétique

L'objectif général est l'intégration de techniques de réduction de consommation d'énergie dans la rénovation des immeubles du quartier. Cette démarche doit rechercher en priorité un confort thermique pour les occupants et des économies grâce à l'utilisation d'énergies renouvelables.Chaque îlot a ses solutions techniques spécifiques, utilisées seules ou de façon intégrée.

• Des cellules photovoltaïques sont intégrées dans la plupart des façades en verre, exposées plein sud. L'énergie générée sert à éclairer les rues pendant la nuit. Certains bâtiments ont bénéficié d'une solution innovante : une “paroi solaire”, composée d'une paroi vitrée, d'une lame d'air et de capteurs. Le système de ventilation a été couplé au système d'énergie solaire avec un préchauffage de l'air circulant juste derrière les cellules photovoltaïques. D'une épaisseur de 25 cm, ces façades en vitrages à haute performance thermique améliorent l'isolation des immeubles. Afin d'y intégrer les panneaux photovoltaïques, des verrières ou des balcons ont été aménagés agrémentés d'allèges en panneaux photovoltaïques.

•L'eau chaude sanitaire est fournie par des serpentins situés sur le côté sud des toits et chauffés par les rayons du soleil.

86 m2 de capteurs reliés à un réservoir de 3 200 litres fournissent l'eau chaude sanitaire pour 30 appartements.

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• Un immeuble de l'îlot Hedebygade est équipé d'un système innovant d'optimisation de la lumière naturelle, guidé par ordinateur. Il capture dans un puits de lumière les rayons du soleil projetés sur des miroirs et les redistribue dans les appartements. Ce système contribue au confort visuel et thermique des appartements.

Le réseau de distribution d'eau est à basse température, ce qui signifie que la température de l'eau dans les canalisations et dans les radiateurs est plus basse (environ 60°C) que celle d'un système traditionnel.

Pour compenser cette baisse, le système de distribution et les radiateurs ont une surface plus importante. Le système de ventilation intégré et l'échangeur air/eau réchauffe l'eau distribuée dans les appartements pour l'eau chaude sanitaire et les radiateurs. Afin de réduire les coûts d'installation, ces derniers sont pilotés par des vannes thermostatiques et placés au centre des appartements.

Un compteur central individuel de consommation d'électricité, d'eau chaude et de chauffage est placé dans les entrées des appartements. Il affiche les consommations journalière, mensuelle et annuelle. Les données proviennent des compteurs intégrés aux radiateurs, à l'alimentation électrique et aux canalisations.

L'isolation des constructions comporte plusieurs aspects : les façades sont isolées par l'extérieur, protégées par des plantes grimpantes, les toitures sont végétalisées et les fenêtres sont en double vitrage, essentiellement en bois et en aluminium. Le PVC est interdit. Enfin, des lampes à basse consommation sont utilisées pour l'éclairage public ainsi qu'à l'intérieur des immeubles.

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Dans le souci de préserver l’eau potable, certains bâtiments ont recours à des systèmes de récupération des eaux pluviales). En 2002, la consommation d'eau par personne était de 125 litres par jour, l'objectif pour 2010 est de la réduire à 110 litres.

• Les appartements ont été équipés d'économiseurs d'eau, sur les douches et les robinets, et les chasses d'eau limitées à 3,5 l. Chaque appartement dispose d'un compteur de consommation d'eau • Une grande quantité d'eaux de pluie provenant des toits est recyclée. Ainsi, la récupération de 12 m3 pour 170 m2 de surface de toit permet d'alimenter les chasses d'eau. À Hestestald, 8 cuves de récupération des eaux pluviales de 1 000 litres chacune ont été enterrées dans le jardin. Elles alimentent les chasses d'eau et les machines à laver situées dans la laverie commune de l'immeuble. Une unité de traitement des eaux usées a été créée dans un immeuble dit “Green House” de 3 étages, représentant 130 m2 de surface. Dans les sous-sols se trouve le bassin de réserve des eaux pluviales.

La quantité journalière de déchets (ordures ménagères, déchets industriels…) générée par un habitant de Copenhague étant de 8,5kg, l’objectif de réduction a été fixé à 60% : 50% vont à l'incinération, 3% sont mis en décharge et 47% dont destinés au recyclage. Des containers sont mis à disposition dans les cours intérieures des immeubles pour effectuer le tri d'une douzaine de types de déchets : verre, plastique, biodégradable, métal, journaux, emballage cartons, vêtements, médicaments, peintures, acides, outils de nettoyage, compost…

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BILAN du projet Copenhague a réduit ses émissions de CO2 de 23%, entre 1990 et 2000, et s'est fixé, dans le cadre de son Agenda 21, 12% supplémentaires d'ici 2010.

On constate que les consommations d'énergie et d'eau ainsi que les émissions de CO2, dans l'îlot de Hegebygade, sont inférieures à la moyenne nationale. À noter également que l'amélioration du confort intérieur (baignoires à la place de douches…) a pu engendrer, à la marge, une hausse des consommations d'eau.

L'un des mérites de l'opération aura été l'organisation, en 2002, d'une enquête de satisfaction auprès des habitants du quartier, par le biais d'un questionnaire distribué aux résidents du bloc de Hedebygade afin de mesurer leur intérêt pour l'écologie urbaine. Le résultat est plutôt encourageant si l'on tient compte du contexte de départ et des avancées majeures constatées. Si l'intérêt est croissant, certains habitants ont été déçus par le processus de rénovation: Les informations qu'ils ont reçues leurs semblent insuffisantes et le sentiment d'avoir été écartés du projet est prégnant. Estimant la durée de la rénovation trop longue, quelques uns ont perdu patience et quitté le quartier. Tirant une leçon de cet enseignement, les porteurs du projet ont jugé que des travaux de ce type ne devraient pas excéder trois ans. En revanche, les résidents sont satisfaits de l'architecture «plus moderne » des bâtiments, des nouvelles façades et de l'aménagement des cours intérieures.

La rénovation urbaine de Vesterbro a produit deux phénomènes contradictoires : une augmentation des loyers qui a fait fuir les ménages les plus modestes et le succès auprès d'une couche sociale plus aisée. Or, initialement, l'un des objectifs du projet de rénovation était de maintenir une mixité sociale et l’état démographique du quartier.

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