Condamné

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question … *** Ma montre affichait désormais les 19 heures et quart passées. Les bruits de moteur retentissaient, quelques sirènes aussi. Des voitures de polices venaient d'apparaître à l'horizon, pas beaucoup à vrai dire, seulement quatre ou cinq, mais, ajoutées à d'autres voitures et fourgonnettes noires, les vitres tintées et arborant un gyrophare bleuté, ainsi qu'aux petites camionnettes des journalistes s'agglutinants derrière les autres, on jurait voir un mouvement de cavalerie. Quelques minutes plus tard, tous étaient arrivés. Des personnes, spécialistes en quelques sortes de choses, munis de gants en latex, de lunettes et de sorte de grandes combinaisons blanches qui les cachaient entièrement s'étaient précipités sur la scène désormais entourée par un cercle de plusieurs mètres de diamètre, dessiné par Jack avec les banderoles jaunes marquées de lettres noires : « Scène de crime – Interdit au public ».Certaines personnes toutes vêtues de noir et, accrochés à leurs ceintures, de badge du FBI, le Bureau Fédéral d'Investigation comme l'un d'eux aimait si bien le rappeler chaque fois qu'un simple policier débarquait, lui collant au nez sa plaque en argent, avaient été autorisées à entrer sur le lieu du crime. Les flashs des appareils photos illuminaient toute cette partie de la route et les journalistes qui couraient en tout sens autour du cercle jaune, un micro à la main devant leurs caméras, produisaient des bruits si violents que j'en avais mal au crâne. J'aurais eu envie de leur crier « Taisez-vous, bandes d'abrutis ! », mais, de quoi aurais-je eu l'air ? - Sortez du périmètre ! C'est au FBI d'intervenir ! Un homme, la vingtaine, plutôt baraqué, le regard sombre et ses cheveux bruns et courts coiffés en bataille, s'était approché de nous sans que nous le voyions : nous fixions les corps que deux personnes, sûrement d'autres « spécialistes », venaient de sortir précautionneusement de la carcasse. Je mis du temps à réagir tout comme Jack. J'avais pensé qu'il s'adressait à un de ces vautours de journalistes qui semblaient essayer d'agripper quelque chose, peut-être quelqu'un, de leurs bras qu'ils laissaient dépassés des barrières. En fait, pas du tout … L'autre dut recommencer. - Hey ! Vous êtes sourds ! s'écria-t-il en s'interposant entre moi et la voiture. Je repris soudain mes esprits comme si on venait de me gifler. Pour dire vrai, je venais de remarquer que j'avais vraiment mal à la joue. Jack m'aurais-t-il foutu un coup de pelle dans la figure ? Apparemment non. Il avait l'air aussi surpris que moi de voir le grand brun, en costume noir. Ce dernier nous regarda de ses yeux exorbités tour à tour. - Vous y aller ou il faut que j'vous y pousse ? nous lança-t-il d'une façon narquoise mais qui semblait plutôt sérieuse aussi. Jack le dévisagea en mâchant son chewing-gum puis s'apprêta à partir mais, il se ravisa quand il vit que je cherchais quelque chose dans ma veste. J'entrouvris effectivement la poche intérieur gauche et en sortis ma plaque de police. Aucun d'eux, ni mon coéquipier ni l'agent fédéral ne semblait comprendre. Je tendis alors la plaque vers l'homme en costume qui semblait vexé, ou plutôt énervé. - Non mais t'as pigé ce que je viens de dire ? Y a que le FBI qui … commença-t-il, en agitant un doigt accusateur.


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