Des pétales de roses aux plantes carnivores

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Nouvelle initiative pour une sortie de crise

Najoua Fouad a «Majalla»: Je ne savais pas qui était Kissinger quand il m'a demandé au mariage ... Si la demande se faisait de nouveau, j’accepterais

Un magazine politique hebdomadaire

Issue 1760- Août 16/08/2019

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Un magazine politique hebdomadaire

Jeff Bezos, président d’Amazon: Il projette de vivre sur la lune, et sa fortune provoque Trump, le locataire de la Maison Blanche www.majalla.com

Tunisie-Femmes dans la course à la présidentielle

Des pétales de roses aux plantes carnivores… www.majalla.com


Un magazine politique hebdomadaire

Issue 1760- Août 16/08/2019

Ramaphosa remporte une nouvelle bataille 26

Plus de 80 migrants secourus au large de la Libye 28

Une constellation de stars illumine le ciel de Hammamet www.majalla.com/eng

Un lourd bilan dans l'explosion 30 d'un camion-citerne

Éditeur en chef

HH Saudi Research and Marketing (UK) Ltd

Secrétaire de Rédaction

10th Floor Building 7 Chiswick Business Park 566 Chiswick High Road London W4 5YG

Ghassan Charbel Un magazine politique hebdomadaire

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Mostafa El-Dessouki

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Tel : +44 207 831 8181 - Fax: +44 207 831 2310


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Les baigneurs libanais observent des petites tortues ramper sur la plage de sable d'Al Mansouri, près de la ville de Tyr au sud du Liban, Le 31 juillet 2019. (Getty)

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Des religieuses orthodoxes observent une procession religieuse à l'occasion de la célébration du 1031e anniversaire de la christianisation de Kievan Rus à Kiev le 27 juillet 2019. (Getty)

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ctualités

L’Afrique en bref Éthiopie

Coopération avec Alibaba pour promouvoir l'économie numérique

Le ministère éthiopien de l'Innovation et de la Technologie a annoncé mercredi une coopération avec le géant chinois du commerce en ligne Alibaba pour développer son secteur de l'économie numérique. Cette nouvelle survient à l'issue d'une rencontre entre le ministre éthiopien de l'Innovation et de la Technologie, Getahun Mekuria, et Jack Ma, fondateur du groupe Alibaba, au siège du groupe Leur employeur dénonce un règlement de comptes de la part des autorités provinciales.

RDC

Sept Chinois détenus pour "séjour irrégulier"

Sept ressortissants chinois accusés de “séjour irrégulier” sont en détention à Kananga dans la province centrale du Kasai en République démocratique du Congo, et leur employeur dénonce un règlement de comptes de la part des autorités provinciales, a-t-on appris mercredi de source sécuritaire. “Ils sont en séjour irrégulier. Ils ont les

visas de la société CREC7- chinoise mais travaillent pour le compte de la société CREC7/RDC. Mes services ont découvert cette irrégularité et les ont arrêtés”, a déclaré à l’AFP Emmanuel Mapenzi, chef de la direction générale des migrations (DGM) dans la province L’OMS renforce son soutien à la réponse à Ebola en RDC et dans du Kasaï-central. Ils sont détenus dans d'autres régions de l'Afrique. un cachot du service de renseignements de la police depuis samedi et les Alibaba à Hangzhou en Chine, a autorités ont promis de les transférer à rapporté le ministère mercredi. Kinshasa. "Excellente discussion avec Jack Ma sur la construction de l'économie numérique éthiopienne", a déclaré M. Mekuria dans un message publié sur les médias sociaux à l'issue de sa visite du siège du groupe Alibaba. M. Mekuria a souligné l'importance énorme et la "priorité supérieure" que le gouvernement éthiopien accorde à ses investissements dans la transformation numérique.

Les albinos en Afrique, Noirs à la peau blanche car dépigmentée, sont confrontés à des discriminations.

l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC), alors que le nombre de morts s'élève actuellement à 782 1. "La Commission de l'UA, par l'intermédiaire des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Afrca CDC), renforce son soutien à la réponse à Ebola en RDC et dans d'autres régions de l'Afrique, à la suite de la déclaration de l'éruption de l'épidémie en tant qu'urgence de santé publique de portée internationale", a déclaré l'UA dans son bulletin mensuel publié mercredi.

Selon le bloc panafricain composé de 55 membres, à la date du 27 juillet, un total de 782 1 décès avaient été enregistrés en raison de l'épidémie d'Ebola qui sévit en RDC, avec un taux de mortalité global s'élevant à %67. Malawi

Trois condamnations à mort pour le meurtre d'un albinos

Deux hommes et une femme ont été condamnés à mort par un tribunal du Malawi pour le meurtre d’un albinos, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Le trois condamnés était

UA

Intensification des efforts pour faire face à la crise d'Ebola Le géant du e-commerce chinois Ali Baba veut promouvoir ses ventes en Afrique.

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L'Union africaine (UA) a appelé mercredi à des efforts concertés contre

accusés d’avoir tué à coups de barre de fer et de manche de pioche en 2015 un albinos, avant de le découper et de l’enterrer clandestinement. “Ils ont été reconnus coupables (de meurtre et de possession de fragments humains) et condamnés à mort”, a déclaré à l’AFP Agness Patemba, une porte-parole de l’institution judiciaire. Le verdict a été rendu mardi, à Mchinji, dans l’ouest du pays. Il s’agit de la seconde décision de justice similaire au cours des trois derniers mois. Les albinos en Afrique, Noirs à la peau blanche car dépigmentée, sont confrontés à des discriminations, mais aussi parfois pourchassés, tués et amputés de leurs membres et organes, ensuite utilisés pour des rituels magiques censés apporter richesse et chance. Tunisie

L’ISIE approuve 26 candidatures à la présidentielle anticipée

L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé ce mercredi qu'elle a retenu seulement 26 dossiers de candidature à la présidentielle anticipée du 15 septembre prochain parmi un total de 97 initialement déposés (%26,8), cédant ainsi la voie à la période des recours. Lors d'une conférence de presse tenue mercredi au siège de l'Instance, le président de l'ISIE Nabil Baffoun a précisé que parmi les 26 candidatures retenues, figurent celles de deux femmes (contre un total de 12 candidatures féminines au départ). Il s’agit des deux cheffes de partis politiques, en l'occurrence Salma Elloumi (parti Amal Tounes ou Espoir de Tunisie) et Abir Moussi (Parti desrourien libre). Burundi

Campagne de vaccinations contre Ebola

Le Burundi a commencé à vacciner

Conférence de presse de l’Isie tenue mercredi au siège de l'Instance.

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ctualités

Zimbabwe

La peur gagne du terrain après les manifestations de l'opposition

Dr Kazadi Mulombo. Somalie

Une base militaire attaquée par des Shebab

Une base militaire située à 70 km au sud de Mogadiscio a été attaquée mercredi par des combattants islamistes shebab, qui ont fait exploser des voitures piégées et ouvert le feu contre les soldats, a-t-on appris de source militaire. “Après les explosions, ils ont tenté de percer nos lignes, mais nous les avons repoussés. Nous les poursuivons. Plusieurs soldats ont été légèrement blessés par des éclats”, a déclaré à la La campagne de vaccination a démarré mardi à Gatumba, principale localité frontalière entre presse le général Yusuf Rageh. Les les deux pays, avec des doses du vaccin rVSV-ZEBOV. shebab ont affirmé avoir “tué beaucoup contre Ebola son personnel de santé utilisé en RDC où 170.000 personnes de soldats” dans cette attaque, survenue positionné à la frontière avec la ont été vaccinées. Il sera aussi à Awdheegle, une localité qui avait République démocratique du Congo, administré au personnel de laboratoire été reprise la semaine dernière aux pays dans lequel le virus a déjà tué près et aux fossoyeurs. islamistes, par les forces de sécurité de 1.900 personnes en un an, a annoncé Le vaccin, développe par le groupe somaliennes et les soldats de la force de mercredi l’Organisation mondiale de la pharmaceutique américain Merck, a l’Union africaine en Somalie (Amisom). prouvé sa “grande efficacité” pendant santé (OMS). La campagne de vaccination a démarré des essais effectués en Guinée en 2015 Nigéria mardi à Gatumba, principale localité pour contrer l‘épidémie de la fièvre Des jeunes réalisent des films à partir des frontalière entre les deux pays, avec des Ebola en Afrique de l’Ouest, selon le doses du vaccin rVSV-ZEBOV, déjà responsable de l’OMS au Burundi, le smartphones Dans un complexe de l‘État de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, Godwin Josiah et ses cousins préparent la scène pour le tournage d’un film. Le rideau vert devant servir pour l’incrustation accroché, place au tournage. À l’aide d’un smartphone et d’un trépied, top ça tourne. Un ventilateur génère de l’air sur l’acteur qui, dans le film, d’après eux, volera dans les airs. Alors que les professionnels du domaine utilisent des équipements sophistiqués, ces garçons, eux utilisent des objets de tous les jours tantôt endommagés et les recyclent. Malgré ces faibles moyens, leurs productions attirent de nombreux abonnés. Les huit membres du groupe “les Critiques” ont réalisé leur premier film intitulé Des combattants islamistes shebab, qui ont fait exploser des voitures piégées et ouvert le feu contre les soldats. “Rédemption” en 2016.

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Le Zimbabwe se prépare à plusieurs journées de manifestations qui devraient débuter dès ce vendredi 16 août. Entre le gouvernement qui a prévenu qu’il ne laisserait prospérer aucun débordement, et l’opposition qui se dit déterminée à faire entendre sa voix, les prochains jours inquiètent le pays. Le souvenir des manifestations de janvier dernier est encore vif dans l’esprit des Zimbabwéens. Treize morts, des centaines de passages à tabac et viols – selon les rapports – avaient A l’aide d’un smartphone et d’un trépied, top ça tourne.

Nigéria

Buhari contre les importations alimentaires

Muhammadu Buhari, le chef de l‘État nigérian veut passer à la vitesse supérieure, dans la résolution de la crise des devises. Première cible, les importations de denrées alimentaires, l’une des principales sources des sorties massives des devises. “La réserve de change sera conservée et utilisée strictement pour la

diversification de l‘économie, et non pour encourager plus de dépendance vis-à-vis des factures d’importation de produits alimentaires “ peut-on lire, dans un communiqué de la présidence nigériane. Premier producteur de pétrole du continent, le pays n’a pas suffisamment diversifié ses sources de revenus. Conséquence: il subit de plein fouet la morosité du marché du brut; un produit qui fournit l’essentiel des devises du pays. Le souvenir des manifestations de janvier dernier est encore vif dans l’esprit des Zimbabwéens.

L’importation de denrées alimentaires, l’une des principales sources des sorties massives des devises.

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sanctionné la série de manifestations de l’opposition et des syndicats pour protester contre la violente crise économique qui frappe le pays. Le mois dernier encore, de hauts responsables du Zanu-PF ont déclaré que la constitution permettait au gouvernement de déployer l’armée pour faire face aux manifestants et avertissait que des soldats étaient entraînés à tuer. « Un homme averti, c’est un homme fort », a déclaré l’un d’eux sommant les manifestants de rester chez eux.


Encouverture Tunisie-Femmes dans la course à la présidentielle

Des pétales de roses aux plantes carnivores… Par Nasreddine Ben Hadid A se pencher et étudier la situation de la femme en Tunisie, le commun des observateurs, pour ne pas dire l’académicien chevronné, ne peut qu’être étonné face à une contradiction flagrante et même frappante entre deux constats : 1. L’Histoire du pays marquée par des femmes, qui y ont laissé des empreintes très fortes. A commencer par la Reine Didon (Ellyssa en arabe), la Kahina (guerrière berbère qui s’est opposée farouchement à la conquête arabe), sans oublier Aziza Othmani (princesse et célèbre mécène), ou la «Sainte» Saïda Mannoubia. Pour finir avec Wassila Ben Ammar (femme du président Bourguiba) ou Leila Ben Ali (épouse du président déchue Zine El-Abidine Ben Ali). Cette image est renforcée par la promulgation du Code du Statut Personnel (CSP), (13 août 1956), qui a essentiellement instauré la monogamie comme unique option de mariage, et a réformé les procédures du divorce. D’où cette image de «pionnière» pour la femme tunisienne. 2. Une présence féminine très marginale sur la scène de politique. A part le «ministère de la Femme», la femme tunisienne n’a jamais été certaine d’avoir sa place au Gouvernement. Certes, des femmes ont brillé ici et là, à des périodes différentes de l’Histoire de la Tunisie moderne, comme la regrettée Maya Jribi, et autres... Mais restent

toutes confondues, de simples hirondelles qui ne peuvent annoncer (avec certitude) un «printemps» (qui tarde encore) pour la femme tunisienne. Les élections présidentielles qui se dérouleront le 15 Septembre prochain, constituent un excellent « thermomètre » pour mesurer, sonder et surtout diagnostiquer les vraies raisons et les causes réelles de cette contradiction. Surtout que la Tunisie, et essentiellement les Tunisiennes viennent de célébrer le 63ème anniversaire de la promulgation du CSP A la clôture de l’opération du dépôt des candidatures, le 9 Septembre à minuit, la Tunisie a comptabilisé, 97 futurs présidents potentiels, y compris 12 femmes. %11,64 est un pourcentage certes, mathématiquement recevable, mais ne peut au réel dresser un diagnostic, tant sur ces 98 «intentions» uniquement 28 sont «recevables»…. Constat qui pousse à poser une question légitime, qui concerne les hommes et les femmes à la fois : Combien de ces candidatures visent réellement une intention réelle ? Et combien ne sont que des «m’as-tu vu ?». Cette question est doublement importante pour la femme. En plus de ce recherche du «buzz», la gente féminine, a-telle besoin de candidatures «glamour» qui ne sont que des occasions pour se faire photographier et faire des déclarations pédantes à une presse en quête d’un sensationnel qui ne fera pas fléchir l’audimat.

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En conclusion : L’illustre inconnue, qui se présente au nom des femmes, ne disposant ni de connaissances politiques, et encore moins de programme recevable, et ne savant articuler une phrase selon les règles, quel apport peut-elle engendrer pour la femme (l’image et la cause) ??? L’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections

Les deux sont politiquement connues, et même participent chacune à sa manière, à l’activité politique visible (ISIE), vient de publier une liste provisoire des candidatures conforme à la législation, dans l’attente de recours. Mais cette liste reste globalement valable. 26 candidats ont pu présenter des dossiers dans les normes, dont deux femmes. Un pourcentage de %07,69. Encore plus bas que le pourcentage des dépôts des candidatures. Chose qui prouve que les femmes (en proportion) sont moins capables de présenter des dossiers conformes. Sur cette «douzaine» de femmes, deux ont pu passer le premier tour de la sélection. A savoir, selon la liste émise par les instances de l’ISIE : - Abir Bent Tijani Ben Salah Moussi. - Salma Ben Mohamed Taoufik Loumi. Les deux sont politiquement connues, et même participent chacune à sa manière, à l’activité politique visible. La première, présidente du Parti destourien libre (POL), la femme au verbe acerbe contre le «système» en place en

Kéfi, Inspectrice générale de l'enseignement préparatoire et secondaire. Agrégée de philosophie.

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devant les lumières des projecteurs, et les zooms des caméras. Pour retourner et sombrer à nouveau dans l’anonymat, en espérant d’opérer un «remake», dans cinq ans, peut-être. Certains de ces femmes ont annoncé qu’elles voulaient simplement marquer le pas, et damer le pion, pas plus, pour lancer un soi-disant, cri d’alarme concernant la situation du pays, la femme, ou même la crise socioéconomique et autres…. La liste est longue. Sur le plan purement électoral, seule Abir Moussi peut prétendre à être présente dans le «quinté» gagnant, encore moins au «tiercé», mais qui sait ??? Au gré des destructions réciproques entre frères-ennemis, et faisant usage d’un discours populiste, digne d’un parti d’extrême-droite en Europe, cette femme peut profiter d’une brèche… Qui sait ? Salma Loumi, tout en étant, «femme politique» réelle, souffre atrocement de la concurrence meurtrière de ses «frères-ennemis», tant elle s’adresse comme eux à la même masse électorale pour ne pas dire le même terroir. A savoir Abdelkrim Zbidi, Mohsen Marzouk, Saïd Aydi, Néji Jalloul, et même Mehdi Jomâa…. Trop de cuillères et très peu de soupe… Dans un pays, où la galanterie électorale n’a jamais été de mise. Pour porter un regard certes féminin, et essentiellement non engagé politiquement, au premier degré, à savoir partisan, «Majalla» s’est adressé à deux femmes, foncièrement politisée, mais disposant d’un sens critique assez distingué, envers tous les partis et toutes les personnalités politiques. La première Houda Kéfi, Inspectrice générale de l'enseignement préparatoire et secondaire. Agrégée de philosophie. Mais surtout, plume très suivie sur les réseaux sociaux et commentatrices chevronnée de la vie politique et sociale. général, et Ennahdha en particulier. Elle est du genre à ne reculer devant aucun qualificatif, pour dénigrer et dégrader ses Adversaires. La seconde, ex-ministre du Tourisme, et exdirectrice du cabinet de l'ex-président feu Béji Caïd Essebsi. Une des personnes les plus importances dans la gestion des «fractions» issues de l’implosion de Nidaa Tounes. Elle a sauté de la présidence du Nidaa avant de reprendre les rênes

* Houda Kéfi : Nous constatons que le nombre des candidates pour les prochaines élections présidentielles est assez élevé [12 dossiers présentée par des femmes]. La chose en soi est positive.

du parti Amal Tounes (Espoir de la Tunisie), qu'elle a créé récemment. Cette femme issue d’une famille de très riches industriels, est parmi les rares à jouer la politique pour le «fun» et un positionnement politiquement «utile » à la famille, et non en pensant à la fin du mois. Le deuxième groupe concerne celles qui sont médiatiquement (peu) «connues» sans être aussi célèbres que les deux premières. A l’instar, Leila Hammami, déjà prétendante à la candidature en 2014, ou Dhouha Haddad, une femme d'affaires, qui a fondé un parti politique «Le Mouvement national pour les jeunes», en mai dernier. Femme qui a connu une gloire (temporaire), en commettant le «sacrilège» (selon certains) d’avoir pensé et que dire oser, prétendre à présider le Club Africain, l’un des deux plus importantes équipes de football de la capitale. De quoi lui apprendre que le machisme en football est 10 fois ou même 100 fois plus fort qu’en politique. Viennent ensuite, des «illustres inconnues» qui passent d’un «noir» médiatique, que même Google ne peut nier, d’une manière rapide, éphémère, presque comme le flash d’un rêve,

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La seconde Sonia Zakraoui, haut cadre dans le privé, activiste associative, et très présente elle aussi sur les réseaux sociaux, et commentatrice de la vie politique et sociale. Un engagement à la fois semblable sans être identique, et différent sans tomber dans la contradiction. Elles ont été très gentilles de répondre aux mêmes questions : Question I : La Journée de la femme a coïncidé avec les préparatifs des élections présidentielles. Ceci ne pose pas des questions concernant la place qu’occupe la femme sur la carte politique et principalement au niveau des postes à responsabilités, en particulier des postes de direction?

Houda Kéfi : Je ne pense pas que cette coïncidence ne pose un problème en soi. Quant à la situation des femmes dans la carte politique en Tunisie, je considère qu’elle souffre encore d’une sousestimation de la part de l’homme pour occuper les postes de direction et de planification et de prise de décisions. Ceci doit

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Sonia Zakraoui, haut cadre dans le privé, activiste associative

pousser à revoir et intensifier la lutte de la part des femmes intéressées dans l'activité politique et plus particulièrement le partisane.

Sonia Zakraoui : Même dans le pays développés, le pourcentage des femmes parmi l’élite politique, reste faible, tant les hommes considèrent la politique comme un «harem» masculin, et ne considèrent la femme que sous l’angle d’une femme en premier, sur la base d’une codification sociale ancestrale acquise. Tous ces facteurs limitent les capacités et le potentiel intellectuel des femmes.

Question II : Face à au nombre réduit des femmes candidates aux élections présidentielle, et l’absence d’une femme, dans le groupe éligible à la présidence. Que faut-il faire (et pas encore fait) pour que les femmes aient les mêmes chances que les hommes? Tant que le poste est constitutionnellement ouvert aux deux sexes.

Houda Kéfi : Nous constatons que le nombre des candidates pour les prochaines élections présidentielles est assez élevé [12 dossiers présentée par des femmes]. La chose en soi est positive. Aussi, certains hommes disposent de chances


Encouverture moindres que les deux femmes retenues. Abir Moussi, par exemple, disposent d’une base populaire plus large que celles dont disposeraient beaucoup de candidats [hommes]. Et ce malgré certaines retirances à l’encontre de cette femme, qui se réclame de l'ère de la tyrannie et du parti unique.

Sonia Zakraoui Les partis tunisiens ne «recrutent» pas les femmes sur la base de leurs compétences, mais cherchent plutôt à inclure des visages célèbres, pour répondre à la condition de parité imposée par la législation. Aussi, pour bénéficier au maximum du vote féminin.

Que doit-on faire? À mon humble avis, les femmes doivent s’impliquer en grand nombre dans la vie politique et associative. Et les jeunes femmes des responsabilités. Nous devons oublier que la vie politique (dans le vrai sens du terme) n’a commencé qu’en 2011. Ensuite, nous devons faire en sorte que les Tunisiens soient conscients quant à l’importance de la participation des femmes à la vie politique. Aussi, du fait que les femmes sont en mesure de porter un ajout, et de taille à cette vie. Il est important qu’elles soient présentes au sein du gouvernement à tous les niveaux pour assurer leur représentation et légiférer dans leurs intérêts. Sans oublier de combattre le sexisme et la misogynie, et juger toute personne qui oserait porter atteinte à l’intégrité physique ou même morale de la femme.

Question III L’expérience de la parité aux législatives, n’a pas présenté des

Sonia Zakraoui : le principe de parité nécessite également le développement des capacités des femmes et leur habituation à la pratique politique

figures féminines capables de briller, à l’image des hommes, ou devenir une référence ou autorité morale, essentiellement au niveau médiatique. Comment l'expliquez-vous

Houda Kéfi : À mon avis, il s’agit d’une des plus meilleures décisions prises au niveau des lois régissant les élections. Une grande partie des noms de femmes que nous constatons sur la scène politique, après la révolution, le doivent cette loi, qui oblige tous les partis et toutes les listes à inclure des femmes. Reste que le facteur social est encore extrêmement influent, concernant l’octroi de postes politiques à des femmes. Surtout que la concurrence politique en Tunisie, se joue à travers la nuisance morale à l’adversaire, et non à travers une critique saine et rationnelle du programme politique d’autrui.

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La militante féministe Bouchra Belhaj Hmida a été victime d’une campagne de dénigrement, à cause de la loi concernant l'égalité dans l'héritage, et celle concernant les libertés individuelles. Tous ces facteurs empêchent actuellement les femmes de se positionner sur le devant de la scène, mais l’intérêt des femmes pour les affaires publiques reste remarquable et les prochains temps vont progressivement révéler l’émergence de dirigeantes respectables et qualifiées pour remporter toute élection, et diriger le pays.

Sonia Zakraoui : L’expérience de la parité n’est nullement une exigence de la société civile ou des partis, plutôt imposée aux partis politiques. Le principe constitue une forme de reconnaissance

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du principe d'égalité dans la citoyenneté. Reste que l'application du principe de la parité, est entravé par des difficultés, y compris ayant une liaison avec la mentalité, car la société n'accepte pas, à ce jour, cette réalité. Sans oublier que les partis ne sont pas tous à des degrés différents prêts à appliquer ce principe et faire en sorte que les femmes occupent des postes à responsabilités. En conclusion, je ne crois pas que l’Arabe [l’homme] et le Tunisien en particulier, ne sont pas encore prêts, à croire en la nécessité d'associer la femme à la direction de la prochaine étape et de reconnaître sa capacité à occuper des postes de direction. Aussi, le principe de parité nécessite également le développement des capacités des femmes et leur habituation à la pratique politique


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olitique

Confédération des syndicatsalgériens

Nouvelle initiative pour une sortie de crise Par Yahia Maouchi Dans l’objectif de trouver une solution consensuelle pour sortir en urgence de l’actuelle crise politique, dans laquelle patauge le pays depuis le 22 février, le Collectif des dynamiques de la société civile regroupé au sein de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), a annoncé la tenue samedi prochain d’une première rencontre de concertation sur les différentes propositions de sortie de crise, à laquelle participeront des partis d’opposition et des personnalités nationales issues du mouvement populaire pacifique. Le collectif appelle au soutien de tous les acteurs pour faire réussir cette conférence dans le but d’instaurer un climat d’apaisement, loin des tensions, des interpellations et de la mise à l’index de ceux qui expriment des avis divers. Par ailleurs, et en prévision de cette réunion consultative, le collectif a rendu visite, au cours des deux dernières semaines, à la plupart des partis de l’opposition composant les Forces de l’alternative démocratique, ainsi qu’à plus de 20 personnalités nationales et d’autres issues du mouvement. Le collectif a tenu à signaler que toutes les procédures administratives permettant de tenir cette réunion ont été achevées. Il a rappelé, également, la

poursuite des réunions consultatives avec divers acteurs conformément aux recommandations du Symposium national des dynamiques de la société civile tenu du 15 juin au 28 juillet 2019. Regroupées au sein du collectif, quelque 75 organisations de la société civile ont réaffirmé, lors de leur dernière rencontre, leur soutien inconditionnel et absolu, leur accompagnement permanent et leur pleine participation au mouvement populaire pacifique. Le collectif a posé ses conditions avant d’entamer un dialogue de sortie de crise. Il a réclamé « le démantèlement de l’ancien système pour répondre aux exigences du peuple, la libération des prisonniers d’opinion et des militants des mouvements pacifiques, et à mettre un terme à la politique d’arrestation et de poursuites judiciaires à leur égard, la fin des pratiques de restriction des espaces publics, lever toutes les formes de restrictions imposées aux médias publics et privés, tout en garantissant la liberté de fournir et d’informer les citoyens avec professionnalisme, objectivité et impartialité ».

Une initiative« citoyenne »

Par ailleurs, cette initiative vise en premier lieu à inviter tous les acteurs de la scène politique

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ainsi que des personnalités issues de la société civile à s’asseoir autour d’une table pour trouver une solution consensuelle à la crise que traverse le pays. « Cette rencontre aura pour objectif de rassembler les propositions et leurs initiateurs autour d’un document de principes généraux, qui rassemble tous les points consensuels de solution à la crise », indiquent les initiateurs de cette rencontre. L’objectif de cette rencontre, selon eux, est d’arriver à organiser une rencontre nationale à l’issue de laquelle une feuille de route consensuelle et un plan d’action seront proposés aux acteurs politiques et membres de la société civile pour sortir de cette situation de crise. Mais également c’est pour adopter une approche commune sur la situation politique et sur les voies et mécanismes pour faire sortir le pays de la crise politique qui perdure depuis plusieurs mois. Cette autre initiative qualifiée de «citoyenne», par ses concepteurs, a été amorcée dans l’objectif de «rassembler les propositions et leurs initiateurs autour d’un document de principes généraux, qui rassemble tous les points consensuels de solution à la crise. Il s’agit également d’élaborer une feuille de route commune de nature à concrétiser les revendications légitimes des manifestants qui ont investi la rue

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Le collectif appelle au soutien de tous les acteurs pour faire réussir cette conférence dans le but d’instaurer un climat d’apaisement, loin des tensions, des interpellations et de la mise à l’index de ceux qui expriment des avis divers. depuis déjà plus de six mois. Cette rencontre devrait être le couronnement d’un processus laborieux d’une série de rencontres de concertation avec des chefs de parti et des acteurs politiques, au cours de la période allant du 18 juillet au 9 août 2019, et ce en application de la principale résolution de la conférence de la société civile du 15 juin dernier, portant sur «l’organisation d’une conférence nationale pour la mise en œuvre de leur initiative de sortie de crise du pays». Par ailleurs, cette


rencontre à laquelle participeront, toujours selon ses initiateurs, «des partis politiques d’opposition et des personnalités issues du mouvement populaire», sera sanctionnée par une déclaration commune, dont la recherche d’un «consensus national» prélude d’une solution à l’impasse et au blocage politique que connait le pays. «La recherche d’un consensus national» est dans l’esprit des acteurs de la société civile, et initiateurs de cette rencontre. C’est en quelque sorte, le synonyme de «l’unification des rangs dans ce contexte particulier que traverse l’Algérie» comme l’ont également expliqué les

Cette rencontre aura pour objectif de rassembler les propositions et leurs initiateurs autour d’un document de principes généraux, qui rassemble tous les points consensuels de solution à la crise

organisateurs, qui ont souligné avoir «fixé un objectif commun», à savoir la réunion de tous les protagonistes autour de la table du dialogue et «la nécessité de faire dans la concession» pour pouvoir dépasser «l’obstacle des positions intransigeantes» des uns et des autres.

Renoncer aux positions figées

Pour les initiateurs de cette rencontre, «il est temps de renoncer aux positions figées». Des positions qui freinent et paralysent, selon eux, la recherche de solutions consensuelles au moment où plusieurs acteurs et partis politiques appellent au dialogue pour faciliter l’établissement d’un processus pour une sortie de crise. Pour eux également, il est plus que temps d’amorcer un processus de dialogue, et de concertation avec tous les acteurs politiques, sans exclusion, et avec les citoyens et des représentants du Hirak, afin de «planifier les propositions politiques qui seront soumises au débat». À cet effet, les représentants de la société civile entendent adopter une démarche qui consiste par l’organisation d’une rencontre de concertation dans un premier temps, et travailler ensuite sur la réflexion «des points communs qui font consensus», et essayer de mettre en place un document appelé «charte d’engagement». Les organisateurs ont aussi annoncé que les principaux partis d’opposition,

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dont le FFS, le RCD, le PT, le FJD, El Nahdha, Jil Jadid ainsi que Talaie El-Houriat et l’union des forces démocratiques et sociales (UFDS) présidé par Noureddine Bahbouh ont déjà donné leur accord pour y prendre part. L’approche des acteurs de la société civile, est d’œuvrer à «ramener tous les acteurs à s’asseoir autour de la même table et créer un même espace de dialogue inclusif». «Nous sommes passés voir tout le monde, des partis composant l’Alternative démocratique au groupe des Forces du changement coordonné par M. Rahabi, les personnalités dont les noms reviennent de manière récurrente depuis le déclenchement du Hirak, ou activistes du Hirak», indique à cet effet, le représentant de la dynamique de la société civile. Les initiateurs de cette rencontre sont conscients de la diversité des opinions et positions politiques des acteurs issus de différentes sensibilités politiques, «chacun y va de son vécu et de ses objectifs, avec une proposition d’issue de crise, mais nous sommes tous convaincus que quelle que soit la proposition s’il n’y a pas autour une coalition ou un front rassemblé autour d’une feuille de route ou d’une proposition, nous ne pourrons pas avancer», explique l’un des représentants de la dynamique de la société civile. En somme, à travers ce véritable exploit, le Collectif des dynamiques de la société civile œuvre à trouver une issue politique aux

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revendications populaires. Le collectif, qui a entamé ses travaux au lendemain du déclenchement du mouvement populaire le 22 février dernier, s’est voulu un pôle fort pour porter et défendre une feuille de route politique consensuelle de la transition. Il faut rappeler que trois dynamiques sont impliquées dans l’organisation de cet événement.Il s’agit de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), du Forum civil pour le changement et du Collectif des dynamiques de la société civile pour une transition pacifique, lequel compte plusieurs associations et organisations des droits de l’homme. Ce sont ainsi, plus de 70 associations venant de différents horizons et représentant différentes sensibilités qui vont s’asseoir à la table. Les trois dynamiques se sont rencontrées plusieurs fois afin de parvenir à un accord sur une feuille de route politique commune, présentée comme une contribution à la sortie de crise. Ces dernières saluent la mobilisation du peuple et son attachement aux valeurs de la liberté. Aller vers une conférence élargie Il convient de savoir par ailleurs, qu’une réunion a eu lieu ce jeudi, entre les représentants des trois dynamiques de la société civile pour faire le point sur les préparatifs de cette première rencontre, a-ton appris de Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), qui fait partie du comité d’organisation.


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olitique

Saïd Salhi a assuré que ce rendez-vous est «l’aboutissement des rencontres et des contacts avec les personnalités et les partis politiques des deux pôles, l’Alternative démocratique d’un côté, et les Forces du changement de l’autre». C’est une première rencontre de concertation qui constitue une suite logique à la démarche initiée le 15 juin, visant un consensus national de sortie de crise. «Pour nous, ce n’est pas une finalité. Ce n’est qu’une première rencontre de concertation pour aller vers une conférence élargie. On laisse la démarche ouverte», souligne-t-il. Deux idées sont avancées. Il y a celle d’un compromis sur les feuilles de route des partis de l’opposition. Il y a également celle d’aller vers une charte pour le dialogue. «On ne parle pas du dialogue actuel. On veut un dialogue ouvert, inclusif et effectif», précise Saïd Salhi. De son côté, Abdelwahab Fersaoui, président du RAJ, soulève l’importance de cette démarche. Six mois après le déclenchement du mouvement populaire pacifique, il est temps que les partis, les acteurs de la société civile et les personnalités discutent pour arriver à s’entendre sur la façon de sortir le pays de cette crise. «Il y a plusieurs feuilles de route. Il y a des points communs et il y a aussi des divergences. On s’est dit que six mois après le mouvement populaire pacifique, il est temps que la classe politique et la société civile discutent entre elles pour voir la possibilité de se mettre d’accord sur une feuille de route. Il y a 15

les représentants de la société civile entendent adopter une démarche qui consiste par l’organisation d’une rencontre de concertation dans un premier temps, et travailler ensuite sur la réflexion «des points communs qui font consensus», et essayer de mettre en place un document appelé «charte d’engagement»

jours, nous avons donc rencontré tous les partis politiques, ceux de l’Alternative démocratique comme ceux du dialogue national pour leur exposer cette démarche portant organisation de rencontres de concertation pour voir la possibilité de se mettre d’accord sur des points bien précis», affirme M. Fersaoui. Rappelons, par ailleurs que, les trois dynamiques de la société civile ont rencontré pratiquement tous les partis politiques et les personnalités dont les noms reviennent souvent sur la scène nationale. Selon M. Fersaoui, aussi bien les partis que les personnalités ont tous donné leur accord de principe pour prendre part à ces rencontres de concertation. Ils veulent trouver un compromis politique de sortie de crise. «Nous sommes aujourd’hui interpellés. Nous avons une responsabilité historique de traduire le consensus qui existe dans la rue vers un autre consensus politique», a ajouté M. Fersaoui. Une suite logique de démarche initiée le 15 juin Abondant dans le même ordre d’idée, le Coordinateur national de la CSA, Ilyès Merabet, a noté que, cette rencontre fait suite à celle organisée le 15 juin dernier. «Nous sommes sortis à l’époque avec une feuille de route et un projet de solution où il était question de toucher les partis politiques, les personnalités, les groupes de l’élite au niveau national et des personnes qui ont émergé depuis le début du mouvement populaire pacifique», dira-til. L’objectif, a-t-il, poursuivi, est de tenter de rassembler les initiatives et les initiateurs et discuter dans la concertation des points en commun et les principes généraux qui puissent rassembler tout le monde. Selon Merabet, «Il y a matière à travailler, de sorte à aller vers des propositions consensuelles et rapprocher les positions des uns et des autres». L’objectif est également, a-t-il ajouté, de ramener les uns et les autres vers une feuille de route consensuelle tout en insistant sur les principes démocratiques, à savoir le respect des libertés, garder l’activité politique loin de toute pression ou interférence sur les syndicats et les organisations, l’ouverture du champ médiatique de (la presse de manière générale et audiovisuelle en particulier) ramener notamment des mesures d’apaisement par rapport au mouvement populaire pacifique et par rapport à toutes les contraintes concernant le déplacement des manifestants. Ilyès Merabet a estimé pour conclure que compte tenu de

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la difficulté de la situation, il est nécessaire d’avoir l’adhésion de tous les Algériennes et les Algériens, afin d’échanger et de se concerter sur les solutions qui existent pour faire sortir notre pays de la crise. Pour sa part, Messaoud Boudiba, le représentant des dynamiques de la société civile, a indiqué que «cette démarche s'est fixée pour but de ramener tout le monde à s'asseoir autour de la même table et autour du même espace, ce qui n'a pas été fait jusqu'à présent. Chacun y va de son vécu et de ses objectifs, avec une proposition de crise, mais nous sommes tous convaincus que quelle que soit la proposition, s'il n'y a pas une coalition ou un front rassemblé autour d'une feuille de route ou une proposition, nous ne pourrons pas avancer. Que la solution soit celle de ceux qui représentent le pouvoir aujourd'hui, imposée par la force s'il le faut, nous sommes convaincus que cela ne pourra pas résoudre le problème auquel nous sommes confrontés aujourd'hui». Et d'ajouter que «dans un premier temps, nous allons commencer par une rencontre de concertation et nous proposons de travailler sur les points

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communs qui font consensus, et pourquoi pas mettre en place un document appelé charte d'engagement. Au cours de cette rencontre, nous mettrons en place les principes généraux. Nous essayerons à travers ces rencontres, puisqu'il y en aura une deuxième et une troisième, d'arriver à une rencontre nationale d'où nous sortirons avec une feuille de route consensuelle et un plan d'action à proposer aux vis-à-vis pour sortir de cette situation de crise politique dans le pays» explique-t-il. Rappelons enfin que, cette rencontre intervient au moment où le panel, que dirige Karim Younès, rencontre d’énormes difficultés à mener sa mission de dialogue. Face au pouvoir, qui s’en tient à la seule feuille de route qu’il a tracée à cette instance de médiation, limitée à la tenue d’une présidentielle dans les brefs délais, les dynamiques de la société civile tentent de renverser le rapport de force. Divisée, l’opposition, qui refuse dans sa majorité, de participer à ce dialogue, ne pèse rien. Ce n’est qu’à travers un large regroupement qu’elle pourra faire entendre sa voix. C’est ce qu’elle semble d’ailleurs avoir compris.


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Afrique du Sud

Ramaphosa remporte une nouvelle bataille Par La Majalla

agissements de l'exécutif, le président, a promis à maintes reprises d'éradiquer la corruption dans La politique en ce pays, l’un des plus puissants du son pays, mais a trompé le Parlement de façon continent, passe par une période assez étrange. Le «délibérée», quand il a répondu à une question de poste du président est visé par l’opposition, mais l'opposition sur une donation à sa campagne de le président Cyril Ramaphosa vient de remporter 500.000 rands (environ 32.000 euros) faite par un une bataille judiciaire lundi, avec la décision d'un groupe industriel. tribunal de Pretoria de suspendre une ordonnance Cet argent, versé en 2017, n’était selon M. de la médiatrice sud-africaine qui aurait entraîné Ramaphosa, qu’un paiement à son fils Andile pour un travail de consultant pour l'entreprise de une procédure de censure au Parlement. Une bataille tout azimut oppose depuis plusieurs services Bosasa, impliquée dans de nombreux semaines, le chef d'Etat et la médiatrice de la contrats publics suspects. République sud-africaine, Busisiwe Mkhwebane, Mais a reconnu depuis, qu'il s'agissait d'une à propos d'un rapport accablant qui accuse le donation à sa campagne pour la présidence de président de mensonge lors de la campagne pour son parti, le Congrès national africain (ANC). la présidence de son parti, le Congrès national Sachant qu’une bataille intense lui a permis de vaincre le candidat choisi par l'ancien président africain (ANC), en 2017. Le Parlement devrait selon le rapport la Jacob Zuma. médiatrice, censurer le président pour avoir violé Assurant qu'il ne disposait pas des bonnes informations lorsqu'il avait répondu à la question le code d'éthique. Le rapport de la médiatrice est – selon Cyril au parlement. M. Ramaphosa avait plaidé la Ramaphosa – «irrévocablement biaisé», et a bonne foi, tout en promettant de rembourser les demandé et obtenu lundi une suspension de cette fonds de campagne. Sur fond d’une division réelle entre partisans de injonction. Selon l'enquête menée par cette juriste l'ex-président Zuma et soutiens de son successeur indépendante, chargée de contrôler notamment les Ramaphosa, la médiatrice a été critiquée pour son

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implication présumée dans la guerre interne à l'ANC, le parti de Nelson Mandela. Sur un plan analogue, la Cour constitutionnelle sud-africaine a estimé lundi que la médiatrice de la République avait été «malhonnête» dans une affaire impliquant la banque centrale et l'a condamnée à payer sur ses deniers une partie des frais de justice. Busisiwe Mkhwebane est une juriste indépendant chargée de contrôler les actions de l'exécutif et d'enquêter sur la corruption publique, mais elle est considérée par certains comme une alliée de l'exprésident Jacob Zuma. Ce dernier, dont la présidence a été éclaboussée par de nombreux scandales, l'a nommée à ce poste avant d'être contraint à la démission en février 2018. Le président Cyril Ramaphosa, qui a succédé à M. Zuma à la présidence du parti au pouvoir, l'ANC,

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puis du pays, a annoncé qu'il allait poursuivre Mme Mkhwebane en justice. Il lui reproche d'avoir affirmé dans un rapport qu'il avait délibérément trompé le Parlement concernant une donation à sa campagne électorale pour la présidence de l'ANC. Lundi, la Cour constitutionnelle a débouté Mme Mkhwebane qui demandait l'annulation d'une décision d'un tribunal l'ayant condamnée en 2018 à payer 65.000 dollars à cause d'un autre rapport, jugé partial par la justice. Selon la Cour constitutionnelle, Mme Mkhwebane a été «malhonnête» et a agi avec «mauvaise foi» lorsqu'elle a enquêté dans une affaire impliquant une banque locale, Absa, dont le prédécesseur, Bankorp, avait reçu une aide illégale de la Banque centrale, sous le régime de l'apartheid.

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Médecins sans frontières

Plus de 80 migrants secourus au large de la Libye Par La Majalla Selon un premier décompte de Médecins sans frontières, le navire l'Ocean Viking, navire affrété par les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), a secouru samedi matin au large des eaux libyennes, plus de 80 migrants, des hommes et des adolescents en majorité soudanais. Un premier sauvetage, vendredi, avait déjà permis déjà de récupérer 85 personnes dont cinq femmes et quatre enfants. Par contre cette deuxième du genre, conduite en 24 heures par l'Ocean Viking. Selon Jay Berger, chef de mission de MSF, un avion effectuant des survols répétés, a pu repérer la présence d’une embarcation, à savoir un canot pneumatique blanc, précisant que «l'avion n'a jamais cherché à entrer en communication avec nous ». Et qu’en «remontant vers le nord pour suivre la trajectoire de l'avion que l'Ocean Viking a pu secourir le canot». Profitant en ce moment de conditions météo clémentes, et dans le but de repérer les embarcations qui quittent les côtes libyennes, des avions des forces européennes patrouillent régulièrement au-dessus de la Méditerranée centrale. A bord de ce bateau humanitaire qui a quitté Marseille dimanche dernier, se trouvent désormais, environ 170 personnes, toutes originaires d'Afrique sub-saharienne. Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, qui a fait éclater jeudi la coalition populiste en Italie et mène déjà campagne en vue de probables élections à l'automne, a immédiatement adressé un courrier au gouvernement de

la Norvège, dont le navire Ocean Viking bat pavillon. "L'Italie n'est pas juridiquement tenue, ni disposée à accueillir les immigrés clandestins non identifiés, se trouvant à bord de l'Ocean Viking", a-t-il écrit. Oslo n'a pas réagi dans l'immédiat, mais le ministre norvégien de la Justice et de l'Immigration, Jøran Kallmyr (droite populiste), a déclaré à la télévision publique que les migrants devaient être «ramenés en Afrique, en Tunisie ou en Libye». Parmi les personnes secourues se trouve Bintu, qui avoue avoir traversée de l'enfer, en Libye. Cette jeune maman ivoirienne était prête à mourir en mer plutôt que de revenir en arrière. Secourue vendredi, elle récupère avec ses enfants d'un et trois ans à bord de l'Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée et MSF. «Les Libyens, c'est la douleur. Que des coups, des coups... Ils ne veulent pas de nous». Reposée, douchée, son bébé dans les bras, elle prend le frais sur le pont. «Cela fait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Sans peur, sans tirs», confie-t-elle. Bintu, 28 ans, déroule le souvenir des derniers mois à Tripoli: levers et couchers au son des combats dans la capitale libyenne et dans l'angoisse des violences qui pleuvent sur tous les Africains subsahariens venus chercher un travail. Sa terreur et celle de ses compagnons est telle que jeudi soir, entendant approcher les canots des marins de SOS Méditerranée, ont tenté de fuir. «On a cru que c'était les gardes-côtes libyens», qui «cachent leur drapeau et parlent anglais pour nous tromper». «On préfère mourir en mer plutôt que de retourner en

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Libye », souligne la jeune femme. Pour Bintu, c'était la deuxième tentative de fuite par la mer. La première, «pendant (le) ramadan» en mai, a tourné court. Interceptés avec d'autres migrants par les gardes-côtes libyens, elle s'est retrouvée en prison. Bintu a quitté la Côte d'Ivoire en mars pour fuir un mari violent -- elle montre des marques de coups de ceinture

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sur ses bras, épuisée de force quand elle n'avait que 16 ans, et pour aller travailler en Libye. Un calvaire d'un mois et demi à travers le Mali, le Niger, puis l'Algérie, à pied, en bus, puis un dernier tronçon vers Tripoli, cachée dans un camion. «On a passé la frontière à quatre pattes, parfois même en rampant au sol», a-t-elle assuré.


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Tanzanie

Un lourd bilan dans l'explosion d'un camion-citerne Par La Majalla La maladresse est difficile à corriger, la négligence aussi. Plus dangereux encore, ce fatalisme qui outrepasse les règles les plus élémentaires de la sécurité. Des principes, qui sauvent des vies. Les négliger peut conduire à des catastrophes. Ou même y conduisent certainement. Comme a été le cas, en Tanzanie, avec l’explosion d’un camion-citerne, qui a fait environ 75 victimes. Un chiffre encore provisoire malheureusement, tant la situation de certains blessés, reste précaire. Aminiel Aligaesha, porte-parole de l'hôpital national de Dar Es-Salaam, qui a annoncé ce chiffre lundi, a ajouté : «Nous déplorons quatre nouveaux décès. Les corps sont entreposés à la morgue, dans l'attente d'une identification par les familles». Au-delà de la dimension tragique, aussi bien le nombre de morts, que l’atrocité qui a caractérisé l’accident, les autorités politiques et religieuses appelant à tirer les

leçons de la tragédie qui a endeuillé le pays. Sachant que la plupart des victimes de l'accident de samedi ont été inhumées dans le recueillement dimanche. Dans ce sens, le Premier ministre Kassim Majaliwa avait par ailleurs annoncé la mise en place d'une commission d'enquête pour établir si une ou des institutions avaient manqué à leurs responsabilités dans la gestion de cette catastrophe, avant d’ajouter que 43 des 59 personnes soignées après l'explosion avaient été transférées à Dar es Salaam, les autres restant hospitalisées à Morogoro. L’explosion a eu lieu sur la commune de Msamvu, dans l'immédiate périphérie de Morogoro, un ville située à quelque 200 km à l'ouest de la capitale Dar Es-Salaam, sur l'un des principaux axes routiers du pays. Un poids lourd s’est renversé en cherchant à éviter une moto. Selon des témoins des conducteurs de moto-taxis et des badauds, ont accouru dans le but de siphonner le carburant qui s'écoulait de la citerne du

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camion. Une étincelle est partie, lorsque quelqu’un a voulu arracher la batterie. Un embrasement total a suivi, mettant le feu au camion et brûlant tout ce monde qui a accouru en quête de quelques litres de carburant. En fin de matinée, après que la police ait annoncé avoir réussi à éteindre l'incendie, les passants pouvaient voir sur les lieux, des épaves de taxis-moto calcinées, dispersées au milieu d'arbres marqués eux aussi, par l'explosion. Le président John Magufuli s'était dit samedi «très choqué que les gens se ruent sur des véhicules accidentés pour piller leur cargaison», avant de demander : «Arrêtons cette habitude, je vous en prie», a-t-il demandé. Il faut rappeler que ce genre d’accident, qui finit toujours en tragédie douloureuse, n'est pas rare sur le continent africain. A titre d’exemple, dans le centre du Nigeria, début juillet dernier. Au moins 45 personnes ont trouvé la mort et plus de 100 blessées

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lors du pillage par la population d'un camion-citerne accidenté qui avait explosé. Le pot d'échappement d’un autocar chargé de passagers, raclant à même le sol, a fait jaillir des étincelles, au moment de dépasser le lieu de l’accident. La citerne avait pris feu en ce moment. Le pétrole est certes une richesse pour plusieurs pays africains, mais maudite pour certains. Le siphonnage est une vraie «industrie». Activité à plein temps pour des milliers de misérables. Qu’il soit de la citerne d’un camion accidenté en Tanzanie par exemple, ou des oléoducs au Nigéria. Une vraie crise et un réel problème à gérer. Pour combattre ces «vols» toutes les tentations sont bonnes. Les autorités ne considèrent l’équation que sous un angle purement sécuritaire. Et ne veulent y appliquer que des solutions du même genre. Pour combattre ce fléau, à savoir le siphonnage qui le prive de millions de dollars chaque année, le pays ambitionne de s'équiper de drones pour surveiller ses installations pétrolières


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ulture

A déclaré: Avoir dansé devant Nixon et Carter, et aux mariages des fils de Jamal Abdel Nasser, Anwar Sadat et de dirigeants arabes

Najoua Fouad a «Majalla»: Je ne savais pas qui était Kissinger quand il m'a demandé au mariage ... Si la demande se faisait de nouveau, j’accepterais Entretien conduit par Safaa Azb L'artiste Najoua Fouad a déclaré qu'elle ne savait pas qui était Henry Kissinger, lorsqu'il a demandé sa main et qu'elle n’aurait pas refusé si elle n’était pas mariée, à l'époque. A ajouté dans une interview exclusive à «Majalla», qu’elle considère l’époque de Sadate la meilleure, disant qu’elle est optimiste concernant l’époque de Sissi. La grande artiste a exprimé son mécontentement et son profond rejet des tenues dénudées, que portent les danseuses actuellement, en particulier les étrangères, et a exigé plus de contrôle pour ne porter pas atteinte à morale publique. Fouad a révélé que son seul souhait après cet âge, est de pouvoir accomplir le pèlerinage et de disposer des moyens matériels qui puissent permettre de le faire. Et qu’elle pense sérieusement de prendre sa retraite, et porter le hijab après avoir accompli le perilinage. Najoua Fouad est l'une des plus célèbres danseuses égyptiennes, dont la renommée a fait le tour du monde, jusqu'en Amérique et en Europe. A commencé sa carrière dans un rôle de figurante avec Abdelhalim Hafedh, pour arriver à un premier rôle avec Rouchdi Abadha dans «Ange et démon». Najoua Fouad, ou Awatif Mohamed Ajami, a appris le métier des pionniers de l'art et la musique en Égypte, essentiellement le musicien Ahmed Fouad Hassan, chef de l’orchestre «Massia», qui fut son premier mari. A présenté 160 œuvres cinématographiques, dont six de sa

production. Et un, lui a rapporté trois distinctions. Elle est née d'un père égyptien et d'une mère palestinienne, en 1943. Son nom est synonyme de grandes représentations artistiques, auxquelles ont assisté d'éminentes personnalités politiques en Égypte et à travers le monde, y compris des présidents. A été admirée par le président américain Nixon et le ministre des Affaires étrangères Henry Kissinger, qui était épris d’elle au point de demander sa main. Najoua Fouad a ouvert son cœur et le trésor de ses souvenirs, et a révélé les secrets et les récits du passé. * Êtes-vous Egyptienne et Palestinienne réellement ? - Mon père travaillait à Yafa en Palestine, et s’est marié à une palestinienne, qui était ma mère. Ensuite a déménagé à Alexandrie pour travailler dans la région des Douanes. Ma mère fut atteinte d’un cancer, qui n'était pas une maladie bien connue à l’époque. Sa famille a pensé qu’elle est morte suite à des négligences, et ont demandé à l’emmener pour la soigner. Mais est morte lorsque j’avais 7 mois. J’ai appris par la suite qu’elle est morte à cause de ses multiples grossesses et accouchements, ce que les médecins lui avaient déconseillé. * Où est votre famille Actuellement? Avez-vous gardé des contacts avec eux ?

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- J'ai eu deux frères de coté de mon père mais ne sont plus de ce monde. Je possède des frères de coté de ma mère, avec qui je n’ai plus de contacts. Je n’ai pas d’autres parents. Quand ma mère est décédée, mon père a épousé une femme turque, qui n'a pas eu d'enfant. Elle grande de cœur, m'a élevé comme sa propre fille. * Comment a débuté votre carrière artistique ? - À l'âge de 12 ans, j’ai commencé à m’intéresser à l’art. A 14 ans j’ai dit à ma mère adoptive que je veux aller au Caire, car mon père ne nous n’accordait plus d’importance, oubliant de nous donner de l’argent, plutôt était épris des deux fils qu’il a eus de sa troisième femme. Je suis allé au Caire et j’ai cherché du travail. J’ai eu de la chance d’être recrutée en tant que standardiste chez un agent artistique dénommé Orabi. Sachant que je savais à peine lire et écrire. Cet agent avait beaucoup de contacts dans le monde artistique. Son bureau était plein de leurs photos. J’ai pu grâce à lui accéder à ce milieu, après avoir constaté ma passion, et le don que j’avais, sans oublier mon corps gracieux. * Etre danseuse en ces temps n’était pas une chose facile à entreprendre ? - J'ai eu beaucoup de problèmes et ma famille d’Alexandrie, m’a envoyé des menaces de mort. Pour cette raison, j’ai du épousé le Maestro Ahmed Fouad Hassan, pour pouvoir bénéficier de sa protection. Le mariage a été conclu grâce à une autorisation spéciale, car je n’avais accompli mes 18 ans. Il m’était impossible

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Ma mère palestinienne est décédée quand j'avais deux ans. J'ai travaillé «standardiste» à 14 pour subvenir à mes besoins, après que mon père nous a délaissées pour s’occuper de ses enfants, de sa troisième femme. alors de danser dans les fêtes publiques ou encore dans un Night Club, car j’étais adolescente et pas encore majeure. Le mariage a constitué l’unique solution. Lorsqu’Ahmed Fouad Hassan a voulu m’épouser, ma mère adoptive m'a déconseillé de le faire, car je ne pouvais mener une vie heureuse à cause de la différence d’âge. Malgré son conseil, j’ai décidé de le faire. De ce moment, il m’a pris en charge, m’a hissé au sommet. Aussi m’a donné son nom. D’ Awatif Mohamed Ajami, je suis devenu Najoua Fouad. * De danseuse, comment vous êtes devenue actrice ? - Mon mariage avec Ahmed Fouad Hassan a marqué un tournant décisif dans ma vie. Je suis apparu dans les fêtes «Lumières de la


ville» depuis leur début. J’ai aussi gardé le nom qu’il ma donné. Ma carrière a démarré de la sorte, et j’ai du travaillé très fort et fournir un effort colossale. Car, j’appartiens à une génération, qui ne visait pas l’argent, plutôt la perfection dans un domaine que j’adorais. Je voyais toujours les côtés positifs de ces corporations, de peintres, journalistes, photographes et même du vendeur de Koshary, où nous allons manger. Tout était tellement beau.

la photo qui vous a rassemblé, lui tenant un tambourin pendant que vous dansiez? - Je suis la seule à avoir dansé devant Abdelhalim Hafedh, chantant «Dis-lui la vérité» dans le film «Avenue de l’amour». J'ai accepté de participer comme figurante, lorsque j’ai su que j’allais danser devant Abdelhalim, en disant que «je ne veux pas d'argent», et je me souviens avoir reçu cinq livres à l'époque.

* Qui vous a ensuite aidé à briller au cinéma? - Mon talent était mon premier atout, à côté des relations avec la presse et les médias. Une presse forte et respectable, de l'époque de Salwa Hijazi, de Laila Rostom et d'autres. Du temps du Dr Abdelkader Hatem, ministre de l'Information, qui a contribué à affiner ma personnalité et à me développer. Aussi, j'avais des amis parmi les plus grands intellectuels, de qui j’ai beaucoup appris. * Vous êtes la seule danseuse pour laquelle Abdelhalim Hafedh a chanté. Comment était votre relation, et quelle est l'histoire de

Je suis la seule danseuse, pour laquelle a chanté Abdelhalim Hafedh. Pour qui j’ai accepté d’être figurine dans «Avenue de l’amour ». Suite à quoi, j’ai eu un premier rôle devant Rouchdi Abadha. 34

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A cause de la danse, j'ai eu beaucoup de problèmes et ma famille m'a envoyé des menaces de mort, alors j'ai épousé le grand musicien Ahmed Fouad Hassan pour me protéger Cette danse fut mon porte-bonheur, car j’ai joué de suite un premier rôle dans le film «Ange et démon», avec Rouchdi Abadha et la fille de Maryam Fakhreddine. Ils m'ont adopté dans ce film et ont fait de moi une actrice. Le réalisateur Ezzidine Zoulficar, avait une merveilleuse capacité à découvrir les talents, rien que par le ton de la voix. Je me souviens qu'il m'avait amené le grand artiste Abderrahim Al-Zarqani et des professeurs de l’institut de théâtre, et grâce à l'aide d'Ahmed Fouad Hassan, ils ont réussi à créer une entité artistique nommée «Najoua Fouad». Abdelhalim Hafedh m'a également beaucoup aidé, en insistant pour que je participe à tous ses concerts, en déclarant que je suis un «talent exceptionnel». De nombreuses occasions nous ont réunis en tant qu’artistes à Sham al-Naseem et d’autres fêtes. Nous étions telle une famille. Lors de ces réunions, Abdelhalim Hafedh, à même la terre, un tambourin à la main, pendant que je dansais. Les présents sont entre chanson et encouragement. Une période glorieuse que nous avons vécu en ces temps, plein d’amour et d’affection. Je ne peux oublier de nos réunions du jeudi pour le dîner dans la maison de l’artiste Farid Chawki, jusqu’à ce que la lumière du jour apparaisse le lendemain. Il insistait pour que tous invités soient présents. Tout absent est inscrit dans une liste noire. Si je m’absentais un certain tant, tous ces amis me font la surprise de me rendre visite, sans même téléphoner. Ils viennent me chercher pour s’assurer que j’allais bien. La maison ne restait jamais sans invités, qui demandaient toujours de mes nouvelles. Malheureusement, cet esprit n’existe plus chez la nouvelle génération. Ils ne demandent jamais les nouvelles de la génération précédente. Les relations sont devenues «temporaires»,

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noyées dans la cacophonie des téléphones portables. * En parlant de téléphones portables, quel relation avez-vous avec les forums sociaux ? - Ma relation avec les forums sociaux et les téléphones portables, est très limitée. Je n’en fais usage que pour nécessité et à l'occasion. Pour communiquer avec des amis et au maximum, pour mettre une photo ou une scène de mes œuvres, ou envoyer un message de félicitations ou de consolation… Je n'aime pas ces moyens, car ils n'ont aucune crédibilité * A votre avis, qu'est-ce qui vous a distingué parmi la constellation de danseuses brillantes de cette époque? - Mon charisme en premier, sans oublier que mes apparitions sur scène étaient attrayantes et accrocheuses. J'étais créatif dans la conception de mes propres mouvements et j’ai réalisé mon rêve de former une troupe artistique extraordinaire. J’ai même dansé sur un cheval sur scène. Tout le monde a été ébloui de me voir sur cheval réel. * N'avez-vous pas souffert de jalousie et de la concurrence acharnée de collègues femmes? - Sans jalousie, l’art ne peut s’améliorer, à condition qu’elle ne soit pas dévastatrice. La concurrence est importante pour motiver l’artiste et pousser sa créativité et le développement de l’œuvre. Notre génération n’a pas connu cette jalousie dévastatrice. * Qu'en est-il de la forte jalousie entre vous et la danseuse Souhir Zaki?


- Comme je l'ai dit, ce n'est qu'une rumeur non fondée ! Cette rumeur m'a incité à proposer une œuvre commune avec Souhir Zaki, pour nier catégoriquement ces calomnies. Durant ma carrière j’ai produit une quantité d’œuvres, à l’instar de «à la tranche de l’épée» avec Mahmoud Morsi. Aussi, j’ai produit une série sous le titre de «La Bibliothèque de Najoua Fouad», à savoir des tableaux de ma danse. Lorsque j’ai appris la rumeur, j’ai insisté pour inclure Souhir Zaki, dans une des épisodes. J’ai chargé l’équipe de lui confectionner une tenue semblable à la mienne. Même les caméras ont départagé le temps équitablement entre nous deux. On a présenté un spectacle plus qu’extraordinaire. * Dans quelle mesure votre travail en tant que danseuse de performance, vous a-t-il aidé à intégrer la haute société ? - Bien sûr, je suis arrivé à ce niveau parce que mon parcourt et ma vie personnelle étaient ouverts aux gens et que mon comportement était clair et devant tout le monde. Je n’ai jamais été dans un commissariat, ou une dispute ave un collègue. Aussi, je n’ai jamais fait du mal à un collègue, plutôt j’ai subi. En

Farid Chawki, nous invitait à dîner chez lui tous les jeudis ; Les réfractaires faisaient l’objet d’une liste noire, à qu’il n’adresse plus la parole pour une période.

aucun cas je n’ai eu un comportement provocateur, plutôt j’ai eu accès chez les gens grâce à leur confiance. Tout le monde espérait me recevoir. J’ai eu la chance d’avoir dansé dans les fêtes des grandes personnalités, politiques, et des hauts responsables Égyptiens et arabes. Comme les mariages des fils du président Jamal Abdel Nasser et les fils du président Sadat. Je me souviens que les présidents d’Amérique, Nixon, Carter et d’autres ’Europe sont venus aussi pour voir «Mme Fouad» et voulaient assister à mes spectacles. * Est-il vrai que Secrétaire d'État Henry Kissinger vous a demandé en mariage? Et pourquoi avez-vous refusé?! - Je ne savais rien de ce sujet et ne comprenait pas ce qui se passait alors. J'ai été surprise par une personne du département d'État américain, qui accompagnait la délégation américaine qui demandait à me parler. Mon mari était avec moi à l'époque, le grand homme du tourisme Sami Zoghbi. Je ne pouvais pas parler un seul mot anglais et tout ce dont je me souvenais, c'est que je le lui ai dit dans une langue approximative «welcome to my country». Ceci est toute l’histoire.

* Il a choisi une qui te ressemble ? - Oui! Il me semble. * Était-il épris de toi à ce point ? - Je ne me sens pas responsable de l’admiration que peut me vouer quiconque, tant mes spectacles sont publics, sans avoir de relations personnelles. Dieu merci, je n’ai jamais eu de scandales. Savez-vous qu’il vous a consacré une partie d’un livre qu’il a écrit ? - Personne ne va me croire si je dis que je ne savais rien de ce sujet, jusqu’à ce que je sois surprise par un livre que le journaliste Amr Laithy a présenté ans son émission «une personne parmi

* Vous vous êtes rencontrés par la suite ? - Oui, j’étais surprise de le rencontrer, un an après dans l'un des lieux où je travaillais. De loin, j'ai vu avec lui une femme de bonne taille, qui me ressemble. A la voir, on constate vite la ressemble.

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d’autres», que l’auteur n’est autre que Henry Kissinger, et qu’il m’a consacré une partie de son livre. Sans Amr Laithy, je serais toujours dans l’ignorance ! * Qu'avez-vous ressenti quand vous avez appris la chose ? - Bien sûr, j'étais très heureuse en tant que femme et égyptienne capable de prouver ses compétences. Je savais aussi qu'il insistait lors de chaque visite en Égypte, de savoir où j’exerçais, et venir assister à mon spectacle. Des amis m’informent toujours qu’il demande encore de mes nouvelles. * Auriez-vous accepté d'épouser l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger s'il n'y avait pas de barrières? - Bien sûr, si je n'étais pas mariée, je l'aurais certainement épousé, mais je ne pense pas, haut fonctionnaire qu’il était à l'époque, il l’aurait fait. Par contre, s’il avait demandé que le mariage soit civil, j'aurais refusé à cause de la différente de religions entre lui et moi.

* Vous a-t-il demandé en mariage ? - Oui, il voulait évoquer ce sujet, mais a été surpris, de me voir le saluer, accompagnée de mon mari. Je me suis excusé parce que j'étais mariée du libanais, Sami Zoghbi.

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Je me distingue par mon charisme sur scène. E il n'y a pas de jalousie entre moi et Souhir Zaki

* Pourquoi les danseuses se marient autant? - Je n’ai pas eu beaucoup de mariages !! * On dit vous vous êtes mariée 12 fois?!

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- Quand et comment ! Et où trouver du temps pour tous ces mariages !! J'étais en perpétuel déplacement pour causes professionnelles. Je n'ai épousé que six hommes, dont une fois sans contrat officiel. Le plus récent était le major général Mohammed al-Sibai et était un mariage légitime, ainsi que mon mariage avec Ahmed Fouad Hassan et Zoghbi. Concernant l'artiste Ahmed Ramzi, je ne l'ai pas épousé réellement. Uniquement, on a signé le contrat, et le me suis immédiatement rendu en Amérique pour assister à l'ouverture de l'aéroport TW. A mon retour au Caire, je me suis rendu compte, qu’il a repris avec sa femme. J’ai décidé de ne pas continuer. Et nous sommes restés amis et collègues, comme nous étions toujours. * Comment de tels événements, vous laissent indifférente ? - C’est un comportement normal, je ne peux continuer dans un mariage de force. Tant je ne suis pas femme au foyer, qui se consacre totalement à son mari. Sinon ce serait bête de ma part. * Qu'est-ce qui vous attire vers un tel homme, pour l’épouser ? Depuis la mort de mon ultime mari, le major-général Mohammed al-Sibai, je n'ai plus pensé à me marier. Je suis veuve depuis 16 ans. À l'heure actuelle, trouver un mari n'est plus une mince affaire. La vie est chère et les responsabilités sont multiples, et les

Ma vie s’est faite en toute transparence, et toutes mes actions se déroulent en plein lumière et devant tout le monde. Je me suis mariée six fois uniquement, dont une sans contrat officiel.

moyens limités. De plus, à cet âge, je ne pense plus au mariage, mais je suis préoccupé par d'autres choses, tels que l'amour de Dieu, et les soucis de santé. Mais aussi, l’envie de mener une vie décente. * Avez-vous vu le film «La danseuse et l'homme politique»? Qu'en pensez-vous ? - Bien sûr, j'ai regardé ce film, qui est merveilleux. Nabila Abeïd est la meilleure actrice à présenter le rôle de danseuse. Il est vrai que nous avons l'artiste Nelly, qui a présenté plusieurs tableaux extraordinaire, qui reste incomparable. Mais Nabila Abeïd est la meilleure actrice à présenter le faire. Elle aimait la danse, et m’a avoué, qu’elle voulait devenir danseuse, sauf que très jeune, elle a épousé le réalisateur Atef Salem. * Pensez-vous qu'il existe une similitude entre les événements du film et votre vie? - Non! Je suis resté en permanence loin de la politique, et sans aucune discorde avec la gente politique. Et je n’ai jamais voulu, je ne veux pas et idem pour le futur, le faire. Le seul homme politique que j’ai fréquenté est le ministre adjoint de l’Intérieur, le général Mohammed al-Sibai, mon ultime mari, qui a été opéré du cœur, et il est mort ensuite.

pouvoir s’acquitter convenablement de son devoir envers son pays. Quand il prononce un mot, il en est responsable. L’art et politique ne se sont pas compatibles. * Quelle époque politique, est la plus proche à votre cœur? - Bien sûr, l’époque de Sadate, qui la plus proche de mon cœur car elle débordait de Lumières. J’aime préciser que nous vivons actuellement aussi une période de Lumières, mais le pays manque de financements, car il est en état de reconstruction et revitalisation. J’ai de la peine de constater qu’on ne travaille pas assez, dans une ambiance de vie chère, et un syndicat des artistes ne disposant pas d’assez de moyens, pour financer des œuvres. Toute cette situation a des conséquences négatives. *Quel sentiment avez-vous eu durant la Révolution égyptienne et l'instabilité qui a suivi?

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- J'ai pu suivre les événements de la Révolution, qui se dont déroulés sous ma fenêtre, et tout près du bâtiment de la télévision égyptienne. J’étais en première loge, pour avoir été suffoquée par la fumée noire. Les incendies et les tirs à l’arme, se déroulaient en bas de l’immeuble où j’habite. J’avais peur pour mon pays, car je voyais ce genre d’événements pour la première fois en Egypte, Dieu merci, nous vivons maintenant dans un état de sécurité et de sûreté sous le président Sissi. * Quelle chose vous manque le plus de période glorieuse ? - Les gens bien me manquent, à l’exemple de l’écrivain Samir Serhane, qui était un de mes plus chers amis. Il m’apportait des livres de Sartre ou Hemingway, et me demandait de lire une dizaine de page. En lui demandant la raison, il me dit : «pour que tu comprennes ce que dit tel ou le rôle d’un autre, dans la culture, et connaitre leurs œuvres». Je ne peux oublier ce qu’il a fait pour moi.

* Pourquoi ce souci d'éviter la politique? Avez-vous été dans de mauvaises situations à cause de cela ? - Parce que je n’ai aucune envie. Il est vrai que je comprends très bien les enjeux politiques, sans vouloir en parler. Je me limite à assister aux réceptions de la haute société, et il m’arrive d’écouter avec attention le Dr Mustafa al-Feki ou une conversation politique entre personnalités importantes, concernant un sujet qui me concerne et concerne mon pays. Mais en général, je préfère ne m’engager dans des discussions politiques. Car l’artiste qui s’intéresse à la politique et commence à y prendre un rôle, doit se retirer de l’art et se consacrer à la politique, afin de

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Amr Laithy est celui qui m'a raconté ce que le secrétaire d'État américain a écrit me concernant dans son célèbre livre

* Y a-t-il vraiment une danse respectable comme vous le dites, et une danse irrespectueuse? - Bien sur! Dans le temps la danse était respectable. Par contre, de nos jours, tout se joue sur l’excitation, à savoir une femme nue, se tordant devant le public, alors qu'autrefois, la danse était un art et il y avait de très beaux tableaux, présentés par des groupes, plus proches de l’œuvre collective intégrée. * Que pensez-vous des danseuses étrangères, qui exercent

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actuellement?- Elles sont présentes en Egypte depuis Ismail Yassin, Anwar et Wajdy, mais étaient au service des artistes égyptiens. Les producteurs les mettaient au deuxième plan, comme décor. On les trouve derrière Leila Mourad par exemple. Les étrangères dansent avec beaucoup d'adresse, mais sans esprit, on ne ressent pas l’essence orientale. En plus, elles ont une nudité excessive. j'espère qu'il y aura une censure concernant les costumes de ces danseuses, il y a celles que je ne peux me permettre de regarder avec cette nudité choquante.

* Votre nom est cité dans une histoire de mariage avec le chanteur Imad Abdelhalim. N’avez-vous pas senti du regret suite à cette expérience ? - Je considère déjà cette expérience comme la seule erreur que j'ai commise dans ma vie. J'étais déjà disposée à épouser Imad Abdelhalim, mais certains de ses comportements me déplaisaient et j'avais huit ans de plus que lui. J'avoue que j'ai longtemps ressenti des remords à cause cette expérience et me suis puni pour cela.

* Avez-vous des remords par moments ? - Dieu soit loué, ma vie entière s’est faite dans la transparence et devant les gens. Aussi, je n’ai jamais fait de mal à personne. Peut-être le seul remords, est de ne pas avoir eu d’enfants, et d’avoir avorté et perdu plus qu'une occasion de devenir mère. Mais quand je repense à cette question, je me débarrasse des sentiments de remords parce que je me dis merci grâce à Dieu, je n'ai pas eu d'enfants. Autrement, qui aurait pu les élever, surtout que j’étais occupée à plein temps ? J’ai élevé une orpheline, lui assurant des études, jusqu’à obtenir son diplôme en droit. Elle est mariée et mère de trois enfants, dont une fille qui va se marier prochainement. J’en suis très fière, même si elle est un peu dure et ne me rend pas beaucoup visite, mais je l’excuse.

* Comment est venue la décision de prendre la retraite de la danse ? Est-ce une étape pour un retrait définitif de l'art? - Je suis presque à la retraite, mais je ne me suis pas retiré parce que je suis encore très sensible, si on me propose un bon rôle. Mais je suis loin de la danse, de la nudité, des câlins et des bisous,

Nabila Abeïd est la meilleure actrice qui a dansé dans les films. * Qu'est-ce qui vous empêche d’accomplir le perilinage à la Mecque ? - Il n'y a pas d’obstacles. Uniquement, je dois bien me préparer, car je ne peux pas voyager seule, sans oublier le coût d’une telle entreprise. Je veux accomplir ce devoir dans de très bonnes conditions. J’implore Dieu pour me donner longue vie pour accomplir le perilinage l’année prochaine.

et de mes rôles sont d’une autre nature actuellement. La chose qui me fait chaud au cœur, est la chaleur des gens dans les rues, car j’ai quitté avant d’être délaissée. La décision fut difficile, mais j’ai pu la prendre, et même me débarrasser de toutes les tenues de la danse en 1997. J’étais tellement sereine après cette décision. Actuellement, aucune musique ne peut me faire vibrer et encore me pousser à danser. J’ai eu une carrière de 44 ans, et j’ai décroché avant que les gens me demandent de le faire. Si j’avais entendu une telle remarque, j’aurai eu une crise cardiaque de suite.

Je suis la veuve du sous-ministre de l'Intérieur, et je ne pense pas au mariage après lui, mais tout ce qui me préoccupe, c'est ma santé et mener une vie décente.

* Est-ce lié à une photo de vous avec le hijab? Envisagez-vous de le porter? - Ma photo avec le voile, a été prise au mois de Ramadan dernier, par une amie, après la prière du Maghreb. J'ai été ravie de la réaction du public à son égard.

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* De quoi avez-vous peur actuellement ? - Certains peuvent penser que j'ai peur de la mort mais je crains la maladie parce que je suis seule, sans enfants ou parents. Je suis surprise par les personnes choquées quand ils entendent la nouvelle de la mort d'un ami ou d’un membre de la famille. Nous ne devons pas être surpris, car ceci est notre destin, par lequel on passera tous. Il faut plutôt craindre la maladie, et d’être ainsi sous le regard des gens. Et que nous soyons humiliés pour n’avoir pas trouvé l’argent nécessaire pour le traitement. Pour tout cela, je demande à Dieu de me donner une vie décente. * Votre vie a été pleine d'événements et de situations, avez-vous l'intention d'écrire vos mémoires? - Je ne compte pas écrire mes mémoires. Je me rappelle uniquement certains événements de ma vie. Ce que je vous ai raconté est la vérité que je peux évoquer. Ma mère est morte lorsque j’étais bébé. Je ne suis pas au courant des détails ni des circonstances. Aussi, je ne suis pas le genre à présenter sa biographie sur des écrans parce que je ne peux pas confirmer sa crédibilité car il ya de petits détails, dont je ne suis pas sure.


Issue 1760- Août 16/08/2019

Un magazine politique hebdomadaire

Jeff Bezos, président d’Amazon: Il projette de vivre sur la lune, et sa fortune provoque Trump, le locataire de la Maison Blanche www.majalla.com


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rt partout dans le monde. précarité», a expliqué le ministre. Il a précisé à cet égard que la liste des artistes bénéficiaires a été déterminée selon certains critères et l’examen de dossiers d’artistes qui ont sollicité l’aide en raison d’une situation sociale précaire. «L’élaboration de la base de données a été effectuée à la lumière des informations regroupées en collaboration avec l’Organisme tunisien des droits d’auteurs et des droits voisins», a-t-il ajouté.

Une encyclopédie de la culture marocaine

2es Rencontres Internationales du cinéma d’Oran

B7L9 : Une station d’art et de culture moderne

Qu’est-ce qui se cache derrière les chiffres et les lettres ? Que signifie au juste B7L9 ? Pour le moment, seuls les passionnés d’art contemporain connaissent cette station d’art qui a ouvert ses portes en banlieue de la Marsa (Nord de la ville de Tunis) en mars dernier. D’ailleurs, B7L9 qui est le nom de cet espace fondé par la Fondation Kamel Lazaar, signifie tout simplement Bhar Lazreg où est située la station d’art. Dans une démarche ancrée dans le contemporain, B7L9 va continuer à s’ouvrir sur les autres arts et accueillir bientôt débats

et performances. Lieu de convergence entre générations culturelles, B7L9 est aussi un espace pluriel et démocratique, un écrin pour toutes les rencontres culturelles et un foyer expérimental pour les expressions de demain. A la confluence entre la ville la plus cosmopolite de Tunisie et son arrière-pays qui évolue entre rural et urbain, B7L9 est un lieu de synthèse dont la silhouette surgit comme une surprise et dont les programmes à venir offriront au public une immersion dans les approches culturelles actuelles.

Après le succès formidable de leur première édition au mois de décembre dernier à Oran, les Rencontres internationales du cinéma d’Oran, Nouveau regard (les RIC, Nadra Jadida) reviennent bientôt, à la grande joie des cinéphiles. A cet effet, un appel à films vient

L'artiste-peintre Abdelkrim Ouazzani à l’honneur.

Une prime mensuelle accordée à 300 artistes

Le ministère des affaires culturelles tunisien, compte accorder une prime mensuelle au profit de 300 artistes et créateurs, a annoncé le ministre des affaires culturelles Mohamed Zinelabidine, en indiquant que cette décision s’appuie sur une base de données élaborée en collaboration avec l’Organisme tunisien des droits d’auteurs et des droits voisins. En marge de l’organisation d’un conseil municipal, le ministre a indiqué que cette décision a été prise en raison de l’absence d’un accord sur la version finale de la loi portant sur l’artiste et les métiers artistiques, qui sera présentée à l’assemblée des représentants du peuple en vue de son adoption. «Face à l’approche de la fin du mandat du gouvernement d’union nationale, la décision d’accorder une prime au profit de 300 artistes a pour objectif de lutter contre l’abandon des artistes qui souffrent de

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au guichet. Si des gens ont attendu leur tour pour acheter les tickets sous la chaleur étouffante, à quelques mètres plus bas, des dizaines de jeunes revendent les billets au prix fort. Ce troisième jour de vente de billets de concert du rappeur algérien Soolking, la foule n’a toujours pas fléchi. Malgré la chaleur suffocante, des centaines de personnes entre femmes, enfants et jeunes de tous âges passent des heures interminables pour acheter un ou plusieurs tickets.

Le ministre de la Culture et de la Communication marocain, Mohamed Laâraj a remis, jeudi à Tétouan, le trophée de la

reconnaissance à l'artiste-peintre Abdelkrim Ouazzani, et ce pour sa grande contribution à l'amélioration de la formation aux métiers d'art au Maroc. S'exprimant à cette occasion, M. Laâraj a précisé que dans le cadre de la journée de la reconnaissance, M. Ouazzani qui a occupé durant 40 ans les postes de professeur puis de directeur au sein de l'Institut national des Beaux-arts (INBA) a reçu cette récompense pour son implication et son rôle dans l'amélioration de la formation en arts au Maroc. Félicitant M. Ouazzani pour son exposition «Etances», M. Laâraj a souligné que cet artiste «éternel» emmène à travers son art vers un voyage créatif, invitant à découvrir chacune de ses expériences ayant fait de lui un artiste international qui expose ses œuvres

Une «Encyclopédie de la culture marocaine» est en cours d'élaboration et sera publiée en début de l'année prochaine, annonce jeudi le ministère de la Culture et de la Communication marocain, département de la culture. Ce travail colossal vise à procurer une source encyclopédique retraçant les aspects de la culture marocaine dans ses différentes dimensions patrimoniales, intellectuelles, créatives et artistiques et reflétant la richesse de ses affluents et de ses composantes arabo-musulmanes, amazighes, sahraouies, africaines, andalouses, hébraïques et méditerranéennes, indique le ministère dans un communiqué. Cette encyclopédie s'articulera autour d'importants axes, tels que le patrimoine matériel (sites archéologiques, sites des patrimoines mondiaux, monuments historiques...) et immatériel (liste de

l’Unesco du patrimoine national culturel, l'art gastronomique, les traditions...), selon la même source.

d’être lancé par les organisateurs à l’endroit des cinéastes pour qu’ils puissent participer à la deuxième édition. Le délai qui leur est imparti prendra fin le 1er octobre prochain. Notons que les Rencontres internationales du cinéma d’Oran sont organisées par les collectifs «Nouveau regard» et «Portavoz», qui est, à titre informatif, un ensemble d’initiatives et de projets (culturels et scientifiques) ayant pour objectif la promotion des arts et de la culture dans des espaces exclus et défavorisés.

Arafat DJ, victime d'un grave accident

Arafat DJ, porte-étendard du coupé-décalé en Côte d’Ivoire a frôlé la mort dans un accident de la circulation dans la nuit du dimanche au lundi. Selon son chargé de la communication Yves Roland Jay Jay, la star de la musique ivoirienne se porte bien. Dans la nuit du dimanche 11 août, alors que le tout Abidjan se remettait des festivités de la Tabaski, les réseaux sociaux annoncent un grave accident de la circulation dans lequel serait impliqué Arafat DJ. Confirmation faite par son chargé de

Soolking fait fureur à Alger,

Le seul et unique point de vente des billets de concert de Soolking à Alger n’a pas connu de répit vu la file interminable qui s’est présenté

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rt personnes esclavagisées au 19e siècle alors que la région était sous domination britannique. «J’espère capturer une expérience et laisser cet art déclencher un dialogue sur qui nous sommes en tant que peuple africain, qui nous étions avant et où nous allons, en particulier avec quelque chose comme la traite négrière transatlantique, la traite subsaharienne et le racisme qui a résulté de cette atrocité». AkotoBamfo explique avoir fait évoluer son art. Naguère, il choisissait des portraits du passé pour saisir certains traits. Maintenant, sa méthode est plus aléatoire pour saisir l’Afrique dans son ensemble.

cinématographique, pour une meilleure qualité de production, afin de mieux conquérir le public. «Nous commençons par la formation et nous formons des jeunes scénaristes et acteurs, pour les encourager à faire mieux», a déclaré Flaverick Kouta, directeur du Festival.

La première guitariste du Sahel

Première femme à jouer de manière professionnelle de la guitare dans le Sahel, Fatou Ghali fait aujourd’hui partie de ces perles musicales qui écument, avec son groupe, Les Filles d’Illighadad, de nombreuses scènes dans le monde. À Illighadad, dans l’Ouest du Niger d’où elle est originaire, Fatou Ghali semblait

Manu Dibango, 60 ans de carrière.

communication, les détails de l’accident filtrent peu à peu. Selon les premières informations, en effet, Arafat DJ, à bord d’une moto, a violemment percuté le véhicule d’une femme qui serait journaliste sur la radio nationale ivoirienne, sur un tronçon dans la commune de Cocody. Très vite, l’artiste – inconscient – ainsi que l’autre victime sont évacués par les sapeurs-pompiers dans une clinique pour les premiers soins.

Ghana : un sculpteur commémore l'esclavage des Noirs.

À 85 ans, Manu Dibango est le, sinon au moins, l’un des musiciens camerounais les plus connus de son pays. Après six décennies de carrière, le saxophoniste continue à pratiquer son art avec enthousiasme. La musique est, dit-il, un trait d’union entre les cultures. «Nous

Des sculptures de centaines de visages d’hommes et de femmes victimes de l’esclavage pour marquer les 400 ans du début du commerce transatlantique des Noirs. L‘œuvre est de l’artiste ghanéen Kwame Akoto-Bamfo. Il a placé ses sculptures à Ada Foah. Le lieu a été un marché majeur de

sommes des bâtisseurs de ponts de par nos histoires, souligne Manu. Soixante ans (de carrière), cela suppose quand même des ponts énormes entre l’Occident et les Afriques, je dis bien «Les Afriques». C’est une chance de toute façon de pouvoir bâtir des ponts entre les deux». La source de son inspiration, Manu la trouve pourtant dans l’histoire de sa famille déjà bercée par la musique. L’ambassadeur de l’afro-jazz est entré dans la légende de la musique mondiale avec son tube Soul Makossa en 1972. Avant la notoriété, Manu est avant tout amoureux de son instrument, le saxophone.

mondial contre les violences faites aux femmes, ont encore du mal à s‘étendre au Nigeria où un témoignage ne fait pas vœu de certitude. Bien au contraire. La photographe Busola Dakolo en sait quelque chose. Busola Dakolo, photographe de renom au Nigeria était pleine d’espoir lorsque fin juin, des dizaines de personnes ont campé devant une église évangélique, pour exiger le retrait du pasteur principal, Biodun Fatoyinbo, qu’elle accuse de viol. Pour l‘épouse du non moins célèbre artiste nigérian Tim Dakolo, cette pression aurait donné un coup de pouce à la plainte déposée contre le pasteur. Toutefois, ce brin d’espoir s’est évanoui dans les pressions qu’elle dit

subir, notamment la vague de commentaires haineux qu’elle reçoit depuis qu’elle a osé s‘ériger en égérie du mouvement #MeeToo au Nigeria.

Congo : le cinéma tente de renaître de ses cendres

La cinquième édition du festival du film congolais s’est tenue du 2 au 4 août 2019 à Pointe-Noire en République du Congo. Un rendez-vous des passionnés du septième art qui sert de baromètre afin d‘évaluer le niveau du cinéma dans ce pays qui a connu jadis de beaux jours dans le secteur. Le promoteur du festival tente de lier formation et réalisation

avoir un destin tout tracé : celui de bergère. Son père, qui détenait alors du cheptel, n’hésitait d’ailleurs pas à le lui rappeler. «Arrête de perdre ton temps, tu devrais être occupée à prendre soin des vaches», s’estelle souvenue dans un entretien avec The Guardian à l’issue du Womad festival, qui s’est tenu du 23 au 26 juillet dernier au Royaume-Uni. Pour la jeune fille, pourtant, le choix entre s’occuper du troupeau – de notoriété publique dans le Sahel – et la musique n’a pas été difficile à faire.

#MeeToo attend son heure de gloire

Les tentacules du #MeeToo, vaste mouvement

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Jeff Bezos, président d’Amazon.com

Il projette de vivre sur la lune, et sa fortune provoque Trump, le locataire de la Maison Blanche Texte : Moncef Mezgheni Dessin : Ali Mendalaoui 1. Un nom court et un long fleuve

- Le nom américain complet de Jeff Bezos est Jeffrey Preston Bezos - Il est né le lundi 12 janvier 1964 à Albuquerque (Nouveau Mexique). Jeff est diplômé de l'Université de Princeton, New Jersey. - Il a travaillé comme analyste financier pour D. E. Shaw.

2. le secret dans la forêt et la rivière

- À l'âge de trente ans, en 1994, Jeff Bezos décide de créer la société Amazon.com. - La forêt amazonienne est la reine des forêts à travers le monde, compte des animaux domestiques et sauvages, des rapaces, des reptiles, des oiseaux et des insectes. - Le fleuve Amazone est le plus long du monde et des milliards de poissons de toutes sortes et espèces y nagent et plusieurs types de mauvaises herbes germent sur ses rives.

3. Au commencement, fut le livre

- Peut-être que le désir d'inclusion et de diversité des choix, constitue le secret de la nomination Amazon. com par Jeff, afin dire à la rivière et à la forêt: - Je suis aussi une Amazonie d'un autre genre, sans d'eau, mais avec de l'argent. - Il a commencé avec la vente transcontinentale, de

livres, d'encyclopédies, de supports divers, et, avec des envois à travers le monde entier, dans la plupart des langues du monde, et sur Internet. - Après avoir connu un grand succès, Amazon.com, étend son commerce, pour inclure tous les produits et outils dans divers domaines.

femme, ou public, peut comprendre les réactions colériques de l’enfant Trump, locataire de la Maison Blanche. - Ce dernier est riche, mais son nom ne brille pas dans les banques, et ne figure pas dans la liste des dix plus riches du monde.

4. Les premières années du succès

7. Ambitions lunaires

Cinq années de travail acharné et sans relâche et de relation avec les investisseurs, furent suffisantes, pour que Jeff Bezos deviennent en 1999, la «Personnalité de l'année», choisie par le magazine TIME. Tout en sachant l’influence que possède cet hebdomadaire sur l'opinion publique américaine et mondiale. - Sa photo a occupé la couverture, plus qu’une fois. - De la sorte, Jeff est devenu plus tard, l’empereur de ce magazine.

5. Deux chiffres pour résumer Bezos.

- Jeff Bezos, à l'âge de 55 ans, peut se résumer à une étoile monétaire, ou plutôt à une lune dans le ciel des banques. Aujourd'hui, il est à la tête des 10 plus riches du monde, flotte sur un lac financier, évalué récemment à 112 milliards de dollars. - Il est numéro 1 sur terre, en termes de richesse. - Secondé par Bill Gates (avec un écart relativement important)

6. Trump hors du Club de Bezos

- Avec ces chiffres astronomiques, tout homme,

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- Jeff Bezos occupe désormais la partie continentale de l’Amazonie et des cinq continents, où se trouvent des milliards de personnes. - Où nagent et volent des marchandises, pour que Jeff surfe sur plus de dollars… - Peut-être que Trump se dit-il dans son secret : Que reste-t-il pour ce jeune Jeff? Qu'est-ce qu’il nous a laissé? - La réponse vient de Jeff, qu’il pourrait quitter terre et mer, tant il envisage d’investir dans la Lune, d’y organiser des voyages, et d’y habiter. Peut-être il envisage un règlement ou une solution pour mettre fin à la colère de l’Oncle Donald Trump. - Jeff va probablement vendre à Donald, à un prix raisonnable un palais sur la lune, meilleur que la Maison Blanche.

8. L’eau et l’argent

- En Amazonie: eau et sable, mais Jeff a transformé l’eau en argent liquide. - Jeff est né sous le signe de l’argent. Même son nom «Bezos» rappelle phonétiquement la monnaie espagnole d’avant l’euro à savoir les «pesos».


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Zied Rahbani, Saber Rebaï et Marwan Khoury

Une constellation de stars illumine le ciel de Hammamet Tunis-Chokri BEN NESSIR La 55 ème édition du Festival international de Hammamet brille de mille feux. En effet, une constellation de stars a meublé ses dernières soirées, volant ainsi la vedette à plusieurs autres évènements culturels en Tunisie. Et pour cause la qualité des artistes qui s’y produisent attire de plus en plus de fans. La « Majalla » a assisté aux trois derniers concerts.

Zied Rahbani, le magicien Devant des fans adeptes de cette école artistique basée sur la parole profonde, le renouvellement musical et la voix mélodieuse, Zied Rahbani, fils aîné de l'iconique Fairouz et d’Assi Rahbani, a interprété, le 02 aout dernier au théâtre de plein air de Hammamet, « Chou Hal Ayyam » un cocktail détonnant des morceaux qui ont fait sa célébrité et sa particularité depuis des années. C'est avec une immense joie que cette grande figure de la scène musicale arabe, formé aux rigueurs de la dynastie des frères Rahbani, et qui se produisait pour la première fois en Tunisie, a retrouvé ses fans tunisiens dans le concert donné dans le cadre de la programmation de la 55 ème édition du Festival international de Hammamet, et dans lequel il a gratifié l’assistance d’une revue de ses plus belles

compositions qui ont jalonné le parcours de l’artiste. C’était une soirée où l’on retrouve sa marque de fabrique : vigueur de la critique sociale alliée à un humour dévastateur. Comme à l'accoutumée, la prestation de Zied Rahbani a fonctionné comme une belle toile agrémentée de la profondeur du verbe et de la mélodie. Dès l’entame du concert, accompagné d'un orchestre multinational avec des musiciens en provenance de l'Égypte, de la Syrie, de l'Arménie et des Pays-Bas, l’artiste a présenté une collection de ses plus belles créations musicales, mettant du coup un public debout, sous le charme de la veine artistique de ce chanteur libanais considéré comme l'un des rares artistes de la scène arabe dont les choix musicaux engagés font l'unanimité tant au sein des élites que des couches populaires. La force musicale imprimée par des accompagnateurs chevronnés qui combinent parfaitement bien instruments traditionnels et modernes, expressions rythmiques classiques et contemporaines, a ponctué la suite du concert. Outre son charisme naturel marqué par une nervosité permanente et une effervescence spirituelle et poétique, la particularité de Zied Rahbani est d'avoir réussi, hier, à trouver la bonne combinaison entre le classique et l'échelle pentatonique de la musique arabe, refusant de s'inscrire dans la nouvelle vague de show-biz qui fait fi de toutes les valeurs musicales et culturelles. L'artiste égyptien Hazem Shaheen, qui accompagnait Ziad

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Saber Rebaï au Festival international de Hammamet

Rahbani, rappelle à son retour Sayed Darwish et Sheikh Imam et a participé à l'interprétation de chansons qui attendaient le public et résonnaient avec tout le plaisir et l'extase. Avec un art consommé alliant les plaisirs de la reconnaissance et les joies de la découverte, Ziad Rahbani avait préparé un programme de plusieurs titres ; « Chou Hal Ayyam », « Al Charq Al Awssat », « Houdou Nessbi », « Amrek Ya Sidna », « Talfen Ayyech », « Ana mouch kafer » et bien d’autres chansons qui ont fait le bonheur du public. Entre les figures convoquées (Riadh Sakr, son compagnon de route) et celle omniprésente de sa mère Faïrouz, Ziad Rahbani tissait des liens qui, sans lui, seraient restés insoupçonnables ; le monde prenait soudain une échelle plus humaine, les distances s’effaçaient et le temps devenait malléable. On était loin des concerts galvaudés, des effusions de nostalgie et des phénomènes de mode. Sérieux et taciturne, tantôt au piano, tantôt aux claviers électroniques, Ziad Rahbani était tout à sa musique et les spectateurs, nombreux, lui en étaient gré. Une fois de plus, l'artiste et légende Ziad Rahbani a souligné qu'il s'agissait d'une exception dans le monde de la musique et du plaisir, et a convaincu un public désireux de goûter à la bonne musique. Saber Rebaï, en maître du Tarab Plein comme un œuf, le théâtre international de Hammamet a été pris d’assaut, deux heures avant le concert, par les fans

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Zied Rahbani, fils aîné de l'iconique Fairouz et d’Assi Rahbani, a interprété, le 02 aout dernier au théâtre de plein air de Hammamet, « Chou Hal Ayyam » un cocktail détonnant des morceaux qui ont fait sa célébrité et sa particularité depuis des années. du chanteur tunisien et prince du Tarab, Saber Rebai. Saber Rebai, qui revient au Festival International de Hammamet après cinq ans d'absence, a exprimé à «Majalla » sa joie de se produire de nouveau devant son public tunisien, soulignant que le théâtre de Hammamet a un charme particulier qui enivre tout artiste qui monte sur sa scène. En effet, la magie des lieux a vite opéré amenant l’artiste à s’adonner à quelques pas de danses élégantes et à interagir avec les musiciens de son groupe et le public. Star tunisienne à dimension arabe et même internationale,


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Saber Rebai, depuis ses débuts, était un label de qualité et de sérieux. Il a su avec sa sensibilité, son labeur et ses choix artistiques rendre le public arabe complètement acquis. De ce fait, Saber, a gratifié son public, par un concert inédit. L’interprétation des chansons telles que "Tamnit", "Dalloulah", "Al bint Al Arabaia », "Ajmal Nisaa El alem" et « Athadda El alem ", a envouté le public par le cheminement sinueux des harmonies, les éclats rythmiques ou les syncopes qui ponctuellement surgissent du luth, du piano ou de la contrebasse. Il a fait chavirer un public frappé par la fraîcheur d’un répertoire où tout paraît se dérouler dans une liberté renouvelée. Saber a en effet fait dérouler les modes musicaux de la Tunisie sur des harmoniques du Tarab arabe. Le concert fut une mélancolie méditative composée à partir de lignes ondoyantes, du silence bruissant de volupté et de poésie secrète. Les chansons de Saber, infiniment nuancées, toujours très sages, où la douceur des mélodies, l’empire exercé par les instrumentistes, et la sensuelle beauté du timbre jailli du luth, cachent un monde d’emportements, de libertés conquises, et d’abandon aux forces de l’instant. Ses chansons issues de son répertoire s’épousent avec celles de Hédi Jouini et Ali Riahi en des noces où le public convié, s’aventure hors de la tonalité pour plonger dans les espaces ouverts d’une musique qui laboure sa propre histoire avec audace et fidélité, recréant constamment les recommencements jusqu’à en faire des jours neufs. Qu’elles soient lentes et rythmiques, ou au contraire tendues de tempo rapide, le public s’est délecté de ses chansons, dans leur essence la plus intime et leurs ressorts secrets et connivents. Bien que pour ce concert, l’artiste n’a pas présenté de nouvelles œuvres, le public était aux anges et les chroniqueurs au paradis. C'était un concert qui a démontré encore une fois que Saber règne toujours en maitre et qu’il a gagné en maturité et en gloire et a fait preuve d’une prestation à la

hauteur des attentes d’un un public toujours au rendez-vous.

Le prince de la romance, Marwan Khoury L’attente aura été longue pour les fans de Marwan Khoury qui attendaient son concert à Hammamet. Et elle aura été payante pour eux. En effet, l’artiste qui a joué hier, à guichets fermés, dans le cadre de la 55ème édition du Festival international de Hammamet, a conquis l'assistance par sa voix douce et ses chansons les plus romantiques, dont "Khedni Maâk", "Kil Al Qassayed", "Ena We Ellil" et "Law". Dès sa montée sur scène, une véritable émotion s'est emparée du public qui a ovationné l’artiste et commencé à l'accompagner dans l'interprétation des plus fameux de ses singles qui caracolent en haut des hit-parades de la chanson arabe.

Saber Rebai, qui revient au Festival International de Hammamet après cinq ans d'absence, a exprimé à «Majalla » sa joie de se produire de nouveau devant son public tunisien, soulignant que le théâtre de Hammamet a un charme particulier qui enivre tout artiste qui monte sur sa scène.

*Un public nombreux assiste aux concerts du Festival international de Hammamet Marwan Khoury au Festival international de Hammamet

Zied Rhabani au Festival international de Hammamet

Pendant plus d’une heure, Marwan Khoury a envoûté ses fans par des chansons de différents styles entre romantiques et folkloriques du pays du cèdre ponctué par la "Dabka libanaise". Dans une ambiance purement romantique, il a ébloui par sa voix originale, authentique empreinte d’une gaieté manifeste. Grand pianiste qu'il est, Marwan Khoury a interprété une grande partie de ses chansons en jouant au piano, pour le grand plaisir de son public. Il a enchanté le public avec sa musique arabe classique modernisée fusionnant un instrument occidental, le piano, avec des instruments arabes alliant harmonieusement la beauté de deux mondes. Marwan Khoury, de ses mélodies tantôt entraînantes et fraîches tantôt romantiques et douces, a envoûté comme jamais ses fans à Hammamet. Comme d'habitude, Marwan Khoury, dans un élan de générosité sans pareil, il a cédé à maintes reprises aux demandes des festivaliers, les gratifiant également de certaines des chansons qu'il a composées pour d'autres stars de la chanson arabe, notamment «Maâkol» de Fadl Chakir, "Btmoune" d'Elissa et "Hobbi Al Anani", titre de la feuilleton "Cello". C’était une soirée unique au rythme des chansons et mélodies cultes, le tout sur une musique et un refrain entraînants, très pop, qui contrastent clairement avec le registre classique et plus sérieux qu’il s’était approprié depuis déjà quelques années. Ce retour aux sources, au style qui avait fait le succès de Marwan Khoury avec des singles notoires en tête des hits, a instantanément imposé une ambiance festive et

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Dès la montée sur scène de Marwan Khoury, une véritable émotion s'est emparée du public qui a ovationné l’artiste et commencé à l'accompagner dans l'interprétation des plus fameux de ses singles qui caracolent en haut des hitparades de la chanson arabe. mélodique, offrant un concert profondément ancré dans son univers musical. Le pari est en tout cas réussi pour « le prince de la romance ». S’il a toujours placé la barre très haut, Marwan khoury, s’est surtout au niveau des chansons en dialecte libanais qu’il s’épanoui le plus. A l'issue du concert, Marwan Khoury a exprimé à « Majalla » sa joie de se produire sur la prestigieuse scène de Hammamet qui l’a impressionné par sa beauté et par la qualité d’un public au goût raffiné. Il a ajouté que le Festival International de Hammamet, malgré sa capacité relativement limitée, est différent des autres festivals et a quelque chose d’intime et de magique à offrir et a déclaré que l’honneur qui échoit aux artistes qui s’y produisent doit être mérité.


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