2020...L’année qui a changé le monde

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Un magazine politique Mensuel

Un magazine politique Mensuel

Issue 1805 - janvier 01/01/2021

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Rima Dudin... La trentenaire, d’origine palestinienne, à la Maison Blanche www.majalla.com

Du Covid-19 au mouvement « Black LivesMatter» en passant par l’explosion à Beyrouth, l’année 2020 a été riche en émotions

Politique

Qui dit immigration clandestine, dit aussi terrorisme

Rapport

OISAT/WASAT : Solidarité, Amitié, Tolérance pour la Paix www.majalla.com

Sport

Rabeh Majer: l’Algérie est le plus fort sur le continent... et la compétition entre Salah et Mahrez ne se fait que sur le terrain



Un magazine politique Mensuel

Issue 1805 - janvier 01/01/2021

Nigeria : La crise, le terrorisme… 18 Et la drogue…

Interview avec la spécialiste en pranathérapie Ananda 56 Izabella

Comment améliorer la qualité du sommeil ? Éditeur en chef

HH Saudi Research and Marketing (UK) Ltd

Secrétaire de Rédaction

10th Floor Building 7 Chiswick Business Park 566 Chiswick High Road London W4 5YG

Ghassan Charbel Un magazine politique Mensuel

www.majalla.com/eng

Interview avec l’écrivain primé 62 Samy Mokaddem 52

Mostafa El-Dessouki

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Tel : +44 207 831 8181 - Fax: +44 207 831 2310


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Les gens se rassemblent près d›une installation lumineuse représentant des ours polaires avant le Nouvel An et la saison des vacances de Noël dans un parc de Moscou, en Russie, le 28 décembre 2020. / REUTERS

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Une femme tient un drapeau du Monténégro alors que des manifestants participent à une manifestation contre le nouveau gouvernement, à Podgorica, le 28 décembre 2020 /AFP

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Encouverture 2020...L’année qui a changé le monde

Du Covid-19 au mouvement «Black LivesMatter» en passant par l’explosion à Beyrouth, l’année 2020 a été riche en émotions Par La Majalla Avec la pandémie du coronavirus, l’année coulée aura changé le monde comme aucune autre depuis une génération au moins, peut-être depuis la Seconde Guerre mondiale. 2020 aura aussi été marquée par plusieurs conflits, un changement de président aux Etats-Unis, de nombreux mouvements de protestation, une météo extrême et la disparition de légendes du sport. Le virus qui a confiné le monde : 2020, une année pas comme les autres Qui parmi nous avait entendu parler de « confinement », de « gestes barrières » et de « distanciation sociale » il y a tout juste un an ? Aujourd’hui, ces expressions font partie de notre quotidien, tandis que les conséquences de la pandémie de COVID-19 sont devenues omniprésentes dans nos vies.

La Covid-19 est partout, littéralement, et en 2020, sa propagation et son impact sur les populations de toutes les régions du monde ont conduit à une crise mondiale d’une portée et d’une proportion sans précédent. Alors que 2020 touche à sa fin et que les populations du monde entier essaient de comprendre comment le monde a changé, elles sont confrontées à une statistique austère et brutale. Le nombre de personnes décédées après avoir attrapé le virus se rapproche de la barre des deux millions. Au début de l’année, les voyages internationaux ont été fortement limités, et des personnes comme ces voyageurs en Thaïlande ont appris l’importance de l’EPI, un acronyme rapidement entré dans le lexique mondial (abréviation d’équipement de protection individuelle). Rapidement, il y a eu des inquiétudes concernant une pénurie mondiale d’EPI et l’ONU a soutenu divers pays dans l’achat de fournitures, y compris

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Explosion : Le port deBeyrouth ravagé ce mercredi matin, au lendemain des deux explosions. Seul le grand silo du terminal céréalier a à peu près tenu. /AFP/Anwar Amro

la Chine où le virus est apparu pour la première fois. Alors que la Covid-19 s’est installée, des pays et des villes du monde entier ont pris des mesures de confinement avec la fermeture d’écoles, de sites culturels et sportifs et de toutes les entreprises non essentielles. Les centres-villes normalement animés, comme la capitale kényane Nairobi, étaient étrangement calmes car les gens restaient chez eux. L’Organisation des Nations Unies a continué de travailler partout dans le monde, même si la plupart des événements clés, comme la réunion annuelle de la nouvelle session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, ont semblé très différents. Seul un petit nombre de délégués ont été autorisés à entrer dans la grande salle alors que les dirigeants du monde ont prononcé leurs discours virtuellement. Partout dans le monde, les gens se sont adaptés aux nouvelles directives de distanciation sociale… et se sont vu rappeler l’importance de se laver les mains comme moyen de réduire la transmission des maladies. Les élèves qui n’ont pas pu aller à l’école ont dû s’adapter à une nouvelle réalité et trouver des

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La capitale libanaise Beyrouth a été déclarée ville “sinistrée” moyens de poursuivre leurs études. Alors que l’Afrique a semblé moins souffrir du virus que les autres continents, au moins en termes d’infections absolues et de décès, l’ONU a exprimé son inquiétude quant au fait que la pandémie risquait de plonger des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté. Le soutien aux réfugiés et aux autres personnes vulnérables déplacées à travers le monde a été une question particulièrement importante pour l’ONU, comme par exemple les centaines de milliers de Rohingyas du Myanmar qui ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière au Bangladesh. Des progrès ont été réalisés, en un temps record, par des scientifiques qui développent de nouveaux vaccins efficaces contre la Covid-19 et à la fin de 2020, les premières personnes, principalement dans les pays développés, ont été vac-


cinées. Alors que le monde s’apprête à entamer l’année 2021, la pandémie fait toujours rage et, après une apparente accalmie en milieu d’année dans de nombreux pays, davantage d’infections et de décès sont signalés. Avec le déploiement de davantage de vaccins, la communauté internationale est invitée à travailler ensemble pour arrêter la propagation et suivre les directives scientifiques.

L’explosion à Beyrouth La capitale libanaise Beyrouth a été déclarée ville “sinistrée”, après deux explosions gigantesques survenues dans le port, le 4 août 2020. Dans l’épicentre de ces explosions, dont le souffle a été ressenti jusque sur l’île de Chypre, à plus de 200 kilomètres, le paysage est apocalyptique : les

conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, les voitures sont calcinées, le sol jonché de valises et de papiers provenant des bureaux avoisinants, soufflés par l’explosion. Un drame qui a fait au 180 morts et des milliers de blessés. La catastrophe se double d’une crise politique. En effet, le premier ministre, Hassan Diab, présente la démission de son gouvernement réclamée par les manifestants qui se sont mobilisés au centre de Beyrouth. Le départ du gouvernement ouvre la voie à une période incertaine, dans un pays qui, en plus de la crise sanitaire due au coronavirus, doit faire face à

Que le monde s’apprête à entamer l’année 2021, la pandémie fait toujours rage et, après une apparente accalmie en milieu d’année dans de nombreux pays, davantage d’infections et de décès sont signalés 10

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Des professionnels de santé en Chine consultent un patient./ Photo Chen Jingyu

Vue aérienne de maisons détruites et submergées par des inondations causées par un typhon au Vietnam.( UNICEF/ UN0354393/Pham/AFPServices


Des passagers portant des masques faciaux et des ponchos jetables font vérifier leur passeport à l›aéroport international Don Mueang de Bangkok, en Thaïlande./ ONU Info/Jing Zhang

Un taux d’efficacité supérieur à 90 % a été signalé par Pfizer et BioNTech pour un vaccin contre la Covid-19./ BioNTech

la grave crise humanitaire causée par la déflagration et à une dégringolade sociale et financière. Le mouvement « Black LivesMatter » La colère qui s’est emparée des Etats-Unis après la mort, lundi 25 mai 2020, à Minneapolis d’un homme noir de 46 ans, George Floyd, des mains d’un policier blanc, a provoqué des émeutes destructrices accompagnées de pillages et incendies volontaires dans cette grande ville du nord du pays. Les violences ont rapidement gagné New York, Philadelphie, Dallas, Las Vegas, Seattle, Des Moines, Memphis, Los Angeles, Atlanta, Miami, Portland, Chicago, ou encore la capitale

Washington. Les gouverneurs des Etats concernés ont fait appel à la Garde nationale et, pour certains, décrété un couvre-feu. Donald Trump a promis de “stopper la violence collective” et dénoncé les agissements de “gauchistes radicaux” et notamment la mouvance radicale “antifa” (antifasciste). Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a lui aussi condamné dimanche les violences. “Manifester contre une telle brutalité (policière) est un droit et une nécessité (...) Mettre le feu à des villes et la destruction gratuite ne l’est pas”, a-t-il affirmé. Le mouvement militant Black LivesMatter (La vie des Noirs compte) a été créé aux États-Unis en 2013, par la communauté afro-américaine. Il milite notamment contre les violences policières envers les personnes racisées, et contre le racisme systémique dans le pays. Après avoir été largement repris dans les manifestations liées à de nombreuses affaires où des afro-américains sont morts lors de leur détention par la police - comme celle d’Eric Garner, Jonathan Ferrel, John Crawford, Ezell Ford, Walter Scott, Freddie Gray ou Sandra Bland, le slogan et le hashtag #BlackLivesMatter prennent une résonance particulière en mai 2020.

La défaite de Trump Joe Biden sera le 46e président des Etats-Unis après avoir remporté les élections contre Donald Trump avec 74 millions de votes en sa faveur et

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plus de 4 millions de voix d’avance sur son rival républicain, faisant de lui le président élu avec le plus de voix de toute l’histoire américaine. Donald Trump, qui devient le premier président sortant à ne pas gagner sa réélection depuis George W. Bush en 1992, n’a aucune intention de lui faciliter la tâche. Il a de nouveau jugé l’élection « volée » dans une salve de tweets. En attendant le départ de Trump de la Maison Blanche, le nouveau président élu a dit vouloir être celui de l’union. Il souhaite rapidement tourner la page de l’ère Trump, en mettant fin aux divisions qui agitent le pays et en revenant, dès sa prise de fonctions, sur plusieurs mesures prises par son prédécesseur. Après la liesse des démocrates, les défis vont rapidement s’imposer, avec une majorité plus courte à la Chambre des représentants et un Sénat encore indécis.

L’Ethiopie en guerre Un an après le prix Nobel de la paix décerné à son Premier ministre, l’Ethiopie plonge dans la guerre avec une offensive militaire dans sa région dissidente du Tigré. L’escalade militaire dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, a commencé lorsque le gouvernement a lancé des frappes contre les autorités régionales accusées d’avoir mené des

Diego Maradona est mort le 25 novembre 2020 d’un arrêt cardiaque. Il était pour beaucoup le plus grand joueur argentin de tous les temps 12 01/01/21

Un supporter de Donald Trump regarde les résultats de l’élection présidentielle à la télé, dans un hôtel du Minnesota. / REUTERS/Nicholas Pfosi /- RC27WJ9T3ZID

Kobe Bryant


Donald Trump à la sortie de son hélicoptère, au matin du 21 juin. / @ AP Photo/patrick Semansky

Maradona

attaques visant deux bases militaires fédérales. Des accusations démenties par les intéressés, qui s’estiment injustement visés par le pouvoir. Si le déclenchement de cette mission militaire d’envergure, début novembre, a surpris de nombreux observateurs, les tensions entre le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui dirige cette région septentrionale, ne datent pas d’hier. Le TPLF accuse Abiy Ahmed, élu Premier min-

istre en avril 2018, d’avoir, depuis sa prise de pouvoir, cherché par tous les moyens à réduire l’influence des dirigeants tigréens en les écartant du gouvernement et en multipliant les procès en corruption. Ils voient également d’un mauvais œil l’accord de paix signé avec l’Érythrée voisine par le nouveau Premier ministre, trois mois après son arrivée au pouvoir et qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2019. Et ces tensions internes, qui couvaient depuis des mois en Ethiopie, ont éclaté au grand jour il y a une semaine, avec le lancement d’opérations militaires dans la région dissidente du Tigré (nord du pays), désormais coupée du monde. Si les Tigréens ne représentent que 6 % de la population, c’est l’une des provinces les plus militarisées du pays. Ils occupaient une place très importante dans le commandement de l’armée centrale. Après avoir quitté le pouvoir, on estime qu’un tiers des officiers et la moitié des soldats sont retournés au Tigré en emportant leurs équipements militaires avec eux. L’armée du Tigré est aujourd’hui dirigée par l’ancien chef de la guérilla Tsadkan GebreKidan, qui a combattu les Russes et est extrêmement aguerri, les forces du gouvernement central auront bien du mal à les faire plier.

Les climats extrêmes L’année 2020 a été marquée par une succession remarquable de tempêtes en début d’année

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et par des épisodes méditerranéens extrêmement violents, voire historiques, cet automne dans les Alpes-Maritimes. Avec une température moyenne de 14 °C, l’année 2020 devrait se classer au 1er ou 2e rang des années les plus chaudes que le monde ait connu. 2020 a été marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes, avec des pluies intenses historiques, une sécheresse estivale record, des vagues de chaleur remarquables. Selon le rapport provisoire de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2020, le réchauffement océanique bat des records et plus de 80% des océans ont subi une vague de chaleur en 2020. Cette situation a de graves répercussions sur les écosystèmes marins, qui souffrent déjà de l’acidification des eaux due à l’absorption du dioxyde de carbone (CO2). Cette situation a été la cause de phénomènes à fort impact, dont la chaleur extrême, les incendies et les inondations, de même que la saison record des ouragans dans l’Atlantique, qui ont touché des millions de personnes, amplifiant les menaces que la pandémie de Covid-19 fait peser sur la stabilité économique ainsi que sur la santé et la sécurité humaines. Malgré le confinement lié à la Covid-19, les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter. La longue durée de vie du CO2 dans l’atmosphère condamne ainsi de nombreuses générations futures à subir un réchauffement supplémentaire.

Des manifestants sur Les feux de forêt ont ravagé de vastes zones en Australie, en Sibérie, sur la côte ouest des États Wilshire Boulevard à Los Angeles, le 1er juin. (© Unis et en Amérique du Sud. Leurs panaches de London Entertainment/ fumée se sont dispersés tout autour du globe. Un Splash News/ABACA nombre record d’ouragans dans l’Atlantique, y compris, en novembre, des ouragans successifs de catégorie 4 d’une violence sans précédent en Amérique centrale, ont été enregistré. Les inonda- Black Lives 2: Manifesta�� tions dans certaines régions d’Afrique et d’Asie tion à Tampa (Floride) le 11 du Sud-Est ont entraîné des déplacements mas- juillet. / Loren Elliott / AP

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L’affaire peut dégénérer en guerre civile, la région du Tigré entretenant des forces paramilitaires bien entraînées et des milices locales dont les effectifs pourraient atteindre les 250.000 hommes

sifs de population et ont compromis la sécurité alimentaire de millions de personnes.

La disparition de 2 légendes du sport L’année 2020 devait être une fête pour tous les amoureux du sport. Entre l’Euro de football, les Jeux olympiques de Tokyo ou encore la CopaAmerica, un bel été s’annonçait. Puis la pandémie de Covid-19 s’est abattue sur la planète, Le 4 novembre, des affrontements armés ont éclaté entre l›armée éthiopienne et le «Front de libération du peuple du Tigré» dans la région

obligeant les téléspectateurs à se rabattre sur des rediffusions de vieux évènements. Le report des Jeux Olympiques constitue une grande première en temps de paix : jusqu’ici seules les deux guerres mondiales avaient eu raison de l’évènement. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe espère que l’organisation des Jeux en 2021 sera “le témoignage de la défaite du virus” face à l’humanité. • Mort de Diego Maradona, légende du football et main de Dieu Dieu a retrouvé “sa main”. Diego Maradona est mort le 25 novembre 2020 d’un arrêt cardiaque. Il était pour beaucoup le plus grand joueur argentin de tous les temps. C’était un artiste sur le terrain tout comme un personnage d’excès en dehors. Le Mondial-86 au Mexique avait été son chef d’œuvre. • La mort de Kobe Bryant dans un accident d’hélicoptère L’année sportive a bien mal commencé. Génie du basket, travailleur acharné et compétiteur hors norme, Kobe Bryant a perdu la vie le 26 janvier 2020 dans un accident d’hélicoptère, avec sa fille Gianna. Sept autres passagers ont trouvé la mort. Aussi élégante que combative, la star des Los Angeles Lakers était insaisissable sur les parquets, au point d’inspirer de nombreuses vedettes actuelles de la NBA et des sportifs de haut niveau de tous horizons.

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olitique

Mechichi en France:

Qui dit immigration clandestine, dit aussi terrorisme ? Tunis- La Majalla La première visite à l’étranger du Chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a été de l’avis des observateurs un bide sans nom. En effet, deux jours après son arrivée à Paris, Mechichi a été reçu, par son homologue, le Premier ministre français Jean Castex. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’entretien de ce dernier avec la délégation tunisienne, le numéro 1 de l’exécutif tunisien a indiqué sans détour que la question migratoire et « le besoin d’optimiser la coopération dans ce domaine » ont été d’emblée soulevés. L’accent a été mis sur « la nécessité d’une approche concertée entre les deux pays, basée sur le développement solidaire et l’investissement dans les régions exportatrices de migrants irréguliers ».

Deux pays au diapason

Le chef du gouvernement tunisien a assuré que la partie française s’est montrée convaincue que l’approche sécuritaire est « utile mais insuffisante » dans le traitement de la question migratoire. « Nous travaillerons avec la France sur cette question », a-t-il néanmoins tempéré, laissant sous-entendre l’heure est au rapprochement des points de vue. Mais voilà que dans un entretien accordé à France 24, Mechichi a indiqué que « la Tuni-

sie est disposée à recevoir les Tunisiens que la France veut expulser de son territoire en raison de leurs liens supposés avec des mouvances radicales, à condition qu’ils soient traités de façon humaine », lors de ladite expulsion. « Tout ressortissant se trouvant illégalement sur le territoire français, ou constituant une menace pour les Français, a vocation à rentrer chez lui », a-t-il renchéri, se voulant manifestement conciliant. Toujours à propos de ces retours forcés, Mechichi se dit quoi qu’il en soit « confiant quant à la capacité de la Tunisie à éviter que cela puisse constituer une source de danger pour le pays ». Jusque-là tout semblait être politiquement et diplomatiquement correct jusqu’à ce que M.Mechichi ne commette sa première bourde communicationnelle. En effet, il n’a pas hésité, au cours d’une interview sur France 24, à qualifier les migrants de terroristes. « Qui dit immigration clandestine, dit aussi terrorisme »… Cette déclaration du Chef du gouvernement, a fait réagir plusieurs activistes des droits de l’Homme dont l’illustre Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). « La déclaration faite récemment par le chef du gouvernement Hichem Mechichi, lors de sa visite à Paris, concernant le lien entre la migration irrégulière et le terrorisme témoigne d’un manque d’expérience et d’une faible maîtrise des dossiers ce qui nuit à l’image des Tunisiens », a souligné le forum tunisien pour les droits

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Le Chef du gouvernement tunisien avec son homologue français.

économiques et sociaux (FTDES) dans un communiqué. En effet, le FTDES s’est insurgé, mercredi 16 décembre 2020 contre le chef du gouvernement Hichme Mechichi et sa déclaration, estimant, dans un communiqué, que cette déclaration « dénote un manque d’expérience et une faible maitrise des dossiers ce qui nuit à l’image des Tunisiens ». Le forum ajoute que « ce genre de déclarations confirme l’écart entre la classe politique et le peuple tunisien qui est, à chaque fois, confronté à une nouvelle déception », peut-on lire dans ce communiqué. Et d’expliquer que « ce sont justement ces frustrations qui poussent les jeunes à la migration irrégulière comme l’ont montré différentes études et rapports réalisés sur ce sujet ». Le FTDES estime, par ailleurs que la déclaration controversée de Hichem Mechichi n’est, en aucun cas, une erreur de communication mais semble bien intentionnelle et appuyée par la disposition de la Tunisie à rapatrier de France tous ses compatriotes en situation irrégulière. Pour sa part, le député Mongi Rahoui a quali-

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Le chef du gouvernement tunisien a assuré que la partie française s’est montrée convaincue que l’approche sécuritaire est « utile mais insuffisante » dans le traitement de la question migratoire. fié les déclarations de Hichem Mechichi dans lesquelles il associe terrorisme et immigration clandestine, d’«irresponsables ». Dans une déclaration à Majallah le député a estimé qu’une telle position ne présage rien de bon pour l’avenir politique du pays. Rappelons que ces déclarations ont été dénoncées par bon nombre de politiciens notamment Yassine Ayari. Des partis politiques, tel que le Courant Démocrate ont également publié des communiqués de condamnation.


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nterview

Serge Nzeza Maketa, expert africain à «La Majalla» :

Nous devons nous consacrer à nos propres problèmes… C›est à nous les résoudre Par Nasreddine Ben Hadid Le constat de la situation aussi bien économique et sociale, n’est plus à démontrer : Un net recul. Que fautil faire ? Comment aborder la situation. Au-delà des théories de développent, quels programmes adopter ? Pour répondre à ces questions, «Majalla» a rencontré Serge Nzeza Maketa, Congolais (RDC), expert en gouvernance et intégration régionale, en économie et fiscalité. Il est, également, observateur électoral auprès de la Commission de l’Union africaine (UA), Chercheur et formateur. L’Etat post-colonial africain a pris sa légitimité, dans sa promesse de prospérité, partage des richesses, et respect des droits de l’individu. Comment évaluez-vous la situation ? Au niveau du respect des droits de l’individu, les choses sont de loin au-deçà des espérances. Aussi bien concernant le droit à l’éducation, le droit au logement, le droit à l’alimentation, le droit à la protection, et autres. Ces droits ne sont pas garantis quelques fois par les régimes prédateurs, d’autres fois aussi du fait des systèmes politiques un peu autoritaires. Nous sommes en quête des droits humains. L’Etat post colonial est encore faible. En termes des capacités, avons-nous la capacité d’assurer la sécurité de nos frontières. L’Etat post colonial détient-il les moyens de sa politique ? Nous avons besoin d’hôpitaux, des routes, d’infrastructures de toutes natures. Comment

faire pour les construire ? Nos économies sont encore plombées par les services de la dette. Nous avons des problèmes avec nos exportations. Nous exportons de la matière première, mais nous devons importer des produits d’équipements, de la technologie. Situation qui a conduit à un grave déséquilibre commercial. Notre balance commerciale est très souvent déficitaire. Nous sommes restés au stade des pays primaires, exportateurs des matières premières, les produits miniers… La plus-value sur les marchés par rapport à ce que nous importons est largement à notre défaveur. Les richesses sont encore le monopole d’une minorité. Que le modèle soit libéral ou socialiste, les Etats africains n’ont pu engendrer le développement. Sommes-nous devant une mauvaise application du choix (libéral ou socialiste), ou devant un mauvais choix, tout court ? La capacité de l’Etat à générer des richesses, est-ce un problème de choix entre le libéralisme et le socialisme ? Avons fait un mauvais choix ou mal appliqué le choix que nous avons fait ? La réponse ne peut se faire d’une manière affirmative ou négative. Premièrement, la mondialisation nous impose le libéralisme contre notre gré, entre autres par la libéralisation de nos économies, les accords de partenariat économique, et la libre concurrence. Cependant, la réalité nous impose un système social garant les droits fondamentaux à une vie respectable pour tous.

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populations. Même le peu de réformes économiques que nous essayons de faire, connaissent un manque de rigueur par ce que nos dirigeants pêchent par la mauvaise gouvernance et l’augmentation des poches des dépenses inutiles, c’est qu’on appelle les éléphants blancs. Il y a un problème d’allocation de ressources, on ne compte même pas les détournements, à savoir cette fuite massive des capitaux vers les paradis fiscaux. Nous sommes face à des chiffres colossaux, qui auraient pu servir à développer nos économies. Nous sommes face à un dilemme : La logique mondiale nous pousse et nous emporte dans une système économique libéral, tandis que les contraintes de la stabilité sociale, imposent un certain protectionnisme, mais aussi une garantie minimale des droits sociaux à une vie décente et respectable.

Serge Nzeza Maketa

Au niveau d’une économie mondiale et à la fois mondialisée, nous ne sommes pas assez compétitifs pour pouvoir imposer nos conditions. Nous constatons le contraire : Les multinationales occidentales dans la plupart des Etats africains, arrivent aisément à imposer leurs conditions. Avons-nous le choix ? Tous les pays africains ou presque, ont été poussé à adopter un programme d’ajustement structurel, qui a poussé nos Etats à procéder à une privatisation plus ou moins massive des richesses nationales. Choix qui ont conduit à une rapide et parfois brusque du niveau de vie. Sans oublier que le développement économique réel et effectif, et surtout porteur de la richesse et la prospérité pour tous, se fait attendre, et même une chimère. Le système colonial a instauré des schémas qui restent encore en vigueur, à savoir que nous devons servir ses intérêts, que nous soyons colonisés ou en Etat indépendant. Nous n›avons pas été conçus pendant la colonisation pour servir les intérêts nationaux, mais plutôt pour alimenter les usines extérieures. Nous ne consommons pas ce que nous produisons, et on ne produit pas ce que nous consommons. Ce système économique nous a été imposé comme modèle à la création de nos États, qui ne produisent pas la richesse nécessaire à l’épanouissement de leurs

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Les investissements, et les échanges commerciaux des pays africains, se font pour plus de %75 avec des partenaires non-africains. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Surtout en remédier ? Cette situation dépend de plusieurs facteurs. Chaque économie aborde son développement d’une manière individuelle pour ne pas dire individualiste. Nous n’avons pas la même monnaie et pour ceux qui ont la même monnaie, ils ne peuvent pas commercer avec le CFA d’Afrique de l’Ouest par exemple. Le problème se résume au niveau les bases des économies, qui remontent bien avant l’indépendance. A savoir que nous sommes encore des comptoirs coloniaux, à savoir un grenier qui doit approvisionner les firmes multinationales. L’Afrique porte l’image des «aides», malgré une richesse plus que conséquente. Comment convertir les richesses en développement ? Nous nous focalisons beaucoup plus sur l›aide publique au développement qui ne représente qu›un dixième des flux financiers illicites (FFI) que l›Afrique perd chaque année. Ce que l›Afrique perd chaque année à cause des FFI est dix fois plus important que l›aide publique au développement. Les FFI des pays en développement aboutissent généralement dans des banques des pays développés ou dans des paradis fiscaux. Nous devons reformer notre système fiscal. L›aide publique au développement est importante, mais le combat contre les FFI est vraiment indispensable pour permettre à l›Afrique de financer son développement. L›Afrique perd entre 50 à 100 milliards des dollars à cause des flux financiers illicites. Ces multinationales évitent de payer des impôts et transfèrent leurs bénéfices dans des pays où le taux d›imposition est presque nul. L›Afrique perd beaucoup de recettes avoisinant en moyenne même 100 milliards des dollars


alors que l›aide publique au développement représente en moyenne 10 milliards des dollars pour l›Afrique. Cela veut tout simplement dire que l›Afrique n›a pas besoin de l›aide publique au développement si elle arrive à lutter contre les FFI. La retenue des flux financiers illicites réduirait le déficit de l›Afrique au niveau des infrastructures, de l›éducation, de la santé et de l›agriculture. L›Afrique doit pouvoir développer ses capacités à combler ses lacunes qui permettent aux FFI de paralyser le continent. Nos dirigeants doivent aussi prendre conscience de ne plus transférer leurs ressources financières dans des paradis fiscaux. En 2018, l›Afrique a reçu 29,7 milliards des dollars d›aide publique au développement, elle a simultanément perdu 126 milliards des dollars en flux financiers illicites. Quel triste paradoxe !!!!! Comment convertir les richesses en développement ? La richesse dont on parle en Afrique, n’est pas la richesse matérielle ou financière mais plutôt potentielle, matière première brute, la faune, potentielle hydrologique, les forêts et il faudrait les transformer, seule la ressource humaine qui peut le faire. Il y a des pays qui ne détiennent pas tout cela, mais qui sont des puissances économiques, puissances en ingénierie navale, tel que le Singapour, la meilleure façon d’investir est de le faire massivement dans l’éducation surtout dans le secteur technologique pour permettre aux jeunes générations qui montent, d’avoir la capacité de transformer leur environnement. Or, les richesses naturelles peuvent

s’épuiser, mais l’imagination humaine est sans limite ça veut dire que les autres pays ont basé leur économie sur le développement technologique. Le monde entier est entré en état d’alerte à cause du Coronavirus, sans trop accorder l’importance qu’il faut, à Ebola ou au paludisme, entre autres. Comment expliquez-vous la chose ? La situation est normale, ils se soucient à ce qui pose un problème de santé publique chez eux. Ils se soucient de ce qui est une menace pour leur population. Le paludisme n’existe pas chez eux, Ebola non plus. C›est à nous de nous débrouiller pour trouver des solutions fiables sur le long terme que cela passe par des chercheurs endogènes, par nos pharmacopées nationales ou bien par nos laboratoires. En tout cas, c’est à nous de nous battre de prendre soin de nos populations. C’est ce qui donne souvent l’impression qu’un mort aux USA ou un mort en Allemagne a plus des valeurs que 1000 morts en Afrique. On se tue dans les guerres civiles, on peut mourir d’épidémies, de toutes sortes de maladies. Tout le monde est devenu Charly pour 6 morts pendant ce temps les Bokoaram massacrent au Nigeria, au Cameroun, vous n’entendrez jamais je suis kala, je suis baman donc si on peut se dépeupler davantage ça fait moins de candidats à l’immigration clandestine, moins de compétitions lorsqu’il fait s’approprier nos ressources. En un seul mot : Nous devons nous consacrer à nos propres problèmes. C›est à nous les résoudre.

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apport

BobiWine, chanteur, en quête du palais présidentiel :

Changera-t-il de refrain ? Par Nasreddine Ben Hadid Les célébrités ont eu toujours un impact sur la vie sociale, ils donnent l’exemple, et surtout peuvent influencer les consciences. Cette influence est à multiplier par cent ou mille actuellement, tant les réseaux sociaux permettent à chaque inconnu non seulement de devenir célèbre, mais surtout d’influencer le destin politique du pays.

Un vrai baroudeur Robert Kyagulanyi Ssentamu, connu sous son nom de scène BobiWine, est un homme poli-

tique, chanteur, acteur et homme d’affaires ougandais. Il est actuellement député de la circonscription est du comté de Kyadondo dans le district de Wakiso, dans la région centrale de l’Ouganda. Cela ne peut suffire à le définir. Depuis 2017, il est considéré comme le porte-parole de la jeunesse ougandaise qui ne se reconnait pas dans le régime vieillissant de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Malgré la censure de ses chansons empreintes de slogans politiques et ses arrestations, ce raggaeman de 38 ans a vu sa popularité grimper en flèche. Pour nombreux analystes, BobiWine est «la bête noire» du Prési-

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dent ougandais. En juillet dernier, après avoir déclaré sa candidature à la Présidentielle de 2021, BobiWine fait l’objet d’arrestations récurrentes suite à des accusations que ses partisans jugent non fondées. Le 18 novembre, son arrestation a suscité l’indignation et la montée des manifestations dans les rues de Kampala. Des violences qui ont occasionné la mort de sept personnes, selon le bilan de la police. Il été arrêté, immédiatement après avoir enregistré sa candidature. À peine candidat et déjà en résidence surveillée. Il constitue le principal adversaire du président Yoweri Museveni à la présidentielle de 2021 en Ouganda. Est selon tous les observateurs, le principal adversaire du président Yoweri Museveni à la présidentielle de 2021 en Ouganda, À sa sortie de la Commission électorale, des policiers en uniforme ont brisé les vitres de la voiture de BobiWine, député de 38 ans, l’en ont sorti, puis l’ont embarqué dans un véhicule qui a démarré, selon des images diffusées en direct à la télévision. D’après le secrétaire général de la Plateforme

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de l’unité nationale (NUP), David Lewis, BobiWine a été ramené sous la contrainte à son domicile par les forces de sécurité qui l’empêchent désormais d’en sortir. Relâché ce vendredi 20 novembre, BobiWinea cependant été inculpé pour «actes susceptibles de propager une maladie infectieuse» et infractions aux «règles sur le Covid-19». C’est loin d’être une première pour celui qui, depuis qu’il a été élu député en 2017, a tour à tour été accusé de «trahison», de «possession illégale d’armes à feu» et même d’avoir tenté «d’irriter, d’inquiéter ou de ridiculiser» Yoweri Museveni, aujourd’hui bien décidé à rempiler pour un sixième mandat. Déjà une légende… BobiWine a renoncé à faire campagne après une nouvelle attaque dont il a échappé par miracle. Challenger inattendue face au président sortant Yoweri Museweni, il reste en lice pour le scrutin du 14 janvier. Il est déjà une légende. Arrivera-t-il à participer aux élections présidentielles, ou serait-il le martyr à pleurer. Il n’est pas à sa première prouesse. Cette star du reggae a


déjà fait preuve d’un courage inouï depuis son entrée en politique, il y a trois ans. Lorsque à la surprise générale, Robert Kyagulanyi Ssentamu, de son vrai nom, avait été largement élu député dans le centre du pays, avec 77% des voix. Depuis cette date, il a été tant de fois arrêté, battu, torturé. Accusé de «haute trahison» comme d’«incitation à la violence». Ou encore, dernière accusation en date, «d’enfreindre les mesures anti-Covid», alors que chacune de ses apparitions déclenche inévitablement de vastes rassemblements de soutien enthousiaste. Et c’est cette immense popularité qui a certainement incité cet homme à l’allure de judoka, toujours vêtu d’un costume cravate un peu cintré, à ne jamais renoncer. Malgré les menaces pesant sur sa propre vie.

électeurs inscrits provenant d’au moins deux tiers des districts ougandais. BobiWine affirme que son équipe avait déjà recueilli six millions de signatures, mais que celles-ci ont maintenant disparu. «Le gouvernement de Museveni essaie de m’empêcher de me présenter comme candidat à la présidence. De la remise en question de mes diplômes à celle de mon âge, ils font tout pour empêcher ma nomination et je veux croire que c’est pour cela qu’ils ont retiré les signatures». «Nous n’abandonnons pas, nous avons immédiatement communiqué avec nos succursales pour qu’elles commencent à collecter les signatures immédiatement et nous espérons que d’ici vendredi nous aurons les signatures requises», a-t-il déclaré

Tout azimut

Remplir les urnes

Persécuté depuis le raid de la police dans les locaux de son parti d’opposition. Il se plaint que des documents nécessaires à sa nomination à la présidence aient disparu de ses bureaux. L’une des exigences pour les candidats est de remettre les signatures de soutien de 100

Même si les observateurs s’accordent pour dire que cet artiste constitue une menace sérieuse pour le président sortant, la question qui se pose est la suivante : lui, qui avait l’habitude de remplir les salles lors de ses concerts, arrivera-t-il à remplir les urnes, et devenir président ?

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apport

OISAT / WASAT : Solidarité, Amitié, Tolérance pour la Paix Paris De Notre Correspondant : Khaled Saad Zaghloul Le Samedi 19 Décembre 2020, OISAT/WASAT a célébré un double événement, le 7e anniversaire de sa créationet le 1er Anniversaire de son obtention du Statut Spécial consultatif auprès de l’ECOSOCONU. Une Visio - Conférence via Zoom a été organisée au Cabinet de Maitre Corinne Giudicelli à Paris 16em en présence de la Présidente de l’ONG, Saïda AGREBI, une grande dame de Tunisie de la belle époque, cette légende vivante possède un parcours professionnel extraordinaire,

la Ligue Arabe. Elle a défendu les Droits des Femmes à travers les pays du Monde et participé aux Conférences Mondiales des Femmes de l’ONU de 1975 à 2O10 adhérant aux 8 OMD ET 17 ODD : 1975 au Mexique, pour l’Amérique, 1980 à Copenhague, pour l’Europe, 1985 à Nairobi, pour l’Afrique, 1995 à Pékin, Chine pour l’Asie . C’est au 4ème Sommet Mondial Onusien sur les Femmes que le programme d’actions fut voté par les déléguées des

très active dans les domaines associatifs et parlementaires, très connue à l’ONU et à la ligue arabe et à l’Union Africaine qui sont témoins des compétences de sa jeunesse. Tunisienne d’origine, Parisienne de résidence, connue sous le nom de MAMA AFRICA, Mme AGREBI Saida, graduée des Universités Américaines en 1970, elle est la 1ère Femme élue Commissaire à l’Union Africaine lors du Sommet des Chefs d’Etats Africains au Mozambique en 2003, la 1ère Femme Parlementaire Panafricaine PAP à Durban Ayant l’âge des Nations Unies, Mme AGREBI Saida est La 1ère Présidente du Comité d’Accréditation des ONG à l’Union Africaine, elle a milité dans les actions de la Société Civile depuis son jeune âge. En 1976 Elle a présidé la Commission des Femmes Arabes au Travail à l’OAT de

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Les membres exécutifs et partenaires de l’OISATWASAT à Paris

189 pays définissant les 12 domaines d’intervention pour l’égalité des hommes et des femmes Déclaration de Beijing 15/9/95 la CEDAW/CEDEF, Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes adoptée en 1979 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, Mme Saida AGREBI en a fait son cheval de bataille pour le suivi de sa ratification et son application à travers les pays du monde. Au niveau des acteurs de la Société Civile, elle a soutenu plusieurs ONG pour obtenir le Statut de l’ECOSOC à l’ONU. En 2013, elle a créé à Paris, sa propre ONG Internationale OISAT/WASAT : Solidarité, Amitié, Tolérance pour la Paix Enregistrée sous la loi française1901 des Associations , à but non lucratif apolitique et non cultuel milite pour un mieux vivre ensemble, OISAT/WASAT a obtenu en 2019 le Statut Spécial Consultatif ECOSOC/ONU, Partenariat

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avec 15 ONG actives à l’échelle mondiale, représentée par une vingtaine de sectionsà l’étranger, des centaines d’adhérents en France. Actuellement, elle dirige cette ONG qui est une organisation internationale pour la promotion de la solidarité d’amitié et de tolérance, son logo et son nom doit à son fils Ahmed, signifie en arabe (‫ )وسط‬modération, juste milieu, médiation. En tant que membre des ONG de l’ECOSOC de l’ONU, elle a créé la branche méditerranéenne et africaine des associations actives de l’ECOSOC ONU / ONG IRENE; membre fondateur de FAS Femme Africa Solidarity Genève, Association de la Diaspora Africaine, à Accra, responsable du Prix des Femmes Africaines d’Excellence: Femmes Leaders: Johnson, Zuma, Mandela, Agrébi qui ont été décorées par le trophée légende vivante. Elle a consacré son temps à des activités associatives sociales et humanitaires, principalement pour les familles dans le besoin, en créant l’approche de caravanes multidisciplinaires pour un développement intégré apportant des services de santé et de solidarité aux familles les plus reculées et rurales dans le besoin, à travers les organisations que j’ai fondées en Tuni-


sie, OTM Organisation tunisienne des mères, au Maghreb OMMA (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie).

L’OISAT-WASAT Cette ONG a pour noble objectif global de promouvoir la solidarité, l’amitié et la tolérance dans un esprit de cohésion sociale, culture de la paix, de non-violence et de dialogue contribuant ainsi à favoriser un environnement respectant les lois et coutumes des pays d’accueil et la diversité culturelle des immigrés ; d’encourager le dialogue inter civilisation, inter religion, inter génération en favorisant l’intégration des étudiants, des émigrés, des jeunes issus de la 2ègénération et des réfugiés par des actions d’informations de soutien, deconseil et de solidarité. L’OISAT-WASAT a pour mission aussi d’accompagner les démarches d’accès à l’information pour lesdemandeurs de séjour, d’asile ou de nationalité, elle a pour rôle de faciliter les formalités de l’insertionSocio-culturelle, tout en respectant les lois et coutumes des pays d’accueil et ce dans le but de promouvoir la culture de la paix, la cohésion sociale, la tolérance, le respect et l’acceptation de l’autre en facilitant lacommunication, les échanges et le dialogue entre les hommes et les femmes et les générations des différentes nationalités et ethnies. L’OISAT-WASAT a pour mission de soutenir les femmes,

les jeunes et enfants ayant des besoins spécifiques par des activités de sensibilisation, d’éducation, de bon voisinage et de rapprochement ainsique par des activités de solidarité socioculturelles et d’échanges juridiques, civiques, scientifiques, numériques. Enfin l’OISAT-WASAT régie par la loi française 1er juillet 1901 des associations est basée à Paris 7ème arrondissement en France.

La conférence de Paris La vidéo conférence de Paris s’est bien déroulée dans le respect strict des mesures restrictives imposées en raison de la pandémie Covid-19. Les membres et la présidente de OIASAT / WASAT ont adressé leurs sincères remerciements pour tout le soutien qu’ils ont reçu pendant cette période de pandémie difficile, partageant leurs actions et leurs sentiments de solidarité. la Présidente madame SAIDA AGREBI a réussi à réunir autour de cette organisation internationale, un groupe des cadres intellectuels, femmes et hommes bénévoles, de différentes nationalités, ethnies, religions ,langues, ce sont réuni cette année en France, et à travers Zoom de leurs différents pays, la sécurité sanitaire oblige, les 4 continents

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Madame Pascale Fressoz présidente de l’association AIODD a parlé des 17 Objectifs de développement durable de l’ONU 2030-2015 et leur applicati


étaient représentés Afrique Asie Amérique Europe Région Arabe et Magrébine, malgré leurs différences, ils sont tous et toutes unis pour les nobles valeurs des droits humains, d’égalité, de justice, de libertés de démocratie et de développement. De la Chine, Dr Angelina Cai, médecin généraliste et présidente de l’association d’amitié franco-chinoise a parlé de la pandémie Covid-19 et la médecine traditionnelle. de l’Egypte Dr Amani Asfour, pédiatre et présidente mondiale des femmes professionnelles et chef d’entreprise a parlé du renforcement des capacités économiques des femmes pour le développement durable. Parmi les intervenants, de Londres, la journaliste internationale Madame Nadia Turki, fondatrice et présidente de Women for Love, Peace and Tolérance, et partenaire de OISAT, elle a commencé son intervention par ses sincères remerciements à la grande Lady Saida AGREBI, qu’elle considère comme son idole, et voit en elle un exemple de la femme en difficulté qui continue à combattre sans relâche. Elle a consacré sa vie à soutenir les femmes du monde entier et a milité pour l’avancement des droits des femmes. Turki a soulevé l’importance du dialogue et de la paix afin de sortir de l’obscurité des guerres et des discriminations, soulignant que la paix exige l’acceptation de l’autre, le dialogue social, la compréhension et la cohabitation.

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Elle a également évoqué le concept de l’humanité dans un univers prenant les valeurs et la nécessité de consolider ce concept en préservant les diversités cultures pour un monde meilleur soit beau, et harmonieux comme il se doit , considérant que ce rassemblement et conférence présidée par Mme Agrébi œuvre dans ce sens, pour tous les efforts visant à rassembler chacun deces domaines pour parvenir à la justice et à la tolérance, à commencer par l’effort pour la présidente de la conférence de retourner dans son pays natal, la Tunisie, pour bénéficier de sa rare compétence. La paix ne peut être réalisée que par la justice, la tolérance, la solidarité et le dialogue.

L’ISLAM : UNE RELIGION DE PAIX Docteur Karim IFRAK, chercheur au CNRS est islamologue, coranologue et codicologue, conférencier international Il est l’auteur, notamment, de La réforme en islam : quelques clés de lectures (Al-Bouraq, 2017), Tahar Ibn Achour, sa vie, sa pensée, (édition de l’IMA, 2019). Il estintervenu sur l’islam et paix,en faisant remarqué que les événements sanguinaires qui ont endeuillé le monde, le long de ces trois dernières décennies, commis au nom de l’Islam par des fous d’Allah, il serait mal venu de prétendre que l’Islam est une religion de paix. Sous cet angle, il est évident que les faits semblent admettre tout le contraire,


corroborant, au passage, l’idée qu’il n’en est rien. Pour autant, il faut se garder de tomber dans le piège des apparences tant elles peuvent être, comme le dit si bien l’adage, trompeuses. » Il poursuit : « L’extrémisme religieux au nom de l’Islam, menant dans certains cas à la violence, à certes proliféré à l’image d’une mauvaise herbe que personne ne veut voir dans son jardin. Cet extrémisme, l’Islam, ses Textes fondateurs, ses écoles juridiques et ses fidèles en tête le condamnent haut et fort. Le monde musulman et le monde en général n’ont de choix que de lutter contre, autrement, la violence continuera à sévir. La mauvaise herbe ça s’arrache et à la racine de préférence », conclut Karim IFRAK

La menace du changement climatique pour la paix et la sécurité internationale La conférence de OisatWasat dans le cadre de la Cop 21, et l’accord de Paris 2015, n’a pas oublié d’évoqué le sujet mondial numéro un, la question de climat. Les experts américains et asiatiques de cette ONG ont observé que «

le rythme actuel du changement climatique – hausse du niveau de la mer, recul de la banquise arctique, fonte des glaciers, extrême variabilité des précipitations, fréquence et intensité accrues des tempêtes – confrontent les sociétés humaines à des scénarios inédits. Ces dynamiques auront un impact sur les ressources, notamment l’eau et les denrées alimentaires, dont dépendent la survie, la sécurité et la prospérité des populations et des pays. » Ils ont remarqué que la capacité d’un pays à se gouverner lui-même, laquelle comprend la capacité à répondre aux besoins de ses citoyens en ressources de base – telles que les denrées alimentaires, l’eau, l’énergie ou l’emploi, ce que l’on appelle sa « légitimité produite ». Or, cette menace du climat sur la légitimité produite d’un État peut le fragiliser, susciter des conflits internes, voire aboutir à son effondrement. Ainsi considéré, le changement climatique peut constituer un grave défi pour la stabilité et la légitimité d’un État. Les impacts du changement climatique peuvent exacerber les problèmes de sécurité nationale et augmenter le nombre

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Saida avec son fils Ahmed décédé le 9 avril 2015 au Maroc, date de la fête des martyrs en Tunisie où, hélas, elle a été empêchée de lui faire se


de conflits internationaux. Ces impacts négatifs sur les ressources naturelles, dans le contexte de populations et d’économies vulnérables, peut générer ou réactiver des conflits entre communautés, provoquer des déplacements de population, et menacer la paix et la sécurité internationales. Les impacts du changement climatique multiplient les risques qui pèsent sur la stabilité internationale. C’est déjà une réalité vécue durement dans de nombreuses zones du monde, du Sahel au Moyen-Orient. Mais c’est aussi une menace pour de nombreuses autres régions, aujourd’hui stables, mais qui subiront demain les impacts d’un changement climatique dont nous n’aurions pas su prévenir les effets sur la stabilité de nos pays et de nos sociétés. Les conflits ont souvent pour origine l’utilisation de ressources naturelles, de terres fertiles et d’eau dont les quantités sont déjà limitées. Un accès en continu à des sources d’eau revêt une importance cruciale dans de nombreuses régions d’Afrique.

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La modification des périodes et de l’intensité des précipitations menace toutefois la disponibilité en eau, une ressource limitée aujourd’hui à l’origine de conflits (GIEC, 2014). Par exemple: « Selon un rapport des Nations Unies, l’accès à l’eau pourrait constituer la principale cause de conflits et de guerres en Afrique au cours des 25 prochaines années. De telles guerres séviront très probablement dans les pays devant se partager des fleuves et des lacs. » Mon message est un appel à l’action. La menace résultant du changement climatique pour la paix et la sécurité internationale est un fait que nous ne pouvons nier. Ces effets se font déjà durement sentir et vont mécaniquement s’accroître. A partir de là, nous ne pouvons pas détourner le regard. Notre responsabilité collective est bien de prendre ce défi existentiel à bras le corps et d’utiliser tous les outils à notre disposition pour répondre à cette menace. Il y a urgence, car chaque jour perdu augmente l’intensité de la menace, ont conclu les experts de OIASAT/Wasat.


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Le chemin de la délivrance… et si la solution est en nous ?

Interview avec la spécialiste en pranathérapie Ananda Izabella Par Emna Darwazi Les miracles sont des évènements fantastiques, qui utilisent les lois de la nature. La plupart des gens ne sont pas conscients de ces lois, les miracles n’enfreignent pas les lois de la nature, ils sont en réalité basés sur elles. Maître Choa Kok Sui L’homme a toujours été à la quête du bonheur. Certains acceptent leur réalité, d’autres la rejettent et mettent en question tout : leur enseignement, leurs relations, leur zone de confort et même leur existence. Des maladies peuvent en naître, aussi bien organiques que psychologiques. Où se trouve la réponse à toutes ces questions existentielles ? Est-ce dans la science ? Dans les textes sacrés ? Ou dans l’art ? Dans une interview accordée à La Majalla, la spécialiste en pranathérapie, Ananda Izabella, nous emmène dans un voyage hors des dimensions que nous connaissons. Avec laquelle on va découvrir le monde de la spiritualité et de la médecine alternative. Elle nous parle, également, du vrai et du faux moi, du chemin de l’illumination et du monde post-covid. Que la magie commence ! Qui est Ananda Izabella ? Ananda Isabella, mentor spirituelle, enseignante, guérisseuse et spécialiste en énergie vitale (prana). J’ai combiné les techniques de thérapie énergétique avec des conseils psychologiques. D’origine syrienne, j’ai passé 20 ans à Dubaï (Emirats Arabes Unis), où j’ai terminé ma licence en psychologie avant de venir en Suède et obtenir un diplôme en sciences sociales.

Après avoir déménagé en Suède, je me suis orientée vers les enseignements spirituels, qui nous dirigent vers la vérité spirituelle, le ‘’vrai Moi’’, car je crois que c’est la voie suprême et fondamentale pour élever la conscience de l’homme afin qu’il vive plus en harmonie avec lui-même et avec tous les aspects de la vie. Je suis, peut-être, l’une des rares enseignantes spirituelles à parler arabe. Votre pouvoir de guérisseuse est-il inné ou acquis ? Chaque personne a une capacité inhérente à guérir, que ce soit soimême ou l’Autre, mais cette capacité ne se dévoile pas toujours facilement, en raison de notre éloignement de notre vérité essentielle et de nos capacités illimitées. Oui, j’ai étudié la guérison pranique. Mais je pense que c’était le moyen de découvrir les capacités de l’esprit qui sont en nous. Je peux dire que c’était une matière acquise, mais c’était aussi la clé pour réaliser cette grâce divine qui nous comble. La technologie peut être étudiée, mais le vrai pouvoir est fondamentalement latent en nous. Il attend que nous l’éveillions et le dynamisions à travers notre croyance en lui. Nous l’avons demandé avec reconnaissance et gratitude, et il faut en tirer profit positivement pour des buts très nobles. Je gère l’état de chaque personne qui demande un traitement comme unique et j’identifie ce dont il a besoin exactement et c’est en combinant la thérapie cognitivo-comportementale avec la pranathérapie que le patient reçoit un traitement personnalisé, car chaque personne a une perception différente et un karma unique qui détermine la nature et la méthode de traitement. Je suis reconnaissante de voir plusieurs guérisons avoir lieu dès la première séance de traitement. La guérison pranique n’exige aucun médicament ni contact

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Ananda Izabella

physique avec le sujet. Selon votre expérience, pensez-vous que les peuples arabes sont plutôt ouverts à la médecine alternative ou énergétique ou sont-ils sur leurs gardes par rapport à ces disciplines ? Ces derniers temps, je vois que le monde arabe est devenu plus ouvert qu’avant à ces méthodes thérapeutiques, étant donné que nous assistons à un développement accéléré et remarquable de la conscience. Beaucoup de gens reviennent maintenant à la nature parce qu’ils ont commencé à ressentir cette essence riche et l’étendue de ses capacités. Nous voyons donc une tendance remarquable à recevoir un traitement pranique ainsi que le désir de d’apprendre ce champ d’étude. Nous vivons, aujourd’hui, un changement accéléré de prise de conscience et d’ouverture sur la médecine alternative et sur les méthodes de traitement énergétique. Quelle est la place de la psychologie dans le monde moderne, selon votre expérience acquise dans ce domaine ? Fait-on appel aux psychologues moins ou plus qu’avant ? Je vois qu’il y a une demande croissante de médecine alternative. Les gens seront encore plus interactifs et ouverts dans un futur proche sur ce genre de pratiques, car la conscience publique a commencé à se rendre compte clairement de l’importance des traitements naturels sans effets secondaires. Il y a une forte demande à apprendre ces pratiques, mais il est donc nécessaire d’attirer l’attention sur le fait que cette science nécessite une pureté spirituelle en plus d’une bonne santé psychologique et

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chaque personne a une perception différente et un karma unique qui détermine la nature et la méthode de traitement physique. Il faut prendre soin de soi d’abord, en particulier sur le plan spirituel, afin de devenir un véritable guérisseur et ne pas être affecté négativement après les traitements qu’il peut donner. Nous avons tous constaté, ces derniers temps, une montée inquiétante de la violence et du taux de criminalité. Crise identitaire, jalousie, maladies mentales, semblent caractériser la nouvelle ère. Quelle est, selon vous, l’origine de la prolifération de la violence ? En effet, nous avons commencé à assister à d’étranges événements qui ont lieu au niveau social. Ceci s’explique, d’une part, par les perturbations et renversements qui se produisent comme une période de transition pour changer la conscience générale, et d’autre part, par l’égo collectif qui a commencé à ressentir des vibrations menaçant son existence. Il essaie alors de s’accrocher à son dernier souffle. De plus, je constate une


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accélération du mouvement karmique, ce qui peut sembler très négatif, douloureux et étrange. Je pense que nous sommes aujourd’hui témoins d’un processus de libération de toutes les énergies cachées et refoulées dans l’âme humaine, emprisonnés et camouflées pendant des siècles, et qui peuvent se manifester sous forme de colère, peur ou traumatisme. Elles ont commencé à faire surface en préparation à une délivrance totale et c’est l’une des exigences de la période de transition actuelle. Pour la cinquième dimension, il est donc très important de réaliser cela afin que nous sachions comment y faire face de manière équilibrée et permettre à ces sentiments cachés d’être libérés et à l’âme de se purifier. Il est donc primordial d’affronter ces sentiments négatifs emprisonnés en nous et les libérer par la suite. Je dois par là même souligner l’importance d’être tolérants avec nous-mêmes et avec les autres. Quel que soit le niveau d’éducation et de réussite qu’on peut avoir, on doit prêter attention au côté spirituel et s’efforcer de se purifier. Les problèmes relationnels sont les plus communs chez les gens, aujourd’hui. Pouvez-vous nous confirmer ce constat ? Je vois que la séparation sociale qui se produit entre conjoints et familles s’explique par le fait que chaque individu commence à se confronter à lui-même, comme s’il était dans son propre tribunal, devant ses sentiments, ses pensées, ses croyances, ses actions, son karma et tout son contenu, dans le but de développer sa conscience. Certaines personnes se développent plus rapidement que d’autres et reflètent ainsi une réalité différente de celle des gens qui les entourent, et c’est la raison pour laquelle certaines personnes se séparent de nous sans raisons logiques. Y a-t-il un point commun à tous les problèmes humains ? Le problème commun à tous les humains est qu’ils ont oublié leur réalité spirituelle (le vrai moi), et se sont attachés au faux moi (le je), qui est à l’origine de tous les problèmes psychologiques, de la peur aux crimes et guerres. L’égo ou le faux moi est le problème humain principal. Sinon existe-t-il un remède ou une solution commune à tous les problèmes humains ? Le remède commun n’est que le véritable éveil de l’humanité,

la conscience publique a commencé à se rendre compte clairement de l’importance des traitements naturels sans effets secondaires

que nous appelons conscience ou illumination. Nous voyons beaucoup de spécialistes en développement personnel parler d’astrologie ou de certains aspects astrologiques. Comment expliquez-vous ce fait ? Tout dans la vie est interdépendant, et aucun aspect de la vie ne peut être séparé de l’autre. L’astrologie est réelle, bien sûr, bien qu’elle soit sujette à des falsifications et des déformations, comme beaucoup de sciences. Cela dit, le développement de la conscience et les changements généraux qui reflètent ce développement peuvent être lus à travers l’astronomie. Où est-ce qu’intervient la religion dans le processus de développement personnel ? Les enseignements religieux sont venus pour développer la conscience à différents niveaux et diriger les humains vers la vérité divine, mais l’égo (un faible niveau de conscience) a mal exploité ces enseignements. Par conséquent, l’influence sur l’humanité a radicalement changé. Quant à l’étape actuelle, la nécessité de transcender les croyances est devenue urgente et sérieuse. Je ne dis pas qu’il faut rejeter la religion ou la dénoncer, mais il est impératif de se débarrasser des stéréotypes rigides tels que la peur et la haine, ces armes utilisées par l’égo collectif qui ont contribué à donner une image déformée de Dieu, faisant de lui un être sadique qui tourmente l’humanité et use de la menace de l’enfer éternel. Tout cela n’aide aucunement l’homme à accéder à la vérité sublime et à l’essence de l’amour, l’unique réalité de chaque être humain et de chaque créature. Vous croyez en la théorie de réincarnation. Y a-t-il un aspect

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scientifique qui pourrait prouvez l’existence de vies antérieures ? De nombreuses recherches scientifiques confirment la réincarnation de l’âme, y compris les résultats de l’hypnose pratiquée par certains psychiatres dans le but de traiter les causes aiguës de traumatisme psychologique. En effet, lors de ce type de traitement, le patient retourne à une vie précédente et découvre qu’il est mort dans sa vie antérieure d’une manière qui lui avait causé une grande panique avant le moment de décès. Ce traumatisme l’a accompagné tout au long de sa vie suivante. Des enfants ont raconté des souvenirs et des détails de leurs vies antérieures, dès qu’ils ont commencé à parler. Et après des recherches et des enquêtes, quelques parents ont découvert qu’il y a eu des personnes décédées qui ont vécu sa vie dans les mêmes conditions que les enfants avaient décrites. Il convient d’ajouter que les spécialistes recourent à cette méthode quand une personne veut savoir ce qu’elle a vécu dans sa vie antérieure. Scientifiquement parlant, nous savons que l’énergie ne meurt pas et n’est pas créée du néant. Le corps ne fait que périr, mais l’âme ne meurt pas, elle continue son voyage en se développant et s’élevant vers l’illumination et cela peut exiger de nombreuses vies (incarnations), alors comment un cycle de vie peut-il élever une personne d’une conscience inférieure à un état d’illumination ? Ce n’est pas possible ! Ne voyez-vous pas que dans le monde auquel vous invitez les gens est trop parfait pour être vrai ? Certains ont suivi ce chemin de rupture avec l’égo, mais on fini par succomber ou par l’abandonner. Beaucoup d’entre nous s’efforcent depuis des années et des années de passer de l’illusion à la réalité absolue. Comme c’est merveilleux pour une personne d’atteindre cet état de lâcher prise et d’abandonner son petit égo ! Oui, l’esprit ne peut pas comprendre la signification de l’illumination ou de la conscience parce qu’il est trop limité pour comprendre l’Absolu ... L’esprit a été créé par l’Absolu, alors comment peut-il être capable de comprendre Dieu ? Seul le cœur le fait. Oui, c’est une bénédiction absolue, même le mot ‘’idéal’’ est loin de le décrire le cœur, car il porte encore quelque chose de comparaison. La conscience n’est pas idéale, puisqu’elle transcende tout concept ; elle est plus profonde que les concepts et les qualités. La conscience est incomparable ! L’impact de la pandémie mondiale sur tous les secteurs vitaux et surtout sur la vie de chacun de nous est un fait indéniable. Certains ont perdu leur emploi, d’autres ont affronté la séparation, la faillite ou la déprime. Comment les gens vivent ce changement à différents degrés et niveaux ? Je rappelle toujours qu’il n’y a absolument rien de mauvais ou de positif, et que la vision de chacun d’un même événement diffère selon d’angle sous lequel il voit les choses et selon le degré de (conscience/perception). Oui, ce qui s’est passé n’a pas été facile, mais qu’en est-il de l’autre côté de l’iceberg ? En fait, nous découvrirons que l’autre facette de cette pandémie nous pousse fortement à ne pas s’appuyer entièrement sur des données externes (la Matrice) et

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le monde arabe est devenu plus ouvert qu’avant à ces méthodes thérapeutiques, étant donné que nous assistons à un développement accéléré et remarquable de la conscience. à s’en méfier. Ces renversements incitent l’homme à se poser maintes questions : Qui suis-je! ... Pourquoi suis-je venu au monde ? ... Où est la vérité! En apparence, la situation apparaît négative et difficile, mais son véritable objectif est de sortir de l’illusion vers la vérité. Les gens sont isolés chez eux comme si l’univers leur disait de revenir à leur vrai moi. Comment vous voyez le monde post-covid ? Après Covid, le monde sera complètement différent. Des changements rapides auront lieu et des événements s’accélèreront également, mais j’appelle toujours à regarder le côté positif de tout et de chaque événement, car à travers ce regard, nous verrons les faits changeront pour le mieux. L’être humain commencera progressivement à sentir son entité et son individualité et cherchera à se comprendre davantage, tout en contournant les normes et les lois sociales qui l’ont toujours guidé pendant si longtemps. En même temps, il y aura un groupe de personnes qui resteront fidèles à leur ancien mode de vie. De nouveaux emplois seront nécessaires. La plupart d’entre eux seront en ligne et nous assisterons à un énorme développement technologique. En revanche, nous constaterons un retour à la nature qui sera beaucoup plus privilégié que la technologie. Pensiez-vous que des disciplines ou des champs d’études, comme la psychothérapie cognitive, le développement personnel, le coaching ou le yoga, peuvent, un jour, être intégrées aux programmes des élèves dans les écoles arabes sous forme d’initiation ou sous forme d’activités ? Oui, je vois que c’est très possible à l’avenir avec une prise de conscience plus élevée. Je pense que l’ancienne approche des écoles changera radicalement, on accordera plus d’attention aux capacités et aux talents de l’enfant et de l’élève. L’ancien système rigide se transformera en un système plus flexible et ludique. Quelle est votre vision du futur ? J’ai une vision globale qui est celle d’aider et de donner des conseils à grande échelle à ceux qui sont sur la voie de l’éveil et de la prise de conscience. Je vois ceci comme un appel intérieur fort et réel. Je m’oriente, également, vers le développement de la thérapie bioénergétique et son enseignement.


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Des ruines du passé, naît la vie...

Interview avec l’écrivain primé Samy Mokaddem Par Emna Darwazi L’écrivain parcourt à grandes enjambées les siècles, les règnes, les mythes, les légendes et les archives, pour trouver sa muse. L’Histoire a toujours été une source inépuisable d’inspiration pour les écrivains. Elle ne se réduit pas dans les romans à des évènements poussiéreux, car les personnages lui insufflent la vie et lui redonnent un caractère plus profond et plus symbolique. En effet, l’Histoire continue de survivre à travers la littérature. De petits détails du quotidien ou des événements qui ont changé le cours de l’Histoire et marqué l’humanité, rien n’est anodin chez l’écrivain. Dans une interview accordée à la Majalla, l’écrivain tunisien Samy Mokaddem, qui a ressuscité les ruines de Carthage, revient sur ses débuts d’écrivain et sur ses romans récompensés qui regorgent de péripéties, de magie et d’enseignements. Il nous révèle, également, le rapport entre littérature et Histoire. Pour commencer, pouvez-vous vous décrire en quelques mots à nos lecteurs ? Merci pour cette invitation. Je suis expert-comptable de formation, passionné de lecture, d’écriture, de cinéma et de musique. Je suis auteur de cinq livres de fiction. Je me définis souvent en tant qu’auteur qui aspire à devenir écrivain. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire des livres ?

La lecture, décidément ! Pas forcément les romans, même si c’est la catégorie que je consomme le plus. J’aime puiser dans l’histoire ancienne, dans la mythologie, dans les énigmes scientifiques, relever des liens qui peuvent constituer le fil conducteur d’une intrigue. Il y a des informations que nous avons absolument besoin de partager et la forme la plus intéressante pour moi, pour les communiquer, est l’écriture d’un roman. Être écrivain, pour vous, c’est plus un métier ou une passion ? Comme indiqué ci-haut, je pense qu’être écrivain est un don et une vocation. Je n’ai pas la prétention de me déclarer écrivain. Mais j’écris par passion. Il faut le dire, l’écriture ne paie pas les factures et rares sont les auteurs qui peuvent vivre de leurs plumes. Avez-vous d’autres passions que l’écriture ? J’adore collectionner les différentes éditions des livres de mes auteurs préférés. J’aime beaucoup le cinéma, et je rêve de voir mes romans adaptés au grand écran. Où trouvez-vous vos sources d’inspiration ? Il n’y a pas de boite à idées. C’est vraiment au hasard des lectures. Une connexion entre deux articles. Une conférence. Un film. Un roman. Je n’écris pas tous les jours, il m’arrive de passer toute une année sans rien écrire, parce que le puzzle n’a pas encore pris forme dans mon esprit, et soudain surgit cette petite pièce manquante qui donne

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L’écrivain tunisien, Samy Mokaddem

à l’histoire tout son sens.

L’Histoire continue de survivre à travers la littérature.

Comment écrivez-vous ? Improvisez-vous au fil de l’histoire ou connaissez-vous la fin avant d’écrire ? Je ne m’aventure jamais dans un thriller sans faire un plan détaillé. J’ai toujours une idée très claire sur la fin et il arrive souvent que je l’écrive en premier. J’ai très peur du syndrome de la page blanche, vous savez, ce moment où l’auteur se retrouve dans une impasse. Il ne sait plus comment faire avancer le schmilblick.

naitre la fin d’avance. C’était une expérience où je me suis égaré à plusieurs reprises avant de retrouver le chemin et je pense que cela, dans une certaine mesure, résume ma vie même.

Quel est le roman qui vous représente le plus ? Je dirais « Le cimetière des papillons » mon roman en langue arabe. C’est un premier exercice en langue arabe qui a ses qualités et ses défauts, cependant je l’ai travaillé spontanément, sans plan, sans con-

En 2015, vous avez reçu le prix ‘’Découverte’’ des Comar d’or pour votre premier roman de la trilogie de Carthage et en 2020, vous avez raflé, également, le Prix spécial du jury du Comar d’or pour Le Secret des Barcides, comment vous avez vécu ces succès ?

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Je ne m’y attendais pas. Ni la première fois, ni la seconde. Je suis extrêmement reconnaissant envers les membres du premier, ainsi que du deuxième Jury. Dix-neuf et Le secret des Barcides sont deux thrillers, et cette distinction prouve que la littérature de genre a toute sa place en Tunisie. Dans quel contexte est née la Trilogie de Carthage ? Pour être honnête, je n’ai jamais pensé à une trilogie. Mais l’histoire de Carthage regorge de prodiges et de merveilles, une matière suffisante pour une série de romans. A chaque fois que je me dis « j’en ai fini avec Carthage » je tombe sur une histoire alléchante qui fait naître en moi plusieurs idées. C’est ainsi que je me suis retrouvé avec la trilogie de Carthage. Les personnages de vos romans oscillent entre un passé révolu et un présent exilique. Vous vous êtes servi de ce jeu d’analepses pour assouvir la nostalgie

J’aime puiser dans l’histoire ancienne, dans la mythologie, dans les énigmes scientifiques, relever des liens qui peuvent constituer le fil conducteur d’une intrigue.

du lecteur ou bien pour répondre à des questions qui sont restées suspendues depuis jadis ? Plusieurs lecteurs qui ont apprécié l’intrigue du premier volet, Dix-neuf, m’ont cependant fait part de leurs réserves sur la construction des personnages. Ils avaient raison. Dans le deuxième volet, le sang des anges, j’ai essayé de remédier à cette faiblesse et travailler mieux sur les personnages. J’ai donc opposé Soufiane, un flic au passé tourmenté à Sara, médecin légiste atypique, qui a ses propres blessures. Sara met de la musique dans la morgue, faisant de son lieu de travail morbide un improbable endroit enchanté. Elle aide Soufiane dans sa traversée des ténèbres, face à un monstre qui assassine les enfants -selon un ancien rituel carthaginois- dont les corps se retrouvent sur la table métallique froide de Sara. Les analepses étaient certes un moyen de répondre à des petites questions restées sans réponses, mais ça traduit surtout un attachement un peu égoïste de ma part à mes premiers personnages. Vous avez fait, semble-t-il, un travail d’enquête, voire de reconstruction de mythes. Pourquoi l’Histoire est un thème omniprésent dans vos romans ? Il y a des faits historiques très intéressants qui ne sont pas relatés dans nos livres scolaires. J’étais stupéfait par le génie d’Hannibal Barca en découvrant sa biographie détaillée. Ce héros carthaginois avait carrément inventé : · La guerre psychologique (la traversée des Alpes et

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Photo n°2 : ‘’La trilogie de Carthage’’ de Samy Mokaddem, Pop Libris .Editions


Photo n°3 : Samy Mokaddem reçoit le prix spécial du jury Comar d’Or, le 22 .septembre 2020

des Pyrénées, ces chaines de montagnes dites infranchissables par les hommes, n’était pas fortuite, mais une parfaite reproduction de l’épopée du demi-dieu Hercule, une façon de donner à la quête de Hannibal un caractère divin et lui associer un trait invincible), · Le génie militaire (technique d’éviction du centre lors de bataille de Canne, rendant la majorité de l’armée Romaine hors d’état de combattre), · La guerre biologique (l’une de ses idées consistait à jeter des urnes remplies de serpents venimeux sur les navires ennemis). Aussi, il y a une grande propagande romaine concernant le sacrifice par immolation des enfants au Tophet, pour signifier que Carthage avait une religion infernale justifiant sa destruction. Le fait est qu’il s’agissait d’une incinération d’enfants décédés, l’enterrement étant réservé aux adultes selon les croyances puniques. J’essaie à chaque fois de synthétiser ces informations et les glisser entre les pages de mes romans, de façon à assurer au lecteur une certaine valeur ajoutée au fil de sa lecture. Avec le développement technologique et ses avancées, pensez-vous que les jeunes qui peinent à s’ancrer dans la temporalité ont besoin de romans pour découvrir l’histoire à travers la littérature ? Absolument. Les romans historiques (fidèles au faits réels) constituent la meilleure porte d’entrée pour les jeunes afin qu’ils se réconcilient avec l’histoire

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L’histoire de Carthage regorge de prodiges et de merveilles, une matière suffisante pour une série de romans. et faire leurs propres recherches en creusant davantage si le sujet les intéresse. Amira Ghenim, Hassanine Ben Amou, Mohamed Aissa Meddeb, Abdelaziz Belkhodja et bien d’autres auteurs tunisiens font un formidable travail et réussissent très bien cet exercice en nous proposant des romans envoûtants qui s’apprêtent à de véritables machines à remonter le temps. Leurs livres ont beaucoup de succès auprès des jeunes. Quels sont vos prochains projets ? Maintenant je travaille sur une série, en langue arabe, qui se situe au treizième siècle à l’époque de l’invasion mongole et plus précisément la chute de Bagdad. C’est une période fort intéressante où l’on trouve une panoplie de personnages historiques : Les templiers, les assassins, les Memlouks, Jalel Eddine Al Roumi, Saint-Louis, Chajaret Al Dorr, etc… Il s’agit d’une fiction certes, mais les faits sont fidèles à l’histoire.


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Les lumières des JCC 2020, plus fortes que les ténèbres du Coronavirus… Par Emna Darwazi

rendu hommage à la diva de la chanson tunisienne Naâma, décédée le 18 octobre 2020, à Les Journées cinématographiques de Carthage l’âge de 86. La chanteuse Leila Hjaiej a interont été fondées en 1966 par feu le cinéaste tu- prété quelques chansons de la cantatrice, dont nisien Taher Cheriaa. Jusqu’en 2014, elles ont ‘’Habibi ya ghali’’, ‘’Ech Alina’’, et ‘’Houma alterné avec les Journées théâtrales de Carthage, yamma’’. mais depuis, les JCC sont devenues un événe- Les stars masquées… ment annuel. En raison de la pandémie COV- Les stars les plus glamour se sont succédé sur le ID-19, le festival a failli être annulé, comme tapis rouge, à l’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), et ont essayé, tant d’autres manifestations culturelles. Les JCC 2020 qui ont débuté le 18 décembre comme à chaque apparition, de donner le meil2020, à Tunis, ont attiré un large public malgré leur côté look. Le bling bling était à l’honneur ! la pandémie. Selon les statistiques du festival, Cependant, un groupe d’artistes a étrangement 17 000 spectateurs ont regardé environ 120 attiré l’attention. En effet, ils étaient tous déguifilms tunisiens et étrangers pendant les six jours sés et habillés d’une manière originale. Leurs du festival. Malgré le protocole sanitaire ren- photos ont été massivement partagées sur les forcé, la 31e édition des JCC, qui s’est achevée réseaux sociaux. Les internautes n’ont pas manmercredi 23 décembre 2020, a réussi à attirer qué de les railler. Certains ont même lancé un appel aux autorités pour améliorer la situation un grand public. Les cinéphiles ont afflué vers les cinémas, qui du secteur. pour la plupart d’entre eux étaient remplis à Plusieurs prix décernés… pleine capacité, certains annonçant même un Les JCC 2020 ont choisi d’attribuer un Tanit d’honneur à l’acteur égyptien Abdel Azize dépassement des 30% des sièges disponibles. Lors de la cérémonie d’ouverture, le festival a Makhyoune, remis par le chef du cabinet du

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Le poète tunisien Anis Chouchène à la cérémonie d’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage, le 18 décembre 2020

ministère des Affaires culturelles. Lauréat Chabaka: 1- Le prix Fondation Maison de Tunisie a été attribué au projet ‘’Grain de Beauté ‘’ de Amine Boukhris (Tunisie), 2- Le prix CNCI a été attribué au projet ‘’Les saisons de Jannet ‘’ de Moufida Fedhila (Tunisie), 3- Le prix TV5 Monde a été attribué au projet ‘’Angle Mort’’ de Lotfi Achour (Tunisie), 4- Le prix OIF a été attribué au projet ‘’Les routiers de l’espoir’’ de Ahmadou Bamba Diop (Sénégal), 5- Le prix supplémentaire offert par Dreamer’s House a été attribué au projet ‘’Les saisons de Jannet’’ de Moufida Fedhila (Tunisie). Lauréats Takmil: 1- Le prix OIF au film ‘’’The sharpness edge of Nature’’ de Alexandre Sibomana (Rwanda), 2- Le prix CNCI au film ‘’Black Médusa’’ de Ismaël Louati (Tunisie),

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3- Le prix IFT au film ‘’We are inside’’ de Farah Kassem (Liban). La cérémonie de clôture… ‘’ Ils nous ont quittés, en 2020…’’ La cérémonie de clôture a été, quelque part, exceptionnelle à plus d’un titre, puisqu’il n’y avait aucune compétition, donc sans remise des Tanits. Cela dit, elle a été l’occasion de rendre hommage à des professionnels du cinéma tunisien qui sont partis en 2020, avec la projection de la vidéo ‘’Ils nous ont quittés, en 2020…’’. ‘’Nous avons travaillé dur et essayé de présenter une édition digne de la réputation des Journées cinématographiques de Carthage. Les JCC dans le contexte de la pandémie ont été spéciales. Nous remercions le public d’être venu sans crainte et d’avoir respecté le protocole sanitaire’’, a indiqué le directeur général du festival, Ridha Behi, qui a révélé que la prochaine édition se déroulerait du 30 octobre au 6 novembre 2021. Les spectateurs ont pu découvrir quelques


La chanteuse Leila Hjaiej interprète les chansons de l’artiste tunisienne Naâma, décédée le 18 octobre 2020

nouveautés en avant-premières comme le dernier film de Kaouther ben Henia ‘’L’homme qui a vendu sa peau’’, ‘’Le disqualifié’’ de Hamza Ouni ou ‘’La fuite’’ de Ghazi Zaghbani. La musique étant l’expression éternelle de l’amour, l’artiste tunisienne Raoudha Abdallah a interprété une chanson intitulée ‘’Anta al-Houlm’’ (C’est toi rêve), spécialement composée pour le festival par Mona Chtourou. L’assistance a pu, également, suivre une comédie musicale produite par Chedly Arfaoui intitulée ‘’La machine de lumière’’, interprétée par le violoniste tunisien Ziad Zouari. Le spectacle avait mélangé plusieurs genres artistiques, tels que la musique, la danse, l’opéra et bien sûr l’art de la ‘’paix’’. Les amateurs de cinéma ont fait leurs adieux à la 31e édition, en regardant le court métrage ‘’Bolbol’’ de la réalisatrice Khadija Lemkacher qui met en vedette Fatma Ben Saidane, Fethi Akkari et Chedly Arfaoui. Bolbol est le personnage principal du film. C’est une femme dans la cinquantaine, mariée à un ivrogne qui ne sort tous les soirs que pour

rentrer ivre très tard dans la nuit. ‘’Bolbol’’ passe donc son temps seule assise sur le balcon de son appartement dans un immeuble délabré que le temps a patiné. Hommage à la mémoire des pionniers du cinéma tunisien… Le directeur artistique du festival, Brahim Letaief, a déclaré lors de la cérémonie de clôture: ‘’Il n’y a pas de meilleur moment que la cérémonie de clôture pour revenir sur ceux qui ont marqué l’histoire du cinéma et se rappeler de leurs films primés au cours des trente sessions précédentes. C’est aussi l’occasion idéale de se souvenir de tous les techniciens et artistes décédés et d’honorer leurs contributions en coulisses à de grandes réalisations cinématographiques qui resteront à jamais gravées dans l’histoire du cinéma tunisien, arabe et mondial.’’ Le festival a rendu hommage à plusieurs techniciens, critiques et professionnels de l’audiovisuel, à l’instar de Lotfi Siala, Faouzi Thabet, Mustafa Negbo, Hussein Al-Soufi, Cherif Bousnina et Mohamed Ali Cherif, tous décédés en 2020.

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Un groupe d’artistes à l’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), le 18 décembre 2020

Hommage à la mémoire d’un grand nombre de symboles et pionniers du cinéma tunisien, le 22 décembre 2020, à la Cité de la culture Chedli Klibi

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Livre américain:

Comment le Coronavirus a-t-il changé la société américaine? Washington: Muhammad Ali Saleh Le livre: “Apollo Arrow” (La flèche d’Appollo : Comment le Coronavirus a-t-il changé profondément et continuellement notre mode de vie?) Ceci est un autre nouveau livre américain sur le Coroanvirus. Il diffère des deux livres précédents (présentés ici) du fait que son auteur soit un médecin célèbre pour avoir écrit des livres faciles à lire et compréhensibles pour la personne moyenne. Nicholas Christakis est professeur de sciences naturelles et sociales à l’Université de Yale (Connecticut). Il est membre de l’American National Academy of Sciences Institute of Medicine. En 2009, le magazine Time l’a choisi comme l’une des personnes les plus influentes au monde (dans le domaine des livres et des activités médicales générales). Il a notamment écrit: «La mort avant: analyse dans les hôpitaux pour personnes âgées», «La communication: l’incroyable pouvoir de notre contact social sur nos vies» et «La planification: l’histoire du développement de bonnes sociétés». Voici quelques chapitres du nouveau livre Une chose infinitésimale. Un vieil ennemi revient. Il nous disperse. Tristesse, peur et mensonges. Nous et eux sommes liés. Les choses changent. Comment se

terminent les épidémies? Le nouveau livre traite des effets du Corona sur la société américaine, en fonction des conséquences d’un précédent fléau sur les sociétés à cette époque. D’où le nom du livre: “Apollo Arrow” (flèche d’Apollon), une référence à Apollo, l’un des dieux grecs antiques. Apollon n’avait que quatre jours, quand il a obtenu un arc et une lance, et est devenu le dieu du tir à l’arc, en plus de la beauté et de la jeunesse. Pendant la guerre de Troie (lorsque Paris, le souverain de Troie, a enlevé Hélène, la femme de Minulus, le souverain de Sparte), Apollon s’est tenu aux côtés de Troie et a commencé à lancer ses flèches, qui portaient les germes de la peste, sur le camp de Sparte. Quand Achille, un allié de Sparte, a attaqué Troie, Apollo lui a tiré une flèche de peste, l’a touché au talon et l’a tué. Après cet ancien mythe grec, le livre aborde l’époque

Auteur: Nicholas A.Christakis Éditeur: Little Brown, New York Pages: 384 Prix de l’édition papier : $20 édition numérique : $15 44

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Le nouveau livre a traité des effets de la Corona sur la société américaine, sur la base des impacts du précédent fléau de la Peste sur les sociétés de l’époque.

contemporaine du Corona. L’auteur a écrit: «La peste affecte, à la fois en temps de guerre et en paix, les sociétés humaines. Et permet de les reconfigurer, et de changer leurs façons de penser. Cela crée la panique et l’alarme. Cela supprime la confiance entre les gens. Et les fait s’accuser les uns les autres. Les mensonges abondent et la vérité et la morale en souffrent. L’écrivain a comparé le passé et le présent: Premièrement, entre les «pesthouses» (maisons des épidémies) dans lesquelles les peuples anciens avaient l’habitude de placer les pestiférés, et entre les maisons des personnes âgées dans les sociétés occidentales modernes. Deuxièmement, entre la propagation de la peste par des souris dans les boulangeries anciennes, et entre les restaurants, cafés et cabarets qui propagent le Corona. Troisièmement, entre les travailleurs de la boulangerie qui ont été les premières victimes de la peste à l’époque et les travailleurs des restaurants, cafés et cabarets modernes les plus vulnérables au virus Corona. Le livre décrit la souffrance des gens à cette époque en citant des détails sur la «peste noire», l’épidémie la plus dangereuse de l’histoire qui a tué une centaine de millions de personnes en Europe et au Moyen-Orient au XIIIe siècle. Puis il relate une autre souffrance immortalisée par «Downton Abbey», le roman, la pièce de théâtre et le

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film. On pense que la description de la mort y est liée à un autre fléau à savoir la peste espagnole, qui est généralement appelée la grippe espagnole qui a balayé l’Europe et les États-Unis à la fin de la Première Guerre mondiale. Dans les deux cas, et dans d’autres, le livre a présenté des exemples qui appellent à la peur et au dégoût, et se concentrent sur la faiblesse de l’âme humaine. Le livre bénéficie des expériences de son auteur mêlant médecine, histoire, sociologie, épidémiologie et génétique. Dans un débat philosophique, le livre a évoqué ce qu’est le «pouvoir»: est-ce les pouvoirs économiques, militaires et politiques des pays qui contrôlent les événements mondiaux? Ou est-ce la force d’un virus qui ne se voit pas à l’œil nu? Le livre interroge : qui aurait prédit par exemple que: Les rois et les présidents portent des masques sur leurs visages? Que des conférences et des réunions auraient lieu à des milliers de kilomètres? Que les gouvernements s’effondreront et que les présidents tomberont, à cause du Corona? Pour l’auteur du livre : «Les épidémies ne créent pas seulement des confrontations effrayantes et terrifiantes face à la maladie et à la mort, mais elles révèlent également de nobles qualités humaines qui peuvent apparaître au moment des ces affrontements effrayants et terrifiants, tels que: la gentillesse, la coopération, le sacrifice et la créativité. L’auteur du livre, Christakis, à la fois sociologue et médecin, a écrit que les épidémies sont des «événements biologiques et sociaux». Il a ajouté qu’en fin de compte, une fois l’épidémie passée et avec le temps, les événements suivants se produiront: Premièrement, les gens bénéficieront d’une immunité générale. Deuxièmement, le virus mute en types moins nocif. Troisièmement, une «trêve génétique difficile» survient avec le virus. (La semaine dernière, l’une des prédictions du livre

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s’est réalisée en Grande-Bretagne. En raison d’une «mutation» du Coronavirus, un nouveau type est apparu, plus répandu et peut-être moins efficace.) L’auteur du livre a écrit: «Comme la fin de l’épidémie médicale, il y a une fin de l’épisode sociale. Avec le temps, les gens s’habituent à la peur, à l’anxiété et aux troubles sociaux et économiques, qui diminuent un peu ou deviennent une réalité normale dans notre vie quotidienne. Dans le livre, il y a un chapitre sur “la culture accumulative » ce qui signifie que chaque génération apprend de la génération qui l’a précédée. Puis elle transfère ce qu’elle a appris à la génération suivante. Et que «cette culture cumulative est ce qui nous a aidés à apprendre comment affronter la Corona lors de sa première apparition au printemps dernier. Il a ajouté: «Corona a réveillé les Américains qui croyaient vivre une vie infinie de sécurité, de prospérité et de luxe. Voici un virus qui ne peut être vu à l’œil nu, les obligeant à se mettre un morceau de tissu sur leur visage. Et il les oblige à ne pas manger ni boire dans les restaurants et les cafés. Pourtant ils pensaient que ces choses étaient acquises. Le livre ajoute: “Cela s’est produit après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque nous nous sommes réveillés, tout d’un coup, et avons découvert que nous ne nous attendions jamais à ce que le terrorisme nous atteigne.” Le livre faisait référence aux développements après ces attaques terroristes:

Le livre a bénéficié des expériences de son auteur qui mêlaient médecine, histoire, sociologie, épidémiologie et génétique.

Premièrement: “Nos yeux se sont ouverts sur les menaces complexes qui nous viennent de l’extérieur.” Deuxièmement: “Lorsque l’activité économique (comme le transport aérien) s’est arrêtée, il est devenu certain que notre système économique, dont nous avons été fiers tout au long de notre histoire, est un système fragile.” Troisièmement: «Avec le début du XXIe siècle, notre peur les uns des autres et notre manque de confiance les uns envers les autres et dans le monde entier, des dictateurs, ou semi-dictateurs, sont apparus au nom de la restauration de la paix dans leurs pays» Quant aux effets sociaux du Coronavirus, l’auteur affirme que : «Notre peur s’est développée, et elle nous a fait nier les faits. C’est parce que nous ne nous attendions pas à cet ennemi que nous ne voyons pas à l’œil nu. Comment un virus nous fait-il peur? Ne sommes-nous pas la nation la plus puissante de l’histoire? Cela ne peut pas arriver. Ce sont des mythes et des divagations. » Cependant, le livre se termine par une vision positive puisqu’une mauvaise chose peut causer paradoxalement notre bien. «Une société qui se sent assiégée par le danger du virus accordera d’attention et d’intérêt aux informations scientifiques», écrit-il. Cela ne sera pas limité aux seuls scientifiques et médecins, mais aussi au large public. » Le livre fait référence à la «peste espagnole» ou à la «grippe espagnole» qui a balayé l’Europe et les États-Unis à la fin de la Première Guerre mondiale. Il a déclaré que cela avait contribué à susciter de nouvelles innovations en microbiologie et en santé publique. Et que le Coronavirus pourrait être une raison pour de nouveaux investissements dans la médecine, la virologie, l’épidémiologie, la sociologie et la génétique. Le livre cite une phrase prononcée par Vladimir Lénine, le fondateur du communisme, qui disait que: «Des choses n’apparaissent pas pendant des décennies, puis des décennies apparaissent en quelques semaines».

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Un magazine politique Mensuel

Issue 1805 - janvier 01/01/2021

Rima Dudin... La trentenaire, d’origine palestinienne, à la Maison Blanche www.majalla.com



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8 étapes pour une bonne nuit de sommeil

Comment améliorer la qualité du sommeil ? Rapport : Harvard Health Les adultes ont besoin de sept à neuf heures de sommeil par nuit. Si vous avez plus de 65 ans, huit heures de sommeil peuvent suffire. Cela ne vous fera pas de mal à dormir pendant une courte période de la nuit de temps en temps. Mais ce qui compte vraiment, c’est la qualité du sommeil. Et le stade de sommeil qui apporte les plus grands bienfaits est le sommeil profond, ou ce qu’on appelle le sommeil lent. On l’appelle ainsi car les ondes électriques émises par le cerveau deviennent plus grosses et moins fréquentes (c’est-à-dire plus lentes).

Pendant le sommeil profond, votre pouls et votre rythme respiratoire sont réduits et les muscles se détendent. Il devient également plus difficile de se réveiller et lorsque vous vous réveillez, vous vous sentez étourdi (et vos performances diminuent aux tests mentaux) pendant les trente minutes suivantes (cela s’appelle une insuffisance au réveil). Nous passons environ 20% de notre sommeil total dans la phase de sommeil profond. Quel est l’avantage pour vous du sommeil profond ? Pendant ce genre de sommeil, le cerveau crée et stocke de nouveaux souvenirs, sécrète une hormone qui aide vos tissus à se développer et à se régénérer, et «se

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débarrasse» des toxines et des déchets qui s’accumulent pendant la journée. C’est pourquoi il important d’avoir suffisamment de sommeil profond. Si vous ne disposiez pas d’assez de sommeil profond pendant une nuit, votre cerveau

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compenserait en demandant davantage la nuit suivante. Et cela peut être obtenu, sauf si vous ne dormez pas suffisamment régulièrement. La meilleure façon de vous assurer que vous avez obtenu votre dose du sommeil profond, est de disposer d’une durée de som-


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meil suffisante. En plus de dormir suffisamment, que pouvezvous faire d’autre pour améliorer la quantité de sommeil profond ? Voici huit des principales recommandations : 1- Faites que le sommeil et le réveil, se fassent à des heures, tout au long de la semaine. 2- Rendez la pièce aussi sombre que possible (vous pouvez acheter des rideaux sombres). 3- N’utilisez pas de téléphone portable ou d’ordinateur une demi-heure à une heure avant d’aller vous coucher. 4- Évitez la caféine huit heures et l’alcool deux heures avant le coucher. 5- Faites de l’exercice régulièrement pendant la journée, mais évitez de le faire le soir. 6- Réduisez votre consommation de glucides et ajoutez plus de graisses saines à votre alimentation. 7- Réchauffez votre corps en prenant une douche avant de vous coucher. 8- Pensez à utiliser une machine à bruit pendant que vous dormez. Les montres intelligentes et autres montresbracelets de suivi de l’exercice sont également bénéfiques, car elles vous aident à connaitre le nombre total d’heures de votre sommeil et du sommeil profond. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai acheté

une montre intelligente récemment. Nous sommes programmés pour passer un tiers de notre vie à dormir, et nous ne l’aurions pas, si la chose n’était pas bénéfique à notre santé.

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Rima Dudin... La trentenaire, d’origine palestinienne, à la Maison Blanche Dessin : Ali Al-Mandalawi Texte : Hichem Abdelaziz -1 Origine et naissance - Nul besoin de regarder son visage pour lui demander son parcours, ou initier une discussion… Un nez pointu, un front large et des yeux écarquillés, attestent d’une manière formelle : Elle est Palestinienne. - Bien qu’elle soit née en Caroline du Nord dans les années quatre-vingt-dix, ses traits arabes sont indéniables. - Sous cet aspect, les traits arabes acquièrent une simplicité occidentale, en harmonie qui indique trois nationalités : Palestinienne - jordanienne - américaine. - Dura, le village natal de sa famille, qui se situe dans les environs d’Hébron, est l’un des points chauds d’un conflit historique qui se poursuit aujourd’hui. - En effet, la jeunesse palestinienne de cette ville travaille à l’intérieur de la Ligne verte, et constitue environ 60% de l’économie de la ville. - Suite au conflit israélo-arabe, la famille Dudin s’est installée au Royaume de Jor-

danie, et même des membres, y étaient ministres. - Le grand-père, imaginerait-il que sa petite-fille vivrait un jour dans cette Maison qu’il regardait de loin pour connaître l’impact de ses décisions sur sa vie et la vie de ses proches ?

-2 Etudes et travail. - Cette fille, la trentenaire, a terminé ses études avec une régularité remarquable. Elle était même docteur à un âge très précoce. - Entre droit et politique, se situe Rima Dudin, aussi ses recherches, et son travail. - Parce qu’elle est issue d’une famille politique, il était naturel pour elle d’y être active, de motiver ses concitoyens à participer à la politique, que ce soit dans sa ville natale ou à Washington. - Rima Dudin s’est déplacée entre l’administration Obama et les couloirs du Sénat... Maintenant elle débarque enfin en tant que directrice adjointe du bureau des affaires législatives de la Maison Blanche, dans l’équipe de Joe Biden.

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-3 Famille au pouvoir, de grand-père en père. - Rima Dudin n’est pas la première de sa famille, de faire partie d’une équipe dirigeante. - Son père a été ministre, son grand-père l’était aussi, et aussi membre du Conseil des notables (en Jordanie)… Le père a fait des études constitutionnelles, et de droit. Le grand-père était un homme politique, et a étudié la langue arabe. - Elle est Rima Marawan Mustafa Yunus Dudin. Il y a moins d’un siècle, sa famille a déménagé entre la Cisjordanie, Gaza et la Jordanie, jusqu’à se retrouver en Caroline du Nord. - De la sorte, Rima est devenue la première Américaine d’origine palestinienne à siéger à la plus importante Maison de direction, au monde. - Rima, se souvient-elle des histoires de son père ou de son grand-père de leur terre natale, Dora, proche de la Ligne verte ? - Ces origines tumultueuses, auront-elles un impact sur son travail dans les bureaux de la Maison Blanche ?



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La légende du football algérien Rabeh Majer à La Majalla: Maradona est une légende irremplaçable et qui restera vivante dans nos cœurs

Rabeh Majer: l’Algérie est le plus fort sur le continent... et la compétition entre Salah et Mahrez ne sefait que sur le terrain Le Caire: Abdel Hakim Muhammad Il y a quelques jours, la légende du football algérien Rabah Majer a célébré son 62e anniversaire, plus précisément le 15 décembre, et Majer a dit qu’il se remémore désormais de sa longue carrière footballistique, qui a été très difficile et jonchée de problèmes, de crises, de joies, de réalisations et de tournois. Dans une déclaration exclusive à La Majalla, Majer a déclaré dans des qu’il était difficile de faire des comparaisons entre le football d’avant et maintenant, que tout a changé et que les choses ne sont plus les mêmes. Il a ajouté: “Le football ne dépend plus du talent comme dans le passé ... Il y a aujourd’hui d’autres facteurs qui comptent à l’instar de la force et la vitesse », et il a expliqué que le joueur égyptien Mohamed Salah offre de grandes réalisations avec Liverpool et la même chose pour son concitoyens Riyad Mahrez qui évolue à Manchester City, et qu’ils doivent être soutenus au lieu d’alimenter la compétition entre eux qui peut conduire à la haine entre les supporters. Il a souligné que le sport devrait être élevé à un palier supérieur et que nous devons soutenir nos joueurs pour qu’il

y ait 10 ou 15 autres joueurs comme Mahrez et Salah, et qu’à ce moment-là, ce sont leur pays, le football arabe et africain qui en serait les bénéficiaires Et de poursuivre : «Avec le temps nos noms seraient oubliés mais l’on se rappelera toujours qu’il y a eu un joueur égyptien et un autre algérien qui ont remportés des titres dans le football anglais et qu’ils ont remporté la Premier League, et que certains d’entre eux ont remporté les titres de la Ligue des champions et de la Coupe du monde des club »s. Il a dit aussi qu’il aime regarder Salah et Mahrez sans aucun doute, mais qu’il ne se penche pas sur les comparaisons, car chacun a son propre style qui le distingue sur le plan individuel et collectif. Il a ajouté: «Salah a conduit Liverpool à remporter la Premier League, la Ligue des champions, la Coupe du monde des clubs et Riyad Mahrez a remporté le titre de Premier League anglaise et a conduit son pays à remporter la

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Rabeh Majer

Coupe d’Afrique des Nations ». Il a affirmé que le football arabe se porte très bien maintenant et qu’il comporte de merveilleux talents, et la légende du football algérien Rabah Majer a souligné qu’il adorait sans aucun doute suivre les ligues arabes, en particulier dans son pays, et qu’il y a les ligues saoudienne, égyptienne, marocaine et qatarie et ce pour admirer son fils qui y joue. Majer a révélé sa profonde tristesse de la mort de l’Argentin Diego Armando Maradona, car il le considère comme un talent irremplaçable. Rabah Majer est considéré comme l’un des meilleurs et des plus importants joueurs de football de l’histoire de l’Algérie et même de tout le continent africain. Il a toujours été qualifié de légende et a été classée cinquième meilleurs joueur africain du siècle dernier après George Weah, Roger Milla, Abid Pelé et Lakhdar Belloumi. En 2004, il a été classé meilleur joueur arabe du XXe siècle de l’histoire du football arabe, car il fut le premier Arabe à remporter la Ligue des champions européenne. Majer est né le 15 décembre 1958 dans la ville de Hussein Day à Alger, et a commencé la pratique de football au club Nasr Hussein Day, puis Majer voulait être professionnel à l’étranger après une bonne carrière dans le championnat algérien et il a signé avec Racing Paris, qui jouait en deuxième division française, et lors de la première saison pour Rabah avec sa nouvelle équipe, il a beaucoup brillé, et il a eu le plus grand crédit pour la montée en puissance de son équipe après avoir marqué 20 buts en seulement 27 matches, ce qui a incité le club français Tours à le recruter

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Le football africain retrouvera sa vigueur et il y a des équipes sur la bonne voie maintenant en 1985, avant d’être transféré au club portugais de Porto, où il a aussi réussi. Là, il a présenté ses meilleurs matchs et a fortement attiré l’attention du monde entier, en réussissant dès sa première saison à mener l’équipe à décrocher le titre de Ligue des champions des crocs du Bayern Munich, pour être le premier arabe et africain à remporter ce tournoi et aussi être le premier arabe et africain à marquer en finale. Dans la même saison, Majer a réussi à remporter la Coupe Intercontinentale (actuellement la Coupe du Monde des Clubs) aux dépens du Benyarul Uruguayen Club, avec un but en or qu’il a marqué, pour ainsi devenir le premier Arabe et Africain à remporter ce tournoi et le premier Arabe à marquer en finale et aussi dans la même saison, Rabeh a remporté la Super Coupe d’Europe pour être le premier Arabe à remporter ce tournoi. En 1989, il a rejoint le club espagnol de Valence et y est resté pendant deux saisons, après quoi il est retourné au FC Porto pour une saison et finalement il a rejoint le club du Qatar lors de la saison 1992, avant de prendre sa retraite pour se diriger vers le monde de la formation, où il a été nommé directeur technique de l’équipe nationale algéri-


enne en 1993 mais il a été licencié deux ans plus tard pour être nommé entraîneur de l’équipe des jeunes en Porto de 1995 à 1997, et en 1997, il a travaillé comme entraîneur pour le Al-Sadd Al Qatari avant de devenir entraîneur d’Al-Wakrah pour une autre année et a pu remporter le titre de Premier League avec lui avant de retrouver les rênes de l’équipe nationale algérienne pendant un an (1999), de le quitter et de l’entraîner à nouveau en 2001 avant de quitter sa direction après l’éviction des « Lutteurs du désert » de la finale de la Coupe d’Afrique 2002. En 2013, il a été nommé à la tête du Comité national des sports d’élite, de haut niveau et de la découverte des talents sportifs. Rabeh Majer a de nombreux titres, dont : le premier but de son pays en Coupe du monde, le butteur de la Ligue des champions européenne en 1988, le Ballon d’or africain pour l’année 1987, le cinquième meilleur joueur africain du XXe siècle, le meilleur joueur arabe du XXe siècle, et le meilleur joueur algérien du XXe siècle. Il est avec Lakhdar Belloumi, Ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies et est titulaire de l’Ordre du Mérite de la Fédération Algérienne de Football et a reçu le prix Golden Foot

L’équipe de Belmadi est capable d’aller plus loin lors de la prochaine Coupe du Monde

Award à Monaco 2011. Il a remporté la Coupe de la République avec Nasr Hussein Dey en 1979, la Ligue des champions européenne avec Porto en 1987, la Coupe intercontinentale, la Super Coupe d’Europe la même année, la Ligue portugaise trois fois en 1986, 1988 et 1991, la Coupe du Portugal deux fois en 1988 et 1991 et deux fois la Super Coupe du Portugal en 1986 et 1991. Il a aussi remporté les Jeux africains avec l’équipe nationale de son pays en 1978 et a obtenu la troisième place aux Jeux arabes en 1985 et à la Coupe des nations afroasiatiques en 1991 et à la Coupe des nations d’Afrique en 1990. Il a mené l’Algérie aux Coupes du monde 1982 et 1986. Rabeh Majer a accordé à La Majallah cet entretien exclusif * Comment décrivez-vous la concurrence entre Mohamed Salah et Riyad Mahrez? - Mettons-nous d’accord sur quelque chose d’important, Salah et Mahrez sont la fierté de leurs pays, la patrie arabe et le continent africain. La concurrence est légitime entre les joueurs, mais je ne veux pas entrer dans une zone de compétition entre les deux. Il faut simplifier les choses et ne pas délivrer aux fans des messages qui peuvent conduire à un excès d’amour ou de haine pour un joueur aux dépens de l’autre. Salah et Mahrez, forment un duo arabo-africain qui mène des équipes qui sont les meilleures dans les ligues mondiales et les plus fortes..J’aime les deux...J’ai un penchant pour Mahrez, mais Salah est un talent et il a tout fait dans le football et je tiens à suivre ses performances.

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Salah


Mahrez

La compétition entre eux est seulement au stade. * Selon vous, qui est le meilleur? - Le meilleur mot a plusieurs sens. Mais à la base pour quelle raison faut-il faire la comparaison entre Salah et Mahrez uniquement ? Salah a remporté avec Liverpool la Premier League anglaise et a été couronné en tant que

Le pharaon égyptien, le joueur de City, Mane et Ziyech sont les meilleurs du continent africain buteur de la Premier League à deux reprises et a remporté la Ligue des champions européenne et la Coupe du monde des clubs avec eux, et Mahrez a conduit l’Algérie à remporter le Championnat d’Afrique des Nations et a été couronné du titre de la Ligue anglaise. Mais il ya une concurrence féroce entre un certain nombre de joueurs pour le titre du meilleur joueur d’Afrique, comme Salah, Sadio Mane, Hakim Ziyech et Riyad Mahrez. * Est-ce que cette génération est meilleure que la vôtre dans le football? - Cette génération a eu beaucoup de moyens à sa disposition que si cela aurait été possible pour nous, la situation aurait changé. Savez-vous comment les joueurs deviennent des professionnels maintenant ? Tout le monde tourne sur le même orbite ... en moins d’une seconde vous savez que tel joueur tel et tel autre brillé et a marqué un but, mais à notre époque les choses étaient difficiles et il fallait avoir beaucoup de moyens pour devenir professionnel. Cette époque est très facile pour atteindre le professionnalisme. * Quant au talent?

Jamal Belmadhi

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- Notre génération était douée par nature... Elle jouait au football pour le plaisir. Maintenant, il y a des talents, mais le vocabulaire du football moderne comme la force, la vitesse et la stricte application de la tactique de l’entraîneur est devenu dominant, mais il a augmenté le charme des matchs. * Quelle est votre réalisation la plus importante? C’était de gagner la Ligue des champions européenne avec Porto, celui du championnat d’Afrique des nations avec mon pays et de participer à la Coupe du monde. * Qui considérez-vous comme le joueur arabe et africain du XXe siècle? - Beaucoup de joueurs arabes ... il y a Al-Khatib et Hussam Hassan d’Egypte, Majed Abdullah du Royaume d’Arabie saoudite, Youssef Al-Thunayan, Fouad Anwar, Sami AlJaber, Muhammad Al-Dea’a, Muhammad Al-Taymoumi, Bado Al-Zaki et Aziz Boubouderbala du Maroc, et en Algérie Lakhdhar Belloumi, Rachid Makhloufi, Salah Assad et Tarak Dhiab, Attouga, Agrebi, Zouheir Beya, et Adel

La Ligue des champions et la Coupe d’Afrique sont les titres les plus chères de ma carrière de joueur

Sellimi de Tunisie, en Afrique il y a Abidi Bella, Roger Mila, Mahmoud Al-Khatib, Hussam Hassan et d’autres. * Quel était le parcours de Majer avec le football? - Croyez-moi, ce fut un voyage très difficile, depuis que j’étais jeune et j’adorait le football, j’avais l’habitude de regarder Pelé, Cruyff et Beckenbauer. J’ai commencé à jouer au football dans la rue, puis Nasr Hussein Dey et puis il y a eu mon voyage européen. Il y a des entraîneurs qui ont été à l’origine de mon lancement dont Makhloufi et l’entraîneur Abdul Hamid Karmali avec lequel nous avons remporté la Coupe d’Afrique en 1990 ainsi que Soukar Mohamed. * Certaines personnes comparent maintenant votre concurrence avec Belloumi à ce qui se passe actuellemnt entre Ronaldo et Messi? - La situation est très différente, nous formions une seule famille, et l’affaire ne se limitait pas à Lakhdar Belloumi et moi. Il y avait aussi Assad, Bin Haouleh, Fergani et d’autres qui faisaient partie de l’équipe des années 80 qui a remporté la Coupe du monde 1982 contre l’Allemagne. Nous étions plus que des amis mais plutôt des membres d’une famille, et moi j’étais tellement fier d’être l’un de ces joueurs. * Pourquoi Majer n’a-t-il pas réussi en tant qu’entraineur? Ce n’ai pas juste. J’ai eu de bonnes expériences, mais ce n’était pas aussi que pour mes grandes réalisations en tant que joueur.

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la Coupe du monde 1982 contre l’Allemagne


Maradona

* Comment voyez-vous l’équipe nationale algérienne maintenant? Je la considère comme la plus forte sur le plan africain et arabe, et elle est capable de réussir non seulement pas les qualifications pour la Coupe du monde, mais d’y aller beaucoup plus loin. * Mais vous avez déclaré que vous étiez surpris lorsqu’elle a remporté le Championnat d’Afrique des Nations qui s’est tenu en Egypte 2019? - Oui ... l’équipe égyptienne est plus forte et comprend un groupe de joueurs distingués, dirigé par Mohamed Salah, Trezeguet et Ahmed Hegazy, en plus du soutien du public, mais la surprise a été leur sortie prématurée, qui a été la réalisation des enfants de Jamal Belmadhi. * Certains ont interprété vos déclarations comme une attaque contre Belmadhi? - Pourquoi attaquer l’entraîneur de mon pays ?... J’ai dit clairement que je m’attendais à ce que l’équipe égyptienne gagne pour les raisons évoqué tout à l’heure, mais l’Algérie est actuellement la meilleure et la plus forte équipe arabe et africaine. * Est-ce le déclin du football africain ? - Il a quelque peu reculé, mais il y a des équipes africaines qui reviendront en force dans la période à venir pour rivaliser avec l’Egypte, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. * Un mot sur la mort de Maradona? - J’étais très triste de la mort de la légende du football, au

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Le football a changé et le vocabulaire moderne a dominé sur le talent point que je n’ai pas cru au début l’annonce jusqu’à ce qu’elle ne soit confirmé par de nombreux médias. C’est une icône et une légende du football mondial, et le meilleur de tous les temps et il restera vivant dans nos cœurs. Je connais Maradona personnellement depuis 1988, la première fois que je l’ai rencontré, c’était lors du denier match en l’honneur de Platini, j’ai eu un drôle d’incident avec lui à l’époque, parce que nous jouions dans la même équipe quand j’ai dépassé par inadvertance nos joueurs avant d’entrer dans le stade, bien que Maradona était le capitaine mais quand je l’ai appris, je suis revenu en arrière et je lui a demandé de s’avancer, mais il s’est excusé et m’a dit gentiment: Ce n’est pas grave, vous êtes le plus âgé. Je l’ai rencontré à Dubaï par la suite lors d’un forum sur le professionnalisme au sein des clubs émiratis, et encore à l’occasion d’une émission télé pour découvrir les talents arabes, ce qui nous a permis de bien se connaître, car nous sommes restés trois mois ensemble, c’était un homme bien, modeste, et très compatissant... Tout simplement Maradona est très exceptionnel.



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