Paperjam Février 2020

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PA P E R JA M . L U • F É V R I E R 2020

Et maintenant ? Xavier Bettel Premier ministre

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POLITIQUE Franz Fayot, le digne héritier

ENTREPRISES Apateq vise les 100 millions

PLACE FINANCIÈRE Peu de candidats, toujours plus d’exigences

ENJEUX La bombe à retardement des retraites

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ÉDITO

Dessinons le Luxembourg de 2040

Thierry Raizer Rédacteur en chef

U

n anniversaire peut se célébrer sur le ton de la nostalgie. Ou être l’occasion de se projeter en avant, d’imaginer de nouveaux projets, d’« être des rêveurs », comme invitait à le faire le ministre de l’Économie démissionnaire, Étienne Schneider, lors de son allocution d’adieu le 22 janvier à la réception de Nouvel An de la Fedil. Celui qui quittera le gouvernement le 4 février prochain ne sera donc probablement pas ministre en 2040. Même si les vicissitudes de la vie politique réservent parfois des surprises. Mais celui qui estime avoir servi son pays comme un « ministre-entrepreneur » restera certainement, d’une manière ou d’une autre, en contact avec la chose publique. La reconversion en administrateur indépendant de son prédécesseur et mentor Jeannot Krecké et l’accession à la présidence de la Chambre de commerce de son ancien collègue, le ministre des Finances, Luc Frieden (CSV), en témoignent. Quel sera le visage du Luxembourg en 2040 ? 20 années, une éternité en politique. Pourtant, le tournant des années 2000 paraît encore être proche. Le « bug » annoncé, la folie de la bulle internet, la poursuite de la diversification du pays, l’émergence de nouveaux acteurs économiques… les 20 dernières années ont été franchies au rythme croissant de la vitesse des

communications. C’est aussi en 2000 qu’un nouveau magazine faisait son apparition au Luxembourg. Paperjam voyait le jour dans un paysage médiatique dominé par des titres traditionnels et apparentés à des courants de pensée. Positionné dans l’écofin, le navire amiral de Maison Moderne jouait déjà les trouble-fêtes et apportait une nouvelle manière de traiter l’actualité, en toute indépendance. Avec le souci d’innover. Deux décennies plus tard, le titre s’est mué en écosystème et est devenu une marque référence pour de nombreux lecteurs. Une reconnaissance qui ne doit rien au hasard, mais qui est le fruit du travail acharné de collaborateurs passionnés qui œuvrent au quotidien pour créer des newsletters, concevoir un magazine et ses suppléments (dont le nouveau Paperjam Drive ce mois-ci), enrichir un Guide et animer un business club. En 20 ans, Paperjam s’est réinventé plusieurs fois. Pour perdurer. Pour s’adapter à l’air du temps et anticiper les changements de fonds. À l’image du Luxembourg. 20 ans passés. Quid des 20 prochaines années ? Comment le Grand-Duché aura-t-il évolué en 2040 ? Sera-t-il devenu le champion de l’économie green ? La question de la vulnérabilité du système des pensions aura-t-elle été résolue ? Parlerons-nous encore de déficit démocratique ?

Les résultats de l’étude Pisa seront-ils de mauvais souvenirs ? Plutôt que de se replonger dans le passé pour son 20e anniversaire (qui sera marqué le 27 mai prochain par un 10×6 exceptionnel à la Philharmonie), Paperjam vous propose justement d’imaginer le Luxembourg de 2040. Tout au long de l’année, différents dossiers et contributions dans nos colonnes relayeront les vues prospectives de responsables politiques, institutionnels et d’entreprise. Pourquoi pas les vôtres ? N’hésitez pas à nous faire parvenir vos questions ou réflexions via #Paperjam20ans ou #Luxembourg2040 sur les réseaux sociaux. Vous pouvez également partager vos contributions en nous adressant votre carte blanche (en français ou en anglais) via l’adresse press@paperjam.lu. Les médias doivent aussi donner la parole aux citoyens pour nourrir le débat public et participer à la vie démocratique d’un pays. Paperjam entend bien remplir son rôle à cette occasion.

La conversation continue en ligne : @paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

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SOMMAIRE

Février 2020

ESPRESSO

POLITIQUE

PLACE FINANCIÈRE

10 Ambitions 2020

34 Fin du CCP

Un nouveau chapitre politique

Qui récupérera les comptes des fonctionnaires ?

11 Hommage

36 Recrutement

Eugène Berger

Peu de candidats, toujours plus d’exigences

12 Huit ans au ministère de l’Économie

Le parcours d’Étienne Schneider

38 Finance durable

14 Portrait

Franz Fayot, le digne héritier

16 Institutions

La petite révolution verte de Natixis

39 Série : les réfugiés du Brexit

18

M&G Investments a ouvert le bal

Un siège européen malmené

35 À lire

18 Retour sur le débat

Conflit de générations

Back vs Buck, entre divergences et compromis

ETF

14 Carrières

39 Carrières

ENTREPRISES

ÉCONOMIE

22 Purification d’eau

42 Exposition universelle 2020

Apateq, la « start-up » qui vise les 100 millions

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne), Romain Gamba (Maison Moderne) VISUEL Metaform Architects ILLUSTRATION Ellen Withersova

38 Buzzword

24 Start-up corner

Opération séduction à Dubaï

44 Exposition universelle 2020

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Dubaï, accélérateur de relations avec les Émirats

Partenaires de choix pour Ibisa

26 RSE

46 Innovation

26 Éducation

43 Luxembourg performance index

Accompagner l’engagement des jeunes au quotidien

Quand les phénix renaissent dans l’industrie

Quand les maths deviennent un jeu d’enfant

46 Droit du travail

Report des congés

28 Immobilier

46 Carrières

2020 démarre en trombe

28 Stratégie et RH

La culture d’entreprise peut faire la différence

30 Communication

Media Awards 2020 : rendez-vous le 5 février

24 Elevator pitch ExoAtlet

30 Picture report

La Fedil « Back to school »

30 Carrières

42

ENJEUX Les pensions, une bombe à retardement ? 50 Fernand Lepage (CNAP)

«L’équation ne pourra pas fonctionner indéfiniment»

52 Des chiffres pour comprendre

Les pensions pour les nuls

54 Réforme

Une question de courage politique

58 Retraite complémentaire

Deux piliers encore sous-utilisés

60 Produits paneuropéens

Luxembourg, futur hub des retraites en Europe ?

62 Régimes spéciaux

Le cas particulier des fonctionnaires internationaux

64 Carte blanche

L’emploi des seniors contre la pyramide de Ponzi Février 2020 —

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À travers cet ouvrage, l’association Passerell entend stimuler le débat juridique en matière de protection internationale qui, bien souvent, se double de considérations politiques, sociétales, voire morales. « Humanisons le droit d’asile », c’est ce que fait chaque jour l’association Passerell en écoutant les demandeurs d’asile et en les informant sur leurs droits.

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SOMMAIRE

Février 2020

CONVERSATIONS

Xavier Bettel

« Je ne suis pas Merlin l’enchanteur »

PHOTOS Romain Gamba (Maison Moderne), Jan Hanrion (Maison Moderne), Gaël Lesure, Anthony Dehez

À la tête d’un gouvernement remanié en raison du retrait de ses deux amis Felix Braz (Déi Gréng) et Étienne Schneider (LSAP), Xavier Bettel (DP) se colle aux défis majeurs de son second mandat. Mais a-t-il toujours le feu sacré ?

Marc Wengler

« Nous voulons étendre notre présence sur toute la chaîne de mobilité » Le directeur général des CFL est en première ligne pour gérer les effets de l’introduction de la gratuité des transports publics au 1er mars. Une première étape sur le calendrier ambitieux de Marc Wengler.

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76

Patrick Mischo et Frank Mausen

Thierry Smets et Gaëlle Haag

« La sécurité juridique est le premier objectif des investisseurs » Allen & Overy prend ses marques dans son nouveau siège au sein de l’immeuble Infinity. Entretien avec le duo à la tête du cabinet d’avocats, Patrick Mischo (senior partner) et Frank Mausen (managing partner).

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«  Les changements viendront des citoyens » 2020 sera une année-clé pour Startalers, la start-up née de la vision de Gaëlle Haag et de sa rencontre avec Thierry Smets, au carrefour de leurs expériences dans un monde bancaire bousculé par des jeunes pousses.

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SOMMAIRE grand dossier 66 index 118 ours 120 la start-up du mois 122

Février 2020

REPORTAGE Reportage

Le luxembourg vu du ciel Le Grand-Duché comme vous ne l’avez jamais vu à travers le drone du photographe John Oesch pour des prises de vue en hauteur.

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ENVIES argent comptant Robert Goeres

COMPétences Objectifs

style chic hivernal

Manager 100 % résultats

Kim Mathekowitsch et Alexandre Guenier

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«  Les souvenirs ne s’achètent pas»

ARCHITECTURE Logement collectif

CUlture Opéra

Toujours plus loin

Restaurant À table avec

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Ensemble, dans le respect de chacun

Arnaud Mouriamé

PHOTO John Oesch

IL Y EN A PLUS

Ce mois-ci avec Paperjam : le supplément Paperjam Drive

LA CLUBLETTER

Membre du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Février 2020 —

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POLITIQUE

politique Le secrétaire général de la Chambre s’en va Après environ 20 ans en tant que secrétaire général de la Chambre des députés, Claude Frieseisen a fait valoir ses droits à la retraite. Garant du bon fonctionnement de la Chambre, il aura notamment été le maître d’œuvre des assemblées parlementaires de l’Otan (2013), de la Francophonie (2017) et de l’OSCE (2019). 16 candidats ont postulé à sa succession et 14 candidatures ont été jugées recevables. La désignation du successeur sera du ressort de la Chambre. Sylvie Mischel démissionne puis revient Fin d’année 2019 agitée dans les rangs de l’ADR et un début 2020 qui semble l’être tout autant. En cause : la démission de Sylvie Mischel de la présidence des Femmes de l’ADR en décembre suite à un post – très polémique – sur Facebook, qui critiquait la politique gouvernementale d’accueil des réfugiés. Mais dès le 6 janvier, elle a été réélue à la même fonction, ce qui lui permet aussi de réintégrer le comité exécutif de l’ADR. Une manœuvre qui fait grincer des dents au sein du parti, notamment celles du secrétaire général Alex Penning. Finalement, « nous avons clarifié tous les diffé­ rends », a assuré Jean Schoos, lors du pot de Nouvel An de l’ADR.

Une réforme pour la presse imprimée Ministre des Médias, Xavier Bettel (DP) a confirmé lors de ses vœux à la presse que la réforme du régime des aides à la presse avait bien avancé. Au point d’envisager un aboutissement au printemps. « Il fallait changer cette philosophie de ne soutenir que le papier, pour aider maintenant aussi ceux qui relèvent d’internet, du journalisme digital », a-t-il fait valoir. Dans les prochains mois, un débat devrait également être organisé à la Chambre quant à la gouvernance au sein des médias de service public. Le Piratepartei épinglé par la Cour des comptes Mauvaise surprise pour le Piratepartei qui a été épinglé par le rapport de la Cour des comptes concernant les dépenses des partis en 2018. Primo, on lui reproche d’avoir comptabilisé un montant de 30.772,85 € de frais en tant que don. Produisant un avis juridique, le parti s’estime non coupable de légèreté comptable. Ce sera au ministère d’État de trancher. Secundo, le Piratepartei a bénéficié d’une publicité sans émission de facture dans le cadre de la campagne européenne. Les députés, dont celui du Piratepartei, ont voté pour que le Parquet soit saisi. Sven Clement estime, là aussi, que son parti est non coupable.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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AMBITIONS 2020

Un nouveau chapitre politique Les formations politiques ont réuni leurs militants lors des traditionnels pots de Nouvel An à l’entame d’une année importante pour le gouvernement. Mais sans espoir pour l’opposition.

Rassemblement Déi Gréng étaient réunis aux Rotondes pour se retrouver après une année 2019 difficile.

T

rois partis pour une soirée. Le 9 janvier dernier, le DP, Déi Gréng et le CSV avaient choisi de réunir leurs troupes pour le « pot » de Nouvel An traditionnel. Des meetings durant lesquels la profondeur des messages ainsi que la durée des interventions sur scène ont été variables, la partie festive prenant in fine le dessus à l’entame d’une année dépourvue d’enjeux électoraux. Le CSV avait donné rendez-vous à ses troupes à Niederanven. Si la présence de Jean-Claude Juncker a rappelé les heures glorieuses du parti, 2020 sera une année de plus dans l’opposition. Les regards sont déjà tournés vers les scrutins communaux et législatifs de 2023. L’ambition est de profiter des années à venir pour se renforcer. « Nous allons pouvoir affiner notre programme dans le calme, assure le président Frank Engel. L’autre

ambition est évidemment de nous emparer des sujets qui concernent les gens qui travaillent et vivent dans ce pays, et de démontrer que nous faisons de la politique pour eux, pas pour les copains, ni les copains des copains. » Le credo sera donc d’être force d’opposition et force de proposition. Avec des focus sur des thèmes choisis, traités par des députés de la faction coiffés de la casquette d’expert en matière de logement, d’environnement et de santé. Face à un gouvernement « qui n’a rien à dire et donc ne dit rien, qui ne sait pas pourquoi il gouverne et donc ne gouverne pas », le CSV se voudra donc autant constructif que mordant.

UN VIVRE-ENSEMBLE MENACÉ

Au même moment, la présidente du DP, Corinne Cahen, et son secrétaire général, Claude Lamberty,

PHOTO Romain Gamba (Maison Moderne)

DIGEST

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POLITIQUE HOMMAGE

PHOTO Maison Moderne (archives)

prenaient brièvement la parole sur la scène du Melusina à Clausen. Au gouvernement depuis 2013, le DP bénéficie d’une visibilité médiatique au travers de ses différents ministres, à commencer par le Premier d’entre eux, Xavier Bettel. Mais 2020 sera l’année des grands chantiers pour le gouvernement, entre la mise en place du Pacte climat et la réforme fiscale, pour laquelle l’individualisation de l’imposition est une priorité pour le DP. « Nous devons aussi soutenir les petites et moyennes entreprises qui ont du mal en ce moment, notait Corinne Cahen. Il faut qu’on leur facilite la vie pour qu’elles puissent continuer à exister. » 2020 marque aussi une nouvelle configuration en raison du départ d’Étienne Schneider au 4 février (voir pages 12 et 13). « Je regrette évidemment le départ d’Étienne. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui a très bien travaillé. Du reste, les trois partis travaillent très bien ensemble. » Face à l’intervention le matin même de Sylvie Mischel (ADR), sur les ondes de Radio 100,7, qui demandait en substance que le gouvernement s’occupe d’abord des gens ici avant d’aider les réfugiés, Corinne Cahen se posait en défenseuse d’un certain vivreensemble : « Je trouve cela très, très grave. Cela va à l’encontre de la culture luxembourgeoise. Je serais inquiète si je constatais que le pays est de cet avis-là, mais je ne le ressens pas du tout. Nous l’avons vu lors des dernières échéances électorales. Les gens savent très bien d’où ils viennent. Ils savent très bien à qui ils doivent quoi. »

planète », assurait Christian Kmiotek, coprésident du parti. « Nous devons agir contre le changement climatique », ajoutait Djuna Bernard, l’autre coprésidente. Une action qui s’exprime particulièrement dans la mobilité et l’investissement dans les infrastructures routières et ferroviaires, sans oublier la promotion de la mobilité douce ou électrique. Des mesures dont Déi Gréng défend la visée aussi sociale qu’écologique, évoquant des « discussions internes au gouvernement » visant à compenser la hausse des accises sur les carburants par un crédit d’impôt en faveur des plus démunis, comme promis par l’accord de coalition.

COMBATTRE LES INÉGALITÉS

Les luttes intestines autour des sorties populistes de Sylvie Mischel ont émaillé la réception de Nouvel An de l’ADR, organisée le 16 janvier au centre sociétaire de Cents. Alors que le secrétaire général de l’ADR, Alex Penning, avait réclamé des sanctions, le président a joué la carte de l’apaisement tout en renchérissant sur le terrain de l’immigration en provenance des pays tiers. « Il faut aider les gens là où ils sont », estimait Jean Schoos. Quant à la migration due à la protection internationale, « [les personnes] ont le droit de venir, mais sitôt que les raisons de leur exil disparaissent, il faut qu’elles retournent dans leur pays. Sinon, cela devient une migration économique cachée. » Déi Lénk était réuni au même moment au Centre culturel de Bonnevoie. Son porte-parole a partagé une vision d’un futur, celui de ses petits-enfants. Ils vivraient dans un Luxembourg et un monde DÉFENDRE LA TOUCHE VERTE plus humain et solidaire, un Les militants de Déi Gréng étaient, monde où les inégalités sociales quant à eux, réunis aux Rotondes sont gommées. Un monde dans après une année difficile qui a dû lequel le citoyen serait responsable gérer le départ inopiné pour rai- vis-à-vis de son environnement au son de santé de Felix Braz et les sens large. Mais au moment de conséquences de l’affaire dite de revenir à plus de réalisme, Gary « l’abri de jardin » du désormais Diderich soulignait combien les ex-député-bourgmestre de prix du logement représentaient Differdange, Roberto Traversini. des entraves à une vie décente. Un « Le Plan climat est une réponse exemple parmi tant d’autres qui claire et ambitieuse aux jeunes illustre, selon Déi Lénk, le besoin qui descendent dans la rue pour de mener une autre politique demander ce qu’on fait pour la pour le pays. C. F., N. L. ET T. R.

Eugène Berger 04-12-60 — 21-01-20

Eugène Berger est décédé à l’âge de 59 ans.

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e chef de la fraction DP, Eugène Berger, est décédé le 21 janvier dernier alors qu’une séance se tenait à la Chambre des députés – un lieu qu’il connaissait si bien pour y avoir siégé pour la première fois en 1994. L’annonce de sa disparition a naturellement provoqué une vive émotion parmi tous les députés. Eugène Berger était hospitalisé depuis le vendredi précédent en soins intensifs. Instituteur de formation, c’est par sa passion pour l’alpinisme qu’il s’est fait connaître en devenant le premier Luxembourgeois à gravir un sommet de 8.000 mètres, et le seul, jusqu’en 2001, à avoir réussi l’ascension du mont Everest. Il était toujours guide de haute montagne, et l’un de ses derniers tweets le montrait en tenue d’alpinisme. Du côté politique, il siégea à la Chambre entre 1994 et 1999 et fut réélu en 2007. Secrétaire d’État à l’Environnement dans le gouvernement Juncker-Polfer, il a été à l’origine des premières mesures en faveur de l’utilisation rationnelle de l’énergie et de la production alternative d’énergie, ainsi que du premier plan d’allocations de CO2, qui définit la répartition des quotas d’émissions de dioxyde de carbone entre les sites industriels du pays. Une action politique menée dans la détermination, mais avec le style des sportifs qui connaissent l’effort au long cours. Sans éclat et dans le respect de l’autre. Près de deux ans après le soudain décès de Camille Gira et six mois après l’accident cardiaque du vice-Premier ministre Felix Braz, qui a entraîné son départ du gouvernement, la classe politique vit un nouvel événement tragique. Lors de ses vœux début janvier sur RTL Télé Lëtzebuerg, le Premier ministre Xavier Bettel avait invité les résidents à « profite[r] des bons mo­ ments, parce qu’on ne sait pas ce que demain nous réserve ». Une formule tristement prémonitoire.

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POLITIQUE

HUIT ANS AU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE

le parcours d’Étienne Schneider Quelle empreinte laissera Étienne Schneider ? Le ministre de l’Économie (49 ans) a décidé de quitter son poste le 4 février prochain. Lui qui avait, dès 2012, annoncé ne pas vouloir aller au-delà de 10 ans d’exercice. Retour sur le style, mais aussi sur les actions d’un ministre tour à tour VRP, chef de file et candidat Premier ministre.

Étienne Schneider succède à son mentor, Jeannot Krecké (LSAP), au ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, où il est haut fonctionnaire depuis huit ans.

1ER FÉVRIER 2012

2012

Une coalition inédite voit le jour entre le DP, le LSAP et Déi Gréng. Étienne Schneider assumera les portefeuilles de l’Économie, de la Défense et de la Sécurité intérieure tout en devenant vice-Premier ministre. La nouvelle génération qui arrive au pouvoir veut « ouvrir les fenêtres » et rejette le CSV de JeanClaude Juncker dans l’opposition.

Une fusion qui fait « pschitt » Dans le Land, puis au traditionnel pot de Nouvel An de la Chambre des métiers et de la Fédération des artisans, le ministre propose une fusion entre la Chambre de commerce et la Chambre des métiers. Les vents contraires l’emporteront.

JANVIER 2014

2 DÉCEMBRE 2013 2014

C’

est le 23 décembre qu’Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie et de la Santé, a annoncé qu’il ne serait plus ministre le 4 février. La fin d’un long feuilleton, dont la trame était un départ autant attendu que contesté, plus ou moins fermement, par le principal intéressé. On sait maintenant qu’il a souhaité être « cohérent » par rapport à ce qu’il avait annoncé en 2012 : ne pas faire 10 années dans le gouvernement. Une décision prise depuis plusieurs mois. Le Premier ministre Xavier Bettel (DP) en avait d’ailleurs été informé « voilà déjà un bout de temps », a-t-il confié à Paperjam. Ce n’était pas une surprise puisque Schneider lui avait indiqué, alors que les négociations entre le DP, Déi Gréng et le LSAP se terminaient en 2018 pour la formation d’un nouveau gouvernement, qu’il « n’irait sans doute pas au bout de son mandat ». Le dernier scrutin législatif a éreinté les socialistes. Le Spëtzenkandidat Étienne Schneider a fait sien cet échec sans doute pourtant plus collectif qu’individuel. Cela, conjugué à la volonté de « reprendre le contrôle de sa vie », de disposer de plus de temps pour ses proches et sa famille, l’a conforté dans son choix de refermer le chapitre politique de sa vie. Pour en ouvrir un autre, aux contours encore flous actuellement. C. F., N. L. ET T. R. 12 —

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2016

14 NOVEMBRE 2016

2 FÉVRIER 2016 Il est le promoteur de l’initiative Spaceresources.lu destinée à positionner le pays en tant que pôle de l’exploration et de l’utilisation des ressources spatiales. Un coup de com et un nouveau filon économique qui placeront le Luxembourg sur l’orbite internationale du new space.

Il présente l’étude Rifkin, du nom du futurologue américain Jeremy Rifkin, préfigurant la troisième révolution industrielle au Luxembourg et les premières mesures que le gouvernement compte mettre en œuvre autour de neuf piliers : l’énergie, la mobilité, le bâtiment, l’alimentation, l’industrie, la finance, l’économie « intelligente », l’économie circulaire et le volet social. 2019

MAI 2019

3 DÉCEMBRE 2018

De retour d’une visite d’étude au Canada, Étienne Schneider (avec sa casquette de ministre de la Santé) et Felix Braz, ministre de la Justice, promettent un « concept » de légalisation du cannabis récréatif à l’automne. Sa mise en place s’annonce plus longue que prévu.

Malgré un piètre résultat aux législatives, Étienne Schneider participe à la reconduction de la coalition tripartite. Il poursuit à l’Économie et endosse cette fois le costume de ministre de la Santé, tout en restant vice-Premier ministre.

14 JUIN 2019

JUILLET 2019

8 OCTOBRE 2019

Présentation de Meluxina, le futur superordinateur qui intégrera le réseau européen EuroHPC dont il a été un des instigateurs. Une entreprise conjointe dont le siège est au Grand-Duché.

Étienne Schneider annonce un prochain avant-projet de loi fixant l’accès des cabinets médicaux privés à l’imagerie médicale après un arrêt retentissant de la Cour constitutionnelle.

Il présente un état des lieux sans concession de la démographie des professions de santé, délivré par la consultante Marie-Lise Lair. Une pénurie de médecins pourrait survenir d’ici 10 ans.

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POLITIQUE MOUVEMENTS

ÇA BOUGE AU LSAP

OCTOBRE 2012

2013

Au congrès LSAP du Nord, il lâche une petite phrase dont il a le secret, laissant déjà la porte ouverte à ses ambitions.

« Jean-Claude Juncker est devenu Premier ministre à 40 ans. Je ne le deviendrai qu’à 42 ans. » Étienne Schneider

28 JUILLET 2013

En mission à San Francisco, Étienne Schneider annonce dans un tweet avoir « discuté de l’installation d’un projet d’investissement d’envergure au Luxem­ bourg avec le cofondateur de Google, Larry Page ». À l’été 2017, l’idée d’un data center géant – pour un milliard d’euros d’investissement – filtre dans la presse.

Il se dit prêt à endosser le costume de Premier ministre si la coalition DP-LSAP-Déi Gréng est reconduite en 2018 et si le LSAP affiche un bon score.

MAI 2017

6 DÉCEMBRE 2016

2018

2017

4 JANVIER 2018 MARS 2017 Fusion de Luxinnovation et Luxembourg for Business.

Étienne Schneider indique dans une interview à Paperjam avoir songé à l’idée d’un mouvement analogue à celui d’En Marche ! du président français Emmanuel Macron, en fusionnant les partis de gauche pour contrer le poids du CSV.

La maison LSAP a connu des mouvements à tous les étages au cours des dernières semaines. Le premier mouvement a eu lieu suite à la désignation de Nicolas Schmit en tant que commissaire européen à l’Emploi et aux Affaires sociales. Son poste d’eurodéputé est revenu à Marc Angel, qui cède son siège de député à la Chambre à l’ancienne secrétaire d’État à l’Économie Francine Closener et celui de conseiller communal de la Ville de Luxembourg à Gabriel Boisante. Le second mouvement s’inscrit suite à la nomination d’Alex Bodry au Conseil d’État, remplacé à la Chambre par l’échevine de Sanem Simone Asselborn-Bintz et en tant que chef de fraction par le député-bourgmestre de Sanem Georges Engel. Enfin, dernier mouvement, ou plutôt un triple mouvement. Trois personnes ont été nécessaires pour supplanter le départ d’Étienne Schneider : Franz Fayot en tant que ministre de l’Économie, Dan Kersch (ministre du Travail) sera le nouveau vice-Premier ministre, et Paulette Lenert (ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, ainsi que de la Protection des consommateurs) devient ministre de la Santé et ministre déléguée à la Sécurité sociale. À la Chambre, le siège de Franz Fayot sera repris par Cécile Hemmen. Reste à savoir qui le remplacera en tant que président du LSAP. Francine Closener a déjà marqué son intérêt pour la fonction.

PHOTOS Maison Moderne (archives), Matic Zorman, Luc Deflorenne / SIP (archives), Mike Zenari (archives), Sven Becker (archives)

Une première sortie avec un franc-parler qu’il aura manié tout au long de son exercice. Devant l’Executive Club Luxembourg, il prône la limitation de la participation à un gouvernement à deux mandats ministériels. Soit 10 ans. Une prise de position peu appréciée parmi ses collègues et balayée par près de 70 % des électeurs lors du référendum de 2015.

AVRIL 2018

20 SEPTEMBRE 2018

SEPTEMBRE 2018

Étienne Schneider inaugure le viaduc reliant le parc logistique Eurohub Sud au terminal intermodal rail / route. Ce dernier fait partie des 250.000 m2 de surfaces logistiques construites ou en cours de réalisation au Luxembourg depuis 2013, représentant un investissement privé de 250 millions d’euros.

Création de la Luxembourg Space Agency.

Débat au sein du gouvernement et à la Chambre des députés autour des projets industriels de Fage et Knauf. Étienne Schneider déplore un « discours anti­industrie » et pointe le partenaire Vert. Knauf finira par s’installer à Illange (FR) alors que l’usine de yaourt Fage est toujours attendue à Bettembourg.

2020

23 DÉCEMBRE 2019 Il confirme son départ le 3 février 2020 afin de retrouver une vie privée, sans dévoiler de plans futurs.

16 JANVIER 2020

22 JANVIER 2020

Dernière grande annonce avant son départ : Étienne Schneider déclare que le fonds d’investissement adossé à Spaceresources.lu, Orbital Ventures, a réalisé un premier tour de table à 70 millions d’euros auprès de l’État, la Spuerkeess, BGL BNP Paribas, la Bil, OHB, Promus Ventures, Post, SES et la SNCI. Un fonds qui aura la charge de soutenir les start-up innovantes dans le domaine de l’espace.

Il prend une dernière fois la parole devant les représentants du secteur économique à l’occasion du Nouvel An de la Fedil. Celui qui se définit comme un « ministre-entrepreneur » en profite pour rappeler l’importance de l’industrie. Et que la décroissance n’est pas une option si on veut préserver la paix sociale du pays.

Février 2020 —

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POLITIQUE

FRANZ FAYOT, LE DIGNE HÉRITIER Nouveau ministre de l’Économie, Franz Fayot a plutôt un tempérament discret. Cet avocat, père de trois enfants, issu d’une lignée politique entièrement dévouée à la gauche, est maintenant propulsé en pleine lumière.

U

n peu plus d’un siècle les sépare. En octobre 1919, son arrière-grand-père, Venant Hildgen, était élu député. Le 4 février 2020, Franz Fayot deviendra le nouveau ministre de l’Économie LSAP, succédant à Étienne Schneider. Au-delà du clin d’œil historique, l’anecdote confirme à quel point les racines du nouveau membre du gouvernement sont solidement ancrées dans le terreau politique et qu’il est le digne héritier d’une longue lignée d’hommes et de femmes de gauche. Son père, Ben Fayot, député national et européen mais aussi président du LSAP durant 12 ans, le confirme : « Notre famille est politique depuis fort longtemps. » Fons Hildgen, grandoncle du néo-ministre, a également été député, tout comme René Van den Bulcke, son grand-père du côté maternel, qui fut même président de la Chambre des députés entre 1975 et 1979. Mais personne au sein de cette généalogie n’était jamais devenu ministre.

UNE IMAGE D’INTELLECTUEL

Chez les Fayot, la politique est donc inscrite dans les gènes. On en parle souvent, et beaucoup. Mais pas n’importe comment. « Nous avons toujours voulu donner une

vision positive de l’engagement dans la société. Cela a, je pense, influencé mes enfants. Cathy, la sœur de Franz, est conseillère communale à Luxembourg-ville. Tandis que sa seconde sœur, Jeanne, est institutrice mais aussi présidente du comité d’école de Steinsel » relève Ben Fayot. La politique pour servir, mais pas pour faire carrière. Voilà une autre leçon entendue par Franz Fayot, qui fêtera ses 48 ans à la fin du mois de février. Tout comme son père, il a pris son temps avant d’être candidat sur une liste. Ce fut en 2013. Soit presque 20 ans après avoir signé sa première carte au LSAP. Le temps « pour ne pas être professionnellement dépendant du jeu électoral ». Après des études à l’Athénée de Luxembourg, il choisit le droit et intègre le Barreau de Luxembourg en 1997. Il devient avocat associé au sein du cabinet Elvinger, Hoss & Prussen à partir de 2002, avant de fonder en 2015 son cabinet FischFayot avec son ami Laurent Fisch. Au cours de son cursus, il cultive sa passion pour les idées. Au point de se forger une image d’intellectuel qui lui colle à la peau. « C’est vraiment un intellectuel, et ce n’est pas péjoratif », souligne

Franz Fayot devient ministre de l’Économie presque 20 ans après avoir signé sa première carte au LSAP.

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Alex Bodry, cadre du LSAP, parti au Conseil d’État. Sans doute que le fait d’être « un socialiste issu de la capitale », selon Ben Fayot, a encore renforcé cette image, car « au Luxembourg, c’est un marqueur sociétal ». Au moins autant que son activité au sein de la Fondation Robert Krieps, dont il est membre du CA et où il aime débattre avec d’autres intellectuels de gauche. Les proches de ce père de trois enfants le qualifient d’introverti. Ses amis préfèrent le décrire comme quelqu’un de discret. Franz Fayot, en tout cas, ne pourra jamais jouer un autre personnage que le sien. Les grandes claques dans le dos, ce n’est pas pour lui. « C’est plutôt mon style à moi, s’amuse le chef de fraction LSAP et bourgmestre de Sanem, Georges Engel. Franz réagit sans doute moins sur le plan émotionnel. » Hautain ? Un cadre du parti tempère : « Non. Quand il se rend dans le Sud, ce n’est pas l’habitant de Luxembourg-ville qui déboule à la campagne. » Fidèle en amitié, cet amateur de course à pied rappelle parfois qu’il a grandi dans le quartier de la gare, plus populaire que bourgeois.

« UN HOMME DE GAUCHE »

Il y a en tout cas unanimité pour lui reconnaître une « grande intelligence ». Le député Yves Cruchten le voit comme « quelqu’un de sérieux ». Sa force, dit-on, réside aussi dans sa maîtrise des dossiers. « J’ai toujours dit à Franz que c’était essentiel pour un homme politique. Comme il ne faut pas non plus se fier qu’aux appareils des partis ou des ministères », assène Ben Fayot. Mais une légende hante la biographie de l’avocat d’affaires : le socialiste ne serait pas tout à fait un homme de gauche ! Certains en doutent en effet, alors que sa filiation, ses prises de position, ses critiques envers la place financière… affirment le contraire. « Franz est un homme de gauche, c’est l’évidence même », s’amuse Alex Bodry qui a bien entendu ces rumeurs. « Je rappelle qu’il a été de ceux qui ont milité pour que chaque mesure environnementale du gouvernement soit accompagnée d’une mesure sociale. »

En public, personne ne doute du casting au LSAP. « C’est la bonne personne, pour le bon poste », salue encore Alex Bodry. « L’économie lui va comme un gant », insiste Yves Cruchten. Arriver dans le gouvernement est néanmoins un petit miracle. Ou une revanche pour celui dont le nom avait déjà circulé en 2013 pour devenir ministre. Après un mandat de député, il paie la déroute socialiste de 2018 au prix fort. Non réélu, il siège tout de même, car Étienne Schneider est appelé au gouvernement. Quelques semaines plus tard, il devient président d’un LSAP qui doit très vite se réinventer. Un travail qu’il va entamer de suite, discrètement. Au point que le sage Alex Bodry concède que « c’est le bémol de son arrivée au gouvernement : on le perd à la tête du parti ». George Engel, en phase avec cette analyse, espère que Franz restera « un moteur du renouveau du LSAP. Pourquoi pas dans une autre fonction ? » Ce qui se décidera lors d’un congrès au mois de mars. N. L. PRÉSENTÉES PAR

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PORTRAIT

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POLITIQUE

UN SIÈGE EUROPÉEN MALMENÉ Luxembourg-ville voit son statut de capitale européenne pénalisé par son niveau de vie et les luttes de pouvoir intra-institutions.

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ous les projecteurs durant la prestation de serment de la Commission von der Leyen devant la Cour de justice de l’UE le 13 janvier dernier, Luxembourg-ville porte fièrement son statut de siège européen originel aux côtés de Bruxelles. Toutefois, si 12.600 fonctionnaires européens disent travailler à Luxembourg, le gouvernement luxembourgeois a déjà, à deux reprises en 20 ans, ressenti la nécessité de signer un accord destiné à pérenniser cet ancrage. Le dernier en date, signé en 2015, assurait au Luxem bourg 208 postes au sein du Parquet européen, le recrutement de huit personnes pour la DG Ecfin, et 200 à 400 emplois dans le cadre de la mise en œuvre du plan Juncker. Le regroupement des data centers de la Commission à partir de 2019 devait également s’accompagner d’un gain de 150 personnes et du transfert de deux directions de la DG Connect (réseaux de communication, contenu et technologies) à Luxembourg. Cinq ans après, le compte n’y est pas. « Fin 2018, on dénombrait 228 postes vacants sur les 3.700 que compte la Commission à Luxembourg, soulignait en octobre dernier Miguel Vicente Nuñez, président de l’Union syndicale Luxembourg. C’est le double du taux de vacance ob-

servé à Bruxelles. » 200 postes permanents ont été perdus, avec un recours accru à des contractuels. Le Parquet européen doit déjà revoir ses ambitions à la baisse en raison du manque de candidats. Il est désormais question de 42 postes, au lieu des 208 initialement prévus. Comment expliquer une telle difficulté à recruter ? Sans forcément être entendus, les fonctionnaires européens dénoncent le niveau de vie élevé au Luxembourg – surtout le coût du logement –, qui s’avère dissuasif, à salaire égal, pour les fonctionnaires basés à Bruxelles.

« UN MALAISE ENTRE BRUXELLES ET LUXEMBOURG »

La disparité de pouvoir d’achat entre les deux capitales frôle les 17 %, d’après Eurostat et l’OCDE. Une réalité déjà reconnue par d’autres institutions internationales, comme la NSPA (Otan) et la juridiction de l’Association européenne de libre-échange (AELE), qui ont ajusté les salaires de leurs agents basés au Luxembourg fin 2019. L’opération s’avère plus complexe, et surtout très sensible, comme le démontre la prudente réponse parlementaire du ministre des Affaires étrangères à une question du CSV à ce sujet. La Commission a beau avoir commandé une étude sur le pouvoir d’achat de Bruxelles et de la Grande Région,

Commission ou Parlement européen, les fonctionnaires au Luxembourg souffrent d’un pouvoir d’achat moindre comparé à ceux travaillant à Bruxelles.

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le terrain est miné, entre le budget limité accordé par les États membres et les effets néfastes d’une augmentation salariale des fonctionnaires européens. Une autre menace pèse sur le siège luxembourgeois. Les institutions européennes n’échappent pas aux luttes de pouvoir intestines, avec un avantage pour Bruxelles. Concentrant les décideurs de la Com mission, cultivant aussi l’entre-soi, la capitale belge relègue au second plan les services situés ailleurs, et notamment à Luxembourg. « Le malaise entre Bruxelles et Luxembourg se ressent énormément, témoigne un agent, sous couvert de l’anonymat. Si vous avez un poste à Luxembourg, vous n’êtes pas invité aux réunions de votre service à Bruxelles, ou alors vous parvenez à vous faire inviter indirectement par des personnes tierces. » C’est ce qui explique aussi la difficulté des services basés à Luxembourg à recruter. « Si la DG Connect réussit tant bien que mal à occuper des postes que la Commission s’est engagée à créer au Luxembourg, c’est en bonne partie grâce au recours à des agents contractuels, mais aussi en absorbant des fonctionnaires déjà en poste au Luxembourg », précise une source. Un jeu à somme nulle.

LE BLOCKCHAIN COMPETENCE CENTER SACRIFIÉ

La Commission indique, de son côté, qu’« il y a actuellement 170 collaborateurs dans la DG Connect à Luxembourg, dont 30 contractuels. La DG Connect devait, dans le cadre du pôle digital, accroître ses effectifs à Luxembourg de 100 équivalents temps plein. » Sans préciser pourquoi, cinq ans après l’accord, la DG Connect est encore loin du compte. Ces luttes de pouvoir conduisent aussi à aspirer les succès réalisés à Luxembourg, comme le Blockchain Competence Center (BCC). Formé fin 2017, il devait poser les fondations d’une infrastructure européenne de services blockchain qui « permettrait l’échange de données sensibles dans un environnement sécurisé à travers les frontières ». Sa petite équipe d’experts a d’ail-

ÉCART

17 % C’est la disparité de pouvoir d’achat entre Bruxelles et Luxembourg, selon Eurostat et l’OCDE. Un écart connu qui a amené la NSPA (Otan) et la juridiction de l’Association européenne de libre-échange (AELE) à ajuster les salaires de leurs agents basés au Luxembourg fin 2019.

leurs frappé un grand coup en créant l’European Financial Transparency Gateway (portail européen de transparence financière), un portail permettant aux bourses européennes de déposer les documents relatifs aux sociétés enregistrées auprès d’elles, et aux investisseurs d’accéder aux informations régulées de chaque bourse. Un projet pilote auquel sept pays ont participé, et applaudi par la DG Fisma (stabilité financière, services financiers et union des marchés de capitaux). Destiné à être déployé après une phase de consultation à l’automne 2019, le projet pilote semble toutefois gelé en l’absence de budget ad hoc, et vraisemblablement de volonté politique. Interrogée sur le BCC, la Commission indique que « le Blockchain Competence Team existe toujours, et est en grande partie basé au Luxembourg ». Pourtant, des documents internes confirment que le BCC a tout bonnement disparu début 2019, englobé dans une équipe rebaptisée « EU Blockchain » et principalement basée à Bruxelles. « Tout ce qui fonctionne est convoité par Bruxelles », commente une source interne, qui voit dans ce démantèlement en règle du BCC une volonté de transférer à Bruxelles le prestige du premier succès européen dans la blockchain. D’autres vont plus loin et soupçonnent une tentative d’étouffer dans l’œuf une initiative qui ne requiert pas d’installations énergivores et sécurisées à prix d’or. Près de 70 ans après la première référence à Luxembourg comme siège européen, cette dernière sort perdante d’une bataille à armes inégales. C. F.

PHOTO Matic Zorman (archives)

INSTITUTIONS

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POLITIQUE

RETOUR SUR LE DÉBAT

BACK VS BUCK, ENTRE DIVERGENCES ET COMPROMIS Nicolas Buck

EL Président de l’U

La future réforme fiscale

La crise du logement

Le développement de la capitale

NICOLAS BUCK « Il faut une véritable réflexion sur le couple imposition des entreprises et imposition des personnes physiques, c’est la question-clé. Nous sommes dépendants du fait que des entreprises étrangères viennent s’établir ici. Elles créeront de l’emploi, et viendront ensuite l’impôt de solidarité et les retenues sur salaire. C’est donc un ensemble qu’il ne faut pas regarder d’un point de vue idéologique. » NORA BACK « Je ne comprends plus cet argument de dire qu’il faut attirer des entreprises étrangères. On sait que les recettes fiscales augmentent beaucoup moins vite que les bénéfices des entreprises. La nécessité absolue du moment n’est certainement pas de baisser encore la fiscalité des entreprises. Une réforme est nécessaire, cependant, pour nous adapter aux enjeux du moment : transition écologique, transition digitale… »

NICOLAS BUCK « Je le dis une fois pour toutes : ce problème n’est pas celui de l’économie de marché, mais celui de la défaillance totale de la classe politique depuis 30 ans dans ce pays. C’est une responsabilité qui leur incombe. C’est l’autonomie des communes, des petits barons qui décident, qui disent : ‘À 3 kilomètres, je veux cela là, je veux ceci ici.’ Quand c’est constructible, il ne faut pas encore faire une étude, il faut construire ! » NORA BACK « J’essaye de nous trouver des points communs sur ce dossier, mais c’est compliqué. On peut être juste d’accord sur le fait qu’il faut plus de logements sociaux. Mais aussi plus de logements à prix modéré. Par contre, en ce qui concerne la spéculation, ce n’est pas le cas. Selon nous, c’est vraiment un des grands soucis en lien avec le logement. »

NICOLAS BUCK « Actuellement, la puissance économique n’émane pas nécessairement d’un pays, mais de ses villes. Cela peut sembler utopique, mais l’ambition doit être de faire de Luxembourg-ville une agglomération de 500.000 habitants en 2060. La bourgmestre de Luxembourg n’a cependant pas de vision économique de sa ville, car elle n’en a pas besoin : elle touche 80 % de l’ICC. » NORA BACK « Au lieu d’agrandir la ville, il faut aussi se poser la question de savoir si tout doit se passer dans le centre-ville. Est-ce qu’on a encore les moyens aujourd’hui d’avoir toutes les entreprises en centre-ville ? Surtout, les habitants ne peuvent plus se permettre de vivre en centre-ville. La question à se poser est de savoir si nous ne sommes pas face à une décentralisation. »

La digitalisation de l’économie NICOLAS BUCK « Le modèle in fine à trouver est qu’une personne qui a un contrat ici à Luxembourg puisse travailler en dehors de son pays de résidence autant qu’elle le souhaite durant l’année. On arrive à 25 jours, 40 jours de télétravail... ce ne sont que des étapes intermédiaires, jusqu’à ce qu’on arrive à une véritable libéralisation. Et cela

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coûtera de l’argent, mais cela en vaut la peine. » NORA BACK « Bien sûr que le Luxembourg pourra longtemps interdire Uber. On n’a pas besoin de plateforme comme cela au Luxembourg. On n’en a pas besoin dans le monde, d’ailleurs. C’est une plate-forme extrêmement dangereuse et négative. On connaît tous la situation des chauffeurs Uber évalués par SMS par leurs clients. Ce n’est pas une société dans laquelle on aimerait vivre ! »

En vidéo Retrouvez l’intégralité du débat en vidéo sur paperjam.lu.

Nora Ba

ck Présidente de l’OGBL et de la Cham bre des sala riés

Le Luxembourg en 2040 NICOLAS BUCK « On a 102 communes aujourd’hui, j’espère qu’il y en aura plus de 40 en 2040. Il faut aussi agrandir Luxembourg-ville, ‘pacmaniser’ les petites communes avoisinantes pour créer une grande métropole. Il y a ensuite le déni démocratique. Quand vous travaillez dans un pays et que vous êtes résident, vous devez pouvoir participer au processus démocratique. Les objectifs climatiques sont là, et c’est très bien. Mais les 30 prochaines années seront difficiles. » NORA BACK « Plus que prédire l’avenir, on veut le construire ensemble. Prédire ce que sera le Luxembourg dans 20 ans, c’est de la sciencefiction. Il faut rester des acteurs communs de notre propre avenir. Cela commence dès maintenant sur la question de l’écologie, on n’a plus de temps à perdre. J’espère qu’on saura aussi réduire les inégalités, [instaurer] plus de justice sociale, trouver des solutions à la digitalisation, aux problèmes du monde du travail. » PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne) TEXTE Nicolas Léonard

Nora Back et Nicolas Buck ont débattu le 16 janvier dernier au centre culturel Opderschmelz de Dudelange, lors du CEO & Entrepreneurs Cocktail Winter Edition organisé par le Paperjam Club.. Retour sur les échanges autour de cinq thèmes majeurs pour le pays.

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ENTREPRISES

entreprises DIGEST

Isabelle Faber chez Post Appelé à prendre la direction du département Expérience client, de Post, Luc Welter est remplacé à la direction Brand & Communication par Isabelle Faber. Mme Faber a 25 ans d’expérience dans la banque, la grande distribution, chez PwC, et à la Cour grandducale. Elle avait fondé en 2016 son agence de stratégie en RP. Luxtrust pose un pied à Paris Luxtrust a officiellement inauguré ses nouveaux bureaux parisiens en présence du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et du président du C.A., Serge Allegrezza. De quoi se rapprocher de certains clients stratégiques, comme l’énergéticien français EDF.

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Apateq a bouclé 2019 avec un chiffre d’affaires multiplié par cinq, atteignant les 25 millions d’euros. Poussée par une technologie de purification d’eau prête à répondre à tous les challenges, elle rêve déjà des 100 millions d’euros. Un succès dû… à la pénurie de main-d’œuvre.

La Brasserie Nationale investit 4,3 millions Le groupe Brasserie Nationale – Bofferding et Battin – a annoncé un double investissement de 4,3 millions d’euros. La nouvelle laveuse de bouteilles (30.000 bouteilles par heure) et la machine d’embouteillage (27.500 pièces par heure) permettront d’économiser 1.500 m3 d’eau et 55.000 kWh par an. Edmond de Rothschild se met au Dyapason Jusqu’à présent répartie sur sept sites, la branche luxembourgeoise du groupe familial Edmond de Rothschild regroupera toutes ses équipes dans le bâtiment Dyapason à la Cloche d’Or. Pour faciliter l’accessibilité de ses 550 employés, l’institution tenait à rester en périphérie de la ville de Luxembourg. Le déménagement dans ces 10.000 m2 aura lieu en octobre.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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Apateq, la « start-up » qui vise les 100 millions

Luxlait investit 4,5 millions Luxlait a annoncé avoir investi 4,5 millions d’euros dans un concentrateur de lait, qui sera opérationnel en avril. D’une capacité de 20.000 litres de lait par heure, il permettra de réduire le transport du lait et donc l’empreinte CO2 de l’entreprise.

Bogdan Serban continue de faire évoluer Apateq en gardant un esprit start-up.

«

J

e veux avoir la satisfaction de déplacer des montagnes chaque année. » Patron atypique d’une start-up luxembourgeoise qui chatouille les leaders mondiaux de la purification d’eau, Bogdan Serban n’en a pas pour autant changé de voiture ou de montre et ne fréquente ni les cercles mondains ni les clubs de golf. « Je travaille autant qu’avant. Comme il y a plus de gens dans la société, la production fonctionne sur une base routinière et j’ai réussi à ne plus devoir être tout le temps présent. Je suis plus occupé… pour démarrer d’autres produits sur d’autres marchés », explique le CEO d’Apateq, à la table de la salle de réunion. Sans même déranger le patron, les ingénieurs improvisent

leur réunion hebdomadaire, debout, dans un bureau : l’esprit « start-up » avec lequel M. Serban veut continuer à avancer. « On prend les décisions beaucoup plus vite et ça donne une grande satisfaction quand vous faites des choses plus vite qu’une grande société », se réjouit-il. Comme avec ce qui lui a valu le Prix de l’environnement de la Fedil en fin d’année, « le projet en Suède, qui a été inauguré par le Prince Félix et la Princesse Victoria. On était en concurrence avec les plus grands d’Europe et du monde. Et on a gagné le projet ! Je suis aussi fier parce que c’est une société luxembourgeoise qui a remporté le prix pour un projet à l’étranger. Nous, on est à 100 % tournés vers l’export !

PHOTO Romain Gamba / Maison Moderne

+9 % pour le Findel 4,4 millions de passagers sont passés par l’aéroport de Luxembourg en 2019, une augmentation de 9 % par rapport à l’année 2018, selon Luxair Luxembourg Airlines. Un pic de passagers a été enregistré au mois de juillet avec 430.000 passagers. L’aéroport compte des liaisons avec 89 aéroports en Europe et au Moyen-Orient. Luxair annonce déjà de nouvelles destinations pour 2020, notamment Brindisi, Florence, Nantes et Montpellier.

PURIFICATION D’EAU

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ENTREPRISES

Et on arrive à être plus courageux que ces sociétés où tout le monde vous explique que cela ne va pas fonctionner… »

UN TIERS DU MARCHÉ MONDIAL

« On est dans une phase de croissance ‘exagérée’ qu’on ne voit que chez très peu de start-up : on va clôturer l’année avec un chiffre d’affaires supérieur à 25 millions d’euros, soit le tiers du marché mondial, contre moins de 5 millions en 2018 et 2 millions en 2017. Nos précommandes dépassent les 20 millions d’euros pour 2020, explique l’ancien ingénieur de l’industrie automobile. Si l’on se fie aux discussions avec les clients et sachant qu’on n’a pas vraiment démarré dans l’industrie du pétrole et du gaz, on est très confiants à l’idée d’arriver à un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros d’ici trois ou quatre ans, 45 % pour chacun des deux secteurs et 10 % de ‘divers’ ». Le succès est venu du mal moderne auquel sont confrontées les entreprises : la pénurie de ressources humaines. En 2014, quand Apateq établit son plan de bataille, le secteur maritime lui est totalement inconnu. Comme il ne disposait ni des ressources humaines ni des connaissances dans le domaine pétrolier, le CEO décide de se concentrer sur l’eau qui sert à nettoyer les gaz d’échappement des grands navires. La niche d’une niche, dit-il. « Normalement, le Luxembourg devrait être un aimant. Les gens ne veulent plus tellement déménager. Beaucoup d’autres CEO, ici, se plaignent qu’ils ne trouvent pas de gens, à tous les niveaux. Dans la production, nous avons fait venir des gens de Dresde, de Berlin, de Munich, de Paris ou des sous-traitants, parce que ce profil de chaudronnier spécialisé en plastique n’existe pas au Luxembourg, explique-t-il. Avec les intérimaires, nous sommes plus de 70, contre 16 il y a un an. » C’est aussi le moment où l’entrepreneur apprend à dire non. « Certains clients nous disaient de venir avec un produit à un tel prix. Nous avons répondu qu’à ce prix, ce n’est pas possible de fournir la technologie que nous

jugeons appropriée. À ce prix, ce n’est possible qu’avec une technologie inférieure à la nôtre. Pendant un an, on a dit non. Des voix dans la maison disaient qu’on perdait des parts de marché et que d’autres arriveraient avant nous. Sauf que leur technologie ne répondait pas aux demandes de la législation. Après un an et demi, nous sommes allés sur le marché avec une technologie membranaire à un prix plus ou moins accepté par le marché. Nous avons pris petit à petit les parts de nos concurrents… Aujourd’hui, ils sont venus pour qu’on travaille ensemble. Ça aurait pu être une erreur. Mais on suit toujours le bon sens : que demande la technologie ? Qu’est-ce que le client est prêt à

« On agit à une échelle internationale avec des locaux. » Bogdan Serban CEO, Apateq

payer ? Quelle sera la meilleure solution ? » La troisième génération de produits sera lancée prochainement et dès l’été, les efforts d’ingénierie vont se concentrer sur les secteurs du pétrole et du gaz, « à la même vitesse, avec le même type de croissance, sur ce nouveau secteur ».

LES DEUX RECETTES SECRÈTES DU SUCCÈS

Avec une modestie qui ne le quitte jamais, il distille des conseils de bon sens. « Il faut être correct, ouvert, honnête, persévérant, voire entêté, et ne pas baisser les bras. S’il faut mettre 150 % des efforts, on va mettre 150 %. Il y a le risque que finalement, les résultats ne soient pas là, mais la plupart du temps, ça passe. On doit être meilleurs que les autres. Il y a certaines sociétés – et de grandes sociétés – qui n’ont pas bougé assez vite et on les a éliminées dans la course. D’autres qui

PÉNURIE DE TALENTS

20 Cherche 20 ingénieurs désespérément... « Si je trouve une vingtaine d’ingénieurs, ou des techniciens dans la production, mais surtout des ingénieurs, je les embauche demain. Des ingénieurs process, software, informaticiens, chefs de produit… On ne trouve pas de gens », explique le CEO d’Apateq.

sont venues avec des solutions compliquées et nous, on a préféré le bon sens et des produits très simples. »  Et il rêve déjà de reproduire l’aventure une deuxième fois. « C’est ça la beauté de la chose : ce qu’on apprend sur un secteur peut être utilisé pour l’autre. Et comme les deux secteurs sont très éloignés, le risque que ce que nous apprenons dans le secteur maritime soit utilisé par nos concurrents dans le pétrole et le gaz est très faible… Grosso modo, c’est le même type de technologie. En 2020, nous essaierons même d’avoir presque le même module de produit, avec un peu de dentelle technique autour. Avec moins d’ingénierie, on a des produits plus robustes et un gain plus régulier », explique le CEO d’Apateq. Mais le succès de la petite start-up près du Findel tient aussi à une « astuce », comme ce stratège la qualifie : « On agit à une échelle internationale avec des locaux. Plus de 25 entités nous représentent partout sur la planète. Je les ai choisies avec patience. Aujourd’hui, on a un réseau tellement solide qu’elles peuvent nous représenter à tout niveau, à n’importe quel moment, pour tout projet. On a mis deux ans et demi pour celle qui travaille avec nous au Moyen-Orient, un an et demi en Corée du Sud, par exemple. Ces locaux, intéressés par le résultat, ont leurs réseaux à eux, qui font remonter les bonnes informations sur le marché et sur nos concurrents. » Dans un des deux halls, des techniciens montent des machines avec attention… en écoutant du hard-rock. La visite guidée se fait

au pas de course. Un entrepôt pour le montage, un autre pour le stockage. Le succès amènera-t-il Apateq à quitter son siège historique ? « Pour les deux ou trois ans à venir, nous allons rester ici. Mais le propriétaire du site pourrait donner une autre raison sociale à l’endroit et nous avons des contrats à durée déterminée. On voudrait bien être sur un site dans la durée, par exemple 20 ans. » Car Apateq, 100 millions d’euros de chiffre d’affaires ou non, n’a pas l’intention d’aller voir ailleurs. T. L .

APATEQ EN CINQ DATES Avril 2013 Création de la société PWT, le nom officiel d’Apateq au registre du commerce, par le Roumain Bogdan Serban. 20 août 2015 La start-up, qui a levé 5,8 millions d’euros en début d’année auprès de Robert Dennewald et d’Eurobéton, vend sa première installation de purification d’eau à l’industrie pétrolière, aux États-Unis. 15 juillet 2019 Une semaine après avoir annoncé l’entrée dans le capital des Français de HLD, groupe qui a racheté les parts de Reinet Investments acquises en 2015 pour 2,7 millions d’euros, Apateq inaugure sa première station en Suède, en présence de la Princesse héritière de Suède Victoria et du Prince Félix de Luxembourg. 27 novembre 2019 La PME de 70 personnes gagne son deuxième prix auprès de la Fedil, pour son système de réutilisation directe d’eau potable. Décembre 2019 Apateq boucle l’année avec un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros et, selon nos informations, un bénéfice d’environ 3 millions d’euros, une première.

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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

START-UP CORNER

PARTENAIRES DE CHOIX POUR IBISA #Compellio #Megeno #SnT #Ibisa #InTech #ConsenSys #Payconiq #Governance #Infrachain #Valuu

Compellio et GCG unis pour protéger le vin

Acteurs dans la blockchain et les bouchons « connectés », Compellio et Guala Closures Group ont annoncé avoir lancé les premiers bouchons qui permettent de tout savoir d’un vin et même plus. Une première maison, dans le Piémont, a commencé la commercialisation de ses premières bouteilles protégées par la technologie.

Le génome rendu à chacun grâce à Megeno

Incubée à l’Université du Luxembourg, la start-up Megeno s’est associée au SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) pour développer une solution qui permettra à chaque Européen de récupérer son génome et de décider à qui et dans quelles conditions il veut en donner l’accès. Cela pourrait permettre de doper la médecine, notamment prédictive.

Ibisa signe avec l’ESA

Ibisa, fintech centrée sur l’octroi de solutions d’assurance à des agriculteurs des pays en développement, a signé un contrat avec l’Agence spatiale européenne, en partenariat avec la filiale technologique de Post, InTech, et grâce à un investissement d’un acteur montant de la blockchain, ConsenSys. À Las Vegas, pendant le Consumer Electronics Show, la start-up luxembourgeoise avait fini deuxième du concours de pitchs de My Global Village.

Digicash deviendra Payconiq

Dans une interview, Michael Pechner a confirmé, en ce début 2020, que Digicash deviendrait Payconiq au cours de cette année. L’utilisation 24 —

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de l’application sur smartphone téléchargée 400.000 fois a augmenté de 80 % l’an dernier. Payconiq, qui compte 1,5 million de clients dans le Benelux, veut atteindre les 25 millions le plus vite possible.

Governance.com lève 3 millions d’euros

Governance.com, fintech qui facilite la mise aux normes réglementaires des fonds d’investissement, reste sur un affolant rythme de croissance, à plus de 100 %. Pour poursuivre son développement en 2020, elle a annoncé une levée de 3 millions d’euros en equity pour recruter une vingtaine de talents.

Infrachain retenue dans un projet européen

L’initiative prise par Digital Lëtzebuerg il y a deux ans dans la gouvernance de la blockchain, Infrachain, a été retenue par un consortium européen de 11 partenaires dont l’objectif est de développer ces technologies dans les services publics. Token, c’est son nom, est doté de 3,78 millions d’euros de fonds européen dans un programme qui va jusqu’à fin décembre 2022.

EXOATLET La start-up qui veut remettre l’homme debout

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epérée par Luxinnovation, ExoAtlet est née dans un laboratoire de recherches mécaniques de l’université Bauman de Moscou avant de s’exporter, principalement, en Corée du Sud avec ses « exosquelettes » destinés à remettre des personnes handicapées debout. « Il peut y avoir de multiples causes, explique une des fondatrices de la société, Ekaterina Bereziy, qui entend commercialiser ses produits en Europe et aux États-Unis cette année depuis le Technoport de Belval, où elle est installée. Toutes les fonctions sont réactivées à partir du moment où le patient pose les pieds par terre. Les capteurs sous la voûte plantaire vont tout changer. » Le dispositif a déjà séduit 4.000 personnes et 50 hôpitaux. Un médecin ou un coach spécialisé gardent une main sur le dispositif, sur une poignée spéciale, mais cela va permettre à la personne de se lever et de faire des exercices, tous enregistrés sur une application qui permet de voir l’évolution. Un enjeu mondial pour une personne sur dix.

Valuu se lance avant le réveillon

La nouvelle est largement passée inaperçue dans l’excitation du réveillon : la fintech allemande installée à la Lhoft (Luxembourg House of Financial Technology), Valuu, a lancé son premier produit fin décembre. Valuu.io offre 370.000 données de 45.000 sociétés cotées en temps réel. De quoi permettre à l’investisseur individuel d’être parfaitement informé, où qu’il se trouve. T. L.

start-up Création Localisation Capital social FondateurS Levée de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

ExoAtlet 2016 Technoport, à Esch-Belval 400.000 euros Ekaterina Bereziy, Mikhail Krundyshev, Oh Joo Young, Yaroslav Elizarov, Anna Petrushenko, Ahn Sungduk 5 millions d’euros 1,5 million d’euros (2018) 70 Lancer la commercialisation de ses produits, lever 15 millions d’euros

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ENTREPRISES

Accompagner l’engagement des jeunes au quotidien

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PENSER ET AGIR DANS LE CONCRET

La banque a dès lors décidé de poursuivre son engagement sociétal autour d’une nouvelle posture et en s’adressant tout d’abord aux jeunes. « Nous voulons favoriser le développement d’une posture d’être humain plus ouvert, plus engagé, sans être dans le giving back, qui s’apparente à une forme de culpabilité, comme pour solder une dette », ajoute Philippe Depoorter. Avec la montée en puissance de la conscience climatique et l’importance de la notion d’« impact » dans l’économie, le terreau semble fertile pour écrire un nouveau chapitre. Pour apporter sa contribution, la Banque de Luxembourg s’est asso26 —

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Philanthropie Philippe Depoorter veut donner la parole aux jeunes grâce à la philosophie « I CAN ».

tout d’abord deux classes pilotes issues du primaire et du secondaire. Les élèves réfléchiront à des solutions concrètes à des problèmes qui les concernent. « Nous allons commencer auprès des écoles qui le souhaitent, ajoute Philippe Depoorter. Mais l’idée est aussi de s’adresser au milieu éducatif au sens large pour faire en sorte qu’un maximum de personnes puisse adopter une nouvelle posture participative, citoyenne, en complément de la philanthropie et pas en réaction à celle-ci. »

Les ateliers avec les élèves seront suivis de la présentation, lors d’une soirée baptisée « Les jeunes s’engagent », de leurs solutions au Forum Campus Geesseknäppchen. La création de Design for Change

Luxembourg est déjà en marche. La fondation UP en sera le relais dans une phase de lancement, avant son envol en tant que structure indépendante. T. R. INFO : banquedeluxembourg.com

ÉDUCATION

QUAND LES MATHS DEVIENNENT UN JEU D’ENFANT Comment éviter que l’apprentissage des mathématiques soit impossible parce qu’un enfant a des difficultés linguistiques ? La solution MaGrid, développée à l’Université par une étudiante diplômée en informatique, a été achetée par le ministère de l’Éducation et le Script. L’Inde, le Brésil ou encore le Portugal sont intéressés.

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haque étude Pisa déclenche de nouvelles crispations au Luxembourg. Cette année encore, le pays a décroché. La « faute », en partie, au fait que plus de 55 % des élèves sont issus des migrations (contre 13 % de la moyenne de l’OCDE) –, une situation que connaissent de plus en plus de pays, au rythme des développements économiques, des guerres et des catastrophes climatiques ou environnementales. Comment faire pour doper l’apprentissage des mathématiques en s’affranchissant de la question linguistique ? C’est la question à laquelle Tahereh Pazouki apporte une réponse. Arrivée en 2012 au Luxembourg, la jeune Iranienne a directement obtenu un master en informatique à l’Université, en même temps qu’elle collaborait à des travaux du SnT. Avec l’aide du professeur Romain Martin, responsable du centre luxembourgeois pour les tests dans l’éducation (Luxembourg Centre for Educational Testing – Lucet), l’étudiante en PhD lance MaGrid – un nom « en référence à la marguerite » –, qui combine des livrets sur papier, pour l’instant, avec 180 tâches spécifiques et une application pour tablette. Âgé de 4 à 6 ans, l’enfant reçoit une carte d’identité numérique, un QR code, qui va lui permettre de se « logger » dans l’application. Sur le livret, un autre QR code le dirige vers des exercices spécifiques, entièrement visuels.

Les tests dans une vingtaine d’écoles luxembourgeoises ont tellement bien fonctionné que le Script, au ministère de l’Éducation, a acheté la solution : à la rentrée prochaine, toutes les écoles publiques seront équipées. Fin du projet ? Non. « Je travaille à l’évolution de cet outil pour en faire une plate-forme évolutive, explique Tahereh Pazouki. Cela permettrait aux professeurs et aux parents de voir où l’enfant bloque et où il a besoin d’une aide spécifique plus ciblée. MaGrid n’est pas venue de nulle part, mais provient des thèses très précises sur la visualisation dans l’éducation et a nécessité un peu plus de trois ans de recherche. » Alors que sa société n’est pas encore tout à fait lancée, la jeune étudiante a reçu des marques d’intérêt du Brésil, du Portugal, de l’Inde et d’autres pays du MoyenOrient, et a récemment bénéficié de la subvention du programme Proof of Concept du Fonds national de la recherche (FNR). Le 22 janvier, la protégée de Pranjul Shah, le directeur de l’incubateur de l’Uni, a passé son PhD avant de se lancer vraiment. « Ça me rend heureuse, vraiment, d’avoir un impact sur la société ! » Car le troisième étage de la fusée est déjà dans son esprit. Si cette technologie fonctionne pour les enfants du premier cycle, pourquoi ne fonctionnerait-elle pas pour des enfants qui seraient atteints de dyslexie ou d’autisme ? T. L.

PHOTO Mike Zenari (Archives)

ciée à la fondation UP (fondation de droit privé soutenue par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse qui promeut l’éducation au sein de la société civile) pour introduire la philosophie « I CAN » au Luxembourg. Lancée par le mouvement international Design for Change (DFC), cette méthode ludique De la philanthropie à « l’effet Greta », la mobilisation citoyenne basée sur le design thinking encoua pris un nouveau visage. Ou plurage les jeunes à résoudre des protôt une multitude de visages. blèmes qu’ils rencontrent au La Banque de Luxembourg et la quotidien et qui les concernent Fondation UP lancent une nouvelle directement. « Nous voulons doninitiative autour du design thinking ner un outil et une méthode qui puisse s’appliquer au pays. Le pour soutenir cette évolution. design thinking peut favoriser l’acace aux grands enjeux sociétaux, tion des jeunes en identifiant la chaque geste compte, aussi problématique et la mise en œuvre infime soit-il. L’année 2019 a été de solutions et d’actions indivimarquée par une mobilisation sans duelles – ou en groupe – qui sont au précédent de la jeunesse contre le profit de causes d’intérêt général », réchauffement climatique, avec ajoute Philippe Depoorter. comme figure de proue Greta Thunberg. « Les jeunes ne veulent UN PREMIER ÉVÉNEMENT pas uni quement soutenir ce Le 12 février marquera le lancemouvement, ils veulent être ce ment officiel de l’initiative avec un mouvement », souligne Philippe premier événement rassemblant Depoorter, membre du comité exécutif de la Banque de Luxembourg. L’institution, qui s’est penchée dès 2008 sur la philanthropie et a participé à l’émergence de son écosystème au Luxembourg, voit dans ces mouvements une nouvelle manière de s’attaquer aux problèmes. « Les problématiques sociétales continuent à se multiplier alors que la philanthropie se heurte à ses propres limites », pointe Philippe Depoorter. RSE

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ENTREPRISES

2020 démarre en trombe Les premiers jours de 2020 ont déjà apporté leur lot de transactions officialisées dans l’immobilier de bureaux. Un signal positif à l’entame d’une année annoncée comme morose sur le plan macroéconomique.

L

a bien connue « Tour des finances » de Bruxelles s’est vendue au montant record de 1,2 milliard d’euros à Meritz Securities. Mais le Grand-Duché ne fait pas pour autant pâle figure. Son attractivité pour les investisseurs internationaux – non européens de surcroît – est semblable à celle de la capitale belge. Tout comme pour la tour bruxelloise, des investisseurs coréens (discrets à Luxembourg) s’étaient montrés intéressés par le siège de Deloitte à la Cloche d’Or. D.Square avait été vendu par les compagnies d’assurances liégeoises Ethias et Integrale pour la bagatelle de 250 millions d’euros. Le tournant 2019-2020 a confirmé l’appétit pour le domicile luxembourgeois. On apprenait ainsi, le 10 janvier, que le bâtiment Helios de la Cloche d’Or avait été vendu juste à la veille du réveillon de Noël. Un beau cadeau pour les équipes de CBRE Luxembourg, Colliers International Luxembourg et Colliers International Deutschland impliquées dans la transaction. IQ-EQ fait partie des locataires principaux aux côtés de la Commission

européenne, qui déménagera à terme dans le nouveau bâtiment Jean Monnet 2. La vente de la « tour RBC » était l’autre grande transaction immobilière attendue en raison de leur surface : 68.000 m2 à la Cloche d’Or, 45.000 m2 à Belval. Alors que les investisseurs coréens et du MoyenOrient font leur shopping au Luxembourg via des family offices, les développeurs et les investisseurs des pays voisins restent aux aguets. C’est en effet le Belge Iret Development qui a racheté – fin décembre également – la tour de 73 m de haut à Esch-Belval à la Bil. Une entrée plus discrète pour un autre investisseur belge, qui a repris deux immeubles d’habitation à Eaglestone : New Yorker à Bonnevoie et Shades à Hollerich.

par ICN Development en collaboration avec Tralux Immobilier et Besix Red. Côté occupation, la nouvelle Casa Ferrero de 30.000 m2 a été livrée au Findel au groupe agroalimentaire qui en a fait son siège mondial. Bâloise Assurances Luxembourg va, quant à lui, rejoindre Leudelange d’ici 2022

DE L’HISTORIQUE À L’INNOVATION

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Outre des projets en phase de construction ou achetés sur plan, des acteurs jettent aussi leur dévolu sur des ensembles à rénover. Et lorsqu’ils affichent un certain cachet, doublé d’une valeur patrimoniale voire affective, leur potentiel s’en voit renforcé. C’est le cas avec l’ancien site industriel de Villeroy & Boch au Rollingergrund. Saucissonné entre la Ville de Luxembourg, qui a acquis une partie de l’ancienne usine pour en faire un ensemble de logements abordables d’une part, et Villeroy & Boch, qui gardera le château de Septfontaines et la partie sud du Carré d’autre part, le reste du site à trouvé preneur. En l’occurrence, ledit Carré et un lot Usine1 de 36.000 m2 achetés par le consortium de promoteurs locaux mené

Le bâtiment Helios est situé à la Cloche d’Or.

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dans un bâtiment neuf à ossature bois dénommé Wooden, codéveloppé par Iko Real Estate et BPI Real Estate. Une transaction réalisée avec le concours de l’agent Cushman & Wakefield. Le bois utilisé proviendra des forêts certifiées PEFC. Lorsqu’un arbre est coupé, un ou deux autres spécimens sont nécessairement replantés. T. R.

STRATÉGIE ET RH

LA CULTURE D’ENTREPRISE PEUT FAIRE LA DIFFÉRENCE Dans un marché du travail globalisé où la guerre des talents fait rage, les employeurs misent sur la culture d’entreprise pour se distinguer. Exemple avec Raiffeisen.

omment attirer les meilleures recrues ? Comment retenir les jeunes collaborateurs ? Ces questions font désormais partie du quotidien des professionnels des ressources humaines confrontés à une génération de millennials soucieuse de maximiser ses expériences, tout en étant convoitée par un nombre important d’entreprises. Outre l’aspect salarial, ils doivent mettre en avant les valeurs de l’entreprise, son projet de société et, plus largement, sa culture pour aiguiser la curiosité et convaincre. Des enjeux thématisés par le Paperjam Club durant un événement 10×6 Leadership : Corporate cultures that make sense organisé le 30 janvier. Encore faut-il définir la culture d’entreprise. Une démarche qui nécessite une implication de la direction et qui ne doit rien au hasard. « Nous avons mené une démarche en interne pour partager clairement les valeurs de la banque et comprendre comment elles étaient perçues en interne au travers d’une démarche participative, explique Laurent Derkum, directeur des ressources humaines chez Raiffeisen et orateur durant la soirée 10×6. Respect, ambition, passion et proximité sont les valeurs motrices définies par la banque coopérative. Encore faut-il que celles-ci soient perçues comme « véritables ».

« On ne peut pas réinventer en permanence une culture entreprise, mais on peut la faire évoluer, notre Laurent Derkum. Nous modernisons notre culture, mais nous resterons une banque coopérative avec ses valeurs intrinsèques. » La mise en place en novembre dernier d’un Beirat, une sorte d’organe consultatif pour la direction formé sur une base représentative de la clientèle et la société civile, va dans cette direction.

L’IMPORTANCE DE L’INTÉGRATION

Les candidats qui intégreront la banque seront pris en charge au premier jour et bénéficieront d’un suivi particulier durant les premiers jours de travail. « Il est important pour nous de comprendre rapidement si l’intégration est réussie ou non », appuie Laurent Derkum. Raiffeisen a construit un parcours d’intégration et de découverte interne qui conduit les nouveaux venus à découvrir ses différents métiers. Et songe à développer un système de mentoring. Pour cette année, la banque prévoit une vingtaine d’embauches orientées vers de nouveaux métiers ou profils à la croisée de la finance et du digital. Mais aussi dans le réglementaire. « Nous recherchons des profils capables de faire preuve de créativité et d’agilité, combinées à des connaissances solides du métier », ajoute Laurent Derkum. T. R.

PHOTO Olivier Minaire (archives)

IMMOBILIER

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ENTREPRISES P I C T U R E R E P O RT

Weill (partner, Hunteed, independent board director Madv e r t i s e ) e t L a u r e n t Wi t z (producteur et réalisateur, Zeilt Productions). Le travail collégial a été mené avec l’ambition de récompenser l’audace. « Certaines créations Maison Moderne et RTL étaient en quelque sorte enremettent le couvert pour une nuyeuses, sans prise de risque, 5e édition de l’événement voire parfois construites autour consacré aux meilleures publicide clichés. Nous avons basé notre tés « made in Luxembourg ». Les sélection sur l’originalité qui peut Media Awards se dérouleront faire la différence », déclare cette fois à la Halle Victor Hugo. Hugues Delcourt, président du jury. e s n o m i n é s au x M e d i a 65 nominés ont émergé dans difAwards 2020 rongent leur férentes catégories (Cross-Média, frein avant la cérémonie de Digital, Native Advertising, OOH/ remise des prix organisée le DOOH, Première campagne, 5 février prochain. Une grande Presse, Presse B2B, Radio, TV/ soirée qui réunit tout un secteur Cinéma), soit 15 agences et et qui stimule la réflexion. « Au 47 annonceurs concernés par travers des Media Awards, nous un des prix en jeu : Gold, Silver, cherchons avant tout à être Bronze ou Prix du public. source d’inspiration et à établir Retrouvez la liste des nominés les nouveaux standards de la sur le site media-awards.lu. création publicitaire, déclare Informations et réservations Richard Karacian, CEO de Maison des tables pour assister à l’événeModerne. Dans un secteur exi- ment : club.paperjam.lu et geant et fortement concurrentiel, media-awards.lu. T. R. il est crucial de challenger les bonnes pratiques en la matière et PRÉSENTÉES PAR de s’inspirer les uns les autres. » RTL et Maison Moderne, la maison d’édition de Paperjam, renouvellent leur coproduction pour cet événement qui se déroulera à la Halle Victor Hugo. « Pour RTL, Andrés Ingibergsson, 40 ans, a rejoint Pancura les Media Awards sont un événeen tant que conducting ment-clé auquel nous attachons officer valuation. Il a auune grande importance, déclare paravant passé un an en tant que Christophe Goossens, CEO de depositary manager chez Citco Bank RTL Luxembourg. Ce rendez-vous Luxembourg. De 2012 à 2018, a joué le rôle de team leader biennal est effectivement une Andrés au sein du département Alternative opportunité pour montrer le Investment Fund Accounting & dynamisme du secteur marcom Financial Reporting de Brown Brother au Luxembourg et valoriser la Harriman Luxembourg. créativité et l’efficacité des cam- FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICE AUX FONDS pagnes. Cette année, nous avons Pierre-Yves Guillaume, 43 ans, intègre de nouenregistré un nombre record de velles fonctions au sein candidatures, ce qui témoigne bien du bureau d’ingénieursde l’intérêt des agences et des conseils Betic et devient team mana­ annonceurs à inscrire des cam- ger. En 2006, il rejoint le bureau d’inpagnes originales et mémorables. » génieurs-conseils Betic où il occupera le poste d’engineer 133 dossiers sont arrivés sur la successivement puis de project manager avant d’entable du jury, composé de Hugues dosser ses nouvelles responsabilités. Delcourt (Delcourt, Kim & BUREAUX D’INGÉNIEURS-CONSEILS Associates, président du conseil SERVICES AUX ENTREPRISES d’administration de Kneip) ; Luc PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ Biever (managing director de TNS Ilres) ; Marianne Grisse (designer) ; Marc Sniukas (direc- Créez ou actualisez votre biographie sur guide.paperjam.lu. tor innovation, Deloitte) ; Isabelle COMMUNICATION

Media Awards 2020 : rendezvous le 5 février

LA FEDIL « B ACK TO SCHOOL » date 22.01.2020 lieu LUXEXPO THE BOX

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La Fedil a organisé le mercredi 22 janvier sa traditionnelle réception de Nouvel An à Luxexpo The Box, sur le thème « Back to school ». Michèle Detaille a prononcé le discours d’ouverture, son premier en tant que présidente.

CARRIÈRES

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L’entrepreneur belge Peter Hinssen a délivré un keynote speech stimulant sur l’importance de prendre en compte les changements rapides de l’économie.

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Dernière prise de parole pour Étienne Schneider (LSAP) 2 , présent à la soirée comme ministre de l’Économie, avant que son successeur Franz Fayot 1 ne prenne le relais.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

PHOTOS Matic Zorman (Maison Moderne), Pancura et Betic

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PLACE FINANCIÈRE

place financière DIGEST KBL devient Quintet Le groupe de banque privée KBL epb s’appelle désormais Quintet Private Bank. Un changement qui entend montrer la transformation dans laquelle s’est lancée l’institution. Si KBL Luxembourg et KBL España deviennent Quintet Luxembourg et Quintet España, les grandes entités du groupe à l’étranger gardent quant à elles leur nom historique. À l’exception de la banque belge Puilaetco Dewaay, rebaptisée simplement Puilaetco. DekaBank simplifie DekaBank, gestionnaire d’actifs de la Sparkasse (réseau des caisses d’épargne allemandes), a effectué un transfert d’actifs le 1er janvier 2020 : la filiale DekaBank Deutsche Girozentrale Luxembourg SA a cessé toute activité opérationnelle et ses activités ont été reprises au sein de la succursale luxembourgeoise existante de DekaBank. Implantée au Grand-Duché depuis 1971, la banque se concentrera désormais sur la gestion d’actifs et les services de conservation de titres. Transfert intragroupe L’équipe commerciale de Banque de Luxembourg Investments sera désormais intégrée dans Crédit Mutuel Investment Managers, la nouvelle structure de Crédit Mutuel, son actionnaire, dédiée à la commercialisation des produits

d’investissement du groupe. La nouvelle entité chapeautera le personnel réparti dans six pays, dont sept employés au Luxembourg. Ces derniers passent sous le contrôle de la nouvelle structure basée à Paris, mais restent physiquement au Luxembourg. Cardif Lux Vie cédé Lalux-Vie a repris l’activité de retraite complémentaire pour les entreprises de Cardif Lux Vie. Avec environ 30 millions d’euros de chiffre d’affaires et environ 4 % de parts de marché, Cardif Lux Vie estimait ne pas avoir la taille critique pour son activité de retraite complémentaire pour les entreprises (pilier 2). Bâloise déménage Bâloise Assurances Luxembourg et ses 492 collaborateurs vont rejoindre Leudelange d’ici 2022 dans un bâtiment neuf à l’ossature en bois codéveloppé par Iko Real Estate et BPI Real Estate. Le bois qui composera la structure proviendra exclusivement de la Grande Région. Duvoux chez Amundi En charge des activités de banque privée à Luxembourg et membre du comité exécutif de la banque privée de Société Générale depuis 2015, Jeanne Duvoux a été nommée directrice générale d’Amundi Luxembourg.

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FIN DU CCP

Qui récupérera les comptes des fonctionnaires ? Les fonctionnaires ne devront bientôt plus disposer d’un CCP pour le versement de leur salaire. Ce sont donc plus de 28.000 personnes qui auront bientôt le choix de migrer vers d’autres banques. Une aubaine pour les autres enseignes de la Place ?

28.339 AGENTS EMPLOYÉS PAR L’ÉTAT (EN 2018) JUSTICE

ADMINISTRATION GÉNÉRALE

9.806 SOURCE

U

1.282

ÉDUCATION

14.018

FORCE PUBLIQUE

3.233

CGPO et Observatoire de la fonction publique

ne petite révolution. Dans les prochains mois, les agents de l’État ne devront plus impérativement disposer d’un CCP pour recevoir leur salaire. L’annonce a été faite dès le 2 janvier de cette année par les ministres des Finances et de la Fonction publique, Pierre Gramegna (DP) et Marc Hansen (DP). Dans un communiqué, ils plaçaient cette initiative dans le cadre de la digitalisation accrue des services de l’État. Au ministère de la Fonction publique, on explique que la digitalisation permet désormais ce changement, et que le Centre de gestion du personnel et de l’organisation de l’État (CGPO) est dorénavant à même d’offrir la possibilité de changer de numéro de compte de manière électronique via un site sécurisé. Dès le printemps, en principe, cette opération se fera par le portail web de l’État « myRH », via une procédure d’authentification forte de

Luxtrust. La démarche concerne environ 30.000 agents, qui pourront désormais aller vers la banque de leur choix. Un coup dur pour Post Luxembourg, qui risque de voir cette clientèle captive migrer vers d’autres enseignes ? « Nous savions que ça allait se faire, ce n’était qu’une question de temps », explique-t-on auprès de l’institution postale. La question était dans l’air et a fait l’objet de questions parlementaires ces dernières années. Mais jusqu’à la récente annonce de ce début d’année, le gouvernement n’avait pas laissé entendre la moindre ambiguïté sur sa volonté de maintenir cette pratique.

GRATUITÉ ET SIMULTANÉITÉ

Dans une réponse à une question parlementaire sur le sujet en 2014, le ministre des Finances Pierre Gramegna rappelait que cette formule permettait de limiter les

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PLACE FINANCIÈRE À LIRE

coûts liés à la gestion administrative de la base de données des fonctionnaires. Historiquement, la volonté de l’État était avant tout que l’ensemble du personnel de l’État puisse toucher son salaire en même temps. Or, via le CCP, le versement était quasi simultané, alors qu’il pouvait prendre plusieurs jours dans les autres banques. Un argument qui n’est plus vraiment valable aujourd’hui. Dans sa réponse de 2014, le ministre pointait aussi le fait que « l’ouverture et la tenue d’un compte sont sans frais pour le titulaire du compte » et que « les ordres permanents exécutés depuis un CCP vers une autre banque sont gratuits ». Ce qui permet à chaque fonctionnaire de transférer son salaire vers la banque de son choix. À la Confédération générale de la fonction publique (CGFP), Max Lemmer, son porte-parole, parle d’une « évolution, pas une révolution ». Des demandes de la part de membres pour que cesse ce système unique ont été régulièrement enregistrées et redirigées vers les ministères responsables du dossier, mais, comme l’admet Max Lemmer, elles ne représentaient pas non plus un pourcentage important des agents de l’État.

PHOTO Éditions Odile Jacob

PAS DE PANIQUE

Doit-on dès lors s’attendre à un mercato bancaire de la part des fonctionnaires ? « Nous ne prévoyons en tout cas rien de particulier pour retenir absolument ce segment de clients, explique Post Luxembourg. Lorsque nous menons une opération de promotion, c’est pour l’ensemble de notre clientèle. » Post compte aussi sur son alliance avec la banque coopérative Raiffeisen, dont elle détient 10 % du capital depuis février 2016, pour séduire sa clientèle existante avec une offre élargie de services bancaires. Pour Raiffeisen aussi, donc, cette décision pourrait représenter une source d’inquiétude. Quelque 28.000 clients en sursis, ce n’est évidemment pas rien. « Cette annonce n’aura pas de répercussion sur le partenariat [avec Post], et nous ne pensons pas qu’elle impactera le développement de nos activités », confie

Romain Funk, directeur Marketing et Communication chez Raiffeisen, constatant que Post est un des principaux acteurs de la Place et sert une clientèle très diversifiée.

DES BANQUES À L’AFFÛT

Au sein des autres banques de détail, la perspective de cet afflux de clients potentiels sur le marché domestique est regardée parfois avec intérêt, d’autres fois comme un non-événement. « Le compte chèque postal obligatoire pour les fonctionnaires de l’État luxembourgeois se limitait uniquement à la domiciliation des salaires. Donc, mis à part pour leur rémunération, les fonctionnaires étaient déjà libres de choisir leur compte bancaire auprès de la banque de leur choix », estime ainsi la banque BGL BNP Paribas. De fait, personne ne regarde cela comme le nouveau « Graal », mais à la Banque internationale à Luxembourg (Bil), l’impression est plus positive. « Nous accueillons tout changement susceptible de lever un frein à la concurrence favorablement. La fin de l’obligation du compte chèque postal pour les fonctionnaires est donc une bonne nouvelle, dont il faut cependant nuancer la portée », commente Alessandra Simonelli, head of customer journey and client centricity à la Bil. Elle admet que beaucoup d’agents de l’État sont déjà clients d’autres institutions bancaires, comme la Bil, pour leurs prêts immobiliers ou leurs placements. « L’opportunité se situe donc principalement au niveau des services du quotidien (services de paiement, par exemple), où nous pensons pouvoir faire une différence. » Un son de cloche assez similaire résonne chez ING, qui y voit « une opportunité pour les banques retail de la Place. C’est la fin d’une tradition, et donc un marché s’ouvre aux banques retail privées. Cela va permettre une concurrence plus naturelle entre les différents acteurs de la Place. » Ceci dit, personne ne semble vouloir lancer une campagne marketing monumentale pour attirer les fonctionnaires. Les choses devraient se passer en douceur. J.-M. L.

CONFLIT DE GÉNÉRATIONS

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auteur André Lévy-Lang éditeur Odile Jacob date de publication octobre 2019

a révolution numérique, matérialisée par la puissance croissante des Gafa et la multiplication des fintech, sonnera-t-elle le glas des acteurs financiers classiques, banques, compagnies d’assurances et gestionnaires de fortune ? L’ancien président de la banque Paribas, André Lévy-Lang, retrace l’historique de la méfiance croissante envers les grands acteurs de la finance, croisée avec l’attrait grandissant pour les nouveaux outils, lié à l’usage des consommateurs de leur smartphone. La Révolution de la finance : acte II est un ouvrage de vulgarisation très utile pour celui qui continue à croire dans la toutepuissance de sa banque. Comme dans un roman où deux histoires parallèles se rencontrent, l’ancien banquier et professeur montre comment les banquiers et assureurs ont été soumis à un poids réglementaire de plus en plus lourd depuis la crise financière de 2008. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils ont pu garder une certaine confiance de la part de leurs clients. Pendant ce temps, des entreprises comme Amazon, Google et Apple développent leurs propres systèmes de paiement, avec l’aval des millennials, qui ne craignent pas grand-chose des technologies offertes par leur « device », d’autant plus si elles sont bien cotées dans leur communauté de référence. Les Gafa et fintech vont-ils supplanter les banques ? L’auteur ne se risque pas à une réponse définitive, plaçant dans la balance les atouts des uns et des autres. Et, au final, il fait plutôt le pari d’une interpénétration des deux mondes en fonction de leurs intérêts communs. Les acteurs classiques ne pourront pas résister sans transformation numérique. Mais les nouveaux venus dans le paiement, qui misent sur l’instantanéité et la simplicité d’internet, en étendant leur offre, seront à leur tour confrontés aux contraintes réglementaires. La véritable menace, en fin de compte, pourrait être celle du libra, la monnaie virtuelle imaginée par Facebook, qui pourrait créer un véritable univers monétaire parallèle. Mais il reste du chemin à faire.

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PLACE FINANCIÈRE

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ecruter au Luxembourg dans le secteur financier est une gageure. Les candidats, peu nombreux, sont en position de force pour négocier, alors que, dans le même temps, les recruteurs haussent leurs exigences. Résultat : l’offre et la demande ont de plus en plus de mal à se rencontrer, et les asymétries entre salaires et compétences se multiplient. « Le secteur financier était auparavant demandeur de profils plutôt généralistes. Aujourd’hui, les entreprises recherchent des profils complets, ayant une spécialité et de l’expérience », constate Géraldine Kadret, executive associate chez Michael Page Luxembourg. Dans son Salary Guide 2020, Robert Half Luxembourg dresse ainsi la panoplie de compétences qu’un candidat doit présenter pour travailler dans le secteur des fonds. Outre les formations (licence ou maîtrise en économie ou en finance), le cabinet de recrutement ajoute l’expérience dans un fonds d’investissement alternatif, la maîtrise de l’anglais, de l’allemand et/ou du français, des compétences informatiques, et une connaissance des cadres comptables Lux Gaap ou IFRS. La liste ne s’arrête pas là : « Les organisations du secteur de l’investissement apprécient également les candidats qui ont une expérience avérée dans l’analyse et la préparation d’états financiers, une bonne connaissance des structures européennes fiscalement avantageuses, ainsi que des véhicules d’investissement et des exigences réglementaires associés. » Sans compter les qualités humaines, comme la communication et l’empathie. « Dans les fonds, les candidats étaient traditionnellement recherchés pour le marché Ucits ; désormais, celui de l’AIFM s’y ajoute, et les compétences ont également

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évolué. Dès lors, certaines personnes se retrouvent mises de côté, tandis que d’autres sont sursollicitées », note Géraldine Kadret.

SAVOIR RAISON GARDER

Les candidats négocient à la fois le niveau de salaire et les éléments liés à l’équilibre vie professionnelle / vie privée (possibilité de télétravail, flexibilité des horaires, nombre limité de déplacements professionnels, etc.). « En termes de salaire, il faut savoir rester raisonnable, dans l’intérêt de tous. Si le salaire est trop décorrélé des compétences, tout le monde y perd. Il faut donc veiller à ne pas surévaluer la valeur salariale d’un candidat, au risque d’avoir ensuite des disparités flagrantes de compétences pour un même salaire », prévient

COMPLIANCE

17 %

RISK MANAGEMENT

11 %

FINANCE ACCOUNTING

10 %

LEGAL AND TAX SERVICES

9%

AUDIT INTERNE

7%

IT SERVICE DEVELOPMENT

7%

FUND ACCOUNTING

7%

FONCTIONS DE CONTRÔLE INTERNE

6%

RELATIONSHIP MANAGEMENT

3%

AGENT DE TRANSFERT

3%

du Sud et de l’Est. La Roumanie et la Pologne ont notamment de très bonnes formations en comptabilité et finance. Quant au déclenchement du Brexit, il ne devrait par générer un afflux d’embauches : « Le recrutement à Luxembourg est culturellement très éloigné de celui de Londres, qui est plutôt une place de front-office. De plus, les compétences linguistiques anglaises sont souvent restreintes par rapport à celles d’autres pays européens », atteste Géraldine Kadret. Enfin, une fois un candidat recruté, reste encore à le retenir dans l’entreprise. Certes, l’évaluation annuelle peut permettre d’identifier les personnes à « risque de départ ». Mais la rotation du personnel atteint encore une moyenne comprise entre 12 et 13 % pour l’ensemble des ROTATION DE PERSONNEL Attendre les CV des candidats métiers de la finance, selon le derGéraldine Kadret, executive associate, Michael Page Luxembourg n’est donc pas une option. « Dans nier KPMG Remuneration Survey. le pays, la chasse de têtes se « Il faut disposer d’une vraie gesGéraldine Kadret. Celle-ci re- pratique quasiment en perma- tion de carrière de ses salariés. marque ainsi que, pour un même nence, et dès les profils ‘middle’. Lorsqu’une personne ne connaît intitulé et contenu de poste, par Nous chassons surtout en Europe, pas son prochain challenge en exemple de comptable ou de cor- pour éviter les procédures de visa interne et qu’elle commence à porate officer, la rémunération qui peuvent être trop longues regarder ailleurs, elle va trouver. peut aujourd’hui varier de 40.000 pour nos clients, les obligeant à Le suivi des salariés et l’assignaà 80.000 euros. patienter plusieurs mois », affirme tion d’objectifs deviennent cepen« Aujourd’hui, nous faisons face Géraldine Kadret. dant complexes dans le secteur à une pénurie de candidats pour Les profils intéressants pour le bancaire, du fait des nombreuses deux raisons majeures : soit ils secteur financier se situent à la fois réorganisations qu’il connaît », connaissent le marché luxembour- dans les pays frontaliers, d’Europe déplore Géraldine Kadret. L. F.

KPMG

Le recrutement, comme la rétention de personnel, devient de plus en plus complexe dans le secteur financier. La chasse de têtes est indispensable pour quasiment tous les niveaux de profils.

LES MÉTIERS LES PLUS RECHERCHÉS

SOURCE

PEU DE CANDIDATS, TOUJOURS PLUS D’EXIGENCES

geois et demandent un salaire élevé, soit il leur manque des compétences par rapport à celles demandées, notamment s’ils viennent de l’étranger », précise Géraldine Kadret. Les métiers qui recrutent le plus sur la Place sont ceux qui sont liés au corporate, au juridique et à la comptabilité, et ceux qui permettent de justifier d’une substance. Le point noir : trouver des recrues pour les métiers du risk management, de la compliance, ou relatifs aux nouvelles structures d’AIFM. « Il n’y a pas forcément un manque de candidats, mais une pénurie de compétences et de connaissances. En effet, les personnes sont tout juste en train de se former, et les métiers ne sont pas encore maîtrisés, comme dans les métiers réglementaires », déclare Géraldine Kadret. Selon Robert Half, dans le seul secteur des fonds, les postes les plus recherchés sont les suivants : fund accountant, senior fund accountant, accounting manager, fund controller, et finance manager dans le private equity ou le real estate. Le défi ultime consisterait à attirer un comptable germanophone. « Les comptables qui parlent allemand sont particulièrement difficiles à recruter, car l’Allemagne offre déjà des conditions attractives, et les Big Four en recrutent aussi beaucoup. Par ailleurs, le Luxembourg reste un marché de back et de middleoffice. Les personnes qui travaillent dans les fonds et qui souhaitent aller dans l’investment management et le front-office regardent plutôt outre-Rhin », signale Géraldine Kadret.

PHOTO Michael Page Luxembourg

RECRUTEMENT

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PUBLIREPORTAGE

Aider à améliorer notre quotidien avec le « space » Lors du récent 10×6 organisé par le Paperjam Club, Sébastien Denis, directeur Conseil Services, à dévoilé les ambitions de CGI pour le secteur aérospatial au Luxembourg. Précisions.

Photo : Jan Hanrion ( Maison Moderne)

Pourquoi CGI décide-t-elle de se positionner sur ce secteur d’activité ? CGI a toujours été attentive aux tendances et aux investissements des pays dans lesquels elle est implantée. Au Luxembourg, l’aérospatial figure parmi les secteurs de prédilection destinés à devenir un jour les nouveaux piliers économiques du pays. Il a beau être petit, le Luxembourg est déjà un poids lourd de l’économie spatiale. D’après les données de l’UCS (datant de 2018, le Grand-Duché se retrouve en 9e position mondiale des nations comptant le plus de satellites en orbite autour de la Terre, avec 33 satellites. Nous avons aligné notre stratégie locale ainsi que les compétences historiques du groupe dans le secteur de l’aéronautique avec les orientations du gouvernement. Ce positionnement nous permet de capitaliser sur les efforts déjà engagés depuis 40 ans au niveau mondial, avec un groupe qui compte maintenant plus de 1.000 consultants dans le secteur aérospatial. CGI a d’ailleurs participé au lancement de plus de 200 satellites au cours de ses 40 années d’expertise. CGI mène des entretiens en personne chaque année avec ses clients partout dans le monde. Pour le secteur spatial, les dirigeants que nous avons rencontrés ont souligné l’impérieuse nécessité de tirer davantage parti des données spatiales, et ont identifié la cybersécurité et la modernisation informatique comme des priorités pour l’année à venir. Localement, nous sommes en capacité de répondre à ces enjeux du secteur. Comment cette nouvelle ambition « space » va-t-elle concrètement se matérialiser ? Nous allons mettre en place une équipe dédiée pour ce secteur en local. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues CGI de Darmstadt en Allemagne, présents dans le secteur de l’aéronautique depuis quelques années. Un plan de formation est construit pour ces collaborateurs. Le recrutement d’experts dans ce secteur a d’ailleurs été accéléré. Nous avons la chance de pouvoir proposer des missions de grande envergure : certains collaborateurs pourraient participer à la mise en place d’une plateforme de communication ! En termes de services pour nos clients, notre volonté est de favoriser l’adoption de l’intelligence géospatiale, c’est-à-dire de l’exploitation

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Sébastien Denis (CGI), lors du 10×6 Space – octobre 2019, Paperjam Club

et de l’analyse d’images et d’informations géospatiales, en créant des partenariats stratégiques. De notre point de vue, l’analyse géospatiale est un facteur décisif lorsqu’il s’agit de tenir compte de l’expérience des citoyens, des employés et des clients. Il est essentiel de mettre en place la bonne stratégie relativement aux systèmes d’information géographique et aux données géospatiales pour créer une culture axée sur les données qui permettra d’accroître l’efficacité opérationnelle, de cibler l’engagement des clients et de faciliter l’innovation en matière de produits et de services. Quelles sont les ambitions de CGI dans ce secteur pour l’année prochaine ? Nous projetons une dizaine de membres CGI actifs en local dans le secteur « space » sur l’année 2020, puis notre ambition est de doubler nos effectifs d’année en année. Nous sommes déjà en contact avec de nombreux acteurs locaux dans l’aérospatial, et nous ne nous fermons aucune porte. Nous avons d’ailleurs commencé une première mission chez un acteur du secteur aérospatial, qui consiste à mettre en place une plate-forme pour optimiser l’exploitation des satellites au sein de leur réseau de stations au sol. Cette mission nous conforte positivement dans nos objectifs !

Quelles sont vos motivations personnelles à travailler dans le secteur du « space » ? Passionné de science-fiction, j’ai toujours été fasciné par le fonctionnement de notre univers, incluant l’espace. N’ayant pas eu la chance de m’y rendre, je me dis que ma mission se trouve ici sur Terre, à accompagner et faire grandir les solutions pour mieux exploiter les informations issues du « space » et en faire profiter toute la population. Nous n’en sommes pas forcément conscients, mais la majorité des missions réalisées dans l’espace ont permis de faire avancer la science terrestre, en particulier nos connaissances climatiques, en sciences humaines et le fonctionnement métabolique du corps humain. Tout ça pour dire que les voyages dans l’espace améliorent notre quotidien mais que nous ne le savons pas ! #latêtedanslesétoiles CGI LUXEMBOURG S.A. 7, zone d’activité Bourmicht L-8070, Bertrange, Luxembourg www.cgi.com/luxembourg +352 265 147 1 Sébastien DENIS sebastien.denis@cgi.com linkedin.com/in/sébastien-denis197

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

FINANCE DURABLE

La petite révolution verte de Natixis La filiale du groupe français BPCE a créé une méthodologie pour prendre ses décisions d’octroi de crédits aux entreprises à l’aune de l’impact environnemental du futur financement.

«

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ai une mauvaise nouvelle pour le Luxembourg. La France prend le lead en matière de finance durable », déclarait Karen Degouve en novembre dernier chez KPMG Luxembourg. La responsable du développement finance durable de Natixis traduisait la volonté de l’institution de prendre de court la concurrence en lançant une initiative marquante en la matière. Natixis a en effet envoyé un signal fort en créant un mécanisme interne mis en œuvre fin septembre 2019, après deux ans de développement. Le principe de la méthodologie « Green Weighting Factor » est simple : un code couleurs est appliqué à chaque financement octroyé à une entreprise, sur une échelle de sept niveaux, allant du marron (impact négatif ) au vert foncé (impact positif). L’attribution de la couleur repose sur une évaluation de l’impact du financement sur le climat. « Beaucoup de clients souhaitent connaître leur note environnementale, en particulier les clients ‘marron’. Et c’est exactement ce que nous recherchons, à savoir créer le dialogue avec ces clients pour pouvoir les accompagner au mieux dans leur transition », affirme Karen Degouve. Les couleurs sont appliquées à chaque ligne de crédit, pas au client lui-même : Total, important client de Natixis, peut ainsi avoir des dossiers de financement ‘verts’ s’ils concernent des projets d’énergie renouvelable. « Il est facile d’arrêter totalement de financer certains secteurs ou entreprises au travers de politiques d’exclusion, par exemple dans le secteur des énergies fos38 —

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siles. Mais notre rôle de banquier consiste aussi à accompagner la transition énergétique de nos clients », estime Karen Degouve.

COÛT EN CAPITAL

À chaque couleur correspond ensuite un « facteur d’ajustement » qui est pris en compte dans le niveau de capital alloué par la banque : « Avec notre système d’analyse, plus vous octroyez de crédits ‘marron’, plus cela coûte cher à la banque en capital analytique. La méthodologie constitue une incitation pour les chargés d’affaires », explique Karen Degouve. Dans le détail, un malus s’applique aux financements bruns, qui requièrent jusqu’à 24 % de fonds propres supplémentaires pour la banque, tandis qu’un bonus est alloué aux financements verts, dont le capital peut être allégé jusqu’à 50 %. « Quand un dossier passe en comité de crédit, le financement peut ne pas se faire pour un dossier ‘marron’. À l’inverse, un dossier ‘vert’, qui aurait pu avoir du mal à passer auparavant, sera davantage valorisé », ajoute Karen Degouve. Avant d’ajouter : « Il est possible que nous décidions d’arrêter de financer certains clients qui ne seraient pas volontaires et/ou pas prêts à engager des démarches en matière de transition climatique, puisqu’ils ne seraient alors plus en phase avec nos engagements », reconnaît Karen Degouve. La méthodologie est utilisée par tous les services de banque de grande clientèle (corporate and investment banking) de Natixis dans le monde. Son activité luxembourgeoise n’est pas encore concernée, mais des passerelles pour la classification des actifs pourraient être envisagées à l’avenir pour les activités de gestion d’actifs, de banque privée et d’assurance. « Avant, les problématiques climatiques étaient uniquement débattues lorsqu’elles étaient associées à un risque d’image ou de réputation pour la banque. Aujourd’hui, chaque transaction passe au crible de l’analyse climat. C’est une petite révolution pour la banque ! », conclut Karen Degouve. L. F.

ETF

[ɪtiːf] noun Les exchange traded funds (ETF) attirent de plus en plus les investisseurs de base pour leur simplicité et leurs frais limités.

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ans le monde des fonds d’investissement, on fait généralement la différence entre gestion « active » et « passive ». Dans le premier cas, les gestionnaires tentent d’obtenir des meilleurs résultats que le marché en modifiant les actifs détenus par le fonds en fonction de l’évolution de la situation. On parle de gestion passive lorsque les fonds tentent de suivre l’évolution d’un indice boursier, comme le CAC 40 sur Euronext Paris ou le S&P 500. Dans ce mode de fonctionnement, les ETF, ou exchange traded funds, sont les outils qui se développent le plus rapidement. Ces fonds indiciels sont des paniers de titres reflétant de manière exacte la composition d’un indice. Leur évolution varie donc en fonction du comportement de ces titres. Contrairement aux sicav traditionnelles, les ETF sont cotés tout au long de la journée et peuvent donc être revendus à n’importe quel moment. Ces outils d’investissement conviennent particulièrement bien aux investisseurs lambda qui cherchent un rendement correct avec des risques limités. Leurs frais sont également moins importants que d’autres produits, et leur fonctionnement est simple à comprendre. Ils offrent également un certain choix entre des indices reflétant des obligations ou actions d’entreprises, des régions, des secteurs ou des matières premières. Un moyen de diversifier ses investissements à peu de frais. Les ETF connaissent de plus en plus de succès, grâce notamment à l’arrivée des robots-conseillers, ces outils de gestion automatisés qui proposent des solutions de gestion passive à prix écrasés. Connus aux États-Unis depuis une vingtaine d’années, ils ont entamé leur progression en Europe à partir de la crise financière de 2008. Selon des chiffres du consultant ETFGI, ils ont dépassé la barre des 1.000 milliards de dollars d’actifs en Europe fin 2019, alors qu’ils n’atteignaient que 500 milliards quatre ans plus tôt. Au niveau mondial, ils ont atteint 6.000 milliards de dollars à la fin 2009, dont 4.000 milliards rien que pour le marché des États-Unis.

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PLACE FINANCIÈRE

SÉRIE : LES RÉFUGIÉS DU BREXIT

M&G INVESTMENTS A OUVERT LE BAL

DE 12 À 35 EMPLOYÉS

À partir du moment où le choix Trois ans et demi après le référendum, le Brexit est désormais de la Place grand-ducale a été acté, quasiment une réalité. L’occasion de faire connaissance deux programmes ont été menés avec les acteurs de la finance établis à Londres qui ont choisi en parallèle. L’un visait à transforde faire du Luxembourg leur QG européen ou leur base de repli mer les fonds à rapatrier depuis pour garder un pied dans le marché unique. Une série qui Londres en sicav luxembourdémarre avec M&G Investments. geoises. L’autre était destiné à n mars 2017, le gestionnaire considérable, investie en grande créer une société corporate sur la d’actifs britanniques M&G partie dans des fonds Ucits. Or, le Place grand-ducale. M&G y était Investments avait confirmé son départ des Britanniques de l’UE déjà représenté, depuis 2002, par intention de créer deux entités : les aurait privés du label Ucits. une société de gestion centrée sur une structure juridique ainsi « Mais nos clients internationaux les investissements dans le secteur qu’une plate-forme de distribu- veulent pouvoir investir dans des immobilier. Une douzaine de pertion. À l’époque, l’annonce de ce produits Ucits », poursuit la res- sonnes étaient déjà actives dans géant des fonds de transférer une ponsable de M&G Luxembourg. les bureaux de l’avenue de la partie de ses activités de Londres Le gestionnaire d’actifs a donc Liberté. Pour assurer son dévelopvers le Luxembourg avait prouvé pement, le groupe britannique a fait le choix, fin 2017, de s’installer que la place financière du GrandDuché aurait son rôle à jouer dans au boulevard Royal. Aujourd’hui, le grand Monopoly version Brexit. 35 personnes sont employées dans « Nous avons pris la décision de ce nouveau hub européen – un cette nouvelle implantation dès nombre nécessaire pour assurer que les résultats du référendum les activités ainsi que les exigences britannique ont été connus, en des régulateurs en termes de subsjuin 2016. Quelle que soit l’issue tance. « Nous avons reçu nos future du Brexit, nous ne voulions licences entre février et avril 2018. prendre aucun risque par rapport Les activités ont donc pu démarrer en août de la même année et, aux actifs de nos clients internaen octobre, nous étions totaletionaux », explique Micaela Forelli, nommée managing direcment opérationnels », explique la tor de M&G Luxembourg en sepresponsable qui arrivait, cette tembre 2019 pour guider ces année-là, en provenance de Suisse, deux entités opérationnelles, en où elle dirigeait la filiale helvétique de M&G Investments. plus de ses responsabilités initiales en tant que head of European & global banks distribution 77 MILLIARDS D’EUROS D’ACTIFS Depuis que la structure luxemet directrice de M&G International Investments. bourgeoise tourne à plein régime, Depuis Londres, M&G Investles activités se sont déjà fortement développées. En moins de ments gérait 50 milliards d’euros 18 mois, les 50 milliards d’euros d’actifs en provenance de clients d’actifs transférés de Londres internationaux. Une somme sont devenus 77 milliards. « Le Luxembourg est désormais la Micaela Forelli Nom Managing director, M&G Luxembourg plate-forme à partir de laquelle M&G Investments se fait l’expansion internatioSecteur rapidement décidé de créer une n a l e d u g ro u p e, p o u rsu it Fonds d’investissement nouvelle structure au sein de l’UE Madame Forelli. Même si les portSiège central pour pouvoir disposer aussi, dans folio managers sont basés à Londres le futur, du passeport lui permet- Londres ou en Asie, les licences Employés globaux tant d’écouler ses produits dans de nos produits sont luxembour2.200 l’espace à 27. « Nous voulions un geoises. Elles offrent un droit Arrivée au Luxembourg nouveau lieu sécurisé pour nos d’entrée dans tous les pays du 2017 clients, et Luxembourg nous a monde, à l’exception des ÉtatsEmployés au Luxembourg semblé être la meilleure Place en Unis. » De même, l’ensemble des 35 Europe, notamment par rapport succursales en Europe dans l’acActifs sous gestion au Luxembourg à l’importance de son activité tivité de distribution dépend des 77 milliards d’euros dans la distribution transfronta- bureaux grand-ducaux.

E

« Le Luxembourg est désormais la plate-forme à partir de laquelle se fait l’expansion internationale du groupe. »

PHOTOS M&G Investments, Pancura, Banque Degroof Petercam Luxembourg

lière des fonds », commente Micaela Forelli, qui travaille chez M&G Investments depuis 2001.

Le bilan est donc globalement positif. La responsable d’origine italienne, qui a longtemps travaillé à Londres pour le groupe, se réjouit d’avoir vu se créer un centre où règne une mentalité plus internationale. « Sur 35 personnes, nous abritons des gens de 14 nationalités. » Un panachage plus facile à obtenir qu’à Londres, et important pour la distribution internationale. Pour l’avenir proche, elle entend à la fois étendre l’activité internationale depuis Luxembourg et élargir la gamme de services. « Chaque année, nous lançons de nouveaux fonds. Je pense qu’il existe de plus en plus d’opportunités pour les fonds alternatifs, dont la croissance est de plus en plus marquée en Europe et dont M&G est un des grands spécialistes. Or, cela tombe bien, le Luxembourg a mis en place des outils très intéressants dans les fonds alternatifs », pointe Micaela Forelli. J.-M. L.

PRÉSENTÉES PAR

CARRIÈRES Mohamed Fathi, 45 ans, rejoint Banque Degroof Petercam Luxembourg en qualité de chief com­ pliance officer. Mohamed Fathi bénéficie de plus de 20 ans d’expérience dans les domaines de la réglementation bancaire et financière au Luxembourg, en France et au Royaume-Uni. BANQUES

Lina Pedersen, 48 ans, a rejoint Pancura en tant que director, conducting officer delegate oversight. Lina a, au cours de sa carrière, joué une grande variété de rôles dans le secteur bancaire et financier, notamment au sein de l’industrie des services aux fonds de Luxembourg lors de ces 14 dernières années. FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS

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ÉCONOMIE

économie Une croissance plus lente Les taux de croissance du PIB, de l’emploi et de l’inflation du Luxembourg continueront à augmenter en 2020, bien qu’à un rythme plus lent que ces dernières années, selon le Statec et Oxford Economics. L’organisme britannique de recherche et de conseil s’attend à une croissance « plutôt modeste » du commerce mondial, d’environ 1,5 %. L’incertitude persistera et freinera les investissements dans la zone euro, qui devraient augmenter de 1 à 2 %. Le Statec prévoit que l’économie luxembourgeoise croîtra de 2,4 % en 2020. Le Luxembourg attractif pour les talents Le Luxembourg a progressé de deux places (8e) dans l’index mondial de la compétitivité des talents (GTCI), présenté lors du Forum économique de Davos. Le pays se démarque dans sa capacité à « attirer » (2e) et à « retenir » (4e) des talents. Le premier point lui vient de son ouverture vers l’extérieur et de sa capacité à attirer des entreprises. Le second, de son système de retraite et de protection sociale. Le pays est très innovant et entrepreneurial (3e en termes d’impact sur les talents), mais son bassin de compétences mondiales en matière de connaissances (11e) augmenterait avec de plus grandes compétences de haut niveau (19e).

Du « pollueur-payeur » à l’« entrepreneurpayeur » « À défaut d’une modifi­ cation du système de l’indexation des salaires à travers l’introduction d’un panier durable de l’indice des prix à la consommation, préala­ blement à l’application de taxes écologiques du type taxe CO2 , le gouvernement accepte­ rait une incitation per­ verse au maintien des habitudes de consom­ mation et compromet­ trait ainsi la crédibilité de l’action politique dans le domaine de la réduction des émis­ sions et du principe ‘pollueur­payeur’ », pointe le directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, dans un article publié sur son blog. L’Allemagne évite la récession de justesse Avec 0,6 % de croissance à peine en 2019, l’économie allemande ne fait plus vraiment rêver. Techniquement, elle a échappé de peu à la récession (deux trimestres en négatif d’affilée) en cours d’année. Son économie a reculé au deuxième trimestre (- 0,1 %) et a failli de nouveau basculer au troisième (+ 0,1 %). Les exportations ont trinqué sur fond de guerre commerciale larvée entre la Chine et les États-Unis, mais la consommation des ménages a permis d’éviter la récession.

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EXPOSITION UNIVERSELLE 2020

Opération séduction à Dubaï Les missions économiques sectorielles se succéderont lors de l’Exposition universelle de Dubaï. Si un effort important sera fourni pour promouvoir les entreprises, la gastronomie du GrandDuché sera aussi à l’honneur. Ainsi que sa scène culturelle.

Le pavillon luxembourgeois est conçu par Metaform Architects.

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etour sur investissement. Chaque pays participant à l’Exposition universelle, qui se tiendra du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021 à Dubaï, veut se montrer sous ses plus beaux atours pour maximiser les opportunités économiques au gré des contacts pris sur place. Le Luxembourg n’est pas en reste pour « vendre » le savoir-faire de ses entreprises, sa culture et sa gastronomie. Côté économique, la Chambre de commerce organisera plusieurs missions sectorielles autour de l’espace (du 12 au 16 octobre), de l’immobilier et de la construction (du 23 au 26 novembre), de la biohealth (du 24 au 27 janvier) ou encore de l’alimentation et du secteur de l’horeca (du 20 au 28 février). Du 1 er au 7 novembre, une semaine « Made in Luxembourg » permettra à une sélection d’entre-

prises luxembourgeoises de mettre en valeur leurs produits et services et de présenter leur savoir-faire auprès d’un public à la fois émirati et international, puisque 70 % des 25 millions de visiteurs attendus viennent de l’étranger. Le développement durable sera le sujet à l’honneur du 16 au 21 janvier, durant la Sustainability Week. « Un des thèmes phares de l’Exposition universelle », assure le directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen. Le pavillon luxembourgeois, dont le thème est « Resourceful Luxembourg », mettra d’ailleurs l’accent sur l’économie circulaire : la forme du bâtiment, en ruban de Möbius, élaborée par le cabinet d’architecture Metaform, en est l’illustration. Une mission multisectorielle aura lieu autour de la Journée luxembourgeoise du 23 janvier 2021. L’Enterprise Europe Network de

VISUEL Metaform Architects

DIGEST

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ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

la Chambre de commerce organisera à cette occasion un événement de matchmaking B2B. Chacune de ces missions inclura, pour les entreprises, une visite de la foire spécialisée (UAE Anchor Event) organisée dans la région de Dubaï, afin de leur permettre de rencontrer des partenaires potentiels. À cela s’ajouteront séminaires, ateliers ou visites d’une sélection de pavillons ou d’entreprises. Une quarantaine d’entreprises luxembourgeoises seraient déjà inscrites 10 mois avant l’événement, « ce qui est un signe positif », selon la directrice des affaires internationales de la Chambre de commerce, Cindy Tereba. Et, preuve de l’intérêt que portent les entreprises aux Émirats arabes unis, une soixantaine s’y sont rendues avec la mission économique qui a eu lieu du 26 au 30 janvier 2020.

JANVIER 2020 CHÔMAGE STABILITÉ

FONDS UN NOUVEAU RECORD

Le taux de chômage est resté relativement stable en novembre 2019, avec 0,1 % d’augmentation.

Les actifs sous gestion dans les fonds luxembourgeois continuent d’augmenter : ils s’établissent à 4.669 milliards d’euros pour le mois de novembre 2019.

4.600

5,5 %

5,4 % 4.500

5,2 % 4.400 5%

4.300

4.200

4.100 0% N‘18

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IMMATRICULATIONS LÉGÈRE BAISSE

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Les nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte s’élèvent à 55.008 pour l’année 2019.

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SOURCE SNCT

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INFLATION LE TAUX RESTE STABLE

FAILLITES LÉGÈRE HAUSSE

Le taux annuel d’inflation est de 1,7 % en décembre 2019, contre 1,2 % au mois de novembre.

Les faillites repartent à la hausse en décembre. L’année 2019 a été témoin de 1.263 faillites et a atteint un niveau record, soit une augmentation de 5,69 % par rapport à 2018. Ces faillites concernent essentiellement des entreprises de plus de cinq ans qui évoluent dans le secteur des services.

2,5 %

150

Nombre de faillites

129 2%

125

1,9 % 1,7%

100 1,5 % 75 1% 50

0,5 %

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SOURCE Creditreform Luxembourg

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SOURCE CSSF

SOURCE Statec

GASTRONOMIE ET CULTURE

Un large volet de la programmation est aussi dédié à la gastronomie. Kim Kevin de Dood sera le chef luxembourgeois appelé à gérer le volet restauration. Il élaborera des recettes reflétant le Luxembourg et sa diversité culinaire. Le tout dans les cuisines du restaurant Schengen Lounge, situé au rez-de-chaussée et déployé sur 130 m2 avec des cuisines entièrement vitrées pour attiser la curiosité des visiteurs. Ces derniers pourront découvrir le reste du pavillon de trois étages en suivant un parcours d’une vingtaine de minutes, conçu autour d’une scénographie. Le secteur culturel, dont notamment la création contemporaine, est largement impliqué dans son élaboration. Sept artistes luxembourgeois issus du théâtre, de la littérature ou de la musique seront amenés à développer ensemble des propositions artistiques en concertation avec l’architecte du pavillon et le scénographe ; une manière d’incorporer le volet culturel et artistique à la représentation luxembourgeoise. La scénographie reposera sur cinq thèmes : la diversité, la connectivité, la durabilité, l’entrepreneuriat et la beauté. Une autre façon de découvrir le Luxem bourg depuis Dubaï. P. P.

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En milliards d’euros

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ÉCONOMIE

DUBAÏ, ACCÉLÉRATEUR DE RELATIONS AVEC LES ÉMIRATS Les relations économiques avec les Émirats arabes unis se sont intensifiées en 15 ans. De nombreux accords ont été signés, notamment dans les domaines de la finance, du spatial ou de la logistique. Un contexte favorable à la prospection durant l’Exposition universelle de cette année à Dubaï.

L

a participation luxembourgeoise à l’Exposition universelle 2020 de Dubaï a débuté bien en amont de l’événement, qui s’ouvre en octobre. Du 26 au 30 janvier, une mission économique présidée par le Grand-Duc héritier et dirigée par le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie est partie vers Dubaï et Abu Dhabi. Une centaine de représentants du monde économique ont accompagné Étienne Schneider pour sa dernière mission économique avant son départ du gouvernement, le 4 février. L’importance de la délégation traduit la place stratégique occupée par les Émirats arabes unis (EAU) comme porte d’entrée vers la région du Golfe, mais aussi vers l’ensemble du Moyen-Orient, de l’Afrique, du sous-continent indien et de l’Asie centrale. Le Luxembourg veut capitaliser sur l’expo universelle pour poursuivre sur la lancée de 40 années de relations bilatérales, commencées officiellement le 3 mai 1980. « Tout indique que les relations économiques entre le Luxembourg et les EAU vont s’intensifier, notamment grâce à l’expo universelle », assure le directeur exécutif du Luxembourg

Trade and Investment Office (LTIO) à Abu Dhabi, Loïc Bertoli. Un premier LTIO a ouvert en 2006 à Dubaï. Le 20 novembre   2011, une ambassade s’installe à Abu Dhabi – l’unique représentation diplomatique luxembourgeoise au Moyen-Orient –, où le LTIO est à son tour transféré. De nombreuses visites ministérielles ont lieu depuis 2005. Le Grand-Duc Henri s’y rend lui-même en 2011. Des accords sont signés dans les domaines de la finance, des fintech ou de l’aérien, et des consultations politiques structurées sont établies avec la signature d’un protocole d’entente en 2019. Un rythme qui s’accélère depuis 15 ans et qui favorise les échanges commerciaux, notamment dans le domaine des services financiers. Une vingtaine d’entreprises luxembourgeoises sont désormais présentes aux EAU. « Dubaï et Lux embourg constituent des centres financiers internationaux de premier ordre, explique le ministère des Affaires étrangères. Il y a des débouchés dans la gestion de patrimoine ou le private banking, mais aussi pour l’industrie des fonds. Et des relations sont établies dans le domaine de

L’exposition universelle à Dubaï se tiendra du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021.

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la finance islamique afin de développer des synergies. » Quant aux acteurs financiers des EAU qui souhaitent atteindre un marché plus important dans le domaine de la finance verte et durable, le Luxembourg, première plate-forme mondiale avec le Luxembourg Green Exchange, est inévitable. Le hub mondial que sont les EAU offre par ailleurs des débouchés pour les entreprises de logistique, avec une demande croissante de digitalisation et d’IA. En 2017, un accord de coopération entre Cargolux et Emirates est signé lors d’une visite du ministre des Transports François Bausch (Déi Gréng).

« IL FAUT SE FAIRE SA PLACE »

Mais s’établir aux EAU ne se fait pas sans difficulté. « L’âge d’or des années 90 et 2000 est révolu et le pays est désormais très réglementé, constate Loïc Bertoli. Beaucoup d’acteurs sont présents sur ce marché déjà mature, donc il faut se faire sa place. Et les produits et services proposés doivent être en adéquation avec la demande locale. » « Ce qui marchera sur un marché européen ne trouvera pas forcément le même écho parmi une population à 90 % étrangère », précise le ministère des Affaires étrangères. Associé du cabinet d’architecture Metaform, Shahram Agaajani en a fait l’expérience. Le cabinet, qui a conçu le pavillon luxembourgeois de l’expo universelle, a ouvert une antenne à Dubaï. « En Europe, nous sommes performants concernant l’isolation ou le froid, constate Shahram Agaajani. Là-bas, c’est l’inverse : il faut lutter contre la chaleur, le soleil, les tempêtes de sable. Donc il faut se réinventer. Mais les Luxembourgeois baignent dans le multiculturalisme : l’adaptabilité est notre point fort. » D’autres particularités peuvent s’avérer déconcertantes : une entreprise qui souhaite s’installer dans les EAU doit, si elle ne se trouve pas dans l’une des free zones, trouver un partenaire local qui la sponsorise à hauteur de 51 % de son capital. « Avoir un partenaire local peut beaucoup aider pour entrer sur le marché », relativise Loïc Bertoli. « Il faut un

partenaire local fort », abonde Shahram Agaajani. De nouvelles mesures ont été mises en place par les autorités émiraties pour faciliter la création et l’établissement d’entreprises. Les zones et domaines dans lesquels les entreprises étrangères peuvent détenir 100 % de leur capital ont augmenté. Il n’y a pas d’impôt sur le revenu et les démarches administratives sont de plus en plus souvent gratuites ou peu coûteuses. Mais si le ministère reconnaît que de nouvelles réglementations visent à améliorer la sécurité juridique des entreprises, « la prévisibilité manque concernant les nouvelles taxes ou réglementations qui apparaissent chaque année », regrette-t-il.

UNE DIVERSIFICATION COMMUNE

Reste que les EAU n’auront pas d’autre choix que de prendre une part active dans la lutte contre le réchauffement climatique. Des enjeux qui les poussent à mettre en place une ambitieuse politique de diversification économique, en développant une économie basée sur le savoir et les nouvelles technologies : fintech, IA, big data, mobilité, smart city ou encore healthtech. Des secteurs que le Luxembourg a également décidé de promouvoir. Lors de la visite d’Étienne Schneider (LSAP) en mars 2016, des contacts sont noués pour coopérer dans le domaine spatial. Un accord est signé sous la forme d’un MoU durant la mission économique en octobre 2017. Et un premier workshop a lieu en décembre 2018 à Abu Dhabi. Malgré des difficultés d’entrée et une culture d’affaires à appréhender, Loïc Bertoli reste convaincu de l’existence d’opportunités : « Les entreprises luxembourgeoises présentes n’ont pas décidé de partir ni de diminuer leur envergure, donc la situation n’est pas mauvaise. » Surtout, avec 25 millions de visiteurs prévus et d’importants moyens investis par les EAU, l’expo universelle, qui commencera en octobre 2020, sera, selon le ministère des Affaires étrangères, « le point d’orgue de notre coopération bilatérale ». P. P.

PHOTO Shutterstock / Chris Worldwide

EXPOSITION UNIVERSELLE 2020

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ÉCONOMIE D RO I T D U T R AVA I L

Quand les phénix renaissent dans l’industrie À l’aube d’une nouvelle décennie, le secteur industriel européen dispose des moyens suffisants pour se réinventer. À condition d’adapter la culture d’entreprise et de saisir le sens de l’urgence.

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près une décennie dominée par les histoires et les parcours fulgurants des licornes – ces sociétés ICT valorisées au-delà du milliard de dollars –, le temps est-il venu pour les « phénix » de prendre le dessus ? L’auteur, professeur invité à la London Business School et au MIT de Boston, Peter Hinssen, est en tout cas convaincu du potentiel européen à l’entame de la nouvelle décennie, à défaut d’avoir marqué la précédente. « Je considère plutôt que ce que nous avons connu durant les dernières décennies n’était qu’une phase de ‘warm-up’, indique celui qui était l’orateur invité de la cérémonie de Nouvel An de la Fedil, le 22 janvier dernier. Dans ce contexte, l’Europe peut miser sur ses atouts pour se positionner. Mais pour y parvenir, nous devons d’abord comprendre ce que nous avons mal fait durant la décennie qui vient de se clore. » Et l’investissement dans les talents fait partie, sans aucun doute, des priorités à venir, appuie le Belge. « Les entreprises peuvent être des phénix, se réinventer elles-mêmes, même après être passées à travers une phase très difficile. Cette réinvention passera indubitablement par les talents. Nous devons tout d’abord réaliser qu’il faut investir dans les talents et dans l’éducation, beaucoup plus que par le passé. » L’auteur de l’ouvrage The Day after Tomorrow: How to Survive in Times of Radical Innovation déplore l’inertie des systèmes éducatifs et la lenteur de leur évolution, avec comme résultat un fossé qui se creuse entre l’école et le monde de l’entreprise. « C’est 46 —

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la raison pour laquelle les industries et les entreprises doivent prendre leurs responsabilités pour devenir aussi des acteurs des nouveaux systèmes éducatifs », ajoute Peter Hinssen. Le renouveau de l’industrie et, plus largement, de l’économie européenne devrait aussi venir d’une nouvelle forme de leadership, plus inspirante et collaborative. Le potentiel existe ; reste à saisir la notion d’urgence pour capter une nouvelle génération à la recherche de sens dans son existence et sa vie professionnelle. « S’il n’y a pas de réelle prise en compte de l’urgence par les directions des entreprises, rien ne se passera et votre organisation n’aura pas la chance d’entamer un processus de renouveau », souligne Peter Hinssen. Et de revenir à la capacité de faire preuve d’une ouverture d’esprit pour essayer de nouvelles choses. Ce qui renvoie au problème culturel des entreprises européennes, qui sont frileuses à l’égard du risque. T. R. Retrouvez l’intégralité de son interview sur paperjam.lu.

REPORT DES CONGÉS CONSTAT Le congé de récréation doit en principe être accordé et pris au cours de l’année calendaire. Le congé est fixé, en principe, selon le désir du salarié, à moins que les besoins du service et les désirs justifiés d’autres salariés ne s’y opposent. Dans ce cas, le congé non encore pris à la fin de l’année peut être reporté jusqu’au 31 mars de l’année qui suit. Ceci a longtemps été interprété comme signifiant la caducité du congé non pris dans ce délai.

CE QUE DEVRAIT DIRE LA LOI L’article 7 de la directive 2003/88/CE concernant certains aspects de l’aménagement du temps de travail impose que le droit d’un travailleur aux jours de congé annuels ou son droit à une indemnité financière pour congés non pris ne peuvent s’éteindre que si le travailleur a été effectivement mis en mesure par l’employeur, notamment par une information adéquate, de prendre les jours de congé en temps utile, la charge de la preuve incombant à l’employeur.

QUE FAIRE ? PRÉSENTÉES PAR

CARRIÈRES Nadège Dias Lopes, 37 ans, a été promue account manager au sein de l’équipe Sales de CTG Luxembourg PSF. ICT

Clémence Desbonnet, 26 ans, a rejoint Apollo Strategists en tant que communication project manager. Avant de rejoindre Apollo, elle a acquis de l’expérience en marketing & sales auprès d’une société de conseil spécialisée en gestion de projet, et en marketing digital auprès d’une agence spécialisée au Luxembourg. RELATIONS PUBLIQUES SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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L’employeur veillera à donner à ses salariés la possibilité de prendre les congés. Il documentera la communication des informations adéquates aux salariés, et formalisera les demandes de congé et leur traitement par des procédures fixées par écrit. Il veillera à la comptabilisation correcte du report des congés non pris sur les fiches de salaire et respectera l’exigence de tenir le registre des congés obligatoire.

L’AVIS Dans la gestion des congés, l’employeur ne pourra considérer le congé non pris pour une année déterminée jusqu’au 31 mars de l’année suivante comme caduc, sauf s’il peut prouver qu’il a respecté les conditions résultant de la directive européenne. Aussi, si l’employeur tolère pendant plusieurs années que le salarié reporte son congé d’une année à l’autre, le salarié peut légitimement s’attendre à ce que cet usage soit continué s’il ne prend pas, dans l’intérêt de son employeur, son congé en temps utile. L’employeur ne peut, dans ce cas, se prévaloir d’une renonciation de la part du salarié. Mario Di Stefano Associé-fondateur de DSM Avocats à la , avocat aux Barreaux de Luxembourg et de Francfort, membre du Real Estate Committee de l’American l’ Chamber of Commerce in Luxembourg (Amcham) (Amcham).

PHOTOS DSM Avocats à la Cour, CTG Luxembourg PSF, Apollo Strategists

INNOVATION

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14:24 15:06 16:18 16:44 16:29 17:08 17:19 16:55 14:24 15:06 16:18 16:44 16:29 17:08 17:19 16:55 10:08


Édition spéciale 100 Women on board Paperjam s’engage pour la diversité dans les conseils d’administration et présente 100 profils de femmes expérimentées

TRANSLATION INTO ENGLISH PROVIDED

JEUDI

27 FÉVRIER AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot de bienvenue 19:10 10 présentations 20:30 Walking & networking dinner

Women on board

LIEU Athénée 24, boulevard Pierre Dupong L-1430 Luxembourg

GOLD SPONSOR

Même si, en théorie, la diversité est reconnue comme une force pour les organisations, en pratique, les conseils dˇadministration restent très, trop masculins au Luxembourg. Alors que l'État a réussi à faire occuper 40 % des places dˇadministrateurs dans les institutions par des femmes, les entreprises ont du retard à rattraper. Souvent, cˇest faute d'avoir des candidates qualifiées à lˇesprit. Dans son édition de mars 2020, Paperjam en présentera 100. Lors de ce 10×6, dix prendront la parole sur scène.

Avec la participation, entre autres, de : Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, Independent Director Mélanie Delannoy, GovSat Michèle Detaille, No-Nail Boxes Véronique Faber, Cercle de Coopération des ONG de développement Carine Feipel, Étude Carine Feipel Aude Lemogne, Link Management Patrizia Luchetta, Foundry Luxembourg Isabelle Weill, De la Cour au Jardin

ORGANISATEURS INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR PAPERJAM.CLUB

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ENJEUX VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION

Les pensions, une bombe Ă retardement ?

ILLUSTRATION Ellen Withersova

D

emandez aux responsables politiques leurs intentions pour rĂŠformer un système de pension dont les caisses sont amenĂŠes Ă se tarir dans les prochaines dizaines d’annĂŠes et vous aurez droit, au mieux, Ă une rĂŠponse ĂŠvasive. Mais le plus souvent Ă un  circulez, il n’y a rien Ă voir . Au plus fort de la campagne des lĂŠgislatives de 2018, la tĂŞte de liste nationale du CSV, Claude Wiseler, reconnaissait la nĂŠcessitĂŠ d’agir tĂ´t ou tard :  Les promesses que l’on a faites pour les personnes qui sont Ă la retraite actuellement ou pour les gens qui ont travaillĂŠ depuis 10, 20 ou 40 annĂŠes seront tenues. Mais il faut faire

les rÊformes aujourd’hui, parce que dans 15 ans, on ne pourra plus tenir ces promesses.� Du côtÊ de Xavier Bettel (DP), le ton Êtait davantage au relativisme car le fameux  mur  des pensions imagÊ par Jean-Claude Juncker en 1997 n’est pas arrivÊ. Les socialistes emmenÊs par le futur exministre de l’Économie, Étienne Schneider, avaient même fait du sujet un totem avec l’index et le salaire social minimum. Pas question, donc, de toucher aux pensions. Et le salaire minimum a ÊtÊ augmentÊ de 100 euros.  Si Emmannuel Macron a sa grande rÊforme des pensions, croyez-moi que la rÊforme des pensions au

Luxembourg sera la rĂŠforme de toutes les rĂŠformes , lançait le prĂŠsident de l’UEL, Nicolas Buck, en dĂŠcembre dernier Ă Paperjam. Faut-il ĂŞtre face au mur pour trouver le moyen de l’escalader ? La prĂŠvisibilitĂŠ qui a fait le succès du Luxembourg sur le plan ĂŠconomique recommanderait de se pencher sur un système mis sous pression dĂŠmographique. Un point de vue que partage celui qui a pris, l’ÊtĂŠ dernier, le relais de Robert Kieffer Ă la prĂŠsidence de la très importante Caisse nationale d’assurance pension (CNAP), Fernand Lepage. Entre le 1er pilier Ă rĂŠformer et les 2e et 3e piliers des pensions complĂŠmentaires Ă favoriser, tout en respectant une certaine ĂŠquitĂŠ sociale pour ceux qui ne peuvent pas y accĂŠder, les chantiers ne manquent pas. Les opportunitĂŠs pour le secteur de l’assurance et des fonds non plus. Reste Ă trouver une approche aussi rationnelle que possible pour s’attaquer Ă un sujet qui est tout‌ sauf ĂŠlectoralement porteur. T.Â…R.

SOMMAIRE 50 Une ĂŠquation Ă reconsidĂŠrer

Le prĂŠsident de la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP), Fernand Lepage, se livre sur la viabilitĂŠ d’un système et les mythes qui l’entourent.

52 Les pensions pour les nuls

Quelques balises pour vous aider Ă vous retrouver dans la jungle des nomenclatures.

54 Qui aura le courage de rÊformer les pensions ? 58 Des 2e et 3e piliers encore sous-utilisÊs 60 Le Luxembourg, futur hub des retraites en Europe ? 62 Le cas particulier des fonctionnaires internationaux 64 Carte blanche : l’emploi des seniors contre la pyramide de Ponzi FÊvrier 2020—

Paperjam_PJ_2020_02 49

ILLUSTRATION Ellen WithersovĂĄ

En 2040, l’État devra-t-il s’endetter pour financer les retraites ? La question peut paraĂŽtre iconoclaste, mais le vieillissement de la population combinĂŠ aux perspectives de ralentissement ĂŠconomique devrait pousser les responsables politiques Ă se la poser. Dans la perspective d’imaginer le Luxembourg de 2040 Ă l’occasion de son 20e anniversaire, Paperjam dresse les enjeux d’un système de pension qui reprĂŠsente aussi des opportunitĂŠs d’affaires et d’emplois.

— 49

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ENJEUX moyens à sa disposition et dans l’idéal en accord avec les partenaires sociaux, sachant que les syndicats sont traditionnellement plutôt favorables à une augmentation des cotisations alors que le patronat l’est plutôt à une baisse des prestations. L’assurance-pension fait la fierté de l’État-providence Lors des travaux préparatoires luxembourgeois, permettant aux retraités de bénéficier de 78 % à la réforme de 1988, il existait un de leur salaire moyen précédent. Fernand Lepage, président consensus des partenaires sociaux de la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP) depuis pour augmenter, le cas échéant, le l’été 2018, défend un système solidaire à préserver. En prenant taux de cotisation jusqu’à 30 % en les décisions qui s’imposent. partageant l’effort entre les entreprises, les assurés et le budget de Votre prédécesseur, Robert Sachant que le rapport intermé- l’État. Ce consensus ne semble Kieffer, avait qualifié le sysdiaire de 2017, établi sur base de plus exister aujourd’hui, mais il tème luxembourgeois de pendonnées macro-économiques et faut dire que la question ne s’est sion de « système à la Madoff ». démographiques d’Eurostat pas encore réellement posée. Partagez-vous son analyse ? datant de 2015 et de projections D’ailleurs les dates évoquées pour [rires] M. Kieffer a souvent tiré la à l’horizon 2060, indique que la l’épuisement de la réserve ne se sonnette d’alarme pour dire prime de répartition devrait réaliseront pas puisque le gouver‘attention, on est en train d’évoluer dépasser 24 % en 2024. Selon ce nement devra agir dès que la dans un système qui un jour ne rapport, la réserve descendrait réserve descendra en dessous du sera plus finançable’. Je rappelle sous le seuil légal en 2035 et serait seuil légal de 1,5 fois le montant des pensions annuelles en augque c’est lui qui est à l’origine de épuisée en 2041. mentant le taux de cotisation. la réforme de 1988 puisqu’à l’époque, il travaillait à l’InspecRETRAITÉS VS ACTIFS tion générale de la sécurité sociale La réforme de 2012 a-t-elle changé la donne au niveau (IGSS). Dès les années 1990, il avait de la soutenabilité financière mis le doigt sur des difficultés de du régime de pension ? financement à long terme en mettant en parallèle la cotisation de D’un point de vue technique, elle 24 % et la promesse (prestation) a extrêmement compliqué le sysEn 2060, les pensions de qui est actuellement de 44 %. La 480.000 retraités devront être tème puisqu’il n’y a plus une seule valeur de la promesse est obtenue formule à appliquer pour calcufinancées par 650.000 actifs, en prenant la prime de répartition soit un coefficient de charge de ler le montant d’une pension, pure, c’est-à-dire la relation entre 74 pensionnés pour 100 actifs mais une formule différente chaque année. Cela complique les dépenses courantes et la masse contre 41 pour 100 en 2018. également la tâche de nos collasalariale sur laquelle sont prélevées les cotisations, sur une popu- Que se passe-t-il si la prime borateurs dans leur mission d’inlation stable pendant 80 ans. de répartition pure dépasse formation et de conseil. D’un L’écart s’est creusé au fil des le taux de cotisation ? point de vue financier, la réforme réformes dans les années 1990 et Cette situation est prévue par la loi a le mérite d’exister, de freiner et 2000, qui ont amélioré le niveau qui oblige le gouvernement à agir. de réduire les dépenses à long des prestations tout en laissant Pour commencer, le jour où la terme. Le gouvernement n’ayant inchangé le niveau de cotisation prime de répartition pure dépasse pas voulu reculer l’âge légal de grâce à la croissance extraordi- 24 %, le gouvernement doit dépo- départ à la retraite, l’idée était de naire du marché du travail. ser un projet de loi ayant pour objet prévoir une formule de calcul de réduire de moitié ou en totalité moins intéressante mais compenÀ quel moment les difficultés l’ajustement annuel des pensions. sable en travaillant plus longIl est également prévu que l’allo- temps. C’était une façon délicate vont-elles apparaître ? Personne ne peut vous le dire cation de fin d’année (environ de faire passer la pilule mais, au avec précision. Tous les 10 ans, 800 euros pour une carrière com- final, l’effet économique arrive l’Inspection générale de la sécu- plète) soit supprimée dès que le très tard – 15 % de moins sur les prestations en 2052. rité sociale publie un rapport taux de cotisation augmente. actuariel dans lequel elle calcule Il s’agit avant tout d’une réponse la prime de répartition pure. Le politique. Le gouvernement peut Faut-il prendre des mesures jour où elle dépassera les 24 % de décider de réduire les prestations, dès maintenant ? cotisation, il faudra prendre des d’augmenter le taux de cotisation, Ce qui saute aux yeux de tout un décisions politiques. Le prochain de différer l’âge de départ à la chacun, c’est qu’avec un taux de rapport tombera en 2023 – juste retraite… ou bien d’imaginer un cotisation de 24 % et une proavant les élections législatives. mélange de ces actions. Il a tous les messe de 44 %, l’équation ne FERNAND LEPAGE (CNAP)

« L’ÉQUATION NE POURRA PAS FONCTIONNER INDÉFINIMENT »

50 —

Paperjam_PJ_2020_02 50

pourra pas fonctionner indéfiniment. Ce déséquilibre est pour l’instant masqué par l’augmentation continue du nombre d’actifs. Toutefois, le coefficient de charge est passé de 39 à 41 pensionnés pour 100 actifs entre 2009 et 2018, et il devrait atteindre 74 % en 2060 selon les projections de l’Inspection générale de la sécurité sociale. Considérant que le nombre de pensionnés est estimé à 480.000 en 2060, il faudrait plus d’un million d’actifs pour maintenir ce coefficient à 40 %. C’est là que l’on voit les limites de notre système : il faut une croissance permanente de 3 % pour se maintenir à niveau. Or, le réservoir de main-d’œuvre frontalière commence à être de plus en plus limité et si les migrants remplacent les frontaliers, cela viendra renforcer les problèmes d’infrastructures et du logement. Cela relèverait du bon sens de commencer à prendre des remèdes le plus tôt possible afin de minimiser la gravité et la densité des mesures, et de ne pas se trouver plus tard dans l’obligation de prendre des réformes plus drastiques. C’est un leurre d’imaginer que cela va continuer comme lors des 30 dernières années. Nicolas Buck, président de l’UEL, estime que les pensions des fonctionnaires représentent une véritable « bombe à retardement ». Partagez-vous cet avis ?

PHOTO Matic Zorman (Maison Moderne)

74%

Fernand Lepage, président de la CNAP.

— Février 2020

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ENJEUX Je tiens à préciser qu’il existe un régime spécial transitoire et un régime spécial qui est appliqué aux fonctionnaires embauchés après 1998. Le régime spécial ressemble en tous points au régime général. Les deux seules différences : leur cotisation n’est pas plafonnée et l’État ne verse pas les cotisations de 16 % en tant qu’employeur et en tant qu’État. La part de 8 % cotisée par les assurés alimente le fonds des pensions géré par l’État comme fonds spécial. Les pensions sont payées par prélèvement du fonds des pensions et dotation du budget de l’État. Le financement des pensions des fonctionnaires a toujours été puisé dans le budget de l’État, il n’y a rien de nouveau. Il faudrait une crise longue et substantielle dans laquelle les fi nances publiques seraient mises à contribution pour que l’État rencontre des difficultés pour supporter le coût des pensions. Quelle est la situation financière de la CNAP aujourd’hui ?

La CNAP est actuellement dans une situation extrêmement confortable. Elle reverse chaque année un excédent de recettes dans sa réserve, qui représentait 4,4 fois le montant annuel des prestations au 31 décembre 2018. Et cela n’a pas baissé en 2019. C’est-à-dire que sans nouvelles recettes, nous sommes certains de pouvoir payer les pensions durant presque cinq ans. Le Fonds de compensation commun au régime général de pension a été créé en 2004 à un moment où les taux étaient élevés et où les possibilités d’investissement des caisses de pension étaient très limitées. De par la loi, il assure la gestion de la réserve et sa mission est très nette : assurer la pérennité du système.

LE POIDS DES PENSIONS DES FONCTIONNAIRES DANS LE BUDGET DE L’ÉTAT Part du budget (%)

Dépenses (en millions d’euros)

4,218 %

25

2,992 %

20

15

10

5

0 2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

Décrochage Le poids des pensions des fonctionnaires dans le budget de l’État diminue en 2019 et 2020 du fait de la forte progression des dépenses globales engagées par la coalition DP-LSAP-Déi Gréng. SOURCES

Legilux et budget.public.lu

Nous avons mis en place une politique prenant en compte les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) avec une liste d’exclusion qui reprend les conventions internationales que le Luxembourg a ratifiées ou auxquelles il a adhéré (droit du travail, droits sociaux, environnement, droits de l’homme, lutte contre la corruption, activités liées aux armes controversées). La société Sustainalytics contrôle les entreprises dans lesquelles nous investissons pour détecter celles qui violeraient les principes généraux. Retenir d’autres critères d’exclusion nécessite une modification de la loi. Nos portefeuilles sont gérés par une vingtaine de gérants externes sur la base d’une stratégie d’investissement révisée tous les cinq ans et axée sur une diversification aussi grande que possible afin de répartir les risques. Fin 2019, huit compartiments ont eu une certification Luxflag « ESG » et un autre une certification « Environnement ».

ciation des risques climatiques fait partie de la stratégie d’investissement des gérants du portefeuille du FDC. Greenpeace – dont l’action devant le tribunal administratif concerne le fait que le ministre de la Sécurité sociale n’a pas répondu à sa demande d’information – met en avant que les investissements dans les énergies fossiles sont à risque financièrement. Si les titres d’une entreprise constituent un risque financier, ne satisfont plus par ses résultats ou si elle voit sa responsabilité engagée dans le respect de critères environnementaux, elle perdra la notation minimale exigée, ne figurera plus dans le benchmark et sera exclue du portefeuille du gérant. Dans la continuité de la transparence affichée, nous préparons cette année un rapport concernant l’exposition du FDC aux risques liés à la transition écologique.

tions. Déjà aujourd’hui, six demandes de pension sur dix concernent une carrière mixte, c’est-à-dire menée au Luxembourg et dans d’autres pays. En 2018, 44 % des pensions comportaient une carrière migratoire, 52 % des pensions étaient versées au Luxembourg et le reste était exporté vers 102 pays, majoritairement dans l’UE. Et qu’en est-il des fameux 10 ans qui donneraient droit à une pension luxembourgeoise ?

C’est une question qui est posée à chaque présentation que nous faisons… et nous n’avons de cesse de casser ce mythe : pour avoir droit à la pension de vieillesse à 65 ans, il faut justifier d’une carrière de 10 ans, mais il n’est pas exigé qu’elle ait été réalisée entièrement au Luxembourg. Toutes les périodes réalisées dans un pays de l’UE ou dans un pays conventionné sont prises en compte. À titre Passons aux mythes de d’exemple, ça peut être huit ans en l’assurance-pension luxemFrance et deux ans au Luxembourg. bourgeoise. Est-elle menacée Toutefois, il se peut qu’une perpar une vague de frontaliers sonne voit son droit à la pension amenés à faire valoir leurs Les investissements du FDC ont Les investissements du FDC ouvert dans un pays et pas encore droits à la retraite dans les fait l’objet de critiques depuis dans les énergies fossiles ou dans l’autre compte tenu des difprochaines années ? 2011, avec à l’époque une mise du moins dans une entreprise férents âges de départ à la retraite. en cause des investissements comme Total sont décriés par Le phénomène est neutre pour la Le niveau des prestations diffère dans des sociétés fabriquant Greenpeace, qui rappelle les CNAP. Chaque assuré a cotisé, c’est également : le taux de remplacedes armes à sous-munitions… engagements du Luxembourg grâce aux frontaliers et aux ment correspond à 78 % du salaire migrants que le niveau de la moyen au Luxembourg contre seuNous avons évolué et sommes lors de la COP21. conscients de notre responsabi- Nous continuons à travailler sur réserve est si élevé, et chacun a lement 44 % dans la moyenne eurolité éthique, écologique et sociale. la transition écologique et l’appré- donc droit de toucher des presta- péenne. C. F. Février 2020—

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ENJEUX

QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES PENSIONS ?

DES CHIFFRES POUR COMPRENDRE

LES PENSIONS POUR LES NULS

1

VIEILLESSE

16,3% 9,8%

52,1%

Pension de survie Sont concernés ici, sous conditions, le conjoint survivant, le conjoint divorcé, les parents et alliés... 48.112 personnes en bénéficiaient en 2018, dont 89,5 % de femmes.

Pension d’invalidité Elle concerne l’assuré dont l’état de santé l’empêche de travailler normalement. 7.125 femmes et 10.028 hommes en ont bénéficié en 2018.

13,5%

13,6%

INVALIDITÉ 55,9%

13,2% 9,4%

11,3%

50,6%

9,1% 18,3%

4,9%

4

10,7%

SURVIE

EXISTE-T-IL DES RÉGIMES SPÉCIAUX ?

Le régime général de pension concerne 90 % des travailleurs du secteur privé, dont les indépendants. À côté de celui-ci existent des régimes spéciaux pour les assurés du secteur public : employés de l’État, agents des CFL, membres du gouvernement et du Conseil d’État, parlementaires... Le régime spécial transitoire vaut pour les fonctionnaires et agents CFL qui étaient au service de l’État avant le 1er janvier 1999. Il permet de partir à la retraite à 57 ans avec 40 années de service ou à 60 ans avec 30 années de service. Un policier peut, pour sa part, partir à 55 ans avec 30 années de service, et un militaire avec au moins 10 ans de service. Ils représentent 19.241 des 183.838 pensions du régime général versées en décembre 2018, soit 10,46 %.

10,46%

Le régime spécial concerne ces mêmes fonctionnaires, mais entrés au service de l’État après le 31 décembre 1998 sans l’avoir été auparavant. Il se rapproche fortement du régime général mais offre une pension à 65 ans avec au moins 10 ans de service, à 57 ans avec 40 ans de service ou encore à 60 ans avec 40 années d’assurance dont au moins 10 à titre d’assurance obligatoire.

On notera également que l’âge de départ peut encore être abaissé en vertu du droit à certaines « périodes computables » : congés parentaux, de maternité, politiques ou syndicaux, les bonifications de service, les baby years...

QUELS SONT LES MONTANTS VERSÉS ?

En 2019, pour une carrière complète de 40 ans de cotisation, le pensionné touchait entre 1.841,51 et 8.525,50 euros brut par mois. En 2018, la moyenne de toutes les pensions versées sur base de cotisations luxembourgeoises était de 2.835,35 euros. La pension de vieillesse et de vieillesse anticipée s’élevait en moyenne, pour sa part, à 3.174,02 euros brut.

52 —

Paperjam_PJ_2020_02 52

115.527

VIEILLESSE/ANTICIPÉE 3.174,02 € INVALIDITÉ 2.285,51 €

2013

2014 2015 2016 2017

Pension d’orphelin Pour les enfants qui ont perdu leur père ou leur mère, elle est valable jusqu’à 18 ans (27 ans dans certains cas). En 2018, 1.886 pensions ont été versées à des hommes, 2.021 à des femmes.

2018

65

3

52,1%

8,3%

8,6%

Luxembourg France Allemagne Belgique Autres pays

183.838

ANS

À QUEL ÂGE PEUT-ON PRENDRE SA RETRAITE ?

Au Luxembourg, l’âge légal de la pension de vieillesse a été fixé à 65 ans à condition d’avoir cotisé durant au moins 120 mois. Il peut être anticipé à 60 ans (sous certaines conditions) et même 57 ans (si 480 mois de cotisation assurance obligatoire ont été cumulés).

COMMENT ÉVOLUENT LES COMPTES DU RÉGIME GÉNÉRAL DE PENSION ?

Les recettes du régime général d’assurance-pension viennent des cotisations des assurées et employeurs, des pouvoirs publics, mais aussi de loyers et des revenus sur prêts. Les dépenses sont constituées des prestations, des charges financières et des frais administratifs. 5.715 5.561 6.000 5.422 5.000

4.000

4.748

3.637

4.916

RECETTES 5.245

4.490 4.153

3.991

3.855

DÉPENSES 5.155

3.000 2013

2014

2015

2016

2017

Recettes et dépenses en millions d’euros

QUELLE EST LA PROPORTION DE CARRIÈRES COMPLÈTES ?

La Luxembourg contribue aux pensions des frontaliers et expatriés pour la partie de leur carrière réalisée ici. La pension est dite non migratoire si l’ensemble de la carrière a été réalisée au Luxembourg. 75 %

43,9%

37%

56,1%

63%

50 %

55,2%

57,2%

55,9%

42,8%

44,1%

36,6%

43,7%

25 %

SURVIE/CONJOINT 2.257,97 €

0% 25 % 50 %

SURVIE/ORPHELIN 75 % 767,20 €

Total Le niveau moyen des pensions en 2018 par type de pension

44,8%

Pension de vieillesse

Carrières complètes au Luxembourg en 2018

63,4% Pension d’invalidité Carrières mixtes

56,3%

Pension de survie

Rapport 2019 de la Sécurité sociale

TOTAL

16,6%

178.138 173.058

SOURCE

10,3%

166.331

2

OÙ PARTENT LES PENSIONS ?

En décembre 2018, 47,9 % des pensions versées (moins de 25 % en 1995, 33 % en 2000) étaient destinées à des non-résidents – 97,5 % d’entre eux vivaient dans des pays de l’Union européenne et 2,5 % dans d’autres pays à travers le monde. 15,2%

167.367

Pension de vieillesse C’est la pension accordée à l’âge légal de 65 ans. Elle peut être anticipée, sous certaines conditions, à 60 et même 57 ans. En 2018, la pension de vieillesse (et anticipée) représentait 123.434 des 183.838 pensions versées du régime général.

Pension de vieillesse, anticipée ou pas, régimes spéciaux, pension migratoire... Pour qui, quand et combien ? Il n’est pas toujours facile de retrouver son chemin dans la jungle des nomenclatures. Voici quelques balises.

COMBIEN DE PENSIONS VERSÉES ?

Ces chiffres cumulent les pensions, les avances et les allocations trimestrielles versées en décembre 2018.

— Février 2020

27/01/2020 10:08


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ENJEUX RÉFORME

une Question de courage politique Les gouvernements jouent à cache-cache avec la réforme du système des pensions depuis près de 30 ans, craignant que des mesures trop impopulaires ne leur coûtent leur mandat.

S

i d’autres pays parlent de falaise ou de tsunami, au Luxembourg, c’est l’expression du mur qui a été choisie pour qualifier le risque d’effondrement du système des pensions. La paternité en revient à Jean-Claude Juncker, qui avait lancé un premier avertissement officiel lors de son discours sur l’état de la Nation en 1997 : « L’allongement de l’espérance de vie signifie que nous devrons prendre en 2015 39 % des salaires du secteur privé pour pouvoir payer les pensions. Parce que tout cela arrive, parce que cela arrive avec certitude, nous fonçons droit dans le mur. Le mur nous attend le 1er janvier 2015. Le mur nous attend dans 20 ans. » Un quart de siècle plus tard, pas de mur mais une épée de Damoclès qui revient parfois dans les discours et encore plus rarement dans les programmes électoraux. Les gouvernements se font rassurants. « Le mur des pensions a fondu et il n’est plus visible », estimait au printemps 2017 le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie Étienne Schneider pour justifier que la coalition DP-LSAP-Déi Gréng ne toucherait pas au régime général de pension. « Il n’y a pas d’urgence à agir et aucune raison de céder à la panique », renchérissait quelques mois plus tard son collègue des Finances, Pierre Gramegna, alors même que le Conseil national des finances publiques avertissait qu’il faudrait, selon les projections à 2060, un surplus budgétaire de 6 % chaque année et ad vitam æternam pour compenser les dépenses futures, composées pour moitié des coûts liés au vieillissement de la population – pension, assurance dépendance, santé. La Commission européenne table de son côté 54 —

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sur un effort de 4,6 points de PIB, « l’un des plus élevés au sein de l’UE28 », soulignait le Conseil national des finances publiques. Car le Luxembourg n’échappe pas au vieillissement de la population, qui fait craindre pour l’avenir des pensions dans les pays européens. Les projections à 2060 évaluent à 490.000 le nombre de pensionnés – « le seul chiffre dont nous sommes certains aujourd’hui », rappelle Fernand Lepage, président de la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP) –, soit trois fois plus qu’en 2015. Avec une croissance de l’emploi vouée à ralentir après 2020 pour passer sous 2 % en 2025 et sous 0,5 % en 2055, pour une croissance de PIB elle aussi en décrue à partir de 2035 pour atteindre 2 % en 2060. « Nous avons la chance de disposer d’un système de santé par répartition pure, ce qui veut dire que ceux qui travaillent paient, par leurs cotisations, les pensions de ceux qui sont en retraite, explique Mars Di Bartolomeo, député LSAP et ministre de la Sécurité sociale de 2004 à 2013. Aussi longtemps que demeure l’excellent déséquilibre entre les deux – 2,5 à 3 actifs pour un retraité –, le système est en bonne santé. » L’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) anticipe u n e p op u l at i o n ac t ive de 805.000 assurés en 2060 (contre 435.000 en 2015). Mise en parallèle avec le nombre de pensionnés à cet horizon, cela donne un coefficient de charge de 61 retraités pour 100 actifs. « Il faudrait plus d’un million d’actifs pour maintenir ce coefficient à 40 % », souligne M. Lepage. Pour autant, M. Lepage ne reprend pas à son compte l’antienne de son prédécesseur

Robert Kieffer selon laquelle le système luxembourgeois relève- PREMIER SIGNAL rait du mécanisme de Ponzi, D’ALARME EN 2024 rendu célèbre par un certain Selon les prévisions de l’IGSS dans rapport actuariel intermédiaire Bernard Madoff, en ce qu’il risque son de 2017, fondé sur les données de ne pas pouvoir verser les pen- macroéconomiques d’Eurostat de sions promises aux cotisants sous 2015, c’est en 2024 qu’un premier la masse des futurs pensionnés. voyant va commencer à clignoter sur

PRUDENCE GOUVERNEMENTALE

Toutefois, les gouvernements successifs ont longtemps rechigné à toucher à un système qui garantit une pension confortable par rapport à nos voisins européens. M. Kieffer tirait déjà la sonnette d’alarme lorsque le ministre de la Sécurité sociale Carlo Wagner (DP) présentait les résultats de la « Rentendësch » (table ronde sur les pensions) avec les partenaires sociaux du printemps 2001. Plusieurs mesures en faveur des pensionnés avaient été décidées – contre l’avis du patronat : augmentation de 3,9 % des pensions dans le secteur privé et de 11,9 % de la pension de base, création de l’allocation de fin d’année (aujourd’hui environ 800 euros pour une carrière complète), extension des baby years et forfait d’éducation pour les femmes hors dispositif baby years… Autant de cadeaux qui ne figuraient pas dans les recommandations de l’Évaluation actuarielle et financière du régime général d’assurance pension du Grand-Duché de Luxembourg commandée par l’IGSS et menée par le Bureau international du Travail. Le gouvernement Juncker-Polfer avait tout de même consenti à introduire une mesure d’incitation à travailler après 55 ans. Ce n’est qu’en 2012 que le GrandDuché est entré dans l’ère de la modulation du système de pension avec la première réforme à impact négatif pour les pensionnés. Plutôt que de reculer l’âge légal de la retraite – mesure hautement impopulaire –, le gouvernement a choisi une diminution progressive des prestations pour les assurés devenant inactifs à partir de 2013. Les premiers concernés devaient travailler quelques semaines de plus pour obtenir leur pension complète, tandis que ceux faisant valoir leur droit à la retraite en 2052 devront rester en poste trois ans de plus, à moins de partir avec une pension

le tableau de bord du gouvernement. La prime de répartition pure, c’està-dire le rapport entre les dépenses courantes du régime de pension et la totalité des revenus cotisables des actifs, dépassera le taux de cotisation global de 24 %. Ainsi, si aucune mesure corrective n’est prise, le gouvernement devra puiser dans la réserve pour financer les pensions versées chaque mois. La réserve atteindra 1,5 fois le montant annuel des prestations en 2035 et sera tarie en 2041. Des dates qui « ne se réali­ seront pas puisque le gouvernement devra agir » dès le dépassement du taux de cotisation, souligne Fernand Lepage, président de la Caisse nationale d’assurance pension.

tronquée de 15 %. Une mesure d’économie « dont l’effet vient très tard », commente M. Lepage. Mars Di Bartolomeo rappelle cependant l’apport moins visible de cette réforme si contestée en 2012. « Nous avons introduit un système qui entraîne des mesures en ce qui concerne l’ajustement des pensions dès qu’un clignotant s’allume », souligne-t-il. L’étude actuarielle décennale est assortie d’une étude intermédiaire au bout de cinq ans. Et un bilan définitif de la réforme doit être dressé 10 ans après son entrée en vigueur. « Je suis d’avis qu’une réforme des pensions n’est jamais définitive, ajoute M. Di Bartolomeo. On parle de ‘mur des pensions’, mais il ne faut pas oublier que nous avons un volant, des freins et un accélérateur, c’est-à-dire tous les outils pour éviter le mur. » La coalition au pouvoir depuis 2013 s’était engagée dans son programme de gouvernement à « poursuivre les efforts engagés par la réforme de 2012 » par diverses actions : « Évaluer l’opportunité d’adaptions au niveau des dispositions anti-cumul ; promouvoir les mécanismes permettant d’accéder progressivement à la retraite (activité professionnelle et pension de vieillesse) ; prendre des mesures d’incitation pour retarder l’âge de départ à la retraite ; après évaluation, dis-

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ENJEUX cuter l’évolution future du complément de fin d’année ». La première législature a surtout vu le lancement du groupe de travail « Pensions » en 2016, composé d’experts de quatre ministères, de l’administration du personnel de l’État, du président de la CNAP et d’experts des chambres professionnelles. Son rapport a le mérite de rappeler les grands principes inaltérables : équité intergénérationnelle, durabilité, équilibrage des risques, adéquation des ressources et des dépenses. Un premier jalon qui explique probablement que le programme de gouvernement 2018-2023 se contente de rester dans l’expectative, prévoyant simplement de « suivre de près la situation financière actuarielle du régime général de pension » et d’« orienter les investissements du Fonds de compensation vers le logement locatif à coût modéré et la finance verte ». « La bonne situation financière actuelle du régime général de l’assurance-pension permet d’étudier et de développer des modèles de financement alternatifs à mettre en œuvre à moyen et long terme pour assurer la pérennité du système », avance encore l’accord de coalition. Le mur des pensions, en tout cas, n’occupe plus le débat politique. Pourtant, la plupart des acteurs appellent à agir le plus tôt possible pour éviter de devoir prendre des mesures trop douloureuses. « Tout le monde sait qu’on ne peut pas continuer sans adaptation, souligne le député Marc Spautz (CSV). La discussion porte plutôt sur le fait de savoir quand cette adap-

tation doit commencer. Cela fait trois ans que le CSV dit qu’il est important de se réunir pour regarder dans quelle direction nous allons. Chaque année, des milliers de gens commencent à travailler avec la promesse d’une pension » selon le régime actuel. Le CSV suggère une « Rentendësch » rassemblant politiques et partenaires sociaux – en espérant que leur analyse de la situation converge. « Une vue à court terme est irresponsable pour les futures générations, renchérit Gast Gibéryen, député de l’ADR – un mouvement d’ailleurs né d’une revendication sur les pensions. Il faut avoir le courage d’en discuter et de prendre des décisions. » Le parti devenu identitaire penche pour une modulation de l’ajustement des pensions sans toucher à l’indexation ou à l’introduction d’un impôt pour financer les pensions. « Tout se discute, estime-t-il, mais il faut qu’on dise la vérité aux gens : le système qui exige 2,5 actifs pour un retraité ne peut pas fonctionner à long terme. »

DIVERGENCES SUR LA RÉFORME

L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) comme les Chambres de commerce et des métiers militent depuis longtemps pour faire évoluer un système dont l’« insoutenabilité évidente a été confirmée par de nombreuses institutions tant internationales (Fonds monétaire international, Commission européenne, Organisation de coopération et de développement économiques) que nationales (Chambre de com-

ÉVOLUTION DU NIVEAU DE LA RÉSERVE ET DU SOLDE EN % DU PIB À L’HORIZON 2060 La réserve du régime de pension sera tarie en 2041 sans réforme d’ici-là. 35 25 15

0

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IGSS

-15

Réserve en % du PIB Seuil de 1,5 fois les dépenses annuelles

-25 -35 2015

2020

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2030

2035

2040

2045

2050

merce, CNFP, IGSS…) ». L’UEL évoque plusieurs pistes d’adaptation, en commençant par un accroissement du taux d’emploi des travailleurs âgés : celui des 55-64 ans est « le deuxième plus faible de l’UE », et seuls 7,7 % des 60-64 ans travaillent encore. Elle prône une « adaptation du montant des prestations à une société où on vit de plus en plus longtemps et où on ne peut pas croître ad vitam æternam à un rythme de 10.000 nouveaux emplois par an » tout en « ne heurtant pas l’équité intergénérationnelle ». Pourquoi pas en « compensant l’augmentation de la longévité par l’introduction d’un facteur de longévité dans la formule de pension ». Abaisser le plafond cotisable, diminuer le montant maximal de la pension, supprimer le forfait d’éducation, abandonner l’ajustement des pensions sur l’évolution des salaires et leur indexation sont d’autres mesures suggérées par les entreprises. Sans oublier la promotion des 2e et 3e piliers (épargne-pension par l’entreprise ou individuelle par capitalisation). Autant de propositions qui ne figurent pas sur la liste de la Chambre des salariés. Celle-ci marquait d’ailleurs son désaccord avec le rapport de l’IGSS sur les pensions, considérant que la hausse des dépenses liées au vieillissement n’est pas « insoutenable ou non finançable ». Elle privilégie également l’augmentation des cotisations ou encore un impôt de solidarité pour combler un éventuel déficit du régime général de pension. Déi Lénk partage la prudence de la CSL et des syndicats, déjà mécontents de la suspension de l’ajustement des pensions en 2013, 2014 et 2015. « La question du mur des pensions ne se pose pas pour l’instant, estime le député David Wagner. Les projections à 50 ans sont hypothétiques. S’il devait y avoir un problème financier, on peut augmenter les cotisations ou les plafonner » pour les hauts revenus. Alors que la pension minimale devrait être augmentée. « Historiquement, les pensionnés d’aujourd’hui sont en large partie des gens qui n’étaient pas gâtés par la rémunération lors de leur vie active, nuance Mars Di

UNE COTISATION TRIPARTITE Chaque assuré, qu’il travaille dans le privé ou la fonction publique, verse 8 % de son salaire au système de pension.

8% ENTREPRISES

24 % 8% ASSURÉS SOURCE

CNAP

PENSIONS COMPLÉMENTAIRES, UNE FAUSSE BONNE IDÉE ? La coalition DP-LSAP-Déi Gréng a élargi l’accès aux régimes complémentaires de pension aux indépendants et aux professions libérales. Fernand Lepage, le président de la Caisse nationale d’assurance pension, met toutefois en garde contre « certaines manœuvres [qui] tendent à délester le budget de l’État pour arriver à un régime légal réduit à un socle de base que l’assuré devra compléter avec une assurance privée – comme au Royaume­Uni, où le régime légal représente seule­ ment 40 % du montant d’une pen­ sion ». Ce n’est à son avis « pas le bon choix, parce que toutes les personnes ne sont pas éligibles pour une pension du 2e pilier ou ne pourront pas s’offrir une pension du 3e pilier ». Une position partagée par le CSV comme le LSAP. « Il est fondamental de garantir une pension légale permettant de vivre décemment, ajoute M. Lepage. C’est ce qui explique que les retrai­ tés au Luxembourg sont moins vul­ nérables face à la pauvreté. Cela m’attriste de voir que dans les pays voisins, des retraités sont obligés de reprendre des petits boulots. C’est une faillite de l’État­providence et de l’État social. »

Bartolomeo. Les nouvelles générations sont quand même assez bien payées en moyenne. » En clair : un revenu de remplacement moins élevé que 78 % n’est pas inenvisageable, sachant que la pension minimale est déjà trois fois plus élevée que de l’autre côté de la frontière. Consensus relatif sur la situation actuelle, divergences sur les réponses à apporter : lorsque le débat sera véritablement lancé – peut-être en 2023 pour le prochain rapport actuariel sur le régime général des pensions –, il promet d’être animé. Surtout à l’approche des élections législatives. C. F. Février 2020—

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2,1 millions

de passagers ont emprunté les avions Luxair en 2018 (8 % d’augmentation en une année)

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ENJEUX

L’épargne-retraite complémentaire est encore un marché restreint en raison de la générosité du système de retraite public. Mais une fiscalité plus favorable et l’ouverture de la souscription aux travailleurs indépendants laissent présager un regain d’intérêt.

I

«  l faut que les gens comprennent qu’il est important de préparer sa retraite soi-même, pour pouvoir conserver son niveau de vie par la suite. Le vieillissement de la population, les progrès de l’espérance de vie et l’augmentation du nombre de retraités font qu’il est fort probable que le montant des retraites versées par l’État diminue à l’avenir », affirme Eric Dejon, patrimonial expert chez ING Luxembourg. Pour compenser cette baisse à venir, le régime général (pilier 1) est soutenu par deux autres piliers : la retraite complémentaire d’entreprise (pilier 2) et la prévoyance-retraite (pilier 3), que chacun peut souscrire. Des produits qui existent, mais qui séduisent encore peu : « Au Luxembourg, nous sommes dans une situation très confortable, avec un système étatique performant. La demande d’épargnepension est donc beaucoup moins forte que dans d’autres pays », affirme Marc Hengen, administrateur délégué de l’Aca.

TAILLE CRITIQUE

Le pilier 2 concerne soit des fonds de pension, soit des contrats à contributions définies, pour lesquels l’employeur choisit le pourcentage de salaire que les employés verseront sur leur plan de pension. « Quelques acteurs bancaires et assurantiels se disputent le marché des grandes entreprises. La concurrence est plus forte sur celui des petites entreprises. L’épargne-pension est un des rares marchés sur lesquels les acteurs présents commercialisent le même produit pour une clientèle identique… », explique Claude Hirtzig, chef du

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département Banque des particuliers et des professionnels à la Spuerkeess. Une activité qui nécessite une certaine taille critique pour être rentable. Mi-janvier, Cardif Lux Vie a ainsi jeté l’éponge et cédé son activité de retraite complémentaire pour les entreprises à Lalux Vie. Par cette acquisition, cette dernière renforce ses positions et touche 35.000 salariés d’environ 2.000 entreprises, soit environ un tiers du marché. Tandis que Bâloise annonce plus de 13.000 affiliés, pour environ 300 contrats placés auprès des entreprises. Dès lors, l’ouverture du pilier 2 aux travailleurs indépendants et aux professions libérales en janvier 2019 a créé un appel d’air. « Le produit devrait vraiment décoller en 2020, en particulier du fait de ses conditions fiscales avantageuses. Nous misons beaucoup sur cette ouverture aux indépendants, et nous avons formé tous nos conseillers PME et indépendants au produit », déclare Claude Hirtzig.

BARRIÈRES À L’ENTRÉE

De son côté, Lalux (notamment partenaire de la Spuerkeess pour l’épargne retraite) s’est lancé dès novembre 2018, et parie aussi sur cette extension aux indépendants. « Comme c’est un produit fiscalement avantageux, la majorité des demandes de souscription a eu lieu pendant les dernières semaines de l’année. Nous pensons que l’engouement va se poursuivre », estime Jérôme Wiwinius, responsable corporate chez Lalux. L’assureur avait même anticipé les demandes de dernière minute : « Il nous a paru

cet argent et détenir un certain patrimoine pour profiter ensuite de l’avantage fiscal », ajoute Etienne Zimmermann. C’est aussi l’obstacle majeur relevé par Laurence Nicolet, local market sales manager chez Cardif Lux Vie : « Beaucoup d’explications et de pédagogie sont attendues par les entrepreneurs pour qui la principale difficulté consiste à prévoir le montant à immobiliser, en sachant que chaque année est différente. » « En plus des banquiers et des assureurs, il faudrait aussi que les fiduciaires, qui connaissent au mieux l’état des revenus concernés du client en cours d’année, recommandent ce placement », signale Gery Thomas.

MARCHÉ DISPUTÉ

Hors entreprise, les épargnants peuvent aussi souscrire de manière individuelle des contrats de type pilier 3. « Le produit le plus fréquent est une assurance à capital garanti avec participation aux bénéfices », note Marc Hengen. Le produit fonctionne ainsi de manière similaire à une assurance-vie. Et la dernière réforme fiscale de 2017 lui a donné un coup de pouce. « Elle nous a aidés à booster la

CAPITALISATION

PLUS D’1,5 MILLIARD D’EUROS DANS LES FONDS DE PENSION Les 12 fonds de pension recensés par la CSSF au Luxembourg, auxquels sont affiliées près de 16.000 personnes, totalisent 1,580 milliard d’euros d’actifs à la fin de l’année 2018 (+ 2 % par rapport à 2017). 20.000

15.000

10.000

5.000

0 2013 Régime transfrontalier

2014

2015

2016

2017

2018

Régime national

Les 12 fonds de pension sont : Amundi Pension Funds, Bil Pension Fund, Compagnie luxembourgeoise de pension, ePension Fund Europe, EY International Pension Scheme, Geno-Pensionsfonds, KPMG Pension Scheme, Lux Prime Pension, Luxembourg Pension Fund, Pensioninvest, The Clearstream Luxembourg Pension Fund, The Unilever Pension Plan.

Rapport annuel 2018 de la CSSF

Deux piliers encore sous-utilisés

important d’automatiser le plus possible la souscription, notamment avec la signature électronique, ce qui nous a permis de faire face à l’afflux de demandes en fin d’année dernière », signale Claudia Halmes-Coumont, directeur de Lalux Vie. Si les banques et les assureurs se bousculent au portillon, c’est que le marché a du potentiel : « Les professions libérales disposent de revenus plus élevés à épargner, et les avantages fiscaux du produit font la différence. De nombreuses niches de clientèle concernées par le produit n’ont pas encore été exploitées », constate Gery Thomas, senior private banker à la Banque de Luxembourg. Bâloise demande encore à être convaincu : « Nous avons dépassé nos objectifs, mais il s’agit d’un marché de niche, puisqu’il existe environ 10.000 travailleurs indépendants, dont 5.000 sont résidents », souligne Etienne Zimmermann, product manager life chez Bâloise. Par ailleurs, certains freins devraient encore être levés. « Les indépendants y réfléchissent à deux fois, car il faut immobiliser les fonds et payer 20 % d’impôts à l’entrée. Il faut donc avoir les capacités financières de bloquer

SOURCE

RETRAITE COMPLÉMENTAIRE

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ENJEUX commercialisation du pilier 3, en abolissant l’obligation de sortie en rente viagère, qui freinait beaucoup d’épargnants », remarque Etienne Zimmermann. Autre argument de vente non négligeable : « Les plafonds de déductibilité ont été augmentés. C’est un point que nous mettons beaucoup en avant, surtout en fin d’année, en période de déclaration fiscale », affirme Eric Dejon. Et les frontaliers peuvent aussi y souscrire. La différence se fera à la sortie du contrat, en fonction du traitement fiscal appliqué dans leur pays de résidence. Essentiellement l’apanage des assureurs, dont les produits sont aussi commercialisés en marque blanche par les réseaux bancaires, le pilier 3 est un marché disputé. Cependant, les banques privées ne disputent pas cette course à tout prix. « Pour nous, les produits de pilier 3 ne sont pas des produits d’appel ; ils s’ajoutent à la palette de placements possibles. Et en règle générale, nos clients n’achètent pas de produits dédiés à la retraite, ils achètent l’avantage fiscal », certifie Gery Thomas. Les acteurs tentent alors de se démarquer au niveau des tarifs ou des fonds proposés. Ainsi, la demande est de plus en plus forte pour les fonds verts.

428 M. € En 2018, les compagnies d’assurance-vie luxembourgeoises ont encaissé 428 millions d’euros en assurance-vie collective (2e pilier) auprès d’entreprises établies à Luxembourg, selon l’Aca.

995 M. € Un peu plus de 96.000 contrats d’épargne-pension de type pilier 3 sont en circulation (+ 18 % par rapport à 2017) et totalisaient 995 millions d’euros à fin 2018, selon le CAA.

« Notre spécificité consiste à proposer une gamme de fonds socialement responsables, qui respectent les critères ESG (environnement, social, gouvernance) et offrent la possibilité de diversifier son épargne. Les épargnants peuvent ainsi allier rendement et responsabilité », souligne Laurence Nicolet. Dans sa dernière étude conjointe avec PwC Luxembourg sur les fonds de pension, l’Alfi estime que près de 17 % des fonds de pension prenaient en compte, en 2018, les risques d’investissement liés au changement climatique (contre 5 % en 2017). La réforme fiscale à venir pourrait aussi contribuer à élargir la palette de fonds : « Les limites en termes de prises de risque sont assez drastiques. Elles pourraient être assouplies pour que les clients, qui investissent aujourd’hui en actions et en obligations, puissent par exemple placer leur argent dans des fonds alternatifs », imagine Claude Hirtzig. Enfin, au Luxembourg, la retraite complémentaire est surtout une question épineuse pour les travailleurs frontaliers ou les multiexpatriés. « Il n’existe pas de produits d’épargne-retraite mi ra cles pour les carrières mixtes, car les personnes ne savent pas toujours dans quel pays elles prendront leur retraite. Même l’assurance-vie peut être complexe : il faut en effet prendre en compte la résidence des héritiers. Or, les enfants des familles d’expatriés, comme les luxembourgeoises, changent souvent de pays », constate Gery Thomas. Ceux-là n’ont plus qu’à attendre la commercialisation du produit paneuropéen de retraite (voir page suivante) et des fonds de pension transfrontaliers. La panacée ? Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier : « La retraite doit être envisagée de manière globale. Il faut la construire brique par brique et penser d’abord à réduire les gros postes de dépenses : par exemple, essayer de souscrire une assurance santé jeune pour payer ensuite des primes moins importantes, investir dans l’immobilier, puis dans l’épargne traditionnelle… », conseille Etienne Zimmermann. L.F.

À RETENIR

COMMENT PRÉPARER SA RETRAITE AU LUXEMBOURG « PILIER 1 » LE RÉGIME GÉNÉRAL DE RETRAITE COTISATION Cotisation obligatoire, par affiliation au régime de sécurité sociale, pour le versement de la pension légale par la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP). TRAITEMENT FISCAL Retenue d’impôt calculée par la CNAP en fonction de la classe d’imposition.

« PILIER 2 » LA RETRAITE COMPLÉMENTAIRE D’ENTREPRISE

Les contrats « groupe » COTISATION Versement sur un contrat d’épargne-pension mis en place par l’employeur. TRAITEMENT FISCAL Taux forfaitaire d’imposition de 20 % à la source, déductibilité jusqu’à 1.200 euros par an, exemption d’impôt sur le revenu à la sortie pour les résidents. Le RCPI (régime complémentaire de pension pour indépendants) COTISATION Les travailleurs indépendants et professions libérales abondent un contrat d’épargne-pension. TRAITEMENT FISCAL Taux forfaitaire d’imposition de 20 % et taxe rémunératoire de 0,9 % prélevée par la compagnie et reversée à l’Inspection générale de la sécurité sociale, déductibilité à hauteur de 20 % du revenu annuel net, exemption d’impôt sur le revenu à la sortie pour les résidents. Les fonds de pension (formes juridiques : assep, sepcav* ) COTISATION Versement sur un fonds de pension mis en place par des entreprises luxembourgeoises, étrangères ou multinationales en faveur de leurs salariés. « PILIER 3 » : LA RETRAITE COMPLÉMENTAIRE PERSONNELLE COTISATION Possibilité d’abonder un contrat de prévoyance-vieillesse (aussi appelé « 111 bis » du nom de l’article du code fiscal associé), pour une durée minimum de 10 ans. Un contrat soit à capital garanti (avec un taux de rendement minimum garanti), soit à capital non garanti (intégrant des fonds d’investissement en unités de compte). La limite d’âge pour souscrire est de 65 ans. À la sortie, le versement est possible au plus tôt à 60 ans, au plus tard à 75 ans. La détention de plusieurs contrats est possible. TRAITEMENT FISCAL Déductibilité jusqu’à 3.200 euros par an. Pour les contrats à rendement non garanti, plus le souscripteur se rapproche de l’âge de la retraite, plus la part d’investissement en actions décroît.

« PILIER 4 »

Les autres placements et produits d’épargne qui peuvent contribuer à la constitution d’une retraite (livrets d’épargne, comptes titres, immobilier…).

* Sepcav : société d’épargne-pension à capital variable Assep : association d’épargne-pension

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Le Luxembourg, futur hub des retraites en Europe ? Les acteurs de la place financière attendent beaucoup du nouveau produit paneuropéen d’épargne-retraite individuelle (PEPP) et de la possibilité de transférer les fonds de pension d’un pays à un autre.

I

l y a eu la success-story des fonds Ucits. Pourrait-il y en avoir une autre avec l’épargne-retraite ? Deux nouveautés aiguisent les appétits : le produit de retraite paneuropéen (Pan-European Personal Pension Product, PEPP), et la directive IORP II (Institutions for Occupational Retirement Provision). Publié à l’été 2019, le règlement sur le PEPP crée un produit d’épargne-retraite portable d’un pays à l’autre, via une distribution en LPS (libre prestation de services). « Le produit devrait fonctionner avant tout en ligne, et seuls quelques acteurs le commercialiseront. Il s’agira d’un produit de masse, à faible coût, dont la cible de clientèle est la génération des millennials et les expatriés. C’est une opportunité énorme, car les besoins sont énormes », anticipe Chrystelle Veeckmans, vice-présidente de l’Association luxembourgeoise des fonds de pension et partner chez KPMG Luxembourg. Le PEPP pourrait aussi combler certains manques. « Pour les nouveaux arrivants au Luxembourg, il pourrait servir de garantie à adosser à une demande de crédit immobilier, ce que nous ne pouvons pas faire aujourd’hui avec des produits d’épargne-retraite », précise Gery Thomas, senior private banker à la Banque de Luxembourg.

banques et fonds. Les assureurs ont une longueur d’avance, en particulier sur le paiement et la gestion des rentes , mais aussi sur le réseau de distribution », estime Marc Hengen, administrateur délégué de l’Aca. Du côté des fonds, l’Alfi est aussi dans les starting-blocks et a fait valoir ses compétences en matière de gestion transfrontalière : « Le Luxembourg est devenu un hub de produits transfrontaliers avec la directive Ucits. Nous avons donc l’expérience nécessaire en matière de structuration, d’administration, de tax reporting et de distribution. Et nous serions donc à même de développer cette même expertise dans le cadre paneuropéen du PEPP », avance Corinne Lamesch, sa présidente. Mais tous les acteurs n’accueillent pas le PEPP avec le même enthousiasme. L’association PensionsEurope alerte par exemple sur le « risque d’interférence » avec des produits de pilier 2 qui fonctionnent bien dans de nombreux pays européens. Pour ceux qui le commercialiseront, le principal challenge résidera dans la capacité à intégrer les contraintes règlementaires et fiscales de multiples pays à leurs process. Avec le frein potentiel que peuvent constituer les différences de fiscalité entre États. Dans le meilleur des scénarios DISPARITÉS FISCALES (incluant l’harmonisation fiscale L’EIOPA, gendarme européen des entre États), le PEPP contribuerait assureurs et des institutions de à hauteur de 50 % à la croissance retraite privées, doit encore déter- du marché de l’épargne-retraite miner le cadre de régulation du privée, dont le volume atteindrait PEPP, et sa commercialisation 2,1 trillions d’euros d’ici 2030, devrait intervenir en 2021 ou 2022. selon l’étude d’impact de la « Il pourra être distribué par Commission européenne. Mais les trois industries : assurances, sans cette harmonisation fiscale,

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sa future contribution est considérée comme marginale. LA HAUSSE DU NOMBRE

D’EXPATRIÉS FAVORABLE AUX PRODUITS D’ÉPARGNE Au final, l’assureur Bâloise n’y croit TRANSFRONTALIERS COMPLEXITÉ DU PRODUIT

pas : « C’est fastidieux, complexe et coûteux à mettre en place : il requiert beaucoup de maintenance et de maîtrise des conditions de commercialisation dans tous les pays. L’assurance-vie de droit luxembourgeois – et la portabilité internationale qu’elle permet – peut déjà être conseillée aux personnes qui déménagent souvent », estime Etienne Zimmermann, product manager vie. La compagnie Lalux n’est pas plus convaincue : « Au vu des différences fiscales et de sécurité sociale entre les États membres, il est difficile de croire au succès d’un tel produit. Il faut par ailleurs obtenir l’agrément de chacune des autorités de contrôle locales. Lalux n’a pour le moment pas pour projet de le commercialiser », annonce Claudia HalmesCoumont, directeur de Lalux Vie. La réglementation européenne IORP II ouvre encore de nouvelles perspectives pour le marché des fonds de pension. Elle vise à moderniser les fonds de pension et rendre leur transfert possible entre les pays de l’UE. « Cela permettrait alors de travailler à plus grande échelle, donc de réduire les coûts et d’augmenter la compétitivité. Aujourd’hui, servir des rendements importants n’est pas soutenable dans le contexte de taux d’intérêt bas, à moins de travailler avec des coûts réduits et des volumes plus importants, ou d’offrir une expertise très pointue en gestion d’actifs », remarque Chrystelle Veeckmans. Là encore, les fonds se positionnent déjà : « Un produit de type pilier 2 distribué de manière transfrontalière serait aussi très intéressant pour le pays. Par exemple, une grande multinationale pourrait vouloir offrir un produit de pension unique à ses employés dans différents pays et choisir le Luxembourg comme juridiction d’établissement et de gestion du produit », anticipe Camille Thommes, directeur général de l’Alfi. Avec le PEPP et IORP II, le Luxembourg doit-il alors s’attendre à plus de concurrence extraterritoriale ?

Parmi les citoyens européens en âge de travailler (20 - 64 ans), 3,9 % résidaient dans un État membre de l’UE autre que celui dont ils ont la nationalité en 2018, contre 2,7 % en 2008. Les Roumains (21,3 %), les Croates (15,4 %) et les Lituaniens (14,5 %) sont les plus mobiles en Europe. 0

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Pourcentage des citoyens en âge de travailler en 2008 en 2018

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« Comme le marché de l’épargneretraite reste très fragmenté et à la main de chaque juridiction, il sera intéressant de voir si d’autres pays entrent à l’avenir dans la course pour établir et distribuer des produits cross-border », conclut Corinne Lamesch. Ou si – comme pour l’assurance-vie distribuée en LPS – les autres États membres tenteront plutôt de barrer la route aux acteurs du Grand-Duché… L. F.

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ENJEUX

Le cas particulier des fonctionnaires internationaux Les employés des organisations internationales ne cotisent pas au régime général, mais à des régimes spéciaux de retraite « maison », propres à chacune des institutions. Zoom sur des cas particuliers qui concernent le Luxembourg au premier chef.

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n comptait 14.672 personnes travaillant pour des organisations internationales au Luxembourg en 2018, dont 11.282 résidents, selon le Statec. On y trouve des employés d’institutions européennes (Commission européenne, Banque européenne d’investissement – BEI, Cour de justice européenne, écoles européennes), mais aussi d’organisations dites extraterritoriales, à savoir Eurocontrol, la Cour de justice de l’Association européenne de libre-échange, et la NSPA (agence de l’Otan). « Chaque organisation internationale dispose de son propre système de pension, étant donné que nous n’avons pas accès au système de retraite général luxembourgeois », affirme Jaroslav Salac, chef de la division Personnel à la BEI. Les 3.440 employés de la BEI sont ainsi soumis à un système de pension obligatoire « maison » auquel ils contribuent dès leur embauche à hauteur de 11,3 % de leur salaire mensuel et que la

banque abonde également. « La BEI contribue à hauteur de deux fois ce que l’employé cotise. La somme est ensuite investie dans les actifs de la BEI », explique Charlotte Martin, analyste dans la division Personnel à la BEI.

ÉGALITÉ DE TRAITEMENT

La banque ne fait pas de différence entre ses employés, qui cotisent tous dans la même proportion au régime de retraite. « Le système se veut égalitaire ; c’est le même pour tous, quel que soit le niveau de poste. Il existe cependant des différences liées à la révision du système, qui a lieu tous les cinq ans. À cette occasion, l’âge de la retraite ou le niveau de contribution des salariés peut évoluer », atteste Jaroslav Salac. Une révision qui veille à l’équilibre du régime, et depuis 2009, l’âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans. « Cependant, pour le staff entré en service avant cette date, l’âge normal de la retraite est défini selon une matrice transitionnelle qui se base

3.440 personnes travaillent à la BEI au Luxembourg.

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sur la date d’embauche et l’âge de la personne à ce moment-là », signale Charlotte Martin. En plus de ce système obligatoire de pension, la BEI offre la possibilité de souscrire de manière volontaire à un régime de pension complémentaire et de cotiser dans la limite de 12 % de son salaire. « Le produit de pension dite légale ainsi que celui de retraite complémentaire sont gérés en interne, avec l’ensemble des actifs de la banque », ajoute Jaroslav Salac. Concernant la fiscalité, les fonctionnaires européens ne sont pas soumis à l’impôt du pays où leur organisation est implantée, mais à une community income tax mensuelle retenue à la source, qui contribue au budget européen. Cette taxation progressive (0 % à 45 % des revenus selon les situations) s’applique également sur le versement de la pension. « Au moment de partir à la retraite, pour déterminer le montant de la pension, les derniers mois de salaire sont comptabilisés et le nombre de mois de pension arrêté », précise Charlotte Martin. Selon le règlement du régime des pensions de la BEI, le « minimum vital » de la pension mensuelle est fixé à 3.117 euros et peut être réévalué sur la base de l’indice des prix à la consommation du Luxembourg.

ACCORDS DE TRANSFERT

Quid alors de l’argent placé dans ce système de retraite en cas de départ de la BEI ? « Si une personne est éligible à la pension et qu’elle a au minimum cotisé pendant cinq années agrégées, elle peut soit conserver ses droits de pension au sein de la BEI et se faire verser une pension de manière différée, soit transférer ses droits dans sa nouvelle entreprise si nous disposons d’un accord avec celle-ci », informe Charlotte Martin. De tels accords de transferts sont ainsi signés entre institutions et/ou entre États pour faciliter la mobilité des fonctionnaires internationaux. Et si la personne ne remplit pas ces critères, elle pourra alors liquider son plan de retraite. Quant aux quelque 1.200 em ployés de la NSPA (Nato Support and Procurement

« Le système se veut égalitaire ; c’est le même pour tous. » Jaroslav Salac

Chef de la division Personnel, BEI

Agency), ils ont un système proche de celui de la BEI. « Deux systèmes de pension différents sont actuellement en vigueur à la NSPA : le régime de pension coordonné et le régime de pension à contributions définies (DCPS, Defined Contribution Pension Scheme). Ce qui détermine le système auquel le membre du personnel est affilié, c’est la date de son recrutement. Plus précisément, quiconque est recruté après juillet 2005 appartient au DCPS », explique un manager de la NSPA. Les employés de l’agence ont le choix, dans certaines limites, du montant qu’ils y épargnent et peuvent choisir différentes options d’investissement. « Chaque membre du personnel dispose de son propre compte, qui est crédité mensuellement des contributions de l’employé et de l’Otan. Ces contributions mensuelles permettent à terme au personnel de sortir soit en rente au moment du départ à la retraite, soit avec une somme forfaitaire », ajoute le manager de la NSPA. La pension est par ailleurs exonérée d’impôt. Ces systèmes de pension n’étant pas forcément aisés à appréhender, la BEI comme la NSPA y forment leurs salariés. « Outre la session d’introduction à laquelle tous les nouveaux employés doivent assister, il existe également une formation en ligne. Et nous avons des présentations annuelles d’experts venant du siège de l’Otan à Bruxelles », explique l’agence. Du côté de la BEI, un intranet précise le fonctionnement du système, un outil de simulation de la pension a été mis en place, et des sessions régulières d’information sont organisées. L. F.

PHOTO Nader Ghavami (archives)

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ENJEUX est un phénomène presque universel : la tendance de seniorisation touche tous les pays de la planète. Toujours plus de retraités, généralement en meilleure santé, bénéficiant d’une plus forte longévité et d’une part croissante du PIB. Leur taux de propriété du logement s’accroît, comme pour les résidences secondaires, et les taux de départ en vacances augmentent. Tout cela dans un contexte où démographie et politique font bon ménage : le poids électoral croissant des seniors permet de faire reconnaître les besoins collectifs de prise en charge médicale, d’accessibilité et de mobilité adaptées aux adultes vieillissants. Les moyennes dissimulent évidemment des contrastes importants : l’égalité devant le vieillissement n’est pas pour demain. Mais avec un gain de 8,4 ans d’espérance de vie en une génération, le Luxembourg est dans la tête des classements. C’est aussi le pays où, croissance aidant, le niveau de vie des seniors a le plus progressé. Ces performances sont un succès, qui dissimulent aussi un coût collectif considérable. Les retraités de la génération passée, dans les années 1980, étaient plus pauvres, plus rares – les baby-boomers étaient encore au travail –, et mouraient vite. Leur financement pesait modérément sur les actifs d’alors. Aujourd’hui, le profil est inverse : nombreux, plus aisés, en meilleure santé. Dans les économies du sud de l’Europe, la stagnation, l’endettement public excessif et le chômage de masse ne permettent pas d’avoir tout à la fois un système généreux de retraite et de soutenir en même temps les investissements d’avenir – l’enseignement, la recherche, la science. Dans ces pays du sud, comme en France, le niveau de vie (revenu après impôts et redistributions, rapporté à la taille du ménage) des personnes de 69 à 71 ans dépasse maintenant la moyenne nationale de 10 %, alors qu’ils étaient 10 % en dessous dans les années 1980. S’il était légitime de permettre un rattrapage des seniors, pour être à parité avec le reste de la population, 64 —

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CARTE BLANCHE

L’emploi des seniors contre la pyramide de Ponzi Le système de financement des retraites pourrait s’écrouler dans de nombreux pays. Qu’en est-il au Luxembourg ? Le professeur Louis Chauvel (Uni.lu) met en exergue la dépendance des pensions à la croissance économique d’un pays, lui-même dépendant de la globalisation.

le fait que les septuagénaires dépassent maintenant le niveau de vie des quadragénaires devient un problème. Les adultes actifs financent par leur travail les retraites, la santé, la dépendance des seniors, et vivent maintenant avec un revenu inférieur. Le sentiment d’injustice s’accroît dès que ces quadragénaires soupçonnent que le bien-être des seniors pourrait être de courte durée : ces adultes en milieu de vie, relativement appauvris, dont le salaire ne permet plus vraiment d’acheter un logement, pourraient être les seniors pauvres de 2040. Ce constat permet de comprendre les tensions sociales en France où, devant la tendance de seniorisation, le choix fut de laisser filer la dette publique sans assurer pour autant le minimum vital de l’investissement dans des services publics de qualité. L’hôpital, l’université, les transports publics, notamment, subissent ce déclin. La perte de compétitivité qui en résulte – les lourdes contributions sociales et impôts ne sont plus la contrepartie de services publics efficaces – laisse présager l’insolvabilité et l’insoutenabilité à venir du système français. Dans ce contexte, les retraites françaises ressemblent à un jeu pyramidal de Ponzi, du nom de cet escroc des années 1920 dont le fonds servait des intérêts très supérieurs à la concurrence en collectant l’épargne de nouveaux entrants toujours plus nombreux, jusqu’à l’explosion du système. Dans un système de retraite par répartition mal géré, le résultat attendu est un peu le même.

Chaque nouvelle génération contribue plus lourdement, mais elle l’accepte car elle croit en la promesse de bénéficier plus tard de retraites encore meilleures. Ce jeu, qui commence bien, finit en pyramide de Ponzi lorsqu’il est mal géré : une crise économique, la baisse démographique des cotisants ou la perte de confiance font qu’un jour les suivants refusent de payer la note et vont voir ailleurs. La conséquence est l’écroulement final du système. Comparées à la situation de la France, les retraites au Luxembourg sont moins exposées. Même si ces dernières sont certes assez généreuses, avec une population retraitée de bonne longévité, une fécondité médiocre, le pays pourrait être très inquiet de son avenir. Il reste que les ressources fiscales spécifiques, le dynamisme du commerce européen et de la finance et la forte expansion de la population des cotisants actifs (les migrations et le travail frontalier) font tenir un équilibre qui serait impossible autrement. Les pessimistes disent que le pays est ainsi en état de dépendance aux migrations, mais c’est en réalité le cercle vertueux d’une économie efficace et d’une dynamique forte de la population. Il reste qu’ici les mêmes soucis de financement apparaîtront si la machine de la croissance des retraites s’emballe, si le logement et les infrastructures de transport ne suivent pas la tendance démographique, si le pays rate sa vocation économique globale. Une perte d’attractivité peut conduire à l’inversion de la pyramide des âges, avec une explosion du

nombre des pensionnés et l’implosion des cotisants nouveaux disposés à financer un système en perte de crédit. On sent venir un vent de panique avec ce possible « Demographic Armageddon ». L’endettement public pourrait laisser espérer quelques années supplémentaires, mais ce serait au prix du sacrifice des intérêts des générations suivantes. Devant ce risque, la démographie appliquée aux pensions a une solution presque miracle, même si elle n’est pas appréciée des travailleurs : le report du départ à la retraite vers des âges plus élevés. Sans atteindre l’extrémisme des propositions du Premier ministre japonais Shinzo Abe qui imagine un départ à l’âge de 75 ans, l’amélioration de la santé des seniors légitime un départ plus tardif. Dans le contexte luxembourgeois de faible chômage, et même si certains employeurs utilisent les départs précoces en retraite comme élément de leur politique interne de renouvellement des effectifs, un maintien plus tardif dans l’emploi est souvent envisageable, par la retraite progressive, l’adaptation, la formation et le bénévolat. Ce prolongement des carrières suppose une meilleure formation tout au long de la vie pour faire face aux changements de qualifications et de compétences. Le droit à la retraite est devenu parfois un devoir de mise à la retraite – couperet pour les travailleurs qui aimeraient continuer. La révolution que représente la seniorisation de la société suppose de transformer le regard sur l’emploi des aînés. LOUIS CHAUVEL

Professeur Université du Luxembourg

Louis Chauvel est professeur en sociologie et dirige l’IRSEI (Institute for Research on Socio-Economic Inequality) du département de sciences sociales de l’Université du Luxembourg. Il est l’auteur de La spirale du déclassement : les désillusions des classes moyennes (Le Seuil 2019).

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GRAND DOSSIER

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Camille Seillès Secrétaire général ABBL

GRANDE INTERVIEW

« Banque privée : moins d’acteurs, plus d’actifs » La banque privée est confrontée à de nombreux défis, liés notamment à la pression pesant sur ses marges. Les acteurs ne disposant pas d’une masse d’actifs suffisante ou ne travaillant pas sur un marché de niche risquent ainsi de disparaître. Pour Camille Seillès, secrétaire général de l’ABBL, ce constat ne doit pas masquer les réelles opportunités qui existent par ailleurs.

une des missions de l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) est de sonder régulièrement la situation des acteurs du monde bancaire installés dans le pays. En septembre dernier, l’association a publié une étude permettant d’objectiver l’état du secteur de la banque privée. Le principal constat qui ressort de cette enquête est largement positif : le montant des actifs sous gestion au sein des différentes banques privées actives sur le territoire luxembourgeois est en hausse continue depuis 10 ans. Entre 2008 et 2018, il est ainsi passé de 225 à 395 milliards d’euros. « On constate aussi que 66 —

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84 % de ces fonds sont originaires d’Europe, ce qui indique bien que le Luxembourg se positionne de plus en plus comme un centre de référence au niveau européen, explique Camille Seillès, secrétaire général de l’ABBL. La notation triple A du pays, sa stabilité politique et le fait que les autorités publiques soient à l’écoute font partie des éléments qui expliquent cet attrait du Luxembourg. » En outre, la clientèle évolue également de manière positive pour les banques privées, puisqu’une majorité de leurs clients au Luxembourg ont des actifs qui dépassent les 20 millions d’euros. « C’est une évolution posi-

tive qui souligne la mutation qualitative du modèle d’affaires des banques privées sur la Place », complète Camille Seillès.

À LA RECHERCHE D’UNE MASSE CRITIQUE

Ce tableau idyllique doit toutefois être contrebalancé par un constat moins réjouissant : si les actifs sous gestion dans les banques privées du Luxembourg sont en hausse, le nombre d’acteurs présents dans le pays, lui, diminue. Alors que 64 banques étaient reprises dans le panel de l’ABBL pour son étude 2018, elles ne sont plus que 57 en 2019. « Ce phénomène s’explique en bonne partie par des

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GRAND DOSSIER

marges de plus en plus contraintes, notamment en raison de nouvelles réglementations », poursuit Camille Seillès. « Mifid II, par exemple, impose de rétrocéder certaines commissions perçues par les intermédiaires financiers. En outre, la multiplication des obligations déclaratives, notamment en matière fiscale, requiert des investissements significatifs. Or, tous ces coûts sont évidemment incompressibles : il n’est pas envisageable de faire des économies sur ces postes liés à la réglementation. » Pour les banques privées de taille plus modeste, il peut dès lors être difficile de s’en sortir. « On assiste actuellement à un mouvement de concentration sur le marché. Ce mouvement n’est sans doute pas terminé puisque, selon la CSSF, 15 à 20 banques sur la Place auraient aujourd’hui un ratio coûts-bénéfices supérieur à 100 », précise Camille Seillès. « Il est donc sans doute préférable, dans le contexte actuel, d’atteindre une certaine masse critique pour survivre. Toutefois, le seuil pertinent reste difficile, sinon impossible, à définir. En effet, on voit des acteurs de taille plus réduite atteindre des niveaux de rentabilité satisfaisants en investissant des marchés de niche, ou en n’étant actifs que sur un ou deux pays, ce qui réduit les coûts liés à la gestion des risques, notamment réglementaires. »

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LE BREXIT, UNE AUBAINE

Comme le démontre l’augmentation continue des actifs sous gestion, la situation globale du marché est bonne. Et des opportunités continuent de se présenter. Le positionnement fort du Luxembourg comme hub européen de la finance a ainsi convaincu de nombreux acteurs installés en GrandeBretagne de s’installer au Grand-Duché dans la perspective du Brexit. « Au-delà des institutions en elles-mêmes, les investisseurs, eux aussi, font confiance à l’expertise luxembourgeoise pour le placement de leurs actifs. On constate ainsi que plus de 80 % des clients sont non-résidents », indique encore le secrétaire général de l’ABBL. Ce n’est aujourd’hui plus le secret bancaire ou la fiscalité qui attirent ces investisseurs, mais bien le positionnement et le savoir-faire luxembourgeois. Pour le secteur de la banque privée, il ne reste donc plus qu’à continuer à capitaliser sur cette bonne réputation. S. L.

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contributions

contributions

COMMENT S’ASSURER DE MAINTENIR UN SERVICE PERFORMANT QUI RÉPONDE AUX NOUVEAUX BESOINS ?

CARTES BLANCHES

Fabien Vrignon CEO Keytrade Bank Philippe Burdeyron Deputy chief executive officer Wealins Jean-Pierre Schmit Founder & CEO Jemmic

Xavier Turquin Senior manager, Business Transformation Deloitte Luxembourg Alexandre Gerbaud Vente institutionnelle France, Luxembourg & Belgique Lyxor ETF William Telkes Chef du service Private Banking BCEE Jurgen Vanhoenacker Executive director, Sales & Wealth Structuring Lombard International

2 contributions

COMMENT OFFRIR UN SERVICE DE QUALITÉ AUX CLIENTS INTERNATIONAUX QUI ONT DES INTÉRÊTS MULTIJURIDICTIONNELS ? Hélie de Cornois Head of estate planning & international patrimonial services Degroof Petercam Luxembourg

3 contributions

COMMENT LES BANQUIERS PRIVÉS PEUVENT-ILS CONTRIBUER À LA DÉFINITION DES NOUVEAUX STANDARDS QUI RÉGULENT LA PROFESSION ? Stéphane Pardini Head of private banking & CEO adjoint Edmond de Rothschild

RENDEZ-VOUS

LES PROCHAINS GRANDS DOSSIERS 25.02.2020

Digital banking

24.03.2020

Fonds d’investissement

Retrouvez tous les mois sur paperjam.lu et dans la newsletter Grands Dossiers une thématique décryptée à travers une grande interview et des contributions d’experts.

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« Je ne suis pas

Merlin l’enchanteur » Auteurs

Matthieu Croissandeau et Nicolas Léonard Photographe

Romain Gamba (Maison Moderne)

À la tête d’un gouvernement remanié depuis le retrait de ses deux amis Felix Braz et Étienne Schneider, Xavier Bettel se colle aux défis majeurs de son second mandat : le logement, la mobilité, la compétitivité. Mais a-t-il toujours le feu sacré ? Éléments de réponse avec l’intéressé. Février 2020 —

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Next step

Xavier Bettel

V votre nouveau ministre de l’Économie a déclaré, avant de prendre ses fonctions : « Au Luxembourg, nous sommes trop focalisés sur la croissance économique. » Est-ce que ce n’est pas une erreur de casting ?

Tout dépend de la façon dont vous le comprenez. Vouloir une croissance tous azimuts, sans regarder ce que l’on fait ni où on le fait, sans réflexion du point de vue de l’aménagement du territoire ou de l’impact sur l’environnement, serait une erreur. Ce qu’a dit Franz Fayot, c’est tout simplement que l’on veut une croissance réfléchie, une croissance qualitative.

Il ne s’agit donc pas de décroissance ?

Non, non, non ! On a un accord de coalition qui va dans le sens d’une croissance saine, équilibrée et intelligente. Ce n’est pas en contradiction avec la politique que nous avons menée jusqu’à présent. Étienne Schneider, son prédécesseur, ne prônait pas, lui non plus, la croissance juste pour la croissance.

Il était plutôt probusiness, Étienne Schneider…

Mais Franz Fayot n’est pas antibusiness. Ce n’est pas parce qu’il dit qu’il veut une croissance intelligente qu’il est contre le business. Entre croissance économique et qualité de vie, à nous de trouver le juste équilibre.

Cette recherche de la croissance à tout prix existait-elle avant votre arrivée au pouvoir en 2013 ?

Non, mais je me souviens, quand j’étais plus jeune, avoir entendu Jean-Claude Juncker parler d’un Luxembourg à 700.000 habitants. On savait donc qu’il y aurait une forte croissance, mais on n’a pas prévu les conséquences. On n’a pas mené une politique d’aménagement du territoire adéquate, on n’a pas investi dans les transports ou les écoles nécessaires. La politique, ce n’est pas seulement réagir, c’est aussi anticiper. Cela n’a pas été fait à l’époque. Je le regrette.

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À l’agenda du gouvernement L’année qui vient de débuter sera rythmée par plusieurs dossiers chauds pour le gouvernement. La modernisation très attendue – et très en retard – du droit sur les faillites, mais aussi les suites de l’usage des données personnelles des citoyens en sont deux exemples. Mais au moins trois autres seront régulièrement sous le feu des projecteurs. Notamment le projet de loi relatif au climat et le projet de plan national intégré en matière d’énergie et de climat, déjà critiqués par le Mouvement écologique. 2020 verra aussi le nouveau Pacte logement suivre son parcours législatif. L’ambition du ministre Henri Kox (Déi Gréng) reste de le concrétiser pour la fin de cette année. Enfin, le travail sur la future réforme fiscale bat son plein depuis un certain temps. Xavier Bettel en livre les grandes lignes dans cet entretien sur l’individualisation de l’impôt ou la taxation du foncier notamment. Pour le reste, les équipes du ministre des Finances Pierre Gramegna préfèrent pour le moment continuer à travailler dans l’ombre.

À quelle échéance anticipez-vous un Luxembourg à 1 million d’habitants ?

Dire qu’on veut un pays à 750.000 ou 1 million d’habitants n’a pas de sens. Je veux une évolution qui soit suivie et anticipée en se dotant des infrastructures nécessaires. Il faut préserver notre qualité de vie, construire des logements, investir dans les transports adaptés. Je n’ai pas envie que l’avenir de ce pays se résume aux embouteillages, deux heures le matin et deux heures le soir. Je veux un pays qui continue à être compétitif au niveau économique, avec une croissance qui bénéficie à tous sans hypothéquer l’avenir. Si on me propose demain une industrie qui déboise, détruit l’environnement sans créer d’emplois, je dirai non.

Le Luxembourg peut dire non parce qu’il a les moyens de se le permettre…

On ne dit pas non pour dire non. Si des entreprises choisissent de s’installer ici, il faut qu’elles créent de l’emploi, qu’elles aient une plus-value et qu’elles s’inscrivent dans ce concept de croissance intelligente.

Cela veut dire que vous comprenez que des Luxembourgeois aient dit non à Knauf, à Fage et, peut-être demain, à Google ?

C’est Knauf qui a choisi de ne pas venir au final…

Ils ne se sont pas sentis accueillis à bras ouverts…

On n’avait pas terminé toutes les discussions. Pour Fage comme pour Google, les études sont encore en cours. Qu’il y ait des gens qui soient contre tout, il y en aura toujours. Que des gens aient des inquiétudes, c’est normal. Des réunions publiques sont organisées pour en discuter et expliquer. Je suis un défenseur du projet Google, vous le savez. Je trouve que c’est un projet important pour le GrandDuché de Luxembourg. Mais il faut reconnaître aussi que lorsqu’on regarde le projet tel qu’il est aujourd’hui, ce n’est déjà plus le même que le projet initial, en termes de consommation d’énergie,

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par exemple. C’est pour cela qu’il est essentiel de pouvoir se mettre autour d’une table pour voir comment on peut réduire le plus possible l’impact sur l’environnement.

La deuxième partie de la citation de Franz Fayot est également intéressante. Il dit : « Nous perdons parfois de vue que des gens souffrent aussi sous cette croissance. » Qui souffre ?

Quand je vois les embouteillages, vous n’allez pas me dire que les gens y restent bloqués des heures de gaieté de cœur…

Au-delà des problèmes de trafic, est-ce qu’il n’y a pas aussi tout simplement des exclus de la croissance ? Dans son dernier rapport Travail et cohésion sociale, le Statec estime que 105.000 personnes sont aujourd’hui exposées au risque de pauvreté…

Elles sont exposées à ce risque notamment à cause du problème du logement. Certaines personnes dépensent plus de la moitié de leur salaire, quand ce n’est pas 60 ou 70 %, pour se loger. C’est une situation très difficile, c’est vrai.

Un résident sur six passe à côté du miracle luxembourgeois. C’est énorme, non ?

Ils ne passent pas à côté. Je ne peux pas laisser dire cela parce que, encore une fois, la plupart du temps, c’est le problème du logement qui est en cause. Nous avons aussi une politique sociale qui permet de s’en sortir, même si je ne peux évidemment pas m’en contenter. Je n’ai pas envie que les gens s’en sortent, j’ai envie que les gens vivent mieux. Mon but n’est donc pas de gérer la précarité, mais de sortir les gens de la précarité. Et ça, j’insiste, on ne peut le faire qu’avec de la croissance.

Sur le logement, justement, est-ce que le gouvernement va assez vite et assez fort ?

Il faut augmenter le parc locatif. L’État doit y prendre part en construisant et en mettant en location plutôt que de toujours chercher à vendre comme il le faisait avant. On a de grands projets. Avec ArcelorMittal par exemple, on a des terrains pour créer des milliers de logements. Le gouvernement est par ailleurs en train de travailler sur tout ce qui concerne le foncier et les taxes foncières. Il y a aujourd’hui des logements inhabités. Je suis libéral mais je pense que celui qui décide, pour des raisons spéculatives, de garder un logement vide pendant plusieurs années doit être taxé.

Comment ? Et combien ?

Avec les communes, on doit vraiment se mettre d’accord. On ne demandera pas la même taxe selon la localisation. On doit aussi permettre de conserver un logement vide pendant six mois ou un an, c’est normal, s’il y a eu un décès dans une famille, ou si un enfant est parti étudier à la fac, par exemple. Mais nous inciterons les propriétaires de logements inoccupés à mettre leurs biens sur le marché locatif. Et s’ils refusent, nous les taxerons pour financer la construction des logements dont le pays a besoin.

Pas stressé par le Gafi La visite à l’automne des inspecteurs du Groupe d’action financière (Gafi) n’inquiète pas Xavier Bettel. « Il y a des révisions permanentes qui sont faites, explique-t-il, donc il faut arrêter de se demander, quand untel ou untel nous regarde, si on doit trembler ou pas. » Dix ans après avoir été vertement épinglé par les limiers de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, le Luxembourg a pris les mesures nécessaires, estime le Premier ministre. « L’OCDE dit maintenant que le Luxembourg est compliant, et c’est le bulletin de notes que j’attendais », se félicite-t-il.

comprendre, quand on a un ou deux terrains, qu’on ait envie de les conserver pour un projet ou pour ses enfants. Mais si vous en avez 10 ou 15 et que vous les conservez sans construire dans l’espoir d’en tirer plus d’argent plus tard, ce n’est pas bien.

Selon le Liser, 3.000 personnes possèdent la moitié du potentiel foncier du pays. Qu’est-ce que vous avez envie de leur dire ?

Ne mettons pas tout le monde dans le même panier. Sur ces 3.000 personnes, vous avez celui qui n’a qu’un ou deux terrains et celui qui en possède 200…

Alors prenons celui qui en a 200… Qu’avez-vous envie de lui dire ?

Il faut voir aussi s’il s’agit d’un terrain constructible ou non constructible, ou s’il est classé en zone verte, par exemple, auquel cas nous ne le sanctionnerons pas, évidemment. Mais je pense que le propriétaire d’un terrain sur lequel on pourrait construire dès demain et qui le garde pour des raisons spéculatives doit voir son impôt foncier augmenter chaque année : X la première année, X fois 2 l’année d’après, puis X fois 4, X fois 6, etc.

Si le logement est à ce point une de vos priorités, pourquoi ne pas vous y être attelé davantage dès votre réélection ?

Parce qu’on est en train de travailler sur l’ensemble d’une réforme fiscale et qu’on ne fait pas un impôt foncier en claquant des doigts ! Si c’est pour bâcler un texte et se retrouver avec des conséquences fâcheuses, je préfère ne pas le faire. Regardez, on a toujours pensé jusqu’à présent qu’en augmentant les primes, on allait aider les personnes à se loger. Or, en augmentant les primes, on n’a fait qu’augmenter les prix parce que les propriétaires ont tendance à calculer pour s’aligner. Donc on voit que ce qu’on a fait pendant des années n’était pas nécessairement la bonne politique.

Le quart-taux non plus n’a pas eu l’effet escompté…

Si, cela a marché.

« Si des entreprises choisissent de s’installer ici, il faut qu’elles créent de l’emploi, qu’elles aient une plus-value et qu’elles s’inscrivent dans ce concept de croissance intelligente. »

La fiscalité sera-t-elle le seul levier ?

Personnellement, j’ai beaucoup de mal avec l’expropriation. Je pense que l’on doit plutôt mettre des incitatifs dans les deux sens, c’est-à-dire encourager le propriétaire qui loue et sanctionner celui qui refuse. La même logique doit s’appliquer pour les propriétaires de terrains constructibles. Je peux Février 2020 —

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Sur les photos

Non, mais cela a permis que des terrains soient venà Davos dus et que des choses se fassent. Je ne suis pas Merlin l’enchanteur. Si j’avais la formule magique pour Xavier Bettel a participé au derrégler le problème, je le ferais ! Mais demandez-vous nier World Economic Forum de plutôt pourquoi ce problème n’a pas été réglé Davos. Où il commence à avoir ses habitudes, puisque c’était la depuis 30 ans. La politique du logement ne peut 6e fois qu’il s’y rendait. Mais pas se résumer à une seule mesure qui résoudrait l’ambiance n’a pas toujours été tout. C’est un ensemble de décisions qui doit la même. Dans la foulée du scandes LuxLeaks en 2014, s’articuler en jouant sur l’impôt foncier, la fiscalité, dale mieux valait ne pas trop s’afficher le quart-taux, la nature du terrain, le périmètre… avec des membres du gouverne-

Juncker disait que le logement devait être l’affaire du chef…

J’ai vu l’efficacité quand c’était l’affaire du chef, donc je préfère gérer ce dossier au niveau collégial.

Puisqu’il n’existe pas de solution miracle, il faut donc s’attendre à voir les prix progresser de 5 % en moyenne par an, comme c’est le cas depuis 10 ans ?

C’est une utopie de dire qu’on va réduire les prix de 20 ou 30 % du jour au lendemain. Depuis des décennies, on s’est contenté de donner des médicaments pour tel ou tel problème. Il faut désormais attaquer la pathologie à la racine et ne plus se contenter de traiter les symptômes. Ces mesures seront peut-être plus difficiles, mais il est important de les prendre.

Et construire en hauteur ?

Cela relève du pouvoir des communes. Mais dans certains quartiers, je me dis qu’on pourrait aisément ajouter trois ou quatre étages sans aucun problème. Ce n’est pas moi qui bloquerai !

Tous les travaux d’infrastructures sont aussi des désagréments au quotidien. Avec la multiplication des chantiers, circuler devient parfois infernal…

Alors, je vais vous le dire tout net : les travaux, c’est très bien ! Je sais que c’est très dur pour certains – je pense notamment aux commerçants de la Gare – mais on n’a pas le choix. Il faut mordre sur sa chique. Si cela avait été prévu et programmé depuis 20 ans, on aurait pu y aller crescendo. Mais là, si on ne fait pas ces travaux, on va étouffer ! Toutes ces infrastructures sont nécessaires. Jamais un gouvernement n’a investi autant. Et rappelez-vous quand on a fait les travaux du tram au Kirchberg, au début, les gens disaient que c’était une catastrophe, mais aujourd’hui, c’est quand même un sacré succès.

ment luxembourgeois. « Ce fut quelque chose de très important à gérer, et de pas très agréable. À l’époque, personne ne voulait encore faire des photos avec moi », se souvient-il. Une anecdote qui illustre à quel point le Luxembourg était alors peu fréquentable. « Mais depuis lors, un gros travail a été fait. Nous ne sommes plus sur des listes grises », se félicite le Premier ministre, qui a rapidement répercuté ses rencontres au sommet via son compte Twitter.

1. La connectivité et le futur des télécommunications évoqués avec le CEO d’Apple, Tim Cook. 2. Avec le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. 3. Xavier Bettel a rencontré Lakshmi Mittal, le CEO du géant de l’acier basé au Luxembourg, ArcelorMittal. 4. Une discussion sur le futur des communications à l’ère du digital.

font partie des problèmes de notre environnement. Essayer de les résoudre en encourageant les gens à prendre les transports publics est un choix politique fort.

Même les écologistes ne jugeaient pourtant pas cette mesure prioritaire…

Oui, mais mon parti l’a demandée et a tenu à la faire figurer dans l’accord de coalition, car nous sommes convaincus que c’est important.

Ça va vraiment faire baisser le trafic routier ?

En tout cas, c’est le but.

De combien ? Il n’y a pas d’engagement chiffré…

C’est difficile à dire car cela s’inscrit dans une politique de mobilité au sens large, qui prévoit d’autres investissements dans le rail, la construction de P+R, le doublement de voies, mais aussi d’autres leviers, comme le télétravail par exemple. C’est la raison pour laquelle nous négocions actuellement plus de flexibilité avec la France.

Vous avez vu partir tour à tour les coarchitectes de cette coalition, Felix Braz et Étienne Schneider. Comment le vivez-vous ?

Humainement, c’est terrible. Les deux situations sont bien différentes. Ce n’est pas un choix pour Felix. Pour Étienne, en revanche, c’en est un. C’est vrai que cela me fait énormément de peine que les deux arrêtent.

Étienne Schneider vous en avait parlé en acceptant son mandat ?

Non, il m’avait juste dit qu’il ne savait pas s’il terminerait son mandat. De toute façon, il avait annoncé qu’il ne ferait pas 10 ans en tout au gouvernement.

Vous le comprenez ?

Je le respecte. Je le regrette, mais je le respecte. Mais j’ai un accord de coalition, et deux vice-Premiers ministres, Dan Kersch (LSAP) et François Bausch (Déi Gréng), avec qui je bosse, que je connais. François était mon premier échevin quand j’étais bourgmestre de Luxembourg-ville,

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PHOTOS Compte Twitter de Xavier Bettel

Cela n’a pas enrayé la hausse des prix.

Combien de temps cela va-t-il durer ? Votre ministre François Bausch parle de 2023.

Alors moi, j’ai un grand principe : je ne donne jamais de date pour un chantier. J’ai été maire, je sais ce que c’est… Normalement, c’est toujours plus long et plus cher [rires]. Aujourd’hui, on est dans les clous du point de vue des finances et du respect des dates.

Une de vos principales mesures pour les transports publics, c’est la gratuité, qui entrera en vigueur le mois prochain. Est-ce que ce n’est pas un gadget ?

Si la présidente de la Commission européenne a dit le mois dernier que nous étions un exemple à suivre, c’est bien que ce n’est pas un gadget. On ne fait pas que parler d’environnement, on agit aussi. Aujourd’hui, les transports et les embouteillages

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« Les travaux, c’est très bien ! Je sais que c’est très dur pour certains – je pense notamment aux commerçants de la Gare – mais on n’a pas le choix. Il faut mordre sur sa chique. »

divorce ou si je deviens veuf, je paie à nouveau plus d’impôts. Cela n’a pas de sens, car j’ai toujours une maison ou un loyer, une facture de chauffage ou d’eau à payer… Il faut évidemment tenir compte du nombre d’enfants dans une famille, mais pas du fait d’être marié ou de ne pas être marié, concubin ou pas. C’est un objectif d’égalité entre les citoyens. Il y aura aussi dans cette réforme des mesures pour encourager les gens à être plus écoresponsables… On va donc revoir les déductibilités, ce à quoi il faut toucher ou pas. Puis, il faut un volet social car les chiffres montrent que les familles monoparentales, souvent, connaissent des difficultés. Sans oublier, bien sûr, la compétitivité du pays.

Les entreprises ne seront pas oubliées ?

et il y a donc une amitié et une complicité qui Coups de cœur existent depuis toujours entre nous. Dan Kersch, artistiques j’ai pu travailler avec lui depuis longtemps. On e entame notre 7 année, donc c’est quelqu’un à qui Cela fait maintenant plus de six mois que le ministère d’État je fais confiance.

Il y a la couleur des partis mais aussi celle des hommes. Cette coalition va-t-elle pencher plus à gauche ?

J’ai un accord de coalition et on gardera la ligne. Cela ne change rien : elle n’ira pas plus à gauche et pas plus à droite.

Dan Kersch est moins rond qu’Étienne Schneider…

Si vous parlez physiquement, je trouve cela assez déplacé… [rires]

Disons qu’il a parfois de fortes convictions. La cohabitation ne va-t-elle pas être plus difficile ?

Encore une fois, nous avons un accord de coalition. Ce n’est pas parce que les hommes changent que le programme change. Et ce programme n’a pas été validé par Xavier Bettel, Felix Braz et Étienne Schneider, mais par trois partis et par leurs bases.

Beaucoup de mesures ont porté la touche de Déi Greng ou du LSAP. C’est quoi la touche du DP dans cette coalition ?

Il y a beaucoup de dossiers qui se sont concrétisés et qui se poursuivent, notamment au niveau familial. Passer plus de temps en famille, avec ses enfants, n’était pas apprécié par tous, mais moi je le défends mordicus. Mais je n’aime pas entendre, par exemple, que le Plan climat serait juste le plan des Verts, ou l’augmentation du salaire social minimum, celui des Rouges. C’est faux, ce sont des accords qu’on a trouvés ensemble. C’est un peu comme si je disais que la réforme fiscale sera juste une réforme du DP… Ce sera une réforme du gouvernement et de la majorité.

Quelle est la priorité de cette réforme fiscale ? La justice sociale ? La compétitivité ?

Il y a avant tout l’individualisation. Aujourd’hui, si je me marie, je paie moins d’impôts. Mais si je

a pris ses quartiers dans l’hôtel Saint-Maximin, magnifiquement rénové. Et comme c’était le cas dans l’hôtel de Bourgogne, Xavier Bettel a apporté sa touche personnelle à la décoration de ses bureaux. De nombreuses œuvres d’art contemporain lui appartenant y sont mises en valeur. Le Premier ministre serait-il un collectionneur compulsif ? « Non, mais il est vrai que je fonctionne au coup de cœur », dit-il. Il a déjà acheté quelques belles pièces à la Luxembourg Art Fair, lors des ventes organisées par la salle Gallé à Arlon, ou encore lors de visites à Paris. Et s’il achète, il ne revend jamais. « Jusqu’au jour où il n’y aura plus de place nulle part », souffle une de ses collaboratrices.

L’accord de coalition prévoit que nous restions compétitifs. Il faudra voir, en fonction du contexte international, quelle sera la situation fiscale à ce moment-là et s’il est nécessaire ou pas de prendre des mesures. Mais je ne veux pas tomber non plus dans le dumping fiscal. Je n’ai pas envie de me retrouver avec des contribuables qui paieraient, toutes taxes cumulées, l’équivalent de 40 % d’impôts alors que les entreprises descendraient à 11 ou 10 % sous prétexte que l’Irlande serait à 12 %. Je ne rentrerai pas dans cette surenchère où, à la fin, on va dire aux entreprises : « Vous ne paierez rien du tout. Les autres paient pour vous. »

Le nouveau président de l’UEL, Nicolas Buck, a mis un coup de pied dans la fourmilière du dialogue social l’automne dernier, en le jugeant inadapté et obsolète. Qu’en pensez-vous ?

Moi, je suis pour le dialogue social. C’est une des richesses de notre pays. Quand vous regardez ce qu’il se passe chez certains de nos voisins, on voit que c’est plus difficile…

Qui doit gérer ce dialogue social ? Quel doit être le rôle de l’État ?

Cela doit d’abord marcher entre entreprises et syndicats, et, tout d’abord, au sein même de chaque entreprise. Même là où il n’y a pas de représentation du personnel, cela doit fonctionner entre le patron, son chef du personnel et les employés. Le dialogue social ne doit pas être seulement quelque chose de structuré au niveau national. Il doit être permanent. Après, au niveau national, quand il y a des changements législatifs à faire, on a le CPTE et différents mécanismes qui doivent être des plates-formes d’échange. Ensuite, c’est à moi, en tant que politique, de prendre mes responsabilités et de trancher.

Donc c’est d’abord aux syndicats et aux patrons de se mettre s’accord ?

Bien entendu ! C’est le but, et si les uns et les autres ne veulent pas discuter ensemble, ce n’est pas bon pour le dialogue ! Si nous ne faisions que des bilatérales, c’est-à-dire avec l’un puis avec l’autre, nous perdrions cet esprit de compromis. Je pense que Nicolas Buck a dit certaines choses, a demandé certains changements, notamment quant à la manière dont on fonctionne, mais j’observe que le CPTE fonctionne encore puisqu’il y a eu des réunions en décembre. Février 2020 —

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Vous êtes attaché à cet art du consensus, mais cela n’a pas marché en ce qui concerne la réforme de la Constitution…

D ÉC ÈS

Eugène Berger C’est dommage. Mais s’ils ne se sont pas mis d’ac- s’en est allé cord pour une réforme complète, il y aura une refonte de certains articles.

Cela vous satisfait ?

J’aurais préféré une nouvelle Constitution. J’avais proposé un référendum, alors que je ne suis pas le « pro » du référendum [sourire]. Mais je n’avais pas peur de demander leur avis aux citoyens. Maintenant, un accord a été trouvé, et on va tout de même réformer les choses les plus importantes.

C’est une occasion manquée de se doter d’une Constitution moderne ?

Je trouve que le Luxembourg mériterait de disposer d’une Constitution qui ne parle plus de franc-or…

Que vous inspire le conflit des retraites en France ?

Qu’il est important de se doter des voyants nécessaires. Au Luxembourg, on s’est mis d’accord sur un mécanisme qui nous dit en temps et en heure de quelle couleur est le voyant. Pour le moment, il est vert. Mais s’il devient orange, il faudra s’y atteler sans attendre qu’il ne passe au rouge.

Certains le voient déjà orange…

Oui, mais il y a aussi des gens qui le voient rouge depuis 30 ans ! Je suis prêt à prendre mes responsabilités quand il faudra les prendre. Mais cela ne sert à rien aujourd’hui, puisque nous avons des réserves largement suffisantes. Je n’ai donc pas besoin de faire une réforme et pas besoin de distiller cette peur comme l’ont fait certains partis avant les élections en disant qu’il fallait absolument réformer les retraites et que les caisses étaient vides : c’est faux !

Votre premier mandat a été marqué par une volonté de modernisation, notamment des institutions, de la société ou encore de l’économie. Et maintenant ? Sous quel signe voulez-vous placer ce mandat ?

La continuité ! Pas juste pour dire que l’on continue, mais pour faire encore mieux. C’est avoir une école qui soit un tremplin pour chacun et que la langue ne soit plus une barrière pour les uns et les autres, une société où chacun peut faire ses choix, une société où les futures générations pourront se retrouver, une cohésion sociale qui fonctionne… C’est rare, quand même, les pays où l’on compte plus de 50 % d’étrangers et où l’on ne connaît pas d’extrême droite comme en France, en Allemagne ou en Belgique.

C’est en pleine séance publique de la Chambre que l’annonce du décès du député Eugène Berger a été faite, le mardi 21 janvier. Celui qui était à la tête de la fraction du DP s’en est allé à 59 ans. Premier Luxembourgeois à avoir vaincu l’Everest, il avait été admis dans un service de soins intensifs quelques jours plus tôt. Personnalité très appréciée, sa disparition a suscité une très forte émotion, tous partis confondus. Présent au World Economic Forum de Davos, le Premier ministre lui a très vite rendu hommage via Twitter : « Eugène Berger n’était pas seulement un politicien dévoué et un athlète doué, mais aussi un homme de bien et un partenaire proche. »

Pas cette année, donc ?

Quand ce sera prêt…

Vous n’aimez pas les dates…

Je n’ai pas envie de donner de date, car il y a des délais qu’on ne maîtrise pas. Nous pouvons être plus ou moins longtemps dans l’attente d’un avis sur le texte de loi, par exemple de la part du Conseil d’État. Arrêtons donc de dire : « Est-ce que cela sera fait cette année ? »

Ce n’est pas plutôt parce que le sujet est plus compliqué que vous ne l’aviez imaginé ?

Ce n’est pas plus compliqué, mais c’est important de connaître tous les aboutissements, tous les points. Il faut y aller de manière réfléchie, voir le côté prévention, répression, l’usage, l’encadrement, la production, la distribution… Tout cela doit être bien vérifié avant de se lancer.

Quel ministre vous a le plus étonné depuis un an ?

Aucun ne m’a surpris, ni dans un sens ni dans l’autre. Je suis un peu comme un chef d’orchestre. La partition est mon accord de coalition, et il faut que l’orchestre joue juste. Et pour cela, le chef ne peut avoir de chouchou. Alors, c’est harmonieux. Parler, travailler en équipe, c’est comme cela que ça marche… Car on a tout de même trois familles politiques autour de la table.

Et le chef d’orchestre espère encore rester longtemps au pupitre ?

Ce n’est pas à moi de le décider.

Un peu, tout de même : vous pourriez choisir de ne pas vous représenter…

Je suis plein d’énergie, plein de motivation pour poursuivre le job. On m’a récemment demandé où je serai dans 50 ans. J’ai répondu que ce sera juste le moment où j’arrêterai ma carrière politique [rires].

Vous n’êtes donc pas à la recherche d’un second souffle ?

Non, car le premier est toujours là.

« Je suis un peu comme un chef d’orchestre. La partition est mon accord de coalition, et il faut que l’orchestre joue juste. Et pour cela, le chef ne peut avoir de chouchou. »

Sylvie Mischel, présidente des Femmes de l’ADR, a été l’auteur d’un message Facebook polémique sur l’accueil des étrangers. L’ADR est-il un parti d’extrême droite ?

L’ADR, non, car ce n’est pas l’AFD en Allemagne ou le RN en France. Un Gaston Gibéryen, par exemple, n’est pas un homme d’extrême droite. Mais ce n’est pas la première fois que l’on a ce genre d’incident. Donc certains membres de l’ADR, oui, partagent ces idées d’extrême droite.

La légalisation du cannabis, c’est pour quand ? Et était-ce vraiment prioritaire ?

Ce n’était pas prioritaire, mais cela figure dans l’accord de coalition. Donc cela sera fait dans les quatre ans qu’il nous reste.

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Halt the escape of your ideas …

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« NOUS VOULONS ÉTENDRE NOTRE PRÉSENCE SUR TOUTE LA CHAÎNE DE MOBILITÉ » Auteur

Thierry Raizer Photographe

Jan Hanrion (Maison Moderne)

Le directeur général des CFL est en première ligne pour gérer les effets de l’introduction de la gratuité des transports publics au 1er mars. Une première étape sur le calendrier ambitieux de Marc Wengler (52 ans), qui veut faire entrer la société nationale dans une autre dimension d’ici 2024. 76 —

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Chantiers Les CFL ont lancé simultanément plusieurs chantiers d’envergure, dont l’agrandissement et l’ajout de quais à la gare centrale.

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omment vous sentez-vous, un peu plus d’un mois avant le début de la gratuité des transports en commun ?

Sur le plan de l’organisation, nous sommes prêts. Le 1er mars sera un grand jour pour les transports publics dans le pays et un signal clair à l’international quant à la volonté d’un gouvernement en la matière. Mais la gratuité n’est pas tout. En parallèle, le gouvernement continue d’octroyer des budgets importants pour faire évoluer l’offre de transports publics en fonction de la croissance du pays.

De quelle réserve de capacité disposez-vous pour accueillir des voyageurs supplémentaires en cas de succès de l’initiative ?

Nous avons eu la livraison de deux rames supplémentaires en 2019, sachant que l’axe nord-sud est relativement tendu aux heures de pointe. L’ensemble de notre matériel roulant est actuellement en service. L’augmentation de la capacité globale est prévue jusqu’en 2024. Le nouveau matériel sera livré à partir de 2022. Nous sommes dans une phase intermédiaire durant laquelle nous projetons, par exemple, avec nos voisins français, dans le cadre de l’accord intergouvernemental, d’allonger les trains lorsque les quais de la gare centrale auront été agrandis.

La question du rôle des contrôleurs a-t-elle été définitivement réglée avant l’entrée en vigueur de la gratuité des transports publics ?

Marc Wengler Aiguilleur en chef

Je précise qu’il y aura toujours des contrôles pour la 1re classe, qui restera payante. Nous allons profiter de la gratuité pour réorienter les missions des contrôleurs vers plus d’accueil et d’information à la clientèle. Ceci mènera à une réorganisation de la prise en charge et de l’orientation des usagers, avec plus de personnel présent sur les quais. Il en sera de même pour le personnel qui était occupé aux guichets. Nos équipes seront formées pour entrer en contact de façon proactive avec les usagers. Elles seront aussi équipées d’une tablette pour informer les navetteurs, mais aussi pour faire remonter de l’information en temps réel. C’est une autre manière de prendre en charge. La présence statique derrière la vitre d’un guichet très peu fréquenté n’avait plus de sens dans la majorité de nos gares.

Combien d’employés sont concernés ?

90 personnes étaient occupées aux guichets. 16 personnes seront déplacées, notamment à la gare centrale et à Belval, où des guichets resteront ouverts. Indépendamment de la gratuité, les sujets de l’affectation du personnel à nos guichets et de la manière dont nous vendons nos billets allaient être tôt ou tard à l’ordre du jour.

Il est souvent question d’un « rattrapage » que le gouvernement doit opérer en matière d’infrastructures, faute 78 —

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d’anticipation par les gouvernements précédant 2013. Constatez-vous ceci également à votre niveau ?

En effet, un certain retard s’est accumulé depuis une vingtaine d’années. Il serait illusoire de penser qu’il est possible de combler ce retard en deux ou trois ans, mais nous sommes sur le bon chemin avec la modernisation et l’extension de notre réseau ainsi que l’investissement dans du nouveau matériel. Nous nous sommes engagés sur un plan d’extension et de modernisation très ambitieux à moyen terme pour réaliser des travaux d’infrastructure qui, en termes d’envergure, représentent – toute proportion gardée – plus que le double de la moyenne européenne. Le tout sur un réseau à l’échelle du pays et en limitant, autant que possible, les répercussions sur l’offre de transport.

Bio express

MARC WENGLER EN CINQ DATES 1998 directeur financier de Kuehne + Nagel Luxembourg 2000 membre de la direction de la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) 2002 arrivée dans le groupe CFL en tant que directeur financier 2006 il devient directeur général adjoint du groupe, avec sous sa responsabilité notamment la branche Fret et logistique, les finances, le service informatique, le service des achats et le département juridique 2014 il succède à Alex Kremer comme directeur général du groupe CFL Vision

EN VOITURE VERS 2024 Les CFL ont pour ambition une amélioration significative de leurs prestations d’ici quatre ans en déployant une « Vision 2024 » qui place le client au centre d’une stratégie axée sur le savoir-faire, l’innovation, la sécurité, la performance et la qualité. Objectifs affichés : une ponctualité de 92 % et 1% de suppression.

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Infrastructures

DES CHANTIERS PRIORITAIRES La réalisation de la « Vision 2024 » passe par une série de chantiers prioritaires pour agrandir le réseau et la capacité de prise en charge des navetteurs :

La mise à double voie Sandweiler-Contern

La nouvelle ligne Bettembourg-Luxembourg

Fret Le réseau de fret des CFL s’agrandit à l’étranger. Un créneau qui est (déjà) affecté par le changement climatique.

21 gares / arrêts avec au moins 1 quai allongé

D’ici cinq ans, nous projetons de rattrafait beaucoup d’efforts pour assurer une fluiper ce retard. Entre-temps, l’ensemble des dité maximale avec ces goulots d’étrangleparties prenantes participe à un exercice ment. En investissant dans nos lignes, en de réflexion à long terme afin d’éviter la construisant deux quais supplémentaires à reproduction de la même erreur. Nous la gare centrale et en ayant acheté du nousommes donc co-acteurs, avec les responveau matériel roulant en 2018 – le plus gros sables ministériels et les autres acteurs de contrat de notre histoire –, nous avons marla mobilité publique, de la réflexion en cours qué un premier pas important vers une amépour nous projeter dans l’avenir des translioration de la situation. ports en commun et, plus largement, de la Comment allez-vous précisément éviter le phénomène du goulot mobilité au Luxembourg.

Comment s’articule votre vision à cinq ans, baptisée « Vision 2024 » ?

4 voies supplémentaires en gare de Luxembourg

d’étranglement ?

Jusqu’à présent, le nombre de quais et l’orSon volet conceptuel joue beaucoup sur la ganisation des lignes faisaient que chaque ponctualité et la capacité, avec l’extension problème rencontré sur une ligne était de cette dernière, mais aussi une offre d’hopotentiellement contagieux pour une autre. raires plus robuste. Nous sommes confrontés Outre la construction des deux nouveaux à une saturation avec des goulots d’étranglequais, les nouvelles lignes seront desserment à l’entrée de la gare centrale en provevies de façon indépendante pour réduire nance de Bettembourg et de Rodange les risques de contagion. notamment, ce qui explique pourquoi la Comprenez-vous le ras-le-bol nouvelle ligne vers Bettembourg est capitale. qu’expriment parfois les navetteurs Nous devions gérer six lignes principales sur face aux aléas des transports ? quatre quais à la gare. Cela marchait aussi Le client est au centre de nos préoccupalongtemps que la cadence n’augmentait pas tions. Bien évidemment, son opinion nous trop, mais, depuis 2005, nous avons connu intéresse. Néanmoins, il faut tenir compte une augmentation de 75 % du nombre de du fait que le rattrapage du retard accuvoyageurs. Nous avons, durant cette période, mulé ne se comble pas d’un jour à l’autre.

Second viaduc à Pulvermühle

Des pôles d’échanges multimodaux à Ettelbruck et Howald Février 2020 —

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« NOUS SOMMES ‘ SUR LA CARTE ’ AU NIVEAU INTERNATIONAL. » Je rappelle que les CFL ont réussi à faire face à la croissance rapide de la fréquentation de nos lignes (+ 75 % en 15 ans). Notre plus grand défi sera d’offrir le meilleur service possible dans le contexte d’un nombre important de travaux à réaliser à court terme. En cinq ans, nous aurons tourné un chapitre important vers une qualité et une capacité de service nettement améliorées.

Quel est le premier bilan de 2019 sur le front des retards ?

Est-il envisageable que d’autres gares frontalières entrent dans votre réseau à l’instar d’Audun-le-Tiche en France et Athus en Belgique ?

Fret

UN RÉSEAU QUI S’ÉTEND

Ce n’est pas à l’étude.

Avec l’annonce, le 21 janvier, d’une nouvelle liaison ferroviaire entre le terminal intermodal Bettembourg-Dudelange et le terminal Schwedenkai du port de Kiel, le réseau intermodal (rail-route maritime) des CFL se renforce sur base des connexions ferroviaires existantes vers le sud de l’Europe (Lyon, Le Boulou, Barcelone) et des connexions maritimes vers la Scandinavie (Göteborg).

Le funiculaire de l’arrêt PfaffenthalKirchberg en place depuis décembre 2017 vous donne-t-il satisfaction ?

Nous réalisons un comptage automatique qui nous rapporte 10.000 voyageurs par jour. Nous avons observé une augmentation de 28 % en comparaison avec la première année. C’est un grand succès, qui porte à 3,4 millions le nombre d’usagers depuis la mise en service du tram – ce qui prouve l’intérêt et le besoin d’infrastructures attractives, qui sont beaucoup appréciées.

À l’image du funiculaire, qui fonctionne de façon automatique, pourrait-on imaginer des trains autonomes à l’avenir ?

Formation

UN « C AMPUS » EN APPROCHE

Je sais que c’est un grand sujet de discussion. Les nouvelles automotrices d’Alstom que nous avons commandées permettront à terme un certain degré d’automatisation pour optimiser la conduite, notamment en matière de qualité et de consommation d’énergie. Il s’agira d’une aide au conducteur, car il restera une intervention humaine dans nos trains. Cette évolution illustre la nécessité de redéfinir nos métiers, de les faire évoluer en fonction des avancées technologiques, qui prennent une place de plus en plus importante dans nos métiers cœurs, ce qui entraîne de nouveaux besoins en termes de compétences et de formation continue.

Avec un besoin de quelque 400 embauches en 2020, les CFL veulent travailler leur image d’employeur et continuer à investir dans la formation. Un nouveau concept d’apprentissage est d’ailleurs en phase de développement. Il prendra la forme d’un « campus » qui combinera l’école et le travail, avec la volonté de s’inscrire dans une collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale.

Nous avons amélioré notre taux de ponctualité d’un point de pourcentage, soit un taux de 90 %. J’y vois le résultat de la mise en place depuis 2015 d’un management de qualité avec une structure et un service dédiés. Cette approche nous permet d’as- Le risque de voir des emplois disparaître surer un suivi rigoureux de toutes sortes est souvent évoqué dans des secteurs qui font face à une sorte de révolution de retards, de suppressions…

Qu’en est-il au niveau du nombre de passagers ?

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DES LIVRAISONS (TRÈS) ATTENDUES

technologique…

Je ne crois pas, dans notre cas, à une perte Nous dépasserons les 25 millions, soit une d’emploi, bien au contraire. La technolocroissance qui dépasse les 7 %. La princigie va entraîner le besoin de nouvelles compale ligne en termes de croissance en 2019 pétences et va probablement créer de est le Sillon lorrain. Cette hausse doit tounouveaux types de métiers. tefois être relativisée, car nous avions Quelle place occupe la technologie connu beaucoup de fermetures de lignes dans votre stratégie de qualité ? en 2018 à cause des travaux, et donc moins Elle est très importante. Nous avons d’ailde passagers. Il faut lire ce résultat en parleurs lancé un digital innovation lab, une tie sur deux ans, mais nous constatons tout opération de grande envergure pour tester de même une augmentation quasiment le potentiel d’application des nouvelles techsur toutes les lignes. nologies dans nos métiers et nos services. Les ennuis commencent lorsque Notre personnel est très intéressé par cette vous devez combiner vos activités démarche, il est invité à y participer activeavec celles de vos voisins ? Avec des ment. Des projets pilotes concernent par trains frontaliers qui entrent exemple notre infrastructure. Nous avons et sortent chaque jour du pays… équipé 400 appareils de voie avec des capJe n’ai pas trop tendance à montrer du doigt teurs pour les gérer à distance et surtout qui que ce soit. Nous nous focalisons sur notre connaître leur état de santé, afin d’intervepérimètre de contrôle avec nos ambitions, nir en prévention plutôt qu’en cas de panne. sans verser dans le fatalisme. Mais nous ne C’est une maintenance prédictive facilitée voulons pas nous dédouaner de toute resgrâce à la technologie. ponsabilité sur les éléments exogènes qui Dans le fret, nous avons développé un ont des conséquences au Luxembourg. Nous système de traçabilité pour le transport comdiscutons activement avec nos confrères, que biné rail-route au départ du terminal multinous rencontrons régulièrement. modal de Bettembourg. Cela nous permettra 80 —

Capacité

Après la livraison, fin 2019, de deux rames supplémentaires, un nouveau matériel est attendu pour 2022 : 34 trains Alstom de 80 mètres et de 160 mètres de long. Les premiers proposeront 334 places assises et les plus longs 692 places. Soit la plus grande commande de l’histoire des CFL pour un budget de 350 millions d’euros. Du matériel qui participe à l’ambition affichée d’augmenter la capacité totale de 46 % entre 2018 et 2024.

+9.500 PLACES ASSISES

+11.600 PLACES ASSISES

27.200 PLACES ASSISES

17.700 PLACES ASSISES 2010 - 2017 Mise en service de 30 rames

2010

38.800 PLACES ASSISES

2 rames supplémentaires livrées fin 2019

2018

2019

34 rames supplémentaires commandées avant fin 2018

2024

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Ti amo.

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d’offrir à nos clients B2B une traçabilité de la marchandise via un portail dédié. Un autre projet pilote concerne la visite technique du train avant son départ. Nous ambitionnons de la digitaliser complètement pour que la personne qui l’inspecte puisse faire ses rapports en temps réel afin d’optimiser les interventions. J’ajoute que nous avons mis en place un comité de pilotage dédié à la digitalisation, car c’est un enjeu qui nécessite une gouvernance aussi agile que possible.

Peut-on parler d’un changement culturel dans la gestion des CFL ?

Oui. C’est une approche qui porte ses fruits. Comme dans toute entreprise, nous travaillons beaucoup sur la communication externe, mais aussi et surtout sur la communication interne. Nous voulons que nos collaborateurs soient de véritables ambassadeurs, ce qui passe par une certaine écoute, une volonté de les faire participer à notre stratégie. Nous avons aussi ouvert une application interne dédiée au personnel.

Comment s’est comportée l’activité fret en 2019 ?

On peut parler d’un grand succès. Nous ne pouvons pas encore communiquer de données chiffrées, mais nous avons enregistré un des meilleurs résultats pour l’ensemble de nos activités fret, qui emploient 1.200 personnes dans un contexte concurrentiel. J’y vois le résultat d’un investissement d’une dizaine d’années dans notre infrastructure, mais surtout dans notre démarchage de la clientèle, notamment dans les foires et les salons professionnels. Nous pouvons maintenant dire que nous sommes « sur la carte » au niveau international. Nous sommes passés d’une base d’une quarantaine de trains hebdomadaires en 2018 au départ de Bettembourg à 60 en 2019, et nous visons 70 trains en 2020. Nos connexions aux ports de Trieste en Italie et de Zeebrugge en Belgique ont concouru à cette tendance. En 2020, nous serons reliés à Poznań en Pologne, et nous venons de réaliser la connexion avec Kiel dans le nord de l’Allemagne. Nous sommes un acteur de taille moyenne, nous devons donc proposer des services sur mesure en jouant sur la valeur ajoutée plus que sur les gros volumes. Nous proposons un éventail assez large de services spécifiques, comme une agence en douane.

Sentez-vous déjà une influence de la question climatique sur vos activités ?

Patience Aux usagers mécontents des retards matinaux, Marc Wengler demande un peu de patience. Travaux en cours pour adapter le réseau.

42 stations et 100 voitures, contre 20 stations et 80 voitures au départ. Nous comptabilisons 2.500 abonnements, avec une attention portée non seulement au grand public, mais aussi aux entreprises et aux communes. Nous avons signé un important contrat avec PwC, qui a fait évoluer Flex vers un prestataire de partage de voitures en interne. Nous gagnons en maturité et en profondeur avec ce genre de partenariat. Il illustre notre ambition, à savoir proposer une solution complète et en même temps un moyen de faire venir l’automobiliste vers le service public. La possibilité d’une utilisation mixte, tant professionnelle que privée, des voitures Flex constitue un atout supplémentaire.

Vous voulez participer au changement d’image en matière de mobilité ? Avec une part moins importante laissée à la voiture…

Beaucoup de personnes utilisent la voiture individuelle, car ils en ont besoin une ou deux fois dans la semaine pour leurs besoins professionnels. Flex permet de promouvoir le service public en proposant de considérer le train ou le bus par défaut et de ne prendre la voiture que pour les trajets qui le nécessitent.

Le changement climatique est déjà un élément perturbateur puisque nous devons Vers une « marque CFL » toujours faire face à un nombre toujours plus impor- plus étendue ? tant de non-disponibilités d’infrastructures Nous voulons étendre notre présence sur ferroviaires à l’étranger en raison de la neige, toute la chaîne de mobilité, ce que nous d’éboulements ou encore d’inondations. faisons depuis des années. Le mouvement Quel est le bilan intermédiaire va s’accélérer, sachant que le client est de Flex, votre solution de carsharing demandeur d’une diminution des interfaces lancée début 2018 ? pour accéder à une mobilité qui devra s’enNous sommes devenus le plus grand presvisager à l’avenir d’abord via le prisme des tataire de carsharing au Luxembourg avec transports publics. 82 —

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3.850 C’est le nombre de places de parking que les CFL veulent construire aux abords des gares d’ici 2024.

6 MINUTES Un train est considéré en retard lorsqu’il dépasse de six minutes son heure d’arrivée prévue.

41 MILLIONS C’est le coût de la gratuité des transports publics estimé par François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics (Déi Gréng). Un manque à gagner auquel il faudra ajouter les investissements dans les infrastructures et l’embauche de personnel en fonction des besoins qui s’exprimeront selon le succès de l’opération.

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« La sécurité juridique est le premier objectif des investisseurs »

Patrick Mischo Senior partner, spécialiste en droit fiscal international et des entreprises.

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Allen & Overy prend ses marques dans son nouveau siège. Un outil de travail flambant neuf dans l’immeuble – déjà iconique – Infinity, à l’entrée sud du Kirchberg. Pour le duo à la tête du cabinet d’avocats, Patrick Mischo (senior partner) et Frank Mausen (managing partner), le déménagement favorise de nouvelles méthodes de travail et coïncide avec la montée en puissance du domicile luxembourgeois dans les grandes transactions internationales. Auteurs Camille Frati et Thierry Raizer Photographe Gaël Lesure

Frank Mausen Managing partner, spécialisé en droit boursier et en réglementation des marchés de capitaux.

Février 2020 —

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Patrick Mischo et Frank Mausen Ambassadeurs

V

ous faites partie du Magic Circle formé par les grands cabinets d’avocats mondiaux. Est-ce que cela implique une responsabilité supplémentaire ?

PATRICK MISCHO Cela implique avant tout d’être les

ambassadeurs d’une image de marque qui est connue mondialement, avec l’obligation de délivrer le même niveau de qualité à travers le réseau, en l’occurrence viser l’excellence dans tout ce qu’on fait.

Qu’est-ce qui peut vous différencier d’un autre grand cabinet ? Chacun veut se positionner en tant que one-stop shop…

FRANK MAUSEN Nous sommes véritablement un

cabinet international full service. Nous proposons une offre intégrale en droit des affaires, des fonds d’investissement, de la fiscalité, du travail, des contentieux, des marchés de capitaux, de la propriété intellectuelle… P. M. Notre marché s’est fortement développé durant ces dernières années. Tous les six mois, un nouveau cabinet international ouvre ses portes au Luxembourg. Souvent, ce sont des structures plus petites. Nous comptons sur la force de notre réseau tout en jouant sur notre enracinement local en raison de l’histoire du cabinet.

Mais vous n’êtes pas le seul cabinet full service… P. M.

Parmi les cabinets internationaux, nous sommes les seuls à couvrir cette palette avec des associés dans chaque domaine. Nous travaillons chaque jour à la fois sur les plans local et international, car la grande majorité des transactions comporte au moins un élément transfrontalier.

86 —

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F. M. J’ajoute que nous n’opérons pas uniquement dans les transactions internationales en tant que partie prenante d’une opération initiée par un autre bureau du réseau, mais également dans des dossiers purement luxembourgeois. Le Luxembourg a fortement gagné en importance pour les grandes transactions durant ces dernières années.

Comment expliquez-vous cet attrait ?

F. M. Par l’importance qu’a prise le droit luxembour-

geois pour la structuration de transactions. Le droit britannique reste largement utilisé, mais le Brexit a joué en faveur de notre droit national. L’accélération s’est observée par exemple dans le secteur des fonds. Le Luxembourg est devenu une juridiction majeure en Europe pour le secteur alternatif, dans le private equity, le real estate et les infrastructures. Avec une hausse du niveau de toute la chaîne de valeur locale : du véhicule à la banque, en passant par le gestionnaire… et bien entendu les avocats. Ce qui nous permet de piloter véritablement les opérations et de changer la nature du métier tel qu’il est exercé au Luxembourg. P. M. J’ajoute que le droit luxembourgeois est un droit moderne qui propose des outils efficaces pour répondre aux besoins des acteurs économiques, notamment en matière de sécurité juridique. Mais il ne suffit pas d’avoir un droit efficace, encore faut-il disposer des personnes qui savent le manier et des outils technologiques nécessaires pour le pratiquer de manière efficace. C’est dans ce sens que nous investissons pour l’avenir.

Le climat d’affaires du pays joue-t-il en votre faveur ?

F. M. Je répondrais en disant que l’important est de

maintenir le dialogue entre le secteur financier et les autorités. Ce qui a toujours été la force du pays. Je me réjouis de voir que le dialogue au sein du Haut Comité pour la place financière a été dynamisé durant ces derniers mois avec la mise en place de groupes de travail pour consolider les réflexions et permettre au ministre des Finances (Pierre Gramegna, DP, ndlr) de disposer du feed-back du secteur. Il lui revient, in fine, de prendre les décisions en son âme et conscience. Mais c’est évidemment dans l’intérêt du ministre de bien positionner le Luxembourg. P. M. Le plus important est de préserver la réputation du pays qui a été, par le passé, dans la ligne de mire d’organisations internationales ou d’autres pays. La donne a changé positivement. Nous devons nous assurer désormais que cette réputation soit maintenue tout en comprenant bien la réalité du terrain. C’est pour cette raison que nous devons faire en sorte que les règles soient transposées conformément aux directives européennes, mais, en même temps, qu’elles soient transposées en bonne intelligence en évaluant l’impact sur l’industrie. D’où l’importance de maintenir ce dialogue positif entre les professionnels et les responsables publics. F. M. Le monde est devenu plus transparent. Les règles AML, KYC et de fiscalité rendent ce monde transparent. Les clients, en particulier les institutionnels,

CLUB PRESTIGIEUX

L’un des cinq Magic Fort d’un chiffre d’affaires global de 1,55 milliard de livres en 2018, Allen & Overy figure dans le prestigieux club du Magic Circle qui qualifie, comme les Big Four dans le secteur de l’audit et du conseil, les cinq cabinets d’avocats majeurs sur le plan mondial en termes d’activité et de réseau international. Deux autres sont présents au Luxembourg : Clifford Chance et Linklaters. Freshfields Bruckhaus Deringer et Slaughter and May complètent la liste.

PIONNIER

La première franchise internationale au Grand-Duché Les origines de la présence d’Allen & Overy au Luxembourg remontent à 1990, lorsqu’une étude fut fondée par Paul Beghin, Carlos Zeyen et Marc Feider. Après une première fusion avec le cabinet belgo-néerlandais Loeff Claeys Verbeke, cette étude est passée en 2000 sous la bannière d’Allen & Overy. Le cabinet londonien est ainsi devenu le premier à s’internationaliser au Grand-Duché. Allen & Overy Luxembourg a réalisé, en 2018, un chiffre d’affaires de 53,4 millions d’euros.

EMPLOI

191 C’est le nombre d’employés d’Allen & Overy au Luxembourg, dont 124 avocats.

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ont à cœur d’agir conformément au cadre légal donné. Ce qui ne pose pas de problème.

Fuse à Londres sont souvent fondées par d’anciens avocats. Cela permet de penser à des solutions véritablement bénéfiques pour le client, notamment dans la phase finale des transactions où les changements de documents entraînent souvent des pertes de temps.

Un monde qui est devenu plus complexe, en particulier du point de vue du droit ?

P. M. C’est un monde qui est devenu complexe car les textes sont de plus en plus compliqués. Ils nécessitent des compétences de plus en plus spécialisées, tout en sachant que les capitaux qui entrent dans l’économie en tant qu’investissements doivent être sécurisés. La sécurité juridique est le premier objectif des investisseurs. Bien connaître les règles est essentiel pour les appliquer dans cette optique. Une règle de droit est d’ailleurs une règle abstraite tant qu’elle n’est pas appliquée à des cas de figure multiples. F. M. Ce contexte nous incite à travailler de plus en plus de façon collégiale. Un dossier concerne le droit bancaire, fiscal, du travail… Nos spécialistes collaborent autour des dossiers de nos clients pour créer de la connaissance en interne, au service du secteur. Nos nouveaux locaux nous aident en ce sens grâce aux nombreux points de rencontre ou de réunion.

Le contexte est-il aussi favorable aux cabinets qui disposent d’une taille critique suffisante ?

F. M. La taille critique est en effet un prérequis si

vous souhaitez agir à un niveau international en tant que cabinet full service. Nos collègues de Londres disposent d’équipes importantes et très spécialisées, ce qui nous permet de faire appel à leur expérience. Et nous nous devons d’afficher le même niveau de prestation qu’eux.

Quelle place occupe l’intelligence artificielle dans votre travail ?

Nous utilisons largement la legaltech, notamment au travers de notre incubateur basé à Londres et baptisé Fuse. Une application des technologies dotées d’IA que nous utilisons concerne les procédures de due diligence et l’analyse de documents de très grands volumes. Une autre application, FundsFlow DocMaker, est la création automatisée de documents au départ de données fournies par le client, notamment dans le secteur des fonds d’investissement alternatifs. Les documents générés seront ensuite vérifiés par les avocats. La technologie va nous aider à accélérer certaines étapes de nos prestations en jouant sur un prix qui doit rester concurrentiel.

À l’inverse, la technologie pourrait-elle « disrupter » votre métier ?

P. M. Comme tous les secteurs, nous serons impac-

tés. À nous de voir comment nous utilisons les technologies en faveur de nos clients et pour rendre le travail encore plus gratifiant pour nos équipes, sachant que la concurrence est rude pour recruter les juristes talentueux qui maîtrisent une matière amenée à se complexifier.

Le vrai sujet est de retenir les recrues…

P. M. Cela a toujours été un sujet. Si vous les rému-

nérez correctement, si vous les respectez et les formez bien et si vous leur proposez des dossiers et des clients intéressants, il n’y a pas de raison que les recrues ne restent pas. Mais bien les valoriser ne passe pas uniquement par le salaire, tant s’en

« Le droit luxembourgeois propose des outils efficaces pour répondre aux besoins des acteurs économiques. »

P.  M .

Recherchez-vous davantage de profils technologiques au sein de vos équipes ?

P. M. Nous disposons du support d’experts basés

à Londres et à Belfast, ainsi que de notre groupe de travail legaltech local. Mais il s’agit bien de considérer davantage ce type de profils à l’avenir. L’apprentissage ou du moins des notions de codage deviendront aussi des prérequis importants pour les juristes afin que chaque métier puisse comprendre l’autre. F. M. Si vous ne parlez pas la même langue, vous avez du mal à communiquer. Nous constatons que les start-up legaltech hébergées au sein de

Patrick Mischo

NOUVELLES INFRASTRUCTURES

Un siège, un outil de communication En inaugurant le 6 février leur nouveau siège, les responsables d’Allen & Overy en profitent pour donner une belle visibilité au cabinet. À la porte sud du Kirchberg, le logo implanté sur le fronton du très remarqué immeuble Infinity attire l’œil des passants. « Lorsque nous avons eu vent de la possibilité de nous installer ici, nous avions pensé nous établir sur deux étages. Il reste aujourd’hui seule­ ment un étage à louer. C’est dire s’il n’est pas évident de pré­ voir la croissance des activités », indiquent les deux dirigeants. Allen & Overy occupe sept des huit étages du bâtiment sans compter le sous-sol.

faut. Dès que nous avons lancé le projet de déménagement, nous avons mis le restaurant d’entreprise sur la table de nos réflexions. Et les premiers retours nous confortent dans le choix d’un restaurant ouvert, humain, proposant une grande variété de menus… et situé au plus bel étage de notre bâtiment, avec une vue imprenable sur la ville. F. M. Nous devons rester à l’écoute pour améliorer les choses. Nous devons prendre en compte les nouvelles habitudes de travail, avec notamment des espaces adaptés comme nos breakout rooms dans notre nouveau bâtiment. Notre taux de départ relativement bas est un bon indicateur en ce sens.

Comment vous adaptez-vous aux attentes de la nouvelle génération ?

F. M. Là aussi, tout est une question d’écoute. La flexi-

bilité nous semble être l’une de leurs exigences principales. Une flexibilité dans la gestion de leur temps de travail. Tout le monde est équipé de laptop chez nous, et le télétravail est devenu un usage normal. Chacun est suffisamment professionnel et mature pour s’organiser en confiance et, in fine, donner le meilleur de soi-même. Février 2020 —

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« L’important est de maintenir le dialogue entre le secteur financier et les autorités. » Frank Mausen

P. M. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour pro-

mouvoir cette manière de travailler, ce qui induit, pour les plus « âgés », des changements culturels. La présence au bureau n’est plus un marqueur obligatoire du travail effectué. Quand la confiance règne, les gens collaborent comme il faut.

Comment percevez-vous le moral de vos collègues à Londres en raison du Brexit ?

F. M. Nos collègues sont relativement confiants,

même si j’imagine que beaucoup auraient préféré rester. Le droit anglais est le droit leader dans le monde des affaires, et il va le rester. L’impact du Brexit sera plutôt à analyser dans 5 voire 10 ans. C’est encore trop tôt aujourd’hui pour l’estimer. Dans l’immédiat, le Brexit est bénéfique pour le Luxembourg, qui est apparu comme un domicile de confiance pour de nombreux acteurs britanniques ou internationaux qui avaient leur QG européen à Londres. Mais d’autres éléments continuent de jouer en faveur du Luxembourg comme son orientation vers l’international, son multilinguisme, l’approche multiculturelle de sa main-d’œuvre… La vague d’arrivées d’acteurs due au Brexit ou au succès de l’alternatif n’est pas une bulle. L’environnement légal, le droit, l’infrastructure technique et les moyens humains sont bien en place pour faire en sorte que la tendance perdure.

QUATRE MAINS

Une direction bicéphale Allen & Overy se distingue des autres cabinets juridiques par une direction bicéphale et tournante parmi les associés. Frank Mausen (43 ans) et Patrick Mischo (45 ans) ont succédé, en 2018, à Marc Feider et Henri Wagner aux postes de managing partner et de senior partner.

important d’être en conformité avec les règles, mais la vraie question est, comme évoqué, leur application. En tant que professionnels du droit, nous devons veiller à ce que les acteurs du secteur financier aient mis en place les dispositions et procédures pour faire en sorte qu’elles soient respectées.

Les clients ont-ils fait leurs devoirs ?

F. M. Les clients ont été sensibilisés et deviennent de plus en plus professionnels. Il suffit de voir la place qu’a prise la compliance dans la gouvernance des entreprises.

Qu’attendez-vous des responsables politiques en ce qui concerne votre métier ?

P. M. Nous constatons tout d’abord le dynamisme

retrouvé dans le dialogue avec l’ensemble du secteur financier. Nous encourageons les politiques à aller dans cette voie. Le Luxembourg a toujours été le pays des chemins courts, d’une forme de pragmatisme qui doit rester de mise. La complexité des règles exige que les autorités comprennent ce qui se passe sur le terrain et qu’elles en tiennent compte, le cas échéant, dans les projets de loi qui sont écrits par les ministères.

Allen & Overy Luxembourg fêtera ses 30 ans en avril prochain. Que représente cet âge ?

F. M. Nous pouvons en être fiers et surtout nous

remémorer l’histoire écrite par les dirigeants successifs. Nous étions un petit cabinet au commencement pour être intégrés en 2000 à Allen & Overy. Nous nous inscrivons dans cette lignée entrepreneuriale en ajoutant notre approche personnelle et en répondant aux défis actuels avec l’ensemble de l’équipe.

Serait-il envisageable que le cabinet ouvre des satellites, à savoir des sociétés dédiées à des services comme la domiciliation ?

F. M. Notre cœur de métier reste le conseil juri-

dique. Nous sommes des avocats et nous voulons concentrer notre énergie, nos efforts et nos investissements sur notre cœur de métier. Nous n’envisageons donc pas d’ouvrir de structures annexes.

Attractivité L’architecture intérieure du nouveau siège, imaginée par par l’Atelier d’Architecture et de Design Jim Clemes en fait un outil d’attraction de talents.

L’année 2020 sera marquée par la visite du Gafi au Luxembourg. Faut-il la redouter ?

P. M. C’est une visite très importante et nous reve-

nons sur la question de la réputation. C’est très 88 —

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« Les changements viendront des citoyens »

Premier contact Gaëlle Haag et Thierry Smets ont déjà eu l’occasion de travailler ensemble chez KBL.

Auteurs

Photographe

Thierry Labro et Thierry Raizer

anthony dehez

2020 sera une année-clé pour Startalers, la start-up née de la vision de Gaëlle Haag et de sa rencontre avec Thierry Smets, au carrefour de leurs expériences dans un monde bancaire bousculé par des jeunes pousses. Après la levée de fonds avec la Bourse de Luxembourg, la plate-forme pour aider les femmes à investir grâce à des conseils simples et un effet communautaire doit voir le jour dans les prochains mois. Février 2020 —

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Gaëlle Haag

Thierry Smets

Évangélistes

L

un et l’autre pensaient avoir fait le valeurs et nos vues. Quand je suis parti à mon tour, tour de l’industrie de la finance. Gaëlle m’a appelé. Quand Gaëlle Haag a proposé à Est-ce que le soutien dont vous bénéficiez Thierry Smets de se lancer dans une met la pression ? nouvelle aventure, personnelle, indiG. H. C’est plutôt la pression que vous vous mettez viduelle, pour avoir un impact, il a dit à vous-même. Il faut assumer ! banco. Deux ans plus tard, dans leurs T. S. Si nos soutiens se convertissent tous en clients, locaux, chez The Office, la trentenaire détaille le c’est parfait ! plan de bataille pour 2020, tandis que son associé G. H. C’est une de mes forces et une des choses qui ont un impact direct sur la qualité de mon sommeil. Ce reste dans l’ombre, concentré sur l’opérationnel. projet, j’y crois ! Cette surexposition lui sert-elle ? Je Gaëlle, êtes-vous surprise par l’engouement que vous suscitez depuis quelques mois, ne vais pas toujours être capable d’être à la hauteur ou est-ce que cela correspond à un momentum ? de ces attentes. À un moment donné, les choses ne GAËLLE HAAG Il y a plusieurs aspects. Il y a tout d’abord vont pas se passer comme les gens le voudraient. une réalité : un projet fintech porté par une femme, J’essaie d’être transparente. Je ne suis pas une sur un segment de clientèle aussi particulier – les superwoman ! Je maîtrise certaines choses, et pas femmes – dans l’investissement durable. Ce sont des d’autres. D’où l’intérêt de trouver des compétences. thématiques assez « trendy » qui suscitent un engoueJ’ai été honnête avec mes investisseurs, en leur ment. C’est dans l’air du temps. Quand vous lancez disant : « Voilà ce que j’attends de mes investisvotre start-up, tout cela est plutôt bon à prendre. seurs, de mes administrateurs, de mon board. Derrière, la réalité est qu’il faut pouvoir Vous êtes là pour m’aider. » Je crois très fort en répondre à un marché et, dans notre cas, donner l’authenticité et en la réciprocité. la possibilité d’ouvrir un compte pour investir. Il Vous avez récemment annoncé une levée y a un vrai besoin. J’ai eu pas mal de workshops de fonds. Qui retrouve-t-on autour de vous ? durant les derniers mois pour comprendre quels G. H. Le principal acteur est la Bourse de Luxemétaient les freins et les leviers pour convaincre les bourg. À l’origine, j’ai contacté Julie Becker femmes de passer le cap de l’investissement, (membre du comité exécutif et fondatrice du quelles étaient les problématiques d’investisseLuxembourg Green Exchange, ndlr) parce que je ment durable et quelles étaient les batailles qu’il trouvais leur initiative de Luxembourg Green fallait choisir, avec quelles thématiques commenExchange intéressante. J’avais simplement envie cer avant de se diversifier. de comprendre ce qui les motivait, comment ça Cela ne vous a pas parfois fatiguée se passait. Julie Becker a ensuite suivi notre d’être un peu le porte-drapeau développement. Au moment de notre levée de de ces thématiques ? fonds, elle m’a dit qu’ils étaient potentiellement G. H. Le battage médiatique sur ces questions, intéressés, à notre agréable surprise. C’est le comme avec Greta Thunberg ou MeToo, c’est premier projet en B2C dans lequel ils investissent. comme pour tout : quand vous devenez trop Ils en ont annoncé d’autres depuis. extrémiste dans vos discours, vous commencez Ce n’est pas un peu bizarre d’avoir à énerver une certaine partie de la population la Bourse comme actionnaire ? qui va surcommuniquer de l’autre côté. Nous ne G. H. La Bourse a beaucoup évolué par rapport à sommes pas dans l’extrémisme, puisque notre l’image que j’en avais, avant de la connaître de plate-forme est aussi ouverte aux hommes. Nous l’intérieur. Ils ont une équipe dirigeante qui est adressons simplement un message particulier, très ouverte et qui s’est aussi rajeunie. Quand je pour une clientèle particulière. Mais tous ceux suis allée présenter le projet aux employés, Robert qui se retrouveraient dans notre manière de gérer Scharfe (CEO, ndlr) a eu une phrase assez notre approche sont les bienvenus. visionnaire : « Le métier que nous exerçons aujourComment vous êtes-vous rencontrés d’hui, dans cinq ans, n’existera peut-être plus. avec Thierry ? Au point de faire un bout Notre rôle est d’anticiper ce qu’il pourra être à de chemin ensemble ? l’avenir. » Ils sont obligés de se réinventer. C’est THIERRY SMETS On était collègues. C’est une quesaussi une force luxembourgeoise. tion d’opportunités, à un moment de notre car- Qui sont les autres investisseurs ? rière, quand la quête de sens devient ce qu’il y a G. H. Il y a un fonds de capital-risque belge. Eux sont de plus important. Gaëlle a quitté KBL avant moi, en convertibles et rentreront davantage, le cas et on avait eu une petite discussion concernant échéant, au prochain tour. Ils ont investi dans des nos frustrations liées au secteur bancaire, nos start-up belges, dont Look&Fin – l’associé est ren-

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PA R C O U R S

UNE VOLONTÉ COMMUNE DE CHANGEMENT

Portés tous les deux par l’idée de rendre l’investissement plus accessible et tourné vers une responsabilité sociétale, Gaëlle Haag et Thierry Smets proviennent du monde bancaire, où ils ont occupé des postes à haute responsabilité dans le giron du groupe KBL. Avant de le quitter, Thierry Smets a été le CEO de Puilaetco Dewaay Private Bankers pendant six ans et demi, disposant d’une expérience de plus de 25 ans en banque privée. Gaëlle Haag a occupé pendant deux ans la fonction de head of sales and marketing de KBL. Elle compte aussi une expérience de six ans chez McKinsey. Après ce parcours dans la finance « classique », ils se sont retrouvés en 2018 autour de Startalers. À Gaëlle, la stratégie générale et la promotion. À Thierry, le travail opérationnel de l’ombre.

PRINCIPE

LE B.F.F. DE L’INVESTISSEMENT Startalers se positionne en tant que conseiller financier digital des femmes, le women’s best financial friend. En se concentrant sur leur cycle de vie et leur parcours, la start-up veut créer une communauté mue par des objectifs financiers, tout en contribuant à un changement social et environnemental positif au travers de leurs investissements. Objectif : lancer son conseiller financier digital sur les marchés luxembourgeois, belge et français dans les prochains mois.

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tré dans notre board. C’était la première fintech à faire du financement participatif en Belgique. Donc il y a eu énormément de boulot avec le régulateur. Notre modèle a beaucoup de similarités. Ils peuvent nous aider et transformer leur investissement. Les derniers investisseurs sont des femmes qui investissent en direct via une structure que nous avons créée. C’est presque de cela que je suis le plus fière. Ce sont de futurs clients. Arriver à les convaincre d’investir, et d’investir chez nous… Ils sont super impliqués. Je valide, je teste, avec eux. Ils sont dans le marketing, dans le juridique… Ils n’ont pas forcément de profil financier. C’est très enthousiasmant de compter sur cette communauté, qui me rassure dans le fait que je ne suis pas la seule à croire en ce projet.

Une communauté Véritable conseiller financier digital des femmes, startalers veut fédérer une vraie communauté autour du sujet.

Et à terme, comment imaginez-vous votre start-up ? Rachetée par une banque ?

G. H. On a dû réfléchir à l’exit dès le début, puisque les investisseurs nous le demandaient. À l’horizon cinq-sept ans, les pistes les plus probables sont de se faire racheter par une banque ou par un équivalent Gafa qui veut se lancer dans l’investissement via une autre voie, via un autre modèle. Ou un assureur. Ou quelqu’un qui veut un canal d’acquisition qu’il n’a pas encore. Ou une néobanque qui veut faire de l’investissement.

Quelles sont les prochaines étapes ?

G. H. Le dossier d’agrément est en cours, nous espérons pouvoir le valider avant l’été. On croise les doigts pour avoir une licence de PSF et de gérant de fortune. En parallèle, nous allons lancer le simulateur, pour être capables de lancer un plan financier, de faire de premiers investissements sans prendre de risque monétaire dès le premier trimestre. On va sans doute faire un bêta avant, et un vrai lancement à la rentrée. Nous voulons « passeporter » dès le lancement pour opérer sur les marchés belge et français. Luxembourg est un super marché pour tester, mais on ne peut pas s’en contenter.

Sur quelles problématiques allez-vous vous pencher au départ ?

G. H. On est encore en train de les étudier, mais nous devons trouver des investissements qui soient facilement explicables dans un premier temps. Notre communauté va grandir avec l’expérience, et donc il sera de plus en plus facile d’aller vers des thématiques plus pointues au fur et à mesure. Dès le départ, nous souhaitons agir sur deux éléments qui nuisent à la performance : les émotions et les coûts. Nous avons dans notre application un aspect comportemental qui consiste à communiquer au bon moment sur des biais de comportements qui font que vous prenez la mauvaise décision au mauvais moment. Pour éviter qu’un investisseur lambda n’achète quand c’est au plus haut et ne vende quand c’est au plus bas. Sur le second élément, nous cherchons des instruments liquides, qui aient un track record, de qualité et à bas prix. Nous allons nous pencher sur le sujet des gender lens, à savoir les fonds qui investissent dans des sociétés qui ont un impact démontrable en termes

« C’est très enthousiasmant de compter sur cette communauté, qui me rassure dans le fait que je ne suis pas la seule à croire en ce projet. » GAËLLE HA AG

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« Je crois très fort en l’authenticité et en la réciprocité. » GAËLLE HA AG

de diversité. De même en ce qui concerne les discours où vous avez toujours raison. Pouvoir dire énergies renouvelables. qu’on s’est trompé, qu’on va s’adapter, qu’on va Nous examinons aussi les politiques de goucorriger. On crée de la proximité. vernance, pour nous assurer que le vote des action- Et l’aspect communautaire ouvrirait la voie naires puisse être exercé de la bonne manière, en à des récompenses ? fonction des considérations environnementales, G. H. Effectivement, c’est un des mécanismes que des choix d’implantation d’usines, des choix énernous voudrions mettre en place, un système de gétiques… Cette manière de désintermédier le poumentors / parrains. Un système de points que les voir décisionnel via le pouvoir de vote est assez investisseurs pourraient échanger soit contre une répandue aux États-Unis, et assez peu en Europe. remise sur leurs frais de gestion, soit contre des Votre plate-forme, qui veut expliquer des heures de mentoring avec d’autres. choses à des gens qui n’y connaissent rien, va être obligée de beaucoup contextualiser les décisions d’investissement…

G. H. C’est là que nous pensons que nous apportons

une véritable valeur ajoutée. La sélection d’actifs, la notation ESG… vous allez toujours trouver des sociétés capables de vous expliquer ces notions. Par contre, cette capacité de prendre le temps d’expliquer et de renvoyer l’information fait partie de notre rôle. Pour que l’investisseur ait une visibilité et qu’il voie qu’il a un impact, même à sa petite échelle.

Cette valeur ajoutée, vous allez la créer manuellement, avec des humains, ou avec des algorithmes ?

G. H. Dans un premier temps, nous devons définir notre méthodologie. L’équipe de la Bourse va nous aider en partie. À partir de là, nous allons essayer d’automatiser au maximum l’extraction et le référencement. Ensuite, la traduction de ces données en quelque chose qui soit intelligible, on va devoir la faire manuellement, dans un premier temps. La communication va être la rédaction de contenus.

C’est là que vos clients vous attendent ?

G .  H . Oui ! Aujourd’hui, c’est surtout dans la communication qu’ils nous attendent, plus que dans le fait d’avoir un accès « physique » à un conseiller qui ne délivrerait pas forcément la réponse adéquate. L’alternative que nous proposons est de rendre un service le plus contextualisé et le plus personnalisé possible, au plus grand nombre. Et je compense l’absence de relation physique avec un conseiller par l’aspect communautaire. Vous pouvez me demander à moi, institution financière, de répondre à votre question. Mais vous pouvez aussi demander à celles qui investissent et qui s’intéressent aux choses similaires, qui ont plus d’expérience... Et vous avez le choix entre aller chercher l’information et comparer les versions institutionnelles et communautaires.

Avec un risque de téléphone arabe…

G. H. Comme dans tout réseau, si vous le gérez bien… Le risque zéro n’existe pas. Je ne crois pas à un

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VISIBILITÉ

UN SUCCÈS MÉDIATIQUE Arrivées au bon moment, Startalers et sa cofondatrice Gaëlle Haag ont attiré les objectifs. Et l’œil des jurés de l’Arch Summit consacré à l’ICT. La start-up a reçu en 2018 le prix Whoopi Goldberg lors de cet événement organisé par Vodafone. De quoi attiser encore un peu plus l’intérêt médiatique. La start-up est aussi diplômée de la promotion d’automne 2018 du programme Fit4Start de Luxinnovation.

Vous ne faites pas de politique, mais vous vous occupez de la société ?

G. H. Exactement. Les changements qui doivent venir viendront des citoyens, et pas de programmes politiques ou gouvernementaux. À mon échelle, le changement commence par soi-même. Qu’est-ce que je peux faire pour apporter ma contribution ? C’est comme ça qu’on s’est dit, Thierry et moi, que l’industrie dans laquelle on travaillait n’était plus appropriée pour l’ensemble de la population, et en particulier pour un segment de clients dans lequel nous nous reconnaissions. Nous voulons accomplir quelque chose, il n’est pas juste question d’un retour sur investissement pour les actionnaires. Quand vous lancez une première boîte, vous essayez de minimiser les domaines de compétences dont vous ne connaissez rien. Il y a toute une série de compétences que nous allons aller chercher sur le marché. Nous venons de recruter deux personnes en tech et en acquisition digitale. On va devoir recruter une troisième personne pour les fonctions de contrôle dans les trois mois à venir.

Qu’est-ce que qu’il faut comme investissement personnel pour passer d’une situation où l’on travaille dans l’industrie de la finance à une situation où l’on travaille pour soi ?

G. H. À un moment donné, vous vous réveillez et vous vous dites que vous avez fait tout ce que vous deviez faire. J’ai coché des cases. En tant que femme, jeune, j’avais prouvé que je pouvais arriver à un certain niveau, avoir un certain impact et trouver ma place dans une organisation. Mais est-ce que c’est ce dont j’ai envie ? Quand vous commencez à vous poser cette question-là… J’ai regardé autour de moi, mon environnement, externe et interne… La dynamique d’entreprise, la dynamique de marché, la société dans laquelle vous évoluez, avec vos deux enfants, et ce que vous voulez leur transmettre… À 36 ans, qu’est-ce que je fais du reste de ma vie, qui va encore être longue... ?

P O T E N T I E L I M P O R TA N T

580 MILLIARDS

C’est, selon Startalers, le montant des actifs aux mains des femmes qui ne sont pas investis, « en grande partie parce qu’elles ne savent pas vers qui se tourner pour avoir un conseil de qualité, qui réconcilie leurs besoins et leurs valeurs ».

LEVÉE DE FONDS

520.000

C’est le montant, en euros, de la levée de fonds réalisée avec la Bourse de Luxembourg, aux côtés d’un groupe de femmes business angels et du fonds belge Seeder Fund, qui servira à renforcer l’équipe technique et à finaliser le développement de la plate-forme digitale. Suite à cette augmentation de capital, Dominique Wroblewski, associé et COO de Look&Fin, et Pierre Schoonbroodt, CFO et membre du comité exécutif de la Bourse, ont rejoint le conseil d’administration de la start-up.

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Contraste Depuis les clochers de Notre-Dame, les toits de la ville haute et du palais grand-ducal contrastent avec la modernité du Kirchberg en arrière-plan.

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Photographe

John Oesch 96 —

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CIEL Et si on prenait un peu de hauteur ? Découvrez le Grand-Duché comme vous ne l’avez jamais vu grâce à ces panoramas spectaculaires réalisés avec un drone.. Février 2020 —

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Monumental La géométrie règne sur la Porte de l’Europe, ici avec l’immeuble Infinity encore en construction.

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Navire Derrière les arrondis et les colonnades de la Philharmonie se dessine l’étrave tranchante et graphique du quartier du Kirchberg.

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Lumières La nuit tombée, les attractions de la Schueberfouer (ci-dessus) illuminent la ville et répondent aux guirlandes scintillantes des phares de voitures.

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Travaux Le chantier du tram avenue de la Liberté prend des allures fantomatiques au pied du siège de la Banque et Caisse d’épargne de l’État.

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Désert Rare moment de calme sur les lacets d’asphalte au Irrgärtchen et sur la piste vierge du Findel.

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Le photographe

L’HOMME DE L’AIR John Oesch, 54 ans, a fait de la photo sa passion et son métier depuis plus de 30 ans. Toujours à la recherche de points de vue inédits et originaux, il se lance dans l’acquisition d’un drone en 2017. L’appareil lui permet de réaliser des clichés à 50 mètres de hauteur et parfois beaucoup plus, à condition toutefois de décrocher les autorisations nécessaires auprès de la direction de l’aviation civile et des communes concernées. En jouant sur l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation, John Oesch redessine les paysages et les architectures de façon panoramique et spectaculaire. Son rêve ? Réaliser un time-lapse au Irrgärtchen pour immortaliser le flot des voitures et le ballet des avions qui atterrissent ou décollent.

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Antennes Par-delà la brume et les nuages, les poteaux de l’émetteur de Junglinster se dressent dans une atmosphère irréelle.

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1.30 société0s membres Le plus grand club d’affaires du Luxembourg avec 250 événements par an. Paperjam_PJ_2020_02 104

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Pape


BRAND VOICE ARCHITECTURE D'INTÉRIEUR

QUAND LE DESIGN RENCONTRE L’ARTISANAT De l’entreprise de peinture traditionnelle crÊÊe en 1980 au bureau d’Êtudes, la Maison Lucien Schweitzer est devenue, en 40 ans, un groupe conjuguant mÊtiers d’art, architecture intÊrieure et design. Portrait d’une entreprise artisanale familiale, à la croisÊe de la tradition et de la modernitÊ.

Dates-clÊs 1er janvier 1980   CrÊation de l’entreprise de peinture traditionnelle 1984  Ouverture du showroom et de la boutique à Mondorf-les-Bains 1989  Ouverture de la galerie d’art à Mondorf-les-Bains 1993  DÊmÊnagement de la galerie d’art à Luxembourg 2004  DÊmÊnagement à Howald

CONTENU SPONSORISÉ LUCIEN SCHWEITZER

près avoir obtenu son brevet de maÎtrise A en tant que maÎtre-peintre - dÊcorateur en 1978, Lucien Schweitzer crÊÊ son entre-

2008  CrÊation du bureau d’architecture d'intÊrieur 2010  AdhÊsion au ComitÊ Professionnel des Galeries d’Art de France

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PHOTOS Lucien Schweitzer

prise de peinture traditionnelle le 1 janvier 1980. Celui qui, depuis tout jeune,  dĂŠvorait 2013  les magazines d’art et de design Âť s’oriente Inauguration du showroom rapidement vers la dĂŠcoration d’intĂŠrieur. En de l’avenue de la LibertĂŠ 1984, il ouvre une boutique et un showroom Ă 1 janvier 2020  Mondorf-les-Bains et est rejoint La Maison Lucien Schweitzer Entreprise locale et familiale, la Maison Lucien Schweitzer fĂŞte ses 40 ans par son ĂŠpouse Doris, qui abanfĂŞte ses 40 ans cette annĂŠe. donne alors son mĂŠtier de professeur de lettres. Au fil des annĂŠes, donnĂŠ une dimension nouvelle, tiques au sein d’entreprises et d’institutions l’entreprise prend de l'ampleur Ă 360 degrĂŠs, Ă la Maison Lucien luxembourgeoises. Parmi les plus rĂŠcents, on et ĂŠlargit son offre de services Schweitzer, permettant ainsi Ă peut citer l’habillage des fenĂŞtres du nouavec la crĂŠation d’un atelier de l’entreprise de mieux se position- veau ministère d’État ou encore les salles de couture et de tapisserie ainsi que ner par rapport aux attentes d’un rĂŠception en tissu tendu et le garnissage des d'un atelier d’encadrement d’art. marchĂŠ toujours en changement chaises du château de Senningerberg. La Maison se place comme une entreprise 1993 est une annĂŠe importante et dĂŠsireux de modernitĂŠ, tant avec le dĂŠmĂŠnagement et l’ouverdans les techniques que dans formatrice et offre Ă ses artisans la possibilitĂŠ de ture de la galerie d’art Ă Luxeml’approche. Bureau d’architec- faire un apprentissage ou de passer leur brevet bourg-ville. Lucien Schweitzer ture intĂŠrieure et maison de de maĂŽtrise.  Pour offrir un service de qualitĂŠ,  Ce qui est primordial en tant que galeriste deviendra tradition, l’entreprise sait conci- ce qui est primordial dans tous les mĂŠtiers d’ardans tous les mĂŠtiers d’artisanat d’art, c’est plus tard, en 2010, membre du lier conception et savoir-faire tisanat d’art et dans l’artisanat en gĂŠnĂŠral, d’acquĂŠrir un savoir-faire ComitĂŠ Professionnel des Galeen proposant une offre de ser- c’est d’acquĂŠrir un savoir-faire et de le maĂŽtriet de le maĂŽtriser.  ries d’Art de France. L’annĂŠe vices complète et sur mesure. De ser , explique Lucien Schweitzer. Aujourd’hui, Lucien Schweitzer 2008 marque la concrĂŠtisation l’Êtude Ă la rĂŠnovation d’une mai- la sociĂŠtĂŠ peut s’appuyer sur une ĂŠquipe de de ce tournant lorsqu’Isabelle Schweitzer, la son entière, Ă la dĂŠcoration d’un espace, en 35 employĂŠs : architectes d’intĂŠrieur, designers, fille aĂŽnĂŠe de Lucien et Doris, rejoint l’entre- passant par le dessin de mobilier architectural, couturiers, tapissiers, peintres, encadreurs, prise. DiplĂ´mĂŠe en architecture intĂŠrieure et l’Êtude de l’Êclairage ou encore la confection etc.  Un bon artisan est toujours inventeur design, elle sera Ă l’origine de la crĂŠation du de tentures, le tapissage et le garnissage de de ce qu’il fait. Il peut devenir un très bon bureau d’Êtudes. Depuis, l’entreprise familiale sièges, la palette de services se veut complète designer . Et c’est exactement ainsi que la Maison Lucien Schweitzer n’a cessĂŠ de croĂŽtre et de marquer encore plus mais surtout sur mesure. son ancrage vers le design, Ă la faveur de l’arconçoit son mĂŠtier : dans rivĂŠe des deux autres filles du couple dans l’af- DES PROJETS DE PRESTIGE la rencontre de l’artitique faire familiale : Anne, architecte d’intĂŠrieur et En tant que showroom de dĂŠcoration et bou- sanat et du design. la bou isitez chweitzer, V designer qui, en 2009, rejoint la sociĂŠtĂŠ avec tique d’ameublement, l’adresse de l’avenue ertĂŠ nS Lucie e de la Lib . u un bagage professionnel acquits au sein du de la LibertĂŠ permet aux clients de trouver un n le e il v v a 16A, xembourg bureau d’architecture de la maison Louis Vuit- lieu d’inspiration et de partage, en proposant ur Ă Lu ions s ton, et Tammy, en 2013, diplĂ´mĂŠe en gestion un large choix de mobilier, luminaires, tissus, ormat f n ’i d zer.lu Plus d’entreprise et formĂŠe en tant que dĂŠcoratrice. papiers peints et revĂŞtements de sol. Outre hweit c s n .lucie La gestion familiale et l’arrivĂŠe de trois les clients privĂŠs, fidèles sur plusieurs gĂŠnĂŠrawww expertes du design et des mĂŠtiers d’art ont tions, la Maison a rĂŠalisĂŠ des projets emblĂŠmaer

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ENVIES

ARGENT COMPTANT ROBERT GOERES

«Les souvenirs ne s’achètent pas » Histoire d’une Rolex

Cacahuète symbolique Selon quel rapport à l’argent avez-vous été éduqué ? J’ai été élevé dans le respect des choses que l’on possède. Pendant la guerre, mon père avait toujours dans sa poche une boîte d’allumettes contenant une cacahuète, et il aimait montrer qu’il la conservait intacte. Il l’a mangée à la fin de la guerre ! C’est un message qui m’est resté. Le gaspillage est aujourd’hui quelque chose qui m’énerve profondément, quel que soit l’objet. Vous souvenez-vous de votre première activité rémunérée ? Je suis né dans une entreprise familiale et j’ai toujours trouvé normal d’y travailler « gratuitement » au départ. Pendant mes études en Suisse, pour gagner un peu d’argent avec des amis, nous réparions les horloges des clochers d’église dans les villages autour de Genève, jusqu’à ce que l’école l’apprenne…

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Quel « cadeau » vous êtes-vous offert avec vos premiers salaires ? Quand j’avais 16 ans, mon père m’a vendu ma première Rolex d’occasion pour 16.000 francs luxembourgeois (près de 400 euros, ndlr). Je l’ai revendue quatre ans plus tard pour 20.000 francs, heureux d’avoir réalisé une plus-value. Mais sitôt fait, c’est devenu mon plus grand regret. 10 ans plus tard, la personne à qui j’avais vendu la montre cherchait à la revendre. Je la lui ai rachetée 45.000 francs, et je l’ai toujours. J’espère qu’à l’avenir, quelqu’un d’autre pourra autant que moi apprécier l’objet et son histoire. Les montres ne vous appartiennent jamais vraiment, elles sont pour les générations futures. Un achat trop coûteux mais que vous ne regrettez pas ? J’ai acheté un chargeur frontal télescopique et un tracteur. Une à deux fois par an, j’aide les fermiers de mon village, dans le nord du pays. Et je ne leur demande qu’une chose en échange : participer au barbecue ! Il y a une chose dans la vie qui ne s’achète pas : ce sont les souvenirs.

Virage à 180 degrés Comment préparezvous financièrement votre retraite ? Quelle retraite ? Un entrepreneur part-il vraiment un jour à la retraite ? Dans quels types de produits conseilleriez-vous à vos enfants d’investir ? Dans leur éducation. Les études sont la clé pour entrer ensuite dans le monde du travail. Quel est, jusqu’à présent, votre meilleur investissement ? Mon entreprise. Et le plus mauvais ? Il n’y a pas vraiment de mauvais investissement : il faut juste savoir reconnaître une erreur. Une des forces de quelqu’un comme Steve Jobs, c’est de pouvoir faire un virage à 180 degrés pendant la nuit, de reconnaître un mauvais investissement et de passer à autre chose. Je souhaite à chacun de savoir quitter le navire au bon moment, et d’en faire l’expérience le plus tôt possible dans une carrière.

Le prix des émotions Dans quel projet fou d’entreprise vous êtes-vous lancé ? Celui de la nouvelle boutique Rolex (au coin de la Grand-Rue et de l’avenue de la Porte-Neuve), qui a commencé en novembre, lors de son ouverture. Une montre qui vous fait rêver ? C’est toute la définition des objets de luxe, dont le prix est aussi le reflet des émotions qu’ils suscitent. Votre resto étoilé préféré ? Celui que tient ma femme à la maison ! Et mon accord mets-vin préféré, c’est la côte à l’os avec du vin rouge que l’on mange après les moissons.

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BIO EXPRESS Robert Goeres dirige Goeres Horlogerie. Il a suivi des études d’horlogerie en Suisse et aux États-Unis, puis intégré l’entreprise familiale au début des années 1990 en tant que responsable des ventes et du marketing, avant d’en reprendre la direction en 2001. Expert assermenté auprès de la Cour supérieure de justice, cet ancien président de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise s’implique aussi dans la vie économique et commerciale du pays, en tant que membre du conseil d’administration de la CLC et membre élu de la Chambre de commerce. Il est également le vice-président de la Chambre de commerce suisse pour la Belgique et le Luxembourg. Depuis 2018, il préside par ailleurs Nyuko, qui soutient les créateurs d’entreprise.

Frimer ou impressionner Y a-t-il des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Oui, la philanthropie. Via la Fondation Rolex, j’aime soutenir les causes qui ciblent les jeunes. Et d’une manière générale, j’aide les clubs et les associations qui sont en contact avec des jeunes. Je suis aussi très impliqué dans le scoutisme.

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TEXTE Laura Fort PHOTO Edouard Olszewski

Qu’avez-vous appris sur le rapport à l’argent au contact d’une clientèle fortunée ? Mon père m’a toujours dit : « Quand tu as de l’argent, tu n’en parles pas. Et quand tu n’en as pas, tu n’en parles pas non plus. » Je remarque que, bien souvent, plus les gens sont fortunés, plus ils font preuve d’humilité et de discrétion. Il arrive un moment où l’on n’a plus besoin de montrer. Et il existe une différence subtile entre frimer et impressionner.

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ENVIES

COMPÉTENCES OBJECTIFS

Manager 100 % résultats Une équipe concentrée sur ses résultats trouve du sens dans ses tâches quotidiennes. C’est au dirigeant de jouer à la fois le rôle de leader et de manager pour fédérer ses collaborateurs et les pousser à atteindre leurs objectifs.

C

haque jour, des salariés se rendent sur leur lieu de travail sans même avoir conscience du rôle qu’ils jouent dans la croissance de l’entreprise. Ce qui est dommage selon Danièle Picard de Pyxis Management. La coach s’est spécialisée dans le conseil aux dirigeants. Elle préconise un management où les équipes sont « concentrées résultats ». « Elles voient un lien direct entre ce qu’elles font et le résultat final, cela crée une émulation », justifie-t-elle. Motivés, les salariés deviennent plus efficaces. « C’est l’idée d’une performance saine. » Elle propose d’atteindre ce stade en quatre étapes. La première : la confiance des collaborateurs. « En leurs capacités, l’équipe et l’entreprise, précise Danièle Picard. Le partage des valeurs a une imporCEO & time sharing HR, RH Lab tance primordiale. » À prendre en compte dès l’entretien d’embauche. « Si chaque perQuand j’accueille de nouveaux salariés, sonne se sent en confiance, elle sera plus j’accorde beaucoup d’importance encline à challenger », poursuit-elle. Au au processus d’onboarding. Je vais deuxième stade, les collaborateurs prennent les accompagner et leur donner leurs des risques et apportent des idées originales, objectifs. Il faut que ceux-ci soient indispensables pour faire avancer l’entreSMART (Spécifiques, Mesurables, prise. Ils échangent lors de réunions sur Atteignables, Réalisables et Tempol’avancement ou team building. Ensuite, rellement définis) et validés ensemble. viennent naturellement l’implication Si les objectifs individuels sont déployés et l’engagement responsable, où chaque sur la base des objectifs stratégiques collaborateur assume ses responsabilités. de manière pyramidale, tout le monde Réunir tous ces éléments constitue un travail à plein temps pour le chef d’entreprise, qui doit être à la fois leader et manaPour s’assurer qu’ils donnent toujours ger. « Un bon manager veille à ce que les le meilleur d’eux-mêmes, rien de plus effiobjectifs soient atteints. Il va être clair dans leur définition, accompagner et vali- cace que les récompenses. « À mettre en der les avancées, définit-elle. Un bon leader place aux niveaux individuel et collectif », précise la formatrice. Acheter des actions doit inspirer et rappeler la vision de l’ende l’entreprise pourrait en motiver certains. treprise. » Cela demande des prérequis : « Tout le monde n’est pas intéressé par une stratégie et une culture d’entreprise cela, réagit-elle. Ils veulent surtout avoir définies. La direction élabore les objectifs le sentiment que ce qu’ils font a du sens. » et en discute avec les salariés, afin de Dans beaucoup de TPE ou PME, cette vision « profiter de la synergie de l’équipe ».

LAURIANE MARLIER

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apporte sa pierre à l’édifice et se concentre sur les résultats. Chez nous, les salariés obtiennent des commissions quand les objectifs sont atteints.Une entreprise peut aussi mettre en place des récompenses non pécuniaires. Comme aux États-Unis, avec l’employé du mois. Ce n’est pas tout de demander aux gens d’atteindre des objectifs, il faut aussi leur en donner les moyens. Le dialogue est indispensable.

des objectifs reste floue pour les salariés. C’est ce constat qui a poussé Danièle Picard à créer Pyxis Management en 2013. « Je rencontre des gens qui tombent des nues lorsqu’ils apprennent ce que leur patron pense d’eux lors de l’entretien annuel ! », racontet-elle. Communiquer, fédérer ses équipes… ses conseils s’appliquent à toute entreprise. De la start-up au grand groupe, quel que soit le secteur. T.R.

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AGNELLA SERAFIN CEO & co-founder, Zenview Notre équipe (huit personnes) est composée de travailleurs à temps complet (trois) et d’autres à temps partiel ou en free-lance. Depuis août, nous avons un call chaque semaine pour discuter des priorités. Nous avons aussi mis en place un outil de management en ligne où nous voyons sur quoi chacun travaille. Avec cette nouvelle organisation, nos collaborateurs semblent plus motivés, parce qu’ils

savent que leur travail a un impact. Je dirais que leur efficacité a doublé. Le nombre de clients et prospects a augmenté (chiffres non communi­ qués, ndlr). Pour 2020, nous souhaitons développer la nouvelle version de Zenview, qui analysera l’activité cérébrale pour éviter le burn out. Cela passera par l’embauche de trois collaborateurs. Tout en maintenant la trésorerie à flot.

MÉTIER DU FUTUR CUSTOMER SUCCESS SPECIALIST Accompagner et fidéliser le client dans l’utilisation d’une solution ou d’un produit pour qu’il en tire le maximum de valeur, c’est le rôle du customer success specialist.

Que fait-il ? En provenance des États-Unis, ce nouveau métier gravite autour de la fidélisation des clients. Le customer success specialist (responsable du succès client) intervient en après-vente, à la suite du travail de prospection et d’attraction des clients par les commerciaux. Son rôle est d’accompagner le client dans l’usage de la solution ou du produit, et de faire des remontées aux équipes produit.

Quelles sont ses compétences ? Le customer success specialist est un mélange entre plusieurs postes. Il doit donc avoir une bonne appréhension des technologies modernes et une appétence pour le digital. Il doit aussi avoir la fibre commerciale pour être à même de repérer les opportunités lorsqu’un client veut par exemple monter en gamme (upsell), et comprendre son cycle de vie.

Quelle est sa formation ?

Combien gagne-t-il ? Le salaire du customer success specialist dépend : du type et de la taille de l’entreprise, son expérience et son ancienneté. Pour un junior, le salaire varie en moyenne entre 30.000 € et 45.000 € brut par an. Un profil senior aura, quant à lui, un salaire moyen de départ de 55.000 € brut par an. Ce métier faisant partie des 15 métiers émergents en 2019, selon Linkedin, il est fortement demandé au Luxembourg, notamment chez Talkwalker ou Skeeled.

POUR ALLER PLUS LOIN Managers, suivez Confucius ! Le philosophe chinois conseillait les princes sur leur gouvernance. leur ouvrage, Bérénice 08 Dans _ LEGENDE-TITRE et Domitille Germain transposent ses principes au mondeinverup de l’entre08_legende et estrunteni prise pour répondre à une question : comment motiver les équipes tature, offic te pos eniscie nimupour aller vers un système humain ? sanperformant discid quis collectivement a dem inctotate

Une qualité-clé ? Le customer success specialist doit avoir une attirance pour la tech et le digital, car il doit comprendre et connaître son produit pour pouvoir l’expliquer correctement à ses clients.

Confucius en action, Bérénice et Domitille Germain, éditions Dunod, 19 euros ab intibusdae.

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ILLUSTRATION Shutterstock (Bizvector) PHOTOS Maison Moderne (archives) et RH Lab

Le métier étant relativement récent, il n’existe pas encore de formation dédiée ou de profil type, et le parcours de ces salariés peut être varié. À la croisée du marketing, du commercial, du support et de la tech, les candidats ont soit une formation en école de commerce (bac+4/5 en marketing / vente), soit une formation en école d’ingénieur (avec de solides compétences relationnelles).

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STYLE CHIC HIVERNAL Quelle pièce ne pourriez-vous pas du tout prêter ? « J’adore partager avec les gens que j’aime. Mes deux meilleures copines peuvent se servir quand elles veulent. Le dressing est ouvert ! »

« J’adore partager avec les gens que j’aime. »

Que porter pour une soirée de gala ? « On peut opter pour une longue robe de gala ou bien une version cocktail, plus sexy, mais attention : surtout jamais trop court pour une grande occasion ! »

Kim Mathekowitsch

Qu’aimez-vous porter en hiver ? « Déjà, je préfère l’été… Côté vestimentaire, c’est plus facile. Mais je m’adapte ! Jupe, bottes, gros pull, grande écharpe et veste en cuir... »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? Quelle est son histoire ? « Il s’agit d’une robe longue bleue en crêpe qui m’a été transmise par Ingrid, la meilleure amie de ma mère, qui n’est malheureusement plus parmi nous... Elle a une très grande valeur sentimentale pour moi. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’adore Ba&sh ! Je pense que l’on peut retrouver une bonne partie de leurs collections dans mon dressing... »

Comment définir votre style ? « Toute femme peut être sublime en ayant son propre style adapté à sa personnalité. J’aurais du mal à définir le mien avec précision. Je m’adapte à l’occasion ! Par contre, la touche élégante y est toujours présente... »

Qui vous donné le sens du style ? « Ma maman d’abord, mais principalement Ingrid, sa meilleure amie. Elle portait toujours les plus belles chaussures imaginables, et ses looks étaient parfaits en toute occasion. »

CEO de Breezedays et propriétaire du restaurant L’Annexe TEXTES Fabien Rodrigues

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Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? « C’est un peu gênant... mais je dirais ma première paire de Requin Air Max, quand j’avais six ans. Elles étaient bleu et blanc avec une pointe d’argenté... »

Quel est votre dernier craquage mode ? « Une montre Breitling vintage des années 70. Une pure merveille ! »

« Le plus important, c’est d’être soi-même. »

Comment définir votre style ? « Simple et classique, agrémenté d’une touche de rock. »

Une adresse coup de cœur à Luxembourg ? « Smets ! Bien que la zone et le bâtiment fassent très industriels, on retrouve l’esprit de l’ancien concept store Colette de Paris dans leur sélection d’articles. »

Quel est le faux pas à ne pas commettre ? « Je vois encore trop de personnes en costume mettre un t-shirt sous leur chemise. C’est interdit ! »

Qu’aimez-vous porter en hiver ? « Je suis très col roulé. C’est à la fois élégant et passe-partout pour n’importe quel événement. »

Quel style adopter pour un premier rendez-vous ? « Le plus important, c’est d’être soi-même. Je ne recommanderais rien en particulier, mais il est bon d’essayer de montrer un aspect de sa personnalité à travers un habit ou un accessoire que l’on aime et qui nous met en confiance. »

Alexandre Guenier

Business manager, Amazon PHOTOS Mike Zenari – Réalisées à L’Annexe et au Tempo.

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ARCHITECTURE LOGEMENT COLLECTIF

Ensemble, dans le respect de chacun 1

ARCHITECTE Arlette Schneiders Architectes

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MAÎTRE D’OUVRAGE Ville de Luxembourg LOCALISATION Luxembourg-ville DATE DE CONSTRUCTION 2016-2019

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aciliter le contact entre voisins et les liens sociaux dans une seule résidence. Voici les objectifs principaux retenus par les instigateurs de ce projet de 35 appartements sociaux, situés le long de la rue de Mühlenbach. L’ensemble a été réalisé entre 2016 et 2019, et totalise une surface hors-sol de 4.367 m2. La façade présente une grande longueur, de presque 100 m, qui est animée par une avancée en ligne brisée. Afin de répondre à la grande échelle de cet immeuble résidentiel, deux entrées sont aménagées. L’entrée, qui offre une double hauteur, se fait par un porche. Au centre de cet espace, on trouve l’escalier pour accéder aux paliers supérieurs. UN CARACTÈRE DOMESTIQUE Les habitants accèdent à leur appartement par des coursives. Pour accentuer le caractère domestique, Arlette Schneiders Architectes a porté son choix sur la brique en terre cuite pour le parachèvement extérieur de la structure en béton. Les fenêtres sont associées à 112 —

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des panneaux en bois qui apportent un jeu d’écriture architecturale. Les espaces de circulation sont protégés des intempéries et également bien éclairés pour inciter les habitants à utiliser pleinement ces espaces, conçus comme des loggias. Certains appartements sont aménagés pour accueillir des personnes à mobilité réduite, et 25 % des appartements peuvent être utilisés par des personnes âgées. On trouve également plusieurs unités pour les grandes familles, avec 8 appartements à 3 chambres et 11 appartements à 4 chambres. UN VIVRE-ENSEMBLE FACILITÉ À l’arrière, un espace de jardin est créé et fait la liaison avec les jardins ouvriers voisins déjà présents sur le site. Une aire de jeu, une piste de pétanque et des bancs ont été installés. Avec cet espace, la résidence s’ouvre à l’arrière sur le paysage. C’est pour cette raison et du fait de la bonne exposition sud que les salons ont été aménagés à l’arrière. Les chambres sont placées de l’autre côté, au nord. Les appartements profitent d’une double orientation. Un garage pour les vélos se trouve au rez-de-chaussée, et 35 emplacements de parking sont accessibles au sous-sol. Cette résidence a récemment été lauréate du Luxembourg Architecture Award 2019, dans la catégorie Architecture résidentielle. C. C.

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L’immeuble résidentiel présente une importante longueur de façade. À l’arrière, les habitants accèdent aux appartements par des coursives extérieures. Les escaliers permettant d’accéder aux étages sont protégés par des pans en lamelles horizontales. Les espaces de vie bénéficient d’une grande baie vitrée pour profiter de la liaison avec le jardin.

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PHOTOS Christof Weber

La Ville de Luxembourg a demandé à Arlette Schneiders Architectes de concevoir une résidence intergénérationnelle et sociale dans le quartier de Mühlenbach.

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Architecture + Real Estate Après 10 ans de présence avec ARCHIDUC, le sujet de l’architecture prend une nouvelle dimension chez Maison Moderne et se déploie à travers tout l’écosystème de la marque Paperjam. Paperjam Architecture + Real Estate va donner encore plus de résonnance aux projets réalisés au Luxembourg et à l’étranger par les acteurs luxembourgeois. Tout en gardant une très forte attention à la culture architecturale, la ligne éditoriale s’élargit pour embrasser le monde de l’immobilier. Paperjam Architecture + Real Estate s’adresse ainsi à tous les professionnels des secteurs de l’architecture et de l’immobilier, aux investisseurs, aux décideurs économiques et institutionnels du pays, aux amateurs avertis et à tous ceux que les problématiques d’habitat, d’urbanisme et de paysage passionnent. À partir de la rentrée 2019, Paperjam Architecture + Real Estate se déploiera au fil de l’année, avec deux nouvelles newsletters (« Résidentiel », « Workspace »), de nouveaux événements organisés par le Paperjam Club (Club Talk, Seated Dinner Party, The Place), des suppléments thématiques (Mipim, Real Estate, Business Guide) et un nouveau hors-série annuel de 300 pages.

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Chaque automne, le hors-série Paperjam Architecture + Real Estate fait le point sur les projets livrés et à venir au Grand-Duché.

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CULTURE OPÉRA

Toujours plus loin Innovation Robyn Orlin revisite à sa façon le répertoire classique.

À L’AGENDA TROIS PIÈCES À NE PAS LOUPER Pendant ce mois culturel, il n’y a pas que Robyn Orlin qui prend des risques sur scène, notamment dans la capitale.

« À LA RECHERCHE DES TEMPS MODERNES » AU THÉÂTRE DU CENTAURE Ce nouveau format initié au Centaure a pour but de réduire le temps entre l’actualité, l’idée artistique et sa concrétisation. En fonction de l’actualité, Jacques Schiltz et Claire Wagener vont tenter à leur tour d’apprivoiser notre réalité lors d’un voyage théâtral vers l’inconnu, à vif et sans filtre. Du 05/02 au 10/02, www.theatrecentaure.lu

L

histoire d’amour artistique entre le Luxembourg et Robyn Orlin n’en finit pas de rebondir, ce qui n’est pas pour déplaire à son public. À chaque saison, la chorégraphe star sud-africaine revient avec des propositions toujours plus fortes, assumées, transgressives, voire dérangeantes. À l’instar de l’incroyable And so you see our honourable blue sky and ever enduring sun… can only be consumed slice by slice, présenté au Kinneksbond de Mamer en 2016 et lors duquel Albert Khoza, seul en scène, créature fantasque entre despote androgyne et reine de Saba, bousculait sans vergogne le public, ses sens et ses idées. Ou encore en faisant entrer le danseur étoile Benjamin Pech dans une gloutonnerie quasi sexuelle d’oranges fraîches dans Oh Louis… en 2017. DEUX CLASSIQUES « CHAMBOULÉS » En cette mi-saison 2019/2020, Robyn Orlin continue de réinventer son travail de touche-à-tout en s’attaquant à la mise en scène opératique, au Grand Théâtre de Luxembourg, où elle revisitera deux œuvres lyriques du milieu du 114 —

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18e siècle : Pygmalion de Rameau et L’Amour et Psyché de Mondonville. La première raconte comment le sculpteur Pygmalion tombe désespérément amoureux de la statue qu’il vient de sculpter. Amour s’en mêle et donne vie à cette statue. Dans la seconde, la furie Tisiphone, aux ordres de Vénus, fait absolument tout pour détruire la passion qui unit Amour, le fils de la déesse, à la belle Psyché. En vain, rien ne séparera ceux qui s’aiment. Les deux œuvres se concluent sur une même célébration de l’amour triomphant. Il est à attendre que ces deux pièces du répertoire classique soient chamboulées comme il se doit par la chorégraphe native de Johannesburg. Quelques jours plus tard, de retour au Kinneksbond de Jérôme Konen, Robyn Orlin s’emparera de la célèbre pièce de Jean Genet Les Bonnes, dans laquelle deux sœurs servantes entretiennent pour leur patronne une dévotion jalouse qui se transforme progressivement en haine morbide. Pour mettre en lumière la dimension sociopolitique de ce texte, la metteuse en scène promet un « jeu de travestissement et de déconstruction des formes canoniques de la culture ». Des mots savants pour dire qu’elle va encore mettre un gros coup de pied dans la fourmilière, comme elle aime – et sait – si bien le faire. F. R. Robyn Orlin au Grand Théâtre les 27/02 et 28/02 puis au Kinneksbond le 03/03. www.theatres.lu / www.kinneksbond.lu

« LE POISSON BELGE » AU TOL Pour sa toute première mise en scène au Théâtre ouvert Luxembourg, la talentueuse Aude-Laurence Biver a choisi ce texte de Léonore Confino, en grande partie pour sa volonté de décloisonnement. Ainsi, les personnages s’appellent Grande Monsieur et Petit Fille. Ils sont interprétés par Juliette Allain et Régis Laroche. Du 06/02 au 14/02, www.tol.lu

« DRU » AUX ROTONDES Dans cette création « nouveau cirque », les artistes Hanna de Vletter et Samantha Lopez vont jusqu’aux limites du souffle, de la peur, du danger et de la maîtrise. Elles sont fragiles et vivantes. Elles tremblent, le visage rougi et couvert de sueur. Elles montrent avec humanité et humilité que le lisse n’existe pas. Du 07/02 au 08/02, www.rotondes.lu

PHOTO Grand Théâtre

Habituée des planches sur lesquelles elle présente quasiment un spectacle par saison, la téméraire chorégraphe Robyn Orlin innove encore fin février grâce à l’opéra.

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The international community meets for real conversation

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RESTAURANT À TABLE AVEC

Arnaud Mouriamé disposé sur une jolie crème de potiron colorée à souhait ! ASSOCIATIONS DE BON GOÛT Après avoir passé sept ans à Milan, où le marché en matière de design est bien plus porteur, c’est au Luxembourg que se déroule le prochain chapitre de sa carrière. Car, outre ce nouveau poste-clé dans un des centres culturels les rnaud Mouriamé est un touche- plus en vue du pays que sont les à-tout : designer graphique de Rotondes, Arnaud Mouriamé est formation, mais aussi stratège, il aussi vice-président de l’associavient de passer sept ans à gérer le tion Design Friends et continue studio de design Studio delle Alpi, de participer à des projets du qu’il a cofondé avec sa compagne, Anne Studio delle Alpi. Une diversité Kieffer. Il est à présent chargé de gérer la com- d’intérêts cohérente et complémunication d’une institution culturelle qui mentaire, que l’on retrouve dans pourrait bénéficier d’un certain renouveau : son plat principal : des cavatelli les Rotondes. aux châtaignes et lard, accompaTROMPER L’ENNUI Après des études de gra- gnés d’un carpaccio de gambas phisme à Bruxelles, Arnaud Mouriamé affûte rouges. Un mélange terre et mer ses talents au Luxembourg, en famille tout typique de la cuisine italienne, d’abord, dès 1997, au sein de l’agence Act 2 mais que l’on retrouve dans fondée par sa mère, mais également seul, en les nombreuses gastronomies tant qu’indépendant : « Cela m’a permis, à qu’il affectionne : « Je suis très l’époque, de travailler rapidement pour plu- gourmand, et j’apprécie un très sieurs grandes institutions culturelles du grand nombre de cuisines. Tout pays. » Mais les clients et les années com- m’intéresse ! » mencent à se ressembler, et c’est au final la DÉFIS ENTHOUSIASTES Les plats rencontre avec sa compagne, designer pro- et amuse-bouche du restaurant duit, qui va changer la donne : ils fondent tous du jour étant plus que bien servis, c’est un les deux Studio delle Alpi en 2004 et y créent simple café bien serré qui clôture le déjeuner, des meubles et des jouets. L’ennui, très peu s’attaquer à un dessert semblant impossible. pour lui, dans l’assiette aussi. Chez Divino, Familier des Rotondes, où il avait déjà ses Arnaud se laisse donc tenter, en entrée, par un habitudes, Arnaud Mouriamé y a trouvé pleiradicchio de Trévise à la saucisse et au taleggio, nement ses marques. « Les équipes de programmation font un travail exceptionnel. Un des objectifs Divino (chez Vinissimo) de communication est d’appor1, boulevard F. W. ter de la cohérence et de la Raiffeisen, Luxembourg complémentarité entre les difTél. : 52 52 10 540 férentes disciplines culturelles pour donner toujours plus envie Chef Enrico Scucchia au public de venir les découSon 83 dB vrir. » Et cela va passer par un Température 21 °C premier gros chantier : un tout Couverts 70 nouveau site internet, qui sera lancé en même temps que la Addition du jour prochaine saison, en juin. Un 2 antipasti 36,00 € regard nouveau et enjoué, voilà 2 plats de pâtes « primi » 40,00 € qui pourrait apporter un vent 2 coupes de prosecco 16,00 € de fraîcheur bénéfique à l’image 2 cafés 5,00 € Total 97,00 € de ce bel établissement. F. R. Après quelques années passées à designer à Milan et un retour au Luxembourg encore récent, Arnaud Mouriamé vient de prendre la tête de la Communication des Rotondes. Nous l’avons invité à en discuter autour d’une très bonne table italienne : Divino.

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MAIS AUSSI « Ma grand-mère cuisinait tellement bien qu’il est difficile de choisir un seul de ses plats, mais il y en a un qui me fait toujours autant saliver en y repensant : sa langue de veau à la sauce madère ! Je sais que c’est terriblement ‘old school’ mais elle la réalisait à la perfection… un vrai régal ! »

SON ADRESSE COUP DE CŒUR « Si j’aime cuisiner des plats très variés, je fais volontiers appel à mes origines belges pour concocter de bonnes moules-frites authentiques, qui m’ont apporté une certaine réputation en la matière ! »

PHOTOS Romain Gamba (Maison Moderne)

LE PLAT QUI LUI RAPPELLE SON ENFANCE

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INDEX

ENTREPRISES PERSONNES

A, B, C ABBL 66 ACA 56, 60 ACT 2 116 ADR 10, 54, 68 AÉROPORT DE LUXEMBOURG 22 AFD 68 AGAAJANI SHAHRAM 44 AGENCE SPATIALE EUROPÉENNE 24 ALFI 56, 60 ,76 ALLEGREZZA SERGE 22 ALLEN & OVERY 76 ALSTOM 82 AMAZON 34, 110 AMERICAN CHAMBER OF COMMERCE IN LUXEMBOURG 46 AMUNDI LUXEMBOURG 34 AMUNDI PENSION FUNDS 56 ANGEL MARC 12 APATEQ 22 APOLLO STRATEGISTS 46 APPLE 34 ARCELORMITTAL 69 ARLETTE SCHNEIDERS ARCHITECTES 112 ASSELBORN JEAN 16 ASSELBORN-BINTZ SIMONE 12 ASSOCIATION EUROPÉENNE DE LIBRE-ÉCHANGE 16 ASSOCIATION LUXEMBOURGEOISE DES FONDS DE PENSION 60 ATHÉNÉE DE LUXEMBOURG 14 BACK NORA 18 BÂLOISE 28, 34, 56, 60 BANQUE DE LUXEMBOURG 26, 56, 60 BANQUE DE LUXEMBOURG INVESTMENTS 34 BANQUE DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG 39 BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT 62 BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG 12, 28, 34 BAUSCH FRANÇOIS 10, 44, 68, 82 BCEE 66 BEGHIN PAUL 76 BERGER EUGÈNE 10 BERNARD DJUNA 10 BERNARD MADOFF 54 BERTOLI LOÏC 44 BESIX RED 28 BETIC 30 BETTEL XAVIER 10, 12, 49, 68 BGL BNP PARIBAS 12, 34 BIEVER LUC 30 BIL PENSION FUND 56 BLOCKCHAIN COMPETENCE CENTER 16 BLOCKSTREAM 122 BODRY ALEX 12, 14 BONN SCHMITT STEICHEN 76 BPI REAL ESTATE 28, 34 BRACONNIER-FAYOT JEANNE 14 BRASSERIE NATIONALE 22 BRAZ FELIX 10, 12, 68

BREEZEDAYS 110 BUCK NICOLAS 18, 49, 50, 68 BURDEYRON PHILIPPE 66 BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL 54 CAA 56 CAHEN CORINNE 10 CAISSE NATIONALE D’ASSURANCE PENSION 50, 54, 56 CARDIF LUX-VIE 34, 56 CARGOLUX 44 CBRE LUXEMBOURG 28 CENTRE CULTUREL DE BONNEVOIE 10 CENTRE CULTUREL DE NIEDERANVEN 10 CENTRE DE GESTION DU PERSONNEL ET DE L’ORGANISATION DE L’ÉTAT 34 CFL 82 CHAMBRE DE COMMERCE 12, 42, 54, 106, 122 CHAMBRE DE COMMERCE SUISSE POUR LA BELGIQUE ET LE LUXEMBOURG 106 CHAMBRE DES DÉPUTÉS 10, 12 ,54 CHAUVEL LOUIS 49 CITCO BANK LUXEMBOURG 30 CLC 106 CLEMENT SVEN 10 CLIFFORD CHANCE 76 CLOSENER FRANCINE 12 COLLIERS INTERNATIONAL DEUTSCHLAND 28 COLLIERS INTERNATIONAL LUXEMBOURG 28 COMMISSION EUROPÉENNE 28, 54, 60, 62, 68 COMPAGNIE LUXEMBOURGEOISE DE PENSION 56 COMPELLIO 24 CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DE LA FONCTION PUBLIQUE 34 CONSEIL D’ÉTAT 14 CONSEIL NATIONAL DES FINANCES PUBLIQUES 54 CONSENSYS 24 COUR CONSTITUTIONNELLE 12 COUR DE JUSTICE DE L’ASSOCIATION EUROPÉENNE DE LIBRE-ÉCHANGE 62 COUR DE JUSTICE DE L’UNION EUROPÉENNE 16, 62 COUR DES COMPTES 10 COUR GRAND-DUCALE 22 COUR SUPÉRIEURE DE JUSTICE 106 CPTE 68 CRÉDIT MUTUEL 34 CRUCHTEN YVES 14 CSSF 56 CSV 10, 12, 16, 49, 54 CUSHMAN & WAKEFIELD 28

D, E, F, G DE CORNOIS HÉLIE 66 DEGOUVE KAREN 38 DEGROOF PETERCAM LUXEMBOURG 66 DÉI GRÉNG 10, 12, 44, 54, 68, 82 DÉI LÉNK 10, 54 DEJON ERIC 56 DEKABANK LUXEMBOURG 34 DELCOURT HUGUES 30 DELCOURT, KIM & ASSOCIATES 30 DELOITTE 28, 30, 66 DENNEWALD ROBERT 22 DEPOORTER PHILIPPE 26 DERKUM LAURENT 28 DESBONNET CLÉMENCE 46 DESIGN FOR CHANGE (DFC) 26 DESIGN FRIENDS 116 DETAILLE MICHÈLE 30 DI BARTOLOMEO MARS 54 DI STEFANO MARIO 46 DIAS LOPES NADÈGE 46 DIDERICH GARY 10 DIGICASH 24 DIGITAL LËTZEBUERG 24 DIVINO 116 DP 10, 12, 34, 49, 54, 68, 76 DSM AVOCATS À LA COUR 46 DUVOUX JEANNE 34 EAGLESTONE 28 EDF 22 EDMOND DE ROTHSCHILD 22, 66 EIOPA 60 EKATERINA BEREZIY 24 ELVINGER, HOSS & PRUSSEN 14 EMIRATES 44 ENGEL FRANK 10 ENGEL GEORGES 12, 14 ENTERPRISE EUROPE NETWORK 42 EPENSION FUND EUROPE 56 ETFGI 38 ETHIAS 28 EUROBÉTON 22 EUROCONTROL 62 EUROHPC 12 EUROHUB SUD 12 EUROSTAT 16, 50, 54, 56, 60 EXECUTIVE CLUB LUXEMBOURG 12 EXOATLET 24 EY INTERNATIONAL PENSION SCHEME 56 FABER ISABELLE 22 FACEBOOK 10, 34 FAGE 12, 68 FATHI MOHAMED 39 FAYOT BEN 14 FAYOT CATHY 14 FAYOT FRANZ 12, 14, 30, 68 FÉDÉRATION DES JEUNES DIRIGEANTS D’ENTREPRISE 106 FEDIL 22, 30, 46 FEIDER MARC 76

FEMMES DE L’ADR FISCH LAURENT

10 14

FISCHFAYOT 14 FLEX 82 FONDATION ROBERT KRIEPS 14 FONDATION UP 26 FONDS DE COMPENSATION COMMUN AU RÉGIME GÉNÉRAL DE PENSION 50 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 54 FONDS NATIONAL DE LA RECHERCHE 26 FORELLI MICAELA 39 FORUM CAMPUS GEESSEKNÄPPCHEN 26 FRANCOPHONIE 10 FRESHFIELDS BRUCKHAUS DERINGER 76 FRIESEISEN CLAUDE 10 FUNK ROMAIN 34 GIBÉRYEN GAST 54, 68 GENO-PENSIONSFONDS 56 GEORGIEVA KRISTALINA 16 GERBAUD ALEXANDRE 66 GERMAIN BÉRÉNICE 108 GERMAIN DOMITILLE 108 GIORGETTI 28 GIRA CAMILLE 10 GOERES HORLOGERIE 106 GOERES ROBERT 106 GOOGLE 12, 34, 68 GOOSSENS CHRISTOPHE 30 GOVERNANCE.COM 24 GRAMEGNA PIERRE 34, 54, 76 GRAND THÉÂTRE DE LUXEMBOURG 114 GRAND-DUC HENRI 44 GRAND-DUC HÉRITIER GUILLAUME 44 GRANT THORNTON LUXEMBOURG 14 GREENPEACE 50 GRISSE MARIANNE 30 GUALA CLOSURES GROUP 24 GUENIER ALEXANDRE 110 GUILLAUME PIERRE-YVES 30

H, I, J, K H2U HAMEN SAMUEL HANSEN CHRISTOPHE HARDT DANY HAUT COMITÉ DE LA PLACE FINANCIÈRE HAUX CHRISTIAN HELLO BANK! HOFFMANN GÉRARD HOFFMANN MARC HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP

94 122 26 84 64 102 46 24 48 64, 118

un vent de fraîcheur sur vos recrutements 118 —

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— Février 2020

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INDEX HOUSE OF STARTUPS 64 HALMES-COUMONT CLAUDIA 56, 60 HANSEN MARC 34 HANSEN MARTINE 10 HELIOS 28 HEMMEN CÉCILE 12 HENGEN MARC 56, 60 HILDGEN FONS 14 HILDGEN VENANT 14 HINSSEN PETER 30, 46 HIRTZIG CLAUDE 56 HLD 22 HOGAN LOVELLS 14 HUNTEED 30 IBISA 24 ICN DEVELOPMENT 28 IGSS 56 IKO REAL ESTATE 28, 34 INFRACHAIN 24 ING LUXEMBOURG 34, 56 INGIBERGSSON ANDRÉS 30 INSPECTION GÉNÉRALE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 50 INTECH 24 INTEGRALE 28 INVEST EUROPE 76 IQ-EQ 28 IRET DEVELOPMENT 28 JEMMIC 66 JUNCKER JEAN-CLAUDE 10, 12, 54, 68 KADRET GÉRALDINE 36 KARACIAN RICHARD 30 KBL EPB 34 KERSCH DAN 12, 68 KEYTRADE BANK LUXEMBOURG 66 KHOZA ALBERT 114 KIEFFER ROBERT 49, 50 KIM & ASSOCIATES 30 KIM DE DOOD KEVIN 42 KINNEKSBOND 114 KMIOTEK CHRISTIAN 10 KNAUF 12, 68 KNEIP 30 KOCH ALEXANDER 14 KONEN JÉRÔME 114 KPMG LUXEMBOURG 36, 38, 60 KPMG PENSION SCHEME 56 KRECKÉ JEANNOT 12 KREMER ALEX 82 KUEHNE & NAGEL LUXEMBOURG 82

L, M, N L’ANNEXE 110 LAIR MARIE-LISE 12 LALUX 60 LALUX-VIE 34, 56 LAMBERTY CLAUDE 10 LAMESCH CORINNE 60 LEMMER MAX 34 LENERT PAULETTE 12 LEPAGE FERNAND 49, 50, 54 LÉVY-LANG ANDRÉ 34 LHOFT 24 LINKLATERS 76 LIQUID SECURITIES 122 LOEFF CLAEYS VERBEKE 76 LOMBARD INTERNATIONAL ASSURANCE 66

LONDON BUSINESS SCHOOL 46 LPEA 76 LSAP 12, 14, 16, 30, 44, 49, 54, 68 LUX PRIME PENSION 56 LUXAIR LUXEMBOURG AIRLINES 22 LUXEMBOURG CENTRE FOR EDUCATIONAL TESTING 26 LUXEMBOURG GREEN EXCHANGE 44 LUXEMBOURG PENSION FUND 56 LUXEMBOURG SPACE AGENCY 12 LUXEMBOURG TRADE AND INVESTMENT OFFICE 44 LUXEXPO THE BOX 30 LUXFACTORY 122 LUXFLAG 50 LUXINNOVATION 24 LUXLAIT 22 LUXTRUST 22, 34 LYXOR INTERNATIONAL ASSET MANAGEMENT 66 M&G INTERNATIONAL INVESTMENTS 39 MACRON EMMANUEL 12 MADVERTISE 30 MAGRID 26 MAISON MODERNE 30 MARLIER LAURIANE 108 MARTIN CHARLOTTE 62 MARTIN ROMAIN 26 MATHEKOWITSCH KIM 110 MAUSEN FRANK 76 MEGENO 24 MELUSINA 10 MERITZ SECURITIES 28 METAFORM 42, 44 MICHAEL PAGE LUXEMBOURG 36 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DU COMMERCE EXTÉRIEUR 12 MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE L’ENFANCE ET DE LA JEUNESSE 26, 82 MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE 34 MISCHEL SYLVIE 10, 68 MISCHO PATRICK 76 MIT 46 MOURIAMÉ ARNAUD 116 NASKAR ARNAB 122 NATIXIS 38 NATO SUPPORT AND PROCUREMENT AGENCY 16, 62 NICOLET LAURENCE 56 NYUKO 106

O, P, Q, R, S OCDE OGBL OHB ORBITAL VENTURES ORGANISATION POUR LA COOPÉRATION ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ORLIN ROBYN OSCE OTAN OXFORD ECONOMICS PAGE LARRY PANCURA PAPERJAM PAPERJAM CLUB PARDINI STÉPHANE

16, 26, 56 18 12 12

54 114 10 10, 16, 62 42 12 30, 39 30 18, 28 66

PARIBAS 34 PARKINGO 122 PARQUET EUROPÉEN 16 PAYCONIQ 24 PAZOUKI TAHEREH 26 PECH BENJAMIN 114 PECHNER MICHAEL 24 PEDERSEN LINA 39 PENNING ALEX 10 PENSIONINVEST 56 PENSIONSEUROPE 60 PICARD DANIÈLE 108 PIRATEPARTEI 10 PISA 26 POLFER LYDIE 54 POST LUXEMBOURG 12, 22, 24, 34 PRINCE FÉLIX 22 PRINCESSE VICTORIA 22 PROMUS VENTURES 12 PUILAETCO 34 PUILAETCO DEWAAY 34 PWC 22, 56, 82 PWT 22 PYXIS MANAGEMENT 108 QUINTET ESPAÑA 34 QUINTET LUXEMBOURG 34 RABHI PIERRE 26 RADIO 100,7 10 RAIFFEISEN 28, 34 REINET INVESTMENTS 22 RH LAB 108 RIFKIN JEREMY 12 RN 68 ROBERT HALF LUXEMBOURG 36 ROBERT KIEFFER 54 ROLEX 106 ROTONDES 10 RTL 30 RTL TÉLÉ LËTZEBUERG 10 SALAC JAROSLAV 62 SCHENGEN LOUNGE 42 SCHIFFNER CHRISTOPHE 14 SCHMIT JEAN-PIERRE 66 SCHMIT NICOLAS 12 SCHNEIDER ÉTIENNE 10, 12, 14, 22, 30, 44, 49, 54, 68 SCHOOS JEAN 10 SCRIPT 26 SEILLÈS CAMILLE 66 SERAFIN AGNELLA 108 SERBAN BOGDAN 22 SES 12 SHAH PRANJUL 26 SIMONELLI ALESSANDRA 34 SLAUGHTER AND MAY 76 SNCI 12 SNIUKAS MARC 30 SNT 24, 26 SOCIÉTÉ NATIONALE DE CRÉDIT ET D’INVESTISSEMENT 82 SPACERESOURCES.LU 12 SPARKASSE 34 SPUERKEESS 12, 56 STATEC 42, 62, 68 STOKR 122 STUDIO DELLE ALPI 116 SUSTAINALYTICS 50

T, U, V, W, Z TECHNOPORT 24 TELKES WILLIAM 66 TEMPO 110 TEREBA CINDY 42 TG LUXEMBOURG PSF 46 THE CLEARSTREAM LUXEMBOURG PENSION FUND 56 THE UNILEVER PENSION PLAN 56 THELEN CARLO 42 THOMAS GERY 56, 60 THOMMES CAMILLE 60 THUNBERG GRETA 26 TNS ILRES 30 TOTAL 38, 50 TRALUX IMMOBILIER 28 TRAVERSINI ROBERTO 10 TURQUIN XAVIER 66 UBER 18 UEL 18, 49, 50, 68 UNION DES ENTREPRISES LUXEMBOURGEOISES 54 UNION SYNDICALE LUXEMBOURG 16 UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG 24, 26, 49 VALUU 24 VAN DEN BULCKE RENÉ 14 VANHOENACKER JURGEN 66 VEECKMANS CHRYSTELLE 60 VICENTE NUÑEZ MIGUEL 16 VILLE DE LUXEMBOURG 28 VILLEROY & BOCH 28 VINISSIMO 116 VRIGNON FABIEN 66 WAGNER CARLO 54 WAGNER DAVID 54 WAGNER HENRI 76 WEALINS 66 WEILL ISABELLE 30 WELTER LUC 22 WENGLER MARC 82 WISELER CLAUDE 49 WITZ LAURENT 30 WIWINIUS JÉRÔME 56 ZEILT PRODUCTIONS 30 ZENVIEW 108 ZEYEN CARLOS 76 ZIMMERMANN ETIENNE 56 ,60

PUBLICITÉS APOTECA 4 BIL 61, 65 CENTER STAGE 95 CHAMBRE DES SALARIÉS 29 DSK SYSTEMS 45 EIVILUX 31 FIAT 17 FORD 15 GRAND H 6, 124 KEYTRADE 53 LALUX 25 LILITH PROJECT 47 OCTAR 149 PATRIMOINE DU FRONTALIER 63 POST 150 PWC 2 PWC ACADEMY 19 SAUMUR 117 TRAITEUR NIESSEN 8

Février 2020 —

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OURS

Février 2020 DIR ECTEUR DE LA PUBLICATION

Richard Karacian DIR ECTEUR ÉDITOR I A L

Matthieu Croissandeau matthieu.croissandeau@maisonmoderne.com   @croissandeau

RÉDACTION Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg SECR ÉTA IR E DE R ÉDACTION

Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com

R ÉDACTEUR EN CHEF

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1 R ÉDACTEUR EN CHEF A DJOINT

Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com   @NicolasLeonard

Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com   @LauraFort2 Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati Fanny Jacques (F. J.) fanny.jacques@maisonmoderne.com Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Thierry Labro (T. L.) thierry.labro@maisonmoderne.com   @ThierryLabro Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Pierre Pailler (P. P.) pierre.pailler@maisonmoderne.com Corentin Picat (C. P.) corentin.picat@maisonmoderne.com

RÉGIE PUBLICITAIRE

CEO

DIR ECTEUR ASSOCIÉ

DIR ECTEUR A DMINISTR ATIF ET FINA NCIER

Etienne Velasti

ASSISTA NTE COMMERCI A LE

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti.

Céline Bayle (-303)

STUDIO GRAPHIQUE

CONSEIL D ’A DMINISTR ATION Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

DIR ECTEUR DE L’AGENCE Mathieu Mathelin DIR ECTEUR DE CR ÉATION

Jeremy Leslie

HEA D OF PRODUCTION

Vinzenz Hölzl

HEA D OF A RT DIR ECTION

A RT DIR ECTOR

COR R ECTION

Mike Koedinger

Francis Gasparotto (-301)

Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com

Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Marie-Annick Saumon, Elena Sebastiani, Laura Zorloni

FONDATEUR

Richard Karacian

Stéphanie Poras-Schwickerath

Anthony Dehez, Romain Gamba (Maison Moderne), Nader Ghavami, Jan Hanrion (Maison Moderne), Gaël Lesure, Edouard Olszewski, Patricia Pitsch (Maison Moderne), Mike Zenari, Matic Zorman (Maison Moderne)

www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie

Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com

PHOTOGR A PHES

ÉDITEUR

Marielle Voisin MISE EN PAGE

Corentin Andreosso, Monique Bernard, Marie Königsdörfer, Julie Kotulski, Elina Luzerne (coordination Paperjam), Sophie Melai, Eva Pontini, Oriane Pawlisiak, Audrey Ridremont (coordination Clubletter)

Please recycle. Vous avez fi ni de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 Février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

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M A NUFACTUR ING M A NAGER

Paperjam

Myriam Morbé

Paperjam Entreprise

UNIVERS PAPERJAM PA PER JA M . LU

NEWSLETTER

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LA START-UP DU MOIS STOKR

La plate-forme qui a trouvé la clé

EN BREF Stokr en cinq points Début 2017 : Tobias Seidl et Arnab Naskar se rencontrent à Munich lors d’une conférence sur la blockchain. 1er août 2018 : Les deux hommes créent Stokr, et l’Indien en devient le directeur du business. Décembre 2019 : Stokr annonce se ranger du côté de la plate-forme Liquid Network de Blockstream.

Stokr a lancé sa plate-forme qui met en relation start-up ou PME innovantes et investisseurs pour leur permettre de trouver des financements via des tokens. Avec un atout : la possibilité que ces transactions restent largement confidentielles, bien que sur une blockchain.

Février 2020 : Stokr permet à l’italienne ParkinGo de trouver des financements sur Ethereum. Effectif : Sept cofondateurs et une quinzaine d’employés.

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Première opération avec ParkinGo Ce n’est pourtant pas sur cette blockchain que Stokr réalisera sa première opération d’envergure. Début février, l’italienne 122 —

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ParkinGo, spécialiste du parking dans les aéroports européens, sera la première à utiliser les services que la start-up luxembourgeoise a lancés le 1er mai 2017. Mais sur Ethereum. Les transactions y sont moins confidentielles mais le volume de cette blockchain est largement supérieur à celui de Blockstream, note un de ses cofondateurs, Arnab Naskar. La petite société a commencé à se structurer dès sa création avec un directeur pour chaque verticale, et pas de CEO unique au-dessus du quatuor, explique-t-il. La start-up, finaliste des Start-up Stories de Paperjam, qualifiée lors de la session de Lisbonne au Web Summit, a profité à plein temps de son passage au Consumer Electronics Show de Las Vegas. Elle faisait partie de la délégation luxembourgeoise mise sur pied par Luxfactory et la Chambre de commerce pour avoir remporté le prix Coup de cœur du Pitch Your Startup de l’ICT Spring. L’année 2020 devrait être marquée par le développement de l’offre Liquid Securities, par l’intégration du marché secondaire et par une extension du dashboard qu’utiliseront les entreprises, expliquent ses cofondateurs. Une année-clé, comme pour une grande partie de ceux qui travaillent sur ces technologies. T. L.

BIO EXPRESS Tobias Seidl et Arnab Naskar Tobias Seidl (45 ans) et Arnab Naskar (30 ans) sont à l’origine de Stokr. Le premier est un avocat allemand spécialisé dans la structuration des fonds d’investissement, et le second a d’abord été conseiller du gouvernement indien, puis avocat et chercheur après son diplôme en droit à Hambourg. « Nous sommes une start­up pour les start­up », disent-ils au début, avant d’ajouter les PME innovantes dans leur champ d’activité. PHOTO Stokr ILLUSTRATION Ellen Withersova

ersonne ne le dit jamais vraiment officiellement. La blockchain, ou « chaîne de blocs », technologie de gestion décentralisée qui dépasse largement le seul secteur financier, a un inconvénient majeur : elle met des secrets de fabrique du monde financier sur la place publique. Ni les fonds d’investissement ni les banques ou même les investisseurs n’ont envie de voir tous leurs petits secrets potentiellement étalés au grand jour sur ces registres distribués – des livres de comptes numérisés –, ce qui explique la création d’un certain nombre de consortiums ou de groupements d’intérêts, tous les acteurs ayant très vite compris qu’ils avaient intérêt à travailler de concert. C’est exactement à cet endroit que Stokr, one-stop shop qui met en relation start-up ou PME avant-gardistes avec des investisseurs grâce à des jetons numériques (des tokens), a trouvé une solution. Mi-décembre, la start-up créée il y a deux ans au Luxembourg a annoncé soutenir la plate-forme Liquid Securities de Blockstream. La particularité de cette dernière est d’avoir lancé il y a deux ans un outil, Confidential Assets, qui permet, sur la blockchain, de crypter le montant des transactions et la nature des assets qui sont concernés, pour ne plus laisser visible que le nom des parties prenantes à la transaction.

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Clubletter Février mars 2020 Paperjam_PJ_2020_02 123

Bienvenue aux nouveaux membres Abiotek Astracoms Auren Trust Besix Red Luxembourg Chambre Officielle de Commerce d’Espagne en Belgique et au Luxembourg CockpIT Corax IP Crédit Suisse (Luxembourg) F3C Systems Hubeee Intermade Kneip Communication Kone Luxembourg Lyve Advisory Maps System Miami University John E.Dolibois Center (MUDEC) Move Forward Pierret Project Pro-Advisory Very Road Trip Wavestone

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“ Dès que je ferme les yeux, je revis les scènes de torture subies en Libye. Comment je peux prouver ce qui m’est arrivé ? ” AU LUXEMBOURG, LES DEMANDEURS D'ASILE SONT LOGÉS, NOURRIS, SOIGNÉS ET BÉNÉFICIENT DE L'ASSISTANCE JUDICIAIRE. ET POURTANT, BEAUCOUP DE PROBLÈMES RESTENT SANS SOLUTION.

Passerell asbl est soutenue par

107_PUB_.indd 107 Paperjam_PJ_2020_02 124

L'ASSOCIATION PASSERELL INFORME LES EXILÉS ET LES SOUTIENT DANS L'EXERCICE DE LEURS DROITS. AIDEZ PASSERELL À HUMANISER LE DROIT D'ASILE. passerell.lu/don

13/12/2019 10:11 12:01 27/01/2020


ÉDITO CULTURE(S) D’ENTREPRISES !

E FR

n ce début d’année, et à l’aube de la Saison 12 du Paperjam Club, nous mettons à l’honneur la culture d’entreprise et le leadership au cours d’un premier 10×6. L’occasion d’appréhender cet ensemble d’éléments souvent informels qui définissent votre identité et votre unicité vis-à-vis de vos concurrents. Autant de caractéristiques que le Club pourra catalyser et mettre en lumière tout au long de l’année. Que ce soit au travers du nombre record d’événements et de formations – plus de 250 –, où 175 orateurs et 150 formateurs présenteront à la fois leur vision et leur entreprise, ou par le biais des possibilités de communication offertes aux membres. Interviews « 3 questions à », e-news dans la newsletter et sur le site ou offres d’emploi sur Paperjam Jobs pour communiquer régulièrement vos valeurs. Rendez-vous dès le 13 février pour un Club Talk particulièrement inspirant sur les grandes tendances du marché immobilier à Luxembourg, suivi de près par un 10×6 Women on board consacré à la féminisation des conseils d’administration le 27 février. Comme chaque mois, le Paperjam Club est votre partenaire pour comprendre l’environnement business local et vous placer en son cœur.

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

A EN

t the beginning of this year, and at the dawn of the Paperjam Club’s Season 12, we are celebrating corporate culture and leadership in a first 10×6 event. This is an opportunity to grasp this often informal set of elements that define your identity and your uniqueness in relation to your competitors. So many characteristics that the Club will be able to catalyse and highlight throughout the year. Whether through the record number of events and training sessions – more than 250 –, where 175 speakers and 150 trainers will present both their vision and their company, or through the communication opportunities offered to members. “3 questions to” interviews, e-news on the newsletter and the website or job offers on Paperjam Jobs to communicate your values regularly. See you on 13 February for a particularly inspiring Club Talk on the major trends in the Luxembourg real estate market, followed closely by a 10×66 Women on board dedicated to the feminisation of boards of directors on 27 February. As every month, the Paperjam Club is your partner in understanding the local business environment and placing you at its heart.

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

ENGAGE Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Julien Delpy Director Paperjam Club

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Février / Mars 2020 —

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MERCREDI 18 DÉCEMBRE 2019 MAISON DU SAVOIR

CLUBLETTER

Start-up Stories Awards

“ Fighting food waste on a supermarket level. ” Ilana Devillers Food4All

Lancée le 31 janvier 2019, la série Start-up Stories s’est achevée avec le grand show de fin d’année du Club. Ce sont près de 50 start-up qui ont pu concourir durant cette saison en pitchant face à notre jury d’experts pour finir, lors de cette soirée, à 10 seulement. Nous félicitons la grande gagnante Food4All, représentée par Ilana Devillers et élue Start-up de l’année devant plus de 700 personnes.

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De gauche à droite : Thierry Raizer (Maison Moderne) Arnab Naskar (Stokr) Yasmin Nicholson (Petit Bambou) Olivier Debeugny (Lingua Custodia) Florian Feltes (Zortify) Matteo Cernuschi (ANote Music) Razek Akir (Aqoona) Richard Karacian (Maison Moderne) Sasha Baillie (Luxinnovation) Ashwini Oke (Asets-Lux) Jean-Michel Ludwig (Luxinnovation) Jérôme Wittamer (Expon Capital) André Wilmes (Rafinex) José Soares (SnT) Ilana Devillers (Food4All) Laurent Kratz (Neofacto) Emmanuelle Ragot (Wildgen) Vania Henry (UEL) Diane Tea (LBAN) Pierre-Olivier Rotheval (BIL) Antoine Granjon (Adapti) Julien Delpy (Maison Moderne)

PHOTOS Jan Hanrion, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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André Wilmes (Rafinex) et Martin Guérin (Luxembourg-City Incubator) Olivier Debeugny (Lingua Custodia) Yasmin Nicholson (Petit Bambou) Florian Feltes (Zortify)

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Matteo Cernuschi (ANote Music) Ashwini Oke (Asets-Lux) Arnab Naskar (Stokr) Antoine Granjon (Adapti) Marc Fleschen (Zero.1)

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START-UP STORIES AWARDS

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Karin Schintgen (House of Startups) et Richard Karacian (Maison Moderne) Jean-Michel Ludwig (Luxinnovation) et Pierre-Yves Lanneau Saint Léger (Vital Briefing) Oussama Ammar (The Family)

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Sasha Baillie (Luxinnovation) Pierre-Olivier Rotheval (BIL) Emmanuelle Ragot (Wildgen) Sebastian Van Overtfeldt (The Office)

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PHOTOS Maison Jan Hanrion, Moderne Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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START-UP STORIES AWARDS

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Guy de Muyser

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Sophie Bsarani, Geoffroy Bazin et Julie Bonassi (BGL BNP Paribas) Polina Montano (Job Today) Mathieu Mathelin (Maison Moderne) et Vania Henry (Seqvoia) Elfy Pins (Supermiro), Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray (Wide) et Marina Andrieu (Wide) Simône van Schouwenburg (BCEE)

10 11 13 12

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Pietro Marchione (Groupe Marchione) et Denis Fellens (InterLycées) Bérengère Beffort (ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes ), Marie-Hélène Massard (AXA), Thierry Raizer (Maison Moderne), Christophe Bianco (Excellium) et Nicolas Henckes (CLC)

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THURSDAY 5 DECEMBER 2019 SOFITEL LE GRAND DUCAL

Delano Breakfast Talk 1

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For this edition, Birgit Goldak, partner, Risk Assurance Services at PwC Luxembourg, gave the keys to fulfil the AML/KYC duties efficiently and safely during a keynote speech, followed by an interactive Q&A session for our 26 members present.

Marianne Van Den Eerenbeemt (LivinLux) Natalia Vereshchak (Grant Thornton) Marc Lefebvre (Level) and Buu Huynh (ING)

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PHOTOS Maison Moderne

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Anja Stepputtis (Allianz Life Luxembourg) Alain Rodermann (Expon Capital), Eric Faite (Victor Buck Services) and Saquina Hamidi-Macalou (Lombard International Assurance) Enrico Mela (Bellatrix)

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CLUBLETTER

VENDREDI 6 DÉCEMBRE 2019 HÔTEL LE ROYAL

Déjeuner Carrousel Entre lunch et networking, les 42 membres du Paperjam Club présents ont pu obtenir neuf opportunités business chacun au gré de trois services. Partage et échange ont été de mise lors de ce moment convivial.

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Fernanda Melo (Paladium) Marc Vandenhoeke (Spuerkeess) Valérian Branco (Goldbaum)

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Massimo Del Medico (NDM Architectura) Céline Dupuy (Rcarré) Bruno Van de Vloet (Advisory Key)

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Stéphane Lia (Inukshuk Coaching Luxembourg) Salem Loumrhari (Bilia-Emond Luxembourg) Chris Ribeira (StudyFox) Yvan Barnabaux (Innov’iction)

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CLUBLETTER

TUESDAY 10 DECEMBER 2019 KNOKKE OUT

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Delano Live For this last edition of the season, the Delano team invited Daniel Eischen (chairman of the British Chamber of Commerce Luxembourg) and Claus Mansfeldt (president of the Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association) to reflect on the last 12 months in Luxembourg, and on international news that has affected the Grand Duchy. 111 people gathered for this occasion.

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Claus Mansfeldt (Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association) Rita Ponte (FMB) and Tobias Meyer (IEE) Diana Trisca Rusu (IDCN)

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PHOTOS Maison Moderne

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Jane Mottet-O’Brien and Loic Mottet (British Embassy) Simon Ore and Anne-Sophie Pevergne (Anderson Wise) Ron Mukherjee, Alain Haentjens (Brain Network International) and Guillaume Chatelain (Serpico) Carlo Klein, Thierry Leterre and Adrienne Leterre (Miami University)

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CLUBLETTER

MERCREDI 11 DÉCEMBRE 2019 MAISON MODERNE

Marketing Breakfast 15 membres étaient présents dans les locaux de Maison Moderne pour assister au Marketing Breakfast. L’occasion idéale de développer leurs compétences en marketing et vente grâce à la méthodologie Funnel Planning™.

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Clint Brosius (Verbalius) Thomas Eglinger (SGI Ingénierie) et Carine Boutin (State Street) Fernanda Melo (Paladium) et Wilfrid Fabre (Home Hybrid Building) François Delvaux (Minds&More) Fatma Benhara (Fiduciaire Belval), Anneke Van Tuijn et Vincent De Rycke (Fidupar)

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TUESDAY 17 DECEMBER 2019 MUNHOWEN LE CHAI (INFINITY SHOPPING)

Delano Networking Circle 1

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Nearly 40 members were present at this event to develop their knowledge in oenology with a famous sommelier in the new location of Munhowen Le Chai at Infinity Shopping. A great moment to network and discover new tastes.

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Mario Gloeckner (Fundsquare) Yannick HuyghuesBeaufond and Matthias Grenier (Wemanity) Mengjiao Gu (Invesco) Cristina Kampe (Fenthum) Myriam Filali (Munhowen)

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Dominique Rizzi

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Virginia Strelen (Vistra Fund Management) Christiane Weber (Post) Irene Velthuis (Vistra) and Fanny Sax (Étude Eversheds Sutherland)

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PHOTOS A. Ranzy

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CLUBLETTER

MERCREDI 08 JANVIER 2020 MAISON MODERNE

Marketing Breakfast Définir ses actifs, développer un calendrier de contenus et les planifier sur les médias sociaux ont fait partie des grands axes enseignés lors de cette matinée à nos 50 membres afin de développer leurs connaissances en B2B content marketing.

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Mike Thomé (Banque de Luxembourg Investments) et Geraldine Gij (Concept Factory) Goizeder Casas Mugica (Ila) et Luis Reding (CLC)

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Sarah Odru (ABBL)

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Pacale Kraft (Medi-K) Mathias Guittet (Bureau Center) Emmanuel Ballouhey-Dauphin (Reka) Fernanda Melo (Paladium)

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Rachel Featherstun (KPMG Luxembourg) Mike Thomé (Banque de Luxembourg Investments) Sarah Brook (KPMG Luxembourg)

VENDREDI 17 JANVIER 2020 BRASSERIE SCHUMAN

Déjeuner Carrousel

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PHOTOS M. Zorman et J. Hanrion (Maison Moderne)

Quoi de mieux que de networker au gré de trois services lors d’un déjeuner ? À l’occasion de cet événement, 35 membres ont pu développer un grand potentiel d’opportunités pour leur business.

Dave Lajoie (Tertia Office Solutions) Kate Bereziy (ExoAtlet) et David Laloux (Groupe L)

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CLUBLETTER

JEUDI 16 JANVIER 2020 CENTRE CULTUREL OPDERSCHMELZ

CEO & Entrepreneurs Cocktail : Winter Edition Back vs Buck

« C’est au moment de l’embauche qu’il faut mettre en place une équité des salaires. » Nora Back OGBL

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PHOTOS Patricia Pitsch Maison Moderne

Le grand débat tant attendu entre Nora Back et Nicolas Buck a réuni près de 400 CEO et entrepreneurs membres. Climat, finances et inégalités étaient quelques-uns des sujets phares de cette soirée, durant laquelle la « femme la plus puissante du pays » et le « patron des patrons » ont échangé autour de leurs convictions. Nous remercions PwC, notre sponsor, ainsi que François Mousel pour leur soutien lors de cet événement.

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« La question des espaces transfrontaliers se pose chaque jour au Luxembourg. » Nora Back OGBL

« Le développement de l’économie doit être inclusif et profiter aux personnes qui y contribuent. » Nicolas Buck UEL

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CLUBLETTER

CEO & ENTREPRENEURS COCKTAIL

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« S’il y a bien un pays qui s’est fait entendre en Europe, c’est le Luxembourg. » Nicolas Buck UEL

« Si on veut mettre en place une politique climatique, il faut le faire avec les gens et non contre les gens. » Nora Back OGBL 138 —

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PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

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CLUBLETTER

CEO & ENTREPRENEURS COCKTAIL

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François Mousel (PwC) Nicolas Buck (président de l’UEL), Thierry Raizer (Maison Moderne) et Nora Back (présidente de l’OGBL) Augustin Nourissier (Skyfarms), Paul Helminger

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(Cargolux Airlines International), Denis Kiselev (Snapswap) et Karin Schintgen (House of Startups) Yves Lahaye (RBC Investor & Treasury Services) et Julie Noirhomme (Adecco Group)

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Jean-Philippe Becker et Jérôme Plaquevent (Becker & Associés) Norbert Friob (Prefalux) et Fernand Ernster (Ernster) Edith Belso (EB Advisory Services) et Marianne van den Eerenbeemt (LivinLux) Hugues Delcourt (Delcourt, Kim & Associates) Frédérique Buck (Grand H) et Nicolas Henckes (Confédération luxembourgeoise du commerce) Sophie Lafleur (Mandeleo), Christianne Wickler (Pall Center Exploitation) et Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray (Arendt & Medernach)

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ILLUSTRATION Maison Moderne

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10×6 WOMEN ON BOARD AMAZONES À L’ABO(A)RDAGE Instaurée en 1917, la Journée internationale des droits des femmes sera célébrée le 8 mars prochain. L’occasion de se rappeler que nous progressons, mais que le chemin reste encore long.

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on origine s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes qui traversèrent et agitèrent l’Europe et le monde occidental au début du 20e siècle. Dès 1945, la Journée internationale des droits des femmes est instaurée comme tradition dans le monde entier.

De la lutte pour les droits à l’accès au pouvoir… Devenue vieille dame, la Journée des femmes reste pour autant d’une brûlante actualité. Car en dépit des progrès effectués, la communauté internationale s’accorde à reconnaître que la situation de la plupart des femmes dans le monde évolue extrêmement lentement. À noter qu’à ce jour, aucun pays n’est en mesure d’affirmer avoir atteint l’égalité des sexes. Et tant que cette égalité ne sera pas atteinte, il faudra la célébrer. En entreprise, toute chose égale par ailleurs (fonction, diplômes, taille d’entreprise…), une femme travaillant dans le secteur des services ou de l’industrie au Luxembourg gagnait, en 2016, un salaire en moyenne 14,3 % inférieur à celui d’un homme1. Pour autant, focaliser l’attention publique sur la lutte pour les droits (fondamentaux) des femmes a pour effet d’écarter la question de leur légitimité à accéder au pouvoir. Un combat après l’autre, non ?

Des quotas qui font de l’effet ? Sur le papier, on vante les mérites de la diversité des profils. Mais dans les faits, cette diversité ne se définit pas toujours – si ce n’est pratiquement jamais – par une répartition paritaire du « pouvoir ». Prenons le cas de la France, qui fait figure de championne du monde de la féminisation des conseils d’administration. La loi Copé-Zimmermann, promulguée en 2011 – dont l’application a été généralisée à toutes les entreprises au 1er janvier 2017 – et imposant un quota de 40 % de femmes dans les conseils, a porté ses fruits. Aujourd’hui, les femmes occupent 43,6 % des sièges d’administrateurs au sein des entreprises du CAC 40 et du CAC Next 20. Toutefois, elles restent encore exclues des comités de direction. Bien que représentant 32,33 % des cadres de ces mêmes entreprises et que, rappelons-le, c’est au sein de cette catégorie d’employés que sont généralement sélectionnés les membres de la direction, les femmes représentent à peine plus de 13 % des membres de comités exécutifs2. Au Luxembourg, qui fait également figure de bon élève, la loi des quotas3 a fait son effet en matière de parité dans les administrations publiques et au sein des partis politiques. En revanche, du côté du secteur privé, le Grand-Duché ne fait pas beaucoup mieux que son voisin français avec seulement 17,4 % des directeurs, cadres de direction et gérants d’entreprise de sexe féminin. Le bon sens des dirigeants actuels suffira-t-il, ou faudra-t-il également imposer une loi des quotas sur les comex des entreprises ? J. L.

10×6 WOMEN ON BOARD Même si, en théorie, la diversité est reconnue comme une force pour les organisations, en pratique, les conseils d’administration restent très, voire trop masculins au Luxembourg. Alors que l’État a réussi à faire occuper 40 % des places d’administrateurs dans les institutions par des femmes, les entreprises ont du retard à rattraper. Souvent, c’est faute d’avoir des candidates qualifiées à l’esprit. Dans son édition de mars 2020, Paperjam en présentera 100. Lors de ce 10×6, 10 prendront la parole sur scène. LIEU

Athénée de Luxembourg 24, boulevard Pierre Dupong L-1430 Luxembourg PROGRAMME

18:30 WELCOME COCKTAIL 19:00 MOT DE BIENVENUE 19:10 10 INTERVENTIONS 20:30 WALKING & NETWORKING COCKTAIL SPONSOR

1. Rapport Le Luxembourg en chiffres – 2018, Statec : https://statistiques.public.lu/catalogue-publications/luxembourg-en-chiffres/2018/luxembourg-chiffres.pdf 2. Observatoire Skema de la féminisation des entreprises : https://business-cool.com/vie-pro/entreprises/feminisation-conseil-administration-quota/ 3. Qui impose une proportion de 40 % de femmes sur les listes électorales des partis aux élections législatives et européennes.

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CLUBLETTER

FÉVRIER - MARS 2020

LE PROGRAMME MEDIA AWARDS 2020

CLUB TALK REAL ESTATE MARKET: EVOLUTION & TRENDS

Après le succès des éditions précédentes, Maison Moderne et RTL renouvellent leur collaboration pour récompenser les meilleures publicités nationales lors de la 5e cérémonie des Media Awards.

The real estate market is attracting more and more investors from various origins who are looking for new assets/sources offering stable and long-term returns in a world where low rates seem to have found their place in the medium to long term. PLACE

Centre événementiel Ginkgo STARTING AT 18:30

LIEU

Halle Victor Hugo À PARTIR DE 17:45

DANS LES COULISSES... DE REKA

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES

LIEU

Reka À PARTIR DE 18:00

NETWORKING CIRCLE C-LEVEL LIEU

Vinoteca

LIEU

Maison Moderne

DÉJEUNER CARROUSEL

À PARTIR DE 08:15

START-UP STORIES ROUND 1

LIEU

Le Royal À PARTIR DE 12:00

À PARTIR DE 18:30

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Luxembourg Lifelong Learning Center – Chambre des salariés

FÉVRIER

À PARTIR DE 09:30

MATINALE RH LIEU

Silversquare À PARTIR DE 08:15

La série Start-up Stories rythmera l’année avec quatre événements. Après une keynote d’ouverture de 20 minutes, 10 entrepreneurs présenteront leur start-up en 3 minutes chacun.

10×6 WOMEN ON BOARD LIEU

Athénée de Luxembourg À PARTIR DE 18:30

LIEU

Den Atelier À PARTIR DE 18:30

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 142 —

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CLUBLETTER

DÉJEUNER-CONFÉRENCE TAINA BOFFERDING Nouveau format de cette saison, le déjeuner-conférence propose à nos membres chefs d’entreprise et cadres de haut niveau une interview d’une personnalité politique autour d’un repas gastronomique. Pour sa première édition, retrouvez sur scène Taina Bofferding (ministre de l’Intérieur et ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes). LIEU

Celo

À PARTIR DE 12:15

THE PLACE MARKETING / COMMUNICATION / DIGITAL LIEU

À venir

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Chambre des salariés Luxembourg – Casino syndical À PARTIR DE 09:30

À PARTIR DE 18:30

LET’S TASTE LIEU

Paladium À PARTIR DE 18:30

10×6 FINANCE IMPACT INVESTING

DELANO LIVE PLACE

Knokke Out

BREAKFAST NOUVEAUX MEMBRES

STARTING AT 18:30

MARKETING BREAKFAST INBOUND & DIGITAL MARKETING Pour cette édition, apprenez comment attirer des prospects et des clients en ligne, et comment les convertir en pistes, puis en recettes.

LIEU

Maison Moderne À PARTIR DE 08:15

Effet de mode ou nouvelle façon d’investir ? L’impact investing est devenu incontournable aujourd’hui. Toutefois, ce terme peut vouloir dire des choses très différentes. Quels critères utiliser ? Est-il possible d’établir des standards ? LIEU

Athénée de Luxembourg À PARTIR DE 18:30

LIEU

Maison Moderne À PARTIR DE 08:15

NETWORKING DÉJEUNER CIRCLE CARROUSEL LIEU

MARS

LIEU

Etoile Garage

À venir

À PARTIR DE 18:30

À PARTIR DE 12:00

DELANO BREAKFAST TALK PLACE

Sofitel Grand-Ducal STARTING AT 08:15

JOURNÉE DÉCOUVERTE BASKETBALL & LEADERSHIP LIEU

À venir À PARTIR DE 09:00

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CLUBLETTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS MARDI 11 FÉVRIER 2020 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2•3

FINANCE & COMPTABILITÉ

3

Customer experience : a popular concept or a real loyalty lever?

Approche stratégique de la fiscalité

The improvement of the customer experience is proportional to the growth of companies. How to approach the movement? C. Mammerickx (Prodware)

OBJECTIVES Acquire the fundamentals to have a better understanding of the customer experience · Improve the impact of the customer experience

HUMAN RESOURCES 1 • 2 • 3

Développez une approche stratégique quant à votre fiscalité directe et indirecte. OBJECTIFS Mise à jour sur les principes de la fiscalité · Éviter ses pièges · Définir une stratégie

A. Houpert et T. Derochette (Tax Connected)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

3

Management de proximité – les clés de la réussite

L’impact du RGPD sur la sécurité des données Comment l’entreprise peut-elle aborder et mettre en œuvre la gouvernance et la sécurité de ses systèmes d’information ?

Apprenez à accompagner, développer les compétences et former vos managers au sein de votre entreprise. C. Campi-Blain (Eivilux)

PERSONAL BRANDING

OBJECTIF Développer la force de vos profils managers

1•2•3

OBJECTIFS Évaluer et minimiser les risques · Apprendre à sécuriser et protéger ses données

S. Nassoy (Lusis)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

1•2•3

Votre meilleure carte de visite, c’est vous  !

Time management avec Outlook

L’image que nous renvoyons est un élément indispensable de notre réussite aussi bien personnelle que professionnelle. Il est donc important de soigner son image, ses attitudes, son comportement. F. Lemeer-Wintgens (Look@Work)

OBJECTIF Développer une image en adéquation avec ses objectifs et ses valeurs

Développez vos méthodes d’organisation afin d’optimiser temps et priorités tout en gérant vos e-mails via Outlook de façon optimale. OBJECTIF Utiliser les fonctions avancées d’Outlook pour améliorer l’organisation de votre travail

S. Jones (Key Job)

MARDI 11 FÉVRIER 2020 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2

FINANCE & COMPTABILITÉ

1•2

La communication au cœur de la stratégie commerciale

P. Lesage et C. Martins (Takaneo)

HUMAN RESOURCES

Stratégie commerciale et stratégie de communication sont souvent dissociées, alors qu’elles sont les meilleures alliées pour assurer le succès et la pérennité de votre entreprise. OBJECTIF Comprendre les enjeux et les clés d’une stratégie de communication et commerciale efficace

1

Démystification des services de gestion de portefeuille Comprendre que le rôle d’un conseiller financier et d’un gestionnaire de portefeuille n’est pas de prévoir l’avenir, mais de s’y préparer. OBJECTIFS Comprendre le prix de l’investissement · Faciliter le respect des obligations fiduciaires

O. Goemans (BIL)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1

Développez l’outsourcing RH comme nouvel atout

L. Bouchelaghem, A. E. Marasse et A.-L. Parisot (Securex) PERSONAL BRANDING

Nous examinerons en détail comment les départements RH peuvent créer de la valeur, plus particulièrement en externalisant leur gestion de flotte de véhicules de société. OBJECTIF Comprendre et optimiser le rôle des RH dans l’entreprise

1

Réussir sa transformation digitale Le secteur du retail doit passer au tamis de la fameuse « transformation digitale ». Mais comment ? Et sous quelles formes ? F. Guilbard (Smile)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Améliorer la relation humaine dans le milieu professionnel

E. Abitelli et A. Gérard (Trustia Partners)

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La qualité de la relation humaine est un des piliers de la valeur ajoutée des entreprises. Améliorez la communication et la qualité de vos relations professionnelles ou celles de vos collaborateurs. OBJECTIF Développer la qualité des relations interpersonnelles dans l’organisation

OBJECTIFS Comprendre l’importance du virage digital dans le retail · Définir sa stratégie de vente en ligne et sa complémentarité avec les ventes en magasin 1•2•3

Personal agility – how to adapt to a changing environment This workshop focuses on personal or behavioural agility and how we can better work together combining our skills. V. Anderson (Matrix Consulting)

OBJECTIVE Understand yourself better and what is your personal agility

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CLUBLETTER

PREVIEW JEUDI 12 MARS 2020 09H30 LÉGAL

1•2•3

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Les récentes évolutions de la protection des données Les récentes évolutions en protection des données à prendre en considération dans le plan de mise en conformité. M. Gagnon (MGSI)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

OBJECTIFS Comprendre les points-clés du RGPD · Comprendre les besoins dus aux activités de l’organisation

F. Delvaux (Minds & More)

FINANCE & COMPTABILITÉ

Private equity & Venture capital

S. Pesch (LPEA)

LÉGAL

Whistleblowing directive : what practical impacts for employers ?

A. Morel (Bonn Steichen & Partners)

HUMAN RESOURCES

1•2•3

Cinq leviers pour une équipe concentrée Développer son rôle de manager-leader par la maîtrise de la dynamique de l’équipe pour plus de cohésion et de résultats. D. Picard (Pyxis)

The levers to grow and develop your business in B2B

OBJECTIFS Évaluer votre équipe au travers des cinq leviers · Définir vos priorités pour actionner chaque levier

Initiation au change management

P. Gromada (Hays)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Quatre clés pour atteindre ses objectifs

V. de Saintignon et V. Siclari (Skillosophy)

PERSONAL BRANDING

Oser recruter différemment  : l’apport du coaching en recrutement

C. Rodisio (Talent Attitude)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Optimisez votre efficacité avec la pensée visuelle

J.-B. Bonvalot (Ballong)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Construire une réunion d’équipe de manière optimale en fonction de qui je suis

B. Vandermaesen (nGage)

JEUDI 12 MARS 2020 14H00 LEGAL

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2

RGPD : retour sur expérience et sur les problématiques légales les plus fréquemment rencontrées par les entreprises

A. Rustichelli (PwC Legal)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Depuis l’entrée en vigueur du RGPD, les entreprises ont déployé de nombreux dispositifs de conformité mais ont rencontré des problématiques juridiques nouvelles. OBJECTIFS Faire un état des lieux sur ces nouvelles problématiques · Présenter des solutions pratiques 1•2•3

Facing change : what are tomorrow’s crucial managerial competencies How do the structural, technological, and cultural changes affect the requirements for our future leaders and employees C. Biver and N. Stoeltzlen (Sparx Factory)

OBJECTIVES Discover tomorrow’s crucial managerial competencies and assessment centre · Experience the sense of innovation assessment.

Conclure des ventes sans forcer le client

M. Acunzo (AME)

FINANCE & COMPTABILITÉ

Mettre en place son dispositif de lutte contre le blanchiment

C. Ancelet et Y. Ganseman (IFE Abilways)

LEGAL

La virtualisation des actifs et des contrats  : you token to me ?

R. Le Squeren (DSM)

HUMAN RESOURCES

Détecter, attirer et convaincre les futurs talents à l’ère digitale

R. Fouilloy (Morgan Philips)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

How to lead and motivate your team and discover the personal motivations of each person ?

A. Claessens (Grow To Excellence)

PERSONAL BRANDING

S. Battey (All About Talent)

Own your why PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Ne plus subir ses journées, mais bien choisir la direction de celles-ci

N. Cravatte (NC Consulting & Coaching)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Debunk the paperless myths and give you the keys to an efficient paper/digital balance

M. Ribeiro, S. Garlick and L. Duvetter (Victor Buck Services)

Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant

2 • intermédiaire

3 • expert

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CLUBLETTER

LA VIE DU CLUB

L E e r i p A Ins R N LEARN – INSPIRE NETWORK – ENGAGE

En 2020, le Club s’engage à vous former grâce à 144 workshops, vous inspirer avec 44 conférences, créer de nouvelles opportunités pendant 38 événements networking et vous impliquer, vous et vos collaborateurs, lors de 14 Delano Live, Let’s Taste et Dans les coulisses.

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PHOTOS Maison Moderne - freepik

ENGAGEMENTS

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CLUBLETTER

ÉVÉNEMENT

LES CHIFFRES

LES COULISSES DES START-UP STORIES AWARDS, C’EST...

BOUTEILLES

METS

LES START-UP STORIES CONTINUENT Le grand show Start-up Stories est terminé, mais la série d’événements dédiée à l’innovation et à l’entrepreneuriat au Grand-Duché continue. Retrouvez, en 2020, quatre nouveaux rounds réunissant chacun 10 start-up qui présenteront 10 pitchs de 3 minutes par speaker face à un jury d’experts. Rendez-vous le 25 février 2020 pour la première étape.

SLIDES D’ORATEURS

DE TRAVAIL LE JOUR J

PERSONNES MOBILISÉES POUR L’ÉVÉNEMENT (ÉQUIPE CLUB, TRAITEUR, HÔTESSES ET TECHNICIENS)

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam Club : club.paperjam.lu.

NOUVEAUTÉS

NOS CONSEILS

LE SAVIEZ-VOUS ?

FORMAT THE PLACE 1ER DÉJEUNER-CONFÉRENCE

RÉSERVEZ VOS PLACES À L’AVANCE

#5 DES COLLABORATEURS BIEN INFORMÉS !

Fort de sa première édition portant sur l’architecture, le prochain The Place se déclinera, cette année, en 2 thématiques : Immobilier-Architecture et Marcom. De nouveaux apéros-pitchs qui se voudront, comme toujours, être « the place to be ».

Pour vous assurer d’accéder à nos différents événements, nous avons mis en place plusieurs délais d’ouverture pour nos billetteries en ligne : Conférences (10×6 et Club Talks) : 6 mois à l’avance Déjeuners-conférences : 3 mois à l’avance Workshops : 3 mois à l’avance Media Awards : 3 mois à l’avance Top 100, CEO & Entrepreneurs Cocktails : invitations nominatives 2 mois en amont The Place : 6 semaines à l’avance Let’s Taste & Networking Circles : 6 semaines à l’avance Déjeuners Carrousel : 6 semaines à l’avance Delano Live : 6 semaines à l’avance Journées Découverte : 6 semaines à l’avance Dans les coulisses : 6 semaines à l’avance Breakfasts (Marketing Breakfasts, Matinales RH et Delano Breakfast Talks) : 6 semaines à l’avance

En tant que membre du Club, tous les collaborateurs de votre société peuvent bénéficier d’un abonnement gratuit aux différents magazines édités par Maison Moderne. Vous pouvez également demander des exemplaires supplémentaires pour les distribuer en interne, les partager ou les placer à l’accueil ou dans vos salles communes.`

Le 4 mars, c’est la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, que vous pourrez retrouver lors d’un tout nouveau déjeuner-conférence au centre multifonctionnel CELO.

Pour plus d’informations, contactez Emilie Bertoni : emilie.bertoni@maisonmoderne.com

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CLUBLETTER

MEDIA AWARDS #QUIAURALEGOLD? Depuis 2012, Maison Moderne et RTL s’impliquent dans l’écosystème marcom grand-ducal grâce aux Media Awards. Rendez-vous biennal incontournable au Luxembourg, cet événement réunit près de 200 projets d’agences et d’annonceurs qui concourront pour les prix de neuf catégories (Cross-Media, Internet, Presse, Presse B2B, Radio, TV / Cinéma, OOH / DOOH, Native Advertising et Première campagne).

Hugues Delcourt et les autres membres du jury des Media Awards lors d’une séance de travail.

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Un événement phare des marcoms grand-ducaux « Pour RTL, les Media Awards sont un événement-clé auquel nous attachons une grande importance, nous indique Christophe Goossens, CEO de RTL Luxembourg et co-organisateur de l’événement. C’est une belle opportunité pour montrer le dynamisme du secteur marcom et pour valoriser la créativité et l’efficacité des campagnes publicitaires made in Luxembourg. » Richard Karacian ajoute qu’au travers des Media Awards, « nous cherchons avant tout à être une source d’inspiration et à établir les nouveaux standards de la création publicitaire. Dans un secteur exigeant et fortement concurrentiel, il est crucial de challenger les bonnes pratiques en la matière et de s’inspirer les uns les autres. » 148 —

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Cette année fut aussi témoin d’un nombre record de plus de 200 dossiers déposés, prouvant l’intérêt des agences et des annonceurs à inscrire des campagnes publicitaires originales et mémorables. Cela s’explique aussi par l’ouverture des trois nouvelles catégories de prix que Maison Moderne et RTL ont souhaité mettre en place afin de proposer un concours complet : Native Advertising (domaine représentant aujourd’hui 70 % des investis sements publicitaires mondiaux en digital), OOH / DOOH et Première campagne. Un jury impliqué Le jury fut présidé cette année par Hugues Delcourt, qui a mené les discussions avec attention et objectivité, tout comme il a su engager une émulation collective de la part des membres du comité grâce à son savoir-faire : « Le travail de préparation réalisé par Maison Moderne et RTL était formidable, et les membres du jury ont beaucoup participé, étaient très

attentifs, curieux de l’opinion et de la perspective des autres. Tout ceci a permis des échanges riches et enrichis des perspectives de chacun, menant à des décisions fondées. » Le futur des Media Awards Mais qu’en est-il de l’avenir des Media Awards ? Christophe Goossens souhaite s’adapter au rythme de l’évolution du paysage médiatique : « Historiquement, le concours a été mis en place pour récompenser les meilleures publicités sur les médias traditionnels tels que la radio, la télévision, le cinéma, le web et le print. Ceux-ci jouent un rôle majeur dans le paysage marcom et ont toute leur importance dans ce concours. Avec l’évolution de ces médias et l’impact de la digitalisation, il est clair que nous adapterons notre concept afin de mettre en valeur les campagnes publicitaires de demain. » J. D. Vous n’avez pas encore réservé vos places ? N’attendez plus et inscrivez-vous sur paperjam.lu/club.

PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)

n attendant le 5 février prochain, le Club a interviewé quatre des principaux acteurs contribuant au succès des Media Awards – Richard Karacian (Maison Moderne), Christophe Goossens (RTL Luxembourg), le président du jury Hugues Delcourt et Julien Cliquet (traiteur) – pour quatre points de vue croisés.

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