paperJam novembre 2006

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06_65_Logistique intégral

13.10.2006

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LOGISTIQUE

Les moyens de la croissance Le secteur de la logistique, où valeur ajoutée et savoir-faire jouent un rôle déterminant, offre un fort potentiel de développement pour le Grand-Duché et la Province de Luxembourg. Au Grand-Duché, la volonté politique est là, pour rendre l'économie nationale la moins dépendante possible de la place financière. En province de Luxembourg (B), la volonté de pousser le secteur de la logistique existe, qui se concrétise entre autres par la construction, sur la zone de Molinfaing (à hauteur de Neufchâteau), d'un énorme complexe logistique de nouvelle génération, avec un partenariat public-privé original. En outre, le plan Marshall wallon a fait du secteur transport-logistique l'un de ses quatre pôles de compétitivité. Une conférence a eu lieu le 26 septembre dernier, à Luxembourg, qui a réuni tous les intervenants du secteur pour faire le point sur les potentialités du Grand-Duché. Jean-Marie Becker, administrateur délégué du cluster Transport et Logistique Wallonie Belgium – devenu «Logistics in Wallonia» du fait du plan Marshall – y est intervenu pour s'attacher à la question «Luxembourg, cœur du marché européen de la logistique?». Logistique ne signifie pas transport. Du moins pas seulement. Cette activité, pour se forger un avenir, doit être à haute valeur ajoutée. Tous les orateurs l'ont répété à satiété. Une plate-forme logistique ne peut être un simple rassemblement de sociétés de transport et de halls de stockage. Pour être compétitive, outre une accessibilité parfaite et la multi-modalité, une telle plate-forme doit offrir cette plus-value par une globalité de services, depuis le stockage jusqu'à la distribution finale aux clients, en passant par la prise des commandes (et le suivi par Internet), un call center, une gestion douanière performante, la maintenance, l'étiquetage, la facturation, etc. Autrement dit, la gestion globale de la totalité de la chaîne. Sans oublier la production postposée, qui concerne, par exemple, les chemises arrivant de Chine sans boutons, ceux-ci étant posés dans les centres de logistique. Il ne s'agit là que d'un exemple parmi d'autres, puisque cette production postposée concerne beaucoup de biens. Elle touche en premier chef les PME, «plus aptes que les grandes entreprises à apporter de l'innovation et des services de haute qualité, pourvu qu'elles collaborent en ce sens», a expliqué M. Becker. Rappelons aussi qu'une récente étude révélée par notre confrère L'Écho indique que la logistique est l'un des deux secteurs qui, en Belgique, attirent encore des investisseurs internationaux. Ceci sans aucun doute parce que la croissance de ce secteur est de 8 à 10% par an. Et l'on prévoit que le volume à transporter va augmenter, en Europe, de quelque 50% d'ici 2015…

Une seconde zone logistique au Grand-Duché? Côté Grand-Duché, le ministre de l'Économie, Jeannot Krecké, tout comme Jean-Marie Becker, s’est plu à souligner des atouts en cascade. D'abord, la compagnie aérienne Cargolux, seule compagnie «tout cargo» en Europe, est la huitième au monde et a fait de l'aéroport de Luxembourg, le cinquième aéroport européen de fret. De plus, le Luxembourg est au croisement des axes européens routiers et ferroviaires Nord - Sud et Est - Ouest, avec l'Allemagne comme porte d'entrée vers les pays d'Europe du Centre et de l'Est, en plein essor vu l'élargissement de l’UE et la mondialisation. Dans un cercle de 800 km, la population «pèse» plus de 70% du PIB européen.

Cargolux, seule compagnie «tout cargo» en Europe, a fait de l'aéroport de Luxembourg le cinquième aéroport européen de fret.

Il existe déjà, à Contern, une zone logistique qui connaît un fort succès et le gouvernement analyse la création d'une seconde zone sur l'ancien site industriel de Dudelange et Bettembourg, tout proche du terminal conteneurs d'Athus. Mais là, rien n'est encore décidé. En outre, les Chemins de fer luxembourgeois (CFL) et Arcelor ont conclu un accord pour lancer, en 2007, une ligne de fret ferroviaire vers l'Italie et l'Espagne. Sans oublier d'autres atouts couramment mis en avant, tels que la stabilité sociale et politique et un taux de TVA le plus bas d'Europe. Tout cela explique que ce secteur représente déjà 9.000 emplois (dont un grand nombre de frontaliers), avec 680 entreprises dont 126 exclusivement en logistique. Par contre, le prix des terrains et de l'immobilier serait plutôt un élément répulsif. Et un effort sérieux doit être fourni pour «mettre le Luxembourg sur la carte de ceux qui, surtout en Asie, parlent logistique, a précisé M. Becker. Il y a bien sûr compétition vis-à-vis de certains investisseurs. Mais le marché de la logistique est tellement vaste qu'il y a une complémentarité à jouer. Il vaut mieux que nous attirions ensemble, plutôt que de voir les investisseurs partir en Allemagne ou en région parisienne. Se battre n'aurait pas de sens. Il faut que le Grand-Duché et la province belge acceptent de ne pas avoir tout chacun, en s'appuyant l'un l'autre», a-t-il expliqué. || Marc Vandermeir

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