Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452
FRANCITé
REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ TRIMESTRIEL NUMéRO 67 3e trimestre 2011 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL
1
L’alphabétisation dans la Région de Bruxelles-Capitale
2
La fête de la communauté française
3
Les Quartz de la Chanson Exposition « Jeux de langage »
4
Recensions
Brèves
La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe
ÉDITO
Le sens de la communauté Le 27 septembre, nous fêterons les Francophones de Belgique. Mme Fadila Laanan, Ministre de la Culture, nous a adressé à cette occasion le message qu’on lira dans ce numéro. Nous l’en remercions vivement. Il n’est pas inutile, en effet, de rappeler une fois de plus la signification que nous voulons donner à cette fête et, à travers elle, à cette « communauté » créée il y a plus de trente ans. C’est en effet la loi spéciale du 8 aout 1980 qui a mis en place les trois Régions et les trois Communautés, marquant ainsi un tournant décisif dans l’évolution du pays.
L’alphabétisation
dans la Région de Bruxelles-Capitale
À l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation du 8 septembre 2011, l’UNESCO a dressé le bilan de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes dans le monde. Mais qu’en est-il en Communauté française Wallonie-Bruxelles ?
En 2005 est conclu l’Accord de Coopération sur l’alphabétisation des adultes entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de BruxellesCapitale (Cocof). Afin de mener à bien ce projet, un Comité de pilotage permanent sur l’alphabétisation des adultes a également été mis en place. En 2010, ce Comité de pilotage a publié son 4e État des lieux annuel de l’alphabétisation en Communauté française WallonieBruxelles, sur base des données de 2007-2008. Par ailleurs, ce rapport est enrichi des résultats de l’enquête menée en 2008 par Lire et Écrire dans laquelle on retrouve des informations relatives aux opérateurs des milieux associatifs, aux apprenants et aux formateurs.
Quels sont les besoins en alphabétisation ? D’après les acteurs de l’alphabétisation, une personne sur dix en
Communauté française est en situation d’illettrisme. À ce constat alarmant, s’ajoute celui révélé par l’enquête de 2008 sur les Forces de travail : environ 260.000 adultes résidant dans la Région bruxelloise, soit 10% des hommes et 16% des femmes, ont quitté l’enseignement sans diplôme. Parmi ces adultes Une personne non diplômés, la proportion sur dix en de personnes de Communauté nationalité étranfrançaise est gère à Bruxelles atteint presque la en situation moitié. Il va sans d’illettrisme. dire qu’ultérieurement un parcours scolaire inachevé engendre des difficultés quant à l’insertion socioprofessionnelle. De fait, seulement 16% des Bruxellois n’ayant pas obtenu de diplôme parviennent à trouver un emploi. Les opérateurs attirent également l’attention sur la demande croissante
Les compétences de la Communauté française se groupent en trois grandes catégories : les matières culturelles, dont la liste a été souvent modifiée, mais où « la défense et l’illustration de la langue française » a toujours conservé la première place ; l’enseignement, département dont le caractère névralgique n’est plus à démontrer ; enfin, les matières personnalisables, à savoir la politique de la santé et l’aide aux personnes. Il faut rappeler ici, car c’est sans doute l’essentiel, que la Communauté est une institution politique fonctionnant selon le régime de la démocratie parlementaire : les élus du peuple composent le Parlement, dont émanent les ministres qui formeront le Gouvernement. Les francophones de Wallonie et de Bruxelles sont donc démocratiquement représentés par des mandataires qui, dans toutes les matières énumérées ci-haut, prennent les décisions et les mesures qui leur paraissent les plus appropriées dans l’intérêt de la population qu’ils représentent. C’est dire que le rôle de l’institution communautaire est double. Il est technique, puisqu’il s’agit de faire fonctionner au mieux un certain nombre de services indispensables ou utiles à la population. Il est symbolique, car cette population se trouve réunie dans le partage de préoccupations communes, dans la nécessité de définir collectivement sa vision sociétale et son avenir. La culture, l’enseignement et l’aide sociale sont précisément des matières qui concernent de très près le sens que chacun de nous donne à son existence et à celle de ses proches. Des matières où s’expriment de la façon la plus directe et la plus explicite nos valeurs humaines et nos choix de vie. Ce que nous fêterons le 27 septembre, c’est donc moins une structure institutionnelle que la manière dont nous, Bruxellois et Wallons, envisageons notre destinée commune, dans le respect des droits de l’Homme, des valeurs démocratiques et citoyennes. Bonne fête à tous les Francophones de Belgique !
Ridouane CHAHID, Président