¨Le ministère d'une mère (MB3504)

Sally Clarkson

Le ministère d’une mère

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Titre original en anglais: The Ministry of Motherhood Copyright © 2004 by Sally Clarkson Originally published in English under the title: The Ministry of Motherhood, by Sally Clarkson Published by WaterBrook Press a division of Random House, Inc. 12265 Oracle Boulevard, Suite 200 Colorado Springs, Colorado 80921 USA All non-English language rights are contracted through: Gospel Literature International P.O. Box 4060, Ontario California 91761-1003 USA This translation published by arrangement with WaterBrook Press, a division of Random House, Inc. French edition © 2008 La Maison de la Bible

Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21

Traduction: Suzanne Baltazard © et édition: La Maison de la Bible, 2008 BP 151, Chemin de Praz-Roussy 4bis CH-1032 Romanel-sur-Lausanne E-mail: info@bible.ch www.maisonbible.net ISBN 978-2-8260-3504-6 Imprimé en UE

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A Sarah, mon aînée, ma première fille, ma si précieuse amie.

Merci pour ton dévouement envers toute la famille, tandis que je travaillais à la rédaction de ce livre.

A Joël, Nathan et Joy, mes autres enfants chéris.

C’est à chacun de vous que j’ai consacré ces vingt dernières années.

Puisse Dieu donner à vos voiles le vent nécessaire et répondre à vos aspirations les plus profondes.

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Table des matières

Introduction .................................................................

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1ère partie Répandre la grâce ..........................................................

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01. Un modèle de grâce ...............................................

02. La grâce du temps partagé .....................................

03. La grâce de l’encouragement ..................................

04. La grâce du pardon.................................................

33 39 47 55

2e partie Donner un sens à la vie de nos enfants .............................

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05. Un ordre de mission................................................

06. Un plan pour chacun ..............................................

07. La joie de la présence de Dieu . ...............................

08. L‘importance de l’amour .........................................

69 77 85 93

3e partie Transmettre la foi . ......................................................... 103 09. Un modèle de foi . .................................................. 107 10. La foi dans le Dieu vivant ........................................ 113

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11. La foi dans l’Ecriture . .............................................. 123 12. La foi dans la puissance du Saint-Esprit .................... 133 4e partie Faire des disciples .......................................................... 141 13.

14.

15.

16.

Un modèle de formation spirituelle .........................

Des pensées soumises à Christ ................................

La persévérance dans la prière ................................

Un cœur armé pour l’épreuve . ................................

145 153 159 167

5e partie Susciter une vocation au service du Maître ........................ 177 17.

18.

19.

20.

Un modèle de service .............................................

Un cœur bien disposé .............................................

Un service dans la consécration . .............................

Christ, la force de notre service . ..............................

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Introduction

Le ministère d’une mère

La petite flamme de la bougie vanillée scintillait faiblement dans la pièce, lorsqu’un courant d’air est venu la raviver: c’était Sarah, ma douce fille aînée, qui passait la tête par la porte pour me demander si nous pouvions parler quelques instants. Sa voix feutrée me laissait penser qu’elle voulait éviter d’attirer l’attention de quiconque aurait pu vouloir se joindre à nous.

Je m’étais retirée dans ma chambre pour être seule un moment. J’avais allumé un feu dans la cheminée et un thé fumait près de moi, le tout sur fond de douce musique celtique: l’ambiance idéale pour ces instants solitaires que je m’étais accordés comme une pause au milieu du programme bien rempli de la journée. Cependant, passer du temps avec Sarah était presque toujours un baume pour mon âme.

Ces dernières années, nous étions en quelque sorte passées de la simple relation de mère-fille à celle d’intimes confidentes et âmes sœurs, et, par la suite, cette entente profonde nous a donné à chacune la force de tenir bon durant plusieurs périodes bien mouvementées. Cette relation est devenue pour moi un des véritables trésors et privilèges de ma vie. Cet après-midi-là, je constatais que ma fille, désormais presque adulte, avait réellement besoin de moi. Son regard était soucieux et son visage exprimait une certaine tristesse. Je l’ai invitée à entrer, et elle

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Le ministère d’une mère a fermé doucement la porte, afin que nous puissions discrètement profiter de quelques instants d’intimité.

A peine était-elle assise que les larmes ont envahi ses yeux bleu foncé. L’ année écoulée avait été difficile et solitaire pour elle. Cela faisait deux ans que nous avions emménagé dans ce quartier, et elle n’avait toujours pas trouvé d’amie proche.

Plusieurs des jeunes «chrétiennes» qu’elle avait pu rencontrer parlaient de relations sexuelles avant le mariage, et certains responsables qu’elle connaissait et respectait, avaient été à l’origine d’une scission d’église, laissant derrière eux de nombreux cœurs blessés. Pour couronner le tout, notre pays venait de subir les attaques terroristes du 11 septembre et, comme mon mari et moi étions en déplacement à ce moment-là, Sarah avait dû traverser seule ces jours traumatisants. Toutes ces douloureuses réalités, auxquelles s’ajoutait la question lancinante de l’orientation à donner à sa vie, se combinaient pour troubler son esprit et son cœur.

«Maman, j’ai vraiment des doutes concernant la foi. Parmi les chrétiens que je connais, il y en a tellement qui semblent tièdes et légers; ou alors, ils ont compromis leur foi en vivant de façon immorale et immature. Je ne pourrais jamais croire en Dieu si je devais m’appuyer sur ce que beaucoup de gens que nous côtoyons me font voir de lui! Et il se passe tant de choses terribles dans le monde; c’est difficile de voir un sens à tout cela…

J’aimerais vivre d’une manière qui plaît à Christ, mais parfois, je me sens si différente des autres jeunes chrétiens… Il m’arrive même de me demander si Dieu écoute vraiment mes prières.

Est-ce que ma vie compte vraiment pour quelqu’un?»

Je l’ai laissé «vider son sac» sans jugement ni critiques.

Connaissant son intégrité, j’étais sûre que ses pensées et sentiments venaient non d’un cœur rebelle, mais du désir honnête de trouver les réponses que seul Dieu peut donner.

Ses confidences terminées, je lui ai assuré que Dieu était assez grand pour supporter ses questions et ses doutes, et qu’il se ferait connaître à elle en son temps. Son esprit s’est lentement apaisé.

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Introduction «Tu sais, Maman, mes doutes ne m’ont pas vraiment éloignée de Dieu; ils me rapprochent même de lui. J’aimerais vraiment avoir une foi sincère. J’aimerais connaître le vrai Dieu qui a créé les étoiles et nous a donné le sens de la véritable beauté, de la musique et des pensées élevées. J’aimerais connaître un Dieu qui soit réel et qui puisse combler les aspirations profondes de mon cœur. Ce n’est pas une religion que je cherche; je veux une relation étroite et vraie, à laquelle je puisse consacrer toute ma vie! Je veux ce que Papa et toi avez. J’ai l’impression que je commence tout juste à saisir ce que vous m’avez enseigné toutes ces années.»

J’ai alors compris une nouvelle fois ce que ma fille attendait, au fond d’elle-même, de mon mari et moi dans ce monde déchu et soumis à la confusion. C’est de cette même chose que mes quatre enfants, tout comme les vôtres, ont besoin.

Ils n’ont pas besoin des platitudes d’une foi mièvre qui apaiserait momentanément leurs états d’âme. Ce dont ils ont besoin, c’est d’une vraie force, solidement ancrée dans la vé‑ rité et fondée sur une vision biblique du monde. Il leur faut une révélation personnelle du Christ vivant, qui est digne de leur adoration. Spirituellement et moralement, ils ont besoin, dans leur cœur, d’une boussole fiable qui les aidera à tenir bon dans les tempêtes de la vie et les guidera tout le long du chemin. Il faut aussi qu’ils puissent voir à quoi ressemble la foi véritable vécue au quotidien, afin d’avoir un modèle à suivre.

Voilà ce que je suis appelée à dispenser à mes enfants.

Voilà ce qu’est pour moi «le ministère d’une mère». Je crois que c’est l’essentiel de l’appel de Dieu à toute femme qui a eu le privilège de donner la vie.

Si vous êtes mère, c’est aussi votre ministère.

Faire des disciples Voir Sarah en proie à ces questions et ces doutes m’a rappelé, d’une certaine manière, ma propre recherche de Dieu lorsque j’étais jeune fille. Ce que j’ai vécu durant ces années était, en

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Le ministère d’une mère réalité, une préparation; cela m’a aidée à devenir une mère consciente de sa responsabilité, celle de gagner le cœur de mes enfants pour le Seigneur. Juste après ma conversion, j’ai appris à modeler mon attitude spirituelle sur la relation de Jésus avec ses disciples. Ce modèle m’a ensuite donné confiance dans mon rôle de mère et m’a montré comment avoir un impact spirituel sur la vie de mes propres enfants.

Avant cela, néanmoins, j’ai dû commencer mes études supérieures dans la tourmente des années 70, à l’heure où toutes les valeurs morales étaient remises en question. Tandis que nombre de nouveaux «ismes» gagnaient du terrain (féminisme, relativisme moral, etc.), fleurissait un humanisme séculier qui méprisait la foi chrétienne traditionnelle. Entraînée moi aussi par cette marée, je mettais en doute tout ce qu’on m’avait enseigné.

Mes parents considéraient que chacun de leurs enfants devait suivre ses études supérieures dans une autre région des Etats-Unis pour apprendre à se débrouiller seul. C’est ainsi que j’ai quitté la maison pour une résidence universitaire, avec, au cœur, une soif d’amour et d’aventure, une foule de questions et le désir de découvrir le sens de la vie.

Mais j’ai vite perdu mes illusions devant l’absurdité du style de vie fêtard que j’ai rencontré, où les relations sérieuses et à long terme étaient méprisées au profit d’un «amour libre». Pour ma part, je ne voyais rien de «libre» dans ces comportements qui exigeaient un prix élevé. En effet, les seules choses que je voyais dans la vie de mes amies étaient culpabilité, blessures et le sentiment d’être utilisées par les garçons qui voulaient tant profiter d’elles.

Pendant cette période, je suivais à l’université des cours où la foi biblique traditionnelle était discréditée et où l’athéisme semblait être le fondement philosophique commun. Cependant, aucun de ces enseignements n’abordait les besoins que je ressentais profondément dans mon âme. J’aspirais à trouver le sens de la vie. Je languissais d’avoir une véritable amie, avec laquelle je pourrais partager mes doutes et mes joies sans me sentir jugée ou rejetée. Je désirais tant trouver une raison pour

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Introduction continuer à vivre et pouvoir apporter au monde quelque chose de véritablement utile.

C’est à cette époque que le Seigneur a providentiellement mis sur ma route des personnes qui allaient être à l’origine d’un changement radical dans ma vie. Un jour, une étudiante a frappé à ma porte et m’a demandé si je voulais participer à un groupe d’étude biblique. Naturellement, elle en est rapidement venue à me parler de Dieu et à m’expliquer qu’il était vraiment possible de le connaître personnellement. Puis, elle m’a invitée à me joindre à quelques amis qui se réunissaient chaque semaine pour lire la Bible. J’ai accepté.

J’ai, sans aucun doute, été un fardeau pour ces personnes de valeur, car dans un premier temps, je remettais systématiquement en question ce qu’elles disaient. Cependant, j’ai constaté qu’elles répondaient avec intelligence et de façon précise à mes questions. Elles m’ont prêté de nombreux livres remplis d’idées nouvelles, et nous avons passé de longues soirées à en discuter jusqu’au petit matin, autour de tasses de thé, de beignets et de chips (le régime alimentaire habituel des étudiants américains de l’époque).

Il ne m’a pas fallu longtemps pour donner ma vie à Christ avec un cœur entier et beaucoup d’enthousiasme. Après cela, j’ai participé à un autre groupe d’étude biblique, au sein duquel j’ai reçu un enseignement régulier et systématique. Plus important encore, je me suis engagée dans le témoignage auprès des étudiants, ce qui me permettait de transmettre aux autres ce que j’apprenais.

En toute innocence, j’ai proposé à quelques filles de la résidence de me rejoindre dans ma chambre pour de petits groupes de discussion et d’étude de la Bible. Avant même que je ne réalise pleinement ce qui m’arrivait, je me suis retrouvée responsable de plusieurs études bibliques sur le campus. Le week-end, je suivais un enseignement sur les bases de la foi chrétienne, puis, pendant la semaine, je me joignais à quelques petits groupes de jeunes femmes et partageais avec elles ce que j’avais appris.

Comme il était enthousiasmant de voir que Dieu désirait m’utiliser pour porter l’Evangile à d’autres, et ce dès le début de

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Le ministère d’une mère ma vie chrétienne! J’apprenais que Dieu avait créé des personnes tout à fait ordinaires, comme moi, pour un ministère particulier: avoir un impact spirituel sur la vie d’autres personnes.

Le souvenir de certaines amitiés profondes, développées à cette époque avec d’autres chrétiens actifs sur le campus, est encore très présent à ma mémoire. Nous avions le sentiment d’avoir une tâche essentielle au sein d’un mouvement important. Nous passions des nuits à prier pour le salut de nos amis «perdus» ou de professeurs rencontrés sur le campus; nous participions à des débats publics et témoignions, au sein de nos cités universitaires, de nos logements ou des différentes associations d’étudiants, de la façon dont nous avions trouvé la foi.

Les principaux responsables du travail d’évangélisation des étudiants étaient en fait à peine plus âgés que nous et, pourtant, à ce moment-là, ils semblaient en savoir tellement plus sur la vie! J’étais en binôme avec une jeune femme qui dirigeait une équipe de «jeunes responsables» et animateurs de petits groupes d’étude biblique sur le campus. Elle me paraissait tellement plus âgée et instruite que moi, parce qu’elle avait terminé sa licence quelques années auparavant, tandis que j’étais seulement en deuxième année.

Régulièrement, elle m’invitait chez elle en disant: «On va se faire un bon petit repas toutes les deux!» Un jour, quand je l’ai vue ouvrir une conserve de soupe aux pois cassés, préparer des toasts au fromage, allumer des bougies, puis me servir, j’en ai conclu que c’était un cordon bleu, simplement parce que je n’avais moi-même jamais préparé ce genre de soupe et parce qu’elle m’accueillait avec tant d’égards. Puis, elle m’a dit: «Tu sais, Sally, je crois que Dieu a un plan pour ta vie. Tu as un tel amour pour les gens et une telle compréhension de la Parole de Dieu!

J’ai hâte de voir de quelle manière merveilleuse le Seigneur va t’utiliser!»

Ces instants de partage, ces moments d’étude de l’Ecriture et ces temps de communion fraternelle ont vraiment rempli mon cœur du désir d’être utile pour Dieu. Cette aspiration à le servir, qui grandissait dans mon cœur, était nourrie par les nombreuses opportunités qui s’offraient à moi sur le campus, ainsi que par

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Introduction mes contacts avec des amis plus avancés dans la foi, prêts à m’instruire et m’encourager sur ce chemin. Elle ne s’appuyait sur aucune formation ni diplôme particuliers; j’étais juste une personne ordinaire qui aimait profondément le Seigneur. Pourtant, ce désir semblait avoir répondu de façon satisfaisante à toutes mes questions, ainsi qu’à la recherche d’un but pour ma vie, à mon besoin d’amitiés profondes, de communion fraternelle et de joyeux moments de détente, ainsi qu’à une certaine soif d’aventure. Je découvrais que celui qui cherchait sincèrement à connaître Christ et à le suivre n’expérimentait pas seulement le pardon des péchés, mais aussi un changement total de sa manière de penser, de ses valeurs et de ses objectifs.

Un jour, en lisant ma Bible, je suis tombée sur le passage de Matthieu 4.18-22, où Jésus appelle ses disciples et leur dit de laisser leurs filets pour le suivre. Il m’a alors semblé comprendre immédiatement ce que cela signifiait: le Seigneur m’avait arrachée à une vie faite d’enseignements vides de sens et de fêtes incessantes et m’avait réconciliée avec le Dieu vivant. Désormais, mon désir et mon but étaient d’annoncer son message du salut et de gagner des âmes pour sa gloire.

J’ai lu, dans l’Evangile de Jean, un autre passage qui me paraît aussi définir la mission du disciple. Dans sa prière sacerdotale, la veille de sa crucifixion, Jésus semble confier au Père la mission qu’il a pour ses disciples: «Tout comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde» (Jean 17.18).

Cela m’a frappé de constater que, tout comme il était venu dans le monde pour faire connaître Dieu aux hommes, les sauver et leur révéler ses desseins, Jésus envoyait ses disciples dans le monde afin qu’ils fassent de même. Ainsi, à partir du moment où, moi aussi, je suivais Christ avec un cœur entier, j’acceptais que son plan pour eux soit le même pour moi. J’acceptais donc de témoigner de lui aux autres et de leur expliquer comment comprendre sa Parole et lui obéir, pour le connaître et le suivre fidèlement!

Un troisième passage a définitivement ancré cette conviction en moi. Il se trouve en Matthieu 28.19-20 et est le dernier

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Le ministère d’une mère commandement donné par Jésus à ses disciples: «Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.»

Jésus n’a pas demandé à ses disciples de parcourir le monde pour construire des églises, fonder des groupes de jeunes ou organiser des repas fraternels; il leur a demandé de faire des disciples, c’est-à-dire de parler de lui à ceux qu’ils côtoient, de les amener à lui et, ensuite, de leur apprendre à gagner à leur tour le cœur d’autres personnes, qui, elles aussi, feront des disciples.

Il a confié son message de salut à des hommes ordinaires qui avaient expérimenté son amour et son pardon et a fait d’eux des ouvriers dans son royaume. Cette manière de faire des disciples dont Jésus nous a donné l’exemple est devenue réalité dans ma vie. Ce que Christ a fait avec ses disciples (vivre avec eux, les aimer, leur pardonner, les instruire, les former, les servir et, par là, changer les fondements mêmes de leur vie), mes amis l’ont fait pour moi. Et je savais que je voulais faire la même chose de ma vie.

Dix ans plus tard, après avoir travaillé avec une équipe de Campus pour Christ en Europe de l’Est, puis après plusieurs séjours missionnaires avec Clay, j’ai commencé l’aventure de la maternité. Un jour – je crois que Sarah n’avait pas 1 semaine –, alors que, toute attendrie comme peut l’être une jeune maman, je la tenais affectueusement dans mes bras, j’ai compris qu’elle allait devenir bientôt ma propre «disciple». J’avais passé les années précédentes à témoigner de Christ auprès de ceux que je rencontrais de par le monde, et désormais, Sarah et tout autre enfant à venir allaient devenir le point central de mon ministère.

Dieu m’avait confié cette précieuse petite âme pour que je lui montre le chemin de son royaume, afin qu’elle devienne son disciple et passe à son tour le flambeau de la foi à ceux qui croiseraient son chemin. Quelle merveilleuse responsabilité! J’étais émerveillée d’en prendre conscience.

Lorsque, à l’âge de 18 ans, Sarah a commencé à chercher des réponses aux questions profondes de son cœur, je pouvais donc

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Introduction comprendre quelque peu ce qu’elle traversait. Je connaissais les luttes de ceux qui désirent vivre une foi mature et authentique, qui cherchent leur place dans ce monde et veulent découvrir la tâche que Dieu a pour eux dans son œuvre. Il y avait toutefois une grande différence entre les premiers pas de Sarah dans la maturité et les miens, puisque ma fille était née dans une famille chrétienne. Alors qu’elle était encore bébé, Clay et moi avions déjà le désir d’en faire une disciple de Christ. Par la grâce de Dieu, nous avons pu l’accompagner, l’instruire, la corriger, lui témoigner notre amour et lui montrer dès son plus jeune âge comment aimer le Seigneur. Pour l’éduquer sur le chemin de la foi, nous avions décidé de suivre l’exemple de Jésus avec ses disciples. Le terrain de son cœur avait été labouré, les graines de la vérité et de la droiture y avaient été semées, et nous les avions déjà vu germer et commencer à croître. Ainsi, nous avions confiance que, le jour où, adulte, elle voudrait embrasser pour elle-même la foi chrétienne, le chemin lui serait familier.

L’heure était donc venue pour Sarah de faire appel aux valeurs et à l’enseignement que nous lui avions transmis, afin que sa foi et son témoignage soient forts et véritablement personnels. Quel réconfort pour moi de voir la fidélité de Dieu dans les aspirations de ma fille! Cette année-là, le Seigneur a mis sur son cœur le désir ardent d’entrer dans son plan et de rechercher son royaume. Ce désir de partager sa foi avec d’autres et de servir Dieu avait grandi et mûri. Alors qu’elle cherchait le Seigneur pour trouver de vraies réponses à ses questions existentielles, sa vie spirituelle a gagné en profondeur, et elle en est arrivée à des conclusions qui m’ont étonnée et enchantée.

Combien je suis émerveillée et reconnaissante de voir Dieu faire naître, dans le cœur de chacun de mes enfants, un amour pour lui et une maturité spirituelle que seul le Saint-Esprit peut produire. Et tout cela a commencé de façon naturelle, chez nous, à la maison, alors que nous cherchions, conformément à l’exemple du Seigneur Jésus, à faire de nos enfants des disciples de Christ. J’ai eu à cœur de faire de notre foyer un lieu de service et de témoignage, et je suis convaincue que cela faisait partie de son plan. De même, je crois que c’était sa volonté que j’encou-

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Le ministère d’une mère rage mes enfants à «laisser leurs filets» pour entrer pleinement dans son chemin pour eux et le servir.

Tout a commencé lorsque j’ai pu accepter avec joie le ministère de mère. Mais cela ne s’est pas fait sans quelques difficultés. Car si j’en savais déjà beaucoup sur le service, ce ministère-là était tout à fait nouveau pour moi.

Un plan et un modèle Il était 5 h 30 du matin et l’obscurité m’apparaissait comme un nuage épais, planant au-dessus de ma tête et de mon corps. Mais lorsque j’ai ouvert les yeux, j’ai compris ce qui m’avait tirée de mon profond sommeil. Par ses cris affamés, mon bébé si mignon, mais si costaud, réclamait toute mon attention. Je ne voulais surtout pas que les pleurs de Nathan réveillent son frère et sa sœur, et j’aspirais à quelques moments de tranquillité avant que l’agitation d’une nouvelle journée n’envahisse mon corps si fatigué. Je me suis donc empressée de sortir du lit et, sur la pointe des pieds, me suis approchée pour le prendre doucement dans mes bras.

J’ai changé sa couche, je me suis installée avec lui dans le fauteuil bien rembourré et j’ai commencé à le nourrir, en espérant qu’il serait bientôt satisfait et replongerait dans un profond sommeil. Mais, alors que je l’avais délicatement reposé dans son berceau pour ne pas troubler sa paisible respiration, mon petit Joël a surgi dans la pièce, l’air très inquiet.

«Maman, viens vite, z’ai la diarrhée et y’en a partout sur mes draps et ça sent ‘rès mauvais!» a-t-il crié d’une voix perçante, du haut de ses 2 ans et demi.

La lassitude m’a comme enveloppée d’une chape de plomb quand Nathan s’est mis à hurler son mécontentement d’être ainsi brusquement réveillé. J’ai attrapé Joël par le bras et lui ai dit d’une voix exagérément forte: «Je viens te voir dans une minute!

Retourne tout de suite dans la salle de bains et ne reviens plus jamais en parlant si fort dans une chambre où un bébé dort!»

Lentement, il a fait demi-tour avec un air pitoyable et est sorti de la chambre, la couche pendante dévoilant son maigre derrière. Vite, j’ai redonné un peu à boire à Nathan pour le ren-

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Introduction dormir, je l’ai remis dans son berceau et j’ai doucement fermé la porte, espérant contre toute espérance qu’il n’allait pas se réveiller à nouveau.

Peut-être, ai-je pensé en montant d’un pas pesant à la chambre de Joël, que cela n’avait pas été une très bonne idée de venir rendre visite à la maman de Clay avec trois enfants de moins de 5 ans… et sans Clay. La fatigue physique qui en découlait me mettait à bout de nerfs.

J’ai changé les draps et la couche de Joël et, tandis que je cherchais un antidiarrhéique pour lui, Sarah a fait subitement irruption dans la chambre en se tenant le nez d’un air désespéré.

«Maman, il y a quelque chose de dégoûtant sur mon lit et ça sent mauvais et je saigne encore du nez, comme à chaque fois que nous venons au Texas…»

Joël, qui était manifestement passé dans la chambre de Sarah avant d’entrer dans la mienne, y avait laissé des traces de sa diarrhée, et celles-ci s’étaient mélangées au sang sur les draps. Après avoir envoyé Sarah se coucher dans mon lit, j’ai retiré ses draps et les ai ajoutés au tas que formaient déjà ceux de Joël. Ensuite, j’ai appliqué un sachet de glace sur son nez et je lui ai dit de rester tranquillement couchée.

Durant les heures qui ont suivi, il m’a fallu encore par deux fois recoucher Nathan. Puis, j’ai trébuché sur le chat qui avait enroulé sa queue autour de mes jambes, tandis que, debout devant le lave-linge au garage, j’essayais de faire partir toutes ces taches sur les draps. Ensuite, j’ai brûlé un toast et ma belle-mère m’a dit que la climatisation était probablement en panne. (C’était un dimanche, au Texas, en été: il faisait dans les 40 degrés, et je déteste la chaleur!) J’ai encore changé deux couches de diarrhée et, alors que le nez de Sarah se remettait à couler abondamment, Joël m’a appelée: «Eh, Maman!» Je me suis retournée juste à temps pour voir qu’il venait de renverser l’antidiarrhéique rose sur le tapis du salon de ma belle-mère. Je me souviens d’avoir failli suffoquer en voyant à ma montre qu’il n’était que 9 h 30 et qu’il restait donc encore presque quatre heures jusqu’à la sieste!

Quatre heures avant tout espoir de répit!

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Le ministère d’une mère Toutes ces choses sont vraiment arrivées et, pourtant, j’étais venue au Texas pour échapper un moment au stress que je vivais en Californie!

Cela faisait deux ans que nous avions emménagé près de Los Angeles. Clay servait dans une grande église qui l’avait chargé de dispenser une formation de disciples aux célibataires plus âgés et de mettre en place de petits groupes. On attendait de lui qu’il travaille 60 à 70 heures par semaine, ce qui me laissait très souvent seule à la maison pour m’occuper des enfants. Trois d’entre eux souffraient régulièrement d’infections respiratoires, d’otites et d’asthme, ce qui nécessitait parfois l’hospitalisation.

Je passais donc une grande partie de mon temps dans les cabinets médicaux, essayant de tenir mes trois petits dans la salle d’attente. Certaines nuits, je dormais à peine, à cause de mon bébé affamé et de mes deux autres enfants malades, qui semblaient avoir plus encore besoin de moi au milieu de la nuit.

Dans ces moments où, si seule et fatiguée, je m’efforçais de prendre soin de mes petits, on m’a reproché plusieurs fois les choix que j’avais faits pour ma vie et ma famille. Par exemple, lorsque notre troisième enfant est né, une de mes «amies», à l’instar des amis de Job, m’a dit: «Tu avais déjà une fille et un garçon; n’as-tu donc pas conscience des coûts que cela entraîne? Avaistu besoin de te compliquer la vie avec un troisième enfant?»

D’autres critiques portaient sur le fait que, des dix familles qui servaient dans l’église, j’étais la seule mère à ne pas travailler.

Réalisais-je la pression financière que je faisais peser sur mon mari en restant à la maison avec les enfants? Voilà le genre de remarques que l’on m’adressait…

Je n’avais pas été préparée pour la vie agitée et onéreuse du Sud de la Californie, et je ne savais pas que, dans la mentalité des gens de cette région, la famille semblait ne plus avoir aucune valeur. Des douze adultes qui constituaient un de nos petits groupes, onze étaient issus de foyers brisés.

C’est à cette époque que Sarah, alors âgée de 5 ans, est venue me dire: «Maman, tu sais, je pense que quand je divorcerai, je reviendrai vivre avec Papa et toi!» Tant de gens que nous aimions et avec lesquels nous travaillions étant divorcés, Sarah en tirait la conclusion que cette situation était inévitable.

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Introduction En tant que jeune maman de trois enfants au-dessous de 5 ans, je faisais le bilan, chaque soir, de ce que j’avais accompli durant la journée. Entre mettre les plats sur la table, faire la lessive, ramasser les jouets éparpillés par terre, régler les disputes et mener à bien mes innombrables autres tâches quotidiennes, j’avais parfois le sentiment de régresser plutôt que de gagner en productivité.

Mon cœur de mère désirait plus que tout transmettre à mes précieux enfants ce qu’il y avait de mieux au monde, notamment les orienter spirituellement comme je l’avais moi-même été. Mais, au lieu de cela, j’avais l’impression de perdre complètement pied.

Les jours passant, j’ai compris qu’il ne suffisait pas de souhaiter que mes enfants mûrissent sur le plan émotionnel et spirituel pour qu’il en soit ainsi. Cela ne viendrait pas non plus par le seul exemple passif de ma bonne conduite. Il me fallait penser et planifier pour eux une réelle formation dans les domaines spirituel, émotionnel et social.

Lorsque Clay et moi avons commencé à parler de ces questions, nous avons décidé d’élaborer un plan, ou un programme, qui nous aiderait à avoir une influence spirituelle sur leur vie. Et, en tant que principale «dispensatrice de soins», j’avais particulièrement besoin d’être guidée tout au long de mes journées bien remplies, afin de pouvoir discerner à tout moment de quelle manière je pouvais servir Dieu auprès de mes enfants. Je savais, pour l’avoir fait pendant des années, encourager des adultes à devenir de véritables disciples de Christ. Mais comment, au milieu de l’agitation quotidienne, allais-je pouvoir appliquer à la vie de mes enfants ce que j’avais appris?

C’est un matin, alors que la journée avait à peine commencé, que Clay et moi avons réfléchi aux valeurs que nous voulions transmettre à nos enfants pour la vie. Nous nous sommes dit que nous désirions pour eux les véritables dons que Dieu nous avait accordés: la grâce qui rend humble, l’amour qui change la vie, un sens et un but pour leur existence et, surtout, une foi personnelle et inébranlable en Dieu et sa Parole, que rien ni personne ne pourrait leur ôter.

Mais, plus encore, nous voulions que nos enfants soient une bénédiction pour ce monde perdu, qu’ils puissent manifester autour d’eux la grâce et l’amour de Dieu. Nous voulions qu’à

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Le ministère d’une mère

Les valeurs que nous désirons transmettre à nos enfants pour la vie La grâce La grâce, ce sont ces bénédictions et cet amour que nous ne méritons pas, mais que Dieu nous accorde gratuitement. Nous témoignons de cette grâce en la transmettant à nos enfants et en les encourageant à l’étendre à d’autres. Au quotidien, la grâce joue un rôle essentiel dans le domaine relationnel. Elle est le désir d’une relation profonde et empreinte d’amour envers Dieu et notre prochain. Elle est aussi ce qui la rend possible.

Un sens à leur vie Nos enfants ont besoin d’un sens à leur vie, d’une motivation, d’un but. Il importe donc de leur apprendre à considérer leur avenir à la lumière de la souveraineté de Dieu et de son plan, puis de les encourager à comprendre sa volonté pour eux et à répondre à son appel. C’est ainsi qu’ils trouveront le véritable sens de leur existence et la force d’accomplir ce que Dieu leur demande.

La foi En tant que parents chrétiens, nous désirons transmettre à nos enfants une foi solide et vivante. La foi véritable, c’est une doctrine saine et fidèle à l’Ecriture qui se concrétise par une mise en pratique dans la vie de tous les jours. C’est en marchant nous-mêmes avec Dieu par la foi et en lui faisant confiance pour toute chose que nous la communiquerons à nos enfants. Cette foi biblique leur donnera la force dont ils ont besoin pour leur marche avec le Seigneur. C’est elle qui donne le désir de connaître Dieu par sa Parole et son Esprit et de se confier en lui dans tous les détails de la vie.

La croissance spirituelle Si nous désirons transmettre à nos enfants la foi, nous désirons aussi les encourager à mûrir spirituellement et à devenir,

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Introduction par l’action du Saint-Esprit en eux, des hommes et des femmes selon le cœur de Dieu. Il ne suffit, pas, pour cela, de leur dire comment vivre ni de leur montrer, par notre exemple, ce qui est juste; il faut répéter ces leçons avec patience et persévérance jusqu’à ce qu’elles deviennent réalité dans leur vie. Conduire nos enfants vers la maturité spirituelle consiste à les guider pas à pas sur le chemin de la foi afin que leur vie soit toujours plus conforme à l’image de Christ.

Le service Enfin, nous désirons que nos enfants aient à cœur l’œuvre de Dieu. Nous voulons donc leur apprendre à le servir avec leur cœur et avec leurs mains, et à devenir ainsi des témoins de sa grâce et de sa vérité. leur tour, ils témoignent de lui aux autres, comme nous l’avions fait lorsque nous étions jeunes croyants. Nous voulions, pour ainsi dire, leur passer le flambeau d’une foi vivante, afin que, plus tard, ils le transmettent eux aussi aux générations futures.

C’est ainsi que, échangeant régulièrement nos pensées et convictions profondes jusque tard dans la nuit, nous en sommes venus, petit à petit, à établir un programme, ou un schéma, qui nous serve de ligne de conduite dans la formation spirituelle de nos enfants (voir ci-dessus). Au départ, nous considérions cette «feuille de route» comme la définition de ma «mission de mère», car si nous l’avions mise au point, c’était d’abord parce que j’avais besoin d’être sûre que j’atteignais mes objectifs avec mes enfants. Plus tard, lorsque nous avons affiné le projet, nous l’avons appelé «Les valeurs que nous désirons transmettre à nos enfants pour la vie». Nous avons en effet réalisé que la transmission de cet héritage spirituel à nos enfants était notre responsabilité à tous les deux, et non pas seulement la mienne.

Notre ligne de conduite n’était ni une recette, ni un programme «point par point», mais un ensemble de principes, une sorte de pense-bête, qui devait nous aider à ne pas perdre de vue nos objectifs et nos priorités dans l’éducation de nos enfants.

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Le ministère d’une mère Une fois que Clay et moi avions mis au point cette ligne directrice pour l’éducation de nos enfants, j’ai commencé à demander au Seigneur de me montrer comment la mettre en pratique au quotidien. C’est ainsi que, dans toutes les situations qui faisaient mes journées, je me posais beaucoup de questions: Comment puis-je utiliser cette situation pour aider Sarah à mieux comprendre la grâce de Dieu, ou pour que Nathan apprenne à respecter Joël? Cette situation peut-elle conduire Joy (notre petite dernière, née onze ans après Sarah) à entendre l’appel de Dieu dans son cœur? Quels versets puis-je leur citer pour les instruire sur la personne de Dieu et sur sa Parole? Cette situation est-elle l’occasion de les encourager à se laisser transformer par le Seigneur? Est-elle un moyen de leur montrer comment le servir et comment atteindre les perdus?

Le fait de garder en mémoire ces lignes directrices lorsque je me lançais dans les tâches de la journée m’a beaucoup aidée.

Pourtant, il m’arrivait encore parfois de perdre pied et de ne pas savoir quoi faire dans certaines situations. J’avais donc besoin d’un exemple pratique qui m’aide à appliquer ce programme à ma vie quotidienne. Alors m’est venue la réponse évidente: Jésus était le modèle que je cherchais.

Après tout, une grande part de son ministère a été d’enseigner ses disciples, tout comme que j’ai été instruite par mes amis chrétiens sur le campus et tout comme j’essayais d’enseigner mes enfants. Il les a instruits et les a préparés à instruire d’autres à leur tour. Il les a enseignés par ses paroles, mais aussi par ses actes. Jésus a transmis à ses disciples (comme l’avaient fait mes conducteurs spirituels avec moi) les vraies valeurs que Clay et moi désirions transmettre à nos enfants.

Comment a-t-il procédé? Comment les a-t-il affermis dans leur foi pour que, après sa mort, chacun d’entre eux réponde pleinement à son appel de l’aimer et de le servir? C’est ce qu’il me fallait découvrir. Aussi, lorsque j’avais un moment de tranquillité pour lire la Parole, j’ai commencé à noter mes réflexions sur la façon dont Jésus avait préparé ses disciples à leur ministère. Je notais aussi comment je pourrais faire de même avec mes enfants. Lorsque j’ai compris quels étaient les principes qu’il

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Introduction avait utilisés pour guider ses disciples, je les ai mis par écrit afin de les mettre en pratique avec mes enfants.

Cette étude m’a apporté beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé. Elle a véritablement approfondi ma foi et m’a permis de mieux comprendre la vie de Jésus. Cela m’a donné le désir de l’aimer davantage et de le connaître mieux. Et le fait de mieux comprendre son amour infini et son sacrifice pour moi a renouvelé mes forces et m’a aidée à persévérer. Sa vie m’a aussi servi de modèle pour être une mère selon le cœur de Dieu.

Comme Christ nous l’a enseigné, je désirais communiquer à mes enfants ce que j’avais reçu de lui. Ma «feuille de route», associée à cette étude de la vie de Jésus, est donc devenue pour moi un guide concret pour transmettre, jour après jour, ces objectifs à valeur éternelle à mes enfants. Au cours des années, j’ai revu et adapté ces réflexions (mes enfants ont maintenant entre 13 et 24 ans) et eu de nombreuses occasions de les partager avec d’autres mères désireuses de guider leurs enfants sur le chemin d’une foi personnelle et vivante. Beaucoup, désirant tirer profit de ce que j’avais appris au sujet de l’éducation spirituelle des enfants, m’ont alors écrit pour me demander de publier un ouvrage.

Ce livre est donc ma réponse à ces demandes. C’est un peu comme mon cadeau pour vous: un partage d’une mère à une autre. Et, sachant que, comme toutes les mamans, vous êtes très occupée, je l’ai divisé en courts chapitres, sur la base de la «feuille de route» qui m’a tant aidée. Ces chapitres sont conçus de manière à faire réfléchir et sont illustrés d’exemples de mon quotidien. Mais parce que mon modèle, dans ce ministère auprès de mes enfants, est le Seigneur Jésus, j’ai choisi de commencer chaque partie en reprenant, avec mes mots et un peu d’imagination, un épisode de sa vie. Mon but est de montrer comment il a transmis la grâce, la véritable motivation pour leur vie, la foi authentique, le désir de mûrir spirituellement et l’esprit de service à ceux qu’il aimait. J’espère que ces récits vous encourageront comme ils m’ont encouragée.

Cet ouvrage peut être lu de plusieurs manières. On peut l’utiliser comme base d’étude individuelle ou en petit groupe,

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Le ministère d’une mère répartie sur six semaines, ou tout simplement comme un livre qui suscite la réflexion personnelle.

Si vous êtes intéressée par l’étude sur six semaines, je vous conseille de passer la première semaine sur cette introduction, en utilisant les questions de la rubrique «Pour aller plus loin», listées à la fin. Elles vous aideront à réfléchir aux objectifs de votre ministère de mère avant d’aller plus loin dans la lecture. Ensuite, vous pouvez étudier une partie par semaine (il y en a cinq), en réfléchissant à ce qu’elle a à vous dire pour votre vie quotidienne et en répondant aux questions posées. Vous pouvez aussi, chaque semaine, prendre le temps de partager avec les autres membres de votre groupe d’étude ce qui vous a touchée. Cela permet de s’encourager et de se soutenir mutuellement.

Si vous préférez une lecture plus informelle, vous verrez que chaque chapitre peut se lire séparément, comme une méditation quotidienne. Il n’est de même pas nécessaire de lire les différentes parties dans l’ordre où je les ai présentées. Toutefois, je vous recommande de les commencer toujours par le premier chapitre et d’en terminer une avant d’en commencer une autre, afin de pouvoir en saisir pleinement le message et d’avoir le temps de prier à ce sujet.

En Luc 6.40, nous lisons: «Le disciple n’est pas supérieur à son maître, mais tout disciple bien formé sera comme son maître.» Nos enfants sont, en quelque sorte, nos «disciples» sur le chemin de la vie. Quand ils seront «formés», ils deviendront comme nous, leurs «maîtres». Qu’il est rassurant de pouvoir suivre le modèle du Maître dans cette tâche qui nous est confiée. Lorsque nous le servons ainsi auprès de nos enfants, nos journées – et les leurs – prennent une signification éternelle. Voilà comment nous leurs transmettons des valeurs éternelles et les conduisons à connaître et suivre Celui «qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions» (1 Timothée 6.17).

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Introduction

Pour aller plus loin Le ministère d’une mère 1. Quelle était la pensée de Dieu lorsqu’il a attribué à la femme la tâche de mère? En devenant mère, vous avez été appelée à un ministère. Avez-vous déjà réfléchi à cela? Cette prise de conscience change-t-elle la conception que vous aviez de votre rôle?

2. Lisez le Psaume 127, si possible dans plusieurs traductions.

Que dit-il sur le ministère de mère?

3. Les versets de Proverbes 31.10-31 brossent le portrait très frappant d’une femme qui craint Dieu. Quelle serait la vie d’une telle femme dans le contexte actuel? Qu’est-ce qui vous touche le plus dans ce passage? Qu’est-ce qui vous remet en question? Quel rapport cet exemple a-t-il avec votre ministère de mère?

4. Lisez Proverbes 14.1. Comment une femme peut-elle, de nos jours, construire sa maison ou, au contraire, la démolir?

Qu’avez-vous expérimenté, pour votre part, dans ce domaine?

Nommez quatre points qui vous paraissent essentiels pour «construire votre maison», c’est-à-dire pour servir Dieu auprès de vos enfants et faire d’eux des disciples de Christ.

5. Si vous deviez définir cinq objectifs pour l’éducation de vos enfants, lesquels seraient-ils?

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1ère partie

RÊpandre la grâce

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Introduction Si nous pouvions prendre tout ce que Christ était sur la terre et qu’il est toujours – notamment sa compassion, son amour, sa droiture, sa sainteté, sa puissance, son intelligence, sa créativité et sa sagesse – pour en faire bénéficier une personne qui n’en est pas digne, nous commencerions à saisir ce qu’est la grâce de Dieu. Il nous faudrait aussi considérer le monde qu’il a créé pour nous: les paysages magnifiques et colorés, les sons que nous entendons et fredonnons, la nourriture que nous goûtons et sentons, la sensation du toucher sur notre peau, ainsi que les réalités évoquées par certains mots, tels que «amour», «liberté», «don de soi» et «vocation». Au commencement, afin de nous manifester son amour et ses bénédictions, Dieu a exprimé de multiples façons sa grandeur à travers ce qu’il a créé par grâce. Puis, lorsque nous, les hommes, nous sommes rebellés et éloignés de lui, il nous a envoyé son Fils pour ramener à lui un monde déchu, afin que nous puissions le connaître personnellement et dans toute sa plénitude. Telle est l’ampleur de sa grâce: elle nous accorde la bénédiction que nous ne méritions pas. L’ amour, la générosité et la bonté avec lesquels Dieu prend soin de nous nous révèle la nature profonde de sa personne. Sa grâce transforme nos cœurs et nous conduit à faire grâce à notre tour à ceux que nous côtoyons.

La grâce nous conduit à connaître Dieu et son amour inconditionnel et à l’étendre à notre prochain.

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11 Un modèle de grâce Sortir du bateau

Le jour se lève sur la mer de Galilée, fraîche et bleue, et le soleil rougeoie légèrement à l’horizon. Un vent frais danse au-dessus de l’eau et se mélange avec l’air pur et doux du matin, tandis que des oiseaux chantent la bienvenue aux premiers rayons de la journée. Quelques petites vagues rident le lac qui, du bleu foncé, passe au vert chatoyant, puis à un doré étincelant au soleil levant. Une profusion de lumières et de couleurs perce les nuages et emplit le ciel de cramoisi, de violet, d’ocre: un jour nouveau apparaît dans toute sa splendeur.

Au milieu du lac, à contre-jour devant le soleil levant, vogue un petit bateau de pêche. Les vagues le bercent paisiblement et l’eau scintille sur le filet qu’il tire et qui flotte doucement dans son sillage. Mais une ombre vient troubler ce tableau idyllique: à l’avant du bateau, un homme est assis, recroquevillé et las. Les épaules affaissées et le regard trahissant la fatigue et la tristesse, il fixe le plancher humide de l’embarcation. En cette matinée ensoleillée, Simon Pierre est ailleurs, car une tempête ravage son âme.

Plusieurs semaines ont passé depuis ce jour mémorable où Jésus est ressuscité. Mais la seule chose qui préoccupe Pierre en ce moment, c’est cette horrible nuit avant la mort du Seigneur, où lui, le disciple que Jésus avait appelé Cephas ou «pierre», a nié avoir jamais connu son Maître. Il a été un lâche de la pire espèce,

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