10 | 22.11.2021 | BRICOLAGE
Homo bricolus
La crise sanitaire a boosté le phénomène du «do it yourself» (DIY). Une nouvelle génération d’artisans bricoleurs a trouvé dans le faire tout soi-même plus qu’un hobby: un art de vivre. Texte: Patricia Brambilla, Sid Ahmed Hammouche Photos: Niels Ackermann / Lundi13
O
n les appelle des «do-iteurs». Cette nouvelle espèce d’Homo bricolus, qui tient aussi bien le pinceau que la scie à onglet. Sait changer un papier peint, poser une bande de calicot ou restaurer une vieille commode en meuble patiné hyper en vogue. Les «do-iteurs» (ou «do-iteuses») se sont révélés lors du semi-confinement de 2020. Leur devise: faire tout soimême ou presque, recycler les matériaux qui peuvent l’être, prolonger la vie des objets et, surtout, embellir le quotidien. Sur la Toile aussi, les blogs de rénovation et les comptes Instagram de décoration d’intérieur ont fleuri comme des primevères sur une tapisserie. De l’élégante Sofia Clara au décroissant Barnabé Chaillot, en passant par la glamoureuse Andy, mannequin française convertie dans la déco d’intérieur – sa chaîne Youtube collecte plus de deux millions
d’abonnés –, on trouve toutes les inspirations possibles: du petit bricolage hype à la grande rénovation, comme faire un vase en carton texturé, repeindre ses toilettes ou carrément décaper un lavabo! Changement de comportement
Le trend du «do it yourself» (DIY) est bien là, semble parti pour durer et se vérifie jusque dans les rayons des grandes surfaces. «Cette tendance a commencé en même temps que le semi-confinement, en mars 2020, et on en a encore profité cette année. Pour tout ce qui est revêtement de sols, murs, plafonds, le chiffre d’affaires fin août a encore bondi de 20% par rapport à l’année dernière. On le voit dans tous les secteurs, jusque dans la literie!», observe Patrick Boos, chef de marché Obi, Do-it et Micasa à Migros Vaud. Qui ajoute: «Les gens, qui ne sont pas partis en vacances, ont vu leur pouvoir d’achat