Migros Magazin 29 2010 f GE

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ENTRETIEN BRUNO BAERISWYL mise en avant du fameux principe: ceux qui n’ont rien à cacher n’ont rien à craindre de la recherche d’informations et de données. Vous ne l’aimez pas trop, ce principe-là…

Il contredit là aussi nos valeurs qui étaient jusqu’ici de dire que c’était à l’Etat de prouver que j’ai enfreint la loi, pas à moi de prouver chaque jour que je suis innocent.

Entre liberté et sécurité, qu’estce qui doit primer? Vous vous êtes élevé par exemple contre des pratiques de la police consistant à mettre sur internet des images de hooligans sévissant dans les stades…

La sécurité est une notion qui ne se justifie qu’en fonction de son but, qui est de garantir les libertés. Si vous voulez la sécurité maximale, vous construisez des murs et

«Il faut prendre garde à ne pas tuer nos libertés avec la sécurité» vous vous retrouvez dans une prison. Il faut prendre garde à ne pas tuer nos libertés avec la sécurité. Le danger c’est de commencer à vouloir traquer tout le monde par internet. Quand vous recherchez une personne, il s’agit toujours de quelqu’un qui n’est pas encore condamné, on ne sait pas encore s’il est vraiment coupable. Même les coupables ont d’ailleurs droit à l’oubli après quelques années et ça, internet ne peut pas le garantir. Deux ans après, on trouve toujours sur Youtube la vidéo d’une agression mettant en cause trois jeunes gens à la gare de Kreuzlingen, en

Thurgovie. Des jeunes qui, comme beaucoup d’autres, ont une période trouble à l’adolescence et qui passe assez vite. Mais ce passé existe toujours sur internet. Une nouvelle affaire des fiches est en train de se développer en Suisse. Qu’en pensez-vous?

Que c’est une affaire grave, mais que ce qui arrive n’est pas très étonnant. C’est un phénomène qu’on retrouve un peu partout avec les technologies: on collectionne des données, partout mais on ne fait aucun tri. On les garde au cas où. Dans les domaines de la police ou

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des services secrets, ne pas faire de tri est particulièrement grave parce que cela peut amener des conséquences sérieuses pour la personne concernée. Il faut veiller dans ces domaines à ce que la législation soit strictement respectée. Pourquoi ne l’est-elle pas toujours?

Parce qu’il n’existe pas d’instance ayant le droit de contrôler le tout. Une délégation du Parlement a le droit de contrôler une partie. Un organe interne a le droit de contrôler une autre partie et les préposés à la protection des données une autre partie encore, mais personne n’a une vision du tout. Le fossé se creuse ainsi entre les risques qui augmentent avec la technologie et les contrôles de ces risques qui, eux, n’augmentent pas. Propos recueillis par Laurent Nicolet Photos Nelly Rodriguez

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