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Migrants
Salmaï (à droite) et Naelia (au centre) assaisonnent les pommes de terre, tout en rigolant avec Joëlle Meuwly, formatrice de Smoothie Intégration.
L’intégration par la cuisine
Aider les migrants à s’insérer dans la société? Plus facile autour d’un atelier culinaire! C’est la recette originale de Smoothie Intégration à Épalinges (VD). Un programme soutenu par Engagement Migros.
Texte: Patricia Brambilla Photos: Christophe Chammartin Faire les courses et déchiffrer les étiquettes fait partie de l’apprentissage pratique de la langue.


Naelia met la table pour le repas des seniors.
Ils ont rendez-vous ce matin- là devant la Migros d’Épalinges (VD) pour faire les courses. Une pluie battante, les cols remontés haut, mais des sourires scintillants dans les yeux. Sept participants, cinq hommes et deux femmes entre 30 et 57 ans, tous issus de la migration, participent ce jour-là au programme Smoothie Intégration, de l’association DeMains... de mes propres Mains, soutenue par Engagement Migros. Ils ont débarqué en Suisse il y a quelques années, d’Afghanistan, de Syrie, d’Iran et d’Érythrée. Pour l’heure, chacun reçoit une liste de commissions et s’engouffre dans le magasin. Une bonne manière d’apprendre à déchiffrer les étiquettes et les noms des différents produits. «L’idée n’est pas de faire à leur place, mais de leur donner la possibilité d’agir par eux-mêmes. On les sensibilise aussi aux produits locaux et de saison», explique Eva Roth-Kleiner, fondatrice de l’association, lancée en 2015. Les paniers se remplissent peu à peu. Carottes, poireaux, betteraves et champignons s’empilent dans celui de Salmaï* et d’Azad*, tous deux en charge des légumes ce jour-là. Salmaï s’étonne de la taille des poireaux suisses et montre aussitôt une photo sur son smartphone: on y voit des poireaux d’Afghanistan beaucoup plus fins. «J’aime bien jardiner, je viens de planter des graines de coriandre», dit-il simplement.
Échanger autour d’un repas Une fois les paniers remplis, l’équipe part en direction des fourneaux. Toute l’originalité du programme Smoothie Intégration est là: il s’agit d’une immersion en douceur, basée sur les saveurs du faire. «On fait la passerelle entre le scolaire et la pratique pour leur donner une chance de s’intégrer dans le monde du travail», analyse Eva Roth-Kleiner. D’où l’idée de compléter les cours de français des autres jours par l’activité culinaire du jeudi. Préparer un repas ensemble, c’est aussi l’occasion d’échanger, de travailler le vocabulaire tout en partageant des gestes et de la chaleur humaine.
Dans la salle Billy du CAP à Épalinges, les participants enfilent charlottes et tabliers avant de filer en cuisine. Là aussi, les rôles sont distribués, encadrés par deux formatrices supplémentaires. La bonne humeur est de la partie. Naelia* épluche les








Les migrants accueillent les seniors pour le repas de midi.
pommes de terre avec une grande dextérité. Elle refuse l’éplucheur, et lâche en explosant de rire: «Je ne suis pas Érythréenne, je suis Suissienne!» Sur le plan de travail, Azad s’attaque aux raves, «riches en pénicilline naturelle et consommées tout l’hiver en Iran», tandis que Omer* s’applique à découper la viande de bœuf.
Solitudes de l’exil et de l’âge Leila* a pris en charge le dessert aux saveurs de son pays: un mouhalabia syrien, à base de crème et d’eau de fleur d’oranger. Comme une touche exotique dans un menu helvétique. «J’aime beaucoup cuisiner, mais je fais toujours des grandes quantités», dit-elle en mesurant les portions avec un verre. Tout le monde s’active, découpe, brasse, saupoudre. Même Salmaï, qui a quitté Kaboul et un emploi dans une banque, prend du plaisir à effeuiller du thym. «Dans mon pays, les hommes ne font pas la cuisine. Mais ici, j’aime bien.»
Le menu du jour prend forme. Originalité: il sera servi à des personnes âgées, résidentes d’un locatif semi-médicalisé. «On travaille toujours dans des silos, il faut en sortir et penser synergie», insiste Eva RothKleiner, qui a eu l’idée d’intégrer les seniors à ce projet. Faire tomber les murs et se rencontrer les solitudes. Celle de l’exil et celle de l’âge. Comme une façon de trouver de la force en associant les fragilités. Et ça marche.
Quand les seniors arrivent pour le repas de midi, la table est mise. Les convives s’asseyent, tandis que les participants présentent les plats – encore un bel exercice de vocabulaire – avant de les servir. «On aimerait connaître vos noms», lance une dynamique retraitée. Salmaï se présente et la discussion se poursuit à grand renfort de gestes, tandis que Torrif*, autrefois bijoutier à Homs, s’attelle à démêler le trousseau de clés d’une grand-maman.
Place à la dégustation: les plats ont la saveur des pays d’origine de celles et ceux qui les ont préparés.
Eva Roth-Kleiner, fondatrice de l’association DeMains... de mes propres Mains
Un tremplin pour la vie active L’ambiance est détendue, la communication se fait à tous les niveaux. Visiblement le programme porte ses fruits. Et même au-delà des espérances, puisque certains «étudiants» de Smoothie Intégration ont pris leur envol dans la vie active. «On a pu envoyer une personne en stage d’observation dans un restaurant. Certains refont le cours de six mois pour consolider leurs connaissances. D’autres jeunes décrochent un apprentissage, souvent dans la restauration, mais pas seulement», confirme Gabrielle Michel, formatrice engagée par l’association. Pour Eva Roth-Kleiner, aucun doute: «Grâce aux ateliers culinaires, les migrants reprennent confiance et sont valorisés dans leurs capacités. Ils sortent pour une fois de leur statut d’assistés. Ici, on leur dit merci.» MM
* Tous les prénoms des migrants sont fictifs. Infos: www.smoothie-integration.ch

Migros soutient le vivreensemble
Smoothie Intégration, programme innovant d’intégration de migrants, fait partie des 92 projets soutenus à hauteur de plus d’un million de francs dans toute la Suisse par «ici.ensemble.». Ce nouveau programme de soutien d’Engagement Migros vise à promouvoir activement les initiatives volontaires qui émergent de la société civile.
«Nous encourageons les projets dans trois domaines: les échanges interculturels au quotidien, l’éducation plurilingue des enfants avant l’âge scolaire et la préparation des adultes en vue d’une insertion professionnelle», explique Angela Zumbrunn, responsable de projet Affaires sociales auprès de la Direction Société et culture de la Fédération des coopératives Migros. Une manière de propulser des projets novateurs et de rendre visibles les nouvelles approches qui travaillent à la cohésion sociale.
Informations: www.migros-engagement.ch/ ici-ensemble
En savoir plus sur l’engagement sociétal du groupe Migros: migros-engagement.ch

Des protections hygiéniques durables
Préserver les ressources
Une femme utilise au total 12000 à 15000 tampons ou serviettes hygiéniques au cours de sa vie. Cela fait une grande quantité d’articles jetables. Il est possible d’en limiter le nombre en utilisant des articles menstruels réutilisables ou, si cela n’est pas possible, des produits bio pour réduire l’empreinte écologique.
Comme des sous-vêtements normaux
Les culottes menstruelles ressemblent à des culottes normales et offrent jusqu’à huit heures de protection. Elles sont faciles à utiliser et peuvent supporter plusieurs dizaines de lavages à 30 degrés. Les substances antibactériennes permettent de lutter contre les odeurs.
À vos coupes!
Super pratique au quotidien: les coupes menstruelles ne nécessitent qu’un peu d’entraînement et sont confortables. Elles retiennent jusqu’à six fois plus de liquide qu’un tampon et peuvent être portées jusqu’à douze heures. Nettoyage: il suffit de la rincer à l’eau pendant le cycle, puis de la faire bouillir à la fin des règles.
Respectueux du corps
Les produits dotés de surfaces en coton bio, sans parfums ni substances odorantes sont particulièrement doux pour la peau et neutralisent les odeurs aussi efficacement que les produits parfumés. Leur utilisation permet de prévenir d’éventuelles irritations. Pour une sensation de confort optimale et une sécurité à toute épreuve.
Faire des économies
Utilisée correctement, une coupe menstruelle dure jusqu’à dix ans et remplace des milliers d’articles jetables. Son utilisation permet de réduire les déchets et de ménager le porte-monnaie. Et pour celles qui préfèrent jouer la carte de la sécurité certains jours, il suffit de combiner la coupe avec une culotte menstruelle ou une serviette hygiénique bio.
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Coupe menstruelle Me Luna, taille S, 1 pièce Fr. 19.80
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