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Réinventer le 7e art

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Les soirées Time Machine allient projections de films anciens, food truck et friperie. But de l’opération: faire aimer le cinéma aux adolescents. Après un lancement réussi à Neuchâtel, des séances seront organisées un peu partout en Suisse romande.

Texte: Pierre Wuthrich

À l’heure de Netflix, Disney+ ou Prime Video, les salles obscures souffrent. Les plateformes de streaming – aidées qui plus est par une impitoyable pandémie –siphonnent en effet les cinémas, qui accusent en 2022 une baisse de fréquentation de l’ordre de 35% par rapport à 2019 Ce triste constat, un groupe d’adolescents de Neuchâtel l’a fait également lors de diffé- rentes projections sur grand écran ces dernières années. «Les salles étaient souvent vides et s’il y avait des spectateurs, ce n’était que rarement des gens de notre âge», commente Basile Schläfli, 17 ans, cofondateur et porteparole de Senders Production.

Férus de 7e art, les membres de ce collectif – qui ont déjà tourné un moyen-métrage d’horreur et lancé un média

«J’ai dû déjà participer à trois ou quatre soirées Time Machine, dont une était en plein air. Le film était suivi par une ‹silent party›. C’est toujours sympa, car il y a beaucoup de monde de mon lycée que je connais.»

Marc Vincent, 17 ans, lycéen, Neuchâtel en ligne traitant de l’industrie cinématographique – se devaient de réagir. «Nous voulons tout simplement partager notre passion et ramener les jeunes au cinéma», explique le lycéen.

Très vite germe l’idée de projeter des films anciens que les gens de sa génération n’ont pas vus au cinéma, car ils étaient trop petits ou pas encore nés quand ils sont sortis. «Le cinéma offre une expérience différente. Il y a un grand écran, un meilleur son que chez soi et une ambiance unique.»

Le collectif s’approche donc de l’exploitant des salles de Neuchâtel, Cinepel, qui voit d’un bon œil le projet. Un ballon d’essai est lancé en 2021 avec Harry Potter, à l’occasion des 20 ans de la saga, et fait salle comble. «Nous avons alors eu la confirmation qu’il y avait une demande pour ce genre

«Je trouve hyper cool de pouvoir voir des vieux films comme Shining ou Star Wars, qu’on n’a pas pu voir sur grand écran. En plus, c’est moins cher qu’une séance normale. J’aime aussi la friperie où j’ai déjà acheté des vêtements. Ce n’est donc pas juste un cinéma.»

Ana Tschuppert, 18 ans, lycéenne, Peseux (NE)

«Ces soirées qui rassemblent beaucoup de monde font revivre les salles obscures. Quant au food truck, il apporte un autre style aux films. Depuis Time Machine, je vais plus fréquemment au cinéma.»

Simon Pini, 17 ans, lycéen, Savagnier (NE) de projections et avons décidé d’organiser d’autres séances.»

Pas question toutefois de viser des œuvres d’auteur ou des longsmétrages trop anciens. «Nous voulons toucher le plus grand monde et programmons des films faciles d’accès tels que Star Wars, Men in Black, Shining ou Retour vers le futur.»

Et vu que ces longs­métrages n’évoquent parfois rien aux adolescents, Senders Production a eu l’idée de faire de chaque projection un événement propre à attirer les jeunes. «Nous faisons venir un food truck devant le cinéma et installons une friperie pop­up dans le foyer. Nous prévoyons alors un entracte d’environ 40 minutes. Ainsi, les spectateurs ont le temps de manger et d’acheter des habits. Parfois, on monte aussi une table de ping­

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