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INFOS MIGROS

MIGROS MAGAZINE | No 6, 3 FÉVRIER 2014 |

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POULET BIO | 43

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ituée au nord-ouest du canton de Fribourg, près de Domdidier, une commune d’environ 3000 habitants, la ferme de Laurent Godel attire peu les visiteurs. Pourtant, ses installations valent le détour. Le paysan de 46 ans, qui a repris l’exploitation paternelle en 2006, a beaucoup misé sur l’innovation. Avec le soutien de Migros, il a développé un modèle d’élevage de poulets bio à la fois respectueux de l’espèce et axé sur la productivité. L’enseigne compte ainsi élargir son assortiment de volailles bio suisses (lire encadré).

Les poulaillers fixes réduisent la charge de travail des paysans Les structures de Laurent Godel sont installées de manière fixe, ce qui les distingue des poulaillers traditionnels bio. Ceux-ci doivent être déplacés de temps en temps afin que les animaux puissent accéder à d’autres pâturages, ce qui est prescrit par le législateur. La particularité de l’infrastructure de Laurent Godel réside dans le fait que les poulaillers immobiles soient entourés de trois prairies différentes, qui sont utilisées de manière successive. Ce système permet le repos de la terre et évite les maladies qui peuvent être transmises par le sol. De plus, les installations fixes réduisent la charge de travail du paysan, qui ne doit plus les déplacer. En tout, Laurent Godel a construit six nouveaux poulaillers fixes, qui abritent 500 animaux chacun, même si 2000 poulets au maximum par bâtiment sont autorisés pour la production bio en Suisse. Afin de nourrir ses animaux plus facilement, le paysan a mis au point un ingénieux prototype: les granulés stockés dans le silo, situé à l’extérieur, sont apportés automatiquement dans le poulailler par un réseau de tuyaux. «Il faut faciliter le travail des producteurs. Grâce à mon système, je remplis les mangeoires moins souvent», explique le professionnel tout en précisant que les directives strictes en matière d’élevage bio laissent peu de marge de manœuvre à la modernisation. Le silo est par ailleurs alimenté en électricité par des panneaux solaires.

L’architecture des installations permet une meilleure ventilation L’architecture du poulailler a elle aussi fait l’objet d’une longue réflexion: la forme pointue du toit permet une circulation accrue de l’air et une meilleure ventilation du local. Afin que ses innovations puissent être adaptées aux

Les granulés stockés dans le silo, situé à l’extérieur et alimenté en électricité par des panneaux solaires, sont apportés automatiquement dans le poulailler par un réseau de tuyaux.

autres exploitations, Laurent Godel est épaulé par des spécialistes de Micarna, une des entreprises de M-Industrie. «Trouver d’autres éleveurs intéressés constitue un des grands défis», explique Anton Grub, 53 ans, responsable de la production de volaille chez Micarna, avant d’ajouter: «La production de poulet bio n’est pas très développée en Suisse.» Pourtant le jeu en vaut la chandelle: «Les poulets bio sont plus robustes et on leur administre encore moins d’antibiotiques que dans un élevage conventionnel», explique Anton Grub. La croissance des poulets bio, plus lente que celle de leurs congénères élevés selon les méthodes traditionnelles, contribue au bien-être des animaux. En

effet, il leur faut environ 80 jours avant d’atteindre le poids idéal. Pour cette raison aussi, l’élevage est plus onéreux. «Une poule bio consomme deux fois plus qu’un autre animal», explique Anton Grub, qui précise encore que la production de fourrage bio s’élève à 30%, le reste doit être importé. Actuellement, Migros travaille avec onze agriculteurs qui sont prêts à répondre à des critères durables. «Nous attendons encore les permis de construire pour démarrer les projets, explique le spécialiste Micarna qui fait le pont entre les autorités et le monde agricole. Je me sens bien partout et sais trouver les mots adéquats pour me faire comprendre.» Texte: Marc Bodmer Photos: Nik Hunger

A la recherche de paysans! Migros vient d’ajouter trois nouveaux produits à son assortiment de poulets bio, qui compte désormais cinq références. Des exigences très élevées en matière de bien-être animal encadrent l’élevage biologique: les bêtes doivent sortir au grand air tous les jours et profiter de la lumière naturelle à l’intérieur des installations. En Suisse, la demande de poulets Bio étant actuellement plus

élevée que l’offre, Migros n’exclut pas que des problèmes de livraison puissent survenir ponctuellement. La production durable de ce type de viande n’est pas très développée dans notre pays. Migros recherche donc des agriculteurs qui souhaiteraient développer une production bio de poulets d’engraissement et dont les fermes sont situées jusqu’à 120 km de l’abattoir de Micarna, installé à Courtepin (FR), pour éviter

les longs trajets. Les paysans intéressés bénéficieront du soutien des spécialistes de Micarna tout au long du processus: des négociations avec les autorités en vue de l’obtention d’une autorisation de construction jusqu’au conseil durant la phase de production en passant par la transformation des poulaillers. Plus d’information sur le poulet bio aux pages 44 et 53.


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