NEWS LA VIE CULTURELLE
avec
Par Jean-Alain Fonlupt
AGNES PROPECK IMAGES INSOLITES
Beautiful people, tribus “hypisantes”, il existe une vie hors des cocktails et soirées VIP et des spectacles labellisés tendance ! Exemple ? Ce festival, production de la nouvelle équipe du Transbordeur, qui non seulement fait la part belle aux femmes musiciennes et chanteuses, mais fait également preuve d’une impeccable intransigeance dans ses choix artistiques !
“L
es Femmes s’en Mêlent” célèbre la scène indépendante féminine sans jamais se départir de son souci de fédérer hors du diktat médiatique. De concert parisien unique des origines, l’événement s’étend désormais à plusieurs villes de France et de régions transfrontalières et invite à chaque étape différentes artistes pour explorer de nouvelles contrées musicales… Au programme de cette édition lyonnaise, des girls au sacré caractère, deux duos, soit quatre fortes personnalités pour deux styles qui dépotent chacun dans leur domaine. Malgré un nom francophile qui sonne comme une gentille provoc sensuelle, “Le Corps Mince de Françoise” (dites LCMDF) est habité par Emma et Mia, deux sœurs issues de la scène pop-punk finlandaise. A leur tout jeune palmarès, des morceaux qui font le buzz sur myspace et inspirent au “blogeur” Perez Hilton quelques chroniques enthousiastes, un live en invité sur le défilé de Castelbajac, les Transmusicales de Rennes et une tournée qui a fait se bouger sur leur pimpante electro-pop les fans des cinq continents. LCMDF vient de sortir “Love & Nature” et attention cet opus est blindé de tubes immédiats ! The Pack A.D., l’autre binôme, ne fait pas dans le soft et le ramollo, les demoiselles seraient plutôt du genre furies. Mélodies accrocheuses, voix puissante, énorme guitare, batterie énervée… elles ont concocté un des meilleurs albums de “rock sauvage animal” de la décennie : “We Kill Computers” dont le titre dit tout de leur mode radical de composition. Ces deux jeunes femmes originaires de Vancouver au Canada sont déjà comparées aux plus emblématiques groupes du genre comme White Stripes ou The Kills. Elles prônent “l’énergie féroce et le sens de l’urgence” plutôt que la perfection technique et bannissent volontairement toute forme de fioriture électronique… Vos oreilles rudement sollicitées risquent pourtant de se laisser impressionner (dans tous les sens du terme) par l’ampleur vocale de Becky qui développe le souffle brut de leurs chansons solidement structurées. On vous aura prévenus, quand “Les Femmes s’en Mêlent”, le talent a du punch et de l’audace ! Et c’est tant mieux ! Au Transbordeur Club, le 31 mars à partir de 19h30
TELEX SPECTACLES EN GIBOULEE “MARSIENNE” ! Yaël Naim défendra les titres de son dernier album “She Was a Boy” au Transbordeur le 19, voix suave, ambiance pop et jazzy, Katie Melua, sera à la Salle 3000 le 22, la violoncelliste Agnès Vesterman (photo) jouera, entre autres, Cage, Saariaho, Berio à la Salle Witkowski (Palais de Bondy) le 27. J J J Côté théâtre, la fascinante Marief Guittier se glisse dans la peau de “Max Gericke” au Théâtre du Point du Jour à partir du 14, “Médée” se fait africaine pour assouvir son implacable vengeance au TNP du 22 jusqu’au 3 avril, “Les cocottes se soignent aux Vedettes Secrètes” du 10 au 23 tandis que les “Drôles de copines” se retrouvent à l’Accessoire jusqu’au 9 avril… J J J 16
MARS 2011
“Objets inanimés, avez-vous donc une âme… ?” Ceux photographiés par cette artiste jubilent dans leur non sens et nous suggèrent des rencontres improbables, des juxtapositions intrigantes pour rêver un monde insolite. C’est l’imagination qui est sollicitée dans ces “petites installations” qu’elle couche en images d’une douce poésie parfois saugrenue (un chapeau fait de l’ombre à une assemblée d’épingles à cheveux, des lapins sont transformés en glaçons d’amour, une micro voie lactée se dessine grâce à de simples trous dans une toile de tente illuminée de l’intérieur…). Agnès Propeck expose à New York, en Chine, à Paris ou Madrid, à Beaubourg comme au Musée d’Orsay et apparaît dans de nombreuses collections publiques et privées… Quelques-unes de ses œuvres nous embarquent pour un voyage énigmatique. Galerie “Regard Sud” jusqu’au 2 avril.
ZHU XIAO-MEI UN DESTIN FORTISSIMO Parfois la vie et la passion se mêlent au point de tresser des destins d’exception ! Et celui de Zhu Xiao-Mei est pour le moins singulier. De sa Chine natale où elle entre à 10 ans à l’Ecole Nationale de Musique pour enfants surdoués aux plus grandes scènes internationales, son périple est un véritable roman-fleuve qu’elle raconte dans une touchante biographie, “La rivière et son secret”. Internée en camp de rééducation pendant la Révolution Culturelle, elle y travaillera son piano en cachette, en sortira pour achever son conservatoire à Pékin, s’exilera aux Etats-Unis puis se fixera à Paris. Elle enregistre “Le Clavier bien Tempéré” (livre 1 et 2) de J.-S. Bach, grave aussi les “Variations Goldberg” et des sonates de Haydn… Invitée par “Fortissimo”, cette pianiste enthousiaste et généreuse interprétera Mozart et Schubert le 22 mars à la Salle Molière.
CELINE IANNUCCI “SANS DEMI-MESURE” Dans le trio de nanas lyonnais “Les Taupes Modèles” qui révéla Florence Foresti, on voudrait Céline Iannucci… Bonne pioche ! Puisqu’elle se produit désormais en solo et qu’elle fait de l’humour toute seule comme une grande… Après un passage remarqué dans le “blockbuster” du café-théâtre “Arrête de pleurer Pénélope”, elle décide donc de nous kidnapper dans son univers “sans demi-mesure” ! Quelques pincées de stand up, une bonne dose de portraits loufoques, un large trait d’autodérision, une franche rasade de lucidité mordante (les tocs ridicules, la maternité désirée mais surtout sans enfants…) le tout bien secoué comme il se doit et vous obtenez un des cocktails les plus aphrodisiaques de la saison ! A siroter sans aucune retenue au “Complexe du Rire” jusqu’au 9 avril.
Photos © DR
“LES FEMMES S’EN MÊLENT” UN FESTIVAL QUI DEPOTE !