mortels, Casa Gangi entre dans la légende avec l’inoubliable scène de bal qui marque le chant du cygne de la noblesse à la veille de l’unité italienne dans « Le Guépard » de Frederico Fellini. La princesse Mantegna di Gangi, elle, atteint le statut d’icône lors d’un reportage dans « Des Racines et des Ailes », en effet en épousant le prince, la belle roturière s’est entichée du palazzo endormi. Et de lancer l’œuvre d’une vie, la rénovation des 8000 mètres carrés du palais correspondant au premier chantier de réhabilitation privé italien. Symbole du baroque sicilien avec sa salle de bal à double plafond aéré de grottes, ses cabinets chinois, Casa Gangi qui est resté une centaine d’années sans travaux importants a encore été abîmé durant la période où il fut loué pour des mariages. L’argent est le nerf de la guerre et « en matière de culture et de préservation de patrimoine, l’Italie n’est pas la France ». Faute de moyens publics, le couple imagine de transformer les communs, écuries, garage à carrosses et
anciennes cuisines en locaux commerciaux dont les loyers financent la rénovation qui démarre par la réfection du pavement en majoliques de Vietri orné des deux célèbres guépards de la salle des glaces. Une première nationale suivie de bien d’autres comme la commande de cinquante mètres carrés de verre cathédrale en Allemagne. Deux restaurateurs toscans travaillent à demeure, un marqueteur a déjà rénové 350 pièces de mobiliers, le second peaufinant dorures et patines. « On travaille à l’instar des grands châteaux européens avec probablement les meilleures équipes de restaurateurs au monde car dans un chantier tel que celui-ci on sauve la maison et des métiers ancestraux ». Toujours en quête de financement, le couple a développé des dîners prestigieux, élégante manière d’ouvrir les lieux aux illustres de la planète. La crise sévissant en Italie, la princesse cherche des mécènes au niveau européen afin de rénover les sept balcons puis les chenaux… Toujours est-il que Casa Gangi semble vouée à traverser le temps après avoir échappé aux tremblements de terre et aux bombardements durant la guerre.
AU SOMMET DE L’ART « Je suis bien là-haut, ça m’est même pénible de redescendre » explique la princesse qui, durant les fortes chaleurs, quitte la Sicile pour se frotter aux plus hauts sommets. Décidemment, la princesse a un goût pour les extrêmes qui passe sans vergogne du plus exigeant des chantiers de rénovation au toit du monde où elle a déjà accompli plusieurs
sommets à six mille mètres… Insatiable, elle prépare ses courses depuis son camp de base à Saint Gervais avec son guide, l’italien Rudy Buccella, ils grimpent les Alpes seuls arguant que dans un groupe « personne n’est de même niveau ». Cependant à Saint Gervais, ville de son enfance, Carine Vanni Mantegna di Gangi est marraine depuis trois ans du MAD pour Mont Blanc Art Discovery, salon d’art contemporain initialement créé à Megève. Dernière minute, la princesse vient de demander, via Geneviève Watine, à Carole Dufour de reprendre en main la destinée du salon, « un véritable challenge, cette année nous allons accueillir cinquante artistes, peintres, sculpteurs, photographes à l’espace Mont Blanc ». Avec pour point d’orgue la soirée d’ouverture qui accueillera 400 VIP le 13 août prochain. O MAD (Mont Blanc Art Discovery) Du 3 au 13 août 2012 Espace Mont Blanc, Saint Gervais
JUILLET 2012
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