Travail de fin d'études - Tome 2 - ENP Blois - Lucie Peigneux

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Les franges orientales de l’aéroport

Paris-Charles-de-Gaulle

PEIGNEUX Lucie - Mémoire de fin d'études - Tome 2

École de la Nature et du Paysage de Blois

Année 2022 / 2023

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Ce travail fait suite à un mémoire présentant dans le détail le territoire des franges Est de l’aéroport de Roissy CDG. Par le projet de paysage j’ai imaginé des éléments de réponses possibles aux enjeux soulevés dans le tome 1.

En l’absence de mention des sources, toute illustration, photographie ou cartographie est un document personnel.

►DIRECTRICE D’ÉTUDE

Clara LOUKKAL

Paysagiste DPLG et urbaniste, Co-fondatrice avec Benoît Barnoud de l’agence de paysage et d’urbanisme Altitude 35 Professeure de projet à l’École de la Nature et du Paysage de Blois

►PROFESSEUR ENCADRANT

Olivier GAUDIN

Docteur en philosophie des sciences sociales Enseignant en Histoire de la formation du paysage

►PRÉSIDENTE DE JURY

Lolita VOISIN

Ingénieure paysagiste

Maître de conférences en urbanisme Docteure en Aménagement de l’espace

Enseignante et directrice du département École de la Nature et du Paysage de Blois

► ANCIENNE ÉLÈVE

Myriam BIGEON IAZ

Ingénieure paysagiste chez ZONE UP

►PERSONNALITÉ EXTÉRIEURE

Bruno MARMIROLI

Architecte, écrivain et directeur de la Mission Val de Loire

►REPRÉSENTANT DE LA MAÎTRISE D’OUVRAGE

Grégory MAGNANI

Responsable Procédures Environnementales et Biodiversité chez Aéroports De Paris, département Urbanisme réglementaire et Environnement

2 3 Tome 2
Membres du jury

L’exemple du Mesnil-Amelot.

Cartographie représentant l’emprise foncière de l’aéroport sur les communes limitrophes. Il occupe parfois plus de 50 % de la superficie des communes. Sans compter la puissance de son aura, sa force de transformation sur certains territoires, pourtant hors limites foncières.

▶ Sur quels outils s’appuyer pour imaginer une nouvelle trajectoire des franges, actuellement frontières entre deux mondes qui se tournent le dos ?

Faire l’expérience d’une destination à part entière, stimulante et originale

Véritable hub, l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle est sans conteste un lieu polarisant qui transforme et qui a transformé, parfois durablement, l’essence du territoire qui lui préexistait.

Il remodèle la géographie ténue de la Plaine de France et impacte le fonctionnement et la perception que l’on a des territoires sous son influence.

Les franges aéroportuaires sont ces espaces intermédiaires qui ne sont pas nécessairement « l’aéroport », au sens de ses limites foncières, mais qui en constituent néanmoins les contours flous.

Elles sont devenues tout autant le support d’aménagements hétéroclites et dissonants que fonctionnels et uniformisés, qui ne participent, à priori en rien, à rendre le paysage aéroportuaire désirable par ceux qui le fréquentent au quotidien. Elles sont ainsi des endroits que l'on traverse parfois quotidiennement sans que l'on s’y arrête vraiment ni que l'on n'y jette le moindre regard curieux.

Pourtant, les franges aéroportuaires sont des espaces prometteurs, dont le potentiel spectaculaire, d’innovation et d’apprentissage pourrait s’affirmer au delà des contraintes sécuritaires, économiques ou fonctionnelles auxquelles font face ces espaces à enjeux.

▼ Frise chronologique présentant une sélection de données historiques. L’aéroport s’inscrit dans le périmètre de la Communauté d’Agglomération Roissy-Pays-de -France.

Aussi appelée « plaine de France », ce terme fait référence à l’une des composantes paysagère premières du territoire, une plaine fertile.

Un territoire de plus en plus convoité qui soulève de nouveaux enjeux

Des chiffres extra-ordinaires

Fedex fait de l’aéroport son hub pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. En parallèle, le nombre d'emplois sur la plateforme et le trafic passager explose.

88600 personnes

Un minimum de 12000 mouvements dans l’année

Nombre de salariés qui travaillent pour l’aéroport de Roissy CDG, en provenance de différents départements.

Alimenter Paris

Construction du canal de l’Ourcq pour alimenter Paris en produits agricoles, notamment des céréales, du bois de chauffage et d’œuvre.

Une plaine nourricière

Plan d’Exposition au Bruit (PEB)

Révisé en 2007 il définit différents niveaux d’aide à l’insonorisation pour les habitants.

72 millions de passagers Sans compter les mouvements postaux ou de fret.

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Mise en contexte
1802 . 1989 . 1996 . 2016 . 2018 . Depuis 8 mai 1974 .
Inauguration de l’aéroport Par Pierre Messmer, Premier Ministre de Georges Pompidou.
Val d’Oise Seine Saint
20KM Gare du Nord Aéroport de Paris Charles de Gaulle A1 Échelle 60000 N Seine et Marne LGV N2 Forêt de Montmorrency Butte
Monts de la Goële La Beuvronne Ru des Cerceaux Canal de l’Ourcq Le Croult Le Sausset La Seine La Biberonne N104 1 3 2 Emprise de l'aéroport Espaces agricoles Zones d’activités Logements 46 % 44 % 8 % 2 % 32 km2 ▶
Denis
de Montmélian

/ Un fonctionnement bouleversé

Historiquement agricole, associant cultures de céréales, de betteraves sucrières ou de pommes de terre, la plaine de France accueille dans un contraste déconcertant des usages nouveaux, rattachés au développement du système aéroportuaire.

Avec l’arrivée de l’aéroport en 1974, qui implique un ensemble d’infrastructures qui s’agrandit constamment, la plaine a vu son fonctionnement bouleversé. Les activités supportrices du systèmes aéroportuaire se développent, comme le fret ou l’hôtellerie, mais aussi celles qui profitent de la présence de l’aéroport dont l’entreprise Fedex, qui est l’un des exemples les plus probants.

Nous sommes dès lors dans un territoire de l’ « extra-ordinaire », qui devient inaccessible à une partie des usagers, ceux que j’avais appelé lors de mon diagnostic, les « usagers du quotidien ». Ils co-existent sans cohabitation alors qu’ils sont pourtant de plus en plus nombreux. Cette donnée légitime mon intérêt pour la question du cadre de vie en milieu aéroportuaire. En effet, aujourd’hui, les franges aéroportuaires sont vécues comme des lieux d’insécurité, opaques et contraints. Elles concentrent de nombreux enjeux qui mettent en doute la pérennité de ce territoire régit par les activités économiques.

Des enjeux de franchissement

• Un territoire du quotidien vécu comme un espace d’insécurité.

• Des échelles de déplacements inadaptées.

U n détour de 4 km et 45 min de marche entre les deux centre-bourgs principaux du territoire considéré

Parcours piéton existant sécurisé. Portions du parcours incertaines et dangereuses

Un chemin futur aménagé et direct à développer ?

Des enjeux de perception et de représentation

• Méconnaissance des atouts du territoire, génératrice d’ennui et de désintérêt.

Espace enfriché, réserve foncière ou site privé, tous trois inaccessibles, qui segmentent le territoire.

Zone d’activité économique non pratiquée, en dehors des salariés qui s’y rendent quotidiennement en voiture.

Une vallée secrète qu’on ne sait plus apprécier entre canalisations successives, pollution diffuse ou colonisation par des plantes envahissantes.

Des barrières visuelles et physiques pour le piéton, qui prennent parfois la forme de clôtures, de talus, de voies rapides ou de tunnels.

Des enjeux de cohabitation

• Une Nature en « sursis » au milieu de contextes urbains, agricoles et aéroportuaires qui font face à des enjeux sécuritaires et économiques prégnants.

• Une expérience des franges au quotidien méconsidérée face

au « parcours passager ».

▲ Dessins en superposition qui illustrent la multiplicité de visages des franges aéroportuaires

La topographie de la plaine est remodelée par le passage de la LGV, celui de la contournante ou les projets du Grand Paris. Ces talus sont aussi des opportunités de projets au même titre que pourraient l’être les immenses bassins de stockage des eaux pluviales ou les vastes étendues ventées des champs cultivés.

Espaces agricoles, intensifs et particulièrement productifs, traités et vulnérables face au changement climatique.

Le Ru des Cerceaux, un fil d’eau étroit dont la ripisylve est prise en étau par les pressions foncières.

Les expressions du végétal sont surveillées pour des raison fonctionnelles. La végétation se réapproprie néanmoins rapidement les espaces en friche, les interstices.

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Mise en contexte Enjeux
É glise de Mitry-Mory N
P lace de l’Eglise du Mesnil-Amelot

Le projet repose sur une volonté de faire des franges aéroportuaires une destination à part entière, de par sa démesure, son originalité et son potentiel d’innovation.

Pour ce faire, les franges deviennent accessibles pour un public d’âges et de conditions variées qui partagent une même curiosité, bien que chacun n’y recherche pas tout à fait la même chose : un endroit de repos pour les salariés de la plate-forme, un espace d’observation des avions pour les plane-spotters ou encore un espace de liberté et de loisirs pour les riverains...

Le projet pourrait se décliner en plusieurs thématiques :

- Les fonctions et les ambiances des espaces publics, souvent complémentaires

- Leurs accès et les manières de les parcourir grâce à un réseau de cheminements à créer, à affirmer ou à intégrer

- La déclinaison de milieux qu’ils accueillent, qui sont souvent des indicateurs des paysages traversés. Ils offrent une autre grille de lecture. Ils sont aussi des poches de vie qui s’intègrent dans les continuités écologiques et les renforcent.

- Enfin la place de l’existant, notamment de la topographie héritée comme les talus ou les bassins de rétention.

Végétation haute et dense Espaces jardinés des villes Champs de type intensif existants Maraîchage biologique

Prairies et espaces enherbés ouverts Espaces en eau dont on suit le parcours

La presque totalité des talus devient accessible et offre des points de vue idéaux pour les « plane-spotters ».

2. Un archipel d’espaces publics atypiques permet de faire l’expérience des franges

Ils trouvent leur pertinence dans leur proximité aux zones habitées, leur potentiel agricole et/ou écologique ainsi que dans leur topographie privilégiée offrant parfois des points de vue précieux.

Espaces publics à créer Espaces publics existants Écoles

Parkings. Des lieux publics qui s’imprègnent du paysage qui les borde

Cheminements doux propices à la circulation et à la pause

Communes limitrophes et ensemble bâtis majeurs

Franchir certaines limites informelles et assister au déroulement du fonctionnement de l’aéroport. L’axe principal s’insère dans la continuité hydrologique du Ru des Cerceaux. On découvre ainsi le long du parcours des ouvrages d’ingénierie hydraulique et aéronautique autant que des prairies, des ripisylves ou des talus rudéraux.

5. Des axes cyclables renforcent la colonne vertébrale des mobilités douces

Plus particulièrement, les cheminements doux déployés permettront une traversée Nord / Sud des franges là où les usagers se retrouvent aujourd’hui stoppés, contraints de faire des détours de plusieurs kilomètres.

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3. Une déclinaison de milieux naturels qui s’affirment. Ils mettent en scène le paysage et enrichissent les continuités écologiques. 4. Des cheminements piétons irriguent les franges 1. S’appuyer sur les talus pour « donner à voir »
Vers une destination exploratoire
N
▼ Les schémas ci-dessous et ci-contre correspondent à une version décomposée du plan masse qui se trouve en page 10.

Légende du plan masse

Un lieu d’exploration aux fonctions et ambiances variées.

Nouvel enchaînement d’espaces publics. Ils trouvent leur pertinence dans leur topographie en balcon, leur sol fertile, la vacance de leur parcellaire ou encore la proximité à des zones d’habitations.

Parcs, stades, mémorial ou promenade. Ils sont des espaces publics et existants, intégrés dans la logique du projet.

F onction pédagogique. Établissements scolaires de différents niveaux présents sur le site ( IUT de Tremblay, écoles primaires, lycée et collège de Mitry-Mory, pôle de formation aux métiers de l’aérien du Mesnil-Amelot ) dont les élèves et enseignants bénéficieront directement du projet.

Points de vues panoramiques ou cônes de vue atypiques.

Des repères dans le paysage.

Des cheminements doux qui assurent la connexion entre les différents espaces publics. Ils permettent aussi d’opérer un changement des pratiques au quotidien en réduisant les distances et les temps de trajet.

Nouveaux cheminements cyclables et piétons.

Pistes cyclables existantes.

Nouvelle traversée piétonne le long du Ru des Cerceaux.

Franchissements « au dessus ».

Franchissement par « le dessous ».

Espaces ouverts, prairiaux qui s’affirment. Ils offrent le gîte et le couvert à beaucoup d’espèces animales et végétales et permettent d’avoir accès à de belles vues panoramiques.

Espaces de production agricole ancrés dans une logique de réemploi et d’expérimentation.

Transformation des délaissés routiers, notamment ceux des échangeurs de la future contournante Est. Ils sont, à l’image de l’entrée Ouest de l’aéroport, des espaces arborés denses.

Terres agricoles proches des zones d’habitation et des cours d’eau dont une mutation des modes de production pourrait être intéressante (conversion en bio notamment pour lutter contre la pollution du Ru).

Espaces de végétation arborés existants et maintenus dans le projet pour leur intérêt récréatif et écologique. Majoritaires le long des cours d’eau (Bois du Moulin des Marais).

Prendre en compte les transformations du territoire, engagées ou à venir.

1 / Gares du Grand Paris Express

2 / Futures zones d’activités

3 / Lignes de métro 17 et CDG Express

4 / Contournante Est

5 / Aires AGEN (stationnement pour avions gros porteurs)

10 11 N N N chelle 15000 N Parc expérimental des Renardières Jardin d’eau de la Cité Nord Jardins ouvriers Belvédères du doublet Nord Piste des crêtes Lave-sabots Cheminée de distillerie de contrôle Nord Tour de contrôle centrale Tour de contrôle Sud La Vigie aire de trafic glise Notre-Dame de l’Assomption glise Saint Jean Baptiste Église Saint Martin La boucle paysanne Piste périphérique Sud Mémorial du Concorde Belvédère « Les yeux du ciel » Jardin du fort de l’Aude Rue de Paris piéton de Roissy Pôle Est Piste des cheminots Ru des Cerceaux Entrée Est Vers l’allée des Charmes et le Bois du Moulin des Marais Belvédère du doublet Sud Jardin des ronces 1 2 Ligne 17 du métro 3 CDG Express 4 Contournante Est ZAC de la Chapelle de Guivry Aires AGEN 1
Échelle 1 15000 Parc expérimental des Renardières Jardin d’eau de la Cité Nord Jardins ouvriers Belvédères du doublet Nord Piste des crêtes Lave-sabots Cheminée de distillerie Tour de contrôle Nord Tour de contrôle centrale Tour de contrôle Sud La Vigie aire de trafic Église Notre-Dame de l’Assomption Église Saint Jean Baptiste Église Saint Martin La boucle paysanne Piste périphérique Sud Mémorial du Concorde Belvédère « Les yeux du ciel » Jardin du fort de l’Aude Rue de Paris Parcours piéton de Roissy Pôle Est Piste des cheminots Ru des Cerceaux Entrée Est Vers l’allée des Charmes et le Bois du Moulin des Marais Belvédère du doublet Sud Jardin des ronces 1 2 2 2 3 Ligne 17 du métro 3 CDG Express 4 Contournante Est ZAC de la Chapelle de Guivry Aires AGEN 1 ▼ Plan masse du projet N
Vers une destination exploratoire ▼

Sur le plan ci-contre, des cercles sont représentés et correspondent à différents lieux que j’ai souhaité détailler davantage. En effet, pour ces espaces, les réponses apportées par le projet diffèrent car elles ne répondent pas aux mêmes enjeux. Ces zooms permettent de donner un aperçu des méthodes potentielles à déployer sur l’ensemble du territoire des franges aéroportuaires.

Les deux premiers zooms se sont appuyés sur l’histoire du territoire et sa géographie parfois oubliée, notamment l’attachement au maraîchage dans le lit majeur du Ru des Cerceaux et la logique de zones humides à l’intérieur de laquelle s’inscrivait le sud du territoire, comme en témoignent les cartes de l’ É tat Major.

Les trois suivants présentent une intention forte du projet, celle d’investir les points hauts. Dans un premier temps, les crêtes de la future contournante Est, puis le belvédère panoramique que pourrait permettre une actuelle zone de stockage de terres, et enfin le franchissement doux par les hauteurs de l’entrée Est.

Un dernier zoom propose quant à lui de réflechir aux potentialités des espaces de réserves de l’aéroport, c’est-à-dire les lieux aujourd’hui inaccessibles pour les personnes non autorisées, pour des raisons pratiques ou sécuritaires. Ici, on s’intéressera plus en détail à l’immense friche agricole qui enclot l’espace du V.O.R, un système de positionnement radioélectrique avec les avions.

L’influence du Ru sur les usages

- Le jardin d’eau de la Cité Nord : Révéler les particularités géographiques de la vallée et tirer partie de ses services

- Les jardins ouvriers : Mutations agricoles et renforcement du lien social

Investir les points hauts

- La piste des crêtes : Un observatoire des contrastes, parallèle à la piste périphérique Sud

- Le belvédère du doublet Nord :Un moyen de saisir la complexité du système aéroportuaire et prendre une pause en plein cœur de Roissy Pôle

- L’entrée Est et le Jardin des Ronces : Une alternance de points de vue et de circulations immersives

S’appuyer sur les espace de réserves

- Le parc agricole des Renardières : Un lieu d’expérimentation, témoin du caractère inspirant des franges aéroportuaires

12 13 Vers une destination exploratoire ▼ Plan masse
« désossé » (légende p.10)
N
1. 1. 2. 3. 2. 2.. 2...
3 1..

L’influence du Ru sur les usages L’influence du Ru sur les usages

Le jardin d’eau de la Cité Nord

Révéler les particularités géographiques de la vallée et tirer partie de ses ressources

Vers l’ancienne cité jardin cheminote

1.2 ha. 5 ha.

Les jardins ouvriers

Mégaphorbiaie tampon

Stade floristique de transition entre la zone humide et la forêt. Formation haute et dense, luxuriante, de plantes herbacées vivaces qui jouent un rôle écologique important.

Aujourd’hui enclave agricole à l’Est de la commune de Mitry Mory, cette parcelle évolue dans le cadre du projet en « module » partagé entre plusieurs acteurs du territoire, professionels ou amateurs. Au fil des années le module s’étend.

Ripisylve Enclave agricole

Les circulations prolongent la ville vers la campagne cultivée, et vice versa. Les alignements arborés existants sont conservés, par endroit étirés, et signalent ce nouvel espace public à michemin entre le bourg, l’ancienne cité cheminotte et les espaces de loisirs et d’éducation de la commune. Les jardins sont aussi traversés par une piste cyclable, Nord / Sud, qui parcoure l’ensemble des franges aéroportuaires (cf. schéma p 9).

Espace agricole existant

Jardin d’eau

Piste cyclable et piétonne

1950

◀ Plan masse et photographie aérienne historique

▼ Vue des vergers. Assurer une diversification de la production pour sécuriser les récoltes, relocaliser vers des circuits courts et limiter le ruissellement et la pollution du Ru

▼ Schéma des dynamiques sociales et économiques générées

N

▲ Maillage hydrographique

Des zones humides ponctuent le territoire depuis des centaines d’années et ont influencé les toponymes locaux

Phagmites

Haut de berge occupé par les arbres de haut jet Zone à engorgement temporaire Zone à engorgement quasi permanent Frênaie - Chênaie Aulnaie-saulaie

Une friche à l’interface de contextes urbains et agricoles, aujourd’hui soumise à une pollution diffuse, et colonisée par de multiples plantes exotiques envahissantes. Le projet propose ici d’accompagner une transformation de la friche vers un stade de zone humide.

Étagement de la végétation

Marchés locaux Habitants

Cantines

Ateliers pédagogiques

Laïche des marais

Carex acutiformis

CYPERACEAE

G aillet des marais

Galium palustre RUBIACEAE

Reine des prés

Filpendula ulmaria ROSACEAE

É pilobe à grandes feuilles

Epilobium hirsutum

ONAGRACEAE

I ris jaune

Iris pseudacorus IRIDACEAE

14 15
I. I.
« Bois du moulin des Marais » Localisation Vue aérienne de l’existant Schéma de principe
Mutation agricole, apprentissage et renforcement du lien social
Pommier sauvage Malus sylvestris ROSACEAE N éflier commun Mespilus germanica ROSACEAE Rosier des haies Rosa canina ROSACEAE A mandier Prunus amygdalus ROSACEAE
Filtration d’une partie des sédiments, du phosphore, de l’azote et des pesticides qui auraient été transportés par les réseaux de fossés et le ruissellement
Espace public existant
Le verger N
Rendu libre d’accès, ce jardin d’eau est autant un refuge en période chaude qu’un lieu d’apprentissage unique. On y observe des milieux rares en île-de-France et on comprend la logique historique à l’intérieur de laquelle s’ancre le site. Au cœur du jardin, une large ouverture fait le lien visuel et physique entre le vaste horizon agricole et les espaces habités.
Piste cyclable et piétonne
AMAP Mitry Villeparisis
▼ Les jardins, fertiles, sont aussi un lieu adéquat pour valoriser les essences d’arbres locaux, qui sont les plus à même de s’adapter face aux aléas. Des essences originaires de régions plus méridionales sont également testées.

Butte témoin de Montmorency

La

piste des crêtes

Un observatoire des contrastes, symétrique à la piste périphérique Sud

A l’instar des autres zooms de cette deuxième étape, intitulée « investir les points hauts », la piste des crêtes propose un aménagement assez simple dans son fonctionnement ; un lieu circulé, qui offre des points de vue sur des éléments du paysage proche et plus lointain. On porte, grâce à cette nouvelle circulation, un regard neuf sur des lieux spectaculaires, intriguants ou déconcertants, dont on ne prenait pas la mesure jusqu’alors.

Dans le projet, une piste cyclable et piétonne permet de longer la contournante Est sur les hauteurs des talus qui la contienne. On investit, grâce à cette traversée, une ancienne frontière visuelle et physique entre l’aéroport et le village d’Épiais-lesLouvres.

Également, depuis cet itinéraire s’accroche la « boucle paysanne », que l’on peut rejoindre grâce une pente douce qui descend du talus. Elle donne à voir, dans un contraste déconcertant avec le paysage que l’on vient de quitter, un éventail de vestiges agricoles et de patrimoines ruraux, figés dans le passé.

Pistes du doublet Nord Future contournante

2x2 voies qui se raccrochera fin 2023 à la Francilienne

Arbres isolés ou en bosquets qui offrent de l’ombre aux promeneurs, ont un effet brise-vent et permettent de lutter contre l'érosion du talus.

Ample

Accotement

Fourrés denses existants.

▲ En regardant vers l’ouest : Des co-visibilités nombreuses

Dans le projet les délaissés routiers sont considérés comme de véritables espaces à potentiel. En terme de diversité, d’une part, grâce à leurs grande variété de sols, d’expositions, de milieux environnants ou de configurations topographiques (talus, replats, fossés, bordures de champs).

D’autre part, car ils pourraient intervenir dans la régulation des populations d’espèces susceptibles de s’attaquer aux cultures en abritant des espèces qui les contrôlent par la prédation.

Alouette des champs

Gestion sécuritaires des arbres en bord de route

Fauvette à tête noire

Milan noir

Laisser le bois mort pour favoriser les espèces saproxyliques

Faucon crécerelle

16 17 Investir les points hauts II.
6 km
Église NotreDame de l’Assomption Église Saint Jean Baptiste Passage de la LGV Ferme du Manoir Balance à grains Lave-sabots Ancienne cheminée industrielle Boucle paysanne Piste cyclable et piétonne Massifs arborés et arbustifs existants Espace agricole intensif
N
- 13 m 2.5 2.5 4.5 25 3 + 5 m 0 m ◀ Coupe transversale : Les délaissés routiers,
piste cyclable qui donne accès à un paysage ouvert
des atouts nombreux.
Octobre Fauche annuelle tardive des prairies des accotements Fauche partielle tous les 3 ans
Mulot Entretien extensif des espaces enherbés bordant la piste cyclable (tontes espacées ou pâturage extensif) ▼ Bloc diagramme illustrant les modes de gestion possibles des pentes et risbermes.

Le belvédère du doublet Nord

Un moyen de saisir la complexité du système aéroportuaire et de prendre une pause en plein cœur de Roissy Pôle

À mi-chemin entre deux buttes ferroviaires, renflouées par le stockage permanent de terres de déblais, le belvédère du doublet Nord s’apparentera dans le projet à un parc sur plusieurs niveaux, colonisé par une végétation pionnière. Aujourd’hui inacessible et constamment remanié, il sera demain largement desservi.

Espace public à destination des salariés de la plate-forme autant qu’aux visiteurs, le belvédère offre à son sommet des vues panoramiques. Elles sont permises par un enchaînement de circulations dont le dessin suit celui des courbes de niveaux actuelles. Elles desservent ainsi chaque niveau, détenteur d’une ambiance propre en fonction de la densité végétale, de sa composition et de sa hauteur.

Chemin à l’ambiance plus intimiste et préservé des fortes chaleurs grâce à la proximité des arbustes.

Table d’orientation qui aide à saisir la complexité du paysage alentour

Passerelle au dessus de la LGV

Mail d’arbres de hauts jets dans la lignée des platanes existants, plantés le long de l’ancienne route impériale reliant Soissons à Maubeuge au XIXè siècle.

Les passerelles qui jalonnent les franges aéroportuaires empruntent leur forme à celles des passerelles d’embarquement entre les terminaux et les aéronefs. Elles ont une structure en treillis, sont de couleur claire et rectilignes.

Aire de stationnement des avions

Une faune et une flore généralistes parfaitement adaptées aux conditions difficiles des talus ferroviaires

◀ Schéma représentant les temps de trajets probables jusqu’au belvédère depuis différents endroits du site de projet. Le belvédère est facilement accessible autant des travailleurs de la plate-forme que des visiteurs.

▶ Des volées de marches nichées dans la pente des talus permettent de desservir chaque niveau. Elles sont complémentaires aux chemins en pente douce qui suivent le tracé donné par les courbes de niveau.

Plantain major

Végétation rudérale existante, qui s’affirme. Le cortège végétal est typique des talus ferroviaires

Sorbier des oiseleurs

LGV desservie par deux routes de service.

Carotte sauvage

Armoise commune Aubépine monogyne

Le plateau de la butte est composé d’une végétation herbacée rase. Elle est balayée par les vents et offre une vue dégagée sur les alentours.

Graminées ( Dactyle, Brome, Agrostide, Fétuque, pâturin...)

13 min

Depuis le terminal 1 par le CDGVal

11 min

Depuis la gare RER du terminal 3

15 min

Depuis le centre ville du Mesnil-Amelot en empruntant le mail de la rue de Paris, la passerelle sur l’autoroute et le tunnel sous les pistes

Sureau noir

Légumineuses (Trèfle, Lotier corniculé, Sainfoin...)

Entre 18 et 20 min

Depuis la gare RER du terminal 2

▶ Prolongeant le franchissement de la future contournante

Est, un passage sous-terrain complète le réseau de tunnels creusé dans Roissy Pôle. Il complète l’axe principal de la rue de Paris qui donne à voir, sur toute sa longueur nord, les pistes 1 et 3. L’entrée vers cet itinéraire sera aussi accessible en bus, depuis une ligne existante, qui passera devant l’actuelle école du Fort de l’Aude et ses jardins.

18 19 Investir les points hauts
0 250 500 m 8 km
de
Rue
Paris
Base
taxi Location voiture Airfuel Rue de New York
Plateau enherbés Talus rudéraux Alignement de platanes existant
arrière
Tanaisie
- 13 m - 16 m 0 m 0 m 2 45 8 80 390 m 10 ▼ Coupe
transversale
N

L’Entrée Est et le jardin des Ronces Alternance de points de vues et de circulations immersives

Vers la piste des crêtes

Base vie Est

L’entrée Est sera non seulement un accès routier d’ampleur mais aussi un passage sécurisé pour les usagers à pied, sur les hauteurs, et en vélo, en partie basse. Elle est une étape entre le Parc des Renardières (p 22) et la piste des crêtes (p 16).

Les cheminements se recoupent au niveau du Jardin des Ronces : un espace où l’on peut croiser, en plus des avions, de discrètes espèces protégées, qui affectionnent les massifs embrousaillés et les étendues herbeuses de la zone.

▼ S’inspirer

3 ha de massifs pré-forestiers et de ronciers. Le nom du jardin est directement issu du nom du lieu-dit que l’on retrouve sur les cartes spaces enherbés existants qui s’affirment sur les hauteurs des reliefs. Une vue dégagée s’offre alors au visiteur. oisements qui émergent du parc des Renardières. Ils investissent le sud/ouest de l’entrée, notamment le parking PW.

▼ En regardant vers le Nord : Un jeu de regards « depuis » / « vers »

Le piéton peut y distinguer l’Église Saint-Martin du Mesnil-Amelot. Une succession de paysages s’offre au regard étendues herbacées, superposition d’écrans arborés et plus loin champs et villages. Depuis le clocher on voit l’aéroport, et ses tours de contrôle.

▼ (à droite ) Au loin, la place de la Haute Ronce.

Un cheminement serpentant entre les bassins mène à une placette. Elle donne vue sur la zone AGEN et sur l’étendue des massifs de ronces, de saules et de carex.

À Orly, afin de compléter le système de traitement physico-chimique des eaux de pluie 12 bassins plantés de 500 m2 chacun, permettent de traiter une partie des produits hivernaux contenus dans les eaux pluviales de l’aéroport (du glycol durant l’hiver, mais aussi des résidus de gomme de pneus, de l’huile et quelques d’hydrocarbures).

Des processus de traitements biologiques des eaux pourraient être intéressants à développer en lieu et place du futur bassin de rétention rattaché à la zone AGEN.

Terminal 2 G Passerelle piétonne qui enjambe les 5 voies et qui donne vue sur le terminal 2G

▼ Coupes tranversale et longitudinale : Une micro-topographie d’origine qui offre de nombreuses opportunités d’espaces publics atypiques. Ils donnent à voir les coulisses de l’activité aéroportuaire et les prémices du grand paysage qui les jouxte. Ici, les ambainces ne sont pas lissées pour le confort du visiteur. Il s’expose aux nombreuses sollicitations des sens et appréhende la topographie cadencée.

Vastes étendues herbeuses balayées par les vents. On y sent des odeurs lointaines de kérosène autant que de pollen On entend le chant des oiseaux, par dessus le vrombissement des réacteurs.

Pistes du doublet sud

ris des marais Iris pseudacorus IRIDACEAE

S cirpe aigu Schoenoplectus acutus CYPERACEAE

Emprise des 4 voies

Route désaffectée

20 21 Investir les points hauts
Roseau commun Phragmites australis POACEAE
N
1.
Bruant des roseaux Linotte mélodieuse Tarier pâtre Vanneau huppé
1.
+ 4 m - 5 m 0 0 0 332 m - 10 m 0 188 m 8 m 135 m 1.8
5 30 20
Future zone de stationnement AGEN Massifs pré-forestiers
Étendues prairiales
Place de la Haute Ronce Entrée du terminal 2G

Le parc agricole des Renardières

Un lieu d’expérimentation, témoin du caractère éphémère et inspirant des franges aéroportuaires

Le parc imaginé dans ce projet permet une traversée piétonne Nord/Sud là où les piétons se retrouvent aujourd’hui stoppés, contraints de faire un détour de près de 4 km (cf. p 7) afin de contourner ce gigantesque terrain, mis à distance des regards curieux pour des raisons pratiques évidentes. Néanmoins, un compromis pourrait-il exister entre privé et public ? L’objectif ici serait d’imaginer différentes vocations à cet espace.

Ainsi, la majorité des 150 ha, aujourd’hui interdite, restera peu praticable. Majoritairement enfrichée ou cultivée elle sera néanmoins observable depuis des chemins, des espaces et des points de vue aménagés. Ces cheminements respecteront une distance de sécurité avec le VOR, le système de positionnement radioélectrique, dont l’apparence a donné sa forme aux cheminements du parc, qui donnent l’impression d’une onde radio qui se diffuse.

24 m

Hauteur maximale tolérée pour un aménagement au niveau du belvédère du doublet Sud.

▲ Cartographie montrant le rapport entre servitudes aéronautiques et topographie du site

Le parc des Renardières est aussi une fabrique d’émotions, un lieu original où l’on se confronte au gigantisme du système autant qu’à l’intimisme d’une vallée, dont le parc tient d’ailleurs son nom : une zone de stockage des eaux pluviales qui s’est nichée dans le sillon dessiné par le Ru des Cerceaux. De nombreuses sous-entités permettent de faire l’expérience de cette proximité unique avec les pistes et le tarmac. La coupe ci-dessus détaille, pour illustrer cette notion de proximité avec le monde aéroportuaire, le rapport entre aménagement au sol et servitudes aéroportuaires.

Ainsi, au point le plus haut du parc, au niveau du belvédère Sud (un espace de stockage de terre aujourd’hui inaccessible rendu public dans le projet), la hauteur maximale autorisée pour un objet, un arbre ou une infrastructure est de 24 mètres. Les arbres de hauts jets que l’on distingue sur la coupe et les vues sont donc cantonnés aux travers du belvédère et accompagnent la montée vers son plateau enherbé.

D’autres ramifications piétonnes donnent accès à la vallée. Les ambiances y sont complémentaires aux paysages ouverts, majoritaires du parc.

22 23 S’appuyer sur les réserves III.
N
Le V.O.R La Vallée Le plateau La plaine Bassin des Renardières Allée de Compans Coulisses forestières Piste centrale
soit 113 terrains de foot 150 ha. 275 m 114 m 138 m 82 m 100 m 1.8 - 19 m - 6 m + 13 m 0 0 33 m
Point le plus haut du parc Servitude aéronautique au point du belvédère
le belvédère sud
500 m 1.
Fabrique d’émotions

Production agricole

Le parc agricole des Renardières, comme son nom l’indique, est aussi en partie dédié à l’agriculture. C’est une activité déjà présente sur le site, de manière ponctuelle au Nord-Est, qui fonctionne sur le modèle de baux précaires d’un an. L’objectif ici est de faire perdurer ces usages, à l’image du grand paysage alentour qui aurait investi les franges aéroportuaires. Néanmoins, ces dernières, marquées par leur malléabilité et leur instabilité, invitent à l’inventivité et à l’expérience.

Le projet propose donc un parc à l’image de ce lieu d’interface en mouvement permanent. Ainsi, sur les 150 ha disponibles, 62 seront cultivés, en tenant compte de la topographie d’origine. Certaines parcelles acceuilleront du tournesol, du colza ou de la caméline afin d’expérimenter la production d’agrocarburants raffinés. Ils pourront par la suite être utilisés par une partie des bus d’île-deFrance mobilité, stationnés au Mesnil-Amelot, près de la future gare de métro 17.

Betteraves sucrières

▼ Schéma du circuit court d’approvisionnement en agrocarburant

Sucres Fermentation

Pommes de terre

Réseau de transport collectif local

Parcelles cultivées

Ethanol

Mélange à l’essence Blé

Plus grande adaptabilité face au dérèglement climatique que le colza

Colza

Caméline

Tournesol

Mélange au gazole

Transestérification

Ester d’huiles végétales ou biodiesel

Installation d’une micro-raffinerie sur une parcelle vacante du foncier d’ADP, qui bénéficierait d’une surface de plus de 10000 m2

• 1 ha de colza = 1500 L de diester

• 1 bus = consomme 30L pour 100 km par jour

• 62 ha de production = 8 bus roulent aux agrocarburants

▲ Vue depuis le plateau agricole, au sud du parc, en regardant vers les pistes.

▼ Coupe du plateau agricole

Station de traitement des eaux pluviales.

Haies vives à essences variées qui délimitent des parcelles, abritent les auxiliaires des cultures, limitent les effets du vent et de l’érosion.

Boisements refuges pour la biodiversité, dans le prolongement des couloirs arborés à l’Est.

24 25 S’appuyer sur les réserves III.
200 m 1.8 0 0 + 18 m 560 m 3.

▼ Vue du

26 27 S’appuyer
III.
sur les réserves
bassin des Renardières et de la piste centrale depuis les airs

Fabrique d’émotions

C’est dans le parc des Renardières que l’on se rend compte, mieux que n’importe où ailleurs, de la démesure du site .

Le cœur du parc accueille un espace aménagé pour la pause ou le sport. On y découvre une ambiance spectaculaire à l’image du parc Tempelhof de Berlin.

On retrouve sur cet espace du parc une signalétique rappelant celle des pistes et une allée centrale, dimensionnée à la manière de la piste qu’elle prolonge. Elle permet de se rendre compte de la démesure des infrastructures aéroportuaires, en contraste avec le dessin étroit et sinueux de la vallée à l’intérieur de laquelle il s’est inséré.

De nombreux milieux peuvent s’exprimer dans le parc. Le promeneur peut ainsi observer la faune et la flore de fourrés xérophiles, propices au grillon d’Italie autant qu’une ripisylve haute qui représente un refuge idéal pour le papillon Écaille marbrée rouge.

Ces espèces, entre autres, sont identifiées à plusieurs reprises dans les dossiers d’autorisations environnementales auxquels j’ai pu avoir accès et font parfois l’objet d’une protection comme le Courlis de terre. Les aménagements de l’aéroport se doivent donc de tenir compte de la présence de ces espèces.

Boisements mixtes qui résultent de l’évolution des friches existantes. Ils prolongent les masses arborées du noeud routier à l’est. L’apparence et la composition de ensembles plantés entre les échangeurs s’inspirent des principes d’aménagement de l’entrée Ouest, réqualifiée en 2019.

Espace prairial praticable, de même dimension que les pistes

Pente largement investie par la végétation spontanée, existante, et qui continue de prendre de l’ampleur en fond de vallée.

Cépées qui stabilisent le sol et ombragent la pente. C’est un lieu idéal pour pique-niquer où se reposer.

É caille marbrée rouge

Un papillon protégé dont les chenilles affectionnent tout particulièrement la végétation haute et dense.

Lit mineur du Ru des Cerceaux

Bassin n°2 des Renardières. Espace existant de 11000 m2 , superficie absolument nécessaire en cas de fortes précipitations

Base arrière des taxis. Limitation des ilôts de chaleur. Désinperméabilisation et couverture en ombrières solaires, (qui deviendra obligatoire pour tous les parkings de plus de 80 places selon une loi passée en 2023). Les espaces plantés qui encadrent la base investissent la trame orthogonale des circulations. Pour les chauffeurs, la base devient aussi un lieu de pause entre deux clients.

Alignements d’arbres de haut jet plantés au sein d’une haie mixte existante. Ils accompagnent la piste cyclable qui contourne le parc et sont des repères dans le paysage ouvert du parc. Ils rappellent l’ancienne route impériale pavée du MesnilAmelot à Compans.

Une végétation prairiale qui est de moins en moins gérée en se rapprochant du VOR, le préservant des regards indiscrets et le mettant à distance des visiteurs grâce à des massifs arbustifs qui doublent une clôture.

Les gravières sont des habitats privilégiés pour le Courlis de terre déjà présent sur le site.

Ha-ha, qui défend l’accès aux pistes sans borner la vue.

A lignement d’arbres de petit développement , sans fructification appétante pour les oiseaux afin de limiter les risques de collisions.

G rillon d’Italie

Une espèce protégée en Ile de France qui affectionne les fourrés et les prairies xérophiles.

28 29 S’appuyer sur les réserves III.
2. 4. 5.
50 m 25 m 120 m 5 130 m 20 m 45 m 783 m 8 2 25 m 0 100 m
Piste N°2
0 0 + 9 m + 19 m 1 km 0 0 - 10 m - 18 m 140 m 212 m 3.5 50 m 140 m 455 m

Le projet présenté dans ces pages imagine les franges aéroportuaires comme une nouvelle destination, à part entière. Elle profite à de nombreux usagers, allant du riverain au voyageur en passant par le salarié de la plate-forme ou les élèves des écoles limitrophes.

Cet archipel d’espaces publics atypiques, immersifs et réflexifs est propice à l’innovation, à l’image de son contexte proche et plus lointain en perpétuelles mutations.

Le projet développé remet ainsi en question une citation de l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, qui disait de l’aéroport « qu’il défaisait l’apprentissage et rejetait l’improvisation » alors que l’aéroport, et encore plus les franges aéroportuaires, pourraient être des lieux d’expérimentation et de spectacle certains.

30 31
Conclusion
32 PEIGNEUX
Tome 2
Lucie Mémoire de fin d'études

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