LPH 995

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Jeudi 23 février 2023

2 Adar 5783

Nº 995 | Mensuel

L’ÉTAT D’ISRAËL

AIME VOIR

LE PEUPLE JUIF

RENTRER À LA MAISON

DOSSIER SPÉCIAL

UN PAYS SI CHER

À NOTRE
CŒUR
ISRAÉLIEN DE L'ALYA ET DE L'INTÉGRATION
OFIR SOFER MINISTRE
ISRAËL

LE 5 MARS 2023, GRANDE JOURNÉE DE DONS

En Israël, plus de 1200 familles d’olim francophones vivent sous le seuil de pauvreté. En 2020 et 2021, le Covid 19 a détruit plusieurs centaines de milliers d’emplois et provoqué d’innombrables drames familiaux, en 2022, la crise économique qui déstabilise des foyers jusque là équilibrés. Des centaines d’enfants, de personnes âgées, d’handicapés sont plus que jamais en grande détresse : AIDONS-LES MAINTENANT !

WWW.ISRAEL-TSEDAKA-BY-QUALITA.ORG.IL

Accomplissons la Mitzva de Pourim de Matanot Laevyonim

Donnons à manger à ceux qui ont faim

Améliorons le quotidien des plus démunis

Facilitons leur réinsertion dans la société

2 LPH N° 995
« Le moi devant autrui est infiniment responsable »
Emmanuel Levinas
Fonds d’urgence pour olim francophones

ל''כנמ Directeur de la publication

Ariel Kandel

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édito

Ce que je possède m'appartient-il ?

Saviez-vous qu’Israël fait partie des pays qui ont envoyé le plus de secouristes en Turquie ? 450 contre 250 pour la France, par exemple, qui compte dix fois plus d’habitants. Quelle fierté, sans parler de cette attitude exemplaire consistant à aller sauver des civils syriens en territoire ennemi ! Mon pays m’étonnera toujours.

Saviez-vous que Pourim sera célébré le 8 mars à Jérusalem, date de la Journée internationale des femmes ? La reine Esther serait contente, femme héroïque de notre histoire toujours prémonitoire. Quel lien, me direz-vous, entre ces deux faits ? J’y vois de la générosité. Une générosité qui dépasse l’anecdote, car elle est profondément ancrée dans l’ADN d’un peuple éduqué, depuis son origine, à se tourner vers l’autre.

La plus belle manifestation en est certainement le Ma'hatsit haShekel qui sert à recenser le peuple. La leçon est là, puissante : vous n’êtes que des moitiés qui ne pouvez former un tout qu’en étant assemblés. Rassemblés. Unis. Soudés. Solidaires. Prolongement naturel de cet appel à la solidarité : Matanot laEvionim, les dons/cadeaux aux nécessiteux. Le dossier de cette édition, qui analyse les facteurs et les causes de l’augmentation du coût de la vie en Israël, est réalisé à la veille de la campagne Israël Tsedaka by Qualita, menée avant Pourim et dont l’objectif est de soutenir, chaque année, les familles francophones en difficulté.

L’étymologie du mot Tsedaka est « justice ». Il nous est en effet demandé de partager avec les autres ce que nous croyons posséder. La maman des deux petits anges assassinés le 10 février dernier l’a formulé de manière déchirante lors de la chiva : « Que dire ? Merci au Saint béni soit-Il de m'avoir envoyé Ses deux enfants pendant sept ans. Maintenant je les Lui rends. » Une mère confrontée à la pire des douleurs et capable de prononcer de telles paroles doit nous faire réfléchir : nos possessions matérielles nous appartiennentelles vraiment ? Au fond, n’est-il pas plus exact de dire que nous ne possédons rien ?

C’est à cette très forte remise en question que le judaïsme nous invite en nous demandant de donner la Tsedaka. À notre proche entourage en priorité. Nous avons tous été olé 'hadach et, que nous soyons intégrés depuis trois, cinq ou vingt-cinq ans, les olim de France constituent notre famille. Il est donc logique de penser à eux avant tout.

Mais l’éthique du don va encore plus loin : même un pauvre – qui se nourrit grâce à la Tsedaka – doit donner la Tsedaka avec l’argent qu’il reçoit, nous dit la loi qui n’exempte ainsi personne de cette difficile mais fondamentale

mitzva

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EN COUVERTURE : © DR

Je vous souhaite une magnifique fête de Pourim, joyeuse, généreuse et solidaire, à l’image du peuple d’Israël. n

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sommaire N°995

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GRAND ANGLE

Ariel Kandel, directeur général de Qualita, nous fait revivre la visite en France d'Ofir Sofer, ministre israélien de l'Alya et de l'Intégration

26 HISTOIRE

Shlomo Friedrich, l'acteur oublié des relations entre Israël et la France

30 DÉVELOPPEMENT DURABLE

Préparez vos propres produits d’entretien !

32 BON À SAVOIR

Tout savoir sur l'impôt sur le revenu locatif en Israël en 2023

34 SANTÉ ET BIEN-ÊTRE

Qu’est-ce que la thérapie-photo ?

36 SILVER

Les bienfaits de l’activité physique pour notre santé

38 BOUILLON DE CULTURE

La Galerie Saphir, temple de la culture juive

40 LIVRES ET VOUS

Interview de Cécile Ladjali, auteure de La nuit est mon jour préféré

10-25 DOSSIER

ISRAËL, UN PAYS SI CHER À NOTRE CŒUR

l ENTRE MIRACLE ÉCONOMIQUE, PAUVRETÉ ET RÉSILIENCE

l INTERVIEW DE DANIEL GUGENHEIM, ÉCONOMISTE

l IMMOBILIER : LE PRIX À PAYER

l QUAND LA ROUE TOURNE

l ISRAËL : LE ROYAUME DES MONOPOLES

l LUTTE CONTRE LA CHERTÉ DE LA VIE : UNE PRIORITÉ NATIONALE

42 CONSCIENCE

La troisième habitude des gens efficaces : commencer par le commencement

44 LE KLING DU MOIS

Le vote des anges

ET AUSSI...

Au nom de la loi (45), Judaïsme (46), Mazal tov (48), Opinion (50), Recette (51), Jeux (52-53), Immobilier (54), Petites annonces (56)

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Turquie : priorité à la vie

Le 9 février 2023, plusieurs tremblements de terre ont secoué la Turquie et la Syrie. Bilan provisoire : plus de 25 000 morts. Dès l'annonce de la catastrophe, Israël a dépêché sur place des équipes de

sauvetage de Tsahal ainsi que du matériel et des produits de première nécessité. Les sauveteurs israéliens ont travaillé sans relâche pour sauver des vie mais à aucun moment ils n'ont oublié de prier.

© photos Flash 90

ARRÊT SUR IMAGES

Un espoir historique

Le message des Juifs de France était clair : « Nous voulons venir en Israël, mais… » Nous avons rencontré des gens qui, presque à l'unanimité, souhaitent venir vivre en Israël mais qui, pour réaliser leur rêve, ont besoin que nous les accompagnions. De Paris à Sarcelles en passant par Charenton, enfants d'écoles juives, étudiants, élèves d'oulpan, dirigeants communautaires, rabbins, philanthropes, tous étaient étonnamment sur la même longueur d'onde, et ce phénomène ne fait que se renforcer depuis plusieurs années. Au ministre, maintenant, de rassembler le plus de forces vives possible pour que ce projet se concrétise. Il s'agit de produire un plan de qualité mais qui s’applique aussi, quantitativement, aux milliers de Juifs français qui désirent monter en Israël : ce plan doit pouvoir les accompagner TOUS de façon proactive dans la recherche d'un emploi, pour faire

face à la bureaucratie, pour les intégrer au sein d'une communauté, pour les aider au mieux à payer leur loyer, et pour encadrer leurs enfants et leurs adolescents en dehors des heures d'école. Seul un plan clair avec de réelles pistes d'intégration pourra permettre au gouvernement d'encourager l’Alya de France.

L'accueil que les enfants de Sarcelles ont réservé au ministre restera un moment fort de cette visite. Chantant d'une seule voix en hébreu, ils ont réussi en quelques instants à communiquer l'amour d'Israël d'une communauté entière et à prouver combien leur perception du peuple juif serait bénéfique à l’État hébreu : une perception selon laquelle le peuple juif est composé de personnes diverses qui

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Le ministre Ofir Sofer en compagnie du directeur général de Qualita, Ariel Kandel (à droite), lors de leur visite à la synagogue de la Victoire à Paris.
Il y a quelques jours, j’ai accompagné le ministre de l’Alya et de l'Intégration, Ofir Sofer, en France. C'était son premier voyage officiel en tant que ministre et seulement la troisième fois de sa vie qu'il quittait la Terre d'Israël – car selon sa vision, on ne peut sortir d'Israël que si l’on est investi d’une mission au service du peuple juif.

savent vivre ensemble au quotidien, comme le font les Juifs de France. Si le gouvernement déploie les efforts nécessaires, Israël bénéficiera de cette unité, si crucialement nécessaire aujourd’hui. Pour cela, il lui faudra faire preuve de pragmatisme et indiquer des missions claires aux différents acteurs impliqués dans la réussite de ce projet (pouvoirs publics, organisations…), faute de quoi nous n'y arriverons pas. Comme l'a fait le ministère de la Santé qui a privatisé une partie de ses services, il faut sérieusement élargir le cercle de ceux qui peuvent agir. C’est seulement ainsi que des dizaines de milliers de Juifs de France pourront faire leur Alya. Béhatslah'a

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! n
L'accueil que les enfants de l'école Ozar Hatorah de Sarcelles ont réservé au ministre restera un moment fort de cette visite.

En juillet 2018, un groupe de 300 nouveaux immigrants venant de France atterrissent à l'aéroport Ben Gourion dans un vol spécial affrété par l'Agence Juive.

C'est lui qui l'a dit...

LPH a sélectionné pour vous quelques phrases prononcées par le ministre de l'Alya et de l'Intégration lors de sa visite en France : propos choisis.

Je sais que la question de la cherté de la vie taraude tout le monde, et aussi peut-être celle du renforcement du shekel [face à l’euro].

Disons que tous les Juifs sont sionistes, tous aiment Israël, tous veulent venir, mais pour cela il faut qu’ils trouvent du travail et qu’ils trouvent un logement, ce qui n’est pas facile.

J’ai fermement l’intention d’essayer d’aider à ce que, dans les deux premières années, on facilite l’Alya et l’intégration, notamment en ce qui concerne les loyers, le domaine de la bureaucratie et l’insertion dans le marché de l’emploi.

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aucune promesse que je ne puisse tenir, mais je promets d’être un ministre qui va faire beaucoup d’efforts et s’atteler à la tâche.

RÉFLEXIONS SUR LA JEUNESSE JUIVE DE FRANCE

On entend souvent parler de désaffection d’Israël par les jeunes – et par les moins jeunes, d’ailleurs. On n’ose plus prononcer le mot « sioniste » à voix haute de peur que l’on nous taxe de… tout et n’importe quoi ! Ceux qui ont fait leur Alya par sionisme font sourire. On pense que ce sont des idéalistes, qu’il « en faut », bien sûr, mais que la vie en France est tellement plus simple. Au risque de décevoir les cassandres qui prévoient un déclin total de l’Alya de France, je peux vous assurer qu’au cours de la semaine Orient-A-Sion, j’ai rencontré de vrais sionistes – au passage, bravo à toute l’équipe de Massa et de l’Agence Juive pour l’organisation et le professionnalisme ! J’y étais en tant que directrice académique du CNEF (organisation qui s’occupe de l’intégration et de l’orientation des jeunes francophones en Israël). Eh bien, je dois dire qu’en parlant avec tous les jeunes qui sont venus me consulter, j’ai repris espoir. Même chose durant la tournée des écoles. Les jeunes (16,17 ans) avec qui j’ai parlé m’ont non seulement posé des questions très spécifiques, ce qui démontre beaucoup de maturité et une vraie réflexion sur leur projet, mais en plus – et c’est cela qui était extraordinaire –, vraiment enthousiastes à l’idée de partir en Israël. Et l’on parle ici de jeunes n’ayant rien à fuir, mais qui auraient au contraire tout à gagner à rester en France, où ils ont parents, famille, amis, langue – et le linge mis pour eux dans la machine à laver ! Ces jeunes ont la possibilité d’étudier partout dans le monde : Porto, Madrid, Bruxelles, Londres sont devenues des destinations très attractives pour qui envisage un parcours académique. Et pourtant…

C’est ce que j’appelle sionisme : l’amour d’Israël, un appel, le sentiment que son destin individuel et celui des Juifs du monde entier ne peuvent se réaliser qu’en Israël.

ALORS COMBIEN ?

Plus de 40 000 juifs de France ont immigré en Israël durant la dernière décennie. Un record a été atteint en 2015, avec l’Alya de près de 8000 Juifs. D'après l'étude de l'IFOP sur la communauté juive de France réalisée en 2015, 43 % des Juifs de France souhaitaient faire leur Alya.

Pendant la crise du Covid-19, environ 14 000 chefs de famille français ont assisté à des soirées d'information de l'Agence Juive sur l’Alya, ce qui correspond à environ 50 000 personnes qui seraient motivées pour rejoindre l'État hébreu.

Le salon de Paris bruissait de voix qui s’informaient, parents et jeunes confondus. Et fait extraordinaire, les parents n’étaient pas là pour montrer à leur(s) enfant(s) combien leur projet était irréalisable – bien au contraire ! À ma grande surprise, les parents essayaient de trouver le meilleur parcours, celui qui révélerait le potentiel de leur(s) enfant(s) de la manière la plus fidèle possible. Ceux à qui j’ai parlé n’étaient même pas contre l’idée d’une année préparatoire, d’un cherout leoumi ou de l’armée. En général, les années passées avant les études sont des années « perdues » au regard du public francophone. Mais à l’heure des réseaux sociaux, l’information commence à faire son chemin et c’est tant mieux.

Je dois dire que je retrouve le même enthousiasme en Israël lors de mes rencontres avec les jeunes. Pour la plupart, ils sont heureux, épanouis, et ne pensent pas à « rentrer » en France. Ils essaient au contraire de trouver leur voie en Israël. D’ailleurs, leur sincérité et leur volonté m’émeuvent toujours. Alors bravo à ces jeunes et à leurs parents. Je ne me fais plus de souci, la relève est assurée et je vais pouvoir dire à nouveau : je suis sioniste et j’en suis fière ! n Valérie Karsenty

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Je ne veux mentir à personne, je ne veux faire
Le ministre Ofir Sofer avec les membres de l'Agence Juive à Paris

Israël, un pays si cher à notre cœur

À la veille de l'opération Israël Tsedaka by Qualita destinée à aider les olim francophones en difficulté, nous avons souhaité analyser une des principales causes de la précarité : l'augmentation considérable du coût de la vie.

DOSSIER RÉALISÉ PAR GUITEL BEN-ISHAY

LE PARADOXE ÉCONOMIQUE ISRAÉLIEN

Entre miracle économique, pauvreté et résilience

Le miracle économique israélien serait-il en perte de vitesse ? Alors que les chiffres macroéconomiques classent Israël parmi les pays les plus riches du monde, ses citoyens sont de plus en plus nombreux à peiner pour arrondir leurs fins de mois. Un paradoxe qui a pris une ampleur particulière cette année avec la montée de l'inflation qui a frappé tous les États occidentaux. 6,3

Avec une croissance économique de 6,3 % en 2022, le rythme israélien est le meilleur des pays de l'OCDE. Par ailleurs, Israël est la 19e économie mondiale en termes de PIB par habitant, avec 49 840 dollars par habitant. À titre de comparaison, le PIB par habitant en France est de 45 028 dollars, et celui des Américains est de de 69 375 dollars. En termes de PIB global, Israël est 29e au classement des pays les plus riches.

Si l'on se réfère à l'excédent budgétaire en 2022, là encore, les chiffres sont bons : il s'élève à plus de 33,4 milliards de shekels alors qu'en 2021, l'État affichait un déficit budgétaire de 45,6 milliards de shekels.

Avec une croissance économique de 6,3 % en 2022, le rythme israélien est le meilleur des pays de l'OCDE.

Et pourtant, une famille israélienne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté !

Ces chiffres sont à relier à l’arrêt des aides colossales accordées aux citoyens touchés par la crise sanitaire. Par ailleurs, le ministère des Finances a pratiqué en 2022 une politique d’imposition qui a entraîné une forte augmentation des recettes fiscales : 300 milliards de shekels sont entrés dans les caisses de l’État en 2022 grâce aux impôts, contre 265 milliards en 2021, soit une augmentation de 19,1 % des recettes fiscales.

Israël est la 19e économie mondiale en termes de PIB par habitant, avec 49 840 dollars par habitant.

Le tableau se complique si l'on se penche sur les chiffres de la pauvreté en Israël. Là, le pays tombe en bas du tableau. En effet, ces données placent Israël en queue de classement des pays de l’OCDE : il est avant-dernier, juste après le Costa-Rica. Israël fait partie des pays développés avec le plus haut niveau de pauvreté. Le rapport sur la pauvreté présenté le 5 février dernier par le Bitoua'h Leoumi (l’Assurance nationale) dresse un tableau inquiétant : En 2021, 1,95 million d’Israéliens vivaient en dessous du seuil de pauvreté ; parmi eux, 853 800 enfants et 212 400 personnes âgées. Ce chiffre est en augmentation par rapport à 2020 où 1 877 594 personnes avaient été recensées sous le seuil de pauvreté.

L'association Latet, qui aide les personnes dans le besoin, a publié en décembre dernier les chiffres de son rapport sur la pauvreté en Israël. À la différence du rapport sur la pauvreté du Bitoua'h Leoumi, celui de Latet ne prend pas uniquement en compte les entrées

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d’argent des ménages mais aussi leur capacité à sortir cet argent. Il en ressort que 24 % des familles israéliennes vivent sous le seuil de pauvreté en 2022 – ce qui correspond à 700 000 familles – contre 19 % avant la crise du Covid-19. La proportion de familles qui font appel à une aide extérieure permanente à triplé entre 2021 et 2022 : elles représentaient 1,5 % des familles israéliennes en 2021, elles sont 4,5 % en 2022. De même, la proportion de familles qui ont renoncé à des soins médicaux ou à du matériel scolaire a triplé entre 2019 et 2022. D’après le rapport de Latet, 2 627 000 personnes dont 1 176 000 enfants vivent dans la misère en Israël, ce qui représente 27,8 % des citoyens et 38,6 % des enfants. La crise du Covid-19 a incontestablement constitué un tournant dans la situation de précarité de nombreuses familles : près du quart des familles soutenues financièrement aujourd’hui le sont depuis deux ans. 19,7 % des enfants en Israël ne mangent pas à leur faim. 38,4 % des familles qui sont assistées par des associations ont affirmé que leurs enfants ont dû réduire la taille de leurs repas ou sauter un ou plusieurs repas par manque d’argent pour acheter de la nourriture.

Ces familles dans le besoin vivent aussi dans la peur d’être expulsées de leur logement, puisque, avec des prix en constante augmentation, elles ne peuvent pas assumer le coût de leur loyer.

Par ailleurs, 10,5 % des familles avouent avoir renoncé à des soins ou des médicaments pour des raisons financières en 2021, et 15 % en 2022.

24 % des familles israéliennes vivent sous le seuil de pauvreté en 2022 – ce qui correspond à 700 000 familles –contre 19 % avant la crise du Covid-19.

10,5 % des familles avouent avoir renoncé à des soins ou des médicaments pour des raisons financières en 2021, et 15 % en 2022. 19,7

19,7 % des enfants en Israël ne mangent pas à leur faim.

La hausse des prix qui n'en finit plus

Inflation : + 5,3 % en 2022

Électricité : + 8,2 % en janvier 2023

Alimentation : + 3,6 % en 2022

Essence : + 7% en février 2023

Eau : + 3,5 % en janvier 2023

Habillement : + 4,6 % en 2022

Immobilier : + 20,3 % en 2022

Transports et télécommunications : + 9,2 %

69,4 % des personnes âgées qui reçoivent de l’aide de Latet ne savent pas si elles auront de quoi manger tous les jours et 36,5 % d’entre elles ne mangent pas à leur faim. 60,9 % ont renoncé à l’achat de médicaments ou à des soins médicaux.

Le rapport de Latet pointe également la diminution du nombre de familles appartenant aux classes aisées. Leur proportion a été divisée par trois depuis le début de la crise sanitaire, passant de 9 % des familles israéliennes à 3,2 %. Géographiquement, les zones de la périphérie, Jérusalem et les villes à majorité orthodoxe sont plus pauvres que les autres. 38,7 % des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté à Jérusalem, 32 % à Bnei Brak et 44 % dans la ville arabe de Rahat. La ville la plus pauvre est Modiin Illit ; Beit Shemesh vient en seconde position. Dans la région de Tel Aviv et du Centre, le niveau de pauvreté est plus bas que la moyenne.

Cherté de la vie, chute de l'euro : des défis quotidiens

« J'ai du mal à tenir », confie Naama, une mère monoparentale qui travaille dans un entrepôt. « L'augmentation du coût de la vie a eu un très fort impact sur mon budget. Dès que j'ai des difficultés à payer, j'emprunte de l'argent. J'ai même demandé de l'argent à mes parents alors qu'ils vivent de leur petite retraite : ils me donnent à chaque fois 100 shekels pour que je puisse acheter du pain et du lait à ma fille. J'ai un enfant et je travaille très dur pour que l'on puisse vivre. » Naama n'a pas encore réussi à payer les manuels scolaires pour sa fille et ne peut même pas envisager de se faire soigner les dents alors qu'elle en a vraiment besoin. « Je n'ai pas de quoi acheter un lit à ma fille. Elle dort avec moi. Mes parents m'ont payé un frigidaire, un salon, une télévision et un climatiseur. Je ne peux pas leur demander plus. »

Des histoires comme celle de Naama, on en trouve hélas beaucoup : pauvreté, endettement, difficultés à obtenir l'aide nécessaire. lll

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lll Dans de nombreux cas, il s'agit de foyers où les parents travaillent, mais pour un salaire qui ne leur permet pas de vivre décemment. Tous les Israéliens ont souffert, à des degrés plus ou moins graves, de l'inflation qui a atteint les 5,3 % en 2022. Les prix ont augmenté dans tous les secteurs de base : électricité (+ 8,2 % en janvier 2023), alimentation (+ 3,6 % en 2022), essence, eau (+ 3,5 % en janvier 2023), habillement, immobilier (+ 20,3 % en 2022), taxe d'habitation (+ 1,4 % en janvier 2023), transports et télécommunications (+ 9,2 % en 2022). Si les Israéliens de naissance se retrouvent confrontés à de telles difficultés, les olim en souffrent parfois encore davantage, puisqu'aux problèmes que rencontre tout le monde s'ajoutent pour eux ceux liés à l'adaptation au pays. Ils ne trouvent pas toujours de travail, ne connaissent pas les codes, et pour certains se découragent et prennent la douloureuse décision de repartir en France. À ces problématiques s'est ajoutée ces dernières années celle de la chute importante de l'euro par rapport au shekel. Les olim de France qui ont conservé une source de revenus en euros et surtout les retraités ont vu leur pouvoir d'achat considérablement diminué, à l'image de ce retraité francophone qui avoue avoir aujourd'hui du mal à aider financièrement ses enfants comme il en avait l'habitude.

La résilience d'Israël

Malgré cette situation économique chaotique, les Israéliens, dans ce domaine aussi, font preuve d'une résilience qui force l'admiration. D'abord, parce qu'ils restent de grands consommateurs qui aiment jouir de la vie : les dépenses de consommation en 2022 ont atteint les 100 milliards de shekels. Ensuite, les enquêtes d'opinion sur le bonheur montrent que les Israéliens sont parmi les plus heureux au monde. Lorsque l’on se penche sur la joie de vivre et l’espérance de vie, les chiffres peuvent paraître étonnants au regard de ceux de la pauvreté. Ainsi, c'est à Modiin Illit, la ville la plus pauvre d’Israël, que l’espérance de vie est la plus longue : 87,6 ans. Dans la ville voisine de Modiin-Maccabim-Reout, qui fait partie des plus riches du pays, l’espérance de vie est de 86,5 ans. À Tel Aviv, elle est de 83,1 ans.

Par ailleurs, à Beit Shemesh, l’une des villes les plus pauvres du pays (2 sur 10 sur l’échelle socioéconomique), 85,6 % se disent satisfaits de leur logement, ce qui est même davantage que dans

une ville comme Rehovot (7 sur 10 sur l’échelle socio-économique) où 85,5 % sont heureux de leur logement.

De manière générale, 89,3 % des Israéliens se disent heureux dans la vie. À Bnei Brak, une ville pauvre (2 sur 10 sur l’échelle socio-économique), ils sont 96,4 % à se déclarer heureux dans la vie, et 91,3 % à Beit Shemesh – presque autant qu’à Rishon LeZion ou à Haïfa (7 sur 10 sur l’échelle socio-économique), où ils sont respectivement 93,7 % et 92,2 % à être heureux. Sans nier la nécessité de permettre à toutes les familles de manger à leur faim et de vivre dans des conditions matérielles correctes, il est également bon de mettre les chiffres de la pauvreté en perspective avec la force de vie et de résilience du peuple d'Israël. n

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Les Israéliens, champions de l'humour en toutes circonstances. Lors d'une manifestation contre la cherté de l'immobilier en Israël, un jeune homme brandit une pancarte sur laquelle on lit le jeux de mots : « Diour ce n'est pas Dior ». « Diour », en hébreu, veut dire « le logement » et s'écrit avec les même lettres que Dior.

Daniel Gugenheim

La menace d'une crise des subprimes plane sur Israël.

Le docteur Daniel Gugenhein a travaillé pendant trente ans à l'Autorité des marchés financiers en Israël. Aujourd'hui, au sein de Qualita, il prodigue des conseils économiques aux olim de France par le biais de sa chronique hebdomadaire sur Studio Qualita, mais aussi de manière individuelle. Les demandes qui lui sont adressées par les olim ont considérablement augmenté : alors qu'ils étaient 60 à l'avoir sollicité en 2021, ils sont plus de 360 à avoir eu recours à ses services en 2022.

LPH : Comment peut-on expliquer ce qui apparaît comme un paradoxe israélien : de très bons résultats macroéconomiques mais une pauvreté croissante ?

Docteur Daniel Guggenheim : Il convient de souligner que s'il est vrai qu'il existe un gros problème d'inégalités en Israël, la situation dans les pays occidentaux actuellement n'est pas meilleure ; elle est même pire, puisqu'ils sont également confrontés à une récession économique.

Les différentes politiques gouvernementales, qui n’ont pas été suffisamment sociales, peuvent expliquer le paradoxe que vous soulignez. Les gouvernements successifs ont supprimé les allocations familiales, sont sortis du programme de logements publics (Amidar) ou encore ont fait pression sur les classes

moyennes. Ces politiques sont liées à la mainmise des fonctionnaires du ministère des Finances sur les décisions, le but de ces derniers étant que l'argent reste dans les caisses de l'État afin d'éviter le déficit. Par conséquent, les mécanismes de redistribution des richesses sont bloqués.

En Israël, les syndicats ne jouent pas leur rôle de défenseurs des classes populaires car ils ne sont pas autonomes et qu’ils ont des intérêts économiques. Prenez l'exemple des retraites : il y a quelques années, Benyamin Netanyahou et le chef de la Histadrout ont acté, en une nuit, que l'âge du départ à la retraite passerait à 67 ans. Cela n’a suscité aucun mouvement social de protestation, les syndicats ayant pris soin d'assurer les intérêts des caisses auxquelles ils étaient affiliés.

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Lorsqu’on voit les manifestations en France aujourd’hui quand le gouvernement veut faire passer l'âge du départ à la retraite de 62 à 64 ans, on comprend la différence de mentalité.

Le problème serait donc un manque de protection sociale ?

Oui. Néanmoins, on peut supposer que cette politique va évoluer avec le nouveau gouvernement et l’importante influence des partis orthodoxes qui représentent les classes plus défavorisées et qui prônent une politique plus sociale.

Quelle est la part de responsabilité des monopoles dans le problème de la cherté de la vie ?

Il y a en Israël une Autorité de la concurrence pour tenter de casser les monopoles. Mais cela ne suffit pas. Souvent, ce qui se passe en Israël, c'est que lorsque l'on casse un monopole, un autre le remplace. Les conditions de la concurrence ne sont pas créées. Les décisions sont prises par les fonctionnaires du Trésor, qui ne sont pas connectés au terrain.

La raison la plus profonde de ce manque de concurrence est l'accointance entre quelques familles qui détiennent les clés du pouvoir économique et le monde politique.

Avec l'arrivée de Carrefour en Israël, peut-on espérer un changement à la baisse des prix de l'alimentation ?

Est-ce un bon signal pour ce marché ?

Ce que l'on constate pour le moment, c'est que Carrefour ne fait concurrence que sur certains produits. La baisse des prix est ponctuelle et il n'est pas sûr que sur le long terme, la présence de Carrefour casse les prix.

Dans le domaine des supermarchés alimentaires, l'espoir pourrait venir d'un nouveau modèle dont un pilote a récemment été lancé : les supermarchés robotisés. La baisse du coût de la main-d'œuvre se répercute sur le panier du consommateur dont le prix diminue de manière significative.

Les Israéliens s'endettent de plus en plus et les dépenses de consommation sur 2022 ont atteint les 100 milliards de shekels. Cette augmentation témoigne-t-elle d'une consommation plus importante ou est-elle tout simplement liée à l'inflation ?

Les Israéliens ont consommé davantage en 2022. L'augmentation des dépenses en témoigne et

elle n'est pas liée à l'inflation car les dépenses de consommation ont augmenté de 10 % alors que l'inflation était de 5 % et la croissance de 3 %. Le nombre de transactions a également beaucoup augmenté. Après le Covid, les Israéliens ont eu envie de se faire plaisir.

La question de l'endettement est assez préoccupante. En tant que conseiller des olim, j'ai malheureusement souvent affaire à des olim qui ont des problèmes et qui sont surendettés. En Israël, les banques et divers organismes proposent des emprunts très faciles à contracter. Mais les taux d'intérêt pour les remboursements peuvent avoisiner les 20 % : comment les gens peuvent-ils rembourser ?! La question de l'endettement est peut-être celle qui nous menace le plus aujourd'hui. 600 promoteurs pourraient faire faillite cette année et les ménages ne peuvent plus payer leurs crédits immobiliers dont les mensualités ont doublé en 2022 ; une crise des

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« Personnellement, je n'aime pas beaucoup la politique d'Amir Yaron, le gouverneur de la Banque d'Israël, qui s'aligne souvent sur la Banque fédérale américaine. Il n'était pas obligé d'augmenter autant le taux d'intérêt. »
Daniel Gugenheim Amir Yaron, le gouverneur de la Banque d'Israël, lors d'une conférence de presse à Tel Aviv en novembre 2022

subprimes nous guette. 20 à 30%, voire 65 % – selon les sources – des gens déclarent ne pas pouvoir payer leur crédit immobilier.

La Banque d'Israël demande aux banques de faire des moratoires sur les crédits immobiliers et de décaler les paiements des mensualités pour éviter un tel scénario.

L'augmentation du taux d'intérêt est un levier contre l'inflation, mais aussi une manière d'agir sur la demande immobilière. Comment trouver un équilibre entre diminuer la demande et permettre aux gens qui ont déjà contracté des prêts immobiliers de pouvoir les honorer ?

Les prix de l'immobilier ont déjà commencé à stagner. Les gens comprennent maintenant qu'il convient d'attendre avant d'acheter. Parallèlement, l'État va construire des appartements locatifs pour augmenter l'offre.

Personnellement, je n'aime pas beaucoup la politique d'Amir Yaron, le gouverneur de la Banque d'Israël, qui s'aligne souvent sur la Banque fédérale américaine. Il n'était pas obligé d'augmenter autant le taux d'intérêt.

Dans quelle mesure les événements politiques en Israël influencent-ils les investisseurs étrangers et les marchés financiers ?

Il y a quelques semaines, Israël a emprunté 2 milliards de dollars d'obligations sur les marchés internationaux pour des projets écologiques. Les marchés les lui ont prêtés à un taux à peine plus élevé que celui pratiqué pour les États-Unis – 4,5 %. Cela signifie que les marchés internationaux pensent qu'Israël est en mesure de payer sa dette et font confiance à son économie. Cela est dû aussi au fait que, pour la première fois depuis des années, Israël a un excédent budgétaire et un bon excédent commercial. Par ailleurs, il existe un fonds de richesses constitué par les recettes du gaz. Jusqu'à présent, cet argent était conservé dans les caisses de l'État, mais le nouveau gouvernement sait que cet argent est disponible et pourrait commencer à le redistribuer. C’est une garantie économique supplémentaire à l'international.

La notation de crédit d'Israël reste stable à AA. Les changements politiques en Israël n'ont pas véritablement d'influence sur la scène économique internationale.

La composition de la société israélienne, avec des secteurs de population où beaucoup de gens ne travaillent pas – comme le milieu orthodoxe –, constitue un défi unique pour l'économie israélienne. Comment un tel modèle peut-il tenir sur le long terme ?

ll existe en effet des secteurs de population, comme le secteur orthodoxe ou arabe, où la pauvreté est plus importante, liée à un certain mode de vie. Néanmoins, on remarque que ces deux populations travaillent de plus en plus. En outre, concernant la population juive orthodoxe, force est de constater qu'il existe des nuances à l'intérieur même de cette composante. Par exemple, beaucoup de 'Hassidim travaillent. Dans des villes orthodoxes comme Beitar ou Bnei Brak, on compte de plus en plus de sociétés high-tech et d'entreprises. L'évolution est en marche, même dans les milieux les plus fermés ; elle devrait se poursuivre.

(suite page 19)

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Immobilier : le prix à payer

Le marché immobilier en Israël a battu tous les records en 2022 : les prix ont augmenté de 20,3 % par rapport à 2021. Les salaires, eux, n’ont augmenté en moyenne que de 4 %. Résultat : le prix des logements – à l’achat comme à la location –atteint des niveaux toujours moins abordables.

Le taux d’inflation en Israël s’est établi à 5,3 % à la fin 2022.

Pour y faire face, la Banque centrale d’Israël a décidé de relever les taux d’intérêt de référence. Mais cette solution n’est pas sans conséquence pour les propriétaires israéliens. Augmenter les taux affecte les emprunteurs – actuels comme potentiels – puisque la majorité des prêts immobiliers en Israël sont à taux variable. Les fameuses « machkantaot », les

prêts immobiliers, ont augmenté ces derniers mois de centaines de shekels ; et de nombreuses personnes ont aujourd’hui du mal à rembourser leurs emprunts auprès de leur banque. Les emprunteurs ne sont pas les seuls à subir une hausse des prix. Les locataires, qui par définition sont moins bien lotis, doivent eux aussi débourser davantage chaque mois. En Israël, la plupart

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Entre la hausse des taux d’intérêts et celle des loyers, le manque de projets immobiliers et de logements sociaux, les Israéliens peinent à trouver un toit.
© Flash 90
Un projet immobilier en cours de réalisation à Beer-Sheva, dans le sud d'Israël

des contrats de location se signent pour un an, renouvelable. Le propriétaire peut dès lors augmenter le loyer chaque année, et le locataire se retrouve ainsi à devoir choisir entre voir son loyer augmenter parfois de plus de mille shekels par mois ou avoir à chercher un autre logement – mais où ? Les spécialistes du secteur estiment que nous commençons l’année 2023 avec une pénurie

de 150 000 à 200 000 logements, alors que l’augmentation annuelle du nombre de ménages est de l’ordre de 50 000 à 60 000. Et la hausse des taux d’intérêt ne motive pas les promoteurs immobiliers à entreprendre de nouveaux projets… Il existe des solutions pour débloquer cette situation intenable pour de nombreux Israéliens. Il faudrait que l’État

mette de nouveaux terrains en vente pour encourager la construction de nouveaux quartiers résidentiels. Il faudrait aussi convaincre les propriétaires d’établir un bail de trois ans et les banques de baisser leurs taux d’intérêt. Si certains experts prédisent un ralentissement du secteur de l’immobilier, peu entrevoient une sortie de crise en 2023. n

(suite de la page 17)

Sans bruit, les choses se font. Il faut se méfier des chiffres dans les médias et plutôt examiner les études statistiques. À cela s'ajoute le fait que le nouveau gouvernement, entre autres sur l'impulsion du parti Shas, va aider les populations les plus défavorisées, notamment en leur octroyant des cartes alimentaires.

Autre caractéristique propre au pays : Israël est une terre d'immigration, d'Alya. En quoi cela impacte-til son économie ?

Je pense que c'est un des éléments qui contribuent à la vitalité de l'économie israélienne. Souvent, les populations d'olim ont du mal au début puis elles réussissent à s'intégrer et apportent beaucoup au pays. Le problème est que les olim sont moins aidés aujourd'hui que par le passé.

Des associations comme Qualita font beaucoup pour l’intégration des nouveaux immigrants. Cependant, dans mon activité quotidienne, je constate que beaucoup d'olim repartent en France faute d'avoir réussi à créer une situation financière stable en Israël.

Cela dit, il convient de noter que la population israélienne en général n'est pas beaucoup aidée et vit des difficultés qui ressemblent parfois à celles des olim.

Ces dernières années, l'euro a considérablement baissé par rapport au shekel, ce qui a impacté le pouvoir d'achat des olim retraités et de ceux qui reçoivent un salaire de France. Quelle tendance pour l'euro ?

Les prévisions des économistes ne sont pas des

prophéties. Beaucoup de choses sont déréglées. Je pensais, avec beaucoup d'économistes, que l'euro serait beaucoup plus faible à la fin 2022. Je me suis trompé. C'est surtout la spéculation à court terme plus que la situation économique qui détermine le cours des monnaies.

À court terme, c'est la bourse américaine qui joue sur le shekel. Les grandes compagnies qui gèrent les retraites investissent beaucoup aux ÉtatsUnis. Quand les bourses américaines baissent, les investisseurs achètent du dollar et le shekel baisse. Si les marchés américains se stabilisent, le shekel va remonter. À mon avis, l'euro va baisser considérablement en raison des problèmes que connaît l’Europe. Prenez l'exemple de la France : elle a 3000 milliards d'euros de dette, elle a été avertie par le Fonds monétaire international qu'elle risque de se retrouver en cessation de paiement. Je ne serais pas étonné si l'euro tombait en dessous d'un dollar à la fin 2023.

Il faut être prudent dans les prévisions.

Personnellement, je ne prendrais pas de risques : si j'avais des euros, je les changerais en shekels.

Globalement, l'économie israélienne est-elle saine ?

Oui, la croissance israélienne est en augmentation, alors que l'on parle de récession dans tous les pays européens. Le rapport de la balance des paiements est bon. Le déficit budgétaire est dans les normes. L'inflation devrait être de 3 % en 2023, la Banque d'Israël devrait stopper la hausse du taux d'intérêt, voire commencer sa décroissance plus rapidement que prévu. L'optimisme est de mise, avec une réserve concernant la menace évoquée plus haut d'une crise des subprimes. n

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Personnellement, je ne prendrais pas de risques : si j'avais des euros, je les changerais en shekels.

Quand la roue tourne

Vivre en Israël, y faire grandir ses enfants, est le projet d'une vie. Si l'idéal sioniste est un moteur important, certaines familles francophones sont confrontées dans leur quotidien à de grands défis d'ordre matériel qui viennent compliquer la concrétisation de ce rêve. Et quand les accidents de la vie surviennent sans crier gare et que l'avenir

T.vivait encore en France lorsqu'il a commencé à souffrir de problèmes orthopédiques suite à un violent coup reçu à la tête. Après un traitement par infiltrations, il peut envisager son Alya avec sa femme et ses enfants. Il arrive en Israël avec beaucoup de projets mais ses douleurs vont aller en s'accentuant une fois installé dans le pays, le rendant totalement dépendant dans tous les gestes du quotidien. Dès lors, sa femme ne peut plus travailler et le ménage sombre dans d'importantes difficultés financières doublées d'un douloureux handicap pour le père de famille.

C'est Hillel Ouaknin qui parvient à poser un diagnostic sur le mal de T. : il souffre de fibromyalgie, une maladie incurable très invalidante qui cause d'importantes douleurs. Un rhumatologue confirme le diagnostic. À partir de là, T. est reconnu handicapé à 60 % par le Bitoua'h Leoumi qui lui verse une pension de 4200 shekels par mois – trop peu pour assurer le quotidien. Le couple décide de surmonter sa gêne et d'aller taper à la porte de l'association Mazon, afin de pouvoir nourrir ses enfants – car « l'orgueil ne nourrit pas les enfants », a dit un jour T. à sa femme. Mazon les met en contact avec Qualita qui les aide à obtenir des bons alimentaires. Aujourd’hui, sans ces bons alimentaires, eux qui, en France, étaient du côté de ceux qui donnent, ne pourraient pas manger à leur faim. Parallèlement, l'assistante sociale de Qualita, Mihal, leur a proposé un ordinateur pour les enfants ainsi qu'une aide à domicile pour les devoirs. « Notre vie a changé », témoigne T. « Les enfants adorent la jeune fille qui les aide pour les devoirs. Quand elle vient, c'est une bouffée d'oxygène. Qualita nous apporte une aide concrète : avoir des bons alimentaires, c'est vital, avoir des enfants qui ne sont pas en échec scolaire, c'est vital. »

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semble compromis, il est bon de trouver sur sa route l'aide, l'amour et le soutien financier du peuple d'Israël.

H. a une petite fille née avec une très grave malformation cardiaque irréparable. La petite a subi cinq opérations pendant les trois premiers mois de sa vie. Les complications médicales se sont enchaînées. Elle a aujourd'hui un an ; elle passe beaucoup de temps dans les hôpitaux et a besoin de beaucoup de soins. Le seul lait qu'elle peut consommer coûte très cher et malgré la prise en charge par la caisse maladie, les parents doivent encore payer 1000 shekels par mois. Quant aux nombreux médicaments qu'elle doit prendre, ils coûtent entre 600 et 800 shekels par mois. Par ailleurs, elle souffre d'une défaillance au niveau des nerfs optiques, et elle a besoin de lunettes spéciales qui coûtent plus de 1000 shekels la paire et qui doivent être changées au moins deux fois par an pour qu'elles soient adaptées à son visage qui grandit.

H. et son mari ont arrêté de travailler. Ils doivent être 24 h/24 avec la petite, et dégager aussi du temps et de l'énergie pour leurs deux autres enfants en bas âge. Sans l'aide financière et psychologique qu'il reçoit, le couple ne pourrait pas tenir. Leur carte bancaire a été bloquée, ils n'avaient plus de quoi nourrir leurs enfants. La mobilisation autour d'eux a été impressionnante. « C'est ce qui nous a permis de donner à manger normalement à nos enfants », témoigne H. « Le mot merci n'est pas suffisant. Tous ces gens qui nous ont donné et nous donnent encore sauvent des vies, tout simplement. Nous avions l'habitude de donner, c'est très dur d'être celui qui a besoin des autres. »

Les bons alimentaires qu'ils reçoivent par l'intermédiaire de Qualita leur permettent d'aller faire des courses en toute dignité. Mihal, l'assistante sociale de Qualita, fournit aussi un soutien psychologique à H. qui était arrivée à bout de forces : « Quand on a avancé dans l'hospitalisation, j'avais l'impression d'être dans un tunnel, sans savoir la distance qui restait à parcourir, sans voir la lumière. Psychologiquement, je ne tenais plus. J'ai demandé à la koupat 'holim une aide psychologique : l'attente était

de six mois. Je leur ai dit que dans six mois, dans ces conditions, je ne serais plus là. » L'assistante sociale de Qualita l'a contactée : une fois par semaine, H. peut suivre une séance de soutien psychologique qui lui apporte une bouffée d'oxygène, l'aide à tenir le coup et lui donne la force d’affronter son quotidien.

Pour H., tout l'amour qu'ils ont reçu depuis la naissance de leur fille les conforte dans leur choix de vivre en Israël : « Cette aide autour de nous nous montre que le monde est bon, que tout n'est pas noir. Je suis persuadée qu'un tel élan n'existe qu'en Israël. » n

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Israël : le royaume des monopoles

Chaque jour, les supermarchés israéliens sont livrés par cinq grandes sociétés : Tnuva, Strauss-Elite, Coca-Cola, Osem et TelmaUnilever. À elles seules, ces cinq sociétés quadrillent 48 % du marché agroalimentaire en Israël. Plus de 1000 petites sociétés se partagent les 52 % restants. Les rayons des supermarchés semblent proposer de nombreuses marques au consommateur israélien ; mais en réalité, ce n’est qu'une illusion. Lorsque l'on achète du Fuze Tea, on achète Coca-Cola. La laiterie Tara est elle aussi détenue par Coca-Cola qui possède également l'eau minérale Neviot et les jus de fruit Prigat… Le groupe Coca-Cola est maître de 90 % du marché du Cola et de 43 % de celui des autres boissons en Israël.

Tnuva, de son côté, décide de la pluie et du beau temps sur le marché des produits laitiers, puisqu'elle détient 71 % du marché du lait, 81 % du marché du lait UHT et 90 % du marché du beurre. Le géant alimentaire domine également les marchés de la viande, du poisson et des surgelés.

Le constat est le même en ce qui concerne celui des céréales, où ne sont vendus quasiment que des

produits Unilever, qui détient 60 % du marché. Idem pour celui des soupes, où Unilever possède 77 % du marché.

Et si l’on décide d'acheter plutôt Nestlé, il faut savoir qu'il s'agit en fait d'Osem… Osem, c'est

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Si la vie est de 20 à 25 % plus chère en Israël qu'en Europe, c'est surtout en raison de la forte concentration des distributeurs et des importateurs – autrement dit : des monopoles.

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aussi 47 % du marché des chips, bambas et autres apéritifs, et 56 % du marché des pâtes en Israël, mais également 74 % du marché des laits infantiles. Strauss-Elite, quant à elle, possède 78 % du marché du café et 61 % du marché du miel.

Tel est le tableau pour le secteur alimentaire, mais tous secteurs confondus il existe au total 85 monopoles en Israël – un record au sein de l'OCDE. Cette mainmise des monopoles sur tous les secteurs de l'économie israélienne leur permet de fixer librement les prix les plus élevés.

Des monopoles à l'importation aussi

Israël ne compte que quatre importateurs officiels ; parmi eux, Schestowitz, qui importe et distribue de nombreux produits d'entretien et d'hygiène. Ainsi, les prix du savon Palmolive, des dentifrices Colgate et Elmex, ou encore des produits Revlon et Neutrogena sont décidés par le même importateur qui a pu faire signer à ces marques des contrats d'importation exclusifs lui permettant de se dégager d'importantes marges.

La société Diplomat fait aussi partie de ces importateurs officiels. C'est elle qui règne sur les produits comme les brosses à dents Oral B, les rasoirs Gillette, les shampoings Wella ou Head & Shoulders, mais également le chocolat Cadbury’s, le Toblerone, les Oreo ou les Pringles. Si le consommateur pense faire jouer la concurrence en achetant une de ces marques plutôt qu'une autre, il n'en est rien puisqu'en amont, c'est Diplomat qui régule les prix comme bon lui semble. Les monopoles au niveau des importations expliquent que les prix des produits étrangers n'ont pas baissé avec la hausse du shekel. Normalement, un shekel fort permet de gagner du pouvoir d'achat sur des produits dont le prix est en euros ou en dollars. Mais ces grands importateurs tout-puissants ont préféré augmenter leurs marges plutôt que de répercuter les gains liés à la valeur de la monnaie sur le prix proposé aux consommateurs. C’est ainsi qu’Israël se place à la sixième place des pays où le panier de courses est le plus cher.

Une concurrence muselée, des consommateurs qui n'en finissent plus de payer

Le ras-le-bol des consommateurs israéliens commence à produire des effets, mais de manière finalement limitée. Osem a par exemple accepté de repousser la hausse de ses prix de quelques mois face à la grogne des consommateurs. Les supermarchés ont eux aussi décidé de montrer les dents face aux géants agroalimentaires, à l'image de Shufersal qui avait décidé de ne plus commercialiser de produits Tnuva car il refusait l'augmentation de ses prix. Le boycott aura duré quelques mois, puis la chaîne a cédé : elle n'avait quasiment plus de produits laitiers à proposer à ses clients. C’est le serpent qui se mord la queue… Ce qui démontre la puissance des monopoles.

Les gouvernements successifs promettent toujours de casser les monopoles et d'augmenter la concurrence, pour le moment sans résultat concret.

N'oublions pas l'autre domaine dans lequel la concurrence n'existe pas : la banque. L'argent est bien le nerf de la guerre et les partis politiques en ont besoin pour vivre. Pour les politiques, casser les monopoles revient à scier la branche sur laquelle ils sont assis, en risquant de porter atteinte à leur financement. Les Israéliens n'ont pas la culture de la protestation sociale à la même échelle qu'en France. La dernière grande révolte à caractère social était celle dite « des tentes », en 2011. En Israël, les consommateurs attendent avec de plus en plus d'impatience les responsables politiques qui auront le courage de donner un coup de pied dans la fourmilière des monopoles. n

Pour les Israéliens, la guerre des prix n'aura pas lieu. Ils savent que, finalement, les seuls qui feront un profit sont les géants qui détiennent les monopoles et que personne, surtout pas les politiques, ne les fera plier.

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Lutte contre la cherté de la vie : une priorité nationale

Dix jours après avoir pris ses fonctions, le gouvernement présentait un premier wagon de mesures destinées à soulager la pression que l’augmentation des prix fait peser sur les citoyens.

Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, ont annoncé, le 11 janvier dernier, le gel de l'augmentation de la taxe d'habitation pendant un an. Ils ont décidé que l'électricité augmenterait de 2 % au lieu des 8 % prévus grâce au gel de la taxe sur le charbon. Quant au prix de l'eau, il a été relevé de 1 % au lieu de 3,5 %. Une bourse a été versée aux 300 000 personnes qui bénéficient d'une aide au chauffage, et l'augmentation du prix de l'électricité a été totalement annulée pour près de 100 000 petites et moyennes entreprises. Il s'agit de premières mesures ponctuelles prises pour parer au plus pressé. Le ministre des Finances a assuré que des changements sur le long terme seront discutés et actés lors des débats sur le budget 2023. Par ailleurs, le ministre des Finances a promis une lutte contre les monopoles, notamment dans le domaine alimentaire. Ainsi, le 4 février, il a envoyé une lettre au géant américain de la distribution alimentaire, la chaîne Costco, pour lui proposer de s'implanter en Israël. Cet appel s'inscrit dans la continuité du projet lancé précédemment en faveur de l'entrée sur le marché israélien des grandes chaînes internationales. Carrefour est déjà présent et commence à prendre ses marques, la chaîne hollandaise SPAR a également été approchée. D’autres leviers sont envisagés, comme la réduction des quotas à l'importation et la révision de

certaines normes sur les produits importés, qui rendent leur commercialisation plus onéreuse, voire impossible. Enfin, le gouvernement prépare un plan d'action pour limiter la hausse des prix du logement. Smotrich a promis de régler les difficultés de crédit des entrepreneurs et des constructeurs en simplifiant et en raccourcissant les procédures de planification et de permis de construire, et en maintenant la viabilité économique dans les zones périphériques. Par ailleurs, le cabinet du Logement a été restauré par le ministre du Logement et de la Construction, Yitzhak Goldknopf. Il s'agit d'un cabinet interministériel dirigé par le ministre du Logement, qui se fixe pour mission de régler la crise du logement et les problèmes liés aux infrastructures. n

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La dream team du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pour lutter contre la vie chère et booster l'économie (de gauche à droite) : Eli Cohen, ministre des Affaires étrangères, Benyamin Netanyahou, Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Nir Barkat, ministre de l'Économie

FACE À LA HAUSSE DES PRIX ET À L'INFLATION, L'ORGANISATION PAAMONIM VOUS PROPOSE UNE MÉTHODE POUR UNE GESTION FINANCIÈRE PLUS INTELLIGENTE :

Planification : vérifiez le statut actuel en termes de dépenses et de revenus pour mieux comprendre où part l’argent.

Communication : parlez avec votre partenaire et vos enfants. Décidez ensemble quels sont les objectifs et ce qui est le plus important pour vous.

Budget : définissez ce dont vous avez besoin et ce que vous voulez. Fixez un montant ou une limite de dépenses. Cela aidera à prendre des décisions avant même les achats.

Voici 10 conseils pour vous aider à faire face à cette période d’inflation :

Habillement. Méfiez-vous des fausses promotions : les 1+1 / 2+1 qui vous obligent à acheter plus de produits pour finalement arriver à un prix raisonnable, ou encore les promos « jusqu’à - 70 % » qui ne s’appliquent en fait qu’à très peu de produits.

Nourriture. Les produits de grandes surfaces seront souvent moins chers que les marques, allant parfois du simple au double. Attention ! Les produits au niveau des yeux sont plus chers que les produits situés sur les étagères inférieures.

Les achats sur Internet. Au moment de payer, vérifiez si les prix comprennent la TVA et autres taxes, s’il y a un paiement livraison ou tout autre ajout.

Achats et services. Marchandez ! En Israël, on peut discuter le prix de nombreux produits, des articles électroménagers aux services TV

et communication, en passant même par les commissions des banques et des assurances !

Abonnements. Vérifiez bien tous vos abonnement et prélèvements. En épluchant la facture de sa carte de crédit, on découvre souvent un abonnement à une salle de sport, un magazine ou autre service qu’on n’utilise plus.

remboursement d’impôts, par exemple si vous avez été au chômage une partie de l’année, si vous avez des assurances-vie personnelles ou si vous avez fait des dons à des organismes agréés. Le remboursement peut se faire sur l’année en cours et les six années précédentes.

Vérifiez vos droits. Le Bitoua'h Leoumi est l’organisme de paiement des droits civils : chômage, retraite, accouchement, handicap… Si vous avez fait votre Alya depuis moins de dix ans, vérifiez aussi vos droits auprès du ministère de l’Intégration (Misrad haKlita).

Voiture. Comparez les prix entre les différentes stations-service. Si vous faites régulièrement le plein dans une station, vous pouvez installer un abonnement « dalkan » pour réduire le coût de l'essence. Assurez-vous que vos pneus sont suffisamment gonflés afin de réduire leur usure.

Électricité. Éteignez les lumières et la climatisation dans les pièces vides. Utilisez les minuteries toute la semaine pour limiter le temps de fonctionnement des radiateurs et du chauffe-eau.

Arnona. Vérifiez si vous avez droit à des réductions. De plus, vous avez la possibilité de demander un prélèvement mensuel, afin d’éviter d’avoir une grosse somme à payer tous les deux mois.

Impôts. Plusieurs cas de figure permettent de bénéficier d’un

À Paamonim, nous croyons que la responsabilité personnelle pourra nous aider à prendre des décisions et à adopter une conduite financière plus judicieuses. Si vous voulez vous aussi comprendre le système économique israélien et apprendre une méthode qui a déjà aidé des milliers de familles en Israël, Paamonim, en partenariat avec Qualita, vous propose gratuitement un coaching financier personnalisé ou des cours par Zoom de gestion de budget familial.

Si vous êtes bilingue et que vous voulez nous aider à soutenir les olim francophones, rejoignez-nous comme bénévole et vous recevrez une formation professionnelle gratuite de coach financier.

Notre mail : french@paamonim.org

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Préparez vos propres produits d’entretien !

De nombreuses personnes ne sont pas conscientes des effets secondaires nocifs de l'utilisation des produits de nettoyage. Si vous lisez la composition de ces produits sur leurs bouteilles ou leurs emballages, vous trouverez des avertissements indiquant que ces substances sont irritantes et toxiques, et que vous devez faire attention à leur contact avec la peau et à l'inhalation de leurs vapeurs. La raison en est que les produits nettoyants conventionnels contiennent des détergents : des substances chimiques toxiques agressives et hautement concentrées, qui comprennent du chlore, des solvants, des adoucissants, des stabilisants, des agents moussants, des colorants et des parfums synthétiques. Au-delà de la problématique de santé se pose le problème environnemental : la production et l’utilisation de ces produits à la composition chimique toxique polluent l’environnement, non seulement l’air intérieur et extérieur, mais aussi les eaux et les sols dans lesquels ils seront déversés. De plus, les contenants en plastique de ces produits créent des déchets qui, dans 90 % des cas, ne seront pas recyclés. Il existe dans le commerce quelques marques

de produits d’entretien dont la composition est plus saine mais ils sont souvent très coûteux. Alors comment consommer des produits plus sains sans pour autant se ruiner ? Je vous propose de découvrir trois recettes qui changeront votre quotidien :

Poudre de lessive maison

Ingrédients :

8 cuillères à soupe de copeaux de savon de Marseille ou équivalent

4 cuillères à soupe de bicarbonate de soude (הייתשל הדוס)

4 cuillères à soupe de cristaux de soude (הפיטשל הדוס)

30 gouttes d’huile essentielle de lavande (facultative)

Préparation et utilisation :

l Mixer le tout dans un robot.

l Transvaser dans une boîte hermétique.

l Utiliser une cuillère à café pour chaque machine.

Gel nettoyant WC

Ingrédients :

250 ml + 50 ml d’eau

250 ml + 50 ml de vinaigre

2 cuillères à soupe de cristaux de soude (הפיטשל הדוס)

3 cuillères à soupe de cornflour

20 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé ou de lavande

Préparation et utilisation :

l Dans une casserole, faire bouillir les 250 ml d’eau + 250 ml de vinaigre.

l Y ajouter les 2 cuillères de cristaux de soude.

l Dans un verre, mélanger les 50 ml d’eau avec le cornflour.

l Verser le mélange dans la casserole et le laisser 2 minutes sur le feu. Il faut que le mélange épaississe.

l En parallèle, mélanger les 50 ml de vinaigre avec l’huile essentielle et les ajouter au mélange hors du feu. l Verser le tout dans un flacon spray, attendre que cela refroidisse et votre produit WC est prêt !

Nettoyant vitre

Rien de plus simple : mélanger dans un flacon spray une quantité égale de vinaigre et d’eau.

Facultatif : Ajouter 10 gouttes d’huile essentielle de lavande, de lemongrass ou d’orange. n

Pour plus d’astuces et de conseils, retrouvez-nous sur notre page Instagram : lilyrose_natural.

Et retrouvez tous nos produits de soin et d’hygiène naturels et écologiques sur notre site : www.lilyrosenatural.com.

Hanna Benshushan

Fondatrice et directrice de Lily Rose, cosmétiques naturels et zéro plastique Cofondatrice du groupe zéro déchet francophone en Israël

26 LPH N° 995 DÉVELOPPEMENT DURABLE
Avec quelques ingrédients de base que l’on peut trouver facilement, il est possible de fabriquer des produits d’entretien sains, naturels, écologiques et bon marché.

Shlomo Friedrich

L'acteur oublié des relations entre Israël et la France

Shlomo Friedrich. Ce nom ne vous dit probablement pas grand-chose. Pourtant, cet homme a été un acteur important des relations entre Israël et la France durant les années 1950 et 1960. Représentant du parti Hérout de Menahem Begin en France, Friedrich a dirigé pendant plus de vingt ans le Comité d'Alliance France-Israël, oublié lui aussi. Venu de nulle part, Friedrich est arrivé en très peu de temps, et par des moyens encore mystérieux, à tisser des liens avec d'éminents hommes politiques français de tout bord et à les mobiliser autour d'un indéfectible soutien à Israël. Ses archives personnelles, récemment déposées par sa famille au Centre Menahem Begin à Jérusalem, ainsi que des recherches que je mène à ce sujet, nous dévoilent un peu plus d’informations sur le personnage et son activité hors norme.

Débuts

Shlomo Zalman Friedrich est né en 1921 à Rymanóv, en Pologne. Adolescent, il entre au mouvement de jeunesse Betar de Zeev Jabotinsky. Le 1er septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne, une courte semaine plus tard ils arrivent à Rymanóv et Shlomo est expulsé du côté soviétique de la Pologne.

Après plusieurs déplacements et quelques mois de rudes travaux forcés en Sibérie, il se retrouve à Samarkand, en Ouzbékistan (URSS), où il travaille dans une fabrique de coton. Là-bas, il fait preuve d'une remarquable ingéniosité : les autorités ayant décidé de convertir la fabrique de coton en fabrique de sucre, les plantations de coton sont remplacées par des plantations de betteraves. Les betteraves

mûrissent, mais le matériel nécessaire à la production de sucre n'arrive pas. Friedrich met alors en place un système simple pour extraire des betteraves non du sucre, mais de l'alcool. Cela lui permet de gagner un peu mieux sa vie et de vouer ses énergies à la communauté juive locale dont il devient le président à l'âge de 23 ans. Début 1945, il est contacté par le Betar pour contribuer à l'émigration juive vers la Palestine,

28 LPH N° 995
HISTOIRE
PAR YOËL HADDAD
© DR

qui fournira de nouveaux combattants aux rangs de l'Irgoun. Par différents stratagèmes, il obtient des autorités de nombreux laissez-passer. Un jour, il prend un capitaine soviétique par les sentiments en lui narrant les malheurs du peuple juif. Le capitaine, ému, lui fournit 300 laissez-passer délivrés précédemment à des hommes décédés entretemps, pour qu’il les donne à des personnes de son choix. En juin 1946, Friedrich quitte lui-même Samarkand pour retrouver la Pologne. Il espère pouvoir poursuivre son chemin vers Eretz Israël, mais Perets Lasker, commandant du Betar, lui demande de rester sur place pour remplir encore quelques missions importantes. À deux reprises, il se déguise en officier soviétique pour obtenir des autorités des volontaires pour des travaux publics. Il sélectionne évidemment les candidats de son choix, qui gagnent rapidement la Palestine. Après encore quelques activités au sein de l'organisation d'immigration clandestine Beri'ha, le NKVD à ses trousses, il prend la fuite.

France

Arrivé en France en 1947, Friedrich y devient aussitôt le chef du Betar et enrôle de jeunes Juifs de France et de Belgique dans les rangs de l'Irgoun. Il se rend ensuite pour quelques années en Amérique du Sud, entre autres pour y contribuer à la chasse aux nazis. Le mystère sur cette période de sa vie plane encore. Il revient en France en 1955. En 1956, il fonde le Comité d'Alliance France-Israël. Plusieurs grandes figures politiques et intellectuelles françaises rejoignent ce comité et

en deviendront les ténors : Jacques Soustelle, le général Pierre Kœnig, Raymond Schmittlein, Lucien (Lazare) Rachline et bien d'autres encore. L'esprit de Menahem Begin se tient bien sûr derrière ce comité et Shlomo Friedrich. La nécessité d'une alliance hébraïcofrançaise est en effet une idée qui ne quitte pas Menahem Begin, et un sujet récurrent dans ses interventions. Dès le lendemain de la création de l'État d'Israël, le 15 mai 1948, Begin déclarait dans un communiqué : « Nous devons entretenir des liens avec le grand peuple français, lumière des peuples et étendard de la liberté

depuis la Bastille. » Begin critiquait la diplomatie israélienne qui se voulait « neutre ». Il jugeait que, dans un monde bipolaire et instable, l'État d'Israël se devait d'être appuyé par une grande puissance afin d'assurer sa sécurité. Cette revendication a donc pris un tournant plus concret avec ce comité.

Campagne de Suez

Le Comité d'Alliance FranceIsraël jouera un rôle important dans plusieurs épisodes des relations entre les deux pays. Le premier d'entre eux est celui

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Menahem Begin et Shlomo Friedrich. Sur la photo, on peut lire une dédicace écrite de la main de Begin : « À Shlomo Friedrich – le bon ami, le fidèle combattant. Avec amour, Menahem Begin »
Dès le lendemain de la création de l'État d'Israël, le 15 mai 1948, Begin déclarait dans un communiqué : « Nous devons entretenir des liens avec le grand peuple français, lumière des peuples et étendard de la liberté depuis la Bastille. »
© DRPhoto colorisée

de la campagne de Suez. Alors que l’on pense souvent que l'organisation de cette opération était un coup des travaillistes au pouvoir, Friedrich laisse entendre à plusieurs reprises, dans des interviews, que les choses se sont passées quelque peu différemment. Tout en précisant qu'il ne peut tout dire, il explique que la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser, qui était à l'origine de la colère francobritannique, a poussé les deux pays à envisager une offensive. Mais l'idée d'allier Israël à cette opération n'était pas prise en compte à l'origine. C'est dans l'appartement de Lucien Rachline que se sont rencontrés quelques représentants du Hérout et de la droite française pour parler de cette éventualité et orienter le gouvernement français vers cette option. Ainsi en a témoigné, en 1979, Haïm Landau (Likoud), alors ministre des Transports, lors de la commémoration des trente jours du décès de Shlomo Friedrich : « Shlomo a tracé le chemin. Aujourd'hui, on ne peut raconter qu'un seul détail, connu de tous. Shlomo a tracé le chemin qui a permis la vente d'armes françaises à Israël. Et si nous avons fait la campagne de Suez en cachette avec les Français, c'est qu'un ministre français a permis cela, le général Koenig. Shlomo a ouvert cette porte et a tracé ce chemin. Il a obtenu des choses, je doute que l'on puisse un jour en parler. »

Boycott de Renault

Un deuxième événement important est le boycott de Renault. Fin 1958, la société Renault, une des seules à fabriquer et à vendre des voitures en Israël, annonce la fin de son contrat avec l'usine israélienne de la société Kaiser-Frazer, suite à des menaces de boycott du monde arabe. Très vite, Israël engage des efforts diplomatiques et, dès le début, le Comité d'Alliance FranceIsraël est sollicité pour contribuer aux efforts. Après plusieurs mois de pourparlers, c'est le PDG de Kaiser-Frazer, Efraim Ilin, qui sollicite Friedrich. Friedrich se dit prêt à agir seulement avec l'approbation de l'ambassadeur israélien Yaakov Tzur. Ce dernier accepte immédiatement. Quelque temps plus tard, c'est Raymond Schmittlein qui aborde le sujet à l'Assemblée nationale, et le général Koenig sollicite le général de Gaulle. C'est finalement face

à un échec total dans le monde arabe et à une baisse des ventes aux États-Unis, due à un boycott juif, que Renault renonce au boycott et signe un nouveau contrat avec Kaiser. Étonnamment, c'est par l'intermédiaire de Raymond Schmittlein que Renault transmet son message au gouvernement israélien. Dans une lettre de 1963, l'ambassadeur Walter Eytan écrit à Friedrich : « Je tiens à vous exprimer mes sincères remerciements pour l'activité efficace du comité français “Alliance France-Israël”. Sans votre énergique intervention, nous serions encore loin de la solution de ce problème, et je sais que mon gouvernement apprécie votre aide dans cette affaire autant que moi-même. »

Effectivement, le gouvernement israélien apprécie Shlomo Friedrich, même s'il a parfois du mal à supporter sa proximité avec Begin. Zeev Shek, ancien diplomate israélien, et conseiller à l'ambassade israélienne à Paris entre 1959 et 1963, témoigne dans une lettre de 1967 : « Je ne sais si un jour je serai fier ou si au contraire j'aurai honte, mais le lien entre Friedrich et l'ambassade a été établi par moi-même. Nos prédécesseurs pensaient qu'il ne fallait en aucun cas collaborer avec l'Alliance et encore moins avec Friedrich. Je pensais autrement et je l'ai convié à discuter début 1960. Malgré ses opinions politiques, l'homme m'a persuadé

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De gauche à droite : Shlomo Friedrich, Pierre Koenig et Raymond Schmittlein © DR - Photo colorisée

qu'il était loyal et qu'il ne porterait jamais préjudice aux actions officielles de l'État, et qu'en plus de cela il était très efficace et très dévoué au prestige d'Israël en France. Je n'ai donc vu aucune raison valable de continuer à le boycotter, comme l'ont fait d'autres avant moi dans d'autres circonstances. Et même s'il faut prendre ce qu'il dit avec réserve, globalement il dit des choses sensées. »

Friedrich avait un franc-parler qu'il ne retenait pas, même face à des hommes politiques qui ne lui devaient rien. Une entrevue particulièrement houleuse, en 1967, avec Maurice Couve de Murville, ministre français des Affaires étrangères, est décrite dans une lettre de Yohanan Meroz, chargé d'affaires à l'ambassade israélienne à Paris. Friedrich débute en racontant que certains, dans la classe diplomatique israélienne, lui ont demandé d'apporter son soutien à Couve de Murville pour les prochaines élections législatives. Friedrich avoue être étonné de cette demande car, dit-il à Couve, « jusqu’à aujourd'hui, je n'ai jamais décelé chez vous une amitié particulière. Certains disent même que vous êtes antisémite. » Dans la suite de la discussion, Couve déclare que les relations franco-israéliennes sont très bonnes, ce à quoi Friedrich répond : « En quoi sont-elles bonnes ? Depuis plusieurs années, aucun ministre français n'a mis les pieds en Israël, mais par contre vous vous apprêtez à vous rendre en Égypte. » Et lorsque Couve exprime la réserve italienne

quant à l’adhésion d'Israël au marché commun européen, Friedrich répond : « Les Italiens ne m'intéressent pas. Ce qui m'intéresse, c'est ce que fait la France pour nous aider. » C'est dans cet esprit courageux, fier, droit et digne, que Shlomo Friedrich a poursuivi ses activités en faveur des intérêts d'Israël – Israël dont il ne sera jamais formellement citoyen, mais auquel il a voué sa vie jusqu’à son dernier souffle. En janvier 1979, il meurt prématurément d'un cancer du foie. C'est Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, qui lui remet la Légion d'honneur sur son lit de mort. Par la diversité des personnalités venues lui rendre hommage, ses funérailles, dans la cour de l'ambassade israélienne à Paris, puis au mont des Oliviers à Jérusalem, sont le témoignage de ce que dira de lui Mordechaï Gazit, ambassadeur d'Israël en France, lors d'un discours à sa mémoire, pour la commémoration des trente jours de son décès : « Nous savions

tous qu'il était un militant de parti, l'un des plus vieux et fidèles amis de Menahem Begin avec qui il s'était lié d'amitié depuis plusieurs dizaines d'années. Malgré cela, personne ne le considérait comme un homme de parti. Il en était ainsi car nombre de ses activités n'avaient rien à voir avec sa fidélité indiscutable envers son parti. Tous ceux qui le connaissaient étaient frappés au premier abord par sa droiture, sa bonté et la largesse de son cœur. C'est la raison pour laquelle ses interlocuteurs, devenus aussitôt ses amis, étaient sensibles à ses sollicitations. Là était le secret de son talent inouï pour influencer les gens avec lesquels il entretenait des relations. » n

Toute personne possédant des informations sur Shlomo Friedrich est conviée à me contacter : yoelh@begincenter.org.il.

Yoël Haddad est chercheur au Centre Begin.

1951 - Inauguration de l'usine Kaiser-Frazer à Haïfa. Les premiers véhicules sortis des chaînes de montage ont été expédiés en Finlande.

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© GPO

Tout savoir sur l'impôt sur le revenu locatif en Israël en 2023

Bonne nouvelle pour les propriétaires de biens

Vous êtes propriétaire d’un ou de plusieurs biens immobiliers en Israël ? Cet article va répondre à des questions essentielles.

Nous nous proposons d’aborder les points suivants :

l Êtes-vous concerné par la déclaration de revenus locatifs ?

l Quelles options existent en Israël pour le calcul d’imposition ?

l Quelle est l’option la plus adaptée à votre cas ?

Est- cE quE la déclaration dE rEvEnus locatifs vous concErnE ? commEnt lE savoir ?

l Toute personne ayant investi dans un bien immobilier en Israël est astreinte à cette déclaration ; cela est valable aussi bien pour un olé 'hadach que pour quelqu’un ayant dépassé les dix ans d’Alya ou même pour un touriste.

l Cette déclaration des revenus locatifs concerne uniquement les locations de longue durée. Il est donc impératif de savoir si votre bien entre dans la catégorie courte ou longue durée.

l Enfin, il faut savoir si vos revenus locatifs, considérés comme des revenus passifs aux yeux de l’administration fiscale israélienne, dépassent ou non un certain plafond. Ce plafond d’exonération d’imposition étant revu chaque année par l’administration fiscale israélienne, vous devez tous les ans en vérifier le montant.

Pour 2022, le plafond était de 5196 shekels par mois.

En 2023, le plafond, réévalué à la hausse, est de 5471 shekels par mois.

l Vous avez eu jusqu’au 31 janvier pour faire votre déclaration. Rapprochez-vous de notre cabinet d’expertise comptable et fiscalité pour être sûr d’être à jour.

quEls sont lEs différEnts calculs d’imposition qui ExistEnt En israël ?

En Israël, il existe deux circuits différents pour déclarer vos revenus locatifs. Lequel choisir ?

Circuit 1 : le taux d’imposition de 10 %

Il s’agit du circuit le plus rapide et le plus simple. Le propriétaire doit payer 10 % du montant des loyers perçus en Israël. Ici, il n’est pas nécessaire de faire un bilan ni de passer par un expert-comptable, une simple déclaration suffit.

Exemple : je suis propriétaire d’un bien que je loue 8000 shekels par mois. Mes revenus locatifs s’élèvent donc à 96 000 shekels par an et, selon le taux d’imposition de 10 %, je devrai payer 9600 shekels aux impôts israéliens. Certes très pratique, ce circuit des 10 % n’est pas toujours optimal car il ne permet de déduire aucun frais.

Circuit 2 : le « massloul chouli »

Ce circuit nécessite l’intervention d’un expertcomptable pour le bilan. Ici, grâce à un montage comptable, il est possible de déduire du montant des

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immobiliers en Israël : en 2023, le plafond d’exonération d’imposition augmente !

loyers certaines charges (amortissement du bien immobilier, dépenses courantes comme des travaux de rénovation, des frais d’avocats, des frais d’agence, des frais bancaires…).

Avantage du massloul chlouli : grâce au montage comptable effectué par votre expert-comptable, il est possible que vous n’ayez plus d’impôts à payer.

Même si vous louez votre bien en courte durée et que vous n’êtes donc pas astreint à une déclaration de revenus locatifs, vous êtes quand même imposable, ces revenus étant considérés comme des revenus commerciaux.

quEl Est lE circuit d’imposition lE plus rEntablE ?

ai-jE lE droit dE mélangEr lEs modalités d’imposition ?

Avant tout, sachez qu’il n’existe pas un même circuit optimal pour tous. Tout dépend de votre situation. Il est également possible de modifier votre calcul d’imposition au fil des ans. C’est surtout le cas pour les propriétaires qui possèdent plusieurs appartements : d’un appartement à l’autre, les loyers sont différents, ainsi que le statut (longue ou courte durée).

location longuE duréE ou location courtE duréE, votrE cœur balancE ?

Avantages de la location longue durée en Israël :

l Simple déclaration annuelle

l Activité minime (montant du loyer annuel fixé par avance)

l Les revenus sont plutôt sécurisés, comme on l’a vu par exemple en période de pandémie, lorsque les touristes ne pouvaient pas venir en Israël, ce qui réduisait le nombre de demandes de locations saisonnières.

Inconvénients de la location longue durée en Israël :

l L’appartement ne peut pas être utilisé par son propriétaire.

l Les revenus peuvent être moins conséquents que ceux d’une location saisonnière.

cE qu’il faut rEtEnir :

l Le plafond d’exonération d’imposition fixé par les autorités fiscales israéliennes augmente et s’élève cette année à 5471 shekels.

l La déclaration de revenus locatifs ne veut pas

forcément dire qu’un propriétaire aura des impôts à payer. Bien souvent, le mécanisme de déduction admis en Israël permet d'exonérer les revenus locatifs.

l De nombreux propriétaires optent pour l’imposition de 10 % alors qu’un calcul professionnel plus précis peut réduire le paiement du contribuable, parfois jusqu’à une exonération totale de son impôt.

l Il est donc indispensable de vous faire assister par un cabinet d’experts spécialisé dans ce genre d’opération afin de faire les choix les plus rentables. Il vous dirigera vers la meilleure option et vous aidera à bien déclarer vos revenus locatifs en Israël. n

Pour plus d’informations sur votre déclaration : Natco Consulting – Expertise comptable et fiscale internationale

https://natco-consulting.com/

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Qu’est-ce que la thérapie-photo ?

La photographie comme outil d’expression à des fins thérapeutiques est principalement utilisée dans le travail sur l’image de soi sans artifice ni retouche. Méthode pour oublier ses complexes et renouer avec soi-même, elle permet à la personne prise en photo lors

d’une séance de prendre conscience d’ellemême, de se confronter avec sa propre image et surtout de retrouver l’estime de soi.

Elisheva Marciano, photographe spécialisée, partage son expérience : « Regarder des photos, faire un autoportrait ou photographier un contexte de vie sont des techniques qui peuvent être utilisées en thérapiephoto. Personnellement j’aime bien, en début de séance, utiliser diverses photographies imprimées sur des cartes ou d’autres supports, des magazines ou encore des albums de photos de famille. On exploite alors ce que la personne voit et ressent au contact de photographies qu’elle a choisies ou en feuilletant un album souvenir. Les photographies vont servir non pas pour leur valeur artistique, mais pour le pouvoir qu’elles ont d’éveiller la mémoire affective et même corporelle. S’ensuit une réflexion et un dialogue sur la signification de la photographie, qui intègre également, lorsqu’il s’agit de photos de famille, une réminiscence et des souvenirs, voire des émotions parfois intenses. Le but est alors, en la voyant, d’analyser la photo avec son ressenti et de prendre du recul pour se positionner dans le présent. »

Aujourd’hui, malheureusement, pour exister, tout passe par les réseaux sociaux ; et le contrôle de notre propre image est devenu un vecteur important dans nos relations aux autres. L’image est conditionnée par les diktats de la société et

parfois cela entraîne un mal-être à des degrés divers selon la souffrance physiologique ou/et émotionnelle ressentie.

« C’est justement cela que j’aimerais changer grâce à la thérapie-photo », explique Elisheva Marciano. « Je voudrais apporter une expérience d’épanouissement personnel, de bien-être pour le corps et l’esprit, qui débouche forcément sur de la confiance en soi. Le but de la séance de thérapiephoto est de mettre en œuvre une approche dont l’impact positif est immédiat et qui, de plus, pourra s’inscrire à long terme. Il s’agit de réaliser une capture photographique de l'être humain au centre de la photo, et non un portrait esthétisant. Le plus important est que la personne se sente belle telle qu’elle est, loin des images des beautés parfaites qui envahissent les réseaux sociaux. La beauté réelle est celle qui émane d’une personne, cette énergie naturelle et divine que tout le monde détient ; c’est elle que je vais chercher lorsque je prends quelqu’un en photo. J’essaie dans la mesure du possible de travailler en lumière naturelle, sans transformer l’image, pour ne pas mentir – en thérapie-photo, l’utilisation de Photoshop est bien entendu à proscrire. Par contre, en tant qu’ancienne styliste de mode, je peux travailler un peu le style, même si en général je laisse les personnes avec leurs propres vêtements. »

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© Avec l'aimable autorisation d'Elisheva Marciano

Elisheva Marciano évoque le cas d’une jeune femme photographiée après son cancer du sein : « Elle m’a été envoyée par la “maison de l’après cancer”, un programme du Beit Rafaela de Jérusalem qui fait un travail remarquable. Grâce à leurs bénévoles, elle a pu être chouchoutée et a profité d’un maquillage professionnel. La séance lui a permis de renouer avec son corps et cela lui été très bénéfique. En voyant le résultat de ses photos, elle a retrouvé l’envie de se mettre en valeur, d’être à nouveau une femme avec tous ses atouts. Elle a suivi un régime, changé de style vestimentaire et retrouvé le goût de la vie, tout en se reconnectant à sa féminité ! »

Elisheva Marciano mentionne également ces jeunes femmes et hommes adressés par Hanna Bensoussan, responsable du programme de rencontres « Zouguizoug » : « Ils sont souvent désorientés lorsque la personne en face d’eux demande absolument à voir une photo avant de donner son accord pour un premier contact. Combien ont refusé car ils sont allés sur Facebook et la photo qu’ils ont vue ne leur a pas plu ! La séance que je fais avec eux est là encore un travail de confiance en soi, pour apprendre à se forger une meilleure estime de soi, et en même temps, bien sûr, je les montre sous leur meilleur jour, mais tout à fait naturellement. »

Selon elle, cette valorisation par l’image « équivaut à une consultation chez un psy » : « Dans mon studio, il ne s’agit pas de poser ou de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre, mais juste d’être soi-même ! Tout au long de la séance, j’invite la personne en face de moi à se retrouver, à s’écouter, à se découvrir et à aller à la rencontre d’elle-même ! »

À l’issue de la séance photo, Elisheva commente les clichés avec le modèle : « On recherche les

impressions, les émotions, et si la personne a pu se reconnaître et se redécouvrir à travers ces clichés ; mais on cherche aussi à s'accepter. Cette discussion avec la photographe aide également à se voir sous un nouveau jour. Le but est d’apprendre à se reconnaître autrement qu'à travers ses complexes et ses petits défauts, pour au contraire faire ressortir sa beauté intérieure et ses qualités. Même si les résultats varient d’une personne à une autre, cela se réalise parfois en une seule séance, qui peut suffire à débloquer les points qui posent problème. »

La thérapie-photo s’adresse à un vaste éventail de personnes, celles qui sont « bloquées » par leur timidité ou leurs complexes jusqu’à celles qui traversent un moment difficile (rupture, divorce, maladie, burnout, licenciement…) et qui ont besoin de se reconstruire. « Elle peut apporter un vrai plus au niveau du développement personnel, et en tout cas elle favorise le bien-être. » n

Tél. : 054-7007273

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Le but est d’apprendre à se reconnaître autrement qu'à travers ses complexes et ses petits défauts, pour au contraire faire ressortir sa beauté intérieure et ses qualités.
© Avec l'aimable autorisation d'Elisheva Marciano

Les bienfaits de l’activité physique pour notre santé

notre qualité de vie.

Exercise is medicine

l’activité physique est un médicament.

l réduire de 40 à 60 % le risque de diabète de type 2 et contrôler le taux de sucre dans le sang chez les diabétiques ;

l abaisser la tension artérielle ;

Activité physique et maladies

Les statistiques montrent une baisse de 30 % de mortalité précoce chez les personnes pratiquant une activité physique régulière par rapport à celles qui n’en pratiquent pas. L’écart le plus grand est entre ceux qui ne pratiquent aucune activité physique et ceux qui pratiquent une activité physique modérée.

L’activité physique est importante pour les femmes et les hommes de tout âge et de toute condition – jeunes, âgés, handicapés, femmes enceintes… –, et ses bénéfices sont très supérieurs aux risques de blessures.

Les études révèlent qu’une activité physique régulière allonge la vie, retarde ou permet d’éviter un grand nombre de maladies, et contribue notamment à :

l réduire de 50 % le risque de maladies/accidents cardiovasculaires ;

l réduire le risque de certains cancers ; l conserver une bonne densité osseuse ;

l retrouver et maintenir un poids corporel sain dans la durée ;

l réduire le risque de sarcopénie (troubles musculaires) chez les séniors.

L’activité physique permet aux séniors de préserver et d’accroître leurs capacités fonctionnelles ainsi que l’amplitude de leurs mouvements, elle aide à la prévention des chutes et à la conservation de l’autonomie.

Activité physique et santé mentale

Les études montrent qu’une activité physique régulière a un effet positif sur notre santé mentale et notre bien-être psychologique. D’ailleurs, depuis dix ans, l’exercice physique régulier est pris en compte

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L’activité physique est liée à notre santé physique et mentale, et elle améliore
The American College of Sport Medicine (ACSM)

par les professionnels de santé pour le traitement de la dépression légère et autres troubles mentaux. L’exercice régulier d’intensité modérée (marche, vélo, natation…) favorise la sécrétion de « bons neurotransmetteurs », appelés également « hormones du bonheur/plaisir » : dopamine, sérotonine, endorphines. Les chercheurs ont mesuré une baisse du niveau d’anxiété et une augmentation du ressenti de calme durant les vingt-quatre heures qui suivent un entraînement cardiovasculaire, en plus d’un abaissement de la tension musculaire. L’activité physique procure une hausse des capacités et du sentiment de contrôle, ainsi qu’une amélioration de l’image de soi. La pratique d’une activité sportive en groupe apporte de surcroît un plaisir social. L'exercice physique est particulièrement important pour les séniors car il réduit le risque de déclin cognitif et de démence, une activité physique aérobique permettant de rétablir et de conserver les petits vaisseaux qui irriguent le cerveau – facteur crucial pour que le cerveau puisse fabriquer tous les jours environ 1500 à 3000 nouveaux neurones dans l’hippocampe, siège de la mémoire à court terme. Quand ces jeunes neurones naissent, ils doivent se connecter, sinon ils meurent ! La connexion se fait grâce à la stimulation cognitive et à une activité physique variée : exercices de coordination, danse – mais pas toujours la même –, marche, mais en variant aussi bien les itinéraires que le rythme et la manière de marcher, en se donnant des contraintes – bref, en sortant de sa zone de confort ! L’activité physique comprend tous les mouvements que nous effectuons au cours de la journée : sport en tout genre, mais aussi courses, ménage, jardinage…

Rappel

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise : 4 150 minutes par semaine d’activité physique aérobique durant laquelle la fréquence cardiaque augmente légèrement. 30 minutes par jour que l’on peut diviser en 3 x 10 minutes pour le même bénéfice santé.

4 3 cours de gymnastique, yoga ou autre par semaine pour travailler le renforcement musculaire, l’amplitude des mouvements, l’équilibre et la coordination.

Attention de bien suivre des cours adaptés aux séniors, surtout si vous avez plus de 60 ans et/ou si vous souffrez d’ostéoporose. Et n’oubliez pas de consulter votre médecin avant de commencer une activité physique.

Conseils pour augmenter votre activité physique

l Fixez-vous des objectifs réalistes à court et long terme.

l Le principe est d’augmenter l’intensité et la fréquence de vos entraînements de manière progressive.

l Il est important de programmer : inscrivez vos nouvelles activités dans un agenda.

l En cas d’imprévu et d’empêchement, essayez de ne pas supprimer une activité mais de la remplacer. 10 minutes de tour du pâté de maisons au lieu des 45 minutes de marche prévues valent mieux pour la santé physique et mentale que de ne pas marcher du tout !

Astuces

l Moins de voiture, plus de marche

l Prendre l’escalier

l Ne pas rester assis (télévision, ordinateur) pendant des heures sans « pause mouvements » de quelques minutes toutes les 20 minutes : étirements, musculation… C’est important aussi pour le dos.

l Même une promenade de 10 minutes est très profitable ! n

J’ai ouvert des groupes WhatsApp « Marcher Ensemble ». Il suffit de s’inscrire sur le groupe de votre ville et d'indiquer votre adresse pour trouver des compagnons/nes de marche dans votre quartier. « Marcher Ensemble » fonctionne à Jérusalem, Tel Aviv, Netanya, Raanana, Herzliya, Kfar Saba et Paris. J’ouvre des groupes en fonction de la demande. Vous pouvez trouver les liens d’inscription à ces groupes sur : https://www.zoozbari.com/marcher-ensemble.

Judith Haddok, coach sportif & santé et conférencière, diplômée de l’Institut Wingate Contactez-moi pour intégrer mon groupe WhatsApp « Conseils santé séniors »

Tél. : 050-6592160

judith.haddok@gmail.com

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La Galerie Saphir, temple de la culture juive

Le 12 janvier dernier, près de deux cents personnes se pressaient au 69 rue du Temple, dans le troisième arrondissement de Paris, au pied du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. C’est l’adresse de la prestigieuse Galerie Saphir, fondée par Francine et Élie Szapiro. L’événement de la rentrée est une exposition qui s’intitule : Juifs de France. Radioscopie en 40 portraits. Didier Meïr Long, l’artiste invité, a un parcours singulier qui l’a conduit du monastère à la yechiva, du milieu des affaires à celui de l’art contemporain.

la passion sous lEs cimaisEs

En 1979, Francine et Élie Szapiro (photo ci-contre) fondent leur première galerie d’art, boulevard SaintGermain à Paris. Francine est journaliste et son époux docteur en médecine, chargé de conférences en histoire de l'art juif, à l'Institut national des langues et civilisations orientales. Le couple Szapiro rêvait d’un lieu où coexisteraient leur passion du livre de collection et celle de la peinture. Ce sera la Galerie Saphir.

Une deuxième galerie a suivi, rive droite, avenue de Villiers, avec un espace art-mode. Le succès aidant, Francine et Élie Szapiro ont ouvert un troisième espace de 200 m2 dans le quartier du Marais, rue du Temple, ainsi que la Galerie Saphir Bretagne, à Dinard, un lieu emblématique qui a abrité le premier atelier du peintre Raymond Hains.

Après la disparition d’Élie en 2013, Francine a continué à diriger la galerie de Dinard et celle de Paris. Elle y travaille avec passion, dans le plus strict respect de sa démarche de « passeur d'art et de mémoire ». Francine soutient les jeunes talents et représente de nombreux artistes reconnus, des plus figuratif aux plus abstraits, parmi lesquels Tibor Gertler, Zygmund Schreter, Lazare Volovick et Didier Meïr Long. À propos de ce dernier, Francine Szapiro

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BOUILLON DE CULTURE

dit : « Ce fut une rencontre hors du commun avec un artiste hors du commun, ouvert aux autres et à l’altérité. On peut dire que Didier Meïr nous a choisis autant que nous l’avons choisi, pour son humanisme et son talent. »

EntrE la corsE Et israël Essayiste, écrivain, théologien, peintre… Le parcours de Didier Meïr Long est incroyablement riche. Diplômé en théologie de l'Institut Catholique de Paris, il est d’abord frère Marc, un moine bénédictin de l'abbaye Sainte-Marie-de-la-Pierre-Qui-Vire (1985-1995) et éditeur des éditions d'art roman du Zodiaque. Il revient au monde profane pour devenir directeur de production du premier CD-ROM sur la Bible, concevoir les sites fnac.com et 01net. Il évolue encore et toujours : consultant chez McKinsey & Company, puis fondateur du cabinet de conseil Euclyd en 2001. D’un point de vue religieux, il rejoint le judaïsme traditionnel séfarade et reçoit le nom de Meïr du rabbin Haïm Harboun, lors de sa brit mila le 26 octobre 2016. Corse du côté de sa mère, il dit qu’il y a deux lieux dans lesquels il se sent en harmonie avec la vie : sur « l’île de beauté » et en Israël. Il est d’ailleurs l’auteur d’un livre qui fait référence : Mémoires juives de Corse

unE Exposition hautE En coulEur Avec Didier Meïr Long, Francine Szapiro se trouve dans une situation complexe et inédite. Une galerie est par essence un lieu de vente ; or l’artiste exposé a

annoncé la couleur : « Il est hors de question de vendre mes amis ! » Ses amis : des personnalités comme Enrico Macias, Ady Steg, Sidney Toledano, Haïm Korsia, Élie Korchia et des anonymes, des Corses (juifs), des rabbins, des bergers, des gens de lettres ou du milieu des affaires… Tous les portraits peints regardent les spectateurs qui les regardent. Une petite voix nous prévient qu’une vente caritative aura lieu et que Didier Meïr reversera ses bénéfices au Fonds Social Juif Unifié. À suivre… En attendant de savoir qui achète quoi, devant le buffet cacher, chacun y va de son anecdote pour évoquer cette « Radioscopie en 40 portraits » des Juifs de France. n

GALERIE SAPHIR PARIS

69 rue du Temple, 75003 Paris – www.galeriesaphir.com didierlongpeinture.fr

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Vue de l'exposition à la Galerie Saphir (haut ) L'artiste Didier Meïr Long (à droite)

La nuit est mon jour préféré

À l’occasion de la publication de son dernier roman, La nuit est mon jour préféré, l’écrivaine

Cécile Ladjali rencontrera ses lecteurs en Israël lors d’une tournée dans le pays, organisée par la librairie Vice-Versa de Jérusalem, en partenariat avec le Centre national du livre (CNL) et les éditions Actes Sud. L’opportunité de poser quelques questions à la romancière.

Nathalie Hirschsprung : Cécile Ladjali, vous êtes écrivaine, mais pas que… Pouvez-vous nous parler de vos activités professionnelles au sens large et nous expliquer en quoi elles se nourrissent les unes les autres ?

Cécile Ladjali : Je suis aussi professeure agrégée de lettres, dans le secondaire et à l’université. Dans le secondaire, je conduis des élèves malentendants, dyslexiques, autistes ou Asperger au baccalauréat. Cet engagement exigeant et total est impossible à réaliser a minima. Les cours requièrent la présence de l’être tout entier, et le travail sur le corps, le souffle, l’incarnation, nourrit mon travail d’écrivain et reste très précieux pour l’écriture dramaturgique. Nombreux sont les points communs entre le métier de professeur et celui d’acteur. À l’université, je dirige le Programme Baudelaire pour la Fondation Robert de Sorbon, un programme universitaire d’excellence dispensé par des professeurs qui pratiquent tous l’art qu’ils enseignent. Cet enseignement, articulant théorie et pratique, s’adresse à un public d’étudiants méritants qui, en raison de leur origine sociale, ne se sentent pas « légitimes ».

Vous êtes l’auteure de douze romans et d’une pièce de théâtre, publiés aux éditions Actes Sud, ainsi que de trois essais. Votre premier opus, Les souffleurs, a paru en 2004. Comment et pourquoi vous êtes-vous lancée dans l’écriture ?

À force de fréquenter les textes, j’ai eu envie d’essayer. Après les lectures, sont donc venus les textes à écrire,

comme une nécessité. Je crois que j’écris pour avoir moins peur, pour tenir debout. Circonscrire dans une syntaxe les doutes, les peurs, la nuit, c’est se donner l’illusion de maîtriser un peu cette nasse dans laquelle on s’agite.

Chacun de vos livres donne à appréhender un environnement qui lui est propre. Mais le lecteur sent tout de même la présence d’un fil rouge entre vos différents écrits. Comment le décririez-vous ?

J’ai consacré ma thèse de doctorat à la figure de l’androgyne dans le texte décadent (fin du XIXe siècle). Cette figure, venant de Platon, est double ; elle symbolise la réunion des contraires, synthèse entre le masculin et le féminin. Je suis obsédée par cette figure du double. Née d’une mère iranienne qui m’a abandonnée à la naissance, j’ai été adoptée par des parents français. Je me situe quelque part entre l’Orient et l’Occident, et j’ai envie de dire également entre le masculin et le féminin. Tous mes romans disent la fusion des contraires car ils cherchent à suturer ensemble ce qui semble au départ totalement antithétique.

À travers votre œuvre, par les mots et le langage, vous questionnez la notion de transmission, celle des origines, des identités, de la création. Est-ce ce que nous allons retrouver dans La nuit est mon jour préféré ? « L’origine » est le sujet d’étude du héros. Tom est psychiatre à Tel Aviv et ses recherches portent sur la vie in utero. Lui aussi essaie de se souvenir de

40 LPH N° 995 LIVRES ET VOUS

D’origine iranienne, Cécile Ladjali est agrégée de lettres modernes. Elle vit à Paris où elle enseigne la littérature et l’écriture dramaturgique à La Salle Blanche (« laboratoire de l’acteurchercheur »). Elle est directrice du Programme Baudelaire à la Fondation Robert de Sorbon, et anime des rencontres littéraires au Théâtre La Reine Blanche et à la Maison de la Poésie. L’essentiel de son œuvre a paru aux éditions Actes Sud, dont récemment Bénédict (2018) et La fille de Personne (2020).

ce qui est advenu quand sa mère l’attendait. Sa patiente, qui souffre d’un déni de grossesse, le fascine.

C’est un roman qui explore la vie d’avant la vie, un roman sur l’enfermement et la claustration, que j’ai écrit pendant la période du confinement. J’avais alors l’impression d’être coupée du monde, que mes mots ne portaient pas. Dans ce livre, tous les personnages sont enfermés et le dialogue authentique a très rarement lieu. Tom est enfermé dans ses névroses, Roshan dans son déni de grossesse, les fous à l’asile, Hannah dans son coma, l’astronaute dans sa capsule, Meredith, la mère de Tom, dans sa culpabilité (elle a euthanasié sa sœur, Hannah).

Trois personnages incarnent l’absence de communication : un bébé dans le ventre de sa mère. Une femme dans le coma. Un astronaute coupé du monde. Ils entendent le monde, mais eux ne sont pas entendus. La transmission est celle des parents aux enfants. Tom et Meredith forment un couple complexe, d’amour non exprimé et de ressentiment. Roshan et sa petite Leila incarnent le déni de grossesse, puis l’amour fou pour l’enfant quand il paraît. Enfin, Steiner, le vieux musicien que soigne

Tom à l’asile, enseigne la sagesse à son médecin. Ce paradoxe baroque de la folie qui instruit me plaît beaucoup. Steiner explique à Tom que seul l’art nous apprend à nous connaître et à aller vers l’autre. Les artistes, par la création, visent quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes et ils trouvent leur chemin en apprenant à se perdre. Le cinéma, la musique, la poésie sont des planches de salut dans le roman.

Êtes-vous déjà venue en Israël ou est-ce la première fois ? Qu’attendez-vous de ce séjour ? De la rencontre avec le public ?

C’est la première fois, et je suis très intimidée. Je veux écouter, apprendre. Je sais déjà que de ce voyage naîtra un livre… ou un long poème. n

Lundi 27 février, Résidence de France à Jérusalem, 19h00 – sur invitation

Contact : lib@viceversalib.com

Mardi 28 février, Institut Français d’Israël, Haïfa, 19h00 Jeudi 2 mars, Institut Français d’Israël, Tel Aviv, 19h00

41 LPH N° 995 LIVRES ET VOUS
© JB_Hennequincol

La troisième habitude des gens efficaces : commencer par le commencement

En poursuivant notre parcours à travers Les 7 habitudes des gens efficaces, cette semaine nous examinons celle que Stephen Covey préfère personnellement, l’habitude 3 : commencer par le commencement. C’est la réalisation des deux premières habitudes et ce qui va nous permettre de reprendre le contrôle de notre vie grâce à une gestion effective de notre temps. En revenant à la métaphore de l’ordinateur que Stephen Covey utilise pour l’habitude 2, si l’habitude 1 dit « Vous êtes le programmeur » et l’habitude 2 « Écrivez le programme », alors l’habitude 3 dit : « Exécutez le programme. »

Il s’agit d’organiser et d’effectuer nos activités selon des priorités que nous fixerons en harmonie avec nos valeurs, c’est-à-dire d’agir selon ces dernières plutôt que selon nos désirs ou nos impulsions du moment.

Cela signifie qu’il faut commencer avec votre solide noyau de principes. Ainsi, lorsque des problèmes surviendront, vous les verrez comme des pièces du tout plutôt que comme le tout lui-même. Comme on peut le voir sur la « matrice d'Einsehower » ci-contre, toutes nos activités quotidiennes sont à classer en deux critères : importance et urgence.

I. Important – urgent

Si nous nous concentrons sur le quadrant I et que nous passons notre temps à gérer les crises et les problèmes, ils deviennent de plus en plus gros, jusqu’à ce qu’ils nous consument. L’extinction constante des « incendies » mène au stress et à l’épuisement professionnel.

II. Important – non urgent

Le quadrant II est au centre d’une bonne gestion personnelle. Il concerne des activités comme bâtir des relations, planifier à long terme, faire de l’exercice, se préparer – tout ce qui est nécessaire, mais qui est rarement fait parce que l’urgence n’en est pas ressentie.

III. Pas important –urgent

Interruptions, certains appels, certains courriers, certaines réunions… Si nous nous concentrons sur le quadrant III, nous passons la majeure partie de notre temps à réagir à des questions qui semblent urgentes, alors qu’en réalité l’urgence que l’on perçoit est basée sur les priorités et les attentes des autres. Cela mène à une concentration à court terme, à un sentiment de perte de contrôle et à des relations superficielles ou brisées.

IV. Pas important – non urgent

Bavardages futiles, perte de temps, Facebook, vidéos, Internet, télévision…

Si nous nous concentrons sur le quadrant IV, nous menons une vie essentiellement irresponsable qui, souvent, conduit à se faire renvoyer d’un emploi et à être très dépendant des autres.

Les personnes efficaces ne passent pas leur temps à des activités non importantes car, urgentes ou non, elles ne sont pas importantes.

42 LPH N° 995 CONSCIENCE
« Donnez la priorité aux priorités. »
PAR HAGIT BIALISTOKY
« Le défi n’est pas de gérer son temps, mais de se gérer soi-même. »
Stephen Covey

IMPORTANT

QUADRANT II

Tâches importantes

mais non urgentes

* À planifier

QUADRANT IV

Tâches non importantes et non urgentes

* À abandonner

QUADRANT I

Tâches importantes et urgentes

* À traiter en priorité n°1

QUADRANT III

Tâches non importantes mais urgentes

* À déléguer

Lorsque nous nous concentrons sur le quadrant II, cela signifie que nous pensons à l’avenir, que nous travaillons sur les racines et qu’ainsi nous empêchons les crises de se produire.

Un gestionnaire de temps efficace consacre le plus de temps possible aux activités importantes avant qu'elles ne deviennent urgentes. Alors réglez ou éliminez tout ce qui est urgent. Pour cela, il faut savoir s’écouter, s’autodiscipliner et déléguer, mais de manière responsable.

Cependant, l'auteur fait valoir que notre problème n'est probablement pas un manque de discipline. Plus probablement, nos priorités ne sont pas ancrées dans nos valeurs.

Stephen Covey dispense plusieurs conseils pour s’organiser efficacement :

l Estimez le temps passé dans chaque quadrant. Combien de temps avez-vous passé dans le quadrant II (le plus important) ?

l Enregistrez votre temps sur trois jours. Dans quelle mesure votre estimation était-elle exacte ?

l Organisez-vous à l’aide d’un planning d’activités sur la semaine, définissez-y vos différents rôles.

l Apprenez à dire non. Vous devez décider de vos priorités et avoir le courage de refuser les activités qui ne servent pas vos buts.

l Organisez-vous en respectant les six critères suivants : cohérence, équilibre, esprit tourné vers

Les choses qui importent le plus ne doivent pas être à la merci de celles qui importent le moins. Goethe

le quadrant II, dimension humaine, flexibilité et maniabilité.

l Organisez votre temps en fonction de vos objectifs. Puis définissez les résultats et les tâches quotidiennes à réaliser pour les satisfaire.

l Déléguez en responsabilisant et en mettant l’accent sur les résultats souhaités plutôt que sur les méthodes.

Le temps est notre ressource la plus précieuse car nous pouvons regagner de l’argent mais non regagner du temps !

C’est seulement lorsque vous aurez identifié le grand « OUI » pour lequel vous existez que vous réussirez à dire « NON » aux voleurs de temps ! n

43 LPH N° 995
CONSCIENCE
Hagit Bialistoky – Coach de vie et thérapie émotionnelle Tél. : 050-7524670 Hagit.bialistoky@gmail.com
URGENT
MATRICE D'EISENHOWER ++

Le vote des anges

Lorsque Dieu eut l'idée de créer l'Homme, il demanda aux anges leur avis sur la question. C'est du moins ce que nous enseigne le Midrach. Le projet divin divisa les anges. Il y avait ceux qui lui étaient favorables et ceux qui s'y opposaient fermement. On passa donc au vote.

L'ange de la Vérité vota contre : « L'être humain que Tu as l'intention de créer est entièrement mensonge ! Comment pourrais-je soutenir ce projet ?! »

L'ange de la Bonté vota pour : « Il est capable de faire le bien autour de lui. »

L'ange de la Paix vota contre : « Il n'est que guerres et conflits permanents. »

L'ange de la Tsedaka vota pour : « Il est capable de générosité. » Les autres anges ne se prononcèrent pas, ils étaient neutres. Le projet divin obtint donc deux voix contre deux. Si Dieu Lui-même n'avait pas voté et fait pencher la balance en sa faveur, l'Homme n'aurait pas été créé !

Curieux midrach ! Nous connaissons bien les humains, nos semblables. Certains sont des menteurs invétérés, d'autres ne savent pas mentir, certains sont cruels, d'autres incarnent la bonté, certains sont pacifiques, d'autres belliqueux, certains sont généreux mais d'autres sont avares et proches de leurs sous !

Comment peut-on ainsi généraliser l'espèce humaine en assenant de bien maladroits stéréotypes ?

C'est que notre midrach se prononce davantage sur les

valeurs mentionnées que sur les hommes qui en sont les détenteurs. Il existe en effet deux sortes de valeurs : les valeurs absolues et les valeurs relatives. La Vérité et la Paix appartiennent à la première catégorie. La Bonté et la Tsedaka à la seconde. En effet, la Vérité et la Paix sont extrêmement exigeantes et réclament une fidélité absolue de la part de leurs adeptes. Il suffit de mentir une fois dans votre vie pour

d'autres se tiennent encore sur l'un des barreaux du bas. Mais nous sommes tous quelque part sur l'échelle. La bonté et la générosité ne sont pas des valeurs du tout ou rien. Elles sont donc compatibles avec le caractère des hommes qui, comme nous le savons d'expérience, sont souvent capables de grandes et belles actions mais ne peuvent rester toute une vie fidèles à leurs idéaux sans jamais trébucher.

être à juste titre traité de menteur. Et il suffit de se montrer agressif ne serait-ce qu'un moment pour trahir l'idéal de Paix. La Bonté et la Tsedaka, elles, par contre, peuvent être comparées à des échelles. Nous nous y trouvons tous car nous avons tous déjà commis des actes de bonté et de générosité. Certains se trouvent en haut de l'échelle,

C'est la raison pour laquelle la mitzva de la Tsedaka est finalement à la portée de chacun d'entre nous. Même les plus pauvres parmi nous peuvent l'accomplir selon leurs moyens, tant il est vrai qu'on ne reçoit jamais autant que lorsque l'on donne à autrui. Arrêtez-moi si je dis des bêtises… n

klingelie@gmail.com

44 LPH N° 995 LE KLING DU MOIS
Des jeunes Israéliens préparent des paniers de provisions pour les nécessiteux. Ils iront ensuite les distribuer auprès des familles, souvent en chantant et en jouant de la musique, afin de leur apporter aussi un peu de joie. La mitzva de la Tsedaka est finalement à la portée de chacun d'entre nous.

Maasser : l’obligation de la dîme d’argent

Question : Une personne doit-elle prélever un dixième de ses gains d’argent [pour les nécessiteux] ?

Réponse : La Torah demande d’accomplir l’acte de charité de façon différentielle : l’homme de bien prélève avec générosité et donne un cinquième de ses gains à la Tsedaka ; il lui incombe en tout cas de donner un dixième de ses gains. Celui qui donne moins d’un dixième de ses gains agit avec « le mauvais œil ». Il est considéré comme regardant, parcimonieux et lésineur. (Yoré Déa, 249, 1)

Les décisionnaires sont divisés et demandent quelle est la source de l’injonction de donner un dixième de ses gains d’argent aux nécessiteux. Pour une minorité d'entre eux, ceci est exigé par la Torah (voir Tossafote Talmud Taanit, 9a). Certains disent que ce devoir est en fait une institution d'ordre rabbinique ( Yoré Déa, 331, 32). D’autres se contentent de relativiser en disant qu’il est seulement de « bon usage » d’agir de la sorte (Ba'h, Yoré Déa, 331, 32).

À vrai dire, bien que pour certains décisionnaires, ce devoir n’ait pris force de loi que par usage et coutume, cela n’ôte rien à la valeur et à l’importance du Maasser Une chose est sûre, c'est que le devoir de Tsedaka vient de la Torah, comme il est écrit en Deutéronome 15, 7-8 : « Tu n'endurciras pas ton cœur et tu ne fermeras pas ta main à ton frère nécessiteux. Au contraire, ouvre-lui ta main […] en raison de ses besoins, de ce qu'il lui manque. »

C’est-à-dire que le devoir de responsabilité et de solidarité prescrit que dans la mesure du possible, on doit subvenir aux besoins du pauvre.

Certes, les besoins des pauvres sont nombreux et il n’est bien sûr pas exigé d’une seule personne de répondre aux besoins de tous. C'est pourquoi la loi demande que chacun donne une dîme modérée ; et c'est donc ainsi que nous pouvons établir que l’injonction de donner le dixième de son argent est en réalité la façon d'accomplir en moyenne la prescription de la Torah.

En d'autres termes, même si certains disent que le Maasser ne relève que du « bon usage », cette coutume, si c’en est une, traduit et interprète la demande de la Torah ; et donner moins d'un dixième de ses gains ne saurait répondre à l’injonction de la Torah de donner une quantité modérée.

L'obligation de donner Maasser à des personnes en situation économique difficile, quels que soient la source et le degré de cette demande, est l'expression du devoir de solidarité de la Torah. Ceux qui sont eux-mêmes en difficulté seront dispensés de donner le dixième de leurs revenus et ne seront tenus de donner qu’une plus petite somme à ceux qui sont encore plus nécessiteux qu’eux. Et d’après l'avis selon lequel le devoir de donner le Maasser ne relève que du « bon usage », ceux qui sont en difficulté financière seront dispensés de ce devoir et l'injonction ne s'appliquera qu'aux personnes qui gagnent suffisamment leur vie. n

45 LPH N° 995 AU NOM DE LA LOI

Le sens du don à Pourim

À la veille de Pourim et de l’opération Israël Tsedaka by Qualita, LPH fait le point avec le rabbin Jonathan Seror.

LPH : Quel est le sens de la mitzva de « matanot laEvionim » propre à Pourim ?

Rav Jonathan Seror : Cette mitzva prescrit d’envoyer des mets (« michlo'hei manot ») à au moins deux personnes le jour de Pourim.Elle est instituée par Mordekhaï afin de générer l’entraide et la fraternité au sein du peuple. Les Juifs viennent d’échapper à l’extermination prévue par Haman, et Mordekhaï sait qu’en instituant le festin de Pourim, que l’on prend en famille mais aussi avec des amis, les cadeaux que l’on envoie à au moins deux personnes et les dons aux nécessiteux (afin qu’ils puissent eux aussi participer à la joie de la fête), il recrée la cohésion au sein du peuple.

Se soucier d’autrui est la solution pour se préserver du malheur. Comme le disent nos sages, la Tsedaka peut éviter la mort à quelqu’un. Les biens d’une personne caractérisent son essence ; et donner la Tsedaka est en quelque sorte donner un peu de son essence à l’autre. Les mauvais décrets qui pesaient sur le donateur sont donc annulés, dans la mesure où il n’est plus tout à fait le même. Il a fait un sacrifice, un don de soi qui fait de lui une personne différente, aussi mérite-t-il de continuer à vivre.

Comment accomplit-on la mitzva de « matanot laEvionim » ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre qui en sont les bénéficiaires : là, il faut distinguer le ani, le pauvre, qui a tout de même un certain niveau socioéconomique, du evione, le nécessiteux, l’indigent, qui est dans une situation plus précaire, proche de la détresse. Et même si l’on pourrait dire des deux qu’ils ont besoin d’aide, le evione nécessite une plus grande attention.

Mais comment être sûr de faire nos dons aux bonnes personnes ?

Je voudrais sur ce point saluer le travail des équipes de Qualita. J’ai assisté à une réunion de la commission qui attribue les aides et j’ai été impressionné par le sérieux avec lequel les dossiers

sont traités. Chaque cas est étudié de très près, en menant une enquête approfondie sur la situation financière de la famille ; mais surtout, cette famille bénéficie d’un accompagnement pendant une année. Pour répondre à votre question : en donnant par exemple ses « matanot laEvionim » à Qualita, qui devient alors le chalia'h de la mitzva le jour de Pourim, on peut être sûr d’avoir accompli la mitzva dans les meilleures conditions, c’est-à-dire d’avoir donné à un evione et non à un ani.

Faut-il donner des repas ou de l’argent ?

La loi prescrit qu’il faut donner au moins un repas à deux evionim, deux nécessiteux, mais le Rambam nous enseigne qu’il n’y a pas de plus grande mitzva que de rendre joyeux une personne dans la détresse. Pour l’avoir expérimenté personnellement, lorsque vous voyez la joie briller dans les yeux de ceux à qui vous apportez des provisions pour la fête, vous comprenez qu’il n’y a rien de plus grand que cela le jour de Pourim Je sais que Qualita donne des bons d’achat dans un grande chaîne de supermarchés, ce qui est tout à fait en adéquation avec la mitzva. Ceux qui ne peuvent pas apporter de repas peuvent donner les matanot laEvionim sous forme d’argent. Le minimum fixé est de 50 shekels pour deux evionim, et ce, pour chaque membre de la famille, adulte ou enfant. À ce propos, j’ouvre une parenthèse pour dire que certaines personnes dépensent des centaines de shekels pour offrir un michloa'h manot à leurs amis ou des membres de leur famille. Nos sages disent à ce sujet qu’il vaut mieux donner ces sommes aux nécessiteux et se contenter du strict minimum pour les amis et la famille si ces derniers ne sont pas dans le besoin.

Mais alors, en quoi consiste la mitzva de « zekher leMa'hatsit haShekel » ?

Cette mitzva se fait en fait la veille de Pourim, sauf pour nos frères tunisiens qui ont l’habitude de l’accomplir le matin de Pourim. Le « zekher leMa'hatsit

46 LPH N° 995 JUDAÏSME

JUDAÏSME

haShekel » est fixé à 26 shekels pour chacun des membres de la famille. L’origine de ce cette mitzva remonte à l’épisode où, lorsque Dieu, par amour, a voulu compter les enfants d’Israël, il leur a demandé d’apporter à Moïse un demi-shekel par personne. Comme le disent nos sages, il est interdit de dénombrer le peuple et le compte doit se faire par un intermédiaire – en l’occurrence, le demi-shekel. Pourquoi un demishekel ? Pour nous indiquer que pour être entier, nous avons besoin de l’autre moitié, de l’Autre.

Vous avouerez que l’on peut s’y perdre un peu… Vous avez raison ; et c’est pourquoi je conseille aux gens de faire leurs dons via Qualita, lors de la journée de la Tsedaka. Nous devons impérativement nous mobiliser pour aider les familles qui sont dans le besoin en Israël. Votre don sera considéré comme si vous aviez accompli la mitzva dans les meilleures conditions possibles. Car comme je l’ai dit plus haut, de cette manière, nous sommes sûrs que nos dons arriveront à ceux qui en ont le plus besoin. n

Le rav Yonathan Seror est dayan, rabbin de la communauté Toledot Yitzhak (Tel Aviv) et fondateur de l'association Echet 'Hayil. Directeur du Séminaire francophone rabbinique (SFR) à Qualita et à Shealin, il est l'auteur de Nechama du Chabbat. contact@rav-seror.com

47 LPH N° 995
© Flash90
Il aura suffi de quelques provisions et d'un bouquet de fleurs livrés par des volontaires pour redonner le sourire et l'espoir à Yitzhak Lazar, résident de Jaffa.

Après nous avoir révélé le sens des mois du calendrier juif, le rav Yoel Benharrouche entame une nouvelle série exclusive pour LPH, sur le sens des signes astrologiques selon le judaïsme.

Adar et le Poisson

L'astrologie selon la Kabbala est un schéma organisé inscrivant l’homme dans un ordre cosmique qui embrasse le Tout. L’astrologie induit le temps ; la Kabbala explique aussi comment s’en échapper. L’astrologie met en scène l’homme dans un univers limité par des lois immuables, alors que la Kabbala ouvre à la possibilité d'un mouvement évolutif. L’homme, par ses choix de vie, peut s'inscrire dans le droit mouvement de l'éternité ou bien emprunter un chemin inverse à la vie.

En hébreu, le signe du Poisson se dit au pluriel : Daguim. Pourquoi ? La Kabbala explique que c’est une référence aux deux degrés de la Torah : la Torah écrite et la Torah orale, qui s’incarnent dans les deux « acteurs » de l'histoire de Pourim : Mordékhaï et Esther. Il y a là une double action qui libère Israël de son exil. Par ailleurs, les poissons représentent la berakha – la bénédiction – par leur multiplicité et le fait que ce furent les seuls survivants du Déluge en dehors de ceux qui se trouvaient à l'intérieur de l’Arche de Noa'h. Les yeux toujours ouverts de cet animal indiquent également le niveau supérieur de la surveillance et de la protection divines, et désignent tout ce qui n'est pas soumis aux dégâts causés par la force du mauvais œil.

Il est donc clairement compréhensible que le dénombrement d'Israël devait se faire durant le mois d'Adar. C'est le mois de l'année où l'élan d'amour entre l'Éternel et Israël est mis en relief.

Le signe du Poisson correspond au mois d’Adar, marquant la fin de la période obscure de l’hiver et laissant la place au renouveau de l'être. L'exemple le plus clair en est l'histoire de Pourim, suite au décret de Haman, vizir du roi Assuérus. Le signe du Poisson induit le contact retrouvé entre Israël et la Torah, acceptée à nouveau lors de cet épisode, mille ans après le don de la Torah au mont Sinaï.

Dès l'arrivée du mois d'Adar, la Michna préconise d’accroître et d'accentuer le sentiment de joie. Il faut comprendre l'importance de la sim'ha – la joie – qui, selon les Prophètes, est la clé de la liberté. Le mois d’Adar est donc la porte de toutes les bénédictions. C’est le flux renouvelé de l'intemporalité de la Torah. La planète Jupiter, associée au mois d’Adar, affaiblit, à cause de sa proximité avec les planètes Saturne et Mars. C’est donc la lumière de l'Éternel qui vient combler l'intensité nécessaire au monde et à la vie.

De la même manière que le peuple d'Israël doit préserver son essence, il faut savoir que les poissons ne s’accouplent qu’entre membres d’une même espèce, et qu’ainsi ils préservent leur mémoire génétique et leur identité. Baigné dans les eaux profondes de la Torah, le mois d'Adar est propice à l'étude des secrets, avec la souplesse et la pudeur requises. Durant ce mois, nous devrions regagner en joie et en patience, ne pas tomber dans la colère et savoir rester discret. Il ne faut pas oublier que c'est le moment propice pour la Tsedaka Les natifs de ce mois sont intelligents et ambitieux. Agréables et aimés, ils sont capables de s’adapter à toutes les situations. n

Planète : Jupiter

Pierre : choham/l’onyx ou le quartz

Tribu : Yossef

Élément fondamental : l’eau

Sphère : Yessod

48 LPH N° 995
MAZAL TOV
Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant
www.orotvekelim.com

TSEDAKA – MODE D'EMPLOI

La Tsedaka désigne le principe de justice – en hébreu : tsedek (קדצ).

C'est en effet la justice qui est mise en relief dans ce principe de vie ; car en réalité, il y a là une idée très profonde de complétude, de partage, et surtout de mise en place de l'ordre divin de l'équité. Bien plus profonde que la notion de charité, la Tsedaka est une remise en place permanente de l'équilibre de la vie.

L'Éternel est l'ultime propriétaire de tout. Aussi le partage doit-il se faire selon Sa volonté supérieure, celle qui connaît la justesse de tout. Le partage des ressources de ce monde entre riches et pauvres est juste car il y a un « Ordonneur » qui gère le tout. L'Éternel sait combler les manques inhérents à la Création et c'est dans ce cadre précis qu'entre en jeu la notion de Tsedaka.

La Tsedaka est un commandement divin, une obligation pour tous de partager les bienfaits de la vie. Il est donc juste d'être généreux.

Selon la Kabbala, en donnant la Tsedaka, on écrit en quelque sorte le nom de YHVH : la pièce de monnaie et le bras tendu de l'offrant ressemblent aux lettres YV, et les cinq doigts de la main du donneur ainsi que les cinq doigts de la main du receveur désignent les deux lettres HH. À eux deux, le riche et le pauvre dévoilent plus de Divin sur terre.

Passage à l’heure d’été

Le changement d'heure en Israël aura lieu le vendredi 24 mars 2023 à 2:00 du matin. Les horloges seront avancées d'une heure.

Chabbat Térouma

24 février 2023-3 Adar 5783

Jérusalem 16h52 18h10

Tel Aviv 17h12 18h12

Netanya 17h11 18h12

Chabbat Tétzavé-Zakhor

3 mars 2023-10 Adar 5783

Jérusalem 16h58 18h16

Tel Aviv 17h17 18h17

Netanya 17h17 18h17

Jeûne d’Esther

6 mars 2023-13 Adar 5783

Début du jeûne à 4h50, fin à 18h11

Pourim

7 mars 2023-14 Adar 5783

À Jérusalem : Chouchan Pourim le 8 mars 2023-15 Adar 5783

Horaires de Chabbat

Chabbat Ki Tissa-Para

10 mars 2023-17 Adar 5783

Jérusalem 17h03 18h21

Tel Aviv 17h22 18h22

Netanya 17h22 18h22

Chabbat Vayakel Pékoudei-Ha'Hodech

17 mars 2023-24 Adar 5783

Jérusalem 17h08 18h25

Tel Aviv 17h27 18h27

Netanya 17h27 18h27

Roch 'hodech Nissan

23 mars 2023-1er Nissan 5783

Chabbat VaYikra

24 mars 2023-2 Nissan 5783

Jérusalem 18h12 19h30

Tel Aviv 18h32 19h32

Netanya 18h32 19h32

49 LPH N° 995

Savez-vous ce qu’est la zone C ?

Avant même l’installation du nouveau gouvernement en Israël, des voix s’élevaient pour en saluer ou en condamner les effets attendus sur cette mystérieuse zone C – mystérieuse car largement méconnue par les uns et les autres. De quoi s’agit-il au juste et pourquoi suscite-t-elle des passions, non seulement en Israël et dans l’Autorité palestinienne, mais encore de l’autre côté de la Méditerranée, voire de l’Atlantique ? C’est dans les accords d’Oslo de 1993 qu’il faut en chercher l’origine. À l’époque, les deux parties – Israël et l’OLP – s’étaient mises d’accord pour établir une autorité intérimaire autonome pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, pour une période transitoire n'excédant pas cinq ans, en stipulant qu’au bout de trois ans au plus tard débuteraient des négociations lors desquelles seraient abordées les questions des réfugiés palestiniens, de Jérusalem, des implantations israéliennes, des frontières définitives et des problèmes de sécurité d’Israël. Le texte ne mentionnait pas la création d’un État palestinien. Deux ans plus tard, un accord intérimaire, parfois appelé Oslo II, répartit la Cisjordanie en trois zones :

• La zone A, qui comprend les grandes villes palestiniennes – Jénine, Tulkarem, Naplouse, Qalqilya, Ramallah, Bethléem et Jéricho –, sous contrôle civil et sécuritaire de l’Autorité palestinienne.

• La zone B, qui comprend les villages palestiniens et diverses sections de la Cisjordanie, sous contrôle mixte, l’administration y étant dévolue à l’Autorité palestinienne et le contrôle militaire exercé par Israël.

Près de 90 % de la population vit dans ces deux zones.

• La zone C, la plus large – 60 % de la superficie totale –, entièrement sous contrôle israélien civil et militaire. Limitrophe de la ligne verte, elle est d’une importance stratégique considérable pour Israël. C’est là que se trouvent les implantations, les installations militaires, les terres domaniales et la vallée du Jourdain.

Le calendrier d’Oslo est resté lettre morte. Une Autorité palestinienne a bien vu le jour, ayant son

siège à Ramallah ; mais les négociations ont buté sur le refus opiniâtre des Palestiniens qui ont rejeté tour à tour les plans de paix proposés successivement par Ehud Barak, Ehud Olmert et Tzipi Livni, sans jamais proposer de contreprojet. Il est opportun de rappeler les propos de Yasser Arafat à la télévision jordanienne : « Les Palestiniens recevront tout territoire qu’Israël leur remettra, puis l’utiliseront comme tremplin pour procéder à d’autres gains territoriaux jusqu’à ce qu’ils obtiennent la libération totale de la Palestine, la liquidation de l’État juif. »

Israël s’est entièrement retiré de la bande de Gaza mais le Hamas en a chassé les représentants de Ramallah dans un coup de force sanglant, et il proclame sa volonté de détruire Israël.

Faute d’accord, la zone C reste donc sous contrôle militaire et civil israélien. Ce qui n’empêche pas les organisations palestiniennes de la revendiquer et d'affirmer qu’elle doit faire partie d’un futur État palestinien – une revendication que soutient de facto l’Union européenne. Au lieu de chercher à convaincre les dirigeants de Ramallah de rejoindre la table des négociations, une note de l’antenne de l’Union européenne à Jérusalem, qui aurait dû rester confidentielle mais qui a fuité, nous apprend qu’elle encourage la construction palestinienne dans ce secteur, en violation des accords d’Oslo, notamment par le biais du soutien financier accordé à des ONG. Quant à l’administration américaine, qui continue à prôner une improbable solution à deux États, elle s’inquiète des visées de la droite israélienne sur la zone C et approuve tacitement les activités de l’Union européenne. n

50 LPH N° 995 OPINION
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Oreilles de Haman

INGRÉDIENTS PRÉPARATION

l Dans un saladier, battez l'œuf avec le sucre et le sucre vanillé.

l Ajoutez la farine et la levure, et incorporez-les à la spatule.

l Ajoutez les morceaux de beurre et sablez avec les doigts, comme lorsqu’on égrène de la semoule.

l Ensuite, malaxez avec les mains pour obtenir une boule.

l Laissez reposer une heure au frigo.

l Abaissez finement la pâte sur un plan de travail fariné.

l Découpez à l'emporte-pièce des ronds de 8 à 10 cm de diamètre.

l Mettez une cuillère à café de farce au centre de chaque rond de pâte. Repliez les trois côtés pour former un triangle. Décorez avec des amandes effilées au centre.

l Faites cuire environ 15-20 minutes dans le four préchauffé à 180° C.

l Laissez refroidir et saupoudrez de sucre glace.

Délice garanti !

Pour 10 personnes

Pour la pâte sablée :

• 250 g de farine

• 100 g de sucre en poudre

• 125 g de beurre en petits morceaux

• 1 œuf

• 1 sachet de sucre vanillé

• 1/2 sachet de levure chimique

• sucre glace

Pour la farce : 200 g de pâte

d'amandes ou 200 g de

pâte de dattes, auxquelles vous pouvez ajouter des noix, des amandes, des pistaches, ou du chocolat à tartiner type Nutella avec du pralin (mais évitez le chocolat noir fondu, qui ne donne pas de bons résultats dans cette recette)

Si vous optez pour de la confiture, attention : celles du commerce contiennent beaucoup de liquide, il faut donc les cuire un peu pour les épaissir.

51 LPH N° 995
RECETTE
Photo illustrative –non contracuelle © DR

Détendez-vous !

Solutions des jeux page 58

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Lieu : Jérusalem

Description du poste : Société High-tech utilisant une technologie de pointe et de l'intelligence artificielle dans le domaine de la vision recherche un/e Customer Success Specialist.

Missions principales:

• Être un élément central de l'entreprise pour tous les clients et partenaires de la société, principalement aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni.

• Donner aux clients les moyens d'atteindre leurs objectifs.

• Fournir l'intégration des produits, des services d'assistance et des informations sur les politiques pour améliorer l'expérience et la satisfaction des utilisateurs.

• Résoudre les problèmes des produits et des clients, analyser et fournir des solutions à l'aide d'un dépannage interne.

Profil:

• Anglais: langue maternelle ou niveau langue maternelle

• Langues supplémentaires - Avantage (en particulier les langues européennes)

• Solides compétences en matière de relation clients

• Expérience du service à la clientèle et de l'assistance (en particulier au téléphone)

• Capacité à la résolution de problèmes et de conflits

• Expérience utilisateur avec CRM, Word, Excel, SalesForce ou similaire.

• Formation en marketing - Avantage

• Patience, empathie et souci du détail

• Capacité à effectuer plusieurs tâches

Type de poste : Plein temps - 14h-23h

Directeur(trice) département aviation

N° d'annonce : 1216

Lieu : Rehovot

Description du poste : Une entreprise familiale œuvrant depuis plus de 30 ans dans le domaine de la défense recherche un directeur pour son département de l’aviation.

• Coordonner et manager une équipe basée en Israël et à l’étranger, assurer le suivi des projets, mettre en œuvre la stratégie globale de l’entreprise, …

• Identifier des opportunités, négocier et produire des offres techniques et commerciales, conduite d’actions commerciales, …

• Pilotage de contrats d’acquisition et d’inspection d’aéronefs et gestion du service après-vente (réaliser des négociations auprès de fournisseurs internationaux, veiller à la bonne exécution des contrats, résoudre les litiges éventuels, …)

• Déplacements fréquents, notamment en Afrique, sont à prévoir.

Profil :

• Diplôme académique

• Expérience significative dans une fonction importante de l’Armée de l’Air ou de l’Armée civile dans le domaine de la maintenance / logistique

• Excellentes qualités relationnelles

• Autonomie, dynamisme et capacité d’adaptation

• Aisance face à des délégations étrangères

• Anglais : bon niveau (écrit/lu/parlé)

• Français : bon niveau (écrit/lu/parlé)

• Volonté de s’engager sur le poste sur le long terme

Type de poste : Temps plein

Chaîne de magasins d'optique

N° d'annonce : 1215

Lieu : Tous le pays

Description du poste :

Une chaîne de magasins d'optique recherche un(e) directeur de magasin/ vendeur/opticien/ optométriste.

Profil :

• Hébreu : bon niveau (écrit/lu/parlé)

• Français : bon niveau (écrit/lu/parlé) – avantage

• Anglais : bon niveau (écrit/lu/parlé) – avantage

• Expérience antérieure dans la vente – avantage

• Opticien avec expérience - avantage

• Optométriste avec expérience - avantage

• Travail en roulement

Type de poste : Temps plein

55 LPH N° 995
immédiate. 16 000 shekels

Lunetier (H/F)

N° d'annonce : 1214

Lieu : Rosh Haayin

Description du poste : Un laboratoire de réparation de lunettes recherche un(e) lunetier.

Profil :

• Hébreu : bon niveau (écrit/lu/parlé)

• Expérience antérieure dans la réparation de lunette – avantage

• Opticien avec expérience - avantage

• Optométriste avec expérience - avantage

Type de poste : Temps plein

Chargé(e) de diffusion

N° d'annonce : 1213

Lieu : Kfar Saba

Description du poste : Une chaîne de télévision recherche un(e) chargé(e) de diffusion.

OFFRES D'EMPLOI

Missions principales :

• Réaliser les émissions en direct.

• Gérer et organiser le suivi technique.

• Effectuer un contrôle de qualité dans les émissions en direct et établir un dépannage rapide.

• Gérer le planning des émissions selon les exigences du client.

• Travail régulier avec les clients en Français.

Profil :

• Français : très bon niveau (écrit/lu/parlé)

• Maîtrise de l'outil informatique

• Expérience antérieure dans le domaine –avantage

Type de poste : Temps plein

Représentant(es) service clientèle pour l'agence Juive

N° d'annonce : 1213

Lieu : Jérusalem

Description du poste : Le Global Center de l'Agence Juive recrute des représentants service clientèle francophones. Le Centre vise à fournir des services aux candidats à l'aliyah, à soutenir les immigrants dans les processus d'intégration et à assurer la liaison avec la société israélienne

Missions principales :

• Fournir des informations et un accompagnement personnel aux immigrants potentiels avant et après l'immigration.

• Ouverture et gestion des dossiers d'immigration.

• Suivi des participants aux activités de l'unité d'immigration et d'intégration en Israël et à l'étranger.

• Travailler avec un CRM avancé et d'autres systèmes dédiés, y compris les réseaux sociaux.

• Lancer des enquêtes sur la communauté juive mondiale dans le but de diffuser les activités de l'Agence juive et d'enregistrer les parties intéressées pour les activités et les programmes (télémarketing).

56 LPH N° 995

Profil :

• Bac - Obligatoire

• Formation académique pertinente - Avantage.

• Français: langue maternelle - Obligatoire

• Hébreu: Courant

• Langues supplémentaires - Avantage.

• Excellente expression écrite et orale.

• Expérience avérée de travail avec les clientsAvantage significatif.

• Expérience de travail avec l'ordinateur en général et les logiciels Office en particulier. • Expérience de travail avec un système CRM - Avantage.

• Expérience en télémarketing - Avantage

• Participation antérieure à un programme d'agence en Israël et / ou à l'étranger - Avantage

• Sens aigu du service, capacité à travailler sous pression et à gérer plusieurs tâches simultanément

Type de poste : Plein temps

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Solutions des mots fléchés de la page 49

Deux Juifs new yorkais mangent dans un restaurant cacher, au beau milieu du quartier juif. Naturellement, tous les clients du restaurant parlent yiddish entre eux. Lorsque le serveur, un Chinois, s’adresse à eux en yiddish sans le moindre accent, nos deux Juifs sont stupéfaits. Intrigués, ils demandent au patron :

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Solution des mots mêlés

MOTS

SOLUTION : Le mot-mystère est : esperanto

Mais où votre Chinois a-t-il appris à parler yiddish si parfaitement ? Et le patron leur répond sur le ton de la confidence :

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– Chhhut !... Il pense qu'on lui apprend à parler anglais !

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