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Jeudi 1er décembre 2022 7 Kislev 5783 Nº 992 | Mensuel JONATHAN POLLARD ENTRETIEN EXCLUSIF DOSSIER SPÉCIAL TZOHAR, L'IDENTITÉ JUIVE PAR LE DIALOGUE FRANCKY PEREZ : LE RETOUR DE L'ENFANT PRODIGE RENCONTRE AVEC LE NOUVEAU CONSUL DE FRANCE À TEL AVIV ENVIRONNEMENT ISRAËL À LA COP 27 DE CHARM EL-CHEIKH

ל''כנמ

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édito

Des lumières dans l'obscurité

Certains la qualifient de visionnaire, d’autres de révolutionnaire. Nécessaire mais conspuée, l’organisation Tzohar révèle la profonde transformation qui agite le milieu religieux moderne et la société israélienne contemporaine. Il semble en effet que l’on soit arrivé à un carrefour où valeurs morales, éthique, religion, dogme, coutumes, pérennité et modernité n’arrivent plus à faire bon ménage. Et soixante-quatorze ans après la création de l'État d’Israël, la question de l'identité juive est plus que jamais au cœur du débat public. C’est parce que Tzohar tient à jouer un rôle central dans la redéfinition qui s'annonce des rapports entre État et judaïsme, et, au-delà, apporter des réponses à un questionnement sur ce qu'est l'identité juive en 2022, qu’il nous a semblé important de présenter cet acteur de la vie israélienne aux lecteurs francophones.

Autre invité de ce nouveau numéro du supplément mensuel d’Actualité Juive (auquel vous êtes de plus en plus fidèles) : Jonathan Pollard, qui livre son analyse sur des questions cruciales dans une interview sans concession accordée à nos confrères du Studio Qualita.

Fraîchement installé en Israël, Francky Perez, le célèbre animateur, revient sur sa vie aux USA et sa décision de poser enfin ses valises en Eretz Israël

Autre nouveau venu, « très heureux d’arriver enfin ici » : Matthieu Clouvel-Gervaiseau, nouveau consul général de France à Tel Aviv, qui révèle son goût pour la patate douce et le prochain déménagement des bureaux du consulat. Je vous souhaite une belle lecture, ainsi qu’une merveilleuse fête de 'Hanouka ! Que ce mois de Kislev apporte toute la lumière nécessaire pour que recule l’obscurité. n

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Piscine, plage à 100 m, sur la promenade d’Eilat excursion en mer comprise, gymnastique et danse, spectacles le soir PRIX PAR COUPLE EN ½ PENSION INFOS ET RÉSERVATIONS : 050-9013394 01 77 38 19 90 À EILAT À EILAT SÉJOUR DU 25/12 AU 29/12 3900 sh / 5 jours À L’HÔTEL ASTRAL MARIS (4*) O r g a n i s é e t a n i m é p a r A v r a h a m A z o u l a y

ET AUSSI...

ARRÊT SUR IMAGE

Sigd m'était conté...

Le 23 novembre, les membres de la communauté éthiopienne Beta Israël ont célébré la fête du Sigd en Israël. Fixée cinquante jours après Yom Kippour, cette date est un jour de jeûne où les membres de la communauté prient pour la reconstruction du Temple et en l’honneur de l’Alya

Cette journée a été ajoutée aux festivités officielles de l’État d’Israël en 2008, et depuis, on en instruit les écoliers israéliens. Chaque année, des milliers de membres de la communauté éthiopienne se réunissent sur la promenade d’Armon HaNatsiv, à Jérusalem, d’où l’on a une vue imprenable sur le mont du Temple.

Ils étaient cette fois 17 000 à participer aux cérémonies du Sigd, en présence du président de l’État, Yitzhak Herzog, et de la ministre de l’ Alya et de l’Intégration – elle-même issue de l’ Alya d’Éthiopie –, Pnina Tamano-Shata.

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sommaire N°992 l CARTE D'IDENTITÉ l RAV RAFFI FEUERSTEIN : « LE CHANGEMENT PAR L'ÉVOLUTION ET NON LA RÉVOLUTION » l TZOHAR DANS LA CITÉ l CACHEROUT TZOHAR : LÀ OÙ LES ENNUIS ONT COMMENCÉ
TZOHAR, L'IDENTITÉ JUIVE PAR LE DIALOGUE INTERVIEW CARTES SUR
Jonathan Pollard
mon ami
À L'AFFICHE Francky Perez : le retour de l'enfant prodige
BON À SAVOIR Mieux gérer son budget familial
SANTÉ Trois pays, une même vocation : aider l’autre
BINATIONAL Rencontre avec Matthieu ClouvelGervaiseau, nouveau consul général de France à Tel Aviv
SIPOUR HATSLA'HA Jojoba : l'histoire d'un miracle israélien
HISTOIRE Il suffira d'insigne...
DÉVELOPPEMENT DURABLE
technologie fera-t-elle face à l’urgence
CONSCIENCE Première habitude des gens efficaces : «
'HODECH TOV
:
de
avec le rav Benharrouche
Réflexions
(40), Au nom de la loi (42), Une année avec la Cabale (43), Recette (48), Jeux (49), Immobilier (50), Petites annonces (52)

INTERVIEW

Jonathan Pollard

Pour la première fois depuis sa libération des geôles américaines et son Alya, Jonathan Pollard accorde une interview à un média francophone israélien. Au micro d’Éliana Gurfinkiel pour Studio Qualita, l'ancien espion s’est livré sur sa vision de la société israélienne et l'amour qu'il voue au peuple d'Israël. Un entretien dont nous avons recueilli les meilleurs extraits pour les lecteurs de LPH.

J'ai passé trentecinq ans de ma vie abandonné et je suis rentré à la maison.

avec des gens qui n'ont pas la même opinion. Or cette possibilité n'existe plus en Israël. Nous ne sommes pas encore aussi polarisés qu'aux États-Unis mais nous en prenons le chemin. Cela doit cesser. Nous devons, au minimum, accepter que l'autre partie puisse elle aussi avoir de bonnes idées. On doit être capable de discuter et, peut-être, de parvenir à un compromis ou un arrangement.

Je connais à la Knesset des personnes formidables, qui se soucient du pays et qui savent qu'elles ont des comptes à rendre à leurs électeurs. Elles ne sont pas nombreuses mais elles constituent une lueur d'espoir pour notre système politique.

Là où le bât blesse, c'est dans la presse. Un des ingrédients clés d'une démocratie qui fonctionne est un système médiatique professionnel – ce qui n'existe pas en Israël. L'irresponsabilité des médias dans ce pays, que ce soit à gauche ou à droite, est choquante ; c'est peut-être la chose la plus scandaleuse que j'aie vue. Et le pays est si polarisé qu'il est impossible de savoir si ce que nous lisons est la vérité ou non. Je ne dis pas que la situation est meilleure dans d'autres pays, mais j'attends davantage de mon peuple, en raison des menaces qui nous entourent. Nous ne pouvons pas nous payer ce luxe.

Quels sont les aspects encourageants dans la société israélienne ?

Nous sommes la seule démocratie qui fonctionne au Moyen-Orient et nous pouvons, sans rougir, être comparés aux pays développés occidentaux. J'ai également été très impressionné par la croissance de l'industrie technologique en Israël.

À la veille des 75 ans de l'État d'Israël, pensez-vous qu'il a atteint son but : être à la fois un État juif et démocratique, et aussi un refuge pour les Juifs ? Je pense que l’État juif et démocratique est le plus grand mythe qui soit, un mythe auquel nous avons œuvré et pour lequel nous avons souffert. État juif et démocratique ? Nous ne sommes ni l'un ni l'autre. Pourquoi dis-je que nous ne sommes pas un État juif ? Vous connaissez le vieux dicton selon lequel la barbe ne fait pas le Juif, n'est-ce pas ? Ce n'est pas parce que nous avons certaines lois relatives au chabbat ou que nous avons une Maguen David sur notre drapeau que nous sommes un un État juif. Je ne dis pas que nous devons tous être orthodoxes ni même tous appartenir à un courant ou à un autre du judaïsme. Mais certains attributs devraient être davantage mis en avant pour représenter notre religion, comme les lois relatives au chabbat, qui devraient être absolues.

Que dites-vous aux gens qui ne veulent pas entendre parler de Halakha, de loi juive ? Il y a certains éléments qui font de ce pays un État juif. Libre à vous de les respecter ou non, mais il y a une différence entre tolérer une personne qui prend sa voiture le chabbat et accepter que des transports publics circulent le chabbat.

Le Kotel est un autre très bon exemple : pendant des décennies, les Juifs qui venaient au Kotel comprenaient que les femmes étaient d'un côté et les hommes de l'autre. Si vous êtes en visite chez quelqu'un, vous ne pouvez pas changer les règles de sa maison. De la même manière, il existe des règles au Kotel. Nous n'avons aucun problème avec les Juifs libéraux qui viennent au Kotel – d’ailleurs, si vous leur posez la question, la plupart viennent pour voir le Mur et ils n'ont aucun problème avec les règles du lieu. Ce sont les dirigeants des communautés libérales qui ont créé le problème ; et malheureusement, la gauche israélienne a adopté leur cause. Après avoir perdu les élections, la gauche israélienne s'imagine pouvoir gagner en s’alliant avec le judaïsme libéral américain ; elle n'agit pas par conviction, mais par calcul, et c'est un calcul maléfique parce qu'il crée un problème au sein de la société en Israël.

Pensez-vous que les Juifs de Diaspora doivent avoir des droits par rapport à l'État juif ?

Certainement pas. Chaque Juif a la possibilité de venir vivre ici et de profiter des fruits de notre dur labeur et de notre sacrifice. En d'autres termes, si vous n'avez pas de teoudat zeout, vous n'avez pas de droits ici. Vous pouvez vous plaindre, critiquer telle ou telle chose, mais vous ne pouvez pas menacer ; par exemple, vous ne pouvez pas conditionner votre aide en fonction de vos souhaits en galout. Je crois que nous avons une patrie par la grâce de Dieu. Elle a été réinstaurée au prix du sang et des larmes versées, et quelqu'un qui vit confortablement dans les Hamptons, à New York, ou ailleurs en galout – je n'appelle pas cela Diaspora, mais bien ce à quoi cela correspond : la galout, l'exil – va dicter à ceux qui vivent ici la manière dont ils doivent organiser leur gouvernement, qui doit les représenter, quelle doit être leur politique de défense, quelles doivent être leurs alliances dans le monde ?! C'est de la 'houtzpa, de l'insolence, et c'est inacceptable !

Pensez-vous qu'aujourd'hui, Israël agit suffisamment pour permettre l'Alya et l'intégration de centaines de milliers, voire de millions de Juifs ? Non. Pour une raison cynique : les pouvoirs ont peur de faire monter trop de monde. Ils voient dans les olim un potentiel ou une menace en termes électoraux. lll

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© Flash 90

INTERVIEW

lll Moi, lorsque je regarde des Juifs éthiopiens, des Juifs russes ou des Juif français, je ne vois pas des électeurs, je vois mes frères et mes sœurs ; et je veux qu'ils viennent en Israël. Je pense qu'aujourd’hui, il faut considérer l'Alya comme une mission de sauvetage. En Israël, nous sommes comme le canari dans la mine de charbon : nous sommes les premiers à souffrir de l'impérialisme arabe et musulman. En France, aujourd'hui, les Musulmans ne veulent pas devenir français, ils veulent que la France devienne musulmane. Ils reproduisent cette attitude partout en Europe et aux États-Unis. Parallèlement, vous avez la montée de l'extrême gauche, dans une alliance rougevert. Et qui se retrouve au milieu ? Les Juifs. C'est pour cela que l'Alya doit désormais être considérée comme une mission de sauvetage.

Israël est votre maison.

Rentrez à la maison maintenant, avant que vos craintes ne se réalisent.

L'État d'Israël devrait donc travailler davantage pour permettre à ces populations de faire leur Alya ? La communauté française devrait-elle recevoir plus d'aides ?

L'Alya française est fondamentale. Je pense en effet que nous n'avons pas été très bons en termes d'intégration, collective et individuelle. Dans le cas de l'Alya française, nous avons une merveilleuse opportunité qui peut apporter un réel bénéfice à l'État.

À part l'interruption du gouvernement sortant, l'État d'Israël a été dirigé par la droite pendant des années. N'aurait-il pas dû favoriser cette Alya qui lui était favorable électoralement ?

La droite qui était au pouvoir pendant des années n'était pas une vraie droite. La vraie droite doit vouloir faire venir 50 000 Juifs de France. Mais l’on craint aussi de froisser le gouvernement français, car les dirigeants français prennent mal les appels à l'Alya des dirigeants israéliens, ils les considèrent comme une atteinte à la devise « Liberté, Égalité, Fraternité ». Pourtant, ils ont abandonné la communauté juive.

Un autre problème se pose également, d’ordre professionnel celui-ci : si beaucoup de médecins français arrivent en Israël, ils vont perturber le système. De la même manière, si beaucoup d'ingénieurs français devaient arriver en Israël, cela poserait problème. Le système israélien ne veut pas être menacé, il ne veut pas de compétition…

Avez-vous le sentiment que les olim des États-Unis engendrent les mêmes réactions ?

La perception de l’Alya américaine est différente. Les Américains qui font leur Alya viennent d'horizons très divers, alors que les Français sont perçus comme un bloc de personnes qui viennent pour voter à droite.

Les Américains sont des Juifs qui arrivent avec beaucoup d'argent, certains ont déjà des maisons en Israël ; on les considère moins comme un tout qui menace l'équilibre de certains secteurs.

Les Français qui arrivent en Israël ont un bon niveau d'éducation, ils sont préparés à affronter la réalité avec la menace arabe interne et externe, parce qu'ils ont vécu sous cette menace. C'est pourquoi, contrairement aux Américains, ils ont une meilleure appréciation de ce que le gouvernement doit faire pour les protéger.

Quel est votre avis sur la clause du grand-père dans la loi du retour, qui permet à toute personne ayant au moins un grand-père juif de faire son Alya ? C'est la première chose qui devrait être supprimée. D'abord, parce que cette loi se fonde sur l’approche nazie, et il est inadmissible que nous utilisions des critères nazis pour déterminer qui est juif et qui ne l'est pas. Les personnes qui soutiennent cette clause ne veulent pas d'un État juif, ils veulent faire venir des gens qui dilueront le caractère juif de l'État ; c’est la guerre par d'autres moyens. Défendre un critère halakhique pour l'immigration, c'est défendre notre État. La loi du retour doit être amendée. Nous n'avons pas rendu service aux Juifs de l'ex-Union soviétique en leur laissant croire qu'ils n'avaient pas besoin de maintenir leur judaïsme. Nous avons forcé les Éthiopiens à étudier pour être déclarés comme Juifs par le rabbinat – pourquoi n’avons-nous pas exigé la même chose des Juifs de Russie ?

Serait-ce un peu du racisme ?

Bien sûr. Ce qui est drôle, c'est que le racisme vient de la gauche, et non de la droite. La droite a considéré les Juifs d'Éthiopie comme ses frères et elle voulait les

faire venir en Israël ; mais la gauche méprisait le fait d'amener « des Noirs ». En ce qui me concerne, quand je vois un Éthiopien, je ne vois pas la couleur de sa peau, je vois un frère juif.

Outre le racisme, il est aussi question de calculs politiques. Les partis russes en Israël, qui veulent grandir, et qui voient dans la diminution de l'identité juive et du caractère juif de l'État une opportunité, sont davantage intéressés par une Alya de l'ex-Union soviétique que par une Alya d'Éthiopie.

Pour ma part, il n'y a qu'un critère qui vaille pour l’Alya : la Halakha. Si vous êtes juif, alors je partirai en guerre pour vous sauver. Nous ne devons jamais abandonner personne – et personnellement, je sais ce que l'abandon veut dire. J'ai passé trente-cinq ans de ma vie abandonné et je suis rentré à la maison déterminé à ne plus jamais laisser personne souffrir de cela.

Avez-vous eu le sentiment que l'État d'Israël n'essayait pas d'obtenir votre libération ?

Il pratiquait ce que l'on appelle la diplomatie silencieuse. Beaucoup ne voulaient pas me voir sortir parce qu'ils avaient menti devant différentes commissions au sujet de leur implication et de leur degré de connaissance de mes activités. D'autres craignaient l'Empire américain. Ils avaient une mentalité d'esclave par rapport aux Américains.

Pouvez-vous comprendre qu'aujourd'hui encore, les États-Unis sont le plus grand allié d'Israël ?

Notre plus grand allié est HaKadoch Baroukh Hou, pas les Américains. Tous les pays, en particulier les empires, ont des intérêts, et leur amitié n'est jamais permanente.

Au fil du temps, nous avons été abandonnés, trahis, manipulés par les Américains. Nous avons perdu près de 3000 soldats lors de la guerre de Kippour parce que les Américains nous ont menti, nous ont induits en erreur et nous ont laissé saigner.

Mais cinquante ans ont passé, les choses ont changé… Les mentalités ne changent jamais. L'idéologie, la mentalité des empires changent très rarement,

surtout à l’égard d’Israël. Les Américains nous perçoivent comme des mendiants, ils n'ont aucun respect, aucune considération pour nous. Ce n'est pas l'attitude d'un allié, c'est même plutôt le contraire. On dit que nos ennemis n'ont pas peur de nous, je dis que nos soi-disant amis ne nous respectent pas. C'est de notre faute et cela doit changer.

Que devons-nous faire ?

Nous devons avoir une stratégie et une politique étrangère indépendantes, ce qui signifie se défaire de l'assistance américaine, parce qu'elle ne nous aide pas.

Elle détruit notre industrie militaire locale et constitue une sorte de subvention pour l'industrie militaire américaine, puisque l'argent de l'aide américaine finit par lui revenir. Dès que les ÉtatsUnis sont impliqués dans un de nos projets, ils ont une emprise sur nous.

Quel message souhaiteriezvous faire passer aux Juifs dans le monde et aux Israéliens ? Le message est très simple : soyez habités par la crainte de Dieu. J'ai survécu trente ans en prison par la grâce de HaShem et d'une notion que m'a enseignée ma femme Esther, za''l : ne crains personne, sauf Dieu. C'est pour cela que je n'ai pas peur des Américains. Ils ont essayé de me tuer pendant trente-cinq ans ; et s’ils n'ont pas réussi, c’est uniquement parce que je ne les craignais pas. Je ne craignais que le Ciel.

C'est le grand message qui doit être propagé, parallèlement à celui qui proclame aux Juifs qu'Israël est leur maison. Rentrez à la maison maintenant, avant que vos craintes ne se réalisent. Rentrez à la maison d'une façon responsable, avec plaisir, alors que vous ne craignez pas pour votre vie. C'est la leçon de l'histoire : aucune communauté juive dans le monde n'a pu échapper aux conséquences de la haine du Juif. J'ai donc deux messages à faire passer : craignez Dieu et rentrez à la maison avant qu'il ne soit trop tard. Les portes sont ouvertes : rentrez maintenant. n

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Photo : Jonathan Pollard s'est remarié le 18 octobre 2022 avec Rivka Abrahams-Donin à Jérusalem. © Flash 90

Jonathan

Pollard, à la une de ce numéro, est considéré en Israël comme un héros. Les gens s'arrêtent dans la rue pour prendre un selfie avec lui, le saluer et même, pour certains, le bénir.

Jonathan mon ami

Le rabbin hassidique Menah'em Mendel de Kotzk, assoiffé de vérité, disait : « Celui qui prie aujourd'hui parce qu'il priait hier n'est pas un homme juste. » Il cherchait, par ses mots, à combattre la lassitude et à encourager les Juifs et leur ferveur dans leur proximité avec Dieu. Il voulait les aider à lutter contre le train-train, à donner du sens à leurs actions. Ainsi, si tous les matins, dans le texte de la prière, nous louons Dieu de libérer les prisonniers, nous devons tenter de toujours trouver une nouvelle signification à nos prières.

30 décembre 2020 : Jonathan Pollard embrasse la terre d'Israël à sa descente de l'avion qui le ramène des USA après trentecinq ans de captivité. Il est entouré de son épouse Esther (za"l) et du Premier ministre de l'époque, Benyamin Netanyahou.

Pollard est un homme qui a réellement été libéré de prison, et sûrement faut-il réciter à haute voix cette bénédiction lorsqu’on le rencontre. Pourtant, l'histoire entre Pollard et l'État d'Israël est plus que compliquée. Cette saga a sérieusement égratigné les relations entre Israël et son plus grand allié : les États-Unis. Malgré cela, les citoyens ont jusqu'à ce jour mauvaise conscience que le Mossad ait si longtemps laissé Pollard aux Américains. Dans ce contexte, le voir aujourd'hui en Israël est simplement beau. Comme Jonathan me l'a confié, chaque jour qu'il vit à Jérusalem est un nouveau miracle. Il espère maintenant pouvoir influer sur certains points de

la réalité israélienne, comme l’Alya et l'intégration des olim. C'est le signe d'un grand homme qui, sans rancune, ne tient pas rigueur à Israël et décide, nonobstant le passé, d'agir pour faire avancer le pays des Juifs. Les premiers espions de l'histoire du peuple juif, les explorateurs envoyés par Moïse, avaient malheureusement décidé de convaincre le peuple de ne pas venir vivre en Terre d'Israël. L'espion moderne qu'est Pollard, lui, décide du contraire : il encourage ses frères à venir le rejoindre en Israël et à s’y installer. Comme d'autres, il a vécu des choses difficiles en Diaspora ; mais il veut aujourd'hui aller de l'avant, le regard tourné vers l’avenir de son peuple sur sa terre. Nous avons trouvé en Jonathan un nouvel allié de taille pour accroître l’Alya et les moyens donnés aux nouveaux immigrants dans leur quête d'intégration. Comme le roi David qui avait fait de Jonathan son ami, le Jonathan moderne a décidé d'embrasser la cause du peuple à l'étoile de David. n

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© DRPhoto extraite d'une vidéo postée sur Twitter

Une approche plus humaine et plus ouverte de la loi juive

TZOHAR : Carte d'identité

Date de naissance : L'organisation Tzohar est née en 1995.

Fondateurs : Elle a été créée par des rabbins appartenant au courant sioniste religieux : le rav Raffi Feuerstein, le rav David Stav, le rav Yuval Cherlow, le rav Shaï Piron, le rav Tzachi Lehman et le rav Elisha Aviner. Ces rabbins, reconnus dans le monde sioniste religieux, sont identifiés à la branche plus libérale de ce courant.

Vision : « L'organisation Tzohar se fixe comme objectif de promouvoir l'identité juive de l'État d'Israël par le dialogue et la recherche de dénominateurs communs. Elle cherche également à créer une direction rabbinique sioniste basée sur la force toranique et morale, afin de s'ouvrir aux différents publics en Israël. »

Composition : Au sein de Tzohar agissent plus de 1000 rabbins et éducateurs bénévoles. Les rabbins qui composent l’organisation sont des rabbins de villes, de communautés, des enseignants de yechivot ou d'autres structures éducatives. Les femmes qui agissent au sein de Tzohar sont actives dans divers domaines de la société israélienne, dans les secteurs privés et publics ou dans l'éducation.

Activités : Les activités de Tzohar se concentrent autour de trois axes :

* Direction rabbinique sur les questions de Halakha (loi juive), avec le conseil des rabbins de Tzohar, la formation des enseignants de Tzohar, le centre de recherche de Tzohar et l'organisation de colloques pour le grand public.

* Lobby public pour donner l'orientation toranique des sujets à l'ordre du jour politique. Ainsi, Tzohar possède des représentants permanents à la Knesset, dans les différentes commissions qui font valoir le point de vue juif dans les discussions

sur les propositions de lois. Les rabbins de Tzohar interviennent aussi dans les médias pour présenter leurs positions (voir page 18).

* Rendre accessibles les services religieux à toute la population. Tzohar célèbre les mariages, accompagne les familles au moment des naissances – brit mila, rachat du premier-né –, dans la préparation à la bar/bat mitzva de leurs enfants, mais aussi dans le deuil. Par ailleurs, Tzohar organise des offices pour les fêtes juives, des lectures de la Meguilat Esther à Pourim ainsi que des cours.

Les rabbins de Tzohar aident également les personnes qui souhaitent retrouver leurs racines juives à réunir les éléments nécessaires pour prouver qu’elles sont juives.

Tzohar se revendique d'une approche plus humaine et plus ouverte de la loi juive et de la façon de l'appliquer. Cette façon d'aborder la religion se ressent surtout à travers la manière dont les hommes et les femmes de Tzohar abordent le mariage juif et la cacherout. (suite page 15)

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Rav Raffi Feuerstein :

« Le changement par l'évolution et non la révolution »

C'est dans le salon du rav Raffi Feuerstein qu'est créée en 1995 l'organisation Tzohar. Au lendemain de l'assassinat de Yitzhak Rabin et alors qu'un doigt accusateur est pointé sur le sionisme religieux, le rav Feuerstein et d'autres rabbins décident de remédier à leur façon aux divisions au sein du peuple israélien en promouvant un judaïsme plus accueillant. Le rav Feuerstein explique à LPH sa vision du judaïsme, de la société israélienne et du lien entre Torah et État.

LPH : Vous êtes aujourd'hui directeur de l'Institut Feuerstein, créé par votre père Reuven Feuerstein, za''l, et destiné aux personnes souffrant d’un handicap mental. Pourtant, vous avez toujours été attiré par la rabbanout.

Rav Raffi Feuerstein : En effet, être rabbin était le projet de ma vie – et je le suis d'ailleurs depuis vingt-six ans. J'ai été rabbin du Kibboutz Ein Tzurim, puis d'une communauté à Har Nof, et maintenant je préside l'organisation Tzohar.

J'ai toujours été très attiré par l'étude de la Torah. J'ai été élève au Merkaz HaRav à l'époque du rav Tzvi Yehouda Kook ; j'ai même été l'un de ses assistants et j'ai vécu chez lui. Mon ambition était de devenir

directeur de yechiva. Le monde du judaïsme et son rapport avec l'État m'ont toujours intéressé et occupé.

Le rapport entre le judaïsme et l'État d'Israël est donc la pierre angulaire de votre engagement ? Oui : tout ce qui concerne les rapports entre le judaïsme et l'État, le judaïsme et la modernité. Notre plus grand mérite est d'avoir un État. Je n'oublie pas qu'il y a seulement quatre-vingts ans, on voulait nous exterminer – mon père a quitté l'Europe pour échapper à ses assassins. Cet État, nous devons le développer dans l'esprit du Rav Kook, en construisant un judaïsme auquel tout le monde s'identifie, qui ne cherche pas à dominer par la force mais qui évolue dans le dialogue. Je suis pour un changement dans l'évolution et non par la révolution. Déjà quand j'étais jeune étudiant en yechiva, je voulais relier les différentes composantes du peuple. J'ai par exemple organisé des rencontres entre des membres de Chalom Akhchav et des rabbins. Je veux contribuer à ma façon au grand projet qu'est l'État d'Israël.

Cette vision est mise à mal par la société israélienne qui tient à placer les gens dans des cases, suivant des définitions strictes. Ainsi, Tzohar est décrié par le monde orthodoxe qui le considère comme libéral. Comment réagissez-vous à cela ?

Je suis content d'être dans le parti du Rav Kook – puisque c'est aussi ce qu'on disait de lui. À l’époque, les orthodoxes brûlaient des poupées à son effigie. Aujourd'hui encore, tout le sionisme religieux est attaqué. Le rav Druckman [l'un des plus grands rabbins du sionisme religieux – ndlr] est appelé « Druckman » dans la presse orthodoxe. Le Richon LeTzion [le grand rabbin séfarade d'Israël – ndlr] a eu des mots très durs envers lui.

Ce besoin de mettre les gens dans des cases est aussi politique. En hébreu, le mot « définition » [« agdara »] vient de la même racine que le mot « barrière » [« gader »] : définir les gens, c'est mettre des barrières. Quand on entoure sa maison d'une barrière, on détermine ce qui est dans la maison et ce qui est à l'extérieur. Un homme se définit par rapport à ce qu'il est et par rapport à ce qu'il n'est pas. De la même façon, un orthodoxe va se définir en opposition au sioniste religieux, et vice-versa. Ainsi en va-t-il de la psychologie de l'homme, il doit se définir. Je n'ai rien contre cela, je suis juste contre les définitions figées, contre la construction de murailles. lll

(suite de la page 13)

Les cours de préparation au mariage, pour enseigner aux fiancés les préceptes de la pureté familiale, sont dispensés par des personnes qui appartiennent au monde des jeunes Israéliens, sont issues du milieu académique, évoluent dans la société moderne et font preuve de l'ouverture d’esprit nécessaire pour aborder ces sujets avec des individus pour lesquels ces questions sont totalement nouvelles et parfois leur paraissent dépassées. Traditionnellement, ces cours sont suivis par chaque membre du couple séparément. Tzohar propose en parallèle une formation en couple par des personnes spécialement formées, qui traite plus largement de questions relatives à la vie de couple selon la loi juive.

La controverse : Tzohar a créé un véritable réseau de cacherout. À l'image des « Badatzim », les certificats de cacherout en vigueur dans le monde orthodoxe, les rabbins de Tzohar ont leurs propres surveillants et délivrent des certificats aux restaurants, maisons de retraite, hôtels, stands de nourriture. Ils ont également rédigé un manuel de cacherout pour les Israéliens qui se rendent à l'étranger. À l'annonce de la création de ce réseau de cacherout, en 2018, l'organisation, dont les méthodes suscitaient déjà des interrogations dans le monde orthodoxe et au sein du grand-rabbinat, a provoqué un réel tremblement de terre. Depuis cette date, la controverse autour de Tzohar n'a fait que croître, même au sein du sionisme religieux (voir page 20).

C'est à partir de là qu'est née la relation complexe entre Tzohar et le grand-rabbinat. Les fondateurs de Tzohar voient leur organisation comme un moyen de renforcer le grandrabbinat et de le rendre plus consensuel ; mais les rabbins de Tzohar souhaitent limiter la mainmise des courants orthodoxes au sein de cette institution, arguant du fait que ceux-ci, de toute façon, ne la considèrent pas comme une autorité suprême. Le grand-rabbinat, quant à lui, voit d'un œil méfiant la démarche de Tzohar et accuse ses dirigeants de mettre à mal l'unité du peuple juif autour des grandes questions de la vie juive. n

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Là où tout a commencé le rav Raffi Feuerstein à son domicile de Jérusalem en 2021 © Olivier Fitoussi/Flash90

Malgré cette volonté de réunir, on a le sentiment que Tzohar est né en opposition au grand-rabbinat, et qu'il reflète le fait que les religieux ne peuvent pas s'entendre et être unis.

Au contraire ! Tzohar est né pour renforcer le grandrabbinat d'Israël. N’oublions pas que lorsque le Rav Kook a créé cette institution, il a été attaqué. Le grand-rabbinat d'Israël n'intéresse pas les orthodoxes. Ils ne suivent pas ses décrets, mais ceux de leurs rabbins. Je ne me souviens pas d'une voix dans le monde orthodoxe qui se soit référée à un décret du rav David Lau.

Nous sommes des élèves du Rav Kook, nous soutenons le grand-rabbinat. Nous avons constaté, avec tristesse, que cette institution s'éloignait du peuple. Elle n'est pas aimée, ne suscite pas l'admiration ; elle ne relie pas les différentes parties du peuple.

On ne peut pas nier qu'il existe en Israël beaucoup de courants orthodoxes : Beth Yossef, Badatz, Belz… Le grand-rabbinat, un peu comme le président de l'État, doit être au-dessus de la politique et des querelles.

Et puis, nous avons également constaté à quel point le public laïque s'éloigne de plus en plus de la religion…

C'est ce qui vous a décidé à créer Tzohar ?

En effet. Nous avons débuté avec un projet qui s'appelait « Mariages », car nous avons constaté avec douleur que beaucoup de couples se mariaient uniquement civilement à l'étranger. Nous nous sommes demandé pourquoi, nous avons observé ce qui se passait dans les conseils religieux locaux et nous avons conclu qu'il fallait une autre approche.

Nous sommes déterminés à prouver que l'on peut à la fois être orthodoxe – sans bouger d'un millimètre du Choul'han Aroukh – et accueillant. Ceux qui nous critiquent ne comprennent pas que l'on puisse être accueillant sans être libéral ; ils ne comprennent pas que l'on puisse être choqué de la violence au Kotel envers les « Femmes du Kotel » sans pour autant soutenir ces dernières. Je suis outré que l’on règle les problèmes de cette façon – comment en sommesnous arrivés là ?!

Notre philosophie est de respecter à 100 % la loi juive, de manière transparente, tout en étant ouverts au public laïque et traditionaliste. Nous ne sommes pas moins orthodoxes et érudits, mais nous nous adressons à tout le monde. Nous voulons que les gens aient envie de venir vers la religion. C'est ainsi que nous marions 4000 couples par an, dont une partie ne seraient pas passés sous la 'houpa sans Tzohar.

Si vous vous définissez comme stricts par rapport à la loi juive, qu'est-ce qui vous différencie du grandrabbinat ?

Tout d'abord, nous agissons au sein du grand-rabbinat, puisqu'il est impossible en Israël de se marier en dehors. Nous avons simplement une approche de la préparation au mariage qui est différente. Les hommes et les femmes qui, au sein de notre organisation, dispensent les cours sont à l'image des couples ; ils ont des diplômes universitaires et ont été formés à une façon de transmettre à laquelle les futurs mariés s'identifient. Nous parlons à la génération d'aujourd'hui. Nous invitons les couples chez nous : il se rendent dans la maison du rabbin, rencontrent son épouse, voient comment il vit. Nous parlons avec ces couples de la manière la plus juive et la plus israélienne qui soit. Nous créons un lien.

Ce qui se passe traditionnellement, c'est que lorsqu'un couple s'inscrit au grand-rabbinat pour se marier et qu'il n'appartient pas à une communauté, on lui affecte un rabbin qui peut être le plus gentil au monde mais qui ne connaît pas le couple et que celui-ci ne connaît pas. Cela fonctionne de manière industrielle et impersonnelle. Les rabbins de Tzohar sont devenus les rabbins de communauté de ceux qui n'ont pas de communauté. Moi, par exemple, c'est le rav Avraham Shapira, zatsal, mon Roch Yechiva, qui m'a marié. Mais qui est le rav des laïques ? Il faut créer un lien, rendre la démarche humaine et profonde.

En dehors des mariages, les activités de Tzohar se sont beaucoup étendues.

Nous avons voulu donner envie aux personnes éloignées des communautés de participer aux grands moments de la vie juive. Ainsi, nous sonnons du chophar dans les parcs pour Roch HaChana, nous

Historique du grand-rabbinat d'Israël

Déjà au XVIIe siècle, la communauté juive de Jérusalem possédait un grand-rabbin à sa tête, appelé le « Richon LeTzion ».

Lorsque la Palestine passe sous mandat britannique, au début du XXe siècle, Sir Herbert Samuel, le premier haut-commissaire britannique en Palestine, instaure une commission qui recommande la création d'un Conseil du grandrabbinat de Palestine avec deux grands-rabbins élus à sa tête : l'un séfarade, qui garde le titre de « Richon LeTzion », l'autre ashkénaze.

Le grand-rabbinat d'Israël est donc né en 1921, et ce sont les rabbins Avraham Kook et Yaakov Meïr qui seront les premiers grands-rabbins d'Israël.

Le visage de cette institution a été défini par le

Rav Kook qui a tenu à en faire un corps apolitique ayant pour rôle de rassembler et de représenter tout le peuple. Ainsi lui a-t-il octroyé une mission non seulement dans les domaines de la loi juive, mais aussi autour de questions sociétales, d'Alya, de sécurité ou d'agriculture, considérant que tous les domaines, même profanes, deviennent des sujets juifs dans l'État juif.

Bien que le Rav Kook ait été suivi dans ce sens par la majorité du public religieux et traditionaliste, un petit groupe s'est virulemment opposé à lui ; à sa tête, les rabbins Yossef Haïm Sonnenfeld et Yitzhak Yeruham Diskin. Leur querelle a donné lieu à la création de la Eda ha'Harédite, qui agit séparément du grand-rabbinat et ne reconnaît pas son autorité.

organisons des offices de Yom Kippour auxquels participent plus de 50 000 personnes chaque année. Des dizaines de milliers de personnes écoutent la Meguilat Esther par l'intermédiaire de Tzohar, parce que nous avons constaté que les laïques n'allaient pas écouter la Meguila, de même qu'ils ne dansaient pas à Sim'hat Torah. Pourquoi ? Pourquoi un enfant laïque n'embrasserait-il pas le Sefer Torah le jour de Sim'hat Torah ?

C'est un peu ce que fait le mouvement 'Habad, non ? Non, ce n'est pas 'Habad, c'est israélien. Nous ne mettons pas les tefillins aux gens ; nous prenons le calendrier juif et nous le rendons accessible à tout le monde. Notre ambition est de créer un judaïsme qui ne transige sur aucune règle mais qui soit ouvert.

Êtes-vous inquiet de l’atmosphère générale qui règne à l'intérieur du peuple ?

Oui, je suis très inquiet. Je crois que les derniers événements en Ukraine nous apprennent que nous sommes seuls. À l'est de l'Europe, un grand pays qui veut rejoindre l'OTAN est envahi et personne n'envoie un soldat pour le sauver ou un avion pour bombarder les Russes. Cela doit nous rendre méfiants. Si nous ne sommes pas unis, c'est un danger existentiel pour l'État d'Israël. Nous devons être concentrés autour de nos valeurs.

La façon dont nous nous adressons l'un à l'autre en Israël est honteuse et inquiétante – on le voit à la Knesset. Nous sommes un petit pays qui tente de protéger ses frontières. Comment des gens qui sont

sur le même bateau et qui tentent de le sauver d'une tempête peuvent-ils se disputer sur le pont du navire ?! Tzohar veut relier les gens entre eux à travers le judaïsme. Il existe d'autres vecteurs autour desquels nous pouvons nous retrouver, mais pour nous, la religion juive est le plus important.

Peut-être que le problème, en Israël, vient de l'absence de séparation entre la religion et l'État, ce qui fait du religieux une question politique ?

En réalité, tous les sujets sont politiques, y compris la religion – le prix est cher à payer mais c'est la vision du Rav Kook. C'est lui qui a relié la religion à l'État : il pensait qu'il fallait un grand-rabbinat de la même façon qu’il fallait un président et une Knesset. Au sein même du sionisme religieux, certains y étaient opposés, justement parce qu'ils craignaient la politisation de la religion, comme on peut le voir avec l'élection du grand-rabbin d'Israël.

La vision selon laquelle l'État est formé en fonction de la religion crée une histoire juive. L'État possède une signification juive. Le grandrabbinat est fondamental pour nous parce que nous croyons en ce pays qui représente les prémices de la Délivrance. Les orthodoxes voient moins l'État comme une valeur religieuse ; pour nous, la religion en est indissociable. L'État doit être juif, mais il doit l’être de manière agréable, affectueuse.

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Pour nous, la religion et l'État sont indissociables. L'État
doit être juif, mais il doit l’être de manière agréable, affectueuse.
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Tzohar dans la cité

Fin octobre, le rav Raffi Feuerstein annonçait que plusieurs rabbins du secteur sioniste-religieux avaient décidé de créer une organisation qui chapeautera les différentes associations affiliées à cette tendance religieuse et qui veulent peser dans le débat public. Parmi elles se trouve Tzohar, qui joue déjà depuis plusieurs années un rôle de lobby extraparlementaire.

Un sionisme religieux qui veut changer la réalité

Outre son action dans le domaine des mariages et de la pratique religieuse, le mouvement Tzohar se veut être une force de changement dans la société. Une équipe de rabbins de Tzohar est présente à la Knesset afin de promouvoir les sujets qui ont trait à l'identité juive de l'État d'Israël.

Pour eux, la Knesset est un lieu où il est absolument nécessaire de se trouver puisque c'est là que les décisions importantes pour le peuple d'Israël sont élaborées pour ensuite s'imposer dans la vie quotidienne des citoyens.

Ils sont décidés à montrer qu'il existe, suivant leurs propres termes, « un sionisme religieux qui veut changer la réalité ». Mais pour autant, Tzohar ne veut pas se constituer en parti politique.

L’organisation tient à rester audessus des partis et à entretenir un dialogue avec tous les députés et responsables politiques, toutes tendances politiques et religieuses confondues.

Tzohar a joué un rôle dans des débats autour de sujets extrêmement divers : médecine et éthique, éducation, économie, statut de la femme, services sociaux, sionisme.

Tzohar joue véritablement le rôle d'un lobby et définit son action autour de plusieurs vecteurs. Les rabbins publient des études et des prises de position qui sont présentées dans les commissions concernées de la Knesset.

Leur ambition est d’apporter une analyse d'un point de vue juif des projets de loi et des questions à l'ordre du jour.

Tzohar peut aussi être sollicitée par les ministres et les députés qui souhaitent intégrer un point de vue juif dans leurs projets de loi, et qui ont besoin de conseils et d’orientations.

Par ailleurs, les rabbins de Tzohar sont actifs auprès du Parlement israélien pour promouvoir des lois fondées sur les valeurs juives dans les domaines de la société, de la famille, de l'éthique… Tzohar a joué un rôle dans des débats autour de sujets extrêmement divers : médecine et éthique, éducation, économie, statut de la femme, services sociaux, sionisme.

Les lois promues par Tzohar

L'activité de lobbying de Tzohar a été couronnée de succès à plusieurs reprises. Certaines lois ont été adoptées par la Knesset après un travail de promotion effectué par l’organisation.

Ainsi, une loi, adoptée en 2009, permet à tout couple qui désire se marier de s'adresser au rabbin de son choix, reconnu par le grandrabbinat, sans être obligé de se tourner vers celui de son secteur d'habitation. Pour Tzohar, il s'agit là d'un obstacle en moins sur la route de couples qui hésitent à se rendre à la Rabbanout pour se marier. Dans le domaine de la famille, le travail de Tzohar a permis, en 2011, de faire passer une loi qui officialise et renforce le lien légal entre les grands-parents et leurs petits-enfants, et ce, même si les deux parents des enfants sont encore en vie.

Autre point que Tzohar a fait progresser : depuis 2011, le ministère de l'Intérieur est obligé de reconnaître comme Juive toute personne qui possède un certificat de judaïté d'un tribunal rabbinique. Jusqu'alors, le ministère pouvait refuser le statut de Juif à certaines personnes alors même qu'un tribunal rabbinique reconnu avait garanti qu'elles étaient juives. Le travail de Tzohar s'étend même à la télécommunication ! Ainsi, en 2014, alors qu'une nouvelle loi est élaborée pour modifier les statuts de la télévision et de la radio publiques, aucune référence à leur mission dans la diffusion de l'héritage juif n'était faite initialement. Après un travail de lobbying de Tzohar aux côtés du député de l'époque, Yoni Chetboun (photo ci-dessus), cette clause de transmission de l'héritage juif a été ajoutée à la loi. Toujours dans

ce domaine, Tzohar s'est assurée que les lois concernant Internet prévoient des clauses concernant les filtres à imposer de manière systématique pour éviter l'accès libre à des contenus portant atteinte aux bonnes mœurs ou qui véhiculent des images violentes.

Redéfinir les relations entre religion et État

Les rabbins de Tzohar ne sont pas les seuls à agir sur la scène publique pour promouvoir ces sujets. D'autres organismes, comme Beth Hillel, Emouna ou Etim, travaillent aussi dans ce sens. Dans le but d'amplifier la voix qu'ils portent, les rabbins de Tzohar et ceux de ces organisations ont décidé de se regrouper dans une association-mère. Ils espèrent ainsi créer une force extraparlementaire significative qui permettra de concrétiser des projets liés au rapport entre la religion et l'État selon une approche sionistereligieuse. D'autres mouvements, identifiés avec la branche plus stricte du sionisme religieux, pourraient se joindre à cette initiative.

Le rav Raffi Feuerstein relie ce besoin de se regrouper pour être mieux entendus à la situation politique instable qu'a connue le pays ces dernières années et au gouvernement sortant dans lequel la majorité des sionistes-religieux ne se reconnaissaient pas : « Une partie des sionistes religieux s'est retrouvée

sans représentation politique. L'année qui arrive est critique, avec la nomination de nouveaux grandsrabbins d'Israël et des rabbins de ville, le sort incertain de la réforme de la cacherout qu'avait portée Matan Kahana, et encore bien d'autres sujets. Nous voulons faire entendre une voix homogène et claire. » Les rabbins à l'origine de cette idée d'union extraparlementaire se revendiquent de la convention Gavison-Madan. Mise au point au début des années 2000 par la professeure Ruth Gavison et le rav Yaakov Madan, la convention part du postulat que le statu quo entre la religion et l'État convenu entre le 'Hazon Ish et David Ben Gourion a perdu de sa signification avec les années, et elle prône un changement dans les règles qui régissent les relations entre la religion et l'État. Celles-ci devront être entérinées par un large consensus public qui sera acquis dans le dialogue, et non par des luttes politiques et sociales. En d'autres termes, cette convention veut une définition qui soit suffisamment ouverte, tout en étant fidèle à la loi juive, afin que laïques et religieux s'y retrouvent.

Les rabbins de ces différents organismes vont tenter de peser, dès la phase de l'élaboration des accords de coalition, pour y faire inscrire les grandes lignes d'une nouvelle définition des rapports entre religion et État au sein de l'État juif. n

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© Flash 90

Cacherout Tzohar

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là où les ennuis ont commencé

En 2018, l'organisation Tzohar a lancé son réseau de cacherout. Possédant ses propres surveillants et suivant des règles qu'elle s'est fixées, elle délivre désormais des certificats de cacherout qui contournent le réseau du grandrabbinat d'Israël. Depuis lors, Tzohar est plus décriée que jamais.

© Flash 90

Les responsables de Tzohar décrivent la fondation de leur propre réseau de cacherout comme une réponse à la nécessité d'améliorer la cacherout en Israël et d'augmenter l'offre. Ils affirment que leurs exigences en la matière, qui prennent en compte les spécificités de chaque lieu de restauration, sont en tous points conformes à la loi juive : il s’agit d’« allier la cacherout et les caractéristiques de la restauration moderne ».

Les surveillants et surveillantes de Tzohar suivent une formation pointilleuse sur les questions halakhiques de cacherout et travaillent selon un contrat précis conclu avec chaque restaurateur. Ils sont payés par Tzohar et non pas directement par le

restaurateur, contrairement à ce qui se passe dans le réseau classique du grand-rabbinat. Les certificats délivrés par Tzohar ne peuvent cependant pas porter la mention « cacher » puisque, selon la loi en vigueur jusqu'à aujourd'hui, seul le grand-rabbinat est autorisé à délivrer des certificats de cacherout. Sur ceux de Tzohar est simplement inscrit : « sous la surveillance de Tzohar », avec les mentions spécifiques comme « 'halavi » (lacté) ou « bassari » (carné).

Une ligne rouge

L'annonce de la création de ce réseau parallèle de cacherout a suscité une levée de boucliers contre Tzohar, qui ne s'est toujours pas apaisée depuis 2018. Une grande partie des rabbins en Israël, y compris certains qui jusque-là appartenaient à Tzohar, ont estimé que l’organisation avait franchi une ligne rouge.

Les certificats délivrés par Tzohar ne peuvent pas porter la mention « cacher » puisque, selon la loi en vigueur, seul le grand-rabbinat est autorisé à délivrer des certificats de cacherout.

Le grand-rabbinat a immédiatement condamné la démarche : « Au lieu de se mobiliser pour améliorer le réseau de cacherout national, Tzohar a entrepris une démarche qui, sous couvert du souci de la cacherout et du public, va affaiblir ce réseau. »

Le principal reproche adressé aux rabbins de Tzohar est de créer une division et d'affaiblir l'autorité du grandrabbinat qui doit être l'autorité incontestée en matière de cacherout. « Il existe des réseaux privés de cacherout comme Tzohar ou les Badatzim [certificats de cacherout

orthodoxes – ndlr] dans plusieurs pays du monde. Mais il n'existe qu'un réseau de cacherout étatique, de la même manière qu'il n'y a qu'un État juif et qu'un grandrabbinat », a renchéri le grand-rabbinat.

Cette initiative de Tzohar a entraîné le départ de plusieurs rabbins qui agissaient au sein de l'organisation mais qui ont estimé que c'était aller trop loin. Parmi eux, le rav Yaakov Ariel, une grande figure du sionisme religieux, a décidé d'arrêter de soutenir l'organisation alors qu'il en était le président. « Nous avons commencé à agir au sein de Tzohar dans le cadre du projet des mariages », écrivent ces rabbins dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants de l'organisation. « Il s'agissait d'un projet positif et dans le cadre du grand-rabbinat.

Nous avons rejoint le projet dans le but sincère de sanctifier le Ciel. Au fil du temps, l'organisation a mené plusieurs initiatives qui allaient à l'encontre de l'avis rabbinique majoritaire en Israël, et ce, sans débat interne avec les rabbins de l'organisation. »

Ces rabbins ont estimé que Tzohar s'inscrivait désormais dans une démarche d'opposition au grandrabbinat qui n'était pas acceptable et qui mettait en péril l'institution aux yeux des citoyens israéliens. Ils craignent que cela ne soit la porte ouverte à d'autres initiatives qui remettent en cause le respect de la loi juive et que l'on ne pourrait pas contrôler.

Des personnalités du monde rabbinique extérieures à Tzohar ont également exprimé leur désapprobation face au réseau de cacherout mis en place – par exemple, le rav Haïm Druckman, autorité centrale du sionisme religieux, ou le rav Yaakov Shapira, directeur de la yechiva du Merkaz HaRav.

La réforme Kahana

La réforme de la cacherout élaborée par le ministre des Cultes du gouvernement Lapid-Bennett confère une légitimité au réseau de Tzohar. Cette réforme, qui doit entrer en vigueur en janvier 2023, donne la possibilité à tout organisme de cacherout privé de délivrer des certificats. Le grand-rabbinat doit jouer le rôle de grand superviseur mais cette réforme le décharge de son monopole sur la surveillance.

Largement décriée par les milieux orthodoxes mais aussi par certains sionistes-religieux, cette réforme a été rejetée par le grand-rabbinat ; mais elle a malgré tout été adoptée par la Knesset sortante.

Reste maintenant à savoir si le nouveau gouvernement et le nouveau ministre des Cultes décideront de revenir sur cette loi en l'annulant ou en l'amendant. D'ici janvier 2023, les lignes peuvent encore bouger. n

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Keren Kadosh (à gauche), copropriétaire du café-restaurant Kadosh à Jérusalem, accueille ses clients après sa réouverture en 2020. Kadosh fait partie des centaines d'entreprises qui ont choisi la cacherout Tzohar.

Le rav Yossef Haïm Sitruk, zatsal (c'est mon père, Reuven Feuerstein, za''l , qui s'est occupé de lui après son attaque cérébrale), disait toujours : « Je ne suis pas le rabbin des Juifs de France, mais le rabbin de France. Je suis aussi le rabbin de Jacques Chirac. » En Israël aussi, nous avons besoin d'un rabbin d'Israël. Aujourd'hui, le grand-rabbinat est très sectoriel, il n'accepte pas tout le monde. De ce fait, il perd une partie de la population. Et j'avoue qu'il me perd moi aussi, qui suis pourtant rabbin. Il ne joue plus son rôle, le rôle voulu par le Rav Kook.

Lorsque nous avons créé Tzohar, nous avons refusé de créer un grand-rabbinat alternatif. Nous voulons travailler avec le grand-rabbinat – le rav David Stav, un des rabbins de Tzohar, s'est même présenté au poste de grand-rabbin d'Israël. Mais nous voulons que cette institution change, évolue pour être plus consensuelle.

Il faut accepter qu'au sein de l'orthodoxie il y a plusieurs courants qui respectent tous la loi juive et qui sont tous légitimes. Il y a aujourd'hui une domination politique de certains courants qui empêchent les autres d'exister.

Finalement, n'est-ce pas, depuis tant d’années, l'histoire de notre peuple, une histoire faite de querelles entre les courants qui le composent ? Pendant toute sa vie, mon père avait une devise, autour de laquelle il a bâti son œuvre et aidé des milliers de personnes à exploiter et accroître leur potentiel, et à se transformer : ce qui caractérise l'homme, c'est justement sa capacité à changer tout au long de sa vie. Notre peuple a un grand potentiel. n

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Rav David Stav, cofondateur de Tzohar

L'AFFICHE

Francky Perez :

le retour de l’enfant prodige

Après quinze ans aux États-Unis, Francky Perez a décidé de poser ses valises en Israël, ce pays qu’il a défendu corps et âme tout au long de sa carrière. LPH revient sur le parcours de l’animateur mythique bien décidé à conquérir le dance floor bleu et blanc.

Il a marqué de son empreinte les soirées les plus réussies de la communauté juive. Sa voix ensoleillée et dynamique a contribué à forger l’identité des radios juives communautaires.

Son attachement à Israël et au peuple juif l’ont définitivement inclus dans la catégorie « grand frère », voire « ami d’enfance », même si on ne lui a jamais parlé directement. Bref, le capital sympathie de Francky Perez jouit d’un crédit illimité, et ce, depuis… sa bar-mitzva. Il se souvient : « J’ai eu un véritable flash quand on m’a passé le micro pour dire quelques mots. J’ai tellement aimé ça que j’ai animé ma propre fête, sous le regard étonné de ma famille ! »

Ce micro, Francky Perez ne le lâchera plus de sa vie.

Diplôme en poche et de retour en France, il décide de se consacrer à ce qu’il aime : « J’avais un MBA, alors j’ai créé ma société : Mariage Bar-mitzva Animation !

Lors de soirées d’anciens élèves, je rencontrais des amis qui étaient tous à des postes importants, des numéros 1 de ceci, des numéros 2 de cela, mais je n’ai jamais regretté mon choix que j’ai toujours considéré comme une vraie chance. Le temps que l’on consacre au travail est tellement important dans une vie que lorsqu’on n’a pas l’impression de travailler, c’est un luxe immense ! »

Le vrai cadeau de ma bar-mitzva a été de savoir ce que je voulais faire dans la vie.

Acharné au travail, il fabrique son propre studio à la maison et, la nuit, il s’entraîne sans relâche à animer des émissions dont il est le seul auditeur. À 15 ans, il propose aux radios de la bande FM émergente (NRJ, Radio Show…) de servir le café et de ranger les disques. Un coup de chance lui permet de remplacer un animateur absent : la carrière de Francky sur les ondes est lancée !

Avec la création de la radio juive, le jeune animateur poursuit son rêve tout en continuant ses études et en animant déjà des soirées !

Diplômé d’une école de commerce, major de sa promotion, il est invité à faire son MBA aux ÉtatsUnis, à Dallas, où il acquiert une solide expérience dans le monde du business et du management américain.

Peu après son single « N’oublie jamais », il anime la célébration des 60 ans de l’État d’Israël au Trocadéro, et à cette occasion il sort avec son groupe musical sa célèbre version de la HaTikva, qui fait un demi-million de vues en quelques semaines.

Sous le feu des projecteurs, il est harcelé et menacé de manière de plus en plus directe. En 2009, malgré une très intense activité en France, il prend la décision de partir en Israël. Mais tandis qu'il prépare son dossier d’Alya, il est contacté par le patron de la télévision juive américaine JLTV (Jewish Life Television), Phil Blazer, qui lui demande une version en anglais de sa HaTikva et, dans la foulée, l’invite à Los Angeles : « Il me propose de devenir producteur et, alors que j’étais parti pour un an, l’aventure dure quinze ans… »

Les sept premières années, il gravit les échelons et devient vice-président de la JLTV, jusqu’à ce que, après le décès de Phil Blazer, il décide de prendre une autre direction car, dit-il, « la ligne éditoriale ne correspondait plus à mes valeurs ».

À la question de savoir comment il a pu rester pratiquant dans cet univers du show-business américain, il répond que le star-système l’a conduit à devenir au contraire « plus proche de son judaïsme », et il ajoute : « Je pense que la communauté juive américaine vit, sans le savoir, une période dangereuse. L’âme des Juifs américains a soif de spiritualité et une majorité comble cette aspiration par un engagement politique soi-disant humaniste qui se substitue malheureusement à une véritable quête spirituelle. » Francky lance alors l’association Or 'Hadash qui, chaque mois, fait venir en Californie un intervenant pour donner des conférences sur le judaïsme. Sur sa lancée, il crée Breslev Radio, la première du genre. En parallèle et dans de tout autres domaines, il devient le bras droit de Johnny Hallyday à Los Angeles et anime le Festival du cinéma israélien à Beverly Hills.

Comment, dans ce contexte hyperactif (il est aussi consultant pour aider des entreprises à s’implanter aux USA), l’idée de faire son Alya a-t-elle pu germer ? « Nous avons repoussé d’année en année le départ pour Israël », raconte-t-il. « Le piège de l’Amérique, et de la Californie en particulier, c’est qu’elle donne l’illusion d’être chez soi, et plus encore lorsqu’on a franchi toutes les étapes de la naturalisation ! C’est quand mon fils, qui vient d’avoir 18 ans, m’a dit que sa vie était en Amérique que j’ai compris l’urgence. Le Covid-19 a également joué un rôle de catalyseur : le fait d’avoir été empêchés de nous rendre en Israël pendant la pandémie a été un vrai choc pour nous. » Arrivé depuis un an en Israël, Francky se rend très souvent aux USA pour animer des événements, mais aussi pour aider des entreprises à s’y implanter. Son enthousiasme ne fléchit pas : « Israël est un pays incroyable qui vous oblige à rester humble quelle que soit la carrière que vous avez eue. J’ai sillonné le monde avec une équipe de dix-neuf personnes pour animer partout de grands événements, de Genève à Shanghai, mais aujourd’hui, c’est en Israël, et aussi en France, que je souhaite me concentrer, avec des formules beaucoup plus légères qui répondent à la demande actuelle. S’entourer de bons chanteurs et chanteuses, musiciens, éclairagistes et ingénieurs

du son, c’est la base. Mais pour enflammer un dance floor, pour transformer un événement en une soirée inoubliable, cela ne suffit pas. Vous pouvez avoir des ingrédients de haute qualité, c’est seulement le chef pâtissier qui saura en faire le meilleur des desserts. »

Selon Francky Perez, aujourd’hui, les animateurs craignent souvent d’intervenir au micro lors des soirées. « Pourtant, dit-il, bien calibrées, ces

La fête façon Francky Perez du grandiose au magique...

interventions amplifient l’ambiance et peuvent aussi générer de l’émotion. Le but n’est pas que les gens ressortent d’une réception en ayant eu l’impression d’être sortis en boîte de nuit. Je considère qu’une bar-mitzva ou un mariage appellent quelque chose de différent. Ces moments sont uniques, et pour moi c’est un cadeau que d’y insuffler à la fois l’ambiance et l’émotion. »

Alors Francky, y a-t-il une manière différente de faire la fête en Israël ? « Je suis bluffé par l’événementiel en Israël ! L’Israélien est un vrai kiffeur. Les lieux magiques, le degré du détail, les menus proposés, la qualité des équipements, de la lumière et du son : tout concourt à une sophistication et à un luxe exceptionnels. »

Pour Francky Perez, l’avenir consiste à participer à de nouveaux projets dans les médias, à continuer de créer des passerelles entre les chefs d’entreprise et les USA, et, surtout, à « enflammer les dance floor israéliens » !

On s’en réjouit d’avance. n

Propos

recueillis par Anne-Caroll Azoulay

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© Photos avec l'aimable autorisation de Francky Perez

Mieux gérer son budget familial

Après l’émotion de l’Alya, ce moment où l’on réalise enfin le rêve de rejoindre la Terre promise, les choses se compliquent. Nous avons du mal à comprendre le système économique et administratif israélien, si différent de ce que nous avons connu en France. Les défis se multiplient et les économies diminuent peu à peu… Les organisations Paamonim et Qualita ont donc lancé un nouveau projet pour aider les familles d’olim francophones à mieux gérer leur budget familial. Sabine Azoulay, titulaire d’un Master en Finance et active à Paamonim depuis de nombreuses années, a été choisie pour diriger ce projet.

LPH : Sabine, en quoi consiste ce programme ?

Sabine Azoulay : Le programme Paamonim offre une assistance sous forme d’un coaching financier gratuit, grâce auquel les familles suivront un processus de conseil individuel et personnalisé, avec l'aide d'un bénévole. Elles recevront des outils et des conseils pour avoir un suivi de toutes les dépenses de la famille, communiquer avec la banque et gérer correctement un crédit, comprendre quels sont leurs droits, comment établir un budget et prévoir l’avenir.

Comment cela se passe-t-il ?

L'accompagnement se fait avec l'aide de bénévoles bilingues qui ont été formés professionnellement par Paamonim. Les rencontres se déroulent au domicile familial, principalement à Netanya et à Jérusalem, mais pas seulement ; ceux

qui habitent dans d’autres régions pourront suivre le processus par Zoom.

Quelles sont les conditions de base pour être accepté ?

l Avoir au moins un revenu israélien régulier (salarié ou entrepreneur)

l Avoir au moins un an d’ancienneté en Israël et avoir fini l’oulpan l La coopération des deux conjoints (pour les couples)

d’une moyenne de 3844 shekels par mois.

Qui sont les bénévoles ?

Nous avons gagné des bénévoles de qualité, certains issus du monde de la banque et de la gestion, d’autres du coaching ou encore du travail avec des olim . Leur point commun : leur volonté d’aider et d’avoir un impact. Je supervise le processus et nous nous efforçons qu’il y ait une adéquation maximale entre la formation et les besoins des olim . D’ailleurs, une autre formation est programmée : pour plus de renseignements, vous pouvez nous contacter.

Qu’est-ce que Paamonim ? Paamonim est une organisation à but non lucratif qui, active depuis vingt ans, a pour but d’enseigner à la population à gérer ses finances et à reprendre le contrôle de son argent. Paamonim opère avec l'aide de 3000 bénévoles dans l’ensemble du pays. J’y suis moimême active depuis 2010.

Et ça marche ?

En 2021, plus de 10 500 familles à travers le pays ont reçu une aide de l'ensemble des services de l'organisme. 83 % d'entre elles ont déclaré avoir amélioré leur capacité à gérer leur budget au présent et dans l’avenir, et optimalisé leur solde mensuel

Votre message aux familles ? J'appelle les familles qui ont besoin d'aide à nous contacter via l’adresse mail ci-dessous. Peu importe si vous êtes une famille endettée, une mère célibataire ou une famille de la classe moyenne qui veut simplement mieux gérer son budget : nous sommes là pour vous aider à remonter la pente et à entamer une nouvelle voie. Je précise que la confidentialité est garantie à toutes les étapes du processus.

Où s’inscrire ?

Pour vous inscrire ou pour plus de détails, vous pouvez nous contacter à l’adresse mail French@paamonim.org ou par téléphone, au 03-9127180.

Merci, Sabine, pour cette excellente nouvelle pour les olim francophones ! n

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Trois pays, une même vocation : aider l’autre

secondes, c’est la moyenne du temps après lequel un médecin va couper la parole à son patient, alors que celui-ci a besoin de 90 secondes pour exprimer son mal et, par là, se sentir déjà mieux. » Ce sont par ces mots que le docteur Alain Toledano, oncologue radiologue et fondateur de l’Institut Rafaël, a pris la parole lors de la quatrième édition du Forum Médical.

Cette rencontre, organisée par l’association Pax Medicalis, dirigée par le docteur Daniel Bensoussan,

s’est déroulée cette année sous le signe de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, dans la ville d’Essaouira-Mogador. Ce sont une soixantaine de personnes qui, fin octobre, se sont rejointes au bord de l’Atlantique pour participer à ce symposium médical intitulé « La médecine de demain, la médecine passerelle de paix ». Les participants, médecins, chercheurs et personnels de santé, venaient de France, d’Israël et du Maroc, tous unis autour de la volonté de faire avancer la santé et le bien-être des malades.

On a pu y croiser le professeur Cyrille Cohen, immunologiste à l’Université Bar-Ilan, fortement ému d’être invité à parler dans le pays qui a vu naître et grandir son père. La professeure Miriam Ben Haroch, de l’hôpital Rambam de Haïfa, a elle aussi pris la parole, avec son homologue marocaine, la professeure Laila Hessissen, de la Faculté de médecine de Rabat, et elles ont évoqué leur nouvelle collaboration pour mieux soigner des enfants au Maroc.

Mais au-delà des personnes, c’est surtout une rencontre très

émouvante qui a eu lieu autour de trois associations. Bien que portant différents noms et venant de différents pays, cultures et langues, elles ont les mêmes motivations. L’Institut Rafaël de Paris, Beit Rafaela de Jérusalem et Dar Zhor de Casablanca existent afin d’accompagner les malades du cancer. Leur vocation est d’opérer une révolution dans le monde médical : passer d’une médecine centrée sur la maladie à une médecine centrée sur l’individu et son projet de vie. L’Institut Rafaël, à Paris, est le premier à avoir été créé, en 2018, et il a déjà accompagné plusieurs milliers de patients sur le chemin de la résilience, réunissant une quarantaine de disciplines pour couvrir les besoins physiques et psychiques des patients. Et c’est ce concept de médecine intégrative qui a été adopté et implanté à l’étranger par la docteure Héloise Benech à Jérusalem pour Beit Rafaela, et par la docteure Myriam Belghazi Nciri à Casablanca pour Dar Zhor. Ce symposium de trois jours a permis aux différentes équipes de partager leurs manières de travailler. Les membres de Beit Rafaela ont par exemple rendu compte du programme de mentoring lancé depuis près d’un an, dans le cadre duquel d’anciennes patientes accompagnent celles qui se battent actuellement contre la maladie. La rencontre entre les médecins, les thérapeutes et les membres des trois associations est venue rappeler qu’il existe une langue universelle : celle de la recherche du bien-être de l’autre.

Ce quatrième Forum Médical s’est tenu dans le cadre pittoresque de la ville d’Essaouira, une ville aux racines juives très importantes et dans laquelle se déroulait en même temps le 18e Festival des

Andalousies atlantiques. Cette rencontre culturelle et musicale, créée en 2004 par André Azoulay, conseiller spécial du roi du Maroc, met en évidence l’héritage que

partagent les trois monothéismes dans cette partie du monde. n

Pour plus d’informations sur Beit Rafaela : https://www.beitrafaela.com/

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Les équipes de l'Institut Rafaël et de Beit Rafaela avec le professeur Cyrille Cohen à l'aéroport de Marrakech © DR
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Matthieu Clouvel-Gervaiseau,

nouveau consul général de France à Tel Aviv :

Je suis vraiment heureux d'arriver enfin ici !

Le nouveau consul général de France à Tel Aviv, Matthieu Clouvel-Gervaiseau, a pris ses fonctions le 25 août dernier. Depuis, il va à la rencontre de la communauté française d'Israël. Il nous livre ses premières impressions, confie à LPH son affection particulière pour Israël et dresse les grandes lignes de la mission qui est la sienne.

Après avoir servi à Calcutta, Copenhague, Houston, Bruxelles et Los Angeles, vous entrez en fonction en Israël. N'est-ce pas trop difficile de quitter ces grands pays pour le petit Israël ? Matthieu Clouvel-Gervaiseau : Pas du tout. En fait, je suis diplomate depuis vingt-cinq ans et cela fait environ vingt ans que je souhaite travailler en Israël – mais on ne décide pas de ses affectations. Je suis donc vraiment heureux d'arriver enfin ici !

Pourquoi ce souhait de servir en Israël ? M.C-G. : Pour être franc, cela ne vient pas d'une motivation communautaire ou religieuse. Cette passion pour Israël est liée à mon histoire familiale. Je suis issu d'une famille française républicaine, très IIIe et IVe Républiques, de laquelle j'ai hérité d'un profond attachement à Israël et d’une amitié pour ce pays. Ma famille a toujours suivi d'un œil curieux et affectueux la façon dont cet État a été construit, les motifs qui ont présidé à sa création, ses fondations. Nous en avons une vision parfois mythique, mais surtout historique. Je suis déjà venu à plusieurs reprises en Israël à titre privé, avant de m'y retrouver aujourd’hui pour y vivre.

Par ailleurs, Israël est peut-être un petit pays, mais sur le plan humain et professionnel, c'est un pays extraordinaire ! Et il abrite la cinquième plus grande

communauté française du monde, juste après celles des pays voisins de la France et du Québec : la communauté française en Israël compte plus de 150 000 âmes.

Vous déplorez que sur ces plus de 150 000 Français vivant en Israël, seuls 50000 soient déclarés au consulat. Pourquoi est-il si important d'être déclaré et comment expliquez-vous ce décalage dans les chiffres ?

M.C-G. : Les moyens que nous recevons de Paris dépendent directement du nombre d'inscrits au consulat. Donc mon message est simple : plus les Français d'Israël seront nombreux à s'inscrire, plus nous aurons les moyens de les aider ! C'est parce que je veux remplir au mieux ma mission auprès des Français d'Israël que je les encourage à s'inscrire. Dans tous les pays où j'ai servi, il existe un décalage entre le nombre réel de Français et celui des inscrits. Mais en Israël, il est plus important qu'ailleurs. Je pense qu'il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, l'aspect générationnel : si la première génération, celle qui a fait son Alya , avait tendance à s'inscrire au consulat, cette habitude s'est perdue aux deuxième et troisième générations. La France est plus lointaine pour elles. Par ailleurs, l' Alya peut être un moment fort,

symbolique ; et lorsque l'on arrive en Israël, on peut vouloir se concentrer sur la nouvelle culture, la nouvelle langue, et couper les liens avec la France pour mieux s'intégrer. Bien souvent, par la suite, les livres, la langue, la culture, la gastronomie françaises finissent pas manquer.

On a tendance à penser que l'on ne peut pas être attaché à deux cultures, mais c’est tout à fait possible.

Je veux dire aux Français d'Israël que nous les aimons, que nous avons besoin d'eux. Si la France les perd, elle perd une partie de son âme.

Un consul général peut-il laisser son empreinte ? A-t-il suffisamment de liberté d'action ? M.C-G. : Je crois beaucoup à l’humain. Quand on est consul général, on insuffle une énergie, une direction, on doit mobiliser ses équipes sur les valeurs que l'on détermine.

Je veux soutenir sans relâche nos établissements scolaires franco-israéliens, ainsi que les dizaines d’associations de Français présentes sur tout le territoire, qui sont les maillons essentiels de notre vitalité démocratique.

Je veux travailler avec le concours de nos élus, auxquels je suis très attaché, à titre personnel et républicain : notre député des Français de l’étranger, Meyer Habib, nos sénateurs des Français de l’étranger et les six conseillers des Français de l’étranger en Israël, élus de terrain dont je tiens à souligner l’engagement au quotidien.

Le dernier aspect qui entre en ligne de compte dépend de tout ce que je viens d'évoquer mais comprend aussi une part d'inconnu : c’est l'amour de la communauté française locale. Il y a des pays où le courant passe mieux qu’ailleurs.

Le consulat français de Tel Aviv devrait déménager : où en est ce projet ? M.C-G. : Ce projet s'inscrit dans la volonté de mieux servir la population française en Israël. Nous sommes en train de chercher et de visiter activement des locaux plus grands, plus modernes et mieux adaptés. La décision finale de notre nouvel emplacement sera prise début janvier 2023, pour un déménagement prévu à l'automne 2023.

Un nouveau consul honoraire doit être nommé à Eilat. En quoi consiste le rôle de ce consul ? M.C-G. : En effet, Michaël Hen va occuper le poste de consul honoraire à Eilat, une ville où la présence

française est conséquente : retraités, personnel du tourisme… Israël ne nous autorise que deux consuls honoraires sur son territoire. Le deuxième est déjà en place à Netanya : il s'agit de Nathalie Mimoun. Un consul honoraire est un bénévole qui est habilité à fournir tous les services consulaires de proximité – pièces d'identité, papiers administratifs – et contribue au rayonnement de la France localement.

Israël sort d'une cinquième campagne électorale en trois ans. Comment avez-vous perçu l'atmosphère dans le pays durant cette période ?

M.C-G. : Le devoir de réserve qui m'est imposé du fait de ma fonction me permet d'être un observateur des événements politiques des pays où je sers. J'aime beaucoup cette position. Ce qui m’a plu en Israël, c'est de voir que les Franco-Israéliens ont gardé cette particularité française de beaucoup parler de politique, y compris avec des gens qu'ils ne connaissent pas. C'est un phénomène que l'on observe beaucoup moins chez les Anglo-Saxons, par exemple. Le jour des élections, c'était beau de voir les gens faire la queue pour aller voter. L'exercice de la démocratie est toujours un moment important. Le président Macron a félicité Benyamin Netanyahou et nous nous apprêtons à coopérer avec le nouveau gouvernement.

Depuis trois mois que vous vivez en Israël, avezvous un plat préféré ?

M.C-G. : J'ai épousé une végane, ce qui réduit donc l'éventail des plats disponibles. Cela dit, Israël, c'est le bonheur absolu pour les végans ! Pour ma part, j’apprécie beaucoup la façon de cuisiner la patate douce en Israël. J’adore les salades avec des lentilles, de la menthe, de la patate douce et un filet d'huile d'olive !

Où aimez-vous vous promener ? M.C-G. : Dans le quartier où, comme de nombreux Français, j’habite à Tel Aviv : Neve Tzedek. J'aime aussi beaucoup me promener près du port. Par ailleurs, j'ai eu de belles surprises en découvrant des villes comme Ashdod et Ashkelon, qui m'ont fait penser aux villes de type américain. Et j'ai été épaté par la chaleur humaine de notre communauté à Netanya ; la solidarité et la fraternité qui y règnent m'ont beaucoup touché. n

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© Chloé Abanda BINATIONAL
Propos recueillis par Anne-Caroll Azoulay

Jojoba : l'histoire d'un miracle israélien

Il y a dans l’histoire du kibboutz 'Hatzerim tous les ingrédients du miracle israélien. À sa création en 1946, ce kibboutz, situé près de Beer-Sheva, était extrêmement pauvre, car rien ne poussait sur cette terre désertique et salée. Il ne comptait que quelques pionniers animés par l’idéal sioniste. Ben Gourion, qui croyait en l’avenir du Néguev, les avait convaincus de ne pas abandonner. Et ils ont eu raison, car aujourd’hui, le kibboutz 'Hatzerim, toujours collectiviste, compte près de 1000 personnes, dont 400 membres actifs, qui poursuivent une formidable aventure humaine, ancrée dans des valeurs d’équité, de solidarité et d’excellence.

C’est en 1965 que tout a changé. L’introduction du système d’irrigation au goutte-à-goutte avec l’entreprise Netafim a fait sa fortune. Cette extraordinaire innovation a révolutionné l’agriculture en Israël et fait fleurir le désert, avant de se répandre aux quatre coins de la planète. Aujourd’hui leader mondial de la micro-irrigation, avec une présence dans 110 pays, Netafim joue un rôle clé dans la réponse aux défis du futur : réchauffement climatique, pénurie en eau et en nourriture, appauvrissement des sols…

L’HUILE DE JOJOBA : UN FABULEUX POTENTIEL POUR L’INDUSTRIE COSMÉTIQUE MONDIALE

À partir des années 1990, une autre révolution a fait prospérer le kibboutz : celle du jojoba, une activité en or. En quelques années, Israël est devenu le premier

producteur et fournisseur mondial d’huile de jojoba, tant convoitée par l’industrie cosmétique ! Les plus grands groupes internationaux de cosmétiques (L’Oréal, Estée Lauder, Weleda, Yves Rocher…) sont les principaux clients de Jojoba Desert, ainsi que des laboratoires et des distributeurs en gros d’huile de jojoba. Mais pourquoi sont-ils si friands de cette huile dorée produite en Israël ? Eh bien, parce qu’elle a tout pour elle ! En effet, l’huile de jojoba pure est un excellent substitut à la graisse de cachalot (dont l’importation est interdite) et une alternative aux produits chimiques, comme le silicone, potentiellement cancérigènes. Les graines de jojoba contiennent une cire liquide dont la composition est très proche de celle du sébum de la peau. Pressée à froid, cette huile au toucher non gras est 100 % naturelle. Son exploitation se fait uniquement en mode biologique : ni pesticides ni herbicides pour la culture et la transformation du jojoba. L’huile de jojoba a des vertus exceptionnelles pour la peau, les cheveux et les ongles du fait de son pouvoir régénérant, nutritif, anti-âge et cicatrisant. Elle est également hypoallergénique. Autre atout de taille : les produits peuvent se conserver beaucoup plus longtemps car elle ne rancit pas.

DURABILITÉ ET INNOVATION À LA SOURCE

D’UN SUCCÈS PHÉNOMÉNAL

Avec seulement 15 % des plantations de jojoba, Israël a réussi un véritable tour de force en produisant près

du tiers de l’huile de jojoba commercialisée dans le monde, avec une croissance qui a plus que doublé en quatre ans. 99 % des produits fabriqués sont destinés à l’exportation. Néanmoins, Jojoba 'Hatzerim a développé une belle gamme de produits vendue en ligne.

Le jojoba est un arbuste dioïque, c’est-à-dire que certains arbustes ne portent que des fleurs mâles, et d’autres uniquement des fleurs femelles. Les plantations sont donc judicieusement gérées : ce sont les pieds femelles qui sont plantés à 95 % et les arbres mâles sont disposés de façon à permettre la pollinisation de l’ensemble de la plantation.

'Hatzerim est un parfait modèle d’une agriculture intelligente, responsable et durable, respectueuse de l’environnement. L’optimisation des ressources naturelles y est maximale : système d’irrigation au goutte-à-goutte ultra-sophistiqué et ciblé, recyclage des eaux usées, utilisation des énergies renouvelables (panneaux solaires), gestion des déchets (réutilisation de la pulpe de jojoba pour la fertilisation des plantations et l’alimentation animale). Résultat : une productivité accrue permettant d’extraire plus du double d’huile de jojoba que les concurrents. Sur des milliers d’hectares, ces arbustes aux graines à la coque dure, au cœur tendre et aux feuilles persistantes et coriaces, ont tapissé de vert le désert autrefois brûlé par un soleil de plomb et balayé par la poussière ; et chaque année, la surface cultivée augmente de près de 20 %. La réussite de 'Hatzerim est le fruit d’une vision stratégique hors pair, fondée sur un écosystème global de maîtrise de toute la chaîne : recherche et développement, production, marketing, commercialisation. 'Hatzerim mise exclusivement sur la création de valeur ajoutée : innovation technologique, expertise top niveau, main d’œuvre qualifiée

et haute qualité des produits. Sans oublier cette ingéniosité israélienne qui consiste à toujours avoir une longueur d’avance – une stratégie qui s’avère très payante ! Il est inutile de vous battre contre les concurrents. Si vous vous arrêtez à vouloir faire comme les autres, vous perdez de l’énergie et de l’argent. La règle d’or : « Think out of the box », en investissant sans cesse dans des technologies de pointe, pour être toujours en tête et, ainsi, gagner de nouveaux clients. Lorsqu’un concurrent acquiert la technologie existante, il est déjà en retard, car jusqu’à ce qu’il mette en route et maîtrise tout le processus d’exploitation, il est supplanté par de nouvelles solutions technologiques plus performantes. C’est armés de cette stratégie face à la concurrence (notamment chinoise) que les ingénieurs de 'Hatzerim préparent déjà la prochaine révolution : celle de l’arganier. Après de nombreuses recherches scientifiques, Israël a réussi à cloner l’arganier marocain, un arbre également très résistant. D’ici trois à quatre ans, les arbres seront à point pour l’exploitation de l’huile d’argan, une huile au formidable potentiel commercial pour les cosmétiques, l’alimentation et la médecine ; et ils devraient contribuer à produire un nouveau miracle… De toute évidence, 'Hatzerim a encore un très bel avenir devant lui !

Allez donc visiter le kibboutz 'Hatzerim : présentation du kibboutz, de la société Netafim, du système d’irrigation au goutte-àgoutte et de l'industrie du jojoba, parcours dans les plantations de jojoba et les champs d’expérimentation d’arganiers du Maroc. Passionnant ! n

Ghislaine Dichy, Fondatrice de I travel inside. Israël for you, le nouveau magazine online Voyages et Culture en Israël www.itravelinside.com

* Histoire d'un succès

LPH ACTUJ 992 33 32 LPH ACTUJ 992 SIPOUR HATSLA'HA*
SIPOUR HATSLA'HA*

Il suffira d'insigne...

En août 1942, alors que le danger des armées de Rommel semble plus proche que jamais, l'Empire britannique crée le Régiment Palestinien, une unité de soldats résidant en Palestine mandataire. La création de cette unité intervient après maintes revendications des dirigeants du Yichouv, qui exigeaient la formation d'une unité combattante exclusivement réservée aux résidents de Palestine, et de mettre fin à leur enrôlement dans des rôles totalement secondaires dans les « Buffs » (unité britannique d'infanterie). Alors que le Régiment Palestinien était initialement destiné aux Juifs comme aux Arabes, il s’avère rapidement que la quasi-totalité des volontaires sont juifs.

Cette unité ne réalise pas complètement le vœu des sionistes, qui rêvaient d’un régiment exclusivement juif, mais cette étape n'est pas négligeable. Pour bien exclure tout imaginaire farfelu d'une armée juive, les Britanniques donnent comme symbole à cette unité une feuille d'olivier ornée d'un cercle sur lequel est écrit « Palestine », en trois langues. Au « Palestina » hébreu sont ajoutées, entre parenthèses, les lettres hébraïques alef et youd, initiales d’« Eretz Israël ». Pourtant, les Britanniques avaient déjà accepté que les soldats juifs portent un symbole clairement juif : lors de la Première Guerre mondiale, les légions juives de Zeev Jabotinsky et de Yossef Trumpeldor – avec le fameux corps des Muletiers de Sion –, qui participèrent à la conquête de la Palestine par les forces du général Allenby, s’étaient donné pour symbole un candélabre à sept branches. Jabotinsky aspirait à ce que cette force armée juive devienne le noyau de l'armée juive, mais ce souhait ne se réalisa pas car les Britanniques démantelèrent ces légions. C'est alors que Jabotinsky créa la Hagana – mais c’est une autre histoire.

Le Yichouv considérait la Hagana comme une organisation militaire de défense légitime. © IDF

Pour en revenir au Régiment Palestinien : nombre de soldats juifs refusent de porter le symbole attribué par les Britanniques, qu’ils considèrent comme une atteinte à leur honneur. Non seulement le nom de la Terre d'Israël y est remplacé par l'appellation « Palestine », choisie par les Romains pour humilier les rebelles récidivistes de Judée, mais en plus, a ajouté le professeur Yossef Klausner, les initiales alef et youd ont une autre signification dans les textes traditionnels où « Eino Yehoudi » veut dire non juif. Malgré tout, cette affaire ne cause qu'une colère passagère chez la plupart des soldats, qui reçoivent

des autorités sionistes la consigne de ne pas s'y opposer. Finalement, seuls 69 soldats, issus du Irgoun et du Betar, refusent catégoriquement de porter ce symbole de « Palestina ». « Le soldat hébreu est discipliné, mais pas lorsqu'il s'agit d'ordres qui portent atteinte à notre fierté nationale. Ce symbole est une étoile jaune et il représente notre soumission. Soldat hébreu, ne te soumets pas ! », lance le journal 'Herout, apparenté au Irgoun, dans un article de novembre 1943.

Rapidement, les 69 soldats sont mis en procès. Seize avocats parmi les meilleurs du Yichouv se portent volontaires pour les défendre. Le tribunal appelle des intellectuels et des rabbins à témoigner. Pendant ce temps, le journal Davar, apparenté à la Hagana, publie un article dénonçant le comportement des soldats qui, initialement, risquaient une peine de cinq à dix ans de prison pour mutinerie. Ils furent finalement accusés d'insubordination (refus d'obéir aux ordres) et condamnés à deux mois de prison et de travaux forcés.

Lors du procès et face aux arguments du professeur Klausner, le juge lui demanda si l'idée de vouloir préserver une appellation uniforme du territoire pour toutes les communautés lui paraissait insensée.

Le professeur Klausner demanda la permission de répondre par une question : « Monsieur le juge, demandez-vous aux Arabes de ne plus appeler Jérusalem Al-Quds, ou de remplacer Al-Khalil par 'Hevron ? » Le juge se tut. n

Ci-contre : La brigade juive passée en revue par les Britaniques

Ci-dessus : Affiche de la Hagana plaidant pour une armée juive. « Les Juifs veulent se battre en tant que Juifs », peut-on lire sur l'affiche.

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Les armées s’appuient sur des symboles : uniformes, drapeaux, grades, ornements, décorations… Parfois, un simple badge peut éveiller des tensions et des émotions qui dépassent de loin le simple morceau de tissu sur lequel il est cousu, comme cela a été le cas dans dans cette histoire.
Le professeur Yossef Klausner
© DR
HISTOIRE
© IDF

La technologie fera-t-elle face à l’urgence climatique ?

Lors de la COP27, la dernière conférence de l’ONU sur les changements climatiques qui s’est déroulée à Charm el-Cheikh du 6 au 18 novembre, Israël a offert d’apporter son savoir-faire technologique pour lutter contre la crise climatique. Mais est-ce suffisant pour faire face à une menace chaque jour plus tangible ?

La délégation israélienne, sous la houlette du président Herzog, était la plus nombreuse jamais envoyée. Elle incluait officiels, membres de la société civile et du monde académique, industriels et hommes d’affaires, start-ups…

La contribution promise par Israël est la « climate tech » et l’innovation, censées apporter des solutions au monde entier, atténuer l’impact de la crise climatique et s’y adapter : de la « foodtech » (viande résultant de culture cellulaire ou lait obtenu par fermentation microbienne, sans animaux) au captage, au stockage et à l’utilisation de CO2, en passant par l’hydrogène bas carbone comme source d’énergie ou les technologies de l’espace afin de mieux comprendre les risques. Pour reprendre les mots de Naftali Bennett à Glasgow il y a un an : « Israël contribuera avec l’énergie et le cerveau de notre peuple. »

Mais il s’agit là d’une vision avant tout technologique et non politique. Car en pratique, Israël est à la traîne dans la lutte contre le dérèglement climatique : la

loi climat présentée par le gouvernement, éviscérée de tout objectif légalement contraignant sur les émissions de gaz à effet de serre, s’est arrêtée au stade de la première lecture ; les décharges sont pleines et le traitement des déchets au point mort ; le gouvernement continue de promouvoir le gaz ; et l’objectif (pourtant modeste) de 10 % d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables en 2020 n’a toujours pas été atteint fin 2022…

Qu’en est-il chez nos voisins ? La Jordanie produit déjà 26 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables et elle a annoncé un objectif de 50 % d’ici 2030, afin de devenir un leader régional dans les domaines du solaire et de l’éolien. En Égypte, l’hôte de la COP27, l’objectif est de 42 % en 2030. En Israël, on parle de 30 %.

Mais après tout, est-ce si grave ? Pourquoi ne pas s’en remettre à la technologie pour nous sortir du pétrin et continuer comme si de rien n’était, « business as usual » ?

S’il serait dommage de se priver du développement technologique dans la lutte contre la crise

climatique, il est cependant illusoire et dangereux de le considérer comme une baguette magique qui résoudra tous nos problèmes, et ce, pour plusieurs raisons :

l Nous n’avons plus le temps d’attendre. La fenêtre temporelle dans laquelle il est encore possible d’agir se réduit de jour en jour, et même les prévisions scientifiques les plus optimistes parlent de moins d’une dizaine d’années. Or le développement de nouvelles technologies prend du temps… Il est impératif d’agir dès aujourd’hui avec les moyens « low tech » disponibles.

l Les nouvelles technologies apportent des solutions, mais aussi leur lot de problèmes. Par exemple, dans le domaine de la capture du dioxyde de carbone, les techniques (actuellement balbutiantes), à l’heure où nous devons réduire massivement notre consommation, sont très énergivores.

l Une grande incertitude accompagne ce développement et rien n’en garantit le succès.

Ce serait un pari totalement irresponsable que de mettre tous nos œufs dans le panier de la technologie alors que nous nous approchons du précipice.

Alors que faire ?

Parallèlement à la recherche technologique, il est urgent de mettre en place un réseau de transports en commun électriques efficaces, qui réduira significativement le nombre de véhicules sur la route, d’investir massivement dans les énergies renouvelables, avec stockage, de construire des bâtiments « verts », bien isolés, de protéger et d’étendre les espaces naturels – et bien d’autres choses encore. Sans oublier une indispensable réduction de notre consommation et une évolution vers un mode de vie moins dispendieux, car la crise qui nous frappe est aussi (ou avant tout) un problème de surexploitation des ressources.

Au-delà des changements que chacun peut opérer au niveau individuel, il est donc crucial de demander au nouveau gouvernement des actions fortes et immédiates qui montreront qu’Israël prend enfin au sérieux la crise climatique qui nous menace. Car ainsi que le président Herzog l’a affirmé : « Le MoyenOrient est au bord de la catastrophe. »

Rivka Vaniche est docteure en sciences des matériaux, membre de l'équipe d'investigation de GP Israël, Zikuk

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Le président de l'État d'Israël, Yitzhak Herzog, lors de son allocution à la COP 27, la conférence de l’ONU sur les changements climatiques qui s’est déroulée à Charm el-Cheikh du 6 au 18 novembre dernier © Haim Zach / GPO

Première habitude des gens efficaces

: « Soyez

Dans son livre Les 7 habitudes des gens qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, Stephen Covey explique qu’il existe trois grandes théories du déterminisme :

– Le déterminisme génétique : « Je suis coléreux car mes grandsparents étaient coléreux. »

– Le déterminisme mental : « Ce sont mes parents qui m’ont fait ça ! » Votre éducation, les expériences de votre enfance sont responsables de votre personnalité et de vos traits de caractère.

– Le déterminisme environnemental est lié aux facteurs externes : ce qui vous arrive est la faute de votre patron ou de votre conjoint, de votre adolescent qui fait le gâté, de votre situation financière ou du gouvernement.

Notre destin est-il réellement fixé en fonction de tous ces facteurs ?

Ou bien ces croyances ont-elles plutôt un effet pygmalion sur le déroulement de notre existence ?

Viktor Frankl, psychiatre juif et survivant de l’holocauste, se rattachait initialement au courant déterministe. Mais sa vision du monde a changé au cours des atroces années qu’il a passées dans les camps, à Theresienstadt puis à Auschwitz. Le jour où il a été cloîtré nu dans une chambre minuscule, il a réalisé que les nazis qui l’avaient dépouillé de tout ce qu’il possédait ne

proactif »

pouvaient cependant pas lui enlever la liberté de réagir et que c’était à lui seul qu’il revenait de décider quelle influence auraient sur lui toutes ces monstruosités.

Dans les circonstances les plus avilissantes, Frankl a découvert qu’« entre le stimulus et la réaction, il y a un espace […]. Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté. » (Viktor Frankl, Donner un sens à sa vie) Cette particularité nous différencie des animaux, même les plus intelligents, qui ne réagissent qu’instinctivement ou parce qu’ils ont été domptés.

Frankl a en fait développé la première habitude des personnes qui sont efficaces dans n’importe quelle situation : la proactivité. Une personne proactive est une personne qui a le sens de l'initiative et, surtout, qui prend la responsabilité de sa propre vie. Son comportement est le résultat de ses décisions, et non des circonstances. Sa vie est le fruit d'un choix conscient fondé sur les valeurs qui le motivent.

Les études démontrent que les gens proactifs sont en meilleure santé, se disent plus heureux et vivent des relations plus harmonieuses.

La proactivité fait partie de la nature humaine. Être proactif, c’est anticiper les situations difficiles, et non attendre que les

problèmes surviennent pour les résoudre. Dans ce dernier cas, on parle de réactivité, c’est-à-dire une réaction aux demandes et aux crises qui ne prévient pas les coups. Le moral du réactif est affecté par la pluie ou le beau temps, et il est vulnérable aux comportements de son entourage. Si vous êtes bloqué dans un embouteillage ou que vous avez malheureusement perdu votre travail, vous avez le choix de gaspiller votre énergie en réagissant ou vous pouvez utiliser cette énergie pour agir sur les choses sur lesquelles vous avez le contrôle : profitez des embouteillages pour écouter de la musique et vous détendre, profitez du fait que vous ne travaillez pas pour vous remettre en question et trouver un nouveau travail dans lequel vous serez réellement épanoui.

Les personnes proactives concentrent leurs efforts sur leur cercle d'influence. Leur énergie positive grandit, renforce et élargit ce cercle d'influence. Les personnes réactives, en revanche, concentrent leurs efforts sur le cercle de l'inquiétude, sur les faiblesses des autres, les problèmes extérieurs et les circonstances sur lesquelles elles n'ont aucun contrôle. L'énergie négative qui en découle les contraint à négliger les domaines où elles auraient pu agir, ce qui rétrécit encore leur cercle d'influence.

La proactivité produit des résultats tandis que la réactivité produit des justifications et des excuses. Le langage couramment utilisé par le réactif lui est néfaste car il se convainc lui-même que son existence est une fatalité, qu’il n’est pas maître de sa vie, et il se considère comme une victime.

Pour mettre en place cette première habitude, Stephen Covey suggère d’être à l’écoute de ce que nous disons, car nos paroles sont d’excellents indicateurs de notre degré de proactivité.

Prêtez attention aux expressions

que vous et votre entourage utilisez : faites-vous souvent usage de termes tels que « si seulement », « je n’y peux rien », « je dois » ou « ils ne me laisseront pas » ?

Si votre réponse est affirmative, remplacez ces expressions par : « je ferai », « examinons les alternatives », « je préfère », « je choisis »...

Pour savoir quel est votre niveau de proactivité, il vous suffit de déterminer dans quel cercle vous passez le plus de temps et dépensez le plus d'énergie.

Je serais heureuse de recevoir vos réponses à la question

suivante : où vous situez-vous davantage ? Dans le cercle d'influence ou dans le cercle des préoccupations ?

En somme, la première habitude de Stephen Covey repose sur la déclaration : « Vous êtes le créateur de votre vie. » Rendez-vous dans le prochain numéro de LPH pour la deuxième habitude : « Sachez dès le départ où vous voulez aller. » n

Hagit Bialistoky Coache de vie et de carrière Tél. : 050-7524670

Hagit.bialistoky@gmail.com

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CONSCIENCE

Le mythe de l’apartheid et les élections israéliennes

Les Arabes israéliens ont le droit de vote. C’est un fait que les tenants du BDS, comme tous ceux qui accusent Israël de pratiquer l’apartheid, évoquent rarement. Nombreux sont ceux qui croient que la situation en Israël est semblable à celle que l’Afrique du Sud connaissait en ses heures les plus noires, sinon pire, qui rejettent en bloc les arguments les plus solides faisant état de la place de plus en plus grande que les Arabes israéliens occupent dans les secteurs clés du pays, qui refusent de voir que le fameux plafond de verre s’est brisé depuis bien longtemps – il y a eu un juge arabe à la Cour suprême d’Israël, des ministres arabes au gouvernement, il y a des directeurs d’hôpitaux, des dirigeants de société, des hauts gradés de la police et des généraux arabes.

Ce droit de vote, les Arabes israéliens l’ont obtenu en même temps que l’ensemble des citoyens de l’État juif et ils en ont fait usage dès les premières élections, en 1949. Si leur représentation à la Knesset est inférieure à leur pourcentage dans la population, c’est du fait de leurs divisions internes, qui font que certains partis n’atteignent pas le seuil électoral.

Le système électoral israélien, établi alors qu’il y avait tout juste 500 000 électeurs inscrits, est le scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées dans une seule circonscription nationale. Il n’a pas évolué depuis

son origine, alors que l’on compte aujourd’hui plus de six millions d’électeurs pour 120 sièges et que le seuil électoral, qui à l'époque était de 1 %, s’établit maintenant à 3.25 % – soit 150 000 votes. Un parti qui n’atteint pas ce seuil

Si la représentation des Arabes à la Knesset est inférieure à leur pourcentage dans la population, c’est du fait de leurs divisions internes.

n’aura donc pas de représentation au Parlement et les voix qu’il a obtenues seront perdues – à moins que ledit parti n’ait conclu un accord d’apparentement permettant le report des voix à un autre parti.

Aux dernières élections, trois des partis arabes se disputaient le vote de leur communauté et ils n’ont pas réussi à se rallier à une cause commune – comme par exemple se mobiliser pour faire face à la montée du sionisme religieux mené par Itamar BenGvir et Bezalel Smotrich – ni même à constituer des alliances techniques comme par le passé ou ne serait-ce que se résoudre à conclure des accords d’apparentement. Des centaines

de milliers de voix ont donc été perdues. D’où ce paradoxe : c’est le vote arabe qui a permis la victoire du bloc de la droite ! Sur ce point, le résultat des élections ne laisse aucune place au doute – ce qui ne veut pas dire que les électeurs arabes avaient ce but en vue lors de l’ouverture des bureaux de vote, même s’ils ne pouvaient pas ignorer cette éventualité.

Lors des élections précédentes, si le parti Yesh Atid a pu former le gouvernement, c’est grâce à la neutralité, voire la complicité des partis arabes. D’ailleurs, tout au long de la campagne électorale, on a pu entendre commentateurs et hommes politiques répéter en chœur que le vote arabe était le maître du jeu, celui qui déciderait de la nature du prochain gouvernement israélien. Et chacun de se lancer dans de savants calculs : quel serait l’impact du taux de participation dans la communauté arabe israélienne ?

Comment la répartition des mandats au sein des partis de cette communauté jouerait-elle en faveur des partisans du Premier ministre du gouvernement de transition et patron du bloc pour le changement, Yaïr Lapid, ou du chef de l’opposition, l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui promettait un gouvernement 100 % à droite ? L’un et l’autre avaient élaboré de subtiles stratégies pour parvenir à leurs fins. En dernière analyse, alors que le taux de participation global à ces élections a dépassé 70 %, seuls 50 % des citoyens arabes sont allés voter. n

Démocratie »

sa souveraineté

Les électeurs des démocraties représentatives choisissent leurs représentants sur la base de promesses électorales, sans la moindre garantie. Et il est coutumier que les élus les déçoivent en ne respectant pas leurs programmes, ni même parfois leurs principes.

En Israël, les différents partis politiques israéliens affirment par exemple de manière récurrente vouloir combattre la cherté de la vie en réduisant l’emprise des magnats sur l’économie. Mais au pouvoir, leurs actions dans ce domaine s’avèrent systématiquement limitées. De là à imaginer que cet immobilisme est le fruit d’un contrôle officieux des politiques par ces mêmes magnats, il y a un pas difficile à ne pas franchir. Lors de l’élection du 1 er novembre, la cinquième en moins de quatre ans, une nette majorité en faveur de Netanyahou s’est dégagée, contre toute attente ; mais rien ne prédit pour autant la fin de cet immobilisme.

Les volontés majoritaires de la population ne sont pratiquement pas avancées par les élus, pour des raisons d’égos, de politique politicienne et de conflits d’intérêts : la nation et ses citoyens d’un côté, les partis politiques et ceux qui les financent de l’autre. La population se voit ainsi usurpée de sa souveraineté.

Le mode de scrutin à la proportionnelle intégrale n’arrange rien à l’affaire, en conférant aux petits partis un énorme poids relatif, ce qui leur permet, de manière non démocratique, d’obtenir des concessions disproportionnées de beaucoup plus grands qu’eux lors des tractations de formation de coalition.

Une amélioration drastique s’impose. Mais les différents partis politiques ne se battent pas pour en apporter une. C’est un indice conséquent qu’ils se complaisent, voire profitent de la situation actuelle.

Le mouvement populaire et citoyen « ! קיפסמ »

(« Maspik ! » : « Assez ! ») a ainsi vu le jour pour rendre sa souveraineté à la population et régler les problèmes majeurs dont souffre la démocratie israélienne.

Partant de la situation actuelle afin de l’améliorer, « Maspik! » souhaite pousser le monde politique à mieux écouter, respecter et accomplir les volontés majoritaires au sein de la population. Celles-ci seront ainsi rassemblées dans le « programme des citoyens » qui, évidemment, se conformera au cadre hébreu et démocratique de l’État d’Israël.

Ces volontés majoritaires seront déterminées au travers d'enquêtes d'opinion publique scientifiques de haute qualité. Chaque point sera ainsi véritablement soutenu par un minimum de 60 % du corps électoral. « Maspik ! » fera alors la promotion de ce programme, et poussera la Knesset et le gouvernement dans sa direction.

La cherté de la vie, le fonctionnement étatique défectueux et le manque de cohésion au sein de la population semblent constituer des dossiers brûlants pour les citoyens. Si l’enquête d’opinion le confirme, « Maspik ! » poussera les solutions souhaitées par plus de 60 % des électeurs dans ces domaines.

« ! השענו

» (« Nichma veNaassé ! » : « Nous écouterons/comprendrons et nous ferons/ accomplirons ! »), qui inverse l’ordre dans lequel ces deux termes apparaissent dans la Torah, est à juste titre le slogan de « Maspik ! ». n

Lien de la page de « Maspik ! » sur Facebook : https://www.facebook.com/MaspikDai

LPH ACTUJ 992 41 40 LPH ACTUJ 992 RÉFLEXIONS
RÉFLEXIONS
עמשנ
«
ou le peuple usurpé de

Les drôles de dames

Selon le Talmud, les femmes sont tenues de célébrer 'Hanouka tout comme les hommes puisqu’« elles aussi ont profité du miracle ». À vrai dire, les Tossafistes préfèrent corriger la signification de cette affirmation et proposent de lire plutôt : « C'est par l'initiative des femmes que le miracle de 'Hanouka a eu lieu. »

Coutume répandue parmi les Juifs de Tunisie, mais aussi en Algérie ainsi que dans une partie du Maroc : le sixième jour de 'Hanouka, premier jour de Roch 'hodech Tevet, on célèbre « la fête des filles » (Roch 'hodech « el benat »).

Selon l'usage, à cette date, les jeunes filles célibataires de chaque famille et leurs amies se réunissaient et faisaient une fête entre elles. Ce jour-là, à Djerba, le fiancé offre des présents à sa fiancée (sa « kala »).

Si les filles sont mises à l’honneur pendant 'Hanouka, c’est notamment pour rappeler le courage et même l’héroïsme de deux femmes qui ont pris part au miracle de 'Hanouka. En réalité, on peut dire que le miracle de 'Hanouka a été initié par ces deux femmes, à deux stades différents de l’histoire. Qui sont-elles, et qu’ont-elles fait ?

L’histoire de Yéhoudit Selon le Ben Ich 'Haï ainsi que de nombreux historiens, l’histoire se déroule quelques années avant les événements qui sont célébrés à 'Hanouka. Mais il précise que Holopherne, un des généraux de Nabuchodonosor II, faisant partie des dirigeants de l'Empire gréco-syrien, il est identifié avec l’ennemi helléniste, Antiochus Épiphane ; c'est ainsi que l'histoire de Yéhoudit a fusionné avec la célébration de 'Hanouka Petit rappel de l’histoire : Yéhoudit était très belle et le général Holopherne, persécuteur des Juifs, l'avait convoquée. Elle accepta de venir et lui donna des plats de fromages à manger, afin qu’ayant soif, il boive du vin, s’enivre et s’endorme profondément. Elle s’approcha alors de la tête du lit du général, dégaina l’épée d’Holopherne et saisit ses cheveux en disant : « Arme-moi de courage, mon Dieu ! » Elle le frappa deux fois au cou et lui trancha la tête. Puis elle fendit le corps d’Holopherne de la tête aux pieds. Ensuite, Yéhoudit revint vers le camp juif avec la tête du général dans un panier. Les Juifs se réjouirent de cette victoire. Yéhoudit conseilla alors au chef des armées : « À présent, Dieu vous a livré le camp de Holopherne. Courage ! Partez en guerre ! » Non seulement Yéhoudit redonna du courage aux Juifs, mais, inspirée par la prophétie divine, elle fut par

la suite celle qui leur indiqua la stratégie militaire à adopter afin de gagner la guerre. (Attention au risque d'amalgame : ce récit semble similaire à celui de Yaël et Siséra relaté au quatrième chapitre du Livre des Juges – mais l'époque de cet épisode biblique n'a rien à voir avec l'occupation hellénique et la révolte des Maccabim.)

L’histoire de la fille de Mattatyahou, la sœur de Yéhouda HaMaccabi

Nous sommes à la veille des événements que l'on commémore à 'Hanouka. Ce soir-là est célébré le mariage de la fille de Mattatyahou, fils du grand-prêtre Yo'hanan, l’un des personnages les plus éminents de l’époque. Précisons que pas moins de quatre versions de ce récit apparaissent dans les sources historiques et midrachiques : parfois, la jeune femme s'appelle Myriam, d’autres fois Hanna, ou bien même, dans une autre version encore, elle reste anonyme.

Toute l'aristocratie est présente autour des tables joliment décorées, la musique bat son plein, lorsque soudain la fiancée se lève et, devant tous les invités, déchire sa robe, se retrouvant ainsi dénudée au milieu de la pièce ! Ses frères, choqués par une telle provocation, sont offensés au point de vouloir sévèrement la punir de la honte infligée à la famille. Sur ce, elle leur rétorque : « Vous êtes prêts à me tuer par souci de sauver l'honneur de la famille, mais vous n’avez pas assez de courage pour me protéger des mains du gouverneur grec qui m'attend pour me violer ce soir ?! » En effet, à l’époque, un décret avait été édité qui ordonnait que les jeunes mariées juives passent leur nuit de noces avec le gouverneur avant d'être autorisées à retrouver leur mari (c’est le cruellement célèbre « droit de cuissage »).

La réaction des fils de Mattatyahou est univoque : ils décident de se rebeller contre l'occupant et de défendre l’honneur des jeunes femmes juives outragées par ce décret. C’est ainsi que débute la rébellion des Maccabim , et c’est ce qui initie toute l’histoire de 'Hanouka , la victoire militaire et le miracle de la fiole d’huile. n

Vayetsé

Le combat d'une vie

Pardès – le Verger – ce sont les quatre niveaux d’étude de la Torah. Ariela Chetboun met par écrit l’enseignement oral reçu de ses maîtres en Kabbala et 'Hassidout. Que cet éclairage vienne compléter דייסב ce que nous savions jusqu'ici.

Àtravers la confrontation entre les deux frères jumeaux Jacob et Ésaü, c’est du combat intérieur qui se livre en nous, à chaque instant de notre existence et tout au long de notre vie, que nous parle la mystique juive. Yaacov et Essav incarnent, l’un l’âme divine (transcendante et spirituelle), l’autre l’âme animale (pulsions, désirs, vitalité). Ils sont les deux revers d’une même pièce. L’un ne peut exister sans l’autre. Ils sont le moteur et l’obstacle, le but et l’égarement, les forces qui s’affrontent.

Mais comprenons : nous sommes Yaacov et nous sommes Essav, tout à la fois ! Voilà l’enseignement hassidique. Ce ne sont pas des figures extérieures, pas plus que nous ne sommes exclusivement un Yaacov aux nobles penchants, contrarié par un Essav figure de l’autre absolu. Chacun contient Yaacov et Essav en lui-même. Nous sommes l’un et l’autre. Mais si nous croyons qu’Essav vient contrecarrer Yaacov pour l’empêcher de réaliser ses profondes aspirations de dévoilement du Divin… nous passons encore à côté de l’essentiel.

C’est sans doute là le plus merveilleux enseignement de la 'Hassidout : l’âme animale est aussi d’origine divine. Si sa fonction est de nous séduire, de nous écarter du droit chemin et de nous perdre, elle endosse « les vêtements du

Mal » pour nous confronter à l’épreuve, en espérant que nous en sortions vainqueurs, pour que nous apprenions et que nous nous accomplissions – pour que nous nous dépassions. Sa mission est de nous tenter mais elle ne souhaite pas notre échec. In fine, l’âme animale, toute de désirs brutaux et impatients, dans l’immédiateté de la réalisation et l’impétuosité de ses besoins, veut notre bien, un bien construit dans la sagesse de l’apprentissage, un bien profond qui mène à la joie et à la sérénité.

L’étape suivante est de comprendre et d’accepter que si le Mal est en nous pour nous éprouver, que ce Mal est d’origine divine et qu’en vérité il veut notre bien, alors cela signifie que c’est nous-mêmes qui nous envoyons tout le mal – la maladie, les coups durs de l’existence… – qui nous arrive ! Et comme notre âme divine est ce qui constitue l’essence de notre être, alors c’est Dieu, qui est au fond de nous, qui nous envoie nos épreuves.

Ainsi, nous serions les artisans de notre souffrance, tout comme nous sommes le remède à nos maux, la source de notre joie. Nous sommes d’origine divine… et divine. Du Mal peut sortir le Bien, le Bon, le Tov Alors « Ta'hchov tov véyihié tov », « Pense bien et cela ira bien » : le fondement de la Pensée Positive et de la Loi de l’Attraction.

Jacob et Ésaü : ce qui se joue est d’une puissance titanesque. Ce

sont deux visions du monde et de la vie, irréconciliables. Pour Essav , seule la matière – ce que les sens perçoivent – existe et vaut. Urgence du plaisir et de l’instant présent ! Pour Yaacov , au contraire, les sens nous trompent : ce que nous percevons n’est pas la réalité. Le seul combat valable est celui qui nous fait gagner le Monde futur : les vertus d’une vie spirituelle. Plaisirs et jouissances versus joies et bonheur. n

Une année avec la Cabale. Secrets de l'âme, du temps et des fêtes juives En vente en librairie francophone en Israël et sur Amazon www.belles-ames.com

LPH ACTUJ 992 43 42 LPH ACTUJ 992
AU NOM DE LA LOI
Rav Avraham DRAY Communauté Gomel 'Hessed Ashdod Directeur du Bureau France au MIZRACHI mondial Fondateur de CHADARIM avdery7@gmail.com
UNE ANNÉE AVEC LA CABALE

Le rav Yoel Benharrouche nous révèle le sens de chaque mois du calendrier juif. Un rendez-vous mensuel précieux pour nous permettre de comprendre les secrets et la force du temps selon le judaïsme.

Kislev : mois de lumière

Àchaque mois correspond une puissance différente qui le caractérise. Ainsi lui sont associés une lettre, un signe zodiacal, un membre du corps et une tribu, adaptés à sa valeur.

Dans son fondement profond, Kislev, neuvième mois du calendrier hébraïque, est placé sous le signe de la lumière. Les miracles de 'Hanouka ne sont que des reflets de cette immense lumière.

La notion primordiale qui fait exister ce monde est liée à la lumière divine. Celle-ci est prédominante pendant le mois de Kislev et ceux qui reconnaissent sa présence en profitent afin d’amplifier le bonheur ici-bas.

La lettre qui correspond au mois de Kislev est le samekh. Elle signifie la confiance et le soutien infini, même dans les moments les plus sombres de la vie. Le samekh a la forme d’un cercle, représentant la providence divine et sa protection.

Le signe du mois : « Kechet », le Sagittaire, représenté par un arc, symbolise la puissance requise pour protéger nos valeurs. Les archers étaient issus de la tribu de Binyamin, qui elle-même correspond au mois de Kislev.

Ainsi, nous sommes dans un cadre très clair durant cette période de l’année : d’une part, le lien avec la lumière infinie, et donc la confiance de l’homme en Dieu ; d’autre part, la puissance de l’homme et son profond désir de s’associer au miracle par ses propres actions.

S’il existe un message central durant ce mois de Kislev, il serait donc dans la conjugaison entre la confiance en Dieu et l’association de l’homme à la réalisation du miracle.

On dort beaucoup pendant cette période où la nuit tombe tôt. Ce sommeil traduit lui aussi la passivité confiante de l’homme.

Au-delà du sommeil de Kislev, se trouve le rêve, cet extraordinaire pouvoir que nous devons préserver en nous : le rêve de grandir, de vaincre nos peurs, de devenir actif dans le dévoilement des valeurs divines dans ce monde ; le rêve d’être au niveau de nos aspirations et de vivre en fidélité à notre identité « Israël ».

Le mois de Kislev indique l’importance du royaume d’Israël, cette force nationale, révélant la souveraineté de l’Éternel créateur par le biais d’un peuple sur sa terre. Ce caractère politique ne gâche pas l’aspect spirituel du mois de Kislev. Bien au contraire, il permet à Israël de jouer son rôle dans l’histoire : être le témoin vivant de l’Être infini. n

Rav Yoel Benharrouche :

d’horaires pas évidents puisque nous concentrons trois niveaux de cours tous les jeudis de 20h00 à 1h00 du matin. Certaines personnes assistent aux trois cours, d’autres à un seul ou à deux, au choix. Les cours sont en hébreu, avec, pour ceux qui en ont besoin, des traductions en français ou en anglais, puisque les élèves sont de toutes origines confondues – et c’est aussi cela qui est beau.

Horaires de Chabbat

Chabbat VaYetsé

2 décembre 2022-8 Kislev 5783

Jérusalem 15h59 17h20

Tel Aviv 16h14 17h17

Netanya 16h14 17h16

Chabbat VaYichla'h

9 décembre 2022-15 Kislev 5783

Jérusalem 16h00 17h21

Tel Aviv 16h15 17h17

Netanya 16h14 17h17

Chabbat VaYechev

16 décembre 2022-22 Kislev 5783

Jérusalem 16h02 17h23

Tel Aviv 16h16 17h20

Netanya 16h16 17h19

'Hanouka

Allumage de la première bougie le 18 décembre 2022 à la tombée de la nuit

Chabbat Miketz – Roch 'hodech Tevet et 'Hanouka

23 décembre 2022-29 Kislev 5783

Jérusalem 16h05 17h26

Tel Aviv 16h20 17h23

Netanya 16h19 17h23

Roch 'hodech Tevet – 'Hanouka

25 décembre 2022-1er Tevet 5783

Allumage de la huitième bougie le 25 décembre 2022 à la tombée de la nuit

Le rav Yoel Benharrouche a ouvert à Raanana une école qui permet d’étudier la Torah de l’intériorité, ou Torah d’Eretz Israël, ainsi que le Rav Kook l’a appelée. Ouverte à tous et à toutes, elle connaît un succès considérable auprès des Israéliens à la recherche d’un sens plus profond de la Torah et donc de leur identité.

LPH : Vous enseignez depuis des années en yechiva, vous donnez des conférences, des cours privés, en présentiel et par Zoom. Comment ce projet d’école a-t-il pris forme ?

Rav Yoel Benharrouche : Le projet existait en potentiel mais il n’était pas prévu pour cette année.

Les choses se sont faites naturellement lorsqu'un magnifique lieu, le centre MATAN, qui appartient à des Anglo-Saxons, m’a été proposé à Raanana.

La salle s’est immédiatement remplie, en dépit

Quel enseignement cette école dispense-t-elle précisément ?

Le premier niveau concerne les principes de base du judaïsme, mais toujours en lien avec cette valeur de la Torah d’Eretz Israël : qu’est-ce que l’infini ? Quel est le rôle d’Israël ? Quelle est notre nature ? Notre structure ? Celle des mondes, des éléments, des Séphirot ?… Le second niveau traite de la fin des temps, et donc de la Guéoula au sens large et selon l’enseignement de Rabbi Shimon bar Yo'haï.

Le troisième niveau est consacré au concept d’Israël selon l’enseignement du Ram'hal (Rabbi Moché Haïm Luzzatto).

Cette école regroupe en fait tous les éléments nécessaires à notre époque.

Torah de l’unité, de l’ensemble, de l’absolu – vous employez différents termes pour évoquer ce que le commun des mortels désigne comme la partie ésotérique du judaïsme ou Kabbale. Par le passé, on considérait que cet enseignement était réservé à une élite. Aujourd’hui, il semble que le peuple a soif de sources mystiques. Comment l’expliquez-vous ? Le monde a vieilli, ou plutôt, il est suffisamment mûr.

Si l’on considère le monde ou l’humanité comme un homme, au premier degré de sa vie, lll

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'HODECH TOV
Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant www.orotvekelim.com
JUDAÏSME
À nous de réussir à comprendre que le noir et le blanc ne sont pas opposés mais complémentaires.
© DR

lll il a besoin de choses relativement simples pour grandir, puis, au second niveau, de choses un peu plus élaborées ; et arrivé au troisième niveau, il lui est nécessaire de franchir un nouveau cap pour atteindre sa plénitude. C’est ce que nous vivons. Nous sentons le besoin de nous préparer aux temps messianiques, à Machia'h, dont le rôle sera de révéler la lumière divine. L’âme universelle est suffisamment mûre pour recevoir cet enseignement. Au cours des derniers mois, plus de 80 000 personnes ont assisté aux cours en live sur Internet, en plus de celles qui viennent les écouter en présentiel, bien sûr !

Cet enseignement n’est-il pas trop détaché de la dure réalité de notre monde, voire de notre époque ? Donnet-il réellement les clés et les réponses nécessaire au quotidien ?

Tout au contraire, cette Torah vient parler au corps, et non pas à l’esprit. C’est l’enseignement fondamental du Rav Kook, qui nous explique que nous nous sommes

trop occupés de notre néchama, car nous n’avions ni terre ni corps national. Maintenant que nous sommes revenus sur notre terre, nous avons un canal ouvert pour concrétiser les notions spirituelles. C’est pour cela que l’on parle de « Kabala » : comment recevoir.

Le très haut se trouve dans le très bas. Par exemple, la malkhout, la royauté, notion kabbalistique par excellence, c’est la souveraineté juive sur sa terre, un gouvernement, et donc la politique ! Tout est lié et cohérent. Tout est Un. En étudiant, on peut le découvrir.

Une prophétie révèle qu’à la fin des temps, la lumière et l’obscurité cohabiteront. À nous de réussir à comprendre que le noir et le blanc ne sont pas opposés mais complémentaires. n

Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant www.orotvekelim.com

D’un exil à l’autre. Récit d’une identité en devenir

Saga au long cours qui débute au début des années 1950 avec la guerre d’Algérie suivie du dramatique exode des pieds-noirs, ce récit autobiographique – qui est celui de toute une génération – se poursuit dans la France gaulliste et figée des années 1960. Les événements de mai 1968 font voler en éclats cet immobilisme : débute alors une époque trépidante qui a constitué pour l’auteur sa véritable entrée dans une société française en pleine ébullition. Puis, c’est le reflux de « l’après mai » et ses éprouvants reclassements idéologiques. C'est à ce moment-là que Richard Darmon découvre la parole ressourcée d’Emmanuel Levinas et celle du rav Léon Askénazi (Manitou), qui commentent les impératifs altruistes de la Bible hébraïque, du Midrach et du Talmud.

LPH : Pourquoi avoir écrit ce livre ? Richard Darmon : En faisant le récit de mon parcours personnel – au demeurant assez mouvementé –, j’ai voulu témoigner de l’histoire vraiment exceptionnelle de notre génération qui a eu la chance et aussi le mérite de pouvoir se chercher sur deux continents successifs, l’Afrique du Nord et l’Europe, avant de se (re)trouver au Pays d’Israël.

Que souhaitez-vous que ce récit provoque chez le lecteur ? Dans mes causeries autour de ce livre, je cite souvent en exergue

cette phrase du philosophe Jean-Paul Sartre qui, malgré sa totale méconnaissance, à l’époque, de la judaïté, me semble très pertinente et curieusement empreinte de… spiritualité juive : « On ne choisit pas son époque, on se choisit en elle. »

Vous écrivez à présent la seconde partie de cette épopée, qui évoque cette fois votre arrivée en Israël. Pourquoi avoir articulé ce récit en deux livres ?

De même que notre patriarche Abraham a changé d’identité en arrivant en Israël, l’identité de tout Juif ayant traversé notre époque s’approfondit face aux événements qu’il vit. Ainsi, les contours de ma première identité juive en France étaient surtout définis « dans le regard de l’autre », par le seul antisémitisme. Puis, j’ai compris que le judaïsme n’était pas seulement une religion-refuge, mais « une certaine manière d’être homme » et un projet de civilisation, ce qui m’a amené en Israël. Or ici aussi, notre identité est en devenir : de Juifs de l’exil que nous étions, nous nous sommes transformés en Israéliens, mais il nous faut maintenant devenir des Hébreux. Ce sont là les « mutations d’identité » dont parlait Léon Askénazi.

Dans votre parcours diasporique, quel est le pays qui vous a le plus marqué : l’Algérie, où vous avez peu vécu, ou la France ? L’une va avec l’autre… Ni l’Algérie ensanglantée de la fin des années 1950, qu’une guerre cruelle nous a obligés à quitter de manière dramatique, ni la belle France romantique et révoltée du printemps 1968 – qui s’est ensuite bien vite rendormie – ne font le poids pour moi au regard de ma découverte ultérieure d’Eretz Israël, de Jérusalem et de tous les enjeux de cette terre et de cette ville pour notre peuple !

Quel regard portez-vous sur l’Israël d’aujourd’hui ?

L’intensité et la densité de la vie quotidienne en Israël nous donnent l’énergie et la confiance requises pour relever l’incroyable défi du retour du peuple hébreu dans son « espace-temps » après deux mille ans d’exils : une singularité qui est le contraire d’un « particularisme ». Car ce retour a pour but de faire réussir à tous les niveaux l’État et la société d’Israël qui, grâce à nos efforts et à ceux de nos descendants, doivent devenir un laboratoire de réussites profitant à toute l’humanité. n

Richard Nissim Darmon, D’un exil à l’autre. Récit d’une identité en devenir Éditions Lichma, 2022 Livre en vente à la FNAC et sur le site www.lichma.fr

LPH ACTUJ 992 47 46 LPH ACTUJ 992
Propos recueillis par Anne-Caroll Azoulay
JUDAÏSME
À propos du dernier ouvrage de Richard Darmon Plus qu’une religion, le judaïsme est “une certaine manière d’être homme”.
COUP DE CŒUR

Tomates farcies à la viande

PRÉPARATION

l Préchauffer le four à 220 °C.

l Couper les tomates au tiers de leur hauteur, côté opposé à la queue. Réserver les chapeaux.

l Vider délicatement la chair des tomates, mixer et réserver cette pulpe de tomate.

l Saler l'intérieur des tomates et les retourner sur une grille afin qu’elles perdent leur eau.

l Éplucher et hacher 4 gousses d'ail et les échalotes. Hacher le persil, tiges comprises.

l Mettre la farce dans un saladier, ajouter les œufs, l'ail et l’échalotte hachés, le persil et deux cuillères à soupe de farine. Bien mélanger et ajouter les 4 cuillères à soupe d'huile d'olive, en continuant à bien mélanger. Saler et poivrer, et ajouter deux cuillères à soupe de sucre.

l Disposer les tomates dans un plat de taille adéquate pour quelles se tiennent un peu. Cela évitera aussi qu’elles n’éclatent en cours de cuisson.

l Remplir les tomates de la farce puis ajouter un peu d’huile sur chaque tomate et y verser de la pulpe de tomate mixée.

l Poser les chapeaux sur les tomates en les fixant avec un cure-dents. Mettre un peu de chapelure sur chaque tomate et arroser le tout d'huile d'olive.

l Ajouter un demi-verre d'eau au fond du plat ainsi que les quatre gousses d’ail restantes écrasées et le reste de la pulpe de tomate.

l Enfourner à four chaud 220 °C pendant une trentaine de minutes.

Bonne dégustation !

Temps de préparation : 30 min

Temps de cuisson : 30 min Difficulté : Facile

INGRÉDIENTS

Pour 4 personnes

• 800 g de viande de bœuf hachée

• 8 belles grosses tomates

• 2 œufs

• 8 gousses d'ail frais

• 4 petites échalotes

• 2 cuillères à café de sucre

• 4 cuillères à soupe d'huile d'olive

• Un beau bouquet de persil plat

• 2 cuillères à soupe de farine

• 35 ml d’huile

• Chapelure

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RECETTE
illustrative
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DR
Photo
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Une vieille Juive américaine qui a l’habitude d’aller chaque été à Miami décide un jour de changer de destination et demande un billet pour Katmandou. L'employé de l'agence tente de la dissuader, en lui expliquant tous les risques d'un tel voyage – en vain.

La dame part donc pour Katmandou. Parvenue à destination, elle entame un long et fastidieux voyage, à travers des régions montagneuses et désertes. Elle arrive enfin devant un temple situé dans un endroit isolé. Elle demande à voir le gourou.

« Impossible », lui répond-on.

Elle revient à la charge chaque jour, jusqu'à ce qu'elle obtienne enfin une entrevue avec le gourou.

« Mais vous aurez seulement le droit de lui dire six mots », lui précise le gardien.

Le lendemain, la vieille dame est reçue par le gourou et lui dit :

« Shloïmé, enough ! Come back home now ! »

[« Shloïmé, ça suffit ! Rentre à la maison tout de suite ! »]

54 LPH ACTUJ 992 JEUX Solutions des mots fléchés de la page 49 MOTS MÊLÉS • © FORTISSIMOTS 2017 http://www.fortissimots.com ACERBE APOTRE AREOLE ATOUT BOURBON CAMERA CARTILAGE CHAUVE CIGARE COCAGNE COMPOTE CONCERT CORRECT DIPTERE DROIT EPONGE ERMITE FABLE GIBIER GRAVIER GUEUX HANDICAP HIPPIE LITOTE LUNDI MACRAME MENISQUE MERCURE METEORE MODULE MULOT NOVICE OCEAN OGIVE PALACE PALMIER PHALANGE PIMPANT PLANCTON PRENOM SIGNAL TOBOGGAN N MO PL L E E E ER T P I D I AD RI O B G I RE M I T E S RU ET T R R N AM E T U V Q CL NO C E R T LO I C O I U AE OT U C P I PM A N T G E MM ME L A N G SI E P A O SOLUTION : Le mot-mystère est : planétarium Solution des mots mêlés © Fortissimots

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