MÉMOIRE TFE LOUIS SIMONIN 2020

VALLÉE DE LA DORE COMMENT RÉVÉLER LES RESSOURCES LOCALES POUR CONSTRUIRE DES TERRITOIRES VIVANTS ?

Olliergues comme laboratoire des savoirs-faire locaux

LOUIS SIMONIN MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES 2019-2020

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COMPOSITION DU JURY PROFESSEURS ENCADRANTS :

>> CLAIRE DAUVIAU Paysagiste DPLG Enseignante en Projet de paysage à l’ENP (CPEP1) >> GUILLAUME PORTERO : Ingénieur paysagiste INH d’Angers Directeur-adjoint du service Espaces Verts de la ville de Vichy Intervenant dans la matière «conçevoir avec le végétal» (DEP1-DEP2)

PRÉSIDENT DE JURY:

>> OLIVIER GAUDIN : Docteur en philosophie des sciences sociales Enseigant en histoire de la formation du paysage et l’histoire urbaine Maitre de conférence à l’ENP 2

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HORS CHAMP Jean, habitant du village ne s’était jamais posé de question à propos de l’origine du banc sur lequel il s’assoit régulièrement. Ni lui, ni les élus. C’était comme ça. Il regardait seulement le paysage depuis le banc.

En mairie, ils avaient ouvert le catalogue de mobilier p 34, en accédant à toute une gamme de bancs. Du plus chic au moins chère. Avec toutes les normes et certifications.

La commande répondait à un besoin. Et comme les petites communes se serraient la ceinture, le choix fut rapide. Voici le récit de l’itinéraire de fabrication d’un banc, acheté il y a peu de temps dans une commune du Livradois-Forez.

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Jean est assis sur un banc.

Le banc sur lequel est assis Jean est en bois.

Le banc en bois sur lequel est assis Jean se situe quelque-part dans une petite commune du Livradois-Forez.

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Le bois du banc sur lequel est assis Jean est allemand. Forêt homogène et paysage monochrome.

Sur la parcelle, une seule espèce à été cultivée.

Pins élancés, bien rangés. Si dense que rien ne pousse à ses pieds.

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L’exploitant du bois du banc sur lequel est assis Jean conduit une abbateuse. Elle pèse 20 tonnes et couche un arbre en 2 temps trois mouvements.

Le peuplement devait avoir trente-cinq ans. En trois jours, s’est fait une coupe à blanc.

Le transporteur du bois du banc sur lequel est assis Jean roule 200km sur l’asphalte pour livrer en scierie son chargement. Parmi ces montagnes de grumes, le bois est déchargé, trié, stocké.

La machine de la scierie du bois du banc sur lequel est assis Jean, englouti la grume en un rien de temps. Débité dans le canter à grume, piloté depuis une cabine grâce à un joystick, loin de la matière, de la poussière et du bruit.

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Bois séché artificiellement sous vide. Le bois du banc sur lequel est assis Jean est maintenant stérile.

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Après rabottage et profilage 4 faces ...

Et inspection sous tous les angles ...

Le bois du banc sur lequel est assis Jean est empaqueté, ficelé puis expédié.

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850km et une frontière pour rejoindre la plateforme Allemande dans lequel le bois du banc sur lequel est assis Jean va attendre patiemment son client.

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CLIC - moteur de recherche - CLIC - banc - bois rustique - CLIC - carte bleu - CLIC. Dans la commune ou habite Jean, le banc est acheté en pièces détachées.

Livraison par camion, montage par le service technique de la commune. Pieds scellés dans une dalle en béton armée.

Ce jour là, comme les autres jours, Jean est assis sur ce banc. Sous les yeux de Jean pousse une hêtraie sapinière sur fond de sommets enneigés.

Une forêt d’altitude aux essence diversifiées, ou certains arbres sont déjà arrivés à maturité.

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INTRODUCTION LOCALISATION DU SITE DÉCOUVERTE ET PREMIÈRES INTUITIONS POSTULAT ET DÉMARCHE

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DEUX MONTAGNES ET UNE VALLÉE Regards depuis les sommets

1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX 1.1.1 L’émergence du socle 1.1.2 Le climat dessiné par le relief 1.1.3 Le manteau forestier 1.1.4 3 unités paysagères : Les Livradois, La Vallée de la Dore et Les Monts du Forez

1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ 1.2.1 Naissance d’une société rurale 1.2.2 Vivre en pays Ambertois 1.2.3 Se déplacer 1.2.4 Bilan énergétique du pays Ambertois

1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES 1.3.1 Olliergues, au creux des montagnes 1.3.2 Se situer : Histoire et topographie 1.3.3 Composer avec l’héritage du passé 1.3.4 Vivre Olliergues

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VERS LE PROJET 3.1 OLLIERGUES 2050, LE FUTUR S’ÉCRIT AU VILLAGE

UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0

3.1.1 Le désir du rural 3.1.2 Le pouvoir des espaces-publics 3.1.3 Le pari des artisans-producteurs

2.1 PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS …

3.2 DES ENJEUX SPÉCIFIQUES

2.1.1 Histoire récente de la forêt 2.1.2 Composition de la forêt 2.1.3 Faire face au banal 2.1.4 La forêt et le réchauffement climatique

2.2 LES RESSOURCES LOCALES 2.2.1 Le bois 2.2.2 Le sol, la terre 2.2.3 L’eau 2.2.4 Le chemin de fer

2.3 LA MAIN DE L’HOMME : GESTES ET SAVOIRS-FAIRE

3.2.1 Le désir du rural 3.2.2 Le pouvoir des espaces-publics 3.2.3 Le pari des artisans-producteurs

3.3 LES LIEUX DU PROJET 3.3.1 La rivière : réveiller la Dore 3.3.2 Usine Villadère : je transforme, tu exposes, il/elle apprend …

3.3.3 La butte du château : montagne de la liberté 3.3.4 Le centre-bourg : le foyer 3.3.5 La gare : un ticket pour la filière bois

2.3.1 Le travail du bois, zoom sur la filière 2.3.2 Construction en pisé, un patrimoine architectural

2.4 OLLIERGUES COMME LABORATOIRE DES SAVOIRS-FAIRE 2.4.1 Ressources et atouts du territoire d’Olliergues 2.4.2 Les artisans de la terre 2.4.2 Enjeux globaux 13

0

INTRODUCTION

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>

Vue sur la chaine des puys depuis les hauteurs d’Olliergues

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0-INTRODUCTION

DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DÔME 464 communes 650 700 habitants pour une superficie de 7 970 km2 soit une densité de 82hab./km2 Puy-de-Dôme

Loire

Ambert

Haute-Loire

RÉGION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

>

4 095 communes 7 916 889 habitants pour une superficie de 69 711 km2 soit une densité de 114 hab./km2

PARC NATUREL DU LIVRADOIS-FOREZ 168 communes 103389 habitants pour une superficie de 3 110 km2 soit une densité de 33 hab./km2

COMMUNAUTÉ DE COMMUNE D’AMBERT LIVRADOIS-FOREZ 58 communes 27 606 habitants pour une superficie de 1 230 km2 soit une densité de 22 hab./km2

Imbrication des échelles administratives et géographiques

LOCALISATION DU SITE

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REPÈRE :

L’AUVERGNE CÔTÉ SOLEIL LEVANT

On prononce LivradoisForez, dans l’ordre où les deux massifs sont géographiquement localisés : le Livradois à l’ouest et le Forez à l’est.

Le Livradois-Forez se situe dans les anciennes montagnes du Massif Central, à l’est de la région région Auvergne-Rhône-Alpes, à mi parcours entre les métropoles de Clermont-Ferrand et StEtienne.

Situé entre la vallée de l’Allier à l’ouest, le bassin de la Loire à l’est, les plateaux du vellaves au sud et la grande Limagne et le début du Bourbonnais au nord, le Livradois-Forez est un vaste territoire, s’élevant au milieu de deux vastes plaines sédimentaires, aujourd’hui en pleine mutation.

Composé de deux montagnes qui suivent un axe nord-sud, le Livradois à l’ouest et le Forez à

l’est forment des paysages sans frontières qui dialoguent et frappent à la porte des territoires voisins.

Entre les monts du Livradois et ceux du forez, la vallée de la Dore est apparue lors de l’effondrement du plateau d’Ambert à l’époque de la dernière période glaciaire : maigre cordon sédimentaire emprunté par un cours d’eau principal, La Dore.

Depuis 1986, un parc naturel régional à été crée sur le territoire couvrant une partie des départements du Puy de Dôme, de la Loire et la Haute-Loire; le PNR du Livradois-Forez.

Thiers Clermont-Ferrand

Monts du Forez Ambert

Monts du Livradois

PNR Livradois-Forez Saint-Etienne

Echelle 1:500000e

NORD

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0-INTRODUCTION

LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES D’AMBERT LIVRADOIS-FOREZ Ambert, pays de la fourme d’Ambert, mais pas que … Deuxième plus grande ville du périmètre du parc comptant 6671 habitants, après Thiers (11847 hab) , l’une des 4 sous préfectures du département, Ambert s’est développé dans la vallée de la Dore, niché à 550m d’altitude entre les monts du Livradois et les monts du Forez. La communauté de communes d’Ambert regroupe actuellement 58 communes exclusivement en milieu rural. Le développement de l’économie s’articule autour de l’industrie de la tresse et pharmaceutique, la production de fromage AOP Fourme d’Ambert, et la filière-bois.

Si les secteurs d’activités sont concentrés sur Ambert et le long de l’axe principal dans la vallée de la Dore et la plaine du Livradois, néanmoins la communauté de communes est composée d’une constellation de villages répartis sur l’ensemble du territoire avec une densité moyenne de 22 habitants au km2.

Territoire de l’hyper-ruralité ? Si l’on qualifie l’hyper-ruralité comme une forme d’éloignement, Ambert, de part sa géographie et son histoire liée à l’exode rural se retrouve dans une forme d’éloignement à la fois sociale, économique et des services.

Olliergues

Thiers

Ambert

Ambert

Arlanc

Ambert Livradois-Forez

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>

PNR Livradois-Forez Situation d’Ambert Livradois-Forez dans le périmètre du parc

A’ A B C

B’

C’

Nord 700m

415m

Cunlhat

Olliergues

LE BAS-LIVRADOIS

715m Le Brugeron

LES MONTS DU FOREZ

VALLÉE DE LA DORE

LA VALLÉE D’OLLIERGUES A-A’

1130m

530m

1634m

Ambert

Les Hautes Chaumes

Saint-Amand-Roche-Savine

LE HAUT-LIVRADOIS

LA PLAINE DU LIVRADOIS

LES MONTS DU FOREZ

LA PLAINE D’AMBERT B-B’

600m Arlanc

LE HAUT-LIVRADOIS

LA PLAINE DU LIVRADOIS

LES MONTS DU FOREZ

>

LE PLATEAU D’ARLANC C-C’ Coupes de la vallée de la Dore, de montagne à montagne

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0-INTRODUCTION

DÉCOUVERTE ET PREMIÈRES INTUITIONS : EXPLORER La première fois que je mets les pieds sur le territoire d’Ambert, je suis en 3ème année, je pars pour deux mois de stage, la voiture chargée comme si je partais pour l’année, avec cette soif de découvrir ce nouveau bout de pays encore inexploré.

Je revois ces routes sinueuses du Livradois, traversant des forêts de résineux à pertes de vue, des hameaux déserts par poignées; et ce dernier col avant la redescente : le col des Fourches. Au gré des virages en épingles, le Forez se dresse devant moi, masse sombre et boisée coiffée de gros champignons blancs, les antennes militaires. Et Ambert qui tapisse le fond de la plaine, entremêlé de prairies piqués

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de bois. Ce sont mes premières impressions du pays, cette sensation d’être confiné entre deux montagnes dans une étendue agricole et boisée. De bois surtout.

Deuxième année de stage. Je retourne sur Ambert. Un autre stage avec cette même envie d’arpenter le territoire. Souvent je pars, sac sur le dos à la rencontre de l’imprévu, inspecter le dessous des cartes, gravir des montagnes, humer les sous-bois et découvrir les plantes d’altitude. Je comprends à quel point le Livradois-Forez entretient un lien fort avec les ressources naturelles abondantes qui les entourent, c’est son capital, sa force.

>

Vue sur les Monts du Livradois depuis Marsac-en-Livradois, au sud d’Ambert

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0-INTRODUCTION

REVENIR A mesure que je soulève des portions de territoires, je ressens l’envie d’y retourner et décide de partir l’été 2019 pour une semaine de marche en autonomie sur les monts du Livradois et du Forez par le Tour de pays.

120km pour faire le tour de ce que je pressens être le grand périmètre de mon site de diplôme, et faire le lien avec les divers lieux découverts plus tôt.

Je pars avec trois objectifs en tête pour éclaircir mes envies de travailler sur la ressource forestière : inspecter et relever l’identité des deux massifs, comprendre la relation entre l’altitude et l’occupation du sol, écrire et dessiner ce que je vois, j’entends et ressens tout au long du périple.

Chaque jour je dessine la portion de paysage traversée à la manière d’une carte sensible qui,

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progressivement prend la forme d’une carte linéaire retraçant la boucle parcourue autour du Livradois-Forez.

Au retour de ce périple, je suis déterminé à l’idée de travailler sur les ressources locales et plus particulièrement sur la forêt, le bois. en portant mon regard sur les relations qu’elle entretient avec son territoire, la manière dont elle est travaillée, puis valorisée dans la construction-rénovation, aménagement et le bois-énergie. Conscient que la filière-bois ne représente pas la seule et unique ressource sur le territoire, elle est cependant un motif identitaire pour les paysages du LivradoisForez et une ressource vulnérable au regard des changements climatiques, sur laquelle repose de nombreux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux.

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0-INTRODUCTION

POSTULAT ET DÉMARCHE C’est quoi être concepteur-paysagiste en milieu rural de moyenne montagne ? Écrire le postulat et la mise en forme de la démarche, c’est définir dans un premier temps le lien entre le paysage et les ressources naturelles (forêt, eau, matière minérale, pâturages) et locales (matériaux, savoirs-faire ou des productions) , notamment celles de la ressource forestière. Puis dans un second temps de définir le rôle du paysagiste dans cette démarche de valorisation et activation des ressources locales, en positionnant la filièrebois comme moteur d’une économie locale.

Les paysages du Livradois-Forez, tels qu’il sont aujourd’hui, témoignent de l’héritage d’une société paysanne, de migration saisonnière et d’exode rural. « Les terres se boisent et les villages se vident » disait Alexis Pernet (ERPS). La forêt étant l’une des composantes majeures du paysage du Livradois-Forez (taux de boisement 49%), dont la consommation de la ressource pour des fins énergétiques, ou de construction, induit directement sur son mode exploitation et donc sur le paysage.

Elle constitue désormais l’une des premières richesses du territoire.

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Rappelons que le paysage serait d’après la convention européenne du paysage, une partie de territoire telle que perçue par les populations et dont le caractère résulte de facteurs naturels et/ou culturels ainsi que de leurs interrelations.

Cependant, si le territoire à cette particularité d’avoir conservé cette « culture du bois » il

n’empêche que les paysages générés ne sont pas moins culturels qu’économiques, dessinant alors des paysages homogènes et banalisés par un type de peuplement ou un mode de gestion, en l’occurence dans le cas de la monoculture de résineux en gestion régulière.

Souvenons-nous que la forêt est avant tout un organisme vivant, à croissance lente, qui joue un rôle de régulation irremplaçable dans l’équilibre des écosystèmes, du paysage et du climat.

Le bois est également une ressource renouvelable à condition de ne pas récolter plus que ce que la forêt peut produire, en plus d’être renouvelable, le bois est recyclable. Au cours de sa vie, un morceau de bois peut successivement servir pour différents usages (construction, meubles, piquets…) puis être valorisé en combustible pour fournir du chauffage et de l’énergie.

Ainsi, la forêt peut devenir une ressource motrice ou en appui d’une économie locale, à condition d’ajuster nos modes de vie aux capacités de régénération des ressources naturelles, tout en valorisant les bois et les acteurs de sa transformation dans un périmètre « local ». Les paysagistes, les aménageurs et responsables politiques en sont les principaux acteurs dans la gestion, l’exploitation des ressources naturelles et dans l’utilisation et la valorisation de ces ressources dans les projets d’aménagements futurs.

LE RÔLE DU PAYSAGISTE Mon travail de fin d’études s’oriente particulièrement sur la question de révéler les ressources disponibles et potentielles inexploitées en milieu rural. Ainsi la justification du rôle du paysagiste amène à un double questionnement : quelle est sa place dans la filière sylvicole et quel est son rôle dans un milieu rural de moyenne montagne ?

Tout d’abord, je suis convaincu que le paysagisteconcepteur a un rôle à jouer en participant à la construction réfléchie d’une filière sylvicole et de ses conséquences, notamment en inventant de nouvelles manières de valoriser le bois et de nouveaux acteurs, artisans pour faciliter un usage local.

Ensuite, face aux contraintes économiques des collectivités rurales et face à la nécessité de penser un aménagement du territoire moins consommateur de ressources, il met au coeur de sa démarche la frugalité comme principe directeur des projets d’aménagements. Son rôle sur le terrain, d’abord observateur : il inventorie, quantifie les ressources matérielles, végétales et humaines, puis il cherche à valoriser et prolonger ce qui est déjà là, à activer,révéler, réemployer ou transformer l’existant. A travers les richesses patrimoniales, architecturales et paysagères présentes sur places : ces éléments du “quotidien” qui ne sont plus regardés par les élus ou les habitants, le paysagiste cherche simplement à révéler les singularités locales qui le compose. Selon moi, projeter le paysage, c’est anticiper un futur, s’inscrire dans une réflexion temporelle et durable.

ETAT DES LIEUX Comment impulser une nouvelle dynamique sur le territoire d’Olliergues à partir des ressources existantes ?

PROBLÉMATIQUES - Ressources naturelles : rivière, bois, sol.

- ressources locales : savoirs-faire, patrimoine

DÉMARCHE Révéler les richesses matérielles et immatérielles pour les ancrer dans une culture locale commune

AUTOUR DU SAVOIR-FAIRE

LE FIL DE LA PENSÉE Choix des ressources

Choix de la démarche

Choix de la culture locale

Se raccrocher au projet de revitalisation du centrebourg « Olliergues 2030 »

LIEUX DU PROJET

Choix de espaces

Ancienne gare d’Olliergues, les abords de la Dore, butte du château, ancienne usine Villadère, les coteaux, et dans le centre-bourg.

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1 DEUX MONTAGNES ET UNE VALLÉE Regards depuis les sommets

1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX 1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ 1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES

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>

Au fond, les Monts du Livradois vue depuis le Forez, Saint-Pierre-la-Bourlhonne

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REGARD DEPUIS LES SOMMETS Pour sortir de la plaine et se soustraire de cet épais nuage de brume suspendu à la rivière, gravir la montagne est la seul solution. En quelques centaines de mètres de dénivelés, il est aisé de s’échapper du bassin Ambertois par les pentes des montagnes du Livradois ou du Forez. Atteindre les sommets est une satisfaction que seul la météo peut nuancer.

Depuis les hauteurs, la brume n’est plus qu’un fin cordon duveteux se faufilant entre les gorges, tandis que les contours montagneux apparaissent à l’horizon. Au loin, le relief formant des courbes, des bosses, des lignes qui ondulent et s’entremêlent, illustre ici la formation complexe des massifs montagneux d’Auvergne ; le Livradois est ample et bossu, et le Forez étroit et abrupt.

Ces deux plissements longitudinaux gardent entre leurs mains une vallée préservée des grands ensembles urbains, et des axes routiers bruyants, où la rivière de la Dore semble avoir dessiné la dorsale de la vallée, ponctuant autour d’elle quelques villages et hameaux.

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>

Au fond, les Monts du Livradois depuis leS Monts du Forez,

>

VallÊe de la Dore depuis les hauteurs d’Olliergues

>

Au fond, les Monts du Forez depuis le Bas-Livradois

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1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX

L’ÉMERGENCE DU SOCLE UNESCO La Chaîne des Puys associé à la faille de Limagne, ont été inscrits en 2018 : sites naturels du patrimoine mondiale de l’UNESCO en tant que « haut lieu de tectonique ».

L’Auvergne offre une grande diversité géologique issue d’une histoire longue et complexe sur près de 550 millions d’années.

Cette diversité géologique explique en partie les multiples paysages et milieux naturels auvergnats.

Le Livradois-Forez, caractérisé par la vallée de la Dore qui sépare le vieux socle cristallin : les mont du Livradois et ceux du Forez a été profondément fracturé par des mouvements qui ont mis en place la chaîne des Alpes.

Ces fragments de socle ont été provoqués des mouvements divergents, soit relevés en horsts comme les monts du Livradois et du Forez, soit profondément effondrés en grabens comme la plaine du Livradois ou la vallée de l’Ance.

UN PEU D’HISTOIRE :

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A l’aire tertiaire, la puissance des mouvements internes à la terre a soulevé l’ancienne plaine d’Ambert (horsts) pour la porter en altitude

entre le Livradois à 1200m au signal de Monsen-Livradois et le Forez à 1600m au niveau de Pierre-sur-Haute. Entre les deux, l’effet de distension provoquant deux failles de part et d’autre de la plaine et donc l’effondrement de la plaine d’Ambert, créant ainsi le sillon de la Dore.

A plus large échelle, ces mouvements terrestres compartimentent le massif central et délimitent des bassins sédimentaires d’effondrement (Limagnes, bassins du Cher, région de Montluçon, d’Ambert-Arlanc, d’Aurillac, de Saint-Flour et du Puy-en-Velay). Ces derniers sont alors envahis par des lacs, sur les bords desquels des lagunes regorgent de vie Une légende veut qu’un lac marécageux, occupait le fond de la vallée du Livradois depuis Arlanc jusqu’au rocher de la Tour Goyon, au nord d’Ambert, jusqu’au jour ou le rocher aurait été coupé, rompu avec fracas, et, le torrent s’écoulant, le lac mis à sec, le bassin vidé et toute la contrée fut délivrée des eaux. L’origine de : Livradois, viendrait alors du latin « liberatus ab aquis » : libéré des eaux.

Plateau d’Ambert

Ére Tertiaire : - 65 à - 1.8 millions d’années Au cours de la dérive des continents, la plaque africaine change de direction, entre en collision avec la plaque européenne. C’est l’orogenèse alpine et la naissance du Massif alpin et des Pyrénées.

Les volcans du Cantal, du Mont Dore surgissent.

Socle hercynien Faille d’Ambert

Le soulèvement des Alpes ébranle, cisaille le Massif Central qui s’effondre le long des failles de rupture et donne naissance aux bassins d’effondrement qui forment les limagnes.

A la fin du tertiaire, au néogéne, il y a - 23 Millions d’années, le Massif Central a son visage actuel avec son réseau fluviatile et ses grands édifices volcaniques.

Ére Quaternaire : -1.8 millions d’années à aujourd’hui Le Massif Central continue de se soulever en dehors des bassins d’effondrements. Le long des failles, le volcanisme donne naissance à la chaîne de volcans des Puys. Quelques volcans surgissent dans la plaine du Forez.

Les périodes de glaciation érodent les reliefs et façonne les flancs des coteaux et fonds de vallons, donnant naissance au réseau hydrographique riche en Livradois-Forez

>

Forez

Livr ado

is

Vallée de la Dore

Schéma de la formation de la vallée de la Dore depuis l’ère Tertiaire

VOLCANS D’AUVERGNE VALLÉE ET PLAINE DE L’ALLIER MONTS DU LIVRADOIS

VALLÉE DE LA DORE

MONTS DU FOREZ

PLAINE DU FOREZ

Bombement du LivradoisForez avant l’effondrement du plateau d’Ambert

L’ALLIER

>

alluvions anciennes

alluvions réçentes

dépot de pente

LA DORE

volcanisme ancien

Coupe géologique des Montagnes du Livradois et du Forez

roche granitique sédiments

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1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX

LE CLIMAT DESSINÉ PAR LE RELIEF Le positionnement du territoire du PNR Livradois-Forez par rapport aux flux d’ouest (vent et humidité), sa variabilité altitudinale et la diversité de versants qui compose lui confère de nombreuses variations climatiques selon les saisons. De plus cette complexité géographique et géo-morphologique le soumet à des influences climatiques à la fois continentales, sub-méditerranéennes et subatlantiques.

Le flux d’ouest porteur d’humidité est modulé par l’influence du barrage formé par les massifs volcaniques occidentaux du Massif Central (la Chaîne des Puys, les Monts Dore, le Cézallier, les Monts du Cantal).

Au nord du parc, ce massif n’ayant que peu d’influences, la pluviométrie annuelle est plus conséquente (supérieur à 1100 mm) et ainsi, favorise la présence de végétation adaptée au climat atlantique. La frange occidentale du Livradois-Forez est mieux abritée, la pluviométrie annuelle est donc plus faible (inférieur à 800mm) et abrite une végétation adaptée à des conditions plus sèches.

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L’augmentation de l’altitude conduit quand à elle à un abaissement de la température. Ce phénomène détermine la présence des étages de végétations dit « montagnards » au niveau du Livradois et du Forez. Sur ces massifs, les végétations plus froides et plus humides.

En moyenne, les températures annuelles sur l’ensemble du Parc est de 8°C. Elles varient de 11°C dans la plaine à moins de 5°C dans le Haut-Forez.

30 °C

TEMPÉRATURES MOYENNES ANNUELLES DU PUY-DE-DÔME

20°C

18 °C 18 °C

20 °C 12 °C

1 °C

2 °C

-5 °C -5 °C

5 °C

-3 °C

-1 °C

2 °C

15 °C

15 °C

8 °C

10 °C

0 °C

30°C

5 °C

7 °C

11 °C

8 °C 5 °C

5 °C

2 °C

-2 °C

10°C 2 °C

0°C

-5 °C

-10°C

-10 °C

-20 °C

Jan Jan

Fév Fév

Mar Mar

Avr Avr

Mai Mai

Jun Jun

Jul Jul

Aoû

Sep Sep

Aoû

Oct Oct

Nov Nov

-20°C

Déc Déc

Données issues de meteoblue

PRÉCIPITATIONS ANNUELLES DU PUY-DE-DÔME

100mm mm 100

75mm mm 75

50 50mm mm

25 25mm mm

Jan

Fév

Jan

Fév

Mar

Mar

Avr

Mai

Avr

Mai

Jun

Jun

Jul

Jul

Aoû

Sep

Aoû

Sep

Oct

Nov

Oct

Nov

00mm mm

Déc

Déc

Données issues de meteoblue

PLUVIOMÉTRIES MOYENNES DES DIFFÉRENTS MASSIFS DU PARC LIVRADOIS-FOREZ Bois Noirs Monts du Forez

1500 mm

1300 mm

Monts du Livradois Plateau du Forez (sud)

1100 mm

Massif de la Chaise-Dieu Plateau Granitique (sud-est du parc)

900 mm

700 mm

70

0m

9

m 00

1

m 100

13

m 00

m 00

15

17

m 00

m 00

19

Données issues du PNR-LF

LE MANTEAU FORESTIER Le manteau forestier forme la charpente du parc. Les paysages du Livradois-Forez sont avant tout identifiés par le motif de la forêt.

Sur l’ensemble du territoire, la diversité des versants et des gradients d’altitudes de plus de 1300m permettent une grande diversité de végétation, avec des étages qui s’étendent depuis le collinéen inférieur jusqu’à l’étage subalpin.

Les étages de végétation compartimentent le gradient climatique lié aux variations de l’altitude. Essentiellement corrélées à des seuils de température, les limites altitudinales des étages de végétation varient également selon l’orientation. Ainsi les étages inférieurs remontent plus haut en altitude en exposition sud, là ou le temps d’ensoleillement est plus long; et descendent plus bas en exposition nord.

ETAGE DE LA VÉGÉTATION DU PNR LIVRADOIS-FOREZ

LA FORÊT EN QUELQUES CHIFFRES

162 000

HECTARES DE FORÊTS

55%

Etage sub-alpin Etage montagnard supérieur Etage montagnard inférieur Etage collinéen supérieur Etage collinéen Nord inférieur

DE LA SURFACE DU PARC EST BOISÉE

Données issues du PNR-LF

29%

PHYSIONOMIE DE LA VÉGÉTATION DU PNR LIVRADOIS-FOREZ

DANS LE DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DÔME

75% DE RÉSINEUX

89%

DE LA FORÊT EST PRIVÉE

Zone de forêt

>

Entre patures et sylviculture - Pays de Cunlhat, Bas-Livradois

Zone de pâtures, cultures et landes

Données issues du PNR-LF

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1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX

>

Vue sur le Livradois depuis les Monts du Forez - Saint-Pierre-la-Bourlhonne

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>

Vue sur les Hautes-chaumes - Saint-Pierre-la-Bourlhonne

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1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX

DOIS A R LIV

LES ENSEMBLES DE PAYSAGES :

U TS D N O M LES A DORE L E D E É LA VALL LES MONTS D U

A l’ouest , les monts du Livradois se décomposent en deux ensembles paysagers :

LE BAS-LIVRADOIS

Situé sur le socle cristallin, il est concerné directement par les influences climatiques océaniques. Ces caractéristiques ajoutées au relief vallonné sont propices à la production de fourrage. Une mosaïque de prairies naturelles et cultures céréalières piquées de boisements structurent le paysage.

FOREZ

BLOC DIAGRAMME DES ENSEMBLES DE PAYSAGES DU PARC DU LIVRADOIS-FOREZ GORGES DE LA DORE HAUT-LIVRADOIS

BAS-LIVRADOIS

Ambert

LE HAUT-LIVRADOIS

Il bénéficie d’un climat majoritairement océanique marqué par l’altitude. Le relief adouci par la partie sommitale du plateau qui culmine à 1218m est parcouru par des vallons. Aujourd’hui, c’est sur cette portion de territoire que l’on retrouve la plus forte densité forestière avec un taux de boisements de 78%, en alternance avec quelques clairières composées de villages, prairies et cultures. Historiquement, le territoire était très agricole et les forêts recouvraient le sommet des collines.

LA VALLÉE DE LA DORE

Elle se compose en deux ensembles bien distincts : la vallée et gorges de la Dore plus au nord et la plaine du Livradois ou plaine d’Ambert au sud.

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MONTS DU FOREZ PLAINE D’AMBERT

LES GORGES DE LA DORE

Située sur la partie aval, la vallée se transforme en goulet. Elle descend une, puis plusieurs marches, accélère son cours, use les falaises, devient étroite et bruyante, parfois dévastatrice. Profondément encaissées, les pentes sont laissées à la forêt. Les fonds, quand à eux sont occupés par des prés de pacages quand ils ne sont pas boisés. Partout, l’espace est très contraint par la géomorphologie : les maisons sont construites à même la falaise, la route et la voie ferrée suivent le cours d’eau, et les cultures vivrières se pratiquent en terrasse.

Bas-Livradois - Bassin de Cunlhat, Bois des Bruneilles

Haut plateau du Livradois, « au pays du sapin noir »

Vallée de la Dore - Giroux-Gare, Usine de cartonnerie

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1.1 LE SOCLE MONTAGNEUX

LA PLAINE DU LIVRADOIS Appelé également bassin d’Ambert ou bassin d’éffondrement de la Dore, cet élargissement de la Dore mesure 5km de large pour 25 km de long. Il s’offre à nous comme un vaste jardin où les contreforts du Livradois et du Forez dessinent des clôtures aux versants boisés.

Elle s’élance vers le Nord comme un ruban aux variations de verts tendres. Cette longue plaine alluviale, qui s’étend d’Ambert à Arlanc, est un vaste bassin d’effondrement où coule sinueusement la Dore séparant les monts du Livradois et du Forez, pour rejoindre au nord la plaine de Limagne et au sud le plateau d’Arlanc. C’est dans ce bassin qu’est organisé la majeure partie des cultures céréalières et prairies de fauche et de pâturages.

« Aux racines de ces montagnes et là où les ruisseaux débouchent, se succèdent les villages de la plaine. » Henri Pourrat

LES MONTS DU FOREZ

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Enfin, à l’est, les monts du Forez, situés en bord de territoire forment la région naturelle la plus haute du PNR Livradois-Forez avec son point culminant à Pierre-sur-Haute à 1640m.

Montagnes aux pentes abruptes, couvertes de 64% de forêt, l’étage montagnard a la particularité d’être peuplé de sapins et d’épicéas et d’hêtraies-sapinières, essences adaptées aux conditions d’altitudes. Le Haut-Forez caractérisé par des conditions climatiques rudes est appelé les « hautes chaumes », cette partie sommitale déboisées il y a un siècle pour faire pâturer les troupeaux ovins est aujourd’hui composé de pelouses et prairies sub-alpines propice au pâturage estival. Là haut ont été bâties de nombreuses jasseries qui sont des fermes d’altitudes ou l’on produisait la fourme d’Ambert à la belle saison.

« Ici commence l’antique contrée, ventilée, cristalline. La brindille de sapin qu’on y mâchonne a encore le goût qu’elle avait dans le temps « où la vie était jeune, où la mort espérait ». Non plus des monts, ici, mais la montagne : un dos de montagne qui s’en va sur des lieues, sans un champ, sans une maison. Aux flancs de ces vallées, plates de fond, parce que largement rabotées par les glaciers, partout les sapins. Au-dessus des forêts s’étendent les communaux, masse de terrain, couverts d’une laine de bruyère et d’airelles.» Henri POURRAT, 1966

Entre le Livradois et le Forez, le bassin d’effondrement de la Dore

Les Monts du forez, vue sur les sommets dénudés des Hautes Chaumes, au loin Pierre-sur-Haute

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1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ

NAISSANCE D’UNE SOCIÉTÉ RURALE

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Parler de paysages, c’est parler des Hommes et des activités qui l’ont façonnées. De tout temps, le Livradois-Forez a été une terre de paysans, d’artisans ; une « montagne atelier » où les paysans vivaient au rythme des saisons, des estives, des fenaisons et des moissons. Ils travaillaient à la fois à la ferme où ils cultivaient la terre et élevaient quelques bêtes, et pratiquaient en complément une activité artisanale ou industrielle. Cette région était un lieu d’échanges et de dialogues entre la société paysanne et industrielle, entre la montagne et la vallée.

moyen de 20%, pouvant descendre jusqu’à 3% dans certaines communes. Ce maigre boisement explique l’importance de l’activité agricole et de l’élevage sur l’ensemble du territoire ainsi que les déboisements massifs les siècles précédents pour la construction des bateaux, maisons, meubles et de nombreux objets du quotidiens liés à l’activité paysanne.

La plaine d’Ambert et plus particulièrement les vallées du Forez étaient reconnues pour leurs moulins à papier réalisant un papier d’une grande finesse, mais aussi des féculeries ou filatures, installés près des cours d’eau réputés pour être abondants et de qualité.

Avant la révolution française, les forêts étaient constituées de deux ensembles : Les domaines boisés royaux, seigneuriaux et ecclésiastiques ; majoritairement composés de sapin pectiné, essence noble dans le peuplement pour la production de bois d’oeuvre.

Les autres forêts étaient constitués de bois communs ou privés, fortement utilisés pour les besoins locaux des villageois : bois de construction, chauffage, charbon de bois. Leur composition était définie par les usages qui étaient faits et par les possibilités stationnelles : taillis de chêne, forêts de pins à basse altitude, taillis de hêtre sur les hauteurs.

Au début du 20ème, les auvergnats vivent et travaillent dans des conditions misérables ce qui vont les pousser à migrer vers les grandes villes. Ils sont plus de 200000 bougnats à migrer vers Clermont-Ferrand, dans l’usine Michelin, mais surtout vers Paris, la capitale pour y commercialiser du bois, du charbon, du vin et des spiritueux.

A la moitié du 19ème, ce que représente aujourd’hui la communauté de communes d’Ambert Livradois-Forez soit 58 communes comptait à son maximum démographique 90000 habitants, trois fois plus qu’aujourd’hui. A cette même période, le Livradois Forez connait sont minimum forestier avec un taux de boisement

Apres la seconde guerre mondiale, l’exode rural entraine un abandon des terres agricoles. La population chute a nouveau passant de 90000 à 27000 habitants, certaines communes perdent même jusqu’a 9/10 de leur population.

Entre les deux guerres, quelques entreprises familiales subsistent notamment dans l’industrie du textile (secteur de la tresse), dans le milieu agricole grâce à la production de fromage : la fourme d’Ambert AOP et la filière bois.

Depuis, ces trois secteurs ainsi que l’industrie pharmaceutique sont les principaux employeurs du pays Ambertois.

18ÈME

19ÈME

20ÈME 21ÈME

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1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ

VIVRE EN PAYS AMBERTOIS LE PNR LIVRADOIS-FOREZ Le parc naturel du Livradois-Forez à été crée en 1986 pour sauvegarder sa biodiversité, valoriser son patrimoine, lutter contre la déprise démographique et imaginer un modèle de développement rural novateur.

En 2011, le PNR rédige sa charte, un contrat qui concrétise le projet de préservation, de mise en valeur et de développement de son territoire pour 12 ans dont le principe est : « Inventer une autre vie respectueuse des patrimoines et des ressources du Livradois-Forez, où frugalité se conjugue avec épanouissement »

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URBANISATION ET DÉMOGRAPHIE Le bassin ambertois, niché au creux des deux montagnes qui l’entourent dispose une position centrale à l’échelle du parc, comptant 28800 habitants au sein de la communauté de commune et 6700 habitants au sein même de la ville d’Ambert, deuxième plus grosse ville du parc après Thiers. Autour de cette ville insulaire réside une constellation de petits villages et hameaux répartis le long de la D906 et sur les piémonts du Livradois et du Forez.

CARTE DE L’ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE PAR ZONE Roanne

Variation annuelle de la population des communes

150hab 50hab

+ -

Thiers

ClermontFerrand Billon

Zone Thiers

Ambert

Zone rurale

Aujourd’hui, l’évolution démographique est globalement à la baisse sur l’ensemble du territoire du parc. On observe que seule les communautés de communes situées en zone périurbaines proches des métropoles de Clermont-Ferrand et Saint-Etienne profitent d’un accroissement de la population. Or, le coeur du Livradois-Forez situé en milieu rural connait une baisse du nombre d’habitants depuis 1968. Le territoire composé d’une population plutôt vieillissante, souffre de ce déclin démographique et peine à attirer de nouveaux habitants. Alors que de nombreux villages disposent d'importantes habitations vacantes, avec un taux pouvant atteindre les 24% comme c’est le cas à Olliergues, certains villages continuent de faire construire des maisons individuelles en périphérie.

Arlanc Zone périurbaine

Brioude Périmètre communauté de communes Ambert Livradois-Forez

Souce : Insee - enquêtes de recensements

EVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE DU LIVRADOIS-FOREZ Population

Zone Thiers

55000 50000 45000

Zone périurbaine

35000

Zone rurale Année 1960

40000

30000 1970

1980

1990

2000

Souce : Insee - recensements de la population

1978

CARTE DE L’URBANISATION DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES D’AMBERT LIVRADOIS-FOREZ

SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU TERRITOIRE D’AMBERT

1999 COMMUNAUTÉ DE COMMUNE DU PAYS D’AMBERT (7 communes)

Olliergues

2017 COMMUNAUTÉ DE COMMUNE D’AMBERT LIVRADOIS-FOREZ (58 communes) Dates clés de la construction de la communauté de communes d’ambert Livradois-Forez

Ambert

Arlanc

NORD Echelle43 1:250.000e

1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ

ACTIVITÉS Sur ce même axe, on retrouve la majeure partie des activités qui animent le pays Ambertois, des pratiques autrefois artisanales qui se sont progressivement industrialisés. En effet, l’industrie de la tresse (fabrication de tresse, sangle, tendeurs, câbles électriques) est devenu le pôle d’emploi n°1 avec l’entreprise Sanofi (production de produits pharmaceutiques).

Quand au secteur agricole et sylvicole, il sont tout deux imbriqués dans une mosaïque d’agrosylvo-pastoralisme sur l’ensemble du territoire, avec plus particulièrement des infrastructures liés aux bois (scieries et lieux de stockage) le long de l’artère principale.

SAVOIR-FAIRE Le Livradois-Forez dont les paysages ont été façonnés par la main de l’homme, hérite de nombreuse pratiques traditionnelles et savoirs-faire vernaculaires : moulins à papier, coutellerie, travail du bois, fabrique de la fourme, tissage du chanvre et du lin … Afin de mettre en avant ces savoirs-faire, un réseau d’artisans a été mis en place : la route des métiers, de manière à faire découvrir les métiers dont les techniques et les origines sont issues des traditions populaires et culturelles.

TOURISME

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A toutes les saisons, le territoire d’Ambert offre des activités de pleine nature en attirant particulièrement un tourisme vert en quête de grand air. A la belle saison, les hautes chaumes est l’endroit idéal pour une randonnée vtt, balade équestre ou encore vol libre pour les plus aventureux. A la saison hivernale, quelques stations de ski familiales de ski de fond ou domaines pour le kite-surf offrent le plaisir de découvrir l’Auvergne orientale sous son manteau blanc.

INDUSTRIE DE LA TRESSE 1342 établissements sur le territoire d’Ambert 5292 personnes employées

AGRICULTURE 650 exploitations sur la comcom. d’Ambert 2 producteurs fourme d’Ambert AOP 5 producteurs hors AOP

ARTISANAT 12 artisans et artisans d’art 10 producteurs

PATRIMOINE 9 musées et lieux patrimoniaux à visiter

TOURISME une offre touristique basée sur la nature et le savoir-faire

Souce : Carton-Plein, Entreprise Joubert, textile technique

Souce : Carton-Plein, Moulin Richard-de-Bas, papier chiffon

Souce : Carton-Plein, Scierie Monteil

Souce : Vacance-Livradois-Forez, Kite-surf sur les Hautes-Chaumes

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1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ

SE DÉPLACER PLAN PAYSAGE VALLÉE DE LA DORE ET D906 La D906, qui traverse le PNR, du Puy-de-Dôme à la Haute-Loire est un axe structurant du territoire qui donne à dévouvrir et appréhender les paysages du LivradoisForez. C’est pourquoi le PNR s’est donné pour objectif de définir un programme global d’aménagement de cette vitrine du territoire à travers l’élaboration du «Plan de paysage route départementale 906, vallée de la Dore »

LA DÉPENDANCE À LA VOITURE EN MILIEU RURAL Le réseau routier du territoire du parc est fortement marqué par l’influence des pôles urbains en périphérie du parc : ClermontFerrand et St-Etienne, deux métropoles qui rayonnent jusque dans le périmètre du parc.

Les grands axes routiers qui les relient au territoire ont formés les principaux lieux d’attractivités et de développement urbain, notamment le long de l’autoroute A89 qui relie Clermont-Ferrand à Lyon à la hauteur de Thiers.

La problème de la mobilité est le sujet auquel est confronté tous les territoires ruraux, d’autant plus lorsqu’ils se trouvent en zone de moyenne ou haute montagne. Du fait de son étendue et de la dispersion des lieux habités, l’usage de la voiture y est indispensable et les transports collectifs se cantonnent à desservir l’axe centrale : la D906.

Traversant le parc naturel du nord au sud sur 110km, la départementale constitue un axe de transport incontournable pour découvrir et appréhender les paysages du Livradois-Forez.

A ce titre, la création du Plan de Paysage a pris le nom de « Vallée de la Dore et D906 » puisque cet armature est au centre des préoccupations du parc et reflète la qualité de vie en LivradoisForez.

de la Dore, a structuré le territoire au 19e siècle.

Il est probable qu’elle jouera à nouveau un rôle dans la structuration du territoire au 21e siècle.

Depuis 1985 jusqu’encore aujourd’hui, une ligne touristique fonctionne entre La ChaiseDieu, au sud d’Ambert et Courpière, au nord d’Olliergues avec le passage quotidien d’un train panoramique. Mais malheureusement, la ligne est aujourd’hui fermée au transport de passager et de marchandise. L’avenir de la ligne ne serait-elle pas dans une complémentarité des usages : transport passagers - touristiques et de marchandises ?

Départemantale 906 à la hauteur d’Olliergues

UNE LIGNE DE TRAIN POUR L’AVENIR ?

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La voie ferrée qui traverse la vallée de la Dore, à cheval sur l’ensemble de paysages de la Plaine du Livradois et celui de la Vallée et des Gorges

Chemin de fer devant la Gare de l’utopie - Vertolaye

GRAND PAYSAGE DES GORGES DE LA DORE

Giroux-Gare : Papeterie à partir de cartons recyclés Gare de vertolaye « Gare de l’Utopie » Tiers-lieu culturel

Olliergues Vertolaye

Ambert GRAND PAYSAGE DU HAUT-LIVRADOIS

Marsac-en Livradois

NORD

Echelle 1:150.000e Arlanc

Gare d’Ambert Point d’accueil tourisme et location vélos

Gare de Marsacen-Livradois Logements et salle communale

CARTE DU L’AXE ROUTIER ET FERROVIAIRE DE LA VALLÉE DE LA DORE 47

1.2 HABITER LA MONTAGNE EN LIVRADOIS-FOREZ

BILAN ÉNERGÉTIQUE DU PAYS AMBERTOIS ADUHME Agence locale des énergies et du climat qui accompagne les collectivités et les acteurs des territoires du Puy-de-Dôme dans leurs démarches et projets de transition énergétique et de lutte contre le dérèglement climatique. Elle est née d’une volonté partagée d’agir conjointement et localement pour engager des actions de réduction des consommations d’énergie, de diversification énergétique et de baisse des émissions de gaz à effet de serre.

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DES RESSOURCES LOCALES INEXPLOITÉES D’après une analyse réalisée par l’Aduhme sur les consommations, ressources potentielles et productions de la communauté de communes du Pays d’Ambert afin de donner des indications sur son taux de dépendance énergétique ; il ressort de ce suivi énergétique que le Pays d’Ambert est fortement dépendant. La quasi-totalité de l’énergie consommée sur le territoire est importée (89 %), les ressources renouvelables locales ne sont que très partiellement utilisées, aucune n’est exportée.

De plus, il est particulièrement touché par la précarité énergétique car une grande partie des résidences principales sont des bâtiments anciens et énergivores. Une proportion importante des ménages est concernée. Ce territoire de petite et moyenne montagne, de plateaux et de plaines cultivées dispose pourtant d’importantes ressources disponibles pour la production d’énergies renouvelables. « Le territoire du Parc Livradois-Forez est profondément marqué par la relation qui existe

entre l’énergie et les paysages. Son développement industriel s’est concentré le long de ses cours d’eau pourvoyeurs de la force hydraulique jusqu’à l’arrivée de l’énergie électrique. » (PNRLF, 2014).

En effet, le territoire a un caractère rural marqué : les terres agricoles et les massifs forestiers y occupent largement l’espace. Avec 150 000 hectares de forêt, le bois est sans conteste la ressource énergétique locale la plus abondante.

Longtemps symbole de la chute démographique du territoire, ces boisements représentent pourtant une de ses principales richesses. Ainsi, la forêt est sous-exploitée, alors même que de nombreux boisements plantés dans les années quarante arrivent à maturité. « On estime ainsi que seulement 40 % de l’accroissement biologique annuel sont exploités. Et les entreprises de seconde transformation des produits issus de la forêt sont quasi-absentes »

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C

C OLLIERGUES

C

RÉSEAU DES CHAUFFERIES EN PAYS AMBERTOIS

TOURS-SUR-MEYMONT C CUNLHAT

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C SAINT-AMANTROCHE-SAVINE

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AMBERT

RC MARSAC-EN-LIVRADOIS

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SAINT-GERMAIN-L’HERM

Chaufferies en plaquettes ou granulés

RC Réseau de chaleur

ARLANC

C

C

NORD

Echelle 1:150.000e

49

1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES

OLLIERGUES, AU CREUX DES MONTAGNES Niché entre les montagnes du Livradois et du Forez, Olliergues fait partie des nombreux villages qui ont pris racines les pieds dans la Dore, entremêlé aujourd’hui de réseaux viaires et ferrés.

Fort de sa situation géographie en fond de vallon, ce positionnement lui confère un ensoleillement relativement faible et une humidité véhiculée par la Dore.

La topographie, accidenté à la hauteur d’Olliergues, fait de cet entre-deux un lieu de passage inévitable dans la traversée du Livradois-Forez. Un enjeux majeur pour le village qui subit l’hyper-dépendance de l’automobile.

Historiquement haut-lieu de commerce et d’échanges, Olliergues à toujours été connu pour la richesse de son patrimoine et des métiers artisanaux au sein de son territoire. Un potentiel à exploiter dans le développement économique et touristique du village ainsi que dans les futurs projets d’aménagements.

Comme de nombreux villages du Livradois-Forez, Olliergues souffre encore des conséquences de l’exode rurale : enfrichement des terrains autrefois cultivés, vacance immobilière croissante (24%). Le village est en perte de vitalité.

La commune d’Olliergues, réunie alors des problématiques que rencontre le territiore du Livradois-Forez à plus grande échelle. Son caractère représentatif me conduit à définir le périmètre de la commune comme cadre du projet de paysage. Partons à sa rencontre !

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Voie ferrée

D 906

La Dore

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COURPIÈRE

OLLIERGUES

AMBERT

NORD

Echelle 1:150.000e

51

1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES

SE SITUER : HISTOIRE ET TOPOGRAPHIE Olliergues est un village qui s’est installé au centre d’un l’élargissement de la Dore, au sein d’un cirque naturel, à la frontière entre le Livradois et le Forez. Cité médiévale composée d’une butte castrale surmontée d’un château, traversée par la départementale D906 et la voie de chemin de fer, accompagnée de terrasses sculptés dans la falaises, Olliergues s’est développé le long d’une vallée la plus occupée et aménagée par l’homme en Auvergne, tout du moins depuis le début de l’ère industrielle.

Aujourd’hui, bourg de 750 habitants qui en comptait 1329 à la moitié du 20ème siècle, Olliergues compte parmi ces villages qui s’essoufflent au travers les siècles, où le centre-bourg n’est plus qu’un lieu de passage, où les habitants vivent aux portes de la cité.

DU TEMPS OÙ OLLIERGUES RESPIRAIT À PLEINS POUMONS Au moyen-âge, le village s’installe au creux d’un méandre asséché, au centre d’un élargissement de la Dore.

Les terres qui entouraient ce relief où prédomine le château d’Olliergues, sont restés longtemps marécageuses et inhabitables, concentrant la vie sur un espace restreint.

La topographie singulière de cette ville, au sein d’un cirque creusé par le courant lui confère une dimension scénographique lorsqu’on arrive depuis Courpière par le nord. L’ensemble du bâti disposé sur les coteaux de ce cirque semble regarder ce relief au centre de ce vaste espace donnant sur la Dore.

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Plus tard au 17ème siècle, après avoir dompté la Dore, tiré parti de ses qualités motrices permet-

tant le développement industriel et économique de la cité, amélioré la qualité des sols entourant le bourg ancien, la ville s’est fortement étendue le long de sa voie principale, de manière assez classique, en formant un tissu linéaire de maisons de bourg accolées.

Cette voie longitudinale suit logiquement les courbes de niveaux et forme naturellement un « S » au contact du méandre de la Dore. Etroit cordon qui sinue entre les falaises entouré de bâti alignés assez haut, cette longitudinale constitue véritablement un obstacle avec la Dore et limite tout parcours transversaux avec elle.

Au 18-19ème siècle, Olliergues devient alors un bourg important d’échanges et de productions artisanales avec une multitude d’ateliers de tissage, de fabriques, de papeteries, de moulinages, et dont l’architecture et l’emplacement des infrastructures communiquait avec les paysages.

Le milieu du 19ème siècle marque le maximum démographique du Livradois-Forez. La surpopulation devient génératrice de pauvreté jusque dans les villages : trop peu d’enfants par familles sur trop peu de terres vont générer les premières migrations.

Entre le 19ème et la fin du 20ème siècle, la vallée de la Dore connait le développement des activités industrielles utilisant notamment l’eau comme force motrice. Une série d’usines voient le jour dont l’usine Villadère : fabrication de tondeuses, sécateurs avec jusque 135 employés dans les années 1950. Le début du 20ème siècle marque le début de la délocalisation de certaines entreprises conduisant la fermetures de nombreuses usines.

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CARTE DU VILLAGE D’OLLIÈRGUES

NORD

Echelle 1:5000e

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Un centre-bourg qui épouse la topographie singulière du cirque

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1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES

La place de la mairie, un espace de respiration prisé par les voitures

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Le long de la Dore, des maisons construites à même la rive

Une végétation foisonnante qui trouble la lecture du tracé de la Dore et les repères dans le paysage

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1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES

COMPOSER AVEC L’HÉRITAGE DU PASSÉ UN HÉRITAGE ARTISANAL ET INDUSTRIEL Aujourd’hui, la plupart des ateliers et usines sont abandonnés ou dans un état critique, depuis quelques décennies, mais avec le retour d’une conscience du locale et des circuit-courts, l’artisanat et l’agriculture de proximité retrouvent petit à petit sa place dans la société.

Dans ce sens, le parc naturel du LivradoisForez, riche d’un patrimoine architectural, des savoirs-faire artisanaux issus de traditions populaire, a souhaité valoriser il y a 30ans les métiers traditionnels du territoire en créant « la route des métiers » : réseau d’artisans, producteurs et lieux patrimoniaux. Le visiteur peut alors découvrir la région à travers des métiers artisanaux et producteurs qui jalonnent le territoire : apiculteur, céramiste, tourneurs sur bois, vannier …

Sur le pays d’Olliergues, le château datant du XIème siècle abrite le musée des métiers et traditions du pays d’Olliergues exposant les outils utilisés autrefois pour le tissage (chanvre et lin) et le travail du bois (scieries hydrauliques, charrons et sabotiers).

UN HÉRITAGE BÂTI

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L’extension contemporaine du centre-bourg se construit dans les espaces historiquement délaissés à cause de la nature hostile de leurs sols humides (salle polyvalente, centre technique, gendarmerie, logements en bande,

école, etc), soit en marge du centre-bourg par des zones pavillonnaires consommatrices de terrains agricoles, largement au-dessus de la Dore, sur le plateau dominant la vallée. Aussi, de nombreuses maisons construites hier en bord de Dore et dans le centre-bourg se retrouvent aujourd’hui dégradées, inoccupés et avec un faible intérêt patrimonial. Ces maisons principalement situées le long de la principale participent à « l’effet de couloir » sombre et hors d’échelle lors de la traversée du bourg.

LA D906, UN ATOUT POUR OLLIERGUES ?

Le constat est que les habitations existantes en centre-bourg ne conviennent plus aux modes de vies contemporains puisque les logements sont complexes à chauffer, avec vis à vis, sans jardin … le centre-bourg se réduit à un lieu de passage, ou l’on vient faire quelques courses. Là où l’axe principal était autrefois un lieu de vie, de rencontres et d’échanges, les 4000 véhicules dont 400 camions qui passent quotidiennement dans le centre du village l’ont chassé. En adaptant petit à petit les paysages de la Dore à cette fréquentation qui s’impose, Olliergues est condamné à des aménagements techniques et monofonctionnels dédiés aux transports.

« Ne crais pas de paraitre démodé. Changer les anciennes techniques n’est permi que si cela peut apporter une amélioration ; sinon, mieux vaut s’en tenir à l’ancien. » Adolfs Loos, 1913

OU SONT PASSÉS LES JARDINIERS ?

Jusqu’au milieu du 20ème siècle, les habitants vivaient d’une agriculture vivrière. Ces jardins qui surplombent le bourg étaient aménagés en terrasses de manière à domestiquer les sols pour cultiver les terres pourtant maigres. Ces cultures en terrasses ont permit d’entretenir et gérer les coteaux de la Dore pendant de nombreux siècles jusqu’à la période de l’exode rural. Aujourd’hui, ce patrimoine et savoirfaire architectural qui fait partie intégrante du paysage est délaissé, fragilisant ainsi les murets en pierre sèches et laissant place à des peuplements accrus : hêtre, chêne et sapin pectiné. Cependant, la municipalité d’Olliergues et la communauté de communes souhaitent redonner vie à ces jardins en terrasse, témoignages d’un savoir-faire et d’un véritable lien social entre les habitants.

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1.3 ZOOM SUR OLLIERGUES

VIVRE OLLIERGUES Si rentrer pour la première fois, un jour d’été dans Olliergues s’apparente à une expérience fantastique, magique, magnifié par la grandeur des éléments naturels, vivre la vallée de l’intérieur est une autre histoire. « Je ne sais pas pourquoi, il y a ce truc, une image négative qui lui colle à a peau (…) » Commerçante « Le charme des éléments naturels d’Olliergues, c’est à la fois un potentiel et un handicap » Habitante d’Olliergues Lorsque l’on passe un peu de temps sur le territoire d’Olliergues, on comprend vite qu’il y a quelque chose dans le village qui n’est pas accepté, qui dérange, qui relève à la fois de son passé et de sa nature. C’est à la fois une histoire de fond de vallée avec ses réseaux, ses usines parfois délaissées, ses activités bruyantes et polluantes.

Pour les personnes qui connaissent Olliergues, habitants ou non, du cru ou d’adoption, le problème est multiple : il y a surtout le rapport à l’eau, vecteur d’humidité et de froid. Le village qui tourne le dos à la rivière, elle et pourtant centrale, mais ils ne dialoguent pas. Il y a également le faible ensoleillement dans le fond de vallée étroit, le soleil est furtif. En hiver, à 15h, le soleil est déjà derrière la montagne. Et puis le centre-bourg très dense, avec des maisons à deux ou trois étages, en mauvais état, sans

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jardins. Enfin, il y a cette route qui coupe le village, bruyante, le passage permanent des voitures et camions. Cette route qui pourtant offre une vision globale et spectaculaire du cirque et son village, le rend dangereux.

Ces réflexions ne font peut-être pas l’unanimité, mais elle sont suffisamment présentes pour infliger une réputation lourde et pesante au village.

Face à la désertification du centre-bourg, de l’état critique des bâtis et cette image qui ternissait la réputation du village, la commune Olliergues, accompagnée par le PNR LivradoisForez ont répondu à l’opération d’urbanisme rural mené par le parc : « Habiter autrement les centres-bourgs », avec un programme de réhabilitation et de dédensification du bourg ancien.

Cette opération nommée « HABITER OLLIERGUES EN 2030 » (puisque la fin des travaux devait finir en 2030) a débuté en 2014, inauguré en 2019 a pour objectifs de : renforcer le rôle central d’Olliergues comme lieu de vie à l’échelle de son bassin de vie, mais aussi de la Vallée de la Dore; proposer des solutions innovantes pour la reconquête du bourg, site patrimonial mais fortement contraint par la topographie, la présence de la Dore, le réseau routier... ; et de mobiliser les élus, acteurs locaux, commerçants, habitants dans une démarche de projet à long terme.

Les travaux ont été réalisés sur l’îlot Rhin-Danube, situé dans la rue principale, la D906, qui à cet endroit se résume par un couloir sombre et étroit. Le projet se déroule en plusieurs temps : une ouverture dans la rue en donnant une nouvelle visibilité et accès à la Dore. La réhabilitation de deux bâtis ont permis l’installation d’une pharmacie avec logement de fonction, un office de tourisme, deux studios, un espace public en bord de Dore et enfin trois T3 portés par un bailleur social.

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L’arrière de l’’îlot Rhin-Danube avant la réalisation des travaux

La Halle Goutefeangeat, un projet par soustraction dans l’îlot Rhin-Danube

59

2 UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0 2.1 PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS …

2.2 LES RESSOURCES LOCALES 2.3 LA MAIN DE L’HOMME : GESTES ET SAVOIRS-FAIRE 2.4 OLLIERGUES COMME LABORATOIRE DES SAVOIRS-FAIRE

60

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Au premier plan, l’ancienne usine Villadère, au second plan, le viaduc ferroviaire

61

2.1 UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0

HISTOIRE RÉCENTE DE LA FORÊT UN TERRITOIRE MORCELÉ Pour comprendre le paysage forestier, il faut d’abord regarder ses limites parcellaires, et revenir quelques siècles en arrière. Au 19ème, une partie des terrains de la noblesse et du clergé a été revendue à des propriétaires privés pour renflouer les caisses de l’État, générant un parcellaire morcelé et discontinu ; phénomène accentué avec le temps par le partage des biens de succession. Dès le début du 19ème siècle, la cadastre napoléonien décrit une superficie moyenne par parcelle de 0,66ha.

Aujourd’hui, 89% de la forêt appartient à des propriétaires privés, avec en moyenne une parcelle de 2ha en 4 parcelles disjointes.

Le fort morcellement parcellaire entraine fréquemment un manque de programmation et de coordination entre les propriétaires tout au long de de la gestion forestière, et est considéré comme l’un des principaux freins à la gestion durable de la forêt et la mobilisation de sa ressource.

LA RECONQUÊTE FORESTIÈRE 62

A partir de la fin du XIXème, l’administration forestière réintroduit d’autres espèces de résineux dans les forêts sectionnales et

domaniales dans une politique de restauration des terrains de montagne (RTM). Apres la seconde guerre mondiale, l’exode rural entraine un abandon des terres agricoles suivi d’une reconquête forestière naturelle et anthropique.

La première, issue des dynamiques naturelles et semis ont conduit à la fermeture des milieux ouverts abandonnés grâce à des essences pionnières locales : bouleau, sorbier, pin sylvestre. La seconde d’origine anthropique est une réponse à la déprise agricole. En partant dans les grandes villes, les auvergnats ne vendent pas leurs parcelles, la plupart décident de planter sur parcelles agricoles des espèces locales (sapin blanc, épicéa) mais également exotiques (douglas) pour la production de bois l’oeuvre et de pâte à papier. Ces plantations sont notamment accompagnées et aidées par le financement du fond forestier national (FFN), mis en place par un État déficitaire en bois et en énergies.

Cette époque aura totalement modifié l’apparence des paysages du Livradois-Forez pour en faire un pays de forêts et de bois.

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Source :étude cartographique sur les forêts du Livradois-Forez, Parcs naturels du Massif-Central

Forêts présumée ancienne Forêt récente

echelle 1/1.000.000

Au sommet de la montagne, les pâtures préservent le «vide», Forez

CARTE DU PARCELLAIRE FORESTIER À LA HAUTEUR D’AMBERT

Le taux de boisement 55% du territoire du parc du territoire a été est boisé, dont 28% étaient présentes sur les cartes de multiplié par 3 l’Etat-Major (XIX) en plus de 150 ans

Timbre-poste le long du Tourr de Pays, peu avant la Jasserie du coq noir

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CARTE DE L’ÉVOLUTION DES FORÊTS EN LIVRADOIS-FOREZ

63

2.1 UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0

64

>

Village du Brugeron dans les monts du Forez perché à 850m d’altitude

65

2.1 UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0

COMPOSITION DE LA FORÊT LA SAPINIÈRE Le sapin s’accommode de sylviculture de cueillette, dite coupe jardinatoire. Jadis le plus apprécié pour la qualité de son bois et doté de la propriété de s’étendre facilement par « avalaison» (de l’amont vers l’aval, y compris en dessous des altitudes correspondant à son optimum écologique)

Cette histoire forestière locale explique ainsi un grand nombre de constats actuels. La surface boisée à environ 55% sur le territoire du parc, et la composition actuelle des forêts du Livradois-Forez, marquée par une majorité de résineux : 75% du peuplement, est la conséquence direct de cette évolution.

TROIS TYPES DE FORÊTS Plusieurs facteurs expliquent la diversité des peuplements forestiers : son histoire, la nature de son socle géo-morphologique, sa localisation, son altitude mais également son exposition.

1 > Des boisements issus de plantations installées dans le contexte du fond forestier national arrivant à « maturité économique » et qui sont en cours d’exploitation 2 > Des boisements spontanés ou « accrus » ligneux issus de friches qui ont évolué vers des forêts mélangées 3 > Des boisements anciens feuillus ou résineux, essentiellement des sapinières, des sapinières-hêtraies, des hêtraies, des chênaies-hêtraies, des pineraies-hêtraies issus de grands domaines seigneuriaux et royaux ou situés sur des terrains les moins propices à l’agriculture.

66

RÉPARTITION DES PEUPLEMENTS Couvrant en moyenne plus de 162 000 ha sur l’ensemble du parc, la forêt est particulièrement présente dans le Haut Livradois (74%), les Monts du Forez (63%) et les Pays coupés (64%) avec une dominance évidente de résineux. La Toscane Auvergnate (vers Billom, Vic-le-Comte) est la région la moins forestière (30%). Les peuplements résineux de Sapin et d’Epicéa sont très présents sur les Monts du Forez (41%), les Pays coupés (32%) et dominants sur le Haut Livradois (76%). Entre les deux montagnes, la vallée de la Dore et la plaine d’Ambert réservent plus particulièrement des forêts alluviales près du cours d’eau de la Dore et ses affluents, et des boisements accrus et peuplements issus de régénération naturelle (chêne, hêtre, sapin pectiné ) sur les fortes pentes et parcelles abandonnées.

La répartition entre Sapin et Epicéa montrent que cette répartition est plutôt équilibrée sur le Haut Livradois, tandis que sur les Monts du Forez, le sapin pectiné est largement dominant.

Les feuillus, dominants dans le secteur de la Toscane Auvergnate (69%), sont également bien présents dans les Monts du Forez et les Pays coupés qui comportent 13% de forêts de feuillus et 20% de forêts mixtes.

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RÉPARTITION DES ESSENCES DOMINANTES DANS LES FORÊTS DU LIVRADOIS-FOREZ

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18%

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Feuillus divers

67

2.1 UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0

FAIRE FACE AU BANAL Cette nouvelle apparence de la forêt créa des situations et expériences paysagères encore inconnues, comme celle de l’isolement des villages, des points de vues perdues, l’homogénéisation du couvert forestier ou les transformations radicales du paysage par les coupes à blanc.

68

Les dynamiques de plantations des années 70 et celles encore en cours aujourd’hui ont littéralement homogénéisés l’ensemble du couvert forestier. Cette banalisation de la forêt accentue les représentations d’un manteau forestier monotone et peu attrayant. Aussi, la fermeture des vallées et des sommets par la forêt effacent toutes perceptions de la géomorphologie et toute possibilité de voir loin. La fermeture supprime le dialogue entre les paysages et recouvre d’une épaisse couche

forestière la finesse des structures paysagères des versants.

Autour des lieux habités, la pression des boisements constitue une vrai nuisance en terme de sécurité, de lumière, de perte de lisibilité de la silhouette villageoise et par conséquent, une perte de certains repères dans le paysage.

Enfin, le manque de gestion (éclaircies, dépressives et chemins de cloisonnement) conduit un grand nombre de parcelles à une impasse sylvicole, ou la seule réponse possible est la coupe rase provoquant une ouverture subite et un changement brutal autant pour la faune et la flore que pour les riverains, habitué du lieux.

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2.1 UNE MONTAGNE-ATELIER 2.0

LA FORÊT ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Face aux dérèglements climatiques, comment la forêt de moyenne montagne peut-elle continuer à répondre aux enjeux écologiques et économiques ? Faut-il adapter la forêt aux changements climatiques ou adapter notre modèle économique ? Hausse des températures, épisodes de tempêtes de plus en plus violent, baisse du niveau d’eau ; autant de changements perceptibles pour comprendre que la forêt du Livradois-Forez, ressource importante pour le territoire est vulnérable face au changements climatiques.

La sylviculture est une activité nécessairement envisagée sur le long terme : les cycles de production forestière s’étendent sur des pas de temps de 80 à 150 ans. De ce fait, la flexibilité, élément essentiel pour s’adapter, n’est pas le point fort de ce secteur. En outre, la forêt est directement liée au climat.

Sur l’ensemble du territoire, le dépérissement des espèces autochtones et allochtones, plus particulièrement des résineux est nettement avéré. Cependant, force est de constater que le dérèglement affecte et fragilise d’avantage les cultures monospécifiques ou gestion régulière équiennes (peuplement composé d'arbres ayant le même âge); alors que les peuplements en gestion irrégulière et éclaircis offrent une meilleur capacité à chacun des arbres d’avoir accès à l’eau.

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Pour ces raisons, le PNR du Livradois-Forez, et le centre régionale de la propriété forestière (CRPF) accompagnent et sensibilisent les propriétaires privés vers des modes de gestion plus résilient, conciliant forêt productive et haute valeur écologique.

La gestion sylvicole qui semble trouver ce juste équilibre est la gestion irrégulière ou jardinée.

Le traitement irrégulier d’une futaie permet à la fois de mieux répartir les revenus et les dépenses dans le temps pour le propriétaire et de préserver les fonctions écologiques de la forêt. Cette gestion mobilise une part relative de la surface et des individus productifs afin de développer des fonctions environnementales non prises en compte dans les calculs de valeur économique du peuplement, mais utiles à l’écosystème forestier, donc au propriétaire.

Les gestes du sylviculteur responsable : 1 > Favoriser les mélanges d’essences et les espèces autochtones 2 > Créer une hétérogénéité spatiale dans le peuplement 3 > Maintenir des bois sénescents et du bois mort sur pied et au sol 4 > Développer des dendromicrohabitats 5 > Maintenir durablement des gros et très gros bois 6 > Préserver une mosaïque de milieux en forêt

Les dendromicrohabitats sont des milieux de vie de petite taille portés par les arbres. Leur présence est essentielle pour abriter et nourrir la biodiversité forestière et donc participer à la fonctionnalité de l’ensemble.

Mélange de sapin/hêtre pour combiner la production de bois et améliorer l’écosystème forestier

1

4

Les essences allochtones ont aussi leur place pour la production de bois si des espèces locales sont présentes

Le marché actuel est peu porteur pour ces gros bois et encore moins pour le très gros bois de mauvaise qualité : il est dont conseillé de le laisser au sein du peuplement La structuration de plusieurs étages de peuplement est possible dans les sapinières-hêtraies du territoire, avec ue sylviculture adaptée

2

3

La présence de bois mort est essentielle à l’écosystème forestier

Laisser du bois mort n’accroît pas le risque de maladies dans le peuplement

5 On observe une forte biodiverité lorsque la forêt est associée à des clairières, pistes ou cloisonnements.

En présence de peuplements particuliers (hêtraies pures, feuilus divers) des cortèges d’espèces originaux peuvent s’exprimer

6

71

2.2 LES RESSOURCES LOCALES

LE BOIS BI-BE-BO ?

Le BI : bois industrie représente une partie de la filière-bois consiste à valoriser les rémanents de coupes forestières et sous produits de bois d’oeuvre en : pâte à papier, panneaux déroulés et panneaux à particules.

Le BE : bois énergie, issu également des rémanents de coupes forestières et sous produits de bois d’oeuvre est valorisé en plaquettes forestières par broyage ou granulés bois pour le chauffage individuel, collectif ou industriel.

Le BO : bois d’oeuvre est le bois, une fois scié, utilisé en charpente, menuiserie et ébénisterie.

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Avec ses 162.000 hectares de surface boisée, le PNR du Livradois-Forez fait de sa forêt et ses bois une ressource importante pour le territoire. Les forêts du Livradoisforez s’accroissent de 1,5 millions de m3 par an, soit 9m3/ha/an (source CRPF). Cependant cette ressource est largement sous exploitée de par son morcellement parcellaire : seule la moitié de cet accroissement est récoltée chaque année. La progression potentielle de la récolte est donc conséquente, sachant toutefois que les massifs boisés sont hétérogènes, composés de jeunes plantations qui méritent encore de grandir avant d’être coupés, comme c’est le cas des sapinières qui sont souvent caractérisées par une trop forte densité.

LE BOIS-ÉNERGIE, UNE RESSOURCE D’AVENIR ?

Pour construire une société soutenable, moins dépendante des énergies non-renouvelables (fossiles et fissiles) il devient alors urgent de se recentrer sur une consommation d’énergies renouvelables et locales. Le potentiel disponible pour la filière bois-énergie (plaquettes forestières et granulés) dépend fortement des conditions d’accès à cette ressource et du développement de la production de bois d’œuvre, car le bois-énergie est une ressource viable, seulement si elle provient de sous produits de scieries, de rémanents de coupes forestières ou de la valorisation de tailles de haies : « Une haie vaut plus qu’un pré. Tous les dix ans, elle génère un revenu de 15€ de plaquettes par mètre linéaire » ( entreprise spécialisée dans la taille de haie et valorisation des rémanents ligneux en bois déchiqueté pour chaudières)

Aujourd’hui, la filière bois-énergie, une des alternatives énergétiques locales est en plein essor dans le LivradoisForez.

On recense 17 fournisseurs de combustible boisénergie sur le territoire composés de : 5 entreprises de travaux forestiers, 8 scieurs, 1 entreprise de recyclage, 1 agriculteur et 2 producteurs de granulés. Au totale, 42 chaufferies bois collectives ou d’entreprises sont implantés dans le Livradois-Forez, consommant 51000 tonnes de bois par an.

LE BOIS D’OEUVRE : Depuis tout temps, les habitants du Livradois-Forez ont employé ce matériau pour des constructions traditionnelles multiples : maisons, ateliers, granges, fenières (lieu où l’on entrepose le foin dans une ferme), hangars, séchoirs, appentis, pigeonniers … cet usage du bois illustre une manière de bâtir liée à un savoir-faire, une ressource disponible, ancré dans un territoire et une culture locale commune. Bien que les habitations n’étaient traditionnellement pas construites tout en bois, mais combinées avec d’autre matériaux (fondations en pierre et élévation du bâti en pisé) le bois reste un excellent matériau, résistance mécanique, durable dans le temps, nécessitant peu d’énergie pour sa récolte et sa transformation.

De plus, le territoire dispose d’une ressource forestière abondante majoritairement constituée de peuplements de résineux (75%), essence utilisé couramment pour la construction, en charpente, ossature, bardage, parquet, lambris etc. Les peuplements de feuillus, eux, peuvent être consacrés pour d’autres utilisation que le chauffage, notamment à l’ameublement et à la menuiserie.

LE BOIS-ÉNERGIE, UNE RESSOURCE SOUS EXPLOITÉE RESSOURCE FORESTIÈRE MOBILISABLE ANNUELLEMENT SUR LE TERRITOIRE DU LIVRADOIS-FOREZ

RESSOURCES FORESTIÈRES ET CONSOMMATIONS DU TERRITOIRE PNR LIVRADOIS-FOREZ

200

380 000 t/an mobilisables pour le BI-BE

600

85

400 0

Ressource forestière productible

198,4

55 5,5

100

200

Consommation de la ressource forestière

274 milliers de t/ an disponibles 200

300

400

500

Milliers de tonnes/an

0 BO Résineux BO Feuillus Types de produits

BI-BE Feuillus

BI-BE Résineux Forêts privée

>

Volumes en milliers de m3

800

Forêts publique

LE BOIS D’OEUVRE, UN MATÉRIAU NOBLE A PORTÉ DE MAIN

BI-BE Bois rond

BI-BE Houpier et rémanents

Consommation chauffage domestique

Consommation industrielle

Consommation chauffage collectif et indus.

Charpente SAPIN ÉPICÉA

Plancher et solivage SAPIN ÉPICÉA PIN SYLVESTRE

Menuiserie extérieur DOUGLAS, PIN SYLVESTRE, MÉLÈZE

Menuiserie intérieure PIN SYLVESTRE HÊTRE CHÊNE

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Mondèle de maison bois conçue à partir des essences mobilisables en Livradois-Forez

Bardage DOUGLAS / MÉLÈZE, PIN SYLVESTRE

Parquet PIN SYLVESTRE DOUGLAS Mur à ossature bois SAPIN, EPICEA

Lame terrasse DOUGLAS

73

2.2 LES RESSOURCES LOCALES

LE SOL, LA TERRE Le territoire a été de tout temps une terre de paysannerie ingénieuse, qui savait tirer partie des ressources naturelles. Généralement peu propice aux grandes cultures, les sols avaient conditionnés une agriculture vivrière et diversifiée qui associait cultures, notamment céréalières et élevage de petits ruminants. Si la forêt a longtemps gagné du terrain sur les terres agricoles, ce phénomène ne concerne aujourd’hui que les secteurs les plus contraints (altitude, pente, accessibilité…).

Actuellement, si la taille des exploitations agricoles restent inférieure à la moyenne, la tendance reste à la spécialisation des systèmes, à l’agrandissement des exploitations, à l’augmentation de la productivité du travail et à la baisse de la main d’oeuvre. Alors que l’alimentation devient un enjeu majeur quand à la demande de manger d’avantage local, des produits issus de l’agriculture biologiques et dans une logique de circuit-court, cette stratégie de qualité de pratiques et de production est contradictoire avec la recherche de rendement et l’augmentation des volumes.

Il convient alors de trouver un juste équilibre entre deux systèmes pouvant coexister sur un même territoire, encourageant le développement des filières-courtes et la mise en valeur de produits locaux.

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La surface agricole représente aujourd’hui 23% du territoire du parc naturel du LivradoisForez. 90% de cette surface agricole sont des prairies. Parmi elles, 80% sont des prairies permanentes. Cette ressource herbagère

constitue l’un des atouts majeurs du territoire, tournée vers l’élevage bovin laitier, notamment pour la production de Fourme d’Ambert.

L’importance croissante de la transformation à la ferme et de la vente directe va de pair avec la création de points de vente. Un magasin de producteur a ouvert en 2015 à Ambert, un marché a lieu tous les jeudis sous la mairie ronde d’Ambert et le samedi dans quelques villages proches, aussi, un marché de producteurs locaux et d’artisans est présent le dimanche matin pendant la période estivale à Olliergues.

Cependant, de nombreux producteurs cherchent encore à mutualiser des points de vente, notamment proche de l’axe majeur, la D906, dans un besoin de valorisation de produits bruts et transformés, et de contact direct avec les clients.

L’EAU

Il s’agit aujourd’hui de changer cette approche technique de l’eau et considérer la rivière comme un milieu vivant, source de loisirs, d’activités, de jeux et de lien entre les habitants.

Le schéma d’aménagement et de la gestion des eaux de la Dore (SAGE) a pour objectif d’assurer aujourd’hui une transition écologique à cet héritage industriel, par une reconquête des ressources aquatiques et une fonctionnalité des milieux naturels et du tracé de la rivière.

L’enjeu majeur au sein de la vallée de la Dore est donc de retrouver une dimension collective de l’eau, une conscience vis à vis de la rareté de cette ressource au vu des changements climatiques actuels, et de la rendre plus accessible, pénétrable.

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Lorsque l’Homme et la rivière empruntent le chemin le plus court pour installer leurs voies de communication, le tracé de la route (D906) et du chemin de fer, croisent alors celui de la rivière. Ce cheminement conjoint en fond de vallée, a conduit à des aménagements majeurs de mur de soutènements et d’enrochements qui ont endigué et resserré le tracé de la Dore au point d’en contraindre le flux et d’en perturber l’hydrologie. Cette culture de la maitrise de la force de l’eau qui se manifeste par la formation de canaux, de biefs, de moulins et de barrages constituent autant d’éléments d’une culture industrielle de l’eau associée à un développement économique, signe d’un certain rapport de l’Homme à la rivière.

Vue sur la Dore depuis la D906, au fond le viaduc ferroviaire d’Olliergues

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2.2 LES RESSOURCES LOCALES

LE CHEMIN DE FER

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La ligne de chemin de fer, construite dans la seconde moitié du 19ème siècle pour relier les villes de Vichy et du Puy-en-Velay, a été déclaré d’utilité publique afin de désenclaver la haute vallée de la Dore et les monts du Livradois.

D’abord ouverte pour une vocation commerciale, elle devient moyen de transport courant pour les voyageurs et circulation de marchandises dans les années 1900. À la fin du 20ème siècle, l’ouverture de la ligne touristique se substitue au transport de voyageurs, permettant la circulation d’un train panoramique sur une portion de 85km (entre Courpière et La ChaiseDieu), afin de faire découvrir la richesse paysagère du Livradois-Forez. Depuis 1992, l’association AGRIVAP qui exploite actuellement la ligne, assure un trafic entre la Cartonnerie de Courpière et la Papeterie de Giroux-Gare (commune d’Olliergues) d’environ 20 000 tonnes par an.

Désormais, avec la volonté du territoire de réduire la consommation d’énergies fossiles, de développer la vallée de la Dore d’un point de vu économique mais aussi culturel et touristique, l’utilisation du réseau ferroviaire pose à nouveau question.

Le sujet a été posé sur la table en 2007 avec le projet de « pôle d’excellence rurale » dans le but de valoriser et développer la filière boisénergie. Ce projet, accompagné par le, PNR, les différents acteurs de la filière-bois et AGRIVAL, envisage alors de développer l’utilisation du

fret sur l’ensemble du territoire du LivradoisForez et bien au-delà, pour le transport et la commercialisation de combustibles issus du bois : granulés et plaquettes, originaires du territoire.

La ligne répondrait à un besoin réel pour la filière puisque les infrastructures nécessaires pour la production de bois-énergie sont déjà en place, et que de nombreuses collectivités locales et usines sont maintenant équipés de chaufferies. Mais il reste à structurer la filière bois-énergie à travers un réseau de transport ingénieux et des lieux de stockages de la ressource, dans la mesure du possible, partagée.

Pour aller plus loin, imaginons que le développement du fret sur la ligne soit accompagnée d’une navette ferroviaire. Sorte de RER rural proposant une alternative à la voiture, pourtant utilisée quotidiennement sur le même axe, le long de la Dore. Le gare ne serait plus qu’un espace d’attente, mais par exemple un point de vente de produits locaux, de granulés et plaquettes forestière. Les gares, proches des villages pourraient également assurer une fonction de local associatif, espace de travail partagé, de boutiques éphémères ou encore de bistro de campagne : sorte de « tiers lieux » convivial proposant divers services et usages.

Aqueduc ferroviaire d’Olliergues

OLLIERGUES

Giroux-Gare Papeterie à partir de cartons recyclés

Gare de l’Utopie Tiers-lieu culturel, où la gare est une station culturelle, une locomotive de territoire et un point de rencontre

VERTOLAYE

Gare d’Ambert Lieu de départ du vélorail, location de vtt et vélos electriques, départ du train touristique

AMBERT

La Petite vitesse espace rural de services de proximité, réseau de chaleur et logements sociaux

MARSAC EN LIVRADOIS

CARTE DU L’AXE FERROVIAIRE ET DES LIEUX ACTIFS LE LONG DE LA VOIE

ARLANC Gare d’Arlanc

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2.3 LA MAIN DE L’HOMME : GESTES ET SAVOIRS-FAIRE

LE TRAVAIL DU BOIS, ZOOM SUR LA FILIÈRE Si le territoire du Livradois-Forez concentre une grande diversité de savoirs-faire artisanaux et pratiques paysannes, je souhaite évoquer ici uniquement ceux dont la ressource peut contribuer à façonner un territoire plus résilient. Plus particulièrement en matière d’aménagement, d’architecture et d’agriculture.

Avec plus de la moitié de la surface du parc (55%), la forêt génère pas moins de 900 emplois directs dans la filière-bois avec une centaine d’entreprises de travaux forestiers et une quarantaine de scieries. Cependant, la filière se retrouve aujourd’hui déstructurée, et ce, du à une standardisation de la production, une importation et exportation nette de matière première, et par un manque de main d’oeuvre et perte de savoirs-faire sur toutes les étapes de transformation.

Voici un panorama des acteurs de la filière-bois, illustrant un état des lieux actuel de chacun d’eux, leurs inter-relation et les différentes problématiques qui y sont liées :

78

Le morcellement du parcellaire forestier est la raison principale pour laquelle la ressource est difficilement exploitable : 95% de la forêt dans

le Livradois-Forêt appartient à des propriétaires privés. Les initiatives individuelles de gestion et exploitation des boisements sont des freins à la mobilisation de la ressource forestière.

La première transformation : activité de sciage consiste à transformer le bois rond en plots (ensemble de la grume débitée et reconstituée) puis en produits semi-finis généralement destinés à une industrie de seconde transformation (menuiserie, ébénisterie, charpente …). On dénombre une quarantaine de scieries dans le PNR, dont 5 de tailles industrielles, des « géants » qui produisent chacune plus de 20.000m3 de sciage par an.

Ces dernières ont su se moderniser pour rentrer dans une logique industrielle en proposant des produits semi-finis à finis prêts à la vente.

Les scieries artisanales, quand à elles, plus modestes n’ont pas amorcé cette modernisation, mais elles trouvent leur place dans une offre de service de proximité qu’elles assurent aux particuliers et artisans, ou en diversifiant leur activités vers des productions annexes plus rémunératrices (bâtonnets en bois pour piques à brochette, bâtons de sucettes, de barbe à papa … )

79

2.3 LA MAIN DE L’HOMME : GESTES ET SAVOIRS-FAIRE

Sur la partie aval de la filière bois d’oeuvre, les problématiques sont principalement liées à l’importation et l’exportation massive du bois vers des départements ou pays voisins, de la part des artisans de la seconde transformation (menuisiers, ébénistes, charpentiers). L’enjeu majeur est donc de faire en sorte que le bois produit sur le territoire soit transformé et consommé au plus près de là où il a poussé, et que les caractéristiques techniques et esthétiques du bois correspondent aux besoins des artisans de la seconde transformation.

Aussi, les artisans du bois, créateurs de mobiliers, de jeux ou objets du quotidiens méritent de partager et transmettre leurs savoirs-faire en étant mieux vu et reconnu sur le territoire, par exemple à travers des boutiques éphémères, ateliers d’artisans partagés, espace d’apprentissage et partage des savoirs-faire, ressources …

de plaquettes forestières originaire des forêts durables du Livradois-Forez, engagé dans une filière de proximité et soutenant des valeurs sociales valoriserait la filière.

Il me semble également important de travailler sur l’utilisation du bois d’oeuvre pour la construction et rénovation à destination des particuliers et dans les commandes publiques. La ressource est partout sur le territoire, certaines communes ont même leurs forêts, pourquoi ne sont-elles pas incitées à utiliser leur propre bois dans leurs projets d’aménagements ?

80

Enfin, la consommation du bois (bois d’oeuvre et bois-énergie) fait partie du second volet de la filière-bois sur lequel je visualise de nombreux blocages entre les acteurs. Un potentiel nouvel acteur pourrait s’insérer dans le circuit afin d’améliorer la qualité d’approvisionnement, le séchage et le stockage du bois-énergie au sein du périmètre du parc. En effet, un fournisseur

>

Aujourd’hui la filière manque de main d’oeuvre.

Les petites scieries artisanales trouvent rarement repreneurs, et les scieries de tailles moyenne et industrielles sont pourvoyeuses d’emplois. À Ambert, un CFA prépare justement au métier de scieur. Cette partie de la filière, particulièrement touchée par la pénibilité des conditions de travail a reçu de nombreuses aides pour moderniser les machines …

Scierie Vialle au Brugeron en fin d’activité.

ÉTAT DES LIEUX DES ÉTAPES DE TRANSFORMATION DE LA FILIÈRE-BOIS EN LIVRADOIS-FOREZ BOIS RÉCOLTÉ ORIGINAIRE DU PNR - DÉPARTEMENT 63-43-42

Contrats d’approvisionnements

5,4% feuillus 94,6% résineux

1ÉRE TRANSFORMATION

40 scieries

Scierie mobile

Service de proximité : particuliers artisans communes

SCIERIES INDUSTRIELLES

SCIERIES ARTISANALES Sciage à façon

Scierie canter

LOCAL EXPORTATION Fournisseur de plaquettes locales issues de forêt durables, à prix juste.

Plaquettes Granulés

Prestation de séchage et négoce du bois d’oeuvre

Produits finis ou semi-finis : laméllé-collé bois abouté parquet cloisons lames terasses ...

EXPORTATION

2ÈME TRANSFORMATION IMPORTATION BOIS ÉNERGIE

= sous produit

BOIS D’OEUVRE

COMMANDE PUBLIQUE

Chaufferies bois = 55 chaufferies > 32 collectives > 10 indiv > 13 privées

Ébénisterie Menuiserie int. - ext.

Charpente - ossature Bardage-parquets-planchets

PNR comme AMO : gère la fourniture bois dans la commande publique

LOCAL EXPORTATION

Potentiels nouveaux acteurs de la filière bois

81

82

83

2.3 LA MAIN DE L’HOMME : GESTES ET SAVOIRS-FAIRE

LA CONSTRUCTION EN PISÉ, UN PATRIMOINE ARCHITECTURAL « Une maison sera à l’abri des intempéries si elle a de bonnes bottes et un bon chapeau », L’adage nous rappelle qu’il faut protéger les murs en terre par un bon soubassement en pierre et un toit couvrant !

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La terre est un matériau de construction que l’homme utilise depuis des millénaires et dans pratiquement toutes les régions du monde.

Le Livradois-Forez est reconnu pour la qualité exceptionnelle de son patrimoine architectural en pisé, technique traditionnelle de compaction de la terre banchée par strates horizontales.

Ses maisons en terre constituent un élément fort de l’identité et des paysages du LivradoisForez.

Cependant, avec l’arrivée du béton sur marché, son cousin proche, et l’industrialisation des matériaux de construction dans les années 50, le pisé a été mis de côté. Au fil des décennies, la standardisation des matériaux et la banalisation architecturale qui répondent aux nouvelles exigences de confort et uniformisation des paysages, menacent un savoir-faire qui a façonné l’identité du territoire.

Conscient des limites de ce modèle d’architecture générique qui va de pair avec l’étalement urbain, il semble important de revaloriser ces savoirs-faire traditionnels, pour plusieurs raisons : maintenir un enracinement de l’architecture dans le paysage, préserver un savoir-faire longuement muri au fil des siècles, une ressource à portée de main et peu coûteuse, une technique qui soutient des entreprises locales, un matériau qui invite à l’entraide, un confort hygrothermique, recyclable à l’infini et peu énergivore.

Aujourd’hui, les habitants, artisans et collectivités portent un nouveau regard sur le pisé pour ses atouts écologiques, économiques,

sociaux et culturels qui répondent à la plupart des nouveaux enjeux de la construction. De plus en plus, des constructions en pisé sortent de terre sur le territoire, avec une conception et un geste architectural plus contemporain : de plus petite taille que les fermes d’antan, avec des ouvertures sur l’extérieur et le paysage pour les vues, et peu cloisonné à l’intérieur pour une plus grande fluidité des circulations.

Aussi, le territoire a la chance d’accueillir un centre de formation, le GRETA qui propose un CAP éco-construction, travaillant avec des principes de constructions issus de matériaux biosourcés : terre, bois, paille, chaux … avec l’espoir d’essaimer sur territoire des futurs constructeurs en terre.

Après avoir négligé ce matériau noble et ce savoir-faire vernaculaire, le pisé redevient une alternative crédible pour la construction neuve, en centre-bourg ou en habitation isolée, apprécié pour ses valeurs esthétiques et environnementale.

Espace rural de proximité, Marsac-en-Livradois, construction en pisé et bois (dougla, mélèze)

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LE MOT DES ANCIENS :

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Répartition des architectures en terre dans le Livradois-Forez

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Ambert

Une architecture humble implantée dans son paysage. La terre était récupérée proche de la bâtisse, et les pierres sur les hauteurs

Les maisons en pisé s’égrènent le long des vallées de la Dore et de l’Allier, là où les bonnes terres à bâtir sont disponibles

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2.4 OLLIERGUES COMME LABORATOIRE DES SAVOIRS-FAIRE

RESSOURCES ET ATOUTS DU TERRITOIRE D’OLLIERGUES Olliergues, à l’image du Livradois-Forez est un territoire riche en ressources naturelles et en savoirs-faire. Ces richesses qui font la singularité du territoire sont à portée de main pour penser l’avenir d’Olliergues.

Omniprésentes dans les paysages, dans les espaces publics, parfois nichés dans les interstices de la cité, fluctuant au rythme des saisons, les ressources participent à l’ambiance du village, à son caractère. Elles sont pourtant là, mais en dormance.

Seulement, ces richesses sont rejetées et mises à mal par la standardisation des formes d’aménagements dans les espaces publics, par les besoins de mobilités grandissants, la perte de transmission orales et les transformations de modes des vies.

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C’est en ce sens que je vois le travail du paysagiste-concepteur, du jardinier-paysagiste : de changer le regard sur des éléments du « quotidien » qui ne sont plus regardés par les habitants ou les élus. De jardiner ces ressources cachées pour réveiller l’identité du territoire qui se trouve dans sa terre, ses pierres, son eau et ses mains. Un travail qui se veut subtil et discret, frugal et modeste.

Lors de mes journées d’explorations sur la

commune d’Olliergues, je suis allé relever ces ressources et les identifier afin de comprendre leurs nature, et dans quelles mesures elles sont : disponibles, exploitables ou à ménager, révéler.

LE BOIS Si l’on observe Olliergues à l’échelle de la vallée de la Dore, le ruisseau devient lisible par la ripisylve qui l’entoure et par les peuplements accrus qui tapissent les fonds des vallées encaissées, et falaises abruptes. Ces bois qui accentuent cet effet de gorge, assombrissent la vallée et occupent la place que l’Homme lui laisse. Ici, ce qui n’est pas pâturé ou habité est boisé, autrement dit, ce qui est pentu, est boisé.

Seulement, avec le temps, ces boisements spontanés ce sont immiscés jusqu’aux portes du bourg, occupant les jardins abandonnés, parcelles en friches, fermant des paysages et des vues, condamnant l’accès à la Dore.

Puisque la nature à horreur du vide, le ligneux gagne du terrain. Or, il est temps de reprendre la main sur cette ressource qui, en plus d’améliorer de cadre de vie d’Olliergues, génère une matière à valoriser en bois de bois d’oeuvre, chauffage ou plaquettes.

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2.4 OLLIERGUES COMME LABORATOIRE DES SAVOIRS-FAIRE

L’EAU Alors que la cité d’Olliergues s’est installée sur les abords de la Dore pour sa force motrice et pour la richesse piscicole qu’elle offrait, le village s’est développé par strates successives sans tenir compte de la place de la rivière, et avec une porosité très faible avec la rue. Aujourd’hui, la Dore, pourtant visible depuis les hauteurs du village, ne communique plus avec le bourg, pire, ils se tournent le dos.

Aujourd’hui, la Dore manque cruellement d’être mise en valeur et acceptée. En cela, l’aménagement de le halle Gouttefengeat lors du projet de revitalisation de centre-bourg « Olliergues 2030 » , avait cette volonté, de créer une brèche depuis la D906 vers la Dore. A mes yeux, ce geste est un début vers la réappropriation de la Dore puisque le belvédère donne à voir la rivière et les falaises depuis un point de vue, mais l’accès à la dore n’est pas suffisamment affirmé et n’invite pas à parcourir ses rives. Or, la rivière est un véritable espace de loisirs, de lieu de détente, et de lien entre les habitants.

Redécouvrir la rivière de la Dore nécessite quelques interventions, de ménager ses abords en la rendant d’avantage visible, accueillante et praticable, de retrouver une certaine perméabilité avec les habitations et les jardins, de considérer la rivière comme un espace vivant évoluant au rythme des saisons.

PATRIMOINE BÂTI

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Olliergues, l’un des plus anciens villages d’Auvergne connu au 13ème siècle un développement du bourg grâce au commerce de toiles (laines, chanvre, lin) et de produits tissés. Autour de ce commerce et en parallèle, se développèrent également des fouloirs, des blanchisseries et des tanneries le long de la Dore. De cette époque prospère, il nous reste quelques témoins architecturaux, comme

la maison dite des marchands (XVe), l’hôtel de la Brosse (XVe-XVIe) et quelques bâtisses de la rue des Agneaux. On retrouve également des maisons du XVe et du XVIe siècle avec leurs étages en encorbellement dans le quartier du Pavé.

Plus tard, au XXème siècle, les industries installées le long de la dore témoignent de la fabrication artisanale, notamment de la fabrication de tondeuses à main, sécateurs et autres pinces universelles au sein de l’usine Villadère à l’entrée du village, des instruments de chirurgie dentaire dans les usines Dubost, ou encore la production de pompes à pied chez Guillaumont. Finalement, l’exode rural et les crises pétrolières eurent raison d’un certain nombre de ces activités, laissant à l’abandon un patrimoine qui ne demande qu’à revivre.

LE SOL, LE RELIEF Ce qui caractérise avant tout Olliergues, c’est sa topographie singulière lentement façonnée par la Dore. Au fil des siècles ce travail d’érosion a modelé un vaste amphithéâtre naturel et une épine rocheuse que l’Homme a su apprivoiser.

Ces éléments naturels participent aujourd’hui à l’ambiance du village et offrent des panoramas pittoresques dès lors que l’on prend de la hauteur sur le bourg. Le relief marqué par des coteaux et des falaises abruptes ont été travaillés pour accueillir des cultures en terrasses soutenues par des murets en pierre sèche. Abandonnées depuis quelques années, l’histoire collective de cette oeuvre patrimoniale, se retrouve petit à petit couverte par les ronciers. Si ces jardins témoignent d’un savoir-faire architectural et d’un véritable lien social entre les habitants, il n’en est pas moins que peu d’habitants du centre-bourg ne sont visiblement pas intéressés par ces parcelles.

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Vue sur le village d’Olliergues et ses différentes ressources qui forgent son identité : en bleu, la Dore, en jaune le patrimoine bâti, en rouge le relief.

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2.4 OLLIERGUES COMME LABORATOIRE DES SAVOIRS-FAIRE

Les terroirs du pays d’Olliergues est une association regroupant les producteurs et artisans de la région

ARTISANS DE LA TERRE

Les Ruchers de Farada La Ferme de la mère Michel Apiculteur récoltant Vente de fromage de chèvre Saint-Pierre-la-Bourlhonne

Saint-Pierre-la-Bourlhonne

La Cabrette Christian Ibergay La ferme des pics et piques Foie gras-confits- Confectionneur de Vente de terrines, merguez, patés-rillettes couteaux saucises et caissettes d’agneau St Bonnet le Chastel

Le moulin Marguerite Fournil artisanal et militant Olliergues

« La route des métiers » est un réseau d’artisans, producteurs et lieux patrimoniaux

Grandrif

Olmet

Le soleil du mas Les Pousses Poussent Savonnerie La Curieuse Miel, pollen, atelier de Jardinier-maraîcher Création de savons tapisserie et décoration Olliergues Vollore-ville Grandval

Créakai Couches lavables, vêtements hygiène féminine Le Brugeron

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L’île aux crayons Les ateliers de la Dore Fabricant de crayons en bois Osiériculteur-vannier-apiculteur Olliergues

Olliergues

Brasserie Marabout Bière artisanale Marat

La petite ferme sur le plateau Tisane, sirop médicinaux, confiserie, oeufs St-Eloy-la-Glacière

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Stands des artisans-producteurs sur le marché d’Olliergues en période estivale. Source : Les terroirs du pays d’Olliergues

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2.4 OLLIERGUES COMME LABORATOIRE DES SAVOIRS-FAIRE

LES TERRASSES

JEUX POUR ENFANTS

LE C SCHÉMA DIRECTEUR Valoriser les savoirs faire artisanaux et agricoles du territoire (visibilité et transmission) Révéler la qualité des espaces publics en employant les ressources locales disponibles Assurer une cohérence à l’échelle du bourg entre les cheminements piétons et les espaces publics

SALLE DES FÊTES

ANCIENNE USINE VILLADÈRE

Considérer la rivière comme un espace centrale du village, vivant et accessible Dédensifier le bâti en mauvais état pour faire respirer le bourg

TERRAIN DE SPORT

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NORD

Echelle 1:2500e

VIADUC FERROVIAIRE

LE COLLÈGE

CHÂTEAU

PLACE DE LA MAIRIE LE GRAND ESCALIER

LA HALLE

MONUMENT AUX MORTS

L’Île aux crayons Les Ateliers de la Dore

LA DORE

LA GARE 93

3 VERS LE PROJET 3.1 OLLIERGUES 2050, LE FUTUR S’ÉCRIT AU VILLAGE 3.2 DES ENJEUX SPÉCIFIQUES 3.3 LES LIEUX DU PROJET

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Au fond, les terrasses anciennement cultivĂŠes, progressivement ensevelies par la forĂŞt

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3.1 OLLIERGUES 2050, LE FUTUR S’ÉCRIT AU VILLAGE

LE DÉSIR DU RURAL Ils sont nombreux à vouloir quitter la ville pour rejoindre la campagne, désireux, d’un avenir meilleur. Fuir la pollution, le royaume de l’asphalte, la ville dense et congestionnée, l’anonymat urbain, le bruit, le stress, le rythme de vie effréné … plus de 100.000 citadins partent habiter chaque année en zone rurale, « au vert » comme ils disent. Avec la montée d’une conscience environnementale due à la raréfaction des ressources naturelles auxquels nous dépendons, et du rythme de travail causé par une croissance exponentielle, nous sommes nombreux à constater que la ville n’est plus le lieu souhaité pour enclencher une transition écologique et sociale. L’avenir est-il encore en ville comme on a pu nous le faire croire ?

Une chose est sûre, l’échelle locale est nettement plus appropriée pour redonner le pouvoir d’agir à ceux qui écrivent le futur des villages, que le changement, l’échange et

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le dialogue s’opèrent plus rapidement. Alors considérons Olliergues, cité de 750 habitants, comme village accueillant le changement.

Comme laboratoire où il sera possible de semer des initiatives, de transmettre des savoirsfaire, de faire naitre des pratiques ingénieuses, de faire coexister les jeunes et les moinsjeunes ou encore d’expérimenter des manières de pratiquer et concevoir l’espace publique.

Le territoire du Livradois-Forez cherche justement à devenir attractif et attirer de nouveaux habitants, notamment des familles ou des jeunes souhaitant repeupler le pays. Seulement, pour séduire de nouvelles personnes, Olliergues va devoir changer sa mue et réveiller les espaces endormis en bouleversant la stabilité qu’elle s’est construite au fil du temps. Il s’agit de bousculer les habitudes, de porter un regard nouveau là où on ne s’arrêtait plus.

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3.1 OLLIERGUES 2050, LE FUTUR S’ÉCRIT AU VILLAGE

LE POUVOIR DES ESPACES-PUBLICS Espaces communs, lieux de passage, de commerce, d’échanges et de rencontres, les espaces-publics sont le théâtre de la société. Ils sont à l’image de la ville et en font l’ambiance, génèrent des expériences qui convoquent les sens, puis infusent en nous des souvenirs. Ces espaces publics sont le champ des possibles de la cité, le dernier lieu où il est encore possible de se rassembler, organiser une fête de village, des rituels collectifs ou événements éphémères.

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Seulement, l’attractivité de l’espace et notre attachement à celui-ci dépend intimement de la qualité des matériaux, des usages qu’ils proposent ou suggèrent, leurs aptitude à répondre à un besoin, leurs capacité être réversible ou pluri-fonctionnels. Aujourd’hui, les espacespublics dans Olliergues sont maigres. Pour ainsi dire, ils se résument à la place de la mairie, vaste place minérale accompagnant le stationnement des voitures et le marché en période estivale ; quelques placettes, et un grand terrain de sport.

L’enjeu majeur est donc de souligner les espaces publics existants en leurs proposant une pluralité des usages (fonctionnels, esthétiques et récréatifs), avec une qualité de l’espace qui répond aux besoins selon les saisons. Aussi, il conviendrait de mettre en lien les espaces célibataires qui ne communiquent pas entre eux et n’assurent aucune cohérence globale à l’échelle

du centre-bourg.. Je pense particulièrement aux abords de la rivière, aujourd’hui inexploitée et mise à distance depuis le bourg, qui pourtant est un véritable espace pour se ressourcer, contempler, pratiquer la pêche, ou bien patauger dans l’eau.

En ce sens, le projet de revitalisation de centrebourg « Olliergues 2030 », accompagné par l’atelier d’urbanisme du PNR, achevé en 2019, est un commencement pour l’amélioration du cadre de vie du village et la valorisation de ses espaces publics. Je souhaite poursuivre ces initiatives exemplaires en poussant le raisonnement plus loin : comment (a)ménager les espaces-publics avec les matériaux disponibles sur place (bois, terre, pierre), grâce aux savoirs-faire que le territoire possède ?

Halle Gouttefangeat : ouverture crée le long de la D906 lors du projet « Olliergues 2030 »

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3.1 OLLIERGUES 2050, LE FUTUR S’ÉCRIT AU VILLAGE

LE PARI DES ARTISANS-PRODUCTEURS Le territoire du Livradois-Forez, bien connu pour ses métiers traditionnels typiques de la région d’Auvergne, a acquis une réserve de techniques et de pratiques en lien avec des ressources spécifiques au territoire, qui s’érodent avec les temps.

Il ne s’agit pas de faire un retour en arrière, mais simplement de prendre conscience de l’impossibilité de continuer à agir à contre courant des nécessités écologiques. L’enjeu consiste à continuer à explorer ses savoirs-faire en les adaptant à des usages contemporains.

Ces mémoires locales sont encore présentes dans la tête et les mains des anciens, et entre les rares artisans présents sur le territoire.

Aussi, les producteurs et agriculteurs sont des acteurs clefs qu’il convient d’intégrer dans la volonté de valoriser les savoirs-faire pour des raisons économiques et touristiques. Je souhaite donner d’avantage de lisibilité aux producteurs sur le territoire en travaillant avec eux sur la question de la sécurité alimentaire.

Quand aux artisans locaux, leur savoir-faire et ingéniosité doit-être mise au service du village dans la mesure du possible, lors des aménagements publics et transformation du village. Dans une région ou l’artisanat et la paysannerie à marqué le paysage et les esprits, à une période ou la mécanisation absorbe les savoirs-faire, il me semble important d’impulser un lieu de formation, d’animation, de partage des outils et de la matière.

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Magasin de producteurs à Ambert

L’Atelier des savoirs-faire, St-Claude (39)

Atout Bois, atelier bois associatif, Lachaud (23)

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3.3 LES LIEUX DU PROJET

3

LA BUTTE DU CHÂTEAU : MONTAGNE DE LA LIBERTÉ

2 1

LA RIVIÈRE : RÉVEILLER LA DORE

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NORD

Echelle 1:2500e

USINE VILLADÈRE : JE TRANSFORME, TU EXPOSES, IL/ELLE APPREND …

LE CENTRE-BOURG : LE FOYER

4

LA GARE : UN TICKET POUR LA FILIÈRE-BOIS

5

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RIVIÈRE : 1 LA RÉVEILLER LA DORE Travailler cet espace comme une invitation progressive à la rivière

Salle des fêtes + pompiers

2

Boulodrome couvert

Rejoindre le bourg par un chemin en dur bordant la Dore

Ancienne usine Villadère Assumer ce sentier existant comme une connexion entre le bourg et le terrain de sport

Terrain de foot

Nouvelle halle projet «Olliergues 2030»

Vestiaires

Le Viaduc ferroviaire, un seuil pour le terrain de sport

1 104

Une petite halte en bord de Dore ? Cet endroit se prête à l’installation d’une plateforme en bois permettant une pause pique-nique et contempler la rivière

Maintenant que le centre-bourg s’est ouvert à la Dore (2019) aménager une rive praticable et accessible semble désirable pour approcher la rivière

Pont romain

NORD

Echelle 1:2500e

« (...) La rivière n’a pas été mise en valeur. On s’attendrait dans un village comme celui-ci à voir des accès à la rivière, des enfants pateaugant dans l’eau et des pêcheurs taquinant les truites. Il n’en est rien. Les décennies de non respect de la rivière l’ont laissé en retrait alors qu’elle pourrait être le centre du village, véritable lien entre ses habitants. La reconquête de la qualité de l’eau et des milieux doit contribuer à faire revivre la vallée en faisant de la rivière une fierté pour ses riverains, un appel à la détente pour les gens de passage. (...) » Schéma paysager du Livradois-Forez, 05-Enjeux prioritaires

RÉFÉRENCES AU FIL DE L’EAU

Village de Blesle en Haute-Loire, des rives élargies et accessibles

Blesle accueille chaque année, les Apéros de Blesle, un week-end festif riche en théatre et musique de rue

1 Jardiner la ripisylve grâce à une gestion par soustration de la state végétale. Et si le bois de la plateforme provenais de la vallée d’Olliergues ?

Réaménagement des berges du Vauziron à Châteladon (63)

2 Mettre en scène les éléments patrimoniaux remarquables : le viaduc et les terasses

Plateforme en bois réalisée au bord du Beuvron à Toursen-Sologne

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RÉFÉRENCE : ATELIER DES SAVOIRS -

Un espace atelier pour l’activité des artisans-producteurs

Un lieu unique qui rassemblerait le musée des savoirs-faire, une boutique d’artisans, un lieu d’exposition, des ateliers d’artisans, et un espace de formation

FAIRE, SAINT-CLAUDE (39)

VILLADÈRE : 2 USINE JE TRANSFORME, TU EXPOSES, IL/ELLE APPREND …

Micro-centrale électrique

Le ponton qu’empruntait Mr Villadère pour se rendre à son usine

Des stages et formations parmi une trentaine de disciplines proposées Restaurer l’ancienne usine Villadère, chargée en histoire avec des matériaux locaux : bois, terre, paille.

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NORD

Des artisans qui veulent vous faire marcher ?

Le sentier des savoirsfaire serait un parcours pédestre insolite balisé d’oeuvres ludiques conçues par les artisans de l’atelier

Echelle 1:2000e

Un espace musée avec une partie permanente (les savoirs-faire locaux) et partie temporaire présentant des expositions

Des animations scolaires et périscolaires pour un éveil artistique

BUTTE DU CHÂTEAU : 3 LA MONTAGNE DE LA LIBERTÉ Rendre cette rue piétonne permettrait de donner la priorité aux transports doux et sécuriser cette zone donnant accès aux jardins

Espace de jeux standardisé et normé peu propice à la rêverie et l’aventure

RÉFÉRENCE DE JEUX

Création de jeux en bois (douglas) dans l’ancien camping de Montmorin (63) par les architectes du PMU

De nombreux jardins abandonnés et en friche Terrain communal

Et si le jeu s’invitait dans le centre-bourg ? Des jeux fabriqués sur-mesure avec les ressources locales

Chateau d’Olliergues Musée des savoirsfaire

Rural stadium. reconversion d’un parking en air de jeu polyvalente. Atelier Bivouac

Sentier pourtour du château

Utilisations de pierres locales pour aménager l’espace de l’Enclos lors d’un chantier participatif à Lanas, Atelier Bivouac

NORD

Echelle 1:2000e

Une haie sèche comme espace de jeux, Vondelpark Amsterdam

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CENTRE-BOURG 4 LE LE FOYER La place de la maire est la place centrale du bourg, une respiration dans l’étroite et sinueuse D906.

Cet espace dédié uniquement au stationnement automobile ne pourrait-il pas trouver d’autres vocations ? à usages réversibles ?

RÉFÉRENCE DE CENTRE-BOURG

Requalification des espaces publics du village de Glénat (15), Atelier du Rouget

Mairie Biliothèque Proposition d’une alternative à l’enrobé pour valoriser le patrimoine architectural de la commune de Leynhac (15)

Parking haut Parking bas

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Ce terrain privé, géré par la commune par souci d’enfrichement pourrait trouver une alternative à l’entretien mécanique par un paturage ovin en lien avec un producteur ? (La ferme de la Mère michel ou la Ferme des pics et piques)

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NORD

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Echelle 1:2000e

Ce talus est également la plus grande surface enherbée restante dans le coeur du bourg. Une ressource rare donc. Pourquoi ne pas en profiter pour expérimenter un verger communal, des jeux dans la pente ... ?

Aménagement de l’espace centrale du cloitre par une projet frugale optimisant le réemploi de matériaux. Atelier Bivouac

Muret-assise en pisé crée lors des journées du patrimoine pays, par des l’association Carton Plein et des artisans du Livradois-Forez. Gare de l’Utopie, Vertolaye (63)

LA GARE : 5 UN TICKET POUR LA FILIÈRE-BOIS

En période estivale, le train touristique passe par Olliergues sans s’arrêter. Et si demain, une halte serait proposée aux toursistes pour découvrir autrement le bourg, à travers la valorisation des savoirs faire ? Un sentier permettrait de faire découvrir les secrets du village, en passant par l’atelier des savoirsfaire, le château et les rives de la Dore.

NORD

Retrouver une proximité avec la Dore et la zone rocheuse en désépaississant la ripisylve côté gare.

Gare d’Olliergues

Lampisterie

La zone de la gare (bâtiment de la gare, lampisterie et petite vitesse) est aujourd’hui innocupée. Dans l’objectif de développer l’économie de la filière bois, la gare pourrait devenir dans un premier temps un lieu de stockage et séchage du bois-énergie. Puis dans un second temps, la distribuer grâce au transport ferroviaire.

Echelle 1:2000e

Bâtiment de la petite vitesse

SCHÉMA DU DÉVELLOPEMENT DE LA FILIÈRE-BOIS SUR LA LIGNE DE CHEMIN DE FER : THIERS

COURPIÈRE

OLLIERGUES

Gares le long de la ligne O

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Points de commercialisation et stockage du bois énergie au départ d’Olliergues

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Point de consommation des plaquettes forestières pour alimenter une chaufferie et lieux de stockage partagé des plaquettes forestières Point de fourniture en plaquettes forestières

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Et Jean ? Qu’est il devenu ?

Nous le retrouvons quelques années plus tard, prêt à changer ses habitudes. Le village d’Olliergues à lui aussi bien changé ...

SAMEDI 4 MAI 2035,

8h « Driiiing drriiing ! Chers passagers bonjour ! vous arrivez en gare d’Olliergues » Jean a réservé sa journée pour découvrir les nouvelles activitées au sein du village. Sur le quai de la gare ça sent bon le bois. Les séchoirs à plaquettes forestières ne désemplissent pas le long des rails.

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9h C’est à l’Atelier des savoirs-faire, dans l’ancienne usine Villadère que Jean s’initie à la vannerie. Le stages est encadré par le vannier du village qui cultive lui même l’osier. A midi, il repartira avec son panier ! Jean a même programmé son prochain stage : fabrication de couteau à l’ancienne.

12h30 Jean profite du nouveau magasin de producteurs pour acheter de quoi faire son casse-croute du midi. Dans le panier de Jean, on trouve : du pain au levain, quelques légumes frais, une terrine, un fromage de chèvre et une bière artisanale. Miam !

Sur le comptoir, une affiche annonce qu’il y aura bientôt la 2ème édition du concours de banc !

17 h Après une partie de pétanque partagée avec d’autres stagiaires sur le terrain au pied du château, Jean profite des derniers rayons de soleil au bord de la Dore pour se raffraichir un moment. Dans une heure, partira le dernier train en direction d’Ambert.

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POUR ALLER PLUS LOIN

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Les premiers souvenirs que j’ai du village d’Olliergues sont ceux d’un village tout droit sorti d’un film fantastique tellement les éléments naturels et architecturaux sont remarquables, imposants, presque surjoué ... mais mon premier regard est vite rattrapé par la réalité.

Froid-humidité-faible ensolleilement-logements vacants, relief accidenté, industries en fond de vallon ... Il est d’un véritable challenge que de changer le regard d’un village. Le projet trouvera justement son sens dans le changement de regard que l’on porte sur Olliergues, grâce à l’activation des richesses disponibles et par la mutualisation des forces vives sur le territoire.

vivantes, organiques et donc amenées à évoluer avec le temps, le projet de paysage doit par nécessité muer, être discuté et s’adapter aux capacités de régénération des ressources naturelles.

Derrière les enjeux énoncés de développement des ressources naturelles et des savoirsfaire locaux, j’envisage le projet de paysage comme inscrit dans un temps long. Un projet par accuponcture, agissant sur des lieux stratégiques avec des intentions complémentaires. Un projet également à l’écoute de ses ressources, de ses habitants et de ses acteurs. En considérant que ces richesses humaines et matérielles sont

Le projet viendra alors explorer et expérimenter deux horizons, celui du dévellopement d’une activité touristique et économique s’appuyant sur la valorisation des artisans et producteurs du territoire et du petit patrimoine locale. En parallèle, le projet aura pour vocation d’écrire une culture commune autour de la Dore, point centrale du village, et des différents espaces publics attenants, en prolongeant ce qui est déjà là.

Plannifier le projet sur un pas de temps long est viable si le projet s’ancre dans une réalité vécu. En ce sens, il me semble important de dévelloper au cours du processus de projet des outils de participation et de sensibilisation auprès des habitants, qui vivent au quotidien le village mais également aiprès des services d’espace-verts.

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BIBLIOGRAPHIE Toutes les photographies, dessins, et cartes, sauf mention contraire, sont des productions personnelles.

SITES WEB Ambert Livradois Forez commuauté de communes, https:// www.ambertlivradoisforez.fr Parc Naturel du Livradois-Forez : https://www.parclivradois-forez.org Géoportail en ligne, https://www.geoportail.gouv.fr Blog d’information du centre-bourg d’Olliergues «Habiter Olliergues 2030 », http://habiterolliergues2030.blogspot. com Insee, dossier complet commune d’Olliergues, https://www. insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-63258 La route des métiers, https://www.routedesmetiers.fr Vacances Livradois-Forez, https://www.vacances-livradoisforez.com

OUVRAGES Gaspard D’Allens (2019) Main basse sur nos forêts, Edition Seuil Gaëtan Du Bus De Warnaffe, Marjolaine Boitard et Pascale Laussel (2017) Agir ensemble en forêt, guide pratique, juridique et humain, edition Charles Léopold Mayer Sylvie Lardon et Alexis Pernet (2015) Espace rural et projet spatial, « Explorer le territoire par le projet », vol.5, Publication de l’Université de Saint-Étienne

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Jean Louis Boithias Le pays d’Ambert aux siècles passés, ses terroirs, ses activités, ses hommes, tome 1, tome 2 edition des Monts d’Auvergne Jean Louis Boithias Le pays d’Olliergues aux siècles passés, ses terroirs, ses activités, ses hommes, tome 1, edition des Monts d’Auvergne Jean Louis Boithias et Christel Gay (2002) Le petit patrimoine civil et religieux de l’arrondissement d’Ambert, edition des Monts d’Auvergne Jean Louis Boithias et Christel Gay (2002) Le petit patrimoine naturel et légendaire de l’arrondissement d’Ambert, edition des Monts d’Auvergne Henri Pourrat (2006) Les artisans de la terre, edition Fata Morgana

REVUES, ETUDES ET PARUTIONS SPÉCIALISÉES Journal du parc naturel du Livradois-Forez (été 2019), La filière bois, l’appel de la forêt, n°33 Journal du parc naturel du Livradois-Forez (été 2018), Circuits courts, production, l’avenir dans votre assiette, n°32 La Charte du PNR du Livradois-Forez 2011-2023 Bilan 2018 du parc naturel régional du Livradois-Forez, charte 2011-2026 Schéma paysager du PNRLivradois-Forez (2008) Plan paysage D906, Vallée de la Dore (2018) PNR Livradois-Forez (2011-2013) Programme habiter autrement les centres-bourg

PNR Livradois-Forez (2008) collection « Rénover et Construire » PNR Livradois-Forez (2015) Les cahiers du parc Architecture, Construire et rénover en bois local en Livradois-Forez

Antoine Tabourdeau (2015) Entre forêt et énergie : composer la transition : le cas du bois-énergie en Auvergne et Rhône-Alpes, UMR, École doctorale Sciences de l’homme, du politique et du territoire

PNR Livradois-Forez (2016) Monographie, Forêt - Filière-bois, panorama et perspectives

Emmanuelle Neyroumande et Daniel Vallauri (2011) Regards sur la politique des forêts en France, WWF

PNR Livradois-Forez (2016) Monographie, Les forêts de montagne du Livradois-Forez, un patrimoine à cultiver

Les amis de la terre (2010) Construire une société soutenable : quelle production pour quels usages du bois des forêts françaises ?

PNR Livradois-Forez (2007) Guide de reconnaissance des unités stationnelles forestières Les habitants du plateau de Millevaches (2013) Rapport sur l’état de nos forêts et leurs devenirs possibles Les forêts anciennes du Parc naturel régional LivradoisForez, étude cartographique et approche historique, synthèse des résultats Carton Plein (2019) Parcours de jeu, Les perspectives et Expérimenter le territoire

ARTICLES DE RECHERCHE ET THÈSES Claire Labrue (2009) La forêt comme clôture : l’enfermement de l’habitat par la forêt, Exemple du Plateau de Mille-vaches, des Maures et des Vosges du Nord, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, UMR CNRS Antoine Tabourdeau ET Christophe Chauvin (2015) Le boisénergie en Rhône-Alpes: vers une intelligence commune, UMR Pacte – EMGR Irstea Grenoble

Mathilde Chamodot, Nicolas Dubus (2018) Un habitat désirable pour un territoire rural attractif ? , AE&CC, Spatia- liser la transition énergétique, vers la production d’«écosystèmes énergétiques territoriaux » en milieu rural » programme Ignis Mutat Res Mathilde Chamodot (2018) Vers des territoires ruraux à énergie positive, désirables et durables en Ambertois, re- cherche par le projet , « Spatialiser la transition énergétique, vers la production d’« écosystèmes énergétiques territoriaux » en milieu rural », Labex AE&CC, ERPS dans le cadre du programme Ignis Mutat Res

FILMOGRAPHIE François-Xavier Drouet (2018) Le temps des Forêts, kmbo François-Xavier Drouet (2017) Des bois Noirs, France 3 Nouvelle-Aquitaine François-Xavier Drouet (2018) Dernière génération, extrait de Le temps des Forestier, kmbo

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REMERCIEMENTS Je tiens particulièrement à remercier mes professeurs encadrants Claire Dauviau et Guillaume Portero pour leurs précieux conseils, leurs encadrement attentif et leurs disponibilité, Je remercie toutes les personnes que j’ai pu rencontrer, qui ont donné de leur temps pour échanger avec moi et apporter leur pierre à l’édifice : Vianney Taing, Candice Barrière, Lucretia Lanotte, Jean-Claude Dousson, Simon Dietrich, Marc Lafaye, Hugo Receveur, Pauline Nakanabo, Marion Taing, Pascale Boulil, Nathalie Carton et Arnaud Provenchere, Je remercie Le Pari des Mutations Urbaines et Carton Plein avec qui j’ai pu partager de belles expériences, arpenter et apprécier pleinement ce futur territoire d’accueil.

Merci également pour votre accueil si chaleureux aux Lococotiers.

Je tiens également à remercier : Ma mère pour ses relectures, conseils et son attention et mon frère pour son écoute et ses conseils avisés, Clément pour sa présence et les précieux moments partagés ensemble, Mes colocs pour leurs soutiens et leurs patience au quotidien.

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« L’URGENCE AUJOURD’HUI N’EST PLUS DE PRODUIRE DE NOUVEAUX SYSTÈMES POUR FAIRE, MAIS SIMPLEMENT DE REGARDER LA RICHESSE DÉBORDANTE DE L’EXISTANT. LE VERRE DU POSSIBLE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI PLEIN. IL S’AGIT MAINTENANT D’OUVRIR LES YEUX SUR L’ÉTENDUE DE CE POSSIBLE IGNORÉ. » PATRICK BOUCHAIN

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SIMONIN MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES 2019-2020