« Mon projet serait donc, en commençant la rédaction de cet Atelier du silence, d’accomplir la même chose que Vermeer, pour le domaine du visible et du spatial, a accomplie en son « Art de la peinture » : faire entendre le silence qui est à la source de toute création – traduction picturale-vermérienne : faire voir le vide qui est à la source de toute « action de voir » – en donnant, par un faire-silence approprié, la parole au sens – en « se laissant dire » par lui de telle façon que ce que l’on écrit devienne une aventure au pays des mots, dans le domaine du sonore et du temporel (comme celle vermérienne le fut dans le domaine du visible et du spatial), de ce sens même. De la même façon que Vermeer, pour rendre compte de son « art », a dû peindre un certain vide, il me faut donc à mon tour, pour rendre compte de l’essence du mien (le « poétique » et plus généralement la « littérature »), faire entendre un certain silence (…). Pierre Le Coz