PFE PAYSAGE 2024 - La fabrique d'un paysage pour et par les enfants
LA FABRIQUE D’UN
PAYSAGE POUR ET PAR LES ENFANTS
une démarche en immersion au ditep les events
Lola
PARTIE 1 : CONTEXTE
DITEP à Rivehaute
.un bourg modeste au coeur du Béarn
.un paysage typique du piémont pyrénéen
.évolution socio-spatiale
.fonctionnement actuel
.un site hermétique à son paysage intérieur et extérieur
.lutter contre l’isolement : « architectes ignorant.e.s »
INTRODUCTION
Qu’est ce qu’un DITEP ?
Atlas photographique
PARTIE 2 : APPROCHE ET MÉTHODE
Une démarche en immersion
Saisir la complexité du DITEP par la notion de lieu.x
.qu’est ce qu’un lieu ?
.lieux considérés
.lieux utilisés
.espaces non-considérés
.lieux invisibles
.les Events comme somme de lieux reconnus
Saisir la singularité de chacun : regard sur la psychologie de l’enfant
Des intentions de projet en trois axes
PARTIE 3 : LA FABRIQUE D’UN PAYSAGE
PAR ET POUR LES ENFANTS
Je tiens à exprimer ma gratitude à mon enseignant référent, Cyrille Marlin, pour son aide et son accompagnement pertinent et bienveillant tout au long de l’élaboration de ce travail.
Evidemment, je remercie très chaleureusement l’ensemble de l’équipe du DITEP : éducateurs, cuisiniers, dames de maison, personnel administratif, direction, pour leur accueil et leur gentillesse, qui ont fait de nos visites des moments précieux et qui, au quotidien, font de ce lieu une véritable chance pour ces enfants captivants.
Enfin, parce que ce travail leur est entièrement destiné, je remercie les enfants, Anthony, Léo, Angelo, et pleins d’autres, pour le temps qu’ils m’ont accordé, les souvenirs qu’ils m’ont partagé, et les moments de vie quotidiens qu’ils m’ont permis de découvrir en m’accordant leur confiance.
Intentions
.axe 1 : se saisir des lieux considérés
.axe 2 : retrouver des repères
.axe 3 : s’approcher des lieux invisibles
Un aménagement général partant de la reconnaissance de lieux ponctuels
Les abords de l’école primaire
Au coeur de la vie du DITEP
L’allée sportive et le jardin des sens
Entre collège et plaine des cultures, la cour
Conclusion
.la fabrique d’un paysage adapté aux enfants accueillis
.un paysage propre au DITEP, composé d’une multitude de lieux
Thérapeutique
Instituts
Dispositif intégré des
Educatif
Pédagogique
DITEP
Anciennement ITEP, les DITEP sont un dispositif mis en place par le gouvernement depuis début 2016 pour amener les jeunes dans une nouvelle dynamique d’intégration dans la vie quotidienne.
Les enfants sont accueillis car ayant des difficultés psychologiques qui empêchent fortement leur accès à un cadre social et scolaire davantage ordinaire. En général, ils ne se reconnaissent pas et/ou refusent les propositions institutionnelles (souvent éducatives) classiques, et ont ainsi du mal à s’intégrer dans ces structures habituelles. L’accompagnement psycho-éducatif proposé
dans les écoles, collèges et lycées n’est plus suffisant et amènent ainsi l’enfant dans un nouveau cadre, celui proposé par les DITEP.
La plupart d’entre eux sont des enfants et jeunes adultes, âgés de 3 à 18 ans, dont certains sont présents seulement une demi-journée par semaine, d’autres y passent plus de temps, d’autres encore y passent également une nuit par semaine, leur permettant de s’échapper de leur quotidien, souvent facteur capital du déclanchement de ces troubles.
La grande spécificité de ces structures est de proposer une réponse personnalisée à chaque enfant, avec des activités, des cours, des ateliers, et un rythme hebdomadaire qui correspond à ses difficultés mais aussi à ses capacités et envies. De nombreux professionnels sont présents dans ces DITEP : psychologues, éducateurs, infirmiers, enseignants, cuisiniers, agents d’entretien, personnel administratif, etc. permettant de proposer à l’enfant un suivi et un emploi du temps spécifique à chaque individu, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de la structure.
Plus largement, il convient de citer les mots du dispositif de l’AIRe (Association des ITEP et leurs Réseaux) :
« La mission centrale des DITEP est d’amener l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte concerné à un travail d’élaboration psychique, en accompagnant son développement singulier au moyen d’une intervention interdisciplinaire, qui prend en compte la nature des troubles psychologiques et leur dynamique évolutive. Le DITEP favorise le maintien dans des dispositifs ordinaires ou adaptés.
[...] Le DITEP porte en lui les germes, les prémisses, d’une société inclusive et rompt par définition avec la conception des institutions considérées comme privatives de droits, conçues comme des mondes à part. »
UN BOURG MODESTE AU COEUR DU BÉARN
une commune dans le sud-ouest de la France, limitrophe avec le pays basque espagnol
Entre les prémices des Pyrénées et les plages de l’Atlantique, la modeste commune de Rivehaute se place au cœur du Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques.
dans le département entre océan et Pyrénées des Pyrénées-Atlantiques,
Ce bourg est structuré par le gave du Saison (premier affluent du gave d’Oloron) et ses rives abruptes (d’où la toponymie du village), délimitant la commune à l’ouest. Il parcourt sa course de Licq-Athérey (à plus de 35 km en amont) jusqu’à la sortie de Sauveterre-de-Béarn (13 km plus loin), et atteint 40 mètres de large à Rivehaute, en faisant un élément capital structurant le paysage de la vallée. Ce petit village a toujours eu une vocation agricole, remarquée aujourd’hui par un paysage de pâtures sur les versants et de cultures fourragères en fond de vallée. Un réseau arbustif accompagne régulièrement ces parcelles, laissant place à une vaste masse arborée recouvrant les sommets des collines et une partie des versants, notamment le bois de Burs Barraute délimitant le village au nord.
COUPE
Rivehaute, village rural dans la vallée du Saison
LE GAVE DU SAISON
ZNIEFF de type II et Natura 2000
> Rivehaute à l’échelle territoriale : temps de trajet en voiture entre le DITEP et les communes concernées par les enfants
Sa position est éloignée des grandes villes du département, notamment Pau et Bayonne, qui sont à une heure de route.
Les premiers commerces sont eux aussi relativement éloignés du village, à Sauveterre-de-Béarn, obligeant les habitants et usagers de Rivehaute à se déplacer régulièrement. Ce manque de commodités dans le village est récent : jusqu’aux années 2010, il y avait un café sur la place du village, où les éducateurs du
DITEP se retrouvaient régulièrement. Un restaurant, une épicerie-tabac ont aussi animé ce centre-bourg aujourd’hui vierge de centre d’intérêt favorisant le lien social. L’évolution de ses habitants en est une des raisons : avant, le village était surtout composé d’agriculteurs et éleveurs, mais aujourd’hui ses habitants travaillent dans les villes alentours, et habitent leur maison à Rivehaute. C’est un bourg qui est traversé, mais qui n’est plus pratiqué.
CENTRE-BOURG mairie, école, poste, DITEP
QUARTIER LE HAMEAU lotissements, pharmacie
BOIS DE BURS BARRAUTE
ZNIEFF de type 2
> Un bourg dans la vallée du Saison
DITEP LES EVENTS
UN PAYSAGE TYPIQUE DU PIÉMONT PYRÉNÉEN
> un village marqué par le relief induit par le Saison, aux versants abrupts
> une masse forestière couvrant les versants et accompagnant le gave
> prédominance de pâtures et de cultures fourragères
> une commune entourée de villages aux superficies et effectifs modestes
les Events : une structure en mutation
EVOLUTION SOCIO-SPATIALE DES EVENTS
Aujourd’hui, les Events ont une superficie et des espaces qui ne sont plus adaptés et sous utilisés. Cette problématique actuelle va de pair avec les évolutions morphologique et politique du site.
En 1960, M. Mulas achète le château de Rivehaute qui fait face à l’église, au coeur du centre-bourg. Il y installe un institut de rééducation avec internat, où sont accueillis des enfants de région parisienne qui sont considérés difficiles par les services sociaux de la capitale. Ils sont présents pendant 10 mois sur 12, ce qui permet au site de vivre une grande partie de l’année.
En 1970, les cinq pavillons sont construits pour que le château puisse être uniquement utilisé pour la direction et l’administration. Les activités extérieures sont nombreuses et variées, elles permettent à ces jeunes ayant des troubles du comportement de s’exprimer physiquement de différentes manières. Le rapport au grand paysage, aujourd’hui absent, était à l’époque central : la pêche et le canoé-kayak permettaient aux enfants de pratiquer régulièrement le gave du Saison. Aujourd’hui, les règlementations empêchent d’utiliser cette descente aménagée depuis le DITEP au gave.
> photographie historique de 1970, début de la construction des pavillons
> accès vers le gave, aujourd’hui déterioré bien qu’en partie défriché récemment
En 2005, l’institut de rééducation devient ITEP. Les enfants accueillis viennent en majorité de la région mais encore quelques uns de la capitale, l’internat perd peu à peu de sa capacité. La privatisation du château au début des années 2010 amène à construire de nouveaux accès, et induit une délocalisation de différents usages, notamment ceux de l’atelier cheval et du jardinage. L’accès vers et depuis le village n’est plus aussi simple, une distanciation spatiale (puis sociale) se met en place entre les Events et Rivehaute.
La politique d’inclusion scolaire initiée depuis plusieurs années participe ainsi à une fréquentation bien moindre qu’à la fin du siècle dernier, et ainsi à une surface qui n’est plus adaptée au nombre d’enfants présents. Jusqu’au début du siècle, un lien entre la vie du bourg et celle du DITEP existe. Le club de foot du village faisait ses entrainements dans le stade des Events et l’équipe était composée à moitié d’enfants vivant dans la structure ; en 2010, une unité du DITEP était comprise dans l’école primaire et maternelle du village, mais ferme en 2019. Avec les nouvelles politiques sociales, les enfants sont beaucoup moins présents sur site (bien que l’effectif total soit inchangé) et ont ainsi moins la possibilité de s’investir autant dans la vie du village.
Aujourd’hui, 96 enfants sont accueillis, dont une soixantaine sur le site de Rivehaute. Mais le temps hebdomadaire passé au DITEP varie énormément d’un enfant à l’autre : certains sont présents 3 jours par semaine, d’autres seulement une heure pour un rendezvous médical par exemple.
Ainsi, le site construit dans les années 1970, initialement adapté pour 96 enfants présents 10 mois dans l’année, ne correspond plus à la fréquentation et aux politiques actuelles, les espaces – intérieurs comme extérieurs – sont sous-utilisés et certains même délaissés.
1960
pêche
atelier cheval mini golf sport (foot, rugby, etc.) jardin potager
LIEUX DEVIE
sport (foot, rugby, etc.) vélo,
atelier cheval
clubdefoot
clubdefoot
les Events : une structure en mutation
FONCTIONNEMENT ACTUEL
L’ensemble des 14 bâtiments rythment l’ensemble des cinq hectares des Events.
L’accueil est aujourd’hui dans le bâtiment appelé « la Béarnaise » : d’une architecture typique de la région, il abrite les bureaux de la direction et de l’administration, mais aussi la cuisine des Events, où tout est fait sur place. Les pavillons amènent une rigueur et une unité dans le paysage architectural de la structure, par leur construction régulière le long de l’axe historique reliant la place de l’église et le gave. Quatre d’entre eux sont les lieux de vie des enfants : les salons, cuisines, salles à manger sont présents dans chaque rez-de-chaussée, 4 chambres et une salle de bain occupent l’étage.
> organisation et usages actuels des bâtiments
SPORT salle de sport, préau
ATELIERS
bois, multi-services, jardicréa, cuisine
SALLES DE REUNION
UNITÉ DI
SALLES DE CLASSE UE1 - PRIMAIRE
ECURIES
stockage, abri pour les équidés
ESPACES THÉRAPEUTIQUES
ESPACES SOCIO-EDUCATIFS
ESPACES SCOLAIRES
ESPACES ADMINISTRATIFS
LES PAVILLONS : lieux de vie et de santé
ÉCURIES
entretien des équidés, ateliers avec les animaux
SALLES DE CLASSE UE2 - COLLÈGE
MUSIQUE, ARTS PLASTIQUES, FOYER ADMINISTRATION accueil, services techniques, direction, cuisine
Rythme Adapté Protégé accueil, temps de repas, de pauses, ateliers socio-éducatifs, nuits les jeudis
PAVILLONS 4 ET 5 - UNITÉ DI
Demi Interne accueil, temps de repas, de pauses, ateliers socio-éducatifs, nuits les lundis
LES ATELIERS : pour apprendre d’une autre manière
LES SALLES DE CLASSE : collège et primaire
0 50 m
Au nord, les ateliers sont le lieu préféré de beaucoup d’enfants : bois, jardiCréa, cuisine et multi-services permettent aux enfants d’apprendre d’une autre manière, de façon individuelle avec un éducateur associé à chaque atelier. De l’autre côté de l’allée centrale, le préau, la salle de sport et les salles de classes du collège suivent les limites du site. Ces bâtiments de plain-pied, gris, à la toiture bordeaux contrastent avec les pavillons, hauts, carrés et clairs.
UN SITE HERMÉTIQUE À SON PAYSAGE EXTÉRIEUR ET INTÉRIEUR
Par rapport au village, le DITEP les Events prend une place sociale et spatiale importante. S’étendant aujourd’hui sur près de cinq hectares, la structure s’impose uniquement par sa superficie par rapport au centre-bourg : sa position en arrière de parcelles privées longeant la route ne permet pas de connexion visuelle entre les Events et le cœur du village.
A l’échelle humaine, ce large espace regroupe un nombre de jeunes et d’adultes important : environ 60 enfants sont accueillis sur le site de Rivehaute, et près de 40 professionnels sont employés. Par rapport à ce village de moins de 300 habitants, cette dimension humaine représente une grande partie de la vie à l’intérieur du village. Pour autant, aujourd’hui, presque aucune interaction directe n’a lieu entre les individus intérieurs aux Events et ceux habitant et/ou pratiquant le village.
Les limites matérielles des Events accentuent cette distanciation socio-spatiale : les hauts grillages encadrant le stade, les haies denses longeant l’est du site, empêchent tout contact visuel et physique avec le bourg. Enfin, l’entrée, encadrée par des murs bétonnés d’un côté et par le ruisseau du Bédat et sa dense ripisylve de l’autre, ne participe pas à la dimension accueillante du DITEP.
En son intérieur, les Events sont fragmentés par des limites éclectiques, qui génèrent une lisibilité de l’espace peu compréhensible. Les barrières normandes sont très présentes, parfois pour délimiter les prés des chevaux, mais d’autres où elles semblent disposées au hasard, ponctuellement. Enfin, les massifs végétaux participent à une délimitation régulière et rythmée des jardins propres à chaque pavillon. Par contre, par leur densité et la haute haie de laurier en fond des jardins, ces structures ferment le DITEP sur son grand paysage, et empêchent de profiter du panorama sur les Pyrénées offert depuis le stade.
centre-bourg de Rivehaute 270 hab.
les versants cultivés ou pâturés
le fond de vallée en culture fourragère
NAVARRENX
LUTTER CONTRE L’ISOLEMENT : « ARCHITECTES IGNORANT.E.S »
Au début de l’année 2023, l’association du DITEP les Events fait appel au collectif Encore – agence d’architecture et de paysage – pour revoir l’isolation thermique de l’ensemble des bâtiments, constatant justement la sous-utilisation des espaces, ici surtout intérieurs.. Anna Chevapayre, architecte du collectif, s’en saisit et décide de l’aborder dans le cadre d’un atelier de projet de un an avec des étudiants architectes de l’EPFL, grande école d’ingénieurs suisse.
Les étudiants passent une semaine sur place au premier semestre, effectuent un diagnostic très détaillé de l’ensemble des Events, et y reconnaissent de grands enjeux et problématiques. Ils proposent un projet revoyant l’ensemble des usages affectés aux bâtiments, notamment l’apparition de lieux semi-publics pour favoriser les interactions avec le village (cf. annexes).
Atelier de projet d’architecture
Ecole polytechnique de Lausanne x Anna Chevapayre, collectif Encore
Missionnés pour revoir la question thermique des bâtiments - isolation
EMERGENCE DE LA NOTION
D’ISOLEMENT DANS SON ENSEMBLE
Inadéquation du site avec l’évolution de l’effectif et des activités Des espaces extérieurs impersonnels , à fort potentiel, mais pas forcément investis
Une structure détachée du village et du grand paysage dans lequel elle s’inscrit
ESPACES ADMINISTRATIFS
ESPACES SCOLAIRES
ESPACES SOCIO-EDUCATIFS
ESPACES THÉRAPEUTIQUES
ESPACES SEMI-PUBLICS
Tout au long de ce PFE, nous avons échangé régulièrement sur l’avancée de nos travaux et nos questionnements. Au second semestre, j’ai profité que ces 12 étudiants viennent sur place pendant une semaine pour me joindre à eux, et penser un projet global co-construit, associant nos deux compétences.
Basée en Suisse sur les bords du lac Léman, l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne forme des ingénieurs dans des domaines scientifiques et technologiques variés. Elle est classée comme la 12ème meilleure école d’ingénieurs à l’échelle mondiale. Les étudiants de la formation architecte travaillant sur le DITEP sont en troisième année.
PROJETÉ PAR LES ÉTUDIANTS ARCHITECTES
ATELIER D’ARTISTE, CAFÉ
ATELIERS
CITY STADE
ESPACES DE VIE
Le collectif Encore est une agence d’architecture et de paysage, située à Auterrive à 20km de Rivehaute, et qui oeuvre à l’échelle locale, dans le Béarn et territoires alentours. Leur approche sensible et sociale fait la particularité de leur travail, ils agissent comme « un partenaire et interlocuteur du quotidien, attentif, engagé et réactif et qui privilégie la vie en participant à la création de communautés vivantes, vivables et durables ».
HABITATION
ATELIERS
ADMINISTRATION
SERRE : ACCUEIL
THERAPEUTIQUE
SCOLAIRE COLLEGE
RESIDENCE D’ARTISTES
PARTIE 2 APPROCHE ET MÉTHODE
UNE DÉMARCHE EN IMMERSION
En novembre dernier, nous passons une semaine de projet sur place, au DITEP, encadrée par Cyrille Marlin, pour penser un aménagement à partir de la vision d’un enfant. A l’issue de cette semaine, l’association est en demande que ce travail continue, en collaboration avec le travail déjà en cours sur l’architecte.
Je décide de saisir cette opportunité, pour avoir la possibilité de me confronter à un projet concret, pour une structure et des usagers en demande, en pratiquant le métier de paysagiste en conditions quasiment « réelles », en collaboration avec d’autres corps de métier, ici architectes.
Nous sommes deux étudiantes en paysage qui rejoignons le projet de mutation du DITEP, Anaïs Dupuy et moi.
20 - 22 MARS
16 - 17 MAI
préparation
inventaire des lieux
7 - 8 MARS
Anthony Dylan Brandon
Maire de Rivehaute Marcel Montegut visite de l’ESAT d’Espiute (maraichage, élevage, espaces verts) +
Psychologue
Angèle Passereau
inventaire des lieux émergence intentions
présentation au COPIL (comité de pilotage) + collectif Encore
concrétisation des intentions
dessin du projet
8 - 12 AVRIL
12 étudiants architectes EPFL + Anna Chevapayre, collectif ENCORE
Urbaniste Natacha Crampé
1ère présentation au personnel
Pour découvrir et développer ce sujet, je décide de séjourner régulièrement et sur des temps courts sur place, pour approcher le quotidien des enfants et des professionnels, pour saisir plus justement les ressentis et enjeux des Events. Ces visites se ponctuent par des rencontres avec des personnalités intérieures et extérieures au DITEP, pour mieux comprendre son contexte actuel et historique.
Le fait de vivre ponctuellement sur place, d’y manger avec les enfants, de s’y réveiller, de l’observer évoluer au cours d’une journée, m’a permis d’avoir une approche particulière, d’obtenir la confiance des enfants plus facilement, et de mieux comprendre comment ces personnes habitent le site, pour ensuite faire des propositions très ancrées dans le contexte socio-paysager propre aux Events.
brèves
Angelo
Directrice DITEP Céline Bellanger Tivisio
SAISIR LA COMPLEXITE DU DITEP PAR LA NOTION DE LIEU
Après la première visite sur place en mars, je remarque rapidement que la majorité des enfants ne sont pas satisfaits des espaces extérieurs offerts par le DITEP. Par contre, je souligne l’importance pour eux de nombreux espaces qu’ils considèrent, remarquent, et que chacun d’entre eux voit l’ensemble du DITEP comme la somme d’une multitude de lieux qu’il apprécie.
En échangeant sur ce constat avec la psychologue, Angèle Passereau, elle m’apprend que ces enfants aux troubles spécifiques ressentent quasiment tous un sentiment d’insécurité constant, qui est atténué par la reconnaissance de repères, d’éléments spatiaux précis, qui les rassure et leur permet de voir l’ensemble des Events comme familier et réconfortant.
J’ai donc décidé d’appréhender la complexité du DITEP par cette notion de lieu : elle est la base et le fil conducteur qui a accompagné l’ensemble de ce travail.
Un lieu est ici défini comme un espace étendu ou ponctuel , souvent nommé, aux limites parfois incertaines, sur lequel un individu porte un intérêt particulier .
Un attachement positif ou négatif est remarqué entre un individu et un lieu qu’il reconnait comme tel.
L’individu - ici enfant ou jeune adulte - reconnait les Events comme une somme de lieux reconnaissables , qui est propre au regard que chacun d’entre eux porte sur son environnement.
Après avoir partagé des moments de vie avec des enfants de la structure, 4 rapports différents aux lieux ou espaces se dégagent :
- des LIEUX CONSIDÉRÉS (positivement ou négativement)
- des LIEUX UTILISÉS (remarqués pour leur fonctionnalité)
- des ESPACES NON CONSIDÉRÉS (pas approprié, dénué d’intérêt)
- des LIEUX INVISIBLES (à proximité mais invisibles dans le ditep)
LIEUX CONSIDÉRÉS
lieu considéré par un enfant car ayant établi une forme d’attachement, souvent positif, permettant de démarquer (et nommer) ce lieu de l’ensemble des Events. Relation étroitement liée à la mémoire et aux souvenirs.
considérés par deux jeunes
exemples de lieux
Angelo - 10 Ans
Anthony - 14 Ans
L’ATELIER BOIS
Anthony aimerait essayer de faire de nouvelles choses à l’atelier bois : une formule 1 ou un avion. Il aime l’odeur dans l’atelier.
LE PRÉ DES ÉQUIDÉS
Etre avec les chevaux et les ânes c’est ce que Léo préfère. Il adore y aller et le faire visiter aux étudiants. Il aime la vue qu’on a sur les montagnes depuis leur pré, et aussi les grands arbres.
lieu reconnu par un enfant pour un attachement basé uniquement sur sa fonctionnalité et/ou son utilité première.
exemples de lieux utilisés par deux jeunes
Angelo - 10 Ans
Anthony - 14 Ans
Léo aimerait avoir des filets pour faire du foot car il adore y jouer avec ses amis quand il fait beau. Il veut mettre des cages devant les classes, dans la cour, c’est là qu’il préfère y jouer.
Gabriel adore faire du vélo. Il peut en faire du bout de l’allée jusqu’au poteau « Minion », après c’est dangereux parce qu’il y a des voitures qui passent.
LA PELOUSE L’ALLÉE
ESPACES NON-CONSIDÉRÉS
espace dont l’enfant est désinteressé puisque non pratiqué, pas approprié et/ou considéré comme dénué d’intérêt.
- 10 Ans
Anthony - 14 Ans exemples d’espaces non considérés par deux jeunes
LES TABLES DE PIQUE-NIQUE LE PARKING
LIEUX INVISIBLES
lieu faisant partie du paysage des Events car à proximité plus ou moins directe de la structure, mais invisible depuis son intérieur.
exemples de lieux invisibles par deux jeunes
Angelo - 10 A
LE CENTRE-BOURG
Angelo ne connait pas le village. Même si ça fait 3 ans qu’il est là, il n’a pas le droit d’y aller sans adultes, alors il n’y va pas souvent.
Anthony - 14 Ans
LES PYRÉNÉES
Les mardi d’hiver, quand il y a de la neige, Anthony et d’autres enfants vont faire du ski à la station la plus proche des Events.
Angelo
LES EVENTS COMME SOMME DE LIEUX RECONNUS
Ainsi, j’ai inventorié les lieux composant le DITEP par le prisme des enfants. Pour cela, plusieurs techniques de relevé ont été mises en place :
- des visites individuelles avec quatre enfants différents, - des moments de vie et discussions informelles, en jouant au ping-pong ou en partageant un repas, où certains jeunes se sont confiés.
Les noms apparaissant sur cette carte sont ceux que les enfants donnent à ces différents lieux. L’inventaire n’est pas exhaustif ; en ne pouvant être sur place que les mercredi, jeudi et/ou vendredi, je n’ai pas pu rendre compte de la vision de ceux présents en début de semaine.
L’enfant étant l’individu fondamentalement central dans cette structure, j’ai réalisé cet inventaire en me concentrant uniquement sur leur vision.
Ce choix permet d’une part de simplifier la compréhension sociopaysagère des Events, mais aussi de mettre l’enfant au cœur de cette démarche.
Nous le verrons, avoir mis de côté les avis et la sensibilité des adultes n’empêche pas que le projet pensé les prend en compte et améliore - pour eux aussi - leur milieu de travail.
LIEUX CONSIDÉRÉS
1. les ateliers
2. le pré des équidés
3. l’arbre au rouge-gorge
4.le jardin et l’ancien poulailler
5. le chemin de derrière
6. l’abri des chevaux
7. le cèdre
8. les refuges des écureuils
9. le salon du pavillon 4
10. le pin de la savane
11. le repère
12. le DI
13. la maquette
14. la classe de musique
15. les Pyrénées
16. la cachette
17. le centre
18. le poteau Minion
19. le circuit vélo
20. les tables
1. la pelouse pour le foot
2. l’allée pour le vélo LIEUX UTILISÉS
ESPACES NONCONSIDÉRÉS
1. le parking
2. le préau
3. le stade
4. les tables de pique-nique
LIEUX INVISIBLES
1. le ruisseau du Bédat
2. le Saison
3. les Pyrénées
4. le centre-bourg de Rivehaute
SAISIR LA SINGULARITÉ DE CHACUN :
REGARD SUR LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT
Pour avoir une meilleure compréhension des premiers pratiquants de cette structure, j’ai rencontré une des psychologues du DITEP, y exerçant depuis 32 ans. Cet entretien m’a permis de mieux saisir la singularité des enfants accueillis, ainsi que les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, qui sont plus ou moins marquées en fonction des enfants.
J’ai listé les besoins des jeunes en fonction de leurs troubles et de leur sensibilité, associés à une citation de la psychologue et à une représentation possible des enjeux qu’elle soulève.
> Besoin d’avoir une vue d’ensemble , de savoir tout ce qu’il se passe
> Besoin de reconnaître des lieux considérés , d’avoir des repères
« certains ont besoin de tout savoir, de tout voir, ça les rassure, ils connaissent mieux mon emploi du temps et mes trajets que moi »
> Besoin d’avoir des repères temporels
« des repères spatiaux pour eux font cadre, sont signes de sécurité, mais il y en a peu facilement reconnaissable en extérieur »
A partir des moments de vie passés sur place avec les enfants, de l’entretien avec la psychologue et du relevés des lieux, j’ai réalisé une forme d’inventaire du réel qui mène à la reconnaissance de l’ensemble du paysage du DITEP.
Ce travail mené sur la ponctualité de lieux amène finalement à l’émergence de trois axes d’intention, répondant à la problématique ci-contre, avec pour objectif premier d’apporter un nouveau paysage à l’ensemble des Events, adapté aux enfants accueillis.
UN PROJET EN TROIS AXES
En quoi le paysage au sein du DITEP peut-il favoriser le bien-être de ces enfants particuliers, ainsi que leur inclusion dans la vie ordinaire ?
Pour proposer au DITEP un projet d’aménagement global, Anaïs et moi travaillons chacune sur un périmètre différent et défini du site, avec des intentions propres à chacune de nos approches, mais avec la volonté commune de mettre la dimension thérapeutique et éducative propre à cette structure au coeur du processus.
« ils ont des difficultés de repérage dans l’espace et dans le temps »
> Besoin d’être à l’abri des regards , d’avoir des lieux d’intimité
« ils sont mal dans leur peau alors ils ont du mal avec le regard des autres, certains ont besoin de se retrouver seul ou tranquille régulièrement »
l’ensemble des besoins relevés se trouve en annexe.
Site de mon PFE - centre du DITEP
Site du PFE d’Anaïs - ancien stade
DES LIEUX CONSIDÉRÉS
MULTIPLICATION DES LIEUX CONSIDÉRÉS
Aujourd’hui, des ateliers jardinages sont organisés au potager des Events, de manière individuelle avec Isabelle, l’éducatrice de l’atelier Jardi&Créa.
Je propose une autre manière de s’appoprier davantage les espaces du DITEP en multipliant différents lieux déjà appréciés, pour que chacun, enfant ou adulte, puisse y passer le temps qu’il souhaite et s’y investir à sa manière.
L’action du jardinage peut être un autre support d’expression et de partage, lors d’entretiens avec éducateurs ou psychologues.
AVOIR
UNE VISION D’ENSEMBLE POUR SE RASSURER
Certains enfants ont un sentiment d’insécurité presque constant, et ont besoin de voir ce qu’il se passe le plus possible : qui arrive, quelles activités se passent, etc.
A ces endroits clés offrant des panoramas sur les Events, des lieux « repères » doivent se démarquer pour permettre à ces jeunes d’observer et d’être rassuré.
REPÈRES
CONSIDÉRER LES LIEUX UTILISÉS
PELOUSE SPORTIVE
Aujourd’hui, les enfants détournent les usages de certains lieux : notamment l’allée pour y faire du vélo, et l’étendue de pelouse devant les classes pour faire du sport collectif.
Je propose de considérer simplement ses lieux pour leur utilisation actuelle, pour que les enfants s’y sentent en sécurité et libres de les utiliser.
MAINTENIR L’ACCÈS À DES LIEUX CONSIDÉRÉS FRAGILES
L’accès à l’arrière des ateliers est depuis peu interdit car il est sur le flanc de la berge, qui s’effondre. Les ateliers sont un lieu crucial pour la plupart des enfants, j’envisage d’accompagner le maintien de la berge pour assurer son accès.
PENSER DEUX TYPOLOGIES DE CHEMIN
CHEMIN
SECONDAIRE
CHEMIN
PRINCIPAL
Aujourd’hui, l’espace n’est pas clairement découpé. L’accès aux véhicules à l’intérieur de la structure ne permet pas aux enfants de circuler librement, ils sont contraints par les véhicules et ne reconnaissent pas toujours des cheminements à leur échelle.
Aussi, certains se sentent bien dans des espaces ouverts, avec une large vue, mais d’autres préfèrent des chemins plus intimes, à l’abri des regards, qu’ils peuvent suivre facilement.
Il est nécessaire de dessiner des axes piétons de structures différentes : l’accès voiture est réduit, un cheminement principal dessert l’accueil depuis le parking, et des chemins secondaires permettent d’accéder aux lieux principaux composant le DITEP. Ces chemins différents laissent ainsi la possibilité aux enfants de choisir d’emprunter ceux où ils se sentent le mieux.
RECONNAITRE DES LIEUX SPÉCIFIQUES
COEUR DU DITEP
UNITÉ DI
UE1 - PRIMAIRE
LES ALLÉES SPORTIVE ET SENSORIELLE
COUR UE2COLLÈGE
Les enfants accueillis ont du mal à se repérer dans l’espace et dans le temps. Pour amener à une meilleure lisibilité des Events, plusieurs lieux clés doivent être reconnus et valorisés, pour hiérarchiser l’ensemble du DITEP. Les principaux lieux à reconnaitre sont ceux qui manquent aujourd’hui aux enfants, car ne sont pas définis mais tous entremêlés.
Mon projet repose sur la reconnaissance de ces lieux, dont :
- les cours de l’école primaire et du collège (qui sont clairement différenciées pour permettre aux grands et plus petits d’avoir leur espace), - le coeur de la vie des Events (déjà reconnu par sa fréquentation mais qui sera maintenant aménagé),
JARDIN THÉRAPEUTIQUE
- et l’allée sportive, ancien axe historique rejoingant le village et le gave, qui doit être reconnu pour ses usages actuels.
COUR
la fabrique d’un paysage pour et par les enfants
AXE 3 : S’APPROCHER DES LIEUX INVISIBLES
S’OUVRIR AU VILLAGE ET AUX HABITANTS
ENTRÉE PIÉTONNE DEPUIS LE VILLAGE
café / ateliers salle polyvalente
ACCÈS PIÉTON VERS LA PLAINE DES CULTURES ET LIVRAISON VERS LE DITEP
Le DITEP est à proximité directe du centre de Rivehaute. Avant, l’entrée se faisait par l’axe reliant l’église au gave, mais depuis la privatisation du château, cette entrée n’existe plus.
Je propose un nouvel accès au bourg, en accord avec la politique actuelle d’intégration et d’ouverture des enfants dans une vie quotidienne habituelle.
Une opportunité peut être saisie d’un cheminement intime traversant une parcelle privée. Cette action va de pair avec le projet des architectes imaginant au nord des espaces à caractère semi-public qui pourraient être fréquenté par les habitants de Rivehaute.
la plaine des cultures
S’OUVRIR AU GRAND PAYSAGE : LES PYRÉNÉES
Les haies à l’arrière des pavillons cachent la vue sur les Pyrénées. Depuis le stade, elles sont clairement visibles mais cet espace n’est plus pratiqué par les enfants. Le maillage de haies doit être ponctuellement perçé pour ouvrir des fenêtres sur le pic d’Anie, de manière à permettre à chacun d’élargir son horizon, et d’avoir un repère supplémentaire à une autre échelle, reconnaissable même lorsque les enfants ne sont pas au DITEP.
Le travail effectué par Anaïs sur le stade au sud permettra de renforcer cette action par un espace accessible à la fois aux usagers du DITEP et aux habitants du village.
S’OUVRIR AU GRAND PAYSAGE : LE GAVE DU SAISON
Avant, des activités kayak et pêche étaient organisées avec les enfants. C’est aujourd’hui interdit à cause des règlementations, et les enfants n’ont plus aucun lien avec le gave.
Il faut retrouver dans un premier temps un rapport visuel à cette large rivière pour permettre aux enfants de pouvoir porter leur attention sur un élément plus grand, et de rattacher les Events à son grand paysage.
UN AMÉNAGEMENT GÉNÉRAL ISSU DE LA RECONNAISSANCE DE LIEUX PONCTUELS
J’ai décidé d’aborder la fabrication du projet dans la même dynamique que celle mise en place pour le découvrir.
Le paysage de l’ensemble du DITEP se construit par la création de nouveaux lieux ponctuels. Les chiffres apparaissant sur le plan désignent ces espaces spécifiques, et définissent l’ordre de priorité d’action en fonction des manques actuels des jeunes. Quatre de ces lieux seront développés sous la forme de focus.
1 la cour des primaires
2 le centre des Events
3 l’allée sportive et le jardin des sens
4 la cour du collège
5 l’entrée
6 le jardin thérapeutique
7 un nouvel accès
FOCUS 1 : LES ABORDS DE L’ÉCOLE PRIMAIRE
La cour de l’école primaire est dessinée à l’arrière de ce qu’elle est actuellement. En collaboration avec les étudiants de l’EPFL, il a été décidé que le bâti du collège et du primaire se fassent face, mais les deux cours associées doivent être clairement identifiés et ne pas se chevaucher.
Pour l’épanouissement des plus jeunes et plus âgés, chacune des tranches d’âge doit avoir sa cour délimitée, avec ses éléments propres et adaptés.
Le repère accompagné d’un banc permet à Brandon de s’arrêter pour observer ce qu’il se passe, qui arrive, et ainsi d’être rassuré.
Le cheminement étroit ne mène qu’à l’école primaire, de manière à ce qu’il ne soit emprunté que par les plus jeunes
La balançoire et la table de ping-pong sont des jeux déjà très pratiqués par les plus jeunes.
Le renforcement des haies délimite l’espace propre aux enfants du DI, ce qui est nécessaire lorsqu’ils sont en crise.
Les plus jeunes apprécient particulièrement le rapport aux chevaux et aux ânes , ça les calme lors de moments difficiles et leur permet d’avoir un rapport direct au vivant.
Le chemin en dalles dissymétriques permet d’être pratiqué comme une marelle , jeu souvent fait par les enfants aujourd’hui.
L’actuelle haie est composée d’espèces typiques du registre horticole datant du début du siècle. La palette végétale choisie renforce cette caractéristique pour créer un micro-paysage spécifique à cette cour, et ne pas perturber certains enfants , qui pourraient l’être d’une forte mutation.
Les jeux sont variés, pour permettre aux enfants d’avoir plusieurs manières de se défouler. Plusieurs micro-lieux (la barque, les pierres, la piscine végétale) sont développés pour que les jeunes puissent avoir le choix.
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DES TEXTURES VARIÉES POUR ÉVEILLER LA CURIOSITÉ DES ENFANTS
Des chiliennes invitent petits et grands à regarder le gave depuis le bout de la cour, grace auxouvertures effectuées dans la ripisylve. Ces assises permettent de rendre plus familier ce lieu pour les enfants et de se reposer quand ils le peuvent.
Les pergolas sont dessinées par les étudiants architectes . Des légères percées dans la haie permettent d’atteindre la cour tout en gardant une intimité lors des classes en extérieur.
Les plus jeunes comme Angelo aiment passer du temps dans le potager . Actuellement, il est dans le pré des chevaux alors ils n’ont pas le droit d’y aller seuls.
FOCUS 2 : AU COEUR DE LA VIE DU DITEP
Le centre des Events est aujourd’hui remarqué par une forte présence du personnel et des jeunes, mais n’est pas aménagé. L’omniprésence des voitures empêche les usagers de se déplacer librement, et de profiter de cet espace central, entre tous les bâtiments principaux envisagés avec les architectes. Je propose de l’aménager simplement : premièrement qu’il soit uniquement piéton, et de multiplier les plateformes d’assises, pour que le centre du DITEP soit reconnu pour être un espace de rencontre, de pause, et d’épanouissement.
Certains jeunes aiment tout regarder depuis ici, ils peuvent surveiller qui arrive. Maintenant, leur repère est aménagé, une manière de reconnaître cette sensibilité propre à ces enfants.
La nouvelle salle polyvalente fait partie de ces nouveaux espaces semipublics , qui sont utilisés par les enfants mais peuvent être loués ou pratiqués occasionnellement par des personnes extérieures. Un alignement de lilas des indes longeant les baies vitrées de la salle permet de proposer un paysage particulier depuis son intérieur grace à la régularité des troncs et leur texture particulière, ainsi que de laisser la pelouse sportive libre pour ses activités.
Le parking et l’accueil sont reliés par un large chemin en stabilisé pour comprendre instinctivement où aller pour les nouveaux arrivants. Les deux typologies de chemins permettent aux enfants d’avoir le choix entre les grands espaces à vue, et les passages plus intimes.
Cette pelouse, aujourd’hui très utilisée pour pratiquer des sports collectifs mais pas prévue à cet effet, est bordée d’arbres pour la laisser libre d’être un support de jeu. A proximité directe de la salle de sport, la professeur peut s’en saisir facilement pour enseigner en extérieur.
Pour que le centre du DITEP soit un lieu de rencontre privilégié, des ilôts d’assises en bois ponctuent cet espace De dimensions différentes, ils permettent à un groupe d’enfants de manger à proximité du self, ou à une psychologue et un jeune d’avoir un entretien en profitant du soleil.
Pour favoriser une inclusion réciproque , un accès semi-public permet aux habitants de profiter des nouveaux espaces du DITEP. Un cheminement en dalles permettant aussi d’être un jeu pour les enfants dessert facilement le centre et les différents bâtiments d’intérêt pour le public.
Des massifs d’annuelles , plantés avec l’atelier Jardi&Créa, permettent de colorer le DITEP, considéré trop monochrome par les enfants et le personnel.
Les sentiers rejoignant les ilôts seront pérennisés dans un second temps pour observer comment les usagers des Events s’approprient ces plateformes.
FOCUS 3 : L’ALLÉE SPORTIVE ET LE JARDIN DES SENS
Entre le collège et l’école primaire, l’allée historique desservant les pavillons doit être considérée uniquement pour sa vocation sportive déjà très présente. Pour cela, une alternative piétonne est proposée sur l’ancienne dalle du primaire, proposant des repères et un lieu d’intérêt pour les enfants et le personnel.
Le jardin des sens , dense et composé d’espèces variées, permet aux enfants d’observer, découvrir, toucher, sentir, en ayant une ambiance intime propre à cet espace
Des noues végétales permettent de récupérer les eaux de pluie pour arrêter de se mouiller
Multiplication de lieux considérés : les micro-jardins, qui sont de nouveaux supports d’expression pour tout ceux qui le souhaitent, librement ou dans le cadre d’ateliers ou de rendezvous médicaux
Une allée enfin réservée aux sports et jeux sur roues
EXISTANT
Un cheminement sinueux, pour ceux qui veulent s’immerger, être à l’abri des regards
Avoir la possibilité d’étudier dehors , en étant cadré par la végétation pour aider à se concentrer
LE COLLÈGE
LE PRIMAIRE
FOCUS 4 : ENTRE COLLÈGE ET PLAINE DES CULTURES, LA COUR
Les enfants plus âgés sont en demande d’espaces de pause, de rencontre et de sport. Ici, entre le collège et l’ancien stade, la cour s’étale vers la plaine des cultures en proposant des lieux d’intérêt et d’usages différents en fonction des besoin de ces enfants et des attentes éducatives et pédagogiques de l’ITEP. La cour s’étale vers le projet de la plaine des cultures pensé par Anaïs, où d’autres espaces sont mis en place pour ces jeunes.
Accès visuel aux lieux invisibles : le pic d’Anie comme repère paysager depuis le collège, pour connecter les enfants à une plus grande échelle
Un large massif d’annuelles variées pour colorer ces jardins à la demande des enfants et favoriser la biodiversité en relation avec la plaine des cultures attenantes.
Une cour s’étalant dans la plaine des cultures : préau multifonctions, clairière sportive, etc.
LA FABRIQUE D’UN PAYSAGE ADAPTÉ AUX ENFANTS ACCUEILLIS
l’entrée
l’accès du village
la pelouse sportive
LE COEUR DES
le centre du ditep
la cour du primaire
le jardin des sens
la cour du collège
l’allée sportive
la clairière sportive
le jardin thérapeutique
le préau
le cultivable
les écuries
la forêt des curiosités
la prairie contemplative
le pré verger
développée en PFE par Anaïs Dupuy
Depuis plus de soixante ans , le DITEP les Events fait partie intégrante du village de Rivehaute. Les politiques sociales sont très changeantes, et peuvent fortement varier d’une année sur l’autre. Ce sont les premiers facteurs d’évolution de fréquentation de la structure, et donc de l’actuelle (sous-)utilisation de ses potentialités architecturales et paysagères. La mutation des lieux initiée par l’association est une véritable chance pour repenser ce site, aujourd’hui inadapté à la fois aux troubles des enfants et aux politiques actuelles, n’étant pas à la hauteur de l’accompagnement à la fois riche et très complet proposé aux jeunes .
Ce travail permet de voir émerger des propositions amenant un nouveau paysage à l’ensemble du DITEP, mais s’appuyant sur les lieux déjà reconnus par les jeunes, et sur la psychologie de ces enfants aux sensibilités singulières. Ce projet d’aménagement s’accompagne d’une démarche particulière, reposant sur une attention minutieuse portée sur le quotidien et l’ordinaire du paysage des Events, et de ses usagers. En étant accompagné d’une réhabilitation du bâti et d’un second projet de paysage sur la plaine des cultures, ce projet propose de repenser entièrement le paysage du DITEP, mais aussi son rapport au territoire , au centre-bourg et au grand paysage du piémont pyrénéen.
UN PAYSAGE PROPRE AU DITEP, COMPOSÉ D’UNE MULTITUDE DE LIEUX
D’après la convention européenne du paysage à Florence (2000), « le paysage constitue un élément essentiel du bien-être individuel et social » Cette phrase prend tout son sens dans ce sujet, où l’attachement de ses enfants particuliers aux repères paysagers et aux espaces pratiqués est essentiel pour le développement de leur identité et de leur rapport au monde.
RÉFÉRENCES
LE JARDIN DU BARAIL, À LA MAS (MAISON D’ACCUEIL SPÉCIALISÉE) DE MÉRIGNAC (33)
AIRE DE JEUX CHAMP D’ARTHUR À COURDIMANCHE (95)
> dispositifs multiples de jeux pour enfants
> textures variées : sable pour les aires de jeux, copeaux de bois au pied des massifs, stabilisé pour matérialiser les cheminements et enrobé pour la piste sportive
2017
> peinture au sol pour délimiter simplement des couloirs de course
> espace commun, charnière entre le centre-ville et les écoles
BIBLIOGRAPHIE
> Ouvrages :
.Brochot, A., & De la Soudière, M. (2010). Autour du lieu. Communications 87
.Bigando, E. (2008). « Le paysage ordinaire, porteur d’une identité habitante ». Projets de paysage. Revue scientifique sur la conception et l’aménagement de l’espace, no 1. [En ligne] https://journals.openedition.org/ paysage/30027
. Marlin, C. (2023), « Le paysage comme contre-pouvoir au service des habitants ». Projets de paysage. Revue scientifique sur la conception et l’aménagement de l’espace, n°28. [En ligne] https://journals.openedition. org/paysage/32591 ;
> jardin expérimental mené sur trois ans
> collaboration : participation des résidents, de leurs proches et du personnel de la MAS, lycéens des filières bois et métal de Blanquefort
> expériences sensorielles, poétiques et artistiques
> volonté de « transformer un lieu de soin en lieu de vie »
> variations de textures, d’ambiances avec des ilôts végétaux denses, des lieux refuges, etc.
> adaptation du projet à la spécificité de certains résidents, comme des fresques au sol à destination d’un homme se déplaçant uniquement allongé 2015-2018
> jardin à destination de personnes handicapées avec des espaces intimes ou non, pour se retrouver à deux ou à plusieurs
> espaces proposant une multitude d’expériences, activant les sens du toucher, de la vue et de l’odorat
> attention portée sur la palette végétale : choix de végétaux contrastés qui invitent à la curiosité
> matérialité intéressante : bois et copeaux de bois rythment l’ensemble du jardin (assise, sol, etc.)
> micro-éléments disposés au sol pour poncuter et varier la découverte du jardin, et proposer une promenade ludique
> Pour se renseigner sur le DITEP : .site internet de l’AIRe https://aire-asso.fr/ .site internet du ditep les events https://associationlesevents.fr/
> Pour s’inspirer, découvrir : .site internet de l’esat d’espiute https://www.adapei64.fr/site/adapei/lesetablissements-et-services/travail/esatdespiute/ .projet à l’itep de la villa blanche peyron, à nîmes (armée du salut) https://www.armeedusalut.fr/actualites/info/ avoir-12-ans-et-peindre-pour-remodeler-uneestime-de-soi-0
.tribune pour que « chaque enfant puisse faire classe dehors » (mai 2024) https://www.wesign.it/fr/education/ nous-parents-et-educateurs-voulons-quechaque-enfant-puisse-faire-classe-dehorsregulierement
.la fabrique des communs pédagogiques https://fabpeda.org/
> Equipes : .site internet du collectif encore https://www.collectifencore.com/ .présentation de la formation architecture à l’epfl https://www.epfl.ch/schools/enac/ education/architecture/fr/
LE JARDIN SENSORIEL DU CENTRE MAGNETEN DE FREDERIKSBERG, DANEMARK
Agence de paysage : MASU Planning
Agence de paysage : Espace libre
ARCHITECTES
> Axonométrie de l’avancée du projet, présentée au DITEP en décembre :
RELEVÉS DES BESOINS D’APRÈS LES TROUBLES
ENFANTS - ENTRETIEN AVEC LA PSYCHOLOGUE
> Besoin d’activer les sens varier les textures, les couleurs, les odeurs
> Besoin d’avoir un cadre, une certaine hiérarchie des espaces
« ils sont très curieux, s’occuper les mains c’est ne pas s’occuper l’esprit : ils sont sensibles aux textures, aux couleur, aux choses qui changent»
> Besoin de pouvoir se retrouver, s’asseoir
« ce qui est difficile pour eux ici c’est que l’espace n’est pas découpé, ils ont besoins d’avoir un cadre, une rigueur spatiale qui les aide à se repérer »
> Organisation générale envisagée : ENSEIGNEMENT
LIEUX DE VIE
« la plupart de ces enfants se sentent constamment en insécurité, certains ne peuvent pas être seuls »
> Besoin de pouvoir se défouler
« ils ont besoin de se défouler, ils sont hyperactifs physique et cérébral donc s’occuper le corps c’est crucial pour eux pour moins s’occuper l’esprit »
> Besoin de pouvoir faire classe ou d’avoir des rendez-vous en extérieur
« nos bureaux sont souvent lieux de sécurité pour eux car ils les connaissent, mais d’autres se sentent mieux dehors, en plein air »
> Bacs jardinables
la clairière sportive la prairie contemplative la forêt des curiosités le pré-verger
cour du collège le cultivable - exploitation maraîchère le préau
> Un projet à l’échelle du DITEP ...
> ... favorisant des interrelations à l’échelle communale et territoriale
EXTRAIT DE BRÈVES
LE CHÂTEAU
Quand Anna, la dame de maison du pavillon 4, a commencé à travailler au DITEP, l’entrée de faisait face au château. Ce bâtiment regroupait les bureaux tandis que les enfants vivaient dans les pavillons. Mais depuis qu’il a été revendu, un mur s’est installé pour séparer les deux propriétés et l’entrée se fait par le parking au nord des Events.
LE CAFÉ DU VILLAGE
Il y a encore quelques années, les éducateurs et autre personnel du DITEP se retrouvaient, à la fin de leur service, au café sur la place du village de Rivehaute. D’après Olivier, cela permettait de décompresser de la journée et d’échanger sur la progression de certains enfants.
Après l’atelier bois, Anthony a cours de musique. Il faut qu’il se prépare pour le concert qu’ils feront en avril à Orthez. Il commence par jouer Amélie Poulain au piano, c’est ce qu’il préfère. Puis il chante « La Seine » avec la professeure, avant d’enchaîner sur la découverte du xylophone.
Il y a encore quelques années, Olivier amenait les enfants sur le gave pour pêcher ou pour faire du kayak. Aujourd’hui, l’accès est fermé alors il s’est détérioré, la végétation a poussée, les escaliers ne sont plus stables. C’est à cause des réglementations, c’est trop dangereux pour les enfants confie l’éducateur.
BALADE DÉCONSEILLÉE
Dylan ne connait pas le village. Il n’y a pas le droit d’y aller seul avec la route c’est dangereux. Alors il n’y va pas souvent parce qu’il n’y a pas grand chose à y faire. Par contre, il y passait avant quelques fois à cheval lors de promenades jusqu’au stade avec Philippe.
LE NOUVEAU STADE
Le maire se rappelle que le club de football de Rivehaute s’était initialement créé au DITEP. Il y avait beaucoup d’enfants à cette époque qui y vivaient la majorité de l’année, et il y avait déjà un grand stade. Finalement, il a été décidé de construire un autre stade qui appartiendrait à la commune pour en faciliter l’accès aux habitants, mais les enfants du DITEP n’y allaient plus.
PREMIÈRE FOIS
C’est la première fois qu’Antony va essayer l’atelier bois. Jean-Michel lui apprend les noms de chaque outil et lui montre comment les utiliser. Aujourd’hui il va faire un puzzle en forme de chien, mais il aimerait pouvoir faire une formule 1 ou un avion pour le montrer à ses amis.
RÉCRÉATION
Pendant le temps de pause du jeudi aprèsmidi, Shaïna et ses amis de l’UE1 jouent sur l’allée de platane. Aujourd’hui, elle préfère jouer à la corde à sauter, pendant que ses amis font du vélo ou du roller sur le béton. Elle interpelle une étudiante qui passe pour lui montrer sa performance : elle arrive à sauter en croisant la corde sous ses pieds.
ATELIERS EN PARTAGE
Parfois, Jean-Michel et Isabelle, les deux référents des ateliers bois et jardi-créa, organisaient des après-midi communes où ils fabriquaient plusieurs choses : une rose des vents au sol, une barrière originale, l’abri des ânes, etc. Ils ont un peu arrêté car ça demandait beaucoup d’organisation, Jean-Michel était fatigué.
TABLES INUTILES
A côté de l’entrée de chaque pavillon, il y a des tables et sièges en pierre. Dylan ne les remarque même plus, elles ne sont jamais utilisées. Il essaye de s’asseoir mais, comme il l’avait prévu, le plateau est trop proche des sièges, ses cuisses ne peuvent pas passer.
LA CLASSE DE MUSIQUE
VISITE PASSÉE
EXTRAIT DE BRÈVES
PLAY STATION
Tivisio dort dans le pavillon 3 tous les jeudis soir. Après le repas partagé avec les deux éducateurs et trois autres enfants, ils vont dans le salon. Souvent, ils regardent un film après avoir voter pour celui qu’ils préfèrent. Parfois, Rémy amène sa Play Station 4 pour la soirée, c’est ce que Tivisio préfère, c’est le seul moment où il peut y jouer parce qu’il n’y en a pas dans son foyer.
LE PASSAGE SECRET
Angelo commence la visite des Events par les ateliers. Il aime aller à celui de l’entretien, mais c’est dangereux maintenant car le parking s’effondre vers le Gave. Mais ce qu’il préfère en allant là-bas, c’est qu’il peut prendre son passage secret préféré : il passe entre les arbres et les ateliers, au fond, pour rejoindre le jardin.
MINION
Quand il est au DITEP, Brandon aime tout savoir, tout voir. Il reste debout, devant la béarnaise pour avoir une vue d’ensemble. Sinon, il fait toujours la même promenade, et passe par le parking. Il aime les voitures, il les connait toutes.
Aujourd’hui, il remarque une Suzuki Baleno immatriculée dans le Gers, elle n’était pas là avant, il se demande à qui elle est.
UN RADIS
Angelo aime passer du temps au jardin, pendant les ateliers avec Isabelle ou tout seul. Il aime sentir les plantes, cueillir les fraises. Une fois, il avait récolté des radis. Ils avaient bien poussé car il avait mis du fumier sur la terre.
MAUD ET AMÉLIE
Entre les pavillons 2 et 3, il y a un poteau qui ressemble à un minion. Il a été peint il y a plusieurs années par l’atelier jardicréa. Shaïna sait qu’elle n’a pas le droit d’aller plus loin que le Minion en vélo, c’est la règle. Après, il peut y avoir des voitures et des livraisons alors c’est dangereux.
Les enfants ont beaucoup de chance d’être au DITEP d’après Angelo. Sa soeur, qui est plus âgée était là avant aussi, et elle adorait y venir. C’est à la campagne alors c’est bien placé c’est agréable. En plus, comme c’est grand, il peut y avoir beaucoup d’enfants et quand même de la place, ce n’est pas comme au foyer où il est hebergé.
En allant à l’atelier espace vert, Anthony marche le long du parc des ânes. Amélie, c’est la mère de Maud. Philippe les a récupéré parce qu’elles étaient maltraitées. Elles s’entendent bien avec Anthony, dès qu’il arrive le matin elles viennent lui dire bonjour.
La deuxième partie du jeudi-après midi, Anthony a cours de maths. Dylan a raté le sien juste avant alors il en profite pour se joindre à eux. Il fait très beau et chaud aujourd’hui, alors l’enseignante en profite pour faire classe en extérieur. Les deux garçons sortent une table et des chaises, et se mettent sous le préau pour être quand même à l’ombre. COURS DE MATHS
LE PISSENLIT
Quand c’est la récréation, les enfants de l’école primaire aiment passer du temps à l’entrée du stade. C’est entre les poneys et les terrains de sports alors c’est à la fois mignon et tranquille, et il n’y a pas beaucoup de monde. Il y a pleins de fleurs, une fois Alyssa a même mangé un pissenlit parce qu’elle a perdu un pari, Angelo rigole encore en y pensant.
Le long du pavillon 5, il y a un chemin très pratique pour les amateurs de roller et de vélo. A force de passer, la terre est bien plate, il n’y a pas d’herbe qui dérange Angelo pour aller vite. Ce qui est encore mieux, c’est qu’à la fin, au niveau du portail, il y a une petite bosse et il essaye de sauter toujours un peu plus haut.
LA SUZUKI
CADRE DE VIE
POINTE DE VITESSE
RÉSUMÉ
Au cœur du Béarn, dans le piémont pyrénéen, le DITEP les Events se découvre au centre du modeste village de Rivehaute. Cette structure accueille des enfants atteints de troubles psychologiques, leur empêchant d’accéder à un cursus scolaire et social classique ; il leur est donc proposé un accompagnement personnalisé (éducatif, thérapeutique et pédagogique) pour aider leur insertion au monde extérieur. Aujourd’hui, bien que disposant de qualités sociales, paysagères et architecturales notables, la structure de 5 hectares est en inadéquation à la fois avec l’effectif actuel et avec les politiques sociales d’inclusion. Ce projet, effectué en immersion sur site au plus près des enfants et autres usagers, propose de repenser l’ensemble des espaces, en collaboration avec la mutation des bâtiments pensés par des étudiants architectes et le collectif Encore. En partant d’un inventaire du réel basé sur les lieux d’intérêts des jeunes et de la psychologie de ces enfants particuliers, le réaménagement de la structure amène à la fabrique d’un paysage plus adapté aux troubles des enfants accueillis. Par l’apparition de différents lieux associés à leurs besoins et aux usages observés, un nouveau paysage se dessine à l’ensemble des Events. Ce sujet repose sur la place des usagers dans le projet de paysage, en prenant l’enfant et sa psychologie comme outil de projet, tentant ainsi de montrer en quoi le paysage est facteur d’épanouissement, notamment pour des individus en difficultés.