L'OFFICIEL No. 12, Juillet/Août 2015 – FULL VERSION

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THEMA LA VIE

I

l est 17 heures. Patricia Lansing, la plus jeune des filles de Carolina Herrera, rentre chez elle avec son benjamin, Gerrit. Emmitouflée dans un manteau Carolina Herrera, elle porte un jean et des baskets, ses longs cheveux noirs ramassés dans un gros bonnet. Son visage sans maquillage a la fraîcheur de l’air new-yorkais qui, cette semaine, flirte avec les -10 °C. Elle est tout sourire et sans une ombre de stress, pourtant, dans moins de trois heures, une trentaine d’intimes sera conviée dans son appartement ultra-spacieux de Nolita pour un dîner buffet. L’occasion de célébrer la première collection de bijoux CH Carolina Herrera, baptisée «Jasmine», imaginée par sa sœur Carolina Jr et l’artiste argentin Grillo Demo. «Pour moi, tout est facile, pour deux comme pour quarante! La seule chose que je ne fais pas, c’est la cuisine, sauf si vous voulez faire une détox… Mais choisir les fleurs, imaginer des chemins ou des centres de tables colorés, c’est ma passion. Si je ne trouve pas de fleurs assez belles, j’opte pour des fruits.» Je demande à Patricia ce qu’elle a appris de sa mère: «Sûrement une rigueur et le goût de la perfection, de la bonne cuisine, mais j’aime les ambiances moins formelles que chez mes parents, je suis plus bordélique!» Son mari, leurs trois enfants – Carolina, 11 ans, Magnus, 9 ans, et Gerrit, 7 ans –, deux chiens dont un jeune berger allemand tout fou, vivent ici. Elle s’est installée il y a presque quatorze ans dans la garçonnière (immense) de son époux. «Nous avons fait, bien sûr, beaucoup de travaux et créé un grand espace sur cour pour nos enfants, mais je continue d’aimer le contraste entre l’immeuble plutôt banal, son entrée peu accueillante et l’effet de surprise que procure l’arrivée dans notre appartement. Des volumes si rares pour Manhattan où même sur Park et Fifth Avenue les plafonds sont très bas…» Les murs sont couverts d’art bien choisi, de Vik Muniz à James Rosenquist, de David Hockney à Damian Loeb. Patricia est styliste de formation, elle a fait ses classes au «Vanity Fair» américain et habillé les plus grandes stars avant de céder à l’appel insistant de sa maman qui souhaitait la voir rejoindre l’entreprise familiale. «Elle m’a fait une offre que je ne pouvais pas refuser, je suis consultante pour Carolina Herrera New York et je m’occupe aussi des célébrités. J’adore travailler en famille.» Elle installe les fleurs et les photophores. «J’aime changer mes plans de tables: un jour avoir six personnes d’un seul côté de la table, un autre jour un dîner assis placé! Ce soir, ce sera un cocktail dînatoire avec de la vraie nourriture. J’ai demandé au chef Peter Callahan – plus qu’un traiteur, un designer culinaire – de nous concocter des zakouski raffinés et goûteux.» (Mention spéciale à la quesadilla au guacamole!) Sa grande sœur Carolina Jr appelle, elle souhaite inviter quelques amis. Bien qu’elles aient grandi aux USA, elles se parlent en espagnol, Patricia raccroche, «Plus on est de fous plus on rit! J’aime les maisons pleines.» Dans une heure, Carolina la rejoindra pour se préparer ensemble. Elle est là depuis quelques jours, venue de Madrid où elle est vit avec son grand torero de mari et leurs trois enfants. Carolina Jr est directrice artistique des parfums maison: il n’y en a pas moins de treize! Elle vient d’ajouter une corde à son arc avec ces bijoux aux jasmins lumineux qui devraient cartonner. Comme

Carolina Herrera et Hervé Pierre.

Les fleurs choisies par Patricia Lansing et des photophores de chez Roberta Roller Rabbit.

JUILLET/AOÛT 2015

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