Janvier / février 2014 • N° 344
ÉDITO
Darwin, au secours !
Sommaire Actualités Les scores de représentativité dans les entreprises 2 Nouvelles désignations / nouvelles sections 2 Futurs retraités : encore des nouveautés 2 Formation syndicale 1er semestre 2014 3 La CFE-CGC se met en scène 3 Les militants AED valorisent leur expérience syndicale 3
Vie des entreprises Démilitarisation, une opportunité pour MBDA France Administrateurs salariés : un atout de gouvernance
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Le Dossier EADS : clap de fin ! Airbus Group : bonjour !
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C’est dans l’air Un peu d’histoire…. aéronautique polonaise
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industrie aéronautique est une industrie à cycle long. Le bombardier Boeing B52 a fait son 1er vol en 1952, il est encore en service. Soyouz a été mis en service en 1966, et fait les beaux jours de Kourou. Le Dauphin date de 1972, et sa descendance est prolifique. L’Airbus A320 a fait son 1er vol en 1987, et son carnet de commande est plein. L’industrie aéronautique est une industrie de haute technologie. Du moins pour l’instant. Elle constitue un débouché de 1er ordre pour les écoles de techniciens et d’ingénieurs. Elle est plébiscitée par les jeunes étudiants, parce qu’elle sait les faire rêver. Du moins pour l’instant. Maintenant, combinons ces deux facteurs, cycle long et technicité. Cela va nous donner un profil de recrutement très répandu dans nos entreprises : des têtes bien pleines et bien faites, qu’on embauche dans des domaines où les choses peuvent durer, durer… Des entreprises où on peut changer de métier, mais où on passera sa vie à faire des hélicoptères, des engins spatiaux ou des avions. Mais voilà : il arrive que les temps changent, “ Alors, faut-il avoir que les choses changent autour de vous. Par exemple, lorsque des entreprises fusionnent peur de l’avenir ? ou se restructurent. Dans ce cas, si on continue à faire des aéronefs, on peut limiter les De l’avenir, non. dégâts humains. Mais si c’est l’esprit même de De certains de nos l’entreprise qui change ? Si, par exemple, sa finalité cesse d’être l’industrie aéronautique dirigeants, peut-être. ” pour devenir l’ingénierie boursière ? L’automobile en est l’illustration. Le vendeur, qui vous a vendu votre dernière voiture, était surtout intéressé par vous vendre du crédit. PSA fait de la publicité pour sa banque aux heures de grande écoute, mais ferme son usine d’Aulnay. Et se vend aux Chinois. Où est l’esprit industriel ? Alors, faut-il avoir peur de l’avenir ? De l’avenir, non. De certains de nos dirigeants, peut-être. De ceux qui nous amènent à marche forcée vers des métiers ou des activités auxquels nombre d’entre nous ne sont pas préparés. De ceux qui oublient que nous avons signé un contrat de travail pour intégrer l’industrie aéronautique, pas pour devenir banquiers. De ceux qui nous diront d’aller voir ailleurs si les choses nous déplaisent, mais qui comptent tout de même sur nos résultats et notre motivation pour battre la concurrence. En somme, nous devons nous défier de ceux de nos managers qui s’imaginent prédateurs dans un libéralisme sauvage, où seuls les plus féroces survivront. Mais où peu trouveront leur place en haut de la « chaîne alimentaire » de la finance. Ceux-là ne sont pas des industriels. <
Darwin, au secours !!! Christophe Dumas - Délégué administratif