Livret programme - Festival Oodaaq 11

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© Alexandre Alagôa


Oodaaq est une île découverte en 1978 au nord-est du Groenland. Pendant longtemps considéré comme la terre émergée la plus au nord du monde, cet amas de gravier et de vase est en réalité à la dérive, et donc impossible à localiser de nos jours. L’île, menant une existence quelque part entre réalité et imaginaire, devient ainsi une image, lointaine et utopique, nous invitant à scruter l’horizon afin de la voir apparaître. C’est sur cette terre incertaine, inaccessible et invisible que nous avons établi notre campement afin d’explorer la création artistique contemporaine. Habitants nomades de l’île d’Oodaaq, nous parcourons le monde durant l’année afin de constituer un collectif de créateurs en constante évolution.

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© Harkat Studio 4


EDITO

Pour sa onzième édition, le Festival Oodaaq inaugure une nouvelle formule pour concentrer sa sélection 2022 en un lieu unique mettant à l’honneur les vidéos d’une trentaine d’artistes internationaux. Le temps d’un week-end, du 13 au 15 mai, la Parcheminerie vous propose d’embarquer avec nous pour de nouvelles expériences audiovisuelles singulières, captations d’horizons multiples que nous proposons à vos contemplations. Un weekend d’exploration spéléologique au coeur des images et du bâtiment, investi dans sa totalité par nos performances, expositions, programmes vidéo, rencontres et concerts.

Intitulée Apnée, l’exposition de cette année peut en effet se vivre comme un travelling tour à tour mélancolique et sombre puis chargé d’espoir et d’énergies nouvelles, un cheminement audiovisuel initiatique au fil d’étapes qui invitent à une mue au coeur du bâtiment.

Des sous-sols aux étages, des loges à la scène, La Parcheminerie vibre aux impulsions sismiques de nos images poétiques et propose aux visiteurs une expérience complète, entre la traversée d’une exposition qui se déroule par paliers et la présentation en live d’expérimentations sur les images et les sons.

Entre obscurités et lumières, à travers des gouffres scintillants, cette nouvelle programmation saura comme toujours vous désorienter tout au long d’un voyage ponctué de visions inédites, bain salvateur de regards azimutés.

La même dualité, relevée dans notre appel à projet, vient structurer les deux soirées du festival : intériorité et plongées profondes en nous-même, puis expérimentations jouissives sans limites ! Un double mouvement de plis et de replis qui préparent à mieux se déployer ensuite.

“Au fond, tout est plus foncé, plus froid. Alors le retour vers la lumière est incroyable”, Aurore Asso, apnéiste.

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INFORMATIONS PRATIQUES

La Parcheminerie

Edulab Pasteur

23, rue de la parcheminerie

2, place pasteur

Arrêt République

Arrêt République

TARIF : PRIX LIBRE

ACCESSIBILITÉ

Le dispositif d’entrée à prix libre permet, d’une part, à chacun d’accéder au festival à hauteur de ses moyens. De l’autre, différent de la gratuité, il vise également à sensibiliser les publics à la juste rémunération des artistes, engagement de L’Oeil d’Oodaaq depuis ses débuts.

L’Edulab Pasteur est accessible aux personnes à mobilités réduite. Le site de La Parcheminerie est en partie accessible aux personnes à mobilités réduite.

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CALENDRIER Vendredi 13 mai

Samedi 14 mai

Dimanche 15 mai

09H30 - 15H30 : Journée scolaire Où : La Parcheminerie et Edulab Pasteur

16h00 : Vernissage Où : Edulab Pasteur

Après-midi de rencontres Où : La Parcheminerie

Accueil des classes ayant participé aux projets d’Éducation Artistique et Culturelle de l’année scolaire 2021-2022

Exposition Ecosystèmes de Marc (de) Blanchard

16h00 Rencontre et projection avec Pierre Villemin

Soirée de programmation Où : La Parcheminerie

18h00 Rencontre : Bambaram Labo K invite Harkat studio

Soirée d’ouverture Où : La Parcheminerie 18h30 Inauguration du Festival Oodaaq #11 Vernissage de l’exposition Apnée 19h30 Projection de la programmation ABÎME 21h30 Performance ChimesEra#1.3e : L’état de siège, pare-chemin pour la meloselidophobia, procèss de Chimes_Era#1.2 : L’assise du propos, bilan successif aux sacrifices de Chimes_Era#1.1 : La mise au banc de Paul Jacques Yves Guilbert

19h00 Projection de la programmation ÉCHOS 20h30 Arrête ton clip Une proposition de l’association Peritell Intervention de Johann Feillais

19h00 Performance Sequence tree Harkat Studio et Labo K

22h00 Performance Lightshoot de Chloé Malaise 23h00 Dj Set La Pharmacie sonore et DJ Bidule

22h00 Concert GROUPE FROID high & bass music 23h00 Dj Set Fantomix Yayayaya et Marc (de) Blanchard

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EN CONTINU

EXPOSITION APNÉE Le Festival Oodaaq vous invite à traverser le bâtiment de la Parcheminerie ; du nord au sud, d’une rue à une autre, des fondations à la lumière du jour. Un parcours initiatique audiovisuel en 6 étapes, avec immersion profonde au fil des œuvres puis retour à la surface. Un cheminement déroutant qui débute par un bain d’images et de sons afin de remplir nos ballasts et faciliter ainsi la plongée dans les soubassements. Une apnée dans les tréfonds de la psyché humaine, sous la ligne de flottaison, là où grouillent nos fantômes. Un puits dans lequel on descend doucement éclairé à la lueur des écrans. Tout au fond, un miroir composé de regards, derrière lesquels se trouve une porte de sortie. Aspiré dans la remontée, on semble alors tomber vers le haut. Les choses se renversent, un autre monde nous accueille. Un cosmos aux règles inconnues, fait d’énergies créatrices, au-delà de la raison.

INFOS PRATIQUES

Du 13 au 15 mai La Parcheminerie HORAIRES 10h00 - 20h00 VERNISSAGE Vendredi 13 mai 18h30

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© Kim Shon

PALIER 1 : DÉCOMPRESSION

PALIER 2 : PLONGÉE SOUS L’ÉDIFICE

Un premier palier en apesanteur qui nous invite à la méditation, à un repli apaisant en nous-même. Une préparation mentale nécessaire avant de plonger.

Le parcours débute par une plongée en ligne droite à travers les soubassements, au cœur des abîmes de la psyché humaine. Portés par des nappes de basses assourdissantes, nous nous enfonçons dans la solitude au fil des écrans lumineux.

Empty Mood / 空虚的心情 Brian Griffith, US, 4’33, 2020

Open World Axel Chemin, FR, 9’55, 2018

Réalisé en collaboration avec Shuwen Zhao, Empty Mood évoque un état d’esprit ouvert permettant que sentiments nouveaux et humeurs nouvelles soient ressentis.

A travers de multiples univers vidéo-ludiques, un homme s’est égaré depuis longtemps. Ses déplacements ainsi que ses pensées se fondent dans un labyrinthe numérique infini.

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© Alix Galdin Prospecto Pierre Villemin, FR, 9’42, 2020

Vases communicants Édith Brunette et François Lemieux, CA, 16’49, 2021

Un homme arpente des paysages pour prendre la mesure d’un monde. De cette errance dans la forêt naît une relation entre le tableau et le monde extérieur. Ces images hybrides interrogent le sens du paysage, ce qu’il signifie.

Par des gestes et des déplacements des corps, un paysage s’élabore, bricolé et mouvant. Ils témoignent d’un monde quadrillé d’infrastructures qui programment et découpent ; mais aussi strié de mouvements qui ne se laissent pas saisir.

Scenery other end Tseng Yu Chin, TW, 9’11, 2020

the gleaners, and: ritual for signaled bodies Benjamin Rosenthal et Eric Souther, US, 8’33, 2020

A travers des corps enchevêtrés, l’artiste expose une certaine vulnérabilité des vies humaines qui, perdues dans un vaste événement, ont toujours besoin d’aller de l’avant en s’attachant les unes aux autres.

Cette œuvre soumet les matières numériques visuelles aux sons, remettant en question la stabilité et l’intégrité des images créées. Dans un monde virtuel saturé, des “corps” multiples investissent l’espace à travers une chorégraphie épileptique et désarticulée.

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© Salvatore Insana

PALIER 3 : AU CREUX DU NOIR Shivering wall Tseng Yu Chin, TW, 10’, 2019 Laissez-vous emporter par des sons basses fréquences dans un espace souterrain, vous y trouverez quelques ados qui ont fait la fête, et une fille éveillée mais épuisée d’être là. Vous voilà au coeur d’un processus d’auto-évaluation de votre temps présent.

PALIER 4 : DE L’AUTRE CÔTÉ Le fond nous observe et nous attire depuis notre entrée dans l’exposition. Un horizon plat, fait de regards qui bouchent la vue. Un miroir qui nous force à abandonner quelque chose de nous-même pour passer notre chemin.

Io ho fissato il fuoco per sempre (I stared fire forever) Salvatore Insana, IT, 23’, 2020 Je regarde le feu depuis toujours est une enquête sur l’acte de regarder et d’être regardé, une histoire de regards (non) archivée. Une hypnose collective, un ennemi invisible et subliminal, une énergie impalpable sur le point d’exploser.

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© Paul Jacques Yves Guilbert

PALIER 5 : CHUTER VERS LE HAUT Derrière le fond : la sortie. Comme aspirés vers le haut, nos corps s’élèvent, désorientés. Une déconstruction de nos repères, une explosion de nos sens laissent alors place aux possibles. Chimes Era #1.2 : the Seat in Judgment (Assessment following the sacrifices of CE #1.1 : the Benching) Paul Jacques Yves Guilbert, FR, 11’15, 2020

Cette vidéo fait suite à une proposition performative et scénographique qui a duré 30 jours. Dans un univers fait de collages spatio-temporels et de corpus trans-média, généralement assemblés par un tube d’imagerie numérique, un “chimiste” testeur de chimère est chargé de formuler un pont entre la proposition artistique et le public, le réel et la fiction, la simulation et la réalisation.

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© Orsolya Gal

PALIER 6 : LES NOUVEAUX MONDES

© Éric Rumeau Sainte-Croix Alix Galdin, CA, 4’50, 2020

Un nouvel espace s’ouvre devant nous, lumineux. Un cosmos aux nouvelles règles basées sur des vibrations et de pures énergies créatrices. Dé-raisonnées, elles ouvrent la voie et déchirent les lourdeurs passées. Ici, l’acte de création est au cœur du propos. L’expérimentation, et la recherche comme quête. Non comme une fuite, mais comme un état à vivre.

A l’heure où défendre l’art vivant devient crucial, dans un contexte de dématérialisation évidente, Pierre Potvin (auteur-compositeur-interprète autodidacte) nous ramène au cœur de l’artisanat où la lenteur et le contact avec la matière sont essentiels à la création.

Etudes from an inner garden Orsolya Gal, RO, 4’02, 2020

Clinamen Simon Gerbaud, FR, 7’05, 2021

Cette fiction enregistre des instants captés dans un jardin au centre de Cluj, en utilisant les techniques du théâtre d’ombres. Grâce à ce genre d’interaction ludique, les plantes, objet d’observation dans l’ombre et la lumière, deviennent des personnages.

Clinamen est un projet sur « la chute » : à travers plusieurs techniques d’animation, l’artiste s’amuse à faire chuter sans cesse ces personnages. La vidéo propose avec légèreté un certain regard sur le mouvement, son temps et sa décomposition/ composition. 13


© Christine Lucy Latimer Queen of Dots Michael Lyons, CA, 2’02, 2020 The Queen of Dots est aussi le nom d’une reine d’Instagram et de Tumblr. Terminé le 20202020. Deux minutes et deux secondes. L’amour pour toujours. Tender Christine Lucy Latimer, CA, 3’, 2021

© Michael Mersereau

The art of knobs Osvaldo Cibils, UY, Random compilation january/ june, 13’15, 2021 Le corps et de multiples objets sont mis en scène dans une curieuse chorégraphie sonore, entre répétitions et variations. L’artiste propose ici une expérience sensorielle quelque peu chaotique, basée sur le montage frénétique d’instants presque pareils et pourtant toujours différents.

Tender propose un regard inédit sur les billets de banque canadiens, dont les parties holographiques transparentes sont imprimées sur un film en 16mm. Pris dans un mouvement étourdissant, cet objet nous apparaît alors sous un nouveau jour.

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© Michael Lyons 15


© Marc (de) Blanchard 16


EN CONTINU

EXPOSITION Écosystèmes Marc (de) Blanchard Depuis quelques temps, Marc (de) Blanchard, artiste plasticien, graphiste et musicien, réunit ses différentes compétences autour du vidéo mapping. Après quatre semaines de résidence au Lieu à Rennes avec L’Oeil d’Oodaaq, Marc (de) Blanchard vous propose de découvrir le résultat de ses recherches autour de l’idée d’écosystèmes. En s’inspirant du monde vivant et de ses fragiles interconnexions, il produit une installation multimédia éphémère mélangeant images projetées et son. Des feuilles, des pierres, des branches ou de la terre, récoltées autour du lieu d’exposition, sont les supports de ses expérimentations visuelles.

INFOS PRATIQUES

Du 14 au 15 mai Edulab Pasteur HORAIRES 11h00 -18h00 VERNISSAGE Samedi 14 mai 16h00

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©Estelle Chaigne 18


EN CONTINU

EXPOSITION Habita(n)ts imaginaires Convaincu que la pratique et l’expérimentation artistiques sont des vecteurs d’apprentissage et d’émancipation, L’Oeil d’Oodaaq mène des actions de sensibilisation aux images. L’association participe à faire connaître et à faire créer des images alternatives qui, sans être dépourvues de technicité, privilégient une approche sensible des choses. Les activités de sensibilisation aux images mises en place par L’Oeil d’Oodaaq ont la particularité de puiser dans différents champs disciplinaires, entre les arts plastiques, les arts performatifs et le cinéma, à destination de publics enfants et adultes, initiés ou amateurs, voire en formation. Cette année, trois projets d’éducation artistique et culturelle ont eu lieu au collège Gandhi de Fougères, au collège Charcot de Saint-Malo et à l’école Saint-Laurent de Rennes. Nous vous proposons de découvrir ces trois projets mêlant utopies, écosystèmes, étrangetés et apparitions fantomatiques.

INFOS PRATIQUES

Les 14 et 15 mai Edulab Pasteur HORAIRES 11h00 - 18h00

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© Estelle Chaigne

Projet Fantastique, Fantastique projet Une résidence d’Estelle Chaigne et Hubert Blanchard au collège Charcot de Saint-Malo* Histoires d’apparition et de disparition, d’ombres qui passent et de discussions avec un fantôme : des événements fantastiques ébranlent les murs du collège Jean Charcot de Saint-Malo. Les élèves de 4ème C et 4ème D se sont prêté.e.s au jeu de l’écriture d’une nouvelle fantastique inspirée de l’histoire du bâtiment. Ils ont ensuite été accompagné.e.s par Estelle Chaigne et Hubert Blanchard pour produire des photographies argentiques et des courts métrage illustrant leur nouvelle. Découverte d’anciens procédés photographiques (chambre photo argentique et développement en chambre noire), jeux d’ombres, pose longue et apparitions : les élèves ont révélé à l’image les fantômes de leurs histoires.

*projet mené en partenariat avec l’association Court Métrange

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© Marie Chatellier

Dans ma mare... Une résidence de Marie Chatellier à l’école Saint-Laurent de Rennes Dans la peau d’explorateurs et d’exploratrices, accompagné.e.s par Marie Chatellier, les élèves de CP-CE1 et CE1-CE2 de l’école Saint-Laurent de Rennes sont allé.e.s à la découverte de l’écosystème des mares. A partir d’empreintes prélevées dans cet écosystème, les élèves ont ensuite produit un microcosme imaginaire, étrange et aqueux à l’esthétique pop.

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© Marc Blanchard

Utopies Une résidence de Marc Blanchard au collège Gandhi de Fougères Quel serait votre monde idéal si tout était possible ? C’est la question qui s’est posée pour les élèves de 4ème SEGPA du collège Gandhi de Fougères. Initié.e.s à la construction de maquette et au vidéo mapping par Marc Blanchard, ils y ont répondu en donnant vie à leurs îles utopiques. Il est ici question de souhaits, d’espoir, de convictions et de rêves.

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© Marc Blanchard 23


VENDREDI 13 MAI : SOIRÉE D’OUVERTURE

18h30 : Inauguration du Festival Oodaaq #11 Vernissage de l’exposition Apnée (p.8)

INFOS PRATIQUES

La Parcheminerie

19h30 : Programmation vidéo Regarder l’abîme D’anciens rituels mongols, une vieille gloire du théâtre français et des aïeules lituaniennes se remémorent un passé restitué comme un théâtre d’ombres. L’évocation et l’invocation de souvenirs prennent forme par la reconstitution de paysages, l’emploi d’archives sonores et brouillées par l’emprunt ou la création d’images dégradées. Moins informatif que contemplatif, cet ensemble d’illustrations offre une silhouette à ce qui n’est plus – ou pas encore – présent, dans une “fantomachie” de spectres bataillant pour leur visibilité. The Fourfold Telengut Alisi, MN, 7’14, 2020

Opacity Michael Mersereau, US, 5’07, 2021

Basée sur les anciennes croyances animistes et les rituels chamaniques de Mongolie et de Sibérie, The Fourfold nous propose une exploration de la vision du monde et de la sagesse de ces peuples autochtones.

Opacity explore des événements semibiographiques, mélangés à un récit atmosphérique dans des paysages d’un autre monde. Ce film met à l’honneur symbolisme obscur, distance narrative et voyage irrésolu dans un univers hallucinogène infernal. 24


© Miglė Križinauskaitė Bernotienė The Bearers of Memories Miglė Križinauskaitė-Bernotienė, LT, 13’17, 2020

Les Orbes du Temps Eric Rumeau, FR, 6’46, 2021

Ce film nous présente le portrait de vieilles femmes, ces porteuses d’une mémoire qui s’érode peu à peu au fil du temps. Les souvenirs s’effacent, deviennent aveugles et ce qui reste devient flou.

Ici, début et fin s’entremêlent. Le temps se perd. Des ciels noirs. Un bourdonnement. Une brillance. Le spectateur perçoit les indices de l’imminence d’un départ. On en revient.

Perdue Julien Pluchard, FR, 6’46, 2020 Rencontre de quelques mythes : des ombres en mouvement, que le cinéaste associe à des peintures rupestres ; la voix d’un « monstre sacré », Sarah Bernhardt, première star mondiale, récitant le monologue de Phèdre il y a maintenant une centaine d’années.

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© Paul Jacques Yves Guilbert 21h30 : Lecture / Performance / Projection ChimesEra#1.3e : L’état de siège, pare-chemin pour la meloselidophobia Paul Jacques Yves Guilbert, 30’, 2020 ChimesEra#1.3 en tant qu’entreprise épilo-gisante, est le constant résumé des épisodes précédents. Ainsi: -La chimère Gestalt attend toujours sa chaire. -Mickey Mutt, par filtrat de pièce faciale, a rejoint ses rangs. -Le chimist, ainsi démis, a été hissé au catafalque. -Paul Jacques Yves Guilbert se retrouve en calesson. Pour cette relecture, et dans un souci de persévérance diégétique, il s’agira de se souvenir que : -Une relecture conclusive pour la Gestalt ne saurait se faire sans fondu au noir. -Tout filtrat induit rétentat. -La catafalque peut faire skènè (→scène). -On n’est pas assis en calesson (→calceus →calx →à pied). Ainsi se promet la promenade supplique de l’autorat et la revanche mythanalytique des testubers. «Le spectacle [qui «doit continuer»] est dans la salle». 26


22h00 : Concert GROUPE FROID High & bass music 23h00 : DJ Set Fantomix YaYaYaYa et Marc (de) Blanchard Amuse-bouche musical flippant. Vinyles transparents et mp3 poussiéreux

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© Charles-André Coderre 28


SAMEDI 14 MAI

19h00 : Programmation vidéo

INFOS PRATIQUES

La Parcheminerie

Échos Au début était le verbe, puis vient le langage. Ou l’inverse. Au début était le son puis vient l’image. Ou l’inverse. Sons et images sont étroitement entrelacées, provoquant des sensations physiques et psychiques. L’image devient une aventure sonore et le son se déploie physiquement devant nous. Impossible de dénouer les fils qui les unissent et qui construisent ces espaces mentaux.

Grid Alexandre Alagôa, PT, 14’, 2021 Un rituel de grilles, de reflets et de gouffres ; un état complet d’entropie ; un espace qui se dévore ; un vertige qui détruit la gravité de la Terre ; un piège qui nous capture à l’intérieur des vides de l’écran de lumière. Il faut aimer les répétitions, les décalages, les détails, l’infini et l’infiniment petit pour rentrer dans l’univers et l’architecture d’Alexandre Alagôa. Un univers sonore et visuel qui se déplie dans une usine désaffectée jusqu’au paroxysme. Il faut aimer se laisser embarquer…

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© Alisi Telengut Reminiscences of 15 musicians in Beirut attempting a re-imagination of the Egyptian classic Ya Garat Al Wadi Charles-André Coderre, CA, 13’10, 2021 Avec Abed Kobeissy, Ali El Hout, Bashar Farran, Eliana Awad, Firas Andary, Imad Hashisho, Jad Saliba, Jihad Assaad, Layale Chaker, Reda Bitar, Sam Shalabi, Radwan Ghazi Moumneh, Sharif Sehnaoui, Tony Elieh, Fadi Tabbal. Ya Garat Al Wadi est un morceau de musique égyptienne populaire, arrangé par le légendaire compositeur Mohammad Abdel Wahab et écrit par le poète Ahmad Shawqy en 1928. Cette vidéo capte l’initiative du compositeur expérimental Radwan Ghazi Moumneh qui, durant 5 jours à Beirut avec 15 musiciens, va réinterpréter ce classique de la musique Arabe. Charles-André Coderre construit une composition poétique, visuelle et sonore de ces moments associant textures, matières, sons et musique où chaque élément ouvre la perception d’une mémoire de l’instant vécu.

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Shadows Davide De Lillis, IT, 4’41, 2020 Des ombres, des lumières, des voix et des sons nous transportent dans un voyage audio-visuel plein de nostalgie et de souvenirs de moments fugaces et emplis de présence. Davide De Lillis parvient avec des choses simples à nous transporter en nous-même, pour explorer la conscience que nous avons de notre présence au monde.

BOOKANIMA: Andy Warhol Kim Shon, KR, 4’58, 2020 Habitué du festival Oodaaq, Kim Shon nous propose une symphonie du son, accompagnée par le Velvet Underground. Son Bookanima est une animation chronophotographique expérimentale autour d’Andy Warhol. Reprenant à la fois son image et ses codes esthétiques, il joue avec cette figure emblématique du pop art en y associant son groupe fétiche pour une partition sonore et visuelle qui n’est pas sans rappeler le travail de Jonas Mekas.

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© Luis Carlos Rodriguez Collage 38.2 Luis Carlos Rodriguez, ES, 3’32, 2021 A partir d’extraits de Human Bondage (1934) de John Cromwell, Luis Carlos travaille à la déconstruction de scènes de films classiques tombés dans le domaine public, pour explorer certains aspects structurels, narratifs et esthétiques de l’art cinématographique. Cul-de-sac Hamed Shafie, IR, 7’27, 2021 Hamed Shafie nous emmène dans son vortex d’images, de sons, de textes, de textures et de couleurs. Chaque partie peut constituer un fragment d’un vieux vinyle trouvé dans une brocante dans un futur lointain. Un vinyle qui nous raconterait les rencontres et les vies passées qu’il ne faut pas oublier.

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20h30 : Intervention/projection Arrête ton clip Intervention de Johann Feillais (association Peritell) Alors qu’images en mouvement et musique pop sont liées ad vitam, alors que le terme clip est irrémédiablement polysémique (il peut être de campagne, publicitaire, d’appel au don, pornographique…), appuyons sur la touche pause et regardons de quoi les vidéomusiques (les « clips officiels ») les plus originales peuvent être faites – et en quoi elles sont proches de formes plus nobles car a priori moins mercantiles. Dans cette sélection il y a des recherches curieuses, des collisions entre bandes image et bandes son. Technologies de pointe et techniques artisanales s’y lient de concert, nouées par des traces textuelles ludiques et de réjouissantes expérimentations sur les vitesses de défilement. « La vidéomusique est une industrie ; et par ailleurs, c’est aussi un art. » [presque André Malraux]

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© Chloé Malaise 22h00 : Performance Lightshoot Chloé Malaise, 45’, 2022 Lightshoot interroge les nouveaux outils de représentation de soi : selfie, réseaux sociaux, chaines youtube, mais également accessoires d’auto-starification, comme les outils matériels d’un home studio vidéo. La performance détourne ces outils d’embellissement de soi pour en proposer une vision subjective, critique, prospective, et invite le spectateur à se questionner sur ce phénomène aux impacts sociaux et identitaires encore flous. 23h00 : DJ Set La Pharmacie sonore et DJ Bidule https://www.mixcloud.com/Explex/

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© Chloé Malaise 35


© Pierre Villemin 36


DIMANCHE 15 MAI

INFOS PRATIQUES

16h00 : Rencontre/projection avec Pierre Villemin

La Parcheminerie

Une rencontre avec l’artiste vidéaste Pierre Villemin qui nous présentera 4 de ses films. « Je rêve de films bien avant qu’ils ne se formalisent… je me vois en poisson, dans un bassin rempli de milliers d’alevins, chacun d’eux est un monde à part entière, certains détiennent une donnée importante pour initier le processus de création, le poisson va de l’un à l’autre pour trouver ce signifiant qui va le guider… Je ne comprends pas toujours ce que je suis en train de filmer mais j’ai l’envie... En regardant mes images, je tisse une toile, un plan, une matrice qui me sert à avancer. « Regarder c’est garder deux fois » disait le philosophe Jean Luc Nancy. Ces images alimentent une pulsion pour aller dans la direction que me fixe le futur film. Il est déjà réalisé mais je peux encore influer sur lui. » Insurrection Pierre Villemin, 9’, 2020

Le nécrophone Pierre Villemin, 20’, 2020

Adaptation du livre L’insurrection qui vient, publié en 2007 en France. Quatorze ans plus tard, ce film est une réinterprétation de certaines analyses sociologiques toujours d’actualité. L’insurrection étant ici comme la métaphore d’un questionnement posé à une politique ultra libérale.

Comment des voyageurs temporels peuvent-ils peser sur le cours du monde avant son effondrement ? Le 19e siècle, époque charnière dans le développement industriel, est aussi celle d’une accélération des inventions scientifiques, et de l’amorce des futures avant-gardes littéraires et artistiques. Des hommes qui ont marqué leur époque ont enregistré leurs propos sur le nécrophone, appareil à enregistrer la voix des morts...Peut-être s’y trouve-il des réponses aux problèmes du monde ? 37


© Pierre Villemin Au coeur du temps Pierre Villemin,10’, 2022 Comment des parcours de vie d’anonymes peuvent se rejoindre en une étrange communauté inconsciente au cœur d’un temps qui n’existe pas. Encore Pierre Villemin, 10’, 2022 La plupart des récits cinématographiques ont pour origine la rencontre entre un homme et une femme. Nous allons «encore» nous plonger dans l’essence du dialogue amoureux et «expérimenter un dialogue des dialogues» issus de quelques films emblématiques.

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© Harkat studio 18h00 : Rencontre Labo K invite Harkat studio, carte blanche Bambaram Laboratoire cinématographique basé à Mumbai en Inde, Harkat est également un espace artistique alternatif qui oeuvre dans le domaine de la performance et des relations entre cette dernière et le cinéma. Pour le Festival Oodaaq, il est l’invité du Labo K, collectif rennais qui offre aux artistes et aux créateurs des outils et des connaissances pour travailler avec le support pellicule en organisant des projections et des ateliers tout au long de l’année. 19h00 : Performance Harkat Studio Sequence Tree Harkat studio/Labo K, 30’, 2021 Cette performance créée à Mumbai en décembre 2021 est le résultat d’une collaboration entre des artistes du Labo K (Rennes) et des artistes d’Harkat Studio (Mumbai). Plusieurs projecteurs 16mm diffusent des images sur un même écran. Ces images se rencontrent, se superposent, s’effacent. La projection se dédouble, se multiplie, fusionne : un kaléidoscope d’images-mouvements. Les multiples apparitions et disparitions des photogrammes donnent lieu à une création singulière, inattendue, éphémère. 20h00 : Clap de fin du festival 39


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WHOODAAQ

En 2021, L’Oeil d’Oodaaq a démarré WHOodaaq, projet de médiation numérique pour la mise en ligne d’interviews d’artistes prévues dans un premier temps pour accompagner les programmations du Festival Oodaaq. La production de ces interviews fait intervenir des formes complémentaires : vidéos, textes, enregistrements sonores, etc. Une dizaine d’artistes de diverses nationalités (française, américaine, italienne, canadienne, brésilienne et hollandaise) se sont déjà prêtés à l’exercice, réalisant eux-mêmes des vidéos-interviews aux formes variées, certaines s’apparentant à de véritables œuvres vidéo.

INFOS PRATIQUES

La Parcheminerie Du 13 au 15 mai

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L’ÉQUIPAGE Direction générale et artistique Nathalie Georges Programmation Simon Guiochet Jury Vidéo Simon Guiochet Alexandre Caoudal Olivier Richard Coordination Manon Lévignat Administration Nathalie Georges

Régie Julien Guillery Thifany Le Saout

Teaser du Festival Manon Lévignat Yovan Cueff

Médiation numérique Thifany Le Saout Quentin Le Bouluach

Photos Emma Van Amerongen Yohann Larsonneur-Pérouas

Communication Manon Lévignat Priscilla Le Lay

Conseil d’administration Flora Van der Gucht Jonathan San José Priscilla Le Lay Richard Guilbert Yovan Cueff

Catering Camille Judon Webmaster Thomas Daveluy

Création Graphique L’atelier du Bourg : Sixtine Gervais

Nous remercions les bénévoles et nos adhérent.e.s pour leur soutien précieux, et plus spécifiquement pour cette édition : Emma Van Amerongen, Chloé Ballu, Emma Brieau, Pierre-Yves Cheval, Cédric Courtoux, Morgane Dallery, Camille Droneau, Mélanie Droual, Pauline Guémas, Marion Hardouin, Lune Chancelle Inamahoro, Danielle Kersaudy, Sébastien Kowalski, Shannon Luka, Kiliane Niel, Alanna Piquet, Noémie Rivault, Léna Rolland, Elora Soutif, Minh Hoang Tran et Morgann Tual. L’Oeil d’Oodaaq est membre de la FRAAP (Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens), du réseau Art contemporain en Bretagne et du réseau Films en Bretagne. 42


PARTENAIRES

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www.loeildoodaaq.fr


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