Rennes 15 > 19 mai 2024
La Parcheminerie L’Attrape Rêve
La bibliothèque des Champs Libres
festival PROJECTIONS RENCONTRES PERFORMANCES #13
Oodaaq est une île découverte en 1978 au nordest du Groenland. Pendant longtemps considéré comme la terre émergée la plus au nord du monde, cet amas de gravier et de vase est en réalité à la dérive, et donc impossible à localiser de nos jours.
L’île, menant une existence quelque part entre réalité et imaginaire, devient ainsi une image, lointaine et utopique, nous invitant à scruter l’horizon afin de la voir apparaître.
C’est sur cette terre incertaine, inaccessible et invisible que nous avons établi notre campement afin d’explorer la création artistique contemporaine. Habitants nomades de l’île d’Oodaaq, nous parcourons le monde durant l’année afin de constituer un collectif de créateurs en constante évolution.
© Aliha Thalien
ÉDITO
Dans cette treizième édition du Festival Oodaaq, quelque 60 artistes, sélectionné·es et invité·es se font les interprètes d’un langage universel, celui de la matière et des émotions.
Des fenêtres s’ouvrent sur un monde où des cyborgs se libèrent de leurs assignations, où des arbres et des ruisseaux chuchotent des récits oubliés, où l’océan est porteur de promesses à demi-mot formulées.
On y évoque le passage du temps, qui transforme le quotidien en un musée vivant, où chaque geste et chaque souffle est une œuvre éphémère.
Des flammes symbolisent à la fois la destruction et la renaissance, annonçant le temps du feu, où les barrières se brisent et les possibles se déploient.
On y jongle avec les paradoxes de l’existence, entre fragilité et puissance, entre liberté et résistance.
Chaque silence est chargé de sens, chaque absence révèle une présence sous-jacente. Les corps deviennent des arc-en-ciel à explorer, sujets de luttes et d’espoirs.
Dans ce kaléidoscope d’images et de sens, se dessine un cri collectif pour la liberté, pour la diversité, pour la résilience. Car vivre, c’est se réinventer à chaque instant, c’est choisir sa voix dans un monde en perpétuelle mutation.
On nous rappelle que nous sommes toustes faits de la même matière humaine, et que c’est dans notre capacité à créer, à imaginer, à rêver, que réside notre pouvoir.
L’intime est politique.
Infos pratiques
ADRESSES
LA PARCHEMINERIE
23 rue de la Parcheminerie
arrêt République (ligne A)
L’ATTRAPPE-RÊVE
37 rue Saint Melaine
arrêt Sainte-Anne (ligne A)
BIBLIOTHÈQUE DES CHAMPS LIBRES
10 cours des Alliés
arrêt Charles de Gaulle (ligne A)
ACCESSIBILITÉ
Le site de La Parcheminerie est malheureusement inaccessible aux personnes à mobilité réduite.
En revanche, les sites de l’Attrape Rêve et de la Bibliothèque des Champs Libres sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
TARIFS
Les programmations du festival sont à prix libre et conscient. Ce dispositif permet à chacun·e d’accéder au festival en le soutenant à hauteur de ses moyens. D’autre part, ce format se distingue de la gratuité et s’inscrit dans une démarche de sensibilisation des publics à la juste rémunération des artistes. Depuis ses débuts, l’Oeil d’Oodaaq milite et s’engage en faveur des droits des artistes.
PRÉVENTION
Lutte contre les violences sexistes et sexuelles et contre tout comportement discriminant. L’équipe de L’Oeil d’Oodaaq s’engage à assurer un environnement sûr sur les lieux de son événement. Aucun comportement, ni aucun geste sexiste, raciste, transphobe, homophobe, psycophobe etc. ne sera toléré.
© Maia Torp Neergaard
Calendrier
MERCREDI 15 MAI 2024
BIBLIOTHÈQUE DES CHAMPS LIBRES
12h30 et 17h - Projection, Le quotidien devient un musée vivant et le passé s’incarne dans les corps d’aujourd’hui.
JEUDI 16 MAI 2024
L’ATTRAPE-RÊVE
20h - Projection, Je suis composée de matière humaine, comme vous. DJ-Set avec DJ-Clatax.
VENDREDI 17 MAI 2024
LA PARCHEMINERIE
17h45 - Ouverture des portes.
18h - Discours d’inauguration.
18h15 - Projection, Comme une promesse faite sur le sable, à peine écrite que déjà la mer l’efface.
19h30 - Projection, Faire n’importe quoi que tu as décidé pour toi, n’importe quoi qui te permet d’acheter ta liberté, c’est vivre.
20h30 - Catering vegan de L’Oeil d’Oodaaq.
21h30 - Performance, Ouvrir le Reixu, ANTHEDEMOS
22h45 - Lecture Performance, Ju Bourgain.
23h45 - Live, Emotional Spaces, Midnight Totem.
L’Oeil d’Oodaaq invite des bénévoles de SOS Méditerranée et de ISKIS à venir présenter leurs actions et projets associatifs. Iels tiendront un stand à La Parcheminerie, les samedi 18 et dimanche 19 mai.
SAMEDI18MAI2024
LA PARCHEMINERIE
15h - Goûter rencontre et discussion équipe artiste publics
16h - Projection, Géante aux pieds d’argile, féminine malgré mes efforts.
16h50 - Projection, Je préfère être cyborg que déesse.
18h - Projection, Viendra le temps du feu.
19h40 - Projection, Apprendre le language des arbres et des ruisseaux.
20h30 - Catering vegan de L’Oeil d’Oodaaq
21h - Performance, Weaving mutation, Rose-Mahé Cabel.
22h15 - Vidéo-performance de Marion Binois interprétée par Marine Gambardella, Marguerite
23h45 - Performance, BORA MURMURE.
DIMANCHE 19 MAI 2024
LA PARCHEMINERIE
12h30 - Ouverture des portes.
13h - Projection, Nos silences ne nous protégeront pas.
14h15 - Conférence/atelier de Tahin Demiral sur le cinéma de Barbara Hammer, Amour·Amour·Liberté.
16h - Projection, Nitrate Kisses, Barbara Hammer, 1992.
17h30 - Projection, Où je vais, les arcs-en-ciel coulent sur les bras.
19h15 - Live, Amarin Romarin.
Projections
LE QUOTIDIEN DEVIENT UN MUSÉE VIVANT ET LE PASSÉ S’INCARNE
DANS LES CORPS D’AUJOURD’HUI*
Des corps humains ou non humains, animés ou non, incarnent dans des chorégraphies subtiles l’institution muséale et les questions qu’elle soulève, le rapport à la mort, le rapport au deuil, aux traces qu’on laisse, aux histoires que ces traces racontent.
On traverse un jardin funéraire où les histoires de femmes et de plantes s’entrelacent dans une danse entre deuil et résilience ; des tableaux de la Renaissance puis les animaux taxidermisés d’un musée d’histoire naturelle prennent vie à l’écran tandis que des objets aux formes géométriques nous appelle à la curiosité et à l’émerveillement.
BIBLIOTHÈQUE DES CHAMPS LIBRES
MERCREDI 15 MAI
HORAIRE 12h30 et 17h
Cette citation d’Hortense Belhôte, à qui on emprunte le titre de cette programmation, résume de façon poétique les questions soulevées par cette programmation : Moi, ce que je veux, c’est incarner l’histoire de l’art en entier, devenir l’institution. « J’utilise mon corps comme un corpus, je fais de mon histoire une institution éphémère. C’est assez ridicule parce que je ne ressemble pas au musée du Louvre ou à la Grande Bibliothèque d’Alexandrie, mais je pense qu’on a cette capacité à être une petite bibliothèque, devenir soi-même porteur de sens, les cumuler et les faire se mouvoir en même temps ».
* « Le quotidien devient un musée vivant et le passé s’incarne dans les corps d’aujourd’hui » est une citation extraite de la websérie Merci de ne pas toucher !, créée par Hortense Belhôte
SANS SOL
Tilhenn Klapper (elle)
FR/US - 17’ - 2023
MAMMAL HALL
Auden Lincoln-Vogel (il)
US - 18’54 - 2022
OIL ON VIDEOTAPE
Agrippina Meshcheryakova (elle)
RU - 14’18 - 2022
PARACOSME
Le gentil garçon (il)
FR - 21’08 - 2019
JE SUIS COMPOSÉE DE MATIÈRE
HUMAINE, COMME VOUS
Premier des deux programmes de projection dont le titre est issu de l’œuvre de Laurène Marx* , Je suis composée de matière humaine, comme vous, rassemble en outre les coups de cœur du jury de cette treizième édition du Festival Oodaaq. Ces cinq vidéos sont portées par des artistes queers et féministes. Ils sont des coups de cœur en ce qu’ils portent des récits intimes qui racontent des réalités politiques et collectives.
On danse avec des souvenirs lesbiens, on ressent le monde à travers les lunettes d’une personne âgée, on descend d’une montagne pour aller explorer de nouveaux désirs, on renverse les codes normés du genre en devant protagoniste fem d’un western poétique, on chante à tue-tête sur un lipsync médiéval.
L’ATTRAPE-RÊVE
JEUDI 16 MAI
HORAIRE 20h
C’est au creux de nous mêmes que ces cinq récits intimes sont déposés ; en regardant les protagonistes dans les yeux, à travers l’écran, c’est nos individualités que l’on regarde.
* “Née en 1987, Laurène Marx est une femme trans non binaire dont l’oeuvre tourne autour des thèmes du genre, de la normativité, du rapport à la réalité, de la neuroatypie et de l’anticapitalisme”.
Biographie de l’autrice dans Pour un temps sois peu Transe aux éditions THEATRALES.
JOY
Julieta Tetelbaum (elle)
AR - 11’ - 2023
VERMONT
Joseph Barglowski (il)
US - 20’ - 2023
LOVE STORY
Heloïse Farago (elle)
FR - 17’11 - 2023
VERSE FOR A SECOND CHILDHOOD
Alexis Krasilovsky (elle)
US - 1’20 - 2023
PISTOLERAS
Natalia Kasik (elle)
AT - 2’ - 2023
COMME UNE PROMESSE FAITE SUR LE SABLE, À PEINE ÉCRITE
QUE DÉJÀ LA MER L’EFFACE
Dans l’océan des récits qui composent notre histoire collective, certain·es prennent la parole pour prêter leur voix à celleux qui n’en ont plus. Médine, dans Enfants du Destin, incarne cette voix qui refuse de laisser sombrer dans l’oubli des histoires qui doivent être entendues.
Chaque destin individuel qu’il relate n’est pas seulement une histoire isolée, mais plutôt un fragment d’une réalité politique collective, tissée de luttes, d’espoirs, de désillusions partagées. Médine s’engage dans un acte de transmission, tissant des liens entre les générations, entre les récits intimes et les enjeux politiques.
LA PARCHEMINERIE
VENDREDI 17 MAI
HORAIRE 18h15
La mémoire humaine est sélective et fragile ; nos récits sont vulnérables face au passage du temps. En réponse à cela, les vidéos de la projection Comme une promesse faite sur le sable, à peine écrite que déjà la mer l’efface*, nous invite à faire voeu de transmission. L’on devient les confident·es éphémères de récits familiaux dont les paysages dans lesquels ils s’inscrivent sont les gardiens éternels. L’océan et les montagnes sont les témoins silencieux de nos joies, de nos peines, de nos combats ; c’est dans ce dialogue intemporel entre des récits intimes, des paysages immuables et des endroits de luttes collectives que se dessine le véritable tissu de notre histoire, tissé avec les fils fragiles de la mémoire et de la résilience.
*extrait des paroles de Yasser - Enfants du Destin de Médine
AWICHA
Belen Resnikowski (elle, iel)
BO/DE - 4’12 - 2023
NOS ÎLES
Aliha Thalien (elle) - Le Fresnoy
FR - 23’18 - 2023
MARCHAND DE SABLE
Soukayna Belghiti (elle)
FR/MO - 7’40 - 2022
MISSING PASS
Natalia Kasik Larí (iel)
AT - 4’09 - 2021
QUOI QUI TE PERMET D’ACHETER TA LIBERTÉ, C’EST VIVRE
Chaque palier de cette plongée au cœur des images est une danse pour la liberté, par l’intime et en chemin c’est nous-même que nous sommes invité·es à rencontrer. Porté par une citation de Laurène Marx, dans sa pièce Transe, et à l’image de toute l’oeuvre de cette autrice, ce programme de projection porte un ensemble de récits, de corps, de couleurs et de sonorités qui émeuvent, qui provoquent, qui sont obstinément humains.
Étape après étape, histoire après histoire, les normes se délitent et on commence à percevoir une réalité commune et collective qui n’existe que parce que les uns s’additionnent.
LA PARCHEMINERIE
VENDREDI 17 MAI
HORAIRE 19h30
On se perd dans un écosystème futuriste, on ressent la chaleur et la solitude d’une montagne lointaine, on écoute le murmure d’une dame qui, sans se départir d’humour, regarde le temps passer. On est pris d’envie de refaire le monde en écoutant un groupe d’adolescentes et on rit, on pleure avec une femme qui danse avec les ombres saphiques du passé, en croquant des nuages.
A la fin de la plongée, on remonte à la surface pour vivre, pour rêver et pour célébrer les identités multiples et complexes qu’il faut pour faire de l’expérience humaine un exhausteur de couleur.
RAVE
S4RA (tous les pronoms)
PT - 9’20 - 2023
VERSE FOR A SECOND CHILDHOOD
Alexis Krasilovsky (elle)
US - 1’20 - 2023
JOY
Julieta Tetelbaum (elle)
AG - 11’ - 2023
VERMONT
Joseph Barglowski (il)
US - 20’ - 2023
LE MONDE SAUVÉ PAR LES FILLES
Maria Luisa Usai (elle)
IT - 20’ - 2023
N’IMPORTE QUOI
FAIRE
QUE TU AS DÉCIDÉ POUR TOI, N’IMPORTE
© Julieta Tetelbaum
© Emmanuel N’Defo
GÉANTE AUX PIEDS D’ARGILE,
FÉMININE MALGRÉ MES EFFORTS
Dans le titre, la géante apparaît à la fois immense, puissante, et pourtant aux fondations fragilisées. En nommant la difficulté de se détacher de la notion de féminité, est ici soulignée la complexité et l’exploration de l’identité de genre ainsi que de l’expression de soi, et donc le combat d’une personne qui tente de se conformer aux attentes de la société en matière de genre. Cette programmation vise à susciter une remise en question des stéréotypes de genre tout en mettant en évidence les discriminations basées sur celui-ci.
Dans Appendages, la question de la discrimination des femmes (du moins les personnes perçues comme telles) apparait, dans le domaine des débuts de l’animation. Trouble with Johnny fait un focus sur le prénom “Johnny”, prénom de personnages fictifs très répandu dans le cinéma hollywoodien des années 80, sous des traits largement stéréotypés. L’artiste Emmanuel Ndefo, dans Feast of bodily delights se réapproprie les discours clichés auxquels les hommes noirs font face, notamment lorsqu’il s’agit de leurs corps. Dans Pistoleras, il s’agit de détourner les codes très “masculins” du genre cinématographique du western, en mettant en scène des femmes.
LA PARCHEMINERIE
SAMEDI 18 MAI
HORAIRE 16h
APPENDAGES
Weston Lyon (il)
US - 6’36 - 2023
FEAST OF BODILY DELIGHTS
Emmanuel N’Defo (il)
NG - 6’ - 2023
TROUBLE WITH JOHNNY
Paul Echeverria (il)
US - 4’32 - 2023
PISTOLERAS
Natalia Kasik (elle)
AT - 2’ - 2023
VIENDRA LE TEMPS DU FEU
À l’instar du roman éponyme de Wendy Delorme, la programmation vidéo, Viendra le temps du feu, met en lumière des sociétés oppressives aux tendances totalitaires, qui exercent un contrôle sur les corps - humains et non humains -, les esprits et les systèmes climatiques.
Bien que parfois dure, cette programmation s’ancre dans une réalité confrontée à la montée des idéologies fascistes, mais elle offre également l’espoir d’une émancipation des corps et des esprits, libérés des mécanismes de surveillance et de contrôle.
LA PARCHEMINERIE
SAMEDI 18 MAI
HORAIRE 18h
A travers des corps en mouvement qui tentent de s’échapper d’une fabrique dystopique de savons conçus à partir de fluides humains ; une discussion surréaliste entre une vache exploitée par la réalité virtuelle et sa psychologue ; des traits subtils et vifs qui laissent apparaître la course d’un chien qui brise ses chaînes ; des portraits de femmes qui scrutent inlassablement l’horizon à la recherche d’étincelles ; des mains qui s’enlacent comme un symbole de résistance ; Viendra le temps du feu promet un sursaut de vie, une urgence de libération.
« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables », Wendy Delorme
SOAP
Ting-Tong Chang (il)
TW - 17’55 - 2021
LA BRIDE - THE DOG’S LEASH
Nicolas Piret (il)
BE - 3’48 - 2022
A BRAVE NEW WORLD
Arnold Tam (il)
HK - 9’ - 2023
SPLENDOUR IN THE GRASS
Hana Yoo (elle)
KR - 13’ - 2020
CINZAS E NUVENS
Margaux Dauby (elle)
BE - 12’ - 2023
JE PRÉFÈRE ÊTRE CYBORG QUE
DÉESSE
Les technologies peuvent-elles être des outils mis au service des pensées féministes et décoloniales ? C’est la question que pose cette programmation. A cette question, des clefs de réponse ont été proposées par une figure majeure du féminisme et historienne des sciences : Donna Haraway.
En 1985, l’autrice bouleverse les paradigmes en introduisant la notion de cyborg dans le débat féministe. Cette entité de chair et de technique a marqué le début du cyber-féminisme. Donna Haraway, en partant du postulat que la technologie perturbe les frontières entre l’humain et la machine, la culture et la nature, souligne l’importance pour les femmes de se saisir des technologies pour transcender ces distinctions, se libérer des assignations patriarcales et réinventer leurs identités.
LA PARCHEMINERIE
SAMEDI 18 MAI
HORAIRE 16h50
Je préfère être cyborg que déesse, en s’emparant des technologies et entre autre de code de langages des réseaux sociaux, met en lumière des voix marginalisées et proposent des alternatives aux récits dominants ; qu’il s’agisse de dénoncer le racisme, de prôner un discours féministe intersectionnel et d’autodétermination dans le cadre notamment du travail du sexe.
Dans la lignée du Manifeste Cyborg de Donna Haraway, les femmes et personnes minorisées sont invitées à se réapproprier les sciences et les technologies pour en faire des outils au service des pensées féministes et décoloniales, pour aller vers plus de justice sociale et ainsi une transformation radicale de la société.
A MASS SPORTING EVENT
Mina Mohseni (elle)
IR - 3’54 - 2023
PUSSY PORTAL : ENTER THE CHAT
Sarah Turner (elle, iel)
US - 21’40 - 2023
MARKETING KEELED FREE WEB
LIKE A STORM
Gaean Maris Benna (tu)
Stateless - 4’ - 2022
ABG (ASIAN BABY GIRL)
Cheyon Woo (elle)
KR - 9’30 - 2020
AVATAR STORY
Sara Ytic (elle)
FR - 1’26 - 2022
© Natasha Cantwell
APPRENDRE LE LANGAGE DES ARBRES ET DES RUISSEAUX
Comment réenchanter le monde ? Le programme de projection Apprendre le langage des arbres et des ruisseaux propose des débuts de réponses à cette question. A travers des formes documentaires, poétiques, et des expérimentations artistiques, ce programme nous invite à prendre le temps de l’émerveillement.
L’auteur Baptiste Morizot utilise le concept de crise du sensible pour expliquer que nous traversons un moment d’appauvrissement des mots, des capacités à percevoir, des émotions et des relations que nous pouvons tisser avec le monde vivant.
LA PARCHEMINERIE
SAMEDI 18 MAI
HORAIRE 19h40
A force de rationalisation, nous avons mis le monde à distance. Au point d’envisager ce qui nous entoure, non plus comme des paysages vivants mais comme des ressources utilitaires à exploiter. Face à un monde qui pourrait nous laisser plonger dans un état de résignation ; apprendre le langage des arbres et des ruisseaux est une manière de résister, c’est une façon politique de reprendre du pouvoir d’agir.
Il en va d’une responsabilité collective et politique de concevoir ce que l’on appelle nature non plus comme un décor mais comme le vivant fondateur de nos vécus.
« Il faut politiser l’émerveillement », Baptiste Morizot
LE LABYRINTHE DU BETTA
Manon Riet (elle) et Thomas Portier (il)
FR - 15’ - 2022
OLFACTORY HACKING
Karoline Straczek (elle), Société Potop
FR/PL - 2’53 - 2023
POUR BÉHÉMOTH
Mathilde Bodiguel (elle)
FR - 5’16 - 2015
I CAN FEEL IT COMING
Karin Fisslthaler (elle, iel)
AT - 7’52 - 2022
THE ANT COLONY
Natasha Cantwell (elle)
NZ - 2’23 - 2023
LES ÉCREVISSES ROUGES TES
LÈVRES DANS L’EAU DU RUISSEAU
Juliette Morisse (elle)
FR - 2’ - 2022
WASSERMUSIK (WATER MUSIC)
Bary Berger (il) et Captain Fiffy
Collective
CH - 8’04 - 2022
THE STREAM XII-II
Hiroya Sakura (il)
JP - 5’ - 2022
NOS SILENCES NE NOUS PROTÉGERONT PAS
Nos silences ne nous protègeront pas provient d’écrits d’Audre Lorde, poétesse, noire et lesbienne. Elle utilisait l’écriture comme un moyen de donner une voix aux personnes minorisées réduites au silence, en raison de leurs identités, et combattait ainsi toute forme d’injustices et d’oppressions. Être entendu·es dans des sociétés oppressives, c’est le combat mené par Audre Lorde et les personnes opprimées. La notion de discours est centrale dans cette programmation, qu’il soit empêché et mis en valeur dans des propositions, ou qu’au détour d’une conversation, il soit libérateur.
LA PARCHEMINERIE DIMANCHE 19 MAI
HORAIRE 13h
L’on assiste alors à des conversations : l’une sur l’observation des évolutions d’un quartier marginalisé par ses habitant·es elleux-mêmes ou encore un dialogue réflexif autour du racisme et de l’exclusion sociale vécus par une famille. Aussi, l’on observe la mise en lumière d’une collection de scènes de film censurées en raison (raciste !) de l’origine kurde d’un prénom, mais également un documentaire expérimental s’éloignant du discours sensationnaliste des journalistes, dans lequel l’on suit le quotidien de personnes ukrainiennes forcées à l’exil en raison de la guerre actuelle.
MY NEXT DOOR NEIGHBOURSINDE VED SIDEN AF
Maia Torp Neergaard (elle)
DK - 18’ - 2023
EN COURS
Juliette Corne (elle)
FR - 18’ - 2022
KEJE
Isik Fatma Belkis (elle)
TR - 2’ - 2012
ELLE S’APPELLE MOHAMED
M’Barka Amor (elle)
FR - 12’32 - 2022
OÙ JE VAIS, LES ARCS-EN-CIEL
COULENT SUR LES BRAS
Les arcs-en-ciel ont toujours été sujets de fascination et d’inspiration de mythologies. Initialement un phénomène optique, l’arc-en-ciel a été sujet de nombreuses interprétations imaginatives et fictives à travers différentes cultures, de par leur beauté et leur complexité. Dans les années 70, il devient le symbole des luttes queer, représentant ainsi une volonté de libération des normes établies et de la marginalisation.
Comment les personnes placées en marge par la société peuvent-elles se ré-approprier leurs imaginaires ? C’est la question que pose les vidéos de ce programme de projection. Elles nous convient à explorer des voies d’émancipation joyeuses pour s’extraire des systèmes de domination contemporains.
LA PARCHEMINERIE
DIMANCHE 19 MAI
HORAIRE 17h30
On nous compte le récit d’une Jeanne d’Arc en quête d’émancipation qui revendique son droit à l’évasion et souhaite gouverner ses bras et ses jambes. On nous propose une relecture de récits médiévaux qui se parent d’une palette inclusive de couleurs. Dans les recoins d’un parking, sur une exoplanète, ou encore assis·es au chaud dans une librairie, on se met à rêver de nouveaux imaginaires poétiques, loufoques et politiques en pensant collectivement des stratégies de lutte contre le patriarcat et le capitalisme.
PÂTIS TIDINESS
Virginie Sistek (elle)
CH - 15’03 - 2023
ÉTENDUE
DE JEANNE EN SON TERRITOIRE PROPRE
Gaëlle Cognée (elle)
FR - 19’10 - 2022
LOVE STORY
Heloïse Farago (elle)
FR - 17’11 - 2023
THE PARKING LOT OF DREAMS
Alexis Krasilovsky (elle)
US - 7’30 - 2021
PLANET ABUNDANCE I
Emma Bowen (elle)
UK - 4’24 - 2022
AMOUR·AMOUR·LIBERTÉ
Conférence/Atelier de Tahin Demiral (FR) sur Barbara Hammer (US)
Feministe, lesbienne et artiste, Barbara Hammer (1939-2019) traverse presque cinquante ans d’histoire, des années 1970 à 2010, à filmer les amours marginalisés. Avec une centaine d’oeuvres consacrées aux récits des personnes LGBTQI+, sa vision du monde ouvre la voie et constitue une mémoire subsistante d’une culture queer. Inspirée par l’intime, enflammée par les vocations féministes et brûlée par la question de désir, Barbara Hammer est aujourd’hui considérée comme la pionnière du cinéma expérimental queer.
LA PARCHEMINERIE DIMANCHE 19 MAI
HORAIRE 14h15
Tahin Demiral est une vidéaste qui, après s’être formée à la communication à Istanbul, a étudié le cinéma à Rennes. Sensible au regard queer, elle a rédigé son mémoire de recherche sur le nu féminin dans le cinéma de Barbara Hammer (1939-2019). Aujourd’hui, elle s’intéresse aux manifestations du corps vivant dans les images mouvantes et réalise des projets documentaires et vidéos au sein d’Eskemm Films, une coopérative audiovisuelle basée à Rennes. Elle intervient également sur des ateliers pratiques de cinéma auprès de différents publics.
Comment affirmer son existence marginalisée à travers la caméra lorsqu’il n’y a pas de récit, ni de langage reconnu ? Le récit de soi est-il un mode de revendication ? Ce sont des questions que pose Tahin Demiral dans l’atelier Amour·Amour·Liberté ! En contextualisant le cinéma de Barbara Hammer d’un point de vue historique, politique et esthétique, cet atelier propose une rencontre avec les sensibilités et les réflexions d’une cinéaste qui dépassent son époque en inspirant les nouvelles générations.
Portrait
© Hannah Ensor
de Tahin Demiral
de Barbara Hammer
Porttrait
NITRATE KISSES
Barbara Hammer (US), 67’, 1992
Avec NITRATE KISSES, Barbara Hammer explore les émulsions et les images abîmées, vestiges perdus de la culture gay et lesbienne.
L’histoire refoulée, invisible de gens marginalisés est contextualisée par rapport au comportement sexuel des gays et lesbiennes d’aujourd’hui. L’histoire contemporaine de la sexualité sous-estime la résistance des cultures gay et lesbienne pour défendre leur survie face au pouvoir et à la domination de l’idéologie hétéro.
LA PARCHEMINERIE
DIMANCHE 19 MAI
HORAIRE 16h
Les questions de la représentation historique sont examinées au travers de la marginalité, lecture entre les lignes et entre les images. Des films d’archives des années 30 ainsi que des extraits du premier film gay américain de Watson et Webber, LOT IN SODOM, se mêlent à des séquences contemporaines.
Barbara
©
Hammer
Performances et lives
WEAVING MUTATION, ROSE-MAHÉ CABEL (IEL), FR
Rose-Mahé Cabel fait de sa vulnérabilité un être au monde. En creusant la faille de la fragilité, du soin, de l’attention, du changement de perspective son travail questionne la rationalité et l’ordre établi. Avec la mutation comme dispositif, la dédicace comme langage et l’organique comme matériau l’oeuvre touche, bruisse, froisse, colle à la déviance afin d’écrire des contre-récits des entre-mondes et des mythologies non binaires.
Texte rédigé par Céline Sabari Poizat pour NONFICTION
HORAIRE 21h
Weaving mutation est une installation performance qui se déploie dans le temps en plusieurs tableaux, où l’artiste mue petit à petit en créature arachnide. Il est question de convoquer la figure de l’araignée, de la fileuse. L’araignée sécrète tout au long de son parcours, une toile de sens. Elle symbolise la manière dont les choses dépendent les un·es des autres. Le geste du tissage, c’est un geste de rendre dépendant, de passer dessus dessous. La toile d’araignée c’est un art de la co-dépendance enchevêtrée.
© Belisse Perrin
LA PARCHEMINERIE SAMEDI 18 MAI
OUVRIR LE REIXU, ANTHEDEMOS &
CO (IL), FR
Anthedemos - et son alterego artistique Erebo Rose - est diplômé de l’école nationale supérieure d’art de Paris-Cergy. Son travail est principalement articulé autour de la performance, qui lui permet de réunir textes, musiques, vidéos, accessoires et costumes. Il construit des récits pseudo-mythiques empreints de réalisme magique. Les différents médiums qui s’y assemblent figurent des mondes qui se jouxtent et communiquent, ouverts par des figures en transition dans un flou des limites, des personnages hybrides, queers et soft monstrueuses. Ielles cherchent la métamorphose.
LA PARCHEMINERIE VENDREDI 17 MAI
HORAIRE 21h30
Dans la performance Ouvrir le Reixu, Erebo Rose et son assistant Galadran vous proposent un voyage transpersonnel à travers leurs cycles de séminaires transpersonnels.
Ouvrir le Reixu : Arcane 1 est le premier niveau d’initiation proposé. Quatre participanx sont introduits à cette pratique mystique, sous les yeux d’une foule d’aspirant.es.
«Bonjour, Orphelinx de la multimmanence Et Velrareiqa
On m’appelle Erebo Rose et je viens dans vos êtres etheriques faire feu des braises minesiques.»
© ANTHEDEMOS
MARGUERITE, MARION BINOIS (ELLE), FR
interprétée par Marine Gambardella (elle), FR
Liant danse, création plastique et direction artistique, la performeuse multidisciplinaire Marion Binois se place comme artiste de l’intime. C’est à travers ses masques, véritable interprétation de l’individu qu’elle questionne la notion d’identité. Son travail mêle pratiques corporelles et sculpture sous forme d’installations hybrides.
Sa danse, aux origines aussi plurielles que signifiantes est à l’image de ses pratiques, protéiforme. Ne soyez pas choqués de voir des interventions aussi brutales que douce, c’est avec le corps que Marion interroge les différentes aspects de l’humain en donnant vie aux univers plastiques qu’elle créée.
LA PARCHEMINERIE
SAMEDI 18 MAI
HORAIRE 22h25
Marguerite est une valeur sûre, elle est celle qui ne baisse jamais les bras, qui se bat corps et âme pour ses rêves et ceux de son entourage. Elle est celle que l’on qualifie d’indestructible, celle qui peut tout surmonter.
Mais Marguerite doute, elle a ses peines et ses instants moroses. A l’abris des regards, elle est vulnérable et fragile. Elle sait qu’elle peut affronter les difficultés, cependant, elle aussi à ses plaies à panser, elle a un coeur à guérir.
Marguerite se soigne en silence. Elle reste à l’intérieur de cette carapace qui lui colle à la peau. Elle est incapable de l’enlever ; ne sachant pas pourquoi il est si dur d’exposer ses fragilités.
Marguerite crève l’écran puis en sort pour investir l’espace de nos rêves.
BORA MURMURE (ELLE), FR
BORA est une artiste queer interdisciplinaire française explorant différents médiums qui ensemble forment un univers où l’imagination est un activisme. La cathédrale émotionnelle de Bora est multi-morphique, elle est magique, elle n’a pas peur de tout ce qu’elle peut être, de toutes les formes qu’elle peut incarner ni de toutes les voix qu’elle peut prendre. À travers la création digitale, l’installation, le son, ou encore la performance, elle explore les paysages imaginaires comme un moyen de naviguer dans notre réalité à travers la tendresse. Une tentative de déconstruction et d’acceptation qui nous invite à nous montrer tels que nous sommes, à reconstruire et incarner nos récits.
LA PARCHEMINERIE
VENDREDI 17 MAI
Performance
HORAIRE 23h45
© MY L!NH
JU BOURGAIN (IEL) ,
Ju Bourgain est diplômé·e de l’École supérieure d’art d’Aix-enProvence en 2018. Son travail prend la forme de performances participatives ou collaboratives, d’installations vidéo, de poèmes, ou de sons. La performance est-elle une fête ? Telle est la question qui motive la démarche artistique de Ju Bourgain, qui envisage l’art comme une célébration de la vie.
Le travail de Ju Bourgain est un voyage initiatique à l’ère postinternet. Des corps, mutants et post-binaires s’allient avec les folles qui hantent l’histoire occidentale pour vibrer, pour danser jusqu’à l’épuisement de la chair, jusqu’à toucher l’éther et s’ouvrir enfin à la « tendre indifférence du monde »*.
L’esthétique de l’artiste est celle de la fête comme un temps de transe collective, un rituel de passage, une mutation dans l’errance et le tâtonnement. Les performances chorégraphiées, telles sorties d’un rêve, s’insinuent dans le monde dit réel et ouvrent une brèche de contact. Il est question de transformation.
LA PARCHEMINERIE SAMEDI 18 MAI
HORAIRE 22h25
La grammaire est fragile et touchante, faite de parures, de bulles de savons, de paillettes, de peau, de liens et de mouvements dans les champs. La bande son, généralement techno, telle la pulsation d’une génération alien au monde néolibéral vient glitcher l’ordre binaire. Bref un subtil mélange d’urgence et de vulnérabilité qui nous tient en haleine. Il est question d’amour.
L’œuvre de Ju Bourgain est une œuvre qui fait famille, où fluide signifie libre.
Texte rédigé par Céline Sabari Poizat pour NONFICTION
*A.Camus
FR
EMOTIONAL SPACES, MIDNIGHT
TOTEM (ELLE), FR
Quand Morgann (Midnight Totem) découvre la MAO fin 2020, le coup de foudre est immédiat. Son profil neuroatypique et autodidacte confère à son approche de la composition une dimension singulière et sensible. A travers une musique brute et onirique, elle transcende son vécu de violences et son rapport au handicap. Elle vous invite dans cet univers très personnel qui puise dans les sonorités ambient, electronica et techno pour une expérience immersive et introspective.
LA PARCHEMINERIE SAMEDI 17 MAI
HORAIRE 00h
© Alejandra Vaughan
LIVE DE CLÔTURE, AMARIN
ROMARIN (IL), FR
Amarin Romarin écrit de la poésie DIY, compose et joue des concerts d’électro-entetante, fabrique des collages et des zines, écrit des histoires de science-fiction dans lesquelles se lover. Cela parle souvent de santé mentale, d’amour queer, de changements de corps et de monde, de se tenir chaud ensemble dans un univers qui s’effondre. Cela parle de deuil et de sensualité. De faire corps et communauté dans un monde de cendre et de sable qui s’effrite sous les doigts.
LA PARCHEMINERIE DIMANCHE 19 MAI
HORAIRE 19h15
© Amarin Romain
L’équipe Oodaaq
Direction générale & artistique
Blue Lévignat
Programmation Vidéo
Hilary Galbreaith
Jury de sélection
Hilary Galbreaith
Blue Lévignat
Ari Caron-Delacour
Graciane Payet
Thifany Le Saout
Coordination, médiation & rédaction des textes
Graciane Payet
Blue Lévignat
Traduction
Graciane Payet
Communication & Graphisme
Ari Caron-Delacour
Priscilla Le Lay
Jonathan San José
Régie son & lumière
Eliott Berthenet
Catering
Arthur Guillorel
Conseil d’administration
Richard Guilbert
Priscilla Le Lay
Jonathan San José
Nous remercions les bénévoles et nos adhérent.e.s pour leur soutien précieux.
L’Oeil d’Oodaaq est membre de la FRAAP (Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticien·nes), du réseau a.c.b (Art contemporain en Bretagne) et du réseau Films en Bretagne.
Et un grand merci à Audre Lorde, Donna Haraway, Hortense Belhôte, Laurène Marx, Leonie Pernet, Médine, Voyou, Wendy Delorme & Yelle pour leur poésie qui nous ont inspiré les titres des programmes de projection du Festival Oodaaq 2024.
Nospartenaires
Soutenu par