Récits de ville avec habitants : les potentiels du territoire

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LIRE LA VILLE FEMMES, CIVILITÉ, TRAVAIL ET ESPACE URBAIN DEUXIÈME TEMPS : 2008-2009

RÉCITS DE VILLE AVEC HABITANTS LES POTENTIELS DU TERRITOIRE

SOMMAIRE

Rappels en préambule (p.7) - Objectifs et territoire d’application - Une démarche en 3 temps

I. LE QUARTIER DE LA TOURTELLE DANS L'ESPACE ET DANS LE TEMPS (p.9) Cartographie 1. Les 6 quartiers les plus peuplés d'Aubagne, dont la Tourtelle 2 La formation urbaine de la Tourtelle : de 1811 (cadastre napoléonien) à nos jours

II. UNE FAÇON D’ABORDER LE TERRITOIRE (p.19) 1. UNE APPROCHE PRAGMATIQUE, LE POSTULAT D’UN TERRITOIRE FERTILE Rechercher ce qui est là (et non ce qui manque ou dysfonctionne) Trouver les points et les lignes de solidité du territoire, s'appuyer dessus La république participative des non-humains L'histoire du territoire 2. UN OUTIL POUR REPERER LES POTENTIELS DU TERRITOIRE : UNE PETITE MACHINE A LIRE PORTATIVE (P.24) Étape n°1 : aller dans le paysage foisonnant (lire) Étape n°2 : réduire le paysage à un texte (écrire) Étape n°3 : lire le texte phrase par phrase (recopier) Étape n°4 : livrer chaque phrase dans un maximum de ses versions et tonalités (traduire) Étape n°5 : extraire du paysage les préconisations qui lui sont inhérentes, les énoncer (déduire) Étape n°6 : trier ces préconisations et en retenir certaines réalisables à court, moyen et long terme (critiquer/tamiser, cueillir) 3. LA PROBLÉMATIQUE ECONOMIQUE ET URBAINE DE LA TOURTELLE, “ZONE DE LOGEMENT COLLECTIF“ (p.27) Quitter la campagne Les espaces qui constituent la Tourtelle L’axe qui traverse la Tourtelle, l’avenue Pierre Brossolette Ni rénovation urbaine ni résidentialisation Aller vers la ville ? Illustrations : Comparaison de la taille des parcelles dans le centre ville et au quartier de la Tourtelle La juxtaposition des fonctions au quartier de la Tourtelle Discontinuité urbaine Trame et orientation 4.
LES POINTS D’APPUIS D’UN DEVELOPPEMENT POTENTIEL ECONOMIQUES ET URBAINS PRENANT EN COMPTE L'EGALITE, LA CIVILITE, L'ECOLOGIE ET L'EMPLOI (p.34) La recherche d'une cohésion urbaine et sociale Comment retrouver la ville? Sur quoi se fonder?

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III. 5 PISTES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE (p.37) Fiches de postes déduites de la lecture du paysage, précédées de la liste des personnes qui ont participé à leur élaboration 0. Tableau récapitulatif : nature et volume des activités possibles 1.

Les services aux habitants (résidents et travailleurs) (p.41) 1.Création de buvettes 2.Atelier de veille et de création de services élémentaires 3.Création d'un garde meuble/stockage/consigne pour désencombrer les logements 4.Création d’une salle des fêtes (civiles, familiales, amicales) pour le quartier 5.Création d’un square protégé pour les tout-petits 6.Création de postes de receveurs dans le bus

2.

L'écologie : autour de Madame Huveaune et du développement durable (p.57) 7.Les bergerons/bergeronnes : observation, choix, entretien visant à conserver l’éco-système Huveaune 8.Les connaisseurs de l’Huveaune : observation, développement et transmission de connaissances 9.Création d’une Maison de l’Huveaune 10.Création d’un jardin potager en copropriété (2 000m2) Exploitation et vente exclusive au profit d’Anjou 11.Création d'une association de jardins potagers familiaux (7 000 m2) 12.Création d’un jardin-école pour les habitants et d’un jardin d’herbes 13.Création d’une activité de Photographe-portraitistes avec mise en scène sur les rives de l’Huveaune 14.Atelier de récupération couplé avec activité de désencombrement + surveillance des déchets et encombrants 15.Atelier pédagogique municipal d'auto construction utilisant des techniques et matériaux écologiques

3.

Le tourisme urbain : des promenades modernes (p.83) 16.Mise en scène des prochains chantiers 17.Edition et vente de nouveaux plans-guides et cartes postales d’Aubagne 18.Formation de guides salariés pour faire visiter les quartiers aux Aubagnais et aux touristes, pour accueillir les nouveaux habitants

4.

La carrière des voitures et de la mécanique (p.93) 19.Un garage (associatif ou non) de réparation automobile 20.Un atelier pour les deux roues motorisé et les vélos

5.

La filière argile (p.99) 21.Utilisation de la brique dans les aménagements du quartier 22.Utilisation de l’argile pour des soins médicaux et esthétique Couveuse-pépinière = sas entre diplôme et activité indépendante (projet de la ville et de l’agglo) Création d’ateliers artisanaux (idem) Services mutualisés de développement, gestion et commerce (idem)

ANNEXES (p.107) - Nos 12 triptyques pour des promenades modernes (évocation) (p.109) 1. Se promener pour étrenner l'extension du centre-ville 2. L’histoire urbaine de la Tourtelle 3. Des Marronniers au parc Jean Moulin 4. L’Huveaune à la Tourtelle 5. L’Huveaune Fantôme 6. Quartier des Passons 7. Cité du Charrel 8. Quartier du Pin Vert 9. Quartier de la Tourtelle 10. Quartier Palissy 11.Les Défensions 12. Recevoir l’Association Française des Promenades Urbaines.

- "Madame Huveaune", un film en 120 plans fixes, réalisé depuis le milieu de son lit (évocation p.113) - Exemple de retour à un espace public densifié et maillé : quartier de la "Meinau" à Strasbourg (Stéphanie STRASSER, urbaniste) (p.115) - À propos des “non humains“, un article de Bruno Latour : “À nouveaux territoires, nouveau sénat“ (p.116) - À propos d'agriculture urbaine, un article de Maria Pia MASCARO "Sous les pavés, la terre" (p.119)

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RÉCITS DE VILLE AVEC HABITANTS LES POTENTIELS DU TERRITOIRE

Rappels en préambule Objectifs et territoire d’application Pour résumer notre objectif, disons que nous visons, sur un territoire précis, un développement non contradictoire de l’espace urbain, de la civilité, de l’égalité, de l'activité économique et de l’emploi. Le territoire auquel nous nous sommes attachés est celui des six quartiers les plus peuplés de la ville d'Aubagne, avec une application de la démarche centrée sur le quartier de la Tourtelle (voir le plan page précédente).

Une démarche en 3 temps Pour mener cette étude-action, nous avons envisagé trois phases sur une amplitude de trois années. - La première phase a été consacrée à une prise de connaissance du territoire et de nos partenaires ainsi qu'à la création de nos outils. Concernant l'égalité hommes/femmes, dans cette première phase, nous avons en particulier établi un diagnostic de l'égalité sur l'ensemble du territoire de la commune. Pour cela nous avons dans un premier temps inventorié les structures et organismes intervenant à Aubagne en distinguant l'offre faite par eux aux femmes et aux hommes ; nous avons également reconstitué l'histoire récente de l'égalité entre hommes et femmes dans la commune. Puis, nous avons utilisé une méthode comparative relativement élémentaire : nous avons ligne par ligne, appliqué les 9 chapitres et les 30 articles de la CHARTE EUROPEENNE DE L'EGALITE à une description précise de la situation aubagnaise, documentée auprès de tous les acteurEs (éluEs, tecchnicienNEs, habitantEs) en présence. De la mise en jeu de cette comparaison, ressortaient des préconisations permettant de rapprocher la réalité de la commune des intentions de la Charte. Une signature de la charte par la Ville d'Aubagne était prévue en novembre 2008, mais elle a été repoussée. NB. Les phases 2 et 3 ont néanmoins commencé à poser leurs jalons dès cette première année. - La seconde phase, qui a continué l'expérimentation et la mise au point des outils, s'est centrée sur le quartier de la Tourtelle, et a été principalement consacrée au repérage des potentiels du territoire à partir de nos outils d'observation et de transcription : déambulations, images et récits de ville, le plus souvent en compagnie des personnes directement intéressées à ce territoire (éluEs, habitantEs et technicienEs). Une attention particulière a été portée aux déplacements des femmes : à partir d'interviews orientées sur ce sujet auprès d'une douzaine d'habitantes de la Tourtelle, nous avons reconstitué la figure de leurs déplacements quotidiens, hebdomadaires, etc. à partir de leur lieu d'habitation. Ces observations et le contenu des interviews ont également nourri les idées

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d'activités potentielles décrites dans les fiches présentées au dernier chapitre. Dans cette seconde phase, nous avons également commencé l'accompagnement de personnes en recherche d'une orientation et d'un travail. - La troisième phase fera se rencontrer au moins pour partie, s'emboîter, les potentiels et les projets des habitants avec ceux du territoire. Cette rencontre achèvera une boucle 1 dans le mouvement d'ancrage que nous recherchons et qui devrait permettre à la Tourtelle de passer de son état de “zone d'habitat collectif“ à un état de quartier de ville. Il faudra certainement dessiner d'autres boucles avant d'atteindre la masse critique qui entrainera une dynamique "naturelle", endogène. Ce mouvement naturel vers l'état de ville est actuellement contré par son opposé : la tendance statique inhérente à la logique de gestion qui régit entièrement le dispositif spatial en place, celui des grandes parcelles résidentielles de copropriété ou d'organismes HLM.

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ou "d'incrémentation" pour reprendre le terme de l'architecte Lucien Kroll.

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I. LE QUARTIER DE LA TOURTELLE DANS L'ESPACE ET DANS LE TEMPS Cartographies

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1. SIX QUARTIERS PEUPLES A AUBAGNE, DONT LA TOURTELLE

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LA FORMATION URBAINE DE LA TOURTELLE

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1811 - Le site de la Tourtelle tel que nous l'avons retenu dans notre recherche-action est ici délimité au Nord par la route départementale 2 et au Sud par la grande route de Marseille. A. Saurel le décrit en 1878 : « des prairies admirablement bien tenues et des vergers de pommiers qui rappellent les plus gras pâturages de la Normandie. » (A. Saurel) C'est un territoire entièrement agricole, s'ouvrant au Nord sur la départementale et régi par la présence de la ferme de la Demande qui organise l'espace autour d'elle. Irrigué par l'Huveaune et régulièrement carroyé de canaux, il est représentatif de la production aubagnaise : vignes, cultures vivrières et prairies dédiées à l'élevage. Surtout si l'on note le long de la départementale, à l'Ouest de l'entrée de la ferme, la fabrique de poterie avec son four. La ferme de la Demande est une dépendance du domaine de la Demande, situé au nord-est de notre périmètre. La ferme sera en partie détruite dans les années 1960, il nʼen reste plus quʼun bâtiment accueillant la chaufferie de la Résidence Anjou.

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1934 - En un peu plus d'un siècle, le territoire a été considérablement bouleversé et entièrement réorienté. Tout autour, l'environnement s'est peu à peu industrialisé : avec des activités encore artisanales comme la tannerie Givone installée en 1858 (elle fermera en 1958), la minoterie du moulin Roman (1890-1968), le moulin de la Fortunée (minoterie puis usine de concassage), une usine de céramique, une poterie, ou la laiterie municipale CLARA, et des activités plus industrielles comme Rousselot. En effet, à une échelle autrement plus importante, au Sud de la Tourtelle s'est implanté le vaste complexe usinier de la gélatine Rousselot (1901), un ensemble de constructions de brique qui sera plus tard investi par différentes activités et emploiera durant un siècle un grand nombre de salariés (en 2008, 70 salariés y travaillaient encore pour SKW Biosystems). Notre périmètre quant à lui paraît encore intact, pourtant les prémisses de sa conversion sont déjà là : une ouverture a été pratiquée au Sud, inversant l'orientation du site, vers la route de Marseille et son tramway électrique, le 40, inauguré en 1905, avec arrêt à la Tourtelle. Cette ouverture au Sud, qui a demandé de créer un pont sur l'Huveaune et une route SudNord (l'actuelle avenue Brossolette), a été conçue pour viabiliser le territoire en vue d'y accueillir en 1939 les abattoirs de la ville.

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1960 - Les abattoirs municipaux de la Tourtelle sont installés depuis vingt ans. Sur le terrain alentour, les parcelles restées libres ont gardé leur vocation agricole. À l'Est de l'avenue Brossolette les canaux continuent d'irriguer les prairies, à l'Ouest ils ont disparu. Dans l'année même, 1960, les travaux de la résidence Anjou vont commencer. Tout autour, au-delà de l'Huveaune, le quartier s'est progressivement résidentialisé : les maisons individuelles, en implantations autonomes ou en lotissements, se disséminent un peu partout; et déjà un ensemble collectif de logements, le "square Clair Soleil", est venu se loger en 1958 au Sud-Est du carrefour. Ainsi, bien que les activités qui s'implantent là, les abattoirs comme l'usine de gélatine, ne se présentent pas comme des plus riantes et que, par les bruits et les odeurs qui en émanent, elles n'appellent guère à voisiner, un quartier est pourtant en train de naître autour d'elles, du fait même de leur présence et de celle du tramway. Leurs nuisances ayant motivé leur mise à l'écart du centre ville, il est logique que le quartier naissant autour de ces activités ne s'inscrive pas dans la continuité géographique du tissu urbain. La rapidité des implantations, comme les modèles urbanistiques en vigueur, ne laissent sans doute pas non plus la liberté aux maisons de venir ici tisser leur nouvelle toile. Néanmoins, la croisée des chemins (Bon Civet et Gélatine) avec la grande route de Marseille et la nouvelle avenue (Brossolette) offrent une forme suffisamment caractérisée pour que, telles des arapèdes ayant repéré le bon rocher, deux maisons d'angles viennent habiter les entredoigts du nouveau carrefour. Une maison d'angle : forme urbaine s'il en est, promesse que la ville pourrait venir "prendre" à partir de là.

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1972 - De l'ancienne résille des canaux, seul demeure un filet d'eau en contrebas du talus de l'autoroute, au Nord-Est du site. La copropriété Anjou a été construite en 1960. En 1962, l'autoroute A50 est ouverte à la circulation. Entre 1962 et 1963, des rapatriés du Maroc et d'Algérie (dont une importante communauté tzigane) sont logés par la commune dans dix-neuf baraquements au Sud des abattoirs : la cité de transit. La LOGIREM à son tour intervient massivement dans le paysage, avec la construction, en1968, de deux tours de 12 étages (128 logements) entre la cité de transit et l'avenue Brossolette, puis celle du "groupe Pierrot" en 1970 (128 logements) entre l'Huveaune et la route de Marseille. Le LEP Eiffel est commencé dans cette année 1972. La GMC (Générale des Matières Colorantes) rachète et agrandit la laiterie CLARA, triplant son occupation au sol. L'ensemble sera ensuite racheté par le marchand de peinture CAMI en 1988.

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2009 - En 40 ans cette séquence de la vallée de l'Huveaune a en grande partie perdu l'accès à son sol naturel et meuble, lequel se retrouve presqu'entièrement imperméabilisé sous les bâtiments et le bitume. Des équipements consommateurs d'espace comme le marché de gros (1977) et les services techniques (1986) ont été casés là par la ville. En 1978, une crue de l'Huveaune est venue inonder tout ce qu'elle a pu, la cité de transit s'est retrouvée les pieds dans l'eau, à la suite de quoi elle a été démolie. Dix ans plus tard, en 1988, le lotissement des Amaryllis a été construit pour y reloger une partie des habitants. On a pris soin, dans cette zone inondable, de laisser vacants les rez-de-chaussée qui sont occupés par un garage : les 29 logements se trouvent à l'étage, accessibles par un escalier extérieur. En 1980, une voie (avenue Manouchian) et un rond-point (Eiffel) sont créés en bordure Ouest de notre périmètre. C'est également en 1980 que la majeure partie des abattoirs est démolie, ne laissant que la maison du gardien (qui deviendra en 1989 la Maison de Quartier) et les bâtiments formant la partie Ouest, lesquels seront ensuite occupés par Boviande (boucherie en gros) et Berneix (poterie). Les gravas des abattoirs ont été tassés et modelés en bosses dans l'idée que celles-ci pourraient se prêter à l'exercice du vélo-cross. En 1984, dans les espaces restés libres entre la résidence Anjou et l'Huveaune, la société d'économie mixte de la ville (AUBASEM) construit un ensemble peu élevé (R +3) avec une partie en accession à la propriété et un ensemble de 200 logements sociaux locatifs, aujourd'hui gérés par l'OPAC. En 1985 la ville construit le groupe scolaire Paul Eluard, la crèche et l'école maternelle. En 2007, un centre commercial comprenant un super marché ED s'installe entre l'Huveaune et CAMI. En 2008, le marchand de peinture, présent depuis 20 ans, licencie son personnel et ferme ses portes. En 2009 l'ensemble des bâtiments qui composaient l'usine Rousselot est racheté par un promoteur de logements et démoli.

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Sur cette vue aérienne, l'ensemble Rousselot est encore en place. Une partie des arbres bordant la rivière est encore là ; depuis nombre d'entre eux, d'imposants platanes, ont dû être abattus. On voit le moulin de la Fortunée dans son écrin de verdure. Le gris du sol construit ou bitumé est également bien visible; malgré les apparences, le carré vert vif entre les bras de la résidence Anjou en fait partie : il s'agit d'une surface de pelouse recouvrant le toit d'un parking.

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II. UNE FAÇON D’EXPLORER LE TERRITOIRE

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1. UNE APPROCHE PRAGMATIQUE, LE POSTULAT D’UN TERRITOIRE

FERTILE Rechercher ce qui est là (et non ce qui manque ou dysfonctionne) Notre méthode de travail procède d’une démarche de connaissance et d’une approche pragmatique : considérer ce qui est là non seulement avec attention mais avec intérêt, le regarder sous tous ses angles, le placer dans une lumière rasante, le détailler, le décrire, essayer de comprendre comment c’est fait, se demander ce que c’est mais aussi ce que cela devient, ce que cela veut devenir. Une personne : l’écouter, la connaître, la décrire, repérer les savoirs qu’elle a accumulés depuis sa naissance et de là ses orientations “naturelles“. L’aider à s’appuyer sur ce qui la fonde – sa culture personnelle, ses particularités, ses forces propres – pour entrer dans un échange productif avec son environnement. Un sentier : l’emprunter, le marcher, l’observer dans les saisons, voir changer son profil avec les métamorphoses constantes de ses rives – des herbes hautes luxuriantes aux brindilles sèches, à l’humus, la neige… –, tâter du pied son sol, sentir l’élasticité de sa terre battue, ses parties meubles, ses embûches, son modelé, comprendre son mouvement, sur quoi il bute, ce qu’il contourne, et où il va. Pour le “faire“, il a fallu quelques décennies, sa fragilité manifeste protège son caractère solide, têtu. Sa force est celle de la pérennité, de la persévérance. Il a été frayé par l’intention des humains – la volonté de passer – intention longuement répétée, à l’intérieur (ou à l’encontre) de la proposition elle aussi toujours renouvelée, de la nature. Il a la solidité et la valeur irremplaçable de ce qui a été façonné par l’usage, mais sa fragilité est totale devant la destruction. Nous ici centrerons notre intérêt sur les potentiels du territoire, le territoire s’entendant comme le résultat des échanges longs entre les humains et la géographie du lieu, le résultat du travail de l’un sur l’autre. Nous parlerons donc d’abord non pas des personnes, mais des pérennités du territoire, d'une lisière, d'un sentier, d’un pont. Trouver les points et les lignes de solidité du territoire, s'appuyer dessus Si nous osions, nous dirions pour résumer que le devenir d’un territoire se lit d’abord dans les lignes de sa paume, dans les accidents et les traces qui le marquent de façon durable. Ce qui viendra le transformer ou le révolutionner trouvera sa force, et une économie d’énergie elle aussi irremplaçable, à prendre son appui et son élan sur ce qui est déjà là. Les lieux de la sur-modernité – autoroutes, supermarchés, cités ou zones de logements – qui, pour s’établir ont fait table rase du territoire sont communément reçus comme des “lieux inhumains“. Le caractère d’inhumanité qui saute ainsi aux yeux du profane tient certainement à l’échelle et à l’organisation des constructions, aux conditions de vie qu’elles impliquent, mais il tient d’abord à cette rupture dans le mode d’établissement de l’habitat qui a consisté à ne plus tenir aucun compte de l'écoumène, des racines territoriales de la communauté des humains. Le sentier pourra, avec toutes les autres parties solides du territoire, venir constituer les appuis et les indications à suivre pour développer. Le développement ne demande pas d’abord, c’est notre postulat, de se démener et courir en tous sens pour trouver des idées entièrement neuves ou les bons modèles à importer, il demande d’abord de “voir“ ce qui est là et de favoriser des échanges productifs entre ce qui est là et l’environnement. L’environnement s’entendant comme les autres lieux, les autres personnes, les principes de l’écologie, les lois de la République, les règles du marché, etc. Il s’agit d’abord de repérer les lignes et les points d’appui, les compétences du territoire, les lieux et les initiatives qui ne demandent qu’à se développer. Il s’agit ensuite de ne pas empêcher ce développement (ce qui est par exemple le premier réflexe de tout bon responsable de la gestion d’un parc de logement), de le favoriser, nourrir et encadrer jusqu’à ce qu’il ait pris sa place parmi les autres. Aller voir ailleurs aide surtout à voir de loin, à voir en pensée puis, au retour, à voir ici ce qui jusque là nous avait échappé, parce que “sous nos yeux“, trop près.

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Le sentier, nous pouvons lui faire confiance, il parlera : il nous indiquera des activités, leurs lieux, des servitudes, des points de vue, ou des points d’attraction – des “paradis“ dirait l’anthropologue Arlindo Stefani –, des façons de faire, le meilleur tracé et le meilleur profil d’une voie qui passerait par là (il est le résultat de sélections et de contrôles-qualité exigeants), il nous dira où aller et nous enseignera bien d’autres découvertes. La république participative des non-humains Nous avons pris ici le sentier, un peu au hasard, comme exemple d’un élément fondateur du territoire. De fait, le sentier, mais aussi la rivière, le paysage sonore, les chiens, les arbres, les oiseaux,… posent la question du statut qui est accordé au non humains dans la pensée d’un territoire : quelle place est réservée aux choses, et aux autres êtres à côté des humains qui sont ici les seuls à être considérés comme des habitants ? Serait il raisonnable de penser que l’Homme soit seul à habiter la planète (et le quartier de la Tourtelle) ? Si non pouvons-nous continuer à demander l’avis de tout le monde…à condition que ce monde soit celui de l’anthropocentrisme (qui a suffisamment démontré ses capacités de nuisance) ? Qui parlera au nom des sentiers, de l’Huveaune, du héron et de tous les autres si l’on ne pense pas à leur faire une place, et pourquoi pas, selon la conception du développement durable 2 soutenue par le philosophe Bruno Latour , à les représenter dans nos assemblées ? Nous nous sommes quant à nous essayés à prendre en compte dans notre travail ce point de vue des choses et des non-humains, parfois de façon très matérielle. Ainsi avons nous fait, par exemple, l’expérience de traverser Aubagne et la Tourtelle du point de vue de Madame Huveaune : d’Est en Ouest, du pont de la Planque à celui de l’avenue Manouchian, en suivant son cours depuis le milieu de son lit et en regardant 3 autour de nous, en visitant des paysages auxquels elle est seule à pouvoir accéder . L'histoire du territoire Dans la phase dont nous dressons ici le bilan, nous avons donc commencé par un repérage des points d’appui solides pour les quartiers observés à Aubagne, avec une attention particulière portée à celui de la Tourtelle. Avec sa géographie, l'histoire du territoire va constituer la première source d'information dans notre quête d'appuis solides. Les pages précédentes montrent sur les plans successifs que nous avons pu reconstituer à partir de 1811, la naissance et l'évolution de la forme urbaine sur le territoire qui est aujourd'hui celui de la Tourtelle : son caractère agricole lié à la qualité de sa terre, son patrimoine y compris industriel, ses canaux, ses chemins, ses limites. Nous reviendrons sur la façon dont ils peuvent constituer les points d'appui d'un futur. Avant de passer en revue les points d’appui que nous avons pu repérer dans cette démarche historique comme dans nos conversations avec le site et ses habitants, nous présentons ci-après une sorte de mode d'emploi de notre méthode, suivi d'une rapide problématisation des questions économiques et urbaines que rencontre ce quartier.

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Pour information (et pour le plaisir), voir en annexe un article de Bruno Latour exposant son “parlement des nonhumains“. 3 Il s’agit d’un succession de plan fixes (une prise de vue en grand angle à chaque pas) dont l’enchaînement (1 image/seconde) forme un film.

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2. UN OUTIL POUR REPERER LES POTENTIELS DU TERRITOIRE : UNE PETITE MACHINE A LIRE PORTATIVE Nous avons cherché à lire l'espace existant, à discerner ce qu'il nous dit et ce qu'il peut devenir. Pour cela nous nous sommes fabriqué un outil, une sorte de petite machine littéraire (économique, légère et portative) que nous allons essayer de présenter ici. Une machine à brouter lire le paysage, à le ruminer et à le traduire, essentiellement sous la forme de préconisations : - paysagères et urbaines (chemins, constructions, aménagements, etc.) - d'activités (commerces, productions, fonctions ou emplois avec fiches de postes, etc.). Ces préconisations ayant pour ambition de respecter un double label : de civilité et d’égalité. Nous avons cherché à regarder avec les "yeux fertiles" imaginés par Paul Eluard, celui dont l'école de la Tourtelle porte le nom. Le paysage n'est pas seulement un motif pour les peintres ou les cartes postales, la vie l'irrigue en tous points, une activité permanente l'anime. Le paysage de la campagne agricole n'est rien sans les paysans qui le font, le défont et le refont sans cesse, il en va de même du paysage de la ville dont on a sans doute oublié à quel point ce sont les habitants, les commerçants, tous ceux qui y vivent, qui la constituent. On ne peut concevoir un espace urbain sans penser la vie multiple et foisonnante qui y croise toutes ses dimensions : dimensions concrètes (gabarit des immeubles, emplacement des équipements, gestion de l'eau ou des déchets, trafic, etc.) et dimensions abstraites (civilité, agrément, sentiment de sécurité, de liberté, respect, plaisir de l’anonymat, découverte de l’imprévu, etc.) Dans la démarche de connaissance qui est la nôtre, lire et écrire sont une même chose : pour connaître intimement un texte il faut l’avoir écrit ou, tout au moins, recopié. Entrer dans la connaissance d’un paysage, qu’il soit naturel, agricole ou urbain, c’est le lire activement, c’est à dire le décrire pas à pas, grain à grain : le décrire sans discontinuer comme le point – oiseau, boomerang, planète ou caillou – décrit une courbe. Étape n°1 : aller dans le paysage foisonnant (lire) Nous le décrivons d’abord en effet pas à pas, nous sommes d’abord des promeneurs. Lorsque nous sommes plusieurs (ce sont les déambulations avec les habitants), chacun désigne ce qu’il veut faire découvrir aux autres et nous échangeons des commentaires. Mais seul ou à plusieurs, le principe est le même. Nous sommes des promeneurs qui marchent, observent, s’immobilisent, attendent jusqu’à l’ennui, se 4 fondent dans le paysage, deviennent le paysage dont ils font partie, le mâchent le métabolisent, puis s’en extraient, font un pas en arrière comme le peintre, le regardent de loin, le cadrent, y reviennent, se rapprochent, le considèrent de nouveau, prennent des notes. Et à la fin, toutes ces sortes de méditations passent à la casserole, finissent dans la cuisine de l’écriture. En effet, ce que nous voulons, c’est rencontrer le paysage qui est là et non nous rencontrer nous-mêmes à travers lui, ou lui substituer un paysage qui n’est pas là, un paysage théorique, romantique ou exotique. Nous ne pouvons donc nous livrer entièrement à nos impressions, ni aux concepts appris : il nous faut quitter le registre des références individuelles et subjectives, mais aussi celui de la pure projection qu'elle soit technique, théorique ou autobiographique. Nous ne pouvons pas non plus saisir le paysage dans sa matière brute, bien trop profuse, fuyante et réelle.

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comme dirait l'architecte Henri Gaudin

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Étape n°2 : réduire le paysage à un texte (écrire) Pour rencontrer le paysage qui est là, pour entrer avec lui dans un échange productif, il nous faut d’abord l’arrêter, et le constituer par l’introduction d’un tiers entre lui et nous. Ce tiers en l’occurrence, c’est la description, le récit, l’écriture par laquelle nous le constituons en mots. Cela pourrait être le dessin, voire la photo. Si nous voulons travailler à partir du paysage qui est là, qu’il soit lui-même notre matière première, il nous faut d'abord transformer sa matière brute fuyante en matière solide et “travaillable“ : l'attraper et le maintenir dans la chaine et la trame des mots. Ce tissu premier, entièrement matériel et entièrement symbolique, se proposera comme un objet possible pour notre travail, exactement de la même façon que le récit factuel, le procès verbal écrit par le greffier et produit devant le tribunal permet à tous, magistrats, avocats et prévenus, de constituer les faits et donc de commencer à en parler. Jusque là les faits ne sont pas constitués en référence commune et se perdent dans l’indécidable, voire dans l’impensé, dans les limbes du réel et dans les fantasmagories de l’imaginaire. Le tissu du texte pose un niveau zéro qui est aussi peu naturel, aussi fortement culturel et conventionnel (mais aussi solide et utile) que la date de la naissance du Christ ou de la mort de Mahomet pour le décompte des siècles historiques. De retour, nous avons donc recopié nos notes et saisi le récit pour qu’il soit lisible par tous. Le paysage est devenu description, la promenade est devenue récit de paysage. Pour cela, il nous a fallu décider que notre description n’irait pas plus loin dans sa précision, n’entrerait pas davantage dans le détail infini des fractals et que, tout au moins dans notre entreprise, décrire avait une fin. Étape n°3 : lire le texte phrase par phrase (recopier) Maintenant, c’est le texte et non plus le paysage vivant ou notre regard vivant, même plus l’écriture des notes tracées par la main, c’est le texte imprimé qui va devenir l’objet du travail, la carrière à exploiter. La troisième étape consiste alors à le lire et à en extraire toutes les indications qu’il pourra nous apporter : cela se fera naturellement dans les impressions que, dans son ensemble, il nous livrera à la relecture, dans l’après coup Mais cela se fera aussi, moins naturellement peut-être, dans les traductions et les déductions que nous en extrairons en le relisant et surtout en le recopiant phrase à phrase. Voici par exemple l'une des phrases recopiées dans le récit de l'un d'entre nous (Philippe) : « À l’arrêt du Bras d’Or, 6 jeunes garçons montent dans le bus, gesticulent devant l’automate de contrôle, font mine d’insérer un hypothétique billet et courent s’agglutiner au fond du véhicule. » Étape n°4 : livrer chaque phrase dans un maximum de ses versions et tonalités (traduire) Il s’agit de déplier, détailler chaque phrase fibre à fibre : d’énoncer, sans ajout ni transformation les diverses unités de sens qu’elle contient. Cet exercice exige d’aller droit, d’éviter la déviation du changement ou de l’ajout de sens autant que la dérive de l’interprétation : il nous faut tirer du texte tout ce qu’il suppose sans le déformer ni le transformer. Par exemple, à partir de la phrase recopiée ci-dessus, on peut traduire (sans trahir) au moins 5 unités de sens : => - Six jeunes garçons font semblant de payer leur voyage - Six jeunes garçons ne paient pas leur voyage - C’est un automate qui “poinçonne“ les tickets - Des personnes courent dans le bus de l’avant à l’arrière - Un groupe de 6 personnes s’agglutine au fond d'un bus. Étape n°5 : extraire du paysage les préconisations qui lui sont inhérentes, les énoncer (déduire) Appliquer à chacune de ces unités de sens, comme un réactif, les logiques appartenant aux registres qui nous intéressent, ici : l’espace urbain, la civilité, l’égalité, le développement économique et de l’emploi. Le mouvement est celui de

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l’extrapolation. Il s’agit toujours davantage de "halage" que de projection : pour chaque unité de sens, l’idée est d’attraper ce qu’elle a de plus intrinsèque, intérieur, pour l’emmener le plus loin possible vers l’extérieur, lui tirer les cheveux autant qu’on peut, tirer sur chaque fibre pour voir jusqu’où on peut le faire sans qu’elle craque. Par exemple, à partir de 3 des 5 unités de sens précédentes : Traductions Six jeunes garçons font semblant de payer leur voyage

C’est un automate qui “poinçonne“ les tickets

Des personnes courent dans le bus de l’avant à l’arrière

Déductions

Indications, préconisations

=> les jeunes gens savent sacrifier à la partie représentation (ou simulacre) de la norme sociale ; une mise en scène qui fait partie intégrante des règles de politesse => il y a un accord tacite entre le chauffeur et eux : leur simulation sauve la face de tout le monde et le chauffeur n’est pas obligé d’arrêter le bus pour leur courir après

le bus est un lieu d’apprentissage => apprentissage de la politesse, de l’urbanité => apprentissage de la ruse mais aussi de la fraude => apprentissage des accords tacites (il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas ; il y a des choses qui se disent et des choses qui ne se disent pas) => à l’inverse de ce qui se passe dans le => les fonctions d’hospitalité et de contrôle commerce traditionnel, les fonctions d’acsont manquantes dans les bus depuis la cueil, d’échange commercial (un voyage réduction des effectifs et la suppression des contre un ticket) et de contrôle sont “receveurs“. Leur absence fait du bus un espace assurées sans le recours à la parole. de déshérence et donc d’incivilité ; l’aspect => un espace, mobile ou non, public ou mécanique et anonyme de l’automate accentue privé, appartient toujours à un propriétaire. ce phénomène. Ces fonctions restent donc Dans un bus (comme dans une voiture), on aujourd’hui à pourvoir (elles ne peuvent être est dans un espace privé, celui du tenues par des médiateurs, entre autres pour propriétaire du véhicule. des raisons de statut) =>ici, nous ne sommes pas accueillis par une • voir la fiche de poste “RECEVEUR“ à la personne nous recevant chez elle, mais par compagnie des Bus Aubagnais 5 un automate ; l’activité et la responsabilité => on pourrait réfléchir aux différentes façons de technique du chauffeur, sa place comme sa contrer l’anonymat de cet espace (dans certains posture physique, dos à l’espace en question, pays, le bus porte le nom non de sa destination excluent qu’il exerce une fonction d’hospitalité mais de son chauffeur) ni de contrôle => le bus est suffisamment long pour qu’on => le bus n’est pas seulement un mobile à gérer puisse y courir : le bus est un espace. en termes de vitesse, de technique et d’horaires ; le bus demande à être traité et travaillé comme un espace : il serait intéressant de travailler le statut et la nature de cet espace, qualités, fonctions, ouvertures, entrées et sorties, sécurité, confort, lumière, acoustique, etc. pour améliorer ses qualités d'hospitalité; => est-ce qu’il y a quelque chose d’intéressant à imaginer en regardant de près le plan intérieur des bus aubagnais, en particulier ce lieu de réunion du fond (il faudrait connaître les réflexions et les différents plans qui ont été réalisés par la compagnie de bus)

Pour que cette étape soit productive, il importe de n’exercer aucun jugement sur ce qui se présente : "bien" ou pas, "bon" ou pas, "réalisable" ou non... Étape n° 6 : trier ces préconisations et en retenir certaines réalisables à court, moyen et long terme (critiquer/tamiser, cueillir) Pour répondre à notre objectif initial, nous retiendrons surtout, parmi les indications qui ressortent de cette lecture, ce qui pourra constituer des éléments de programme pour des aménagements urbains, ou définir des activités et des emplois potentiels. Ces derniers seront le cas échéant détaillés dans des projets de création ou dans des fiches de poste.

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Cela suppose que chacun ait la volonté et la capacité d’assurer lui-même ces fonctions pour lui-même, ce qui est le principe du self-service dans les supermarchés. Si les caissières étaient remplacées par des automates sans autre mesure de contrôle systématique, il n’est pas certain que les supermarchés feraient recette.

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3. LA PROBLÉMATIQUE ECONOMIQUE ET URBAINE DE LA TOURTELLE, “ZONE DE LOGEMENT COLLECTIF“ Nous avons eu l'occasion de pratiquer le quartier de la Tourtelle à plusieurs reprises et nous l'avons abordé successivement selon 3 échelles différentes. La 6 première a été celle des “Ateliers de Veille Civique“ , pour lesquels notre cadrage s'élargissait aux limites du Conseil de Quartier (indiquées sur la carte en page 5) ; la seconde, celle de la réflexion participative sur le devenir d'une friche, pour laquelle le cadrage se réduisait à la parcelle concernée : le terrain dit "des bosses", à l'emplacement des anciens abattoirs. La troisième échelle, intermédiaire, correspond de fait à la partie la plus dense en occupation, de part et d'autre de l'avenue Pierre Brossolette, avenue que nous avons également "lue" en détail. Cette dernière échelle s'est avérée suffisamment restreinte pour permettre un dialogue serré avec le territoire, suffisamment ouverte pour y repérer et suivre des chaînes de sens. Englobant la route de Marseille (la N8) au Sud, limitée par l'avenue Manouchian à l'Ouest, l'autoroute au Nord et à l'Est, elle couvre deux à trois fois la taille du centre ancien (cf. carte p.20). Quitter la campagne Pendant des centaines d’années, cette partie de la Tourtelle a vécu sa vie de campagne. Cela fait seulement quelques dizaines d’années qu’elle a quitté l'état agricole : en 1962, les prairies grasses entourent encore le stade et les abattoirs construits dans le milieu des années 30. Depuis, les copropriétés et les HLM ont progressivement rempli l'espace disponible. Aujourd’hui 2 500 à 3 000 personnes y résident ou y travaillent, auxquelles viennent s’ajouter les 500 lycéens et 7 enseignants du LEP Eiffel, ainsi que les brocanteurs et les fournisseurs de l'AMAP qui empruntent épisodiquement le hangar du marché de gros. Le territoire a quitté son état de campagne sans avoir pour autant rejoint l'état de ville. Cet état d'entre deux est aujourd'hui bien identifié, c'est celui des zones de logement dont la Tourtelle présente tous les indicateurs, même si cette classification est ici toute relative : on est à Aubagne, et l'attention portée par les élus aux territoires de la commune constitue une prévention efficace des dérégulations qui sont le fait du zonage urbain. Néanmoins, on retrouve bien à la Tourtelle : - un taux de chômage et d'inactivité plus élevé qu'ailleurs, en particulier chez les femmes ; une proportion de moins de 26 ans plus importante qu'ailleurs ; - des habitants qui sont attachés à leur résidence mais se sentent discriminés à cause de l'état du quartier et des manques du service public ; qui se plaignent d'incivilités, d'insécurité et qui se disent inquiets pour les jeunes, tant pour leur 8 situation actuelle que pour leur devenir ; - une absence de diversité dans l'architecture (immeubles tous construits entre 63 et 88) comme dans les fonctions (monoculture du logement et de l'automobile), - des équipements d'accompagnement spécifiques (éducatifs, sociaux et de loisir) caractéristiques des zones de logement social ; - une quasi absence d'espaces publics ; - un décor urbain lui aussi spécifique (dominante de graphes), marqué "jeunes", "cité", et daté ; avec la présence insistante d'une esthétique sécuritaire (grillages et barreaudages). - des espaces extérieurs indéterminés dans leurs formes, leur statut et leur usage ; espaces qui souffrent par ailleurs d'un manque d'entretien et d'un encombrement qui les font percevoir comme abandonnés (cf. le diagnostic partagé de l'avenue Pierre Brossolette réalisé avec les élus, les habitants et les techniciens).

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Le fonctionnement des "Ateliers de Veille Civique" est décrit dans le livret thématique du triptyque des promenades urbaines consacré au Charrel (cf. p.39). Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne 8 Cf. le tableau de bord des “Ateliers de veille Civique" depuis 1999. Les jugements portés par des personnes n'habitant pas le quartier ne sont pas plus indulgents. Un exemple parmi d'autres trouvé sur le forum Région PACA en février 09 : « pour la Tourtelle, c'est normal que les prix soient moins élevés car c'est un peu craignos » « cela confirme ce que je pensais, je laisse tomber la Tourtelle » 7

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COMPARAISON DE LA TAILLE DES PARCELLES DANS LE CENTRE VILLE ETAU QUARTIER DE LATOURTELLE Les 2 plans sont à Ia même échelle - les parcelles sont en couleur et I'espace public en noir Le centre ville

Le quartier de la Tourtelle

La Tourtelle est un bon exemple du passage opéré par la ville moderne entre la ville continue (ici, le tissu urbain du centre de la ville, en haut) à la ville discontinue (le quartier de la Tourtelle) La ville a changé d'échelle, les parcelles sont 50, 100 à 1 000 fois plus grandes et l'espace public est progres-sivement réduit à une avenue (Pierre Brossolette) traversant le quartier du Nord au Sud. La mosaïque de la ville continue n'est plus d'actualité, ses interstices hospitaliers non plus, toutes ces possibilités d'aller où I'on veut, de choisir cette rue et de laisser celle-là pour une autre fois, de découvrir à l'infini, en suivant quelqu'un ou en s'attablant à une terrasse, se sont réduites à des barreaux routiers et autoroutiers qui gèrent des flux et qui ne sont guère accueillants à I'hésitation, à la flânerie. Encore moins à la rencontre, ou à l'errance. Dans "La condition de l'homme moderne", Anna Arendt a écrit cette belle phrase « Le domaine public, monde commun, nous rassemble mais aussi nous empêche, pour ainsi dire, de tomber les uns sur les autres. »

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Les espaces qui constituent la Tourtelle À la Tourtelle, les espaces extérieurs ont fait l’objet d’aménagements en fonction de la destination qui leur était affectée ; au cours du temps, chacun d'entre eux a connu plusieurs aménagements successifs et, en plusieurs endroits, les appareillages ou les transformations de ces espaces se sont empilés. Dans une logique qui n’est pas celle d'un quartier, du tissage entre elles de chaînes de sens, mais bien d'isolats, chaque parcelle (école, OPAC, LOGIREM, Anjou, etc), a été considérée et traitée en elle-même, avec un parking, un jeu de ballon, un abri à poubelles, etc. Ce processus produit une suite d'espaces juxtaposés, qui ne se regardent pas les uns les autres ; si bien qu'ils peuvent se révéler sans rapport, ou redondants, ou découper entre eux des espaces résiduels à l'abandon parce qu'ils constituent des angles morts, des “no man's lands“ ; ou encore oublier tel ou tel aspect de la vie de 9 quartier qu’ensemble ils seraient censés accueillir . Leur somme ne crée pas a priori une entité urbaine et vivante. L’axe qui traverse la Tourtelle, l’avenue Pierre Brossolette L’avenue préexiste à l’urbanisation du quartier de logements. Avec la création des ensembles de logements à partir des années 60, elle a changé de statut ; aujourd’hui, elle a vieilli et s’est abîmée. Surtout elle n’a pas le rôle structurant que 10 l’on pourrait attendre d’elle . En effet, alors qu’elle constitue aujourd’hui la colonne vertébrale du quartier dont elle est le seul espace public, les codes visibles et sensibles qui l’accompagnent n’indiquent pas une avenue mais une route. Les immeubles ne sont pas tournés vers elle, la nuit elle est éclairée par des lampadaires d’autoroute. Les arbres qui font mine de s’aligner sur ses rives sont totalement irréguliers et en mauvais état ; son tracé, qui n’a rien de rectiligne, ne répond à aucune logique repérable. Elle ressemble davantage à une dérivation de flux automobile qu’à une avenue vers la ville ou à un boulevard Nord-Sud autour duquel s'organiserait le quartier, qui permettrait aux habitants et aux piétons d’aller d’un endroit à l’autre en étant en quelque sorte “entourés“, guidés, protégés. Au contraire, la voiture y est reine et la place accordée aux habitants est très secondaire. Les piétons se heurtent à des non sens, à des obstacles et à des impasses ; et ils doivent régulièrement se mettre en danger, surtout s’ils poussent une voiture d’enfant ou s’ils sont handicapés, pour aller par exemple du pont Brossolette à la Maison de Quartier : en effet il leur sera par exemple impossible de trouver un itinéraire qui ne les oblige pas à descendre sur la chaussée. En lui-même, le simple fait que son allure soit celle d’une route et non d’un boulevard la rend dangereuse. Au lieu de s’appuyer sur la prévention “naturelle“ inhérente à un espace urbain (où l’on sait où on est, où l’on comprend ce qu’il faut faire et où l’on fait attention aux piétons), on est obligé de recourir à des dispositifs répressifs (gendarmes couchés), qui sont à leur tour dangereux, au moins pour les vélos, les motos et les voitures … et qui sont aussi implicitement discriminants pour les habitants. Ni rénovation urbaine ni résidentialisation À partir des années 50, l'approche territoriale qui s’est imposée partout a été celle de la séparation puis du traitement isolé de chacune des composantes de la ville : logement, emploi, culture, transports, etc. créant des zones (de logement, de loisirs, commerciales, etc.) ou de bulles juxtaposées (résidences, enceintes scolaires, espaces verts, etc.). Et l’action des différents intervenants sur un même territoire reste cloisonnée, ou superposée comme des réseaux s’ignorant les uns les autres. À la Tourtelle comme ailleurs un bailleur de logements ne parvient pas à s’intéresser au stationnement des parents d’élèves à la sortie des classes, ceux qui s’occupent des espaces verts n’arrivent pas à répondre aux besoins de ceux qui s’occupent d’animation sociale ou de prévention, et les racines des arbres

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rappelons que la surface occupée par la Tourtelle est 2 à 3 fois plus importante que le centre ville Notons que l’avenue Brossolette mesure exactement la même la longueur (330m) que la séquence urbaine cours Foch/cours Voltaire ou cours Foch/avenue Jeanne d’Arc. 10

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LA JUXTAPOSITION DES FONCTIONS AU QUARTIER DE LATOURTELLE Les 2 plans sont à la même échelle - les parcelles sont en couleur et I'espace public en noir Le centre ville

Le quartier de la Tourtelle

lci on voit la juxtaposition des fonctions dans le quartier et la place qu'elle laisse à la respiration de I'es-pace public à la Tourtelle (plan du bas): à peu près rien. Ce qui caractérise un tissu c'est son absence visible de compacité, la part d'air qu'il contient, intimement et régulièrement tissée avec les autres fibres. Dans la ville continue, le tissage de l'espace public dans l'espace privé, des rues entre les im-meubles, crée pour les habitant un véritable tissu, c'est à dire leur propose un contenant, une portance qui les soutient et leur offre les conditions d'une rencontre. L'espace public, avec ses espaces en creux, exerce de fait une fonction d'hospitalité et constitue les conditions pour "accueillir" : c'est à dire (étymo-logiquement) à la fois reconnaître chacun et l'inviter à se joindre aux autres. Les parcelles juxtaposées sont chacune identifiées à une fonction : chacune se suffisant à ellemême, elles s'ignorent les unes les autres. En conséquence, elles ne forment pas un ensemble cohérent dans lequel serait pris en compte l'ensemble des habitants du quartier; et les équipements collectifs ne seront pas pensés sur l'ensemble du quartier : le même équipement collectif peut être répété dans plusieurs parcelles (un parking, un terrain de foot) ou bien "oublié" par toutes (une horloge, une fontaine, des commerces et des services).

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qu’ils plantent détruisent le travail de ceux qui refont les trottoirs, tordent les chevilles des habitants ; les appareillages sécuritaires proposent une pratique de la brutalité et une esthétique de l’absurde, qui viennent contredire les efforts des enseignants et des éducateurs envers les “jeunes“, etc. Aujourd’hui, cet état de fait n’est toujours pas reconnu comme un problème structurel, il est vu comme un simple dysfonctionnement et les actions correctives préconisées pour y remédier sont la “rénovation urbaine“ (la démolition) et la “résidentialisation“ (la mise en place de dispositifs de prévention situationnelle conduisant à enclaver chacun des immeubles ou ensemble de logement). Améliorer un quartier conçu dans la deuxième partie du XXème siècle demande d’éviter deux écueils : d’un côté, reconduire les logiques ségrégationnistes en place ; de l’autre éradiquer la production urbaine incriminée. En effet, la volonté, actuellement portée par l’ANRU, de démolition des constructions érigées dans cette période reconduit très exactement la logique de la table rase qui a présidé à leur érection. Considérer ce qui est là non seulement comme inapproprié ou gênant, mais plus, comme nul et non avenu, puis le dégager pour se redonner un sol “neuf“ sur lequel on pourra projeter de nouveaux objets dont on imagine qu’ils seront meilleurs, c’est…retourner 30 ou 50 ans en arrière. Ce n’est pas seulement gaspiller un patrimoine utile, ignorer les tensions historiques et architecturales qui s'y déploient, c’est recommencer la même erreur, se priver de la vie qui était arrivée à “pousser“ là, de ce qui était malgré tout venu se loger dans cet espace, c'est se priver du tissage et de l’identité qui avaient commencé à se créer. Aller vers la ville ? Néanmoins, la Tourtelle a été conçue et dessinée par les urbanistes comme une zone mono-fonctionnelle. Et ce statut se reconduit de lui-même à l'identique dans la mesure où ici l’espace est, par définition, régi par des organismes de gestion : il n'est pas en mesure de foisonner, de développer la fertilité économique ni urbaine d'un espace où de multiples fonctions viendraient croiser leurs poussées et leurs contraintes avec celles du logement. C'est sa structure économique et urbaine qui constitue le support, le "squelette" d'un quartier. Comme un échiquier, celle-ci organise l'espace et le temps, les hiérarchise, leur donne leur sens : un échiquier qui ne préjuge en rien du déroulement des parties à venir mais qui permet qu'elles se jouent. Si cette structure est absente, et qu’en son lieu et place s’étend un espace homogène et isomorphe où tout se vaut, la déstructuration et l’ennui menaceront toujours de s’installer, appelant un effort toujours à recommencer d’animation et de régulation sociale. Si cette structure présente les caractéristiques qui sont celles de la ville, le quartier connaîtra des contraintes mais se portera de lui-même. Que la Tourtelle devienne un quartier de ville demanderait qu’on y rencontre : - une mixité des publics et des activités, - une vie économique avec une visibilité du travail et des emplois, - un espace public tissé, facteur de régulation, avec une réouverture des passages 11 et des possibilités de traverser (pas de ville qui ne soit passante ) Il appartiendrait alors aux autorités publiques de manifester l’importance qu'elles accordent à la civilité à travers le respect et la reconnaissance qu'elles offriraient d'emblée aux habitants. Et ce dans les faits, à travers l’attention portée aux conditions de vie, c'est à dire à la forme que prennent ici la ville et son urbanité : en reprenant l'échiquier, en remodelant les espaces creux, en concevant des aménagements destinés d'abord aux humains et non d’abord aux voitures, ou encore, a 12 minima en désencombrant et en entretenant les espaces publics ou "communs" .

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cf. David MANGIN : “La ville franchisée“, Éditions de la Villette, Paris 2004 depuis leur création, ou la dernière réhabilitation, ils ont vu s’accumuler des objets ou des dispositifs spatiaux qui ont vieilli et qui bénéficieraient certainement d’une révision générale et décénale. Un début de diagnostic partagé a été conduit avec des habitants, des élus et des professionnels des services de la ville en suivant l'axe de l'avenue Pierre Brossolette. Il avait établi le premier chapitre d’un inventaire de la Tourtelle : celui des "objets trouvés" (parce qu'abandonnés) dans les espaces extérieurs. 12

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DISCONTINUITÉ PIÉTONNE Les 2 plans sont à la même échelle Le centre ville

Le quartier de la Tourtelle

Le plan du haut montre une partie du centre ville (au Nord du cours Beaumont). On voit que l'espace en creux, celui des rues et des places, se déduit de l'espace plein, celui des constructions, et réciproquement. lls ont autant d'importance l'uns que l'autre. On remarque ainsi que les immeubles, agrégés en îlots, dessi-nent une forme, mais que les rues aussi dessinent une forme propre : c'est d'ailleurs sur ce principe que l'on a pu dresser des plans-guides qui représentent les rues plutôt que les immeubles. ll n'en va plus de même sur le plan du bas : le cartographe serait bien en peine de dessiner l'espace en creux de l'avenue Brossolef-te dans la mesure où celui-ci n'a plus de forme propre. Le principe de représentation est inversé : le plan ne peut rendre compte que des objets construits. Quant au piéton, il circule dans un espace dont nous avons vu plus haut qu'il présente des discontinuités et même des dangers. À I'exception de son passage sur le pont, l'avenue n'est pas un espace de parade (dans lequel le piéton serait mis à l'honneur) ni même d'agré-ment - on imagine difficilement les AubagnaisE venant s'y promener, prendre le frais les soirs d'été. Mais, sans aller jusque là, on remarquera que ce n'est pas non plus un espace prêt à recevoir des personnes dans la mesure où c'est un espace non tenu, sans bord et dont la forme, muette, ne propose aucun repère.

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TRAME ET ORIENTATION Les 2 plans sont à Ia même échelle Le centre ville

Le quartier de la Tourtelle

Le plan du bas montre la rencontre d'une trame urbaine traditionnelle (dont procède encore l'avenue Brossolette), faite d'alignements et de vis-à-vis, avec la trame de construction "moderne" qui sera largement utilisée par les architectes à partir des années 60 et dont on voit qu'elle prône et recherche une sorte de confusion positive. On voit comment cette trame à 45" vient contester activement la possibilité d'un développement urbain du quartier. Parce qu'elle ne construit aucune forme autre que celle des objets bâtis mais aussi parce qu'elle empêche une gestion et une sécurisation "naturelles" des espaces. En effet, hormis les immeubles eux-mêmes, les espaces (dits extérieurs ou collectlfs), perdent leur valeur d'emplacement et deviennent difficiles sinon impossibles à gérer : délaissés, angles morts, détritus abandonnés, etc. Les façades quant à elles, comme d'ailleurs les entrées, perdent leur valeur de délimitation et de symbole, et les espaces privés deviennent difficiles à protéger.

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On parle d’écologie pour l’environnement naturel et de développement durable pour les ressources planétaires. On parle moins de la richesse irremplaçable de "l'écoumène urbain", du système écologique que constituent les villes et de l’impor-tance de leur développement durable pour la conservation des sociétés humaines. Pourtant l'échelle des enjeux est la même. Pourtant les logiques à l’œuvre, apparemment simples, sont les mêmes. Pourtant, on se heurte aux mêmes erreurs : contre-sens, non sens et interventions contre-productives. 4.
LES POINTS D’APPUIS D’UN DEVELOPPEMENT POTENTIEL ECONOMIQUES ET URBAINS PRENANT EN COMPTE L'EGALITE, LA CIVILITE, L'ECOLOGIE ET L'EMPLOI

La recherche d'une cohésion urbaine et sociale Rétablir une continuité, retrouver une homogénéité entre le centre et la périphérie, restituer aux résidents et locataires leur statut de citoyens, ici d’AubagnaisES… la question qui se pose aux habitants du quartier de la Tourtelle se pose de la même façon dans tous les quartiers de la modernité. Des contrats Habitat Vie Sociale (1975) aux actuels CUCS la préoccupation de responsables politiques reste la même : comment recréer une cohésion urbaine et sociale dans ces quartiers. Depuis que la ville a “caillé“ et que ses différentes fonctions ont été séparées en blocs et en zones, ces quartiers se sont trouvés entièrement dédiés au logement. Leurs habitants n’ont conservé d’autre statut que celui de voisinEs et, pour certains, d’usagers des écoles : sans espace public pour jouir de la vie publique, de sa liberté, de sa curiosité, sans les fonctions vitales propres aux centres ville et aux quartiers urbains : commerces et services en tous genres. Regrouper des maisons ou des immeubles n’a jamais créé une ville ni un quartier. Les cités de logement, les résidences, lotissements et autres zones mono-fonctionnelles ne feront jamais corps avec la ville par la magie des passerelles enjambant les fossés et les voies rapides ni par des simulacres de décor urbain : arches (ici en tube métallique), fausses places, imitation de services publics, fractionnement des barres en pseudo maisons par des jeux de couleurs sur la façade, noms de rues et de places (sans rues ni places), commerces sans commerçants, etc. Isolées de la ville, ces zones sont, on le sait suffisamment, et surtout pour les plus jeunes, le lieu de l’ennui et de la désorientation ; ils sont potentiellement celui de l'incivilité et de l'insécurité puisque seuls y règnent les usages des espaces privés, par définition non régulés : la coutume et le règlement intérieur, quand ce n'est pas la loi du plus fort. Pour les femmes, du fait principalement de leur statut dans nos sociétés mais aussi de leur relative fragilité et des rôles qui leur sont assignés, ces espaces de non ville sont particulièrement inégalitaires et défavorables (Cf. notre "Diagnostic de l'égalité entre les hommes et les femmes dans le Contrat de Ville 200-2006" pour la DIV). La condition qu'une ville est capable de faire aux femmes, en particulier aux femmes les plus fragiles (pauvres, âgées, bébé, fatiguées, enceintes, immigrées, handicapées, etc.) constitue sans doute le meilleur indicateur de son urbanité. Pour que les femmes se sentent à l'aise à tous points de vue et en parfaite sécurité dans une ville, il faut que ses espaces soient d'une très haute qualité d'attention et de civilité. Par analogie, nous pouvons penser à ce qu'Augustin Berque rapporte de la ville japonaise dans son ouvrage "Du geste à la cité" : pour les responsable japonais, la condition faite à l'eau et aux cours d'eau par une ville est l'indicateur le plus précis de son retour à une qualité écologique (qui comprend d'ailleurs le rapport à la nature mais aussi aux autres et aux modes de vie). Comment retrouver la ville? De fait, ces espaces ne pourront se relier à la ville que par le fond, par les fondations. Ils ne se relieront à la ville, comme l’un de ses quartiers, qu’en devenant de la ville, c’est à dire en se fondant eux-mêmes, en trouvant à s’appuyer sur ce qui constitue les permanences (ou les archétypes) de la ville :

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- pas moins qu’une sépulture, un chemin menant quelque part, une rivière avec des rives, un pont qui traverse, la présence d'activités fondatrices, créatrices, qui rappellent et garantissent la relation mutuelle des humains au monde... - pas moins qu'un espace public reliant et englobant les espaces privés dans un espace commun, garantissant l'égalité des humains (et donc le respect et la protection des plus fragiles) à l'intérieur d'une loi commune. Sur quoi se fonder? Nous avons cherché sur son territoire la présence de ces éléments fondateurs sur lesquels la Tourtelle pourrait appuyer son “devenir un quartier d’Aubagne“. Il y a bien sûr les anciens chemins et limites, il y a ce chemin par excellence qu’est la rivière, l'Huveaune, il y a le pont qui la traverse faisant passer tout le monde sur son dos pour entrer dans le quartier. Sur sa périphérie, dans l'axe du pont, il y a cette croisée des chemins, un carrefour presque formé, avec ses maisons d'angle et ses commerces, autant dire un embryon de forme urbaine (une aubaine!). En suivant le bord des chemins, des commerces de proximité (ils sont les meilleurs agents de l'urbanité) pourraient s'installer et progresser vers l'intérieur des terres. Il y a aussi les activités : l’abattage a disparu mais la poterie, l’une des toutes premières activités créatrices des humains, habite précisément la Tourtelle, même si pour l’instant elle boude les habitations et leur tourne le dos. On le voit sur les cartes retraçant l'évolution du territoire de la Tourtelle, il y a eu, également, et majoritairement, cette autre activité première qu'est l'agriculture. Elle n'est (presque) plus là, mais le sol est resté celui de la vallée de l'Huveaune, toujours aussi fertile et prêt à produire. Plus près de nous l'industrie, chevauchant la rivière, nous a laissé un moulin encore solide... Et puis, fait extraordinaire, dans une zone de logement il y un monument aux morts, ou plutôt à un mort. Un jeune mort, Farid, reçoit toujours les regrets de ses amis et parents : un mur lui est consacré par un graphe commémoratif qui enfin instruit les enfants de la mort, de l’amitié ; une image symbolique et colorée qui reconnaît leur place à la douleur, à l’ombre (cette moitié du monde), la gravité, la disparition. Qui témoigne qu'il n’y a pas que la télé, la jeunesse, le sport, les loisirs, la santé et les jeux virtuels. C'est à partir de ces éléments et du repérage des activités économiques potentielles du site abordé au chapitre suivant que nous avons envisagé l'évolution urbaine de la Tourtelle. Ce "projet/programme", qui n'a fait l'objet d'aucune validation politique, est exposé séparément. Ici nous allons nous centrer sur la découverte des activités engendrées par le paysage de la Tourtelle. Les potentiels de la Tourtelle en matière d'activités repérés à l'aide de notre petite machine portative à lire le territoire Nous avons donc appliqué au territoire la méthode exposée plus haut (p.15 à 17), au cours de différentes promenades, soit en compagnie d'habitants du lieu (les trajets quotidiens des femmes habitant la Tourtelle ont fait l'objet d'une attention particulière et de descriptions exhaustives), soit en promeneurEs solitaires pratiquant la rêverie d'une façon quasi professionnelle. C'est l'ensemble de ces promenades qui a constitué le fond (celui dont on ne cesse de vérifier qu'il manque le moins), la matière première de notre repérage des potentiels d'activité. Ensuite, mais ensuite seulement, nous avons, par secteur d'activité, échangé des idées avec les AubagnaisE intéressés, appuyés par les éluEs et les technicienEs référents. Trente ans d'exercice de la programmation participative ont façonné notre principe d'observer ce que font les habitants, c'est à dire leur territoire, avant d'écouter ce qu'ils disent ou souhaitent. L'exercice ne demande qu'à être complété ici même, ou continué ailleurs. C'est donc à titre d'exemple et pour montrer de façon suffisamment ample une application de notre méthode de lecture que nous livrons dans le chapitre suivant quelques uns des fruits de cette recherche.

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Ci après 22 fiches, correspondant à un grand nombre d'emplois potentiels (79 à 169), décrivent minutieusement les postes et activités qui peuvent être créés sur place dans une conversion simple, directe, du paysage en ses opportunités. Chacune des fiches est raccordée aux intentions exposées dans le programme de la municipalité. Chacune contient également son propre mode d'emploi : le chemin à suivre pour sa réalisation ("faisabilité") et les possibilités de financement. Les 22 fiches décrites appartiennent aux cinq premiers domaines d'activité qui se sont présentés au bout de notre baguette de sourciers : les services aux habitants (résidents et travailleurs), l'écologie et un développement soutenable, le tourisme urbain avec les promenades modernes, la mécanique et l'argile.

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III. CINQ PISTES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET DE CRÉATION D’ACTIVITÉS, DE POSTES

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TABLEAU RECAPITULATIF NATURE ET VOLUME DES ACTIVITES POSSIBLES (79 à 169 postes) Nature des activités possibles

Lieu

Volume d’activité

Fiche

1. LES SERVICES AUX HABITANTS (RESIDENTS ET TRAVAILLEURS) 1.Création de buvettes (dont une place des Bosses destinée à évoluer vers une brasserie de haute qualité à prix raisonnables, ouverte midi et soir pour actifs et résidents du quartier)

2.Atelier de veille et de création de services élémentaires 3.Création d'un garde meuble/stockage/consigne pour désencombrer les logements 4.Création d’une salle des fêtes (civiles, familiales, amicales) pour le quartier 5.Création d’un square protégé pour les tout-petits 6.Création de postes de receveurs dans le bus

Tourtelle dont place des Bosses

10 personnes à temps partiel

poste

2 personnes (+ stagiaires LEP)

activité

2 personnes

activité

Tourtelle

½ salarié et 1 bénévole

activité

Place des Bosses

2 personnes + 6 bénévoles

activité

12 personnes

postes

extension services existants

non décrit

Pour mémoire

non décrit

Tourtelle Bloc parking Arpèges

Lignes de bus

Implantation de services urbains : distributeur pour cartes bancaires, boîte aux lettre, arrêt de bus Agrandissement de la crèche en cours

Tourtelle Vers la ferme

Déménagement et réaménagement de la salle de musculation Tourtelle Pour mémoire non décrit (devenue mixte) La place des Bosses : contrairement à un court de tennis ou un parc d’attractions, une place urbaine est constituée, non par les objets qui occupent sa surface, mais par les bâtiments qui l’entourent. Création de lieux, de services, de commerces et d'activités (éventuellement validés par une étude de marché) autour du “terrain des Bosses“ de manière à le constituer comme place urbaine. Création d’un cyber-café associé à des activités culturelles Place des Pour mémoire non décrit (retransmission matchs foot, films d'art et essai, etc.) Bosses Ouverture d’une boucherie de détail qualité “abattoirs“ en lien Place des Pour mémoire non décrit direct avec le grossiste Boviande Bosses Place des Pour mémoire Ouverture d’une boulangerie non décrit Bosses (Voir M. Levetti) Ouverture d’une boutique de poteries bradées en lien direct Place des Pour mémoire non décrit avec la fabrique Berneix Bosses (Voir Cyril Despointes) En vis-à-vis, installation de nouveaux commerces dans les Copropriété Appel d’offres non décrit locaux vacants du rez-de-chaussée commerçant d’Anjou Anjou (3 commerces vacants)

2. L'ÉCOLOGIE ET LE DÉVELOPPEMENT SOUTENABLE 7.Les bergerons/bergeronnes : observation, choix, entretien visant à conserver l’éco-système Huveaune 8.Les connaisseurs de l’Huveaune : observation, développement et transmission de connaissances 9.Création d’une Maison de l’Huveaune 10.Création d’un jardin potager en copropriété (2 000m2) Exploitation et vente exclusive au profit d’Anjou 11.Création d'une association de jardins potagers familiaux (7 000 m2) 12.Création d’un jardin-école pour les habitants et d’un jardin d’herbes 13.Création d’une activité de Photographe-portraitistes avec mise en scène sur les rives de l’Huveaune 14.Atelier de récupération couplé avec une activité de désencombrement + surveillance des déchets et encombrants 15.Atelier pédagogique municipal d'auto construction utilisant des techniques et matériaux écologiques Créations artistiques en lien avec l’Huveaune : évènements, films, etc (cf. ass.ORTA à Mlle XI°)

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Cours et rives de l’Huveaune Cours et rives de l’Huveaune Moulin de la Fortunée

2 personnes

postes

2 personnes

postes

5 personnes

activité

Friche Anjou

4 personnes

activité + poste

Rive sud de l’Huveaune

1 personne

activité

idem

1 personne

poste

Rives de l’Huveaune

2 personnes

activité

Tourtelle

4 personnes

activité

Tourtelle

4 personnes

activité

Commande pour des artistes

non décrit

Cours et rives de l’Huveaune


Nature des activités possibles

Lieu

Volume d’activité

Fiche

3. LE TOURISME URBAIN : DES PROMENADES MODERNES Tourtelle + Rousselot…

16.Mise en scène des prochains chantiers 17.Edition et vente de nouveaux plans-guides et cartes postales d’Aubagne (office du tourisme, commerces, Maison … 18.Formation de guides salariés pour faire visiter les quartiers aux Aubagnais et aux touristes, pour accueillir les nouveaux habitants

… de l’Huveaune 6 quartiers

8 à 12 personnes

activité

2 personnes

activité

8 personnes (temps partiel)

postes

2 personnes dont 1 formateur + 4 bénévoles

activité

2 personnes

activité

Commandes pour les entreprises de production

Dévelop pement

2 personnes

activité

4. LA CARRIÈRE DES VOITURES ET DE LA MÉCANIQUE 19.Un garage (associatif ou non) de réparation automobile 20.Un atelier pour les deux roues motorisé et les vélos

Parking Logirem Tourtelle

5. FILIÈRE ARGILE 21.Utilisation de la brique dans les aménagements du quartier 22.Utilisation de l’argile pour des soins médicaux et esthétique Couveuse-pépinière = sas entre diplôme et activité indépendante (projet de la ville et de l’agglo)

Tourtelle + Aubagne Tourtelle Marché de gros

Création d’ateliers artisanaux (idem)

idem

Services mutualisés de développement, gestion et commerce (idem)

idem

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Pour mémoire (5 à 10 personnes) Pour mémoire (25 à 40 ateliers, soit 25 à 80 pers) Pour mémoire (3 à 10 personnes)

-


1. LES SERVICES AUX HABITANTS (RÉSIDENTS ET TRAVAILLEURS) AVEC LA PARTICIPATION DE : - Trois différents groupes comprenant 11 à 15 habitants durant plusieurs semaines. - Dix référents (mairie et communauté d'agglomération) : une adjointe au maire (délégation territoriale : la Tourtelle, thématique : les AVC) et les responsables des services Politique de la Ville Activités commerciales Égalité Femmes/Hommes Vie Associative Forum Local 4 maisons de quartier Club Lakanal (personnes âgées) SYNTHESE DES ACTIVITES 1.Création de buvettes (dont une place des Bosses destinée à évoluer vers une brasserie de haute qualité à prix raisonnables, ouverte midi et soir pour actifs et résidents du quartier)

2.Atelier de veille et de création de services élémentaires 3.Création d'un garde meuble/stockage/consigne pour désencombrer les logements 4.Création d’une salle des fêtes (civiles, familiales, amicales) pour le quartier

10 personnes à temps partiel 2 personnes (+ stagiaires LEP) 2 personnes ½ salarié et 1 bénévole

5.Création d’un square protégé pour les tout-petits

2 personnes + 6 bénévoles

6.Création de postes de receveurs dans le bus

12 personnes

Implantation de services urbains : distributeur pour cartes bancaires, boîte aux lettre, arrêt de bus

extension services existants

Agrandissement de la crèche en cours

Pour mémoire

Déménagement et réaménagement de la salle de Pour mémoire musculation (devenue mixte) La place des Bosses : contrairement à un court de tennis ou un parc d’attractions, une place urbaine est constituée, non par les objets qui occupent sa surface, mais par les bâtiments qui l’entourent. Création de lieux, de services, de commerces et d'activités (éventuellement validés par une étude de marché) autour du “terrain des Bosses“ de manière à le constituer comme place urbaine. Création d’un cyber-café associé à des activités Pour mémoire culturelles (retransmission matchs foot, films d'art et essai, etc.) Ouverture d’une boucherie de détail qualité Pour mémoire “abattoirs“ en lien direct avec le grossiste Boviande Ouverture d’une boulangerie

Pour mémoire (Voir M. Levetti)

Ouverture d’une boutique de poteries bradées en lien direct avec la fabrique Berneix En vis-à-vis, installation de nouveaux commerces dans les locaux vacants du rez-de-chaussée commerçant d’Anjou

FICHES DE POSTE : pages suivantes.

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Pour mémoire (Voir Cyril Despointes) Appel d’offres (3 commerces vacants)


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1.Création de buvettes Création d’activités Lieu d'intervention Opportunité, argument

- En différentes lieux du quartier de la Tourtelle : terrain des Bosses, berges de l’Huveaune, jardin des Amaryllis… ). - À la Tourtelle, les étendues entre les bâtiments se nomment espaces verts, terrains désaffectés, espaces collectifs, pieds d’immeubles ou parkings, ils ne sont que très rarement constitués en espaces publics ou en jardins, rarement ordonnancés, aimés et tenus par leur propriétaire. - Tous ces espaces verts, collectifs, pieds d’immeuble, etc. sont perçus par une grande partie des habitants comme abandonnés, en tout cas mal entretenus, peu utilisables, voire inquiétants (surtout le soir mais pas seulement), et en partie livrés à ceux qu’ils appellent les “jeunes“ et dont il se plaignent à longueur de concertation. Certains n’y vont que pour faire crotter leurs chiens, ce qui n’améliore pas le pedigree des lieux en question. Or, qu’observons nous ? - Ici les parcelles sont environ mille fois plus grande qu’en centre ville. Ici les sols sont dans leur très grande majorité propriété d’un organisme gestionnaire de logements. Ici le règlement intérieur de ces organismes gestionnaires remplace autant la loi républicaine qui régit l’espace public que la politesse qui régit à la fois l’espace public et l’espace privé. Ici le sol n’est ni public, c’est à dire appartenant à tout le monde, ni privé, c’est à dire appartenant à quelqu’un : dans la réalité, tout se passe comme s’il n’appartenait à personne. - Ce qu’il manque à ces “espaces verts“, c’est d’une part un statut public des sols (ou une privatisation par des personnes réelles), d’autre part un sens et une forme : que ce sol soit autre que résiduel (c’est à dire ce qu’il reste entre les immeubles), qu’il soit dessiné et destiné. Privés de statut et de forme, ces lieux ne peuvent constituer un cadre aux relations et aux activités qui s’y déroulent. Un jardin sans tiers, sans quelqu’un qui veille dessus (et dont il faille éventuellement se cacher), sans quelqu’un par qui sont triangulées les relations dont il est le lieu, c’est potentiellement un jardin des horreurs, c’est au moins un no man’s land, un lieu proprement en déshérence, un lieu menaçant dans la mesure où il peut s’y passer n’importe quoi. - Pour autant, la réponse n’est pas un policier (derrière chaque habitant ou chaque buisson), ni un surveillant, ni un éducateur, ni même un animateur. Curieusement, pour sécuriser ces lieux, il ne faut pas quelqu’un dont ce soit la mission, quelqu’un dont la simple présence susciterait cet enjeu entre les autres et lui, cela ne pourrait que susciter des surenchères. - Il faut simplement quelqu’un qui oriente le lieu par le fait qu’il y déploie pour lui-même sa propre activité (Cf. l’espace transitionnel de Winnicottt dans lequel la mère permet à son enfant de grandir en sécurité, en habitant le même espace et en s’occupant non de son enfant mais de ses propres affaires). - L’idée ici proposée est d’installer dans chacun de ces lieux, qui peuvent par ailleurs devenir charmants, une présence qui permette de créer un pole d’attraction et, par là, de hiérarchiser tout l’espace autour de lui. Comme l‘aimant pour la limaille de fer. Cette présence doit constituer un début d’organisation matérielle par son activité propre (stocker et vendre des boissons, nettoyer des verres, ranger des chaises, des tables, etc.), et un début d’organisation sociale, relationnelle par l’instauration d’un commerce, c’est à dire d’une tension régulée entre celui qui désire quelque chose et celui qui le lui échange contre de l’argent. Le commerce fait nécessairement appel à un usage de la négociation, de la parole, de la politesse, des échanges, du partage : tout ce dont les distributeurs automatiques et les supermarchés nous privent d’ordinaire, déshabillant d’autant le lien social. Un commerce de type buvette sandwichs, restauration, est d’autant plus intéressant qu’il concerne des produits et des activités à haute valeur ajoutée en termes de lien social : la boisson et la nourriture constituent des supports fondamentaux de ce lien. Ils ne permettent pas seulement de partager des moments, ils actent quelque chose, ils forment aussi comme une cérémonie qui encadre ce lien (comme un tableau), lui confère de sa réalité.

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L’ACTIVITÉ Statut juridique des entreprises Nombre de postes à créer = 10

Objectifs

Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

Évolution de l’activité

- SARL ou Associations 1901 - Dix personnes à temps partiel : deux personnes pour chacune des buvettes. Que ces duos soient mixtes (1 femme 1 homme) peut représenter une otpion intéresssante à expérimenter. On essaiera à tout le moins de maintenir une égalité quantitative des genres dans le recrutement (5 femmes et 5 hommes). - Création de cinq buvettes dans le quartier de la Tourtelle : deux sur les berges de l’Huveaune à proximité du pont, une au jardin des Amaryllis, une derrière les Arpèges ou entre Arpèges et Anjou, une sur la place des Bosses à devenir de brasserie - Offrir un service de petite restauration : vente de boissons, sandwiches et fruits. - Créer une activité économique et des lieux de rencontre dans le quartier en donnant une place prépondérante à la présence humaine : zéro distributeur automatique de boissons ou sucreries. - Créer et animer cinq points de restauration simple - Permettre une veille des nuisances environnementales, sur les berges de l’Huveaune et ailleurs, en lien avec l’équipe des récupérateurs (repérage quotidien des déchets). - Mettre en place une offre de rafraîchissement et de restauration en cohérence avec la recherche d’un développement durable des ressources : éviter les plats préparés, les conditionnements et les déchets plastiques ; favoriser la préparation sur place de produits frais par les équipes des buvettes, faire un tri sélectif des déchets, vendre des fruits et des légumes issus de l’agriculture biologique locale (mise en place d’un partenariat avec un ou des producteurs). - Installation de cinq buvettes formant une trame à travers le quartier (par exemple Arpèges, Amaryllis, Bosses et Huveaune, de part et d’autre du pont), une dans chacun des espaces repérés pour leur charme potentiel. - Petits kiosques, chacun entouré, au moins pour partie, d’une petite galerie couverte (Cf. l’engawa de la maison japonaise) et disposant d’une extension : une petite aire aplanie formant une terrasse extérieure. - Équipement électrique pour frigos et cuisson - Équipement en sièges et tables - On peut imaginer des ouvertures en soirée, surtout l’été - Programme à détailler avec un comité comprenant des professionnels. - Communication pour la promotion des buvettes dans le quartier et dans la ville, à leur ouverture et à dates régulières (occasion citoyennes ou commerciales). - Partenariat avec des agriculteurs locaux - Partenariat avec l‘atelier-école de construction écologique pour la conception (architecte) et la réalisation des cinq buvettes - Horaires du type 10h30-20h30 ou plus tard selon la saison, l’utilité, l’évolution avec les usages… - Soit dix personnes salariées à temps partiel (par exemple 5h/jour chacune), réparties sur les cinq buvettes - L’observation des emplois du temps de la nuit suggérera certainement des initiatives intéressantes (qui devront bien entendu se garder d’être omniprésentes ou exhaustives). - Les buvettes peuvent constituer un embryon et prendre diverses formes en grandissant, selon leur emplacement et les usages qui s’y développent : restaurant, jeux (cartes, dames, échecs…), guinguette, etc. - Celle de la place des Bosses est dès sa conception destinée à évoluer vers un brasserie.

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

- BEP ou CAP de restauration/hôtellerie ou cuisine - Expérience de commisE de cuisine, et/ou cuisinier et/ou serveurE - L’expérience peut avoir été acquise de façon professionnelle ou personnelle - Hygiène et propreté d’un lieu et d’une activité alimentaire - Planification des achats, gestion - Polyvalence : prendre des commandes, préparer des boissons et des snacks, servir, gérer une terrasse et un comptoir, faire le ménage, gérer sa caisse. - Travailler de façon autonome au sein d’un binôme. - Goût pour le commerce et amour du travail bien fait - Autorité aimable et accueillante sur le périmètre de la buvette, patience et fermeté - Sens de l’organisation et de l’ordre

FAISABILITÉ

Financements possibles

- Ville d’Aubagne - Conseil Régional - Conseil Général - DIRRECTE - Fondation Abbé Pierre - Fonds européens - Prêts auprès des banques

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Marche à suivre

- Présenter le projet aux partenaires impliqués dans l’aménagement du quartier et le réaménagement de la Place des Bosses. En fonction du statut juridique : - Si c’est une SARL : Contacter les couveuses d’activités et les boutiques de gestion pour communiquer sur le projet, proposer le projet à des habitants du quartier ayant une expérience de restauration, constituer un business plan, chercher un financement (banque, Défi Jeune si le porteur de projet a moins de 30 ans, financement CPE). - Si c’est une association loi 1901 : constituer l’association, recruter deux personnes pour ce poste, correspondant aux critères d’éligibilité du contrat aidé.

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’ECONOMIE ET L’EMPLOI : « Le renforcement de l’accompagnement technique et du soutien aux commerçants de proximité ». - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels… ». - SANTE : « Le renforcement du dispositif d’éducation alimentaire pour initier les jeunes enfants, étendre les interventions du « collectif nutrition santé » aux collégiens et aux lycéens. »

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2.Atelier de veille et de création de services élémentaires Création d’activité Lieu d'intervention Opportunité, argument

- Quartier de la Tourtelle. - En appui sur l’atelier de récupération (fiche n°14) et sur l’atelier école de construction écologique de recyclage (fiche n°15) - L’espace naturel ne connaît pas de bords et par définition laisse se développer la loi du plus fort. À l’inverse, l’espace public est un contenant qui accueille à la fois les plus forts et les plus faibles à égalité, qui rétablit et garantit chacun dans sa légitimité et sa place (qui « nous empêche de tomber les uns sur les autres » écrit Annah Harendt) et par là, régule à sa manière les relations entre les individus. L’espace de civilité qu’instaure un espace public tend, de fait, à protéger les plus faibles. Nous l’avons déjà évoqué, l’espace public est le premier des services publics. - La quasi absence d’espace public dans le quartier de la Tourtelle rend aigüe l’absence de prise en charge des plus faibles : les espaces extérieurs sont impraticables par des adultes accompagnant une poussette, un enfant, ou par des handicapés. Le seul espace public traversant le quartier, l’avenue Pierre Brossolette, ne permet pas une déambulation continue et en sécurité, propose autant de trous au sol que d’encombrements divers (Cf. le diagnostic partagé réalisé avec des habitants, des élus et des techniciens). La place des ordures est inversée : elles sont au premier plan, exposées au lieu d’être cachées, avec des containers de poubelles omniprésents. C’est un quartier dans lequel une personne fragile (à l’opposé d’un homme jeune, fort et en bonne santé), par exemple un enfant, ou une femme seule, très jeune ou très âgée, ne sera pas complètement tranquille ni à l’aise : il ne sera pas naturel qu’elle aille partout, qu’elle se promène simplement, sans but, encore moins qu’elle s’arrête de circuler. Elle trouvera difficilement à se reposer ni d’ailleurs à satisfaire des besoins aussi élémentaires que boire, manger ou encore disposer de WC. Si elle n’en est pas préalablement informée, rien ne lui dira où elle se trouve, rien ne lui permettra de se repérer ni de s’orienter, éléments de coordonnées qui font pourtant partie intégrante de la sécurité d’un individu dans un lieu. C’est un quartier qui est d’abord confortable pour des gens jeunes, forts, en bonne santé et de sexe masculin, qui privilégie les plus forts, qui est à leur main (qui ne se donne qu’à eux). - À défaut d’un véritable statut d’espace public ou d’espace privé (sur ce sujet, Cf. plus haut la fiche n° 18 “Buvettes“), les espaces extérieurs pourraient être retravaillés à partir de l’instauration de nouveaux usages qui privilégieraient les plus faibles en offrant tous les services élémentaires permettant de se repérer, jour et nuit, dans le temps et dans l’espace, d’y voir clair, de déambuler librement, de s’arrêter, se reposer, de s’y sentir en sécurité, bienvenu accueilli, en cas de besoin abrité, etc. - Dans ce but pourraient être créés d’une part une veille et un repérage des besoins en la matière, d’autre part un lieu de conception et de réalisation permettant de produire et mettre en place les services manquants, qui auront été détectés comme nécessaires.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise Nombre de postes à créer = 2 Objectifs

Fonctions, rôles, services rendus

- Association 1901 - Deux personnes salariées. - Des stagiaires provenant d’un LEP d’Aubagne. - Repérer dans le quartier de la Tourtelle les besoins en services élémentaires nécessaires aux habitants, aux habitants de jour que sont ceux qui y travaillent (enseignants, commerçants, jardiniers, potiers, etc.) - Créer et installer ces services élémentaires là où ils manquent. - Mise en place de services pour les personnes afin de rendre confortable leur séjour et leurs déplacements, de jour comme de nuit : bancs pour se reposer ou profiter du cadre, auvent pour se protéger du soleil, abris (de bus et pas de bus) pour se protéger du vent et de la pluie quand on attend, barrières à la bonne hauteur pour s’appuyer (comme les parapets du pont : parler avec quelqu’un, regarder, méditer), rampes pour se tenir (escalier, pentes, vent), bateaux pour descendre des trottoirs avec des roues, toilettes publiques gratuites ou non, éclairage public, diversifié en fonction des lieux et des usages, pour circuler la nuit, corbeilles

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à papier, distributeur de sachets en plastiques pour les crottes de chiens, etc. - Permettre aux personnes de se repérer dans le temps et dans l’espace : plaques de rue, signalisations, plans de repérage, horloges, cloches, belvédères, etc. - Mise en place d’une veille dans le quartier : se référer au premier diagnostic partagé réalisé avec des élus, des habitants et des techniciens sur la totalité de l’avenue Pierre Brossolette : en reprendre les indications et établir un rythme de mise à jour (intervention et méthodologie de Lire La Ville ; avec mise en forme et transmission aux services municipaux). Idem pour les déambulations réalisées et à réaliser (par exemple livrets N°3 et 9 pour le quartier de la Tourtelle, Lire La Ville). D’une façon générale, se donner les moyens d’observer le quartier en le sillonnant et de recueillir les observations et témoignages de ceux qui le pratiquent : –> Veille pour des services manquants ou des services existants (mais détériorés) : transports, services postaux et bancaires, cabines téléphoniques, etc. –> Veille pour les services aux non humains : les animaux (en particulier domestiques, en particulier chiens), les arbres, etc. et à ces êtres hybrides que sont les cyclistes… - Promouvoir le développement durable : réalisation des objets de services élémentaires en matériaux écologiques ou issus de la récupération (Cf. les fiches 14 et 15). - Intégration d’élèves de LEP dans la réalisation des chantiers. Espace et équipements - L’installation d’un atelier n’est pas nécessaire. Les constructions techniques seront réalisées dans les ateliers de l’une de ces deux associations partenaires. En effet, ces projets sont partenaires et transversaux sur le même espace géographique :; les uns repèrent, les autres recyclent ; les uns imaginent, les autres dessinent ; les uns veillent, les autres réalisent … - Le local de l’association pourrait être associé à celui du garde-meuble (par exemple dans le parking silo des Arpèges) et/ou des deux ateliers évoqués précédemment (“récupération“ et “construction écologique“) - Ce local, siège de l’association, sera le lieu de réflexion et de création des services à mettre en place. Il comprendra un bureau et une petite salle de réunion, avec une équipement simple : ordinateur, imprimante, téléphone. Une surface de 80 m2 devait pouvoir suffire) - Aucun véhicule n’est nécessaire. Le périmètre d’intervention se limitant au quartier de la Tourtelle, les déplacements des salariés seront réalisés à pied ou à vélo. Relations (internes, externes) - Les habitants du quartier - Service de la ville d’Aubagne en charge des aménagements de voierie et services techniques - Les deux associations partenaires : l’atelier municipal d’auto construction écologique et l’atelier de récupération. - Les LEP de la ville et des environs - Les instances de réflexion et d’innovation en matière de service. Organisation - Deux salariés travaillant ensemble sur la totalité du projet : veille, observation, création, installation, relation avec la mairie, communication avec les habitants, partenariat divers - Les deux salariés encadreront les stagiaires des LEP. Evolution de l’activité Selon son développement, l’association peut devenir un pilote pour d’autres expériences dans ce domaine.

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

- En matière de territoire, de public et de politique : pas de diplôme requis - Techniquement : un niveau CAP - Les compétences peuvent être issues de l’expérience. Expérience professionnelle - Expérience d’un service au public dans un domaine quelconque (santé, école, entretien, transports, etc.) - Expérience en menuiserie, ferronnerie ou charpente ou mécanique ou d'inventeurE ou accessoiriste*. *Vigilance vis-à-vis des stéréotypes de genre liés à ces postes au moment du recrutement Expériences, connaissances - Connaissances et réflexion en matière de politique locale et de service au public et acquis personnels - Connaissances techniques : matériaux, techniques d’assemblage - Maîtrise des outils Qualités personnelles et - Conscience éthique et politique professionnelles requises - Posture personnelle et professionnelle distincte de toute aide sociale ou caritative - Ouverture d’esprit et esprit coopératif : travailler en équipe avec d’autres associations. - Ordonné (travailler dans les ateliers des autres, avec les outils des autres). - Sens pratique, esprit bricoleur et inventif

FAISABILITÉ Financements possibles

- Financement de la ville d’Aubagne, des organismes HLM et des copropriétés - Les associations thématiques de défense des différentes catégories de personnes fragiles Marche à suivre - Présenter le projet au service de la ville d’Aubagne en charge des services élémentaires, à la société HLM gérant les équipements actuels, aux habitants de la zone d’action concernée. - Créer l’association - Rechercher des financements - Recruter les 2 personnes pour mener ce projet, à Aubagne, auprès des partenaires/emploi REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels… ».

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3.Garde-meubles/consigne Création d’activité Lieu d'intervention Opportunité, argument

Lieu à déterminer, l’immeuble-bloc des parkings des Arpèges, s’il en présentait la disponibilité serait intéressant - À la Tourtelle, l’espace des appartements est réduit, en particulier celui des logements sociaux. - À la Tourtelle, les sols entre l’Huveaune et la voie ferrée sont classés en zone inondable dans leur totalité (crues de l’Huveaune) ce qui a interdit la construction de caves et obligé les maisons des Amatyllis à réserver des espaces inhabités en rezde-chaussée. L’absence de ces espaces d’ajustement que sont les caves augmente encore l’exiguïté des logements - Les appartements sont également encombrés par les vélos que les habitants montent chez eux de peur qu’ils soient volés s’ils les laissent dehors. - La majorité des habitants de la Tourtelle ne roule pas sur l’or et se situe donc au contraire dans une utilisation et une économie extensive de l’espace : moins on est riche plus on a besoin d’espace pour stocker à des fins d’entrepôt, fabrication, réparation, recyclage, prévision ou d’échange. - Le projet est de mettre à la disposition des habitants de la Tourtelle un ou des lieux, gratuits pour les faibles revenus et gardiennés, de garde meubles et de consigne.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

- Association loi 1901

Nombre de postes à créer = 2

- Deux gardienEs-magasinierEs à plein temps - Vigilance vis-à-vis des stéréotypes de genre liés à ces postes au moment du recrutement - Améliorer les conditions de vie des habitants de la Tourtelle - Compenser l’absence de caves et l’exiguïté des logements - Mettre à la disposition des habitants une consigne garde-meuble - Espaces de stockage pour désencombrer les logements - Service de stockage sécurisé –> pour les vêtements d’une saison sur l’autre ou d’une génération d’enfants sur l’autre, –> pour les appareils, équipements, meubles ou linge, soit momentanément inutiles, soit à réparer, soit à garder dans l’entre deux d’un déménagement, soit pour toute autre raison - Offre adaptée aux besoins en volume : stocker une lampe, une armoire ou le contenu d’un appartement - Offre adaptée en durée : à la semaine, au mois, à l’année - Le parking en silo des Arpèges serait un excellent emplacement si la question des garages et celle du stationnement des voitures dans le quartier parvient à se régler de façon urbaine - Le programme est à élaborer : évaluation des besoins en volume, appel à idées pour les modalités de rangement et de stockage - Habitants du quartier - L’atelier de récupération (fiche n°14) - Équipe de deux “magasinierEs“ en rotation.

Objectifs Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes) Organisation

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

- Aucun niveau de formation requis

Expérience professionnelle

- Idéalement, une formation et/ou une expérience de magasinierE, de gardienE ou responsable de garde-meubles, ou d’employéE de gestion de stock L’expérience peut également être personnelle (avoir eu l’occasion de ranger, réorganiser sa cave, son grenier ou de le faire pour des amis, organiser une réserve pour le magasin de ses parents, etc. + utiliser couramment des programmes et des bases de données informatiques) - Éventuellement, gestion des réservation (activités, salles, voyages, opéra…) ; machiniste, accessoiriste…

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Expériences, connaissances et acquis personnels

Qualités personnelles et professionnelles requises

Evolution de l’activité

- Gestion informatisée des stocks - Organisation et planification de lieux, gestion de disponibilités et de réservations dans le temps - Capacité à élaborer et décider d’une méthodologie de rangement (espace et/ou objets numérotés, ordre alphabétique ou numérotation par chronologie, etc.) - Habitude de la manutention (y compris d’objets difficiles à saisir, volumineux ou souples) et du maniement de ses outils (diable, crochets, clark, monte-charge…) - Responsabilité entière d’un lieu : les clés, la surveillance, l’entretien. - Travail en équipe et gestion de planning de travail - Gestion administrative et financière : préparer et faire signer des contrats, encaisser le règlement des locations, faire des relances ou des courriers aux locataires - Connaissance des règles de sécurité (dans la manutention mais aussi dégâts des eaux, incendie, etc.) - Bonne santé (endurance, force physique) - Organisation, méthode, bon sens - Anticipation, calcul - Esprit de “prévention et sécurité“ - Sens de l’espace, esprit de géométrie (savoir estimer le volume d’un objet à partir de photos ou des informations communiquées par les usagers, prévoir son emplacement dans une ensemble) - Amabilité, patience, politesse, clarté pour l’accueil d’un public varié et de nombreuses demandes de renseignement par visite ou par téléphone - Ouverture d’esprit, capacité à s’adapter aux demandes particulières des gens, (une nature de “touche-à-tout“) - Recrutement d’une troisième personne pour étendre le service à une plage horaire plus large (en particulier week end) - Agrandissement ou démultiplication de l’espace du garde-meubles lui-même - Création (uniquement si la demande et même un début de pratique se font jour) d’un atelier de fabrication et de réparation en menuiserie et/ou ferronnerie et/ou électricité, électro-ménager - Création d’un département consigne pour les vélos

FAISABILITÉ Financements possibles

- La ville d’Aubagne ou un organisme HLM pour la mise à disposition des espaces et l’aménagement des locaux pour les besoins de l’activité - Aides (Conseil Régional, Caisse d’Épargne) pour l’investissement dans la remise en état et l’équipement des lieux - Contrats aidés par la DIRRECTE et le CG - Un auto financement progressif pourrait être envisagé. Il y a peu de charges pour cette activité. Les locations d’espace, la rétribution de la manutention et du gardiennage pourraient à terme payer les salaires des employés Marche à suivre - Présenter le projet de réaménagement du bâtiment à la mairie - Construire un budget prévisionnel de l’association pour l’année à venir en fonction de l’activité envisagée et de son financement possible - Rechercher deux personnes motivées pour ce poste et ayant le profil correspondant. - Constituer l’association et faire connaître ce nouveau service aux habitants avant de commencer les travaux. REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « Un mode d’organisation urbaine qui favorise la mixité sociale, les échanges, le développement du tissu associatif, l’accès aux services publics et qui resserre le tissu urbain sur des secteurs proches des équipements et des axes de transport collectif. ». - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels… ».

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4.Une salle des fêtes (civiles, amicales, familiales) au quartier Création d’activité Lieu d'intervention

- Lieu à déterminer dans le quartier de la Tourtelle.

Opportunité, argument

- Les fêtes civiles, ou amicales, les fêtes de famille, de mariage ou d’anniversaire ne trouvent guère à enchanter le quartier dans la mesure où les seuls lieux disponibles un peu vastes se trouvent être à l’intérieur des écoles, dont les dispositions ne sont pas très festives, en particulier le collège Paul Éluard dont le visage, hérissé et grillagé de métal, est aussi avenant que celui d’un guerrier du moyen-âge japonais. Aux beaux jours, les festoyants s’installent dans les extérieurs plus ou moins protégés, plus ou moins pentus. Mais ce n’est pas non plus le camp du Draps D’Or. - C‘est une demande récurrente de la part des habitants qui ne trouvent, pour ces moments si forts et importants pour eu, que peu de lieux sympathiques et à leur goût dans les environs ; encore sont-ils le plus souvent trop loin (problème des transports) et trop coûteux. - Les nombreuses réunions de concertation et de participation proposées aux habitants du quartier pourraient également emprunter ce lieu.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

- Rattaché à (ou détaché de) la mairie d’Aubagne

(1) UnE intendantE-administrateuEr salariéE à mi-temps Nombre de postes à créer = 0,5 (2) Une “âme du lieu“ (bénévole, au moins au début) - Créer un lieu communal convivial capable d’accueillir toutes les réunions et festivités que Objectifs les habitants du quartier pourraient avoir besoin d’organiser. - Un lieu de proximité pour l’organisation d’évènements des familles ou des amicales. - Une salle des fêtes fonctionnelle et adaptée (équipement et capacité d’accueil). - Un espace de rencontre au cœur du quartier Fonctions, rôles, services - Par la construction ou la réutilisation d’un nouveau lieu, contribution à la restauration de rendus sens et de forme dans les espaces résiduels entre les immeubles. - Promotion du développement durable dans son fonctionnement et ses installations : utilisation de matériaux écologiques, utilisation réfléchie de l’eau, consommation de produits écologiques pour l’entretien ménager, tri sélectif des déchets, etc. - Édification d’une nouvelle construction entre les immeubles ; ou utilisation et réaménagement d’un contenant existant, éventuellement par une extension - À proximité d’un accès parking. - Le lieu devra être insonorisé ou ne pas être situé trop près des habitations Espaces et équipements - Utilisation de la brique - Une grande salle de 200m2. - Une grande cuisine de collectivité de 25m2, équipée. - Un espace d’accueil et de vestiaires. - Conformité aux normes de sécurité pour l’accueil du public et accès handicapé. - Mairie d’Aubagne - Habitants du quartier - Les partenaires commerciaux des mariages et autres événements festifs (pâtisserie, Relations (internes, externes) salons de coiffure, instituts de beauté, ongleries, magasins de robes de mariée ou soirée, esthéticienne, traiteur) - Les photographes-portraitistes (fiche 5) - Les établissements scolaires (spectacles de classe) - Un employé à mi-temps : responsabilité du lieu, contrôle de la sécurité des installations, entretien ménager du lieu, maintenance technique nécessaire, gestion du calendrier de réservation du lieu. Organisation - Une “âme du lieu“ bénévole : pour incarner la puissance invitante et donner au lieu sa personnalité. Elle y accueille les manifestations des autres, propose des idées, des espaces en négocie d’autres, etc.. assister l’employé lors des manifestations (accueil du public et gestion du vestiaire). - Passer d’un accueil épisodique à la conception d’une programmation permanente : Evolution de l’activité cinéma, conférences, représentations théâtrales, lecture de contes, poésie…

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PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels

Qualités personnelles et professionnelles requises

(1) Certification en matière de sécurité des lieux accueillant du public (1) Une expérience de l’accueil du public et/ou de gardien (2) De la simple animation d’un lieu à la programmation culturelle (1) Exercice de la responsabilité d’un lieu, d’un petit équipement - Tenue de planning, organisation - Maintenance et entretien - Communication au public d’une offre de service (2) Expérience de la création et de la gestion d’une (petite) entreprise (quelle qu’elle soit, y compris artisanat ou activité artistique) (1) Polyvalence et bonne gestion de son propre emploi du temps : planning du lieu, entretien et maintenance, communication, etc. (1) et (2) Clarté dans les explications, (échanges avec le public et avec les techniciens). - Courtoisie et diplomatie (idem) - Exigence sur la qualité des prestations, la qualité, le bon état et la bonne marche des équipements (2) Une “personnalité“, un style.

FAISABILITÉ

Financements possibles

Marche à suivre

- Salle des fêtes, lieu communal géré par la mairie. - Personne salariée, en contrat aidé, embauché par la ville d’Aubagne. - Financement du CG13 au titre d’une activité culturelle pour un public entrant dans des catégories de personnes relativement démunies (habitant de logements sociaux, femmes seules avec enfants, etc.) - Présenter le projet aux services concernés à la mairie d’Aubagne. - Choisir l’emplacement du lieu parmi des friches ou espaces fermés inoccupés dans le quartier de la Tourtelle - Rechercher des financements d’investissement et de fonctionnement - Élaborer un programme (Lire la Ville) et dessiner un projet (architecte) - Faire connaître aux habitants l’existence du projet, recueillir leurs critiques et suggestions, ajuster le projet - Aménager le lieu, avec les installations nécessaires. - Recruter la personne salariée et mobiliser un bénévole.

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « Un mode d’organisation urbaine qui favorise la mixité sociale, les échanges, le développement du tissu associatif, l’accès aux services publics et qui resserre le tissu urbain sur des secteurs proches des équipements et des axes de transport collectif. » - LE DEVELOPPEMENT DURABLE : « L’amélioration de la qualité environnementale et énergétique des bâtiments au niveau des constructions neuves et des opérations de réhabilitation ». - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels… ». - LA VIE CULTURELLE : « Le développement du spectacle vivant. En salle, avec une attention particulière sur la création locale et régionale. », « Le développement du cinéma ».

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5.Square avec jardin (protégé) pour les tout-petits Création d’activité Lieu d'intervention Opportunité, argument

- Place des Bosses - (un second square est envisagé entre le collège et l’avenue Brossolette) - Les personnes en charge des tout petits qui désireraient les emmener prendre l’air ou jouer dehors ne peuvent disposer d’aucun espace approprié. En effet dans tout la partie de la Tourtelle comprise entre l’Huveaune et l’autoroute, il n’y a pas un seul jardin qui soit protégé des usages incompatibles avec la présence d’enfants de 0 à 7 ans, tels que les deux-roues maîtrisant mal leur guidon, ou les moto rapides et pétaradantes, ou encore les chiens crotteurs qu’ils soient errants ou non, méchants ou non.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

- Service de la Ville + Association loi 1901

Nombre de postes à créer = 2

- Deux personnes salariées. (Un comité de bénévoles) - Créer un nouveau service public dans le quartier de la Tourtelle et par là renforcer à la fois sa civilité, son hospitalité et son attactivité. - Répondre à une demande insistante, en particulier des jeunes femmes habitant le quartier. - Création d’un espace identifié et clôturé, doué d’une forme (défini ici comme un square) et adapté aux tout-petits - Aide dans leur organisation pour les mères, nounous et grands mère (pour l’instant elles restent statistiquement les premières concernées) en mettant ce service à leur disposition à proximité de leur habitation - Diversification de l’attention portée aux habitants en prenant soin des plus petits (comme ils ne posent pas de problème d’ordre public, ils sont un peu oubliés au profit des ceux que l’on désigne comme “jeunes“ et qui font l’objet de toutes les critiques, inquiétudes… et projets ou réalisations (activités, salle de boxe, mini-foots, omniprésence des graphes, etc.) - Apport d’une respiration dans le quartier par un lieu calme, mise en cohérence avec la ligne de développement durable prônée par la ville à travers la présence d’un jardin - Par la construction d’un nouveau lieu doué de forme et d’identité, contribution à la restauration de sens et de forme pour les espaces résiduels entre les immeubles. - Un espace clôturé d’environ 100 à 150 m2 sur un emplacement à déterminer sur la place des Bosses et dédié aux tout petits (référence : les places urbaines composées comprenant des squares comme la place Jean Jaurès à Marseille ou la place de la République à Paris) - Un espace dédié aux tout-petits, c’est à dire beau, en partie ombragé, agrémenté de quelques arbres (espèces locales, en particulier les tilleuls à l’ombre odorante et calmante), aménagé mais pas forcément suréquipé en jeux, et entièrement protégé des usages incompatibles avec leur présence (animaux, deux roues, etc.). - L’équipement à prévoir se compose de bancs et de quelques jeux pour les tout-petits. Design et choix des matériaux seront confiés à un professionnel à l’aise dans une logique de développement durable (bois, fibre ou haie végétale). - Que ce lieu soit dédié aux tout-petits n’entraîne nullement qu’il soit infantilisé, au contraire. D’une part les enfants ont besoin qu’on ne soit pas constamment à leurs pieds, ils ont besoin d’espaces non ludiques, forcément énigmatiques, de lieux et de meubles plus grands qu’eux auxquels s’adapter, quitte à grandir. D’autre part ce lieu sera fréquenté par autant d’adultes qui doivent trouver leur compte et leur agrément à y séjourner. On veillera donc particulièrement à la non infantilisation de l’aménagement de ce jardin. - L’accès au jardin et la clôture feront l’objet d’une recherche particulière, leur conception sera économe, juste, en matière de sécurité, c’est à dire protectrice mais pas “enfermante“, ni disproportionnée, moche ou agressive. Par exemple la porte sera à la fois invitante et “naturellement“, poliment sélective. (Cf. notre notion de sécurité non agressive). - Les habitants du quartier - Le projet d’aménagement sera pensé en lien avec l’atelier-école de construction écologique et avec l’atelier de récupération. - Les concepteurs et réalisateurs du jardin pourraient utilement connaître et faire connaître

Objectifs Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

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aux habitants intéressés les expérimentations de Chaumont/Loire en matière de jardins conceptuels : il y a sûrement des approches, des idées ou des réalisations dont s’inspirer. Organisation - À la création du square, deux personnes salariées pour la réalisation du chantier : retourner, aérer le sol, déblayer, le cas échéant amener de la terre, planter, installer clôture, portillons, bancs, jeux, etc. - Les mêmes salariés pourraient ensuite devenir les gardiens du square (présence active dans les lieux à travers leur entretien) avec des horaires complémentaires leur permettant d’assurer un service permanent : 7 jours sur 7 et 10 heures jour (70 heures soit deux pleins temps) - Les gardiens représentant la “puissance invitante“, il serait intéressant qu’ils soient clairement appréhendés par les enfants et les adultes, sinon comme le génie du lieu, tout au moins comme des personnages particuliers, ayant un rôle précis à jouer. À ce titre il sera intéressant de mener une réflexion sur leur tenue, une tenue qui les distingue d’emblée d’un jogger-jardinier du dimanche - Il serait intéressant que cette expérience, sous ses différents aspects, soit portée et entourée par un comité de bénévoles actifs : des personnes du quartier disponibles et intéressées par l’identité du square, mais aussi par son entretien, sa surveillance et son animation Evolution de l’activité - Par ses particularités, ce projet pourrait servir de jardin-pilote et relancer la réflexion sur les squares, parcs et jardins dans d’autres quartiers. PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES (1) Niveau de formation

- Aucun niveau de formation requis

Expérience professionnelle

- Planification de chantier : répartition des tâches, prioriser les actions et structurer les étapes du chantier - Expérience en agriculture, de jardin et/ou de paysagisme - Expérience de travaux publics et/ou de voiries pour une commune - Expérience d’installation de structures : accessoiristes, créateurEs de décors, plasticiensE, artisanE menuisierE, bûcheronE… Expériences, connaissances et - Contrôle et maintenance en sécurité de lieux extérieurs acquis personnels - Expérience des enfants, en particulier des tout petits - Exercer son activité propre au milieu d’un groupe sans en être gêné et sans le gêner Qualités personnelles et - Qualités de contact, sens de la famille professionnelles requises - Patience, tolérance et autorité - Amour des jardins bien tenus et des enfants bien vivants - Polyvalence (porter, bêcher, planter, organiser, déplacer…) - Résistance physique à l’effort et au travail de plein air - Habileté manuelle - Méthode, rythme de travail adapté (aux horaires des usages, aux saisons du jardinage, aux étapes successives d’une réalisation... ) - Savoir travailler en équipe et de façon transversale. En effet, ce projet sera participatif avec l’atelier de récupération et l’atelier-école construction écologique. FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne (parcelle appartenant à la municipalité) - Diverses aides pour les projets concernant la petite enfance - Aides pour les petits projets innovants situés dans les quartiers d’habitat social - Aides pour les jardins à thème et le développement durable Marche à suivre - Définir l’espace et l’emplacement réservés au square, de façon concertée suivant l’ensemble des recommandations d’aménagement du quartier et de l’ex terrain des bosses. - Recruter deux personnes pour la réalisation du chantier. - Annoncer le projet aux habitants et mobiliser une équipe de bénévoles. - Organiser des ateliers réunissant les différents acteurs de ce chantier : les deux salariés, le comité des bénévoles, les récupérateurs, le designer, l’ébéniste, les maçons et techniciens de l’éco construction. REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’ENFANCE, LA PETITE ENFANCE ET LA FAMILLE : « Le développement et l’aménagement d’aires de jeux dans la ville et de terrains d’aventure. » - ÉGALITE HOMME-FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs et institutionnels…. »

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6.Receveur dans le bus Création de postes Lieu d'intervention

Lignes de bus à Aubagne

Opportunité, argument

L'espace du bus est un espace privé (mobile). La mise en pratique des usages de la civilité dans un espace privé s'appuie sur celle des règles de l'hospitalité : le propriétaire ou son représentant accueille le public chez lui. Cet accueil garanti les bonnes relations du public avec le propriétaire mais aussi des membres du public entre eux (le maître des lieux fonctionne comme un tiers autorisé dans les relations entre les personnes). Le chauffeur, dont la fonction est technique, et la position physique dos au public, ne saurait exercer cette fonction d'accueil. Non plus que les contrôleurs qui interviennent de façon inopinée et dont, on le voit, la fonction est bien différente. L'ancien poste de receveur correspondrait assez bien à la définition du rôle à tenir. Les bus à Aubagne étant désormais gratuits, sa fonction serait entièrement centrée sur les fonctions d'accueil, d'information et de pacification des relations.

LE POSTE Nombre de postes Mission Statut Fonction ou rôle

Tâches, activités

Relations (internes, externes) Organisation du poste

1 personne x 10? (nombre de lignes) x 2? (nombre de bus en service simultanément en fonction sur chaque ligne)*. *Vigilance vis-à-vis des stéréotypes de genre liés à ces postes au moment du recrutement -Habiter les bus Aubagnais comme des espaces. -Permettre aux voyageurs d'habiter les bus. Salarié des Bus de l'agglo. -Représentation de la régie. -Accueil, présence, information, éventuellement conversation. -Recevoir les personnes qui montent dans le bus. -Veiller à leur accès et à leur confort (en particulier pour les personnes fragilisées par un handicap ou une situation particulière). -Veiller aux bonnes relations, au respect de la civilité. -Répondre à toute demande d'information. -Régie. -Usagers-voyageurs. -D'autres relations à créer. -Binômes avec les chauffeurs. -Le poste se substitue à celui des anciens contrôleurs. -Uniforme.

PROFIL Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

-Niveau bac. -Pratiques de langues étrangères (immigration, tourisme). -Connaissances en secourisme. -Expérience de représenter professionnellement une institution devant un public, face à des groupes. -Le cas échéant expériences de médiation juridique ou sociale. -Bonne connaissance géographique d'Aubagne. -Idem pour les services et institutions présents dans la ville et éventuellement au-delà. Amabilité, calme, intérêt pour les autres.

CONDITIONS D'EXERCICE Statut juridique de l’entreprise

Les Bus de l'agglo, régie de transports (?)

Convention collective

idem

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Conditions de travail Encadrement, tutorat Formation dans le poste Evolution du poste

-Lieu du poste :Aubagne. -Temps complet. -Sous la direction d’un chef de service. -Salaire : à définir. -Tutorat à déterminer. -Plan de formation à construire. -à compléter. -Coordination d'équipe. -Formation des nouveaux arrivants

FAISABILITÉ Financements possibles

Marche à suivre

- Financement des 20 postes de receveurs (contrats aidès) par la compagnie des bus de l’agglo en partenariat avec la ville d’Aubagne. - Présenter le projet en détail et des fiches de postes pour les 20 postes à pourvoir à la compagnie des bus de l’agglomération. - Organiser une journée avec les chauffeurs de bus pour leur présenter le projet, la fonction et présente qu’auront les receveurs. - Annoncer dans les bus et la presse locale l’arrivée des receveurs dans les bus de l’agglo. - Recruter les 20 personnes.

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE / LA QUALITÉ DU SERVICE PUBLIC: « Le développement du Service Public Communal par le maintien du niveau de compétences et de professionnalisme des agents. » - L’EDUCATION : « Le développement des actions engagées sous le label « ville éducatrice » .»

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2. L'ÉCOLOGIE ET LE DÉVELOPPEMENT SOUTENABLE (AUTOUR DE MADAME HUVEAUNE) AVEC LA PARTICIPATION DE - Trois différents groupes comprenant 11 à 15 habitants durant plusieurs semaines. Trois référents - la DGA Égalité Femmes/Hommes - “Monsieur Huveaune“ (à la communauté d'agglomération) - le président de l'AMAP Trois experts - un pêcheur - un savant naturel - deux artistes plasticiens SYNTHESE DES ACTIVITES 7.Les bergerons/bergeronnes : observation, choix, entretien visant à conserver l’éco-système Huveaune 8.Les connaisseurEs de l’Huveaune : observation, développement et transmission de connaissances 9.Création d’une Maison de l’Huveaune

2 personnes 2 personnes 5 personnes

10.Création d’un jardin potager en copropriété (2 000m2) Exploitation et vente exclusive au profit d’Anjou 11.Création d'une association de jardins potagers familiaux (7 000 m2) 12.Création d’un jardin-école pour les habitants et d’un jardin d’herbes 13.Création d’une activité de Photographeportraitistes avec mise en scène sur les rives de l’Huveaune 14.Atelier de récupération couplé avec une activité de dés-encombrement + surveillance des déchets et encombrants 15.Atelier pédagogique municipal d'auto construction utilisant des techniques et matériaux écologiques Créations artistiques en lien avec l’Huveaune : evènements, films, etc (cf. ass.ORTA à Mlle XI°)

FICHES DE POSTE : pages suivantes.

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4 personnes 1 personne 1 personne 2 personnes 4 personnes 4 personnes Commande pour des artistes (par ex avec BDC/nveaux commanditaires)


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Questions d'entretien dans le cours et les berges de l'Huveaune

7.Bergeron/Bergeronne Jardinier/jardinière d’eau et de berges

Création de postes Lieu d’intervention

Le cours de l’Huveaune dans sa traversée d’Aubagne (ou du quartier de la Tourtelle)

Opportunité, argument

Si les berges de l’Huveaune lors de sa traversée (de la Tourtelle) (d’Aubagne), quittent leur état d’indécision pour devenir un espace d’utilité publique, alors il s’agit de réaliser la maintenance et l’animation de cet espace tout en préservant avec soin ce qui en fait l’utilité et la valeur. À savoir : -sa singularité : c’est un lieu précis (à l’inverse d’un non-lieu), -sa fonction de limite : 1) en elle-même 2) par ce qu’elle donne à voir : le cours d’eau se faufile entre des lieux déterminés et parfois dans leur dos, dans les coulisses ou à l’arrière de certains décors. -l’équilibre de son écosystème qui permet la survie d’un microcosme rare et riche, mais fragile, -la plongée qu’il offre dans la proximité d’une nature vivante, variée, luxuriante, -son caractère accueillant qui nous donne le sentiment d’être ailleurs, mais aussi au calme et à l’abri, -son caractère caché, profond, doué de mystère et qui nous permet d’explorer et de découvrir (au contraire des segments de berge qui ont été aménagés), -sa force en tant que symbole (l’eau courante, ici le fleuve) qui inspire du respect et produit une attraction ; sa beauté, évidente pour tous. Aujourd'hui le lit comme les berges de l'Huveaune sont livrés à la gestion hasardeuse d'un statut foncier en forme de mosaïque : chaque parcelle bordée par la rivière jouit d'un droit de propriété (et donc d'un devoir d'entretien) jusqu'au milieu du cours. Si bien qu'une gestion de la rivière elle-même demande de décider une intervention qui lui soit spécifique (ce qui est l'objet, sur certains aspects, du syndicat intercommunal de l'Huveaune qui, d'ailleurs, assure un entretien annuel). Cette intervention spécifique, il est proposé ici de la faire exercer par deux personnes dédiées à cet entretien (et sur une autre fiche par deux personnes dédiées à sa connaissance et à sa communication).

LE POSTE Nombre de postes à créer Mission

Statut

Fonction ou rôle

-2 postes -(+ 1 ou 2 postes associés : voir fiche “ConnaisseurEs et Scénaristes de l’Huveaune“) Restaurer, parfois recréer, et entretenir l’entité fleuve et berges -dans la conception de cette entité comme une personne, non humaine mais à part entière (“Madame l’Huveaune“), douée d’une place, d’un point de vue et d’un pouvoir à la fois uniques, et complémentaires par rapport à d’autres (enfants, habitants, services, déchets, voitures, animaux, …) -en application d’un projet de jardin en mouvement (voir en annexe la définition de ce terme emprunté au paysagiste Gilles Clément) élaboré avec un groupe comprenant humains et non humains, dont des riverains, paysagistes, jardiniers, pêcheurs, promeneurs, etc… -dans le cadre de la mise en place d’une relation des Aubagnais à cette entité en termes de pratique (promenade, rêverie, retraite, etc.), mais aussi de connaissance (visites, observations scientifiques, expositions, etc.). Ce poste est à créer dans le cadre d’une activité et d’une équipe elles-mêmes à créer : cf. l'autre fiche de poste concernant des “connaisseurs de l'Huveaune“. On évitera d’introduire au sein de l’équipe une division du travail amenant des rapports de pouvoir préjudiciables à la cohésion et à la dynamique de ce projet, à son aspect original. Ainsi les 3 ou 4 postes à pourvoir doivent œuvrer à une mission commune, dont chacun est partie prenante à égalité ; les informations sont entièrement partagées, les choix et décisions sont produits par l’équipe. Les compétences requises par chaque poste sont en partie différentes mais, le cas échéant, une équipe de salariés polyvalents ou se formant de façon continue sur les postes pourraient “tourner“ d’un poste à l’autre. -Faire vivre ce lieu en l’observant, “en l’habitant“ et en s’en occupant. -Surveiller et contrôler l’eau pour la maintenir dans l’état nécessaire à l’équilibre écologique, flore et faune. -Entretenir, et restaurer si nécessaire, l’univers végétal de l’entité berges/fleuve : arbres,

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Tâches, activités

Relations (internes, externes)

Organisation du poste

herbes, plantes aquatiques, algues. -Protéger les animaux qui y vivent. -Surveiller, entretenir, éventuellement retravailler, les éléments de paysage en pierre, terre, sable, talus. -Entretenir, éventuellement retravailler, les éléments construits : pierre, bois, métal. Au départ, puis avec des mises à jour régulières -Repérage des contacts utiles (associations thématiques ou territoriales, institutions, experts, fournisseurs, etc.). -Repérage des outils de connaissance du territoire consultables (cartes géologiques, carte des sources potentielles de pollutions, herbiers, etc.). -Constitution de l’état des lieux de cet écosystème ; repérage des espèces végétales et animales, des qualités de l’air, de l’eau, etc. -Connaissances et prévision relatives aux risques de crues. Ensuite, tâches quotidiennes et hebdomadaires -Observation de l’aspect de l’eau, analyse chimique quo-tidienne, détection des polluants, alerte des organismes de contrôle ou des sources connues en amont, etc. -Observation des végétaux ; jardinage, taille (au ciseau à ongles), protection, etc. des végétaux, débroussaillage de certains sentiers, plantations. -Création ou entretien de chemins. -Transcription des observations concernant la faune (insectes, oiseaux, poissons, mammifères, etc. ) : notes, mesures, empreintes, photos. Interventions de protection, peut-être de développement, de la faune. -Nettoyage des détritus de toutes natures dans l’eau, sur terre, dans les arbres : végétaux, déchets ménagers, objets, encombrants, etc. -Le cas échéant, réalisation de petites constructions. -Observations de nuit. -Participation à des réunions de travail (internes, externes) ; à des forums, séminaires, formations. -Services de la Ville : technique (espaces verts), Forum, Éducation, Politique de la Ville, … -Services de la communauté d’agglomération : urbanisme, déchets, … -Groupe concepteur d’un projet paysage en mouvement -Habitants -Associations : rives de l’Huveaune, pêcheurs, vieil Aubagne, écologistes, etc. -Experts : paysagistes (Cécile Berthoux, Gilles Clément), écologistes (Lucien Kroll), poètes, philosophes, géographes (Augustin Berque), spécialistes des cours d’eau, architectes, ornithologues, école nationale du paysage, artistes du son (Lucien Bertolina), etc. -Équipe de 2 personnes : pour pouvoir assurer un service continu, sur un territoire relativement grand, et pour pouvoir discuter de ce qui est à faire. -Trois-quarts du temps sur le terrain, parfois en nocturne. -Un quart du temps en intérieur : travail de bureau, réunions. -Outils et équipements nécessaires (en évitant les outils motorisés) à préciser lors de la création du poste.

PROFIL Niveau de formation

Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

-Dans l’idéal : études à orientation littéraire + CAP de jardinierE et d’aquaculteur E+ pratique de la pêche en rivière + licence ou maîtrise en éthologie+ des formations en écologie ou développement durable, en particulier dans le domaine aquatique, en biochimie, en biologie animale, en dessin, photographie … -En réalité : la formation par l’expérience et la réflexion personnelles sera également considérée comme valable. -Création et entretien de jardins, de paysages -Agriculture biologique -Entretien de rivières -Travaux en laboratoire in vitro ou in vivo -Intérêt enfantin pour la nature, la construction des cabanes, la recherche des œufs de Pâques. -Travaux amateurs de recherche et d’observation. -Sens esthétique, habitude de la prise de notes ou de croquis. -Regard, patience, minutie, respect de ce qui est là. -Endurance physique, persévérance morale : bon pied bon œil (et bon nez bonne oreille !) -Goût pour la nature, pour la solitude mais aussi pour les échanges. -Sens un peu militant de l’écologie. -Initiative (ou audace) ; autorité naturelle

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CONDITIONS D'EXERCICE Statut juridique de l’entreprise

Conditions de travail

Encadrement, tutorat Formation dans le poste Evolution du poste

Association loi 1901 -Lieu du poste : Aubagne -Temps complet -Sous la direction d’un chef de projet -Grande part d’autonomie -Salaire : à définir -à compléter.-Tutorat à déterminer (service Ville d’Aubagne ?) -Plan de formation à construire en lien avec l’École nationale du paysage à Versailles ou à Marseille. -Expertise, promotion du “concept“, participation à des projets similaires

FAISABILITÉ

Financements possibles

Marche à suivre

-DDTEFP -Fondation Abbé Pierre -Conseil Régional, direction de l’Environnement -ARENES -Agence Régionale de l’Eau -EUROPE -Ville d’Aubagne -Académie Aix-Marseille -Finaiser notre film : “Madame Huveaune“ -Constituer un document support avec textes et photos et/ou film pour appuyer la recherche de financement. -Consulter le service du Forum : Odile DUBREIL pour valider l’intérêt d’explorer le projet et, de là, qui elle indiquera de contacter dans les autres services -Évaluer le coût global du poste. -Faire une recherche intuitive sur Google. -Rechercher les aides possibles au titre de l’innovation côté DDTEFP et côté Europe. -Rencontrer ARENES : Étienne BALLAND pour commencer la recherche d’une validation régionale et d’un financement du côté collectivité territoriales. -Regarder les organismes qui peuvent s’occuper de ces sujets, y compris en matière de recherche et d’innovation : voir du côté de Château Gombert (Monsieur REY ?)

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’AGRICULTURE : « Le développement de la filière agritourisme ». - LE TOURISME : « La valorisation des randonnées théâtrales ». - L’ENVIRONNEMENT : « La mise en place d’un contrat de rivière sur l’Huveaune à l’échelle du bassin », « Une action de préservation de la biodiversité des espaces naturels et le développement de l’éducation environnementale ». - L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « La reconquête des espaces délaissés ».

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L'Huveaune, un paradis caché

8.ConnaisseurEs et scénaristes de l’Huveaune Création de postes Lieu d’intervention

Le cours de l’Huveaune dans sa traversée d’Aubagne

Opportunité, argument

Aujourd'hui les territoires qu'elle traverse et ses riverains ne reconnaissent pas totalement l'Huveaune dans son statut de rivière (ou plus exactement de fleuve – côtier) ; ils ne lui vouent pas l'admiration et le respect dus à cet acteur majeur de la vie urbaine et du paysage : ici une conduite forcée ou une passerelle technique sans grâce traversent son ciel, là ses rives sont envahies de ronces sèches, ou servent de décharge... Du même coup, ces territoires et ces riverains ne bénéficient pas des nombreux apports et potentiels de tous ordres que recèle la présence d'un cours d'eau dans la ville. Ainsi, pour exister, l'Huveaune demande à être regardée, vue, connue. Cette démarche de connaissance doit être portée par des personnes capables de déployer leur attention éclairée vers la rivière mais aussi de montrer et de faire connaître tous ses visages à d'autres : Aubagnais, touristes, écologistes, enfants des écoles, etc.)

LE POSTE Nombre de postes à créer Mission

Statut

Fonction ou rôle

Tâches, activités

Relations (internes, externes)

-2 postes -(+ 1 ou 2 postes associés : voir fiche précédente “Bergerons-bergeronnes“) -Rechercher et acquérir les connaissances disponibles sur l'Huveaune ; contribuer à constituer l'Huveaune comme champ de connaissances et l'élargir, entre autres à travers la création d'une “Maison de l'Huveaune“. -Observer l’Huveaune dans la durée, la “méditer“ mais aussi la repenser à travers des mises en scène. -Faire connaître l'Huveaune Ce poste est à créer dans le cadre d’une activité et d’une équipe elles-mêmes à créer : cf. l'autre fiche de poste concernant des “Bergerons“. On évitera d’introduire au sein de l’équipe une division du travail amenant des rapports de pouvoir préjudiciables à la cohésion et à la dynamique de ce projet, à son aspect original. Ainsi les 3 ou 4 postes à pourvoir doivent œuvrer à une mission commune, dont chacun est partie prenante à égalité ; les informations sont entièrement partagées, les choix et décisions sont produits par l’équipe. Les compétences requises par chaque poste sont en partie différentes mais, le cas échéant, une équipe de salariés polyvalents ou se formant de façon continue sur les postes pourraient “tourner“ d’un poste à l’autre. -Connaître et faire connaître les espèces (flore et faune), l'histoire (longue) et la géographie de la rivière, son iconographie et sa littérature. -Aider les bergerons à faire des choix. -Définir, selon les saisons, des itinéraires. -Animer des visites, des promenades (publiques, scolaires). -Accueillir, s’il le souhaite, le promeneur ou le passant. -Présenter le “jardin de l'Huveaune“ en : historique, biologique, écologique. -Penser ou inviter des artistes à penser des mises en scènes (cf. les mises en scènes actuelles spontanées d'encombrants). -Repérage des contacts utiles (associations thématiques ou territoriales, institutions, experts, fournisseurs, etc.), des outils de connaissance du territoire consultables, recherches documentaires -Observations de jour, observations de nuit. -Constitution matérielle et mise en forme d’un savoir spécifique sur l'Huveaune : tous documents, sous toutes formes, à même de décrire et faire connaître la rivière ; scénographie, muséographie, etc. -Programmation et suivi d'interventions et créations, en particulier artistiques, sur le cours et les berges de l'Huveaune -Alimentation de la Maison de l'Huveaune en informations et idées, etc. -Participation à des réunions de travail (internes, externes) ; à des forums, séminaires, formations. -Animation d'équipe. -Recherche de subventions. -Services de la Ville -Services de la communauté d’agglomération

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Organisation du poste

-Habitants ; associations : rives de l’Huveaune, pêcheurs, vieil Aubagne, écologistes, etc. -Artistes, groupe concepteur d’un projet paysage en mouvement -Institutions et financeurs potentiels (Marseille-Provence 2013 (capitale européenne de la culture), Bureau des Compétences et des Désirs, ...) -Experts : sociétés savantes (Amis du vieil Aubagne, Jean Tardito), paysagistes (Gilles Clément, Stanislas Alaguillaume), écologistes (Lucien Kroll), poètes, philosophes, géographes (Augustin Berque), spécialistes des cours d’eau, architectes, ornithologues, école nationale du paysage, artistes du son (Lucien Bertolina), etc. -Équipe de 2 personnes : pour pouvoir assurer un service continu, sur un territoire relativement grand, et pour pouvoir discuter de ce qui est à faire. -Un quart du temps sur le terrain, parfois en nocturne. -Trois quarts du temps en intérieur : travail de recherche, réunions. -Outils nécessaires à préciser lors de la création du poste.

PROFIL Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

-Dans l’idéal : recherche + communication + des formations en écologie ou développement durable, en particulier dans le domaine aquatique, en biochimie, en biologie animale, en dessin, photographie … Expérience de la création d'activité Expérience du montage de “dossiers“ originaux, de la création de réseaux comme pour le contenu -Intérêt pour la nature -Travaux amateurs de recherche et d’observation. -Sens esthétique, habitude de la prise de notes ou de croquis. -Voyages thématiques : expériences -Esprit ouvert et curieux -goût pour les activités complexes, tranversales à plusieurs disciplines -capacité à penser à la fois sur un mode global (développement durable, expériences conduites ailleurs dans le monde, etc.) et local (goût pour ce qui est spécifique, précis, inattendu, etc.)

CONDITIONS D'EXERCICE Statut juridique de l’entreprise Conditions de travail Encadrement, tutorat Formation dans le poste Evolution du poste

Association loi 1901 -Lieu du poste : Aubagne -Grande part d’autonomie -Temps complet -Salaire : à définir Un comité scientifique réunissant des experts de chacun des domaines concernés et venant appuyer le poste un peu comme un comité de pilotage -Expertise, promotion du “concept“, participation à des projets similaires

FAISABILITÉ Financements possibles

CF. fiche précédente

Marche à suivre

CF. fiche précédente

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’ÉDUCATION : « Le développement des actions engagées sous le label « Ville éducatrice ». » - L’AGRICULTURE : « Le développement de la filière agritourisme. » - LE TOURISME : « La valorisation des randonnées théâtrales. » - L’ENVIRONNEMENT : « La mise en place d’un contrat de rivière sur l’Huveaune à l’échelle du bassin », « Une action de préservation de la biodiversité des espaces naturels et le développement de l’éducation environnementale. ». - L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « La reconquête des espaces délaissés. » - LES SENIORS : « Le développement des temps de rencontre et d’échanges entre jeunes et séniors d’Aubagne, en valorisant les ressources des aînés (mémoire de la ville, transmission de savoirs…).»

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Le moulin de la Fortunée au bord de l'Huveaune. À l'intérieur, sa roue est toujours en place.

9.Maison de l’Huveaune Création d’activité Lieu d'intervention

Moulin de la Fortunée

Opportunité, argument

En 2009, l'usine de fabrication de peinture qui occupait le site cesse à peu près toute activité. Plusieurs bâtiments industriels occupent ce terrain situé au Sud de l'Huveaune. L'un d'entre eux n'est autre que le Moulin de la Fortunée qui a produit successivement de la farine puis des graviers. Utilisé comme entrepôt le moulin a conservé intact sa grande roue dentelée et, bien entendu, son surplomb de l'Huveaune. La désaffection du site constitue en même temps une catastrophe sociale et une redistribution topologique (l'évènement est comparable à la réorientation des terrains de la Tourtelle vers le Sud, grâce à la construction du pont Brossolette au moment de l'implantation des Abattoirs). Cette redistribution offre la possibilité d'un nouvel accès à l'Huveaune et au moulin depuis la RN 8. De là, on peut imaginer d'une part, traverser l'Huveaune pour ouvrir la partie Ouest de la Tourtelle vers le Sud, d'autre part, donner une nouvelle vie à ce patrimoine archéologique, historique et économique d'Aubagne qu'est le moulin. L'Huveaune, dont on a vu ce qu'elle gagnerait à être connue, pourrait trouver là sa “maison“. Cette présence redonnerait toute leur valeur au lieu, aux berges, mais aussi à tout l'environnement proche. Le projet est donc de : - Restaurer et conserver le Moulin de la Fortunée, ce patrimoine d’archéologie industrielle - Utiliser le moulin pour y installer la Maison de l’Huveaune - Profiter du cadre naturel exceptionnel des berges de l’Huveaune autour du moulin pour y installer un jardin, y réaliser des itinéraires guidés, balades littéraires, balades des sens (de l’odorat, de l’ouïe, de la vue, du toucher) depuis différents points d’observation en bord d’Huveaune.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

Nombre de postes à créer = 5

Objectifs

- Association loi 1901 5 = 2 temps plein, 3 temps partiels, annuels ou saisonniers 1) Deux animatrices/teurs de lieu culturel à plein temps 2) Une personne de ménage à mi-temps* 3) Deux personnes pour la restauration et le service à mi-temps durant 6 mois de l’année* *Vigilance vis-à-vis des stéréotypes de genre liés à ces postes au moment du recrutement - Remettre en état et valoriser le moulin de la Fortunée, patrimoine archéologique industriel lié à l’Huveaune - Créer un “lieu ressource“ sur l’Huveaune, espace vivant, à la fois témoin et relai entre passé, présent et futur : l’histoire d’un lieu et d’une rivière, d’une terre et d’une végétation, de la relation des hommes à ce territoire et à la rivière (textes, images, expositions thématiques, lieu de rencontres et d’échanges pour associations diverses, promeneurs, botanistes, visiteurs, écoles…). - Amener les visiteurs et les habitants d’Aubagne à fréquenter le moulin et ses aménagements extérieurs (pelouses, berges, sous bois). - Offrir un lieu d’évasion, de détente et de culture : organisation de projections de cinéma de plein air, lectures, performances théâtrales, installation de sièges d’extérieur pour la lecture, le tricot ou la sieste au bord de l’Huveaune. - Inscrire l’aménagement et le fonctionnement du lieu dans une démarche de développement durable et le promouvoir en tant que tel : équipement chiné à Emmaüs Saint Marcel ou au “Recyclodrome“ de Marseille, utilisation de techniques et de matériaux écologiques pour le bâtiment, l’éclairage, le chauffage, l’isolation (paille, liège, etc.).

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Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

Évolution de l’activité

- Création d’un centre de ressources accessibles à tous (particuliers, scolaires, professionnels). - Accueil et détente : un cadre simple et naturel pour la détente (transats, service de boissons et petite restauration) - Transmissions : conférences dans les domaines de l’éco construction, la botanique, l’écologie, le paysage… - Rencontres et échanges : lectures, poésie, cerfs-volants, cueillette des œufs de Pâques, projections murales en extérieur, livraisons des AMAPs…) - Exposition : artistes locaux, peinture sur support, cinéma de plein air, Land Art, photographies de l’Huveaune…. - Restauration et aménagement participative du moulin de la Fortunée, par exemple en coopération avec les compagnons du devoir, des associations locales oeuvrant sur l’insertion par l’activité ou le volontariat civil (UNICITE Marseille) ainsi que les habitants de la Tourtelle - Aménagement et entretien des espaces verts entourant le moulin - Équipement extérieur : les sièges (transats, bancs) pourraient être le fruit du travail de l’atelier de recyclage (cf. Atelier de récupération). - Équipement intérieur : une salle d’exposition, une salle de réunion et de conférence, un local technique, un local de petite restauration, une librairie-bibliothèque (plans guides d’Aubagne, cartes postales) - Moyens techniques pour l’accès au site : parking à vélos, parking à voitures, éclairage nocturne adapté et non-violent - Panneaux de signalisation pour les consignes de respect des espaces verts et bleus (aquatiques) : mégots, crottes de chien, papier… - La municipalité, qui assurera un service de transport public permettant l’accès permanent au site - L’office du tourisme d’Aubagne et des communes voisines - Les établissements scolaires - Les partenaires culturels à Aubagne : festival du film militant… - Les organisateurs des journées du patrimoine - Les compagnons du devoir et UNICITE Marseille - Emmaüs : fournisseur de mobilier, partenariat et réflexion commune sur les berges de l’Huveaune (qui passe également chez eux à Saint marcel) - Les associations de promeneurs, poètes, « lecteurs », communicants écologistes (par exemple l’association Energira, La Baleine qui dit Vague, Les Arts à la Pelle) - Le Centre International de Poésie de Marseille - Alliance Provence - Les associations de cinéma plein air (TILT Marseille) - Les associations culturelles, compagnies et artistes locaux ( la Compagnie La Rumeur et Association Les Particules, Compagnie ZimZam) - etc. - Équipe de deux animatrices/eurs de lieu culturel : assurer le fonctionnement du lieu, accueillir le public, planifier et organiser les activités, développer la communication interne et externe, encadrer le service aux visiteurs, gérer les tâches administratives de la structure, encadrer le personnel (1) - Une personne à mi-temps pour le ménage : propreté, petites réparations, veille sur les questions de sécurité (2) - Deux personnes à mi-temps lors des périodes de grande fréquentation pour la petite restauration et le service Possibilités d’évolution : - Développement des activités et développement de l’équipe. - Faire de la Maison de l’Huveaune un lieu touristique et culturel attractif sur les quatre saisons avec des thématiques saisonnières.

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES

Niveau de formation

Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels

- Poste (1) : une formation initiale en animation de projets culturels ou une formation par l’expérience professionnelle - Postes (2) et (3) : une formation spécifique est intéressante mais elle n’est pas exigée, l’expérience professionnelle et les qualités personnelles pourront être valorisées. NB. Ce projet sera particulièrement attentif à l’égalité entre femmes et hommes dans le partage des postes et des responsabilités. - (1) Deux à cinq années d’expérience dans l’animation, la gestion de projets, l’organisation d’événements culturels, l’accueil du public et le travail d’équipe. - (2) Une personne ayant l’expérience des tâches ménagères chez des particuliers ou dans des collectivités. - (3) Expérience d’au moins un an dans la restauration. - (1) Connaissances personnelles portant sur les sujets traités par la Maison de l’Huveaune : rivières, patrimoine, paysages, artisanat, arts, art contemporain, etc. - (2) Expérience du nettoyage, connaissance des produits et techniques d’entretien, sens de l’autonomie. - (3) Expérience de l’accueil du public, du service, de la préparation de petites restaurations, maintenir une cuisine propre et fonctionnelle, connaissance des règles d’hygiène et de conservation des aliments.

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Qualités personnelles et professionnelles requises

- (1) Dynamisme, curiosité, adaptabilité (public, professionnels, bailleurs, voisinage), politesse et courtoisie. - (2) Rigueur et autonomie. - (3) Amabilité, inventivité (renouvellement de l’offre en petite restauration, remise en cause permanente de l’agencement et de la décoration), politesse et courtoisie.

FAISABILITÉ Financements possibles Marche à suivre

- Ville d’Aubagne, Région, Département. - Les fonds européens (recyclage, écologie, préservation du patrimoine). - Présenter le projet à la ville et aux différents partenaires. Montage des dossiers de financement.

RÉFÉRENCE AUX OBJECTIFS ÉNONCÉS DANS LE PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne »

Concernant la localisation du bâtiment son état

AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME : « La reconquête des espaces délaissés », « L’accentuation du travail de proximité dans les quartiers fragilisés par la crise sociale », TOURISME : « La localisation d’un lieu du patrimoine concernant les archives de la ville, les activités patrimoniales des associations, véritable lieu de mémoire d’Aubagne ».

Concernant le fonctionnement et l’activité

L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels». TOURISME : « Visite nocturne de la ville », « Valorisation des randonnées théâtrales ». DEVELOPPEMENT DURABLE : « Développement des énergies renouvelables : aide au solaire et développement de la filière bois », « Faire prendre conscience des biens communs de l’humanité qui doivent rester en gestion publique (exemple : l’eau) ». LES SENIORS : « Le développement des temps de rencontre et d’échanges entre jeunes et séniors d’Aubagne, en valorisant les ressources des aînés (mémoire de la ville, transmission de savoirs, bénévolat associatif…). LA VIE CULTURELLE : « Le développement de la lecture », « Le développement du spectacle vivant », « Le développement du cinéma », « Le soutien à la création artistique professionnelle ou amateur », « La création d’un laboratoire d’expériences artistiques sur une friche industrielle ».

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À côté de la piscine de la résidence Anjou, une friche d'herbe sèche, 2000m2 désaffectés

10.Les Jardins Anjou, potager en copropriété Création d’activité Lieu d'intervention Opportunité, argument

Friche Anjou : terrain mitoyen de celui de la piscine Le terrain mitoyen de la piscine privée appartient également à la résidence Anjou. Avec d’autres, comme le terrain des Bosses ou le parking Logirem, il fait partie des friches qui quadrillent le quartier d’une série de lieux en déshérence, de “trous noirs“. Ces lieux de désaffection et d’abandon font toucher du doigt l’absence d’un tissage, d’une structuration urbaine qui donnerait son sens à l’espace entre les immeubles. Ils se présentent comme des chutes entre des morceaux découpés, puis additionnés. Ils désignent le statut de la Tourtelle : celui d’un “impensé“ urbain plus proche d’une surface compartimentée, c’est à dire d’une zone, que d’un quartier. Cette absence structurelle d’une forme apte à hjérarchiser et organiser les espaces entre eux rend difficile de penser la Tourtelle comme simplement inachevée, comme un quartier en devenir. C’est néanmoins la seule voie envisageable à partir de l’existant : se replacer dans le temps long et réorienter petit à petit tous les lieux présents vers une forme et un sens possible, les resituer dans le sens d’une évolution possible (quasiment au sens Darwinien), les rendre compatibles avec la possibilité d’une ville. La proposition est de commencer par utiliser cette friche pour lui donner une forme sensée au regard de ce qui l’entoure, en créant sur ce terrain de 2000m2 un jardin potager en copropriété .

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise Nombre de postes à créer = 4 Objectifs

Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

Association 1901, éventuellement en lien avec l’association des copropriétaires et/ou le Conseil Syndical et/ou le Syndic de copropriété - Deux cultivatrices/teurs* (1) - Deux cultivatrices/teurs-vendeuses/deurs* (2) *Vigilance vis-à-vis des stéréotypes de genre liés à ces postes au moment du recrutement - Utiliser un terrain laissé en friche au centre de la Tourtelle - Donner une forme et un sens à l’espace résiduel entre les immeubles - Apporter un nouveau service aux copropriétaires - Diversifier les fonctions présentes sur place et œuvrer dans le sens du développement durable - Exploitation d’un jardin potager pour le compte de la copropriété - Vente exclusive aux copropriétaires (en cas de surplus, les légumes pourront être revendus au bénéfice de la copropriété, par exemple à la Maison de l’Huveaune pour sa restauration) - Gestion du compost - Embellissement du quartier et création d’un lieu de production (potager) - Une surface agricole existante de 2000 m2 à distribuer en lots. - Une cabane à outils d’une surface de 10 m2 est à prévoir. - Le cas échéant un appentis de type marché couvert, en utilisant par exemple la galerie courant au sud d’Anjou le long de la friche et de la piscine. - Le choix des cultures sera décidé par les cultivateurs en accord avec l’association des copropriétaires dans un respect de la bio diversité des espèces méditerranéennes. - Association des copropriétaires - Conseil Syndical - Syndic de copropriété - Chambre d’Agriculture - Les AMAP - Lycées agricoles de la région (St Maximin+) - Alliance Provence - Autres agriculteurs de la région - Associations locales de conseil en dépenses énergétiques (énergie solaire). - Décision à mettre à l’ordre du jour de l’assemblée générale des copropriétaires au vu d’un projet après avoir pris le soin d’expliquer préalablement le projet à tous les copropriétaires (individuellement s’il le faut) - (1) Deux cultivateurs s’occupant des cultures à plein temps - (2) Deux cultivateurs consacrant chacun 15 heures par semaine à la distribution et la vente des

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légumes - Un appentis sur place dans la galerie couverte au Sud d’Anjou (ouvert deux fois par semaine) ou bien utilisation permanente d’un commerce en rez-de-chaussée Ouest d’Anjou Évolution de l’activité Le service pourrait se développer vers la cuisine et la diététique pour proposer : - des fiches de cuisine concernant des variétés régionales anciennes (panais, topinambours, pourpier…), - des fiches d’informations diététiques pour sensibiliser les familles sur l’équilibre alimentaire de l’assiette. PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

- (1) et (2) Formation professionnelle dans un Lycée agricole.

Expérience professionnelle

- (1) Deux cultivateurEs avec un an d’expérience ou de stages. - (2) Deux cultivateurEs ayant au moins 2 à 5 années d’expérience dans l’agriculture artisanale et une expérience de la vente (marchés, AMAP). Une expérience personnelle (par exemple familiale) serait bien venue.

Expériences, connaissances et acquis personnels communs Qualités personnelles et professionnelles requises

- Un amour du travail agricole avec un intérêt pour la bio diversité - Esprit d’équipe - Capacité d’accueil et d’échange : il s’agit du travail de la terre mais aussi de nourrir au mieux un groupe de consommateurs, ce qui implique de se préoccuper de ses goûts, ses habitudes alimentaires et ses besoins.

FAISABILITÉ Financements possibles

- À moyen terme, les salaires seront financés par la vente des produits sur le modèle d’une AMAP (un groupe de consommateurs met en commun des fonds et s’engagent sur l’achat d’un panier hebdomadaire). Marche à suivre - Contacter des professionnels pour étudier et mettre au point le projet entre autres, connaître la capacité de production d’une surface agricole de 2000m2 et estimer ainsi la production, le nombre de paniers et le chiffre d’affaire prévisionnel) - Préparer une mise en forme du projet pour le présenter aux copropriétaires RÉFÉRENCE AUX OBJECTIFS ÉNONCÉS DANS LE PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » AGRICULTURE : « La mise en place des jardins populaires », « La sensibilisation des jeunes aux métiers agricoles et à leurs enjeux humains et écologiques », « Le développement de l’agriculture bio », « Le recensement des friches agricoles et la mise en place d’un dispositif en direction des propriétaires pour leur remise en culture ». SANTE : « Le renforcement du dispositif d’éducation alimentaire pour initier les jeunes enfants, étendre les interventions du « collectif Nutrition Santé » aux collégiens et lycéens ». AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME : « La reconquête des espaces délaissés », « L’accentuation du travail de proximité dans les quartiers fragilisés par la crise sociale ». L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs ».

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Des berges fertiles, sur une longue parcelle propriété de la ville

11.Association de jardins potagers familiaux Création d’activité Lieu d'intervention

Opportunité, argument

- Une longue parcelle de 7 000 m2 appartenant à la Ville et suivant la rive Sud de l’Huveaune, depuis le passage sous l’autoroute (ou le monument banlieue 89) jusqu’au pont de la Tourtelle Aujourd’hui la Ville cherche à utiliser cet espace inexploité au profit des habitants de la Tourtelle. L’approche envisagée dans un premier temps est celle des services en charge de l’éducation, des affaires sociales et de la politique de la ville. Cet espace est moins regardé comme celui d’une terre fertile (fertilité attestée par des siècles d’exploitation agricole), jouissant d’une situation exceptionnelle et formant un paysage de berge particulièrement charmant, que comme un terrain (en tant que surface disponible) dans lequel implanter des équipement sportifs et de loisirs. Bien que le quartier en soit déjà largement pourvu, ces équipements viendraient répondre à une demande récurrente des habitants (enquête de besoins). Cette demande, si peu nouvelle qu’on la croirait sans fin, répond à plusieurs logiques : - elle est préfabriquée par le marketing et les normes de consommation ; - relativement facile à satisfaire, elle est facilement entendue ; - mais surtout elle apparaît systématiquement dans les zones qui se caractérisent par l’ennui et l’abandon urbain, là où la monoculture de la résidence empêche probablement les gouvernants d’exercer leur volonté, ou même leur pensée, d’une politique urbaine. Même si de tels aménagements, en allant à l’encontre de l’identité du lieu, constituent un contre-sens caractérisé, la destruction du lieu par sa banalisation appartient au temps long du paysage et passera peut-être inaperçue derrière le temps court de la gestion sociale. Les enjeux paysagers et urbains ne sont pas individuellement ni immédiatement perceptibles, c’est pourquoi ils n’entrent pas spontanément dans les besoins exprimés par les particuliers. Il se trouvera peut être même que la pente de la berge se révèle gênante, son sol trop riche, et que tout cela demande à être corrigé par une opportune “table rase“ pour permettre l’implantation stable des équipements. Créer des jardins potagers familiaux dans cet espace qui risque de perdre son identité paraît une façon logique, citoyenne et productive de répondre à la situation présente tout en préservant l’avenir.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

- Association loi 1901

Nombre de postes à créer = 1

- Un/E responsable du jardin, cultivatrice/teur-animatrice/teur

Objectifs

Fonctions, rôles, services rendus

- Utiliser et valoriser des espaces communaux fertiles, inexploités, et non constructibles - Mettre à la disposition des habitants du quartier des lots de jardins potagers - Œuvrer dans le sens du développement durable : promotion d’une agriculture biologique, gestion attentive de la consommation de l’eau, comprise comme bien commun de l’humanité - Mutation d’une friche en lieu de production - Défense de la biodiversité, appuyée sur un conseil aux exploitants familiaux au sujet des variétés de légumes, des produits de saison, etc. - Amélioration sensible de l’économie des familles - Alternative au prix élevé de certains produits frais biologiques - Amélioration de la qualité de vie des habitants : évasion “verte“ pour les résidents sans jardin, opportunité de sortie en famille, communication de voisinage - Gestion du compost - Contribution à l’embellissement du quartier et à la création d’un lieu de production

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Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

Évolution de l’activité

- 65 lots (accès et approvisionnement en eau) d’environ de 100m2 chacun, que l’on cherchera à séparer de façon harmonieuse et discrète - Petit abri de jardin pour le stockage des outils sur chaque lot - Lieu d’accueil de l’association comprenant un bureau (20m2), une cabane à outils (20m2) partagée avec le jardin école (Cf. fiche “Jardin-école et jardin d’herbes“) et une salle pour les visiteurs du jardin école. Ce bâtiment pourrait être construit en briques (Cf. fiche “Utilisation de la brique dans les aménagements du quartier“) -- Les habitants du quartier (locataires et propriétaires) la Ville, les administrations de référence, les bailleurs sociaux, les syndics d’immeubles, les associations et syndicat de copropriétaires, - les associations de résidents ou associations thématiques locales, - les écoles de la ville, les particuliers, les boutiques herboristes, les magasins de graines, les fleuristes, l’association Alliance Provence, l’association Nature & Découverte - Lieu d’exécution de la mission : l’ensemble de la surface utilisée par les 65 lots et le bureau de l’association - Ce poste est à créer dans le cadre d’une activité et d’une équipe elles-mêmes à créer (Cf. ci-dessous fiche “Jardin école et jardin d’herbes“). Possibilités d’évolution : - Mini Coopérative de graines et semences biologiques • Comme pour les jardins d’Anjou, le service pourrait se développer vers la cuisine et la diététique pour proposer : - des fiches de cuisine concernant des variétés régionales anciennes (panais, topinambours, pourpier…), - des fiches d’informations diététiques pour sensibiliser les familles à l’équilibre alimentaire. L’évolution de l’activité est limitée à la capacité d’accueil du jardin et à la capacité d’autofinancement du projet. Cependant, on peut envisager un élargissement de l’équipe dans le cadre d’un projet d’insertion (accueil et formation de personnes en insertion).

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels

Qualités personnelles et professionnelles requises

- BTS d’agriculture, mais les compétences peuvent avoir été acquises par quelques années d’expérience professionnelle - Expérience de cultivatrice/teur ou jardinier/E - Expérience de l’animation - Expérience de la responsabilité d’un lieu et de son organisation - Grande connaissance des plantes, fruits et légumes - Recherches et informations sur la biodiversité, les espèces locales anciennes, les vertus des plantes et de leurs associations (ou au moins intérêt pour ces sujets) - Expérience de l’animation d’ateliers avec des publics variés - Imagination et sens du paysage, des aménagements (cf fiche “Atelier de recyclage“) - Disponibilité et flexibilité - Autonomie - Capacités de communication - Intérêt pour son travail

FAISABILITÉ

Financements possibles

Marche à suivre

- Ville d’Aubagne, Conseil Régional, Fondation Abbé Pierre - Les loyers des jardins seront proportionnels au montant d’imposition des locataires. Ils participeront au financement du poste. - Le poste de responsable du jardin sera prioritairement destiné à un/E chômeur/se de longue durée ou à un/E allocataire du RSA, résidant sur la commune d’Aubagne. - Constituer une association - Présenter à la ville une étude de définition accompagnant le projet, texte et dessin : accès au site, plan du lotissement, gestion de l’eau, possibilités de parking, local, (éventuellement accompagné d’une maquette - Recruter la/le responsable du jardin - Mettre par écrit la philosophie du jardin pour que tous ceux qui y participent la connaissent : démarche collective de traitement biologique des sols et des plantes, gestion raisonnée de l’eau et des énergies, etc.

RÉFÉRENCE AUX OBJECTIFS ÉNONCÉS DANS LE PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne »

Référence au projet 2008-2014 « Les grands rendez-vous d’Aubagne »

AGRICULTURE : « La mise en place de jardins populaires », « Le recensement des friches agricoles et la mise en place d’un dispositif en direction des propriétaires pour leur remise en culture ». DEVELOPPEMENT DURABLE : « Faire grandir et partager la conscience des biens communs de l’humanité qui doivent rester en gestion publique (l’eau) ». AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME : « La reconquête des espaces délaissés », « L’accentuation du travail de proximité dans les quartiers fragilisés par la crise sociale ». SANTE : « Le renforcement du dispositif d’éducation alimentaire ». L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs ».

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12.Jardin-école et jardin d'herbes Création de poste Lieu d'intervention Opportunité, argument

3 lots choisis dans le lotissement des Jardins potagers familiaux (Cf. fiche précédente), sur la rive Sud de l’Huveaune à la Tourtelle La création des jardins potagers familiaux décrits dans la fiche précédente demande à être accompagnée. - En effet, certains habitants souhaiteront jouir d’un jardin potager sans pour autant avoir été habitués à cette activité, si bien qu’ils ne sauraient pas comment s’y prendre. Le jardin-école est là pour leur permettre de se former auprès d’un professionnel. - Par ailleurs, l’usage des plantes aromatiques et médicinales n’est pas non plus connu de tous. Liés au jardin-école, deux jardins d’herbes auront pour vocation de faire connaître aux résidents la diversité, l’intérêt et les vertus de celles qui peuvent être cultivées localement.

L’ACTIVITÉ Nombre de postes à créer = 1

- Un/E jardinier/E-formatrice/teur.

Statut juridique de l’entreprise

- Association 1901. Cf. Fiche précédente “Association de jardins potagers familiaux“

Mission

- Créer un jardin-école et y organiser des ateliers de sensibilisation et de formation - Créer et animer deux jardins d’herbes aromatiques et médicinales - Sensibiliser en particulier les jeunes publics sur l’équilibre alimentaire, l’origine de ce que l’on mange, l’analyse de son assiette quotidienne - Création des cultures, entretien du jardin, maintien et restauration de la biodiversité - Sensibilisation et formation des jardiniers, y compris les plus jeunes (individuels ou classes scolaires) - Sensibilisation écologique et citoyenne : information sur les problématiques de l’eau, de la pollution des sols, etc. - Sensibilisation et formation à l’aspect médicinal de certaines plantes - Organisation d’échanges de savoirs entre les plus jeunes et des personnes plus âgés ayant une connaissance et une habitude du jardinage - Contribution à l’embellissement du lieu - Formation pratique au jardinage pour les locataires des jardins familiaux (Cf. fiche “Association de jardins potagers familiaux“) - Gestion administrative, gestion d’un planning de formation, communication - Organisation et animation d’ateliers en partenariat avec des écoles - Vente sur place de légumes issus du jardin, à la demande et en fonction des disponibilités - les habitants, individuellement ou en association de résidents ou associations thématiques locales - la Ville, les administrations de référence, les bailleurs sociaux, les syndics d’immeubles, les associations et syndicat de copropriétaires, - les écoles de la ville, les particuliers, les boutiques herboristes, les magasins de graines, les fleuristes, l’association Alliance Provence, l’association Nature & Découverte - Ce poste est à créer dans le cadre d’une activité et d’une équipe elle-même à créer (Cf. fiche précédente). Possibilités d’évolution : - Proposition de journées à thèmes - Proposition d’ateliers (payants) d’initiation au jardinage pour des particuliers non résidents mais désireux de se former - Accueil et échanges avec des expériences similaires menées ailleurs - L’évolution du poste est limitée à la capacité d’accueil du jardin. Un deuxième jardinier pourrait être embauché pour subvenir aux besoins de l’activité (animer des ateliers en parallèle de l’entretien du jardin).

Fonction ou rôle

Tâches, activités

Relations (internes, externes)

Organisation du poste Evolution du poste

PROFIL Niveau de formation

- Un BTS d’agriculture - si possible une formation spécifique sur la culture des plantes médicinales

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Expérience professionnelle Qualités personnelles et professionnelles requises

Expériences, connaissances et acquis personnels

- Expérience de jardinierE dans une exploitation de plantes aromatiques ou/et médicinales - Expérience en animation - Intérêt pour son travail et pour les sujets dont il traite - Autonomie - Patience - Sens de la pédagogie - Capacités de communication - Disponibilité et flexibilité, capacité à s’organiser en fonction des saisons et des horaires (ceux des plantes et ceux des habitants) - Grande connaissance des plantes, fruits et légumes ainsi que des plantes médicinales et aromatiques - Recherches et informations sur la biodiversité, les espèces locales anciennes, les vertus des plantes et de leurs associations (ou au moins intérêt pour ces sujets) - Expérience de l’animation d’ateliers pédagogiques avec des publics variés - Imagination et sens du paysage, des aménagements (cf fiche “Atelier de recyclage“)

CONDITIONS D'EXERCICE Convention collective

à définir

Conditions de travail

- Lieu de travail : les jardins (situés sur la rive sud de l’Huveaune à la Tourtelle) ainsi qu’une salle pour accueillir le public - Temps complet - Travail en équipe (Cf. fiche “Association de jardins potagers familiaux“) - Tutorat à déterminer (éventuellement avec le service de la Ville concerné) - Rencontre et transmission avec des projets similaires dans la région (par exemple : Jardin des Aures, Jardin de Sainte Marthe).

Encadrement, tutorat Formation dans le poste FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne et Fondation Abbé Pierre - Financement par les ateliers aux particuliers ainsi que par la vente de plantes et de graines - Le poste de jardinier/E formatrice/teur sera prioritairement destiné à un/E chômeur/se de longue durée ou à un/E allocataire du RSA, résidant sur la commune d’Aubagne Marche à suivre - Contacter les porteurs d’un projet similaire pour bénéficier de leur expérience et témoignage - Constituer un document support avec des textes et une maquette pour appuyer la recherche de financement - Constituer l’association - Créer le jardin en trois parties : potager, plantes médicinales et plantes aromatiques. - Recruter un/E jardinier/E-formatrice/teur - Communiquer sur le projet afin de rencontrer des personnes motivées et susceptibles de porter et soutenir ce projet (particuliers et financeurs) - Rencontrer Alliance Provence (Bourse aux graines) - Contacter les écoles pour faire inscrire le projet dans un calendrier prévisionnel d’activité. - Recruter des bénévoles, habitants du quartier ayant des compétences en jardinage ou en agriculture RÉFÉRENCE AUX OBJECTIFS ÉNONCÉS DANS LE PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » AGRICULTURE : « La sensibilisation des jeunes aux métiers agricoles et à leurs enjeux humains et écologiques, en développant notamment les partenariats agriculteurs/école », « Le recensement des friches agricoles et la mise en place d’un dispositif en direction des propriétaires pour leur remise en culture », « Le développement de la filière agritourisme », « Le développement de l’agriculture biologique ». ENVIRONNEMENT : « Une action de préservation de la biodiversité des espaces naturels et le développement de l’éducation environnementale ». ÉDUCATION « Le développement des actions engagées sous le label « Ville éducatrice », « Le développement de classes de découvertes (ex : classe du goût) », « Le développement des actions engagées sous le label « Ville Éducatrice » ». SANTE « Le renforcement du dispositif d’éducation alimentaire pour initier les jeunes enfants, étendre les interventions du « collectif Nutrition Santé » aux collégiens et lycéens ». L’EGALITE HOMME FEMME « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs ».

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Des photos mises en scène sur les berges de l'Huveaune, de mariage, de non mariage, des portraits paysagers (photo Stauth et Queyrel)

13.Photographes-portraitistes Création d’activité Lieu d'intervention

Rives de l’Huveaune à la Tourtelle

Opportunité, argument

Création d’une activité de Photographe portraitistes s’appuyant sur des mises en scène sur les rives de l’Huveaune

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise Nombre de postes à créer = 2 Objectifs Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

Évolution de l’activité

SARL ou Association 1901 - Un/E photographe et un/E artiste ou - Deux artistes-photographes travaillant en binôme - Créer une activité de photographies avec une approche scénique originale : photographies de famille, mariés, équipe professionnelle, imitation de photomatons traditionnels, etc - Redécouverte des berges de l’Huveaune et de leur beauté méconnue par des propositions de mises en scène artistiques afin de redynamiser une production détrônée par l’utilisation du numérique - Les berges naturelles (mais entretenues) de l’Huveaune - Aucun équipement spécifique exceptés les éléments de décor créés - Un autre espace est cependant nécessaire à l’activité : atelier et lieu de stockage. Sa localisation est indifférente (éventuellement dans la Maison de l’Huveaune). - Matériel professionnel de photographie - Commerces liés aux préparatifs d’un mariage ou évènements familiaux : salon de coiffure, d’esthétisme, mairie, pâtisserie… - Écoles (photo de classe) - Ville d’Aubagne et projet d’édition de cartes postales, en particulier de la Tourtelle - Projets photographiques associés (mise en scène de groupes d’habitants à l’image d’une photo de famille, tenant la pose devant un décor très urbanisé comme celui de la Tourtelle, groupe de jeunes en pose au milieu d’un jardin familial, etc.). - Acteurs de la mode locale (Institut Mode Méditerranée, écoles…) pour la réalisation de leurs catalogues - Les imprimeurs, qui sont en lien avec les professionnels pour les cartes de vœux professionnelles - Les artistes et plasticiens, en particulier Pascale Stauth et Claude Queyrel qui travaillent déjà sur le sujet (photo ci-dessus) - La Maison de l’Huveaune comme lieu d’exposition - L’association "La joyeuse de photographie" (photomatons décalées) - 1) Prise de vue et tirage, différencié ou non de la seconde partie de l'activité - 2) Proposition et réalisation de mises en scène dans des décors personnalisés (utilisation d’un jeu de décors préfabriqués) ou gestion d’une sous-traitance artistique - Gestion de l’activité dans les aspects financiers et commerciaux qui entourent la réalisation : importance de la prospection et de la communication (pour 1 et comme pour 2) Possibilités d’évolution : - Diversification des décors et élargissement du public - Sélection de certains clichés pour la création et la vente de cartes postales - Possibilité de partenariat avec des industriels ou des lieux de récupération (type Emmaüs) - Implication d’autres acteurs locaux pour répondre à de nouvelles demandes : grapheurs, plasticiens…

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

Si les 2 phases de l’activité sont différenciées : - 1) pour la prise de vue : dans l’idéal, études photographiques - 2) pour le reste : études artistiques, de type Beaux Arts

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La formation par l’expérience sera également valorisée et appréciée. Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises communes

- 1) Expérience professionnelle de photographe - 2) Artiste plasticien dans des domaines associés L’un des deux ou les deux devront avoir une expérience de gestion d’activité. - 1) Réalisation de clichés photographiques, mises en scène, particulièrement en milieu extérieur - 2) Réalisation de décors : construction et création ou assemblage et mises en scène d’éléments existants - Imagination, capacité de conception et de création d'objets à la fois concrets et symboliques - Capacité d’écoute et d’analyse des attentes des clients - Ouverture d’esprit et absence de jugement, talent pour créer des univers - Persévérance

FAISABILITÉ Financements possibles

Marche à suivre

- Ville d’Aubagne, Département, Région, Fondations privées soutenant les projets culturels - Pour un porteur de projet de moins de 30 ans : Ministère de la Jeunesse et des sports (projet Défi Jeune) - Pour un porteur de projet allocataire du RSA : emploi aidé soutenu, prix Talents - Présentation du projet à la ville d’Aubagne (utilisation de l’espace public et financement) - Définir un éventuel projet d’accueil avec la future Maison de l’Huveaune - Choix du statut juridique (SARL ou Association 1901) - Accompagnement pour le montage de projet et la recherche de financement (couveuse, pépinières…) - Étude de faisabilité réalisée par le porteur de projet et une boutique de gestion (financement par Pôle Emploi si le porteur de projet est inscrit en tant que demandeur d’emploi)

RÉFÉRENCE AUX OBJECTIFS ÉNONCÉS DANS LE PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - LA VIE CULTURELLE : « Le soutien à la création artistique, professionnelle ou amateur » - AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME : « La reconquête des espaces délaissés » - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs »

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14.Service de désencombrement et atelier de récupération Création d’activité Lieu d'intervention

- L’ensemble du quartier de la Tourtelle

Opportunité, argument

- À travers tout le quartier, la présence, parfois même la mise en scène, des poubelles imposées en permanence à la vue de tous est un contresens anthropologique (les humains n’exposent pas leurs déchets, ils les cachent), sanitaire et visuel. Cette “obscénité“ au sens propre du terme, n’appartient pas qu’à la Tourtelle et nos contemporains semblent s’y être résignés, tant les services et prestataires sous-traitants ont su imposer aux donneurs d’ordre publics de faire passer leurs exigences gestionnaires, de type privé, avant les objectifs de leur mission de service public. - D’autres restes s’imposent également sur le devant de la scène. Pour quelques jours ou semaines : ce que l’on appelle les “encombrants“ (vieux matelas, télés, frigo, etc.) ; ad vitam æternam : les alluvions déposées dans l’espace collectif par les générations successives de gestion urbaine (anciens panneaux, piquets, rochers, “ornements“, etc.), tombés en désuétude, mais abandonnés sur place. À quoi viennent s’ajouter les épaves de voitures, parfois nommées “sangsues“ qui, elles, sont perçues comme à la fois gênantes et incongrues, et font l’objet d’une plainte longue, parfois audible parfois non, mais dont on sait à quel point il est difficile de répondre rapidement. On peut rencontrer dans des quartiers voisins, comme dans toutes les villes de France, d’autres versants de cette problématique. - La version sans gêne : même au centre ville trônent les habituels monuments au tri sélectif, des objets à l’échelle et au design insolent, dont l’incongruité n’est même pas relevée par les sentinelles des monuments historiques, pas plus que leur coût et leur inefficience n’est dénoncée par les militants du développement durable. - La version infantilisante : sans aller très loin, dès le quartier du Charrel se rencontrent d’une part ces édicules qui se veulent peut-être discrets et mignons (le genre manquant de références, ils sont traités en mini chalets, ou mini saloon, maisons de poupée, cabanes, etc.), d’autre part ces mots d’ordre à l’adresse de l’habitant, destinés à réveiller sa conscience : « j’aime ma ville » « je suis fier d’être propre » ou, en l’occurrence : c’est ici, et pas à côté, que je jette « ma poubelle habituelle. » Qu’une autre conception et gestion des déchets soit possible, ne versant ni dans l’abandon, ni dans l’obscénité, ni dans l’infantilisation, est l’une des premières idées de transformation du paysage qui vienne à l’esprit en visitant ou en pratiquant la Tourtelle. Les restes et les déchets sont une part incontournable de la vie collective, ils sont à comprendre comme toute chose en termes reste - d’activité productive: surveillance, emplacement, tri, récupération et réinterprétation - et d’économie : sociale, financière, d’énergie, de temps, etc. C’est l’idée qui préside à la présente proposition d’un atelier de récupération couplé avec une activité de désencombrement et de surveillance des déchets et encombrants.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise - Association 1901 ou SARL Nombre de postes à créer = 6 - (1) Deux récupératrices/teurs-désencombreuses/reurs - (2) Un/E designer - (3) Un/E ébéniste - (4) Un/E stagiaire du LEP Eiffel - (5) Un/E secrétaire/E Objectifs - Redonner leur place aux déchets (réduire et cacher leur emprise) ; les traiter pour partie - Désencombrer l’espace urbain - Redonner une vie à des objets ou des parties d’objet en les réparant ou en les transformant - Sensibiliser adultes et enfants au respect des espaces partagés Fonctions, rôles, services - Dé-banalisation de la présence permanente de déchets et d’encombrants dans l’espace public rendus - Production de richesse à partir d’un investissement faible : en faisant des économies et en rentabilisant une matière première gratuite

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- Possibilité d’acquisitions à coût bas ou nul pour les familles pauvres (Cf. les conditions de vente ou de don par la communauté d’Emmaüs) - Innovation, création d’objets, trouvailles (de là une éventuelle attractivité du quartier pour les autres habitants de la ville) - Par la construction de nouveaux lieux (entrepôt, atelier et commerce), contribution à la restauration de sens et de forme aux espaces résiduels entre les immeubles Espaces et équipements - Les espaces d’intervention comprennent l’ensemble du quartier de la Tourtelle. - Trois locaux : entrepôt pour le stockage, atelier de transformation et boutique - Un outillage très complet et diversifié (brouette, ponceuse, fer à souder…) est nécessaire aux ateliers pour la bonne réalisation des nettoyage, tri, classification et transformation ou assemblage. Relations (internes, externes) - Le lycée d’Enseignement Professionnel Eiffel situé à la Tourtelle (chaudronnerie, ferronnerie) - Recyclodrome Marseille, Emmaüs - Le “Designer des prisons“ ; le bureau de design “La Plaine Marseille“ - Invitation et/ou consultation d’artistes de la récupération (voir ce photographe participant aux rencontres d’Arles qui met en scène les déchets des gens) - De nombreux festivals “RECUP’ART“ en France et en Europe. Organisation - Le matin, un comptoir (deux récupérateurs) pourrait acheter* leurs déchets triés aux habitants du quartier (Cf. l’expérience de Jaime Lerner à Curitiba, Brésil) et les traiter (tri, nettoyage, classification), pour partie sur place pour partie en les cédant aux services concernés. Les déchets compostables seront quant à eux directement orientés vers les jardins potagers. - L’après-midi, l’équipe des deux récupérateurs assurera un service de veille et de ramassage sur le territoire, si nécessaire pour un quart-temps. Le reste de son temps sera consacré aux ateliers de fabrication en équipe avec l’ébéniste, le stagiaire métal et le designer. - Même s’ils n’en ont pas le monopole, les aspects créatifs et techniques seront assurés par un designer et un ébéniste : connaissance des matériaux, capacité à imaginer de nouveaux objets, etc. - Une place sera en permanence réservée à un stagiaire du LEP Eiffel qui prendra spécifiquement en charge les techniques du métal. - Appuyé par un secrétariat, le designer pourrait également assumer la direction et la gestion de l’unité. *Jaime Lerner achetait les sacs de déchets triés, le plus souvent aux enfants, non pas avec de l’argent mais avec des bons d’alimentation (on peut penser également à d’autres produits ou des services). Evolution de l’activité Possibilités d’évolution : - Élargissement progressif aux quartiers environnants - Agrandissement de l’espace de travail pour les besoins du stockage ou de l’atelier - Agrandissement de l’équipe de travail pour répondre à une forte participation du public aux ateliers et au succès commercial des objets créés - Utilisation du produit de ces transformations comme support d’une exposition afin de faire connaître les potentiels des objets, sensibiliser le public à la notion de cycles de vie des objets - Développement de la créativité des enfants (scolarisés) en leur montrant les potentiels de la récupération, en éduquant leur regard (par exemple, leur proposer une balade de “petits détectives écologiques“ au cours de laquelle chaque enfant, muni d’un carnet et d’un crayon, note tout ce qu’il voit qui ne lui semble pas avoir sa place là) PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels

Qualités personnelles et professionnelles requises

- (1) Aucune formation spécifique n’est requise. L’expérience professionnelle et les qualités personnelles seront appréciées. - (2) Formation de type Beaux Arts ou Arts Décoratifs ou formation assimilée. - (3) CAP d’ébéniste - (4) En cours d’études au LEP Eiffel - (5) Études de secrétariat avec un peu de comptabilité (BTS) - (1) L’expérience professionnelle pourrait être liée aux objets, à la récupération, au tri, au bricolage dans une casse, une association, dans la communauté d’Emmaüs ou dans des projets similaires. - (2) Expérience de design et de construction d’objets, mobilier ou décors. Expérience de création. - (3) Expérience de construction ou restauration de meubles et objets en bois. - (4) pas d’expérience exigée (tutorat par le LEP) - (5) secrétaire débutantE ou expérimentéE (dans l’idéal expérience dans une petite unité de production et de vente) - (1) Expérience du ramassage, glanage, du tri, de la manipulation d’objets, de leur nettoyage et remise en état - (2) Connaissance de nombreux matériaux (métal, plastique, bois, résine…), leurs modularités, compatibilité, propriétés et limites (résistance au temps, à la température, etc.) Maîtrise des techniques et produits d’assemblage (colles, peintures, solvants, liants, outils). - (3) Connaissance des différents bois, des techniques de travail, d’assemblage et de traitement - (4) Habitude du bricolage - (5) Dans l’idéal : expérience de la vie paysanne ou villageoise et/ou fréquentation d’un milieu artisan - (1) Capacité d’observation et sensibilité à son environnement, plaisir à passer du temps à l’extérieur, à arpenter les espaces, pédagogie ; sens de imagination, dextérité, curiosité - (2) Imagination, autonomie, prise d’initiative, esprit bricoleur et inventif ; confiance en soi, intérêt pour la nouveauté, pour les tendances créatives du marché, amour du travail bien fait ;

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pédagogie - (3) Inventivité, minutie, patience, application, pédagogie - (4) Réel intérêt pour les matériaux, la création, la découverte - (5) Goût du travail en équipe FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne, Conseil Régional, Conseil Général, Fondations privées soutenant les initiatives artistiques - Il s’agit de trouver un financement pour le lancement de l’activité, afin de maintenir son activité sur une période de deux ans. Marche à suivre - Choisir un scénario et un espace dans le quartier de la Tourtelle (par exemple les parkings LOGIREM à côté du garage) - Mettre au point une présentation du projet sous la forme d’un scénario pouvant intégrer les propositions et modifications des services et des différents partenaires, éventuellement réaliser une simulation durant une semaine - Simultanément, commencer à présenter le projet à la Mairie d’Aubagne et aux partenaires - Montage financier - Appel d’offre (fiches de poste) auprès de personnes à la recherche d’un emploi, ayant les compétences souhaitées et très motivées pour développer ce projet. REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - DEVELOPPEMENT DURABLE : « La création de recycleries-ressourceries permettant de donner une nouvelle vie aux objets déposés en déchetterie», « Réflexion sur l’environnement urbain aux abords des cités et résidences ». - LA VIE CULTURELLE : « Le soutien à la création artistique, professionnelle ou amateur ». - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs ».

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15.Atelier-école municipal de construction écologique Création d’activité Lieu d'intervention

Opportunité, argument

- Un emplacement spécifique reste à déterminer. On peut penser à l’espace situé aux confins de l’arrière des Amarillys.et de l’arrière des Services techniques. - Par ailleurs, l’ensemble des constructions à entreprendre dans le quartier constitueront autant de chantiers-école. Entre les innovations, la récupération et les “archaïsations“, on dispose aujourd’hui de toute un éventail de techniques de constructions intéressantes parce qu’ingénieuses, faciles ou peu coûteuses à mettre en œuvre, respectueuses de l’environnement, intégrant des modes de production ou d’économie d’énergie. Mais les pièges et les effets paradoxaux de la vague du “développement durable“ sont aussi nombreux dans ce domaine que dans les autres. S’y avancer requiert de l’expérience, du discernement, de la réflexion. Par ailleurs, les ouvrages et manuels sur le sujet ne manquent pas, mais ce ne sont pas eux qui vont entrainer une véritable mise en mouvement dans la réalité. Toucher du doigt, essayer, constater…s’il y a un domaine dans lequel le mouvement se montre en marchant, c’est bien celui-là. Les Aubagnais, auto-constructeurs ou entrepreneurs, individuellement ou en tant que ville adepte du développement durable, pourraient utilement bénéficier d’un lieu de formation et d’expérimentation présentant l’éventail des possibilités offertes dans ce domaine. Sur cette base un collectif local de réflexion serait bien venu.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise Association Loi 1901, organisme de formation Nombre de postes à créer = 5 - (1) Un/E chef de projet - (2) Un/E responsable administrative/tif et financier/ère - (3) Deux technicien/NEs-maçon/NEs - (4) Un technicien/NE-formattrice/eur Objectifs - Mettre en place un atelier-école municipal en construction éco-orientée et durable - Réaliser les réparations, restaurations ou constructions requises par le territoire, en réfléchissant au caractère durable de ces actions et à leur portée environnementale Fonctions, rôles, services - Informations et formations à la demande pour les particuliers rendus - Réalisation des aménagements utiles au quartier, par exemple : aménager un square protégé avec jardin pour les tout-petits, agrandir et réaménager le centre social de la Tourtelle, restaurer le moulin de la Fortunée en Maison de l’Huveaune, construire un garage associatif, réaménager le pôle argile, réaménager le bloc parking des Arpèges (cf fiche Gardemeubles/consigne) - Opportunité de chantiers-école permettant d’allier les besoins d’aménagement de la ville, les procédés écologiques et la formation professionnelle : accueil de stages, chantier d’insertion professionnelle, stagiaires des établissements scolaires techniques de la région, stagiaires des associations de volontariat civil - Promotion de la politique de développement durable qui constitue l’un des axes phare de la ville d’Aubagne - Par la construction d’un nouveau lieu (chantier, salles), contribution à la restauration de sens et de forme aux espaces résiduels entre les immeubles. Espaces et équipements - Un terrain d’expérimentation délimité, organisé et bordé de galeries couvertes sur au moins deux de ses côtés - Un local de 80m2 : bureau de l’association, lieu de réunion et salle pour la formation et la préparation des chantiers-écoles - Un lieu d’exposition du type salle d’œuvre (montrer des essais et des éléments de réalisation, des échantillons, etc.) - Un espace de stockage des matériaux Relations (internes, externes) - ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) - Les associations spécialisées pour des conseils et la mutualisation des savoirs (association marseillaise Energira, Les Arts Batisseurs, les Compaillons) - Participation aux salons de la construction écologique et de l’éco-habitat (EnviroBat Méditerranée et salon de l’éco-habitat à Vence et Salon des éco-energies à Mérindol).

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Organisation

- Planning, organisation et suivi des chantiers - Formations pratiques et en salle - Cycle d’invitations et de conférences de réalisateurs, d’inventeurs, d’explorateurs dans le domaine - (1) Un/E chef de projet, à plein temps, en charge du management de l’équipe, de la relation avec les interlocuteurs municipaux et les associations investies ; également en charge de la gestion du projet, de la communication extérieure, des partenariats, du repérage des fournisseurs (salons, Internet, contacts directs) - (2) Un/E responsable administrative/tif et financier/ère, à mi-temps, en charge du secrétariat, du suivi des plannings, de la comptabilité simple et de la gestion administrative et financière - (3) Deux personnes, l’une à plein-temps et l’autre à mi-temps, en charge de la réalisation technique des chantiers - (4) Une personne à plein-temps, en charge de la réalisation technique des chantiers, de l’encadrement des élèves et de la formation professionnelle PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels

Qualités personnelles et professionnelles requises

Evolution de l’activité

- (1) CAP de maçonnerie, charpente ou autre corps de métier du bâtiment, certifications dans des procédés spécifiques (“écologiques“, “énergies renouvelables“, etc .) sur les matériaux dits “écologiques“, tels que bois, paille, liège… - (2) Formation universitaire en administration et gestion financière - (3) CAP de maçonnerie, charpente ou autre corps de métier du bâtiment, - (4) CAP de maçonnerie, charpente ou autre corps de métier du bâtiment, certifications dans des procédés spécifiques (“écologiques“, “énergies renouvelables“, etc .) sur les matériaux type bois, paille, liège… - (1) Au moins 3 ans d’expérience de technicien associée à une expérience similaire d’encadrement de projet et/ou d’équipe - (2) Au moins deux ans d’expérience à un poste similaire - (3) Quelques années d’expérience dans la construction avec une option connaissance des matériaux dits “écologiques“ - (4) Quelques années d’expérience dans la construction et l’éco construction, associées à une expérience de la formation, ou de l’encadrement de chantiers participatifs ou d’insertion - (1) Connaissance des procédés de construction spécifiques, des matériaux “écologiques“, leurs utilisations, leurs propriétés. Aptitude à anticiper les besoins, encadrer une équipe et planifier les étapes d’un chantier. - (2) Connaissance des procédures administratives et du fonctionnement des administrations. Connaissance du droit associatif et des éléments de gestion d’une association. Responsabilité et autonomie à l’intérieur d’un calendrier de travail rigoureux. - (3) Connaissance des procédés de construction spécifiques, des matériaux “écologiques“, leurs propriétés, leurs utilisations. Aptitude à planifier les besoins et les étapes d’un chantier. - (4) Connaissance des procédés de construction spécifiques, des matériaux “écologiques“, leurs propriétés, leurs utilisations; aptitude à planifier les besoins et les étapes d’un chantier, ainsi qu’à encadrer, animer et motiver un groupe de travail ; capacité à transmettre son savoir oralement et dans la pratique - (1) Curiosité, intérêt pour les nouvelles techniques ; qualités relationnelles et de communication ; aisance pour prendre des contacts, se déplacer dans des salons ; réactivité, diplomatie - (2) Méthode, persévérance, organisation, conscience ; sens des responsabilités et résistance au stress. - (3) Méthode, application, conscience professionnelle - (4) Pédagogie, méthode et adaptabilité Possibilités d’évolution : - Développement des chantiers.

FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne, conseil régional, conseil général. - FSE (“développer la formation sur les techniques de construction en paille“) Marche à suivre - Présenter le projet à la ville d’Aubagne - Rencontrer les acteurs municipaux en charge de l’agenda 21 - Créer l’association et constituer l’équipe REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - LE DEVELOPPEMENT DURABLE : « La mise en place d’un plan climat et d’un centre ressources sur l’éco construction. » - EDUCATION : « Le développement des actions engagées sous le label “Ville Éducatrice“.» - AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET URBANISME : « L’accentuation du travail de proximité dans les quartiers fragilisés par la crise sociale.» - ENVIRONNEMENT : « Le développement de l’éducation environnementale », « Des méthodes d’assainissement plus écologiques. » - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs et institutionnels.»

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3. LE TOURISME URBAIN : DES PROMENADES MODERNES AVEC LA PARTICIPATION DE - 6 groupes de travail réunis deux fois l'an sous le label : "Ateliers de Veille Civique" - Trois autres groupes comprenant 11 à 15 habitants durant plusieurs semaines. - Six techniciens et responsables ou référents (mairie et communauté d'agglomération) : Direction générale des services Coordination évènementielle Égalité Femmes/Hommes Éducation Archives municipales Services techniques Dessin informatique SYNTHESE DES ACTIVITES 16.Mise en scène des prochains chantiers

8 à 12 personnes

17.Edition et vente de nouveaux plans-guides et cartes postales d’Aubagne (office du tourisme, commerces, Maison … 18.Formation de guides salariéEs pour faire visiter les quartiers aux Aubagnais et aux touristes, pour accueillir les nouveaux habitants

FICHES DE POSTE : pages suivantes.

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2 personnes 8 personnes (temps partiel)


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16.Mise en scène des prochains chantiers Création d’activité Lieu d'intervention

- Quartier de la Tourtelle et Rousselot.

Opportunité, argument

- Le chantier est délimité dans le temps et dans l’espace : pourtant il paraît partout et infini, toujours recommencé. De place en place, la ville est constamment en chantier. Ce chantier permanent fait peser des contraintes et des nuisances sur la vie quotidienne de tous les habitants : du bruit chez eux, leur chemin barré dans la rue, les trottoirs dangereux, salissants… La perception dominante est celle de la fatigue des “embarras“ et des décibels qui ajoutent une tension extérieure et quasi permanente aux tensions que tout un chacun est amené à rencontrer dans sa vie. - Concevoir les évènements que sont les chantiers comme des événements intéressants, un spectacle en soi, celui du travail, s’arrêter et regarder cette scène animée, petite ou vaste, comme on le ferait naturellement devant un artisan potier, un funambule, un colleur d’affiche ou un orchestre, assister à l’installation d’un chantier comme à l’arrivée d’une fête foraine ou au lancement d’un bateau paraîtrait hors de propos à la plupart d’entre nous. Et aujourd’hui les chantiers, s’ils sont de plus en plus bruyants, sont le plus souvent soustraits aux regards. - Pourtant le chantier est le premier spectacle de rue. Il contribue à rendre le travail visible, chacune des scènes qui le composent, chacune de ses séquences de travail est pleine d’intérêt et d’enseignement pour les enfants, ses engins fascinent et pas seulement les garçons. Il donne à voir et à penser, il rend la vie plus excitante pour tous ceux qui, à un moment ou à un autre, passent par là sans avoir rien de précis à faire ou encore sont fatigués de travailler eux-mêmes. - Si nous “dégrisons“, renouvelons notre regard sur la ville et sur le travail, le chantier (re)devient un ensemble de gestes, un tableau vivant, un “mystère“, un acte spécifique et intéressant. - On peut sur ce sujet se référer utilement au concept de chantier vivant développé par Patrick Bouchain : le chantier met en scène et se met en scène. - Les chantiers archéologiques font ainsi parfois l’objet d’un intérêt en tant que chantier : leurs clôtures invitent à regarder, les différents lieux du travail forment des sortes d’îlots, ils sont mis en scène de façon quasi pédagogique, des passerelles les enjambent pour permettre aux promeneurs de mieux voir, mieux comprendre… - L’idée est donc ici de considérer les échanges que chaque chantier met en place avec son environnement : sa façon de se présenter et d’abord de se délimiter lui-même et prendre en compte son environnement urbain sur un pourtour déterminé. L’idée est de travailler sur le paysage sonore des chantiers prévus (par exemple le vaste chantier de l’îlot Rousselot), mais aussi sur leur visibilité depuis différents points de vue : proche, lointain, surplomb, transparence, ouvertures dans les palissades, belvédères. De prendre en compte ses auditeurs et ses spectateurs, également dans la compréhension qu’ils peuvent avoir de ce qui s’y passe, de son avancement et des phases à venir. Éventuellement de créer des décors, voire des mises en scènes théâtrales, sonores, chorégraphiques (et penser alors en termes de programmation). - L’un des bénéfices secondaires de cette nouvelle prise en compte de l’état de chantier pourrait bien être une diminution de la nuisance, y compris sonore, du chantier pour ses riverains : connaître l’origine d’un bruit et sa raison d’être, son rythme et son terme, en atténue considérablement la toxicité, la nuisance… et même la perception.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

- Association loi 1901

Nombre de postes à créer = 7

- UnE directeurE artistique - Six à douze artistes intervenant individuellement ou constitués en compagnie

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Objectifs

Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

- Délimiter clairement le chantier et le présenter aux riverains et passants, le rendre lisible et lui restituer sa beauté, sans en cacher la rudesse ou les dangers - Prendre en compte sa relation avec son environnement (l’ensemble du quartier et de ses activités) et humain (les voisins, les passants) : diminuer les nuisances qu’il entraine et augmenter l’intérêt qu’il présente - Rendre le chantier compatible avec la vie du quartier et de ses habitants - Ne pas cacher le travail, ne pas le rendre abstrait - Montrer le travail à l’œuvre - Esquisser une nouvelle approche. Subvertir notre regard sur le travail, en particulier le travail manuel, ouvrier, le plus souvent classés du côté des basses œuvres (les femmes de ménages, les maçons, la mine, le BTP…), perçus comme seulement fatigants ou ennuyeux ou dégoûtants voire avilissants. Reconnaître la part intéressante qui réside aussi dans le travail : l’œuvre, le tour de main, le tour de force, la victoire sur la gravité, le jeu, les trouvailles, les intelligences associées, l’humaine et la mécanique, la cacophonie ou au contraire les cadences, les nécessaires harmonies… - D’autant qu’un chantier, quelle que soit sa taille, porte un message particulier quant au travail : il se présente comme un objet complexe et complet, avec un début (la première pierre ou le premier coup de pioche) et une fin, à coup sûr un “Happy End“ : il est rare que le chantier ne se termine pas par la réalisation de ce pour quoi il a été entrepris (un bâtiment construit, une façade refaite, un trottoir réparé… ) - Montrer l’espace de la ville tel que le révèle le chantier - Montrer les états d’une construction à mesure qu’elle sort de terre et se transforme, termine sa hauteur, achève ses volumes, puis peaufine ses surfaces, ses extrémités, ses entre deux. Laisser voir ces moments qu’on ne pourra plus revoir, parce qu’ils disparaissent au profit du bâtiment final : les trous des fondations, la beauté des échafaudages, les groupes d’hommes qui réfléchissent avant d’agir, le désespoir des états boueux, la dureté du fer, les étincelles du soudeur, les vêtements de travail, les casques, etc. - Une cabane de chantier comme lieu d’invitation du public par le chantier : quelle histoire ont les murs, le terrain, quel est le projet, à quoi va ressembler le résultat, qui travaille sur le chantier, quelles sont les phases du chantier, les moyens pris pour l’intégrer à la vie du quartier, son calendrier prévisionnel, le cas échéant son éphéméride (fêtes de lancement, d’étapes, d’inauguration, jours de fermeture… ), les modes d’intervention choisi par les artistes… - Installations : promenoirs, passerelles, belvédères, bancs… - Équipement : selon les projets proposés par la compagnie et la place éventuellement donnée aux habitants. La programmation ne peut se faire a priori. - Habitants - Offices du tourisme d’Aubagne, de Marseille. - Presse locale. - Communication vivante et directe par la compagnie - Un directeur artistique, et sept artistes formant ou non une équipe, une compagnie ; des artistes familiers, peut-être militants, d’une telle approche

Evolution de l’activité

- Si une compagnie était ainsi créée, elle pourrait renouveler ses actions sur d’autres chantiers à venir dans la ville d’Aubagne. Les artistes, individuellement, le pourraient également. PROFIL DES ENTREPRENEURS ET/OU SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

- ChacunE des artistes a une, au moins une, formation artistique : musiciens, danseurs, chorégraphes, plasticiens, costumiers, comédiens, acrobates. Sa formation peut être issue d’une expérience professionnelle ou personnelle. - Expérience du spectacle vivant, et si possible du spectacle en extérieur - Expérience de l’improvisation - Expérience d’ateliers artistiques qui s’adaptent à un lieu, à un public - Spectacle d’improvisation - Création de décors et de machineries - Création d’animation - Imagination et sens créatif - Ouverture d’esprit - Polyvalence et adaptabilité

FAISABILITÉ Financements possibles

Marche à suivre

- Marseille 2013 - Service culturel de la Ville d’Aubagne - Conseil Général - Conseil Régional - Fondations privées - DRAC - Mettre le projet au point à travers des rencontres avec des personnalités et des groupes du métier : Ilotopie à Port Saint Louis du Rhône, les animateurs et des

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résidents de la Friche de la Belle de Mai à Marseille, la cité des arts de la rue (Marseille), etc. - Trouver, également à travers ces rencontres, un directeur artistique ayant une expérience suffisante de l’art vivant ou du “chantier vivant“ et qui prendra en charge la responsabilité du projet et de la compagnie - Présenter le projet aux services concernés (Ville d’Aubagne) - Rechercher des financements avant (pour se faire une idée de la faisabilité) et après (pour le faire avec eux) avoir pressenti ou recruté les artistes - Contacter des compagnies de spectacles de rue (Cf. ci-dessus la cité des arts de la rue, la FBM) ou des groupes ayant travaillé sur des expériences analogues comme “Ilotopies“, Générik vapeur, etc. - Lancer aussi des appels d’offres, individuels ou pas, sans destinataire précis (Pole Emploi, presse… ). REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’EGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels… .» - LA VIE CULTURELLE : « Le développement du service vivant. Dans la rue, par une programmation des Arts de la rue gratuite pour le public. »

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17.Édition et vente (plans guides & cartes postales) Création d’activité Lieu d'intervention

Opportunité, argument

- Les plans guides et les cartes postales couvriront l’ensemble des territoires actuellement peu ou non connus des visiteurs (dont la Tourtelle). - Vente en boutiques dans la ville, à l’Office du Tourisme, à la Maison de l’Huveaune, dans le nouvel équipement (“Festif, Touristique et Citoyen“) - L’image d’une ville constitue un des principaux appuis de son rayonnement économique et culturel, singulièrement touristique. - En dehors de ses zones commerciales et industrielles (sans identité propre et davantage reliées aux échelles autoroutières qu’à la commune), l’image de la ville d’Aubagne (bourg provençal, paysages pagnoliens…), et de sa production (poteries, santons…) se situe d’abord dans les registres traditionnels. - Cette image est solide mais incomplète : elle ne prend pas en compte l’histoire ouvrière, le développement moderne de l’urbanisation, en particulier dans la seconde moitié du XXème siècle, la force de caractère, ou encore l’innovation en matière politique qui pourraient caractériser la ville. - Un service de la ville ou une association pourraient utilement continuer le travail de connaissance et de transmission de la ville moderne et/ou inconnue commencé à Aubagne par l’équipe de LIRE LA VILLE : explorer et proposer des itinéraires, éditer des plans-guides et des cartes postales (cf. annexes). NB. Les cartes postales sont emblématiques de la façon dont une ville se regarde et se montre aux autres. L’offre de cartes postales proposée à ce jour à Aubagne est révélatrice : principalement axée sur Marseille, les charmes de la Provence en général, Pagnol et le folklore local elle comprend très peu de vues de la ville.

L’ACTIVITE Statut de l’entreprise Nombre de postes à créer = 2 Objectif Fonctions, rôles, services rendus Organisation, production

- Service de la ville (entre développement économique, tourisme et communication) - ou association 1901 - Deux chargéEs de mission en binôme - Faire connaître les aspects méconnus de la ville d’Aubagne, en particulier son urbanisation moderne et actuelle, mais aussi ses trésors cachés ou discrédités (comme par exemple l’Huveaune dans sa traversée aubagnaise) - Préparation, conception, édition et distribution de plans-guides proposant une autre façon de découvrir et d’appréhender les quartiers modernes. - Prises de vues, édition et vente de cartes postales - service en lien étroit avec les guides des quartiers (cf. fiche suivante) - Plans-guides . Exploration du territoire, recherches auprès des habitants et en archives . Création et expérimentation d’itinéraires . Conception des textes, recueil ou création d’images, . Suivi de mise en page et d’édition des documents NB. Les prototypes réalisés par LIRE LA VILLE (12 pilotes, cf. annexes) comprennent chacun . l’itinéraire repéré sur une vue aérienne présentée comme une carte de randonnée, . un récit suivant le fil de la promenade, . un livret thématique (botanique, anthropologique, artistique,…) correspondant à l’un des aspects au moins de la promenade. - Cartes postales . Recherche, observation et choix de prises de vue . Partenariat avec le photographe portraitiste (cf. fiche) . Suivi de l’édition des cartes postales - Promotion, communication et distribution : auprès de l’ensemble des partenaires ou acteurs du tourisme local (offices du tourisme, Maison de l’Huveaune, hôtels, chambres d’hôtes, maisons de la presse, etc.). - Développement des partenariats - Les deux chargéEs de mission assureront l’ensemble des fonctions et taches à assurer, qu’elles/ils se répartiront en fonction de leurs compétences spécifiques.

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Espaces et équipements

- Un local de 80 à 100m2 : 2 bureaux, 1 petite salle de réunion et une salle de stockage (la Maison de l’Huveaune constituerait une bonne adresse). - Une partie du travail se passe à l’extérieur : repérage, observation, prises de vue, visite des partenaires culturels, touristiques, commerciaux ou institutionnels. Relations (internes, externes) - Les écoles d’architecture (Laboratoire INAMA, Luminy) et du Paysage de Marseille - Les études sur le patrimoine architectural et urbain du XXème siècle (DRAC, Thierry DUROUSSEAU) - Partenaires commerciaux : hôtels, librairies, maisons de la presse, etc. - Partenaires institutionnels et relais de la culture et du tourisme dans la région : services municipaux, Conseil Régional, offices du tourisme, associations culturelles, Association Française des Promenades Urbaines et autres associations de promeneurs, associations des promenades nocturnes d’Aubagne… - Les guides dans les quartiers (cf. fiche suivante) PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle

Expériences, connaissances et acquis personnels

Qualités personnelles et professionnelles requises

Double compétence - Architecture, paysage urbain - Graphisme (photographie, mise en page, édition) - Expérience de la photographie, de la mise en page et de l’édition. - Relations avec les imprimeurs. - Une expérience professionnelle en distribution, commercialisation et communication est un atout supplémentaire. - Expérience du portage de projet de façon autonome avec mise en place de partenariats culturels et commerciaux - Expériences de la lecture des espaces urbains, des promenades urbaines avec habitants - Connaissance des techniques photographiques - Connaissance de logiciels de traitement de l’image et de mise en page - Aptitude à travailler sur plusieurs domaines et types d’action en parallèle (enquêtes, découverte urbaine, recherches en archives, édition, distribution, communication et démarches commerciales) et avec différents publics et partenaires - Curiosité, goût pour le développement de nouveaux projets, de nouvelles idées, de nouveaux partenariats - Autonomie - Capacité à mettre en place des actions à court et moyen terme tout en privilégiant le long terme

FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne - DRAC - Conseil Régional (service culture) - Conseil Général - DIRECCTE (initiatives et contrats aidés dans les quartiers) - FSE (micro-projets) - Fondation Abbé Pierre (soutien aux initiatives et à la mise en valeur des quartiers) Marche à suivre - Présenter le projet au service culturel et touristique de la ville d’Aubagne. - Monter la structure associative porteuse du projet - Faire une recherche de financements - Recruter les chargés de mission REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - TOURISME : « La mise en œuvre d’un nouveau dispositif promotionnel du territoire, afin de capter la nouvelle clientèle des croisiéristes en escale à Marseille.» - ÉGALITE HOMME-FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs et institutionnels….» - Prise en compte des habitants dans la construction de la ville et de son image

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18.Guides pour faire visiter les quartiers modernes Création de postes Lieu d'intervention

Opportunité, argument

- Les quartiers populaires de la ville d’Aubagne : la Tourtelle, les Passons, PalissyGanteaume, Pin Vert, le centre ville, la cité du Charrel… - Les lieux intéressants du point de vue de l’histoire urbaine (par exemple le nouveau quartier des Défensions) - Faire découvrir les quartiers modernes d’Aubagne aux Aubagnais et aux touristes - Accueillir les nouveaux habitants et leur faire découvrir leur quartier - Dito argument de la fiche précédente : - L’image d’une ville constitue un des principaux appuis de son rayonnement économique et culturel, singulièrement touristique. - En dehors de ses zones commerciales et industrielles (sans identité propre et davantage reliées aux échelles autoroutières qu’à la commune), l’image de la ville d’Aubagne (bourg provençal, paysages pagnoliens…), et de sa production (poteries, santons…) se situe d’abord dans les registres traditionnels. - Cette image est solide mais incomplète : elle ne prend pas en compte l’histoire ouvrière, le développement moderne de l’urbanisation, en particulier dans la seconde moitié du XXème siècle, la force de caractère, ou encore l’innovation en matière politique qui pourraient caractériser la ville. - Un service de la ville ou une association pourraient utilement continuer le travail de connaissance et de transmission de la ville moderne et/ou inconnue commencé à Aubagne par l’équipe de LIRE LA VILLE : explorer et proposer des itinéraires, éditer des plansguides et des cartes postales (cf. annexes). NB. Les cartes postales sont emblématiques de la façon dont une ville se regarde et se montre aux autres. L’offre de cartes postales proposée à ce jour à Aubagne est révélatrice : principalement axée sur Marseille, les charmes de la Provence, Pagnol et le folklore local elle comprend très peu de vues de la ville.

L’ACTIVITE Statut juridique de l’entreprise

- Association loi 1901

Nombre de postes à créer = 8

- (1) UnE guide-encadrantE - (2) Sept guides des quartiers modernes (à temps partiel) - Constituer une association de guides pour la visite des quartiers modernes d’Aubagne - Organiser une connaissance vivante de la ville - Connaître Aubagne en sortant des sentiers battus - Nourrir la connaissance de la ville des informations apportées par les habitants et recueillir leurs remarques ou suggestions - Apport d’une approche nouvelle qui permette à chacun de repenser son rapport à la ville - Intégration de l’ensemble des quartiers aux potentiels touristiques d’Aubagne - Programme, organisation et animation de visites dans les différents quartiers d’Aubagne - Invitation à la lecture des espaces visités : observer les éléments qui composent le territoire (espèces végétales, animales, canaux et rivières, pentes, cultures, chemins, passages, clôtures, aménagements urbains…), interroger leur forme, leur place, leur rôle, les relier à leur histoire, etc. - Initiation des visiteurs à l’histoire récente d’un quartier : la mutation sur cinquante ans d’un espace agricole à une zone d’habitation et d’activité - Hospitalité à l’égard des nouveaux habitants : organisation régulière de visites d’accueil pour une découverte à la fois didactique et pratique (traditions, services, commerces, voisins, etc.) de leur quartier - Recueil des informations apportées par les habitants ainsi que de leurs remarques ou suggestions - Appui sur la Maison de l’Huveaune (cf. fiche précédente) - Possibilité d’un relais dans chacun des quartiers concernés (Maison de Quartier ?) - Le projet des plans-guides (cf. fiche précédente) - La mairie : lien avec les nouveaux habitants - L’office du tourisme d’Aubagne et des communes voisines - Les écoles d’architecture (Laboratoire INAMA, Luminy) et du Paysage de Marseille

Objectif

Fonction, rôle Organisation

Espaces et équipements Relations (internes, externes)

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- Les études sur le patrimoine architectural et urbain du XXème siècle (DRAC, Thierry DUROUSSEAU) - Les associations nationales et locales de promenades urbaines - La Maison de l’Huveaune (point de vente des plans guides) - Information des Aubagnais par le biais du journal de la commune et l’office du tourisme - Les établissements scolaires : faire la visite des quartiers aux enfants et les sensibiliser sur ce qu’est un quartier, son histoire, ce qui le constitue, l’anime, le menace… PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

- Aucun niveau de formation spécifique exigé

Expérience professionnelle

- Une première expérience professionnelle est indispensable - Une expérience de guide serait un atout - Une bonne élocution et une maîtrise de la langue française à l’oral ainsi qu’une facilité d’expression - Éventuellement une connaissance des quartiers concernés - Une expérience d’accueil ou d’encadrement d’un public (association, centre social, maison de quartier, commerce…) - La connaissance et la pratique de langues étrangères serait un avantage - Curiosité, intérêt fort pour son environnement - Sens pédagogique - Un goût pour partager et faire découvrir - Patience et diplomatie - Ouverture d’esprit.

Expériences, connaissances et acquis personnels communs

Qualités personnelles et professionnelles communes requises FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne - DRAC - Conseil Régional (service culture) - Conseil Général - DIRECCTE (initiatives et contrats aidés dans les quartiers) - FSE (micro-projets) - Fondation Abbé Pierre (soutien aux initiatives et à la mise en valeur des quartiers) Marche à suivre - Créer l’association - Rechercher les financements - Recruter 8 personnes au chômage, ayant un intérêt pour le projet et des compétences pour le poste, éligible aux contrats aidés - Formation (sous la responsabilité des chargés de mission des plans-guides) des 8 personnes sur l’organisation, les promenades urbaines, l’accueil du public en général ; et sur les 7 quartiers concernés en particulier - À l’issue de cette formation, impliquer l’un des 8 recrues dans l’encadrement des 7 autres (formation continue à l’encadrement tout au long de la première année) former l’une des douze personnes dans l’encadrement du projet REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - TOURISME : « La mise en œuvre d’un nouveau dispositif promotionnel du territoire, afin de capter la nouvelle clientèle des croisiéristes en escale à Marseille. » - ÉGALITE HOMME-FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs et institutionnels….» - L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « L’ouverture d’ateliers urbains dans les quartiers.»

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4. LA CARRIÈRE DES VOITURES ET DE LA MÉCANIQUE AVEC LA PARTICIPATION DE : - Trois groupes de travail comprenant 11 à 15 habitants durant plusieurs semaines. - Trois responsables référents (mairie et Éducation Nationale) : Égalité Femmes/hommes et projets européens, Sécurité, observatoire de la délinquance Conseiller Principal d'Éducation du LEP Eiffel SYNTHESE DES ACTIVITES 19.Un garage (associatif) de réparation automobile

2 personnes dont 1 formateur + 4 bénévoles

20.Un atelier pour les deux roues motorisé et les vélos

2 personnes

FICHES DE POSTE : pages suivantes.

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Une vue sur des épaves à l'entrée du lotissement des Amarillys

19.Garage associatif de réparation Création d’activité Lieu d'intervention Opportunité, argument

sur la partie Ouest de l’actuel parking peu utilisé qui se trouve entre les tours et le marché de gros - depuis de longues années, l’actuelle activité de mécanique “sauvage“ qui se tient à l’entrée des Amarillys crée des troubles dans son voisinage par le paysage désordonné qu’elle propose. Élus et techniciens s’émeuvent de ce qu’elle soit vécue comme répulsive pour les riverains et agressive pour les visiteurs ; il est par ailleurs inévitable qu’elle pollue le sol (fluides pétroliers, huiles, verre pilé) et la rivière (décharge d’éléments de moteurs et de carcasse) dont elle est toute proche ; - la création d’une construction sur cet emplacement, à l’articulation des deux sites LOGIREM (les pavillons des Amarillys et les tours Logirem), intéresse la structuration urbaine du quartier. - Synergie avec le lycée Eiffel voisin : elle intéresse également l’encadrement du Lycée d’Enseignement Professionnel dans la mesure où la construction pourrait être conçue comme celle d’une halle à structure mécanique et que les machines outils nécessaires pourraient être fabriqués avec les élèves. Cette synergie permettrait une économie de projet intéressante.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

Association 1901

Nombre de postes à créer = 2

6 personnes (4 bénévoles et 2 salariéEs dont 1 formateurE)* *Vigilance vis-à-vis des stéréotypes de genre liés à ces postes au moment du recrutement - Permettre aux habitants de la Tourtelle (et d’ailleurs) de maintenir en bon état et/ou réparer leur voiture - Permettre aux Amarillys de retrouver une figure hospitalière et sereine - un service de réparation automobile complet : mécanique, électricité, carrosserie, pneus, révisions, nettoyage, etc. - la possibilité de procéder soi-même aux réparations en bénéficiant de l’espace et de l’équipement nécessaire mais aussi d’une aide et d’une formation delà part d’un professionnel (bénévole ou peu onéreux ?) Un magasin de pièces détachées neuves et d’occasion (100 m2) Deux ateliers de réparation (120m2) Deux bureaux (50 m2) Sanitaires (12 m2) Une fosse et/ou un pont Des outils de levage Petit outillage mécanique, électrique et électronique En lien avec la chambre de commerce ou un accompagnement/gestion En lien avec le LEP : - possibilité permanente de stages pour les élèves - commande d’objets et d’outillage Cf. les garages de mécanique habituels Cf. les expériences type “les mécanos du cœur“ (Marseille, Gardanne)

Objectif Fonction, rôle, services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

CAP mécanique auto pour l’un Idem + Formation de formateur pour l’autre Garage et formation idem Investissement dans le travail et dans son environnement Sens pédagogique, amabilité goût du travail bien fait

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Evolution de l’activité

Lien avec les autres expériences du même type

FAISABILITÉ Financements possibles

- Soutien pour le lancement de l’activité par la DIRECCTE, par des fondations privées. - Contrats aidés dans le cadre d’une structure associative. - Ville d’Aubagne, Conseil Régional, Conseil Général, Europe - Financement par le don matériel pour le démarrage de l’activité et le besoin en petit outillage. - Financement par les adhésions. Marche à suivre - Créer l’association et trouver des salariés en insertion. - Communiquer auprès des habitants du quartier et organiser un chantier participatif avec des bénévoles, adhérents de l’association, pour le nettoyage et la préparation du terrain, la construction d’un bâtiment. - Organiser des équipes de collecte de pièces abandonnées dans le quartier avec les bénévoles, adhérents de l’association, intéressés doublement par le nettoyage de leur environnement et par la récupération de pièces réutilisables. - Contacter les écoles techniques de la région afin de mettre en place des partenariats de formation continue. REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’ÉGALITE HOMME-FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs.» - ENVIRONNEMENT : « Réflexion sur l’environnement urbain aux abords des cités et résidences.» - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE : « La recherche de nouvelles filières de valorisation.» - L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « L’accentuation du travail de proximité dans les quartiers fragilisés par la crise sociale », « Un mode d’organisation urbaine qui favorise la mixité sociale, les échanges, le développement du tissu associatif ; l’accès aux services publics et qui resserre le tissu urbain sur des secteurs proches des équipements et des axes de transport collectif .» - LA JEUNESSE : « Un engagement accru de la ville pour favoriser l’autonomie, la mobilité et l’insertion professionnelle des jeunes.» - L’ÉDUCATION : « Le développement des classes de découvertes », « Le développement des actions engagées sous le label de ville éducatrice.» - LA VIE ASSOCIATIVE : « L’incitation à la coopération pour favoriser la mutualisation des moyens et le soutien de la coopération d’associations de différentes communes autour de projets communs.»

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20.Atelier pour les deux roues Création d’activité Lieu d'intervention

- Quartier de la Tourtelle

Opportunité, argument

À travers divers collectifs et groupes de travail, notamment les Ateliers de Veille Civique, les Aubagnais se plaignent depuis fort longtemps : - des dangers et des nuisances liés à l’usage des deux roues motorisés dans la commune (en particulier ces petites motos trop habiles et rapides, trop bruyantes qu’ils appellent des “boosters“) ; - de ce que l’attention accordée à la pratique du vélo (soutien aux adeptes, itinéraires et pistes dédiés, commodités de tous ordre, etc.) serait insuffisante ; du peu d’encouragement apporté à son développement alors que le vélo représente une alternative particulièrement économique, ingénieuse et écologique vis-à-vis des autres moyens de transports. Les habitants de la Tourtelle ne sont pas les derniers à formuler ces opinions et s’intéresseraient sans doute à l’installation dans leur quartier d’un relai pour les deux-roues.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise Nombre de postes à créer = 2 Objectifs

Fonctions, rôles et services rendus

Espaces et équipements

Relations (internes, externes)

Organisation

- Entreprise (SARL) ou association 1901 (qui bénéficierait plus facilement de financements et soutiens divers, contrats aidés, etc.) - (1) Un/E mécanicien/NE à plein temps - (2) Un/E mécanicien/NE à mi-temps sur la mécanique et à mi-temps sur l’animation et la gestion du projet - Installer dans le quartier un service pour les deux roues - Développer l’usage du vélo dans la commune - Développer une réflexion et une action sur la régulation des usages et la coexistence des pratiques (habitation, circulation, voitures, motos, vélos, etc.) - Promouvoir prévention et politesse routières - Services aux propriétaires de 2-roues : entretien, réparation, enjolivement, fourniture d’accessoires, etc. - Vente de petit équipement - Possibilité de formation pratique pour les clients (en faisant les interventions avec le personnel de l’atelier) afin d’acquérir une autonomie dans les petites réparations - Mise à disposition d’une partie de l’outillage et de l’atelier pour les clients autonomes - Séminaire permanent de réflexion et de préconisations sur le développement du vélo mais aussi sur les nuisances sonores et sur la compatibilité des deux-roues avec les usages privés et publics des différents espaces de la ville - Relais d’information sur la sécurité routière. - Par la construction d’un nouveau lieu (atelier et parking), contribution à la restauration de sens et de forme aux espaces résiduels entre les immeubles - Un local de 40m2 pour l’entreprise ou l’association : un petit bureau, un atelier de réparation et de stockage du matériel - Un équipement complet d’outils pour la réparation des vélos et scooters - Un espace de parking permettant de garer une vingtaine de véhicules deux roues. - Ville d’Aubagne pour l’équipement du parking et l’installation de l’éclairage public à l’endroit de l’atelier - Service municipal en charge de la prévention routière - La FUBICY (Fédération française des usagers de la bicyclette) : fédération à laquelle sont rattachés les associations de vélos en France - Association marseillaise Vélo en Ville (réparation participative des vélos par une équipe de bénévoles et d’un salarié ; actions de sensibilisation auprès de la ville de Marseille pour permettre une meilleure cohabitation entre les deux et les quatre roues) - Association marseillaise Vélo Utile : réparation des vélos par des bénévoles, vente associative de petit équipement et évènements. - Entreprise de réparation de vélos, Thomas Degert : réparation et vente de vélos et équipements - Association de prévention des risques routiers pour les deux roues - (1) Un/E mécanicien/NE des deux roues, salarié/E à plein temps. - (2) Une personne salariée de l’association à plein temps s’occupant à mi-temps de

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mécanique et à mi-temps du fonctionnement de la structure (gestion, accueil du public, vente d’équipement, relations extérieures, etc.) Evolution de l’activité Possibilités d’évolution : - Création d’une moto-école - Accueil, tout au long de l’année, des stagiaires en formation mécanique (CAP, LEP) - Développement de ces services dans d’autres quartiers ; création d’un réseau de points services pour les deux-roues sur l’ensemble du territoire de la commune et de l’agglomération PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles communes requises (1) & (2)

- (1) & (2) CAP mécanique, mais les compétences peuvent avoir été acquises par quelques années d’expérience professionnelle ou personnelle. - (1) & (2) Expérience professionnelle de réparation et d’entretien de vélos et deux roues motorisées - (2) Expérience dans la gestion d’une petite structure (par exemple, ancien/NE artisan/E) - (1) & (2) expérience des échanges avec un public varié - Esprit bricoleur et créatif - Disponibilité - Facilité de communication, sens de la pédagogie - Militantisme et ouverture d’esprit : être militant du vélo mais aussi très ouvert et disponible pour servir les deux roues motorisés - (2) Rigueur et méthode pour gérer l’activité

FAISABILITÉ Financements possibles

- Soutien pour le lancement de l’activité par la DIRECCTE, par des fondations (par exemple la Fondation Abbé Pierre serait intéressée par le projet) - Contrats aidés dans le cas d’une structure associative - Ville d’Aubagne, Europe, Conseil Régional, Conseil Général Marche à suivre - Contacter des associations travaillant sur le même thème pour connaître leur expérience (financements obtenus, partenariats, fonctionnement, etc.) - Contacter les associations écologiques militantes d’Aubagne et trouver une personne compétente et motivée pour porter le projet. - Présenter le projet à la Ville d’Aubagne - Contacter aussi les associations marseillaises pour qu’elles diffusent l’information auprès de leurs adhérents. REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - LA CIRCULATION ET LE STATIONNEMENT : « La mise en place d’un plan de prévention « risques routiers », « La poursuite des actions sécurité routière. » - L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’URBANISME : « L’accentuation du travail de proximité dans les quartiers fragilisés par la crise sociale.» - L’ÉGALITE HOMME FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs.» - ENVIRONNEMENT : « Réflexion sur l’environnement urbain aux abords des cités et résidences.» - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE : « La recherche de nouvelles filières de valorisation.» - LA JEUNESSE : « Un engagement accru de la ville pour favoriser l’autonomie, la mobilité et l’insertion professionnelle des jeunes.» - L’ÉDUCATION : « Le développement des classes de découvertes », « Le développement des actions engagées sous le label de ville éducatrice.» - LA VIE ASSOCIATIVE : « L’incitation à la coopération pour favoriser la mutualisation des moyens et le soutien de la coopération d’associations de différentes communes autour de projets communs.»

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5. LA FILIÈRE ARGILE AVEC LA PARTICPATION DE : - Trois groupes de travail comprenant 11 à 15 habitants durant plusieurs semaines. - Deux élus (majorité et opposition) - Six techniciens et responsables ou référents (mairie et communauté d'agglomération) : Aménagement et développement durable (agglo) Filière argile (agglo) PROMETERRE et SPL (Système de Production Local) Direction des Ateliers Thérèse Neveu (2) Président de la MJC (école de céramique, ateliers de poterie et stages de Raku) - Deux professionnels : Entreprise “Romain Berneix“ implantée à la Tourtelle : conception, fabrication, vente et exportation (90% de la production) de poterie Atelier de poterie de la MJC. SYNTHESE DES ACTIVITES 21.Utilisation de la brique dans les aménagements du quartier Commandes pour les entreprises locales de production 22.Utilisation de l’argile pour des soins médicaux et esthétique 2 personnes Couveuse-pépinière = sas entre diplôme et activité indépendante (projet de la ville et de l’agglo)

Pour mémoire (5 à 10 personnes)

Création d’ateliers artisanaux (idem)

Pour mémoire (25 à 40 ateliers, soit 25 à 80 personnes)

Services mutualisés de développement, gestion et commerce Pour mémoire (3 à 10 personnes) (idem)

Aubagne a la chance d'avoir pu garder vivant l'un des principaux éléments de sa fondation et de son histoire, l'argile. Cet élément qui a déjà eu pour la ville une dimension organisatrice, qui a contribué à produire sa forme, ses usages, son activité et une part de son économie, contient une valeur à venir inestimable. Si l'entité argile présente une telle permanence c'est qu'elle comporte tous les registres importants dans le déploiement contemporain “durable“ de la ville : matériau naturel, activité visible et lisible, familière à tous, capacité de dialogue avec l'espace urbain, tradition mais aussi innovations techniques, dimensions économiques multiples, de l'artisanat à l'industrie, en passant par le commerce, l'exportation et le tourisme… Lire La Ville accompagne un atelier de réflexion créé par la ville d'Aubagne pour que les habitants puissent réfléchir au développement mutuels de la ville et de l'argile. Des aires de Saint Michel (dans la vieille ville) au marché de gros de la Tourtelle, il s'agit donc, en s'appuyant sur ce qui existe (les ateliers Thérèse Neveu, le fleuve Huveaune, les poteries Ravel, Romain Berneix, etc.), d'articuler et de mettre en scène l'argile dans la ville ; il s'agit également de concevoir, avec tous, le contenu et le mode d'implantation de lieux ou de complexes comme celui de l'ancien “Marché de gros“. Nous sommes bien en un lieu où se croisent et se nouent le développement des potentialités urbaines et celui des potentialités économiques. Et l'argile, la poterie font bien partie des fondements sur lesquels développer le quartier de la Tourtelle. À côté de la poterie qui représente déjà en elle-même un domaine de possibilités extrêmement vaste et varié, d’autres utilisations de l’argile peuvent intéresser la Tourtelle.

1.1. La poterie Des lieux désaffectés les uns après les autres Ce sont les Abattoirs qui ont façonné le visage actuel du quartier puisque, en obligeant à un pont sur la rivière, ils ont retourné ce morceau de territoire vers la ville et installé les conditions de sa future urbanisation. Des Abattoirs désaffectés en 1980?, il nous reste 2 corps de bâtiments qui abritent les entreprises Boviande et Berneix, ainsi qu'une grille et une “maison de gardien“ qui ont été reconvertis par la Maison de Quartier.

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Il nous reste aussi, à leur emplacement même, l'épaisseur des gravas de démolition qui, quant à eux, ont été reconvertis en un énigmatique terrain de jeu, peut-être pour du vélo cross. Ce terrain, qui est presqu'aussi grand que le Cours Beaumont au centre ville, a été surnommé le “terrain des Bosses“ et son état d'abandon faisait le désespoir de plus d'un. Déjà, la ville vient de réaliser l'une des propositions des habitants : enfin...l'aplanir! La parcelle voisine des Abattoirs, à l'Ouest, a d'abord été occupée par un stade puis par le grand hangar du Marché de Gros. Celui-ci s'est à son tour trouvé désaffecté, cependant il héberge toujours, le dernier dimanche du mois, un marché de brocante d'une assez belle envergure. L'intégration de l'ancien Marché de Gros à son quartier À l'époque où il fonctionnait, et pas plus que les Abattoirs en leur temps, le Marché de Gros ne s'est guère montré disposé à échanger avec le quartier. Il lui a plutôt tourné le dos et n'y a pas investi ni développé grand chose excepté des nuisances : agitation, bruit, stationnement sauvage et passage des semi-remorques par l'avenue Brossolette. C'est peut-être ce mauvais souvenir qui a été réveillé lorsque l'entreprise Berneix est venue s'installer dans l'un des anciens bâtiments des Abattoirs et a vu ses vitrines caillassées.

Atelier AMEDEO - Bleu Sud - Abaxion Entreprises - Les Chemins de l'Argile - avril 2006

L'installation du Pôle Argile dans ce lieu est l'occasion de rétablir le courant, de remettre en contact les isolats, de laisser le territoire faire son travail de tissage : cela demande qu'il ne s'implante pas là comme s'il était n'importe où, de préférence ailleurs, de préférence hors territoire. Le Pôle Argile, par sa nature même, doit s'affirmer comme le contraire d'une culture hors sol : il doit fertiliser le territoire et avoir commerce avec ses voisins. Dans les premières esquisses il se situait encore dans une attitude d'enfermement qui pourrait être pris pour hautain : dans “les chemins de l'Argile“, un plan de situation de 2005

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(daté d’avril 2006, voir ci dessus) montre le Pôle Argile posé sur une île, une parcelle claire entièrement entourée d'une trame grise, avec pour légende globale “zone d'habitat collectif“. Mais la volonté de la ville d'Aubagne sur ce point a changé puisqu'aujourd'hui il est attendu de lui qu'il s'intègre au quartier. La transformation du Marché de Gros en Pôle Argile Le projet d'un Pôle Argile à l'emplacement du Marché de Gros, par la ville et par l’agglo, a été principalement élaboré sur la base de propositions des groupes de professionnels consultés. Le début du chantier est prévu début 2010. Sur les 6000 m2 du bâtiment, la moitié restera consacrée au carreau central1 polyvalent : on y accueillera du public pour des évènements, expos et manifestations. Il n'est pas exclu de continuer à y accueillir l'actuel marché de la brocante qui a lieu le dernier dimanche du mois. Autour de cet espace central, on conservera une structure de boxes en périphérie à la disposition des artisans, avec 3 formes d'accueil possibles pour 3 types d'ateliers : 1) pour la pépinière-couveuse, avec une mutualisation d'outils et des conditions d'accueil particulières pour ceux qui se lancent2, 2) pour des entreprises déjà installées sur le territoire ou en dehors (une mission de prospection a été confiée par l'agglo à un bureau d'étude afin de compléter et diversifier l'offre), 3) enfin, des espaces pour accueillir des artistes en résidence afin de permettre à la filière de s'ouvrir à de nouveaux champs, par exemple pour développer de nouvelles palettes dans la céramique. Les techniciens sont en train de définir la taille des modules : un atelier fera un ou deux modules, uniquement en rez-de-chaussée (utiliser la hauteur serait trop coûteux, demanderait des structures renforcées et des monte-charges). Le nombre exact d'ateliers n'est pas encore connu mais 1500 m2 leur ont été réservés. On l’a vu, au-delà de ce projet élaboré avec les professionnels, ce sont tous les Aubagnais qui sont conviés à donner leur avis. Des personnes rencontrées autour de ce projet, nous n’avons indiqué ci-dessous en fin de chapitre que les partenaires spécialisés dans le domaine.

1.2. La brique et l’argile thérapeutique La brique qui se prête à une déclinaison infinie de destinations et de mises en œuvre pourrait accompagner le quartier dans l’affirmation de sa vocation “argile“. Son caractère écologique, comme la valeur identitaire qu’elle présente pour Aubagne, s’intègrent tout naturellement dans les axes politiques et éthiques développés par les élus ; les possibilités esthétiques de sa mise en œuvre, diversifiées entre tradition et innovation, correspondent également à l’esprit des projets portés par la ville. Au Sud de la nationale, les usines Rousselot viennent d’être démolies : il ne serait pas inintéressant que le savoir faire et la solide beauté dont témoignaient ces constructions industrielles en brique vienne se refléter un peu plus loin dans le quartier. L’argile (verte) en pâte et en poudre, typiquement écologique, produit de soin connus de tous les partisans du “naturel“, dont les indéniables vertus thérapeutiques, nettoyantes et cicatrisantes, sont largement utilisées dans plusieurs domaines : pharmacie, parapharmacie, esthétique, kinésithérapie, établissements de cures. On peut imaginer qu’une activité ou un commerce vienne s’installer à la Tourtelle en s’appuyant sur cette image de marque et sur le charme et le calme dégagé par l’Huveaune en ce lieu de la ville. FICHES DE POSTE : pages suivantes.

2

La pépinière constituera un sas entre la sortie de diplôme et l'activité indépendante

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Une tradition Des commandes pour les entreprises locales Une possibilité de formations qualifiantes pour les travailleurs

21.Utilisation de la brique dans les aménagements du quartier commandes - qualification Lieu d'intervention

La Tourtelle

Opportunité, argument

On a pu croire que la ville aux cent cheminées appartenait au passé d'Aubagne. Les nouvelles donnes de ce début de XXIème siècle enseignent que, dans ce domaine comme dans bien d'autres, l'écologie et le développement durable d'une part, l'histoire et l'identité des lieux d'autre part, redeviennent les pistes les plus sûres en matière d'avenir économique, urbain...et citoyen. C'est ainsi que la brique redevient un matériau d'actualité! Elle est un élément de construction économique et durable dans la mesure où elle fait office à la fois de structure et de remplissage, de parement (pas besoin d'enduit ni de peinture) et de décors (motifs). On peut en faire des panneaux d'isolation acoustique (façades, autoroutes, SNCF), des brises-soleil. Elle peut également composer de très beaux sols. Pour toutes ces raisons elle constitue aujourd'hui un métier et une plus value ; une formation qualifiante dans sa mise en œuvre redevient également un atout. Pour l'instant, la brique est rare à la Tourtelle, et la plus présente, la brique (flammée/ grisâtre) de Vaugirard employée au bas des tours Logirem, renvoie plus au design des années 60 qu'à la tradition locale. Nous avons donc une jolie marge de progrès devant nous. À commencer par un mur antibruit le long de l'autoroute et de la voie SNCF.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise

Entreprises existantes (ou sinon création)

Nombre de postes à créer

Voir les entreprises.

Objectifs

Fonctions, rôles, services rendus

Trouver des niches de développement dans des segments de production où se conjuguent les mises en œuvre de plusieurs opportunités : d'une identité aubagnaise historique, pour autant distincte des folklores locaux, de savoir-faire traditionnels et durables, d'innovation et de qualité. Retrouver à la Tourtelle, associée à la poterie et à la céramique, l'image douce, esthétique, familière mais qui peut aussi être très novatrice, des constructions en brique : parements, murs, murets, bancs, encadrements de portes ou de fenêtre. Ce matériau pourrait être utilisé pour la création de toutes sortes de commodités qui manquent actuellement à la Tourtelle (et donc seraient bien venues). Sa mise en œuvre pourrait donner une image urbaine chaleureuse et dont le sens parlerait assez simplement à la mémoire de tous.

Espaces et équipements

Cf. les espaces et équipements des lieux de production de ce matériau.

Relations

Entreprises de matériaux de la région, entreprises spécialisées dans la brique en France et en Europe. AFPA, Fédération du bâtiment... Expérimentations à Salins de Giraud.

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation

Rechercher les formations spécifiques existantes.

Expérience professionnelle

Toutes possibilités : artisans ou ouvriers expérimentés. débutants issus de formation, contrats de qualification ou de professionnalisation.

Expériences, qualités, etc.

Celles des ouvrierEs du bâtiment.

FAISABILITÉ Financements possibles

- Ville d’Aubagne et fournisseurs locaux de briques.

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Marche à suivre

− Partenariat et concertation avec la mairie d’Aubagne et les bailleurs privés des Tourtelle afin d’avoir une visibilité sur les travaux d’aménagements et les constructions privées ou d’utilité privée à venir. - Communique auprès de tous les artisans et acteurs privés du BTP. - Proposer aux acteurs de la construction ou de la rénovation de la Tourtelle, l’utilisation de la brique dans leurs projets en offrant un soutien technique ou artistique à ces projets.

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’ENVIRONNEMENT : « Réflexion sur l’environnement urbain aux abords des cités et résidences.» - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE : « La recherche de nouvelles filières de valorisation », « L’amélioration de la qualité environnementale et énergétiques des bâtiments au niveau des constructions neuves et des opérations de réhabilitation », « La mise en place d’une politique d’achats publics intégrant des critères de développement durable. » - LA VIE CULTURELLE : « La création d’un laboratoire d’expériences artistiques sur une friche industrielle.» - L’ÉGALITE HOMME-FEMME : « Le soutien et la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs.»

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Esthétique et soins naturels dans un cadre de repos

22.Soins à l'argile Création d’activité Lieu d'intervention

La Tourtelle

Opportunité, argument

Proposer des soins à l'argile au quartier de la Tourtelle répond à 2 logiques : - l'opportunité de profiter du label "argile" qui s'affirme dans le quartier avec la création du Pôle Argile dans l'ancien Marché de Gros (même s'il s'agit ici d'argile blanche ou verte, et non de l'argile rouge la plus utilisée en poterie) - la volonté de promouvoir à Aubagne des méthodes naturelles, des produits écologiques, respectueux du développement durable des personnes et de l'environnement. - L'image de l'Huveaune pourrait également jouer un rôle dans l'installation d'une telle activité à la Tourtelle.

L’ACTIVITÉ Statut juridique de l’entreprise SARL Nombre de postes à créer Objectifs Fonctions, rôles, services rendus

Espaces et équipements

Relations

Il peut s'agir : - d'une création d'activité = 2 personnes - ou de l'extension d'une activité, avec une spécialisation à l'intérieur d’un salon esthétique ou “SPA“ déjà existant =1 personne. Créer une activité rentable basée sur l'utilisation de l’argile pour des soins médicaux et esthétiques. Il s'agit d'un service qui doit pouvoir rayonner au-delà du seul quartier de la Tourtelle. Cela demande d'une part, une expertise et un service de grande qualité, d'autre part, une démarche de communication qui touche l'ensemble de l'agglomération et peut-être Marseille. La localisation pourrait être celle de l'institut de beauté déjà en place (s'il n'a pas fermé). Sinon l'implantation demande à être pensée en fonction du charme et de l'agrément qui peuvent se rencontrer dans le quartier : calme, verdure, éventuellement berges de l'Huveaune (la proximité de l'eau, associée à celle des thermes, des soins et de la pureté, présenterait une plus value évidente). Pour les surfaces et équipements nécessaires, rechercher des programmes intéressants déjà décrits pour ce type d'activité. - Les médecins de la ville : généralistes mais aussi médecins spécialisés dans la gérontologie, l'esthétique, la rhumatologie. - Les ostéopathes et toutes les intervenants de santé dans le domaine des médecines dites douces ou naturelles. - Les maisons de retraite, de repos, le centre Alzheimer. - Les boutiques de parapharmacie et de cosmétologie.

PROFIL DES ENTREPRENEURS ET SALARIES Niveau de formation Expérience professionnelle Expériences, connaissances et acquis personnels Qualités personnelles et professionnelles requises

Un CAP d'esthétique est une base nécessaire. Au-delà, des formations sont souhaitables dans toutes les spécialités connexes : ar-gilothérapie, massages, aromathérapie, éventuellement drainages lymphatique, etc. S'il s'agit d'une création d'activité, une expérience similaire est souhaitable ; des compétences en la matière et en matière de gestion sont indispensables De la persévérance, un goût pour l'excellence ; le souci d'un service rendu d'autant plus performant qu'il ne profitera pas au départ d'une image de marque acquise, au contraire, il lui faudra créer le mouvement, créer de toutes pièces une attraction (le label argile du quartier va être un appui mais la création de cette activité va elle-même contribuer à établir ce label).

FAISABILITÉ Financements possibles

- Il s’agit de trouver un financement pour le lancement de l’activité, afin de maintenir son activité sur une période de deux ans. - Ville d’Aubagne, fondations privées soutenant les initiatives alliant la création d’activité, la réinsertion et la promotion des produits écologiques et de leur promotion.

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Marche à suivre

- Trouver un porteur de projet - Accompagnement pour le montage de projet et le recherche de financement (couveuse, pépinières) - Etude de faisabilité à mener conjointement par le porteur de projet et une boutique de gestion. - Présenter le projet à la ville d’Aubagne dans sa cohérence avec le projet municipal afin, par exemple, d’obtenir une mise à disposition de locaux pour le démarrage de l’activité. - Prendre contact avec les offices du tourisme régionaux ainsi que les hôteliers haut de gamme de la région pour promouvoir le potentiel « tourisme local et promotion du développement durable » du projet. - Contacter des écoles ou centres de formation en esthétisme en vue d’un partenariat : mise à disposition de matériel, stagiaires, personnel en insertion par le travail.

REFERENCE AU PROJET MUNICIPAL « Les grands rendez-vous d’Aubagne » - L’ÉGALITE HOMME-FEMME : « Le soutien à la prise de responsabilité des femmes dans les espaces associatifs, institutionnels… » - L’ÉCONOMIE ET L’EMPLOI : « Amplifier l’action locale en faveur de l’économie sociale et solidaire.» - L’AGRICULTURE : « Le développement de l’agriculture biologique.» - LE TOURISME : « La mise en œuvre d’un nouveau dispositif promotionnel du territoire, afin de Capter la nouvelle clientèle des croisiéristes en escale à Marseille », « La mise en place de nouveaux produits d’appel.» - LE DÉVELOPPEMEN DURABLE : « La recherche de nouvelles filières de valorisation. »

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ANNEXES


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12 triptyques pour un tourisme urbain Parmi nos multiples promenades dans Aubagne, nous en avons sélectionné 12, que nous avons traduites dans des triptyques destinés à soutenir un “tourisme moderne“ à Aubagne ou, si l'on préfère, un tourisme à travers la ville moderne dans Aubagne. Ces 12 triptyques façonnés par nos soins sont pour l'instant à l'état de prototypes. 1. Se promener pour étrenner l'extension du centre-ville 2. L’histoire urbaine de la Tourtelle 3. Des Marronniers au parc Jean Moulin 4. L’Huveaune à la Tourtelle 5. L’Huveaune Fantôme 6. Quartier des Passons 7. Cité du Charrel 8. Quartier du Pin Vert 9. Quartier de la Tourtelle 10. Quartier Palissy 11. Les Défensions 12. Recevoir l’Association Française des Promenades Urbaines De quoi s'agit-il ? Ces documents sont le résultat de notre tentative d'appréhender le territoire sur une échelle de temps suffisamment longue pour laisser se développer un contact avec lui, pour éprouver différents degrés de découverte, que ce soit dans la familiarité ou dans l'étrangeté. Les promenades présentées dans les 12 triptyques suivants se déroulent sur plusieurs mois, voire plusieurs années et ne sont bien entendu pas exhaustives. Certaines ont été préparées et réalisées avec des groupes précis habitant Aubagne, par exemple dans le cadre des ateliers de veille civique, d'autres avec des groupes de rencontre, d'autres encore de façon solitaire. Chacun des triptyques comprend - un plan guide (en fait une photo aérienne) avec un itinéraire et des stations, format carte routière, - un livret sur le même format, présentant le récit de la promenade au sol, accompagné de photos prises lors de son déroulement, - un notice thématique au format A5 explorant l'un de domaines de connaissances approché à l'occasion de cette promenade.

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"Madame Huveaune", Film en 1768 plans fixes, réalisé depuis le milieu de son lit.

(...)

(...) Réalisation Lire La Ville : prises de vue: Sophie ROUX-PAGÈS - repérages et logistique: Philippe LAPARRAT

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Exemple de retour à un espace public densifié et maillé : quartier de la Meinau, Strasbourg (Stéphanie STRASSER, Urbaniste)

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A nouveaux territoires, nouveau Sénat paru dans Le Monde N.B. Les passages en gras sont soulignés par nous par BRUNO LATOUR « Dans le mot "république", il y a le mot "chose" (res). Les droits de toutes les choses nécessaires au maintien durable des humains naissent dans le tohu-bohu de la controverse. Impossible de commencer en invoquant, pour ce nouvel article constitutionnel, l'unanimité, la clarté, l'universalité de la raison. Cette situation n'est pas nouvelle, si l'on se souvient que le mot "chose" signifie, à l'origine, aussi bien l'objet extérieur aux affaires humaines que l'assemblée quasi judiciaire chargée d'en traiter. Les mots "cause" et "chose" désignent le même genre d'enceinte. Les Islandais ne sont-ils pas fiers de montrer aux visiteurs, sous le nom d'Althing, l'espace herbeux qu'ils décrivent comme "le plus vieux Parlement d'Europe" ? Il ne s'agit donc pas tant d'inventer que de revenir à une situation où les objets, les choses, sont devenus - ou plutôt redevenus - des affaires communes. On le voit bien dès que l'on commence à évoquer les paysages, les ressources naturelles, l'air, l'eau, le vent, le climat, les villes, les risques, etc. Lorsque le président Chirac s'exclamait naguère que "les herbivores seront toujours des herbivores", il n'affirmait pas du tout, par une vaine tautologie, quelque simple état de choses. Il désignait un mélange de faits, de souhaits, de volonté politique et de désirs de réforme, rassemblant dans un même imbroglio le fonctionnement des ruminants et celui des éleveurs, la forme des paysages, les décisions de Bruxelles aussi bien que le goût des amateurs pour la viande rouge. A chaque fois, un objet extérieur aux affaires humaines dans l'ancien régime constitutionnel est devenu - redevenu - intérieur aux préoccupations humaines. C'est de ce souci, de ces précautions, de ces controverses qu'est fait ce domaine aux frontières incertaines qu'on appelle "développement durable". Dorénavant, l'essentiel de nos vies se compose de tels assemblages qui n'ont pourtant pas d'assemblée. Nulle instance qui représenterait les seuls humains vivant actuellement sur un sol national ne peut donc, à elle seule, prendre des décisions équitables. Elle ne représente, au mieux, que les intérêts forcément trop étroits des seuls humains. Aussi démocratique qu'elle soit, seuls le peuple et ses buts seront pris en compte. D'où l'impossibilité d'imaginer jusqu'ici quelque forme que ce soit de développement durable. Les Constitutions classiques et leur idéal de liberté mettaient l'accent sur l'humain enfin détaché du despotisme et de l'obscurantisme : elles ne savent trop quoi dire sur l'avenir d'un humain dorénavant attaché aux non-humains qui lui permettent d'exister durablement. Il faut donc, pour rester équitable, inventer un système qui permette d'opposer à la décision trop rapide, trop anthropocentrique, trop intéressée de l'assemblée humaine, une autre forme de représentation qui puisse faire office de contrepouvoir. La tradition a toujours vu dans la science l'une des manières de représenter les choses. Il se trouve en effet - le mot même de "représentation"le prouve - que les sciences ont développé depuis quelques siècles mille manières de "donner la parole" aux choses matérielles malgré l'abîme apparent qui les sépare des humains parlants. Malheureusement, cette "mise en parole" a été mal comprise, et si les assemblées savantes ont bien joué le rôle d'une "seconde Chambre", celle-ci resta toujours sans mesure commune avec les procédures démocratiques. Si elle parlait des faits, c'était pour que le monde des passions politiques fasse aussitôt taire ses

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querelles. Tel fut le rêve d'une politique conduite par un conseil de savants. Cette forme de despotisme éclairé n'est plus aujourd'hui adaptée aux situations de controverses. Et pourtant, il faut bien que les non-humains soient représentés. La solution consiste peut-être à créer une seconde Chambre qui soit en effet peuplée pour partie de ceux qui font parler les non-humains, les chercheurs, mais sans que cette Chambre puisse apparaître, comme autrefois, étrangère aux soucis politiques. Au contraire, elle doit apparaître comme une autre Chambre, chargée de représenter différemment les mêmes populations par une parole prononcée qui soit bien politique, c'est-à-dire controversée, source à la fois de conflit, de formation d'opinion, de changement de vues, et, finalement, d'arbitrage. Rien qui puisse ici choquer le juriste : c'est là l'esprit même du bicaméralisme. Si une Chambre doit représenter les humains saisis comme population, il faut qu'une autre puisse donner voix aux humains saisis cette fois comme territoire. C'est la justification des Sénats américain et français comme du Bundesrat allemand. Si nous entendons maintenant par territoire non plus la projection cartographique du seul espace national, mais l'ensemble des non-humains nécessaire au maintien durable des populations françaises, nous pouvons imaginer un nouveau Sénat qui trouverait une légitimité nouvelle dans la représentation controversée de ses mandants. Inutile d'objecter que nul ne connaît les droits exacts, les intérêts, les passions, les volontés des non-humains. Il ne s'agit plus, en effet, de faire taire les passions politiques par la certitude définitive de la science, mais plutôt d'ajouter aux incertitudes usuelles sur les intérêts contradictoires des humains les nouvelles sources d'incertitude sur l'existence, l'importance, l'intérêt, la dureté, la durabilité et les volontés des non-humains. On peut représenter les électeurs comme les électrons. Pour remplir son rôle et représenter de façon adéquate les non-humains dans leur relation controversée et durable avec les humains, il faut donc que le nouveau Sénat soit élu selon une procédure nouvelle qui puisse donner aux mandataires la légitimité du territoire - selon l'acception nouvelle de ce mot. La solution doit passer par une formule, révisable à chaque élection, de cens, ce terme ne désignant plus, comme jadis, un seuil de fortune, mais un seuil de compétence à organiser les expériences collectives probantes et parlantes grâce auxquelles les nonhumains qui composent le territoire peuvent devenir visibles. Un spécialiste de la dynamique des bancs de poissons ne peut franchir le seuil s'il n'a pu se faire entendre des pêcheurs. Inversement, un représentant des pêcheurs ne pourra y siéger sans avoir fait la preuve qu'il peut monter une expérience sur la diminution des bancs de pêche qui satisfasse aussi les ichtyologistes. Ce qui est vrai des poissons doit l'être également de tous les éléments actuels du territoire : rivières, pluie, terre, sol, eaux souterraines, bruits, routes, chasse, parcs, monuments, santé, etc. Que la liste des êtres se modifie constamment ne doit pas étonner ceux qui révisent les circonscriptions en fonction des variations de la démographie humaine. Il s'agit en fait de mêler, selon une formule entièrement nouvelle, l'actuel Sénat, l'actuelle Datar (délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale), l'actuel Office pour l'évaluation des technologies et quelques ingrédients du Conseil économique et social avec les commissions de l'Académie des sciences. Ce qu'il convient de rompre, avant de la réagencer différemment, c'est l'actuelle opposition, peu compréhensible, entre des assemblées élues qui ne représentent que les intérêts humains et des conseils d'experts chargés de dire le vrai, mais sans pouvoir absorber les conflits, les controverses et surtout les imbroglios risqués entre faits et valeurs. Soit l'exemple de la chasse : chasseurs de gibier

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d'eau et naturalistes prétendent parler des mêmes êtres, les oiseaux migrateurs. Très bien. Pour une partie au moins de leurs disputes, ces questions reposent sur la possibilité de représenter d'une façon crédible la dynamique durable de ces populations d'oiseaux et de chasseurs. Vous qui êtes candidat au Sénat, pouvezvous créer les conditions d'expérience qui soient probantes et parlantes pour les chasseurs, les naturalistes, les écologistes, les touristes, etc. ? Si oui, alors vous avez franchi le seuil qui vous permet de "parler au nom des oiseaux en tant qu'ils font partie du territoire et sont attachés aux pratiques de chasse et de tourisme". Cela ne veut pas dire que vous l'emporterez, ni que vous ferez taire les disputes, mais que, au sein du Sénat, le sort de cette série d'attachements dépendra désormais de vous. Puisqu'il y a toujours eu deux Chambres, que l'on écrive explicitement leurs rôles contradictoires et complémentaires dans la nouvelle Constitution. Il ne s'agit pas de confondre les capacités politiques et les investigations savantes - chacun doit rester dans son domaine de compétence -, mais de prendre acte de ce que les objets auxquels s'appliquent ces compétences bien distinctes sont dorénavant communs. N'y a-t-il pas là, pour un élu, une base territoriale aussi solide que l'actuelle élection indirecte par des maires et des conseillers généraux ? Ce "M. ou Mme Oiseaux migrateurs" du Sénat ne serait-il pas infiniment plus populaire, médiatique, intéressant et sollicité que s'il était élu par les seuls chasseurs, les seuls écologistes, les seuls naturalistes ? N'aurait-il pas beaucoup à dire à son voisin de banc "M. ou Mme Zones inondables" ? Pour ce vieux Palais du Luxembourg, ne serait-ce pas là l'occasion d'un sacré coup de jeune ? Et la France qui, par la conversion imprévue de son président, s'est prise d'un amour que l'on espère durable pour le développement du même nom, n'aurait-elle pas alors la chance de retrouver la voie de ces inventions qui firent d'elle, jadis, la "patrie des droits de l'homme et du citoyen" ? » Bruno Latour est professeur de sociologie à l'Ecole nationale des mines de Paris (Centre de sociologie de l'innovation). Article paru dans Le Monde du mercredi 26 février 2003.

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Sous les pavés la terre Paru dans Libération. Agriculture. A Detroit, ville fantôme et sinistrée par le déclin de l’automobile, des habitants tentent une reconversion dans l’«urban farming», où la culture des lopins s’étend aux friches industrielles et immobilière. Par MARIA PIA MASCARO, DETROIT, envoyée spéciale Le lieu est un symbole à Detroit : l’intersection des rues Lindwood et Gladstone, à l’ouest de la ville. C’est là qu’en 1967 avaient démarré les violentes émeutes raciales qui avaient endeuillé la ville et terni sa réputation auprès d’une population blanche qui a ensuite pris la poudre d’escampette pour les lointaines banlieues. C’est également là que l’association Urban Farming (Agriculture urbaine) entretient son plus grand jardin potager communautaire, de la taille d’un stade de foot, face aux ruines de deux immeubles dont les façades éventrées sont encore noircies par les flammes comme si les affrontements avaient eu lieu la veille. Urban Farming a été lancée en 2005 par Taja Sevelle, la chanteuse soul originaire de Minneapolis, à qui Prince avait offert un contrat d’enregistrement dans les années 80. Vivant depuis quelques années entre Detroit, New York et Los Angeles, elle dit avoir été effarée par le degré de misère de «Motor City» qui, malgré les annonces de renaissance à répétition, n’en finit pas de souffrir du déclin de son industrie automobile. «Les gens ne prennent pas la mesure de l’étendue de la pauvreté ici. Il y a des familles qui ne mangent pas à leur faim tous les jours», dit-elle en montrant la terre retournée de Gladstone prête à recevoir les premières semences de la saison. Bénévoles. L’expérience a démarré avec trois jardins et 5 000 dollars. Aujourd’hui, l’association se flatte de gérer plus de 500 jardins sur 65 sites répartis dans la ville. Les jardiniers sont tous des bénévoles qui se relaient par groupes de deux à raison de deux fois par semaine au moins. La taille moyenne d’un jardin est d’environ 100 mètres carrés. Les fruits et légumes récoltés sont distribués entre les membres de l’association. Mais Taja Sevelle met un point d’honneur à autoriser le libre accès à ses plates-bandes à qui en a besoin. Pas de clôture ou de haies autour de ces potagers urbains. «Les gens dans le besoin ont souvent honte de demander, ici ils n’ont qu’à se servir, nous ne posons aucune question», poursuit Taja. Son objectif est tout simplement d’«enrayer la faim dans le monde». L’agriculture urbaine, elle en est convaincue, est l’un des moyens d’y parvenir en poussant les villes vers l’autosuffisance alimentaire. Elle s’emploie du reste à promouvoir les bienfaits d’un «aménagement comestible» du territoire aux quatre coins du pays. Elle a déjà aidé au démarrage d’une centaine de jardins dans plusieurs villes américaines, dont Los Angeles et New York. Un projet de collaboration est en route à La Nouvelle-Orléans. Classeurs de fiches. Taja Sevelle n’est pas seule dans son combat. Avant elle, des dizaines d’associations à Detroit - dont plusieurs regroupées sous le collectif Garden Ressources créé en 2003 - ont fait de l’agriculture urbaine leur cheval de bataille. Il est vrai qu’avec ses milliers de terrains inoccupés, laissés à l’abandon pour la plupart, Detroit est le lieu rêvé pour une pareille expérimentation. La ville compte plus de 100 kilomètres carrés de terrains en friche, soit environ 30 % de sa surface totale ou l’équivalent de San Francisco. Outre les 800 jardins qu’il gère, le collectif Garden Ressources dispense également des cours de jardinage et distribue des graines à ses membres tout au long de l’année pour 10 dollars (7 euros). Ses bénévoles viennent de toutes les

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classes sociales, se félicite Ashley Atkinson, directrice de Greening Detroit, l’une des associations fondatrices de Garden Ressources. Depuis trois ans, Garden Ressources a également ouvert un marché aux légumes et produits frais pour permettre à ses membres d’y écouler leurs récoltes. Diane Morris fait partie de ses bénévoles devenue militante en trois petites années. Pour cette chômeuse de 50 ans, licenciée d’une chaîne de supermarchés après onze ans de service, le jardinage a été la planche de salut «pour ne pas tourner en rond du matin au soir», dit-elle, en montrant avec fierté l’épais classeur où sont rangées par thèmes les leçons d’agriculture urbaine qu’elle suit assidûment depuis le début de l’hiver. Il y a les sujets évidents : «Connaissance des fruits, connaissance de votre sol, préparation des semailles». Et puis, plus surprenants, viennent les chapitres «Organiser votre communauté», «Planifier vos gains». Diane Morris reconnaît que les profits de la vente de ses produits sont encore modestes - une cinquante de dollars par semaine - mais elle compte rapidement transformer son hobby en gagne-pain. Elle a convaincu une église de son quartier de lui laisser cultiver un immense terrain en friche avec des bénévoles. Le projet est ambitieux. La surface qu’elle convoite dépasse largement la taille d’un stade de football. Mais elle ne manque pas de détermination. «Plusieurs personnes m’aident déjà à cultiver le lopin que j’entretiens depuis trois ans», dit-elle. Trois ruches. Frank Donner et sa femme Jodi se sont eux aussi laissé prendre par le virus de la bêche. Tous deux instituteurs, ils cultivent leur potager derrière leur maison et participent surtout à l’entretien du jardin communautaire du quartier. Une partie des récoltes sert à leur consommation, le reste part sur les marchés du samedi. «Nous avons touché 500 dollars par personne la saison dernière, mais il y a du potentiel», confie Frank, qui compte racheter le lotissement vacant jouxtant le sien pour augmenter sa production. Il a également installé trois ruches qui lui ont donné 25 kilos de miel la saison dernière. Le couple envisage de tirer une partie substantielle de ses revenus de ces nouvelles activités. Jodi parle même de lâcher son job à l’automne. «Le potentiel est là, confirme Ashley Atkinson, des dizaines de commerçants et de restaurateurs sont déjà clients et souhaiteraient plus de produits locaux, il faut juste que la ville accepte de passer à la vitesse supérieure.» La vitesse supérieure ? Accepter d’octroyer des terrains plus grands à ces fermiers urbains. Pour l’instant, la mairie «tolère» cette nouvelle activité économique. «Nous accordons aux particuliers des permis d’un an, renouvelables», explique Marge Winters, adjointe du directeur de l’aménagement du territoire à la mairie. «Mais nous tenons à nous réserver le droit de récupérer les terrains s’ils intéressent des investisseurs». Cette politique du cas par cas pourrait cependant rapidement changer avec la pression de groupes comme Greening Detroit, qui réclament qu’une plus grande partie du territoire soit rendue à l’exploitation agricole et surtout depuis que des privés promettent d’investir dans cette nouvelle révolution agricole. «Detroit est à la pointe du mouvement», exulte Ashley Atkinson, qui dit répondre à des dizaines de médias nationaux tous les mois. Un financier de Detroit, Joe Hantz, vient d’annoncer le projet de création de la première grande exploitation agricole commerciale, Hantz Farm. «Nous avons recensé près de 28 hectares de terrains que nous souhaitons cultiver dès la saison prochaine», explique Matt Allen, le directeur du projet, qui attend désormais le feu vert de la ville. «Nous espérons pouvoir racheter les terrains appartenant à la ville à un prix symbolique, et ceux des particuliers au prix du marché», poursuit-il. Table ronde. «Le projet est à l’étude, nous devons encore nous pencher sur sa

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faisabilité», commente Marge Crawford, tout en reconnaissant que la municipalité est en effet sous pression pour être plus libérale et lâcher du lest dans l’utilisation de ses terres. Ainsi, elle a engagé un vaste recensement des terrains qu’elle pourrait mettre à disposition pour des exploitations agricoles, individuelles ou commerciales. «Cette ville a été construite pour plus de 2 millions d’habitants dans les années 50, nous ne sommes plus que 900 000 aujourd’hui, plaide Matt Allen. Et nous avons un argument financier. Nous créerons des centaines d’emplois, une cinquantaine à l’année, le reste sous forme saisonnière.» L’enthousiasme pour l’agriculture urbaine n’est pas passé inaperçu des politiques. Le Département de l’agriculture a offert des bourses au collectif Detroit Agricultural Network. Et, il y a quinze jours, l’administration Obama a tenu une table ronde sur le sujet en y invitant l’un des leaders du mouvement, Mike Allen, directeur de Growing Power, dans le Wisconsin. «C’est une excellente nouvelle, jubile Marge Power, nous savons que cette administration est intéressée par l’agriculture urbaine, elle a même prévu de l’argent pour ce type de projet dans son plan de relance de l’économie.»

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