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le concept même d’informalité urbaine ne diffère-t-elle pas nécessairement entre les villes elles-mêmes et au sein même d’une ville? Il montre que l’informalité urbaine n’est pas uniquement un phénomène directement relié à l’aménagement du territoire en soi, mais une conséquence du degré d’engagement de l’Etat dans les politiques publiques que ses propres agences imposent, fonction de la convergence ou divergence de chaque orientation politique des différents quartiers de Beyrouth par rapport à l’idéologie centrale33. L’informalité urbaine, à la fois condition et exception de et dans l’Etat, est en quelque sorte le de la crise de la citoyenneté34. Elle devient également norme et paradigme de l’espace urbain et démocratique étant donné qu’elle est la forme d’urbanisation la plus répandue dans spatiale entre l’Etat et la société35 ; de ce nouveau processus d’urbanisation, provoqué volontairement ou pas par l’Etat, advient la condition et non plus l’exception sine qua non de la métropole du XXIe siècle. Saena Sadighiyan est doctorante dans le Centre de Sociologie de l’Innovation à Paris. s.sadighiyan@gmail.com

32 Le plus grand quartier informel en fonction des critères formulés dans le rapport de UNCHS, The Challenge of Slums: Global report on settlements, UN-Habitat, 2003 33 Cf SOLIMAN A.M., Diversity of ethnicity and state involvement on urban informality in Beirut, in Theoretical and Empirical Researches in Urban Management, 3 (9), 2008. 34 Cf PRAKASH G., The urban turn, in Sarai Reader 02: Cities of everyday life, 2002. 35 Cf ROY A., The 21st century metropolis: New geographies of Theory, in Regional Studies, 43 (6), p819-830, 2008.

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