La construction en bois dans un contexte culturel –héritage et avenir
La construction en bois est une tradition séculaire qui incarne un héritage culturel, autant d’un point de vue architectural qu’artisanal. L’architecture contemporaine en bois perpétue ce savoir vivant, particulièrement lorsqu’elle a pour objet des lieux de culture, musées, théâtres ou salles de musique. Cette approche peut être éphémère, comme la tour rouge du théâtre Origen, qui s’est dressée de 2017 à 2023 au col du Julier, contribuant au développement de cette région de montagne. C’est aussi le cas du ‹Pavillon des réflexions›, du studio Tom Emerson de l’EPFZ, qui a développé avec 30 étudiants un édifice flottant sur le lac de Zurich pour la biennale européenne de l’ar t contemporain ‹Manifesta 11› en 2016. A contrario, elle peut également s’inscrire dans la durée comme le projet de laboratoire musical dénommé ‹Maison du son› dans le Toggenburg. Aujourd’hui en cours de réalisation, cette maison sera elle-même un corps sonore destiné à des ateliers de créations musicales. Ces trois projets ont en commun une mise en relation de la capacité de la construction en bois et des caractéristiques du lieu. Ils sont ancrés dans le présent et deviennent des références de développements futurs. Les objets présentés dans ce numéro associent eux aussi la tradition de la construction et la création architecturale contemporaine. Ils écrivent ainsi une nouvelle page de la culture du bâti et constituent en même temps un cadre d’activités culturelles et d’expositions, que ce soit au niveau régional, avec des associations communales, ou avec un rayonnement national et international. A l’image du théâtre de Beaulieu à Lausanne, plus grand théâtre de Suisse, à l’inauguration duquel, en 1954, Ernest Ansermet dirigea l’Orchestre de la Suisse romande avec le concours de la pianiste Clara Haskil. Outre sa façade restaurée, il témoigne aujourd’hui en premier lieu de la richesse et de la diversité de l’utilisation du bois lorsqu’il s’agit d’offrir à une salle de concert et de théâtre rénovée une qualité acoustique d’exception. Un rayonnement dont fait preuve également le nouveau centre culturel et de congrès Verrucano à Mels, un bâtiment en éléments bois qui, avec l’extension de l’hôtel de ville, renforce et étend l’image du site d’importance nationale. Il donne ainsi une impulsion pour la poursuite du développement dans la région de Sargans, aussi bien d’un l’aspect culturel qu’en ce qui concerne l’architecture et la mise en valeur de l’artisanat local.
De même, le théâtre ‹Le Douze dix-huit› situé sur la commune du Grand-Saconnex crée un
nouveau lieu de rencontre pour les habitants. Le bâtiment s’insère dans un jardin mué en parc public et fait face à une ferme classée, transformée en centre de quartier. D’un point de vue formel, le nouveau bâtiment rappelle une grange avec sa façade en bois de couleur bleu noir. À l’intérieur, le foyer à double hauteur aux lambris teintés de vert sombre crée un climat chaleureux qui guide le visiteur vers le théâtre d’un noir profond.
La salle du Landenberghaus, au bord du Greifensee, dégage une ambiance totalement différente, mais tout aussi festive. La réhabilitation du bâtiment de la maison de la culture qui accueille de multiples manifestations comprend, outre la grande salle, des locaux associatifs et un café au bord du lac. L’interaction entre les murs historiques en moellons et l’intérieur en bois crée une atmosphère unique et lumineuse dans la salle de fête qui profite d’une excellente acoustique. Deux autres projets sont des réalisations de type pavillon. L’un abrite le musée suisse des aveugles ‹Un autre regard› à Zollikofen. Quatre pièces de taille identique s’enroulent dans un volume en ossature à plan carré comportant une zone d’entrée accueillante et protégée. Le rouge foncé soutenu de l’enveloppe extérieure et le soin apporté au rythme de la cons truction en bois permettent aux personnes voyantes et malvoyantes d’appréhender le bâtiment tant visuellement que tactilement. L’autre pavillon, situé au cœur de la ville de Genève, offre une scène à la danse contemporaine et aux arts du spectacle. La succession d’éléments en forme de portiques en mélèze et épicéa, dont la géométrie varie, fait naître un mouvement ondulatoire qui fait ‹danser› l’ouvrage depuis l’extérieur. Grâce à sa structure préfabriquée, elle peut être démontée et réinstallée à un nouvel endroit. Le bois trouve ainsi des applications diversifiées dans les objets présentés: teinté ou brut, comme matériau pour la construction, mais aussi pour un aménagement intérieur de qualité aux multiples facettes. Tous les bâtiments ont en commun l’accent mis sur la création de valeur régionale, tant en ce qui concerne le matériau choisi que la transformation, le travail artisanal et la construction. Ainsi, ces bâtiments deviennent eux-mêmes partie intégrante d’une diversité culturelle qui inclut l’architecture.
Jutta Glanzmann Communication technique
3835
Maison de la culture et centre de congrès Verrucano, Mels
Le nouveau centre culturel de Mels, avec ses façades en bois marquantes, renforce l’image du centre de la localité, site d’importance nationale. Créant une nouvelle impulsion culturelle pour la région de Sargans, il associe l’architecture, l’artisanat local et la création de valeur régionale pour former à de multiples égards un pan de culture du bâti.
Le centre du village de Mels est inscrit à l’Inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse (ISOS). En effet, traduisant l’évolution de la culture rurale à l’aube de la révolution industrielle, il constitue une image de village d’importance nationale en raison de son caractère unique: d’étroites rangées de maisons bordent rues et ruelles, aérées par quelques places. Il en résulte une zone d’habitation ponctuée d’espaces verts à l’atmosphère agréable qui offre une qualité de vie élevée au cœur même de la bourgade.
Le projet du concours remporté par Raumfindung Architekten intègre habilement les deux nouveaux bâtiments de l’extension de l’hôtel de ville et de la maison de la culture à l’emprise disponible, renforçant ainsi l’image protégée du site. La maison de la culture se trouve à l’emplacement d’une ancienne salle
polyvalente dénommée ‹Löwensaal› qui, ne répondant plus aux impératifs actuels, a été démolie. Le réseau de chemins a été complété et prolongé par des murets enduits typiques de la région. Une rampe en pente douce et quelques marches mènent de la place du village existante à la nouvelle place de l’hôtel de ville. Avec sa façade en bois structurée de couleur bordeaux à pignons multiples qui l’inscrit subtilement dans son environnement urbain, la maison de la culture est l’aboutissement de cette nouvelle séquence spatiale. Les nouveaux bâtiments bordent la place de l’hôtel de ville dont les dalles en Verrucano de Mels entourent la zone pavée en pierre naturelle. Un jeu d’eau central, trois groupes d’arbres, des sièges accueillants et un éclairage d’ambiance animent et articulent la nouvelle place, en particulier lors des soirées festives. La façade à pignons de la maison de la culture délimite la place et souligne l’entrée principale du complexe culturel. L’auvent, à la manière d’un geste rassembleur, invite à une transition fluide vers l’intérieur et conduit les visiteurs dans le foyer multifonctionnel en forme de Z et qui borde la salle principale ayant repris le nom de ‹Löwensaal›. Celle-ci peut accueillir jusqu’à 744 personnes et est
conçue pour une utilisation polyvalente. Sa forme et son équipement lui permettent ainsi d’héberger différentes manifestations comme des concerts, des projections, voire des banquets. Sa géométrie, légèrement trapézoïdale, lui assure une acoustique de premier ordre qui peut être adaptée: les parties supérieures des parois latérales sont dotées de volets aux effets modulables. En position fermée, la surface expose des panneaux trois plis lasurés réfléchissant le son, alors qu’en position ouverte, ils dévoilent une face en tissu absorbante. L’espace scénique spacieux est lui aussi conçu pour des fonctions diverses et variées: selon les besoins il peut être reconfiguré dans sa répartition spatiale et son aménagement. A l’opposé, faisant face à la scène, une galerie offrant des sièges en gradins est accessible depuis l’étage supérieur.
Egalement au rez, la salle d’association Runggalina, d’une superficie de près de 130 m2, est accessible par le foyer et de l’extérieur par une entrée secondaire séparée. Son utilisation peut être dissociée de la ‹Löwensaal› ou servir de lieu d’attente et de préparation. À l’étage supérieur, deux autres espaces dénommés Gafarra et Ragnatsch sont utilisés par des associations et comme enceintes de répétition.
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Elles offrent également de bonnes conditions acoustiques pour des créations musicales. Au même étage se trouvent deux loges reliées à la scène et les sanitaires.
A partir du socle comprenant le foyer, la superstructure est en ossature bois certifiée ‹Label Bois Suisse› et l’enveloppe extérieure respecte les exigences Minergie. La production de chaleur est assurée par le raccordement au chauffage à distance du centre de la localité et la ventilation contrôlée dispose d’un refroidissement adiabatique.
En raison de son ampleur, le projet a été soumis à la loi sur les marchés publics et à l’ordonnance GATT/OMC. Cependant, l’évaluation de la répartition géographique des entreprises impliquées montre que les travaux de cons truction ont été en majorité réalisés par des acteurs de la région. Cette forte valeur ajoutée régionale résulte de la démarche architecturale: les matériaux sélectionnés proviennent de l’environnement local, ménageant autant que possible les ressources, et sont mis en œuvre selon des méthodes traditionnelles. Ainsi, la construction soutient non seulement la culture, mais aussi la chaîne de valeur régionale et l’artisanat local.
3837 Situation
3838 20 m
Coupe longitudinale
Coupe transversale
Lieu Platz 4, 8887 Mels
Maître d’ouvrage Commune de Mels
Architectes Raumfindung Architekten ETH BSA SIA, Rapperswil
Paysagiste Atelier tp, Rapperswil; Martin Klauser, Rorschach
Signalétique Feinform Grafik, Zurich
Direction des travaux Rolf Bless Bauleitung AG, Mels
Ingénieur civil w/w Ingenieure AG, Mels
Ingénieur bois Pirmin Jung Schweiz AG, Sargans
Physique du bâtiment, acoustique, conception incendie
Pirmin Jung Schweiz AG, Sursee
Ingénieur CVC Kapa Kalberer + Partner AG, Bad Ragaz
Ingénieur électricité Inelplan Elektroingenieure, Buchs SG
Ingénieur sanitaire Technoplan Sargans AG, Sargans
Entreprises bois ARGE Jäger Holzbau AG, Vilters/BN Holzbau, Tscherlach/Edi Willi, Tscherlach
Menuiseries ARGE Stieger AG/Ruedi Hobi AG, Mels (Löwensaal, Runggalina et Gaffara); J.Schumacher AG, Wangs (Ragnatsch); ARGE Robert Bärtsch/Martin Gantner/Stefan Rupf, Mels-Flums (foyer); Savoy AG, Vilters (locaux annexes et mains courantes), Bärtsch & Söhne AG, Mels (parquets)
Ameublement By Marei AG, Saint-Gall
Bois mis en œuvre Sapin blanc: façade (bois suisse de la région du Napf)
Label Bois Suisse 86 % de la cons truction bois
Coûts CFC 2 CHF 14,4 millions
Prix/m3 CFC 2 CHF 678.–
Surface de terrain SIA 416 3885 m2
Surface bâtie SIA 416 1490 m2
Surface de plancher SIA 416 4742 m2
Volume bâti SIA 416 21 194 m3
Durée de construction novembre 2017 – septembre 2020
Photographe Ladina Bischof, Saint-Gall
Rez-de-chaussée
Étage
3839
1 Habillage en tissu
2 Panneau trois plis
3 ouvert – absorbant phonique
4 fermé – réfléchissant acoustique
5 Absorbeur d'aigus pivotant
6 Absorbeur de basses fréquences fixe
3840 1 5 34 1 2 22 2 1 6 1
Coupe horizontale panneaux acoustiques
Composition toiture:
Gravier 60 mm
Etanchéité
Lambris 27 mm
Lattage de ventilation 100 mm
Feuille de sous-toiture pour contraintes
élevées
Panneau de fibres 60 mm
OSB 25 mm
Isolation 200 mm
OSB 15 mm
Frein vapeur
Plafond suspendu, panneau trois plis 27 mm, qualité A/B, lasuré blanc
Composition paroi:
Bardage en lattes sapin blanc
brut de sciage, traitement de surface, 40 mm
Lattage horizontal 60 mm
Lattage vertical 60 mm
Lé de façade noir
Panneau de fibres tendre 35 mm
Plaques de plâtre fibrées 2 x 15 mm
Structure 80 x 220 mm/isolation 220 mm
OSB 25 mm
Frein vapeur
Plaque de plâtre fibrée 18 mm
Revêtement intérieur panneau trois plis 27 mm, qualité A/B, lasuré blanc
Coupe détail
3841
3842
Lieu Im Städtli 22, 8606 Greifensee
Maître d’ouvrage Commune de Greifensee
Architectes Horisberger Wagen Architekten, Zurich; Stehrenberger Architektur, Zurich
Paysagiste Andreas Geser
Landschaftsarchitekten, Zurich
Direction des travaux Schlatter Bauleitungen, Wernetshausen
Ingénieur civil dsp Ingenieure + Planer AG, Uster
Ingénieur bois IHT Ingenieurbüro für Holz + Technik AG, Schaffhouse
Protection incendie Timbatec
Holzbauingenieure Schweiz AG, Zurich
Physique du bâtiment Bakus Gmbh, Zurich
Ingenieur CVC Waldhauser + Hermann AG, Saint-Gall
Ingénieur sanitaire BLM Haustechnik AG, Zurich
Ingénieur électricité Elprom Partner AG, Dübendorf
Eclairagiste Mosersidler, AG für Lichtplanung, Zurich
Acoustique Kahle Acoustics, Bruxelles
Conception sonore Andres Bosshard, Zurich
Conception scénique Hans-Jörg Huber, Horgen
Construction bois Jampen Holzbau, Hittnau
Menuisiers Danuser AG, Herisau; Huber Fenster, Herisau (fenêtres); Schuster AG, Zurich (parquets)
Bois mis en oeuvre Sapin blanc 60 m3 (livraison par Neue Holzbau AG, Lungern; Label Bois Suisse)
Coûts CFC 2 CHF 7,125 millions TTC
Coûts CFC 214 CHF 466 800.– TTC
Prix/m³ CFC 2 CHF 1256.– (Landenberghaus)
Surface de terrain SIA 416 492 m2 (Landenberghaus)
Surface bâtie SIA 416 307 m2 (Landenberghaus)
Surface de plancher SIA 416 1092 m2 (Landenberghaus)
Volume bâti SIA 416 4863 m3 (Landenberghaus)
Durée de construction mars 2017 – septembre 2019
Photographe Beat Bühler Fotografie, Zurich
Landenberghaus, Greifensee
La réhabilitation de la Landenberghaus, ancien centre culturel de Greifensee, a permis de créer des espaces dédiés à une large gamme de manifestations. L’interaction dans la salle des fêtes entre les murs historiques en moellons et l’intérieur entièrement construit en bois crée une atmosphère unique et offre en outre une excellente acoustique.
Le château, l’église et la Landenberghaus forment un triptyque de bâtiments publics du bourg médiéval de Greifensee situé sur la rive du lac du même nom, à quelques kilomètres à l’est de la ville de Zurich. Au fil des ans, la Landenberghaus s’est imposée comme un centre de la vie sociale et politique. Ce qui fut d’abord une demeure, construite au milieu du 13e siècle, a été ensuite utilisée comme grange qui, détruite par un incendie, fut transformée en centre culturel dans les années 1970. Devenu vétuste, ce dernier ne permettait pas de répondre à une utilisation plus moderne et présentait des lacunes en matière de protection incendie. En 2011, le conseil communal a donc lancé un concours d’architecture afin de remettre la Landenberghaus au centre de la vie culturelle et sociale de Greifensee. Le choix d’une construction presque entièrement nouvelle l’a emporté sur une rénovation, en intégrant cependant les deux murs historiques latéraux et le presbytère adjacent. Si, de l’extérieur, la rénovation s’intègre parfaitement à l’existant avec sa façade minérale et son pignon historique à redans, son intérieur est d’autant plus surprenant: la pièce principale à l’étage, entourée d’une galerie périphérique, est surmontée de poteaux élancés et d’un toit à pannes caractéristique. Associée aux murs en moellons mis à nu, la construction en bois crée une caisse de résonance dont les qualités rappellent celle d’un imposant instrument.
Le bois es t d’une importance capitale dans la Landenberghaus et se présente sous toutes ses facettes en tant que porteur, créateur d’espace ou d’aménagement d’intérieur. Son apparence est donc variée en termes d’ornementation, d’assemblage et de traitement de sur face. Grâce aux possibilités presque illimitées de ce matériau, chaque élément se voit attribuer une signification spécifique: massif et de grande taille, noble et festif ou filigrane et discret. L’effet visuel des bois va du chatoyant nacré au lumineux profond, produit par des huiles naturelles et des lasures multicouches qui soulignent la structure respective du bois. Au total, environ 60 mètres cubes de sapin blanc de Suisse alémanique ont été utilisés. Ce bois local présente un aspect uniforme et ne comporte pas de poches de résine, au contraire de l’épicéa. En étroite collaboration entre les architectes, les charpentiers et les scieries, les bois massifs ont été sélectionnés en priorité selon des critères esthétiques: les pièces présentant le moins de singularité ont été mise à profit pour les poteaux, les lames comportant des trous de nœuds, par exemple, ont été utilisée pour le noyau des porteurs et les planches de meilleure qualité pour leurs éléments apparents. Cette optimisation a permis de réduire au minimum les rebuts et de valoriser au maximum le matériau. La Landenberghaus est aujourd’hui un véritable emblème pour démontrer les capacités du bois a offrir une ambiance festive grâce à la diversité des essences et des techniques de mise en œuvre, ainsi que des traitements de sur face mettant en relief le matériau. Mais l’innovation réside ici aussi dans l’utilisation de bois de qualité standard qui, grâce à un tri minutieux et à une utilisation adéquate, est devenu un élément de construction noble. L’effet visuel de la structure de toiture va bien au-delà de sa fonction et rend ainsi le bois, en tant que matériau précieux, accessible à un large public. Le projet s’est classé au 2e rang du Prix Lignum 2021 pour la région nord.
3843 Situation
Coupe longitudinale
20 m
Rez-de-chaussée Etage
3844
Composition toiture:
Couverture en tuiles plates à double recouvrement, pointues, brunes
Liteaux 24 x 40 mm
Contre-lattage 30 x 50 mm
Feuille de sous-couverture, ouverte à la diffusion
Panneau de sous-toiture fibre de bois 60 mm
Élément ner vuré/isolation
Panneau trois plis 60 mm
Vide d’installation 75 mm
Panneau à base de bois plaqué frêne 25 mm
Compostion paroi:
Béton apparent sablé 250 mm
Isolation 300 mm
Frein vapeur
Vide d’installation 75 mm
Panneau à base de bois plaqué frêne 25 mm
3845
détail
Coupe
Musée suisse des aveugles ‹Un autre regard›, Zollikofen
A deux pas de l’école pour aveugles de Zollikofen, un pavillon en bois invite le public à appréhender ce handicap dans un lieu didactique et accueillant. Sa structure en bois se distingue par une enveloppe extérieure d’un rouge foncé intense, soigneusement conçue, dont le rythme marqué rend la présence de l’ensemble palpable.
La Fondation pour enfants et adolescents aveugles et malvoyants de Zollikofen, au nord de Berne, a pu, grâce à des dons, transformer l’ancien cabanon en bois du musée de la ville en un attrayant pavillon qui fait partie intégrante de l’école pour aveugles. Géré par des bénévoles sous l’appellation ‹Un autre regard›, le Musée suisse des aveugles accueille le public et le sensibilise à la cécité et au handicap visuel. Avec sa façade rouge, l’ouvrage développe une présence et un rayonnement forts qui invitent les personnes intéressées à découvrir ce lieu d’apprentissage qui ne se contente pas de transmettre des connaissances, mais offre également des expériences concrètes et sensorielles.
Le corps de bâtiment, abstrait et relativement fermé, semble flotter au-dessus du terrain légèrement en pente. La qualité tactile du bois et son relief précis rendent la réalisation tangible pour les personnes malvoyantes. Une zone d’accès extérieure couverte, qui fait le lien avec le site voisin de l’école et reprend le
rythme de l’ossature du pavillon, mène au foyer ouvert et accueillant par une rampe en pente douce dotée d’un revêtement bois. Le foyer est le point de départ d’un circuit qui permet aux visiteurs et visiteuses de parcourir le pavillon d’une salle à l’autre: de la boîte noire à l’exposition temporaire, en passant par l’exposition permanente qui couvre 200 ans de pédagogie pour les personnes malvoyantes. De tailles identiques et formant un continuum spatial sobre, ces pièces proposent, grâce à la couleur et à la lumière, une expérience variée pour les visiteurs, des médias interactifs, des ateliers et des cours de sensibilisation. Les quatre salles s’enroulent autour d’un bloc central de services qui réunit les installations sanitaires et les locaux secondaires. L’ensemble forme une figure de base carrée de près de 20 m de côté qui confère au pavillon sa forme simple et claire dégageant une certaine grâce et légèreté à travers de fines divisions verticales au rythme régulier des ossatures. Le pavillon en bois, préfabriqué, a été érigé sur une grille de poutre qui repose sur des fondations ponctuelles, ce qui a permis de renoncer à un sous-sol massif. La conception du plan est idéalement adaptée au mode de réalisation : on retrouve dans tout le bâtiment la même constante de trames et d’axes. La force et l’effet esthétique du pavillon résident en effet dans la répétition de détails identiques, disposés avec précision. La simplicité
de cette configuration a permis de rationaliser la construction et de réduire le temps d’intervention sur le chantier. Les différentes pièces se dis tinguent par leur couleur et la lumière et constituent la base de multiples variantes de manifestations. Des bandeaux de fenêtres dans la partie supérieure des parois laissent filtrer la lumière à l’intérieur, tandis qu’ils libèrent les surfaces d’exposition des parements et assurent un éclairage agréable et uniforme des espaces.
3846 Situation
3847
Lieu Höheweg 10, 3052 Zollikofen
Maître d’ouvrage Stiftung für blinde und sehbehinderte Kinder und Jugendliche, Zollikofen
Architecte Rolf Mühlethaler Architekten AG, Berne Ingénieur civil Hartenbach & Wenger AG, Berne
Ingénieur bois Indermühle Bauingenieure HTL/SIA, Thoune
Physique du bâtiment/Acoustique Zeugin Bauberatung AG, Münsingen Entreprise générale/Construction bois Wenger Holzbau AG, Unterseen Menuisiers Mock Schreinerei AG, Wattenwil; Fuhrer Schreinerei AG, Kehrsatz (fenêtres)
Bois mis en oeuvre Lambris, sapin (CH), N1/N2, 472 m; bardage sapin (CH), N1/N2, 217,2 m2; bois lamellé-collé GL 24h épicéa/sapin, qualité normale et industrielle, 105,4 m3
Label bois suisse Structure porteuse et façade
Coût total CHF 1,6 million TTC
Coûts CFC 2 CHF 1,35 million TTC
Prix/m3 CFC 2 CHF 730.– TTC
Surface de terrain SIA 416 2947 m2
Surface bâtie SIA 416 470 m2
Surface de plancher SIA 416 335 m2 (salles d’exposition), 73 m2 (foyer)
Volume bâti SIA 416 1853 m3 (y.c. le foyer ouvert)
Durée de construction février 2020 – juillet 2020 (sans les installations muséales)
Photographe Digitale Massarbeit, Biberist
3848
20 m
Coupe longitudinale
Rez-de-chaussée
Anschlussblech und Laubfang / Kieskorb
90mm, Erfüllung der Schallschutznorm SIA 181
Insektenschutzgitter
DW- Einlauf Durchdringungen
+ 3.28 UK Deckenelement
Composition toiture:
+ 2.92 UK Holzkonstruktion
Toiture en gravier avec voile de protection 60 mm
Étanchéité bitumineuse, bicouches
Isolation thermique 20–160 mm avec forme de pente 1,5 %
+ 2.10 OK Simsbrett / Türsturz
Isolation 120 mm
Frein vapeur/étanchéité de chantier
Panneau trois plis 27 mm
Solivage 100 x 360mm, laine minérale entre solives 50 mm
Panneaux acoustiques 25 mm
Compostion paroi:
Bardage verticale, 24 mm
Couvre joints 40 x 60, 60 x 90 et 70 x 100 mm
Lattage horizontal 30 x 60 mm
Lattage vertical/ ventilation 30 x 60 mm
Lé de façade
Panneau de fibre tendre 60 mm
Montants 100 x 180 mm/isolation 180 mm
Panneau trois plis, joints étanches
Boden:
Composition plancher:
Chape anhydrite avec chauffage au sol, vitrifiée mat 70 mm
Feuille PE de séparation
Isolation bruit de choc 30 mm
Isolation thermique EPS 30 mm
Panneau trois plis collé
aux nervures 40 mm
Nervures 140 x 260 mm/isolation 260 mm
Lé ouvert à la diffusion
Lattage de ventilation 30 x 60 mm 30 mm
Lambris rainé-crêté, 20 mm
± 0.00 - 0.13 - 0.43 - 0.48
Coupe de détail
3849
siehe Plannr.
DB_281-01
1.01
-
38 9 2 7 7 5 28 5 82 2.10 13 30 5 53 57 42 5 36 2.92 48
1.10
Théâtre ‹Le douze dix-huit›, Le Grand-Saconnex
Le théâtre ‹Le douze dix-huit› est le nouveau lieu de rencontre des habitants de la commune du Grand-Saconnex. Construit dans un jardin réaménagé en parc public, il dialogue avec une ancienne ferme rénovée inscrite au Patrimoine et transformé en maison de quartier. Principalement réalisé en bois et caractérisé par sa façade au bleu sombre, son volume indépendant évoque une grange qui conserve l’âme du site.
La commune du Grand-Saconnex, située entre l’aéroport de Genève et le site des institutions internationales, a développé un quartier sur l’ancien domaine agricole de la Ferme Pommier. Cette oasis de verdure accueille désormais le nouveau théâtre ‹Le douze dix-huit› dont le
nom original reprend le numéro de son code postal. L’objectif premier était de concevoir un lieu de rencontre intergénérationnel, associatif et culturel pour les habitants dans le cadre de la rénovation de la Ferme Pommier, inscrite au Patrimoine, et du réaménagement de son jardin en parc public. La surface de la parcelle et la mise en valeur du bâtiment patrimonial ont requis de limiter le gabarit du théâtre, tout en maximisant l’espace intérieur dédié à la création.
La Ferme au programme diversifié regroupe une garderie, des locaux pour la jeunesse, un atelier de poterie et des salles d’activités pour les associations. Son entrée principale a été traitée comme un espace de distribution traversant, reliant la cour d’accès côté route à la
place de rencontre extérieure côté jardin. La dernière travée, abritant la grange de jadis, a été démolie et reconstruite selon son volume d’origine pour intégrer aujourd’hui une salle polyvalente.
Les deux unités très proches, parallèles mais en léger chevauchement, composent un ensemble articulé autour d’une cour centrale légèrement surélevée et ombragée par un hêtre rouge de dimension imposante. Elles sont reliées par un sous-sol qui prolonge le socle en béton de la nouvelle salle de théâtre.
La salle est conçue pour accueillir des spectacles de théâtre, mais permet aussi de la danse, de la musique et occasionnellement du cinéma. Outil de travail performant, il offre un espace scénique contemporain, efficace, simple et
3850
convivial. C’est un ouvrage compact à ossature bois et toiture à deux pans à faible pente dont les façades aux tons bleu-noir chatoyants contrastent avec les crépis clairs de la ferme d’origine tandis que le bardage est rythmé par une trame de nervures en saillie. Son volume hors-sol est organisé en trois parties de plainpied avec le foyer, la salle de spectacle, l’arrière-scène et les loges.
Le foyer, entièrement ouvert sur la cour et la végétation environnante, profite d’une casquette en béton qui protège ses portes d’accès entièrement vitrées. Au travers filtre la lumière qui éclaire sa triple hauteur. Sa verticalité semble d’autant plus marquée que sa profondeur est faible. Son intérieur abrite le bar, tout en longueur, rythmé par des pan-
neaux préfabriqués. Leur habillage lambrissé, doté d’une peinture semi-couvrante d’un vert soutenu, habitue l’œil à la pénombre de la salle de spectacle dans son prolongement, toute de noir vêtue. A l’intérieur seules les rangées de fauteuils rouges tranchent avec leur écrin. Ils offrent une centaine de places sur gradins fixes. La scène a la particularité de n’avoir pas d’estrade, hébergeant ainsi des créations libres qui valorisent la surface disponible. Les rares fenêtres en bois en meurtrière laissent sourdre la lumière tandis que leurs cadres en bois naturel répondent à ceux de la bâtisse historique.
Les s tructures de toiture à tirant ont une portée de 12 m et supportent entre autres le lourd équipement de machinerie scénique.
Toutes les exigences structurelles, thermiques, d’isolation aux bruits, de traitement acoustique, ainsi que d’intégration du système d’accrochage de la machinerie, sont condensées et optimisées dans l’épaisseur des parois extérieures et de la toiture. Quant aux techniques, elles se placent discrètement dans les doublages des parois à l’arrière du foyer et entre salle et loges.
Le bois, principal matériau de la structure, des façades du théâtre et des parties rénovées de la ferme apporte sa cohérence à l’ensemble et se calque sur la volonté de conserver le caractère et l’identité du site. Les qualités de ce projet à la fois sensible et retenu lui ont valu d’être distingué par une ‹Mention région ouest› du prix Lignum 2021.
3851 Situation
Coupe longitudinale théâtre – élévation ferme
Rez-de-chaussée
Etage
Lieu Ch. du Pommier 7–9, 1218 Le Grand-Saconnex, Genève
Maître d’ouvrage Ville du Grand-Saconnex
Architecte et DT Calanchini Greub Architectes Sàrl, Genève; Nazario Branca Architectes Sàrl, Lausanne
Ingénieur civil ESM Ingénierie SA, Genève
Ingénieur CVS i-Project SA, Aïre
Ingénieur électricité MDEngineering SA, Carouge
Ingénieur acousticien Décibel acoustique, Genève
Consultant techniques de scène Jean-Philippe Monteiro (France)
Conception incendie MDEngineering SA, Carouge
Entreprises bois Atelier Casaï SA, Petit-Lancy; Duret SA, Thônex
Bois mis en œuvre 95 m3. Epicéa: charpente, panneaux OSB, bardage; sapin: bardage acoustique
Prix Lignum 2021 Mention région ouest
Surface de terrain SIA 416 3978 m2
Surface de plancher SIA 416 2185 m2
Surface utile de plancher SIA 416 1736 m2
Volume bâti SIA 416 8125 m3
Coûts CFC 1–9 CHF 12,32 millions TTC
Coûts CFC 2 CHF 8,08 millions TTC
Dont coûts CFC 214 CHF 1,48.- TTC
Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 1517.–/m3 TTC
Durée de construction juin 2017 – août 2019
Photographes Daniela & Tonatiuh, Penthalaz
3852 20 m
Composition toiture:
Couverture tôle aluminium, brun
Lambris 25 mm
Contre-lattage 60 x 60 mm/ventilation
Sous-couverture
Panneau OSB 25 mm
Pannes 60 x 360 mm
(pannes foyer-loges 120 x 240 mm)
Isolation laine de roche 360 mm (foyer-loges 240 mm)
Pare-vapeur
Plaque de plâtre fibrée 3 x 15 mm
Lambourdes 40 x 60 mm/
isolation acoustique laine de roche 40 mm
Voile noir phonique
Lattes 21x 40 mm
Bardage acoustique finition 20 mm, peinture couvrante
Compostion paroi:
Carrelets-couvre-joints de finition épicéa 60 x 80 mm
Bardage de finition épicéa 21 x 155 mm, peinture couvrante
Lattage/ventilation 40 x 40 mm
Panneau OSB 22 mm
Ossature 180 x 280 mm/
isolation laine de roche 280 mm
Pare-vapeur
Plaque de plâtre fibrée salle 3 x 15mm (foyer-loges 1 x 15 mm)
Lambourdes 40 x 60 mm/ isolation acoustique laine de roche 40 mm Voile noir phonique (surf. absorbantes) et panneau de fibres dur 3 mm (sur f. réverbérantes)
Lambourdes 18–21 x 40 mm
Bardage acoustique finition sapin 20 mm, peinture couvrante
Compostion plancher:
Panneau 3 plis épicéa 27 mm, peinture couvrante
Lambourdage sapin 40 x 60 mm, e = 625 mm
Lambourdes sapin 40 x 60, e = 530 mm
Callage amortissant 5 mm
Dalle béton
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Coupe détail façade
Pavillon de la danse contemporaine, Genève
Au cœur de Genève, la Place Charles-Sturm accueille la première salle genevoise dédiée à la danse et aux arts vivants. De l’extérieur, la succession des portiques monumentaux en mélèze et épicéa, à la géométrie chaque fois différente, confère au pavillon un mouvement ondulatoire qui rappelle sa destination. Cette structure préfabriquée offre la possibilité d’être démontée et transférée à l’avenir en un nouveau lieu.
En vieille ville de Genève, à deux pas de l’église russe, s’élève le Pavillon ADC lieu de création et d’accueil de spectacles de danse contemporaine et de sensibilisation à la culture chorégraphique. Il s’inscrit sur une longue parcelle arborisée qui jouxte le quartier résidentiel de Champel, aux immeubles cossus. L’Association pour la danse contemporaine (ADC) qui le gère dispose ainsi aujourd’hui d’un lieu entièrement dédié à ses activités.
C’es t une photographie inspirée du travail d’Etienne Marey, inventeur de la chronophotographie, qui a inspiré l’étude. Elle présente les mouvements décomposés d’une jeune femme exécutant un pas de danse, devenue la référence pour le développement du projet lauréat du concours d’architecture organisé par la ville de Genève. Pour ses auteurs, seule une matérialité légère et organique pouvait répondre à ce souhait de dynamisme et le bois s’est présenté comme une évidence. Les 84 portiques de bois asymétriques, espacés de 60 cm, forment la structure de l’exosquelette de cet ouvrage de 51 m de long, 19 m de large et 11 m de haut qui repose sur un radier de béton. La majorité du travail a été réalisée en atelier et les modules préfabriqués de 3 m de large (5 trames de 60 cm), divisés en trois parties (avec deux éléments de pied droit et la traverse de toiture dont les assemblages sur le chantier sont habilement disposés aux points de moments nuls), ont été montés sur place en six semaines à l’aide de deux grues mobiles. Entièrement en bois suisse, les parties exposées aux intempéries sont produites en mélèze, alors que l’épicéa est utilisé pour les parties horizontales protégées par un capot métallique. Les profils élancés aux géométries variables possèdent une force évocatrice qui ne laisse pas indifférent et
génèrent une torsion sur les façades longitudinales et la toiture. C’est l’harmonie de ce r ythme qui donne son caractère au bâtiment. A l’intérieur, l’élément central est la salle de spectacle de 230 places. Une boîte noire d’une superficie de 400 m2 (25 x 18 x 9 m) est conçue pour être aménagée selon une multitude de scénarii, avec des gradins aux multiples configurations (frontal, bi-frontal ou latéral). Les installations scéniques couvrent la totalité de la salle pour une plus grande flexibilité d’usage, tout comme le plancher, dont les caractéristiques d’élasticité et de rebond sont spécifiques à la danse.
L’accès à la salle a lieu depuis le foyer qui reçoit un lustre monumental, lui-même œuvre d’ar t. On y côtoie le bar, disposé dans la première tranche de trois niveaux qui accueille également les sanitaires, l’escalier menant à l’étage vers la salle polyvalente et les bureaux, ainsi que la régie se trouvant au niveau intermédiaire. A l’arrière de l’espace scénique, la deuxième tranche multi-étage comprend l’atelier des décors, les locaux techniques et au-dessus les loges des artistes.
Afin d’éviter aussi bien les nuisances du trafic que d’importuner le voisinage, l’enveloppe est désolidarisée de la structure et se présente comme une boîte dans la boîte pour prévenir la transmission des sons et les vibrations. Chaque détail a été l’objet d’une réflexion pour atteindre un maximum de confort acoustique, qu’il soit intérieur comme les panneaux acoustiques microperforés, ou extérieur avec le doublage de la structure.
L’extérieur a profité d’un traitement de prégrisaillement afin d’unifier son apparence et anticiper son vieillissement. Cette réalisation démontre la capacité du bois à répondre à un programme flexible de haute exigence acous tique pour une salle de spectacle en milieu urbain.
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Rez-de-chaussée
3856 20 m
Coupe longitudinale
Lieu Place Charles-Sturm 1, 1206 Genève
Maître d’ouvrage Ville de Genève, Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité, Direction du patrimoine bâti
Architecte ON Architecture Sàrl, Lausanne
Physique du bâtiment Amstein & Walthert Genève SA
Ingénieur civil et bois Ratio Bois Sàrl, Ecublens
Ingénieur acousticien Architecture & Acoustique SA, Genève
Conception incendie Phénix Conseils Sàrl
Scénographie Changement à vue, Paris
Luminaire du foyer Rudy Decelière
Entreprise bois Dasta Charpente SA, Plan-les-Ouates
Bois mis en œuvre Epicéa: portiques BLC et toiture sous ferblanterie (CH); mélèze: profils extérieurs BLC (CH), panneaux acoustiques micro-perforés trois plis
Surface de plancher SIA 416 1480 m2
Volume bâti SIA 416 9624 m3
Coûts CFC 1–9 CHF 13,1 millions TTC
Coûts CFC 2 CHF 8,3 millions TTC
Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 1362.–/m3 TTC
Durée de construction
janvier 2019 – octobre 2021
Photographe Corinne Cuendet, Clarens
Composition toiture sur salle de spectacle:
Toiture métallique
Voligeage panneau OSB 25 mm
Contre-latte 50 x 60 mm
Lé de sous-couverture
Panneau trois plis qualité C/C 27 mm
Cale pour pente 7 mm/ml
Panneau trois plis qualité C/C 72 mm
Chevron 260 x 120 mm, e = 600 mm/isolation 260 mm
Panneau trois plis qualité B/C 72 mm
Vide technique isolé 60 mm
Panneau de finition 16 mm
Composition paroi de salle de spectacle:
Montants 160 mm x hauteur variable, e = 600 mm
Voligeage 25 mm
Ventilation 120 mm
Lé pare-pluie
Panneau trois plis qualité C/C 54 mm
Ossature bois 220 x 160 mm, e = 600 mm/isolation 220 mm
Vide de désolidarisation 20 mm
Panneau trois plis qualité C/C 72 mm
Vide technique isolé 140 mm
Panneau de finition 16 mm
Coupe de détail façade
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Transformation du Théâtre de Beaulieu, Lausanne
La transformation du Théâtre de Beaulieu, joyau patrimonial historique, met en avant toute la richesse et la complexité du bois, à l’instar de ses parements restaurés et des qualités acoustiques de la salle qui en font un écrin pour de nombreuses productions musicales et théâtrales. Il reste à ce jour le plus grand théâtre de Suisse.
Le Centre de Congrès et d’Exposition, qui compte plusieurs halles, a été construit en 1920 pour accueillir le Comptoir Suisse. En 1932, le Palais de Beaulieu vient le compléter et c’est en 1954 que la Ville de Lausanne, propriétaire des lieux, inaugure le Théâtre de Beaulieu dans ses murs afin de développer son offre culturelle. Après 65 saisons d’activité, cette salle de spectacle emblématique, lieu symbolique de la capitale vaudoise, avait besoin d’une remise à niveau pour répondre à la fois aux besoins des productions artistiques et aux normes actuelles de sécurité. Elle accueille notamment l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL), l’Orchestre de la Suisse Romande
(l’OSR), le Ballet Béjart ou encore le concours international de danse du Prix de Lausanne, pour ne citer qu’eux, et a vu défiler nombre de grands noms des scènes européennes. L’enjeu majeur du projet était de remanier totalement le bâtiment de l’intérieur, tout en conservant son enveloppe d’origine et ses façades iconiques protégées, reconnaissables à leurs meneaux en béton. Entre préservation du patrimoine historique et adaptation de l’existant aux besoins et aux normes actuelles, le défi était de taille. Le bureau Fehlmann Architectes s’est donc attaché à l’identité du lieu tout en améliorant et simplifiant ses espaces.
Le bâtiment dispose désormais d’une entrée directe, qui manquait jusqu’alors, qui s’ouvre sur le foyer du rez-de-chaussée, favorisant les circulations et les rencontres. Deux escaliers encadrent latéralement ce vaste foyer et desservent les trois niveaux successifs pour accéder au par terre, balcon et poulailler qui est aussi l’espace VIP de la salle de spectacle. Leurs larges trémies, ainsi que le deuxième
plateau en retrait de la façade, laissent les niveaux communiquer entre eux et permettent des vues en surplomb d’un étage à l’autre. Les ascenseurs ajoutés lors de cette rénovation, desser vent aujourd’hui toutes les plates-formes en parallèle avec les escaliers.
De sa salle d’origine, le théâtre a conservé sa grande coupole centrale, inspirée des théâtres classiques français, sa galerie en demi-cercle, son grand lustre et les appliques minutieusement restaurées en même temps qu’une grande par tie des coques en bois de ses parois latérales.
Le nouveau concept scénographique et le système de sonorisation font également partie des importantes innovations du théâtre qui peut maintenant accueillir les productions dans les meilleures conditions.
La scène et l’avant-scène ont été complètement reconstruites et disposent de coulisses élargies. La scène, auparavant en pente, a été mise à plat pour s’adapter au mieux à la danse et à certains décors, mais aussi rabaissée pour un meilleur confort visuel des spectateurs, alors
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que dans le même but l’inclinaison du parterre a été accentuée. L’arrière-scène a quant à elle été transformée pour accueillir une nouvelle machinerie. Le public dispose désormais de fauteuils plus confortables, avec une répartition modifiée qui a vu sa capacité légèrement réduite. Cas rare, la salle offre une grande proximité avec le public, qualité fort appréciée par les artistes.
Le plafond de la salle de spectacle a été surélevé d’un mètre environ, principalement côté scène, pour y intégrer de nouvelles passerelles d’éclairage adaptées aux contraintes logistiques complexes, et la forme du faux-plafond a été calculé pour renvoyer le son vers le public. Les lamelles de bois cintrées et ondulantes qui le compose suivent une forme courbe complexe optimisée pour un rendu acoustique le plus homogène possible. Cet aménagement tient compte des éléments techniques et de l’intégration du lustre qui s’insère parfaitement au creux des ondulations. Le balcon central, qui semble fluctuer dans l’espace avec sa ligne ondulante, dispose d’un nouvel habil-
lage de garde-corps composé de lamelles de bois qui suit une forme optimisée destinée à gommer des effets de focalisation acoustiques qui existaient précédemment. Un dispositif motorisé a en outre été mis en place pour les décors. Un système audio actif constitué de micros et de 64 haut-parleurs permettent de corriger les petites imperfections, de simuler une autre géométrie ou une salle plus grande.
Cette intégration des dernières technologies acoustiques corrige le défaut de la fente nécessaire à la technique de lumière du plafond qui absorbe une partie du son.
C’est l’ensemble du site de Beaulieu qui a entamé sa mutation au cœur de la capitale vaudoise. Avec la réouverture du théâtre, l’arrivée du Tribunal arbitral du sport (TAS), de l’Ecole de la Source et du nouveau restaurant en lien direct avec le théâtre, le parc des expositions s’apprête à prendre un nouvel envol.
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3860 20 m Coupe longitudinale
Rez-de-chaussée
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Composition plafond salle de spectacle:
Lattage et caissons du plafond suspendu Lattes 30 x 70 mm vissées-collées contre le solivage plancher technique (suspension du plafond)
Hauteur variable (3000 mm – 100 mm environ longueur moyenne 1800 mm) en fonction des courbes du plafond
Carrelets 60 x 80 mm vissés-collés sous dalle bois (suspension plafond courbe)
Lattage horizontal primaire entaillé à la CNC selon courbes spline du plafond (aucun élément identique à un autre)
Matière de base, panneau 3 plis 40 mm
Largeur des éléments 250 – 300 mm Fixation vissée-collée contre suspentes
Sens de pose de cours à jardin
Caissons MDF 19 mm courbes avec propor tions selon acousticien, comprenant: 2 côtés taillés à la CNC selon courbes
Spline plafond, avec rainure courbe (aucun élément identique à un autre dans toute la salle)
1 fond courbe encollé dans rainures courbes
Revêtement du plafond suspendu
Lames MDF 19 mm, largeur 60 mm plaquées frêne qualité avec cœur brun, ramageux à deux rainures qui s’enfichent chacune dans un caisson MDF. Fixation par collage + fixation mécanique invisible. Coupe perpendiculaire suivant les courbes de bords du plafond.
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Coupe détail transversal
Composition paroi salle de spectacle:
Sous-construction
Montant carrelets DUO 6 x 120 mm rainurés. Traverses carrelets 60 x 60 mm rainurées pour assemblage
Cadre
Panneau de particules plaqué noyer reconstitué avec veinage vertical (y compris bande horizontale entre coques). Finition vernie, teintée à 2 % de brun
Intercalaires
Panneau de particule plaqué noyer reconstitué avec veinage horizontal (vissé visible) 150 mm de hauteur.
Cadre de distance
Cadre en liste sapin 40 x 16 mm, chants visible noir.
Revêtement intérieur
Coques rénovées inclinée d’env. 2.2° posé sur cadres de distance (16 – 40 mm), collé-cloué. Coques affranchies sur les chants (plat d’env. 2 – 3 mm)
Finition vernie et teintée à 5 % de brun
Avec intégration de :
Luminaires LED
Profil alu 10 x 10 mm
Désenfumage (5 coques par côté), montées sur panneaux à charnière
14 haut-parleurs par parois intégrés derrière les coques en multiplis noyer d’env. 4 mm d’épaisseur et perforées de trous Ø 8 mm
Lieu Av. des Bergières 10, 1004 Lausanne (VD) Maître d’ouvrage Fondation Beaulieu, Lausanne Architecte et DT Fehlmann Architectes, Morges Ingénieur civil Nicolas Fehlmann Ingénieurs Conseils SA, Morges Ingénieur acousticien Kahle Acoustics, Bruxelles Conception incendie CR Conseils Sàrl, Oron-la-Ville Ingénieurs CV Chuard Ingénieurs Vaud SA, Lausanne Ingénieurs sanitaire H. Schumacher ingénieurs conseils SA, Savigny Ingénieur électricité open-ing SA, Givisiez
Scénographie Thierry Guignard (F)
Entreprise bois Schwab-System, John Schwab SA, Gampelen (salle théâtre, plafonds foyers); Wider SA, Bussigny (portes salle théâtre, bars, parois foyers) Bois mis en œuvre 4205 ml, 5899 m2 et 891 m3. Dont lames plafond en panneaux de particules plaquées frêne; cadres, intercallaires et coques parois en panneaux de particules plaqués noyer reconstitué
Surface de terrain SIA 416 73 783 m2
Surface de plancher SIA 416 12 144 m2
Surface utile de plancher SIA 416 82 259 m2
Volume bâti SIA 416 48 073 m3
Coûts CFC 1–9 CHF 61,89 millions TTC
Coûts CFC 2 CHF 47,92 millions TTC
Dont coûts CFC 214 CHF 1,74 millions TTC (plancher toiture, faux-plancher, garde-corps)
Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 1287.–/m3 TTC
Durée de construction septembre 2019 – septembre 2022
Photographes Fehlmann Architectes et Adrien Barakat (façade)
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