CATALOGUE 20

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CATALOGUE N째 20 SEPTEMBRE '10


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CATALOGUE N째 20

SEPTEMBRE 2010


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45 avenue Georges Bernanos [Port-Royal] 75005 Paris

+33 (0)9 54 22 34 75 +33 (0)6 74 25 29 79 DU LUNDI AU VENDREDI 10H00-13H00 14H00-19H00

www.librairie-walden.com TVA FR-27514889682 Caisse d’Épargne Ile-de-France 52 avenue Leclerc, 75014 Paris IBAN : FR76 1751 5900 0008 2987 3911 163 BIC : CEPAFRPP751 Visa, Mastercard et paypal acceptés RCS CAEN 514 889 682


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ÂŤ Read the best books first, or you may not have a chance to read them all. Âť Henry-David Thoreau


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N° 1

ABBÉ GRÉGO I R E

250 €

DÉFENSE DE L'OUVRAGE INTITULÉ : LÉGITIMITÉ DU SERMENT CIVIQUE S.l.n.d. [Paris, Imprimerie nationale, 1791]. Plaquette (220 x 140 mm) de 36 pp., cousue, sous couv. muette d'attente d'époque. Édition originale. Après le décret sur la constitution civile du clergé, l’Abbé Henri Grégoire fut le premier qui prêta le serment civique exigé par la constitution du 2 janvier 1791, fidèle à ce qu’il avait proclamé quelques mois plus tôt dans Légitimité du serment civique exigé des fonctionnaires ecclésiastiques, entraînant par son exemple plusieurs membres de son ordre. Dans cette défense, il expose à nouveau les motifs de sa décision et fustige ses détracteurs. N° 2

ABBÉ GRÉGO I R E

400 € RAPPORT SUR L'ÉTABLISSEMENT D'UN CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS Paris, De l'Imprimerie nationale, Vendémiaire, an III [septembre 1794]. 1 brochure (130 x 210 mm) de 20 pp., en cahiers, non rogné, tel que paru. Édition originale. Pionnier de la formation continue, inventeur du patrimoine, Henri Grégoire se signala régulièrement à la Constituante et à la Convention par son inlassable combat en faveur des libertés : émancipation des Juifs, abolition de la traite et de l'esclavage des Noirs, suppression de la peine de mort, suffrage universel sans restriction, liberté d'expression, liberté des cultes, esquisse des relations internationales... L'ampleur d'un tel dessein fait d'Henri Grégoire une figure emblématique de la conscience humaine. Dans la lignée du rêve encyclopédique initié par Diderot et d'Alembert en 1751, c'est lui qui sera chargé de présenter le projet à l'assemblée nationale le 29 septembre 1794 par cet important discours pour la création d’un Conservatoire des Arts et Métiers, l’actuel C.N.A.M. En transférant son corps au Panthéon, le XXème siècle a arraché, selon l'expression du conventionnel Thibaudeau, l'abbé Grégoire à « la glorieuse indignité » qui a marqué son existence entière. Un colloque lui sera prochainement consacré [en octobre 2010] au C.N.A.M. Paris. Document rare.

N° 3

GUILL AUME A P O LL I N A I R E

1 200 €

PEINTURES DE LÉOPOLD SURVAGE, DESSINS ET AQUARELLES D’IRÈNE LAGUT PREMIÈRE EXPOSITION DES « SOIRÉES DE PARIS ». CATALOGUE AVEC DEUX PRÉFACES DE GUILLAUME APOLLINAIRE

Paris, chez Madame Bongard, du 21 au 31 janvier 1917. 1 plaquette (280 x 190 mm) de 8 pp., en accordéon. Édition originale. Tirage à 150 exemplaires, tous sur japon, dont on en connaît 4 coloriés et paraphés par Apollinaire. Ce rare catalogue présente l’exposition des “Soirées de Paris” des peintures de Léopold Survage et des dessins et aquarelles d’Irène Lagut. Deux préfaces et 13 superbes calligrammes d’Apollinaire. Ce dernier avait déjà publié, dans le dernier numéro paru des Soirées de Paris (n° 26-27, août 1914) le premier grand article consacré au peintre russe Léopold Survage. Apollinaire, dont la devise était « J’émerveille », est d’emblée séduit par le « merveilleux coloré » qui se dégage de tels spectacles : « […] palais de féérie qui, dans chaque exposition, habituent les yeux à jouir des changements kaléidoscopiques des nuances ». L’impression de ce catalogue calligrammatique est due aux ouvriers russes de la fameuse coopérative typographique ouvrière Union, dirigée par Dimitri Snegaroff.

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N° 4

GUILL AUME A P O LL I N A I R E

500 €

ET MOI AUSSI JE SUIS PEINTRE Paris, Soirées de Paris, s.d. [1914]. 1 f. recto (138 x 202 mm), impression noire sur fond crème. Parfait état. Bulletin de souscription original. En 1914, influencé par le futurisme et par la « surprise » du collage cubiste, Apollinaire projette de faire paraître un recueil d' « idéogrammes lyriques », qu'il met en souscription sous le titre Et moi aussi je suis peintre. Il indique par là sa volonté d'apporter une réponse poétique à l'introduction du langage dans la peinture cubiste. Ce recueil ne paraîtra profondemment remanié et enrichi, en raison de la guerre, qu'en 1918 : ce sera Calligrammes. Ce rare bulletin de souscription de l'œuvre mort-née sera encarté dans la livraison de juillet-août 1914 des Soirées de Paris. N° 5

GUILL AUME A P O LL I N A I R E

4 000 € CALLIGRAMMES Paris, Mercure de France, 1918. 1 vol. (228 x 145 mm) de 208 pp., demi-maroquin bleu nuit à petits coins, dos à dentelles et jeu de filets dorés, pièce de titre mosaïquée, titre doré, tranches dorées, couverture et dos conservés (Reliure signée de Huser). Très bel exemplaire. Édition originale illustrée d’un portrait de l’auteur par Pablo Picasso. Précieux exemplaire de Misia Sert [avec une note autographe du collectionneur Jacques Guérin]. Montées en tête : - enveloppe à l'adresse de Madame Edwards [Misia Sert], Hôtel Meurice, rédigée par Apollinaire, - carte autographe signée adressée à Louis de Gonzague Frick, datée Paris, 4 avril 1917, avec mention manuscrite « FM » encadrée [franchise militaire], sur carton d’invitation de la galerie Bernheim. Apollinaire évoque entre autres un « livre de Cendrars » (peut-être Profond aujourd’hui dont l’originale date de 1917) qu’il doit lui remettre ainsi que de l’édition par souscription de Calligrammes. Misia Sert fut l’égérie des peintres et des musiciens, l’une des « Reines » du Paris de la Belle Epoque, Elle-même pianiste et poète, elle fut immortalisée par Renoir dans le fameux Portrait de Madame Natanson [National Gallery], du nom de son premier mari dont elle divorce pour épouser en 1905 Alfred Edwards, homme d’affaires richissime et fondateur du journal Le Matin. Sous le nom de madame Edwards, elle figure dans l’agenda militaire (1915-1917) d’Apollinaire, « lien étroit entre les esquisses qu’on y déchiffre et le recueil Calligrammes en gestation » (in Notes sur le Fond Apollinaire, BNF). Exemplaire de choix.

N° 6

GUILL AUME A P O LL I N A I R E

250 €

LE BESTIAIRE OU CORTÈGE D'ORPHÉE Paris, Éditions de la Sirène, 1919. 1 vol. (140 x 190 mm), non paginé, broché. Bel exemplaire, rare dans cette condition brochée. Seconde édition, à l’identique mais en format réduit, illustrée des lettrines et bois gravés par Raoul Dufy. Exemplaire sur vergé bouffant. Cette suite de trente poèmes, dont quinze avaient été publiés en juin 1908 dans La Phalange, devait à l’origine être illustrée par Picasso. Mais ce dernier ne manifestant qu’un enthousiasme modéré dans son travail, seuls deux bois ayant été gravés (Le Poussin et L’Aigle) fin 1907, Apollinaire porta alors son choix sur Raoul Dufy.

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N° 7

GUILL AUME A P O LL I N A I R E

300 €

L'ENCHANTEUR POURRISSANT Paris, NRF, 1921. 1 vol. (140 x 193 mm) de 89 pp., reliure à plats rapportés de maroquin rouge, dos lisse, titre doré, couv. ill. et dos cons. Deuxième édition. Illustrée de 32 vignettes et bandeaux gravés sur bois par André Derain, dont 12 à pleine page. Cette édition reproduit les illustrations de la précieuse originale publiée par Kahnweiler en novembre 1909 - le premier ouvrage publié par Apollinaire. Fin lecteur de littérature médiévale, des romans de la Table ronde à Mélusine, Apollinaire retrace ici les aventures de Merlin et de la dame du Lac à la lumière du Lancelot : un des chapitres ne contient par exemple qu'une phrase de l'auteur qui transcrivit ensuite avec de légères variantes un passage de Lancelot, pris dans l’édition en prose donnée par Philippe le Noir (1533). N° 8

GUILL AUME A P O LL I N A I R E

400 €

CONTES CHOISIS Paris, Stock & Delamain, 1922. 1 vol. (100 x 140 mm) de 64 pp., broché. Première édition séparée. Portrait d'Apollinaire par Marcoussis en frontispice. Introduction par Louis de Gonzague Frick (cf. n°5). Exemplaire offert par Max Jacob : « à M. Gabriel Bounoure, la main amie de Guillaume Apollinaire, Max Jacob » Choix de contes extraits de L'Hérésiarque. Souvent irrévérencieux et parodiques, ces récits imitent à la perfection - et l’érudit Apollinaire s’y connaissait - les épisodes les plus singuliers de l'histoire ecclésiastique, en puisant dans les traditions folkloriques et fantastiques où l'auteur a « la faiblesse de [s]e croire un grand talent de conteur ». Ayons la faiblesse de le croire sur parole ! Intéressant exemplaire, Bounoure ayant longuement travaillé sur Jacob et rencontré à plusieurs reprises, dès 1920 celui dont il écrit : « La légende Max Jacob, [dont] on parlait déjà avant 1910, quand on voyait en lui […] un homme renchérissant sur Apollinaire pour saisir et dominer les complexités surprenantes de "l’esprit nouveau » (in Une complainte mystique, le Monde 7523 du 22 mars 1969). Pour les vacances de Pentecôte de 1923, Bounoure, fraîchement nommé professeur au lycée de Guéret, décide de réunir Jouhandeau, Max Jacob et Supervielle en Creuse. L'année suivante, c'est Pierre Reverdy, qui venait de se convertir, que Bounoure mettra en relation avec Max Jacob. N° 9

LOUIS AR AGO N

4 600 € LES BEAUX QUARTIERS Paris, Denoël et Steele. 1 vol. de 503 pp., maroquin tête-de-nègre janséniste, dos lisse, titre doré, date en pied, tête dorée, doublures de daim violet et listel d'encadrement, chemise, étui (Reliure signée de J.P. Miguet). Superbe exemplaire, en parfaite condition et admirablement relié. Édition originale. Un des 25 exemplaires sur pur fil (après 7 exemplaires sur Chine). Sur le modèle de Balzac ou Zola, Aragon entreprit un grand cycle romanesque : Le Monde réel. Ébauché par Les Cloches de Bâle en 1934 et clos par Les Communistes, cette nouvelle orientation littéraire lui assure la consécration publique. Pour Aragon, c'est l'occasion de, littérairement, se libérer. À l'histoire du roman s'y mêle la sienne propre, toutes deux s'inscrivant dans le sens de l'Histoire. Deuxième volet du triptyque, Les Beaux quartiers marque une césure nette à l'appartenance d'Aragon au mouvement surréaliste et préfigure sa carrière politique à venir.

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N° 10

[ARCHITECTU R E ] TO N Y G A R N I E R

1 800 €

LA CITÉ INDUSTRIELLE. ÉTUDE POUR LA CONSTRUCTION DES VILLES Paris, Massin 1932. 2 volumes oblongs (435 x 345 mm) de 16 pages + 164 planches simples, doubles ou dépliantes, dont plusieurs en couleurs, demi-chagrin à coins, plats toilés de l’éditeur. Petites auréoles claires sur les plats sinon très bonne condition. Tirage de luxe à petit nombre. Pendant son séjour à la Villa Médicis, Tony Garnier y réalise une série d'aquarelles présentant son projet de Cité industrielle. Il envoie ses planches à Paris, mais l'Académie les refuse et le somme d'effectuer les travaux qui lui sont demandés : des études architecturales de sites archéologiques antiques dans la région romaine. Moins glamour. L’édition de la Cité industrielle expose en 164 plans précis les moindres détails de construction du projet de la cité idéale de 35000 habitants - entièrement faite de béton et de verre -, dans le sillage des grandes utopies socialistes du XIXème siècle. Certaines planches sont actuellement exposées au Musée Tony Garnier à Lyon, non loin de la fameuse halle qui porte son nom. N° 11

[ARCHITECTU R E ] G E O RG E S T R É VO U X

300 € UNE ÉGLISE [POUR LA BASILIQUE DE LOURDES] Lyon, Audin, 1933. 1 vol. in folio (380 x 535 mm) de 6 planches, sous couverture imprimée. Unique édition à tirage confidentiel du projet grandiose destiné à la basilique de Lourdes. Georges Trévoux (1889-1956), architecte lyonnais, imagine une église monumentale qui peut contenir en tout 100.000 personnes, avec 432 confessionnaux et dans laquelle l’on pourrait célébrer 133 messes simultanément ! Trévoux réalisera l’année suivante l’églie Saint-Etienne à Paris ; on lui doit de célèbres constructions d’immeubles dans le vieux-Lyon. Ce projet pharaonique ne verra pas le jour et c’est toujours la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, construite de 1883 à 1889 sur les plans de Léopold Hardy, qui abrite les fidèles. Les six planches donnent la pleine mesure du projet (coupes, vues architecturales intérieures et extérieures).

N° 12

CÉLINE ARNAU L D

250 € POINT DE MIRE Paris, Jacques Povolozky, coll. "Z", 1921. 1 vol. (160 x 235 mm) de 19 ff. non paginés, broché. Édition originale. Un des quelques exemplaires de presse non numérotés (tirage total à 205 exemplaires). Portrait-frontispice de l'auteur par Halicka. Envoi signé : « à José Almira, en confraternel hommage Céline Arnauld » Francis Picabia offrira à Povolozky de diffuser son autoédité Jésus-Christ Rastaquouère, en même temps qu'il y expose (vernissage le 16 décembre 1920) une semaine après que la galerie a été le théâtre de la lecture du Manifeste dada sur l’amour faible et l’amour amer (9 décembre 1920) ; Paul Dermée y publiera aussi son fameux Volant d'Artimon. Rare.

N° 13

[BALLETS RU S S E S ] L É O N B A KST

2 500 € L’ŒUVRE DE LÉON BAKST POUR LA BELLE AU BOIS DORMANT. BALLET EN CINQ ACTES D'APRÈS LE CONTE DE PERRAULT. MUSIQUE DE TCHAÏKOVSKY. PREFACE D'ANDRÉ LEVINSON

Paris, M. de Brunoff. 1922. 1 vol. folio (395 x 295 mm) de 22 pp., broché, étui. Emboîtage frotté et défraîchi. Édition originale. Tirage unique à 500 exemplaires num., signé par Bakst et de Brunoff. 54 planches en couleurs reproduisant les aquarelles de Bakst pour les décors et les costumes + un portrait de Bakst par Picasso - qui ne figure pas dans tous les exemplaires.

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Comme peintre, portraitiste et dessinateur, Léon Bakst affirme une personnalité puissante et raffinée. Sa diversité d’inspiration - puisée tour à tour en Orient, en Russie ou dans les romantismes français et italiens - lui fait participer de façon originale au renouveau de l’art contemporain. Il devient, dès leur naissance, le collaborateur privilégié des Ballets russes, pour lesquels il réalise costumes et décors. Ses dons exceptionnels comme coloriste et graphiste se sont déployés librement sur la scène, influençant même la mode à travers, notamment, les grands couturiers Worth ou Paul Poiret. La Belle au bois dormant, créée à Londres en 1921 sera son dernier spectacle pour les Ballets russes : trois cents costumes qui évoquent somptueusement les fastes de Louis XIV et de Louis XV. N° 14

800 €

[BALLETS RU S S E S ] DARIUS MILHAUD, JE AN COCTE AU, SERGUEI DIAGHILEV

LE TRAIN BLEU Paris, Heugel, Au ménestrel, s.d. [1924]. 1 vol. (323 x 238 mm) de 6 ff., 65 pp. de musique notée et 1 f., maroquin marine avec aplats de papier bleu à décor sur les plats, dos lisse, titre doré, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons., étui bordé (Reliure signée d'Alix). Édition originale et unique tirage. Texte, distribution et partition de cette œuvre-phare. La troupe du ballet russe vient de s’enrichir de deux jeunes recrues, Serge Lifar et Doline dont l’exhibitionnisme acrobatique frappe Cocteau au point qu’il imagine un livret de ballet de plage où Doline séduirait par ses cabrioles sur le sable les hommes et les femmes en villégiature. Diaghilev commande la partition à Darius Milhaud, confie à la sœur de Nijinski la chorégraphie et en appelle à Coco Chanel pour les costumes et à Picasso pour le rideau dont la beauté lui assura une longue carrière : il servit ensuite de rideau de scène pour tous les Ballets russes. La première eut lieu le 20 juin 1924, au théâtre des Champs-Élysées. N° 15

HONORÉ DE B A L Z AC LES CENT CONTES DROLATIQUES,

900 € COLLIGEZ ÈS ABBAÏES DE TOURAINE, ET MIS EN LUMIÈRE PAR LE

SIEUR DE BALZAC. PREMIER ET DEUXIÈME DIXAIN [AVEC] BERTHE. LA REPENTIE Paris, Charles Gosselin, 1832 et 1833 & Hippolyte Souverain, 1838. 3 vol. (140 x 216 mm et 148 x 220 mm) de 2 ff., 400 pp. et 1 f. ; 1 f., 416 pp. et 1 f. ; 376 pp., brochés. Rousseurs éparses.

Édition originale des deux premiers volumes de Contes drolatiques, et première édition des trois volumes dans le commerce. Berthe la repentie reprend le texte qui formait à l’origine la troisième partie des Contres drolatiques, imprimée en 1837 mais dont le tirage a été presque entièrement détruite dans l’incendie de la rue du Pot de fer, ce qui explique l’extrème rareté de l’ensemble complet des trois Contes. Rare ensemble broché.

N° 16

HONORÉ DE B A L Z AC

2 800 € ŒUVRES COMPLÈTES Paris, Alexandre Houssiaux, 1855. 20 vol., demi-chagrin rouge, dos à nerfs ornés de filets et caissons dorés, têtes dorées, couv. et dos cons. (Reliure de l’époque). Première édition collective définitive des œuvres. Elle est illustrée de 150 gravures hors texte (dont le portrait de Balzac en tête du tome 1). L’édition est reprise sur celle publiée à partir de 1842 par Furne, augmentée des tomes XVIII à XX qui paraissent ici pour la première fois ; ils contiennent : Scènes de la vie parisienne. Scènes de la vie politique. Scènes de la vie de campagne. Etudes analytiques. Le Théâtre et enfin Les Contes drolatiques. Exemplaire à la date de 1855 sur chacun des volumes et toutes les couvertures, condition rare.

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N° 17

JULES BARBE Y D 'AU R E V I LLY

400 €

LES PROPHÈTES DU PASSÉ Paris, Louis Hervé, 1851. 1 vol. (160 x 123 mm) de 160 pp., broché. Couv. restaurée. Édition originale. Envoi signé : « offert à M. Raymond Bordeaux par l'éditeur Trébutien » C'est le troisième ouvrage, après La Bague d'Annibal et Du dandysme publié par Trébutien, Raymond Bordeaux participa à la rédaction du Bulletin Monumental d'Arcisse de Caumont, dont il fut très proche. Le Bibliographe normand d’Édouard Frère publia quelques-uns de ses travaux ; il fut aussi bibliophile : « Avec un tact parfait et sans faire de ces dépenses folles dont la rivalité entre les amateurs de livres nous rend chaque jour témoins, il sut augmenter la bibliothèque de son père, qui embrassait principalement la jurisprudence, l’histoire et la littérature, et la transformer en une collection de raretés ». N° 18

JULES BARBE Y D ’AU R E V I LLY

900 € [FRAGMENT AUTOGRAPHE D’UN ARTICLE DU CONSTITUTIONNEL] S.l.n.d. [Paris, pour le Constitutionnel, 1883]. 1 feuillet (190 x 220 mm) en 3 morceaux, 26 lignes autographes à l'encre noire et rouge. Baudelaire, traducteur admirable et fervent défenseur d’Edgar Allan Pœ avait dû, en 1856 et 1858, défendre la mémoire de l’illustre américain contre les accusations d’ivrognerie et de bohème que lui avait infligées Jules Barbey d’Aurevilly. Il avait annoté l’article de Barbey en lui retournant ce compliment : « mais Barbey est un ivrogne » ! À l’occasion d’une nouvelle traduction de Pœ par Léon Hennequin parue en 1883, Barbey revient sur ses accusations passées et adoucit quelque peu son jugement sur l’auteur des Histoires extraordinaires : « cet éternel malheureux homme qui ne trouvait un cœur auquel se raccrocher et tomba dans la plus affreuse désespérance, dans la démence du cœur, et dans l'ivrognerie, l'ignoble ivrognerie dont on a tant parlé, et qui fut son dernier coup de pistolet. Lamentable histoire ! racontée déjà par Baudelaire qui ne la savait pas ou qui la savait mal ! »

N° 19

HENRI BARBU S S E

900 € LE FEU (JOURNAL D'UNE ESCOUADE) Paris, 1916. 1 vol. (126 x 175 mm), en feuilles, sous double couverture, étui-chemise plein papier à l’identique. Édition originale. Un des 20 exemplaires signé par l’auteur et réimposés sur vergé d’Arches, pour la Société des XX. Henri Barbusse avait connu le feu des tranchées dès 1915, d’abord comme soldat puis comme brancardier. C’est principalement des hôpitaux que Barbusse témoigne de la « fatigue épouvantable, surnaturelle, et l’eau jusqu’au ventre, et la boue, et l’odeur et l’infâme saleté, surnageant sur la terre vorace ». Barbusse n'est pas Céline et Le Feu n'a pas la violence géniale des premières pages du Voyage au bout de la nuit. Certes. Mais le roman vaut d'abord pour sa force documentaire par la dénonciation de l'insupportable duperie de la propagande patriotique, et surtout par son témoignage, comme rarement littérature peut en offrir. Le Feu fut couronné par le prix Goncourt.

N° 20

ROL AND BART H E S

400 €

MICHELET PAR LUI-MÊME Paris, Le Seuil, coll. Ecrivains de toujours, 1965. 1 vol. (122 x 178 mm) de 189 pp., broché. Édition originale (pas de grands papiers). Envoi signé : « à Jean Bonnel ce Michelet par lui-même, puisqu'il est de ceux, très rares, qui connaissent et aiment ce très grand écrivain, en toute sympathie. R. Barthes »

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N° 21

GEORGES BATA I LL E

700 €

L'ARCHANGÉLIQUE Paris, Messages, coll. "Les Amis de Messages" (n°1), 1944. 1 vol. (143 x 97 mm) de 84 pp., broché. Édition originale. Un des 100 exemplaires (n° 50) sur Auvergne. Les textes hétéroclites réunis sous ce titre religieux ont été rédigés pendant les années 1940-1944, alors que Bataille, en proie à une sévère tuberculose pulmonaire, s’isole dans une crise de mysticisme, mais de mysticisme sans dieu ; il s’ouvre à l’extase et au ravissement de la douleur. N° 22

CHARLES BAU D E L A I R E

5 000 € LES FLEURS DU MAL Paris, Poulet-Malassis & de Broise, 1861. 1 vol. (130 x 198 mm) de 2 ff., portrait, 1 f., 319 pp. ch., maroquin janséniste rouge, dos à nerfs, date en pied, tête dorée, filets sur les coupes, couv. et dos cons. Etui bordé (Reliure signée de Klein). Bel exemplaire, dos très légèrement passé. Deuxième édition en partie originale, augmentée de 35 nouvelles pièces qui ne figuraient pas dans l'édition de 1857. Portrait de Baudelaire par Bracquemond, souvent manquant. « Quand il existe, c’est avec la plus grande fantaisie : variété des papiers et diversité des états […] » (Oberlé). Notre exemplaire est ici dans le bon tirage, avec les signatures dans la pierre de Bracquemond et Delâtre. Des divers projets de Préface à son recueil, qu’il abandonna par la suite, Baudelaire écrivait : « s’il y a quelque gloire à n ‘être pas compris, ou à ne l’être que très peu, je peux dire sans vanterie, que, par ce petit livre, je l’ai acquise et méritée d’un seul coup. Offert plusieurs fois de suite à divers éditeurs qui l’ont repoussé avec horreur, poursuivi et mutilé, en 1857, par suite d’un malentendu fort bizarre, lentement rajeuni, accru et fortifié pendant quelques années de silence, disparu de nouveau, grâce à mon insousciancnce, ce produit discordant de la Muse des derniers jours, [...] ose affronter aujourd’hui [...] le soleil de la sottise ». De la bibliothèque Jean Vuaillat, avec cachet.

N° 23

SAMUEL BEC K E T T

1 600 €

EN ATTENDANT GODOT Paris, Éditions de Minuit, 1956. 1 vol. (120 x 187 mm) de 163 pp., broché. Édition originale. Premier tirage, premier état. Godot est la première de Beckett composée français. Elle fut créée le 23 janvier 1953 au Théâtre de Babylone et publiée la même année, quatre année après avoir été rédigée et proposée. Nombre de critiques se sont perdus en conjectures pour trouver au personnage de Godot une filiation d'importance, que l’auteur précisa d’une phrase : « […] il existe une rue Godot, un coureur cycliste appelé Godot ; comme vous voyez les possibilités sont presque infinies ». N° 24

SAMUEL BEC K E T T

700 €

LE DÉPEUPLEUR Paris, Éditions de Minuit, 1971. 1 vol. (180 x 95 mm) de 58 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « Pour Patrick et Line [Waldberg], affectueusement, Sam. Paris 71 » « Vivre est errer seul vivant au fond d’un instant sans bornes, où la lumière ne varie pas ». Ce verdict, sorti de Malone meurt, pourrait être invariablement mis en exergue de chacun des textes de Beckett. Écrit après Têtes mortes, ce texte ouvrira la voie à cinq autres : dans celui-ci, rampent, grimpent et survivent deux cents corps, à l’intérieur d’un cylindre aux parois criblées de niches et de tunnels, deux cents hommes et femmes qui osent espérer entrevoir la lumière…

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N° 25

PIERRE-JE AN B É R A N G E R

750 €

ŒUVRES COMPLÈTES. ÉDITION UNIQUE REVUE PAR L'AUTEUR Paris, Perrotin, 1834. 5 vol. (132 x 210 mm), demi-maroquin tête-de-nègre à coins, dos lisses ornés d’un riche décor de filets dorés, tr. marbrées. Deuxième édition, en partie originale. Portrait de l’auteur et 103 vignettes en noir, par Charlet, Johannot, Dévéria, Scheffer, qui reprennent l’édition de 1829, avec plusieurs variantes. .... On a relié dans l’exemplaire, en plus des vignettes, la suite des 120 figures pour l’édition Fournier de 1836 (soit 100 gravures de Grandville et 20 de Raffet). Le tome V, supplément et souvent manquant, reprend les Chansons et œuvres érotiques. Superbe exemplaire en parfaite reliure attribuée à Chambolle, de sa bibliothèque (vente Chambolle, Tours, 1992). Vicaire, I, 410-412.

N° 26

GEORGES BE R N A N O S

400 €

MADAME DARGENT Paris, Le Cahiers Libres, 1928. 1 vol. (202 x 136 mm) de 56 pp., broché. Édition originale. Un des 30 premiers exemplaires sur japon. N° 27

GEORGES BE R N A N O S

300 € UN MAUVAIS RÊVE Paris, Plon, 1950. 1 vol. (140 x 220 mm) de 356 pp. et 3 ff., pl. de fac-similés h.-texte, broché. Édition originale. Un des 32 premiers exemplaires sur japon. Dans son exil volontaire au Brésil, Bernanos relisait sans fin deux auteurs: Thérèse de Lisieux et Georges Simenon, observateurs perspicaces du même phénomène dans l'âme de l'homme: le flux et le reflux de la Grâce. Simenon, pourtant assez avare en préface, acceptera de présenter la réédition du texte qui, avec Un crime, publié en 1935 demeure l’unique roman policier de l’auteur. Notes et variantes d’Albert Béguin, avec 27 lettres en fac-similés.

N° 28

[BOTANIQUE & AG R I C U LT U R E ] A B B É ROZ I E R

2 000 € COURS COMPLET D'AGRICULTURE THÉORIQUE, PRATIQUE, ÉCONOMIQUE, ET DE MÉDECINE RURALE ET VÉTÉRINAIRE... Paris, Hôtel Serpente, Marchant, 1781-1805. 12 volumes (267 x 206 mm), veau havane marbré, dos à nerfs orné, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, tranches marbrées (Reliure d'époque). Bel ensemble, complet et en reliure d’époque de qualité. Édition originale, ornée d'un frontispice gravé par Tardieu et de 268 planches et une carte. Ce dictionnaire du botaniste et agronome dresse un panorama unique et complet des connaissances agricoles à la fin du XVIIIème siècle. Directeur de l’Ecole Royale de médecine vétérinaire, à la suite de Bourgelat, et rédacteur du Journal de Physique pendant 10 ans, il acquit en 1780 le domaine de Beauséjour près de Béziers, où il se retira pour composer ce fameux ouvrage, mettant à contribution de nombreuses personnalités comme Parmentier, Thouin, Chaptal, Lasteyrie, Cadet de Vaux, Dussieux… Très actif pendant la Révolution, il fut tué chez lui par une bombe en septembre 1793. Les deux derniers volumes du Cours complet paraîtront de manière posthume, en 1796 et en 1798 puis deux volumes de Supplément, souvent manquants, furent publiés par ses anciens collaborateurs, notamment Chaptal et Parmentier, en 1805. Graesse; 183 ; Pritzel, 7855 ; Mennessier de la Lance, 460-461 (longue note biographique et sur l’ouvrage ; les suppléments, notamment, “contiennent plus de 30 articles sur le cheval, certains très important.”)

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N° 29

[BOTANIQUE ]

700 €

PLANS PAYSAGÉS POUR LA VILLA ET LE JARDIN CHAUVASSAIGNES DE MENTON S.l.n.d. [1902]. 10 planches (266 x 368 mm) recto verso, mine de plomb, encre et aquarelle. À la Belle époque, Menton s'enrichit d'un grand nombre de villas situées au bord des Promenades et toujours agrémentées de jardins. Cet ensemble de plan concerne la villa Chauvassaignes, du nom de sa nouvelle propriétaire, Madame Franc Chauvassaignes d'Espinay qui en devint la propriétaire le 20 Novembre 1902, à la suite de la comtesse de Chamalières. Située entre le chemin de fer et la Promenade Saint-Louis, la propriété était coupée en son milieu par la route nationale menant en Italie. Le jardin est régulièrement mentionné dans les traités de botanique comme l'un des principaux de la côte méditerranéenne où furent introduites des plantes exotiques et rares : côté ouest se trouvait le jardin potager "Le Peyronnet"situé aux Roches dont trois des plans dressent la carte précise avec la liste des plantes, arbustes, arbres fruitiers et légumes. Les variétés y sont précisément notées. Côté est, se trouvait le Château St. Louis et la Villa Chauvassaignes, représentés par six plans avec des vues différentes dont une vue générale de l'entrée dans le jardin. Enfin, un plan général situe la propriété en bordure de la Méditerrannée, avec le nom des villas qui l'entourent. Esquisses et dessins non signés, mais de qualité. N° 30

PIERRE BOURG E A D E & M A N R AY

750 €

BONSOIR, MAN RAY Paris, Belfond, 1972. 1 vol. (135 x 210 mm) de 157 pp., broché, couv. illustrée. Édition originale. Envoi signé : « pour Jean et Chantal Petithory [Bonsoir Man Ray], l’homme, contrairement à eux, qui ne s’est jamais reposé. Affectueusement, Pierre Bourgeade » . « à Chantal et à Jean, qui ont les mains libres. Man Ray », avec en regard un grand dessin de Man Ray au feutre noir et rouge, titrée La Main libre. Jean Petithory, éditeur, collectionneur, et conservateur du musée Paul-Éluard à Saint-Denis, était un des amis les plus proches de Pierre Bourgeade. Il fonda notamment avec lui l’éphémère journal L’Humidité ; on lui doit également le tirage de l’édition de la Résurrection des Mannequins de Man Ray. 1N° 31

PIERRE BOURG E A D E & M A R I E L . NO LOVE Paris, Les Libraires Entre Les Lignes, 2000. 1 vol. (240 x 157 mm) de 48 pp., broché.

600 €

Édition originale. Un des 17 premiers exemplaires sur vélin, comportant un quatrain manuscrit de Pierre Bourgeade monté sur onglet et un polaroïd original signé de Marie L. N° 32

[BR ASSAÏ]. H E N R I M I LL E R

1 000 €

BRASSAÏ Paris, Éditions Neuf, 1952. 1 vol. (275 x 215 mm) non paginé [70 pp.] reliure éditeur illustrée. Édition originale (pas de grands papiers). 63 photographies, dont 8 représentant des sculptures de Brassaï, 8 dessins ainsi qu’un texte, Souvenirs de mon enfance, et des Notes du même. Envoi signé : « Pour Barthélemy Drevon, (quel joli prénom !), on ne peut plus amicalement (et très touché qu'il possède ce vieux livre), Brassaï. Lyon, le 1er mars 1973 » « Brassaï possède ce don rare que tant d’artistes méprisent : une vision normale. Il voit le monde tel qu’il est et tel que peu d’hommes le voient, car rares sont les hommes doués d’une vision normale […]. Même dans le fragmentaire, le défectueux, le vulgaire, Brassaï décèle la nouveauté et la perfection » écrit Henri Miller dans son très beau texte présent en mileu de volume. 15


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N° 33

ANDRÉ BRETO N

& PAU L É LUA R D NOTES SUR LA POÉSIE, AVEC UN DESSIN DE SALVADOR DALI Paris, GLM, 1936. 1 vol. (168 x 127 mm) de 44 pp., broché.

500 €

Édition originale. Un des 100 exemplaires (n° 66) sur vélin (d’un tirage total à 115 exemplaires). Parues dans le dernier numéro de La Révolution surréaliste, ces "notes" à quatre mains sont précédées de citations destinées à éclairer le contexte : citons l’une du maître en réécriture de rectification, Lautréamont : « il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas ». Et Breton et Éluard de réécrire ensuite à leur manière Littérature, un texte de Valéry donné à la revue Commerce en septembre 1929. N° 34

ANDRÉ BRETO N

2 000 €

DE L'HUMOUR NOIR Paris, GLM, 1937. 1 vol. (184 x 136 mm) de 32 pp., broché. Édition originale. Un des 15 premiers exemplaires sur hollande (avec 15 autres sur papier bicolore). Trois avant son Anthologie de l’humour noir, dans laquelle André Breton livre la somme de ses reflexions sur ce sujet, il en réunit ici un florilège depuis Lichtenberg - « Un couteau sans lame, auquel manque le manche » - jusqu’à Eluard - « le plancher des poissons » - en passant par Lewis Carroll - « Certes, se dit Alice, cela eût fait un enfant terriblement laid ; mais au fond, comme cochon, il est plutôt joli ». Exemplaire sous la couverture bleue illustrée par Tanguy, comportant le nom des personnages composant le pêle-mêle du cahier central ainsi qu’un texte de Sade.

N° 35

ANDRÉ BRETO N

300 €

ANTHOLOGIE DE L'HUMOUR NOIR Paris, Sagittaire, 1940. 1 vol. (225 x 140 mm) de 262 pp., broché. Deuxième édition, en partie originale. Envoi signé : « à Bernard Bedel, en très sympathique hommage, André Breton ». Note en tête du dédicataire - ancien libraire - « en 1950 j'avais fait une vitrine au PUF, place de la Sorbonne à Paris, pour cette anthologie. Breton était passé ». N° 36

JE AN BRULLE R

1 000 € UN HOMME COUPÉ EN TRANCHES Paris, Paul Hartmann, 1929. 1 vol. (190 x 240 mm) de 86 pp., broché, sous couverture rempliée. Édition originale. Un des 15 exemplaires num. sur hollande, avec une suite en noir des 18 dessins et un dessin original (encre et aquarelle, en couleurs) signé. Encouragé par le succès de son premier recueil de dessins, 21 recettes de mort violente Jean Bruller abandonnait en 1926 un avenir d'ingénieur. Il poursuit alors une œuvre personnelle, longue méditation sur l'Homme qui préfigure La Danse des vivants.

N° 37

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JE AN BRULLE R

4 500 € LA DANSE DES VIVANTS. RELEVÉS TRIMESTRIELS Paris, Aux Nourritures terrestres, 1932-1937. 16 cahiers en 15 fascicules (13 et 14 paraissent ensemble), Édition originale et collection complète des 160 estampes. Un des 30 exemplaires numérotés et signés par Bruller, sur papier Canson. Ils contiennent chacun un dessin original de l’artiste, à l’encre, parfois légendé. Chaque fascicule contient en outre divers bulletins de souscription, prières d’insérer ou feuillets d’errata, volants. Sous chemises originales à rabats ou simples, couv. ill. en couleurs.


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2 500 € IDEM Un exemplaires sur vélin, composé sous la reliure éditeur fournie par Bruller à l’issue de la dernière livraison, avec toutes les pages de titre, faux-titres et dessins supplémentaires.

Dans le double souci de ménager son inspiration et de travailler à l’agencement de sa production, Jean Bruller va rapidement abandonner le projet de présenter ses croquis en album «!cette chose définitive » la Danse des Vivants vaste «!Comédie Humaine » paraîtra, à compter de l’année 1932, sous forme de cahiers intitulés Les Relevés Trimestriels. Si un ordre chronologique détermine la numérotation des dessins, ce classement ne correspond pas à la vision définitive de l’auteur, qui se veut créateur en mouvement, faisant et défaisant la matière brute de son inspiration avant de la livrer aux lecteurs. Seule la durée lui permettra de parfaire cette ambition, à l’instar de Balzac et sa Comédie Humaine ou des Hommes de bonne volonté de son ami Jules Romains, auteur des Paroles liminaires de la Danse des Vivants : «!De même qu’en une dizaine d’années Romains exprimerait par son roman, sa vision exhaustive de notre malheureuse espèce, de même dans un temps égal j’exprimerais la mienne, toute proportion gardée… » Un cadre est défini dès l’origine et premières planches sont alors publiées par groupe de dix en Relevés Trimestriels. Après la parution des trois premiers Relevés, suite de trente dessins livrés sans commentaire, le RT N°4 de l’hiver 1932 pose la première pierre de l’édifice global : le titre des chapitres est choisi et le lecteur trouvera dans le RT N° 5 une proposition de classement, dont on suivra la progression dans les Relevés suivants. Le Relevé N° 11 de l’automne 1934 laisse entrevoir des modifications importantes pour la suite de la publication de la Danse des Vivants, Jean Bruller qui entretient avec ses lecteurs une conversation ébauchée dans son «!Argument » qui accompagnait le RT N° 1, et poursuivie au fil des trimestres, dévoilant son projet pour mieux le partager, mais ne cachant rien à ses amis lecteurs, il annonce la fin de la parution régulière des Relevés avec le N° 12. Parole sera tenue, en 1935 paraît Première suite aux Relevés Trimestriels vingt nouvelles estampes, qui seront à classer suivant les indications fournies par Bruller, qui s’interroge sur le bien fondé de son œuvre en gestation!: «!Désormais je ne m’obligerai à aucune cadence… si cette année je livre cette vingtaine de dessins, je ne saurais prévoir aujourd’hui si l’année 1936 en verra paraitre dix, cent ou zéro. » Jean Bruller ne s’est pas trompé, un silence de trois ans, avant la publication des Relevés 15 et 16. Avec un nouveau classement, des explications sur ce silence, l’artiste ne veut pas se laisser influencer par ces événements «!qui ont assailli notre pauvre humanité ». Il souhaite avant tout garder son sang-froid, et ne pas dépeindre dans l’urgence des sentiments et des drames, hélas éternels, déjà traduits dans ses dessins antérieurs. Le seizième et dernier Relevés, outre son ultime proposition de classement, laisse entrevoir la fin de l’aventure, Jean Bruller a mis à profit ces trois années de réflexion pour reconsidérer l’ensemble de ses planches d’un œil plus sévère, s’il envisage une ultime proposition de classement afin de donner tout son sens à l’ensemble, il exhorte ses fidèles qui le suivent depuis l’origine de l’aventure de supprimer quelques dessins, sans les nommer, incapables d’exprimer la pensée dont ils étaient chargés, et de les enfouir au plus profond de sombres et vieilles caves. Aucune date ne sera fixée pour la parution du prochain cahier, un cahier de redites, porteur de jeunes pousses qui devront remplacer et s’insérer dans le classement de leurs ainés et donner vie à la Danse des Vivants. Ce cahier ne verra jamais le jour. Les inquiétudes de Bruller sont justifiées, en septembre 1938 ; fidèle à ses engagements, il abandonne la publication des Relevés, qui restera ainsi inachevée ; il ne peut se résoudre à dessiner le spectacle du monde qui s’approche de l’abîme. Si cruels et réalistes que soient ses croquis, ils n’arrêteront pas le cours de l’histoire. L’engagement souhaité par l’artiste sera d’une autre dimension. Rien n’est perdu, titre du dernier chapitre de la Danse, titre annonciateur de la métamorphose de Bruller, le lourd pessimisme qui l’accable ne sera pas prétexte à enfermement. Réflexions, interrogations, rencontres porteront le dessinateur vers l’engagement dans la Résistance sous le nom de Vercors. On connaît la suite…

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BRUNIDOR [CHOIX DE SEPT ESTAMPES ORIGINALES SIGNÉES ; EXTRAITES DE BRUNIDOR I À IV] Paris, 1947-1952. En feuille, (415 x 325 mm). Parfait état, toutes signées. N° 39

1. Stanley William HAYTER. Eau-forte. Papier vélin fort. (35/70).

700 €

N° 40

2. Jean HELION. Lithographie. Papier vélin fort. (19/100).

300 €

N° 41

3. Jacques HEROLD. Lithographie en couleurs. Papier vélin fort. (71/100).

300 €

N° 42

4. André MASSON. Eau-forte. Papier vélin de Lana. (IX/XVIII).

N° 43

5. Henri MICHAUX. Lithographie. Papier vélin de Rives. (95/100).

N° 44

6. Kurt SELIGMANN. Eau-forte. Papier vélin fort. (1947 ; 35/70).

N° 45

7. Marie TOYEN. Lithographie en couleurs. Papier vélin de Rives. (58/100).

300 €

N° 46

MICHEL BUTO R & ST É P H A N E Q U O N I A M

800 €

1 500 €

1 000 € 400 €

ALIBI Saint-Rémy sur Orne, À l'écart, 2006. 1 vol. (165 x 250 mm), en ff. sous chemise de papier rempliée, sous étui cartonné. Etat de neuf. Édition originale, et seule existante. Œuvre entièrement manuscrite, réalisée à 11 exemplaires, tous enrichis d’aquarelles originales à pleine page de l'illustrateur et signés par les auteurs. N° 47

MICHEL BUTO R & ST É P H A N E Q U O N I A M L'ÉCUME DE LA MER Saint-Rémy, À distance, s.d. [2007]. 1 vol. (300 x 360 mm) non paginé en ff., sous étui cartonné, couverture à rabats rempliés. État de neuf. Édition originale. Tirage total limité à 35 exemplaires. Un des 28 exemplaires sur pur chiffon, signé par l’auteur et l’artiste. Un des 7 premiers sur pur chiffon, avec une strophe manuscrite signée.

750 € 900 €

Poème inédit de Michel Butor accompagné d’aquarelles originales de Quoniam, à pleine page. L’œuvre de Stéphane Quoniam n’est ni figurative ni abstraite : elle est les deux à la fois. « Ces images n’existent que par le regard qu’on leur porte. Ce ne sont que des états d’âme, des moments d’une vie […] Qui prend le temps de regarder un estran ? un brin d’herbe ? des morceaux d’algues en bord de mer ? Les détails de la Terre ? Personne […].Et c’est en cela que les gens posent des questions : cela représente tout cela, une symbolique de notre mémoire, de notre savoir, de notre propre mise en scène, et sans le regard de l’autre, ceci n’existerait pas. » Les travaux de compositions mixtes entre Michel Butor et Stéphane Quoniam ont donné lieu à plusieurs livres illustrés ainsi que, l’année passée, une exposition de 100 aquarelles légendées par l’écrivain, Sans titre-Cent titres, merveilleux confluent entre le haïku, la poésie et la peinture. 18


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N° 48

RENÉ-GUY CA D O U

300 €

LE CŒUR DÉFINITIF Paris, Pierre Seghers, 1961. 1 vol. (135 x 200 mm) de 139 pp., broché. Édition originale. Un des 25 premiers exemplaires sur hollande. Préface de Pierre Mac Orlan. N° 49

RENÉ-GUY CA D O U

250 € POÉSIE LA VIE ENTIÈRE [Niort], Les Amis de Rochefort, 1961. 1 vol. (190 x 140 mm) de 198 pp., broché, 198 pp., broché.. Édition originale collective. Un des 64 premiers exemplaires sur vélin. Ce recueil établi et préfacé par Jean Bouhier réunit les plaquettes introuvables de Cadou : Brancardiers de l'aube, Forges du vent, Retour de flamme, Années-Lumière, Morte-Saison, Bruits du cœur, Lilas du soir.

N° 50

ROGER CAILLO I S

1 000 € PROCÈS INTELLECTUEL DE L'ART. (Exposé des motifs) Marseille, Les Cahiers du Sud, 1935. 1 vol. (228 x 141 mm) de 48 pp., cartonnage de toile rouge, dos lisse, titre doré. Édition originale. Un des 40 exemplaires (n° 14) sur hollande (seul papier). Envoi signé : « à madame Victoria Ocampo ces pages où il y a moins à prendre qu'à laisser, avec toutes les sympathies de l'esprit, Roger Caillois » Rompant en 1934 avec le « Pape du Surréalisme », Caillois s’érige en « Pape de la phénoménologie ». Il instruit le procès en excommunication de l’« Art pur », impropre à faire progresser l’étude des phénomènes de la conscience. Cet acte d’accusation, sévère, voire terroriste, vise autant les émules de Mallarmé, en quête de l’essence transcendentale de l’art, que Breton lui-même, plus préoccupé en 1935 de poésie que de techniques d’exploration de l’inconscient. Mais, plus encore qu’un procès, il est l’acte fondateur d’un ambitieux projet : la constitution d’une phénoménologie générale de l’imagination, qui occupera Caillois sa vie durant.

N° 51

FR ANCIS CARC O

450 € CHARLES-HENRY HIRSCH Paris, Sansot, 1913. 1 vol. (125 x 190 mm) de 1 frontispice et 62 pp., demi-chagrin gris à coins, dos lisse, titre doré en long, tête dorée, couv. cons. Édition originale. Un des 6 premiers (n°4) exemplaires sur japon. Le premier texte de critique paru de l’auteur, après des volume de poésie (Instincts, Petit cahier et La Bohème et mon cœur).

N° 52

FR ANCIS CARC O

400 € CHANSONS AIGRES DOUCES Paris, Collection des Cinq, 1913. 1 vol. (140 x 190 mm) de 43 pp., demi chagrin rouge à coins, dols lisse, titre doré en long, couv. illustrée cons. Bel exemplaire. Édition originale de la troisième publication de Francis Carco. Un des 45 premiers exemplaires sur vélin, réservés aux souscripteurs. Envoi signé : « à Louis Deffoux, , avec ma très sympathie d’art et mes meilleurs sentiment, Fr. Carco ». Dessins dans le texte de Dunoyer de Ségonzac, J. D. Fergusson, Jean Hesse, Luc-Albert Moreau et Anne Estelle Rice. 19


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N° 53

FR ANCIS CARC O

500 €

JÉSUS-LA-CAILLE Paris, Ronald Davis & Cie, 1920. 1 vol. (142 x 190 mm) de 2 ff. et 194 pp., demi-maroquin noir à coins, dos lisse, titre doré, tête dorée, date en pied, couv. cons. (Reliure signée de Mercher). Très bel exemplaire, en parfaite condition. Première édition complète. Trois dessins par Chas Laborde. Tirage à 750 exemplaires sur hollande. Contre-collée en tête, longue lettre autographe signée de Francis Carco, au sujet du volume : « […] mon roman n'avance guère mais je vais m'y mettre aujourd'hui même » dit-il, puis il charge son ami de messages auprès des directeurs de revues auxquels il a donné des contes, et l'invite à contacter aussi l'éditeur de Jésus-la-Caille « […] Pour oui, tu peux toujours passer à la caisse en mon nom, mais active un peu leur sage lenteur en ce qui me concerne. » N° 54

FR ANCIS CARC O

2 000 €

LE COUTEAU. MANUSCRIT AUTOGRAPHE [11 rue de Douai, Paris IXè], s.d. [1924]. 1 vol. (140 x 210 mm) de 18 pp. ch., demi-maroquin rouge, dos à nerfs, titre doré, tête dorée (Reliure de l’époque). Manuscrit original et complet de cette nouvelle dédiée à Tristan Bernard. Envoi signé : « pour Florence Jay Gould, ce couteau dans le cœur, Fr. Carco » Autoportrait à la plume dessiné sous l’envoi, signé par Carco. Quelques corrections autographes dans le texte, entièrement monté sur onglet. Le texte paraîtra en 1925 aux éditions de la Porte étroite. N° 55

FR ANCIS CARC O

300 € À VOIX BASSE [Paris, Albin Michel, 1938]. 1 vol. (135 x 200 mm) de 255 pp., demi-veau rouge à coins, dos lisse, titre doré, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signée de Mercher). Édition originale. Un des 18 exemplaires sur japon Impérial. Envoi signé : « au docteur René Giroux, qui m'éclairera, et me guidera peut-être dans ce voyage à tatôns parmi mes souvenirs. En cordial hommage, Francis Carco »

N° 56

HENRI CARTI E R- B R E S S O N

2 000 € LES EUROPÉENS Paris, Verve, 1955. 1 vol. (270 x 365 mm) de 15 pp. + 114 pp., cartonnage éditeur. Bel état, rare ainsi. Édition originale. Envoi signé : « à notre chère Rita, avec toute notre amitié. Henri » Exemplaire de Rita Vandivert, l’épouse de Bill Vandivert : c’est avec lui, Robert Capa, David Seymour et George Rodger que Cartier-Bresson fonda l’agence Magnum en 1947. Trois ans après la parution d’Images à la sauvette, Cartier-Bresson expose en France au Pavillon de Marsan, au musée du Louvre des photographies exécutées entre 1950 et 1955 : dans la campagne irlandaise, en Autriche, au Danemark, en Allemagne, à Rome ou dans les Abruzzes, des clichés composés comme par magie, auréolés de lumière qui forment le contenu des Européens. Livre cosmopolite, c’est l’éditeur grec Tériade (cf. n° ) qui publiera les 114 photographies, reflets d’une « Europe où les ruines accumulées, les masques de la faim et de la misère sur les visages apparaissent encore clairement », dira Jean Clair.

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N° 57

BL AISE CEND R A R S

1 000 €

LE PLAN DE L'AIGUILLE Paris, Au Sans Pareil, 1929. 1 vol. (188 x 125 mm) de 264 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « à Kiki [Moïse Kisling], Blaise » Débarqué à Paris en 1910, Moïse Kisling devait bientôt faire la connaissance de Cendrars : « À cette époque, les peintres et les écrivains, c’était pareil. On vivait mélangés, avec probablement les mêmes soucis ; on peut même dire que chaque écrivain avait son peintre » dira Cendrars. Si Kisling n'est pas « son » peintre, il va devenir, à l'occasion de la guerre l'un de ses plus proches amis. Lorsqu’'éclate le conflit, Kisling, étranger comme Cendrars, s'engage dans la légion ; comme son frère d'arme, il sera grièvement blessé à la ferme Navarin, au cours de la grande offensive de Champagne. Blaise Cendrars, qui y perdra sa main droite, écrit alors La Guerre au Luxembourg qu'illustrera Kisling en 1916. N° 58

BL AISE CEND R A R S & P I E R R E A L E C H I N S K Y

800 € LA LÉGENDE DE NOVGORODE Paris, Fata Morgana, 1997. 1 vol. (245 x 175 mm) de 58 pp & 5 ff., en feuilles. État de neuf. Édition originale. Un des 75 premiers exemplaires (n°63) sur Arches. Eau-forte originale d’Alechinsky en frontispice, justifiée et signée par l’artiste. En 1972, A. t’Serstevens, qui possédait la quasi totalité des éditions originales de son ami, écrivait, avec humour : « Je n’ai pas, bien entendu, cette Légende de Novgorode, mentionnée par Blaise en tête de tous ses livres, et que personne n’a jamais vue. »

N° 59

RENÉ CHAR

500 €

MOULIN PREMIER [Paris], G.L.M., 1936. 1 vol. (130 x 163 mm) non paginé [48 pp.], broché, couv. bleue. Édition originale. Un des 100 exemplaires (n°106) sur Alfa teinté. À partir de 1934, René Char va s'écarter du surréalisme, Moulin premier « assainit les antagonismes »,!contre l'« automatisme », dans la crainte de voir la virulence surréaliste se diluer en phénomène culturel. Texte important de Char. N° 60

RENÉ CHAR

450 €

PLACARD POUR UN CHEMIN DES ÉCOLIERS Paris, G.L.M., 1937. 1 vol. (190 x 250 mm), broché. Édition originale. Un des exemplaires sur roto teinté. Illustrations de Valentine Hugo. Envoi signé : « à Joé Bousquet avec mes remerciements tardifs mais admiratifs et sincères pour les envois anciens et avec mon amicale sympathie Valentine Hugo » N° 61

RENÉ CHAR

300 €

LE POÈME PULVÉRISÉ Paris, Fontaine, 1947. 1 vol. (260 x 190 mm), broché. Édition originale. Un des 1200 exemplaires sur simili-japon, seul papier après les 65 premiers qui contiennent une eau-forte de Matisse. Envoi signé : « à Gabriel Bounoure, avec mon entière sympathie René Char »

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N° 62

400 €

RENÉ CHAR

LE SOLEIL DES EAUX Paris, H. Matarasso, 1949. 1 vol. (283 x 225 mm) de 146 pp., broché. Infimes piqûres sur les deux premières et deux dernières pages de l'ouvrage. Exemplaire signé : « exemplaire de mon très cher ami Maurice Saillet, René Char » L’un des rares textes de l’auteur se prêtant à une mise en scène, plus cinématographique que théâtrale cependant, puisque la plupart des situations se déroulent dans des cadres naturels. C'est pour ce livre que Georges Braque a inauguré le célèbre motif de l'oiseau ouvert et qu’il a exécuté trois planches en noir et une planche frontispice en couleurs. Le spectacle sera créé en 1948 par la Radiodiffusion française sur une musique de Pierre Boulez et dans une réalisation d'Alain Trutat. Le Soleil des eaux et les autres textes de Char destinés à la scène seront réunis plus tard dans le recueil Trois coups sous les arbres. N° 63

RENÉ CHAR

250 €

LE SOLEIL DES EAUX Paris., Gallimard, 1951. 1 vol. (188 x 123 mm) de 159 pp., broché. Édition originale du texte seul. Exemplaire imprimé du service de presse (titre et couverture). Envoi signé : « à vous mon cher Roger [Lesbats], en souvenir de tout ce qui nous tient également à cœur avec mon affection et ma pensée fraternelles R. Char » N° 64

RENÉ CHAR

800 €

AMITIÉ CACHETÉE S.l.n.d.n.é. [P.A.B., 1952]. 1 vol. (85 x 90 mm), non paginé, cousu. Parfait état. Édition originale. Tirage unique à 50 + 5 exemplaires. Le premier livre de Char édité par P.A.B. N° 65

RENÉ CHAR

300 €

LETTERA AMOROSA Paris, Gallimard, 1953. 1 vol. (187 x 120 mm) de 31 pp., broché. Mention de deuxième éd. Édition originale. Bande annonce à parution conservée. Envoi signé : « à Gabriel Bounoure, à qui je pense avec une estime fidèle et des sentiments qui seraient d'amitié si il m'était permis de donner moi-même) sa main ce petit livre peut-être trop personnel - René Char », avec trois pages volantes de notes de Bounoure. On comprendra ce titre en se souvenant de l'admiration que portait René Char à Claudio Monteverdi. La Lettera amorosa est une pièce pour voix solo et basse continue tirée de son ballet pastoral : Tirsi e Clori. Maître de chapelle de la basilique Saint-Marc, le Vénitien tomba dans l'oubli jusqu'à la reconnaissance de son génie par Berlioz et Debussy, deux siècles plus tard. Il s’agit d’un des textes du poète. Char en donnera une version définitive dans le recueil Commune présence, publiée chez Gallimard en novembre 1964. N° 66

RENÉ CHAR LETTERA AMOROSA Paris, Gallimard, 1953. 1 vol. (187 x 120 mm) de 31 pp., broché. Parfait état. Édition originale. Un des 11 premiers exemplaires (n°8) sur Madagascar. Jointe : carte imprimée « de la part de René Char ». De toute rareté en tirage de tête.

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5 000 €


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N° 67

RENÉ CHAR

250 €

CHANSONS DES ÉTAGES Alès, PAB, s.d. [octobre 1955]. Minuscule (88 x 88 mm) non paginé, en ff., sous couv. crème. Édition originale. Tirage à 130 exemplaires, celui-ci 1/100 sur Rives, justifié par PAB. N° 68

RENÉ CHAR

300 €

LA BIBLIOTHÈQUE EST EN FEU & AUTRES POÈMES Paris, G.L.M., 1957. 1 vol. (125 x 198 mm) de 49 pp., broché. Édition en partie originale. Un des 1 420 exemplaires (n° 1050) sur vélin. Envoi signé : « à Gabriel Bounoure, avec les pensées du cœur. René Char » Ce recueil se compose de La Bibliothèque est en feu, dédié à Georges Braque, illustrateur de l’édition originale parue chez Louis Broder l’année précédente, des Compagnons dans le jardin, dédié à André du Bouchet et à Jacques Dupin. Sur une nuit sans ornements, parmi les Autres poèmes, est inédit. N° 69

RENÉ CHAR

250 €

L'UNE ET L'AUTRE Paris, PAB, 1957. 1 vol. (88 x 88 mm) non paginé, en ff., sous couv. crème. Édition originale. Tirage à 80 exemplaires. Un des 75 exemplaires sur Arches (après 5 sur japon), justifié et signé par PAB. Frontispice de Char. N° 70

RENÉ CHAR

1 200 € AUX RIVERAINS DE LA SORGUE P.A.B., 1959. 1 f. (340 x 230 mm), impression recto et justification manuscrite verso, à la mine de plomb. Édition originale de ce célèbre placard. L’affiche est imprimée par PAB en 30 exemplaires (plus trois qui portent une gouache de Jean Hugo), toutes numérotées et signées et imprimées sur papier d'Arches filigrané. Un tirage courant sur papier blanc ou bleu se rencontre également, dans un format plus réduit, certains exemplaires portent d’ailleurs dans l’angle inférieur gauche un timbre fiscal. Ce tirage était en effet destiné à être placardé sur les murs de L’Isle-sur-Sorgue et dans les environs. Ce texte s’inscrit dans la relation qui liait René Char à sa Provence natale : le poète craint que modernité et technologie ne provoquent l’oubli non seulement de la poésie mais aussi des pouvoirs et de l’immensité de la matière poétique : « L’homme de l’espace […] sera un milliard de fois moins lumineux et révèlera un milliard de fois moins de choses cachées que l’homme granité, reclus et recouché de Lascaux […] ». Rare et recherché dans le tirage sur Arches.

N° 71

RENÉ CHAR

700 € RED HUNGER. IN REMEMBRANCE OF MARYLIN MONROE [P.A.B., circa 1960]. 1 f. (340 x 230 mm), impression recto, avec une correction autographe. Placard imprimé par PAB, mais jamais diffusé. Poème composé par René Char en souvenir de Marylin Monroe, ce poème qui ne semble n’avoir jamais été imprimé. Le papier est rigoureusement le même Arches que pour Aux Riverains de la Sorgue. Correction autographe de Char au troisième vers. Nous n'avons jamais rencontré de version corrigée à l'impression de ce texte, et les deux seuls autres exemplaires que nous avons croisés ne possédaient pas cette correction. Rare. 25


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N° 72

RENÉ CHAR

300 €

IMPRESSIONS ANCIENNES Paris, G.L.M., 1964. 1 plaquette (140 x 193 mm) de 4 pp., cousue. Légères piqûres en couverture. Édition originale. Tirage sur vélin. Envoi signé : « À Gabriel Bounoure, hommage d'admiration, d'affection et de reconnaissance. René Char, 1964 » Joints : 3 feuillets manuscrits de Gabriel Bounoure sous forme de notes. Sur l'un des feuillets, orné d'un dessin, l'auteur mentionne celui auquel le texte de René Char est consacré, Martin Heidegger. N° 73

RENÉ CHAR

500 €

LE RAMIER P.A.B., 1967. 1 placard (340 x 230 mm), justifié et signé par l'éditeur au verso. Édition originale. L’affiche est imprimée par PAB en 60 exemplaires (plus trois qui comportent une gouache de Jean Hugo à la place de la gravure), toutes numérotées et signées et imprimées sur papier d'Arches filigrané. N° 74

RENÉ CHAR

300 €

ALIÉNÉS Alès, PAB, 1968. 1 vol. carré (108 x 108 mm) non paginé, en ff., sous couverture bleue. Édition originale. Un des 33 exemplaires hors commerce, justifié par René Char. N° 75

RENÉ CHAR

450 € FAIRE DU CHEMIN AVEC… Avigon, Librairie Le Parvis, 1976. 1 plaquette (139 x 190 mm) non paginée [8 pp.], cousue. Édition originale. Un des 50 exemplaires sur Arches (seul tirage). Le titre sera repris en 1990, en Avignon lors de la grande exposition consacrée au poète et intitulée « René Char : faire du chemin avec... ». Bel hommage, puisque la toute première exposition au Palais des Papes se tint pendant l’été 1947, à l'initiative de René Char. C'était une « Exposition de peintures et sculptures contemporaines » organisée par Yvonne Zervos et ce fut le point de départ de ce qui allait devenir le Festival d'Avignon sous l'impulsion de Jean Vilar.

N° 76

CHAS L ABOR D E

& F R A N C I S C A RC O MAQUETTE POUR L'ÉDITION ILLUSTRÉE DE RIEN QU'UNE FEMME 2 feuillets (250 x 350 mm) de 4 pp., pliés + 18 planches gravées (188 x 248 mm).

450 €

Bel ensemble d'une partie de maquette et de feuillets préparatoires pour l'édition à paraître en 1925 [15 eaux-fortes de Chas-Laborde, tirage à 276 exemplaires]. L'ensemble comprend : - 2 essais pour la page de faux-titre et de titre ; pour la première version, le faux-titre imprimé comporte des indications manuscrites de compositions, dessiné avec rajout d'une bande imprimée et indications manuscrites de composition de la main de Carco : « bon pour présentation conforme à ce modèle, F. Carco » avec indications manuscrites de mise en page - 1 frontispice à l’eau-forte, colorié au pochoir, avec indication manuscrite : « ordre de la disposition des gravures » ; suivent 17 eaux-fortes [deux ne seront pas retenues] en premier état, qui composeront le recueil final. 26


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N° 77

JE AN COCTE AU

380 €

LE COQ ET L’ARLEQUIN Paris, Édition de la Sirène, coll. des tracts, n°1, 1918. 1 vol. (105 x 175 mm) de 72 pp., broché. Édition originale. Portrait de l'auteur et deux monogrammes par Picasso. Envoi signé : « à ma chère Hélène Vacaresco, son ami, Jean Cocteau, mars 1919 » Texte important, consacré à la musique et au futur "groupe des six". Hélène Vacaresco fut du groupe du premier public de Cocteau : le 12 juin 1912, au Théâtre de verdure de la Roseraie du Val-deMarne, une fête réunissait plusieurs noms de la poésie! : Fernand Gregh, Dorchain, Hélène Vacaresco, Pierre Louÿs ou Jean Richepin, et un jeune poète, Jean Cocteau, qui y déclama ses premiers vers. N° 78

JE AN COCTE AU

450 €

THOMAS L’IMPOSTEUR Paris, Gallimard, 1923. 1 vol. (187 x 118 mm) de 188 pp., broché. Bel état. Édition originale. Exemplaire du service de presse. Envoi signé : « à Kiki,[Moïse Kisling] peintre adorable, ami pur. JC. 1923 » C'est en se frayant un chemin dans l'antre des Éditions de La Sirène dirigées par Blaise Cendrars que Jean Cocteau investira après la première guerre mondiale l'univers des peintres de Montparnasse. Moïse Kisling fera son portrait, en nœud papillon et en guêtres, dans une pose avec à ses pieds le chien Kouski. En 1923, les deux hommes en sont à leurs toutes première rencontres. N° 79

JE AN COCTE AU

600 €

ESSAI DE CRITIQUE INDIRECTE. LE MYSTÈRE LAÏC DES BEAUX-ARTS CONSIDÉRÉS COMME UN ASSASSINAT Paris, Grasset, 1932. 1 vol. (125 x 188 mm) de 262 pp., demi-chagrin noir, dos à nerfs, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signée de Laurenchet). Édition originale. Frontispice photographique. Un des 2500 exemplaires sur Alfax mousse. Envoi signé et dessin original : « à Berthet, souvenir amical de Jean Cocteau 1943 » Membre fondateur du Cerf-Volant et de sa partenaire l’Association artistique et littéraire de l’Assurance, des professions bancaires et de leurs amis, Jean Berthet fut couronné par plusieurs prix littéraires dont le prix Jean Cocteau en 1990. Il composa plus de deux cent mille vers qui firent l’objet d’une centaine de recueils, illustrés par Pleynet, Effel. Robert Sabatier, dans sa monumentale Histoire de la Poésie française, le classe résolument parmi les « fantaisistes ». N° 80

JE AN COCTE AU

480 € LA FIN DU POTOMAK Paris, Grasset, 1940. 1 vol. (120 x 185 mm) de 196 pp., demi-chagrin noir, dos à nerfs, titre doré, couv. et dos cons. (Reliure signée de Laurenchet). Édition originale. Envoi signé et dessin original : « à Berthet, souvenir d'amitié, Jean Cocteau, 1942 » S'il se dégageait du Potomak (1913) l'impression d'un auteur en quête de soi, La Fin du Potomak apparaît plutôt telle une apologie du néant. Ce monstre gélatineux porteur de poésie qu'est le Potomak, bien visible dans le premier roman éponyme, est ici absent, mais n'en continue pas moins de délivrer ses messages. Cocteau, ainsi qu'il le notait dans son journal en janvier 1944 estime que c'est dans Essai de critique indirecte et ce Potomak qu'il aura mis le plus de lui-même. 27


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N° 81

JE AN COCTE AU

1 000 €

LA MACHINE À ÉCRIRE Paris, Gallimard, 1941. 1 vol. (125 x 185 mm) de 212 pp., demi-chagrin noir, dos à nerfs, titre doré, couv. et dos cons. (Reliure signée de Laurenchet). Édition originale. Un des 10 exemplaires sur papier de Madagascar. Envoi signé et dessin original : « à Berthet son ami Jean Cocteau, 1944 » N° 82

JE AN COCTE AU

800 €

POÈMES. Léone - Allégories - La Crucifixion - Neiges Paris, Gallimard, 1945. 1 vol. (195 x 252 mm) de 157 pp., broché. Édition originale. Exemplaire imprimé du service de presse. Envoi signé : « à André Malraux, souvenir de toujours, Jean » Pour l'œuvre de Cocteau, André Malraux eut à plusieurs reprises un œil sévère et définitif : « À soixante ans, Cocteau ne sait toujours pas s'il doit versifier comme Anna de Noailles ou comme Max Jacob ; s'il faut peindre comme Ingres ou comme Picasso ; imiter Racine ou Porto-Riche ». Rien cependant ne sembla désarmer le poète dont les dédicaces restèrent toujours affectueuses. N° 83

JE AN COCTE AU

600 €

LE CHIFFRE SEPT Paris, chez Seghers, 1952. 1 vol. (160 x 200 mm) de 59 pp., broché. Édition originale. Un des 1 900 exemplaires sur vergé. Lithographie originale de Cocteau en couverture. Envoi signé et dessin original : « à mon Kiki [Moïse Kisling] avec ma tendresse, Jean » N° 84

JE AN COCTE AU

250 €

CLAIR OBSCUR Monaco, Éditions du Rocher, 1954. 1 vol. (203 x 141 mm) de 204 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « cher Yvon [Bélaval] - tout nous sépare et tout nous assemble. Je n'oublierai jamais Montpellier. Je t'embrasse. Jean ». Cocteau fit la connaissance d’Yvon Bélaval le 21 février 1927 à Montpellier après avoir été frappé par la critique qu'il avait faite de son Ange Heurtebise. « Jean Cocteau se mit à me portraiturer sur des feuilles de machine à écrire avec un stylo à pointe Onoto, nouvelle acquisition dont il se déclarait très content ». De ces poèmes inédits, seule une trentaine ( sur un total de plus de cent textes) avait paru en revue. N° 85

SAMUEL TAYLO R C O L E R I D G E

350 €

KOUBLA KHAN Paris, G.L.M., 1939. 1 vol. (120 x 170 mm) de 8 ff.n.ch., broché. Édition originale de la traduction par Henri Parisot. Tirage unique à 25 exemplaires sur papier Le Roy, teinte Champagne. L'exemplaire de Julien Gracq [avec cachet]. Kubla Khan ; or, A Vision tire son nom de l'empereur mongol et chinois Kubilaï Khan, de la dynastie des Yuan. Coleridge affirmait que le poème lui avait été inspiré par un rêve généré par l'opium (ce qui est implicitement suggéré par le sous-titre, Vision dans un rêve), rêve en poème qui força, un siècle plus tard, l'admiration de Rudyard Kipling : “De tous les millions de vers possibles, il n'y en a pas plus de cinq - cinq petites lignes- dont on puisse dire : « Ceux-là sont de la magie. Ceux-là sont de la vision. Le reste n'est que de la poésie” ». 28


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N° 86

COLETTE

750 €

CLAUDINE S’EN VA Paris, Ollendorf, 1903. 1 vol. (140 x 197 mm) de 2 ff. et 319 pp., demi-maroquin prune à coins, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, date en pied, couv. et dos cons. (Reliure exécutée pour la libr. Louis Conard). Bel exemplaire, charnières affaiblies. Édition originale. Un des 50 exemplaires (n°31) sur hollande (seul grand papier). Jointe : Carte signée adressée à Pierre Varillon, s.l., s.d., env. cons., « Non, cher ami, ni -hélas- pendant, ni après le dîner. Je suis restée, profitant du samedi, couchée. Quant à Maurice Goudeket, il fait un “hebdomadaire” [sans doute Confession] avec les Kessel. Est-ce assez vous faire comprendre qu'il ne rentre pas, ne mange pas, ne dort pas, et qu'il est ravi ? » Le troisième volume de la série des Claudine sortait à peine des presses que Willy (re)mit au travail sa jeune épouse. Mais cette année 1902 devait se dérouler sous le signe de l’émancipation : Colette coupe ses cheveux, pour ressembler à Polaire, dont une caricature figure à la quatrième page de couverture de cette édition, et ainsi, plaire à son mari ; mais, sans doute aussi, pour cesser de paraître la demi-écolière sage aux longues nattes qu’elle n’est, du reste, absolument pas. Au grand désespoir de sa mère, qui sera terriblement blessée de ce geste. Et lorsque Willy lui propose son aide lors de la rédaction de certains passages, elle refuse catégoriquement : « Si vous avez besoin de moi pour Maugis (alias Willy) [... ] laissez des blancs. Je n’en laissais pas. Mon “à la manière de” se tenait fort bien, mon Maugis parlait le pur Maugis d’origine », se souviendra-t-elle. Fin d’une association. Claudine effectivement s’en allait. Le premier titre qu’elle choisit pour ce quatrième et dernier volet ne pouvait laisser aucun doute : Je m’évade. La prochaine publication de Colette, l’année suivante, paraîtra enfin sous le nom de Colette Willy : ce sera les Douze dialogues de bêtes. N° 87

COLETTE

300 €

LA VAGABONDE Paris, Paul Ollendorff, 1913. 1 vol. (185 x 120 mm) de 336 pp., broché. Couv. défraîchie, Édition originale. Envoi signé : « à Monsieur Léo Larguier sympathiquement, Colette Willy » Renée Néré, double transparent de Colette, confie ses souffrances et son courage, sa passion pour son jeu de mime, de danseuse et de comédienne. Colette, libérée de la contrainte de Willy réapprend à vivre et retrouve les fils qui tissent son identité : ceux qui la ramènent à l'enfant de Saint-Sauveur avec ses « royales tresses et sa silencieuse humeur de nymphe des bois », ceux qui la rendent aux « merveilles de la terre » et à la féérie du printemps, ceux qui la conduisent jusqu'aux rives de la solitude et de la liberté. Les pages de La Vagabonde, qui voient se fermer les chemins de la soumission et s'ouvrir ceux de la liberté, portent le signe de la première métamorphose de Colette et chantent sa « première victoire ». La Vagabonde obtiendra trois voix au Goncourt. [AVEC] LA VAGABONDE. PIÈCE EN QUATRE ACTES Paris, Flammarion, 1923. 1 vol. (185 x 120 mm) de 52 pp., broché. Édition originale. Exemplaire signé par Colette et Marchand au faux-titre. Adaptation, avec la participation active de Colette, par Léopold Marchand. Il fut une figure marquante du théâtre et de l'opérette durant l'entre deux-guerres et créa une quarantaine de pièces, dont Colette rendit fidèlement compte dans ses critiques dramatiques (réunies dans La Jumelle noire). En juin 1919, alors directrice littéraire du journal Le Matin, Colette le contacte pour contribuer à une nouvelle rubrique dénommée Mille et un Matins ; il collaborera avec elle dès 1921 pour l’adaptation théâtrale de Chéri, dans laquelle il jouera un petit rôle. Bel ensemble. 29


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N° 88

COLETTE

400 €

L’ENTRAVE Paris, Librairie des Lettres, 1913. 1 vol. (190 x 130 mm) de 307 pp., demi-maroquin havane à coins, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signé de René Aussourd). Édition originale. Un des 130 premiers exemplaires sur hollande. L'Entrave, suite de La Vagabonde, avait paru en feuilleton dans La Vie parisienne du 15 mars au 25 octobre 1913, avec une interruption entre juillet et septembre due à la naissance de sa fille : « l'enfant et le roman me couraient... l'enfant manifesta qu'il arrivait premier, et je vissai le capuchon du stylo ». N° 89

COLETTE

600 € PRROU, POUCETTE ET QUELQUES AUTRES CONTES Paris, Librairie des Lettres, 1913. 1 vol. de 2 ff., 102 pp. et 2 ff. chagrin sable, dos lisse orné de fleurons à froid, dentelle à froid sur les plat, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signée de Delcourt-Vasseur). Édition originale. Tirage unique à 300 exemplaires (n° 155) sur vergé de hollande. Montée en tête, lettre signée : « chère madame, comme vous êtes gentille de m'écrire ! Et comme je regrette la grande et belle maison qui m'accueillit avec une si somptueuse hospitalité ! Hélas, je ne peux pas non plus vous procurer Prrou, Poucette... C'était une édition de luxe, tirée à petit nombre, et épuisée depuis son apparition même. et je n'en ai qu'un - dédicacé à mon mari - Si ma chance me mène en Belgique, vous me verrez arriver. Si le hasard vous mène à Paris, je suis au Matin de 5h1/2 à 7h1/2. Croyez, cher madame, à mon souvenir bien sympathique...» Non seulement peintres des animaux, Colette se plaît à entrer dans leur psychologie. Elle tenait de sa mère Sido l’amour des animaux et de son frère Achille l'amour des papillons ; Sido qui « ne fermait pas la porte avant le retour de la chatte, qui cousait des gants au chiot trop armé pour le ventre de sa mère, qui renonçait au poulailler pour ne pas tuer la poule fermière, et qui s'émerveillait que l'araignée vînt partager on bol de chocolat » (Colette, exposition Bibliothèque Nationale, Paris, 1973). Si les contes animaliers de Colette, livrés au journal Le Matin, n’atteignaient pas toujours les deux cent vingt lignes réglementaires, ils ne manquaient jamais de charmer ses collaborateurs. Charles Sauerwein, directeur des informations, s’exclamait à propos de l’un d’entre eux : « il est épatant ton conte et tu devrais bien en faire quatre par mois » . Colette fit même d’avantage, puisqu’elle décida d’en regrouper douze afin de parution : le bestiaire de Prrou prenait vie.

N° 90

JOSEPH CON R A D

600 €

TYPHON Paris, Éditions de la NRF, 1918. 1 vol. (110 x 167 mm) de 200 pp., broché. Édition originale de la traduction française. Tirage unique à 300 premiers exemplaires sur Rives. Toute l'action tient en quelques heures, au cœur d'une tempête, un cyclone effrayant qui assaille le navire en mer de Chine. Remarquable traduction d'André Gide, qui avait rencontré Conrad en Angleterre en 1911 grâce à Henry Davray, l’un des collaborateurs des éditions du Mercure de France, qui publiait alors Conrad. De nombreuses rencontres eurent lieu à Orleston, dans le manoir des Conrad, pendant lesquelles Gide s’ingénia à “rapatrier ” l'écrivain au sein de la NRF. Ce fut chose faite en 1918 : toute l'œuvre à venir devait figurer, en traduction originale dans la prestigieuse maison, excepté L'Aventure, paru chez Kra en 1926. Gide gardera pour l’auteur une amitié toute particulière dont témoigne le petit texte d’hommage, sobrement intitulé Conrad, qu’il fit paraître chez Pierre Aelberts en 1927.

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N° 91

TRISTAN COR B I È R E

2 500 €

LES AMOURS JAUNES Paris, Glady Frères, Librairie du XIXème siècle, 1873. 1 vol. (128 x 132 mm) de 345 pp. et 1 f., demi-maroquin jaune à coins moderne, dos à nerfs, tire doré, date en pied, tête dorée, couv. cons. Édition originale. Un des 481 exemplaires sur hollande (après 9 exemplaires sur Jonquille). Autoportrait de l'auteur en frontispice. Les Amours jaunes est le seul livre paru du vivant de Corbière qui mourra deux ans plus tard, aussi méconnu que son œuvre. Sa renommée (posthume) commença d'éclore vers 1880, grâce à Jules Chenantais alias Paul Kalig, son cousin, lui-même poète, qui remit un exemplaire des Amours jaunes à l'éditeur de la revue Lutèce, Léo Trézenik. En 1940, l'article de l'Anthologie de l'humour noir de Breton instaurera Tristan Corbière précurseur de l'écriture automatique : « C'est sans doute avec les Amours jaunes que l'automatisme verbal s'installe dans la poésie française. » N° 92

ALBERT COSS E RY

400 €

LA MAISON DE LA MORT CERTAINE Paris, René Julliard, 1956. 1 vol. (125 x 185 mm) de 203 pp. et 1 f., broché. Première édition française. Un des 30 premiers exemplaires sur Corvol. Envoi signé : « à René Julliard, en cordial hommage, Albert Cossery » L’édition originale avait parue chez Charlot à Alger en 1937).

N° 93

GEORGES CO U RT E L I N E

1 600 € LES GAIETÉS DE L'ESCADRON Paris, Marpon & Flammarion, s.d. [1886]. 1 vol. de 311 pp. + cat. éditeur in fine, demi-maroquin rouge à coins, filets à foid sur les plats, dos à nerfs, titre doré, tête dorée couv. et dos cons. (Reliure signée Yseut & Simier). Édition originale. Un des 25 premiers exemplaires (n°1) sur hollande. En 1881, Courteline est encore un parfait inconnu. La même année Georges Moinaux décide de prendre son pseudonyme, Courteline, nom du moineau dans Le Roman de Renard. Sous la protection et les conseils de Catulle Mendès il décide de publier pour la première fois son œuvre, rebaptisée les Gaietés de l’escadron et porte le manuscrit chez Ernest Flammarion (celui-là même qui publia l’œuvre du père de l’auteur, le célèbre Jules Moineaux, librettiste d’Offenbach). Le livre n’aura pas le succès escompté mais l’éditeur avisé signera avec son auteur d’autres contrats. Avec le succès que l’on sait. Des bibliothèques Paul Voute et Marcel de Merre, avec ex-libris.

N° 94

RENÉ CREVE L

300 €

LE CLAVECIN DE DIDEROT Paris, Éditions Surréalistes, 1932. 1 vol. de 165 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « à Boris Kochno avec mon plus amical souvenir René Crevel 1932 » Violent pamphlet contre les ordres établis qui abritent « tous ceux qui, par peur des intempéries, acceptent [leur] tiédeur nauséabonde » tout au long duquel Crevel défend les valeurs du surréalisme Le texte se termine par la définition du mot donnée par André Breton dans son premier Manifeste.

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N° 95

[DADA]

2 500 €

291 (N°3) [New York, Alfred Stieglitz], May 1915. 4 pp. (320 x 480 mm). Parfait état. Le n° 3 de 291 revue qui compte en tout 12 numéros, parus entre avril 1915 et février 1916. Couverture illustrée par A. Walkowitz, textes d'Agnes Ernst Meyer (Woman), Katharine N. Rhoades (I walked in to a moment), composition typographique en double page de Zayas. Unique en son genre, 291 publiée par Alfred Stieglitz, représenta un court intermède et une sorte de transition entre la revue Camera Work, fondée par Stieglitz en 1902 et la revue dada, 391, dont le premier numéro paraîtra à Paris en 1917 sous l'égide de Picabia. Promoteur génial de l'avant-garde européenne, le photographe et galériste Stieglitz ouvre en 1905 une galerie sur la Fith avenue, au numéro 291... Outre le groupe réuni autour de lui et de Camera Work, Alfred Stieglitz attire à lui des artistes comme Duchamp et surtout Picabia. Ce dernier, débarqué en 1915 à New York, sera de l'aventure de 291. Dite "proto-Dada", la revue avait commencé sous l'influence de celle dirigée à Paris par Guillaume Apollinaire, Les Soirées de Paris. Très vite, sous l'impulsion de Picabia, elle se “dadaïse” et témoigne du groupe d'artistes émigrés qui se forme alors à New York : Arensberg, Marcel Duchamp, Arthur Cravan, Elsa von Freytag-Loring et Man Ray.

N° 96

SALVADOR DA L I

7 000 € PAINTINGS, DRAWINGS PRINTS New York, MoMa, Éditions by The Museum of Modern Art, 1941. 1 vol. (195 x 260 mm) de 88 pp., cartonnage éditeur percaline verte imprimée, dos lisse, jaquette imprimée. Édition originale. Nombreuses illustrations, certaines en couleurs et double page. Envoi autographe signé et beau dessin original : « Pour Madame Sotor avec l'afection [sic] sincère et hommage de Salvador Dali 1948 » Après une première exposition dans les années 30 à New York, la peinture de Dali est de plus en plus appréciée par les Américains qui lui consacrent une première grande exposition rétrospective au Museum of Modern Art de New York à la fin de l'année 1941. Ce premier catalogue rétrospectif de Dali aux U.S.A. reproduit une cinquantaine d'œuvres de l'artiste. Légères piqûres aux feuillets liminaires, prononcées également au dessin.

N° 97

SALVADOR DA L I

4 500 € DALÍ [CATALOGUE] S.l.n.é.n.d. [circa 1965]. 1 vol. (110 x 115 mm) de 62 pp., à spirales, couv. avec reproduction d'une œuvre de Dali contre-collée. Édition originale. Illustrée de 30 reproductions + 22 photographies, noir & blanc. Envoi signé : «!Pras el Mora Dali 1969 » avec un joli dessin et un collage original. Ce rare petit catalogue ne contient aucune indication de lieu ni date, mais a sûrement été réalisé pour une exposition (aux U.S.A. ?) consacrée à Dali et la période de Cadaquès. Les toiles reproduites ici proviennent de la collections particulière A. Reynolds Morse (Cleveland, Ohio), grand mécène que Dali avait rencontré en 1941 lors de sa première exposition américaine (cf. numéro précédent). Un an après la publication de La Vie secrète de Salvador Dalí aux éditions Dial Press de New York, le couple Reynolds Morse acquiert, en avril 1943, une première œuvre et commence ainsi ce qui deviendra l’importante collection accueillie en 1971 au Musée Dalí de Cleveland (Ohio). L’originalité et l’intérêt de ce petit catalogue tient dans le choix de certaines toiles accompagnées de photographies qui reprennent le sujet du tableau : en regard du Spectre de Vermeer de Delf figurent deux photographies (1934) qui recréent vingt ans plus tard le tableau ; ou encore une photographie de Port Lligat avec en regard la reproduction de The dream approches (1932-34).

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N° 98

SALVADOR DA L I

2 500 €

THE DRAWINGS OF DALI Los Angeles, Borden Publishing, 1964. 1 vol. (230 x 300 mm), broché, couv. illustrée. Édition originale, premier tirage sous couverture souple. Envoi signé et large dessin au feutre de Dali, daté 1971. Abondante iconographie et reproductions noir et blanc de dessins du Maître, en majorité de sa première période, la plupart une fois encore issus de la Collection Morse, Cleveland.

N° 99

[DALI]. MA X G E R A R D

1 600 € DALI… DALI… Dali. Introduction du Dr Roumeguère Paris, Draeger, 1974. 1 vol. (220 x 300 mm) de 140 pp., broché, couv. en couleurs illustrée. Édition originale. Version française établie par Eleanor Morse (cf. n° 97). Envoi signé : «!Pour Rafael [?] Dali, 1975 » avec belle dédicace au feutre, daté 1975. C’est en apercevant l’habillage d’une boîte timbrée aux armes de la Marquise de Sévigné que Dali conçut la couverture de ce livre. Draeger rapporte : « D’un regard il venait d’inventer la plus surréaliste et la plus commerciale des jaquettes. C’est pourquoi vous avez dans les mains un ouvrage vêtu de la plus somptueuse tenue or réservée habituellement aux boîtes de chocolat ; c’est pourquoi vous dégusterez bientôt des friandises en forme de montres molles ».

N° 100

JACQUES DALL É AS

800 € FABLE Bordeaux., Les Éditions du fleuve, [1934]. 1 vol. (140 x 210 mm) non paginé et en ff., sous chemise de demi-maroquin tête de nègre, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, étui bordé. Édition originale ronéotypée à deux exemplaires, sur papier japon Galas Impérial. L’un pour l’auteur, l’autre à son dédicataire et meilleur ami : Jean Cayrol. Nombreusses corrections autographes de Dalléas et envoi signé : « ces vers pour mon ami Jean » Dalléas et Cayrol publieront quelques poèmes dans une revue qu’ils fondèrent en 1934 : les Cahiers du Fleuve, qui se veulent la réplique girondine aux Cahiers du Sud marseillais, aux côtés d’autres textes de Max Jacob ou Joseph Delteil. L’aventure durera trois années. Les deux jeunes bordelais n’en étaient pas à leur coup d’essai puisqu’ils s’étaient déjà essayés à l’exercice, dès l’âge de 16 ans, avec Abeilles et Pensées (titre tiré d’un vers de Paul Valéry) : la revue, mensuelle, fondée au lycée Montaigne, comptera quatorze numéros, parus entre 1927 et 1929 et publiera notamment André Salmon, Maurice Fombeure et Daniel-Rops. Fable constitue la toute première publication des futures Éditions du Cahiers du fleuve, et le premier recueil jamais imprimé de Dalléas. Il est constitué de poèmes sur Bordeaux, sa vie, ses amours, avec de multiples corrections et ajouts. Œuvre fondatrice de la revue fondée par les deux étudiants, et imprimée pour eux seuls, ce texte ne connaîtra ni édition publique, ni parution en revue. L’exemplaire n°1, celui de Dalléas, semble n’avoir pas survécu. Quatre textes seront publiés pour la toute jeune maison d’édition (qui prendra le nom de la revue comme nom d’édition - exit, Les Éditions du fleuve) : Jean-François Dupeyron, Patience dans l’azur en 1934, - Jean Soulié, Les Temps antérieurs, Jacques Dalléas, L’autre côté de la serre, et le premier livre publié de Cayrol, Ceci n’est pas la mer, tous en 1935. Nous joignons ces quatre titres, tous tirés à petit nombre et aujourd’hui introuvables. L’exemplaire de Ceci n’est pas la mer est celui de son auteur, Jean Cayrol. De tous ses livres personnels qu’il avait gardés dans sa bibliothèque, c’est le seul qu’il avait fait relier. Très bel ensemble. 35


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N° 101

ALPHONSE DAU D E T

280 €

JACK Paris, Dentu, 1876. 2 vol. (120 x 185 mm) de 1 f. blanc, fx-titre, titre, dédicace et 396 pp. ; 2 fxtitre, titre, 366 pp. et 1 f. blanc ; demi-percaline de vélin à l'imitation, dos lisse orné aux petits fers, pièce d'auteur et de tomaison rouge et verte. Édition originale. Envoi signé : « à mon ami Henri d’Ideville, Alphonse Daudet » N° 102

ALPHONSE DAU D E T

500 € CONTES DU LUNDI Paris, Alphonse Lemerre, 1873. 1 vol. (193 x 118 mm) de 258 pp., demi-veau brun, dos à nerfs, tête dorée, date en pied, couv. cons. (Reliure moderne). Couv. restaurée, sinon bon exemplaire. Édition originale (pas de grands papiers). « Les notes qu’on va lire ont été écrites au jour le jour en courant les avant-postes. C’est une feuille de mon carnet que je détache, pendant que le siège de Paris est encore chaud. Tout cela est haché, heurté, bâclé sur le genou, déchiqueté comme un éclat d’obus, mais je le donne tel quel, sans rien changer, sans même me relire...». C’est, malgré tout, un des chefs-d'œuvre de l'auteur.

N° 103

HENRI DEBER LY

1 400 €

L'ARC-EN-CIEL. GRAINS D'AMBRE ET D'OR Paris, chez l'auteur, 1921 et 1922. 2 vol. (170 x 255 mm) de 47 pp., brochés. Éditions originales. Tirage unique à 300 et 330 exemplaires num. et signés par l'auteur, il s’agit de ces deux premières publications. Deberly obtiendra le prix Goncourt quatre années plus tard avec Le Supplice de Phèdre, aux éditions Gallimard. Envoi signé : « au dispensateur de hautes joies, Marcel Proust, ce livre si petit près des siens si grands ! Henry Deberly » - « à monsieur Marcel Proust, de son admirateur Henri Deberly » Dans un article qui lui est consacré (Libération, 20 mai 1992) Jacques Guérin avançait en substance que les envois à Proust « n’existaient pas » : « […] dans l’entrée de l’appartement vide, je tombe sur un tas de livres brochés, avec la première page arrachée. Madame Proust a arraché les dédicaces parce qu’elle ne veut pas que son nom traîne partout. Il n’y a plus aucun livre avec dédicaces à Proust. » Légères usures en marge et couverture en état d’usage, dans un état proche des autres volumes de la bibliothèque Proust (majoritairement conservés à Illiers-Combray), ce qui laisse imaginer avec horreur les circonstances du « déménagement ». Dans cette tourmente, nos rescapés font figures d’exceptionnel témoignage. N° 104

[OLIVIER DEB R É ] J E A N -JAC Q U E S L É V È Q U E

900 €

OLIVIER DEBRÉ, JOURNAL D'UN ÉTÉ Paris, Adam Biro, 1995. 1 vol. (235 x 170 mm) de 63 pp., broché. Édition originale. Envoi signé et grand dessin au pastel noir, orange et vert, pleine page. Nombreuses reproductions en noir et blanc de dessins, fusains et encres de l'artiste. Olivier Debré fut l'un des représentants majeurs de la peinture abstraite en France. À la veille de la guerre, il intègre l'École des Beaux-Arts et fréquente l'atelier de Le Corbusier, avant de rencontrer Picasso à Paris pendant l'Occupation. Le maître espagnol a une influence décisive sur le jeune artiste, qu'il enjoint à dépasser la représentation pour exprimer son émotion.

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N° 105

LISE DEHARM E

2 000 €

CAHIER DE CURIEUSE PERSONNE Paris, Éd. des Cahiers libres, 1933. 1 vol. (173 x 112 mm) de 91 pp., cartonnage mauve, titre et filet d'encadrement dorés au premier plat, couv. cons. Bel exemplaire, sous un élégant cartonnage et de très belle provenance. Édition orginale. Tirage à 310 exemplaires, celui-ci sur Ingres rose. Portrait par Valentine Hugo. Envoi signé : « J'ai toujours connu Nusch [Éluard] et je l'aime. Lise » Lise Deharme, née Anne-Marie Hirtz (1898-1979) est célèbre pour avoir été la muse du mouvement surréaliste, en particulier celle d'André Breton. Elle épouse en 1927 Paul Deharme, responsable de la publicité de Radio Paris. C'est pour leurs enfants, Tristan et Hyacinthe, que Robert Desnos écrira les poèmes réunis plus tard dans Chantefleurs et Chantefables. De la bibliothèque Paul Éluard (Vente, K.-Morhange, Ch. Galantaris, 2008, n°339 du catalogue).

N° 106

DOMINIQUE V I VA N T D E N O N

5 000 € LES PRIAPÉES S.l.n.d. [Paris, Barraud, d’après les plaques originales, circa 1870]. 1 recueil (500 x 326 mm) de 31 gravures plus ou moins libres, en feuilles, sous chemise plein papier à lacets, pièce de titre (d’origine) contrecollée au premier plat. Édition originale. L’Œuvre priapique, un recueil de vingt-trois planches de Denon représentant des sujets à connotation érotique, paraît à Paris, fin 1793, chez N.C. Aubourg Hôtel Bullion rue J. J. Rousseau. Hétéroclite d’esprit, de facture et aussi de dimensions - on trouve aussi bien des scènes tirées des monnaies antiques, de peintures romaines du musée de Naples d’Herculaneum que des compositions inventées par Denon -, cette suite constitue la première démarche de Denon graveur, lorsqu’il arrive à Paris, pour tenter d’exploiter son fonds et de gagner un peu d’argent. Initiative bien mal venue et qui témoigne de sa méconnaissance du climat ambiant. En cet an II de la République, l’initiative est politiquement incorrecte, voire dangereuse : Robespierre dans le grand discours Sur les principes de morale politique… qu’il prononce le 4 février 1794, proclame que « dans le système de la révolution française, ce qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contre-révolutionnaire ». Et, sur proposition de Wicar, la Société républicaine des arts décide, le 22 avril 1794, de dresser une liste des ouvrages répréhensibles et obscènes pour être dénoncés au Comité de Salut public. L’Œuvre priapique fait partie du lot et le recueil a été très vite retiré, si tant est qu’il ait été mis en vente : il ne subsiste tout simplement aucun exemplaire connu de ce tirage, et la composition exacte n’a jamais pu être établie avec certitude. Denon fit par la suite une carrière remarquable : premier directeur du Musée du Louvre et graveur attitré de l’Expédition d’Égypte. Mais il faudra attendre plusieurs années pour voir publier cette œuvre gravée : ce n’est que dans la seconde partie du siècle que le libraire-éditeur Barraud acquiert l’intégralité des cuivres originaux, parmi ceux conservés, de Denon. Il réalise alors en 1873 une édition de l’œuvre gravée, soit 317 planches - dont celle des Priapées, révélées ici pour la première fois au grand public et imprimées à 100 exemplaires. À la série initiale de 23 gravures, Barraud procède au tirage de huit gravures supplémentaires, inédites. De nombreuses contrefaçons verront le jour par la suite, notamment des retirages des planches les plus célèbres comme celles du Roi Phallus, ou celle du Phallus phénoménal, qui est bien évidemment une transposition plaisante du thème swiftien de Gulliver échoué sur le rivage de Lilliput. La majeure partie des gravures est signée « D » en marge inférieure ; six sont signées, une datée, quatre signées et datées, deux légendées (dont une, représentant un coït asiatique, légendée en idéogrammes), une signée et légendée. Notre recueil comporte l’intégralité des planches, imprimées sur vergé, à toutes grandes marges et en parfait état. Il provient de la bibliothèque de Louis Perceau. Cohen, 285 ; Gay-Lemmonyer, II, 451.

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N° 107

DOMINIQUE V I VA N T D E N O N

500 €

POINT DE LENDEMAIN Bruxelles, Aug. Brancart, "Petite collection d'amateur", 1883. 1 vol. (90 x 134 mm) de VII, 56 pp. et 1 f. + 1 frontispice hors texte, broché. Un des 500 exemplaires sur vergé anglais (après 10 japon). Joli frontispice à l'eau-forte par Ribeaunardy. Cette édition reprend le texte original de 1777, publié dans les Mélanges littéraires, ou Journal des dames de Dorat, augmenté d'un avant-propos. Emblème du style rococo, Point de lendemain en possède toutes les caractéristiques : art du plaisir, reflet d'une société préservée cultivant les loisirs, instantanéité (tout est esquissé), condensé de sensations fugitives, surenchère de la jouissance, du luxe et de la décoration, et, enfin, dimension spirituelle assez restreinte. Anatole France y voyait le récit d'un esprit cynique où « celui qui le peut dupe les autres » : le lecteur croit lire le récit initiatique d'un jeune ingénu. Au fil des pages, il assiste à la métamorphose d'une femme... prise au dépourvu par tant d'innocence. Balzac intégrera le texte dans sa Physiologie du mariage et, plus proche de nous, La Lenteur de Milan Kundera y fait explicitement référence ; Sollers, enfin, consacrera de longues pages au texte dans la biographie qu’il consacre à Denon, Le Cavalier du Louvre. Exemplaire de Guillaume Apollinaire avec son ex-libris (tampon à l'encre) et décharge d'encre sur plusieurs pages : voici sans doute les empreintes digitales du poète.

N° 108

G ASTON DERYS

300 € & R AO U L D U F Y MONSEIGNEUR LE VIN Paris, Draeger et Frères, 1936. 1 vol. (320 x 260 mm) de 3 ff.n.ch., 44 pages, broché, couv. illustrée. Édition originale. 19 grandes aquarelles de Raoul Dufy reproduites sur double page et une couverture lithographiée sur le thème de la vigne. Texte de Gaston Derys, préface du Maréchal Pétain. La maquette est signée Cassandre. qui a parfaitement ordonné les illustrations qui illustrent aphorismes et encouragements à la gloire du divin breuvage, « indispensable aux écrivains, nécessaire aux artistes, le vin fait les beaux hommes ! » Oberlé 1006 ; Âges d'Or de l'Édition Publicitaire, 50.

N° 109

PIERRE DRIE U L A RO C H E LL E

250 €

MESURE DE LA FRANCE Paris, Grasset, 1922. 1 vol. (189 x 119 mm) de 180 pp., broché. Édition originale. Un des 5000 exemplaires (n° 3420) sur vergé bouffant. « À Suzanne Charles X... Peignot qui descendent armés et nus de la montagne, Toulon Canadel Carqueiranne Hyères Marseille. Ce vieux Drieu » Ce premier roman de Pierre Drieu La Rochelle, marqué par les déchirements familiaux fut écrit au Tyrol, à Klobestein. Il exprime les désarrois de la jeunesse au lendemain de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle l’écrivain fut trois fois blessé. Aux questions « Quel ouvrage vous fit le plus connaître ? » et « Lequel considérez-vous comme un chef-d’œuvre ? » posées lors de l’Enquête mondiale sur les écrivains, Drieu répondit Mesure de la France à la première et « je n’ai écrit aucun chef-d’œuvre et ne compte pas en écrire » à la seconde…

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N° 110

PIERRE DRIE U L A RO C H E LL E

600 €

LE FEU FOLLET Paris, Éditions de la NRF, 1931. 1 vol. (118 x 188 mm) de 213 pp., broché. Édition originale. Exemplaire imprimé du service de presse. Envoi signé : « à René Arcos, ce livre écrit contre plusieurs, Pierre Drieu la Rochelle » Roman du désespoir existentiel, Le Feu follet relate, avec une économie inhabituelle chez l’auteur, l’intolérable difficulté d’être d'un homme décidé à en finir avec la vie. Certes, Drieu est un insatiable curieux de la mort, mais le 5 novembre 1929 il est ébranlé par le suicide de Jacques Rigaut ; son souvenir le hante ; en émane Le Feu follet, seconde incarnation littéraire (après La Valise vide) de ce frère incapable de vouloir, de désirer et de se saisir de la vie. Là où Drieu perçut « l’étranger » portant son suicide en bandoulière, André Breton verra « un surréaliste dont la vie fait œuvre » et lui réservera une place dans son panthéon personnel aux côtés de Jacques Vaché. Après avoir été, avec Georges Duhamel, de la brève aventure de « l'Abbaye de Créteil », lieu de fervente activité artistique, le poète et romancier René Arcos donnera une série de conférences à travers l'Europe, écrivant avec amertume, Autrui, histoire romancée de l'échec de l'Abbaye. Il fonde en 1919, avec Frans Masereel, les Éditions genevoises du Sablier, avant de les transférer à Paris à partir de 1921. Éditeur de Romain Rolland, qu’il avait rencontré en Suisse en 1915, il lui confia la préface de l’Anthologie des poètes contre la guerre, un ouvrage qui marqua à la fois les débuts et l’orientation de la jeune maison d’édition. Tous deux seront également de l'aventure de la revue Europe, initiée par Romain Rolland : Arcos en fut le rédacteur en chef jusqu’en 1929, date à laquelle Jean Guéhenno lui succéda. Drieu donnera plusieurs textes à la revue. N° 111

PIERRE DRIE U L A RO C H E LL E

100 €

PLAINTES CONTRE INCONNUE Paris, Chambriand, 1951. 1 vol. (181 x 136 mm) de 104 pp., broché. Édition originale. Un des 355 exemplaires sur Marais (seul papier après 45 sur pur-fil). La famille de l’écrivain imposa à l’éditeur Chambriand le pilonnage, à sa sortie, de ce recueil de poèmes adressés à Beloukia, dont le titre travestit celui d’un recueil de nouvelles de 1924. Peu fréquent, dès lors. N° 112

ALBERT DUB O U T

600 € DE PHRYNÉE À ABÉLARD. AQUARELLES DE DUBOUT Paris, L'Emblème du Secrétaire, [1936]. Suite en couleurs de six pochoirs originaux, en ff., sous chemise à parution. Premier tirage des illustrations de Dubout de la rare suite des planches refusées, qui ne figurent pas dans l'édition diffusée (hormis pour qq. exemplaires h.-commerce). Non annoncée, elles sont pourtant le complément indispensable à l’œuvre.

N° 113

ALBERT DUB O U T

1 000 €

PLANCHE ORIGINALE SIGNÉE POUR TOPAZE 1 aquarelle originale (240 x 320 mm) en couleurs, signée. Planche originale, avec trait imprimé et mise en couleurs par l’artiste, pour l’édition de Topaze parue en 1952 aux éditions de Monte-Carlo. L’impression des 24 planches sera confiée à Mourlot. Mention manuscrite au verso qui indique le placement dans l’ouvrage (p. 168, acte II, scène XI).

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N° 114

ALBERT DUBO U T

1 700 €

PLANCHE ORIGINALE SIGNÉE POUR L’ARLÉSIENNE 1 aquarelle originale (245 x 305 mm) en couleurs, avec cachet de l'atelier Dubout, signée. Il s’agit ici du véritable dessin original - non d’une mise en couleurs sur un dessin imprimé. Petite liste manuscrite au dos qui détaille les couleurs utilisées. Cette illustration figure à la page 137 de l'édition originale de L'Arlésienne parue en 1960. Superbe.

N° 115

ALBERT DUBO U T

1 000 €

SUITE DE GRAVURES S.l.n.d. 5 gravures sur bois, imprimées sur vergé, en ff. Suite de cinq gravures sur bois, les seules qu’Albert Dubout a jamais gravé. Tirage à 30 exemplaires. Dubout, graveur ? Ces cinq planches en sont l’unique témoignage, et le moins que l’on puisse dire est qu’il est dommage qu’il n’ai pas davantage produit dans ce registre, tant le résultat est fin et surprenant. Les cinq plaques, retrouvées après la mort de l’artiste, ont été brisées après tirage et seuls quinze série furent mises en circulation. Rarissime. N° 116

[DUBOUT] FR É D É R I C DA R D

600 € L'ŒUVRE SECRÈTE DE DUBOUT Paris, La Vue, Pauvert, 1982. 1 vol. oblong (360 x 280 mm), en feuilles de 2 ff., préface de 6 ff. et 57 planches, sous coffret velours marine, titre doré sur le plat. Édition originale. Un des 90 premiers exemplaires sur Arches, les seuls à contenir les 12 planches supplémentaires que n’ont pas l’édition courante. Soit 57 (au lieu de 45) planches avec autant de dessins pornographiques, la première en couleurs. « Dubout est allé chercher jusqu'en ses suprêmes abandons, jusqu'au plus secret de ses hontes… Ces dessins ne sont pas gaulois, ni grivois, ni obscènes, ils sont tout simplement terribles ».

N° 117

ALBERT DUBO U T

700 € LE FOU DESSINANT Paris, Éditions Jean Dubout, 1996. 1 vol. (460 x 650 mm) de 32 pages et 20 illustrations, en feuilles, sous emboîtage toile rouge de l’éditeur, titre et portrait sur le plat. Édition originale. Tirage limité à 150 ex. imprimés sur papier couché ivoire pour les planches et sur vélin d'Arches pour les textes. Première illustration en couleurs, les 19 suivantes en noir.

N° 118

[DUBOUT]

53 € LA VILLE SANS LOI. COUPLE À LA DUBOUT. AMOURS. ZÉRO DE CONDUITE. MÉDITERRANNÉE Paris, Albert Dubout Communication, 2010. 5 vol. (320 x 235 mm) de 80 ou 96 pp., brochés. Édition originale. Anthologies réalisées par Didier et Jean Dubout, fils et petit-fils de l’artiste, d'après des documents originaux. Pour chaque dessin reproduit est indiquée sa première publication (support et date), et la légende originale. Belle qualité des reproductions, avec cahier couleurs (deux cahiers couleurs pour Amours). Série complète à l'état de neuf des cinq volumes parus. [Série en tirage de luxe sous reliure éditeur, en tirage hors commerce numéroté, également disponible].

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N° 119

MARCEL DUC H A M P

3 000 €

FROM THE GREEN BOX New Haven: The Readymade Press, 1957. 1 vol. (220 x 140 mm) de 40 ff.n.ch., cartonnage éditeur illustré. Édition originale. Tirage à 400 exemplaires. C’est la première publication des Readymade Press. Envoi signé : « à Pierre de Massot, magicien-poète, très cordialement, Marcel Duchamp » En 1948, George Heard Hamilton tombe sur un exemplaire de la fameuse Boîte verte. La curiosité avec laquelle le jeune artiste britannique se plonge alors dans ce qui constitue certainement l’un des documents les plus étonnants de l’histoire de l’art moderne marque le point de départ du dialogue d’une vie avec Marcel Duchamp et son œuvre. Ayant enfin accès à l'une des rares boîte accessibles en 1956, il entreprend, avec l'accord de Duchamp, d'en donner une édition traduisant pour la première fois un choix de 25 des 93 notes de la fameuse boîte. Pierre de Massot, gérant de la revue 391, fait la connaissance de Duchamp dans les années vingt. Il publie dès 1924 The Wonderful Book - Reflections on Rrose Selavy, une fantaisie en hommage à Duchamp. Lors de la parution de La Mariée mise à nu, Massot décrira dans Orbes (2ème série, n° 4, été 1935) l’objet et son contenu : « pour qu'elles conservent leur caractère privé et pour montrer par dessus le marché le peu d'importance qu'il attachait à ces notes, Duchamp s'est justement refusé à les ordonner après coup et à les livrer aux typographes; on les a photographiées, puis clichées, et c'est ainsi qu'elles se trouvent reproduites authentiquement -billets déchirés ou maculés, griffonnages sur des papiers de tous ordres, au crayon, à l'encre noire, ou bleue, ou rouge, notations inachevées, projets, plans, répétitions, etc, etc - et jetées en vrac, pêle-mêle avec des graphiques et d'admirables photographies, dans un vaste cartonnage rectangulaire qui forme la couverture du livre. » Très belle provenance. N° 120

[DUCHAMP]

900 €

PHOTOPORTRAIT DE MARCEL DUCHAMP Petersburg Press, London, 1966. 1 affiche (680 x 800 mm), sous encadrement. Portrait photographique de Marcel Duchamp derrière un grand “verre” par Richard Hamilton. Affiche avec gaufrage de The oculist witness, sous encadrement aluminium. Parfait état. N° 121

GEORGES EEK H O U D

3 000 € LARMES ET SOURIRES S.l.,1870. 1 carnet (155 x 195 mm) de chagrin rouge, titre doré sur le 1er plat, filets dorés sur les plats, dos à nerfs orné de filets dorés, charnières faibles. Exceptionnel cahier original, entièrement manuscrit et inédit d’un recueil de XXI poésies. Envoi signé : « à mademoiselle H. Orval, comme souvenir d'amitié, à l'occasion du premier de l'an 1871, Georges Eekhoud » Il est rédigé en 1870 ; Georges Eekhoud a alors 16 ans et est collégien en Suisse, à l’institut Breidenstein, à Soleure ; il rentre en Belgique au printemps 1870. Ce manuscrit, extrêmement soigné, est composé d'une préface de l'auteur, d'une page de dédicace, de XXI Poésies, toutes précédées d’une page de titre enrichie d'une citation ; elles sont toutes datées (lieux et date de rédaction : les plus anciennes de Soleure et Lucerne, en 1866 et 1867, les dernières de Bruxelles et Ostende, entre juin et septembre 1870, lorsqu’il rentre en Belgique). À la fin du carnet figurent 16 pages de notes où Eekhoud indique les circonstances, l'esprit ou la raison d'être des poèmes. Les quatre dernières pages sont occupées par une Table du recueil suivie d'une page d'errata. Ses premières publications ne paraîtront que sept ans plus tard, à compte d'auteur, à Paris chez Jouaust : Myrtes et Cyprès et Zigzags poétiques. 41


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N° 122

PAUL ÉLUARD

3 500 €

FACILE Paris, GLM, 1935. 1 vol. (311 x 238 mm) non paginé, broché. Infimes marques sur la couverture. Édition originale. Un des exemplaires num. sur vélin. 12 célèbrissimes photographies de Man Ray. En 1935, Man Ray réalise une série de photos de Nusch, la seconde femme de Paul Éluard, rencontrée en 1929. C'est sur ces images que le poète écrit les poèmes d'amour de Facile, publié dans une mise en pages magistrale par le poète-typographe Guy Levis Mano. Man Ray suivra très attentivement toutes les étapes de la fabrication de ce livre raffiné, un des plus beaux livres surréalistes illustrés par la photographie. N° 123

PAUL ÉLUARD

250 € DIGNES DE VIVRE. ILLUSTRATIONS DE FAUTRIER Monaco, Éditions littéraires de Monaco, 1944. 1 vol. (200 x 160 mm) de 132 pp., broché. Exemplaires à grandes marges, parfaite condition. Édition illustrée de dessins de Jean Fautrier. Un des 1500 exemplaires sur vélin Corvol. Envoi signé : « à monsieur l’Abbé Morel, Paul Eluard ».

N° 124

PAUL ÉLUARD

4 000 € POÉSIE ET VÉRITÉ 1942 Paris, Éditions de la La Main à Plume, 1942. 1 vol. (180 x 210 mm) de 28 pp., plein box caramel, dos lisse, titre doré, titre en noir, couv. et dos cons., boîte à l'identique, gardes de soie blanche (Reliure signée de Mercher, 1974). Édition originale. Un des 20 exemplaires sur vergé teinté, à toutes marges, sous double couverture dont une en peau de vélin. Il fut « imprimé et diffusé en plein Paris, sans visa de censure, et où paraît pour la première fois le poème Liberté, véritable credo de la Résistance » (Vignes, L’Intelligence en guerre, 78). Le recueil, qui s’ouvre sur ce texte, contient également Sur les pentes inférieures, Première marche, La Voix d'un autre, Le Rôle des femmes, Patience, Un feu sans tache, Bientôt, La Halte des heures, Dimanche après-midi, Douter du crime, Couvre-feu, Dressé par la famine, Un loup, Du dehors, Du dedans, La dernière nuit. Peu après la publication de cette plaquette (antidatée avril 1942, en fait, octobre), Paul Éluard rencontre dans le métro Monny de Boully. Il lui demanda s’il pouvait lui indiquer un abri sûr, car la diffusion du texte commençait d’attirer sur lui l’attention de la police. Paul et Nusch Éluard rencontrent alors pour la première fois Lucien Scheler, qui les hébergera jusqu’en juillet 1944, avec également des séjours chez Tardieu, Leiris ou Zervos. Le texte sera réédité en 1944 aux éditions de Minuit.

N° 125

PAUL ÉLUARD & M A X E R N ST LE MALHEUR DES IMMORTELS Paris, Édition de la Revue Fontaine, 1945. 1 vol. (223 x 165 mm) de 46 pp., broché.

250 €

Deuxième édition. Un des 500 exemplaires sur vergé rose. C’est en 1920, lors d’un voyage à Cologne, que Paul Éluard, accompagné de Gala, de Simone et André Breton, fait la connaissance de Max Ernst. Une profonde amitié (« les meilleurs amis du monde » dira Éluard dans L’Évidence poétique) naît alors entre les deux hommes qui sera décisive sur l’évolution de la pensée du poète. Le texte, enrichi de collages de Ernst, est la première manifestation d’une longue collaboration entre le poète et le peintre.

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N° 126

PAUL ÉLUARD

280 €

UNE LEÇON DE MORALE Paris, Gallimard, 1949. 1 vol. (120 x 187 mm) de 174 pp., broché, sous étui-chemise cartonné, titre frappé au dos. Édition originale. Exemplaire imprimé du service de presse. Envoi signé : « pour Albert Béguin, très affectueux souvenir, Paul Éluard » N° 127

PAUL ÉLUARD

800 €

LE PHÉNIX Paris, G.L.M., novembre-décembre 1951. 1 vol. (186 x 273 mm) de 65 pp., broché. Édition originale. Un des exemplaires sur vélin blanc. 18 dessins par Valentine Hugo. Envoi signé : « cher Henri [Sauguet], voici votre livre, avec la joie, toujours renaissante elle aussi, d’entendre vos œuvres ; avec l’affection de Valentine » Jointe : épreuve originale de l’illustration pour le poème Printemps, tirée et justifiée à 10 exemplaires, signée par Paul Eluard. Au congrès international de la paix à Mexico, quatre ans après la mort de Nusch, Paul Éluard fait la connaissance de sa dernière muse, Dominique Laure, de 19 ans sa cadette. Sitôt rentré, le 15 juin 1951 il l’épouse en présence de Picasso et de Roland Penrose. Alors qu'il travaille à sa Première anthologie de la poésie du passé, Éluard compose ces poèmes, à la lumière de ce nouvel amour : « Sans toi je ne suis rien qu'une étendue déserte entre autrefois et aujourd'hui ». Valentine Hugo, qui illustre le recueil et auteur de l'envoi, fut présentée à Henri Sauguet dans les années vingt quand ce jeune compositeur arriva à Paris et se lia avec le Groupe des Six. Elle créa avec son mari Jean Hugo certains des costumes des Ballets russes. N° 128

PAUL ÉLUARD

280 € PREMIÈRE ANTHOLOGIE VIVANTE DE LA POÉSIE DU PASSÉ. I - De Ph. de Thaun à Ronsard II - De du Bellay à Cl. Cherrier Paris, Pierre Seghers, 1951. 2 vol. (190 x 105 mm) de 351 et 317 pp. sous chemise étui de demichagrin rouge, étui bordé, titre doré. Édition originale. Envoi signé : « à Jean Cayrol affectueux souvenir de Paul Éluard » « En composant cette anthologie, je n'ai rien voulu renoncer. De Philippe de Thaun à Pierre de Ronsard, de Joachim du Bellay à l'abbé Claude Cherrier, ces poètes sont frères ou dissemblables ; les uns sont gais, les autres tristes, les uns sont en relief et les autres en creux. » Et pour seul dénominateur commun, nécessaire pour figurer ici, ils possèdent l'« oisiveté » que partage d'ailleurs avec eux l'amateur de poèmes ; elle est « cette vacance [qui] dépend de la somme de soucis que nous donnent les malheurs, les luttes, les certitudes de nos frères. »

N° 129

MA X ERNST

1 000 €

SEPT MICROBES VUS À TRAVERS UN TEMPÉRAMENT Paris, Les Éditions Cercle des Arts, 1953. 1 vol. (130 x 185 mm) non paginé de 40 ff.n.ch., broché, couv. cartonnée. Édition originale. Un des exemplaires sur Marais. Envoi signé : « Ces [Sept microbes] vous saluent. Philippe de Sacey... et moi aussi Max Ernst » Ce recueil de sept poèmes illustrés dans le texte par l’artiste de 30 clichés photographiques en couleurs a été composé impasse Ronsin dans un atelier loué par le peintre William Copley, en face de chez Brancusi à la veille de mourir. Ils sont reproduits à l’échelle. 45


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N° 130

LÉON-PAUL FA RG U E

1 500 €

TANCRÈDE Paris, s.é., 1911. 1 vol. (200 x 130 mm) de 64 pp., demi-box crème, dos lisse, titre doré, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons., étui bordé à l'identique (Reliure signée de Paule Ameline). Édition originale. Un des 200 exemplaires (n°127) sur vergé d’Arches, justifié et signé par l'auteur. Envoi signé : « À Jean Abren, en signe de sympathie, Léon-P. F. » + note autographe « 1893-1894 ». En 1911, Valery Larbaud, devenu l’ami intime, complota une surprise à son aîné, Léon-Paul Fargue. Il s’agissait de lui offrir dans une édition de luxe, son poème Tancrède, publié en 1895 dans le supplément français d’une revue allemande, ayant eu peu d’audience, et presque oublié depuis lors. Larbaud, qui ne possédait pas le texte, obligea son auteur sous un prétexte fallacieux à en faire une copie à la Bibliothèque nationale. Après quoi il confia le manuscrit à son imprimeur de SaintPourçain-sur-Sioule. Le 20 février sortait des presses, un livre à la couverture de papier Ingres blanc satiné avec le titre en caractères dorés. Tancrède, réssuscité, ravit son auteur qui s’empressa d’écrire ce billet : « Mon cher Valery. L’éclair : Une aubépine dans le ciel, etc. ! Des amis me montre l’annonce formidablement élogieuse de Tancrède dans La Phalange. Vieux Fingeat va ! Et il paraît qu’ils le savaient tous depuis pas mal de temps déjà. Mais comment ??? Et ils rigolent comme des cachalots. Ah Grossbibisch, je n’ai pas le courage de te faire des reproches ! Viens vite que je t’embrasse ! ». Bien complet, du premier chapitre La Première vie de Tancrède, qui manque souvent.

N° 131

WILLIAM FAU L K N E R

280 €

TANDIS QUE J'AGONISE Paris, Gallimard, coll. "Du Monde entier", 1934. 1 vol. (188 x 120 mm) de 270 pp., broché. Édition originale de la traduction française. Un des 210 premiers exemplaires (n°76) sur Alfa.

N° 132

WILLIAM FAU L K N E R LUMIÈRE D'AOÛT Paris, Gallimard, coll. "Du Monde entier", 1935. 1 vol. (119 x 187 mm) de 421 pp., broché.

300 €

Édition originale de la traduction française. Un des 70 premiers exemplaires (n°19) sur Alfa.

N° 133

FR ANCIS SCOT T F I TZG E R A L D

200 € LE DERNIER NABAB Paris, Gallimard, coll. "Du Monde Entier", 1952. 1 vol. (120 x 185 mm) de 146 pp., broché, non coupé. Édition originale de la traduction française. Un des 86 premiers exemplaires (n°24) sur vélin.

N° 134

MICHEL FOUC AU LT

300 € HISTOIRE DE LA FOLIE À L'ÂGE CLASSIQUE. Paris, Plon, 1961. 1 vol. (205 x 142 mm) de 672 pp., broché, jaquette illustrée d’après Goya. Dos gauchi, jaquette défraîchie avec légers manques. Édition originale (pas de grands papiers). Un des exemplaires imprimés du service de presse. Œuvre majeure, avec la préface qui ne sera jamais reprise dans les éditions suivantes. Ce passionnant essai, son œuvre la plus littéraire, redonne la parole au fou, de telle sorte que c’est à lui de désigner comme autre le discours de la raison et de révéler l’étrangeté du monde qui le refuse.

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N° 135

CHARLES DE G AU LL E

1 500 €

MÉMOIRES DE GUERRE : L'APPEL. L'UNITÉ. LE SALUT Paris, Plon, 1954-1956-1958. 3 vol. (144 x 229 mm) de 680, 712 et 653 pp. + 1 carte couleurs dépliante en fin d'ouvrage, demi-basane havane, dos à nerfs orné de filets dorés, pièce de titre, titre doré, couv. et dos cons. Édition originale. Envoi signé : « Pour M. Michel Lamorlette, préfet de l'Aveyron, en souvenir d'une grande épreuve nationale, bien cordialement, Charles de Gaulle. 20.12.61 » C’est au cours des années 1939-1945 que se dessine la figure de Charles de Gaulle. Depuis ses efforts pour faire admettre aux militaires et aux politiques ses vues au moment de l'éclatement du conflit jusqu'aux heures glorieuses de la France libre, soit de L'Appel au Salut, il trace de lui-même un portrait de ce qu'il se sent devenir : « vieil homme, recru d'épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l'ombre la lueur de l'espérance ! » Le texte fut récemment au centre d'une polémique : pouvait-on, oui ou non, faire figurer ce texte au programme de la terminale L, pour la section “Littérature et débats d’idées” ? Il semble évident que oui. Michel Lamorlette fut nommé préfet de l'Aveyron le 14 septembre 1960, puis de Charente à partir de 1965. Il était, pendant les années de guerre, chef de cabinet à la préfecture du Lot-et-Garonne, qu’il quitte à l’arrivée du préfet Destarac, qui coordonna dans le département les grandes rafles antisémites d'août 1942.

N° 136

CHARLES DE G AU LL E

1 200 € MÉMOIRES DE GUERRE : L'APPEL. L'UNITÉ. LE SALUT Paris, Plon, 1954-1956-1958. 3 vol. (142 x 228 mm) de 680, 712 et 653 pp. + 1 carte couleurs dépliante en fin d'ouvrage, brochés, couv. imprimées et jaquettes originales. Édition originale. Envoi signé : « au docteur Paul Lajouanine, en souvenir de la grande épreuve, bien cordialement ! Ch. de Gaulle, 27.12. 1954 » Paul Lajouanine était médecin à l’APHP où il entra par voie de concours en 1937. Il sera décoré de la médaille de la Résistance.

N° 137

JE AN GENET

1 500 € HAUTE SURVEILLANCE Paris, Les Cinéastes Bibliophiles, 1947. 1 vol. (140 x 190 mm) de 104 pp. et 2 ff., demi-box mauve bandes, dos lisse, titre doré, couv. et dos cons. Édition originale. Tirage unique à 60 exemplaires. C’est la première pièce publiée de Genet, et le tirage le plus confidentiel d’une de ses œuvres. Exemplaire nominatif pour Pierre O’Connell, producteur de cinéma (plusieurs adaptations de Simenon, les films de Duvivier, Autant-Lara). Dans ce huis-clos idéal, puisque la pièce se déroule dans une cellule de prison, Yeux-vert, Maurice et Lefranc se découvrent, se lient, s’affrontent. Ce qui les opposent, c’est leur malheur, c’est-à-dire leur crime : certains l’ont choisi, d’autres subi. Ce livre parut en pré-originale en mars 1947 dans le n° 28 de La Nef et la première représentation eut lieu en 1949, mise en scène par l’auteur. La première édition publique sera donnée la même année, aux éditions Gallimard. Dans la distribution figurait un jeune acteur qui fit par la suite parler de lui : Robert Hossein. Enfin, en 1966, Vic Morrow réalisa une version cinématographique intitulée Deathwatch avec Leonard Nimoy (Mr Spock !) dans le rôle titre. 47


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N° 138

ANDRÉ GIDE

300 €

LES FAUX-MONNAYEURS Paris, Gallimard, 1925. 1 vol. (190 x 121 mm) de 503 pp., demi-chagrin rouge à coins, dos à nerfs orné d'un décor, plats orné de filets à froid et nerfs dépassant sur les plats avec poinçon de petite fleur doré, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons. Édition originale. Un des exemplaires (n°148) sur pur-fil (seul papier avec les réimposés). « [...] Je devrais à présent m'attaquer aux Faux-Monnayeurs, mais par timidité, par indolence, par lâcheté, je souris à toutes les distractions qui se proposent et ne sais comment étreindre mon sujet […]. J'écris, sans presque aucune peine, deux pages du dialogue par quoi je pense ouvrir mon roman. Mais je ne serai satisfait que si je parviens à m'écarter du réalisme plus encore. L'important c'est de m'habituer à vivre avec mes personnages. » (Cuverville, 3 octobre 1921). Sur la forme, les Faux-monnayeurs en appelle au procédé de mise en abyme. L'expression, avec cette graphie particulière, est inventée par Gide, qui la cite dès 1893. Paludes, en 1895, en donna déjà une première ébauche. C'est ce que l'on peut définir comme le théâtre dans le théâtre (songeons à Shakespeare avec Hamlet ou Le Songe d'une nuit d'été ou encore à La Nuit américaine de Truffaut) : ici, le roman dans le roman. Attention chef-d'œuvre. N° 139

ALBERT GL AT I G N Y

2 000 € LE BOIS Bayonne, Librairie centrale, 1868. 1 vol. (120 x 90 mm), maroquin vert tendre, dos à nerfs, filets à froid d’encadrement au dos et sur les contreplats, tr. dorées, couv. cons., étui (Huser). Précieux exemplaire, admirablement relié par Huser. Dos légèrement passé. Édition originale, imprimée à petit nombre. Envoi signé : « à Alphonse Daudet, Glatigny » La pièce fut créée à Bayonne le 1er janvier 1868 et sera rééditée deux ans plus tard chez Lemerre, avant une fameuse représentation à l’Odéon donnée en présence de Verlaine et Rimbaud : « Tout le Parnasse était au complet, circulant et devisant au foyer, sous l’œil de son éditeur Alphonse Lemerre. On remarquait ça et là le blond Catulle Mendès donnant le bras au flave Mérat, Léon Valade, Dierx, Henry Houssaye causaient ça et là. Le poète saturnien. Paul Verlaine, donnait le bras à une charmante jeune personne, Mlle Rimbaut [sic]. En somme excellente soirée pour l’Odéon» (in Edmond Lepelletier, camarade d’enfance et futur biographe de Verlaine Chronique théâtrale du Peuple Souverain du 16 novembre 1871). Verlaine tenait depuis longtemps Glatigny en grande estime. Ambassadeur de la jeune génération, il écrivit, en septembre 1867, quelques mois avant la parution du Bois, au Maître Victor Hugo : « Il m'a été impossible […] de transmettre à Albert Glatigny vos bienveillantes paroles relativement à ses vers et à sa demande de jouer dans Ruy Blas […] il s'est, depuis le commencement d'août tellement éclipsé de Paris que ses plus intimes ignorent sa résidence actuelle. La nostalgie des planches et des toiles de fond l'aura repris, et il ajoute probablement, en attendant l'hiver et l'Alcazar, un nouveau chapitre à son Roman comique. Il n'est pas besoin de dire que, dès son premier signe de vie, je saurai faire ce qu'il convient ». Glatigny, en effet, avait quitter Paris depuis juillet : direction Bordeaux, puis Bayonne, où est crée la pièce, puis une seconde, toujours publiée à Bayonne à petit nombre, intitulée Pès de Puyane. La première est sans aucun doute la plus rare.

N° 140

ALBERT GL AT I G N Y

800 € POÉSIES. LES VIGNES FOLLES - LES FLÈCHES D'OR - LE BOIS Paris, Alphonse Lemerre, 1870. 1 vol. (117 x 189 mm) de 2 ff. et 250 pp., maroquin vert, dos à nerfs orné de filets, caissons et fleurons dorés, tête dorée, filet à froid sur les plats, étui bordé (Reliure signée de Huser). Exemplaire parfait. Édition originale collective. Rarissime exemplaire sur papier de chine, inconnu des bibliographies d’usage et non annoncé.

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N° 141

ALBERT GL AT I G N Y

800 €

LE JOUR DE L'AN D'UN VAGABOND Paris, Alphonse Lemerre, 1870. 1 vol. (93 x 164 mm) de 78 pp., demi-maroquin grains longs à coins, filets à froid sur les plats, dos lisse orné de filets et roulettes dorés, fleurons à froid, tête dorée, couv. et dos cons. Édition originale. Précieux exemplaire enrichi d'un billet autographe de l'auteur, rédigé six jours après sa sortie de prison et griffoné à la hâte sur un feuillet d’agenda, qui raconte les fameux événements dont il fut victime : « Ajaccio, le 12-1-69. Mon cher Polo, le 1-1 j’ai été arrêté par la gendarmerie de Bocognano (Corse) par un md-L [Maréchal des logis] ivre... 2 nuits de suite j’ai eu les fers aux pieds. Vous avez dû lire le récit détaillé de cette aventure. Mais comme toute chose doit avoir son côté comique, je vous envoie la complainte, sur l’air classique (…) que j’ai rimée à propos de ma séquestration de 4 jours. Je vous serre la main. Albert Glatigny.». À la suite, incipit du manuscrit original du fameux poème Complainte : « Le 1er jour de l’année 1869 / Un être en habit pas... ». Ce billet est celui envoyé à François Polo, directeur du journal l'Éclipse, qui relata l’affaire dès le 17 janvier, en reproduisant également la longue Complainte rimée. Il publia également dans son journal les bonnes feuilles du Jour de l’an d’un vagabond, après une édition confidentielle faite par Glatigny à Nice en 1869, dans la foulée de sa « libération ». L’édition Lemerre est illustrée d’un frontispice par Gill qui représente Glatigny, dans son cachot, boulet à la cheville, avec Cosette à ses côtés, « un petit griffon maigre comme son maître ». N° 142

NICOL AS GO G O L

2 000 €

NOUVELLES RUSSES Paris, Paulin, 1845. 1 vol. (120 x 187 mm) de 324 pp., demi-maroquin havane, dos à nerfs orné de filets dorés et à froid, pièce de titre, titre doré, tête dorée, date en pied, couv. et dos cons. (Reliure signée de Lavaux). Couvertures en parfaite condition, exemplaire de choix. Édition originale. Traduction d'Ernest Charrière. Le premier recueil de Gogol jamais paru en France. Ce titre est rarissime, et l’on cite souvent à tort l’édition des Nouvelles russes de 1953 comme princeps. Le recueil suivant sera Les Âmes mortes. Ce recueil contient entre autres textes Tarass Boulba et Les Mémoires d’un fou. Cette dernière nouvelle compte parmi les plus originales et les plus célèbres de l’auteur et préfigurent son Journal et les thèmes des Âmes mortes. Sainte-Beuve en fera une critique élogieuse dans La Revue des deux Mondes. N° 143

NICOL AS GO G O L

1 000 € LES ÂMES MORTES Paris, Hachette, 1859. 2 vol. (130 x 185 mm) de xxxi-346 et xxxii-368 pp., demi-chagrin rouge, dos à nerfs ornés de filets à froid, titres dorés, tête dorée, date en pied, couv. cons. (Reliures modernes). Bel exemplaire ; bien complet des couvertures. Rare ainsi. Édition originale. Traduction d'Ernest Charrière. Quand il entreprend d'écrire Les Âmes mortes, Gogol est loin de pressentir la portée de cette œuvre. Si les préoccupations religieuses prennent déjà une grande place dans son esprit, elles ne l'empêchent pas encore de travailler. Le livre paraît sous le titre Les Aventures de Tchitchikov ou les Âmes mortes, le 9 mars 1842. Il passe alors ses journées à étudier les Évangiles, à s'interroger sur la nécessité de rentrer au couvent, à projeter un voyage à Jérusalem. À Rome, où il veut désormais travailler au salut de son âme en écrivant une œuvre lumineuse (la seconde partie des Âmes mortes), Mais il note!: «!Le temps me fait défaut ; c'est comme si le Malin me le volait ». Le 7 février 1852, alors que, démuni de toutes ressources, il habite chez Alexis Tolstoï, il brûle le manuscrit de cette seconde partie. Épuisé par les jeûnes, il s'alite et le 20 février. Le jour même il entre en agonie et meurt le 21 au matin. Ses dernières paroles auraient été!: «!Une échelle ! Vite, une échelle ! » 49


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N° 144

JULIEN GR AC Q

2 000 €

AU CHÂTEAU D'ARGOL Paris, José Corti, 1938. 1 vol. (190 x 128 mm) de 186 pp. et 1 f. blanc, broché. Édition originale. Envoi signé : « à mon vieux camarade Delaunay ce récit d'une Bretagne imaginaire en souvenir de Nantes - et avec toute mon amitié, Julien Gracq 28-5-49 » Septembre 1938. Julien Gracq passe à la librairie José Corti, rue de Médicis, pour acheter des livres. En voyant Retour de Guyane de Léon Damas sur une table, il comprend qu’il se trouve chez un libraire-éditeur et lui soumet donc son premier manuscrit, Au Château d’Argol, que Gallimard vient juste de refuser (dans sa note de lecture, Benjamin Crémieux compare le style de Gracq, pour motiver le refus, à celui de Charles du Bos). Corti accepte de le publier, moyennant une participation aux frais. Le livre sort en décembre 1938, tiré à 1 200 exemplaires. Fin 1939, 130 exemplaires auront été vendus. Le livre ne sera réimprimé, avec les plombs de 1938, qu’en 1945. Bel exemplaire. Très rare avec envoi antérieur au prix Goncourt reçu en 1951.

N° 145

JULIEN GR AC Q

2 000 €

LA LITTÉRATURE À L'ESTOMAC Paris, José Corti, 1950. 1 vol. (167 x 114 mm) de 73 pp., broché. Édition originale. Un des 40 premiers exemplaires (n° 35) sur lafuma. Cet ouvrage, expliquera un jour Julien Gracq, « s’en prenait seulement à l’introduction du non-littéraire dans la littérature ». Il fit cependant scandale. La critique rudement mise en cause, accusée de pervertir un public égaré, affûta ses armes. Cet essai n’en demeure pas moins admirable et tristement moderne : la littérature comme la cuisine est affaire de goût, chose intime. Or, les criticules, comme disait Vladimir Nabokov, fabriquent des gloires éphémères quand les fins lettrés, dans le secret, trouvent le chef-d’œuvre et délaissent d’emblée le reste, conscients que « le médiocre n’est justiciable que du silence, où l’entraîne une pesanteur naturelle ». À lire absolument.

N° 146

GR ACQ. BRE TO N . D E H A R M E . TA R D I E U

3 000 €

FAROUCHE À QUATRE FEUILLES Paris, Grasset, 1954. 1 vol. (175 x 230 mm) de 139 pp., broché. Édition originale. Un des 18 premiers exemplaires sur japon. Quatre eaux-fortes de Hantaï, Vieira da Silva, Paalen et Swanberg, signées par les artistes. C'est pour une série d'émissions produites par Deharme - Les Dormeurs éveillés - qu'André Breton écrit Alouette du parloir. Ce texte et trois autres, La Vraie joie de Deharme, Les Yeux bien ouverts de Gracq (repris dans Préférences en 1961) et Madrépores ou l'Architecte imaginaire de Tardieu (repris dans Pages d'écriture en 1967) sont alors réunis par Bernard Privat pour une belle édition illustrée. Seuls les 77 premiers exemplaires (les japon et Montval) contiennent ces eaux-fortes.

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[GR ACQ]

30 € JULIEN GRACQ : UNE BIBLIOTHÈQUE SUR LE JEU D’ÉCHECS. Paris, Librairie Walden, 2010. 1 vol. (120 x 205 mm) de 98 pp., dos collé, couv. imprimée. . Catalogue à prix marqués proposant quelques 200 volumes, ses échiquiers personnels, notes de parties et divers documents. De nombreux ouvrages, outre son ex-libris manuscrit, contiennent des commentaires de coups. Plusieurs feuillets de parties notées sont également proposées. Une analyse - faite par un Maître français d'échecs - des parties notées de Gracq est proposée, ainsi qu'un historique de ses écrits sur ce sujet.


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N° 148

LOUIS GUILLO U X

300 €

LA MAISON DU PEUPLE Paris, Grasset, coll."Les Écrits", 1927. 1 vol. (120 x 180 mm) de 134 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « à Séverine, que j'admire, et que j'aime, Louis Guilloux » Premier roman de l'auteur, La Maison du peuple évoque les grandes luttes sociales du début du XXème siècle. Né de parents ouvriers, militants socialistes (son père fondera avec d'autres la section socialiste de Saint-Brieuc) Louis Guilloux s'inspire ici de son enfance et annonce les thèmes à venir de son œuvre : un dégoût profond de l'injustice et le soucis permanent des plus humbles. Il est en cela le frère d'arme d'une femme comme Caroline Rémy - dite Séverine - journaliste et écrivain, un temps secrétaire de Jules Vallès, qui, quelques mois avant sa mort lui confiera la direction de son journal, le Cri du Peuple. L'année même de cet envoi, Guilloux et Séverine seront sur la liste des signataires de la pétition contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre (in Europe,15 avril 1927). L'auteur reconnaîtra toujours la belle nature combative de Séverine, en cela proche des femmes d'ouvriers dont il décrit, au fil de ce livre, le courage et la tenacité dans l'adversité la plus complète. N° 149

SACHA GUITRY

600 € NAPOLÉON Paris, Raoul Solar, 1950. 1 vol. (310 x 372 mm) de 292 pp., basane maroquinée vert empire, orné d’un médaillon représentant l’Empereur de profil, dos lisse, titre doré, tête dorée. Parfait état. Édition originale. Un des 59 premiers exemplaires sur grand vélin d'Arches, signés par Guitry (après 4 exemplaires d'auteur), contenant deux documents historiques originaux : - une lettre du Maréchal Davout, ministre de la guerre, signée et datée (12 mai 1815), - une lettre du Maréchal Clarke, ministre de la guerre, signée et datée (11 mai 1808). Seuls les exemplaires sur vélin d'Arches possèdent ces « truffes » historiques ; elles proviennent des collections Brouwet, Crawford, Rosebery et des experts Charavay, Cornuau, Fabius, Marc Loliée et Rossignol. Un portrait annoncé de Napoléon est manquant. Guitry donnera cinq ans plus tard une version monumentale pour le cinéma (où il interprète Talleyrand), avec une distribution des plus grandiose : Orson Welles, Jean Piat, Louis de Funès, Yves Montand, Serge Reggiani, Luis Mariano, Pauline Carton, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Micheline Presle…

N° 150

EMMY HENNI N G S

900 €

DIE LETZTE FREUDE (DER JUNGSTE TAG. NUEUE DICHTUNGEN. 5. BAND) Leipzig (Kurt Wolff), 1913. 1 vol. (130 x 215 mm) de 15 pp. et 3 ff., broché Édition originale. Emmy Hennings participa en 1915 à la fondation du Cabaret Voltaire à Zurich et en anima les soirées par ses danses, ses chants et ses poésies. Compagne d’Hugo Ball, ce dernier notait dans son journal les événements qui ponctuèrent la soirée inaugurale du 5 février 1916 : « La salle était pleine à craquer, de nombreuses personnes ne trouvèrent pas de place pour s’asseoir. Vers six heures du soir, alors que nous étions encore affairés à clouer et à installer des affiches futuristes, arriva une délégation à l’allure orientale composée de quatre petits hommes avec des cartons à dessins et des toiles sous le bras. Ils saluèrent avec politesse et beaucoup de courbettes et ils se présentèrent : Marcel Janco, écrivain, Tristan Tzara, Georges Janco, et un quatrième dont je ne compris pas le nom. » Emmy Hennings y interprète des chansons françaises et Tzara lit des poèmes roumains. Die Letzte Freude [la Dernière joie], est son premier recueil de poèmes. Exposition Dada, Centre Pompidou, 2005, 18. Rare.

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N° 151

GEORGES HU G N E T

400 €

1961. ILLUSTÉ DE 4 PHOTOMONTAGES Paris, Chez l'auteur, 1961. 1 vol. (234 x 143 mm) de 60 pp., en ff., sous double couverture à rabats rempliés. Édition originale. Un des 60 exemplaires num. sur Rives, comportant les 4 photomontages mis en couleurs à la main par l'auteur, leur suite en noir, signés par l'auteur. En 1960, Georges Hugnet renoue avec la technique du photomontage qu'il pratiquait dans les années trente. Il publie dans la presse des œuvres qui contrastent assez avec ce qu'il créa dans la mouvance de Max Ernst. Les quatre photomontages de 1961 accompagnent des textes polémiques, des poèmes ou des notes réunies sous le titre Constatations et coïncidences : « Un collectionneur achète un tableau de valeur par téléphone. Son prix, ses dimensions, sa période et l'assurance de son authenticité lui suffisent, il ne s'inquiète même pas de le voir. Au vendeur qui montre quelque surprise, il répond :“Quand j'achète des Suez, est-ce que je demande à visiter le canal ?” ». No comment. N° 152

VICTOR HUG O

1 600 € LES MISÉRABLES Paris, Pagnerre, 1862. Dix tomes en 5 vol. (230 x 150 mm), demi-chagrin noir, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, titre doré (Reliure du XIXème). Quelques accrocs au dos et coins. Édition originale. Carteret, Vicaire (et plus prudemment Clouzot, qui indique que « l'édition belge a paru quelques jours peut-être avant la française » donnent comme édition originale l'édition parisienne, mais il faut probablement accorder à la composition de l'édition belge quatre ou cinq jours d'avance - sans que cela ne prouve en vérité qu'elle fut publiée, c'est-à-dire mise en vente, avant l'édition parisienne, qui semble avoir eu lieu le même jour : le 3 avril 1862, où les deux premiers tomes, Fantine, sont mis en vente. Les files d’attente encombrent la rue de Seine, où se trouve l’éditeur Pagnerre, et plusieurs milliers d’exemplaires trouvent lecteur ce jour là. L’édition est épuisée dès le 10 avril. Cosette et Marius paraissent en même temps à Bruxelles et à Paris encore, le 15 mai ; l'Idylle... et l'épopée et Jean Valjean, le 30 juin. Le roman connaît un succès inouï, qui inquiète jusqu’au ministère de l'Intérieur où la forme des Misérables y est reconnue « sublime et triviale » et le fonds « emprunté aux doctrines les plus anti-sociales ». Bel ensemble en reliure uniforme, aux bonnes dates et sans aucune mention d’édition, comme il se doit (le tirage fut fractionné en plusieurs tranches, avec mention successives d’édition ; «seule la première, ne portant pas de mention, est recherchée «(Clouzot))

N° 153

VICTOR HUG O

250 €

DISCOURS DE VICTOR HUGO dans la discussion du projet de loi électorale Paris, L'Événement, s.d. [mai 1850]. 1 brochure (160 x 230 mm) de 8 pp., en ff., sous chemise de demi-maroquin noir, dos lisse, titre doré en long, étui bordé. Papier fin fragile. Édition originale rare. Le projet de loi électorale de mai 1850 visait à restreindre le corps électoral en imposant de nouvelles conditions à l'exercice du droit de vote. Hugo y est évidemment opposé, et souligne le caractère réactionnaire et inégalitaire du projet : « Cette loi fait gouverner féodalement trois millions d'exclus par six millions de privilégiés. Elle institue des ilotes, fait monstrueux ». La loi est malgré tout votée, excluant près d’un tiers des citoyens des listes électorales ! On passe ainsi de 9.618.057 à 6.809.281 inscrits ; à Paris, le corps électoral passe de 224.000 à 74.000 citoyens ; et c’est encore pire dans les villes ouvrières, comme Lille : on passe de 15.058 à 4524 électeurs. Elle sera abrogée lors du Coup d'État du 2 décembre 1851. 52


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N° 154

[HUGO] AGL A Ü S B O U V E N N E

4 000 €

LES MONOGRAMMES HISTORIQUES d’après les monuments originaux Paris, Académie des bibliophiles, 1870. 1 vol. (110 x 90 mm) de xxxl et 166 pp., demi-maroquin marron à coins, filets dorés sur les plats, dos à nerfs, titre doré, date en pied, couv. et dos cons. (Reliure début XXème). Édition originale imprimée à 512 exemplaires, celui-ci sur vergé, le n° 1. Envoi signé : « à monsieur Victor Hugo hommage et souvenir de son admirateur sincère Aglaüs Bouvenne » Avec cet exemplaire, Bouvenne offre simultanément à Victor Hugo l’épreuve originale du, alors futur, ex-libris du poète : les tours de Notre-dame, avec un entrelac des initiales V. et H., dessiné et gravé par Aglaüs Bouvenne. Hugo, touché, lui répondra aussitôt en ces termes : « Hauteville-House, 10 juillet [1870]. Monsieur, j’ai reçu avec un vif intérêt votre excellent et curieux travail. Votre ex-libris fait par vous pour moi, me charme. J’accepte avec reconnaissance cette jolie petite planche. Comment vous en remercier ? S’il est un livre de moi que vous désiriez tenir de ma main, veuillez me le dire, et j’aurai l’honneur de vous l’offrir. Votre ex-libris marquera tous les livres de la bibliothèque de Hauteville-House. Je vous serre la main avec une vive cordialité. Victor Hugo. »( in Correspondance, éd. 1898, tome III ). Aglaüs Bouvenne dessina également l’ex-libris de Théophile Gautier ; Bracquemond se chargea du sien. Il rédigera quelques années plus tard une étonnante et passionnante étude sur Hugo, Victor Hugo : ses portraits et ses charges, 1827-1879, catalogues par Aglaus Bouvenne (Paris, J. Baur, 1879). La bibliothèque de Hauteville-House renferme toujours une grande partie des livres de Victor Hugo, malgré des disparitions successives au fil du temps. Cet exemplaire figure dans les deux inventaires dressés par Julie Chenay, en 1870 puis en 1879. Dans le dernier recensement (Groupe d’étude JussieuParis VII), il figure aujourd’hui avec la mention [disparu]. Depuis quand ? Nul ne le sait. Sans doute depuis l’époque où il a été ensuite relié, au tout début du siècle dernier [l’exemplaire figurait broché dans les inventaires Chenay]. « Quelques collectionneurs privés possèdent des ouvrages qui figurèrent sur l'un ou l'autre des inventaires Chenay ou recèlent l'ex-libris de Victor Hugo, voire pour les plus chanceux une dédicace adressée à l'écrivain. Pour l'heure, la récolte est maigre (seulement 4 vol., hors vente des livres de Georges Hugo), mais je ne doute pas qu'en fouillant plus avant les catalogues de ventes de nouvelles découvertes soient possibles ». (M. J. Chassier, Composition de la bibliothèque de Hugo à Hauteville-House). En voilà donc une, à rajouter parmi les rares connues à conjuguer envoi, présence de l’ex-libris et présence dans les inventaires Chenay. Et nous sommes ici, surtout, en présence de l’exemplaire « fondateur », qui recèle l’ex-libris originel offert à Victor Hugo. Chenay, inventaire des livres de Victor Hugo à Hauteville House, 1870 et 1879, n° M 05 et L 0 ; Journet, B024.

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VICTOR HUG O

700 €

DEPUIS L'EXIL Paris, Calmann-Lévy, 1876. 1 vol. (237 x 150 mm) de 354 pp., demi-maroquin bordeaux, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, date en pied, couv. cons. (Reliure moderne de Laurenchet). Édition originale. Envoi signé : « à monsieur Destrem, Victor Hugo » Après la capitulation de Sedan et la chute du Second Empire, la IIIème République est proclamée le 4 septembre 1870. Victor Hugo peut donc rentrer à Paris où lui est réservé un accueil triomphal. Depuis l'exil est un recueil des discours, déclarations publiques et textes politiques. Ses interventions et ses discours depuis 1841, regroupés en trois périodes - que clôt le présent volume - seront publiés à partir de 1875, regroupés sous le titre général d’Actes et Paroles. 55


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N° 156

JORIS-K ARL H U YS M A N S

4 000 €

EN ROUTE S.l.n.d. [Paris, circa 1894]. 1 vol. (144 x 225 mm), [pp. 192 à 372], en plusieurs épreuves reliées à la suite, demi-maroquin noir, dos lisse, titre doré (Reliure signée de René Aussourd). Épreuves corrigées du grand roman de Huysmans paru chez Stock en 1896 : le recueil est composé de 7 jeux d'épreuves échangées entre Huysmans et son éditeur, qui correspondent aux en-têtes des jeux, qui constituent le troisième et dernier état avant la publication du roman, avec les ultimes corrections de l’auteur. Pierre-Victor Stock fut l'éditeur de la quasi totalité de l'œuvre de Huysmans et racheta même les droits chez d'autres éditeurs pour les “égarés”. Le début de leur relation commença cependant par une brouille mémorable à cause de l'édition du Désespéré de Bloy, texte recommandé par Huysmans. C’est Bloy, à l’inverse, qui avait chaudement conseillé à Huysmans d’aller trouver l’ éditeur, persuadé que « l’avenir appartient à des écrivains tels que Huysmans et Bloy, et qu’un jeune éditeur ne fait pas de mauvais calcul en les attachant à sa maison » (Stock, Mémorandum d’un éditeur, pp. 20-21). En tête de chaque première page, une note autographe de l'auteur et de l'éditeur, qui lui réclame un dernier jeu corrigé, avec réponse pour bonne forme de l’éditeur. La pagination est continue pour les 5 premiers jeux [pp. 197 à 341], manquent les pages 342 à 356, puis reprise p. 357 à 372 en pages recto uniquement comme demandé. Ces échanges laissent apparaître quelques tensions entre eux, tout particulièrement pour Stock qui s’impatiente des corrections de Huysmans : « voici une nouvelle épreuve et veillez bien aux corrections qui sont faites en dépit du bon sens ». Les périodes des épreuves ont toujours été houleuses, que ce soit entre l’auteur, son éditeur et même son imprimeur, Darantière, à Dijon (« Darantière se fiche-t-il de nous, à la fin ? Voilà une semaine qu’il n’envoie plus d’épreuves » (lettre à Stock du 5 décembre 1894). Huysmans réclame par la suite une imposition en feuillet, et non plus en page recto-verso. Demande acceptée, avec cette note lapidaire de Stock : « f.v.b [feuillet verso blanc] Pourquoi ne l'avoir pas fait de suite ? » demande-t-il. Les nombreuses corrections, notes, modifications et remarques dans le texte, qui seront prises en compte pour l'édition imprimée, comportent d’intéressantes variantes au texte final. Le succès du précédent volume, Là-bas, laissait néanmoins augurer de bonnes choses pour l’éditeur. À preuve, il accepte pour ce En route un tirage de luxe à 12 japon et 50 hollande, soit une multiplication par cinq des hollande par rapport aux titres précédents (En rade, Un dilemne, Certain et Là-Bas) ! De la pertinence de l’étude des tirages en grands papiers. « Stock sait, après Là-bas, que Huysmans se vend bien et se collectionne dès son vivant. N’avait-il pas d’ailleurs lui-même donné une remarquable leçon de bibliophilie en inventoriant la bibliothèque de Des Esseintes dans À rebours ? (Éric Walbecq, in Huysmans et son éditeur Stock, 1998, pp. 239 et sq). Ancienne collection du Dr. Lucien-Graux, avec ex-libris.

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JORIS-K ARL H U YS M A N S

300 € CROQUIS PARISIENS. À VAU L'EAU. UN DILEMME Paris, Stock, 1905. 1 vol. (120 x 188 mm) de 332 pp., demi-chagrin havane à coins, filets dorés, dos à nerfs orné de fleurons dorés, filets à froid, pièce de titre, tête dorée, couv. cons. Première édition collective. Envoi signé : « à Gabriel Mourey, son ami, Karl-Joris Huysmans » Écrivain, poète, critique d'art et traducteur, Mourey dirigea en 1884 la revue des poètes marseillais, Mireille, avant de devenir conservateur des Palais nationaux.

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N° 158

JORIS-K ARL H U YS M A N S

450 €

TROIS EGLISES ET TROIS PRIMITIFS Paris, Librairie Plon, 1908. 1 vol. (191 x 127 mm) de 286 pp., demi-maroquin tête-de-nègre à coins, dos à nerfs orné de triple caisson d'encadrement doré, filets à froid, fleurons et roulettes dorées, titre doré, date en pied, tête dorée sur témoins, couv. cons. (Reliure signée de Terquem). Bel exemplaire, bien relié. Édition originale. Un des 71 exemplaires sur hollande (n°31). N° 159

PASCAL JARD I N

300 €

TOUPIE LA RAGE Paris, Grasset, 1972. 1 vol. (125 x 192 mm), broché. Parfait état. Non coupé. Édition originale. Un des 34 premiers exemplaires num. sur alfa. N° 160

PASCAL JARD I N

300 €

LE NAIN JAUNE Paris, Julliard, 1978. 1 vol. (130 x 200 mm) de 260 pp., broché, non coupé. Édition originale. Un des 30 exemplaires sur vélin (seul papier après 10 hollande). N° 161

PIERRE JE AN J O U V E

1 000 €

LES ORDRES QUI CHANGENT Paris, Eugène Figuière, 1911. 1 vol. (239 x 188 mm) de 46 pp., broché. Édition originale. Un des 500 premiers exemplaires (n° 18), justifié et paraphé par l'auteur. Envoi signé : « à René Arcos, ce livre, en gage d'admirative estime - et d'amitié, Pierre Jean Jouve 20 février 1911 » Comptant parmi l'un des premiers recueils de Jouve, Les Ordres qui changent sont une évocation versifiée de l'influence des théories unanimistes professées par Jules Romains, associée à la prise de l’éther : il en résulte un flot d'images, une juxtaposition de sensations, une mise en scène d'une épopée relevant de la quête du caractère céleste. La connexion à René Arcos, lui aussi membre de la première heure du groupe des l’Abbaye fondé par Romains, est d’autant plus intéressante qu’elle marque ô combien l’importance du groupe dans les deux autres recueils qu’il publiera à cette époque : Les Aéroplanes (1911) et Présences (1912). Mais la critique est dure : « M. Pierre-Jean Jouve, artiste original, analyse avec minutie la suite des hallucinations que lui cause l’éther. Son tableau a sans doute de grandes qualités cliniques d’exactitude et de nouveauté. La science y glanera peut-être ; mais je cherche en vain, en dépit des dons imagés de l’auteur, ce qu’y gagne la poésie » (Henri Martineau, in revue Le Divan, septembre 1911). Comme toute son œuvre d'avant 1925, Jouve reniera par la suite ce texte : sa « vita nuova » (liée au reniement de toute son œuvre antérieure) commencera avec Les Mystérieuses Noces, puis Paulina 1880, publié en octobre 1925 chez Gallimard et qui manquera de peu le prix Goncourt. Il n’empêche, les pages du recueil contiennent néanmoins de somptueuses lignes... N° 162

MARCEL JOU H A N D E AU

100 €

VERONICANA Paris, NRF, 1931. 1 plaquette (224 x 139 mm) de 22 pp., brochée. Édition originale. Tirage à part de la N.R.F., à petit nombre.

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N° 163

MARCEL JOU H A N D E AU

200 €

LA POSSESSION. JOURNALIERS XIV Paris, NRF, 1970. 1 vol. (197 x 125 mm) de 146 pp., broché, non coupé. Édition originale. Un des 30 premiers exemplaires sur hollande. Envoi signé : « Cher Jacques Antoine […] Il ne vous suffit pas de me lire, il faut que ce soit sur des papiers distingués. De tout cœur. Marcel Jouhandeau, 20 avril 1970 » Directeur des programmes de Télé Monte Carlo de 1963 à 1977, Jacques Antoine - petit-fils du fondateur du Théâtre Libre André Antoine, fut à l'origine de très nombreuses émissions dont le célèbre Schmilblick, la Chasse aux trésors ou plus récemment encore Fort Boyard.! N° 164

JAMES JOYCE

1 000 €

ULYSSE Paris, Adrienne Monnier, 1929. 1 vol. (181 x 231 mm) de 870 pp., broché, non coupé. Édition originale de la traduction française. Un des 875 exemplaires (n° 215) sur Alfa vergé. Ulysse fut composé entre 1914 et 1921 à Trieste, Zurich et Paris. À la parution du texte anglais, en 1922, l’ouvrage subit la foudre de la censure, tout autant qu’une incompréhension quasi-générale. Il faudra attendre près de sept années, après avoir découragé une dizaine de traducteurs, pour que le roman voit enfin le jour en version française par les soins d’Auguste Morel, Stuart Gilbert et Valery Larbaud. N° 165

JACK KEROUAC

4 800 € ON THE ROAD New-York, Viking Press, 1957. 1 vol. (140 x 213 mm) de 310 pp., cartonnage noir éditeur, dos lisse, titre en blanc, jaquette originale illustrée (par Bill English). Bel exemplaire dans un état remarquable de la jaquette, d'infimes frottements en tête. Rare dans cette condition. Édition originale. Le texte de ce qui deviendra le titre-phare, la manifeste, ou la bible - c’est selon de la Beat Generation relate avant tout la formidable histoire de Jack Kerouac et Neal Cassady, qui parcourent les États-Unis en train, en stop, ou dans diverses automobiles. Cassady, qui se targuait d'avoir volé à dix-huit ans plusieurs centaines de voitures, gardait de cette frénésie automobile un mode de conduite particulier : à tombeau ouvert, doublant, dissertant en même temps de philosophie, le tout en tee-shirt en plein hiver dans une voiture non chauffée. Pour le reste, tout ou presque semble avoir été dit sur ce texte, dont sa version d’origine restitue une musique qu’aucune traduction ne rendra jamais : lisez On the road à haute voix, et la musique apparaît, incroyablement rythmée. Et plus encore les lectures qu’en fera Kerouac, assis au piano.

N° 166

JOSEPH KESS E L

600 €

LES CAVALIERS Paris, Gallimard, 1967. 1 vol. (209 x 144 mm) de 252 pp., broché. Édition originale. Un des 120 exemplaire (n°85) sur pur-fil (seul grand papier avec les h.-commerce). Parce qu'il méditait de retrouver les paysages de son enfance, les steppes de l'Asie centrale, et parce qu'il lui était interdit de se rendre en Union soviétique, Kessel entreprit de visiter l'Afghanistan, où les habitants « vivaient encore comme au Moyen Age, au ryhtme des caravanes qui avaient ébloui [s]a jeunesse ». Jacqueline Breitel, secrétaire de Kessel, expliquera au prix de quel effort il avait composé son roman : « Chaque jour il me confiait les écrits de la veille... Le manuscrit était biffé, raturé, surchargé de rejets, témoins de son labeur. Il travaillait comme un forçat, en souffrant le martyre. […] Je lui apportais une frappe bien propre et le lendemain, outre les demi-feuilles manuscrites, il me la rendait raturée à plus de la moitié. J'estime qu'il a réécrit les Cavaliers quatre ou cinq fois. Au moins ! » 58


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N° 167

L ANZ A DEL VASTO

2 800 €

LE CHIFFRE DES CHOSES Marseille, Robert Laffont, 1942. 2 vol. (143 x 193 mm) de 119 + 120 pp., demi-maroquin oasis à bandes, décor mosaïqué de maroquin noir et oasis et de filets dorés sur les plats, titre doré sur les plats, dos lisse, auteur en long, tête dorée, couv. et dos cons., rhodoïd de protection (Reliure signée de Pierre-Lucien Martin, 1948). Édition originale. Un des 60 exemplaires (n°83) sur vergé de mûrier du Tonkin. Envois signés sur les 2 vol. : « à Paul Éluard avec l'admiration de Lanza Del Vasto » & « à Paul Éluard s'il et vrai qu'un fil de musique nous lie, Lanza » Un poème signé et enluminé par l'auteur a été monté en tête du premier volume, « Qui n'aime pas l'eau pure a le cœur peu sincère...» En 1937, le poète et philosophe Lanza del Vasto découvrait l'Inde et rencontrait Gandhi, ce à quoi il aspirait depuis sa lecture de Romain Rolland. Entre ce voyage initiatique et la création en 1948 de la communauté de l’Arche, son grand-œuvre, il écrit et compose des poèmes d’une insigne beauté. De retour à Paris après un pélerinage en Terre Sainte, il y publie plusieurs recueils dont le Chiffre des choses où des poèmes d’amour côtoient avec une égale cohérence des textes de sagesse. Cette reliure de P.-L.Martin a été présentée lors de l'Exposition de la demi-reliure décorée en 1950 (cachet au 1er vol). Le décor est, à l’évidence, inspiré de l’ex-libris d’Éluard dessiné par Max Ernst. N° 168

LECONTE DE L I S L E

900 €

POÉSIES COMPLÈTES Paris, Poulet-Malassis, 1858. 1 vol. (1330 x 193 mm) de 334 pp. et 30 pp. [catalogue], demimaroquin grenat à coins, dos à nerfs, tête dorée, couv. et dos cons. Dos légèrement passé. Première édition collective en partie originale. Les Poésies nouvelles ainsi que La Passion paraissent ici pour la première fois. Très beau frontispice gravé à l’eau-forte par Louis Duveau, qui avait donné une eau-forte pour le frontispice des Poésies de Banville l’année précédente. Envoi signé : « à mon ami Auguste Lacaussade, Leconte de Lisle » « Auguste Lacaussade, qui sent profondément la nature tropicale, a mis sa muse tout entière au service et à la disposition de son pays bien-aimé ». Ainsi résume Sainte-Beuve, dans ses Nouveaux Lundis, l'apport du poète créole, son ami et secrétaire, à l'histoire littéraire de La Réunion. Mais c’est bien avec un compatriote de l’île Bourbon que les liens les plus intéressants sont à étudier : issus de la même génération, Charles Leconte de Lisle et Auguste Lacaussade présentent des parcours aux troublantes similitudes, même si le premier a connu la gloire et l'autre a vécu dans son antichambre. En 1848, ils signent de concert une pétition pour l'abolition de l'esclavage, Lacaussade participant activement au Comité dirigé par Schœlcher, avec Tocqueville, Ledru-Rollin ou Arago. Ils publient chacun en 1852, chez Ducloux, un recueil de poésie : Poèmes et Paysages et les célèbres Poèmes antiques. Les poètes cohabiteront longtemps dans l'enceinte du Sénat, où ils sont nommés bibliothécaires en 1872 et logent à un seul étage l'un au-dessus de l'autre. Leur longue fratrie géographique et littéraire sera jusqu’au bout continue, puisqu’ils reposent tout près l’un de l’autre au cimetière Montparnasse. À noter, un long et intéressant catalogue Poulet-Malassis en fin, avec annonce de la seconde édition des Fleurs du mal et une longue note de Barbey d’Aurevilly. De la bibliothèque de Jean Vuaillat, avec ex-libris. Oberlé, 604 et sq. ; Carteret, II, 42 ; Vicaire, V, 143.

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N° 169

JE AN LORR AI N

500 €

LE SANG DES DIEUX Paris, Lemerre, 1882. 1 vol. (120 x 183 mm) de 153 pp., broché, étui-chemise, titre doré. Édition originale. Frontispice d’après Gustave Moreau. Envoi signé : « à monsieur Gourdon de Genouillac, admiration et sympathique hommage, Jean, Jehan Lorrain » Le premier livre de l’auteur, imprimé à 525 exemplaires. En 1886, Henri Gourdon de Genouillac publiera un essai très documenté et riche en anecdotes : l’Église est-elle, sur le plan de la doctrine, opposée à la chasse ? En substance, non ; nombre de religieux ne s’étaient d’ailleurs pas privés de chasser, ne voyant pas de contradiction entre l’odeur de la poudre et celle de l’encens. Voilà qui dût plaire à Lorrain, que l’odeur de l’un ni de l’autre - pourvu qu’il soit exotique - n’incommodait.

N° 170

JE AN LORR AI N LA FORÊT BLEUE Paris, Lemerre, 1883. 1 vol. (122 x 185 mm) de 167 pp., broché, étui-chemise, titre doré.

300 €

Édition originale. Frontispice d'après Sandro Botticelli. Deuxième livre de Jean Lorrain, dédié à Victor Hugo, avec un poème liminaire qui lui est consacré. Le volume revendique également une influence baudelairienne, avec tout une section qui lui est dédiée, spécialement imprimée en rouge. Si, « à l’instar de son volume [cf. n°précédent], La Forêt bleue ne recueille qu’un succès d’estime, il confirme son talent de poète et atteste sa persévérance dans sa vocation aux yeux du milieu littéraire […] il a abandonné la médiévalisation de son prénom et opté pour ce qui sera son nom de plume définitif » (in Thibault d’Antonnay, Jean Lorrain). N° 171

JE AN LORR AI N

400 € POUSSIÈRES DE PARIS Paris, Fayard Frères, 1896. 1 vol. (118 x 187 mm) de 335 pp., broché, étui-chemise, titre doré. Édition originale. Envoi signé : « à mademoiselle Pauline Zeller, en amitié et en souvenir de celui dont l'âme assomme ses confrères ; son ami, Jean Lorrain » Sans doute son meilleur recueil d’articles, tous plus virulents les uns que les autres, l’ouvrage constitue la première série de la réunion des chroniques de Jean Lorrain issues du Pall-Mall et de l'Échos de Paris, entre avril 1894 et décembre 1895. Un second volume paraîtra en 1902. Pauline Zeller, une des filles du professeur d'histoire en Sorbonne Jules Zeller, fut une habituée du salon de la princesse Mathilde. Elle chercha à séduire Edmond de Goncourt, qui resta en retrait ; il confirmera, par une lettre, son refus d'envisager le mariage avec elle pour ne se consacrer qu'à son objectif de création de l'académie. prônant d’ailleurs le célibat des hommes de lettres.

N° 172

LOUVIGNÉ DU D É Z E RT [ p s e u d . d e F. F l e u r e t ]

700 €

LE CARQUOIS DU SIEUR LOUVIGNÉ DU DÉZERT, ROUENNOIS Londres, Katie Kings, 1912. 1 vol. (212 x 180 mm) de 24 pp., broché. Édition originale. Un des 50 premiers exemplaires sur Arches, paraphés par l’auteur. Envoi signé à son compère en bibliographie érotique : « exemplaire de mon amy Louis Perceau, Ligueur du Poitou. Louvigné du dézert, Paris, janvier 1912 ». Note autographe de Perceau en tête : « même exemplaire qu'à l'Enfer, toutefois sur papier ordinaire ».

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N° 173

PIERRE LOUYS & E D G A R D E G AS

2 800 €

MIMES DES COURTISANES DE LUCIEN Paris, Ambroise Vollard, 1935. 1 vol. (330 x 260 mm) en feuilles de 4, x et 97 pp., sous couv. à rabats, étui plein papier. Tirage unique à 325 exemplaires sur vergé. Premier tirage des gravures de Degas, soit 22 hors-texte (dont quatre peintes au pochoir) par Maurice Potin d'après Edgar Degas. 4 planches en fin reprenant les 22 illustrations, plus le frontispice. Parfait état. En 1892, au cours de son séjour à Bayreuth, à l'hôtel Phantaisie, Pierre Louÿs commença à traduire les Dialogues de courtisanes de l'écrivain de langue grec, Lucianus. Il s'agissait de quinze petits tableaux des mœurs, de tendance érotique, composés sous forme de dialogues. Il les publia deux ans plus tard, sous le titre Mimes des courtisanes de Lucien. En 1886, après la dernière exposition impressionniste, Edgar Degas commença à jouir d'un grand prestige, se retirant cependant toujours plus de la scène artistique parisienne. C'est la période où il réalisa de nombreux monotypes de femmes nues faisant leur toilette : prenant un bain, se séchant, se peignant, ainsi que de nombreuses illustrations de maisons closes. Ambroise Vollard voulait justement utiliser des illustrations de Degas inspirées de ces thèmes pour illustrer trois ouvrages qui lui tenaient à cœur : La Maison Tellier de Maupassant, Mimes des courtisanes et Danse, d’après Eupalinos de Paul Valéry. Mais conserver le caractère des monotypes de Degas dans une impression sur cuivre était une vraie difficulté. Vollard fit appel au graveur Maurice Potin, qui parvint finalement à réaliser des reproductions réussies après six années d’un travail minutieux. Les trois ouvrages paraîtront successivement en 1934, 1935 et 1936. De la liste des vingt précieuses publications de Vollard, elles figurent parmi les plus réussies des dernières années. Lejard, "The Art of the French Book" 135 ; Bénézit 4-344 ; Monod 7422 ; Skira 56 ; Carteret, IV, 253.

N° 174

[MAIN À PLUM E ]

350 € GÉOGRAPHIE NOCTURNE Paris, La Main à Plume, s.d. [sep. 1941]. 1 vol. (283 x 195 mm) de 16 pp., broché, sous couv. noire. Édition originale. Un des 40 exemplaires sur papier bleu (n°1). Textes de Noël Arnaud, Chabrun, Hoyaux. Rare et fragile publication du jeune groupe, fondé depuis le 20 juillet de la même année par Arnaud et Chabrun. La revue prend la suite de Réverbères et se veut héritière du Surréalisme « mais tranche par son intransigeance, sa virulence et l’incontestable foisonnement poétique qu’elle a suscité » (Vignes). On joint le prière d’insérer, celui-ci également imprimé sur papier bleu. Vignes-Lacroix, L’Intelligence en guerre, p. 25.

N° 175

[MAIN À PLUM E ]

250 € PAPILLONS SURRÉALISTES Paris, Centre d'action surréaliste, s.d. Quatre papillons (134 x 107 mm) sur papier type canson de couleurs, impression noire. Collection complète des Cartes à jouer du Quatre Vingt et Un. Maximes imprimées au recto : « Déboutonnez votre cerveau aussi souvent que votre braguette. Si vous n'êtes pas curé, général ou bête vous serez surréaliste. Tout ce qu'on sait a été dit […] il est temps de dire ce qu'on ne sait pas. Si vous aimez l'amour vous aimerez le surréalisme » Au verso, poèmes originaux de Noël Arnaud, André Stil, Boris Rybak et Maurice Rapin. 61


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N° 176

STÉPHANE M A LL A R M É & É D O UA R D M A N E T

12 000 €

L'APRÈS-MIDI D'UN FAUNE Paris, Alphonse Derenne, 1876. 1 vol. (180 x 270 mm) de 8 ff., demi-veau vert, dos à petits nerfs, titre en long (Reliure de l'époque). Édition originale. Tirage limité à 195 exemplaires. Un des 175 exemplaires sur hollande (n°57) justifié à l'encre rouge par Mallarmé et portant de sa main, à l'encre noire, le nom du destinataire « Emile Bayard ». L'exemplaire comprend un frontispice et un ex-libris sur chine volant rehaussé de lavis rose par Manet, un bandeau et un cul-de-lampe, tous gravés sur bois dans le texte.!Ex-dono signé en contrebas du feuillet où est apposé l'ex-libris :!« amicalement, Stéphane Mallarmé ». « Dans cet extraordinaire poème, des surprises d'images nouvelles et invues surgissaient, à tout bout de vers, alors que le poète décrivait les élans, les regrets du chèvre-pied contemplant sur le bord du marécage les touffes des roseaux-gardant encore, en un moule éphémère, la forme creuse des naïades qui l'avaient empli. Puis, des Esseintes éprouvait aussi de captieuses délices à palper cette minuscule plaquette, L'Après-midi d’un faune » (in Huysmans, À rebours). La collaboration entre Manet et Mallarmé, après le portrait de l'un par l'autre, trouve son aboutissement dans cette édition du Faune - primitivement refusée par Lemerre deux ans plus tôt - imprimée à compte d'auteur chez Derenne, sur laquelle le poète travaille depuis près de dix ans. Cette œuvre était d’abord destinée au théâtre mais le projet ne fut pas réalisé. L’atmosphère estivale et chaude qui baigne cette vision d’un faune, au désir inassouvi, amoureux de nymphes entrevues dans le creux d’un feuillage, tranche avec la glace hivernale évoquée autour de la vierge Hérodiade. L’édition, publiée à 195 exemplaires seulement, témoigne d’un souci de raffinement et d’un intérêt pour le livre considéré en tant qu’objet. Elle est illustrée par Manet qui, outre les bois reproduits, s'occupa de l'ex-libris qui accompagne les exemplaires, et dont il se chargea lui-même de rehausser le délicat voile rose : « […] je me charge de les faire moi-même. Il me faut une journée ». L'éditeur Louis Hachette appréciait particulièrement l'illustrateur Emile Bayard et fit souvent appel à lui pour illustrer ses ouvrages, notamment ceux de la Bibliothèque rose. Il illustra ainsi Les Misérables, La Case de l'oncle Tom, L’Immortel d’Alphonse Daudet ou encore De la Terre à la Lune de Jules Verne. » N° 177

STÉPHANE M A LL A R M É

1 000 € DIVAGATIONS Paris, Bibliothèque Charpentier, Eugène Fasquelle, 1897. 1 vol. (125 x 185 mm) de 2 ff. n.ch. (fauxtitre, titre), 377 pp. et 1 f. n.ch. d'erratum, demi-maroquin chocolat, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signée de Thierry). Édition en partie originale, dont il n'a été tiré que 15 exemplaires sur grand papier. La plupart des pièces qui composent ce recueil ont paru antérieurement dans Pages (Bruxelles, Deman, 1891 - tirage à 325 exemplaires).

N° 178

ANDRÉ MALR AU X

1 800 € LES CONQUÉRANTS Paris, Bernard Grasset, coll. "Les Cahiers Verts", 1928. 1 vol. (188 x 128 mm) de 278 pp., broché. Parfait état. Édition originale. Un des 55 exemplaires (n°1) sur vélin d’Arches, sous double couverture. Ce roman, qui aurait reçu Puissances pour titre sans les conseils de Jean Paulhan, connût un vif succès. Tant la critique, très majoritairement élogieuse, que les efforts de Bernard Grasset (publication en feuilleton dans la NRF, publicités agressives- notamment un bandeau « interdit en URSS » qu'il fit immédiatement apposer dès l'interdiction connue) y contribuèrent. Même si André Malraux le réfuta toujours, il est clair que Garine, le personnage central de ce roman dostoïevskien, emprunte énormément à son auteur.

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N° 179

ANDRÉ MALR AU X

1 000 €

ORAISONS FUNÈBRES Paris, Gallimard, 1971. 1 vol. (141 x 205 mm) de 136 pp., broché, sous chemise-étui plein papier, dos lisse, titre frappé. Non coupé. État de neuf. Édition originale. Un des 80 premiers exemplaires (n°2) sur hollande. Outre le célèbre discours prononcé lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le 19 décembre 1964, ce recueil rassemble sept autres textes prononcés par André Malraux entre 1958 et 1965 (Libération de Paris, Discours d'Athènes, Discours de l'Unesco pour les monuments de Nubie, Discours de l'Alliance israëlite universelle, Oraison funèbre de Georges Braque, Oraison funèbre de Jeanne d'Arc, Oraison funèbre de Le Corbusier). Ces textes seront repris en 1976 dans Le Miroir des Limbes. N° 180

ANDRÉ MALR AU X

300 € L'HOMME PRÉCAIRE ET LA LITTÉRATURE Paris, Gallimard, 1977. 1 vol. (147 x 216 mm) de 330 pp., broché. État de neuf, non coupé. Édition originale. Un des 170 premiers exemplaires sur hollande. Dernier texte d’André Malraux, cette étude sur la littérature depuis le XIXème siècle se démarque cependant de l’histoire littéraire classique : les prises de positions et les interprétations personnelles y abondent et conduisent à une réflexion sur l’audio-visuel et son impact profond quant à notre rapport au monde. Malade, Malraux mènera à son terme ce texte avant d’envoyer Sophie de Vilmorin, sa dernière compagne, porter le manuscrit chez Gallimard. Il meurt quelques mois avant la publication.

N° 181

MAN R AY

900 €

RAYOGRAPHS Torino, Martano editore, 1970. 1 vol. (150 x 208 mm) de 126 pp., broché. Édition originale. 45 reproductions en noir de rayogrammes de Man Ray. Une amusante note manuscrite de Man Ray figure sur le papier cristal de couverture, au dessus de son portrait : « Why ? What did they do to my brains. M.R. » + une correction autographe sur un rayogramme hors texte, reproduit à l'envers : Man Ray a précisé et inversé « HAUT » et « BAS ». N° 182

ROGER MART I N D U G A R D

300 €

JEAN BAROIS Paris, NRF, coll. "In octavo", 1928. 2 vol. (140 x 228 mm) de 211 et 334 pp., brochés. Un des 325 exemplaires (n°51) sur hollande Pannekoek. Illustré d'une lithographie de Jacques Thévenet en frontispice (vol. I). Après un premier roman, Devenir!! et une nouvelle, L'Une de nous, publiés à compte d'auteur chez Grasset, Roger Martin du Gard met la touche finale au futur Jean Barois. Mais le roman, dans lequel le héros éponyme défend la libre-pensée, est refusé par Grasset, choqué par la forme résolument moderne de ce roman-dialogué qu'il qualifiait de « dossier ». L’auteur rencontre alors Gaston Gallimard, un vieux camarade d'études, et lui remet le manuscrit refusé. En novembre, invité à la NRF, voit entrer « un homme qui se glisse à la façon d'un clochard, avec un chapeau bosselé, comme un vieil acteur famélique… au masque de Mongol » : André Gide. Ce dernier, qui eût le coup de foudre dès les premières feuilles, envoya une lettre dithyrambique à Gallimard : « […] celui qui a écrit cela peut n'être pas un artiste, mais c'est un gaillard!! il faut publier cela ». Le gaillard entrait donc dans le cercle de la NRF où il allait se lier des amitiés durables, dont Gide, Schlumberger et Copeau.

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N° 183

GUY DE MAUPAS SA N T

1 600 €

DES VERS Paris, Charpentier, 1880. 1 vol. (120 x 185 mm) de 214 pp., broché. Bel exemplaire. Édition originale. Envoi signé : « à monsieur Graziani, hommage de l'auteur, Guy de Maupassant » Quelques mois avant la parution de ce recueil, l'un de ses poèmes jugé licencieux, Au bord de l'eau, avait conduit Maupassant devant le tribunal d'Étampes. Flaubert, auquel sera dédié Des vers, intervint par voix de presse pour défendre l'auteur qui sortît ainsi indemne des griffes de la censure « L'affaire, écrit Maupassant, se borne donc à une excellente réclame gratuite au moment où va paraître mon volume de vers ». En effet, Charpentier en donnait une troisième édition dès le mois de juin, où l’auteur insérait une Lettre-préface en hommage à Flaubert mort entre temps : « […] je place encore une fois mon livre sous sa protection qui l'a déjà couvert, quand il vivait, comme un bouclier magique contre lequel n'ont point osé frapper les arrêts des magistrats. » C'est peut-être lors de son séjour de 1880 en Corse que l’auteur croisa M. Graziani, député à la même époque dans la circonscription de Calvi.

N° 184

GUY DE MAUPAS SA N T

3 400 € CONTES DE LA BÉCASSE Paris, Rouveyre et Blond, 1883. 1 vol. (178 x 118 mm) de 298 pp. et 1 f., demi-maroquin havane à coins, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, date en pied, tête dorée, couv. cons. Exemplaire avec la bonne couverture. Édition originale. Envoi signé : « à monsieur Frère cordial hommage de Maupassant » Les Contes de la bécasse ont connu leur première publication le 5 décembre 1882, dans Le Gaulois. Les seize nouvelles du recueil se situent presque toutes en Normandie : ses paysans chasseurs, ses aristocrates, sa rempailleuse, ses pêcheurs, la folie de la femme qui a perdu toute sa famille, l’avarice sordide de la maîtresse du petit chien, la triste vieillesse des danseurs de menuet, Maupassant voit tout dans les détails les plus poignants. Normand comme l’auteur, Édouard Frère, libraire-éditeur à Rouen fut un bibliographe passionné qui, à l’exemple de Brunet, fit paraître un Manuel du bibliographe normand de référence. Il publia aussi un essai sur le poète Louis Bouilhet. Un des titres les plus recherchés de Maupassant (sans tirage en grand papier).

N° 185

FR ANÇOIS M AU R I AC

300 € LES MAINS JOINTES Paris, Bibliothèque du Temps présent, s.d. [1909]. 1 vol. (191 x 132 mm) de 126 pp. et 1 f., broché, couv. crème, étui papier. Édition originale, imprimée à petit nombre chez Henri Falque. Envoi signé : « à monsieur Vermorel, hommages respectueux, François Mauriac - et de la part de José de Bérys » Le titre du premier livre de François Mauriac fut donné par Jean de la Ville de Mirmont, « grand garçon sombre qui trouva pour moi le nom de mon premier recueil : Les Mains jointes. Le 3 mars 1909, il écrivait à notre ami Louis Piéchaud : “J’ai refait connaissance ces temps derniers avec Mauriac. Tâchez de le rencontrer pendant les quelques jours qu’il passera à Bordeaux. Il vous racontera nos promenades nocturnes dans Paris, jusque vers trois heures du matin, nos causeries auprès de son feu, nos projets insensés et nos enthousiasmes ridicules”» José de Bérys passa sa jeunesse à Lyon où il commença à publier quelques poèmes sous les noms de José Colb ou José Bloch. Installé à Paris vers l'âge de vingt, il deviendra celui que l'écrivain Maurice Dekobra appelle à juste titre le “Prince des Revuistes” : on ne compte pas en effet ses collaborations pour les revues et les journaux…Comœdia, Fantasio, L’Humour, Le Journal, Le Lyon mondain, Paris-Soir, etc. Il travailla aussi pour le théâtre de boulevard, écrivant ou adaptant nombre de pièces seul ou en collaboration.

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N° 186

HERMAN MELV I LL E

1 600 €

MOBY DICK, IN LES CAHIERS DU CONTADOUR Saint-Paul, s.é., 1936-1939. 8 vol. (212 x 164 mm) en 7 livraisons de 176, 170, 272, 322, 322, 320, & 306 pp., brochés. Hormis le dos du n° VIII taché, très bel état. Rare. Collection complète des Cahiers du Contadour. Photographies de Kardas, Gos, Joset, gravures de Lucien Jacques, bois d'Alexandre Noll, dessins d’Henry Chenet. La pré-originale de la première traduction française de Moby Dick, due à Lucien Jacques, Joan Smith et Jean Giono, figure aux numéros V à VIII. A la suite du roman figurent un chapitre “Etymologie” et 14 pp. d’extraits de récits baleiniers que l’édition de la NRF (cf. n° suivant) ne conservera pas. Outre différents textes de Giono, on trouve au sommaire des contributions de Charles Vildrac, Eugène O’Neil, Jean Lescure, Romain Rolland, etc.

N° 187

HERMAN MELV I LL E

750 € MOBY DICK Paris, Gallimard, 1941. 1 vol. (145 x 209 mm) de xxiv et 536 pp., broché, étui-chemise demi box noir, titre doré. Édition originale de la traduction française, copiée du texte publié dans les Cahiers du Contadour. Un des 112 exemplaires sur pur-fil. Publié en 1851 à Londres sous le titre The Whale puis à New York sous le titre Moby Dick ce grand récit d’aventure au souffle épique décortique l’Amérique citadine et bourgeoise, « cette barbarie éclairée au gaz » (Baudelaire). Dans ce récit de la vie en mer qui est aussi une véritable somme encyclopédique Herman Melville entrecroise tous les genres. Parmi les sources majeures de ce corpus monstrueux, on pourrait citer pêle-mêle l’Odyssée, la Bible, Rabelais, Montaigne, Shakespeare, Milton, Goethe, Poe et Hawthorne auquel le roman est dédié.

N° 188

HENRI MICHAU X

700 € UN CERTAIN PLUME Paris, Éditions du Carrefour, 1930. 1 vol. (187 x 120 mm) de 48 pp., broché. Bel exemplaire, sous sa fragile couverture jaune. Édition originale. Un des exemplaires sur vélin (après 10 japon et 30 hollande). Ce recueil parut aux Éditions du Carrefour (et en pré-original dans la revue Commerce) mais Gaston Gallimard avec lequel Henri Michaux était engagé, voulu rattraper son auteur de la NRF : « Je crois que vous annoncez Un Certain Plume aux éditions du Carrefour. Notre contrat prévoyait que vous nous réserviez tous vos ouvrages. » Sans doute cette requête est-elle à l’origine de la brouille de Michaux avec l’éditeur, Jean Fourcade, car une grande partie du tirage termina au pilon. Et c’est bien chez Gallimard que la seconde édition, augmentée de Lointain intérieur, parut en 1938.

N° 189

HENRI MICHAU X POTEAUX D'ANGLE Paris, L'Herne, 1971. 1 vol. (157 x 116 mm) de 40 pp., broché. État de neuf.

250 €

Édition originale. Un des 25 premiers exemplaires (n° 14) sur hollande. Les Poteaux d'angles d'Henri Michaux apparaissent comme les plus égarants et les plus réjouissants poteaux indicateurs jamais offerts au balisage de la raison, de la conscience et de nos comportements grégaires. Ce sont des aphorismes pour vivre à l'écart, des préceptes pour ne pas se laisser faire, des réflexions à contre-norme, des conseils qui n'ont pas de conseils à vous donner. Bref, une réjouissante lecture aux abords d’une rentrée ou d’une retraite toute waldennienne. 67


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N° 190

HENRY DE MO N T H E R L A N T

400 €

LES GARÇONS Paris, Gallimard, 1969. 1 vol. (142 x 207 mm) de 377 pp., broché. Édition originale. Un des 80 exemplaires (n°67) sur hollande. Conçu dès 1929, annoncé en 1937 dans la préface du Démon du bien, le roman paraît trente-cinq ans plus tard. L'auteur y reprend et développe de façon romanesque La Ville dont le prince est un enfant, (texte de 1967), présenté sous la forme d’un essai. Montherlant définit le sujet du livre, qu’il a porté toute sa vie, comme « le triomphe de l’amour, à condition que ce mot amour fut employé dans son sens le plus épuré. Sans doute n’y-a-t-il qu’un sujet dans ce livre, c’est l’amour : celui d’un adolescent et d’un prêtre pour un élève, celui d’un autre prêtre pour sa mission et pour Dieu, celui d’une mère pour son fils ». N° 191

PAUL MOR AN D

200 €

LEWIS ET IRÈNE Paris, Bernard Grasset, 1924. 1 vol. (190 x 119 mm) de 261 pp., broché. Bel état. Édition originale. Un des 300 exemplaires (n° CCCLXXXIII) sur hollande . Publier dans la maison d’édition de Bernard Grasset dans les années vingt pouvait réserver des surprises aux auteurs innocents. Engagé dans une carrière de diplomate depuis une dizaine d’années, Paul Morand ne se doutait peut-être pas de ce dont était capable son éditeur en matière de publicité. Pour accélérer les ventes du premier roman de son poulain, il révéla que celui-ci avait passé six mois de stage dans une banque pour décrire le monde des grandes affaires de Lewis et Irène. L’information, absolument fausse, ne manqua cependant pas d’arriver aux oreilles du ministère des Affaires étrangères auquel Morand était attaché. La note du chef de cabinet du ministre en dit long sur l’hostilité et sur la rigueur budgétaire de son auteur : « M. Paul Morand étant fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, on se demande comment il peut passer son temps dans une banque pour écrire ses livres. Il faut croire que ses occupations en tant que fonctionnaire ne sont pas très absorbantes […] une suppression d’emploi s’impose si on veut réaliser des économies ». N° 192

PAUL MOR AN D

900 € LAMPES À ARC Paris, René Kieffer, 1927. 1 vol. (265 x 205 mm) de 50 pp., broché. Bel état, infimes piqûres. Tirage unique à 175 exemplaires. Un des 165 exemplaies sur Madagascar (après 10 exemplaires sur japon). Lithographies de Frans Masereel. Envoi signé : « à René Arcos, bien cordialement, Frans Masereel, 1928 » Paul Morand doit à André Breton la parution de ce recueil de poèmes, séduit par une lecture découverte dans le Mercure de France, Quoiqu’admis dans le cercle privilégié des avant-gardistes, Morand ne renouvellera que deux fois ses expériences poétiques au Sans Pareil, avec Feuilles de température et USA 1927. Ce texte, néanmoins, connaîtra trois éditions différentes en dix ans. Celleci, graphiquement, est la plus réussie ; les lithographies ont été tirées par Mourlot.

N° 193

GÉR ARD DE N E RVA L

400 € SYLVIE Paris, Les Heures Claires, 1949. 1 vol. (245 x 190 mm) de 148 pp. et 4 ff., en ff., emboîtage crème de l'éditeur. Bel exemplaire. Illustrations en taille douce en couleurs dans le texte, dont un frontispice par Paul-Émile Bécat. Un des 19 premiers exemplaires (après un ex. unique sur japon), contenant une suite des illustrations, un cuivre original et un dessin original en couleurs, signé.

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N° 194

ANAÏS NIN

600 €

JOURNAL. ÉTABLI ET PRÉSENTÉ PAR GUNTHER STUHLLMANN Paris, Stock, 1969-1979. 6 vol. (220 x 150 mm), brochés. Édition originale de la traduction française. Envois signés!: « pour François Fayard, qui connaît bien les coins et les paysages, les rues et les cafés du Journal. Amicalement, Anaïs Nin » (vol. 1) « pour François Fayard, bien amicalement, en souvenir d’un beau travail fait ensemble, Anaïs Nin » (vol. 2) Anaïs Nin ne pensait pas devoir jamais sa célébrité à son extraordinaire Journal : celui-ci devait simplement l'aider, selon elle, à prendre conscience de ce qu'elle voulait être, de ce qu'elle était et de ce qu'elle souhaitait devenir : un écrivain reconnu. Elle commença ce journal intime à l'âge de douze ans au moment du divorce de ses parents. Elle s'installe à Louveciennes en 1929 et met au propre le futur Journal (15.000 pages dactylographiées); la maison de la rue de Montbuisson, véritable “laboratoire de l’âme”, devient rapidement l'un des salons littéraires et artistiques des Années folles : elle y reçoit Henry Miller (dont elle préfaça Tropique du Cancer en 1934), le psychanalyste Otto Rank, Antonin Artaud, Brassaï et toute la communauté américaine en exil. Henry Miller, son ami intime, lui a rendu hommage : « De toutes les femmes quej'ai connues au cours de ma vie, rares sont celles qui ont approché Anaïs en beauté, et en grâce féminine. Elle était à la fois une charmeuse, une aristocrate… et une personne farouchement réservée. Mais elle était aussi un écrivain au génie indéniable. Et toutes ces raisons additionnées font qu'elle appartient désormais au monde entier …» Elle part vivre aux États-Unis en 1939 et y rédigera les cinq derniers volumes.

N° 195

PAUL NIZ AN ADEN ARABIE Paris, Rieder, 1931. 1 vol. (120 x 190 mm) de 224 pp., broché.

500 €

Édition originale. Exemplaire sur vélin bouffant. Envoi signé : « à René Arcos, hommage de Paul Nizan » Né à Tours en 1905, d'origine modeste, Paul Nizan eut un parcours brillant jusqu'à sa mort au front, le 23 mai 1940. Condisciple de Sartre au Lycée Henri IV puis à l'École normale, Nizan partira pour le Yémen en 1926, son agrégation de Philosophie en poche ; il rejoint la ville d'Aden et devient précepteur. Ce voyage est à l'origine de ce premier livre : Aden Arabie. Dénonçant la déroute d'une société gangrenée par le capitalisme, ce roman autobiographique et politique est un chef-d'œuvre du genre qui tomba cependant dans l'oubli. Pourquoi ? À son retour, Nizan est nommé professeur de philosophie à Bourg-en-Bresse, il devient membre du Parti communiste, s'engage, brigue même une députation. Mais la signature du pacte germano-soviétique en 1939 le persuade de rompre avec sa famille politique. Celle-ci ne devait pas lui pardonner : Aragon en tête qui, dans Les Communistes assimilera Nizan à la figure du traître. C'est un autre cependant qui réhabilitera ce transfuge du Parti : en 1960, Jean-Paul Sartre préface en bien la réédition d'Aden Arabie. Le mal ne pouvait être réparé que par ceux qui l'avaient commis. N° 196

URBAIN D’OR L H AC [ B e r n a r d N o ë l ]

400 €

LE CHÂTEAU DE CÈNE Paris, Jérôme Martineau, 1969. 1 vol. (210 x 146 mm) de 152 pp., en feuilles, couv. rempliée. Édition originale. Un des 120 premiers exemplaires sur vélin. Seize ans après Pierre Morion et L’Anglais décrit dans le Château fermé, Urbain d’Orlhac rejoint la société des auteurs sadiens. C’est d’ailleurs à André Pieyre de Mandiargues que Bernard Noël à dédié ce livre violent et grave. Cet ouvrage fit l’objet d’une saisie suivie d’une destruction ordonnée par le parquet de Paris. 69


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N° 197

MICHEL DE N O ST R A DA M U S

2 500 €

LES PROPHÉTIES DE M. MICHEL NOSTRADAMUS. Reveuës & corrigées sur la coppie imprimée à Lyon par Benoist Rigaud. 1568. Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Centuries VIII. IX. X. Qui n'avoient esté premièrement imprimées : & sont en la mesme édition de 1568. Présages tirez de cevx faicts par M. Nostradamus, és années 1555 & suivantes jusques en 1567. Prédictions admirables pour les ans courans en ce siècle. Recueil des Prophéties et Révelations, tant anciennes que modernes. Contenant un sommaire des révélations de saincte Brigide, S. Cyrille, & plusieurs autres Saincts & religieux personnages : nouvellement reveuës & corrigées. Et de nouveau augmentées outre les précédentes impressions Troyes, Pierre du Ruau, S.l.n.d. [Troyes ? circa 1628]. 1 vol. (160 x 200 mm) de 6 ff. blancs, 491 pp., papier ancien sur carton, dos lisse (Reliure de l'époque). Copie manuscrite, belle et soignée et d’une même main, de la totalité des Prophéties de Nostradamus, augmentée des pièces posthumes et apocryphes. Elle reprend mot pour mot, avec toutes ses spécificités, fautes et variantes, la fameuse édition de 1605, imprimée à Troyes, augmentée in fine du Recueil des Prophéties, qui ne paraît qu'en 1611, à Troyes également. Une édition, imprimée également à Troyes chez Pierre du Ruau en 1628, reprend à la fois le tirage de 1605 augmenté du recueil de 1611. Il semble vraisemblable que cette copie ait été réalisée à cette occasion et à cette date, donnant alors l'édition la plus complète de l'ouvrage.

Première partie

*Préface à César datée de « Selon », le 1er mars 1555 *les CENTURIES I À V sont complètes *la CENTURIE VI comporte, outre les 99 quatrains des éditions lyonnaises de Benoît Rigaud et le quatrain latin, un quatrain supplémentaire numéroté 100. Raoul Busquet, dans son Nostradamus… (1950, p. 139, note 1) dit l'avoir rencontré pour la première fois dans l'édition de 1650 (Leyde) et Jean Monterey, dans son Nostradamus… (1961, pp. 278 - 279, note 3) l'a trouvé dans l'édition de 1649 (Rouen) ! En fait, Chavigny l'avait cité dans La Première Face du Janus François (Lyon, 1594). Ce quatrain figure également dans l'édition troyenne de Pierre du Ruau. * CENTURIE VII : 42 quatrains, augmentés des « Autres quatrains tirez de 12 soubz la Centurie septiesme : dont en ont esté rejectez 8 qui se sont trouvez és Centuries précédentes ». Ce sont les numéros 73, 80, 82 et 83 que l'on trouve dans l'édition 1588. Il s'agit des quatre présages de 1561, non transcrits par Chavigny, de février, septembre, novembre et décembre.

Deuxième partie : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Centuries VIII. IX. X. Qui n'avoient esté

premièrement imprimées : & sont en la mesme édition de 1568 * Préface à Henry Second *la CENTURIE VIII, complétée des « Autres quatrains cy devant imprimez soubz la Centurie huictiesme ». Ils sont numérotés de 1 à 6. On les trouve, pour la première fois, dans les éditions parisiennes de 1588 (Nicolas Roffet et Pierre Menier). Il manque néanmoins à notre copie 7 ff. [pp. 169-181], qui correspondent aux premiers quatrains de cette CENTURIE. *les CENTURIES IX ET X sont complètes, avec en plus un fameux quatrain « Adjousté depuis l'impression de 1568 » : « Quand le fourchu sera soustenu de deux paux, / Avec six demy corps, & six sizeaux ouvers : / Le très puissant Seigneur, héritier des crapaux, / Alors subjuguera, sous soy tout l'univers. » L'interprétation de ce quatrain est aussi simple que sa fabrication semble ingénieuse. L'interprétation devient claire si nous nous apercevons qu'il est question de chiffres romains : le fourchu c'est un V, lequel est soutenu de deux paux (le pal, c'est un I), ce qui nous donne M = 1000. Les six demi-cors (C) font 600 et les six ciseaux ouverts (X) font 60. Ce qui nous donne la date de réalisation : 1660. « L'héritier des crapaux », c'est-à-dire le roi de France, héritier des Mérovingiens (le crapaud ayant été la forme primitive de la figure héraldique des rois de France), sera le seigneur de l'Europe. *CENTURIE XI, avec deux quatrains numérotés 91 et 97, que l'on retrouve dans la Première Face du Janus François de Jean-Aimé de Chavigny (Lyon, 1594). 70


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*CENTURIE XII comporte 11 quatrains que l'on trouve également dans l'œuvre principale de Chavigny. Ils sont numérotés : 4, 24, 36, 52, 55, 56, 59, 42 (n° 62 dans Chavigny), 65, 69, et 71. Citons, pour information, le n° 56, car il sera omis par plusieurs éditions postérieures : « Roy contre Roy & le Duc contre Prince, / haine entre iceux, dissension horrible : / Rage & fureur sera toute province, / France grand guerre & changement terrible. »

Troisième partie : Présages tirez de cevx faicts par M. Nostradamus, és années 1555 & suivantes jusques

en 1567. Ce sont les 141 présages tirés de La Première Face du Janus François de Chavigny, qui ont la particularité de porter chacun un numéro et le nom d'un mois de l'année. Ces partie III et IV forment le Supplément de Chavigny.

Quatrième partie : Prédictions admirables pour les ans courans en ce siècle…

*58 Sixains intitulés : « Autres prophétie (sic) de M. Nostradamus, pour les ans courans en ce siècle. », cet ensemble étant connu sous le nom de Supplément de Sève. Le Supplément de Chavigny et le Supplément de Sève complètent les éditions parues du vivant de l'auteur, et rassemblent ainsi la totalité du corpus disponible à cette date.

N° 198

[OPTIQUE]

1 500 € [POLYORAMA PANOPTIQUE] Corps en bois (120 x 216 x 183 mm) recouvert de papier vert, façade en acajou portant l'optique, caisson relié à l'objectif par un soufflet en carton habillé de papier vert, l'œil de l'objectif est inséré dans une pièce de bois bordée de cuivre ouvragé et quatre vues à transformation. Sous le Second Empire, l'opticien parisien Lemaire (32, passage Salmon) invente une récréation optique d'un genre nouveau : le Polyorama panoptique. Cet appareil est conçu en forme de boîte. Il est équipé d'une lentille permettant de visionner deux décors complémentaires collés l'un contre l'autre et montés sur un châssis de bois. En plaçant l'œil face à l'optique réglable par un soufflet on découvre la vue en plein jour avec volet supérieur ouvert ou le soir si le volet est fermé. Une source lumineuse placée derrière l'appareil et dissimulée fait apparaître le dessin de nuit en surimpression sur le premier décor. L’objet est ici avec quatre vues en couleurs : Le Pont du Gard, Le Palais de cristal (Crystal Palace, Londres), Morey (près Fontainebleau), le Louvre et le Pont des Arts. Gumuchian 6198 ; Inventaire Cinémathèque Française n°469 ; Nekes Collection p.309.

N° 199

HENRI D'ORL É A N S [ D I T H E N R I

350 € C O M T E D E PA R I S ] LE PROLÉTARIAT Paris, Les Œuvres françaises, 1937. 1 vol. (180 x 128 mm) de 192 pp., chagrin havane, décor mosaïqué tricolore sur le premier plat, filets intérieurs dorés, dos lisse, titre et tête dorés, date en pied, couv. et dos cons. Non rogné. Bel exemplaire. Édition originale. Un des 50 premiers exemplaires (n°22) sur japon. Envoi signé : « à monsieur Jean Forgès, Henri comte de Paris, 37 » Henri d'Orléans, connu sous le nom d'Henri comte de Paris, titre reçu de son père en 1929, écrira plusieurs ouvrages d'économie politique ; celui-ci est le second paru. Interdit de territoire national, il séjournera en France clandestinement à plusieurs reprises, dont la première fois en 1938 : Louis Emery raconte comment il a « été "kidnappé" par le comte de Paris » : « On répartit une vingtaine de journalistes entre six ou sept voitures. Chacune de celles-ci prend une route différente (…) Une gentilhommière en briques rouges, au milieu d'un grand parc. Tout le monde descend (…) : j'ai une demande à vous adresser, c'est de ne jamais dévoiler l'endroit où vous êtes réunis ici ». De la bibliothèque de Jean Forgès, bibliographe de Charles Maurras, avec ex-libris.

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N° 200

JE AN D'ORME S S O N

300 €

LA DOUANE DE MER Paris, Gallimard, 1993. 1 vol. (125 x 190 mm) de 552 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « Pour Julien Gracq, en hommage d’admiration, Jean d'Ormesson ». « Le Rivage des Syrtes est évidemment un grand livre de notre temps, on en trouve des traces évidentes jusque dans La Gloire de l’Empire. Il n’y a pas beaucoup d’écrivains de notre temps qui méritent autant d’attention, d’estime et d’admiration ». (l’auteur, in revue Initiales, « Julien Gracq », 1997). Bandeau annonce à parution conservé, ainsi que le feuillet de presse de Gallimard pour parution au 13 janvier 1994, trouvé dans le volume en guise de signet. Sans doute Gracq s'était-il arrêté à cette page ci. N° 201

JE AN D'ORME S S O N

50 €

GARÇON DE QUOI ÉCRIRE Paris, Gallimard, 1989. 1 vol. (139 x 205 mm) de 276 pp., broché. Édition originale. L'exemplaire de Julien Gracq. N° 202

JE AN D'ORME S S O N

200 €

HISTOIRE DU JUIF ERRANT Paris, Gallimard, 1990. 1 vol. (140 x 205 mm) de 595 pp., broché. Édition originale. Envoi signé : « à Michel Debré, à madame Michel Debré, cette [HISTOIRE DU JUIF ERRANT], chargée de leurs dire ce qu'ils savent déjà - et ma double et admirative affection, Jean d’Ormesson » Fils du professeur Robert Debré, Michel Debré s'illustra dans le gouvernement du général de Gaulle, comme théoricien et réformateur de l'administration - il crée, en novembre 1945, l'ENA. Rappelé par de Gaulle à son retour en 1958 comme garde des Sceaux, il rédige la Constitution de la Vème République - dont il deviendra le premier des Premiers ministres - et s'attelle à une grande réforme de la Justice. Il dirigera encore le ministère de l'Économie et des Finances, des Affaires étrangères, et, comme ministre d'État, celui de la défense. Il est élu à l'Académie française, le 24 mars 1988, et rejoint ainsi Jean d'Ormesson, qui occupe le fauteuil de Jules Romains depuis 1973. N° 203

JE AN D'ORME S S O N

200 €

CASIMIR MÈNE LA GRANDE VIE Paris, Gallimard, 1997. 1 vol. (125 x 190 mm) de 212 pp., broché. Parfait état. Édition originale. Envoi signé : « Pour Julien Gracq, ces aventures de Casimir, qui sont chargées dans la gaieté de lui dire l'admiration fidèle de Jean d'Ormesson ».

BORIS PASTE R N A K N° 204

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900 € DOCTEUR JIVAGO Paris, Gallimard, 1958. 1 vol. (208 x 143 mm) de 646 pp., demi-maroquin rouge, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, couv. et dos cons. (Reliure signée de Laurenchet). Très bel exemplaire. Édition originale de la traduction française. Un des 85 premiers exemplaires sur vélin. L'œuvre en prose du poète Boris Pasternak tenait en quelques essais et nouvelles lorsque, cinq ans avant de mourir, il fit paraître ce roman. Contemporaine et semblable en bien des points à celle de l'auteur, la vie de Iouri Andréïevitch Jivago est traversée par l'éclaircie d'un grand amour que les années terribles de la Russie révolutionnaire anéantiront. Le docteur et poète, Iouri aime la même femme que le révolutionaire Pavel Antipov. Tous deux veulent la sauver : mais l'un répond au mal par la violence quand l'autre ne connaît que le langage de l'amour et de la création.


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N° 205

JE AN PAULHA N

100 €

ENTRETIENS SUR DES FAITS-DIVERS. PORTRAIT DE L’AUTEUR PAR ANDRÉ LHOTE [Paris, George Crès], Société des Médecins Bibliophiles, 1930. 1 vol. (194 x 134 mm) de 88 pp., sous double couverture. Non coupé. Édition originale. Un des 145 premiers exemplaires (n°XIX) sur vélin de Rives. Un jour l’auteur déclara : « J’ai toujours pensé que s’il m’était donné quelque jour de connaître à fond le langage, tout le reste me serait donné de surcroît ». Sous forme de dialogue imaginaire, à partir de récits de l’Histoire ou d’anecdotes de la vie courante, Jean Paulhan explore les zones d’ombre de nos pensées que le langage et ses erreurs peuvent trahir. Véritable édition originale, publiée quinze ans avant celle de la NRF que, curieusement, (presque) tous continuent à présenter comme originale. N° 206

JE AN PAULHA N

300 €

LE SECRET DE LA CRITIQUE Paris, Mesures, 1938. 1 vol. (190 x 235 mm) de 28 pp., broché. Édition originale. Tiré à part de la revue Mesures, imprimée à 25 exemplaires (le n°1). Envoi signé : « pour amuser un peu André Castel, et avec l'amitié de J.P. » N° 207

JE AN PAULHA N

200 €

LES FLEURS DE TARBES Paris, Gallimard, 1941. 1 vol. (140 x 230 mm) de 228 pp., broché. Édition originale. Exemplaire du service de presse (seulement 22 grands papiers). Envoi signé : « “J'engagerai les observateurs à considérer s'ils ne reconnaissent pas en eux deux sortes de langues ; dont l'une sensible, démonstrative, par le moyen de laquelle ils communiquent avec leurs semblables ; l'autre, intérieure, muette, et qui cependant précède toujours celle qu'ils manisfestent, et en est vraiment comme la mère” (Des erreurs et de la vérité, par un Ph. inc., Edimbourg, 1784). Cher André Castel, voici, avec mon amitié, ces Fleurs un peu tardives. J.P. ce 4.X.1941 » N° 208

JE AN PAULHA N

500 €

SECRETS Paris, La Presse à Bras, 1949. 1 plaquette (101 x 130 mm) de 8 pp., brochée. Édition originale. Tirage unique à 15 exemplaires hors-commerce. N° 209

JE AN PAULHA N

500 € LES GARDIENS Paris, Mercure de France [Pierre Bettencourt], s. d. [1951]. 1 vol. (170 x 110 mm) de 60 pp., broché, non coupé. État de neuf. Édition originale. Un des rares ex. comportant une photographie de l’auteur en frontispice. Jean Paulhan, qui vient de publier l’année précédente (1950) le recueil de Pierre Bettencourt La Folie gagne dans sa collection Métamorphoses, lui confie ce texte, écrit en 1928. Dans tous les livres imprimés par Bettencourt, les indications données sont purement fantaisistes, Les Gardiens, édition parodique du Mercure de France, ne fait pas exception. La préface n’est pas de Maurice Saillet, comme les initiales M. S. semblent l’indiquer, mais de Bettencourt et sera retirée, à la demande de Paulhan, sur ses exemplaires d’auteur.

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N° 210

IDEM

250 €

Édition originale. Un des 200 exemplaires (n° 4) sur Arches (seul papier), sans le portrait. N° 211

ELIE ANATOL E PAV I L

1 800 € CARNET DE CROQUIS ET DESSINS 1 cahier à spirales (353 x 270 mm) de 27 ff., sous coffret de percaline noire dont le premier plat est en plexyglas. Nombreuses esquisses, dessins préparatoires et croquis (dont certains en couleurs) figurant des portraits, des silhouettes (artistes de cirque) et une nature morte. On a écrit qu’Élie Anatole Pavil était « l’annaliste, le peintre consacré de Montmartre ». Cet artiste d’origine russe, né à Odessa en 1873, débarqua à Paris vers vingt ans et adopta la nationalité française en même temps qu’un quartier parisien : Montmartre. La place Blanche, le bar de Tabarin, la place du Tertre, ces hauts lieux montmartrois des années 1920 furent le vivier de son inspiration. Dans son atelier de la Tour-d’Auvergne qu’il habita trente ans, devaient se trouver un grand nombre des carnets comme celui-ci ; esquisses de personnages qui hantaient de jour comme de nuit les cabarets, les cafés du plus artistique des trottoirs de la capitale.

N° 212

ELIE ANATOL E PAV I L

1 200 €

[CIRQUE] S.l.n.d. [circa 1910]. 1 vol. (100 x 110 mm), 12 ff. n. ch., reliure maroquin noir souple, sous étui bordé, titre doré sur le premier plat. Carnet de 12 croquis et dessins originaux sur le thème du cirque, avec les portraits nommés de François, Paul et Albert Fratellini ; mine de plomb et crayons de couleurs. Auportrait de l'artiste, signé, au premier feuillet. La famille Fratellini habitait, comme Pavil, Montmartre : François, rue Antoinette, Paul, rue de l’Elysée-des-Beaux-Arts et Albert, rue Lepic. Ce dernier écrit dans son livre de souvenirs : « […] J’entretenais la popularité des Fratellini dans tous les bistrots de Montmartre où j’étais connu comme le loup blanc. J’y ai passé plus de nuits que dans mon lit. » Les Fratellini se produisaient alors sur les pistes du Cirque d’Hiver et du Cirque Medrano. Dans la loge de celui-ci, « home bizarre », le célèbre trio accueillit les critiques, les peintres, les dessinateurs, les gens de théâtre et les écrivains du moment. C’est sans doute là que Pavil croqua les visages grimés de Paul, l’aîné, François et Albert qui cite, au milieu d’autres, le nom de l’auteur de ces esquisses : « Cette vogue dont le cirque jouissait alors devait aussi inspirer les écrivains et les artistes […] Pavil, Gir et le cher Cheval nous campèrent sous les aspects les plus divers… ». N° 213

LOUIS PERG AU D

450 € DE GOUPIL À MARGOT Paris, Mercure de France, 1910. 1 vol. (120 x 185 mm) de 258 pp., et 4 ff. de catalogue éditeur, demi-maroquin vert de l’époque, dos à nerfs orné de fleurons dorés, titre doré, filets dorés sur les plats, tête dorée, couv. et dos cons. Bel exemplaire agréablement relié. Édition originale. Après s'être essayé à la poésie, et deux ans avant la célébrissime Guerre des boutons, Louis Pergaud publiait ses premiers contes animaliers, immédiatement salués par la critique et couronnés par le prix Goncourt. Il a vingt-huit ans. Outre les 5000 francs du prix, non négligeables pour ce jeune franccomtois fraîchement installé dans la capitale, ce premier livre lui vaut la reconnaissance de ses pairs. Alors que les libraires atteignent des records de vente avec Goupil, Pergaud travaille déjà à un autre recueil de nouvelles, La Revanche du Corbeau, dans la veine du premier, et, faudrait-il ajouter, dans la lignée de l'inégalable Roman de Renard, maître-étalon du genre.

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N° 214

LOUIS PERG AU D

750 €

LA GUERRE DES BOUTONS, ROMAN DE MA DOUZIÈME ANNÉE Paris, Mercure de France, 1912. 1 vol. (120 x 187 mm) de 366 pp. et 8 pp. de catalogue du Mercure de France in fine, demi-veau rouge, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons. Édition originale. Envoi signé : « à Maurice Renard en haute estime et bien cordiale affection, Louis Pergaud » N° 215

LOUIS PERG AU D

280 € DE GOUPIL À MARGOT Bruxelles, Aux Éditions du Nord, Albert Parmentier, 1945. 1 vol. (160 x 210 mm) de 1 front. et 244 pp., sous couv. illustrée. Bel exemplaire. Édition illustrée de gravures sur bois en couleurs de Lucien de Jaegher. Un des 50 premiers exemplaires sur japon Mitsu (après l'ex. unique sur japon impérial), celui-ci un des quelques ex. hors commerce (n°IV), justifié et signé par l'éditeur, avec une suite en couleurs sur vélin et une suite en noir sur vélin mince. Exemplaire du maître imprimeur Charles de Bruycker, ici longuement remercié par l'éditeur. Envoi signé : « cher ami de Bruycker, je vous félicite bien cordialement pour la parfaite exécution de ce travail difficile, ingrat et considérable qui fait honneur à l'imprimerie belge dont vous êtes un des plus brillants représentants. Je suis très content, Albert Parmentier »

N° 216

LOUIS PERG AU D

400 € DE GOUPIL À MARGOT Paris, Pierre de Tartas, 1954. 1 vol. (332 x 250 mm) de 170 pp., en ff., sous couv. imp. et étuichemise cartonné, dos lisse, titre frappé. Bel exemplaire. Édition illustrée de pointes-sèches de Gaston Barret. Un des 16 exemplaires numérotés sur Auvergne (n°16). L'exemplaire comporte une suite complète avec remarques sur vélin et une esquisse originale à la mine de plomb, signée.

N° 217

PHILIPPE PETA I N

1 300 € LA BATAILLE DE VERDUN Paris, Payot, 1929. 1 vol. (140 x 232 mm) de 156 pp., demi-chagrin marron à coins orné de filets dorés, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, titre doré, tête dorée, couv. et dos cons. Édition originale. Avec 8 cartes, 18 gravures et une annexe. Envoi signé : « à Jacques Braun. Pour qu'il continue à bien travailler. 14 juillet 1929 Ph. Pétain » Jointes : photographie (95 x 135 mm) de Pétain dédicacée « aux élèves de l'Ecole d'Histoire - Virginia » avec lettre tapuscrite signée, datée de Paris, 14 mai 1927, adressée à Henri S. Rorer - professeur au département d'histoire et de sciences sociales de l'université de Virginia. + Bulletin d'annonce de l'Ossuaire de Douaumont, inauguré par Pétain le 18 sept. 1927 en souvenir de la bataille de Verdun. Le lendemain de l’Armistice, le général Pétain, vainqueur de Verdun, est promu maréchal par décret. En février 1916, lors de l’offensive allemande sur Verdun, il avait été désigné par Joffre pour prendre le commandement de ce front. En quelques jours, il stabilise la situation et met en place une noria continue de troupes, de camions de munitions et de ravitaillement sur la petite route de Bar-le-Duc à Verdun, bientôt nommée la “Voie sacrée”. 77


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[PHOTOGR AP H I E S ] N° 218

VICTOR HUGO 200 € Cliché original [en photoglyptie] de Carjat (125 x 85 mm) paru dans le journal Paris-Théâtre en 1876. Tirage monté et collé sur son support d’origine (380 x 290 mm) avec, au dos, un article biographique complet.

N° 219

800 € VICTOR HUGO Paris, Lopez, [c. 1880]. 1 tirage (107 x 143 mm) sépia, contre-collé sur son support d’origine, carton de l’atelier « rue Condorcet 40 Paris. J.M. Lopez » Portrait en médaillon de l'auteur, assis à son bureau. Photographie signée à l'encre par Victor Hugo au recto ; au verso une dédicace ancienne a été grattée.

N° 220

PORTRAIT DE LOUIS JOUVET S.l.n.d. 1 tirage (234 x 300 mm) noir & blanc.

N° 221

1 600 € ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY Base de Borgo, Corse, s.d. [juillet 1944]. Tirage argentique (90 x 122 mm) noir & blanc. Mention « offert par le Général René Gavoille » au verso et titrée « les Derniers jours de St. Ex., 1944, juillet ». Calque d’impression cons. Saint-Exupéry rencontra le colonel René Gavoille à la base aérienne d’Orconte (Marne). Il fut son élève, devint son ami et le parrrain de son fils. En 1943, après de longues démarches et l’intervention de proches, Saint-Exupéry est réaffecté au 2/33 commandé par Gavoille. Il suivra son escadron d’Alger en Sardaigne puis à Borgo en Corse d’où il décollera le 31 juillet 1944 pour sa dernière mission. Ce cliché fut pris par le photographe John Philips du magazine américain Life, la veille de la disparition de l’auteur. Elle a été publiée dans un cadrage différent pour un livre d’hommages rendus à l’écrivain-aviateur.

N° 222

750 € JULIEN GRACQ [Paris, décembre 1951]. 1 tirage (219 x 219 mm) noir & blanc, avec tampon de la vente Julien Gracq. Nantes 12 XI 2008. Julien Gracq photographié le jour de la conférence de presse où il justifia son refus du prix Goncourt

N° 223

JACK KEROUAC THINKING UP LINES 700 € New-York, 10 décembre 1959. 1 tirage (270 x 260 mm), postérieur [1999], par le photographe, signé au recto et note signée et certificat au verso.

100 €

« Kack Kerouac creating a poem with Lew Welch and Albert Saijo, at Mc Darrah's New-York apartement, December 10, 1959 ». Lew Welsh (le personnage de David Wain dans Big Sur) et Albert Saijo publièrent avec Kerouac Trip-trap, le livre de Haïkus, qu'ils rédigèrent lors du trajet qui les mena de San Francisco à New York, de septembre à décembre 1959. Les dernières corrections eurent lieu sur place, et ce cliché en restitue le climat : cigarettes, alcools, visage légèrement bouffi et fatigué. Fred Mc Darrah, raconte : « Nous allions dans les mêmes bars, nous allions dans les mêmes lieux, et il y avait un peu partout des lectures de poésie. Le principal centre de rencontres était le Living Theatre, qui montait des spectacles de danse et des pièces. Tout cela, c'était à New York, pendant que se développait une autre branche du mouvement à San Francisco. Deux pôles qui avaient noué des liens. Tous les gens importants de la Beat Generation sont venus à New York, soit pour rendre visite aux amis, soit pour y publier ». 78


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N° 224

3 500 € H E N R I C A RT I E R- B R E S S O N LES DANSES À BALI G E O RG E RO D G E R LE VILLAGE DES NUBAS RO B E RT D O I S N E AU LES PARISIENS TELS QU'ILS SONT Paris, Delpire, coll. "Huit", 1953-1955. 3 vol. (130 x 190 mm), cartonnage éditeur et jaquette illustré par la photographie. Éditions originales et collection complète. Envois signés par les photographes sur chacun de leurs ouvrages : « à Yolande, ces quelques photos de ma belle-famille, bien amicalement Henri Cartier-Bresson » « For Yolande with love and to commemorate the first five years ! George, Paris Sept. 1953 » « Pour Lee un parisien tel qu'il veut. Robert Doisneau » Danses à Bali est le second ouvrage à paraître de Cartier-Bresson, deux ans après Images à la sauvette. Sa volonté première est de réaliser un reportage à caractère purement ethnographique. Compagnon d’Henri Cartier-Bresson à la fondation de Magnum en 1947, George Rodger entreprend, dès 1939, de travailler comme photographe free lance pour la Black Star Agency. Les photos du camp de concentration de Bergen-Belsen seront, à ce titre, les plus terribles escales du reporter. Il se consacre ensuite principalement à l'Afrique et parvient à saisir des images bouleversantes qui feront le tour du monde en photographiant les Noubas, une tribu fière et agressive du sud Soudan, qui a choisi d'ignorer le temps et qui vit encore comme à l'époque de ses ancêtres. Scarifications rituelles. Peintures corporelles d'une incroyable beauté. Terrifiants combats "des hommes les plus forts de la tribu qui, le poignet ceint de cette arme tranchante, luttent l'un contre l'autre pour l'amour d'une femme”. Cartier-Bresson rendra hommage à « son oeuvre, témoignage vivant à travers le temps et l'espace ». Enfin, les textes accopagnant les photographies de Robert Doisneau pour le troisième opus de la collection sont l’œuvre de Michel Ragon et Robert Giraud. Ce dernier signera l’année suivante Le Vin des rues, son chef-d'œuvre. Il s'y affirmera comme un chroniqueur de grande classe et un témoin lucide de la mistoufle parisienne, qu’il aborde déjà dans Les Parisiens tels qu’ils sont avec un égal sans pareil.

N° 225

JOHN FITZGERALD KENNEDY S.l.n.d. [circa 1960]. 1 tirage (200 x 255 mm) noir & blanc. Dédicace signée : « For Mr. and Mrs Hayes with very best wishes John Fitzgerald Kennedy »

N° 226

LU C I E N C L E RG U E PORTRAIT DE SAINT-JOHN PERSE 500 € Tirage argentique (232 x 364 mm) noir & blanc. Signé au recto et au verso par le photographe. Encadrement sous marie-louise.

N° 227

N I C O L AS YA N TC H E VS K Y SILHOUETTE DE MAIGRET S.l.n.d. [circa 1950]. Photographie originale (237 x 177 mm), sous encadrement.

2 500 €

1 000 €

Tirage argentique d'époque, portant le cachet du photographe au verso, représentant dans la nuit la silhouette de Maigret près d'un réverbère. Fils de parents russes immigrés, Nicolas Yantchevsky a débuté comme journaliste à Point de Vue Images du Monde, avant de devenir photographe pour les Presses de la Cité. Cette photographie appartient à une série de clichés réalisés alors qu'il arpentait les rues de Paris, la nuit, à la recherche d'images suggestives destinées à orner les couvertures des romans de Georges Simenon et d'Auguste le Breton. Tirages “vintage” (uniques car les négatifs ont été perdus) réalisés par l'artiste lui-même entre 1953 et 1956 sur papier Portiga de chez Agfa.

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N° 228

FR ANCIS PIC A B I A

3 000 €

RATELIERS PLATONIQUES. POÈME EN DEUX CHAPITRES S.l.s.n. [En vente auprès de Tristan Tzara - Mouvement Dada, Zurich, au prix de frs. 4 ], 1918. 1 vol. (213 x 220 mm), broché sous couverture imprimée du titre en lettres bleues. Édition originale tirée à un très petit nombre d'exemplaires sur papier couché. Elle est dédiée à Guillaume Apollinaire et était initialement prévu pour la collection Dada. Au printemps 1917, tandis que l’Amérique déclare la guerre à l’Allemagne, Picabia fait son dernier voyage à New York où ses activités principalement dadaïstes sont concentrées autour de Duchamp et Arensberg. De retour à Paris en Octobre, il rencontre Germaine Everling qui deviendra bientôt sa compagne dévouée ; il part en Suisse et écrit fiévreusement : Poèmes et dessins de la fille née sans mère, L’athlète des pompes funèbres et ces Râteliers platoniques. Un compte-rendu sera donné dans Dada 4-5 de mai 1919 : « Picabia n’aime pas le métier. Ses poèmes n’ont pas de fin, ses proses ne commencent jamais. Il écrit sans travailler, présente sa personnalité, ne contrôle pas ses sensations. Pousse dans le chair des organismes. Ni la stabilité du mot ni la musique ne prédomine et je glisse sur ses phrases en harmonie souterraine ». N° 229

FR ANCIS PIC A B I A

700 €

UNIQUE EUNUQUE Paris, Au Sans Pareil, 1920. 1 vol. (183 x 133 mm) de 38 pp., broché. Bon exemplaire. Édition originale. Un des 1000 exemplaires (n°0503) sur vergé bouffant. Portrait de l’auteur en tête. N° 230

FR ANCIS PIC A B I A

3 500 € LA LOI D'ACCOMMODATION CHEZ LES BORGNES - "SURSUM CORDA" (FILM EN 3 PARTIES) Paris, Th. Briant, 1928. 1 vol. (278 x 222 mm) de 29 pp., broché. Bel exemplaire. Édition originale. Un des 300 exemplaires (n°69) sur Arches, avec deux dessins en noir à pleine page et un en couleurs pour la couverture. Envoi signé : « Mougins 27 décembre 1928, très sympathiquement à mon ami Rigaut - Francis Picabia » En matière de vie mondaine Jacques Rigaut n’eut sans doute rien à envier à Picabia, mais alors que de cocktails en boîtes hupées, de Paris à New York, l’un s’amusait, l’autre abandonnait peu à peu tout espoir de vivre, puis la vie même dont il décide, un soir de 1929, de s’affranchir d’une balle de revolver en plein cœur. Les deux hommes ont été des avant-gardistes certes, mais à distance l’un de l’autre, chacun a épousé une américaine fortunée, certes, mais Rigaut a fait un mariage très malheureux. De retour dans la capitale en 1928, il entamera une longue traversée de misère. À quelques mois de sa mort, on doute qu’il ait suivi les recommandations de ce scénario surréaliste : « […] Je demande à chacun de mes lecteurs de mettre en scène, de tourner pour lui-même sur l’écran de son imagination, écran véritablement magique, comparablement supérieur au pauvre calicot blanc et noir des cinémas donc les orchestres me font penser aux chiens qui aboient après les masques de mi-carême […]. Tournez vous-même en lisant la Loi d’accomodation chez les borgnes, les places sont toutes au même prix et l’on peut fumer sans ennuyer ses voisins ». Superbe provenance.

N° 231

FR ANCIS PIC A B I A - J E A N A R P

900 € FLEUR MONTÉE Alès, P.A.B., 1952. 1 vol. (120 x 164 mm) en feuilles, sous couverture à rabats. Parfait état. Édition originale. Sculpture planimétrique de Jean Arp en tête. Tirage unique à 55 exemplaires sur Auvergne bleu, signé et justifié par PAB.

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N° 232

[PREVERT] R E N É B E RT E L É

250 €

IMAGES DE JACQUES PRÉVERT Paris, Adrien Maeght, 1957. 1 vol. (210 x 270 mm) de 48 pp., broché, couv. illustrée d'un photomontage de Prévert. Parfait état. Édition originale. Tirage unique à 1500 exemplaires. Envoi signé : « Ces [IMAGES DE JACQUES PRÉVERT] avec l’hommage amical du “scoliaste” pour Patrick Waldberg. René Bertelé juin 57 » Proche d’Henri Michaux, l’écrivain et éditeur René Bertelé, fondateur des Éditions du Point du Jour, y publia en 1946 le premier ouvrage de Jacques Prévert, Paroles. Le “scoliaste”, terme ancien pour commentateur, présente ici 19 collages de Prévert, réalisés à partir de photographies de Nora Dumas, Sougez, Philippe Halsman, Brassaï, Doisneau, reproduites sur papier couché. N° 233

R AYMOND QU E N E AU

450 € [REÇU DE LA LIBRAIRIE GALLIMARD POUR ABONNEMENT À LITTÉRATURES] Paris, Epinay-sur-Orge, 1922. 1 feuillet recto (126 x 134 mm) à en-tête de la Librairie Gallimard, timbré, daté 28 septembre 1922 et signé. Précieux document du jeune Raymond Queneau : il s’abonne à la première revue des futurs surréalistes, Littérature. Fin 1919, Queneau emménage à Epinay-sur-Orge, place de la gare. C'est à cette adresse qu'il reçoit cette quittance pour un abonnement annuel à la première revue des futurs surréalistes, Littérature. Il a alors 17 ans. En 1924, date officielle de la fondation du mouvement, Queneau adhèrera au groupe. Chargé de gérer à distance les fameuses enquêtes du Bureau de recherches surréalistes, il fera donc partie des pionners avant de rompre cinq ans plus tard avec André Breton.

N° 234

R AYMOND R A D I G U E T

750 € LE BAL DU COMTE D’ORGEL Paris, Bernard Grasset, 1924. 1 vol. (170 x 145 mm) de 254 pp., broché, étui-chemise papier, dos lisse. Bel exemplaire, en belle condition brochée. Édition originale. Un des 250 exemplaires (n° 79) sur vélin pur fil. Peut-être est-il nécessaire de rappeler la polémique qui entoura la parution de cet ouvrage. Eugène Montfort, Maurice Martin du Gard et Paul Morand, entre autres, émirent des réserves sur l'identité de l’auteur de ce livre posthume. Raymond Radiguet est en effet mort peu de temps après avoir remis à Bernard Grasset un manuscrit qu'il jugeait définitif. Ce sont Jean Cocteau et Joseph Kessel qui se sont chargés de la correction des épreuves. Déjà, il est avéré que Cocteau avait fortement mit la main à la pâte pour l'écriture du texte. À la fin de l'été 1922, Radiguet et Cocteau s'étaient installés à Pramousquiers pour travailler ensemble. Le 20 octobre, Cocteau écrit à sa mère : « Radiguet a fini son livre hier. C'est dire qu'il le recommence - car il faut le mettre en ordre en le recopiant. Je lui ai donné le mot de la fin ». De retour à Paris, fort d'un manuscrit de 400 pages, Radiguet se replonge dans la vie parisienne et ne s'intéresse qu'à la parution du Diable au corps qui paraît en mars 1923. Le 15 mai, c'est la consécration avec l'attribution du Prix du Nouveau Monde. Radiguet et Cocteau repartent ensuite pour le Midi, pour se consacrer à la réécriture du Bal qu’il est urgent de finir car le jeune homme a été appelé sous les drapeaux. Le 16 août, il note dans son journal : « J'ai commencé ce matin de refaire le début du Comte d'Orgel - mal équilibré- Jean m'a aidé » ; parallèlement Cocteau indique : « L'après-midi, j'aide R. à nettoyer son roman ». Début octobre, un manuscrit de 203 pages est entre les mains de Grasset. Le 12 décembre 1923, Radiguet meurt, après un mois de fièvre. Le Bal du Comte d’Orgel est publié en juillet 1924, et le succès, instantané.

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N° 235

6 000 €

[RELIURE AU X A R M E S ] L’OFFICE DE LA SEMAINE SAINCTE

CORRIGÉ DE NOUVEAU PAR LE COMMANDEMENT DU ROY

CONFORMEMENT AU BREVIAIRE ET MISSEL DE NOSTRE S.P. LE PAPE URBAIN VIII

Paris, Anthoine Ruette, relieur ordinaire du Roy, 1659. 1 vol. (190 x 125 mm) de 1 frontispice et 468 pp., maroquin rouge au décor « à la fanfare », à compartiments quadrilobés dessinés au double filet, ornés aux petits fers en pointillé, armes au centre des plats et chiffres MTA répétés dans les quatre compartiments qui entourent les armoiries, dos à nerfs orné de filets et poinçons dorés, chiffre MTA et lys couronnés alternés, boîte de maroquin noir avec plat en plexiglas, dos lisse. Précieux exemplaire aux armes de Marie-Thérèse d’Autriche. C’est le 9 juin 1660 que Louis XIV épouse l’infante d’Espagne, fille de Philippe IV d’Espagne. Les « années Marie-Thérèse», de 1660 à 1683, furent les plus somptueuses d’un règne dont elle reste sans doute la figure la plus authentique et la plus attachante. Édition publiée et reliée par Antoine Ruette. Imprimée en rouge et noir, avec grandes lettrines imprimées en rouge. L’exemplaire, entièrement réglé, s’ouvre sur un frontispice gravé (déposition, avec portrait de Louis XIV) et comprend une gravure sur cuivre à pleine page (Résurrection de Pâques). Antoine Ruette fut nommé « relieur ordinaire du roi » à la mort de son père en 1644. En tant qu’éditeur, il publia trois Offices de la Semaine Sainte : en 1644, 1659 – notre édition – puis en 1661. L’atelier de reliure se fit une spécialité de couvrir en nombre les productions de l’imprimerie, entrant ainsi en concurrence directe avec les diverses Semaines saintes reliées dans l’atelier des Caumartin. La riche reliure compartimentée décorée au pointillé, agencée autour d’une étoile à 8 branches est typique des productions de son atelier comme aussi le fer nommé « volute à queue ». Il existe deux variantes de ce décor sur des reliures des Offices de la semaine Sainte (cf. Esmerian ; Hobson) dont la seconde est rigoureusement similaire à notre exemplaire, provenance royale en moins. Elle est répertoriée sous le n°249 de la liste des 19 reliures d’Antoine Ruette donnée par Hobson). De la bibliothèque A. de Talleyrand-Périgord, archevêque de Reims puis de Paris (ex-libris). Quentin-Bauchart, Les Femmes Bibliophiles de France, I, pp. 294-299 ; Esmerian, II, 40 ; G.D. Hobson, Les Reliures à la fanfare (64 & sq.) ; J. Chevé, Marie-Thérèse d’Autriche ; Olivier, 2506.

N° 236

[RELIURE AU X A R M E S ]

1 400 € OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE… dédié à la Reine, pour l'usage de sa maison Paris, Vve Mazières, 1729. 1 vol. (175 x 109 mm) 1 f. d'avertissement, 1 titre gravé, 594 pp. et 2 ff. (privilège et approbation), maroquin rouge, dos fleurdelisé à nerfs, large dentelle d'encadrement doré sur les plats, tranches dorées, armes dorées au centre des plats (Reliure de l'époque). Bel exemplaire. Exemplaire de dédicace aux armes de la Reine, Marie Leczinska. Fille du Roi de Pologne Stanislas Leczinski, elle épousa en 1725 le Roi Louis XV. Rare provenance.

N° 237

[RELIURE AU X A R M E S ]

1 300 € OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE Paris, Veuve Mazières et Garnier, 1746. 1 vol. (130 x 200 mm) de 1 f. 1 titre gravé et 852 pp., maroquin rouge, dos fleurdelisé à nerfs, filet d'encadrement doré sur les plats et fleur de lys aux angles, tranches marbrées, armes dorées au centre des plats (Reliure de l'époque). Bel exemplaire. Titre et frontispice gravé, avec également cinq planches gravées hors texte. Exemplaire aux armes de Marie-Josèphe de Saxe, seconde épouse du Dauphin Louis, fils de Louis XV. Elle lui donna huit enfants, dont les trois derniers Rois de France : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.

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N° 238

[RELIURE P.- L . M A RT I N ] M A RC E L A R N AC

250 €

VIE ROMANCÉE DE M. BRAISE Paris, Éditions Montaigne, 1929. 1 vol. (120 x 187 mm) de 178 pp. + 2 ff. de catalogue éditeur, cartonnage à la bradel papier doé peint d'un "peigné" brun, dos lisse, pièce de titre, titre doré, couv. et dos cons. (Reliure de P.-L. Martin) Édition originale. Illustrations à pleine page et dans le texte. Exemplaire signé : « hommage de l'auteur, Marcel Arnac » Une des premières reliures « amateur » de Pierre-Lucien Martin. Il l’avait conservée dans sa bibliothèque [attestation jointe]. Contemporain de Paule Ameline, Paul Bonet, Georges Cretté, Henri Creuzevault entre autres, Martin se forma à l'École Estienne, travailla dans divers ateliers dont ceux industriels de Brodart et Taupin (où il participe à la création du procédé Jotau), et enrichit sa culture grace au relieur Gonon. Après ces années de formation, au sortir de la guerre, P.-L. Martin débutera une carrière d’artisan d’art d’une quinzaine d’années. N° 239

[RELIURE P.- L . M A RT I N ] M AU R I C E G E N E VO I X

2 500 € L'HIRONDELLE QUI FAIT LE PRINTEMPS Paris, Flammarion, 1949. 1 vol. (190 x 240 mm) de 247 pp., maroquin noir entièrement mosaïqué sur plaque de daim noir en explosion de petits carrés et rectangles de papier glacé de diverses teintes rouge, bleu, jaune, vert, doublure de papier noir, tête dorée, dos lisse, titre doré, initiales "E.M." [Evelyne Martin] en pied, couv. et dos cons., étui et chemise à rabats (P.-L. Martin, 1958). Édition originale. L’exemplaire, offert à la fille de P.-L. Martin, Evelyne, pour l'année scolaire 1956 [mention très bien], fut relié ensuite par son père pour elle, avec ses initiales portées en queue. Superbe reliure et émouvant témoignage d’un père à sa fille.

N° 240

[RELIURE KN O D E R E R ] C H R I ST I E PAG I R AS

600 € APHORISME DE DIDEROT Molesme, chez l'auteur, 2006. 1 livre minuscule (7,5 x 5,5 mm) de 8 ff., box noir, plats symétriques avec poinçons argentés et demi-cercles dépassant des plats, gardes originales (Reliure signée de Knoderer, 1/1). Exemplaire et reliure unique, composé sur « Il n'y a qu'un devoir, c'est celui d'être heureux », aphorisme de Denis Diderot tiré des Entretiens. Ouvrage peint et illustré (encre et gouache) par Christie Pagiras. Exemplaire unique avec reliure idoine réalisée par Knoderer, qui est également son compagnon dans la vie.

N° 241

JULES RENAR D

500 €

SOURIRES PINCÉS Paris, Alphonse Lemerre, 1890. 1 vol. (130 x 190 mm) de 136 pp., demi-maroquin rouge, dos à nerfs orné de fleurons dorés, titre et tête dorée, date en pied, couv. et dos cons. (Reliure signée de A. Gresle rel. dor.). Bel exemplaire. Édition originale. Envoi signé : « à [nom gratté], hommage de confraternité littéraire, Jules Renard, septembre 1890 ». Jointe : Carte signée et datée 28 oct. 1891 adressée à Georges Courteline : « cher monsieur, je vous adresse à L'Écho [de Paris] un sourire pincé pour Fin de siècle…..pardon pour la première et sympathiquement à vous. Jules Renard. 28 oct. »

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Recueil peu courant, qui contient des articles parus précédemment dans le Mercure de France. Jules Renard entra en correspondance avec Georges Courteline au début de l'année 1891. Ce dernier donna à partir de 1890 ses meilleurs contes à L'Échos de Paris. Jules Renard y collabore pour la première fois le 8 février 1891 et y restera fidèle jusqu'en 1899. Il donna également des textes au supplément hebdomadaire, L'Échos de Paris littéraire illustré. N° 242

JULES RENAR D

600 € POIL DE CAROTTE Paris, Ernest Flammarion, s.d. [ 1894]. 1 vol. (190 x 120 mm) de 326 pp., demi-maroquin orangé à coins, filets à froid sur les plats, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signée de A. Lavaux). Très bel exemplaire, rare ainsi. Édition originale. Couverture illustrée par Félix Valloton. « Pourquoi l'appelez-vous Poil de Carotte ? À cause de ses cheveux jaunes ? - Son âme est encore plus jaune, dit Mme Lepic ». L’œuvre la plus célèbre de Jules Renard, portrait d’un jeune garçon, « héros de la bonté malheureuse », maladroit et attachant. Pour cette sourde révolte, entre un père naïf et une mère méchante, Jules Renard a largement puisé dans ses souvenirs d’enfance passée en Mayenne.

N° 243

JULES RENAR D

450 € L’ŒIL CLAIR Paris, Nouvelle Revue française, 1913. 1 vol. (221 x 169 mm) de 222 pp., broché. Très bel exemplaire, auquel il est joint une reproduction photographique imprimée sur vergé d’Arches. Édition originale. Un des 50 premiers exemplaires réimposés sur Arches. Joli recueil de chroniques, qui avaient précédemment à la NRF ou dans Paris-Journal. «En imprimant ce volume, la NRF espérait conclure avec la veuve de Jules Renard un traité portant sur l’édition de sa corespondance (mais c’est Bernouard qui s’en chargea en 1927)» (Vignes). Vignes, bibliographie des Éditions de la NRF, n° 48 - il n’y possédait que le tirage courant.

N° 244

JULES RENAR D

100 € NOS FRÈRES FAROUCHES. RAGOTTE Paris, Arthème Fayard, coll. "Les Livres nouveaux", 1908. 1 vol. (130 x 175 mm) de 305 pp., broché. Édition originale. Un des 200 exemplaires sur hollande. Non rogné.

N° 245

ARTHUR RIM B AU D

4 000 € RAPPORT SUR L’OGADINE In Revue de la Société géographique de Paris, bulletin n°3, février 1884. 1 vol. (140 x 213 mm) de 678 pp., demi-toile verte, dos lisse, titre doré, filets et fleurons dorés (Reliure de l'époque). Édition originale et seule publiée du texte de Rimbaud sur l’Ogadine. Officiellement employé par une société de commerce, Rimbaud arrive dans la ville d’Harar le 13 décembre 1880. Décidé à écrire un ouvrage sur le pays des Gallas, il adresse plusieurs lettres à sa famille et à son ami Ernest Delahaye leur demandant nombre d’objets et d’ouvrages relatifs à ses recherches, dressant une liste impressionnante et précise qui témoigne du sérieux et du caractère scientifique de son projet. L’ouvrage annoncé dans ses lettres deviendra le Rapport sur l’Ogadine, région du sud-est de l’Éthiopie : « […] Quand ce travail sera terminé et aura été reçu à la Société de Géographie, je pourrai peut-être obtenir des fonds d’elle pour d’autres voyages. La chose est très facile. »

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Envoyé par Alfred Baradey, son patron au Harar, à la Société de Géographie de Paris, dont il était membre, le texte sera publié en 1884. Mais les fonds que le poète escomptait ou la source qu’il lorgnait se tarit plus vite que prévu : « Monsieur, en réponse à votre lettre du 26 août, la Société de Géographie me charge de vous informer qu’il ne lui est pas possible, quant à présent, de répondre favorablement au désir que vous exprimez […].et il nous semble que la somme demandée dans votre lettre ne paraisse trop élevée. » (M.C. Maunoir, secrétaire de la Société de Géographie.) Ce Rapport reste donc la seule publication de l’auteur, son Voyage en Abyssinie et au Harar, n’ayant été publié qu’en revue, dans le quotidien du Caire, Le Bosphore égyptien, en 1887. Installé à Aden, Rimbaud importe, exporte, mène ses caravanes à la côte. Il n’aura dès lors pour relations que la petite poignée d’européens fixés ou de passage dans le pays, Document d’une insigne rareté, dont le manuscrit original vient d’entrer au musée Rimbaud de Charleville.

N° 246

JULES ROMAI N S

300 € L’ÂME DES HOMMES Paris, Bibliothèque de "La Société des Poètes Français", 1904. 1 vol. (175 x 115 mm) de 32 pp., broché. Bel exemplaire malgré qq. rousseurs. Rare, et ici de belle provenance. Édition originale (pas de grands papiers) du premier livre de l’auteur. Envoi signé : « au poète René Arcos, avec toute ma sympathie, Jules Romains » Fils d’instituteurs, Jules Romains fut élevé dans le respect de l’idéal laïque et rationaliste de la IIIèmeRépublique. Après des études secondaires au lycée Condorcet, il fut reçu à l’École normale supérieure en 1906, à dix-neuf ans. Jules Romains a été, selon ses dires, un soir d'octobre 1903, rue d'Amsterdam, saisi d'une illumination sur la réalité des liens psychiques qui unissent les hommes. Intuition qui fut à l'origine de l'unanimisme et des premiers vers de L'Âme des hommes : ce mouvement poétique auquel Georges Chennevière s'est associé repose sur l'intuition qu'une âme commune se dégage de la foule anonyme et que la mission du poète est de la révéler aux hommes. La gigantesque fresque Les Hommes de bonne volonté, odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, en constituera le plus remarquable exemple romanesque.

N° 247

JULES ROMAI N S

900 €

LES HOMMES DE BONNE VOLONTÉ Paris, Flammarion, 1932-1939. 27 vol. (120 x 188 mm) brochés. Édition originale et collection complète. Un des exemplaires imprimés sur Alfa, quelques uns en service de presse. La quasi totalité des exemplaires comportent un envoi signé de l'auteur au couple René Arcos.Joints : 7 prospectus, une coupure de presse et 1 carte de visite imprimée. N° 248

JULES ROMAI N S

500 € LES HOMMES DE BONNE VOLONTÉ Paris, Flammarion, 1954. 8 vol. (235 x 189 mm) de 1214, 1277, 1160 et 1263 pp., demi-maroquin grenat à coins, dos à nerfs ornés de filets et fleurons dorés. Première édition illustrée. Un des exemplaire num. sur alfa cellunaf, avec 120 aquarelles originales de Dignimont, sur papier fort. L'édition contient également l’index des personnages, établi par Lise Romains (122 pp. sur 2 colonnes !), texte inédit qui ne figure pas dans l’édition en volume. Envoi signé : « à Marcel Archard, le jour de son élection à l'Académie, son très amical électeur, Jules Romains, le 28 mai 1959. »

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N° 249

GUI ROSEY

1 200 €

ANDRÉ BRETON, POÈME ÉPIQUE Paris, Éditions Surréalistes, 1937. 1 vol. (206 x 150 mm) de 34 pp., broché, sous emboîtage percaline verte, dos lisse. Édition originale. Tirage unique à 150 exemplaires. Un des 15 premiers exemplaires (n°8) sur papier vert Roy Louis. Portrait de l’auteur en frontispice par Man Ray. L’exemplaire d’André Breton, avec le bulletin de souscription conservé. « Madame l’amour de son prochain / Une forêt au creux de la main qui l’étreint ». Guy Rosey adhéra au Surréalisme en 1932, au temps de l’affaire Front rouge. La Guerre de 34 ans, Drapeau nègre et Les Moyens d’existence figurent parmi ses plaquettes les plus remarquables. Après la guerre qu’il passa dans la clandestinité, Rosey travailla dans l’import-export avec les pays de l’Est. C’est à Paris, au début des années soixante, qu’il réunira ses poèmes pour l’éditeur José Corti : ses Œuvres vives paraîtront alors qu’il se retirait à Ascona, en Suisse, sa dernière demeure. Cette plaquette fera l’objet d’une édition de luxe en 1969 avec une gravure de René Magritte. « Je ne conçois la terre qu’à bout d’espoir », y inscrivait le poète. Gui Rosey composera avec Man Ray Electro-Magie, quelques trente ans plus tard (Paris, Georges Visat, 1969), avec six aquatintes de Man Ray, La majeure partie du fonds Gui Rosey est conservé au Muséefondation de L’Hermitage à Lausanne, qui acquit en 1989 la collection des œuvres et des livres appartenant à Yvonne Rosenthal, veuve de Gui Rosey. De la bibliothèque d'André Breton.

N° 250

GUI ROSEY

300 €

12 POÈMES Paris, Éditions Phases, 1967. 1 vol. (215 x 160 mm) de 42 pp., broché, non coupé. Édition originale. Un des 163 exemplaires sur vélin blanc. Frontispice de Matta. Envoi signé : « à M. Raymond Queneau hommage très sincère, Gui Rosey » D’un surréaliste à un pataphysicien… À l'époque où Guy Rosey adhéra au mouvement surréaliste, Queneau l'avait déjà quitté. Ami de Breton et de Péret, Rosey leur restera fidèle avant de disparaître en Provence en 1941 afin d’échapper aux persécutions racistes. Personnalité secrète, voire ombrageuse, il a assimilé l’écriture automatique et le recours à des métaphores d’apparence onirique dans ces poèmes, empreints d’un romantisme tout personnel. Bien qu'il ne connut pas la notoriété que Raymond Queneau acquit d'emblée en 1959 avec Zazie dans le métro, Rosey ne publia que des plaquettes de poèmes remarquables qu'il réunit deux ans après cette édition aux éditions José Corti. N° 251

JE AN ROUAU D

1 000 €

LES CHAMPS D’HONNEUR Paris, Éditions de Minuit, 1990. 1 vol. (195 x 140 mm) de 159 pp., broché. Parfait état, non rogné. Édition originale. Un des 54 ex. (n°4) sur vergé (seul grand papier). Prix Goncourt 1990 et, assurément, un des grands textes français de ces dernières années. Ce premier roman de Jean Rouaud reçut un hommage quasi unanime, du public comme des pairs. Françoise Giroud écrivait que « la rumeur court, flatteuse, et résonne dans le plus puissant circuit de publicité, le bouche à oreille ; quelque vingt mille lecteurs achètent, en un mois, Les Champs d'honneur, chiffre considérable pour le premier roman d'un inconnu… Voilà Jean Rouaud sur les ailes de la renommée. » Rare en grand papier. 88


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N° 252

ANTOINE DE SA I N T- É XU P E RY

2 500 €

TERRE DES HOMMES Paris, Gallimard, 1939. 1 vol. (186 x 118 mm) de 218 pp., demi-maroquin havane à coins, filets à froid sur les plats, dos à nerfs orné de filets à froid, titre doré, date en pied, couv. et dos cons. (Reliure signée de Devauchelle). Édition originale. Un des exemplaires imprimés du service de presse. Envoi signé : « à Mr Francis Carco, son fidèle lecteur, avec toute mon amitié, Antoine de Saint-Exupéry » Après un accident très grave survenu au Guatémala, l’auteur, convalescent, commença ce livre à New York. Sur le même principe que Le Miroir de la mer de Conrad, Saint-Exupéry travailla à partir de ses articles sur l’aviation : il les reprendra, poursuivant avec une rare exigence la perfection du style et de la pensée. Publié en France et aux États-Unis, Terre des hommes lui assura une célébrité égale des deux côtés de l’Atlantique. N° 253

ANTOINE DE SA I N T- É XU P E RY

800 €

PILOTE DE GUERRE S.l. [Lyon], s.é. [Impr. Nouvelle Lyonnaise, n.d. [déc. 1943]. 1 vol. (222 x 141 mm) de 120 pp., broché, sous couverture verte. Quelques défauts au dos, sinon bon exemplaire de cette très fragile publication. Édition clandestine dite « de Lyon » qui reproduit l'édition Gallimard de 1942 interdite à la vente en février 1943. Au début décembre 1942, Gallimard sort en librairie le roman dont le visa a été accordé moyennant la seule suppression des sept mots « Hitler qui a déclenché cette guerre démente ». Erreur de la censure ? La critique est enthousiaste et la presse "officielle" encense le livre. Mais au début 43 sortent coup sur coup deux articles incendaires dans Je suis partout, signés Robert Brasillach : « […] les poncifs les plus bavotants, l’éloge de la sainte démocratie, le culte de l’individu, […] on s’étonne qu’un tel bouquin, qui fleure bon l’esprit de juin 1936 ne porte pas sur sa page de garde le nihil obstat de Mandel et l’imprimatur de Blum ». L’effet de cette critique ne se fait pas attendre : le livre est instantanément interdit à la requête des autorités allemandes. À l’origine des éditions clandestines qui suivirent, il y a la rencontre entre Gaston Riby et Terre des Hommes. Profondément remué par ce texte, Riby entame avec l’auteur une correspondance que la guerre interrompt. Mobilisé, fait prisonnier, évadé, repris, puis finalement libéré, Riby fonde la Chaîne, une organisation d’entraide « pour tous les déshérités ». Sous couvert de cette association il se livrera à différentes actions de résistance, dont la publication de cette édition clandestine de Pilote de Guerre, imprimée en décembre 1943 et tirée à un millier d’exemplaires. Après quelques mois passés à Lyon, La Chaîne installe son siège à Paris, dans le quartier des Halles. C’est dans ces bureaux que le 14 avril 1944 la Gestapo saisit les quelques centaines d’exemplaires restants, sous couverture verte. Ils seront probablement détruits, ce qui explique l’insigne rareté de cette édition. Une seconde clandestine, dite « de Lille » sera imprimée peu après cette saisie. Riby, déporté, passera plus de huit mois en camp dans des conditions particulièrement dures. Il aura pour compagnon de misère, le mari de Marguerite Duras, Robert Antelme, qui témoignera du calvaire et de l’héroïsme de Riby dans L’Espèce Humaine.

N° 254

SAINT-JOHN P E R S E

250 €

DISCOURS DE STOCKHOLM Marseille, Cahiers du Sud, 1960. 1 plaquette (224 x 139 mm) de 12 pp., agr. non coupée. Édition originale. Tiré à part des Cahiers du Sud à 100 exemplaires hors commerce (n° 71). Le 10 décembre 1960, recevant le Prix Nobel de Littérature Saint-John Perse prononçait un très beau discours en faveur de la poésie, véritable manisfeste du genre.

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N° 255

SALLY MAR A [ p s e u d . d e Ra y m o n d Q u e n e a u ]

400 €

JOURNAL INTIME Paris, Les Éditions du Scorpion, 1950. 1 vol. (120 x 190 mm) de 254 pp., broché, couv. ill. Très bonne condition. Édition originale. Un des 120 premiers exemplaires sur vélin. Au-delà de la provocation, cette version burlesque de la très sérieuse révolte irlandaise de 1916 fait naître du choc de la fantaisie et des faits historiques un point de vue nouveau sur ces «!martyrs ». En 1962, dans sa préface à l'édition de ses Œuvres complètes, Queneau éclaircissait les rapports très pataphysiques qu'entretenait Sally Mara avec le réel et l'imaginaire! : «! Il s'agit de dissiper un malentendu!: ce n'est pas parce que le nom d'un auteur soi-disant réel figure sur la couverture d'un livre pour qu'il soit le véritable auteur des œuvres parues précédemment sous le nom d'un auteur prétendu imaginaire. Ce dernier n'a en effet rien d'imaginaire puisque c'est moi, signataire de la présente préface, et toute prétention à une plus grande réalité est ainsi réfutée a priori, sine die, ipso facto et manu militari…» Sally Mara, moins célèbre que sa cadette Zazie est pourtant le premier personnage de jeune fille délurée qui fut inventé par Queneau. N° 256

GEORGE SAN D

1 400 € PAULINE Paris, Magen et Comon, 1841. 1 vol. (140 x 218 mm) de 386 pp. + 2 ff. de catalogue, demimaroquin grain long havane, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, tête dorée, filets sur les plats, couv. et dos cons., catalogue éditeur in fine (Reliure signée de René Aussourd). Édition originale. Deux jeunes filles, deux amies se perdent et se retrouvent, entre la province et Paris. L'une, sage et dévote, n'a jamais quitté la petite ville de Saint-Front, l'autre, installée dans la capitale, a fait carrière au théâtre. Après en avoir écrit une première version en 1832, George Sand égara le manuscrit de Pauline et finit même par l'oublier. Retrouvé par hasard, elle achèvera en 1839 ce petit roman où elle dépeint l'étroitesse d'esprit des milieux provinciaux d'un trait incisif et impitoyable. De la bibliothèque Laurent Meeus, avec ex-libris. Superbe exemplaire, parfaitement établi. Rare.

N° 257

JE AN-PAUL SA RT R E

3 000 €

LE MUR Paris, NRF, 1939. 1 vol. (190 x 120 mm) de 224 pp., broché. Non coupé. Édition originale. Un des 70 exemplaires num. sur Alfa, celui-ci un des 20 hors commerce. Un des livres majeurs de Sartre formé de cinq nouvelles dont Le Mur, réaction affective et spontanée à la guerre d’Espagne. Ce seront les seules nouvelles publiées de l’auteur. Elle paraissent en juillet 1937 (1939 pour le volume) dans la Nouvelle Revue Française et introduisent Sartre dans la fameuse maison. Sans doute Paulhan a-t-il vu que l'actualité faisait de ce texte « un excellent produit d'appel », d'autant que la NRF avait jusqu'alors peu publié sur la guerre d'Espagne - L’Espoir de Malraux ne paraissant qu’en décembre de la même année. Le texte suscite aussitôt l'admiration de Gide et l'ensemble du recueil se voit attribuer le Prix du roman populiste en 1939, après une nomination au Goncourt. Le coup d'essai de Sartre dans le genre difficile de la nouvelle est un coup de maître, d'une virtuosité technique saluée par la critique, sauf celle de l’extrême droite qui y voit un ouvrage provocateur et, pour citer Brasillach, « ennuyeux et malsain : faut-il dire !que!nous!sommes!partagés!entre!le!dégoût,!une!invincible!envie!de!rire,!et!une!certaine! pitié ?! Car! enfin, mon! pauvre Sartre,!ce!ne!doit!pas être!drôle!de!vivre toute la journée au milieu des!mauvaises odeurs,!des habitudes répugnantes, du linge sale, des chambres malsaines et de créatures qui ignorent la douche et le dentifrice ? » (in L’Action!française,!13!avril!1939). On a connu plus argumenté. 90


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N° 258

JE AN-PAUL SA RT R E

200 €

ESQUISSE D'UNE THÉORIE DES ÉMOTIONS Paris, Hermann, « Actualités scientifiques et industrielles », 1939. 1 vol. (255 x 168 mm) de 49 pp., broché. Bel exemplaire, non coupé, en parfait état. Édition originale (pas de grand papier). Staline et Hitler ont plongé une partie du monde dans la terreur et il convient donc de penser l'Homme et le monde avec de nouveaux outils : ne plus se contenter de constater les faits mais s'intéresser à la signification des faits humains. C'est la naissance de la phénoménologie que Sartre embrasse aussitôt et applique ici à l'étude des émotions. S l’être humain est jeté dans le monde, ses émotions traduisent son rapport au monde, signifient sa réalité d'être affectif. Tel est l'apport de la méthode phénoménologique à la psychologie : les émotions ne sont plus des faits accidentels, observables par introspection ou empirisme, elles sont des phénomènes de conscience constitutives de la nature de l'homme. N° 259

JE AN-PAUL SA RT R E

500 €

LE DIABLE ET LE BON DIEU Paris, Gallimard, 1951. 1 vol. (120 x 185 mm) de 282 pp., broché. Édition originale. Un des 80 exemplaires (n° 73) sur hollande. Dernière adaptation de Jouvet, Sartre s'était inspiré du “Ruffian diochoso” de Cervantès afin de composer cette pièce qui se déroule en Allemagne durant la réforme luthérienne, sur fond de misère paysanne et de rivalité seigneuriale. Cette « machine de guerre contre Dieu » connut un succès à la mesure du scandale qu'elle provoqua. En un réquisitoire cynique et cinglant, Sartre met en lumière la folie humaine visant à croire en un prophète et s'interroge sur la manière de mener une action à dimension collective autrement que par la crainte ou le mensonge. Et Sartre de conclure que Dieu n'existe pas : « Car en cette époque de guerre, de famine, de désespoir, de mort, Dieu brille par son absence : “Tu vois ce vide au-dessus de nos têtes ? C'est Dieu. Tu vois cette brèche dans la porte? C'est Dieu. Tu vois ce trou dans la terre ? C'est Dieu encore.” Le silence, c'est Dieu. L'absence, c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes. » N° 260

VICTOR SÉG A L E N

1 400 € LES IMMÉMORIAUX Paris, Mercure de France, 1907. 1 vol. (122 x 185 mm) de 345 pp., demi-maroquin noir, dos à nerfs, titre doré, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure signée de Laurenchet). Édition originale. Exemplaire signé : « Hommage de l'auteur, Victor Ségalen, 31 octobre 1907 » Lorsque Ségalen publie ses Immémoriaux sous le pseudonyme de Max-Anély, seuls quelques initiés comme Huysmans, Gourmont ou Loti connaissent l’auteur des études parues dans la revue du Mercure : Les Synesthésies et l’École symboliste, Gauguin dans son dernier décor, Le double de Rimbaud. Né à Brest, Segalen sera élève de l’École de médecine navale de Bordeaux avant de s’embarquer en 1903 comme médecin à bord de la Durance qui fera escale à Tahiti pour deux ans. Le projet des Immémoriaux naîtra là-bas, alors qu’il recueille les derniers souvenirs de Paul Gauguin qui vient de mourir. Il découvre ses tableaux, ses écrits, en particulier le cahier dédicacé à sa fille Aline. De retour en France, il se lie avec Monfreid, ami du peintre, chez lequel sont exposées d’autres toiles. En poste à Brest, à partir de 1905, il compose enfin ce livre, consacré à la culture Maori, derniers représentants d’une civilisation disparue, exclus de leur passé par les Européens, honorés par Gauguin dans les pages de Noa-Noa et réssuscités ici par un poète. 91


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N° 261

LÉOPOLD SEDA R S E N G H O R

2 200 €

[LETTRES INÉDITES À JEAN VUAILLAT]

Dakar, Verson [Calvados] ou Paris, entre 1966 et 1990. 17 lettres tapuscrites signées à en-tête de la Présidence de la République du Sénégal, et divers documents dont : 1 lettre tapuscrite signée avec un texte autographe, 2 longues dédicaces autographes de Senghor à Vuaillat [pages de titres imprimées provenant des Elégies majeures et de l'édition des Poèmes, paru au Seuil), 1 poème manuscrit Laetare Jerusalem - 1 f. (190 x 250 mm) de 2 pp. avec mention manuscrite de l'éditeur Jean Vuaillat pour la revue Laudes, 1 carton d'invitation pour le cocktail qui suivit la Réception à l'Académie française de Senghor. 1 carte de vœux imprimée avec mot autographe, signée. (env. cons.), 1 photographie noir & blanc (127 x 177 mm) d’un portrait de Senghor pris sur le vif. Cet ensemble de lettres adressées par Léopold Sédar Senghor à l'abbé Jean Vuaillat, directeur des Cahiers de poésie Laudes qu’il fonda en 1966. Senghor ypubliera plusieurs poèmes inédits, et un numéro spécial consacrera en 1983 un essai bio-bibliographique sur le poète sénégalais, qui consitue sans doute encore aujourd’hui le meilleur appareil sur le sujet. D'inspiration chrétienne, la poésie de Senghor s'inscrit tout naturellement dans la ligne éditoriale de Laudes et les affinités des deux hommes, aussi bien esthétiques que spirituelles sont bien réelles. Senghor apprécie autant le directeur de revue que le poète. Lorsque Vuaillat fait paraître ses Mémoires du sablier, le Président sénégalais lui écrit : « j’ai aimé vos poèmes, habités, dès le premier, par la présence du Christ. Mais cela ne les empêche pas d'être très modernes. Et j'ai admiré votre emploi des expressions et des mots quotidiens, mais animés par des images analogiques.[…] Et puis, […] j'ai découvert que, comme moi, vous étiez allé chercher la poésie au Royaume d'enfance ». Toujours, Senghor répondra avec une extrême courtoisie à son correspondant et essaie autant que ses responsabilités politiques le lui permettent de satisfaire à ses demandes : envois de livres à dédicacer, poèmes pour la revue, préface etc., « je suis confus d'avoir tant tardé à répondre à votre lettre […]. C'est que j'ai été absent de Dakar de mars à juin. Et puis, coup sur coup, j'ai été élu à l'Académie française et j'ai perdu, pour la deuxième fois, un fils. » Après son élection à l'Académie française en 1983 Senghor adressera une touchante lettre de remerciements à celui qu'il appelle désormais son « ami ». Mais à partir de cette époque leur collaboration pour Laudes deviendra plus difficile, ses engagements éditoriaux empêchant le nouvel académicien de fournir à la revue de Jean Vuaillat les petits textes inédits qu'il lui livrait auparavant : « […] en ce qui concerne le poème que vous me demandez pour votre revue, j'avais encore des poèmes inédits, c'est-à-dire les premiers écrits quand j'étais étudiant. Malheureusement pour vous ils viennent d'être publiés […] aux éditions du Seuil ». Leurs échanges, pour autant, ne nécesseront jamais. N° 262

SIMENON [so u s l e p s e u d . d e G e o r g e s S I M ]

1 500 €

AU PONT DES ARCHES, PETIT ROMAN HUMORISTIQUE DE MOEURS LIÉGEOISES Liège, Imp. Bénard, 1921. 1 vol. (210 x 140 mm) de 93 pp., broché. Édition originale du premier livre de Georges Simenon. Jointe, longue lettre tapuscrite signée à Claude Menguy, son bibliographe. Simenon revient sur plusieurs points et apporte des réponses aux questions posées [nom originel de certains romans avant parution, pré-originales, etc. Il précise également : « Au pont des Arches est rarissime. Je n'en ai obtenu un exemplaire il y a quelques années, et c'est le seul que je possède, qu'en publiant une annonce dans un journal liégeois…»

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N° 263

GEORGES SIM E N O N

150 €

LE PENDU DE SAINT-PHOLIEN Paris, Arthème Fayard, 1931. 1 vol. (187 x 118 mm) de 249 pp., broché. Bel exemplaire avec sa couverture photographique bien conservée. Édition originale. Charles Dillon, responsable des collections populaires chez Fayard, confia un jour à Arthème Fayard, son directeur : « parmi nos jeunes auteurs, il y en a un qui a un je ne sais quoi de différent… Il s'appelle Christian Brulls. Il signe aussi Georges Sim » Ce Belge s'appelait en fait Georges Simenon. Rendez-vous fut pris. Après avoir donné un certain nombre de récits populaires, il demanda à voir le grand patron et lui confia son désir d'écrire des romans policiers. Fayard suggéra qu'il en apportât un. Simenon répondit qu'il lui en apporterait quatre, afin que l'éditeur pût les sortir ensemble et lancer ainsi sa collection. La machine Simenon tint parole, et en fin d’année 1930, quatre manuscrits arrivent sur le bureau parisien de Fayard : Ces quatre premiers romans de Simenon étaient Monsieur Gallet décédé, Le Pendu de Saint-Pholien, , Le Charretier de la Providence et Le Chien jaune. Ils seront publiés coup sur coup, à un intervalle mensuel à partir de janvier 1931, illustré d’une couverture photographique parfois surréaliste. Au total, 22 titres dans cette première collection, qui sera inaugurée à grands frais : le lancement parisien de Simenon consista dans un grand Bal anthropométrique où les garçons étaient déguisés en bagnards et où les invités devaient se laisser prendre les empreintes digitales à l'entrée ! On joint une photographie [coll. Claude Menguy] de cette fameuse soirée. Menguy, 2.

N° 264

SIMENON [so u s l e p s e u d . d e C h r i s t i a n B r u l l s ]

750 € LA MAISON DES DISPARUS. ILLUSTRATIONS DE FRANÇOIS CLÉRICE Paris, in “la Jeunesse illustrée”, A. Fayard & Cie, quatorze livraisons du 11 octobre 1931 au 10 janvier 1932 (n° 1462 à 1475 de l’hebdomadaire). 1 vol. (365 x 275 mm) constitué des n° 1443 à 1494 (31 mai 1931 au 22 mai 1932), sous couverture spéciale Album de la Jeunesse illustrée, dos toile rouge, titre en long. Édition originale. L’intense activité de Simenon en cette année 1931 est des plus remarquables. Avoir signé un merveilleux contrat sous patronyme chez Fayard (cf. numéro précédent) ne l’empêche pas de poursuivre ses aventures sous le nom de Christian Brulls et sonsorts. Outre douze Maigret, il donnera trois Brulls, quatre Jean du Perry, un Dersonne et un Viallis. A quoi s’ajoute La Maison des disparus, dont l’intérêt « […] tient essentiellement […] à l’astuce autour de laquelle, dès le premier chapitre, tourne l’action : un voleur se faisant passer pour fou et se servant d’une femme de chambre dans un asile d’aliéné comme d’une planque […]. Tous ses livres [romans d’aventures, contes folâtres […] ne font que mieux ressortir l’immense talent et l’étonnante originalité du romancier qu’il est ensuite devenu et qui a conquis la planète » (J.-B. Baronian). Cette nouvelle ne connaîtra aucune édition avec 2001. On joint : LA MAISON DES DISPARUS. ILLUSTRATIONS DE FRANÇOIS CLÉRICE Bruxelles, Les Amis de Georges Simenon, 2001. 1 vol. (160 x 240 mm) de 78 pp., broché, non coupé. Édition originale. Tirage unique à 350 exemplaires numérotés. Postface de Jean Baptiste Baronian. Menguy, II, 19

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N° 265

GEORGES SIM E N O N

100 €

LA NUIT DU CARREFOUR Paris, Arthème Fayard, 1931. 1 vol. (187 x 118 mm) de 249 pp., broché. Édition originale. Sixième titre de la collection Fayard. Bel exemplaire, rare ainsi. Menguy, 2.

N° 266

GEORGES SIM E N O N , i l l u s t r é p a r G e r m a i n e K R U LL

600 €

LA FOLLE D'ITTEVILLE. PHOTOTEXTE Paris, Jacques Haumont, 1931. 1 vol. (135 x 180 mm) non paginé, agrafé. Édition originale. Couverture et illustrations photographiques par Germaine Krull. La Folle d'Itteville est présenté le 4 août à bord de sa fidèle péniche L'Ostrogoth, amarré au quai d'Anjou (pont Marie) à Paris, avec Jacques Haumont et Germaine Krull. La soirée inaugure le lancement de la collection « Phototexte », qui annonce en quatrième de couverture de l’ouvrage une nouvelle collaboration Simenon / Krull une Affaire des 7. Mais ce texte - de même que deux autres récits préparés pour cette série - ne fut pas publié. Après une prépublication dans l’hebdomadaire Marianne en 1933, ils seront réunis dans Les Sept minutes (cf. n°270) ». Le tirage de La Folle d'Itteville fut des plus considérables mais l’extrême fragilité du livre l’a rendu des plus rares en bonne condition. Menguy, 8 ; Grisay, p. 98.

N° 267

GEORGES SIM E N O N

400 €

DEUXIÈME BUREAU Paris, J. Tallandier, coll. « Criminels et policiers », n° 19. 1933. 1 vol. (185 x 120 mm) de 190 pp., couverture illustrée. Superbe état, rare ainsi. Édition originale rare (pas de grands papiers), sous une jolie couverture photographique. Prépublication en feuilletons dans l'hebdomadaire Ric et Rac du 31 octobre 1929 au 6 janvier 1930. À noter, intercalé entre les pages 160 et 161, un feuillet d’annonce publicitaire pour la prochain titre de la collection : habile procédé publicitaire, avec reproduction d’une page de l’intrigue à venir, astucieusement placé au trois-quart du roman policier que l’on est sur le point d’achever ! Menguy, II, 57.

N° 268

GEORGES SIM E N O N

250 €

LES PITARD Paris, Gallimard, 1935. 1 vol. (120 x 185 mm) de 252 pp. et 2 ff. de catalogue, broché. Édition originale. Un des 225 premiers exemplaires sur Alfa Navarre. Ce titre marque les débuts d’une longue collaboration chez Gallimard, qui publiera 55 titres, toutes œuvres confondues (6 Maigret, 44 romans, 4 recueils de nouvelles et récit de voyage (La mauvaise étoile). Simenon a rejoint Gallimard le 18 octobre 1933, avec le noir désir d'abandonner son policier fétiche en l'envoyant à la retraite dans sa maison de Meung-sur-Loire (il l’abandonne là lors de l’enquête intitulée simplement — et symboliquement — Maigret, publiée chez Fayard en 1934), et l'ambition de passer à la rédaction de romans plus littéraires. C'est pour cela que, durant cette période, le nombre de Maigret se réduit à la portion congrue et que la sobriété domine. Les Maigret et les recueils de nouvelles policières ne sont pas publiés sous couverture blanche, comme les vrais romans, mais sous couverture rouge illustrée avec titre en jaune. 96


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N° 269

GEORGES SIM E N O N

180 €

QUARTIER NÈGRE Paris, Gallimard, 1935. 1 vol. (120 x 185 mm) de 252 pp. et 2 ff. de catalogue, broché. Édition originale. Exemplaire imprimé du service de presse. Envoi signé : « à monsieur Yves Gaudon, cordialement, Simenon » N° 270

GEORGES SIM E N O N

500 € LES SEPT MINUTES Paris, Gallimard, 1938. 1 vol. (111 x 190 mm) de 219 pp. et 2 ff., demi-maroquin noir, dos à nerfs orné de filets dorés, filets sur les plats, couv. et dos cons. Édition originale, un des 30 premiers exemplaires sur vélin (seul grand papier, n°8). Bel exemplaire. Contient Le Grand langoustier, La Nuit des sept minutes et l'Énigme de la Marie-Galante. Ces textes avaient été préparés pour la collection Phototexte de Jacques Haumont (cf. n°268), mais devant l’insuccès de la Folle d’Itteville - seul titre paru - la collection était restée mort-née. Haumont rétrocéda les droits à Gallimard, qui les publiera dans cette collection “ Renaissance de la nouvelle”, dirigé par Paul Morand depuis 1933 et où parurent une trentaine de titres, dont un des siens (Les Extravagants) et les Nouvelles Orientales de Marguerite Yourcenar. C’est le premier recueil de nouvelles de Simenon.

N° 271

GEORGES SIM E N O N

200 € LA MARIE DU PORT Paris, Gallimard, 1938. 1 vol. (120 x 190 mm) de 219 pp., demi-cartonnage marine, dos lisse orné de filets dorés, titre doré, couv. cons. Édition originale. Un des exemplaires du service de presse. Envoi signé : « à madame la Comtesse de Fels en respectueux hommage, Simenon » La Marie du port, fait rarissime chez Simenon, est un roman écrit sur les lieux mêmes de l'action : A Port-en-Bessin (Calvados), le pêcheur Jules Le Flem meurt et laisse cinq orphelins, chacun ira désormais vivre avec un proche parent. C'est Odile, l'aînée, qui prend les décisions. Elle habite Cherbourg avec son amant, Chatelard, propriétaire d'un café et d'un cinéma. Marie, dix-sept ans, souhaite rester à Port-en-Bessin et s'engage comme serveuse au Café de la Marine. Point de meurtre ici, mais un traquenard amoureux…

N° 272

GEORGES SIM E N O N

300 €

LE CHEVAL BLANC Paris, Gallimard, 1938. 1 vol. (188 x 118 mm) de 222 pp., broché. Édition originale. Un des exemplaires imprimés du service de presse. Envoi signé : « Au souriant et percutant Dr Eriau, en toute amitié, Simenon » En novembre 1942, après l'occupation de la zone libre par les Allemands, Simenon quitte Fontenayle-Comte pour Saint-Mesmin, toujours en Vendée. Il y séjournera jusqu'en 1944. C'est là qu'il fait la connaissance du Dr Eriau qui lui inspirera le Dr François Mahé dans Le Cercle des Mahé. Simenon lui dédiera La Fuite de M. Monde en 1945. À l’initiative de l’auteur, le manuscrit du Cheval blanc sera vendu aux enchères en 1943, au profit des prisonniers de guerre.

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N° 273

GEORGES SIM E N O N

500 €

L’OUTLAW Paris, Presses de la Cité, 1945. 1 vol. (140 x 215 mm) de 232 pp., broché, sous étui éditeur. Édition originale. Un des exemplaires du service de presse (pas de grand papier). Envoi signé : « en très cordial hommage à Claude Menguy, Georges Simenon, Echaudens, 1962 » Grisay, p. 103 ; Menguy, 117.

N° 274

GEORGES SIM E N O N

300 € JE ME SOUVIENS Paris, Presses de la Cité, 1945. 1 vol. (140 x 215 mm) de 232 pp., broché, sous étui éditeur. Édition originale.Un des 100 premiers ex. nominatifs sur Ingres, réservés à la librairie Wagram. Premier texte autobiographique de l’auteur, dont certains extraits, sous le titre Mon fils et moi, avaient précédemment parus dans la revue Vrai en décembre 1941. Menguy, 262.

N° 275

GEORGES SIM E N O N

300 € L’AVENTURE Lyon, Éditions de Savoie, coll. "Les Etincelles", 1945. 1 vol. (125 x 185 mm) de 178 pp., broché, couverture imprimée, étui, chemise demi-box noir, dos lisse, titre doré. Bel exemplaire. Édition originale (pas de grands papiers). Envoi signé : « à Claude Menguy, qui connait mieux mon œuvre que moi, cette conférence faite à la suite d'un tour du monde, à Paris, à Lyon ensuite, et qui doit être très mauvaise. En amical souvenir d'Epalinges, Georges Simenon, 1966 » Le texte de Simenon est suivi de Prisonnier de son nom (P. Chanlaine) et de Giraudoux et la jeunesse des femmes. Cette conférence avait connue une première ébauche en 1935, lors d’une causerie salle Pleyel intitulée L’Aventure est morte. Reprise par Simenon 1937, elle sera finalement donnée au printemps 1939 à Lyon, au Théâtre des Célestins. Malgré le jugement sévère de l’auteur, ce texte est d’un intérêt palpable pour la compréhension de son œuvre. Menguy, 287.

N° 276

GEORGES SIM E N O N

300 € LES PITARDS Paris, Gründ, coll. « Mazarine », n° 8, 1945. 1 vol. (250 x 190 mm) de 160 pp., broché, étuichemise. Première édition illustrée. Un des 200 premiers exemplaires sur Rives, avec une suite en noir des gravures sur papier chiffon, tirées en phototypie et coloriées à la main. Elle sont l’œuvre de Robet Joël, peintre et illustrateur suisse qui illustra notamment Maurras, Kessel et Ramuz. Envoi signé : « à Claude Menguy, très fidèlement cet ancien roman qui a été pour moi une étape. Georges Simenon, 1962 » Roman important dans la carrière de Simenon, puisque la parution des Pitard, dans l’édition d'origine (Paris, NRF, 1934, cf. n° 270), marque les débuts de sa collaboration avec Gaston Gallimard. Menguy, 262.

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N° 277

GEORGES SIM E N O N

100 €

STRIP-TEASE Paris, Presses de la cité, 1958. 1 vol. (183 x 133 mm) de 242, plein skyvertex de l'éditeur, sous jaquette ill. Édition originale. Envoi signé : « à Mme Erick de Skozak en très cordial et respectueux hommage Georges Simenon 1958 » Menguy, 195.

N° 278

GEORGES SIM E N O N

300 € LA MORT D'AUGUSTE Paris, Presses de la Cité, 1966. 1 vol. (137 x 207 mm) de 251 pp., sous étui-chemise de demi-box noir, titre doré. Jaquette originale cons. Édition originale. Envoi signé : « à Claude Menguy, créateur des Mousquetaires. En toute amitié, Georges Simenon, 1985 » « Mousquetaire » est le nom que Simenon se plaisait à donner à ses bibliographes, Claude Menguy et Pierre Deligny. Ce dernier, correcteur de métier, s’intéressera à l’œuvre de Simenon à partir de 1967, par une inlassable quête de coquilles dans les textes, avant de se pencher avec Menguy sur sa bio-bibliographie. Il préfacera la bibliographie parue en 2004, aujoud’hui l’ouvrage de référence et auquel il collabora grandement.

N° 279

GEORGES SIM E N O N

800 € LETTRE À MA MÈRE Paris, Presses de la cité, 1974. 1 vol. (135 x 206 mm) de 121 pp., cartonnage éditeur rouge, titre doré. Parfait état. Édition originale. Un des 150 premiers exemplaires sur pur fil Lafuma. Jointe : photographie (128 x 87 mm) de l'auteur et sa mère dans le jardin de la maison de Lakeville où elle ne lui rendra visite qu'une seule fois, en août 1952. [provenance : archives Claude Menguy, offert par Simenon, photographie prise par Denyse Simenon]. En 1970, à 70 ans, Simenon est appelé au chevet de sa mère, Henriette Simenon, née Brüll, à Liège. Huit jours durant, il reste auprès d'elle à l'hôpital. L'intensité du face-à-face, la force des regards et l'éloquence de leur mutisme lui inspireront ce livre et ces mots post-mortem : « Nous ne nous sommes jamais aimés de ton vivant, tu le sais bien. Tous les deux nous avons fait semblant… » Mal aimé - Henriette lui préférait Christian, son cadet - Georges Simenon souffrira de l’indifférence maternelle et de sa jalousie - elle jugeait le succès de l’auteur comme une injustice faite à son fils Christian. Simenon la mettra en scène dans Pedigree - la figure touchante, pour le coup, d’Elise Peters - puis dans Le Chat - personnage brossé sans concession et sans compassion ; l’adaptation réalisée par Pierre GranierDeferre en 1970 avec Simone Signoret, maginifique, donne la mesure du personnage. Cette mère, ignorée voire détestée mourra sans jamais avoir presque jamais quitté sa ville de Liège à l'âge de 90 ans, en décembre 1970. Sa visite à Lakeville, en 1952 , sera la seule visite avérée à son fils. Les documents réunissant Simenon et sa mère sont rarissimes.

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N° 280

GEORGES SIM E N O N

2 300 €

MES DICTÉES Paris, Presses de la Cité, 1975-1981. 20 vol. (160 x 250 mm), en feuilles sous emboîtages bleus d’éditeur. Édition originale et collection complète des Dictées sur grand papier. Un des 50 à 70 premiers exemplaires sur vélin pur-fil. Des Traces de pas. Un Homme comme un autre. Les Petits hommes. Vent du Nord Vent du Sud. À l’abri de notre arbre. De la cave au grenier. Un Banc au soleil. La Main dans la main. Tant que je suis vivant. Je suis resté un Enfant de Chœur. Vacances obligatoires. Point virgule. À quoi bon jurer. Au-delà de ma porte fenêtre. On dit que j’ai 75 ans. Le Prix d’un homme. Quand vient le froid. Les Libertés qu’il nous reste. Jour et Nuit. La Femme endormie. On joint une carte autographe de Simenon adressée à son bibliographe, envoyée pendant la rédaction des Dictées : « mon cher Menguy, merci de vos vœux et les miens, chaleureux, en retour. Il y a maintenant 10 volumes des Dictées. Vous me parlez du premier, que j’ai oublié - chacun sera sans doute mon préféré. Je continue, quant à moi. Amicalement, Georges Simenon ». N° 281

PHILIPPE SO U PAU LT

400 € POÈMES ET POÉSIES (1917-1973) Paris, Grasset, 1973. 1 vol. (140 x 215 mm) de 446 pp., box noir avec aplats de toile violette, filet d’encadrement doré, dos lisse, titre doré, tête doré, date en pied (Reliure signée de J-P Miguet). Édition originale. Un des 34 premiers exemplaires sur pur-fil. Envoi signé : « au bibliophile et surtout à l’ami Ken [Ritter] en souvenir de nos rencontres avec l’amitié de Philippe Soupault » C’est de 1966 que datent la rencontre et la grande amitié avec Lydie Lachenal et Ken Ritter. Treize ans plus tard, en 1979, naît la maison d’édition Lachenal & Ritter qui publiera, entre autres, 24 œuvres de Soupault, essentiellement des inédits, notamment ses mémoires, Mémoires de l’oubli, et le Manuscrit des Champs magnétiques, reproduction et transcription du manuscrit original des deux mains de Breton et Soupault, réputé disparu et miraculeusement retrouvé.

N° 282

[SURRÉALISM E ]

1 200 € LE SURRÉALISME AU SERVICE DE LA RÉVOLUTION Paris, J. Corti & Éditions des cahiers libres, Juillet 1930-Mai 1933. 6 vol. (195 x 280 mm), brochés. Collection complète, en bel état (infimes rousseurs sur quelques numéros), avec le rare supplément Actualité de Sade, IVbis. Le S.A.S.D.L.R., deuxième grande revue surréaliste et bien plus qu’une revue littéraire, témoigne d’une aspiration vers l’absolu, sous le signe de Sade et de Marx. A ce carrefour des expressions esthétiques et en ce laboratoire d’une recherche essentielle, des prises de positions radicales ont provoqué des ruptures sans retour, dont l’exemple le plus significatif reste « l’affaire Aragon », contraignant ce dernier à disparaître de la revue à partir du quatrième numéro. « Je pense que, de toutes les publications surréalistes, Le Surréalisme au service de la Révolution, dont les six numéros s'échelonnent de 1930 à 1933, est de loin la plus riche, au sens où nous pouvions l'entendre, la mieux équilibrée, la mieux construite et aussi la plus vivante (d'une vie exaltante et dangereuse). C'est là que le surréalisme a donné toute sa mesure de flamme : durant un temps, les uns et les autres n'ont vu que cette flamme et n'ont pas eu peur de s'y consumer » jugeait André Breton dans ses Entretiens.

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N° 283

[SURRÉALISM E ]

2 500 €

LE SURRÉALISME AU SERVICE DE LA RÉVOLUTION Paris, J. Corti & Éditions des Cahiers libres, Juillet 1930-Mai 1933. 3 vol., n° 1, 2 et 4 (195 x 280 mm), brochés. Éditions originales. Un des 20 premiers exemplaires sur Hollande Le n° 2 est justifié et signé par André Breton. Très rare sur grand papier. N° 284

[SURRÉALISM E ]

500 € MINOTAURE. N° 1 MINOTAURE N° 2 : MISSION DAKAR - DJIBOUTI. 1931 - 1933 Paris, Albert Skira, 1933. 2 vol. (245 x 315 mm) de 75 et 87 pp., broché, couverture illustrée par Roux. Édition originale des deux premiers numéros de la revue. Nombreux documents photographiques in et hors-texte et contributions de Breton, Reverdy, Tériade, Heine, Masson, Eluard, Dalì, Lacan, Leiris…

[SURRÉALISM E ]

N° 285

300 € VIOLETTE NOZIÈRES Bruxelles, Éditions Nicolas Flamel, 1933. 1 vol. (197 x 144 mm) de 48 pp., broché . Édition originale. Un des 2 000 exemplaires sur vélin. En 1933, l’« affaire Nozières » bouleversa et divisa l’opinion publique. Cette jeune femme fut condamnée pour le meurtre de son père, violeur incestueux. La presse réactionnaire, hostile à Violette Nozières, aviva bien naturellement les surréalistes. Ils virent là une occasion de s’éléver contre l’hypocrisie de la société en général, des institutions judiciaires en particulier. Le sommaire de cette plaquette comprend huit poèmes de Breton, Char, Eluard, Henry, Moro, Péret, Rosey et Mesens (fondateur des éditions Nicolas Flamel) accompagnés d’autant d’illustrations par Dali, Tanguy, Ernst, Brauner, Jean, Arp, Giacometti, Magritte et Bellmer. Rarement parution surréaliste aura connu en tel sommaire !

N° 286

[SURRÉALISM E ]

400 €

CYCLE SYSTÉMATIQUE DE CONFÉRENCES SUR LES PLUS RÉCENTES POSITIONS DU SURRÉALISME Paris, 1935. 1 tract ( 210 x 140 mm) de 4 pp. sur 2 ff., avec bulletin réponse pré-découpé. Imprimé sur japon de Barjon légèrement teinté, ce tract est une invitation à quatre conférences surréalistes. Le texte, de la main d'André Breton, et les dessins (deux par Man Ray, Domínguez, Dalí, Arp, Ernst et Tanguy ; trois par Giacometti ; une par Duchamp, Valentine Hugo et Marcel Jean) qui l'illustrent sont reproduits en fac-similé et exposent le programme des quatre conférences collectives à venir. Des interventions de Breton, Eluard, Ernst ou Hugnet sont prévues. Bien complet du bulletin-réponse pré-découpé, à renvoyer à « Madame Lise Deharme, 3 Quai Voltaire, Paris VIIIè ». Parfait état ; rare ainsi. Biro-Passeron, p. 102 ; Nadeau, Documents surréalistes, p. 291.

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N° 287

200 €

[SURRÉALISM E ] MINOTAURE. N° 9 Paris, Albert Skira, 1936. 1 vol. (245 x 315 mm) de 67 pp., broché. Très bon état.

Édition originale. Couverture illustrée par Matisse. Neuvième numéro de la collection. Textes de Tériade, Caillois, Raynal, Breton, Prévert, Audiberti, Heine, Dalì, Le Corbusier… Nombreuses reproductions, N° 288

TORQUETO TAS S O , D I T L E TAS S E

3 000 € LA GERUSALEMME LIBERATA […] STAMPATA D’ORDINE DI MONSIEUR Paris, Didot l’Aîné, 1784 et 1786. 2 tomes en 1 vol. (307 x 238 mm) de 8 ff. et 333 pp. ; 3 ff, 334 pp. et 4 ff., placé dans une reliure aux armes de Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné du roi Louis-Philippe, de maroquin rouge, dos lisse orné de caissons d’encadrement dorés, fleurons et roulettes dorés, plats ornés d’un décor en volute en entre-deux, larges motifs d’angles feuillagés, titre doré, roulettes dorées sur les coupes, dentelle intérieure dorée. Édition imprimée à 200 exemplaires sur vélin. Cette édition fut commandée au célèbre imprimeur Ambroise Didot par « Monsieur », le comte de Provence, frère du roi Louis XVI et futur Louis XVIII, fin lettré et amateur de beaux livres. Elle est ornée d’une importante iconographie dessinée par Cochin Fils comprenant un frontispice gravé par Auguste de St-Aubin et 40 figures gravées par Dambrun, Delaunay, Delignon, Duclos, Lingée, Patas, Ponce, Prévost, Simonet, Tilliard, Trière et Varin. Œuvre majeure du Tasse, La Jérusalem libérée est l’un des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne. Commencé avant 1560, Le Tasse abandonna cet immense projet pour écrire son Renaud, personnage que l’on retrouvera dans l’épopée à venir, qui raconte en XXIV chants la prise de la ville sainte par Godefroy de Bouillon. Cohen, 977.

N° 289

ALEXIS DE TO C Q U E V I LL E

& Gustave de BEAUMONT

DU SYSTÈME PÉNITENTIAIRE AUX ETATS-UNIS

700 €

ET DE SON APPLICATION EN FRANCE ; SUIVI D'UN

APPENDICE SUR LES COLONIES PÉNALES ET DES NOTES STATISTIQUES

Paris, H. Fourier Jeune, 1833. 1 vol. (226 x 143 mm) de 3 ff., vii - 439 pp. + 5 cartes in fine (dont 2 dépliantes), broché. Édition originale. Tentant de légitimer leur départ pour les États-Unis en lui attribuant quelque caractère officiel, Tocqueville et Beaumont s’embarquent le 2 avril 1831 au Havre : « Le système pénitenciaire était un prétexte : je l’ai pris comme un passeport qui devait me faire pénétrer partout aux États-Unis. » (lettre de Tocqueville à Kergolay). Embrassant bien plus que la question carcérale, leur entreprise – dont c’était le but premier – s’avère une étude sociologique d’envergure, s’attachant tout particulièrement à l’observation in situ des mécanismes de la démocratie américaine alors naissante : « Nous jetons les bases d’un grand ouvrage qui doit faire un jour notre réputation » (lettre de Beaumont à son père). En fait, c’est Tocqueville qui obtiendra rapidement une belle célébrité avec De la démocratie en Amérique. De New York à la Louisiane, en passant par Boston, Philadelphie, Baltimore et La Nouvelle-Orléans, leur séjour durera neuf mois. Avant leur départ, les deux hommes avaient dressé un tableau pour le moins inquiétant de l’organisation des prisons françaises. L’alternative à ces « véritables écoles du crime » pouvait être aux yeux des deux rapporteurs le système carcéral américain où l’on expérimentait alors les modalités de l’isolement en cellule. Une retraite forcée qui constituait selon eux quelques avantages indéniables.

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Enrique Perez, artiste peintre pp. 110-111

Acrobate

Fem m es et taureau 103


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Thésée et le m inotaure

Enlèvem ent 104


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N° 290

LÉON TOLSTO Ï

1 200 €

ANNA KARÉNINE Paris, Librairie Hachette, 1885. 2 vol. (120 x 180 mm) de 344 et 359 pp., demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, pièce de titre, date en pied, tête dorée. Légères pîqûres, mais bon exemplaire. Édition originale de la traduction française. Le suicide d'une voisine lui fournit le sujet tragique d'Anna Karénine, amanté délaissée. Le texte fut donné dès 1874 sous forme de feuilleton dans le périodique Rousky Vestnik (Le Courrier russe), lequel fut interrompu au premier tiers du roman ; les lecteurs durent attendre la parution en volume en 1877 pour enfin découvrir la suite et le texte intégral d’un des chef-d’œuvre de l’auteur. Tolstoï y oppose le calme bonheur d'un ménage honnête (Lévine et Kitty Chtcherbatski) aux humiliations et aux déboires qui accompagnent la passion coupable d’Alexis Vronski et d’Anna Karénine (les premiers brouillons étaient d'ailleurs intitulés Deux mariages, deux couples) : parfaite antithèse d’une Emma Bovary, le drame d’Anna Karénine n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. « Je suis comme un homme affamé à qui on a donné à manger », répond-elle à Vronski qui se reproche de l'avoir rendue malheureuse. « C'est l'authenticité, dont la beauté et le naturel sont le signe, qui fait la supériorité morale d'Anna : l'amour est chez elle un don total et irréfléchi, un besoin profond de son être » ( Michel Aucouturier, Tolstoï). N° 291

[TOUAREG] M AU R I C E B E N H A Z E R A

1 400 € LES TOUAREGS AJJER PENDANT LA GUERRE MONDIALE (ETUDE SOCIOLOGIQUE INÉDITE) S.l.n.d. [Hoggar, 1914-1915]. 1 ensemble de 53 feuillets dactylographiés, num. au recto sauf le dernier, avec 42 photographies en noir & blanc avec légendes manuscrites, contrecollées au verso et 4 reproductions photographiques, reliés dans une cartonnage [AVEC]. SIX MOIS CHEZ LES TOUAREGS Alger, Typographie Adolphe Jourdan, 1908. 1 vol. (160 x 240 mm) de XXIII-233 pp., cartes et plans dépliants [exemplaire de l'auteur]. Maurice Benhazera [Interprète judiciaire de 1ère classe et Interprète Commandant de Réserve] eût à deux reprise l'occasion de pénétrer le nord du Hoggar et d'étudier les mœurs, les coutumes et la langue des Touaregs. Il rencontra les figures aujourd'hui légendaires de Laperrine qui initia la première mission à laquelle il participa : la fameuse mission Dinaux d'où il tira son livre Six Mois chez les Touareg du Ahaggar, paru à Alger. Près de dix après ce premier voyage au pays des touaregs, il était « persuadé, écrit-il, que l'occasion ne se représenterait plus pour moi de parcourir à nouveau ces pays désertiques […]. La guerre contre l'Allemagne devait me ramener dix ans plus tard, en 1915, dans ce pays des homes voilés. Mais cette fois, ce furent les Touaregs Ajjer, la deuxième branche des Touareg du Nord, que j'eus l'occasion d'étudier ». Mobilisé le 2 Août 1914, il affecté au poste de Touggourt et reçut l'ordre du chef de bataillon Meynier de l'accompagner dans sa mission de reconnaissance à la frontière tripolitaine. De cette expérience chez les tribus Ajjer, il consignera ces notes divisées en deux parties, sans doute dans le but d’en donner une publication identique à son premier ouvrage. Une troisième partie dont ne figure ici que la page de titre, semble également avoir été envisagée. Riche d’enseignement, cette mission est soigneusement commentée et accompagnée d’une belle iconographie (photographies d’époque et reproductions), où l’on croise notamment le R. P. Charles de Foucauld qui rejoignit la troupe (une autres des photographie représente les pentes du mont asekroum où il installa son hermitage), quelques clichés de la mission Dinaux et aussi Moussa ag Amastane, le chef suprême des Touaregs du Hoggar, en grande tenue d’apparat, qui sut avec Lyautey et Laperrine créer un lien franco-arabe que la première guerre mondiale allait faire vaciller. Bel ensemble.

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N° 292

PIERRE-JE AN TO U L E T

400 €

LES TROIS IMPOSTURES Paris, Édition du Divan, Emile-Paul Frères, 1922. 1 vol. (173 x 120 mm) de 174 pp., broché. Édition originale. Un des 40 exemplaires (n° 36) sur vélin. N° 293

TRISTAN TZ A R A

800 € RAMURES Paris, G.L.M., 1936. 1 vol. (150 x 260 mm) de 11 ff., broché, sous couverture rouge à rabats. Édition originale. Tirage unique à 70 exemplaires, signé et justifié par l'éditeur.

N° 294

PAUL VALÉRY

300 €

LA SOIRÉE AVEC MONSIEUR TESTE Paris, Nouvelle Revue française, 1919. 1 vol. (243 x 194 mm) de xxiv pp., broché. Édition originale. Un des 530 ex. (n°14) sur vergé d'Arches. Si la composition de ce texte demanda beaucoup d'opiniâtreté au jeune écrivain - “ je bafouille de plus en plus avec M. Teste. Le Centaure me harcèle, le bonhomme (Teste) m'ennuie “ écrit-il à Gide, il deviendrait le plus célèbre de sa carrière. Ecrit à vingt-trois ans, La Soirée avec Monsieur Teste parut en 1895 dans Le Centaure, revue confidentielle qui n'eut que deux numéros, avant cette édition à la N.R.F. Elle ouvrait un “ Cycle Teste “ formé de dix textes dont Gallimard donnera la version définitive en 1946. “ Mon intention fut de faire le portrait littéraire aussi précis que possible d'un personnage intellectuel imaginaire aussi précis que possible “: Le mystérieux Kolbassine auquel l'auteur dédia son texte était, du reste, professeur de philosophie et “ l’un des rares hommes “ comme il faut “, un vrai penseur “. Il revient à André Breton d'avoir, en 1914, porté le premier hommage qui fera de cette œuvre de jeunesse une référence : “ Outre La Soirée avec Monsieur Teste en laquelle le degré d'analyse et la faculté d'expression me font voir un des plus incontestables chefs-d'œuvre du symbolisme, je suis assez l'admirateur de vos poèmes… “ . Apprécié pour le nihilisme lucide de son personnage plus que pour sa poésie, Valéry sera encore l'élu des jeunes surréalistes lorsque Littérature lancera son enquête : “ Pourquoi écrivez-vous ? “ : “ Par faiblesse “ répondra-t-il. N° 295

[VERL AINE] C A Z A L S

600 € ICONOGRAPHIE DE CERTAINS POÈTES PRÉSENTS : PAUL VERLAINE. SES PORTRAITS. PRÉFACE DE J.-K. HUYSMANS. LETTRES DE FÉLICIEN ROPS, ERNEST DELAHAYE, H.A. CORNUTY. AUTOGRAPHE DE PAUL VERLAINE

Paris, L’Association, 1896. 1 vol. (240 x 320 mm) de 29 pp. + prière d'insérer [4 ff.] , 22 illustrations in et hors-texte, broché, sous couverture illustrée. Édition originale. Un des 53 exemplaires num. sur japon (après 10 ex. sur Chine). Préface de J.-K. Huysmans. Bien complet des trois encartages (bistre, sépia et sanguine) mais sans la lithographie annoncée des Sanglots longs. Joint : petit liste des éditions de l'Association sur feuillet volant. “Dans votre série, ces deux portraits de Verlaine me semblent représenter le temps un peu nuageux et le temps clair de ses saisons d’âme. Vos autres dessins relient ces deux-là, en leurs différents épisodes, si vivement saisis, de l’artiste morose, presque inquiet, dans les rues de Londres, et du poète marchant, pensif ou regardant, appuyé sur sa canne, dans son costume d’hôpital, le douloureux spectacle de ces écrasés de la vie qui l’entourent”. (Huysmans in préface).

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N° 296

VERVE

1 000 €

N° 5, 6, 7 ET 8. Paris, Ed. de la revue Verve, 1940. 4 tomes en 1 vol. (360 x 270 mm),toile vélin, dos lisse, titre bleu (Reliure éditeur) Superbe ensemble du second volume de la tête de collection de la revue Verve, sous la reliure éditeur réalisée à petit nombre. Tériade (de son vrai nom Efstratios Eleftheriades), arrive à Paris en 1915. Après des études de Droit, il suit sa passion de collectionneur d’art, en devenant d'abord critique d'art aux Cahiers d'art et au Minotaure. Grâce à de solides relations, il rachète le fond Vollard et rencontre Matisse en 1929 : rencontre décisive, qui aboutit deux ans plus tard à l'illustration des Poésies de Mallarmé, que Matisse enrichit de vingt-neuf eaux-fortes. En décembre 1937, Tériade édite le premier numéro de Verve. Le numéro 5-6 est spécialement consacré à la figure humaine (juillet-octobre 1939, couverture de Maillol et lithographies de Guys, Braque, Rouault, Derain, Léger, Matisse ; photographies de List, Brassaï, Carjat). A la veille de la déclaration de la guerre, Matisse conçoit, dans le bureau parisien de Tériade au 4 rue Férou, la couverture du numéro 7, Les très riches heures du duc de Berry (avec Le calendrier par Pol Limbourg et Jean Colombe ; Matisse reproduit un tableau intitulé La France). Le n°8, enfin, paraît quelques jours avant l’occupation de Paris (couverture de Matisse ; lithographies en couleurs de Bonnard, Coucher de soleil sur la Méditerranée ; une série de 11 dessins colorés de Derain, peintures en couleur de Matisse, Rouault, Braque, Miró). La fameuse couverture de Matisse (La Symphonie chromatique, composition découpée dans 26 couleurs différentes et imprimée en lithographie avec 26 passages) et son extraodinaire rendu convaincra l'éditeur que Matisse doit développer cette technique pour la réalisation d'un « manuscrit à peintures moderne, le plus beau livre qu'on ait jamais fait sur la couleur » : le futur Jazz. Réalisation ô combien réussie. Parfait état, toutes les couvertures intégralement conservées. Seules les huit premiers numéros connaitront ce tirage spécial sous cette forme de reliure éditeur.

N° 297

PAUL VIAL AR

250 €

LE BOUC ÉTOURDI Paris, Les Bibliophiles de France, 1951. 2 vol. (320 x 255 mm) en feuilles sous emboîtage. Première édition illustrée. Tirage limité à 135 exemplaires, celui-ci nominatif pour Georges Cretté. Un des 27 exemplaires à comporter (n°6) la suite des eaux-fortes en deux états, ici sur Rives et Malacca, avec un troisième état sur Rives (remarques). Eaux-fortes in et h.-t de Claude Hertenberger. Cet exemplaire contient en plus le dessin original signé du frontispice. N° 298

AUGUSTE VILL I E R S D E L' I S L E -A DA M

900 € MORGANE Saint-brieuc, Impr.- Librairie Guyon Francisque, 1866. 1 vol. (165 x 258 mm) de 3 ff. et 151 pp., demi-chagrin bordeaux, dos lisse, titre doré, couvertures restaurées cons. Édition hors commerce (pas de grands papiers) tirée à petit nombre [25 exemplaires] et réservée aux acteurs avec les indications de jeux : « […] elle est ponctuée selon l'exagération de la scène, elle est donc presque illisible pour les personnes peu habituées à ces difficultés de théâtre. Ainsi je prie de la considérer comme spécialement destinée aux comédiens, en attendant l'édition définitive » (Avertissement de l'auteur). Tous les exemplaires avaient été offerts aux comédiens, certains ont donc un envoi de Villiers à l'un deux. Notre exemplaire avait cette particularité, mais l'envoi a été découpé et la page restaurée à son emplacement. La pièce sera publiée de manière posthume chez Chamuel en 1894, après cette édition confidentielle. Vicaire VII, 1090

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N° 299

FR ANÇOIS VI LLO N , illustré par Charles MARTIN

300 €

LE GRANT [SIC] TESTAMENT DE VILLON ET LE PETIT, SON CODICILLE, LE JARGON ET SES BALLADES Paris, Aux dépens des compagnons de la galère, s.d. [1932]. 1 vol. (210 x 290 mm) de 168 pp., demi-maroquin bordeaux à coins, dos à nerfs orné de caissons d'encadrement dorés, filets dorés et à froid, décor mosaïqué havane, pièce de titre, date en pied, tête dorée, couv. et dos cons. Etui cartonné bordé de maroquin. (Reliure signée de Trinckvel). Tirage unique à 125 exemplaires sur vélin. Un des 75 ex. sans suite. des 77 gravures originales par Charles Martin. Aquarelliste et illustrateur, il a principalement travaillé pour la mode pendant les années vingt. Etudiant à l'École des Beaux-Arts puis à l'Académie Julian, il fait ses débuts dans Le Sourire et La Vie parisienne, puis devient une des dessinateurs attitré de La gazette du bon ton et Vanity Fair. N° 300

JACQUES VILLO N

400 € JACQUES VILLON OU L'ART GLORIEUX Paris, Louis Carré, 1948. 1 vol. (230 x 285 mm) de 1 frontispice et 61 pp., broché sous emboîtage éditeur. Parfait état. Édition originale. Tirage unique à 1800 exemplaires sur vélin. 7 lithographies tirées chez Mourlot Frères et 8 reproductions en noir, plus un autoportrait de l'artiste en frontispice, ici signé à la mine de plomb (ce qui n'est pas le cas habituellement). Envoi signé : " Jacques Villon à madame Loeb, 57". Contient : De la lumière et du pain et Propos d'artistes et de critiques choisis, par Paul Eluard et Eloge de Jacques Villon par René-Jean.

N° 301

ANDY WARHO L

1 400 € EXPOSURES New York, Grosset & Dunlap, 1979. 1 vol. (240 x 290 mm) non paginé, cartonnage toile noire éditeur, jaquette originale en couleurs, illustrée. Jaquette en bel état, condition rare. Édition originale. Grande dédicace au feutre et dessin, signé par Andy Warhol.

N° 302

ANDY WARHO L

500 € TRUMAN CAPOTE 1 tirage offset (230 x 215 mm) en couleurs, sous encadrement de bois clair, à grandes marges. Tirage offset du portrait lithographié de Capote par Warhol, signé par l'artiste au feutre noir.

N° 303

ÉMILE ZOL A

3 000 € LA CURÉE Paris, Bruxelles, Lacroix et Verboeckhoven, 1871. 1 vol. (120 x 184 mm) de 360 pp., percaline à la bradel, pièce de titre, date en pied, couv. cons. (Reliure de l’époque). Édition originale rare (pas de grands papiers). Envoi signé : "à Paul Meurice, son confrère bien dévoué Emile Zola"

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Entre 1867 et 1868, Emile Zola fréquente le salon de madame Paul Meurice : les Romantiques, autour de Victor Hugo y côtoient les auteurs du Parnasse qui devaient bientôt figurer au catalogue de l'éditeur Alphonse Lemerre ; Zola assistera et participera dans ce même salon à la fondation du journal Le Rappel, aux côtés, entre autres, d'un Paul Meurice aux « longs cheveux, boutonné dans une redingote qui lui donnait un air vague d'écclésiastique ». Ce dernier, ami fidèle de Hugo, devint son exécuteur testamentaire, l’éditeur de son œuvre posthume et le créateur, en 1902, du musée dédié au poète. [Carteret II-480].

N° 304

ÉMILE ZOL A

750 € LA FORTUNE DES ROUGON Paris, Charpentier et Cie, 1872. 1 vol. (120 x 182 mm) de 400 pp., broché, sous les couvertures et pages de titres de la remise en vente chez Charpentier. Édition originale. Le premier titre des Rougon-Macquart. (pas de grands papiers).

N° 305

ÉMILE ZOL A

1 300 € NANA Paris, Charpentier, 1880. 1 vol. (190 x 135 mm) de 2 ff., 524 pp., demi-percaline grise à coins, dos lisse, pièce de titre, titre doré, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure de l'époque). Édition originale. Un des 325 premiers exemplaires (n°160) sur Hollande. Le neuvième titre des Rougon-Macquart.

N° 306

ÉMILE ZOL A

1 000 € LA DÉBÂCLE Paris, Charpentier, 1892. 1 vol. (190 x 135 mm) de 2 ff. 636 pp., demi percaline grise à coins, dos lisse, pièce de titre, titre doré, tête dorée, couv. et dos cons. (Reliure de l'époque). Édition originale. Un des 330 premiers exemplaires (n°78) sur Hollande. Le dix-neuvième titre des Rougon-Macquart.

N° 307

STEFAN Z WEI G

800 € LE COMBAT AVEC LE DÉMON. HÖLDERLIN Paris, Stock, 1928. 1 vol. (123 x 187 mm) de 176 pp, broché. Quelques défauts aux couvertures. Édition originale de la traduction française. Un des exemplaires imprimés du service de presse. Envoi signé : « à son vieux et cher René Arcos, son fidèle Stefan Zweig, 1928 » Partie prenante de l’aventure de la revue Europe, initiée par René Arcos et Romain Rolland, Zweig confia à celui-ci qu’il se sentait investi, en tant qu’européen, d’une mission : « mon but serait un jour de devenir non un grand critique, une célébrité littéraire, mais une autorité morale » (lettre du 21 janv. 1918). C’est le sens du troisième volume des Bâtisseurs du monde, Le Combat avec le démon qui présente les Hölderlin, Kleist et Nietzsche. Zweig envisageait de donner deux autres volumes sur ces “possédés” : l’un sur Strindberg, Van Gogh, Edgar Poe et William Blake, l’autre sur Michel Ange, Villon et les préshakespeariens. Cette série des Bâtisseurs du monde prenaient pour modèle le plan d’ensemble de la Comédie Humaine qu’il vénérait, car « jamais avant [Balzac] n’avait été méthodiquement tentée une entreprise aussi grandiose […], la plus grandiose que puisse trouver une volonté créatrice en marche vers l’inaccessible ».

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Enrique Perez, artiste peintre

Lune

ENRIQUE PEREZ LES DESSINS & LES BURINS SONT VISIBLES À LA LIBRAIRIE NOUS CONTACTER POUR TOUT RENSEIGNEMENT

TOILES REPRODUITES AUX PAGES 103-104 Acrobate (162 x 130 cm), huile sur toile, 1994 Femmes et taureau, (162 x 200 cm), huile sur toile, 1992 Thésée et le minotaure (130 x 198 cm), huile sur toile, 1992 Enlèvement (170 x 160 cm), huile sur toile, 2008 prix sur demande dessins et burin présentés : Lune (195 x 150 mm), 1978, mine de plomb, signé. Pour rêver (195 x 250 mm), 1978, mine de plomb, signé. L’exercice (160 x 230 mm), 1978, mine de plomb, signé. Essaim (190 x 270 mm), burin, épreuve d’artiste, signée.

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Pour rêver

ENRIQUE PEREZ Après ses études secondaires achevées au Maroc, Enrique Perez est reçu à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, où il sera reçu major en 1951 ; il intègre alors l'atelier Narbonne d'où vient de sortir Bernard Buffet. Il manifeste dans sa première période un classicisme certain, hanté par les sujets mythologiques ou bibliques, comme dans Le Massacre des Innocents (Prix du Salon de la jeune peinture, 1963). À sa sortie des Beaux-arts, il s'installe à Barcelone, où il expose ses premiers nus à la galerie Griffe & Escoda. Il remporte plusieurs prix de peinture (Gaston Lecreux en 1955, prix Sandoz en 1956, le prix de la Société nationale des Beaux-arts en 1960 et en 1961, le prix Antral en 1964). À la même époque, il fait la connaissance de Pierre Argillet, éditeur d'art, fondateur en 1980 de la galerie Furstenberg : il y sera publié Les Rois Mages d'Antonin Artaud, illustré de gravures originales signées de Dalí, Fini, Cocteau, Bellmer et Perez, avant une exposition qui réunit ses dessins et ses gravures à la galerie Visconti. Sa rencontre avec l'œuvre de Francis Bacon produira un choc esthétique à l’origine de ses dernières toiles, avec une prédilection pour le nu, qu'il met en scène dans l'atelier de l'artiste, sur des trapèzes et pistes de cirque, ou en lutte contre un taureau. Il donnera également en 1973 un frontispice pour Le Coq rouge de Kessel dans l’édition de ses œuvres complètes chez Rombaldi.

Essaim

L’exercice 111


CATALOGUE N° 20 Copyright © 2010 Librairie Walden

Notices & recherches bibliographiques Eva Perez-Pichon, Hervé Valentin Maquette Nicolas Lieng, Hervé & Eva eva@librairie-walden.com nicolas@librairie-walden.com herve@librairie-walden.com crédits photographiques librairie walden impression NII nii.lecolley@wanadoo.fr Typographies Didot, Eagle & Serifa Ce catalogue a été imprimé à 1200 exemplaires, dont 60 réservés aux bonnes feuilles et numérotés de I à LX.

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