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MAGAZINE SEPTEMBRE 2013 - 5 €

Minerva ou l’art

de la reprise Charles Calestroupat

Tours, une nouvelle trame urbaine



Point de vue

Pause fiscale l faudrait être particulièrement crédule pour croire à la fable de la pause fiscale… après les révélations sur un projet de loi de finances 2014 qui mécontente à peu près tout le monde. Difficile de faire plus antiéconomique, à un moment où l’investissement des entreprises est historiquement bas, que ce projet de taxe sur l’excédent brut d’exploitation qui vient de jaillir de l’imagination de la très prolifique administration du Trésor. Certes, ses défenseurs objecteront qu’elle épargne TPE et PME, puisqu’elle ne concernera que les entreprises réalisant plus de 50 M€ de CA, et leur enlèvera même le fardeau de l’archaïque IFA, en sursis depuis 2009. Quant à la C3S, assise sur le chiffre d’affaires (0,16 %) et qui touche un large panel d’entreprises (plus de 760 000 euros de CA), elle pourrait être maintenue en 2014 et supprimée ensuite. La disparition programmée de ces deux impôts est bien la seule vertu de la taxe sur l’EBE : car si son assiette sera réduite (environ 5 000 entreprises françaises ou filiales de groupes étrangers, mais qui emploient plus de 8 millions de salariés), son poids sera considérable : 1,6 % selon les premiers chiffres – ou 1,15 %, aux dernières nouvelles – de l’EBE déclaré, avec impossibilité de consolider filiales bénéficiaires et déficitaires au sein d’un même groupe.

I

Cet impôt, qui frappera d’abord les quelque 4600 ETI françaises – celles qu’on voulait hisser, il y a encore peu, au niveau des Allemandes –, sera une part directement retranchée de la dotation aux amortissements et des provisions, une incitation à faire du sur-place et à renoncer au risque. La baisse de l’impôt sur les sociétés, qu’elle devait compenser, est rangée au rayon des souvenirs. C’est donc bien, pour les entreprises, une nouvelle portion du résultat disponible qui s’évanouit. Avec, sous-jacente, la doxa marxisante de la captation du capital et de la spoliation des actionnaires, oubliant que l’EBE sert d’abord – surtout dans l’industrie – à financer le capital d’exploitation des entreprises pour produire plus de richesses… et donc plus d’impôt. Même si elle ne concerne qu’un nombre encore plus limité d’entreprises (470) et de salariés (à peine un millier) que la taxe sur l’EBE, la taxe de 75 % sur la partie des salaires excédant 1 M€ sera bien mise en place, laissée d’ailleurs intégralement à la charge de l’employeur (deux tiers sous forme de contribution et le tiers restant sous forme de charges patronales). On n’objectera que ce n’est qu’un symbole, qui rapportera toutefois 260 M€ à l’Etat. Mais c’est aussi un signal envoyé à toute la planète qu’en France, il est nécessaire de couper les têtes de ceux qui réussissent.

zon François−Xavier Beu


6-14

www.lettrevalloire.com Ce magazine est un hors série de La Lettre Valloire, bimensuel d’information politique et économique en région Centre. Edité par MCM Presse SAS au capital de 51 000 € RCS Tours B 341 914 273. Siège social : 14, boulevard Heurteloup à Tours Adresse postale : BP 92031 37020 Tours Cedex 1 02 47 70 60 00 contact@lettrevalloire.com Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) Elise Pierre (journaliste) Aurélie Vouteau (édition) Marianne Murat (journaliste stagiaire)

Points Chauds 6-7

En Bref L’actualité du trimestre en bref.

9-13

Tours, une nouvelle trame urbaine Après de longs mois de travaux et quelques controverses – pas encore totalement éteintes – la première ligne de tramway de l’agglomération tourangelle a été inaugurée en grandes pompes et dans une incontestable atmosphère de liesse populaire. Cette desserte devrait profondément modifier le paysage

A participé à ce numéro : Jacques Huguenin Stéphanie Payssan Bruno Villeneuve Maquette : Régis Beaune Révision et corrections : Odile Ménard Publicité : Au support Diffusion : Nadine Gomès

urbain de la ville et participer à l’essor ou au renouveau des quartiers qui jalonnent le tracé. Dans le cahier que nous consacrons à cet événement, nous avons choisi d’illustrer ce moment clef de la vie tourangelle par quelques clichés choisis. 14

Buren, les colonnes de la discorde Le choix de Daniel Buren pour mailler de ses œuvres le tracé de la première ligne du tramway de Tours fait polémique.

Economie

Crédits photographiques : Cyril Chigot : Une, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 25 DR : 4, 5, 6, 7, 16, 17, 18, 20, 21, 28, 30, 32, 34, 36, 40, 41, 42, 45, 49, 51, 56, 57, 58 Jean-Christophe Savattier : 7, 30, 36, 43 François-Xavier Beuzon : 6, 26 Elise Pierre : 38 Jacques Huguenin : 51, 52, 54 Orléans Gestion : 44 FFE/PSV : 55 Impression : Imprimerie Vincent, Tours (37)

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20-24

Informations légales : Abonnement annuel 2013 (23 numéros et magazines hors série) : 360 € Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 450 € Prix de ce numéro : 5 € CPPAP : 0116 I 85872 ISSN : 1246-4333 Dépôt légal : septembre 2013 Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon 25

MCM presse 4 La Lettre Valloire - Septembre 2013

A LA UNE Pas de reprise pour les reprises Le marché de la transmission d’entreprises connaît un plus bas historique. Les cédants et les repreneurs peinent à s’accorder sur les valorisations, allongeant les délais de bouclage des opérations. La région Centre ne fait pas exception. Minerva ou l’art de la reprise Le tourangeau Minerva (notre couverture) a choisi de grossir par croissance externe. Il a acquis un incontestable savoir-faire dans ce domaine.

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Pentalog, l’accélérateur de talents La SSII orléanaise Pentalog va utiliser une partie de son nouveau siège social pour son incubateur Pentalabbs.

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Plastivaloire veut séduire les Allemandes Le plasturgiste veut réduire son exposition aux marchés automobiles, sauf s’il s’agit de constructeurs allemands.

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Mekamicron redécouvre l’ambition Le fabricant blésois de pièces aéronautiques veut croître de 40 % d’ici à fin 2016.


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Sommaire SEPTEMBRE 2013

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Charles Calestroupat (Minerva)

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Elizabeth Europe, une nouvelle reine à Blois Elizabeth Europe (ex-EPMO) agrandit son unité de La Chaussée-St-Victor. Cerem quitte le giron de CIA Cerem, entreprise chartraine spécialisée dans la tôlerie fine, vient d’être cédée par CIA à Hervé Flament.

Hombert Industrie tient la cadence Le mécanicien de précision Hombert Industrie parvient à investir en s’appuyant sur des savoir-faire experts.

McKey met les bouchées doubles Fournisseur de steaks hachés pour McDonald’s France et Belgique, McKey a considérablement modernisé son usine de Fleury-les-Aubrais.

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Le groupe Roullier cède Grand’Vallée Les rillettes de Tours de la charcuterie Grand’Vallée sont vendues au sarthois Cosnelle par le groupe malouin Roullier.

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Fareva sauve Pfizer à Amboise L’usine Pfizer d’Amboise change de mains. Le façonnier Fareva aura la lourde tâche de redresser ce site industriel.

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Eydo Pharma bientôt à l’épreuve clinique Eydo Pharma débutera dans un an les essais sur l’homme d’un traitement naturel capable d’égaler les antibiotiques.

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Apol, l’opticien Le designer opticien Antoine Poupot a créé Apol Eyeworks, à Joué-lès-Tours.

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Née le 18 mars La société 18 mars, qui conçoit des bijoux et objets de luxe, s’installe au Sanitas, à Tours.

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Roméa d’Améor, le parfum de Vendôme A Vendôme, Annie Vannier conçoit des parfums aux noms romanesques et maîtrise toute la chaîne de valeur de ses produits.

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Wheel Free, la roue de la fortune ? L’Orléanais Franck Bonneau propose de parcourir une ville ou une région sur un vélo à assistance électrique.

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St-Amand met ses boutiques en ligne Les commerçants de St-AmandMontrond ont mutualisé leurs produits sur une plate-forme de vente en ligne.

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Adresse à échanger dans ses meubles Le site Adresse à échanger souhaite devenir la référence du « home swapping » sur le marché français.

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Le Cheval Rouge en selle fin 2013 Spie-Batignolles aura réussi à construire en moins de deux ans un parking de 250 places en plein cœur d’Orléans.

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Les chantiers Les chantiers régionaux en prévision.

47-50

La lettre de l’innovation

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Le carnet

51-57

Escapades ine fin de magaz Retrouvez en s e u iq m o n es éco nos itinérair es. et touristiqu

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En bref

Points Chauds

LA PRISON DE CHARTRES À GUICHETS FERMÉS et été, la prison de Chartres était aussi bondée que le Stade de France, le 15 juin, pour les 70 ans de l’immortel interprète du Pénitencier. Trois délinquants arrêtés le 1er août à Dreux ont, en effet, été relâchés dans la nature deux jours plus tard par le parquet de Chartres pour cause de surpopulation carcérale. Le 19 août, c’est la prison de Blois (41) qui prenait le relais médiatique avec la mutinerie d’une soixantaine de détenus. Probablement désireux de bénéficier des mêmes largesses que leurs alter ego chartrains, ils ont saccagé une partie de l’édifice à la suite de la découverte du corps sans vie d’un des leurs, le matin même. Des équipes d’intervention et de sécurité ont réussi à rétablir l’ordre en fin de journée. Le lendemain, une vingtaine de détenus de Châteaudun (28) escaladaient les grillages de la cour de promenade pour se diriger vers un poste sécurisé qu’ils avaient l’intention d’incendier avant de grimper sur les toits. Là aussi, ils ont été rapidement maîtrisés. Les taulards voulaient peut-être attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’existence de lits disponibles dans leur établissement, l’hebdomadaire Le Point ayant relevé que celui-ci était tout à fait en mesure d’accueillir les trois délinquants relâchés le 3 août. Ce qui aurait épargné au ministère de la Justice d’être de nouveau taxé de laxisme.

C

AMBIANCE DÉTESTABLE La polémique entre Serge Grouard, maire d’Orléans, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture,

a rebondi lors de l’inauguration, boulevard Rocheplatte, du bâtiment destiné à abriter les œuvres du Fonds régional d’art contemporain (Frac), lorsque le maire a regretté, lors de son discours, que la ministre n’ait pas pris le temps de se rendre rue des Carmes « pour voir par vous-même la pertinence de ce projet urbain ». Ladite ministre l’a envoyé aux pelotes en déclarant à la presse, « que ce n’était pas le lieu de parler de la rue des Carmes, pas le moment ». Par ailleurs,

elle a indiqué que le travail de la commission destinée à statuer sur le classement de l’ancienne usine Famar/Sandoz, œuvre de l’architecte suisse Jean Tschumi, était en cours.

L’ARENA RELANCÉE À ORLÉANS ? Une récente décision du tribunal administratif de Paris a relancé le match entre le maire d’Orléans et l’Etat au sujet de la construction de la salle multifonctions de l’Arena,

en bord de Loire. Mais l’annulation par le juge administratif de la délibération du CNDS qui supprimait la subvention de 15 M€ promise ne signifie pas que la partie est gagnée. Prudent, Serge Grouard attend la somme promise en avril 2012… sans exclure un nouveau coup fourré du gouvernement.

LA POSITION DU STYLO C’est devenu, l’espace d’une journée, le tweet le plus célèbre de France… A faire oublier celui de Valérie Trierweiler. Hugues Foucault, maire du village de Bretagne (36), a expédié le 19 juin des bancs de l’Assemblée nationale un microblog très discourtois sur la position du stylo de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. La bulle médiatique s’est emparée de l’occasion pour clouer au pilori la vulgarité de l’élu berrichon et les excuses penaudes du fautif n’ont rien arrangé. On ne sait trop ce qu’a pensé Christine Boutin, native du village voisin de Levroux (36), de cette saillie du représentant local du parti chrétien-démocrate.

De Louis Cosyns, maire de Dun-sur-Auron (18) et ancien député du Cher (2002-2012), à qui l’on demandait s’il aurait une revanche à prendre aux prochaines législatives : « Un Berrichon est têtu. Ce n’est pas forcément une revanche. Ce sera une suite. » De Nicolas Sansu, député-maire de Vierzon (18), qui briguera un renouvellement aux municipales de 2014 : « Je suis sur le terrain pour essayer de marquer des buts ». De Jean Germain, maire de Tours (37), l’œil brillant, à propos de la controverse sur le coût du tramway tourangeau et à l’attention de son

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« DROIT À LA CONSIDÉRATION » Après sa plaidoirie à la Cour d’appel, l’avocat tourangeau Gérard Chautemps s’est rendu à la gare d’Orléans, le 14 février dernier, pour monter dans le « 16825 » de 16 h 42 qui devait le ramener à Tours. Mais à 16 h 42, le train reste à quai. Une dizaine de minutes plus tard, un contrôleur lui conseille de descendre : une locomotive flambait depuis le début d’après-midi, quelque part entre Orléans et Tours !

HUWART TIENT LA PLUME Le fils du maire de Nogentle-Rotrou, Harold Huwart, qui exerçait jusqu’alors des fonctions de conseiller au cabinet de Marylise Lebranchu, prend du galon. A 31 ans, ce brillant rejeton de la République rejoint l’équipe du Premier ministre où il est chargé de la rédaction des discours de Jean-Marc Ayrault. Harold Huwart avait tenté sans succès, en juin 2012, de reprendre à Laure de la Raudière (UMP) la 3e circonscription d’Eureet-Loir conquise en 2007 contre son père François Huwart.

LE MARIN ENCORE ÉCLABOUSSÉ Comme le disait un ancien président de la République, « les em…, ça vole toujours en escadrille ». Eu égard à son passé de marin,

Pressé d’honorer des rendez-vous, Gérard Chautemps décide alors de louer une voiture. Sans oublier, à son retour, de demander réparation du préjudice à la SNCF « qui n’avait même pas informé les voyageurs en gare alors que la voie était bloquée depuis le début de l’après-midi ». A sa grande surprise, la direction commerciale du TER lui a refusé le remboursement au motif que le billet était… déjà composté. « Un comble ! Pour monter dans le train, il fallait bien que je le composte. La SNCF m’explique que j’aurais dû demander au contrôleur qu’il annule le compostage. Mais on ne m’a rien proposé ! » Outré, l’avocat se dit prêt à saisir le tribunal administratif afin de faire reconnaître « un droit à la considération du voyageur ».

CHIFFRE

DU TRIMESTRE

433 M€ C’est le coût final, hors taxes, des 15 km de la première ligne du tramway de l’agglomération tourangelle, achat des 21 rames Alstom et des œuvres de Daniel Buren compris : on attend 55 000 voyageurs quotidiens sur ce parcours desservi par 29 stations, de Tours Nord à Joué-lès-Tours. Renaud Donnedieu de Vabres pourrait adapter la formule et dire qu’elles naviguent aussi en escadre. Après les deux mises en examen successives de ces derniers mois, voilà que Ziad Takkiedine met à son tour en cause RDDV, en lâchant au juge d’instruction en charge du dossier

Karachi qu’il a financé en 1997 la campagne législative du futur député de Tours et réglé « cash » plusieurs de ses loyers parisiens. Un aveu de générosité dont Renaud Donnedieu de Vabres se serait bien passé d’autant, qu’au même moment, un magazine

rappelait qu’il était l’une des personnalités les plus assidues au domicile de Liliane et André Bettencourt.

FRANÇOISE GASPARD CONVOLE L’ex-maire socialiste de Dreux Françoise Gaspard, qui a joué un rôle pionnier dans la reconnaissance de l’homosexualité en France, vient d’étrenner la loi sur le mariage pour tous en épousant à Paris la journaliste Claude ServanSchreiber, ex-épouse du patron de presse Jean-Louis Schreiber : le couple était déjà pacsé depuis treize ans et avait co-rédigé un ouvrage en 1985, La fin des immigrés.

opposition : « Tous les comptes se règlent un jour ou l’autre ». De Jean-Michel Guérineau, conseiller municipal communiste à Bourges (18), à propos de l’atmosphère de la campagne municipale : « L’urgence n’est pas à un quelconque « Qui veut gagner Bourges ? », mais de travailler au rassemblement le plus large possible ». De Jean d’Haussonville, directeur général du Domaine de Chambord, au sujet de la polémique sur la convention d’occupation du Domaine : « Il ne s’agit pas de créer un Chamborland ». De Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, à propos de la sénatrice MoDem de Loir-et-Cher Jacqueline Gourault : « Jacqueline ? Je ne connais qu’elle, nous avons passé des heures et même des nuits ensemble ».

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Tours une nouvelle trame urbaine Marne

Coppée

Lycée Vaucanson

Beffroi

La Tranchée

Monconseil Monconseil

Trois-Rivières

Pilorget

La Tranchée Mi-Côte Choiseul

La Lo

Gare SNCF

A.-France

ire

Nationale

Gare SNCF

Jean-Jaurès

Palais des sports

Pont-Cher

Liberté

Sanitas Charcot

Valadon Verdun

Le Ch er

Université

Pont-Cher

Mairie de Joué

DeuxLions

Gare de Joué

Mairie de Joué Gratias Rabière Stade Jean-Bouin Lycée Monnet

Les Deux-Lions


TOURS-NORD

MONCONSEIL : Monconseil est l'un des plus vastes chantiers urbains de la décennie à venir. Ce triangle de 20 hectares, situé entre l'avenue Maginot, le boulevard du Maréchal-Juin et la rue Daniel-Mayer, devrait accueillir à terme 2 000 à 3 500 habitants, des entreprises, des services, le tout à proximité du tram...

LA TRANCHÉE : Le tram se prépare à plonger dans la ville en abordant l’ultime défilé du haut de la Tranchée, flanqué des totems aveugles de Buren vaguement menaçants, aux allures de menhirs sanglants.


CENTRE-VILLE

PONT DE PIERRE : La traversée panoramique du Pont Wilson ornée d’une noria triomphante de drapeaux. Après la Loire en vélo, la Loire en tram... Sans doute, l’un des points les plus frappants du tracé.

SANITAS : Le point de passage entre la gare et le Sanitas et ses tours conçues par l’architecte Jacques Henri-Labourdette en 1954. Le projet fut qualifié – c’était l’époque – de “visionnaire” et ”d’audacieux”. Quartier longtemps affublé d’une image peu flatteuse, symbole d’une certaine ségrégation sociale, le Sanitas devrait connaître une véritable renaissance.


DEUX-LIONS

PONT-CHER : L’arrivée sur les Deux-Lions par le pont sur le Cher. Sur la même image, deux moments forts de l’histoire de la ville. Les Rives du Cher de Jean Royer en arrière-plan, le tram de son successeur Jean Germain. Comme un passage de témoin.

FACULTÉ DE DROIT : Si les hôpitaux – sans doute une première en France – et les grandes zones économiques de la ville auront été délaissés par la première ligne de tramway, ses promoteurs auront bien servi l’université et en particulier la faculté de droit et de sciences économiques des Deux-Lions.


JOUÉ-LÈS-TOURS

MAIRIE DE JOUÉ-LÈS-TOURS : Le mail du centre-ville de Joué-lès-Tours a été profondément restructuré par le tram. Une bouffée d’oxygène qui a été patiemment attendue par le maire de Joué-lès-Tours, incontestable grand gagnant du tracé.

JOUÉ-LÈS-TOURS : Lorsque le tram se met au vert ! A de multiples points du tracé, la ligne dessine de véritables coulées vertes dans le paysage urbain. Comme ici dans la montée qui mène vers Joué-lès-Tours.


LES POLÉMIQUES DU TRAM

Buren, les colonnes de la discorde C e choix de Daniel Buren pour mailler le tracé de la première ligne du tramway de Tours fait polémique. Ni le partipris artistique, ni le coût de conception et de fabrication du mobilier urbain (environ 2 M€, selon la rumeur) imaginé par l’auteur des célèbres colonnes ne trouvent grâce aux yeux des détracteurs. Même les professionnels sont dubitatifs. Le syndicat des architectes s’étonnait, il y a quelques mois, que les disques de

Sous les pavés... Place Choiseul, décidément guère épargnée, la mairie et CitéTram ont dû faire démonter les beaux pavés calcaires posés sur l’esplanade encadrée des deux pavillons d’octroi du XVIIIe. On avait juste oublié que les pavés peuvent être très glissants par temps de pluie. Ils ont été descellés courant avril et remplacés par une pierre moins savonneuse… et des rubans de bitume aux endroits empruntés par des véhicules.

verre multicolore plantés sur quatre piquets place Choiseul présentent une grande ressemblance avec les kiosques réalisés à Strasbourg par le cabinet Denu et Paradon. A peu près à la même époque, l’architecte des Bâtiments de France s’interrogeait sur la pertinence de ces deux grosses lentilles qui bouchent, selon elle, la vue sur le Vieux-Tours. Les totems striés de noir et de blanc, répliques rectangulaires des colonnes réalisées il y a une trentaine d’années dans la cour du Palais Royal à la demande de François Mitterrand, équipent chacune des 29 stations de la ligne ainsi que la place de la Tranchée et le parking-relais de Joué-lèsTours. Au total, 55 œuvres, dont la seule fabrication, par une entreprise de la

Vienne, aura coûté plus de 600000 €. « Je crois que le Sitcat – le syndicat des transports de la ville, NDLR – devrait accorder la possibilité aux riverains de donner leur avis sur les œuvres de Monsieur Buren car on n’a pas forcément les mêmes goûts », écrivait récemment un lecteur du quotidien régional. Mais Jean Germain, le maire socialiste, s’accroche à son choix : « La culture reste un

marqueur de la gauche », déclaret-il, suggérant que les touristes s’arrêteront pour voir les œuvres de Buren comme ils viennent visiter la cathédrale. « En tout cas, c’est mieux que d’avoir ignoré Calder », assène le maire, rappelant que les Tourangeaux n’ont pas toujours su rendre hommage aux artistes présents sur leur sol. FXB

La tour de la gare tombe de haut On savait que l’immeuble de grande hauteur projeté le long de la gare par le maire de Tours et Bouygues Immobilier aurait autant de retard que le TGV du matin pour Paris. La faute à un village d’irréductibles propriétaires qui refusent obstinément de céder aux arguments de la Set, aménageur du site. Mais voilà qu’on apprend que Jean Germain veut un nouveau projet architectural, celui concocté par le tourangeau Alain Gourdon ayant cessé de plaire. La tour de 54 mètres de haut s’est donc écroulée comme un château de cartes avant même d’avoir été construite. Bouygues Immobilier, promoteur de la tour et aussi d’un immeuble de bureaux attenant – au total 15 000 m2 de SHON –, met sa déception dans sa poche et son mouchoir par dessus, mais aimerait être certain que la Set boucle l’acquisition des terrains…



Economie

En bref

QUADRAN NAÎT DE LA FUSION D’AÉROWATT ET DE JMB près des fiançailles qui auront duré près d’un an, le producteur biterrois d’énergies renouvelables JMB Energie a racheté son homologue orléanais Aérowatt. La fusion a donné naissance à Quadran Energies libres, opérateur qui prend place dans le top 5 des acteurs nationaux de l’énergie verte. Quadran, qui exploite déjà un parc de 136 centrales en France métropolitaine et Outremer, dont 39 parcs éoliens d’une puissance cumulée de 200 MW et 86 centrales solaires développant 58 MWc, devrait investir « entre 150 et 200 M€ » dans la construction de nouveaux parcs, a annoncé son pdg Jean-Marc Bouchet à notre confrère montpelliérain La Lettre M. Le groupe vise 330 MW exploités pour fin 2013, 500 MW d’ici à 2015 et 1 000 MW à l’horizon 2020.

A

DES COMMANDES POUR MBDA ET NEXTER

de La Chapelle-St-Ursin s'en trouve conforté pour plusieurs années.

En visite le 10 juin à Bourges chez MBDA et Nexter Munitions, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian (ci-dessous) a confirmé deux importants achats d'armement passés par le ministère de la Défense. Le premier concerne un missile anti-navire léger développé par MBDA et qui doit équiper, outre la marine nationale, des hélicoptères de la Royal Navy : le site berruyer est naturellement partie prenante de ce projet. Le second confirme la commande à Nexter, pour 175 M€, de munitions de gros calibre : le plan de charge du site industriel

LA COM’ A LE VENT EN POUPE

16 La Lettre Valloire - Septembre 2013

L’agence de communication Cortex, installée principalement à Bourges (18), rejoint Vent en Poupe, une holding créée par Christophe Provost, le fondateur de l’agence chartraine Green & White. Réorganisé, le nouveau groupe comprend quatre branches : Green & White (conseil en marketing et communication), Cortex Factory (édition et événementiel), Bleu Digital (web agency) et Caféine Image (production photos et vidéos). L’ensemble représente une facturation de 1,6 M€ et « devrait progressivement tendre vers les 2 M€ », nous indique Christophe Provost qui dirige l’ensemble de Chartres (28), tandis que Stéphane Jullien, qui dirigeait Cortex, devient directeur associé.

GUERTON REPRIS À BONNEVAL Stanislas Baugé, ingénieur de formation X-Mines, vient d’acquérir le fabricant de silos et d’appareils à pression pour les centrales nucléaires Guerton, à Bonneval (28). Il succède à Michel Guerton, qui lui laisse une entreprise de 80 salariés. Le repreneur a également acquis auprès de la société Mersen une usine de chaudronnerie nucléaire à Grésy-sur-Aix (73). L’objectif de Stanislas Baugé est de constituer un groupe de chaudronnerie : Nawi. Les perspectives de développement des deux sociétés – 14 M€ de CA cumulé – sont dopées par les projets d’investissement d’EDF dans l’industrie nucléaire.

PROJELEC VA DOUBLER SES EFFECTIFS Spécialiste reconnu des travaux de génie

électrique, la société Projelec (3,5 M€, 20 salariés), installée à Bourges (18), envisage de recruter une vingtaine de salariés au cours des douze prochains mois. Rachetée il y a tout juste un an par Spie Ouest Centre, Projelec se diversifie dans les domaines de la maintenance, de l’efficacité énergétique, de l’éclairage public, des réseaux extérieurs et des télécoms. Spie Ouest Centre emploie pour sa part, au plan national, plus de 3 100 salariés pour un CA (2012) de 370 M€.

ASTORG RENONCE À CANBERRA ET À LOCHES Après avoir annoncé à l'automne dernier, et confirmé il y a six mois qu'il allait racheter Canberra, une société du groupe Areva spécialisée

dans la radioprotection, le fonds d'investissement Astorg Partners vient de renoncer à ce projet. Son offre valorisait Canberra, qui possède une unité de 90 collaborateurs à Loches (37), dans une fourchette comprise entre 310 et 350 M€. Areva cherche un nouvel acquéreur.


LA FAÏENCERIE DE GIEN CHANGE DE MAINS

directe, et des boutiques à Paris, Bordeaux et Bruxelles.

Voici une belle transmission intrafamiliale, comme celle du groupe Minerva (lire page 25). Louis Grandchamp des Raux, pdg de La Faïencerie de Gien (12 M€ de CA) depuis 2002, date à laquelle il avait repris l’entreprise, vient de passer le relais à son fils Ludovic. La société emploie 170 salariés qui se répartissent entre Gien, où sont installées les activités de production et une unité de vente

SHISEIDO RENFORCE SA R&D À ORMES Le japonais Shiseido, n°4 mondial des cosmétiques de luxe, rapatrie courant septembre la R&D de ses marques Carita et Décléor vers son site principal implanté à Ormes (270 salariés), près d’Orléans ; le département Recherche passera ainsi à 35 salariés. L'entreprise japonaise possède une deuxième usine dans le Loiret, à Gien (280 salariés), dédiée aux parfums. La filiale française de Shiseido a enregistré un CA de 206 M€ en 2012.

LANGÉ À ST-JEAN-DE-BRAYE Le spécialiste des produits cosmétiques à base de

DERET, L’ULTRA-PROPRETÉ Le groupe orléanais de transport et de logistique Deret possède désormais la plus importante flotte de poids lourds hybrides d’Europe : depuis le 1er septembre, il exploite 22 camions Fuso Canter Eco Hybrid d’un PTAC de 7,5 tonnes, distribués en France par Mercedes-Benz. Après sa solution de livraison des magasins de ville (chaîne Sephora) par camions à motorisation électrique, Deret Transporteur complète donc son offre de transports en véhicules propres. plantes Langé, aujourd’hui implanté en région parisienne, va s’installer sur la ZAC Orléans Charbonnière, à St-Jean-de Braye (45), dans un bâtiment en construction de 1 000 m2 : l’investissement est de 1,4 M€. Langé devrait

employer une petite quinzaine de salariés à St-Jean-de-Braye et procéder à quelques recrutements, certains salariés franciliens ayant décidé de ne pas suivre le déménagement.

La Lettre Valloire - Septembre 2013 17


Economie

En bref

DELPHI INVESTIT À BLOIS équipementier automobile Delphi, qui emploie 1 700 salariés à Blois (41), va investir 2,6 M€ sur le site afin de réhabiliter un bâtiment vacant de 1 600 m². Ce programme, réalisé en plusieurs tranches d’ici à 2015, permettra d’étendre les capacités de R&D, principalement dédiées aux systèmes d’injection. Une partie des investissements annuels de l’entreprise servira à équiper cet espace (achat de machines) : quelques emplois pourraient être créés et des transferts de personnel en interne auront lieu.

L’

INQUIÉTUDE POUR NOVEAL À MONTS L’ex-usine Biophélia de Monts (37), reprise en avril 2010 par Noveal, un fabricant de compléments alimentaires de Valanjou (49), traverse de nouveau une phase délicate. Après avoir autorisé le plan de continuation de l’usine tourangelle (60 salariés) – rebaptisée Noveal Pharma – en décembre, le tribunal de commerce d’Angers a prononcé en juillet la liquidation du holding de tête Noveal-Finov. Le pdg Christophe Lachaux annonce l’arrivée de nouveaux investisseurs.

GALLIA DOUBLE SA SURFACE À CHARTRES A Chartres (28), la blanchisserie Gallia (4 M€ de CA en 2012, 35 salariés), installée sur 1 000 m² aujourd’hui, va porter sa surface à environ 2 160 m², à l’issue d’un investissement de 18 La Lettre Valloire - Septembre 2013

500 000 €. La société, qui vient de connaître quatre exercices successifs de croissance, est à l’étroit. Le projet immobilier devrait être opérationnel à la fin de l’année. Gallia, qui table sur un CA de 4,5 M€ en 2013 et espère enregistrer 5 M€ à l’horizon 2015, envisage de créer une dizaine d’emplois.

UMP RIOLLET DÉMÉNAGE SUR PARÇAY-MESLAY Précédemment installée dans un atelier de 900 m² sur la ZA la Fosse Neuve à Parçay-Meslay, la société d’usinage et de mécanique de précision UMP Riollet (6,5 M€ de CA, 40 salariés) a déménagé début août dans 2 600 m² qu’elle loue sur la ZA les Landes de Cassantin, non loin de ses anciens locaux. L’entreprise vient de décrocher un important contrat pour fabriquer des pièces d’armement ;

elle va ainsi investir 2 M€ dans de nouvelles machines. Ce projet va entraîner la création de 6 emplois d’ici à la fin de l’année.

EUROCOATINGS À MER EN 2014 Le spécialiste blésois des peintures industrielles sans solvants et à base d’eau Eurocoatings (9,5 M€ de CA, 62 salariés) s’installera sur la zone des Portes de Chambord, à Mer, en août 2014. Comme nous l’avions annoncé fin 2011, la société investit 4 M€ dans la construction d’une nouvelle unité de 5 700 m² qui lui permettra de doubler sa production. Après avoir été repoussés d’un an, les travaux

démarrent en octobre prochain pour une livraison à l’été 2014. Ce projet entraînera la création d’une dizaine d’emplois.

METAL ALPHA S’AGRANDIT À NOGENT-LE-ROTROU Le spécialiste eurélien de la tôlerie fine Metal Alpha a transféré au mois d’août ses activités dans le bâtiment d’une ancienne imprimerie de 1 600 m² qu’il avait acquis il y a quelques temps sur la ZA du Val d’Huisne à Nogentle-Rotrou : ses anciens locaux (300 m²) de la route du Mans étaient devenus trop exigus. L’atelier, qui emploie aujourd’hui 4 salariés, devrait doubler ses effectifs à terme de deux ou trois ans.

CANON REPREND SAFIG À LA CHÂTRE ET SARAN Le tribunal de commerce de Bobigny a autorisé le groupe Canon à reprendre Safig, le spécialiste du BPO et de la numérisation de données, qui possède notamment des sites à La Châtre (36) et à Saran (45). L’offre, qui inclut la reprise d’une partie seulement des huit sites actuels de l’entreprise (500 salariés avant la cession) et du siège de St-Ouen (93), prévoit la suppression de 21 postes à La Châtre sur un effectif de 50 collaborateurs. A Saran, seuls 17 contrats de travail sur 25 seraient sauvegardés.



Economie

Transmission

Pas de reprise pour Le marché de la transmission d’entreprises connaît un plus bas historique. Les cédants et les repreneurs peinent notamment à s’accorder sur les valorisations, ce qui induit un rallongement des délais de bouclage des affaires. Par ailleurs, les banques, qui ont eu tendance à financer tous azimuts les projets de reprise, se montrent beaucoup plus regardantes. La région Centre ne fait pas exception à ces tendances qui nuisent au nécessaire renouvellement des dirigeants. Pourtant, de l’avis des professionnels interrogés, l’environnement réglementaire et fiscal français n’est pas aussi défavorable qu’on le prétend aux projets de transmission : que ces derniers impliquent un repreneur extérieur à l’entreprise ou qu’ils se passent à l’intérieur du cercle familial, comme dans le cas de l’entreprise Minerva (lire page 25). 20 La Lettre Valloire - Septembre 2013


les

reprises

«U

ne activité en sévère repli ! » : Tel est le jugement sans concession porté par Grégoire Buisson, le président d’Epsilon Research, un cabinet qui scrute l’évolution des marchés européens de la transmission d’entreprises. Ce poste d’observation l’autorise à juger une situation française qui, en dépit de quelques spécificités, est au diapason du reste de l’Europe. « Le marché a déjà dévissé deux fois en 2002 et en 2009 pour se stabiliser à l’échelon européen à environ 600 transactions semestrielles ; le premier semestre 2013 est encore en dessous de ce point bas avec à peine 400 transactions, estime Grégoire Buisson qui maintient cependant un peu d’espoir. Nous avons eu vent de plusieurs opérations qui

pourraient se dénouer au second semestre et qui seraient en mesure de redresser la tendance… sans l’inverser ». La France qui, toujours selon Grégoire Buisson, représente à elle seule environ un tiers des « tickets » inférieurs à moins de 50 M€, n’est donc pas épargnée par cette morosité. Elle serait même « davantage exposée », compte tenu – c’est d’ailleurs l’une des principales spécificités hexagonales – de la faible proportion des transmissions intrafamiliales (moins de 30 % alors que celles-ci représentent plus de la moitié des transactions en Allemagne). Par gros temps, il est encore plus difficile pour les cédants de convaincre des repreneurs venus de l’extérieur du cercle de famille de la qualité des affaires proposées. Cette sombre vision est partielle-

ment partagée par Jacques Raymond, vice-président de l’association Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA) qui représente près de 15 % du marché national de la transmission. « Il y a quinze ans, notre base de données comprenait trois repreneurs potentiels pour une affaire, aujourd’hui la proportion est plutôt de deux pour une entreprise mise sur le marché (660 affaires à céder, environ 1 300 repreneurs actifs). Il y a des tensions mais il ne faut pas exagérer les difficultés. Comme dans l’immobilier, les bonnes affaires ne restent pas longtemps sur le marché ». Selon Jean-Marc Raza, gérant du cabinet blésois de conseil JCG Entreprises, « il n’y a pas moins de sociétés à céder et nous avons toujours des candidats à la reprise dans le Val de Loire. En revanche, tous les La Lettre Valloire - Septembre 2013 21


Transmission

professionnels constatent un allongement très net de la durée de traitement des dossiers ». La difficulté à s’accorder sur la valorisation de la société constitue la raison principale de cet étirement dans le temps. « Le fossé sur la perception de la valeur des entreprises entre cédants et repreneurs s’est incontestablement élargi depuis la crise », juge ce professionnel très au fait de l’état de son marché. Les cédants auraient tendance à fonder leurs évaluations sur des chiffres et des ratios datant de la période 2004-2008, les repreneurs, pour leur part, basant leur valorisation sur les comptes d’exploitation les plus récents. Des montants évidemment plus modestes dans lesquels on peut lire les conséquences de la crise financière. Conjoncture ! Le mot fait justement débat. Quand les cédants attribuent l’attrition de l’activité et de leur rentabilité à des épisodes accidentels et temporaires, les repreneurs veulent y voir des raisons beaucoup plus struc-

turelles ! Globalement, après avoir touché un point bas à la fin 2010 avec une valorisation moyenne qui atteignait en Europe – et en France – 5,6 fois l’EBE (excédent brut d’exploitation) ou l’Ebitda, la valeur des entreprises transmises a atteint 7,7 fois l’EBE à la fin 2011 pour redescen-

Le pacte Dutreil, une incitation fiscale trop méconnue Comme nos interlocuteurs nous l’ont signalé à plusieurs reprises lors de cette enquête, les transmissions intrafamiliales ne constituent pas le chemin le plus fréquenté par les cédants. Pourtant, les conditions fiscales françaises qui les entourent sont plutôt favorables depuis l’entrée en vigueur de certaines dispositions de la loi Dutreil. Sans entrer dans les détails d’un mécanisme parfois jugé complexe, le pacte Dutreil prévoit une réduction de l’assiette de taxation des droits de donation ou de succession exigibles. Le dispositif instaure ainsi un premier abattement de 75 % ; une entreprise valorisée, par exemple, 1 M€ ne sera donc imposable que pour le quart de cette valeur lorsqu’elle passera dans les mains des héritiers du dirigeant. Ces derniers, s’il s’agit d’héritiers en ligne directe, bénéficieront d’un abattement supplémentaire de 100 000 € au titre de la loi de finances rectificative de juillet 2012. Lorsque l’opération est une donation en pleine propriété et que le donateur est âgé de moins de 70 ans au moment de la donation, ces droits sont encore réduits de 50 %, et de 30 % après 70 ans. Last but not least, le paiement de droits peut être étalé sur une durée de 15 ans. En contrepartie, les parties prenantes (dirigeants, héritiers associés) doivent signer un engagement collectif de conservation des parts sociales pendant une durée minimum de deux ans, les héritiers devant s’engager individuellement à conserver leur participation pendant quatre années supplémentaires.

22 La Lettre Valloire - Septembre 2013

personne physique, une entreprise acheteuse cotée ou disposant d’importantes liquidités ayant tendance à se montrer plus généreuse. « C’est un fait, le montant moyen des valeurs demandées pour une affaire est globalement orienté à la baisse, corrobore Jacques Raymond. Il était

“ LE MONTANT MOYEN DES VALEURS DEMANDÉES POUR UNE AFFAIRE EST GLOBALEMENT ORIENTÉ À LA BAISSE. DE 947 000 € EN 2010, IL EST REDESCENDU À 780 000 € EN 2012.

dre à un niveau moyen de 6,6 au premier semestre 2013, selon les données collectées par Epsilon Research. « Il faut prendre ces chiffres avec précaution, puisque cette médiane intègre des entreprises provenant de secteurs et de profils d’acquéreurs très différents », prévient Grégoire Buisson. La valorisation sera plus âprement discutée lorsque le repreneur est une

Economie

de 609 000 € en 1995. De 947 000 € en 2010, il est redescendu à 780 000 € en 2012. » « L’aspect sectoriel est une variable importante, fait écho Jean-Marc Raza. Les entreprises, y compris les sous-traitants, des secteurs aéronautique, ferroviaire, médical, nucléaire et de la filière santé-beauté sont plutôt bien servies, poursuit-il. Et c’est évidemment plus difficile pour les sociétés dépendant de l’industrie automobile ou du BTP, bien que l’évolution réglementaire dans le bâtiment, notamment la prise en compte de la fameuse RT 2013, donne de nouvelles perspectives aux entreprises du métier. » Ce ralentissement notable du nombre des cessions a aussi une conséquence majeure… sur l’âge du capitaine. « Les cédants, qui globalement sont déjà plutôt des quinquagénaires, vieillissent à la tête de leurs affaires », constate Jean-Marc Raza. « Ces difficultés de renouvellement des dirigeants ne sont évidemment pas un gage de dynamisme du tissu économique », ajoute Grégoire Buisson. Pour autant, selon les spécialistes, tous les ingrédients seraient réunis pour que le marché reparte… au moins sur le papier. D’une part, la croissance des marchés est plutôt faible, « ce qui est d’ordinaire plutôt propice aux opérations de reprise et de transmission », juge ce consultant


L’OBO d’ENTREPRISE OU L’OPTIMISATION DE VOTRE PATRIMOINE ENTREPRENEURIAL Entretien avec Maître Pascal OLIVIER et Monsieur Nicolas DUVIVIER du Cabinet d’Avocats DUVIVIER ET ASSOCIÉS (Paris, Tours, Blois, Rennes) Pouvez-vous nous expliquer les objectifs poursuivis dans le cadre d’un OBO d’entreprise ? Ce montage a pour objectifs : • la réduction de la fiscalité personnelle et des charges sociales du chef d’entreprise, • la perception de liquidités immédiates pour les personnes physiques figurant au capital de la société dont les titres sont cédés, • la reconstitution de la valeur de la société au terme de l’opération d’OBO, • la transmission éventuelle progressive de l’entreprise à des membres de la famille. En quoi consiste-t-il ? Il est fréquent de trouver des sociétés familiales qui dégagent un résultat net significatif. Compte tenu des nouvelles règles applicables depuis le 1er janvier 2013, il n’est plus possible pour les associés, et notamment les dirigeants, de s’octroyer des dividendes sans alourdir leur fiscalité (suppression du prélèvement forfaitaire libératoire, assujettissement des dividendes au barème progressif de l’impôt sur le revenu et aux cotisations RSI pour les gérants majoritaires de SARL). L’OBO d’entreprise consiste, pour les animateurs de la société, à vendre leurs titres à une structure de type SARL. L’acquisition se ferait moyennant le recours à un emprunt bancaire et à un crédit vendeur. La technique du crédit vendeur est particulièrement intéressante pour le chef d’entreprise qui cède ses titres. Il s’agit d’un paiement de prix différé et non d’un AVANT O.B.O.

revenu qui lui permettra de réduire sa rémunération et donc de réduire très sensiblement sa fiscalité. Pour la société d’exploitation, les économies de charges et de rémunération permettront d’améliorer son résultat courant avant impôt et donc d’améliorer le résultat net qui sera distribué en quasi franchise d’impôt (hormis une quote part de frais et charges) à la société holding constituée afin de lui permettre de rembourser l’emprunt contracté pour l’acquisition des titres et le remboursement du crédit vendeur. Outre la réduction de sa fiscalité personnelle, le chef d’entreprise, après avoir cédé ses titres à la holding et après paiement de l’éventuelle plus-value sur cession de titres, disposera de liquidités qu’il pourra investir immédiatement par exemple dans sa résidence principale, un investissement locatif ou encore sur un contrat d’assurance-vie. Au terme de l’OBO, le chef d’entreprise aura reconstitué la valeur de la société. L’OBO d’entreprise permet également de transmettre progressivement l’entreprise aux enfants en quasi franchise de droits de succession. Dans un premier temps, les enfants lors de la constitution de la holding rentrent au capital de cette dernière. Dans un deuxième temps, les parents, qui figurent au capital de la holding, cèdent progressivement la nue-propriété de leurs parts. Dans la mesure où la holding s’est endettée pour l’acquisition des titres, la nue-propriété des parts à une valeur très faible. Au décès des parents, l’usufruit cesse et les enfants deviennent propriétaires des parts en quasi franchise de droits de succession.

APRÈS O.B.O.

SYNTHÈSE O.B.O.

Traitements et salaires : Dividendes : Nombre de parts : Taux d’imposition : IRPP : Prélèvements sociaux : Total imposition :

107 000 € 113 000 € 3 41 % 34 500 € 17 515 € 52 015 €

Traitements et salaires : Crédit vendeur : Dividendes bruts : Nombre de parts : Taux d’imposition : IRPP : Prélèvements sociaux : Total imposition :

54 065 € 43 080 € 106 353 € 3 14 % 17 138 € 16 288 € 34 091 €

Produit de cession :

590 000 €

Revenus nets d’impôts :

167 985 €

Revenus nets d’impôts :

169 507 €

Reconstitution valeur société : 1 311 000 €

Revenus nets supplémentaires sur 7 ans :

99 000 €

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Economie

Transmission

en stratégie d’entreprise. Par ailleurs, la tendance à la baisse des valorisations, ainsi que les facilités de financement accordées aux entreprises cibles dotées d’un bilan sain, constituent un humus favorable. « Mais c’est déjà le cas depuis plusieurs années, le verrou est bien d’ordre psychologique, estime le dirigeant d’Epsilon Research. Un blocage qui explique aussi la faiblesse des transmissions intrafamiliales françaises ». Contrairement à certaines idées reçues, l’environnement fiscal est plutôt favorable depuis l’adoption de la loi Dutreil (voir encadré), à ce type particulier de cession. « Dans tous les cas, il est beaucoup plus favorables qu’en Allemagne ou en Italie où la part des transmissions intrafamiliales est pourtant bien plus importante », s’étonne Jean-Marc Raza qui nuance toutefois la prétendue souplesse des prêteurs de deniers. « C’est beaucoup moins évident lorsque les besoins de financement

se situent au dessus de la barre des 500 000 €, voire de 1 M€ » indiquet-il. « Les temps d’analyse sont longs et les circuits de décision complexes », note ce repreneur déçu qui vient de voir le financement de son projet de reprise retoqué par le comité d’engagement d’une banque de la place. « Les conditions se sont durcies, admet Jacques Raymond, mais il s’agit tout simplement d’un retour à des modalités d’application de règles bancaires normales. Jusqu’à la crise financière, les banques avaient tendance à financer des dossiers de transmission tous azimuts », poursuit le vice-président de CRA. Mais, encore une fois, « les bons dossiers sont financés sans aucun problème », même si Jacques Raymond convient « que la prudence excessive de certaines banques les incite à demander toujours plus de garanties personnelles. Les repreneurs ne sont pas toujours – et on les comprend ! – décidés à les fournir ». Le

courage, y compris le courage entrepreneurial, ne doit pas être confondu avec la témérité… Selon Hubert de Feydeau, directeur d’Ouest Ingenierie Financière, une filiale de Banque Populaire Atlantique, « les banques sont réticentes à financer des projets de reprise surévalués. Aujourd’hui, la norme acceptable, c’est quatre fois l’EBE plus la trésorerie disponible ou moins l’endettement ». De même, les praticiens de la transmission recommandent de consulter l’ensemble des établissements bancaires afin, naturellement, de faire jouer la concurrence mais aussi d’échapper aux règles de quotas sectoriels appliqués par les banques. « Lorsque l’entreprise cible appartient à un secteur dans lequel la banque est déjà fortement intervenue, il peut arriver que celle-ci refuse de s’engager. Le refus vaut peutêtre acceptation de l’autre côté de la rue ! » Jean-Christophe Savattier

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Minerva ou l’art de la reprise Le tourangeau Minerva, spécialisé dans les sous-ensembles industriels, vient d’ajouter une nouvelle pièce à sa collection en rachetant le niortais Silène. En parallèle, l’entreprise achève un processus de transmission intrafamilial. d’Hebco Radiateurs (ex-Berry Radiateurs) à Bourges (18), de Sectronic à Ste-Maure-de-Touraine (37), une unité d’une soixantaine de salariés dédiée à la conception de systèmes électroniques, ainsi que du stéphanois Issartel Industries (50 sa-

“ L’ENJEU EST DE PASSER DU STATUT DE PME À CELUI D’ENTREPRISE INTERMEDIAIRE (ETI) du fondateur, s’affirme comme un équipementier de 1er rang dédié à trois marchés jugés stratégiques : les transports, l’énergie et la défense. « Ces trois univers forment la trame de notre politique de croissance externe », estime Charles Calestroupat que nous avons tout récemment rencontré à Tours, où se situe le quartier général du groupe. L’actualité estivale de cette entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de sous-ensembles industriels complexes n’a pas dérogé à la règle. Minerva vient de reprendre à la barre de tribunal de commerce le niortais Silène, un fabricant de chaudières à biomasse qui employait 21 salariés. « Nous allons intégrer 14 collaborateurs et rapatrier la fabrication sur notre site du Blanc (36) où est implanté Hebco Thermique, une société spécialisée dans la fabrication d’échangeurs thermiques », poursuit le dirigeant qui agrafe ainsi une nouvelle prise à son tableau de chasse. Constitué par acquisitions successives ces dernières années, Minerva se compose aujourd’hui, outre Silène et Hebco Thermique, installé au Blanc et à Lamotte-Beuvron (41),

P

etit à petit, Minerva fait son nid en région Centre. Et peaufine son image de repreneur chevronné. Ce groupe industriel (224 salariés, 27 M€ de CA attendus en 2013), présidé par le centralien Charles Calestroupat, fils

lariés), un fabricant de pièces mécaniques complexes et à fortes contraintes. Cette collection de belles PME à fort potentiel a été opportunément complétée par le rachat du bureau d’études et d’ingénierie Atemo (une dizaine de salariés), implanté à St-Hilaire-de-Chaléons (44), entre Nantes et St-Nazaire. Ces opérations demandant toujours beaucoup de méthode, de concentration et de tact avec les cédants, ont « toutes été couronnées de succès », s’enorgueillit Charles Calestroupat qui se félicite de la progression de sa rentabilité (+ 10 % entre 2001 et 2012 ), supérieure à celle du chiffre d’affaires. Pas question de laisser inexploité ce savoir-faire de repreneur : le groupe devrait annoncer d’ici à la fin de l’année une nouvelle acquisition. « Il s’agit d’une entreprise de la taille de Silène qui exploite des compétences recherchées dans le domaine de la mécanique », poursuit le président de Minerva ; partant, il estime que le groupe atteindra les 50 M€ de CA d’ici à cinq ans. « L’enjeu est de passer, par de la croissance organique et via de nouvelles

acquisitions, du statut de PME à celui d’entreprise intermédiaire (ETI) ». Autre enjeu majeur, celui du passage de témoin entre le fondateur Jean-Pierre Calestroupat et son fils Charles. Il va connaître une étape décisive avec l’augmentation de la participation de Charles Calestroupat, aujourd’hui propriétaire de 62 % des actions de la holding familiale, qui en détiendra bientôt 87 %. Cette transmission intrafamiliale s’était déjà traduite en 2011 par la nomination de Charles Calestroupat comme président du groupe, son père conservant le poste de directeur général. Jean-Christophe Savattier

Charles Calestroupat

La Lettre Valloire - Septembre 2013 25


Economie

Nouvelles technologies

Pentalog, l’accélérateur La SSII orléanaise Pentalog, qui développe des solutions informatiques offshore pour des clients inshore, va utiliser une partie des surfaces de son nouveau siège social, le Château des Hauts à La Chapelle-St-Mesmin, pour installer les jeunes pousses de son incubateur Pentalabbs. Le 19 juillet, Pentalog réunissait dans le parc du château quelques incubés présents… et futurs.

A

u début, il y a Pentalog, cinq étudiants – d’où le préfixe «penta » – qui créent une petite société de communication à Orléans. Vingt ans après, il y a toujours Pentalog, devenue une société de services informatiques aux quelque 800 collaborateurs – les trois quarts sur cinq plates-formes en Roumanie, le reste réparti entre la Moldavie, le Vietnam, l’Allemagne… et Orléans (une trentaine de personnes) –, dont la croissance annuelle moyenne dépasse les 30 % depuis dix ans, avec une pointe « historique » à 67 % en 2007, l’année qui a précédé la faillite de Lehman Brothers. Les turpitudes de la finance internationale n’ont d’ailleurs guère perturbé la SSII puisque, cette même année 2008, la croissance a atteint 65 %. L’an passé, Pentalog a bouclé l’exercice sur un CA de 23,5 M€. Et puis, il y a Pentalabbs, un incubateur d’entreprises qui biberonne le développement de startup avec une double approche : marketing et technologique. « Nous nous consacrons à un objectif principal, la croissance », expliquent en chœur Frédéric Lasnier et Aymeric Libeau, deux des quatre co-fondateurs restés dans le groupe de départ, qui occupent respectivement les postes de CEO (directeur général) et CCO (patron de l’activité « cloud »). Appliquant leur modèle, ils ont plutôt bien réussi avec Fabien Prêtre et son imprimerie en ligne Easyflyer. Figure bien connue du web orléanais – son agence Oxyneo a notamment conçu le site actuel lettrevalloire.com – Fabien Prêtre, 36 ans en novembre, peinait à faire décoller cette activité 26 La Lettre Valloire - Septembre 2013

Fabien Prêtre

d’intermédiation entre imprimeurs et clients finaux. Mais début 2011, Pentalog fait entrer la TPE (environ 450 000 € de facturation annuelle à l’époque) dans son incubateur et participe à une augmentation de capital de 180 000 € avec un business angel local ; les nouveaux entrants restent minoritaires (30 % du capital), laissant le contrôle de son affaire au fondateur. Quelques mois plus tard, Easyflyer prend un double virage stratégique : la mise en ligne d’un tout nouveau site marchand, conçu par Pentalog et utilisant la plate-forme d’e-commerce Magento, et l’internalisation des travaux d’impression numérique « grand format », jusqu’alors sous-traités comme les autres travaux de labeur. Fin 2011, la facturation atteint 720 000 €, avec des pertes corres-

Frédéric Lasnier

pondant aux investissements et au repositionnement. Un an plus tard, Easyflyer a doublé son chiffre d’affaires… Et pour 2013, nouveau doublement attendu, dans une fourchette comprise « entre 2,8 et 3 M€ ». Une croissance parfaitement en ligne avec le business plan qui faisait prédire à Fabien Prêtre, au printemps 2011, un CA de 4 M€ à l’horizon de trois ans… Autre succès à venir, celui d’EcoTravel, fondé par Khalid Sadiki. Ce jeune Orléanais a créé le 1er mars 2010, à tout juste 23 ans et après un séjour aux Etats-Unis, une société de voiture de tourisme avec chauffeurs, quelques mois après la promulgation de la loi instituant cette activité destinée à briser le monopole des taxis. Un créneau porteur, d’ailleurs tellement porteur que le nouveau gouvernement a cédé au lobbying des chauf-


de talents feurs de taxi – qui vivent très mal cette concurrence – en fixant une durée minimale de 15 minutes entre la commande et la prise en charge du client. Cette nouvelle donne règlementaire ne semble guère affecter le moral de Khalid, qui mesure le chemin parcouru depuis ses débuts, où il convoyait les cadres de Pentalog entre Orléans et les aéroports parisiens. C’est au fil des discussions durant les trajets qu’est née l’idée d’une collaboration. EcoTravel a intégré Pentalabbs début 2012, quelques mois avant la clôture de son deuxième exercice, déjà prometteur (270 000 € de CA pour 31 000 € de résultat net). Avec son nouveau site de réservation doté d’un paiement en ligne, conçu par les équipes de Pentalog, EcoTravel veut implanter progressivement

son modèle de transport écologique – certains véhicules sont 100 % électriques – dans toutes les grandes villes de France : une dizaine sont aujourd’hui desservies. De quoi répondre au vœu de Khalid Sadiki, un créa-

teur pressé, qui veut profiter de cette conduite accompagnée pour « développer et accélérer (son) business ». Sans sortie de route… François-Xavier Beuzon

Le château des Hauts, un nouvel écrin Au printemps prochain, les trente collaborateurs de Pentalog quitteront le bâtiment incurvé du centre d’innovation d’Orléans, à La Source, pour emménager dans les locaux fraîchement rénovés du château des Hauts, à La Chapelle-St-Mesmin. Sur trois niveaux de plancher et presque 800 m2 de surface utile, la SSII sera au large. Elle a donc réservé « une vingtaine de places » pour les incubés de Pentalabbs. Pas pour Easyflyer, qui a ses propres locaux sur la ZI des Montées et incube à son tour deux jeunes sociétés, Sowioo et Invite1chef.com, mais pour tous ceux qui suivront. Là, dans un cadre champêtre, à quelques dizaines de mètres des rives de la Loire, « l’écosystème de soutien des start-up Pentalabbs » pourra s’épanouir : deux nouveaux candidats, présents le 19 juillet, seraient tout proches de rejoindre le programme.

La Lettre Valloire - Septembre 2013 27


Economie

Plasturgie

Plastivaloire

veut séduire les Allemandes

Le plasturgiste tourangeau veut réduire son exposition aux marchés automobiles… sauf s’il s’agit de constructeurs allemands. Sa stratégie passe par un renforcement du site historique de Langeais.

À

l’occasion de son cinquantième anniversaire, le spécialiste de l’injection plastique tourangeau Plastivaloire (PVL) a ouvert les portes de sa plate-forme d’innovation et de développement, unité d’une trentaine de collaborateurs installée sur son site historique de Langeais (37) ; un équipement sophistiqué qui a requis un investissement « d’environ 6,5 M€ », nous indique Patrick Findeling, le président d’un groupe qui emploie in situ quelque 600 collaborateurs. Le patron de PVL souligne que cette unité a été dotée d’un parc de presses neuves utilisées pour paramétrer chaque année près de 400 moules à injecter – pour la plupart d’entre eux fabriqués en Chine –, dont 300 seront

Patrick Findeling

28 La Lettre Valloire - Septembre 2013

rapidement utilisés en routine industrielle par l’une ou l’autre des 25 usines que possède PVL en Europe et en Afrique du Nord (Tunisie). Ce parti-pris n’est pas si courant dans

St-Lupicin, près de St-Claude (39). En marge de cette manifestation et de la présentation des résultats « difficiles » du premier semestre du groupe – marqués par un recul de 12,2 % du CA

“ NOTRE VOLONTÉ, C’EST DE DEVENIR UN ÉQUIPEMENTIER AUTOMOBILE DE PREMIER RANG À PART ENTIÈRE

l’univers des fournisseurs de pièces plastiques injectées qui ont plutôt tendance à exploiter des presses déjà amorties au sein des unités dédiées à la mise au point de prototypes industriels : « Ce n’est pas une mince affaire ; ces moules représentent un coût unitaire compris entre 300 000 et 400 000 € », précise Patrick Findeling qui ajoute que, dans la plupart des projets, la prise en charge financière du développement est assumée par les donneurs d’ordre. La centaine de moules restants qui passent par l’unité relève strictement de l’innovation et seul un nombre limité de ces prototypes accèdera à l’échelon industriel, « en fonction des besoins et de l’intérêt des clients», poursuit Patrick Findeling qui affirme consacrer annuellement 1 % de son CA à la R&D, soit 4 M€. Toujours selon l’industriel tourangeau, les activités R&D de Bourbon, le fabricant de pièces plastiques pour l’industrie automobile racheté par PVL en 2010 – une opération qui lui a permis de doubler de taille –, seront progressivement rapatriées à Langeais. Pour autant, les activités de mise aux normes industrielles propres à Bourbon resteront hébergées à

et une perte nette de 2,6 M€ –, Patrick Findeling a rappelé son intention de réduire son exposition aux marchés de l’automobile qui représentent encore 70 % de son CA. Une exposition qui a été accrue par l’intégration de Bourbon dans le périmètre du groupe. Pour autant, si les télécommunications ou les cosmétiques constituent des marchés de choix pour le sous-traitant, son dirigeant n’entend pas se désengager du secteur automobile. «Notre volonté, et contrairement à ce que j’avais annoncé il y a quelques années, c’est de devenir un équipementier automobile de premier rang à part entière ». Cette montée en gamme s’accompagne du projet de se rapprocher des constructeurs automobiles allemands, réputés plus porteurs que PSA ou Renault. C’est à la lumière de cette visée stratégique qu’il faut analyser la création toute récente en Allemagne d’une JV de Bourbon. Cette plate-forme technique et commerciale sera la vitrine du savoir-faire du groupe PVL; elle pourra naturellement s’appuyer sur l’expertise de la plate-forme d’innovation tourangelle. Jean-Christophe Savattier


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Economie

Mécanique

Mekamicron redécouvre l’ambition Repris à l’automne 2012, le fabricant blésois de pièces à forte valeur ajoutée pour l’aéronautique vise une croissance organique de 40 % d’ici à fin 2016. Et réfléchit aussi à une opération de croissance externe.

R

acheté en novembre dernier au groupe AD Industrie par Philippe Duchemin, le fabricant de pièces de haute précision pour l’aéronautique Mekamicron – lointain héritier d’Air-Equipement, qui a employé jusqu’à 850 personnes à Blois (41) – redécouvre l’ambition. Croissance organique – l’objectif est de passer de 3,5 M€ à 5 M€ de CA

d’ici trois à quatre ans – mais aussi externe – avec le souhait de reprendre, sans trop tarder, une seconde entreprise du secteur aéronautique – et projets de locaux neufs. Largement soutenu par le FSI Régions (désormais Bpifrance) pour le montage financier de son opération, Mekamicron envisage de quitter d’ici à quelques temps le bâtiment vieillissant de la route de Château-Renault et ses 6 500 m2 en partie inoccupés pour une construction neuve d’environ 2000 m2, mais toujours à Blois ou dans ses environs. Pour respecter son business plan, le nouveau patron du fabricant blésois de systèmes d’engrenage pour l’industrie aéronautique a tout d’abord cherché à réduire son exposition à son principal client, UTC Goodrich. Si ce dernier représente encore 60 % d’un CA attendu à 3,5 M€ en 2013, Philippe

Duchemin compte accroître la part de constructeurs comme Eurocopter, Dassault ou Airbus, et surtout celle du motoriste Hispano-Suiza (groupe Safran), avec lequel le courant d’affaires devrait nettement augmenter ces prochaines années. L’entreprise, passée en quelques mois de 25 à 30 salariés, va investir dans le renouvellement du parc machines : dans ce secteur très porteur de l’aéronautique, la qualité et l’avance technologique ont un prix : certaines pièces fabriquées par Mekamicron sont vendues jusqu’à 3 000 €. Une enveloppe de 400 000 € a été réservée pour l’acquisition d’une machine 5 axes DMG (voir ci-contre) qui sera réceptionnée au mois de décembre ; d’autres équipements vont suivre d’ici à fin 2014 pour un volume budgété, au total des deux ans, à 1 M€. FXB

Elizabeth Europe, une nouvelle reine à Blois Fabricant d’outillages pour les machines à comprimer et les blistéreuses de l’industrie pharmaceutique, Elizabeth Europe (ex-EPMO) agrandit son unité de La Chaussée-St-Victor.

C

omme Mekamicron (lire-ci dessus), la société EPMO – que son actionnaire américain vient de baptiser Elizabeth Europe – est un essaimage de la société blésoise Air-Equipement. Mais cette PME d’une petite centaine de salariés s’est spécialisée dans les outillages pour les lignes de production de l’industrie pharmaceutique, s’éloignant radicalement des équipements aéronautiques jadis fabriqués par l’usine de la route de Château-Renault. Un virage pris au début des années 90 par le patron, alors suisse, de cette société créée trente ans plus tôt pour diversifier Air-Equipement dans l’automobile. Passée en 2001 dans le giron du petit

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groupe américain Elizabeth Carbide – du nom d’un quartier de Pittsburgh – la PME de La Chaussée-St-Victor (41) est en position de leader sur son marché : les outillages pour la fabrication de comprimés pharmaceutiques (poinçons), pour les blisters – plaquettes alvéolées en alu qui contiennent comprimés et gélules – et, désormais, de presses complètes pour les lots cliniques. A tel point que son directeur général Vincent Jollivet (ici face à Christophe Degruelle, le président de l’agglomération de Blois) prédit qu’elle sera le seul acteur français d’ici à quelques années. C’est pour répondre à ses ambitions que l’entreprise investit quelque

2,5 M€ pour l’extension de son unité qui passera, d’ici au début de l’année prochaine, d’une superficie de 3 300 m2 à 4 700 m2. Ce programme, qui s’accompagnera de l’acquisition de machines-outils, devrait permettre la création de plusieurs postes pour FXB les dix années à venir.


Jean-Michel Yvars, directeur du centre d’affaires d’Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels de Tours

« La proximité avec nos clients est au cœur de notre action » Arkea Banque Entreprises et Institutionnels s’est doté d’un nouveau centre d’affaires à Tours. Quel est son champ d’action et quelles sont ses ambitions ? Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire de la région Centre (avec la Sarthe). Nos responsables de clientèles s’adressent aux entreprises réalisant un CA supérieur à 10 M€. Notre centre d’affaires tourangeau part à la conquête de ce marché en misant sur les atouts concurrentiels de notre groupe, le Crédit Mutuel-Arkéa. Notre principale ambition est de tisser une relation personnalisée et de confiance avec chacun de nos clients, c’est le gage d’un partenariat solide et de long terme. Notre démarrage s’annonce prometteur, nous sommes en avance sur nos objectifs et nous avons d’ailleurs étoffé notre équipe à la mi-mai. Quels sont vos principaux atouts ? Notre groupe de bancassurance, présidé par Jean-Pierre Denis, l’ex-président d’Oséo, est né de la fusion des Fédérations du Crédit Mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central et se compose d’une vingtaine de filiales spécialisées. Il se distingue incontestablement par sa solidité financière. Nos ratios, en particulier le fameux core tier one (qui mesure la solidité des fonds propres), se situent au-dessus de la moyenne du marché, ce qui nous permet d’anticiper sur les contraintes à venir de la réglementation, notamment de Bâle III. C’est un fait, notre « papier» est recherché par les investisseurs et nous n’avons aucun problème de ressources. Cette situation a un impact sur les offres commerciales que nous pouvons proposer à nos clients. Notre groupe, non coté en bourse, dispose de ses propres salles de marché en région et ne possède pas de fonds spéculatifs. Par ailleurs, outre les opérations classiques de haut de bilan, de financement de la trésorerie ou d’affacturage, Arkéa Banque E&I est aussi en mesure d’apporter des solutions très innovantes : citons, par exemple, l’offre en location financière évolutive pour les investissements dans l’informatique (ERP, CRM, CAO) et le médical, portée par notre filiale Leasecom. Nous sommes aussi historiquement très bien placés dans le traitement des flux monétiques, notamment sur le secteur des grandes et moyennes surfaces et aussi l’e-commerce. L’avenir d’Arkea Banque E&I se présente donc sous de bons auspices en région Centre ? Nous sommes dans une dynamique favorable qui s’appuie sur des valeurs : la proximité, la réactivité et le sens de l’écoute. Cette proximité s’incarne à travers nos circuits de décision courts qui font notre force et notre identité, puisque nous sommes avant tout une banque à taille humaine. C’est dans un esprit de convivialité que nous inaugurerons le 22 octobre prochain (lire ci-dessous) notre centre d’affaires tourangeau. Cet événement nous donnera, j’en suis sûr, l’occasion de remercier ceux qui nous ont déjà fait confiance et d’échanger avec nombre d’entrepreneurs et de responsables de collectivités.

PUBLI-REPORTAGE

UNE INAUGURATION SOUS LE SIGNE DE L’INNOVATION Le 22 octobre, Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels inaugurera officiellement son centre d’affaires de Tours au restaurant étoilé Les Hautes Roches, à Rochecorbon. A cette occasion Christian Monjou, enseignant chercheur à Oxford et chargé de cours à l’école normale supérieure, tiendra une conférence sur le thème « Innovation et créativité », intitulée « Quand l’art décode le management ou comment avoir un regard différent pour être plus créatif ».

Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels Centre d'affaires l'Aéronef BP 49511 - Bât F - 2e étage 41 rue de la Milletière 37100 TOURS ST-SYMPHORIEN 02 47 43 54 30


Economie

Mécanique

Cerem quitte le giron de CIA Cerem, une entreprise chartraine spécialisée dans la tôlerie fine, qui fournit notamment des abris pour les stations Autolib’, vient d’être cédée par sa maison mère, le groupe CIA, à Hervé Flament.

À

Gasville-Oisème (28), la société Cerem (Conception, étude et réalisations mécaniques) n’en finit pas de défrayer la chronique locale. Après avoir repris, par l’intermédiaire de l’une de ses sociétés sœurs (Ccérem), le site Flextronics de Châteaudun (28) dont elle a stoppé l’exploitation au bout de quelques semaines en perdant, au passage, quelques millions d’euros, ce fabricant de mobilier urbain, qui réalise notamment les abris des véhicules en libre-service parisiens Autolib’ (ci-contre), des feux tricolores, de la signalétique routière et des… fontaines à eau, vient de quitter le giron de la Compagnie industrielle de l’Airain (CIA) ; celle-ci détient aussi Kopec Verloes, à Romorantin (41), et la Société d’applications mécaniques

et de découpage (SAMD) de Bagnolet (93). « Cerem était la filiale de CIA qui posait le plus de problèmes à Olivier Thomas, propriétaire du groupe », nous confie Julien Renault, ancien directeur général de CIA, qui conserve les mêmes fonctions à la tête de Cerem. Le repreneur est Hervé Flament, un client de Cerem. Ce dirigeant de plusieurs affaires dans le second œuvre du bâtiment, dont Espace Aménagement (100 salariés, 18 M€ de CA en 2012), investit dans Cerem à titre personnel, pour un montant qui n’a pas été divulgué, bénéficiant du coup de pouce financier du cédant. « Olivier Thomas, qui est toujours l’actionnaire unique de CIA, a accompagné Hervé Flament en lui

consentant un prêt participatif », ajoute Julien Renault. Depuis le changement d’actionnaire, qui a été officialisé le 25 juillet dernier, Cerem (70 salariés, 6,5 M€ de CA en 2012) a signé deux contrats pour les futures stations Autolib’, à Bordeaux (Bluecub) et aussi à Lyon (Bluely). Marianne Murat

Hombert Industrie tient la cadence Installé à Ormes, le mécanicien de précision Hombert Industrie parvient à croître et à investir en s’appuyant sur des savoir-faire experts.

D

es industriels parviennent encore à tenir la dragée haute à la concurrence low-cost. C’est le cas de Hombert Industrie à Ormes (45), un mécanicien de précision d’une cinquantaine de salariés, qui a enregistré en 2012 un CA de 8,3 M€, en hausse

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de 8,5 % par rapport à l’an passé. « Nous avons fondé notre développement sur quelques savoir-faire experts », nous indique Jérôme Hombert, le président de l’entreprise et petit-fils du fondateur d’une société créée en 1946. Il s’agit notamment du taillage de denture – utilisé pour des pièces dédiées aux systèmes de transmission de puissance –, du brochage ou du traitement thermique par haute fréquence. Autant de techniques recherchées par les donneurs d’ordre, qu’ils soient constructeurs de poids lourds (Volvo Trucks), de machines agricoles et, plus marginalement, d’automobiles. « Nous avons aussi bénéficié en 2012 de projets menés à l’étranger (Brésil, Suède) par certains de nos gros

clients » poursuit Jérôme Hombert qui anticipait un tassement d’activité pour le premier trimestre 2013… qui ne s’est pas manifesté. De quoi rasséréner l’entrepreneur qui vient d’engager 1,7 M€ dans une extension de 1 500 m2 portant la surface exploitée à 6 500 m2. « Nous avons déplacé des capacités de stockage afin d’installer une nouvelle cellule robotisée (1,2 M€), décrit le dirigeant qui ne devrait pas accroître son effectif. L’un des enjeux principaux, c’est de gagner en compétitivité afin de rivaliser avec nos concurrents des pays émergents (Inde, Turquie). Notre expertise ne nous autorise pas à relâcher l’effort sur le critère prix ». Jean-Christophe Savattier


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Economie

Agroalimentaire

McKey met les bouchées doubles Fournisseur de steaks hachés pour McDonald’s France et Belgique, McKey a considérablement modernisé son usine de Fleury-les-Aubrais.

M

cKey, la filiale française de Keystone Foods, a inauguré vendredi 21 juin l’extension de son usine de Fleury-les-Aubrais (45), qui fournit 80 % des steaks hachés consommés dans les restaurants McDonald’s de France et l’intégralité de ceux vendus en Belgique. Il a fallu environ quinze mois de travaux pour moderniser cette unité de production

et de stockage, passée d’une surface de 6 500 m2 à 11 100 m2. D’importantes améliorations techniques ont été apportées au process, avec notamment l’installation d’un tunnel de surgélation, long de 31 mètres, qui porte les steaks à une température de – 56° avant d’être conditionnés en sachets prêts à être expédiés. Le système utilisé, par froid mécanique, permet de réduire l’impact carbone du site de 15 % par rapport au système précédent de cryogénie, fort consommateur d’azote liquide. Parmi les autres nouveaux équipements de l’usine, une chambre de stockage à – 25 ° a été construite pour accueillir 4 000 palettes : elle a été entièrement

automatisée par Alstef, le voisin de Boigny-sur-Bionne. Les cartons contenant deux sachets de 150 steaks de 45 g chacun sont extraits de cette chambre froide pour être chargés directement dans les camions frigorifiques qui livrent 7 plateformes logistiques approvisionnant les quelque 1300 restaurants français et belges de l’enseigne. Une quarantaine d’abattoirs français, mais aussi irlandais et néerlandais, sont nécessaires pour fournir près de 25 000 tonnes de viande bovine par an à McKey, soit 56 % de ses volumes de matière première. Pour soutenir sa démarche, McKey (150 salariés à Fleury pour 185 M€ de CA l’an passé) a multiplié depuis plus de dix ans les initiatives pour contractualiser avec des producteurs de viande bovine. Ainsi, en 2012, l’entreprise a réservé plus de 10 000 animaux auprès de FXB 550 éleveurs.

Le groupe Roullier cède à Cosnelle la charcuterie Grand’Vallée Un fleuron de l’industrie agroalimentaire tourangelle change de propriétaire. Le groupe malouin Roullier vend les charcuteries Grand’Vallée au groupe Cosnelle de Saïd Chabane.

C

omme nous l’avions dévoilé dans La Lettre Valloire bimensuelle du 4 septembre, des sources internes au groupe Roullier nous ont confirmé la vente de la filiale des Charcuteries Gourmandes, qui possède notamment la marque Grand’Vallée – productrice des rillettes de Tours (voir cicontre), rillons et andouillettes bien connue des Tourangeaux – et une unité de production d’une cinquantaine de salariés à Villedômer, près de Château-Renault (37). Charcuteries Gourmandes, qui réalisait environ 40 M€ de CA en 2010 et ne publie pas ses comptes depuis, possède une au-

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tre unité de production à Josselin (56). Le groupe malouin Roullier renonce ainsi définitivement à relancer cette branche d’activité déficitaire qui pèse moins de 3 % de son CA très diversifié (agrofournitures, armement naval, minéraux et produits industriels, agroalimentaire pour plus de 1,5 Md€). Le repreneur, qui a confirmé l’acquisition sans souhaiter la commenter, est Saïd Chabane, qui possède un groupe agroalimentaire structuré autour du sarthois

Cosnelle. Ce dernier, qui s’est renforcé par plusieurs opérations de croissance externe, annonce un CA de 75 M€ ; il a investi ces dernières années 7 M€ sur son site Prestige de la Sarthe à La Ferté-Bernard (72) pour relancer sa production de rillettes du Mans. À noter que Saïd Chabane, un ingénieur d’origine algérienne de 48 ans, est également le président du club de football du SCO d’Angers. MM



Economie

Pharmacie industrielle

Fareva sauve Pfizer à Amboise L’usine Pfizer d’Amboise, fabricante du célèbre Viagra, change de mains. Son repreneur, le façonnier Fareva, aura la lourde tâche de redresser l’activité de ce site de 480 salariés.

L

es élus et les 480 salariés de l’usine Pfizer de Pocé-sur-Cisse, près d’Amboise (37), peuvent souffler. Le site, emblématique de la forte présence régionale de l’industrie pharmaceutique – et réputé pour la fabrication du Viagra, la célèbre pilule contre les troubles de l’érection – change de propriétaire. Il vient d’être racheté par le groupe français Fareva,

un façonnier pharmaceutique et cosmétique (1,2 Md€ de CA attendus en 2013) fondé par l’ardéchois Bernard Fraisse (ci-contre). Cette reprise providentielle – qui dissipe le spectre de la fermeture … – a été négociée âprement par les dirigeants de Fareva: Pfizer laissera in situ une partie très importante de la charge actuelle pendant une durée de dix ans. En contrepartie, Fareva s’est engagé à maintenir l’effectif pendant cinq ans. Pfizer est une vieille connaissance de Fareva puisque ce dernier a déjà repris deux usines du n°1 mondial du médicament, à Angers (49) et au Valde-Reuil (27). « Nous coopérons dans une logique industrielle de long terme », nous indique Bernard Fraisse, séduit par les savoir-faire de l’usine tourangelle, en particulier dans le domaine des injectables stériles, une

forme galénique très demandée par les donneurs d’ordre, et par ses importantes capacités de conditionnement et de copacking, capables d’exporter dans 120 à 130 pays. En parallèle, Fareva a obtenu de Pfizer qu’il reconduise l’ensemble des contrats de sous-traitance qui le lient à lui, et ce jusqu’en 2019. Fareva n’est pas un inconnu en région Centre puisque ce sous-traitant établi sur trois marchés – la pharmacie, la cosmétique et les produits ménagers – a repris en 2008 le site Baxter d’Amilly, près de Montargis (45), repositionné depuis cette date autour de deux activités : les dispositifs médicaux, et notamment un pansement innovant destiné aux palies chroniques, et… le conditionnement d’huiles alimentaires via une technologie JCS aérosol brevetée.

Eydo Pharma bientôt à l’épreuve clinique A Romorantin (41), la société Eydo Pharma débute les essais précliniques d’un traitement à base d’huiles essentielles capable d’égaler les antibiotiques !

S

pécialiste des compléments nutritionnels à base d’huiles essentielles, Eydo Pharma a développé un processus de sélection de composés naturels dont les combinaisons offrent un spectre antibactérien très large, capable d’égaler les antibiotiques. «Composé de trois huiles essentielles, notre candidat médicament sera disponible par voie orale ou parentérale, grâce à une technique verte de nanoencapsulage mise au point en 2009», explique Daniel Henry, directeur général de cette société fondée en 2004 à Romorantin (41) par la phytothérapeute Elisabeth Rossines. Daniel Henry espère beaucoup de la phase préclinique qui a été programmée pour le second semestre et

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devrait durer neuf à dix mois. « Grâce à la levée de 1 M€ auprès de Sofimac Partners, nous devrions débuter la phase I d’essais sur l’homme d’ici à un an, ce qui autorise une mise sur le marché à l’horizon 2020 », ajoute-t-il. Capable de combattre plusieurs types d’infections (pulmonaire, urinaire, intestinale, ORL …), le composé a également démontré son efficacité contre les biofilms bactériens du S.aureus et P.multocida. « Nous adressons plusieurs domaines : la nutrition animale, l’hygiène... Et notre produit peut aussi agir comme un conservateur naturel… », complète Daniel Henry. Le laboratoire, qui compte actuellement 17 salariés, espère aussi

vendre des licences aux industries pharmaceutique et vétérinaire. EP


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Economie

Énergies nouvelles

Apol, l’opticien Le designer opticien Antoine Poupot, créateur d’Apol Eyeworks à Joué-lès-Tours (37), dessine et distribue des collections pour Vinylize et commercialise les lunettes Thierry Lasry.

À

une lettre près, on pourrait confondre Apol (Antoine Poupot Opticien Lunetier) avec la marque Atol (Association des

Techniciens Opticiens Lunetiers), rendue célèbre par le chanteur vintage Antoine et son cri « Atol, les opticiens !!! ». Une proximité certainement voulue par Antoine Poupot, un designer optique tourangeau de 36 ans, créateur d’Apol Eyeworks. « A l’issue de ma formation, j’ai eu la chance de rencontrer des designers comme Philippe Starck et Alain Mikli en travaillant dans une galerie sur les Champs Elysées », explique le créateur, qui vient de rejoindre la pépinière de Joué-lès-Tours où il travaille quand il n’est pas en déplacement pour le compte de Vinylize ou du designer français Thierry Lasry. « Aujourd’hui, je dessine un tiers de la collection Vinylize, dont j’assure la distribution sélective ; il me fallait un bureau et un espace de stockage. Et

je profite pleinement de l’accompagnement assuré par la pépinière ! » Originale et haut de gamme – comptez 350 € pour une monture –, la collection Vinylize est réalisée à partir de disques vinyle recyclés. « C’est très différent du travail à partir de moules. Les prototypes sont d’abord dessinés en carton puis en acétate de cellulose, détaille-t-il. Vinylize est aussi un label, pour des artistes comme Jon Kennedy, The Triptet Moanin’ », ajoute Antoine Poupot, fier de décliner la gamme d’accessoires, toujours en vinyle (étuis à lunettes, sacs…). « A l’avenir, je souhaite développer le réseau de distribution et d’autres collections », dévoile le designer qui espère bientôt recruter une assistante pour Elise Pierre l’épauler.

Née le 18 mars La société 18 mars, spécialisée dans la conception en bijouterie-joaillerie, vient de s’installer à la pépinière du Sanitas, à Tours.

S

ébastien Mennetret a choisi d’appeler sa société 18 mars tout simplement parce qu’elle est née à la veille du printemps 2013. Ce diplômé en bijouterie, maquette numérique et prototypage a choisi de s’installer dans la pépinière d’entreprises du Sanitas, un quartier tourangeau pourtant bien éloigné de l’idée qu’on se fait du luxe. « Mon père bijoutier m’a transmis sa passion. Lorsque j’ai découvert la conception assistée par ordinateur (CAO), j’ai souhaité m’y former car je dessine mal », sourit le créateur, qui a débuté aux établissements Golliat et Didier à Lyon, où il a mis en place ce service spécifique de conception. « Quand l’entreprise a rencontré des difficultés, j’ai décidé de me

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lancer», ajoute-t-il. Ses parents et un ami l’ont aidé à se constituer un capital de départ et il a été soutenu par Oséo (désormais Bpifrance). « J’ai déjà proposé des formations en prototypage pour les artisans, dans des domaines allant de la carrosserie à l’implant médical, explique le jeune entrepreneur qui espère que cette activité représentera à terme un tiers de son CA. Mais le cœur de mon activité est de proposer un service d’édition-conception d’objets et accessoires de luxe, de la pièce unique à la collection clé en main». Des montres aux stylos en passant par les chevalières, le concepteur travaille avec des logiciels dernier cri uti-

lisant la 2D et la 3D, et des générateurs permettant de créer « en une seule fois la totalité d’une gamme, ce qui permet aux sous-traitants de diminuer les coûts de conception plutôt que les coûts de fabrication ! ». « A l’avenir, j’aimerais sous-traiter la fabrication à St-Amand-Montrond, travailler avec des stylistes et créer des collections pour des boutiques », dévoile le jeune (30 ans) créateur. EP


Catherine de CoLberT, VICE-PRÉSIDENTE DE LA CCI TOURAINE

« Nous sommes des facilitateurs de l’innovation » Via des ateliers thématiques et grâce au dispositif Innovia Touraine, la CCI veut populariser l’innovation auprès des PME et des TPE. La CCI Touraine cherche à accentuer son soutien à l’innovation. Quelles sont ses motivations ?

Catherine de CoLberT : Il faut bien prendre conscience que l’innovation est l’un des leviers qui permettra aux entreprises de tirer leur épingle du jeu sur leurs marchés en proie au grand jeu de la mondialisation, au même titre que la conquête de marchés à l’international ou encore le développement de réseaux d’affaires; des études ont démontré qu’une part encore trop importante d’entrepreneurs considère à tort que l’innovation ne s’applique qu’à des sujets technologiques ou qu’elle n’est l’affaire que de grandes entreprises. Il est impératif de corriger cette vision erronée. Notons qu’au cours des 3 dernières années, la majorité de nos accompagnements en matière d’innovation a concerné des PME, sur des besoins liés à la structuration du projet, de l’entreprise et à l’accès au marché. Quel rôle concret peut jouer la CCI ?

Catherine de CoLberT : Nous devons mener à la fois une action pédagogique, à savoir sensibiliser certaines entreprises novices en matière d’innovation, enrichir leurs connaissances et répondre à l’ensemble de leurs interrogations et incertitudes. Nous devons également jouer un rôle de facilitateur pour toutes celles désireuses d’avancer et de poursuivre leurs démarches et projets innovants. Les chefs d’entreprises se perdent aussi dans les méandres des dispositifs d’aide à l’innovation, et ils ont l’impression que le simple fait de remplir un dossier d’aide s’apparente à un parcours du combattant. Pour ce faire, nous allons proposer un cycle d’ateliers thématiques qui se tiendront les 12 septembre, 15 octobre et 12 décembre 2013. Ils seront respectivement consacrés à la présentation des différentes pistes d’innovation et du dispositif Innovia Touraine, à une journée dite du sensoriel, et aux questions relatives à l’innovation et au design. Pouvez-nous nous dire quelques mots d’Innovia Touraine ?

Catherine de CoLberT : C’est un dispositif régional d’aide à l’innovation que nous pilotons avec l’Aritt Centre et la CCI Centre, avec le soutien de l’Etat et des collectivités locales (Région et Département). Innovia Touraine permet aux PME porteuses de projets de développement en lien avec l’innovation d’accéder à un package de prestations diversifiées et de bénéficier d’un accompagnement sur mesure comportant notamment l’intervention d’expertises externes pour structurer à la fois l’entreprise et le projet. Encore une fois, il n’est en aucun cas réservé à des sociétés à forte intensité technologique ou à de grandes entreprises.


Economie

Énergies nouvelles

Roméa d’Améor, le parfum de Vendôme A Vendôme, Annie Vannier conçoit des parfums aux noms romanesques. Ce « nez », passé par Dior et l’Oréal, maîtrise toute la chaîne de valeur de ses produits, jusqu’à la distribution.

L

es Maîtresses de Louis XIV, Les Espionnes du Tsar, Les Souveraines d’Egypte, Les Impératrices Japonaises, Les Grandes Amours du Taj Mahal, Les Prêtresses Incas, Les Princesses de Venise… Les sept parfums féminins de la marque Roméa d’Améor, double anagramme « d’arôme » et d’amore », sont autant d’invitations aux voyages… dans le temps. C’est à Vendôme, sa base de travail depuis 2010, qu’Annie Vannier a conçu, en

partenariat avec Pierre Bourdon, le patron de Fragance Ressources et inventeur de Kouros d’Yves SaintLaurent, des parfums portant « des noms de personnalités féminines ayant marqué l’Histoire ». Annie Vannier, 41 ans, se passionne depuis son plus jeune âge pour les fragrances délicates, grâce à un « nez » héréditaire. « Ma mère, ma sœur et mes deux enfants ont, comme moi, l’odorat très développé », témoigne celle qui a travaillé dans les vins de Champagne, puis chez Dior et L’Oréal, avant de lancer, en juillet 2007, les parfums Roméa d’Améor. Créer un parfum est un processus complexe. « Au départ, on invente un cocktail d’arômes et une odeur, par exemple un mélange de muguet

et de narcisse avec des feuilles d’arbres froissées, explique-t-elle. Puis on sélectionne les ingrédients, avant de les faire macérer puis de les filtrer pour obtenir un produit concentré ». Les mélanges sont élaborés à Grasse puis conditionnés dans un flacon en forme d’amphore à Chartres. Les produits, proposés aux Galeries Lafayette, chez des distributeurs indépendants ou dans des boutiques de châteaux, comme à Chenonceau, sont aussi vendus au MoyenOrient. « Je suis chef d’orchestre d’un réseau de partenaires, résume Annie Vannier, mais seule responsable de l’identité de mes parfums ». Site Internet : www.dameor.com Jacques Huguenin

La Carsat Centre propose une subvention de 2 500 euros pour aider les petites entreprises à acquérir des véhicules utilitaires légers mieux équipés La majorité des 6 millions de véhicules utilitaires légers en circulation a plus de trois ans. Ces véhicules professionnels ne disposent pas tous d’équipements de sécurité pour le conducteur et les passagers. De bonnes raisons d’en changer dès maintenant : la sécurité des salariés et l’aide financière de la Carsat de 2 500 € par véhicule. Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent profiter d’une aide financière de 2 500 euros pour l’achat ou la location longue durée d’un ou plusieurs véhicules utilitaires légers neufs de la marque et du modèle de leur choix, comprenant 6 équipements de sécurité.

Plus d’informations : http://www.carsat-centre.fr/employeurs/e2245.html Les entreprises ont jusqu’au 15 octobre 2013 pour réserver cette aide auprès de la Carsat Centre. Le dossier pour faire la demande est disponible sur : www.carsat-centre.fr Votre contact pour plus d’information : Sandrine Perrin au 02 38 79 70 62

>> utilitaire léger LE

40 La Lettre Valloire - Septembre 2013

SÉCURITÉ


Wheel Free, la roue de la fortune ? Aux adeptes du tourisme « éco-mobile », Franck Bonneau propose de parcourir une ville ou une région sur un vélo à assistance électrique. Et ce passionné a des projets plein le porte-bagage.

F

ranck Bonneau, 45 ans, a deux credo. Il est convaincu qu’il existe « un vrai marché du vélo à assistance électrique qui ne demande qu’à se développer » et certain que de La Loire à Vélo le parcours

(800 km le long du fleuve royal) représente un atout touristique et un « beau potentiel économique ». Ce diplômé en gestion et management a travaillé dans le bâtiment, puis la vente de panneaux photovoltaïques, avant de créer en mai 2012 à St-Jean-le-Blanc, près d’Orléans, une première boutique entièrement dédiée à l’éco-mobilité. Chez Wheel Free, on peut louer ou acheter des vélos classiques ou à assistance électrique de marque Wattoo, la monture idéale pour effectuer ses déplacements. La bonne idée de Franck Bonneau a été de tester ses vélos électriques sur La Loire à Vélo, pour les proposer aux cyclistes qui ne veulent pas s’épuiser sur le parcours et « visiter le maximum de sites en un minimum de temps ».

Il s’est, par ailleurs, associé à Xavier Lorigny, patron de Rev’Solaire, un spécialiste du photovoltaïque de StJean-de-la-Ruelle (45), pour créer une société qui entend promouvoir l’enseigne Wheel Free et le vélo électrique, mais aussi installer des bornes solaires de rechargement des batteries sur les itinéraires des cyclotouristes. Toujours en partenariat avec Xavier Lorigny, Franck Bonneau a inauguré en mai un deuxième magasin à Reims pour faire découvrir, cette fois, la Champagne à vélo. Un autre projet est à l’étude en Rhône-Alpes. Enfin, les deux associés sont en train d’approcher divers tours-opérateurs pour les inciter à proposer la découverte de la France à vélo électrique. Site Internet : www.wheel-free.fr JH

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Economie

Énergies nouvelles

St-Amand met ses boutiques en ligne Les commerçants de St-Amand-Montrond ont mutualisé leurs produits sur une plate-forme de vente en ligne. Le site achetezasaintamand.fr est la deuxième initiative de ce type en France, après le Puy-en-Velay.

L

e 30 août, St-Amand-Montrond a inauguré un magasin en ligne regroupant les produits d’une quarantaine de commerçants indépendants du centre-ville. C’est la deuxième initiative de ce type en France, après achete-

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zaupuy.com, mis en ligne il y a tout juste un an au Puy-en-Velay (Haute-Loire). Le principe du site achetezasaintamand.fr est simple : les adhérents disposent d’une boutique en ligne pour laquelle ils verseront, en 2013, une somme symbolique. A terme, ils paieront annuellement un droit de 100 € pour disposer d’une vitrine et 250 € pour la plate-forme d’e-commerce. Quel que soit le contenu de son panier, le client ne paie qu’une seule facture avant de retirer ses courses en boutique ou se les faire livrer. Imaginé par l’agence de marketing TNT de Moulins (03), ce concept permet aux petits commerces de s’adapter aux nouveaux comportements d’achat. « Se priver d’une boutique sur Internet, c’est être absent du processus

de décision des consommateurs d’aujourd’hui », estime Renaud Quintin, associé de TNT Marketing. Au Puy-en-Velay (43), le modèle semble fonctionner : « La plate-forme permet d’animer le territoire et d’attirer de nouveaux clients en centre-ville », souligne Ginette Vincent, présidente de l’Office de commerce et de l’artisanat de la ville. Le projet, financé à hauteur de 40 000 € par la municipalité de St-Amand-Montrond, veut «soutenir le commerce dans un contexte économique difficile », précise le maire Thierry Vinçon. Le site achetezasaintamand.fr est accessible par ordinateur, tablette numérique, smartphone et même son téléviseur. http://www.achetezasaintamand.fr Stéphanie Payssan


Adresse à échanger dans ses meubles Le site Adresse à échanger souhaite devenir la référence du « home swapping » sur le marché français. Ses promoteurs comptent sur un bon millier d’abonnés d’ici à trois ans.

L’

idée n’est pas neuve puisque la pratique de l’échange des maisons… date des années soixante. Pour autant, le modèle défendu par Marjorie Ravier et Manon Vonderscher, les co-fondatrices du site Adresse à échanger, se veut innovant. «Nous nous positionnons sur les courts séjours sur le territoire français », indique Marjorie Ravier, une exprofessionnelle de l’immobilier qui estime que les 35 h ont donné aux Français l’occasion de multiplier les villégiatures… « Quel moyen pratique et peu onéreux de découvrir nos régions et nos paysages ! » renchérit Manon Vonderscher, une ancienne de l’Escem qui apporte la « culture générationnelle du numérique d’une trentenaire » à ce projet. Le principe est simple : moyennant

un abonnement annuel de 59 €, les clients peuvent publier sur ce site web des photos de leur maison ou de leur appartement, proposer des dates d’échange et consulter les propositions des autres abonnés… « Il est possible de consulter sans payer mais la mise en relation n’est possible qu’une fois avoir acquitté ce forfait », prévient Marjorie Ravier qui estime qu’Adresse à échanger pourrait compter un bon millier d’abonnés d’ici à trois ans. « Un seuil qui permettra de consolider l’exploitation et de valoriser les ressources engagées », soutient la co-fondatrice qui précise qu’elle a investi 30 000 € dans son entreprise. Quelques mois après la mise en route, le site compte près de 90 adhérents, dont seulement une qua-

rantaine ont déjà publié des photos. « Nous souhaitons ne pas déroger à notre règle : l’échange de maisons en ligne dans une logique franco-française. Small is beautiful ! » http://www.adresse-a-echanger.fr Jean-Christophe Savattier

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Economie

Chantiers

Le Cheval Rouge en selle fin 2013 Spie-Batignolles aura réussi à construire en moins de deux ans un parking souterrain de 250 places en plein cœur historique d’Orléans.

Mars 2013

Décembre 2012

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omment construire, en moins de deux ans, un parking souterrain dans un espace confiné en plein cœur historique d’une ville ? Spie Batignolles a relevé ce défi rue du Cheval-Rouge, à Orléans. Ce projet vieux d’une dizaine d’années s’est concrétisé en 2010, lorsque la Ville a lancé un appel d’offres, gagné par Orléans Gestion, pour l’exploitation d’un parking souterrain de 250 places sur la placette située à l’angle des rues du Cheval-Rouge et StPaul, devant l’église Notre-Dame des Miracles. L’intercession de la Vierge aura certainement été nécessaire pour tenir les délais impartis par la municipalité, avec une livraison avant Noël 2013 et… les élections de mars suivant. Car ce n’est, en effet, qu’en mars 2012 que le plateau « nu », une fois les réseaux et équipements divers détournés, a été livré à Spie Fondations, le bras armé du groupe de BTP Spie Batignolles. L’entreprise attributaire a commencé par réaliser une paroi dite « moscovite » en enfonçant dans le sol 70 pieux longs de 20 mètres chacun, afin

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de ceinturer et de délimiter l’emplacement du chantier. Le service archéologique municipal a pris le relais au mois de juin pour des fouilles qui ont duré plus de cinq mois : elles ont permis de mettre au jour une ancienne église, des sépultures et divers bâtiments moyenâgeux. Ce n’est qu’au mois de novembre que le chantier a pu reprendre. L’entreprise de terrassement orléanaise Perrin a alors déblayé 25 000 m3 de terre pour excaver une fosse de 17 mètres de profondeur sur environ 1500 m2. Au fur et à mesure de la descente, Spie Fondations projetait du béton pour consolider les parois, renforçant l’ouvrage par des butons, tubes d’acier de 20 mètres de long placés aux quatre angles de la parcelle. Le terrassier a mis en œuvre 12 camions en rotation et 3 pelles mécaniques pour boucler l’opération en trois mois. Spie-Batignolles s’est alors attaqué à la construction proprement dite d’un parking qui se veut modèle, notamment sur le plan environnemental. Les cinq plateaux souterrains sont desservis par une unique rampe de

circulation à double sens, obtenue par une pente régulière de 3 %, de la dalle supérieure jusqu’au dernier niveau. Les deux ascenseurs vitrés, fabriqués par Otis à Gien, sont équipés d’un système de récupération d’énergie à la descente qui permet de gagner près de 20 % sur la facture d’électricité ; l’éclairage par lampes LED réduit, de son côté, la consommation de 40 %. Enfin, la peinture utilisée est garantie sans composants organiques volatils. Livraison du chantier prévue au début du mois de décembre. FXB

LE CHEVAL ROUGE EN CHIFFRES • Maître d’ouvrage : Orléans Gestion • Conception architecturale : SCPA Sabin • Co-traitants : Spie-Batignolles Ouest, Spie Fondations, entreprise Perrin. • Coût (part groupe Spie Batignolles) : 6,4 M€ HT • Volume de terre déblayée : 25 000 m3 • Quantité de béton utilisée : 5 100 m2 • Quantité d’acier utilisée : 360 tonnes • Surface exploitable : 7 577 m2 de plancher sur cinq niveaux.


EURE-ET-LOIR A Châteaudun, un nouveau gymnase va être construit en lieu et place de l’actuelle salle de sports Pasteur, place de la Liberté. L’investissement est d’environ 3 M€. Le cabinet d’architecture parisien Stoffel-Lefebvre a été retenu par la municipalité pour ériger le nouvel équipement sportif d’une surface de 2 000 m2 qui respectera les normes des fédérations, notamment de volley-ball et de basket-ball.

CHER La CdC des Trois Provinces va engager à Sancoins la construction d’une maison de santé pluridisciplinaire de1 000 m² sur le site de l’ex-usine Rétif. Les travaux sont évalués à 1,5 M€. A Bourges, les travaux pour le futur palais des sports vont se dérouler en continu jusqu’à l’automne 2015. Le montant prévisionnel du chantier est de 16M€. A l’issue de celui-ci, le nouveau palais des spor ts du Prado pourra accueillir plus de 5 000

spectateurs, contre 3 000 actuellement.

EURE-ET-LOIR Le PLU de Thivars prévoit d’urbaniser une zone de 1,2 ha, à l’entrée sud de la commune, pour l’implantation d’une ZAC. A l’est, une soixantaine de logements devraient voir le jour sur 3 ha. Le site de l’ancienne gendarmerie va, quant à lui, être requalifié en logements sociaux ainsi qu’en une maison médicale. Le site de l’ancienne fonderie FTS à Saulnières va être reconverti en logements sociaux et privés, bordés par un parc de 4,5 ha. Les bâtiments principaux seront démolis et la zone dépolluée.

INDRE-ET-LOIRE La CDAC a émis début juillet un avis favorable à la création du multiplexe cinématographique (9 salles) du groupe Davoine à Tours-Nord. Baptisé Ciné Loire, sa livraison est prévue pour début 2015. Le collège Le Parc de NeuilléPont-Pierre va être restructuré pour 11 M€ (externat, administration, logements de fonction). Les 6 500 m² existants seront déconstruits. Le bailleur Tour(s) Habitat va raser l’ancien lycée Ste-Marguerite à Tours afin de construire près de 11 000 m². Une centaine de logements et des commerces sont au programme. Les travaux

seront lancés au second semestre 2014.

LOIR-ET-CHER Le spécialiste blésois des peintures industrielles Eurocoatings débutera prochainement la construction d’une nouvelle unité de 5 700 m² sur la zone des Portes de Chambord à Mer. La livraison est prévue pour l’été 2014.

LOIRET Le groupe Areva, qui exploite une importante plate-forme de maintenance sur la ZA de la Pillardière à Sully-sur-Loire, a déposé un permis de construire de 2 500 m² de bâtiments. Les travaux pourraient commencer en 2014 pour une livraison en septembre 2015. La municipalité de St-Jean-le-Blanc a programmé la construction d’un complexe aquatique dont l’ouverture est prévue pour 2016.

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5 novembre 2013 6e conférence régionale de l’Innovation à Orléans

L’innovation en région Centre

N°25 - Septembre 2013

J o u r n a l

d ’ i n f o r m a t i o n

d e

l ’ A r i t t

C e n t r e

Quand « innovation » rime avec « design » Le design est l’un des piliers de l’innovation et de la compétitivité des entreprises… Surtout s’il s’agit d’un design « intelligent » ou d’un « éco–design », qui contribue à renouveler et rendre plus attractifs des produits ou matériaux existants. Il est un élément stratégique du développement des entreprises de la région Centre, au même titre que le savoir-faire technique, le marketing ou la finance. ien de plus banal qu’une boule de sapin de Noël. Pourtant, la SARL MT Déco (fabrication et distribution d’articles de décoration de Noël) créée par Jean-Philippe Thoër et son épouse, à Varennes-Changy (45), a réussi à la transformer en un produit hyper-créatif et « fashionnable » qui se vend dans le monde entier. Preuve qu’on peut innover et décrocher des marchés en retravaillant le design et la fonctionnalité d’un objet ordinaire. Pour échapper à la saisonnalité de leur produit, les gérants de MT Déco ont eu la bonne idée de réaliser des boules et bulles en plastique pouvant servir en de multiples occasions, tout au long de l’année. « Notre innovation a été de créer des boules en deux parties, de format XXL, jusqu’à 60 centimètres de diamètre, pouvant être utilisées en PLV, conditionnement, emballage ou loisirs créatifs, explique Jean-Philippe Thoër. Commercialisées sous la marque Ballkit, elles sont fabriquées sur place à Varennes et chez divers sous-traitants du Loiret, ce qui nous

R

permet de produire 24 heures sur 24, avec une qualité, une réactivité et des formats difficiles à trouver ailleurs. Elles peuvent être personnalisées selon la volonté de chaque client : gravées, colorées, rendues phosphorescentes, incassables, ignifugées, résistantes aux UV et aux intempéries, etc.». Les produits Ballkit (présentés et vendus sur le site www.ballkit.fr en six langues) deviennent ainsi des urnes, des présentoirs, des lustres, des sculptures ou des casques. Une princesse de Dubaï en a par exemple acheté pour remplir et décorer sa piscine le jour de son mariage ! Plus du tiers des boules « made in » Loiret sont vendues à l’export (en Europe et maintenant aux EtatsUnis et au Brésil). Un tel succès relève autant d’un bel effort d’imagination que d’un investissement financier très lourd, notamment pour le développement produits, les outils de production et communiquer efficacement sur le web. Pour autant, MT Déco ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « L’outillage est là, dans le Loiret, avec

conomie circulaire, énergéÉtique,transition croissance verte, mobilité durable, … sont les termes utilisés pour imager l’objectif que les acteurs économiques doivent avoir en commun : rendre soutenables les impacts environnementaux de notre mode de vie. L’éco conception (« éco design ») des produits ou des services est une réponse à cet objectif : elle permet de minimiser les impacts environnementaux sur l’ensemble de la durée de vie du produit (« du berceau à la tombe »). Cette démarche, qui possède depuis peu son arsenal de normes internationales, a fait l’objet de directi-ves européennes progressivement transcrites en droit national. Elle est prise en compte par l’ADEME et la Région Centre : dans le cadre du CPER 2007-2013, les aides financières ont bénéficié à une trentaine d’entreprises qui ont eu recours à des consultants spécialisés pour améliorer des produits, des services, ou « écolabelliser » leur activité (hôtels / campings). Parmi ces acteurs de l’écoconception, on peut noter actuellement la CCI de l’Indre qui porte une action collective en cours (pour l’Indre et les autres départements du Centre) visant 8 entreprises et l’UNAT Centre qui vise l’écolabellisation européen-ne de 4 de ses adhérents. Le pôle de compétitivité ELASTOPOLE est actuellement en phase de recrutement des entreprises pour une action collective « Ecoconception » qui vise les PME des régions Ile de France, Centre et Pays de la Loire. L’intégration de ces démarches dans les politiques sectorielles d’appui aux entreprises menées par la Région Centre est engagée. Par exemple, les aides à la modernisation des hébergements touristiques apportées par la Région sont plus importantes pour les établissements visant l’Ecolabel européen. La DR Centre de l’ADEME se mobilisera pour que ces démarches « transversales » se développent à plus grande échelle dans la prochaine contractualisation. Alain BOUDARD Directeur régional Centre de l’ADEME

“L’Innovation en région Centre” est éditée par l’Agence Régionale pour l’Innovation et le Transfert de Technologie (Aritt) Centre, 6 rue du Carbone, 45072 Orléans Cedex 2. Directeur de la publication : Armand Blottin. Impression : Vincent, à Tours.

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nos sous-traitants, et nos 3000 m² d’usine à 2 km de l’autoroute A77 et une heure et quart de Paris, analyse Jean-Philippe Thoër. Mais il nous faut désormais restructurer l’entreprise et pousser les feux en moyens de communication pour développer davantage le grand export et ainsi créer de nouveaux emplois dans le Loiret ». L’innovation par le design n’intéresse pas que les produits modernes, comme ceux en plastique. Sont également concernés les matériaux traditionnels, renouvelables, à l’instar du bois. Philippe Daney, designer et architecte rennais, vient d’entamer une collaboration avec OBM CONSTRUCTION (220 salariés, 70 M€ de CA), dont le siège est à Ormes (45), et qui dispose de deux usines à Chevilly (Loiret) et Mussidan (24), ainsi que d’une agence dans le Gard. Cette entreprise créée en 1988, mais dont l’activité existe depuis 1968, construit chaque année près de 50 000 m² de bâtiments industrialisés (à partir de parois préfabriquées en usine et assemblées sur site) pour les secteurs public et privé. « Notre designer-architecte nous apporte une vision globale sur toutes les utilisations du bois, témoigne Francis Lheure, PDG d’OBM. C’est un agitateur d’idées qui nous

emmène sur des pistes nouvelles, nous enlève nos œillères et soulève des questions novatrices que nous n’aurions pas imaginé nous poser dans notre métier plutôt conservateur. Il nous incite à utiliser des produits nouveaux et à augmenter la part du bois (français en particulier) dans la construction, nous aide à communiquer sur nos innovations techniques et à faire évoluer notre architecture ». De sorte qu’un bâtiment OBM ne ressemble à aucun autre ! L’association Arbocentre (de promotion du développement durable de la filière forêt-bois) propose depuis 2013 aux entreprises de première et deuxième transformation du bois qui désirent améliorer le design de leurs produits une subvention, financée par la Région Centre, correspondant à 50 % des dépenses plafonnées pour le recours à un ou plusieurs designers. « Le designer, qui se situe entre le styliste et l’ingénieur, ne se borne pas à apporter des conseils et créations esthétiques, insiste Pia MonnierWood, chargée par Arbocentre de mettre en contact designers et entrepreneurs. Il intervient aussi sur la fabrication, l’usage et la visibilité des produits de l’entreprise. Il contribue à améliorer un process permettant, par la réduction des

coûts, de se démarquer de la concurrence et d’accroître ses parts de marché ». Aux bâtisseurs, agenceurs et parqueteurs convaincus que « le design est l’avenir du bois, ce matériau innovant », comme l’affirme Luc Charmasson, président de France Bois Industries Entreprises (FBIE), Arbocentre offre l’opportunité de travailler tant avec de grands noms du design industriel que de futurs talents, grâce à un partenariat avec l’ESAD, l’Ecole supérieure des arts décoratifs d’Orléans. Car, qu’on se le dise, une entreprise qui fait appel au design réalise en 5 ans un chiffre d’affaires 20 % supérieur à celui de ses concurrents ! • CERTESENS : Centre d'Etudes et de Recherches sur les TEchnologies du SENSoriel. certesens@univ-tours.fr -Tél. : 02 47 36 12 30. • Dispositif Émergence Design dispositif de sensibilisation et d’accompagnement des entreprises au design initié par Orléans Val-de-Loire Technopole (Loiret). Site : http://emergencedesign-innovation.fr Tél. : 02 38 69 80 80. • Cécile Goyer, conseillère éco-industrie, CCI de l'Indre. Mail : ecoindustrie@indre.cci.fr Tél. : 02 54 53 52 65. • Pia Monnier-Wood /Art in Progress. www.art-progress.com - pia@art-progress.com.

Actualité au Centre Régional de Ressources de l’Innovation (CRRI)

« INNOVO’CENTRE : Rencontre Presse-Entreprises Innovantes du Centre » A l’initiative de l’Etat et du Conseil régional du Centre, l’ARITT a organisé le 4 juin 2013 une rencontre Presse-Entreprise afin de promouvoir des innovations développées par les entreprises de la région Centre. De nombreux médias nationaux et régionaux ont répondu présents (L’Usine Nouvelle, Reconquêtes Industrielles, Valeurs et Croissance, La République du Centre, RCF…). Les journalistes ont ainsi pu rencontrer neuf entreprises innovantes de la région Centre à la pointe dans leur domaine. La rencontre s’est déroulée sous forme de présentations des innovations alternées par des démonstrations et des essais de produits dans un showroom mis en place à cette occasion. page

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Actualités de l’innovation et manifestations en région Centre

CICE : création d’une plateforme Web dédiée pour accompagner les entreprises Une FAQ sur le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a été mise en place pour répondre aux questions des chefs d’entreprise sur www.mon-cice.gouv.fr Qui peut bénéficier du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ? Comment le calculer ? Comment sera-t-il restitué en 2014 ? La nouvelle plateforme mon-cice.gouv.fr répond à toutes les questions des chefs d’entreprises sur le CICE. À travers 10 onglets thématiques, elle aborde les interrogations les plus fréquentes et apporte à chacune un éclairage précis. Un formulaire est également disponible en ligne pour toute question complémentaire portant par exemple sur les salaires et rémunérations, les conditions pour bénéficier du CICE ou encore son préfinancement. Le service concerné s’engage à prendre contact avec l’entreprise dans un délai maximum de cinq jours. Plus d’infos sur : www.ma-competitivite.gouv.fr

L’initiation d’une démarche de collaboration internationale avec la Chine Le 7 juin, l’ARITT Centre a accueilli au Centre Régional de Ressources pour l’Innovation, une délégation de la province du Hunan, avec laquelle la Région Centre entretient des liens de longue date. Cette rencontre a permis la présentation de la Stratégie Régionale de l’innovation et la signature d’un contrat de collaboration avec l’IRIST (Institut de Recherche des Informations Scientifiques et Technologiques de Hunan).

Naissance de l’INSA Centre Val-de-Loire, fruit de la fusion de l’ENSIB et de l’ENIVL Suite à la publication d’un décret au JO du 21 juin 2013, le Groupe INSA (Institut National des Sciences Appliquées) annonce la création officielle de l’INSA Centre Val de Loire. Ce nouvel établissement résulte de la convergence de deux écoles qui fusionneront formellement le 1er janvier 2014 : l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Bourges (ENSIB) et l’Ecole Nationale d’Ingénieurs du Val de Loire (ENIVL). http://www.insa-centrevaldeloire.fr/

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Manifestations autour de l’Europe/International

LA SEMAINE DE L’INNOVATION AGRICOLE EN LOIR-ET-CHER DU 6 AU 13 SEPTEMBRE 2013 Lieu et contact : Chambre d'Agriculture de Loir et Cher. CS 1808 - 11-13-15, rue Louis Joseph Philippe - 41 018 BLOIS Tél : 02 54 55 20 10 (ligne directe) accueil@loir-et-cher.chambagri.fr www.loir-et-cher.chambagri.fr/semaine innovation

FORUM ODYSSEE 2013 Faites le plein de solutions pour votre développement à l’international ! Au programme de cette 3eme édition : ateliers techniques, tables rondes, espace Networking, rendez-vous experts pays, rendez-vous expert V.I.E, espace exposants, Trophées INPI de l’innovation et une grande conférence de clôture menée par Daniel Cohen, « Quels nouveaux modèles pour la croissance de demain ? Une réflexion sur le devenir de nos sociétés industrielles ».

CONFÉRENCE-DÉBAT « L’INNOVATION AU SERVICE DES RESSOURCES HUMAINES » INTERVENANT : MARC GIGET 24 SEPTEMBRE 2013 – 17H45 Lieu : Espace Clos Neuf : 2, rue du Clos Neuf, 37300 Jouélès-Tours - Conférence gratuite sur inscription et dans la limite des places disponibles à l'adresse suivante : collectif_emploi@reunica.com

Programme complet et inscriptions avant le 10 septembre sur : http://international.proforum.fr/

ÉVENEMENTS S2E2 : CONFÉRENCE DE PRESSE DU PROJET DE R&D COLLABORATIF "REMOTE WAKE UP" 19 SEPTEMBRE 2013 Conférence présentant les retombées du projet et les applications envisagées.

À l’occasion de MEDICA 2013, le salon n°1 du secteur médical, une convention d’affaires Enterprise Europe Network aura lieu du 20 au 22 novembre à Düsseldorf. L’objectif est d’aider les entreprises, les universités et les instituts de recherche à trouver des partenaires en Europe pour le développement commercial ou des partenariats technologiques. Cet événement international du domaine de la santé et des soins médicaux a une tradition de plus de 10 ans, c’est la plus grosse convention d’affaires du secteur. L’année dernière plus de 200 participants venus d’environ 25 pays ont participé aux rendez-vous d’affaires. Quand ? : 21 - 22 novembre 2013 Où ? : Messe Düsseldorf GmbH Messeplatz Hall 6/Galerie 40474 Düsseldorf Pour qui ? : Entreprises de la région Centre, laboratoires, centres de recherche, universités. Pourquoi participer ? : • Utilisez l'événement pour lancer de nouveaux business

AGENDA

• Rencontrez les fournisseurs de technologies innovantes de toute l'Europe et au-delà • Entrez en contact avec des partenaires potentiels • Établissez des contacts transfrontaliers pour les relations d'affaires à long terme Comment s'inscrire ? : Inscription en ligne avant le 06/11/2013 sur la plate-forme suivante : http://www.b2match.com/medica2013 Besoin d’informations complémentaires ? : Contact : ARITT Centre, Lucie Chamaret Mobile : + 33 6 83 35 67 24 Email : lucie.chamaret@arittcentre.fr

LES RENCONTRES DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE EN ENTREPRISE 26 SEPTEMBRE 2013 À l'occasion de 4 rendez-vous dédiés à la performance énergétique en entreprise, venez assister à la première conférence qui a pour sujet : « Entrepreneurs, réduisez votre facture d’énergie, parlons-en ». Lieu : Polytech à Tours - 18/20h LE JEUDI DE LA TECHNOPÔLE : SÉCURITÉ ALIMENTAIRE 3 OCTOBRE 2013 Lieu : L’ENSI à Bourges - 8h30/12h STIMULEZ LA CROISSANCE DE VOTRE ENTREPRISE AVEC LA PERFORMANCE GLOBALE: UN PETIT DÉJEUNER POUR DÉCOUVRIR COMMENT RÉUSSIR VOS INNOVATIONS SOCIÉTALES MI-OCTOBRE 2013 Le CJD organise mi-octobre un petit déjeuner découverte des outils de la performance globale et vous invite à participer au trophée de la performance globale Centre-Poitou Charentes en partenariat avec des étudiants de la région. Contact : Muriel Jorigny Tél. : 06 74 40 05 38.

Aritt Centre, 6 rueetdurédaction Carbone, Cedex 2. Conception MCM45072 PresseOrléans 14 boulevard Heurteloup 37000 Tours. 02 38 88 880210 • www.arittcentre.fr 47 •70contact@arittcentre.fr 60 00 - contact@lettrevalloire.com

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Cap Vert : le pays aux dix dimensions Dos à l’Afrique, face au Brésil, l’archipel du Cap Vert s’ouvre chaque année davantage au tourisme. Tant mieux. Car voici un pays où il fait vraiment bon s’évader, flâner et se reposer au contact d’une population très attachante. 55

Lamotte-Beuvron a misé sur le bon cheval A Lamotte-Beuvron, une écrasante majorité (87%) des commerçants estiment que la présence du parc équestre fédéral – siège de la fédération française d’équitation – est un atout local majeur. Cette tendance ne devrait pas s’inverser au vu des investissements annoncés. 56

Les tribulations d’un laqueur solognot La maître laqueur Rémi Maillard a élu domicile à Nançay, au cœur de la Sologne, où il entretient une solide réputation d’artiste féru de méthodes traditionnelles dont il est l’un des derniers représentants. 57

Jean-Louis Prochasson, luthier d’exception Depuis son discret atelier de Chanceaux-sur-Choisille, au nord de Tours, Jean-Louis Prochasson élabore des violoncelles pour les plus grands solistes internationaux. Des instruments d’exception, avec un supplément d’âme… et un délai d’attente de près d’un an.


Escapades

Ailleurs

Cap Vert, le pays aux Dos à l’Afrique, face au Brésil, l’archipel du Cap Vert s’ouvre chaque année davantage au tourisme. Tant mieux. Car voici un pays où il fait vraiment bon s’évader, flâner et se reposer au contact d’une population très attachante.

L

e malheur des uns fait le bonheur des autres. Les dérives des printemps arabes au Maghreb et au Moyen-Orient incitent de plus en plus de touristes occidentaux à préférer aux rives sud de la Méditerranée les chapelets d’îles qui s’étirent le long de la côte atlantique du nord-ouest de l’Afrique. Après Madère la Portugaise et les Canaries espagnoles, c’est désormais le Cap Vert qui a les faveurs des vacanciers européens. A juste titre. Les prix des

touristes l’an passé. Sal, Boa Vista et Maio, trois de ces îles (découvertes en 1456 par des navigateurs au service de la Couronne portugaise) sont plates et entourées de grandes plages de sable blanc propices au farniente ou au surf. Les sept autres, Santo Antão, Santiago, Fogo, São Vicente, São Nicolau et Brava, sont montagneuses et invitent à la randonnée. Toutes se distinguent par la volonté de développer un tourisme « durable », respectueux de l’environnement, et par l’accueil

taillement au croisement de trois continents (Europe, Afrique, Amérique du Sud). Pour autant il est déconseillé au touriste de se promener seul, à pied, la nuit, dans les rues et quartiers défavorisés des grandes villes du pays. Séjourner au Cap Vert, c’est d’abord prendre le temps de respirer l’air du large, de déguster un expresso corsé ou un cocktail au « grogue » (le rhum local), de se laisser bercer par un air de samba et les chansons de Cesaria Le port de pêche de Mindelo

séjours y ont sensiblement chuté et la plupart des dix îles habitées de cet archipel volcanique (4033 km², 435000 Capverdiens), situé à 500 km au large des côtes sénégalaises et mauritaniennes, sont désormais presque toutes prêtes à dévoiler leurs charmes, déjà goûtés par un demi-million de

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chaleureux que vous réserve leur population multi-ethnique. République et Etat indépendant depuis 1975, le Cap Vert jouit, en outre, d’une stabilité politique et sociale qui lui permet à la fois de jouer la carte du tourisme « mer et soleil » et son rôle d’escale maritime incontournable et de ravi-

Evora ou Ildo Lobo. C’est aussi profiter du vent et des vagues pour faire du windsurf, du kitesurf ou du bodyboard. Les amateurs de plongée y apprécient des sites peuplés d’une faune cosmopolite (raies, tortues, langoustes, poissons trompettes, perroquets, lutjans ou encore murènes,


dix destinations dont raffolent en « snack » les capverdiens) et des tombants tapissés d’éponges encroûtantes jaunes. Enfin c’est la possibilité pour les randonneurs de faire de multiples balades le long de chemins côtiers escarpés ou au cœur de paysages souvent surprenants. Même si les gros complexes hôteliers ont tendance à se multiplier sur ses îles les plus touristiques, le Cap Vert conserve des allures très agréables de bout du monde, une nature à la beauté sauvage et surtout une douceur de vivre qui doit beaucoup à la gentillesse de ses habitants.

Pour vous aider à choisir votre destination, voici un aperçu de principales îles du Cap Vert, par ordre alphabétique : Boa Vista : Cette île de plages (les plus nombreuses de l’archipel) et de dunes alimentées par le désert du Sahara est aujourd’hui la plus fréquentée par les touristes, devant Sal, avec plus de 40 % des séjours hôteliers du Cap Vert. Sa plage de Santa Monica fait 18 km de long ! Fogo : L’île mérite surtout la visite pour le parc naturel de l’impressionnant volcan de 2 882 mètres de haut (point culminant de l’archipel, dont la dernière coulée de lave ne date que de 1995) qui la domine. Un must pour les randonneurs bien chaussés et surtout en très bonne forme physique, car les moyens d’évacuation sont rares en cas d’accident… Il faut compter trois heures pour escalader 800 mètres de pente, en partant d’une altitude de 1 600 mètres. Mais c’est le prix à payer pour pouvoir bénéficier d’une vue à couper le souffle.

Maio : Avec ses plages peu fréquentées, cette île est, selon le vœu des autorités capverdiennes, appelée à devenir la prochaine « destination de rêve » de l’archipel. Sal : C’est là qu’est né le tourisme capverdien avec la création du fameux hôtel Morabeza, à Santa Maria, par des investisseurs étrangers. Comme son nom l’indique, en dehors de ses plages bordant une mer turquoise, paradis des wind et des kite surfers, mais aussi des plongeurs et des amateurs de pêche au gros, Sal est connue pour ses salines, notamment celle qui se trouve dans le cratère d’un ancien volcan et où l’on peut se baigner dans une eau 25 fois plus salée que l’océan. Santiago : Cette île héberge la capitale et plus grande ville (près de 130000 habitants) de l’archipel, Praia, ainsi que Cidade Velha, première cité coloniale fondée par les Portugais sous les Tropiques, en 1462, et inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 2009. On y déambule dans les antiques rues de la cité (en particulier la « Rua Banana »), on y visite de belles pierres, parmi lesquelles la forteresse São Filipe, et on y découvre une vue superbe sur la vallée de Ribeira Grande. Autre attrait de Santiago : le « Kriol Jazz Festival » de Praia, au mois d’avril. Santo Antão : Destination de plus en plus prisée par les randonneurs, cette grande île est couverte de majestueux pics montagneux (à l’instar du Pico da Cruz) et d’une belle végétation. Il y pousse de la canne à sucre, des papayes, des bananes et des mangues. Ses routes, sentiers et

INFORMATIONS PRATIQUES Y ALLER La plupart des vols se font par la compagnie nationale TACV : www.flytacv.com, mais aussi par Transavia et TAP Portugal (6 heures de vol). De nombreux voyagistes proposent désormais en tout compris les principales destinations du Cap Vert : Sal, Boa Vista, Sao Vicente…

DÉCALAGE HORAIRE Moins 2 heures avec la France en hiver ; moins 3 heures en été.

CLIMAT Tropical sec, avec une saison sèche de novembre à juillet et une saison humide d’août à octobre. Température de l’air annuelle moyenne: 25°C. Température de la mer : 22 à 26°C.

FORMALITÉS Passeport valable six mois après la date du retour et visa à acquitter à l’entrée du pays ou à récupérer auprès de l’ambassade du Cap Vert à Paris ou du Consulat du Cap Vert à Marseille.

MONNAIE L’escudo cap-verdien (CVE). 1€ = 110 CVE.

SANTÉ Pas de vaccin spécifique. Néanmoins tout voyageur allant du Cap Vert au Sénégal doit être vacciné contre la fièvre jaune et la vaccination contre les hépatites A et B est recommandée. Ne pas boire d’eau du robinet, seulement de l’eau en bouteille, et se brosser les dents également avec de l’eau embouteillée. Prévoir aussi une protection anti-moustiques. Enfin gare aux coups de soleil : pas d’exposition sans crème solaire d’indice élevé.

VÊTEMENTS Chapeau et lunettes de soleil ; vêtements légers en coton à manches et jambes longues. Vêtements chauds pour le soir, voire en journée, car les îles peuvent être ventées.

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Escapades

Ailleurs

La ville de Mindelo sur l’île de São Vicente.

NOURRITURE La cachupa, le plat national, sorte de ragoût à base de maïs et de haricots noirs, avec de la viande, du thon ou des légumes ; le churrasco, de la viande grillée, généralement du poulet ; du poisson : la garupa (le mérou) et surtout l’atum (le thon).

ACHATS Des CD de musique capverdienne et des objets d’artisanat africain pour l’essentiel.

PLONGÉE SOUS-MARINE Parmi les clubs à recommander pour leur équipement de qualité et leur encadrement, Dive Tribe à Sao Vicente. E-mail : dive.tribe@aol.com. Site : www.dive-tribe.com. Attention : les plongées peuvent se révéler très sportives en raison des courants en divers spots de l’archipel et il n’existe pas de caisson de décompression au Cap Vert. Donc prudence !

sommets offrent de magnifiques panoramas sur des vallées verdoyantes et sur l’Océan atlantique. Enfin ses fonds marins regorgent, dit-on, d’une faune à écailles exceptionnelle : le club de plongée de São Vicente projette d’ailleurs de s’y installer l’an prochain. São Vicente : C’est l’île « culturelle » du Cap Vert et la patrie de feue Cesaria Evora, la diva aux pieds nus, dont l’imposante statue trône à l’entrée du récent aéroport. São Vicente accueille également chaque année un grand festival de rock-reggae durant l’été, un

LANGUES PARLÉES Portugais, créole capverdien (mélange de portugais et de dialecte africain), espagnol, français, anglais.

POUR EN SAVOIR PLUS • Ambassade du Cap Vert à Paris : Tél. : 01 42 12 73 50 Courriel : ambassade-cap-vert2@wanadoo.fr. • Consulat du Cap Vert à Marseille Tél. : 06 86 42 30 35 - 06 25 88 64 16 Site : www.consulatducapvert.com.

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CAP VERT

festival international de théâtre en septembre et un splendide carnaval en février. Ce caillou volcanique dénué de végétation, à l’exception des oasis de la vallée de Calhau, a pour capitale Mindelo, charmante cité aux maisons coloniales avec leurs façades bariolées, ses bars musicaux et son port animé. La magnifique plage de San Pedro (2 km de long) est un spot réputé de windsurf et le point de départ de plongées tranquilles le long et dans les grottes de la côte rocheuse qui tombe à pic dans la mer… Jacques Huguenin


Lamotte-Beuvron a misé sur le bon cheval A Lamotte-Beuvron, une écrasante majorité (87 %) des commerçants estiment que la présence du parc équestre fédéral – siège de la fédération française d’équitation – est un atout local majeur. Cette tendance ne devrait pas s’inverser au vu des investissements annoncés. amotte-Beuvron, heureuse bourgade du Loir-et-Cher de quelque 4 600 habitants, est au grand galop. Jouissant déjà d’une notoriété relative grâce aux sœurs Tatin – créatrices du dessert éponyme– qui y naquirent, la ville est aujourd’hui la terre d’accueil du troisième site équestre mondial,

L

va compléter l’offre de séminaire », se réjouit Fréderic Bouix, très investi dans les divers projets. La FFE devrait même forcer l’allure : 17M€ d’aménagements sportifs pour le projet « Carré International » viennent d’être annoncés. Il s’agit de bâtir des infrastructures d’accueil tels des terrains

après Lexington (Kentucky) et Aix-laChapelle (Allemagne). De surcroît, la fédération française d’équitation (FFE) y a installé son siège social (en 2007) et administratif (début 2012). L’entité juridique n’a toutefois pas attendu son emménagement pour participer au développement économique du parc équestre fédéral (PEF) : « Cela fait plus de dix ans qu’on aménage pour un montant d’investissement d’environ 2 M€ par an », nous indique Fréderic Bouix, délégué général de la FFE. Construction d’un hôtel ** d’une capacité de 40 chambres, projet de construction d’un amphithéâtre de 200 places à horizon 2015, développement de l’offre de séminaire, restauration du château afin d’y dresser un restaurant et une salle de réception, beaucoup de réalisations concrètes sont à mettre au crédit de cette fièvre équine. « L’interface avec le château

sportifs, des aires de boxes démontables ou encore un stade équestre de 6 000 sièges ainsi qu’une esplanade mobile d’une capacité de quelque 20 000 places pour répondre aux standards des compétitions internationales. « L’image d’organisateur équestre de la France est importante », admet le délégué général de la FFE. «Il faut que le parc équestre de Lamotte se positionne na-

turellement comme organisateur de grands événements type Grand Prix Continental ou, éventuellement, JO », précise Pascal Bioulac, directeur du PEF. Au-delà de sa stricte aura sportive, le PEF est un puissant stimulant de l’économie locale : d’après une étude basée sur l’analyse des données internes à la FFE en 2010, son fonctionnement génère plus de 35 M€ de retombées économiques pour la région Centre. Cette somme prend en compte les flux économiques directs des activités du parc, les dépenses des visiteurs hors du site en hébergement, restauration, tabac, etc. et les dépenses des bénéficiaires des retombées directes et indirectes au niveau régional. Grisé par la mise en valeur de son parc, Pascal Bioulac a déjà soumis un nouveau projet à moyen terme qui emballe les élus locaux : la création d’un espace culturel d’une surface de 50 à 100 ha sur les races de chevaux à travers le monde. Il ne reste plus qu’à séduire les investisseurs. Marianne Murat

Lamotte-Beuvron remise en selle Alain Beignet, maire socialiste, peut se féliciter du dynamisme et de l’essor de sa commune : regroupement des activités R&D du pôle thermique du groupe tourangeau Minerva au sein des locaux de sa filiale Hebco Thermique, investissement de 600 000 € d’Usiplast, spécialisée dans la transformation des plaques plastiques, afin de monter sa surface à 3 000 m2, agrandissement à 675m2 de locaux et 1,13 ha de terrains pour le groupe Benoît Marchand, réputé pour ses obstacles de cross en bois... Les projets sont légion à LamotteBeuvron où s’ajoutent de grands travaux d’aménagement urbain (restructuration de l’esplanade municipale, projets de logements sociaux, crèche multi-accueil, agrandissement du Carrefour Market...).

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Escapades

Les tribulations d’un

laqueur solognot

La maître laqueur Rémi Maillard a élu domicile à Nançay, au cœur de la Sologne du Cher, où il entretient une solide réputation d’artiste féru de méthodes traditionnelles dont il est l’un des derniers représentants.

I

nstallé à Nançay, au cœur de la Sologne du Cher, l’artiste Rémi Maillard entretient à 56 ans une sublime tradition vieille de 8 000 ans, qui a pris sa source en Chine et a été codifiée au Japon : il s’agit du métier de laqueur, «une école d’humilité et de patience tant l’apprentissage est lent et éprouvant », indique Rémi Maillard qui regrette qu’ils ne soient plus qu’une poignée d’artisans d’art en France à entretenir la flamme. «D’une part, les apprentis qui seraient intéressés à reprendre le témoin sont vite dissuadés de continuer, d’autre part, les laqueurs répugnent toujours à dévoiler leurs techniques. Ce n’est pourtant pas du tout mon cas», indique ce disciple d’un des fils de Jean Dunand, l’un des plus grands maîtres laqueurs européens qui eut son heure de gloire dans les années 20 en plein mouvement Art Déco. L’artiste solognot qui tient une boutique de décoration à Nançay et un atelier près de Vatan, est à la fois sculpteur et utilisateur de vernis et de pigments minéraux qu’il plaque, « uniquement au pinceau », sur des à-plats (panneaux décoratifs) ou sur des volumes. Les objets travaillés par le maître sont le plus souvent recouverts de 18 couches de laque, de vernis naturels et

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d’incrustations. « Pas question, comme certains, de travailler au pistolet, je ne fais pas dans la carrosserie industrielle » s’emporte ce puriste qui excelle dans certaines techniques dont il est probablement l’un des derniers représentants. Rémi Maillard s’est ainsi forgé une réputation mondiale dans l’incrustation minutieuse… d’œufs de canne préalablement concassés qui requiert un savoir-faire exceptionnel. Très connu dans le milieu des amateurs grâce à une intense activité de participation à des expositions et à des galeries qui l’ont amené à courir la planète, Rémi Maillard écoule ses œuvres, « de plus en plus monumentales », s’étonne-t-il lui-même, en les cédant à des passionnés d’art et de décoration… dotés d’assez bons moyens financiers. « Ces œuvres ne sont pas si chères que ça, le plus souvent moins de 10 000 €. Les marchands d’art me remontent d’ailleurs suffisamment les bretelles et me reprochent de brader mon talent». Certains de ses clients fortunés, parfois très connus, acquièrent fréquemment ces pièces uniques pour décorer leurs riches et discrètes demeures solognotes. Mais ce n’est pas toujours le strict amour de l’art qui déclenche l’acte d’achat. « Souvent, mes clients sont conseillés par des spécialistes de la gestion du patrimoine », constate l’artisan. Le Maillard aurait-il

la cote sur le marché de l’art ? « Ce que je sais, c’est que ma participation récente à certaines manifestations, comme une exposition organisée au Sénat à l’invitation de Gérard Larcher, ont précipité cette notoriété », juge sereinement Rémi Maillard qui a conscience de participer à l’attractivité de la région. « On vient voir Maillard à Nançay », se rengorge-t-il en se félicitant de ce succès qu’il doit autant à sa boutique de décoration qu’à ses productions strictement artistiques. Lorsque Rémi Maillard prépare une exposition – qui peut présenter jusqu’à une soixantaine de pièces – comme celle qui devait se tenir au Couvent des Cordeliers de Châteauroux à l’heure où nous écrivons, l’artiste travaille sans relâche, «parfois jusqu’à 20 h par jour». Un engagement harassant à la mesure de la difficulté de cette discipline. Jean-Christophe Savattier


Jean-Louis Prochasson,

luthier d’exception

Depuis son discret atelier de Chanceaux-sur-Choisille, au nord de Tours, Jean-Louis Prochasson élabore des violoncelles pour les plus grands solistes internationaux. Des instruments d’exception, avec un supplément d’âme… et un délai d’attente de près d’un an.

U

n chemin de terre au détour du hameau de Langennerie, à l’écart du village de Chanceaux-sur-Choisille, sur le plateau situé au nord de Tours. Une ancienne fermette joliment restaurée mais sans ostentation. C’est là, en toute discrétion, que travaille l’un des luthiers les plus réputés de France. La renommée de Jean-Louis Prochasson pour la réalisation de violoncelles dépasse largement les frontières hexagonales. Dans le milieu des musiciens, son nom est devenu une marque, on « joue un Prochasson» comme on pilote une Ferrari. C’est pourtant en toute simplicité qu’il reçoit dans son atelier soigneusement ordonné. Sur l’établi, deux coffres de violoncelles sont en cours d’assemblage. « C’est une commande exceptionnelle, expliquet-il. D’habitude, je réalise un seul violoncelle à la fois mais j’ai répondu à la demande de deux amies violoncellistes qui voulaient avoir toutes les deux des instruments identiques. Elles sont venues jouer ici pour que je perçoive mieux leur personnalité. Leurs violoncelles seront très similaires mais avec de petites différences pour tenir compte de leur morphologie et de leur style. Nous les avons appelés « Duport et Dupord », en référence au Dupont et Dupond de Hergé et au Stradivarius de Rostropovitch qui a appartenu à Jean-Louis Duport ». La création de ces deux violoncelles jumeaux va lui demander encore de longues semaines d’un patient travail d’ajustement et de finition pour atteindre un niveau proche de la perfection et la sonorité particulière d’un

Prochasson. « On dit de mes violoncelles qu’ils ont un peu de velours sur le la, explique-t-il dans un sourire. Ils ont un timbre plus suave qui peut d’ailleurs déconcerter les jeunes violoncellistes mais qui est ma marque de fabrique ». Rien ne prédestinait Jean-Louis Prochasson à devenir luthier. Après une formation de graphiste, il part en Italie pour découvrir les ateliers de lutherie de Crémone, la patrie d’Antonio Giacomo Stradivari, dit « Stradivarius». Pendant plusieurs années, il va « tourner dans les ateliers » pour s’imprégner d’un savoir-faire issu de plus de trois siècles d’excellence. « C’est un métier d’expérience, résume Jean-Louis Prochasson. Même s’il existe une remarquable école de lutherie à Mirecourt, dans les Vosges, il faut se frotter à la matière et pratiquer pendant de nombreuses années avant de commencer à comprendre». Une fois son parcours initiatique achevé à Crémone, Jean-Louis Prochasson s’installe comme luthier à Paris en 1989, rue de… Turin. Partageant son atelier avec une archetière, il va petit à petit perfectionner son art et construire sa renommée d’expert dans la réalisation de violoncelles. Installé en Touraine depuis 2003, JeanLouis Prochasson poursuit son œuvre avec la même passion. Il réalise trois à quatre violoncelles par an, en alternant avec quelques violons et altos. Il leur donne une personnalité unique résultant d’une alchimie complexe entre la

qualité de l’érable ou du peuplier, le façonnage de parois de quelques millimètres d’épaisseur, l’utilisation de propolis à l’intérieur du coffre… et un tour de main qui reste secret. Ce niveau d’excellence a un prix, de l’ordre de 30000 € pour un violoncelle, et se fait désirer puisqu’il faut compter près d’un an d’attente avant de recevoir son instrument. Mais ce sera un Prochasson ! Bruno Villeneuve

Jean-Louis Prochasson et ses deux violoncelles “jumeaux“.

La Lettre La Lettre Valloire Valloire - Septembre - Mars 2013 57 61


Carnet RÉGION Pierre Arnould a été nommé président du conseil d’administration de Touraine Logement. Il succède à Yolande de la Cruz. De formation juridique, Pierre Arnould est entré dans le réseau des Caisses d’Epargne en 1990. Directeur général de la société de développement régional Champex – contrôlée par la Caisse d’Epargne ChampagneArdenne – de 1994 à 2004, il devient ensuite membre du Directoire de la Caisse d’Epargne d’Alsace puis de Loire-Centre le 1er février 2011. La Caisse d’Epargne Loire-Centre est l’actionnaire majoritaire de Touraine Logement.

RÉGION Sabine Guillien, directrice commerciale de la filiale Cofély Ineo, succède à Guillaume Normand au poste de déléguée régionale de GDF Suez en région Centre. Ce dernier devient directeur délégué Rhône-Alpes Bourgogne de GDF-Suez. Gérard Morin a été réélu à la tête de la Chambre régionale des métiers jusqu’en 2015. La majorité des sièges de la Chambre est détenue par l’UPA (Union professionnelle artisanale). Maurice Barate, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans l’administration pénitentiaire, devient secrétaire général de la Préfecture de Région, poste basé à Orléans. Catherine Vincent est nommée directrice de la Carsat Centre, la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail. Elle était auparavant directrice déléguée de la Caisse primaire d’assurance maladie de Loire-Atlantique. Marie Hertzog vient d’être nommée directrice régionale LCL

Ouest Val de Loire en remplacement de Pierre-Henri Chevillard ; elle supervisera 26 agences commerciales réparties sur l’Indre-et-Loire, l’Indre et le Loiret-Cher.

CHER Guillaume Bouquant va succéder à Bertrand de Solages, l’actuel directeur de l’usine Michelin de Bourges spécialisée dans la fabrication de pneus d’avions. Ce dernier s’apprête à prendre la direction de l’usine de Vannes (56) du groupe clermontois.

EURE-ET-LOIR

Daniel Catalan a été nommé directeur de l’OPHLM de Dreux par le conseil d’administration de l’Habitat drouais. Il succède à Philippe Drujon, évincé en début d’année ; il prendra ses fonctions le 2 septembre prochain

INDRE-ET-LOIRE

gère le réseau de distribution électrique français, compte près de 300 emplois dans le département. Le directeur de la Société giennoise de chaudronnerie Pierre Laurent devient président du Mepag, le mouvement des entreprises du pays giennois qui regroupe 65 entreprises et représente 6 500 salariés. Il succède à Jean-Pol Launois, directeur de Shiseido Gien.

LOIR-ET-CHER Gérard Leroi, qui a notamment dirigé le site blésois de Valeo, prend la tête de la délégation départementale du CRA (Cédants et repreneurs d’affaires). Il succède à Francis Blommaers, fondateur du CRA ; ce réseau d’experts possède un portefeuille de 600 cédants et 1 400 repreneurs.

LOIRET Fabrice Janicot a pris la direction de l’agence Orléans République de la Société Générale, qui est la plus importante du départe-

L’Udel a officiellement élu à sa tête Benoît Loinceint pour une durée de 3 ans. Ce chef d’entreprise de 53 ans, propriétaire de 6 restaurants Quick en région Centre, succède à Olivier Renaudeau qui a quitté son siège pour convenances personnelles. Fabienne Loréal a pris la tête de l’usine Otis de Gien, qui emploie 600 salariés. Elle a intégré le site en 1997 comme ingénieur en mécanique. Elle succède à Geneviève Dauvergne, nommée au siège mondial de l’entreprise à Farmington aux Etats-Unis.

INDRE

Pascal Osmont, directeur du développement économique de l’agglomération chartraine depuis 2006, vient de quitter ses fonctions. Le nom de son successeur n’est pas encore connu.

Claude Paris a été réélu à la tête du Medef Touraine pour deux ans. Il est associé au cabinet Geoplus, dont le siège social est à Tours ; Geoplus possède quatre agences en région Centre,

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à Amboise et Château-Renault ainsi qu’à Montrichard et St-Aignan (41).

ment. Il occupait depuis 2010 le poste de responsable des relations avec la clientèle des particuliers à la direction régionale Haute Bretagne. Il succède à Bénédicte de Couasnon. Jean Candiago devient directeur territorial d’ERDF pour le Loiret ; il succède à Pascal Pouzac qui a été désigné directeur délégué pour la région. ERDF, qui

Manuel Flam, ex-candidat PS à la mairie de Châteauroux, a quitté durant l’été la direction du cabinet de la ministre du Logement Cécile Duflot pour prendre la direction générale de la Société nationale d’immobilier (SNI), une filiale de la Caisse des Dépôts qui gère notamment 275 000 logements sociaux et intermédiaires.




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