AHK Bilatéral - Magazine n°49

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Interview avec le nouvel Ambassadeur du Maroc en Allemagne, Omar Zniber Omar Zniber est né le 2 septembre 1956 à Salé, il a obtenu en 1996 un Doctorat en Droit International Public sur la Succession d’Etat et les Traités de frontières en Afrique à l’Université Paris II. Il a ensuite occupé plusieurs postes à responsabilités au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Omar Zniber a été Ambassadeur en Slovaquie ayant sa résidence à Vienne, puis Ambassadeur en Autriche avant d’être accrédité en avril 2003, en qualité d’Ambassadeur, représentant permanent auprès des organisations internationales à Vienne, et Ambassadeur en Slovénie à partir de 2004. Depuis décembre 2011, il est Ambassadeur de SM le Roi en Allemagne.

« L’Europe doit prendre note du fait que le Maroc est une véritable plateforme dans ses relations avec les autres régions comme l’Afrique de l’Ouest et la zone sud de la Méditerranée. » Après vos fonctions en Slovaquie, Autriche et Slovénie, vous êtes nommé Ambassadeur du Maroc en Allemagne en décembre 2011. Qu’est-ce qui vous lie personnellement à ce pays ? A titre personnel, j’ai des relations très poussées avec les diplomates allemands et je les apprécie beaucoup. J’ai été impliqué dans la représentation de mon pays au sein des organisations internationales et aussi directeur des organisations des Nations Unies dans notre ministère à Rabat. Donc, j’ai appris à travailler avec les collègues allemands sur beaucoup de dossiers, en particulier sur les questions de désarmement, de non-prolifération, mais aussi sur les questions humanitaires et de l’environnement auxquelles l’Allemagne attache une très grande priorité dans sa politique étrangère. Ce qui me lie aussi personnellement à l’Allemagne, c’est qu’en tant qu’observateur, je porte une attention particulière sur l’évolution de votre pays depuis de nombreuses années sur tous les plans. Au sein de l’Union Européenne, l’Allemagne a joué un rôle historique fondamental dans la construction de l’UE depuis l’époque du Chancelier Adenauer jusqu’à aujourd’hui, sans oublier le rôle éminent joué par le Chancelier Kohl. J’ai aussi suivi de très près le processus de réunification de l’Allemagne qui a été un moment historique fondamental. L’Allemagne a aussi joué un rôle dans la réussite de l’élargissement de l’UE et de l’intégration des anciens pays de l’Est. Je pense que l’Allemagne est au cœur de l’Europe et c’est un pays qui est aussi exemplaire dans d’autres domaines, par exemple dans la gestion des relations sociales. Aujourd’hui, le pays tient en Europe un rôle de locomotive au niveau économique, industriel et financier. Sur un plan plus personnel, j’essaie de comprendre au mieux la vie des Allemands, au jour le jour (il rit), même si je n’ai pas beaucoup de temps parce que la tâche est assez dense. Je vois aussi à quel point le pays est bien organisé, combien il a une richesse culturelle très importante et en particulier dans la ville de Berlin. Quel a été votre première mission en tant que nouvel Ambassadeur du Maroc en Allemagne et quelles sont vos priorités dans le cadre de cette mission ? Ma première mission a été de prendre contact avec mes homologues allemands aussi bien avec les responsables au niveau du Ministère des Affaires Etrangères, du Bundestag et bien sûr du réseau de contact de l’Ambassade à différents niveaux, comme les associations avec lesquelles nous travaillons et aussi de prendre contact avec le représentant de notre communauté établie en Allemagne. Mais j’ai eu à gérer avec mes collègues ici au niveau de l’Ambassade les nombreuses visites de nos responsables parmi lesquelles celle de Monsieur le Ministre-délégué des Affaires Etrangères, celles également d’autres représentants ministériels qui sont venus, y compris le Ministre du Tourisme et d’autres responsables marocains qui viennent de façon périodique dans le cadre du renforcement de nos relations bilatérales. Bilatéral —

J’ai aussi eu à m’occuper de la visite des responsables allemands à Rabat en l’occurrence celle de Madame Cornelia Pieper et récemment celle de Monsieur Kauder qui est le Président de la fraction CDU/CSU au Bundestag et qui se trouve actuellement au Maroc. De même, nous avons assuré le suivi d’autres questions importantes dans le calendrier : la signature prochaine de la création de la commission économique mixte entre nos deux pays ainsi qu’une convention de partenariat privilégié entre le Maroc et l’Allemagne dans le domaine des énergies renouvelables. Nous préparons aussi le lancement d’autres activités dans les semaines et mois à venir au niveau de l’Ambassade en espérant renforcer au mieux nos relations. Nous avons également en cours des négociations bilatérales qui concernent le financement de la coopération pour le développement en mai prochain à Bonn et à Berlin. Aussi, je l’espère, nous aurons des rencontres politiques de haut niveau pour continuer notre dialogue. Je tiens aussi à souligner en particulier que nous avons des contacts étroits, des consultations entre nos deux diplomaties sur les questions actuellement traitées au niveau du conseil de sécurité, le Maroc et l’Allemagne étant membres non-permanents cette année. A votre avis, dans quels secteurs existent-t-ils encore des potentiels pour une collaboration plus étroite entre l’Allemagne et le Maroc ? Le Maroc a une économie qui a des références importantes dans le contexte actuel, malgré la crise financière qui frappe un peu partout. En termes d’opportunités, un potentiel de développement de coopération existe sans nul doute. Vous avez vous-même fait référence au secteur des énergies renouvelables : nous avons des investissements importants qui vont être réalisés dans le solaire, dans l’éolien et aussi dans l’efficacité énergétique. Etant donné l’expérience et le potentiel technologique extraordinaire de l’Allemagne dans le domaine de la construction automobile, le Maroc offre une plateforme d’accueil des investissements avec des avantages comparatifs tout à fait reconnus par rapport à d’autres zones en Méditerranée mais même aussi en Europe. Je pense qu’il existe aussi des potentiels dans le domaine de l’agro-industrie, la mise en valeur de nos produits agricoles et aussi dans le domaine de pèche, parce que le Maroc a aujourd’hui un potentiel de capture qui dépasse le 1 million et demi de tonnes de poissons. Et nous avons ce projet halieutique avec la mise en place d’un pôle industriel dans la région d’Agadir. En dehors de ces secteurs économiques nous voyons aussi des possibilités de coopération dans le domaine éducatif et de la formation professionnelle pour lesquels des contacts ont été établis. Nous espérons pouvoir construire dans un futur proche des institutions maroco-allemandes. Nous avons un potentiel si l’Allemagne a besoin de compétences qualifiées marocaines dans différents domaines. Si ce besoin émergeait un jour - avec l’apprentissage de la langue allemande au Maroc pour ces jeunes et avec la possibilité de les faire venir en Allemagne - je pense que ce serait un domaine de coopération auquel nous pourrions donner de l’importance.

12 — avril 2012


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