Capsule Avril 2017

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

TABLE DE S M ATI ÈRES

3 8 COMITÉ CAPSULE 2016-2017 Équipe du Capsule 4 3 COACH DU MÉDICAMENT

0 4 ÉDITORIAL Valérie St-Louis

4 4 COCEP 2017

0 6 CAPSULE HISTORIQUE Valérie St-Louis

4 5 MARCHE ÉTUDIANTE

0 9 MOT DE LA DOYENNE Lyne Lalonde

4 7 JARDIN DE PIERRES Shima

1 0 MOT DU PRÉSIDENT Nicolas St-Onge

4 8 CHIALAGE ANONYME Maricia Sarkis

1 1 QUOI DE NEUF À L’AÉPUM?

5 1 LA PHARMANURSE Naomie Larose

4 6 PARADE DE MODE

1 4 QUATRE ANS DE PHARM.D Émilie Mégrourèche 1 5 LES HEURES DE STAGE EN QUATRIÈME Élicia Sarkis et Maricia Sarkis

5 3 CONCOURS : FAUSSE NOUVELLE PHARMACEUTIQUE 5 4 MOTS CROISÉS PHARMACEUTIQUES Audrey Desjardins

2 0 ENTREVUE AVEC CAROLE CYR Valérie St-Louis, Laurie Hudon-Germain et 5 5 Anna Wong 57 2 6 LE CONSEIL ÉTUDIANT INTERFACUL TAIRE, QU’EST-CE QUE C’EST? 61 Houda El Ghomari 64 3 1 VERS UN PHARM.D EN 7 ANS 3 3 L’OCCUPATION ISRAÉLIENNE AUX YEUX D’UN POÈTE PALESTINEN

Rusaila Shakhtur-Alqawasma

3 7 PROFIL DE PHARMACIEN (QeP) : PÉROU Carlos Alberto Castro Ruiz Page couverture par Chloé Vo ©

ORDONNANCE MAL FOUTUE À MANGER ET À BOIRE Julien Prévost HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE CE QU’ILS ONT DIT...

Révision Audrey Desjardins Houda El Ghomari Samira Belouadi Salam Bouhabel Léa Sara Naomie Larose Valérie St-Louis

Mise en page Sandra Savignac Illustrations Chloé Vo Photos Michelle Chen Chloé Vo

Les textes sont signés et représentent l’opinion de leur(s) auteur(s). Le Capsule, de même que l’association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal, n’endossent pas nécessairement les opinions exposées. De plus, la reproduction d’un ou des textes est acceptée sous la seule condition que la provenance soit inscrite sur la copie. Les textes et commentaires peuvent être déposés dans la boîte prévue à cet effet dans le local étudiant ou envoyés à l’adresse du Capsule: journalcapsule@gmail.com. Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Avril 2017

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

Éditorial

Un vent de printemps

D

e toutes les saisons, le printemps a toujours été ma préférée. J’adore les matins où tout renaît d’un hiver gris et blanc, où le soleil tente du mieux qu’il peut de réchauffer la brise du matin, souvenir d’une nuit encore fraîche. On se réveille au son des oiseaux qui gazouillent, les arbres bourgeonnent et font apparaître les premières feuilles d’un vert vif. Pour moi, c’est la saison du changement, du renouveau. Au moment où je vous écris ces dernières lignes d’éditorial, la rencontre du 27 mars est sur le point d’arriver. Quels en seront les résultats? Aurons-nous enfin un vent de changement printanier dans notre profession? Cette brise de fraîcheur, je nous la souhaite ardemment. Il est plus que temps que le gouvernement se réveille de son hibernation pour se rendre compte que la prestation des soins pharmaceutiques a bien changé depuis les dernières années. Les solutions, nous les avons déjà, il suffit de se faire écouter et de négocier en toute honnêteté! C’est pourquoi aussi il est important, à mon avis, de profiter de ces situations de bouleversement pour innover et se tenir ensemble. Plusieurs autres ont sûrement dit ces paroles avant moi! Peu importe, je tenais particulièrement à nous féliciter, les étudiants et étudiantes, pour avoir eu l’audace de démontrer cette solidarité lors de notre marche au COCEP. Si on s’habitue maintenant à tenir bon entre nous, il n’en sera que plus facile d’affronter d’autres tempêtes ensemble. Cette rencontre du 27 mars ne

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Par Valérie St-Louis (II) sera peut-être pas celle qui aura changé du tout au tout notre situation principale, soit l’impasse des négociations. Par contre, elle aura eu le pouvoir de nous donner une voix, les étudiants, de démontrer notre capacité à gérer les impacts d’une crise et tenter de faire bouger les choses pour prévoir notre avenir tel qu’on le conçoit. D’ailleurs, si on imagine ce futur, comment le voyez-vous? Pour ma part, je vois la rémunération sur les actes pharmaceutiques bonifiée, par exemple des opinions remboursées non seulement par la régie, mais par les assureurs privés aussi. Les opinions ne sont-elles pas une de nos valeurs ajoutées, et combien de pharmaciens se « privent » de les faire, car le patient est assuré au privé? Ou encore la mise en place d’un programme de révision de médicaments couvert pour s’assurer du traitement optimal des patients, particulièrement les plus vulnérables. Peut-être un regroupement de pharmaciens s’occupant uniquement des visites à domicile tant qu’à y être! La collaboration entre professionnels serait aussi à l’avant-plan, notamment entre pharmaciens d’hôpital et communautaires concernant les sorties d’hôpital. La rémunération serait quant à elle basée sur l’indice de complexité d’un dossier. Bref, prenez donc une pause d’après-midi sur un banc de parc à méditer sur votre avenir et comment vous le voulez. Sortez les idées mêmes les plus farfelues et notez-les. Dans quelques années, vous pourriez être surpris des changements qui peuvent se produire et de la contribution que vous y apporterez.

Le plus important dans mon message, c’est qu’il faut rester optimiste malgré les nuages qui planent sur nous. Bien sûr, d’autres orages viendront chambouler nos plans, mais le dicton ne dit-il pas « après la pluie, le beau temps »? Puis, parlant de changement, je vous invite à lire l’entrevue fort intéressante de ce dernier numéro avec Carole Cyr, une pharmacienne qui a osé innover sa pratique et sa vision de la pharmacie. Apprenez-en aussi davantage sur les dessous du cours CSS avec l’article sur le comité étudiant interfacultaire, sur la notion d’indulgence avec la traditionnelle chronique de la pharmanurse, et tentez de découvrir l’article du concours Poisson d’avril écrit par Anthony Larivière (II)! Pour conclure ce dernier numéro, je tiens à vous dire merci à tous, chers lecteurs et lectrices, de nous avoir suivis avec entrain pour une autre année! Profitez-en donc pour découvrir les membres qui se cachent derrière la production de votre journal préféré à la page 38. Pour une dernière fois, votre rédactrice en chef, Valérie


MEMBRE Impliquez-­vous à plus long terme en assistant aux réunions (environ aux 2 mois), en prenant part aux décisions de l’équipe pour la conception de chaque numéro et en distribuant le journal lors de sa parution ! Postes de membres :

VOUS POUVEZ TOUJOURS NOUS ENVOYER DES ARTICLES EN ÉTÉ ! Prochaine publication : à la rentrée en Août

Envoyez-nous vos articles au journalcapsule@gmail.com

IMPLIQUEZ-­VOUS AU CAPSULE ! Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs et de membres afin d’agrandir notre équipe et continuer d’offrir un journal aussi divertissant pour tous ! Consultez à droite les différentes implications possibles et n’hésitez pas à nous contacter pour d’autres informations !

Chroniqueur : Écrire à chaque édition dans une section réservée à vos textes Illustrateur : Concevoir la page couverture, la troisième de couverture et tout autre dessin Réviseur : Corriger le français dans les textes reçus Montage graphique : Faire la mise en page des éditions avec le logiciel InDesign (fourni par l’équipe) COLLABORATEUR

Vous préférez écrire à l’occasion sur un sujet relié ou non à la pharmacie ? Envoyez-­nous votre article sous format Word, sans limites de mots. Notre équipe se chargera de la mise en page et de la correction pour vous !


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Capsule historique

Le côté humoristique du Capsule… Par Valérie St-Louis (II) Depuis ses débuts, le Capsule est réputé pour sa source de potins et de blagues pharmaceutiques pour vous offrir des moments de détente entre les cours de 200 diapos qui s’enchaînent! De nos jours, les sections Citations de prof et des ordonnances mal foutues volent encore particulièrement la vedette. Qu’en était-il avant? Découvrez ce que l’équipe a trouvé durant ses recherches...

Pharmapotins Cette section, c’est l’ancêtre de la page Spotted pharmacie. Toutes les blagues et les « insides » entre les différentes cohortes y figuraient. À ce qu’il paraît, les gens venaient porter des potins sur des bouts de papier anonymes à l’équipe du journal pour que le tout soit publié… Et tous se ruaient sur cette section lorsque le numéro sortait!

Pris hors contexte aujourd’hui, ils peuvent sembler moins drôles, mais gageons que certains devaient soulever autant de commentaires que les « memes » sur notre page peuvent avoir en « like »!

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Capsule historique (suite)

Citations de patients Les citations de patients ont toujours été (et seront toujours!) source de rire. La preuve, en consultant les anciens numéros, nous avons trouvé une petite section qui y avait été dédiée! En voici l’extrait en photo. Comme quoi certaines choses changent dans notre domaine, mais d’autres resteront toujours pareilles! Et qu’on se le dise, qui n’aime pas raconter ses anecdotes de pharmacie entre deux caspatients dans les cubicules? ;)

Ordonnances mal foutues Avez-vous l’âme d’un détective? En pharmacie, c’est essentiel! Eh oui, la rumeur veut qu’en médecine, il y a un cours de calligraphie illisible 101. C’est pourquoi depuis plusieurs années, selon nos recherches, le Capsule s’efforce de vous faire pratiquer votre œil de lynx. Pour ce faire, rien de tel que de vieilles ordonnances mal foutues retrouvées aux archives à vous passer en examen! Malheureusement pour vous, afin de recréer exactement la réalité que nous vivons avec ExamSoft, les réponses corrigées ne sont pas disponibles.

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

Capsule historique (suite)

Section diverse Parlant d’examen, qui n’a jamais émis de commentaires sur nos examens à QCM? Que vous soyez adeptes ou non de cette formule, dites-vous qu’elle semble faire jaser depuis bien longtemps! Si on chiale autant, pourquoi ne pas en rire? C’est ce qu’une étudiante en 1991 a voulu faire en créant un examen à QCM sur les QCM! Plutôt rigolo à compléter! C’était la dernière chronique historique du journal qui soulignait la 40e édition du Capsule! En espérant que ces revues des anciens numéros sous différents thèmes vous ont plu et que vous en avez appris! Tout ce que nous pouvons souhaiter, c’est d’autres belles années de publication et que notre édition 2016-2017 figure dans une telle chronique dans le futur! 1

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Mot de la doyenne Aller au bout de ses rêves!

Par Lyne Lalonde

Chères étudiantes et chers étudiants,

C

omme vous le savez, notre Faculté s’est donné comme mission d’assurer un leadership fort en formation et en recherche sur le médicament et les soins pharmaceutiques. Être un leader, c’est avant tout croire qu’il est possible de réaliser ses rêves, même les plus fous. C’est aller de l’avant avec confiance et détermination. C’est braver notre réticence au changement et transgresser les frontières de notre zone de confort. Il est alors possible d’évoluer, d’innover, de changer le monde! Le soutien indéfectible de nos généreux donateurs est primordial dans l’atteinte de nos objectifs. Grand ami de la Faculté, monsieur Morris Goodman fait partie des philanthropes qui considèrent qu’il est important de soutenir son Alma Mater. Au fil des ans, il a contribué à la réalisation de plusieurs grands projets, dont notre magnifique agora (2003) et le soutien de notre secteur du Développement du médicament (2009). Monsieur Goodman a maintenant passé le flambeau à son fils David. Après plusieurs échanges fructueux, il me fait grand plaisir de vous annoncer le don de la Fondation de la famille Morris et Rosalind Goodman en vue de la création du Fonds de bourses pour le programme d’été en recherche de l’Université de Montréal et du nanoSTAR Institute de l’Université de la Virginie ainsi que d’une bourse pour le programme de Qualification en pharmacie (QeP). Grâce à cette contribution, nous soutiendrons financièrement nos étudiants et nous les encouragerons à aller de l’avant pour apprendre et pour se réaliser.

Ce don permettra à six étudiants (2 par année pendant 3 ans) d’effectuer un stage de 8 semaines à l’Institut NanoSTAR de l’Université de la Virginie aux États-Unis afin de développer et caractériser une formulation pharmaceutique basée sur une nanotechnologie. Ce stage sera suivi d’un séjour de 4 semaines à la Plateforme de biopharmacie. La bourse permettra de couvrir les frais de déplacement, d’hébergement et les dépenses courantes. Grâce à cette expérience unique, les étudiants sélectionnés pourront acquérir de nouvelles connaissances et développer des compétences dans le domaine des nanotechnologies, un secteur en pleine expansion. Cette année, nos deux récipiendaires sont : mesdames Ghina Moussa, étudiante au Pharm.D., et Argem Joy Sabuga, étudiante au BSPB. Par ailleurs, des employés de Pharmascience ont eu l’idée originale de souligner le 85e anniversaire de monsieur Morris Goodman de belle façon. Compte tenu de sa grande implication communautaire et de sa volonté à redonner à la collectivité, ils ont créé une bourse de soutien financier pour un ou une étudiante du programme de qualification en pharmacie (QeP). Les étudiants du QeP sont un exemple de courage et de persévérance. Il n’est pas facile de tout quitter : pays, parents, et amis et de faire sa place dans un nouvel environnement. Le Québec doit être une terre d’accueil ouverte à la diversité et bienveillante. Ce programme est d’ailleurs un modèle d’intégration pour ces pharmaciens qui arrivent chez nous.

De gauche à droite : Grégoire Leclair responsable D.É.S.S. et maîtrise en développement du médicament, Faculté de pharmacie; Mark Kester, directeur du NanoStar Institute de l’Université de la Virginie; David Goodman, chef de la direction de Pharmascience; Ghina Moussa, récipiendaire de la bourse du NanoStar, étudiante du programme Pharm D.; Sabine Aro, récipiendaire de la bourse du programme de Qualification en pharmacie; Argem Joy Sabuga, récipiendaire de la bourse du NanoStar, étudiante du programme BSBP; Céline Fiset, vice-doyenne aux études supérieures et à la recherche; Lyne Lalonde, doyenne de la Faculté de pharmacie; Denis Deblois, responsable du programme BSBP.

C’est dans cet esprit que la Fondation Goodman a octroyé une bourse à madame Sabine Aro, étudiante au QeP. En mon nom et en celui de l’ensemble des membres de notre Faculté, je félicite chaleureusement nos trois boursières. Bravo! Je suis également très reconnaissante envers la famille Goodman et leur Fondation qui ont fait le choix de miser sur la relève. Par leur soutien, ils permettront à trois étudiantes de notre Faculté d’aller plus loin et de réaliser leur rêve. Merci! Lyne Lalonde Doyenne

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Mot du président Mobilisation étudiante

D

e la mobilisation en pharmacie, impossible? Je pense que nous avons bien prouvé le contraire le mois dernier avec nos diverses actions et cela vaut la peine de le souligner! Au total, c’est 800 lettres qui ont été envoyées aux différents députés du Québec, et ce en moins de 3 jours. Est-ce que ça en a valu la chandelle? Après la réception des lettres, j’ai reçu au moins une dizaine de lettres de retour d’étudiants et d’étudiantes de leurs députés, indiquant qu’ils avaient bien pris connaissance du dossier et qu’il pourrait apporter le point au Ministre de la Santé. J’ai aussi reçu une lettre du Ministre des Finances ainsi que des messages du responsable des dossiers du milieu de la pharmacie pour l’opposition, Dave Turcotte. C’est d’ailleurs ce qui a

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Par Nicolas St-Onge (III) fait en sorte qu’il a posé la question au Dr. Barrette lors de la période de questions à l’Assemblée Nationale. Grâce à cet effort collectif, nous avons eu une belle visibilité au niveau politique! Ensuite, la marche dans les rues de Montréal le 19 mars fut un succès, avec plus de 200 étudiants et étudiantes de UdeM et ULaval. Avec un communiqué de presse et quelques articles de journaux, nous avons réussi à sensibiliser les médias et le Ministre à l’importance de la rencontre du 27 mars, si bien que La Presse voulait avoir des nouvelles le lendemain de la rencontre pour savoir les conclusions de celle-ci. Encore une fois, merci à tous ceux et celles qui se sont sentis concernés par l’enjeu des stages et qui ont marché

dans les rues! Je pense que nous venons de prouver, une fois de plus, la force des étudiants en pharmacie : la solidarité. Continuons à travailler ensemble et se serrer les coudes. :) 1


ACTUALITÉS

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QUOI DE NEUF À L’AÉPUM? Nom Nicolas St-Onge — Président Quoi de neuf Quelques semaines seulement avant la fin de l’année, je suis sans mot! Ce fut une année très mouvementée et je vous lève tous mon chapeau pour avoir passé à travers les multiples épreuves que représente le Pharm.D.! Sur une note plus positive, je suis confiant en regardant le nouvel exécutif qui prendra place le 1er mai prochain et je suis persuadé qu’il feront une équipe exceptionnelle. Nous avons défendu de gros enjeux cette année qui seront malheureusement d’actualité encore pour quelque temps et je n’ai aucun doute que l’équipe que vous avez élue sera en mesure de bien vous défendre! On lâche pas!!!

Nom Karoline Bondu — Coordonatrice à la vie étudiante Quoi de neuf Je commencerais ce dernier numéro du « Quoi de neuf AÉPUM? » en félicitant tout particulièrement les comités organisateurs du COCEP ainsi que de la Parade de mode! Ces deux événements ont été des moments marquants de la session et ils ont sans aucun doute demandé une organisation hors pair, vous avez su dépasser nos attentes. Le VUBER, le LaserQuest, la Soirée de Jeux, la Dégustation de vin en collaboration avec PSF, la Cabane à sucre se sont déroulés à merveille. Ces différentes activités entrecoupées par les quelques 5@7 nous ont tenu assez occupé(e) s ces temps-ci. Bien que toutes ces activités aient été organisées à des échéances rapprochées, le taux de participation a été constant jusqu’à la fin. C’est entre autres grâce à tous ceux et celles qui ont eu le courage de participer, peu importe leur charge de travail. Je vous remercie tous une fois de plus! Sur ce, je vous affirme que les activités socioculturelles sont terminées pour cette session. Ne partez pas en peur, il vous reste encore un 5@7 et le traditionnel Spectacle de talents du 27 avril, organisé par les premières années! Bonne fin de session à tous! — ox Karo —

Nom Laurie Hudon-Germain — Chargée aux affaires académiques Quoi de neuf Déjà la fin de la session! Merci à tous d’avoir participé en grand nombre aux activités que j’ai organisées au cours de la session et de toute l’année scolaire. Merci infiniment pour votre participation aux séances de tutorat et au programme de parrainage. Sachez que je demeure à votre entière disposition jusqu’au premier mai pour répondre à toutes vos questions de nature académique. Je passerai ensuite le flambeau à votre prochain. e acad qui, j’en suis sûre, saura poursuivre le travail débuté cette année! Pour répondre à des questions que j’ai reçues, le mémoire portant sur le Pharm.D. est en cours de rédaction et sera présenté à la Faculté d’ici la fin de l’année scolaire. Il vous sera bien sûr présenté également. Merci de la confiance que vous m’avez accordée tout au long de l’année, je vous souhaite une bonne fin de session et de bonnes vacances! Nom Guillaume Beaulieu-Pelletier — Trésorier Quoi de neuf Déjà avril! N’oubliez pas de faire vos rapports d’impôts. De mon côté, je suis en train de préparer nos états financiers pour notre exercice se terminant le 31 mai 2017. Ensuite, je vais produire notre rapport d’impôts durant l’été, pour économiser un peu de travail à mon successeur. Pour une deuxième année consécutive, je suis fier de vous annoncer que les finances de l’AÉPUM se portent très bien, malgré la diminution des commandites par rapport aux années précédentes. Nous avons été raisonnables dans nos dépenses, sans toutefois compromettre la qualité de la vie étudiante. Nous n’avons ni déficit ni surplus faramineux. Merci à tous d’avoir participé aux activités tout au long de l’année! J’espère que vous avez pris le temps d’apprécier votre année 2016-2017 à la faculté de pharmacie. Et j’espère que vous en garderez de bons souvenirs. Je vous souhaite à tous une carrière florissante et une famille épanouie! AVRIL 2017 – LE CAPSULE – 11


ACTUALITÉS

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QUOI DE NEUF À L’AÉPUM? Nom Kevin Tang et Mirza Akram Hossain — Équipe corporative Quoi de neuf Ça sent la fin de session! Il reste très peu de conférences pour stimuler la réflexion (financière ou intellectuelle!) ou juste stimuler les papilles gustatives… Ce fut une année remplie de conférences variées et nous vous remercions pour votre grande participation! Bonne continuation et bonne fin de session à tous! Nom Roger Sau — Représentant du comité sport Quoi de neuf Les pharmasports de la session se sont bien déroulés. Du côté des tournois interfacultaires, ça se déroule très bien. Merci pour votre participation. Nous tenons à souligner l’équipe de basketball pour avoir remporté la première place et celle de badminton pour avoir remporté la troisième place au niveau compétitif! La partie de Kinball profétudiante était un succès! Merci à tout le monde d’être venu. Nom Michelle Chen — Représentante du comité média Quoi de neuf Merci à vous tous et surtout à mon équipe de feu (Chloé, Leanne, Amy, Annie-Kim, Antoine, The Huy, Joey, Boyi et Dan Son) pour cette belle année :) Le comité média est tout nouveau et je suis très fière de tout ce qu’on a mis en place pour les futures cohortes. Merci à tous ceux qui ont utilisé ou aimé nos designs et photos! Bravo à Chloé Vo pour avoir été élue et bonne continuation. Si jamais ça vous tente de vous joindre à une magnifique équipe, je vous invite à en parler à moi ou Cholé Vo :)

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Nom Valérie St-Louis — Représentante du comité Capsule Quoi de neuf Déjà le dernier numéro de l’année! Que ça passe vite avec de si bons articles! Toute l’équipe tient à vous remercier de votre participation et de votre enthousiasme à la sortie de chacun des numéros! Ne manquez pas aussi le CAP-CEL, une édition hors-série qui vous présente le travail des membres exécutifs de votre association étudiante durant la dernière année ainsi que les nouveaux élus! Félicitations à Anna Wong, qui sera votre nouvelle rédactrice en chef! On vous dit à l’an prochain pour des numéros tout aussi garnis!

Nom Marie-Ève Gagnon — Représentante aux instances professionnelles Quoi de neuf ENFIN… Ça sent la FIN! J’en profite pour vous souhaiter à tous une belle fin de session et surtout bonne chance pour les examens finaux/PRÉFACE/stages, etc. De mon côté, j’ai encore plein d’activités à vous proposer qui arriveront en mai-juin! Continuez de lire l’infolettre pour avoir toute l’information. Finalement, n’oubliez pas qu’il y a toujours la possibilité d’assister à une formation qui vous intéresse même si elle n’a pas été proposée! Il suffit simplement de me joindre via Facebook ou par courriel pour m’en faire part! Je tiens à vous remercier pour votre confiance et c’est sans inquiétude que je passe le flambeau à celui ou celle qui me remplacera l’an prochain! Vous serez certainement entre de bonnes mains. :)


ACTUALITÉS

Le CapsulE, volume 40, no. 5

QUOI DE NEUF À L’AÉPUM? Nom Michael Floricel — Représentant des 3e années Quoi de neuf Tout va bien. Bonne chance pour le PRÉFACE. Nom Charles-Édouard Morel — Chargé aux affaires externes et vice-président Quoi de neuf Depuis le dernier Capsule, j’ai assisté aux 528e et 529e Conseils centraux de la FAÉCUM ainsi qu’au 73e Conseil des affaires sociopolitiques afin de continuer d’assurer la présence de notre association au sein des instances de la Fédération. Tout comme ce fut le cas pour notre association, l’arrivée du printemps a été synonyme d’élections pour la FAÉCUM. Pour les candidat·e·s au Bureau exécutif et au Conseil d’administration, cela signifiait une multitude d’entrevues avec les différentes associations du campus en préparation pour le Congrès annuel de la FAÉCUM où ils devaient présenter un discours et où avait ensuite lieu l’élection. Comme vous le saviez peut-être, Nicolas StOnge se présentait sur le Bureau exécutif à titre de Coordonnateur aux affaires académiques de premier cycle et je briguais moi-même un siège au Conseil d’administration. Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes encore à 1 semaine du Congrès et nous ignorons encore si nous avons été élus! Peu importe l’issue, je félicite les élu·e·s et les candidat·e·s de l’élection de l’AÉPUM ainsi que de celle de la FAÉCUM, qui sont tous et toutes des modèles d’implication d’étudiante.

Nom Melissa Doutre — Représentante du comité humanitaire Quoi de neuf C’est bientôt la fin. Nous aurons atteint un record en dons cette année. Merci à tous ceux qui ont participé à tous mes événements :) Le dernier événement a eu lieu le 6 avril soit le classique Défi têtes rasées. Cette année, nous avons eu un nombre record de participants, soit 11 personnes!!!! Nom Zina Ali — Représentante des 2e années Quoi de neuf Nous avons affronté encore une autre année ensemble! Je suis très contente d’avoir pu vous représenter cette année, ma chère cohorte 2015-2019. Bon succès pour vos examens et bon stage et on revient en force en septembre prochain! : D Nom Carlos Alberto Castro Ruiz — Représentant du QeP Quoi de neuf C’est déjà la fin de notre deuxième session! Des rencontres sont planifiées pendant le mois d’avril avec la direction de la Faculté pour leur communiquer nos projets. Parmi ces projets, on peut citer notamment : assurer la continuation et apporter des améliorations au programme de tutorat, implanter des ateliers, assurer une communication plus fluide avec les représentantes de la nouvelle cohorte, entre autres. En plus, je proposerai à la Faculté quelques activités à réaliser pendant la session d’été/automne 2017 qui auront comme objectif de renforcer notre intégration et surtout, d’assurer notre réussite lors des stages qui viennent. En effet, je trouve que les stages de fin de programme constituent un moment-clé dans notre formation, de là l’importance de bien se préparer psychologiquement et académiquement pour affronter cette période. Un gros merci à la direction de la Faculté de Pharmacie pour son soutien ainsi qu’à l’équipe sortante de l’AÉPUM pour nous faire part de leurs nombreuses activités.

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OPINION

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QUATRE ANS DE PHARM.D.

Par Émilie Mégrourèche (IV)

Déjà 2017! Mes années au Pharm.D. ont été marquées par beaucoup de mouvements dans le monde de la pharmacie. Cette année n’y fera pas exception. Avec le désistement des milieux de stage et la menace de retard dans la diplomation des étudiants, c’est une année bien mouvementée qui vient de passer. Bien que l’actualité ne nous a pas toujours apporté de bonnes nouvelles et nous a parfois laissé entrevoir une vision plus pessimiste de notre profession, c’est tout le contraire qui régnait dans le cœur des étudiants. Bien déterminés et motivés à faire changer les choses, ce sont des étudiants optimistes et pleins d’idées qui ont su défendre nos intérêts avec fierté encore cette année.

2) Impliquez-vous; vous ferez des rencontres extraordinaires, et vous aurez l’occasion de participer à des projets tous plus stimulants les uns que les autres; 3) Profitez-en! Quatre ans, ça passe trop vite. 4) Soyez optimiste, la profession connaît des changements importants et c’est le moment de la façonner à votre image, lui donner l’image que vous voulez lui donner. Tous ces changements sont une chance, saisissez cette occasion!

5) Et finalement, rêvez grand; les idées désabusement face à tous ces examens qui s’enchainent et n’arrêtent jamais! folles vont souvent bien loin! Malgré tout cela, je suis jalouse de vous Quatre ans plus tard, je regarde en voir continuer votre Pharm.D.; j’aurais Après quatre ans au sein de la faculté, arrière pour réaliser que je suis extrême- bien fait une année de plus ;) je réalise certaines choses et je me permets ment reconnaissante de la formation que Quatre années qui ont été des plus de vous donner ces cinq petits conseils j’ai reçue. Pour moi, c’est comme si c’était formatrices, des plus stimulantes, des hier : mon entrée au Pharm.D., la remise bien importants pour votre Pharm.D. : des sarraus, le stress pour 1150 qui a vite plus amusantes. Enfin, quatre ans qui ont 1) Ne vous mettez pas trop de pression, été remplacé par l’angoisse de ne pas avoir passé bien trop vite! 1 la pression viendra d’elle-même, inutile mon porte-nom en laboratoire puis le d’en rajouter;

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OPINION

Le CapsulE, volume 40, no. 5

Les heures de stage en quatrième Par Elicia Sarkis (IV) et Maricia Sarkis (IV)

En ces deux derniers mois de stages, il est facile de remarquer la fébrilité dans l’air pour les étudiants de quatrième. Nous avons bientôt fini cette année de stages, cruciale dans notre apprentissage. Effectivement, notre niveau de compréhension des pathologies et des traitements, ainsi que du fonctionnement en pharmacie communautaire et du système de santé en général a augmenté de façon exponentielle par rapport aux années précédentes. Cependant, nous sentons aussi un énervement chez plusieurs étudiants. Nous sommes exténués en ces deux derniers mois, alors que le rythme de stage ne fait pas preuve de beaucoup de tolérance. Chaque jour, nous entendons des histoires d’horreur chez nos collègues, ce qui est très contrariant.

Dans notre cas, nous voulions nous attarder sur les heures de stages, puisque plusieurs personnes s’en plaignent. Comme nous trouvions qu’il semblait y avoir beaucoup de disparités entre l’entente de 40 heures par semaine avec la faculté et les horaires vraiment vécus par les étudiants dans les milieux de stages, nous avons décidé de faire un sondage auprès de la cohorte. Ainsi, nous avons pu consulter 51 répondants, ce qui n’est pas nécessairement optimal, mais permet tout de même de pousser notre réflexion. Voici les résultats du sondage, présentés sous forme de tableau : Lors du premier stage en communautaire, combien d’heures par semaine faisiez-vous réellement en moyenne? Nombre d’heures/semaine

Nombre de répondants

% des répondants

40 h 13 25,49 % 41 h 3 5,88 % 42 h 9 17,65 % 43 h 5 9,80 % 44 h 4 7,84 % 45 h 11 21,57 % 46 h 2 3,92 % 47 h 0 0 % 48 h 1 1,96 % 49 h 1 1,96 % 50 h 2 3,92 %

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OPINION

Le CapsulE, volume 40, no. 5

Les heures de stage en quatrième (suite)

Environ un quart, soit 25,49 % des étudiants ayant répondu, disent faire des heures qui respectent l’entente avec la faculté, soit 40 heures par semaine. La majorité des étudiants, soit 63 % des répondants, font du temps supplémentaire qui ne dépasse pas 1 h supplémentaire par jour. 11,76 % des étudiants font plus d’une heure de temps supplémentaire par jour. Aucun étudiant ayant répondu ne dépassait 2 h de temps supplémentaire par jour. Lors du deuxième stage en communautaire, combien d’heures par semaine faisiez-vous réellement en moyenne? Nombre d’heures/semaine

Nombre de répondants

% des répondants

40 h 23 46,00 % 41 h 6 12,00 % 42 h 6 12,00 % 43 h 6 12,00 % 44 h 1 2,00 % 45 h 7 14,00 % 46 h 0 0 % 47 h 0 0 % 48 h 0 0 % 49 h 0 0 % 50 h 0 0 % 51 h 0 0 % 52 h 0 0 % 53 h 0 0 % 54 h 0 0 % 55 h 0 0 % 56 h 1 2,00 % 46 % des répondants avaient un horaire qui respectait l’entente avec la faculté de 40 h par semaine. La majorité des répondants, soit 52 %, font du temps supplémentaire qui ne dépasse pas 1 h supplémentaire par jour. Un étudiant (2 %) avait un horaire de 56 h par semaine, ce qui correspond à 3,2 h supplémentaires par jour!

16 – LE CAPSULE – AVRIL 2017


OPINION

Le CapsulE, volume 40, no. 5

Les heures de stage en quatrième (suite)

Lors du stage de 2 mois en établissement de santé, combien d’heures faisiez-vous en moyenne par semaine? Nombre d’heures/semaine

Nombre de répondants

% des répondants

40 h 5 9,80 % 41 h 0 0 % 42 h 3 5,88 % 43 h 6 11,76 % 44 h 2 3,92 % 45 h 8 15,69 % 46 h 5 9,80 % 47 h 4 7,84 % 48 h 4 7,84 % 49 h 0 0 % 50 h 10 19,61 % 51 h 0 0 % 52 h 1 1,96 % 53 h 1 1,96 % 54 h 0 0 % 55 h 1 1,96 % 56 h 0 0 % 57 h 0 0 % 58 h 0 0 % 59 h 0 0 % 60 h 1 1,96 % Il semble qu’en établissement de santé, personne n’ait la même définition du 40 h par semaine. Seulement 9,8 % des étudiants ont un horaire respectant l’entente du 40h/semaine. 37,25 % des étudiants font du temps supplémentaire, sans dépasser 1 h supplémentaire par jour. 52,93 % des étudiants font plus d’une heure supplémentaire par jour.

AVRIL 2017 – LE CAPSULE – 17


OPINION

Le CapsulE, volume 40, no. 5

Les heures de stage en quatrième (suite)

Lors du stage de 1 mois en établissement de santé, combien d’heures faisiez-vous en moyenne par semaine? Nombre d’heures/semaine

Nombre de répondants

% des répondants

40 h 15 30,61 % 41 h 3 6,12 % 42 h 4 8,16 % 43 h 6 12,24 % 44 h 2 4,08 % 45 h 8 16,33 % 46 h 1 2,04 % 47 h 0 0 % 48 h 2 4,08 % 49 h 0 0 % 50 h 7 14,29 % 51 h 0 0 % 52 h 0 0 % 53 h 0 0 % 54 h 0 0 % 55 h 1 2,04 % 30,61 % des étudiants avaient un horaire respectant l’entente avec la faculté de 40h/sem. 46,93 % des répondants faisaient du temps supplémentaire, sans dépasser 1 heure supplémentaire. 22,46 % des répondants dépassent 1 h de temps supplémentaire par jour. Tout d’abord, il semble y avoir un malentendu entre les heures comprises dans le 40 heures par semaine. Bien qu’il soit clair pour les étudiants que les 8 heures de stage par jour comprennent la pause du dîner, les cliniciens associés ont des opinions divergentes. Est-ce 8 h de travail par jour en comptant l’heure de dîner? Est-ce 8 h par jour sans compter l’heure de dîner? Est-ce que l’heure de dîner est en fait 15 minutes, 30 minutes ou 60 minutes? Les cliniciens semblent tous avoir leur idée subjective de ce que voulait dire la faculté. La faculté se doit d’être plus claire par rapport à l’horaire de stage. Pourquoi ne pas envoyer un message court, clair et précis aux cliniciens associés au début de l’année ainsi que des rappels durant l’année de stage? « Nous vous informons que les stages de 4e année sont de 8 h par jour, 40 h par semaine, ceci incluant 60 minutes de pause par jour. » 18 – LE CAPSULE – AVRIL 2017


OPINION

Le CapsulE, volume 40, no. 5

Les heures de stage en quatrième (suite)

Ensuite, ce malentendu sur le plan de l’heure du dîner n’explique pas pourquoi plusieurs étudiants font plus d’une heure supplémentaire par jour. Ces divergences font en sorte que les étudiants ne sont pas évalués dans des conditions égales. Notons le cas des étudiants qui font 40 h par semaine dans un milieu de stage, alors que d’autres font 10 h par semaine de plus qu’eux. Les étudiants faisant ces heures supplémentaires ne sont pas récompensés : ils n’ont pas de meilleures notes, n’obtiennent pas plus de crédits. Alors, on implique que le temps supplémentaire ne vaut rien. Rentre-t-il dans les attentes de la faculté, et dans un tel cas combien d’heures supplémentaires sont acceptables et à quelle fréquence? Prenons le cas de l’étudiant qui faisait 60 h par semaine. Cet étudiant a fait l’équivalent d’un mois supplémentaire par rapport aux étudiants qui faisaient 40h par semaine. À quel prix? Ce cas extrême est probablement isolé, mais les étudiants sont des humains. Ce cas isolé doit être pris en considération, car, pour l’étudiant qui l’a vécu, c’était sa réalité quotidienne. Il faut analyser cela avec empathie. Notons les 2 h de transport par jour, ainsi que les plans de soins et les lectures, et cet étudiant qui faisait 60 h par semaine se ramassera peut-être en burnout, sans pouvoir manger ou dormir convenablement ou occuper un emploi à temps partiel et vaquer à ses obligations familiales. Cet horaire n’est pas raisonnable. Nous donnons le défi à toute personne qui pense qu’il est acceptable de demander à un étudiant de faire 60 h par semaine d’occuper un tel rythme de vie sans revenir chaque jour en état anxieux ou dépressif. Comme on dit en anglais, it’s not what he signed up for. Selon nous, la faculté devrait écrire explicitement les conditions et horaires de stages et non laisser des choix à la discrétion des milieux de stage. Ils devraient d’ailleurs monitorer les horaires des étudiants et les aider à résoudre toute situation dérogeant de ces conditions. Les employés salariés ont la loi sur les normes du travail, nous devrions avoir une norme sur les stages, écrite par la faculté en collaboration avec l’AÉPUM. Les lignes directrices plus ou moins respectées dans le plan de stage ne sont pas suffisantes pour créer des conditions d’évaluation et d’expérience égales pour les étudiants. Enfin, plusieurs situations ont été transmises au Capsule de façon anonyme, certaines parlant des heures de stage, et ne représentent pas nécessairement nos opinions ou nos expériences personnelles. Cependant, certains étudiants nous ont transmis concernant les horaires des stages, donc nous laissons leurs exemples et plaintes alimenter la discussion. 1

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ACTUALITÉS

Le CapsulE, volume 40, no. 5

Entrevue avec Carole Cyr Par Valérie St-Louis (II), Laurie HudonGermain (III) et Anna Wong (I) Avez-vous déjà pensé à une pharmacie sans médicament visible et sans produits de plancher? La pharmacie de Carole Cyr située dans le quartier Pointe-St-Charles en est une et elle est unique en son genre! En partant de l’aménagement physique jusqu’aux services cliniques, Carole a su tout repenser du modèle traditionnel de la pharmacie du Québec. L’équipe du Capsule est allée la visiter pour vivre l’expérience d’une pharmacie axée sur la santé globale du patient. Nous tenons à remercier Carole pour son accueil chaleureux. Vous êtes curieux? Lisez alors la suite!

Quel est votre parcous? J’ai gradué en 1990. Lorsque j’ai gradué, ça faisait déjà neuf ans que je travaillais dans le domaine de la pharmacie puisque ça a été mon premier emploi à 16 ans. C’est comme ça que j’ai décidé de devenir, non pas informaticienne ni comptable, mais bien pharmacienne. Je suis allée en pharmacie parce que j’aime bien parler de la santé avec les gens. Donc quand j’ai gradué, ça faisait déjà neuf ans que je travaillais à tous les postes possibles, dans plein de milieux : un petit milieu rural au début, par la suite en ville et en hôpital pendant 3 ans et demi. À ma dernière session, je suis revenue en communautaire, mais j’étais déjà saturée à l’époque. Ça ne me tentait pas de faire ça, car ça n’allait pas assez vite pour moi. Alors je suis allée faire un certificat en marketing, puis je suis allée travailler en industrie pharmaceutique. J’y ai fait plein de choses durant 24 ans, surtout de la vente! Dans les trois dernières années, j’étais stratégiste médicale. C’était le seul poste comme ça

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au monde, et c’était avec la compagnie AbbVie. Mon travail était d’aller dans les congrès internationaux, de regarder des données des études cliniques, essayer de prévoir ce qui s’en venait afin de guider les gens du marketing pour qu’eux autres fassent leurs stratégies. J’ai été spécialisée dans le VIH durant 20 ans. J’ai aussi fait le lancement des premiers produits en Hépatite C au Canada avant de tout quitter pour revenir à la pratique, qui était pour moi un plan B. J’ai réfléchi quatre ans avant de décider de faire ma recertification. Je l’ai commencée à travers mon emploi à temps plein qui me demandait souvent de voyager, ce qui n’était pas évident. À l’âge que j’ai, je ne pouvais pas abandonner mon travail si facilement! J’avais des hypothèques, des enfants, etc. Je ne pouvais pas travailler sans être payée. Alors quand on m’a offert de faire la dernière moitié de mon stage rémunéré, donc mes dernières 300 heures, c’était parfait pour m’aider dans mon apprentissage et mes finances. C’est donc à ce moment que j’ai abandonné mon emploi et la pharmaceutique. Ainsi j’ai pu terminer ma certification à temps plein. J’ai travail-

lé un an et demi pour d’autres pharmaciens pendant que je préparais mon projet ici, le temps de trouver un bon local. Ça faisait deux ans que je cherchais le bon local dans le quartier où je voulais m’installer. Puis avec le temps, le projet s’est concrétisé dans ma tête et maintenant ça fait un an qu’on est ouvert, que je suis pharmacienne propriétaire! Après quelques déceptions et des locateurs trop gourmands, j’ai enfin trouvé ce que je cherchais et ce donc je rêvais : être propriétaire de mon local. En quoi votre pharmacie se distinguet-elle des autres? Je pense qu’elle se distingue à peu près à tous les niveaux. En fait, la vision que j’avais, c’était de créer un environnement où on parle de la santé, pas de la maladie. C’est un environnement qui est stimulant, très professionnel et qui en même temps est très convivial, qui représente ce que sont la majorité des communautaires. Je voulais aussi mettre de l’avant les nouveaux services professionnels, pousser au maximum ce qu’un pharmacien a le droit (et le devoir) de faire légalement. J’ai donc pris les


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standards de pratique de l’Ordre et me suis laissé guider par ceux-ci. Dans ma pharmacie le patient ne voit presque qu’aucun médicament. Je voulais enlever de la tête des gens l’image qu’ils ont de nous des « compteux et des vendeux de pilules ». Donc en les enlevant de la vision des gens, ils voient uniquement le professionnel. De plus, on voulait évidemment favoriser le contact humain parce que c’est ça qu’on est! C’est un petit challenge pour les pharmaciens qui ne sont pas habitués de travailler comme ça, mais ici je suis bien entourée et on aime tous ça. En même temps, il y a beaucoup de technologies ici. En plus d’un logiciel d’exploitation efficace et plus économique que Assist Rx, j’ai trouvé des outils technologiques pour m’aider dans le quotidien, mais aussi pour les soins pharmaceutiques. Entre autres, nous avons pu nous procurer un appareil qui mesure le HbA1C et les profils lipidiques en 15 min par prélèvements capillaires, soit un acte que les pharmaciens peuvent faire. Nous sommes les premiers au Canada à avoir cette machine. C’est vraiment extraordinaire pour faire des soins pharmaceutiques. Une autre distinction c’est que TOUS les MVLs ont été pré-sélectionnés par l’équipe de pharmaciens en fonction de leur efficacité prouvée et un prix abordable. Tout est sous le contrôle du pharmacien, même les Advil! D’avoir pu diminuer les coûts d’opération à ce point m’aide à atteindre la rentabilité plus rapidement. Donc ce qui me distingue : les services professionnels du pharmacien sont mis à l’avant-plan autant par l’aspect physique des lieux, l’offre de service et l’offre de produits. Comment votre projet a-t-il été reçu par Uniprix au départ? Uniprix n’était pas très chaud à l’idée. J’ai choisi Uniprix, mais j’avais rencontré d’autres bannières au début. Une ban-

nière, il faut comprendre que c’est une corporation qui veut défendre une image, qui essaie de mettre un environnement partout pareil. Moi j’arrivais avec un projet qui ne ressemblait à rien et je voulais une totale autonomie. Alors c’est sûr qu’ils ne m’ont pas accueillie les bras ouverts. De plus pour eux, ouvrir une petite pharmacie quand ils étaient en mode d’expansion, ce n’était pas intéressant. Je me suis battue. On a mis sur tablette mon projet deux fois, me disant ce n’était pas profitable. Je ne les croyais pas, alors je les ai forcés à refaire leur devoir et ils ont révisé leur position. Après ça, ils ont dit « ok, on va embarquer », mais moi avant de m’embarquer, je voulais savoir jusqu’à quel point ils étaient prêts à me laisser aller dans le changement. Ils ont été assez gentils pour

La vision que j’avais, c’était de créer un environnement où on parle de la santé, pas de la maladie. me faire rencontrer des gens qu’habituellement tu ne rencontres pas tant que tu n’as pas signé. Donc ça, ça a été une ouverture d’esprit de leur part. J’ai rencontré les gens de l’aménagement et les gens des services professionnels. C’est une chose que j’ai beaucoup appréciée. Ils m’ont donné leurs conseils aussi, parce que j’étais novice en tant que propriétaire et mes amis propriétaires n’ont pas de modèle comme ça, alors c’était difficile d’avoir de l’aide. Le reste, ça a été moi, ma vision et mon designer. Pour moi c’était clair que je changeais tout ce qui existait dans une pharmacie! Puis pour arriver à changer les choses, il ne fallait pas que j’aie des gens qui travaillent dans le milieu de la pharmacie depuis longtemps.

ACTUALITÉS

La configuration de votre laboratoire est très différente des autres pharmacies, pourriez-vous nous décrire le trajet du patient lorsqu’il se présente? C’est sûr qu’on a des limites physiques avec notre local. On aurait aimé avoir deux portes, une pour l’entrée et une pour la sortie, car ça m’aurait aidée sur le flot du patient qui passe à la pharmacie. Mais je ne l’ai pas, donc il faut composer avec ça! Les patients entrent par la porte avant et tout de suite ils sont à l’accueil. Il n’y a pas d’obstacles de plancher. On a gardé le peu d’espace qu’on avait pour nous, derrière. Les patients ont le choix d’aller directement à la caisse s’ils ont des « passeras » ou des petites affaires faciles à acheter comme des Tylenol ou des Advil. Sinon, ils peuvent venir à l’accueil ou venir me voir, car je suis littéralement 20 pieds plus loin que l’accueil! Pendant qu’il attend, le patient peut s’asseoir au comptoir devant les fenêtres de la pharmacie qui ressemble un peu à comptoir de café. Ils peuvent aller sur les iPad mis à leur disposition, consulter des revues, lire notre immense tableau noir d’affichage ou regarder notre télé avec du contenu créé par nous.

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ACTUALITÉS

Si vous aviez eu plus de pieds carrés, auriez-vous sorti les produits des armoires? Pas du tout! L’idée c’est de faire des départements où c’est le professionnel qui se déplace et qui vient en aide. Par exemple, si on va chez Apple Store, on ne peut pas prendre grand-chose de soi-même là-bas. Ils nous envoient les spécialistes par département. Ça devrait être comme ça nous aussi! L’idée c’est de toujours assurer les conseils d’un professionnel, et pas nécessairement un pharmacien. Pourquoi n’avons-nous pas un kinésiologue dans nos pharmacies? Si j’avais plus de pieds carrés, ça serait le département que j’ouvrirais : de l’orthopédie, de la prévention, mais avec un spécialiste sur place. Quel type d’événement organisezvous à la pharmacie afin de tenir compte de la santé globale du patient? Nous avons développé notre propre visuel pour expliquer aux gens notre approche d’atteinte de la meilleure santé pour chacun. Nous l’avons appelé l’hexagone de la santé globale (voir photo). Donc pour combler le volet éducation, trois mercredis soir par mois, il y a quelque chose qui se fait à la fermeture de la pharmacie. Aux deux semaines, c’est notre kinésithérapeute qui donne une

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

classe. On travaille par exemple sur les étirements et les mouvements quotidiens pour diminuer les douleurs chroniques ou éviter les blessures. En pharmacie, vous le savez comme moi, on a plein de consultations : « j’ai mal aux au dos, j’ai mal aux épaules, as-tu des Advil, as-tu du Voltaren Emulgel? » Alors on recrute les gens de cette façon afin de leur faire voir une autre approche, le but étant de diminuer la consommation de médicaments. C’est la grande philosophie de la pharmacie Carole Cyr. C’est le pari qu’on lance à la profession : en focalisant sur l’utilisation adéquate des médicaments, le bon, au bon moment et à la bonne dose, nous sommes capables de faire de bonnes pharmacies et d’être rentables. Je vous dirais que l’accueil des patients est extraordinaire. Je n’ai pas la science infuse, je ne dis pas que la pharmacie est la seule chose importante dans la vie, mais je ne me bats pas avec des gens pour leur vendre d’aller par exemple chez un ostéopathe. Ce n’est pas ma job! C’est à eux de faire leur devoir avec leur conviction, pas moi. S’il me dit : « j’ai mal. As-tu quelqu’un à me référer? », bien moi j’ai fait le tour du quartier! J’ai parlé avec des professionnels et on s’est créé un petit réseau, car on a la même approche de collaboration. On a eu durant six mois un professeur de yoga qui donnait des cours de respiration pour diminuer le stress et l’anxiété.

Mon but, c’était que les gens ne prennent pas des pilules tout de suite lorsqu’ils sont stressés. C’est d’apprendre à se calmer, à respirer puis si tu as fait tes mesures non pharmacologiques avant, là tu pourras la prendre. C’est exactement ce qu’ils nous ont enseigné à l’école! On commence par les mesures non pharmacologiques, mais il faut accompagner les patients là-dedans. C’est pour ça que j’ai décidé de leur offrir ça. Sinon, les patients vont sur internet et se ramassent avec plein d’affaires pas fiables. On fait aussi des conférences au grand public, à raison d’une par mois. Par exemple, la première était sur comment différencier les « — pates » et les « — peutes » de ce monde. On parle de qu’est-ce qu’un ordre professionnel, une corpo, une fédération. Nous avons aussi expliqué tout ce que les intervenants font et quelle est leur fonction afin que les gens puissent choisir d’une façon éclairée. Donc, l’éducation a une grande importance à ma pharmacie. C’est une approche de santé globale que j’ai avec les autres professionnels du quartier. Nous ne préconisons pas l’option de prendre des médicaments dès le début! À l’Université, on nous enseigne à faire notre questionnement sur les symptômes, les mesures non pharmacologiques en premier puis après les médicaments. Il faut aussi guider nos patients. Les autres


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professionnels ont un peu la même approche. Ils connaissent leur limite aussi. S’ils ont besoin d’un pharmacien, ils savent que je suis là et que je ne fais pas juste vendre des pilules! C’est très intéressant d’avoir cette collaboration. En plus je suis chanceuse, car il y a des cliniques extraordinaires dans ce quartier! Comment vous est venue l’idée de choisir le quartier Pointe-St-Charles? En fait, je me cherchais un quartier où habiter parce que je n’avais pas encore décidé de laisser l’industrie pharmaceutique, puis comme j’étais tout le temps dans un aéroport, j’étais un peu tannée. Je me cherchais un petit condo et on a fait plein de quartiers à Montréal. Je ne sais pas pourquoi, ce quartier-là me ressemble. Je l’aime. Il est cosmopolite. J’aime la diversité des gens et il y a un dynamisme qui s’installe ici. En même temps, il y a un gros esprit communautaire dans le quartier. Donc, je me suis dit si je suis prête à y vivre, je pense que je vais y partir ma pharmacie. Bien honnêtement, cela m’a pris du temps parce que mon premier essai, ce n’était pas le bon local du tout. Ici les gens marchent beaucoup à pied pour faire leurs courses. C’est considéré comme le nouveau « Plateau Mont-Royal », mais c’est beaucoup plus abordable. Il y a des nouveaux arrivants, des immigrés, des petites familles en même temps il y a les condos les plus chers en ville. Curieusement, ma clientèle reflète bien le quartier! Je trouve ça l’fun! Certains sont intimidés d’entrer, mais tranquillement ça va se faire, d’autres ont aimé ça du premier coup. En général, la réponse des gens est extraordinaire! Bien sûr il y aura toujours des personnes qui veulent acheter leur Scott-Towels avec leurs pilules, mais on sous-estime à quel point les gens sont prêts à recevoir des services cliniques. Le modèle de pharmacie qu’on connaît aujourd’hui,

c’est venu au monde quand il n’y avait pas de Cotsco ou Wal-Mart! Je pense que c’était plus que temps que ça évolue. Si on veut être considéré comme professionnel de la santé au même titre que les autres, il faut faire attention à notre image de commerçant. On ne verra pas les opticiens d’ordonnance vendre plein de « cochonneries » non-reliées à l’œil. Pourquoi ne

On veut être considéré comme professionnel de la santé au même titre que les autres, il faut faire attention à notre image de commerçant. pas faire la même chose? C’est connu, la plupart des planchers ne sont pas rentables aujourd’hui sauf si tu t’appelles Jean Coutu ou Pharmaprix! Qu’est-ce que votre projet PillBox+? Le projet PillBox+ a pris forme après l’ouverture, même si le nom est là depuis le début. Si je n’avais pas eu une bannière, ça aurait été PillBox+ mon nom. Mais ça a évolué et aujourd’hui le projet PillBox+

ACTUALITÉS a deux volets. Il a un volet grand public et un volet professionnel de la santé. Dans les deux cas, il y a un côté cognitif et un côté biens de consommation. Donc si on prend un patient qui va dans le PillBox+, du côté cognitif c’est tout ce qui est éducationnel et recherche. C’est donc Pillbox+ qui offre les conférences, les ateliers et fait de la recherche en pharmacie communautaire. Quant aux biens de consommation, ce sont des choses présentement en développement alors je ne peux pas trop en parler. Si on prend le côté professionnel de la santé de Pillbox+, les biens de consommation, ça commence avec les iPad qui sont sur le comptoir du devant de la pharmacie. Le contenu a été développé pour enrichir la période d’attente. C’est donc disponible pour des pharmaciens-propriétaires qui ont le goût de se procurer ce produit-là clé en main. Le iPad et le contenu adapté à leur pharmacie et le stand sécurisé. L’application PillBox+ dans le iPad instruit le patient sur la pratique de la pharmacie au Québec, lui présente sa pharmacie, des quizz, des prises de RDV et autres. Les quizz nous permettent comme propriétaires de savoir quels sont les sujets les plus regardés et les questions les plus manquées. En

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ACTUALITÉS marketing, tu prends ces informationslà et tu fais des conférences grand public par la suite, car tu sais tout de suite qu’il y a un intérêt quelque part! Donc ça, ce sont les produits de consommation. J’ai aussi tous les formulaires qu’on a développés ici, par exemple un formulaire de demande de cibles thérapeutiques, qui fonctionne très bien. Au niveau des médecins, mon formulaire est efficace à 95 %. Quand je l’envoie, il revient signé avec des cibles! C’est un service que j’ai décidé de partager avec tous les pharmaciens. Ce n’est pas quelque chose que je pousse tant que ça, mais si quelqu’un le veut il pourrait l’avoir grâce à PillBox+. On m’a demandé plusieurs fois si je voulais partir une chaîne de pharmacie Pillbox+, la réponse est : non. À la base, je prône l’autonomie en affaire. Donc si moi je pars une chaîne, on vient un petit peu perdre ce côté, et puis les gens vont s’attendre à ce que je produise pour tout le monde, ce que je n’ai pas le goût de faire. Par contre, j’ai décidé que j’offrais des services de consultation pour ceux qui veulent se partir une pharmacie à l’esprit de la Pharmacie Carole Cyr. C’est une des offres du volet cognitif pour les professionnels de la santé que PillBox+ offre. Lorsque j’ai ouvert ma pharmacie, j’ai été vraiment surprise qu’il n’existe pas de bible sur tout ce que l’on doit faire ou tous les fournisseurs existants. C’est pour ça que les gens se rabattent sur les chaînes et bannières! Mais eux, ils ont leur propre façon de faire et leurs objectifs financiers pour le groupe et le siège social. La bible que j’ai créée et le service-conseil que je donne à ceux qui voudront soit modifier leur pharmacie, soit faire quelque chose dans le genre d’ici, ç’a été fait pour aider les pharmaciens à prendre des décisions éclairées. Je te dis les « pour » et les « contres » de chacun, fais tes choix, selon

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ton environnement, tes besoins, et tes moyens financiers. Tout ça a donné un service d’accompagnement, un genre de « stamp-proof » : Notre pharmacie a été conçue en partenariat avec PillBox+. C’est un peu ça l’idée. On a aussi une spécialité que nous allons développer à partir de septembre avec la personne que j’avais engagée pour m’aider au niveau du branding, marketing, communication et l’image de marque qu’on a créée. Comme cette personne-là a développé une expertise en pharmacie avec tout ce qu’on a fait, on a décidé d’aider les gens qui voudront relooker leur pharmacie ou

L’application PillBox+ dans le iPad instruit le patient sur la pratique de la pharmacie au Québec, lui présente sa pharmacie, des quizz, des prises de RDV et autres. donner une autre vocation pour la rendre plus profitable. Il y a beaucoup de pharmacies qui peuvent le faire, mais ne savent pas comment parce que ce n’est pas tous les pharmaciens qui ont une base en marketing. Alors, on va offrir des services-conseils sur des petits ou gros mandats. Au début, le projet s’appelait seulement Pillbox, le « + » est venu quand j’ai vu tout ce qu’on vivait en 2014 avec la crise Barrette. Quand j’ai vu juste des photos de compteurs de pilules, je me suis dit : « non, je ne peux pas juste laisser PillBox » alors c’est pour ça que j’ai mis le « + », parce que ça englobe vraiment plus que des pilules!

Votre service de consultante a-til été beaucoup approché jusqu’à maintenant? Je suis tellement occupée que je n’en fais pas beaucoup la promotion, mais il y en a quelques-uns. C’est quand j’étais stratégiste médicale que j’ai découvert que j’avais cette grande compétence. Aider à transformer à peu de frais, rentabiliser une certaine partie de la pharmacie, changer ou définir l’image corporative, c’est un service qui dans n’importe quel commerce de détail est essentiel. Les bannières le font avec l’image de la bannière, nous on vient complémenter avec l’environnement local. On ne fait pas la même chose à Montréal qu’à Gaspé! Par contre, ça demande des pharmaciens qui ont le goût, comme des jeunes qui veulent se partir un start-up à 3-4 personnes complètement indépendant et qui ont besoin d’aide. J’ai décidé d’aider les autres qui voudront le faire, car je ne crois pas à l’exclusivité. Je crois que plus on sera de gens qui auront le courage de faire ça, plus ça va servir à la profession. Un mot de la fin pour les étudiants? Je ne sais pas si vous êtes à ce point découragé comme les autres pharmaciens... Je vous dirais de garder le cap, de démontrer du courage, mais de garder les yeux ouverts. Entourez-vous d’un réseau à vous! Comptable, avocat, le temps de partir votre projet pour avoir des bases solides. Pas ceux de la bannière. Si vous décidez d’aller avec une bannière, protégez vos arrières! On dit à nos patients : « vous n’êtes pas des pharmaciens, n’allez pas sur les internet »... eh bien nous, nous ne sommes pas des avocats, ni des comptables! Avec la bannière, les avocats et comptables vont toujours travailler pour la bannière, pas pour vous. Comme je le dis souvent dans mes négociations : « c’est


ACTUALITÉS

Le CapsulE, volume 40, no. 5

mon sang, mon argent et mes heures »! Ce n’est pas à la bannière de me dire « tu n’as pas à payer un avocat, ne dépense pas ton argent ». Ce n’est pas votre problème, c’est le mien. Je suis contente de l’avoir fait! Ça m’a coûté plus cher en honoraires de professionnels pour partir, mais ça valait la peine parce que je suis en contrôle total. Il faut aussi être conscient de la réalité. C’est super beau ici, je suis contente et le modèle est bien accepté par la population. Les start-ups sont difficiles en général. Faut être capable de tenir le coup 2-3 ans sans vraiment de salaire. Ce n’est pas le cas si vous achetez une pharmacie existante, mais les 2 modèles demandent énormément d’efforts... Mon modèle performe aussi bien que n’importe quel start-up plus conventionnel. Est-ce que mon modèle est bon à Rouyn-Noranda? Je ne suis pas sûre... Du moins pas tout de

suite, et il faudrait voir où! Une pharma-

Aider à transformer à peu de frais, rentabiliser une certaine partie de la pharmacie, changer ou définir l’image corporative, c’est un service qui dans n’importe quel commerce de détail est essentiel.

vaut la peine de s’asseoir pendant quelques jours et de regarder le monde à différents moments de l’année pour saisir la particularité de notre future clientèle. Donc, courage, focus et protégez-vous. C’est votre argent et votre sang! 1

cie, ça restera toujours un commerce de proximité. Il faut donc comprendre le quartier dans lequel vous vous installez. Ça

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ACTUALITÉS

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Le conseil étudiant interfacultaire, qu’est-ce que c’est? Par Houda El Ghomari (I) Vous avez sûrement entendu parler de CIO, CÉI ou CSS, mais vous n’avez pas trop compris en quoi ça consistait, ou encore vous n’en avez jamais entendu parler (pour le CSS moins probable si vous êtes étudiants en pharmacie!)? Et bien cet article est fait pour vous!

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out d’abord avant de vous parler du Comité étudiant interfacultaire (CÉI), il faudrait vous mettre en contexte : Au cours de notre Pharm.D., nous avons à réaliser le cours de formation à la collaboration interprofessionnelle en Sciences de la Santé et au partenariat de soins (CSS). Ce cours interfacultaire s’étend sur trois années et inclut des étudiants de 13 programmes en sciences de la santé et des sciences psychosociales de l’Université de Montréal : audiologie, ergothérapie, kinésiologie, médecine, médecine dentaire, nutrition, optométrie, orthophonie, pharmacie, physiothérapie, psychologie, sciences infirmières et service social. Cela touche un total d’environ 4500 étudiants chaque année! * CIO Le Comité Interfacultaire Opérationnel de formation à la collaboration interprofessionnelle en partenariat avec le patient (CIO — UdeM) est la structure composée des représentants des différentes facultés et départements ayant pour mandat de veiller à la conception et la gestion des cours CSS ainsi que différents projets. Sa mission ultime est de former des futurs professionnels de la santé qui collaborent efficacement avec différents autres professionnels et les patients.

Pour ce faire, le CIO est composé de différents comités et sous-comités dont le Conseil Étudiant Interfacultaire (CÉI). Ce qui nous amène à parler de ce comité ou conseil, on utilise en général l’un ou l’autre des termes indifféremment. CÉI Le conseil étudiant interfacultaire est un comité composé de représentants étudiants de chaque différente cohorte et chaque différent programme. Il a pour mandat primaire l’évaluation des cours CSS après sondage des avis de sa cohorte afin d’assurer une amélioration de ces cours. Vos représentants CÉI en pharmacie sont : Houda El Ghomari en 1re année, Zina Ali en 2e année, Jeanne Laverdière en 3e année et Jean-François Cabot en 4e année. Le conseil est présidé conjointement par la présidente étudiante et la viceprésidente CIO qui sont respectivement cette année Sarah Chapdelaine, étudiante en 3e année de physiothérapie et JulieAndrée Marinier, professeure agrégée à l’école d’optométrie de l’Université de Montréal Les réunions du CÉI ont lieu trois fois pendant l’année. À la première rencontre vers fin septembre, se fait l’élection du vice-président ou de la vice-présidente

du CÉI, qui va siéger automatiquement comme président(e) l’année suivante ce qui permet d’avoir une présidence en connaissance de cause et permettant de faire un suivi. Le représentant CÉI de chaque cohorte doit assister obligatoirement aux rencontres ou trouver éventuellement un remplaçant qui pourra passer le message de sa cohorte. À la suite de toute activité interfacultaire, le représentant doit collecter les informations, les commentaires, les points forts ou à améliorer qui ressortent le plus dans sa cohorte par le moyen qu’il juge efficace et les transmettre aux responsables du cours, et en contrepartie il doit passer les messages importants qui ressortent des réunions CÉI à sa cohorte. Le représentant doit aussi veiller à faire connaître les programmes optionnels offerts par le CIO et qui sont le projet de Mentorat avec un patient et le projet des mini-écoles de la santé avec les Premières Nations en collaboration avec les étudiants de médecine du Groupe d’intérêt en santé autochtone (GISA). Mentorat Le mentorat est une expérience enrichissante où on rentre en contact direct et étroit avec un(e) patient(e) mentor qui a vécu longtemps avec sa maladie et qui a développé des savoirs expérientiels énormes. À la suite de notre

* Comité interfacultaire opérationnel de formation à la collaboration interprofessionnelle en partenariat avec le patient. Rapport annuel 2015-2016 [Internet]. Montréal; 2016 p. 5-9. Disponible: http://cio.partenaires-de-soins.ca/wp-content/uploads/2016/12/Rapport-Annuel-2015-2016_version-abre%CC%81ge%CC%81e_siteWeb-2.pdf

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inscription, chaque groupe de 5 étudiants de domaines professionnels différents est encadré par un patient mentor auquel on peut poser toutes les questions qu’on souhaite. Les rencontres sont au nombre de quatre distribuées sur toute l’année et qui se concluent par un symposium où chaque équipe présente comment elle a vécu ce projet et quelles notions ont été retenues. C’est une excellente opportunité de créer en vrai la collaboration patientprofessionnel de la santé avant de l’appliquer lors de nos futurs stages hospitaliers ou en officine. C’est aussi l’occasion de connaître des futurs professionnels de la santé de différents domaines, leurs activités, leurs projets dans un cadre autre que celui du CSS. Les inscriptions se font en septembre à la rentrée. Mini-écoles de la santé Les mini-écoles de la santé sont un projet qui permet aux étudiants des différents programmes inscrits au cours CSS de rencontrer les enfants des écoles primaires

Isabelle Brault, inf., Ph. D Professeure adjointe Présidente, Comité interfacultaire opérationnel de formation à la collaboration interprofessionnelle

et secondaires des Premières Nations. Ceci dans le but de les sensibiliser à l’adoption d’un mode de vie sain et encourager la persévérance scolaire chez ces enfants. L’activité se réalise environ deux à trois fois par année donc restez à l’affût des nouvelles! Comité sous-pédagogique du CIO Au cours de la première réunion de l’année a lieu aussi l’élection de deux étudiants CÉI pour siéger au comité souspédagogique qui a pour but d’orienter et de valider les contenus de nos cours CSS, que ce soit les modules en ligne ou le journal de bord collaboratif ainsi que les activités intra-et inter-facultaires. Les 2 étudiants ont accès aux contenus des cours en pleine construction bien en avance de leur lancement et peuvent exprimer leurs points de vue sur différents aspects. Comment devenir représentant CÉI? Cela diffère dans chaque programme. Toutefois, la nouvelle procédure qui a été établie veut que le représentant de classe

1 — En quoi consiste le rôle de président du CIO? Le rôle de la présidente du comité interfacultaire opérationnel (CIO) consiste à assurer le bon déroulement de l’ensemble des activités associées au curriculum de formation à la collaboration interprofessionnelle et au partenariat patient. Pour ce faire, la présidente assure le développement des orientations stratégiques, le suivi budgétaire et la gestion des ressources humaines. La présidente représente le CIO-UdM à divers comités tant à l’interne qu’à l’externe de l’Université de Montréal. Son mandat est d’une durée de trois ans.

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de première année soit systématiquement représentant CÉI ou qu’il propose le poste à une autre personne de sa cohorte. Une fois représentant CÉI, le meilleur est de continuer l’expérience pendant trois ans pour assurer une certaine continuité, mais le représentant peut déléguer ses tâches à une autre personne en l’informant du fonctionnement et du but des réunions. Une autre manière de faire est de proposer le poste de CÉI dans les élections complémentaires au début de l’année, comme cela se fait dans d’autres programmes, afin de permettre à plus de personnes d’avoir une chance de se présenter au poste. J’espère que les mots CIO, CÉI et CSS ne sont plus un mystère pour vous. Je vous laisse donc avec les témoignages de cinq étudiantes membres du Conseil étudiant interfacultaire, qui ont partagé avec nous leur expérience au sein de ce comité, ainsi que le témoignage de la présidente du CIO, Madame Isabelle Brault. 1

La présidente travaille étroitement avec deux vice-présidents : la vice-présidente programme et le vice-président patient. La vice-présidente programme assure la gestion de certains dossiers stratégiques (activités longitudinales, comité étudiant, etc). Le vice-président patient est un patient partenaire formateur expérimenté et s’implique dans l’optique d’assurer la perspective patient dans l’ensemble des activités du CIO. Il assure la qualité de l’implication des patients formateurs et la pertinence de leur rôle dans les formations aux étudiants.

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Le rôle du président du conseil étudiant interfacultaire consiste à animer, en collaboration avec la vice-présidente programme, les réunions du CÉI et à faire la liaison entre le CIO et les étudiants du CÉI afin d’intégrer la perspective étudiante dans le développement de l’ensemble des activités du curriculum de formation à la collaboration interprofessionnelle et au partenariat patient. 2 — Quel est votre parcours (académique puis/ou professionnel)? Je détiens un doctorat en Santé publique à l’option gestion des services de santé, une maîtrise en administration des services de santé et un baccalauréat en sciences infirmières, tous de l’Université de Montréal. J’ai travaillé à titre d’infirmière clinicienne principalement dans les services de première ligne et dirigé une équipe interprofessionnelle en soins palliatifs. Actuellement, conjugué à la présidence du CIO, j’occupe également un poste de professeure adjointe à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal. Mes intérêts de recherche et d’enseignement touchent l’organisation des services de santé en y intégrant la collaboration interprofessionnelle et le partenariat patient. 3 — Quelles sont les nouveautés concernant le CIO/CÉI cette année 2016/2017? Nous avons dynamisé la formation en ligne par la création de nouveaux modules reflétant la réalité des milieux cliniques et poursuivi les activités du Journal de Bord Collaboratif (JBC). Les étudiants sont amenés à collaborer plus tôt dans la formation. Nous avons également débuté le développement d’une stratégie de

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recherche afin d’évaluer l’impact des cours CSS dans le développement des compétences des étudiants en début et fin de formation. Les étudiants sont au cœur de notre formation, leur implication au conseil étudiant et leur participation active dans l’ensemble des activités associées aux cours CSS sont pour nous un moteur important dans le développement des activités de formation. Sarah Chapdelaine, Présidente CÉI, 3e année Physiothérapie

1 — En quoi consiste le rôle de président du CÉI? En tant que présidente du CÉI, je coordonne les activités du groupe en collaboration avec Julie-Andrée Marinier (vice-présidente du CIO) et Guylaine Rivard (coordinatrice à l’enseignement interfacultaire). Je suis en charge des contacts avec les différents membres du comité et m’assure du recrutement. Lors des réunions du CÉI, j’anime la discussion en amenant les points à discuter. Ensuite, j’assiste aux réunions du CIO dans le but de rapporter le point de vue des étudiants et je ramène les informations pertinentes obtenues lors de ces réunions pour les redonner aux membres du CÉI lors des

réunions subséquentes. Je participe à l’élaboration de nouveaux projets touchant à la fois le CÉI et le CIO. 2 — Quelles sont les nouveautés concernant le CIO/CÉI cette année 2016/2017? Cette année, il y a eu quelques nouveautés dans le CÉI. Tout d’abord le recrutement des membres a été favorisé grâce à une plus grande activité sur les médias sociaux (notamment Facebook). Aussi, nous avons démarré un nouveau projet conjointement entre le CÉI et le CIO qui consiste en un répertoire (actuellement appelé ROPICPUM mais qui devrait devenir le Répertoire Iceberg lors de la prochaine réunion du CÉI) qui regrouperait tous les comités, groupes, équipes et j’en passe qui démontrent soit du partenariat de soins et/ou qui font preuve d’interdisciplinarité en santé. Par exemple, le GISA (Groupe d’intérêt en santé autochtone) serait un groupe inclus dans ce répertoire, car il est composé par des membres de différents programmes et donc favorise l’interdisciplinarité. Nous sommes présentement à la recherche des toutes les organisations répondant à ces critères. La recherche a été lancée à la fois auprès des étudiants du CÉI et auprès des professeurs du CIO. 3 — Un message aux étudiants serait... Je crois qu’il est important que les étudiants sachent que le CÉI travaille pour eux. Les représentants de chaque cohorte rapportent de nombreux points pertinents à chaque réunion sur les avantages et les inconvénients des méthodes d’enseignement et proposent des pistes de solutions qui aident à améliorer les cours.


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Ils sont ouverts aux commentaires de leurs collègues et savent en tirer le meilleur. Il ne faut pas hésiter à les informer de vos expériences personnelles. Ils peuvent aussi aiguiller les autres étudiants quant aux cours en tant que tels et référer au besoin vers les personnes appropriées. Houda El Ghomari, Vice-Présidente CÉI, 1re Année Pharmacie

tion avec des représentants de différents programmes de sciences de la santé. J’ai aussi été membre du sous-comité pédagogique du CIO où j’avais l’accès aux contenus des cours CSS en pleine reconstruction, on prenait nos avis et points de vue pour concevoir des modules en ligne qui soient meilleurs, et j’ai pu réellement voir une amélioration depuis l’année dernière… J’ai aussi consulté mes collègues en nutrition et fait transmettre leurs commentaires sur le CSS 1900 aux concepteurs du cours, et je vais refaire la même chose cette année en retransmettant les commentaires de mes collègues en pharmacie... 3 — Comment avez-vous vécu l’expérience des cours CSS?

1 — En quoi consiste le rôle de viceprésident du CÉI? Le rôle de vice-président consiste à assister le président(e) dans ses différentes fonctions courantes, pouvoir le remplacer s’il (elle) est absent(e) lors d’une réunion du CIO, ce qui n’a pas encore eu lieu pour moi cette année vu que Sarah a réussi à être présente à toutes les réunions! Bref, être au courant de ce qui se passe pour pouvoir assurer la continuité en tant que présidente l’année prochaine… 2 — Comment a été votre expérience au sein du CÉI? Quelle contribution avez-vous apportée? Quelle amélioration pourrait-il y avoir? J’ai été représentante CÉI de ma cohorte de 1re année en Nutrition l’année dernière suite à une élection qu’on a faite au début de l’automne 2015. J’ai pu découvrir ce comité et être en rela-

J’ai beaucoup apprécié le cours CSS1900, car ça m’a permis de rencontrer des personnes de différentes spécialisations et de pouvoir échanger avec eux, l’activité interprogramme était la plus intéressante pour moi et la plus pertinente! J’ai aussi été inscrite deux fois au projet de mentorat patient pendant lesquels j’ai beaucoup appris auprès de patients extraordinaires. J’aspire à voir comment serait le CSS 2900 et 3900 même si j’ai déjà une petite idée à quoi ça ressemble vu mon implication au comité sous-pédagogique, mais toutefois vivre le cours est bien plus différent que de l’explorer. 4 — Un message aux étudiants serait… Parlez-moi de ce que vous avez plus ou moins apprécié du cours, ça me ferait plaisir de transmettre vos commentaires. Si vous avez des idées innovantes de comment on peut mieux mettre en pratique la collaboration interprofessionnelle et le partenariat de soins, je suis tout ouïe!

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Ariane Viau, Représentante Maîtrise en Physiothérapie

CÉI,

1 — Quel est votre parcours? Quelle cohorte représentez-vous? Je suis étudiante à la maîtrise en physiothérapie, je représente ma cohorte (finissants 2017) depuis ma première année. 2 — Comment avez-vous vécu l’expérience des cours CSS? J’ai beaucoup apprécié les cours CSS, surtout le dernier qui était beaucoup plus concret! Outre les stages, nous avons plus ou moins d’opportunités de collaborer avec les autres professionnels de la santé et pourtant c’est tellement essentiel! J’aime le fait que l’interdisciplinarité soit intégrée dès la première année à l’Université de Montréal, les étudiants sont beaucoup sensibilisés à ce sujet et plus ouverts d’esprit. 3 — Comment a été votre expérience au sein du CÉI? Quelle contribution avez-vous apportée? Quelle amélioration pourrait-il y avoir? J’ai eu la chance de représenter ma cohorte durant tout mon cursus universitaire en agissant à titre de porte-parole. Lors des réunions à propos des cours CSS, j’exprimais les points positifs et négatifs qui avaient été soulevés au sein de ma

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cohorte; le but étant d’améliorer le cours et de trouver tous ensemble des pistes de solutions. De plus, grâce au CÉI, j’ai participé au projet pilote de mentorat, une expérience que je recommande fortement et qui m’a permis d’en apprendre plus sur l’approche patient-partenaire. Pour ma dernière année, je participerai à la mini-école de la santé qui est organisée par le comité GISA, un regroupement qui s’associe au CÉI depuis plusieurs années. J’aurai la chance de représenter ma profession auprès des jeunes et de transmettre ma passion. Quoi de mieux pour terminer mon mandat auprès du CÉI? Si vous aimez vous impliquer, faire avancer les choses et travailler en équipe, ce comité est pour vous! Zina Ali, Représentante CÉI, 2e Année Pharmacie

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travailleurs sociaux (entre autres) autour d’un vrai cas patient. On n’interagit pas assez, selon moi, avec les autres professions dans le cadre des cours habituels de notre programme. 3 — Comment a été votre expérience au sein du CÉI? Quelle contribution avez-vous apportée? Quelle amélioration pourrait-il y avoir? J’ai été présente pour recueillir de l’information à transmettre à ma cohorte. L’année dernière, j’ai recueilli la rétroaction des élèves de ma cohorte à propos du cours et je l’ai transmis au CÉI. Cela a été très intéressant de voir le changement du cours CSS1900 à la suite des commentaires des élèves. Pour les nouveaux venus dans le groupe, ce serait utile d’avoir une petite introduction au groupe et son fonctionnement pour améliorer notre compréhension de ce qui se passe. Natanièle Picard, Représentante CÉI, 1re Année Ergothérapie

1 — Quel est votre parcours? Quelle cohorte représentez-vous? Je viens du CÉGEP et je suis étudiante en pharmacie en deuxième année. Je représente la cohorte de deuxièmes années en pharmacie. 2 — Comment avez-vous vécu l’expérience des cours CSS? Mon expérience au cours de CSS était très enrichissante. J’ai adoré pouvoir interagir avec des optométristes, des médecins, des

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1 — Quel est votre parcours? Quelle cohorte représentez-vous? Après avoir complété un baccalauréat en écologie en 2013, j’ai fait un retour aux études en ergothérapie l’automne dernier. C’est en faisant du bénévolat dans un centre de réadaptation pour enfants

que je suis tombée en amour avec cette discipline! Je représente donc les étudiants de première année en ergothérapie. 2 — Comment avez-vous vécu l’expérience des cours CSS? Je suis en train de compléter le premier cours, soit CSS1900. J’apprécie le contact avec les étudiantes de mon équipe qui étudient en sciences infirmières, orthophonie et médecine. J’ai surtout hâte de voir comment se déroulera l’activité interprogramme qui aura lieu à la fin mars. On m’a dit que c’était l’aspect le plus intéressant du cours, notamment grâce à la présence de patients partenaires. C’est également une opportunité intéressante pour nous, étudiants en ergothérapie, de faire rayonner notre discipline qui est encore méconnue, même à l’intérieur du milieu de la santé. 3 — Comment a été votre expérience au sein du CÉI? Quelle contribution avez-vous apportée? Quelle amélioration pourrait-il y avoir? Jusqu’à présent, j’apprécie mon expérience au CÉI. Étant donné que je suis étudiante en première année et que je n’ai pas encore complété le premier cours, ma contribution est encore modeste. Pour l’instant, j’offre des conseils aux étudiants de ma cohorte pour mieux se retrouver dans le cours. Avec la multitude de plateformes, c’est parfois compliqué! Je compte également rapporter les commentaires de mes collègues au sujet du premier cours une fois que nous l’aurons complété. La principale amélioration que j’entrevois pour le CÉI est une réunion d’introduction pour expliquer le fonctionnement aux nouveaux représentants étudiants. Cela permettrait de gagner du temps précieux lors des réunions rassemblant l’ensemble des membres du CÉI. 1


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VERS UN PHARM.D EN 7 ANS La Faculté de Pharmacie dévoile son tout dernier projet !

C

’est ce mercredi 15 mars dernier, au cours d’une présentation en présence de la direction de l’Université de Montréal et de quelques étudiants du Pharm. D, que les membres de la Faculté de Pharmacie ont révélé un projet audacieux : prolonger de 3 ans le Doctorat de premier cycle en pharmacie. « On s’est beaucoup inspiré de la structure actuelle du programme de médecine de l’UdeM » nous explique la vice-doyenne de la Faculté avec une excitation non dissimulée. « Notamment, les personnes désirant diplômer en pharmacie devront désormais passer par une année préparatoire à la

CE QUE LA FUTURE STRUCTURE DU PROGRAMME IMPLIQUE

pharmacie, ou “pré-pharm”. Cela nous 1 an de pré-pharm (nouveau!) permettra notamment d’exclure les étudiants trop impurs ainsi que ceux ayant 4 ans de cours (au lieu de trois) réussi à nous duper astucieusement lors 2 ans de stages (au lieu d’un) du test psychométrique en cochant qu’ils aiment le travail d’équipe. » pharmaceutiques par les réseaux sociaux. On espère ainsi mieux préparer les Lors de ladite présentation, nous avons étudiants à répondre aux commentaires notamment pu en apprendre davantage sur la page Facebook du Journal de sur les nombreux ajouts prévus pour le Montréal. » En effet, l’intérêt principal programme : « Nous avons déjà contacté de la prolongation du programme est Jean-Yves Dionne pour bâtir un cours l’ajout de cours que plusieurs jugeaient sur les PSN naturels et Olivier Bernard depuis longtemps nécessaires, dont un [mieux connu sous son pseudonyme cours de laboratoire centré uniquement de Pharmachien] pour le cours Soins sur les tâches techniques. « Pendant mon stage en communautaire, je voulais faire de la caisse, mais c’était tellement compliqué! » nous confie Marie-Chloé, une étudiante de deuxième année préférant demeurer anonyme. « Je trouvais que ça manquait à ma formation et je suis soulagée d’apprendre que la Faculté tente d’y remédier. » Nous avons de plus appris, à la plus grande joie générale, l’ajout futur de deux cours supplémentaires de Services à la communauté qui, selon la vice-doyenne, « permettront d’encore mieux faire rayonner la faculté, la profession et mon curriculum vitae. » D’autres surprises nous sont encore réservées pour le futur, nous promet-on, dont de nouveaux cours de soins pour des organes encore inédits jusqu’à présent.

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VERS UN PHARM.D EN 7 ANS

La Faculté de Pharmacie dévoile son tout dernier projet ! (suite) Les deux dernières années du programme, pour leur part, seront désormais entièrement dédiées aux stages. De nouveaux types de stages pourront alors mieux préparer les pharmaciens de demain à la profession, dont un stage pouvant être fait entièrement à domicile! Celui-ci permettra de préparer les étudiants aux questions pouvant leur être posées lors des « partys de Noël » familiaux.

période de prospérité actuelle du système de santé a semblé idéale pour mettre ce projet en marche. De plus, nous nous sommes exaspérés que d’autres programmes soient jaloux que nous puissions offrir un Doctorat après seulement quatre années d’études universitaires. » Les étudiants questionnés se montrent eux aussi très enthousiastes envers le futur du programme : « Je suis jaloux des étudiants qui vont pouvoir participer aux 5 à 7 Finalement, en plus de ces nouveaux pendant trois années de plus! » affirme cours séduisants, la durée de ceux déjà Jean-Michel, un étudiant de troisième existants pourra être prolongée afin de année. Toutefois, il est légitime de se permettre aux étudiants de mieux assimiler la matière. « Si j’avais eu la chance d’étudier pendant ce Pharm. D 2.0, je n’aurais pas eu à rusher pendant deux semaines pour étudier cardio et ne rien retenir. J’aurais plutôt pu procrastiner pendant 4 semaines supplémentaires et être frais et dispo pour rusher pendant les deux dernières semaines du cours » nous déclare rêveusement une ex-étudiante. Lorsque questionnée sur les raisons ayant motivé cette refonte totale du programme, la vice-doyenne nous explique : « évidemment, c’est la formation des étudiants qui nous importe avant tout. C’est une idée que nous avions depuis longtemps, mais la

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questionner sur l’impact que cette annonce pourra avoir dans le milieu universitaire : comment réagira le programme de pharmacie de l’Université Laval fasse à une telle démonstration de supériorité de sa faculté rivale? Seul le temps nous le dira. 1


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L’ occupation Israélienne aux yeux d’un poète Palestinien Interview du Dr. Sami Al-Kilani traduite de l’anglais par Rusaila Shakhtur-Alqawasma

Pourriez-vous décrire le travail que vous effectuez présentement à l’Université de McGill? Je suis un professeur invité à l’Université de McGill pour effectuer ma sémantique d’Al-Najah National University de Nablus, en Palestine. Sous le poste d’un professeur invité, je fais partie du International Community Action Network (ICAN) qui est affilié avec l’école de travail social de l’Université de McGill. Nous avons plein de partenaires au Moyen-Orient; Palestine, Jordanie, Israël et autres. Pour ma part, je supervise notre centre à Nablus, Palestine. Nous adoptons une approche communautaire ancrée sur les droits humains. Ainsi, nous travaillons à ce que les bénéficiaires obtiennent leurs droits humains, car nous croyons que leur état actuel et leurs besoins reflètent un viol de ces mêmes droits. Nous les aidons à vaincre les problèmes et défis auxquels ils font face à cause du contexte

Sami Zaidalkilani est un assistant professeur à An-Najah National University (ANU), Nablus, Palestine. Il est un professeur invité à McGill au School of Social Work et fait partie du conseil consultatif de l’International Community Action Network (ICAN). Dr. Zaidalkilani détient un baccalauréat en physique, une maîtrise en science de l’éducation, ainsi qu’une maîtrise et un doctorat en travail social. Sa thèse doctorale à l’Université de McGill à l’école de travail social explorait l’adoption et l’implémentation de pratique communautaire fondée sur les droits humains en Palestine. Il enseigne en Éducation et en Travail Social tout en supervisant le Centre de Service Communautaire de l’ANU qu’il a fondé et géré pour plusieurs années. Il a aussi occupé les postes de président de Démocratie et Droits humains de l’ANU à l’UNESCO, de directeur de Formation Continue et de Doyen de la Faculté de Science de l’Éducation. Il est un consultant à Development of Strategic Planning of Palestinian Cities and Governorates, ainsi qu’un entraîneur de développement communautaire et d’éducation civique. Son intérêt de recherche est l’approche communautaire sociale basée sur les droits humains en pratique et en éducation. Outre ces travaux académiques, Sami est un poète, rédacteur de nouvelles, écrivain d’histoires pour enfants et un traducteur avec huit travaux publiés dans ces domaines. Il est un activiste des droits humains, un défenseur de non-violence, activiste de paix et de dialogue, qui a servi 5 ans en prisons israéliennes pour activisme politique et durant lesquelles il fut adopté par Amnesty International comme prisonnier de confiance. Rusaila Shakhtur-Alqawasma (II) a eu la chance de l’interviewer sur son parcours exceptionnel.

socio-économique. En même temps, nous nous assurons que l’approche des bénéficiaires n’est pas passive : ils doivent s’autodéterminer. En effet, ils doivent penser à des solutions conjointement à nous et rester connectés tout le long du processus, de manière à ce que la prochaine fois, ils dépendent moins de nous. Un exemple d’approche est l’amélioration des conditions de logement de familles extrêmement pauvres en installant une cuisine et une division de l’espace en plusieurs chambres pour donner aux enfants une certaine intimité. Nous luttons aussi pour l’intégration des enfants handicapés dans des écoles normales. Le gouvernement palestinien a reconnu ce droit, mais n’a pris aucune

initiative pour le rendre réalité, donc nous nous en occupons. J’effectue également de la recherche sur l’engagement communautaire tout en prenant des initiatives. Par exemple, suite à l’événement de Québec (référence à l’attaque dans une mosquée du mois de janvier), nous avions invité des étudiants du campus de McGill pour venir converser avec des musulmans; pas des professeurs, mais des musulmans de tous les jours comme toi et moi. Cette initiative avait comme but d’aller à l’encontre de l’islamophobie ou du racisme, peu importe le nom que tu lui donnes.

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À quelle fréquence demeurez-vous en Palestine? Avez-vous grandi là-bas? Je demeure principalement à Nablus, où j’ai grandi. J’enseigne à l’université depuis bien longtemps. J’ai commencé ma carrière comme instructeur en physique, puis j’ai fait une maîtrise en éducation des sciences, et finalement je me suis dirigé vers le travail social, effectuant une maîtrise et un doctorat. C’est un long parcours. Pourriez-vous décrire les conséquences de l’occupation sur votre vie quotidienne? La conséquence principale de l’occupation est, en elle-même, le sentiment d’être occupé et gouverné malgré ta volonté. Tu es privé de tes droits humains, comme tes droits politiques, tes droits d’expression. Je suis un activiste politique et un activiste des droits humains. Je suis un militant de résistance non-violente contre l’occupation, ce que l’occupation considère plus dangereux que l’approche violente. Ainsi, ils essayent intentionnellement de saboter les mouvements non-violents. Ils sont agressifs et violents envers les gens afin que ces derniers se retrouvent dans une situation difficile et qu’ils réagissent avec violence. Je pense que la violence est le piège de la force d’occupation pour tenter de ramener la victime vers ce terrain de jeu, où ils peuvent les écraser. Par contre, si c’est la victime qui ramène la force occupante vers son terrain à elle, celle de la non-violence qui est plus éthique et se projette sur l’opinion publique mondiale, la victime devient plus forte. Mais ce n’est pas facile quand la population se sent humiliée tous les jours avec les checkpoints, les couvre-feux, les démolitions des maisons, les terres confisquées. Les gens sont poussés

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vers une attitude de vengeance et de représailles. Cependant, même si je suis contre le recours à la violence, je ne critique pas mes frères et sœurs qui en font usage, je les comprends. Personnellement, j’ai beaucoup souffert de l’occupation. J’ai passé cinq ans de ma vie dans des prisons israéliennes purement pour de l’activisme. On m’a envoyé dans une cour militaire israélienne pour la publication de poèmes. Je suis un poète et un écrivain de recueils de nouvelles. Je me suis fait arrêté sous détention administrative. Ils t’arrêtent, t’envoient en prison pour 6 mois sans voir un juge et sans aucune explication. Ils ne font que dire : c’est pour le bénéfice de l’ordre public. C’est la vache sainte de l’occupation; l’ordre public. Pour cette raison, j’ai été adopté par Amnesty International comme prisonnier de conscience pour 15 ans, puisque j’étais emprisonné pour mes pensées, mon activisme politique. Mon frère fut assassiné par les unités secrètes israéliennes. Il était un jeune homme; 28 ans, dirigeant d’un mouvement syndicat et assassiné par un sniper. Ces exemples ne sont pas exceptionnels de la vie quotidienne. Et même si tu n’as rien vécu du genre, l’humiliation, la confiscation de l’âme et l’identité humaine sont déjà beaucoup trop. Vous étiez emprisonnés à cause de votre art comme poète et écrivain de recueil de nouvelles. Pourriez-vous nous dire ce que vos écrits représentaient pour vous dans le temps et les décrire? Je ne suis pas contre la transformation de la littérature en déclarations politiques. Mon écriture est artistique, mais il y a un sens de résistance par le fait qu’ils imposent cette

façon de vivre et que nous pouvons résister, nous pouvons continuer de vivre sur nos terres. J’écris sur des personnes ordinaires qui continuent de vivre leur vie malgré les chances sous l’occupation qui ne sont pas en leur faveur. Mon modèle est humain et non celui du superhéros. Je n’écris pas sur les héros. Je réfère aussi à des figures nationales dans mes écrits. Quand j’étais envoyé en cour militaire, ils considéraient ma poésie comme de l’incitation parce que je parle de terre natale, je réfère à une des figures de résistance nationale de la Palestine sous le mandat britannique : Izz al-Din al-Qassam. C’était durant les années 80, où il présentait une figure nationale et non religieuse et je m’adressais à lui en lui demandant de nous conseiller, de nous parler. C’était très poétique. Ce n’était pas une déclaration politique et c’était mon genre de style. J’avais aussi commencé à écrire une colonne hebdomadaire dans un journal palestinien pour deux ou trois ans, puis j’ai arrêté pour une certaine période. On m’a aussi puni pour celui-là. La colonne était un peu politique, sociale et culturelle, mais ce n’était toujours pas un positionnement politique. J’écrivais pour les enfants, par exemple. Je suis propaix. J’étais un négociateur dans les discussions de Madrid et du Moyen-Orient. J’étais un membre de la délégation palestinienne, un négociateur, assis à table avec des Israéliens. Je croyais en la paix et qu’il devrait y avoir un futur pour à la fois nos enfants et les leurs. Je ne suis pas contre eux, et je ne fais pas appel à l’extermination de l’occupant. Je veux mettre fin à l’occupation, à cette relation d’occupé et d’occupant. On avait beaucoup d’espoir. Quelques-uns de mes écrits étaient des segments d’une Rue de Sesame Palestinien et d’une Rue de Sesame Israélien, où les enfants ont l’occasion de se rencontrer et d’interagir. Malheureusement,


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les gouvernements successeurs n’étaient pas sérieux dans le procès de paix, mais je crois toujours qu’il doit y avoir un temps où nous pouvons tous vivre ensemble sans la relation d’occupant et d’occupé. Pour revenir à votre emprisonnement, aviez-vous eu droit à un procès? Vous a-t-on accordé le droit de vous défendre avec un avocat? Ou est-ce que c’était simplement de la détention administrative? Dans le temps, j’avais des avocats. Un d’entre eux était une femme juive, très connue; Felicia Lander. Elle se battait depuis le début de l’occupation. Elle est une gauchiste qui a continué sa lutte jusqu’à la fin des années 80, alors qu’elle était épuisée. Elle est ensuite retournée en Allemagne et a pris sa retraite. Elle était mon avocate et elle disait aux juges qu’il était honteux que les gens du livre (les juifs se disent les gens du livre) condamnent un écrivain pour un livre. D’ailleurs, ils ont échoué à me condamner dans ce procès parce que les arguments du procureur étaient extrêmement faibles. Il n’arrêtait pas de se nommer expert dans la littérature et la culture arabe et de m’accuser d’incitation, mais quand mon autre avocat, un Palestinien avec passeport israélien lui posait des questions sur des termes simples en poésie arabe, il ne savait pas répondre. Combien de temps cela a-t-il pris avant que vous gagniez votre procès? La détention administrative dure 6 mois, mais ils peuvent la renouveler définitivement. Il y a des gens qui sont restés en détention administrative pour des années, 7 années. Pour mon cas, la première fois j’étais

condamné pour 3 ans parce que je distribuais des pamphlets. Ensuite, j’étais arrêté sous détention administrative pour 6 mois, renouvelé pour un autre 6 mois, relâché et arrêté encore pour 6 mois de détention administrative, relâché puis arrêté à nouveau pour 6 mois. De plus, je ne me souviens pas du nombre d’arrestations de courtes périodes. Ils t’arrêteront simplement par la signature d’un ordinaire officier militaire sur ordre de détention de 48 heures, avec prolongation de 2 semaines, sans voir un juge ou se référer à un poste militaire plus haut. Ensuite ils te laissent aller pour 2-3 jours ou une semaine, puis ils t’arrêtent de nouveau pour 16 jours. Il y a aussi un autre type d’arrestation qui s’appelle arrestation de ville. Ils te mettent dans un village et tu n’as pas le droit de quitter ce village pour 6 mois. Pour moi, c’était le village de mes parents et ils ont renouvelé ma détention pour 3 ans. Je ne pouvais plus travailler à mon Université à Nablus. J’étais nouvellement marié et ma femme travaillait ailleurs donc elle ne pouvait pas me rejoindre. On venait tout juste d’avoir notre premier enfant et je ne les voyais que les fins de semaine quand ils me rendaient visite. Ils trouvent toujours différents harcèlements, et il y a toujours une loi qu’ils trouvent pour le faire : une loi d’urgence. Quel était votre plus grand défi durant votre emprisonnement dans des prisons israéliennes? La torture durant les séances d’interrogation. J’étais gravement torturé. Je n’aime pas discuter des détails, qui sont dégoûtants. Similairement, j’ai déjà été arrêté à un checkpoint et presque battu à mort parce qu’on m’avait posé une question et ma réponse n’était pas satisfaisante. Des adoles-

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cents, simplement des adolescents soldats au checkpoint m’ont accusé de menteur. Ils m’ont dit qu’ils voulaient m’enseigner une leçon pour ne plus jamais mentir. Aviez-vous eu droit à des visites familiales dans les prisons israéliennes? On nous accordait 30 minutes de visite par mois, mais une partie de mon emprisonnement était dans un camp de détention militaire où tu ne reçois aucune visite. Je n’ai pas vu ma famille pour 1 an durant ce temps, mais voici deux faces de la réalité : d’un côté on a le traitement criminel de l’occupant et de l’autre, comment maintenir notre humanité et notre force intérieure, comment vaincre leur intention de nous déshumaniser. Nous résistions à travers la lecture, la culture, les discussions et en transformant la prison en école ou en université. J’ai travaillé sur plein de mes écrits en prison et trouvé des façons créatives de les envoyer clandestinement au monde extérieur. Du coup, tu te sentais plus fort que les gardes de prison. Donc voici les deux faces de la pièce de monnaie : la souffrance, puis le courage et le défi personnel qui te gardent fort et invaincu spirituellement. C’est quelque chose de très important. Pouvez-vous décrire le contact que vous aviez eu avec les autres prisonniers palestiniens? Tu es seulement dans des cellules d’isolement pour de courtes périodes de temps, car ils n’ont pas les moyens de se le permettre pour des milliers! Ils doivent mettre les gens ensemble et parfois les cellules étaient surchargées. Dans une des prisons, nous étions 40-50 dans des cellules relativement grandes. Ainsi, nous nous créons une vie sociale et culturelle, nous écrivons de la poé-

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ACTUALITÉS

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sie, la discutons et la récitons pour les autres, nous jouons. Bien sûr, il y a des cours qui sont donnés quotidiennement par les prisonniers. Il y a des prisonniers qui sont entrés analphabètes et qui ont appris à lire et à écrire. Quelques années plus tard, ils se sont

mis à écrire des articles. D’autres ont appris de nouvelles langues alors que certains ont obtenu leur certificat d’études secondaires en prison. Nous organisons entre nous des discussions et des séances en politique et en économie. Si tu possédais des connaissances

et des expériences quelconques, tu organisais des groupes et enseignais le tout. 1

Leila and Her Cat Lulu Nouvelle écrite par Dr. Sami Al-Kilani Leila sat playing with her cat Lulu, who was sitting on the table in the corner of her room. The table was full of Lego pieces Leila’s father had given her for her birthday. Leila put a ball of yarn at the far end of the table. Lulu attacked the ball and picked it up with her claws and jumped to the floor, playing with it happily- throwing it and chasing it. Suddenly Leila decided to make Lulu angry. She took the ball and the cat back to the table, on opposite ends. Lulu continued to try to find a path but Leila continued to block the path with her hands. The cat became very angry. She remained immobile for a moment then jumped with all her might towards the ball. While jumping she scratched Leila’s hand and knocked a car to the floor, breaking it. The car, which was battery-driven, was one Leila loved very much. Mama was working in the kitchen. Leila went crying to her. She told her what happened and, in the end, said that she would kick Lulu out of the house for breaking the car and scratching her hand. Her mother told her,”No habibati*, you are guilty because you tried to imprison her. Don’t you know that the animals hate prison just as humans do» Leila stopped crying. She promised her mother she would not tease Lulu anymore; that she would play with her, feed her and take care of her and that she would never imprison her again. Translation : Sami Al-Kilani & Beth Goldring

* darling In March 1992 the story was submitted to Israeli censorship prior to publication by a weekly in Jerusalem. The censor officer removed the mother’s statement about animals hating imprisonment just as humans do.

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PROFIL DE PHARMACIEN (QeP) PÉROU Nom : CARLOS ALBERTO CASTRO RUIZ Pays d’origine : PÉROU

Quelles sont les études pour devenir pharmacien dans votre pays d’origine? D’abord, il faut réussir l’examen général d’admission de l’université choisie, c’està-dire avoir le pointage nécessaire dans cet examen pour être admis en fonction du nombre de places allouées au programme de pharmacie. D’autres modalités ont été implémentées dernièrement, notamment celle basée sur la moyenne obtenue à la fin des études secondaires incluant dans ce cas une entrevue. Par la suite, on poursuit un parcours de 5 années universitaires. Dans quels domaines le pharmacien peut-il exercer (hôpital, industrie, communautaire, autre) et quelles sont les tâches reliées environ?

Le pharmacien au Pérou peut exercer dans le milieu hospitalier, en pharmacie communautaire, dans les institutions gouvernementales et dans l’industrie pharmaceutique. Décrivez-nous une journée de travail typique dans votre domaine. J’ai eu la chance de travailler dans un grand hôpital à Lima. Cet hôpital avait plusieurs unités/spécialités comme dans la plupart des grands hôpitaux, mais une chose qui différenciait cet hôpital parmi les autres était la diversité de ses pharmacies. En effet, afin de mieux servir la diversité de sa clientèle, le département de pharmacie comptait plusieurs pharmacies : patients hospitalisés, patients en soins ambulatoires, soins intensifs, pédiatrie, psychiatrie, urgence. En plus, le département de pharmacie était en charge de 3 unités de préparations spécialisées : produits magistraux, cytotoxiques et nutrition parentérale. Notre journée de travail typique pouvait varier beaucoup selon la pharmacie dans laquelle on avait été assigné pour une période déterminée.

Pourquoi avoir choisi de venir faire l’équivalence au Québec? Je me suis installé au Québec pour fonder une famille. Mon parcours comme pharmacien au Pérou m’a fait développer mes habiletés en communication, ce qui m’a permis d’établir une relation de confiance et une empathie unique avec les patients en milieu hospitalier. Dans ce contexte, la carrière de pharmacien présente de très bonnes perspectives qui me permettront d’accomplir mes rêves et de continuer à être utile à la société en tant que professionnel de la santé. En outre, il faut noter que la carrière de pharmacien au Québec est présentement très diversifiée et concurrentielle, ce qui demande des professionnels hautement qualifiés ayant des habilités spécifiques afin qu’ils puissent être une partie indispensable au sein des équipes de santé traitantes interdisciplinaires. 1

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LE COMITÉ CAPSULE 2016-2017

La conception du Capsule nécessite énormément d’efforts et de talents diversifiés de la part du comité Capsule, une équipe unie qui travaille souvent dans l’ombre. Dans ce numéro, vous pourrez enfin découvrir les visages qui se cachent derrière votre journal étudiant préféré.

En arrière, de gauche à droite : Samira Belouadi , Naomie Larose, Rusaila Shakhtur-Alqawasma, Anna Wong, Houda El Ghomari En avant, de gauche à droite : Chloé Vo, Audrey Desjardins, Valérie St-Louis, Sandra Savignac Absents : Salam Bouhabel, Léa Sara, Maricia Sarkis, Élicia Sarkis

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Nom Elicia Sarkis Description du poste Cette année, j’ai surtout corrigé des articles par-ci, par-là, lorsque les stages ne bouffaient pas trop mon temps. Ce que j’aime dans la vie Le chocolat, la musique, chanter, lire, écrire, dessiner, les séries télévisées, les jeux vidéos, l’art graphique et patiner. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai déjà chanté en spectacle! On me connaît pour Je suis la fille qui a une jumelle... même si parfois les gens ne savent pas quelle jumelle est devant eux! ;)

Nom Léa Sara Description du poste Je lis et relis en primeur les articles du prochain Capsule afin que tout soit parfait (ou presque) avant leur publication. Ce que j’aime dans la vie Voyager, lire sur tout et n’importe quoi, découvrir, rire ou encore tout ce qui contient du chocolat noir ou des pommes. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je viens souvent à l’université en vélo… et non, je n’habite pas juste à côté. On me connaît pour Mon calme, mon sourire et mes cheveux bouclés!

Nom Maricia Sarkis Description du poste Malheureusement, les stages font en sorte que mon implication cette année a diminué. Je révise les articles parce que je ne suis pas capable de voir une faute d’orthographe sans avoir la compulsion de la corriger immédiatement. J’ai écrit quelques horoscopes cette année. Sinon je tiens la chronique du chialage, que j’ouvre et ferme selon la quantité de chialage que nous recevons. Ce que j’aime dans la vie En cette fin d’année de stage, ce sont les quelques minutes par jour de paix et de sérénité durant lesquelles je n’ai ni à écrire de plan de soin, ni à analyser un dossier patient, ni à donner de conseil et que je peux déguster une cuillère bien méritée de Nutella. #bless Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai besoin d’un mute button. Quand je commence à chanter, ça ne finit plus! On me connaît pour Le fait que j’ai une sœur jumelle fait en sorte qu’on me reconnaisse souvent la face, mes longs cheveux indomptables.

Nom Anna Wong Description du poste Je retape des entrevues enregistrées à l’audio dans un document Word. Ce que j’aime dans la vie De bien manger! La nourriture, c’est la vie! Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Un de mes objectifs personnels est de rester en forme. J’espère que je pourrais gagner des abs! On me connaît pour Mon stress avant les examens… AVRIL 2017 – LE CAPSULE – 39


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Nom Valérie St-Louis Description du poste Rédactrice en chef, c’est-à-dire planifier de A à Z les volumineux numéros que nous avons eus durant l’année! Ce que j’aime dans la vie Lire, voyager, le yoga, le SUP fitness (j’ai découvert ça cette année, faites une recherche sur Google, c’est vraiment à essayer!!), mon chat Simba. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’adore la couture, presque chaque été je me confectionne au moins une robe dans mes passe-temps! On me connaît pour Mon côté calme et studieuse, ainsi que mon côté actrice dans le rôle de patient pour nos labos! Ça met de la joie dans le cubicule!

Nom Sandra Savignac Description du poste Je m’occupe de la mise en page du journal, c’est-à-dire de me battre avec le logiciel InDesign tous les deux mois pour vous offrir ces merveilleux numéros. J’y publie aussi régulièrement des textes. M’avez-vous reconnue? Ce que j’aime dans la vie La musique, le théâtre, les sports, les jeux vidéo, l’écriture et, avant tout, mon perroquet! Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je suis une personne extrêmement rangée et organisée : si tu entres chez moi et que tu déplaces des objets, I will look for you, I will find you and I will kill you! On me connaît pour Mes tatouages, mes cheveux colorés et rasés, mes vêtements noirs… Bref, mon style qui sort un peu de l’ordinaire en pharmacie!

Nom Samira Belouadi Description du poste Je suis correctrice des articles du Capsule. Je m’occupe aussi de retaper des entrevues audio et je propose parfois des idées d’article. Ce que j’aime dans la vie J’aime la nature et sa complexité, découvrir de nouvelles choses et rendre service aux autres. J’aime aussi comprendre comment avec une simple petite poudre, on peut guérir des maladies graves et tenaces. C’est pourquoi je suis en pharmacie! Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je n’aime pas vraiment regarder des films. J’aime être dans le feu de l’action, autant dans la réalité que dans ma propre imagination. On me connaît pour Ma capacité à socialiser avec mon entourage.

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Nom Audrey Desjardins Description du poste Je rédige les horoscopes (je suis voyante dans mes temps libres), je compose les mots croisés et je corrige les articles. Ce que j’aime dans la vie Le plein air, la course à pied, la musique, la philosophie et le vin ;). Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Demi-marathonienne. :) On me connaît pour Cela dépend fortement du contexte, mais je dirais ma spontanéité!

Nom Chloé Vo Description du poste Je dessine pour la page couverture du Capsule et pour la fin du numéro si j’en ai le temps (donc pas vraiment ces temps-ci!). Ce que j’aime dans la vie J’aime faire de la planche à neige, mon hérisson Loki, voyager, faire beaucoup de siestes. :) Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’aime les sensations fortes. Le rush d’adrénaline lors de sauts en planche ou en bungee est indescriptible. On me connaît pour Beaucoup de logos et de photos.

Nom Rusaila Shakhtur-Alqawasma Description du poste J’aide dans la révision des articles. D’ailleurs, j’ai beaucoup travaillé pour la publication d’un interview que vous verrez dans ce Capsule! Quoique nouvellement membre, j’essaye d’apporter une touche différente au contenu et j’espère que ça vous plaise! Ce que j’aime dans la vie Vivre de nouvelles expériences que ce soit en découvrant une nouvelle culture, en faisant du bénévolat ou même en essayant le ski pour la première fois! Je suis passée de travail dans la confection de bijoux, au sauvetage, à du bénévolat dans un hôpital en Cisjordanie durant le conflit de 2014, comme programmes d’été. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi Je suis une passionnée de l’art classique! J’ai passé 10 ans de ma vie à faire du ballet et à jouer du piano. J’étais assez qualifiée pour enseigner les deux, mais le temps me manque toujours et j’ai fini par arrêter. On me connaît pour Mes différents accents qui surgissent au hasard et qui font rire le monde. Le plus commun semble être l’accent russe…

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

Nom Salam Bouhabel Description du poste Je suis correctrice des articles du Capsule. Je propose parfois des idées d’article ou de concours. Ce que j’aime dans la vie J’aime parler aux gens, les aider et les rendre heureux. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai déjà été agente douanière à l’aéroport PierreElliot-Trudeau. On me connaît pour Mon amour pour le café et le sucre.

Nom Houda El Ghomari Description du poste Je me charge de la correction des articles publiés dans le journal. Les articles doivent être relus par 3 personnes avant d’être validés et mis en page pour la publication. Une de mes passions est la lecture et j’aime bien lire tous les articles en avance, avant qu’ils ne voient le grand jour! J’ai participé aussi à quelques entrevues où ça m’a fait plaisir de rencontrer nos interlocuteurs qui sont des gens très motivés et des modèles de réussite et de créativité. En plus de cela, j’aide à distribuer les copies du Capsule et fais la promotion de certains concours ou des projets reliés au Capsule au sein de ma cohorte. J’ai aussi écrit un article pour ce numéro d’avril… bref, être membre du journal a été très enrichissant pour moi cette année! Ce que j’aime dans la vie J’aime découvrir la nature, les randonnées, les réunions de famille, la cuisine marocaine (j’aime manger plus que cuisiner!) …. Et j’aime aussi apprendre de nouvelles choses, tenter différentes expériences. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai fait plusieurs années d’études universitaires avant de me retrouver en première année de pharmacie, en autres quatre années en médecine, une année en nutrition et une maîtrise en physiologie-physiopathologie! On me connaît pour Mon sourire, mon zen et ma tendance à parler à voix basse lorsque je pose des questions en classe.

Nom Naomie Larose Description du poste Je tiens la chronique « pharmanurse » et je corrige aussi les articles de mes collègues. Ce que j’aime dans la vie Lire, n’importe quoi et n’importe quand, de la grande littérature aux endos de boîtes de céréales. L’été, je monte une montagne à toutes les semaines avec des amies, et chaque année depuis 7 ans on se fixe comme objectif d’atteindre un sommet de 100 m plus haut que l’année précédente. Une chose que les gens seraient surpris d’apprendre sur moi J’ai passé 3 ans de ma vie au Saguenay. On me connaît pour Mon obsession envers les fautes d’orthographe et de grammaire!

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Coach du Médicament

© Michelle Chen et Chloé Vo

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

COCEP 2017

© Chloé Vo et Amy Tran

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

Marche Étudiante

© Chloé Vo, Boyi Lu et Michelle Chen

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Le CapsulE, volume 40, no. 5

Parade de Mode

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ARTS

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Jardin de pierres

Q

Par Shima uand on croise son regard pour la première fois, on ne se doute pas que la dernière fois

qu’on le verra sera aussi douloureuse. On ne se doute pas que les moments de pur bonheur se transformeront en vagues souvenirs, en quelques fragments de puissantes émotions. On s’imagine le meilleur et on rejette le pire. On croit que tout ira pour le mieux, on se pense invincible. On en oublie que toute bonne chose a une fin, que chaque histoire arrive à sa dernière page. Accroupis devant cette pierre, je caresse les lettres de ton nom du bout des doigts. Je peux presque te sentir, je peux presque t’atteindre. Lorsque je ferme les yeux, je peux apercevoir ta silhouette, tes cheveux bouclés blanchis par les années et ton petit sourire en coin. J’ai l’impression d’entendre ta voix, mais, à vrai dire, je ne m’en souviens plus très bien. Tout ça semble si loin maintenant! Quelques souvenirs me restent à l’esprit : notre jeunesse, notre mariage, notre première maison… Il y a aussi nos disputes, nos arguments et nos désaccords. Il y a eu tous ces moments où je n’aurais pu me sentir mieux, et tous ces autres où j’ai eu envie de tout laisser tomber. Malgré les hauts et les bas, nous étions toujours là, main dans la main. Pourtant, plus le temps passe, plus je t’oublie. Plus je nous oublie. Je ne me rappelle pas la dernière fois où j’ai

entendu ta voix, où j’ai senti ton parfum, où ta peau a effleuré la mienne… Je ne me rappelle pas la dernière fois où j’ai eu droit à une réponse alors que je te murmure que je t’aime. Mon souvenir le plus concret est la froideur de cette pierre qui traverse mon corps jusqu’au plus profond de mon âme, cette pierre qui marque la distance entre mon monde et le tien. Il est difficile de s’imaginer qu’un jour, toute cette histoire deviendra du passé, que les rêves se rapprocheront le plus de la réalité. Il est difficile de s’imaginer, au premier abord, que tout ce que nous bâtirons prendra fin un jour. Il est difficile de s’imaginer qu’un beau matin, nous nous réveillerons seul dans ce lit qui nous apparaît soudainement si immense. Secrètement, on souhaite que notre sablier s’écoule en premier. On espère ne pas avoir à sentir, à respirer, à vivre sans l’autre. On espère ne pas devoir vivre ce deuil, cette douleur que l’on ressent alors que l’on jette la dernière poignée de terre. On désire profondément ne pas tourner la dernière page. Du début à la fin, tu m’as supporté dans mes idées les plus folles. Tu m’as accompagné et tu m’as soutenu alors que, moi-même, je ne croyais plus en

mes projets. Nous avons formé une belle équipe. Maintenant qu’elle n’existe plus, je vais t’avouer me sentir un peu perdu. Maintenant que je dois faire face à ces journées sans savoir qu’au moment où le soleil se couche, je me retrouverai près de toi, il me semble que tout ça n’a plus de sens. J’avance, sans trop savoir où je vais. J’avance, sans trop savoir pourquoi. J’avance, sans trop savoir comment. Et, au fond de moi, j’attends simplement que le destin me rattrape à mon tour. Petit à petit, ils t’oublieront, ils t’effaceront de leur vie, ils négligeront tous ces souvenirs, ils combleront ce vide que tu as laissé. Je n’arriverai pas à remplir celui que tu m’as laissé. Je n’arriverai pas à te remplacer. Je n’arriverai pas à t’oublier. Un jour, ces fleurs seront pour nous. Mon nom sera gravé en-dessous du tien. Je viendrai te rejoindre dans ce jardin de pierres. Je serai éternellement tien. 1

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DIVERS

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Chialage anonyme Par Maricia Sarkis (IV) Les lois de Barrette, les examens, les annulations de stage... Il semble que les raisons de chialer s’accumulent pour les étudiants en pharmacie. Certains nous trouveront trop pessimistes, mais je pense plutôt que c’est un mécanisme de survie inoffensif qui lève un peu le poids de notre session. Les étudiants de quatrième ont fait sortir de l’hibernation cette rubrique pour ce numéro. Voici les plaintes des étudiants par rapport aux stages, qui ont été transmises aux membres du Capsule verbalement ou par écrit. C’est avec plaisir que je les publie anonymement, à leur demande. Notons que les chialages reçus ne reflètent pas nécessairement les opinions ou expériences personnelles des membres du Capsule.

ANONYME 1 On nous dira que les étudiants doivent faire comme s’ils étaient pharmaciens. Nous répliquerons que nous sommes des étudiants, et non des pharmaciens salariés. Nos obligations sont de répondre aux attentes de la faculté afin que nous puissions graduer. Je peux comprendre qu’on doive suivre l’horaire du maître de stage, mais cela devrait se limiter aux 40 heures par semaine. Si le médecin commence sa tournée à 16 h 30 et que l’étudiant est déjà censé être parti puisqu’il a complété ses 8 heures, il ne devrait pas être obligé de rester 2 h de plus afin d’assister à la tournée, simplement pour le motif que son patient y sera discuté. Il est disponible 8 heures par jour pour discuter de ses patients. C’est malheureux, car les tournées sont très intéressantes, mais cette journée-là, l’étudiant devrait avoir tous les droits de quitter à l’heure prévue. Il a peut-être un emploi, un lift, une obligation, il doit aller faire ses lectures et écrire ses plans de soins. Il ne devrait pas avoir l’impression qu’il sera pénalisé ou qu’il manque à son devoir, car ce n’est pas le cas. Sa vie ne tourne pas autour de son stage. Nos patients sont à l’hôpital 24 h/24, et je peux vous garantir que, durant la nuit, il peut y avoir des changements ou des

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nouvelles interventions. Alors, on se reprend le lendemain matin avec ces patients. Dans la même veine, on peut reprendre une tournée manquée le lendemain. S’il y a un nouveau cas patient, nos maîtres de stage ne devraient pas pouvoir nous l’attribuer à 17 h 30 (alors que nous sommes déjà censés avoir fini notre journée depuis 1 h) et s’attendre à ce qu’on l’analyse durant la soirée pendant qu’ils retournent chez eux. C’est inhumain. Si notre maître de stage a été occupé toute la journée, nous ne devrions pas avoir l’obligation de rester jusqu’à 18 h-19 h00 afin de lui présenter un cas patient. Si le maître de stage travaille 12 h par jour, l’étudiant n’a pas l’obligation de rester les 12 h. Notre but quand nous sommes étudiants est d’occuper un rôle de pharmacien pendant 8 h sous supervision de notre maître de stage, et non de devoir agir comme si nous étions les seuls pharmaciens responsables de l’étage. Nous ne sommes pas rendus là dans notre carrière, puisque nous sommes étudiants. Les étudiants font déjà des sacrifices par rapport à un horaire normal d’université. Nous acceptons des heures de soir et de fin de semaine. Ainsi, je trouve cela envisageable de démontrer un peu d’empathie envers des horaires surchargés.


DIVERS

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Chialage anonyme (suite)

ANONYME 2 Parlons des heures de pause. La faculté peut-elle établir un temps clair de pause? Certains étudiants ont droit à 1 h alors que d’autres ont à peine 15 minutes. Notons que 15-30 minutes de pause pour certains grands hôpitaux, ce n’est pas suffisant. Le temps de descendre de l’étage au local étudiant ou à la cafétéria et d’y remonter, les 30 minutes sont presque écoulées.

ANONYME 3 Commençons par le commencement. Cette année de stage a bien sûr débuté par la traditionnelle journée pré-stage. Cette journée pré-stage, bien qu’elle présente les éléments importants pour les stages, elle nous rappelle aussi de façon passive-agressive les 101 façons de couler son stage. On nous traite déjà comme des coupables, alors que nous n’avons même pas commencé. « Ne criez pas sur les médecins…». Et crier sur les étudiants en pharmacie, c’est permis? Madame, je vous assure, les étudiants en pharmacie ont été formés par des pharmaciens compétents et n’iront jamais dans un état sain d’esprit crier sur d’autres professionnels de la santé. « Ne criez pas sur les patients... » De ce que je me souviens, les cours de communication que nous avons tous passés afin de nous rendre en quatrième ne m’ont jamais appris que crier sur quelqu’un était une façon raisonnable de faire passer le message. Après tout cela, on nous présente des ressources visées à nous aider en cas de stress, alors que tout le monde ressort de cette rencontre

stressé, avec l’idée en tête qu’on va couler un stage au lieu de penser qu’on va apprendre énormément. Ensuite, lors de cette rencontre pré-stage, on nous informe de communiquer avec la faculté s’il y a un problème que nous ne pouvons pas régler avec le maître de stage le plus tôt possible. Or, la peur de l’erreur est toujours présente au sein de la cohorte, et encore plus la peur de la faculté et la peur de couler un stage. Lorsqu’une situation injuste se présente, le premier réflexe est de se taire pour ne pas contrarier le maître de stage puisqu’il a le pouvoir de se venger dans son évaluation. La faculté va-t-elle empirer la situation? Y aura-t-il un froid entre le maître de stage et moi?

ANONYME 4 Il y a un manque de confiance envers la faculté quant aux plans de soins à remettre. L’exemple montré par la faculté à la rencontre pré-stage était un plan de soin écrit à la main avec quelques lignes d’informations écrites dessus. Notons qu’un plan de soins tel que celui-là serait refusé par la plupart des cliniciens associés. Ensuite, nous nous demandons, si nous copions vraiment la note au dossier et complétons le soap en quelques lignes à la main, et que même le maître de stage est d’accord avec cela, qu’en dira la faculté si jamais il y a des problèmes lors de l’évaluation? Un plan de soins long est beaucoup plus facile à défendre qu’un plan de soins court.

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DIVERS

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Chialage anonyme (suite)

Que dire des hôpitaux qui veulent que les étudiants prennent les notes au dossier comme plan de soins, mais qui ne veulent pas que les notes soient écrites sous forme SOAP. La faculté accepte-t-elle ces plans de soins, qui conviennent parfaitement à l’hôpital, un milieu de pratique et non théorique?

ANONYME 5 Pouvons-nous avoir moins de paperasse? C’est déjà assez que j’aie fait la consultation de la loi 41, écrit les ordonnances, scanné les ordonnances et écrit une note au dossier, contresignée par le pharmacien. Estce vraiment nécessaire de devoir perdre son temps le soir à résumer cela?

ANONYME 6 Le maudit tableau des activités. Ça nous prend un bon 10-15 minutes à remplir chaque jour. Nos maîtres de stages le lisent à peine, et je suis persuadée que la faculté ne lit pas les 5000 pages. Est-il possible de faire un peu plus confiance aux étudiants? C’est impossible d’écrire exhaustivement tous les conseils, toutes les notes et tous les paniers révisés en communautaire.

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ANONYME 7 Parfois, nous ne savons pas ce qui est le plus agaçant entre les conditions qu’on nous fait parfois subir en stages, et le fait qu’il est impossible d’y remédier. Sommes-nous fâchés des conditions ou du fait d’avoir le sentiment de ne pas être écoutés, d’être traités parfois comme des numéros ou des machines? Un peu des deux, dans le fond. Personne ne nous défend au sein de la faculté. On a vraiment l’impression d’être des esclaves parfois dans les tâches absurdes qu’on nous fait faire.

ANONYME 8 Pourquoi on n’a pas de congé de maladie durant l’année? Je ne crois pas que ça changerait grand-chose et ça permettrait de ne pas aller au stage enrhumé et de donner son rhume aux patients immunosupprimés.


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La pharmanurse Par Naomie Larose (III)

Mot de l'auteur Pour ma dernière chronique cette année, j’ai envie de vous

parler comme j’aurais voulu qu’on me parle quand je suis entrée dans mes études universitaires en santé. À l’approche des stages et des ECOS, j’aimerais vous donner une bonne dose d’indulgence, sujet pas très à la mode chez les étudiants en pharmacie et les travailleurs du milieu de la santé.

L

’indulgence, ce n’est pas souvent cité comme qualité recherchée, dans quelque domaine que ce soit. En santé, surtout. L’excellence, oui. Mais est-ce que la recherche de l’excellence peut se faire tout en s’octroyant une part d’indulgence suffisante pour conserver un état d’esprit équilibré? J’ose croire que oui. Dans les lignes qui suivent, je vous expose ma quête de l’indulgence, en espérant inspirer quelques-uns d’entre vous, surtout à l’approche des stages et des ECOS, qui génèrent leur lot de stress. Et c’est bien normal. Parenthèse avant de débuter : ceux qui s’intéressent au stress, dans le but de mieux le gérer ou simplement de mieux comprendre d’un point de vue scientifique ce démon qui s’empare de nous et nous enlève toutes nos capacités, allez voir le centre d’étude sur le stress humain au http://www.stresshumain.ca. On nous y explique notamment qu’avec l’acronyme CINÉ, on a la « recette » du stress : (manque de) Contrôle, Imprévisibilité, Nouveauté, (risque d’atteinte à) l’Égo. Depuis que j’ai appris cette « recette », je gère un peu mieux mon stress parce que je peux le rationaliser. D’abord, aussi cliché que ce soit, l’erreur est humaine. Tout le monde fait des erreurs. Qu’on s’en inquiète au plus haut point ou non, on est tous condamnés à faire des erreurs dans le cadre de

notre pratique. Heureusement, les erreurs n’ont pas toutes des conséquences, et les conséquences ne sont pas toujours dramatiques. Il faut aussi faire la différence entre erreur et négligence. On n’aura jamais de sanction de l’OPQ pour une erreur, alors qu’on en aura pour une négligence, et c’est beaucoup moins pardonnable. Revenons à notre cours de loi de 1re année : la faute (ex : négligence) peut être passible d’une sanction de l’OPQ. C’est une infraction à notre code de déontologie qu’un autre pharmacien n’aurait pas fait s’il avait été dans la même situation.

Tout le monde fait des erreurs. [...] Heureusement, les erreurs n’ont pas toutes des conséquences, et les conséquences ne sont pas toujours dramatiques. Quand on hésite entre deux conduites, un bon truc consiste à s’imaginer ce qu’on préférerait voir en première page du journal sous notre photo, advenant le pire : « la pharmacienne Unetelle refuse de soulager la douleur de ses patients » ou « la pharmacienne Unetelle dépanne trop facilement les patients sous opiacés »?

Retour sur la notion d’obligation de moyens vs obligation de résultat : ceux qui sont abonnés au blogue Législation et systèmes de soins ont reçu dernièrement le jugement d’une pharmacienne qui s’était trompée de teneur de comprimés de warfarine dans le dispill d’une patiente, conduisant à l’hospitalisation puis au décès de celle-ci. Je vous épargne le contexte, mais un élément important de la décision repose sur le fait que les pharmaciens ont une obligation de résultat lorsqu’ils exécutent une ordonnance. Cela peut sembler évident, mais l’on entend en général que nous avons une obligation de moyens et non de résultat. Bref, si on ne remet pas ce qui est indiqué sur l’ordonnance, on va être tenu responsable. Je trouve dommage que le tabou associé aux erreurs en pharmacie soit tel qu’en classe, rares sont les enseignants qui abordent la question. Pourquoi cette réticence à admettre que nous sommes des êtres humains, sujets aux erreurs? À l’opposé, on reçoit en abondance un discours axé sur la performance. Combien de fois entendons-nous des phrases telles que « vous devriez savoir ça », « ne dites pas ça à un médecin », ou autre phrase stressante du même acabit? Sans banali-

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ser le fait de faire des erreurs, et puisque c’est inévitable, les enseignants, qui sont des modèles pour nous, devraient nous préparer à gérer ces situations. Je reviens encore à ma formation d’infirmière : la première fois qu’une enseignante nous a parlé d’une erreur qu’elle avait faite, cela m’a enlevé un poids énorme sur les épaules. Juste d’entendre admettre que c’est possible de faire des erreurs et que ça ne fait pas de soi un professionnel moins compétent ni une moins bonne personne, ça a fait toute la différence pour moi. On insistait beaucoup sur l’importance d’avouer l’erreur et de la rectifier. À l’hôpital, les ressources sont là : on rectifie l’erreur, on avise le médecin et son chef de département et on remplit le rapport d’accident/incident AH-223, qui permet de faire un suivi et ultimement d’éviter la récurrence d’erreurs. C’est sûr que de tempérament, les pharmaciens sont minutieux et perfectionnistes. Les erreurs sont peut-être d’autant plus mal vécues que les exigences envers soimême sont élevées, et que pendant notre formation, on n’est nullement préparé à ce qui va se passer quand on va faire une erreur, ni comment la rectifier. J’ai questionné mes collègues sur le processus à suivre en pharmacie communautaire lorsque survient une erreur. Il y a de grandes variations selon la pharmacie. Ce qui m’a stupéfiée, c’est que la gestion des erreurs ne fait pas nécessairement partie de la formation de base, et que bien souvent aucun suivi n’est effectué suite à une erreur. Une de mes plus profondes convictions, c’est que le patient doit passer en premier. Pour avoir fait quelques erreurs à l’hôpital, dont avoir administré un antibiotique IV au mauvais patient, je vous avoue qu’on passe par toutes les émotions, et que la

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tentation est forte de ne rien dire et éviter la paperasse (le rapport d’accident-incident est long à remplir!), surtout si l’accident ne cause pas de conséquence visible, mais l’intégrité prend le dessus, et faire primer le patient, ça veut dire passer par-dessus son propre ego et tout faire pour qu’il n’ait pas à subir de conséquences. Quand on se laisse paralyser par la peur de faire des erreurs, on est en situation problématique. Anecdote : quand j’ai fait mon stage de sciences infirmières à l’urgence, j’avais vraiment des attentes élevées, parce que je me voyais travailler

Le but d’un stage c’est d’apprendre, pas de performer. Oui c’est agréable quand on performe, mais ce n’est pas le but premier. dans ce milieu. Je me mettais donc beaucoup de pression, je voulais performer dès le début. Par contre, l’urgence, c’est particulièrement imprévisible comme milieu. Oublier la routine, il n’y en a pas. De plus, j’étais en stage de nuit, sur des 12 h et des 8 h, en alternance avec mes cours à l’université. On s’entend que les conditions propices d’apprentissage n’étaient pas là. Ma tutrice exigeait que j’installe des voies veineuses avec les plus grosses aiguilles « pour que je me pratique », et je faisais éclater toutes les veines de mes patients. Bref, rien n’allait plus, après ma 3e nuit, j’envisageais d’abandonner mon stage, et ma confiance en moi diminuait à vue d’œil. Prenant mon courage à 2 mains, j’ai alors demandé à ma tutrice de me donner de la

rétroaction. Très calme, elle m’a répondu : « tu étais davantage en contrôle dans tes autres stages hein? Rassure-toi, je n’ai pas de mauvaise impression à date. Ce n’est juste pas un milieu où tu peux devenir à l’aise en stage. L’orientation des infirmières à l’urgence prend plusieurs semaines ». Ça m’a rassurée de savoir que je peux être très bonne et en contrôle dans certaines situations, mais pas nécessairement dans toutes les situations. Même si j’ai constaté que je n’étais pas faite pour travailler à l’urgence, j’ai aussi appris à avoir un peu plus de souplesse, et que le but d’un stage c’est d’apprendre, pas de performer. Oui c’est agréable quand on performe, mais ce n’est pas le but premier. C’est aussi à ce moment que j’ai compris l’importance d’établir quelles sont les attentes du maître de stage au tout début. Je conclus en m’adressant davantage à mes collègues de 3e année, qui doivent parfois ressentir de l’anxiété face aux stages qui approchent, et pour leur début de carrière : — On a le droit parfois d’être fatigué, et plus inquiet de ce qui se passe à la maison que de faire de la sensibilisation aux bonnes habitudes de vie chez nos patients. Si être un bon pharmacien, c’est être parfait dans 100 % des situations, il n’existe pas de bon pharmacien. — On ne met pas beaucoup l’emphase làdessus, mais il y a d’autres professionnels que les pharmaciens à qui on peut référer des patients. Le système de santé est composé de multiples professions, chacune avec sa spécialité. Si on veut aider nos patients sans s’engager dans des sentiers qui dépassent nos compétences, la clé est de connaître les ressources disponibles et de les y référer.


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— Même si c’est ce qu’on aimerait, on ne saura pas tout en finissant notre Pharm.D. C’est angoissant, on voudrait être préparé à 100 %, mais admettez que la profession serait bien morne si après 4 ans d’études on avait acquis toutes les connaissances nécessaires pour exercer la même profession pendant 40 ans. On va apprendre toute notre vie, ça devrait être vu comme un défi stimulant, pas comme une source continue d’angoisse! — C’est ok de répondre « je ne sais pas » parfois! Surtout si c’est suivi par « je vais m’informer et vous revenir là-

dessus dans X temps ». Non, on n’a pas l’air incompétent. On a l’air motivé, disponible et fiable. Votre interlocuteur se sentira privilégié que vous ayez pris du temps pour lui, il sentira que sa question était intelligente parce que « le pharmacien a même dû faire des recherches plus approfondies », et c’est mille fois mieux que de répondre n’importe quoi et de passer pour un imposteur ensuite.

belles occasions d’apprentissage qui se présentent. C’est le temps de poser vos questions, de se tromper et d’apprendre. Plus tard, quand vous aurez des stagiaires, j’espère que vous leur raconterez les fois où vous vous êtes trompés, pour qu’on en finisse avec le tabou des erreurs et l’idéalisation de la performance, et que le Pharm.D. devienne un programme moins anxiogène et plus humain. 1

J’espère en avoir convaincu quelquesuns de se donner une petite dose d’indulgence pour les journées où rien ne fonctionne comme prévu. Profitez des

CONCOURS : Fausse nouvelle pharmaceutique

Avez-vous su retrouver la fausse nouvelle du numéro? Félicitation à Anthony Larivière (II) d’avoir créé le poisson d’avril Vers un Pharm.D. en 7 ans et gagné le concours! Voici l’autre fausse nouvelle qui nous a été soumise par quelqu’un d’anonyme en 1re année : « Il y a eu une erreur dans le iCal : l’examen final de 1150 c’était juste UA 11-17. » L’équipe du Capsule dit merci à tous et toutes d’avoir participé à nos concours cette année! Nous vous revenons l’automne prochain et vous rappelons que nous sommes toujours ouverts à vos suggestions entre temps!

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Mots croisés pharmaceutiques Par Audrey Desjardins (II)

Horizontal

Vertical

1. Hormone dont l’action est opposée à celle de l’insuline. 7. Laxatif contenu dans le Colyte, le Golytely et le Peglyte (deux mots séparés d’une espace). 8. Dispositif facilitant la prise de médication en inhalation pour l’asthme avec des aérosols-doseurs. 9. Appareil de mesure des glycémies par le patient. 10. Nitrate vasodilatateur utilisé lors d’une crise d’angine ou pour sa prévention.

2. Type d’insuline à action prolongée disponible en stylo (nom commercial). 3. Bloqueur des canaux calciques qu’il ne faut pas prendre avec du jus de pamplemousse (nom générique). 4. Antibiotiques dont le mécanisme d’action consiste à inhiber la dihydrofolate réductase. 5. Produit de santé naturel qui a possiblement un impact positif sur la glycémie à jeun et l’hémoglobine glyquée. 6. Décongestionnant compatible avec la grossesse au 2e et 3e trimestre (nom générique).

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Ordonnance mal foutue Sauriez-vous déchiffrer ce qui est écrit? Réponse au prochain numéro!

Réponse au numéro de février 2017 : Ativan 1 mg 1 co 1h avant prise avion

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Mots croisés pharmaceutiques (corrigés février 2017)

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À manger et à boire Par Julien Prévost (II) La fin de session rime avec étude, examens, bons coups et mauvaises surprises. La rime n’est pas littéraire, mais vous comprenez. La meilleure façon de se donner un boost pour étudier, de se préparer aux examens, de récompenser un bon coup ou de noyer une mauvaise surprise, c’est de manger et de boire.

Le « manger » – Risotto à l’Espagnol INGRÉDIENTS ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦ ♦♦

Riz arborio Oignons Ail Chorizo Tomates cerises Flocons de piments Xérès Vinaigre de xérès Huile d’olive Broccolini ou asperges ou les deux Bouillon de poulet ou de légumes Romarin frais Feuilles de Laurier Fromage Manchego Safran (optionnel)

La cuisine fusion est une nouvelle mode, nous avons récemment assisté au magnifique défilé de mode, qui apporte son lot de mauvais morceaux, comme l’infâme « sushi pizza ». J’aimerais dire en prémices que je m’excuse, cette recette m’est venue très rapidement et je n’ai pas eu le temps de la photographier correctement. Dans la mer de bons photographes que nous avons, je vais laisser mes piètres photos dans mon téléphone. Au menu, un classique italien, le risotto, mais avec des ingrédients espagnols. Je mets aussi en prémices le fait que cette recette peut être faite de manière simple (« l’examen est très simple... ») ou un peu plus complexe (« les réponses sont très faciles, mais il faut y penser un peu »). Je vous explique plus tard.

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À manger et à boire (suite)

MÉTHODE ÉTAPE 1 : Bouillon ♦♦ À votre bouillon de poulet ou de légumes, ajouter 2-3 feuilles de Laurier, 1-2 branches de romarin et une pincée généreuse de safran. Le safran est le stem d’un crocus; c’est une des choses qui coûte le plus cher au monde. Par contre, c’est une épice qui donne une couleur et un arôme incroyables, surtout dans un risotto. Le meilleur safran est espagnol. Laisser infuser à feu moyen, vous allez voir votre bouillon devenir doré. Ne pas faire bouillir à gros bouillon. ♦♦ Entre-deux : Si vous faites cette recette au milieu de la semaine et que vous n’avez pas vraiment le temps de cuisiner, faire cette recette en « One-Pot Dish ». Débuter par faire brunir votre saucisse, ensuite ajouter l’oignon et l’ail puis votre riz et le faire cuire selon la méthode ci-dessous. Lorsque votre riz est cuit, y ajouter le vinaigre, les légumes (tomates, broccolini, asperges).

ÉTAPE 2 : Le chorizo ♦♦ Prononcez-le comme vous voulez, cette saucisse est pleine de saveur. Épicée principalement avec du paprika fumé, un autre incontournable espagnol. Couper en fines lanières et faire brunir dans une poêle. Si votre saucisse est très grasse, pas besoin d’ajouter de l’huile dans la poêle, mais si elle est plus sèche, en ajouter un peu pour encourager à faire fondre le gras. Lorsqu’elle est cuite, déglacer le poêlon avec 5-10 mL de vinaigre de xérès, qui remplace le vinaigre balsamique du classique italien. Réserver la saucisse et la drainer sur du papier absorbant. Ne pas laver ce poêlon, nous allons nous en resservir plus tard.

ÉTAPE 3 : Les tomates confites ♦♦ Dans un autre chaudron, faire chauffer environ 100 mL d’huile d’olive à feu moyen. Trancher les tomates cerises en deux. Lorsque l’huile est vraiment chaude, ajouter les tomates. ATTENTION, vous ajoutez de l’eau dans de l’huile chaude, il va y avoir des éclaboussures. Ajouter aussi une pincée de flocons de piments. Laisser mijoter à faibles bouillons pendant la cuisson du riz. ÉTAPE 4 : Le riz ♦♦ Le risotto, c’est un de ces plats qu’on mange tout le temps au restaurant, mais que les gens craignent de faire à la maison. Qui n’essaie rien n’a rien. Il y a quelques éléments clefs à respecter et je vais tenter de simplifier au maximum. Premièrement, le riz. Il faut absolument du riz à risotto, ne tentez pas ça avec du riz basmati ou Jasmin. Utiliser le riz arborio, c’est celui qui est le plus disponible. C’est un riz court, bourré d’amidon. Deuxièmement, assurez-vous que votre bouillon est chaud et que votre chaudron l’est aussi. Lorsque vous ajoutez une nouvelle louche de bouillon, celle-ci devrait venir à ébullition instantanément. Troisièmement, ayez un chaudron creux. Une marmite de style « Creuset » est parfaite. Quatrièmement, il faut constamment brasser. Plus on brasse, plus le riz libère son amidon, plus le risotto est crémeux et délicieux.

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À manger et à boire (suite)

♦♦ Trancher l’oignon finement. Si vous voulez être le plus authentique possible, tenter de trouver des oignons blancs, au lieu des oignons jaunes traditionnels. Trancher aussi quelques gousses d’ail. Attention, le chorizo contient déjà pas mal d’ail alors allez-y mollo. Faire revenir dans le chaudron avec un peu d’huile. Vous voulez adoucir les oignons et l’ail, mais sans les colorer. Lorsque translucide, ajouter le riz. La mesure est très précise... environ une poignée de riz par personne. C’est important de faire rôtir le riz à sec dans le chaudron pour lui permettre d’absorber les saveurs. Déglacer avec du xérès. Traditionnellement, on déglace un risotto avec du vin blanc, mais le xérès est typiquement Espagnol. C’est un vin fortifié du sud de l’Espagne et je le compare, à tort, au porto du Portugal. C’est un très bon apéritif qui n’est nullement sucré et qui se combine bien avec un dessert très sucré. Comme il goûte légèrement les noix, j’aime bien en boire avec un dessert à base de pacanes et d’érable. Comme dans cette recette, le xérès est très utilisé en cuisine aussi.

♦♦ Lorsque le vin s’est évaporé, ajouter une louche de bouillon. Brasser le riz jusqu’à ce que le bouillon soit absorbé et que vous entendiez que le riz recommence à frire au fond du chaudron. Ajouter une nouvelle louche de bouillon et répéter le processus jusqu’à ce que le riz soit cuit. Grosso modo, ça prend environ 18 minutes, mais dépendamment de la marque de riz ainsi que des températures; goûter à plusieurs reprises demeure la meilleure façon de s’assurer de la cuisson. Assurez-vous que la texture du riz soit « lousse » et crémeuse. Si c’est trop sec, mouiller avec un peu plus de bouillon. ÉTAPE 5 : Les touches de finition ♦♦ Fermer le feu sur le riz et ajouter les tomates et leur huile. Brasser et laisser pendant 5 minutes. Ceci aide le riz à relaxer. Ça sonne weird, mais même le riz a besoin de relaxer. Dans la même poêle que vous avez utilisée pour le chorizo, faites cuire les asperges ou le broccolini à feu élevé. Ne pas rajouter d’huile; l’excédent d’huile du chorizo devrait suffire. Faites attention de ne pas trop faire cuire, ces légumes sont l’élément de texture du plat, vous voulez leur croustillant. ♦♦ Ajouter au riz et bien incorporer. La meilleure façon de vous décrire la texture finale de plat est la suivante : lorsque vous mettez une cuillérée de risotto dans votre assiette, ça ne devrait pas rester en tapon. Si on vous a déjà servi un risotto dans un restaurant dans une belle galette qui reste en place, demandez un remboursement. En anglais, on dit littéralement, « the rice has to relax on the plate ». ♦♦ Traditionnellement, on ajoute beaucoup de crème ou du beurre à la fin, pour s’assurer d’avoir la bonne texture, mais ici, je trouve que l’huile et les tomates jouent ce rôle à merveille et avec moins de calories.

♦♦ Garnir votre assiette avec du fromage manchego râpé, au lieu du parmesan, et du poivre frais moulu. Bon appétit.

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À manger et à boire (suite)

Le « boire » – Limonade au safran INGRÉDIENTS

Pour environ 500 mL de limonade ♦♦ Jus de 3 citrons et zeste d’un citron ♦♦ 45-60 mL de sucre, au goût ♦♦ 500 mL d’eau ♦♦ Une pincée de safran ♦♦ Feuilles de menthe, pour garniture

Je n’ai pas inventé cette recette, mais je ne trouvais rien de mieux pour mon thème espagnol. On ne peut pas vraiment faire de cocktails avec du xérès et simplement vous dire de vous en acheter une bouteille (je vous le dis quand même) semblait inapproprié pour une chronique.

MÉTHODE ♦♦ Dans un chaudron, ajouter 15-30 mL d’eau et le sucre. Allumer le feu à élevé et laisser le caramel se former. ATTENTION, du sucre en fusion = brûlure au 3e degré automatiquement. Je ne vais pas élaborer sur la couleur du caramel, vous savez de quelle couleur il s’agit. Par contre, certaines personnes l’aiment plus sucré, donc un peu plus pâle, et d’autres un peu moins, donc un peu plus foncé et amer. Simplement ne pas le laisser noircir parce que personne n’aime le sucre brûlé, surtout celui qui va tenter de laver la vaisselle après. ♦♦ Ajouter l’eau, le jus et le zeste des citrons pour stopper la cuisson du caramel et l’empêcher de brûler. Ajouter aussi le safran. Laisser bouillir pendant 1-2 minutes. Comme pour le bouillon de tantôt, vous allez voir la couleur changer. C’est une très belle couleur... or. ♦♦ Laisser refroidir complètement. Servir dans des verres remplis de glace et garnir avec des feuilles de menthe. Pour un petit kick, ajouter de la vodka ou du gin et boire. Salud!

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Horoscope pharmaceutique Générateur d’horoscope d’une base de données pharmaceutiques

Image courtoisie de NASA et ESA

L’horoscope qui suit tente de prédire les événements se déroulant de avril 2017 à fin mai 2017. Comment ça marche? Votre date de naissance est inclue dans l’intervalle de jours correspondants à un signe astrologique. Si vous ne le connaissez pas déjà, consultez le tableau cicontre pour le découvrir. Écoutez-bien Audrey « clairvoyante » Desjardins, sa sagesse est infinie.

SIGNE

DATES CORRESPONDANTES

Bélier

21 mars - 19 avril

Verseau Poisson

Taureau

Gémeaux Cancer Lion

Vierge

Balance

Scorpion

Sagittaire

Capricorne

20 janvier - 19 février 20 février - 20 mars 20 avril - 20 mai 21 mai - 21 juin

22 juin - 22 juillet

23 juillet - 22 août

23 août - 22 septembre

23 septembre - 23 octobre 24 octobre - 22 novembre

23 novembre - 21 décembre 22 décembre - 19 janvier

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Horoscope pharmaceutique (suite) Verseau

Poisson

Le bon sens est la chose du monde qui t’es la moins bien comprise. Tu vis de tes passions, tes élans, tes désirs. Tu oublies le logos pour sombrer dans le pathos... Ta substantielle existence n’est point dépeinte par la plume de la raison. Tu te laisses enivrer par l’amour, c’est très bien, mais jusqu’à un certain point : celui du non-retour.

De merveilleux événements se présenteront à toi : ouvre les yeux, ouvre ton cœur, et de toute sa grandeur la vertu ira te trouver. Ne plonge pas dans le vice qui s’immisce dans l’abysse de tes tourments. Ton âme pourra alors s’en sortir indemne, et loin des yeux de la tristesse tu sauras édifier ton être.

Bélier

Taureau

Ah comme il est doux, à travers les brumes, de voir naître ces étoiles dans l’abîme de tes yeux. Tu dois être en amour, c’est certain. Le voile de l’amertume s’échappe telle une toile qui s’étiole dans les étoiles du tréfonds de ton être. Va jusqu’au sommet, la croix te guide, elle éclaire les ratons-laveurs que tu y croiseras.

Ah! Comme la neige a fondu! Le soleil réchauffe ton cœur, et tous tes soucis gisent gelés. Au sinistre soussol des cieux, pleure ton âme empreinte d’un éternel chagrin, mais oh combien soulagée par les oiseaux de février. Tu es la nouvelle Finlande, mais l’amour ne saura te trouver.

Gémeaux

Cancer

Tu es libre, et cela ne signifie pas de pouvoir faire ce que tu veux, mais c’est de vouloir ce que tu peux. Tu veux trop de choses, mais tu te contentes de peu. Peut-être que ton désir le plus profond est possible si tu le veux un tant soit peu. L’amour se prêtera probablement à ton jeu.

Tu as déjà tout saisi l’essentiel, qui n’est pas simplement de vivre, mais de bien vivre. Continue sur cette lancée, surtout que tu rends les gens heureux autour de toi. La chance n’a donc pas besoin de se pointer, tu la surplombes par ta bienveillance empreinte d’un charme évident.

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Horoscope pharmaceutique (suite) Lion

Vierge

La vérité se trouve dans le vin. Déguste la vie comme les pétales recueillent la rosée. Accueille la chance comme la lune éclaire tes pensées. Et surtout, n’oublie pas d’éteindre le four, sinon ta maison va flamber. N’insiste pas trop et sois patient, le pain va finir par lever.

Tu répands la lumière de la vérité sur les objets de la connaissance, car c’est toi qui incarnes l’idée du bien. Nul autre autour de toi ne sait te suivre, car tu sillonnes les sentiers sans sourciller, si souriant, avec la chance qui s’élance sur ton flan. Côté argent, c’est plutôt un gouffre qui t’attend, mais le retour sera toutefois bien surprenant.

Balance

Scorpion

Ce n’est pas le doute qui attise ta folie : c’est la certitude. Tu ne sais plus quoi en penser. La chance t’a quitté, et l’argent ne t’a jamais trouvé. Ne songe même pas à l’amour, à moins que tu ne sois prêt à te remettre à douter. Tu peux aussi simplement vivre dans le déni, c’est évidemment moins souffrant.

Connais-toi toi-même, puis la sagesse viendra. Tout comme la chance et l’amour, cette dernière est une des plus belles choses du monde. Cultive-la bien, et la gloire germera. Arrose-la, et le bonheur éclora. Néglige-la, et elle se fanera, car souviens-toi que la beauté ne réside pas dans l’immuabilité des choses.

Sagittaire

Capricorne

Tu effleures le temps telle l’image mobile de l’éternité immobile. Cesse de stresser sans arrêt pour de superficielles cicatrices temporelles, et apprends à cueillir le moment présent comme il se présente à toi. La chance ne t’accompagne pas toujours, car c’est à toi d’aller la chercher.

Ta passion précède ton essence. C’est la primitive existence du rêve qui s’anime sous l’ivresse indomptable du charme absolu. Regarde vers l’avenir et c’est par eux-mêmes que se résoudront tes chagrins infinis. Reste tout de même sur ta lancée, et le bonheur conservera son éblouissant sourire.

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Ce qu'ils ont dit... C.F Je vais fermer la porte. Je ne veux pas que vous vous sauviez. G.R Ah, c’est une erreur! J’ai dû fumer la moquette en faisant mes diapos. A-J.F La cardio, c’est super simple : une pompe, quelques tuyaux, des batteries pis une couple de wires.

Jojo Savard, finalement elle était pas médium, elle était épileptique. Interpréter un EEG, c’est un peu du witchcraft, même les neurologues s’entendent pas toujours. Je vais participer à un guideline dans 2 semaines et je sais que ce qu’on va faire, ça va être de la bouette. Ce qui est mal compris après la 2e année, et c’est normal, vous avez pas beaucoup de base, vous êtes des petits petits poussins… All our life relies on Mickey Mouse.

Il faut éviter le glandouillage et sensibiliser les patients.

On laisse les objets où on les trouve, peu importe l’orifice.

Ça fait suer, t’arrives chez vous et tu as perdu ton « guidi » d’ordi.

La place la plus chaude de votre corps c’est en-dessous des bras, de toute façon des pieds, ça pue déjà.

Shit can always happen. C’est comme du Drano à caillot. Parler avec du beurre de peanut dans la bouche et des biscuits soda. Y’a une collègue qui me cherchait, elle entre dans la chambre de la patiente pendant que moi j’étais en train de soulever le sein de la grosse madame parce que l’infirmière voulait que j’observe un rash.

J’en sais un peu en plastie parce que, quand j’ai fait mon fellow, j’avais pas une cenne, alors j’allais dans les dîners gratuits des médecins à McGill. Celui de plastie était vraiment bon. C’est facile en rétrospective dire « Ah c’était des colons ». C’est un don collectif d’immunoglobulines. C’est philosophiquement joli.

Les causes idiopathiques, c’est quand on est trop idiot pour trouver.

La première épidermolyse toxique que j’ai vue, le monsieur était noir. Il était d’origine blanche, mais il était rendu noir!

Il faut que vous pensiez à la conduction électrique du cœur comme le téléphone arabe à la maternelle.

On peut se faire convulser en hyperventilant. C’est pas une activité à essayer à soir.

64 – LE CAPSULE – AVRIL 2017


DIVERS

Le CapsulE, volume 40, no. 5

D.T Les films de zombies, c’est basé là-dessus; si vous voyez des infections à Clostridium perfringens, les patients fondent. On va probablement avoir une résidence spécialisée en infectio. Alors pour ceux qui feront leur maîtrise et qui seront pas encore tannés de se faire taper dessus par moi, ils pourront la faire. Là, j’espère qu’il y a personne en train d’enregistrer, je sacre tout le temps. R.L Les poux, c’est pas comme des sauterelles non plus, c’est pas très fort en athlétisme. Si vous voulez sentir la lavande et vous irriter derrière les oreilles, fine, mais ça vous empêchera pas d’avoir des poux. Aux États-Unis, il n’y en a plus, parce que Donald Trump a fait une razzia contre les clandestins, et un pou c’est clandestin. Une lente, ça a la même taille qu’une graine de sésame sur votre bagel, et ça fait le même bruit en l’écrasant. Des fois, il y en a qui veulent 2 bouteilles pour l’enfant parce qu’au fond, ils veulent traiter les adultes aussi, mais eux auraient une franchise à payer… J’ai pas vu le film Votez Bougons, mais malheureusement il y en a un peu. Même le président des États-Unis pourrait avoir la gale, même si avec Trump, wrong, it’s not true, it’s bullshit.

In Trump we trust. Son millepertuis, elle en aura pas besoin à Cuba. Si elle prend son millepertuis avec son Marvelon pendant son voyage, elle sera pas déprimée, mais elle risque de l’être en revenant quand elle sera enceinte. P.L Attention de ne pas graisser la roue du carrosse qui crisse le plus. Un loup et un lièvre ne voient pas du tout une carotte de la même façon. E.F On va à un party de Super Bowl hier, mon chum dit à tout le monde que j’ai le Ebola. J’étais dans un coin et personne voulait m’approcher. Je me suis réveillée toute piquée. J’espère que j’aurai pas la malaria. Sinon ça m’a fait plaisir de vous enseigner. Des fois, je fais des gageures avec les résidents que l’infectio va prescrire pip/tazo. Ils me disent bin non. Ça fait juste 18 ans que je travaille ici, pis c’est toujours pip/tazo. Des fois les patientes enceintes sont inquiètes d’aller passer des rayons X dentaires, mais elles sont allées à Paris 3 fois depuis le début de leur grossesse. De plus en plus, on a des patientes qui ont des grossesses un peu plus tard. Au Sénégal, ils appellent ça des grossesses gériatriques. En pharmacie, vous ne verrez jamais une hémorragie post-partum urgente, à moins que la patiente accouche dans la pharmacie…

AVRIL 2017 – LE CAPSULE – 65


DIVERS

Le CapsulE, volume 40, no. 5

A.L Une chance que je savais mon horaire parce que mon cell vient de flasher que dans 20 minutes je vous donne un cours. Des fois ça fait des petites pochettes de pus séché dégueulasse… Ouf. On s’en va pas dîner, alors c’est correct. P.B Mon seul défaut, c’est de ne pas être pharmacien. D.W 400 livres d’épidermolyse toxique, c’est impressionnant. Ça desquame beaucoup. Quand vous allez être pharmaciens, les patients vont venir vous voir et vous montrer des parties de leur corps que vous voulez pas forcément voir. J.C Je connais un peu le point de vue du grossiste, le côté sombre de la Force si on peut dire. Dans ma pharmacie, il y a des miroirs partout au plafond, et ça n’a rien d’érotique, c’est pour surveiller les vols. Ça nous est déjà arrivé de trouver une boîte de condoms ouverte où il en manquait un seul. Ça pressait rare. JF.B La vie est trop courte pour lire des affaires plates.

66 – LE CAPSULE – AVRIL 2017

F.A Ici vous avez la barrière hémato-encéphalique, qui une fois inflammée, est plutôt une passoire hémato-encéphalique. La Faculté d’aménagement a pas bien pensé à ses sièges, mais bon, c’était probablement pour vous garder réveillés. N.L Pratiquer une activité physique 30 minutes par jour, qui fait ça? Et monter la côte pour se rendre ici ça compte pas. La vinca, c’est cette belle petite fleur-là, qui pousse même au Québec. J’en ai déjà eu dans ma cour. Faut juste pas la manger ou se l’injecter. C’est important d’aller voter. Vous avez vu ce qui est arrivé aux États-Unis si vous allez pas voter. FP.T Personnellement quand je suis dans la douche, je n’apporte pas mon cell! Je peux pas m’imaginer comment ça doit être pénible taper sur un clavier à un doigt! En parlant de l’identification biométrique comme mot de passe. Ça m’arrive de perdre mon mot de passe, ça ne m’arrive pas souvent de perdre mon pouce!


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