On se heurte à une autre temporalité. C’est une contemplation, de chaque geste, de chaque mouvement détaillé, figé; la seule chose qui compte, c’est l’instant présent. Les personnages errent, sans but, comme des apparitions d’un autre temps. Un autre temps ? Celui d’aujourd’hui bien sur. De l’ordre du simultané, de l’instantané : la reproduction massive d’images qu’évoque W. Benjamin nous pousse à une consommation effrénée, on zappe, on jette, on cours après le temps. On transforme notre vécu en une façon de voir, on veut posséder ces images (Susan Sontag). Aussi, les photographies modernes ne donnent plus l’impression de présences mais d’apparitions. De fait, la photographie offre la possibilité d’endosser la posture d’observateur du monde, c’est en cela qu’elle nous ramène à la distanciation instaurée par la pièce de Maeterlinck. Des apparitions fantomatiques, distantes, froides et vides.
Les diapositives; on zappe, on accumule et on enchaine, on en a perdu « l’aura ». C’est un souve