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N°26 13 Février → 13 Mars | www.le13dumois.fr | En vente le 13 de chaque mois | 3,90 €
AUX GOBELINS CONCIERGES DES BEAUX QUARTIERS CITÉ GLACIÉRE TRAVAUX ET COURANTS D'AIR PHOTOREPORTAGE MISS RONDE PARIS
DES RESTOS DES HOMMES
ET
Nos coups de cœur
À CHINATOWN
DANS L'ACTU DU 13e
LE MARIAGE POUR TOUS * UN AN AVANT LES MUNICIPALES * LOGEMENTS VACANTS * VENTE À LA SAUVETTE
SOMMAIRE
Février 2013 — www.le13dumois.fr
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Canard laqué au curry rouge et basilic, sauce au tamarin / Lao Lane Zang 2.
n°26 p.03
Édito
p.06
Courriers
p.07
Le 13 en bref
p.47
Billet - Franck Évrard
p.56
Billet - L'inconnu-e du 13
p.58
L'image du mois
P.03
S'ABONNER
P.41
COMMANDER LES ANCIENS NUMÉROS
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p.10
POLITIQUE
À un an des Municipales, où en est Jean-Marie Le Guen ? — p.11 Mariage pour tous : Qu'en pensent les élus de droite du 13e ? p.10
p.12
SOCIÉTÉ
Logements vacants : Quelle est la situation dans le 13e ? — p.14 À la cité Glacière : Ras-le-bol des courants d'air — p.16 Guerre au Mali : Dialogue avec les résidents du foyer Chevaleret — p.17 La mode du covoiturage p.12
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p.18
DOSSIER
DES RESTOS ET DES HOMMES NOS COUPS DE CŒUR À CHINATOWN p.30
13e ŒIL
Photoreportage : Dans les coulisses de l'élection de Miss Ronde — p.36 Reportage : Aux Gobelins, histoires croisées de deux gardiens d'immeuble p.30
p.40
MÉTRO MON AMOUR, MA HAINE Les vendeurs à la sauvette
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p.42
PORTRAIT Marilyn Baldeck, militante acharnée de la cause des femmes
p.46
PAR-DESSUS LE PÉRIPH' À Ivry, le théâtre s'invite à la maison
p.48
CULTURE
Séléction sorties — p.53 Vertimo : Des mots mêlés version Butte-aux-Cailles p.48
p.54
LOISIRS Bon plan resto : Les meilleurs crêperies du 13e 5
SOCIÉTÉ
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La gare désaffectée d'Orléans-Ceinture, au bout de la rue Régnault
Logements vacants à Paris : e le 13 à l’abri ? Alors que Cécile Duflot vient de lancer une procédure de réquisition de bâtiments, l’état du mal-logement à Paris ne cesse d’empirer, d’après la Fondation Abbé Pierre. Certains arrondissements semblent toutefois tirer leur épingle du jeu. Et parmi eux, le 13e, qui semble moins concerné par la problématique des logements vacants.
P Texte : Rozenn Le Carboulec Photographie : Mathieu Génon
lus de 3,6 millions de personnes mal logées ou sans-abri dans tout le pays. Plus de trois Français sur quatre qui estiment qu’il est devenu difficile de trouver un hébergement. Le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement est accablant. Et ce constat ne fait que s’aggraver si on le rapporte à une ville comme Paris. Sur plus de deux millions de logements vacants que compterait l’Hexagone, près de 105 720 seraient concentrés sur la capitale, selon les derniers chiffres de l’Insee (2009).
5,2% de logements vacants dans le 13e Parmi les mauvais élèves : les arrondissements de l’ouest parisien, comme le 8e, dont 12,5% des logements sont vacants. « Autour de l’Élysée, c’est vide un numéro sur deux. Je n’ai jamais vu un quartier comme celui-ci », fait d’ailleurs remarquer Margaux, membre du collectif Jeudi noir. À l’inverse, le 13e est l’arrondissement où l’on trouve le plus faible pourcentage de logements vacants, avec un taux de 5,2%, soit 5 180 logements. Comment expliquer un tel écart entre l’ouest et l’est parisien ? « Le 13e est un arrondissement populaire, qui compte beaucoup de
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logements sociaux », répond Jean-Baptiste Ayrault, président de l’association Droit au logement (DAL). On savait en effet déjà le 13e bon élève en matière de logement : il est, avec le 19e, l’un des arrondissements qui compte le plus de logements sociaux, avec un taux de 33%. Et ce chiffre devrait monter à 35% prochainement. Le 13e comprend également de nombreuses structures d’hébergement d’urgence, comme le CHU Baudricourt, l’association La Maison cœur de femmes, ou encore La Mie de pain, le plus grand centre d’accueil de jour de SDF en France. Début janvier, la Mairie de Paris a d’ailleurs annoncé vouloir mettre un immeuble supplémentaire à disposition des sans-abri, boulevard Saint-Marcel. Un projet toujours en attente pour le moment. Moins de résidences secondaires Qui dit quartier populaire dit également quartier moins touché par le problème des résidences secondaires, qui peuvent parfois être comptabilisées comme des logements vacants. « Le 13e étant moins riche, on est moins concerné par le phénomène des retraités qui ne sont ici que six mois dans l’année », explique Francis Combrouze,
SOCIÉTÉ
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À la cité Glacière
BIENTÔT LA FIN DES COURANTS D’AIR Texte : Philippe Schaller Photographie : Mathieu Génon
Elle se fait attendre depuis 49 ans. La réhabilitation de la cité Glacière devrait enfin démarrer début 2014. Et ce, pour trois ans. Attendu par tous les résidents, le chantier à venir les inquiète également. En cause, le rehaussement de deux étages sur trois des bâtiments de l’îlot.
Q
uand Sylvia Richard cuisine le soir, un filet d’air froid Le chauffage, principal problême lui chatouille la nuque. Même sensation devant sa télé. Quant à savoir pourquoi ces travaux de rénovation n’ont pas eu Pourtant, les radiateurs sont allumés. La faute à des fenêtres lieu avant, Philippe Sandevoir botte en touche. « Je ne suis en mal posées, lui a-t-on répondu sans proposer de les changer. poste que depuis trois ans », se justifie-t-il. Du côté des habitants, Dans son appartement, des cartons sont encore entreposés. Arrivée il y on s’impatiente. Même s’ils mesurent le privilège de pouvoir a deux ans, Sylvia Richard ne s’est pas vraiment installée, elle n’a qu’une vivre dans Paris intra-muros, ils aspirent à une modernisation envie : partir. La vétusté de son appartement lui est insupportable. Une nécessaire. Parmi eux, Sylvia n’est pas la seule à se plaindre. Loin de réhabilitation a été décidée malgré la fronde là. Température au sol mesurée à 12°, bâche de la moitié des habitants (voir encadré). étendue contre les infiltrations, papiers Mise aux normes électrique et sanitaire, peints qui se détachent, Fabienne Roumet, plomberie, remise en état des radiateurs et présidente de l’amicale des résidants, de l’installation de chauffage, réparation peut citer des dizaines de témoignages. ou changement des fenêtres défectueuses, Sans compter les bizarreries comme ces les travaux engagés dans le cadre du Plan radiateurs installés devant les portes- Une locataire de l’escalier 25 Climat sont ambitieux. Ce dernier prévoit fenêtres, bloquant leur ouverture ! également l’installation d’ascenseurs dans Le chauffage, voilà bien le problème les immeubles de quatre étages, dont trois dans les bâtiments, ce qui numéro un à la Glacière. « La distribution de chaleur est inégale, nécessite de rogner sur des appartements. « Pas plus d’un mètre carré explique Fabienne Roumet. Pour les gens en début de chaîne, ça par logement, à part au rez-de-chaussée, assure Philippe Sandevoir, va, pour ceux qui sont en bout, c’est difficile. » Une locataire de directeur de la réhabilitation de Paris Habitat. Et cela sera soumis à l’escalier 25, qui veut rester anonyme, affirme passer l’hiver par 17° contrepartie. » au maximum depuis des années. « Je dors avec trois couettes et
« L’hiver, je dors avec trois couettes et deux polaires »
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LES « APPARTEMENTS-RAVIOLIS », C'EST FINI Les restaurateurs asiatiques ont par le passé subi une presse désastreuse. Depuis, les têtes pensantes de la communauté se sont lancées dans une entreprise de rénovation. Le 13e arrondissement en est à l’avant-garde.
E
n 2004, un reportage d’Envoyé Spécial jetait une lumière crue sur les pratiques de certains traiteurs asiatiques de Paris et sa région. On y voyait à l’œuvre deux ateliers clandestins, dits « appartements-raviolis », situés dans les 3e et 12e arrondissements de Paris. Là, des sans-papiers confectionnaient des plats cuisinés destinés à l’approvisionnement des traiteurs et restaurants asiatiques. À la clef, des images choc : bassines de crevettes dans des baignoires, produits toxiques, cafards, crottes de souris et tutti quanti. Dire que la communauté asiatique a été marquée par le reportage est un doux euphémisme. À la suite de sa diffusion, la fréquentation de leurs établissements chute drastiquement, de 30 à 40% selon les sources. Une contre-offensive est alors menée, notamment depuis le 13e arrondissement, où le défilé du Nouvel an de 2005 avait été purement et simplement annulé. La révolte venue du 13e L’un de ses initiateurs se nomme Guy Hua. L’homme connaît son affaire : cet industriel est à la tête d’Hauky, une entreprise de 120 employés, laquelle fournit depuis ses ateliers de Choisy-le-Roi (94) restaurants, petites et moyennes surfaces asiatiques de la région. Membre fondateur de l’Amicale des Teochew, dont les plus illustres représentants sont les frères Tang, il se charge de mobiliser la communauté et les politiques locaux pour renverser la vapeur. Il dénonce ainsi un « amalgame » basé sur des « cas isolés » nullement représentatifs d’une pratique générale. C’est le message que s’ingénieront à faire passer le député du 13e Jean-Marie Le Guen et Serge Blisko, le maire d’alors, lors de visites largement relayées par la presse asiatique. But de la manœuvre : lisser l’image de la profession tout en provoquant une prise de conscience dans la communauté. Un « label qualité Asie » symbolique Car Guy Hua admet volontiers les errements d’une partie de la profession. Il les attribue à ces « nouveaux immigrés de la Chine continentale rurale » poussés au départ pour raisons économiques. « La valeur de la santé et de la vie humaine est plus importante en Occident qu’en Asie, concède-t-il. Dans ce domaine, on ne peut plus maintenir les anciennes conceptions. Tout est question d’éducation et d’intégration, mais je considère que la situation sanitaire ne cesse de s’améliorer. C’est une autre conséquence du boom économique que connaît la Chine - voilà 5 000 ans que nous n’avons pas été aussi riches ! Pour ce qui nous concerne, cette intégration doit passer en premier lieu par le respect de la loi et de la réglementation. » "
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— Les délices du Shang Dong
Des spécialités chinoises ?
Non, du Shang Dong ! Les Délices du Shang Dong, boulevard de l’Hôpital, décroche incontestablement la palme du meilleur restaurant chinois du 13e. Plutôt que de proposer un méli-mélo de prétendues spécialités chinoises, l’établissement a opté pour une cuisine régionale.
S
i la salle des Délices du Shang Dong n’a rien de remarquable, elle permet au moins de prendre rapidement ses marques. Au mur, une affiche gigantesque offre la vision d’une cité côtière moderne et proclame : « Mon merveilleux pays natal : Qing Dao. » La famille Xue vient en effet de la province du Shang Dong, dont la touristique Qing Dao (prononcez « Tsing Tao ») est connue dans le monde entier pour sa bière éponyme. On apprend de la bouche d’habitués que cette ville est située à « une heure d’avion au sud de Pékin », qu’on y mange d’excellents fruits de mer et qu’elle est réputée pour ses « jolies filles ». Une entrevue avec Bing, la fille du patron, semble confirmer cette dernière assertion. Elle se fera le porte-parole de son père, Lao, qui partage son temps entre Paris
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et Lyon, où il s’occupe maintenant d’un autre restaurant. Tripes à la mode de Qing Dao Au chapitre des spécialités du Shang Dong, nous apprend Bing, figurent également les abats. Si, à l’ouverture du restaurant en 2004, sa clientèle « française » a pu être effrayée
par la chose, le bouche à oreille a fait son office à tel point que les inconditionnels se bousculent désormais. « Vous les Français, vous mangez des tripes et... comment ça s’appelle, des rognons, non ? », nous demande Bing. On lui confirme que les abats font aussi partie de l’ADN culinaire du pays, quoi qu’ils soient quelque peu tombés en désuétude. « Ah, c’est parce que vous les préparez avec une sauce grasse, non ? », répond-elle avant d’apporter une assiette d’intestins au piment. Chiche, nous tentons le coup. Et force est de le constater : accommodé de simples herbes aromatiques, le plat est délicieux. Présenté en fines tranches dorées, ces intestins combinent saveur subtile et texture ferme, non caoutchouteuse, qui nous donnent un goût de revenez-y. Suivent des raviolis, une autre grande spécialité de la maison. Ceux que nous goûtons, au porc et civette, sont d’une fraîcheur délicieuse. Pour cause, c’est la maman qui les façonne à la main. « Ça fait trente ans qu’elle fait des pâtes et des brioches, elle a la main », nous apprend Bing, tandis que sa mère, attablée avec les enfants pour le déjeuner, opine du chef. Pour le reste, c’est le cuistot, Li Zhang, qui se charge de débiter ces encornets frits, beignets variés et salades de fruits de mer qui font la réputation de la maison. Une cuisine régionale Li Zhang, apprend-on, a été l’apprenti du patron en Chine, cela depuis ses 17 ans. Bing Xue nous l’affirme : Lao, son père, s’était déjà forgé une belle réputation au pays. Quand il débarque seul en France en 1998, c’est pour officier dans différentes cuisines chinoises de Paris. À l’issue, un constat : rares sont les enseignes qui peuvent prétendre proposer une cuisine authentique. « Il voulait présenter une vraie gastronomie chinoise et laisser tomber les nems et autres rouleaux de printemps », poursuit sa fille. L’idée mûrit et, en 2004, sa famille et son cuistot le rejoignent et Les Délices du Shang Dong naît. Depuis, les lieux ne désemplissent pas. Grâce en soit rendue à une idée somme toute très simple, qui ne semble pas effleurer nombre d’homologues parisiens. " J.P.. Les Délices du Shang Dong, 88 boulevard de l’Hôpital. Renseignements et réservations au 01.45.87.23.37.
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— Gastronomie vietnamienne
LES PÉPITES CACHÉES Avis aux amateurs ! Ces restaurants ne payent pas de mine mais ils sont exceptionnels. Nos critères : l’atmosphère amicale si rare ailleurs et, dans les assiettes, des spécialités à ravir les plus avertis. En toile de fond, le Vietnam, que ces restaurateurs ont fui en temps de guerre. De quoi pimenter les conversations autour d’une bonne soupe phò.
LE ZEN LE BISTROT FRANCO-VIET
Au Zen, autrement appelé le Phò Háng, officie Le Minh Anh, dit « Frank ». Chez lui, on peut au choix siroter un pastis au comptoir, prendre un couscous ou goûter à sa cuisine typique du Nord-Vietnam. Voilà qui n’est pas très clair ? Filez dans la petite rue Bourgon, vous trouverez le Zen entre deux troquets du quartier des Peupliers. Comment commencer avec cet oiseau-là ? Peut-être en évoquant sa cuisine du Nord introuvable ailleurs. Chez Frank, tous les classiques de la gastronomie « nordiste » figurent à la carte. La base de cette gastronomie, la fameuse soupe de nouilles au bœuf (phó bò) de la belle Hanoï, y est évidemment excellente. Sa déclinaison « sèche », dite áp cháo (pour « collé poêlé ») est une véritable rareté chez les concurrents. Les pâtes de riz vous sont servies croustillantes
et garnies de viande saignante dans une réduction de bouillon de légumes. Ici la recette du chá cá, cette fondue de poissons, s’inspire de la recette du Lã Vong, le meilleur établissement d’Hanoï, où le patron a ses entrées. Le bò kho, le bœuf-carottes vietnamien, « s’enrichit », dixit Frank, des produits du terroir de nos contrées. Aux fourneaux, sa femme Háng, qui donne son nom commercial à l’affaire, est décrite comme une autodidacte aux doigts de fée. « Elle a un don pour faire des plats qui sont comme ceux de mon enfance », nous assure-t-il. C’est elle qui, à l’ouverture du Zen en 2004, l’a convaincu de revenir aux sources. Jusqu'alors, Frank faisait plutôt dans la cuisine bourguignonne… Un exemple original de cette heureuse rencontre ? « Le bœuf lúc lác est quand même flambé au cognac ! », s’esclaffe-t-il. « Dédé la Boulange » et le Vietnamien Frank est un fier nordiste. Il est de la génération de ceux qui ont fui Hanoï après la défaite des Français à Diên Biên Phu et l’arrivée au pouvoir du Viêt Minh de l’ « oncle » Ho Chi Minh, en 1954. Éduqué dans des écoles françaises, petit fils d’un Mandarin (maire) de la commune de Bát Tràng, « le pays de la porcelaine » en banlieue de la capitale, Frank vient de la haute et du Nord, qu’on se
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le dise. Dans le jargon du milieu, il fait partie des « n°9 » - (19)5+4 = 9, et oui… -, lesquels n’ont rien à voir avec les « n°12 » - les sudvietnamiens « pauvres » émigrés à la chute de Saïgon en 1975, ultra-majoritaires dans le 13e. Il se retrouve dans les années 1960 à fréquenter Saint-Germain des Prés comme étudiant en lettres à Sorbonne. Pour les copains parisiens, il se fera désormais appeler Frank : « Je me suis inspiré de la monnaie du pays où j’ai atterri. Mon meilleur ami, parti en Allemagne, s’est fait appeler Mark… » Aucun boulot de col blanc ne le tente. L’exemple de ses frères et sœurs ingénieurs ou médecins lui ont passé le goût de ces métiers où « il faut toujours apprendre ». Sa voie est trouvée : la restauration française, car « la bouffe française, ça marche même en Afrique ! », se marre-t-il. Son parrain sera « Dédé la Boulange », qui l’affranchira, entre autres choses, sur la cuisine bourguignonne. Dédé est connu pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, utilisé ses presses pour imprimer cartes de pain et laissez-passer pour la zone franche. Peu après la guerre, alors qu’une monnaie de transition a cours, il utilise les mêmes machines pour se faire faux-monnayeur - Alphonse Boudard y fait référence dans L’éducation d’Alphonse.
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LE CHINATOWN OLYMPIADES NOUS RÉPOND
ET LES CANTINES, DANS TOUT ÇA ? Avec ses 150 couverts et ses horaires d’ouverture extensibles, le Tricotin est un incontournable du 13e, à la mode cantine asiatique.
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uand on se rend au(x) Tricotin (s) - le « 1 » et le « 2 » - on pousse la porte d’une « cantoche » (1). À l’intérieur, la vapeur ne s’échappe pas uniquement des cuisines mais également du va-et-vient des serveurs. Entrer dans ce genre de restaurant constitue un choc thermal et sonore. Il y fait chaud et de grandes tablées échangent bruyamment. Ici, on ne s’embarrasse pas de linge de table
PÂTES FRAÎCHES : NE PASSEZ PAS À CÔTÉ Marre des pâtes industrielles et sèches, n'hésitez pas à franchir la porte des rares établissements qui se donnent la peine de vous en proposer des fraîches. C'est roboratif mais le goût est incomparable. Voici deux adresses où les déguester dans le 13e. Chez Van, 65 bvd Saint-Marcel, 01.43.37.05.97. Le Noodle Bar, 31 rue Nationale, 01.44.23.85.74.
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et, dans un coin du restaurant, BFM TV tourne en boucle sur un écran de télévision. Le serveur vous place là où il peut, avec, souvent la surprise de la carte et celle des voisins. Pas toujours désagréable. Ce soir-là, c’est un vieil asiatique qui engloutit une soupe sur le pouce, les yeux dans le vague, ou encore une famille fêtant un anniversaire. C’est qu’au Tricotin, si on vient se restaurer, on pénètre surtout dans un QG asiatique à la consonance francophone. Au cœur du Chinatown parisien, l’enseigne multicolore attire l’œil. Parce qu’elle tranche avec celle du Mac Donald sinisant. Surtout parce qu’elle affiche de mille feux ce nom tout droit hérité des années de colonisation française en Indochine. « Le Tricotin était un restaurant très coté de Phnom Penh, raconte Li Kob, un serveur au n°2, mais avec l’arrivée des Khmers rouges au pouvoir, le patron a décidé de fuir cette dictature pour s’installer ici. C’était il y a 31 ans. » Un incontournable du 13e Depuis décembre 1981, ce dernier s’emploie donc à redonner du lustre à ce nom réputé. Ainsi, ici, se côtoient des européens du quartier mais aussi et surtout des immigrés asiatiques de première, deuxième et troisième génération. Comme Gisèle, Cambodgienne arrivée
C’est une autre institution du 13e, le Chinatown Olympiades. Dans notre dernier numéro, nous l’avons chroniqué, comme 24 autres restaurants avant lui. Faut-il le rappeler, cet exercice qui touche surtout les domaines gastronomique et littéraire est et restera subjectif. Il correspond à un moment donné, à sa réalité immédiate. Et si, ce soir-là, notre palais et nos oreilles n’ont guère goûté l’ambiance générale du Chinatown Olympiades, Mme Sheng et son équipe n’ont, eux, guère apprécié la lecture de notre chronique, la jugeant « dénigrante », écrite avec « une succession de qualificatifs désobligeants » où « les seuls points positifs se trouvent noyés par encore plus de critiques négatives ». Or, nous écrit encore Mme Sheng dans une lettre recommandée envoyée avec accusé de réception, « sachez que nous apprécions les critiques - autant et même parfois plus que les éloges - lorsqu’elles sont constructives […] Or, vos critiques ne le sont nullement et portent gravement préjudice à notre image. » De là à conclure, d’un ton grave : « Êtes-vous prêts à être tenus responsables d’une baisse d’activité de notre restaurant et éventuellement d’un licenciement de personnels ? » il n’y a qu’un pas... que Le 13 du Mois ne franchira pas... dans les années 70 à Paris, qui vient retrouver les saveurs de son pays dans cet incontournable du 13e. Interrogés à la sortie du second établissement, Michel, trentenaire venu chercher son riz Loc lac à emporter, ou ces trois jeunes du quartier partageant un bo-bun le confirment. Les Tricotin 1 et 2 ont acquis un statut d’institution du quartier. " E.S. Tricotin 1 et 2, 15 avenue de Choisy. Renseignements et réservations au 01.45.84.74.44. (1) Le « 1 », plus petit, s’est spécialisé dans la cuisine thaïe et les grillades ; le « 2 « , le plus grand, est, lui, dédié à la cuisine vapeur, avec en tête de gondole les dim sum, ces fameuses bouchées hongkongaises.
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L’alcool du PC Chinois
À LA CONQUÊTE DE L’EUROPE C’est à l’orée de Chinatown que la firme géante, productrice exclusive de « l’alcool national chinois », va tenter de séduire les palais européens fortunés. Un pari osé tant le Moutai, ces dernières années, fait moins parler de lui par ses richesses gustatives que par l’envolée de ses prix.
© Moutai
© Moutai
L
Les Chinois estiment que c’est grâce au Moutai que la visite de Richard Nixon à Pékin, en 1972, en pleine Guerre froide, fut un franc succès. Et quand Deng Xiaoping s’est rendu aux États-Unis deux ans plus tard, Henry Kissinger, conseiller du président américain, lui a dit : « Si nous buvons assez de Moutai, nous pouvons résoudre tous les problèmes. »
e géant Kweichow Moutai, producteur exclusif de cette eau-de-vie de sorgho très appréciée en Chine, voit toujours plus grand. Son immense marché intérieur ne lui suffit plus. Dans ce secteur très lucratif du spiritueux haut-de-gamme, il veut concurrencer les cognac et autres scotch jusque chez eux. Alors que grands crus et les purs malts s’arrachent à prix d’or à Pékin, à son tour il entend bien s’attaquer au marché mondial avec l’ouverture de boutiques en projet aux États-Unis et en Russie, et celle, au printemps dernier, d’un showroom à Paris, boulevard Masséna dans le 13e. Kweichow se voit en « symbole de l’essor économique de la Chine, du passage d’une économie fermée à une économie de marché ». Tout un symbole, justement, pour une société détenue et contrôlée par l’État depuis les années 1940, et qui a fait du Moutai l’eau-de-vie « officielle » de la République populaire chinoise et du parti communiste. Depuis le toast réussi avec Nixon lors de sa visite à Pékin en 1972, le régime arrose de Moutai tous les chefs d’État et hauts dignitaires de passage en Chine. Après le gratin politique, il était temps de faire connaître au grand public du monde entier les délices de sa boisson nationale. Pour vendre, il faut un réseau de distribution. Pour un produit cher, quoi de mieux qu’un duty free ? Un pas décisif fut franchi en 2004, grâce au partenariat avec Cyril Camus, 5e du nom, PDG-héritier de la célèbre maison de cognac, en vente dans les zones détaxées de plus de 120 pays. Grâce à cet accord de coopération, les flacons ont essaimé dans les aéroports de Paris, New York, Chicago, et quasiment toutes les grandes villes asiatiques. Avec, pour l’instant, des résultats de vente très limités. 95% du Moutai produit chaque année (170 tonnes) est consommé en Chine. Et les meilleurs clients des duty free restent les businessmen chinois, qui profitent d’escapades à l’étranger pour se fournir à moindre coût. Les Westerners n’ont pas encore mordu. Appâter le client C’est qu’en matière de liqueur haut-de-gamme, les palais européen et américain ont leurs habitudes et leur "
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13e ŒIL
— Photoreportage – Miss Ronde 2013
Texte : Éloïse Fagard Photographies : Mathieu Génon
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13e ŒIL
RON DES DE B E AUTÉ
Devant le concours de Miss Ronde, on hésite. Faut-il se prendre la tête entre les mains devant cet énième concours de miss, ou bien y voir un moyen de valoriser les femmes rondes ? Pour mettre d’emblée les clichés à mal, nous avons choisi de suivre Alizée Thurneyssen, miss Paris et candidate à l’élection de Miss Ronde 2013, par ailleurs étudiante en philosophie et surdouée.
S
Alizée Thurneyssen est la première à avoir enfilé l’échappe de miss Paris depuis le lancement du concours Miss Ronde en 2007. Un acte d’affirmation face aux préjugés qu’elle a revendiqué le jour de l’élection au Seven Spirit, porte de Gentilly.
amedi 19 janvier, jour de l’élection au Seven Spirit, une salle un peu perdue près de la Poterne des Peupliers. Même s’ils n’ont pas affrété un car comme les supporters de miss Lorraine qui hurlent le prénom de leur miss à tout va, la famille d’Alizée Thurneyssen est bien là pendant l’élection. Un peu extraterrestres avec leurs costards et leurs talons aiguilles au milieu de ce concours à l’allure d’une fête de village, le clan Thurneyssen, chic mais pas guindé, est très soudé. Et cherche à soutenir le bel effort de leur cadette tout en accusant le coup : « Je ne la sens pas à sa place ici, s’étonne Christine sa mère. C’est quand même assez beauf. Alizée nous avait dit de nous habiller en robe de soirée, que ce serait chic. Ce n’est pas vraiment le cas… » Colorée, sympathique, spontanée, l’élection est en effet tout sauf classe. Très mal organisé, le concours est vivement critiqué par les miss et les spectateurs. D’ailleurs quand Thierry Frézard, fondateur et président du comité national, entre en scène, c’est sous les huées. « Remboursez ! C’est un scandale ! Nulle, l’organisation ! » Les quolibets fusent et Thierry Frézard est obligé de se justifier sur scène… Malicieux, le frère d’Alizée rappelle que la dernière fois que sa sœur était sur la scène du Seven Spirit c’était « dans un tout autre contexte. On était venu pour une soirée de fanfare des grandes écoles, c’était une beuverie généralisée », se marre Florent. "
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13e ŒIL
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AUX GOBELINS
CONCIERGES DES BEAUX QUARTIERS
Une riveraine qui nous alerte, un brin de hasard : voici les histoires croisées de deux amis, une femme et un homme, au crépuscule de leur carrière de gardien d’immeubles.
Texte : Jérémie Potée Photographies : Mathieu Génon
À
l’autre bout de la ligne, la météo est au beau fixe, s’exalte Martine Maquin. Elle a trouvé là-bas, à Saint-Éloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme, un petit coin de verdure où passer sa retraite. Si nous en sommes à parler de la pluie et du beau temps au téléphone, c’est, plus par acquit de conscience que par réel intérêt météorologique. L'histoire de Martine est tombée dans notre boîte mail entre les fêtes de fin d'année. Un beau conte de Noël qui tient en ces quelques lignes : « Locataire au 3 rue Nicolas Roret, hier soir nous avons fêté avec les locataires du 1 de la même rue, le départ de notre gardienne Martine Maquin à la retraite. Elle ne sera plus là à dater du 7 janvier. C’est une mémoire du quartier et nous aimerions beaucoup que vous veniez la voir avant son départ pour qu’elle vous raconte ses souvenirs du 13e ! En tout cas ce fut une soirée très animée dans le hall de l’immeuble du 3 de la rue et cela nous a permis de faire connaissance avec nos voisins grâce à elle. Elle habite dans une loge comme on n’en fait plus depuis Zola ! » L’avis de Martine Maquin glané, voici que la chaude solidarité de voisinage soulignée ci-dessus cède le pas à une version nettement plus proche des "
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— Marilyn Baldeck PORTRAIT
Fém Féministe pratiquante
Texte : Elsa Sabato Photographies : Mathieu Génon
Militante acharnée de la cause des femmes, Marylin Baldeck vient d’aider à mettre au jour une scabreuse affaire de harcèlement sexuel à la gare du Nord. Nous l’avons rencontrée boulevard Blanqui, où elle dirige l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail.
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l est 15 heures lorsque Leila, Salima et Assia (1), emmitouflées dans leur doudounes, poussent la porte du 51, boulevard Blanqui, juste en face du métro Corvisart. Les trois collègues d’une quarantaine d’années ont rendez-vous avec Marilyn Baldeck, 35 ans, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). La petite blonde installe les trois copines dans le canapé de l’association, s’assoit face à elles, et déroule l’ordre du jour de leur entretien. Puis s’arrête : « J’ai l’impression d’être face à un tribunal », dit-elle en riant. Au diable l’ordre du jour, les trois femmes commencent par vider leur sac. Salariées d’une entreprise chargée du nettoyage des trains Thalys et Eurostar à la gare du Nord, elles ont porté plainte en décembre contre leur chef d’équipe pour harcèlement sexuel. « Il les embrassait dans le cou, leur crachait dans la main, et y mettait son doigt en faisant des allers-retours obscènes. Lorsque Salima a tenté de le dénoncer à son employeur, elle a été convoquée pour un entretien préalable au licenciement… » Au vu de l’ampleur et de la gravité du dossier, Marilyn Baldeck se consacre exclusivement à l’affaire pendant trois semaines. La féministe envoie une lettre à l’entreprise, alerte SudRail, le syndicat auquel le chef de chantier appartient, accompagne les femmes porter plainte et prévient la presse. Le 8 janvier, L’Express publie une longue enquête sur l’affaire mêlant harcèlement sexuel et racket (1). SudRail retire immédiatement son mandat au chef d’équipe et organise la diffusion, dans la gare du Nord, d’un tract pour dénoncer les pratiques mafieuses de certains salariés. Le syndicat envoie également une douzaine de cheminots baraqués pour accompagner Salima à son entretien préalable au licenciement. Au lendemain de la parution de l’affaire dans la presse, les trois femmes passent du statut de victimes à celui d’héroïnes de la gare du Nord. Les collègues, les passagers du Thalys viennent les féliciter. Aujourd’hui, sur le canapé, elles racontent leur fierté, mais
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aussi les mille stratégies de l’entreprise pour les casser, sous l’oreille attentive de celle qui les a accompagnées et soutenues. « Le rapport de force a été inversé. C’est cela qui nous rend heureuses, à l’AVFT », se réjouit Marilyn Baldeck. Apprentie féministe Marilyn Baldeck est une petite blonde sérieuse. À chaque question, elle répond après une courte pause, de manière concise et organisée. Pas d’emportement ni d’élan lyrique chez elle mais une détermination immédiatement perceptible. Elle regrette de n’avoir pas plus de temps pour réfléchir, élaborer, théoriser sur ses rencontres quotidiennes avec les femmes victimes de harcèlement, car c’est une intellectuelle. La jeune femme travaille pour le compte de l’association depuis 2001. Marie-Victoire Louis, la fondatrice de l’association, a besoin d’un site Internet pour mettre en ligne sa thèse sur le droit de cuissage et ses dizaines de publications. Pile dans les cordes de Marilyn Baldeck, qui a suivi un cursus en sociologie du travail puis une école de journalisme, dont elle sort tout juste. La dirigeante lui inocule alors, sur le tard, le virus du féminisme. Car, née dans une famille ayant prospéré au Sénégal, elle n’entend parler de féminisme qu’à son arrivée en France, à la fac. « En sociologie du travail, une professeure nous avait demandé de réfléchir à une étude de cas. Il s’agissait d’un homme qui ne cessait de dire, dans le cadre son travail : "J’adore les femmes". Elle nous avait permis de comprendre par nous-mêmes à quel point cette phrase pouvait être misogyne. » Marilyn Baldeck arrive donc au féminisme par un « heureux hasard », constate celle dont le travail reste, aux yeux de sa famille, un passe-temps exotique. Très vite, l’apprentie-féministe est embauchée par l’AVFT. En 2003, le mouvement des intermittents "
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PORTRAIT
DATES 1978 : Naissance à Paris et départ au Sénégal, où elle vivra jusqu’à ses 18 ans. 2001 : Munie d’une licence de journalisme et d’un DESS de Sciences sociales et politiques, entre à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). 2003 : S’engage auprès des intermittentes du spectacle, dont le statut est menacé. 2011 : L’affaire Georges Tron éclate dans la foulée de l’affaire Strauss-Kahn. L’AVFT défend l’une des deux victimes. 2012 : Mobilisation pour le vote d’une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel, après l’abrogation surprise du texte précédent par le Conseil constitutionnel.
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CULTURE
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Par David Even
SORTIES — Expo sur les Olympiades au Pavillon de l’Arsenal
« LE CONTRE-EXEMPLE PARFAIT À LA GHETTOÏSATION » Une fois n’est pas coutume, on parle du 13e ailleurs dans Paris. L’évènement est suffisamment rare pour être souligné avec cette exposition très riche que consacre le Pavillon de l’Arsenal aux 40 ans des Olympiades. Françoise Moiroux, commissaire de l’exposition, a rassemblé pour l’occasion une quantité impressionnante de documents d’époque - plans, maquettes d’architecte, coupures de presse, plaquettes commerciales -, témoins de ce qu’est ce quartier, l’emblème vivace du renouvellement urbain parisien des années 60-70. Le 13 du Mois : Quelle est l’ambition de cette exposition sur les Olympiades ? Françoise Moiroux : Nous souhaitons enrichir le regard porté sur la ville des années 1950 à 1970 et élargir les horizons de la réflexion quant à son avenir. Je fais mienne cette devise de Julien Gracq : « L’histoire est devenue pour l’essentiel une mise en demeure que le futur adresse au contemporain. » Il faut essayer de regarder autrement les grands ensembles comme les Olympiades, dont l’image est parfois négative dans l’imaginaire collectif, pour penser leur avenir.
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© D.R.
Comment a évolué cette image ? Si les premiers appartements se sont arrachés comme des petits pains, les premières critiques sont apparues au milieu des années 70. Tout d’abord concernant les problèmes de retard dans la livraison des équipements publics car les sommes versées à ce titre par les promoteurs immobiliers à la Ville n’ont pas été réinvesties dans ce secteur du 13e. L’école a par exemple été parmi les derniers bâtiments livrés ! Des critiques ont aussi commencé à apparaître en réaction à la flambée spéculative des prix, surtout après les chocs pétroliers. Enfin c’est l’esthétique qui a été montrée du doigt, surtout après l’arrivée de Valérie Giscard d’Estaing au pouvoir, qui a stoppé net l’aménagement. Puis l’attention a été progressivement portée sur l’aménagement du quartier voisin, Paris Rive-Gauche. Les Olympiades ont été un peu oubliées, alors que c’est le contre-exemple parfait à la ghettoïsation que l’on a pu observer dans les autres grands ensembles construits en France à cette époque.
Français. À l’Hôtel de ville en présence du président de Gaulle jusqu’au Grand Palais, preuve de son importance pour les pouvoirs publics. Les Olympiades a été la première grande opération privée inscrite dans le cadre d’une politique publique. Elle a aussi coïncidé avec la naissance du marketing immobilier. Nous présentons notamment de nombreuses plaquettes publicitaires des promoteurs immobiliers qui vendaient du rêve aux gens, dressaient un portrait idyllique du quartier, une sorte de ville idéale. Le projet a même fait l’objet d’un supplément publicitaire de quatre pages dans L’Équipe.
Qu’est-ce qui fait l’originalité des Olympiades ? Tout d’abord son ampleur. Les Olympiades s’inscrivent dans un projet plus vaste « Italie 13 », avec 87 hectares qui ont été entièrement remodelés entre la place et la porte d’Italie. Elles ont été au centre de cet immense programme de conquête de la modernité aux portes du Paris haussmannien. Une autre originalité réside dans l’ambivalence du projet : à la fois confiée au secteur privé mais sur injonction forte de l’État, notamment en termes de communication. De 1966 à 1969, ce ne sont pas moins de quatre grandes expositions qui se sont succédé pour présenter le projet aux Parisiens et aux
Pourquoi ça a marché ici mieux qu’ailleurs ? Parce qu’ici il y a une véritable mixité sociale, sans équivalent ailleurs. Celle-ci est d’abord due au fait que les Olympiades sont dans Paris, avec une valeur de centralité importante renforcée ces dernières années par le développement des transports publics, le Tram et la ligne 14 qui relie le quartier à toute la capitale. Ensuite, la diversité de peuplement est tout simplement liée à la mixité des statuts des 3 400 logements de la dalle : parc privé et HLM. Le fait que la moitié du parc HLM ait été en plus réservé au départ aux agents de la SNCF a constitué un premier jalon de cette mixité. " Olympiades, Paris 13e. Une modernité contemporaine. Jusqu’au 17 mars au Pavillon de l’Arsenal, 21 bvd Morland dans le 4e (Métro Sully-Morland sur la ligne 7). Du mardi au samedi de 10h30 à 18h30 et le dimanche de 11h à 19h. Entrée libre. Le hors-série n°564 de Connaissances des arts est entièrement dédié à l’exposition. 9,50€, en kiosques. Visite guidée gratuite de l’exposition par Françoise Moiroux, historienne et commissaire scientifique le samedi 9 mars à 15h et visite guidée gratuite du quartier des Olympiades, toujours par Françoise Moiroux, le samedi 23 février à 13h30. Renseignements et inscriptions (impératives pour les visites guidées) au 01.42.76.33.97. Possibilité de mettre en place des visites guidées pour les scolaires sur simple demande.
À LA BONNE FRANQUETTE / CAFÉ-CONCERT ien connue pendant la belle saison pour sa terrasse fleurie, la péniche El Alamein l’est un peu moins pour sa cale qui se transforme plusieurs soirs par semaine en salle de spectacle. Ce cadre atypique s’avère être un lieu idéal pour une soirée sans se ruiner, les consommations y étant plus abordables que dans d’autres lieux de
C’EST LES VACANCES, ON ÉTEINT LA TÉLÉ ET ON FILE AU THÉÂTRE ! VEILLÉES ET MONSTRES / PENICHE THÉÂTRE LA BALEINE BLANCHE
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uivant le principe des veillées, les enfants seront invités à s’asseoir sur des coussins, s’allonger sur des tapis pour se laisser bercer par la magie des histoires qui leurs seront racontées. Une invitation au rêve accompagnée par le son d’instruments et objets sonores venus d’Orient et d’ailleurs. Pour une fois, ce ne sera pas à vous de raconter une histoire à vos enfants.
ce type à Paris. Pêle-mêle on vous conseille les quatre musiciens d’Au fil de l’eau (rock festif) le 16 février, Roberdam et Beco (poésie rock) le 21 février ou encore Caf’&Crème (funk, groove, disco) le 22 février. Sur la péniche El Alamein, quai de la Gare, au pied de la BNF. Renseignements sur elalamein.free.fr. Chaque soirée est à 8€ et débute à 21h. Attention pas de réservation possible.
© Théâtre Dunois / Hombrecito : le petit bonhomme de Buenos Aires.
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CONTE MUSICAL ET FICTION ÉCOLO / THÉÂTRE DUNOIS
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ous connaissez Le Petit Prince de Saint-Exupéry mais certainement pas son pendant sud-américain, Le petit bonhomme de carreau de céramique qui conte l’histoire d’un petit garçon solitaire qui se lie d’amitié avec un petit bonhomme dessiné sur un carreau de céramique. Amitié, mort et résurrection sont les thèmes inscrits dans ce classique de la littérature fantastique argentine, poétiquement adapté par un quatuor de musiciens (violon, violoncelle, trompette et piano) et un conteur argentin qui interprète seul tous les personnages. Le texte est sobre et magnifique, l’ensemble beau et poétique. Une découverte. Hombrecito : le petit bonhomme de Buenos Aires, d’après Le petit bonhomme de carreau de céramique extrait de Misteriosa Buenos Aires, série de nouvelles fantastiques de Manuel Mujica Lainez, du 13 au 24 février. Les mercredis à 15h, samedis à 18h et dimanches à 16h. À partir de 8 ans.
Nos veillées en musique, jusqu’au 8 mars. Spectacle tous les mercredis sauf le 20 février à 10h30 (dès 3/4 ans) et à 14H30 (dès 5/6 ans) et tous les jours de la première semaine des vacances d’hiver (sauf le week-end).
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i vos enfants ont peur du noir, emmenez-les voir ce Monstre du couloir, création très originale qui joue avec les ombres pour mieux les apprivoiser. Sur scène, un montreur d’ombre raconte sa propre histoire, celle d’une personne qui lorsqu’elle était petite avait peur du noir, des ombres, du couloir qu’il fallait parfois traverser la nuit mais qui est parvenue à maîtriser ses peurs. Un spectacle très beau et poétique. Le monstre du couloir, du 11 au 27 mars. Spectacle tous les mercredis et tous les jours de la seconde semaine des vacances d’hiver (sauf le week-end). Dès 3/4 ans. À la péniche-théâtre La Baleine blanche, 11 port de la Gare, au pied de la BNF. De 6€ à 10€. Renseignements et réservations au 09.51.79.70.62 ou info@ lesmercredisdelabaleine.com
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© Théâtre Dunois / Le dernier Dodo.
CULTURE
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uelles sont les conséquences de la disparition d’une espèce animale sur la faune et la flore ? Interrogation simple mais essentielle brillamment mise en scène et rendue accessible aux plus jeunes (dès 5 ans) dans cette pièce qui navigue entre fiction et documentaire écolo. Sur scène, seulement deux comédiens se font face. L’un dans la peau du dernier dodo encore vivant sur la terre et l’autre dans celle de son bourreau, un conquistador responsable de son imminente disparition. Ici pas de déguisements, pas de décors chargés, l’important réside dans le jeu des acteurs. À faire découvrir.
Le dernier Dodo, d’après Le dindon et le dodo de Gilles Clément, le 27 février et du 5 au 8 mars, à 15h. Le 2 mars à 18h et le 3 mars à 16h. À partir de 5 ans. Théâtre Dunois 7, rue Louise Weiss. Renseignements 01.45.84.72.00. De 6,50€ à 16€.
LOISIRS
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QUI FAIT LE MIEUX
SAUTER LES CRÊPES ? N’est pas Montparnasse qui veut. Le 13e est tout sauf l’eldorado des amateurs de galettes de blé noir et bolées de cidre à la mode bretonne. Au contraire, l’arrondissement compte étrangement de moins en moins d’établissements de ce type. Roule Galette, nouvelle chaîne spécialisée n’a pas tenu un an dans le quartier Paris Rive-Gauche. La crêperie de la Butte-aux-Cailles rue Bobillot, institution de la crêpe made in 13e depuis 30 ans est depuis quelques semaines remplacée par une supérette. Même constat rue de la Glacière où L’Établi se transforme depuis le début de l’année en restaurant latino. Enfin, la Crêperie de Carnac du boulevard Blanqui est fermée pour travaux. Cependant nul besoin de sauter dans la ligne 6 direction Montparnasse pour déguster le plat (national) breton. Quatre établissements résistent encore et toujours dans le 13e. Nous avons décidé d’en faire un petit comparatif, exercice irrémédiablement subjectif dont voici les résultats.
LE TERROIR
LA PETITE CRÊPERIE
11 BVD ARAGO
85 RUE ALBERT
C’est de loin la meilleure crêperie du 13e. Ici pas déco bretonne, on a préféré vous installer dans une ambiance bistro, chaleureuse et soignée. Pourquoi pas finalement, pas besoin d’en faire des tonnes pour faire des crêpes. Visiblement ça marche, l’établissement ne désemplit pas entre midi et deux. On vous conseille donc de passer un coup de fil avant d’y passer. Côté assiette, les galettes de blé noir sont tout simplement excellentes : légères, croustillantes et la pâte est bien dorée. On apprécie la petite salade verte qui accompagne chacune d’entre elles. Les spécialités sont particulièrement à recommander, surtout qu’elles ne pèsent ni sur l’estomac, ni sur le portefeuille (de 7€ à 10€). Essayez la Popeye (épinards, œufs brouillés, oignons cuisinés, crème fraîche), la légère Cabrette (crottin de chèvre, jambon, crème fraîche, œuf au plat) ou pour les grosses faims, la Gasconne (emmental, cognac, pommes de terre, bleu d’Auvergne, crème fraîche). Arrosez le tout d’un excellent cidre artisanal morbihannais (11,10€ la bouteille) et vous pourrez passer à la suite, les crêpes. L’équilibre entre pâte et garniture est là aussi parfait. Pas grand-chose à rajouter si ce n’est qu’il faut découvrir ce lieu.
Planquée dans une rue peu passante, la Petite crêperie est la bonne surprise de ce comparatif. Une fois à l’intérieur on sent immédiatement qu’on a mis les pieds dans un lieu à l’identité affirmée, entre peinture et rock. Sur les murs gris clair des tableaux (en vente) peints par le cuistot et des guitares électriques ont été accrochées. On reste dans cette thématique jusque sur la carte où les galettes portent des noms de guitaristes et d’artistes : Hendrix, Rembrandt, Kandinsky, ou encore Kubrick. Cette dernière est d’ailleurs des plus originales et savoureuses. Le mélange de la crème de raifort et des fines tranches de saucisse de Montbéliard est très réussi. Si la complète déçoit un peu surtout par son prix (8€), les spécialités maison font preuve d’une réelle audace parfaitement maîtrisée : poulet mariné au citron ou au curry, petites pommes grenailles à la fleur de sel ou la crêpe Pain perdu au caramel beurre salé et à la glace au lait d’amande, devraient vous convaincre. Si les tarifs sont ici légèrement plus élevés que la moyenne, le rapport qualité/prix reste satisfaisant. Notez que le midi vous pouvez opter pour une formule galette + crêpe à 10€. Côté boisson, le cidre est fermier (14€ la bouteille) et vous pourrez même déguster une Duchesse Anne, excellente bière blonde bretonne, rarement trouvable à Paris.
De bons produits, des recettes maîtrisées. — Déco soignée, pas dans le cliché breton. — Une salade accompagne chacune des galettes.
Pas toujours de places disponibles, surtout le midi. — Une carte des boissons qui mériterait plus d’originalité même si le cidre artisanal est excellent.
Le Terroir, 11 bvd Arago. Du lundi au samedi de 11h30 à 15h et de 19h à 22h, prolongation jusqu’à 23h le samedi. Réservation au 01.47.07.36.99.
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Des recettes originales et maîtrisées qu’on ne trouve qu’ici. — Carte des boissons recherchée. — Ambiance rock et art contemporain.
Recettes traditionnelles décevantes. — Tarifs un peu plus élevés que la moyenne.
La Petite crêperie, 85 rue Albert. Du lundi au vendredi de 11h30 à 15h00 et de 19h00 à 23h30 et le samedi de 19h à 23h30. Réservation au 09.80.63.80.99.
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LOISIRS
DES CRÊPES ET DES CAILLES 13 RUE DE LA BUTTE-AUX-CAILLES La Butte avait déjà ses cailles, il ne lui manquait plus que les crêpes. C’est chose faite depuis pas mal d’années déjà avec ce minuscule restaurant posé au milieu des troquets du quartier. À peine la porte d’entrée franchie vous tomberez nez-à-nez sur les galettières de la patronne, garantie d’une cuisine minute sous les yeux du client. Ici on est clairement en Bretagne, des références y sont affichées un peu partout sur les murs : cordages, bouées de sauvetage et autres posters maritimes. Ne manquent que Tri Yann ou Alan Stivell en fond sonore. La carte est alléchante et avec une dizaine de recettes seulement on peut parier sur la fraîcheur des produits. Si on vous conseille - pourquoi pas à emporter comme le font bon nombre de clients les recettes traditionnelles, l’incontournable complète à 7€ (jambon, fromage et œuf) en tête, on a cependant beaucoup moins aimé les spécialités maison de 7€ à 9€. Celles-ci sont tout simplement trop copieuses. La Boudeuse par exemple, avec boudin noir, jambon de Parme, pommes, curry et moutarde, forme une purée assez insipide, presque écœurante. Même constat avec d’autres spécialités testées et les crêpes sucrées qui baignent souvent littéralement dans leur garniture. On y perd le gout de l’essentiel, la crêpe. C’est dommage surtout que la vraie surprise de ce lieu réside dans sa très riche carte des boissons : cidre artisanal, chouchen, grand choix de bières bretonnes, tout y est et à bon prix.
Cidre artisanal, chouchen et bières bretonnes à la carte, rare à Paris. — Idéal pour manger sur le pouce avant ou après un verre dans un bar du quartier. Le cadre avec les galettières dans l’entrée.
Des spécialités trop lourdes, avec trop d’ingrédients. — Pas de cartes de crédit. Dommage dans un quartier dépourvu de distributeurs.
LE PETIT GRUMEAU 54 BVD SAINT-MARCEL À première vue, le Petit grumeau ne paie pas de mine. Avec son néon vert, ses horaires d’ouverture à rallonge et la radio en guise de fond sonore, on pourrait s’attendre à un banal snack. Au final, on n’en ressort pas mécontent du tout. L’ambiance méditerranéenne choisie par le patron grec, bien qu’un peu incongrue, n’empêche pas d’apprécier les dizaines de recettes proposées. Peut-être un peu trop copieuses, les galettes n’en demeurent pas moins agréables en bouche, souvent agrémentées de saveurs du sud, épices ou féta. La carte des boissons est par contre sans réel intérêt surtout quand on vous fait passer du cidre marque distributeur pour de l’artisanal ! Dommage parce que le service est très sympathique. Pour 9,7€ vous aurez même le droit à une formule galette + crêpe + bolée de cidre. Pas mal pour les pressés du midi. On vous recommande la copieuse Spanaki (épinards, jambon, lardons, oignons) à 8,5€, la Roquenoix (à la crème de roquefort) ou tout simplement la complète à 6€ seulement.
Ambiance décontractée, entre snack et taverne grecque. — Recette originales avec beaucoup de produits méditerranéens.
Trop de recettes à la carte, on peut douter de la qualité de tous les ingrédients. — Faire passer du cidre Auchan pour de l’artisanal.
Le Petit grumeau, 54 bvd Saint-Marcel. Du lundi au samedi de 12h à 23h. Réservation au 01.43.31.72.11. Attention, pas de CB (distributeur à 10 mètres).
Des crêpes et des cailles, 13 rue de la Butte-aux-Cailles. En semaine de 11h à 14h et de 19h30 à 23h30. Le week-end de 12h30 à 14h30 et de 19h30 à 23h30. Réservation au 01.45.81.68.69. Attention, pas de CB.
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