YEARBOOK RAPPORT ÉCONOMIQUE
Gabon 2019 - 2020
LE NOUVEAU GABON ÉMERGENT
INVESTIR
ÉCONOMIE - FINANCE
BANQUE - ASSURANCES
TÉLÉCOMMUNICATIONS
AGRICULTURE - PÊCHE
BOIS
EAU - ÉLECTRICITÉ
TRANSPORTS - LOGISTIQUE
HYDROCARBURES
MINES
BTP
TOURISME
En partenariat avec
Un axe logistique de la Mine au Port.
YEARBOOK RAPPORT ÉCONOMIQUE
Gabon 2019 - 2020
LE NOUVEAU GABON ÉMERGENT
SOMMAIRE
La publication est éditée par En partenariat avec l’ANPI
MEDIA DEVELOPMENT
LE GABON
6 Interview de M. Julien Nkoghe Bekalé, Premier Ministre, Chef du Gouvernement
8 Carte et données générales
10 Le Gabon en adjectifs
12 Interview de M. Roger Owono Mba, Ministre de l’Économie, des Finances et des Solidarités nationales
44 La Zone Economique à Régime Privilégié (ZERP) de Nkok
45 Interview de M. Luther Abouna, Directeur Général de la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (Caistab)
46 Interview de M. Claude Hurtaux, Fondateur et Associé-Gérant du cabinet Exco FEAG
47 Une législation fiscale incitative
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Directeur de la Publication : Laurent Djaoui
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Frédéric Tabet
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Corrections : MEDIADIPLO
Agence Nationale de Promotion des Investissements du Gabon
ANPI Gabon
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Directeur général : Gabriel Ntougou
Assistante Executive :
Naiké Mba Ndong
Conseiller technique en charge de la promotion des investissements et de la communication : Steed Rey
Commissaire au Haut Conseil pour l’Investissement :
Lioyd Humphrey Labouba
Imprimé par
14 Interview de Mme Rose Kayi Mivedor, Directrice générale d’Orabank Gabon
15 Performances macroéconomiques
17 Cadre général
20 L’évolution des Investissements Directs Etrangers (IDE)
24 Interview de M. Jean Fidèle Otandault, Ministre de la Promotion des Investissements, des Partenariats publics-privés, chargé de l’Amélioration de l’environnement des Affaires
28 Interview de M. Abderrahim Koumaa, Directeur général de Gabon Télécom
29 Le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE)
30 Le Gabon, leader africain de la protection de l’environnement
INVESTIR
34 L’Agence Nationale de Promotion des Investissements du Gabon (ANPI)
35 Interview de M. Gabriel Ntougou, Directeur général de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI)
38 Un environnement des affaires favorable aux investissements étrangers
39 Interview de M. Nicolas Balesme, Managing Partner, Directeur général de Deloitte au Gabon, Responsable régional de Deloitte pour l’Afrique centrale (CEMAC et RDC)
40 Interview d’Alain Bâ Oumar, Président de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG)
41 S’implanter au Gabon
49 Interview de M. Herman Régis Nzoundou Bignoumba, Administrateur Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) du Gabon
50 Interview de M. Jean-Pierre Bozec, Associé-Gérant du Cabinet Project Lawyers
51 Contacts utiles
53 Interview de Maître Athanase Ndoye Loury, Conseil juridique et fiscal
Agriculture, élevage et Agro-industries
56 Interview de M. Biendi MagangaMoussavou, Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation
59 L’agriculture et l’élevage
64 Les agro-industries
68 Plan de Relance de l’agriculture
2017 – 2019
70 Opportunités
71 Interview de M. Théophile Ogandaga, Directeur général adjoint d’Olam Gabon
Pêche et Aquaculture
74 Pêche & Aquaculture : des ressources à exploiter
76 Plan de Relance de l’Economie de la pêche et de l’aquaculture 2017 - 2019
77 Opportunités
Hydrocarbures et Pétrochimie
80 Interview de M. Noël Mboumba, Ministre du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures
82 Hydrocarbures et Pétrochimie, un code pour les investisseurs
2 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
PEFC/14-38-00020
88 Plan de Relance de l’Economie
Hydrocarbures et Pétrochimie
2017 – 2019
90 Opportunités
Mines
94 Mines, Priorité au manganèse et à l’or
97 Plan de Relance de l’Economie
2017 – 2019 : Renforcer la compétitivité des filières minières
99 Interview de M. Bruno Faour, Représentant général du Groupe Eramet
100 Opportunités
Banques et Assurances
104 La situation du système bancaire : des financements pour l’économie
108 La situation des établissements financiers
110 Interview de M. Léandre Bouanza Mombo, Directeur général de BGFI Bourse
113 Le secteur des assurances en baisse
117 Interview de M. Wilfrid Midongo, Directeur général d’Ogar Assurances
Télécommunications
120 Interview de M. Rigobert Ikambouayat Ndéka, Ministre de la Communication, de l’Économie numérique, Porte-Parole du Gouvernement
123 Télécommunications : Un secteur dynamique : Analyse de l’activité
127 Plan de Relance de l’Economie
2017 – 2019 / le Numérique
129 Opportunités
Transports
132 Transports et logistique : L’optimisation des infrastructures
139 Opportunités
140 Interview de M. Mohamed Moussa, Directeur général de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA)
Bâtiment et Travaux publics
144 Le bâtiment et les travaux publics
147 Plan de Relance de l’Economie
2017 - 2019 / la filière du bâtiment
149 Interview de M. He Yu, Directeur général de CRBC Gabon Limited
150 Interview de M. Seydou Kane, Président-Directeur général du Consortium International des Travaux Publics (CITP)
152 Un vent nouveau souffle sur le BTP
153 Opportunités
Eau et Electricité
156 Eau et électricité : Vers l’amélioration de la desserte.
159 Opportunités
160 La production et la distribution d’eau et d’électricité
Bois et Forêts
164 La filière Bois-Forêts
169 Interview de M. Hervé Ekoué, Fondateur et Directeur général de Gorilla Furniture
170 Plan de Relance de l’Economie du bois 2017 -2019
172 Opportunités
173 Entretien croisé avec Mme Françoise Van de Ven, Déléguée générale de l’Union des Forestiers Industriels du Gabon et Aménagistes (UFIGA) et M. Benoît Jobbé-Duval, Directeur général de l’Association technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT)
Tourisme
176 Tourisme : Un véritable éden à découvrir
178 Plan de Relance de l’Economie
2017 – 2019 / Tourisme
180 Une solution pour vos voyages d’affaires
182 Opportunités
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 3
SOMMAIRE
Extrait du message à la nation jeudi 16 août 2019, du Président de la République Ali Bongo Ondimba
Jamais dans son Histoire, notre pays ne s’est autant transformé, grâce à des réformes courageuses, celle de l’Etat et des finances publiques en particulier.
Ali Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise
Entretien avec Julien Nkoghe Bekalé, Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Cet homme de grande expérience politique occupait, avant sa nomination, les fonctions de ministre du Travail et de l’Emploi. Originaire de la province de l’Estuaire, il avait déjà dirigé les ministères des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures de 2009 à 2011, des Transports de 2011 à 2012, de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural de 2012 à 2014.
Depuis votre nomination à la fonction de Premier Ministre, en janvier 2019, et après deux réaménagements techniques du gouvernement et un remaniement ministériel, quels sont aujourd’hui les grands axes de votre feuille de route ?
La feuille de route du Gouvernement reste la déclaration de politique générale faite devant l’Assemblée nationale le 26 février 2019.
L’action de mon Gouvernement s’articule autour des priorités ci-après :
- L’assainissement des finances publiques et le retour à l’équilibre budgétaire ;
- La satisfaction des besoins essentiels des populations par une meilleure offre de santé, d’éducation, la construction des routes, l’accessibilité à l’eau et à l’électricité, l’amélioration du cadre des affaires en vue de la création des emplois pour endiguer le chômage des jeunes ;
- La poursuite du plan de relance de l’économie par sa diversification.
En décembre 2018, le Fonds Monétaire International (FMI) s’est dit satisfait de la bonne exécution du programme Comment comptez-vous continuer d’assainir les Finances publiques sans nuire à la croissance ?
L’assainissement de nos finances publiques est un prérequis pour la promotion et l’instauration de la bonne
gouvernance économique et financière de nos ressources. Elle n’est donc pas antinomique à la croissance. Bien au contraire.
Le déséquilibre de nos finances publiques est devenu structurel. En dix ans, le solde budgétaire est passé d’un excédent de 152 milliards F CFA à un déficit de 1 300 milliards de F CFA. Dans le même temps, nos dépenses publiques sont restées à un niveau très élevé. Pour assurer un retour à l’équilibre budgétaire, nous nous appuyons sur quatre leviers, à savoir :
- Reprofiler notre dette ;
- Mieux valoriser nos actifs publics ;
- Réduire les dépenses de personnel de l’État ;
- Améliorer le recouvrement et la collecte des recettes budgétaires.
Comme vous pouvez le constater, l’assainissement de nos finances publiques constitue un levier indispensable non seulement pour une croissance inclusive, mais aussi pour accompagner la stratégie de réduction de la pauvreté. Nous ne pouvons pas faire l’économie de la maîtrise de nos finances publiques.
Quelles sont les grandes lignes de votre coopération avec la CEMAC ?
Le Gabon est membre fondateur de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). À ce titre, le Gouvernement est solidaire des décisions prises par les chefs d’État de notre organisation.
6 I YEARBOOK GABON : Rapport économique COMMUNICATION & NUMERIQUE
INTERVIEW
Notre coopération avec la CEMAC est exemplaire. Le Gabon participe activement au Programme Économique Régional (PER) qui ambitionne de faire de la CEMAC, d’ici 2025, « un espace économique intégré, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance ».
Sans être exhaustif, nous pouvons citer en exemples de coopération l’interconnexion de la route continentale qui est une réalité ; le déploiement progressif de la fibre optique avec l’aide de nos partenaires au développement pour rompre et sortir de ce que les experts appellent la fracture numérique, la libre circulation des biens et des personnes et une politique commune de réglementation de change, etc.
La stabilité politique et sociale du Gabon est un atout majeur pour y investir, quelles actions fortes désirezvous mener pour attirer les investisseurs étrangers ?
La stabilité est gage de confiance pour tout investisseur, c’est une règle en matière économique. Nous entendons
poursuivre nos efforts pour conjurer tout facteur de pessimisme.
Aussi, mon Gouvernement met progressivement en place, les conditions d’une Sécurité juridique pour les investisseurs notamment, par l’appropriation et l’intégration dans notre arsenal juridique des standards internationaux en matière commerciale. Par exemple, nous venons d’achever avec l’appui de la Banque Mondiale, la mise aux normes de notre système national de la commande publique.
Nous allons accentuer la lutte contre la corruption et promouvoir au sein des administrations publiques la bonne gouvernance.
Bien sûr que ce n’est sans doute pas suffisant, mais nous sommes convaincus que grâce aux réformes courageuses que nous menons conjointement, nous arriverons à établir au Gabon un espace de confiance pertinent pour tout investisseur.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 7
INTERVIEW
« mon Gouvernement met progressivement en place, les conditions d’une Sécurité juridique pour les investisseurs notamment, par l’appropriation et l’intégration dans notre arsenal juridique des standards internationaux en matière commerciale »
Chef de l’État : Président Ali Bongo Ondimba
Fête nationale : 17 août (indépendance de 1960)
Population (2018) : 1 995 659 habitants
Croissance démographique : 1,96 %/an
Capitale : Libreville
Autres villes principales : Port-Gentil, Franceville
9 Provinces : Estuaire (Libreville) ; Haut-Ogooué (Franceville) ; Moyen-Ogooué (Lambaréné) ; Ngounié (Mouila) ; Nyanga (Tchibanga) ; Ogooué-Ivindo (Makokou) ; Ogooué-Lolo (Koulamoutou) ; Ogooué-Maritime (Port-Gentil) ; Woleu-Ntem (Oyem).
Superficie : 267 667 km²
Densité : 7,46 habitants / km²
Espérance de vie (2016) : 65 ans pour les hommes), 67 ans pour les femmes
Taux de natalité (2016) : 29,51 ‰
Indice de fécondité (2016) : 3,79 enfants / femme
Taux d’alphabétisation (2015) : 83,18 %
Taux de scolarisation : 96%
Monnaie : Franc CFA (XAF)
IDH (2018) rang : 110 (élevé)
IPE (2018) : 45,05
Codes ISO : GA, GAB
8 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
PROFIL
Le Gabon
Situé à la lisière du bassin du Congo et de l’Océan Atlantique, le Gabon est une porte d’entrée idéale sur le marché de l’Afrique Centrale (CEEAC) de 145 millions de consommateurs. Le pays représente une plateforme exceptionnelle pour les exportations dans le monde.
Depuis son indépendance, le Gabon jouit d’une stabilité politique et sociale grâce à un pacte social reposant sur la solidarité, le dialogue et la cohésion sociale. Avec des institutions fortes et une justice indépendante et impartiale, le pays est le meilleur en termes de gouvernance en Afrique Centrale selon l’Indice Mo Ibrahim de 2015. N’ayant jamais connu de conflit armé, le Gabon s’impose comme un modèle de paix en Afrique et ailleurs dans le monde.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 9
Indicateurs de croissance 2016 2017 2018 (e) 2019 (e) 2020 (e) PIB (milliards USD) 14,02e 14,93e 17,21 17,80 18,81 PIB (croissance annuelle en %, prix constant) 2,1e 0,5e 2,0 3,4 4,2 PIB par habitant (USD) 7.082e 7.373e 8.385 8.556 8.922 Endettement de l’Etat (en % du PIB) 64,199 62,685 58,354 56,963 53,363 Taux d’inflation (%) 2,1 2,7 2,8 2,5 2,5 Balance des transactions courantes (milliards USD) -1,39 -0,73e -0,28 -0,09 0,37 Balance des transactions courantes (en % du PIB) -9,9 -4,9e -1,6 -0,5 1,9 Source: FMI - World Economic Outlook Database - Octobre 2018 PROFIL
Le Gabon en adjectif
UNIQUES
Un territoire de 267 667 km², recouvert à 88% par la forêt tropicale, un littoral quasi-vierge de 800 km, 13 parcs nationaux, 50 000 éléphants et 15 000 gorilles... et les plus vieux fossiles pluricellulaires du monde, qui donnent à penser que la vie complexe sur Terre aurait commencé au Gabon. Une zone économique exclusive s’étend sur 213 000 km² et abrite une riche biodiversité, une industrie de la pêche productive ainsi que de vastes gisements de pétrole et de gaz.
OFFICIELLE
Une langue, le français. Même si plus de 60 langues locales sont parlées, le français est parlé par plus de 80 % de la population. Il s’agit de la plus forte proportion de tous les pays du continent africain. Le Gabon est membre de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie.
URBAIN
Libreville, la capitale, regroupe 59 % de la population gabonaise totale, population vivant pour près de 86% dans les villes. Le taux d’urbanisation du Gabon figure parmi les plus élevés du continent.
JEUNE
1,995 million d’habitants, dont 62% a moins de 24 ans.
ELEVÉ
Un PIB de 14,623 milliards $USD (2017) soit 7 221 $USD (2017) par habitant.
EXCÉDENTAIRE
Avec un commerce extérieur qui représente 85% du PIB, la balance commerciale du Gabon est structurellement excédentaire.
TRANSFORMÉ
Pays en pleine mutation, le Gabon souhaite investir 21 milliards USD sur les prochaines années pour renforcer les infrastructures et soutenir les pôles de croissance hors pétrole.
GAGNANT/GAGNANT
Une volonté de créer des partenariats économiques favorables au pays et aux investisseurs.
ENGAGÉ
Un pays réputé pour sa stabilité politique et sociale qui joue un rôle moteur de médiateur sur la scène diplomatique africaine et internationale.
SÛR
Un pays qui établit des relations durables et de confiance avec ses partenaires.
OUVERT
Un environnement propice aux affaires qui bénéficie de la confiance des investisseurs.
SOCIAL
2ème pays d’Afrique subsaharienne en termes d’Indice de développement humain (IDH) avec un taux d’alphabétisation de 88%. Plus de 40% de la population est couverte par l’assurance maladie. La Gabon, selon le PND, réussit, en 2018, l’exploit de surpasser l’Afrique du Sud, le géant économique du continent.
ACCUEILLANT
Une population chaleureuse composée d’une cinquantaine d’ethnies et de cultures locales vivantes.
DÉMOCRATIQUE
Un régime politique semi-présidentiel avec un parlement composé de deux chambres.
STABLE
Une monnaie, le franc CFA (XAF), indexée à l’euro (1 EUR = 655,957 XAF).
ÉQUATORIAL
Un climat, chaud et humide, avec une alternance de saisons sèches et de saisons des pluies. On distingue deux saisons humides (février-mai, grande saison des pluies et septembredécembre, petite saison des pluies) et deux saisons sèches (mi-septembre, grande saison sèche et décembre-janvier, petite saison sèche).
PROFIL
Nommé Ministre de l’Économie, des Finances et des Solidarités nationales le 10 juin 2019, Roger Owono Mba est économiste et banquier de formation.
L’ ancien Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat a travaillé durant près de 25 ans au sein de BGFI Bank, le plus grand grand groupe bancaire de l’Afrique centrale, avant d’être nommé Directeur général de l’Industrie et de la Compétitivité au ministère de l’Economie puis Directeur général de la Banque gabonaise de Développement.
Pouvez-vous décrire les grandes lignes du Plan triennal de relance de l’économie (PRE) ?
Le Plan de Relance de l’Economie (PRE) est la réponse que le Gouvernement a souhaité apporter pour remédier aux effets négatifs nés de la détérioration des termes de l’échange induite par la baisse significative des prix du pétrole et d’autres matières premières exportées par notre pays.
Ces effets ont été principalement le ralentissement de l’activité économique, l’apparition des déficits des finances publiques, l’accentuation des déséquilibres des comptes de la balance des paiements, une fragilisation de la position monétaire avec une baisse drastique des réserves de change. Les grands objectifs de ce plan sont de rétablir l’équilibre de nos finances publiques, de poursuivre les efforts de diversification de la base productive pour continuer à améliorer la résilience de notre économie et lutter contre la pauvreté à travers notamment une amélioration du volume et de la qualité des dépenses sociales. Il était également important de favoriser une reconstitution des réserves de change
Quelles sont les actions que vous entendez mener pour mieux financer les dépenses sociales ?
La prise en compte des attentes au plan social de nos compatriotes constitue un axe prioritaire de la politique du Chef de l’Etat. Il est vrai que sur les dernières années,
les contraintes de trésorerie ont quelque peu gêné l’atteinte des objectifs affichés en termes de dépenses sociales, mais les instructions que nous avons visent à améliorer nos performances dans ce domaine. Un accent est mis sur l’affectation des ressources ainsi que sur l’amélioration de la gouvernance économique. Il est important de relever que les dépenses sociales font partie des points analysés par nos partenaires financiers internationaux. Tout en contenant les charges de l’Etat, l’accent sera mis sur une réaffectation des économies potentielles réalisées sur les autres postes de dépense.
A quelques mois de la fin de la période de mise en œuvre du PRE, comment se porte l’économie gabonaise et quelles sont ses perspectives à court terme ?
Suite aux efforts de relance et aux réformes courageuses initiées par le Gouvernement, sous l’instigation du Chef de l’Etat et la coordination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, l’économie gabonaise se redresse progressivement.
Dans ce contexte, la croissance économique devrait rebondir en 2019, tirée par l’activité hors pétrole. Néanmoins, le secteur pétrolier pourrait tirer profit des efforts d’investissement réalisés par les opérateurs dans le domaine. Le secteur hors pétrole affiche des signaux optimistes avec une contribution positive à la croissance
12 I YEARBOOK GABON : Rapport économique COMMUNICATION & NUMERIQUE
INTERVIEW
des mines, des industries du bois, de l’agriculture et des agro-industries en 2019.
Au niveau du commerce extérieur, les exportations sont orientées à la hausse et cette tendance devrait se poursuivre en 2020. Après trois années de baisse, les importations vont quelque peu se redresser en 2019 et 2020, tirées par les achats de biens d’équipements et intermédiaires. C’est ainsi que la balance commerciale devrait demeurer excédentaire avec un solde en forte hausse sur les deux dernières années.
En matière de finances publiques, l’exécution budgétaire en 2018 a fait apparaître un ratio déficit/PIB de l’ordre de 2% contre 3,3% en 2017 et 6,6% en 2018, résultant des efforts réalisés pour améliorer la mobilisation des ressources et maîtriser les dépenses. En 2019, il est attenu une consolidation des équilibres macroéconomiques.
Sur le plan monétaire, les différentes réformes et mesures prises aussi bien par le Gouvernement que par la Banque Centrale ont permis une forte reconstitution des réserves de changes. C’est ainsi que, le taux de couverture extérieure de notre monnaie s’est nettement amélioré, passant de 55,7% en décembre 2016 à plus de 72% en juin 2019.
A quoi ont servi les emprunts contractés par l’Etat gabonais ces dernières années ?
Sur les trois dernières années, l’Etat a effectivement contracté divers emprunts que l’on peut classer en deux
catégories. La première concerne les appuis budgétaires prévus dans le cadre du programme négocié avec le FMI. Ces ressources ont vocation à aider à financer le budget. Elles financent donc indistinctement les charges de fonctionnement que les dépenses d’investissement. Dans un contexte de baisse des recettes budgétaires propres, elles permettent notamment de maintenir les efforts sur les dépenses à caractère social, accélérer le remboursement de la dette.
La deuxième catégorie renvoie aux emprunts projets dont les décaissements sont affectés à l’exécution de projets de développement. C’est dans ce cadre que s’inscrivent plusieurs projets parmi lesquels la réhabilitation de la route PK5-PK12, la construction de la route Port-GentilOmboué, la construction en cours de trois nouveaux centres de formations, la réhabilitation du Transgabonais, la construction du Palais des Sports de Libreville, le projet de Développement des Infrastructures locales (à Libreville et à l’intérieur du pays), le programme de construction et de la réhabilitation de plusieurs établissements scolaires sur l’ensemble du pays ainsi que le renforcement des structures sanitaires.
Vous pouvez donc constater que les emprunts contractés par le Gouvernement avec l’accord du Parlement, visent des objectifs de développements clairs. Notons que dans le passé, il a été enregistré d’importantes dettes non productives. Celles-ci pèsent encore sur les finances publiques et constituent un handicap pour la trésorerie.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 13
INTERVIEW
En 2017, Rose Kayi Mivedor était présentée comme l’une des 50 dirigeantes les plus puissantes d’Afrique francophone.
Ancienne présidente de l’Association des Professionnels de Banques et Etablissements Financiers (APBEF) du Togo, elle est l’actuelle Directrice générale d’Orabank Gabon, filiale de la holding Oragroup.
Comment percevez-vous les dynamiques actuelles du secteur bancaire au Gabon ?
Le secteur bancaire gabonais compte à ce jour huit établissements, sept banques de dépôts, quelques organismes de financement et d’une banque de développement. Au sortir d’une situation économique difficile qui prévalait depuis 2014 avec la chute du prix du baril, on peut constater une embelli à l’amorce du deuxième semestre 2019, comparativement à la même période de l’exercice précédent. Cette évolution est liée à la hausse des dépôts de la clientèle.
L’environnement offre des opportunités et justifie le maintien d’objectifs de croissance ambitieux mais la fragilité de l’économie et l’intensification de la concurrence imposent plus de flexibilité et d’agilité dans le pilotage commercial de l’activité bancaire. La qualité de service et la mise en place de solutions sur mesure devient une nécessité et un avantage concurrentiel sur le marché.
A travers votre groupe, quels services proposezvous aux entreprises ?
Nous accompagnons les entreprises à travers une large
palette de produits et services destinées à aider le développement de l’entreprise, notamment :
• Les produits et services pour gérer l’activité au quotidien : Compte courant classique, Compte courant rémunéré, Cartes bancaires professionnelles, Services de banque à distance, Opérations de virements nationaux et internationaux, Gestion des flux financiers ;
• Solutions de financement : Crédits de trésorerie, Crédit d’investissement, Découvert, Escompte de facture, Aval de traite, Escompte de traite, Cautions diverses, Paiement des salaires ;
• Solutions de syndication et de financement structurés pour les grands projets innovants ;
• Solutions de placement : Compte courant rémunéré, Dépôt à terme, Billets de trésorerie ;
• Solutions de cash management.
Quels sont vos axes stratégiques ?
Les défis stratégiques identifiés s’inscrivent dans la mission de la Holding Oragroup et cadrent avec la Vision de développement à moyen terme ; C’est-à-dire : bâtir un groupe bancaire de premier plan qui participe au financement du développement durable d’une Afrique émergente.
La réalisation de notre vision repose sur cinq axes clarifiant les objectifs stratégiques de développement d’Orabank Gabon.
Nos axes stratégiques sont :
- Le renforcement notre positionnement aujourd’hui reconnu comme banque de référence sur les questions de la finance climatiques et environnementales.
- La croissance durable et de qualité : l’objectif est de viser une croissance forte en mettant l’accent sur les segments de clients à haute valeur ajoutée et une relation client de qualité garantissant une progression régulière des revenus ;
- La maitrise des risques et de la qualité du portefeuille l’objectif visé est d’assurer une connaissance et une visibilité sur l’ensemble des risques de la banque et une maitrise de leurs impacts dans des limites permettant d’atteindre durablement le niveau de rentabilité exigé ;
- La transformation digitale de la banque ;
- L’organisation solide, cohérente, agile et efficiente. L’objectif est de renforcer le pilotage de la banque, son efficience et sa solidité à travers l’amélioration de la gouvernance de la coordination entre les services, de la qualité du capital humain et de la structure financière.
14 I YEARBOOK GABON : Rapport économique INTERVIEW
Performances macroéconomiques
En 2018, le PIB réel du Gabon a augmenté de 2% contre 0,5% en 2017, malgré la chute de la production du pétrole (–4,3%) grâce à une bonne performance du secteur hors pétrole, notamment l’agriculture de rente (+13 %), les mines-manganèse (+45%), l’exploitation forestière (+14%), l’industrie du bois (+10%), et les télécommunications (+18%).
En 2019, la croissance du PIB réel sera de 3,1% nettement en hausse par rapport à 2018 où elle s’est établie à 1,2% en 2018, selon le rapport sur les perspectives économiques en Afrique subsaharienne publié vendredi à Washington par le Fonds monétaire international (FMI).
Le chômage reste préoccupant car le secteur pétrolier, principal secteur de l’économie gabonaise, ne génère que peu d’emplois et d’autres secteurs économiques importants, tels que la transformation du bois et l’agriculture d’exportation, n’ont compensé que partiellement l’impact de la crise économique sur l’emploi.
Déficits en baisse
Autre point de satisfaction, la Banque Africaine de Développement (BAD) note les efforts importants effectués par le Gabon pour réduire son déficit budgétaire. Celui est passé de 6,6% en 2016 à 3,6% en 2017, puis à 0,3% en 2018 par suite de la consolidation budgétaire engagés dans le cadre de la réponse communautaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à la chute des prix du pétrole. En 2018, la Banque centrale (BEAC) a resserré sa politique monétaire en augmentant son taux directeur de 2,95 % à 3,5%. L’inflation est estimée à 2,8%, contre 3% en 2017, en dessous de la norme communautaire de 3%.
Des efforts qui ont valu au pays de conclure avec le FMI un accord triennal (2017-2019) au titre du Mécanisme élargi de Crédit (MEDC), souten u par la BAD et d’autres partenaires techniques et financiers, avec à la clé une aide de 642 millions de dollars, dont une bonne partie a d’ores et déjà été décaissée. Selon l’agence de notation financière Moody’s, publiée le 14 juin 2019, l’économie gabonaise jouirait d’une stabilité positive. Les principaux signes de la transition des perspectives
positives stables au Gabon sont la diminution de la pression sur la liquidité, la poursuite de l’assainissement budgétaire et l’amélioration de la capacité du gouvernement à gérer ses paiements de liquidité et de dette. Celle-ci s’est traduite par un apurement complet des arriérés de la dette extérieure due dès avril 2019.
Le déficit de la balance courante est en baisse, passant de 4,9% du PIB en 2017 à 1,5% en 2018. La bonne tenue des cours du pétrole et les ventes à l’international de bois débité et de manganèse, ont contribué à l’accroissement des recettes d’exportation globales, compensant ainsi la baisse de la production pétrolière.
La BAD salut également les efforts conséquents fournis par le Gabon en vue de transformer de manière structurelle son économie. Le pays a, en effet, depuis plusieurs années, encouragé la transformation locale du bois, de l’huile de palme et du manganèse, élevant ainsi la contribution de son secteur manufacturier à 10% du PIB en 2017 contre 6% en 2012.
Les Perspectives
La Banque Africaine de Développement (BAD) table sur une croissance de 3,9% en 2019. En 2018, le PIB réel du Gabon a
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 15
Le Gabon se relève progressivement d’une situation conjoncturelle défavorable, marquée par la baisse des cours des hydrocarbures dont il était un important producteur en Afrique centrale.
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augmenté de 2% contre 0,5% en 2017, malgré la chute de la production du pétrole (- 4,3%). Un résultat qui s’explique grâce à la bonne performance du secteur hors pétrole, notamment l’agriculture de rente (+ 13%), les mines, dont le manganèse (+ 45%), l’exploitation forestière (+ 14%), l’industrie du bois (+ 10%) et les télécommunications (+ 18%). C’est aussi le signe que l’économie gabonaise poursuit sa diversification, réduisant d’autant sa dépendance au pétrole.
Les projections à court terme de la croissance sont de 3,9% en 2019 et en 2020, sous l’impulsion du secteur non pétrolier (agriculture, mines et industrie), et de la diversification progressive de la base productive de l’économie.
Au niveau de la demande, les exportations (+ 6,3%) et l’investissement (+ 3,0%) seront les principaux facteurs de croissance. L’inflation devrait rester faible, à 2,3% et 2,5% en 2019 et en 2020 respectivement. Les soldes budgétaire et courant devraient aussi s’améliorer.
Une bonne gestion du budget et des flux de trésorerie permettrait d’éviter le problème récurrent de l’accumulation d’arriérés externes, qui affecterait négativement la solvabilité du pays. La baisse de la production pétrolière, si de nouveaux champs n’entrent pas en production, est
également un facteur de risque vu l’importance du secteur pétrolier. Comme pour les autres pays de la zone CEMAC, les principaux défis à relever par le Gabon sont selon la BAD :
- le faible niveau des réserves ;
- la faiblesse de l’activité économique ;
- la faiblesse de la protection des groupes vulnérables. Pour les relever et préserver les acquis, le pays doit rester aligné sur les efforts coordonnés des pays de la CEMAC et poursuivre la consolidation budgétaire, sécuriser les dépenses prioritaires et poursuivre les réformes visant à améliorer le climat des affaires et la gouvernance afin de stimuler la croissance et la diversification de l’économie en partenariat avec le secteur privé.
Le Gabon va adhérer, en 2019, à l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA) afin d’emprunter à de meilleurs taux. Cette adhésion permettra au Gabon de jouir de la note A de l’ACA et surtout de faire bénéficier à l’État, comme aux banques locales et au secteur privé, de l’accès à des capitaux à faible coût et de grande ampleur. Cela lui permettra de mieux gérer l’endettement.
Sources : Moody’s et Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2019 – BAD
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Cadre général
La législation gabonaise créé un climat favorable au développement des entreprises, en particulier grâce à l’adhésion du Gabon à de nombreuses organisation régionales.
Ainsi, son appartenance à de vastes espaces économiques constitue une opportunité économique. Le Gabon est membre de la zone CEMAC dont la banque centrale commune, la BEAC, détermine et conduit la politique monétaire. La fixité du rapport de change entre le FCFA et l’EUR, offre une stabilité monétaire à long terme. Le Gabon est également membre de l’Union africaine (UA), de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI). Il accueille le siège de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
La monnaie : en tant que membre de la zone franc à travers sa participation à la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), le Gabon bénéficie d’une garantie de disponibilité de devises pour le transfert des paiements vers l’étranger et d’un taux de change fixe entre le franc CFA et l’euro.
Le droit des affaires : l’appartenance du Gabon à l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) rend applicable un ensemble de règles claires et modernes qui régissent notamment le droit des sociétés et les domaines les plus importants du droit commercial dans les dix-sept Etats membres. Des mesures sont destinées à faciliter l’application de l’Acte Uniforme
de l’OHADA sur l’arbitrage en précisant le rôle du juge par exemple lors de la constitution du tribunal arbitral.
Le droit de la propriété intellectuelle : le Gabon est membre de l’Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI) qui uniformise la protection des droits de propriété intellectuelle et industrielle ainsi que la procédure centralisée de dépôt.
Le droit des assurances : le Gabon a ratifié le traité CIMA qui crée une réglementation unique des opérations d’assurances et institue une Commission régionale unique de contrôle de ces activités.
Les conventions fiscales : le Gabon a conclu une dizaine d’accords fiscaux. Une Convention tendant à empêcher la double-imposition existe également au sein de la CEMAC, et permet de réduire la charge fiscale entre les Etats membres, sauf en matière de transfert de dividendes.
Des engagements internationaux : le Gabon est membre du CIRDI (Centre international de règlement des Différends liés à l’investissement) et de l’AMGI (Agence Multilatérale de Garantie des Investissements). Il a également ratifié la Convention de New York sur l’exécution des sentences arbitrales étrangères.
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L’ évolution des Investissements Directs Etrangers (IDE)
Les Investissements Directs Etrangers (IDE) au profit du Gabon, ont connu une hausse de plus de 50% entre 2017 et 2019.
De 700 millions en 2017, les IDE sont passés à 1,5 milliards en 2018. Si le stock des IDE au Gabon est actuellement de 9,5 milliards de dollars, il s’agit encore d’un montant modeste en regard de celui de certains pays tels le Sénégal ou la Côte d’Ivoire qui en totalisent quatre à cinq fois plus.
Afin d’attirer les investisseurs, créateurs de richesse, et booster la croissance du pays, 2019 a vu la création d’un ministère dédié à la promotion des investissements, aux Partenariats publics-privés (PPP), et à l’amélioration de l’environnement des affaires, dans le but d’accélérer la mobilité des hommes d’affaires et des échanges.
en 2016 au capital de GSEZ SA par un investissement de 140 millions de dollars (actionnariat : Olam 40,5% - Etat gabonais 38,5% - AFC 21%).
Contrôlé par le fonds souverain singapourien Temasek, Olam a tout d’abord été concentré sur la production d’huile de palme et l’hévéa. Progressivement, via GSEZ, le groupe a étendu ses activités à l’industrie du bois et aux infrastructures avec la construction-aménagement d’un port de commerce et d’un terminal minéralier, manifestant sa volonté d’être présent dans la chaîne logistique gabonaise. Olam a investi également le secteur aéroportuaire puisque sa filiale, GSEZ Airport, a été désigné pour construire et opérer le futur aéroport de Libreville (investissement d’environ 350-400M$). Le nouvel aéroport de Libreville verra le jour en juin 2021 avec l’expertise d’Egis.
Situé à Nkoltang, à seulement 36 kilomètres de Libreville, ce nouvel aéroport international est déjà qualifié de « hub aéroportuaire en Afrique centrale et de l’Ouest ». Un projet d’envergure à la fois économique, social et environnemental.
Les investissements du Groupe Olam
Dirigés désormais vers le secteur agroalimentaire et des infrastructures, les investissements à destination sont portés principalement par le groupe singapourien Olam établi au Gabon depuis 20 ans. La baisse des investissements du secteur pétrolier consécutivement à la baisse des cours du baril, ainsi qu’au déclin naturel des champs exploités, a été largement compensée par les investissements lourds d’un unique opérateur, le Groupe Olam, au travers d’un partenariat public privé inédit qui le lie à l’Etat gabonais depuis 2011 via la joint-venture Gabon Special Economic Zone (GSEZ). L’institution financière panafricaine AFC (Africa Finance Corporation) est entré
Depuis 2010, Olam a ainsi investi près de 2 Mds €, soit plus de 45% du montant total des IDE entrants au Gabon sur la période. Parmi les 54 contractants d’Olam sur le terrain, 27 entreprises sont gabonaises et 1 500 personnes, dont 80% de Gabonais, travaillent aujourd’hui pour le développement de la ZERP.
La Chine et le Maroc, autres pourvoyeurs importants d’IDE au Gabon
Outre Olam, la Chine et le Maroc sont progressivement devenus des sources d’investissements importants pour le pays.
La Chine est ainsi devenue le premier partenaire commercial du Gabon, le stock des investissements chinois y ayant dépassé le milliard de dollars. En 2018, le volume des échanges a atteint 3,365 milliards de dollars, soit une augmentation de 22,8% en un an, battant ainsi un nouveau record historique. Environ 60 entreprises chinoises sont installées sur place, dont une
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3941 10000 500 2012 2013 2014 2015 2016 2017 0 5760 6750 7991 9489 4712 Millions $ Evolution du stock d’IDE au Gabon Source CNUCED PROFIL
trentaine de grandes entreprises publiques. Les principaux investissements chinois expriment une présence ciblée dans : l’exploitation pétrolière avec deux sociétés (Addax et Sino Gabon), le secteur du bois (les entreprises chinoises exploitent 55% de la forêt gabonaise) et les mines, avec la Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou qui extrait 9% du minerai de manganèse gabonais. Les deux parties disposent aussi de grands potentiels de coopération dans des domaines émergents tels que la protection de l’environnement, les énergies nouvelles, la science, la technologie, l’écotourisme et le commerce électronique.
Le Maroc est également un investisseur majeur dans le pays. Ses entreprises ont investi dans de nombreux secteurs pour un montant total estimé à quelques 600 M$ faisant du Gabon le premier destinataire des investissements marocains en Afrique centrale. Les entreprises marocaines sont présentes dans la banque, les télécoms, les assurances, les mines, les infrastructures, le transport et le BTP. Le Maroc, qui a racheté Gabon Telecom, est devenu, de facto, le plus grand fournisseur d’internet et numéro deux de la téléphonie mobile Gabon. Le groupe Attijari Wafa Bank a racheté, quant à lui, l’Union gabonaise des Banques, la troisième banque du Gabon. Ces investissements sont protégés par un accord de protection réciproque des investissements auquel est venu s’adjoindre en 1999 une convention de non double-imposition. Toutefois, le projet à 1,5 milliard de dollars d’usine de fertilisants monté par l’Office chérifien des Phosphates (OCP) n’a toujours pas vu le jour.
L’investissement direct français
L’investissement direct français est en baisse au Gabon. Eu égard à l’antériorité de la présence française au Gabon, la France a toujours occupé une place prépondérante dans le stock d’IDE du pays, des centaines d’entreprises françaises ayant établi des succursales dans divers secteurs : exploitation pétrolière, exploitation minière, bois d’œuvre, agroalimentaire, bâtiment et travaux publics, services financiers, concessions d’eau et d’électricité, etc.
Jusqu’en 2007, le Gabon représentait le principal destinataire des IDE français dans la zone, grâce aux importants investissements des groupes pétroliers. Le groupe Total a réduit progressivement les activités de sa filiale gabonaise, Total Gabon, qui, en partenariat avec le ministère du Pétrole et des hydrocarbures, a lancé en mai 2019, un appel pour le financement de 300 projets à destination de jeunes Gabonais. Pour le Groupe français Eramet, l’année 2019 sera une année particulièrement importante au Gabon. Le groupe compte mobiliser pas moins de 600 millions d’euros sur les cinq prochaines années. Cet investissement, ouverture d’une nouvelle mine, construction d’une nouvelle laverie et renforcement logistique, devrait permettre au groupe de s’inscrire pleinement dans le processus de développement de ce secteur d’activités.
Le Gabon, terre d’opportunités
En 2018, le gouvernement a conclu un accord-cadre avec le groupe minier australien Havilah Consolidated Resources pour l’exploitation du gisement de fer de Milingui. Selon les termes de l’accord, le projet nécessitera un investissement de
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1 milliard de dollars, soit environ 527 milliards de francs CFA, alors que le début de la production est annoncé pour 2020. L’Algérie désire se positionner au Gabon dans l’agroalimentaire, la pharmacie, l’industrie et l’énergie. Des discussions bilatérales vont être entamées sur la facilitation aux opérateurs économiques algériens d’investir au Gabon et aux gabonais d’investir en Algérie. Un accord de coopération entre les deux chambres de Commerce constitue le socle de la coopération future entre les opérateurs des deux pays. La prochaine étape sera la mise en place par Air Algérie, juste après l’inauguration du nouvel Aéroport international d’Alger, d’une liaison aérienne Alger-Libreville à raison de trois vols directs par semaine.
L’Espagne et le Gabon envisagent les possibilités de travailler ensemble dans les domaines de la pêche, l’habitat et le tourisme.
Le Portugal a affirmé sa disponibilité à investir dans plusieurs domaines, notamment les infrastructures, les bâtiments publics, l’énergie et l’eau.
Spécialisé dans le développement des projets d’adduction d’eau potable et les services de santé dans bon nombre de pays, le groupe brésilien Asperbras, pourrait, quant à lui, investir dans la Zone économique à régime privilégié (ZERP) de Nkok.
Le Code des Investissements
Classé au 169ème rang mondial du classement Doing Business 2019, perdant ainsi deux places, avec un score de 45.58 points, le Gabon a engagé, dès septembre 2018, une réflexion avec la Banque mondiale en vue de l’élaboration d’un Code des investissements afin de développer l’attractivité d’un pays qui entend diversifier tout autant son économie que le profil des investisseurs.
Ce code viendra remplacer la charte des investissements datant de 1998. Il prévoira des avantages à tous les secteurs d’activités incluant des aspects fiscaux, douaniers, d’immigration, de droit du travail, la réglementation des changes et le régime commercial. L’adoption de ce code permettra de réduire les risques sur le développement du secteur privé, d’assurer la diversification et la croissance économique du pays.
Offrant des garanties de protection pour les investisseurs et des moyens d’assurer l’exécution de ces garanties, il permettra de disposer d’un système efficace et transparent d’attrait et d’opération des investissements, l’amélioration et la modernisation du cadre juridique.
Il comportera également la promotion du développement et l’application des bonnes pratiques et des normes
internationales en matière d’investissements. L’arrêté serait en cours de rédaction.
Le Gabon compte à son actif, la simplification des démarches administratives pour le secteur privé, dans cinq des dix domaines des affaires évalués par la Banque mondiale dans 190 économies : la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété et l’exécution des contrats.
Le développement des Partenariats publicprivé (PPP)
En zone CEMAC, seuls le Cameroun et le Gabon possèdent une réglementation spécifique aux PPP. Le Programme économique régional (PER) qui répond à une vision de l’avenir de la Communauté CEMAC à l’horizon 2025, prévoit dans son septième programme, la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire régional pour l’investissement et le PPP devant permettre à la CEMAC de rattraper le retard pris dans les infrastructures économiques de base (électricité, transports, télécommunications, eau…) par le lancement de grands projets d’infrastructures financés par des PPP. Grâce au soutien financier de la Chine, qui est également son plus grand partenaire en matière d’exportations et son 1er partenaire commercial, le Gabon a pu mener à bien une série de grands projets d’infrastructures. Le Schéma Directeur National d’Infrastructures (SDNI) prévoit des investissements dans les infrastructures publiques de 21 milliards USD jusqu’en 2026. Le gouvernement a adopté en août 2015 une importante ordonnance relative aux PPP. Elle fixe le cadre d’élaboration, de signature et d’exécution des contrats et conventions conclus au titre de la mise en œuvre des partenariats public-privé (CPPP).
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Lors de votre prise de fonction, vous avez parlé d’une « réorientation des politiques publiques », pouvezvous nous préciser par quoi cela va se traduire ? Permettez-moi de vous remercier ainsi que vos lecteurs, de me donner l’opportunité de m’exprimer sur des sujets en rapport avec les missions de mon département ministériel. La réorientation à laquelle je faisais allusion porte sur un certain nombre de points :
1. Doter l’ANPI Gabon et l’Autorité Administrative de Nkok de ressources et d’un soutien institutionnel nécessaire à l’accomplissement de leurs missions de renforcement de l’attractivité des investissements ;
2. Améliorer le climat des affaires et par conséquent la compétitivité du Gabon ;
3. Apporter un accompagnement professionnel, actif et effectif, aux investisseurs afin d’accroître leur intérêt et multiplier ainsi les investissements productifs et structurants pour l’économie ;
4. Positionner le Gabon comme zone d’investissement privilégiée en Afrique ;
5. Développer des actions de promotion des investissements ciblées et soutenues, vers les secteurs clés et les marchés prioritaires ;
6. Mettre en place un réseau de collaboration et de coordination entre les entités gouvernementales qui interviennent dans le parcours des investisseurs ;
7. Promouvoir les partenariats public-privé, appelés à devenir une composante fondamentale de la modernisation du Gabon. L’ensemble de ces actions se traduira par la mise en place d’un code des investissement en remplacement de la charte actuelle des investissements, et d’une Stratégie Nationale de Promotion des Investissements.
Quelle est la place des Partenariats Publics Privés (PPP) dans la diversification et de la transformation de l’économie gabonaise ?
Pour parvenir à diversifier et à transformer l’économie, il convient d’investir massivement dans les projets structurants, notamment les infrastructures de production et sociales. Or, au regard des contraintes budgétaires et du resserrement des marges d’endettement classique, l’Etat se doit d’intéresser le privé soit sous la forme d’investissements directs ou des partenariats public privé. Les PPP permettent de bénéficier de l’expertise et des financements des acteurs privés, pour réaliser des investissements structurants.
Pour ce faire, le PPP implique une planification en amont et une mise en relation de tous les acteurs au projet, permettant ainsi une collaboration des administrations, plus accrue qu’auparavant.
Par conséquent, par sa participation au renforcement de l’offre infrastructurelle et de l’action de suivi-exécution, d’une part et par la création de richesses et de débouchés nouveaux offerts par les infrastructures, d’autre part, les contrats de PPP demeurent un outil de diversification et de transformation de l’économie nationale.
Comment comptez-vous accélérer la compétitivité de votre pays à l’international ?
Il est important de rappeler que la compétitivité pays est lié à l’environnement des affaires. A cet égard, dans le rapport Doing Business 2019, il est reconnu que nous avons mis en œuvre plusieurs réformes positives (facilitation de la création des entreprises, optimisation de l’octroi du permis de construire, raccordement à l’électricité,
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INTERVIEW
Nommé le 17 juin 2019, le Ministre en charge de la Promotion des Investissements, des Partenariats Public-Privé et de l’Amélioration de l’Environnement des Affaires, Jean Fidèle Otandault, préconise l’intensification des PPP et des IDE dans le processus de relance de l’économie.
transfert de propriété et exécution des contrats) qui le font apparaître le pays parmi les meilleurs pays africains réformateurs. A ces reformes s’ajoute la mise en place d’un cadre institutionnel d’appui au secteur privé comprenant notamment l’ANPI Gabon, l’Autorité Administrative de Nkok et l’Unité d’appui aux PPP. Toutefois nous poursuivons nos efforts sur les axes suivants :
• l’amélioration du cadre d’accueil et des mécanismes d’accompagnement des investisseurs ;
• l’amélioration du cadre de l’investissement, à travers la mise en place d’un code des investissements et d’une stratégie nationale de promotion des investissements ;
• le renforcement du cadre de l’emploi et de la formation professionnelle, à travers la modification du code du travail ;
• l’amélioration de la fiscalité et de la parafiscalité,
• la promotion de la compétitivité des filières.
Quel message pourriez-vous adresser aux investisseurs ?
Chers investisseurs, chers partenaires, le gouvernement Gabonais s’est engagé à mettre en place une multitude de reformes afin de diversifier son économie, un ensemble de moyens visant à promouvoir les investissements et à améliorer l’environnement des affaires de notre beau Pays, d’où la création du Ministère de la Promotion des Investissements, des Partenariats Public Privé, chargé de l’Amélioration de l’Environnement des Affaires. En effet, le Ministère dont j’ai la charge se doit d’être le « défenseur » des intérêts de nos investisseurs et partenaires auprès de l’Administration.
Il est important de rappeler, que notre cadre juridique et institutionnel est en grande amélioration ; il permettra ainsi de booster votre intérêt pour notre pays et le transformer en investissement rentable. Aussi, le Gabon est une véritable terre d’opportunités, un pays économiquement, politiquement et socialement stable, doter d’institutions fiables, capables de garantir la rentabilité et la sécurité des investissements et des investisseurs. Situé au cœur de l’Afrique, position géographique stratégique, notre pays dispose aussi d’un potentiel important en ressources naturelles, plus de 800 km de côtes, une véritable porte d’entrée vers la sous-région, à l’intérieur du bassin du Congo.
Alors chers partenaires et futurs partenaires, le Gabon est un pays à construire c’est pourquoi nous vous invitons, à venir participer à la concrétisation de la vision de développement et de modernisation, prônée par les plus
hautes autorités du pays, en tête desquelles, un Chef d’Etat visionnaire j’ai cité Son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président de la République.
Le chancelier Helmut Schmidt, disait « les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain et les emplois d’après demain ». Par conséquent investir aujourd’hui au Gabon, c’est avoir la certitude de faire des
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INTERVIEW
bénéfices demain.
Echange entre le Ministre Jean Fidele Otandault et les opérateurs économiques installés à la zone économique spécial de NKOK.
Rencontre avec une délégation d’investisseurs chinois, conduite par le Ministre de l’Agriculture, dans le cadre de la construction d’une usine de Bioethanol.
Séance de travail avec les présidents des confédérations patronales, l’Agence Nationale des Promotions des Investissements.
CRBC : Un constructeur dynamique pour le Gabon Emergent
1.China Communications Construction Company
Etablie en 2005, la China Communications Construction Company Ltd. (CCCC) est une entreprise spécialisée dans l’investissement, l’étude et la construction des infrastructures telles que routes, transports maritimes, chemins de fer, aéroports, etc. Etant la plus grande entreprise pour l’étude et la construction des ports, elle est au premier rang pour l’étude et la construction des routes et des ponts. La CCCC, première société de dragage dans le monde entier, est également le fabricant N°1 des grues porte-conteneurs. En tant que le plus grand concepteur et entrepreneur des travaux publics sur le continent asiatique, elle dispose d’une grande capacité d’innovation indépendante, ce qui lui permet de remporter plusieurs prixs internationaux.
En 2016, la CCCC a été classée 110ème parmi les TOP 500 entreprises par la Magazine « Fortune ». Elle est également le troisième grand entrepreneur international par l’ENR, la seule entreprise asiatique parmi les Top 10.
La CCCC a obtenu une bonne note dans le domaine de la construction des ports et des ponts. Parmi les 10 plus grands ports dans le monde entier en termes de capacité de manutention, 7 ont été conçus et construits par la CCCC ; Parmi les 10 plus grands ponts à haubans
sur la planète en termes de travée, 5 ont été conçus ou construits par la CCCC ; Parmi les 10 plus grands ponts suspendus sur la planète en termes de travée principale, 5 ont été conçus ou construits par la CCCC ; 7 de 10 plus grands ponts dans la zone des grandes montagnes et de vallées ont été conçus ou construits par la CCCC ; 6 de 10 plus grands ponts traversant la mer ont été conçus ou construits par la CCCC.
2. China Road and Bridge Corporation
China Road and Bridge Corporation (CRBC) est une filiale à part entière de la CCCC, ce dernier est parmi les Top 500 entreprises dans le monde par « Fortune », et est classé au 3 ème parmi les Top 250 Entrepreneurs Internationaux par « ENR ».
Issue du Bureau d’Assistance à l’étranger relevant du Ministère des Transports de Chine, CRBC a commencé à franchir la frontière de la Chine à partir de l’année 1958 et à se charger de la construction des travaux d’assistance à l’étranger par la Gouvernement Chinois. Elle a assumé la tâche de la construction des architectures symboliques qui ont un rayonnement régional et international. Tout cela lui a valu des prix tant national qu’international. Avec une expérience cumulée de plus de 50 ans, CRBC est spécialisée dans des différents domaines des infrastructures tels que construction des routes, ponts, ports, chemins de fer, aéroports, tunnels, voiries urbaines, dragage et fabrication des équipements spéciaux. En vue de répondre au renforcement et à l’approfondissement de l’Initiative « Une Ceinture, Une Route », et de mettre en oeuvre la conception de la stratégie de CCCC de devenir « un entrepreneur mondialement connu », « un exploitant de complexe urbain », « un agent immobilier spécifique », « un investisseur des infrastructures de tous les domaines » et « un fabricant de plates-formes maritimes off-shore et d`équipements de manutention portuaires », CRBC ne cesse d’élargir ses domaines d’activités pour couvrir la construction et l’exploitation des parcs industriels intégrés tels que la pêche et la fabrication, l’exploitation des immobiliers et des complexes urbains,
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COMMUNIQUÉ
l’appui aux infrastructures de tourisme et hôtellerie, le traitement des déchets, des projets écologiques et l’exploitation des nouvelles énergies telles que les énergies solaire et éolienne.
3.Projet de Construction de la Route Port Gentil –Omboué et du Pont sur l’Ogooué à Booué( Projet PO)
Le Projet PO prend son départ à la ville Port Gentil, capitale économique, centre commercial et deuxième grande ville du Gabon. La construction de la route, la première reliant Port Gentil à l’intérieur du pays, va d’une part tourner une page dans l’histoire des infrastructures du Gabon et d’autre part refléter les bénéfices du développement économique du Port Gentil vers la zone intérieure du pays. S.E.M le Président Ali Bongo attache une grande importance à ce projet, il a rendu en personne plusieurs visites au chantier et a nommé le Projet « un Projet du Siècle ».
D’une longueur totale de 95.921 km, le Projet PO comprend deux grands ponts dont le pont sur le fleuve Ogooué, d’une longueur de 4707 m, sera le troisème pont le plus long en Afrique, et le pont sur le lac Nkomi, d’une longueur de 4577 m, sera le quatrième pont le plus long de l’Afrique. Les deux ponts serviront d’un pont éternel pour relier l’amitié entre la Chine et le Gabon.
Une spécialité du Projet PO est la gestion localisée. Pendant la période de pointe, le Projet compte à peu près de 1000 ouvriers locaux. L’exécution du Projet a largement poussé l’emploi local et a formé de nombreux talents de gestion pour le Gabon.
4.Projet de Conception et de Construction de la Route Conjonctive de Port Gentil, Farasol – Mbéga (Projet FM)
Etant le prolongement du Projet PO, le Projet FM prolonge le dernier à l’intérieur de la ville Port Gentil. D’une longueur de 21.613 km, le Projet FM était la seule route à desservir le nouveau stade sportif de Port Gentil, qui était lieu de tenue de la Coupe Africaine de 2017. Le bon achèvement de la première sention du Projet a jeté une base solide pour la tenue du 31 er Coupe Africaine et a facilité le déplacement des joueurs et fans venant de différents pays africains. En considérant les contributions que la CRBC a faites pour la Coupe Africaine du Gabon, une médaille nationale d’honneur a été attribuée au responsable de CRBC Gabon par le représentant de S.E.M le Président de la République Gabonaise.
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COMMUNIQUÉ
Entretien avec Abderrahim Koumaa, Directeur général de Gabon Télécom. Leader dans le secteur des télécommunications, cette entreprise citoyenne contribue à accélérer la transformation numérique du Gabon.
Participez-vous à la formation professionnelle en matière de TIC et de transformation digitale ? Gabon Telecom contribue activement au développement des activités économiques et sociales en jouant un rôle dans les domaines du développement des TIC, de la santé, du sport et de l’environnement. Nous avons récemment procédé à une importante remise de matériel technique et didactique à l’Institut National de la Poste, des Technologies de l’Information et de la Communication (INPTIC). Ce geste a permis à l’INPTIC d’améliorer l’offre de formation à leurs élèves techniciens en Telecom et de renforcer ses capacités opérationnelles en matière de fibre optique. La transformation digitale est l’une des premières priorités des Etats et des entreprises pour créer de nouvelles opportunités de croissance et assurer des gains en productivité. Le développement du digital accélérera la démolition des barrières spatiales et donnera naissance à de nouveaux usages comme le télétravail, les formations et présentations à distance offrant d’énormes potentiels d’optimisation des coûts. Gabon Telecom accompagne la transformation digitale de ses clients par un mixte de technologies : fibre optique, radio, 4G, IPMPLS…avec pour seul objectif de ramener le haut débit partout dans le pays afin d’accompagner les opérateurs économiques. Avec un taux de pénétration de l’internet, pour Gabon Telecom, de +75%, le Gabon est un moteur et une référence en matière de connectivité ce qui ne peut qu’avoir un impact sur la transformation digitale. Des efforts particuliers ont été mis en place par Gabon Telecom pour faciliter l’accès à internet, tels que :
• La baisse continue des tarifs sur l’ensemble des services liés à internet ; les tarifs de la Fibre optique
(- 85% sur les 5 dernières années) ; les récentes baisses des tarifs 4G (dont le prix du 1Go est jusqu’ à 50% moins cher par rapport aux opérateurs de la sous-région)
• Les tarifs des redevances mensuelles FTTH identiques à celles de l’ADSL
• L’équipement du marché en smartphone a moins de 25 000F qui a connu un franc succès
La politique de vulgarisation de la solution mobilemoney (MOBICASH) démontre également cette volonté de dématérialisation et de facto de transformation digitale de l’opérateur.
Qu’a permis le vaste programme d’investissement que vous avez réalisé entre 2014 et 2018 ?
Grâce aux importants investissements engagés par l’opérateur 95% de la population est couverte par le réseau mobile 2G, avec une couverture 3G/4G qui s’étend sur + de 219 villes et localités. Ce vaste programme d’investissement de 483 milliards FCFA a permis, entre autres, une extension de la couverture GSM ; la modernisation des télécommunications destinées aux entreprises, en fournissant des accès optiques stables et à haut débit. Une baisse des tarifs de 85% en trois ans qui a eu pour effet d’améliorer de manière significative la compétitivité des entreprises de notre pays. Gabon Telecom a également lancé un vaste programme de déploiement de fibre optique pour les résidentiels, à travers les technologies FTTS (Fiber To The Street), FTTB (Fiber To The Building) et FTTH (Fiber To The Home).Gabon Télécom a été le premier opérateur à introduire la 4G en Afrique centrale. Pour accompagner ces services à très haut débit internet, Gabon Telecom a procédé à l’augmentation de la bande passante internationale sur câble SAT3 de 3.5 Gigas à 30 Gigas en 2018. Gabon Telecom a également procédé à une extension de la capacité du backbone transmission (+ 400%) et mis en place un Backbone IPMPLS au niveau de la majorité des villes du pays.
Quels sont les atouts de votre alliance avec Maroc Telecom ?
Un partenariat a été établi entre l’Etat gabonais et Maroc Telecom, filiale du groupe Etisalat, qui compte plus de 200 millions de clients dans le monde. Ce partenariat a permis un échange fructueux entre les deux parties et un brassage de compétences : commercial, technique, marketing…Cette alliance permet à Gabon Telecom de bénéficier de l’apport et du soutien de Maroc Telecom qui est aujourd’hui un acteur majeur pour le développement économique et social dans 10 pays d’Afrique.
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INTERVIEW
Le Plan Stratégique Gabon Emergent PSGE
Le Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE) a comme ambition principale de faire du Gabon une économie émergente à l’horizon 2025.
Il s’agit de poursuivre le processus de réduction de la dépendance à l’égard des hydrocarbures et de consolider la diversification engagée. Depuis 2009, le gouvernement n’a cessé d’accélérer la transformation de son économie.
Pour réussir ce pari, le gouvernement a adopté en 2011 le « Plan Stratégique Gabon Emergent » (PSGE), structuré autour de 3 piliers de croissance :
• Le Gabon Vert et Gabon Bleu pour valoriser durablement le formidable écosystème gabonais à travers l’industrie du bois, l’agriculture et la pêche, et soutenir les services écosystémiques comme l’écotourisme, le captage de l’eau et la stabilité du climat.
• Le Gabon Industriel pour promouvoir la valorisation locale des matières premières, l’exportation de produits à forte valeur ajoutée et la diversification de l’économie nationale.
• Le Gabon des Services pour développer les infrastructures et valoriser les ressources humaines gabonaises. Et de 4 fondements de base :
- Les infrastructures
- Le capital humain
- La gouvernance
- Le développement durable
Cadre de référence pour l’action gouvernementale, le PSGE vise à favoriser un environnement des affaires plus attractif et à faire du secteur privé le moteur d’une croissance diversifiée.
Type d’économie : économie à revenu intermédiaire supérieur. Ressources minières et pétrolières substantielles.
PIB (2019) : 17,80 milliards $USD
PIB/habitant (2019) : 8,556 $USD
PIB (Prix constants, variation annuelle en%) : 3,4
Dette brute des administrations publiques (en% du PIB) : 57,0
Taux d’inflation : 2,5 %
Emploi par secteur (en% de l’emploi total) : agriculture (41,8), industrie (12,6), services (45,6)
Valeur ajoutée (en% du PIB) : agriculture (5,2), industrie (45,3), services (43,0)
(Source : FMI - Base de données des perspectives économiques mondiales, 2019)
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 29
PROFIL
Le Gabon, leader africain de la protection de l’environnement
Le Gabon, situé au cœur d’un des deux poumons de la planète, le bassin du Congo, et leader des questions climatiques, a introduit, en décembre 2018, lors de la 24ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP24) un plan d’investissement climatique appelé « Programme pays » incluant les priorités pour les cinq prochaines années.
Le Programme pays, un instrument pour l’adaptation climatique
Les autorités gabonaises sont fortement impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique. Aussi, le Programme pays positionne la politique climatique du Gabon au cœur d’une stratégie de planification financière, présentant l’ensemble des projets prioritaires, dans le cadre de la lutte, l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. L’accès à plus de financements est essentiel pour le développement climato-compatible du Gabon.
Conçu par le Conseil national climat (CNC), en collaboration avec les administrations locales et le Fonds vert pour le climat (mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), il définit entre autres le contexte climatique et de développement du pays,
les secteurs prioritaires d’opportunités d’investissements et les besoins d’appui préparatoire en matière de renforcement des capacités et d’accès au financement.
Les secteurs prioritaires d’investissements pour le climat nécessitent la mobilisation financière tant des acteurs nationaux que des partenaires multilatéraux. Six secteurs sont identifiés : la forêt, les hydrocarbures, l’électricité, l’adaptation du littoral et information climatique, l’agriculture et les villes.
Pour les représentants de la finance climatique gabonaise essentiellement représentés par une délégation de la Caisse des Dépôts et Consignations du Gabon (CDC), la COP 24 a constitué un enjeu majeur pour défendre le plan d’investissement climatique du Gabon auprès des potentiels partenaires techniques et financiers présents à Katowice.
30 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
PROFIL
Au-delà du besoin évident en termes de transfert de technologie, ce qui ressort en substance de cette planification est l’estimation du besoin global de financement estimé à près de 2,4 milliards de dollars USD pour mener à bien l’exécution du portefeuille de projets résilients.
Maintenir le leadership dans la lutte contre le réchauffement climatique
Sous l’impulsion du chef de l’Etat, le Gabon a été le premier pays africain à présenter, en 2015, aux Nations unies son Plan national climat. En 2016, le Gabon ratifiait l’Accord de Paris dans le cadre de sa politique climat et s’engageait à réduire d’au moins 50% ses émissions de GES d’ici 2025.
Les engagements climatiques du Gabon ont conduit le Chef de l’Etat, également porte-voix de l’Afrique sur le climat, à prendre la tête du Comité des chefs d’État et de gouvernements africains sur les changements climatiques (CAHOSCC) en 2017.
Sur le plan national, l’opérationnalisation de la stratégie
PROFIL
climatique de développement durable se traduit par la mise en place d’un réseau de 13 parcs nationaux, 20 aires marines protégées, la réduction du torchage et l’adoption de la loi de développement durable.
Dans l’optique de l’arrimage des politiques nationales aux orientations régionales et sous-régionales africaines, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a identifié dix secteurs privilégiés pour stimuler l’économie verte, notamment, l’agriculture, le bâtiment, l’énergie, la pêche, la foresterie, l’industrie manufacturière, le tourisme, le transport, la gestion de l’eau et la gestion des déchets. Le Gabon, au regard de ses atouts spécifiques, s’inscrit dans ces choix stratégiques. Le Programme pays constitue une véritable feuille de route vers l’atteinte de l’Accord de Paris et les Objectifs de Développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Le Gabon appelle ses partenaires financiers et techniques à collaborer équitablement pour la mise en œuvre de son Programme pays dans l’intérêt de la planète et des générations futures.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 31
Je voudrais enfin réitérer mon invitation aux investisseurs de vos différents pays à saisir toutes les opportunités qu’offre le Gabon, dans le cadre de la diversification et de la transformation de son économie.
Extrait du discours du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, lors l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an du Corps diplomatique le 11 janvier 2018
32 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Investir
Situé à la lisière du bassin du Congo et de l’Océan Atlantique, le Gabon est une porte d’entrée idéale sur le marché de l’Afrique Centrale (CEEAC) de 145 millions de consommateurs. Le pays représente, une plateforme d’exception d’exportations sur le monde.
L’Agence Nationale de Promotion des Investissements du Gabon (ANPI)
Acteur majeur du développement, l’ANPI-Gabon assure le secrétariat permanent du Haut Conseil des Investissements. L’Agence impulse et assure le suivi des réformes visant à améliorer le cadre des affaires au Gabon.
Secteur Public :
• Le Ministre chargé de la Promotion des Investissement
• Le Ministre de l’Economie
• Les Ministres sectoriels concernés par l’ordre du jours
Dialogue Public - Privé
Secrétariat Permanent ANPI-Gabon
Le décret 311/PR/MPIHAT du 25 septembre 2014 crée l’Agence Nationale de Promotion des Investissements du Gabon (ANPI-Gabon) qui reprend les attributions de trois précédentes agences : le Centre des Entreprises (formalisation et développement des entreprises), Promogabon (soutien à l’entreprenariat et accompagnement des entreprises), et l’Agence de Promotion des Investissements et des Exportations (promotion des investissements et des exportations). L’ANPI-Gabon est également chargée de promouvoir les partenariats publics privés et d’assurer le secrétariat technique Haut Conseil pour l’Investissement, cadre de dialogue paritaire en charge de la facilitation du climat des affaires et de la promotion des partenariats économiques entre le secteur privé et le secteur public. L’ANPI regroupe désormais l’ensemble de ces activités.
Secteur Privé :
• Les représentants des investisseurs nationaux et / ou les investisseurs
• Tout investisseur étranger ou toute autre personne dont l’expertise est jugée utile
L’agence a pour mission de simplifier l’ensemble des démarches administratives des entreprises et d’être l’interlocuteur privilégié́ du secteur privé au sein de l’administration publique.
34 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INVESTIR
Président de la République, Chef de l’Etat
Entretien avec Gabriel Ntougou, ancien Conseiller du Président de la République chargé des questions d’investissements, Directeur général de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI) depuis le 1er mars 2019. Ce passionné du monde de la finance, élu Meilleur auditeur d’Afrique francophone, a pour mission d’accompagner le programme de relance de l’économie, le PRE à travers une grande relance des investissements directs étrangers (IDE) et nationaux
L’ANPI est la pièce maîtresse du PSGE, comment comptez-vous aider l’État à passer d’une économie de rente à une économie de production ?
Le Gabon a toujours eu en perspective la diversification de son économie, tant sur le plan productif que sur le plan des partenaires économiques. On peut noter des initiatives dans le passé, tel que les plantations d’huile de palme d’Agrogabon ou des fermes de Boumango. Ces projets d’envergure se sont malheureusement essoufflés à la suite des différents chocs pétroliers que le pays a connu au fil des temps. Mais c’est véritablement en 2010 que le Gabon entre dans une phase réelle de la diversification de son économie, cette fois-ci sous un modèle économique basé sur la transformation locale des matières premières à très forte valeur ajoutée via des investissements directs étrangers (IDE).
La zone économique de Nkok et le nouveau Port d’Owendo, pour ne citer que ceux-ci, en sont des exemples probants. La diversification de notre économie, pour qu’elle soit soutenable, passera nécessairement par l’investissement direct étranger et privé local. C’est en cela que l’Agence
nationale de Promotion des Investissements du Gabon (ANPI-Gabon) joue un rôle central dans la stratégie national d’industrialisation du Gabon décrite dans le Plan Stratégique Gabon Émergent. Nous sommes l’outil mis en place par l’État et qui a pour mission de mettre en œuvre la politique nationale en matière de promotion des investissements. Notre vision est que l’ANPI soit la porte d’entrée des investissements au Gabon et le principal pilier de l’investissement national. Nous nous focalisons d’abord sur les 8 secteurs stratégiques identifiés dans le cadre du Plan de Relance de l’Économie (PRE), à savoir : le bois, le numérique, le tourisme, l’agriculture, la pêche, les mines, l’immobilier et les hydrocarbures.
Notre objectif est d’apporter des capitaux frais via des IDE pour le développement des projets structurants dans ces secteurs. Cette stratégie devrait permettre de relancer la croissance économique, de créer plus de 30 000 emplois dans les 3 prochaines années, de redresser le solde de la balance courante et surtout d’alléger progressivement le fardeau de la dette publique.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 35
INTERVIEW
« La diversification de notre économie, pour qu’elle soit soutenable, passera nécessairement par l’investissement direct étranger et privé local. »
Quel est le rôle du Haut Conseil pour l’Investissement (HCI) et du pôle Invest ?
La promotion des investissements passe nécessairement par l’amélioration du climat des affaires. Mais cette initiative ne peut se faire sans un réel dialogue publicprivé entre les acteurs de la machine économique. C’est pourquoi, il a été créé par décret présidentiel en 2014 un Haut Conseil pour l’Investissement (HCI). Le HCI est placé sous l’autorité du Président de la République Chef de l’État et a pour principales missions :
- D’arrêter les orientations liées à la mise en œuvre de la politique d’investissement ;
- De suivre l’exécution de la stratégie nationale de promotion des investissements ;
- D’instruire toute adaptation nécessaire aux évolutions constatées en matière d’investissements ;
- De susciter des mesures incitatives cohérentes pour l’investissement ;
- De s’assurer de l’exécution par le Gouvernement de ses orientations.
La composition des membres du HCI tient compte de la nécessité d’un équilibre tant au niveau sectoriel que géopolitique car il doit assurer la représentativité des investisseurs locaux (incluant les PME), des pays amis déjà présents sur le territoire et investisseurs autour de la table.
Les problématiques qui touchent au climat des affaires sont soulevées au niveau des cellules du Haut Conseil. Ensuite, les recommandations faites par les sectoriels sont soumises à un Comité interministériel qui tranche sur les problématiques et soumets les décisions au Conseil des Ministres.
Le HCI privilégie tout aussi le dialogue public-public entre les « sectoriels ». L’idée est de permettre une meilleure coordination de l’action de l’État afin d’offrir un service public de qualité qui réponde parfaitement aux besoins des acteurs privés.
Quelles sont les principales actions mises en œuvre pour booster le climat des affaires au Gabon ?
On peut citer d’emblée la création de la zone économique spéciale de Nkok qui constitue le symbole de la transformation de l’économie gabonaise. En plus d’être un espace géographique de 1126 ha, elle est aussi un espace à régime privilégié où les entreprises qui y exercent bénéficie de 10 ans d’exonération de droits de douane, 10 ans d’exonération d’impôts sur les sociétés et 25 ans d’exonération de la TVA. Ces incitations ont pour objectif de rendre le pays plus attractif.
Il faut aussi noter la création de deux guichets uniques dont celui de la ZES de Nkok et celui créé au sein de l’Agence de promotion des investissements. Regrouper au même endroit toutes les administrations impliquées dans la vie de l’entreprise est un outil majeur en faveur du climat des affaires. Ces deux guichets offrent des services allant de la création d’entreprise, jusqu’à l’obtention des agréments et l’acquittement de leurs obligation.
Les zones franches représentent quel impact économique au Gabon ?
Pour un pays comme le Gabon, une zone franche représente un véritable accélérateur de la croissance. Il offre un cadre propice à l’investissement. Au Gabon, nous comptons actuellement deux zones franches, à savoir la ZES de Nkok et celle de Port-Gentil. Si la première est encore dans une phase de développement, la deuxième quant à elle, se situe dans sa phase de maturation. Depuis sa création en 2010, la zone a permis la création de 112 entreprises, plus de 7000 emplois directs dans plusieurs secteurs d’activité (bois, métallurgie, pharmaceutique, etc.). Les zones franches permettent de créer un écosystème propice aux entreprises pour le développement de leurs activités. Aussi, le volume des exportations s’est fortement accru plaçant le Gabon au rang de premier producteur africain de feuilles de placage.
36 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
Un environnement des affaires favorable aux investissements étrangers
Avec cinq réformes à son actif en 2019 contre deux en 2018, le Gabon fait partie, selon le Groupe de la Banque mondiale, des « grands pays réformateurs » du continent africain.
Le Gabon a modernisé son cadre des affaires grâce à la :
• Mise en place d’un guichet unique des entreprises rationnalisant le processus d’appui aux entreprises ;
• Restructuration de la chambre de commerce renforçant les liens interentreprises et structurant les grappes d’activités sectorielles ;
• Révision et actualisation des codes sectoriels facilitant l’implantation des entreprises. Les codes suivants ont été soit actualisés ou révisés : code des hydrocarbures, minier, forestier, du tourisme, agricole et enfin de l’eau et de l’urbanisme.
Pourquoi investir au Gabon ?
- Une économie en pleine croissance
- Un environnement des affaires favorable
- Une zone économique spéciale au service des industriels
- Un immense potentiel naturel
- Une stabilité politique et sociale
- Un positionnement stratégique
- Un Code des Investissements
- Un réseau bancaire fiable
- Une fiscalité des personnes et des sociétés attractives
- Des facilités pour les transactions communautaires et internationales
- Un droit des affaires régi par les règles de l’OHADA
- Un des meilleurs réseaux de télécommunications de la sous-région
- Une main d’œuvre qualifiée dotée d’une remarquable adaptabilité
- De nouvelles opportunités d’investissements dans de nombreux secteurs
38 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INVESTIR
Entretien avec Nicolas Balesme, Managing Partner, Directeur général de Deloitte au Gabon, et responsable régional de Deloitte pour l’Afrique centrale (CEMAC et RDC). Il réalise, avec ses équipes, des missions d’audit financier, de commissariat aux comptes, d’expertise comptable, de consulting et de financial advisory auprès de clients locaux et internationaux.
De quand date votre implantation au Gabon ?
Le démarrage de nos activités opérationnelles date du milieu des années 90, suite à l’intégration du cabinet français Calan Ramolino au sein du réseau Deloitte en France et en Afrique. Au début des années 2000, Deloitte a pris son essor au Gabon et a intégré progressivement de nouvelles activités, dont le conseil juridique et fiscal, le conseil financier, le conseil en gestion des risques et le conseil en stratégie et organisation. Actuellement, nous comptons une centaine de collaborateurs basés principalement au siège à Libreville, mais également à Port Gentil. La force de notre réseau en Afrique et à l’international nous permet d’offrir le meilleur niveau d’excellence en matière de services professionnels, notamment dans des industries prioritaires pour Deloitte telles que les TMT (Telecoms Multimedia Technologies), le secteur bancaire et financier, l’énergie, les mines et l’Oil & Gas, le secteur public et les projets financés par les bailleurs de fonds internationaux.
Quels sont vos domaines d’expertise ?
Nous avons une approche par métier et par expertise sectorielle, avec une connaissance approfondie des secteurs d’activité. Nos clients, tant dans les secteurs public que privé, peuvent être accompagnés dans l’audit et le commissariat aux comptes, l’expertise comptable, le conseil juridique et
fiscal, le conseil financier (Financial Advisory), le Conseil en management et organisation (Stratégie et Opérations), ainsi que le conseil en Gestion des Risques (Risk Advisory).
Le Gabon vous parait-il un bon choix pour un investisseur ?
A très court terme, en cette fin de cycle de crise pétrolière, il y a encore quelques sujets de préoccupation : le retard dans la mise en œuvre des mécanismes de remboursement de la dette intérieure auprès des opérateurs privés, la remise en cause de certains avantages fiscaux et/ou la mise en place de nouveaux impôts et taxes, ainsi que la difficulté d’accéder aux financements et de rapatrier les fonds à l’étranger, sont autant de freins à l’investissement. Face à la crise pétrolière, l’Etat a mis en place un cadre attractif pour les investissements. Le projet de nouveau Code des investissements, la loi sur les PPP ainsi que la récente adoption du nouveau Code des Hydrocarbures sont des signaux importants pour l’accroissement des IDE.
Derrière les secteurs clés, le pétrole et les mines, le secteur des services bancaires et financiers, en pleine évolution, a permis au Gabon de devenir une plateforme régionale pour certains types de services. Ce secteur génère beaucoup d’opportunités tout comme celui des assurances et de la réassurance, en cours de structuration. Dans le secteur de l’énergie, de l’eau et de l’électricité, l’attractivité du cadre des PPP devrait permettre de financer de nombreux projets, à l’instar des investissements en cours dans des barrages et centrales thermiques.
Les secteurs liés à l’économie numérique, au tourisme et à l’aménagement du territoire sont aussi porteurs de projets pouvant s’inscrire pleinement dans un modèle économique de type PPP. L’Etat gabonais a été un des premiers pays en Afrique centrale à se doter d’une infrastructure en fibre optique à Libreville et à Port Gentil. Son déploiement à l’intérieur du pays est en cours à travers plusieurs projets reliant les câbles du Gabon avec ceux du Congo.
Les réformes visant à améliorer le climat des affaires et la gouvernance devraient accélérer la croissance et la diversification de l’économie gabonaise. Les piliers économiques que sont, le pétrole, les mines et la filière bois, pourront également contribuer à cette croissance, si les projets d’industrialisation et de transformation continuent à prospérer dans le pays, et génèrent la valeur ajoutée tant attendue, y compris en termes de soustraitance et de contenu local.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 39
INTERVIEW
Interview d’Alain Bâ Oumar, Président de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), représentant 300 entreprises qui pèsent plus de 80% du PIB du pays et 90% de l’emploi du secteur privé.
Quelles aides peut apporter votre confédération aux nouveaux investisseurs ?
Le Gabon a entamé dès l’accession à la Magistrature Suprême en 2009 du Président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, une politique volontariste de diversification de son économie et de transformation locale de ses matières premières. De nouveaux secteurs prometteurs eu égard aux potentialités du pays, comme l’écotourisme, l’agriculture, les Technologies de l’Information et de la Communication ont été déclarés prioritaires et bénéficient à ce titre de mesures incitatives. Dans le cadre de notre concertation régulière avec l’État, nous participons à la validation, la mise en œuvre, et si besoin est la dynamisation de ces mesures au bénéfice tant des grandes entreprises que des PME. De plus la CPG, qui regroupe l’essentiel des entreprises les plus importantes du secteur formel soucieux du respect de la réglementation et qui cumule aujourd’hui 60 ans d’interactions avec l’État gabonais, saura également protéger les intérêts de ses nouveaux adhérents. Notre organisation compte en son sein les acteurs majeurs regroupés en branche d’activité et nous sommes en mesure d’apporter à tout investisseur un conseil informé sur l’environnement économique, politique et local. Enfin, la CPG du fait de la contribution importante de ses adhérents au PIB et à l’emploi formel du pays, est un partenaire privilégié du gouvernement. Elle s’efforce aujourd’hui plus que par le passé de défendre les intérêts de tous ses adhérents regroupés en différentes branches d’activités. Sa représentativité, reconnue par le gouvernement, lui confère une attention particulière de la part des autorités.
Quels sont les atouts du Gabon en matière d’IDE et quelles mesures faudrait-il prendre pour améliorer encore le climat des affaires ?
En matière d’IDE, le Gabon possède trois atouts majeurs : sa position géographique, la qualité de ses ressources humaines, et la qualité de ses infrastructures de télécommunications. Le pays présente la plus grande façade maritime de la CEMAC et de la partie australe du golfe de Guinée : Il représente donc une porte d’entrée naturelle sur les 53 millions de consommateurs de cette sous-région dont la dynamique régionale pousse les États membres à une inclusion économique et monétaire toujours plus grande Sa jeune population - 60% des Gabonais ont moins de 30 ans - vit majoritairement en zone urbaine avec un taux de scolarisation parmi les plus élevés du continent. La politique volontariste de l’État dans le domaine de la formation professionnelle et la multiplication des partenariats publicprivés d’envergure dans les secteurs du bois, de l’agriculture ou de la mine confèrent à cette jeunesse des formations techniques et des compétences adaptées aux besoins de l’économie du pays, notamment aux secteurs les plus attractifs pour les IDE. Enfin, le taux de pénétration élevé des TICs (165% pour le GSM y compris la 4G) favorise l’économie numérique, le commerce, et le développement des services (banques, assurances, e-commerce, etc…). Le Gabon, véritable hub technologique, bénéficie d’une position leader en Afrique Centrale en matière de connectivité 4G. La CPG travaille constamment avec le gouvernement pour continuer d’améliorer le Climat des Affaires aussi bien en matière de parafiscalité, de justice, de lutte contre l’informel, que d’amélioration des différents textes susceptibles de rendre le pays plus attractif pour les investisseurs nationaux et étrangers.
40 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
S’implanter au Gabon
Depuis 2012, les formalités de création d’une entreprise ont été simplifiées grâce au bureau des immatriculations avec un guichet unique auprès duquel sont déposées les demandes d’immatriculation, de modification ou de cessation d’activité des entreprises.
En plus des démarches administratives pour l’implantation de votre entreprise au Gabon, vous aurez besoin d’informations pratiques pour l’établissement et le fonctionnement de votre structure.
Pour l’acquisition d’un terrain : http://anuttc.ga/
Pour les transactions immobilières : https://www.lepratiquedugabon.com/
Pour embaucher : www.onegabon.com et https://www.emploi.ga
Formes juridiques des sociétés
L’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) reconnaît principalement les différentes formes juridiques suivantes :
- Les sociétés de capitaux : société anonyme (SA), société à responsabilité limitée (SARL) et société en commandite par actions (SCA), société unipersonnelle à responsabilité limitée (SUARL) et société coopérative à responsabilité limitée (SCRL).
- Les sociétés de personnes : société en nom collectif (SNC), société en commandite simple (SCS) et société en participation (SP).
- Les entités à réglementation particulière : groupement d’intérêt économique (GIE).
Règles comptables
Ce sont les règles et principes comptables OHADA qui s’appliquent au Gabon hormis pour certains secteurs d’activité comme le secteur des assurances (Code CIMAConférence interafricaine des marchés d’assurance) et le secteur bancaire (Code COBAC - Commission bancaire de l’Afrique centrale).
La déclaration préalable d’investissement
Pour les investissements directs étrangers dans la CEMAC d’un montant supérieur à 200 000 USD, une déclaration préalable d’investissement est à adresser à la Direction Générale de l’économie, trente jours avant leur réalisation.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 41
INVESTIR
Dépôt des dossiers
Tous les formulaires sont à imprimer via le site internet de l’ANPI-Gabon : www.investingabon.ga
L’opérateur économique a le choix de transférer son dossier par courriel ou se présenter au sein de l’ANPI muni de son dossier.
Par la suite, il est pris en charge par un gestionnaire. Ce dernier, après vérification des documents nécessaires à la création de l’entreprise, procède à l’ouverture et à l’attribution d’un numéro de dossier sur la base d’une liste de numéros séquentiels.
L’activité de l’entreprise doit être bien formulée conformément à la nomenclature des activités commerciales et industrielles.
L’acquittement des frais de dossier auprès de l’unité de recouvrement sur la base de l’ordre de recettes établi par le gestionnaire, l’unité de recouvrement remet à ce dernier le reçu de paiement qu’il joint au dossier.
Le dossier ainsi constitué est ensuite transmis à la saisie par le biais des agents de la transmission.
Pour imprimer la fiche circuit et le récépissé de dépôt de dossier, l’opérateur de saisie est contraint de dépouiller le dossier pour en extraire les informations nécessaires à l’établissement desdits documents.
La première impression en mode brouillon est soumise à la vérification du service compètent.
Après vérification effectuée, la fiche circuit et le récépissé du
dépôt de dossier sont définitivement imprimés et transmis au Chef de Service du Guichet Unique ou Directeur de la Facilitation et de l’Assistance pour la première signature. En cas d’erreurs de saisie constatées lors de cette phase, la fiche circuit est détruite et une nouvelle réimprimée.
Les partenaires financiers
Le réseau bancaire gabonais est composé de divers partenaires financiers, banques généralistes nationales ou filiales de groupes internationaux. Ces organismes permettent la réalisation des opérations financières courantes.
Des banques spécialisées comme la Banque gabonaise de développement (BGD), la Banque de l’habitat du Gabon (BHG) et des établissements de crédit-bail sont également présents.
Les ressources humaines
Les relations de travail sont régies par le Code du travail. Le salaire est librement négocié entre employeur et salarié, mais il ne peut être inférieur, selon les secteurs d’activité, à 300 USD bruts dont 70 USD d’indemnité de transport (hors employé de maison et personnel des collectivités locales).
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) gère les cotisations sociales. Leur taux s’élève à 22,6% du salaire brut plus certaines indemnités, dont 20,1% à la charge de l’employeur (avec un plafond annuel de 36 000 USD).
À ces cotisations s’ajoute le Fonds National pour l’Habitat (FNH) dont le taux est de 2%, calculé sur les mêmes bases que les cotisations sociales.
La Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) est, par ailleurs, chargée de garantir la couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise, et d’assurer le service des prestations familiales aux Gabonais économiquement faibles (GEF).
Les taux de cotisation sont de 6,6% dont 4,1% à la charge de l’employeur (avec un plafond annuel de 144 000 USD). Ces taux sont actuellement et provisoirement inclus dans ceux indiqués pour la CNSS.
La fiscalité
La fiscalité gabonaise a fait l’objet de réformes graduelles à travers les lois de finances annuelles ou diverses autres lois qui ont abouti à l’élaboration de différents textes notamment : le Code Général des Impôts, le Code des Investissements et le Code des Douanes.
Le système fiscal est actuellement structuré autour de quatre grandes catégories d’impôts :
42 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INVESTIR
- L’impôt sur le revenu (IRPP),
- L’impôt sur les sociétés (IS),
- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA),
- Les droits d’enregistrement.
Mesures fiscales incitatives et régimes fiscaux de faveur
De nombreuses dispositions d’incitation fiscale sont offertes aux contribuables de certains secteurs d’activité, principalement pour les secteurs des mines (Code minier), des hydrocarbures (Code des hydrocarbures), de l’exploitation forestière (Code forestier), de l’industrie du ciment, du tourisme (Loi sur les investissements touristiques), de l’industrie de transformation du bois, des grands ensembles industriels, de l’habitat social, de l’agriculture (Code agricole), et des fédérations sportives.
Les avantages octroyés dans le cadre de ces dispositifs peuvent revêtir différentes formes, notamment :
- Des exonérations de droits et taxes à l’importation de certains matériels, machines, biens d’équipement et matières premières.
- Pour les entreprises touristiques ainsi que certaines entreprises nouvelles, une exonération puis une taxation progressive à l’impôt sur les sociétés.
- Des régimes fiscaux de faveur sont également prévus pour les groupes de sociétés, les sous-traitants des entreprises pétrolières et le mécénat.
Conventions fiscales
Des conventions fiscales ont été passées entre le Gabon et certains pays :
- Belgique,
- Canada,
- France,
- CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale) appliquée par le Congo-Brazzaville, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, la Centrafrique et le Tchad,
- OCAM (Organisation Commune Africaine, Malgache et Mauricienne) : appliquée par le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 43 INVESTIR
La Zone Economique à Régime Privilégié (ZERP) de Nkok
La ZES de Nkok est le fruit d’un partenariat public privé entre la République
Gabonaise et le Groupe Singapourien Olam International à travers la société
Gabon Special Economic Zone (GSEZ) SA.
La ZES en bref : La zone économique la plus avancée de l’espace CEMAC
1126 ha de terre dédiée à la transformation du potentiel en ressources naturelles du Gabon.
Intégrée avec une sous-zone commerciale (15,4 ha) et une sous-zone résidentielle (44ha, avec 120 villas et dortoirs)
Parc industriel multisectoriel : transformation du bois, Métallurgie, Agro-industrie, Pharmacologie (génériques), BTP (béton), Chimie.
Un positionnement géostratégique pour le développement d’activités industrielles : connexion au NOIP par voie ferrée, par voie terrestre et par voie maritime/fluviale.
Une zone totalement indépendante en eau et en électricité
Plus 4000 emplois directs
16 nationalités (Malaisie, Inde, Chine, Europe, Afrique)
133 parcelles déjà vendues et 94 entreprises en activités
Un modèle de réussite de Guichet Unique composé de 22 administrations et un Centre de services logistiques intégré.
• Créé par le décret n° 461/PR, le Guichet Unique est sous la gestion de l’Autorité Administrative, La mission du Guichet Unique est de réduire les délais de production des documents et services administratifs aux opérateurs de la zone (Fiche-circuit, visas, cartes de séjour, autorisations individuelles d’emploi, études d’impact environnemental, etc.)
• Composé de 22 administrations publiques : Douanes, Impôts, Immigration, Affaires Etrangères, Forêts, Centre National Anti-Pollution, Industrie du Bois, CNSS, ONE, Travail, Conseil Gabonais des Chargeurs, Concurrence et Consommation, Agence National de Promotion des Investissements, Environnement, Commerce, AGASA, AGANOR, Trésor, CNAMGS, Industries et compétitivité, Statistique, ANUTTC.
Afin de rendre la ZERP de NKOK compétitive au niveau mondial pour la transformation en locale des ressources
naturelles et autres matières premières présentent au Gabon, la zone propose de nombreux avantages pour les investisseurs : 0%
• D’impôts sur le revenu des personnes morales pour les 10 premières années puis 10% pour les 5 années suivantes
• De droit de douanes sur l’importation des équipements pour les industries
• D’impôts sur les dividendes
• D’impôts sur le foncier 100%
• Des fonds rapatriables
• D’exemption de taxes sur les revenus
• D’exemption de taxes sur les sociétés
• D’exemption de taxes sur les gains en capital
• Des titres de propriété détenus par des étrangers autorisés
44 I YEARBOOK GABON : Rapport économique INVESTIR
Entretien avec Luther Abouna, Directeur
Général de la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB) depuis mars 2019. Placée sous la tutelle du Ministère en Charge de L’Economie, cet établissement est organisé autour de deux principales directions techniques : la direction des activités Café-Cacao et celle des activités Hydrocarbures.
Comment accompagnez-vous l’agriculture gabonaise ? Notre mission s’articule essentiellement autour du développement de la filière Café-Cacao avec pour ambition de lutter contre la pauvreté, le chômage des jeunes ainsi que l’exode rural. Pour cela, nous garantissons l’achat de toute la production aux différents planteurs à un prix variant de 700 à 850 FCFA le kilogramme du cacao et à 600 FCFA pour le café coque. Nous leur offrons des semences et une assistance technique pour le développement de leurs plantations. Aussi, avons-nous initié un certain nombre de programmes qui visent, à terme, une contribution plus significative de la filière café-cacao au PIB national. Ainsi, le programme Jeune Entrepreneur Café-Cacao (JECCA), mis en place en 2017,nous permettra non seulement d’installer 300 jeunes ruraux mais aussi de créer un nouveau verger national de 900 hectares (ha). Un autre programme, tout aussi important, est la réhabilitation de 200 ha d’anciennes plantations de cacao et 100 ha de café. Le projet CAFE ALANGA s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre puisque la réhabilitation de 80 ha sur les 170 du bloc agro-industriel ALANGA nous a permis de booster la production nationale de café et de relever le pari de la transformation. Véritable symbole du « made in Gabon », le Café Alanga, le 24 octobre 2018, a reçu le prix Or dans la catégorie « Rond Equilibré » à Paris lors de la 4ème Edition du Concours International des Cafés Torréfiés à l’origine. Ce produit gourmet 100% robusta est actuellement commercialisé localement. Nous sommes donc à la recherche
de partenaires afin de développer toute la chaîne de valeur au Gabon, à travers l’installation d’unités de transformation.
Concernant les hydrocarbures, quels sont les grands axes de votre mission ?
Le Gouvernement, face aux fluctuations des prix des produits pétroliers, a mis en place des mécanismes qui visent à protéger les consommateurs nationaux et à maintenir leur pouvoir d’achat.
Partant de ce postulat, la CAISTAB s’efforce de proposer les prix les plus bas pour les produits pétroliers vendus sur le territoire national : c’est le volet « stabilisation ». A titre illustratif, la bouteille de gaz butane de 12.5 kilogrammes coûte actuellement 5 950 FCFA au Gabon contre 15 000 FCFA en Guinée Equatoriale et 6500 FCFA au Cameroun. Si le mécanisme de stabilisation mis en place par l’Etat n’existait pas, cette dernière coûterait 11 000 FCFA, soit une différence de 5050 FCFA prise en charge par les pouvoirs publics qui ne ménagent aucun effort pour améliorer les conditions de vie des populations et lutter contre la vie chère.
Notre intervention intègre aussi une dimension spatiale. En effet, la proximité des consommateurs de Libreville et de Port-Gentil par rapport à la zone de production de ces produits, comparée à l’éloignement des régions de l’arrière-pays, entraîne une différenciation des prix à la pompe. Il fallait donc trouver un autre mécanisme qui assure la prise en charge des coûts de transport entre les zones de production des carburants, du gaz butane et les localités reculées du pays : c’est le volet « péréquation ». Celui-ci permet une harmonisation des prix des produits pétroliers vendus en stations-service. Nous prenons en charge les coûts de livraison des produits pétroliers afin que le prix de ces produits soit identique dans l’ensemble du pays.
Avez-vous un message en direction des investisseurs nationaux et internationaux ?
Nous invitons les investisseurs à investir dans le potentiel organoleptique des cafés et cacaos gabonais. Nous disposons d’un code agricole attractif, de 5 000 000 ha de terre propices au développement de ces cultures et d’un dispositif continu d’assainissement du climat des affaires. Nous remercions les investisseurs déjà installés dans le pays et les encourageons à investir dans la filière café-cacao qui, assurément, contribuera à la diversification de l’économie gabonaise afin d’en récolter la croissance.
La CAISTAB s’engage à une prise en charge administrative et technique multiforme envers tous les investisseurs désireux de soutenir le développement de la chaîne de valeur du café et du cacao au Gabon.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 45
INTERVIEW
Entretien avec Claude Hurtaux, Fondateur et Associé-Gérant du cabinet Exco FEAG. Cet expert-comptable accompli conseille, depuis 30 ans, les principaux acteurs du monde des affaires au Gabon. Il a rejoint le Réseau Exco Afrique, couvrant 26 pays, en 2010 et son conseil d’administration en 2012.
Quels services d’accompagnement proposez-vous aux entrepreneurs ?
Exco-Afrique-FEAG propose aux entreprises une assistance en matière de comptabilité, droit des affaires, fiscalité et gestion. Notre principal atout est de mettre au service de nos clients des interlocuteurs performants, disponibles et dévoués, capables de répondre très rapidement à leurs préoccupations.
Qu’apporte à vos clients votre affiliation au Réseau Exco Afrique et à Kreston International ?
L’avantage du réseau est d’assurer au client un suivi géographique plus étendu avec les standards de qualité équivalents. Cela permet aussi l’accompagnement dans l’entreprise dans son expansion hors du Gabon tout en lui garantissant des services d’un réseau de cabinets indépendants et compétents ayant le souci de la disponibilité et de la rapidité.
Quels conseils donneriez-vous à de nouveaux investisseurs au Gabon ?
Nous recommandons aux entreprises qui s’installent d’étudier soigneusement leurs projets, notamment d’avoir une bonne connaissance de la législation applicable à leurs activités, de faire appel à des professionnels reconnus et à l’ANPI (Agence Nationale de Promotion et des Investissements au Gabon) pour s’assurer un bon démarrage.
- Suivi et contrôle de comptabilités ;
- Tenue de comptabilité ;
- Présentation des comptes ;
- Examen des comptes annuels ;
- Audit comptable et opérationnel.
- Prospective, simulation et optimisation financière ;
- Contrôle de gestion ;
- Assistance et soutenance de projets auprès des établissements financiers ;
- Evaluation d’entreprises.
- Création d’entreprises *Avant démarrage des activités : Nous conseillons les investisseurs et les entrepreneurs dans le choix du cadre juridique et fiscal le plus approprié à leur projet à l’environnement
* Une fois créée Nous proposons l’expertise d’un conseil juridique agréé :
- Transformation de votre structure juridique, secrétariat juridique, rédaction d’actes etc.
- Liasses fiscales annuelles ;
- Déclarations fiscales périodiques ;
- Déclarations de revenus et calcul des impôts correspondants ;
- Assistance en cas de contrôle et/ ou de litige ;
- Prospective, simulation et optimisation fiscale.
- Rédaction des contrats de travail ;
- Etablissement des bulletins de salaires ;
- Etablissement des déclarations sociales ;
- Assistance dans la gestion administrative du personnel ;
- Assistance en cas de contrôle et/ou de litige ;
- Prospective, simulation et optimisation sociale du statut du chef d’entreprise
46 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
FINANCE
JURIDIQUE (droit des sociétés) FISCAL SOCIAL
COMPTABILITE
ET GESTION
INTERVIEW
Une législation fiscale incitative
Dans le cadre de la modernisation des services, et en vue d’améliorer la qualité de son offre de services aux contribuables, la Direction générale des Impôts (DGI) du Gabon s’est doté d’un cadre fiscal moderne et attractif.
Les entreprises rattachées à la Direction des Grandes Entreprises, au Centre des Impôts des Moyennes Entreprises d’Owendo ou au Centre des Impôts des Moyennes Entreprises de Port-Gentil, peuvent adhérer à e-t@x et ainsi télédéclarer et télépayer leurs impôts depuis leur espace personnel. Rappelons que les entreprises implantées dans la Zone économique spéciale de Nkok bénéficient de 10 ans d’exonération d’impôts sur les sociétés, de 10 ans d’exonération de droits de douane et de 25 ans d’exonération de TVA.
Le calcul de l’Impôt sur les sociétés (IS)
Le résultat imposable qui sert de base au calcul de l’IS n’est pas le résultat comptable mais le résultat fiscal. En effet, les divergences qui peuvent apparaitre entre les règles comptables et les règles fiscales amènent souvent l’administration fiscale à appliquer au résultat comptable, un certain nombre de rectifications pour tenir compte des règles fiscales. Ces rectifications désignées sous les termes de réintégrations et déductions, se font de façon extracomptable, c’est-à-dire hors comptabilité, en tenant compte des règles fiscales. De façon schématisée :
Résultat fiscal = Résultat Comptable Réintégrations moins Déductions
Les charges admises en déduction
Sont admis en déduction du bénéfice imposable, l’ensemble des frais et charges qui sont engagés pour les besoins d’exploitation de l’entreprise exploitée au Gabon. (Art 11 du CGI). Pour que lesdites charges soient admises en déduction, il faut qu’elles remplissent les conditions générales de déductibilité et les conditions spécifiques attachées à la nature de chaque charge.
Les conditions générales de déductibilité des charges
Pour être déductibles, les charges doivent :
- Être régulièrement comptabilisées ; c’est-à-dire qu’elles doivent respecter scrupuleusement le principe d’indépendance des exercices comptables (principe de la spécialisation des exercices).
- Être justifiées par des factures ou tout document pouvant attester l’effectivité de la dépense.
En plus du respect des conditions de formes sus mentionnées, pour être déductibles, les charges doivent remplir les conditions de fond ci-après :
- Être exposés dans l’intérêt direct de l’exploitation ou se rattacher à la gestion normale de l’entreprise ;
- Correspondre à une charge effective et être appuyés de justifications suffisantes ;
- Se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise ;
- Être compris dans les charges de l’exercice au cours duquel ils ont étés engagés ;
- Ne pas être exclus des charges déductibles par détermination de la loi ;
- Ne pas être considérés comme acte anormal de gestion.
Les conditions spécifiques de déductibilité attachées à la nature de chaque charge
Sous réserve du respect des conditions générales de déductibilité des charges sont notamment déductibles :
- Au titre des frais généraux (art 11-I, CGI ) : les rémunérations et prestations diverses (art. 11-I-1-a-g, CGI) ; les dépenses locatives (art. 11-I-2, CGI) ; les impôts, taxes et amendes (art. 11-I-3 CGI) ; les primes d’assurances (art. 11-I-4 CGI) ; les libéralités, dons et subventions (dans la limite de 1 pour mille en ce qui concerne les dons) (art. 11-I-5 CGI).
- Au titre des charges financières : agios, intérêts, commissions et autres frais bancaires (art. 11-II CGI)
- Au titre des pertes proprement dites constatées sur les éléments de l’actif immobilisé ou réalisable (art. 11-III CGI).
- Au titre du report des déficits (art. 11-II CGI)
- Au titre des amortissements (art. 11-V-a-e CGI)
- Au titre des provisions (art. 11-VI CGI)
Les produits imposables
Les produits imposables se subdivisent en produits d’exploitation, produits accessoires, produits divers et exceptionnels et en plus-values de cession. Pour les produits d’exploitation, il s’agit notamment des ventes ; des recettes ; des prestations de services ; des travaux d’entreprise. Pour les produits accessoires, ils sont constitués des revenus ou prestations accessoires ; des produits des locations
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 47 INVESTIR
d’immeubles ; des produits financiers et revenus bruts de capitaux. Pour les produits accessoires, ils sont constitués des revenus ou prestations accessoires ; des produits des locations d’immeubles ; des produits financiers et revenus bruts de capitaux. Pour les produits exceptionnels, ils correspondent soit à des opérations de gestion, soit à des opérations en capital, notamment : les subventions ; les remises de dettes ; les dégrèvements d’impôt ; les bonus sur reprise d’emballages et les reprises et transfert de charges.
Pour le cas particulier des plus-values de cessions d’immobilisation, un traitement spécifique est appliqué en cas de réinvestissement. En effet, les plus-values de cession à réinvestir sont des produits que l’administration exonère d’impôt pour une période donnée à condition que le contribuable les porte à un compte spécial « plusvalue à réemployer » et prend l’engagement de réinvestir en immobilisation nouvelle dans son entreprise, avant l’expiration d’un délai de 3 ans à partir de cet exercice, une somme égale au montant global de la plus-value réalisée. Dans le cas contraire, la plus-value ainsi réalisée est réintégrée dans le résultat imposable.
Identification du taux d’imposition
Il existe trois taux d’imposition, le taux normal (taux de droit commun) de 30% applicable aux sociétés qui ne sont pas concernées par les deux autres taux d’imposition, soit 35% pour les entreprises des secteurs pétrolier et minier et 25% pour les sociétés suivantes :
- les sociétés détentrices de titres de propriété intellectuelle ;
- la Banque Gabonaise de Développement ;
- les entreprises de promotions immobilières agréées pour l’aménagement des terrains à bâtir en zone urbaine et pour la construction de logements socio-économiques ;
- les établissements publics ;
- les associations et collectivités sans but lucratif visées à l’article 5 alinéas 8 et 9 ;
- les entreprises du secteur touristique agréées conjointement par le Ministre chargé du Tourisme et le Ministre en charge des Finances.
Application du taux au résultat imposable
Calculer le montant de l’IS dû consiste dans un premier temps à arrondir au millième de francs inférieur le résultat imposable, et dans un second temps, à appliquer à ce dernier, le taux d’imposition correspondant parmi les trois taux visés plus haut.
Détermination de l’Impôt Minimum Forfaitaire (IMF) ou du Minimum de Perception (MP) (Art 24 du CGI)
L’IS calculé en appliquant le taux correspondant à la base imposable ne constitue pas toujours l’impôt dû. Pour la détermination de l’IS à payer, il faut tenir compte de l’IMF et du MP. En effet, lorsqu’une entreprise réalise un déficit, ou lorsque le montant de l’IS dû est inférieur au MP ou à l’IMF, l’impôt à payer est obtenu sur la base du MP ou de l’IMF.
Détermination de l’Impôt Minimum Forfaitaire (IMF)
L’Impôt Minimum Forfaitaire (IMF) résulte de l’application du taux de 1% sur le chiffre d’affaires annuel global hors-taxes. Ainsi, le chiffre d’affaires de référence à prendre en compte dans le calcul de l’IMF est un chiffre d’affaires fiscal et non comptable, ni commercial. Il s’agit du chiffre d’affaires brut réalisé sur toutes les opérations entrant dans le cadre des activités de la société, y compris les produits et profits divers réalisés au cours de la même période. Cette définition permet de considérer que le chiffre d’affaires de référence ne se limite pas aux produits issus de l’objet social de l’entreprise, mais de l’ensemble de ses activités. Ce qui autorise à y intégrer les produits et profits divers. Les produits renvoient à toutes les transactions qui débouchent sur un enrichissement de l’entreprise tandis que les profits qui eux aussi constituent des gains qui viennent en augmentation de la fortune des propriétaires des entreprises résultent d’une affaire.
Sont par conséquent constitutifs de la base imposable à l’IMF, l’ensemble des produits qui concourent à la formation du résultat sauf lorsqu’ils ont un caractère indemnitaire, de remboursement de frais ou de transfert de charge, notamment : les ventes de marchandises (701) ; les ventes de produits fabriqués (702); les travaux, services vendus (705,706) ; les produits accessoires (707); les revenus financiers (77), à l’exception de ceux qui ne font l’objet d’un prélèvement libératoire tels que les dividendes. L’IMF obtenu est dû au Trésor Public lorsqu’il est supérieur à l’IS calculé et au MP.
Application du Minimum de Perception (MP)
Le Minimum de Perception (MP) désigne le montant minimum légal que toute société doit verser à l’administration fiscale au titre de l’IS annuel dû. Le minimum de perception correspond à la somme de 1 000 000 FCFA. Ce montant est dû au Trésor Public lorsqu’il est supérieur à l’IS calculé et l’IMF. Retenons que lorsqu’une société ne réalise pas de résultat comptable bénéficiaire, elle est redevable du MP ou de l’IMF en fonction du montant le plus élevé.
Source : Direction générale des Impôts (www.dgi.ga/impot-sur-les-societes)
48 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INVESTIR
Pouvez-vous nous présenter la CDC du Gabon ?
La Caisse des Dépôts et Consignations du Gabon est un Établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du Ministère de l’Économie. Elle a pour mission d’apporter un appui à la mise en œuvre du programme de développement de l’État et des collectivités locales. Ses fonctions principales sont notamment :
- En tant que tiers de confiance, elle collecte les fonds des professions juridiques règlementées et assure des services financiers à ces derniers.
- En tant que banquier des organismes et projets publics, elle recueille les fonds affectés et délivre les services financiers.
- En tant qu’investisseur institutionnel, elle réalise des prises de participations dans des entreprises stratégiques de l’économie ainsi que des investissements dans l’immobilier et les infrastructures structurantes. Elle finance les projets d’intérêt général et les priorités nationales.
- Elle centralise le livret d’épargne national et les avoirs en déshérence.
- Elle assure l’inclusion financière nationale.
Vous avez été nommé en septembre 2017 à la tête de la CDC. Quelle est votre stratégie ?
La stratégie consiste à rendre plus opérationnelle le modèle économique qui repose sur la collecte de ressources pour financer le développement économique et l’intérêt général. De façon pragmatique, des projets ont été menés :
- La création du produit d’épargne « OYIS » avec les volets retraite, projet et logement. En 8 mois de collecte, nous avons plus de 4 500 adhérents.
- La mobilisation des avoirs en déshérence et des biens sans maître avec comme objectif la sécurisation et la restitution aux bénéficiaires desdits fonds.
- L’opérationnalisation de CDC Capital, société de gestion et d’intermédiation dont l’objectif est de mobiliser des ressources d’épargne et de constituer des portefeuilles d’actifs. Nous avons notamment fait le choix de soutenir la transition énergétique, de promouvoir le développement urbain et d’accompagner le programme de logement des plus hautes autorités du pays. Le défi réside également dans le fait de se réinventer sans cesse et demeurer une institution de référence en améliorant la qualité des interventions.
Comment la CDC contribue-t-elle au développement de l’économie et de la société gabonaise ?
La CDC a investi dans plusieurs projets impactant le développement économique et social. A titre d’exemples :
• En matière d’énergie, elle a investi dans un projet de kits solaires permettant aux ménages n’ayant pas accès au réseau électrique national, de disposer d’une énergie électrique propre. La CDC finance également un programme de construction de huit centrales solaires. L’impact attendu est d’économiser annuellement 1 million de litres de fuel et 3 000 tonnes de CO2.
• Dans le domaine du développement durable, elle a investi dans un programme multisectoriel (exploitation forestière et agroindustrielle) d’aménagement territorial dans la région de la Grande Mayumba, un modèle en termes de mobilisation de ressources de la finance dite « verte ».
• Nous soutenons la mise en place d’une usine pharmaceutique dans la ZERP de Nkok, afin de réduire les coûts liés à la santé.
• En matière d’accès à la propriété, avec les programmes Bougainvilliers et Magnolia, nous avons prévus la construction de 420 logements en 2 ans.
Sur le chantier du complexe Magnolia, les travaux emploient plus 500 personnes dont au moins 70% de nationaux. Si on comptabilise les autres programmes immobiliers d’affaires, l’impact sur l’économie est encore plus grand.
Vous avez annoncé la mise en place d’un fonds pour le développement de l’industrie du bois. De quoi s’agit-il ?
La CDC avec l’aide de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a mis en place le Wood Industry Loan Fund –WILF (Fonds Dette pour le développement de l’Industrie du Bois), d’un montant total de 30 millions d’euros. Ce fonds finance les besoins en fonds de roulement des entreprises de première et deuxième transformation du bois, installées dans la ZERP de Nkok. L’impact de ce fonds est considérable. Nous permettons aux bénéficiaires d’accroitre leur capacité de production et le volume de bois transformé exporté. Depuis janvier 2019, la CDC réfléchit à accompagner le développement des PME en proposant d’autres instruments de financement.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 49
Un entretien avec Herman Régis Nzoundou Bignoumba, Administrateur Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) du Gabon
INTERVIEW
Entretien avec Jean-Pierre Bozec, Associé-Gérant du Cabinet Project Lawyers, Cabinet n°1 de conseils juridiques au Gabon, créé en 2011 à Libreville, après plusieurs années passées à différents postes de responsabilités juridiques tant en France qu’au Gabon.
Quels sont vos domaines d’expertise ?
Notre Cabinet Project Lawyers est spécialisé en projets et financements de projets. Nous intervenons généralement pour des investisseurs internationaux (sociétés ou fonds d’investissements) dans le cadre souvent de partenariat public privé (PPP) pour des projets d’infrastructures, d’énergie, de mines, à monter et souvent à financer. Nous négocions et rédigeons avec et pour le compte de nos clients privés les aspects juridiques et fiscaux des contrats de PPP et des contrats périphériques (contrats de construction, d’exploitation et de maintenance, take or pay…), nous montons les sociétés de projets et assistons ensuite les bailleurs de fonds internationaux, régionaux et/ou locaux pour la structuration des financements et des suretés de droit local y associées.
Nos activités expertes juridiques et fiscales dans les domaines du pétrole et gaz, des mines et infrastructures ont encore été reconnues cette année par nos clients internationaux et pairs car nous avons été désignés comme Cabinet de conseils juridiques n° 1 au Gabon par notamment
Chambers Global, Who’s Who Energy Lawyers, Who’s Who Mining Lawyers, Who’s Who Energy Lawyers, IFLR 1000 et biens d’autres encore…
Qu’apporte le droit OHADA aux investisseurs ?
Le droit Ohada a apporté une adaptation au monde moderne des affaires accompagné d’une uniformisation africaine du droit des affaires dans 17 pays du continent en matière de
droit commercial général ; droit des sociétés commerciales et du GIE ; droit des sûretés ; procédures simplifiées de recouvrement et de voies d’exécution ; procédures collectives d’apurement du passif ; droit de l’arbitrage et de la médiation ; droit comptable ; droit des contrats de transport de marchandise par route ; droit des société coopératives. Cette uniformisation et le processus d’adoption des Actes Uniformes Ohada en dehors des parlements nationaux favorisent également une certaine stabilité de la législation applicable en matière de droit des affaires. Depuis 1994, certains actes uniformes ont été révisé une seule fois, certains pas du tout. Tout ceci permet une lisibilité et une stabilité très rassurante pour les investisseurs, même si cela n’est évidemment pas suffisant pour conduire un investisseur vers le Gabon. Au niveau juridique et fiscal, il faudra aussi tenir compte notamment du cadre incitatif des zones économiques spéciales, du tourisme, de l’agriculture et de l’agro-industrie, des PPP, du nouveau code des hydrocarbures, du nouveau code minier, des garanties apportées par la charte des investissements ou la future loi sur l’investissement, mais aussi des contraintes apportées par la nouvelle réglementation des changes CEMAC, la fiscalité ou le droit douanier.
Quels conseils donneriez-vous à une société souhaitant investir au Gabon ?
Les conseils sont différents en fonction des projets d’investissement : la négociation d’un contrat pétrolier ne s’aborde pas de la même manière et avec les mêmes procédures et les mêmes interlocuteurs qu’un contrat minier, un PPP ou un contrat de crédit. Mais, de façon générale, le premier conseil est de savoir s’entourer de professionnels de qualité. Combien d’investisseurs arrivent au Gabon en ayant eu recours à des intermédiaires leur indiquant qu’il faut par exemple s’associer obligatoirement avec une personne de nationalité gabonaise pour pouvoir prospérer ? Combien arrivent avec l’idée qu’il n’est pas possible en tant qu’investisseur étranger d’obtenir un titre foncier pour développer son projet ? Combien arrivent avec l’idée que les contrôles fiscaux se déroulent en dehors de tout procédure ? Etc.
Le deuxième conseil, complémentaire au premier, est de venir sur place se rendre compte des opportunités et de la réalité du cadre d’investissement proposé et pouvoir ainsi discuter avec les professionnels et futurs partenaires installés sur place avant de finaliser son business plan. Le Gabon dispose de nombreux atouts et opportunités d’investissement dans divers secteurs.
50 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
COMMUNIQUÉ
CONTACTS UTILES
La numérotation téléphonique au Gabon va passer de 8 chiffres actuellement à 9 avec l’attribution de codes par opérateur : 01 (fixe), 06 (Libertis et Moov) et 07 (Airtel).
ANPI-Gabon
B.P. 3403 Libreville
Tél. : +(241) 01 76 48 48 ; +(241) 04 58 24 24 ; +(241) 04 58 25 25
E-mail : contact@anpi-gabon.ga
Un interlocuteur gestionnaire unique de l’ANPI-Gabon vous renseignera et vous accompagnera dans la procédure de dépôt et de retrait de votre dossier pour la création, la modification ou la cessation de votre entreprise. Sur le site, vous pouvez téléchargez le formulaire unique « Pour Personne Morale » (Société), le formulaire unique pour « Personne Physique », la liste des documents à fournir et les frais à régler par type d’entité.
Guichet unique
Mme Melissa Linda Tsitsi Fatou, Chef de service immatriculation
Melissa.tsitsi@anpigabon.ga
Tél. : +(241) 06 26 47 26
Le guichet unique, créé en janvier 2018, relève de l’Agence nationale pour la promotion des investissements. Le nouveau dispositif permet une meilleure orientation et une facilitation des procédures pour les investisseurs. Le délai de création d’une entreprise est de 24 heures. Les administrations présentes au sein du Guichet unique sont les suivantes : Impôts-Trésor Public – Douane Commerce – Travail-Forêt – Environnement Antipollution
Industrie & Compétitivité, Concurrence & Consommation
- Promotion des Investissements - Urbanisme & Travaux
Topographiques - Conseil Gabonais des ChargeursIndustrie & Commercialisation du Bois Documentation & Immigration - Caisse Nationale de la Sécurité Sociale.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 51
INVESTIR
Autorité Administrative de la Zone Économique Spéciale de Nkok
Tél. : +(241) 02 97 53 45 ; (241) 01 72 72 72
http://aazerp.ga/sinstaller-a-nkok/
Email : info@aazerp.ga ; sale@aazerp.ga
L’Autorité Administrative de la ZERP de Nkok vient en appui aux sociétés en leur offrant un service d’accompagnement personnalisé dans leurs formalités administratives.
Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS)
Tél. : + (241) 01 74 22 46 / +241 01 74 22 47
www.fgis-gabon.com
Email : contact@fgis-gabon.com
Le Fonds Gabonais d’Investissement Stratégique (F.G.I.S) détient et gère les investissements directs du Gabon au niveau national et international.
Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI)
http://oapi.int/index.php/fr/
Tél. : + (237) 222 20 57 00
Email : oapi@oapi.int
En matière de propriété industrielle, l’OAPI a pour mission, entre autres, de mettre en œuvre les procédures administratives communes découlant du régime uniforme de protection de la propriété industrielle ainsi que des stipulations des conventions internationales en ce domaine auxquelles les Etats membres ou l’OAPI ont adhéré et de rendre les services en rapport avec la propriété industrielle.
Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA)
Secrétariat Permanent (Cameroun)
Tél. : + (237) 222 21 09 05 ; + (237) 222 21 26 12
Email: secretariat@ohada.org
http://www.ohada.org
Email : ohada@syfed.cm.refer.org
LOHADA a été créée en 2008 aux fins de garantir, au niveau de ses Etats membres, une sécurité juridique et judiciaire pour les investisseurs et les entreprises. A ce jour, 17 Etats sont membres de l’OHADA : le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Congo, les Comores, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo (RDC), le Sénégal, le Tchad et le Togo. Ce Traité a pour principal objectif de remédier à l’insécurité juridique et judiciaire existant dans les Etats Parties.
Confédération Patronale Gabonaise (CPG)
Immeuble ARENA BP 410 Libreville
Tél.+(241) 01 44 44 45 / 4
https://www.lacpg.org/
Les missions de la CPG sont de :
- Défendre les intérêts des entreprises adhérentes et les représenter
- Participer à toutes les négociations avec les pouvoirs publics et syndicats de travailleurs
- Emettre notre avis sur toute question à caractère économique et social
- Offrir à nos membres tous les services afin d’accroitre la productivité d’ensemble
- Assurer et veiller à garantir la compétitivité et la croissance du tissu économique
- Accroitre la dynamique entrepreneuriale et le développement des entreprises locales.
Direction Générale des Douanes et Droits Indirects
Tél. : + (241) 01 72 49 84 http://www.douanes.ga/
L’administration des douanes gabonaises est chargée de la liquidation des droits et taxes à l’importation et des droits de sortie de certaines marchandises locales à l’exportation, ainsi que du contrôle de la régularité des opérations de dédouanement. En revanche, le recouvrement est effectué par le Trésor Public.
Accompagner et assister les opérateurs économiques consiste à mettre à leur disposition des régimes fiscaux particuliers et à assurer le suivi des dépenses fiscales y relatives. Pour répondre à l’accroissement des échanges, la Douane tend à simplifier ses procédures et ses formalités administratives.
Institut de l’Economie et des Finances (IEF)
Pôle Régional de Formation des Régies Financières de l’Afrique Centrale
Tél. : + (241) 01 79 54 15 www.ief-cemac.org
L’IEF s’inscrit dans la perspective du renforcement de l’intégration régionale, avec comme mission principale de proposer des programmes de formation de haut niveau qui permettent de répondre aux besoins de renforcement des capacités des Régies financières des pays membres de la CEMAC.
52 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INVESTIR
Entretien avec Maître Athanase Ndoye Loury, Conseil juridique et fiscal. Après une formation de juriste, d’abord à la Faculté de Droit et Sciences économique de l’Université Omar Bongo, ensuite à la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de l’Université Mohamed V au Maroc, et enfin, à l’Institut du Droit de la Paix et du Développement de l’Université de Nice Sophia Antipolis d’où il décroche un DEA en Droit du Développement. Il a travaillé pendant 25 ans pour l’Etat gabonais à l’Office des Ports et Rades en qualité de conseiller juridique. Détenteur d’un agrément CEMAC, il intervient jusqu’en France.
Pour quel domaine de pratique avez-vous reçu la distinction de meilleur cabinet en 2018 ?
L’administration judiciaire des entreprises. En qualité de mandataire judiciaire au sens des articles 4 et suivants de l’acte uniforme de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) mon intervention a été requise pour la mise sous administration judiciaire de la SGS (Société Gabonaise de service), principal acteur dans la gestion de la sécurité au Gabon.
Ma mission consistait à redonner de la vigueur à une structure qui périclitait à cause de ressources devenues rares. Grâce à une politique de rigueur au niveau des ressources et une présence affirmée sur le marché, une embellie notable a été constatée et le chemin de la spirale vertueuse retrouvé.
Une meilleure gestion des hommes, des contrats et des ressources permet aujourd’hui d’envisager un futur porteur de belles promesses.
Il y a aussi les cas des liquidations Texfo Soforga à Libreville,
STSI Boccard, Ditec, Bouygues & Services Gabon où tous les droits des salariés ont été payés ainsi qu’un grand pourcentage de la dette d’exploitation alors que la situation était rendue explosive par de nombreux mois d’impayés et une cessation des paiements avérée.
Ces procédures sont toujours pendantes ; mais je suis ravi de savoir que la paix sociale est revenue dans les familles et que la perte d’un emploi ne s’accompagne pas d’une pauvreté de ces compatriotes.
Quelles sont les compétences du conseil juridique ?
La personne physique ou morale admise au statut de Conseil juridique est compétente pour donner toutes consultations en matière juridique ;
- rédiger tous actes sous seing privé pour le compte d’autrui ; procéder à toutes formalités qui sont la conséquence ou l’accessoire de ces actes ;
- apporter son concours à ses clients pour la rédaction des déclarations, mémoires, réponses et documents divers adressés aux administrations ou à tous organismes publics ou privés ; assister et représenter les parties devant les Administrations et organismes publics ou privés ;
- remplir les mêmes missions devant certaines juridictions et organismes juridictionnels lorsque les dispositions législatives ou réglementaires y permettent la représentation et l’assistance par tout mandataire ;
- procéder lorsqu’il est mandaté à cette fin par les parties, aux règlements pécuniaires directement liés aux actes ou opérations mentionnés aux paragraphes précédents ou constituant l’accessoire de ces actes ou de ces opérations.
Quels conseils donneriez-vous à un chef d’entreprise voulant investir au Gabon ?
Mon premier conseil sera de bien étudier son marché, se prémunir de tous les risques et surtout du risque juridique ; en l’occurrence la veille juridique.
La ratification mise en place du Traité de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) est un grand pas dans la mise en place d’un cadre économique sain et transparent, il subsiste tout de même un risque concernant la contrepartie.
En effet, les informations liées à la situation économique juridique et sociale des entreprises ne sont pas toujours disponibles, cette opacité peut constituer un frein pour ceux qui veulent s’investir de manière plus importante. Il faudrait donc informatiser les greffes commerciaux, procéder aux publications juridiques et financières des entreprises et tenir le système à jour.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 53
COMMUNIQUÉ
… dans un secteur comme l’agriculture, jusqu’ici assez marginal mais dont le poids va être de plus en plus déterminant dans l’économie nationale.
54 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Extrait du message à la nation jeudi 16 août 2019, du Président de la République Ali Bongo Ondimba.
Agriculture, élevage et Agro-Industries
Le Gabon dispose d’un important potentiel pour le développement d’une agriculture moderne et compétitive pouvant, à terme, permettre de réduire les importations alimentaires voire d’établir une autosuffisance en produits vivriers et d’élevage et devenir exportateur net de produits agroindustriels.
Banquier de formation et de carrière, ancien Ministre en charge des PME chargé de l’Entrepreneuriat national, l’actuel Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation, Biendi Maganga-Moussavou, entend réduire la dépendance alimentaire extérieure du Gabon à 50% à l’horizon 2022 en engageant une véritable révolution agricole.
Quelles sont les grandes lignes de la nouvelle stratégie de développement agricole ?
Depuis de nombreuses années, le Gabon importe des denrées alimentaires qui engloutissent chaque année plus de 400 milliards FCFA avec une facture particulièrement élevée sur certains aliments clés : le riz, la volaille et la viande porcine. Pour réduire ces importations en forte augmentation, à +11% en moyenne par an, le gouvernement s’est fixé avec le lancement en 2014 du programme GRAINE de développer localement ces filières.
Si les résultats ont été probants avec l’huile de palme, le programme s’est heurté dans le développement des cultures vivrières à de nombreuses difficultés principalement liées à l’accès au foncier, à l’éparpillement des producteurs qui n’a pas facilité la collecte des produits et au conflit Homme –Faune qui a conduit à la destruction de plus de 95% des plantations. Afin de résoudre ces difficultés, un nouveau programme GRAINE a été revisité et reformulé avec l’élargissement à d’autres spéculations et à l’élevage. Il prendra également compte des spécificités des bassins de production dans le cadre des zones agricoles à forte productivité (ZAP). Une autre ligne de la stratégie agricole, c’est de prôner le retour à la terre avec les programmes « vacances agricoles » et « classes vertes » afin de susciter chez les jeunes des vocations agricoles. De même, la création des certificats de formation
professionnelle en alternance dans les filières agricoles va améliorer l’employabilité des jeunes dans le secteur.
Pouvez-vous nous parler du Programme GRAINE et des autres projets agricoles prioritaires ?
Afin d’amplifier les résultats obtenus et de gommer les difficultés rencontrées dans sa phase expérimentale, le Gouvernement a sollicité et obtenu l’appui de la Banque Africai ne de Développement (BAD) pour la mise en œuvre du Projet d’Appui au Programme GRAINE phase 1 (PAPG1) à hauteur de 100 millions d’euros. Ce programme d’appui que nous avons lancé le 4 octobre 2019 en présence du Premier Ministre, va permettre de créer les meilleures conditions d’accès au marché des produits agricoles et d’améliorer socialement la vie dans les zones rurales à travers la construction d’infrastructures routières, d’écoles et de centres de santé, l’approvisionnement en eau et énergie l’amélioration de l’offre de formation.
L’ambition est d’apporter un soutien massif à tous les petits producteurs agricoles. Il s’exécutera sur une durée de 5 ans dans six provinces du Gabon et impactera 630 000 personnes, dont 45% des femmes. Pour assurer la réussite du PAPG1, il est indispensable d’associer le monde de la recherche au développement agricole. C’est dans ce cadre que nous lançons bientôt le programme West African Virus Epidemiology for food security (WAVE) financé par la fondation Bill et Melinda Gates. Ce programme, qui
56 I YEARBOOK GABON : Rapport économique INTERVIEW
INTERVIEW
« L’ambition est d’apporter un soutien massif à tous les petits producteurs agricoles »
a connu un succès significatif en Afrique de l’ouest, vise à lutter contre les maladies virales du manioc, une de nos principales ressources vivrières.
Il permet le renforcement des capacités des infrastructures de recherche et les échanges entre scientifiques africains. Nous travaillons, par ailleurs, à finaliser des programmes avec le FIDA, la BAD, l’AFD et d’autres bailleurs de fonds pour soutenir l’agriculture périurbaine, développer la provenderie et les filières volaille et porcine en impliquant la grande distribution locale. Si les petits producteurs isolés, les jeunes et les femmes sont visés, ces projets sont également formulés pour soutenir les agripreneurs.
Par quelles actions comptez-vous promouvoir le « Made In Gabon » ?
Les produits gabonais sont très largement concurrencés par ceux issus de l’importation dont la production ne génère ni emplois, ni ressources et dont l’acquisition déstabilise nos avoirs extérieurs. Nous souhaitons particulièrement soutenir le « Made in Gabon » dans les principaux produits d’importation que sont le riz, la volaille et les autres produits carnés. A cet effet, le projet de loi d’orientation agricole que nous souhaitons voir prospérer, permettra une meilleure maitrise des conditions d’importation en encourageant les géants de la distribution à soutenir la production locale. Il sera bientôt plus aisé de produire localement que d’importer.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 57 INTERVIEW
INTERVIEW
« Nous souhaitons particulièrement soutenir le Made in Gabon dans les principaux produits d’importation »
Quel est le potentiel de la filière café-cacao ?
La filière cacao fait aujourd’hui partie intégrante de la stratégie de diversification économique lancée par le Gouvernement. L’ambition du pays est de relancer cette filière d‘autant plus que le pays dispose d’un immense potentiel. Avec près de 5 millions d’hectares de terres arables, et à la faveur d’un climat équatorial propice, le Gabon a assurément des atouts à faire valoir. Ces dernières années les niveaux de production ont été plutôt faibles mais un programme de réhabilitation des plantations semencières notamment le centre de multiplication de cacaoyers d’Oyem et le centre de bouturage du Café d’Okondja est en cours en vue d’approvisionner les agriculteurs locaux. Des ressources supplémentaires seront mobilisées pour la création de nouvelles plantations.
Dans cette optique, le gouvernement vient d’élaborer une nouvelle stratégie dans la filière Café-Cacao qui vise à atteindre 10 000 tonnes de cacao à l’horizon 2023. Une zone agricole à forte productivité (ZAP) de plus de 13 000 ha devrait être implantée à Bitam dans la zone nord du pays pour accueillir de nouveaux investissements.
Secteur stratégique dans le processus de diversification de l’économie, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, qu’envisagez-vous comme objectifs stratégiques pour le secteur de la pêche ?
Près de 25 % du total de la pêche qui se fait dans l’océan atlantique se fait au Gabon. Estimé à plus de 50 000 tonnes de thons par saison, ce volume énorme de poissons a pendant longtemps échappé à notre contrôle et ne bénéficiait ni à l’Etat, ni aux populations. Nous souhaitons nous réapproprier nos richesses aquatiques en application de la vision du Président de la République, S.E.M Ali Bongo Ondimba, par la protection des écosystèmes, en promouvant une pêche durable et en bénéficiant du débarquement de 100% des productions issues de la haute mer.
Je rappelle que le Gabon dispose de 20 aires marines protégées et accorde une attention particulière à la surveillance pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée comme le démontre notre collaboration avec l’ONG Sea Sheperd dans le cadre de
l’opération Albacore. Nous entendons être intraitables dans la protection de notre patrimoine. Notre objectif est d’équiper l’ensemble des navires et pirogues pêchant dans nos eaux en matériel de géolocalisation pour être encore plus efficaces dans notre action. En développant la transformation, gage de valeur ajoutée et en boostant la production aquacole, nous disposons d’un cocktail devant garantir une prospérité durable. Nous devons l’asseoir sur une parfaite connaissance de nos écosystèmes marins. Nous lancerons ainsi très prochainement en collaboration avec l’Institut de recherche et d’océanographie d’Espagne une campagne d’évaluation de nos stocks halieutiques.
Quelles sont les opportunités d’investissement dans le secteur agroindustriel ?
Nous avons l’ambition de réduire nos importations de denrées alimentaires hors CEMAC. Nous savons que nous devons pour cela conjuguer les efforts des nationaux à ceux des étrangers pour un meilleur résultat.
Les zones agricoles à forte productivité (ZAP), notre code agricole très attractif qui sera complété par une loi d’orientation très volontariste et le soutien des bailleurs de fonds pour partager le risque avec les investisseurs sont des atouts majeurs.
Plusieurs opérateurs économiques sont engagés à nos côtés à l’instar du groupe Olam qui a permis en moins de 10 ans de faire du Gabon un pays exportateur net d’huile de palme avec des lendemains encore plus prometteurs. Nous avons une volonté politique ferme et inflexible de fonder notre révolution économique sur l’agriculture comme l’a affirmé le Premier Ministre Julien Nkoghe Bekale dans son discours de lancement du nouveau programme GRAINE le 4 octobre 2019 : « si les 60 premières années ont été pétrolières et minières, les 60 prochaines seront agricoles ».
Il y’a donc encore beaucoup de places pour ceux qui souhaitent investir au Gabon.
58 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
« Nous souhaitons nous réapproprier nos richesses aquatiques en application de la vision du Président de la République »
L’agriculture et l’elevage
Le Gabon dispose d’un important potentiel pour le développement d’une agriculture moderne et compétitive : le plan d’aménagement du territoire a souligné la présence de 5,2 millions d’hectares de terres arables disponibles et d’excellentes conditions agroécologiques (climat, ressources en eaux, topographie adéquate), le pays présente d’importants atouts naturels pour le développement de la production agricole.
La nouvelle stratégie, dans une optique de développement des chaines de valeurs, prend en compte les atouts pédoclimatiques et optimise l’utilisation des infrastructures existantes (routes, énergie, eau et fibre optique), tout en favorisant la mixité entre les petits producteurs et les agro-industries.
Elle permet de concentrer les interventions de l’Etat pour un impact plus important.
Cette nouvelle stratégie est basée sur la mise en place de Zones Agricoles à fortes Productivités (ZAP). En effet, la loi N°036/2018 sur les Zones d’Investissements Spécialisées
(ZIS) prévoit la création de Zones Agricoles à fortes Productivités (ZAP).
Spécialisées, les ZAP auront pour vocation de s’attaquer à la production et la transformation de denrées alimentaires constituant nos principales importations à savoir : riz, le maïs, le soja, le porc, le poulet de chair et les ovins.
Elles permettront de réaliser d’importantes économies d’échelle en termes de logistique et d’assistance technique tout en garantissant une meilleure gestion du foncier agricole.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 59
AGRICULTURE - ELEVAGE
Ce nouveau dispositif viendra faciliter l’accès au foncier et accélérer la promotion des investissements dans le secteur agricole, tant pour les Investissements Directes Etrangers, que pour les investissements domestiques.
Les ZAP sont ainsi des agropoles au sein desquelles se côtoieront plus facilement tous les acteurs d’une même chaîne de valeurs notamment les petits producteurs, agripreneurs et les agroindustriels. Elles regrouperont de nombreuses activités notamment celles liées à la production, transformation, la logistique commercialisation, la formation et la recherche.
Dans une première approche cinq ZAP seront mises en place :
- ZAP de Mouila orientée vers les cultures céréalières (Riz, maïs, soja)
- ZAP de Bitam consacrée aux cultures de rente (l’hévéa, Café et cacao)
- ZAP de la Remboué spécialisée dans les cultures vivrières (manioc banane)
- Zap de Franceville et de Léconi orientées vers les plantes à tubercules, cultures céréalières et l’elévage.
- Zone d’Agroprocessing de Nkok
La politique agricole du Gabon repose aujourd’hui sur deux axes principaux : les développements des agro-industries et la modernisation de l’agriculture familiale. C’est à partir de cette orientation que le pays a développé des projets d’envergure comme le partenariat avec Olam international qui a permis l’essor de la culture du palmier à huile.
L’année 2020 marquera le lancement du PRODIAG 2 (Projet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon), avec la prise en compte d’avantage de maraîchers en zone péri-urbaine et plus de percussion dans le volet porcin, auquel l’accompagnement de la BDEAC (Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale), donnera plus d’efficacité.
Le PRODIAG était l’un des principaux projets agricoles de l’Etat Gabonais, pour la période 2011-2016 s’intégrant dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE). Ce projet a été financé par l’Etat Gabonais à hauteur de 20% du budget total soit 2,623 Milliards de F CFA, puis par un prêt de l’Agence Française de Développement (AFD), à hauteur de 80%, soit 10,495 Milliards de F CFA. Ce projet, conduit
60 I YEARBOOK GABON : Rapport économique AGRICULTURE - ELEVAGE
par l’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD), a permis aux exploitants d’atteindre des performances annuelles de 8 500 tonnes de produits maraîchers. Plus de 80% des exploitants du Programme sont toujours en activité. Quant à l’élevage, il est peu professionnalisé, hormis quelques unités industrielles à capitaux étrangers (volailles – bovins) et est marqué par la prédominance de petits exploitants fermiers, nationaux ou immigrés, qui travaillent de manière traditionnelle. Les importations de viande (bovine, ovine, porcine et de volaille) venant principalement du Cameroun, du Tchad et du Soudan, représentent ainsi plus de 90% de la consommation du pays. Le gouvernement s’active à mettre en place des mécanismes pour promouvoir les filières bovine et caprine qui sont de cycles courts. Un développement de l’activité de l’élevage permettra également non seulement de contribuer à l’employabilité des jeunes mais aussi d’améliorer la lutte contre la zoonose, les maladies endémiques. Il faut cependant noter que le secteur de l’élevage est loin d’être inactif, le Gabon est même autosuffisant en production d’œufs de table et des produits locaux de qualité sont accessibles au consommateur.
Le gouvernement souhaite réduire de 50% les importations alimentaires qui coûtent aujourd’hui près de 450 milliards de francs CFA par an à l’État gabonais. Pour y parvenir de nombreux programmes ont été mis en place avec l’aide de l’Union africaine (UA), la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’Etat gabonais. 184 milliards de Fcfa ont été levés, en janvier 2019, auprès de la BAD, l’AFD, le FIDA et la BDEAC afin d’accélérer la modernisation du secteur agricole. Faire venir des investisseurs étrangers est, comme la valorisation des agriculteurs locaux, l’encadrement des productions locales, un des axes du gouvernement. Un fonds dédié aux investissements permet de faciliter l’installation des exploitants agricoles. L’Agence de développement agricole du Gabon (ADAG) assiste le gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique de développement et se charge d’élaborer les stratégies de promotion du secteur. L’activité agricole est non seulement un fort moyen de développement économique pour le Gabon, mais également un secteur pourvoyeur d’emplois. Les chaînes de valeur des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique offrent des opportunités encore inexploitées.
Pour contribuer à l’autosuffisance alimentaire, le Président de la République a lancé en décembre 2014, le programme de la Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés (GRAINE). Le projet, qui s’inscrit pleinement dans la politique du Gabon vert et le pacte social, vise à faire émerger une nouvelle génération d’agriculteurs, valoriser la culture de la terre et lutter contre le chômage dans les 9 provinces du pays. Via un accompagnement à la création et au développement de coopératives agricoles, GRAINE envisage :
- La mise en exploitation de plus de 200 000 hectares de terre sur 5 ans,
- L’autonomisation de 20 000 Gabonais via l’entreprenariat et l’accès à la propriété de leur parcelle,
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 61 AGRICULTURE - ELEVAGE
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Productions (en tonnes) Caoutchouc humide 4 509,9 7 144,4 6 922,1 5 344,6 26 232,7 23 921,0 -8,8% Caoutchouc usiné 2 816,3 3 385,7 4 110,8 2 894,7 14 191,3 13 207,5 -6,9% Exportations de caoutchouc usiné 2 288,4 2 768,5 4 268,6 3 122,0 15 018,1 12 447,5 -17,1% Chiffre d’affaires (millions de FCFA) 1 783,9 2 178,5 3 223,4 2 305,0 15 151,9 9 490,7 -37,4% Effectifs 196 196 184 180 196 180 -8,2% Masse salariale (millions de FCFA) 375,9 378,7 424,8 289,4 1 488,2 1 468,9 -1,3% Evolution de l’activité du caoutchouc
Source : Siat Gabon
AGRICULTURE - ELEVAGE
Evolution de l’activité de l’huile brute
Evolution de l’élevage bovin
- La formation de tous les participants aux techniques agricoles les plus modernes,
- L’assurance d’un revenu régulier grâce au rachat garanti des productions aux coopératives au prix des marchés internationaux,
- L’intégration socio-économique de 1 600 villages à travers le pays grâce au développement d’infrastructures sociales (écoles, centres de santé, accès à l’eau et l’électricité), l’amélioration du taux d’emploi des femmes,
- L’accès à la couverture sociale et le désenclavement des zones grâce au traçage de 3 000 km de pistes.
Le Gabon dispose d’un important potentiel pour le développement d’une agriculture moderne et compétitive qui, exploitée, pourrait à terme permettre de réduire les importations alimentaires voire d’établir une autosuffisance en produits vivriers et d’élevage et devenir exportateur net de produits agroindustriels. L’industrialisation des filières du palmier à huile, de l’hévéa, de l’aviculture, la filière sucrière et de l’élevage sont des préalables afin de développer le potentiel agricole et agro-industriel du Gabon. A cela s’ajoute le développement de la filière du riz, la filière du maïs et du soja, la filière des fruits tropicaux et la filière café-cacao qui permettrait d’assurer l’autosuffisance et de s’imposer sur le marché régional.
Le caoutchouc naturel
En 2018, la filière de l’hévéaculture s’est caractérisée par une nouvelle contraction de son activité. En effet, la production de caoutchouc naturel en fonds de tasse a reculé de 8,8% à 23 921 tonnes, en raison du vieillissement des plantations et de la diminution du personnel affecté à la saignée des arbres. Corrélativement, le volume de caoutchouc humide transformé en granulé s’est replié de 6,9% à 13 207 tonnes. En outre, les difficultés de la logistique pour l’évacuation de la production ont entrainé une réduction des exportations de 17,1%, occasionnant ainsi une chute de 37,4% du chiffre d’affaires à 9,4 milliards de FCFA, exacerbée par la baisse des cours mondiaux du caoutchouc naturel.
62 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Effectif du cheptel 5 941 6 141 6 114 6 387 5 832 6 387 9,5% Vente de viande (en kg) 3 218 3 071 8 129 9 014 68 450 23 431 -65,8% Chiffre d’affaires (millions de FCFA) 11,0 16,8 45,8 46,6 302,6 120,2 -60,3% Effectif 17 16 15 15 17 15 -11,8% Masse salariale 30,7 20,8 21,5 19,2 224,4 92,1 -59,0%
Source : OLAM Palm Gabon
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Productions (en tonnes) Régime de palme 35 789 37 736 39 052 48 557 120 719 161 134 33,5% Huile rouge 8 793 8 527 8 754 11 043 26 539 37 117 39,9% Huile palmiste 1 409 551 1 630 714 1 718 4 304 150,5%
Source : SIAT Gabon Ranch Nyanga
Evolution de l’activité de la cacao-culture
Evolution de l’activité de la caféiculture
L’huile de palme brute
A fin décembre 2018, la branche de l’huile de palme brute a consolidé ses performances avec l’arrivée à maturité des palmiers des lots 2 et 3 des plantations de Mouila. Ainsi, l’exploitation des plantations de Kango et Mouila a permis de récolter 161 134 régimes de palme contre 120 719 une année auparavant. Dans ces conditions, la production de l’huile rouge a été de 37 117 tonnes, soit une augmentation de 39,9% sur la période sous revue. Par ailleurs, la production d’huile palmiste issue de la trituration des noix de palme est passée de 1 718 tonnes en 2017 à 4 304 tonnes en 2018, soit un bond de 150,5%.
L’élevage bovin
A fin décembre 2018, l’exploitation du ranch SIAT Nyanga a enregistré des résultats contrastés. En effet, le cheptel s’est accru de 9,5% pour atteindre 6 387 bêtes suite à l’accélération du processus d’insémination artificielle.
Cette reconstitution du cheptel résulte également de la réduction de la fréquence et du nombre de bêtes mises à l’abattage. Ainsi, la société a mis sur le marché un volume de 23 431 kg de viande, en chute de 65,8%, induisant un chiffre d’affaires de 120 millions de FCFA.
Le café et le cacao
A fin décembre 2018, bien qu’elle reste embryonnaire, l’activité de la cacao-culture a été marquée par une hausse de 21,2% de la production de fève de cacao qui est passée de 94,8 tonnes en 2017 à 115 tonnes. Ce résultat s’explique essentiellement par la réhabilitation des plantations.
En revanche, les ventes locales et les exportations ont respectivement chuté de 38,7% et 40,3%, en raison de la stratégie adoptée par la Caistab à travers la constitution des stocks en attendant que les cours de cacao soient plus rémunérateurs. En conséquence, le chiffre d’affaires a reculé de 36,9% à 69,15 millions de francs CFA contre 109,6 millions lors de la campagne précédente.
La caféiculture
L’activité de la caféiculture qui reste très modeste a enregistré en 2017/2018 un repli de sa production de 7,2% à 20,51 tonnes. Toutefois, les ventes, essentiellement locales, ont plus que doublé (119,0%), suite à la fermeté de la demande des particuliers. Parallèlement, le chiffre d’affaires a progressé de 92,0% passant à 24 millions de francs CFA en 2018.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 63 AGRICULTURE - ELEVAGE
Fin décembre 2016/2017 2017/2018 Var 18/17 Production 22,1 20,5 -7,2% Ventes locales 13,7 30,0 119,0% Chiffre d’affaires (en millions de FCFA) 12,5 24,0 92,0%
Fin décembre 2016/2017 2017/2018 Var 18/17 Production (en tonnes) 94,9 115,0 21,2% Ventes locales 4,9 3,0 -38,7% Exportations 100,5 60,0 -40,3% Chiffre d’affaires (en millions de FCFA) 109,6 69,2 -36,9% Source : Caistab
Source : Caistab
Les agro-industries
Les réformes engagées par l’exécutif devraient donner un coup d’accélérateur au secteur de l’agro-industrie avec l’objectif de transformer les matières premières issues de la pêche, de l’agriculture ou encore des élevages.
La réduction des importations est une absolue priorité pour le gouvernement, compte tenu des volumes que représentent la volaille (150 000 tonnes), le riz (90 000 tonnes) et la viande porcine (15 000 tonnes), soit le tiers des produits agro-alimentaires provenant de l’étranger.
Un certain nombre d’entreprises agro-industrielles privées ont trouvé à se développer au Gabon suite à une vague de privatisations dans les années 2000. L’importance des flux a généré aussi l’émergence d’importateurs efficaces et d’une grande distribution active. La filiale locale de la multinationale singapourienne OLAM est devenue le plus gros employeur du secteur avec 12 323 travailleurs répartis sur ses sites de production. Le groupe Forberd a doté le marché gabonais d’une unité industrielle ultramoderne spécialisée dans la production de la farine de blé, la semoule et les aliments pour bétail.
L’agro-industrie avec les filières des engrais et de l’huile de palme est une cible de l’investissement. La demande de l’agro-industrie et le démarrage du programme agricole en PPP, intitulé GRAINE, prévoyant de nouvelles
plantations de palmiers à huile et le développement de cultures vivrières, devraient notamment soutenir le secteur primaire.
Le processus de relance de la filière café-cacao au Gabon semble augurer des lendemains prometteurs pour ces deux cultures de rente. La stratégie nationale de la relance de la filière café maintient l’objectif d’atteindre une production de qualité de 1 000 tonnes marchandes par an. Dans le cadre de la promotion et de la valorisation d’un café totalement gabonais, la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (Caistab) a lancé un vaste projet de transformation du café vert gabonais, en produit fini, pour une commercialisation locale, mais avec un référencement à l’international.
Autre initiative : les autorités gabonaises ont renforcé leur convention de partenariat avec leurs partenaires asiatiques, dans le cadre du Projet Gab’Rice de la Coopérative Agrobusiness de l’African University of Management (AUM). Une convention a été signée entre l’Ambassade de la République Populaire de Chine et l’AUM Gabon le 6 décembre 2018, à Tchibanga, avec le soutien de la République de Corée de Sud.
64 I YEARBOOK GABON : Rapport économique AGRO-INDUSTRIES
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 65 AGRO-INDUSTRIES 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Productions Farine (en tonnes) 17 057 16 995 16 516 15 877 60 560 66 445 9,7% Issues (en tonnes) 4 643 4 710 4 454 4 135 14 147 17 942 26,8% Aliments pour bétail (en tonnes) 6 628 6 659 6 547 6 659 29 121 26 493 -9,0% Œufs (en milliers d’unités) 10 774 10 874 11 842 11 062 43 739 44 552 1,9% Chiffre d’affaires (millions de FCFA) 7 841 7 654 7 718 7 546 30 000 30 759 2,5% Effectifs 151 151 151 146 143 146 2,1% Masse salariale (millions de FCFA) 582 568 555 582 2 510 2 287 -8,9% Evolution de l’activité meunière et avicole Evolution de l’activité sucrière Evolution de l’activité des boissons gazeuses et alcoolisées Source : Smag Source : Sucaf Source : Sobraga 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production totale (en tonnes) 0 4 587 14 977 594 24 376 20 158 -17,3% Total du sucre transformé (en tonnes) 3 843 7 162 5 314 4 226 19 534 20 545 5,2% Sucre (en morceaux) 1 583 3 651 3 742 2 098 11 523 11 074 -3,9% Autres (doses, granulés et sachets 1 kg) 2 260 3 511 1 572 2 128 8 011 9 471 18,2% Ventes (en tonnes) 7 438 8 771 8 255 7 664 31 154 32 128 3,1% Chiffre d’affaires (en millions de FCFA) 4 565 5 398 5 114 4 728 19 185 19 805 3,2% Effectifs 249 276 281 273 272 273 0,4% Masse salariale 1 261 1 456 1 520 1 173 4 162 5 410 30,0% 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Productions (en hectolitres) 665 611 652 960 705 526 712 145 2 656 571 2 736 242 3,0% Bières 410 561 384 339 447 526 434 830 1 606 359 1 677 255 4,4% Boissons gazeuses 232 757 253 439 227 687 259 317 961 024 973 200 1,3% Vins 11 685 6 942 14 348 9 792 44 713 42 767 -4,4% Divers 10 607 8 239 15 966 8 207 44 474 43 019 -3,3% Chiffre d’affaires (millions de FCFA) 38 412 39 346 42 106 42 638 152 473 162 503 6,6% Effectifs 1 027 1 023 1 045 1 043 1 020 1 043 2,3% Masse salariale 3 543 3 559 3 501 4 228 13 851 14 832 7,1%
Ces dernières années, la quasi-totalité du riz consommé au Gabon étaient issus des pays asiatiques. Le Gabon entend donc faire passer sa production annuelle, de 30 000 tonnes en 2018 à 109 000 tonnes en 2020.
Beaucoup d’autres opportunités existent et les autorités parient désormais sur la valorisation des ressources. Ainsi, l’agro-industrie devrait être la cible de l’investissement.
La minoterie et l’aviculture
L’activité de la branche de l’industrie meunière et avicole s’est améliorée en 2018. En effet, suite au regain de la demande du marché local, la production de farine a augmenté de 9,7% à 66 445 tonnes. Il en est de même de la production des issues qui a progressé de 26,8% et de celle des œufs de 1,9%. Seule la production des aliments pour bétail a reculé de 9%. En conséquence, cette reprise d’activité a généré un chiffre d’affaires de 30,7 milliards de FCFA, en hausse de 2,5% par rapport à 2017.
Corrélativement, la société a renforcé ses effectifs de 2%, soit 146 agents en 2018 contre 143 un an auparavant, pour une masse salariale de 2,3 milliards de FCFA.
Le sucre
Dans l’ensemble, la raffinerie de sucre a enregistré de bonnes performances au cours de l’année 2018. En effet, le volume de sucre transformé a augmenté de 5,2%, essentiellement tiré par les doses, granulé et sachets de 1 kg. Les ventes ont suivi la même tendance et se sont appréciées de 3,1% à 32 125 tonnes soutenues par un relèvement de la demande domestique (clients industriels et ménages). Seule la production de sucre de 50 kg a reculé de 17,3% en raison des conditions climatiques difficiles.
Sur le plan commercial, la hausse des ventes a entrainé une amélioration du chiffre d’affaires de 3,2% à 19,8 milliards de Francs CFA.
L’amélioration de la masse salariale de 30% à 5,4 milliards de FCFA est liée à recours accru au personnel saisonnier, alors que les emplois permanents restent quasiment stables.
Les boissons gazeuses et alcoolisées
La branche des boissons gazeuses et alcoolisées a connu un retournement de conjoncture favorable sur le dernier trimestre de l’année, favorisé par la tenue des élections locales et législatives qui ont boosté la demande locale. Ainsi, la production totale a augmenté de 3%, à plus de 2,7 millions d’hectolitres, tirée par la production des bières et des boissons gazeuses. En conséquence, le chiffre d’affaires
a progressé de 6,6% pour se situer à 162,5 milliards de FCFA. Les effectifs ont également enregistré une augmentation de 2,3% pour une masse salariale de 14,8 milliards de FCFA soit 7,1% de plus que l’année précédente.
L’eau minérale
La production de l’eau minérale a connu une nouvelle augmentation de 16,1% en 2018 pour un volume de 1 068 597 hectolitres. Cette performance a été réalisée grâce au dynamisme de la Sobraga qui a augmenté de 50% le volume de production de sa gamme Akewa. Par ailleurs, la demande intérieure est de plus en plus importante compte tenu des difficultés d’accès à l’eau potable éprouvées par les ménages certains ménages.
Dans ce contexte, le chiffre d’affaires s’est situé à 15,2 milliards de FCFA, en hausse de 1,7% par rapport à 2017. Dans le même temps, la masse salariale a progressé de 10,4% à 964,1 millions de FCFA, tandis que les effectifs sont restés stables.
L’huile raffinée et les corps gras
La filière de l’huile raffinée et des corps gras a de nouveau amélioré ses performances en 2018. En effet, les productions de l’huile raffinée (oléine), de savon et de la stéarine se sont situées respectivement à 12 066 tonnes (+ 18%), 5 697 tonnes (+ 29,9%) et 5 653 tonnes (+ 13,8%). Le renforcement de l’outil de production et l’approvisionnement régulier de l’usine en huile de palme brute sont à l’origine de ces performances.
Sur le plan commercial, les ventes locales se sont situées à 25 926 tonnes et les exportations se sont élevées à 15 993 tonnes, générant ainsi un chiffre d’affaires de 21,7 milliards de FCFA, en très forte progression.
66 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
AGRO-INDUSTRIES
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 67 AGRO-INDUSTRIES
minérale Evolution de l’activité des huiles et corps gras Sources : Soboleco, Sobraga 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production d’eau (en hectolitres) 287 214 281 400 211 384 288 598 920 782 1 068 597 16,1% Chiffre d’affaires (millions de FCFA) 4 095 3 502 3 794 3 840 14 970 15 230 1,7% Effectifs 73 73 75 73 73 73 0,0% Masse salariale 215 245 223 282 873,0 964,1 10,4% 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Productions (en tonnes) Huile raffinée 2 160 2 703 3 336 3 866 10 225 12 065 18,0% Savons 1 076 1 106 1 733 1 781 4 386 5 696 29,9% Stéarine 1 009 1 456 1 404 1 784 4 967 5 653 13,8% Ventes locales (en tonnes) 5 955 4 370 4 846 10 755 13 190 25 926 96,6% Exportations (en tonnes) 0 0 3 040 12 953 540 15 993 2861,6% Chiffre d’affaires (en millions de FCFA) 2 581 3 652 4 292 11 180 11 599 21 705 87,1% Source : OLAM Palm Gabon
Evolution de l’activité de l’eau
Plan de Relance de l’agriculture 2017 – 2019
La redynamisation du secteur agricole est au centre du PSGE, tant dans ses composantes Gabon Vert que Gabon Industriel, pour la composante agro-industrie.
Avec plus de 10 000 emplois agricoles crées sur la période 2009 – 2016, l’agriculture a été une contributrice déterminante à la redynamisation des créations d’emplois au Gabon.
Depuis 2009, quatre initiatives ont matérialisé́ la grande offensive agricole pour le retour des Gabonais vers la terre :
- un investissement massif dans l’hévéaculture et le palmier à huile,
- le programme GRAINE qui facilite l’accès au foncier agricole, à un appui technique et financier aux populations rurales, dans le cadre de coopératives agricoles,
- le PRODIAG qui promeut l’agriculture et l’élevage péri-urbains et enfin
- le développement de nouvelles activités agroindustrielles
comme la production d’huile de palme, pour mieux intégrer la filière et lui apporter de nouveaux débouchés économiques à forte valeur ajoutée.
Le Plan de Relance de l’Economie, dans son volet agricole, vise à substituer la moitié des importations alimentaires, qui s’élèvent en 2016 à plus de 350 milliards de FCFA par an. La sécurité́ alimentaire du pays sera atteinte via la production locale des quantités nécessaires pour répondre à la demande nationale en bananes, manioc et légumes. Ce faisant, la poursuite des programmes de promotion de l’agriculture et les plans de compétitivité́ filière pour les différentes
68 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
AGRICULTURE - ELEVAGE
CHIFFRES CLÉS -
5,2
D’HECTARES DE TERRES ARABLES
650 M$
D’IMPORTATION AGRO-ALIMENTAIRES
15 700
EMPLOIS DANS LE SECTEUR
8,9% DE CROISSANCE DU SECTEUR + 10% D’EMPLOI
spéculations végétales et animales (café́, cacao, manioc, banane, hévéa, ovin, porcins, bovins, etc.) dynamiseront l’investissement privé et la création de plusieurs milliers d’emplois agricoles.
L’identification des terres agricoles et la délivrance aux opérateurs de titres fonciers et d’agréments d’exploitants agricoles est un préalable pour renforcer l’écosystème agricole national. Au niveau réglementaire, la création du statut de zone franche agricole offrira des incitations fortes aux investisseurs. Ces zones agricoles seront établies à proximité́ de villages et villes existantes, pour faciliter l’implication des populations aux activités agricoles.
Les travaux d’aménagement seront concentrés dans les zones franches agricoles. Dès 2017, deux zones franches agricoles devraient voir le jour et seront aménagées par la SOTRADER, à Mouila et à Franceville, qui couvriront une superficie d’environ 5000 hectares. Ces frais d’aménagement seront, en grande partie, supportés par les investisseurs privés nationaux et internationaux. L’Etat accompagnera toutefois ce mouvement en orientant prioritairement les programmes d’investissements en infrastructures rurales (eau, électricité́, santé, éducation) à l’intérieur de ces zones agricoles, qui deviendront de nouveaux centres de vie ruraux. En concertation étroite avec les opérateurs et les coopératives rurales, le Gouvernement entend mener les initiatives suivantes :
• Campagne nationale de régularisation du foncier agricole ;
• Campagne nationale de distribution des agréments techniques aux exploitants agricoles, leur donnant droit aux facilités liées ;
• Mise en place d’un fonds agricole, abondé par l’épargne des agriculteurs
• Création du statut de zone franche agricole
• Mise à disposition de foncier agricole dans le cadre du Plan National d’Affectation du Territoire
• Aménagement des zones franches agricoles
• Création de nouveaux centres de distribution pour la commercialisation des produits vivriers locaux
• Accélération du programme GRAINE et campagnes de sensibilisation pour augmenter le nombre de volontaires au programme et leur implication active pour des rendements optimaux ;
• Promotion active des investissements agroindustriels
• Mise en service du Centre de Formation Professionnelle et de Perfectionnement de Mouila sur les métiers agricoles.
• Distribution des semences et intrants, et accompagnement technique pour la relance des cultures de café́ et cacao.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 69 AGRICULTURE - ELEVAGE
AGRICULTURE - ELEVAGE
OPPORTUNITÉS
Projet 1
PROJET GRAINE-INTRODUCTION AU CAPITAL DE SOTRADER
Le Programme GRAINE est un programme de développement et de commercialisation agricole qui propose un accompagnement dans la création de coopératives agricoles industrielles. Le Programme est aujourd’hui, déployé dans 5 provinces, 788 coopératives sont enregistrées et 114 titres fonciers sont sécurisés. Plus de 400 bulldozers ont été achetés pour ce programme qui vise en 2017 de surpasser l’objectif de 8000 ha de terres cultivées. SOTRADER, la société de gestion du programme est prête à ouvrir son capital pour notamment financer ses opérations de distribution, et de transformation. D’autres partenariats d’appui sont également possibles dans la recherche et le développement ou alors le financement du volet social du projet (infrastructures sociales). Ce programme a l’avantage de bénéficier d’un soutien financier important de l’Etat.
Organisme responsable /promoteur du projet : Ministère de l’Agriculture (DG Agriculture), ANPI-GABON
État actuel / étape du projet : En cours de mise en œuvre & ouverture du capital aux investisseurs intéressés
Type de contrat : PPP ou Joint-Venture
Coût estimé du projet : Non défini
Investissement requis : Aménagement et acquisition du matériel
Situation financière du projet : Recherche de financement
Période de mise en œuvre : Non définie
Projet 2
ZONES AGRICOLES À FORTE PRODUCTIVITÉ (ZAP)
Plus de 300 000 ha de terres arables sécurisées et disponibles pour le développement des chaînes de valeurs agricoles. Ces zones bénéficient de régimes économiques spéciaux et de l’accompagnement de l’Etat et des partenaires
Techniques et financiers.
Organisme responsable /promoteur du projet : Ministère de l’Agriculture à travers l’Agence de Développement de l’Agriculture du Gabon (ADAG)
État actuel / étape du projet : Etudes disponibles pour les investisseurs intéressés
Type de contrat : PPP ou Joint-Venture ou IDE
Coût estimé du projet : Non défini
Investissement requis : en fonction du type d’investissement
Période de mise en œuvre : à partir de 2019
Projet 3
MISE EN PLACE DES FERMES AGROPASTORALES DE NDENDÉ ET BOUMANGO (ACTIFS SOGADEL)
Le Gabon importe près de 300 milliards de FCFA de produits agroalimentaires. L’Etat souhaite donner une part plus importante à ce secteur. Le Gabon dispose d’un climat favorable et des terres particulièrement fertiles. Les fermes agropastorales dans des localités historiquement agricoles. Avec la relance de ce projet, notamment à Boumango et à Ndendé grâce à une cession des actifs de SOGADEL, l’Etat et un partenaire privé pourraient relancer la production de produits maraichers et les activités d’avicultures. Les marchés desservis couvriront trois provinces.
Organisme responsable /promoteur du projet : Ministère de l’Agriculture (DG Agriculture), ANPI-GABON
État actuel / étape du projet : Zones agricoles identifiées par textes règlementaires, Etude de faisabilité à faire
Type de contrat : PPP ou Joint-Venture
Coût estimé du projet : 325 000 USD $
Investissement requis : Aménagement de l’espace et équipements
Situation financière du projet : Recherche de financement
Période de mise en œuvre : Non définie
ACTEURS DU SECTEUR
Politique : Ministère de l’Agriculture
Programme : Graine, IGAD
Agence : AGASA, ADAG
Distribution : CKGADIS, Prix Import
Producteurs majeurs : SIAT GABON, OLAM, CAISTAB
70 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Entretien avec Théophile Ogandaga, Directeur général adjoint d’Olam Gabon, filiale du groupe agro-industriel singapourien Olam international. Depuis 1999, le groupe a développé un nombre important de partenariats stratégiques avec la République gabonaise.
En terme économique que représente actuellement le groupe Olam au Gabon ?
Le Groupe Olam au Gabon gère actuellement dans les secteurs de l’agro-industrie et des infrastructures un portefeuille de neuf business ou projets comprenant notamment près de 66 000 hectares de plantation de palmier à huile, 14 000 hectares de plantation d’hévéa, la zone économique spéciale de Nkok -de près de 600 hectares aménagés qui a déjà attiré 154 investisseurs venant de 17 pays différents-, un port à marchandises, un port minéralier et, enfin, la construction en cours du nouvel aéroport international de Libreville dans le cadre d’un partenariat public-privé avec le gouvernement gabonais
Le groupe Olam au Gabon c’est environ 3 milliards d’euros d’investissement, soit près de 1 700 milliards de FCFA, depuis 2010 et c’est aussi le 1er employeur privé avec près de 14 000 emplois directs créés.
Quels sont vos projets prioritaires et votre stratégie dans le pays ?
D’emblée, nous n’allons pas effectuer de nouveaux investissements autres que ceux qui ont déjà été annoncés comme la construction du nouvel aéroport international de Libreville.
Notre priorité est de rentabiliser encore davantage les investissements que nous avons effectués depuis 2010. Les projets prioritaires que nous mettons en œuvre ont
pour principal objectif de consolider et de renforcer les business existants pour les rendre plus performants. Dans ce contexte, nous allons procéder à l’extension du port minéralier, construire l’usine de production de latex pour accompagner notre plantation d’hévéa, mettre en œuvre un projet d’irrigation pour notre plantation de palmier à huile afin d’accroitre les rendements, finaliser le développement des 35 hectares de parc à bois dans la ZES de Nkok afin d’assurer un approvisionnement continu de nos clients opérant dans l’industrie de transformation du bois.
Comment accompagnez-vous le Plan opérationnel Gabon Vert ?
Noua accompagnons le Plan opérationnel Gabon Vert pour le développement durable à travers nos activités dans les secteurs agricole et forestier.
En effet, le développement de nos plantations de palmier à huile, mené tout en respectant les meilleurs standards environnementaux, sociaux et économiques qui nous ont valu de recevoir la certification RSPO, procède de cet accompagnement du Plan opérationnel Gabon Vert.
Dans le secteur du bois et dans le cadre de l’approvisionnement de la ZES de Nkok en grumes pour la transformation du bois, nous soutenons le gouvernement dans sa volonté de gestion durable des concessions forestières. C’est ainsi que nous nous sommes engagés avec des partenaires à assurer la traçabilité du bois qui rentre dans la ZES de Nkok. Enfin, nous allons prochainement démarrer des plantations d’acacias et de teks destinées à approvisionner la ZES de Nkok.
Pourquoi avoir choisi d’investir au Gabon ?
Nous avons choisi d’investir au Gabon en raison de la stabilité politique qu’offre ce pays, de son potentiel logistique, de son climat propice à l’agriculture, de son économie florissante et de la synergie entre les objectifs du Groupe Olam et la stratégie « Gabon Emergent », notamment dans l’engagement de cette stratégie en faveur du développement durable.
Ce qui explique également notre choix pour le Gabon, c’est que la République Gabonaise était désireuse de développer le secteur agricole qui était quasi inexistant (60% environ des produits alimentaires sont importés), de diversifier son économie basée essentiellement sur l’exportation de pétrole, de créer des emplois et réduire ainsi la pauvreté (33% de la population vit au même niveau ou en dessous du seuil de pauvreté).
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 71 INTERVIEW
… la filière pêche et aquaculture reste encore modeste, et son développement constitue un enjeu capital pour le Gouvernement, afin d’offrir de nombreuses et importantes opportunités de diversification de notre économie.
Extrait du Compte-rendu du Conseil des Ministres du jeudi 23 mai 2019 sous la haute Présidence du Président de la République Ali Bongo Ondimba
72 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Pêche et Aquaculture
Avec environ 800 km de côtes et un réseau hydrographique intérieur de 10 000 km2, le Gabon est riche en ressources halieutiques. Ces dernières, bien qu’importantes sont peu valorisées. L’Etat mise sur un développement des activités lucratives de pêche et d’aquaculture.
Pêche et Aquaculture : des ressources à exploiter
Le Gabon dispose d’un potentiel de développement du secteur halieutique très important. Ce potentiel repose sur des atouts naturels constitués par ses 850 km de littoral et son réseau hydrographique vaste de plus 20 000 km2 comprenant une mosaïque de plan d’eau : fleuves, rivières, lacs, lagunes, retenues, mangroves, plaines inondées, etc.
Tous ces milieux naturels sont riches en biodiversité aquatique. L’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle en protéines halieutiques reste accessible aussi bien pour combler les besoins du marché national que pour l’exportation vers les marchés régionaux et internationaux.
La filière pêche et aquaculture contribue pour l’instant faiblement à l’économie gabonaise avec une contribution anecdotique de l’ordre de 1,2% du PIB. La production nationale ne couvre pas les besoins alimentaires du pays qui importe des produits de la mer pour une valeur annuelle moyenne de 15,5 milliards de FCFA, supérieure à ses exportations (environ 10 milliards de FCFA par an). Les Gabonais sont les premiers consommateurs de poisson en Afrique Centrale, avec une consommation moyenne annuelle de 40 kg / habitant.
Dans le cadre de la diversification de l’économie portée par le Plan de Relance de l’Economie (PRE), la pêche constitue un secteur très prometteur en matière de création d’emplois et de valeur ajoutée. Avec près de 10 000 acteurs, le secteur se situe au 3ème rang des emplois hors fonction publique, juste après le secteur bois et celui des services. Une des conditions du développement de la filière pêche et aquaculture est la mise en place d’infrastructures et de services portuaires adaptés aux opérations de débarquement et de manutention. Il est par ailleurs primordial de développer les capacités nationales nécessaires à la conservation, à la transformation et à la distribution des produits pour compléter les objectifs d’industrialisation.
L’orientation stratégique adoptée par le Gabon dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), vise à doubler la production de la filière et à tripler les revenus générés par celle-ci d’ici 2025. La dynamisation de la filière passe notamment par le débarquement sur le sol
national de 100% des captures réalisées dans les eaux gabonaises, la structuration des pêcheries continentales, le développement de l’aquaculture et la transformation locale d’une portion significative des captures en produits de grande consommation pour le marché national et international. Cette stratégie exige une régulation du secteur et de meilleures pratiques de pêche pour limiter la pression sur les ressources halieutiques sauvages.
Les priorités d’intervention pour la pêche et l’aquaculture se déclinent autour de quatre axes thématiques, à savoir :
- l’amélioration de la connaissance sur les ressources halieutiques et leurs modalités d’exploitation durable ainsi que sur le suivi des performances économiques du secteur ;
- le développement de plans de gestion des pêcheries, en particulier pour les ressources maritimes démersales profondes et les ressources halieutiques continentales ;
- la lutte contre la pêche Illégale Non Déclarée Non Règlementée (INDNR) ;
- le développement d’une aquaculture commerciale par le renforcement des capacités de démonstration des stations piscicoles de l’Etat et l’encadrement rigoureux des promoteurs privés engagés à investir dans des unités de production aquacole.
Il est à noter que l’absence d’infrastructures de débarquement aussi bien pour la pêche artisanale que pour la pêche industrielle dont celle qui cible le thon en haute mer, a longtemps freiné l’industrialisation de ce secteur porteur pour l’économie gabonaise. C’est ainsi qu’en dépit du fait que les différents accords thoniers imposent le débarquement d’un minimum de 30% des captures réalisées dans les eaux gabonaises, l’obligation de débarquer, pourtant convenue d’accord parties, n’a pu être appliquée jusque-là faute
74 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
PÊCHE - AQUACULTURE
d’infrastructures. Cela est un manque à gagner certain qui obère la contribution la filière pêche et aquaculture à l’économie nationale.
Pour remédier à cette situation, le Gouvernement a fait de la mise en place des infrastructures de débarquement et du suivi du secteur, une priorité. Trois centres de pêche, constituants également des marchés aux poissons, ont pu être érigés avec l’aide de la coopération japonaise au bénéfice du sous-secteur de la pêche artisanale. Un quai comportant un terminal de pêche a été mis en place et inauguré le 8 mai 2019 au port d’Owendo. Ceci a été rendu possible par une collaboration fructueuse entre le Gouvernement (action conjointe des départements ministériels de la pêche, de l’économie et des transport) et GSEZ-Ports du groupe OLAMGabon qui dispose d’un PPP. Les premières opérations de débarquement de poissons sont prévues ce mois de juillet 2019.
En matière de suivi du secteur, le Gabon a engagé des reformes de son cadre institutionnel et juridique. C’est ainsi que plusieurs instruments réglementaires ont été pris en application de la Loi 15/2005 portant Code des Pêches et de l’Aquaculture en République Gabonaise. Un appui de la FAO a servi au renforcement des capacités institutionnelles de l’administration des pêches pour lutter contre la pêche illicite, à travers le diagnostic approfondi du système de suivi contrôle et surveillance des pêches, le développement d’un Plan d’actions et d’investissement ainsi que d’un plan de développement pluriannuel du centre de surveillance des pêches, organe central du suivi, contrôle et surveillance (SCS) des activités. Une stratégie nationale, assortie d’un plan d’action qui identifie les besoins prioritaires pour le renforcement des cadres politiques, réglementaires et opérationnelles, a également été élaboré pour la mise en conformité avec l’Accord relatif aux Mesures du Ressort de l’Etat du Port et d’autres instruments internationaux auxquels le Gabon a adhéré.
Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place en 2014 le Conseil National de la Mer (CNM) en vue d’une meilleure organisation de l’action de l’Etat en Mer. La coopération entre les différentes agences impliquées dans la surveillance du domaine maritime gabonais a ainsi pris forme avec notamment, pour ce qui est spécifiquement de la pêche, de de la mise en place depuis 2016 d’un opération mécanisme de surveillance des pêcheries thonières dénommée « Opération Albacore ».
La redynamisation de la pêche et de l’aquaculture est menée dans un cadre rigoureux de gestion durable de la biomasse et des écosystèmes clairement assignés par le Chef de l’Etat.
Le renforcement des capacités de l’administration des pêches contribuera au respect des normes de durabilité auxquels les opérateurs privés sont dorénavant soumis, tout en maintenant l’équilibre nécessaire à la compétitivité et la rentabilité du secteur. Cet équilibre est une préoccupation constante du Président de la République, dont l’ambition est de garantir une exploitation harmonieuse des ressources marines.
Le potentiel offert par les ressources halieutiques gabonaises est caractérisé par différentes niches de développement qui peuvent cibler les pêcheries continentales, les pêcheries profondes (poissons, crabes et crevettes de fonds non exploités) et le développement de capacités nationales de pêche au thon pour ce qui concerne les pêches de capture. Pour ce qui est de l’élevage, alternative a la baisse tendancielle des productions dans les stocks biologiques sauvages, l’aquaculture y compris la mariculture sont à développer sur un territoire richement baigné par les eaux.
Le dernier segment à développer a trait à la transformation et à la valorisation des produits halieutiques.
Toutes ces niches constituent des opportunités d’affaires pour des investisseurs et la rentabilité et le climat des affaires sont garanties par la charte des investissements et le dispositif institutionnel mis en place au travers de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI).
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 75
PÊCHE - AQUACULTURE
Plan de Relance de l’Economie 2017 - 2019 / Pêche & Aquaculture
Le Gabon dispose d’un potentiel halieutique très important. Fort de ses 850 km de littoral maritime, de ses 20 000 km2 de bassins naturels propices au développement de l’aquaculture et d’une biomasse très diversifiée, le pays a tous les atouts pour être autosuffisant dans sa consommation alimentaire et exporter ses produits.
Historiquement, le secteur s’est toutefois caractérisé́ par la prédominance de la pêche artisanale (maritime et continentale) et la très faible capacité de l’Etat à contrôler les captures et réguler l’activité́ des pêcheurs industriels présents dans ses eaux territoriales. De ce fait, la contribution de la pêche à l’économie est restée anecdotique, de l’ordre de 1,2% du PIB. La production halieutique nationale ne couvre pas les besoins alimentaires du pays, qui importe des produits de la mer pour une valeur annuelle moyenne de 15,5 milliards de FCFA, supérieure à ses exportations (environ 10 milliards de FCFA par an). Les Gabonais sont les premiers consommateurs de poisson en Afrique centrale, avec une consommation moyenne annuelle de 40 kg / habitant. L’orientation stratégique par le PSGE est de doubler la production et de tripler les revenus générés dans la filière pêche d’ici 2025. Cette augmentation des revenus passe par le débarquement sur le sol national de 100% des captures de pêche réalisées dans les eaux territoriales gabonaises, et par la transformation locale d’une proportion significative des captures en produits de grande consommation, pour le marché́ national et international. Une meilleure régulation du secteur et de ses pratiques de pêche doit permettre d’atteindre ces résultats tout en limitant la pression sur les ressources halieutiques.
L’absence d’infrastructures de débarquement pour les bateaux de pêche artisanale et surtout industrielle a obéré́ jusqu’à présent les perspectives économiques de la filière. Ainsi, pour le cas de la pêche au thon en eaux gabonaises, l’accord signé avec l’Union Européenne prévoit qu’un minimum de 30% du thon pêché́ sur nos côtes soit débarqué́ au Gabon. Toutefois, fautes d’infrastructures permettant le débarquement de ces captures, cet accord n’est pas applicable aujourd’hui, ce qui entraîne un manque à gagner significatif pour le pays. Pour remédier à cette situation, le Gouvernement fait de la construction d’infrastructures de débarquement de pêche une priorité́ des opérations d’agrandissement des ports d’Owendo et de Port-
CHIFFRES CLÉS
800 km DE CÔTES
10 000 km2
D’HYDROGRAPHIE INTÉRIEURE
20 000 EMPLOIS
1,5% PART DU PIB
108 M€
PIB HALIEUTIQUE
9800 TONNES/AN
PÊCHE INDUSTRIELLE
Gentil. Le prérequis de l’infrastructure de débarquement permettra de donner un nouvel élan aux partenariats stratégiques avec les opérateurs de la filière, notamment pour la relance des unités de transformation des produits de la pêche. Le Gouvernement entend également encourager l’investissement privé dans le secteur, pour renforcer la grappe d’activités de services connexes à la pêche (froid industriel, mareyage, production de farines de poisson, écloseries...) Une promotion active de l’investissement dans des unités d’aquaculture sera également menée, afin de redynamiser la production sans faire pression sur la biomasse en milieux naturels. L’augmentation de la production aquacole contribuera à faire baisser le prix du poisson et à générer des revenus en zones rurales, dans le Moyen Ogooué, l’Ogooué Maritime, la
76 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
PÊCHE - AQUACULTURE
Nyanga ou encore l’Estuaire. La redynamisation de la pêche et de l’aquaculture sera menée dans un cadre rigoureux de gestion durable de la biomasse et des écosystèmes. L’extension des missions de l’Agence Nationale de Préservation de la Nature et le renforcement des capacités de l’Agence Nationale des Pêches et de l’Aquaculture contribueront à contrôler le respect des normes de durabilité́ auxquels les opérateurs privés seront soumis, en trouvant un équilibre pour préserver la compétitivité́ et la rentabilité́ des filières pêches et aquaculture. Cet équilibre est une préoccupation constante du Conseil National de la Mer, présidé́ par le Président de la République, dont le but est de garantir une exploitation harmonieuse des ressources marines. Le Gouvernement souhaite promouvoir la pêche gabonaise en favorisant à la fois le renforcement des moyens d’action de l’Agence Nationale des Pêches et de l’Aquaculture (ANPA) et la promotion des stations piscicoles propices aux investissements productifs. A cette fin, le Gouvernement envisage les mesures suivantes :
OPPORTUNITÉS
• Opérationnalisation de l’infrastructure de débarquement de la pêche industrielle au port d’Owendo ;
• Renforcement des capacités de l’infrastructure de débarquement et de conditionnement du CAPAL ;
• Incitation et contrôle du débarquement effectif de plus de 30% des captures de pêche des thoniers européens sur le sol gabonais ;
• Promotion de l’investissement dans les stations piscicoles :
la Peyrie (Libreville), Moupia (Franceville), Koulamoutou, Oyem, Ecloserie de Mbolet (Lambaréné) ;
• Appui au développement d’écloseries
• Renforcement des capacités de l’Agence Nationale de Préservation de la Nature pour la lutte contre la pêche illégale non déclarée ou non réglementaire, par le contrôle des zones de pêche ;
• Renforcement des capacités et de l’autofinancement de l’Agence Nationale des Pêches et de l’Aquaculture, recentré sur la régulation des opérateurs de la filière.
La nouvelle orientation stratégique adoptée par le Gabon vise à doubler la production de la filière et à tripler les revenus générés par celle-ci d’ici 2025. Le Gabon encourage l’investissement privé pour à la fois mettre en place les prérequis au développement de la filière comme les ports de débarquement et redynamiser la production, avec le développement d’unités d’aquaculture.
Projet 1
CONSTRUCTION D’UN PORT DE PÊCHE À PORT-GENTIL
Organisme responsable - Promoteur du projet : Direction Générale des Pêches et d’Aquaculture (DGPA) / ANPI-GABON
État actuel / étape du projet : Etudes de faisabilité non réalisées
Actions requises / Modalités d’exécution : Lancement des KPI administratifs et commerciaux
Type de contrat : PPP ou Joint-Venture
Coût estimé du projet : 34 millions USD $
Investissement requis : Aménagement / Construction des infrastructures portuaires
Situation financière du projet : Recherche de financement
Période de mise en œuvre : 36 mois
Projet 2
CONSTRUCTION D’UN PORT DE PÊCHE À LIBREVILLE
Construction et gestion d’un port de pêche à Libreville permettant le débarquement des captures de pêches
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser
Total Investissement prévu : 34 millions US $
Partenaires clés : Ministère de l’Economie forestière, FGIS, IBL
LES ATOUTS DU PROJET
• PPP de long terme de 90 ans
• Obligation de débarquement de 30% des captures de thon par les thoniers de l’UE permettant de développer l’activité du Port
• Premier et unique port de pêche du Gabon
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 77 PÊCHE - AQUACULTURE
Ce code jugé attractif, du point de vue fiscal, et par tous les acteurs du secteur pétrolier du Gabon, permettra d’intensifier le volume des investissements pétroliers.
Noël Mboumba, Ministre du pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures, le 23 juillet 2019
78 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Hydrocarbures et Pétrochimie
Bien que le Gabon soit dans une dynamique de diversification de son économie, le secteur des hydrocarbures reste moteur de croissance. Il devrait continuer son expansion et attirer de nouveaux investisseurs nationaux et internationaux, en particulier dans l’exploitation du gaz.
Ancien ministre délégué au Budget puis à l’Économie, Noël Mboumba a été nommé Ministre du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures le 10 juin 2019. Grâce à une parfaite connaissance du secteur - plus de vingt ans passés au sein de différentes compagnies pétrolières-, il ambitionne d’accroître la production pétrolière et de renouveler les réserves en relançant l’exploration.
Le Gabon a un nouveau Code des Hydrocarbures, quels changements apporte-t-il ?
La loi 002/2019 du 16 juillet 2019, puisque c’est d’elle dont il s’agit, est le fruit d’une refonte de l’ancienne loi, nous parlons d’une refonte qui visait un triple objectif : un objectif de flexibilité, un objectif d’attractivité et, évidemment, un objectif d’implémentation des revenus de l’Etat gabonais.
Ainsi donc après plusieurs mois de travail acharné, et bénéficiant de la bénédiction des plus hautes instances de notre pays, nous y sommes parvenus. Aujourd’hui les grands changements apportés par ce nouveau code des hydrocarbures sont essentiellement des avantages au niveau des négociations, un environnement des affaires plus attractif et un cadre juridico-fiscal plus flexible.
L’économie gabonaise a été impactée par la chute des cours mondiaux du baril, quel est, aujourd’hui, le poids du secteur pétrolier dans le PIB national ? Pour être exact le secteur pétrolier au Gabon représente, encore, 45% de notre produit intérieur brut (PIB) et 65 % de nos exportations. Je tiens à préciser que ce sont, là, des chiffres qui pourrait - mieux qui devrait - aller crescendo car, à mon sens, le secteur pétrolier a encore de beaux jours devant lui au Gabon.
Il y a bien longtemps que le Gabon n’a plus signé de nouveaux contrats pétroliers de production pétrolière, où en est-on avec le dossier des 35 blocs proposés à la vente ?
Le 12éme appel d’offres se poursuit jusqu’au 10 janvier 2020. Nous avons aujourd’hui l’un des codes les plus attractifs d’Afrique.
Les experts nous situent à ce jour juste derrière le Mozambique. Les récentes signatures de contrat d’exploration et de partage de production avec le Malaisien PETRONAS, le ballet diplomatique et l’avis des patrons du secteur, depuis la mi-juillet, l’en témoignent largement.
A combien sont estimées les réserves pétrolières du Gabon ?
Actuellement nos réserves avoisinent les 3 milliards de barils. Il faut préciser ici que nous avons un potentiel qui les estiment à 7,5 voire 8 milliards de barils dans la lancée qui est la nôtre actuellement. ‘
Comment voyez-vous l’avenir de l’exploration offshore ?
L’exploration off-shore au Gabon a un gros potentiel, notamment dans la région Sud de notre pays où certains opérateurs, à l’exemple de PETRONAS dont nous parlions, pourrait faire de grosses découvertes. On peut aussi prendre en exemple la dernière découverte de BW ENERGY avec une colonne d’huile de 32,5 m montre clairement le potentiel de cette zone.
Qu’en est-il des récentes découvertes dans le domaine du gaz ?
Ces découvertes ne sont pas encore exploitées. Nous parlons, entre autres, de celles d’ENI à Nyonié, de PERENCO sur
80 I YEARBOOK GABON : Rapport économique COMMUNICATION & NUMERIQUE
INTERVIEW
le champ Olowi et même Shell Offshore. Toutes ses découvertes sont actuellement en appréciation et il est important de dire ici que nous préparons un business plan gaz et des textes d’applications qui répondront aux attentes, d’une part, du niveau décisionnel gabonais, et d’autre part, des opérateurs du secteur.
Par rapport à la stratégie nationale de relance de l’activité d’hydrocarbures, êtes-vous dans une dynamique d’ouverture à de nouveaux partenaires économiques ?
Bien entendu !!!! Nous encourageons les entreprises de toutes nationalités à venir faire des affaires au Gabon.
Aujourd’hui les sociétés qui opèrent dans notre secteur pétrolier sont de nationalités diverses, européennes, américaines, asiatiques…à ce niveau, je pense que nous sommes plutôt bien partis.
Dans les pays comme le Nigeria, l’on compte un certain nombre d’entreprises pétrolières tenues par les nationaux. Y songez-vous également au Gabon ?
Le nouveau code des hydrocarbures a su élargir le spectre du contenu local. Cette loi contient un concept de responsabilité sociale très affirmée. Les champs marginaux, les champs matures et les découvertes marginales sont, aujourd’hui, prioritairement destinés aux entreprises autochtones, et pas que de nom.
Le torchage du gaz représente un gros manque à gagner pour les pays producteurs, où en est le Gabon le projet de lutte contre cette pratique ?
Le Gabon sous l’inspiration du Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a signé des conventions internationales notamment l’accord de Paris sur le climat. Nous respectons ces engagements en interdisant le torchage. Toutefois, nous avons tenu compte des demandes de nos partenaires qui devraient investir dans les équipements pour le traitement du gaz torché. J’ajoute qu’une société Kenyane, Janus International Group vient de Signer un protocole avec la SGEPP pour l’utilisation du gaz torché. Aussi, nous sommes en train de négocier avec certains partenaires pour le développement du gaz naturel liquéfié.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 81
INTERVIEW
Les hydrocarbures et la petrochimie : un code pour les investisseurs
Le Gabon est le cinquième producteur de pétrole d’Afrique, les hydrocarbures représentant 80% de ses exportations, 45% de son PIB et 60% de ses recettes budgétaires. En 2019, la stabilisation de la production pétrolière, combinée à la révision du Code des hydrocarbures, devraient permettre d’accélérer les flux d’investissements privés.
Le Gabon, qui a rejoint l’OPEP en juillet 2016 après une absence de plus de vingt ans, compte plus de 58 champs en production et huit compagnies opératrices de pétrole. Le bassin de Guinée - où se trouve le Gabon - sera d’après les spécialistes, le berceau le plus important du monde avec 24 milliards de barils de pétrole de réserve et son offshore ultra-profond est très prometteur ce qui augure des potentialités d’investissement importantes à l’horizon 2030.
Un préalable à l’exploitation de tous les atouts comparatifs du Gabon restait la mise en place des politiques volontaristes et incitatives pour attirer des flux d’IDE. Entériné lors du Conseil des ministres du 26 février
2019 et adopté par l’Assemblée nationale le 3 mai 2019, le nouveau Code des Hydrocarbures, très attendu par les acteurs du secteur pétrolier, vise à attirer davantage d’opérateurs internationaux et garantir l’activité économique au niveau national.
Au niveau du cadre contractuel, le Projet de loi 2019 donne la possibilité aux sociétés pétrolières de mener des activités d’exploration dans une zone d’exploitation ce qui était précédemment interdit. En matière de fiscalité de droit commun, on note l’exonération de l’impôt sur les plus-values de cession d’intérêts pétroliers découlant d’un contrat d’hydrocarbures durant la première phase d’exploration ; la possibilité de renégocier les termes contractuels en cas de découverte marginale ;
82 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
l’augmentation de la durée de l’autorisation exclusive d’exploration (8 ans) et l’autorisation exclusive de développement et de production (30 ans pour le pétrole brut et 35 ans pour le gaz naturel).
S’agissant de la fiscalité spécifique au secteur pétrolier, la loi prévoit la suppression de la participation de l’État au capital de l’opérateur (contre 20% dans l’ancien Code) ; la réduction de la participation de l’État aux opérations à 10% minimum (contre 20% dans l’ancien Code) ; le relèvement du plafond de récupération des coûts pétroliers à 70 et 75% (pétrole brut), à 80 et 90% (gaz naturel).
Le nouvel code offre un dispositif très incitatif en accordant des exonérations sur les plus-values de cession d’intérêts pétroliers découlant d’un contrat d’hydrocarbures durant la première phase d’exploration, ainsi que sur l’impôt, sur les dividendes, ou revenus des capitaux mobiliers des contractants et leurs maisons mères conformément au droit commun. Pour ce qui est de la spécificité au secteur pétrolier, dans le nouveau code, l’Etat a opté pour un réduction et encadrement des taux de la redevance minière proportionnelle. Pour la zone conventionnelle, cette réduction est comprise entre 7 et 15% pour le pétrole, et entre 5 et 10 % pour le gaz.
Le dispositif prévoit également la suppression de la participation de l’Etat au capital de l’opérateur. Il prévoit aussi la réduction de sa participation aux opérations à 10 % au minimum. Dans le même temps, la participation de la GOC s’élève désormais à 15%. Le nouveau code fait aussi apparaître un abaissement de la 1re tranche de partage de la production (40% pour la zone conventionnelle et 45% pour la zone offshore profond et très profond). A cela s’ajoutent, le relèvement du plafond de récupération des coûts pétroliers de 70 à 75% (pétrole brut) ; 80 à 90% (gaz naturel) et l’insertion d’un « Uplift » en cas de consommation de biens et services locaux.
Le nouveau dispositif met également en exergue la fiscalité sur le gaz naturel. Ainsi, le taux de la redevance minière proportionnelle des zones conventionnelles est compris entre 5 et 10% ; et pour les zones offshores profond et très profond, il va de 2 à 8%. Quant au plafond de récupération des coûts pétroliers, il est compris entre 80 et 90%. Par ailleurs, la réduction des taux de la redevance minière proportionnelle est à égale ou supérieure à 7% pour le pétrole et 4% pour le gaz pour les zones conventionnelles, et 5% pour le pétrole et 2% pour le gaz lorsqu’il s’agit de la zone offshore profond et très profond.
Le contenu local qui ne figurerait pas dans l’ancien code est désormais pris en compte. Il prévoit l’insertion
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 83
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
des notions de champs matures et champs marginaux destinés en priorité aux entreprises autochtones ; l’implication des opérateurs dans les actions de développement économique et social des localités abritant leurs activités et enfin, l’incitation des opérateurs à l’utilisation des prestations locales.
S’agissant de la responsabilité sociale des entreprises, le nouvel instrument maintient la remise en état des sites (RES), la provision pour investissements diversifiés (PID) ainsi que celle des investissements dans les hydrocarbures. On note l’insertion d’un cadre juridique relatif au développement de l’activité de biocarburant dans l’aval pétrolier et l’institution d’une autorisation d’addition. L’Etat institue désormais des mécanismes permettant la promotion des pratiques de bonne gouvernance en conformité avec les normes internationales et les lois anti-corruption.
La transformation du gaz naturel pour l’exportation est un des axes du gouvernement sur un marché mondial où la demande pour cette source d’énergie propre est en pleine croissance. Deux piliers ont stimulé le marché du financement de projets dans le secteur gazier : le recours aux partenariats public-privé avec la volonté de stimuler l’industrialisation du gaz à travers de grands projets et l’exploration de nouveaux champs en mer en offshore profond. Les découvertes récentes dans le secteur du gaz pourraient également générer des opportunités nouvelles de développement, à travers un bassin sédimentaire d’une superficie de 247 000 km² dont 30% on shore et 70% off-shore. Environ 47% de la surface attribuée est ouverte à l’exploration.
Les investissements dans le secteur pétrolier au Gabon ont considérablement baissé depuis la crise pétrolière de 2014. Le potentiel de l’offshore gabonais est encore méconnu mais de récentes découvertes pourraient
Evolution de l’activité pétrolière
s’avérer aussi importantes que les gisements du bassin brésilien. En juin 2019, le Gabon relancera ce secteur avec notamment la vente aux enchères de 35 blocs pétroliers (23 en offshore profond, 12 en offshore conventionnel) qui devraient permettre de booster la production pétrolière du pays.
La production nationale de pétrole
En 2018, la production nationale de pétrole brut s’est établie à 9,67 millions de tonnes (70,6 millions de barils), soit un repli de 7,9% par rapport à 2017. Cette baisse est consécutive au déclin naturel des champs matures, au maintien du quota de l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPEP) à 9 000 barils/jour pour réduire l’offre mondiale de pétrole et aux arrêts planifiés et non planifiés pour travaux de maintenance par certains opérateurs. On note néanmoins une tendance à la hausse du volume de production sur les deux derniers trimestres de l’année, soit 19 200 milles barils au quatrième trimestre contre 17 550 milles barils au troisième.
Parallèlement, cette contraction de la production globale nationale a induit une baisse des exportations de 7,8%, à 8,71 millions de tonnes. L’Asie, avec plus de 80,9% de parts, reste la principale destination du brut gabonais, suivie de l’Europe et de l’Amérique latine & des Caraïbes. Dans un contexte de fermeté des cours en 2018, le prix moyen du Brent s’est situé à 70,8 dollars le baril, en amélioration de 30,4% par rapport à 2017. De même, le prix moyen des bruts gabonais s’est apprécié de 32,1% à 69,42 dollars le baril. En revanche, le cours moyen du dollar par rapport au franc CFA s’est déprécié de 4,5% en 2018 pour s’établir à 555,73 FCFA pour 1 dollar contre 582,07 FCFA en 2017.
84 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production (en milliers de barils) 17 308 16 614 17 550 19 200 76 674 70 592 -7,9% Production (en millions de tonnes) 2,37 2,276 2,404 2,619 10,503 9,670 -7,9% Exportations (en millions de tonnes) 2,39 2,135 2,068 2,113 9,443 8,706 -7,8% Prix moyen du Brent ($US/bbl) 65,90 74,35 74,27 67,76 54,27 70,79 30,4% Prix moyen du brut gabonais ($US/bbl) 65,04 72,45 73,28 66,44 52,54 69,42 32,1% Taux de change ($US/FCFA) 531,75 550,49 564,01 574,84 582,07 555,73 -4,5% Source : Direction Générale des Hydrocarbures (DGH).
Le gaz naturel commercialisé
La production de gaz naturel commercialisé a progressé de 4,1% à 511,4 millions de m3 à fin décembre 2018. Cette hausse est consécutive aux bonnes performances du leader Perenco qui a accru sa production de 5% à 486,7 millions de m3. En revanche, le prix de vente moyen s’est déprécié de 9,7% pour se situer à 0,110 dollar le m3
Le commerce des produits pétroliers
Les ventes des produits pétroliers se sont légèrement améliorées (+0,5%) à fin décembre 2018, se situant à 634 236 tonnes métriques contre 630 786 une année auparavant. Cette situation est due à une reprise progressive des consommations des principaux clients industriels. Cette remontée résulte de la hausse de 2,2% de la consommation de Gasoil, traduisant une amélioration des commandes des industriels.
Les exportations
En 2018, le pétrole occupe encore une place prépondérante dans les exportations totales du Gabon, représentant 79,5% des exportations et 25,5% du PIB. Les expéditions du brut ont atteint 2 418,6 milliards de FCFA en 2018, soit une hausse de 23,5% par rapport à 2017. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution. Il s’agit notamment de :
• La fermeté des cours du baril de pétrole, en hausse de 32,1% en 2018 par rapport à 2017 (69,4 dollars en moyenne le baril);
• La progression des commandes des pays tels que la Chine (dont les commandes ont progressé de 13,1%) et l’Inde (dont les commandes ont quasiment doublé, atteignant 225,3 milliards de FCFA en 2018) ;
• La prise en compte de nouveaux clients tels que les Bahamas (qui ont importé du pétrole gabonais pour une valeur de 54,5 milliards de FCFA),
Par destination, le continent asiatique demeure la principale destination du brut gabonais en 2018, avec notamment la Chine (33,4% des parts) et l’Inde (9% des parts).
Evolution
: GPP (Groupement Professionnel Pétrolier)
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 85 HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
Evolution de l’activité gazière 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 18/17 Production commercialisée (milliers de m3) 147 348 125 263 126 934 111 848 491 159 511 393 4,1% Prix de vente moyen national (USD/m3) 0,1067 0,1060 0,1105 0,1180 0,1221 0,1103 -9,7% Source : DGH 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Volumes vendus (tonnes métriques) 151 850 155 870 162 633 163 883 630 786 634 236 0,5% dont Gasoil 106 518 111 031 115 322 117 082 440 131 449 953 2,2% Supercarburant 19 632 19 424 19 725 20 877 81 404 79 658 -2,1% Kérosène 7 035 7 235 7 823 7 861 32 858 29 954 -8,8% Source
commerce
produits pétroliers
du
des
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
Le raffinage
A fin décembre 2018, la raffinerie de pétrole a enregistré une baisse 4% du volume de brut traité, imputable aux arrêts techniques de l’outil de production. Ainsi, le volume de brut traité s’est établi à 779 951 tonnes métriques contre 812 611 tonnes métriques en 2017. Au cours d’année, les importations des produits pétroliers (gasoil, butane, essence et kérosène) réalisées par Sogara et Gabon Oil Marketing (GOM) ont atteint un volume de 408 157 tonnes métriques contre 254 432 tonnes un an auparavant, soit une augmentation de 60,4%, afin de combler le déficit et satisfaire la demande.
Evolution de l’activité de raffinage
Sur le plan commercial, les ventes des principaux produits pétroliers raffinés sur les marchés domestiques et extérieurs ont globalement régressé en 2018, à l’exception du turbine fuel 1 et du kérosène à l’export qui ont enregistré de très fortes hausses (respectivement + 276,9% et + 46,1%). Dans ce contexte, le chiffre d’affaires a progressé de 9,9% à 241,9 milliards de FCFA, en liaison avec la bonne tenue des exportations du kérosène et de turbine fuel 1 et la hausse des prix moyens sur le marché.
86 I YEARBOOK GABON : Rapport économique 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Total du brut traité (TM) 197 868 267 475 183 546 131 062 812 611 779 951 -4,0% Importations (TM) 81 712 65 469 107 886 153 090 254 432 408 157 60,4% Ventes de SOGARA 0 0 Butane (TM) 1 522 2 601 2 775 1 275 26 591 8 173 -69,3% Super (m3) 11 028 14 531 14 238 6 459 42 160 46 257 9,7% Pétrole lampant (m3) 2 995 522 2 333 2 523 22 198 8 372 -62,3% Turbine fuel 1 (m3) 6 815 7 483 15 083 13 297 17 009 42 678 150,9% Turbine fuel 1 Export (m3) 4 100 11 663 5 007 0 5 512 20 770 276,9% Gas-oil Moteur (m3) 65 351 91 570 68 437 38 641 323 180 263 999 -18,3% Kérosène export (TM) 14 230 10 781 0 0 17 124 25 011 46,1% Résidu atmosphérique export (TM) 87 166 154 813 114 793 62 245 459 470 419 018 -8,8% Chiffre d’affaires (millions FCFA) 50 596 80 164 69 546 41 571 220 022 241 877 9,9% Chiffre d’affaires intérieur 28 842 40 372 38 545 25 166 127 597 132 924 4,2% Chiffre d’affaires export 21 754 39 792 31 001 16 405 92 425 108 953 17,9%
Source : SOGARA
Plan de Relance de l’Economie 2017 – 2019 : Hydrocarbures et Pétrochimie
Bien que le Gabon soit dans une dynamique de diversification de son économie pour dépendre moins de la variation des cours du pétrole, le secteur des hydrocarbures reste un secteur moteur de croissance. « Carburant de l’émergence », ce secteur devra alors continuer son expansion et attirer de nouveaux investisseurs nationaux et internationaux, en particulier dans l’exploitation du gaz.
Le Gabon a ainsi mis en place une stratégie de promotion du secteur et notamment des potentialités du bassin sédimentaire gabonais en eaux profondes et très profondes, aux investisseurs internationaux. Le bassin sédimentaire en eaux profondes du Gabon se situe dans un continuum du Golfe de Guinée, où plusieurs découvertes importantes de gisements pétroliers exploitables ont été faites ces dernières années. Il est donc fort probable de faire de nouvelles découvertes de gisements exploitables. Cette perspective aura été suffisamment attractive pour convaincre plusieurs investisseurs de référence à s’engager au Gabon.
Plusieurs initiatives ont par ailleurs été initiées pour faire de Port-Gentil un véritable cluster pétrochimique à l’horizon 2025 qui dépend peu de l’évolution des cours du pétrole. Des négociations sont en cours avec des partenaires privés pour la création d’une Zone Economique.
Spéciale à l’Ile Mandji, plateforme logistique, pour le développement d’une filière pétrochimique.
De premiers investissements productifs sont en phase avancée de préparation, dont une unité de production d’engrais azotés composés et une nouvelle raffinerie de pétrole.
88 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
CHIFFRES CLÉS
Le Nouveau code sectoriel propose 5 types de contrats et un régime fiscal et douanier avantageux.
350 000 BARILS/JOUR
PRODUCTION MOYENNE
+ 2 MILLIARDS DE BARILS DE RÉSERVES PROUVÉES
10,97 MILLIONS DE TONNES
PRODUCTION NATIONALE (2016) + 10,9% HAUSSE DES EXPORTATIONS (2015)
5ème
PRODUCTEUR EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
1 200 000 TONNES
CAPACITÉ DE RAFFINAGE
Le Gabon ambitionne ainsi de développer à la fois l’exploitation offshore du pétrole et une filière pétrochimique nationale forte grâce à la production du gaz naturel.
Les perspectives de la filière dépendent de la redynamisation de l’exploration et de l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers. Le bassin sédimentaire en eaux profondes du Gabon se situe dans un continuum du Golfe de Guinée, où plusieurs découvertes importantes de gisements pétroliers exploitables ont été́ réalisées ces dernières années, notamment en République du Congo et en Angola. Il est à ce titre fort probable que des découvertes soient faites et débouchent sur de nouveaux gisements exploitables au Gabon également. Cette perspective aura été́ suffisamment attractive pour convaincre plusieurs nouveaux investisseurs de référence à s’engager au Gabon dès 2013. Ces nouveaux gisements, en offshore profonds, constitueraient une alternative aux gisements actuels, qui se situent pour la plupart sur le territoire terrestre.
Aussi, tout en favorisant l’exploitation offshore du pétrole, le Gouvernement soutiendra le développement de la production de gaz naturel et son usage industriel,
notamment dans la métallurgie, la pétrochimie et la production d’électricité́. L’exploitation du gaz viendrait renforcer l’écosystème d’activités du secteur des hydrocarbures, dans le cadre d’un cluster pétrochimique à Port-Gentil.
Le Gouvernement a travaillé́ étroitement avec les acteurs du secteur pour développer le contenu local dans les activités de sous-traitance des majors pétroliers et favoriser l’émergence de PME gabonaises fortes. Il prévoit notamment les mesures suivantes :
• Renforcement de la gouvernance (CA réguliers et Contrat d’Objectifs de Performance) et autonomisation financière accrue de Gabon Oil Company ;
• Promotion de l’investissement dans l’exploitation du gaz ;
• Promotion de l’investissement dans l’exploitation des produits dérives du pétrole et du gaz dans la ZERP de l’Ile Mandji ;
• Adoption de la stratégie nationale de développement de l’exploitation du gaz.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 89 HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
OPPORTUNITÉS
Projet 1
AMÉNAGEMENT D’UNE ZONE ÉCONOMIQUE À RÉGIME PRIVILÉGIÉ́ À L’ILE MANDJI
Mise en place d’une ZERP à l’Île Mandji d’une surface 950 hectares, permettant de structurer un pôle économique intégré dédié aux hydrocarbures et à la pétrochimie.
Aménagement de 380 hectares de zone résidentielle et de 412 hectares pour la création d’un village numérique
Construction de nouvelles installations portuaires et commerciales.
Zone industrielle (158 ha), Village numérique (412 ha), Zones résidentielles (380 ha)
Coûts : 805 Millions USD $
Construction d’une raffinerie de Pétrole
Capacité : 60 000 Barils/jours Production dédiée à l’export (70%)
Coûts : 2,3 Milliards de $
Octroi du permis d’exploration en offshore profond
247 000 Km2 de bassins sédimentaires
Plus de 2 milliards de Barils de réserves
LES ATOUTS DU PROJET
• Proximité des centres d’approvisionnement en hydrocarbures, phosphate et terres rares du Moyen-Ogooué (Mabounié)
• Proximité avec le nouvel aéroport international de Port-Gentil et le terminal pétrolier du Cap Lopez
ACTEURS DU SECTEUR :
Raffinerie : SOGARA
Entreposage : SGEPP
Distribution : ENGEN, PetroGabon, TOTAL Marketing
Production : 10 acteurs principaux en 2015
Projet 2
CONSTRUCTION D’UNE USINE D’ENGRAIS À PORT-GENTIL
Construction d’une usine d’engrais dans le cadre d’une Joint-Venture entre le Gabon (Société Equatoriale des Mines) et le Maroc (OCP, leader mondial dans la production de phosphate).
Production de 2 millions de tonnes d’engrais grâce à la mise en place :
- d’une unité de production d’ammoniaque et d’une unité de production d’engrais phosphatés au Gabon,
- d’unités de production d’acide phosphorique et d’engrais au Maroc.
Niveau d’avancement : En cours – Phase initiale : Accord-cadre entre le Maroc (OCP) et le Gabon (SEM).
Investissement total prévu : 2,3 milliards USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Disponibilité du gaz au Gabon pour la fabrication des engrais
• Accès privilégié au phosphate marocain
• Commercialisation des engrais au Gabon et en Afrique
PARTENAIRES CLÉS : Ministère du pétrole et des hydrocarbures ; Société équatoriale des Mines (SEM) ; Office Chérifien des Phosphates (OCP).
90 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
HYDROCARBURES - PÉTROCHIMIE
Projet 3
CONSTRUCTION D’UNE RAFFINERIE DE PÉTROLE
• Construction d’une raffinerie de pétrole d’une capacité de 60 000 barils/jours dans le cadre d’un PPP entre l’Etat et Samsung CT
• Production de GPL, gasoil, diesel, jet, fuel et pétrole raffiné dédiée à l’export à hauteur de 70%.
• BOT après 20 ans
LES ATOUTS DU PROJET
• Approvisionnement garanti du pétrole brut pour la raffinerie
• Droit de priorité pour l’approvisionnement des produits pétroliers sur le marché local
PARTENAIRES CLÉS : Ministère du pétrole et des hydrocarbures ; Banque Mondiale, Banque africaine de développement, Korea Eximbank, GOC, Ksure.
Projet 4
OCTROI DE PERMIS D’EXPLORATION EN OFFSHORE PROFOND
Appel d’offres pour l’attribution de permis d’exploration en offshore profond et très profond au large du Gabon Niveau d’avancement : Appel d’offres à lancer
LES ATOUTS DU PROJET
• Droit de priorité pour toutes les découvertes de pétrole
PARTENAIRE CLÉ : Ministère du pétrole et des hydrocarbures
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 91
Ce code a ceci de particulier qu’il consacre une attractivité et une stabilité d’un point de vue fiscal (…). Il met également l’accent sur les questions liées à la responsabilité sociale des entreprises en même temps qu’il refixe l’environnement comme étant une ligne rouge infranchissable.
Extrait du discours de Tony Ondo Mba, Ministre en charge des Mines et des Ressources hydrauliques, le 2 août 2019, lors de la présentation des enjeux du nouveau Code minier
92 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Mines
Le secteur minier au Gabon est principalement centré sur l’exploitation du manganèse. Le secteur représente aujourd’hui 6% du PIB, 6% des exportations du pays et 3% environ de l‘emploi privé. Outre le manganèse et l’or, le minerai de fer, figure parmi les ressources naturelles stratégiques du Gabon, alors que le sous-sol renfermerait aussi des métaux comme le niobium, des terres rares, de l’uranium, du cuivre, du zinc.
Les mines : priorité au manganèse et à l’or
Le Gabon dispose d’un sous-sol très riche en ressources minérales avec plus de 900 indices miniers dont les plus importants sont le manganèse (réserves d’environ 250 millions de tonne), le fer (réserves de plus de 1 milliard de tonne), l’or et les terres rares. Toutefois, la filière des mines, reposant essentiellement sur l’exploitation du manganèse, contribue faiblement à l’économie gabonaise avec 6% du PIB. Le Gabon veut porter la part du secteur minier dans son PIB de 6% à 10% dans les deux ans.
Dans l’optique de faire de cette filière un pilier majeur de son économie, le Gabon a défini deux orientations stratégiques : l’optimisation de la valeur ajoutée par la transformation locale et la diversification de l’exploitation des minerais. Le Gabon s’est engagé dans une série d’investissements ayant permis la construction d’un barrage hydroélectrique destiné à approvisionner en énergie deux usines de transformation de manganèse qui ont vu le jour en 2014 et qui transforment, à ce jour, 10% de la production annuelle du Gabon. Aussi, le pays a renforcé la gouvernance de sa filière des mines notamment par la révision du code minier rendant le cadre
des affaires plus attractif aux investisseurs. Le Gabon compte poursuivre cette dynamique afin de développer cette filière grâce à la diversification de l’exploitation minière et la transformation locale. Mis à part le manganèse, de nombreuses richesses minières sont à exploiter :
• Fer : Le gouvernement va développer les gisements de Bélinga et Baniaka avec des réserves estimées à 1 milliard de tonnes.
• Or : Le Gabon produit officiellement une tonne d’or par an, mais, environ 4 tonnes d’or sortent illégalement du pays chaque année. Les réserves sont estimées entre
94 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
MINES
30 et 50 tonnes et des gisements primaires faciles à extraire ont été découverts lors d’explorations récentes. En plus de la construction d’une usine au sein de la zone économique spéciale de Nkok, un audit actuellement en cours permettra de réorganiser cette filière stratégique pour le gouvernement.
• Diamant : La production de diamants de qualité est essentiellement concentrée dans trois provinces : Ngounié à Makongonio, Woleu-Ntem à Mitzic et l’Ogooué-Ivindo à Makokou. L’adhésion du Gabon au Processus de Kimberley a pour intérêt économique de formaliser les exploitations minières artisanales et à petite échelle.
• Niobium : Réserves estimées à 300 tonnes. Indispensable à la sidérurgie mondiale et à l’industrie de pointe. Le gisement polymétallique de Mabounié, situé à 50 km de Lambaréné, est un réservoir de classe mondiale, de par sa composition et par le volume des réserves des minerais que l’on y trouve notamment, le Niobium, le tantale, les terres rares, l’uranium, auxquels s’ajoutent les phosphates.
• Phosphate : Réserves estimées à 140 millions de tonnes.
• Terres rares : Réserves estimées à 50 millions de tonnes.
• Plomb - zinc : Réserves estimées à 6 600 tonnes. Kroussou a un potentiel de plusieurs grands systèmes de minerai de zinc-plomb à haute teneur de sulfures. Outre l’adoption par le Parlement en décembre 2018 de la nouvelle loi minière du pays, la réforme permettra d’attirer davantage d’investissements directs étrangers, et de capter plus d’accompagnements de la part des bailleurs de fonds. Le Gabon mise aussi sur le regroupement en coopératives des producteurs d’or et de diamants dans l’exercice 2019 contribuant ainsi à l’amélioration du PIB du secteur minier de manière globale.
Evolution de l’activité de transformation de
L’industrie minière
En 2018, le Complexe Métallurgique de Moanda (CMM) a affiché des résultats en forte hausse. En effet, la production totale s’est accrue de 78,2%, se situant à 49 934 tonnes en liaison avec les bons résultats du Silico-manganèse dont la production a presque doublé en 2018 et le manganèse métal avec une hausse 36,6%.
Parallèlement, le chiffre d’affaires s’est amélioré de 68,7% à 32,7 milliards de francs sous l’effet de la bonne tenue des quantités vendues (+ 73,1%) au cours de la période sousrevue.
Au niveau de l’emploi, les effectifs ont diminué de 2,7% à 425 agents, représentant une masse salariale de 9,4 milliards de francs CFA.
Le manganèse
Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse avec 25% de la demande mondiale. Il dispose de nombreux gisements encore inexploités, notamment à Okondja dans le Haut Ogooué, ou encore à Ndjolé dans le Moyen Ogooué. Le Gabon dispose d’un minerai très compétitif par sa qualité, le classant parmi les meilleurs du monde. La découverte d’un nouveau gisement dont les réserves sont estimées à 60 millions de tonnes dans le SudEst du pays.
Le manganèse vit actuellement une reprise sur le plan des cours et de la production nationale. La compagnie historique Comilog extrait 90% du manganèse issu du sous-sol gabonais (environ 4 Mt), assure une première transformation et a ouvert en juin dernier le complexe métallurgique de Moanda pour la production de manganèse
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 95
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production (en tonnes) 13 169 11 789 10 700 14 276 27 925 49 934 78,8% Silico Manganèse (SiMn) 11 434 9 368 9 172 11 060 21 474 41 034 91,1% Manganèse Métal (Mn Métal) 1 735 2 421 1 528 3 216 6 451 8 900 38,0% Ventes d’alliages (en tonnes) 6 108 11 831 11 215 15 531 25 821 44 685 73,1% Silico Manganèse (SiMn) 4 658 9 633 9 711 11 925 19 465 35 927 84,6% Manganèse Métal (Mn Métal) 1 450 2 198 1 504 3 606 6 356 8 758 37,8% Chiffre d’affaires (en milliards de FCFA) 3 958 9 007 7 847 11 852 19 359 32 664 68,7% Effectifs (nombre d’agents permanents) 432 432 430 425 437 425 -2,7% Masse salariale (en millions de FCFA) 1 909 5 096 7 205 9 369 7 237 9 369 29,5% Source : Complexe Métallurgique de Moanda (CMM)
manganèse MINES
métal électrolytique et de silico-manganèse utilisés dans la production d’acier. Elle travaille sur un projet devant arriver à terme en 2022 permettant une augmentation de la production de plus de 30%. De nouveaux équipements ont été achetés et livrés récemment à la Comilog, pour réaliser, dès 2019, une augmentation de production à 440 000 tonnes. La transformation locale du manganèse représente un atout majeur.
Le projet d’exploitation de manganèse d’Okondja a démarré en janvier 2019 avec, à la clé, la création de 350 emplois directs et 400 emplois indirects. La mine d’Okondja, intègre la concession minière dénommée « Manganèse de Franceville » d’une durée de 25 ans renouvelable, sur une superficie de 835 km2. Elle comprend 14 plateaux dont Biniomi et Bordeaux, les plus connus avec des réserves “Jorc” estimées à 33 millions de tonnes de minerai. Exploité par la société Nouvelle Gabon Mining (NGM), le site d’Okondja pourrait produire au moins 250 000 tonnes pendant les deux premières années avant d’être portée à 1 million de tonnes à la troisième année de son développement. Avec l’entrée en production de ce gisement, le Gabon ambitionne de devenir le premier producteur mondial de manganèse en 2019.
La production mondiale d’acier au carbone, principal débouché du manganèse, a atteint un nouveau record historique en 2018 à 1 802 Mt, en hausse de 4,4% par rapport à 2017. Cette croissance a été soutenue non seulement par la demande en Chine (+ 6,6%), qui représente environ 52% de la production mondiale, mais également par la demande indienne (+ 4,9%) et de l’Amérique du Nord (+ 4,1%). La demande chinoise a été tirée par de nouvelles réglementations favorisant les nuances d’acier de meilleure qualité qui nécessitent davantage de manganèse.
Dans ce contexte favorable, la production nationale de minerai et d’agglomérés de manganèse a atteint 5,3 millions de tonnes en 2018 en progression de 6,8%, en raison des
Evolution
bonnes performances de Comilog (nouveau record de production de minerai à 4,2 Mt en 2018) et de la montée en puissance de Gabon Mining qui a accru sa production de plus de 30%. Il faut noter que le transport de la production vers les ports minéraliers a été ralenti par sept déraillements sur l’année dont deux concernant des trains Comilog.
Les difficultés d’évacuation expliquent la faible progression des exportations qui croissent de 2,8%. Les ventes quant à elles ont augmenté 5%, tirées par la fermeté de la demande mondiale, notamment les achats de la Chine, l’Europe et l’Inde. Corrélativement, le chiffre d’affaires a augmenté de 14,6% pour atteindre 789,2 milliards de FCFA en 2018 contre 688,9 milliards en 2017, aidé par des niveaux de prix très rémunérateurs. En effet, le prix moyen du minerai de manganèse CIF Chine 44% s’est maintenu à un niveau élevé à 7,1612 USD/dmtu sur l’année, en hausse de 20% par rapport à 2017.
Concernant l’emploi, les effectifs ont augmenté de 2,5% à 1 977 employés pour une masse salariale de 47,2 milliards de FCFA.
96 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
MINES (en tonnes) 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production 1 034 642 1 427 816 1 470 095 1 326 132 4 925 558 5 258 685 6,8% Exportations 1 029 812 1 326 109 1 189 125 1 654 688 5 057 740 5 199 735 2,8% Ventes 1 068 956 1 356 364 1 195 142 1 685 326 5 052 112 5 305 789 5,0% Chiffre d’affaires (millions FCFA) 151 020 211 678 193 397 233 177 688 988 789 273 14,6% Effectifs (agents permanents) 1 891 1 940 1 996 1 977 1 929 1 977 2,5% Masse salariale (millions FCFA) 12 293 10 271 10 366 14 260 50 285 47 190 -6,2% Sources : Comilog, CICMHZ, Nouvelle Gabon Mining
de l’activité de transformation de manganèse
Plan de Relance de l’Economie 2017 – 2019 : Renforcer la compétitivité des filières minières
Le Gabon dispose d’un sous-sol riche en ressources minérales (manganèse, fer, or, phosphate, potasse, uranium, niobium, tantale, terres rares etc.).
Pourtant, jusqu’en 2009, le secteur minier reposait essentiellement sur l’exploitation du manganèse et contribuait faiblement à l’économie (4% du PIB, 1,3% des recettes budgétaires hors pétrole, 1 500 emplois formels).
Le PSGE a marqué́ une nouvelle ambition : faire du secteur minier et métallurgique un pilier majeur de l’économie gabonaise, en diversifiant l’exploitation des minerais (fer, or, phosphate, terres rares, matériaux de construction, en plus du manganèse) et en améliorant la valeur ajoutée du secteur par la transformation locale.
L’objectif est, d’une part, de tripler d’ici 2020, la valeur ajoutée de la filière, en valorisant localement 35% de la production de minerai de manganèse et d’autre part, de
créer un grand pôle économique dans la zone de Moanda –Franceville, pourvoyeur de 30 000 emplois.
Un nouveau Code Minier plus attractif et qui préserve mieux les intérêts Gabonais a été́ mis en place en 2015, qui marque une évolution majeure dans la réglementation du secteur. Ce nouveau code minier permet notamment des avancées en matière de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion des activités minières. Il introduit une fiscalité́ plus flexible en phase d’exploitation et la promotion des PME et PMI à travers une règle de préférence nationale. Deux projets de rang mondial ont été́ initiés et doivent être parachevés : Belinga et Maboumines. Belinga est l’un des rares gisements de fer à haute teneur de classe mondiale connus, non encore exploité.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 97 MINES
CHIFFRES CLÉS
+6,5% CROISSANCE DU SECTEUR 3% EMPLOI
2ème PRODUCTEUR MONDIAL DE MANGANÈSE
900 SITES MINIERS POTENTIELS +36,5% PRODUCTION DE L’OR
+ de 2 MILLIARDS DE TONNE RÉSERVES DE FER (TENEUR 60%)
L’Etat a contracté une assistance technique pour caractériser le potentiel minier et économique du site, afin de négocier au mieux, avec des opérateurs de rang mondial, la coexploitation de ce gisement miniers, dans un plan d’affaire et un cahier des charges environnementales et sociales qui correspondent aux priorités stratégiques du Gabon. L’exploitation du gisement de Bélinga doit permettre de développer une industrie métallurgique compétitive dans la production de pellets de fer. Des milliers d’emplois seront ainsi créés dans la province rurale de l’Ogooué-Ivindo. Maboumines s’annonce comme un projet minier de classe mondiale dans la valorisation des terres rares. Le gisement polymétallique de Mabounié, situé à une quarantaine de kilomètres de Lambaréné́, est richement doté mais présente des contraintes techniques et financières fortes pour arriver à une valorisation durable. Fruit d’un partenariat entre l’Etat Gabonais et le groupe ERAMET, ce projet d’ampleur, est aujourd’hui dans une phase initiale de développement. De nouveaux investisseurs pourraient y être associés.
Le Gouvernement entend dynamiser l’exploration minière et améliorer l’intensité́ capitalistique des opérateurs dans l’extraction de l’or alluvionnaire, qui dispose d’un potentiel important encore sous- valorisé. Une promotion active des investissements sera menée pour la transformation locale
du manganèse, afin d’atteindre l’objectif fixé par le PSGE de 30% de transformation de la ressource nationale produite annuellement.
A cette fin, le Gouvernement est attaché au développement des mines sur le territoire et entend mettre en œuvre les mesures suivantes :
• Mise en ligne du cadastre minier ;
• Promotion de l’investissement dans la transformation locale du manganèse afin de renforcer le cluster de MoandaFranceville ;
• Promotion de l’investissement dans l’exploitation de l’or alluvionnaire ;
• Renforcement de la gouvernance (CA réguliers et Contrat d’Objectifs de Performance) et autonomisation financière accrue de la SEM ; Signature d’un protocole d’accord entre la SEM et l’entreprise australienne Core Mining pour l’évacuation de sa production de la mine de fer d’Avouma (Congo) par le Gabon (terminal minéralier d’Owendo) ;
• Attribution à la SEM des permis d’exploration du gisement d’or de Minkébé et de fer de Bélinga, en vue de la finalisation des travaux d’exploration (potentiel PPP avec des investisseurs privés qui apporteraient les fonds nécessaires à ces travaux) ;
• Recapitalisation avec l’apport de nouveaux investisseurs du projet Maboumine ;
• Attribution à la SEM des permis d’exploration du gisement d’or de Minkébé et de fer de Bélinga, en vue de la finalisation des travaux d’exploration (potentiel PPP avec des investisseurs privés qui apporteraient les fonds nécessaires à ces travaux) ;
• Recapitalisation avec l’apport de nouveaux investisseurs du projet Maboumine.
98 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
MINES
Représentant général du Groupe Eramet au Gabon depuis novembre 2018, Bruno Faour dévoile la stratégie des deux filiales locales, la Comilog et la Setrag, comptant pas moins de 3 000 employés, et ce, en partenariat avec l’Etat gabonais depuis 30 ans.
Quel est l’enjeu économique pour le groupe Eramet de sa filiale Comilog ?
L’activité manganèse est clef, à la fois dans les équilibres financiers du Groupe, mais aussi dans sa stratégie de développement. Comilog est le deuxième producteur mondial de manganèse à haute teneur. Nous comptons sur le partenariat avec l’Etat pour lancer une nouvelle phase de développement qui fera passer la production actuelle de 4,3 millions de tonnes à un objectif à 7 millions de tonnes à l’horizon 2023 à travers deux investissements complémentaires, l’un de l’ordre de 600 millions d’euros pour augmenter la capacité de Comilog, l’autre porté par Setrag à hauteur de 400 millions d’euros. Les deux se feront avec la participation de l’Etat gabonais qui est à la fois force publique, avec des clauses de concession, et co-actionnaire pour Comilog. Le Groupe Eramet a noué avec le Gabon un partenariat stratégique solide illustré récemment par la construction du barrage hydroélectrique de Grand Poubarra permettant la construction des deux usines métallurgiques et le PPP pour la création de l’Ecole des Mines et de la Métallurgie de Moanda.
Le projet Comilog 2020 se fera avec l’Etat actionnaire mais également avec l’Etat concessionnaire car nous devrons renégocier certaines conditions. Ce projet qui arrivera à terme en 2022 augmentera la production de plus de 30%. Il vise à définir comment compenser au mieux le déclin naturel du gisement de Bangombé et la réhabilitation complète de la rivière Moulili en gérant la transition de l’exploitation du minerai de manganèse du plateau de Bangombé vers
celui d’Okouma, tout en augmentant la production. Nous déploierons une politique RSE encore plus soutenue, nous nous attachons déjà à former la main d’œuvre locale : 98% de notre personnel est Gabonais (80% pour les cadres).
Que pensez-vous des réformes récentes visant à rendre davantage attractif le secteur minier ?
L’Adoption d’un nouveau code minier, tenant compte de l’évolution du secteur et des préoccupations des opérateurs, n’est pas une mauvaise chose. Nous allons engager des discussions pour aménager notre convention. Il comporte de bonnes évolutions, il y a une volonté de simplification administrative, de clarifier le cadre fiscal, de prendre en compte des objectifs de RSE. Le point faible du projet reste des éléments imprécis telle la stabilité fiscale or, les opérateurs miniers ont besoin d’être rassurés car nous évoluons dans un monde volatile. Nous sommes dans des métiers longs et avons besoin de stabilité et de visibilité. Ces éléments sont également primordiaux pour les bailleurs de fonds internationaux finançant nos projets. Quant aux nouveaux investisseurs, ce genre de questionnement peut les dissuader. Quelques améliorations pourraient donc être apportées à ce nouveau code pour les rassurer.
Quel est votre engagement sociétal ?
Notre engagement sociétal prend plusieurs formes : dans les domaines de la santé avec l’hôpital de Moanda et les dispensaires Setrag, dans l’éducation avec un groupe scolaire, allant du primaire au lycée, à Moanda, avec l’Ecole des Mines, les subventions et le transport d’élèves vers les écoles le long du chemin de fer, le centre de formation Setrag à Franceville. Nous finançons des activités sportives dont une équipe professionnelle de football Mangasport. Setrag approvisionne en eau et électricité des villages sur les 650 kilomètres de voie ferrée. Nous sommes également très actifs en matière de préservation de l’environnement avec la réhabilitation des zones exploitées et de la rivière Moulili. Quant à la biodiversité, nous finançons entièrement, à travers la Sodépal, le parc animalier de la Lékédi qui accueille des grands primates.
Nous négocions un plan RSE avec les bailleurs de fonds du projet Comilog 2020, comme nous l’avions fait précédemment pour la Setrag. Pour développer l’entreprenariat, nous étudions parallèlement un partenariat avec d’autres écoles afin de développer des activités indépendantes de celles de la mine telle que l’agriculture. Enfin, nous avons organisé un café numérique à Libreville avec des start-uppeurs gabonais pour leur permettre de tester chez nous leurs projets.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 99 INTERVIEW
OPPORTUNITÉS
Le Gabon s’est engagé dans une série d’investissements qui a permis la construction d’un barrage hydroélectrique destiné à approvisionner en énergie ses deux usines de transformation de manganèse grâce à un PPP entre Eramet et l’Etat Gabonais et qui transforment à ce jour 10% de la production annuelle du Gabon. Aussi, le pays a renforcé la gouvernance de sa filière des mines notamment par l’adoption d’un nouveau code minier plus moderne et plus attractif pour les investisseurs. Le Gabon compte poursuivre cette dynamique afin de développer cette filière grâce à la diversification de l’exploitation minière et la transformation locale.
Projet 1
PROJET MABOUMINES (TERRES RARES)
Projet Maboumines (Terres rares)
Maboumines est un projet minier de classe mondiale dans la valorisation des terres rares. Fruit d’un partenariat entre l’Etat Gabonais et le groupe ERAMET, ce projet d’ampleur, est aujourd’hui dans une phase initiale de développement. De nouveaux investisseurs pourraient y être associés.
Niveau d’avancement : En cours – Phase initiale : recherche de financement
Investissement total prévu : 3,4 milliards USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Réserves importantes de phosphates (20,5 millions de tonnes), de terres rares (3,4 millions de tonnes), de Niobium (2,6 millions de tonnes)
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Mines ; ERAMET.
Projet 2
EXPLOITATION DU GISEMENT DE MILINGUI (Fer)
• Exploitation du Gisement de fer de Milingui situé à proximité de Tchibanga
• Travaux d’exploration complémentaire, études de faisabilité et études des infrastructures (rail, port à Mayumba) à réaliser
• Possibilité de démarrer une production de 2-4 Mt/ an
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 75 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Teneur de Fer entre 37-45% sur le site ;
• Tonnage : 150 millions de tonnes dans les couches minéralisées ;
• Possibilité de démarrer avec une production de 2-4 Mt/ an ;
• Potentielle découverte de 200 à 500 millions de tonnes de minerais de fer grâce à la poursuite des travaux d’exploration ;
• Existence d’importantes infrastructures de transports (quai minéralier, et la route Tchibanga-Mayumba) facilitant l’exportation du Fer.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Mines ; ERAMET.
100 I YEARBOOK GABON : Rapport économique MINES
Projet 3
EXPLOITATION DU GITE DE MINKEBE (Or)
Exploitation du Gite de Minkebe qui nécessitera au préalable la réalisation des travaux de prospection tactique, d’évaluation de la ressource et d’études socio-économiques.
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 12 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Présence de nombreux indices d’or alluvionnaires sur le site
• Appui de l’État dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel
PARTENAIRE CLÉ : Ministère des Mines
Projet 4
EXPLOITATION DU GITE DE BARYTINE DE DOUKEKI
• Exploitation du gîte de barytine de Dourekiki à proximité de Tchibanga (25 Ha).
• Etudes de marché à réaliser pour évaluer la demande régionale et internationale de Barytine.
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser Investissement total prévu : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
LES ATOUTS DU PROJET
• Importantes réserves de plus de 1,2 Million de tonnes de concentré de barytine récupérable avec une teneur moyenne tout-venant de 46% de BaSO4 et dont une à 65% représentant la moitié des réserves ;
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRE CLÉ : Ministère des Mines
Projet 5
PROJET DE LEVÉE GÉOPHYSIQUE AÉROPORTÉ́
Faire un levé aéroporté régional à haute résolution sur les zones de Nkol, Okanda- Offoué, Ikoy-Ikobé , BelingaBatouala-Minkébé, Monts de Cristal et les socles Francevilien et du bassin côtier, afin de générer directement des cibles devant faire l’objet de sondage et autres études de développement.
Niveau d’avancement : Non démarré - Recherche de partenaires
Investissement total prévu : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
LES ATOUTS DU PROJET
• Les résultats des travaux donneront lieu à des attributions des droits miniers pour lesquels l’investisseur aura le plein droit de priorité ;
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRE CLÉ : Ministère des Mines
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 101 MINES
Extrait du discours du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, à l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de la mort du deuxième Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, le 8 juin 2019
102 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Diversifier les modèles économiques pour favoriser la création d’emplois, toujours plus nombreux et de qualité.
Banques et Assurances
Le secteur bancaire gabonais permet une circulation facile des capitaux grâce à la présence de différents acteurs économiques spécialisés dans ce domaine. Classé 4ème marché des assurances de la Conférence interafricaine des Marchés d’Assurance (CIMA) en 2018, le marché gabonais de l’assurance connaît actuellement une baisse d’activité.
La situation du système bancaire : Des financements pour l’économie
Le paysage bancaire gabonais compte dix banques agréées par la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) qui, elle-même, est rattachée à la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC).
Filiale de grands groupes panafricains pour la plupart, les banques établies au Gabon se partagent un marché de 1,6 millions d’habitants où 30% de la population est bancarisée. Dans l’espace communautaire, ce niveau d’accès aux services financiers, bien qu’il soit en deçà de certains seuils observés dans les économies dynamiques, reste de loin le plus élevé de la CEMAC. Malgré une hausse de 10% du total bilan des banques gabonaises, la fragilité des bilans de certaines institutions, freine la croissance du crédit. Ainsi, en décembre 2018, le Fonds monétaire international (FMI) a souligné qu’il était nécessaire d’accélérer la liquidation des trois banques en difficulté et de s’attaquer promptement au niveau excessif
des prêts improductifs afin de renforcer le secteur bancaire et d’encourager le crédit au secteur privé. Le FMI a demandé à l’Etat de vendre ses actions au sein de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG). La vente par l’actionnaire de référence, la banque française BNP Paribas, de 41% des parts qu’elle détenait dans le capital de la BICIG, avait abouti à faire du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), une entité publique, l’actionnaire majoritaire de la banque. Le Gabon qui enregistre un développement sans précédent de son secteur du numérique n’est pas en reste quant à la bancarisation à travers le « mobile banking » ou « finance mobile », synonyme d’inclusion financière. Sa simplicité
104 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BANQUES
d’utilisation en fait une solution alternative pour l’accès des populations les plus fragiles aux services financiers de base, en simplifiant la vie quotidienne de milliers de citadins en facilitant le paiement des factures courantes. La valeur totale des transactions sur le « mobile banking » a connu au Gabon, une progression fulgurante en très peu de temps.
Fin mai 2019, le chef de l’Etat a exhorté les groupes bancaires -notamment la BGFIBank, leader du secteur bancaire en Afrique centrale - d’accompagner les PME et les grandes entreprises gabonaises, principales pourvoyeuses d’emplois. La hausse des crédits accordés aux entreprises privées en 2018 est le signe de la confiance retrouvée dans
BANQUES
les perspectives économiques du pays. Mais, si les banques accordent leurs faveurs aux administrations publiques et au secteur privé, ce n’est pas le cas pour les entreprises publiques. En 2018, leurs crédits se sont contractés de 50,4% à 14 milliards de francs CFA.
L’analyse bilancielle
Au 31 décembre 2018, le total agrégé des bilans des banques a progressé de 10,8% à 2 433,8 milliards de FCFA contre 2 196,2 milliards un an plus tôt. Cette évolution est essentiellement liée à la hausse des dépôts de la clientèle (+ 11,5% à 2 071,9 milliards de FCFA à la fin de l’année 2018) et à une hausse des capitaux permanents (+ 12%).
Evolution de la situation bilancielle (en milliards de FCFA)
Sources : COBAC / DGEPF
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 105 Crédits distribués 31/12/2016 31/12/2017 31/12/2018 2017/2018 Dépots de la clientèle 2 073,8 1 857,9 2 071,9 11,5% Crédits bruts 1 792,6 1633,2 1 695,4 3,8% Créances en souffrance 174,0 208,5 289,8 39,0% Provision pour dépréciation des comptes de la clientèle 104,6 135,3 153,3 13,3% Crédits nets 1 688,0 1 497,9 1 542,1 3,0% Capitaux permanents 325,8 285,4 319,6 12,0% Valeurs immobilisées 208,3 180,0 191,2 6,2% Autres postes nets 10,2 52,9 42,3 -20,0% Excédent / déficit de trésorerie 513,4 518,3 700,6 35,2% Total du bilan 2 409,8 2 196,2 2 433,8 10,8%
Aussi, le taux de couverture des crédits par les dépôts s’est amélioré, passant de 124% au 31 décembre 2017 à 134,4% en décembre 2018. Par ailleurs, les créances en souffrance ont progressé de 39% à 289,8 milliards de FCFA à fin décembre 2018.
Les opérations avec la clientèle
Les ressources collectées
Les ressources collectées par le secteur bancaire gabonais se sont consolidées de 11,5% à 2 071,9 milliards de FCFA en 2018, tirées par les augmentations simultanées des dépôts à vue et à terme.
Les ressources à vue ont enregistré une augmentation de 14,7% à 1 271,7 milliards de FCFA, essentiellement liée à la hausse conjointe des dépôts des entreprises privées (+ 12,7%) et des dépôts non ventilés (+ 18,2%). Les ressources à vue ont représenté 61,4% du total des dépôts contre 59,7% à la même période l’année précédente.
Les ressources à terme collectées auprès de la clientèle, essentiellement constituées des comptes à terme et des comptes de dépôts à régime spécial (bons de caisse) se sont établies à 693,8 milliards de FCFA en décembre 2018 contre 659,6 milliards en décembre 2017, soit une hausse de 5,2%. Ces ressources ont représenté 33,5% du total des dépôts collectés. A fin décembre, les dépôts publics ont baissé de 41,9% à 103,1 milliards de FCFA. Ces dépôts ont représenté 5% du total des dépôts collectés contre 9,5% à la fin décembre 2017. Par contre, les dépôts du secteur privé non financier se sont consolidés de 12,7% à 1 743,7 milliards de FCFA au cours de la période sous-revue.
Les crédits distribués Au 31 décembre 2018, les crédits bruts distribués ont augmenté de 3,8% à 1 695,4 milliards de FCFA contre 1 633,2 milliards un an auparavant, impactés essentiellement par la hausse des crédits au secteur privé.
106 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BANQUES
BANQUES
Evolution des ressources par type de compte (en milliards de FCFA)
Evolution des dépôts par type de déposants (en milliards de FCFA)
En glissement annuel, les crédits octroyés au secteur privé se sont raffermis de + 5,9% à 1 113,8 milliards de FCFA en décembre 2018. Ils ont représenté 65,7% du total des crédits contre 64,4% en décembre 2017. Les crédits octroyés aux administrations publiques se sont confortés de 6,4% à 491,2 milliards de FCFA à la fin du quatrième trimestre 2018. Ceux-ci ont représenté 29% de l’ensemble des crédits bruts distribués.
Les crédits consentis aux entreprises publiques qui ont représenté 1,7% du total des crédits bruts, ont régressé de 50,4% à 14 milliards de FCFA à la fin de l’année 2018 contre 28,2 milliards un an auparavant.
Enfin, on note une hausse des opérations de crédit-bail dont l’encours s’élève à 15,8 milliards de FCFA en décembre 2018 contre 11 milliards un an plus tôt.
Evolution des crédits bruts par type de bénéficiaires (en milliards de FCFA)
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 107 Crédits distribués 31/12/2016 31/12/2017 31/12/2018 2018/2017 Crédits à l’Etat 577,5 461,5 491,2 6,4% Crédits aux entreprises publiques 42,0 28,2 14,0 -50,4% Crédits au secteur privé 1 085,6 1 051,6 1 113,8 5,9% Crédits aux non-résidents 63,6 58,9 39,6 -32,8% Encours financier des opérations de crédit-bail 3,9 11,0 15,8 43,6% Autres créances 20,0 22,0 21,0 -4,5% Total crédits bruts 1 792,6 1 633,2 1 695,4 3,8% Sources : COBAC / DGEPFS
Dépôts de la clientèle 31/12/2016 31/12/2017 31/12/2018 2017/2018 Dépôts publics 300,5 177,4 103,1 -41,9% Dépôts des entreprises publiques 51,2 22,5 71,2Dépôts privés 1581 1547 1743,7 12,7% Dépôts des non-résidents 70,8 21 47,5Dépôts non ventilés 70,3 90 106,4 18,2% Total des dépots 2 073,8 1 857,9 2 071,9 11,5% Sources : COBAC/ DGEPF
Types de comptes 31/12/2016 31/12/2017 31/12/2018 2017/2018 Comptes à vue 1 266,8 1 108,3 1 271,7 14,7% Comptes à terme 716,6 640,8 672,7 5,0% Comptes de dépôts à régime spécial 20,2 18,8 21,1 12,2% Autres comptes 60,3 78,2 90,2 15,3% Dettes rattachées 9,9 11,8 16,2 37,3% Total des dépôts 2 073,8 1 857,9 2 071,9 11,5% Sources : COBAC / DGEPF
L’activité d’intermédiation des établissements de microfinance (EMF) a enregistré des résultats mitigés au cours des douze mois de l’année 2018. Toutefois, en dehors de la configuration du secteur, les données ci-dessous n’intègrent pas CFEC et CECAG, en pleine restructuration.
La configuration du secteur
Au 31 décembre 2018, l’offre de services financiers de proximité est assurée par 14 EMF (comme en décembre 2017) dont cinq (5) coopératives d’épargne et de crédit et neuf (9) sociétés anonymes. Cette répartition consacre toujours, le contrôle du secteur par les sociétés anonymes, qui collectent l’épargne et accorde des crédits aux tiers.
La clientèle des EMF
Le nombre d’agences et points de vente est passé de 67à 69, soit 2 agences nouvellement créées. Cette évolution traduit la volonté des opérateurs de se rapprocher des populations cibles. Toutefois, les activités sont majoritairement concentrées à Libreville avec 48 agences.
effectifs Décembre 2016 Décembre 2017 Décembre 2018 BANQUES Structure du secteur Indicateurs Décembre 2017 Décembre 2018 Variation en % Nombre d’EMF 14 14 0 Nombre d’agences 67 69 2 Sources : EMF/Cellule Microfinance
Bien que le nombre d’EMF agréés soit resté stable, le nombre de clients ayant eu recours aux services des EMF a augmenté de 17% durant la période, passant de 165 778 clients en décembre 2017 à 194 196 en décembre 2018. Cette « clientèle » provient à 92% des EMF FINAM, LOXIA, EDG et Express-Union.
108 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
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Décembre 2016 Décembre 2017 Décembre 2018
Par contre au niveau des effectifs globaux, on observe une quasi stabilité (0,83%).
effectifs
effectifs
151 151 usagers
165 778 usagers
194 196 usagers
La situation des établissements financiers
Les capitaux propres et intermédiation financière
BANQUES
Les fonds propres
Les fonds propres des EMF établis à 5,68 milliards à fin décembre 2018 ont augmenté de 24%, suite à l’augmentation du capital de certains EMF de deuxième catégorie.
Les activités d’intermédiation financière
L’encours des dépôts s’élève à 60,43 milliards de FCFA, en hausse de 74,30% par rapport à décembre 2017, grâce à l’établissement du nouveau climat de confiance entre la clientèle et les EMF.
En revanche, les crédits distribués se sont appréciés de 54,30%, suite aux nouveaux engagements contractés par les ménages. La structure des taux d’intérêts est restée identique par rapport à ce qu’elle était en décembre 2017 et cela malgré une concurrence vive. Ils oscillent entre 1,5% et 7% par mois pour les intérêts débiteurs (14% l’an pour les fonctionnaires) et entre 4 et 7% par an pour les intérêts créditeurs.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 109
Encours de dépôts 36,3 30,44 60,43 29,8 34,67 46,97 Encours de crédits Décembre 2016 Décembre 2017 Décembre 2018 50 000 100 000 150 000 200 000 Décembre 2016 Décembre 2017 Décembre 2018 Usagers Usagers Usagers Evolution des ressources et des emplois en milliards de FCFA décembre 2017 décembre 2018 Variation en % Fonds propres 4,58 5,68 24 Encours de dépôts 34,67 60,43 74,30 Encours de crédits 30,44 46,97 54,30 Source : EMF/Cellule Microfinance
Interview de Léandre Bouanza Mombo, Directeur général de BGFIBourse, l’une des branches du BGFI Investment Banking (BIB) depuis une fusion opérationnelle intervenue en 2014 avec BGFICapital.
Quels sont vos principaux domaines d’expertise ?
Nous exerçons des activités de banque d’affaires : interventions sur les marchés des capitaux (actions, obligations, syndications de crédits), interventions sur les activités d’Asset Management (gestion d’actifs) et interventions sur les activités de conseils stratégiques et financiers (recouvrant les opérations de restructurations de Haut de bilan, les fusions acquisitions, la recherche et l’intelligence économique). Cela nécessite des compétences transversales à la fois dans les domaines financier, économique, juridique, fiscal et comptable. Différents types de clients ont recours à notre expertise. D’abord les Etats, notamment ceux de la CEMAC ou de l’UEMOA, où le Groupe BGFIBank est fortement implanté. Ils nous sollicitent pour des émissions d’emprunts obligataires ou des opérations de restructuration de leur dette intérieure. Ensuite, les entreprises du secteur public et privé nous demandent un accompagnement dans le financement de leurs projets structurants ou pour leurs opérations de croissance interne ou externe.
Enfin, les particuliers nous sollicitent pour obtenir des solutions alternatives de placement de leur épargne, sur des supports classiques de types actions et obligations, ou sur des supports plus élaborés tels que des OPCVM.
Votre appartenance au premier Groupe financier d’Afrique Centrale, vous incite-t- il à un développement à l’international ?
Notre appartenance au Groupe BGFIBank est un atout indéniable. Et la vision du PDG du Groupe, Henri-Claude Oyima, est très claire sur le sujet : construire un Groupe financier
africain pour le monde. Dans cette perspective, nous nous sommes engagés pour que BIB soit présent et actif dans le « BGFILand ». Nous avons réalisé des transactions importantes dans cinq des six pays de la CEMAC et dans trois des huit pays de l’UEMOA. Depuis Libreville, nous prospectons l’ensemble des marchés où le Groupe est déjà présent, et même au-delà. Nous nous appuyons sur l’expertise des directeurs généraux des filiales de chaque pays. Nous avons aussi conclu des accords solides avec des banques d’affaires, banques de développement ou cabinets d’avocats déjà implantés dans nos pays cibles.
Que proposez-vous aux porteurs de grands projets d’investissement au Gabon ?
Le Gabon reste le « Vaisseau amiral » du Groupe BGFIBank. L’histoire du Groupe a commencé là et nous avons un accompagnement constant et permanent vis-à-vis de l’Etat et des opérateurs économiques gabonais. Sur les quatre dernières années, nous avons été Arrangeurs et Co-Chefs de file pour des émissions obligataires d’environ FCFA 350 milliards au profit de l’Etat gabonais. Ces émissions obligataires ont été effectuées dans le cadre des lois de finances 2015, 2016 et 2017 adoptées par le parlement. Elles ont permis le financement partiel du budget de l’Etat et l’avancement de certains projets retenus dans le Plan Stratégique Gabonais Emergent (PSGE).
L’an dernier, nous avons accompagné l’Etat dans la mise en place d’une solution de règlement de la dette intérieure, à travers le mécanisme dit du « Club de Libreville », créé par M. Oyima et dont les six précédents rounds se sont dénoués avec succès au bénéfice des opérateurs économiques locaux. Cette transaction, qui accompagne le Plan de Relance de l’Economie gabonaise (PRE), vient conforter la signature de l’Etat et redonner un souffle à notre économie, asphyxiée par plusieurs années de crise pétrolière. Pour ce qui est des projets d’investissement, BIB est l’acteur de référence dans la mobilisation des financements nécessaires à l’exécution des principaux projets. Nous avons ainsi accompagné la société Olam Gabon dans la structuration du financement de l’extension de la Zone Economique Spéciale de N’Kok, du port minéralier d’Owendo inauguré en août 2016 et du port à conteneurs inauguré en octobre 2017.
Nous accompagnons les projets organisés sous forme de Partenariats Publics Privés (PPP) qui ont l’avantage de sécuriser des flux liés aux remboursements des facilités financières octroyées, et permettent généralement la livraison d’infrastructures collectives au bénéfice des populations ou ayant un impact direct sur le pouvoir d’achat.
110 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
Le secteur des assurances en baisse
Le Gabon comptabilise au total onze compagnies d’assurance, dont le chiffre d’affaires est de l’ordre de 94, 145 millions de FCFA. Classé 4éme marché des assurances de la Conférence interafricaine des Marchés d’assurance (CIMA) en 2018, le marché gabonais de l’assurance a connu une baisse d’activité.
Au Gabon, le secteur des assurances a enregistré un chiffre d’affaires cumulé de 94,145 milliards de FCFA (164,161 millions USD) au titre de l’exercice 2018, contre 93,38 milliards (170,524 millions USD) en 2017 selon les chiffres provisoires publiés par la Fédération Gabonaise des Sociétés d’Assurance (FEGASA). En effet, aucune des branches vie et non-vie n’a connu une hausse d’activités : les sept compagnies exerçant dans la branche non-vie ont enregistré des primes totales de 73,922 milliards de FCFA (128,898 millions USD), soit 78,5% du chiffre d’affaires 2018. Le total des souscriptions connait ainsi une baisse de 3,6% par rapport à 2017. Coté vie, le chiffre des quatre compagnies du marché ont chuté de 10,5% sur un an, s’établissant à 20,2 milliards de
FCFA (35,22 millions USD), soit 21,5% des primes totales souscrites. Avec une part de 7,9% de primes collectées en 2017 en zone CIMA, le Gabon arrive en quatrième position à l’échelle de la région, derrière la Côte d’ivoire (26,3%), le Cameroun (15,8%) et le Sénégal (13%). Le secteur de l’assurance est régi par le code CIMA dont le Gabon est membre. La branche non vie représente 78,51% de volume total des souscriptions du secteur, avec 73,922 millions de francs CFA en 2018 générés par sept compagnies. La branche vie quant à elle, représente 21,48% de l’encours des primes du secteur sur cette même période, soit 20,223 millions de francs CFA. Elle compte quatre compagnies d’assurances. À cela s’ajoutent une compagnie de réassurance et 24 courtiers d’assurance agréés.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 113
ASSURANCES
Evolution du chiffre d’affaires du secteur Assurance en décembre 2017 et 2018
(en milliards de FCFA)
Sources : GROUPES OGAR, NSIA ET LES COMPAGNIES SAHAM, AXA, SUNU ASSURANCES ; Données non disponibles pour les Compagnies « ASSINCO ET ASSURANCES DU GABON » ; 2018* = Estimations des compagnies d’assurances
Le Gabon organisera en 2020 la 44ème édition de la Fédération des sociétés d’assurance de droit national africaines (FANAF).
A fin décembre 2018, l’activité du secteur des assurances a enregistré un repli du volume des émissions dans les deux branches Non Vie et Vie et capitalisation. En effet, la faible souscription de polices d’assurance principalement dans le
domaine des grands travaux d’investissements publics qui tirent la croissance économique et les tensions de trésorerie des clients justifient la contraction du niveau des primes collectées. Ainsi, le chiffre d’affaires consolidé s’est rétracté de 6,22% pour s’établir à 69,96 milliards de FCFA à fin décembre 2018 par rapport à la même période en 2017.
GECAR Assurances, cabinet de courtage en assurances et réassurance fondé en 1995 sert depuis lors différentes clientèles allant de la grande entreprise au particulier. En 2017, GECAR rejoint le réseau OLEA qui débute alors ses activités sur le continent africain avec l’ambition de s’y positionner comme le leader en solutions d’assurances à destination de tous clients mais également comme relais de terrain des grands courtiers internationaux.
Pour atteindre cette position tant au niveau continental que sur chacun de ses marchés domestiques, OLEA mise sur 3 piliers au service de ses clients : l’humain, la technologie et la qualité de service.
L’humain car l’assurance est une promesse ; celle que le jour où l’assuré en aura besoin la solution prescrite au moment de la souscription lui viendra efficacement en aide. Promesse portée par des hommes et des femmes ayant à cœur la défense des intérêts de leurs clients.
La technologie ensuite qui est un facteur hautement différenciant. Dès le départ la réflexion d’OLEA s’est bâtie autour de la volonté de donner au client des outils innovants dématérialisant les
procédures et lui offrant une autonomie forte dans la gestion de ses assurances. Cela à travers des extranets de gestion des polices automobile et santé mais également à travers des extranets de consolidation des données multi-pays ou multi-entités.
La qualité de service enfin, valeur cardinale de tous les collaborateurs du Groupe, sans laquelle aucune offre ne résiste dans le temps.
C’est cet ensemble de valeurs et d’engagements que GECAR porte depuis des années avec un renforcement conséquent de ses capacités depuis son intégration au réseau OLEA. En déployant des outils en pointe au niveau mondial et des méthodes de travail en ligne avec les meilleurs standards internationaux, GECAR entend prendre toute sa part dans l’émergence du Gabon.
GECAR ASSURANCE GABON
Boulevard Triomphal
B.P. 409, Libreville, GABON
Tél. (+241) 765 577
Fax. (+241) 728 514
GECAR ASSURANCES AU SERVICE DES ENTREPRISES ET DES PARTICULIERS COMMUNIQUÉ
114 I YEARBOOK GABON :
économique
Rapport
déc-2017 déc-2018* déc-2018/déc-2017 Répartition du C.A par branche en 2018 Non Vie 51,98 49,89 -4,02% 71% Vie et capitalisation 22,62 20,07 -11,27% 29% Total 74,60 69,96 -6,22% 100%
ASSURANCES
La Branche Non Vie
Le chiffre d’affaires de la Branche Non Vie a régressé de 4,02% pour se situer à 49,89 milliards de FCFA au quatrième trimestre 2018 par rapport à la même période en 2017. Ce recul est imputable à la contraction du niveau des primes sur des produits d’assurances traditionnels à taux garanti. Cette branche représente 71% de l’encours des primes du secteur.
La Branche Vie et Capitalisation
La Branche Vie et capitalisation a généré un chiffre d’affaires de 20,07 milliards de FCFA en recul de 11,27%, imputable à la diminution du niveau de souscription sur des produits d’épargne et de santé. Cette branche représente 29% du total des émissions du secteur.
La Répartition des parts de marché par compagnie
En termes de parts de marché, les compagnies (Groupe Ogar, les sociétés Saham et Axa) se répartissent l’essentiel des primes. Elles représentent 73% du chiffre d’affaires du secteur.
Les Commissions versées aux courtiers
Le montant total des commissions versées aux courtiers d’assurance a diminué de 3,42% pour se situer à 7,63 milliards de FCFA au quatrième trimestre 2018, en rapport avec le faible volume d’affaires apportées aux compagnies d’assurance.
Evolution de l’activité de la SCG-RE
ASSURANCES
Les sinistres réglés
La charge totale des sinistres payés a légèrement progressé de 0,7% pour atteindre 32,08 milliards de FCFA en 2018 contre 31,87 milliards à la même période en 2017. La branche Non Vie représente environ 55% des sinistres réglés du secteur. Les sinistres payés ont fléchi de 4,53% pour se situer à 17,50 milliards de FCFA en 2018, conséquence de la baisse du montant des indemnisations versées par les assureurs en Non Vie. En revanche, la branche Vie et capitalisation a enregistré une hausse significative de la couverture des sinistres de 7,68% à 14,58 milliards de FCFA en 2018. Les règlements de cette branche représentent environ 45% des sinistres payés du secteur.
La Société Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-RE)
Le chiffre d’affaires a augmenté de 5% pour se situer à 12,88 milliards de FCFA en 2018. Cette évolution s’explique, en grande partie, par le développement du marché de la réassurance à l’international.
La Société Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-RE)
Le chiffre d’affaires a augmenté de 5% pour se situer à 12,88 milliards de FCFA en 2018. Cette évolution s’explique, en grande partie, par le développement du marché de la réassurance à l’international.
Source : SCG-RE
2018* = Estimations SCG-RE
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 115 En milliards de FCFA 2017 2018* 18/17 Chiffre d’affaires 12,27 12,88 5,00% Primes cession légale 8,75 8,94 2,08% Primes facultatives 3,51 3,94 12,25% Commissions payées 2,10 1,83 -12,85% Sinistres réglés 4,00 3,01 -24,75% Charges de sinistres 6,34 4,66 -26,49% Fonds propres 8,11 8,97 10,60% Investissements physiques 1,19 0,83 -30,25% Résultat Net 1,21 0,87 -28,09% Placements Financiers 19,72 15,57 -21,04% Total Effectifs (nombre) 24 22 -8,33% Masse salariale 0,64 0,64 0%
Entretien avec Wilfrid Midongo, Directeur général d’Ogar Assurances, entreprise citoyenne, professionnelle et innovante dans le domaine des assurances au Gabon.
De quand date votre implantation au Gabon ?
Créé en 1976, Ogar, la maison mère du Groupe, est l’une des premières compagnies d’assurance à capitaux nationaux de l’espace CIMA. Le Groupe comprend : la société Ogar Assurances spécialisée dans l’assurance dommages ; la société OGARVIE spécialisée dans l’assurance des personnes. Ces deux entités ont été, pendant plusieurs années, filiales du groupe Athéna Afrique jusque dans les années 90, où, à la suite d’un changement d’actionnariat, Ogar comme OGARVIE sont devenues des sociétés de droit gabonais avec un actionnariat local. Nos deux sociétés occupent la deuxième place sur leurs activités respectives.
Il y a trois ans, à la suite du plan stratégique Vision 2015, nous avons lancé notre développement à l’international notamment en Afrique de l’Ouest avec une prise de participation majoritaire dans le Groupe Fedas présent au Benin, au Togo et en Côte d’Ivoire.
Cette opération ne s’est malheureusement pas déroulée comme nous le souhaitions et le périmètre du groupe Ogar se dessine aujourd’hui autour de trois entités : Ogar Assurances Gabon, Ogar Assurances Togo et Ogar Vie.
Quelle est la vision stratégique de votre groupe ?
Notre conseil d’administration du 4 décembre 2018 a décidé d’arrimer au Plan Stratégique Alyzee 2020, un plan de recentrage et de repositionnement sur le marché domestique permettant d’initier l’année 2019 comme celle de transition, de reconquête de nos parts de marché, de réformes, de restructuration et de lancement des projets structurants. Au terme de cette année, un nouveau plan stratégique à trois ans sera déployé. L’année 2019 est donc une année
transitoire d’assainissement avec les principaux enjeux suivants : Redéveloppement du chiffre d’affaire/reconquête des parts de marché notamment sur le segment retail via notre propre réseau d’agences; Lancement d’un important plan d’optimisation de tous les postes de charges, avec une économie projetée d’un milliard XAF pour 2019 ; Renforcement du contrôle interne et la surveillance du portefeuille afin d’améliorer la rentabilité de nos opérations ; Renforcement de nos fonds propres via une opération d’augmentation de capital.
Ogar est la seule compagnie locale à avoir son propre réseau distribution avec 11 agences à Libreville et à l’intérieur du pays. Ce repositionnement sur notre réseau de distribution nous permet donc de mieux monitorer le business, de préserver nos marges, de garantir un meilleur servicing et une meilleure création de valeur pour nos clients.
Sur le segment corporate, souscrit via le réseau de courtage, nous privilégions des positions rentables. Nous avons deux sources principales de chiffre d’affaires, celui généré via le courtage qui représente 68% et le business généré par nos agences.
Quels sont les nouveaux enjeux du digital dans votre secteur ?
Tout le continent africain est inscrit dans la révolution numérique, la transformation digitale. C’est un enjeu capital pour notre société en termes de création de valeur pour nos clients, d’efficacité et de transformation opérationnelle pour nos équipes.
Le Gabon compte près 1,8 million d’habitants et le parc de téléphonie mobile représente environ 2,9 millions de cartes SIM soit un taux de pénétration du mobile de l’ordre de 162%. Seules les solutions digitales, tel le paiement par le mobile, permettent de n’être pas hors compétition.
Depuis octobre 2018, nous avons lancé un certain nombre de projets visant la transformation digitale progressive de nos opérations. Nous avions au taux d’attrition en moyenne de 13% dans nos agences, nos clients ne recevant pas leur avis d’expiration les invitant à renouveler leurs contrats d’assurance du fait de l’absence d’adressage ou de dysfonctionnements des services postaux. Avec la mise en place d’une plateforme d’envoi de SMS via le mobile, nous avons digitalisé ce process permettant désormais à nos clients de recevoir dans les délais leurs avis d’expiration avec la possibilité de régler immédiatement par le mobile.
La digitalisation nous a permis d’apporter un nouveau service au client, une efficacité opérationnelle à nos équipes et de réduire le taux de perdition client au sein de nos agences.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 117
INTERVIEW
L’ambition est de combler le fossé numérique et de mettre les technologies numériques au service de l’émergence.
Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) Vision 2025 et orientations stratégiques 2011-2016
118 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Télécommunications
Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de plus de 80% et 12% pour internet à partir de support mobile, le Gabon est aujourd’hui un des pays africains présentant une forte dynamique dans le secteur du numérique. L’ANINF, l’agence en charge des questions numériques, porte la Stratégie Gabon Numérique.
Entretien avec Rigobert Ikambouayat Ndéka, nommé le 10 juin 2019, Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, porte-parole du gouvernement.
Un ministère qu’il connait parfaitement pour y avoir été ministre délégué en 2007.
Ancien Directeur général de l’Office des Ports et Rades du Gabon (OPRAG), il était avant sa nomination gouverneur de la province de l’Estuaire.
Quel est le bilan de la politique de modernisation des télécommunications destinées aux entreprises notamment en accès optiques stables et haut débit ?
Il nous plait de souligner d’entrée de jeu que le bilan du gouvernement gabonais en la matière est des plus enviables de notre sous-région.
En effet, notre pays a réalisé des investissements importants depuis 2010 dans le développement de son économie numérique conformément à son plan Stratégique Gabon Emergent dans lequel se décline le Plan Gabon Numérique.
Après avoir mis en place un écosystème constitué de plusieurs acteurs tels que l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF), maitre d’ouvrage délégué de l’Etat pour la construction des infrastructures, la création d’une Société de Patrimoine (SPIN) chargée d’exploiter les infrastructures pour le compte de l’Etat en présence d’une Autorité de régulation (ARCEP), l’Etat Gabonais a réalisé plusieurs investissements importants dans le secteur parmi lesquels :
• Capacité internationale : le renforcement à la capacité internationale avec le Câble ACE exploité par la SPIN. Cette stratégie a permis de baisser de plus de 80% les prix pratiqués dans le secteur. Cette politique permet aussi au Gabon de sécuriser sa connectivité internationale car les câble ACE (exploité par Axione via la SPIN) et le Sat3 (exploité par Gabon télécom) font l’objet d’une convention de sécurisation mutuelle.
• Réseau fibre optique : la construction du Backbone National Gabonais (BNG) et la mise en place d’un Réseau de l’Administration Gabonaise (RAG) permet aujourd’hui d’exploiter un réseau de plus de 1.500 Km de fibre optique. La frontière avec le Congo est reliée à Libreville par Fibre optique tandis que le Cameroun et la Guinée équatoriale le devront avant la fin de cette année 2019. En complément à ces investissements de l’Etat, une licence a été accordée à un opérateur pour déployer la fibre optique en aériens. Ce projet rencontre un vif succès et les prix de la connexion internet haut débit à domicile on chuté de plus de 80% en moins d’une année ;
• Le point d’échange internet (GABIX) : la construction du point d’échange internet a favorisé la baisse du trafic international et donc une diminution des coûts de connectivité. Ces différentes actions ont pour objectif de facilité l’accès d’internet aux entreprises et aux populations ;
• Le Datacenter : dans un premier temps, l’Etat a mis en place le Datacenter pour les besoins de l’administration. Il s’apprête à construire prochainement un Datacenter National plus moderne. Des études ont été réalisées et d’autres sont en cours ; Les différents projets évoqués, en dehors des financements sur la promotion des services numériques sont de l’ordre de 130 millions d’euros (85 Milliards de FCFA). Ce qui prouve la volonté de l’Etat à moderniser le secteur des télécommunications et du numérique en général.
120 I YEARBOOK GABON : Rapport économique COMMUNICATION & NUMERIQUE
INTERVIEW
La Banque mondiale a exprimé son satisfecit sur l’état d’avancement du Projet eGabon. Pouvez-vous nous décrire les objectifs de ce projet ?
Le projet eGabon s’articule principalement autour de deux composantes qui sont :
• La composante n°1 relative au renforcement du système national d’information sanitaire. Elle est donc basée au Ministère en charge de la Santé avec pour objectifs d’améliorer la rapidité et la disponibilité des informations pour appuyer la prestation et la gestion des services de Santé Publique ; de favoriser le développement et le déploiement d’application et de services de cyber-santé.
• La composante n°2 qui se rapporte au développement d’un écosystème axé sur l’innovation dans le domaine du numérique en République Gabonaise. D’une manière générale, cette composante, qui est du ressort de notre département ministériel, a pour objectif d’accélérer le développement de l’écosystème numérique gabonais en vue de bâtir une économie numérique au service des citoyens. En termes plus spécifiques, la composante 2 du Projet eGabon vise entre autres à :
1. Mettre en place trois incubateurs spécialisés dans le numérique à Libreville, Port-Gentil et Franceville ;
2. Dynamiser l’écosystème numérique par :
- les formations qui visent de réellement outiller les porteurs de projets d’acquis théoriques et pratiquent nécessaires
pour la conduite de leurs projets. C’est donc une politique d’incitation et d’encouragement à l’entreprenariat national chez les jeunes et les femmes ;
- l’accompagnement qui vise à développer une bonne brochette de néo-investissements ; favorisant ainsi la croissance du marché et autodynamisant l’employabilité de la jeunesse gabonaise.
Par quels moyens luttez-vous contre la cybercriminalité ?
De nos jours, Internet fait partie intégrante de notre vie quotidienne ainsi que de celle de nos Etats. La qualité, l’efficacité et la fiabilité des services rendus en dépendent fortement. Cette dépendance s’accompagne de nouveaux dangers qui exigent de revoir notre conception de la sécurité des systèmes d’informations (SSI).
La SSI est l’ensemble des moyens techniques, organisationnels, juridiques et humains nécessaires et mis en place pour conserver, rétablir, et garantir la sécurité du système d’information.
Pour répondre à cette question, il faut d’abord définir ce qu’est la cybercriminalité. Cette dernière peut être définie comme l’ensemble des activités illégales effectuées par l’intermédiaire des nouvelles technologies et donc d’internet. Le Système d’Information de l’Administration Gabonaise est composé d’un ensemble de systèmes d’informations indépendants.
Depuis 4 ans, l’ANINF, par le biais de ses projets (boucle FO, DATACENTER, ACE), incite l’ensemble des administrations de l’Etat à centraliser leurs données. L’objectif de cette mutualisation est de produire des bases de données référentielles permettant d’établir des corrélations entre les données des différentes entités, de les sauvegarder et d’en assurer la protection. Un seul point d’entrée et de sortie étant plus simple à maintenir et sécuriser que plusieurs.
Ainsi, dans son processus de mise aux normes du Système d’Information de l’Administration, l’ANINF dans le cadre de son projet KEWAZINGO en 2013, a élaboré la Politique de Sécurité du Système d’Information (PSSI).
La PSSI est un ensemble formalisé d’éléments stratégiques, de directives, de procédures, de codes de conduite, de règles organisationnelles et techniques, ayant pour objectif la protection du système d’information.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 121
INTERVIEW
« De nos jours, Internet fait partie intégrante de notre vie quotidienne ainsi que de celle de nos Etats »
Ce document renferme l’ensemble des règles et mesures permettant de sécuriser l’ensemble des ressources informatiques de l’Etat par le biais de trois grands processus :
- Le processus de sécurisation environnemental (contrôle d’accès, mise aux normes de l’environnement d’exploitation, etc.)
- Le processus de sécurisation du matériel informatique (charte informatique contenant les droits et obligations des utilisateurs)
- Le processus de sécurisation des systèmes et des services (règles et bonnes pratiques issues de la PSSI).
Existe-t-il des mécanismes de financement pour les entreprises exerçant dans le domaine du numérique ?
Aujourd’hui, plusieurs mécanismes de financement des start-ups existent au Gabon et peuvent être regroupés en deux grandes catégories : les mécanismes de financement directs et les mécanismes de financement indirects.
Les mécanismes de financement direct existants incluent les concours, la love-money, les Business Angels, le capital investissement, le capital amorçage, les subventions, le financement participatif et les banques.
Les mécanismes de financement indirect quant à eux font recours aux investissements effectués dans d’autres secteurs d’activité mais qui ont des retombées sur les start-ups du numérique.
L’offre de financement direct disponible au Gabon s’articule principalement autour de trois leviers :
• Les concours ;
• Le capital amorçage ;
• Le capital investissement.
Les concours représentent aujourd’hui la principale source de levée de fonds pour les jeunes entrepreneurs de l’innovation numérique. Il en existe deux principaux au niveau national : le Grand Prix de l’Excellence et le Challenge startupper de Total Gabon. Cependant, le Ministère en charge de l’Economie Numérique à travers le Projet eGabon envisage lancer au courant du second semestre de l’année 2019 son concours de plan d’affaires dénommé eStartUp Challenge, qui est un programme visant à développer des projets numériques ; afin de maximiser son impact auprès des cibles identifiées :
- Projets en démarrage : Les jeunes porteurs de projets souhaitant développer un produit ou un service.
- Projets en croissance : Les startups déjà existantes et ayant besoin de passer à l’échelle supérieure.
Par ailleurs, le capital investissement est le second levier important dans l’écosystème de financement
des jeunes entreprises innovantes évoluant dans le numérique. Il n’existe cependant pas une pléthore de capitaux d’investissement au niveau national et un seul, en l’occurrence Okoumé Capital, avec un fonds de 20 milliards de FCFA dédié au financement de l’entreprenariat et au développement des PME et start-ups, propose des tickets d’investissement compris entre 30 millions de FCFA et 1 milliard FCFA en contribution directe sous forme de fonds propres et quasi-fonds propres dans le capital des sociétés qu’elle accompagne.
Un seul fonds de capital amorçage a été identifié lors du diagnostic des mécanismes de financement existants. Il s’agit du fonds de 30 millions FCFA mis à la disposition des jeunes entrepreneurs par un partenariat entre l’institution de méso finance CSG et l’incubateur JA Gabon.
Au sein de mon département ministériel, un diagnostic des mécanismes de financement des startups a mis en exergue une carence de fonds disponibles pendant la phase de prototypage et d’amorçage. En l’absence de Business Angels, le moyen le plus direct d’apporter une réponse à cette situation est de mon point de vue de constituer un fonds spécialement dédié à financer l’amorçage.
122 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
Les télécommunications : un secteur dynamique
Le secteur des télécommunications est florissant au Gabon qui souhaite devenir un hub en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC).
Conscient des avantages socioéconomiques offerts par les TIC, le Gabon a, en effet, investi massivement depuis 2012 dans la construction d’un réseau haut débit à fibre optique. Le coût de l’accès à Internet a été divisé par 10 depuis 2010 et le nombre d’abonnés multiplié par 7 sur la même période.
En 2018, l’activité du secteur des télécommunications a affiché de bonnes performances avec un nombre total d’abonnés au téléphone qui s’est consolidé à 3 millions de personnes, en hausse de 11,8%. Parallèlement, le nombre d’abonnés à internet GSM a progressé de 27% en glissement annuel se situant à 2,2 millions de personnes, grâce à la poursuite des efforts de connexion des principaux centres urbains à la technologie 3G/4G.
Malgré la baisse des tarifs induite par le déploiement de la fibre optique et les offres promotionnelles, le chiffre d’affaires a légèrement augmenté de 0,9% atteignant 206,3 milliards de FCFA. Selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), agence spécialisée des Nations Unies pour les Technologies de l’Information et de la Communication, le Gabon a gagné 10 places, en 2017, dans le classement mondial des TIC et se positionne parmi les pays les plus avancés au monde, 1er de la région et 6éme
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 123 TELECOMMUNICATIONS
pays le plus connecté du continent africain. En 2015, le Président Ali Bongo Ondimba, avait déjà reçu le prix « TIC pour le développement durable » attribué par l’UIT.
Le Gabon vise de faire passer le numérique à 7 à 10% de son PIB. Ainsi, le pays continue sa transformation numérique afin de faire face aux exigences de l’économie de demain. Il peut compter sur la Banque mondiale qui entend l’aider à promouvoir un écosystème dynamique de l’innovation numérique, créateur d’emplois et de services locaux et régionaux. Sur le volet infrastructures haut débit, l’Agence nationale des Infrastructures numériques et des Fréquences (ANINF) a permis l’avènement de plusieurs réalisations tel raccordement du pays à un deuxième câble de télécommunications sous-marin Africa Coast to Europe (ACE), la mise en place d’un point d’échange Internet, et du Réseau national fibre optique.
Le Gabon est pleinement entré dans l’ère de l’économie numérique. De nombreuses initiatives sont en cours tels que Backbone National Gabonais (BNG) avec la liaison Libreville - Port-Gentil, le Réseau de l’Administration gabonaise (RAG) et la composante Gabon du réseau sous régional Central African Backbone (CAB4), qui relie aujourd’hui les villes de Libreville à Franceville, avec une sortie sur le Congo. Le projet BNG a été initié par l’ANINF en vue du déploiement de la fibre optique sur l’ensemble du territoire gabonais. Grâce à un partenariat public-privé (PPP), long de 1 100 km, ce projet fibre optique traverse cinq provinces : l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, l’OgoouéIvindo, l’Ogooué-Lolo et le Haut-Ogooué. Toutes les villes sur le réseau sont désormais interconnectées en très haut débit avec Libreville et le reste du monde. Financé
par la Banque Mondiale, le projet e-Gabon a déjà initié ses activités dans les domaines de l’incubateur du numérique et de la santé. Il ambitionne dorénavant de moderniser les services publics de l’État gabonais.
Le projet de la Zone Franche de l’île Mandji est relancé avec des potentialités importantes pour le développement des affaires en Afrique centrale et au Gabon, en particulier. La profondeur de l’emplacement maritime, la proximité d’un aéroport international, le terminal pétrolier du Cap-Lopez devraient permettre de dynamiser les activités de cette zone et développer les exportations. Une cyber-city entièrement numérique de 412 hectares viendra compléter ce projet ambitieux.
L’ANINF a indiqué, en juillet 2018, que le Gabon avait multiplié par huit sa connectivité internationale. Ainsi, au cours des trois dernières années, ce développement de la connectivité a permis au Gabon de passer de 800 à 6 400 gigas. La Société d’Incubation numérique du Gabon (SING), créée il y a peu avec l’appui financier de la Banque Mondiale, se veut être un catalyseur du développement et prévoit la création de 20 000 emplois à l’horizon 2025 dans les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). La réussite gabonaise montre qu’une vision politique forte, une stratégie construite sur une approche à long terme, cohérente et durable permet à la fois de stimuler le développement des TIC, et d’accompagner la diversification de l’économie. Dès 2018, le Gabon avait annoncé un investissement de 150 milliards de francs CFA, soit 277 millions de dollars, étalé sur une période de trois ans pour développer son réseau de télécommunications par fibre optique.
124 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TELECOMMUNICATIONS
Un écosystème dynamique d’innovation numérique, créateur d’emplois et de services locaux et régionaux puisque le secteur emploie déjà plus de 12 000 personnes pour un chiffre d’affaires qui dépasse les 300 milliards de francs CFA. Porte d’entrée d’un marché régional de 250 millions de consommateurs, le Gabon mise sur la filière du numérique pour en faire un moteur de croissance et un accélérateur des autres secteurs économiques.
Analyse de l’activité
En 2018, l’activité du secteur des télécommunications a affiché de bonnes performances. En effet, le nombre total d’abonnés au téléphone s’est consolidé à 3 millions
Evolution de l’activité des Télécoms
de personnes, en hausse de 11,8%. Parallèlement, le nombre d’abonnés à internet GSM a progressé de 27% en glissement annuel pour se situer à 2,2 millions de personnes, en raison de la poursuite des efforts de connexion des principaux centres urbains à la technologie 3G/4G. Malgré la baisse des tarifs induite par le déploiement de la fibre optique et les offres promotionnelles, le chiffre d’affaires a légèrement augmenté de 0,9% à 206,3 milliards de FCFA. Porte d’entrée d’un marché régional de 250 millions de consommateurs, le Gabon mise sur la filière du numérique pour en faire un moteur de croissance et un accélérateur des autres secteurs économiques.
: Gabon Telecom-Libertis-Moov, Airtel Gabon
126 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Chiffres d’affaires (en milliards de FCFA) 48,4 48,2 53,5 56,2 204,5 206,3 0,9% Nombre d’abonnés au mobile (milliers) 2 667,9 2 804,0 2 857,2 2 936,1 2 663,3 2 979,6 11,9% Nombre d’abonnés au téléphone fixe (milliers) 21,5 21,7 22,2 21,9 21,2 21,9 3,0% Nombre total d’abonnés au Téléphone 2 689,4 2 825,7 2 879,3 2 958,0 2 684,5 3 001,5 11,8% Nombre d’abonnés à l’Internet GSM (milliers) 1 738,3 1 847,4 1 949,3 2 204,0 1 761,4 2 236,4 27,0% Nombre d’abonnés à l’Internet haut débit (milliers) 16,8 16,8 17,0 17,1 16,2 16,9 4,1% Masse salariale (millions de FCFA) 5 242 5 877 4 818 5 122 23 216 21 059 -9,3% Effectifs (nombre d’agents permanents) 699 697 696 696 704 696 -1,1% Valeur ajoutée (millions de FCFA) 18 585 18 113 25 098 24 025 100 522 85 821 -14,6%
TELECOMMUNICATIONS
Sources
Plan de Relance de l’Economie 2017 – 2019 / le Numérique
Le Gouvernement, qui a massivement investi dans la construction d’infrastructures numériques, via notamment la connexion aux câbles sous-marins ACE et la pose de la fibre optique terrestre, entend miser sur l’économie numérique pour en faire un moteur de croissance et un accélérateur des autres secteurs économiques.
L’économie numérique, qui comprend les télécommunications, l’audiovisuel, les logiciels, les services informatiques et les services à la personne et aux entreprises en ligne, représente le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale. Dans la majorité́ des pays développés, son taux de croissance est le double de celui de l’économie dans sa globalité́.
Le développement des services numériques s’appuie sur la préexistence d’un écosystème dynamique et entrepreneurial.
L’Etat a un rôle important à jouer pour accélérer le
renforcement de l’écosystème national du numérique :
- en recourant aux opérateurs mobile-money pour ses transferts automatiques d’argent (salaires, bourses, pensions, aides sociales en ce qui concerne les dépenses ; contraventions, taxes, en ce qui concerne les recettes à recouvrer),
- en sollicitant des entreprises privées nationales pour accélérer le développement de services d’e-gouvernement, - en contribuant au renforcement de l’offre éducative et de formation professionnelle aux métiers du numérique, - en soutenant directement les jeunes start-up gabonaises du numérique, via des incubateurs, des fonds d’amorçage, des concours récompensant l’innovation numérique. L’encadrement normatif du secteur, ainsi que l’existence d’identifiants numériques uniques pour les personnes, les entreprises et les biens patrimoniaux concourent également, de manière déterminante, au développement des activités numériques marchandes.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 127
TELECOMMUNICATIONS
Le PSGE ambitionne de faire du Gabon un pôle d’excellence de services à forte valeur ajoutée et un pionnier de la révolution numérique d’ici 2025. L’éclosion de nouveaux services à forte valeur ajoutée, liés à l’économie numérique, offrira de nouvelles opportunités d’emplois à des milliers de jeunes Gabonais dans les années à venir.
CHIFFRES CLÉS
72,56% DE PÉNÉTRATION INTERNET EN 2016
7% DE PART DU PIB EN 2015
12 000 EMPLOIS EN 2015 + 9% DE CROISSANCE DU SECTEUR INTERNET
195% DE PÉNÉTRATION DU MOBILE
30% DE PÉNÉTRATION DES SMARTPHONES
Parmi les actions phares qui contribueront à cette dynamique, figurent notamment :
• L’adoption du cadre de régulation de l’économie numérique, sur la signature numérique, la cybersécurité́, la protection des données personnelles ou encore les activités commerciales en ligne ;
• La mise en place effective des 3 grands registres, avec les identifiants uniques des personnes physiques, morales et du patrimoine physique ;
• La restructuration de l’Institut Africain d’Informatique, pour en faire un pôle de référence internationale de formation aux métiers du numérique ;
• La révision du cadre juridique pour attirer de nouveaux investisseurs pour la fourniture de fibre optique à domicile, afin de démocratiser l’accès à internet ;
• Le développement d’un incubateur des start-up gabonaises du numérique ;
• La mise en place d’un fonds d’amorçage pour les entrepreneurs du numérique ;
• La mise en place d’un datacenter national (PPP) ;
• Le déploiement national de la Télévision Numérique Terrestre.
Le Gouvernement gabonais ambitionne de généraliser l’identification numérique unique des personnes physiques, morales, et des biens patrimoniaux, références dans le cadre de Grands Registres de l’Etat, qui formeront le socle d’un système d’information pays intégré́, qui sera un accélérateur de la révolution numérique du Gabon. Ce système d’information pays permettra un suivi fiable de l’ensemble des personnes physiques et des opérateurs économiques du pays. Cette étape essentielle à la modernisation de l’administration et à l’amélioration du contrôle des activités économiques constituera une avancée majeure. Le système d’information pays intégré́ et la valorisation de ses données permettront de contribuer directement à la réduction du secteur informel, au renforcement des capacités de pilotage des politiques publiques et à l’amélioration de la connaissance du patrimoine de l’Etat et de la valorisation de ses actifs. Pour les opérateurs économiques, les identifiants numériques uniques des personnes physiques et morales sécuriseront les transactions commerciales et faciliteront le développement des e-services et m-services.
Soutenue par un plan de compétitivité́ filière, les prochaines années devraient voir une accélération soutenue de l’entreprenariat et l’émergence de champions nationaux de l’économie numérique, créant au passage des milliers d’emplois pour les jeunes.
128 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TELECOMMUNICATIONS
OPPORTUNITÉS
Projet 1
L’ÉLARGISSEMENT DU RÉSEAU NATIONAL – BACKBONE (FIBRE OPTIQUE) - PHASE 2
Pose et exploitation de 3 000 km de fibre optique dans toutes les provinces du pays avec comme objectif de relier en fibre optique les 9 chefs-lieux.
Estimation des coûts : 104 000 USD $
Prochaine étape : étude des termes de l’accord
Projet 2
SÉCURISATION DES TITRES ET TRANSACTIONS ÉLECTRONIQUES
L’Autorité de Certification Nationale est une infrastructure visant à garantir la délivrance des titres sécurisés et des transactions électroniques en République Gabonaise, au moyen d’algorithmes et de matériels cryptographiques, permettant d’établir un lien irréfutable dans un climat de confiance mutuelle.
Les certificats peuvent être utilisés par une personne physique ou morale ou peuvent également servir à authentifier un serveur de manière sûre. On distingue par conséquent, les certificats du côté serveur, des certificats personnels Ce projet permettra à terme, de générer des certificats d’authentification pour des utilisateurs et des équipements ; de renouveler des certificats d’utilisateurs et des certificats d’équipements ; de signer électroniquement des documents ; de cryptographier des mails ; Identifier et authentifier des utilisateurs sur le réseau de l’administration.
Estimation des coûts : 3 900 000 USD $
État actuel / étape du projet : Lancement de l’outil de gestion des clés publiques en Nov 2013 / certificats pour l’établissement de passeports biométriques
Actions requises / Modalités d’exécution / Type de contrat : Lancement des PKI administratifs et commerciaux / PPP
Investissement requis : Acquisition des équipements et formations des utilisateurs
Situation financière du projet : Recherche de financement
Projet 3
PLATEFORME PUBLIQUE DE PAIEMENT ÉLECTRONIQUE
Ce projet vise à mettre en œuvre une Plateforme publique de paiement électronique sur 2 ans, en vue d’optimiser le recouvrement et les recettes de l’Etat. Pour répondre à ce besoin, Ebilling, solution sous-régionale d’agrégation de porte-monnaie mobiles a été identifiée pour l’achat du domaine .ga et pourrait servir de pilote pour la solution globale.
Organisme responsable /promoteur du projet : Ministère de l’économie numérique, ANINF, ANPI Gabon
État actuel / étape du projet : Etude de faisabilité en cours
Actions requises / Modalités d’exécution / Type de contrat : Lancement des KPI administratifs et commerciaux / PPP
Coût estimé du projet : 5 000 000 USD $
Investissement requis : Acquisition des équipements et formations des utilisateurs
Situation financière du projet : Recherche de financement
Période de mise en œuvre : Non défini
ACTEURS DU SECTEUR
Agence de l’Etat : ANINF
Régulateur : ARCEP
Opérateur économique : GABON TELECOM
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 129 TELECOMMUNICATIONS
Nous avons notamment l’ambition de doter le Gabon d’équipements et infrastructures modernes de transport, telles que plates-formes logistiques, gares routières, ferroviaires, maritimes et multimodales, et d’un nouvel aéroport international, ainsi que d’autres projets de transport en commun en zone urbaine et périurbaine.
130 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Extrait du discours au Sénat français de Justin Ndoundangoy, Ministre des Transports et du Tourisme, le 29 mars 2019
Transports
Pour accompagner la diversification économique du pays et améliorer la compétitivité globale de l’économie, le Gabon a entamé un processus de développement de son réseau d’infrastructures multimodales facilitant les déplacements des populations et marchandises sur l’ensemble du territoire. Le Gabon s’est ainsi engagé dans une dynamique de renforcement de sa filière transport et logistique afin de renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’économie nationale.
Transports & Logistique : l’optimisation des infrastructures
Les infrastructures de transport sont un des axes essentiels de la stratégie de développement du Gabon. L’ état a adopté un Schéma Directeur National d’Infrastructures misant sur l’intermodalité des moyens de transport qui est mis en œuvre via un programme d’investissement public dans les infrastructures publiques de 21 milliards USD jusqu’en 2026.
Le secteur du Transport et logistique doit être performant pour accompagner la diversification économique du pays et améliorer la compétitivité globale de l’économie. Aussi, au cours de la dernière décennie le Gabon a entamé un processus de développement de son réseau d’infrastructures multimodales facilitant les déplacements des populations et marchandises sur l’ensemble du territoire.
Entre 2009 et 2015, l’offre de transport s’est fortement développée dans tous les domaines notamment grâce à l’extension du réseau routier de 74% et au renouvellement de la flotte de la Société Gabonaise des Transports, la réhabilitation en cours du Transgabonais qui permettra d’en doubler les capacités, et la construction d’un nouvel aéroport international à Port-Gentil. Les deux principaux ports commerciaux du pays, Owendo et Port-Gentil, ont également fait l’objet d’importants
travaux de modernisation permettant d’améliorer la compétitivité logistique du Gabon grâce une réduction des coûts et délais de transport des marchandises. Le Port d’Owendo a connu de nombreuses transformations, avec notamment la création de magasins de stockages, de zones logistiques et la remise en état des voiries portuaires. Des travaux d’extension du port sont actuellement en cours, dans le cadre du partenariat public privé avec GSEZ. Cet investissement va augmenter les capacités du port et doter Owendo d’une infrastructure de débarquement des captures de pêche, en plus des nouvelles facilités de stockage et de débarquement. A proximité du terminal minéralier, 20 hectares seront également dédiés à la construction d’un futur chantier naval qui permettra d’offrir des services de réparation aux bateaux évoluant dans le Golfe de Guinée. Tous ces investissements devraient participer au renforcement de l’attractivité du port. De ce fait, il contribuera
132 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TRANSPORTS
à la diversification économique du Gabon et devrait générer plus d’un millier d’emplois.
Le port commercial de Port-Gentil a également bénéficié de travaux d’extension et de modernisation. Le Gabon s’est ainsi engagé dans une dynamique de renforcement de sa filière transport et logistique afin de renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’économie nationale.
Le transport aérien
Le réseau des aéroports du Gabon est l’un des plus denses d’Afrique avec 13 aéroports, tous publics, dont trois de rang international : Libreville, PortGentil et Franceville. La construction du nouvel aéroport international de Libreville a débuté en 2019 afin de faire face à une croissance importante du trafic aérien et positionner Libreville comme un hub aéroportuaire régional.
Situé à 28 km de la capitale gabonaise et s’étendant sur 4 500 hectares, le nouvel aéroport international de Libreville sera en fait un « aéroville », c’est-à-dire un aéroport et une ville. Les travaux, qui ont débuté en 2019, devrait durer 36 mois en comptant la conception, la construction, la sécurité et les services liés à l’environnement. Confié à Egis pour sa construction, le projet est développé avec le partenariat de la Zone économique spéciale de Nkok (GSEZ). Le coût de l’investissement est estimé à 764 Millions USD avec la construction de deux buildings à Nkok, d’une tour de contrôle et d’une station de sécurité et de lutte contre l’incendie, en coordination avec l’Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA).
La ville de Port-Gentil, cité pétrolière et capitale économique du pays, s’est doté en 2016 d’un nouvel aéroport
Evolution de l’activité du transport aérien
international. Baptisé Ali Bongo Ondimba, il a coûté 73 milliards de FCFA, montant entièrement financé par les revenus du pétrole grâce à un partenariat avec Total Gabon. L’activité du transport aérien a enregistré des résultats mitigés à fin décembre 2018. En effet, les mouvements commerciaux des avions ont fléchi de 11,7%, justifiés au niveau national par la suspension provisoire de la NRT. Quant au réseau international, il a pâti à la fois de l’arrêt des désertes par South Africa Airways et des difficultés de Transair Congo.
Le nombre de passagers transportés a suivi la même tendance pour afficher une baisse de 3,2%, soit 789 514 passagers. Le volume de fret s’est par contre apprécié de 4,3% grâce aux efforts de Solenta Aviation au niveau national et à la bonne tenue du trafic d’Air France, d’Allied Air Limited et de Corex au plan International.
Le transport ferroviaire
Le Gabon dispose d’un réseau ferroviaire est de bonne qualité, mais insuffisant pour répondre aux besoins du pays. L’exploitation optimale des ressources minières nécessiterait l’extension du ferroviaire pour permettre une évacuation efficiente de la production d’extraction. La Société de Gestion du Chemin de Fer Transgabonais (SETRAG) gère le chemin de fer Transgabonais long de 658 km, entre Owendo et Franceville. COMILOG, CICMHZ et New Mining Gabon, tous les trois producteurs de manganèse, sont les trois opérateurs du Transgabonais. A ce titre, ils disposent de leurs propres locomotives et wagons. L’Etat gabonais déteint 29% du capital et la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), filiale d’Eramet, 64%.
Source: ADL
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 133 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Mouvements Avions Commerciaux 3 984 4 333 4 553 4 303 19 443 17 173 -11,7% Réseau domestique 1 714 1 963 1 931 1 606 8 431 7 214 -14,4% Réseau international 2 270 2 370 2 622 2 697 11 012 9 959 -9,6% Passagers 174 942 179 686 234 990 199 896 815 938 789 514 -3,2% Réseau domestique 43 512 45 465 50 534 42 425 192 363 181 936 -5,4% Réseau international 109 032 109 931 157 716 132 167 500 231 508 846 1,7% Transit 22 398 24 290 26 740 25 304 123 344 98 732 -20,0% Volume du fret (en tonnes) 3 101 3 211 3 202 3 229 12 219 12 742 4,3% Réseau domestique 158 161 153 144 580 617 6,4% Réseau international 2 942 3 050 3 049 3 084 11 640 12 125 4,2%
TRANSPORTS
Evolution de l’activité du transport ferroviaire
Dans le cadre de la réhabilitation du Chemin de Fer Transgabonais, l’Etat a fait un emprunt auprès de l’Agence Française pour le Développement (AFD) de 93 millions d’euros (61 milliards FCFA) en décembre 2016, afin de financer sa quote-part dans le Programme de remise à niveau, à savoir la réhabilitation des Infrastructures d’exploitation ; Le programme de réhabilitation du Transgabonais se manifeste notamment par le remplacement général des traverses en bois pour des traverses en béton et par les travaux de réhabilitation des bâtiments voyageurs de 15 gares. A ce titre, la SETRAG a bénéficié en 2016 d’un prêt de la SFI/Banque Mondiale et Proparco/AFD de 85 millions d’euros (56 milliards de FCFA). Les travaux concernant la réhabilitation des infrastructures sont prévus pour prendre fin en 2021 tandis que le reste des travaux devraient s’achever en 2023.
L’Etat projetait de construire un deuxième chemin de fer reliant Mayumba à Moabi situées dans le Sud-ouest du Gabon. Pour cette nouvelle infrastructure ferroviaire a été créé le 27 janvier 2011 par décret présidentiel la Société du Chemin de Fer de Mayumba (SCFM) qui reste à ce jour à l’état de projet.
Parallèlement au projet de construction d’une ligne de métro à Libreville, China Hyway Group Limited devrait aussi créer une liaison ferroviaire entre l’aéroport de Libreville et le futur aéroport international de Nkok, construire un chemin de fer entre Milingui et Mayumba, et entre Franceville et Boumango. Ai également à l’étude un projet de tramway, infrastructure capable d’assurer la mobilité des populations du centre-ville vers la périphérie sud, la plus habitée et la plus fréquentée par les usagers de la Zone économique de Nkok et du futur aéroport international. Le transport ferroviaire s’est caractérisé par une quasi-stabilité de ses activités en 2018. En effet, en dépit des
déraillements enregistrés (ruptures de rails) et la présence de nombreuses zones instables sur la ligne, le volume global de marchandises acheminées par rails s’est établi à 5,8 millions de tonnes, quasiment au même niveau qu’en 2017. La bonne tenue du trafic des grumes (10,4%), des bois débités conteneurisé (94,4%) et des produits C2M (54,2%) a permis de compenser la perte enregistrée au niveau du transport de manganèse.
Cependant, le nombre de passagers transportés a affiché une hausse de 2% à 328 222 clients, due à la forte demande pendant la période des élections couplées locales/législatives. Sur le plan financier, le transport des personnes et des marchandises a généré un chiffre d’affaires de 67,7 milliards de FCFA contre 66,8 milliards en 2017, soit une hausse de 1,2%.
Les routes
Le transport routier est le principal mode de transport de biens et de personnes au Gabon. Il assure 45% du trafic de marchandises, 65% du trafic de voyageurs et un tiers du trafic du bois.
Depuis 2009, le réseau routier a connu une augmentation de 75%. Le Gabon comporte un réseau routier de 1572 km de routes bitumées dont 672 km de routes construites entre 2009 et 2016. Cela traduit la volonté du gouvernement de désenclaver certaines zones reculées et d’améliorer la connexion par voie terrestre avec les pays voisins tels le Cameroun, le Congo et la Guinée Equatoriale. En 2018, en termes d’acquis, citons la route nationale numéro 1 livrée sur la section Pk5-Pk12 mais également le lancement du programme de réhabilitation des voiries de Libreville, où 112 voies vont être réhabilitées pour permettre d’apporter un confort au niveau des populations.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 135
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Nombre de passagers 58 778 76 096 109 437 83 911 321 705 328 222 2,0% Volume total des marchandises (en T) 1 219 390 1 532 923 1 409 073 1 676 853 5 838 871 5 838 239 0,0% Grumes 121 220 127 810 98 496 99 722 404 978 447 248 10,4% Bois débités 7 403 7 274 8 431 7 252 52 588 30 360 -42,3% Bois débité ou déroulé conteneurisé 4 025 4 697 5 660 5 262 10 103 19 644 94,4% Manganèse 998 748 1 292 128 1 206 674 1 448 378 5 000 488 4 945 928 -1,1% Produits C2M 11 309 15 351 15 974 20 094 40 674 62 728 54,2% Produits pétroliers 14 652 14 618 14 129 15 761 63 923 59 160 -7,5% Autres marchandises 62 033 71 045 59 709 80 384 266 117 273 171 2,7% Chiffre d’affaires (milliards de FCFA) 14 906 17 304 16 943 18 509 66 887,8 67 662,4 1,2%
Source : SETRAG
TRANSPORTS
Après 5 ans de travaux, le chantier de la route Port-GentilOmboué longue de 95,92 km, livré en septembre 2019, dispose de deux ponts dont l’un s’étire sur 4,707 km sur le fleuve Ogooué à Ozouri, tandis que l’autre, d’une longueur de 4,577 km, enjambe la lagune Nkomi. Cette infrastructure aura un impact sur le développement socio-économique avec la valorisation des richesses naturelles de la région (bois, minerais, productions agricoles) et le développement du potentiel touristique. Il permet ainsi de connecter cette partie du pays, où l’on se rendait par voie maritime ou aérienne, au reste du réseau national. Cette route devrait donner lieu à un autre projet permettant la jonction entre Emboué et la route nationale numéro 1, en passant par Yombi, pour permettre la circulation entre l’Est et l’Ouest du pays. Des études de faisabilité en vue du bitumage des tronçons routiers Oyem-Assok Medzeng (40 km), Makokou-Mekambo-Ekata (260 km) et KougouleuMedouneu (168 km), le maillon manquant de la liaison routière Libreville-Bata (Guinée équatoriale), ont commencé au Gabon, à l’initiative de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Face à la jungle que représente le secteur des transports terrestres depuis plusieurs années, une proposition de loi ambitionne de fixer un cadre normatif supérieur, les dispositions encadrant la professionnalisation du secteur des transports routiers et des activités annexes et connexes, en harmonie avec le droit commun en la matière dans les pays voisins, ainsi que la réglementation communautaire.
Évoquée depuis plusieurs années, la nationalisation du métier de transporteur routier avait déjà été l’objet d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale en mars 2016. Sur le modèle de l’ancien Fonds d’entretien routier (FER) qui assurait la collecte d’un certain nombre de ressources et redevances, payées par les usagers et dédiées à l’entretien routier, l’Etat semble vouloir revenir à ce système de redevance, détaché des contraintes du Trésor afin de s’assurer pleinement de l’entretien routier.
Pour 2019, l’Etat s’engage à trouver des solutions idoines pour régler définitivement la situation du réseau routier national. Le gouvernement veut reprendre l’ensemble de ce programme d’aménagement routier qui comprend le programme de travaux neufs, l’entretien routier et l’équipement ferroviaire.
136 I YEARBOOK GABON : Rapport économique TRANSPORTS
Les ports
Le Gabon est un acteur majeur en matière maritime : 90% du trafic commercial transite par les ports. L’état a initié un vaste projet de modernisation et de construction de ports à la fois sur la façade atlantique et à l’intérieur des terres. Ainsi, le port d’Owendo, situé au Sud de la capitale Libreville, a été construit en 18 mois et inauguré en 2017. Son terminal multimodal dispose de ses propres services de logistiques intégrés et de la plus grosse flotte de véhicules du pays. Bénéficiant d’un prêt de 40 millions d’euros de la Banque africaine de Développement (BAD), le nouveau terminal à marchandises du port d’Owendo grâce à l’extension du quai de 380 mètres additionnels et le développement de services logistiques, accompagne l’essor du port. Il fera ainsi accroître la capacité du nouveau port en matière de traitement de vrac et de services logistiques point à point, et ainsi offrir à ses usagers, un service encore plus compétitif et répondre aux besoins de l’économie gabonaise pour les années à venir. Deux ans après son inauguration en octobre 2017, le New Owendo International Port (NOIP) a fait du chemin avec des capacités accrues. Le port peut désormais accueillir et traiter simultanément trois navires
à quai, portant désormais la capacité d’accueil et opération de navires à quai à cinq. Fruit d’un partenariat entre Olam International, Africa Finances Corporation et l’État gabonais, le NOIP confirme son ambition d’accroitre les capacités portuaires du Gabon. Au total, la réalisation de ce formidable outil économique aura nécessité plus de 207 milliards de francs CFA. En 2019, une nouvelle carte marine a été mis à disposition de l’Office des Ports et Rades du Gabon (OPRAG), de la Marine marchande et de l’ensemble des opérateurs du secteur maritime. En adéquation avec la signalisation maritime, cette nouvelle carte marine actualisée tient compte de l’extension récente du port d’Owendo avec le nouveau quai et un terminal de pêche.
Fruit d’un Partenariat Public Privé (PPP) entre le Gabon et la multinationale Comoros Shipping Services, la mise en place du registre international gabonais des navires, décidée en 2011 par le gouvernement est effective depuis 2019. Ce registre va positionner le pays dans l’espace maritime mondial, en apportant plus de compétitivité et de performance économique dans la logique de la diversification de l’économie.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 137 TRANSPORTS
Le transport maritime
• Owendo
En 2018, l’activité portuaire dans la zone d’Owendo a été perturbée par les travaux de dragage pendant près de deux mois, empêchant l’accueil des navires au-delà d’un certain volume. En effet, suite au phénomène d’envasement de la
Evolution de l’activité de transport maritime à Owendo
zone portuaire, les bateaux d’un tirant d’eau supérieur à 10 m ne pouvaient accoster au port d’Owendo. Cependant, le volume global de marchandises manipulées a progressé de 1,6% à 7,8 millions de tonnes, attribuable au transport du manganèse dont les volumes ont augmenté de 9% grâce à la mise à contribution du GSEZ MT Port.
• Port-Gentil
En glissement annuel, l’activité portuaire sur Port-Gentil a chuté de 21,3% à fin décembre 2018. La baisse du carnet de commandes des forestiers a généré une contraction de
13,7% du volume de bois débités expédiés. De même, malgré la sortie de crise progressive des unités installées dans la cité pétrolière, on note une nouvelle baisse de 25,3% du volume des autres marchandises.
Evolution de l’activité de transport maritime à Port-Gentil
138 I YEARBOOK GABON : Rapport économique TRANSPORTS
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Mouvements des bateaux 134 171 186 191 589 682 15,8% Volume total marchandises (T) 1 455 317 1 880 582 1 806 262 2 672 717 7 689 628 7 814 878 1,6% Bois débités 53 122 56 556 73 780 152 884 434 983 336 342 -22,7% Manganèse 1 079 437 1 374 733 1 188 200 1 920 911 5 101 983 5 563 281 9,0% Autres marchandises 322 758 449 293 544 281 598 922 2 152 662 1 915 255 -11,0% Source : GPM, GSEZ CARGO PORT, GSEZ MT PORT, Comilog 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Mouvements des bateaux 86 100 115 90 363 391 7,7% Volume total marchandises (T) 42 711 48 707 49 520 50 216 242 759 191 154 -21,3% Produits forestiers 19 173 20 892 16 275 16 649 84 539 72 989 -13,7% Autres marchandises 23 538 27 815 33 245 33 567 158 220 118 165 -25,3%
Source : GPM
LES OBJECTIFS
000
Des services logistiques compétitifs Emplois dans le secteur
Des infrastructures connexes de qualité de reduction des delais de livraison des conteneurs de reduction des coûts d’exportation et d’importation
OPPORTUNITÉS
L’EXTENSION DU PORT D’OWENDO
Construction d’un port commercial et d’un port minéralier en extension des infrastructures existantes du port d’Owendo dans le cadre d’un PPP entre l’Etat Gabonais et Olam Gabon au sein de la co-entreprise GSEZ.
Port commercial : 18 hectares, capacité de 3 millions de tonnes/an,
Port minéralier : 25 hectares, capacité de 10 millions de tonnes/an.
Niveau d’avancement : Construction du port commercial et du port minéralier en cours
LES ATOUTS DU PROJET
Port Commercial :
• Augmentation rapide du trafic de container et de cargo au Gabon
Port Minéralier :
• Existence d’une grande activité minière au Gabon
• Demande forte pour les services de stockages
• Reprise des activités existantes de logistique maritime de Solimar Gabon
Investissement total prévu
Port Commercial : 312 millions USD
Port minéralier : 486 millions USD
Investissement déjà engagé
Port Commercial : 213 millions USD
Port minéralier : 161 millions USD
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Transports et de la Logistique, GSEZ, OLAM.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 139 TRANSPORTS
OBJECTIF À HORIZON 2025
OBJECTIF À HORIZON 2025
+5
50% 20%
OBJECTIF À HORIZON 2025 Compétitivité
Création d’emplois
Infrastructures
Regroupant 18 États membres, l’Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) est la plus ancienne institution de coopération et d’intégration africaine et malgache.
Mohamed Moussa, Directeur général, nous dévoile les grands axes de sa mission.
Quel est le rôle de l’ASECNA ?
L’Union Africaine (UA) a lancé le 28 janvier 2018, le Marché Unique du Transport Aérien en Afrique (MUTAA). Ce protocole, signé à ce jour par une trentaine de pays, se présente comme un véritable accélérateur du processus de mise en œuvre de la déclaration de Yamoussoukro (1999) sur la libéralisation du ciel africain. Pour le suivi de la mise en œuvre de ce marché unique et afin de favoriser la libre circulation des personnes et des biens, l’ASECNA se réjouit que le Président d’un pays membre, le Président de la République du Togo, Faure Essozimna Gnassingbe, ait été désigné par ses pairs Champion de ce processus.
Mon ambition se traduit dans la vision d’un ciel unique pour l’Afrique avec une règlementation harmonisée et une structure homogène de l’espace aérien supérieur. Mon objectif est de faciliter l’adhésion du plus grand nombre possible de pays du continent d’où la création d’un poste de Délégué de l’ASECNA à l’UA. L’Agence conduit également des projets d’envergure continentale, notamment du déploiement des systèmes de positionnement par satellite. Ainsi, nous sommes engagés dans un programme ambitieux de fourniture de services globaux de navigation par satellite, basés notamment sur EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service) et GALILEO. Cette évolution technologique majeure entraîne une mutation profonde de la nature des services et de leurs modes de gouvernance. Un autre projet d’envergure continentale est le Bureau OACI des procédures de vol pour
l’Afrique (FPP/AFI). Je suis résolument engagé à mettre les 60 ans de l’expérience de l’ASECNA au service du continent africain.
Vos activités au Gabon ont-elles des spécificités ?
Le Gabon est un membre extrêmement important et stratégique pour l’ASECNA. Nous y menons les missions ordinaires au titre des activités dites communautaires et gérons les activités aéronautiques nationales du pays. A ce titre, un nouveau contrat de délégation de gestion a été signé pour une durée de 5 ans, à Paris, le 5 février 2019. Au titre des changements majeurs avec l’ancien contrat, il convient de noter : La sortie de la mission de sureté du périmètre d’intervention de l’ASECNA ; l’élaboration d’un Plan d’Orientation Stratégique (POS) devant être annexé au présent contrat et en rapport avec ses missions ; l’élaboration du plan d’utilisation annuel des subventions allouées par le Gabon ; le recrutement d’un personnel technique adéquat.
En quoi consiste le protocole de coopération technique entre l’ASECNA et la Direction générale de l’aviation civile française (DGAC) ?
Un protocole d’accord a été paraphé, le 24 avril 2017, entre l’ASECNA et l’Aviation civile française définissant les principaux axes de la coopération entre nos deux institutions pour la période 2017-2021. Un accord spécifique EAMAC/ ENAC sera conclu pour prendre en compte le volet formation. Des discussions sont également en cours avec la partie française pour l’acquisition d’un nouvel avion de calibration. Ce protocole contribue à asseoir la politique de l’ASECNA. Cette coopération ambitionne de fédérer l’expertise des deux parties dans les projets innovants. Elle a déjà permis de réaliser les actions suivantes : la conduite d’études, notamment pour la réalisation d’un ciel unique pour l’Afrique ; l’organisation conjointe d’ateliers, d’actions de formation à la technique d’audit et d’expertise pédagogique dans le cadre de la réalisation du système de management intégré de l’ASECNA (SMI) ; la mise à disposition de logiciels pour la conception des procédures de vols ; la formation sur les drones.
Un Comité Directeur, co-présidé par le Directeur général de l’ASECNA et par le Directeur général de l’Aviation civile française, se réunit au minimum une fois tous les deux ans, alternativement à Paris et à Dakar. Le comité de suivi, quant à lui, est chargé de définir de nouvelles orientations de coopération et de suivre les réalisations des actions décidées. La dernière évaluation du protocole a eu lieu en janvier 2019 en marge de la réunion SAT /NAT tenue à Paris.
140 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
UN MODELE D’INTEGRATION REGIONALE
L’ASECNA est un établissement public international créé le 12 décembre 1959 à Saint Louis au Sénégal. L’ASECNA est un modèle d’organisme régional et autonome dédié à la gestion intégrée des espaces aériens et à la fourniture des services de sécurité de la navigation aérienne.
18 ETATS MEMBRES, UN OBJECTIF COMMUN
Bénin, Burkina, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Côte d’ivoire, Gabon, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Union des Comores et la France.
NOS MISSIONS : FOURNIR DES SERVICES DE NAVIGATION AERIENNE
La mission de l’ASECNA est d’assurer les services qui garantissent la sécurité des vols dans l’espace aérien à sa charge et de gérer ou entretenir toute exploitation d’utilité aéronautique ou météorologique à la demande des Etats membres et en vertu de contrats particuliers.
UN ESPACE AÉRIEN INTÉGRÉ ET HOMOGÈNE
L’ASECNA gère un espace aérien de 16,1 millions de km2 (1,5 fois la superficie de l’Europe) comprenant six (06) Régions d’Information de Vol (F.I.R) définies par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), trente (30) aéroports communautaires et une centaine d’aéroports régionaux ou nationaux.
LE DEFI DE LA FORMATION
L’ASECNA dispose de trois écoles :
• L’Ecole Africaine de la Météorologie et de l’Aviation Civile (EAMAC) basée à Niamey (Niger
• L’Ecole Régionale de Sécurité Incendie (ERSI), Créée en 1964 et basée à Douala (Cameroun
• L’Ecole Régionale de la Navigation Aérienne et du Management (ERNAM) basée à Dakar (Sénégal),
UN RAYONNEMENT PANAFRICAIN
Navigation par Satellite
L’Agence est engagée dans un programme ambitieux de fourniture de services globaux de navigation par satellite, basés notamment sur EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service) et GALILEO. Cette ambition s’inscrit dans une volonté affirmée d’anticiper une évolution technologique majeure entrainant une mutation profonde de la nature des services et de leurs modes de gouvernance. Elle vise à conforter le positionnement de l’Agence en
tant que producteur de services dans un environnement concurrentiel croissant.
Conception des procédures de vol
L’ASECNA a été désignée par l’OACI, pour abriter le bureau de conception des procédures de vol au bénéfice du continent africain. L’objectif du programme est de soutenir la mise en œuvre de procédures de vol sûres et efficaces, en prêtant une attention particulière aux techniques de développement des procédures PBN et d’organisation de l’espace aérien afin de permettre de tirer bénéfice du PBN, en particulier pour les approches à guidage vertical et les trajectoires CDO et CCO.
Vers un Ciel unique pour l’Afrique
Sur la base d’un programme baptisé « mon projet pour l’ASECNA », Monsieur Mohamed MOUSSA a été désigné Directeur Général de l’Agence à compter du 1er janvier 2017. L’ambition du Directeur Général est de fédérer davantage les États africains aux fins d’arriver à une « gestion coopérative des espaces aériens ». Cette forme de gestion ouvre des perspectives dans la mise en œuvre du concept de « Ciel unique pour l’Afrique » qui doit aboutir à l’uniformisation des réglementations, procédures de formation et d’exploitation des services sur l’ensemble du continent africain. C’est pourquoi l’ASECNA a ouvert une Délégation au siège de l’Union Africaine pour soutenir cette vision.
https://asecnaonline.asecna.aero/index.php/fr
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 141
COMMUNIQUÉ
Nous pouvons annoncer le démarrage des travaux en septembre prochain, de la Trans-gabonaise, une nouvelle route économique reliant Libreville et Franceville, d’une distance de 780 kilomètres.
142 I YEARBOOK GABON : Rapport économique TRANSPORTS
Extrait du message à la nation jeudi 16 août 2019 du Président de la République Ali Bongo Ondimba.
Bâtiment et Travaux publics
Le Gabon est un pays urbanisé à 85%, l’un des taux les plus élevés du monde. Cependant, le pays connaît un déficit d’aménagement urbain et n’a pas pleinement développer le potentiel de la filière de l’immobilier, malgré une réelle demande des ménages et des opérateurs institutionnels.
Le bâtiment et les travaux publics : L’appel au secteur privé
Le Gabon est un pays urbanisé à 85%, l’un des taux les plus élevés du monde. Cependant, le pays connait un déficit d’aménagement urbain. Le Gabon cherche des investisseurs susceptibles d’injecter des ressources dans le secteur du BTP au Gabon en vue d’aider le pays à faire face au déficit de logements.
La demande sur le marché de l’immobilier est élevée avec un déficit de logements pour les ménages évalué à plus de 50 000 logements, essentiellement dans le segment du logement social. Un fort déficit existe également sur le segment de l’immobilier de bureaux avec l’Etat qui dépense près de 40 millions USD par an pour la location, et le secteur privé plus de 48 millions USD par an.
La redynamisation de la filière de l’immobilier s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de réaménagement urbain des capitales politique et économique du pays : Libreville et Port-Gentil. Libreville, dispose de nombreux atouts pour s’imposer, dans la compétition internationale des villes africaines qui attirent les investissements, les talents et les capitaux, comme un hub des affaires, des loisirs et du tourisme en Afrique centrale.
Le Gabon entend ainsi favoriser un écosystème et un modèle
d’affaires qui redynamise la promotion immobilière à PortGentil et Libreville, dans le but de faciliter l’accès au logement social pour les ménages et accroître l’offre d’immobilier de bureaux.
Un marché en crise
Le secteur des BTP affiche, en 2018, des chiffres en retrait par rapport l’année précédente. En témoigne la production vendue, dont le chiffre d’affaire a chuté de 46,08% soit 91,7 milliards de francs CFA contre 170 milliards en 2017.
Le segment bâtiment et génie-civil a subi un fort ralentissement dans l’exécution des chantiers (retards de paiements de l’Etat) et la baisse de commandes.
Le segment bâtiment, génie-civil a généré 76 milliards francs CFA en 2018, contre 150,7 milliards en 2017 soit une baisse de 49,58%. Seule éclaircie au niveau des BTP en 2018, la consolidation du nombre d’agents à 2323, contre 2296 en 2017
144 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BTP
soit une légère hausse de 1,18%. Ce qui s’explique par le regain d’activité au dernier trimestre suite à la signature de nouveaux contrats.
Les projets
Le projet d’aménagement urbain, dénommé la Baie des Rois, vise à moderniser la capitale gabonaise. Porté par la société Façade maritime du Champ triomphal (FMCT), filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques, le projet, qui a démarré en 2011, comprend 40 hectares découpés en cinq zones. La zone II du site, déjà entièrement viabilisée, est prête à accueillir les investisseurs pour la construction des premiers logements et édifices attendus cette année.
La mise en œuvre de ce projet devrait apporter à la capitale des équipements attractifs, des lieux de loisirs et de tourisme, un quartier d’affaires, un centre commercial ultramoderne, des logements modernes, des hôtels de haut standing ou encore des commerces de proximité.
Pendant sa phase de développement, le site qui promet de fortes opportunités d’investissement et des retombées économiques conséquentes, verra la création de 20 000 emplois. A terme, 68 000 personnes pourraient se divertir, vivre et travailler à la Baie des Rois d’ici la fin du projet prévu pour 2025. L’idée reste d’édifier des partenariats publics-privés (PPP) tant en matière de bâtiment que pour les infrastructures. Le Gabon est une terre d’opportunités pour les investisseurs de ce domaine.
La production de ciment en augmentation de près de 50 % en 2018
La restructuration de CimGabon a eu des effets bénéfiques sur le marché du ciment gabonais. Avec le dégraissage de 20% des effectifs et l’amélioration de la production de l’entreprise contrôlée par le marocain Cimaf, le secteur de la cimenterie s’est bien comporté au cours de l’exercice écoulé.
Ainsi, la production a bondi de 42%. Elle se chiffre à plus de 487 000 tonnes contre 341 351 tonnes en 2017. Les ventes,
principalement tirées par la consommation domestique, affichent une augmentation de 43,6% à 488 328 tonnes contre un peu plus de 340 mille tonnes un an plus tôt ce qui a induit une progression du chiffre d’affaires de la filière de plus de 42% (36 milliards de FCFA en 2018).
Ces progrès sont réalisés dans un contexte de suspension des importations de ciment sur décision du gouvernement depuis juillet 2017.
En décembre 2018, l’activité du secteur des BTP est une nouvelle fois en berne. En effet, la production vendue a chuté de 46,08% à 91,7 milliards de FCFA sur la période sous revue, plombée par le segment bâtiment et génie-civil qui a subi un fort ralentissement dans l’exécution des chantiers (retards de paiements de l’Etat) et la baisse de commandes.
Dans ces conditions, la masse salariale a suivi la même tendance baissière (-3,6%) pour se situer à 21,7 milliards de FCFA. Au niveau des effectifs par contre, la consolidation de 1,2% à 2 323 agents est consécutive au regain d’activité au dernier trimestre suite à la signature de nouveaux contrats.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 145
(En millions de FCFA) 2018 Fin Décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production vendue 13 966 13 102 17 961 46 707 170 124 91 736 -46,08% Bâtiment, Génie-Civil 11 873 9 428 14 247 40 474 150 766 76 022 -49,58% Lignes Eau, Electricité, Téléphone 2 093 3 674 3 714 6 233 19 358 15 714 -18,82% Masse Salariale 5 457 5 238 6 684 4 375 22 562 21 754 -3,58% Effectifs permanents 2 239 2 189 2 264 2 323 2 296 2 323 1,18% Sources : Socoba EDTPL, Colas Gabon, Facoconstruction, Mika Services, CRBC,CGPR,SogafricServices, SETEG, ETE, CorailBTP,Conduril.
BTP
Evolution des activités du secteur BTP
Plan de Relance de l’Economie 2017 - 2019 / la filière du bâtiment
Le Gabon est l’un des pays les plus urbanisés d’Afrique et du monde.Toutefois, le déficit d’aménagement urbain et l’environnement des affaires lié au foncier et aux opérations de construction n’ont pas permis de pleinement développer le potentiel de la filière du bâtiment, malgré une demande solvable non négligeable des ménages et des opérateurs institutionnels, au premier rang desquels l’Etat.
En 2016, l’Etat a ainsi dépensé́ près de 30 milliards de FCFA pour la location de bureaux, principalement à Libreville et Port-Gentil. Le déficit de logements pour les ménages est, quant à lui, évalué́ à plus de 200 000 logements, principalement dans le segment du logement social à loyer ou coût d’achat modéré́, pour les ménages les plus modestes. Le Gouvernement entend inscrire la redynamisation de la filière bâtiment dans le cadre d’une stratégie de réaménagement urbain de Libreville et de Port-Gentil, les capitales politique et économique du pays. Libreville, en plein développement, dispose de nombreux atouts et ressources pour attirer les investisseurs internationaux et nationaux et s’imposer, dans la compétition
internationale des villes africaines qui attirent les talents et les capitaux, comme un hub des affaires, des loisirs et du tourisme en Afrique centrale.
Le Plan de Relance de l’Economie entend favoriser un écosystème et des modèles d’affaires qui redynamisent la promotion immobilière à Libreville et Port-Gentil, dans le but de faciliter l’accès au logement social pour les ménages et accroitre l’offre d’immobilier de bureaux pour améliorer les conditions de travail des administrations et des entreprises. Dans le cadre du plan de compétitivité́ filière bâtiment, une stratégie globale en termes d’offre immobilière, de services, d’équipements publics, d’infrastructures et de cadres juridique et fiscal favorables aux investissements
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 147
BTP
et aux activités commerciales et industrielles, sera mise en place. Outre la restructuration ou le renforcement des capacités des agences dédiées à l’urbanisme ainsi que l’opérationnalisation d’une Caisse de refinancement de l’habitat pour mobiliser les ressources longues nécessaires à ce secteur, le Gouvernement prévoit la promotion de l’investissement privé à travers notamment des PPP, dans le cadre de Zones d’Aménagement Concerté. En concertation avec les opérateurs du secteur, le Gouvernement compte mettre en œuvre les mesures suivantes :
• Adoption d’une nouvelle loi portant réglementation de l’urbanisme ;
• Elaboration et adoption des Schémas Directeurs d’Aménagement Urbains (SDAU) et Plans d’Occupation des Sols (POS) des villes de Libreville, Port-Gentil et Lambaréné́ ;
• Sécurisation du foncier urbain pour la promotion de l’investissement privé dans des Zones d’Aménagement Concerté dans les agglomérations de Libreville et PortGentil ;
• Récupération par l’Etat des emprises foncières attribuées irrégulièrement à des SCI le long de la RN1 et des corridors stratégiques ;
• Opérationnalisation d’une Caisse de Refinancement de l’Habitat, en impliquant le secteur financier national et international ;
• Cession à des opérateurs privés des projets immobiliers publics à l’arrêt, faute de disponibilités de capitaux (PPP ou
cessions à prix coûtant des investissements), dans le but de relancer le secteur du logement ;
• Simplification des procédures administratives de délivrance des titres fonciers autour du guichet unique du foncier ;
• Financement de nouveaux immeubles, dans l’optique de créer des complexes administratifs de l’Etat, en utilisant le budget des baux administratifs pour des contrats de location-achat de nouveaux bâtiments à Libreville.
CHIFFRES CLÉS
160 000 LOGEMENTS EN DEFICIT
30,8% CONTRIBUTION AU PIB
8 014
EMPLOIS DANS LE SECTEUR
6% HAUSSE DU CHIFFRE D’AFFAIRE DU SECTEUR (2016)
6,9% HAUSSE PRÉVISIONNELLE DU SECTEUR
148 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BTP
Entretien avec Monsieur He Yu, Directeur général de CRBC Gabon Limited, un partenaire régulier de l’Etat gabonais désirant être un acteur de l’émergence et à la diversification de son économie.
Pouvez-vous présenter le groupe CRBC ?
China Road and Bridge Corporation (CRBC), est l’une des quatre premières grandes entreprises d’État qui se sont engagées sur le marché mondial de l’ingénierie et de la construction. Nous sommes présents sur une large gamme de projets : routes, ponts, ports, voies ferrées, aéroports, tunnels, hydraulique, dragage, etc.
CRBC a créé des succursales dans plus de 60 pays et régions en Asie, en Europe, en Afrique et dans les Amériques. CRBC est une filiale entièrement contrôlée par China Communications Construction Company (CCCC), qui se situe au 91ème rang dans le classement « Fortunes Global 500 » et au 3ème dans le « ENR Top 250 Global Contractors ».
Pour quelles raisons vous intéressez-vous au Gabon ?
Nous avons toujours accordé une importance particulière au Gabon en raison de son potentiel de développement économique vu la richesse de ses ressources (forestières, minières et pétrolières). CRBC est arrivé au Gabon en 2012 afin d’explorer des pistes de coopération avec le Gouvernement et promouvoir le développement de ce pays.
Le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) et le Plan de Relance de l’Economie (PRE) ont pour objectif d’accélérer la diversification économique et de construire un pays émergent à l’horizon 2025. Nous sommes confiants dans l’avenir du Gabon et nous sommes disposés à travailler avec le Gouvernement gabonais pour promouvoir le développement du pays.
Quels sont les principaux contrats que vous avez remportés au Gabon ?
Notre société exécute actuellement deux projets au Gabon. Il s’agit tout d’abord de la construction de la route Port
Gentil-Omboué (95,9 km) qui inclut deux grands ouvrages d’art : le pont Ogooué (4,7 km) et le pont Nkomi (4,6 km). Une fois construits, il s’agira des troisième et quatrième plus grands ponts d’Afrique.
Le deuxième projet est la construction de la Route Conjonctive entre Port Gentil et Mbéga (Tronçon FarasolMbéga), soit 21,613 km.
L’achèvement de ces deux projets mettra fin à l’absence historique de transport terrestre entre Port-Gentil et l’intérieur du Gabon et devrait contribuer de manière décisive au développement de l’économie gabonaise.
Quelles sont vos ambitions au Gabon ?
La coopération sino-africaine s’est approfondie progressivement à partir de l’initiative « La Ceinture et La Route », lancée en 2013, et du « Plan des Dix Grandes Coopérations » lors du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2015 et, enfin, lors du Sommet de Pékin du Forum sur la Coopération sinoafricaine en 2018.
La stratégie visant à faire du Gabon un pays émergent s’inscrit parfaitement dans la coopération sino-africaine. Le Gabon considère la Chine comme un partenaire stratégique important et le Président Ali Bongo Ondimba a assisté personnellement à la « Conférence de promotion du GabonCoopération Sino-africaine des capacités Industrielles » lors de sa visite en Chine. Il a chaleureusement encouragé les entreprises chinoises à investir au Gabon.
Cette coopération renforcée nous oblige à être des acteurs de premier rang au Gabon. Dans ce contexte, notre société saisira toute les opportunités afin d’élargir son champ d’intervention.
Nous souhaitons devenir des promoteurs globaux de projets, en intégrant non seulement la construction mais aussi l’investissement, le développement et l’exploitation.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 149
INTERVIEW
« Nous souhaitons contribuer activement à l’émergence et à la diversification de l’économie du Gabon »
Entretien avec Seydou Kane, PrésidentDirecteur général du Consortium
International des Travaux Publics (CITP) qu’il a créé en 2008, actuellement leader au Gabon dans le domaine des BTP.
Quelles sont les différentes structures du consortium CITP ?
CITP est la première entreprise de construction au Gabon au sein de laquelle on retrouve tous les métiers de la construction, de l’aménagement urbain, de la promotion Immobilière, de la décoration des locaux, etc…
Leader au Gabon dans le domaine des BTP, le consortium CITP est composé de multiples structures permettant à l’entreprise de répondre rapidement et efficacement aux demandes de construction : équipements publics, logements privés et autres, immobiliers tertiaires, commerces, industrie, etc…
L’entreprise est structurée en différentes entités, la Société de travaux et d’équipement de construction (SOTEC), l’Agence gabonaise d’investissement de promotion, d’études et de construction (AGIPEC) et la Compagnie des Travaux Bâtiment et Services (TBS). Toutes sont capables d’apporter à leurs clients des solutions innovantes en matière de construction, de décoration et de gros œuvres. Nos réalisations sont le témoignage de notre savoir-faire et permettent à notre consortium de piloter à ce jour de nombreux chantiers à travers l’Afrique.
Par quelle stratégie comptez-vous poursuivre votre développement ?
Dans le contexte économique actuel CITP n’a de cesse d’élargir ses activités dans son marché de référence en apportant des solutions appropriées à un portefeuille élargi de clients dans l’ensemble des métiers du BTP.
Par l’entremise des enseignes du Consortium, CITP est présent dans tous les secteurs du bâtiment et des travaux publics.
Dans le bâtiment, CITP est présente dans les secteurs du logement (les logements des officiers de la Garde Républicaine à Libreville au quartier la Sablière, à la Cité de la démocratie et dans le nord du Gabon, le logement de l’ensemble du personnel de l’Ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite), des bureaux (l’hébergement du ministère des Affaires étrangères dans le quartier Batterie IV, et bien d’autres administrations publiques dans le centre de Libreville), des centres commerciaux (des galeries commerciales dans le principal marché de la capitale Libreville et ses alentours) et des équipements publics (le lycée public de Bikele, la réfection des plateaux sportifs du lycée national Leon Mba, l’équipement du nouveau palais des sports, les hangars pour engins lourds de la garde républicaine au quartier la Sablière).
L’expertise de CITP porte aussi bien sur la construction, la conception, la réhabilitation que la rénovation de bâtiments.
Dans les travaux publics et le Génie civil, CITP a été retenu pour les travaux de réhabilitation des voiries des chefs de lieu des provinces de l’Estuaire et du Haut Ogooué. Dans la province de l’Estuaire, le Consortium vient de faire la livraison de deux routes bitumées, longue, pour la première, de près d’un kilomètre au quartier Sibang et pour la seconde, d’un linéaire de 400 mètres dans la ville de Ntoum.
D’autres ouvrages sont en cours d’exécution et d’achèvement dans les quartiers d’Angondje et de Cite Damas. L’entreprise a également développé des innovations qui lui permettent de se positionner sur les nouveaux modes d’aménagement des voiries avec la construction de routes en béton dont une, de 3,5 km au quartier Diba Diba et une autre longue de 3 km au quartier Angondje village dans la zone nord de Libreville. Dans la province du Haut Ogooué, CITP procède à l’aménagement de plusieurs routes de désenclavement, au total trois routes en pavés, trois routes en bi couche, auxquelles il convient d’ajouter des passerelles piétonnes.
150 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
INTERVIEW
Un vent nouveau souffle sur le BTP
Dans la droite ligne du discours du Président Ali Bongo, le 16 août 2019, l’attention
Les travaux sur les axes Akam-Essatouk-Oyem (canton Nyè nord) et Ndonlo’o-Essavousse-Bibasse (canton Bissock), dans le Woleu-Ntem, au nord du Gabon, sont désormais lancés. L’aménagement de ces axes routiers, respectivement longs d’une quarantaine et d’une soixantaine de kilomètres, illustre la nouvelle doctrine des autorités gabonaises en matière d’infrastructures. Le chantier du Lac Bleu-Charbonnages réalisé en un temps record par l’entreprise Colas et l’Agence Nationale des Grands travaux d’Infrastructure (ANGTI) illustre la politique volontariste d’aménagement des axes routiers dans le pays, une des priorités du gouvernement de Julien Nkoghe Bekalé. La priorité est ainsi donnée aux ouvrages à fort rendement sur le plan économique et social, autrement dit à ceux dont le coût est relativement faible par
rapport aux retombées escomptées pour les populations. A la faveur de la commémoration de la journée mondiale de l’habitat et de l’architecture, célébrée tous les 7 octobre, le gouvernement gabonais a dévoilé un prototype de maison entièrement construite en matériaux récupérables, baptisée « Villa Gaboma ». Cette invention des architectes gabonais, destinée à valoriser les déchets, répond aux défis des phénomènes environnementaux auxquels le monde fait aujourd’hui face. Dans l’indice annuel de développement des infrastructures élaboré par la Banque Africaine de Développement (BAD), le Gabon est classé 11ème sur 54 pays en Afrique en 2019. Lors de sa déclaration de politique générale en février dernier, le Premier Ministre Julien Nkoghe Bekalé avait indiqué vouloir faire des infrastructures sa priorité.
152 I YEARBOOK GABON : Rapport économique BTP
est portée au désenclavement des provinces et au développement de l’activité économique.
OPPORTUNITÉS
Projet 1
ZONE D’AMÉNAGEMENT DU CHAMP TRIOMPHAL
Aménagement de plusieurs hectares en plein Libreville destinés à la construction de bureaux, de centres commerciaux et d’hôtels. Projet lancé en 2011 avec la réalisation des premiers plans et la création d’environ 40 ha de terres.
Recherche d’investisseurs pour finaliser l’aménagement et assurer la gestion de la zone du champ triomphal.
Niveau d’avancement : En cours – Phase initiale - 40 Ha de terres crées. Recherche d’investisseurs en cours.
Investissement total prévu : 1,017 milliard USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Le projet comblera la forte demande d’immobiliers de bureaux et d’hôtels à Libreville
• Libreville, capitale des affaires de l’Afrique Centrale
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Infrastructures ; ANGTI, FIGIS, FMCT.
Projet 2
ZONE D’AMÉNAGEMENT DE N’TCHENGUE
Aménagement de la zone de Ntchengue en 2 volets : en premier lieu, la finalisation des travaux de la cité dorade (827 villas et 10 immeubles sur 80 ha). Et dans un second temps l’aménagement de 120 ha qui seront mis à la disposition des investisseurs ayant besoin de foncier
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
LES ATOUTS DU PROJET
• Le projet répondra à la forte demande de logements sociaux à Port-Gentil.
• Port Gentil est la capitale économique du Gabon et attire les investisseurs nationaux et internationaux.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Infrastructures ; ANGTI ; SNI ; SOCOBA-EDTPL.
Projet 3
CONSTRUCTION DU QUARTIER DES AFFAIRES « BAIE DES ROIS »
Finalisation de la Cité dorade
827 villas et 10 immeubles et 20 ha pour une cité d’affaires
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 153 BTP
L’accès à l’eau étant une nécessité universelle, l’Etat s’engage à poursuivre ses efforts afin de permettre aux populations de bénéficier d’une eau potable à proximité de leurs lieux d’habitation.
Extrait du discours des vœux à la Nation du Président de la République
Ali Bongo Ondimba, le 31 décembre 2017
154 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Eau et Electricité
Afin de répondre à ses besoins énergétiques à l’horizon 2025 – 2030, le Gabon devra produire environ 1200 MW d’énergie pour desservir l’ensemble du territoire national et accompagner l’industrialisation de l’économie par une offre énergétique compétitive et durable.
Le secteur de l’eau et de l’éléctricite : vers l’amélioration de la desserte
Le Gabon est confronté à des difficultés d’approvisionnement en eau potable tant en milieu urbain qu’en milieu rural, ce, en dépit d’une pluviométrie annuelle abondante. Pour pallier à cela, le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires au développement, a décidé de s’arrimer aux standards mondiaux, en matière de gestion efficiente du secteur de l’eau. Le Gabon souhaite ramener la part du thermique dans la production de l’électricité de 65% aujourd’hui à 20% et celle de l’hydroélectricité de 35% à 80%.
Pour tenir ce challenge, la production d’électricité à partir des barrages devra croître de 711 mégawatts à 1 200 mégawatts au cours des trois prochaines années. Pour rendre cela possible, il faudra réaliser nombre de barrages hydroélectriques. Cela passe nécessairement par une participation active dans les organismes dédiés, l’organisation du secteur et la réalisation des investissements nécessaires.
Ainsi, dans l’optique de couvrir l’ensemble des besoins du Gabon par une offre compétitive, durable et créatrice
d’emplois, trois nouveaux barrages hydroélectriques seront construits en partenariat avec des opérateurs privés sur la période 2016 - 2020 : le barrage de Ngoulmendjim dans l’Estuaire (73 MW) et les barrages des Chutes de l’Impératrice (80 MW) et de Dibwangui (30 MW) dans la Ngounié. 80% de l’énergie consommée au Gabon proviendra alors d’une source renouvelable et moins couteuse. Un réseau national intégré alimentera les différentes zones du pays en suivant le tracé des grands corridors d’infrastructures.
156 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
EAU - ELECTRICITE
En matière d’eau, le Gabon ambitionne également d’augmenter sa production avec la construction de l’usine de production d’eau de Ntoum 7 et la mobilisation des eaux du Kango, afin de garantir l’accès universel pour tous à l’eau. 140 000 m3 d’eau potable supplémentaire sera alors produite par jour pour alimenter Libreville.
Il est prévu d’élever la capacité de production de 500 MW actuellement à 1 200 MW en 2020 pour desservir l’ensemble du territoire national et accompagner l’industrialisation de l’économie par une offre énergétique compétitive et durable. Le Plan mix énergétique gabonais 2020 se base sur 100% d’énergie propre, dont 80% renouvelable, grâce à l’hydroélectricité et au gaz naturel.
L’Etat va financer le programme volet Eau Potable du premier Programme Intégré́ pour l’Alimentation en Eau Potable et l’Assainissement de Libreville (PIAEPAL) qui vise à garantir, à l’horizon 2025, un accès universel durable à l’eau potable. Il va ainsi contribuer à renforcer et améliorer les services
d’eau potable et d’assainissement du Grand Libreville se composant des Communes de Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum. Le projet a également un impact environnemental et social.
Les centrales hydroélectriques
Le Gabon dispose d’un des plus forts potentiels de production d’énergie hydraulique d’Afrique, estimé à 6 000 MW. Seul 2% de ce potentiel est actuellement utilisé. L’hydroélectricité doit apporter la plus forte contribution au plan mix énergétique. Trois barrages sont déjà en construction pour une capacité totale de 318 MW.
Les centrales thermiques au gaz naturel
L’électrification du territoire national et l’interconnexion du réseau pour atteindre un taux d’électrification de 100% en 2020 et avoir une capacité d’exportation à terme de 16% de la production vers les pays voisins.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 157
EAU - ELECTRICITE
CHIFFRES CLÉS
40% DE DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE TOP 5
EN MATIÈRE DE COMPÉTITIVITÉ́ ÉNERGÉTIQUE (KPMG, Choiseul)
72% DE MIX DE PRODUCTION D’ÉNERGIE PROPRE (DONT 49% D’ENERGIE RENOUVELABLE)
90% D’ÉNERGIES PROPRES (DONT 80% D’ÉNERGIE HYDROÉLECTRIQUE) OBJECTIF EN 2020
2,2M€ DE FINANCEMENT DU PLAN ÉLECTRICITÉ́ DU GABON
760 M€
D’ENGAGEMENT FINANCIER SUR 10 ANS
Au rang des contrats signés, on citera celui avec la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) et le groupe finlandais Wärtsilä pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance d’une solution thermique mais aussi le renforcement des capacités de la centrale thermique d’Owendo à Libreville. Ce contrat permettra d’optimiser la production de cette importante infrastructure.
Un autre contrat de partenariat, d’une durée de 30 ans, est avec le groupe français Meridiam et porte sur le développement de la centrale hydroélectrique de Kinguélé Aval. Toujours sur le plan électricité, deux contrats ont été signés avec le groupe industriel français Eranove, pour l’achat d’énergie électrique que vont produire les centrales hydroélectriques de Ngoulmendjim et de Dibwangui. En ce qui concerne les contrats dans le secteur eau, le groupe Eranove devrait être en charge du financement, de la conception, de la réalisation, de l’exploitation et de la maintenance d’une nouvelle unité de production d’eau potable d’une capacité de production de 140 000 m3 par jour dans le Komo Kango près de Libreville.
Le Gabon va bénéficier d’importants investissements dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Gabon Power Company, filiale eau et électricité du Fonds gabonais d’Investissements stratégiques, a annoncé, fin 2018, avoir signé plusieurs contrats de concession avec des sociétés partenaires internationales pour améliorer la production d’eau et d’électricité dans le pays sur les trois prochaines années. Ces contrats conduiront à un investissement de 500 milliards de francs CFA.
OPPORTUNITÉS
Projet 1
CONSTRUCTION DU BARRAGE DE L’OKANO « FE 2 »
Construction et exploitation du barrage FE 2 (46 MW), dans le Woleu-Ntem, dans le cadre d’un PPP avec l’Etat.
Niveau d’avancement : Non démarré – Recherche de partenaires
Investissement total prévu : 37 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère de l’Eau et de l’Energie ; SEEG.
158 I YEARBOOK GABON : Rapport économique EAU - ELECTRICITE
D’importants investissements dans les secteurs de l’eau et de l’électricité
Projet 2
CONSTRUCTION DU BARRAGE DE BOOUÉ
Construction et exploitation du barrage de Booué (400 MW), dans le cadre d’un PPP avec l’Etat.
Niveau d’avancement : Non démarré – Recherche de partenaires
Investissement : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
LES ATOUTS DU PROJET
Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère de l’Eau et de l’Energie ; SEEG.
Projet 3
CONSTRUCTION DU BARRAGE DE GRAND POUBARA-PHASE 2
Construction de la phase 2 du barrage du Grand Poubara (160 MW) dans le Haut-Ogooué, dans le cadre d’un PPP avec l’Etat.
Niveau d’avancement : Non démarré – Recherche de partenaires
Investissement : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
LES ATOUTS DU PROJET
• Le projet répond aux besoins en énergie des usines de transformation de manganèse Moanda
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère de l’Eau et de l’Energie ; SEEG.
Projet 4
CONSTRUCTION D’UN RÉSEAU INTERCONNECTÉ NATIONAL D’ÉLECTRICITÉ́
Construction des derniers tronçons manquants du réseau interconnecté national d’électricité. Il s’agit notamment de la transmission électrique de la zone Ekouk – Bifoun – Gare Alembe – FE2 – Mitzic et de la transmission électrique entre les Chutes de l’Impératrice Eugénie et Ntoum.
Niveau d’avancement : En cours de réalisation - Construction achevée du réseau interconnecté du Woleu-Ntem, reliant Mitzic et Oyem
Investissement total prévu : 24 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Possibilité d’exporter l’électricité vers les pays voisins
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère de l’Eau et de l’Energie ; SEEG.
Projet 5
CONSTRUCTION DE L’USINE DE PRODUCTION D’EAU DE NTOUM 7
Construction d’une usine de production et de traitement d’eau dans la ville de Ntoum permettant d’alimenter l’agglomération de Libreville de 140 000 m3 d’eau par jour.
Niveau d’avancement : Études de faisabilité réalisées
Investissement total prévu : 126 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère de l’Eau et de l’Energie ; SEEG.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 159 EAU - ELECTRICITE
La production et la distribution d’eau et d’éléctricite
L’activité de production et de distribution de l’eau potable et de l’électricité a très peu progressé, compte tenu de la faiblesse des nouveaux investissements réalisés nécessaires pour l’augmentation des capacités de production. L’activité a été également impactée par la fin du contrat de concession, les impayés de l’Etat, la réquisition de l’entreprise par l’Etat gabonais et le redressement fiscal subi en 2017 qui ont eu un effet négatif sur les investissements.
L’électricité
Au 31 décembre 2018, la production nette d’électricité a légèrement augmenté de 0,3% à 2 333 Gwh. Cette performance a été atteinte grâce aux achats d’électricité à la Société de Patrimoine (510,5 Gwh) qui ont compensé le repli de la production de la SEEG. Dans le même temps, les volumes facturés hors cession sont restés quasi-stables (+0,4%) à 1 709,7 Gwh, en liaison avec la faiblesse de la consommation des industriels. Néanmoins, on note une consolidation du chiffre d’affaires de 4,5% à 172,08 milliards de FCFA, soutenue par l’appréciation des prix moyens d’électricité aussi bien en moyenne tension (+2,6%) qu’en basse tension (+4,8%).
L’eau
La production nette de l’eau potable a baissé de 0,2%, s’établissant à 116,4 millions de m 3 à fin décembre 2018 contre 116,7 millions de m 3 un an auparavant. Sur le plan commercial, le volume des ventes hors cession a reculé de 1,1% pour se situer à 61,69 milliards de FCFA sur la période sous revue, en raison de nombreuses pertes enregistrées
sur le réseau de distribution et autres fraudes. A l’inverse, le chiffre d’affaires s’est apprécié de 5,2% à 23,6 milliards, grâce à un relèvement du prix moyen du m 3 de 6,4%.
160 I YEARBOOK GABON : Rapport économique (en milliers de m3) 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production nette 29 107 29 761 28 251 29 334 116 643,0 116 453,6 -0,2% Ventes hors cession 15 528 15 682 14 996 15 491 62 380,2 61 696,7 -1,1% CA hors cession (millions de FCFA) 5 851 5 974 5 770 6 035 22 463,6 23 629,3 5,2% Prix moyen du m3 (en FCFA) 376,8 381,0 384,7 389,5 360,1 383,0 6,4% Source: SEEG Evolution de l’activité de la branche eau EAU - ELECTRICITE
Evolution de l’activité de la branche électricité
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 161 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production nette (en GWh) 595,9 603,0 548,4 585,7 2 327,1 2 333,0 0,3% Production nette SEEG 470,5 466,3 427,2 458,4 1 869,4 1 822,5 -2,5% Achats d’électricité à Telemenia (Lbv) 125,3 136,7 121,2 127,3 457,7 510,5 11,5% Volumes facturés hors cession (GWh) 430,0 431,7 402,9 445,2 1 702,6 1 709,7 0,4% Volumes facturés MT hors cession 152,0 151,4 146,0 165,4 610,8 614,9 0,7% Volumes facturés BT hors cession 277,9 280,2 256,8 279,8 1 091,8 1 094,7 0,3% Chiffre d’affaires (millions de FCFA) 42 695 43 111 41 214 45 062 164 647 172 083 4,5% CA MT hors cession 12 423 12 601 12 416 13 465 49 299 50 905 3,3% CA BT hors cession 30 272 30 510 28 798 31 597 115 348 121 178 5,1% Prix du KWh MT (en FCFA) 81,7 83,2 85,1 82,0 80,7 82,8 2,6% Prix du KWh BT (en FCFA) 108,9 108,9 112,1 113,0 105,6 110,7 4,8% Sources : Seeg, Société de Patrimoine
EAU - ELECTRICITE
Le label FSC contribuera à améliorer l’attractivité du secteur bois auprès de potentiels investisseurs soumis à des exigences de redevabilité sur la soutenabilité de leurs investissements.
Extrait du discours du Président de la République Ali Bongo Ondimba, lors de sa visite de la scierie de Mevang, le 26 septembre 2018
162 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Bois et forêts
Le Gabon est recouvert par 23 millions d’hectares de forêt tropicale humide, l’équivalent de 85% de sa superficie. La filière bois est un des plus importants pourvoyeurs d’emplois avec un peu plus de 12 000 personnes pour une surface exploitée de 12 millions d’hectares de forêt. Elle est également la 2ème activité de valorisation de ressources naturelles, après le pétrole et représente 5% du PIB et 60% des exportations hors pétrole.
La filière forêt-bois
Second potentiel forestier d’Afrique, la forêt gabonaise couvre 22,8 millions d’hectares, soit 88% du territoire gabonais. 12,5 millions d’hectares ont été identifiés comme exploitables et les stocks actuels de bois s’élèvent à 400 millions de m³ dont 130 millions de m³ d’okoumé, essence mondialement réputée pour la fabrication de contre-plaqué. Environ 80 essences d’arbres sont actuellement exploitées alors que 400 autres espèces sont considérées comme exploitables.
Représentant 60 % du Produit intérieur brut (PIB) hors hydrocarbures, 5% du PIB global, 60% des exportations hors pétrole, la filière bois est l’un des piliers historiques de l’économie gabonaise et représente environ 17 000 emplois directs et indirects du secteur privé. La filière bois est ainsi le deuxième employeur après la fonction publique au Gabon. Le gouvernement souhaite faire passer la part de ce secteur à 15% du PIB dans un avenir proche car ce secteur est une valeur réelle pour la diversification économique. L’industrialisation permet la création de nombreux emplois tout en ap-
portant une valeur ajoutée et donc un gain considérable pour l’économie.
Depuis l’interdiction en 2009 par l’Etat gabonais de l’exportation des grumes, la filière forêt-bois s’est développée. Alors que le pays comptait à cette période 82 usines de transformation du bois en activité, aujourd’hui il en compte 155 soit près du double neuf ans plus tard. L’interdiction d’exportation des grumes a permis d’éviter des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 69 millions de tonnes de CO2. La filière forêt-bois a inexorablement subi un changement en profondeur depuis l’interdiction d’exportation de grumes.
164 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BOIS - FORÊTS
L’industrialisation en marche
La Zone économique à régime privilégié (ZERP) de Nkok, qui s’étend sur 1 126 hectares, a largement contribué au développement du secteur bois. Elle compte aujourd’hui près de 78 entreprises dont plus de la moitié opère dans le secteur bois. Ces dernières traitent en moyenne mensuellement à elles seules 720 000 m3 de flux bois en grumes et en transforment 400 000 m3. Le dynamisme de toutes ces entreprises a permis au Gabon de devenir le premier producteur africain de placage et deuxième producteur mondial. L’objectif étant, comme l’a indiqué le chef de l’État en avril dernier, d’être le premier producteur mondial d’ici trois ans. Autre preuve de la vitalité du secteur, l’ouverture en juin 2018 du Centre d’exposition de mobilier en bois situé en plein cœur de la ZERP de Nkok.
En outre, un partenariat conclu entre le ministère des Petites et Moyennes Entreprises (PME), l’Agence Nationale de la Promotion des Investissements (ANPI), Junior Achievement (JA) Gabon et Gabon Wood hub a permis la création d’un incubateur dédié à la filière bois.
La Caisse des Dépôts et de Consignations (CDC) du Gabon obtenu un accord de crédit auprès de Afreximbank en novembre 2018. La CDC du Gabon va ainsi lancer le Fonds Dette pour le développement de l’Industrie du Bois, encore appelé Wood Industry Loan Fund (WILF), un organisme
chargé de développer les entreprises de bois de la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok au Gabon. Les prêts disponibles sous forme de crédits renouvelables à court terme seront destinés à une cinquantaine d’entreprises locales opérant dans le secteur du bois.
Devenir un leader mondial des bois tropicaux
Le Gabon a affirmé sa volonté de devenir un leader mondial des bois tropicaux certifiés grâce à une stratégie industrielle visant à gérer les stocks de façon durable et à valoriser la deuxième et troisième transformation. Le gouvernement souhaite se diriger vers une démarche durable. Ainsi, toutes les concessions devront avoir migré vers la certification, telle que le Pan-African Forest Certification (PAFC) en 2024. L’avantage fondamental des normes nationales PAFC Gabon repose dans leurs conceptions spécifiques, intégrant les enjeux environnementaux, socio-économiques, culturelles et juridiques du pays.
La certification doit permettre au bois gabonais de davantage pénétrer les marchés européens et américains, où les prix d’achat sont plus élevés. Afin d’améliorer l’attractivité de la filière bois auprès des investisseurs, le chef de l’État a fixé 2022 comme date butoir pour certifier l’ensemble des concessions forestières du pays. A ce jour, onze entreprises sont détentrices d’un label de certification.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 165 BOIS - FORÊTS
L’extension à toutes les concessions forestières stimulera une production plus écoresponsable au niveau local, améliorera la qualité de notre production et créera par conséquent des emplois.
La préservation des forêts
Le Gabon dispose d’une biodiversité exceptionnelle grâce à sa forêt tropicale, un patrimoine naturel qui revêt un intérêt tout particulier pour l’Etat gabonais qui, au cours des dernières années, a affiné sa politique environnementale pour rendre son action effective. Des engagements ont été pris sur la scène internationale, une nouvelle organisation a été mise en place sur le plan local et de nombreuses actions sont conduites au quotidien pour atteindre les objectifs fixés et enrichir l’expérience du pays en matière de préservation de l’environnement.
Le Gabon ambitionne de devenir une référence et un modèle africain dans la lutte contre le changement climatique. Ainsi, le gouvernement s’est lancé dans une politique ambitieuse de mise en aménagement durable des concessions forestières, positionnant ainsi le Gabon en pointe en Afrique centrale. Engagé depuis quelques années dans un processus d’aménagement des forêts, le Gabon considère que sur l’ensemble des surfaces forestières, environ 8 millions d’hectares disposent d’un plan d’aménagement durable et le reste est soumis aux études préliminaires. De même,
environ 2,5 millions d’hectares de forêt sont certifiés Forest Stewardship Council (FSC).Dans le cadre de l’Accord de Paris, le Gabon s’est engagé à réduire de 50% ses émissions de CO2 et le pays s’est lancé dans une optique de renforcement permanent du dispositif de protection de l’environnement. Il s’est doté le 22 juillet 2017 d’un cadre réglementaire spécifique à la surveillance des forêts, car l’exploitation et la déforestation représentent 80% de ses émissions actuelles. Avec la mise en place de l’Agence gabonaise d’études et d’observations spatiales (AGEOS), toutes les activités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité forestière font dorénavant l’objet d’une surveillance satellitaire.
Investir
L’arrivée de nouveaux investisseurs et le renforcement de l’écosystème d’opérateurs existants est une priorité. Les opportunités d’affaires existent réellement au Gabon dans la filière bois. La ZERP de Nkok dédiera une large part de son activité à la transformation du bois. Le régime privilégié dont bénéficie majoritairement l’industrie du bois est bénéfique aux investisseurs, car il accorde des exonérations fiscales et douanières pendant 25 ans à toutes les entreprises installées sur le site. Nkok contribue, en outre, à exposer une vitrine des compétences des exploitants forestiers gabonais et des industriels dans la valorisation des matières premières par une industrie novatrice et de pointe.
166 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BOIS - FORÊTS
Évolution de l’exploitation forestière
L’exploitation forestière
L’activité de l’exploitation forestière a enregistré des résultats en forte progression à fin décembre 2018. En effet, la production de grumes s’est élevée à environ 1,9 million de m3, en hausse de 11%. Au cours de la même période, les ventes de grumes aux industries locales ne disposant pas de permis forestiers ou d’essences appropriées ont atteint un volume de 533 392 m3, en baisse de 12 % par rapport à 2017.
Les industries du bois
Au terme de l’année 2018, les industries de transformation du bois ont enregistré une nouvelle progression de leurs performances industrielles et commerciales. En effet, la production de bois débités a augmenté de 13,7% à 963 834 m3, en lien avec l’amélioration des conditions d’approvisionnement des unités de production et de la montée en puissance des usines nouvellement installées, notamment celles situées dans la zone de Nkok. Sur le plan commercial,
les ventes locales ont explosé pour se situer à 110 303 m3, tandis que les exportations ont progressé de 8% à 734 635 m3, attribuable à la fermeté de la demande de bois sciés sur le marché asiatique.
Les unités de sciage
Au terme de l’année 2018, on note une amélioration des performances industrielles et commerciales de l’activité de sciage. En effet, sur le plan industriel, la production de bois sciés a connu une hausse de 17,1% pour se situer à 610 927 m3. Cette embellie résulte d’un meilleur approvisionnement des unités de transformation en grumes et du renforcement du tissu industriel (investissements pour la modernisation des scieries). De même, les ventes locales et les exportations se sont situées respectivement à 70 508 m3 et 451 447 m3, toutes deux en croissance. Cette amélioration provient de la forte demande du marché local et des commandes soutenues du marché asiatique du bois scié.
Evolution de l’activité de production des industries du bois
Sources: DICB, échantillon des industries du bois
Évolution de l’activité de sciage
(en m3)
Sources : CoraWood, Sitrab, Hua Jia, Bso, Somivab, Ifeg, Tbni, Bsg, RFM, Ceb, Rougier Gabon, SAEF (ex-Safor), Tali Bois, Cbg, Bordamur, Trg, EGG, Mpb, Sbl, GWI, KHLL, Hua Sen,
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 167
m3) 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production 234 247 254 415 251 021 224 151 847 701 963 834 13,7% Ventes locales 36 183 32 294 19 546 22 280 65 852 110 303 67,5% Exportations 164 717 190 726 190 376 181 990 680 367 734 635 8,0%
(en
2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production 151 163 166 409 162 674 130 682 521 650 610 927 17,1% Ventes locales 27 356 20 435 11 474 11 243 34 362 70 508 105,2% Exportations 104 780 119 551 115 220 105 071 445 896 451 447 1,2%
BOIS - FORÊTS
Fdg, Akachi Wood Gsez, Cfa, Sen Chuan Timber, Lin Li Gabon, Floarea, Geb, RimbunanHijau, Fg Gsez, Rddhi International Gabon ExShinago, WoodtechGsez, Sun Harvest.
(en m3) 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production 483 954 540 988 495 172 356 983 1 690 668 1 877 097 11,0% Achats de grumes 60 025 58 902 50 322 54 076 135 625 223 324 64,7% Ventes aux industries locales 141 094 140 571 142 225 109 502 606 411 533 392 -12,0%
Sources : Somivab, Hua Jia, Ceb, BSG, Gwi, EGG, RFM, Sbl, Bso, Rougier Gabon, Cora Wood Gabon, CBG, Trg, Mpb, Tbni, Seef, Geb, Sen Chuan Timber, Tali Bois, Cfa, Fdg, Fg Gsez, Bordamur, KHLL, TTIB, Sun Harvest
Les unités de déroulage
• Le placage
Les unités de fabrication des placages ont consolidé les bonnes performances enregistrées depuis plus de deux ans à la faveur des industries installées dans la ZERP de Nkok. Ainsi, la production de placage est passée à 315 477 m 3, soit une augmentation de 14,8% par rapport à celle réalisée en 2017. Cette situation s’explique aussi par une accélération du rythme d’approvisionnement des usines en grumes. De même, les ventes locales ont atteint 31 695 m 3 , tandis que les exportations ont augmenté de 30,1% à 252 908 m 3, en lien avec l’amélioration des performances du cluster de Nkok et la fermeté de la demande du marché extérieur.
• Le contreplaqué
La branche de fabrication de contreplaqué a par contre enregistré des contreperformances en 2018. En effet, la production est passée de 51 232 m 3 en 2017 à 37 431 m 3, soit une chute de 26,9%. Cette évolution résulte des difficultés d’approvisionnement en grumes des principales unités de transformation de ce segment. Sur le plan commercial, les exportations ont suivi la même tendance baissière avec des ventes de 30 280 m3 en 2018, suite aux difficultés de logistique, notamment au niveau
Évolution de l’activité de placage
portuaire (baisse du rythme de déserte des navires). A contrario, les ventes locales ont enregistré une hausse de 28,6% à 8 101 m 3, en liaison avec l’affermissement des consommations du marché local.
Sources : RimbunanHijau, ThebaultTransbois, Cema, Cora Wood, Tgi, Pdg, CPBG, Sbl, Seef, OtimVeener, Evergreen Gabon Gsez, Rougier Gabon, AfricaViews, Gabon Veneer, Ignite Gabon, Ikoni International, Solid Wood Gabon, Sun Veneer, Greenply Gabon, Timberworkz, Crest Wood International, VD Afro Products, Afeefa Overseas Gabon, Prime Wood.
Évolution de l’activité de contreplaqué
International, VD Afro Products, Afeefa Overseas Gabon, Prime Wood.
168 I YEARBOOK GABON : Rapport économique BOIS - FORÊTS
: RimbunanHijau, ThebaultTransbois, Cema,
Wood,
Pdg,
Gabon, AfricaViews,
Veneer,
(en m3) 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production 9 566 9 915 8 528 9 421 51 232 37 431 -26,9% Ventes locales 1 676 2 068 2 163 2 194 6 297 8 101 28,6% Exportations 6 798 7 886 7 977 7 619 40 047 30 280 -24,4%
Sources
Cora
Tgi,
CPBG, Sbl, Seef, OtimVeener, Evergreen Gabon Gsez, Rougier
Gabon
Ignite Gabon, Ikoni International, Solid Wood Gabon, Sun Veneer, Greenply Gabon, Timberworkz, Crest Wood
(en m3) 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Production 73 518 78 091 79 819 84 048 274 819 315 477 14,8% Ventes locales 7 151 9 791 5 910 8 843 25 193 31 695 25,8% Exportations 53 139 63 289 67 180 69 300 194 424 252 908 30,1%
Entretien avec Hervé Ekoué, Fondateur et Directeur général de Gorilla Furniture, entreprise accompagnant une initiative du gouvernement gabonais destinée à diversifier les sources de croissance et de développement durable.
Comment se structure votre société au Gabon ?
Créée en 2016, suite à la mise en place de la Zone Economique à Régime privilégié, issue d’un partenariat entre l’Etat gabonais et le Groupe Privé OLAM, GORILLA IN and OUT FURNITURES est une société spécialisée dans la troisième transformation du bois en produits finis.
Si l’activité était initialement centrée sur la production de caillebotis, de lames de terrasse, et de panneaux d’occultation, GORILLA à rapidement développé de nouveaux produits à destination du Mexique et de la France tels que divers mobiliers de jardin et d’intérieur. Un équipement de qualité industrielle et une organisation solide permettent de produire des produits de haute qualité.
Aussi, fort d’un effectif de plus de 70 employés, GORILLA est une société en pleine croissance, qui s’organise autour de trois pôles interdépendants que sont le Marketing, la Production et la Logistique.
La vision à moyen terme étant la certification FSC de l’outil et du process de production, il n’y a aucun doute que cette belle aventure aille bien plus loin que cela ne l’est à ce jour.
Par quelles actions participez-vous au développement durable ?
Nous combinons les trois facteurs que sont : l’efficacité économique, l’équité sociale et la qualité environnementale. Pour atteindre ces objectifs, nous nous basons sur la solidarité sociale, la participation individuelle et la formation de nos collaborateurs désireux au métier du bois, dans le but du transfert des compétences, la prévention collective et individuelle, l’assurance et le contrôle de l’origine de notre matière première ainsi que le sens de la responsabilité des dirigeants.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 169
INTERVIEW
Plan de Relance de l’Economie
2017 – 2019 : Forêt/Bois
La filière forêt - bois emploie un peu plus de 12 000 personnes au Gabon pour une surface exploitée de 14 millions d’hectares de forêt. Elle est la deuxième activité de valorisation de ressources naturelles, après le pétrole : elle pèse 4% du PIB du pays, et 60% des exportations hors pétrole. Toutefois, au regard de la surface exploitée, les résultats des filières forêt – bois demeurent très en deçà de pays comparables.
Ainsi, en Asie du Sud Est, la Malaisie exploite une surface moindre de forêt tropicale (12,5 millions d’hectares), mais sa filière emploie 347 000 personnes. Cette différence s’explique en grande partie par le faible niveau d’industrialisation et la faible compétitivité́ de la filière au Gabon. Le potentiel de croissance de cette filière historique demeure donc très important. L’objectif du Plan Stratégique Gabon Emergent pour la filière forêt-bois est de créer plus de valeur avec moins de ressources, afin de contenir les externalités négatives de l’activité́ sur l’environnement (déforestation) tout en
augmentant sa capacité de créations de richesses et d’emplois. Cet objectif est atteignable en appliquant les règles de gestion durable des concessions forestières, en transformant sur place toute la ressource prélevée, en améliorant le rendement matière de la production et en la focalisant sur les produits à plus forte valeur ajoutée, comme les meubles. L’arrivée de nouveaux investisseurs et le renforcement de l’écosystème d’opérateurs existants sera à ce titre une priorité́.
Afin d’encourager la transformation locale des grumes et accroitre la valeur ajoutée du secteur, le Gouvernement a
170 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BOIS - FORÊTS
CHIFFRES CLÉS
2ème
POTENTIEL FORESTIER D’AFRIQUE
+4,6% CROISSANCE CA
+6,5% CROISSANCE DES VENTES + 53% VENTES LOCALES
400 ESPÈCES BOIS EXPLOITABLES
400 MILLIONS DE M3 DE STOCKS ACTUELS
5% DE PART DU PIB
pris un certain nombre de mesures dont l’interdiction des exportations de grumes en 2010 et la création de la zone économique spéciale de Nkok. Celles-ci se sont traduites par des évolutions positives telles que la hausse de la production et de la valeur des bois débités et de sciages. Néanmoins les efforts doivent être poursuivis. Les mesures d’appui à la compétitivité́ de la filière doivent permettre d’améliorer la rentabilité́ des opérateurs et leur capacité à réinvestir dans l’optimisation de leur outil de production. Les filières forêt-bois n’en sont encore qu’au début de leur transformation. Ainsi, du fait de l’absence de système national de traçabilité́ du bois, prérequis à l’homologation FLEGT, la production nationale peine désormais à s’exporter en dehors des marchés asiatiques. Le plan de compétitivité́ filière visera à améliorer la coopération entre les opérateurs de la filière, à initier des projets ayant un intérêt pour l’ensemble de la filière comme le système national de traçabilité́ du bois ou encore l’école du bois de Booué, ainsi qu’a amélioré́ la régulation du secteur par l’Etat. Une politique active de promotion et de facilitation des investissements sera également menée dans l’optique d’attirer des opérateurs majeurs du marché́ international à venir établir des unités
de transformation dans les zones privilégiées de Booué (1ère transformation, proche de la ressource), de Nkok et de Port-Gentil.
Parmi les mesures prioritaires pré́-identifiées :
• Contrôle de la productivité́ des concessions forestières et non réattribution des permis aux opérateurs sousperformant ;
• Application des mesures incitatives à la transformation du bois décidées en 2012 (régime fiscal dérogatoire du droit commun afin de soutenir l’effort d’investissement) ;
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 171
BOIS - FORÊTS
• Mise en place du système national de traçabilité́ du bois parallèlement à la création d’un label bois du Gabon afin de dynamiser le commerce et rendre le bois gabonais plus compétitif tout en contribuant au contrôle de l’exploitation illégale ;
• Création d’une bourse nationale du bois, gérée par un opérateur privé indépendant ;
• Restructuration de la Société́ Nationale des Bois du Gabon
• Généralisation du Contrôle de l’aménagement forestier (CAF) afin de s’assurer du respect et de l’application de
OPPORTUNITÉS
Projet 1
CONSTRUCTION DE 5 DOMAINES INDUSTRIELS
l’ensemble des dispositions légales prévues au Code forestier, depuis l’attribution des permis forestiers jusqu’à leur mise en exploitation ;
• Promotion de l’investissement productif en 2ème et 3ème transformation du Bois à Nkok pour une meilleure valorisation des produits ;
• Promotion de l’investissement pour la mise en valeur des produits connexes du bois (papier, etc.) ;
• Adoption du nouveau code forestier et de ses textes d’application.
Mise en place de 5 domaines industriels du bois, plateformes industrielles mutualisant un certain nombre d’équipements (scies à grume, séchoirs, machines d’affutage, chaudière à biomasse, etc.), la production de plusieurs opérateurs et proches de la ressource.
Niveau d’avancement : Non démarré – Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 8,1 M$
LES ATOUTS DU PROJET
• Mise à disposition du foncier aux investisseurs de façon gracieuse
• Accès privilégié à la ressource bois
• Appui de l’État dans la négociation des investisseurs, de lignes de financement à taux préférentiel auprès de partenaires techniques et financiers
Partenaire clé : Ministère de l’Économie Forestière
Projet 2
OPÉRATIONNALISATION DE LA BOURSE NATIONALE DU BOIS DU GABON
Création d’une plateforme électronique d’échanges réunissant et faisant circuler l’information, en temps réel, entre l’ensemble des acteurs du bois.
Cette bourse permettra la mise en place d’un système sécurisé et fiable de bout en bout du processus, avec des normes et un suivi physique du classement et stockage des produits, des offres et des soumissions pour les transactions de produits correspondant, une solution de paiement sans risque lié au suivi de l’acheminement et de la livraison des produits.
Niveau d'avancement : Non démarré – Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 1,6 M$
LES ATOUTS DU PROJET
• Forte rentabilité financière de la bourse du bois
• La bourse, acteur central de la filière bois en apportant une garantie aux acteurs du marché à 3 niveaux : l’intégrité du produit ; l’intégrité de la transaction et l’intégrité des acteurs du marché.
Partenaire clé : Ministère de l’Économie Forestière
172 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
BOIS - FORÊTS
Entretien croisé avec Françoise Van de Ven, Déléguée générale de l’Union des Forestiers
Industriels du Gabon et Aménagistes (UFIGA) et Benoît Jobbé-Duval, Directeur général de l’Association technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT).
Quelle est la mission de l’UFIGA ?
Françoise Van de Ven : Le syndicat professionnel UFIGA, constitué en 2003 avec siège social à Libreville, a exclusivement pour objet l’étude et la défense des intérêts économiques, matériels et moraux de ses membres exerçant une activité forestière, industrialisée et aménagée. A ce titre, il pourra conduire toute action visant à : Faciliter les rapports entre ses membres et développer leurs liens de confraternité ; Intervenir auprès des pouvoirs publics pour la défense des intérêts généraux des professions liées à l’industrialisation des bois et l’activité forestière de ces professions, suggérer toute mesure d’ordre législatif ou réglementaire propre à améliorer leur dynamisme et leur compétitivité tant au plan national qu’international ; Participer à toute étude et programme visant l’amélioration des conditions d’exploitation de la forêt (gestion durable) et la transformation du bois ainsi que la certification ; L’amélioration des conditions de commercialisation des produits issus de la transformation des bois et à leur promotion tant au Gabon qu’à l’étranger.
Au Gabon, quel est le bilan des certifications pour la gestion forestière ?
FVdV : La certification est une démarche volontaire et les sociétés qui à ce jour sont certifiées (FSC, PAFC/PEFC ou TLV) l’ont fait pour répondre à des demandes du marché. Le PPECF (Programme de Promotion de l’Exploitation Certifiée des Forêts dans les pays du bassin du Congo), en lien avec la COMFAC et financé par la KFW, aide les sociétés à se préparer pour l’audit initial qui leur permettra d’obtenir la certification et ceci grâce à un coaching technique (études et formations). L’UFIGA compte
parmi ses membres, 8 sociétés certifiées FSC et PAFC/PEFC pour la Gestion Forestière Durable et/ou la Chaine de traçabilité, 4 autres sont inscrites dans le Programme PPECF et disposent d’un diagnostic et plan de travail, et 3 autres membres sont dans la négociation de l’adhésion au programme, adhésion qui sera en cas d’acceptation suivie d’un diagnostic et de la remise d’un plan d’un travail.
Qu’est-ce que l’ATIBT ?
Benoît Jobbé-Duval : L’ATIBT a pour vocation d’être au service de la filière des bois tropicaux, de la forêt jusqu’au consommateur final. Elle joue un rôle moteur dans la mise en œuvre de projets internationaux dédiés à la gestion durable et responsable des forêts tropicales. L’ATIBT se définit comme le référent technique et scientifique de la ressource bois tropical, l’interlocuteur privilégié des professionnels de la filière et leur représentant auprès des Etats, des organismes internationaux, des bailleurs de fonds, des ONG, ainsi que des organisations professionnelles diverses. Notre association est également un gestionnaire de programmes de travail en faveur des forêts tropicales.
Qu’est-ce qu’apporte la marque Fair&Precious aux bois tropicaux ?
BJ-D : Cette marque collective sert à orienter les acheteurs vers les entreprises de la filière des bois tropicaux. Elle donne aux sociétés certifiées et à leurs partenaires de la visibilité sur les marchés et auprès du public.
Ainsi, avec Fair&Precious, sont mis en avant 10 engagements : Gérer et protéger les forêts pour lutter contre le réchauffement climatique ; réserver la ressource forestière de façon responsable et durable ; Développer les connaissances sur la biodiversité facilitant le repeuplement des espèces ; Assurer le maintien de l’espace vital de la faune ; Lutter contre la criminalité environnementale sur la faune et la flore ; Contribuer au bien-être des populations, en leur facilitant l’accès à l’éducation, aux soins et au logement ; Stimuler l’économie des pays producteurs en valorisant la forêt et en privilégiant la transformation locale du bois ; Mettre en place des formations aux métiers de la forêt et du bois ; Apporter la connaissance technique sur la diversité des essences tropicales et leurs usages ; Promouvoir l’achat responsable d’un matériau exceptionnel.
Les engagements Fair&Precious se veulent cohérents avec les 17 objectifs du développement durable, qui aspirent à 3 buts majeurs : lutter contre les inégalités, l’exclusion et les injustices, faire face au défi climatique, et mettre fin à l’extrême pauvreté.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 173
INTERVIEW
La nouvelle charte est un pilier posé afin de permettre au secteur touristique de se développer pour occuper une place prépondérante dans le processus de diversification de l’économie engagée par notre pays
Extrait du discours de Justin Ndoundangoye, Ministre du Transport et du Tourisme, lors de la signature de la Charte nationale du tourisme le 28 aout 2019
174 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
Tourisme
Le Gabon est doté d’un important potentiel touristique avec 13 parcs nationaux représentant 11 % de la superficie totale du pays. Les opportunités d’investissements sont axées sur la construction d’infrastructures pour le tourisme balnéaire, l’écotourisme dans les parcs, le tourisme d’affaires et la mise à disposition de services de transport pour le tourisme. L’objectif est d’attirer 100 000 touristes par an sur les segments de marché du moyen et du haut de gamme d’ici à 2025.
Le tourisme : un véritable éden à découvrir
Avec plus de 80% du territoire recouvert par la forêt, le Gabon s’inscrit dans le continuum du bassin forestier du Congo qui constitue le deuxième poumon vert de la planète, après l’Amazonie. Reconnu pour sa faune et sa flore luxuriante, mixant modernisme et traditions, ce pays est un véritable Eden. Aussi, le Gabon compte devenir à l’horizon 2025, la première destination d’écotourisme et le carrefour du tourisme d’affaires et évènementiel en Afrique centrale.
Le Gabon s’est ainsi engagé dans une démarche d’amélioration de la visibilité du pays comme destination touristique, et de valorisation des sites touristiques actuels. Ces orientations se matérialiseront au travers d’investissements ciblés et permettant la mise en place de circuits touristiques offrant des infrastructures et des services de qualité. Eco-tourisme, tourisme nature, mais aussi tourisme d’affaires, les opportunités d’affaire sont nombreuses.
Aussi, le gouvernement souhaite la mise en œuvre et la coordination d’un cadre juridique et fiscal incitatif à l’investissement du secteur, la création d’un fonds de développement touristique s’appuyant sur les sources et procédures d’autofinancement innovants, l’instauration d’un dialogue public-privé pour la promotion de la destination Gabon, la redynamisation et la réhabilitation du système d’information touristique et du compte satellite tout comme la création d’un observatoire du tourisme.
176 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TOURISME
Une loi spécifique au tourisme devrait permettre de rassurer les investisseurs sur la destination Gabon. Cette loi prendra non seulement en compte, la contextualisation mais aussi le tourisme durable qui n’existait pas dans les anciens décrets. La loi propose également de répertorier les différentes structures d’hébergement pour pouvoir mieux les catégoriser. Elle vise à garantir l’essor d’un secteur dont le potentiel de croissance est très élevé. Le secteur est d’ailleurs identifié comme prioritaire dans le Plan de relance de l’économie lancé par le gouvernement en 2017. Alors que la part du tourisme dans le PIB est de 4%, ce chiffre pourrait être doublé à terme. Le Gabon dispose en effet des atouts nécessaires pour lui permettre de développer un tourisme haut-de-gamme et respectueux de l’environnement : 800 km de côtes, 13 parcs nationaux avec une faune et une flore d’une diversité exceptionnelle, une forêt tropicale qui recouvre 85 % du territoire, des sites internationalement reconnus à l’instar de l’Ile de Samori Touré à Ndjolé, des grottes de Lebamba ou encore du Pont de lianes de Poubara.
Mais pour tirer le meilleur parti de ses atouts, le Gabon devra préalablement développer ses infrastructures d’accueil et de transports et faire un effort significatif en matière de formation dans les secteurs de l’accueil, de l’hôtellerie et de la restauration. Le pays invite les grandes chaînes hôtelières à s’installer sur son territoire.
L’hôtellerie et la restauration
La morosité de l’activité observée dans le secteur de l’hôtellerie depuis le début de l’année 2018 s’est poursuivie jusqu’en fin décembre. Cette situation est notamment liée à l’absence d’évènements d’envergure internationale, dans un contexte marqué par la vétusté des installations de l’un des principaux hôtels de Libreville.
Ainsi, le taux de fréquentation a connu un retrait de 1,69 point à 33%, en raison de la baisse de la fréquentation des structures hôtelières de dimension internationale (-11,7%). Dans le même temps, le prix moyen de la nuitée a régressé de 8,5%, entrainant un fléchissement du chiffre d’affaires de 21,9% à 14,4 milliards de FCFA.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 177
TOURISME 2018 Fin décembre T1 T2 T3 T4 2017 2018 Var 18/17 Chiffre d’affaires (en millions de FCFA) 3 614 3 885 3 013 3 908 18 463 14 420 -21,9% Chambres occupées (en nombre) 25 794 29 609 23 578 30 527 123 972 109 508 -11,7% Taux d’occupation (en %) 32,20% 33,84% 30,48% 36,47% 34,69% 33,00% -1,69 pt Prix Moyen/chambre (FCFA) 80 420 81 146 75 082 80 842 86 720 79 373 -8,5% Sources : Radisson blu& Park inn, Rê-ndama, Boulevard Evolution de l’activité hôtelière
Plan de Relance de l’Economie 2017 – 2019 / Tourisme
Le Gabon est doté d’un important potentiel touristique. Le pays est couvert à 80% par une forêt tropicale humide parmi les mieux préservées au monde et riche de sa biodiversité.
Le pays abrite une faune et une flore uniques : il accueille la plus grande concentration d’éléphants de forêt d’Afrique, de très nombreuses espèces d’oiseaux, de reptiles et de mammifères. A ce titre, le Gabon est une destination d’exception pour les touristes à la recherche de sites naturels originaux et préservés. Ce patrimoine naturel est particulièrement mis en valeur au sein des 13 parcs nationaux, crées en 2002 dans le cadre d’une politique volontariste de préservation de la biodiversité́ du pays.
Le Gabon a pour ambition de devenir la première destination touristique liée au tourisme durable et le carrefour de l’Afrique Centrale en matière de tourisme d’affaires et d’événementiel.
Le PSGE entend faire du tourisme un axe important de la diversification de l’économie gabonaise. Pour cela, les segments écotourisme, tourisme d’affaires et événementiel seront développés de façon complémentaire.
Le développement de ces différents types de tourisme est en effet indispensable pour que ce secteur devienne un véritable moteur de croissance. L’écotourisme, qui est l’un des segments les plus dynamiques du tourisme mondial, est une offre de niche qui aura un fort impact en termes de notoriété́ et d’image. Le Gabon dispose aussi d’atouts importants pour développer son tourisme domestique et valoriser ses cultures et son artisanat. Le développement du tourisme domestique (clientèle gabonaise et expatriés présents au Gabon) permettra d’améliorer progressivement l’offre touristique nationale par un effet d’apprentissage et d’entrainement, avant d’être exposée à une clientèle internationale plus exigeante. Différents événements rendent la destination Gabon plus visible à l’international. L’événementiel et l’organisation de séminaires d’entreprises fait partie des segments considérés stratégiques du tourisme gabonais.
178 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TOURISME
L’organisation des Coupes d’Afrique des Nations en 2012 et 2017, la création d’événements sportifs comme le Marathon du Gabon ou la Tropicale Amissa Bongo, le New York Forum Africa, qui s’est imposé comme un rendez-vous incontournable des affaires internationales vers l’Afrique. A court terme, ces événements ont permis d’attirer des touristes dont la venue profite aux hôteliers et à l’ensemble des prestataires de services connexes (transport, loisirs, commerce, artisanat, communication...). A moyen terme, ces événements améliorent la notoriété́ et l’attractivité́ du Gabon. Au final, la capacité du pays à attirer des capitaux, des talents et des touristes s’en trouve renforcée.
Le Gouvernement entend faciliter le renforcement de l’offre touristique, via la simplification de la procédure d’obtention des visas, l’ouverture à la concurrence des lignes de transport aérien pour faire diminuer le prix de la destination, ainsi que des mesures d’exemptions fiscales et de facilitation d’accès au foncier pour les investisseurs dans l’hôtellerie et les produits touristiques.
Ces mesures visent à faciliter l’investissement privé pour structurer une offre touristique autour des sites naturels d’exception que compte le pays, et développer des circuits aux standards d’exigence de la clientèle internationale, avec des produits phares comme l’observation des gorilles, des mandrills, des tortues luth ou encore des éléphants, buffles et hippopotames qui se baignent dans la mer. Le Gabon, qui dispose d’une combinaison assez rare de forêt tropicale, savanes et plages paradisiaques, offre des spectacles uniques d’observation de la nature, qui lui donnent les atouts nécessaires pour s’imposer comme une destination
reconnue de l’écotourisme au niveau mondial, pour peu que le pays réussisse à développer des circuits et produits touristiques de qualité.
Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement souhaite s’engager dans une démarche de collaboration forte avec le secteur privé national et international, afin de renforcer son offre touristique et d’améliorer sa visibilité́ comme destination, sur les trois segments stratégiques que sont l’écotourisme, le tourisme d’affaires et d’événementiel. Les mesures suivantes seront mises en œuvre :
• Adoption d’un nouveau code du tourisme ;
• Promotion des investissements pour le développement de lodges et circuit touristique d’écotourisme de référence internationale ;
• Programmes d’habituation des animaux pour le développement de produits touristiques (gorilles, mandrills, bongo, etc.) ;
• Formation de guides touristiques nationaux ;
• Mise en place d’une Commission pour déterminer et valoriser les sites de patrimoine historique ;
• Restructuration de l’offre hôtelière de l’Etat ;
• Renforcement des capacités des tour-opérateurs nationaux ;
• Généralisation du système d’homologation des hôtels ;
• Création d’un centre de formation professionnelle et de perfectionnement aux métiers de l’hôtellerie ;
• Promotion marketing de la destination touristique Gabon.
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 179
TOURISME
La solution pour vos voyages d’affaires au Gabon
Jocelyne et Jean-Marc Halajko, fondateurs et propriétaires de la résidence hôtelière NOMAD, participent par une qualité d’accueil et de services au développement touristique du Gabon.
Sous l’impulsion et la détermination du Ministère des Transports et du Tourisme, le Gabon est résolument engagé dans le développement et la valorisation de son riche et exceptionnel patrimoine qui font de ce pays une destination touristique de choix.
Dans cette perspective et en mutualisant le concours de tous les partenaires et acteurs, se sont tenues au NOMAD, du 9 au 13 juillet 2019, les premières Rencontres Nationales du Tourisme (RNT).
Placées sous le haut patronage de son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président de la République, Chef de l’Etat, et présidées par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Julien Nkoghe Bekale, qu’accompagnaient pour la circonstance plusieurs membres du gouvernement dont Justin Ndoudangoy, Ministre en charge du Tourisme, ces rencontres organisées au Nomad ont vu la participation de plus de 500 personnes œuvrant tant dans le secteur du tourisme que dans d’autres, consacrant ainsi la transversalité de ce secteur, appelé à prendre toute sa place en tant que vecteur majeur de la croissance économique du pays.
Madame Jocelyne Halajko, présidente du Club Tourisme de Libreville (CTL) et vice-présidente du Bureau des rencontres y a été particulièrement active, engagée et à l’origine d’initiatives originales de valorisation du Tourisme.
Cette double qualité, ajoutée à son dynamisme en tant qu’opérateur économique de 1er plan, constituent le gage de lendemains optimistes pour le tourisme gabonais. Référence incontournable dans le paysage touristique du Gabon, le NOMAD, créé en 2012, continue d’écrire, au travers notamment de la qualité de ses prestations, de son professionnalisme reconnu de son personnel, ses lettres de noblesse.
Jean-Marc et Jocelyne Halajko, en créant cette résidence reconnue aujourd’hui comme une des références majeures
de ce secteur d’activités, ont donc fortement contribué à faire du Gabon une terre d’hospitalité, de convivialité et de prestations de haut niveau.
Avec son architecture originale et des sites apaisants de vie quotidienne, avec un personnel professionnel à l’esprit familial, représentant plus de cent emplois directs ou indirects, avec des espaces de séminaires, de réceptions ou de manifestations événementielles de conception remarquable et pratique - dont particulièrement sa grande salle Akiba très prisée -, le NOMAD affirme sa singulière personnalité d’établissement où l’on « se sent comme chez soi ».
C’est ce que confie souvent sa clientèle, nationale et internationale qui lui manifeste tant sa fidélité - elle est de plus en plus prescriptrice - que sa satisfaction d’être considérée comme des « amis privilégiés ».
Le NOMAD connaît une croissance maîtrisée depuis sa création, avec un taux d’occupation satisfaisant, et une progression de son chiffre d’affaires pour ses espaces réceptifs et son service traiteur, grâce notamment à une logistique performante.
Le NOMAD reste donc et restera toujours une résidence hôtelière privilégiant le rapport qualité-prix le plus juste et le plus attractif.
Dans le cadre d’une synergie toujours croissante, les équipes du NOMAD sont prêtes et outillées pour relever tous les défis… de concert avec les autorités et contribuer à écrire les plus belles pages du tourisme au Gabon.
180 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TOURISME
OPPORTUNITÉS
Projet 1
PROJET DE LA BAIE DES ROIS
360 000 m2 de développement immobilier sur 40 hectares. Développement et mise en exploitation notamment d’un hôtel 4/5 étoiles (540 chambres et appartements), d’un centre commercial et d’un espace de bureaux.
Organisme responsable /Promoteur du projet : Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), ANPI, Directeur des Investissements (FGIS), Ministère de la Promotion des Investissements
État actuel / étape du projet : Foncier livré à la recherche d’investisseurs
Actions requises / Modalités d’exécution / Type de contrat : Investissement direct nationaux ou internationaux
Coût estimé du projet : 956 000 000 €
Investissement requis : Construction des infrastructures
Situation financière du projet : Recherche d’IDE
Période de mise en œuvre : Projet à finaliser en 2025
Projet 2
PROJET DU PARC DES EXPOSITIONS COMMERCIALES
Le Parc des expositions commerciales situé à quelques kilomètres de Libreville et de la ZERP de Nkok est un complexe proposant des espaces d’exposition culturelle, agricole, industrielle et touristique. Le parc est constitué d’un business center, d’un chapiteau pour l’organisation de manifestation de promotion, des hangars de stockage, un centre de compétitivité des produits, des hôtels et d’un espace santé. La gestion du parc est assurée par une société qui assurera la promotion et la programmation des évènements. Le parc s’étend sur une zone totale de 20 000 Ha accessible par la nationale 1.
Organisme responsable / promoteur du projet : Ministère du tourisme, ANPI-GABON, DG Commerce
État actuel / étape du projet : Etudes de faisabilité à réaliser
Actions requises / Modalités d’exécution / Type de contrat : Contrat de partenariat ou Délégation de service public
Coût estimé du projet : 40 700 000 USD $
Investissement requis : Aménagement et construction des infrastructures commerciales
Situation financière du projet : Recherche de financement
Période de mise en œuvre : A déterminer
Projet 3
PROJET DE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS PHARES D’ÉCOTOURISME
Construction de l’offre d’écotourisme autour du produit phare « Expéditions en forêt tropicale » en développant des activités impliquant les animaux charismatiques (éléphants, gorilles, baleines ...) du Gabon.
Développement de programmes d’habituation des animaux aux humains.
Niveau d’avancement : Non démarré – Recherche de partenaires
Investissement total prévu : 12 millions USD $
LES ATOUTS DU PROJET
• Le Gabon, une destination d’exception pour les touristes à la recherche de sites naturels originaux et préservés
• Le Gabon, terre d’accueil de la plus grande concentration d’éléphants de forêt d’Afrique.
PARTENAIRES CLÉS
Ministère de la Promotion des Investissements ; Parcs Gabon ; AGATOUR.
182 I YEARBOOK GABON : Rapport économique
TOURISME
OPPORTUNITÉS
Projet 4
PROJET DE CONSTRUCTION D’HÉBERGEMENTS AUTOUR DES PARC NATIONAUX
Construction d’un réseau de 12 hôtels/ lodges de luxe sur tout le territoire offrant aux clients internationaux des expériences variées et complémentaires d’écotourisme.
Niveau d’avancement : Localisation des sites déterminée – Recherche de partenaires
Investissement total prévu : 240 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Une biodiversité unique, et une flore et une faune riches
• Le Gabon, une destination d’exception pour les touristes à la recherche de sites naturels originaux et préservés
PARTENAIRES CLÉS : Ministère de la Promotion des Investissements ; Parcs Gabon ; AGATOUR.
OBJECTIFS DE LA FILIÈRE TOURISME À L’HORIZON 2025 :
Création de valeur ajoutée
$
Tourisme d’Affaires et évènementiel
OBJECTIF À HORIZON 2025
X3
OBJECTIF À HORIZON 2025
+20 000 de la contribution au PIB
Emplois dans le secteur
Création d’emplois
Tourisme National
OBJECTIF À HORIZON 2025
Carrefour des affaires en Affrique centrale
Naissance d’un tourisme domestique
Ecotourisme
OBJECTIF À HORIZON 2025
Première destination d’écoutourisme en Afrique Centrale
YEARBOOK GABON : Rapport économique I 183
TOURISME