LCFF67 Chanson Francophone

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BD autobiographiques Livres

Le 18 décembre a été déclaré par l’Assemblée générale des Nations Unies « Journée internationale des migrants ». Nombreux sont les témoignages réels ou fictifs en littérature sur les thèmes de l’expatriation et du déracinement. Les genres et les tonalités sont variés et parmi les ouvrages que je prends personnellement le plus de plaisir à lire, figurent les bandes dessinées autobiographiques. Ces retours d’expérience font réfléchir sur l’altérité1 et l’interculturel, en même temps qu’ils donnent des informations implicites2 sur la civilisation française. Peut-être pensez-vous d’emblée3 au magnifique roman graphique Persépolis de Marjane Satrapi, un ouvrage incontournable du neuvième art ? Personnellement, c’est avec Persépolis que j’ai repris goût, en tant qu’adulte, à la lecture de bandes dessinées. Si vous ne connaissez pas ce livre, c’est la porte d’entrée pour quiconque4 souhaite lire un témoignage sur l’exil : l’histoire de Marjane Satrapi dont la vie va être dirigée par les changements politiques en Iran et qui va connaître entre l’enfance et l’âge adulte, l’exil en Europe, la perte de repères et l’isolement. Outre ce grand classique du genre, je vous recommande quelques témoignages récents permettant d’entrer dans les pensées d’hommes et de femmes arrivés en France en tant que migrants, volontaires ou forcés.

Commençons avec l’un des ouvrages les plus drôles que j’ai eu l’occasion de lire dernièrement : le manga Un pigeon à Paris (Glénat, 3 tomes, 2017-2018) de Lina Foujita. Ce témoignage hilarant5 est issu d’un blog BD à succès au Japon dans lequel une dessinatrice japonaise raconte son déménagement en France et tous les problèmes auxquels elle a dû faire face. Un vrai choc des cultures pour cette jeune femme habituée à la politesse et à la propreté japonaise ! Parmi les mauvaises surprises, citons les appartements vétustes6, le harcèlement de rue, les toilettes publiques ou encore les pickpockets… C’est tout le « savoir-vivre » à la française qui est décortiqué7 et finalement mis à mal8. Ensuite, d’une tonalité beaucoup plus nostalgique même si elle n’est pas dépourvue9 d’humour, l’autobiographie graphique Banana Girl : jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur (Steinkis, 2017), de Kei Lam, originaire de Chine. Arrivée à cinq ans en France, la petite fille est sans cesse partagée entre deux cultures. Le récit permet de ressentir combien l’expérience de l’émigration a pu paraître effrayante au départ, et par quels mécanismes on arrive à faire feu de tout bois10 et à mettre à profit ses deux cultures.

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