Jace | Livre Madakao (extrait)

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Jace

& les Razouks

M


Madakao


LE PEUPLE VEZO vit sur la c么te sud-ouest de Madagascar


Madakao c’est le récit de la rencontre d’un peintre

réunionnais, Jace, accompagné de l’association Razouks, avec un peuple de la mer, les Vezo de Madagascar. Le graffeur orne les voiles des marins de ses créations originales. Madakao, c’est une aventure technique : au premier voyage, l’artiste décide de ne rien amener à Madagascar et de s’approvisionner sur place. Résultat : devant la pénurie de matériaux habituels, il manœuvre à la colle à lapin et au pinceau ! Pour les voyages suivants, il emporte son stock de bombes de qualité afin de pouvoir mêler les différentes techniques. Madakao, c’est une aventure tout court lors des déplacements en 4x4 durant lesquels les ornières de la route prennent des allures de véritables fosses, lors des traversées en bateau avec les tempêtes… Sans oublier, en 2009, l’arrivée d’un cyclone dévastateur… Et la révolution politique du pays sous forme de coup d’état qui force Jace et les Razouks à modifier leur trajet de retour.



Le peuple Vezo Les Vezo sont des pêcheurs

semi-nomades de la côte ouest de Madagascar. Ils sont renommés partout sur la grande île pour être d’excellents marins. Anakao est le plus grand village Vezo de Madagascar : quatre mille habitants y vivent dans un climat semi-désertique. Quelques cinq cents pirogues hissées sur la plage attendent de prendre la mer. Les Vezo ont toujours cultivé une ouverture sur l’extérieur. Ils étaient les premiers intermédiaires avec les colons européens et tout autre visiteur étranger arrivant par voie maritime. Ils ont depuis longtemps intégré des éléments venus d’ailleurs. Traditionnellement, les voiles des pirogues Vezo ne sont pas « décorées ». Elles ont pourtant toujours été ornées d’un repère, le « masondaye » (littéralement : œil de la voile) qui permettait aux familles d’identifier rapidement, depuis le littoral, les pêcheurs rentrant de leur campagne de pêche.


Les Razouks L’association Razouks a pour objet

la promotion des artistes réunionnais sur leur île et à l’étranger. Elle intervient dans la réalisation d’expositions, de conférences, d’événements variés liés à l’ensemble des disciplines artistiques représentées dans l’association. Razouks signifie également « les amis » en malgache, amitié qui a constitué le pilier du projet Madakao.


Romain Lefebvre, photographe. Né à l’île de La Réunion, il passe une grande partie de son enfance en Dordogne. C’est là, à 14 ans qu’il découvre ce qui restera sa passion : la photographie. Très rapidement, l’humain devient son sujet de prédilection. Il n’a qu’une seule idée en tête : laisser vivre son modèle et attendre le moment où il se révélera. Aujourd’hui, c’est dans ce paysage urbain qu’il aime exposer le résultat de son travail, toujours lié à d’improbables rencontres. Photographier Jace, en pleine création dans ce décor, c’est donner toute sa dimension à sa propre expression artistique.

Sami Chalak, réalisateur. Après des études d’audiovisuel à Rennes, il s’installe à Madagascar en 1997. Il travaille dans la publicité et réalise de nombreux films sur l’environnement impliquant les communautés locales. En 2002, il s’installe à la Réunion où il crée la société Alefa Production (« allons ! » en malgache). C’est à travers cette société qu’il réalise des documentaires pour les chaînes locales et nationales. L’homme est toujours au cœur de ses films. Pour Madakao, il a réalisé deux films tournés à un an d’intervalle. À ambiance différente, rythme différent : dans le premier film la caméra se pose dans le village d’Anakao. Le deuxième film nous embarque sur les routes de la côte ouest de Madagascar.

Christophe Malaize. Né à Eaubonne en 1970 dans le Val d’Oise, grandit à Epinay (95) dans une banlieue difficile. Après une ou deux erreurs de jeunesse, le goût de l’art et du voyage lui sauvera la mise et lui permettra de s’envoler en 1994 pour la Réunion. En 1997-98 il part avec sa chérie de l’époque pour vingt mois de tour du monde pendant lesquels il mettra en scène fièrement le gouzou dans les différents pays traversés. Pas encore vraiment atterri de son périple, il se greffe au dernier moment à l’aventure « Anakao ». Touche à tout, « Tof  » excelle dans l’art du recyclage.



Jace Lorsque La Réunion découvre son personnage fétiche,

le Gouzou, Jace endosse illico l’étoffe d’un extra-îlien. Nous sommes en 1992, il n’a pas encore fêté son vingtième printemps austral, la voie qu’il choisit se révèle être la bonne. Le graffeur confidentiel de la fin des années 80 est aujourd’hui considéré comme l’incontournable défricheur du street art ultramarin. Toujours basé sur son rocher volcanique de l’Océan Indien, Jace saute la mer dès qu’il le peut. Une vingtaine de pays sont, en ce début de siècle, estampillés du sceau Gouzou. États-Unis, Madagascar, Chine, Luxembourg, Brésil… Le Réunionnais lance un défi tourbillonneur à l’ordre établi géopolitique. Vecteur frénétique d’amour et de poésie, son style et son message reflètent avec une justesse exaltée sa culture multi-ethnique, son appétit voyageur, sa soif de partage avec ses congénères. Ce qui ne l’empêche en aucun cas de cultiver un goût pimenté pour la « moucate » (moquerie) et la joie de vivre. Mais toujours dans une démarche inconditionnellement gouvernée par un sens tranché d’humilité et de tolérance. Le propre des grands. Pascal Balland


2002

Jace a l’occasion de tester la peinture sur voile lors d’un premier voyage à Anakao en 2002. Il va utiliser la technique locale du goudron dilué dans de l’essence, puis chauffé et fondu sur le feu pour obtenir un noir intense. Cette expérience donne naissance au projet « Madakao ».




Anakao JANVIER-FÉVRIER 2009


Anakao En 2009, l’artiste se rend de nouveau à Anakao accompagné de ses amis de l’association Razouks. Résultat : treize voiles peintes, un documentaire de 52 minutes, Le Gouzou met les voiles et une réserve de photographies d’art.









Durant la deuxième partie du voyage, un gros soulèvement populaire, emmené par Andry Rajoelina, se met en place dans les principales villes du pays. On reproche au président en place sa mainmise sur l’économie malgache et particulièrement sur les biens de consommations de base (farine, riz, huile, essence…) et le contrôle des médias. En découleront de grosses émeutes, se soldant par des dizaines de morts et un climat d’insécurité général. On assiste à des scènes surréalistes de va-et-vient entre Tuléar et Anakao, où les pirogues reviennent chargées de butins de pillage…






Le don Les peintures sont réalisées sur de vieilles voiles. Les pêcheurs disposent gratuitement d’une voile neuve en remplacement. Les bombes, les tubes, les pots de peinture et les pinceaux sont acheminés par l’artiste et fournis gratuitement, le surplus reste au village.

















Remerciements Sa(la)mi, Romain (le big wave rider), Tof (« bande de bâtards, vous m’avez abandonné »), le Séchoir, la Drac, Jean-Marc Boyer, Olivier Lerch, Xavier Grandguillot (number one !), le Conseil Régional, Alain Dominique Gallizia (c’est géniaaal, j’adore !), Air Jp (tagman), Severine (Gaia), Rambo (enfin… la version malgache !), Jipé (et sa bilariose), Rekini, le Palais Bénédictine, Fiona (pour sa foi en mon travail) et Jean-Pierre de la Galerie Hamon, Air Madagascar, Mag et Lionel de l’effet péi (qu’il est cong’ c’ui la !), Franciluc d’Iropa, Noar et Ioch (le plus beau couple de Nosy Be !), Marion Guichard et l’Alliance Française de Nosy Be, mon père, ma mère, Cerise, Dantes, Fanny, Maxime et Sidonie, Rémy Tezzier, ma famille, mes amis, Pierre Noel, les douaniers de Tulear, le pêcheur inconnu qui nous a ramené la langouste de 3 kilos, 2 Pac (yes man !), les pêcheurs d’Anakao, d’Andavadoak et les habitants de Nosy Be pour leur accueil…



Jace Vingt-deux ans de « street art » ! Une vingtaine d’expos, neuf publications, une vingtaine de pays. 1989 Premier tag à la Réunion 1992 Recherche d’une identité visuelle : le Gouzou naît au Moufia. Suivant le mouvement français du Street Art Graphique, le Gouzou est en marge des lettrages à la mode en métropole et à la Réunion. Peu accepté de ses contemporains, il utilise des techniques peu conventionnelles : graff, affichage, stickers fait main… 1993 Départ en France (Rouen), il diffuse son art en métropole et en Europe. 1999 Retour à La Réunion. Cette année marque un tournant dans la pratique de Jace puisqu’un courant artistique reprend le mouvement français des années 80. Jace, jusque-là à la marge, se voit “précurseur” d’un mouvement avec Space Invader, Obey, Kaws, André… 2000 Diffusion sur sites internet. – Armvr.net Premier site Street Art ou Post Graffiti. Site Parisien de référence internationale, cinq artistes y sont représentés dont Jace. – Ekosystem.org Ce site donne une place de choix à Jace. Ses travaux sont alors reconnus à l’international, nombreuses publications de référence dans de nombreux pays.

2004 Le livre référence du graffiti (planet Graffiti) choisit Jace comme représentant pour l’Europe par une double page et la dernière page de couverture. 2006 Jace souffre de son isolement et de son éloignement des grandes capitales, il décide donc de se déplacer pendant un an pour se donner la chance de rencontrer le maximum d’artistes, de galeristes, de peuples, de techniques… Paris, Mayotte, Tokyo, Hong Kong, New York, Barcelone. 2007 Jace continue sa quête et investit Bangkok… 2011 Le périple continue avec des expositions, des invitations à des festivals, des biennales d’art contemporain, et des « trips » personnels en Hongrie, en Slovaquie, en Inde, en Malaisie, à Paris (où il vient d’exposer dans la prestigieuse galerie Magda Danysz), Allemagne (avec une peinture sur le mythique mur de Berlin), Maurice, Montpellier (pour le Battle of the year 2010)…


Expositions

– Biograffiti (expo collective) / Le Havre, 1996 – Miroir de l’art / Le Havre, 1997 – Tecrozen / Le Havre, 1998, 2000, 2003 – Unik / Saint-Pierre de la Réunion, 2001, 2002 – Art’ Senik / Etang-Sale de la Réunion, 2002 – Biz’art / Saint-Denis de la Réunion, 2002 – Food show (expo collective) / Londres et Munich, 2003 – Le drugstore / Saint-Leu de la Réunion, 2003 – Mosaik / Saint-Denis de la Réunion, 2004 – Centre culturel F. Mitterrand / Rouen, 2004 – Hollywood remix (expo collective) / New York, 2004 – Old school / Galerie Gounod / Saint-Denis de la Réunion, 2005 – Et la lumière fut… / Galerie 13 / Saint-Pierre, 2005 – Paris… Golo / Galerie du centaure / Paris, 2005 – Une nuit / Paris, 2005 – wooSainter spring / Candle building / New York, 2006 – Jace expose au comptoir / Île de la Réunion, 2007 – Behind The Seen / Ad Hoc / Brooklyn (NY), 2007 – Borderline, Biennale d’art contemporain / Demeure du Chaos / Lyon, 2007 – Insolent art / Karton / Budapest (Hongrie), 2007 – Jace sexe pause / IDM / Saint-Pierre de la Réunion, 2007 – Rouge gorge (expo collective) / Gounod – Blanc-Manteaux / Réunion-Paris, 2007 – Jackson family (le retour) / Casa Saba / Saint-Pierre de la Réunion, 2008 – Trait multiple (expo collective) / Forum / Paris, 2008

– 400 ml (expo collective) / Maison des métallos / Paris, 2009 – TAG au Grand Palais (expo collective) / Grand palais / Paris, 2009 – Madakao / Anakao-Tempo festival / Madagascar, Réunion, 2009 – Go get a shoeshine box, Brooklynite gallery / New York, 2009 – Fragments / Gounod / Saint-Denis de la Réunion, 2009 – La Réunion : terre off-shore, bonjour India / Sakshi gallery / Mumbai, 2010 – Tag et Graffiti au Palais de Tokyo, les Lettres de noblesses / Palais de Tokyo / Paris, 2010 – Biennale d’art contemporain / Le Havre, 2010 – Fiches d’électrocution scolaire / Galerie Magda Danysz / Paris, 2011 – Empreintes urbaines / Palais de l’Inea / Paris, 2011 – 40 ans de pressionisme / Grimaldi Forum / Monaco, 2011 Par ailleurs, de nombreuses peintures ont été réalisées à travers les rues de la planète : Thaïlande, Chine, Japon, Macao, États-Unis, Brésil, Hollande, Luxembourg, Portugal, Italie, République Tchèque, Hongrie, Angleterre, Maurice, Madagascar, Mayotte, Malaisie, Inde, Slovaquie, Espagne…

Publications

Internationales : françaises, italiennes, américaines, allemandes, anglaise, espagnoles, taïwanaise, suisse… Personnelles : Défense d’afficher (1999), Les spasmes urbains (2001), Le petit livre rouge (2003), One Again (2005), Worldwide gouzous from Jace 2006-2008 (2008).




& LES RAZOUKS

“MADAKAO” 13 OCTOBRE 31 DÉCEMBRE 2011 PALAIS BÉNÉDICTINE

FÉCAMP

Palais Bénédictine

110 RUE ALEXANDRE LE GRAND – 76400 FÉCAMP – TÉL. 02 35 10 26 10 – ENTRÉE ADULTE : 2 € – MOINS DE 18 ANS : GRATUIT – FERMETURE LE 25 DÉCEMBRE réalisation : www.latelierdecommunication.com

Ouvrage édité à l’occasion de l’exposition « Jace & les Razouks, Madakao »

Le DVD contient environ une heure

au Palais Bénédictine de Fécamp, du 13 octobre au 31 décembre 2011.

de film réalisé par Sami Chalak.

Commissaire d’exposition : Fiona Lemétayer Hamon

Production : Alefah production.

Graphisme et mise en page : www.latelierdecommunication.com Imprimé par Iropa - Rouen sur papier garanti FSC, Antalys SoporSet 150 g. Photos du livre : Jace, Romain Lefebvre, Christophe Malaize. Contact : gouzous@wanadoo.fr ISBN : 978-2-9520934-1-5

Deux chapitres : Madakao 2009 (26 minutes), Madavadoak 2011 (26 minutes)



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