L'ART-VUES | N°FEVRIER - MARS 2011

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lArtvues

Le magazine culturel de votre région

FÉVRIER - MARS 2011

...
Voyageurs immobiles de Philippe Genty

© Photo Pascal François En couverture :

LE MAGAZINE CULTURELDE

VOTRE RÉGION

5, Bd de l’Observatoire 34000 Montpellier

Tél. 04 67 12 06 00

Fax : 04 67 60 70 32

E-mail : mediart@wanadoo.fr

Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédacteur en chef : Luis Armengol

Rédaction : Luis Armengol, Marie-Christine Harant, Marie Susplugas, BTN, Michel Pavloff, Jacques Moynier

Brèves :

Romain Dimo, Marie Deschamps

Administration et abonnements : Christine Martinez

Réalisation : Francis Duval

Impression : Pure Impression

Diffusion : BMC Diffusion

Dépôt légal à parution - Magazine gratuit

ISSN : 1164-7531

Edition et régie publicitaire

Société Médi’Art (Sarl au capital de 27 000 €)

RCS Montpellier B 384662599

Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés.

1991 / 2011

l’Art vues a 20 ans !

Editorial

Prochain numéro : sortie le 10 avril

Culture durable

Parce que la culture est au cœur de la cité - elle en est parfois le cœur même - elle ne saurait rester à l’écart des débats qui s’y déroulent.

Ce serait lui assigner une place qui l’isole au lieu de vouloir combler l’écart qui la sépare encore trop souvent des citoyens.

Le débat qui nous intéresse ici est celui du développement durable. Devenu un enjeu pour les villes en quête d’un progrès harmonieux, soucieuses de l’environnement et du bien être de l’ensemble de leurs habitants, il ne semble guère émouvoir les milieux culturels.

« Voyageurs immobiles » de P. Genty

Philippe Genty porte en lui des paysages et des images des pays qu’il a traversés.

Mais il y a aussi d’autres paysages qu’il visite régulièrement, les rêves. L’inconscient, ce continent riche et coloré qui depuis toujours, le passionne.

Le rêveur n’est-il pas un voyageur immobile ?

Sur scène, huit personnages, se retrouvent emportés dans une odyssée au-delà du temps, de l’espace, et au-delà de toutes frontières physiques. Des personnages qui plongent sans cesse dans des situations en perpétuelle métamorphose, à l’image des sentiments et des états d’âme ondoyants qui traversent nos cœurs. Avec Voyageurs immobiles, Philippe Genty impressionne par son inventivité technique et son sens renouvelé de l'illusionnisme.

• Interview J. Collerais (Région L.-R.) . p. 6-7

• DOSSIER : Le livre dans tous ses états p. 9 à 23

• Temps forts par MCH p. 24 à 26

• Jeune Public p. 28

• Agenda théâtre p. 30 à 32

• Agenda danse p. 34

• Festivals p. 35

• Musique & lyrique p. 37 à 39

• Agenda Jazz p. 40-41

• Massaï par Daniel Bedos p. 43

• Arts plastiques p. 44 à 54

Alors que fait rage la bataille des concepts et que s’affrontent d’un côté les tenants de la « culture pour tous » et de l’autre ceux de « la culture pour chacun», bagarre sémantique qui prend des allures de guerre picrocholine et nous renvoie aux Cronopes et Fameux de l’auteur argentin Julio Cortazar, le débat sur la culture durable essaie d’en placer une dans le concert indigné des vitupérations convenues - c’est le terme.

Après les théâtres de Narbonne et Sète, c’est à Perpignan d’accueillir la pièce.

La culture durable c’est quoi ? Il ne s’agit pas de mesurer la dépense en énergie des créateurs - on sait qu’elle est importante - mais d’examiner les politiques culturelles sous un autre éclairage qui prenne en compte plusieurs critères. Parmi lesquels on peut recenser bien sûr le respect de l’environnement mais également la participation des habitants, la responsabilité des acteurs publics et privés, l’accessibilité physique comme sociale aux spectacles, la promotion de la diversité, la sauvegarde de la mémoire, et la liste est encore longue.

En retard de quelques longueurs sur la notion de durabilité comparée à d’autres domaines de l’activité humaine qui ont bien défriché le terrain, la culture a tout intérêt à le déchiffrer à son tour avec l’inventivité qui la caractérise pour acquérir une dimension plus vertueuse.

Afin de s’inscrire autant dans l’ici et maintenant qu’elle questionne que dans le futur où elle aspire à la postérité.

: Société Médi’Art - 5, Bd de l’Observatoire 34000 Montpellier

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Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
• Agenda concerts ..................... p. 4
Sommaire
Numéro du 10 février au 9 avril
Les 1er et 2 avril au Théâtre municipal (saison Théâtre de l’Archipel) à Perpignan (voir page 27)
Philippe Genty a recréé, en février 2010, l’un de ses chefs-d’œuvre et sans doute son plus beau spectacle : Voyageurs immobiles

agenda des spectacles et concerts

Michèle Laroque «Mon brillantissime divorce» vendredi 11 février à 20h30 à l’Espace Vergèze à Vergèze

Broussaï + Rootz Underground vendredi 11 février à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Michèle Laroque «Mon brillantissime divorce» samedi 12 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Eric Antoinesamedi 12 février à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Dr Feelgood+Classic and Troublesdimanche 13 février à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Christelle Chollet «L’empiafée»lundi 14 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

M. Galabru & P. Caubère Jules & Marcelmardi 15 février à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Le jardin des délicesmercredi 16 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

V.Demouy, P. Lellouche «Boire, fumer…»jeudi 17 février à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Roland Magdane « Attention c’est show»vendredi 18 février à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Gospel pour 100 voixsamedi 19 février à 20h30 au Zénith de Montpellier

Antonio Mejias samedi 19 février à 20h30 au Centre Andalou à Nîmes

Si Montand m’était chantédimanche 20 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Asamercredi 23 février à 20h au Rockstore à Montpelllier

Angra mercredi 23 février à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Le Kangarou avec Patrick Sébastien jeudi 24 février à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Festival 100% jeudi 24 février à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Louis Martinez et Sylvain Lucvendredi 25 février à 20h30 à la Cigalière à Sérignan

Les plus grands Ballets Classiquessamedi 26 février à 15h et 20h30 au Zénith de Montpellier

Agathe Ze Bousesamedi 26 février à 21h à la Salle Jacques Brel à Prades-Le-Lez

Les hommes viennent de Mars…mardi 15 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Thé à la menthe...ou t’es citron?mardi 15 mars à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Le Quatuormercredi 16 mars à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Chozparei+Les Hurlements De Léomercredi 16 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Stephan Eicherjeudi 17 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Stéphane Rousseaujeudi 17 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Carmina Burana vendredi 18 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Stoner Rise & Mudweiser + The Elderberries vendredi 18 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

L’Incroyable Cabaret 3vendredi 18 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Ben L'Oncle Soul samedi 19 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Fredrika Stahl + Cats ON Treessamedi 19 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Anthony Kavanaghdimanche 20 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

La Fête de la St-Patrick mardi 22 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Sanseverino jeudi 24 mars à 20h30 à la Cigalière à Sérignan

DJ Netik + Gong Idem Gongjeudi 24 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Danakil + Djulius & Les Shatawariesvendredi 25 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Les Filles électriques 5samedi 26 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Stupeflip+Schöne conneriesamedi 26 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Dany Boon dimanche 27 mars à 17h au Zénith de Montpellier

Eddy Mitchell « Ma dernière séance » mardi 29 mars à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Véronic Dicairevendredi 1er avril à 20h30 à l’Espace Vergèze à Vergèze

The Dodoz vendredi 1er avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Le choc des Gladiateurssamedi 2 avril à 20h au Zénith à Montpellier

Symphonie Equestremercredi 6 avril à 15h & 20h30 au Zénith de Montpellier

Tiken Jah Fakoly jeudi 7 avril à 20h au Zénith de Montpellier

Joyce Jonathanjeudi 7 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Club V2, Les Tontons Flagueurs+Mr Shinejeudi 7 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Zone Libre vs Casay & B.James vendredi 8 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Scooby Doo & les Pirates Fantômes samedi 9 avril à 14h30 et 17h30 au Zénith de Montpellier

La fabuleuse Histoire de Bollywoodsamedi 9 avril à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

La fabuleuse Histoire de Bollywoodmardi 12 avril à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Raggasonicmardi 12 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Jenifermardi 12 avril à 20h au Zénith à Montpellier

L’Empiafée mercredi 13 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Julian Perretta mercredi 13 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Christelle Cholet « L’Empiafée, …»jeudi 14 avril à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Selah Suejeudi 14 avril 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Le Bolero de Raveljeudi 14 avril à 20h30 au Zénith de Montpellier

Jamel Debbouze vendredi 15 avril à 20h au Zénith de Montpellier

Brisa Rochévendredi 15 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Têtes Raidessamedi 16 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Mailhot, Roucas, Douglas Les chansonniers samedi 16 avril à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

The Chasesamedi 16 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Enrico Macias dimanche 17 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

L'homme a la tête de choumardi 19 avril à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Chanson Plus biffluoréemardi 19 avril à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

The Love Beatlesjeudi 21 avril à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Patrick Fiorijeudi 21 avril à 20h30 au Zénith de Montpellier

Yaniss Odua+Esy Kennenga+Maxxo jeudi 21 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Les Chevaliers du Fieljeudi 21 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Agde

Hair vendredi 22 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Poly-Rythmo de Cotonouvendredi 22 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Chantal Ladesouvendredi 22 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Agde

Agora Party samedi 23 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Vincent Moscato samedi 23 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Agde

69DB+Crystal Distortion+Dragongazdimanche 24 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Couscous Aux Lardonsdimanche 24 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Agde

Anne Roumanoffmardi 26 avril à 20h30 au Corum à Montpellier

Fujiya & Miyagivendredi 29 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Gregoire mardi 3 mai à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Moriarty jeudi 5 mai à 20h au Rockstore à Montpellier

Michel Sardouvendredi 6 mai à 20h au Zénith de Montpellier

Music Adosamedi 7 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Michel Sardousamedi 7 mai à 20h au Zénith de Montpellier

L'homme a la tête de choumardi 10 mai à 20h30 au Corum à Montpellier

Soprano jeudi 12 mai à 20h au Zénith de Montpellier

Marie-Claude Pietragallajeudi 12 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Calisamedi 14 mai à 20h au Zénith de Montpellier

Anne Roumanoff samedi 21 mai à 15h et 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Les hommes viennent de Mars…mercredi 25 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Anne Roumanoffjeudi 26 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Frédéric Françoisvendredi 27 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Mozart "L'Opéra Rock"samedi 4 juin à 15h et 21h au Zénith de Montpellier

Mozart "L'Opéra Rock"dimanche 5 juin à 14h au Zénith de Montpellier

Calogero jeudi 16 juin à 20h au Zénith de Montpellier

Balbino Medellin vendredi 1er juillet à 20h30 à l’Espace Boitaclous à Perpignan

Eddy Mitchellsamedi 2 juillet à 21h30 aux arènes de Nîmes

Carlos Santanalundi 18 juillet à 20h aux arènes de Nîmes

Portisheadmardi 19 juillet à 20h aux arènes de Nîmes

Yannick Noahjeudi 21 juillet à 21h aux arènes de Nîmes

Yannick Noah vendredi 22 juillet à 21h aux arènes de Béziers

Dora L’exploratrice et la cité… samedi 22 octobre à 14h et 17h au Zénith de Montpellier

Jean-Louis Aubertmercredi 9 novembre à 20h au Zénith de Montpellier

Casse Noisette mardi 15 novembre à 20h au Zénith de Montpellier

Patrick Fiorivendredi 18 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers Scorpions dimanche 20 novembre à 18h à l’Aréna à Montpellier

Les chevaliers du fiel dimanche 27 novembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Hubert Felix Thiefainemercredi 30 novembre à 20h30 au Zénith de Montpellier

Chantal Goyasamedi 10 décembre à 15h au Zénith de Montpellier

Raggasonic Stephan Eicher Eddy Mitchell Jenifer
Location : Fnac de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Avignon, Virgin Montpellier, Carrefour, Auchan, Leclerc. Location par internet : www.ticketsud.com l’art-vues • page quatre • février - mars ...
© M o n d n o © K a i m b a M e n d e s
Hubert Felix Thiefaine

Entretien avec Josianne Collerais

2ème Vice-Présidente de la Région Languedoc-Roussillon

Présidente de la Commission culture et patrimoine

La politique culturelle de la Région en 2011

C'est un rendez-vous traditionnel, chaque année à cette même période, nous prenons date avec le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, en particulier Josianne Collerais nouvellement réélue et Fabrice Manuel le directeur de la culture et du patrimoine pour annoncer les grandes lignes de la politique culturelle de l'institution tout en faisant le point sur les actions menées.

Un rendez-vous toujours très attendu et lu avec beaucoup d'attention. Depuis le décès de Georges Frêche de nombreuses interrogations se sont fait jours sur la suite de l'action culturelle à la Région. De nombreux signes montrent que la détermination à soutenir la culture sera au cœur même de l'action de son nouveau président Christian Bourquin.

Rencontre avec Josianne Collerais qui, après plus de deux ans et demi de mandat et la confirmation d'un nouveau, montre le chemin à suivre avec détermination et cette humanité qui accompagnent son action.

Tout d'abord, après plus de deux ans de mandats à la présidence de la commission culture et patrimoine de la Région L.-R., comment vivezvous cette fonction et votre lien avec le monde culturel?

que la Région ne pourra pas résoudre tous leurs soucis, mais je voudrais qu'ils sachent, qu'avec moi, ils ne seront jamais une variable d'ajustement de nos politiques et de nos budgets. Quel est le budget 2011 pour la culture?

« Je suis éternellement reconnaissante à Georges Frêche de m'avoir proposé ce mandat et à Christian Bourquin de m'avoir confirmé dans celui-ci »

Je la vis parfaitement bien car j'aime les artistes et les organisateurs. C'est avec beaucoup de bonheur et d'amour que je suis à leur contact depuis plus de deux ans. C'est à mes yeux le plus beau mandat qui existe. J'en suis éternellement reconnaissante à Georges Frêche de me l'avoir proposé et à Christian Bourquin de m'avoir confirmé dans celui-ci. C'est aussi un très fort symbole que l'on attribue la deuxième vice-présidence de la Région L.-R. à l'élue qui porte la délégation culture et patrimoine. Je pense même que nous devons être la seule région française. Cela témoigne de la valeur de ce secteur aux yeux des élus de la majorité régionale et de son Président. J'ai également la chance d’être entourée d’une équipe compétente et très efficace, dirigée par Fabrice Manuel. Elle m'aide précieusement sur l'aspect technique des nombreux dossiers. Mon rôle est de soutenir ces dossiers, les défendre et de poursuivre l'action que nous avons menée depuis 2004 avec Patrick Malavieille.

Enfin, je m'appuie sur une commission culture et patrimoine avec des élus de la majorité engagés sur le secteur culturel et à mes côtés pour débattre des orientations politiques, rencontrer, dialoguer et représenter la Région et son Président dans les manifestations des cinq départements (Nelly Frontanau, Hélène Giral, Agnès Jullian, Eric Andrieu, Ferdinand Jaoul, Frédéric Lopez et Marcel Mateu).

Après le décès de Georges Frêche et une nouvelle élection qui vous a donc conforté dans votre mandat et votre action, dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?

Je pense que deux mandats ne seront pas de trop car nous avons un projet ambitieux à maintenir. Je suis persuadée de la détermination de notre président Christian Bourquin. Trois jours après sa prise

de fonction il s'est rendu à la finale du Battle of the Years en novembre dernier pour y rencontrer l'ensemble des acteurs du réseau régional Hip Hop (Casa musicale de Perpignan, Attitude et Unis'sons de Montpellier). Il en a profité pour annoncer sa ferme volonté de maintenir pour 2011 ce championnat du monde qui a été un succès considérable à Montpellier pour sa première édition. Un mois après nous votions l'aide financière pour 2011 et nous avions l'assurance de la reconduction de ce rendez-vous. Pour moi, c'est un premier acte fort, qui marque la poursuite l'action engagée.

Lors de ce second mandat les jeunes seront priorisés, je souhaite donner, à ce public parfois exclus, la possibilité de la rencontre avec les arts et les artistes. Ce mandat sera également tourné vers la consolidation des structures professionnelles en poursuivant le maillage du territoire. Mon défi sera d’inciter les acteurs culturels de cette région à travailler ensemble précisément pour favoriser le soutien aux artistes vivant en Languedoc-Roussillon. Ces derniers restent au cœur de mes préoccupations et de nos actions.

J’ai conscience de leur situation individuelle actuelle et je crois qu’ils sont conscients du fait

« Ce mandat sera également tourné vers la consolidation des structures professionnelles en poursuivant le maillage du territoire »

«Le budget culture de la Région est de presque 40 M€, en progression de 4,92 %»

Il est presque de 40M€ (39,55 M€ précisemment), soit une progression de 4,92 %. Cette augmentation, rare dans les collectivités françaises en cette période financière délicate pour l'ensemble des collectivités, s'explique par l'entrée de la Région au sein du Théâtre de l'Archipel de Perpignan, la consolidation de l'Agora Cité Internationale de la Danse à Montpellier, par le début des études sur le musée régional archéologique de Narbonne, l'extension du musée régional de Sérignan et le lancement du projet de réseau des sites patrimoniaux "chemins de l'histoire". Ces nouveaux projets sont lancés sans aucune baisse sur les autres lignes. Nous restons donc de façon générale sur des budgets stables qui nous obligerons à faire des choix pour bien marquer nos nouvelles orientations sur ce deuxième mandat. Ces choix ne seront pas des choix de restrictions mais des choix d'affirmation d’une politique régionale que nous souhaitons maintenir et consolider, jusqu’à la fin du mandat... Au regard du contexte politique et des réformes néfastes en cours qui privent les collectivités territoriales d’importants moyens financiers, je veux garder l’espoir que nous y arriverons, je me battrai pour celà. Les budgets affectés à la culture dans les autres secteurs de la Région comme la formation (pour le programme régional de formation) ou l'éducation (pour le programme régional d'éducation artistique dans les lycées) sont aussi maintenus. Je pense que le budget culture et patrimoine sera très proche ou dépassera dès 2011, les 5 % du budget global de la Région L.-R, ce qui était un

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L a politique culturelle de la Région L.-R. en 2011
J osianne Collerais
Total
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Montpellier Danse, Béjart à Carcassonne Festum

engagement de la campagne. Dans les autres Régions, il est en moyenne de 2,5 %. Je sais que certaines personnes pensent qu’il y a mieux à faire, je peux les comprendre, mais je veux les convaincre que « La culture n'est pas un luxe mais une nécessité ». Je m'indigne quand j'entends dire que la culture coûte cher ! Elle est vitale pourtant dans la construction individuelle de l’humain. De plus, même si tout ne doit pas être vu que sous ce prisme, elle est également un vecteur économique non négligeable et un réel symbole d'une dynamique locale et de l'attractivité de nos territoire. Je pense sincèrement que ce qui coûte cher, c’est l’absence de culture.

Quels sont les axes importants que vous souhaitez développer sur ce mandat ?

Ce mandat sera celui :

• De l'aménagement du territoire avec, notamment, l'ouverture de structures majeures comme le Théâtre de l'Archipel à Perpignan, la Scène de musiques actuelles à Nîmes, le Pôle Cirque à Alès, la réouverture de la Scène Nationale de Sète, le Centre de Développement Chorégraphique à Uzès, l'extension du musée de Sérignan (dont nous aurons triplé la superficie depuis notre prise en gestion), l'extension du musée de Lodève et le démarrage des travaux pour le musée de Narbonne. Je cite ces projets car l'engagement financier et politique de la Région auront été déterminant pour qu'ils se réalisent. De grands projets où l'humain est en jeu.

«Je m'indigne quand j'entends dire que la culture coûte cher ! Elle est vitale pourtant dans la construction individuelle de l’humain. Je pense sincèrement que ce qui coûte cher, c’est l’absence de culture »

Nous allons poursuivre la révision de nos aides aux festivals. Les manifestations estivales, très localisées que l’on appelle trop vite festivals sont très nombreuses et se multiplient chaque année. Les aider relève plus de la responsabilité des communes ou intercommunalités. L’institution régionale a le devoir quant à elle de soutenir des structures qui font un travail de fond et sur le long terme avec les artistes et les publics.

A la fin de ce second mandat, je pense que nous aurons vraiment réussi à irriguer l'ensemble des départements d'équipements culturels et d'équipes professionnelles. Il nous faudra veiller à ce que ces bâtiments se doublent bien d'une réelle présence artistique régulière.

• Du travail ensemble au service des autres : Nous aiderons les structures à valoriser leur travail à l'extérieur à travers des salons (livres, arts plastiques, cinéma, spectacle vivant) en rapport avec leur activité. Nous tenons à ce que les acteurs culturels de cette région puissent exporter leur talent. Nous serons porteurs de messages pour favoriser le travail en commun, les réseaux quand ceux-ci ont pour objectifs d'apporter de meilleures conditions de travail pour les artistes vivant en région ou favorisent la circulation des œuvres partout et auprès de tous. C'est le sens des réseaux Hip-Hop et Jazz déjà crées. Des discussions sont en cours avec les diffuseurs des arts de la rue en région. Et la logique sera la même

avec les sites patrimoniaux que nous inciterons à porter des projets collectifs et innovants de recherches de publics, de médiation, de commercialisation et d'échanges de savoirs- faire. Des chartes de déontologie professionnelle, élaborée avec les syndicats et les professionnels seront signées dans les secteurs du livre et du spectacle vivant. Cela témoigne de ce dialogue franc, honnête, régulier et constructif qui s'est instauré entre la Région et le monde culturel. Dans ce travail là, la place des structures comme Languedoc-Roussillon

Cinéma, Languedoc-Roussillon

Livre et lecture, Réseau en Scène et Réseau Culturel est essentielle. Ces structures marchent bien ont de bonnes équipes et je souhaite qu'elles poursuivent leur travail de l'ombre mais essentiel au succès d'une réelle politique culturelle qui privilégie le fond et le long terme !

Dans cet objectif, la relation à l'Etat et aux autres collectivités est primordiale. Nous avançons relativement unis avec la DRAC, conscients de nos points de convergences mais aussi de nos différences d'approches. Mais c'est une expérience riche que nous vivons. L'avenant au CPER 2007-2013 que nous allons signer pro-

chainement est un de ces symbole comme le COREPS, (commission des responsables et professionnels du spectacle) qui est des rares à marcher en France et pour lequel en avril il sera organisé, au Théâtre des 13 vents, le troisième colloque après ceux de 2007 et 2009 autour des thèmes du spectacle et du cinéma. Avec les départements, nous poursuivons nos relations car ils restent essentiels mais leur situation financière, indépendante de leur de volonté est telle que je crains que l'avenir immédiat du développement culturel ne se situe pas de ce côté là. Par contre, je crois beaucoup, à l'extension des intercommunalités et à la place qu'elles doivent jouer dans le secteur de la culture et du patrimoine sur des territoires qui s'élargissent (l'évolution récente des Agglos de Perpignan et de Narbonne en sont de bons exemples). A elles, pour un grand nombre, de prendre conscience de l'importance de la culture pour le rayonnement de leur territoire, des artistes et des professionnels nécessaires pour la mettre en place. J'espère que cette prise de compétence se fera de façon concertée avec les autres collectivités et notamment avec les villes centres car nous avons de plus en plus

besoin de cohérence politique, d'optimiser les financements publics plutôt que saupoudrer, et de tous marcher ensemble. C'est cela qui doit être le sens premier du maintien de la clause de compétence partagée pour la culture si difficilement maintenue !

• De la prise en compte des nouvelles pratiques culturelles : sur le premier mandat, nous avons déjà commencé à prendre en compte des secteurs oubliés par Jacques Blanc (arts de la rue, cirque, cinéma, musiques actuelles...). Sur ce mandat, nous voulons aller plus loin sur les musiques actuelles, les arts de la rue et les nouvelles technologies. Quelques exemples concrets dès 2011 :

- L’inauguration de la salle de musiques actuelles, "le Chapeau Rouge" à Carcassonne en lien étroit avec la Ville, le Conseil Général, l'Etat et la Région, deuxième financeur du lieu.

- Le lancement c’est unique en France pour une région, delà mise à disposition gracieuse de la technologie des flash codes pour les acteurs culturels et patrimoniaux de la région qui en font la demande.

- La présentation des deux projets retenus dans l'appel d'offre national lancé sur l'usage des nouvelles technologies dans le champ culturel.

- La fin de la numérisation de la presse ancienne dans le cadre de la convention avec la Bibliothèque Nationale de France, la première signée avec une Région.

• Renouvellement des personnes. Enfin, et ce n'est pas neutre, ce second mandat sera aussi celui du renouvellement des personnes qui dirigent les structures importantes du Languedoc-Roussillon. En 2010 sont arrivés Jean Marie Besset au Centre Dramatique National, Karim Ghiyati à Languedoc-Roussillon Cinéma, Cécile Jodlowski à Languedoc-Roussillon Livre et Lecture, Nicolas Blanc aux Scènes croisées de Lozère, Jean Varéla au Printemps des comédiens, Jean-Paul Scarpita à Euterp et entre 2011 et 2013 d'autres suivront comme par exemple le directeur de l'Archipel ou le directeur de la SMAC de Nîmes. C'est la vie, c'est sain.

Ces personnes vont à la fois poursuivre l’excellent travail de leurs prédécesseurs dans une continuité de service public mais aussi ouvrir de nouveaux espaces de travail et de partenariat, présenter de nouvelles choses et travailler sur de nouveaux publics.

Après le choix politique de leur nomination et de la validation de leurs orientations culturelles et artistiques, ce sont eux qui feront avancer les choses, ce sont eux qui portent les forces ou les faiblesses de notre région. C'est pour cela que nous sommes à leurs côtés, pour les soutenir, les aider et partager les mauvais mais surtout avec les belles choses que ces directeurs obtiennent comme par exemple la cérémonie des Molières jeune public au pôle régional jeune public de Villeneuve les Maguelone ou la Palme d'Or à Cannes du court métrage, "Chienne d'histoire" de Serge Avédikian qui témoignent de la valeur des personnes qui travaillent en Languedoc-Roussillon.

Recueillis par Stéphane Jurand

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L a politique culturelle de la Région L.-R. en 2011
M usée régional d'art contemporain de Sérignan Casanova Forever au musée P.A.B à Alès
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Ce second mandat sera aussi celui du renouvellement des personnes qui dirigent les structures importantes »
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Festival Cratère Surface

Le livre dans tous ses états

La création d’une librairie à la campagne ; le phénomène Indignez-vous !, on parle, aujourd’hui, d’un million d’exemplaires vendus ; l’arrivée de l’Ipad qui favorise le développement du livre électronique ; l’association LR2L subventionnée par l’Etat et la Région qui soutient de façon très lisible tous les secteurs du livre et de la lecture, autant d’événements qui ont jalonné l’année 2010 et nous ont incités à nous pencher sur l’état du livre en LanguedocRoussillon. Marie-Christine Chaze, présidente de l’association LR2L, insiste sur son rôle dans cette filière économique tellement importante. Des auteurs évoquent leurs difficultés à se faire éditer et les livres qui les ont marqués ; des éditeurs livrent et décrivent leurs parcours ; des libraires montrent qu’on peut vivre à l’ombre du géant Sauramps. Nous avons regardé ce qui se passe du côté du livre d’enfants, de la Bd et du roman noir, assez largement diffusés. En contre partie, nous nous sommes penchés sur les livres d’artistes à diffusion assez confidentielle. Nous vous laissons découvrir des surprises glissées entre les lignes.

Entretien avec Marie-Christine Chaze, Présidente de Languedoc-Roussillon Livre et Lecture (LR2L)

Au service des professionnels du livre

LR2L est l’association des professionnels du livre, de la lecture et des littératures en Languedoc-Roussillon. Marie-Christine Chaze en a été récemment nommée présidente et Cécile Jodlowski-Perra, directrice. Avec 500 auteurs et traducteurs, 70 éditeurs professionnels, 50 revues, 100 librairies indépendantes, 200 bibliothèques et archives, 100 associations œuvrant régulièrement dans ce domaine (fêtes et salons du livre, ateliers d’écriture, de lecture, cafés littéraires, résidences et maisons d’écrivains), le Languedoc-Roussillon offre un maillage dense d’acteurs du livre, de la lecture publique et des littératures. Languedoc-Roussillon livre et lecture (LR2L) a pour vocation de les accompagner en mettant en place une politique stratégique au service de l’interprofession ainsi que des outils innovants au moment où ces métiers connaissent leur (r)évolution numérique et où les oeuvres sont de plus en plus dématérialisées. L’élargissement des publics du livre et de la littérature est également l’une de ses priorités.

Vous avez été récemment nommée présidente de LR2L, quel cheminement vous a amenée à cette nomination ?

Durant le mandat électif de 2001 à 2008, j’étais vice présidente à l’Agglomération de Montpellier, déléguée à la culture et aux enseignements artistiques. J’ai été très impliquée, tant au niveau des projets de grands équipements culturels tels le musée Fabre, la salle Victoire 2, les médiathèques, l’aquarium… que dans la mise en place de la politique culturelle, à la création de l’Agglomération de Montpellier, et de la diffusion de la culture dans les trente communes de l’Agglomération

En tant que personnalité qualifiée, désignée par le conseil régional, j’ai été élue présidente de LR2L au mois de mai 2010.

Quelle vision avez-vous de cette structure quelques mois après votre arrivée ?

C’est un centre d’informations et de ressources pour les métiers du livre. Une structure avec un grand potentiel, au service des acteurs de la chaîne du livre, dont la mission est de promouvoir le livre et la lecture publique.

Toutefois, à ce jour, elle souffre d’un déficit d’image. Nous devons donc nous faire mieux connaître, reconnaître et bien sûr avoir une meilleure visibilité de nos actions.

LR2Ltravaille avec des commissions spécialisées, quelles sont les principales actions de ces commissions, comment fonctionnent-elles ?

Il y a trois chargés de missions, un par secteur, l’équipe travaille de façon intersectorielle régulièrement et mutualise ses ressources sous la direction de Cécile Jodlowski-Perra qui nous a rejoint au mois de décembre. Le programme proposé est le fruit de l’expertise des chargés de mission, de la concertation avec les associations de profession-

nels et d’une collaboration étroite avec les services de la Drac et de la Région.

Quelles sont les priorités vers lesquelles vous allez œuvrer ?

C’est une association subventionnée par la Région à 60% et par l’État à 40%. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos deux tutelles. Nous sommes au service des professionnels du livre et essayons, par des formations, des rencontres, de mettre en œuvre des réponses à leurs besoins. Nous menons une politique de promotion du livre, de l’écriture et de la lecture dans les lycées et en milieu pénitentiaire. Je souhaiterais aussi créer un maillage avec d’autres associations : LanguedocRoussillon Cinéma, Réseau en scènes, le Cirdoc, le Frac… créer des partenariats avec les structures et les associations culturelles : Comédie du livre, théâtre, poésie danse, musique, arts plastiques… La réflexion sur le livre numérique me paraît importante car les pratiques de lecture changent. Nous travaillons à la valorisation des éditeurs et des libraires en région, accompagnée d’une réflexion sur l’économie, sans oublier les auteurs, les médiateurs et les bibliothécaires. L’ouverture aux différents publics me parait incontournable et nécessaire pour le développement de la lecture. Je réaffirme notre volonté de soutien sans relâche aux professionnels du livre et notre volonté d’engagement dans les actions d’accès à la lecture et à l’écriture pour le plus grand nombre. Nous avons donc de nombreux défis à relever ! Recueillis par Stéphane Jurand Pour toutes informations : Languedoc-Roussillon livre et lecture 1030, avenue Jean-Mermoz à Montpellier.

Tél. 04 67 17 94 69.

www.lr21.fr

Le fonctionnement des commissions

Marie-Christine Chaze nous précise les différents secteurs d’activités de LR2L.

• Les auteurs. C’est le 1er maillon de la chaîne du livre.Afin de valoriser la création littéraire, LR2L a élaboré un annuaire des auteurs de tout genre littéraire, regroupant environ 500 auteurs, écrivains, illustrateurs, traducteurs.A ce jour, c’est l’annuaire le plus consulté par les médiateurs, les libraires et les bibliothécaires.Cette commission a un rôle d’accompagnement des auteurs en les informant et en proposant des formations ; en 2011, LR2L propose une formation juridique administrative et comptable.

• Vie littéraire et médiation. LR2L soutient la pratique d’écriture : depuis 2007, à la demande de la région, LR2L est l’opérateur du dispositif de « auteurs au lycée » dans le cadre plus général de Languedoc-Roussillon lycéens tour, des ateliers d’écriture et des rencontres entre lycéens et auteurs ont lieu toute l’année et font l’objet d’une restitution lors de la comédie du livre. Cette année, nous sommes coorganisateurs du Prix Méditerranée des Lycées, cette action de lecture en milieu scolaire est complémentaire des ateliers d’écriture. LR2L anime aussi des ateliers d’écriture en milieu pénitentiaire. L’association est très sensible à la lutte contre l’illettrisme et bien sûr, s’engage avec d’autres partenaires dans la prévention.Cette année, une commission est en train d’élaborer, pour une meilleure valorisation de la chaîne du livre, la charte des manifestations culturelles.

• L’économie du livre. Ce secteur travaille avec les éditeurs et les libraires. Actuellement, nous avons lancé une étude pour connaître la situation des librairies indépendantes, afin de réaliser une typologie et de maintenir un équilibre de marché.La

parution de l’annuaire des libraires est prévue pour le mois d’avril 2011.LR2L réalise une veille permanente sur le secteur du livre, elle suit l’évolution des grands dossiers d’actualité. Aujourd’hui, l’actualité, c’est le livre numérique.Une commission réfléchit sur les bouleversements que peut générer le livre numérique qui suscite par ailleurs, de l’appréhension chez les éditeurs.

• La lecture publique. LR2L a un lien très fort avec l’éducation nationale.Elle est un véritable observatoire. Vient d’être créée une commission de personnes représentatives pour développer la lecture publique sur le territoire régional, avec le souci permanent de toucher différents publics. Nous participons à la manifestation nationale du mois du film documentaire.Il y a des formations thématiques pour les médiathèques, bibliothèques… Nous avons élaboré l’annuaire des bibliothèques.

LR2L est impliquée avec d’autres partenaires, la Région, la Drac et l’Agglomération de Montpellier, dans l’espace numérique de travail pour préparer au cartable numérique.

• Portail internet. Centre d’infos et de ressources très utilisé et bien perçu.

• Le patrimoine. Dans le cadre du pôle associé Région Languedoc-Roussillon et BNF, LR2L est l’opérateur privilégié du plan régional de numérisation de la presse régionale, des collections patrimoniales, des bibliothèques et des archives. Outre la dynamique impulsée au niveau régional, nous contribuons à la réflexion sur l’avenir de LR2L au plan national, dans le cadre de notre appartenance à la FILL (Fédération Inter-Régionale du Livre et de la Lecture).

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DOSSIER
Marie-Christine Chaze

500 auteurs en région

Tous genres confondus : écrivains, illustrateurs, traducteurs, scénaristes, et dessinateurs, ils sont 500 auteurs en région Languedoc-Roussillon. Mais ils sont bien peu à vivre de l’écriture. Entre autres raisons, la difficulté de se faire éditer. Et l’édition virtuelle qui se développe n’est pas une panacée. Avec Joëlle Wintreberg, nous nous sommes penchés sur les associations d’auteurs dans lesquelles elle est impliquée ; avec Jean-Marie Besset, nous avons évoqué les spécificités de l’auteur de théâtre ; comment Raymond Alcovère utilise les nouveaux médias et comment Cristina Crisci est passé de la danse à la poésie.

■ Joëlle Wintreberg romancière mais aussi journaliste, réalisatrice, scénariste

Parlez -nous de Autour des auteurs (Ada) et de votre implication dans LR2L Nous étions sept auteurs des «mauvais genres», en avril 2004, à réfléchir à l’absence de structure de soutien et de fédération pour les auteurs en Languedoc-Roussillon. Le CRL (Centre régional des Lettres) avait été dissous, et de toute façon, nous n’en étions pas satisfaits. Nous souhaitions une association qui permette aux auteurs (par essence solitaires) de se mettre en réseau, qui leur donne de vrais instruments pour communiquer, des occasions de se rencontrer, et si possible une vitrine pour leurs œuvres à destination de tous les publics et des prescripteurs locaux, nationaux, voire internationaux. Une association qui défende aussi leur statut et leurs droits dans une région où ils étaient assez peu considérés. Ainsi est née Autour des auteurs, dite ADA. Nous avons réalisé assez rapidement ces objectifs en donnant à la

centaine d’auteurs qui nous avaient rejoints (nous avions choisi de n’accueillir que ceux qui, passés sous les fourches caudines des comités de lecture, avaient été édités à compte d’éditeur) un certain nombre d’instruments: Une liste de diffusion interne à l’association, très réactive, qui permet une information immédiate sur les problèmes rencontrés ou sur les manifestations locales, qui permet aussi de poser des questions et d’obtenir des réponses; Un dîner mensuel qui permet la rencontre pour ceux qui peuvent se déplacer ; La création d’un site où le parcours et la bibliographie de chaque auteur se trouvent exposés, ainsi qu’un ou deux extraits de son œuvre. Ce site comprend aussi nombre d’informations utiles pour les visiteurs et les prescripteurs, et un magazine que relaye LR2L.

Enfin, pour réussir à pousser plus loin la réflexion sur la situation trop malmenée des auteurs en région, le conseil d’administration, en 2007, a décidé de se fédérer avec les autres associations du livre, éditeurs (ADER), libraires (LIBELR), bibliothécaires (C2LR). Un projet commun fut élaboré, puis présenté à l’État et à la Région. Des réunions s’ensuivirent, qui aboutirent à la création

■ J.-Marie Besset auteur et directeur du Théâtre des 13 Vents

Comment êtes-vous venu à l’écriture théâtrale ?

Enfant, j’écrivais des trames de spectacles de marionnettes. Adolescent, je voulais être acteur. Quand j’ai commencé à écrire, ça sortait toujours sous forme de dialogues : c’était la forme soit de la philosophie, soit du théâtre… ce fut donc le théâtre.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Des épisodes vécus, des personnes rencontrées, des situations, des échanges entendus, parfois même, un bout de phrase volée sur un quai de métro. Je prends mes sources dans la vie.

A votre avis, l’auteur de théâtre rencontre-t-il les mêmes difficultés que les autres auteurs pour se faire éditer ?

Pour un romancier, l’édition est tout. Pour le dramaturge, elle est juste complémentaire. Elle permet de laisser une trace du spectacle qui a été. Pour la postérité, elle permet peut-être au théâtre d’accéder au statut de littérature.

Le directeur de théâtre privilégie l’écriture contemporaine, est-ce par goût ou par solidarité avec les auteurs ?

Je répondrai par la réplique de Toinette dans Molière: « Les anciens, monsieur, sont les anciens. Et nous sommes les gens de maintenant».

Quelles sont les pièces du répertoire qui vous ont marqué ?

Le Misanthrope, Hedda Gabler, la Cerisaie, la Mouette, L’Eveil du printemps, Un tramway nommé désir, Les Fausses confidences, Le Retour (Homecoming, de Pinter), L’Importance d’être Constant…

Avez-vous le temps de lire d’autres ouvrages que des pièces ? Quel est votre livre de chevet ?

Proust reste LE livre permanent, mais j’ai lu récemment Les Frères Karamazov, et j’ai une grande tendresse pour Balzac, pour Wilde, et pour tout le XVIIe s. français. www.theatre-13vents.com

de LR2L, dont on peut dire que c’est la seule agence du livre en région à s’être construite grâce à la fédération des professionnels du livre, avec une volonté commune des instances de cette même Région et de l’État.J’étais alors présidente de notre association d’auteurs, et Lilian Bathelot en était le vice-président, et c’est tout naturellement que nous sommes entrés au conseil d’administration de la nouvelle structure, afin d’y représenter les auteurs, dans le collège dédié. Les débuts de LR2L n’ont pas été sans cahots, mais je suis encore administratrice des deux associations, très intéressée par le développement actuel de la plus dotée, sous la houlette de sa toute nouvelle directrice, Cécile Jodlowski-Perra.

La lecture est-elle en perte de vitesse ?

Des sirènes ont retenti de tous les côtés. Or le livre est l’un des secteurs qui a le mieux résisté face à la crise. Si la lecture était en perte de vitesse, la crise aurait été un révélateur, le livre aurait été sacrifié. Il a été en léger recul en 2008, en faible progression en 2009.

On dit par ailleurs que les jeunes ne lisent plus, mais le secteur jeunesse est celui qui est le plus florissant.

Le livre numérique est-il un “danger” pour le livre papier ?

On a changé de support de lecture depuis l’Antiquité, ce n’est qu’un changement de plus, mais le «livre» sera toujours le livre, qu’importe le support. On assiste actuellement par surcroît à une explosion des circuits de distribution par rapport aux circuits traditionnels. Après une inévitable période d’anarchie, on peut penser que ce sera une chance pour les auteurs, en terme de visibilité. Et qui dit visibilité, dit aussi meilleure assurance pour un auteur de vivre de sa création.

Un auteur peut-il vivre de sa plume en LR ?

En L.-R. tout comme ailleurs dans l’Hexagone ou partout dans le monde, il est très difficile pour un auteur de vivre de sa plume. La localisation géographique n’y change rien. Cependant, il est sans doute plus facile à un auteur en région de recenser les aides possibles et de trouver d’autres sources de revenus que les simples droits d’auteur d’un livre : bourses d’écriture, résidences d’auteur, lectures, animations, ateliers d’écriture, festivals, et aussi préfaces et autres éventuels travaux de commande liés au travail de l’écrivain.

www.wintrebert.info

Quelles difficultés rencontrez-vous pour vous faire éditer?

Je suis un peu atypique, j’exerce un métier parallèlement à l’écriture. Je ne suis pas réellement en recherche. Cependant, j’ai du acheter des exemplaires pour faire éditer mon dernier livre. Je me suis retrouvé au stade d’être obligé de m’occuper de la diffusion. C’est de plus en plus difficile. Il y a une vraie crise de la lecture. Cependant, paradoxalement, il se publie beaucoup de livres. Si un livre ne démarre pas tout de suite, il part au pilon, c’est comme pour les films. Roman, nouvelles, essais, poésie, quel est votre genre de prédilection dans l’écriture?

J’ai commencé par écrire beaucoup de nouvelles. Maintenant, c’est le roman qui m’intéresse le plus. C’est un vrai travail en profondeur, dans la nouvelle, on survole. J’ai peu écrit de poésie, c’est anecdotique.

Vous avez un blog, que vous apporte ce mode d’expression?

Mon blog, c’est du lien, du contact, de l’échange. J’ai commencé il y a six ans, c’était expérimental. Maintenant cela a pris de l’ampleur. Et j’ai en effet, noué de nouveaux contacts. Il se passe des choses autour du numérique, le livre restera, bien sûr, mais le numérique, c’est une façon de percevoir le monde tel qu’il est. C’est une évolution forte, l’écrivain se doit de s’y impliquer.

Avez-vous un livre de chevet?

J’ai droit à plusieurs ? Ce serait Les Illuminations, de Rimbaud, le Yi King, livre d’astrologie chinoise, la Bible et les écrits gnostiques. Après, il y a Proust. Parmi les auteurs d’aujourd’hui, Philippe Sollers, que je relis régulièrement. Je lis assez peu d’actualité. Je suis plutôt tourné vers les classiques que je lis et relis. Les livres contemporains me semblent moins satisfaisants. Je les feuillette dans les librairies. Je vois assez vite si cela m’intéresse. Parmi les livres qui ont eu du succès il y a 30 à 50 ans, huit sur dix sont tombés dans l’oubli. Les classiques traversent les époques. Paradoxalement, ils ont eu souvent du mal à se faire connaître à leur sortie. raymondalcover.hautetfort.com

De son Italie natale, Cristina Crisci a notamment gardé cette façon volubile de s’exprimer, avec les yeux, le sourire et les mains. Comédienne, danseuse et metteur en scène, cette artiste complète s’adonne aussi à la poésie et, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, elle s’autoédite.

«Le papier est devenu mon porteur d’images et de mots dansants (puisque poétiques). Non plus danser, mais densifier : le papier et l’écrit sont plus incarnés, moins éphémères… j’ai eu envie d’imprimer mes traces ! » confie-t-elle.

Pour faire connaître son travail, Cristina Crisci participe à des lectures-expositions-ventes, chez des personnes qui aiment la poésie et découvrent, émerveillées ,ses cahiers.

« Mes cahiers (de quaternio : 4 feuilles) sont des croix pliées, donc ils ont 2 x 5 faces ou pages ; c’est-

à-dire 10 espaces « possibles», dont le dixième (qui est le centre verso du dos) est toujours le même, puisque c’est l’impression de ma carte de visite, et le cinquième (qui est le centre recto) est, en effet, dans le dépliage, la dernière page que l’on découvre: la «chambre au trésor», celle qui recèle une surprise. Pourquoi la croix, le 5, le 10? L’image de la croix est vieille de 4000 ans, elle met en relation le chiffre 4, principe d’organisation de la matière, énergie féminine de la Terre et le Centre, qui devient 5, symbole d’harmonie et équilibre (la main ouverte est une représentation du 5) ».

Ces livres de création et non d’artiste « car je ne suis pas peintre», comptent toujours cinq poèmes et quatre images composées de photos découpées, de taches d’encre, de gravures.

Cristina Crisci, dansantes racines éditions. Tél. 06 62 80 22 91.

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DOSSIER
■ Raymond Alcovère auteur, blogueur actif ! ■ Cristina Crisci, poète Raymond Alcovère Jean-Marie Besset Joëlle Wintreberg

Les éditeurs

Malgré le nombre important d’éditeurs en région, ils sont soixante-dix et cinquante éditeurs de revues, les auteurs peinent à se faire éditer. A côté de cela, Indigène vient de casser la baraque avec le best-seller de l’année, Indignez-vous, de Stéphane Hessel, un livre d’une trentaine de pages qui vient de passer le cap du million d’exemplaires ! Le répondeur est saturé et le site fermé ! Domens à Pézenas, Au Diable Vauvert, Trabucaire à Perpignan ont trouvé leur créneau.

Entretien avec Jean-Charles Domens, créateur de la maison d’édition Domens

Domens, à l’ombre de Molière et des Etats-Généraux du Languedoc

Quand la maison d’édition a-t-elle été crée?

La maison d’édition a été créée par Jean-Charles Domens dans les années 90 au sein d’une entreprise familiale d’imprimerie et de librairie presque centenaire qui, depuis 1895 et jusque dans les années 1970, a édité un hebdomadaire « Le Socialiste ». Cette création s’est faite grâce à des rencontres. La première, avec Huguette Lapointe la sœur de Boby, m’a fait franchir le pas. Elle avait réalisé une biographie de son frère, publiée successivement par deux maisons d’édition parisiennes qui avaient arrêté leur activité. Elle m’a proposé de rééditer ce livre. Admirateur de Boby, l’expérience m’a tenté. Nous avions à la fois, pour débuter, un certain ancrage local mais surtout un sujet de portée nationale. Rapidement le catalogue s’est développé comprenant différentes collections.

Editer à Pézenas est-ce un atout ou est-ce multiplier les difficultés ?

Editer à Pézenas, c’est plutôt être dans un contexte favorable. Le patrimoine architectural et culturel est important. Nous œuvrons à l’ombre bienveillante de Molière, Boby Lapointe, Edmond Charlot… Installés dans un lieu entièrement dédié à l’écrit puisque nous rassemblons toute la chaîne

du livre : le manuscrit, la fabrication, pour finir par la librairie. Cela dans la pure tradition, tout en utilisant les techniques actuelles. Tradition, du fait de la tenue des Etats généraux du Languedoc, Pézenas fut une des premières villes du royaume à accueillir des imprimeries.

Quels types d’ouvrages publiez-vous?

Notre catalogue compte plus de 200 titres : poésie, théâtre, patrimoine, des ouvrages consacrés à Boby Lapointe, biographie… D’autres rencontres ont joué un rôle déterminant dans la constitution du catalogue. Celle avec Edmond Charlot venu s’installer à Pézenas a amenée une ouverture plus importante sur la Méditerranée. En effet, après la publication de la bibliographie de Michel Puche consacré au premier éditeur de Camus, Charlot est devenu chez nous, directeur de la collection «Méditerranée Vivante ». Nous y retrouvons des auteurs d’Afrique du Nord, de Catalogne, des Languedociens comme Frédéric Jacques Temple ou André Miquel, grand spécialiste de la littérature arabe classique et qui donne à cette terre toute sa valeur de lieu d’échange avec le monde arabe et méditerranéen. Rencontres et ouvertures mais aussi fidélité envers les auteurs comme Marie Bronsard, Arezki Metref, Gemma Durand, Denis

Drummond… et présence à nos côtés d’artistes comme Claude-Henri Bartoli ou Patrick Singh.

Quels sont vos grands succès?

Les grands succès sont incontestablement les ouvrages consacrés à l’œuvre de l’enfant du pays Boby Lapointe. S’agissant d’une première publication, cela a été une bonne « carte de visite », un bon moyen de nous faire connaître des libraires et du public. Mais le théâtre contemporain reste un pôle important, notamment par la présence de Daniel Lemahieu. La création d’une collection «Poche », dont le premier titre est de Jean Joubert, devrait permettre un développement intéressant.

Que pensez-vous du numérique dans le domaine du livre ?

Le terme de numérique recouvre différentes notions et ces techniques apportent sans conteste de grandes facilités de fabrication. Mais en ce qui concerne la lecture, les liseuses ne pourront remplacer les « grands papiers ». L’odeur, le toucher font partie des plaisirs de la lecture. Mais, même si nous sommes très attachés au papier, nous serons

■ Indigène, éditeur d’un phénomène

« U ne maison d’édition dédiée aux arts et aux savoirs des cultures non industrielles du monde, des Premières Nations : Aborigènes d’Australie ; Indiens d’Amérique ; Inuit du Canada ; Maori et Papou du Pacifique ; Tibétains… sans oublier nos propres « indigènes», tous ceux qui, chez nous, se sentent les otages de systèmes culturels, politiques et écono-

■ Trabucaire à Perpignan défense et illustration de la langue catalane

Cinq cents titres en 25 ans, les éditions Trabucaire ne chôment pas, soit une vingtaine d’ouvrages par an. Le catalan, la langue, la civilisation, le pays, est au cœur de ce catalogue. La ville étant tout de même un peu languedocienne, le catalogue compte également des livres en occitan ou traitant de l’Occitanie. Dans un vaste local qui sert aussi bien d’entrepôt que de lieu de travail, la maison d’édition organise des rencontres et des manifestations conviviales autour du livre : une pour le rentrée littéraire, l’autre pour la Saint Jordi. On l’aura compris, l’ancrage régional est le moteur de cette maison d’édition. Son travail s’inscrit dans un contexte culturel local vivant et permet d’intervenir au niveau de la création littéraire, scientifique et artistique, en offrant une structure professionnelle de fabrication et de promotion du livre aux auteurs d’expression catalane et française, aux auteurs d’expression occitane, mais aussi aux chercheurs (historiens, géographes, sociologues...) et aux artistes. Trabucaire n’en reste pas moins ouverte aux autres régions et participe à des manifestations aussi bien à Blois qu’à Bruxelles, à Lyon qu’à Francfort. Cette démarche éclaire la philosophie de la maison : travailler dans un esprit d’ouverture avec des livres bilingues (catalan-russe, occitan-catalan, français-occitan, catalan-français), des traductions, des livres en occitan, une collection «Cap al Sud» sur la problématique méditerranéenne, une collection «Recherches en cours» sur les problèmes sociaux d’actualité, une collection « Voyages en ville». Nos langues et nos cultures s’enrichissent des contacts mutuels qu’il faut multiplier et élargir, contre les tenants du repli, du confinement et de l’exclusion. www.trabucaire.com

miques dans lesquels ils ne se reconnaissent pas », ainsi se présente Indigène, la maison d’édition montpelliéraine dont tout le monde parle depuis l’automne, depuis la parution de Indignezvous !, de Stéphane Hessel, dans la collection Ceux qui marchent contre le vent.

Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou ont créé Indigène en 1996, ils ont quatre-vingt titres dans

amenés à envisager prochainement des versions dématérialisées. La bibliophilie continuera d’exister car le plaisir est aussi dans la beauté d’un objet fait de papier et d’encre. Le métier d’éditeur comme « passeur » de textes restera essentiel. Le nombre annuel de parutions est limité (de l’ordre de la quinzaine – et nous recevons quinze fois plus de manuscrits – c’est un travail important. Les choix sont difficiles, le catalogue doit s’ouvrir, faire entrer de nouveaux auteurs mais rester fidèle aux auteurs « maison » que nous aimons et qui nous accompagnent depuis le début. www.domens.fr

leur catalogue. Le titre Indignez-vous !a accroché les regards, l’âge de l’auteur et son contenu a fait le reste. La mise en place dans les librairies a été d’une cinquantaine d’exemplaires. Un mois après, le livre était tête de gondole dans la grande distribution. On parle d’un million d’exemplaires vendus.

www.indigene-editions.fr

Lamaison d’édition indépendante Au diable Vauvert est née en octobre 2000. Sa vocation, pour un diable, le mot s’impose, est de publier « sans complexe, la littérature sans complexe que nous aimons ». Romans, nouvelles, documents, français ou étrangers, prenant le parti d'une littérature vivante, moderne, perméable au monde, une littérature de la fusion, née dans la diversité comme le prouve son catalogue impressionnant. Sans complexe comme sa créatrice et gérante, Marion Mazauric, qui après avoir fait des va-et-vient chez des éditeurs de Paris ou de Marseille, a finalement ouvert sa propre maison dans ce Gard qui l’a vu naître et où l’air sent le taureau. Sans complexe, car capable de publier dans la foulée Journal d’un curée de campagne par Laudinas, très laudateur pour Georges Frêche et Maire courage les vérités d’Hélène Mandroux, entretiens avec Jean Kouchner, qui n’est pas tendre avec le défunt président de la région. Par aficion pour le monde de la tauromachie, Marion Mazauric et ses diables ont créé le Prix Hemingway qui récompense chaque année, une nouvelle ayant l’univers taurin comme thème. L’écrit primé et les autres sont évidemment édités Au diable Vauvert. Et cela fait dix ans que dure cette aventure sans complexe. www.audiable.com

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■ Au diable Vauvert
l’éditeur est une femme sans complexe
DOSSIER
Jean-Charles Domens Marion Mazauric

110 librairies en Languedoc-Roussillon

La diffusion du livre en Languedoc-Roussillon semble bien se porter. 110 librairies indépendantes, ajoutez à cela les Maisons de la presse, les Fnac, les Virgin et les rayons de la grande distribution. Celui qui veut lire trouve toujours un livre à sa porte. En tête de ses diffuseurs, Sauramps, la plus importante librairie indépendante de France. Dans tous les départements, des professionnels passionnés parlent de leur métier. Certains libraires s’installent à la campagne, comme l’Encre du Pic, d’autres misent sur deux tableaux, tel Le flot des mots à Sète. Rencontres…

Entretien avec Jean-Marie Sevestre, directeur de Sauramps

35000 références au centre ville et 65000 à Odysseum

Il règne sur «l’empire Sauramps» depuis 1990. Il est confiant, malgré la crise et l’arrivée du numérique, le livre papier a encore un bel avenir.

L’empire Sauramps en quelques dates?

En 1946, la première papeterie imprimerie 34, rue Saint-Guilhem. En 1957, le gendre de M. Sauramps, Pierre Torreilles papeterie, installe un rayon librairie. En octobre 1962, la librairie s’installe 2, rue Saint-Guilhem (à la place de la BNP) avec Pierre Descomps comme associée, la surface de l’espace est alors de 240 m2, la papeterie reste au 34. Pour favoriser son expansion et mieux satisfaire sa clientèle, la librairie emménage sur 1000m2 au Triangle. Nouvel agrandissement en 1986 pour l’arrivée de la Fnac. En 1992, la papeterie quitte la rue Saint-Guilhem ; en 2000, création de Polymômes ; en 2002, création de la librairie d’Alès; en 2007, ouverture de la librairie dans le Musée Fabre. Enfin, en octobre 2009, direction Odysseum, car dans une ville comme Montpellier, la présence de deux librairies, une en centre ville et une en extérieure, se justifie.

Quel est le poids du livre et de Sauramps en particulier, dans la vie économique régionale?

Je n’ai pas les chiffres pour la région, mais sur le département de l’Hérault, nous représentons 40 %

du chiffre d’affaire. Dans certains secteurs, tel le secteur universitaire, nous passons à 80 %, mais avec Odysseum, nous devrions nous situer autour de 50 %. Nous avons réalisé 26 millions de chiffre d’affaire, ce qui nous place en tête des librairies indépendantes françaises, devant Mollat à Bordeaux qui n’a qu’un site.

Comment a été l’année 2010?

2010 a été une année difficile, nous avons été rattrapés par la crise. En effet, au début de la crise, notre clientèle, enseignants et professions libérales, était moins touchée, on l’a ressentie cette année seulement.

Achat en ligne ou librairie? Le livre papier et le numérique, complémentaires ou ennemis?

On considère que 8 % des achats de livres se font via internet. Nous avons un site. Pour nous, ces achats sont de l’ordre de 1%. Nous avons du mal à concurrencer Amazon, par exemple. Les gens ne savent pas que nous avons effectivement en stock les livres, 35 000 références au centre ville et 65000 à Odysseum, et qu’il est aussi rapide de passer par nous. Nous refaisons notre site pour

■ Entretien avec Roger Coste, de la Librairie Torcatis à Perpignan

Quel regard portez-vous sur l’arrivée du libre électronique ?

Nous sommes curieux et ouvert à tout support pouvant arriver sur le marché et pouvant concurrencer le livre. Nous réfléchissons au moyen de commercialiser le livre électronique en magasin, tout comme nous le faisons pour le livre papier.

Quel est l’intérêt du livre électronique d’après vous ?

Le fait de commercialiser ce genre de livre permettra à la librairie d'être présente dans la course à la technologie et de rester dans l'actualité. Il permettra aussi d'avoir un accès aux recherches encyclopédiques, mais également de posséder un grand nombre de titres sur un support très réduit.

Est-ce une vraie concurrence pour le marché du livre papier ?

Il le sera au niveau de l'encyclopédie, du référentiel. On s'en aperçoit déjà par la disparition des encyclopédies et la baisse des ventes de dictionnaires.

La vente en ligne de livres papier sur des sites géants, comme Amazon ou Fnac, est-elle une menace pour les libraires ?

Oui, c'est pour cela que les libraires indépendants se sont regroupés autour du nouveau site 1001libraires.com pour la vente en ligne, de la même façon que la Fnac ou Amazon.

Librairie Torcatis - 10, Rue Mailly à Perpignan. Tél. 04 68 34 20 51. librairie.torcatis@wanadoo.fr

■ Le petit poucet : L’encre du Pic

Enmai dernier ouvrait une librairie à Saint-Mathieu-de-Tréviers, L’Encre du Pic la bien nommée, puisque dans le pays du Saint-Loup. Une première «car de mémoire d’anciens, rapporte sa créatrice Isabelle Silvestre, il n’y a jamais eu de commerce de ce type dans le village ». Un Petit Poucet que cette boutique de 30 m2 qui mise sur la diversité pour mieux satisfaire le chaland : livres neufs et d’occasion, papeterie. Des rayons où se côtoient la littérature, les livres d’histoire, une pochothèque et des ouvrages pour enfants. Et encore un rayon régional avec des livres sur le Pic Saint-Loup, les Cévennes, mais aussi le littoral. Isabelle Silvestre a voulu que sa librairie soit un lieu d’échange où règne la convivialité. Pour se faire, chaque premier dimanche du mois, un écrivain de la région dédicace son ou ses livres et certains mercre-

pouvoir vendre du numérique et lutter avec les autres. On s’est engager là-dedans, mais cela reste marginal. Les gens ne s’y mettent pas vraiment. Dans le secteur universitaire, les étudiants vont chercher des références. En revanche, en littérature, l’édition papier va continuer à bien marcher. Ce n’est pas le même plaisir de lire sur tablette. Même les jeunes privilégient le papier. L’IPAd est un complément, on lit la presse, on se contente des titres. Les gens ne lisent plus les articles longs. Que pensez-vous du phénomène «Indignezvous»?

Nous avons reçu la première cinquantaine d’exemplaires au moment des manifs. A la fin des défilés, les manifestants ont l’habitude de passer à la librairie, le titre les a accrochés, on n’en avait presque plus. On en a recommandé pour le samedi. Les autres librairies, alertés par nos chiffres, ont emboité le pas. La presse a suivi. Nous en avons vendu 15 000 exemplaires à ce jour. L’âge de l’auteur et son passé, le bouche à oreille, ont fait le reste. On en vend encore une centaine par jour. C’est un signe politique.

Que lisez-vous ? Votre coup de cœur de l’année? Les livres que vous offrez?

J’offre des livres différents en fonction de la personne à qui je les destine. Je cherche quelque chose que les gens n’ont pas. Mon coup de cœur du dernier trimestre? Ce qu’aimer veut dire, de Mathieu Lindon chez P.O.L. C’est le fils de Jérôme Lindon, son parcours m’a beaucoup touché, c’est bien écrit. Je n’ai pas le temps de relire Proust, j’ai trop de livres et de journaux à lire à côté. J’ai toujours plusieurs livres dans ma sacoche. Les éditeurs m’offrent des livres d’art. Je vais délaisser la littérature pour l’Histoire.

www.sauramps.com

■ Le Flo des mots, librairie cave à vins à Sète

Il fallait oser, Maire de Puybaudet l’a fait. Sa librairie sur le quai Léopold Suquet à Sète allie nourritures spirituelles et terrestres. A côté des livres alignés sur les étagères, des rayons de bouteilles.

Et ça marche. « Les Sétois, mais aussi les estivants, les montpelliérains... se réjouissent à chaque fois du mélange des genres avec notre association livre et vin !» mais attention, si l’on peut consommer du vin sur place, l’endroit n’est pas un bar à vin, le verre accompagne la formule déjeuner.

« Nous organisons tous les mois une dégustation avec un vigneron. Les cours de dégustation, avec inscription annuelle, sont parfois complétés par des soirées «à la carte», régulièrement nous sommes sollicité pour faire une présentation et une dégustation des vins du Languedoc ». Autre particularité, un espace enfants très important où les petits peuvent lire et jouer pendant que les parents discutent autour « d’un thé, café ou chocolat, où au moment de l’apéro, un verre de vin avec une assiette terroir». Le Flo des Fo n’a qu’un souci en tête répondre au mieux aux vœux de sa clientèle. Les soirées à thème se multiplient: «prête-moi ton livre», jeux, cycle de conférence par un thérapeute, spécialiste du bien être, un mercredi par mois, des artistes de la région, après Claude Cabrol, Michèle Boitel. La librairie est partenaire des manifestations de l’agglo: Festival des Voix Vives, le FIRN, la Saint Vincent et «L’étang de lire» Salon du livre Jeunesse et environnement, le marché de Noël de Puissalicon.

Le Flo des mots - 6, Quai Léopold Suquet à Sète. Tél. 04 67 51 31 83. http://leflodesmots.midiblogs.com/

dis après-midis, la lecture est faite aux plus jeunes. A implantation particulière, horaires adaptés. Mardi et jeudi, 16h30-19 h15 ; vendredi de 10h à 12h et de 16h30 à 19h15, mercredi et samedi de 9h à 12h30 et de 15h30 à 19h15 et le dimanche de 9h à 12h30.

L’Encre du Pic - 254, avenue Louis Cancel à SaintMathieu-de-Tréviers.

Tél. 04 67 60 39 93.

l’art-vues • page douze • février - mars DOSSIER
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Jean-Marie Sevestre

■ Entretien avec Hélène Rouanet de la Librairie Clareton à Béziers

Les librairies en région

Quel regard portez-vous sur l’arrivée du livre électronique ?

On parle du livre électronique depuis des années. La banalisation de l’outil électronique tel que le smart-phone ou la planche numérique ouvre une véritable brèche à l’entrée du livre électronique dans le quotidien des lecteurs. Le regard d’un libraire ne peut être qu’intrigué par l’émergence de ce nouveau support. Le tout est de savoir quelle proportion il va prendre dans l’activité de lecture, et d’un point de vue très professionnel, savoir si sa valeur marchande pourra être régulée tel que la loi Lang de 1981 qui régule le prix unique du livre. Quel est l’intérêt du livre électronique d’après vous ?

Un gain de place, un allègement du cartable d’écolier par exemple. C’est peut-être une solution pour certaines recherches documentaires. Ceci dit, le livre numérique ne remplacera jamais la qualité papier d’un beau livre d’art, et surtout le plaisir que l’on peut prendre à le feuilleter. Idem pour la littérature. Le livre numérique a plus à prendre sur tout ce qui a trait au documentaire, ou à l’apprentissage, ouvrages scolaires, para-scolaires, tout comme certains domaines pratiques.

Est-ce une vraie concurrence pour le marché du livre papier ?

A fortiori… A terme, on pourrait constater la disparition de certains rayons de librairie. Une fois de plus, le levier d’un libraire indépendant reste le conseil, le service client.

Au-delà de ces pré-requis, celui qui aime le livre préférera toujours le tenir entre ses mains, le respirer, le tordre parfois! Pour des raisons purement pratiques (voyager plus léger, manque d’espace dans son habitat) le lecteur se tournera parfois vers le numérique. En revanche, le numérique ne peut pas aussi bien répondre au besoin de bon nombre d’amateurs de lecture : le besoin de conserver le livre, de l’aligner sur une étagère chez soi pour le partager ou l’avoir à sa portée, tout simplement.

La vente en ligne de livres papier sur des sites géants, comme Amazon ou Fnac, est-elle une menace pour les libraires ?

Bien sûr, mais la loi Lang protège la librairie indépendante, fort heureusement ! La valeur ajoutée d’un libraire indépendant réside en son conseil, le sens du service client, ainsi que l’animation qui peut être proposée en librairie : lectures, dédicaces ou expositions par exemple.

Tél : 04 67 28 46 62

librairieclareton@orange.fr

■ Hérault (hors Montpellier)

l’art-vues • page treize • février - mars ... DOSSIER
Librairie Breithaupt37 rue Courtejaire, Carcassonnelibrairie.breithaupt@wanadoo.frTél. 04 68 47 12 24 Librairie Mots et Compagnie35 rue Armagnac, Carcassonnelibrairie.motsetcie@wanadoo.frTél. 04 68 47 21 44 Librairie Libellis43 rue Droite, Narbonnelibellis@orange.frTél. 04 68 43 21 39 Librairie Calmy7 rue Gambetta, Castelnaudarycalmy.renee@neuf.frTél. 04 68 23 00 91 Librairie Atelier EmpreinteGrand’rue, Rennes-le-ChâteauTél. 04 68 74 17 97 ■ Aude Librairie Carré d’Art16 place de la Maison Carrée, Nîmeslibrairie@carreartmusee.comTél. 04 66 67 78 14 Librairie Aux Lettres de Mon Moulin12 boulevard Alphonse Daudet, Nîmesauxlettresdemonmoulin@wanadoo.frTél. 04 66 67 21 58 Librairie Goyard34 boulevard Victor Hugo, Nîmeslibrairie.goyard@free.frTél. 04 66 67 20 51 Librairie L’Eau Vive7 rue Regale, Nîmeseauvive.nimes@free.frTél. 04 66 36 22 14 Librairie L’hors du temps3 rue Fourbisseurs, Nîmeslhorsdutemps@orange.frTél. 04 66 70 25 04 Librairie Diderot2 rue Emile Jamais, Nîmeslibrairie.diderot@orange.fr Tél. 04 66 67 96 03 Librairie Teissier11 rue Régale, Nîmeslibrairie.teissier@wanadoo.fr Tél. 04 66 67 44 06 Librairie Peter Pan22 rue de l’Horloge, Nîmeslabulle@labulle.com Tél. 04 66 67 70 12 Librairie Siloe Biblica23 boulevard Amiral Courbet, Nîmesnimes@siloe-librairies.com Tél. 04 66 67 88 01 Librairie Catygor10 rue de la République, Aigues-Mortescatygor2@aol.com Tél. 04 66 53 61 05 Librairie de la Chartreuserue de la République, Villeneuve-lès-Avignonlibrairie@chartreuse.org Tél. 04 90 15 24 24 Librairie Le petit DiablotinPlace de la mairie, Barjaclepetitdiablotin30barjac@hotmail.fr Tél. 04 66 30 26 18 Librairie 1000 Bulles2 place Saint-Jean, Bagnols-sur-Ceze1000bulles@wanadoo.fr Tél. 04 66 89 33 26 Librairie La Porte de mots4 rue Neuve, Anduzenicole.magniez@wanadoo.fr Tél. 04 66 54 44 51
Librairie Bédémundi 8 rue Montesquieu, Agde bedemundi@orange.fr Tél. 04 67 26 35 24 Librairie Clareton 15 rue de la Coquille, Bézierslibrairieclareton@wanadoo.frTél. 04 67 28 46 62 Librairie Junon 18 rue Paul Enteric, Mèzelibrairiejunon@yahoo.frTél. 04 67 24 01 96 Librairie L’encre du Pic 254 av. Louis Cancel, St Matthieu de Tréviers lencre.dupic@laposte net Tél. 04 67 60 39 93 Librairie La plume d’or 9 rue Jeu de ballon, Gangesvoisin.eddy@neuf.frTél. 04 67 73 50 87 Libraire AB 26 place Fruitière, Lunellibrairie_ab@hotmail.comTél. 04 67 83 14 14 Librairie des sources90 rue Saint-Alexandre, Bédarieuxlibrairiedessources@orange.frTél. 04 67 23 63 11 Librairie Isis 115 avenue de l’Europe, La Grande Mottelibrairie.isis@free.frTél. 04 67 56 75 14 Librairie l’Eau Bleue 192 rue Fréderic Mistral, La Grande Motte contact@eaubleue.com Tél. 04 67 56 70 23 Librairie L’Echappée Belle. 7 rue Gambetta, Sètecontact@lechappeebelle.frTél. 04 67 43 64 54 Librairie Soleil Vert15 Grand Rue, Calvissonsoleilvert30@orange.frTél. 04 66 74 11 86 Librairie Un point un trait 23 rue de la République, Lodèveunpointuntrait@wanadoo.frTél. 04 67 88 11 27 Librairie Leghor 21 rue Marcellin Albert, Mauguiolibrairie leghor@wanadoo.frTél. 04 67 29 20 20
■ Gard
Librairie Le Bookshop 8 rue Bras de fer, Montpellier contact@lebookshop.com Tél. 04 67 66 22 90 Librairie Gibert Joseph 3 pl. des Martyrs de la résistance, Montpellierlibrairie.montpellier@gibertjoseph.comTél. 04 67 66 21 05 Librairie Aux Notes d’Orphée 8 place du Petit scel, Montpellier notesorphee@wanadoo.fr Tél. 04 67 66 02 01 Librairie Ikoku 8 rue Jules Latreilhe, Montpelliercontact@ikoku orgTél. 04 67 57 54 23 Librairie L’Ivraie 21 rue de la Cavalerie, Montpellierlivraie@orange.frTél. 04 67 40 80 26 Librairie Le grain des mots 13 boulevard du Jeu de Paume, Montpellierinfo@legraindesmots.comTél. 04 67 60 82 38 Librairie Les Cinq Continents 20 rue Jacques Coeur, Montpellierlescinqcontinents@club-internet.frTél. 04 67 66 46 70 Librairie Azimuts 13 rue Saint-Guilhem, Montpellierlibrairieazimuts@wanadoo.frTél. 04 67 66 35 81 Librairie du Mas de Tesse108 avenue de Lodève, Montpellierlibrairie.tesse@wanadoo.frTél. 04 67 75 72 12 Librairie Nemo 35 rue de l’Aiguillerie, Montpellier lib.nemo@libertysurf.fr Tél. 04 67 60 60 90 Librairie Sauramps Odyssée C. C. Odysseum, 2 pl.de Lisbonne, Montpelliersaurampsodyssee@sauramps.frTél. 04 99 54 99 99 Librairie Sauramps Polymômes Le Triangle, Montpellierpolymomes@sauramps.frTél. 04 67 06 78 50 Librairie Sauramps Triangle Le Triangle, Montpelliersauramps@sauramps.frTél. 04 67 06 78 78 Librairie Souffle d’Esprit 6 rue Soeurs noires, Montpelliersouffle.desprit@wanadoo.frTél. 04 67 06 55 81 ■ Montpellier Librairie Fusion 19 quai Vauban, Perpignanallfiction66@aol.comTél. 04 68 34 89 39 Librairie bédé en bulles 10 rue de la Cloche d’Or, Perpignan bede-en-bulles@wanadoo.fr Tél. 04 68 35 35 25 Librairie Torcatis10 rue Mailly, Perpignanlibrairie torcatis@wanadoo.frTél. 04 68 34 20 51 Librairie Le Presse Papier-Litterathuir 13 rue Arago, Thuir librairie pressepapier@orange.fr Tél. 04 68 53 05 94 Librairie Le cheval dans l’arbre 26 boulevard Maréchal Joffre, Céret lechevaldanslarbre@free.fr Tél. 04 68 87 68 38 ■ Pyrénées-Orientales

DOSSIER Des Manifestations

■ Montolieu village du livre et des arts graphiques.

Dans un site naturel remarquable, à proximité de Carcassonne et de Toulouse, Montolieu, village du livre et des arts graphiques, s'est développé grâce à la personnalité charismatique de Michel Braibant qui créa une activité économique et culturelle autour du livre ancien et d'occasion. Depuis plus de 20 ans, le village de Montolieu vit au rythme des rencontres autour du livre, mais également de la vie littéraire présente en permanence et des arts et métiers du livre. Comptant des centaines de milliers d’ouvrages, le village se veut être le fer de lance des savoir-faire traditionnaux et des ressources locales, avec le musée des arts et métiers du livre, des librairies de livres anciens, de bibliophilie, d'occasion et les différents métiers d’artisans du livre.

Programme culturel:

le lithographe Pierre Robinault. Ces lithographies, sur papier libre, seront rassemblées dans un livre avec des poèmes de Franc Ducros. Leur choix et mise en espace se fera avec le poète.

• Les 23, 24 et 25 avril: Salon du Livre Ancien de Vie Littéraire.

Dans le but d’initier et de développer l'attrait pour le livre ancien et la vie littéraire, le salon offre au grand public et aux spécialistes un large choix de livres rares, de collections, d’occasions et d'actualité littéraire.

Au programme:

- Rencontres d'auteurs contemporains, entretiens et lectures sous la direction de Eric Holder.

- Forum du livre neuf avec la librairie Mots avec Dominique Fabre, François Salvaing, Jacques Serena.

Laprincipale manifestation littéraire de la région, La Comédie du livre à Montpellier a pour thème l’Allemagne. Du 27 au 29 mai, on entendra la langue de Goethe sur les stands. Pour se préparer à cet événement, La maison de Heidelberg, qui voit ainsi son pays honoré, jalonne sont année de manifestations littéraires. Des conférences sur la littérature allemande, des cafés littéraires où chacun peut donner son avis sur un ouvrage en langue allemande. Un cycle de films adaptés de la littéra-

ture allemande. Ecrivains suisses, autrichiens, turcs, tchèques ou kurdes sont également de la fête, eux qui contribuent à faire briller la langue allemande. Bas Böttcher, slameur allemand, interviendra lui, le 29 mars. La comédie du livre ne négligera pas pour autant les autres temps forts: dédicaces et rencontres avec les auteurs, conférences, débats, stands Bd et littérature enfantine… La comédie du livre, du 27 au 29 mai. www.comediedulivre.montpellier.fr

• Jusqu’au 20 mars: Bibliophilie, François Bernouard (1884-1948). Poète, typographe, imprimeur, éditeur, libraire, il a créé les éditions : François Bernouard, La Typographie et La Belle Édition. Exposition de livres bibliophilie F.B. et lecture publique.

• Du 19 mars au 30 juin : Création Livre d’Artiste. Exposition de livres d'artiste, lectures, ateliers d’arts et métiers du livre et de l’édition. Réalisation d'un ensemble de lithographies par Christine Valke dans les ateliers de la maison du roy à Sigean, avec

- Lecture-spectacle: « Bartleby, le scribe » d'Herman Melville par Daniel Pennac. Assis sur quelques piles de documents, entassés sur une immense page jaunie et froissée, déroulée depuis les cintres jusqu’au-devant de la scène, Daniel Pennac, le livre à la main, ses petites lunettes rondes juchées sur le nez, expose l’énigme de la fable melvillienne.

Musée des arts et métiers du livre à Montolieu. Tél. 04 68 24 80 04. www.montolieu-livre.fr

Ouvert du mardi au vendredi : de 10h à 12h30 et de 15h à 19h Samedi matin: de 10h à 12h30

Et de mai à octobre: le dimanche matin: de 10h à 12h30

l’art-vues • page quatorze • février - mars
La comédie du livre salue l’Allemagne 7 rue des Arts 34190 GANGES – Tél 04 67 73 59 52
lartdelire@wanadoo.fr – myspace.com/burny34

Numérique ; quel avenir pour le livre papier ?

■ Tablettes numériques

Le 19 novembre 2007 aux Etats-Unis, le site internet Amazon.com lançait son premier support de lecture de livres électroniques, le Kindle. Succès international, cet appareil mono-tâche a littéralement construit le marché du livre électronique. Trois ans plus tard, Steve Jobs - le fondateur de la célèbre marque Apple - annonçait la sortie de l’Ipad. Une tablette multifonctions, qui permet aussi bien de regarder des vidéos, de surfer sur internet, de profiter d’applications multimédias que de lire un livre, un magazine ou un journal. A l’heure où le livre électronique fait son apparition sur les tablettes, quel avenir semble se dessiner pour le livre papier et son lectorat ?

Les avis semblent divisés avec l’arrivée de ce nouveau phénomène. Mode ou bouleversement, le marché du livre et les habitudes de lectures semblent pourtant en proies aux changements annoncés par l’ère numérique.

Un business électronique

Dans le marché du livre, deux sortes de lectorat

■ Lalibrairie.com

Avec près de 800 000 titres différents, le site lalibrairie.com se distingue par son originalité.

Créé par un collectif de huit librairies de l'Est parisien, il suffit de commander l'ouvrage de son choix

sont touchés par ces changements. D’une part les lecteurs profondément attachés à l’univers du livre et son aspect sensitif, comme le touché ou l’odorat, qui perçoivent l’apparition des tablettes comme un phénomène strictement sociétal.

Et d’autre part, les lecteurs moins boulimiques de textes, impulsifs dans leurs achats, influencés bien souvent par la célébrité de l’auteur ou la question du sujet traité.

Dans ce nouveau marché mercantile, où il y a un «business » à faire, la guerre entre les fabricants des différentes tablettes poussent clairement à la consommation. Le livre se retrouve ainsi au milieu des autres médias et doit obligatoirement intégrer une plus-value à son texte pour intéresser ce nou-

sur le site, de le payer en ligne et d'aller ensuite le retirer dans l'un des 350 points librairies du territoire. Avantage : pas de frais de livraison, et un système qui allie commande en ligne et commerce de proximité. Tout en préservant le tissu écono-

veau lectorat. Comme l’avait déclaré Steve Jobs, « 40 % des gens aux Etats-Unis ne lisent guère plus d’un livre par ans » , sous entendu que la réussite de l’Ipad ou toute autre tablette numérique ne dépendait pas du livre électronique.

Voilà qui devrait réjouir les éditeurs, la lecture de romans continuera encore de se pratiquer sur papier ou sur livres électroniques.

La concurrence ne se situe plus forcément entre le livre papier et le livre numérique, mais bien entre le livre et les autres médias.

Par exemple, une série télévisuelle sur tablette coûte, à l’achat, six fois moins cher qu’un livre numérique. Qui peut résister ?

Ainsi, l’interrogation d’aujourd’hui ne doit pas tom-

mique local, le nombre de points adhérents a déjà augmenté de 17% depuis novembre 2010. La fréquentation du site ne cesse croitre et les responsables du site internet prévoient un réseau dépassant le millier de points libraires adhérents

ber dans un faux débat, mais doit se porter sur la désaffection du livre. Les lecteurs deviennent, petit à petit, une espèce en voie de disparition, noyés dans la vague multimédia.

Un avenir à double tranchant

L’enrichissement des textes avec des images, du son et de la vidéo, offre un spectacle agréable pour les yeux, utile au monde de l’éducation, mais totalement éphémère, se détachant de l’essence même du texte.

Cependant, s’il est utilisé intelligemment, le numérique peut être bénéfique pour les lecteurs. En effet, en ce plaçant comme une technologie innovante et non mercantile, il peut facilement offrir l’accès au savoir tout en améliorant nos capacités de lecture, de mémorisation voir même de créativité.

Peut-être verrons-nous demain un Harlan Coben, un James Ellroy, un Guillaume Musso ou un Marc Lévy dédicacer leur livre avec un stylet.

d’ici quelques mois. Petit plus : la mise en avant, par les libraires indépendants, des auteurs coups de cœur qui ne bénéficient pas forcément des mêmes moyens de communications que les locomotives du marché.

l’art-vues • page quinze • février - mars DOSSIER
Romain Dimo
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Livre jeunesse

En Languedoc-Roussillon, côté livres, les jeunes sont gâtés. Ils ont leurs librairies spécifiques, leurs auteurs, leurs illustrateurs et des manifestations rien que pour eux. Nous avons même trouvé un éditeur de livres-cd pour les enfants aveugles et voyants. Figure incontournable de cet univers de la littérature enfantine, Michel Piquemal est notre témoin. Il répond à nos questions.

Entretien avec Michel Piquemal

Michel Piquemal, directeur de collection et auteur jeunesse, vit et travaille à Béziers. Il a créé une collection PiccoloPhilo qui met à la portée des plus petits les questions sur la vie et la mort. Remarquable.

Enquoi consiste le travail de directeur de collection?

Le travail de directeur de collection est le même que celui d’éditeur, mais il a une liberté car non salarié. Il a un pourcentage sur les livres qu’il dirige. Et celui d’auteur jeunesse ?

J’ai écrit plus de 150 ouvrages. Mon champ d’intérêt est assez large. Je suis un grand lecteur et mes lectures sont éclectiques. Je suis sans arrêt passionné par de nouveaux sujets. Mes ouvrages sont à l’image de mes lectures: ils abordent tous les sujets. Écrire pour la jeunesse c’est raconter le côté positif des choses, alors que pour les adultes, les choses sont plus sombres. Il y a un enthousiasme dans la littérature jeunesse.

Depuis quand êtes-vous auteur jeunesse?

Depuis 25 ans. Je me nourris beaucoup de mes lectures, et également des expositions que je vais voir Par exemple, à Namur, je suis allé voir l’exposition Félicien Rops, ou encore à Lausanne, le musée de l’Art brut.

Qu’est ce qui vous a donné envie d’écrire pour les jeunes?

Pour moi, dans les livres l’on trouve les réponses aux questions que l’on se pose. Je voulais écrire pour les enfants des livres pétillants. Avant 68, la littérature jeunesse était marquée par la morale chrétienne, elle n’abordait pas des sujets considérés comme tabous. Après mai 68, il y a eu une explosion. Les enfants étaient dès lors considérés

comme des êtres humains à part entière. J’ai participé à ce mouvement dans la littérature jeunesse. Il y a eu une prise en compte des soucis philosophiques des enfants, et les sujets tabous ont pu être abordés. La littérature jeunesse française était alors foisonnante et aujourd’hui elle est très reconnue en Europe et dans le monde. Par ailleurs, j’ai toujours été dans le monde du livre. Et écrire est aussi une façon de dire ce que l’on a au fond de soi.

D’autre part, quand on écrit un livre, on touche un enfant mais aussi un futur adulte. Le livre que nous avons lu étant enfant est le livre qui nous a le plus touché. Il y a une influence du livre sur l’adulte que l’on sera.

« Le Petit Prince » est le livre qui m’a le plus touché. Et il y a différents niveaux de lecture de ce livre. Un bon livre pour enfant est un livre qui peut être lu par tout le monde. Beaucoup d’adultes lisent des livres jeunesse.

Quels sont les sujets que vous abordez dans vos livres?

J’aborde tous les sujets, y compris les sujets graves comme la mort, le divorce, la maladie. J’ai écrit un album qui se moque de la religion : «Liu Chan et la carpe sacrée». J’abord des sujets très

■ Polymômes à Montpellier

Depuis son ouverture en 2002 et malgré les effets de la crise économique qui se sont fait sentir en 2010, Polymômes, la librairie jeunesse de Sauramps à Montpellier elle a toujours été en progression constante. Sur 500 m2, le magasin organisé en espaces, une pour chaque tranche d’âge, propose 25000 titres aux jeunes de 0 à 15 ans. Du livre de bébé en tissu ou en plastique pour le bain aux romans ou albums pour les ados, en passant par des documents ou des ouvrages de loisirs

■ L’ Eau Vive à Nîmes

Ouverte en 1994, rachetée en 2005, L’eau Vive à Nîmes est une des plus anciennes librairies jeunesse de la région. Albums, premières lectures, romans juniors, romans adolescents…, pour les 0 à 16-18 ans, le choix est grand. Les livres sont classés par catégorie, mais la singularité de la librairie est la création d’un rayon thématique, «Vie quotidienne», où sont présentés des livres pour aider les parents à mieux comprendre les préoccupations et les interrogations de leur enfant. «Twilight», «Harry Potter» connaissent un succès important. Les albums pour les petits, les

différents. Pendant longtemps, j’ai écrit sur les Indiens. Aujourd’hui, j’écris une série qui s’appelle les «Philo-fables». Comment choisissez-vous vos illustrateurs pour vos albums?

Je connais énormément les illustrations. Depuis des années cela me passionne. Je vais choisir les illustrateurs en fonction du style du livre. Parfois, l’éditeur me propose. J’aime aussi faire travailler des gens nouveaux, et pas uniquement des illustrateurs très reconnus. Travaillez-vous ensemble? Nous ne travaillons pas ensemble. J’écris les textes, et l’illustrateur dessine ensuite. Je suis intervenu lorsque j’ai écrit sur les Indiens, car il s’agit d’un univers assez spécifique, mais pour les albums normaux, c’est l’illustrateur qui est libre. Il apporte son propre univers et c’est cela qui est intéressant. L’illustrateur est un créateur à part entière. La seule exception est lorsque ce sont les ouvrages sur les indiens: là je demande les crayonnés. Sinon, l’illustrateur est libre pour créer son propre univers : par exemple, pour « La neige vive», Nathalie Novi qui a illustré l’album a représenté la mère comme une princesse. Elle a apporté un uni-

Les librairies jeunesse

créatifs, chacun trouve son bonheur. Polymômes est également réputé pour son important rayon de produits multiculturels et sa salle dédiée aux animations et aux ateliers. Enfin la librairie édite son magazine bimestriel dans lequel elle le lecteur notamment retrouve son programme d’animations, les sélections de produits ou encore des interviews d’auteurs.

Polymômes, Le Triangle, Montpellier Tél. 04 67 06 78 50 wwww.sauramps.com

7-8 ans et la littérature pour les ados font partie des genres prisés par les lecteurs de la littérature jeunesse. Parmi les livres conseillés par la librairie, un album pour les petits a été particulièrement apprécié: «Haut les pattes» de Catherina Valskx. Autre spécificité de L’Eau vive, des jeux de société inédits et des jouets traditionnels en bois . Pour mieux mettre en valeur un thème ou certains produits, la librairie dispose de deux grandes vitrines. Spectaculaire.

L’Eau Vive - 7, rue Regale, Nîmes. Tél. 04 66 36 22 14 www.libfly.com

C’esten 1995 que la librairie Nemo ouvre ses portes à Montpellier. Des livres en tout genre pour les jeunes de 0 à 17 ans y sont vendus. La librairie s’étend sur deux étages. En bas sont exposés les livres pour les tout-petits et les enfants jusqu’à 12 ans : romans, documentaires, contes et albums grand format. A l’étage se trouve les rayons de littérature ado et adulte. Il y a un an et demi, la librairie s’est agrandie, preuve de son dynamisme.

A côté des classiques, elle met en avant des livres jeunesse moins médiatisés tels « Le rocher bleu» de Jimmy Liao ou encore « Le roi des

vers onirique à l’histoire. C’est cela qui est magnifique.

Que pensez-vous du phénomène Harry Potter?

Cela a beaucoup fait lire. Cela a permis une explosion de la lecture. Mais le risque est que les jeunes, les adolescents ne lisent que des livres de style «héroïque fantasy» qui sont des livres déréalisant. Si les adolescents ne lisent que cela, ils sont tout le temps plongés dans un univers qui est hors de la réalité.

Avez-vous un livre de chevet, en dehors des livres pour enfants?

Le livre que je lis actuellement est un livre sur Ernest Pignon-Ernest qui est un peintre. C’est un livre sur sa vie, son travail.

Pouvez-vous nous parler un peu de vos livres qui vont paraître prochainement?

Parmi les ouvrages qui vont paraître, il y a deux nouveaux albums de la série Piccolophilo : Mais je suis déjà grand sur le thème de grandir, et Non c’est pas moi sur le thème du mensonge. Egalement, un recueil de fables: Les Philo-fablespour la terre, ou encore un coffret poésie Ma boîte à poèmes Egalement, vont paraître des anthologies de textes très bellement illustrés: Paroles de marche, et Paroles de joie qui sont illustrés par le peintre Gianpaolo Pagni.

Recueilli par Marie Deschamps wwww.michelpiquemal.com

sables » de Thierry Dedieu. Parmi les coups de cœur de la librairie, une ré-édition : « Préfèreraistu … » de John Burningham. Nemo offre un large choix de livres jeunesse. Librairie intimiste, elle est un havre de paix et un endroit chaleureux où l’accueil et le conseil sont de mise. Parmi les animations proposées, on peut citer expositions d’originaux, rencontres et dédicaces d’auteurs et illustrateurs, comité de lecture ado.

Elle est membre de l’Association des Libraires Spécialisés Jeunesse lsj.hautetfort.com

Nemo - 35, rue de l’ Aiguillerie à Montpellier Tél. 04 67 60 60 90. www. librairienemo.com

■ D’autres librairies

Catygor, 10 rue de la République à Aigues-Mortes.

Tél. 04 66 53 61 05.

Jeunesse/Régionalisme.

Junon, 18 rue Paul Enteric à Mèze. Tél. 04 67 24 01 96.

Jeunesse/Littérature/Régionalisme.

Librairie Breithaupt, 37 rue Courtejaire à Carcassonne. Tél. 04 68 47 12 24. Jeunesse/Arts.

l’art-vues • page seize • février - mars ... DOSSIER
■ Libraire Nemo à Montpellier
« Mes ouvrages sont à l’image de mes lectures: ils abordent tous les sujets»
© é d t o n s A b i n M c h e

DOSSIER

Des manifestations

■ Le Salon de l’Illustration à Villeneuve les Maguelone

Les vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 février 2011 aura lieu le Salon du livre et de l’illustration jeunesse à Villeneuve-lès-Maguelone, fruit d’un an de travail.

Des ateliers réalisés par les illustrateurs, des dédicaces, des spectacles seront proposés. L’entrée est gratuite mais les spectacles sont payants. Antoon Kringf, Benjamin Chaud, Claire Dé, Zaü, Anne Crausaz et Christelle Espié sont les illustrateurs invités. Ils sont choisis en concertation avec les libraires partenaires (Polymômes, L’Eau Vive, Nemo et L’Echappée Belle), et le théâtre de Villeneuve-lèsMaguelone. Pour les connaisseurs ou les curieux de l’illustration jeunesse, cette troisième édition s’annonce riche en découvertes littéraires.

Salon de l’illustration, Centre Bérenger de Frédol à Villeneuve-lès-Maguelone. Tél.04 67 69 29 07. www.villeneuvelesmaguelone.fr

■ D’autres manifestations

• La maman des poissons, Pézénas,14 au 20 Novembre. Tél. 04 67 09 48 65.

• Salon de Littérature jeunesse, Narbonne, fin mai 2011. Tél. 04 68 90 30 65.

• Festival de la bande dessinée et de l’album jeunesse, Sérignan, Vacances de la Pentecôte. Tél. 04 67 32 60 98.

Des éditeurs

Notre coup de cœur

■ Editions Benjamins Média

Des livre CD pour les enfants aveugles

J’écoute, je découvre, j’imagine, trois verbes pour résumer la démarche des Éditions Benjamins Media. Spécialisé dans la production de livres-CD pour la jeunesse depuis 1998, Benjamins Media réalise, édite et diffuse une collection de titres qui créent des images à l’oreille des enfants. Cette littérature-plaisir amène l’enfant, de 2 à 12 ans, ordinaire ou déficient visuel, à développer son sens de l’écoute, voire son sens du toucher ; des histoires en somme pour mieux se connaître.

Editions Benjamins Média - 778, rue de la Croix Verte à Montpellier. Tél. 04 67 52 98 42. www.benjamins-media.org

■ Autre éditeur

• Editions La Mirandole, Quartier Lapeyre à Pont-Saint-Esprit. Tél. 04 66 39 36 20. Histoire/Régionalisme/Jeunesse.

■ Les Médiathèques sont en vogue !

Qu'elles sont loin les Bibliothèques pour tous, espaces modestes nichés au coin d'une rue ! Aujourd'hui, on ne les rencontre plus guère que dans des localités rurales ou loin des grandes agglomérations. A leur place sont arrivées les médiathèques. L'Agglomération de Montpellier a franchi le cap de la douzaine, formant un réseau. Dans ces monuments de la culture, le livre n'est plus qu'un élément au milieu des autres médias : vidéo, cd, dvd... Les plus grandes médiathèques sont dotées d'auditoriums et de salles de projections où sont données des conférences et où on peut voir ou revoir les grands films du répertoire. On peut également lire sur place la presse ou les ouvrages qu'on ne souhaite pas ou qu'on ne peut pas emporter chez soi. Emile Zola à Montpellier et la MAM à Béziers en sont les plus beaux fleurons. Avec de tels outils de diffusion, on se dit que oui, la lecture a encore de beaux jours devant elle.

l’art-vues • page dix-sept • février - mars ...

La BD

Un monde à part, un univers qui gagne chaque année davantage de lecteurs. Des albums pour adultes d’autres pour enfants, des héros teigneux, des justiciers au grand cœur, enchanteurs ou glauques. La BD et sa sœur japonaise le manga, s’offrent des librairies spécialisées et des manifestations rien que pour elle. Ajoutez à cela qu’elles sont également présentes sur les salons généralistes. Et maintenant sur l’I pad et autres tablettes numériques. Elle s’illustre partout.

Entretien avec Trondheim, auteur de BD

Roman noir

Le roman noir, le thriller, le polar, peu importe la façon dont on le nomme a ses fans nombreux en région Languedoc-Roussillon. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. L’association Soleil noir et le festival International du roman noir en sont les plus beaux fleurons.

■ Soleil Noir et roman noir une liaison heureuse

Les auteurs de BD cultivent l’art de la concision. Trondheim, scénariste et dessinateur, auteur d’un livret d’opéra réponds à nos questions sans digression.

Dessinateur et scénariste, est-ce le texte ou le dessin qui précède, ou les deux idées cheminent-elles ensemble ?

C’est fluctuant. Parfois, l’idée visuelle vient en premier, parfois le dialogue conduit une séquence. Le principal étant de rester fluide dans la narration, de ne pas forcer les situations. Quand on connait ses personnages, il suffit généralement de les mettre dans des situations épouvantables et de voir comment ils vont tenter de s’en sortir

Vous avez créé une collection shampooing... qui fait des bulles, comment sélectionnez-vous les albums ?

Il faut que j’aie un coup de cœur. Le dessin importe souvent peu, mais il me faut un bon pitch, une bonne narration, quelque chose qui va m’entraîner tout du long de l’ouvrage.

L’édition virtuelle est-elle complémentaire ? Stimule-t-elle ou au contraire condamne-t-elle l’édition papier ?

L’édition numérique sera un plus. Une nouvelle alternative à l’édition et à la création. Le théâtre n’est pas mort après le cinéma, qui lui même n’est pas mort après la télé, qui elle même n’est pas morte après internet. Tout bouge. Il faut simplement s’en servir comme un nouvel outil.

Votre intrusion dans l’univers de l’opéra (j’ai vu, j’ai bien aimé) sera-t-elle renouvelée ? Je n’en ai aucune idée. Pour l’instant, non. La liber-

té que nous avons avec une feuille et un crayon est incomparable. Pas besoin de la machinerie lourde et complexe de l’opéra, de budgets énormes comme avec l’audiovisuel. On fait comme on le souhaite.

La Bd a-t-elle encore de beaux jours devant elle?

Absolument. La rapidité d’exécution et la proximité qu’elle a avec les lecteurs lui permet d’être réactive et de s’adapter. Et la fascination qu’exerce le dessin sur ceux qui ne savent pas dessiner demeurera.

Que lisez-vous en dehors de la Bd ? Quel est votre livre de chevet ?

Actuellement, je lis un ouvrage de vulgarisation scientifique passionnant et hilarant. L’histoire de tout ou presque de Bill Bryson. Recueilli par MCH www.lewistrondheim.com

■ Les librairies spécialisées

Ikoku: 8 rue Jules Latreilhe, Montpellier. Tél. 04 67 57 54 23. Manga.

Azimuts : 13 rue Saint-Guilhem, Montpellier. Tél. 04 67 66 35 81. BD / Manga.

1000 Bulles : 2 place Saint Jean, Bagnols-sur-Cèze. Tél. 04 66 89 33 26. BD.

Bédémundi : 8 rue Montesquieu, Agde. Tél. 04 67 26 35 24. BD.

Fusion : 19 quai Vauban, Perpignan. Tél. 04 68 34 89 39. BD / Manga.

Bédé en bulles: 10 rue de la Cloche d’Or, Perpignan. Tél. 04 68 35 35 25. BD.

Peter Pan : 22 rue de l’Horloge, Nîmes. Tél. 04 66 67 70 12.

■ Les manifestations spécifiques

Bourse d’échange de BD, Carcassonne, 27 février. Tél. 04 68 47 28 77.

Rencontre autour de la BD, Gruissan, 23 et 24 avril. Tél. 04 68 75 21 20.

L’Etang de Lire, Mèze, 18 au 22 mai. Tél. 04 67 18 30 58.

Salon Européen de la Bande Dessinée, Nîmes, 20 au 22 mai. Tél. 04 66 76 05 91.

Fête de la BD, Palavas, 18 et 19 juin. bdpalavas@wanadoo.fr

Rencontres de la BD et de l’illustration, Uzès, début juillet.Tél. 04 66 22 69 47.

Festival Jetez l’encre, Fabrègues, 3 et 4 septembre. Tél. 04 67 85 13 76.

Otour de la bulle, Odysseum, Montpellier. 16 au 18 septembre. Tél. 06 77 02 68 66.

L’associationSoleil noir est une association montpelliéraine créée en 1987 présidée par Michel Gueorguieff, créateur du FIRN, Festival International du Roman Noir de Frontignan en 1998. Treize ans déjà, qu’auteurs et amoureux du genre se pressent à ce rendez-vous devenu incontournable. Pendant une semaine, l’énigme est à la fête. L’association a atteint son but : la promotion et la mise en valeur de la littérature policière contemporaine et plus particulièrement du roman noir. Car, dans le domaine, les sous-genres sont nombreux. Le festival est le point d’orgue de l’année pour l’association, qui organise également, en

coopération avec les auteurs, des cafés à thème et est présente dans les manifestations généralistes telles que La Comédie du livre. Le 14 e festival aura lieu cette année du 20 au 26 juin. Le programme n’est pas encore dévoilé… le suspense est insupportable.

Michel Gueorguieff nous livre un indice important! Une visite sur le site, qui doit ravir les amateurs, donne le ton, surtout si l’on ouvre le très conséquent dossier des affaires classées, qui archive, comme son nom l’indique, les précédentes éditions… Un avant goût de l’ambiance qui règne dans cette manifestation.

Trois questions à Michel Gueorguieff, créateur du F.I.R.N

Festival International du Roman Noir

D’où vient cette passion pour le roman noir ?

Je pense que le roman noir constitue l’approche la plus pertinente pour rendre compte des convulsions de nos sociétés. Sa lecture critique des événements et l’universalité des préoccupations de ses auteurs en font à mes yeux, tout à la fois, l’héritier du grand roman du 19 ème siècle et une littérature extrêmement moderne.

Le festival a 14 ans, comment évolue-t-il?

En 14 ans, le F.I.R.N. (Festival International du Roman Noir) a essayé de répondre aux objectifs fixés lors de sa création. Mettre en place une manifestation vraiment internationale représentative des différents courants des littératures noires et policières, proposant au public un riche éventail d’auteurs très différents. Bâti autour d’une thématique forte, en lien avec l’évolution du roman noir, et déclinée autour de tables rondes et débats animés par des spécialistes reconnus, il a déjà permis d’explorer de nombreux sujets. Ces dernières années, des thèmes comme «Mystères et Croyances » en 2008, « La Frontière » en 2009, « Mémoire Intime et Histoire Collective » en 2010 ont passionné un large public. Pour l’édition 2011 (20 au 26 juin 2011) le thème «Les Métamorphoses du Héros» nous a paru pertinent pour approcher une des grandes évolutions du genre. Le F.I.R.N. se développe maintenant dans l’espace et le temps. Dans l’espace car il est désormais présent à Montpellier, Béziers, Sète et dans les communes du bassin de Thau. Dans le temps grâce au label FIRN+ et aux partenariats que nous avons développés, nous présentons des auteurs et des actions tout au long de l’année (ex-James Ellroy début 2010). Le F.I.R.N., c’est aussi un travail suivi réalisé avec les établissements scolaires, les séniors, le secteur pénitentiaire, et bien d’autres.

En dehors des polars, que lisez-vous, quel livre vous a marqué récemment ?

Bien sûr, je ne lis pas que des polars. J’ai beaucoup aimé récemment Sukkwan Islan, de David Vann qui est vrai est un roman très noir Recueilli par MCH Firn, 20 au 26 juin. www.polar-frontignan.org

Autre manifestation dans la région: Festival du polar Méditerranéen, Villeneuve-lès-Avignon, premier week-end d’octobre. Tél. 04 90 27 49 58.

■ Prix du manuscrit régional à Saint-Jean de Valériscle

Les nouvelles presses du Languedoc deviennent partenaires du prix manuscrit régional Vallées Livres Cévennes Languedoc Roussillon. Cette dixième édition aura lieu le 26 juin. Tous les genres littéraires peuvent être représentés : romans, contes nouvelles, récits essais ou témoignages. Le participants doivent remettre leurs manuscrits jusqu’au 15 février. Pierre Mignaval fera partie du jury aux côtés d’Isabelle Lacamp, Michel Jeury, Hervé Pijac et Jane Lagier. www.npl-editeur.fr

l’art-vues • page dix-huit • février - mars
« La liberté que nous avons est incomparable »
DOSSIER
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Programmation février - mars 2011

EXPOSITION présentée par Linda Bastide

Du 4 février au 23 février Le Chemin de Soleil

« Marcel-Charles Gaichet ou le côté d’où vient le soleil »

Linda Bastide a fait œuvre de mémoire en amie fidèle qu’elle était de MarcelCharles Gaichet. L’exposition dévoile son univers fait de sensibilité et de fragilité. Mairie et Médiathèque de Gruissan.

Mercredi 16 février - 14h45-16h Atelier philosophie pour les jeunes de 8 à 12 ans. avec Michel et Marcelle Tozzi de l’U.P.S. «Grandir ». Que signifie grandir pour un enfant, est-ce dur de grandir ? peuton ne pas grandir ?

Salle Adélaïde - réservation auprès de l’Espace Jeunes, 15 p. maximum.

THÉÂTRE, LECTURE

Mercredi 16 février - 18h30 « Aujourd’hui Martine » de E. Darley Martine décide de mettre un peu d'harmonie dans son existence, en suivant les conseils qu'elle trouve dans son magazine préféré. Par le Théâtre des Quatre Saisons. Auditorium Jean Eustache. UN WEEK-END CLARINETTE Vendredi 18 février de 17h à 20h Exposition d’instruments - atelier d’entretien avec la participation du magasin « Music for Ever ». Espace Pierre Reverdy. Samedi 19 février à 18h30,concert

Concert « Les Amériques » avec le quatuor « Anches Hantées ». Sur réservation - Auditorium Jean Eustache.

Mercredi 23 février - 15h30

« Paroles de sagesse pour enfants terribles » avec V. Le Failler. Contes tout public dès 5 ans - Auditorium Jean Eustache.

RENCONTRE AVANT PROGRAMME - Jeudi 24 février,18h

Avec l’équipe du spectacle « Nouvelles Brèves de comptoir » dans le cadre du partenariat avec le Théâtre Scène Nationale, suivie d’une dégustation proposée par Marc et Olivier Pendriez, jeunes agriculteurs à St-Marcelsur-Aude. Auditorium Jean Eustache. Représentations au Théâtre le mercredi 23 et jeudi 24 à 20h45.

Samedi 26 février - 11h. Ouvrages précieux.

A l’occasion du 500e anniversaire de la parution de l’ÉLOGE DE LA FOLIE d’Erasme, présentation des fonds précieux de La Médiathèque par Aline Béraud. Espace Pierre Reverdy.

ÉVÉNEMENT - Du 4 mars au 2 avril - Exposition

Le Printemps des Poètes à La Médiathèque UN PRINTEMPS DE PAPIER Livres d’artiste et peintures de Youl sur des écrits de M. Butor et d’A. Velter. Vendredi 4 mars,18h30 : Récital poétique avec André Velter et Pedro Soler «Tant de soleils dans le sang » Auditorium Jean Eustache. Vernissage et dédicace à l’issue du concert. Espace Pïerre Reverdy.

THÉÂTRE - Mardi 8 mars - 20h30

« Orgasme adulte échappé du zoo » de Dario Fo et Franca Rame avec Mireille Huchon. Par Sept roses Cie théâtrale/Théâtre de l’Entresort.

Auditorium Jean Eustache.

Mercredi 9 mars - 15h :« LES YEUX DANS LES OREILLES »

Séance cinéma : « Le Dîner de cons » de Françis Véber

Projection en audiovision - Durée : 1h17 - Auditorium Jean Eustache. Tout public - Accessible aux personnes handicapées visuelles.

THÉÂTRE - Mercredi 16 mars 18h30

« Mer » de Tino Caspanello. Par le Théâtre des Quatre Saisons. Coursan, salle polyvalente.

Mercredi 23 mars - 9h30-11h30

Atelier Mangas avec Olivier Faure. autour de la bande dessinée « Little Némo ». Les personnes présentes aux ateliers pourront assister au spectacle « Little Némo » proposé par le théâtre.

Espace Pierre Reverdy. Réservation auprès de l’Espace Jeunes.

Mercredi 23 mars - 14h45-16h Atelier philosophie pour les jeunes de 8 à 12 ans. avec Michel et Marcelle Tozzi de l’U.P.S.

« L’amitié». Amis ou copains ? Une amitié ça dure toujours ?

Salle Adélaïde - réservation auprès de l’Espace Jeunes, 15 p. maximum.

Samedi 26 mars - 15h Conférence illustrée

Petite histoire des cafés littéraires animée par Aline Béraud.

Auditorium Jean Eustache.

Mercredi 30 mars - 15h 30 Séance de contes

« Des mots en bouche illustrés » avec Hélène Le Gallic, conteuse et Didier Millotte, illustrateur. Duo de contes gourmands illustrés. A partir de 6 ans - Auditorium Jean Eustache.

Samedi 2 avril - 15h Compagnonnage poétique

Michel Butor par Youl et projection du film : Michel Butor, du nouveau roman au livre d’artiste (18mn). Auditorium Jean Eustache.

www.lamediatheque.com Esplanade André Malraux Tél. 04 68 43 40 40
Nouvelles Brèves de comptoir Michel Butor et Youl André Velter et Youl Mireille Huchon

Quand on fait un cadeau à quelqu’un censé à même de l’apprécier, disons en gros, à un ami, on choisit le plus rare, celui auquel nul d’autre que lui n’eût pensé, comme s’il s’était réservé pour cet ami là. Si pour le même prix, on doit choisir entre un original et un multiple plus ou moins reconnu on fera le pari de l’audace. Et plutôt que d’offrir le dernier Goncourt (quoique, cette année…), alors disons le dernier prisé, vendu industriellement jusque dans les supermarchés et maisons de la presse, on dénichera le livre rare, une édition introuvable d’un petit chef d’œuvre méconnu (Je pense aux Saisons, de Maurice Pons, récemment redécouvertes). Eh bien, entre l’ère de la littérature virtuelle et des arcanes infinis du net, et disons la littérature de

Du coté des livres d’artistes

papa et de pépé qui s’étale jusqu’à la nausée sur les rayons des dernières librairies dignes de ce nom, une troisième voie est possible.

Les livres d’artistes ont le triple intérêt d’être des ouvrages bibliophiliques, des créations artistiques et des productions littéraires.

On me dira qu’il existe aussi des éditeurs précieux, tel Fata Morgana, qui ont publié des petits textes de grands auteurs (que l’on pense aux tout derniers Michaux) et dont les tirages de tête sont d’incontournables références. Par ailleurs, Fata Morgana a depuis belle lurette adopté le tirage limité qui fait le bonheur de la gent bibliophile. Mais Fata Morgana a sa place, bien méritée dans toutes les bonnes librairies (du moins pour les exemplaires courants) et il n’a pas besoin de

notre caution pour s’imposer au plus haut niveau.

A côté de tels monstres éditoriaux, il existe des initiatives encore discrètes, en train de se forger leur identité. Certes bon nombre d’artistes ont créé une petite structure éditoriale qui leur permet de travailler avec des poètes ou écrivains (citons Anne Slacik, Fabrice Rebeyrolle, Aline Jansen, Martine Lafon, et Jacques Clauzel bien sûr, qui a travaillé avec la plupart des grands poètes actuels, ou le regretté Patrice Pouperon) mais il s’agit pour eux d’intervenir en tant qu’artistes, non de faire intervenir d’autres artistes mis en relation avec des auteurs. J’en ai en tout cas choisi deux. Rivières, de St-Christol les Alès, gérée par le cousin de Pierre-André Benoit

Les Editions de Rivières à Rivière de Theyrargues (30)

L’esprit de famille

Pour Jean-Paul Martin - on finira un jour par dire JPM - tout est une affaire de mémoire, d’amitié et de famille.

De mémoire, parce qu’il lui est apparu comme une évidence qu’il lui fallait non seulement perpétrer l’esprit de son illustre cousin, Pierre-André Benoit, dit PAB, l’une des rares personnalités à avoir eu droit de son vivant, à un Musée qui porte son nom; d’autre part du fait qu’existaient de nombreux inédits de ce poète dont il eût été dommage qu’ils eussent été perdus. D’autant que PAB était également un artiste ce que ne prouvent que trop bien les nombreuses œuvres qui rythment le parcours du Musée. Editeur de petits livres d’artistes, PAB était devenu l’ami des plus grands : Picasso, Braque, Picabia, Alechinsky ce dernier concepteur des mosaïques à l’entrée du Musée qui contient aussi plusieurs de ses toiles. C’est cette partie de l’activité de PAB que Jean-Paul Martin s’est un jour enquis de ranimer, avec sa personnalité à lui certes, les moyens techniques nouveaux offerts par notre époque, mais en gardant présent l’esprit du travail bien fait, de la franche camaraderie et de la confiance au livre d’artiste. Ainsi naquit Rivières, nom du village ou habitait PAB et où demeure régulièrement J.-P. M aujourd’hui.

L’amitié a fait, ou du moins favorisé, la suite : des artistes comme Anne Slacik et Sylvère d’abord, Pierre Alechinsky, bientôt suivis par une kyrielle d’autres, certains très connus (Arnal, Bordarier, Cer vera, Clément, Clauzel, Clergue, Dezeuze, Gauthier, Le Gac, Reynier, Titus-Carmel, Vermeille, Viallat), d’autres un peu moins (Agostini, Astor, Badin, Caruana, Clarbous, Deparis, Depralon, Di Prima, Equer, Lafon, Lunal, Pouperon, Reinaud,

Schrijen, Warscotte…), d’ici ou d’ailleurs (Balthazar, Cortot, Leik, Leloup, bientôt Castellas, Charvolen, Dupin… ) sans compter les jeunes talents en train de s’épanouir (Boitard, Brantuas, Contamin, De Batz), ont pris le relais de leurs illustres ainés. Côté poètes, outre les inédits de PAB, majoritaires, on retrouve là aussi des grands noms, et des plus modestes, puisque se retrouvent pêle-mêle sollicités ceux de Arrabal, Butor, Detambel, Drano, Freixe, Gluck, Guillevic, Joubert, Laurans, Minière, Mizon, Noël, Pons, Pousseur, Puel, Sacré, Salager, Skimao, Stetié, Temple, Xuereb et, last but not the least, moi-même, version poétique. Ainsi naît un livre, fruit d’une relation tripartie où le poète, l’illustrateur et l’éditeur

■ Les éditeurs de livres d’artistes de la Région

Arcana, Ed. Nomades 2, rue du Général Lafon, Montpellier Tél. 04 67 92 50 82

Greges 14, rue Emile Zola, Montpellier greges.net

Méridianes14 rue Aristide Ollivier, MontpellierTél. 09 51 30 27 01

Le Ventre et l’œil 7, rue Bemont, Montpellier Tél. 04 67 66 26 29

Fata MorganaFontfroide-le-Haut, St-Clément de R. (34)fatamorgana.fr

L’indice Pensable43, rue des Arnaud, Aniane (34)Tél. 04 67 57 58 92

Tardigradéditions6, bis chemin de l'Eglise, La Boissière (34)am-jeanjean.com

VerdigrisMas de l'Eglise, Octon (34)Tél. 04 67 96 28 45

Ed. de la Margeride845, Chemin de la Margeride, Nîmeseditionsdelamargeride.com

A Travers 7, rue J. Bérard, Gallargues (30) jacquesclauzel.com

Autonome Vivance 7 impasse du Maréchal, Sumene (30)Tél. 04 67 82 34 31

Anima MundiLas Estampios, Belvèze du Razes (11)editionsanimamundi.blogspot.com

Le Libre Feuille 5 place d'Occitanie, Floure (11) Tél. 04 68 72 26 34

concepteur de la maquette, interviennent à part égale, font se rencontrer deux êtres vouant leur vie à la création, confectionnant par là même une œuvre d’art commune (Rappelons qu’une édition PAB d’un texte de Char, illustré par Picasso, s’est vendu récemment à 29000 euros). Les réseaux prolifèrent rapidement et ce ne sont donc pas les propositions qui manquent. Cette initiative est une véritable chance pour la poésie délaissée par la grande édition et qui tarde à trouver ses marques sur un Net qui lui tend pourtant les bras. Concrètement quelque chose existe, dont il restera toujours une trace chez un particulier, une médiathèque, un grand musée et que le public a été convié à découvrir dans les expositions qui ont

(Bruno Roy de Fata Morgana a toujours reconnu sa dette envers PAB), Jean-Paul Martin, et du côté de Montpellier, Méridianes, plus urbaine, associée à Pierre Manuel, brillant enseignant de philo qui n’a pas tardé depuis son installation dans notre ville, à se faire connaître du petit milieu de l’art. Une visite privée au Musée Fabre de Vincent Bioulès vient de sortir, intitulé, Allons au Mussée Fabre: des commentaires du Maître sur des Maîtres anciens qui auront marqué (dont Marquet justement) sa vocation d’artiste et qui l’interpellent encore aujourd’hui. Avec de très belles reproductions, même si, comme le dit le peintre, il vaut mieux tout de même avoir affaire aux originaux.

déjà eu lieu à Artnim, à Carcassonne, Montolieu et un peu partout en France (récemment chez Michel Butor à Lucinges, bientôt dans de grandes villes que nous ne citons pas par supersition…) et même à l’étranger (Grèce, Maroc). Même si tel n’est pas l’objectif pour Jean-Paul Martin, quelques galeries assurent le relais, à Isle sur la Sorgue par exemple, ou à Paris entre autres. Bref on comprend qu’il ne s’agit pas d’une entreprise à but lucratif mais bien d’un devoir de mémoire (PAB étant illustré par la plupart des artistes), et surtout de susciter des rencontres, ou du moins les rendre possibles, dont cette fois Jean-Paul Martin est à l’origine. Qui dit ami dit un peu aussi la famille. C’est en tout cas ainsi que l’entendait Montaigne quand il associait ses parents et amis dans l’avant-propos au lecteur de ses Essais. C’est que tout lecteur potentiel devenait virtuellement un alter ego, une âmesœur, un nouveau La Boétie. Et c’est vrai que l’on peut parler de famille d’amis, ou dire que Jean-Paul Martin a un sens très aigu, très ouvert, de la famille. C’est en tout cas l’impression que donne le fait qu’il délègue souvent à sa fille, Marie, le soin de confectionner les maquettes, de sorte que la relève soit d’ores et déjà assurée. Il serait peut-être bon que les Institutions de la région, cette expression étant prise au sens propre du terme, commencent à s’intéresser de plus près à cette initiative, et non point à leur accoutumée, ne se résignent à attendre que nos prophètes aient dû s’exiler pour se sentir dignes de revenir enfin au pays. C’est comme ça que l’on aura raté des Picasso qui peut-être vous tendaient les mains.

■ Les chapiteaux du livre à SortieOuest

Hélène Larose, bibliothécaire, coorganisatrice des Chapiteaux du Livre à SortieOuest, présente cette manifestation qui ouvre la saison d’automne. Prochaine édition, fin septembre 2011.

Comment se déroulent les Chapiteaux du livre?

C’est une fête du livre et de la lecture avec les auteurs, les éditeurs et tous les métiers liés au livre. C’est une manifestation participative avec beaucoup d’ateliers qui associent activement le public, tous les publics : écoles, personnes en insertion… La prise de parole, la calligraphie, la philosophie, la nature, sont des sujets abordés dans ces ateliers. Rencontres et conférences alternent. Dans un domaine où la nature est présente, nous plaçons chaque édition sous le signe d’une thématique proche de la nature avec des penseurs, des écologistes, des écrivains, des journalistes. De plus, avec

le réseau des bibliothèques, nous lançons un concours de livres d’artistes.

Que lisez-vous ? Quels livres vous ont marqués? Et celui qui vous est tombé des mains. En tant que bibliothécaire associée à SortieOuest, je suis une grande lectrice. Je suis l’actualité régionale et nationale. Beaucoup de livres m’ont marqué mais je citerai Romain Gary et Blaise Cendrars. Quant au livre que qui m’est tombé des mains, c’est un best-seller, Belle du Seigneur, de Cohen. Je n’ai pas du tout accroché. Recueilli par MCH. Tél. 04 67 28 37 32. www.sortieouest.fr

l’art-vues • page vingt • février - mars ... DOSSIER
BTN

Entretien avec Pierre Manuel, co-fondateur des Editions Méridianes

Les éditions Méridianes

Pouvez-vous nous dire ce qu’il en est de ce lieu où vous exposez les livres d’artistes?

■ Entretien avec Annie Montagard-Laffont, PDG de l’Imprimerie Laffont à Avignon

L'Imprimerie Laffont, fondée en 1920 par Henri-Jean Laffont, a traversé le siècle au fil de quatre générations restées fidèles à l'impression et l'expression de la qualité. Avec Avignon comme port d'attache, c'est dans un univers artistique qu'elle évolue au quotidien. De grands noms de l'art se sont attachés ses services. Entretien avec Annie Montagard-Laffont.

Pouvez vous préciser les conditions de création des éditions Méridianes?

Avec une petite équipe (dont le sérigraphe Jean Villevieille), nous avons eu au début 2005 le projet de créer une maison d’édition qui pourrait rendre compte du processus de création du sein même de l’atelier: photographies d’atelier, notes de travail de l’artiste et œuvres en cours comme des esquisses préparatoires que l’on aurait sérigraphiées. Il fallait saisir un temps de suspens avant l’exposition des œuvres. Et le reproduire de façon simple et directe. Ce projet s’est avéré trop complexe techniquement à mettre en place et non pertinent pour certains artistes. Donc une deuxième idée a vu le jour: accompagner une exposition d’une édition de livre qui ne soit pas un catalogue. Il y avait le modèle lointain mais prégnant de Derrière le miroir pour la Galerie Maeght. L’atelier de J.Villevieille, la Galerie AL/MA et certains de ses artistes donnaient un relai immédiatement opératoire à ce projet. Voilà comment est né fin 2005 le premier livre des éditions Méridianes consacré à Georges Autard. Les choses ensuite se sont diversifiées puisque la programmation des éditions n’avait pas à suivre celle de la Galerie et que J.Villevieille s’étant installé à St-Etienne, il fallait trouver d’autres techniques d’impression. D’autres collections sont nées, en particulier le musée Fabre : visite privée où un écrivain, un peintre ou toute autre personnalité artistique ou scientifique donne accès à son musée privé. Enfin, depuis fin 2007, les Editions Méridianes présentent dans leur local les livres d’artistes d’autres éditeurs, écrivains ou artistes que ceux qu’ils éditent et y organisent rencontres et lectures.

Quel lien faites-vous entre cette collection sur le musée Fabre et les livres d’artiste ?

Il y a d’abord cette idée simple que l’art est un. Qu’il soit ou non contemporain, il nécessite notre accueil (sensibilité, culture), notre jugement et le souci d’en enrichir sans cesse l’émerveillement. René Pons a écrit le premier livre (Une Cythère infinie) autour du désir et de sa « déception » - autant dans les tableaux du catholicisme triomphant et que selon l’angoisse qui perce dans tous ses textes ; Vincent Bioulès, dans le second qui vient de paraître (Allons au musée Fabre...), cherche et trouve confirmation de ses choix de peintre; c’est une sorte de corps à corps distancié mais profond avec lui-même, son histoire d’homme et de peintre. Dans le troisième, celui de Régine Detambel, les sensations que procurent les tableaux se dépouillent, par la mémoire, de leurs liens anecdotiques aux objets et au moment qui les suscitent pour acquérir une sorte de vérité intime: quelque chose de l’anamnèse proustienne.

Cette production artistique très particulière et ancienne qu’est le livre d’artiste (cf. Le Dante illustré par Boticcelli) n’est souvent visible qu’au cours d’expositions en musée ou médiathèque; parfois mais très rarement en galerie. Restent les salons mais c’est un week- end et souvent très loin. Donc puisque nous montrions nos livres et les rendions accessibles à des acheteurs (de 30 à 600 euros) pourquoi ne pas montrer aussi les livres que l’on aime et le travail d’autres éditeurs que l’on respecte et admire. Nous avons donc accueilli sur la mezzanine une quinzaine d’expositions consacrées soit à des écrivains (Serge Pey, René Pons, F.-J. Temple, James Sacré etc..), soit à des éditeurs (F.Despalles, R. Meier, Jannink, Tarabuste, B. Chauveau etc…) soit à des artistes (J. Capdeville, J. Clauzel, Martine Lafon, etc). Le livre doit pouvoir être librement feuilleté - avec les précautions d’usage - et éventuellement acheté. Et en partant du principe, que le livre d’artiste doit recevoir toutes les acceptions: autant le carnet d’artiste ou le livre-objet unique que le livre d’éditeur à tirage important (plus de 100 exemplaires), autant le livre qui suppose une mise en page sophistiquée que celui qui se réduit à la page et au pli, autant le manuscrit que la typographie… L’important étant pourtant de garder un axe qui privilégie - malgré tout - ce qu’un artiste fait du livre et au livre sur la part qui revient à l’auteur et au texte. En ce sens, nous nous démarquons de la bibliophilie surréaliste et post-surréaliste qui accorde une place de choix aux poètes et demande aux artistes, avec plus ou moins de bonheur selon les rencontres, de les «illustrer».

Quels sont vos projets pour 2011 ?

Pour les expositions : Joël Leick en février/mars; les éditions Al Manar en avril/mai autour du rapport singulier entre le Livre et la culture arabe. Pour les éditionsde livres d’artiste: Gerhard Doehler - un livre qui, comme ses œuvres, est hanté par la perfection du cercle. J’aime ce défi qu’ont relevé Didier Demozay ou Maëlle Labussière de raconter une « histoire» par les moyens de l’abstraction la plus radicale. Il y a un rêve d’enlumineur là derrière…

On évoque souvent une «crise» du livre associée aussi bien à la politique éditoriale commandée par des choix de rentabilité immédiate qu’à l’usage du numérique. Comment se situe le livre d’artiste face à cette dualité ?

J’aurais tendance à répondre : à côté. Il ne sauvera rien. Quand le pilon écrase l’édition de masse, de petits éditeurs naissent et certains deviennent de grands éditeurs et la roue tourne à nouveau. Si on doit comprendre et critiquer la situation économique du livre, cela doit se faire de l’intérieur du système: éditeur, libraire, diffuseur, dont on voit qu’il éclate aujourd’hui de tous côtés. Sans libraire ni diffuseur, et avec de tout petits éditeurs (et parfois sans), le livre d’artiste est de toute manière hors circuit: son tirage est si limité, même s’il ne vise pas délibérément la rareté! - et son usage si étrange : lit-on un livre d’artiste ? Le regarde-ton? Le montre-t-on? Et pourtant il existe et brille par une sorte d’aura. Il est comme un objet secret: on ne l’expose pas mais il irradie de sorte qu’on ne pense qu’à lui. D’une certaine manière, il relève plus d’un usage intemporel du livre que de toute autre qualité. Et c’est cette étrange fascination que nous souhaitons partager.

Recueillis par BTN

Quelle place tient le livre d’art dans votre imprimerie ?

Le livre d’art a prit une grande place dans l’imprimerie à partir des années 60, 70 et 80 avec l’explosion artistique en France. De nombreux musées, comme le musée Fabre, le musée de Marseille, de Nice, de Grenoble ou de Lyon, se sont mis à éditer des catalogues. Nous avons ainsi pu imprimer des catalogues pour de très grands artistes comme Yves-SaintLaurent, Picasso, Georges Mathieu ou Paco Rabanne.

Quel lien a l’imprimerie avec les artistes ?

Mon père et mon grand-père avaient une fibre artistique qui nous faisait aimer l’art en général. L’art pictural ou musical, mais également la gastronomie et le monde du vin, tel que les domaines viticoles de Châteauneuf-du-Pape, avec lesquels nous travaillons. Les rencontres et les choix commerciaux nous ont ainsi entraînés vers les livres d’arts. Notre souci de concevoir de beaux ouvrages, hauts de gamme, nous rapproche également du milieu artistique.

Quelles sont les informations pratiques que vous pouvez donner à un artiste qui souhaite réaliser un livre d’art ?

Souvent les artistes connaissent déjà la forme et le contenu qu’ils souhaitent donner à leur livre. Dans le cas contraire nous avons nos propres infographistes au sein même de l’imprimerie. Nous travaillons aussi avec des graphistes indépendants vers lesquels nous pouvons orienter l’artiste en fonction de ses œuvres, de sa demande et de sa personnalité. Ensuite, le choix se fait parmi un éventail de papiers, de formats, du nombre de pages et de la couverture.

Pouvez-vous nous donner une fourchette de prix ?

Les prix varient beaucoup en fonction des différentes demandes. Par exemple, pour un livre d’art tiré à 500 exemplaires, avec un catalogue conventionnel tant au niveau du format que de l’épaisseur, il faut compter entre 5000 et 7000 euros, soit 14 € l’unité. Ces livres seront généralement vendus aux alentours des 35 € Recueillis par Romain Dimo

l’art-vues • page vingt et un • février - mars DOSSIER
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D’autres métiers liés aux livres

Au commencement est l’auteur, puis l’éditeur et enfin le libraire. Les trois sont étroitement liés. Mais les métiers liés aux livres sont multiples : enlumineur, relieur, l’illustrateur, l’éditeur de revues, le traducteur. On n’oublie pas les archivistes, les bibliothécaires, les bouquinistes qui chacun à leur manière diffusent le livre, donnent le goût de la lecture et font germer des vocations de bibliophiles. Là, c’est la passion pour la beauté ou la rareté dont il s’agit. Petit florilège.

■ Le traducteur

■ Le relieur

Maguelone Couderc, pour « fuir l’ordinateur »

J’ai toujours vu des bibliothèques dans la famille. J’ai toujours aimé le livre comme un objet et pour son contenu », se souvient Maguelone Couderc. La jeune femme est relieuse depuis quatorze ans. Ce n’était pas sa vocation mais après son BTS de pub et expression visuelle, elle a vu un ordinateur se dresser entre elle et la création. Ce qui, loin de l’enchanter, l’a fait se tourner vers la reliure quelle pratiquait alors comme loisir. Pour en faire son métier, elle a passé un Cap et effectué un stage. La reliure, un métier minutieux qui passe par différentes étapes. « On débroche, on nettoie, on répare si c’est abimé, on le grecque après l’avoir cousu », poursuit Maguelone Couderc. Ensuite, on choisit la reliure selon le livre. S’il s’agit d’un guide, d’un ouvrage courant, on opte pour la toile. Pour des livre plus précieux, on a recours à la pleine peau. On sélectionne la couleur, celle de la couverture, de la feuille marbrée pour l’intérieur. Bien évidemment, Maguelone Couderc ne lit pas les volumes qui lui sont confiés. « Il m’est arrivé de prendre les références d’un titre, sur recommandation d’un client», souligne-t-elle. Dictionnaires, romans, revues, essais, livres de cuisine, tout peut se relier. En sortant de son atelier, que lit notre relieuse ? « Cela dépend des périodes. Je n’ai pas de livre de chevet,

■ Revues

Coup de cœur : Squeeze

Squeeze est un projet de revue trimestrielle gratuite, portée par une association du même nom, distribuée en population générale, dont l'objectif est de promouvoir la littérature et ses talents. Elle propose un contenu littéraire attractif et varié : des contributions « libres », nouvelles, contes, essais, fragments autobiographiques… et des textes à contraintes. Si Squeeze encourage ses auteurs à séduire le lecteur avec leur propre style, les contenus répondent, toutefois, à une exigence de qualité littéraire, jugée par un Comité de Lecture. Le dernier numéro a fait l’objet d’une manifestation originale, salle Pétrarque à Montpellier.

Dans une ambiance très cordiale, visiteurs, auteurs, slameurs, et autres performeurs se croisaient, se parlaient, échangeaient. Par exemple avec Le chat rouge, une maison d’édition très originale, créée en 2002, située à Vic-la-Gardiole. Le Chat rouge parce que le Chat noir, parce que Poe. Les livres de format oblong sont protégés d’une couverture en papier Canson, cela leur donne un côté artisanal fort séduisant. Ce n’est pas la peine d’envoyer des textes au Chat rouge, la maison sou-

■ L’enlumineur

Cet art que l’on croyait dépassé avec l’arrivée de l’imprimerie, n’est pas complètement mort. Au contraire, il s’est diversifié. L’Institut Supérieur européen de l’enluminure et du manuscrit dispense un enseignement reconnu par l’éducation nationale, la formation diplômante donne lieu à des débouchés insoupçonnés. En effet, les productions contemporaines sont très variées. L'enlumineur s'intéresse aussi bien à l'art du Moyen-Age qu'à l'art contemporain. L'activité artistique de l'enlumineur évolue entre les travaux publicitaires, les couvertures de programmes pour des manifestations diverses, des diplômes, des chartes, des cartes de vœux, des images populaires, estampes, parchemins, etc. De nos jours, l'enlumineur réalise luimême son travail, de la conception de la maquette jusqu'à la réalisation finale enluminée. Il est donc possible de définir l'enluminure en tant que technique artistique et graphique pure évoluant aux tra-

■ Les Bouquinistes

vers des styles. Cependant, on préfère employer le terme d’aquagraphie pour toutes productions non médiévales. La technique reste toujours la même dans son application, il n'y a que le style de l’œuvre qui diffère, et l'obligation de n'avoir recours à aucune autre technique graphique. enluminure.free.fr

mais je vais certainement relire dans un avenir proche Les histoires extraordinaires, de Poe, retrouvé dans la bibliothèque de ma grand-mère. Maguelone Couderc - 3, rue du Pati Saint-Jean à Montpellier. Tél. 04 67 60 22 94.

tateur de pièces américaines reconnu. Pour rester dans l’univers du théâtre, la Maison Antoine Vitez s’est spécialisée dans la traduction d’œuvres étrangères pour la scène. Un travail de bénédictin qui doit concilier le respect du sens et le style, l’esprit et la lettre. © L a u r i n e

Les bouquinistes sont des libraires à part. Chez eux, pas de nouveautés mais des livres anciens, de belles reliures précieuses ou de modestes ouvrages brochés. Luce Figuière tient boutique à l’ombre de Sainte-Anne et elle est l’instigatrice de la Mostra du livre ancien, manifestation qui a lieu fin novembre au Carré Sainte-Anne et qui vient de fêter sa XVIe édition. « Quand on aime les livres, explique-t-elle, on devient bouquiniste par passion. Depuis que je suis petite, j’ai été habituée à avoir des livres, ma tante m’achetait la Bibliothèque Rose et mon père m’avait abonnée à Rikiki. C’est important d’apprendre la préhension aux enfants ». C’est tellement important que Luce a passé le virus à son fils. Ils se sont spécialisés dans la restauration des livres. Nomade, Luce part sur les marchés au plus près des futurs clients à qui elle laisse toucher les ouvrages. Mais les temps sont difficiles bien qu’il existe des bibliophiles capables de faire des kilomètres pour compléter leurs collections.

Tél. 06 80 32 75 47.

■ L’Illustrateur

FRK à l’Art de lire

Les illustrateurs sont devenus, parfois par le biais de la BD, aussi importants que les scénaristes. Prenez FRK, exposé actuellement à l’Art de lire.

Ses XII petits tableaux, des dessins inédits, contiennent un « petit texte dans un grand dessin ». Il nous parle des accidents du quotidien qui nous concernent tous, des petits moments qu’on a vécus un jour ou l’autre.

FRK continue La bande à dessiner dans l’Echo des Cévennes, toujours avec tact et humour.

haite se recentrer sur les auteurs morts, rééditer des succès ou exhumer des textes oubliés.

http://revuesqueeze.blogspot.com

L'Art de Lire - 7, rue des Arts à Ganges. Tél. 04 67 73 59 52. www.myspace.com/burny

l’art-vues • page vingt-deux • février - mars DOSSIER
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Tout le monde ne peut pas lire Shakespeare en anglais, ni Euripide en grec, ni même Cervantès en espagnol. Heureusement, il y a les traducteurs. Parmi les plus célèbres, François-Victor Hugo et Baudelaire. Plus près de nous, Jean-Marie Besset qui a longtemps vécu aux Etats-Unis, est un adap...

L’ART-VUES A VU par

■ L’orage et le cerf volant

Nijinski, Stravinski, Le Sacre du Printemps, une trinité mythique pour une partition et un ballet que tous les chorégraphes ont voulu reprendre. Seulement, lorsqu’on s’appelle la compagnie Hors Pistes et qu’on décide de s’emparer de l’ouvrage pour créer un spectacle hybride, ni tout à fait danse ni complètement cirque, on doit se contenter d’une inspiration. Vincent Gomez a balayé cette difficulté en s’associant à des musiciens, le Trio d’En bas. Leur mission, digresser sur le thème. Sur scène, Samuel Bourille, Antoine Leite, Arnaud Rouanet, Yoann Scheidt, jouent leur partition, qu’ils semblent improviser au fil de la représentation.

Sous nos yeux Le Sacre devient L’orage et le cerf-volant. Les artistes danseurs, acrobates évoluent dans des costumes pastel, créés par Dominique Fabrègue, très printaniers (!) qu’on dirait sortis d’un film de Jacques Demy. Ils allient les prouesses sur la bascule, enchaînant les doubles voltiges et acrobaties au portique. L’échelle est, elle aussi, source d’exploits étonnants. Mais là où les artistes nous épatent c’est dans la façon de passer à la danse avec l’aisance de spécialistes. Un spectacle très tonique, poétique parfois, un sacré printemps qui tourne dans la région et l’emballe.

Le 18 mars au Théâtre Scène Nationale de Sète. Tél 04 67 74 66 97. www.scenenationale-sete-bassindethau.com

Le 7 avril à Mende. Tél. 04 66 94 00 23.

Le 9 avril à Florac, La Genette verte. Tél. 04 66 45 23 60.

■ Petit Pierre

Il y a un siècle, quelque part en France dans une ferme, naissait Petit Pierre, un garçon «pas fini», comme il le disait lui-même. Cet enfant en grandissant est devenu la risée de ses camarades de classes, puis des autres ouvriers agricoles. Malgré sa disgrâce évidente et ses handicaps physiques et intellectuels assez lourds, Petit Pierre développe une grande curiosité. Doté par ailleurs d’une imagination fertile, il se met à transformer tout ce qu’il trouve en machines. Ces machines, mues par un pédalier de vélo, finissent par constituer un manège extraordinaire. On accourt de tout le pays pour contempler cette merveille qui laisse perplexe les techniciens les plus performants.

De cette histoire vraie, Suzanne Lebeau a tiré un texte que Maud Hufnagel et Lucie Nicolas ont adapté pour le théâtre.

Programmé en décembre au Théâtre des Treize Vents, Petit Pierre, est à nouveau à l’affiche dans la région au théâtre de Villeneuve-lèsMaguelone. Dès 7 ans, on appréciera cette histoire d’exclusion poétique et sensible, parallèle à l’Histoire du siècle dernier, celle des guerres et du développement technologique.

Maud Hufnagel, qui signe également une scénographie particulièrement ingénieuse, interprète avec une infinie délicatesse ce Petit Pierre. Elle ne tombe jamais dans la mièvrerie et réussit à nous toucher et à nous faire rêver

Le 18 février, théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone.

Tél. 04 67 69 58 00. www.theatredevilleneuvelesmaguelone.com

■ Le Voyage égaré

Aurélie Namur et Félicie Arrtaud nous avaient enchantés avec leur spectacle jeune public, Mon Géant. On attendait avec impatience Le voyage égaré, leur dernière création. Et nous n’avons pas été déçus. Tout au plus un léger flottement au milieu du spectacle vu au Domaine d’O, en décembre. Là encore, il s’agit d’une histoire vraie. Celle d’Aurélie, la comédienne qui décide de découvrir seule une zone de l’Amazonie, terre de la tribu Jivaros. Elle sera aidée dans on périple par Moises, une guide qui l’empêche de tomber dans les pièges qui se dressent sur le sentier. Un voyage initiatique qui se termine par un retour plein de désillusion, à la vie civilisée. N’ayant pas trouvé d’éditeur pour son récit de voyage, la jeune femme décide de le transposer pour la scène avec la complicité de Félicie Artaud. Le spectateur est invité à suivre les aventures parfois rocambolesques de cette occidentale qui, comme Jean-Jacques Rousseau, croyait au mythe du bon sauvage…

Avec une grande économie de moyens, les deux artistes recréent l’atmosphère de la forêt hostile. Des cordes deviennent lianes. On entend presque le grand fleuve et ses bruits mystérieux, on imagine le vieux chef indien qui veut l’épouser…

Le spectacle est repris à Villeneuve-les Maguelone. Il ne faut pas passer à côté de ce Voyage égaré.

Le 9 avril, théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone.

Tél. 04 67 69 58 00.

www.theatredevilleneuvelesmaguelone.com

■ Le Barbier de Séville

Nous voici rassurés, on ne se barbe pas au Barbier de Séville, mis en scène par Patrick Haggiag, qui se déplace dans la région pour une belle tournée. L’espace sous le chapiteau de SortieOuest a été complètement chamboulé pour accueillir les représentations. L’action se déroule au milieu des spectateurs sur une scène toute en longueur, avec en fond, des blocs amovibles sur lesquels on peut lire «jalousie». Celle qui ronge Bartolo et celle que cache Rosine, « précaution inutile ». Les gradins du public sont disposés sur trois côtés. Un tel dispositif, dont le plateau s’incline en pente douce, offre des possibilités exceptionnelles pour les entrées des comédiens, une des clés de la vitalité de cette mise en scène. Les personnages déboulent en courant, en sautillant, en faisant des roulades. Une vitalité qui s’exprime par ailleurs, dans la façon de jouer, en mouvement, au détriment du texte de rares fois. Car tout va très vite dans la pièce de Beaumarchais. Une journée s’écoule entre la première et la dernière scène. Et il s’en passe des choses ! A partir de l’intrigue somme toute banale : un barbon veut épouser sa pupille qui soupire pour un jeune homme inconnu, l’auteur allume la mèche d’une révolution. Le Barbier de Séville est une prise de la Bastille de comédie.

La mise en scène lumineuse de Patrick Haggiag repose sur ce constat. Ici, un monde s’écroule, «les travailleurs» prennent le pouvoir. Richard Mitou, dans le rôle de Figaro, incarne cette révolte, face à un Jean Varela, Bartolo, englué dans ses privilèges. Leur duel est arbitré par les autres personnages. Le comte Amalviva, polymorphe (Benoît di Marco), la mutine Rosine (Sabine Moindrot) et l’infâme Basile (Dag Jeanneret). Tous excellents, ils se régalent et nous régalent.

Le 18 février à la salle des fêtes à La Livinière ; Le 19 février à La Tuilerie à Bédarieux; Le 26 février à la salle polyvalente de Portiragnes. Tél. 04 67 28 37 32. www.sortieouest.fr

■ Radio Clandestine

Encore un spectacle qui part d’un fait réel. Il s’agit d’un théâtre récit, un genre qui s’affirme ici et qui est très populaire en Italie. Radio Clandestine s’inspire de Mémoire des fosses Ardéatines, d’Ascanio Celestini. Il s’agit d’une page oubliée de l’histoire italienne qui relate le massacre de 335 Italiens, le 24 mars 1944, en représailles à un attentat de résistance perpétré la veille, à Rome. Un épisode toujours en mémoire mais déformé. On sait maintenant que les Allemands n’ont pas eu le temps matériel de placarder les murs de la ville avec leur menace d’exécuter dix Italiens pour un Allemand tué. Dans le texte, écrit à partir de documents d’archives, on entend le témoignage de descendants du massacre. Une simple allusion lourde de sens « je m’appelle Carla, parce que mon grand-père s’appelait Carlo, il été une victime des fosses Ardéatines».

Dag Jeanneret met en scène cette histoire sombre dans une scénographie de Cécile Marc, avec sobriété et rigueur. Les effets, les surcharges, ce n’est pas leur truc. L’illustration du propos, pour faire comprendre au public ce qu’il doit comprendre, ce n’est pas leur truc. En revanche, la belle idée a été de faire dialoguer le narrateur, Richard Mitou, avec le musicien Gérald Chevillon. Théâtralisation judicieuse d’un souvenir atroce qui colle au texte écrit comme une partition, avec des thèmes qui reviennent. Notamment celui de la toute petite, cette vieille personne qui représente le petit peuple romain. Sobriété encore dans le jeu de Richard Mitou. Un comédien qui sait dire dans la nuance, qui sait faire frissonner son public d’une inflexion de voix et mine de rien, qui dérange notre conscience.

Au final, un spectacle qu’on reçoit sans déplaisir malgré la gravité de son sujet. Il faut le voir.

Le 15 avril au th. de Villeneuve-lès-Maguelone. Tél. 04 67 69 58 00.

Le 19 mars, 5, 6 et 7 avril au Cratère à Alès. Tél. 04 66 52 52 64. www.lecratere.fr

■ Le grand C

Un spectacle entièrement dédié aux acrobates, c’est le pari délirant des dix-huit artistes du Grand C, dernière création de la compagnie XY Ils réinventent l’art des portés et des voltiges. Parmi eux, d’anciens rugbymen reconvertis qui entrent dans la mêlée avec jubilation. Du jamais vu. Ce fut un des grands émerveillements de l’année dernière, à SortieOuest. En fait, on ne voit que 16 artistes sur scène, deux restent en coulisses, au cas où. Car ses acrobates qui travaillent naturellement sans filet, poussent à l’extrême les limites de leurs possibilités, au point qu’une jeune femme apparemment fragile devient porteuse de malabars!

Abdeliazide Senhadji, le fédérateur du collectif, aux allures de Gérard Darmon, a insufflé son esprit, sa méthode. Les pyramides et les tours humaines n’ont pas de secret pour ces escaladeurs et équilibristes. On se souviendra encore longtemps des voltiges accompagnées de pirouettes avant, arrière, doubles ou triples ou des lancés de filles tels des boulets de canon traversant les fûts. Autre variation inattendue, la mêlée, la vraie, comme au rugby, les garçons à l’avant, les filles accrochées à l’arrière, la mêlée s’écroule pour laisser une voltigeuse s’envoler en l’air. Dans le même ordre d’idée, on a vu des touches avec une fille en guise de ballon ovale. Ahurissant! On a le souffle coupé et en plus, c’est visuellement très beau. A découvrir sans faute à Narbonne. Le 29 mars, théâtre de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20. www.letheatre-narbonne.com

■ Le Jardin des délices

La chorégraphe Blanca Li s’est inspiré d’un tableau de Jérôme Bosch pour Le jardin des délices, une création à succès, vue à Montpellier Danse. Le public a beaucoup apprécié cette pièce composée de tableaux fantastiques, poétiques ou réalistes qui se télescopent. L’artiste a choisi, pour ses danseurs, une esthétique «délibérément pop, au sein d’un espace public contemporain».

Cette profusion d’images peut en dérouter certains. Mais l’œuvre déborde tellement de fantaisie, d’humour et de légèreté, qu’on se laisse emporter dans cet univers. Blanca Li va de son imaginaire à celui de Bosch, le temps de féconder son paradis de celui du peintre à moins que ce ne soit son enfer de celui du tableau ? Les danseurs, eux aussi, se fondent dans cet Eden revisité avec jubilation. Point n’est besoin d’être exégète de la danse contemporaine pour adhérer à ce spectacle populaire.

Le 16 février, Zinga Zanga à Béziers. Tél. 04 67 36 82 82. www.ville-beziers.fr

l’art-vues • page vingt-cinq • février - mars ...
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« L’orage et le cerf volant »

A ne pas manquer dans la région

■ Contes de Grimm et La Comédie des erreurs au Théâtre Scène Nationale de Sète Impossible de passer à côté des deux spectacles que nous avons sélectionnés à Sète pour ce numéro. Olivier Py est certainement l’un des metteurs en scènes les plus imaginatifs de sa génération. S’il se penche sur les Contes de Grimm, c’est pour mieux laisser libre cours à sa créativité débridée. Dans une atmosphère de vieux cirque ou de music hall, il propose, ensemble ou séparément: La jeune fille, L’eau de la vie, La vraie fiancée. Trois contes peu connus. «Je nourris un très vieil amour pour les frères Grimm. Je m’étais promis d’adapter un conte par an, mais j’ai pris du retard! Ce ne sont pas des contes pour enfants, je m’y suis intéressé parce que je me suis penché sur le romantisme allemand. Je les ai découverts il y a vingt ans, dans une traduction de Marthe Robert», confie-t-il. Revisités par l’artiste, cela donne un spectacle flamboyant, une fête du théâtre avec des comédiens qui jouent, dansent et chantent. Cela ne les empêche pas d’interroger, le plus simplement du monde, le désir, la guerre, la mort, l’absence de Dieu, la soif de la connaissance, la beauté.

Ce spectacle est évidemment un événement qui devrait marquer la saison et qu’il ne faut pas rater, dès 7 ans. Quant à La comédie des erreurs, il s’agit d’une pièce de Shakespeare, mise en scène par Dan Jemmett. Une farce sur le thème de la gémellité et de la tempête qui tient de l’importance dans de nombreuses pièces du dramaturge, soutenue par une distribution étincelante: David Ayala, Julie-Anne Roth, Thierry Bosc, en tête.

Une pièce qui secoue le verbe dans une cascade de calembours. Contes de Grimm, 7 au 9 avril ; La comédie des erreurs, 29 et 30 mars. Au Théâtre Scène Nationale de Sète. Tél 04 67 74 66 97.

■ On ne sait comment et Portraits de femme à La Vignette à Montpellier

« Moi qui suis d’habitude du côté des textes poétiques ou philosophiques, je me réjouis avec ce Pirandello d’aller à l’os et aux nerfs du théâtre. A savoir le dialogue. » Marie-José Malis présente ainsi sa nouvelle création, On ne sait comment, pièce de Pirandello accueillie par La Vignette. Avec cette nouvelle production, le théâtre la Vignette poursuit une collaboration dense et soutenue qui a débuté avec Œdipe le tyran, et continué avec Un orage serait bien beau ici et le Prince de Hombourg. Marie-José Malis donne de la pièce sa lecture personnelle, correspondant aux questions que se posent les femmes et les hommes d’aujourd’hui. «La pièce est géniale à cet égard, car elle est sans tabou dans les rebondissements… Et cela pour nous entraîner au cœur des ténèbres, vers le point noir de l’âme humaine, ce cœur abject et indistinct où vérité et mensonge sont indiscernables».

En mars, deux portraits de femmes, L’épouvante, l’émerveillement d’après Béatrix Beck avec Virginie Lacroix qui explore les textes de l’auteur depuis plusieurs années. Pour l’actrice, il s’agit de rendre sensible le souffle de la langue. Marilyn Monroe, entretiens, d’après le texte de Michel Schneider, avec Stéphanie Marc. Ce spectacle bien rodé, fait revivre les deux dernières années de la star.

On ne sait comment, 9 au 11 février; L’épouvante, l’émerveillement, 15 et 16 mars ; Marilyn, 17 et 18 mars. Théâtre de La Vignette, Route de Mende à Montpellier. Tél. 04 67 14 55 98. www.theatre.univ.montp3.fr

■ Notre terreur en tournée

Robespierre est au centre de Notre terreur, un spectacle inventé à la suite d’un long travail d’improvisation, par la compagnie d’Ores et déjà. Le spectateur est invité aux séances du Comité de Salut public, au lendemain de la chute des Girondins. Il s’agit d’une chronique des dernières heures de Robespierre, en quelques épisodes, entre son dernier discours de la Convention et la place de la Révolution où il est sommairement exécuté le surlendemain. On pense à une suite de La mort de Danton de Büchner. La révolution bat son plein: guerre, inflation, faim, peur, haine, sabotage, fabuleux espoirs. «La république a un an, la France est complètement désorganisée» comme le souligne Robert R. Palmer. C’est un spectacle qui frappe au ventre et cogne au cœur

21 et 22 février au théâtre de La Vignette, Route de Mende à Montpellier. Tél. 04 67 14 55 98.

24 et 25 février à SortieOuest à Béziers. Tél. 04 67 28 37 32.

■ Maison de poupée à Béziers

Audrey Tautou pour la première fois sur les planches. L’événement a son importance. La comédienne joue Nora dans Maison de poupée d’Ibsen, mise en scène Michel Fau, qui est également son partenaire. Uniques représentations à Béziers, les 22 et 23 février. Audrey Tautou prête sa fantaisie et son énergie à ce personnage qui explose dans une vie de famille trop bien huilée. Et qui, pour tout dire, le fait cauchemarder. La pièce date du XIXe siècle, beaucoup de choses ont changé dans la vie des femmes mariées. Malgré tout, l’œuvre d’Ibsen nous concerne et résonne actuelle. Avec ce rôle, la comédienne prouve qu’elle n’est pas qu’une simple icône qui accroche diablement la lumière. Elle se montre de chair et de sang.

Les 22 et 23 février à Béziers. Tél. 04 67 36 862 82. www.ville-beziers.fr

■ Les chaises à Sérignan

Deux vieux, âgés de 94 et 95 ans, vivent isolés dans une maison située sur une île battue par les flots. Pour égayer leur solitude et leur amour désuet, ils remâchent inlassablement les mêmes histoires. Tel est l’intrigue des Chaises, de Ionesco. Mais le vieil homme, auteur et penseur, détient un message universel qu’il souhaite révéler à l’humanité. Il a réuni pour ce grand jour, d’éminentes personnalités du monde entier. Un à un, les invités invisibles viennent prendre place sur les chaises préparées pour les accueillir. Bientôt la maison est encombrée de ces fantômes... Cette pièce où le drame devient cocasse, confère au tragique un sens nouveau, celui de l’inaccomplissement de l’homme face à son impossibilité de communiquer. Les 15 et 16 février à la Cigalière à Sérignan. Tél. 04 67326326. www.lacigaliere.fr

■ On pense aux Ados au Domaine D’O à Montpellier

Pour les lunes de février et de mars, Christopher Crimes a pensé à ces jeunes de 11 à 15 ans: les ados. Comme on attrape les mouches avec du vinaigre, il leur propose Les Clowns, de la Compagnie François Cervantès, des artiste associés au théâtre et dont on apprécie l’inventivité. Zig et Arletti rendent visite à Boudu dans sa grotte, et vont trainer près du théâtre de la ville. Là, ils tombent sur Le Roi Lear, ils décident de le jouer! Jubilatoire dès 11 ans. Le centre dramatique de la Courneuve arrive au Domaine avec La vie de Galilée, de Brecht et Variations Galilée, un texte du metteur en scène Pierre Hoden et de l’astrophysicien Denis Puy. La découverte de Galilée n’aura plus de secrets pour les jeunes dès 12 ans, d’autant qu’Einstein ou Aristote s’invitent à la discussion. Frédéric Ferrer et sa compagnie Vertical Détour, qui nous avaient enthousiasmés avec Kyoto Forever, poursuit dans Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer le réchauffement climatique, sa réflexion sur l’avenir de notre douce terre. Le Groenland a reverdi! Science fiction ou réalité proche? Réponse dans le spectacle pour ceux qui ont 14 ans et plus. Les clowns, 15 au 19 février; La vie de Galilée, 23 et 25 février, Variations Galilée, 22, 24 et 25 février; Comment j’ai appris, 17 au 19 mars, Théâtre d’O, Domaine d’O. Tél. 0800200 165. www.domaine-do-34.eu

■ Les Scènes Croisées de Lozère

L’hiver est rude en Lozère, ce n’est pas une raison pour rester cloîtrer chez soi. Les Scènes Croisées de Lozère ont donc concocté un programme très dense pour inciter les habitants à sortir de chez eux. Voici quelques temps forts. Un sang d’encre, Cie D’autres cordes. Ici, tout s’articule autour du rapport entre le sang et l’écriture. Le sang est au corps ce que l’encre est au livre : un outil à pointe fait couler l’un et l’autre. Trois musiciens, Marc Ducret, Franck Vigroux, Antonin Rayon et le comédien Jean-Marc Bourg invitent d’autres artistes à réagir à ces thèmes, chacun suivant sa sensibilité. Ça bouge, mais ça tient, cirque par la cie XY. Qui est cet Homme qui trimballe ses valises depuis des années ? Personne ne le sait. Lui-même ne le sait pas, ne le sait plus. Un fou, un SDF, un amnésique, un psychotique… Par le biais de situations burlesques et grâce à ses capacités acrobatiques, se crée un personnage naïf et clownesque. Conaud frères, par L’Atelier de mécanique générale contemporaine. Touche-à-tout, aucun sujet ne les arrête. Ils ont toujours quelque chose à dire. Dans une série de conversations quotidiennes, ils nous ouvrent leurs pensées les plus intimes. L’autre, le voisin, le frère, chacun est un étranger en puissance. Sûrs de leur bon sens, inébranlables, indestructibles, les frères Conaud sont souvent drôles et par là-même rigoureusement effrayants. (HBDP)2, danse. Bruno Pradet et Hervé Diasnas dansent la condition laborieuse et les rapports humains avec inventivité, faisant surgir un monde du réel par le biais de l’onirisme, avec répétitions et déflagrations, violences et absurdités. Miettes, cirque, Cie Rémy Luchet. L’artiste esquisse une galerie de portraits tour à tour fragiles et joyeux. Il a créé ce solo de fil souple pour un clown à partir de matériaux qui font notre quotidien. Rémy Luchez est lauréat Jeunes Talents Cirque Europe 2008 avec ce solo. En première partie, extrait de Cirque Précaire de et avec Julien Candy.

Un sang d’encre, 18 février à Marvejols ; Ca bouge, mais ça tient, 18 mars à Marvejols ; Conaud frères, 17 mars à Saint-Chély d’Apcher; (HBDP)2, 25 mars à Florac ; Miette, 9 avril à Langogne. Tél. 04 66 65 75 75.

www.addascenescroisees.fr

l’art-vues • page vingt-six • février - mars ...
« Maison de poupée » avec Audrey Tautou à Béziers « On ne sait comment » au théâtre de la Vignette « Les chaises » à la Cigalière à Sérignan
TEMPS FORTS
© D e n s e O l i v e r F e r r o © M a r c e H a r t m a n n
par MCH

A ne pas manquer dans la région TEMPS FORTS par MCH

■ Intendance saison 1

au Théâtre Jean-Vilar à Montpellier

Omni présent cette année, Richard Mitou passe de Radio Clandestine, au Barbier de Séville et à Intendance Saison 1 de Remi de Vos, pièce créée à Carcassonne et qui arrive à Montpellier en mars au Théâtre Jean-Vilar. Gilbert Rouvière signe la mise en scène de ce spectacle où se croisent trois univers reliés par le même engrenage. Bagdad avec Johnny et ses camarades d’armée, Springfield où Jenny attend le retour de Johnny et Hollywood où Jimmy réalise une série sur les valeureux combattants. «Remi De Vos écrit avec tendresse. Il parle de la laideur. Avec un humour caustique. Avec un œil froid. Ce sont des tranches d’humanité livrées sur fond de mauvais goût à la sauce Mac Donald. Remi De Vos nous parle de nous-mêmes. Nos villages reculés ressemblent à Springfield, nos téléfilms sont les mêmes, nos actualités sont les mêmes, nous sommes mondialisés» confie le metteur en scène Gilbert Rouvière. Quinze comédiennes sur scène pour jouer cette comédie méchante et drôle d’un des auteurs actuels les plus représentés.

Du 15 au 18 mars, Théâtre Jean-Vilar à Montpellier. Tél. 04 67 40 41 39. www.theatrejeanvilar.montpellier.fr

■ Au Théâtre de l’Etang à Saint-Estève

Difficile de lancer une saison en septembre avec des élections municipales au milieu. Le théâtre de l’Etang a été confronté à ce problème. La deuxième partie de sa programmation est particulièrement musclée, voici ce que vous attend : Désiré, une pièce brillante de Guitry avec Robin Renucci, le 26 février; Le Boxeur, de Patrice Saucier met en scène trois protagonistes qui mêlent parole, musique et danse, le 5 mars; Le chorégraphe Preljocaj propose une soirée composée de Annonciation, Centaures et Empty Moves, trois pièces maîtresses de son répertoire, le 17 mars; A deux pas de làhaut, est une création en région, de la compagnie de cirque O Ultimo Momento, le 25 mars; Le roi se meurt, de Ionesco, avec Michel Bouquet qui a emporté le Molière du meilleur comédien pour son rôle, le 1er avril ; Empreintes Massaï est une invitation à rencontrer cette riche culture africaine, le 9 avril. Sans parler des coups des cœur et de la programmation parallèle où l’on remarque, Nellie Olesson par Alison Arngrim, les confessions de la garce dans La petite maison dans la prairie, le 4 mars.

Tél. 04 68 38 34 92. www.theatredeletang.com

■ A l’Archipel à Perpignan

Voici un florilège de propositions pour un public jeune ou moins jeune. Parmi ceux-ci des spectacles qui ont tourné dans la région et que l’Art-vues a beaucoup aimé, ils sont signalés par ***. Etre le loup, pour le jeune public à partir de 6 ans, 15 février. D’après Bettina Wegenast, par la Cie Les Trigonelles. Le ciel, un pré, des moutons. Tout est serein dans cet espace idyllique, tout est à sa place jusqu’à ce que la nouvelle tombe : le loup est mort ! Qui va le remplacer ? La comédie des Erreurs, de Shakespeare, 17 et 18 février, mise en scène Dan Jemmett. Une variation sur le thème de la tempête t de la gémellité, chère au grand Will. Umbra, magie, à voir dès 10 ans, 25 et 26 février. De et avec Sergi Buka qui explique: « Tout petit déjà, la fée du mystère s’était penchée sur mon berceau et m’avait caressé de sa baguette magique, voila mon destin celé... ». On ne sait comment, de Pirandello, 15 et 16 mars. Mise en scène Marie-José Malis. ! La pièce de Pirandello est une pièce, comme toujours, sur la vérité et sur l’humain comme improbable, fragile, violent rapport au vrai. Mon Géant***, 22 mars, à voir dès 7 ans, par la Cie Les Nuits claires. Jeanne, 30 ans, raconte les mois passés à l’hôpital, suite à un accident, lorsqu’elle avait sept ans : les bruits ouatés, son extravagante infirmière… Sublime. Quasar de Felicidade, Chorégraphie Henrique Rodovalho, 24 mars. Une réflexion sur l’histoire de la compagnie brésilienne. Le Petit Chaperon rouge de Joël Pommerat, d’après le conte populaire 29 et 30 mars, à voir dès 6 ans. L’artiste tisse une histoire contemporaine entre trois générations de femmes. Voyageurs immobiles***, 1er et 2 avril, mise en scène Philippe Genty et Mary Underwood. Un somptueux spectacle bourré d’images, de fantasmes et d’une esthétique à couper le souffle. La liberté pourquoi faire?

D’après Georges Bernanos, 8 avril. Mise en scène et jeu Jacques Allaire avec Jean-Pierre Baro. Ce sera un chant, une ode à l’homme, un appel au dépassement, dans une forme résolument débridée! Alors, on y va ?

L’Archipel, du 15 février au 8 avril, théâtre municipal à Perpignan. Tél. 04 68 66 33 54. www.theatrelarchipel.org

■ La Bodega du Rire à Mauguio

Dans une ambiance conviviale et chaleureuse, la riche programmation a pour seule ambition d’offrir une bonne soirée de détente. La Bodega du Rire, ce n’est pas seulement un spectacle, c’est aussi une ambiance où les artistes sont disponibles après chaque représentation, entre deux assiettes de tapas. Un lieu magique, où le rire est Roi! Au programme :

• Mon colocataire est une garce, avec Sandra Jouet et Stéphane Hervé. Jusqu’au 25 février (les jeudis et vendredis) à 21h et le lundi 14 février à 20h. Nadège est jolie et manipulatrice. Hubert est naïf, timide et a la libido d’une laitue. Elle vient réveiller le quotidien de ce vieux garçon avec une pincée de sexe, un zeste de séduction et une bonne dose d’humour

• Arrête de pleurer Pénélope, avec Fani Carenco, Gaëlle Veillon et Sandra Jouet jusqu’au 27 février, le samedi à 21h et le dimanche à 16h30. C’est l’histoire d’une soirée où se retrouvent trois copines, liées par une amitié qui vieillit mal, afin de fêter l’enterrement de la vie de jeune fille d’une quatrième amie qui est en retard.

• Le coach de l’amour, par Vincent Azé et Izabelle Laporte. Du 3 mars au 15 avril (les jeudis et vendredis) à 21h. Quand une vieille fille riche, belle et acariâtre décide de se brancher sur internet pour enfin décrocher l’amour... Il va lui arriver des bricoles!

Et c’est une coach pas comme les autres qui lui en fera voir de toutes les couleurs.

Zac Fréjorgues ouest - 41, rue François Coli à Mauguio. Tél. 04 67 22 11 75. www.bodega-du-rire.fr

■ Trois créations au CDN à Montpellier

Pas de temps mort dans la saison de Jean-Marie Besset qui égrène les créations à un rythme soutenu… et ce n’est pas fini. A travers Harper Regan, Simon Stephens trace le portrait d’une Angleterre qui souffre. Un monde de grisaille proche de celui de Tchékhov. Harper Regan part, malgré le désaveu de son patron, au chevet de son père mourant. Elle va, pendant deux jours, faire des choses qu’elle n’a jamais faites avant. Les rêves de Margaret, de Philippe Minyana, mise en scène de et avec Florence Giorgetti, qui livre ses intentions : « la fenêtre où Margaret est assise avec ses outils de travail, est ce seuil entre intérieur et extérieur, vers lequel surgissent et convergent toutes sortes de figures, familières, inattendues, légendaires… La musique et les chansons donneront leur note ludique et lumineuse, et accentueront ces transports vers l’extra-ordinaire.»Nicomède et Surena, deux pièces de Corneille jouées par la même compagnie, dans un dispositif unique et mises en scène par Brigitte JacquesWajeman. Dans Nicomède, l’auteur décrit une situation coloniale, dans Suréna, elle est post-coloniale. Dans la première, ironie et rire sont ses atouts, dans la seconde, il mise sur le désespoir et les larmes. Deux facettes d’un génie, deux raisons de monter les pièces en perspective.

Harper Regan, du 22 au 26 février; Les rêves de Margaret, 16 au 19 mars; Nicomède et Surena, 5 au 9 avril. Théâtre des 13 vents. Tél. 04 67 99 25 25. www.theatre-13vents.com

■ Théâtre Pierre Tabard à Montpellier

De l’autre côté du Verdanson, le Théâtre Pierre Tabard semble renaître. Les spectacles s’y succèdent, et non des moindres. Ne passez pas à côté de La dernière bande de Beckett, avec Jacques Boudet, jusqu’au 13 février. Un vieil homme réécoute le compte rendu de sa vie sur un magnétophone. Un texte fabuleux. Le Joueur d’Echecs, de Zweig, avec André Salzet, du 16 au 20 février. Qui est cet inconnu capable d’en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu’antipathique ? Effroyables Jardins, de Michel Quint, 19 février, Dans le cadre du travail sur la Mémoire et la Résistance… Simone de Beauvoir: écrire pour exister, avec Laure Mandraud et Yannick Nedelec, du 2 au 6 mars. A partir de la correspondance qu’elle a entretenue avec l’Américain Nelson Algren. Veuillez essuyer vos plaies avant d’entrer ! De et avec Jordi Cardoner et Dominique Ratonnat. Mise en scène de Christian Fabrice, du 9 mars au 27 mars. D’excellents gags dans spectacle antimorosité.

Théâtre Pierre Tabard - 17, rue Ferdinand Fabre à Montpellier. www.theatrepierretabard.com

l’art-vues • page vingt-sept • février - mars ...
« Intendance saison 1» au Théâtre J. Vilar à Montpellier
© K a r i n E m o r e © G u i r e c C o a d c © E l s a b e t h C a r e c c h i o
« Harper Regan » de Simon Stephens « Le roi se meurt » avec Michel Bouquet « La dernière bande » avec J. Boudet « Mon colocataire est une garce »

Loisirs et spectacles avec les enfants

■ Huit spectacles au Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone

La Scène conventionnée pour les jeunes publics gâte les enfants en cette période hivernale. Pas moins de huit propositions bien ciblées, qui devraient régaler également les adultes. Les spectacles ont lieu à Villeneuve, sauf Hansel et Gretel à Saint-Jeande-Védas et La reine des couleurs à Lattes.

• Fragile, par le Compagnie belge Gare centrale, se compose de trois histoires qui racontent l’inébranlable envie de vivre, la beauté de l’incertitude, la force de l’imaginaire, par des acteurs, des marionnettes et des objets. Un spectacle délicat à voir dès 8 ans

• Hansel et Gretel, d’après le conte de Grimm, par la compagnie italienne, Acedemia Perduta. Les enfants suivent un parcours initiatique semé d’embuches, ils vont tenter de dépasser leur peur. Dès 6 ans.

• Nuit d’orage, par la compagnie canadienne Carrousel, d’après le livre de Michèle Lemieux. Mille questions surgissent dans la tête d’une petite fille accompagnée de son chien par une nuit d’orage. Dès 5 ans.

• Wouaf! Art, par Sagliocco Ensemble de Norvège. Parfois, les chiens ressemblent à des hommes, parfois les hommes ressemblent à des chiens. Une vision décalée de l’éducation artistique.

• Chez Ikkyû, par la compagnie française Ariadone. Inspirée à la chorégraphe Carlotta Ikeda par le personnage d’Ikkyû, fils caché de l’empereur Senguuikumaru qui devient maître en calligraphie, en art du jardin et art de la cérémonie du thé, à voir dès 6 ans.

• Mongol, par le théâtre du Rivage, France, texte de Karine Serres. Comment Ludovic, la risée des ses petits camarades, devient un brillant Mongol de Mongolie, connaissant l’histoire de Gengis Kahn par cœur

• La reine des couleurs, d’après l’album de Jutta Bauer, par la compagnie allemande ETE. Sur un écran blanc nait en trois coups de crayons, une petite reine, seule habitante d’un royaume en devenir.

• La magie des images, par la compagnie Piccolo Principi. Un étrange professeur apprend aux enfants l’histoire de l’art, ironique et malicieux, à voir dès 9 ans.

• Fragile, 18 mars • Hansel et Gretel, 20 mars, au Chai du Terral à Saint-Jean de Védas • Nuit d’orage, 20 mars • Wouaf ! Art, 1er avril • Che Ikkyû, 3 avril • Mongol, 6 avril • La reine des couleurs, 8 avril, Théâtre Jacques Cœur à Lattes • Magie des images, 8 avril.

Tél. 04 67 69 58 00. www.theatredevilleneuvelesmaguelone.com

■ La vie j’ai rien compris au Domaine d’O à Montpellier

Avant de livrer le Domaine aux festivals, Christopher Crimes referme sa saison hivernale sur un spectacle à voir en famille. La vie j’ai rien compris… est une balade musicale dans le parc à la suite du Collectif Azyadé Bascunana, Aimé Brees, Sophie Lequenne, des poètes musiciens qui se sont appropriés les mots de Jacques Rebotier. Visiteurs, spectateurs et enfants sont invités à « jouer », à suivre une noce ou un cortège funéraire, à être témoin d’un drame, à s’emporter, à s’aimer… comme dans la vie, en sorte. Les 26 et 27 mars au Domaine d’O à Montpellier. Tél. 0800200165. www.domaine-do-34.eu

■ Masques et nez au Théâtre des 13 Vents à Montpellier

Sur scène, ils sont six personnes, comme vous et moi, mais qui portent des masques, car nous assistons à un cour de théâtre amateur. On découvre la frontière entre spectateurs et comédiens, elle n’est pas aussi évidente. C’est ce que l’on appelle du théâtre dans le théâtre. Shakespeare et Pirandello, par exemple, ont exploré ce type de situation. On a l’impression d’être devant une improvisation à la manière de la commedia dell’arte et pourtant, tout est tenu. On est à l’essence même du théâtre. Ce spectacle est à voir par tous. Les 15 au 18 février au Théâtre des 13 Vents, Domaine de Grammont à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 00. www.theatre-13vents.com

■ Quatre spectacles au Théâtre la Vista à Montpellier

Lise Sinou programme quatre spectacles pour cette période qui englobe les vacances de février. La cible, le très jeune public dès 2 ans. Il y en a pour tous les goûts. Le bal des chiffons, par la compagnie L’Awantura, est du théâtre d’objets, à partir de 4 ans. Dans une maison vide et silencieuse, d’antiques costumes démodés et de vieilles savates abandonnées se mettent à danser et à chanter. C’est pas la mer à boire, par le collectif Lila, clown, à partir de 3 ans. Un mystérieux personnage hirsute et solitaire a élu domicile sur une plage déserte. Soudain, apparait une pique-niqueuse… Fée et Fée, par la compagnie La Coletilla, comédie musicale, mise en scène par Isabelle François, à partir de 4 ans. Deux sœurs barjotes n’ont pour moyen de transport que la musique. Tsowa, spectacle chorégraphique et musical par la compagnie Spriral’o Vent, de 2 à 5 ans. Après une averse, un être vivant se met à éclore, il s’étire, baille, se découvre, se transforme. Un voyage poétique et ludique.

Le bal des chiffons, 23, 26 au 28 février, 1er au 6 mars; C’est pas la mer à boire, 7 au 13 mars; Fée et Fée, 16, 19, 20, 23, 26 et 27 mars ; Tsowa, 6, 9 10, 13 et 17 mars.

La Vista - 42, rue Adam Craponne à Montpellier. Tél. 04 67 58 90 90. www.theatrelavista.free.fr

■ Le Puits-conte cruel au Théâtre de Béziers

Sylvie Borten et Violetta Wowczak on écrit leur texte d’après des auteurs cultes de l’antiquité : Euripide, Homère, Sénèque et Virgile. Il s’agit, dans Le puits-conte cruel, de faire revivre aujourd’hui, les héros de la guerre de Troie. Du fond d’un puits oublié montent les voix de Tisiphone et Alecto, déesses des profondeurs. Sur le ton de la comédie, pour chasser la peur, les artistes évoquent les guerres qui, aujourd’hui encore, laissent les femmes dans un désarroi profond.

Le 5 avril, au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82. www.ville-beziers.fr

■ Kaluoka’hina au Planétarium Galilée à Montpellier Encore mieux que Nemo, le nouveau dessin animé projeté sur le dôme du Planétarium ravira les petits. Kaluoka’hina est l’histoire d’un récif isolé dont les hommes ignorent l’existence car il est protégé par un sortilège. Les poissons y viennent en toute quiétude; à l’abri du grand prédateur, jusqu’au jour où un volcan explose. Jake et Shorty, deux adorables poissons vifs et colorés, parviendront-ils à sauver leur récif ? Avec ce film, les jeunes enfants, à partir de 5 ans, sont sensibilisés à la biodiversité et à la sauvegarde de la planète. Dès 7 ans, ils pourront apprécier Galakto,s qui les entraîne dans les paysages célestes de notre Galaxie, aux côtés d’Eugène Milkman, vieux robot encore vaillant, qui livre du lait depuis 800 ans. Chacun des films dure une trentaine de minutes, la séance est prolongée par une initiation à l’astrologie: planètes, étoiles, soleil envahissent le ciel du dôme.

Planétarium Galilée - Odysseum à Montpellier. Tél. 04 67 13 26 26. www.montpellier-agglo.com

■ Pierre et le Loup, le dessin animé en DVD

Le fameux conte musical de Prokofiev vient d’être adapté en dessin animé par Suzie Templeton. Ce film muet reprend assez fidèlement l’histoire bien connue de Pierre et le loup. Il est destiné aux écoles de fin de maternelle, au cycle 3, mais rien n’interdit aux parents de se le procurer pour partager avec les enfants cet univers qui les a fait rêver. Un livret accompagne le DVD, il donne des pistes pour mieux comprendre les situations, se familiariser avec la musique, vocation première du conte, et des idées de jeux. De quoi s’occuper pendant les vacances de février. Une réussite.CNDP-CRDP, dans les librairies. 14 €.

l’art-vues • page vingt-huit • février - mars
JEUNE PUBLIC
...
par MCH « Wouaf! Art»

C AFÉ THÉÂTRE - RESTAURANT LE VINTAGE

A mbiance café-théâtre : spectacles et tapas

MON COLOCATAIRE EST UNE GARCE

les jeudis et vendredis à 21h

ARRÊTE DE PLEURER PÉNÉLOPE

le samedi à 21h et le dimanche à 16h30

Prolongations jusqu’au 27 mars

LE COACH DE L'AMOUR les jeudis et vendredis à 21h

du 13 janvier au 25 février 14 février-St Valentin à 20h du 3 mars au 15 avril les 12, 13 et 14 mai

LES LASCARS GAYS dans"BANG BANG" à 21h

Vu dans l'émission de Ruquier sur France 2 : On ne demande qu'à en rire

Café théâtre

Restaurant LE VINTAGE

Zac F r éjor gues oues t 41, rue F r ançois Coli 34130 Mauguio

Réservations au 04 67 22 11 75 ou www.bodega-du-rire.fr

V Veennddrreeddi i 4 f féévvrriieer r

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« Grossesses Nerveuses »

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les Week-Ends du Printemps

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« Show Dance »

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« Ballet National de Mexico »

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D Daannsse e t trraaddiittiioonnnneelllle e

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« Comme il vous plaira

(As you like it) »

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l’art-vues • page trente • février - mars ... Perthus de Jean-Marie BessetThéâtre des 13 Vents à Montpellierdu 8 au 12 févrierTél. 04 67 99 25 00 The Cardinals par la Cie Stan’s CafeThéâtre du Domaine d’O à Montpellierdu 8 au 12 févrierTél. 04 67 67 31 00 On ne sait comment de Luigi PirandelloThéâtre la Vignette à Montpellierles 9, 10 et 11 févrierTél. 04 67 14 55 98 Les précieuses ridicules de Molière Théâtre du Chêne Noir à Avignonjeu. 10 février à 19hTél. 04 90 86 58 11 Traces... par Le petit Théâtre du painThéâtre Jean Vilar à Montpellierles 10 et 11 févrierTél. 04 67 40 41 39 Living ! par la Cie Décalée Théâtre Le Périscope à Nîmesven. 11 février à 20h30Tél. 04 66 76 10 56 Vy de Michèle Nguyen Théâtre de la Mauvaise Tête à Marvejols (48) ven. 11 février à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 Ma femme… Mon Languedoc et moi ! de PeponneLa Maison de l’Eau à Allègre les Fumades (30)ven. 11 février à 21hTél. 04 66 24 96 02 Désiré de Sacha GuitryThéâtre Municipal de Tarascon (13)ven. 11 février à 20h30Tél. 04 90 91 51 02 Mon brillantissime divorce de Michèle LaroqueThéâtre Municipal de Vergèze (30)ven. 11 février à 20h30Tél. 04 67 86 06 44 Parce qu’on ne va pas lâcher par la Cie Onstap La Tuilerie à Bédarieux (34) ven. 11 février à 19h30 Tél. 04 67 95 48 27 Le Barbier de Séville ou la Précaution Inutile de BeaumarchaisATP d’Uzès (30)ven. 11 février à 20h30Tél. 04 66 03 14 65 Ma mère l’Algérie de Rachid AkbalThéâtre de Clermont l’Héraultmar. 15 février à 20h45Tél. 04 67 96 31 63 Jules & Marcel de Michel Galabru et Philippe Caubère Palais des Congrès de Perpignanmar. 15 février à 20h30Tél. 04 68 68 26 26 Aujourd’hui Martine d’Emmanuel DarleyThéâtre Municipal de Mende (48)mar. 15 février à 21hTél. 04 66 65 18 06 Les chaises d’Eugène IonescoThéâtre SortieOuest à Béziersles 15 et 16 févrierTél. 04 67 28 37 32 Les Femmes savantes de MolièreThéâtre de Nîmesles 15, 16 et 17 févrierTél. 04 66 36 65 10 Baba la France de Rachid Akbal Théâtre de Clermont l’Hérault jeu. 17 février à 20h45Tél. 04 67 96 31 63 Boire, fumer et conduire vite de Philippe LellouchePalais des Congrès de Perpignanjeu. 17 février à 20h30Tél. 04 68 68 26 26 La comédie des erreurs de William ShakespeareThéâtre Municipal de Perpignanles 17 et 18 févrierTél. 04 68 66 33 54 Romea et Joliette de Serge VallettiThéâtre Jacques Cœur à Lattes les 18 et 19 févrierTél. 04 99 52 95 00 Petit Pierre par la Cie Et CompagnieThéâtre de Villeneuve-lès-Magueloneven. 18 février à 20h30Tél. 04 67 69 58 00 Bernard Mabille Salle Bleue à Palavas-les-Flots ven. 18 février à 20h30 Tél. 04 67 07 73 34 Attention, c'est show de MagdanePalais des Congrès de Perpignanven. 18 février à 20h30Tél. 04 68 68 26 26 Comment va la Terre ? Elle tourne... par la compagnie Kiroul Théâtre Christian Liger à Nîmessam. 19 février à 20hTél. 04 66 76 74 49 Quatre-Vingt Treize de Victor HugoThéâtre Municipal de Vergèze (30)sam. 19 février à 21hTél. 04 67 86 06 44 Alger terminal 2 de Julien BouffierThéâtre de Clermont l’Héraultsam. 19 février à 20h45Tél. 04 67 96 31 63 Notre terreur par la Cie d’Ores et DéjàThéâtre la Vignette à Montpellierles 21 et 22 févrierTél. 04 67 14 55 98 Pierrette Pan, Ministre de l’Enfance par la Cie Alegria KryptoniteScène Nationale de Narbonnemar. 22 février à 18h30Tél. 04 68 90 90 04 Des anges mineurs par la Cie Haut et Court Scène Nationale de Sète les 22 et 23 février Tél. 04 67 74 66 97 Service de nettoyage de V. Diana, Cl. Hamm et L. Fontana Le Périscope à Nîmesles 22, 23 et 24 févrierTél. 04 66 76 10 56 Variations Galilée par Le Centre Dramatique de la Courneuve Théâtre du Domaine d’O à Montpellierdu 22 au 25 févrierTél. 04 67 67 31 00 Harper Regan de Simon Stephens Théâtres des 13 Vents à Montpellier du 22 au 26 févrierTél. 04 67 99 25 00 Il était une fois Michel Leiris de Jacques BioulèsThéâtre du Hangar à Montpellierdu 22 au 27 févrierTél. 04 67 41 32 71 Peu d’arbre par la Cie hop ! hop ! hop !Théâtre de Nîmesmer. 23 février à 18h30Tél. 04 66 36 65 10 Nouvelles Brèves de Comptoir de J.-M. Gourio et J.-M. RibesScène Nationale de Narbonneles 23 et 24 févrierTél. 04 68 90 90 04
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AGENDA THÉÂTRE
« Perthus » de Jean-Marie Besset « Traces...» par Le petit Théâtre du pain « Ma femme… Mon Languedoc et moi ! » de Peponne « Service de nettoyage » de V. Diana, Cl. Hamm et L. Fontana « Le Barbier de Séville » de Beaumarchais « Boire, fumer et conduire vite » de Philippe Lellouche
l’art-vues • page trente et un • février - mars ... La Vie de Galilée de Bertolt BrechtThéâtre du Domaine d’O à Montpellierles 23 et 25 févrierTél. 04 67 67 31 00 Notre terreur création d’ores et déjàThéâtre SortieOuest à Béziersles 24 et 25 févrierTél. 04 67 28 37 32 Jungles de Patrice ThibaudThéâtre de Nîmesles 24 et 25 févrierTél. 04 66 36 65 10 Les langues Paternelles d’après le roman de David Serge Théâtre Municipal de Vergèze (30) ven. 25 février à 20h30 Tél. 04 67 86 06 44 Mirèio-Land par la compagnie Beau Parleur Théâtre Christian Liger à Nîmesven. 25 février à 20hTél. 04 66 76 74 49 Le Paquet de Philippe ClaudelPalais des Congrès du Cap d’Agdeven. 25 février à 21hTél. 04 67 94 69 50 Le voyage de Victor de Nicolas BedosThéâtre Jean Alary à Carcassonne ven. 25 février à 20h30Tél. 04 68 71 44 04 Désiré de Sacha GuitryThéâtre de l’Etang à Saint-Estève (66)sam. 26 février à 20h30Tél. 04 68 38 34 95 4 Jours à Paris de Raymond Vincy Le Casino à Beaucaire dim. 27 février à 15h00 Tél. 04 66 59 26 57 Portraits cévenols par Jean-Claude DrouotThéâtre Jean Alary à Carcassonne jeu. 3 mars à 20h30Tél. 04 68 71 44 04 Les pirates de la méduse par la Cie du CapitaineThéâtre Gérard Philipe à Montpellierdu 3 au 19 marsTél. 04 67 58 71 96 Ma peau sur la table de Louis-Ferdinand CélineThéâtre du Hangar à Montpellierdu 7 au 18 marsTél. 04 67 41 32 71 Le souper de Jean-Claude BrisvilleThéâtre du Chêne Noir à Avignonles 10, 11 et 12 marsTél. 04 90 86 58 11 Nous sommes de celles par la Cie Baba YagaThéâtre Municipal de Vergèze (30)ven. 11 mars à 20h30Tél. 04 67 86 06 44 Victor Hugo mon Amour d’Anthéa SognoThéâtre Municipal de Tarascon (13)ven. 11 mars à 20h30Tél. 04 90 91 51 02 Sellig Production Anim'Passion La Cigalière à Sérignan (34) ven. 11 mars à 21h Tél. 04 67 32 63 27 Aristofanade, les femmes au pouvoir de Claude AlranqThéâtre Jean Alary à Carcassonne sam. 12 mars à 20h30Tél. 04 68 71 44 04 Thé à la menthe ou t'es citron ? de Patrick HaudecœurPalais des Congrès de Perpignanmar. 15 mars à 20h30Tél. 04 68 68 26 26 On ne sait comment de Luigi PirandelloThéâtre Municipal de Perpignanles 15 et 16 marsTél. 04 68 66 33 54 L’épouvante, l’émerveillement d’après Beatrix BeckThéâtre la Vignette à Montpellierles 15 et 16 marsTél. 04 67 14 55 98 Le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux Scène Nationale de Narbonne les 15, 16 et 17 mars Tél. 04 68 90 90 04 Le Père Tralalère de Sylvain CreuzevaultScène Nationale d’Alèsdu 15 au 18 marsTél. 04 66 52 52 64 Les rêves de Margaret de Philippe Minyana Théâtres des 13 Vents à Montpellier du 16 au19 mars Tél. 04 67 99 25 00 L’intro de Ziggy Stardust de Renaud CojoThéâtre Municipal de Perpignanjeu. 17 marsTél. 04 68 66 33 54 Chemise propre et souliers vernis par la Cie La MoulineSalle Polyvalente de Gigean (34)les 17 et 18 marsTél. 04 67 18 68 67 Marilyn Monroe Entretiens de Michel SchneiderThéâtre la Vignette à Montpellierles 17 et 18 marsTél. 04 67 14 55 98 Comment j’ai appris… par la La Cie Vertical DétourThéâtre du Domaine d’O à Montpellierdu 17 au 19 marsTél. 04 67 67 31 00 La Liberté pour quoi faire ? d’après Jacques Bernanos Théâtre SortieOuest à Béziers les 17, 18 et 19 mars Tél. 04 67 28 37 32 Pare-brise par la Cie La ColetillaThéâtre la Vista à Montpellierdu 17 au 27 marsTel. 04 67 58 90 90 L’atelier d’écriture de David Lodge Théâtre Jacques Cœur à Lattes les 18 et 19 mars Tél. 04 99 52 95 00 Fragile par la Cie Gare CentraleThéâtre de Villeneuve lès Magueloneven.18 mars à 20h30Tél. 04 67 69 58 00 Little Némo par la Cie Tango Théâtre et l’AntidoteScène Nationale de Narbonnesam. 19 mars à 17hTél. 04 68 90 90 04 La Manades des gens heureux Théâtre Christian Liger à Nîmessam. 19 marsTél. 04 66 76 74 49 Radio clandestine par la Cie In Situ Scène Nationale d’Alès du 19 mars au 7 avril Tél. 04 66 52 52 64 Tout est normal, mon coeur scintille de Jacques Gamblin Scène Nationale de Narbonne mar. 22 mars à 20h45 Tél. 04 68 90 90 04 Jules & Marcel avec Michel Galabru et Philippe CaubèreSalle Bleue à Palavas-les-Flotsjeu. 24 mars à 20h30Tél. 04 67 07 73 34 © A n n e G a y a n
« Jungles » de Patrice Thibaud « Le Paquet » de Philippe Claudel « Le voyage de Victor» de Nicolas Bedos « Le Jeu de l’Amour et du Hasard » de Marivaux « L’intro de Ziggy Stardust » de Renaud Cojo « Little Némo » par la Cie Tango Théâtre et l’Antidote
AGENDA THÉÂTRE

AGENDA THÉÂTRE

l’art-vues • page trente-deux• février - mars ... J’existe de Pierre NotteThéâtres des Treize Vents à Montpellierdu 24 au 26 marsTél. 04 67 99 25 00 J’ai l’impression que je vous plais… de Chantal LadesouSalle Bleue à Palavas-les-Flotsven. 25 mars à 20h30Tél. 04 67 07 73 34 Domino par la Cie Le Voyageur DeboutThéâtre Municipal de Vergèze (30)ven. 25 mars à 20h30Tél. 04 67 86 06 44 Jules & Marcel avec Philippe Caubère et Michel Galabru Le Casino à Beaucaire ven. 25 mars à 20h30Tél. 04 66 59 26 57 La liberté, pour quoi faire ? de Jacques Allaire Théâtre Jacques Cœur à Lattes ven. 25 mars à 21hTél. 04 99 52 95 00 Maison de poupée d’après Henrik Ibsen Théâtre SortieOuest à Béziersles 25 et 26 marsTél. 04 67 28 37 32 La Vie j’ai rien compris… par le Collectif Azyadé BascunanaThéâtre du Domaine d’O à Montpellierles 26 et 27 marsTél. 04 67 67 31 00 L’aquarium de Louis CalaferteThéâtre Jean Alary à Carcassonne mar. 29 mars à 20h30Tél. 04 68 71 44 04 La Comédie des erreurs de William ShakespeareScène Nationale de Sèteles 29 et 30 marsTél. 04 67 74 66 97 Le Récit de la servante Zerline de Hermann Broch Théâtre de Nîmes les 29 et 30 mars Tél. 04 66 36 65 10 Nuit d'orage par le Théâtre du CarrouselScène Nationale de Narbonnemer. 30 mars à 15h30Tél. 04 68 90 90 04 La liberté pourquoi faire ? d’après Georges Bernanos Le Périscope à Nîmes les 31 mars et 1er avril Tél. 04 66 76 10 56 Wouaf ! Art par l’ensemble Saggliocco Théâtre de Villeneuve-lès-Magueloneven.1er avril à 20h30Tél. 04 67 69 58 00 Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée d’Alfred de MussetThéâtre Municipal de Tarascon (13)ven.1er avril à 20h30Tél. 04 90 91 51 02 Voyageurs Immobiles de Philippe GentyThéâtre Municipal de Perpignanles 1er et 2 avrilTél. 04 68 66 33 54 Discours toxiques de Philippe Goudard et Jean-Pierre PelaezLa Cigalière à Sérignan (34)les 1er et 2 avrilTél. 04 67 32 63 27 Tartarin d’après Alphonse Daudet Théâtre de la Calade à Arles les 1er 2 et 3 avril Tél. 04 90 93 05 23 L’Ombre dans la Coulisse par la Cie des Deux RivesLe Casino à Beaucairedim. 3 avril à 15hTél. 04 66 59 26 57 Vers toi, Terre promise… de J.-C. Grumberg et C. TordjmanScène Nationale de Narbonnemar. 5 avril à 20h45Tél. 04 68 90 90 04 Nicomède et Suréna de Corneille Théâtres des Treize Vents à Montpellierdu 5 au 9 avrilTél. 04 67 99 25 00 La Tragédie du roi Richard II de William ShakespeareThéâtre de Nîmesles 7 et 8 avrilTél. 04 66 36 65 10 Les Contes de Grimm des frères GrimmScène Nationale de Sèteles 7, 8 et 9 avrilTél. 04 67 74 66 97 Rouge décanté d’après Jeroen BrouwersThéâtre SortieOuest à Béziersven. 8 avril à 21hTél. 04 67 28 37 32 La liberté, pour quoi faire ? d'après Georges Bernanos Théâtre Municipal de Perpignan ven. 8 avril à 20h30 Tél. 04 68 66 33 54 Gainsbourg, Moi non plus de Gevrey ChambertinThéâtre Municipal de Vergèze (30)ven. 8 avril à 20h30Tél. 04 67 86 006 44 Boby Boy par la Cie VilcanotaLa Tuilerie à Bédarieux (34)ven. 8 avril à 19h30Tél. 04 67 95 48 27 La magie des images par la Cie Piccoli Principi Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone ven. 8 avril à 20h30 Tél. 04 67 69 58 00 Une chenille dans le cœur par la Cie Vies à viesScène Nationale de Narbonneven. 8 avril à 18h30Tél. 04 68 90 90 04 Bibi ou les mémoires d’un singe savant d’Henri-Frédéric BlancThéâtre du Chêne Noir à Avignonles 8, 9 et 10 avrilTél. 04 90 86 58 11 Homme Femme Mode d’emploi de Patrice LemercierLe Casino à Beaucairesam. 9 avril à 20h30Tél. 04 66 59 26 57 L'Entretien de Descartes avec M. Pascal le Jeune de J.-C. Brisville Théâtre Jacques Cœur à Lattes sam. 9 avril à 21h Tél. 04 99 52 95 00 Le voyage égaré par la Cie Les nuits clairesThéâtre de Villeneuve-lès-Maguelonesam. 9 avril à 20h30Tél. 04 67 69 58 00 Charleston Palace par la Cie Entr'en ScèneThéâtre Municipal de Vergèze (30)dim. 10 avril à 15hTél. 04 67 86 06 44 Agenda Théâtre (suite)
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Jules & Marcel » avec Michel Galabru et Philippe Caubère « Voyageurs Immobiles » de Philippe Genty « Gainsbourg, Moi non plus » de Gevrey Chambertin « Une chenille dans le cœur » par la Cie Vies à vies « La Comédie des erreurs » de William Shakespeare « Boby Boy » par la Cie Vilcanota

Montpellier danse, très dense

Une succession de spectacles «incontournables», selon la détestable expression, cet hiver dans la programmation de Montpellier Danse. Et singulièrement au mois de mars. Avec en point d’orgue, Angelin Preljocaj. Petite mise en bouche.

■ Gardenia et Malson au Domaine de Grammont à Montpellier

Gardenia : Inspirée à Alain Platel et Frank Van Laecke par le film inquisiteur Yo soy asi, dans lequel la fermeture d’un cabaret pour travestis à Barcelone constitue le point de départ d’une plongée au cœur des vies privées d’un mémorable groupe de vieux artistes, Gardenia est à tous points de vue, unique. En contraste et en harmonie avec un «jeune gars » et une « vraie femme », sept personnages plus âgés qui arpentent apparemment sans peine, la zone trouble entre la masculinité et la féminité. Cela donne une pièce émouvante, cruelle et drôle parfois.

Malson : Fait-il sens, aujourd’hui, de penser l’autonomie de la danse? Et bien oui, si l’on parle de cet acte qui se trame depuis l’intrigue d’un corps en alerte jusqu’à son analogie spatiale. Il semblerait qu’entre le corps et l’espace, se loge l’inquiétude génératrice et transformatrice du cauchemar. C’est ce que Malson entend valider. La chorégraphe Susana Pous, entre rupture et continuité, trouve ici le moyen de cultiver son «nouveau» territoire dans cette évocation de la vie cubaine. Gardenia, les 2 et 3 mars ; Malson, le 8 mars, Théâtre des 13 Vents, Domaine de Grammont à Montpellier. Tél. 0 800 600 740. www.montpellierdanse.com

■ Suivront mille ans de calme au Corum à Montpellier

C’est bien évidemment, salle Berlioz que sera représentée la chorégraphie d’Angelin Preljocaj, Suivront mille ans de calme qui clôt ce mois de danse, tellement dense. Depuis la création de sa compagnie en 1984, après son départ de chez Bagouet, l’artiste compte quarante-cinq pièces à son répertoire, du solo aux grandes formes. A 53 ans, il est devenu un des maîtres incontestés de la danse contemporaine. Les plus grandes scènes, les plus grandes compagnies, font appel à lui, ou reprennent ses œuvres. Suivront mille ans de calme, une chorégraphie pour

vingt-et-un danseurs, «s’inscrit dans une veine poétique et impressionniste, comme un travail consécutif à une lecture assidue mais non raisonnée de l’Apocalypse. Il faut donc s’abstenir de chercher là toutes images ou clichés illustrant directement ou de façon trop référentielle le fameux texte de Saint Jean», indique Angelin Preljocaj. Il poursuit: «la danse souligne implacablement l’entropie des molécules, programmée dans la mémoire de nos chairs qui annonce l’Apocalypse des corps. Elle stigmatise nos rituels, révèle l’incongruité de nos postures, qu’elles soient d’ordre social, religieuses ou païennes. Suivront mille ans de calme voudrait effleurer cette dérive aveugle des corps, ballottés

■ Je ni ariverai jamais de Didier Théron, en tournée Didier Théron annonce tout de suite la couleur, sa dernière chorégraphie, Je ni ariverai jamais s’adresse aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. Et la première de ce spectacle de la compagnie basée à Montpellier aura lieu à Millau, car la sous-préfecture aveyronnaise a aidé à la production. Quatre danseurs évoluent dans une scénographie de Dominique Doré, l’espace de la classe recréé. «C’est à l’enfance, à la vie même, que nous touchons, car l’école porte déjà tous les prémices de cette vie future. Faire corps avec son trouble, sa douleur, pour créer une issue, pour faire création. Avec la danse, nous pourrons nous approprier les lettres et les mots mais aussi l’espace et les objets, faire qu’ils deviennent nous. Avec la danse, d’une défaite, faisons une victoire», explique Didier Théron dans ses intentions. Allusion également au beau livre de Daniel Pennac, Chagrin d’Ecole, dans lequel l’auteur tentait de transformer son échec en plaisir Les 24 et 25 février, Maison du peuple à Millau - Du 15 au 17 mars au Cratère à Alès. Les 24 et 25 mars, Théâtre Jean-Vilar à Montpellier. Tél. 04 67 03 38 22. www.didiertheron.com.

par des idéaux et des croyances, un peu perdus entre les lignes de l’Apocalypse.» La musique, synthétique et hypnotique, est composée par Laurent Garnier, considéré comme un des meilleurs DJ actuels, désormais reconnu comme un créateur, un musicien associé aux noms de chorégraphes, plus qu’à des pistes de danse. Angelin Preljocaj a sollicité le peintre Subodh Gupta pour la scénographie. Ce peintre de formation, est devenu un sculpteur, un performeur reconnu. Une de ses œuvres les plus célèbres, Very Hungry God, réalisée à partir d’ustensiles de cuisine en inox, acquise par François Pinault, a été exposée à Venise devant le Palais Grassi. Une très grande pièce qui pourrait bien se

révéler l’événement de la saison danse. Les 26 et 27 mars, Opéra Berlioz - Le Corum à Montpellier. Tél. 0 800 600 740.

l’art-vues • page trente-quatre • février - mars ...
© L u k M o n s a e r t © J C C a r b o n e « Gardenia» Manifestement / Reach our Soul de Yann Lheureux Château du Terral à Saint-Jean de Védasjeu. 10 février à 20hTél. 04 67 66 44 79 Amor & Psyché par la Cie Sébastien Ramirez et Clash 66 Théâtre de Perpignanles 10 et 11 févrierTél. 04 68 66 33 54 Le Jardin des délices de Blanca Li Salle Zinga Zanga à Béziers mer. 16 février à 20h Tél. 04 67 36 82 82 Manifestement / Reach our Soul de Yann LheureuxScène Nationale de Narbonneles 17 et 18 févrierTél. 04 68 90 90 04 Feu à volonté par la Cie Les Gens du QuaiThéâtre de Nîmesles 17 et 18 févrierTél. 04 66 36 65 10 Deux Masques et la Plume de S. Perez et X. BoussironCentre Chorégraphique National de Montpelliermar. 22 février à 20hTél. 04 67 66 44 79 Rencontre avec Yan CiretCentre Chorégraphique National de Montpelliermer. 23 février à 20hTél. 04 67 66 44 79 Les grands ballets classiques par le Moscou City BalletZénith Sud de Montpelliersam. 26 février à 20h30Tél. 04 67 22 22 44 Gardenia avec A. Platel, F. Van Laecke et V. Van Durme Théâtre de Grammont à Montpellier les 2 et 3 mars Tél. 04 67 66 44 79 Malson de Susana PousThéâtre de Grammont à Montpelliermar. 8 mars à 20hTél. 04 67 66 44 79 Bonnes nouvelles de Matthieu HocquemillerStudio Cunningham / Agora à Montpellierles 16 et 17 mars Tél. 04 67 66 44 79 Two par la Cie KD Danse / Kirsten Debrock Théâtre de la Cigalière à Sérignan sam. 19 mars à 21h Tél. 04 67 32 63 27 1 heure avec… Rencontre avec Christian RizzoCentre Chorégraphique National de Montpellierlun. 21 mars à 20hTél. 04 67 66 44 79 Fiction in Between de S. Hölbling et F. RamalingomScène Nationale d’Alèsmar. 22 mars à 20h30Tél. 04 66 52 52 64 La maison par la Cie Nathalie PernetteScène Nationale de Sète mer. 23 mars à 19hTél. 04 67 74 66 97 Por Instantes de Felicidade par la Cie QuasarThéâtre de Perpignanjeu. 24 mars à 20h30Tél. 04 68 66 33 54 Fantômes et Vanités autoportrait de Christian Rizzo Centre Chorégraphique National de Montpellier ven. 25 mars à 18h Tél. 04 67 66 44 79 Solo d’I-Fang Lin et Christian Rizzo Centre Chorégraphique National de Montpellier ven. 25 mars à 20h Tél. 04 67 66 44 79 Agwa & Correria de Mourad Merzouki par la Cie KäfigScène Nationale de Narbonneven. 25 mars à 20h45Tél. 04 68 90 90 04 Who’s afraid of representation ? de R. Mroué et L. SanehStudio Cunningham / Agora à Montpellierles 26 et 27 marsTél. 04 67 66 44 79 Suivront mille ans de calme d’Angelin Preljocaj Opéra Berlioz / Le Corum à Montpellier les 29 et 30 marsTél. 04 67 66 44 79 Jazzing Flamenco Ballet de Antonio NajarroScène Nationale de Narbonneles 29 et 30 marsTél. 04 68 90 90 04 Les Inconsolés conception d’Alain BuffardThéâtre de Nîmesven. 1er avril à 20hTél. 04 66 36 65 10 Rencontre performative d’I-Fang Lin et Christian RizzoCentre Chorégraphique National de Montpelliersam. 2 avril à 20hTél. 04 67 66 44 79 Questcequetudeviens ? d’Aurélien BoryScène Nationale d’Alèsles 8 et 9 avril Tél. 04 66 52 52 64 DANSE
■ Danse, encore et toujours…

Le Printemps de Jean Varéla

Après le départ de Daniel Bedos, Le Printemps des Comédiens s’est trouvé orphelin. Pas pour longtemps car Jean Varéla, directeur de SortieOuest, a accepté de relever le défi. La 25ème édition, du 1er juin au 1er juillet, sera à son image, très ouverte.

Comment avez-vous été contacté et pourquoi avoir accepté ?

Lorsque j’ai été viré de Sérignan, André Vézinhet, président du Conseil Général de l’Hérault, m’a confié la direction du Domaine de Bayssan. Il m’a semblé normal de répondre favorablement à sa demande lorsqu’il m’a proposé de prendre la direction du Printemps des Comédiens, au départ de Daniel Bedos. J’ai pris cela comme une reconnaissance. Il me semble important de pérenniser la manifestation et de la réorienter vers le théâtre.

On le constate à la lecture de votre programmation mais on voit également davantage de musique, un paradoxe?

Non, il y avait une envie d’accueillir Une flûte enchantée de Peter Brook, un grand monsieur du théâtre. Pour la fête de la musique, je donne une carte blanche à Jérôme Pillement. Je vais créer un salon de musique à l’espace Micocouliers. Il y aura un concert par semaine.

Parmi les grands changements, on remarque que le déambulatoire est confié à quelqu’un d’ici. Dès le début, une réflexion sur le déambulatoire a été menée. Il apparaissait comme la colonne vertébrale. Je me suis souvenu du travail de Richard Mitou sur Les règles du Savoir vivre dans la société contemporaine de Lagarce, Le Printemps sera producteur délégué de cette recréation. Plusieurs comédiens d’ici seront de l’aventure, ce sera un moment de partage.

Autre ouverture, celle sur le jeune public

Je n’ai pas eu l’intention de faire une programmation jeune public mais je tenais absolument à recevoir Le Petit Chaperon rouge de Pommerat. Entre 18 h et 20 h, plusieurs petites formes, comme 1, 2, 3 Pommes, dans le parc, seront à voir en famille. C’est une façon d’amorcer un cheminement vers la formation du jeune spectateur Recueilli par MCH Printemps des comédiens, 1er juin au 1er juillet. Les cartes duo sont déjà en vente. Attention les seules 400 premières demandes seront honorées. www.printempsdescomediens.com

■ Rencontres chorégraphiques à Carcassonne

LaVille de Carcassonne souhaite honorer la Journée internationale des droits des femmes par une manifestation artistique ambitieuse et originale, qui aura lieu du 4 au 11 mars. Elle désire ainsi, contribuer à la défense des droits fondamentaux et donner un éclairage fort sur des personnalités féminines œuvrant dans le domaine de la création contemporaine. Laurence Wagner, directrice artistique de la compagnie Portes Sud et son partenaire Thierry Gourmelen, en qualité de directeur général du bureau de production La Galerie Chorégraphique, ont imaginé une semaine de spectacles, de projections et de rencontres, conjuguée exclusivement au féminin… de l’art chorégraphique dans tous ses états, intitulée Carcassonne n’est pas celle(s) que vous croyez.

Cette semaine s’articulera autour de trois artistes, danseuses et chorégraphes : Odile Azagury de Poitiers, Sol Pico de Barcelone et Laurence Wagner de Carcassonne.

Elles ont en commun leur origine méditerranéenne, la danse et l’impertinence. Parmi les temps forts: Ouverture le 4, avec un hommage à Pina Bausch. Variation sur Dilemme, de et avec Laurence Wagner, le 8 ; Matar Al Bicho, performance création 2010, en clôture le 11 mars, de et par Sol Pico accompagnée de la chanteuse et pianiste Mariona Sagarra.

La semaine sera ponctuée de différents rendez-vous complémentaires aux spectacles chorégraphiques : la projection d’un film par les Amis du Cinoch, une table ronde réunissant des personnalités féminines du monde des arts, une fête animée par une femme DJ. Cette année, c’est à Carcassonne que vous célèbrerez la femme, et les autres années aussi, car les organisateurs souhaitent transformer l’essai. Carcassonne n’est pas celle(s) que vous croyez, du 4 au 11 mars.

■ Hybrides 3 à Montpellier

Le programme complet d’Hybrides, manifestation dédiée aux écritures et expressions artistiques contemporaines et créée par la compagnie Adesso e sempre, n’était pas totalement figé au moment du bouclage de notre numéro. Parmi les propositions, nous avons sélectionné Who’s afraid of representation? « Il n’est secret pour personne que les communautés religieuses cherchent à renforcer leurs pouvoirs en interdisant toute tentative d’affirmation du statut d’individu. Intimidant, menaçant et accusant de traîtrise, de folie et d’athéisme, ceux qui osent emprunter cette voie » confient Rabih Mroué et Lina Saneh, chorégraphes libanais, parlant de Who’s afraid of representation? Dans cette création présentée en ouverture du festival Hybrides, les artistes confrontent les performances des artistes du Body Art des années 19601980 avec le crime confessionnel que vient de commettre un ancien milicien libanais. Who’s afraid of representation? Les 26 et 27 mars au studio Cunningham à l’Agora de Montpellier. Tél. 0 800 600740. www.montpellierdanse.com (Programme complet d’Hybrides, le 16 février sur le site : www.festivalhybrides.com).

l’art-vues • page trente-cinq • février - mars
FESTIVALS
Jean Varéla, directeur du Printemps des Comédiens

Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon

Février - mars : les soirées à ne pas manquer

Des chercheurs canadiens se sont interrogés sur l’origine des frissons de plaisir que l’on peut ressentir en écoutant de la musique. En fait, cette réaction physiologique d’un divertissement purement abstrait provient de la sécrétion de la dopamine, une molécule impliquée dans le système de récompense. Ce phénomène expliquerait donc l’importance de la musique dans toutes les sociétés. Le mois de février invite, par exemple, à découvrir dans le cadre du festival « les figures du Siècle»,

■ Rigoletto (melodramma in tre atti)

Mercredi 16 mars à 20h - Vendredi 18 mars à 20h - Dimanche 20 mars à 15h.

Opéra Berlioz – Le Corum

Musique de Giuseppe Verdi (1813-1901).

Livret de Francesco Maria Piave, d’après le Roi s’amuse de Victor Hugo. (Création le 11 mars 1851).

Rigoletto, est le premier volet d’une trilogie dramatique qui sera composée à la suite du Trouvère (janvier 1853) et de la Traviata (mars 1853). Facile ou très travaillée, la mélodie est au service d’une parole scénique forte bien servie par un livret qui a pris comme modèle le Roi s’amuse de Victor Hugo.

Cet opéra sert de prétexte au déchaînement des sentiments jusqu’au désespoir final et à la tragique méprise des héros.

Rigoletto, amuseur caustique au service du Duc de Mantoue ne peut empêcher son Maitre, jeune et beau mais prédateur du sexe faible de se faire aimer de sa fille Gilda et de la séduire. Elle deviendra la victime de remplacement d’un jeu tragique et criminel.

Pour ce répertoire exigeant, l’affiche réunit pour les rôles principaux masculins, le ténor Andrej Dunaev (le Duc de Mantoue); le grand spécialiste du répertoire de Verdi et très attendu baryton

Alberto Gazale (Rigoletto), et le «tueur à gages Sparafucile » Nicolas Courjal.

En nouvelle victime et malédiction de ce drame, la soprano Maya Boog (Gilda). (Marguerite dans le Faust de Gounod donné l’année dernière à Montpellier). Les autres rôles sont tenus par Caroline Fevre (Giovanna), Evgueniy Alexiev (Monterone); Laurent Serrou (Marullo); Franck Bard (Matteo Borsa).

Une mise en scène (décoiffante?!) signée René Koering dans une nouvelle production de l’Opéra National de Montpellier Languedoc-Roussillon.

Les Choeurs et Choeurs supplémentaires de l’Opéra National de Montpellier LanguedocRoussillon sont préparés par Nöelle Geny et l’Orchestre National de Montpellier LanguedocRoussillon sera cette foissous la conduite du chef invité Gregor Bühl.

■ L’Orfeo (favola in musica)

Opéra Berlioz – Le Corum

Vendredi 15 avril à 20h30 - Samedi 16 avril à 17h. (en version concert)

Opéra (1607) de Claudio Monteverdi (1567-1643) sur un livret d’Alessandro Striggio le Jeune.

Orchestration de Bruno Maderna (1967).

Bruno Maderna (1920-1973), chef d’orchestre et célèbre compositeur de musique de l’Ecole de Darmstadt a procédé à une intéressante réorchestration de l’Orféo de Claudio Monteverdi donné pour la première fois à Mantoue le 24 février 1607. D’autres compositeurs célèbres ont également transcrit l’Orféo comme par exemple en 1904, Gian Francesco Malipiero et Vincent d’Indy ; Carl Orff (en 1923), Otto Respighi (en 1935), Paul Hindemith (en 1954), ou Luciano Berio (en 1984).

L’Orféo raconte l’histoire d’un homme qui obtient son bonheur de haute lutte pour le perdre ensuite, un destin tragique qui conduit directement à la solitude et au désespoir.

Comment dans une orchestration moderne, Bruno Moderna a-t-il su traduire l’importance dramaturgique et non seulement sonore de ce chef-d’oeuvre avec la traduction instrumentale des pensées d’Orphée ?

A découvrir.

Pour en sublimer les affetti,«les passions de l’âme», des interprètes familiers du répertoire baroque. Dans le rôle-titre d’Orféo, le baryton autrichien Paul-Armin Edelmann accompagné de la sublime sud coréene Sunhae Im (Euridice, La Musica, Sperenza, Eco).

Les autres interprètes seront Marie-Claude Chappuis (Proserpina, la Messagera, Una Ninfa), Gabrielle Philiponnet (Una Ninfa, Un Spirito).

Nigel Smith (Apollo, un pastore, un spirito); Jérome Varnier (Caronte, Un spirito, un pastore) et Mathias Vidal (un pastore, un spirito), Giovanni Battista Parodi (Un pastore, Plutone)

Les Chœurs Orféon Donostiarra sous la direction de José Antonio Sainz Alfaro ; L’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon sous la conduite du chef Enrico Delamboye.

■ Les Figures du siècle

Quatre jours de musique d’aujourd’hui les 17, 18, 19 et 20 février.

• Jeudi 17 février à 20h30

Salle Pasteur – le Corum

A l’affiche de cette soirée, le pianiste Fazil Say et l’Ensemble Borusan String Quartet mettront en avant les grands compositeurs contemporains ou de la première moitié du XXe siècle turques

Ahmet Adnan Saygun (1907-1991).

Quatuor à cordes n°1 opus 27 (création française)

Fazil Say (1970) : Quatuor à cordes opus 29 (création française) - Ulvi Cemal

Erkin (1906-1972) :Cinq pièces pour piano solo (création française)Ulvi Cemal Erkin (19061972) : Quatuor avec piano (création française).

• Vendredi 18 février à 20h30

Opéra Berlioz – le Corum

Un aperçu musical des cinquante dernières années avec les très attendues pièces « Concerto pour piano en sol mineur»

d’Igor Raykhelson, et la «Contrevalse», en création

l’évolution des formes d’écritures musicales et de leurs interprétations des musiques d’aujourd’hui. La musique à beaucoup à dire sur l’histoire !

Peut-être que vous serez moins réceptifs à quelques œuvres qui seront jouées parce que les sons produits peuvent vous sembler moins familiers. Laissez vous tenter, d’autant que les quatre soirées de concerts sont en entrée libre (dans la limite des places disponibles) !

mondiale du montpelliérain Bernard Olivier Faguet. Une œuvre moins récente complète le programme: la Carmen Suite de Rodion Schehdrin, composée en 1967 d’après l’opéra éponyme de Bizet, dans la lignée des pièces parodiques.

Bernard Olivier Faguet : Contrevalse pour grand orchestre (création mondiale).

Igor Raykhelson (1961) : Concerto pour piano en sol mineur (création française).

Rodion Shchedrin : Carmen Suite

Boris Berezovsky, piano.L’Orchestre National de Montpellier L.-R. sous la conduite d’Alexander Vakoulsky.

• Samedi 19 février à 17h.

Salle Pasteur – le Corum

Au programme de la soirée, musique du XXe siècle et création contemporaine donnée par l’Ensemble Héliade (ensemble a cappella de 16 chanteuses), sous la direction d’Elene Golgevit

• Dimanche 20 février à 10h45

Salle Pasteur – le Corum

Soirée concertante menée à un, deux ou… trois pianos par Giovanni Bellucci, Jacqueline Méfano et Martine Joste.

Marco-Antonio Perez-Ramirez : Nouvelle œuvre pour piano (création mondiale).

Giovanni Belluci : Nouvelle œuvre (cration mondiale) - Philippe Boesmans : Sur Mi, pour 2 pianos (création française) - Salvatore Sciarrino : 3ème sonate pour piano (création française) - Alain Blanquart : Polyphonie étrange, pour 2 pianos (création mondiale) - René Koering : 1ère sonate pour piano.

■ Autres temps forts

• Concert symphonique

Vendredi 11 février à 20h30. Dimanche 13 février 2011 à 10h45.

Opéra Berlioz - Le Corum

Un programme conçu pour nous faire découvrir les talents du chef d’orchestre polonais Krzystof Urbanski , First Prize of the Prague Spring International Conducting Competition.

Au programme:

Magnus Lindberg. Chorale d’après un choral de J.S Bach « Es ist genug! So nimm, Herr, meinen Geist“ (création française). Bela Bartok. Concerto pour violon n°1 Opus posthume. Gustav Malher. Symphonie n°5 en ut dièse mineur.

Dorota Anderszewska, violon

L’Orchestre National de Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction de Krzystof Urbanski.

• Concert jazz (concert Amadeus)

Mardi 22 février 2011 à 20h30

Opéra Berlioz - Le Corum

Une soirée jazz à ne pas manquer pour le plaisir d’entendre le très grand clarinettiste Michel Portal.

• Musique de chambre (concert Amadeus) Dimanche 13 mars à 10h45.

Salle Pasteur – le Corum

Quatre jeunes talents féminins ont formé en 2001 le Quatuor Ardeo, ensemble de musique de chambre maintenant unanimement reconnu et déjà récompensé par de nombreuses distinctions

Au programme:

W.A Mozart : Quatuor à cordes K.V 80 - Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes opus 59 n°1György Kurtág (n.1926) : Six moments musicaux pour quatuor à cordes opus 44.

Dagmar Peckova, mezzo-soprano

Nikolaï Schukoff, ténor

L’Orchestre National de Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction d’ Enrico Delamboye.

• Concert symphonique

Vendredi 25 mars février à 20h30. Samedi 26 mars à 17h. Opéra Berlioz - Le Corum.

Sécrétion de Dopamine assurée à l’écoute des célébrissimes «das lied von der Erde» de Gustav Malher interprétés par les spécialistes du genre, Dagmar Peckovaet Nikolaï Schukoff !

Au programme :

Luis Tinoco (n.1969) : Round Time (création française) - Gustav Malher : Das lied von der Erde (le chant de la Terre).

Dagmar Peckova, mezzo-soprano

Nikolaï Schukoff, ténor

L’Orchestre National de Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction d’ Enrico Delamboye

• Concert Musique Baroque

Dimanche 27 mars à 10h45

Salle Pasteur – le Corum

•Récital (concert Amadeus)

Vendredi 1er avril à 20h30 – Théâtre Scène Nationale à Sète - Samedi 2 avril à 17h - Salle Pasteur – le Corum

Natalie Stutzmann, magnifique contralto interprète des « tubes » tirés des opéras de Haendel …et dirige la Philharmonie de Chambre de l’Orchestre National de MontpellierL.-R. pour une deuxième partie symphonique.

Au programme:

Musique de G.F. Haendel : Air d’ouverture - opéra

Jules César (H.W.V 17) - Concerto Grosso opus 3 n°4 en fa majeur (H.W.V 315) - Aria «Pena Tiranna io sento » de l’opéra Amadigi di Gaula (H.W.V 11) - Aria « cara sposa» Rinaldo (H.W.V 7) - Aria «Vivi Tiranno» Rodelinda (H.W.V 19)

Félix Mendelsson : Symphonie n°1 en ut mineur opus 11.

l’art-vues • page trente-sept • février - mars ...
MUSIQUE & LYRIQUE
Nathalie Stutzmann, u ne artiste élégante et raffinée Michel Portal , le 22 février

Rencontre avec Raymond Duffaut, Conseiller artistique de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et Directeur Général des Chorégies d'Orange

Raymond Duffaut, vous êtes aussi: Conseiller artistique de l’Opéra Theatre d’Avignon, Directeur Général de l’auditorium de Vaucluse, Conseiller Artistique à l’Opéra de Massy (pour l’Opéra) et Président du Centre Français de Promotion Lyrique.

Vous êtes également Vice Président de la Réunion des Opéras de France, Administrateur de la Chambre Professionnelle des Directeurs d’Opéras, et Président d’honneur de France Festival. Vous avez la Légion d’Honneur, vous êtes Chevalier des Arts et Lettres...

Oui, mais j’espère surtout au-delà de tout cela, que l’on puisse dire que j’ai la passion du métier que je fais, c’est le plus important!

Etes-vous un promoteur incontournable de la scène lyrique ?

Non, j’essaie de faire mon métier aussi bien que je le peux. Je suis un artisan de la scène lyrique, je préfère ce mot, plutôt que promoteur ; c’est un peu industriel déjà promoteur, industrieux ! Nous faisons un métier artisanal, car l’opéra c’est la conjonction de quantité de métiers et je pense qu’il faut garder aussi cette volonté de le faire de cette manière là.

Vous avez des responsabilités associatives, comme nous l’avons vu, vous êtes Président du Centre Français de Promotion Lyrique...

Fonction à laquelle je tiens beaucoup, parce que c’est un centre qui a pour objectif d’assurer l’insertion et la promotion de jeunes chanteurs sur le plan national.

C’est à partir de là que nous avons créé le concours «Voix Nouvelles», et le projet du «Voyage à Reims» qui a tourné pendant 2 ans sur 16 maisons françaises d’opéra. C’est vraiment ma passion et mon intérêt d’aller à la découverte de voix nouvelles, de les aider à s’insérer dans le milieu professionnel. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à m’occuper du Centre Français de Promotion Lyrique ; il y a un conseil d’administration, dont un certain nombre de mes collègues directeurs font partie, et nous travaillons tous ensemble avec le même objectif. Je me souviens dans la «Cénérentola» d’un jeune chanteur dont la voix n’était pas encore tout à fait formée.

concours «Voix Nouvelles» dont elle a été l’une des lauréates, concours qui a permis de découvrir des gens comme Natalie Dessay, entre autres. Aujourd’hui, le niveau en province s’est considérablement relevé.

« C’est vraiment ma passion et mon intérêt d’aller à la découverte de voix nouvelles »

Cela s’est considérablement relevé pour tout un tas de paramètres. Au départ, il y a 20 ou 30 ans, le public avait surtout des exigences vocales. Les gens voulaient entendre le contre-ut du ténor dans Faust, ils se baladaient dans les couloirs des 4èmes galeries et rentraient pour voir si le ténor avait bien son ut dans « Demeure et chaste et pure»!

Le reste, la présentation, le personnage, le physique, la mise en scène, tout cela était de moindre importance… tandis qu’aujourd’hui, je pense que la qualité vocale d’un artiste est évidemment une condition absolument nécessaire,

mais elle n’est plus du tout suffisante.

Les chanteurs d’aujourd’hui se doivent d’être des théâtreux.

Oui, c’est ce que j’allais dire, il faut qu’ils aient une démarche dramatique. D’une manière générale, et cela est une chose fort heureuse, une formidable évolution, c’est ce qui a aussi permis de rajeunir le public, maintenant, les interprètes ont un physique qui correspond au rôle des personnages qu’ils sont amenés à chanter, c’était vraiment nécessaire, parce qu’avec l’évolution du cinéma, du théâtre, c’était une chose complètement évidente si l’on voulait que l’opéra redémarre, et nous pouvons le constater Le public, inconsciemment, a tendance maintenant à appréhender le spectacle d’une manière beaucoup plus globale et je pense que c’est une très bonne démarche.

Où en sont les limites ?

Il ne faut pas violer le spectateur par des relectures complètement antinomiques à l’esprit de l’œuvre et sa partition.

Par contre, que l’on apporte une nouvelle vision de l’opéra, oui! A condition qu’elle reste fidèle à l’esprit de la partition, parce qu’il ne faut pas trahir le compositeur…

Ou bien couper l’œuvre?

Oui, on coupe, on tronçonne! Je me rappelle d’une discussion avec un metteur en scène à la mode, que je ne citerai pas, qui a peu fait d’opéras, dont un récemment à Paris, et qui a dit « Oh, mais ça je coupe, ça n’a pas d’intérêt, de toute façon ça em… les gens, on coupe ! on coupe ! on coupe!». Cela ça ne veut rien dire.

Maintenant il faut que tout soit formaté, deux heures et demi, pas plus !

« Il ne faut pas violer le spectateur par des relectures antinomiques à l’esprit de l’œuvre et sa partition »

Par rapport à ce formatage, il est vrai que le public est de plus en plus impatient, les films, les émissions de télévision, c’est 1h30. La plupart des pièces de théâtre qui se font maintenant à Paris, dans les grands théâtres et qu’on l’on reprend ici l’hiver, c’est 1h30 sans entracte.

Nous nous efforçons de réduire les entractes, en essayant de faire que la construction scénographique de l’ouvrage permette d’enchaîner les tableaux, de réduire les temps morts de manière justement à un peu rattraper ce problème de timing, mais cela doit s’arrêter là!

Vous connaissez votre public ?

Cela peut attirer les jeunes, parce qu’ils se sentent plus proches.

Oui, la voix est encore verte, parce qu’il est tout jeune et qu’il débute dans le métier, c’est un garçon qui a du potentiel, il faut qu’il travaille, qu’il conforte sa voix...

Mais comment aller plus avant dans une carrière si l’on ne vous donne pas une première chance et si vous ne pouvez vous exprimer sur scène. Si les jeunes restent dans des ateliers et s’ils restent dans des centres de formation, ils n’iront jamais plus loin.

C’est un pari que vous avez fait aussi à Orange, avec « Mireille » ?

Non pas un pari, mais plutôt un défi ! Ce n’est pas évident, dans un lieu aussi grand que le Théâtre Antique, de donner leur chance à de jeunes artistes, surtout dans le rôle-titre. Mais il est vrai que quand cela s’est décidé, je connaissais depuis longtemps Nathalie Manfrino. Elle avait participé au

Oui, c’est exact, quand j’étais plus jeune, j’ai vu Caballé et Pavarotti au faîte de leur carrière et donc de leur physique, chanter La Bohème à Nice. C’est quelque chose qui ne serait plus possible, même s’ils le chantaient extraordinairement bien, mais physiquement Mimi et Rodolphe, aujourd’hui cela ne passerait plus! C’est une période révolue.

Il est vrai qu’auparavant les opéras se jouaient devant des salles vides, des demi salles, mais plus maintenant, par le fait que beaucoup de grands metteurs en scène de théâtre se sont intéressés à l’opéra et ont apporté une nouvelle vision, même si parfois, ils n’ont pas l’habitude de travailler avec des masses artistiques.

Faire travailler les choeurs dans un opéra est vraiment particulier. Les metteurs en scène de théâtre sont, la plupart du temps, face à 4, 5 voire 6 personnages dans une même pièce. Ils ne savent pas faire travailler les masses et l’opéra c’est un travail global.

Je pense que c’est important d’essayer de le connaître, de le sentir, de savoir un peu ce que pourront être ses réactions par rapport à telle ou telle initiative. La problématique est différente déjà quand on travaille dans un festival, ou dans une saison d’opéra permanente. Par exemple, aux Chorégies, c’est le seul festival où l’on joue tout sur quatre soirées, avec des impondérables climatiques, etc.

Le Festival d’Aix, c’est plusieurs lieux entre 800 et 1500 places où ils jouent tous les soirs. Nous, c’est un lieu de 8300 places et nous ne jouons que quatre soirées. Donc, c’est un risque énorme avec en plus un taux d’autofinancement qui est beaucoup plus élevé que partout ailleurs.

Et en ce qui concerne l’Opéra Théâtre d’Avignon?

Nous avons des équilibres financiers à respecter L’Opéra d’Avignon est quand même dans une situation très paradoxale, c’est la plus petite des villes en France (90000 habitants) qui entretient une

l’art-vues • page trente-huit • février - mars ...
MUSIQUE & LYRIQUE
« Je suis un artisan de la scène lyrique »
R aymond Duffaut Nathalie Manfrino L es Chorégies d'Orange

maison d’opéra en ordre de marche, c’est un geste fort de politique culturelle. C’est une petite agglomération et c’est la ville qui supporte le poids de l’opéra. Ce budget pèse de manière importante sur le budget culturel de la ville d’Avignon. En revanche, c’est un petit budget pour une maison d’opéra.

Ce n’est que le tiers de celui de Montpellier, un gros tiers de celui de Marseille, et un quart de celui de Toulouse. Or, quand un spectateur lambda s’assied dans un fauteuil, qu’il soit à l’Opéra de Marseille, de Montpellier ou celui d’Avignon, il vient voir un spectacle, peu lui importe de savoir si dans la ville où il se trouve, le budget est de 24 millions, ou seulement de 8 millions. Il veut voir un spectacle de qualité, qui doit être la même d’une ville à l’autre. C’est cette qualité qu’il faut préserver et privilégier!

Il faut toujours se dire que rien n’est jamais acquis. J’essaie, et cela a toujours été ma démarche, de rester lucide sur ce que je propose, sur ce que je fais et sur les résultats des spectacles que nous montons, parce que l’ on ne peut pas se dire toujours béatement, «c’est formidable, ça a très bien marché». Je crois qu’il faut prendre le temps

raison que l’on n’a pas ce qu’il faut dans les grands Wagner, dans certains grands Verdi, certains grands Strauss. Nous n’avons pas les voix nécessaires, à quelques exceptions près, mais il y a des quantités d’ouvrages qui peuvent être distribués à des chanteurs français.

Ce qu’il faut savoir, c’est que la réciproque n’est pas vraie, parce qu’à part quelques grands noms qui n’ont aucune peine pour travailler, Natalie Dessay, Roberto Alagna, Ludovic Tézier…, personne ne peut aller à l’étranger, même si l’on assiste à une mondialisation dans ce domaine.

Je pense qu’on a cette responsabilit de leur faire confiance et de leur permettre de pouvoir s’exprimer. Et c’est pour cela qu’à Orange par exemple, je ne parle pas de Mireille où il y avait une distribution intégralement française. Mais j’essaie par exemple, dans des rôles un peu moins exposés, de permettre à des chanteurs français de s’exprimer, au-delà des grands noms internationaux.

Comment voyez-vous l’évolution de tout cela?

L’évolution au niveau des chanteurs ne me préoccupe pas, parce que je pense que l’évolution est positive, globalement. Ce qui est préoccupant, ce sont les conditions économiques et budgétaires que traversent des maisons d’opéra un peu partout. Elles jouent de moins en moins par rapport à ce qu’on faisait par le passé, et donc le métier est de plus en plus difficile pour les chanteurs.

C’est évident en Italie, ça l’est un peu en France, un peu moins en Allemagne parce que le système est différent. C’est un système d’alternance avec des troupes qui jouent un peu partout dans tous les théâtres ; le contexte est complètement différent.

En France, nous sommes extrêmement préoccupés par l’avenir car s’il y a une véritable fusion entre régions et départements, nous ne savons pas trop comment cela va se passer.

On peut très bien penser que 1 + 1 ne fera pas forcement 2 au niveau des subventions !

D’un autre côté, est-ce que la culture fera partie des compétences obligatoires ou pas des collectivités ? Cela restera à voir.

La saison 2012 des Chorégies est annoncée, qu’en est-il de 2013 ?

Nous sommes en train de monter «le Vaisseau Fantôme » de Wagner !

d’analyser ce que l’on a fait, de dire tout ce qui n’a pas marché, et Dieu sait que ça ne peut jamais être parfait. C’est comme cela que l’on essaie toujours d’améliorer les choses.

Eugène Onéguine va être chanté en russe?

Oui, avec des français dans la distribution. C’est aussi un défi !

Parce qu’il était facile de faire une distribution uniquement avec des artistes russes.

Il est bien de permettre à de jeunes chanteurs français d’aborder un tel ouvrage.

Cela exige un effort important de leur part étant donné qu’il n’y a que deux représentations, et ils le feront pour la première fois ici.

Ce n’est pas dans un esprit bêtement franchouillard, ce qui serait absurde… Ce que je constate, c’est que l’on est extrêmement accueillant en France, et c’est bien, pour tous les artistes étrangers.

Ce que je regrette, c’est qu’en lisant beaucoup de programmes d’autres maisons en France, on y trouve énormément d’artistes étrangers, y compris jusque dans les plus petits rôles et c’est extrêmement dommage.

Il y a des ouvrages que l’on ne peut pas distribuer avec des artistes français pour la bonne et simple

Recueillis par Michel Pavloff

Prochaines Soirées à l’Opéra Théâtre d’Avignon

Dimanche 20 février 14h30 et mardi 22 février à 20h30

Eugene Onéguine

Musique de Piotr Illitch Tchaïkovski

Direction musicale Rani Calderon

Mise en scène de Claire Servais

Dimanche 27 mars à 14h30 et mardi 29 mars à 20h30

Dialogue des Carmélites

Musique de Francis Poulenc

Direction musicale Jean-Yves Ossonce

Mise en scène de Jean-Claude Auvray

Location

Tél. 04 90 82 81 40. www.operatheatreavignon.fr

l’art-vues • page trente-neuf • février - mars
Natalie Dessay
© S m o n F o w l e r
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« Ce qui est préoccupant, ce sont les conditions économiques et budgétaires que traversent des maisons d’opéra un peu partout»
l’art-vues • page quarante • février - mars ... Nathalie Blanc et Philippe PetruccianiLe Jam à Montpellierjeu. 10 février à 21hTél. 04 67 58 30 30 Cameroon jazz color de Martin KoumsLe Jam à Montpellierven. 11 février à 21hTél. 04 67 58 30 30 Tribute to the barrio par le Grupo SalsafonLe Jam à Montpelliersam. 12 février à 21hTél. 04 67 58 30 30 Art Mengo et ProhomThéâtre Municipal de Perpignan sam. 12 février à 20h30Tél. 04 68 66 33 54 Dodecabasses ! avec Thierry BarbéThéâtre du Chai du Terral à Saint-Jean de Védassam. 12 février à 21hTél. 04 67 47 15 87 Des o et des basses avec A. Dumont, F. Fava et T. Barbé Théâtre du Chai du Terral à Saint-Jean de Védasdim. 13 février à 16hTél. 04 67 47 15 87 Dr feelgood et classic and troubles Secret Place à Saint-Jean de Védas dim. 13 février à 20h Tél. 04 67 68 80 58 Soirée Prix initiative jeunesLe Jam à Montpelliermer. 16 février à 19hTél. 04 67 58 30 30 Cello Solo de Matthieu Saglio et Emilio GarridoLe Jam à Montpellierjeu. 17 février à 21hTél. 04 67 58 30 30 Inventions à voix basses étape du Festival Mardi GravesLe Jam à Montpellierven. 18 février à 21hTél. 04 67 58 30 30 This is the Hello Monster ! de G. Kurdian - i&fused de D. Lavaysse Le Jam à Montpelliermar. 22 février à 20h30Tél. 04 67 58 30 30 Contrebasse voyageuse de Thierry PetitThéâtre du Chai du Terral à Saint-Jean de Védasmar. 22 février à 21hTél. 04 67 47 15 87 Rory O' ConnorLe Jam à Montpellierjeu. 24 février à 20h30Tél. 04 67 58 30 30 Lee Fields & Expressions et C. Bradley & Menahan Street BandLe Jam à Montpellierven. 25 février à 21hTél. 04 67 58 30 30 Mulatu AstatkeLe Jam à Montpelliersam. 12 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 Uri Caine quartetLe Jam à Montpellierjeu. 17 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 Antonio Rivas y sus vallenatosLe Jam à Montpellierven. 18 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 A. Minvielle, J.-M. Machado - l’Orch. Danzas «La fête à Boby»Espace Lawrence Durrell à Sommières (30)ven. 18 marsTél. 04 66 80 30 27 Antonio Rivas y sus vallenatosLe Jam à Montpelliersam. 19 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 NLF3 + Mensch Secret Place à Saint-Jean de Védassam. 19 mars à 20hTél. 04 67 68 80 58 Fredrika Stahl et Cats on TreesSalle Victoire 2 à Saint-Jean de Védassam. 19 mars à 20h30Tél. 04 67 47 91 00 La Tipica SanataLe Jam à Montpelliermer. 23 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 Paolo Fresu Devil 4tetLe Jam à Montpellierjeu. 24 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 Jeff « Tain » WattsLe Jam à Montpellierven. 25 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 Michel Bismut quartetLe Jam à Montpellierjeu. 31 mars à 21hTél. 04 67 58 30 30 Souljazz Orchestra et KokoloLe Jam à Montpellierven. 1er avril à 21hTél. 04 67 58 30 30 Trumpet mood to Louis Armstrong avec
De DavrichewyThéâtre Jean Piat au Canet-en-Roussillon (66)ven. 1er avril à 20h30Tél. 04.68.86.72.63 La cuirassée Potemkine de Martial PotemkineCinéma Méditerranée de Lunelsam. 2 avrilTél. 04 67 83 39 59 H3B Quartet avec Denis BadaultScène Nationale de Sètemar. 5 avril à 20h30Tél. 04 67 74 32 52 NataverneLe Jam à Montpellierjeu. 7 avril à 21hTél. 04 67 58 30 30 Léna & the Deep SoulLe Jam à Montpellierven. 8 avril à 21hTél. 04 67 58 30 30 Orquesta Borys CaicedoLe Jam à Montpelliersam. 9 avril à 21hTél. 04 67 58 30 30 AGENDA
Irakli
JAZZ
Antonio Rivas y sus vallenatos Art Mengo et Prohom Cello Solo de Matthieu Saglio et Emilio Garrido Paolo Fresu Devil 4tet Nathalie Blanc et Philippe Petrucciani Jeff « Tain » Watts

Tilt Festival à Elmediator à Perpignan

,Chaque année, le Festival Tilt fait battre le coeur numérique de Perpignan au mois de février. Pour sa 9ème édition le Tilt Festival se veut être le point de croisement entre musiques et multimédia, interactivité et numérisation. Au programme• Du 19 février au 19 mars: Station to Station. Installation photo/vidéo de Philippe Auliac, photographe officiel de David Bowie pour l’Europe présentera photos, archives vidéos et sonores rarissimes • Jeudi 17 mars à 21h: Et j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust de Renaud Cojo, par la Compagnie ouvre le Chien. Renaud Cojo chorégraphe, joue la rock star dans un spectacle fou et convaincant • Vendredi 18 mars:à 19h: Breaking Miranda Warning, d’Eli Commins et de Stéfane Perraud. Ils nous emmènent sur la frontière entre le Mexique et les États-Unis, en Arizona. Les récits intimes mis en scène dans Breaking sont constitués par des récits personnels, à partir de messages postés sur le site Twitter. De 21h à 2h: June et Lula / Stromae / Crookers • Samedi 19 mars: à 19h: Katastrofé par la Cie Senor Serrano. Un spectacle avec beaucoup d’humour et sens de la dérision, les catalans de Senor Serrano déroulent leur décor de cinéma, fait de bric et de broc. A 17h: Débat-rencontre: A quoi sert une chanson si elle est désarmée? De 21h à 4h: We Have Band / Toxic Avenger / The Subs / The Japanese Popstars / Kavinsky / Bang My Tilt by BeatSuckerZ. Une soirée de folie pour clôturer le festival… jusqu’au bout de la nuit. Du 17 au 19 mars, Elmediator à Perpignan. Tél. 04 68 51 64 40.

Jazz à Junas au Lycée

,Ce projet artistique implique, cette année, six lycées gardois et héraultais. Son but est de faire découvrir aux lycéens le jazz et de le mettre en relation avec des matières différentes : Jazz et Cinéma, Jazz et Histoire des Arts, Jazz et Danse, Jazz et Littérature, jazz et nouvelles technologies... Programme: • Vendredi 18 février à 14h : Lycée Voltaire (Nîmes). Atelier Post-Cards avec Patrice Soletti et Norbert Lucarain. Les 2èmes années de CAP Hotellerie, participeront à un atelier de Patrice Soletti, guitariste montpelliérain et Norbert Lucarain, batteur. Ils mêleront des morceaux à une discussion sur les différents instruments, sur le beat-box ou encore sur le mélange de la musique instrumentale avec les nouvelles technologies • Jeudi 24 février à 15h : Lycée Gaston Darboux (Nîmes). Rendu d’atelier et concert de Bozo. Benoit Bastide, dit Bozo, animera un atelier d’écriture slam avec une classe de terminale CAP Commerce. Les lycéens travailleront en demi-groupe pendant une heure lors de chaque séance sur l’écriture slam, ses techniques et son inspiration • Vendredi 25 février, 18, 25 mars et 1er avril : Lycée Ernest Hemingway (Nîmes). Atelier de Maguelone Vidal et Rita Cioffi. Maguelone Vidal, saxophoniste et Rita Cioffi, danseuse et chorégraphe viendront animer un atelier avec les élèves de Première Arts appliqués. Ce projet d’ateliers s’est créé autour du spectacle E2L, mêlant création musicale et création chorégraphique.

Tél. 04 66 93 01 59. www.jazzajunas.asso.fr

Cabarets Musics au Pont du Gard

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Pour cette nouvelle année, la programmation du Pont du Gard fait la part belle au cabaret avec de nouveaux « Cabarets Musics du Pont ». En février, deux nouveaux spectacles sont au rendez-vous, entre musique, chansons et théâtre. Programme• Samedi 12 février à 20h30: De Django au Rock, par le Trio Winterstein et Mathis. Judicieux mélange de jazz manouche et de rock à l’état pur, le répertoire virevolte du rock des années 50-60 à des morceaux de Django. Une soirée pleine d’énergie que ces musiciens talentueux et généreux sauront partager avec le public • Samedi 26 février à 20h30: Le Grand Citron, par la Cie Le Petit Subito. Ce spectacle sonore et musical est traité comme une parade, où les textes de Bertold Brecht et les compositions de Kurt Weil s’entremêlent, se télescopent et se répondent. Coloré et insolent, il traite avec un humour burlesque le thème de l’oppression. Comme le veut le théâtre musical, les acteurs passent du texte à la chanson avec simplicité. La complicité des comédiens et des musiciens donne à cette création une couleur éclectique et originale. Les 12 et 26 février, Auditorium Pitot - Rive droite, Pont du Gard. Tél. 0 820 903 330. www.pontdugard.fr

Studio d'enregistrement Ma Ferme à Sérignan

,Logé entre vignes et mer, la création du studio remonte à la rencontre entre Frédéric Pajau et divers groupe de musiciens, venant se produire en concert au Restaurant Ma Ferme. En 2007, Louis Martinez enregistre un album qu'il baptise Ma Ferme, suivi par un live en 2009 et aujourd'hui un nouvel album, Mai 73, sur lequel Sylvain Luc, Dominique Rieux, Gérard Poncin ont participé. Depuis, différentes formations jazz, classique, rock ou soul sont venues travailler sur divers projets, comme des enregistrements ou des résidences d'avant tournée. Tout en gardant l'enthousiasme et l'interactivité du live, le studio s'articule autour de sa régie et de plusieurs cabines, permettant d'enregistrer plusieurs musiciens sans pollution des sources. Il peut aussi recevoir en version live un groupe de quarante personnes. Le studio Ma Ferme, offre l'occasion de produire des supports (CD, DVD) restituant l'image et l'ambiance du concert vécu, mais aussi la possibilité pour des petites formations de graver des souvenirs inoubliables. C'est avant tout un lieu de vie et de création qui, grâce à son environnement, sa table et les hébergements voisins, propose des formules étudiées et adaptées à chaque projet.

Route de Valras à Sérignan. Tél. 06 34 47 69 66 ou 04 67 32 26 20. www.studiomaferme.fr

A noter : vendredi 25 février à La Cigalière à Sérignan, Louis Martinez et Sylvain Luc. Sur la scène de La Cigalière, ils concoctent une soirée mêlant hommage à Georges Brassens, revisité par l’esprit du jazz, et un ensemble de compositions remarquables.

l’art-vues • page quarante et un • février - mars JAZZ
June et Lula
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SALON DES ARTS PLASTIQUES DE TRÈBES

(près de Carcassonne)

15 ème Salon international

Du 13 au 27 mai 2011

Espace musical des expositions

Invités d’honneur, les Grands Prix 2010

Peinture : Sylvie Canal

Sculpture : Alain Baugil

Concours doté de 2 600 €

Inscriptions (attention, places limitées)

Renseignements et dossiers: Rénate Dousse

3, rue du Soleil Levant 11800 Trèbes

Tél. 04 68 78 64 57

RÉCITS

Massaï or not Massaï… par Daniel Bedos

Nairobi, au lever du jour, nous partons vers Magadi, une communauté Massaï nous y attend. L'Alliance française m'a facilité les contacts avec Anuang'a, guerrier artiste et chorégraphe, un très bel homme et une personnalité hors du commun dans la culture Massaï.

Pour se rendre à Magadi, nous traversons un paysage de savane plutôt désolé : épineux, acacias, troupeaux de chèvres… La route alterne goudron et piste ce qui rend le voyage fatiguant. Nous apercevons les premiers Massaï. Ils sont facilement reconnaissables : les femmes portent de lourds colliers de perles plates aux couleurs multiples, leurs oreilles semblent s'effondrer sous le poids de ces bijoux qui couvrent aussi leurs bras et leur poitrine. Les hommes sont vêtus de ce fameux drapé écossais, le "shuka".

A l’adolescence, les garçons Massaï vivent isolés du campement et deviennent des morans reconnaissables à la couleur de leur cheveux teints en rouge. Les Massaï sont exclusivement des éleveurs; ils aiment l'argent, négocient tout, et ont cette réputation d'être durs en affaires. Un groupe d'une douzaine de guerriers nous accueille à Magadi. Ils sont là, en tenue traditionnelle, un bâton ou une massue à la main ; l’un d’eux nous attendait sur la piste à quelques kilomètres du campement.

Nous sommes loin de tout, la chaleur est intense, l’ombre est inexistente. En leur honneur et par tradition, nous leur remettons nos offrandes : du thé, du sucre, du sel, de la farine de maïs en grande

Désormais ex-directeur du Printemps des Comédiens, Daniel Bedos a rendu son tablier d’artisan du festival après y avoir consacré près d’un quart de siècle. Tout en se préparant à de nouvelles aventures, il poursuit celle entreprise avec L’Artvues en nous faisant partager ses récits passionnants, témoignages de ses vagabondages autour de la planète. Cette fois-ci, il nous amène chez les Massaï.

quantité, et trente euros pour le sacrifice de l‘agneau qui fera notre repas. Ils nous offrent le «mursik», boisson à base de lait ; j’apprendrai plus tard que ce lait est fermenté à l’urine de vache ! Cette communauté est composé d’une dizaine de familles d‘éleveurs, quelques uns d’entre eux se sont rendus en Angleterre pour danser et chanter

Berson semble être leur chef ; il parle un mauvais anglais que j’arrive toutefois à comprendre. Après les " welcom, welcom", les douzes guerriers commencent à danser. Chez les Massaï, il n’y a pas d’instruments, seule la voix accompagne la danse. Comme les vagues d’un océan, le corps du guerrier ondule de la tête au bassin. Des petits sauts sur

place ponctuent cette étrange chorégraphie. Ce premier contact avec ces chants et cette danse relève du vertige. Loin des hôtels de luxes de Nairobi, ces guerriers, dans leur extrême pauvreté et l’inconfort d’un environnement hostile, nous offrent le trésor de leur savoir-faire artistique et culturel. Les femmes qui ont préparé le repas, nous invitent à entrer dans la "maison" du chef. La structure est sommaire : un mélange de bois, de terre et de bâches. Il n’est pas possible de se tenir debout. Une peau de vache posée sur une armature tient lieu de lit, quelques bidons vides pour s’asseoir, rien d’autre. Pendant le repas, les Massaï chantent leur vie : un amour qui naît, un ancêtre qui est parti, la pluie qui ne vient pas, l’eau qui manque aux troupeaux et aux hommes...

Un moment d’une grande spiritualité. Les voix du choeur et celle du chanteur semblent jaillir du plus profond de leurs entrailles, d’imperceptibles mouvements de tête accompagnent ces chants. Les femmes ne pouvant partager le même repas que les hommes, dansent à l’extérieur. Nous sommes invités à les découvrir. Les hommes les interpellent et les invitent à danser encore.

Il en est ainsi chez les Massaï de Magadi que nous quittons avant la nuit. Anuang’a a bien compris ce que je cherchais ici. C’est avec beaucoup de bonheur qu’ils accueillent mes paroles : "vous viendrez danser et chanter en France". Le réseau "Conti" de mes contacts internationaux vient de s’enrichir de son armée.

De
D.B.

Galerie Hambursin-Boisanté à Montpellier

Brantuas est l’un des rares jeunes artistes d’aujourd’hui à se revendiquer ouvertement comme peintre même s’il lui arrive par dérision, de se livrer à de petites expériences conceptuelles, objectales ou performantes. Après tout, comme le précise le titre de son expo qui marque une étape, décisive dans son parcours, celle d’une reconnaissance éclatante, «il ne suffit pas d’être connu que de sa concierge ». Mais c’est dans la couleur qu’il exprime toute son énergie vitale et ce qu’il faut bien appeler sa joie de vivre. Il est rare de voir dans la peinture autant rayonnement festif, comme si l’artiste nous invitait à un banquet, le tableau retrouvant sa vigueur étymologique de support empli de « reliefs » à savourer. Les gestes, toujours très codés, semblent les éléments d’un potlatch auquel le spectateur est d’autant mieux convié que les dimensions de l’œuvre peinte ne peuvent que l’interpeller. Le festin est copieux : le tableau ne laisse aucune place au vide, la pâte épaisse et les couleurs n’ont aucune vergogne à se manifester vivement. Les formes s’appellent ou se mêlent, se superposent même dans une dimension improbable, vu qu’elle se situe hors de notre temps rationnel. On est plutôt dans l’espace du rêve et de la compossibilité qu’il suscite et favorise. La figure est parfois suggestive, à peine allusive, une sorte d’épiphanie, mais c’est en général l’abstraction pure qui domine. La peinture n’a besoin que d’elle-même pour s’animer avec force, et ici en l’occurrence de quelques confettis - sa place en un lieu quelconque de notre ville ou de ses abords lui octroyant de facto une fina-

Au CRAC à Sète

Joris Brantuas

lité concrète. Dans les séries récentes, trois portes de bois, peintes et mises à l’horizontale, proposent un nouveau support. Trois portes pour une fenêtre : sur le rêve et ses fantaisies, sur une fête et ses orgies, sur un festin et ses paroxysmes. Toute l’histoire de la peinture moderne est traversée : l’abstraction américaine, Cobra, le Pop art et la tendance Spoerri du nouveau réalisme, Twombly, Basquiat, et même Jeff Koons dans sa remise en question du goût, et sa nécessité de faire flèche de tout support… Quand on voit des peintres, allemands comme André Butzer, anglais comme Cecily Brown, brésiliens comme Beatriz Milhazes s’imposer au premier plan de l’effervescence internationale, on se dit que décidément, du côté de chez nous, « something is rotten » et il faudra bien quelque jour s’interroger sur la responsabilité de quelques professionnels de la politique artistique qui auront tout fait pour enterrer une activité qui renaît en permanence de ses propres cendres. Joris Brantuas en est la preuve ré-incarnée. Ça valait bien une fête.

BTN

Jusqu’au 5 mars. Galerie Hambursin-Boisanté - 15, bd du Jeu de Paume à Montpellier. Tél. 04 67 84 43 17.

Joris Brantuas participe à l’exposition « Contemporains d’art » les 11 et 12 février - 75, rue des Teinturiers en Avignon (Théâtre Le chien qui fume, en collaboration avec la Galerie Delannoy).

Open Frame et Agnès

Le chaud et le froid risquent d’alterner en cette fin d’hiver puis début de printemps au Crac puisqu’aux vidéos latinos d’Agnès Fornells seront confrontés les images fixes ou en mouvements d’un certain nombre d’artistes de style « documentaire » sur le thème de l’enfermement. Agnès Fornells fait partie de ces créateurs en voie de s’imposer sur le plan local voire national. Dans la première de ses installations vidéo, « Mirada », elle se livre à un véritable ballet de regards entre danseurs de tangos argentin à Buenos Aires. Les hommes sont filmés d’un côté, les femmes de l’autre, de sorte que s’y lise l’attente du consentement. C’est donc moins la danse comme telle qui a intéressé Agnès Fornells que la manière dont la caméra capte l’attente d’un accord à venir. Et qu’est notre conception de l’art sinon aussi, l’espoir d’une osmose temporaire entre l’œuvre et le spectateur ? La deuxième vidéo, Zambombas, fait pénétrer, à travers une fenêtre andalouse qui sert de cadre à un tableau intimiste et en mouvement : celui de festivités flamencas d’un soir de Noël. La caméra permet de se voir convié, à l’instar de la vidéaste, et ici encore, qu’est-ce qu’une œuvre d’art sinon la possibilité d’ouvrir l’espace de l’un à l’autre, aux autres tout aussi bien, et donc la permissivité du passage d’un extérieur vers un intérieur, et vice-versa. Agnès Fornells présente également une série de « Gardiennes », statues féminines prises dans divers cimetières, avec en toile de fond, la cité moderne et ses constructions pitoyables, qu’elles semblent donc protéger, ou veiller « sur-veiller ».

Galerie ACMDCDM à Perpignan

Fornells

« Open Frame » est une exposition collective d’images fixes et en mouvement, en partenariat étroit avec le Centre de photo de Genève et la Haute Ecole d’art de Perpignan. Le lien avec l’expo d’Agnès Fornells est évident dans la mesure où les notions d’enfermement, ou de frontières suppose une dialectique de l’intériorité et de l’extériorité. Certes il sera donc question de corps mais les deux termes sont à lire également dans leur dimension métaphorique : la prodigieuse production de André Gursky par exemple, faite des saturations d’objets ou d’êtres dans un gigantesque espace rassemblés pousse l’art du côté de la réflexion sociologique, tandis que bien des clichés de

Bruno Serralongue nous plongent au cœur d’un engagement politique à échelle planétaire, ce qui montre d’ailleurs, dans ce domaine comme ailleurs, la conception des frontières doit être révisée à la lumière de la réalité. Harald Fernagu n’hésite pas à recourir aux exclus des Compagnons d’Emmaüs qu’il fait poser, comme posèrent jadis les grands noms et plus puissants de leurs siècles - Belle dérision des vanités humaines. Stéphane Couturier excelle dans les prises de vue de façades anonymes ou dans les intrusions en usines, qui elles également finissent par toutes se ressembler. Plein d’autres choses à découvrir comme cette photo de Nicola Pitaro présentant en grand angle une cellule de détention pour expulsé du dernier charter (espace que l’on n’a aucune chance d’habiter donc) ou ce dessin de Paul Pouvreau, dont le personnage en combinaison blanche, au premier plan, semble venir au devant de nous. Pour nous accueillir, ou plutôt nous chasser comme des oiseaux de mauvais augure, de peur que nous le contaminions dans on espace protégé ? Nous y reviendrons mais profitons-en pour signaler que Noëlle Tissier, l’indéboulonnable directrice du Crac, vient de se voir remettre les insignes de Chevalier de l’ordre national du mérite. Souhaitons que la Région continue de la soutenir à la mesure de son immense compétence, qui déborde largement le cadre régional.

BTN

Du 25 février au 12 juin, au CRAC - 26, quai de l’Aspirant Herber à Sète. Tél. 04 67 74 94 37.

Santiago Idanez et Horacio Silva

Commetoujours, Vincent Madramany, maître des lieux, alterne les expositions d’artistes français reconnus sur le plan national (Ben, Le Gac, Viallat, Gauthier, Vincent Corpet, Charlélie Couture, bientôt Serge Fauchier) et des catalans ou espagnols qui ne demandaient qu’à traverser la frontière afin de nous monter ce qu’il se passe un peu de l’autre côté des Pyrénées. Santiago Idanez peint d’immenses portraits dont il cherche à rendre l’expression la plus « parlante » qui soit, ce qui n’est pas peu dire pour une activité muette, notamment quand il s’attaque à des animaux. Le fond est le plus neutre possible, et la couleur réduite au maximum ce qui d’une part rapproche le peint de la photographie (dont d’ailleurs le peint en l’occurrence s’origine) et d’autre part donne l’impression que les individus répertoriés sont baignés, auréolés d’une lumière dont on peut évaluer la dimension métaphysique ou transcendante. Ces visages-là ont maille à partir avec la mort. Mais on repère en outre un contraste assez flagrant entre les dimensions démesurées du portrait (comme s’il s’agissait de grands de ce monde) et le caractère inconnu des modèles, contrairement à la tradition des commanditaires de tout crin. Le rapport s’est d’ailleurs inversé : le peintre est devenu commanditaire. La matière est en tout

cas généreuse, volontairement souple et relâchée. Le visage est hypertrophié comme pour échapper à un inévitable anonymat, dans ce monde surpeuplé, et puis aussi car il ya toujours quelque chose à retenir d’un visage en tant qu’il suscite des émotions diverses. Santiago Idanez semble en tout cas proche d’artistes majeurs de notre temps

tels que Marlène Dumas, Luc Tuysmans et bien évidemment Yan Pei Ming.

Horacio Silva semble avoir trouvé sa voie dans une peinture symbolique, extrêmement stylisée qui n’est pas sans rappeler Paul Klee, mais qui serait sorti de sa réserve. Certains motifs semblent relever d’une iconographie intemporelle (la pêche, un visage invitant au silence), d’autres s’ancrer plutôt dans la réalité mais totalement revisitée et recomposée (deux chiens agressifs et leurs maîtres) jusqu’aux confins de l’abstraction. Des transparences nous font basculer dans une dimension irréaliste, résolument picturale, les formes se superposent quelquefois et la surface donne une impression générale de dynamisme. S’il fallait distinguer ces deux peintres je dirais que le premier s’inscrit résolument dans des préoccupations contemporaines, en cernant son sujet et en l’exploitant autant que faire se pourra, tandis que l’autre poursuit ses investigations du côté d’une certaine tradition, généreuse et ouverte. Ils représentent donc les deux tendances éternelles qui pérennisent l’expérience picturale. BTN Jusqu’au 2 mars, ACMDCDM - 3, avenue de Bretagne à Perpignan. Tél. 04 68 34 14 35. www.acentmetresducentredumonde.com

l’art-vues • page quarante-quatre • février - mars
Joris
PLASTIQUES ...
ARTS
Œuvre de Horacio Silva Installation vidéo de Agnès Fornells

Chapelle des Pénitents Bleus à Narbonne

Initiative intéressante car tournée vers l’avenir et les jeunes que celle de la municipalité de Narbonne, en partenariat avec le milieu scolaire. En effet, il s’est agi en l’occurrence de demander à des lycéens de choisir dans les réserves du Frac L.R. des œuvres sur le thème du rapport à l’autre et de la relation à l’environnement. Et ce sont les élèves eux-mêmes qui commentent leurs choix à l’attention des visiteurs. Ainsi, le Frac répond-il à l’une de ses vocations qui serait de faire découvrir l’art contemporain ailleurs que dans la métropole régionale, les œuvres mobilisant de nouveaux publics qui ne soient pas seulement ceux des visiteurs habituels des Frac, le regard des plus jeunes, pas forcément déformé par les références sempiternelles à l’Histoire de l’Art, pouvant s’avérer d’une troublante nouveauté. Toujours est-il que leurs goûts rejoignent tout à fait les miens il suffit pour s’en convaincre de relire mes articles Sur La Dégelée Rabelais (Travaux corporel sur l’alimentaire, Rideaux de cheveux) et Casanova à Nîmes (distributeur d’épluchures de chaussures) d’où émergeaient pour moi, sans contestation possible, les œuvres de Natacha Lesueur et du duo Cécile Hesse/ Gael Romier, présentées dans les deux cas au regretté PPCM, cher à Roger Bouvet et à Maurin/La Spesa. Pour la première, son talent est si évident que le Frac lui fera l’honneur d’une exposition personnelle en fin d’année dans ces locaux montpellié-

ARTS PLASTIQUES

Identités Urbaines

l’intérêt de l’artiste. Milo Garcia recourt à des panneaux de contreplaqué pour confectionner ses kits d’assemblage, assez humoristiques au demeurant puisque ironisant sur le voyeurisme des amateurs d’art. On est plutôt alors dans le domaine de l’installation, le matériau se prêtant au découpage et à la narration, faisant intervenir en l’occurrence des silhouettes en enfilade.

rains. Ses séries de photographies de bouches, ongles, jambes, torses détournent les codes de la publicité et leur attribuent un caractère inattendu, inédit, toujours juste. Ses portraits sont le plus souvent spectaculaires, les modèles arborant de coiffures étonnantes, démesurées, quand il ne s’agit pas de casques ou de sculptures sur crâne. Le tatouage, la coiffure branchée, tout est bon pour susciter

Cecile Hesse et Gael Romier construisent eux aussi des fictions photographiques sur le thème du repas et de ses reliefs. Ici encore, le corps humain est à la fois exhibé dans sa nudité mais cachée par les objets qui font écran. Parfois, c’est le visage qui est masqué par une soupière par exemple. Tout cela est vivifiant et plein d’humour. Enfin puisque l’on se rapproche du bac, il est amusant de voir que le choix des lycéens s’est également porté sur la vidéo d’Alain Lapierre inspirée du Banquet de Platon, où douze intervenants, à l’instar des douze apôtres, révèlent leur conception actuelle de l’amour, à la manière des convives antiques. Une connexion d’époques, comme on peut en faire, ici, des générations. BTN Jusqu’au 27 mars, Chapelle des Pénitents Bleus à Narbonne. Tél. 04 68 90 30 53 (en partenariat avec Lycée Lacroix où sont présentés des œuvres de General Idéa, notre régional, Belkacem Boudjellouli et ses dessins grandeur nature, Maurizio Cattelan…),

Il faut croire aux miracles

Nul ne niera la place majeure qu’occupe la Collection Lambert non seulement dans le sud de la France mais également au niveau national (elle serait le sixième lieu voué à l’art, derrière Le Louvre, Orsay, Pompidou et quelques autres…) qu’au niveau international, vu les artistes qui y exposent et qui drainent un public autre que local. Cela fait à présent dix ans que le rêve du galeriste Yvon Lambert, d’ouvrir son immense collection au plus grand nombre est ainsi devenu réalité. Cette exposition est donc un anniversaire qui revisite quelquesunes des périodes phares de l’histoire de l’art contemporain, tel qu’il a été perçu par un collectionneur au goût sûr et qui aura grandement contribué à faire connaître et reconnaître, du côté de chez nous, des artistes dont les noms brillent au firmament de nos références passées, ou plus présentes : Barcelò, Twombly, Douglas Gordon… Ainsi, les amateurs d’art minimal se sustenteront-ils des propositions murales en acier chromé de Donald Judd, les férus de monochrome des variations sur le blanc de Robert Ryman, et on se souviendra que Sol Lewitt a réalisé des peintures murales in situ, que jouxtent ici les plaques métalliques au sol de Carl André. Dans un cabinet de curiosités, des noms d’artistes majeurs comme s’il en pleuvait Twombly (abstraction américaine), Kounellis (Arte Povera), Combas (Figuration libre, à la française) Marcel Boodthaers (néo dadaïsme), Bertrand Lavier, confrontés à des animaux empaillés, des livres, des coquillages, il faut de tout pour faire un monde d’art, la voix de Dali en

verve ou de Beuys en performance… Mais il s’est moins agi, pour le commissaire de l’exposition, Eric Mezil, de revisiter l’histoire de l’art que de proposer un parcours signifiant, inspirés bien sûr des expositions proposées au fil de cette décennie révolue, on a envie de dire quasi existentiel, en tout cas métaphorique puisque le rez-de-chaussée nous invite à une réflexion sur la vanité humaine et sur la comédie de nos passions turbulentes (Festival pas loin) ! avec des artistes dont certains ont eu droit à de magistrales expositions personnelles, de photographes notamment : Andres Serrano, Douglas Gordon, Roni Horn, le portrait en diamants de Lik Muniz. Une pièce murale de Richard Serra et un néon de Claude Lévêque nous confrontent à la

mort que suit une amorce de Renaissance (Schnabel, Kiefer…) avant que Barbara Kruger nous invite à nous poser la question des premiers mots après la longue absence : Parle-moi (en anglais bien sûr), un oiseau à la main comme le saint d’Assise ? L’atterrissage se fait en douceur avec une vidéo de Marc Wellinger, où les passagers sortent de l’avion au ralenti, sous musique religieuse, comme un long accouchement. Enfin, dans la cour, une sculpture faisant se mêler des croisées d’ arcades en parpaings, de Vincent Ganivet en écho à la future expo sur les ponts d’Avignon (?). On peut voir également, à côté des valeurs confirmées, la confiance accordée à de plus jeunes artistes comme David Askevold ou Carlos Amorales et son hommage aux oiseaux de Messiaen. Bon, les français ne sont pas nombreux Boltanski, Dezeuze, Buren, Blais, Faucon, Bourgeois, et des jeunes comme Loris Gréaud, s’interrogeant sur le futur, il faudra enfin que l’on se demande pourquoi, les régionaux encore moins, on sait que si la France aime l’art, elle n’aime pas trop ses artistes. Je rectifie, en France le bon artiste c’est l’artiste mort. Mais après tout nous sommes citoyens du monde, peu importe ici qu’on soit mort ou vivant puisque, de toute façon, à la lumière de l’éternité, on devient si peu de choses. C’est un peu ça la vanité évoquée plus haut. La Renaissance n’est pas impossible et après tout : il faut bien croire aux miracles. BTN Jusqu’au 8 mai, Collection Lambert - 5, rue Violette à Avignon. Tél. 04 99 66 56 20.

Lestableaux d’Anne Slacik nous font pénétrer tout de go dans la matérialité labile d’une peinture dont on ne peut dire, le plus souvent, qu’elle soit totalement abstraite mais dont il serait tout également faux de prétendre qu’elle serait figurative. Elle se situerait plutôt dans l’incertitude ou si l’on préfère dans l’entre deux, en tant que l’idée du paysage qu’elle suggère est suscitée par un protocole, et qui recourt aux vertus du dépôt : de couleur, de technique et de savoir. En fait, il n’est que trop évident qu’elle restitue à la nature ce que la nature nous offre de figures imperceptibles, de sensations estompées, de formes vaporeuses. On y devine spontanément des références aux quatre éléments et on pourrait parler de paysagéité (d’idée du paysage) abstraite si ne se percevait, dans certaines séries, des évocations esquissées de la plus glorieuse des montagnes (baptisée Ste Victoire), d’un arbre empruntées à une chef d’œuvre de Pierro della Francesca, ou encore de spectres de roseaux, qui font signe au premier plan. Avec Anne Slacik, on aborde aux confins du je ne sais quoi et du presque rien, à même de faire adhérer le plus grand nombre, car ses tableaux sollicitent le dénominateur commun de la sensibilité universelle : la perception colorée comme telle, dans sa légèreté, sa simplicité, optimale. Et ceci sans recourir aux rigueurs du monochrome ni aux séductions de l’image contemporaine qui nous inonde. Tout est décantation au contraire dans cet univers qui défie notre langage usuel et ses limites,

c’est sans doute la raison pour laquelle cette ouvre sollicite tant les poètes. Quelques modulations, un infléchissement singulier du support et voilà un monde recréé qui nous immerge sans excès dans la complexe douceur des phénomènes naturels, subtilement évoqués.

J’ai envie de dire que l’on s’y rince l’œil car l’élément liquide est en permanence sollicité, mais après tout l’être humain ne baigne-t-il pas dès l’origine dans une eau protectrice ? Et la terre, notre seul bien comme le dit Yves Bonnefoy, n’était-elle pas couverte jadis d’une surface océane d’où émerge toute vie? Les tableaux d’Anne Slacik nous plongent dans une jouvence revigorante et nous font aspirer à un univers qui rejoint celui de l’enfance, syncrétique et irrationnel. C’est sans doute ce fond commun à tout regardeur qui nous les rend si proches. Lui succèdera Louis Cane, ancien leader de Supports-Surfaces, dont le travail a bien évolué depuis, qu’il revisite, avec légèreté lui aussi, les Nymphéas sur support à claire-voie, ou qu’il personnalise les différentes étapes de la spiritualité en art, traduite dans la matérialité picturale s’entend, de la Renaissance ou Velasquez à De Kooning en passant par Picasso et Manet. BTN Jusqu’au 26 février, Galerie Hélène Trintignan - 21, rue St Guihem à Montpellier. Tél. 04 67 60 57 18.

l’art-vues • page quarante-cinq • février - mars ...
A la Collection Lambert à Avignon A la Galerie Hélène Trintignan à Montpellier L es panneaux de contreplaqué de Milo Garcia Les peintures murales de Sol Lewitt
Anne Slacik

Galerie Al/Ma à Montpellier

Leverre protège, le verre délimite, le verre réfléchit. C’est ce qui vient à l’esprit quand on regarde les œuvres originales de Erwan Ballan produites depuis maintenant une bonne dizaine d’années. Le verre protège : la peinture chez Ballan se voit en transparence. Du bois usiné lui attribue son épaisseur. La peinture est avant tout matière, en blocs en un certain ordre assemblés sous de grands panneaux de verre, à taille humaine cependant. La peinture est ce qui se met derrière ou dessous. Le verre délimite : il est une des apparences que peut prendre le tableau, référence à l’histoire de la peinture, par sa forme, sa taille et ses dimensions sauf que la matière en ses œuvres déborde car Erwan Ballan fait partie de ces artistes qui préfèrent, au topologique, le territorial. La peinture sort du tableau soit sous forme de bouquet de fils qui rappellent une chevelure débondant comme une source, et donc la matérialité liquide de la peinture pour peu que l’on élargisse son champ d’action. C’est peut-être la vocation de la peinture que d’accéder à

ARTS PLASTIQUES

Erwan Ballan

ce concret dont elle émane, sous des formes différentes toutefois. Car la peinture a du corps, elle peut s’avérer organique, ce n’est point un hasard si les œuvres en silicone rose rappellent des organes ou viscères. Il faut que la peinture vive, se remodèle en tenant compte de tout ce que la technique peut lui apporter de sang neuf. Par ailleurs, le verre fournit sa forme de base à toutes les variations informelles qu’il favorise. Il évite à la matière de se disperser à l’infini.

Enfin, le verre réfléchit : dans certaines séries, à hauteur de regard, il se fait miroir et crée une tension interrogative par rapport à son vis-à-vis pictural. La question se pose en effet de savoir ce que nous regardons, s’il s’agit de se rassurer ou de s’indigner en partant de nos préjugés en la matière, ou bien si nous sommes capables d’objectivité absolue face à l’événement peint. D’autant que bien des spécialistes, et les peintres eux-mêmes, regardent la peinture avec le verbe dans l’œil, et quand je dis verbe, je pense à des références précises :

Au Carré Sainte-Anne à Montpellier

Lasphère condense, la sphère réfléchit, la sphère occupe et sans doute aussi se répand. C’est ce que l’on pourra constater à cette exposition du sculpteur d’origine tchèque, Vladimir Skoda dont le travail se prête à l’exploration spatiale, spectaculaire malgré sa rigueur et son apparente simplicité. La sphère est une forme pure. L’acier une matière dure. Quelque part, elles renvoient à notre conception de l’intemporel. Le fait d’user de procédés réfléchissants montre qu’un espace peut en receler une autre, ou du moins proposer une autre vision de l’espace ce qui donne une leçon de relativité ponctuelle au sein de la spatialité éternelle. Le choix d’une église, certes désaffectée mais vouée par son origine à la symbolique de l’éternel, était donc le lieu désigné pour une telle introduction spatiale. Habiter un tel lieu revient à l’animer, et aussi lui faire retrouver la part d’éternité qui le caractérise. L’espace est en mouvement contrairement aux apparences et notre mouvement modifie l’espace. Ainsi, les sphères réfléchissantes nous montrent-elles ce qu’une vision archaïque nous cache : la pluralité des points de vue. J’ai toujours

Duchamp évidemment (une expo de l’intéressé s’intitule d’ailleurs « Hors Champ ») avec son grand verre mais surtout ses éléments récupérés ; Matisse et sa passion de la forme colorée, de la planéité de la surface aussi, avec laquelle, verre oblige, Erwan Ballan joue manifestement. On peut y ajouter sans doute aussi les grands américains notamment Pollock mais comme détournés, matérialisés par la matière concrète et récupérée (fil de scoubidous). Enfin, on notera l’importance des attaches, des pattes en métal usinées et sans lesquelles l’expérience ne serait pas possible. C’est le petit détail dont dépend le tout. Comme quoi décidément la peinture aujourd’hui dépend bien des progrès techniques, et ne saurait se confiner sur son seul territoire spécifique. Et puis puisque Matisse et Duchamp semblent ici sollicités, comment ne pas voir qu’Erwan Ballan situe son travail dans l’entre deux : entre la pâte et la patte. Là

est la main.

Vladimir Skoda

pensé que si Carl André avait aplati la sculpture, Skoda avait tenté de la redresser en la refermant en quelque sorte sur elle-même. Au Carré Ste-Anne les 24 sphères en acier doré ordonnent finalement dans un périmètre quadrangulaire une petite cosmologie apprivoisée. Ces sphères sont sans aucun doute les soleils que l’ancienne cosmogonie faisait correspondre à la course présumée de l’astre pérenne.

Ainsi, faisons-nous « le tour du temps » comme le souligne le titre mais à notre rythme et c’est bien ce dont il s’agit puisque cette conception, qui a présidé durant des millénaires, dépend de notre perception immédiate et superficielle des choses, laquelle ne correspond évidemment pas à ce qu’on appellera, faute de mieux, le réel. Ainsi, les heures sont elles ordonnées, en suspension, le plus troublant étant qu’elles se rapprochent du sol là où on les attendrait dans le ciel. Je dis troublant à dessein puisque le titre des photographies renvoie aussi à la cosmogonie actuelle qui évoque les mystérieux trous noirs, auquel le sculpteur oppose ses « trous blancs » (en collaboration avec la photographe

Franta Barton). Il s’agit manifestement de capter des points lumineux favorisés par les lois de l’optique. Au-dessous du cœur de l’église une sculpture en acier assez lourde, posée à même le sol le long d’une cloison, constituée de deux éléments en hommage à Galileo Galilei ; mais avec une partie composée d’un miroir qui réfléchit l’ensemble, et la sphère au centre qui lui donne son unité. On voit tout l’intérêt de cette production : l’œuvre exposée se modifie dans l’espace qu’elle occupe et qu’elle finit elle-même par modifier. Elle prend de multiples apparences liées à l’environnement qu’on lui propose et devient un véritable objet baroque, insaisissable car il ne donne l’illusion de la stabilité que le temps relatif d’une exposition. Un peu comme une mesure de notre temps à l’échelle de l’éternel et non plus à celle de l’humain modifierait notre perception de l’espace. Ce qui est vrai de cette sphère pourrait bien se révéler véritable à la lumière du cosmos. Skoda présentera quelques sphères de métal dont l’une à même de fabriquer des bulles de savon comme pour montrer la relativité de la notion de masse, à la lumière et démesu-

Larry Bell

Bien des ouvrages illustrés existent, relayées à présent par Internet, qui nous ont informés en France de la vivacité de l’art américain dominant le monde depuis le début des années 60. Ainsi connaissons-nous Robert Smithson ou Joseph Kosuth, par exemple sans forcément avoir été confrontés directement à leurs œuvres, a fortiori John Baldessari à qui Carré d’Art a offert naguère une rétrospective. Pour Larry Bell, c’est un peu la même chose même si l’on a pu le voir dernièrement chez Templon ou du côté du Mac de Lyon. On a bien feuilleté quelques reproductions dans des anthologies mais cela suffit-il à résumer toute une vie de travail et de recherche incessante. D’où l’intérêt de cette présentation qui couvre la production d’un artiste dont le nom, plus connu sans doute que ses multiples réalisations, est surtout associé à des volumes de cubes en verre dont l’artiste travaille la surface colorée et les effets de transparence. C’est dire combien la lumière joue pour lui un

rôle essentiel et ce, dès l’origine, quand il s’est mis à intégrer des miroirs dans ses toiles. Car qui sait que Larry Bell, que l’on associe à tort et à son corps défendant au minimalisme, a démarré sa carrière comme peintre, qui aurait petit à petit glissé vers le volume plutôt que comme un sculpteur minimal ? Quant au carré, comment ne pas y voir le symbole de la ville moderne et de ses angles à perte de rues, « pré-visibles » donc, et auxquelles on souhaiterait la même transparence ? Mais ce qui va intéresser les amateurs d’art dans cette expo, c’est que ce plasticien connu est en fait en grande parti méconnu. Sa production picturale en particulier, en laquelle il joue à cache-cache avec l’angle droit, si caractéristique des villes américaines, sera présentée dans ses grandes lignesque Larry Bell y intègre ou pas des matériaux nouveaux ou même des collages d’objets inattendus. De même seront proposées six sérigraphies de format imposant, qui reproduisent des images de nus

féminin semblant offrir une tasse, dans des déformations ondulantes. On est loin du Larry belle censé être minimaliste. Ailleurs, le spectateur est invité à pénétrer une sorte de labyrinthe de plaques de verre érigées à même le sol. Une installation est également à l’ordre du jour avec deux fauteuils de part et d’autre d’un miroir ovale, sur lesquels le visiteur est invité à s’asseoir. Bref, Larry Belle montre qu’il a eu plusieurs cordes à son actif et qu’il a su les faire vibrer. On relèvera également, dans cette exposition qui, comme toujours à Carré d’Art accorde une grande importance à la répartition des espaces, des dessins à la vapeur et une grande installation interrogeant la perception lumineuse à l’intérieur d’un cube ; car la lumière est le maître mot de cet artiste qui a su la rendre… Si belle.

Du 25 février au 2 mai, au Carré d’Art, place de la Maison Carrée à Nîmes. Tél. 04 66 76 35 70.

re de la nature entière, prise dans sa haute et pleine majesté. Pascal n’aurait pas mieux dit. BTN Du 3 mars au 3 avril, Carré Ste-Anne, à l’initiative des Amis du Musée Fabre, Place Ste-Anne à Montpellier. Tél. 06 82 18 06 66, 06 82 18 06 66.

l’art-vues • page quarante-sept • février - mars
BTN Du 11 février au 19 mars à la Galerie AL/Ma 14, rue Aristide Olivier à Montpellier Tél. 06 63 27 15 63.
BTN
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Au Carré d’Art à Nîmes

Et pis meu la et pis teu la

Claude Abad fait partie de ses peintres qui, courageusement, prouvent qu’il ya toujours quelque chose de singulier à montrer dans le domaine de la peinture. Celle de Claude Abad est énigmatique. Elle se déduit à quelques traits épais, des approximations géométriques, des couleurs sourdes, beaucoup de gris et de brun ou d’ocre, mais de la surface peut émerger l’effervescence colorée sous-jacente, la partie tellurique de l’élaboration de l’œuvre. Au fond on peut parler de cosmogonie, la peinture se durcit après sa phase fusionnelle.

Claude Abad

Quand une institution aussi élitiste que le Frac se met à user d’un patois provincial pour intituler une exposition temporaire on se dit que cela doit cacher quelque chose, mais que bien évidemment cela nous échappe, d’autant que l’expression émane d’une autre région que la nôtre. Mais bon nul n’est exclu de l’Olympe et en tout cas pas un langage décalé. En fait, l’expression semblerait évoquer le rôle prépondérant dévolu au spectateur dans la construction du sens de l’œuvre depuis que le artistes conçoivent leur œuvre en fonction du rapport physique ou phénoménologique que le spectateur entretient avec elle. Les artistes en effet sollicitent le corps du visiteur sans lequel il ne saurait y avoir de pertinence dans leurs réalisations. C’est évident pour l’œuvre de notre grand sculpteur nîmois, hollandais d’origine, Tjeerd Alkema, qui n’a jamais conçu ses sculptures, en l’occurrence ici un cube, autrement que comme des invitations au déplacement corporel : de sa part comme de la part des autres. D’où son recours à l’anamorphose, une apparence de cube par exemple montrant en fait toutes les facettes de ses atours réels. Ajoutez à ceci que Tjeerd Alkema semble se jouer ainsi de l’art minimal, beaucoup trop figé et grave (ou perçu comme tel). En fait, il nous rappelle que, comme dans le cosmos, un espace peut en cacher un autre et que toute ligne, toute figure n’est perçue qu’en fonction de notre point de vue. Que celui-ci se déplace et les formes se modifient. Ce qui est vrai du corps est vrai également aussi de l’esprit ; c’est en tout cas comme cela que je perçois le sens de cette exposition en attendant de la voir de visu. On retrouve un peu de cette problématique avec William Colle et ses chaises en acier nous invitant à contempler sagement un tableau longiligne à sept couleurs sérialisées. Doit-on s’asseoir ou pas? Si non que contempler ? Les chaises ? L’ensemble ? Et en quoi y aurait-il nécessité de contempler ce choix de couleurs alignées ? Comme on le voit l’initiative est laissée au spectateur. J’en dirais autant de la spirale en tige d’acier de Véronique Verstraete et qui se termine par une sorte de sellette synthétique. Siège design bien élevé ? Sculpture fine à considérer comme telle ? Inversion du socle libéré du sol ? Là

encore c’est au spectateur de décider. De même le polyèdre de Philipe Decrauzat, emprunté à une célèbre gravure de Dürer Comment l’aborder, d’autant que l’artiste a dessiné sur l’une de ses faces une tête de mort renvoyant aux célèbres vanités renaissantes ? Comme la critique de toute mise en forme trop absolue ? Trop géométrique, en tant que science des proportions, du nombre et de la vérité ? La même problématique peut se présenter en peinture. D’où cette vue maritime et fraîche de Sigurdur Arni Sigurdson, telle une ouverture oculaire, et qui semble une île à la surface du tableau, avec sa présentation en cœur ou plutôt en moule ouverte (mais on peut penser aussi à une vague, d’autant que l’artiste joue probablement sur l’homophonie See/Sea, sympathique au demeurant. Une île en creux même si le tableau ne demeure qu’un plan, sa tridimensionnalité n’étant que pure illusion sensible et mentale. Peut-être les verres soufflés, colorés, de Seamus Farrel qui rythment l’espace global de la galerie, nous invitant à changer d’identité grâce à des jeux pronominaux qui se lisent en transparence, nous apprennent-ils à cohabiter dans l’instant avant le hic et nunc qu’ils supposent ? Tout comme Helmut Dorner nous apprend à regarder la peinture, ses dessins transparents sous la surface laquée, de la bonne distance. Même si comme pour Arnaud Vasseux, l’épaisse réalisation mise en mur demeure énigmatique, dans ses matériaux contemporains qui recouvrent sans doute mais quoi ? Des panneaux géométriques ? Ou tout ce que l’on peut leur supposer d’images et de motifs abstraits. Peu importe au fond : Il faut parfois garder ses distances devant l’énigme. Et si l’art d’aujourd’hui était justement celui de savoir acquérir la bonne distance, celle qui respecte à la fois les artistes et n’exclut en rien le recul critique ? Certes l’art contemporain fait couler beaucoup d’encre, et bavasser en pure perte, encre dont on souhaiterait la légèreté des dessins d’Arnaud Vasseux, à partir de bulles de savon. BTN

Jusqu’au 12 mars, FRAC - 4, rue Rambaud à Montpellier. Tél. 04 99 74 20 35. Puis, expo Samuel Richardot, du 19 mars au 7 mai.

C’est que la peinture est pour lui un éternel combat entre l’homme et la matière, dont le champ de bataille est la surface du tableau. Comment suggérer un maximum d’émotion ou d’évocations, et pourquoi pas aussi du silence, avec un minimum de signes ? Telle est la question qui se pose sur ses toiles de format humain et qui, redressées, prennent l’allure d’un miroir où se reflèterait la capacité de l’artiste à abstraire du réel, à ouvrir de nouveaux horizons par la matière et l’épandage coloré. Et ces fameux traits, qui soulignent les formes dominantes, la ronde ou presque notamment, qui circonscrivent la lente émergence de la configuration définitive. En fait tout est dans la tension entre les émergences sous-jacentes et le recouvrement définitif, dans la transparence aussi qui laisse deviner le lent cheminement vers l’achèvement.

Parfois ce sont les formes et leur cerne qui s’affrontent en surface car Abad n’a pas besoin de recourir à l’image pour créer des relations qui ressemblent aux relations humaines, c’est-à dire en osmose ou au contraire en conflit, comme dans la nature et comme dans l’univers. C’est en ce sens que sa peinture accède à l’universel. BTN

Jusqu’au 20 mars, Maison des Arts de Bédarieux - 19, rue de l’Abbé Taroux à Bédarieux. Tél. 04 67 95 48 27.

l’art-vues • page quarante-neuf • février - mars
Au FRAC L.-R. à Montpellier
la Maison
A
des Arts à Bédarieux ARTS PLASTIQUES
Le cube de Tjeerd Alkema se déforme selon le point de vue

l’Av

musées

Valtat au Musée Paul-Valéry à Sète

Entretien avec Olivier Guiraud

Chargé des arts plastiques et des musées à la Ville de Béziers

Le figuratif a plus de succès que l’abstrait

Béziers est connue pour sa Feria, son théâtre et Festa d’Oc mais un peu moins pour ses musées pourtant riches et sa programmation dédiée aux arts plastiques. Olivier Guiraud s’attache à mettre en valeur ce patrimoine et donner du sens à un programme d’expositions de qualité.

Quels sont les critères de sélection des artistes pour les expositions ?

Anne-Marie Letort au musée de Millau

« Les Ecaillères d’huîtres » de Valtat

,L’exposition Valtat rend hommage à un fauve d’avant le fauvisme et, ce faisant, donne des couleurs lumineuses à la grisaille hivernale. Le printemps avant le printemps. Né à Dieppe en 1869, Valtat est un peintre particulièrement méconnu, cependant précurseur et novateur. Découvrir un fauve avant les fauves, tel est le sens de l’accrochage réalisé à Sète par la conservatrice Maïté Vallès-Bled. Les œuvres présentées, pour les deux tiers, ont été peintes entre 1895 et 1906. «Valtat échappe à la chronologie, beaucoup d’épithètes ont été utilisées pour le qualifier, pré-fauve, protofauve. Le fauvisme n’ayant été identifié qu’en 1905 au salon d’automne, les critiques le découvrent, fruit d’une longue gestation dont Valtat est un des principaux représentants dès la fin du XIXe siècle. Ce serait remettre en question l’histoire de l’art que de lui donner avant cette date le nom de fauve», souligne la conservatrice. Les écaillères d’huitres (1895-1896), Les porteuses d’eau (1897) ou Le Rastel d’Agay (1898) annoncent indubitablement les fauves, notamment par l’utilisation des couleurs à leur paroxysme. Le peintre vit alors dans le Midi. Après avoir définitivement quitté le Sud pour Paris, l’artiste va acquérir une maison dans la vallée de Chevreuse. Il a un besoin impérieux de la nature, comme on le voit dans les tableaux de la dernière partie de sa vie. Novateur, Valtat est également indépendant. Il déroute, car cohabitent dans ses œuvres l’influence des nabis et le néo-impressionnisme. D’aucun pensait qu’il n’avait pas d’esthétique propre. L’exposition Valtat est l’aboutissement d’un projet de Maïté Vallès-Bled, porté depuis une dizaine d’années. « J’ai été très attentive à réunir des œuvres peut montrées, provenant essentiellement de deux collections particulières», insiste-t-elle. On remarque également des scènes intimistes, dont le fils de Valtat est le modèle récurrent et de très beaux bronzes. Dans les portraits, on est frappé par la parenté avec Lautrec d’une part, et avec Renoir d’autre part, un ami du couple, les deux artistes se peignaient mutuellement. Le plaisir de redécouvrir Valtat, indépendant et précurseur. MCH

Jusqu’au 7 mai, Musée Paul-Valéry à Sète. Tél. 04 99 04 76 16.

www.museepaulvalery-sete.fr

Les critères sont nombreux et nous primons le travail de qualité. J’ai donc créé un comité informel composé du directeur de la culture, Bruno Deschamps, de la conservatrice des musées, Nicole Riche et la directrice des musées du biterrois, Peggy Albert. Nos choix sont variés et peuvent porter sur des artistes de renommée comme, par exemple, Poliakoff, Claude Viallat, Pierre François ou Rachid Koraichi. Il peut également s’agir d’artistes moins connus ou de jeunes artistes dont nous apprécions le travail et que nous souhaitons faire connaître. Nous sommes ouverts à toutes propositions et chaque demande d’exposition fait l’objet d’un examen. Nous essayons aussi de présenter des styles variés afin d’apporter au public biterrois et à nos amis de passage la plus belle diversité artistique.

Quel est l’impact de ces expositions sur la ville?

L’impact sur la ville est variable suivant le style des œuvres. L’art figuratif a, généralement, plus de succès que l’art abstrait. Pourtant le bouche à oreille marche très bien dans la ville et une exposition de qualité, même si elle est un peu hermétique, peut très bien marcher

Quel style d’art trouve-t-on à Béziers ?

La ville, très riche en peintures anciennes conservées au musée des Beaux-Arts, a connu au XIXe et au début du XXe siècle un boum économique important qui a eu pour conséquence un développement artistique sans précédent dans l’architecture et la sculpture avec notamment le grand sculpteur Injalbert. De nos jours, l’art contemporain est aussi présent avec les expositions dont

nous venons de parler, les collections du musée qui s’enrichissent chaque année et les galeries d’art qui ont une politique très active. Quels sont les temps fort de Béziers pour 2011 et 2012 ?

En 2011, trois artistes contemporains installés dans notre région vont exposer à l’Espace Riquet. Il s’agit de Charles-Louis La Salle, Fancony et Gérard Calvet. Nous aurons aussi, durant l’été, une exposition exceptionnelle sur l’art africain. Dans les musées nous préparons « Peinture et sculpture des XVIIe et XVIIIe siècle à Béziers », une exposition qui montrera des œuvres d’une période encore peu explorée. Au musée du Biterrois l’exposition « Augustus et alii, le portrait romain » dévoilera les bustes d’empereurs romains trouvés à Béziers, actuellement conservés dans les collections du musée Saint-Raymond de Toulouse. Pour 2012, le programme commence à se dessiner et nous avons déjà reçu beaucoup de demandes. Nous devrions avoir un beau programme avec quelques surprises mais pour l’instant, je ne peux rien dévoiler.

Recueillis par Romain Dimo

Les expositions à Béziers

• Jusqu’au 27 mars à l’Espace Riquet: Tournois des turbulences de Charles-Louis La Salle. Après avoir passé son enfance en Indochine et son adolescence en Afrique, Charles-Louis La Salle est entré à l’Ecole des Arts décoratifs de Paris. Par la suite, c’est la Provence qui est devenue sa terre d’adoption. L’exposition montre des oeuvres des années 80-90 aux couleurs froides et élégantes et des oeuvres récentes dont les couleurs sont plus solaires avec notamment une série consacrée au monde du rugby.

Tél. 04 67 28 44 18.

• Du 11 février au 1er mai au musée des Beaux-Arts, Hôtel Fabrégat : L’art animalier dans les collections du musée.

Le XVIIe siècle fournit quelques bovins à la manière du Hollandais Pourbus mais c’est surtout le XIXe siècle qui est riche dans ce domaine. Les artistes de l’Ecole de Barbizon ou ceux qui en étaient proches ont peint des chèvres, des moutons, des chevaux, des basses-cours, tout un monde bucolique et joyeux. Du côté des sculpteurs, si Magrou a représenté des lionnes, Injalbert, lorsqu’il s’est éloigné de la sculpture officielle pour se tourner vers le réalisme, a montré des animaux plus paisibles : cigales, lévriers, porcs, hiboux. Tél. 04 67 28 38 78.

• Du 15 mars au 22 mai au musée du Biterrois : Rivages, photographies de Sylviane Sénescal Itinéraire photographique de Sylviane Sénescal, voyageuse dans l’âme, que l’appel irrésistible d’horizons infinis a emportée aux quatre points cardinaux. Sur les vagues du temps, de retour au pays natal, Béziers, elle expose son regard sur les vies et les terres d’ailleurs. Tél. 04 67 36 81 60.

,C'est une rétrospective de près de vingt ans que nous présente Anne-Marie Letort au musée de Millau jusqu'au 12 mars. Des rives de la Manche aux Causses Cévenols, il est des similitudes qui interpellent. En effet, c'est le vide plein qui s'impose. Les grandes étendues des Causses ne sont pas sans rappeler l'uniformité des grands déserts de l'ouest Américain et des rivages de la mer, d'où l'artiste est originaire. Il n'y a que les lumières qui donnent des aspects différenciés. La série Causses et paysages aimés interpelle. L'artiste, totalement immergée dans la région, retranscrit avec finesse et sensibilité les émotions que peut transmettre la beauté des paysages de l'arrière pays. Cette série de petits formats nous entraîne vers des univers inondés de lumières. La technique des aplats, chère à Nicolas De Stael, se prête très bien à cette reproduction de paysages emplis de vide. Les couleurs et les formes s'harmonisent pour donner des compositions où le calme et la volupté semblent régner dans des lieux magiques. Ici, chaque couleur crache une lumière forte. Les primaires imposent leur chaleur et leur froidure et rappellent les excès Caussenard. Lorsque les chaleurs estivales brûlent les paysages et que les températures hivernales immobilisent la vie, alors ce pays des oppositions nécessaires donne les clefs de toute sa beauté. Il est vrai que se plonger dans les Causses du Lar zac, du Mejean, de Sauveterre où du plateau du Lévézou, est une bien belle expérience. La beauté sauvage de ces lieux ne laisse pas indifférent et bon nombre d'artistes sont allés chercher leur inspiration dans ce creuset de formes, de couleurs où la lumière est reine. Ces lieux sont accessibles à quelques encablures de la grande bleue. Entrer dans les oeuvres de l'artiste, c'est partir pour un voyage initiatique vers des contrés si proches et si lointaines. J.M. Jusqu'au 12 mars au musée de Millau. Tél. 05 65 59 01 08.

Le trait en majesté au musée Fabre à Montpellier

,Le cabinet des arts graphiques du musée Fabre de Montpellier possède l’une des plus importantes collections françaises de dessins. Rassemblée grâce à la générosité de grands donateurs tels Valedau, Bonnet-Mel ou encore Bruyas, elle réunit plus de 6 500 gravures et dessins des plus grands artistes, de la Renaissance au XXe siècle. A travers l’exposition Le trait en majesté, dessins français du XVIIe siècle dans les collections du musée Fabre, le public découvrira le rôle primordial du dessin pour les artistes du Grand Siècle. L’empreinte d’un crayon, d’une plume, ou l’épaisseur du trait d’un lavis, dévoile le processus créatif des peintres d’un âge d’or de l’art français. La collection du musée est ainsi exemplaire de l’art du dessin au moment de la création de l’Académie et sous le règne de Louis XIV, avec des œuvres de Poussin, Le Sueur, Le Brun, mais aussi d’artistes plus rares. Soumis à des conditions particulières et contraignantes de présentation, ce précieux ensemble de feuilles a rarement été montré au public. Les dessins ne peuvent, en effet, être exposés qu’avec une faible intensité lumineuse et pour de courtes durées.

Du 29 janvier au 30 avril, au musée Fabre à Montpellier. Tél.04 67 14 83 00.

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« Le Ressac » de C.-L. La Salle
© S t u d o M o n q u e B e r n a z , G e n è v eA D A G P, P a r s 2 0 1 1

MONTEILLER jusqu’au 6 mars

MONTANA GALLERY 11, rue d’Alger, 34000 MONTPELLIER Tél. 04 67 59 56 84 montanashop@gmail.com Horaires
Le
14h
19h.
10h30
13h30
Jean-François
d’ouvertures :
lundi de
à
Du mardi au samedi de
à
& de 14h30 à 19h.

’Av

expos

Roland Daraspe à Carcassonne

,Métallurgiste de formation, puis titulaire d’un diplôme de chaudronnerie et d’un brevet de mécanicien aéronautique, alliages et oxydation n’ont pas de secret pour Roland Daraspe.

L’artiste aime à les juxtaposer maillechort, laiton doré, vermeil, argent ou nickel, tout en jouant de leur contraste. Il les adopte et les travaille en fonction de leurs caractéristiques et de l’objet à réaliser.

Soucieux d’innover, le travail de Roland Daraspe prône avant tout la tradition et le savoir-faire artisanal: « une boîte doit fermer avec un petit clic parfait, une théière verser sans goutter, son anse ne doit pas vous brûler, un flambeau être stable... l’orfèvrerie n’autorise pas le bluff»

Les formes de ses créations sont sobres, parfois massives, mais toujours pures et élégantes. Il arrive qu’un pied plus fragile, une tige de coupe ou de verre à boire qui s’incline, un bord qui s’incurve, apportent une note plus sensible, lointainement inspirée de l’ornement végétal cher à l’Art nouveau.

Du 18 février au 15 mai aumusée des Beaux-Arts - 1, rue de Verdun à Carcassonne. Tél. 04 68 77 73 70.

Michel Berberian à la Tour Phi lippe Le Bel

,Né d’une famille d’artistes et d’antiquaires, Michel Berberian fut jusqu’en 1974 l’élève du célèbre peintre Montmartrois Gen Paul. Après un long séjour aux Etats-Unis, il crée son propre studio de design. Il travaille alors comme affichiste pour le théâtre, puis dans le cinéma, pour les plus grands comme: JeanLuc Godard, Carlos Sauras, Bertrand Tavernier, Eric Rohmer ou James Ivory. Il exerça ainsi la fonction de directeur de création en agence de publicité durant plus de vingt ans. Contrairement à certains peintres, ou plutôt à l’idée que l’on s’en fait, Michel Berberian est adapté au monde matérialiste dans lequel nous évoluons.

Et malgré cela, il peint. Il peint des hommes qui courent, de grands oiseaux qui volent, des visages qui penchent, des femmes qui s’élèvent dans un univers complexe et coloré. Mais si l’artiste maitrise la complexité du « système», il est clair également qu’il en souffre. Dans ses tableaux, les personnages sont rongés, presque ravagés. L’homme qui court est au coeur d’un bombardement, les têtes sont comme irradiées, l’oiseau paraît vitrifié en plein vol. Fuyant, le chaos originel, la pression du monde moderne, l’artiste cherche à s’échapper avec sa fragilité apparente, banale mais tellement courante.

Du 5 mars au 24 avril, Tour Philippe Le Bel à Villeneuve-lez-Avignon. Tél. 04 32 74 08 57. www.berberian.fr

Philippe Roussel à Muz’Art à Sauve

,La valeur n’attendant pas le nombre des années, Philippe Roussel réalise ses premières gouaches dés l’âge de 10 ans. Sur cette lancée, il croque sur papier les détails de mosaïques et bas reliefs découverts au cours de ses fouilles archéologiques. Comme pour tous les artistes, il ne peut nier l’influence de son éducation et de son vécu sur sa peinture. Un accident de la vie qui aurait pu lui être fatal, lui a fait prendre conscience de l’importance de la moindre chose et du moindre instant. Alors, son travail empreint de matière, révèle ces objets si quotidiens, si indispensables (tels qu’une chaise) et prend une toute autre dimension. On touche, on regarde autrement, on pénètre dans l’œuvre, on imagine son histoire et on scrute le moindre détail. L’objet n’est plus anonyme et futile à nos yeux. Il est la mémoire d’un temps passé, de personnages et retrouve alors ses lettres de noblesse en s’offrant à nous dans une toute nouvelle apparence. La matière lui donne vie et il devient acteur de l’histoire qui se perpétue ! Aujourd’hui, il intègre à ses oeuvres, l’encre de chine. Cela confère une puissance complémentaire à la couleur noire déjà très présente dans son travail. Sa dernière série sur le thème des Marines laisse percevoir une peinture plus forte, plus libre et pleine de spontanéité.

Jusqu’au 31 mars, Muz’Art, Centre d’expression artistique - 1, chemin des Garennes à Sauve.

Tél. 04 66 93 07 24. www.muzart.biz

Adieu Mec créant

Le ciel a gagné une étoile, René-François Gregogna, peintre sculpteur, Mec créant a tiré sa révérence dans sa 85ème année. Cet artiste singulier, dont l’œuvre s’étend sur près de soixante ans, a surpris tout au long de sa vie, parfois scandalisé avec son « Déjeuner sur l’herbe» en 1969. Précurseur de la figuration libre, pionnier de l’art modeste, il réalise des montages, collages, volumes et reliefs dont les matériaux proviennent désormais directement de la décharge. Les années 70 sont marquées par ses interventions sauvages en bord de mer, des fresques monumentales réalisées sur les digues de Sète et de Frontignan. Retiré à Pézenas, ce natif d’Hanoï, d’origine corse a été un grand résistant pendant la guerre, et pendant la vie, résistant à tout ce qui pouvait brider sa liberté «d’anar créateur». Dans son autoportrait, il confiait : « J’aime les cigarettes blondes, la bière rousse, les femmes brunes, le chocolat blanc, tirer la langue, le café noir, Devos, les scorpions, Pézenas, le fromage de chèvre, les fleurs, les ruisseaux, Léo Ferré, les innocents, la moutarde, le bruit, la Corse, la mayonnaise, l’Ardèche, les crapauds, Jean Ferrat, les intelligents... Je déteste les intellectuels «profonds», les intellichiants, l’argent quand j’en manque, les lâches, les Écoles, le Ministère de la Culture, le silence... Des années de vache enragée, depuis cinq ans, j’en suis à la vache qui rit, ça va...». De crainte de devenir intellichiants, nous interrompons là notre modeste hommage, pour regarder, avec sa famille, son étoile dans le ciel.

Julien Descossy à la Galerie Odile Oms

,«A la différence de ceux qui ressassent, des faiseurs martelant leurs images de marque, Julien Descossy se refuse au harcèlement carriériste. Il n’expose que lorsque son vécu existentiel ou spirituel provoque un changement efficient sur son travail. Il s’abstient aussi de cette forme récurrente des discours ambiants, les effets de «rupture», dont la rouerie communicante sert toujours le même programme: la séduction.» Tel est le point de vue d’Odile Oms sur l’artiste qu’elle expose dans sa galerie de Céret jusqu’au 12 mai. Elle poursuit: «Si sa forme change, c’est le fait d’une ductilité naturelle propre au corps et au geste, qui s’accorde à l’expression vraie, dans une unité harmonieuse: la grâce de l’authentique. Cela ne supprime pas le concept mais ne provient d’aucun auto formatage, ou rhétorique spéculante. Le vrai style n’est pas du «packaging», il survient à notre insu. Il continue avec exigence et sans description servile, la reconstruction d’une réalité emphatique qui paradoxalement n’appartient qu’à lui et à l’histoire de la peinture, une tradition «descossienne». MCH Du 12 février au 12 mai, Galerie Odile Oms12, rue Commerce à Céret. Tél. 04 68 87 38 30. www.odileoms.com

Galerie des Hospices à Canet-en-Roussi l lon

,S’appuyant sur les anciens remparts de la cité fortifiée de Canet et servant autrefois d’écuries, puis de cave viticole privée, la Galerie des Hospices offre aujourd’hui une sur face d’exposition de 500 m2, permettant découvrir gratuitement des expositions collectives de peintres et de sculpteurs.

Au programme:

• Nicky Disaro. Artiste peintre installée dans Pyrénées Orientales, Nicky Disaro travaille ses œuvres au couteau sans tracé préalable. Ses marines, paysages naturels ou urbains vibrent ainsi entre ombre et lumière de l’aube au crépuscule dans une finesse chromatique aux tonalités de bleu.

• Marco Grieser Munis de carnets de croquis, cet artiste a puisé son inspiration à travers ses voyages. Sur ses toiles se déclinent une sorte de conte de fées peuplé d’animaux et de végétaux fantastiques et colorés.

• Isabelle Pons. Le travail de cet artiste parle de l’humain et de ses ambiguïtés. L’homme porte une carapace qui ne sert plus à cacher mais à révéler les sentiments, les pulsions, les énergies. L’artiste utilise la terre cuite pour sa simplicité et sa sensualité mais l’originalité de ses œuvres réside dans le détournement de ce matériau que l’artiste fait ressembler à du métal.

• Michel Malaman. Installé en Roussillon, il puise son inspiration dans la faune et la flore, le soleil et le vent ainsi que dans la culture et les traditions. Il réalise des sculptures métalliques, très aérées et expressives, qui peuvent trouver leur place, aussi bien en intérieur qu’en extérieur.

Jusqu’au 13 mars à la Galerie des Hospices, avenue de Perpignan à Canet en Roussillon. Tél. 04 68 86 72 60.

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l’art-vues • page cinquante-deux • février - mars ...
MCH
M. Berberian à Villeneuve-lez-Avignon Philippe Roussel à Sauve R oland Daraspe au musée des Beaux-Arts à Carcassonne M. Malaman

J.-F. Monteiller à la Galerie Mario di Masso

,Certains artistes aiment parler d’eux, d’autres sont très discrets, Jean-François Monteiller appartient à cette catégorie. Ce peintre installé à Aigues-Mortes formé à l’école des beaux-arts, se définit comme coloriste. Il est vrai que sa palette utilise des couleurs très franches, des tons presque purs. A mi chemin entre abstraction et figuration, ses œuvres reflètent ses recherches sur la matière, l’épaisseur, la transparence. Sa technique s’épanouit particulièrement dans les natures mortes. A découvrir à la Galerie Mario di Masso, ses huiles et pastels gras. En avril, un Biterrois, Soum qui a longtemps vécu en Afrique, sera accroché dans la galerie. Ses travaux allient montage numérique et peinture. MCH Jusqu’au 6 mars, Galerie Mario di Masso - 27, rue du Palais des Guilhem à Montpelllier.

Tél. 04 99 06 94 09. www.mariodimasso.com

LOR.T à la Galerie Corps & Âme

,Passionnée par la mythologie gréco-romaine, LOR.T développe, tant en peinture qu’en sculpture, la vie tumultueuse du dieu de la vigne et du vin, Dionysos/Bacchus. Construisant actuellement un kiosque monumental, intitulé « Quand la vie de Dionysos/Bacchus s’égraine », l’artiste s’interroge sur l’influence de ce Dieu dans notre culture et notre société. Oscillant en permanence entre mythes et réalité, LOR.T sonde parallèlement depuis plusieurs années les secrets de l’élixir des dieux. Après une exposition à la Chaire Unesco : « Culture et Traditions du Vin », LOR.T présente ses dernières créations à la Galerie Corps & Ame à Nîmes. Ici, les pinceaux s’emballent dans une poésie charmeuse et colorée du substantifique. Un nectar synonyme d’art de vivre, vecteur de civilisation et de convivialité. Du 1er au 31 mars, Galerie Corps & Âme - 1 bis, rue Emile Jamais à Nîmes. Tél. 09 81 89 52 38.

Andrea Uecker et François d’Ardailhon à la Maison de Heidelberg

,Deux artistes différents par leur nationalité et leur approche artistique se rencontrent lors d’une exposition commune à la Maison de Heidelberg à Montpellier. Et pourtant leur domaine est celui de l’abstraction, qu’ils approchent chacun avec sa propre sensibilité. François d’Ardailhon, le Français, peint principalement à l’huile de grandes toiles très colorées. On perçoit dans ses œuvres l’influence de Zao Wou Ki ou de Chu Teh Chun. Andrea Uecker, l’Allemande, travaille la matière. Cendre, terre, poudre de marbre, métal rouillé s’invitent à des collages avec du papier de soie pré imprimé. Le quotidien l’inspire mais aussi des artistes tels que Tàpies ou Bourkia. MCH

Jusqu’au 18 mars, Maison de Heidelberg - 4, rue des Trésoriers de la Bourse à Montpellier.

Tél. 04 67 60 48 11. www.maison-de-heidelberg.org

■ Des expos, encore et toujours…

Danielle Cantojusqu’au 11 février à la Maison du Tourisme à NîmesTél. 04 66 58 38 00

Trente œuvres de Clapié du 11 au 18 février à la Maison des Arts Max

l’art-vues • page cinquante-trois • février - mars
Castan
04 67 50 21 49
Caudrydu
février
Nomades à GignacTél. 04 99 06 46 22 Cécilia Makhloufidu
février
Médiathèque
GignacTél. 04 67 57 01 70 2Nyss jusqu’au
Tél. 04 68 34 03 67 Jo Jullianjusqu’au 6 mars à la Villa Pary au Grau du RoiTél. 04 66 88 23 56 L. Grimal et C. Atelinjusqu’au 18 mars à la Maison de l’Eau à Allègre-les-FumadesTél. 04 66 24 96 02 Katelyne A. Ostynjusqu’au 23 mars au Tennis Club de la Jalade à MontpellierTél. 04 67 63 31 78 Les objets racontent Lattarajusqu’au 30 avril au musée H. Prades à LattesTél. 04 67 99 77 20 Patrick Salomonejusqu’au 18 février au Château de Fargues à Le PontetTél. 04 90 03 09 23 Carré d’Absrait expo. collective jusqu’au 26 février à la Galerie du Chapitre à Nîmes Tél. 09 50 69 62 26 Réflexions de Patrice Menconijusqu’au 4 mars au Bocal à LunelTél. 04 67 87 84 19 Rêves de singe de Carmelo Zagari jusqu’au 5 mars à la Galerie Les Chantiers Boîte Noire à Mtp Tél. 04 67 66 25 87 R. Caumet et J.-C. Bazian jusqu’au 27 mars à la Galerie Terre d’art à Sète Tél. 04 67 53 66 28 Jérôme Romain jusqu’au 21 avril au Théâtre Jean Vilar à Montpellier Tél. 04 67 40 41 93 Art autres, art brutdu 15 avril au 15 mai à Sortie Ouest - Domaine de BayssanTéL 04 67 28 37 32
à PérolsTél.
J.-F.
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au 5 mars à la Galerie Art
12
au 19 mars à la
de
5 mars à la Galerie Castang à Perpignan
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J .-F. Monteiller à la Galerie Mario di Masso

expos l’Av

Au-delà de l’icône à la Yatta Arts Gallery

,Pour sa prochaine exposition, Yatta Arts Gallery

reçoit Didier Nicolas, artiste peintre et Franck Marion, sculpteur.

- Franck Marion est un artiste singulier qui parcourt la région à la recherche de matériaux naturels: bois, os, plumes, coquillages, vers tubicoles, etc. avec lesquels il compose statuettes et tableaux. Il a élaboré le concept de sculpture animale (du latin anima, qui veut dire âme), sculpture biologique dans laquelle les œuvres restituent la force des éléments qui les composent. Pour cette exposition, il nous dévoile ses visions mythologiques: des Egyptiens et Grecs antiques jusqu’à l’Amérique des indiens ou plus moderne avec E. Presley.

- Issu de la communication visuelle, Didier Nicolas propose, quant à lui, dans ses compositions figuratives, un récit pictural et narratif de portraits, de scènes, de sujets populaires ou métaphoriques. Son mode de représentation unique fragmente l’image et décompose la lumière, faisant éclater les couleurs à travers le «prisme» du noir et donne ainsi au sujet une vibration, une profondeur, un statut particulier. Dans un cadrage à la fois dynamique, intimiste et ludique, ce biterrois d’origine nous fait part de son voyage intérieur aux couleurs vives, au ton léger et au rendu contemporain. Une esthétique nouvelle à découvrir absolument.

Jusqu’au 31 mars, Yatta Arts Gallery - 5, rue de l’Argenterie - Béziers. Tél. 04 67 36 57 49.

Les Nocturnes de la Galerie Plurielle

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C’est dans la maison natale de Paul Valery à Sète que la Galerie Plurielle a trouvé place, offrant un regard nouveau sur la pluralité et l’intense sensibilité de l’art d’aujourd’hui. Chaleureuse et dynamique, la galerie se veut également un lieu de rencontres et d’échanges tant pour les artistes que pour les amateurs et collectionneurs. Ainsi, chaque premier samedi du mois, des rencontres informelles et conviviales, entre artistes et public, sont organisées autour de : performances (dessin, peinture, ou sculpture en direct), dédicaces, vernissages ou conférences, qui agrémentent ponctuellement le programme de ces événements mensuels. Les nocturnes proposent une rencontre privilégiée avec les artistes de l’exposition « Reflets croisés », qui se poursuit jusqu’au 15 mars. Elles présentent ainsi les encres de Raymond Attanasio, les huiles de Gil, les techniques mixtes d’Ebro, les collages de Sabine Louriac, les photographies de Gérard Paul, les terres et bronzes d’Annie Quedrue-Streliski, les sculptures en marbres d’E.-G. Vogel, et en bois de Jean-Claude Bazian. A visiter absolument ! En mars, Galerie Plurielle - 65, Grand’Rue Mario Roustan à Sète.

Tél. 04 67 43 37 71. www.galerieplurielle.fr

Marie-Chloé Pujol aux Baux-de-Provence

,Querer, c’est ainsi que se nommera la prochaine exposition de Marie-Chloé Pujol, qui investira le magnifique site de l’espace Baume à la carrière du Val d’enfer, aux Baux-de-Provence, un ancien site de taille de pierre amoureusement recouvert d’une bulle de verre à ciel ouvert par ses propriétaires Sylvie et Daniel Pernix. Querer parce qu’il y est question d’amour et qu’un peu partout Eros se glisse dans ses œuvres : dans l’enlacement fiévreux d’un couple de danseurs de tango, ou dans l’effeuillage sensuel de ces « animales » qu’elle se plaît inlassablement à personnifier pour évoquer la nature humaine. Querer parce qu’il est question de peindre et de traduire tout ce qui la touche, tout ce qu’elle aime, tout ce qui l’émeut : Des chevaux calligraphiés, dont le souvenir de l’harmonieuse cadence a rythmé leur apparition sur la feuille blanche. Des tangos endiablés qui traduisent la mémoire haletante d’une danse regrettée. Des oiseaux qui se perdent dans d’étranges coiffures qu’arborent des princesses égarés aux toilettes précieuses et perlées, brodés d’or et de plumes.

Querer parce qu’à l’occasion de ce court événement (un week-end), elle s’entourera de gens qu’elle aime : ses hôtes, Sylvie et Daniel, amis de longue date, mais aussi Cécile Veyrat qui viendra habiter les lieux de sa cristalline voix le soir du vernissage, Cécile et Thibault de la Compagnie des patrimoines qui ce soir là, habilleront de lumière le site. Son univers féminin et poétique est peuplé d’animaux étranges, de reines rêveuses, de chevaux qui chantent, et ses cadres sont sa seule limite à la liberté qu’elle prend pour traduire son désir de beauté. L.A.

Samedi 19 et dimanche 20 mars de 10h à 19h.

Vernissage le vendredi 18 mars à partir de 18h30. Espace Baume-Carrière du Val d’enfer aux Bauxde-Provence. Tél. 06 12 78 40 90.

Clergue in America au Palais de l’Archevêché

,A travers cent cinquante photographies, pour la plupart inédites, le photographe et academicien, Lucien Clergue, livre sa vision de l’Amérique. Des déserts américains, White Sands dans le Nouveau Mexique et Death Valley (Californie), en passant par les routes de Santa Fé ou les rues de New York, mais également ses multiples sujets féminins photographiés dans les déserts, ses portraits de personnalités du monde de l’art, de la politique, sans oublier ceux des photographes, qu’il a côtoyé tout au long de ses séjours.

C’est sans doute grâce à la lumière zénithale de New York ou celle des deserts, qui ressemble à celle de sa Camargue natale, que le photographe a le sentiment d’être chez lui en Amérique, même s’il continue à travailler dans son atelier arlésien.

Lucien Clergue a contribué à ce que la photographie soit reconnue en tant qu’art, comme elle l’était déjà aux Etats Unis. Avec JeanMaurice Rouquette, Conservateur des musées d’Arles, il a créé le premier département de photographie au musée Réattu, à travers la collection qu’il s’est constitué auprès des photographes et qui comprend aujourd’hui près de 5000 photographies.

Avec détermination et passion, il a donné à la photographie ses lettres de noblesse, et a contribué à l’intègrer à l’éducation en participant à la creation, en 1982, de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Clergue in America 1961-2010, du 31 mars au 1er mai, Palais de l’Archevêché à Arles. Tél. 04 90 49 36 36. www.arles.fr/clergue

,Depuis 1995, l’association la MAC’A organise un exposition annuelle dans la magnifique enceinte du Cloître Saint-Louis. Disposant de trois salles d’expositions, soit un espace de près de 700 m2, deux galeries sont intervenues dans le choix et le repérage des artistes. « Cela ajoute un regard de professionnels à notre regard d’amateurs confirmés» commente Françoise Faucher, la présidente de l’association.

Ainsi, la Galerie Annie Lagier de L’Isle-sur-laSorgue, consacrée depuis son origine à l’art contemporain et la galerie Martagon de Malaucène, qui s’attache à défendre et faire découvrir l’art contemporain en milieu rural, ont choisi vingt trois artistes plasticiens dont les pratiques, diverses au sein de l’art actuel, oscillent de la figuration à l’abstraction autour du dessin. Un grand panel d’artistes contemporain dans une exposition qui tente de trouver des clés et des repères pour prendre plaisir à découvrir de nouveaux horizons artistiques. Du 4 au 27 mars, Cloître Saint-Louis à Avignon. Tél. 04 90 86 30 22.

l’art-vues • page cinquante-quatre • février - mars ...
En espace, en surface au Cloître St-Louis à Avignon
Marie-Chloé Pujol aux Baux-de-Provence « Au-delà de l’icône » à la Yatta Arts Gallery «Clergue in America 1961-2010» à Arles

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