L'ART-VUES | N°FEVRIER - MARS 2009

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FEVRIER - MARS 2009 «Les
Rencontres du Court » à Montpellier © Christophe Lecocq
magazine
votre région ... Dossier : La culture dans les villes (suite) Acte 6 : Montpellier
’ lArtvues Le
culturel de

Sarl Médi’Art Communication

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34770 Gigean

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Fax : 04 67 51 01 30

E-mail : mediart@wanadoo.fr

Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédacteur en chef : Luis Armengol

Rédaction : Luis Armengol, Marie-Christine Harant, Maris Susplugas, Joy Rouaix, BTN

Brèves :

Cécile Doerfler, Jacques Moynier

Administration et abonnements : Christine Martinez

Réalisation : Francis Duval

Impression : Pure Impression

Diffusion : BMC Diffusion

Dépôt légal à parution - Magazine gratuit

ISSN : 1164-7531

Edition et régie publicitaire

Société Médi’Art (Sarl au capital de 27 000 €)

RCS Montpellier B 384662599

Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés. Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Sommaire

• Agenda concerts p.4

• Entretien avec J. Collerais

Région L.-R. p. 7 à 9

• DOSSIER

La culture à Montpellier p. 11 à 44

• Arts plastiques p. 47 à 59

• Agenda théâtre, cirque, musique, lyrique, danse ................. p. 61-62

N°du 10 février au 9 avril

(Prochain numéro : sortie le 10 avril)

En couverture :

« Les Rencontres du Court » du 25 au 29 mars au Centre Rabelais à Montpellier (voir page 25)

photo

Editorial Vous avez dit déclin ?

Voilà donc le débat sur la gratuité des musées – abordé dans ces mêmes colonnes lors d’un numéro précédent – tranché puisque le principe vient d’en être adopté pour les 18-25 ans. Cette décision fait partie d’un ensemble de mesures annoncées par le Président de la République lors de la présentation des vœux au monde de la culture depuis Nîmes, ville à laquelle l’Art Vues consacrera son prochain numéro.

En ce début d’année, la culture affiche dans notre pays une santé d’autant plus remarquable que la crise se confirme dans beaucoup d’autres secteurs. Qu’on en juge : bilan record pour le cinéma français dans l’hexagone comme à l’étranger, fréquentations en hausse des salles obscures, de théâtre ou de concert, festivals qui font le plein, expos qui déplacent les foules (Picasso à Paris, Courbet à Montpellier)…

Face à ce constat, on se demande bien quel esprit chagrin peut tenter de (se) convaincre qu’en France, la culture fout le camp. C’est ce que soutient mordicus le journaliste Donald Morrison dans un livre comme dans les colonnes de la presse américaine. Ni la littérature, malgré le récent Nobel deLe Clézio, ni le théâtre, ni l’art contemporain, ni l’architecture ne trouvent grâce à ses yeux. Vous avez dit déclin ? Mais selon quels critères, et ne s’agirait-t-il pas davantage d’un déclin d’œil, d’un regard biaisé, délibérément provocateur destiné à secouer ce que certains appellent « la francité culturelle », quelquefois imbue d’elle-même ? Anoter que l’Américain n’est pas vachard jusqu’au bout, puisqu’il avoue en effet aimer vivre en France à cause de…la culture, comprenne qui pourra. L’heure n’est pas pour autant aux cocoricos, tant l’édifice culturel demeure fragile. Si la préservation du statut des intermittents reste acquise – avec la vitalité consubstantielle du spectacle vivant –la crise risque d’affecter le mécénat comme on vient de le voir avec le désistement de grandes marques de l’industrie du luxe dans des projets liés à l’art contemporain. On solde ?

Le mot de la fin, on le laisse volontiers à Jean-Michel Ribes, auteur de la pièce et du film Musée haut, musée bas, qui exprimait une idée toute simple sur l’antenne d’une radio nationale : « Dans cette période difficile, les gens ont plus que jamais besoin de rêver. »

Ce sera donc notre vœu, pour ce premier numéro de l’année de l’Art Vues, à l’adresse de tous les acteurs culturels de notre région : en 2009, faites-nous rêver, plus que jamais !

Bulletin d’abonnement nom : prénom : adresse : code postal : ...............................................................................................ville : ........................................................................Tél. ...................................................... Je désire m’abonner au magazine culturel de votre région, l’Art vues pour un an, soit 6 numéros. Joindre à ce bulletin, un chèque de 25 € à l’ordre de Médi’Art. A l’adresse suivante : Société Médi’Art - 15 bis, rue du Bel Air 34770 Gigean
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agenda des spectacles et concerts

The Gladiatorsjeudi 12 février à 20h au Rockstore à Montpellier

Emile Doriphor & Ses Sulfateuses vendredi 13 février à 20h30 à l'Espace Rencontres à Castelnau le Lez

The Twinkle Brothers & Dubsamedi 14 février à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Uzi & Ari + Guestsmercredi 18 février à 21h à Elmediator à Perpignan

Black Diamond Heaviesjeudi 19 Février à 21h à Elmediator à Perpignan

Patricesamedi 21 février à 20h au Rockstore à Montpellier

Alice Russel samedi 21 février à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Sworn Enemydimanche 22 février à 20h30 à Secret Place à St Jean de Védas

Souad Massi mardi 24 février à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan

Erik Truffaz & Sly Johnsonjeudi 26 février à 21h au Jam à Montpellier

Julien Doréjeudi 26 février à 21h à la Cigalière à Sérignan

Birdy Nam Namjeudi 26 février à 21h à Elmediator à Perpignan

Cocotea & Turbulence + Shaka + Dynamik Jeudi 26 février à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Chapel Hillvendredi 27 février à 21h à Elmediator à Perpignan

Les grands airs et ballets d’opéra vendredi 27 février à 20h30 au Zénith de Montpellier

As de Trefle + Tit Nasselsvendredi 27 février à 20h au Rockstore à Montpellier

Louis Winsbergvendredi 27 février à 21h au Jam à Montpellier

Gracevendredi 27 février à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Les Caméléons (Shirley et Dino)vendredi 27 février à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Pascal Brunner " un pour tous "samedi 28 février à 20h30 au théâtre Salle bleue à Palavas

Les Tambours du Bronxsamedi 28 février à 20h au Rockstore à Montpellier

Les étoiles des cirques du monde samedi 28 février à 20h30 au Zénith de Montpellier

Bangrilsamedi 28 février à 21h au Jam à Montpellier

Pupy y Los Que Son samedi 28 février à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Les Caméléons (Shirley et Dino) samedi 28 février à 16h au Palais des Congrès à Perpignan

Les étoiles de la dansedimanche 1er mars à 21h au Zénith de Montpellier

Celtic Legendsmardi 3 mars à 21h au Zénith de Montpellier

Chat et Souris mardi 3 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Le quartet Huby/Badault/Blondiau/Boisseaumercredi 4 mars à 21h au Jam à Montpellier

Gogol1er jeudi 5 mars à 20h au Rockstore à Montpellier

Jean-Michel Cabrol Quartetjeudi 5 mars à 21h au Jam à Montpellier

Pep’sjeudi 5 mars à 21h à Elmediator à Perpignan

Bismut/Bertrandvendredi 6 mars à 21h au Jam à Montpellier

Leila Haddadvendredi 6 mars à 20h30 au Théâtre Molière à Sète

Ne nous quitte pas !vendredi 6 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Mademoiselle Ksamedi 7 mars à 21h à Elmediator à Perpignan

Camille Solsamedi 7 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

Martin Koums & Africa Jazz Colorsamedi 7 mars à 21h au Jam à Montpellier

Le système Ribadiersamedi 7 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Anne Roumanofflundi 9 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Les hommes viennent de Mars…mardi 10 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Pavillon Paraveljeudi 12 mars à 21h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier

Mystère Trio jeudi 12 mars à 21h au Jam à Montpellier

Monica Passosvendredi 13 mars à 21h au Jam à Montpellier

Georges Moustakivendredi 13 mars à 20h30 au Vergèze Espace à Vergèze

François Xavier Demaisonvendredi 13 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Joseph Arthur & the lonely Astronautsvendredi 13 mars à 20h au Rockstore à Montpellier

Keyko Nimsaysamedi 14 mars à 21h au Jam à Montpellier

Vincent Lagaffsamedi 14 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Chanson plus Bifluoréesamedi 14 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

Fall Out Boysamedi 14 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Sophie Fortedimanche 15 mars à 15h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Buffomardi 17 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Hugh Coltman + The Rodéomercredi 18 mars à 21h au Jam à Montpellier

Amadou & Mariamjeudi 19 mars à 20h30 au Rockstore à Montpellier

Jean-Marc Floury Groupjeudi 19 mars à 21h au Jam à Montpellier

Lo’Jojeudi 19 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Jean Rochefortjeudi 19 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Bauer Powervendredi 20 mars à 21h au Jam à Montpellier

Shaolin Temple Defendersvendredi 20 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Paolo Fresusamedi 21 mars à 21h au Jam à Montpellier

Ballets & Orchestre Nat de Pologne samedi 21 mars à 15h & 20h30 au Zénith de Montpellier

Les Ogres de Barbacksamedi 21 mars à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Rita Cioffi et Rinôcérôsesamedi 21 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

Nos amis les Bobossamedi 21 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

The Swett Vandalsdimanche 22 mars à 20h à la salle Victoire 2 à St Jean de Védas

Anaïs mardi 24 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

Caroline Hendersonmardi 24 mars à 20h30 au Théâtre Molière à Sète

Maxime Le Forestier mercredi 25 mars à 20h à l’Espace Vergèze à Vergèze

Nicolas Canteloup mercredi 25 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

L’Opéra de Pékinmercredi 25 mars à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Les Wampasmercredi 25 mars à 20h au Rockstore à Montpellier

La Rudajeudi 26 mars à 20h à l’Antirouille à Montpellier

Tim Triojeudi 26 mars à 21h au Jam à Montpellier

Etienne M’Bappevendredi 27 mars à 21h au Jam à Montpellier

Souad Massivendredi 27 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

Bénabar vendredi 27 mars à 19h30 au Zénith de Montpellier

Les copropriétairesvendredi 27 mars à 20h30 au Théâtre de la Salle bleue à Palavas

Franck Dubosc samedi 28 mars à 20h30 au Zénith de Montpellier

Anthony Kavanaghsamedi 28 mars à 20h30 au Théâtre de la Salle bleue à Palavas

La Rue Ketanousamedi 28 mars à 19h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

La New Sonorasamedi 28 mars à 21h15 au Jam à Montpellier

Nicolas CanteloupSouad Massi

Daniel Fernandez samedi 28 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Opéra de Pékin dimanche 29 mars à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Khalid Kmardi 31 mars à 21h à la Cigalière à Sérignan

Valérie Lemerciermardi 31 mars à 20h au Zénith de Montpellier

Big Band 31 mardi 31 mars à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Arthur H + Camille Soljeudi 2 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Lachanson du dimanchejeudi 2 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Effroyables Jardinsvendredi 3 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Les Amis de Brassens vendredi 3 avril à Poussan

Rhoff + Dj Yas (Skyrock) samedi 4 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Erick Manana Quartetsamedi 4 avril à 21h au Jam à Montpellier

GBHsamedi 4 avril à 20h30 à Secret Place à St Jean de Védas

Anthony Kavanaghjeudi 9 avril à 20h30 au Théâtre de Lamalou Les Bains

Liane Foly "La folle parenthèse"jeudi 16 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Holyday on Ice les 17, 18 et 19 avril à 20h30 au Zénith de Montpellier

Virginie Hocqmardi 21 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Vincent Delermmercredi 22 avril à 21h à la Cigalière à Sérignan

Les Fatals Picards vendredi 24 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Fado vendredi 24 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Show Dancesamedi 25 avril à 21h au Zénith de Montpellier

Zaho samedi 25 avril à 20h au Rockstore à Montpellier

Lenny Kravitz mardi 28 avril à 20h au Zénith de Montpellier

Emilie Loizeaumardi 28 avril à 21h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier

Parle-moi d’amourmardi 28 avril à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Gospel pour 100 Voix mercredi 29 avril à 20h30 au Zénith de Montpellier

Babylon Circus vendredi 1er mai à 20h au Rockstore à Montpellier

Noelle Perna Mado fait son showsamedi 2 mai à 20h30 au Théâtre de Lamalou Les Bains

Tryosamedi 2 mai à 20h au Zénith de Montpellier

Anne Roumanofflundi 4 mai à 20h30 à l’Espace Vergèze à Vergèze

Croque Monsieurlundi 4 mai à 20h30 au Corum de Montpellier

Anne Roumanoff mardi 5 mai à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan

Thomas Fersenmercredi 6 mai à 20h30 au Palais des Congrès à Perpignan

Maxime Le Forestier mardi 12 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Oxmo Puccinomercredi 13 mai à 20h au Rockstore à Montpellier

Hilight Tribe jeudi 14 mai à 20h au Rockstore à Montpellier

Thomas Dutroncsamedi 16 mai à 20h au Zénith de Montpellier

Trinidadsamedi 16 mai à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan

Les hommes viennent de Mars…mardi 19 mai à 20h30 au Corum à Montpellier

Christophe Monniot trio Ozonemardi 19 mai à 20h30 au Théâtre Molière à Sète

Location:FnacdeMontpellier,Nîmes,PerpignanetAvignon,VirginMontpellier,Carrefour,Auchan,Leclerc.

Locationparinternet:www.ticketsud.com

RTL disco Showvendredi 22 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Ska-Pmercredi 27 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier

Cléopâtre vendredi 5 juin à 20h au Zénith de Montpellier

Cléopâtre samedi 6 juin à 20h30 au Zénith de Montpellier

Celtic Legendsamedi 13 juin à 20h30 au Théâtre de Lamalou Les Bains

Vincent Lagafsamedi 20 juin à 20h30 au Théâtre de Lamalou Les Bains

Florence Forestijeudi 25 juin à 20h30 à la Salle Zinga Zanga à Béziers

Metallica mardi 7 juillet à 19h aux Arènes de Nîmes

Johnny Hallyday mercredi 8 juillet à 19h au Stade de la Méditerranée de Béziers

RFM Party 80mercredi 30 septembre à 20h30 au Zénith de Montpellier

Tournée d’adieu de Philippe Candeloroles 24 et 25 octobre à 21h au Zénith de Montpellier

Indochinelundi 16 novembre à 20h30 au Zénith de Montpellier

Superbus jeudi 3 décembre à 20h au Zénith de Montpellier

Gad Elmalehles 10 et 11 décembre à 20h30 au Zénith de Montpellier

La petite sirène dimanche 13 décembre à 15h au Zénith de Montpellier

Julien Doré Mademoiselle K Anne Roumanoff
l’art-vues page quatre février - mars ...
Bénabar

médiathèque andré malraux

Les actions culturelles FÉVRIER - MARS

Retrouvez le programme complet sur www.mediatheque-beziers-agglo.org

CONTE JEUNESSE mercredi 18 février

« En route Madame Petite », Compagnie Tric Trac.

(L’Œuf - Le matin à 10h30 et 11h30. Pour les 2 à 6 ans)

« Minus et ses copains », par Christian Duval.

(Auditorium - L'après-midi à 15h30. Apartir de 6 ans)

GOÛTER-PHILO mercredi 4 mars

« Etre petit, être grand, qu’est ce que grandir ? », animé par Laurence Prade et Chantal Ferrier pour enfants de 6 à 12 ans sur inscription au Pôle Enfance.(Salle d’animation du Pôle Enfance - de 15h à 17h).

CONFÉRENCE jeudi 5 mars

Rencontre exceptionnelle avec Jean-Pierre Luminet, astrophysicien de notoriété internationale, romancier et poète, auteur des «Bâtisseurs du Ciel ».(Auditorium – 14h30)

PRINTEMPS DES POÈTES

La MAM participe activement à cet événement national qui fait découvrir, du 1er au 15 mars, la poésie sous toutes ses formes et supports. Pendant ce temps fort, le pôle littérature exposera une sélection de livres sur la poésie (nouveautés, fonds de livres de bibliophilie, revue Arcadia...).

LECTURE MUSICALE dimanche 1er mars

« Horizons - déferlante poétique », Cie Cause toujours (Auditorium - 15h30. Apartir de 15 ans)

RENCONTRE-LECTURE vendredi 6 mars

Michaël Glück, poète, traducteur, écrivain associé à la Cie Labyrinthes. Rencontre-lecture. (Auditorium - 18h30).

Atelier d’écriture. (Salle Pôle Recherche - de 16h à 18h sur inscriptions pour adultes )

RENCONTRE samedi 7 mars

Lecture de poèmes par l'association Arcadia (Pôle littérature - de 17h à 18h. Pour ado/adultes)

RENCONTRE POÉTIQUE samedi 14 mars

Slam en langue des signes (Auditorium - de 14h30 à 16h. Pour ado/adultes)

RENCONTRE mardi 10 mars avec Kent,auteur,compositeur, interprète, romancier et dessinateur de BD. (Auditorium à 18h30)

Exposition de science-fiction du 10 au 30 mars

« L'homme de mars », par Kent

« Semeur de mirages », par Mandy (Galerie - Vernissage le 10 mars à 20h)

CONTE JEUNESSE mercredi 11 mars

« Où disparaît la pleine lune ? », par Françoise Diep. (Auditorium - à 10h30 pour les 2 à 6 ans et à 15h30 pour les 7 à 12 ans)

CAFÉ-PHILO mardi 24 mars

« Comment vivre et penser la solitude ? » animé par Daniel Mercier, philosophe de formation. (Auditorium - de 18h15 à 20h30).

MÉDIA THÈQUE ANDRÉ MALRAUX

1 Place du 14 Juillet - 34500 BEZIERS

Tél. : 04 99 41 05 50 www.mediatheque-beziers-agglo.or

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Entretien avec Josianne Collerais

Présidente de la Commission Culture et Patrimoine de la Région Languedoc-Roussillon

La politique culturelle de la Région en 2009

C'est un rendez-vous désormais traditionnel, L'Art-vues, chaque année à la même période, prend date avec la Région Languedoc-Roussillon pour annoncer les grandes lignes de la politique culturelle de l'institution et fait le point sur les actions menées depuis 2004. Un rendez-vous très attendu et lu avec beaucoup d'attention. Suite aux élections de mars 2008, Josianne Collerais a succédé à Patrick Malavieille contraint de quitter sa fonction régionale à cause du cumul de mandats. Ce dernier avec Fabrice Manuel le directeur de la culture, avait initié et impulsé en 4 ans d'importants projets. Avec notamment, une augmentation impressionnante de près de 400% du budget culture de l’institution. Autant dire que la présidence de cette commission est une lourde responsabilité et c'est avec beaucoup d'enthousiasme et de sensibilité que Josianne Collerais s'y est collée. Tout cela sous l'oeil bien veillant de Fabrice Manuel, cheville ouvrière incontournable de cette politique culturelle qui coordonne l'action avec la nouvelle élue. Le premier succès de cette dernière est d'avoir obtenu un budget équivalent à l'an passé (et même un peu plus avec 34,870 millions d'euros), pas évident par les temps qui courent. Entretien...

Vous succédez à M. Patrick Malavieille qui fut contraint de quitter sa fonction à la Région à cause du cumul des mandats, comment s’est déroulée cette succession et comment l’avezvous abordée ?

pour une Présidente de la Commission Culturelle, j’ai un lien atypique et non conventionnel avec la culture!

Qu’en est-il du budget de la culture et du patrimoine pour l’exercice 2009 ?

« Patrick Malavieille a quitté la Région avec un grand pincement au cœur »

Conseils Généraux, les Agglomérations, les Pays et de nombreuses villes et communes, mais aussi avec les partenaires sociaux fortement présents dans nos secteurs. Les politiques culturelles ne pourront se faire qu’en partageant les diagnostics et en construisant ensemble les projets. Il est fondamental que la Région soit au coeur des engagements culturels et patrimoniaux de notre territoire comme elle l’est depuis 2005.

Quel est votre lien personnel avec la culture et à quand remonte t-il ?

« Les artistes sont des citoyens comme les autres et des travailleurs pas toujours reconnus»

Patrick a quitté la Région avec un grand pincement au cœur. Il a accompli un remarquable travail et je peux vous assurer que lui succéder fut une lourde responsabilité. Lorsque la question du cumul des mandats s’est présentée, il a proposé à notre groupe politique (PC) que je sois sa remplaçante. Il en a parlé au Président Georges Frêche qui a approuvé. Cette proposition fut un choc émotionnel important car j’ai ressenti une grande fierté et en même temps le lourd poids de la responsabilité qui m’attendait. En effet, j’ai tout a fait conscience de la chance que nous avons d’avoir un Président de Région qui impulse une vraie dynamique, qui soutient la culture et le patrimoine avec beaucoup de volonté et qui met la barre haut sur nos engagements dans une région riche d’artistes de talent, de professionnels de qualité et d’une diversité remarquable et passionnante. En tant que Vice Présidente chargée de la Santé et de la Jeunesse, j’avais conscience de cela mais le vivre est une expérience exceptionnelle. Un des aspects importants qui m’a fait m’engager pour la culture, ce sont les artistes. Ils sont des citoyens comme les autres et des travailleurs pas toujours reconnus. Cette rencontre avec les artistes, je l’attendais et je n’ai pas été déçue car il y a beaucoup de passion, de générosité, de créativité, d’intelligence. Je tiens à rendre hommage au travail accompli par le duo Patrick Malavieille / Fabrice Manuel et je peux vous assurer que cette Direction de la Culture et du Patrimoine est d’une efficacité redoutable. Grâce à l’ensemble des membres de cette Direction, j’ai pu très vite trouver mes marques et me mettre au travail immédiatement. A mon arrivée, j’ai trouvé des relations très saines, cordiales et efficaces avec l’Etat, les

Je suis issue d’un milieu très modeste dans lequel la culture n’existait pas. Je me souviens du premier

livre que j’ai lu au collège et qu’un proche m’avait offert, il s’agissait de « La confusion des sentiments» de Stefan Zweig. Il m’avait marqué et je le lisais même parfois en classe. Un jour mon professeur me l’a confisqué pour ne me le rendre qu’à la fin de l’année (rires). Sinon quand j’étais enfant, je rêvais d’être danseuse. Il m’arrivait même de revendre mes tickets de cantine pour me payer un billet de spectacle de danse. Depuis un an, j’accumule trente ans de manque de culture d’un coup. J’ai énormément d’admiration pour les artistes. Avant tout, c’est avec beaucoup d’humanisme, et non comme une experte, que je me positionne dans la fonction qui ma été confiée. Vous pouvez voir que

Il est globalement stable à 34,870 millions d’euros (en investissement et fonctionnement).

« J’ai un lien atypique et non conventionnel avec la culture !»

Nous sommes ravis d’avoir obtenu cette stabilisation car les budgets de nombreux autres secteurs de la Région ont été réduits de 5 à 10 % et de nombreux budgets culturels sont en baisse dans d’autres collectivités. Cela n’a pas été simple à obtenir mais nous nous sommes battus pour que nos moyens restent les mêmes. Depuis 2004, de nombreuses initiatives culturelles ont été soutenues et nous ne pouvions pas nous permettre de couper l’élan qui avait était initié. C’est une grande satisfaction que l’on ait été entendu par le Président Georges Frêche, par les présidents des autres commissions et par les élus de la majorité régionale qui ont voté favorablement. Je les en remercie vivement.

Les points les uns après les autres, pour commencer :

A) Le Spectacle vivant. Il s’agit du poste budgétaire le plus important avec 17 500 000 euros d’aides en fonctionnement et 3 360 000 euros d’aides en investissement.

« Nous ne pouvions pas nous permettre de couper l’élan initié depuis 2004»

Nous augmenterons cette année les aides à la création et à la résidence des artistes vivant en Région (1 450 000 euros). Nous aidons 130 projets d’artistes pour 250 demandes. Ces financements seront plus sélectifs mais avec des aides plus conséquentes. Cela permettra aux professionnels de disposer de vrais moyens pour travailler, créer et trouver des perspectives de diffusion. Pour les musiques actuelles, nous soutenons le travail mené par les labels indépendants qui reviennent, avec Réseau en Scène, du Midem de Cannes. Cette présence dans ce grand

La politique culturelle de la Région L.-R. en 2009
J osianne Collerais Abbaye de Valmagne, le patrimoine rencontre le spectacle vivant Total Festum, un succès populaire grandissant © RégionLanguedoc-Roussillon
l’art-vues • page sept février - mars ...
© RégionLanguedoc-Roussillon

salon devrait les aider à trouver des débouchés pour leurs artistes. 2009 sera marquée par l’amplification de la décentralisation des structures d’envergure nationale implantées en Région. L’Orchestre National de Montpellier a donné plus de 30 dates en Région. Le Festival de Radio France va accentuer sa diffusion en partenariat avec de nombreux festivals et de nombreuses communes. Le Pôle Cirque réalise près de 200 représentations. Le Festival Montpellier Danse va aussi, pour la première fois, être présent dans plusieurs lieux de la région et le Centre Chorégraphique mettra en œuvre son travail de co-production et d’intervention dans les lycées sur tout le territoire du LanguedocRoussillon. Les grandes institutions jouent un vrai et très important rôle de soutien à la culture partout en Région en s’appuyant sur de nombreux partenaires (théâtres, Scènes nationales, festivals...).

Enfin, je tiens à souligner le travail remarquable de l’association « Réseau en Scène » qui a soutenu près de 500 représentations d’artistes vivant en Région en 2008. C’est énorme et traduit notre engagement à soutenir la diffusion partout et pour tous. Nous avons favorisé et aidé la structuration et la dynamique d’un véritable réseau régional de lieux et de festivals avec une programmation qui maille le territoire et l’irrigue tout au long de l’année. Je prends pour exemple: Le Pôle Arts de la Rue à Villeneuve-les-Maguelone que nous avons créé avec l’Etat et le Département de l’Hérault, le réseau régional Hip-Hop (danse, rap et cultures urbaines) avec l’association Attitude et la Casa Musicale, le réseau Jeune Public, le réseau Jazz avec Jazz L.R et le Centre de développement Chorégraphique d’Uzès qui vient de bénéficier d’un soutien important de l’Union Européenne. Je remercie toutes ces structures qui, comme moi, pensent que c’est en travaillant ensemble, à l’échelle d’une région, que les dynamiques sont plus fortes et les projets plus beaux. Dans les temps actuels, la fédération des énergies est essentielle et vitale. Et nous serons toujours à l’écoute des initiatives qui viseront à mettre ensemble, autour d’un projet commun, de multiples partenaires, qu’ils soient liés à la culture, à la jeunesse, à la santé ou à d’autre secteurs. Nous poursuivons les rencontres professionnelles avec, au mois de mars prochain, une journée sur l’information et l’observation culturelles : un point d’appui du développement du spectacle vivant et de l’audiovisuel, Acte II, autour de la restitution des études sur l’emploi culturel et les financements publics de la culture. En novembre, se déroulera la restitution de l’étude sur les « Publics des festivals français» avec la mise en avant des festivals de la Région. Enfin dans le cadre du soutien à l’emploi et à la formation professionnelle, avec Maryse Arditi, Vice Présidente déléguée à la Formation Professionnelle, nous venons de signer le 27 janvier un accord, cadre historique entre la DRAC, la Région et les organisations syndicales, patronales et salariales sur la politique concertée en faveur de l’emploi et de la formation professionnelle. La Région est la seule région de France à avoir conclu aussi rapidement cet accord avec treize signataires autour de la table dont sept syndicats représentatifs. Dans la situation actuelle de fragilité de l’emploi des professionnels du spectacle, vivant ou enregistré, il fallait avancer vite et bien. Tout le monde l’a compris et désormais, comme à peine deux autres régions en France, nous aurons un vrai cadre de travail pour soutenir ce secteur essentiel à notre économie régionale.

B) Le cinéma, l’audiovisuel, le multimédia et les radios indépendantes.

Ce secteur représente un soutien fort de la Région avec un budget de 1 930 000 euros en fonctionnement. Une image me vient à l’esprit pour évoquer

ce domaine, celle de Raymond Depardon. Un homme qui fera l’objet d’un événement itinérant et pluriel sur la Région. Il s’agit d’un temps fort de l’année autour de son oeuvre photographique et filmographique dans trois villes : Alès, Perpignan et Montpellier. Nous vivons actuellement les sorties des premiers films soutenus par la Région. Par exemple : Bellamy de Claude Chabrol avec Gérard Depardieu, Partir de Catherine Corsini avec Kristin Scott Thomas, 36 vues du Pic St-Loup de Jacques Rivette avec Jane Birkin et enfin Les Plages d’Agnès, d’Agnès Varda qui connaît un vif succès sur les écrans. Nous maintiendrons donc notre soutien à la production cinématographique et audiovisuelle sur les courts et longs métrages, les documentaires, les téléfilms et pour les nombreux tournages accueillis en Région grâce à Languedoc-Roussillon Cinéma qui gère tous ces dossiers avec beaucoup d’efficacité. La preuve: entre 2005 et 2007, la Région est passée de la 15ème à la 5ème place au niveau national pour le nombre de jours d’accueil des tournages, et cela augmente encore. En novembre, à l’occasion de Rencontres Professionnelles, nous présenterons « les retombées économiques de la production audiovisuelle en Languedoc-Roussillon » lors du Festival du Cinéma Méditerranéen Cinémed. Les festivals

« Réseau en Scène » a soutenu près de 500 représentations d’artistes vivant en Région en 2008

continueront à être accompagnés avec la demande forte d’être aussi des relais de la politique de soutien à la production que nous menons, afin que le travail de nos producteurs vivant en Région et que les films qui y sont tournés soient vus par le plus grand nombre d’habitants du Languedoc Roussillon. La Région est la première en France en terme de soutien aux radios associatives et indépendantes. Dans le cadre d’une convention jugée exemplaire lors du colloque nationale des radios indépendantes de juillet dernier, un soutien de 400 000 euros est apporté pour favoriser la pluralité des médias, soutenir la création radiophonique et mettre en place, ensemble, des projets- phares (le collectage de la mémoire des mineurs et des républicains espagnols par exemple).

C) Les arts plastiques et visuels. Ce secteur représente 1 830 000 euros d’aides en fonctionnement. Là aussi, une image me vient à l’esprit, celle d’Agnès Varda qui présentera ses œuvres en avril au Centre Régional d’Art Contemporain à Sète. Un grand événement en perspective et très attendu. Le CRAC accueillera aussi en été un des grands artistes contemporains grecs, à suivre! J’en profite pour souligner que le CRAC, qui dépend directement de la Région et de la Direction de la Culture et du Patrimoine, a vu sa fré-

quentation augmenter de 75 % entre 2003 et 2008, grâce au travail d’ouverture mené ces dernières années par sa conservatrice. Ceci nous réjouit pleinement car nous souhaitons que ce lieu de grande qualité soit prisé par un public le plus large possible. Concernant le Fond Régional d’Art Contemporain, il prépare une importante exposition « Casanova, fort et vert » pour 2010 dans la lignée de « Chauffe Marcel » et la « Dégelée Rabelais».

Le FRAC travaille sur le territoire régional en fédérant les structures de diffusion de l’art contemporain et poursuit l’enrichissement de la collection régionale dont la valeur ne cesse de s’accroître. Je souligne aussi notre participation importante et majoritaire dans le Musée d’Art Moderne de Céret qui travaille pour une extension sur Collioure. Bien sûr, les musées de Nîmes et de Sérignan, sur lesquels nous sommes très engagés seront encore des fleurons de notre action volontaire en faveur de l’art contemporain, comme les galeries d’art que nous soutenons.

Et nous soutiendrons encore les artistes par l’octroi de bourses individuelles.

D) Les livres et la lecture publique.

Le budget dédié à ce secteur représente 1 210 000 euros en fonctionnement et 350 000 euros en investissement. Le soutien aux éditeurs sera accentué pour leur présence sur les salons nationaux et internationaux. Nous renforçons aussi notre aide aux libraires dans le cadre du plan national sur la librairie indépendante et les bourses aux auteurs seront maintenues. La Région a signé en 2008 avec l’Etat, un plan contre l’illétrisme et nos engagements sur ce secteur essentiel seront respectés. Il y aura aussi la mise en ligne sur le site de la Région des données numérisées sur la presse ancienne et les sociétés savantes. Un travail de recherche et de mise à jour considérable mené en partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France, l’Agglomération de Montpellier, LanguedocRoussillon Livre et Lecture et de nombreuses bibliothèques de la Région que le public sera ravi de découvrir et d’avoir à sa disposition. Enfin, en partenariat avec le journal «le Monde», le Syndicat National des libraires et la C.C.I. d’Alès, nous allons faire évoluer le prix Cévennes, un prix pour l’édition européenne, pour en faire un grand prix de renommée internationale.

E) Les langues et cultures régionales. Ce secteur représente un soutien fort de 2 620 000 euros en fonctionnement. Là aussi, une image me vient à l’esprit avec cette carte de plus de 50 communes qui accueilleront Total Festum en 2009. Une manifestation qui ne cesse de s’amplifier d’année en année avec une participation du public toujours plus nombreux. Deux partenaires importants cette année : la Ville de Sète et l’Agglomération de Montpellier. Du 6 au 24 juin, partout en Région, les cultures occitanes et catalanes vivront, les feux de la Saint-Jean brilleront et la fête sera partout, dans les centres urbains, dans les quartiers et les communes rurales. Le travail de fond mené par Eric Andrieu, Vice-Président de la Région et Président du CIRDOC, se poursuit avec la convention signée avec le Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP) pour la mise en place d’un Pôle Régional Occitan. Cette année sera aussi celle de la mise en ligne du portail occitan du Cirdoc, référence internationale de l’occitan et pôle associé de la Bibliothèque Nationale de France.

F) Le patrimoine.

Le budget de ce secteur représente 1 825 000 euros en fonctionnement. Une image: les républicains espagnols. Ici aussi tout le territoire est concerné, de multiples partenaires associés. Nous commémorons la Retirada. C’est un devoir de mémoire incontournable auquel la Région Languedoc-

...
La politique culturelle de la Région L.-R. en 2009
« La Dégelée Rabelais» en 2008 et en 2010 «Casanova, fort et vert» Tournage de J. Rivette à Sauve
l’art-vues • page huit février - mars
© RégionLanguedoc-Roussillon © RégionLanguedoc-Roussillon

Roussillon est particulièrement attachée. Nous poursuivons la valorisation de la nouvelle compétence de la Région sur l’Inventaire du Patrimoine Culturel à travers l’exposition sur la civilisation de la vigne et du vin qui a démarré en septembre 2008 et qui se terminera en décembre 2009 après avoir été montrée dans une vingtaine de villes de la Région et fait l’objet de nombreuses conférences, spectacles et rencontres. 2009 sera aussi l’année d’une prise en main des sites archéologiques récemment transférés à la Région (Nages et Solorgues, Javols, Lattes et le Clos de la Lombarde). Ils seront montrés au public et notamment aux jeunes. La politique régionale en faveur du Patrimoine, c’est également la mise en place dune dynamique « Tourisme et Culture » sur plus de 60 sites patrimoniaux majeurs en Région à travers le réseau des «Chemins de l’Histoire ». Nous organisons un colloque « Économie / Tourisme / Patrimoine» en février à Narbonne pour lancer cette dynamique. Enfin, le festival itinérant « Les troubadours chantent l’art roman » poursuit sa route dans près de 30 lieux d’art roman de la Région avec des concerts de musique ancienne et des troubadours.

73 % des habitants estime positive l’action de la Région en faveur de la culture (Sofres)

gramme régional d’aide aux chantiers de jeunes bénévoles pour les restaurations du patrimoine en Région, mis en place en 2008, sera poursuivi et fera l’objet d’une signature de convention d’objectif. Enfin, avec le secteur Jeunesse que je préside, nous lancerons un plan d’aide à la prévention des risques auditifs et prévention santé sur un grand nombre de festivals de musiques actuelles de la Région, nous éditerons un ouvrage sur les pratiques culturelles des jeunes et poursuivrons notre soutien aux fédérations d’éducation populaire qui font un travail remarquable et qui sont soumises à un très fort désengagement de l’Etat.

Pour conclure, la Sofres a publié un sondage en décembre dernier sur vos actions, qu’en est-il?

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G) Les investissements.

3 845 000 euros de budget en investissement. Il s’agit de la fin des travaux sur les façades du château de Castries, sur le parc et le mobilier. C’est également la poursuite des aides à la rénovation des monuments historiques en Région. Plus de 150 communes ont été aidées depuis 2004. C’est enfin, le maintien des aides à la construction, à la rénovation ou l’acquisition de matériel pour des équipements structurants (bibliothèques, salles de spectacles, salles de cinéma, musées, écoles de musiques intercommunales, etc).

H) Education et pratiques artistiques pour les jeunes.

L’engagement fort de la Région sur ce champ est concrétisé par un budget de 600 000 euros en fonctionnement. Avec Max Lévita, Vice-Président, délégué à l’Education à la Région, nous accentuons notre aide à travers le programme régional d’éducation artistique dans les lycées, qui touchera plus de 50 000 élèves et près de 90 % des lycées publics et privés, C.F.A. et lycées agricoles dans toutes les disciplines (spectacle vivant, cinéma, livre, arts plastiques, patrimoine, langues et cultures). Le pro-

73 % des habitants estime positive l’action de la Région en faveur de la culture. C’est le 2ème secteur le plus positif des actions régionales après le Tourisme. 76 % des moins de 24 ans juge positive l’action en faveur de la culture et 80 % des moins de 24 ans juge positive l’action en faveur du Patrimoine. La tranche 35-49 ans est la plus satisfaite de l’action régionale. Cela traduit les efforts menés en faveur de disciplines peu prises en compte par le passé comme les musiques actuelles, le cirque, les arts de la rue, l’éducation artistique, le rap, le hip-hop. La jeunesse régionale a très bien perçu notre volonté. J’en suis heureuse mais nous restons vigilants sur ces secteurs fragiles. Les ouvriers et les employés sont les plus positifs visà-vis de l’action culturelle et patrimoniale régionale (76 % et 74 %). La démarche de démocratisation engagée trouve un écho et c’est très important. Mais, lors de toutes les rencontres avec les structures culturelles, nous rappelons l’importance du public et de ceux qui ne peuvent fréquenter les lieux culturels. Il faut continuer le combat d’élargissement des publics de l’art. Enfin, unanimité entre la droite et la gauche pour juger à 74 % positive l’action régionale en faveur de la culture et de la défense du patrimoine. L’élue républicaine que je suis est satisfaite de cela. Les résultats de ce sondage nous confortent dans notre action et prouvent que nous avons fait les bons choix. Nous nous devons maintenant de maintenir ce niveau d’action et, plus que jamais, de soutenir la place importante que représentent les arts et la culture dans notre société. ■

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l’art-vues • page neuf février - mars ...
La politique culturelle de la Région L.-R. en 2009
En 2008, la Région a accueilli le 15 ème C ongrés national des radios associatives © RégionLanguedoc-Roussillon

Sixième volet des dossiers consacrés à la culture dans les villes : Acte 6 MONTPELLIER

La culture dans la capitale régionale

Après être allé à Perpignan, Narbonne, Béziers, Sète, même de l'autre côté du Rhône à Avignon et avant d’achever sa tournée des grandes villes à Nîmes (prochain numéro), L'Art-vues fait escale à Montpellier. Incontestablement l'escale la plus importante. Comment pourrait-il en être autrement pour la capitale régionale du Languedoc-Roussillon, qui s'est aussi développée grâce à son identité culturelle ? Une culture reconnue avec ses « grosses structures » et une culture accessible à tous, affirmée dans une politique de maillage sur le territoire. Il est aussi important de comprendre que tout cela n'est pas dû au hasard, que la compétence culturelle est bien répartie et que chaque institution y joue son rôle. Une incontestable réussite bâtie au fur et à mesure du temps.

La culture à Montpellier, une machine bien huilée

La culture à Montpellier ? Ce n’est pas un sujet de dissertation mais plutôt celui d’une thèse, voire le thème d’une encyclopédie. Aussi notre modeste dossier ne prétend-il pas à l’exhaustivité. Il s’agit d’un regard porté sur le foisonnement d’activités culturelles d’une ville dont les équipements font pâlir les autres villes de l’Héxagone, dominé par les poids lourds , communément appelés incontournables ou grosses machines.

Montpellier Agglomération gère les grandes structures: Orchestre, Opéra National, l’Agora de la danse (Montpellier Danse et Centre Chorégraphique, les festivals Radio France, Cinémed, le musée Fabre, CDN (un de ses principaux financeurs). L’ Agglo a aussi en charge l’important réseau des médiathèques, huit, bientôt onze, voire douze, toujours plus. Bref, un véritable maillage de la culture a été impulsé afin que tous puissent bénéficier de l’importante offre culturelle. Avec près de 70 millions d’euros, le budget de la culture de Montpellier Agglomération est imposant (17 % du budget de l’institution). Une chance pour la culture qui n’est malheureusement pas toujours aussi bien dotée...

La Ville de Montpellier, avec des moyens plus modestes, s’est engagée dans l’émergence et l’accompagnement des talents de la ville. Aider les lieux de diffusion, notamment dans les quartiers (Théâtre Jean Vilar, Chapelle Gély...) ou en plein centre avec l’incontournable Comédie du Livre, lancer un ambitieux

projet avec La Panacée, où tout un quartier va se transformer - la ville en rêve- en Montmartre montpelliérain Un havre pour les artistes, mais au contact avec la population. La Ville de Montpellier s’est trouvé des défis culturels.

Une chance pour la culture qui n’est malheureusement pas toujours aussi bien dotée...

Le Département de l’Hérault est lui aussi engagé dans la vie culturelle de Montpellier, en participant au financement de certaines structures, en créant le Printemps des Comédiens et en créant au Domaine d’O un pôle culturel. Le projet d’Epic, à la tête de ce domaine,

devrait, en rationalisant la gestion, favoriser son rayonnement…

On n’oubliera pas l’Etat par le biais de la DRAC. En très bref, voilà la photographie de ce qu’est la culture à Montpellier d’un point de vue institutionnel. Tandis que son plus beau fleuron culturel privé, la librairie Sauramps, continue son ascension en s’implantant à l’Odysseum. Les « grosses machines » avec à leur tête, des femmes, des hommes, des personnalités, qui avec leurs différences, leur complexité, leurs

caractères, leurs oppositions... mais surtout leur savoir-faire ont su s’imposer, insuffler et accompagner les talents d’hier, d’aujourd’hui et oeuvrent pour ceux de demain. Leur présence a suscité des envies. Une saine émulation. Compagnies, galeries, manifestations se sont multipliées dans le sillage des grands. D’autres sont restés au bord de la route. Cependant si certains «véhicules légers» ont une situation correcte, d’autres se battent pour continuer dans un état de précarité des plus alarmants : ceux qui tentent des formes nouvelles d’expression mais aussi des anciennes. La faute à qui ? La faute à la crise, la faute au problème des intermittents, la faute au déséquilibre entre la capitale et les régions? Nous n’avons pas tenté de répondre à cette question qui dépasse le cadre de Montpellier. Elle mérite un débat.

Montpellier Danse a bientôt 30 ans, Radio France bientôt 25 ans, le Printemps des Comédiens 22 ans. En 18 ans de L’Art-vues, (hé oui! pour nous aussi le temps fait son œuvre), nous l’avons vue évoluer cette culture montpelliéraine, se développer, se doter de moyens toujours plus ambitieux.

Des équipements culturels à faire pâlir les autres villes de l’Héxagone

Classique, lyrique, danse, théâtre, arts plastiques, livre, cinéma, photo, patrimoine, tels sont les domaines que nous avons explorés pour vous donner, comme un sondage, une photographie de la Culture à Montpellier en 2009. A lire comme tel et… de A à Z.

Stéphane Jurand et Marie-Christine Harant

l’art-vues • page onze février - mars De nombreuses attractions à Carcassonne
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DOSSIER
Photoextraitedulivre«Montpellier»parJeanduBoisberranger

Entretien avec Nicole Bigas

Vice-présidente de l’Agglomération chargée de la culture

Venue du monde de l’entreprise, Nicole Bigas, la Vice-présidente de l’Agglomération en charge de la culture évoque les principaux projets en cours. En revendiquant l’héritage de ses prédécesseurs, elle met l’accent sur l’innovation et la décentralisation à travers l’accessibilité du public.

Vous êtes Vice-présidente de la Communauté d’Agglomération de Montpellier en charge de la culture, pouvez-vous nous dire comment s'est présentée votre nomination ?

J'ai été agréablement surprise par la proposition du président George Frêche. Je ne m’attendais pas à me voir proposer un poste aussi prestigieux pour un premier mandat. Venant du monde de l'entreprise, mes orientations sont proches de l'économie, des relations internationales, du commerce et de la formation, mais pas forcément de la culture. Je suis ravie de poursuivre les projets entrepris par mes prédécesseurs sous la houlette du président qui a toujours impulsé une politique culturelle offensive, dynamique et dense. C'est une grande responsabilité de travailler avec les 31 communes de l'Agglomération et de poursuivre le développement de la culture ainsi que sa décentralisation afin qu'elle soit toujours plus proche des habitants.

J'aime être au contact de tous ces passionnés du milieu culturel, de fortes personnalités avec beaucoup de charisme et d’idées à l’origine de manifestations d'une grande qualité. Aujourd'hui, il s’agit d’innover. Malgré la crise bien présente, nous devons maintenir une politique de qualité autour de la décentralisation, de la mutualisation de moyens, de l’accessibilité et de la proximité. La culture n’est pas un luxe, c’est un devoir pour toute collectivité qui en à la charge, de la démocratiser. C’est ce à quoi nous nous employons à la Communauté d’Agglomération de Montpellier. Mais cela n’est possible aujourd’hui que parce que nous avons mis en place des manifestations de renommée internationale parce que nous avons maillé le territoire d’équipements culturels.

« La culture n’est pas un luxe, c’est un devoir pour toute collectivité qui en à la charge, de la démocratiser »

espaces publics extérieurs. Au mois d'août, nous avons « L'Agglo fait son cinéma » qui propose des projections gratuites en plein air dans les communes, une véritable réussite populaire avec plus de 5 000 personnes qui y assistent chaque année.

Il s'agit en quelques sortes de l'avantscène du festival du Cinéma Méditerranéen qui a lieu en octobre. Nous proposons aussi des spectacles en dehors de l'été en fonction des structures d'accueil dans les communes, ainsi que des cafés-musiques, des expositions itinérantes dans les Maisons d'Agglomération et les médiathèques.

Quelle place pour le réseau des médiathèques dans cette politique ? De l'autre côté de la « vitrine » de nos fers de lance, la danse et la musique, il y a tout un travail qui se voit moins mais qui est d'une grande importance. Il s'agit de tout ce qui touche les lectures publiques et notamment l'accès à l'écriture, à la connaissance et au savoir, des plus jeunes aux plus âgés. Le réseau des médiathèques est une cheville ouvrière importante de cette accessibilité, un service public par excellence. Il y a actuellement huit médiathèques, prochainement deux de plus avec Albert Camus à Clapiers et Jean

Giono à Pérols. Nous venons d'intégrer celle de Castelnau-le-Lez que nous allons améliorer, tout comme bientôt celles de Lavérune, Fabrègues et Villeneuve-lès-Maguelone, ainsi que celle du Campus à Montpellier que nous allons créer. Je me félicite de l'ouverture des médiathèques le dimanche qui connaît un véritable succès. Cette ouverture correspond à une véritable attente, celles des étudiants, des personnes âgées, des familles…

La réouverture du musée Fabre a déclenché l’engouement du public.

« L'exposition Courbet a accueilli 188 000 visiteurs, au-delà de toute attente »

Depuis sa réouverture en février 2007, nous en sommes à 650 000 visiteurs. Cette réouverture était très attendue des montpelliérains. La qualité de la réhabilitation et la richesse des expositions attire un public national et international de plus ne plus nombreux. Chaque exposition est un événement et un succès. L'exposition Courbet a accueilli 188 000 visiteurs, au-delà de toute attente. L'exposition vidéo, une première, a reçu plus de 30 000 visiteurs dont les deux tiers étaient des jeunes qui, pour la plupart, n'avaient jamais mis les pieds au musée. Cela démontre que le musée n'est pas refermé sur des œuvres classiques du 18ème ou 19ème, mais au contraire très ouvert à diverses formes artistiques.

Dans ce contexte, quelles sont les orientations privilégiées ?

Grâce à mon expérience en entreprise, j'essaie d'amener ma vision du travail en équipe et du management des personnes. L'une de mes préoccupations est d'apporter davantage de transversalité, avec un souci d'efficience entre chaque discipline et structure.

La décentralisation est une de vos priorités ?

Effectivement, et nous nous appuyons pour cela sur les deux grands piliers que sont les festivals Montpellier Danse et Radio France.

Avec eux, nous proposons des spectacles sur tout le territoire de l'Agglomération et même sur la région, comme l'a souhaité le président Georges Frêche.

C'est plus facile l'été car nous bénéficions des

Nous avons une étroite collaboration avec le réseau national des musées de France. Etant donné que le musée Fabre prête de nombreuses œuvres, cela nous permet d'être appréciés et permet en retour de bénéficier de prêts de toiles avec l'accueil d'expositions importantes. Ce fût le cas de celle de Courbet dont les deux seules autres étapes étaient Paris et New-York. Pareil avec la grande exposition consacrée à Emil Nolde qui ne pourra se voir qu'à Paris et Montpellier.

Concernant les acquisitions ?

Nous consacrons environ 500 000 euros par an aux acquisitions, un chiffre qui fluctue en fonction des opportunités d'achats. On s'adapte en fonction des offres qui se présentent. En 2009, nous risquons de le dépasser suivant certaines possibilités d'acquisitions. Et puis, nous convoitons ce fameux tableau de Nicolas Poussin évalué à près de 1,8 millions d'euros. Il s'agit d'une œuvre classée « Trésor National », ce qui est rarissime et serait une première pour un musée en région. Mais l'acquisition ne pourra pas se faire qu'avec les seuls moyens de l'Agglomération et nous cherchons le financement avec la Région, l'Etat, la Ville et des mécènes.

La culture à Montpellier ENTRETIEN l’art-vues • page douze février - mars ...
« Rendre l’offre culturelle accessible à tous dans les 31 communes de l'Agglomération »
N icole Bigas
« L’Agglo fait son cinéma », un succès dans les communes Depuis sa réouverture en 2007, 650 000 visiteurs ont été accueillis au musée Fabre

Qu’en est-il des réalisations et notamment la grande salle multifonction ?

La Communauté d'agglomération avait le plus grand Zénith de France à l'époque où il a été construit. Depuis, il a été dépassé en taille, et donc de nombreux spectacles n’ont pas été programmés ici pour cette raison. Il est apparu évident de se pencher sur la réalisation d'une grande salle multifonction qui puisse accueillir toutes formes de spectacles, culturels ou sportifs. Elle disposera d'une capacité d'accueil modulable allant jusqu'à 14 000 places, ainsi notre gamme de salles sera complète avec le Corum, le Zénith et Victoire 2. L'inauguration est prévue pour la fin de l'année ou début 2010. D'ores et déjà, nous sommes sollicités pour des réservations sur les deux ans à venir car il y a une véritable demande. Cette nouvelle salle sera desservie par la ligne 3 de tramway ce qui constituera un confort supplémentaire pour les spectateurs.

Concernant l'Agora de la danse, où en est le dossier ?

Le budget de la culture représente 17 % du budget global de la collectivité, soit 70 millions d'euros, il est rare qu'une institution s'investisse autant dans ce domaine. Les projets sont importants mais nous consacrons une partie importante de notre budget au bon fonctionnement des outils, comme par exemple les travaux à l'opéra Comédie à hauteur de 14 millions d'euros cette année pour refaire toute la cage de scène.

Les réalisations phares de Montpellier Agglomération

Montpellier Agglomération est à l’origine de bon nombre de réalisations majeures en matière de culture, structure, sport, loisir, etc. Voici les dernières grandes réalisations de l’Agglo, sans oublier de citer les précédentes: La Patinoire Végapolis, Le Planétarium Galilée, Victoire 2, La Médiathèque Émile Zola, etc.

■ Des réalisations prestigieuses:

• Deux lignes de tramway Une première ligne inaugurée en 2000, suivie d’une deuxième en 2006 reliant Jacou à SaintJean-de-Védas. Résultat: 66 millions de voyageurs transportés chaque année, et déposés entre autre à deux pas des grands lieux de culture. Par exemple : arrêt Comédie pour l’Opéra, arrêt Louis Blanc pour l’Agora Cité Internationale de la Danse, arrêt Place de l’Europe pour la Médiathèque Émile Zola, etc.

der à Montpellier tout ou une partie des collections présentées.

Dans le cadre de la sauvegarde de notre patrimoine et à la demande de l’archevêché, nous avons aussi signé un accord avec l'archevêché pour la réalisation d'un musée des arts sacrés, annexe du musée Fabre, qui devrait voir le jour d’ici deux ans. Nous pourrons ainsi mettre en valeur ce patrimoine épiscopal qui date du 19ème siècle.

Autre annexe rattachée au musée Fabre, l'hôtel Sabatier d'Espeyran consacré aux Arts décoratifs, d’un coût de 3,5 millions d'euros, dont l’ouverture est prévue début 2010.

Nous allons également lancer quelques travaux d'aménagement du Conservatoire qui en a bien besoin.

Les sciences ne sont pas en reste avec l'aquarium et le Planétarium.

« Le budget de la culture représente 17 % du budget global de la collectivité, soit 70 millions d'euros »

Nous prévoyons en effet une extension d’un coût de 27,5 millions de l'aquarium - en passe d’atteindre 500 000 visiteurs depuis son ouverturesur l'arrière du bâtiment afin d'accueillir un autre grand bassin, des salles d'expositions et d'animations, puis plus tard une seconde extension pour lui donner une importance européenne. Nous voulons disposer d'un aquarium du niveau de Nausica à Boulogne avec lequel nous avons un partenariat. Ce lieu n'est pas simplement fait pour y voir des poissons, c'est aussi un espace culturel à part entière avec une approche culturelle et scientifique.

• La rénovation du Musée Fabre Quatre ans de travaux et 62,7 millions d’euros d’investissement pour une rénovation totale du musée montpelliérain, aujourd’hui de renommée européenne. Résultat: 9200 m2 de surface d’exposition et 800 œuvres exposées (soit 300 de plus qu’auparavant). Le musée rénové détient une collection de chefs-d’œuvre majeurs notamment celles de Pierre Soulages.

• Le stade Yves du Manoir

12 000 places à disposition des amateurs de rugby. Ce premier stade de rugby réalisé en France depuis le début de l’ère professionnelle a coûté 63 millions d’euros.

• L’Aquarium Mare Nostrum

Une surface totale de 5000 m2, dont 1500 m2 dédiés à la présentation des espèces, pour un coût de 30,8 millions d’euros. Une scénographie originale fait de lui un aquarium «nouvelle génération», qui s’impose au sein de la zone ludique d’Odysseum.

• La Médiathèque Françoise Giroud à Castries

Un 8ème établissement s’ajoute au réseau des médiathèques de l’Agglomération. Un coût de 6,9 millions d’euros pour 1300 m2 dédiés aux livres et aux supports multimédia.

■ Des projets d’envergure: Montpellier Agglomération ne s’arrête pas là. Voici les grands projets de réalisations, bientôt ouverts au public.

• La troisième ligne de tramway

Cette nouvelle ligne desservira quatre communes de l’ouest vers le sud de l’agglomération : Juvignac, Montpellier, Lattes et Pérols. Sa mise en service est prévue pour 2012, et son design est à la charge de Christian Lacroix. Les travaux commencent cette année, au second semestre, pour un coût total de 450 millions d’euros.

• Le pôle ludique et commercial d’Odysseum Aux portes de Montpellier et des grands axes routiers, le pôle Odysseum se développe: s’ajouteront bientôt aux restaurants déjà présents, un centre commercial, actuellement en construction, et des équipements ludiques complèteront bientôt cette zone de rassemblement. Le centre commercial doit ouvrir ses portes cette année, en synchronisation avec la fin des travaux d’extension de la ligne 1 du tramway.

nouvelle fonction. Il doit être rénové pour accueillir notamment une collection de céramiques et d’orfèvreries de plus de 500 pièces, et devenir le département des arts décoratifs du Musée Fabre. L’Hôtel doit prendre ses nouvelles fonctions au cours du premier semestre de l’an prochain.

• La Médiathèque Jean Giono à Pérols Le réseau des médiathèques de l’Agglomération s’agrandit: la 9ème ouvre ses portes à Pérols au cours du 2ème trimestre 2010. Deux ans plus tard on pourra s’y rendre en tramway, puisqu’elle sera desservie par la troisième ligne de tramway Cet aménagement culturel représente 4,056millions d’euros.

• Le Musée de l’Histoire de la France en Algérie

L'Agora de la danse représente un lourd investissement d’environ 10 millions d'euros, avec un centre international de la danse, des studios, des salles de répétitions et un auditorium. Ce projet sera terminé en 2010, et le festival Montpellier Danse pourra s’y dérouler à l'occasion de ses 30 ans.

Nous avons également en projet le musée de l’Histoire de la France en Algérie qui ouvrira ses portes au public fin 2011 au sein de l’Hôtel Montcalm.

L’objectif de ce projet est de créer un musée d’histoire et de sociétés, qui traitera de l’approche historique classique et des peuples européens et musulmans. Ce musée sera pensé et présenté sans jamais dissocier les deux mémoires et en faisant constamment une présentation simultanée. Je suis en discussion avec l'EAI concernant le musée de l'Infanterie afin que nous puissions gar-

Concernant le Planétarium, c'est un outil pédagogique et ludique qui, avec l'aquarium à proximité, constitue un pôle d'attraction important. Nous étudions des possibilités de collaboration entre les deux lieux, avec de nombreuses manifestations prévues en 2009, année mondiale de l'astronomie.

Je voudrais évoquer le Musée Lattara, à Lattes, où nous allons améliorer l'accès, redéfinir l'espace et créer des réserves ainsi qu’un lieu destiné aux fouilles.

Comme vous le voyez, ce ne sont pas les projets qui manquent. Notre objectif est d’apporter à tout un chacun une offre culturelle importante. La culture est un des éléments essentiels de la société, un lien important avec la connaissance, la passion, le rêve.

Et nous en avons bien besoin en ce moment.

• L’Agora, Cité Internationale de la Danse 9,54 millions d’euros pour rénover et agrandir le couvent des Ursulines qui abrite le Centre National Chorégraphique Languedoc-Roussillon et Montpellier Danse. Pour sa réouverture en 2010, l’ancien couvent sera doté d’espaces de spectacles en plein air, de deux studios de création et de répétition ainsi que de lieux d’hébergements afin d’accueillir des artistes en résidence.

• La Médiathèque Albert Camus à Clapiers 2010 verra naître le 10ème équipement du réseau de lecture publique au service des habitants de huit communes: Clapiers, Castelnau-le-Lez, Le Crès, Montferrier-sur-Lez, Prades-le-Lez, Grabels et Montpellier Nord. Dans le budget de 4,98 millions d’euros dédié à cette médiathèque, le développement durable a sa part: l’établissement est équipé de panneaux photovoltaïques permettant de produire de l’électricité (à raison de 36 400 kwh/an).

• Le Musée des arts décoratifs à l’Hôtel Sabatier d’Espeyran

3,6 millions d’euros investis pour que l’Hôtel Sabatier d’Espeyran remplisse dignement sa

C’est au sein de l’Hôtel Montcalm que ce musée prendra place en 2011. L’objectif est de créer un musée d’histoire et de sociétés qui traitera de l’approche historique classique et des peuples européens et musulmans, sans dissocier les deux mémoires. Le budget prévisionnel de l’opération s’élève à 19,36 millions d’euros.

• La grande salle multifonctions au Parc des Expositions de Montpellier Ses 14000 m2 font de cette salle, la deuxième plus grande de France, après le Palais omnisports de Paris-Bercy. Au 2ème trimestre de 2010, elle pourra accueillir jusqu’ à 14 000 personnes, et sera modulable à souhait : hall d’exposition ou de congrès, lieu de spectacle ou palais omnisports.

•L’extension de l’Aquarium Mare Nostrum

Il est prévu d’ajouter aux 1500 m2 dédiés à la visite, une salle d’exposition temporaire disposant de nouveaux bassins pour accueillir des espèces de poissons rares prêtés par les plus grands aquariums de France et d’Europe. Montpellier Agglomération envisage également de doubler la surface de l’Aquarium Mare Nostrum, ce qui en ferait le plus grand aquarium d’Europe.

ENTRETIEN l’art-vues • page treize février - mars ...
L’Aquarium Mare Nostrum, bientôt 500 000 visiteurs

Décentralisation de la culture dans l’Agglo et en région

A la rencontre de tous

Piliers des saisons culturelles montpelliéraines, Montpellier Danse, l’Opéra et l’Orchestre National de Montpellier ont aussi pour mission de se produire dans les communes de l’Agglomération et en région. De même, les festivals de Radio-France et Montpellier Danse se décentralisent pour aller à la rencontre de tous les publics. Le festival L’Agglo fait son cinéma embellit les nuits estivales des communes de l’agglomération.

Seproduire dans les communes de l’Agglomération de Montpellier et en région: telle est la mission de Montpellier Danse et de l’Opéra et l’Orchestre National. Au cours de la saison, des spectacles sont ainsi décentralisés. Le hip hop prend notamment sa place au Chai du Terral, à Saint-Jean-de-Védas. Ce théâtre est totalement dévolu à Montpellier Danse depuis 2007. Plusieurs chorégraphes, comme Maamar Cheranti, Patricia Loubière, Vanessa Lextreyt, Francky Corcoy, Renald Leclercq et Sébastien Ramirez y travaillent leurs créations depuis début 2008. D’autres spectacles de danse ont lieu dans les communes de l’Agglomération, en saison ou pendant le festival. L’objectif étant toujours d’éveiller un public de plus en plus large, le festival Montpellier Danse se produira de plus en plus en région dès 2009.

L’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon joue chaque année à plusieurs reprises au Théâtre Molière de Sète, mais aussi dans de petites communes de l’Hérault et dans les autres départements de la région. Au printemps, il part notamment en tournée à Langogne (Lozère), Fontès (Hérault), Quillan (Aude)… De même, des opéras donnés à Montpellier partent ensuite en tournée dans la région. Cette année, Didon et Enée est par exemple programmé à Carcassonne et à Sète en mai.

Des médiathèques en réseau dans l’Agglo

Enfin, le festival L’Agglo fait son cinéma est une manifestation gratuite créée spécialement pour les habitants des communes de l’Agglomération montpelliéraine. Les projections ont lieu en plein air, au cours de la seconde quinzaine d’août. Dès 2007, le succès était au rendez-vous, avec plus de 5 000 spectateurs. En 2009, ce festival itinérant fêtera son cinquième anniversaire. M.S.

Rendez-vous :

- Hip Hop en création, Chai du Terral, Saint-Jean-de-Védas, 25 et 26 février, 17 h. Montpellier Danse. Tél.0800 700640. www.montpellierdanse.com/

- Concert en région : Concert Jazz à Sète.Au programme : BadOxymore, création de Denis Badault, avec l'Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, dirigé par Jérôme Pillement. Théâtre Molière de Sète, 10 mars, 20h30.

Tél. 04 67 601999. www.orchestre-montpellier.com

Hôtel de l’Agglomération de Montpellier - 50, place Zeus. Tél. 04 67 13 60 00 - www.montpellier-agglo.com

Tous les médias pour un large public

Composé de neuf établissements, le réseau des médiathèques de Montpellier Agglomération est en plein développement. Quatre autres structures sont en projet pour répondre aux besoins de proximité. Tous les médias sont mis à la disposition du public. En outre, des événements et expositions sont régulièrement organisés au sein des médiathèques.

Pour développer la lecture publique et conserver son patrimoine, l’Agglomération de Montpellier s’est dotée d’un réseau de médiathèques. En constante expansion, celui-ci se structure autour de la Médiathèque centrale d’Agglomération, composée de deux équipements majeurs, Emile Zola (Antigone) et Federico Fellini (entre le Polygone et Antigone, spécialisée dans le cinéma). Sept autres établissements sont implantés dans les différents quartiers de la ville et dans des communes: à Montpellier, les médiathèques Victor Hugo (Croix d’Argent), Jean-Jacques Rousseau (Mosson, avec de nombreux espaces dédiés aux enfants), Federico Garcia Lorca (Près d’Arènes), William Shakespeare (Cévennes), les bibliothèques JeanPaul Sartre (quartier Figuerolles) et Paul Langevin (Hôpitaux Facultés); les médiathèques la Gare (à Pignan) et Françoise Giroud (Castries). D’autres sont en projet (à Pérols, Clapiers, une nouvelle à Montpellier…). Objectif: toujours mieux répondre aux besoins de proximité. Ainsi, le 1er janvier, le réseau s’est agrandi: la médiathèque Aimé Césaire est devenue médiathèque d’Agglomération, permettant aux abonnés de Castelnau-le-Lez de bénéficier de tous les services offerts par le réseau.

Rendez-vous

■ Médiathèque Centrale Emile Zola

- Exposition Danse is a weapon, du 31 mars au 25 avril.

2009, le V-Day soutient les femmes de la République Démocratique du Congo, 26 mars 17h30.

-L’île aux contes : lectures d’histoires ou séances de contes pour les enfants, tous les mercredis, 15h30.

■ Médiathèque Federico Fellini

- Jusqu’au 27 mars : Gus Van Sant, condensations : projections, exposition et conférences par Loig Le Bihan autour de l’œuvre du cinéaste Gus Van Sant.

- Les rendez-vous du documentaire méditerranéen «La saison du documentaire 2008-2009». En partenariat avec le Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier. Une série de quatre documentaires méditerranéens présentés de décembre à mars en présence des réalisateurs. 18h, salle Jean Vigo

- Jeudi 19 février : «La Dentelle du Signe», d’Isabelle Singer (France, 2008, 59’). Annie Cohen, écrivain, est née en Algérie. La question des origines est centrale dans son oeuvre. En 1999, elle est victime d’un accident vasculaire cérébral. Ce film est l’histoire d’une reconstruction, pacification, et de son retour à l’écriture.

Parallèlement, soucieuse de la demande des usagers, Montpellier Agglomération a augmenté en janvier 2009 l’amplitude horaire des médiathèques centrales Emile Zola, Federico Fellini et Aimé Césaire. Les deux premières ouvrent désormais le dimanche après-midi. Chaque médiathèque intègre l’ensemble des médias : livres, journaux et magazines, vidéocassettes, CD, CD-Roms, DVD, logiciels et accès internet. Un nouveau service de jeux vidéo est proposé par les établissements Jean-Jacques Rousseau et Federico Fellini. En outre, des événements et expositions sont organisés par les médiathèques. Parmi les rendez-vous à ne pas manquer, l’exposition Danse is a weapon, du 31 mars au 25 avril, à Emile Zola, sur l’histoire de la danse américaine et la politique nationale. L’exposition retrace l’histoire du groupe New Dance Group, formé en 1932 à New York par des étudiantes. Celles-ci dénonçaient des problèmes sociaux et politiques à travers leurs chorégraphies, véritables danses de protestation. Rencontres avec des auteurs, projections cinématographiques, lectures pour les enfants… Les rendez-vous au programme sont nombreux et pour tous les goûts.

- Rencontresavec: Andréï Makine à l’occasion de la sortie de son nouveau roman La vie d’un homme inconnu (éd. Le Seuil), 11 février, 18h30; Georges Bartoli à l’occasion de la sortie de La retirada Exode et Exil des Républicains d’Espagne (éd. Actes Sud), en partenariat avec la Région Languedoc-Roussillon, dans le cadre du 70e anniversaire de la Retirada, 19 février 18h30; ClaudeLeroy, responsable de l’édition des œuvres complètes de Cendrars chez Denoël et en Pléïade autour de Blaise Cendrars et sa lignée,dans le cadre du Printemps des poètes,en partenariat avec la Maison de la poésie, sous la direction de Frédéric-Jacques Temple. Avec des lectures d’extraits choisis de l’œuvre, par le comédien Denis Lavant,3 mars 18h30; André Comte Sponville, 11 mars 18h30;l’ensemble vocal Mora Vocis et l’Université Paul-Valéry-Montpellier III, en partenariat avec les Archives municipales, pour une présentation chantée de la création «Motet. Polyphonies Enluminées du Manuscrit de Montpellier»XIIIe et XIVe siècles, 19 mars18h30. (Création les 27, 28, 29mars à laMaison des Choeurs deMontpellier).

- Jeudi 19 mars : «Oum Kalthoum, l’astre de l’Orient»,de Feriel Ben Mahmoud et Nicolas Daniel (France, 2008, 52’). Oum Kalthoum, disparue en 1975, reste le symbole d’un rêve brisé: celui d’une unité politique des Arabes. Ce film propose de redécouvrir l’art et le destin exceptionnels de cette femme à travers le culte qu’aujourd’hui encore elle suscite.

- Du 11 au 13 mars : Regards sur le Pérou

11 mars : «Arachka quechua Markam: Llupa» 13’, «Aarachka quechua Markam: Wanchaq» 13’, «Aarachka quechua Markam: Waraz», 14’, d’Aurélia Etienne et Nicolas Bordier.

12 mars : «Chemin de développement, rencontres et non-rencontres»

d’Aurélia Etienne et Nicolas Bordier, 2007, 45’. Projection suivie d’une rencontre avec les deux réalisateurs

M.S.

- «Café des femmes» avec la célèbre dramaturge américaine Eve Ensler, auteure des Monologues du Vagin, joués dans le monde entier, pour une rencontre sur l’action de son association V-Day (Vagina Day) qui lutte contre les violences faites aux femmes : en

13 mars : «Ceux d’en haut» d’Erwan Le Capitaine et Charlotte Servadio, 2006, 26’.

Hôtel de l’Agglomération de Montpellier

50 place Zeus. Tél. 04 67 13 60 00

www.montpellier-agglo.com

l’art-vues • page quatorze février - mars ...
DOSSIER
« Seuls, ensemble » - R. Hillebrand et S.Ramirez , Cie Clash 66 © MontpellierAgglomération
La culture à Montpellier
© MarcGinot

L’Agora, cité de la danse, s’achève

Couvent, caserne, prison, les bâtiments des Ursulines sont devenus depuis les années 80, le domaine de la danse. Ils abritent les locaux de Montpellier Danse, le festival et la saison dirigés par Jean-Paul Montanari et ceux du Centre Chorégraphique National dirigé par Mathilde Monnier. L’ensemble bénéficie de travaux importants pour devenir « L’Agora, cité internationale de la danse » en 2010 ; à la fin de cette rénovation : un outil unique en France. Le duo complémentaire s’exprime.

Montpellier Danse

Jean-Paul Montanari règne sur Montpellier Danse

Quelle est votre définition d’un poids lourd ?

Dans le domaine de la culture, c’est celui qui bénéficie de moyens pour réaliser ce qu’il a à faire. La danse a ces moyens à sa disposition.

En trente ans comment la place de la danse à Montpellier a-t-elle évolué ?

On est parti de presque zéro. Depuis le premier centre dans les années 80, notre croissance a été constante, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Au point de vue de la fréquentation, 2008 a été notre meilleure année. Des centaines de chorégraphes ont été présentés ici. Au cours des années, ce qui important, c’est que le public s’est formé. D’un point de vue qualitatif, il s’est habitué à regarder des créations plus avancées.

Comment s’inscrit l’Agora dans cette évolution ?

C’est un point final à notre équipement. La restauration s’achève en 2010. L’agora, cette cité de la danse, va devenir une marque de fabrique de Montpellier au même titre que sa Faculté de Médecine. Ce bâtiment, qui a l’air immense de l’extérieur, est plein de vides, deux grands trous qu’il faut aménager ; le théâtre et ses quelques gradins, dans une des cours, était sous équipé. Deux studios sont en cours de création pour les danseurs en résidence. Leur hébergement fait partie des nouveautés. En résonance avec la Panacée qui elle aussi accueille des artistes ; les chercheurs en art remplacent les étudiants de méde-

Centre Chorégraphique National de Montpellier

cine, pharmacie ou droit. Le public sera accueilli dans la chapelle au rez-de-chaussée, en accès direct où il lui sera présenté de la vidéo, du tango de la photo ; que sais-je, tout ce qui me passe par la tête. Tout sera intégré à la billetterie en création, dans un espace unique dédié à la danse. C’est ce qui va être le plus original. Nous sommes très heureux.

Y aura-t-il un surintendant à la danse ?

Non, cela ne se justifie pas. Nous sommes deux associations dans le même bâtiment, nous avons chacun nos responsabilités. Etant dans la même maison, nous nous voyons souvent. Montpellier Danse coproduit des spectacles de Mathilde Monnier. Tout va bien comme ça. Montpellier Danse. 18, rue Sainte-Ursule. Tél. 0 800 600740.

Le Centre chorégraphique, domaine de Mathilde Monnier.

Quel regard portez-vous sur la culture à Montpellier ?

Montpellier est une ville culturelle. Elle en a la réputation, je m’en rends compte quand je pars à l’étranger. Les gens me parlent très souvent de l’idée qu’ils se font de cette ville, jeune, culturelle et dynamique. De l’intérieur, je ressens une ville animée, curieuse, à l’affût de nouveautés. Le public est exigeant et assez surprenant. Je vois aussi que ce n est pas un public fermé mais au contraire un public qui se renouvelle sans cesse. Je pense que le musée Fabre a beaucoup contribué à faire évoluer l’image culturelle de la ville, et c’est un point fort pour la danse car des liens commencent à se faire. Des liens naturels car beaucoup de chorégraphes travaillent avec des plasticiens et des artistes visuels. Je crois énormément à l’idée d’échanges entre les arts, et je serai aussi de mon coté très ouverte à plus de dialogues entre les structures culturelles, théâtre, danse, arts plastiques et musique. Je crois que l’avenir est là, et la danse a montré ces dernières années pas mal d’intérêt pour la transdisciplinarité qui ne demande qu’à se poursuivre. Montpellier peut totalement incarner ce métissage.

Comment va s’inscrire le centre chorégraphique dans le projet Agora ?

Le projet Agora fait partie d’un ensemble qui unit deux structures : Montpellier Danse et le CCN. C’est Jean-Paul Montanari, directeur de Montpellier Danse, qui dirigera cette structure. Nous continuerons à travailler ensemble, comme nous le faisons depuis plusieurs années, en complémentarité et en collaboration. Ce projet architectural d’envergure apportera deux autres studios de répétition, des logements pour les artistes en résidence et une salle plus modulable dans laquel-

le une programmation dépassant le simple cadre de la danse pourra être insufflée. Avec Jean-Paul, nous avons toujours été animés par le même désir de développer la création contemporaine, de soutenir le travail des artistes en région et d’amener une dimension internationale de qualité à Montpellier Nous travaillons dans ce sens et chacune des deux structures développe un certain nombre d activités qui lui sont spécifiques. Il y a assez peu d’équipements en Europe de cette taille, consacrés à la danse, et nous comptons bien en faire un lieu majeur ouvert à un large public.

Femme orchestre vous sentez-vous plus directrice, chorégraphe ou danseuse ?

Je crois que je suis un peu tous ces rôles à la fois et c’est le passage de l’un à l’autre qui me plaît et m’enrichit. Je ne lâcherai en rien mon rôle de danseuse car il est le ferment de mon métier, mon repère le plus fort, mon baromètre aussi. Chorégraphe est un métier plus complexe, plus périlleux. Mais il est aussi une réflexion permanente sur l’écriture, sur le monde d’aujourd’hui et je l’ai toujours exercé en parallèle à mon métier de danseuse, depuis le début, puisque j’ai commencé à chorégraphier à 22 ans. Directrice du Centre Chorégraphique est un honneur permanent et une responsabilité que j’assume avec plaisir et sérieux. J’essaie de répondre à la mission de service public que je considère comme une priorité au sein d’une institution culturelle. Les trois attributions sont donc pour moi une gymnastique complexe mais pas contradictoire et je suis facilement directrice de 9h à 11h, danseuse de 11h à 14h et chorégraphe l’après-midi. Centre Chorégraphique National 2, bd Louis Blanc. Tél. 04 67 60 06 70.

l’art-vues • page quinze février - mars ...
Les saisons 2008/2009
LA DANSE
© LucJennepin En 2010, ouverture de l’Agora de la danse © MarcCoudrais

La danse à Montpellier,c’est aussi…

■ Hélène Cathala, de Bagouet à Hors commerce

LA DANSE

Les saisons 2008/2009

Après la dissolution de la Compagnie Bagouet, deux chorégraphes Fabrice Ramalingom et Hélène Cathala, créent La compagnie La Camionetta pour continuer à travailler ensemble. Ils se sont séparés, Hélène Cathala vit sa danse dans Hors Commerce.

«Unedouzaine de spectacles ont été créés sous ce nom La Camionetta, et un important travail de pédagogie et de sensibilisation a été mené pendant toutes ces années, d’abord à Nîmes, puis à Sète et à Montpellier. Les créations étaient le fruit de discussions et de confrontations artistiques avec Fabrice, jusqu’au moment où le désir de signer séparément les spectacles s’est imposé de part et d’autre, et nous avons choisi de créer nos deux compagnies », explique Hélène Cathala, à la tête aujourd’hui, de Hors Commerce « En deux ans je penseavoir réussi à imposer ma singularité artistique, qui a pu s’exprimer à travers les créations de «Slogans» (2006) qui sera joué à La Chapelle en mars, de mon solo «Shagga» (2007) qui a été donné cet été au Festival d’Avignon, et de «Exode

1.25 créé en 2008 aux Festivals d’Uzès et de Montpellier Danse. La compagnie travaille beaucoup également à sa visibilité nationale, et internationale. » Pour autant, la chorégraphe tient à sa place dans la ville et souligne sa démarche militante : « Je suis très engagée, avec le lieu que ma compagnie occupe, La Salle 3, à soutenir une présence artistique continue dans la ville. Cours pour l’entraînement régulier du danseur, stages professionnels ou amateurs, accueil de

compagnies en résidence... avoir un lieu à Montpellier constitue un confort pour le travail de création, mais c’est aussi une démarche militante pour proposer un outil de travail à partager avec d’autres, et inscrire son travail de chorégraphe dans la durée.

Les partenariats et les échanges avec les autres structures de la ville sont pour moi indispensables (CCN, CND, compagnies de danse ou de théâtre, école de Cirque, etc..) pour que la création soit tou-

■ Didier Théron : « la danse dans la cité à côté de la Cité de la Danse»

jours stimulée par de nouvelles pistes de recherche et pour favoriser le foisonnement des formes. »

Hélène Cathala définit ainsi le rôle de Hors Commerce : « ma compagnie joue un rôle important, à la mesure des moyens qui lui sont octroyés, comme un élément structurant du paysage chorégraphique montpelliérain. J’essaie, le plus souvent, de me placer comme une force de proposition, sachant que, à cette échelle, le travail n’est jamais «installé».

Toujours fragile, en questionnement constant. C’est ce questionnement incessant qui constitue la vie d’une compagnie comme la mienne, l’équilibre entre permanence artistique et incertitude du lendemain. »

Dans le quartier de la Paillade, avec le soutien des collectivités locales, il a créé un espace pour la danse contemporaine ouvert au public et aux autres compagnies. Il parcourt le monde pour exporter l’excellence montpelliéraine.

Quel regard portez-vous sur la danse à Montpellier ?

Je suis partie prenante de ce développement exceptionnel qu’a connu la danse ici. Il y a eu cette volonté politique (au-delà de la danse) de réveiller une région, une ville, en sommeil sur le plan de l’art et de la culture. Cette volonté politique a rencontré une soif de culture qui a donné cet élan formidable, guidé par l’excellence et amené par D. Bagouet, le Festival - J.-P. Montanari et M. Monnier ensuite. Cette attitude nous a placés devant nos responsabilités de créateurs, nous a conduits à regarder l’art, le monde, à nous engager dans cette aventure, ce que je crois, j’ai fait à ma façon, en parcourant le monde et en m’y confrontant. A Montpellier, nous sommes inscrits dans ce processus, et en tant que danseurs et chorégraphes, nous en sommes les véritables acteurs. C’est ce qui

■ Anne-Marie Porras, cavalier seul

m’a donné la force de développer mon travail chorégraphique d’abord, ma compagnie ensuite en lui donnant une dimension nationale et internationale, en créant avec le soutien des collectivités, un lieu public et contemporain pour la danse dans ce quartier de plus de 20 000 habitants à La Mosson, Espace Bernard Glandier.

Nous sommes aujourd’huila danse dans la Cité, aux côtés de la Cité de la Danse et du Centre Chorégraphique, en complémentarité. Avec la conjoncture économique, nous avons toutes les

raisons de voir l’avenir en noir mais je reste positif. La danse vient du fond de l’être, c’est l’essence même de la danse, pour une danse qui fait sens !

Fait-il bon être danseur à Montpellier ?

Il y a à Montpellier un patrimoine de la danse, il y a des forces vives, des gens d’expérience, enseignants / chorégraphes / experts de la danse, c’est une chance. J’ai engagé de jeunes danseurs qui ont développé une carrière à partir d’ici. A Montpellier, la richesse de la danse est dans l’excellence et la diversité. Ce sont elles qui provoquent

l’émergence, le renouvellement, l’initiative et le questionnement. Il faut préserver, enrichir cette diversité et rester dans l’excellence. Un danseur, ici, se nourrit de cela.

Quels sont vos projets immédiats ?

Trois créations en 2009 ! Une « encore secrète » qui va concerner la Chine et Shanghai… ; une autre, en forme de concert, et un Harakiri australien à Perth en novembre… Et des tournées en région et ailleurs de En forme et Harakiri, nouvelle création à Mauguio, le 14 mars ; Gonflés dans les Lycées ; Démocrate combiné, au festival les 23, 24 et 25 juin… à 19h à l’Espace Glandier. MCH

Didier Théron, Espace Bernard Glandier. Tél.04 67 03 38 22.

Depuis bientôt trente ans, elle dirige une école et une compagnie de danse, elle s’est créé une place à part dans le paysage de la danse à Montpellier. Ouverte à toutes les formes, elle va tout voir.

Sonétablissement est pluridisciplinaire. Ses élèves sont engagées dès la sortie de l’école. Sa place ?

Je fais un peu cavalier seul. Je me bats pour garder ma place, tant pour l’école que pour la compagnie. J’aimerais un peu plus d’aide, pour l’Ecole notamment, qui prépare au Diplôme d’Etat. La Région aide pour les huit élèves en prépa. Et ceux qui sont en pédagogie, selon leur avis d’imposition, peuvent

être aidés par la Drac.

Son créneau ?

Je me situe entre jazz et contemporain. J’ai eu plusieurs nourritures.

Son regard sur la danse ?

Je vais voir tous les spectacles de la saison. J’essaye de com-

■ Ecole de danse classique Delorme et Mineau

«Ladanse classique est la mère de toutes les danses. Nous avons beaucoup de danseurs contemporains qui viennent faire du classique parce qu’ils n’ont pas les bases techniques, le corps est limité», expliqueFabrice Mineau. Danseurs professionnels, solistes de l’opéra de Bordeaux, après avoir dansé tout le répertoire, ils décident de passer à l’enseignement et d’ouvrir une école à Montpellier. Leur école, ouverte en 1997, est devenue une pépinière de petits rats. «Ona créé le Jeune ballet voilà six ans pour faire danser

et mette en scène les enfants les plus doués, qui avaient envie de continuer. Ils travaillent le répertoire et participent à Danse Classique à Montpellier, un événement qui fête sa sixième édition. Lisa Mestre commence à percer et Volodia Fernandez devrait bientôt se révéler Ils ont participé à des concours,

prendre ce que je ne ressens pas. Je n’ai pas toujours d’émotion. Je m’intéresse à tout y compris aux travaux de laboratoire, où je ne retrouve pas toujours la joie dans le mouvement.

Je suis un peu déstabilisée lorsqu’il n’y a ni musique, ni mouvement.

Ses projets immédiats ?

Nous avons achevé notre première

période de travail avec Salia Sanou ; l’objectif est de réaliser un échange culturel d’étudiants du Burkina Faso avec mes élèves. Nous travaillons avec Gil Roman, le successeur de Béjart en atelier. Pour la compagnie, nous travaillons sur notre création en mai à la Chapelle Gély.

Cie Anne-Marie Porras Association Dansomania - 54, Fbg Figuerolles. Tél. 04 67 92 59 03.

on va tenter les placer dans des balletsen France ou à l’étranger. C’est la troisième étape de notre projet, aider nos élèves à entrer dans la vie professionnelle. » Les élèves travaillent avec des chorégraphes invités tels que Marc Ribaud (Stockholm) ou Skouratoff (Bordeaux) et seront en démonstration au

concours international de la ville de Biarritz en avril. « Lorsque des chorégraphes de danse contemporaine viennent, nos élèves s’adaptent très bien à ces techniques. » L’école elle-même est ouverte à tous, enfants comme adultes, qui viennent lorsqu’ils ont épuisé les charmes des cours de gym. «Oui la danse classique a encore de beauxjours devant elle. »

Le Jeune Ballet. 18, rue François Mineur. Tél. 04 67 27 80 17.

l’art-vues • page seize février - mars
MCH
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On peut être de son temps et vouloir transmettre un art ancré dans un passé proche. Fabienne Delorme et Fabrice Mineau ont choisi la danse classique. Les tutus et les entrechats.

Entretien avec Michaël Delafosse Adjoint à la culture de la Ville de Montpellier

pourrait être un Montmartre du 21

Pour cet enseignant de 31 ans qui défend les lieux de diffusion, les villes sont des lieux d’incubation et des accélérateurs d’idées. Il estime que Montpellier doit encourager la rencontre entre une excellence artistique et tous ceux qui sont prêts à se laisser porter par la curiosité et l'émotion.

Un jeune élu adjoint à la culture de la Ville de Montpellier, c'est un sacré challenge. J'ai toujours eu des liens avec la culture même si je ne viens pas de ce milieu. Lorsque j'étais responsable étudiant à l'Unef, j'ai défendu la construction du théâtre à l'Université P. Valéry, participé à la création d'un pass culture et créé l'agenda culturel étudiant « Bien fait pour vous ». Pour moi, la société n'a de sens que si elle accorde une place importante à la culture et à l'éducation, un secteur dont je viens puisque je suis enseignant.

C'est Hélène Mandroux qui m'a proposé d'être son adjoint à la culture de manière directe : «Tu as 30 ans, tu es curieux, tu es passionné, tu écoutes les autres, tu vas vite et tu comprends les problèmes d'une génération qui a besoin de faire sa place dans la société : tu t'occuperas de la culture à Montpellier! »

La culture à Montpellier, c'est une belle machine qui fonctionne en partenariat entre les collectivités, notamment entre la ville et Montpellier Agglomération. Mes liens avec Nicole Bigas à l'Agglo et Josianne Collerais à la Région sont excellents. C'est la première fois que les trois institutions collaborent si étroitement et vont dans le même sens. Nous partageons tous les trois cette même passion pour la culture, avec un regard neuf sur celle-ci puisqu'aucun d'entre nous n’en est issu.

Comment avez-vous abordé votre mission ?

J'ai rencontré et écouté le tissu associatif et les artistes. Je suis persuadé que nos actions ne sont pas déconnectées des grandes tendances du monde. Avec la mondialisation, il y a des révolutions silencieuses qui bouleversent la culture, notamment internet qui redéfinit la notion des droits d'auteurs.

Ne soyons pas à la traîne, soyons innovants et audacieux.

Chaque matin quand je me lève, je rêve de changer le monde parce qu'il n'est pas juste et que les hommes ont beaucoup à faire. Je continue à penser que la démocratisation culturelle est possible.

L'enjeu fondamental est de créer un lien entre un public et les artistes. Pour cela, nous devons aller chercher le public et l'accompagner vers la création artistique, des plus jeunes aux plus anciens, des plus pauvres aux plus riches, des moins cultivés à ceux qui le sont plus.

Montpellier doit être un lieu de rencontre entre une excellence artistique et tous ceux qui sont prêts à se laisser porter par la sensibilité, la curiosité et l'émotion. Je me dois de défendre les lieux de diffusion de cette ville et encourager la rencontre. Dans le cadre d'une mutualisation de moyens, l'Agglo gère les grandes et belles machines et c'est très bien. Quelle chance d'avoir à Montpellier deux salles d'opéra. En même temps, quel bonheur de voir la Comédie du Livre qui est bercée par un flux qui va du Corum à l'opéra Comédie.

Je suis très heureux d'être l'adjoint à la culture qui a en charge la Chapelle de la cité Gély et le Théâtre

Jean Vilar qui sont ancrés dans les quartiers et qui veillent à ce que les habitants puissent avoir accès à une offre culturelle de haut niveau. Comme disait Aristote, « la ville c'est là où il y a l'autre » Les villes sont des lieux d'incubation, des accélérateurs d'idées. A Montpellier, on crée du savoir et de la recherche avec nos universités, de l'activité économique grâce aux pépinières d'entreprises, et de l’art avec des artistes. La ville doit être un des phares de la création et même une rampe de lancement pour certains de nos acteurs culturels qui ont beaucoup de talent.

La Panacée est un exemple de cette volonté ? Il y a beaucoup d’exemples : le projet du musée d'art contemporain, le Frac, le Crac à Sète, la reprise du musée de Sérignan par la Région, des galeries associatives, bref ça foisonne. A nous d’accueillir les artistes émergents de dimension européenne et leur proposer Montpellier comme port d'attache.

Le projet de La Panacée s'inscrit dans cette démarche. L'ambition de Montpellier c'est d'être dans le peloton de tête de ceux qui ont envie que les hommes soient sur le chemin du progrès. La ville doit identifier ceux qui bousculent les choses, et je porte une attention toute particulière aux porteurs de projets. Par contre, même si je veille à l'accompagnement des lieux de diffusion, jamais je ne me mêlerai de leur programmation, sauf cas exceptionnel comme celui récemment lié à l'antisémitisme. En tant qu'élu de la République, j'ai un devoir de vigilance républicain. L'antisémitisme est un poison, et lorsque Dieudonné se sert de la scène culturelle pour faire un prêche, je dis non. J'ai fait un courrier en ce sens au directeur du Kawa Théâtre et il y a répondu favorablement. J'observe, depuis, que notre position de Montpellier a fait jurisprudence puisque cet artiste est déprogrammé partout.

Quels sont les projets sur lesquels vous vous engagez ?

Je suis contre le fait de donner des subventions sans avoir de ligne directrice. Je souhaite que l'on vienne me voir avec des projets. Chaque année, il y a près de deux millions d'euros qui sont attribués en subvention au titre de la culture. Je souhaite aussi que l'on investisse l'espace public comme une scène à part entière, à l’exemple du concert des Rinôçérôse sur la place du Pérou. Pour les 25 ans du festival Radio France, nous projetons de faire un grand concert de musique classique le 25 juillet sur l'esplanade de l'Europe. « Quartier libre » est une bonne illustration de l'appropriation du domaine public et de la rencontre entre les habitants et les artistes.

Autre axes : la Panacée qui va accueillir des jeunes créateurs européens ainsi que des étudiants ; l'Agora de la danse avec l’Agglo sous la houlette de Jean-Paul Montanari ; Kawenga qui donne une place importante à l'art numérique ; le Baloard dans le même quartier; l'école des Beaux Arts et la Maison des choeurs. On est en train de préfigurer ce que pourrait être un Montmartre du 21ème siècle. Un lieu à très forte intensité culturelle où les artistes, les habitants, les visiteurs pourraient se croiser, se rencontrer et échanger. Ce n'est pas pour autant que l'on va abandonner les autres quartiers de Montpellier. Nous soutenons ce que propose le théâtre Jean Vilar à la Paillade, la Chapelle de la cité Gély et prochainement, la salle Nestor Burma à Celleneuve. Par contre, on doit régler un problème par rapport à la Collection Auer. Si l'on doit payer 500 000 euros par an et qu'il ne s'agit pas d'une donation, on ne pourra pas l'accueillir. Nous ne pouvons pas engager les finances de la ville à partir de n'importe quel montage. Lunaret a offert un parc zoologique exceptionnel, Soulage une série d'œuvres importantes au

musée Fabre, il nous faut donc avoir une position précise avant de prendre des engagements.

Quel regard portez vous sur les espaces dédiées à l'art dans le domaine privé et non associatif ?

Je suis attentif aux acteurs privés. « Cinéma sous les étoiles » a permis grâce aux salles d'amener le public de la gratuité au payant. Les salles ont joué le jeu en proposant des places à 4 euros. C'est du partenariat intelligent. Je compte également sur un dialogue avec les disquaires et les galeries d'art, dans la voie de ce qu’a entrepris Hélène Trintignan. Tout est parti d'elle à un moment où il n'était pas facile d'oser et de faire. On lui a demandé d'être commissaire d'une exposition au Carré Ste-Anne. J'observe également les nombreuses autres galeries de la ville et je suis attentif à leur proposition artistique. Ces acteurs privés font vivre la ville et je suis pour la concertation et la discussion, même si l'on ne sera pas toujours d'accord.

Quel est votre vision pour l'avenir ?

Dans cette ville il y a des talents, des forces vives, des volontés dans tous les secteurs, des gens qui ont envie de comprendre le monde dans lequel ils vivent. J'ai le projet de faire une université de tous les savoirs où il y aurait une programmation avec des grands scientifiques pour partager avec les Montpelliérains les questionnements actuels du monde. Imaginez l'époque où il y a eu cette rencontre entre Dominique Bagouet, Jean-Paul Montanari et Georges Frêche qui ont décidé un jour de donner une place à la danse, faisant aujourd'hui de Montpellier une référence mondiale. Cet exemple nous pousse à l'humilité mais nous invite aussi à l'audace.

Quel regard portez-vous sur la culture en général?

Quand j'ai lu ce qu'a dit Sarkozy lors de sa venue à Nîmes pour ses voeux au monde de la culture, je me demande où est passée l'ambition de ce grand pays qui vient d'avoir un Prix Nobel avec Le Clézio. Où est la France des hommes comme Jean Vilar, André Malraux, Jack Lang, des leaders soutenus par des visionnaires comme De Gaulle et Mitterand? Où est l'audace en matière de culture ?

Ce n'est pas du capital qu'il faut injecter dans les banques, mais de la culture qu'il faut insuffler dans un monde où les folies guerrières et les racismes sont présents.

Eh bien dans ces moments là, c'est de culture dont on a besoin. Et quand on prétend être l' « omni président » à l'échelle du monde, il faut être au rendezvous !

C'est pour cela que j'estime avoir un devoir moral dans mon action. Parce que Montpellier, qui fût au 12ème siècle un carrefour de civilisation, peut continuer à l'être en matière culturelle. Je souhaite relever ce challenge avec Nicole Bigas, Josianne Collerais, Hélène Mandroux, George Frêche et tous ceux qui soutiennent cette volonté. ■

La culture à Montpellier l’art-vues • page dix-sept février - mars ... ENTRETIEN
«On est en train de préfigurer ce que
ème siècle »
Michaël Delafosse
La Comédie du Livre, événement majeur de la politique culturelle de la Ville
« La ville doit être un des phares de la création et même une rampe de lancement…»

LA MUSIQUE

René Koering, surintendant à la musique

Parmi les personnalités du paysage culturel montpelliérain, René Koering, surintendant à la musique, règne sur le plus vaste domaine. Sous sa coupe : l’orchestre national, les opéras et le festival de Radio France. Que ses bureaux soient au Corum, cela n’étonnera personne, le paquebot de Vasconi est à la mesure de cet empire. Du haut de ce belvédère, René Koering, qui est encore metteur en scène et compositeur, est bien placé pour regarder la ville en face.

Qu’est-ce qu’un poids lourd ?

Je pense qu’un poids lourd, c’est essentiellement un problème de finances. Il est évident que lorsqu’on a en charge un orchestre national et un opéra, c’est forcément lourd, cela coûte cher. Mais d’autres qui on peut-être moins de moyens financiers, pèsent aussi dans le paysage culturel. Avec 23 millions d’euros, je suis cependant loin derrière l’Opéra Bastille, dont le budget avoisine les 100 millions d’euros. Le déséquilibre entre Paris et les régions est colossal. L’orchestre a fait 43 disques, même Toulouse ne fait pas de disques, il rayonne sur toute la région où il a donné une quarantaine de concerts. Cela a un coût.

Quel regard posez-vous sur la culture à Montpellier ?

Nous sommes dans une ville de 250 000 habitants environ, et nous sommes une des mieux équipée. Nous avons le plus bel opéra, en dehors de l’Opéra Bastille. Le musée est un des plus beaux, même une ville comme Lyon, n’a pas notre équipement. Aucune ville n’a fait ce que Montpellier a fait pour la culture. Le festival de danse rayonne dans le monde, on en parle à New York.

Parlez- nous de la série Figures du siècle, programmée en mars. On a fait la série «Présence» l’année dernière. Ces concerts de musique contemporaine ont été très fréquentés. Les figures du siècle sont présentées au cours de quatre concerts gratuits. Deux sont confiés à l’Ensemble de percussions Sitrum de Montréal et l’Ensemble

■ Vladimir Kojoukharov, inventeur d’Opéra Junior

de la Société de Musique Contemporaine du Québec; ils sont déjà venus au festival ; un autre programme est confié au Quatuor Bozzini qui jouera une de mes œuvres. Enfin, l’orchestre dirigé par Altinoglu interprétera, en création mondiale, une pièce pour guitares de Campana ainsi que des oeuvres de Lutoslawki, Shoeller et Lindberg. Auparavant, vous mettez Faust en scène ?

Cela va être spécial. La mise en scène de Montalvon avait fait scandale. Je vais faire quelque chose de très différent d’Orange. On ne peut plus monter Faust comme cela comme du temps de Gounod avec un Mephisto aux allures de diable. Faust est mythe, on peut faire ce qu’on veut. Il faut revenir à Goethe. Maya Boog est une chanteuse incroyable, c’est elle qui interprétait Esmeralda, et Arturo ChaconCruz, un protégé de Domingo, est un grand ténor.

Pensez-vous qu’en gagnant en importance, l’Orchestre et l’Opéra ont favorisé l’éclosion de structures musicales ?

Cela a certainement donné des envies. De même que Montanari a donné le goût de la danse, on a vu émerger des compagnies, cela est également vrai pour le théâtre. Pour la musique c’est un peu plus compliqué. Opéra Junior, a été créé, le Conservatoire s’est encore développé. On a créé le besoin. C’est important. MCH

Opéra et Orchestre National de Montpellier, Le Corum. Tél. 04 67 60 19 99.

Ils ont de 6 à 25 ans, lorsqu’ils arrivent à Opéra Junior ; nombreux sont ceux qui ne connaissent rien à la musique. Et pourtant, ils chantent en public avec la même rigueur que des professionnels. Vladimir Kojoukharov, créateur de cet atelier pas comme les autres, révèle le secret de la méthode.

Quelle est la spécificité d’opéra junior ?

C’est donner la possibilité à des jeunes de 6 à 25 ans de découvrir a musique et l’art vocal en étant acteurs de projets artistiques, dans des conditions professionnelles. L’aspect positif de la méthode c’est qu’on arrive à sortir les jeunes de leur carcan, de leur timidité. Ils s’affirment sur le champ, quel que soit leur niveau ; le public voit une vraie efficacité artistique. On est en plein développement. On a de plus en plus de demandes et de plus en plus de jeunes qui se lancent dans la carrière. En ce moment, nous somme en pleine préparation de Didon et Enée qui sera présenté fin février.

Quel regard Vladimir Kojoukharov porte-t-il sur la culture à Montpellier ?

C’est une ville qui, compte tenu de sa taille, propose beaucoup d’activités culturelles. Moins qu’à Paris, mais les villes n’ont pas une

importance comparable. En Allemagne, l’effervescence culturelle est la même dans certaines villes des régions qu’à Berlin. C’est une question de gestion. En France, l’Etat est centralisateur Les Régions devraient prendre le relais. Mais avec quels moyens ? Si les budgets ne sont pas transférés, cela n’a pas de sens. Au niveau de la région Languedoc Roussillon nous sommes dans ce processus de rayonnement et d’irrigation hors de Montpellier. Il faut dire qu’avec le Festival de Radio France et de Montpellier, nous avons une manifestation exceptionnelle à tous points de vues. Qualitatif et quantitatif, beaucoup de concerts gratuits et d’efforts vers les jeunes.

Fait- il bon vivre la musique à Montpellier ? Oui, décidément oui. MCH

Opéra junior - 15, Passage Lonjon. Tél. 04 67 58 04 89.

■ La Boîte à Musique : « Le plaisir du mélomane ». Entretien avec Jean-Pierre Cauquil qui la dirige.

Quand avez-vous pris les rênes de la Boîte à Musique ?

En 1975. La boutique existait déjà. Ouverte à l’origine rue SaintGuilhem, elle a été déplacée rue du Palais avant qu’on en prenne la tête, Maryvonne et moi. Elle a toujours été vouée à la vente de disques classiques et, au départ, d’instruments. Puis, le second propriétaire a vendu des disques et de la Hi-Fi haut de gamme.

En 1995, vous avez été élu premier disquaire de France. Quelle a été l’évolution de la Boîte à Musique pour arriver ainsi au plus haut niveau ?

En 1990, nous avons agrandi le magasin, ce qui nous a permis de vendre plus de disques et d’avoir une présentation plus harmonieuse de la Hi-Fi, grâce à trois auditoriums. On peut ainsi écouter le meilleur matériel dans le sens plaisir du mélomane. Nous réalisons aussi des rencontres, conférences, dédicaces et forums avec des solistes, par exemple Nathalie Dessay, Roberto Alagna, Fazil Say, Sonia WiederAtherton… Le lundi, je donne depuis 1997 des cours d’initiation à l’histoire de la musique. Nous avons également établi un partenariat

avec l’Orchestre de Montpellier et le Festival de Radio France pour vendre les disques à la sortie des concerts. Etre premier disquaire de

France Diapason d’Or a été une consécration importante. Quelles sont les spécificités de votre label discographique ?

Nous avons créé le label d’édition XCP il y a quinze ans. Nous avons en production ou coproduction une centaine de références vendues en France et à l’étranger Nous privilégions la découverte de jeunes talents, comme les pianistes Pascal Amoyel et Marylin Frascone ou Frédéric Muñoz, organiste titulaire de Saint-Guilhem-le-Désert. Nous mettons aussi en avant le répertoire français, la réédition de mélodies françaises avec notamment Camille Maurane et François Leroux.

A venir :

• Le 12 février, l’ensemble vocal Mora Vocis présente son dernier enregistrement sur le Manuscrit de Montpellier, avec Gisèle Dumas.

• Récital du baryton Philippe Bateman : La Belle Meunière, de Schubert.

La Boîte à Musique - 10, rue du Palais. Tél. 04 67 60 69 92.

l’art-vues • page dix-huit février - mars ...
La culture à Montpellier
Les CD de l’Orchestre et l’Opéra National de Monpellier sont disponibles à la Boîte à Musique

LA MUSIQUE

■ Rencontre avec un luthier : Wolfram Neureither

Une des conséquences du rayonnement de l’Orchestre National a été le retour des luthiers à Montpellier ; ils sont une quinzaine, installés dans une dizaine d’ateliers. L’Allemand Wolfram Neureither travaille en plein centre ville à l’ombre du clocher de Sainte-Anne.

Iln’est pas nécessaire d’être violoniste pour devenir luthier. Wolfram Neureither jouait, il a choisi la lutherie après l’avoir découverte dans un livre offert par sa mère. Venu de Heidelberg, non à cause du jumelage mais pour effectuer un stage auprès de Frédéric Chaudière ; il n’a pratiquement pas quitté la ville depuis. Sous de superbes voûtes du Moyen Age, son atelier est jonché de quartiers d’érable et d’épicea. «Je ne fais que du neuf. Je voyage pas mal à l’étranger, Montpellier ne suffit pas à fournir du travail à tous les fabricants. Il faut cinq semaines pour réaliser un violon, le double pour un violoncelle. Le violon n’est pas seulement un objet fonctionnel, il doit être beau et décoratif.» Lui- même instrumentiste, il n’a aucun mal à les faire sonner, « cela me donne l’intelligence du geste. » Les violoncelles de Wolfram sont aussi demandés, sinon plus. Pour régler la sonorité,

deux moyens : l’âme, qui transmet les vibrations, et les cordes. Celles-ci sont en synthétique. « Le choix est compliqué, il en sort tous

■ Les pianos Gary Pons, des instruments uniques au monde

les ans de nouvelles, alors je prends des standards. Les musiciens peuvent les changer s’ils le souhaitent. » Le luthier fabrique, il est également livreur, en mains propres, à son client, une spécificité de la profession. Avantage du nombre, les luthiers montpelliérains n’ont aucun mal à se faire livrer de l’excellent bois directement devant leurs portes, par des spécialistes d’Europe Centrale. Amoureux de son métier et de sa ville d’adoption, Wolfram écrivait : « Nous avons la chance de vivre dans une ville magnifique, le monde est facilement accessible et la Méditerranée voisine rend la lumière plus éclatante ici que nulle part ailleurs ! » MCH

8, rue Bayle.

Tél. 04 67 60 51 36.

A Montpellier s’est installé Philippe Pons, un facteur de pianos original qui crée des instruments transparents en plexiglass, pour à la fois rendre visible la structure interne habituellement dissimulée par le bois et altérer le moins possible le son.

Emerveillé

depuis toujours par la beauté de la mécanique et de la structure harmonique du piano, Philippe Pons a décidé de rendre visibles les 8 000 éléments d’ordinaire cachés sous le bois. Une envie esthétique mais aussi la volonté que les pianistes connaissent mieux leur instrument. « La mécanique du piano est à la fois ludique et pédagogique », souligne Philippe Pons. Autre priorité de celui-ci : le son. Les matériaux habituellement utilisés atténuant la puissance et la qualité acoustique, Philippe Pons conçoit depuis vingt ans des pianos design habillés de plexiglass, matière qui altère moins le son. En 2005, il décide de les commercialiser. Une nouvelle gamme de pianos d’exception appelée Plexart voit le jour, la mécanique traditionnelle alliant aluminium et Altuglass pour un design unique. Ces pianos singuliers et haut de gamme dépoussièrent l’image du piano. Ils produisent des sons de qualité : basses profondes, médiums riches et aigus

■ La guitare a son festival à Montpellier

Dernier né des grands festivals montpelliérains, Les Internationales de la Guitare ont été créées en 2000, par Talaat el Singaby, issues de la Semaine Internationale de la Guitare, dont la première édition date de 1996. Un concert, cette année-là, cent-onze en 2008.

Comment s’inscrit le festival dans le paysage culturel montpelliérain ?

Les qualités incontestables de programmation du festival, son sens de l’innovation, sa popularité ne sont plus à démontrer.

A cela s’ajoute une notoriété nationale et internationale grandissante. Compte tenu de ces paramètres, les Internationales s’inscrivent dans le paysage culturel Montpelliérain comme l’un des cinq grands festivals avec cette particularité qu’il cumule l’éclectisme et la popularité, et un travail de terrain assez approfondi.

Quel regard portez-vous sur la culture à Montpellier ?

Depuis plus de trente ans, le pari de la culture a réussi à conférer à Montpellier une personnalité assez affirmée. La dépense culturelle par tête d’habitant à Montpellier est l’une des plus élevées d’Europe. L’évolution actuelle de la culture à Montpellier laisse entrevoir que l’accent sera davantage mis sur la culture de proximité, les arts visuels et sur une dimension de débats intellectuels, indispensable pour traverser le tumulte de cette période. Je dirais en résumé que l’ambition actuelle de la culture à Montpellier est de faire entendre une voix distincte, progressiste et soucieuse de son époque.

Vous sentez-vous Montpelliérain de cœur ?

Mille fois oui ! C’est ma ville d’adoption depuis plus de trente-trois ans. Avec toute mon action dont tout le monde peut témoigner, je lui rend bien ce qu’elle m’a apporté et ce qu’elle m’apporte toujours. MCH

Les Internationales de la Guitare, 3 rue Collot.Tél. 04 67 66 36 55.

clairs. Le succès est au rendez-vous, les commandes s’enchaînent. Après Paris et les grandes villes françaises, elles viennent d’Allemagne, de Suisse, des Etats-Unis, du Qatar…

« Ce sont des pianos qui partent loin. Car ils sont uniques au monde», indique Philippe Pons. Celui-ci propose désormais la gamme complète des pianos à queue. Jusqu’à présent, 40 à 60 pianos sortent des ateliers chaque année. En 2009, 100 à 130 pianos devraient être fabriqués. Six personnes travaillent à l’atelier « et tous sont pianistes ».

La marque, Gary Pons, rend hommage au grand-père maternel de Philippe Pons. M.S.

Gary Pons - 75, rue du Latium (Rd point du Grand M) Tél.04 67 82 56 05. www.garypons.com

l’art-vues • page dix-neuf février - mars
© PatrickLouis.

Le Centre Dramatique National, Théâtre des Treize Vents

Les saisons 2008/2009

Jean-Claude Fall : Le CDN est un théâtre de référence

Dernière saison pour Jean-Claude Fall à la tête du CDN (Centre Dramatique National), le « poids lourd » du théâtre de la région même s’il considère le théâtre en général comme un poids léger. Démonstration.

Pour vous qu’est-ce qu’un poids lourd ?

Je vois très bien où la question veut en venir. Mais moi je pense qu’en France il n’y pas de poids lourd en théâtre, l’institution théâtre est légère, en dehors peut-être de l’Opéra de Paris et de la Comédie Française. Si on compare la situation de l’institution «théâtre» avec celle des pays de l’Est ou de l’Allemagne, nous sommes des poids légers contrairement à ce qu’on croit.

Dans le paysage culturel montpelliérain, quelle est votre place ?

Le CDN est le théâtre de référence de la région, c’est clair. On peut s’interroger sur la place du théâtre dans cette ville qui par ailleurs fait beaucoup pour la culture. Il y a un certain déséquilibre défavorable au théâtre.

Quels sont les points forts immédiats de votre saison dans les deux prochains mois?

Fin février, la création du dernier texte de Grumberg, Vers toi terre promise, avec une très belle distribution, un quatuor d’acteurs excellents. Une pièce très pertinente ou impertinente, c’est selon, sur la

période actuelle. La compagnie reprend Romans, enrichi de deux nouvelles propositions François d’Assise, d’après Delteil avec Robert Bouvier, l’excellent comédien suisse et Classe de Blandine Keller. Plus tard, Liliom, mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia.

Et plus tard comment voyez-vous évoluer le CDN?

Je ne peux pas le dire. Je dois partir à la fin de 2009. Je prépare la prochaine saison. Ce que j’espère c’est que la stagnation des crédits cesse, et qu’on soit plus à l’aise pour monter des créations plus importantes, inviter des compagnies internationales. J’espère que mon successeur poursuivra le travail entrepris pendant ces douze années auprès des compagnies régionales. Je pense à Tire pas la Nappe, Julien Bouffier, Jean-Marc Bourg, qui ont trouvé une reconnaissance nationale. Je suis obligé de quitter le CDN, mais je reste dans la région.

Le théâtre à Montpellier, c’est aussi…

En dehors du Centre Dramatique national, Montpellier compte une dizaine de salles de théâtre. La recherche est à l’honneur dans cette ville universitaire. En face, le Théâtre Jean Vilar fait le plein avec une programmation de qualité, grand public. Ce qui n’est pas incompatible. Et l’avenir est plus ou moins incertain pour les compagnies.

■ Le Hangar : « un lieu de curiosité »

Pour Jacques Bioulès, directeur du théâtre du Hangar, Montpellier est « une ville constamment renouvelée et permettant aux artistes d’être perpétuellement en état d’éveil. Une ville dans laquelle je suis né, dans laquelle je travaille depuis si longtemps, une ville dans laquelle j’ai désiré rester. »

Il définit sa salle comme : « un lieu de liberté, un lieu d’autonomie, un lieu de création, un lieu d’amour et d’échanges, un lieu de curiosité ; donc, un Centre d’Art et de Recherche. Ici nous fabriquons donc, manuellement, essentiellement du théâtre. Ici nous donnons aux comédiens la possibilité d’exister entièrement. Ici, nous donnons la possibilité à nos spectateurs d’exister totalement ; à savoir : échanges permanents pendant les spectacles, après les spectacles. Nous nous permettons aussi de leur offrir bénévolement des pochettes-surprises. »

Pendant les deux mois à venir l’actualité est chargée : «en février, Le Gai Savoir» de Julien Gracq. Peut-être une pochette-surprise ? Mais c’est une surprise... Les répétitions de «Dialogue à deux» entre Annie Lebrun et Radovan Ivsic ; la préparation et répétition de « Quatre costumes en quête d’auteurs» (les quatre écrivains doivent déposer leurs propositions de textes).

En mars : répétitions « Qui êtes-vous Michel Leiris?» ; (rencontre avec les quatre metteurs en scène et leurs textes). MCH

Théâtre du Hangar - 3, rue Nozeran. Tél. 04 67 41 32 71.

■ Théâtre Jean-Vilar

Luc Braemer dirige le Théâtre Jean-Vilar, directement rattaché à la ville, il est tenu par le droit de réserve et ne peut donc jeter un regard sur la culture à Montpellier. Nous allons donc jeter un regard sur ce théâtre.

Entre les Halles de la Paillade et la Maison pour Tous Léo Lagrange, derrière le marché, dans un ancien Chai, le Théâtre Jean-Vilar tient une place à part. Son directeur Luc Braemer n’ayant pas de velléité de création, du moins pas à ce jour, sa salle diffuse, tous azimuts. Théâtre, danse, cirque, cabaret, musique. Toujours dans un souci d’ouverture et d’éclectisme, ratissant ainsi un très large public. Des stars comme Philippe Caubère ou Alfredo Arias, sont régulièrement invitées. Mais aussi, et le plus souvent possible, des compagnies régionales, parfois accueillies en résidence de création. C’est actuellement le tour de la CCCP (la Compagnie la Chèvre à Cinq Pattes), qui va pouvoir présenter« Le scarabée d’or » dans de bonnes conditions. A Jean Vilar, on ne vient pas seulement consommer du spectacle, un service éducatif s’occupe de former le public qui peut également, depuis cette année, assister à des répétitions et s’associer ainsi au processus de création. Ajoutez à cela des lectures, un café, des artistes, des expositions, le bar convivial, animé par Caroline échappée du Baloard, vous comprendrez pourquoi ce théâtre affiche souvent complet et qu’on aime le fréquenter. MCH Théâtre Jean Vilar - 155, rue de Bologne. Tél. 04 67 40 41 39.

■ Quatre questions à Marion Aubert, créatrice d’une compagnie, comédienne et auteur.

Etes-vous comédienne ou auteur ?

Lorsque j’écris, j’ai hâte de jouer Lorsque je joue, j’ai hâte d’être plongée dans mes cahiers. Je dois être un peu auteur lorsque je joue. Un peu actrice lorsque j’écris. L’un doit-il exclure l’autre forcément?

Quel regard portez-vous sur le paysage théâtral montpelliérain ?

Je suis allée en janvier voir Soledad, le dernier spectacle de Sébastien Lagord à la Chapelle Gély. J’ai trouvé le spectacle absolument réjouissant. En octobre, je suis allée en vélo sous la pluie jusqu’au Théâtre d’Ô pour assister à la mise en scène de Dag

Jeanneret sur le texte de Rémi De Vos Occident Bien m’en a pris. Le spectacle était d’une grande tenue. Cruel. Intelligent. J’ai vu bien des choses ratées à Paris. A Londres, j’ai vu des spectacles vraiment endormis.

La cruauté est-elle une nécessité ?

Non ! Pourquoi ça ? J’ai travaillé sur la cruauté dans les Aventures de Nathalie Nicole parce que ça m’intéressait. J’ai pour ma part

peut-être une fâcheuse tendance (qui ne s’arrange guère) à travailler sur la violence. La brutalité. C’est vrai la gentillesse m’ennuie parfois. J’essaie d’éviter d’être lisse, sentimentale et correcte mais cela n’exclut ni la douceur, ni la tendresse.

Comment se présente l’avenir pour votre compagnie ?

En ce moment, nous

sommes en recherche de coproducteurs pour la prochaine création (Orgueil, poursuite et décapitation) Ce n’est pas le moment le plus exaltant de la vie d’une compagnie. Nous sommes dans l’inquiétude. On laisse des messages sur des répondeurs toute la journée. Parfois, on tombe sur une secrétaire sympa. Elle nous dit « oui oui, vous n’êtes pas les seuls, l’avenir est vraiment terrifiant pour les compagnies en ce moment. » On se regarde tristement. Et puis soudain, un directeur nous rappelle. Il a lu la pièce ! Cela semble relever de l’exploit. On s’enthousiasme. On se redresse. Ainsi va.

l’art-vues • page vingt février - mars
MCH
La culture
LE THEATRE
à Montpellier
© MarcGinot
MCH

■ Le théâtre Pierre Tabard écrit une nouvelle page

Dans le quartier des Archives, ce petit théâtre est une des plus anciennes salles en activité. De fleuron à moribond il est passé par tous les états. Yves Gourmelon et Lydie Parisse reprennent en main sa destinée avec peu de moyens : un capital sympathie et un amour de leur art, celui de la parole. Ils s’expriment d’une seule voix :« L’ossature de cette programmation est constituée par la présence de la compagnie que nous animons, avec nos créations théâtrales métissées d’art plastique, et la nouvelle pièce de Lydie, Realitarium, où l’art et le théâtre de la parole s’affrontent aux forces de destruction politique. Ce qu’on cherche à faire au Théâtre Pierre Tabard-Lakanal, c’est montrer des objets de théâtre contemporain entre radicalité et singularité et faire entendre des textes de grandes figures littéraires artistiques et intellectuelles du siècle dernier et présent… Tout ça avec zéro argent public. Cette saison, tout le monde joue à la recette. La sympathie du public et les efforts exemplaires des équipes artistiques permettent de maintenir le cap cette saison…

Ce lieu qui a plus de cinquante ans, créé par le département de l’Hérault, et par André Crocq, l’un des premiers animateurs du théâtre en Languedoc, garde aujourd’hui, un capital de sympathie dans la ville. Nous avons l’espoir d’écrire une nouvelle

LES AUTRE THÉÂTRES

page de ce vieux théâtre en pratiquant simplement dans tous ses coins et recoins un déplacement du regard. L’ouverture artistique, dans cette période de restriction pour le théâtre, est une nécessité vitale: ouverture sur l’université, ouverture sur la ville, ouverture aux amateurs, ouverture à d’autres compagnies, telles sont les options de notre saison. Ouverture aussi sur un autre lieu de la ville : le Théâtre de la Vignette, qui accueille de janvier à avril l’atelier LeProfesseur Froeppel de Jean Tardieu, qui donnera lieu à une déambulation dans le parc de l’université en avril… » MCH Realitarium et Le Malentendu de Camus, donnés en alternance en mars.

Théâtre Pierre Tabard - 17, rue Ferdinand Fabre. Tél. 04 67 16 28 82.

■ Kawa théâtre 18, rue Fouques. L’humour à mi chemin entre café-théâtre et théâtre.

■ Théâtre de la Vignette, Université Paul Valéry. Recherche, presque un laboratoire.

■ Théâtre Gérard Philipe, 7, rue Pagès. Une salle de diffusion.

■ Théâtre de la Plume, 6, rue Guillaume Pellicier. Mini salle orientée jeune public.

■ Le Trioletto, 75, avenue Augustin Fiche. Salle ciblée jeunes talents et étudiants.

■ La Cicrane, 9, rue Sainte Ursule. Le café théâtre intra-muros.

l’art-vues • page vingt et un février - mars
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LE THEATRE

Printemps des Comédiens

Daniel Bedos, cultive la multiculturalité

Daniel Bedos est le créateur du Printemps des Comédiens qu’il dirige depuis 1987. Il accueille chaque année, au mois de juin, dans les domaines du théâtre et du spetacle vivant, de 20 à 25 spectacles et plus de 45 000 spectateurs. Il est, à ce titre, considéré comme l’une des plus importantes manifestations théâtrales après le Festival d’Avignon. Le Printemps 2009 sera Sud-Africain.

Pour vous qu’est-ce qu’un poids lourd ?

Je ne crois pas qu’avec près de 85 kilos je sois un poids lourd… En terme de budget, avec 2 millions d’euros dont 25% de financement, je ne le suis pas. Mais je sais que je peux compter sur André Vezinhet et Jacques Atlan, pour lesquels le Printemps des Comédiens reste la locomotive de Montpellier, pour que mes moyens évoluent. En terme de public avec 45 000 spectateurs, je suis dans le peloton de tête, en terme d’influence ce n’est pas à moi de dire si je suis un poids lourd. J’occupe le terrain de l’événementiel, celui de la multiculturalité, et propose des spectacles que les autres ne font pas.

Dans le paysage culturel de Montpellier, quelle est votre place ?

Je survis entre René Koering et Jean- Paul Montanari qui dans le domaine de la danse a fait de Montpellier une référence incontournable. Pour le reste, je fais des mises en scènes et des spectacles qui se jouent dans le monde entier, tel que Les mots et la chose, j’ai aujourd’hui un projet avec Yves Ferry et Pierre Arditi. Je contribue à

construire l’image d’une ville très active sur le plan artistique mais les choses changent.

Comment se présente le prochain Printemps ?

Je programme de gros événements, de grosses machines : Bartabas, Cirque Plume… et 40 guerriers zoulous venus de Kwazoulou Natal déterminés à faire connaître leur savoir-faire artistique qui est immensément spectaculaire.

Et plus tard comment voyez-vous évoluer le Printemps ?

Le Printemps occupe cet espace artistique singulier qui est celui des cultures du monde. J’ai acquis en 10 ans une expérience dans ce domaine que peu de décideurs culturels ont. Je vais m’employer à développer ce type d’événement qui plaît au public, l’oblige à réfléchir à sa propre identité, et le fait voyager pour 8 euros.

Le Domaine départemental d’O, les arts en leur château

C’est un Anglais, qui vient grossir les rangs des « poids lourds » de la culture. Christopher Crimes vient d’être nommé à la direction de l’Epic (Etablissement public à caractère industriel et commercial) initié par le Conseil Général de l’Hérault. Un projet solide et des idées plein la tête.

Installé depuis 35 ans en France, Christopher Crimes a débuté comme directeur adjoint du CRDP de Rouen où il a mis en place des « projets innovants par rapport au théâtre et à l’enfance inadaptée, comme on disait autrefois. » Devenu administrateur de la nouvelle Maison de la Culture du Havre, il a contribué à la mise en place des événements qui ont marqué cette ouverture. « Je suis à l’origine de la projection du « Napoléon », d’Abel Gance, restauré par les Anglais, il faut le souligner.

» Grand écart vers l’Est où on retrouve Christopher Crimes comme directeur de production et administrateur de Saonora à Mâcon, il crée une société d’économie mixte et suit particulièrement les compositeurs de musique contemporaine, comme Dusapin.

Encore un peu plus à l’Est, le voici à Mulhouse. «C’est ma première direction. J’ai suvi le magnifique chantier de Claude Vasconi. Pendant quatorze ans, j’ai travaillé dans cette belle maison transfrontalière à une vingtaine de kilomètres de la Suisse et de l’Allemagne. J’ai pu créer de vraies passerelles avec les pays d’Europe Centrale et avec le Québec. Une belle aventure. Mais malgré mon désir de stabilité, au bout de tout ce temps, j’ai souhaité changer d’horizon. » D’un coup de balancier, Christopher Crimes se retrouve à Angers, là aussi pour une création depuis le chantier Un passage assez bref, avant de s’intéresser au projet du Domaine d’O.

A priori, le Sud, n’était pas dans son parcours de carrière à cause de la réputation de machisme des hommes !

Seulement voilà on ne résiste pas au Domaine d’O. « J’ai eu un coup de foudre ! »

Quant au projet :« ce qui m’a intéressé c’est la pluridisciplinarité, je souhaite rassembler et rendre encore plus attractif, les différents sites de l’espace. Je raisonne en domaine, je ne veux pas le saucissonner. Je vais pouvoir me rendre compte de

■ Printemps des Comédiens : Ce festival de théâtre a pour cadre le superbe amphithéâtre d’O et la partie nord du domaine. Théâtre du répertoire ou contemporain, cirque et culture du monde, alternent pendant tout le mois de juin. Lire l’article sur son directeur Daniel Bedos.

■ Les Nuits d’O : Six soirées qui mêlent cinéma et musique dans le cadre enchanteur du domaine d’O, fin août début septembre pour saluer la rentrée. Six ambiances pour voyager, de la pinède à l’amphithéâtre et au chapiteau. Six ambiances pour réinventer la convivialité entre amis ou en famille. Une fête colorée et merveilleuse !

■ Folies d’O : Les tous premiers jours de juillet, les saltimbanques du Printemps cèdent la place aux pampilles de l’opérette.

■ Saperlipopette voilà Enfantillages : En mai, le festival des spectacles pour petites et grandes personnes investit les allées du domaine d’O. Théâtre, danse, marionnettes, contes, musique et barbe à papa. Au programme, des manifestations qui voyagent dans l’Hérault pendant tout le mois.

■ Arabesques : Un mois avant le Printemps des Comédiens, ce festival de musiques du monde réunit les amoureux des sons métissés.

■ La galerie : Le château abrite une galerie d’art contemporain. Des artistes en résidence y exposent leurs dernières créations. Peintures, sculpture, installation et vidéo, toutes les formes actuelles de l’art ont leur place ici.

■ Théâtre d’O : Dans le Chai du Domaine, deux salles ont été aménagées. La salle Paul Puaux reçoit les productions « lourdes ». Plus confidentielle, la salle Gabriel Monnet est réservée à des spectacles plus intimistes avec un ou deux comédiens. En dehors de la saison, elle accueille Saperlipopette voilà Enfantillages et le Printemps des comédiens.

l’intérieur s’il y aura une possibilité de créer des passerelles. Le cahier des charges est formel, les festivals continueront ». Priorité dans les premiers mois à la finalisation de l’installation et à la logistique. Christopher Crimes dévoile cependant les grandes lignes de son projet artistique, placée sous le signe de la science et des arts. Tous les acteurs du domaine devraient se retrouver sur la question éthique du réchauffement de la planète, « que faisons-nous, spectateurs et créateurs pour économiser l’énergie ? » Concernant la politique d’accueil des Compagnies, priorité sera donnée à celles françaises ou étrangères qui travaillent leur répertoire. « Les premiers invités seront ceux qui sont capables de montrer des choses qu’ils ont créées il ya quinze ans. Je souhaite travailler sur des séries. En France on crée beaucoup de spectacles, on ne favorise pas leur diffusion. Dans les pays d’Europe Centrale ce n’est pas le cas. » Autre habitude montpelliéraine, la pratique du rideau baissé pendant les petites vacances, Christopher Crimes compte contrecarrer cet état de fait. « Entre Noël et le jour de l’an, j’ai constaté que c’était le désert. Je me suis fait la réflexion que Noël était une fête chrétienne et que les habitants de la Paillade ne s’inscrivaient pas dans cette logique-là, et ainsi de suite, tout le monde ne part pas aux sports d’hiver. Je pense instaurer des ponctuations pendant les vacances scolaires.» Enfin en ce qui concerne l’accompagnement des compagnies héraultaises, il sera bien entendu maintenu, mais son souhait « quelles partagent leur temps de travail avec les compagnies internationales. Cela favorise l’émergence de nouvelles formes. » Début septembre on découvrira la programmation et les nouvelles orientations de Christopher Crimes pour ce domaine dont il partage déjà la passion avec ses hôtes.

Domaine départemental du Château d’O 178, av de la Carriérasse.

Tél. 04 67 67 68 68 ou 69 69.

La culture à Montpellier
MCH
l’art-vues • page vingt-trois février - mars ...
DOSSIER
MCH Le Printemps des Comédiens, Domaine d’O - Tél. 04 67 63 66 67.
Les manifestations accueillies dans le Domaine d’O Les Nuits d’O rencontrent un important succès l’été

Entretien avec Jean-François Bourgeot, Festival International du Cinéma Méditerranéen

« Le plus complet sur la sphère méditerranéenne »

Chaque automne, pendant les vacances de la Toussaint, lycéens, étudiants, professeurs, qui hantent habituellement les théâtres de la ville, se précipitent au Festival International du Cinéma Méditerranéen, rejoints par les cinéphiles venus d’autres horizons. C’est la course pendant huit jours entre les salles du Corum et le centre Rabelais. Poids léger parmi les « poids lourds», Jean-François Bourgeot, directeur de cette manifestation répond.

Pour vous qu’est-ce qu’un poids lourd ?

Un «truck» très difficile à manoeuvrer. Dans le domaine de la culture, le poids lourd est une erreur. L’art, comme la culture, a besoin de légèreté...

Dans le paysage culturel de Montpellier, quelle est votre place ? C’est une place à deux facettes. Comme journaliste à Midi Libre depuis 1976, j’ai été un des témoins privilégiés du réveil de la ville de Montpellier et de sa région. Je ne me sens pas vieux, mais j’ai vu pas mal de gens intéressants apparaître et disparaître. Comme directeur de Cinémed depuis 2002, je m’applique à développer ce festival, aujourd’hui le plus important dans la région et le plus complet en France sur la sphère méditerranéenne, en diluant le moins possible ce qui est son essence. Quand j’ai pris les commandes du Festival, mon premier souci a été d’amener l’équipe à un meilleur niveau de professionnalisme. Les compétences, sur le fond étaient bien là, mais la dimension de la manifestation ne pouvait plus se contenter d’une bonne humeur associative. La dif-

Le Royal Pic Saint-Loup arrive

ficulté était d’améliorer l’organisation générale, sans pour autant augmenter la masse salariale, mais en intégrant aussi dans l’équipe un peu de «sang neuf». Sur le plan de la programmation, j’ai introduit, avec la complicité active d’Hubert Corbin, le cinéma expérimental qui n’était pas représenté, conforté la présence du documentaire, pris le risque de proposer des événements «hors cinéma» et surtout veiller à l’extrême qualité des films de la sélection officielle. Il ne s’agit pas de présenter des films au simple prétexte qu’ils sont méditerra-

Gilles Debetz :

Passion et patience paient. Après des années de lutte acharnée, après avoir vu ses espoirs s’envoler puis revenir, Gilles Debetz voit enfin son opiniâtreté récompensée, il aura son multiplexe à Saint-Gely-du-Fesc.

« Le Royal Pic-Saint-Loup aura huit salles et non neuf comme dans le projet initial, soit 1 500 fauteuils. Je me suis battu et continue à me battre pour que nous puissions programmer autant d’Art et Essai que de grosses productions. Ce ne sera pas un cinéma pop corn, mais un espace culturel, où seront organisées des rencontres avec des vignerons, des artistes, il y aura des animations et des soirées à thème dans les grandes salles. Je voudrais que ce soit très convivial, à l’image du Royal du centre ville. » Une bonne image malgré la concurrence du Gaumont Comédie et du Diagonal. Pour se démarquer Gille Debetz n’a pas lésiné sur la qualité des équipements de son mini multiplexe. « La cabine numérique haute définition nous a permis d’avoir le label France musique, par Ciel écran, nous proposons des retransmissions de pièces de théâtre et une ou deux fois par mois, des opéras en direct du Met à New York. Toutes les salles sont équipées THI. Nous repassons les grands clas-

Nouveauté à Montpellier Rencontres du Court en présence de Josée Dayan et d’André S. Labarthe

néens, mais bien parce que dans le fond comme dans la forme ils ont des choses à nous dire. L’autre grande nouveauté que j’ai instaurée est la permanence de colloques thématiques à même d’intéresser les professionnels de l’audio-visuel dans la région et audelà, et la mise en place d’un espace réservé aux professionnels, très utile pour la multiplication de contacts. Comment s’annonce le nouveau millésime ?

C’est un peu tôt pour en parler. Mais je sais déjà que seront à l’honneur la jeune garde du cinéma turc, notre production régionale et.. .Dziga Vertov, dont «L’homme à la caméra» a été choisi comme film du Bac 2010...

Et plus tard comment croyez-vous l’avenir du festival ?

Sous une forme qui sans doute évoluera, il s’agira toujours pour nous d’un rassemblement de citoyens curieux du reste du monde, à travers ses cinémas.

Festival International du Cinéma Méditerranéen 78, avenue du Pirée.

Tél. 04 99 13 73 73.

Toutes les salles

Desdingues de pellicule viennent de créer une nouvelle structure présidée par Laurent Mesguich, « Rencontres du Court », qui organise des journées autour du court métrage. Durant la manifestation qui a pour thème La fabrique du court, le public est invité à découvrir les coulisses de cet art et à rendre hommage à ses créateurs. Producteurs, réalisateurs, comédiens, diffuseurs, tous sont invités à témoigner. Une nuit du court est dédiée à l’anniversaire du Grec (groupe de recherches et d’essais cinématographiques) qui a 40 ans. Douze courts de moins de 30 minutes sont en compétition. Le public attribuera un grand prix d’une valeur de 10 000 euros. Sera déclaré gagnant, le film qui aura récolté le plus grand nombre de voix. Encore à l’affiche, une rétrospective André S. Labarthe, des films d’éducation sur la santé, tournage au Peyrou, des débats et la présence de vedettes : Josée Dayan et Samy Frey.

Les 25, 27, 28 et 29 mars, Centre Rabelais, Montpellier. Tél. 06 16 15 16 84.

• Diagonal Capitole, 5, rue de Verdun. Tél. 04 67 58 58 10. Complexe art et essai créé par Antoine Péreniguez. Leur journal très complet est truffé d’infos. Le jeune public aussi bénéficie d’une programmation très intéressante.

• Gaumont Comédie, place de la Comédie Tél. 08 92 69 66 96. (#138) Huit salles pour découvrir les nouveautés. Une rampe pour les fauteuils roulants.

• Multiplexe Gaumont Place de France – Odysseum Tél. 08 92 69 66 96; (#134) Dix-sept salles ultra modernes. Certaines sont équipées de systèmes audio Acourex pour les malentendants.

• Le Royal 13, rue Boussairolles. Tél. 08 92 68 68 32. Lire l’article sur Gilles Debetz.

siques français du catalogue Gaumont productions. Faisant partie de l’AFCAE, nous accueillons le festival Télérama. Lorsque le Royal Pic-Saint-Loup sera sorti de terre, le Royal centre ville sera résolument tourné vers l’Art et Essai. » Entre la bagarre pour son projet, ses salles Gilles Debetz a peu de temps pour profiter des spectacles à Montpellier, cependant « je vais aux concerts, à l’opéra. C’est formidable ce qui est proposé à Montpellier d’un point de vue culturel. Beaucoup de personnes déplorent l’absence de pièces de boulevard, c’est pour ça que je les projette, elles attirent beaucoup de monde. » MCH

Prochains directs du Met au Royal : les samedis 7 mars, Madame Butterfly ; 21 mars, La somnambula, avec Nathalie Dessay ; 9 mai, La Cenerentola.

• Utopia Diagonal 5, avenue du Docteur Pézet. Tél. 04 67 52 32 00. Situé près de la fac de Lettres il est hanté par les étudiants, mais évidemment ouvert au quartier, l’affiche propose, les nouveautés et des films plus confidentiels.

CINÉ-CLUB

• Ciné-club Jean-Vigo, 29, boulevard Sarrail. Tél. 04 99 13 73 72. Les cinéphiles de la ville se retrouvent ici dans l’ancien Pathé pour se délecter inlassablement des films mythiques qui ont écrit l’histoire du 7e art. Une quinzaine de projections par an et débats animés par l’équipe du Cinémed.

FESTIVAL

• Festival chrétien du cinéma. Tous les ans à la fin janvier, l’occasion de voir et revoir d’excellents films et d’en débattre ensuite. Tél. 04 67 64 14 10.

•2ème semaine de Cinéma suisse : organisée par C’est rare film, cette semaine aura lieu du 4 au 10 mars au cinéma Le royal et Utopia Montpellier La soirée rétrospective Alain Tanner aura lieu à la salle Rabelais. Plus d’infos sur www.cestrarefilm.com

AFFICHES

Fresh posters - 6, rue Loys. Tél. 09 53 49 20 69. Dernière venue dans les boutiques dédiées à l’image, celle-ci est spécialisée dans les posters, en première ligne les affiches de cinéma et les méga portraits de stars.

La culture à Montpellier
l’art-vues • page vingt-cinq février - mars ...
«A nous deux Saint-Gély ! »
LE CINEMA
Jean-François Bourgeot et les frères Taviani, lors dernier festival

Entretien avec Jean-Marie Sevestre de la Librairie Sauramps

Sauramps : un empire

Fondée en 1946, la librairie Sauramps est devenue au fil des ans, un empire et la seconde librairie indépendante de France derrière Bordeaux. Jean-Marie Sevestre reçoit dans son petit bureau, celui qui est séparé de la librairie par une simple porte de verre entrebaillée.

Est-ce qu-il fait bon vivre à Montpellier lorsqu’on est libraire ?

Bien sûr, Montpellier est une des rares villes de France qui abrite encore une grande librairie indépendante.

Les autres comme le Furet du Nord ont été rachetées par des grands groupes. Chapitre est en train de créer un grand groupe français. Du coup nous sommes la seconde derrière Bordeaux. Cela tient à la ville qui est universitaire, nous avons dû, dès notre installation rue Saint-Guilhem, nous tourner vers toutes les disciplines. C’est ce qui fait notre force face à nos confrères.

Les arrivées de la Fnac et de Virgin ont-elles eu une incidence ?

Alors que notre croissance était constante et suivait le développement démographique de la ville, nous avons connu un frein en 1986 à l’ar-

rivée de la Fnac, pas une baisse mais une stagnation. Et dès l’année suivante la courbe ascendante est repartie. En revanche l’installation de Virgin n’a eu aucun effet sur nos ventes, ce magasin s’est fait une place auprès des jeunes. Nous avons saisi l’opportunité d’installer Polymômes dans les anciens locaux de la Redoute, nous y avons développé un concept nouveau, nous avons été leader sur le créneau du livre pour les enfants.

Pratiquez-vous la vente en ligne ?

Les achats de livres en ligne correspondent à 5 % de l’ensemble des ventes. Les gens pensent que tout est disponible sur Internet et tout le temps. Ceux qui achètent sur notre site correspondent à deux catégories: des montpelliérains qui commandent et qui viennent ensuite chercher sur place, et ceux qui ne peuvent se déplacer et qui sont dans toute la France. Nous ne leur proposons que les ouvrages disponibles en rayon. Cela élargit notre clientèle. Certains habitués continuent à passer leurs commandes par courrier postal. Combien de références avez-vous ?

A la librairie nous avons plus de 140 000 volumes. Certains livres existent en une dizaine d’exemplaires. Un tiers environ de nos ventes est constitué par ce type d’ouvrages. Un autre tiers par des livres qui sont vendus à un exemplaire. Nous travaillons avec les représentants des maisons d’édition. Nous sommes livrés tous les jours à partir d’une plateforme générale.

Après Sauramps à Alès, Sauramps au Musée, Sauramps à Odysseum, c’est pour très bientôt ?

Cela fait douze ans que Raymond Dugrand, l’ancien adjoint à l’urbanisme de Georges Frêche, m’a parlé du projet Odysseum et m’a encouragé à m’inscrire. Après moult péripéties nous allons recevoir les clés en février pour aménager nos 1 600 m2 avant d’ouvrir à l’automne. Notre projet a été retenu car il était novateur. Nous avons eu l’idée d’un espace sans mur uniquement délimité par des bandeaux signalétiques. Il est organisé comme un jeu des sept familles : le livre, la musique, la vidéo, le jeu, loisirs créatifs rayonnant autour des jeunes. Il est complété d’un petit auditorium pour écouter de la musique, présenter des livres. Nous avons choisi le bois pour l’équipement mobilier. Au niveau de la gare du tram nous aurons un rayon presse, papeterie, billetterie. On est sûr que ça va marcher, Odysseum est un centre de loisirs.

Que deviendra le Sauramps du centre ville ? Rassurez-vous la librairie va y rester. On veut être bon sur la ville. Il n’est pas pensable qu’il n’y ait plus de commerces au centre ville, et que Montpellier devienne une ville musée. Nous avons inventé un mot pour l’avenir: nous serons en « concurralliance».

Librairie Sauramps - Le Triangle, allée J. Milhau. Tél. 04 67 06 78 78. www.sauramps.com

A l’ombre de Sauramps. Cela pourrait faire un bon titre de roman. Un grand écrivain A la recherche du temps perdu méditait déjà A l’ombre des jeunes filles en fleurs.Sans parler de Virgin et la Fnac, qui ne sont pas spécialisés dans l’écrit, des librairies continuent à exercer dans l’enthousiasme.

■ Librairie Le Grain des Mots. Entretien avec Daniel Le Moigne ■ Librairie Les Cinq Continents. Entretien avec Alain Londner

Dernière arrivée, la librairie Le grain des Mots joue sa partition sur un boulevard du Jeu de Paume, bien peu chaland, il faut bien le dire. Créée par Daniel Le Moigne et Aline Huille, sur une surface, disons, intimiste, la librairie propose 17 000 volumes et tente de faire émerger des auteurs et des titres à côté de locomotives. En début de soirée, lectures et rencontres animent régulièrement les rayons. Daniel Le Moigne répond à nos questions. Comment vivez-vous votre métier de libraire à Montpellier ?

On le vit fort bien; la croissance démographique de l’agglomération induit celle du lectorat. A contrario, il n’est pas toujours simple d’anticiper les variations des zones que fréquente le chaland.

Quelle est la philosophie de la librairie ?

Le Grain des Mots se propose d’extraire la substantifique moëlle de ce qui s’écrit et s’est écrit et de les mettre en valeur dans le cadre le plus confortable possible.

Le livre a-t-il encore un bel avenir malgré ou à cause d’internet ?

L’avenir du livre ? Ça fait quelques siècles qu’on

D’AUTRES LIBRAIRIES

prédit sa mort. Le seul changement technologique réussi dans le passé est le passage du volumen (rouleau) au codex (le livre actuel), ça a pris quelques siècles du 2e au 5e siècle. Pour l’heure, les diverses boîtes proposées pour succéder au livre sont d’un simple point de vue technologique bien inférieures au livre. De plus, l’essence du métier de libraire ne se situe pas là, mais dans le choix proposé. S’il faut vendre des fichiers informatiques, on le fera (pour nous ça devrait se concrétiser dans les mois à venir) en prenant simplement garde à ce que les vendeurs de matériels ou de flux informatiques ne dictent leur loi aux éditeurs.

Quels sont les deux ou trois livres qui vous enthousiasmé ces derniers mois ?

Pour les livres qui m’ont enthousiasmé ces derniers mois, je citerai au premier rang l’éloge des voyages insensés de Vassili Golovanov chez Verdier et Pour planter des arbres au jardin des autres de Gilbert Léautier chez Alcide.

MCH

Le Grain des Mots. 13, boulevard du Jeu de Paume. Tél. 04 67 60 82 38.

■ Ikoku 8, rue Jules Latreilhe. La spécialiste du Manga. Tél. 04 67 57 54 23.

■ Album. 5, rue de l’Aiguillerie Tél. 04 67 66 34 40 et Azimuts. 13, rue Saint-Guilhem, se partagent les auteurs et les amateurs de BD. Tél. 04 67 66 35 81.

■ Book in bar. 8, rue du Bras de fer.Livres anglais en VO. Tél. 04 67 66 22 91.

■ La bouquinerie du Languedoc. 12, rue de l’Université. Caverne d’Alibaba du livre d’occasion.

Tél. 04 67 60 67 57.

■ Le bateau livre.13, rue des Soldats. Livres d’art et régionalistes.Tél. 04 67 58 31 50.

La Librairie Les Cinq Continents est une « entreprise familiale » que vous dirigez avec votre épouse Christine. Quand avez-vous ouvert ses portes ?

En 1995, cela fait presque quinze ans. Nous sommes originaires de Paris et nous avons choisi Montpellier car c’était une ville en effervescence, au moment de la création des festivals. Après avoir travaillé dans des librairies généralistes pendant vingt ans, nous avions envie d’indépendance.

La passion pour les voyages vous guide ? Oui, nous avons une passion commune pour les voyages, les livres et ceux qui les écrivent. La librairie est spécialisée sur le voyage, la littérature, le récit. C’est la seule de ce type dans tout le sud, entre Bordeaux et Nice. On y trouve des guides touristiques, des romans et récits, des cartes routières du monde entier, des beaux livres, des guides et cartes de randonnée en France et en Europe, un rayon régionalisme – en tout 7 000 titres –, ainsi que des accessoires de voyage, contre le paludisme et pour le traitement de l’eau.

Vous recevez régulièrement des auteurs ?

Oui, nous recevons ceux dont on a aimé les livres, des aventuriers ou des écrivains. Et vous, trouvez-vous le temps de voyager ?

Nous partons une fois par an, toujours en bus ou en train, jamais en avion, pour voyager écologique. Après les destinations lointaines, nous visitons les capitales d’Europe. Cette année, ce sera sûrement Vilnius, capitale européenne de la culture.

A venir :

Le 30 mars, rencontre avec Julie Baudin et David Ducoin autour de L’Odyssée amérindienne, récit de leur périple de l’Alaska à Ushuaïa à la rencontre des peuples premiers. Projection de film et présentation de leurs ouvrages. 20h30, Centre André Malraux, Castelnau-le-Lez.

20, rue Jacques Cœur

Tél. 04 67 66 46 70. www.lescinqcontinents.com

■ Librairie du Mas de Tesse.108, avenue de Lodève. Tél. 04 67 75 72 12.

■ Librarie Scrupules. 26, Faubourg Figuerolles. Une librairie alternative qui organise des débats. Tél. 04 67 92 24 18.

■ Logos, 29, boulevard du Jeu de Paume. La référence en matière de littérature religieuse. Tél. 04 67 60 55 71.

■ Nemo. 35, rue de l’Aiguillerie. L’autre spécialiste des enfants. Tél. 04 67 60 60 90.

l’art-vues • page vingt-six février - mars ...
Les saisons 2008/2009
MCH
LES LIBRAIRES La culture à Montpellier
Jean-Marie Sevestre à Venise, une ville terriblement littéraire, musicale et cinégénique comme le nouveau Sauramps. ©L.Cendamo

La Littérature à Montpellier par BTN

Montpellier c’est certes tout ce qu’on sait, mais c’est aussi une pépinière d’écrivains : certains nous ont quittés (Roger Laporte, Max Rouquette, Pierre Torreilles, Michel Henry notre Renaudot avec J. Joubert), quelques-uns n’auront été que de passage (Christine Angot, Jean Rouaud, François Bon), d’autres vivent en périphérie (Régine Detambel, Marcel Séguier, Françoise Renaud, Joëlle Wintrebert, etc.) ou l’ont définitivement abandonnée. Quelques-uns nous restent : James Sacré, Frédéric-Jacques Temple, Sergueï Dounovetz, Roch Salager, Régine Foloppe-Ganne, F.-B. Michel,

■ Inédit - Jean-Claude Hauc : Casanova et Montpellier

Jean-Claude Hauc vient de faire paraître chez L’harmattan, un roman intitulé La Nasse où il conjugue avec l’élégance dix-huitièmiste qui caractérise sa personne et son écriture, son goût pour le libertinage au siècle des lumières, son intérêt historique pour les aventuriers ou les séducteurs et ses relations personnelles avec notre régionmême si La Nasse se présente à nous comme une fiction. Un homme à l’heure des bilans, dans la tourmente familiale, sexuelle, existentielle ou humaine simplement, trop humaine, aurait dit l’auteur du Gai savoir. Avec ses espérances déçues et son regard désenchanté sur un monde auquel la recherche du plaisir partagé semble seule donner du sens, à condition qu’il se prolonge dans l’écriture. Avec ses raisons de ne point désespérer toutefois en toute fin de livre. Une introspection sans concession, bourrée de références qui débordent son sujet strict et incitent à la méditation. Un peu avant, il avait publié des poèmes en prose très ouli-

piens, même si la référence à Rimbaud cache le caractère libertin du contenu, très dix-huitième encore une fois : Mes petites marquises, avec Daniel Dezeuze aux éditions RESzone. BTN

« Montpellier a toujours été une ville de passage, entre l’Espagne et l’Italie, ouverte sur le nord. J’ai évoqué dans Le voyage et la plume quelques- uns des nombreux écrivains, exilés, malades désireux de recouvrer la santé ou simples touristes déjà, ayant séjourné plus ou moins longuement dans ses murs. En janvier 1769, c’est Casanova lui-même qui arrive dans la capitale du Bas-Languedoc. Il a été incarcéré plusieurs semaines à Barcelone, puis expulsé, pour avoir séduit la belle Nina Bergonzi, maîtresse en titre du comte Ricla, Gouverneur Général de Catalogne, et s’efforce de rejoindre l’Italie à marche forcée parmi le rude hiver. Perpignan, Narbonne, Béziers, Pézenas,

NOUVEAU À P ALA V AS-LES-FLOTS

Antoine Martin, A.-M. Jeanjean et Jean-Claude Hauc, mon comparse de Textuerre entre autres, spécialiste justement de toutes les traces laissées par les grands auteurs de passage en notre ville (Le voyage et la plume ; Les Presses du Languedoc, 2004). Et plus particulièrement de Casanova, « Le grand sauteur » (Casanova et la belle Montpelliéraine chez Cadex éditions en 2001, et Voyage de Casanova à travers la Catalogne, le Roussillon et le Languedoc aux Presses du Languedoc, 2006). Casanova, dont on devrait entendre beaucoup parler dès l’année prochaine du côté du Frac L.-R.…

Montpellier. Avant de poursuivre vers l’est, par Nîmes et Aix-en-Provence. Si l’on en croit l’Histoire de ma vie, l’air de notre ville le rassérènecomplètement: «Je respirais, me trouvant en France après tant de malheurs qui m’avaient tourmenté en Espagne; il me paraissait d’être rené, et effectivement je me trouvais rajeuni». Il fait bonne chère à l’auberge du Cheval Blanc, fréquente le théâtre où il lorgne les comédiennes, rencontre des médecins et retrouve une ancienne maîtresse connue sept ans plus tôt en Angleterre. Dans son ouvrage, Casanova ne tarit pas d’éloges concernant Montpellier et ses habitants. Ce n’est donc que justice si nous lui rendons hommage aujourd’hui. Le Fond Régional d’Art Contemporain du LanguedocRoussillon prépare pour 2010 un ensemble de manifestations qui suivra pas à pas les divers déplacements du grand séducteur à travers notre région. Gageons que les artistes et les écrivains

sollicités pour ce « Casanova fort et vert » sauront retrouver l’énergie et l’appétit de vivre qui caractérisaient notre hôte à l’époque.»

l’art-vues • page vingt-sept février - mars
LA LITTÉRATURE
... PALAVAS-LES-FLOTS Salle Nautilus (à côté de la mairie) Of fice Municipal du Tourisme ✆ 04 67 07 73 34 www.palavaslesflots.com
J.-C. Hauc
Exposition du 11 mars au 4 avril Galerie ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous GALERIE de L’ÉCUSSON 11, rue de l’Ancien Courrier - 34000 Montpellier Tél. 04 67 52 80 14 Email : lecusson@wanadoo.fr www.galerie-ecusson.com Dominique ANDRIER

LE PATRIMOINE

Un patrimoine aux multiples facettes

Une ville riche de son histoire

Montpellier est fondée en 985, suite à la donation par Bernard, comte de Melgueil (Mauguio), d’une terre à un certain Guilhem. Située au carrefour de voies de communication – Via Domitia, chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et route du sel –, la ville se développe sous la dynastie des Guilhems. Montpellier est aussi un centre commercial important. Elle échange notamment avec les ports méditerranéens grâce à son fleuve côtier, le Lez, et au port de Lattes. En 1204, Pierre II, roi d’Aragon, devient le seigneur de Montpellier en épousant Marie, fille de Guilhem VIII. Jusqu’en 1349, Montpellier connaît une période prospère sous domination aragonaise. Ses habitants sont regroupés selon leur métier et dirigés par des consuls. Ses produits sont réputés, en particulier l’orfèvrerie, les poudres, les drogues et les parfums. Elle détient le monopole de la draperie rouge, obtenue grâce à la cochenille recueillie dans les garrigues des alentours. Dès cette époque, Montpellier est connue par son Université, créée en 1289 par le pape Nicolas IV. Elle réunit l’école de médecine qui existe depuis 1220 et celle de droit, fondée en 1250.

En 1349, Montpellier est vendue par Jacques III de Majorque au roi de France pour 120000 écus d’or. C’est alors l’une des plus grandes villes du Midi. A partir de 1360 cependant, la Guerre de Cent ans et les épidémies de peste engendrent une crise économique et démographique aggravée par des hivers rudes. Montpellier perd la moitié de ses habitants. Ceux-ci introduisent dans la ville le culte de saint Roch, né à Montpellier et connu pour son action en faveur des malades de la peste. Au cœur de ces difficultés, la ville est soutenue par le pape Urbain V qui favorise le développement des études supérieures à Montpellier en créant des Collèges. Parallèlement, il construit le monastère bénédictin de Saint-Benoît et de Saint-Germain dont la cathédrale Saint-Pierre était l’église.

En 1440 arrive à Montpellier Jacques Cœur, grand marchand et ministre des finances du roi Charles VII. Commissaire auprès des Etats du Languedoc, Jacques Cœur choisit Montpellier comme plaque tournante de ses affaires avec le Levant. Toutefois, quelques années plus tard, Jacques Cœur préfère Marseille. Accusé de malversations et emprisonné, il s’échappe et périt en combattant contre les Turcs. Malgré cette fin misérable, Jacques Cœur est l’une des figures célèbres de l’histoire de Montpellier où il a fait construire un bel hôtel particulier dit des Trésoriers de France ou Jacques-Cœur, situé dans la rue qui porte son nom.

A partir de la fin du XVe siècle, Montpellier est une vraie capitale administrative. La ville est une « république », dirigée par des consuls et un conseil. Au XVIe siècle, Montpellier devient une capitale religieuse en raison du transfert de l’évê-

ché de Maguelone à Montpellier. De grands noms renforcent la réputation de la faculté de médecine: le montpelliérain Guillaume Rondelet, féru de botanique, d’histoire naturelle et d’anatomie, y est professeur (1545). Son ami Rabelais vient à Montpellier passer sa licence et son doctorat de médecine, avant d’enseigner à son tour. Dans Pantagruel, publié en 1532, il publie ses sorties bruyantes avec les carabins montpelliérains. Pierre Richer de Belleval, botaniste, professeur à la faculté de médecine, se voit confier par Henri IV la réalisation du Jardin des Plantes, le plus ancien de France. Contemporain de Rabelais, Nostradamus fait aussi ses études de médecine à Montpellier. En 1560, l’Eglise réformée de Montpellier voit le jour.La ville devient rapidement un enjeu dans les guerres de religion. Le pouvoir oscille entre catholiques et protestants.

L’Office de tourisme fête ses 100 ans

Montpellier en 1909? Quelles missions se donnent ses membres?

La création des syndicats d’initiative a suivi la loi de 1901 sur les associations. Les villes thermales ont été parmi les premières à se doter de syndicats d’initiative, ainsi que les villes des régions considérées comme douces en hiver, la Côte d’Azur et le Languedoc-Roussillon.

A Montpellier, des associations de notables de différentes professions ont porté cette création. La première réunion du Syndicat d’initiative a lieu au Café de la Rotonde… La volonté de ses membres, tous bénévoles, est de promouvoir la ville sous tous ses aspects, surtout son intérêt climatique, et de bien accueillir le visiteur.

Quels sont les événements les plus marquants dans l’évolution du Syndicat d’initiative de Montpellier?

congés payés et la démocratisation des vacances. Les publicités, cartes postales, circuits touristiques se développent. En 1937, on compte 7 300 visiteurs au Syndicat d’initiative (contre plus de 500000 en 2008). En 1956, celui-ci se donne pour missions de faire connaître la douceur du climat, la beauté de la ville et de ses monuments, son université… Les touristes viennent d’Allemagne, de Belgique, d’Angleterre, et même des EtatsUnis. A la même époque, Montpellier est reconnue comme une ville de congrès. En 1964, le Syndicat se dote d’un service de guides, avec des étudiants. Enfin, en 1981, les Syndicats d’initiative deviennent Offices de tourisme, marquant une professionnalisation des métiers du tourisme.

Au milieu du XVIIIe siècle, Montpellier bénéficie d’une puissance économique certaine, grâce notamment à la production du verdet, à la manufacture de la laine et aux exportations de vin. Elle possède en outre l’un des premiers centres de l’industrie chimique française, ouvert par JeanAntoine Chaptal.

Au XIXe siècle, Montpellier s’affirme comme capitale administrative et centre viticole. Son maire Jules Pagézy lance des programmes urbanistiques d’envergure inspirés par Haussmann, Baltard et Viollet-le-Duc. On perce la rue Impériale, nommée par la suite rue nationale, puis Foch.

Dans les années 1960-1970, Montpellier est une ville attractive en plein essor démographique et économique, un centre hospitalier et universitaire. Autre période charnière dans le développement de la ville,dans les années 1980, l’architecte catalan Ricardo Bofill construit un nouveau quartier, Antigone, d’allure néoclassique. Les places s’enchaînent vers le Lez et l’axe politico-administratif qui commence avec le Peyrou et l’arc de triomphe, puis la mairie, se poursuit avec l’hôtel d’Agglomération et l’hôtel de Région.

Au cours des années 1990 et 2000, ont lieu de nouvelles transformations urbaines: mise en service des lignes 1 et 2 du tramway et construction des quartiers de Richter, Port Marianne et Odysseum, vaste centre commercial et de loisirs. Une nouvelle mairie, conçue par Jean Nouvel, doit voir le jour à Port Marianne. Le centre du Grand Montpellier s’est déplacé. La volonté de tirer Montpellier jusqu’à la mer se concrétise. La population a atteint 244500 habitants en 2004 (435 000 dans l’agglomération réunissant 38 communes). Montpellier se place ainsi au 8e rang des villes françaises.

Quel est le contexte de création de l’Office de tourisme ou plutôt du Syndicat d’initiative de

Dès 1929, le bord de mer attire les familles de la bourgeoisie, mais aussi les premiers touristes européens. 1936 a été une étape décisive avec les

Quelles sont les manifestations qui célèbreront son centenaire?

A l’occasion de cet anniversaire, l’Office veut en premier lieu tout mettre en œuvre pour développer

la destination de Montpellier en matière de qualité d’accueil et de service. Etant donné que 75% des gens viennent sur le bouche à oreille, il faut aller vers l’excellence. Nous allons donc développer pour les professionnels une Opération sourire, autour d’une charte, pour que chacun se sente acteur de cet accueil. A destination du grand public, nous organisons des manifestations ludiques intégrant les Montpelliérains et les touristes: des ludo-parcours pour découvrir la ville, un jeu de l’oie sur internet, puis une chasse aux trésors le 27 juin, en collaboration avec les partenaires de l’Office, le Comité régional du tourisme et le Comité départemental du tourisme. Ce sera aussi l’occasion d’exprimer ce que l’on fait au quotidien, faire comprendre à quoi sert un Office de tourisme. Notre souhait est que les habitants soient des ambassadeurs de leur ville.

Tél. 04 67 60 60 60. www.ot-montpellier.fr

La culture à Montpellier l’art-vues • page vingt-neuf février - mars ...
« Que les habitants soient des ambassadeurs de leur ville »
Trois questions à Fanny Dombre-Coste, adjointe au maire, présidente de l’Office de tourisme. Photoextraitedulivre«Montpellier»parJeanduBoisberranger

La place et l’Opéra

Rendez-vous à la Comédie

Carrefour central de la ville de Montpellier, la place de la Comédie est un lieu de rendez-vous incontournable pour boire un café, faire les boutiques, se promener, partager un repas ou aller à l’Opéra. Son histoire se couple avec celle du théâtre, longtemps traqué par le feu avant de connaître le succès et le pouvoir de rassembler.

Laplace de la Comédie n’a pas toujours été le cœur de Montpellier. Elle devient attractive au XIXe siècle avec le percement de la rue Foch, de la rue de la Loge et l’ouverture de la gare ferroviaire. Ces événements donnent sa place privilégiée à la Comédie. C’est au cours du même siècle, en 1888, qu’a été construit l’Opéra tel qu’on le connaît aujourd’hui. Auparavant il connaît un passé assez tumultueux et le bâtiment est à plusieurs reprises ravagé par le feu. L’histoire commence en 1755 avec la construction d’un premier théâtre. Il est détruit trente ans plus tard par un incendie. En 1788 le second théâtre, jumeau du premier, entre en scène mais cette fois moins d’un an s’écoule avant que le feu ne récidive. L’année de gloire de l’Opéra est 1880: les représentations sont nombreuses (mais limitées à l’opéra italien et français) et le théâtre est considéré comme le cœur de la ville. Le sort décide d’écourter ce succès: un nouvel incendie détruit entièrement le bâtiment en 1881. Montpellier ne renonce pas à sa vie théâtrale: moins de deux mois suffisent à construire un luxueux théâtre provisoire en bois dressé sur l’Esplanade. Opéra national

L’architecte Joseph-Marie Cassien Bernard remporte le concours organisé pour la construction du nouveau bâtiment. C’est son projet «Nourri dans le sérail» qui donne naissance à l’Opéra Comédie qui trône aujourd’hui face à la statue des Trois Grâces, noyau de la place de la Comédie. Son inauguration s’est déroulée en 1888, suivie de peu

Le patrimoine de l’enseignement

par la destruction du théâtre provisoire, encore une fois par les flammes. L’Opéra Comédie se compose, comme son ancêtre de 1755, d’une salle de spectacle doublée d’une salle de concert perpendiculaire à celle-ci. Le jeune architecte n’a pas oublié cette touche d’originalité montpelliéraine. Au XXe siècle les deux grandes guerres perturbent les représentations, certains genres prennent successivement le pas sur les autres mais le théâtre continue de fonctionner. L’année de ses cent ans l’Opéra Comédie entre dans la Réunion des Théâtres Lyriques de France. En 2000, sous la direction d’Henri Maier, l’Opéra devient national. Joy Rouaix

Rendez-vous avec Henry Purcell, pour le printemps de la Saison Lyrique de l’Opéra Comédie.

• Didon et Enée, les 24 26 et 28 février.

• King Arthur, les 28 29 et 31 mars et le 1er avril.

Le programme de tous les concerts et représentations de l’Opéra est disponible sur: www.opera-montpellier.com

médical

L’UFR Médecine (Unité de Formation et de Recherche, attaché à l’université Montpellier 1) a à sa charge un patrimoine exceptionnel à conserver. Le Jardin des plantes, le musée de l’anatomie et le musée Atger sont des lieux pédagogiques et historiques à préserver.

La Faculté de médecine est la plus vieille faculté du monde occidental encore en activité. Par là même le musée Atger est le plus vieux musée de Montpellier. Les deux musées sous la responsabilité de l’UFR Médecine se trouvent dans le bâtiment historiquement dédié à l’enseignement médical. Il s’agit de l’ancien monastère Saint-Benoît, ancien palais épiscopal investi par la Faculté de médecine en 1795. Le musée Atger est né en 1813 grâce à Xavier Atger (1758-1833). Soucieux de l’éducation artistique des étudiants, il lègue à la bibliothèque universitaire de médecine sa fabuleuse collection. Celle-ci regroupe notamment des dessins des écoles flamande, italienne, française, hollandaise, et allemande élaborés entre la Renaissance et le XIXe siècle. Ce lieu d’exposition de dessins, estampes et peintures est géré par le service interuniversitaire des bibliothèques. C’est en 1851 que le conservatoire d’anatomie est transféré dans la

Les Ursulines

nouvelle aile qui lui est réservé au cœur de la faculté de médecine. Un savoir anatomique mais aussi botanique Dans cette aile, prennent place, parmi d’autres, 42 moulages en cire réalisés par Fontana que Montpellier acquiert en 1803 alors que Paris les convoite. Aujourd’hui la majorité des objets et œuvres du musée d’anatomie sont classés Monuments Historiques. Pour perpétuer l’accès du grand public à ce patrimoine l’UFR Médecine assure les visites, la conservation et les nouveaux apports de collection. L’enseignement médical passe aussi par l’étude des plantes. Fondé en 1593 par Pierre Richer de Belleval, sous l’impulsion d’Henri IV, le Jardin des plantes est aujourd’hui un élément incontournable du patrimoine paysager de Montpellier. Agrandi par deux fois au XIXe siècle, il fournit à présent 4,6 hectares de flore à étudier ou admirer. On y étudie le matin et on s’y promène l’après-midi: malgré son statut patri-

monial le Jardin des plantes ne renonce pas à son rôle pédagogique et scientifique. Propriété de l’Etat, le jardin est honorablement géré par l’UFR Médecine puisqu’il a été classé Site Protégé en 1962, puis Monument Historique en 1992.

Rendez-vous

J.R.

Au Jardin des plantes, le dimanche 22 marsaura lieu la 6ème édition de Primavera. Rendez-vous unique d’exposition et vente de plantes rares.

«Chefs-d’œuvre d’une collection Dessins du musée Atger»: pendant trois mois le musée de Lodève accueille près de 100 œuvres du musée Atger, jusqu’au 1er mars 2009.

Détails disponibles dans la rubrique Histoire et Patrimoine du site de l’Université Montpellier 1: www.univ-montp1.fr

Les métamorphoses d’un ancien couvent

Couvent, prison, caserne, musée et cité de la danse… Sept siècles d’histoire pour finalement devenir un lieu d’art international.

Construit en 1357, le couvent Saint-Gilles voit passer les religieuses et subit les guerres de religion. L’arrivée des sœurs Ursulines en 1641 marque le bâtiment d’un nom définitif. La mission du couvent devient éducatrice. A la même époque, le bâtiment prend la forme que l’on contemple aujourd’hui, œuvre de Jean Bonnassier. A la Révolution française le couvent devient un bien national. Privilégié parmi les biens ecclésiastiques, il échappe à la vente. Sa fonction devient carcérale. L’ingénieur Jacques Roussel dirige les travaux. Les détenus intègrent leurs nouveaux quartiers en 1810. Plus tard on élimine la mixité en transférant les hommes à Nîmes. On nomme alors le bâtiment «Maison centrale de détention pour femmes de Montpellier». Le problème de la surpopulation est ainsi résolu, mais d’autres problèmes subsistent notamment la discipline et l’hygiène. Ceux-ci conduisent au retour des religieuses qui perpétuent leur mission d’éducation.

Place à l’Agora de la Danse 1934 : fermeture de la prison. L’ensemble immobilier tombe entre les mains des militaires. Son nouveau nom est un hommage à un général de la première Guerre Mondiale:«Caserne Grosetti». En tant que propriété de l’armée, les Ursulines voit défiler la Gestapo et plu-

sieurs services militaires.

La Ville de Montpellier acquiert les Ursulines en 1986, et la bâtisse est classée Monument Historique en 1991. On tente alors d’en faire un musée, et pas des moindres : l’un des cinq plus grands musées d’art contemporain du monde, le musée Yvon Lambert. Malheureusement ce projet pouvant offrir des jours plus gais aux pierres de taille vieilles

de sept siècles, a échoué à cause de conflits politiques. En 1997, le Centre Chorégraphique National investit les lieux. Tout l’intérieur doit être réaménagé, les architectes Florence Lipsky et Pascal Rollet s’en chargent. Des modifications complexes sont réalisées avec brio et dans le respect du patrimoine historique montpelliérain. En 2000, a lieu un nouveau ravalement de façade pour l’ancien couvent pour préparer l’arrivée de Montpellier Danse dans la troisième aile du bâtiment. Ce regroupement donne son nom actuel aux Ursulines, « Agora Cité Internationale de la Danse». Aujourd’hui, l’architecte Frédérico Russo supervise le ravalement de façade pour la Cité Internationale de la Danse. Elle pourra ainsi accueillir tous les métiers de la danse. J.R.

A venir

En attendant l’été 2010 et la nouvelle cour théâtrale du couvent des Ursulines, trois spectacles de Montpellier Danse se déroulent aux Ursulines au printemps 2009:

• Nadia Lauro: du 26 mars au 5 avril.

• Fabrice Ramalingom, Saskia Hölbling : 17 et 18 mars.

• Rachid Ouramdane :9 et 10 avril.

Renseignements : www.montpellierdanse.com

l’art-vues • page trente février - mars ......
L’UFR Médecine
LE PATRIMOINE
©MontpellierAgglomération
La culture à Montpellier

LE PATRIMOINE

Une majestueuse place royale

Dès la fin du XVIIe siècle, l’intendant de la province décide de créer une promenade sur la colline du Peyrou. Après des décennies de travaux, un ensemble majestueux glorifie Louis XIV : un arc de triomphe se dresse face à une place surmontée d’une statue équestre du roi. Au fond, un château d’eau dédié à Neptune recueille les eaux captées par l’aqueduc St-Clément.

Elevé en 1692 pour célébrer la gloire du roi Louis XIV, un arc de triomphe remplace la vieille porte du Peyrou, l’une des onze ouvertures de l’enceinte médiévale. Elément du projet de construction d’une place royale, le monument raconte des épisodes fameux du règne: côté Peyrou notamment, le médaillon de droite montre Louis XIV en Hercule chassant un aigle (l’Empire) et terrassant un lion (l’Angleterre); côté ville, l’un, à droite, évoque la construction du canal des Deux-Mers en 1666, l’autre, la victoire de la religion catholique sur les protestants et la révocation de l’Edit de Nantes. L’inscriptionen latinde l’attique rappelle que le règne a duré 72 ans. Dessiné par l’architecte François D’Orbay et érigé par CharlesAugustin Daviler, élève du célèbre architecte Mansart, l’arc suit le modèle des portes parisiennes. Il remplit la fonction de porte jusqu’en 1830.

Une restauration de l’arc en 2003 a fait ressortir les couleurs d’origine, par la découverte de traces ocre jaune. Il est donc à nouveau polychrome. Pour découvrir une belle perspective sur Montpellier et ses

Mikvé,

Photo:livre«Montpellier»parJeanduBoisberranger

environs, on peut monter à son sommet, l’arc étant situé sur le point le plus haut de la ville.

La place royale ou Jardins du Peyrou et l’aqueduc Saint-Clément Une vaste place, de grands parterres de fleurs, des contre-allées

ombragées de platanes, des terrasses étagées, la vue sur les Cévennes et la mer… Les Jardins du Peyrou sont à Montpellier ce que les Jardins de la Fontaine sont à Nîmes: majestueux, calmes et agréables. A la fin du XVIIe siècle, l’intendant de la province décide de créer une promenade sur l’extrémité occidentale de la colline dite le Puy Arquinel qui sert alors d’aire à grains: le Peyrou. Les travaux s’étalent sur un siècle, de 1689 à 1774.

La place royale porte en son centre une statue équestre du roi soleil, imitée de celle de l’empereur Marc Aurèle de Rome. On voit aujourd’hui une copie deux fois plus petite que l’original, fondu à la Révolution.

Au bout de la place, un aqueduc construit par l’ingénieur hydraulicien Henri Pitot à l’imitation du Pont du Gard capte l’eau de la source SaintClément et aboutit à un château d’eau dédié à Neptune et aux divinités fluviales, construit par l’architecte montpelliérain Jean-Antoine Giral.

M.S.

L’héritage des Juifs à Montpellier

Terre d’accueil pour les Juifs d’Andalousie fuyant les persécutions, Montpellier est, au Moyen Âge, une ville internationale où les cultures arabe, juive et chrétienne échangent, créant une effervescence intellectuelle passionnante. Après la découverte et l’inauguration d’un bain rituel juif médiéval en 1985, la Ville a décidé de créer un centre d’études juives, l’Institut Maïmonide, ouvert en 2000. Aujourd’hui, des fouilles tentent de mettre au jour la synagogue.

Attestée dès le début du XIIe siècle, la communauté juive de Montpellier compte nombre de commerçants, d’artisans et de médecins. En 1181, Guilhem VIII permet par un édit à « toute personne sans distinction de nationalité, ni d’origine » d’enseigner la médecine et d’y tenir école. Montpellier est un centre important d’enseignement talmudique, de diffusion de l’exégèse et de transmission des sciences arabes, en particulier la géographie et la médecine, par la traduction en hébreu puis en latin. La communauté reste dans la ville jusqu’à la grande expulsion des juifs de France en 1394. Aujourd’hui, l’esprit d’ouverture, d’échanges intellectuels pluriculturels se poursuit à l’Institut Maïmonide, installé dans le site de l’ancienne synagogue, au n°1 de la rue de la Barralerie. C’est là que se trouve le plus beau vestige de la présence juive à Montpellier au Moyen Age: un mikvé, bain rituel. Situé en sous-sol, le mikvé se compose d’un escalier et de deux pièces dont un «déshabilloir» s’ouvrant sur le bassin par une baie romane. L’eau du bassin – toujours alimenté – provient d’une nappe phréatique. Le bain faisait partie d’un ensemble formé par la synagogue et ses dépendances, la maison d’études et la maison d’aumône.

Trois questions à : Michaël Iancu, directeur de l’Institut

un regard

Promenade insolite sur les pas d’un photographe.

Deux années durant, au gré des quartiers et des saisons, du ciel et d’ailleurs, le photographe Jean du Boisberranger a exploré l’univers de Montpellier dont il a restitué les sensations avec une lumineuse justesse. Jouant avec les lumières, des scènes de vie, des ambiances, des monuments extraordinaires, Jean du Boisberranger pose sur Montpellier un regard neuf et curieux pour un voyage superbe au sein d’une ville qui se réinvente une fois encore.

Ouvrage de photographies, ce livre est accompagné d’un texte court et rythmé, signé de l’historienne montpelliéraine Marie Susplugas, qui complète de manière aussi vivante qu’érudite cette (re)découverte de Montpellier.

Universitaire Euro-Méditerranéen Maïmonide et maître de conférences à l’Université de Cluj en Roumanie.

Le Mikvé, bain rituel juif, a été découvert au début des années 1980. En quoi est-il rare?

C’est l’un des rares et des plus anciens bains rituels juifs médiévaux d’Europe, datant du XIIe siècle. On en trouve la mention dès 1277 dans un acte de vente d’une maison qui jouxte la synagogue. Il sommeillait depuis 1394, date à laquelle les Juifs ont été expulsés. Il a été inauguré pour le millénaire de la ville, en 1985, puis classé aux Monuments historiques en 2004. Cet ensemble, maison de prière, maison de l’aumône, maison d’études et bain mentionné dans les textes, est le mieux conservé en Europe.

Des fouilles tentent actuellement de reconstituer la synagogue ? Oui, les fouilles ont commencé fin 2008. L’étude archéologique et l’étude de bâti ont été lancées et sont menées par les archéologues de la Drac L.-R.. Des parties de la synagogue ont été retrouvées. On essaie de la reconstituer par des sondages.

L’Institut Maïmonide a ouvert en 2000. Quelles sont ses activités ?

L’Institut a ouvert grâce à la volonté commune du maire d’alors,

Montpel lier en images

Un livre d’art et un photographe esthète L’ouvrage est réalisé sur un modèle de livre d’art: un papier blanc vernissé mat de très grande qualité auquel est ajouté un vernis sélectif sur chaque photographie. Ce rendu exceptionnel offre une mise en relief incomparable du travail du photographe.

À vingt ans, Jean du Boisberranger sillonne l’Asie et s’émerveille: savourer la beauté du monde sera sa devise, la communiquer son métier. Voyageur esthète, il est pendant des années envoyé d’un pays à l’autre à la recherche de clichés exceptionnels, riches en couleurs. Puis, un jour, Jean du Boisberranger interrompt cette course incessante pour s’enraciner dans une maison cévenole et par-

Georges Frêche, et de l’ancien Grand rabbin de France René-Samuel Sirat, de doter Montpellier d’une structure scientifique chargée de travailler sur le Montpellier des origines, carrefour des civilisations. Montpellier n’avait pas de structure scientifique d’études juives. L’Institut propose au public des cycles d’enseignement autour de l’histoire et de la civilisation du judaïsme et d’Israël. Des conférences ont lieu une à deux par mois, touchant de près ou de loin le monde juif et le dialogue interreligieux. L’Institut s’apprête déjà à fêter ses dix ans en 2010. Propos recueillis par M.S.

Rendez-vous

• Jeudi 26 février, 18h30, salle des Trois arches: conférence de Jacob Oliel, «Les Juifs du Sahara : une présence millénaire».

• Lundi 30 mars, 20h, salle Pétrarque: Mohammad Ali Amir-Moezzi, «Réflexions sur l’histoire de la rédaction du Coran».

Renseignements : Institut Maïmonide - 1, rue de la Barralerie Tél. 04 67 02 70 11 - www.maimonide-institut.com

tager, au cœur de la région Languedoc-Roussillon, toute la richesse de son expérience acquise aux quatre coins du monde.

La maison d’édition Alcide

Jeune maison d’édition, Alcide se développe à partir du territoire du Languedoc-Roussillon qu’il s’agit d’aborder de manière ambitieuse et contemporaine. La collection Panorama a été lancée en 2006. Elle offre à de grands photographes l’opportunité d’exprimer leur talent dans la Région.

Montpellier, par Jean du Boisberranger, texte de Marie Susplugas, éditions Alcide, 2008. Le livre est disponible en librairie et sur www.editions-alcide.com

l’art-vues • page trente et un février - mars ...
Pour les visites du Mikvé : Office de tourisme - Tél. 04 67 60 60 60. www.ot-montpellier.fr synagogue et Institut Maïmonide Un livre,
L’Arcde triomphe, les Jardins du Peyrou et l’aqueduc Saint-Clément

La culture à Montpellier

Le musée Fabre

Une envergure internationale

François-Xavier Fabre est le fondateur et le premier de la liste de donateurs du musée. Tous les généreux artistes ou collectionneurs qui alimentent le musée depuis deux siècles sont coupables de son succès qui s’étend aujourd’hui au niveau européen.

En1825, le peintre Fabre décide de faire un fabuleux don à Montpellier, sa ville natale. Il pose tout de même quelques conditions, dont celle de créer un musée pour ces œuvres. Sa collection est donc exposée trois ans plus tard au sein de l’ancien hôtel de Massilian (datant du XVIIe siècle), donnant naissance au musée aujourd’hui de renommée européenne.

Antoine Valedau prend la suite, il lègue sa prestigieuse collection flamande et hollandaise du XVIIe siècle en 1836. L’acheteur Alfred Bruyas donne son nom à une nouvelle galerie exposant notamment les chefs-d’œuvre de Delacroix et Courbet ainsi que d’autres artistes du XIXe siècle. Ces trois amoureux d’art sont considérés comme les fondateurs du musée, sans eux le grand public n’aurait sans doute pas accès à toutes ces richesses. Au XXe siècle d’autres dons continuent d’enrichir le musée, avec notamment des peintures de Frédéric Bazille et de ses amis Monet et Renoir.

Renouveau : 2003 marque un tournant pour le musée Fabre. Il appartient désormais à Montpellier Agglomération et ferme ses portes pour

rénovation. Le musée s’agrandit, se met à jour en matière de technologie, et s’ouvre à la pratique et aux débats (notamment grâce à la mise en place d’ateliers et d’un auditorium). Deux cabinets d’architecture se sont associés pour penser cette grande restructuration: Brochet-Lajus-Peyo de Bordeaux et Emmanuel Nebout de Montpellier. Le musée dispose également à présent d’une librairie-boutique.

Sauramps est la première librairie privée à intégrer un musée public. Une nouvelle vie débute en 2007, avec en plus Pierre Soulages, célèbre peintre français, qui s’ajoute à la liste des donateurs du musée. Il refuse la proposition d’un musée personnel pour préférer celui de Fabre qu’il connaît depuis longtemps. En matière artistique Daniel Buren et Soulages font renaître un lieu de culture. Soulages offre une vingtaine de toiles qui sont présentées dans une salle qui lui est réservée. Buren, quant à lui, porte les visiteurs de l’extérieur jusqu’au cœur du musée. J.R.

A venir

Le pavillon Fabre, salle d’exposition temporaire accueille du 7 février au 24 mai l’œuvre d’Emil Nolde. Figure incontournable de l’expressionisme allemand, il n’avait pas encore bénéficié d’une rétrospective majeure en France.

Pour plus d’informations sur toutes les expositions: http://museefabre.montpellier-agglo.com

Le musée Fabre : le succès de Courbet à celui de la Vidéo

Depuis sa réouverture en 2007, après quatre longues années de travaux, le musée Fabre bat des records de fréquentation. Il se place parmi les plus importants de France, en Région. Son Conservateur en chef, Michel Hilaire, mène une politique d’ouverture, parallèlement à une mise en valeur des collections. Soit environ 1800 tableaux, 4000 dessins, 1500 gravures et des centaines de sculptures, sur 9200 m2 d’exposition. Le point avec Michel Hilaire.

Trente mille visiteurs pour l’expo vidéo. Un succès pour une première ?

C’est un succès en effet, je m’attendais à un peu moins d’entrées. On avait pris un gros risque après Courbet. Mais le rôle d’un musée c’est d’explorer d’autres territoires, d’autres moyens d’expression artistique. Un art qui n’exclue pas la peinture, certains vidéastes passent d’une expression à l’autre ; les deux cohabitent. Vidéo, un art, une histoire 1965-2007, montrait des vidéastes jeunes et le fond du Musée Georges Pompidou. Grâce à cette exposition, nous avons renouvelé notre public, les 15-35 ans ont représenté pratiquement la moitié de nos visiteurs. En général, les expositions d’art contemporain dans les autres musées n’attirent que 15 à 20 % de jeunes. C’était courageux d’aller voir ailleurs. C’est un vrai succès.

Vous êtes Musée de France, que vous apporte ce label ?

Autrefois il y avait une classification : Musées nationaux (Le Louvre, Versailles…), les musées classés première catégorie, ceux des grandes villes, Lyon,

Grenoble, Montpellier… les petits musées contrôlés dans les petites villes et les sous-préfectures. Tout cela a éclaté. Pour être répertorié Musée de France, il faut passer devant une commission qui accorde le label… Inventaire bien tenu, que la Drac peut suivre… Ces musées peuvent prétendre à recevoir des aides de l’Etat pour leur mission de restauration conservation présentation et achats d’œuvres. Parlez-nous de l’exposition Emil Nolde qui débute prochainement.

Nolde n’avait jamais fait l’objet d’une rétrospective en France qui possède très peu d’oeuvres de ce peintre pour des raisons historiques. Nolde se situe dans une période entre les XIXe et XXe siècles. A l’arrivée des nazis, il avait presque toute sa carrière derrière lui. Il l’a construite un peu contre l’art français. Dans les années 20, Derain, Matisse, Braque… dominaient l’art en Europe. Nolde s’est créé un territoire au sein de l’expressionnisme. Pendant le nazisme, la France n’a pasacheté. Après sa mort, il est devenu trop cher, voilà pourquoi il est tellement rare dans les musées français.

Parallèlement, cinq expositions sont dédiées à l’art contemporain. Parlez-nous de la première, celle d’Eve Grammatzi. Nous souhaitons utiliser les salles voûtées, à la fin du parcours art contemporain, pour des accrochages temporaires. On donne carte blanche à un artiste. Le professeur Marc Jaulmes, lui-même artiste, était un proche d’Eve Grammatzi. Il l’a aidée, soutenue, il a acheté beaucoup d’œuvres. Cette artiste n’a pas eu l’audience qu’elle aurait dû avoir. Une oeuvre pure, un travail minimaliste sur le temps. Marc Jaulmes a fait don d’une partie de ces œuvres au musée. L’exposition est complétée de prêts.

Où en est le musée des arts décoratifs dans l’Hôtel Sabatier d’Espeyran?

Le gros œuvre et le démontage des cloisons a commencé rue Montpelliéret, la réhabilitation des salons d’apparat est en cours. L’ensemble sera livré fin septembre. Les pièces et objets seront en place début 2010. Le cabinet Emmanuel Nebout, qui était impliqué dans la restauration du musée, est en

Une histoire, un lieu d’expo

charge de ce projet, en cours de réalisation, qui va recevoir tout le département arts décoratifs. Quelles relations entretenez-vous avec les galeries privées ?

Nous entretenons d’excellents rapports avec Hélène Trintignan qui accroche des artistes qui nous sont proches ; pendant l’exposition une vidéaste, Catherine Gfeller exposée à la Galerie Al/ma a été accueillie pour une conférence, dans l’auditorium du musée. Toujours chez Al/ma, Pierre Manuel est un proche du musée. Vasistas aussi. Mais elles vivent leur vie, elles sont privées. Avec l’art vidéo on a semé quelque chose.

Prochaines expositions : Emil Nolde, jusqu’au 24 mai ; Eve Gramatzi, du 7 mars au 21 avril ; Jean Hugo, nouvel accrochage de toutes les oeuvres appartenant au musée : tableaux, dessins, lavis récemment acquis, jusqu’à l’été.

Musée Fabre - 39, boulevard de Bonne Nouvelle. Tél. 04 67 14 83 00.

Quatre salles municipales d’exposition, témoins de l’histoire montpelliéraine, offrent aux habitants un accès libre à la culture. Le Pavillon Populaire, la Panacée, la galerie Saint-Ravy et le Carré Sainte-Anne n’ont pas toujours été consacrés à l’art.

■ Le Pavillon Populaire

Le bâtiment est construit en 1891 à l’endroit même où a vécu puis brûlé le théâtre provisoire précédant la construction de l’Opéra Comédie. L’architecte de la Ville Léopold Carlier conçoit ces 650 mètres carrés destinés en premier lieu aux étudiants de l’Université de Montpellier. Le Cercle des étudiants regroupe une grande salle des fêtes, des bureaux, une bibliothèque et une salle de conférence, des salles de gymnastique et d’hydrothérapie et une salle de billard. Quand les étudiants quittent la bâtisse en 1905, celle-ci prend le nom de Pavillon Populaire. Il est principalement dédié, jusqu’au début des années 1980, au rassemblement et à la fête. Pour les cent ans du bâti-

ment, François Pin décide d’un ravalement de façade intérieur. L’art prend sa place sur l’esplanade Charles de Gaulle, le Pavillon n’est plus celui du peuple mais celui du musée Fabre lors des travaux de rénovation de celui-ci. Les expositions temporaires se succèdent, parmi elles des grands noms de la photographie inspirent le futur du Pavillon. Le musée Fabre rouvre ses portes en 2007. Il a désormais sa propre salle d’exposition temporaire. Le Pavillon redevient donc Populaire, géré par la ville de Montpellier qui décide de le consacrer à la photographie.

Rendez-vous : Exposition sur l’Espagne du 18 mars au 24 mai, Hispanique Espagne ©V

l’art-vues • page trente-quatre février - mars ...
Les saisons 2008/2009
MCH
LE PATRIMOINE
Entretien avec Michel Hilaire, Conservateur en chef du musée Fabre illedeMontpellier ©Montpellier-Agglomération

■ La Panacée, un centre artistique

Après avoir longtemps abrité la science et l’enseignement, la Panacée sera bientôt un lieu d’art des plus complets. Ancien collège royal de médecine, il contribue à l’histoire et à l’enseignement médical renommé de Montpellier. En 1803, l’école de pharmacie s’y installe. Elle occupe le bâtiment un peu plus d’un siècle et demi, pour finalement choisir de nouveaux locaux et laisser la place à la faculté de sciences-économiques. Au XIXe siècle le bâtiment est rénové, transformé et agrandi. Au XXe siècle il change à nouveau de propriétaire et devient laboratoire national de santé. Le 17 juin 2005, la Panacée devient un espace culturel d’art contemporain, accueillant expositions et conférences.

Aujourd’hui de grands travaux sont engagés et 2010 verra naître la nouvelle Panacée: Cité des artistes et centre d’art contemporain (avec des logements pour les étudiants en art, des espaces d’expositions, des ateliers, etc.).

14, rue de l’école de pharmacie. Tél. 04 67 66 21 82.

■ Des lieux culturels phares.

LE PATRIMOINE

■ La galerie Saint-Ravy

■ Le Carré Sainte-Anne

Anciennement

nommée salle Demangel, cette galerie constituée de deux salles voûtées a été rénovée en même temps que son quartier en 1976. Ce lieu accueille pendant dix ans, de 1983 à 1993, le service municipal Artothèque. Il s’agit donc d’une galerie d’exposition et de location d’œuvres d’art. Précédemment locataire c’est en 1992 que la ville de Montpellier acquiert ce rez-de-chaussée consacré à la culture. Suite à la fin de régie du service Artothèque en 1996, la salle perdure en tant que salle d’exposition. Depuis la galerie Saint-Ravy est prêtée gracieusement aux plasticiens de la région pour des expositions de deux semaines. En soirée, la salle se transforme parfois en salle de spectacle, en proposant notamment des représentations de Montpellier Danse, qui enrichissent et diversifient son apport culturel à la ville.

Place Saint-Ravy. Tél. : 04 67 60 83 60. Ouverte de 13h à 19h tous les jours, sauf le lundi.

■ Le Centre Rabelais

Situé sur le boulevard Sarrail, l’ancien cinématographe a conservé sa façade originale, ornée, au centre du fronton, du coq, emblème des frères Pathé. Construit en 1908 par les architectes Hector Loubatié, de Bordeaux et André Cassan, de Montpellier, il contient une salle d’une superficie de 500 m2 et d’une capacité de 1000 places.

Dénommée aujourd’hui Centre Rabelais, la salle a conservé en partie sa vocation cinématographique, notamment lors de festivals comme le Festival du cinéma méditerranéen. Le Centre accueille aussi des conférences et des congrès.

■ Le Corum

Opéra et palais des Congrès, le Corum se dresse au

Désacralisée,

l’église SainteAnne est devenue le Carré Sainte-Anne, salle d’exposition municipale consacrée à l’art contemporain. La première église, construite au XIIIe siècle, en grande partie détruite pendant les guerres de religion, est restaurée au milieu du XVIIe siècle, puis reconstruite dans un style néogothique en 1869, sur le même emplacement. Visible de très loin, son clocher culmine à 69,5 mètres. L’espace laissé à la disposition des artistes, notamment des jeunes artistes régionaux, est ainsi original et magnifique. Le Carré Sainte-Anne accueille la sélection française à la Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerrannée.

Place Sainte-Anne.

Tél. 04 67 60 82 42

Parmi les pôles culturels de Montpellier, deux se trouvent sur l’Esplanade, de part et d’autre du Musée Fabre : le Centre Rabelais et le Corum

nord de l’Esplanade. Il compte deux auditoriums, l’opéra Berlioz, et 6 000 m2 d’espaces d’exposition. C’est l’un des deux lieux de résidence de l’Opéra et de l’Orchestre national de Montpellier, avec le théâtre de la Comédie. Tout en longueur et couvert de plaques de granit rose de Finlande, le bâtiment est l’œuvre de l’architecte Claude Vasconi. Il a été achevé entre 1988 et 1990.

l’art-vues • page trente-cinq février - mars
... ©V illedeMontpellier ©V illedeMontpellier ©V illedeMontpellier
Une histoire, un lieu d’expo (suite)…

Montpellier selon un critique d’art : Christian Skimao

Ona beaucoup vu Skimao ces derniers temps : à Montolieu où il a lu ses poèmes, sur la mezzanine des Editions Méridianes (sises chez Al/ma) où il montrait principalement ses livres d’artistes dont beaucoup avec Sylvère (chez Rivières) et avant la carte blanche que lui a confiée Didier Nick à Aubais. Christian Skimao est membre de l’AICA. Venu de Mulhouse, il s’est tout de suite fait connaître dans le milieu de l’art contemporain, notamment en réalisant une performance à Loupian (expo organisée par Christian Laune). Nous avons publié ensemble beaucoup de textes sur Michel Butor et avons animé la revue Le Chat Messager dont les initiales renvoient à son vrai nom. Dernièrement, un texte de lui – et aussi de moi – est sorti dans le recueil Choses tues (Le trait, la trace, l’empreinte) publié par les Presses universitaires de Méditerranée, sous la houlette de Marie Joqueviel-Bourjea (Fin 2008, avec James Sacré, Michel Deguy, Franc Ducros, Bernard Noël, Christian Prigent et même Jacques Derrida…). Nous avons beaucoup « œuvré » ensemble et ce n’est pas un hasard si ses vues rejoignent souvent les miennes exposées ci-dessous.

Une madeleine encore fraîche

Bien sûr c’était mieux avant. Avec de pareils propos je me trouve déjà à patauger dans une niaise nostalgie. Les brumes de la mémoire envahissent les contours de mes propos afin d’en faire une peinture impressionniste, ce qui, pour un article consacré à l’art contemporain, frise le ridicule d’aujourd’hui, c’est-à-dire la ringardise.

Lesannées 80, bouillonnement intense, avec un lieu fondateur comme Medamothi, première galerie alternative et bouillonnante, sise au 5 rue de l’Arquebuse, dirigée par Jean-Marc Ferrari et Brigitte Rambaud. La découverte des méandres de l’art contemporain avec Tjeerd Alkema, Duccio Berti, Dominique Gauthier, Richard Monnier…, la critique avec Bernard Teulon-Nouailles qui me met le pied à l’étrier, la vidéo avec Pierre Lobstein, la photographie avec François Lagarde, la musique avec Armand Miralles, l’écriture parisienne, à défaut de trouver un meilleur adjectif, en compagnie de Renaud Camus, Dominique Gilbert Laporte, Valère Novarina, Jean-Noël Vuarnet…« Jeunes et beaux» pour parodier un titre d’exposition que je

reprendrai comme co-commissaire pour les expositions des jeunes étudiants sortis des écoles d’art de la Région, à Lézignan-Corbières, organisées par Marie-Françoise Breton, directrice du FRAC, en 1989 et 1990. Quel bouillonnement! Je démarrai la ChroniqueMercenaire Sudiste à Medamothi en 1980, textes de style TXT, façon Prigent + Verheggen, placardés dans l’entrée de Medamothi puis continuerai avec la ChroniqueMercenaire Critique dans les nouveaux locaux, au 3 rue Urbain V à partir de 1982. Participation active aux travaux de réhabilitation des locaux. Encore. Quel besoin irrépressible

« Certains artistes et agitateurs ont opté pour une carrière plus protégée à l’ombre de l’institution. »

ARPAC

Association Régionale pour la Promotion de l’Art Contemporain

Exposition permanente Hiver 2008-2009

de mettre la main à la pâte pour réaliser des travaux relevant des arts mécaniques ? Présence d’Yvon Lambert et son écurie : Carl Andre, On Kawara, Sol Lewitt, Richard Long, Christo, Richard Serra et de bien d’autres. Rencontre avec Miquel Barcelo dont la puissance picturale ne faisait encore que démarrer. Ouverture d’autres galeries associatives comme celle de Christian Laune avec un soutien dans la réalisation de sa dalle en béton dans l’impasse Brousse, avant d’y réaliser une lecture-performance intitulée Oktoberfest et Errata dirigée par Marc Aurelle. 1984 marque l’acmé de l’activité critico-littéraroartistico-éditrice du néophyte, avec la manifestation «Passage de Butor» organisée conjointement par Bernard Teulon-Nouailles et moi-même. Premier travail avec Michel Butor depuis sa rencontre à Nice en 1983. Une exposition d’œuvres de Vincent Bioulès, Patrick Lanneau, Gérald Thupinier, Mark Willis s’est ainsi tenue dans quatre lieux de la ville. Bioulès chez Medamothi, Lanneau à la galerie Brousse, Thupinier chez Christian Laune et Mark Willis dans deux lieux :à Castelnau-le-Lez, à la Fondation du Pioch Pelat et chez Medamothi/Frigico entre le 8 et le 10 mars. Elle prenait place dans un ensemble plus vaste intitulé «Lire à Montpellier aujourd’hui», du 1er au 17 mars, organisé par la Ville de Montpellier. Enfin la publication d’un ouvrage original La Quinte Major

Alain CLAUS « Coquelicots et bleuets à Méric»

Claude ABAD - J. BARRY - Jérôme BAUDUIN - Fabien BOITARD

Philippe BRUNET - CAIRO - Alain CLAUS - Catherine FAYARD

Norma HECKER - Ludovic ISIDORE - Fernand MICHEL

Henri Michel MORAT - Patricia NOBLET - Claude SARTHOU

Visites les après midi de 15h à 19h, jusqu’au 15 Avril - Fermé le lundi

511, route de la Pompignane - Allée Marie Banégas - 34170 Castelnau le Lez

Tél. 04 67 79 41 11 web : arpac.free.frmail : arpac@free.fr

Alors durant et après…, le F.R.A.C. (Fond Régional d’Art Contemporain) s’est mis en place, avec des hoquets fonctionnels au début puis une professionnalisation constante. Le C.R.A.C. de Sète (Centre Régional d’Art Contemporain) a existé à son tour. Certains artistes et agitateurs ont opté pour une carrière plus protégée à l’ombre de l’institution. Après la mise en place du «grand M» de François Morellet en 1986 et ses tribulations municipales avec le «grand F», il a fini rénové en 2001 et l’artiste a réalisé une double exposition au Musée et à la Chapelle Sainte-Anne. La galerie Hélène Trintignan (née en 1974) a fini par appartenir au paysage de l’ancienne avant-garde, même le musée Fabre a fait peau neuve. Puis arrivèrent Vasistas et Al/Ma qui défendent une vision pointue de l’art contemporain, et Panoplie sur le Net,... Donc tout semble mieux aujourd’hui.

Pourtant le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Comme pari sur l’avenir on ne fait pas mieux. Jeunesse disparue, âge mûr arrivé.

Vieillesse ennemie. Disons que les temps changent, que les certitudes vacillent et que l’art contemporain n’a plus la même urgence qu’avant. Le petit pan de mur jaune demeure peinture plus qu’installation, et surtout littérature. Retour à l’esthétique qui permet de mieux comprendre l’insaisissable.

L’anecdote finale. Lors du vernissage de Daniel Dezeuze le 22 janvier 2009, qui exposait ses œuvres réalisées entre 1964 et 67, donc d’avant Supports-Surfaces, à la galerie HambursinBoisanté, apparaissait un lien inattendu entre les époques. Un parfum d’histoire mettant en rapport un temps que j’étais trop jeune pour avoir connu, une référence en intertexte à la dernière avantgarde française et à sa présence locale, enfin un effet de décalage avec la présence d’Anne Bréguiboul comme regardeuse, elle-même partie prenante de ces années 80 précitées. Ne reste alors que la chronique pour rendre compte de l’entrelacs des histoires car comme l’écrit Camus «la pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie ».

(In memoriam Jean-Noël Vuarnet)

l’art-vues • page trente-six février - mars ......
BTN
La culture à Montpellier
LES ARTS PLASTIQUES
Christian Skimao et Michel Butor en 1984
PhotographieFrançoisLagar de.
« De la Poésie dans la Peinture… »

LES ARTS PLASTIQUES

Montpellier et les arts plastiques par BTN

Ayant longtemps vécu à Montpellier,- je parle de l’époque où l’on ne parlait pas encore d’aggloj’ai pu voir évoluer la place que les arts plastiques ont occupée dans la ville, des années 60 où Georges Desmoulies autorisait la manifestation 100 artistes dans la ville, ou présentait au Musée Fabre les célébrités abstraites du moment (Soulages, Vieira da Silva, Poliakov) à l’époque bénite où Medamothi (J.M. Ferrari puis B.Rambaud, Errata (Marc Aurelle et Laune) puis la galerie de Christian Laune prouvaient qu’une avant-garde fertile existait à côté d’une ville que la gauche venait alors de conquérir. C’était l’effervescence. Clément, Gauthier, Mogarra habitaient alors le centre ville. On buvait la bière avec Alkéma, Pascal Comelade, Fournel. On déjeunait avec Dezeuze, on prenait le café chez Noëlle Tissier, ou le thé avec Arnal et on dînait chez Lunal. On discutait de Giono avec Bioulès, qui re-exposait ses tableaux figuratifs, sur le pas d’une porte. Viallat passait au magasin de jeans où je travaillais, pas très loin de chez H. Trintignan déjà qui exposait Vermeille et Soulcié, Goetz ou Pelayo, pour m’apporter des séries de peintures que je vendais, pas très cher, aux psychiatres, architectes ou avocats du coin, - et même enseignants - afin de faire vivre nos revues d’avant-garde (Mais où sont les collectionneurs d’antan?). Entre deux jeans je servais Caroline Delteil qui me parlait avec enthousiasme de son mari Joseph. Ferrari invitait Reynier ou Bellamine, Brigitte Rambaud: Miguel Barcelo ou les artistes de chez Lambert, Christian Laune: Sicilia ou Gasiorowski, Marc Aurelle et lui: Ben ou Dolla. Lagarde faisait venir Novarina, Renaud

Camus, D.G Laporte… On réveillonnait avec Anita Molinero. Aux vernissages on croisait Gina Pane ou Orlan. Lamarche-Vadel semait la panique aux Beaux-arts d’où sortaient Combas, Luc Bouzat ou Pierre Neyrand, en expliquant qu’il fallait passer du topologique (le tableau) au territorial (l’exploration de l’espace). Lobstein réalisait ses vidéos au Val où l’on croisait J.Luc Saumade. Agathe Labernia fourbissait ses Rregrets d’avoir à renter chez elle toute seule dont elle faisait un tube national, tandis que Elise Cabanes jouait les femmes fatales parmi ses Provisoires, juste après avoir abandonné Mesdames Messieurs… On croyait tous que Nadine Collet était promue à une grande carrière (et dans le fond on n’avait point tort). Il y avait aussi le bel américain, Marc Willis, aujourd’hui trop tôt disparu. Lise Ott et moi écrivions pour Art Press, Artistes, Pictura, Axe Sud et même Sgraffitte, la revue de Marc Partouche qui enseignait aux Beaux-Arts de Bessil avec J.L. Beaudonnet, Dezeuze et un Gauthier flamboyant, bientôt rejoints par Claude Sarthou et Hubert Duprat. Skimao et moi invitions Butor pour la publication de sa Quinte major. On pensait que Montpellier dépasserait Nice, enterrerait Toulouse et rivaliserait avec Paris… Comment il dit déjà le chanteur ? : Je m’voyais déjà… Deux décennies plus tard: entre temps il y eut les Frac et une certaine tendance, de la part des initiatives méritantes, à faire passer la nécessité d’une effervescence profitant à la collectivité à une reconnaissance institutionnelle directe, laquelle, la plupart du temps, regardait vers l’ailleurs.L’individualisme supplantait l’acte militant. Il y eut aussi

la musique, la danse, la photographie, le théâtre… Les arts plastiques semblaient secondaires : ils rythmaient l’itinéraire des tramways ou signalaient l’entrée en ville (le Morellet qui nous dit M.)

Quelques initiatives avortaient (Salon de la vieille science-fiction, Arcana, Wimmer, Jacques Cœur, plus récemment «Etc.», St Ravy version Jeanne Struyve, et l’inénarrable Franch-Font) ; d’autres se maintenaient, s’enrichissant des plus grands noms: de Buraglio à Viallat en passant par Clément ou Le Gac chez Trintignan, Saytour, Pierre Joseph, Lucien Pelen chez Boîte noire, ou prenaient le relais (Carré Ste Anne…). Toujours pas de MAC ou de CAC mais des raisons pourtant de ne point désespérer. Aujourd’hui, je fais toujours partie de L’Art-vues, si l’on veut bien me passer l’expression. Après tout, il faut bien des critiques sur place pour compenser le protectionnisme de la capitale. Et face à la mondialisation dominante retrouver les réflexes tribaux dont parlait Mac Luhan, à la dimension d’une région, de ses villes, de ses artistes simplement. Je reste fidèle à Mogarra, Reynier, Clément, Saytour, Gauthier, Dezeuze etc. Même si bien des noms nouveaux s’imposent à mon esprit (de Claude Lévêque et Pierrick Sorin à Valérie Mrejen ou Lydie Jean dit Pannel). Même si nous n’avons pas pour l’instant de Centre d’art digne de la ville (tant mieux pour Sète), ni de collection Lambert pourtant un moment pressentie (tant mieux pour Avignon), ni de Carré d’art (nous contentant du Carré Ste-Anne, ni de MAC (mais Marseille, mais Sérignan…) nous pouvons nous enorgueillir d’une restauration et

Questions à dix lieux montpellierains

d’une politique audacieuse du côté du Musée Fabre, et qui nous Soulage(s) quelque peu de n’avoir pas su incarner la figuration libre comme Sète, ou Supports-Surfaces comme Nîmes (et Sète encore…). Mais aussi, de la présence d’un Frac hyperactif, d’une école des Beaux-Arts dynamique, d’un Château d’O aux aguets et en devenir, d’une Panacée en germe, et surtout, garante de la vitalité d’une ville, de la présence de galeries, privées ou associatives, proches de l’institution ou résolument dans la marge, ayant fait leur preuve ou ayant tout à prouver et grâce auxquelles celui qui ne trouverait pas de quoi se sustenter sur le plan esthétique en cette ville en pleine expansion l’aurait bien cherché… Si j’ose m’exprimer ainsi. Sans parler des efforts de l’association Panoplie pour promouvoir un mode de présentation de l’art en accord avec notre nouveau millénaire.

Nous avons invité quelques-uns des artisans de cette vitalité du petit monde des arts plastiques à répondre à trois questions, posées en janvier: période des vœux et des projets annuels. Chacun a répondu selon sa personnalité, son expérience et en toute liberté. Un état des lieux en quelque sorte, avec ses constats et ses espérances, qui souvent d’ailleurs se rejoignent, et rejoignent mes propos, même s’ils demeurent en sourdine…

Toujours est-il que je remercie tous ces acteurs de la vie artistique qui ont bien voulu jouer le jeu et nous faire l’amitié de répondre.

N.B. Nous avons adopté l’ordre dans lequel les réponses nous sont parvenues.

Question 1: Pourriez-vous définir en quelques lignes votre spécificité dans le paysage des arts plastiques montpelliérain? (En quoi estimez-vous contribuer à sa vitalité ?)

Question 2: Qu’est-ce que vous aimeriez voir changer ou améliorer ? En d’autres termes, que peut-on vous souhaiter?

Question 3 : Votre programmation pour 2009 ?

Réponse 1 - Créée en 1974, la Galerie H.T est la première galerie d’art contemporain à s’implanter à Montpellier en exposant des artistes vivant dans la Région et ailleurs. Elle mélange des artistes de générations différentes. Après avoir ouvert avec des abstraits français des années cinquante, elle présente des membres importants du mouvement Supports-Surfaces (Bioulès – Cane

Pincemin – Viallat) ou des artistes qui leur sont proches (Buraglio – Meurice) ainsi que des artistes plus jeunes (Lopes-Curval, Slacik, Topolino, Combas...).

Réponse 2 - Je ne sais pas si j’ai contribué à la vitalité du paysage plastique montpelliérain mais mon travail a permis l’arrivée d’autres galeries, dans la mesure où les montpelliérains se sont habitués à voir chez moi des expositions personnelles d’artistes très différents correspondant à des sensibi-

lités diverses dont la galerie suivait de près l’évolution.

On peut regretter pour ma galerie, comme d’ailleurs pour les autres, que les médias visuels comme la télévision régionale ne rendent jamais compte de notre travail, idem pour les médias nationaux qui ne se déplacent jamais.

On ne peut pas en dire autant de L’Art-vues car BTN essaie de couvrir au maximum ce qui se passe dans le Languedoc-Roussillon. Un petit regret peut-être: le manque de curiosité pour les artistes ne vivant pas chez nous. Il faut nous souhaiter la plus grande fréquentation possible pour nos expositions.

Réponse 3 - Pour 2009, après cette exposition collective sur les autoportraits, une grande exposition rétrospective sur Henri Goetz (1909-1989) a lieu dans ma galerie et

dans celle de Numa et Clémence ainsi que dans un lieu ouvert spécialement au 24, rue Alexandre Cabanel pour fêter les 100 ans de sa naissance et les 20 ans après sa mort.

C’est un artiste important qui m’a poussé à ouvrir ma galerie en 1974, qui a exposé pour la 1ère fois à Montpellier en 1975 dans ma galerie, en 1977 au Musée Paul Valéry de Sète avec sa femme Christine Boumester Je présenterai dans ma galerie les œuvres de 1935 à 1960, la Galerie Hambursin-Boisanté la période 1961-1989 et l’œuvre gravée sera présente au 24, rue Alexandre Cabanel à Montpellier toujours. Un catalogue sera édité à cette occasion avec une préface de Numa Hambursin.

Rétrospective Goetz du 4 mars au 11 avril.

Du 6 mai au 6 juin, exposition personnelle d’Antonio Segui.

l’art-vues • page trente-sept février - mars
■ Réponses d’Hélène Trintignan - Galerie Hélène Trintignan - 21, rue St-Guilhem.
« Lamarche-Vadel semait la panique aux Beaux-arts d’où sortaient Combas… »
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«Toujours pas de MAC ou de CAC mais des raisons pourtant de ne point désespérer. »
Œuvre de Claude Viallat

LES ARTS PLASTIQUES

■ Réponses de Jean-Paul Guarino - Galerie Vasistas - 37, avenue Bouisson Bertrand.

Réponse 1 - Tout simplement contemporaine, et toujours enthousiaste, la galerie Vasistas entame sa 12ème année d’activité. Parmi les artistes confirmés et toujours «au travail», Dominique Gauthier et Patrick Saytour y présentent, régulièrement et en avant-première, leurs dernières créations. La grande part des investissements s’opère lors des expositions consacrées aux jeunes artistes avec, pour spécificité, la production de nombre d’œuvres. Ces moments, grâce aux connexions de la galerie, sont de véritables tremplins pour une mise en réseau national de ces jeunes talents. A titre d’exemples, Julien Audebert fut distingué lors de la dernière foire Art Basel alors que Raphaël Zarka fut lauréat du prix Fondation Ricard 2008 attribué en octobre dernier lors de la FIAC.

Réponse 2 -La galerie jouit plus d’une visibilité et d’une reconnaissance au niveau national que local où, il faut le reconnaître, la connaissance de l’art contemporain est plutôt datée ou balbutiante. Cela s’explique aisément : notre ville, capitale régionale, a pris un immense retard; ni Musée d’Art Contemporain ni Centre d’Art n’ont pu accompagner la diversité de la création contemporaine du XXème

siècle et une décennie du XXIème est déjà presque écoulée… Or l’attente du public, notamment jeune, est bien là. Pour preuve la curiosité des 30 000 visiteurs de l’excellente exposition sur la vidéo au Musée Fabre, qu’il ne faut pas comparer bêtement aux résultats de l’exposition Courbet. Les arrière-petits-enfants de ceux qui «refusaient» sont toujours légion et n’oublions pas que les séquences prestigieuses du fond du Musée Fabre sont dues à un collectionneur visionnaire qui accepta l’art de son époque.

L’arrivée de Michaël Delafosse, très justement ambitieux, à la direction de la culture dans la nouvelle municipalité, est porteuse d’espoir. Peut-être créera-t-il un pôle actif contemporain qui pourrait réunir les galeries d’art contemporain et transformer nos énergies en une synergie effective, opérante et efficaceafin de faire profiter les montpelliérains de notre professionnalisme ?

Réponse 3 - En mars prochain : Cédrick Eymenier, photographe, vidéaste et musicien. Cet été : Dominique Figarella, présente ses dernières peintures. En juin / juillet : Belkacem Boudjellouli, artiste de la Galerie Vasistas, exposé au FRAC.

■ Réponses de Sylvie Guiraud - Iconoscope - 25, rue de faubourg du Courreau.

Réponse 1 - Iconoscope, au sens littéral, est un analyseur d’image qui traduit les images optiques en impulsions électriques. L’image et le langage sont omniprésents dans la société contemporaine. De cette multiplicité exponentielle, liée aux modes de reproduction et de diffusion, ils perdent peu à peu de leur crédibilité, de leur aura. Les artistes présentés par Iconoscope interrogent cette forme de représentation visuelle pour lui redonner un sens. Elle devient le vecteur d’un langage artistique, d’une conception du monde. Ces artistes, Berdaguer & Péjus, Michel Blazy, Harald Fernagu, JeanFrançois Fourtou, Loriot & Méliat, Didier Trenet, Jean- luc Verna …, réorganisent le réel avec leur subjectivité et redonnent une place majeure à l’individu. Étonnement, ses démarches qui revendiquent la singularité amènent, par leur mise en espace un sentiment de proximité avec l’œuvre présentée.

Depuis 1994, Iconoscope a proposé bon nombre d’artistes présents sur la scène nationale et internationale en organisant parfois leur première exposition personnelle en France (Sylvain Grout/Yan Mazeas, Harald Fernagu, Guillaume Pinard) et en suivant leur travail artistique dans le temps. A la fin des années 90, Iconoscope a créé des liens avec les artistes et commissaires barcelonais en programmant diverses expositions permettant de découvrir la scène barcelonaise. Ces relations continuent actuellement avec l’exposition de Daniel

Chust Peters déjà présenté en 1998 et en 2001. Iconoscope travaille en partenariat avec l’Esbama en accueillant des étudiants en stage lors des accrochages d’exposition et en proposant à des diplômés de l’école une expo personnelle: Yves Caro, Grout & Mazéas, Boulard & Vitré, Clara Fanise (en septembre 2009). Iconoscope a participé aux deux événements régionaux autour de l’art contemporain : « Chauffe Marcel ! » et «La Dégelée Rabelais» en proposant, dans le cadre de cette dernière manifestation, une sélection des artistes habituellement montrés à Iconoscope et de nouveaux artistes dont le travail nous intéresse (titre de l’exposition Imago Mundi).

Réponse 2 - Divers souhaits... :- Un musée d’art contemporain doté d’une programmation d’expositions temporaires et d’un programme de conférences sur l’histoire de l’art à partir du début du 20ème (pédagogie des publics) + rencontres de l’art contemporain et des autres domaines scientifiques + (philosophie, biologie, physique...) afin d’établir des connexions entre les œuvres et autres connaissances.

- Regroupement des associations d’art contemporain dans un même espace géographique pour plus de visibilité des lieux, et propositions de plus de services aux différents publics, amateur et professionnel. Que l’art contemporain soit pris en compte au même titre et avec les mêmes moyens que la musique et la danse, dits spectacles vivants...

Réponse 3 - Programme : La notion de jeu, de manipulation des différents codes de représentation du réel, est une problématique abordée par les quatre artistes présentés en 2009:

Du 27 février au 4 avril : Guillaume Pinard (dessin).

Du 24 avril au 4 juillet : Sigurdur Arni Sigurdson.

Du 25 septembre au 28 novembre : Clara Fanice (dessin).

Réponse 1 - Créée en 2002, la galerie AL/MAest une structure associative qui a progressivement orienté sa programmation vers des propositions issues d’artistes d’origines diverses, souvent extérieurs à la région, en privilégiant la non-figuration et la peinture. Ces choix, parfois radicaux, privilégient des artistes susceptibles de défendre une peinture réfléchie et rigoureuse, d’une grande simplicité formelle et capable de restituer une surface sensible. De même, le choix du lieu traduit une volonté évidente de valoriser les œuvres exposées au travers d’accrochages très espacés. Ce rapport à l’espace est un des aspects spécifiques de la galerie ; il déterminele choix des formats, souvent très grands (Didier Demozay) et des procédures parfois envahissantes - je pense au travail de Max Charvolen. Les expositions actuelles (Gerhard Doehler et Maëlle Labussière, tout deux exposés simultanément dans deux espaces distincts - galerie et mezzanine) tentent d’initier un dialogue entre des procédures différentes. Cette initiative sera reconduite régulièrement; portée par cette volonté de confrontations et d’échanges, la galerie expose chaque année des travaux de très jeunes diplômés des écoles d’art et les soutient dans leurs démarches pour s’intégrer dans les réseaux de l’art contemporain. Cet espace se distingue aussi par la présence d’une maison d’édition spécialisée dans la publication de livres d’artistes. Le lieu accueille ainsi un public élargi, en proposant des manifestations régulières autour de plasticiens et d’auteurs, poètes et critiques d’art.

Réponse 2 - Depuis 2002, en dépit d’une visibilité toujours accrue et

d’un soutien reconduit, il faut reconnaître que cette activité n’a pas trouvé l’écho qu’elle espérait. Je souhaite une plus grande implication des personnalités locales en faveur, non de notre structure, mais de l’art contemporain en général, en communiquant davantage autour des expositions de la région. Il y a un grand déficit de médiatisation autant dans les média locaux - journaux ou télévisions (à part L’Artvues) quedans la presse spécialisée nationale et pas assez de valorisation des événements privés et institutionnels. Un musée d’art contemporain accroîtrait probablement les publics et en changerait le regard, mais je doute de sa réalisation dans un avenir proche. Par contre, réaliser régulièrement des expositions (comme Sylvain Amic et le Musée Fabre commencent à le faire) labellisées art contemporain, avec un relais national, dans des lieux ouverts à tous les publics (le musée Fabre ou le pavillon populaire pour la photo) favoriserait la confiance des amateurs et des collectionneurs à l’égard de nos initiatives. Par exemple, je souhaiterais voir des expositions de collections privées d’art contemporain ou des expositions thématiques avec des artistes et des commissaires de renommée internationale. La cohésion du réseau «art contemporain » n’est pas évidente du fait de l’opposition persistante entre galeries privées et associatives. Ce réseau doit accepter de s’élargir à des actions avec d’autres structures, privées ou institutionnelles - une façon aussi de décentraliser l’information Le Printemps en automne de Toulouse est un exemple réussi qui doit retenir notre attention. Il me semble, par ailleurs, que nos initiatives sont souvent perçues comme de « l’action culturelle»,

et non comme une activité incluant une dimension commerciale, valorisant le travail des artistes et donnant aux galeries les moyens de leur autonomie financière. Pourquoi ne pas impliquer la Chambre de Commerce et de l’Industrie et imaginer qu’à terme, ce secteur soit moins assisté et devienne un vecteur d’emplois?

Réponse 3 - En mars : Eve Gramatzki (dessin).

En mai : Serge Fauchier.

En juin : Deux étudiants des Beaux-Arts de Berlin (photos, installation).

En septembre : Miles Hall (peintre australien) et Gabrielle Chiari (peintre et dessinatrice autrichienne).

En novembre / décembre : Georges Autard.

l’art-vues • page trente-huit février - mars ...
La culture à Montpellier
■ Réponses de Marie-Caroline Allaire-Matte - Galerie AL/Ma - 14, rue Aristide Ollivier. Œuvre de Dominique Gauthier Œuvres de Gerhard Doehler

■ Réponses de Fabienne Gendre et Annick - Galerie GM, 8 rue du Cheval Vert.

Réponse 1 - Notre spécificité dans le paysage des arts plastiques montpelliérain:

Nous sommes l’une des plus jeunes galeries de Montpellier, nous n’avons pas (encore) l’expérience ou l’aura d’autres, présentes ici depuis plus longtemps. Mais peut être apportons nous un regard neuf, nourri d’expériences diverses.

Nous ne faisons rien d’autre que contribuer, à notre manière, à rendre l’art contemporain visible à Montpellier. A notre manière, peut-être un peu atypique. Avec une volonté de rendre l’art contemporain accessible à un plus large public. Accessible conceptuellement, abordable économiquement ce qui n’exclut en aucune façon une exigence de qualité, ni aucun des domaines de l’art contemporain.

C’est pourquoi nos choix, personnels et assumés, s’orientent vers une forme d’art non élitiste mais vivant, éveillé, énergique. Nous portons également une attention particulière à l’accueil du visiteur et essayons de conserver une grande disponibilité envers lui.

Réponse 2 - Nos souhaits pour 2009: D’une manière générale, que l’art ne souffre pas trop d’un contexte global actuellement peu favo-

Réponse 1 - Aperto est un espace d’art dirigé par un collectif d’artistes dont la vocation est d’être un tremplin à la jeune création contemporaine. Aperto (1997–2008) produit des expositions d’art contemporain, développe des manifestations artistiques en partenariat, promeut la jeune création de la Ville de Montpellier, du Département de l’Hérault et de la Région Languedoc-Roussillon. Sa vocation est de se constituer comme lieu de recherche et de production pour les artistes et d’être un espace d’art ouvert à tous les publics. La programmation, mise en place depuis quelques années, diversifie les propositions.

Expositions d’œuvres autour de problématiques spécifiques liées à notre perception de l’art au début de ce siècle nouveau (l’archivage comme mode de réflexion sur la production, le livre d’artiste…), expositions de groupes coordonnées par de jeunes commissaires apportant leur lecture de la scène artistique ou présentation de parcours singuliers, ces manifestations sont autant de points de vues soumis au partage et à la discussion.

D’autres projets investissent l’espace urbain où s’offrent à l’espace public («Les Façades» ou les «48 Heures»).

«Les Façades» sont des manifestations légères et éphémères conçues spécifiquement par les artistes. Expositions à part entière, ces événements provoquent la rencontre entre artistes, curieux, et visiteurs, entre art contemporain et espace public. «Les façades» se déroulent tout au long de l’année, elles peuvent êtres visibles en fonction des projets entre 15 jours et un mois. En mettant à disposi-

rable et pas seulement économiquement parlant. Qu’il soit même un refuge en ces temps de morosité. Plus singulièrement, que s’enrichissent les relations entre les différents acteurs de l’art à Montpellier, ce qui ne peut qu’être bénéfique à chacun d’entre nous et au public. Tout particulièrement, que se poursuive l’expérience de l’association 009 qui réunit les galeries d’art contemporain de Montpellier et tente de mettre en place des projets communs, le prochain étant un salon du dessin qui devrait avoir lieu mi-mai.

Et très égoïstement pour la GM, 2000 visiteurs par exposition, pour le plaisir de faire connaître nos artistes. Et au moins 9 collectionneurs parce qu’il faut bien que les artistes vivent. Comme les galeries.

Réponse 3 - Jusqu’au 14 mars : Sylvia Schildge, Passage n°4 (photo).

Du 19 mars au 2 mai : Gilles Orly, Papiers Pleins (dessin). Du 7 mai au 13 juin : Xavier Escriba (peinture).

Du 18 juin au 4 juillet : Pierre Bendine Boucar, exposition en relation avec la fin du projet 9x9 peinture.

tion ses murs extérieurs et ses deux vitrines, l’association provoque des projets originaux liés à l’architecture ou, du moins, destinés à rivaliser avec les codes visuels urbains.

Les 48 H: Proposition est faite à des artistes plasticiens d’investir, dans un laps de temps donné, l’espace d’exposition. Travaux en cours, ateliers en chantier, œuvres atypiques, performances, chaque artiste est invité à concevoir une création originale et à la partager au cours de son élaboration

Petit laboratoire autant que répertoire des positions artistiques qui font la création d’aujourd’hui, «48 H» se veut un moment de rencontre avec des œuvres en devenir. Exposition évolutive, au cours de laquelle l’artiste est à la disposition des visiteurs pour débattre autour de son travail.

«48 H» c’est : un temps offert à un artiste, un espace à investir, une proposition plastique à découvrir : un rendez-vous. La diversité de ces propositions ainsi que le travail du collectif d’artistes d’Aperto participe ainsi a la diversité du paysage plastique montpelliérain. Réponse 2 - Nous ne pouvons que souhaiter la poursuite de l’amélioration de la situation de l’art contemporain à Montpellier La présence de structures associatives sur le terrain participe à la vie civique et à de la dynamique culturelle générale de la cité. Que ces lieux soient des relais, des supports aux échanges d’idées entre créateurs et publics, qu’ils puissent soutenir les artistes en devenir en portant un regard singulier sur leurs propositions, leur lecture du monde, nous semble être un impératif.

Été 2009 : exposition de groupe (à confirmer).

De mi-septembre à mi-octobre : Etsuko Kobayashi (peinture). De mi-octobre à fin novembre : Fabien Boitard (peinture). En décembre : Pierre Bendine Boucar (peinture). (Second semestre sous réserve de changement).

Réponse 3 - Aperto organisera en 2009 4 expositions collectives, et 4 Façades.L’une des expositions sera accompagnée de conférences. Ces expositions seront pour la plupart conçues autour de thématiques spécifiques et montreront des artistes de la région ou qui en sont issus. L’association produira pour accompagner la lecture des expositions thématiques, deux catalogues dans la lignée de ceux édités les années précédentes ainsi que des plaquettes.

Programmation prévisionnelle :

Du 31 janvier au 20 février : Nicolas Fenouillat, Nick Kern et Laurent Millet, trois artistes face au paysage.

En mai : Salon du dessin. En juin / juillet : « Dévoilement » de Manuel Fadat. En octobre / novembre : « L’art est philosophique ».

■ Réponses de Huma Hambursin - Galerie Hambursin Boisanté - 15, boulevard Jeu de Paume.

Réponse 1 - Lorsque nous avons ouvert notre galerie, notre idée directrice était de présenter pour moitié des artistes «reconnus», et pour moitié de vrais jeunes dont nous voulions faire la première, ou l’une des premières expositions, à l’image de certaines galeries parisiennes. Créer, de fait, une émulation entre plusieurs générations d’artistes contemporains, sans a priori quant aux supports. J’ai l’audace de penser que, vaille que vaille, nous avons, jusqu’à présent, réussi. Notre spécificité ? Peut-être le fait de montrer et de défendre la jeune peinture française figurative (Eva Guionnet, Charlotte de Maupeou) ou abstraite (Joris Brantuas). Mais notre plus grande fierté - le terme est sans doute un peu fort - est d’offrir aux montpelliérains des expositions rares non seulement à l’échelle de la ville mais aussi au plan national. Bernard Pagès, que l’on voit peu en galerie, la seule expo personnelle de Carole Benzaken en 2007, la seule de Stéphane Pencréac’h en 2006, ou encore les œuvres antérieures à Supports-Surfaces de Daniel Dezeuze. Je crois que les gens attendent de nous ce type de propositions, même si parfois elles les détourne de nous en nous faisant passer pour des snobs (l’expo Pencréac’h nous a coûté, je pense, certains amateurs...).

Réponse 2 - Deux souhaits de changement : Le premier nous concerne directement. Il faudrait que les collectionneurs prennent l’habitude d’acheter de jeunes artistes, de se faire plaisir avec moins de 500

euros. Cela permettrait d’arrondir les fins de mois de jeunes dont la situation est souvent précaire voire humiliante, et cela pimenterait certaines collections trop convenues. Ma deuxième remarque concerne plus globalement Montpellier Plusieurs décennies de désintérêt politique absolu pour l’art contemporain ont conduit à une situation déplorable en la matière, inédite en France pour une ville de notre importance. Collections inexistantes ou faméliques. Initiatives éparses, souvent contre-productives (Tony Cragg), ou sans envergure. Absence de véritable projet et de vision à long terme. Bref, le chantier est immense. La Panacée ne peut être l’unique réponse dans une Europe où les cités d’artistes se multiplient et se font concurrence. Quant au projet de Centre d’Art Contemporain à Port-Marianne, agité sous notre nez comme un hochet, il me rappelle le monstre du Lock Ness, énorme («Bilbao + 20 %») mais aux contours pour le moins brumeux. Ville étudiante, en pleine explosion démographique et touristique, Montpellier doit pourtant y arriver Le Musée Fabre, du fait de son image formidable et de la qualité de son conservateur (M. Hilaire), peut à mon sens, servir de levier.

Réponse 3 - Nos projets pour 2009 ? : Cette expo de Daniel Dezeuze qui nous excite beaucoup ! La rétrospective, avec Hélène Trintignan autour du centenaire de la naissance de Goetz, artiste qui a beaucoup pesé dans mon parcours (c’est à travers lui que j’ai envisagé l’art

moderne et que je me suis rapproché de l’art contemporain ). Et puis, André Cervera qui est un artiste que nous admirons énormément. Et encore, entre autres, Stéphane Pencréac’h ou Peter Klasen dont il reste à définir précisément les dates.

l’art-vues • page trente-neuf février - mars LES ARTS PLASTIQUES
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■ Réponses de Céline Sabatier et Emmanuel Etienne - Aperto - 1, rue Etienne Cardaire. After
Height

La culture à Montpellier

■ Réponses d’Emmanuel Latreille - FRAC Languedoc-Roussillon - 4, rue Rambaud.

Réponse 1 -Le Fond Régional d’Art Contemporain est une institution à vocation de service public, qui constitue une collection pour le compte de la Région et qui se doit de la diffuser sur l’ensemble du territoire régional. Ainsi, sa place à Montpellier est légitime (c’est la capitale régionale et elle ne dispose pas à ce jour d’une autre institution consacrée exclusivement aux arts plastiques contemporains), mais elle ne s’y limite pas. La figure de «mini centre d’art» ne peut être véritablement retenue et la figure du «musée d’art contemporain potentiel» ne correspond pas à la situation actuelle. En somme, le Frac demeure un réservoir de possibles, un acteur tous azimuts, une promesse de bonheur!

Réponse 2 - Que peut-on nous souhaiter?

De rester une promesse de bonheur et, plus souvent qu’aujourd’hui, de le faire toucher du doigt! Notre offre d’expositions à Montpellier est limitée à un espace trop restreint (220m2), et les grandes manifestations Chauffe, Marcel! En 2006 et La Dégelée Rabelais en 2008

ont fait voir toute la dimension que notre collection pouvait prendre en étant intelligemment montrée. Lors de ces deux projets, la ville de Montpellier et ses espaces dévolus aux expositions (Carré SainteAnne, La Panacée notamment, sans oublier les galeries associatives) ont permis de mettre en lumière ce qu’il serait possible de faire en permanence et de manière encore plus dynamique dans des conditions plus ambitieuses! Ces conditions, c’est ce que, dans notre jargon professionnel, on appelle un Frac de «deuxième génération». Un Ovni si vous voulez, mais je ne vous demande pas de croire aux Ovni, simplement à l’art contemporain comme véritable promesse de bonheur…

Réponse 3 - La programmation pour 2009?

En 2009, le FRAC reprend sa fonction de « laboratoire », « même si je déteste ce mot », d’où Ghyslain Bertholon, Hubert Duprat, Belkacem Boudjellouli, Patrick Nardin, en exposition jusqu’à la fin de l’été. « Ensuite nous amènerons le public à partager un Voyage

Sentimental réalisé avec les œuvres d’autres Frac, histoires de rappeler que les collections, sont comme les vrais aventuriers, toujours sans frontières ».

■ Réponses de Isabelle Marsala - L’atelier du Garage, quartier des Beaux-arts - 7, rue Belmont

Réponse 1 - L’atelier du Garage est avant tout un lieu de travail et d’expositions pour Isabelle Marsala et Bocaj, peintres, et JeanFrançois Raynal, sculpteur.

Nous sommes à notre place, chez nous, et nous faisons ce que nous voulons. Nous sommes peintres, sculpteurs et nous nous intéressons aussi au théâtre, à la musique, à la vidéo, à la danse, à la photo… Alors nous avons créé avec le photographe Raymond Salvage «Les Éditions Le Ventre et l’Œil» et éditons 48 livres d’artistes (Sergueï Dounovetz, BTN et Cérisola, Laurent Duguet, Bejja Traversac), nous organisons chaque mois un vernissage d’arts plastiques (Isabelle Thomas, Seb-M, Yann Dumoget, Ona…), nous accueillons «Le théâtre enragé » pour 2 mois de représentations, des musiciens (Général Alcazar, Palumbo…), des éditeurs (Luis Casinada, Le Chèvrefeuille Étoilé…)…

Nous sommes indépendants et n’en faisons qu’à notre tête. Lorsque les éditions nous lassent, nous arrêtons et passons à un projet d’échanges entre la peinture et la sculpture «Le VRAC». Les vernissages mensuels ne nous satisfont plus, nous en organisons 4 par an et cela nous laisse le temps de travailler à d’autres formes

d’échanges artistiques (cette année, très diverse, avec les ateliers d’art thérapie de l’hôpital, avec la créatrice de mode «Mir.A», et d’autres artistes et ateliers…).

Réponse 2 - L’atelier du Garage s’est construit autour de sa réalité physique, le lieu est là, il faut en profiter. Nous avons été les premiers surpris du succès de nos ouvertures: beaucoup d’artistes prêts à tenter l’expérience, un public très présent qui se fidélisera et se renouvellera dans le temps, des articles dans la presse, le soutien de notre quartier des beaux-arts… il faut croire que notre proposition d’une soirée autour d’un événement artistique, dans le cadre libre qu’est un atelier, répond bien à un besoin, et que des échanges autour de l’art intéressent bien du monde.

Réponse 3 -L’atelier du Garage entre dans sa 13ème année. Sa force est son évidence. En 2009 nous n’attendons rien de très particulier, nous continuerons à travailler et exposer chez nous et, le nez au vent, nous attraperons ce qui nous semblera intéressant. Rien ne nous oblige à rien, mais nous sommes si curieux…

Sites : www.isabelle.marsala.fr www.galeriebocaj.com

■ Réponses de Christian Laune - Galerie Boîte Noire - 1, rue de la Carbonnerie.

Réponse 1 -A Montpellier l’art contemporain est longtemps resté «expérimental».

Aujourd’hui, c’est différent, il fait partie de l’environnement de cette ville. La galerie Boîte Noire est une galerie qui souhaite entretenir ce que l’on peut appeler «l’ouverture d’esprit».

La programmation des seules dernières années, mais également le parcours global, signale une attention tant à tout ce qui s’inaugure en devenir (Pelen, TTY), qu’à ce qui s’opère en résistance (Saytour, Zagari ) ou autorité (Pierre Joseph). Les choix exercés ne sont dictés par aucune loi, sinon celle d’un plaisir esthétique, et du soin d’un travail continu. En fait, avec une réelle indépendance.

Réponse 2 - La dynamique amorcée ces dernières années, tant au

niveau privé (les galeries de Montpellier) qu’institutionnel (La Panacée, Carré Ste-Anne, Frac, Esbama,…) doit être amplifiée, mais surtout canalisée (orchestrée) pour offrir une lisibilité perceptible ici mais aussi là-bas, je pense à l’international.

Regroupement géographique de galeries, communication, création d’événements,…

Réponse 3 - L’image, celle de l’Homme, la relation qu’il entretient avec l’actualité, son environnement, ses semblables, son histoire ou sa pensée, est au centre de notre intérêt.

La photo et le dessin sont très présents.

TTY, Lise Castéran, Gilles Berquet , Abdelkader Benchamma, Lucien Pelen, Hamid Maghraoui, Mirka Lugosi, sont programmés en 2009.

l’art-vues • page quarante février - mars
LES ARTS PLASTIQUES
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Œuvre de Hubert Duprat Œuvre d’Isabelle Marsala
❁ Vente, nettoyage, restauration ❁ Tapis et Kilims nomades afghans ❁ Tapis et Kilims turcs ❁ Kilims iraniens et indiens Habib Haider 14 rue des Sœurs Noires 34000 Montpellier Tél/fax : 04 67 66 29 46 Email : layourte.haider@wanadoo.fr
Lise Castéran à la Boîte Noire

La culture à Montpellier

Art figuratif

Les saisons 2008/2009

■ Gérard Calvet : « Non au financial art»

Jean-Claude Reno, pour l’amour du figuratif

Cela fait 25 ans que la Galerie Reno, en plein cœur de l’Ecusson, a fait de la défense de la peinture figurative son cheval de bataille. Avec succès. Explications de Jean-Claude Reno, également expert, restaurateur et vendeur de tableaux anciens

Votre galerie est uniquement dédiée aux figuratifs, est-ce difficile à Montpellier qui est ou se veut à la pointe?

C’est un choix, le résultat est là. Indépendamment de ce qui se fait à Montpellier, moi je vends; de plus en plus d’acheteurs reviennent vers ces œuvres, que d’aucuns qualifient de ringardes. Quand j’ai commencé je me suis posé la question. J’ai choisi le figuratif par goût. J’ai eu envie de faire ce qui me plaisait.

Vous avez une vingtaine d’artistes, avez-vous des jeunes?

Les nouveaux artistes ne savent pas comment se positionner, s’ils doivent aller vers un courant ou un autre. Je n’ai pas de jeunes artistes. J’en ai suivi quelques-uns, ils se sont arrêtés, il faut leur montrer qu’on croit en ce qu’on aime. Je préfère présenter les peintres et sculpteurs de mon équipe. Tous les deux ans, ils ont une exposition personnelle. Pour l’instant je fais avec eux, ils sont demandés ailleurs, au Japon, aux Etats-Unis.

Qui accrochez-vous prochainement?

L’exposition Couderc vient de se terminer, j’ai d’abord Pialot, une hyper coloriste de Montpellier. Et plus tard Jacques Ostapoff, peintre

LES AUTRES GALERIES

■ Galerie de l’Ancien Courrier. 3, rue de l’Ancien Courrier. Tél. 04 67 60 71 88. L’art contemporain mais uniquement figuratif.

■ Creativa. 50, rue Saint-Guilhem. Tél. 04 67 60 21 08.

Art et artisanat.

■ Diario di Borda. 8 place Saint-Côme, Tél. 04 67 58 24 14. Un regard italien sur l’art contemporain.

■ Galerie de l’Ecusson. 11, r. de l’Ancien Courrier. Tél. 04 67 52 80 14. Choix éclectique et… peintres officiels de la Marine.

d’origine russe de l’école lyonnaise qui bénéficie d’une belle cotation. Entre les deux, il y aura des expositions de groupes. MCH

Galerie Reno - 10, rue Saint-Firmin.

Tél. 04 67 66 37 30.

■ Galerie Place des Arts. 8, rue de l’Argenterie. Tél. 04 67 66 05 08. Les maîtres verriers contemporains. «LE» spécialiste du genre.

■ Galerie N. 21, r. des Balances. Tél. 04 67 57 76 48 - 06 11 52 19 23. La galerie associative donne leur chance à d’autres talents.

■ Montana Shop & gallery. 11, rue d’Alger. Tél. 04 67 59 56 84.

Le temple du graff.

■ Galerie Bob. 11 bis, rue Saint Firmin. Tél. 04 67 64 40 38. Bob sculpte dans son atelier/galerie.

■ Galerie E. Poiret. 13, Bd du Jeu de Paume. Tél. 06 03 06 12 35.

Gérard Calvet peint ce qu’il voit. Et ce qu’il voit, c’est un monde en couleurs, les paysages méditerranéens, les marchés, les belles alanguies sur la plage. Une monographie Gérard Calvet, couleurs Méditerranée*, textes d’André Soulier, a été publiée récemment. Quel regard pose-t-il sur la culture à Montpellier, et sur les arts plastiques en particulier ?

« La culture à Montpellier? Il y a des secteurs favorisés, d’autres un peu délaissés. Je vais voir de grands concerts au Corum, je n’y consacre pas assez de temps. En ce qui concerne mon domaine, la tendance est de laisser les peintres, attachés à une certaine tradition, de côté; celui qui est embringué dans la figuration a peu de chances de se faire exposer. C’est une erreur d’avoir délaissé la galerie du Conseil régional. Frac et Drac, organisent l’art d’Etat, il est contemporain exclusivement. Personnellement, je n’ai pas à me plaindre mais je pense aux jeunes. L’homme a dessiné depuis la nuit des temps. Il y a eu un XXe siècle époustouflant, depuis 68, les artistes, en proclamant l’imagination au pouvoir, ont renoncé à ce qui avait été fait avant eux, il n’y a rien de plus appauvrissant. Mais ce n’est pas spécial à Montpellier, c’est général, c’est le financial art.»

*Jeudi 13 mars à 18h 30 le peintre présente son œuvre à l’auditorium du musée Fabre et dédicace son livre à la librairie Sauramps.

Blancher

Blancher

Du voyage à L’atelier

Du voyage à L’atelier

Lunel

Lunel

du 13 février au 26 avril 2009

du 13 février au 26 avril 2009

Dans le cadre de l'exposition «Blancher, du voyage à l’atelier» :

• Visites commentées par Françoise Pérès, plasticienne, (public scolaire CE2 à CM2).

Mardi 24 février à 10h & 14h30.

Mardis 3 & 10 mars à 10h & 14h30.

• Visite commentée par Les Amis du musée Fabre de Montpellier sur le thème "Les artistes et la notion de voyage".

Jeudi 12 mars à 16h.

• Conférence de Jacques Blancher, plasticien, sur "Les artistes voyageurs du Quattrocento à nos jours".

Jeudi 12 mars à 18h30.

• Visite commentée par "L'International ContemporaryArt Association (ICAA)".

Jeudi 9 avril à 16h.

• Conférence de Jacques Blancher, plasticien, sur "Les missions de l'UNESCO-AIAP".

Jeudi 16 avril à 18h30.

Exposition à l’Espace Louis-Feuillade/Abric - 48, boulevard

Exposition à l’Espace Louis-Feuillade/Abric - 48, boulevard

LUNEL ✆ 0467878419

LUNEL ✆ 0467 87 84 19

l’art-vues • page quarante et un février - mars
LES ARTS PLASTIQUES
Œuvre de Gabriel Couderc
© S.Klein
Lafayette 34400
Lafayette 34400
du mardi au vendredi 9h à 12h
de 14h à 18h - samedi et dimanche de 10h à 12h & et de 15h à 18h Ouvert du mardi au vendredi 9h à 12h
de 14h à 18h
samedi
de 10h
12h
et de 15h à 18h ...
Ouvert
&
&
-
et dimanche
à
&

■ Roland Laboye s’en va

Personnage dominant de la tête et des épaules l’univers de la photographie, il quitte la scène montpelliéraine. Un départ lié à l’échec de l’arrivée de la fondation Auer. Explication et bilan.

Après plus de vingt ans au service de la photo à Montpellier, Roland Laboye, photographe professionnel depuis 1969, tire sa révérence, avec beaucoup de tristesse, même s’il se défend d’avoir une certaine amertume; C’est que Roland Laboye a sa fierté, il voulait partir mais sur un point d’orgue. Faire venir à Montpellier la fondation Auer. Mais comme Lambert, pour les arts plastiques, Auer échappe à Montpellier. Motif: il ne s’agissait pas d’une donation mais, «d’un leasing sur quinze ans qui aurait coûté 500000 euros par an à la ville. Et ceci sans la certitude sur le maintien du fond après cette période », a précisé Michaël Delafosse, adjoint à la culture. «Je pars. J’étais le porteur du projet de la fondation Auer. Ainsi devait s’achever mon parcours, je passais de la ville à la fondation. Le projet est gelé, je prends ma retraite. Je prépare ma dernière exposition sur l’Espagne au Pavillon Populaire en mars, pour accompagner la Comédie du Livre.» Très ému, les larmes aux yeux, Roland Laboye dresse son bilan. «On a fait des choses fantastiques, on a fait découvrir des auteurs inconnus. On a été des défricheurs. Nous avons été les premiers à montrer le Che, à montrer Doisneau.»

Qu’allez-vous faire maintenant? «Tout en étant à la tête de Montpellier PhotoVision et de la galerie, j’ai été invité à Paris Photo. Je vais continuer. J’ai beaucoup d’images à montrer. J’ai fait un travail sur les Tshirts. Les gens portent des T-shirts qui sont une vraie provocation. Je suis un photographe humaniste qui travaille sur le présent. Avec le temps, le présent prend de l’importance.» Il ne peut s’empêcher une dernière image: «C’est comme un livre qui se ferme, j’attends le deuxième volume avec impatience.» MCH

■ Le Collectif Transit

Un collectif de quatre photographes depuis 2001 et une petite galerie depuis cinq ans pour exposer les œuvres de leurs confrères dans la même sensibilité.

«Nous nous sommes regroupés autour d’une approche de la photographie d’auteur et de documentaire, aux confins du conceptuel et du journalisme.» David Richard définit ainsi le collectif Transit qui a pignon sur rue à Montpellier depuis cinq ans. Ils mènent de front une activité lucrative et des travaux plus personnels, plus pointus. «On bosse pour la presse, les Institutionnels, cette double présence est importante, on n’est pas uniquement dans la production mais, dans la création. Nous ne faisons pas les mariages! C’est difficile de vivre de notre art, cela demande beaucoup d’idée et de temps.» Le collectif n’est pas une agence, il est inscrit dans une coopérative européenne. Ils se sont cependant inspirés, dans leur organisation, de Magnum ou de l’Agence Vu qui a une galerie à Paris. «La galerie c’est une fenêtre ouverte sur les autres, pour montrer un travail qui s’inscrit dans la continuité de notre démarche, comme en janvier le travail sur le foyer.» Le collectif compte maintenant six membres, deux résidents à Marseille. Que font-ils ? Bastien Defives, en résidence à Kawenga a fait à pied tout le littoral français, il a eu les honneurs de Thalassa au cours de la soirée sur les sentinelles de la mer; Nanda Gonzague revient d’Arménie avec une série sur les frontières et il s’est penché sur les sites Seveso 2; Alexandra Frankevitz est en résidence dans un lycée agricole, elle a réalisé une série Datcha; Alexa Brunet a ramené du Mexique deux séries de portraits et témoignages sur les indigènes, Los Olvidados; Yohanne est sur une série évolutive de portraits d’auteurs de romans noirs; Le dernier travail de David Richard fait l’objet d’un livre d’art, Sur un air d’autoroute, un coffret avec exemplaire numéroté, vendu dans les librairies spécialisées et le celles des musées. MCH Transit. 3, rue Ranchin. Tél. 04 67 60 85 81.

■ Marie Clauzade arpente le monde

La Montpelliéraine a parcouru le monde l’objectif à portée de l’œil. Lorsqu’elle revient dans sa ville natale, c’est pour exposer et suivre au quotidien le Printemps des Comédiens, dont elle est photographe officielle. Elle parle de sa vision du monde et de la photo.

«Depuis plus de quinze ans, à New York, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo, vers l’Inde par la routeà travers la Turquie, l’Iran, le Pakistan, je pars pour m’éprouver. Puis durant plusieurs années je partage ma vie entre la France et l’Inde ou j’expérimente de réelles ruptures avec les codes occidentaux. Mes images s’orientent vers l’Autre, entité physiquement et culturellement lointaine, l’Autre en tant qu’agent fondamental d’une quête d’un soi multiple, perpétuellement en devenir.

Plus précisément, dans un contexte de globalisation grandissant, mon travail questionne la relation Orient/ Occident et ainsi participe à la mise en lumière de nouvelles singularités, à notre relation à l’altérité, processus paradoxal mais néanmoins simultané à celui d homogénéisation mondialisée. Pour aller plus loin il m’est maintenant nécessaire de mettre en contact des éléments culturellement hétérogènes, de concilier différentes versions du réel et de composer ainsi une représentation d’une

■ La nostalgie de Michel Descossy

Difficile de faire plus amoureux de sa ville et de son environnement que le photographe Michel Descossy, qui a illustré Cabanes et cabaniers, un ouvrage paru fin 2008 aux éditions Equinoxe, textes de Christian Jacquelin, ethnologue, et préface de Jacques Durand. Cet authentique Montpelliérain jette un regard plein de regrets sur sa ville.

réalité actuelle.» Actuellement des images de sa série Slum sont exposées salle Saint-Ravy. «Dans la série Slum j’ai photographié des adolescents vivant dans les bidonvilles de métropoles indiennes. Au plus près des visages, des traces, des stigmates, des regards, des cous, des bouches, de la peau. Pour susciter l’émoi, pour célébrer une beauté qui dit l’univers social, la beauté des corps indisciplinés, anticonformistes. Corps politiques. Pour dire aussi leur vulnérabilité. Les gueules d’ange des garçons pauvres.» MCH

Salle Saint-Ravy, place Saint-Ravy, du 16 février au 1er mars. Tél. 06 03 16 17 77.

LE TROPICANA est un orchestre composé de dix musiciens et trois danseuses.

Contact : Tropicana

« En théâtre il se passe des choses intéressantes mais malheureusement, de jeunes comédiens pleins de talents vivent avec beaucoup de difficultés… Je regrette les salles de cinéma en centre ville, je n’ai pas envie d’aller à l’extérieur voir un film… Je regrette les jeux intelligents et beaux pour les enfants, ceux-là sont des horreurs (en montrant ceux de l’Esplanade)… Avant les enfants allaient au Peyrou faire naviguer les bateaux sur le bassin, maintenant c’est le désert. De voir d’un côté les étangs et de l’autre le Pic Saint-Loup, c’était un bel exercice pour leurs rétines… Le départ de la librairie Molière a été une perte considérable, c’était un lieu de rassemblement agréable. Les Halles Castellane, transformées en cage à grillons, il n’y a plus de couleurs, sans les fleuristes et le marché, ce n’est pas digne d’une ville comme Montpellier. Je suis contre la prolifération de ces structures à la gomme. Je suis pour une démocratie à la Suisse, où les habitants votent plus souvent pour de telles décisions. La Comédie serait bien sans ses pylônes, on ne peut plus faire de photo ! Quand à l’architecture, avec ses petites ouvertures, on ne se dirait pas dans un pays de lumière. Heureusement, il nous reste la place de la Canourgue, intacte, on se réfugie dans l’Ecusson. »

Allant de la musique

Antillaise, Africaine, Brésilienne, des Caraïbes à la musique noire américaine,

il interprète les tubes les plus connus pour que les tropiques vous fassent vibrer jusqu’au bout de la nuit.

6 rue du Progrès 34000 Montpellier Tél : 04 67 29 64 53

Direction Artistique : Amadou M’BAYE

Tél : 06 18 15 56 21 Email : amadprod@free.fr

l’art-vues • quarante-deux février - mars ...
MCH
LA PHOTO La culture à Montpellier Unique danslarégion
Orchestre de Bal Tropical
Tropicana

La culture à Montpellier

DOSSIER

Les lieux singuliers

En marge des lieux très institutionnels, il existe des espaces plus singuliers qui ont tous en commun d’être ouvert à moult disciplines artistiques. Les arts croisés vivent aux entrepôts Vergnes, à la Chapelle Gély et au Baloard. Ils ont peu de moyens, certains très peu, mais le foisonnement, lui est bien là. par MCH

■ La cour de Mimi Vergnes, mutualiser les énergies

Autrefois, les Montpelliérains allaient chercher le bois aux entrepôts Vergnes. Depuis que Mimi Vergnes, qui habite encore sur le site, a décidé de livrer son espace aux artistes, ils ne se sont pas fait prier pour l’investir. Théâtre, compagnies, galeristes, associations. Ils se sentent bien autour de la cour. Ils se croisent et tissent des passerelles avec la même envie. La Vista, un théâtre, des bureaux et une salle de répétition.« Nous sommes à une période charnière. Nous allons essayer d’améliorer les conditions d’accueil des compagnies et pour suivre notre politique d’ancrage dans le quartier métissé. Nous allons essayer de nous rencontrer régulièrement pour réfléchir à cet ancrage méditerranéen de la cour », déclare Lise Sinou directrice du théâtre. Les compagnies, elles sont là : Théâtre en Flammes, La Rampe, Bruit qui Court, Les Têtes

de Bois. Toutes locataires de Mimi, en nom propre ou en association.

La Friche abrite cinq associations. Elle a été créée il ya trois ans pour aider les structures à centraliser leur gestion, à développer leurs projets, à mettre à disposition un cabanon pour les répétitions. Bruit qui Court, par exemple, créée en 2003 autour et par Luc Miglietta pour faire du théâtre burlesque et clownesque, « pour lui redonner ses lettres de noblesse ». Et ça marche, la compagnie tourne et vit avec 70 % de recettes propres ! Les Têtes de Bois, encore une compagnie hébergée à la Friche. Spécialisée dans la Commedia dell’arte, franco italienne, elle tourne jusqu’en Croatie, la Méditerranée, toujours. A l’étage Total Local, et Marc Na. Lui est plasticien, il crée des décors pour Bruit Court, développe ses propres spectacles, tel

■ La Chapelle de la Cité Gély, cultures croisées

le Total Local Poetic Club, qui participe au prochain Printemps des Poètes. L’association Garage Electrique, dernier locataire arrivé à la Friche,a pour objet l’accompagnement de projets culturels à dominante musicale, mais pas seulement, elle est aussi centre de ressources pour les musiques actuelles.

La cour vit, les échanges existent vraiment. La braderie de l’art, en mai est une coproduction de La Friche de Mimi et de Ev’A, association d’Anne Delhaye. Son local, la scierie, entre la maison de Mimi et la salle de répétition de la Vista, dans l’ancien atelier routier. « Mon projet était de promouvoir des artistes par la création d’événements, peu à peu mon espace est devenu un lieu d’exposition.

J’ai calqué mes horaires sur ceux de la Vista, le public du théâtre peut passer à l’expo avant d’aller

au spectacle, les mercredis les parents peuvent rester à la scierie pendant que les enfants assistent à une représentation. C’est important de créer une synergie entre nous ; c’était le souhait de Mimi que les gens avancent ensemble.» Un nom s’impose pour cet ensemble, la cour de Mimi, évidemment.

Tous les locataires de La cour de Mimi - 42, rue Adam de Craponne

Ardec : Association régionale pour le développement des entreprises culturelles ; Théâtre en flammes, compagnie ; La rampe et radio Lengua d’oc, l’occtian à l’honneur ; La Vista, théâtre ; La Friche de Mimi, un état dans l’état, avec ses compagnies et associations ; la Scierie : lieu d’exposition. La compagnie Minibus : spectacle pour le jeune public.

Al’aube de ce siècle, la chapelle désaffectée de la cité Gély est entrée sur la pointe des pieds dans une nouvelle vie. Son sauveur, Etienne Schwarcz, est porteur d’un projet artistique original. La chapelle est devenue au fil des temps un lieu à part, dédié aux arts croisés et au métissage des cultures.

Bien ancrée dans son quartier gitan, l’équipe s’est imposée en travaillant main dans la main avec l’association gitane et sa figure charismatique Lili Baillardo. Après des débuts difficiles en 2000, alors qu’Etienne Schwarcz exposait son planj il était écouté avec une bienveillance, matinée de scepticisme. A l’époque, qui aurait parié un euro sur le lieu? La porte restait constamment entrebâillée, les enfants du quartier entraient et sortaient librement et l’espace était estampillé culture gitane. L’équipe a entrepris son travail de fourmi pour s’imposer et les Compagnies se sont bousculées au portillon pour partager l’aventure. La mairie a racheté la Chapelle, des travaux considérables de mise aux normes ont été effectués. Cette année Etienne Schwarcz a pu proposer une saison très complète, exigeante: E.M.IR.,( musique) ; Corinne Milian, (concert vidéo) ; Asian Attack ( électro’mix),

Hélène Cathala, (danse), s’y succèdent jusqu’au printemps. « Nous cherchons à partager entre nous, publics, artistes, citoyens connaisseurs ou néophytes, les actes d’arts qui nous touchent, nous questionnent. Poser ainsi les lignes artistiques de ce lieu à part, qui progressivement prend sa place

d’exception et de complémentarité dans le paysage artistique de Montpellier », insiste Etienne Schwarcz. Pour la Chapelle, l’ère n’est plus à la reconstruction mais à l’exploitation, à la vie.

Presque en face du Centre Chorégraphique et aux abords immédiats du Corum, le Baloard, dès sa création est devenu un lieu branché fréquenté par le petit monde de la culture montpelliéraine. On y venait pour la cuisine, pour l’ambiance loft, et très vite pour les événements culturels programmés à l’époque par Caroline et Thierry. Ici pas de ligne artistique précise mais des accueils de sensibilités voisines. Une des explications est qu’il n’y a pas à proprement parler de programmateur, donc pas de ligne artistique précise. En haut la galerie dans le restaurant, en bas les spectacles dans la cave. « Ce qui perdure c’est comme toujours le foisonnement, la pluridisciplinarité, l’absence de dispositif scénique fixe qui constituent autant de garanties d’échanges, de créativité de remise en question permanente de la convention de représentation », confirme Thierry, sans Caroline qui a pris son envol; la programmation est une affaire collective en interne avec Sébastien Casino, qui organise des soirées pointues avec des artistes souvent étrangers.

Cette programmation se fait également en partenariat avec des associations telles que Rude Awakening, Head Recorg, Kino, Cédric, Wikmäts, Insomniaques, etc. Elles ont carte blanche. Le

Baloard héberge désormais le bar des sciences, le Bistrot des Ethnologues, Le Café Citoyen, Le café Démocrate…« Cet apport me parait essentiel : marier les oeuvres de réflexion et celles d’imagination ne peut qu’enrichir la créativité des uns et des autres. » Une référence à Kant pour qui « la faculté de raisonner dépend de celle d’imaginer ! ». La Baloard ne pratique aucune exclusion de genre ou de niveau de pratique artistique. Les valeurs de Thierry et de son équipe ? Celles « de Thomas Bernhard pour sa haine de la convention et des institutions en art. Jacques Lacan pour sa volonté de brouiller les pistes afin de placer le public en «état d’incertitude». Guy Debord pour son refus et son analyse de la société capitaliste moderne. Arthur Danto pour son histoire de l’art contemporain et Louis Beyler (le papa de Mathias) pour l’idée que l’élitisme, la sélection doivent rester en dehors du champ de la création artistique contemporaine et que la sincérité en est une des clés. » Alors le Baloard, un lieu de recherche ? Oui mais une «recherche qui s’effectue avec le public et pour le public car en définitive ce qui est sans doute essentiel en art,c’est de faire pour les autres... »

Le Baloard - 21, boulevard Louis-Blanc. Tél. 04 67 79 36 68.

La

- 170, rue Joachim du Bellay. Tél. 04 67 42 08 95.

l’art-vues • page quarante-trois février - mars
Chapelle
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■ Le Baloard, le restaurant des arts.

Les saisons 2008/2009

L’ABC de la culture à Montpellier

Dans cette page, tout compte, de A comme applaudir à Zéro. Cela ressemble à un alphabet, à un bric à brac, mais ne vous y trompez pas, entre les lignes se cache une mine d’informations pratiques, humoristiques et souvent très personnelles. par MCH

Applaudissements : c’est ce que l’on souhaite à tous les artistes.

Alain Altinoglu: premier chef invité de l’orchestre national de Montpellier.Il fait pétiller l’orchestre.

A la Barak : une galerie photo associative nichée au fond d’une cour 10, rue de la Petite-Loge.

Tél. 04 67 86 98 21.

L’acolyte: l’art du vin dans ce restaurant bar se conjugue à des soirées jazz des plus agréables.

Tél: 04 67 66 03 43.

l’Art-vues: c’est nous, votre bismestriel préféré. Astrolabe: la compagnie de Sébastien Lagord et d’anciens Thélémites. La bande explore Cent ans de solitude de garcia marques et c’est flamboyant, avec trois bouts de ficelle. Il faut aider l’Astrolabe.

Madeleine Attal: comédienne, pionnière de la radio et de la télévision à Montpellier, elle continue à faire des lectures et à jouer régulièrement au printemps des Comédiens. La vie culturelle montpelliéraine qui n’a apas de secret pour elle lui doit beaucoup.

L’atelier: un bar à vin conçu comme un loft avec des expos, la dernière concernait Obama, à fréquenter avant le rush de 20h, rue Rebuffy.

BFabienne Bargelli : une comédienne d’une grande sensibilité sous exploitée, ah si Hitchcock était encore là!

Baroque: la musique baroque est très présente à Montpellier, dans la saison avec Hervé Niquet et le Concert Spirituel en résidence, mais aussi avec Marie Paule Nounou, les musiciens de Cythère…

Patrice Barthes: le chorégraphe poursuit sa réflexion sur le mouvement, sur l’écriture chorégraphique en général.

Michel Bismut: il s’exprime avec sa contrebasse, dans plusieurs formations, en duo avec le jongleur Martin Schwietzke, découvreur de talents avec Condorcet Production. Deux très beaux disques à son actif: Ur et Porte Bonheur de musique méditerranéenne métissée. Billeterie: par téléphone, par mail, sur place, à la Fnac, chez Virgin… et chez le marchand de journaux de la place de la Comédie.

Marc Baylet : un comédien toujours en recherche d’un autre possible.

Jean-Marc Bourg: un très grand comédien, un amoureux des textes, une voix, on se souvient du temps de Labyrinthe et des résidences d’écrivains qu’il organisait dans un hôtel classé du centre ville.

Céleste : personnage plein de gouaille créé par Françoise Liminana, ancien médecin qui a troqué sa blouse blanche pour la scène et l’accordéon. Une autre façon de soigner les maux. Découverte au Baloard.

Didier Chaix : il passe de la CIA dans la rue, à des textes graves au théâtre d’O, il fut même un temps en charge du théâtre de Marsillargues, sans moyen hélas.

Chœurs: les grands chœurs de Montpellier ont leur maison, l’ancienne chapelle de l’Hôpital Général.

Micha Cote: ses Voix liées continuent à faire chavirer Nougaro et les spectateurs.

Cécile Combredet : découverte au Baloard, dans un solo ; elle fait parfois des incursions dans les grandes salles telles que le Théâtre d’O, elle est devenue une championne de l’impro.

Le Corum des photographes : les 100 premiers photographes inscrits sont accrochés. Renseignements à la Mairie de Montpellier

Critique : certes la critique est aisée, mais l’art est difficile, mais il est également vrai que sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur

D

Dimanche : sans faire de prosélytisme on vous recommande les églises le dimanche, certaines renferment de superbes œuvres d’art.

Le Dôme: cette brasserie est une institution à Montpellier à la limite du cœur de ville et des faubourgs. Elle est le siège de nombreux cafés à thème (astro, Attac, philo, théologie…) et organise très régulièrement des dîners concerts de bonne tenue. En ce moment exposition de deCatine, jeune artiste talentueuse.

Tél: 04 67 92 66 70.

Yann Dumoget: 365 toiles pour l’an 2000, un défi réussi, la peinture interactive, c’est tout Yann.

E

Euterp : en référence à Euterpe, la muse de la musique chez les grecs. C’est le nom de l’association qui regroupe les opéras et l’orchestre de Montpellier, son président est l’ancien préfet Constantin.

F

Denis Fournier: batteur et percussioniste, dans le genre un des meilleurs de la région, grand jazzman, il compose et improvise.

G

Michaël Gluck: auteur de poésie, théâtre, roman, il a donné de très beaux textes à Fabienne Bargeley et JeanMarc Bourg entre autres.

Grognon frères : la compagnie de Sandrine Barciet ; une comédienne exemplaire qui a su se prendre en main, qui s’est créé un répertoire Cabaret sulo et Vieillesse vieillesse continuent à tourner Ainsi que le Miroir, de son pote, David Stanley. Elle communique son énergie à tous ceux qu’elle approche. Cela ne l’empêche pas de créer.

H

Heidelberg : un des ville jumelées à Montpellier La ville allemande a une maison très active, ouverte aux germanophiles pas forcément germanophones. Expositions, cinéclub, bibliothèque, sont ouverts aux curieux. Acceuil très chaleureux du directeur Kurt Brenner dans un des plus beaux hôtels particuliers de la ville.

Hybrides: dernière production de la compagnie Adesso e Sempre que dirige Julien Bouffier. Un théâtre métissé dont le texte n’est plus la pierre angulaire. Il est là au même titre que l’image. Du 30 mars au 3 avril au théâtre de Grammont, au Trioletto, à l’Ecole supérieure d’art dramatique de Montpellier Agglomération, à la Vignette, au Kawenga, au Frac et encore ailleurs dans la ville.

I

Impro: On peut voir des matchs d’impro au Kawa.

Jam: L’école de jazz de Montpellier, une référence. Une salle dédiée à Pétruccani qui accueillent ce qui se fait de mieux dans la région.

Journal : indispensable pour connaître la vie culturelle montpelliéraine, quotidien, hebdo, gratuit ou payant, en ligne, vous avez le choix.

Julia : Découverte au Baloard. Avec sa copine la chanteuse Yéti elle forme un duo aux frontières du cabaret et du café théâtre. Elles ont la pêche et la communiquent au public. Elle n’hésite pas à poursuivre sa formation à Buenos-Aires en 2007, travail sur le mélodrame et sur le corps. Elle intervient également dans l’Odyssée des

saltimbanques avec la compagnie Malabar et continue à participer aux matchs d’impros avec la compagnie Bao et trouve le temps de prêter sa voix aux faux reportages du Tabarnak show sur divergence FM. Les prochaines dates de Julia: le 25 février, «Katch d’impro» de la Cie BAO au Kawa théâtre; le 5 mars, Yeti & Julia» au restaurant le Pic St Loup, les Matelles; le 21 mars, Yeti & Julia à la Caunette, à l’Ostal de la Cesse.

Kawenga : territoire numérique, bureaux boulevard Louis-Blanc à côté du Baloard.

Yann Lheureux: depuis 1994, cette compagnie développe une démarche artistique nourrie par ses différents angles d’apporche du corps. Les créations et performances de la compagnie cheminent de l’improvisation, à la composition pré-établie.

Mad’art : une signature sur les trompe de l’oeil de la ville, regardez celui du feu de la rue de la Saunerie. Eric Melgeuil : un auteur de théâtre en quête de metteur en scène ici ou à Paris.

Nathalie Nicaud : ce n’est pas une diva, mais “l’ambassadrice lyrique” de Montpellier. Une très jolie voix de rossignol, qui mériterait d’être plus connue.

Objectif image : un club photo organisant des rencontres, des échanges, des sorties prises de vies, des expositions. Tél. 06 86 55 21 74.

Origami: l’art du pliage du papier, pour dépasser le stade de la cocotte ou du petit chapeau !

P

T

Sophie Tallayrac : très douée, très généreuse, elle peut passer de la chanson réaliste à Tchékov et aux textes contemporains.

Fethi Tabet : sa musique arabo-andalouse enchante, son dernier disque Médité est dans les bacs.

Fred Tournaire: un des anciens membres fondateurs des Thélémites, il vient de créer sa compagnie Vertigo avec Jean-Michel Boch. Toujours errant, cherche un espace à partager avec d’autres compagnies.

Olivier Thiery: sculpteur, portraitiste, il a son atelier rue Jean-Jacques Rousseau. Dans la vitrine on reconnaît les bustes en biscuit d’Offenbach, Bizet, Jean Marais. L’expression est saisissante. Un membre de votre famille, un voisin, un ami, mérite des passer à la postérité, Olivier Thiery réalise son buste d’après des photos de face, à partir d’un petit film vidéo.

U

Université : la ville de Montpellier se flatte d’être une des plus anciennes facultés d’Europe encore en activité. Un réservoir quasi inépuisable de spectateurs éclairés.

V

Vidéo: elle féconde tous les arts, art à part entière elle a fait son entrée par la grande porte dans les musées. L’art contemporain , n’a pas fini d’en explorer toutes les facettes.

Villa di Condra : une maison d’hôte pour esthètes, par des esthètes. Un endroit secret, beau comme le boudoir de Marguerite Gauthier!Tél. 04 67 84 06 64.

W

Welcomedia: là, c’est tiré par les cheveux. Uniquement parce que cette brasserie est sur le parvis de la Comédie, s’y montrer c’est un peu monter sur scène !

X

Pendha : artiste plasticienne singulière. Elle passe des concours pour imposer son projet 2L interface humano plastique Il faut la soutenir.

Pansanel Gérard : guitariste exceptionnel, un des meilleurs de la région, a sorti en fin 2008 un disque avec Marti , Tolosa, où souffle l’esprit de Nougaro.

Pitiot et Talvat: les Laurel et Hardy du cinéma à Montpellier, le ciné-club Jean-Vigo dans le vieux Royal dont le parquet craquait sous les pas, le Cinémed, n’auraient pas vu le jour sans eux.

QQuizz : On vous épargnera un questionnaire qui culturellement serait tiré par les cheveux.

Dominique Ratonnat : un comédien qui sait tout faire, arracher des larmes dans le Horla de Maupassant, provoquer des fou rires dans Fantaisie Tardieu Il sauve du naufrage les mises en scène les plus pitoyables.

Dernières prestations excellentes dans le diptyque de Cécile Auxire-Marmouget autour d’Ostrovki au CDN.

Fabrice Ramalingom: il avait créé La Camionetta avec Hélène Cathala, depuis deux ans ils sont séparés R.A.M.a, on le verra en mars au Centre Chorégraphique.

S

Seguin Adrien : peintre montpelliérain décédé en 2005 pour lequel une grande expo se prépare à Montpellier. Sifflet : Pour qui sont ses serpents qui sifflent sur nos têtes?

X : une façon de respecter l’anonymat, X a dit, X a fait, Xa joué comme un pied ! X-Sud: la compagnie dont Laurent Pichaud est chorégraphe, spécialisée dans les créations in situ.

Y

Yeti : avec sa copine la comédienne Julia, elle forme un duo aux frontières du cabaret et du café théâtre. Elles ont la pêche et la communiquent au public. Lire plus haut, les dates de Yeti et Julia.

Yourte: tout savoir sur l’art du tapis afghan avec Habib, dans sa boutique aux abords de Saint-Roch.

Z

Zazie musette: un quintette qui revisite les trésors de la chanson française.

Zo : théâtre balinais, et oui. Elisabeth Cecci passionnée par la culture de cette île lointaine s’est initiée au point de devenir un maître de l’art des marionnettes balinaises et de faire partager sa passion à Montpellier. Zephyr (trio) : Delphine, Marion et Claire, violon, alto, violoncelle et chanteuses. Produites par Michel Bismut, un vent de talent. Trois musiciennes aux confins du jazz, du classique et d’ailleurs.

Zéro pointé :à délivrer avec parcimonie à ceux qui ne méritent pas nos et vos applaudissements...

l’art-vues • page quarante-quatre février - mars ...
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■ DOSSIER La culture à Montpellier

Galerie Hélène Trintignan

L’autoportraitconcerne chacun de nous dans la mesure où tout être porte en soi la forme entière de l’humaine condition. De nos jours, alors que l’humain se trouve coincé entre deux options antagonistes : l’individualisme le plus forcené conjugué au nivellement des émotions et des valeurs orchestré par les medias, produire un autoportrait ne va pas sans dimension problématique. D’autant qu’il fait partie intégrante de l’histoire de l’art et que les plus grands s’y sont essayés. Plus modestement, même si certains de ses artistes font probablement partie des plus grands de leur génération, la galerie Trintignan propose un panel représentatif des diverses tendances ayant animé les dernières décennies en peinture : Supports-Surfaces dont Buraglio fut si proche avec ses fenêtres vitrées; son

Ceux qui ont parcouru les multiples expositions organisées autour de la Dégelée Rabelais se souviennent sans doute de ce cerf en proie à la mort symbolisée par des mouches, et dont le museau retourné touchait presque le sol. Ce n’est qu’une des multiples facettes du travail de Ghyslain Bertholon qui revisite le passé culturel (la vanité en l’occurrence) mais aussi tout ce qui relève pour lui de l’intime. Parmi ses œuvres les plus notoires, en particulier des photos d’amis ou de proches à qui il a demandé de fouiller dans leur grenier à la recherche d’un déguisement d’enfant. Ou de poser pour une demi-seconde d’éternité à la manière de Dürer par exemple. Il est connu aussi pour ses trophées de chasse, pour ses pots de taupe, pour ses redéfinitions du paysage stéphanois dont il veut reconsidérer la « taupologie », pour ses inquié-

Alain Clément au Carré Ste-Anne

exutoire paradoxal avec la figuration stylisée de Vincent Bioulès, pleine de jeux visuels, de références et de mises en abyme, relayé à présent par Thomas Verny ; la figuration des années 80 avec Vincent Corpet, les souris de Topolino, la grande tradition abstraite, expressionniste et lyrique d’Anne Slacik, dans la continuité d’Olivier Debré et des américains, la chorégraphie gestuelle et colorée d’un Alain Clément qui aura participé au renouvellement de la tradition abstraite en France, les figurations nouvelles ayant tenté de s’imposer dans la mouvance de la nouvelle subjectivité avec Barthélémy ou Catherine Lopez-Curval, la nouvelle figuration issue de la photo narrative telle que l’a pratiquée Le Gac. Reste à savoir comment cohabiter avec ces visages de l’autre : doit-on considérer

un autoportrait comme un peu de l’autre à domicile, comme un baromètre toujours fixe du temps qui s’écoule autour de lui, un simple prétexte à peindre dont peu importe le sujet qui se subordonne au style, une notable exception dans une œuvre vouée à d’autres fins (Slacik, Clément ou Buraglio), un miroir déformant de nos spécificités humaines.

J’en passe et des meilleures. Une exposition au bout du compte, plus audacieuse qu’il n’y paraît car elle pose la question de ce qui se collectionne, ce avec quoi on est prêt à cohabiter et pourquoi.

BTN

Jusqu’au 25 février, Galerie Trintignan - 21, rue St-Guilhem. Tél. 04 67 60 57 18. Ensuite, hommage sera rendu à Henri Goetz sans qui peut-être, la galerie n’eût jamais existé.

Ghyslain Bertholon

tantes autant qu’amusantes sculptures, à base de squelette de dinosaure, dont la tête est faite d’un moteur de voiture style deux chevaux fossile à la carrosserie très ossuaire. Mais au Frac L-R, pour commencer l’année, ce sont essentiellement douze « diachromes », sortes de caissons lumineux faits d’un support en bois et d’une surface de vitrail qui est proposée. Il s’agit d’une réflexion et d’une expérience sur l’espace-temps, entérinée par la vidéo ou la photographie. Un rendez-vous est pris avec un autre artiste à un moment précis, en un lieu précis, à partir duquel sera enregistrée une image télévisuelle, arrachée à la prodigieuse source iconique que constitue la diffusion médiatique de masses, et dont une parcelle habituellement vouée à la consommation passive, se voit ainsi redressée au niveau d’œuvre d’art : de manière noble et sollicitant

les techniques ancestrales vouées jadis à la religiosité dans ses relations à l’art auquel elle est intimement liée, par la même préoccupation éternelle du rapport humain à la mort. Le vitrail peut en effet durer des siècles. La télévision après tout n’est-elle pas contemplée religieusement par des individus qui ne remettent en question ni son bien fondé, ni son autorité ni sa parole ? On voit donc que l’on a affaire à une œuvre qui soulève plastiquement des interrogations fondamentales, sollicitant les moyens décoratifs et symboliques que les humains ont toujours réservés à leur environnement. Enfin une installation sur le thème du temps, incluant une sorte de pendule en argent, et qui fonctionne en temps réel, très décorative, dont le coucou aurait été dévoré par des rats de laboratoire ; alors que les chaînes de la machinerie semblent se débander du

Une main qui aurait du corps

La Galerie Hambursin Boisanté présente D. Dezeuze jusqu’au 28 février, 15 Bd, jeu de Paume, Montpellier. Tél. 04 67 84 43 17. + le 25 février, lancement à l'auditorium du Musée Fabre d’un livre « Textes, entretiens, poèmes 19672008 ». Editions : Beaux-Arts de Paris. 20 euros.

côté du sol, livrées à leur seule expression physique. Le temps serait-il de venu fou? Façon de rappeler combien le mode de vie, que l’homme a adopté, l’éloigne d’une conception traditionnelle du temps. Enfin on soulignera un miroir labyrinthique posé au sol et qui reflète la verrière à laquelle je n’avais jamais prêté attention et dont l’armature rappelle justement celle des vitraux. De plus, cette production sollicite l’enfance. C’est du moins ce que sous-entend le titre «Poezies » avec cette proposition d’un jardin d’enfant avec jeu de bascule en forme de loup, des pièges étant disposés sur le banc, à partir d’attirants bonbons. Tout cela est inventif, roboratif et drôle. Et sérieux jusque dans la drôlerie ou l’ironie manifeste. BTN Jusqu’au 7 mars - 4, rue Rambaud à Montpellier. Tél. 04 99 74 20 30.

C’est toujours avec plaisir que l’on revoit Alain Clément à Montpellier, ville où il a longtemps séjourné, pas très loin d’ailleurs du Carré Ste Anne, cette ancienne église désacralisée, point culminant de la ville, qu’il habitera de ses toiles et sculptures, ni très loin non plus d’Hélène Trintignan, sa galeriste de cette ville et qui est, en l’occurrence, commissaire de l’exposition.

Untableau d’Alain Clément se regarde avec le corps. Le mouvement que les formes colorées effectuent sur la toile fait penser en effet aux déplacements orchestiques du danseur cherchant à explorer toutes les « figures » permises par l’espace chorégraphique. En l’occurrence ici le tableau. Or l’extrême dynamique qui se manifeste à la surface du territoire investi par le peintre est un moyen d’accrocher le regard, pour une invitation à aller y voir de plus près, ce qui nécessite un déplacement. La circulation gestuelle et colorée est en fait l’aboutissement d’un travail assez long, à l’huile de surcroît, et qui suppose une succession de couches –avec des nuances et effets de transparence surprenants que l’évolution de la lumière ambiante révèle – après élimination, en règle générale, d’un dessin au fusain sous-jacent. Le message est clair : le tableau n’est pas un lieu de simple passage, il est le lieu où l’on doit s’arrêter, pour tenter de le pénétrer, d’y habiter, de se l’approprier. Tout le contraire de notre mode de vie et de réception des perceptions visuelles, passive et superficielle.

Au commencement donc était le geste. Un geste manuel, car la main est après tout ce qui désigne l’humanité et sa spécificité artistique, entre autres.

Il s’agit pour l’artiste de faire émerger, à partir de ces gestes répétés, une forme suffisamment souple pour qu’elle puisse recouvrir la majeure partie de la surface, celle-ci affichant sa planéité.

Alain Clément se trouve confronté à trois possibilités : soit se contenter d’une forme continue, une sorte de long boyau plutôt épais et dont les circonvolutions recouvrent donc l’essentiel de l’espace, soit faire jouer des fragments de cette même forme, ce qui lui permet alors de proposer un système binaire de couleurs, soit de jouer plus rarement avec le ton sur ton. Si la longueur de cette forme continue dépend du format de la toile, son épaisseur est peu ou prou de la largeur de la main. Il faut en convenir : Clément fait dans l’humain. Les formats carrés qu’il privilégie sont à l’échelle d’un corps bras étendus. Ils s’appréhendent avec le corps. Les différents segments qui composent cette forme démesurée sont le plus souvent galbés.

C’est ce qui donne aux toiles de Clément cette sensualité et cette impression de vie qui les caractérise. C’est sans doute aussi ce qui les rend si chorégraphiques. Elles donnent l’impression de naître d’un ou de plusieurs côtés de la toile, comme si elles en étaient déduites. Encore une façon de

bien marquer son territoire et de créer un être là, hic et nunc. On ne peut s’empêcher de penser à une écriture, géante, l’écriture du corps qui habite l’espace, dans ses moindres virtualités, comme est arithmétiquement calculable la trajectoire d’une boule de billard. Or l’écriture ne renvoie-t-elle pas elle aussi à la main ? Une main qui aurait du corps, si l’on peut dire. Le corps de la peinture s’entend. On pense aussi à la circulation du corps des acteurs dans une pièce de théâtre, où il est question aussi de territorialisation.

Et puis il y a la sculpture. Elle permet à Clément de résoudre les problèmes posés par la troisième dimension d’un espace a priori mural, le tableau.

De fait, les gestes et formes colorés semblent s’être échappés du tableau pour se matérialiser dans le métal. Cela permet à Clément de régler un écueil sur lequel se sont souvent cassé les dents bon nombre de peintres : celui de la double face du tableau.

Clément va plus loin : sa peinture dans l’espace n’est pas bidimensionnelle comme un tableau mural. Elle en a autant que l’on voudra se donner la peine de tourner autour d’elle. Mieux que cela : elle s’inscrit dans une architecture potentielle, ainsi que

le prouve la commande d’une colonne de dix mètres qui sera installée place X à Nîmes. Toute en sensualité elle aussi puisque les formes allongées sont galbées. Ainsi la forme s’est-elle cristallisée au sein de la peinture qui fait partie du monde pour faire l’expérience directe de l’espace du monde. Et lui imposer sa couleur. BTN

Jusqu’au 15 mars au Carré St-Anne - 2, rue Philippy à Montpellier. Tél. 04 67 60 82 42.

l’art-vues • page quarante-sept février - mars ...
PLASTIQUES
ARTS
Autoportraits
Vincent Bioulès

Dominique Figarella, artistes de la Collection, videos + Jan Denant à Sérignan

Un peu de tout

Le musée de Sérignan poursuit son petit bonhomme de chemin, sans se départir d’une exigence de qualité et de prospection, grâce à laquelle l’amateur d’art vivant entre Perpignan ou Salses et Sigean (Narbonne) d’un côté, Sète puis Montpellier de l’autre n’est pas tout à fait sinistré en la matière. Le prouve cette exposition d’hiver, à même de montrer l’état de l’art actuel régional, national et international.

Cette exposition de la morte saison est l’occasion pour le Musée de Sérignan de présenter l’incroyable richesse de sa collection. Qui peut se vanter de posséder en effet des artistes représentatifs de l’abstraction à la française (Debré, Messagier, « Moget ») la figuration narrative (Erro, Rancillac, Stampfli, Klasen, Fromanger), de BMPT (Buren, Parmentier), de Supports-Surfaces (Dezeuze, Viallat, Saytour…), et apparentés (Rouan), de la figuration libre (en l’occurrence absente), mais aussi d’artistes de la scène contemporaine comme Fabrice Hybert, Philippe Mayaux, Stéphane Magnin, MarieAnge Guilleminot, pour ne point parler des valeurs montantes comme Pencréac’h ou confirmées comme Desgrandchamps et Damien Cabanes ? Et quelques inclassables (la figuration précoce de Dufour, Flexner, le minimalisme de Véra Molnar) ? Ce sont surtout des nouvelles pièces qui seront montrées au public souvent en rapport avec les expositions récentes ou réalisées depuis 2005 environ : Islande, photographie contemporaine, Nathalie Elemento, le dessinateur Robert Crumb, A y regarder de plus près… « Ils sont tous là », avec David ou Vincent Bioulès, Belkacem Boudjellouli, Serge Fauchier) et même la dernière en date (Tursic/Mille)…

Au rez-de-chaussée, Jean Denant aura mis en espace un incroyable chantier du style étude d’architecture, ce qui nous fera d’autant plus, je présume, regretter les projets gelés du côté de Marseillan- plage. En fait il s’agira d’un travail qui se réalisera sur place, comme si l’artiste faisait de son lieu d’exposition son atelier.

L’intérêt se focalise pourtant sur un artiste qui se réclame de la peinture, une peinture certes ludique, une peinture qui s’interroge sur sa fonction et ses rapports à la société mais une peinture quand même, avec de la couleur et un support, même si Dominique Figarella tend à le complexifier ou à l’enrichir de matériaux inattendus. J’ai tendance à

dire qu’elle se constitue de ce qu’elle semble ne pas être et qui lui vient de l'extérieur : chewing-gums, car un tableau se rumine. Sparadraps aussi car la peinture sert à panser les traces du tréfonds pulsionnel dont elle s'origine. Ballons parce qu'elle ne manque pas d'air et ne se dégonfle jamais. Tables de bois, dûment redressées, qui semblent avoir conservé toutes les taches des différentes tâches auxquelles sa surface aura servi. Figarella use de matériaux pauvres : les intégrer dans le domaine de la réalisation picturale c'est relancer la question de la définition même de l'œuvre peinte. La peinture se nourrit de restes : de réel, d'histoire, d'autres tableaux, de gestes de trop, du corps qui la pratique enfin. En ce sens, elle est autre que ce qu'on le prétend. Tout élément qu'elle introduit en elle amène à la redéfinir, et en constitue la métaphore. Une balle de tennis nous rappelle sur quelle aire de jeu se détermine la capacité de l'œuvre à frapper l'attention, la capacité à rebondir caractéristique de la peinture et du public. Il y a du ludique dans cette œuvre en ce sens qu'elle semble ambitionner de donner du jeu à une activité souvent associée au sérieux et à l'application. Mais s'il y a métaphore de la peinture, c'est bien qu'il y a, a priori, peinture. C'est sans doute ce que Figarella cherche à révéler : La peinture dispose d'une force d'absorption à toute épreuve. D'où l'intérêt du peintre pour l'acte photographique, sa facilité d'exécution qu'il parodie de ses éclaboussures dégorgées. Figarella a produit aussi des diptyques aux tons pastels à base de carrés parfaits et qui intègrent l'image : celle en l'occurrence qui se reflète dans l'encre étalée sur la toile. Ainsi, les éléments qui ont participé à l'élaboration du travail, comme les spots ayant permis de l'éclairer, les ventouses projetant de la couleur, voire les photographes qui ont cherché à la cadrer, se trouvent-ils intégrés, par le biais d'un collage aux taches picturales, et donc au sein du tableau. L'extérieur se

Hamid Maghraoui à Narbonne, au Lac de Sigean, à Serignan et à Nîmes.

Les écrans ont des antennes

retrouve à l'intérieur avant d'être restitué à l'extérieur, aux yeux du public. Un triptyque montre l'effet produit par l'application sur la surface de ventouses pleines de mixture colorée, au centre et les reproductions photographiques ayant conduit à cet effet, sur les côtés, avec intégration de papier journal cher aux premiers cubistes. J'ai tendance à lire ces ventouses comme les outils permettant de désengorger la peinture de son trop plein de références, auxquelles Figarella oppose une certaine spontanéité, non moins culturellement affirmée et historiquement située.

Dans le même temps seront montrés des artistes L-R, que nous affectionnons particulièrement : Luc Bouzat et son magicien Peintrake, Hamid Maghraoui et ses présentateurs de télé à bout de souffle, Yves Caro et ses danses macabres, Armelle Caron et ses jeux de mots, Nora Martirosyan et ses racines arméniennes, Maurin et La Spesa, le céleste duo, qui se mettent en scène sur le thème de la muse qui s’amuse et dont l’expo s’achèvera le 21 février à PPCM, 51 rue des tilleuls à Nîmes. Tél. 04 66 74 23 27)… Entre autres.

BTN

Jusqu’au 29 mars, Musée de Sérignan - 146, route de la plage à Sérignan. Tél. 04 67 32 33 05.

Décidément l’hiver voire le printemps sera prolifique et décisif pour Hamid Maghraoui, puisqu’après une halte aux 4, barbier de Nîmes, il occupera la Chapelle des Pénitents Bleus de Narbonne et l’immense espace du Lac de Sigean (+ une vidéo à Sérignan) grâce aux bons soins de Boîte Noire qui, dans le même temps, expose Lise Casteran. L’occasion de découvrir et d’imposer cet artiste d’une Méditerranée ouverte au monde entier.

Lesdeux dernières séries d’Hamid Maghraoui offrent une nouvelle vie à des objets de notre quotidien, voués habituellement après usage au rebut, mais qui sont magnifiés par la magie photographique. La première grossit démesurément une carte-mère d’ordinateur ou des composants électroniques de télévision, de telle sorte qu’elle devienne une ville future, architecture improbable repeinte de cinq couleurs – de mobilier - industrielles ; la deuxième compacte des bouteilles d’eau en plastique jusqu’à les transformer en sculpture lumineuse. Posées sur un capot, elles semblent de précieuses pierreries translucides et mettent en évidence la capacité du médium photographique à susciter des leurres à partir du réel. Elles rejoignent les montagnes réalisées à partir de simples feuilles de papier ou les tours et barres de carton sur fond de ciel bleu au-dessus de la ZUP Architecture, peinture, sculpture sous l’objectif photographique mais aussi en l’occurrence installation : « Raid sat ». Il s’agit de deux antennes paraboliques superposées à l’horizontal, fixées au mur par un bras et dont la situation dans l’espace traduit la dualité de leur fonction d’origine : douceur de leur plastique, tranchant de leur fuselé. De même, les images qu’elles véhiculent nous séduisent mais pénètrent égale-

ment en force au plus profond de nos esprits. Ambiguïté du séduisant « Stupéfiant-image » : tel est le « Raid sat » conçu par Hamid Maghraoui. A Narbonne, Hamid Maghraoui renoue avec les présentations télévisuelles qui attirèrent naguère l’attention mais qui travaillaient le souffle du présentateur, le rythme inconscient de son corps, au lieu du discours attendu. S’étant acquis la complicité de présentateurs vedettes, il leur demande à présent de regarder l’écran, ou le prompteur, sauf qu’il s’agit de ne point faire usage de parole. L’enfer pour un présentateur. Ainsi les rapports regardantregardé sont-ils inversés, le spectateur ayant l’im-

pression que c’est lui qui fixe l’attention. Par ailleurs on échappe ainsi, pour quelques minutes à l’hégémonie du discours informatif. Place est faite au silence du regard. A l’échelle requise. C’est justement de ces plages de pauses réflexives dont nous manquons, en ce siècle de stress et de course contre la montre. Du coup c’est l’homme derrière le présentateur qui se manifeste. En même temps Hamid Maghraoui désigne la composante essentielle de cette conception du temps : le toujours plus de nouveauté, incarnée si l’on peut dire par l’écran télévisuel.

A Sigean, Hamid Maghraoui reprend un triptyque

montré à la Salamandre mais qui avait besoin d’un espace à sa dimension pour respirer et assurer son impact. Il s’agit de trois panneaux publicitaires rotatifs tels ceux que l’on nous impose au fil des carrefours de zones d’activités commerciales. Sauf que Hamid Maghraoui les a détournés de leur attribution commerciale pour leur donner du jeu et donc un minimum de possibilité d’émancipation. Filmés de très près, ils révèlent certains aspects insoupçonnés relevant de la pure abstraction, d’une conceptualisation partielle ou d’un fragment de figuralité. Les jeux aléatoires d’arrêts sur images, comme au jackpot, permettent des lectures transversales, les trois rotations se faisant en même temps. Notons que le son du roulement, habituellement couvert par l’activité urbaine, est à présent restitué. Ainsi Hamid Maghraoui offre-t-il un regard nouveau sur un objet emprunté à notre environnement quotidien, voué à une fonctionnalité publicitaire mais qui peut s’avérer artistique tout en se faisant critique envers notre mode de vie consumériste. BTN Du 25 fév. au 25 avril, Chapelle des Pénitents Bleus à Narbonne. Tél. 04 68 90 30 53. + Tous les week-end du 28 fév au 15 mars. Lac de Sigean, Hameau du Lac. Tél. 04 68 48 83 62 + 4, Barbier jusqu’au 20 février, 4 rue Maubet à Nîmes.

l’art-vues • page quarante-huit février - mars ... ARTS PLASTIQUES
Œuvre de Dominique Figarella

Galerie

Aniane

RN 113, 41 route de Béziers 34430 Saint-Jean de Védas

✆ 04 67 27 25 12

info@gdmdc.fr www.gdmdc.fr

O uvert du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h30 à 19h

présente

Chaud LapiN

Encadrement : Toiles, canevas, broderie, aquarelles, photos, etc.

Restauration tableaux et cadres Verre et miroirs à la découpe

Contes, légendes et fables en glaise…

exposition de céramiques de Cherryl Taylor

du 6 févrierau 1er mars

En permanence : Didier Almon (photographies)

Francis Duval (peintures)

« Iconoclaste? » la Galerie

44, Camp de Sauve (à côté de la poste) - 34150 Aniane

Tél. 04 67 59 41 69

Port. Didier : 06 72 43 65 49

Port. Francis : 06 74 36 49 20

Ouvert tous les jours aux environs de 8h-9h jusqu’aux alentours de18h30-19h30

Salle d’exposition permanente

Nombreux artistes à decouvrir ou redécouvrir Peintures, sculptures, mobiles, etc.

Portraits à la commande

Salle cours de dessin et de peinture

Animés par Serge Tissot ou Joël Monier

Celafait vingt ans que Clarbous articule sa production autour du concept de CIEL. Ce qui lui a permis de ramener à de plus justes proportions les ambitions démesurées de certaines expériences mégalomanes (et qui auraient, comme on dit, perdu le sens de la mesure). Cela l’a amené à travailler sur des matériaux transparents comme le verre, l’altuglas ou le rhodoïd. Mais peut-on mesurer le ciel et est-ce que ça aurait un sens de mesurer la distance de la terre au ciel par exemple, alors que ce terme, que nous utilisons par commodité, a la particularité de désigner un espace visible, et parfois religieux, dont la science nous prouve qu’il n’est qu’un leurre et qu’en fait il n’existe pas ? C’est

Galerie de La Salamandre

Déjàrepéré à la Vigie, Ludovic Bastide traite avant tout des rapports entre l’enfermement que l’on impose et la liberté à laquelle on aspire, sans doute aussi de la limite qui les clive. Il recourt en particulier à la photographie, en l’occurrence, une série intitulée "Point de fuite" où il offre des paysages maritimes, de bout de plage, mais comme interdits par un grillage tendu là, à même la vague qui déferle, on se demande à quelles fins : indiquer une limite, mais à qui, à quoi et pourquoi ? S’approprier le temps d’une capture photographique un lieu public à la manière de Ben, signant

MIAM (Sète)

Toujours à la recherche de sujets qui montrent le dynamisme des arts dits populaires, le Miam a jeté son dévolu sur un sport qui a eu ses heures de gloire dans l’hexagone, à l’époque de la télé en noir et blanc, et des Couderc et des Darget. A l’époque Chéri-Bibi, René Benchemoul, Le bourreau de Béthune ou Delaporte étaient des vidages, même cagoulés, connus des téléspectateurs. Ce sont ainsi une quarantaine d’œuvres venues d’Amérique du Nord ou Centrale, de l’Extrême Orient ou de l’Europe avec la contribution des fidèles et habitués : Hervé Di Rosa, instigateur du Musée, Robert Combas l’autre inventeur de la figuration que l’on a dite libre, et Topolino, artiste doué et gardien du temple. Beaucoup de pièces sont donc visibles mais pas seulement signées de mains de maîtres. Les concepteurs de cet hommage au kitch catch, ont su mêler aux petites toiles de Caroline Sury ou aux portraits de tontons catcheurs + une Barbarella) de Thomas Jouanneau des portraits de célébrités du

PPCM (Nîmes)

C’estune drôle de surprise que nous réserve ce couple d’artistes – le premier d’une série qui vont intervenir sur les lieux – en ce début d’année vouée au neuf. Peut-être justement parce qu’il s’agit d’un couple, ils ont pris pour prétexte le thème du mariage et nous ont mitonné une de ces installations qui marquent et dont ils ont le secret.

Déjà à l’entrée, en apéritif, un chat noir vous souhaite un ironique « welcome » et vous regarde d’un mauvais œil sur fond de motifs muraux à résonance diabolique. Vient ensuite le plat de résistance, une jaguar à la fois détériorée comme elle a dû l’être après un accident grave, et méticuleusement restaurée par les deux artistes : emboutie, parebrise brisé, plaques d’immatriculation de guingois,

Clarbous

cette notion de « mesure » qui intéresse, pour cette exposition, l’artiste, d’autant qu’elle est polysémique. Ainsi de simples cuillers plus ou moins malmenées, Clarbous a fait une sorte de fleur permettant de déguster un morceau du ciel par le biais d’une image. Cela nous permettra de mesurer la distance qui nous sépare du paradis… Avec des pipettes ponctuées d’un goutte à goutte, il dessine sur le mur le mot vie, les lettres étant emplies d’un liquide rouge qui s’écoulera le temps de l’exposition, mesurant de la sorte le temps qui nous est compté. La dimension musicale n’est pas oubliée, avec ce pupitre à « portée » de main, les notes étant formées de mues de cigales, qui, comme chacun

sait, ne chantent pas de tout l’hiver. Il y aura sans doute un travail sur la perspective permettant de donner son interprétation de la mesure de l’espace. Et une femme sur mesure, mi-pantin mi-robot, réalisée à partir de mètres ruban de couturière, qu’il nous sera loisible de traverser. Une exposition ludique et pleine d’humour, ce qui n’empêche pas le sérieux de la réflexion. N’est-on pas en train de nous préparer un monde sur mesures, je veux dire où notre liberté d’action et de déplacement est de plus en plus surveillée ?

Du 6 mars au 12 avril, 4, Barbier, rue Maubet, Nîmes.

Ludovic Bastide

un paysage vers lequel il tend un cadre de tableau ? Symboliser l’espace de liberté qui se restreint tous les jours, et dont la mer était depuis toujours le symbole ? Un peu de cela sans doute et bien d’autres choses encore, l’important étant le questionnement suscité. Dans une autre série intitulée "Actes de vandalisme", Ludovic Bastide récupère des paysages maritimes sur le même net mais le découpe en donnant aux parties évidées la forme d’innombrables mouettes qui envahiraient l’espace et feraient des trouées dans l’air ou le ciel. Un peu comme si ces oiseaux avaient trouvé le moyen

d’échapper à l’enfermement que leur fait subir le photographe et son cadre, et de s’évader vers une autre dimension, comme ce goéland du roman doué d’ubiquité. Naturellement, si le propos semble polémique et sérieux, il ne manque pas non plus d’humour, mais le rire n’est-il pas l’arme finale des désespérés ? Même si Ludovic Bastide pratique la sculpture en confectionnant des nasses qu’il accroche entre mur et plafond, ou des structures métalliques évoquant l’espace fermé dont il convient de s’évader ne serait-ce que par l’esprit, ce sont des dessins qui complèteront cette exposi-

Kitch Catch

catch, des affiches de l’époque, un ex-voto, des puzzle, des disques de variétés, des figurines sous vitrine (en fait un véritable vestiaire), des poupées, des coupes, un coin porno signé Tom de Pékin, de la vidéo, une installation avec crochet de Guillaume Vellard et même un ring grandeur nature. Avec une insistance particulière sur le thème du masque ou de la cagoule, dont certains sont d’authentiques œuvres d’art (Ryan Roth et ses sparadraps) ce qui donne à ce sport cet aspect étrange, quasi-ésotérique, réservé à des initiés, ce qui n’empêche pas le public d’adhérer, comme pour une cérémonie à caractère sacré, ce que montrent bien les tirages numériques sur papier de Lourdes Grobet. On y trouve aussi des dessins comme cet Elvis obèse, à la ceinture de catcheur, de Shawn Gallagher (USA), des sculptures de type visage masqué, comme Doc Atomic (USA) récupérant des chutes de clavier, des toiles représentant des scènes d’intérieur assez drôles puisque les protagonistes en sont masqués

comme Zito ((USA), des combats avec la mort, bien dans l’esprit mexicain comme Vilchis Hermanos, ou des figurations du «Cri » (Chuckie Williams, USA) sur carton. A côté de cela, des photographies, telle cette superbe séance de rasage des aisselles par un supposé catcheur masqué, le rapprochement avec le sado-masochisme s’imposant de surcroît, non évidemment sans une pointe d’humour (Lionel Bayol-Thémines, France). J’ai particulièrement apprécié la naissance d’un catcheur signée Wes Massey et une brave dame sous un casque de coiffeuse de Minirine. Ajoutons-y l’affiche de la belge Lucy Burton, où un catcheur en combinaison semble à la fois défier la photographe et flotter sur un fond rouge, celui de la violence et de la passion. Mais le catch c’est aussi beaucoup de divertissement, beaucoup d’humour, et un moyen cathartique de défouler ses pulsions, comme dans la tragédie grecque ; Un thème donc plus sérieux qu’il

Maurin et la Spesa

elle figure le passage des mariés, pour parler comme Duchamp, à une dimension d’où on ne revient pas. Des petits amours de terre brute sont posés ça et là, foudroyés par la flèche qu’habituellement ils sont censés tirer. C’est qu’on ne badine pas avec la mort.

Bien sûr, le bolide avait été apprêté pour un de ces mariages en blanc dont notre communauté se repaît pour se donner l’illusion de donner un sens à la vie, alors qu’il s’agit essentiellement d’adopter une attitude standardisée, codée et conventionnelle. L’attitude artistique ne consiste-t-elle pas justement à dénoncer ce genre d’attitude sotte, faite de nivellement par le bas et de bon goût pour le moins à discuter ? Dans la pièce à côté, sur un écran, une

citation du film Dead man, passé au ralenti (le contraire donc de la vitesse responsable de l’accident). Le passage choisi montre en définitive un indien répétant à qui veut l’entendre : « Con de blanc. ».

Or c’est le blanc qui symbolise le mariage. Et cet indien n’aurait-il pu tirer les flèches sur la jaguar comme pour attaquer le chariot des anciens pionniers (on comprend mieux aujourd’hui ce qui les inquiétait et combien ce sont eux qui étaient dans le vrai). Ainsi l’installation fonctionne à partir des mises en relation que le visiteur peut faire entre ses diverses composantes. Au sol, face à l’écran, une rosace faite de ces napperons de dentelle que l’on utilise justement pour les cérémonies. Au centre

tion : Ludovic Bastide privilégie souvent les figures de l’enfermement (je pense aux cages à poules) mais aussi des motifs aussi simples que l’oiseau, l’œuf, la feuille, dont il joue de manière un peu métonymique ou symbolique. Un artiste en tout cas impliqué dans son temps et qui, sans se départir de préoccupations plastiques, s’insurge de la raréfaction de notre espace vital.

BTN

Jusqu’au 28, Galerie de la Salamandre - 3, place de la Salamandre à Nîmes. Tél. 04 66 76 23 90.

des cercles qu’ils forment, une abeille. C’est que l’abeille, entre autres, est bien le symbole d’une vie préprogrammée, dont on veut nous faire croire qu’elle s’écoulera tel un fleuve de miel… l’indien a donc bien raison : il faut être con pour le croire. Dans le milieu de l’art, ne nous dit-on pas le plus souvent, que le travail bien fait est garant de sa qualité ? Enfin, au centre de la rosace une chaussure de terre cuite inspirée d’Andy Warhol. S’y dessine la figure du serpent originel : c’est que si la mariée ne fait pas sans blanc, le marié a bien l’intention de jouir pleinement de sa nuit d’un os. BTN

Jusqu’au 21 février, PPCM - 51, rue des tilleuls, à Nîmes.

l’art-vues • page cinquante et un février - mars ...
4, Barbier
n’y semble. BTN Jusqu’au 17 mai, Miam de Sète - 23, quai Maréchal de Lattre de Tassigny à Sète. Tél. 04 67 18 64 00.
ARTS PLASTIQUES
PRINTEMPSDOMITIENNE DE LA Salon d’Arts Plastiques Invités d’honneur GIL Peintures - lauréat 2008 LIONEL LAUSSEDAT Sculptures Du 2 au 27 mai 2009 Renseignements et inscriptions Maison du Tourisme 34440 Colombiers Tél. 04 67 37 00 90 Ouverture tous les jours de 10h à 12h15 et de 15h à 18h30 Organisation : Mairie de Colombiers Communauté de Communes la Domitienne Cave du Château (Bordure Canal du Midi) COLOMBIERS (7 km de Béziers) Prix : 2 000 € +Trophées Œuvre de GIL Œuvre de Lionel Laussédat

Pour tout l’ORb du monde

Pour tout l’ORb du monde

BÉDARIEUX

Février-Mars

Du 16 janvierau 1er mars 2009

Exposition Honore Daumier, « …un certain regard sur le monde » Espace d’Art Contemporain

Conférence : « Le dessin de presse dans les médias d’aujourd’hui », vendredi 6 février à 18h30, en présence de Roland Hours, caricaturiste et de plusieurs invités

Vendredi 6 février2009 – 20h00

« Augustin le Magnifique » par la Cie Les Voisins du Dessus

Salle Achille Bex

Mardi 10 mars 2009 – 21h00

Philippe Avron

« Mon ami Roger »

La Tuilerie

Mardi 17 mars 2009 – 21h00

« Sham remixe L’Etranger » par la Cie Sham

La Tuilerie

Samedi 28 mars 2009 – 21h00

Oaïstar

« En tournée ! »

La Tuilerie

Servive culturel

Espace d’Art Comtemporain - Maison des Arts

19, avenue Abbé Tarroux 34600 Bédarieux

Tél. 04 67 95 48 27

• Email: culture@bedarieux.fr
PhotoPhilippeDelacroix©acte2

72-18-24 à l’espace HD Nick

,Durant un an, à raison d’un envoi par mois, trois artistes s’échangent une correspondance plastique où les mots sont souvent superflus, bien que… où les couleurs rythment les saisons… où les envois sont comme une horloge du temps… Complicité du facteur-messager dans ce rendez-vous mensuel à la poste, les œuvres sont envoyées sans protection particulière et donc visibles par tous.

Attente et découverte du travail de l’autre dans la boîte aux lettres.

Jeu, rituel, complicité, partage… processus de création à part entière pour l’une, accompagnement du travail de l’atelier pour l’autre ou encore travail spécifique pour la troisième.

Un total de 72 envois de 18X24cm chacun qu’ils ont envie de partager.

Du 14 février au 8 mars à l’espace HD Nick à Aubais. Tél. 04 66 80 23 63.

Honoré Daumier à Bédarieux

,Honoré Daumier adopte et partage un«…un certain regard sur le monde». A l’occasion de son 200ème anniversaire l’Espace d’Art Contemporain de Bédarieux expose la vision de cet homme du XIXe siècle à travers ses caricatures. Observateur et dénonciateur, il caricature les juges, notables, et tous les grands sujets de société de l’époque, en n’oubliant presqu’aucun homme politique. Son œuvre ne sera pas reconnue en tant que telle de son vivant, son domaine n’est pas l’art mais la presse d’opposition. Il est donc judicieux de rendre hommage à ce grand dessinateur et caricaturiste. Pour cela le service culturel de la ville de Bédarieux a réunit les 101 estampes de l’ouvrage de Robert Macaire, ainsi que trois dessins originaux et quelques estampes de première main prêtées par des collectionneurs. Conjointement à cette exposition, une conférence sur le thème du «dessin de presse dans les médias aujourd’hui » est prévue le 6 février à 18h30 à la Médiathèque de Bédarieux. Parmi les invités on trouvera bien-sûr caricaturiste et caricaturiste de presse.

Exposition Honoré Daumier «…un certain regard sur le monde», jusqu’ au 1er mars à l’Espace d’Art contemporain - 19 av. Abbé

Tarroux à Bédarieux - Tél. 04 67 95 48 27.

De la poésie dans la peinture…

à Castelnau-le-Lez

,

Comme chaque année, l’Arpac fait une pause. La galerie ne dort que d’un œil, elle n’est ouverte que sur rendez-vous. Henri-Michel Morat accueille une exposition collective sur le thème De la poésie dans la peinture. Claude Abad et sa peinture habitée de lignes ; J. Barry; Jérôme Bauduin ; Philippe Brunet ; Fabien Boitard, des oeuvres inspirées du familier ; les métaphores de Cairo ; le parc de méric, d’Alain Claus; les dialogues avec le hasard de Catherine Fayard ; le peinture fragmentée de Norma Hecker ; les gravures deLudovic Isidore ; les tôles de Fernand Michel ; la transcription de la nature selon Patricia Noblet ; Claude Sarthou… et Henri Michel Morat.

ARPAC - 511, route de la Pompignane - Allée

Marie Banégas à Castelnau-le-Lez.

Tél. 04 67 79 41 11.

La Chine et L’Inde pour un voyage par l’art

Pascal Vochelet à la Bear Galerie

,Le nouveau cycle de Pascal Vochelet, intitulé «Familiarité », a ceci de paradoxal que le peintre semble de prime abord s'éloigner de ce qui avait jusqu'à présent constitué le noyau de son uvre : la représentation de la cellule familiale et, sous la quiétude apparente de son microcosme un peu lisse et sucré, les abîmes de ses non-dits, de ses tabous et de ses névroses. Il a en effet travaillé ici à partir de photographies d'inconnus prises à la dérobée dans la rue, ou sélectionnées sur Internet et, par le biais de ces moments volés, a imaginé l'univers de ces personnes, ce que pouvaient être leur histoire, leur environnement familier, leur généalogie fantasmatique, et même leur intériorité.

Par cette sorte d'effraction, Pascal Vochelet recrée ce sentiment très particulier d'intimité que l'on peut avoir pour des êtres qu'à l'heure des relations cultivées en réseau, l'on ne côtoie pourtant que virtuellement et qui, pour tout un chacun, finissent par dessiner autour de soi l'arborescence d'une nouvelle «famille », celle des « connectés », parfois aussi tangible que notre famille véritable, et dont la proximité peut aller jusqu'à modifier notre perception du réel. Car cette inspiration a beau reposer sur le virtuel, elle n'en délivre pas moins au peintre des fragments de réalité capturée, dont il souhaite précisément rendre compte de façon plus réaliste que dans ses cycles précédents, en particulier dans le traitement de la lumière, et dans des cadrages imprévus, qui rappellent leur origine photographique.

Du 14 février au 26 avril à Lunel, une importante exposition sera consacrée à Jacques Blancher. Celleci sera ponctuée de visites accompagnées et de conférences. Des ateliers d’enfants sur la thématique de l’exposition seront permanents pendant ces trois mois. L’inauguration aura lieu le 13 février en présence du consul général de Chine.

Le Maire de Lunel Claude Arnaud et l’adjoint à la culture Joël Moysan exposent quelle a été leur approche en confiant la réalisation de cette exposition au plasticien-voyageur Jacques Blancher membre de L’AIAPUNESCO.

« La photographie est l’occasion pour le photographe de saisir et de décrire, voire de raconter l’Homme dans le monde. Cette intention révèle, pourrait-on dire, l’éloquence du langage photographique, car vouloir représenter le monde dans son contenu et dans ses formes, c’est avant tout s’accorder une vision personnelle souvent distincte de la perception collective. Poursuivant cette réflexion avec ténacité, Jacques Blancher ne s’en tient pas à la réalisation d’un travail documentaire. Il opère une trajectoire à rebours dans cet Extrême-Orient protéiforme et démesuré où le cadrage photographique donne, avant même sa réalisation, la composition de la toile. Le passage incessant de frontières (Chine/Inde/Occident, figuration/abstraction, photographie/peinture), que l’artiste s’autorise, donne au geste en atelier la dimension d’un langage autonome, ce qu’il nomme son « identité picturale ».

C’est donc à l’ouverture d’une vaste fenêtre que l’exposition «Blancher, du voyage à l’atelier» incite le public. Une fenêtre qui s’ouvre sur la mémoire des hommes et du temps, mais aussi sur un monde disproportionné dont on présage que nous ne serons pas indifférents aux bouleversements qui l’affectent.

Apparue bien après la peinture et sujette à de profondes évolutions techniques, la photographie a néanmoins acquis sa légitimité dans l’élaboration de toute expression plastique. Chez Blancher, le cadre de la toile, tout comme le cadrage de la prise de vue, permet au visiteur à travers les images mentales qu’il se crée de se tenir hors-cadre ! »

A découvrir du 14 février au 26 avril à l’Espace Louis Feuillade/Abric - 48, Bd Lafayette à Lunel. Renseignement : 04 67 87 84 19. Entrée libre et gratuite pour les visites et conférences.

Par ce détour, qui lui permet de renouveler les attendus en matière de « modèle » et de « portrait » (nulle pose en atelier ici) tout en les réinsérant dans un « récit » qui, lui, est totalement rêvé mais nous semble pourtant fort proche, Pascal Vochelet souhaite élargir le champ de représentation et refaire sien le simple fait de peindre, que le rapport au monde semble aujourd'hui avoir singulièrement mis au défi. Ces étrangers, ces inconnus, sont aussi malgré tout des « familiers » pour qui connaît l'uvre de Pascal Vochelet : le jeu des aplats, des coulures, des collages, ou le travail au crayon de couleur, érode en effet le propos réaliste de départ, en lui conférant une forme de complexité mystérieuse tout à fait caractéristique du peintre. Surtout, il réinjecte des éléments qui appartiennent à sa mythologie propre, en particulier ces oreilles animales, qui viennent nous rappeler que toute famille, réelle ou fictive, relève d'une certaine façon de la meute primitive, dans laquelle la violence se domestique tant bien que mal, et où chaque individu doit trouver sa place.

Dans certaines toiles antérieures, ces oreilles étaient clairement associées aux univers de l'enfance brimée (l'élève puni auquel on inflige un bonnet d'âne pouvant être considéré comme un double d'un peintre qui conçoit son activité comme une forme d'exclusion) et du conte cruel et féerique (cette « Peau d'âne » qui échappe à l'union incestueuse en prenant une apparence quasi animale). Ici, la référence s'épure et se met au service de la représentation et de la réappropriation d'un monde où, plus que jamais, l'étrange et le familier échangent leurs signes et finissent par se confondre.

Timothée Picard A la Bear Galerie à Aigues-Mortes à partir du 30 janvier,à la galerie Edgar (Paris) du 16 février au 21 mars, et à la galerie Leslie Barnig (Luxembourg) du 4 au 27 juin.

l’art-vues • page cinquante-quatre février - mars ...
EXPOSITIONS
Jacques Blancher à Lunel Honoré Daumier à Bédarieux Pascal Vochelet à la Bear Galerie

Exceptionnel à La Grande-Motte

Ouverture de la Galerie ART SENSATIONS

avec des noms illustres tels que DUBOUT, BABOULENE, SCHNEIDER, GOETZ…

Inauguration

Mercredi 25 février à 18h30 en présence de Stéphan Rossignol, Mairede La Grande-Motte, Conseiller Régional

19e FESTIVAL

du 4 au 10 AVRIL 2009

BAGNOLS-SUR-CEZE Centre Culturel Léo Lagrange

Yves Pujol

Sam. 4 avril

Lun. 6 avril

«J’adore ma femme»»

«Diable d’homme»

Pièce de théâtre de R. Lamoureux proposée par Les Ménestrels Théâtre

Mer. 7 avril

Sellig

« L’épisode II »

Eric Baert

Les artistes de la galerie : AIZPIRI, ARNAL, BABOULENE, CHAMBRY, DUBOUT, EUSTA, GOETZ, HERSK, INGRATO JABLONSKI, KIJNO, MENU, MOSS, SCHNEIDER, WEISBUCH.

Le Saint Clair 1 - 36, place des Cosmonautes Avenue de l'Europe - 34280 La Grande-Motte artsensations@orange.fr

Tél. 09 65 27 45 86 - 06 83 08 37 07

Jeu. 9 avril

Le gentleman imitateur aux 200 voix

Smaïn

Ven. 10 avril

« Mon dernier… avant le prochain ? »

Renseignements et vente des billets

Office de tourisme de Bagnols Sur Cèze

Tél. 04 66 89 54 61

Vente des billets à compter du 5 mars à 9h (places numérotées)

"Portrait" d’ A. Dubout
EN MARS !!! 11, rue Pasteur 30220 Aigues-Mor tes Tél/Fax 04 66 51 67 91 15, rue Victor Hugo 30220 Aigues-Mor tes Tél. 06 08 04 46 82 5, rue Amiral Courbet 30220 Aigues-Mor tes Tél/Fax 04 66 35 28 19 Rue Amiral Courbet rue Pasteur Galerie Galerie Galerie r ue Principale rue Victor Hugo Place St-Louis ✝ Eglise la plasticienne Cécile Desserle et au sculpteur Louis Lopez LA GALERIE NICOLE GOGAT ouvre son 3ème espace dédié à ?Nouvelle Galerie à découvrir www.galerie-nicolegogat.com E-mail : nicolegaler y@wanadoo.fr

Lucas Demazeau à La Cure Gourmande

EXPOSITIONS

C. Desserle et L. Lopez investissent le 3ème espace de la Galerie Nicole Gogat

,Début mars, la galerie Nicole Gogat, installée à AiguesMortes depuis maintenant 4 ans, a pris une nouvelle dimension en ouvrant un 3ème espace au 15, de la rue Victor Hugo. Lieu incontournable dédié à l’art, les galeries de Nicole Gogat offrent désormais un choix important d’artistes contemporains tous différents mais choisis avec tact et sensibilité. Une vingtaine d’artistes où se côtoient artistes confirmés et jeunes talents, de la figuration libre à l’abstraction en passant par le graffitis. L'accueil y est toujours chaleureux et le visiteur est comblé par la palette des artistes présentés. La nouvelle galerie sera, en priorité, dédiée au travail de l'artiste Cécile Desserle dont le succès ne cesse de grimper et au sculpteur Louis Lopez dont les oeuvres s'harmonisent à merveille à celles de la platicienne. Par les temps qui courent, cela fait plaisir de voir que l'art continue à trouver sa place dans de nouveaux lieux. Nicole Gogat fait preuve une nouvelle fois de son enthousiasme et de sa volonté de partager sa passion avec les autres.

Et comme elle le dit si bien en reprenant cette fameuse citation de Léon Tolstoï qui illustre ses pensées : « Les œuvres d’art ne sont grandes que parce qu’elles sont accessibles à tous ».

Cherryl Taylor à l’Iconoclaste ?

,Lucas Demazeau et La Cure Gourmande, c'est l'histoire d'une rencontre entre un artiste, un lieu magique et son responsable amateur d'art. Le résultat de cette rencontre entre passionnés a donné naissance à l'idée de créer un événement autour d'une exposition qui verra donc le jour en ce mois de février Lucas Demazeau débarque avec son univers aquatique et pour l'occasion avec des créatures parées pour célébrer la gourmandise.

C'est une déambulation de poissons habillés de sucré, pour certains pulpeux, adorables, pour d'autres moelleux, acidulés, rafraîchissants, enrobés de saveurs perdues. Une véritable alchimie de couleurs, à la fois élégance sinueuse et inventivité, recueillement et frénésie, comme un vibrant hommage aux aînés prestigieux que furent "Matisse et Picasso".

Des supports atypiques, une large palette picturale pour cet hymne à la fête, un plaisir de carnaval haut en formes et en couleurs.

C'est pour l'artiste un retour à la source, une partie de l'enfance retrouvée.

Du 26 février au 10 avril à La Cure Gourmande – Place de l'Ancienne Gare à Balaruc-les-Bains. Tél. 04 67 80 01 72.

Art Saint’Roch 2009

5ème édition

Appel à candidature pour artistes et créateurs : peintres - sculpteurs - céramistesmosaïstes - photographes…

Art Saint’Roch 2009 - 5ème édition du jeudi 1er octobre au samedi 14 novembre (inclus).

- Expositions et installations dans les boutiques et les commerces du quartier SaintRoch Ecusson à Montpellier. Performances et ateliers dans les rues du quartier.

(Date limite pour la réception des dossiers de candidature : jeudi 30 avril).

Contact : 06 62 81 12 08.

Email : contact@artetculture.info

Site Internet : www.artetculture.fr

A découvrir à partir de début mars, nouvel espace des Galeries Nicole Gogat 15, rue Victor Hugo à Aigues-Mortes.

,En février, l’IconOclaste Galerie joue sur une valeur sûre, Cherryl Taylor, du coup «nous sommes comme des coqs en pâte» La première artiste invitée de cette nouvelle galerie plonge le visiteur dans un monde onirique, peuplé des animaux familiers et attachants de notre enfance, loués par les vers poétiques et jaillissants de De La Fontaine, ou les contes et légendes… de Perrault, Andersen et autres frères Grimm. Dans le cadre de cette exposition, elle traduit les expressions familières animales et nous raconte son histoire de l’animalité, pas si bête, imprégnée de ses souvenirs d’enfance dans la ferme familiale du Devon. Presque connue comme le loup blanc, Cherryl diffuse ses œuvres un peu partout en Europe à travers boutiques et galeries. Elle maîtrise la technique du raku, procédé de cuisson particulier ou les pièces encore incandescentes sont refroidies par différentes techniques. Une méthode à la magie rustique, qui laisse toujours une petite place au hasard. Le monde des animaux version Taylor… Et alors? Une exposition qui a du chien… Jusqu’au 1er mars à la Galerie IconOclaste?44, Camp de Sauve (à côté de la poste) à Aniane. Tél. 04 67 59 41 69.

Jordi

,Voici plus de dix-sept ans maintenant, que Jordi s’est trouvé un langage : une forme unique, assez ludique, composée de 2 lignes droites et 2 lignes courbes identiques deux à deux, souvent utilisée comme empreinte ou volume. Ce pictogramme est donc décliné en 2 et 3 D. et avec des médiums différents : oeuvre sur papier, peinture, sculpture, installation, photographie, design…

C’est donc avec un acharnement tranquille, mais volontaire et assez implacable qu’il travaille à son histoire : celle d’une seule et unique forme : une épure… toujours la même mais rarement identique. Et ce avec cette incroyable capacité d’invention de nouveaux chemins, pour un concept qu’il souhaite total. En 2001, la Galerie Europ’art avait déjà réalisé avec Jordi, une exposition personnelle de ce travail si particulier. Aujourd’hui, cette nouvelle exposition « Empreintes » nous fait découvrir ses œuvres récentes .

En février et mars à la Galerie Europ’Art 6, rue Marceau à Aigues-Mortes.

Tél. 06 09 90 83 47.

l’art-vues • page cinquante-sept février - mars ...
Peinture de Cécile Desserle Sculpture de Louis Lopez
à la Galerie Europ’Art

Au Musée Paul Valéry à

Sète

,Le musee sort de sa réserve ! Nouvelle présentation des collections permanentes.

La richesse des collections du musée Paul Valéry qui compte plus de 4000 œuvres est cette fois-ci mise à l’honneur. Cette nouvelle présentation d’une partie de ces collections est l’occasion de proposer un autre regard sur les tableaux qui sont redéployés sur l’intégralité des espaces muséographiques.

Au Rez-de-chaussée : Autour du Groupe Montpellier-Sète.

Ce groupe s’est constitué en 1964 autour de François Desnoyer. La renommée et la forte personnalité de cet artiste seront le moteur du groupe. Le musée rend hommage à François Desnoyer et Maurice Sarthou. Une nouvelle présentation met à l’honneur les membres du groupe et les artistes qui l’ont rejoint : Gabriel Couderc, Georges Dezeuze, Albert Dubout, Camille Descossy, Pierre Fournel, Jean Fusaro, Jean Hugo, Jean Milhau, Lucien Puyuelo…

Au 1er étage : œuvres contemporaines

Le musée présente des artistes contemporains tels que A Sun Wu, Bocaj, Drouillet, Fassianos, Guerrier, Kijno, Messagier, Pei-Ming, Rougemont… sans oublier des artistes abstraits comme Champieux, Galey, Plumelle, Rouzaud…

Une partie des espaces est consacrée aux artistes sétois notamment Biascamano, Cervera, Combas, Cosentino, les frères Di Rosa, François, le Bail, Périmon, Routier… Salle du sous-sol : Orientalisme et Académisme.

Présentation des œuvres orientalistes des collections du musée : Delacroix, Lévy-Dhurmer, Deneux, Paul, Walker, Washington…. Une autre partie de la salle fait la part belle aux peintures académiques du XIXème siècle : Cabanel, Carrier-Belleuse, Lefebvre, Sylvestre, Tassel…

Jusqu’au 30 mai. Au musée Paul Valéry- Rue François Desnoyer à Sète.

Tél . 04 67 46 20 98.

Œuvres graphiques à Saint-Cyprien

,Les dessins et œuvres graphiques qui composent cette exposition, sont issus des collections propres de la ville de Saint-Cyprien, et sont pour la plupart inédits. La part belle est faite à François Desnoyer, artiste mort en 1972 et dont le fonds est possédé par la ville. Cette exposition est la première d’une série visant à mettre en avant le fonds municipal, riche de plus de 700 œuvres, allant des arts africains à l’école de Barbizon, de Boudin à Utrillo. La première salle montre des dessins d’artistes ayant influencé de près ou de loin le travail de Desnoyer. Beaucoup d’entre eux nous sont parvenus par le legs de Desnoyer à la ville de Saint-Cyprien. Le reste de l’exposition présente le travail graphique de François Desnoyer soit en tant que fin en soi (par exemple les dessins aboutis de 14-18) soit en tant qu’esquisse ou préparation. Replacer Desnoyer parmi ses maître (Bourdelle, Valtat) et ses amis (Marquet, Gromaire) permet d’une part de saisir l’ensemble du travail de cet artiste dans son contexte, et d’autre part de révéler la cohérence et la beauté d’une collection régulièrement enrichie.

Jusqu'au 1er mars à la Collection François Desnoyer - rue Emile Zola à St-Cyprien.

Tél. 04 68 21 06 96.

www.collectionsdesaintcyprien.com

Les frères Azéma à Agde

,Azéma, une famille d’artistes agathois. La Ville d’Agde présente une exposition consacrée à l’œuvre des frères Azéma. Au travers d’une scénographie, l’exposition met à l’honneur les peintures et les sculptures d’Auguste, d’Ernest et de Louis Azéma en présentant les œuvres issues du fond du Musée Agathois Jules Baudou et des collections des musées partenaires de la manifestation : l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA), le musée des Augustins de Toulouse, le musée Fabre de Montpellier-Agglomération, le musée des Beaux-Arts de Béziers, le musée Paul Valéry de Sète. Des collectionneurs privés enrichissent aussi cet événement en présentant certaines œuvres inédites.

Riche de 110 pièces, l’exposition vous fait voyager au sein d’une production artistique au tournant des 19ème et 20ème siècles sous l’influence des courants académique, impressionniste, art déco, fauve…

Cette exposition se déroule dans deux lieux de la ville. A l’Espace Molière, où les œuvres présentées retracent l’évolution artistique des trois frères durant leur carrière, et au musée Agathois Jules Baudou où les tableaux exposés font référence à la vie quotidienne du temps des frères Azéma.

Maud Peauït et Frank Fay à l’Espace Riquet

,L’Espace Riquet reçoit deux artistes contemporains Maud Peauït et Frank Fay,adeptes de l’abstraction géométrique et constructive. Pour Maud Peauït le tableau représente des formes sévères et rectilignes. Pour Frank Fay le tableau représente un jeu plus léger composé de couleur en harmonie. Ce sont deux créateurs dans l’intégralité du mot, car ils nous font explorer un monde vierge de tout regard. Le regard rencontre un ensemble d’élément qui par l’interprétation qu’en donne l’artiste conduit le spectateur vers une émotion. Le cadre qu’ils partagent les a dirigés vers les mêmes recherches. Cependant si tous deux ont un penchant non figuratif qui les mène sur des sentiers parfois proches, leur aboutissement est fort différent. Au premier regard l’oeuvre de Fay semble être proche de celle de son épouse, pourtant elle se décompose en deux parties, une comporte des aplats de couleurs et l’autre intervient en superposition. Il ose une variété de couleurs beaucoup plus grande et une tonalité nettement plus élevée que Maud Peauït. Maud Peauït apprécie les contrastes brillants et mats qui donnent de la vie et du mouvement à l’œuvre. Sa couleur de base préférée est le noir profond sur lequel par des stries elle provoque des reflets. Le résultat est plus que surprenant et produit une rare beauté devant laquelle il est impossible de rester indifférent. Une opposition se fait jour entre douceur des lumières et rigueur des formes. Les tableaux sont carrés, quelquefois circulaires, mais elle préfère les triangles. « Mais attention, un seul triangle m’intéresse : le triangle équilatéral». «La géométrie m’offre tout l’espace de liberté dont j’ai besoin. La plupart de ces tableaux sont réalisés dans des tons camaïeux, également sur les effets de brillance» Une quête de perfection qui se ressent aussi dans la méticulosité de sa peinture. Jusqu’au 5 avril à l’Espace Riquet à Béziers. Tél. 04 67 28 44 18.

Galerie Elisabeth Poiret à Montpellier

,C’est à Montpellier qu’Élisabeth Poiret choisit d’établir sa deuxième galerie d’artistes. Cette décision a pris effet fin 2008, en suite logique de celle prise en début d’année de se consacrer à la création. Peintre depuis 1978, ses œuvres sont visibles dans bon nombre d’expositions individuelles et collectives, dans sa première galerie dans le Tarn où elle réside et dans deux expositions parisiennes permanentes. Pour évoquer sa technique, on parle d’une peinture abstraite, naturellement coloriste qui développe un graphisme très personnel: élégant sensible, mais pas sans force. Un travail d’abstraction de l’intérieur, pour ne pas imiter l’extérieur On comprend donc son admiration pour ceux capables de rendre accessible un monde personnel et original. Pour mettre en œuvre cette tâche, après trente ans de métier de peintre, elle sait que le temps est son meilleur allié: «le temps réel aussi bien que le temps imaginé, m’est donc un appui constant, une sorte de bâton de pèlerin dont je ne saurais me passer. Il me sert de repère dans le processus depuis longtemps entamé d’unification intérieure. Unification de mon propre langage et de ma propre vision du monde. C’est cette unification que j’essaie de mettre en œuvre dans mon travail de peintre». A découvrir en permanence à la Galerie Elisabeth Poiret – 13, bd du Jeu de Paume à Montpellier. Tél. 06 03 06 12 35.

Animations : Afin d’appréhender la vie et les techniques picturales des artistes, le service Animation des musées d’Agde propose différentes activités comme un atelier d’initiation au dessin et à la peinture et un parcours ludique à travers l’exposition.

Jusqu’au 17 mai à l’Espace Molière - Place Molière à Agde.

(le ticket d’entrée de l’exposition donne droit sur présentation à une entrée gratuite au musée Agathois - rue de la fraternité).

Tél. 04 67 94 12 47.

Dessins du musée

Atger au musée de Lodève

,Le musée de Lodève accueille jusqu’au 1er mars, l’exposition « Chefs-d’oeuvre d’une collection Dessins du Musée Atger ». L’exposition propose près de 100 oeuvres (dessins à la plume, sanguines, lavis, aquarelles…) des Ecoles Française, Italienne et du Nord, parmi lesquelles figurent notamment des oeuvres de Vouet, Bourdon, Rigaud, Fragonard, Hubert Robert, Oudry, et Natoire… (Ecole française) ; Carracci, et Tiepolo (Ecole italienne) ; Brueghel, Van Dyck, Jordaens, Rubens…(Ecole du Nord). Issus de la collection patiemment rassemblée par le Montpelliérain Jean-François Xavier Atger (1758-1833), et comptant parmi les plus importantes collections publiques de dessins conservées en France, les dessins sélectionnés par l’exposition de Lodève en reflètent l’intérêt et la spécificité : l’extrême qualité et la grande diversité du choix effectué par cet amateur averti en art classique autorisent en effet une large présentation de sujets, techniques, styles, thèmes… particulièrement représentatifs des XVe, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles dont ils proposent un vaste panorama. Parmi les oeuvres présentées, figurent notamment une série exceptionnelle de chefs-d’oeuvre de Fragonard et un ensemble remarquable de dix-sept dessins de Tiepolo, « le fleuron de la collection ». Jusqu’au 1er mars au Musée de Lodève, Square Georges Auric. Tél. 04 67 88 86 10.

l’art-vues • page cinquante-huit février - mars ...
« La Brune » de Ernest Azéma à Agde Maud Peauït et Frank Fay à Béziers

Entretien avec Christian Jeanjean, Maire de Palavas-les-Flots

Palavas va bientôt inaugurer son musée du patrimoine Jean-Aristide Rudel

Palavas va avoir son musée du patrimoine. Un événement attendu dans la station balnéaire pour lequel le maire Christian Jeanjean s'est beaucoup investi. Avec le legs important d'une soixantaine d'œuvres de l'artiste Jean-Aristide Rudel, ce musée honorera la mémoire de ce peintre impressionniste qui a marqué Palavas. Le visiteur pourra également, à travers un parcours de saynètes, découvrir la riche histoire de la station. Inauguration au printemps.

Où en êtes-vous dans la réalisation du musée du Patrimoine Jean-Aristide Rudel ?

Il est presque prêt. Il mettra en valeur cet artiste emblématique de Palavas-les-Flots qu'est J.-A. Rudel, peintre impressionniste montpelliérain. Il est le peintre des étangs, de la plage, des bains de mer. Il a vécu à Palavas dans les années 30 à 50. Le musée fait également l'objet de la réalisation d'une exposition sur l'histoire de Palavas-les-Flots et des palavasiens. Elle évoquera la construction des cabanes, les pêcheurs et leurs différentes pratiques, l'accueil des premiers touristes, le célèbre train de Palavas, le sanatorium St-Pierre, les périodes de guerre, etc. Un film sera diffusé à l'entrée du musée et préparera le visiteur à mieux comprendre l’exposition. Un parcours qui se fera à travers des saynètes qui expliqueront le rôle de la Redoute de Ballestras devant les attaques barbaresques et anglaises. Une autre sera consacrée à la pêche en étang. Le décor représentera le Palavas de l'époque avec son canal, les barques catalanes, l’architecture style Louisianne, le bac, l’animation Des bornes interactives complèteront l’information. Il y aura aussi une salle pédagogique. Bref, il s'agit d'un musée à taille humaine où l'on apprendra l’essentiel sur notre patrimoine.

Ce musée offre la possibilité de se plonger dans l'histoire de la ville. Effectivement. Le visiteur pourra, en peu de temps et suivant son rythme, s'imprégner des racines de Palavas et d’une histoire oh combien riche en événements et en tradition.

On y trouvera même de quoi se plonger dans la tradition culinaire avec les plats typiques à travers une évocation des saveurs. Il y aura une bibliothèque avec de nombreux ouvrages sur Palavas et la région. C'est aussi une présentation de 180 000 timbres du monde entier, issus d'un don qui a été fait à la ville.

Comment est constitué le fond des oeuvres de J.-A. Rudel ?

Il s'agit d'un legs important constitué de près de 60 oeuvres de l'artiste. Cela enrichit le patrimoine de la ville et c'est la raison pour laquelle nous nous devions d'y consacrer un emplacement de choix. Une salle importante du musée lui est consacrée. Le musée présentera une biographie de l’artiste et son buste en bronze accueillera le visiteur.

L'Etat a participé dans la dotation du musée ?

En effet puisque le Ministère de la Culture nous fera don d'un fond d'objets liés à la ville qui a été trouvé dans un bateau d'époque la Jeanne-Elisabeth. Il s'agit de poteries, pièces de monnaies et autres trésors trouvés lors des fouilles.

L'ouverture du musée est prévue à quel moment ?

Il sera inauguré au printemps. Nous pensons être honorés de la présence de la Ministre de la Culture, Christine Albanel qui devrait nous communiquer la date prochainement.

J'ajoute que ce musée nous a permis de sauver la Chapelle St-Paul qui sert d’écrin à ce joyau, tout près de l'Institut marin St-Pierre, un lieu de passage important. Ce musée est un véritable outil d’animation historique et culturel pour Palavas-Les-Flots.

Renseignements : 04 67 07 73 34.

l’art-vues • page cinquante-neuf février - mars
MUSÉE
Œuvre de Jean-Aristide Rudel (1928) Christian Jeanjean
...
Les cabanes de Palavas de B. Laurens

ESPACE Jean Pierre Cassel

LE GRAU DU ROI-PORT CAMARGUE Palais des Sports et de la Culture Rens. 04 66 51 10 70

Dimanche 15 Février à 16h00

« Ainsi soit-il »

Théâtre par la Cie Théâtrale du Soleil

Samedi 28 Février à 21h00

« Les Etoiles de la Danse »

Danse classique

Samedi 7 Mars à 19h00

« Bal Caustique »

ATPArts de la Piste

Dimanche 15 Mars à 16h00

« Andalousie »

Opérette en 2 actes Chœur, orchestre et ballet du Festival d’opérettes de Lamalou-les-Bains

Samedi 21 Mars à 21h00

«Le Triomphe de l’Amour » de Marivaux

ATP Théâtre par la Cie Barbès 35

«Bal Caustique» «Andalousie»

«Le Triomphe de l’Amour»

Expositions de peintureàla Villa Parry

Du Samedi 14 Février au Dimanche 8 Mars

Michel Tombereau du Samedi 14 Mars au Dimanche 19 Avril

Jean-Marie Canetta, Henry Jouy et Maurice Doladille

Les spectacles de février - mars

Cirque

• Coma Idyllique de la Cie Hors Pistes, Mardi 24 février à 18h au Théâtre de Mende.

Tél. 04 66 49 85 93.

• Coma Idyllique de la Cie Hors Pistes, Vendredi 27 février à 20h30 au Foyer municipal de Mèze.

Tél. 04 67 43 93 08.

• Entre deux siestes de la Cie Bibendum Tremmens, Samedi 28 février à 18h, Sous chapiteau - Remparts Sudà Aigues-mortes. Tél. 04 66 86 06 44.

• Coma Idyllique de la Cie Hors Pistes, Dimanche 1er mars à 17hà l’Espace culturel de Gignac.

Tél. 04 67 56 10 32.

• Cirque Précaire de la Cie La Faux Populaire, Vendredi 6 Mars à 19h, Parking Halle des Sports à Ouveillan. Tél. 04 68 90 90 20.

• Bicubic de la Cie Projet Bicubic, Vendredi 6 mars à 20h30au Théâtre du Périscope à Nîmes.

Tél. 04 66 76 10 56.

• Coma Idyllique de la Cie Hors Pistes, Vendredi 6 mars à 21h au Centre culturel Léo Lagrange de Bagnols-sur-cèze. Tél. 04 66 50 50 50.

• Bal caustique par la Cie le cirque hirsute, Samedi 7 mars à 19h, Espace Jean-Pierre Cassel-Théâtre du Grau du Roi. Tél. 04 66 51 10 70.

• La mourre de la Cie la Scabreuse, Mardi 10 Mars à 20h30au Cratère-Scène Nationale d’Alès.

• Cirque Précaire de la Cie La Faux Populaire, Vendredi 13 Mars à 18h30à l’Esplanade de Gruissan.

Tél. 04 68 90 90 20.

• Déversoir avec Angela Laurier, les 17, 18 et 19 mars à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète.

Tél. 04 67 74 66 97.

• Court Miracles de la Cie le Boustrophédon, Mercredi 18 Mars à 21hau Théâtre Municipal de Mende. Tél. 04 66 94 00 23.

• Cirque précaire de la Cie la Faux populaire / le mort aux dents , Samedi 21 Mars à 20h30 et Dimanche 22 Mars à 17h, Sous chapiteau à Montréal.

Tél. 04 68 76 35 20.

• Déversoir par Angéla Laurier, Samedi 21 à 21h et Dim. 22 Mars à 17h à Bayssan. Tél. 04 67 28 37 32.

• Singularités Ordinaires de GdRa, Mercredi 1er et Jeudi 2 avril au Théâtre de Grammont de Montpellier.

• Le Grand C dans le cadre des «Artistes au Lycée», représentation le Jeudi 2 avril à 18h au Lycée Peytavin de Mende. Tél. 04 66 94 00 23.

• Un cirque plus juste de Cie Circo Aéréo, Samedi 4 avril à 20h et Dimanche 5 avril à 15h30, Sous chapiteau à Chanac. Tél. 04 66 65 75 75.

• Midi à ta Porte de Cie l’Enjoliveur, Samedi 4 avril à 21h30 et Dimanche 5 avril à 17h, Sous chapiteau à Chanac. Tél. 04 66 65 75 75.

Danse

• Les Hivernales d’Avignon du 19 au 28 février

Tél. 04 32 70 01 07. www.hivernales-avignon.com

• C’est ça la vie? par le Pockemon Crew, Samedi 21 février à 20h30, Elmediator à Perpignan.

Tél. 04 68 51 64 40.

• Gershwin de José Montalvo et Dominique Hervieu, Mardi 24 février à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Deux pas 2-2 de Johanny Bert et Rita Cioffi, Mardi 24 février à 20h30 au Théâtre Municipal de Perpignan.

Tél. 04 68 66 33 54.

• Sankai Juku de Ushio Amagatsu, Mardi 24 février à 20h30 au Cratère-Scène Nationale d’Alès.

Tél. 04 66 52 52 64.

• (Not) a love song d’Alain Buffard, Mardi 24 février à 20h au Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 10.

• Hip Hop en création, Mercredi 25 et Jeudi 26 février de 17h à 22h au Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas.

Tél. 0800 600740.

• Les étoiles de la danse, Samedi 28 février à 21h, Espace Jean-Pierre Cassel-Théâtre du Grau du Roi.

Tél. 04 66 51 10 70.

• Don Juan et Carmen par le Ballet de BiarritzThierry Malandain Centre Chorégraphique National, Mardi 3 mars à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Tempo 76 de Mathilde Monnier, Jeudi 5 mars à 20h à l’Opéra Comédie de Montpellier. Tél. 0800 600740.

• Leila Haddad de Leila Haddad, Vendredi 6 mars à 20h30 au Théâtre-Scène National de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Turba de Maguy Marin, Jeudi 12 mars à 20h, Opéra Berlioz / Corum à Montpellier. Tél. 0800 600740.

• Narcisse and go par Urban Tap, Jeudi 12 mars à 20h30, Elmediator à Perpignan. Tél. 04 68 51 64 40.

• Des cailloux sous la peau, Vendredi 13 mars à 20h30 au Périscope à Nîmes. Tél. 04 66 76 10 56.

• Cher Ulysse de Jean-Claude Gallotta, Mardi 17 mars à 20h au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.

• Fiction in Between de Fabrice Ramalingom et Saskia Hölbling, Mardi 17 et Mercredi 18 mars à 20h au Studio Bagouet / Les Ursulines à Montpellier. Tél. 0800 600740.

• 2ème biennale «L’expérience japonaise !» du 24 au 28 mars au Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 10.

• Press de Pierre Rigal, Mardi 24 et Mercredi 25 mars à 20h30 au Trioletto, à Montpellier. Tél. 0800 600740.

• ]domaine I hear voices[ de Nadia Lauro, du Jeudi 26 mars au Dimanche 5 avril à l’Atelier des Ursulines, Montpellier. Tél. 0800 600740.

• Sombreros de Philippe Decouflé, les 1er,2 et 3 avril au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Cher Ulysse de Jean-Claude Gallotta, Vendredi 3 avril à 20h30 au Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64.

Musique

• Chants du monde avec Richard Galliano, Vendredi 27 février à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Steeve Laffont, Kidjales Trio Jazz manouche, du 3 au 7 mars, programmation de Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64.

• Au lustre de la Peur de Denis Charolles, Eric Lareine et Frédéric Gastard, Mercredi 4 mars à 19h au Théâtre-Scène Nat. de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Neapolis Ensemble, chants et musique traditionnels de Naples, Vendredi 6 mars à 20h45 au ThéâtreScène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Denis Badault et l’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon dirigé par René Koering, Mardi 10 mars à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Melodies toxiques, chansons réalistes des années 30 par Isabelle Fürst de la troupe du Théâtre des Treize Vents, du 11 au 14 mars, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier.

Tél. 04 67 99 25 25.

• Papillon Paravel au sommet de son arbre, Jeudi 12 mars à 21h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier.

Tél. 04 67 40 41 39.

• Andalousie de Francis Lopez, Dimanche 15 mars à 16h, Espace Jean-Pierre Cassel-Théâtre du Grau du Roi. Tél. 04 66 51 10 70.

• Songs of Times Square par l’Orchestre de Chambre de l’Emporda et l’Ensemble Mediterraneum, Dimanche 22 mars à 18h au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon. Tél. 04 68 86 72 65.

• Caroline Henderson jazz vocal, Mardi 24 mars à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète.

Tél. 04 67 74 66 97.

• Best of IMFP dirigé par Gilles Labourey, Vendredi 27 mars à 20h30 au Théâtre de la Calade à Arles.

Tél. 04 90 93 05 23.

• Manuel Rocheman Trio, jazz, Samedi 28 mars à 21h à La maison de l’eau d’Allègre les Fumades.

Tél. 04 66 24 96 02.

• Soirée cabaret avec les quatre Julots de Patrice Bourgeon et la Cie des Zincs, Vendredi 3 avril à 20h30 au Casino Théâtre de Beaucaire.

Tél. 04 66 59 71 34.

• Le bar du bout du monde par l’Association De la chanson encore et toujours, Vendredi 10 avril à 21h à La maison de l’eau d’Allègre les Fumades.

Tél. 04 66 24 96 02.

Musique classique

• Karelia Philharmonic Orchestra, Chef d’orchestre Marius Stravinsky, Vendredi 13 février à 20h30, au Théâtre Municipal de Tarascon. Tél. 04 90 91 51 30.

• Octuor à vent du Conservatoire National de Région Perpignan-Méditerrannée, Dimanche 1er mars à 17h au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon.

Tél. 04 68 86 72 65.

• Carole Dubois, Récital de piano, Mardi 10 mars à 20h45 au Théâtre de Clermont l’Hérault.

Tél. 04 67 96 31 63.

• Camerata Ireland avec Barry Douglas, Jeudi 12 mars à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Concert de printemps par l’Orchestre Symphonique Canet Roussillon Méditerranée, Vendredi 27 mars à 20h30 au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon. Tél. 04 68 86 72 65.

Opéra

• Didon et Enée d’Henry Purcell, Mardi 24 février à 14h30, Jeudi 26 février à 20h et Samedi 28 février à 20h, à l’Opéra Comédie de Montpellier.

Tél. 04 67601999.

• Faust de Charles François Gounod, Dimanche 1er mars à 15h, Mardi 3 mars à 20h, Vendredi 6 mars à 20h et Dimanche 8 mars à 15h à l’Opéra Berlioz / Le Corum, Montpellier. Tél. 04 67601999.

• Dans la colonie pénitentiaire de Philip Glass, Mercredi 4 mars à 19h au Théâtre de Nîmes.

• Arsène Lupin banquier par la Cie Les Brigands, Vendredi 20 mars à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• La Cenerentola de Rossini, le 21 mars à 14h30 et le 23 mars à 20h30 à l’Opéra Théâtre d’Avignon. Tél. 04 90 82 42 42.

• Les Pêcheurs de perles de Georges Bizet, Dimanche 22 mars à 15h au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• L’Opéra de Pékin par l’Académie Nationale de Tianjin, Mercredi 25 mars à 20h au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.

• King Arthur d’Henry Purcell, Samedi 28 mars à 20h, Dimanche 29 mars à 15h, Mardi 31 mars à 20h et Mercredi 1er avril à 20h, à l’Opéra Comédie de Montpellier. Tél 04 67601999.

• La flûte enchantée de Mozart, Samedi 4 avril à 19h30 au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.

• La flûte enchantée de Mozart, Dimanche 5 avril à 15h30 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

Théâtre

• Nos ancêtres les grenouilles de Eugène Durif, en hommage à Jean-Pierre Brisset, les 12 et 13 février au Théâtre des Halles à Avignon. Tél. 04 32 76 24 51.

• On choisit pas sa famille de Jean-Christophe Barc, Dimanche 15 février à 16h, Espace Jean-Pierre Cassel-Théâtre du Grau du Roi. Tél. 04 66 51 10 70.

• Le Gai Savoir de Julien Gracq de Joël Jouanneau, du 17 au 27 février, Théâtre du Hangar-Compagnie Jacques Bioulès à Montpellier. Tél. 04 67 41 32 71.

• Jésus II de Joseph Delteil, Jeudi 19 février à 20h30 au Théâtre des Carmes d’Avignon. Tél. 04 90 82 20 47.

l’art-vues • page soixante et un février - mars ...
Coma Idyllique de la Cie Hors Pistes (Cirque). Plusieurs dates en région. • (Not) a love song d’Alain Buffard (Danse) au Théâtre de Nîmes. King Arthur d’Henry Purcell (Opéra) à l’Opéra Comédie à Montpellier. Andalousie de Francis Lopez (Opérette) au Grau du Roi. Cirque Précaire de la Cie La Faux Populaire (Cirque). Plusieurs dates en région. © LaurentPhilippe

Les spectacles de février - mars (suite)

Théâtre

• L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht, Jeudi 19 février à 19h, Vendredi 20 février à 20h30, au CratèreScène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64.

• Farces de commedia de Cie Les Têtes de Bois, du 19 au 22 février au Théâtre de la Méditerranée La Vista à Montpellier. Tél. 04 67 58 90 90.

• John Padan de Dario Fo, Vendredi 20 février à 20h30 au Théâtre des Carmes d’Avignon.

Tél. 04 90 82 20 47.

• Stellig Episode 2, Samedi 21 février à 21h à La maison de l’eau d’Allègre les Fumades.

Tél. 04 66 24 96 02.

• Je râle pour vous ! de Popeck, Mardi 24 février à 20h45 au Théâtre de Clermont l’Hérault.

Tél. 04 67 96 31 63.

• Conversations avec ma mère d’après Carlos Oves, les 24, 25 et 26 février au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Vers toi terre promise de Jean-Claude Grumberg, du 24 au 28 février au Théâtre de Grammont, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier.

Tél. 04 67 99 25 25.

• One, two, one, two, three, four! de Philippe Dorin, du 24 au 28 février à 20h au Théâtre du Périscope à Nîmes. Tél. 04 66 76 10 56.

• Isabelle, trois caravelles et un charlatan de Cie Les Têtes de Bois, du 26 au 28 février à 21h au Théâtre de la Méditerranée La Vista à Montpellier.

Tél. 04 67 58 90 90.

• Emma la clownsous le divan deMeriem Menant, Jeudi 26 février à 19h, Vendredi 27 février à 21h, Samedi 28 février à 19h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tél. 04 67 40 41 39.

• La vie devant soi d’après Romain Gary, Vendredi 27 février à 20h30 au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon. Tél. 04 68 86 72 65.

• Shirley et Dino, Vendredi 27 février à 20h30 et Samedi 28 février à 16h au Palais des Congrès de Perpignan. Tél. 04 68 34 07 48.

• Farallone d’après Robert-Louis Stevenson, Vendredi 27 février à 20h30 au Casino Théâtre de Beaucaire. Tél. 04 66 59 71 34.

• Les mains sales de Jean-Paul Sartre, Vendredi 27 février à 20h30 au Théâtre Municipal de Perpignan. • Occident de Rémi De Vos, Vendredi 27 février à 20h45 au Théâtre de Clermont l’Hérault.

• L’Antichambre de Jean-Claude Brisville, Vendredi 27 février à 21h au Palais des Congrès du Cap d’Agde. Tél. 04 67 94 65 80.

• L’Ingénu de Voltaire, Vendredi 27 février à 14h, Samedi 28 février à 21h au Théâtre Jacques Cœur à Lattes. Tél. 04 99 52 95 00.

• Crésus de Jean Giono par la Cie Cigalon, Vendredi 27 février à 21h à La maison de l’eau d’Allègre les Fumades. Tél. 04 66 24 96 02.

• L’Héritier de Jaime Lorca, Vendredi 27 et Samedi 28 février à 20h30 au Théâtre-Scène Nat. de Sète.

• Isabelle, trois caravelles et un charlatan de Cie Les Têtes de Bois, Dimanche 1er mars à 18h30 au Théâtre de la Méditerranée La Vista à Montpellier. Tél. 04 67 58 90 90.

• La Résistance des poètes, Apéro-lecture avec Jean-Louis Estany, Mardi 3 mars à 19h au Théâtre de Clermont l’Hérault. Tél. 04 67 96 31 63.

• Emma la clown sous le divan de Meriem Menant, Mardi 3 mars à 20h30 au Théâtre Municipal de Perpignan. Tél. 04 68 66 33 54.

• Chat et Souris de Ray Cooney, Mardi 3 mars à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél. 04 68 34 07 48.

• Marylin Monroe Entretiens de Stéphanie Marc, Mardi 3 et Mercredi 4 mars à 19h30 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Roues libres de Bernadette Boucher et Dominique Lautré, les 4, 5 et 6 mars à 20h au Théâtre de Béziers.

Tél. 04 67 36 82 82.

• Le Nouveau Testament de Sacha Guitry, du 3 au 7 mars au Théâtre de Grammont, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier.

Tél. 04 67 99 25 25.

• Rirologieou le discours des queues rouges d’Eric Masse et Laurent Petit, Mercredi 4 mars à 21h, Jeudi 5 mars à 19h, Vendredi 6 mars à 21h, Samedi 7mars à 19h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier.

Tél. 04 67 40 41 39.

• Un garçon impossible de Petter S. Rosenlund, Jeudi 5 mars à 19h, Vendredi 20 mars à 20h30 au Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64.

• Roméo et Juliette de Cie Teatro Agricolo, du 5 au 8 mars au Théâtre de la Méditerranée La Vista à Montpellier. Tél. 04 67 58 90 90.

• Tita-Lou de Catherine Anne, Vendredi 6 mars à 19h au Théâtre de Clermont l’Hérault. Tél. 04 67 96 31 63.

• Ne nous quitte pas! de Gil Galliot et Yves Hirschfeld,Vendredi 6 mars à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél. 04 68 34 07 48.

• Vienne 1913 d’Alain Didier-Weill, Vendredi 6 mars à 20h45 à l’ATP de Lunel. Tél. 04 67 22 03 78.

• Le système Ribadier de Georges Feydeau, Vendredi 6 mars à 21h au Palais des Congrès du Cap d’Agde. Tél. 04 67 94 65 80.

• Le système Ribadier de Georges Feydeau, Samedi

7 mars à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél. 04 68 34 07 48.

• Laver les mots Poésie par la Cie Albatros François Philipponnat, Samedi 7 mars à 21h à La maison de l’eau d’Allègre les Fumades. Tél. 04 66 24 96 02.

• Fatma de M’Hamed Benhuettaf, Dimanche 8 mars à 16h au Théâtre Municipal de Perpignan.

Tél. 04 68 66 33 54.

• Assoiffés de Wadji Mouawad, Mardi 10 mars à 19h30 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne.

Tél. 04 68 90 90 20.

• Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus d’après le texte de John Gray, Mardi 10 mars à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél. 04 68 34 07 48.

• Belle du seigneur extraits de Belle du Seigneur d’Albert Cohen, du 11 au 21 mars, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier.

Tél. 04 67 99 25 25.

• Enfance de Nathalie Sarraute, du 11 au 21 mars, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 25.

• Le dernier jour d’un condamne de Victor Hugo, du 11 au 21 mars, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 25.

• Au Plaisir de la Cie Les Arts Oseurs, les 12, 13 et 14 mars à 21h au Théâtre de la Méditerranée La Vista de Montpellier. Tél. 04 67 58 90 90.

• La douleur de Marguerite Duras, Vendredi 13 mars à 20h30 au Théâtre Municipal de Perpignan.

• Coeur Ardent d’Alexandre Ostrovski, Vendredi 13 et Samedi 14 mars à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Plaisanteries d’Anton Tchekhov, Samedi 14 mars à 20h30 au Casino Théâtre de Beaucaire. Tél. 04 66 59 71 34.

• Si c’était à refaire de Laurent Ruquier, Samedi 14 mars à 20h30 au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon. Tél. 04 68 86 72 65.

• Plus si affinités de Mathilda May et Pascal Légitimus, Samedi 14 mars à 20h30, au Théâtre Municipal de Tarascon. Tél. 04 90 91 51 30.

• Marylin Monroe Entretiens de Stéphanie Marc, Samedi 14 mars à 21h au Théâtre Jacques Cœur à Lattes. Tél. 04 99 52 95 00.

• Buffo, Mardi 17 mars à 20h30 au Théâtre Municipal de Perpignan. Tél. 04 68 34 07 48.

• Kiss me quick de Ishem Bailey du 17 au 20 mars à l’Odéon - Théâtres de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 10.

• Entre autres avec Jean Rochefort, Mardi 17 mars à 20h45 et Mercredi 18 mars à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Le prince de Hombourg d’après Heinrich von Kleist, du 17 au 19 mars à la Vignette théâtre de l’université Montpellier 3. Tél. 04 67 14 55 98.

• Le prince de Hombourg d’après Heinrich von Kleist, du 17 au 20 mars au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Phasmes par Daniel Mesguich. Les 18, 19 et 20 mars au Théâtre du Chêne Noir à Avignon. Tél. 04 90 82 40 57.

• François d’Assise d’après Joseph Delteil, du 18 au 21 mars, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 25.

• Classe de Blandine Keller, du 18 au 21 mars, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier.

• Entre Autres avec Jean Rochefort, Jeudi 19 mars à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan.

• Le facteur de Neruda d’Antonio Skarmeta, Vendredi 20 mars à 20h30 au Casino Théâtre de Beaucaire. Tél. 04 66 59 71 34.

• Enfance algérienne, production Théâtre de la Calade, Vendredi 20 mars à 20h30 au Théâtre de la Calade à Arles. Tél. 04 90 93 05 23.

• Entre autres de Jean Rochefort, les 20 et 21 mars au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.

• Nos amis les bobos, Samedi 21 mars à 20h30 au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon.

• Chat et Souris de Ray Cooney, Samedi 21 mars à 20h30, au Théâtre Municipal de Tarascon.

• Le triomphe de l’amour de Marivaux, Samedi 21 mars à 21h, Espace Jean-Pierre Cassel-Théâtre du Grau du Roi. Tél. 04 66 51 10 70.

• L’opéra de Pékin par l’Académie Nationale de Tianjin, Mardi 24 mars à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• La Trilogie Marius, Fanny, César de Marcel Pagnol, Jeudi 26 mars à 20h30 à L’Opéra Théâtre d’Avignon. Tél. 04 90 82 42 42.

• Maldoror d’après Les Chants du Maldoror de Lautréamont, Jeudi 26 mars à 19h, Vendredi 27 mars à 21h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tél. 04 67 40 41 39.

• Les diablogues de Roland Dubillard, Jeudi 26 et Vendredi 27 mars à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.

• Une voix sous la cendre de Zalmen Gradowski, du 26 au 29 mars au Théâtre des Halles à Avignon. Tél. 04 32 76 24 51.

• La servitude volontaire hier et aujourd’hui Lecture par Jean Baumgarten, Vendredi 27 mars à 18h30 au Théâtre des Carmes d’Avignon. Tél. 04 90 82 20 47.

• Henri VI de William Shakespeare, Vendredi 27 mars à 19h au Théâtre Municipal de Perpignan. Tél. 04 68 66 33 54.

• Archipel Résister ? Forum, spectacles, débats, Vendredi 27 mars à 19h au Théâtre de Clermont l’Hérault. Tél. 04 67 96 31 63.

• Tous les Algériens sont des mécaniciens avec Fellag et Marianne Epin, Vendredi 27 mars à 20h30, Samedi 28 mars à 20h30 au Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64.

• La Puce à l’oreille de Georges Feydeau, Vendredi 27 et Samedi 28 mars à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

• Les diablogues de Roland Dubillard, les 30 et 31 mars à 20h au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.

• Hybrides au Théâtre de Grammont, au Trioletto, à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier agglomération, au Théâtre de l’université Paul Valéry, à Kawenga, au FRAC Languedoc-Roussillon, du 30 mars au 3 avril, programmation Théâtre des Treize Vents à Montpellier.Tél. 04 67 99 25 25.

• L’étranger d’après Albert Camus, Jeudi 2 avril à 20h45, au Théâtre de Clermont l’Hérault.

Tél. 04 67 96 31 63.

• Fragments de Samuel Beckett, mise en scène Peter Brook, Jeudi 2 avril à 21h, Vendredi 3 avril à 21h au Théâtre Jacques Cœur à Lattes.

Tél. 04 99 52 95 00.

• Volpone d’après l’oeuvre de Benjamin Jonson, Jeudi 2 avril à 19h, Vendredi 3 avril à 21h au Théâtre Jean Vilar à Montpellier.Tél. 04 67 40 41 39.

• Electre d’après Sophocle, Jeudi 2 avril à 19h, Vendredi 3 avril à 20h30 au Théâtre du Périscope à Nîmes. Tél. 04 66 76 10 56.

• Effroyables jardins de Michel Quint, Vendredi 3 avril à 20h30 au Théâtre Jean Piat à Canet en Roussillon. Tél. 04 68 86 72 65.

• Le malade imaginaire de Molière, du 3 au 5 avril au Théâtre de la Calade à Arles. Tél. 04 90 93 05 23.

• Les belles sœurs, comédie d’Eric Assous, Samedi 4 avril à 20h30, au Théâtre Municipal de Tarascon. Tél. 04 90 91 51 30.

• Parle-moi d’amour de Philippe Claudel, Samedi 4 avril à 21h, Espace Jean-Pierre Cassel-Théâtre du Grau du Roi. Tél. 04 66 51 10 70.

• Gary/Ajar d’André Asseo (d’après

Samedi 18 avril à 20h30, au Théâtre Municipal de Tarascon. Tél. 04 90 91 51

l’art-vues • page soixante-deux février - mars
Romain Gary), 30.
© J.-L.Fernandez © Lot
Rirologie… d’Eric Masse et Laurent Petit (Théâtre) au Théâtre J. Vilar à Montpellier Vienne 1913 d’Alain Didier-Weill (Théâtre) à l’ATP de Lunel. Conversations avec ma mère d’après Carlos Oves (Théâtre) au Théâtre-Scène Nat. de Narbonne. Le système Ribadier de Georges Feydeau (Théâtre). Plusieurs dates en région.

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