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Le magazine culturel de votre région ... AVRIL - MAI 2010 24 ème Printemps des Comédiens « Madame de Sade » de Yukio Mishima © Anne Gayan
Sarl Médi’Art Communication
15 bis, rue du Bel Air
34770 Gigean
Tél. 04 99 04 04 99
Fax : 04 67 51 01 30
E-mail : mediart@wanadoo.fr
Directeur de la publication : Stéphane Jurand
Direction commerciale : Philippe Pech
Rédacteur en chef : Luis Armengol
Rédaction : Luis Armengol, Marie-Christine Harant, BTN, Michel Pavloff
Brèves :
Cécile Doerfler, Jacques Moynier
Administration et abonnements : Christine Martinez
Réalisation : Francis Duval
Impression : Pure Impression
Diffusion : BMC Diffusion
Dépôt légal à parution - Magazine gratuit
ISSN : 1164-7531
Edition et régie publicitaire
Société Médi’Art (Sarl au capital de 27 000 €)
RCS Montpellier B 384662599
Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés.
Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Sommaire
• Agenda concerts ..................... p. 4
• Les temps forts par MCH p. 7-8
• Théâtre ......................... p. 11-12
• Printemps des Comédiens p. 14
• Récits par Daniel Bedos p. 15
• Montpellier Danse p. 17
• Festivals p. 18
• Cirque p. 21
• Comédie du Livre p. 23
• Libertad à Narbonne .............. p. 24
• Musique et lyrique p. 25 à 29
• Pont du Gard ....................... p. 31
• DOSSIER : p. 35 à 38
• Arts plastiques par BTN p. 40 à 45
• Expos p. 46 à 56
• Toros y toreros p. 59
N°du 10 avril au 9 juin
Prochain numéro :
« Spécial événements de l’été » Sortie le 10 juin
En couverture : 24 ème PRINTEMPS DES COMÉDIENS
« Madame de Sade » de Yukio Mishima par la Cie Sirènes mise en scène Jacques Vincey.
les 25 et 26 juin à 22h à l’Amphithéâtre d’O (voir page 14)
Editorial Que c’est beau la vie !
Affirmer que c’est beau la vie alors qu’un Printemps social s’annonce orageux ne tient pas de la provocation mais d’une volonté de positiver. C’est surtout un clin d’œil à Jean Ferrat, qui vient de s’en aller, juste avant le printemps et le retour des hirondelles, celles qu’ils regardaient passer dans La Montagne. Jean Ferrat qui sans bruit, dans un murmure, nous donnait des raisons d’espérer, des raisons de vivre. Jean Ferrat qui était engagé, savait remuer les consciences et les cœurs avec Nuits et Brouillards, Ma France, Potemkine, Le bruit des bottes, ne donnait jamais de leçon. Nostalgique certes, cependant toujours tourné vers l’avenir et le beau. La nature qui ne trahit jamais, source d’émerveillement pour celui qui sait regarder. L’amour qui donne des bleus à l’âme mais porteur de bonheur : C’est toujours la première fois, Heureux celui qui meurt d’aimer, Aimer à perdre la raison, Que serai-je sans toi ?
Jean Ferrat ne trichait pas lorsqu’il chantait Al’ombre bleue du figuier ou Au bout de mon âge. Projetons nous vers demain qui est retour du soleil, retour des festivals, des grandes expositions de l’été. Regardons autrement. Laissons notre morosité au grenier, notre mauvaise humeur à la cave. Profitons du printemps pour faire un grand nettoyage dans notre cerveau et proclamons pour commencer Chienne de vie je t’aime, pour un jour pouvoir affirmer sans tricher : Que c’est beau la vie !
Marie Christine Harant
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Photo Anne Gayan
agenda des spectacles et concerts
Sepulturadimanche 11 avril à 19h au Médiator à Perpignan
Hocus Pocus (1ère partie Lexicon)jeudi 15 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Danakil + Kankavendredi 16 avril à 21h au Médiator à Perpignan
« Très chère Mathilde » avec Line Renaud samedi 17 avril à 20h30 à la Salle Zinga Zanga à Béziers
Intelligence + Los Santos + DJ'S samedi 17 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Luke mercredi 21 avril à 19h30 au Rockstore à Montpellier
Tété jeudi 22 avril à 19h30 au Rockstore à Montpellier
Revolver + Diving with Andyjeudi 22 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Bijou SVPvendredi 23 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Koacha + Bogart & the Addictivesvendredi 23 avril à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Festival Music Ado samedi 24 avril à 20h30 à la Salle Zinga Zanga à Béziers
Ezekiel vs Hint + Vunenydimanche 25 avril à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Renan Luce mercredi 28 avril à 20h au Zénith de Montpellier
Unknown Project en Show case mercredi 28 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Tv Ghost + Hair & The Iotas + DJ’s setjeudi 29 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Belle du Berry + D. Kilembejeudi 29 avril à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Soirée de soutien Haïtivendredi 30 avril à 21h au Médiator à Perpignan
Din Records Tour Medine vendredi 30 avril Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Chinese Man + Tha Trickaz + DDC + DJ Sundae samedi 1er mai à 20h à la Salle Zinga Zanga à Béziers
Double Nelson + Brain Damagejeudi 6 mai à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Concert de soutien «Cap au Large» vendredi 7 mai à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Bang My Ear ! #6vendredi 7 mai à 21h au Médiator à Perpignan
Jeanne Cherhal + la Secte humaine samedi 8 mai à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
André Williamslundi 10 mai à 21h au Médiator à Perpignan
Hex dispensers + Hippy Killer + DJ’s setmardi 11 mai à 21h au Médiator à Perpignan
The stars from the Commitments mercredi 12 mai à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Kile Eastwoodmercredi 12 mai à 21h à la Cigalière à Sérignan
Free Dub Sound Systemvendredi 14 mai à 21h au Médiator à Perpignan
Saezvendredi 14 mai à 20h au Zénith de Montpellier
Christophe Willemsamedi 15 mai à 20h au Zénith de Montpellier
Emily Loizeau (1ère partie S. Lignon) samedi 15 mai à 21h au Médiator à Perpignan
Pinocchio dimanche 16 mai à 17h à la Cigalière à Sérignan
Pinocchioles 17 et 18 mai à 14h30 à la Cigalière à Sérignan
Pinocchiomardi 18 mai à 14h30 à la Cigalière à Sérignan
Stéphane Rousseau mardi 18 mai à 20h30 à l’Espace Vergèze à Vergèze
Garoumercredi 19 mai à 20h30 au Zénith de Montpellier
Abel en Show casejeudi 20 mai à 21h au Médiator à Perpignan
Franck Nicolas 4tetvendredi 21 mai à 21h au Théâtre Sortie Ouest à Béziers
Loco Repet Showvendredi 21 mai à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
La Nuit Manouchesamedi 22 mai à 21h au Théâtre Sortie Ouest à Béziers
Arrête de Pleurer Pénélope 1 mardi 25 mai à 20h30 à l’Espace Vergeze à Vergeze
Pierpoljak vendredi 27 mai à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Mozart «L’Opéra Rock» samedi 29 mai à 15h et 21h au Zénith de Montpellier
Mozart «L’Opéra Rock»samedi 30 mai à 14h et 19h au Zénith de Montpellier
Les hommes viennent de mars…dimanche 30 mai à 17h au Corum de Montpellier
Laurent Gerrasamedi 5 juin à 20h30 au Zénith de Montpellier
Filth of unity festsamedi 5 juin à 20h Salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas
Stéphane Guillon samedi 19 juin à 20h30 à la Salle Zinga Zanga à Béziers
Alain Souchonjeudi 24 juin à 20h30 aux Jardins de La Fontaine à Nîmes
Stéphane Rousseau vendredi 25 juin à 20h30 à la Salle Zinga Zanga à Béziers
Vanessa Paradisdimanche 4 juillet à 20h30 au Théâtre Antique de Vaison la Romaine
Pinkmardi 6 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes
ZZ Top+Joe Bonamassavendredi 9 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes
Gossip + Yuksek+ Vampire Weekend+Editors jeudi 15 juillet à 19h30 aux Arènes de Nîmes
Emilie Simon samedi 17 juillet à 20h au Rockstore à Montpellier
Jacques Dutronc+ Felochelundi 19 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes
Mika + Florence & The Machine+N. Faulkner mardi 20 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes
Jamiroquai + Wax Tailor+Rock & Junior mercredi 21 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes
Mark Knopfler+ Kate Walshjeudi 22 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes
M samedi 24 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes
Christophe Maedimanche 25 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes
Christophe Maelundi 26 juillet à 20h30 aux Arènes de Béziers
Christophe Mae jeudi 12 août à 20h30 au Théâtre Antique de Orange
Carla Brunivendredi 8 septembre à 20h30 à la Grande Salle de Montpellier
Oui Oiu et le Cadeau Surprisemercredi 27 octobre à 14h et 17h au Zénith de Montpellier
Florence Foresti "Motherfucker"mercredi 3 novembre à 20h30 au Zénith de Montpellier
Celtic Lengendsvendredi 26 novembre à 20h30 au Zénith de Montpellier
Roland Magdanesamedi 27 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers
The Rabeats samedi 4 décembre à 20h30 au Zénith de Montpellier
Bharatimardi 7 décembre à 20h30 au Zénith de Montpellier
Eddy Mitchell « Ma dernière séance »mercredi 9 décembre à 20h au Zénith de Montpellier
Marc Lavoine mardi 14 décembre à 20h à l’Espace Vergèze à Vergèze
Marc Lavoinemercredi 15 décembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers
Laurent Gerra Renan Luce Garou
Christophe Willem
Location par internet : www.ticketsud.com l’art-vues • page quatre • avril - mai ...
Location : Fnac de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Avignon, Virgin Montpellier, Carrefour, Auchan, Leclerc.
Emily Loizeau
■ Quatre costumes en quête d’auteurs au Théâtre du Hangar
L’aventure des Quatre costumes en quête d’auteurs qui a duré jusqu’au 7 mars, ne doit pas s’arrêter là. Les costumes créés en amont par Vincent Bioulès, Françoise Astruc, Gabrielle Mutel et Chantal Rousseau, ont été attribués par tirage au sort à Abder Ouldhaddi, Sébastien Portier, Evelyne Torroglosa et Fabienne Augié. La suite, vous la connaissez. Des auteurs ont écrit des textes: monologues, duos, trios quatuors, mis en scène par quatre metteurs en scène. Pour avoir suivi l’ensemble de cette série inédite, je peux vous assurer que le résultat est étonnant. Alors, je m’adresse aux diffuseurs curieux, à ceux qui n’auraient pas tout à fait achevé de boucler leur programmation, ils ne peuvent pas passer à côté de cette création à géométrie variable, en 12 épisodes, avec quatre comédiens au maximum. Ils peuvent piocher à leur guise selon leurs goûts, leur budget et leurs moyens, en sélectionnant les œuvres d’un seul auteur: Jean Reinert, Jacques Bioulès, Joël Jouanneau ou Thibault Fayner; celles d’un metteur en scène: David Stanley, Alexandre Morand, Luc Sabot ou Astrid Cathala. Pensez-Y.
Théâtre du Hangar - 3, rue Nozeran à Montpellier. Tél. 04 67 41 32 71.
■ Marilyn Monroe / Entretiens en tournée
C’est l’année de Stéphanie Marc, Gertrude dans Hamlet, Elle dans Occident et Marilyn dans Marilyn Monroe/Entretiens, d’après le texte de Michel Schneider
«C’est une rencontre avec un texte. Mes sentiments à la lecture de ce texte et une intuition. Comme une appropriation, pas du personnage, mais du récit d’une femme, et de celle- là. Ses attitudes, ses respirations, ses rires, ses silences…» confie Stéphanie Marc qui a créé le spectacle avec la complicité de sa sœur Cécile. Un portrait de la star à travers ses entretiens avec son analyste. Elle raconte son enfance lorsqu’elle s’appelait encore Norma Jane, sa solitude, sa détresse, sa dérive dans la drogue. Ses tentatives désespérées pour s’en sortir. Stéphanie Marc reprend régulièrement cette création depuis un an. Cette saison s’achève sur un grand tour organisé par SortieOuest. Mardi 27 avril à 21h, Grand Café Mounis à Graissessac et vendredi 30 avril à 21h, Maison du peuple à Puisserguier. Tél. 04 76 28 37 32. www.sortieouest.fr
■ Hommage à Schumann
au Théâtre de Perpignan
La saison classique à Perpignan s’achève sur une soirée romantique, programmée par Campler. L’orchestre Perpignan Méditerranée, placé sous la direction de Daniel Tosi, interprète deux œuvres majeures de Schumann : le concerto pour violon et orchestre en ré mineur et le concerto pour piano et orchestre en la mineur. Dans cette pièce, le virtuose Nicholas Angelich est invité à se joindre aux musiciens. Révélé à 7 ans en jouant un concerto de Mozart au cours d’un concert, il est devenu une référence dans l’interprétation de la musique romantique.
Vendredi 30 avril à 20h30 au Théâtre municipal à Perpignan. Tél. 04 68 86 08 51.
■ Une fin en apothéose
au Théâtre Scène Nationale de Sète
Alors que beaucoup de théâtre baissent le rideau dès la fin mars, à Sète, la saison se prolonge jusqu’au 28 mai avec des morceaux de choix, des créations et des curiosités.
Poésie Verticale, le 27 avril, une création pour chœur et ensemble de saxophones de Denis Badault sur des poèmes de Roberto Juarroz (1925-1995), un des poètes majeurs d’Argentine. «Toujours tenter de créer des passerelles (poésie et musique, classique contemporain et jazz actuel, voix et saxophones) parce que l’entre-deux me semble souvent plus riche et séduisant», insiste Denis Badault à propos de son travail. Attention représentation à Mireval.
Les Ecailles de la mémoire le 30 avril. Création en France de ce spectacle de danse qui pose un regard croisé sur l’identité noire. Les sept danseurs sénégalais de Germaine Acogny-compagnie Jant-Bi et les sept danseurs noirs américains de Urban Bush Women se retrouvent dans cette chorégraphie flamboyante.
Orgueil, poursuite et décapitation, les 4 et 5 mai, pour ceux qui ont raté la création au CDN. La dernière œuvre de Marion Aubert est jubilatoire, à ne manquer sous aucun prétexte. Attention, représentation à Mireval
■ La compagnie Bao au Théâtre La Vista Spécialistes de l’impro, les comédiens de la compagnie Bao occupent régulièrement le devant de la scène. Ils sont à la Vista avec une série de spectacles pour petits et grands. A l’attention du jeune public, ils proposent Blanche-Neige Décongelée, une adaptation frigorifique du célèbre conte des frères Grimm. Autour d’un grand congélateur 300 litres complètement trafiqué, nos trois comédiens présentent une adaptation originale et très décalée de Blanche-Neige par l’utilisation du détournement d’objets et de la marionnette. Pour ceux qui auraient envie de sauter de la salle au plateau, Un secret de Polichinelle est un stage fait pour eux, le temps d’un week-end. Un atelier d’écriture et de mise en scène éclairs. Le thème choisi autour d’un secret, sera le point de départ de deux histoires (secrètes bien sûr) construites par les participants et dirigées en parallèle par Cécile Combredet et Olivier Labiche. Ainsi, les animateurs conduiront les deux groupes à élaborer deux fictions secrètes qui seront restituées furtivement lors de lectures publiques, le dimanche à 18h30 et organisées de manière déambulatoire comme une enquête policière et théâtrale. Et pour finir, la dernière de Katch impro, pour laquelle le spectateur est invité à se rendre sur le site pour donner son point de vue, son idée, son titre et devenir ainsi le coauteur d’une pièce éphémère en 35 heures seulement. C’est casse-gueule pour les comédiens qui relèvent le défi depuis la rentrée, avec succès. Blanche Neige… du 14 au 24 avril et les 1er et 2 mai ; Un secret de Polichinelle, 17 et 18 avril ; Katch impro, 25 avril. Théâtre La Vista, 42 rue Adam de Craponne à Montpellier. Tél. 04 67 58 90 90. http//:compagnie-bao.com/impro/katch-impro
Le Velvet de Rodolphe Burger, le 18 mai. Troisième rendez-vous avec ce musicien, dans le cadre des sa carte blanche. Le guitariste chante en compagnie de Julien Perraudeau et d’Albert Malo, il sera également accompagné d’invités pour ce voyage musical exceptionnel dans le Velvet
La force de l’habitude, du 25 au 29 mai, de Thomas Bernhardt, par la compagnie Marius, création en France. Attention, représentations à la crique de l’angle à Balaruc. Vous avez aimé la Trilogie et Manon et Jean de Florette de Pagnol, vous adorerez ce nouveau spectacle de cette compagnie belge dont on ne se lasse pas. Là aussi, à voir sans condition.
Bistanclac , le 28 mai, par l’Ensemble vocal Héliade, dirigé par Elène Golgevit et mis en scène par Bela Czuppon. Il s’agit d’une composition de Jean-Marc Boudet d’après Le règlement intérieur de la fileuse de Saint-Jean-du-Gard au XIXe siècle. Version pur piano avec Frédéric Rubay, la version pour orchestre sera créée au festival de Radio France cet été. Soyez les premiers. Théâtre Scène Nationale de Sète, avenue Victor Hugo. Tél. 04 67 74 66 97.
■ Fééries et Jean-Bernard Pommier à Béziers
Un très joli mois de mai se profile à Béziers, avec une belle série de spectacles féériques et poétiques. Voyageurs immobiles, de Philippe Genty et Mary Underwood, un théâtre d’images qui fascine le public par son raffinement singulier. Ce magicien transforme les humbles objets du quotidien en merveilles, pour tous les 4 et 5 mai. Retour au pays pour le pianiste biterrois Jean-Bernard Pommier. Si Manitas a la main en argent, lui a les doigts en or pour jouer des Sonates de Beethoven et deux pièces de Schumann, le 11 mai. La Belle et la Bête, mise en scène par William Mesguich, entraîne le public dès 7 ans, dans le monde merveilleux imaginé par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, inspiré par le folklore universel. Un thème repris mille et une fois, toujours d’actualité, le 18 mai. Hauragné chante Salvador, rire et chansons douces dans ce spectacle truculent et malicieux qui séduira un large public dès 7 ans, le 28 mai.
Théâtre de Béziers, allées Paul Riquet. Tél. 04 67 36 82 82.
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sélectionnés par MCH
LES TEMPS FORTS
« La force de l’habitude » de Thomas Bernhardt, par la compagnie Marius
p l o n k e t r e p o n k
« Orgueil, poursuite et décapitation », comédie hystérique et familiale de M. Aubert ©
■ Dimoné et Jacques Bonnafé au Théâtre Jean Vilar
Fin de saison en musique au Théâtre Jean-Vilar. Dimoné d’abord, le 29 avril. Le chanteur dont on ne peut se passer à Montpellier. Il fait cavalier seul depuis 1999, cependant il participe aux créations de Julien Bouffier et d’Héléne Soulié, dont il assure la partie musicale, il est sur tous les fronts. Il accumule les albums. Son concert est composé à partir de Madame Blanche, sorti en janvier 2009. «Nerfs en pelote et sourire aux lèvres. Des chansons qui nous électrisent et nous rendent imperméables au cynisme de saison contre lequel le garçon semble immunisé», c’est ainsi que Manu Plazza voit l’album. L’oral et Hardi, mise en scène et jeu de Jacques Bonnafé sur des textes de JeanPierre Verheggen et une musique de Louis Scavis, a reçu le Molière des compagnies en 2009. Il s’agit d’une allocution poétique ou d’un opéra-bouche dédié, inspiré par un auteur qui joue avec les mots de façon jubilatoire.
«Il a de quoi faire peur avec son couteau à découper le vocabulaire, avec sa scie à tronçonner la syntaxe, ave ses taches de grammaire sur son tablier. Mais voilà, ce n’est pas un boucher», confie Jacques Bonnafé. A découvrir donc le 3 mai.
Du 29 avril et 3 mai - 155, rue de Bologne à Montpellier. Tél. 04 67 40 41 39.
■ Desproges et Garcia Marquez au Théâtre Jacques Cœur
La tournée officielle de la Comédie Française qui a sillonné la région, fait escale à Lattes avec La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute, de Pierre Desproges avec Christian Gonon. Quatre fois par an, un comédien ou une comédienne de la Maison de Molière établit seul le contenu d’une manifestation.
C’est ainsi que le trublion Desproges s’est vu programmé par le Français. Une série de sketchs à l’humour dévastateur, avec de vrais morceaux de bravoure, c’est ce que propose Christian Gonon. Unique représentation le 30 avril. Erendira, le 29 mai, clôt définitivement une saison riche en émotion. Cette pièce remarquée en Avignon en 2008, est inspirée par L’incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique de Gabriel Garcia-Marquez. L’intrigue est simple à résumer. Epuisée par son travail, Erendira s’endort, la chandelle allumée, la maison part en fumée. Pour dédommager l’aïeule, Erendira s’adonne à la prostitution. Sous la plume de Garcia Marquez, l’histoire cruelle devient un conte onirique. Sarkis Tcheumelekdjian s’est engouffré dans cette folle histoire pour créer un spectacle époustouflant.
30 avril et 29 mai au Théâtre Jacques-Cœur à Lattes. Tél. 04 99 52 95 00.
■ Monoxyde de carbone au Théâtre de la Mauvaise tête
Rien que pour voir jouer Fabienne Bargelli, cela vaut la peine d’aller jusqu’à Marvejols. Avec le Viaduc et l’autoroute, c’est une promenade de santé. La comédienne joue Monoxyde de carbone, d’après La cloche de Détresse, de Sylvia Plath, mise en scène de Jean-Marc Bourg. Sylvia Plath a 20 ans lorsqu’elle bascule dans une grave dépression. Elle tente de trouver sa voie entre les murs blancs de l’hôpital. Fabienne Bergelli offre une vision à vif de cette voix incandescente, littéralement hantée, qui a donné un des textes introspectifs les plus sensibles qui soient. Et la comédienne est bouleversante.
Le 29 avril au Théâtre de la Mauvaise tête à Marvejols. Tél. 04 66 32 40 82.
«
■ Humani Théâtre et Pradinas au Théâtre Scène Nationale de Narbonne
On a un petit faible pour cette compagnie basée à Quarante. On aime sa grande liberté dans le jeu, son humour. Pour sa nouvelle création, Humani Théâtre a choisi Albatros, texte de Fabrice Melquiot, un des auteurs contemporains incontournables. Albatros, c’est l’histoire drôle et bouleversante de Casper et Tite Pièce, deux enfants de 12 et 10 ans, à la fois normaux et exceptionnels. Au lieu d’aller à l’école, ils ont l’habitude de se retrouver à un carrefour pour regarder les voitures et les hommes en noir qui en sortent. Une école buissonnière pour se réconforter et rêver ensemble à une vie meilleure. La rencontre d’un curieux Génie va les entraîner dans une épopée initiatique dans laquelle ils vont notamment se demander comment fait-on pour réussir sa vie, lui donner un sens, comment se rendre utile au monde et comment le changer. Ce spectacle est pour les enfants dès 7 ans et pour les adultes qui savent regarder le monde de l’enfance. Il s’interroge sur la violence du monde et les questions existentielles qui nous taraudent toute notre vie à travers le prisme de l’enfance. Ainsi, il invite à se redonner de l’innocence, de l’humour, de l’espoir et du panache. On retrouve des comédiens épatants dans la distribution : Marine Arnault, Sandrine Barciet, Jérôme Benest, Mickael Filler Pradeau, Jérôme Bordas, Jérôme Petitjean, dirigés par Fabien Bergès et Fafiole Palassio. A voir le 30 avril à Ouveillan. Retour à Narbonne pour une création de Pierre Pradinas. Voilà un metteur en scène qui ne laisse pas indifférent, on l’adore où on le critique. Il propose cette fois, deux pièces de Labiche, 29 degrés à l’ombre et Embrassons-nous Folleville avec notamment Romane Bohringer et Thierry Gimenez. Dans la première pièce, la quiétude du dimanche à la campagne chez les Pomadour est menacée quand le dernier invité tente d’embrasser la maîtresse de maison. Comment Monsieur Pomadour, féroce en paroles mais lâche en réalité, vengera-t-il son honneur bafoué sans risquer sa vie ? On se le demande ! Dans la seconde, l’enthousiaste mais soupe-au-lait Manicamp s’est mis en tête de marier sa fille Berthe avec le timide Folleville. Mais Berthe en aime un autre. Il s’agit dès lors, de convaincre Manicamp de renoncer à son absurde projet sans déclencher sa colère. Deux critiques très savoureuses de la société bourgeoise et de ses rites. Les 11 et 12 mai auThéâtre de Narbonne, Tél. 04 68 90 90 00. www.letheatre-narbonne.com
■ Le Diable rouge à Agde
Ultime représentation du Diable rouge, un des plus grands succès de ces deux dernières années. Dernière possibilité d’aller applaudir Claude Rich et Geneviève Casile dans la région ? La pièce d’Antoine Rault, récompensée par deux Molières en 2009 (pour les décors de Catherine Bluwal et les lumières de Marie-Hélène Pinon) est passée quasiment partout sauf à Montpellier. Rappelons qu’elle met en présence Mazarin et Anne d’Autriche au cœur d’intrigues à la cour qui trouvent un écho très actuel dans notre République, la finesse du langage en moins, la vulgarité en plus. On ne saurait trop recommander d’aller voir ses interprètes prestigieux, remarquablement dirigés par Christophe Lidon.
Le 27 avril, Palais des Congrès au Cap d’Agde. Tél. 04 67 94 65 80.
■ Les Justes au Théâtre des Treize Vents
Camus a disparu beaucoup trop jeune, il y a cinquante ans déjà. La saison du CDN s’achève sur Les Justes, pièce que l’auteur a écrite en 1947, dans une mise en scène de Stanislas Nordey, qui vient d’être créée à Paris, marquant le retour attendu d’Emmanuelle Béart à la scène. Pourquoi Les Justes ? Nordey s’en explique: «parce que Camus, avec une écriture d’une grande économie et des figures dessinées avec un trait pointu, traite du coeur de ce qui agite nos sociétés au début du XXe siècle: la motivation de l’action terroriste. Parce que la question du théâtre d’idées m’agite et me tourmente depuis presque vingt ans maintenant.» La pièce s’inspire de faits et personnages authentiques: un attentat à la bombe perpétré contre le Grand-duc Serge par des membres du parti socialiste révolutionnaire à Moscou en 1905. Elle pose le problème du terrorisme et de la légitimité du meurtre.
Du 27 au 30 avril au Théâtre des Treize Vents, de Grammont à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 00. www.theatre-13vents.com
■ Le Nombril
au Théâtre du Chêne Noir
Anouilh revient sur le devant de la scène. A Paris, Annie Duperey et sa fille Sarah Giraudeau défendent Colombe. Au Chêne Noir, on redécouvre le Nombril, mise en scène de Claudine Pelletier. On oublie un peu l’importance de cet auteur qui, en son temps, a fait connaître Beckett et Ionesco, qu’il admirait Molière et Shakespeare et se réclamait de Cocteau et Giraudoux. On sait ce qu’est un nombril, au propre comme au figuré, il est au centre. Nombriliste est celui qui aime qu’on parle de lui. Léon, le personnage autour de qui gravite la pièce, est un auteur dramatique connu pour son égoïsme par une constellation de familiers qui souffrent de ce travers. Par ailleurs, il s’agit d’un personnage pirandellien, qui vit la pièce qu’il écrit. Du 22 au 25 avril, Théâtre du Chêne Noir - 8, bis rue Ste-Catherine à Avignon. Tél. 04 90 86 58 11. www.chenenoir.fr
■
Dromesko,
le grand tour avant Le Printemps des Comédiens
Arrêtez le monde, je voudrais descendre, tel est le nom du dernier spectacle du théâtre Dromesko. Ni cirque ni cabaret ni théâtre, Igor, Lily et leur équipe créent depuis 1990 des spectacles qui ne ressemblent à rien de connu mais qui leur ressemblent et qui enthousiasment les spectateurs. SortieOuest a choisi cette création pour fêter la fin de saison du Grand Tour, une programmation qui irrigue l’arrière pays biterrois. Colombiers aura donc le privilège d’accueillir cet étonnant chapiteau avant le Printemps des Comédiens. Chez les Dromesko, les animaux, le bon vin, le rêve, rodent au son de la musique tzigane. Laissez-vous porter. Du 9 au 13 juin, sous chapiteau à Colombiers. Tél. 04 67 28 37 32.
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Albatros » par Humani Théâtre au Théâtre Scène Nationale de Narbonne
© C h r s t a n B e r t h e l o t © N o r b e r t D u r a n o y © L o
Claude Rich dans « Le Diable rouge » à Agde
Crash (s)! Variations de Bruno Geslin
,Mythologie d’un siècle pris dans l’engrenage de la vitesseet de la technologie, Crash(s) ! Variations est une exceptionthéâtrale. Cette adaptation très libre du roman de James Graham Ballard se situe dans la suite du film sulfureux deDavid Cronenberg. Dans un drive-in fantôme, au milieu decarcasses de voitures et de gyrophares d’ambulances, un couple rescapé surgit. Le public, installé dans des véhiculesaccidentés, est au centre d’un vertige spectaculaire. Vision apocalyptique et érotique, l’installation métallique,sonore et cinématographique de Bruno Geslin ne traite pas d’une catastrophe imaginaire : elle évoque un véritablecataclysme érigé en institution dans les pays industriels.La voiture n’est pas uniquement une métaphore sexuelle,c’est l’image archétypale de la société actuelle, son rapportquasi-pornographique à la technologie. Crash(s) ! exacerbele mélange d’horreur et d’érotisme provoqué par lemariage funeste de la chair et du métal. Cherchant àexplorer le choc frontal et brutal de l’accident, Bruno Geslin déclenche une expérience théâtrale extrême assuréepar sa maîtrise de la mise en scène, corrosive et ultrasensorielle. Du 31 mai au 4 juin au Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 00.
Enfin libre de Michel Boujenah
La Belle et la Bête de William Mesguich
,Cette histoire traverse les siècles sans prendre une ride. Il faut dire que les sujets traités sont intemporels et trouvent écho encore aujourd’hui dans notre société où l’apparence a son importance. On aime cette belle vertueuse, dévouée, courageuse et honnête. On rigole de ses deux sœurs perfides, sournoises et égoïstes ; On tremble devant cette bête à la voix d’outre-tombe, cloîtrée dans un palais bien sombre et glacial. Il est certain que le metteur en scène a trouvé une partie d’inspiration dans le merveilleux film de Jean Cocteau. On y retrouve la même ambiance. Mais pour le jeune public, il a su y ajouter quelques notes de gaieté et notamment dans la représentation des deux sœurs en une même et unique comédienne : un traitement recto/verso qui fait bien rire les enfants. On sent également un certain amusement à mélanger les contes avec une belle aux airs de cendrillon et du petit Chaperon rouge, des sœurs étrangement proches de Javotte et Anasthasie et une Bête qui fait penser au grand Méchant loup. Poésie et magie vous attendent ! Mardi 18 mai à 15h et 19h au Théâtre Municipal de Béziers.
Pièces d’identités de Jean-Marie Piemme
,Après pratiquement trente ans de scène en solitaire et après avoir découvert le plaisir de changer, d’improviser et d’inventer tous les soirs des prolongements au texte écrit, j’ai décidé de faire un nouveau spectacle où je serai en liberté. J’aborderai les rapports entre les hommes et les femmes à travers le regard de Maxo et Simone Boutboul, la difficulté d’être soi-même, de s’accepter comme on est, grand ou petit, beau ou laid, et de trouver où se cache la véritable beauté d’un être humain. Je ne pourrai m’empêcher de naviguer entre la foule de personnages que j’ai inventés et moimême. Je reviendrai à mes rapports au théâtre classique et je reparlerai encore une fois de Shakespeare, de Racine ou de Corneille. S’il me prend l’envie, au cours des répétitions, de dire un poème, je le ferai ; et si je veux demander au public de m’aider à comprendre le mode d’emploi de mon téléphone, je leur lirai tout le texte, et si jamais un spectateur comprend ce qui est écrit dans ces notices insupportables, je l’enverrai à Stockholm prendre un prix Nobel.
L’impression à 55 ans de faire un bilan mais certainement pas une fin. Naître, grandir, jouer, pleurer, parler, enfin vivre et puis mourir... mais pas tout de suite... mais pas tout de suite... A très vite.” (Michel Boujenah).
Mardi 25 mai à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.
Voyageurs immobiles de Philippe Genty
,Sa compagnie fait le tour du monde. Normal. Philippe Genty, ce maître français de la marionnette et des sortilèges, le plus connu au monde, nous invite à larguer les amarres. Pour rêver. On est émerveillé et troublé par “Voyageurs immobiles”. Une fois de plus. Cet homme-là est un magicien de la métamorphose, un alchimiste. Il ne fait pas sortir des lapins de son chapeau, mais un monde, cruel, un peu surréaliste, malicieux, passionnément humain. Il ne raconte pas une histoire mais des éruptions, des naufrages. Avec lui un carton devient radeau sur une mer démontée, du radeau surgit une tête d’homme dont un passager dévore le crâne. Au creux d’une vague apparaissent des nains enserrés dans des boîtes. Ils tentent désespérément de communiquer. Ils chaloupent, tanguent et soudain, dans une blancheur éblouie, cèdent la place à une nuée de têtes, bras, jambes, puis à un ange, probablement, une rose à la main. Une voix égrène une litanie de noms, une liste de disparus peut-être. Il y a aussi une reine, un pâtissier, un Indien et un Père Noël… Sa recherche raffinée, son univers singulier fascinent un public sans limite d’âge. Genty, c’est Tintin au pays de Freud et de Lacan. Avec trois bouts de carton et quelques chiffons, il largue les amarres. Il enfante un monde où l’homme de chair et d’os marche main dans la main avec les poupées, de plastique, de bois. Les 4 et 5 mai à 20h au Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82.
Fleurs dans le miroir de Li Ju Chen
,Une épopée légendaire dans des contrées peupléesde créatures féminines fantastiques aux moeurs étranges. Adaptation majestueuse d’unclassique de la littérature chinoise, Fleurs dans lemiroir est un bouquet de visions fastueuses. Suite à un tremblement de terre, des fleurs éclosent en plein hiver: la responsable de ce cataclysmeclimatique est une déesse qui voyagedésormais en quête de son immortalité perdue.L’action se situe au VIe siècle sous le règne del’impératrice Wu Zetian, seule femme à avoir gouverné la Chine. Sous le voile du conte, ce texte allégorique du XVIIIe siècle est une satirepolitique et sociale où la femme occupe une placecentrale.
Unique pour ses chants, ses danses, ses passes d’épée et surtout pour sa secrète pratique des «changements devisage », la troupe de l’Opéra de Sichuan propose unspectacle grandiose. Riche d’une tradition millénaire, elle mélange les styles et les techniques pour générer un type d’opéra nouveau. Charles Tordjman, metteur en scèneadepte des projets internationaux, est au cœur de ce savant alliage de rituel et de modernité. Les performances physiques sensationnelles se nouent à l’action, royaume de la splendeur, joyau de poésie aux éclats orientaux.
Mardi 4 mai à 20h, mercredi 5 à 19h au Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 00.
,Bernard Laborde et Mireille Huchon dirigent depuis plusieurs saisons, avec dynamisme et talent, le Théâtre de l’Entresort à Gruissan. Avec “Pièces d’identité”, ils reprennent un travail sur l’identité de l’homme, de l’artiste, qu’ils avaient commencé à Bruxelles, en 2001, après avoir rencontré l’auteur, Jean-Marie Piemme. Là, ils nous invitent à une sorte de rituel, poétique et contemporain, où toutes les histoires qu’ils nous racontent ne sont pas vraiment réelles, mais seulement exemplaires et servent à l’accomplissement d’un tout. Comme autant de pièces d’un puzzle qui n’en finit pas de se constituer : le gigantesque puzzle de notre identité. Jean-Marie Piemme est l’auteur du savoureux “Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis” présenté en décembre à Narbonne. Mercredi 28 et Jeudi 29 avril à 19h30 au Théâtre Scène Nationale de Narbonne.
Comédies Labiche
,Pierre Pradinas poursuit son travail autour de la comédie en s’attaquant à deux courtes pièces de Labiche et nous invite à rire en découvrant un théâtre d’acteurs dans lequel les comédiens relèveront le défi de mettre l’intelligence de leur jeu au service de celle du texte. C’est le cas pour «29°à l’ombre» qui nous livre la peinture de bourgeois en villégiature qui n’est pas sans rappeler l’époque actuelle avec ses personnages accrochés à l’argent, à l’ascension sociale, ambitieux mais égoïstes… En suivant dans «Embrassons nous Folleville», Labiche se moque de l’institution du mariage. Un père y est si déterminé à marier sa fille qu’il déborde littéralement d’affection pour son futur gendre, qui se laisse entrainer alors qu’il n’éprouve aucun sentiment… Deux textes drôles par leur dimension critique servis par une brillante distribution avec notamment Romane Bohringer et Thierry Gimenez. Les 6 et 7 mai au Théâtre Municipal de Perpignan. Tél. 04 68 66 33 54.
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Les 11 et 12 mai à 20h45 au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20.
« Crash (s) ! de Bruno Geslin au Théâtre de Nîmes
THÉÂTRE P h o t o A a i n M o n o t P h o t o s y v i e R o c h e
« Voyageurs immobiles» de Philippe Genty au Théâtre de Béziers
SAISONS
Au Théâtre du Périscope
, Vice-versa de Will Self : théâtre.
«Avertissement liminaire: il n’y a pas une once de vulgarité dans ce Vice-versa… adaptation de Cock and Bull, un roman signé Will Self en 1996. Le so british Will Self est de ces auteurs que l’on qualifie d’enfant terrible, toujours partant pour bousculer par la satire les certitudes de ses contemporains. Ici mise en scène, l’histoire de John Bull, brave rugbyman qui se découvre subitement une mystérieuse plaie au creux du genou et se laisse séduire par son médecin, ne déroge pas à l’affaire.»
(Cathy Blisson, Télérama). Jeudi 29 avril à 19h.
• Oups + Opus de Fournier et Faccioli: danse-théâtre.
Berengère Fournier et Samuel Faccioli évoquent dans ce dyptique, avec beaucoup de poésie et d’humour, les émois et les petits bonheurs d’un couple. Etriqués dans leurs vêtements, leurs mouvements et leurs envies, ils sont d’abord surpris par l’émotion encombrante de leur rencontre fortuite dans Oups. Naïveté délicieuse virant en caresses appuyées, leur danse s’inspire des gestes du quotidien et compose un langage des signes un brin décalé. Dans le second volet, Opus, on les retrouve dans le récit d’une journée entre tendresse et lassitude, pleine d’habitudes et de souvenirs futiles. La bande sonore est créée en direct par un musicien-bidouilleur de talent à partir des danseurs, de leur respiration, de leurs voix, de leurs pas. Vendredi 7 mai à 20h30. En avril et mai au Théâtre du Périscope à Nîmes. Tél. 04 66 76 10 56.
Au Théâtre de Clermont l’Hérault
, J’aimerais pouvoir rire d’Angela Laurier: insolite.
Ce spectacle est exceptionnel ! Angela Laurier y parle de sa vie, de sa vraie vie. Elle y raconte sa famille, son père dépressif, son frère schizophrène, sa mère épuisée avec 9 enfants. Dans une scénographie composée d’écrans modulables, elle veut montrer les enfants qu’ils étaient et les adultes qu’ils sont devenus. Le corps virtuose est mis au service d’un propos violemment intime. Mardi 27 avril à 20h45.
• L’homme qui voulait voir des anges de Kamel Guennoun: conte.
Un jeune étudiant fort brillant en théologie et passionné de poésie se met en tête de rencontrer Dieu… par la grâce des anges. Ses aventure, au fil des ans, le mèneront jusqu’à la rencontre d’une carpe nommée Koï, qui l’invite à la rejoindre dans les profondeurs des profondeurs. Elle lui raconte alors l’origine, l’eau, la naissance… Kamel Guennoun s’interroge sur l’homme d’aujourd’hui, dans le monde, face à la spiritualité. Le 5 mai à 20h45, et 6 mai à 19h.
• Le voyage d’Alphonse d’Anne-Eve Seignalet: théâtre jeune public.
Accompagné de son doudou devenu humain, Alphonse s’évade le temps d’un rêve pour découvrir sa planète et rejoindre l’un des derniers espaces vierges de la Terre: une forêt primaire. Mêlant son imaginaire aux réalités du monde, il nous entraine dans une aventure nourrie de faits d’actualité et d’univers féériques volés aux contes des forêts que sa maman lui lit tous les soirs. Jeudi 13 mai à 18h30.
En avril et mai au Théâtre de Clermontl’Hérault. Tél. 04 67 96 39 18.
Au Théâtre de la Calade
,Tartarin d’Alphonse Daudet: théâtre. Tartarin dites-vous ? Tartarin de Tarascon ? Mais de quel Tartarin parlons-nous ? Du célèbre héros tarasconnais si bien peint par Daudet ? Du spécialiste de la chasse aux grands fauves ou de l’intrépide grimpeur des Alpines ?En fait il y a deux Tartarins ! Tartarin Don Quichotte romantique et chevaleresque et Tartarin-Sancho Pança amateur de caleçons de flanelle et de bons chocolats chauds. Et derrière ce héros se dessine toute son époque : Daudet, son œuvre et ses amis littérateurs, l’économie du siècle avec la construction d’Alger la Blanche, les ports bruyants et colorés, leur montagne de marchandises et leurs va-et-vient de bateaux, la colonisation et puis le quotidien tranquille d’une petite ville de province et de Provence, avec ses notables Bézuquet le pharmacien, Costecalde l’armurier et Rébuffat le spécialiste de berlingots. Les personnages de Daudet sont chaleureux et justes, grands et petits, humains et vrais. Les 23, 24 avril à 20h30, le 25 avril à 16h. 2ème Escale du Grenier au Musée. Création spectacle itinérant. Nos partirons des quais du grenier à sel pour nous rendre au musée en écoutant les histoires du fleuve qui habite la ville, la vie et qui se jette à la mer. Un parcours initiatique. Avec Arlette Bach, Henry Moati, Cecilia Negro et les autres... Mardi 4 mai et 1er juin à 19h.
En avril et mai au Théâtre de la Calade. Le Grenier à Sel à Arles. Tél. 04 90 93 05 23.
Saison culturelle de Bédarieux
Saison culturelle de Mèze
,La Belle au bois dormant, version «Mode et travaux» printemps-été 1979 de Fred Ladoué : théâtre jeune public. «Il était une fois trois filles superbes qui avaient décidé de s’engager dans la Féérie. Mais on les avait cantonnées dans des travaux bien peu passionnants. Alors moi Charly, je les ai sorties de ce cauchemar pour les engager. Et je ne le regrette pas, car ce sont vraiment de drôles de fées.» Un mini-studio vidéo en fond d’incrustation vert, quelques mini caméras disposées de-ci de-là, une table de mixage pour mélanger le tout et voilà matière à créer un superbe photo-roman animé en 3 actes. Mardi 13 avril à 15h et 16h au Cinéma Le Taurus.
• Bangril et le Collectif Méditerranée: concert. En ouverture de l’Etang de lire, un concert à la fois poétique, énergique, convivial et festif pendant lequel le groupe interprétera son 2ème album « Un monde si beau» voire sans frontières, où le soleil brille pour tous de Valenciennes jusqu’à Pékin, où chacun a un toit, où l’art d’être grand-père est un poème, où l’Amérique a un parfum d’Afrique, où l’amour n’a ni juges ni barrières. Samedi 22 mai à 21h au Parc du Château de Girard.
• L’Etang de lire: salon du livre jeunesse. Le temps d’un week-end printanier, la ville de Mèze ouvre grandes ses portes aux acteurs du livre et de l’environnement. Les auteurs, illustrateurs et autres artistes de notre planète feront partager leur passion, lors de rencontres, dédicaces, ateliers, animations, concert, expositions, projections, jeux… Dimanche 23 mai au Parc du Château de Girard. En avril et mai à Mèze. Tél. 04 67 38 18 86.
Aux ATP de l’Aude
,Deux ennemis inséparables de Marco Baliani et Maria Maglietta
Deux garçons nés le même jour sont restés, malgré leur amitié, d’éternels rivaux. Ils recherchent sans cesse des possibilités d’être meilleur, plus rapide, plus courageux ou plus fort que l’autre. Victoires et défaites alternent. Pourquoi ne se séparent-ils pas ? Et qui est la mystérieuse arbitre qui trône derrière eux ? Samedi 8 mai à 20h45 au Théâtre Na Loba àPennautier.
• Marx Materiau de Jacques Allaire et Luc Sabot.
Il ne s’agit pas de faire revivre Marx comme on agiterait un drapeau, pas question non plus de représenter le bonhomme, il est mort. Ce spectacle est une manière d’enquête, non sur le sujet Marx, mais une enquête sur nous-mêmes. Le théâtre permet cela: bon voyage. Vendredi 28 et samedi 29 mai 20h45 au Foyer municipal de Moussoulens. En mai, spectacles présentés par l’ATP de l’Aude. Tél. 04 68 71 44 04.
,My rock : danse et bal. Interprété par 10 danseurs du Centre chorégraphique de Grenoble, My Rock est constitué d’une quinzaine de courtes séquences dansées sur des titres choisis parmi les albums essentiels de toute l’histoire du rock et entrecroisées avec un commentaire du chorégraphe qui restitue la place de chaque interprète en son temps. A l’issue du spectacle, vous serez conviés au Gadgio, un bal contemporain, et apprendrez à votre tour un court extrait de la chorégraphie. Mardi 27 avril à 19h, Pelouses du Parc Campotel.
• La crèche à moteur : spectacle forain insolite. Tiroirs et trappes, renard siffleur et rois mages en boites de conserve: le visite de la Crèche à moteur emprunte tour à tour les voies de la poésie, dans un savant bricolage de notre imaginaire et de notre mémoire collective. Coincé entre rire et perplexité, le spectateur hésite entre fiction et réalité. Drôle et décalée, cette crèche nous renvoie aux sources du théâtre forain. A partager dans un grand éclat de rire. Samedi 8 mai à 17h et 21h, dimanche 9 mai à 16h et 19h, à La Tuilerie.
La grande bal(l)ade: déambulatoires. Des déambulatoires (chorégraphiques, musical, circassien, théâtral…) investiront la ville, ils arpenteront les sites remarquables, les sentiers naturels et urbains. Encadrée par des artistes professionnels, cette manifestation associera les associations, les enfants, les parents, les écoles et les habitants. Samedi 5 juin, les bords de l’Orb, le Centre-ville, la Tuilerie. En avril et mai à Bédarieux. Tél. 04 67 95 48 26.
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© M a r i n e D r o u a r d
« La Belle au bois dormant…» de Fred Ladoué à Mèze
« Oups + Opus » de Fournier et Faccioli au Théâtre du Périscope
24 Printemps des Comédiens
par MCH
Des tsiganes sinon rien
Né à Pézenas, Daniel Bedos se sent rom jusqu’à la moelle. Malgré le retour en force des grands textes, ils sont le plus souvent, vus à travers le prisme des saltimbanques, par un tour de passe-passe dont le bouillant directeur du Printemps des comédiens a le secret. Très en verve, Bedos égratigne ceux qui vident les théâtres alors que lui fait salle comble, le cirque français, qui l’ennuie, et ceux qui touchent à ses subventions, le privant de nous offrir le cirque canadien annoncé. Malgré tout, il a réussi à boucler une programmation. Suivez la caravane des bohémiens à travers le Domaine d’O du 3 au 27 juin.
Laroute tsigane, un spectacle imaginé par Daniel Bedos, du 3 au 27 juin. Une recréation d’un succès, avec la participation de Urs Karpatz, musiciens balkans; le danseur Chakri qui est à l’Inde ce que le derviche est à Damas; Ana la China et son groupe de flamenco primitif; Claudio Della Corte et Germain Chaperon, le jazz manouche de par ici; Les Manganiyars, musiciens du désert de Thar; Les Poliakovs, montreurs d’ours; la danse Kathak grelots aux chevilles; Le Baht, marionnettes de l’Inde et le dresseur de chevaux, Jocelyn Petot.
Le Barbier de Séville, de Beaumarchais, mise en scène Jacques Delcuvellerie du 3 au 5 juin. Un classique revisité par la Théâtre de la communauté française de Belgique, musique de Rossini, Zappa et les autres.
Rien dans les poches, cirque Romanès, du 3 au 9 juin, sauf lundi. Cirque tsigane à l’état pur, avec la famille, les musiciens… et toute la tradition de numéros poétiques.
Monsieur de Pourceaugnac, de Molière, du 4 au 7 mars par la compagnie L’Astrolabe, mise en scène Sébastien Lagord, avec des artistes d’Afrique du Sud. Création.
Amphitryon, de Molière les 11 et 12 juin. Mise en scène par Bérangère Jannelle de cette pièce de Molière peu jouée. Création. Mille francs de récompense, de Victor Hugo du 10 au 13 juin, par la troupe itinérante Landy Vola Fotsy, de Madagascar. Un mélodrame français revu par des comédiens de l’océan Indien. Insolite. Lang Toi, nouveau cirque du Vietnam, du 15 au 19 juin. L’événement!
Ces artistes réinventent les arts de la piste.
La nuit des rois, de Shakespeare, mise en scène Jean-Michel
■ Arabesques à Montpellier
Voici un festival pluridisciplinaire auquel on tient beaucoup et qui s’affirme d’année en année. Il s’agit d’Arabesques qui, comme son nom l’indique, est dédié aux arts du monde arabe. Un festival qui favorise les rencontres entre les habitants des deux rives de la Méditerranée. En effet, outre les spectacles dans l’amphithéâtre et au Théâtre d’O, de nombreuses autres manifestations, débats, expositions, films sont programmés dans un esprit de réel échange. Du 21 au 23 mai, le Domaine d’O devient le jardin d’Arabesques, de la pinède nord au théâtre au sud du parc. «Il y a trente ans, personne n’aurait parié un dinar algérien ou un dirham marocain, voire une livre égyptienne, sur des musiques maghrébo-orientales, condamnées à tourner en rond, tapies au fond des nombreux cafés communautaires», déclare Rabah Mezouane, chargé de programmation pour l’Institut du monde arabe. Il poursuit : « En janvier 1986, presque par effraction, à travers un festival à Bobigny, le raï entrait dans le paysage musical français. Il servira de détonateur.» La 5ème édition d’Arabesques illustre opportunément cette évolution spectaculaire. Une programmation très éclectique dans la convivialité.
Tout le programme: Prélude: lundi 17, projection de Transe, documentaire de Ahmed El Maänouni, et Cours métrages des Mille et une nuits, mercredi 19 au Diagonal; projection, Expulsés 1609, la tragé-
Déprats, les 17 et 18 juin. Un triomphe de la scène parisienne avec Yves Pignot, Sara Giraudeau… Les avants monde, par l’Autre théâtre, mise en scène Marion Coutarel, les 17 et 18 juin. Un rendez-vous important avec des jeunes handicapés.
Django drom, mise en scène Tony Gatlif. Lundi 21 juin pour la fête de la musique. Un spectacle en hommage à Django Reinhardt avec Didier Lockwood et une douzaine de musiciens.
Arrêtez le monde, je voudrais descendre, par le théâtre Dromesko, du 22 au 26 juin. Le nouveau spectacle est inspiré par des textes de Roland Dubillard.
Mâ Ravan’, théâtre Taliipot, du 23 au 26 juin. Le retour attendu d’une compagnie réunionnaise qui nous a profondément émus. Madame de Sade, de Yukio Mishima, mise en scène Jacques Vincey, 25 et 26 juin. Encore un succès parisien, Molière des meilleurs costumes en 2009.
Bartabas : Galop arrière, son dernier film, le 27 juin et Lever de soleil, 26 et 27 juin, comme son nom l’indique c’est à 5 h du matin!!!
Les cafés de la diversité : Le Mahabharata, extraits par Jean-Claude Carrière, 5 et 6 juin; Amadou Hampaté Bâ et la culture peule avec Jean Varela, 8 juin; Les mots et la chose, de Jean-Claude Carrière avec Jean Varela et Elodie Buisson, 11 et 12 juin; Tango littéraire avec Diego Pétersen, 15 et 16 juin; Je m’en fous si t’es noir, poésie sud africaine avec Madeleine Attal, 18 et 19 juin.
Ici-provisoirement-là, cirque Balthazar, 8 au 11 juin. Spectacle de fin d’année de la classe professionnelle du centre école montpelliérain. Et encore, les scènes ouvertes au Kawa, au théâtre Pierre Tabard et eu théâtre de la Plume et le restaurant La sauce Cévennes, deux heures avant le premier spectacle, sous la Pinède. Printemps des Comédiens - 178, rue de la Carriérasse à Montpellier. Tél. 04 67 63 66 67. www.printempsdescomediens.com
le roi de la musique orientale).
• Samedi 22: Atelier artistiques pour enfants et adultes; Table ronde autour des Gnawas, animée par Rabah Mezouane; D’ombres et de lumières, performance/calligraphie avec Hassan Massoudy, à la découvert de l’art de l’écriture ; D’Oum Khaltoum aux rives du Nil, avec Sâadia Souyah qui rend hommage aux danses traditionnelles à travers une création contemporaine; Concert avec Hasna el Becharia (la blueswoman des sables) et Idir (ce kabyle poursuit sa carrière exemplaire depuis le mythique A vava Inouva) .
• Dimanche 23 : Atelier artistiques pour enfants et adultes ; Contes des Milles et une nuits avec Jahid Darwiche; Oud side story, création vidéo musicale avec Mehdi Haddad et Lotfi Attar; Concert avec Hindi Zahra (chant folk soul) et Nass El Ghiwane (le groupe symbolise la diversité de la musique marocaine).
• Expositions: La calligraphie arabe moderne, du 18 au 29 mai; Gnawa d’algo, photos, Espace Transit, 21 au 29 mai.
die des Morisques, jeudi 20 mai.
• Vendredi 21: Rencontre débat sur le thème Euromédinculture(s): Quelle place pour la culture dans la politique euro-méditerranéenne?
Concert avec Kamel Harrachi (du chaâbi qui fait aimer le chaâbi) et Marcel Khalife (spécialiste du luth oriental, son instrument redevient
• Tous les jours : déambulation dans la Pinède avec Ouled El Hal et … restauration sur place.
Du 21 au 23 mai au Domaine d’O
178, rue de la Carrièrasse à Montpellier.
Tél. 0800200165 / 04 67 63 66 66. C’est le rendez-vous de printemps au Théâtre de la Plume. Un festival de magie parce que la magie, les enfants adorent. Même avant Harry Porter, ils savaient leur abracadabra sur le bout de leur baguette magique, évidemment.
■ Festival de magie au théâtre de la Plume
L’événement qui a débuté en mars, continue jusqu’au 5 mai. Pour tous les âges et pour tous les goûts de frissons!
- Original et Magie, par Magik Tomazo, clown-magie, dès 3 ans. Ce spécialiste des oiseaux fera s’envoler de nulle part colombes et perruches. Du 12 au 18 avril.
- Donne-moi ton carnet, de Brice Depoortere, magie scolaire, pour
les 3-12 ans. Cet illusionniste enlève toute pesanteur à l’école! Tout un programme. Du 19 au 25 avril.
- Aïe! Aïe!Aïe!, par Vanessa Garnier et Laurent Bonaz, magie loufoque, dès 4 ans. Le magicien et son assistante, une jongleuse, en voient de toutes les couleurs à cause de Piou-Piou, la puce savante. Mercredi 28 avril et mercredi 5 mai.
Jusqu’au 5 mai au Théâtre de la Plume 6, rue Guillaume Pellicier. Tél. 04 67 58 73 78. www.plumetheatre.com
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© V a é r e K o c h
« Mâ Ravan’ » au théâtre Taliipot
Idir
ème
Le magicien Brice Depoortere
FESTIVALS
Abyssinie : moments… par
Dominique De Villepin m’avait parlé de ce pays, dans lequel il avait commencé sa carrière de diplomate. Il me recommande auprès des autorités françaises afin que je sois bien accueilli. Dans ce restaurant plutôt branché d’Addis Abeba «le Ramina », je cherche à croiser des regards que je ne trouve pas. En Ethiopie, il y a toute une culture du regard. C’est ce que m’explique Semeneh, cet intellectuel qui m’accompagne dans ce voyage. Sur les trottoirs de la capitale, des armées de mendiants : enfants, femmes, vieillards estropiés me sollicitent en permanence, les étrangers sont peu nombreux. Des hommes « troncs » avec des moignons, protégés par des lambeaux de vieux pneus me tendent un bol qu’ils tiennent avec la bouche. Ils vivent de quelques birrs, la monnaie locale. L’indifférence est générale. Leur vie se résume à un sac de riz vide, qu’ils installent autour des églises coptes ou des mosquées.
Je suis à Adis Abeba pour rencontrer des Artistes. J’ignore tout de cette culture aux influences les plus diverses. La musique azmari est accompagnée de chants en amharic, la langue nationale. Une musique aux résonnances arabe, africaine, indonésienne dont le caractère répétitif n’est pas pour me déplaire. Mais le vrai charme de cette musique est dans la danse qu’elle suscite. Tout se passe dans le haut du corps: épaule, cou, sternum et visage sont sollicités d’une manière extravagante. Pour les danseuses, ces mouvements très saccadés entraînent un ballotement des seins qui dégage une sensualité qui me comble. C’est un appel à l’amour, au désir, au sexe. La femme va danser devant l’homme qui pourrait la séduire. L’une d’entre elle m’invite à partager ce rituel. Notre aventure s’arrêtera devant un carafon d’alcool d’hydromel que nous partagerons jusqu’à la fin du concert.
Daniel Bedos
regard qui me trouble. Il est insistant et est fait de clignements de paupières, d’étirements et de roulements d’yeux. Elle me sourit, m’invite à lever mon verre d’alcool… Une nouvelle étape est franchie ! Je réalise qu’un chien, réfugié sous la table, lui lèche les orteils pour son plus grand bonheur. Elle quitte sa chaise, se dirige vers la sortie, me lance un dernier regard et d’un geste furtif de la tête, m’invite à la suivre. Je me retrouve avec elle dans une rue déserte, elle prend mon bras et m’explique en anglais qu’elle aimerait m’accompagner pour me faire découvrir Adis Abeba. Elle n’a jamais connu de français, et se déclare heureuse de cette rencontre. J’apprendrais quelques heures plus tard qu’elle était bien la petite amie de l’Américain au nez de Cyrano. J’ai gardé son sourire et le clignement de ses paupières comme un cadeau de la femme éthiopienne, dont on dit qu’elles sont parmi les plus belles femmes du monde.
Pour son directeur, un Printemps des Comédiens se prépare en voyageant. Daniel Bedos, nomade et vagabond de la planète pratique cet exercice depuis une quinzaine d’années. Il a visité plus de cinquante pays. C’est en exclusivité qu’il nous fait partager ses récits de voyages. Après l’Argentine lors du précédent numéro, direction l’Ethiopie.
« Un français, qui vit de rien, m’explique qu’il a tout perdu mais qu’il n’a aucun désir de rentrer en France. »
Un français, qui vit de rien, m’explique qu’il a tout perdu mais qu’il n’a aucun désir de rentrer en France. « Le bateau ivre » était le nom du lieu qu’il avait ouvert dans la capitale éthiopienne. Les autorités locales l’ont contraint à fermer. Contrairement aux autres pays africains, l’Ethiopie, très peu touchée par la colonisation, se méfie de l’Etranger. Plutôt alcoolisé, Stéphane, le français du « bateau ivre » m’invite à entrer dans un bar clandestin spécialisé en alcool dur et en qat, cette feuille hallucinogène et dopante, qui se mâche pour faire oublier la faim. Tous les chauffeurs de taxi me dit-on: « on mâche du qat au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité. »
Pour rentrer dans les « shebeen »(bar clandestin version éthiopienne), il faut se rendre dans un quartier plutôt sinistre, taper à une porte, et discuter avec la propriétaire pour pouvoir s’asseoir sur un banc inconfortable, que je partage avec une quinzaine de clients. Le français ruiné me sollicite et m’encourage à m’intéresser à une jeune femme qui, me dit-il, cherche à communiquer avec moi. Son très beau visage est porté par un corps très mince d’une rare perfection. Cheveux longs d’un noir absolu, très grands yeux, elle boit de l’alcool et échange quelques mots avec un américain au long nez. Cet homme pourrait être son compagnon ! Je surprends son
L’autre réputation de ce pays est son habileté pour les Arts de la piste. Lorsqu’avec le Consul de France, j’expose mon projet d’inviter une dizaine d’acrobates éthiopiens, il me dit sa douloureuse expérience d’avoir accordé des visas à des artistes dont très peu sont revenus. « Mais avec vous, me dit-il, on va voir! » J’auditionne des acrobates âgés entre 18 et 25 ans. Leur énergie, leur savoir-faire, leur performance circassienne me laisse rêveur. Loin de tout, tant du nouveau cirque que du cirque traditionnel, je n’ai que rarement rencontré de si bons acrobates, même en Chine ! Leurs numéros de voltige, de contorsion, leur sens esthétique, dépassent toutes mes espérances. Recruter une dizaine d’entre eux me paraît incontournable. Je vérifie la réputation des « managers », leurs papiers, lorsqu’ils en ont, l’âge des artistes pour mettre toutes les chances de mon côté afin qu’ils obtiennent un visa de sortie, visa, qu’ils espèrent tous obtenir.
Je parle avec l’Ambassadeur de France en Ethiopie qui me garantit de son soutien… A suivre !
Je définie ainsi les contours d’un projet rare, autour d’une vingtaine d’artistes éthiopiens : circassiens, danseurs, musiciens, peintre, calligraphe. Une rareté qui pourrait s’inscrire dans le cadre de la 25ème édition du festival en 2011.
Une rareté qui pourrait s’inscrire dans le cadre de la 25ème édition du festival en 2011.
Un quart de siècle de festival sous ma direction oui!!! Près d’un million de spectateurs accueillis. Il y a dans ce milieu ceux qui vident les salles et ceux qui les remplissent…
Ça fait bien sûr jaser : facilité de programmation, exotisme, faiblesse des risques artistiques…
Je me dis que si je n’avais pas raison, le public ne me suivrait pas, les politiques non plus, car ce qui compte pour eux, c’est le retour d’image. Pour moi c’est ce désir de rapprocher les peuples pour un peu plus de tolérance et de fluidité.
Très peu d’artistes éthiopiens se produisent en Europe. Ce pays débarrassé de cet Empereur rouge qui l’a tant meurtri, essaie de s’ouvrir au reste du monde. La porte était entrouverte, pour mon plus grand bonheur, je l’ai franchie. Une idée me poursuit : je veux y retourner et connaître le sud du pays, la Vallée de l’Omo.
Daniel Bedos
l’art-vues • page quinze • avril - mai
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D aniel Bedos, le directeur du Printemps des Comédiens, en Ethiopie
RÉCITS
FESTIVALS par MCH
Le festival Montpellier Danse fête ses 30 ans
Une grande programmation pour un grand anniversaire
Trente ans, l’âge du plein épanouissement, les derniers feux de la jeunesse avant la maturité. Pour un festival, trente ans, c’est l’âge des bilans, l’âge du retour en arrière. Trente ans, c’est l’âge de Montpellier Danse. Son directeur célèbre cette édition les yeux tournés l’avenir, l’Agora, cité internationale de la danse. En fil rouge de cette édition exceptionnelle, les grands chorégraphes, qui ont écrit l’histoire de la danse contemporaine et l’histoire du festival. Paroles choisies de JeanPaul Montanari, directeur comblé.
Des souvenirs forts
«Un anniversaire comme celui-là fait forcément remonter les souvenirs. On regarde par-dessus son épaule et on fait une sorte de bilan. Parmi mes meilleurs souvenirs, il y a le Saut de l’ange de Dominique Bagouet, dans la cour Jacques-Cœur, là même où le festival est né… Un autre grand événement est Ocean de Merce Cunningham, en 1998, avec les 110 musiciens de l’Orchestre National de Montpellier. Le spectacle officiel de la Coupe du Monde 98!»
Sa philosophie
«Les publics sont de plus en plus volatiles. La seule réponse possible est de n’exclure personne en produisant des œuvres de qualité dans différentes directions. Pour ma part, je continue à penser que tout le monde doit pouvoir voir une œuvre Raimund Hoghe, se laisser envahir par l’émotion et y trouver de l’intérêt. Tant que nous n’en sommes pas arrivés là, il ne faut pas baisser les bras… »
Merce Cunningham
«Le Roaratorio de Merce Cunningham qui, pour moi, est l’une de ses plus grandes pièces, ouvrira le festival le 18 juin et inaugurera le nouveau Théâtre de l’Agora. C’est le cadeau que ce grand homme de la danse a choisi de faire au festival. »
Le sida
«Raimund Hoghe présentera cette année, une création qui prend pour point de départ l’œuvre de Dominique Bagouet et qui traitera des années 80. Ces années où le sida commence à faire des ravages.»
Keersmaeker et Forsythe
«Rosas danst Rosas créé en 1983, est un spectacle qui a fait date et qui tient en lui toute l’œuvre prête à exploser d’Anne Teresa De Keersmaeker. Sa présence au festival, les 25 et 26 juin, avec cette pièce fondatrice, tout comme celle de William Forsythe, souligne le fait que, à mon sens, ces deux chorégraphes deviennent, après les disparitions de Merce Cunningham et Pina Bausch, les deux piliers
sur lesquels repose la danse contemporaine en Europe. »
Nouvelle génération
« J’ai beaucoup d’amitié pour Alain Buffard et d’admiration pour son travail. C’est un créateur essentiel de la nouvelle génération, elle aussi bien représentée dans ce festival, avec des chorégraphes comme Boris Charmatz, Fabrice Ramalingom, Germana Civera ou Cecilia Bengolea et François Chaignaud. »
Béjart
« Au fil des temps, il était devenu comme un grand frère. Le Béjart Ballet Lausanne, avec à sa tête Gil Roman, sera présent avec pas moins de six représentations de quatre programmes, réparties sur tout le territoire du Languedoc-Roussillon. »
Mathilde Monnier et Dominique Bagouet
« Je ne pouvais imaginer une édition telle que celle-ci sans que l’on prononce les noms de Dominique Bagouet et Mathilde Monnier. L’œuvre du premier sera montrée sur grand écran et fera
l’objet d’une conférence. Mathilde présentera sa nouvelle création qu’elle mûrit avec le plasticien Dominique Figarella. »
Un ouvrage
« Pour ce qui est de la danse du passé, en juin paraîtra un livre Montpellier Danse(s), 30 ans de création aux Editions Actes Sud. J’ai mené un long travail de recherche, plongeant au cœur de nos archives de photos, j’ai mené pendant de longues heures des entretiens avec les auteurs (Agnès Izrine, Lise Ott, Gérard Mayen, Elizabeth Petit, Valérie Hernandez) pour aboutir à cet ouvrage. » Sa conclusion « Cette 30 ème édition est surtout un point nodal : un aboutissement de 30 ans de travail et un point de départ avec l’ouverture de l’Agora, cité internationale de la danse cette année. Alors, oui, cette trentième édition est bien une ligne d’arrivée. Le 7 juillet au soir, nous la franchirons. Le 8 juillet au matin, nous serons déjà dans une nouvelle histoire. Celle de l’Agora. »
PROGRAMME : Jour après jour, les spectacles payants, tous des événements
• Merce Cunningham Dance Company, Roaratorio, 18 au 20 juin.
• Akram Khan, Gnosis, 23 et 24 juin.
• Batsheva Dance Company, Hora, création, 26 juin.
• Nederlands Dans Theater, Symphonie de Psaumes, Mémoires d’oubliettes, Whereabouts Unknown, création, 29 et 30 juin.
• Alonzo King, Retraction, Dust and light, 2 et 3 juillet.
• Béjart Ballet Lausanne, Sonate à trois, Webern opus V, Dialogue de l’ombre double,Le marteau sans Maître, 3 et 4 juillet.
• Béjart Ballet Lausanne, Le Concours, 6 et 7 juillet. Anne Teresa De Kerrsmaeker, Rosas Danst Rosas, 25 et 26 juin.
• Kader Attou, Symfonia piesni zaklosnych, création, 22 au 25 juin.
• Régine Chopinot, Indépendance n°1, création, 25 au 29 juin.
• Raimund Hoghe, Si je meurs laissez le balcon ouvert, création, 30 juin et 1e juillet
• Mathilde Monneir/Dominique Figarella, création, 4 au 6 juillet.
• Germana Civera, Splendeur inespérée, création, 19 et 20 juin.
• Alain Buffard, Tout va bien, création, 21 et 22 juin.
• Cécilia Bengolea / François Chaignaud, Pâquerette, 24 juin; Castor et Pollux, création, 27 et 28 juin ; Sylphides, 30 juin et 1er juillet.
• Fabtrice Ramalingom, Pandora Box/Body, création, 28 juin.
• Boris Charmatz / Médéric Collignon, Improvisation, 5 juillet.
Spectacles décentralisés
• Nederlands Dans Theater Minus 16 et Whereabouts Unkown, 3 juillet, Perpignan.
• Béjart Ballet Lausanne, Le Presbytère… !, 9 juillet, Carcassonne.
• Béjart/Roman, L’oiseau de feu, Ce que l’amour me dit et Casino des esprits, 12 juillets, AiguesMortes.
• Bouchra Ouizguen, Madame Plaza, 13 juin, Uzès. Et encore une multitude de propositions à entrée libre, qui seront annoncées dans le numéro de juin.
Du 18 juin au 7 juillet. Tél. 0800600740. www.montpellierdanse.com
Ce festival au Duché précède le festival de Montpellier. Cependant, ce n’est pas un festival comme les autres, il vient clore une année de danse très dense à Uzès.
«La spécificité du festival 2010 sera de questionner le corps in situ dans le temps de l’espace présent, un corps et un mouvement contemporains dans une ville patrimoniale. Artistes et théoriciens donneront leur point de vue, resitueront cette forme de danse dans son contexte historique et raconteront leur démarche», explique Lilliane Schaus, directrice du CDC Uzès Danse.
Voici les temps forts :
• Samedi 12: Confidences I, de Marc Vincent; Evlyne House of Shame de Christophe Haleb / Compagnie La Zouze.
• Dimanche 13: Mo nom, une place pour monuments aux morts , de Laurent Pichaud; Confidences 2, de Marc Vincent; Danses libres, de
François Chaignaud et Cécilia Bengolea ; Madame Plaza, Bouchra Ouizguen (Montpellier Danse).
• Lundi 14 : Danse in situ, rencontre ; Looping I ; Live: poète versus corps, de Muriel Piquet ;
• Mardi 15, journée des enfants : Looping II ; Live: poète versus corps de Muriel Piquet; Hommage d’un demi-dimanche à un Nicolas Poussin entier, d’Hélène Iratchet.
• Mercredi 16 : mon nom, une place pour monuments aux morts de Laurent Pichaud; Looping III ; Tribute to Cristina de Pina de Luis Guerra ; primera impressao, de Marlène Freitas ; Hava, d’Ayse Orhon.
• Jeudi 17: A vida Enorme, d’Emmanuelle Huynh; Puttin on a show d’EX.E.R.CE/Mark Tompkins; Madmud, de Tania Carvalho.
Du 12 au 17 juin.
Tél. 04 66 03 15 39.
www.uzesdanse.fr
l’art-vues • page dix-sept • avril - mai ...
■ Uzès Danse
L e Béjart Ballet Lausanne bien sûr, mais également Forsythe et Cunningham…
« Evelyne House of Shame » de Christophe Haleb / Compagnie La Zouze
© B e n o t eF a n t o n © C y r i e W e n e r
FESTIVALS par MCH
Quoi de mieux qu’une manifestation culturelle pour faire apprécier les atouts touristiques d’une destination? Rien, et c’est bien pour cela qu’a vu le jour cette année, du 7 au 16 mai, En mai fais ce qu’il te plait, première édition à Valcézard, dans une communauté de communes qui compte cinq villages de caractère, labellisés. Tous les arts seront à la fête: musiques, contes, cirque, arts plastiques... pêche à la mouche...
Quelques temps forts:
• Vendredi 7: Carte blanche aux artistes du territoire.
• Samedi 8: Présentation d’un séchoir solaire; Orientation autour de l’histoire de Cornillon; Sculptures et nature-jardin de Valoussière ; Balade contée au fil de l’eau ; Ateliers cirque et découverte des arbres; Concert de musique sacréeChoeur de Barjac ; Concours de coinche; “En Mai, les épices rient”.
• Dimanche 9: Ateliers cirque; Sculptures et nature-jardin de Valoussière; Randonnée en marche Afghane; Autour du four à pain; Randonnée découverte; “En Mai les mots fleurissent”.
• Lundi 10 : Lectures théâtrales au Café de Pays ; Initiation à la pêche à la mouche.
• Mardi 11 : Lectures théâtrales au Café de pays ; Initiation à la pêche à la mouche; Ferronnerie d’art; Polyphonies d’ici et d’ailleurs.
• Mercredi 12: Visite d’un Village de Caractère ; Exposition extraordinaire; Lectures théâtrales au Café de Pays; Autour du cheval : Maréchalerie, tours en poney.
• Jeudi 13: Exposition extraordinaire; Journée des peintres; Visite guidée du château.
• Vendredi 14 : Exposition extraordinaire (Carsan); Salazac en émoi de mai; La Rando des vignerons; Concert électro lounge.
• Samedi 15: Visite guidée de l’oppidum; Exposition extraordinaire ; Sculptures et naturejardin de Valoussière; Ateliers de modelage au jardin pédagogique; A la rencontre des arbres remarquables de Valbonne; Bourse aux semis au jardin pédagogique ; De Bouffes à oreille.
• Dimanche 16 : Sculptures et nature-jardins de Valoussière; Journée du livre; Autour du StMichelet; «Chansons à boire et à danser» (StAndré-de-Pertuis) à 18h30.
Du 7 au 16 mai, Office de Tourisme de Valcèzard. Tél. 04.66.82.30.02
www.tourisme-ceze-ardeche.com
■ Saperlipopette, voilà Enfantillages ! à Montpellier et en voyage
A ce jour, nous n’avons pas la programmation complète de Saperlipopette, voilà Enfantillages !, festival de spectacles pour petites et grandes personnes, organisé conjointement par le Conseil général de l’Hérault et le Théâtre des Treize Vents. Petit retard qui peut s’expliquer par les changements de direction à la tête de l’Epic et du CDN. Nous savons que la manifestation aura bien lieu et nous sommes en mesure de vous communiquer quelques informations. Les dates tout d’abord. Comme d’habitude, deux week-ends de mai, les 8/9 et 15/16, dans le Domaine d’O à Montpellier, le samedi 15 mai à SortieOuest, l’autre domaine d’art et de culture de l’Hérault et enfin, en voyage dans tout le département jusqu’au 30 mai. Nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer Mon géant, un spectacle vu récemment au théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone.
Malgré la gravité du sujet (les souffrances d’une petite fille à l’hôpital à la suite d’un accident), le public, dès 6 ans, passe un moment plein de charme et de délicatesse grâce à deux comédiennes magnifiques, Aurélie Namur et Félicie Artaud. Annoncé également, la dernière création d’Humani théâtre, Albatros, sur un texte de Fabrice Melquiot, à voir dès 7 ans. Parmi les nouveautés de l’année, on remarque l’absence de plasticiens et un plus grand choix de propositions dans le Domaine d’O, pour satisfaire un plus grand nombre de personnes. En effet, beaucoup de spectacles à petites jauges affichent rapidement complet, les familles sont un peu dépitées, c’est la rançon du succès. Pour tous ces visiteurs, d’avantages de déambulations et de surprises en libre accès, beaucoup liées à l’écologie et à la protection de la planète. On est tous sensibles au problème, et le directeur de l’Epic, Christopher Crimes en particulier. Citons par exemples, Ma planète à moi, pour mieux respecter la Terre et par voie de conséquence, se garder en bonne santé ou Le Vieux biclou, où chacun apprendra à entretenir sa bicyclette. Et toujours, Objet raconte moi une histoire, les ateliers du Cirque Baklthazar, Polymômes… La programmation définitive sera connue le 15 avril et les locations ouvertes dès le lendemain. Du 8 au 30 mai à Montpellier et en voyage. www.theatre-13vents.com
■ Poem express international à Prades-le-Lez
Voici une petite manifestation originale qui, sans faire de bruit, se crée sa place au fil des années. Organisée par Clermont-l’Hérault, elle est décentralisée au Domaine de Restinclières à Prades-le-Lez. S’adressant aux enfants de 6 à 14 ans, elle vise à la plonger dans la poésie en la désacralisant. Poem Express, c’est son nom, invite les jeunes à créer des œuvres poétiques et graphiques sous la forme de poèmes-affiches sur un thème donné. Cette année, ils planchent sur Où. On en rappelle le principe: tous les participants sont localement exposés. Au Final, 150 des plus beaux poèmes-affiches sont sélectionnés pour être exposés avec une sélection internationale. Des artistes de renom réalisent spécialement des installations pour cet événement. L’exposition de Prades est ouverte à tous et c’est aussi l’occasion d’une belle balade dans le domaine. Le lancement officiel, mercredi 16 juin, donne lieu à un moment festif de partage. Du 13 au 30 juin au Domaine de Restinclières à Prades-le-Lez . Tél. 04 67 96 39 18.
■ Theavida à Montpellier
Nouveau rendez-vous, un festival latino-américain de théâtre, vidéo, danse a lieu du 29 avril au 2 mai à Montpellier. Cette manifestation pluridisciplinaire accueillera des artistes latino-américains et des artistes d’ici travaillant sur le thème. Un seul mot d’ordre : Combat. « Combat contre l’indifférence, contre l’oppression, la violence, la maladie, pour le respect de la personne, pour l’égalité des chances et pour un monde meilleur ! », un vaste programme exposé par Gabrielle Gonzalez, porteuse du projet. Le but avoué du festival est de créer un pont culturel entre les deux terres, échanger et croiser les savoir-faire. En tête d’affiche, la compagnie colombienne de danse contemporaine L’Explose qui présentera La Mirada del Avestruz, son plus grand succès; la compagnie Mexicaine Teatro de Ciertos Habitantes avec le spectacle de théâtre/cinéma L’Automóvilgris, unique représentation en France après leur tournée européenne et enfin, la compagnie Théâtre des Chimères de Biarritz avec le diptyque Eva Peron et Les Vieux travelos de l’auteur argentin Copi, à l’univers déjanté et extravagant. Côté vidéo, là aussi, la qualité des œuvres a été saluée et couronnée de succès à chacune de leur représentation. Cinq installations et vidéos, sélectionnées en partenariat avec la biennale de vidéos et nouveaux médias de Santiago du Chili de 2009, sont accueillies à l’espace ECM Kawenga. Pour la convivialité, des échanges entre artistes et public ont lieu tous les soirs. Une première édition ambitieuse qui devrait briller par sa diversité et la grande tenue de ses propositions. Elle devrait susciter également la réflexion. Du 29 avril au 2 mai à Montpellier et dans l’agglomération. Tél. 09 52 48 34 05. www.theavida.com
■ Deux Festivals à Pézenas
• Printival Boby Lapointe. Evénement artistique incontournable en Languedoc-Roussillon, le Printival, réunit chaque année au mois d'avril des artistes parmi les plus prometteurs de la chanson francophone et nous fait découvrir de nouveaux talents.
Aujourd'hui c'est Dany
Lapointe, petite-fille de Boby, qui reprend la direction artistique du festival, en compagnie de François Villet, pour offrir une édition spéciale et fêter les 10 ans du Printival, 10 ans de rencontres artistiques, de découvertes musicales, de surprises partagées dans une atmosphère toujours festive et amicale.
Rendez-vous pour la soirée d'ouverture "Fête des 10 ans", mercredi 21 avril à 21h au Foyer des Campagnes : Le Printival a invité pour cette soirée unique, les parrains et marraines des précédentes éditions, qui rendront hommage à l'esprit de Boby et Jacky. Une marraine de coeur, Anne Sylvestre, mais aussi Gilbert Lafaille, David Sire, Christine, Olivier L'Hôte, Balmino, Cédric, Paul-Andrée Cassidy et d'autres invités surprises...
Au programme de cette dixième édition : des concerts, la fanfare du P'tit Vélo qui animera les rues de la Ville pendant les quatre jours du festival, trois expositions, la sortie quotidienne de l'Hélicon, le journal du festival et plein d’autres surprises musicales et conviviales dans l’esprit de Boby !
Du 21 au 24 avril. Tél. 09 50 53 46 58. www.printivalbobylapointe.com
• Molière dans tous ses éclats.
En 1653, à Pézenas Capitale des Etats du Languedoc, Molière devient comédien du Prince de Conti et la troupe de l’Illustre Théâtre connaît ses premières heures de gloire. Aujourd’hui, l’esprit de Molière anime toujours la Ville qui propose trois jours d’événements sur le thème des fêtes à la Cour du Roi Soleil.
Du 11 au 13 juin, la « Ville de Molière » présente donc la 2ème édition de son festival «Molière dans tous ses éclats » avec de nombreux spectacles, ouverts à tous, sur les places et dans les prestigieux hôtels de son Cœur historique : théâtre sur tréteaux du répertoire de l’illustre auteur, théâtre de rue, concerts et bal baroques, jeux de la Cour de Louis XIV, escrime, … Rendez-vous dès vendredi 11 juin à 18h30 dans la cour de l’Hôtel de Peyrat pour l’ouverture du festival avec une partie d’échecs vivante et théâtralisée, démonstration de duel à l’épée, … Point d’orgue de ce week-end sous le regard de Molière : « Le Bourgeois Gentilhomme » en comédie ballet, au Théâtre de verdure, samedi 12 juin à 21h30. Du 11 au 13 juin. Renseignements : Office de Tourisme, tél. 04.67.98.36.40. www.pezenas-tourisme.fr www.ville-pezenas.fr
l’art-vues • page dix-huit • avril - mai
■ En mai, fais ce qu’il te plait en Valcézard (Gard)
© C a r o s L e m a © L u c J e n n e p n ...
La Cie L’Explose
« Mon Géant »
La Belle au Bois Dormant, version "Mode & travaux" printemps-été 1979 de et par Fred Ladoué.
« 50 % d’humour, 50 % d’enchantement et 100 % indétrônable »
> Mardi 13 avril à 15h et à 16h au Cinéma Municipal Le Taurus (entrée : 6 € / 3,50 €, tout public dès 6 ans)
« Dépressions verbeuses »
Solo délirant de et par Pierre Henri
«Un zeste de Tati, de la Grande Duduche, de Darry Cowl et des Marx Brothers... mais avec des mots à la Prévert, à la Devos, à la Beckett. Grandiose» Le Progrès-Lyon.
> Dimanche 18 avril à 17h
Cinéma municipal Le Taurus (entrée : 5€)
Salon du livre Jeunesse et Environnement :
L'Etang de lire accueille : La Biennale des Créateurs : illustrateurs bédéistes et Mangas
&Saperlipopette Voila enfantillages
> Samedi 22 et dimanche 23 mai dès 10 h au Château de Girard
Entrée libre sauf spectacle (entrée: 4€)
Renseignements : Service Culturel de la ville de Mèze Tél. 04 67 38 18 86 ou Mail : culture@ville-meze.fr
www.ville-meze.fr
Du 22 au 24 avril
Sant Jordi à l’Espace ECOIFFIER
Jeudi 22 avril
et vendredi 23 avril à 21h
Un orage serait bien beau ici
D’après Robert Walser
Compagnie La Llevantina
Mise en scène:
Marie-José Malis
Théâtre: Public adulte et adolescent
Vendredi 23 avril
Animations
Bibliothèque
Thème : richesses de notre terroir
Expo: Livres, conférences, visite guidée
Samedi 24 avril à 21h
Concert de Jazz
Roland Gallina propose une visite des plus grands classique du Jazz d’Amstrong à Duke Ellington
Dimanche 25 avril à 17h
Dis.... tu laisses la lumière dans le couloir!
Compagnie Hanoumat & Le Pied d’Oscar
Danse contemporaine, jeune public à partir de 3 ans.
Dimanche 16 mai à 17h
A l’église Ste-Eulalie d’Alénya Chorale Atout Cœur Concert gratuit tout public
Du 17 au 22 mai
Paroles Vives à l’Espace ECOIFFIER
Mardi 18 mai à 21h
L’envers des Corps
Compagnie De la Trace
Trio Chanson, tout public
Mercredi 19 mai à 15h
Sur le Sentier des Ours de Pierre Deschamps
Compagnie La grande Ourse
Conte, dès 6 ans
Mercredi 19 mai à 18h45
La Bergère et le ramoneur
Compagnie De la Trace
Conte, jeune public, à partir de 4 ans
Vendredi 21 mai à 21h
Fleur de Peau
Bernadète Bidaude
Public adulte et adolescent
Samedi 22 mai à 21h
Roseline et les autres
Compagnie De la Trace
Tout public, à partir de 10 ans
D Diimmaanncchhe e 1 11 1 a avvrriil l – 1 166h h
« Une clef pour Sacha » d de e G Grrééggooiirre e A Auubbeerrt t e et t B Beerrnnaarrd d F Frriippiiaat t – C Coommééddiie e
S Saammeeddi i 2 24 4 a avvrriil l – 2 211h h
Danse Hip Hop
1 1èèrre e p paarrttiie e : « A Assiille e » p paar r l la a C Ciie e E Evvaassiioon n
2 2èèmme e p paarrttiie e :
« R Rééssiilliieennccees s : : d dees s t téénnèèbbrrees s à l la a v viie e »
p paar r l la a C Ciie e G Grroooovve e A Attttiittuudde e
S Saammeeddi i 1 1eer r m maai i – 2 211h h
Concert de la Garde Républicaine
A l la a V Vi
« Une clef pour Sacha »
« Asile »« Résiliences… »
Du 13 au 16 mai : VOGUA MONSTRA (fête de la rame et des cultures méditerranéennes) et Festival de Musiques Méditerranéennes
C Coonncceerrtts s g grraattuuiitts s t toouus s l lees s s sooiirrs s
M Muussiiqquue e d daanns s l lees s r ruuees s e en n j joouurrnnéée e a avveec c
Tram des Balkans – Petit Jean
Rafael Ferrer – Los Chiquitans
Transrural Beat - L’Art à Tatouille
Les Troublamours
E Et t d daanns s l lees s r ruuees s :
Banda Los Gatchos – Ox Peixhinos
Brancaleone – le XV marin
Zinga Zanga – Los Marineros
Marcelle Coulazou – Deï Clapas
à l’Office du Tourisme d’Alenya ✆
68 22 54 56
Renseignements
04
MAI
Programme des animations culturelles AVRIL
illlla a P Paarrrry y d du u s saammeeddi i 3 a au u d diimmaanncchhe e 2 25 5 a avvrriil l E Exxppoossiittiioon n d de e p peeiinnttuurre e J Jeeaan n A ARREENNE E d du u s saammeeddi i 1 e er r m maai i a au u m maarrddi i 1 e er r j juuiin n L Lees s R Reennccoonnttrrees s d de e M Maai i E Exxppoossiittiioon n d de e V Viivvi i N NAAVVAARRRRO O ( (ppeeiinnttuurre e m maarriinnee) ) e et t M Maarrttiin n B BAAEEZ Z ( (pphhoottooggrraapphhee) )
LE GRAU DU ROI - PORT CAMARGUE
04
Office de Tourisme
EXPOSITIONS
Rens.
66 51 67 70
À MÈZE
L’Etang de Lire
Pierre Henri
La Belle au Bois Dormant
CIRQUES par MCH
La saison cirque à suivre
Dynamisées par le Pôle National des Arts du cirque, les compagnies s’installent dans tous les départements de la région avec pour but de faire connaître et aimer leurs disciplines. Contorsionnistes, jongleurs, acrobates ou voltigeurs, leurs créations se bousculent et tournent jusqu’à l’été. Voici ce qui vous attend.
■ One day à la Bobitch à Gignac
Dans le cadre d’Avril des clowns, Gignac reçoit Boris Arquier, un clown évidemment. Cet ancien d’Archaos et Gosh, maintenant avec Microsillon, propose un solo mis en scène par Michel Dallaire, One day à la Bobitch
Il s’agit de la journée d’un vieux bonhomme, employé dévoué de la World Domination Entreprise. Hors du commun, trash et émouvant, il nous entraîne dans un univers futuriste captivant. A voir, également à Gignac, des spectacles pour tous les âges. Du 14 au 18 avril.
A Gignac, les 14 et 18 avril. Tél. 04 67 56 10 32
■ Zara et Avril à Allègre les Fumades
Encore un rendez-vous avec des clowns. Cette fois, il s’agit du duo formé par Claire Boularand et Edouard Laurés de la Compagnie Silobulle dans Zara et Avril
Le public suit l’itinéraire burlesque et acrobatique d’un homme et d’une femme troublés, dans la composition musicale de leur spectacle, par le désir un rien candide, de posséder un simple petit chapiteau. Tout un programme !
A Allègre les Fumades, le 14 avril. Tél. 04 66 24 96 02.
■ J’aimerais pourvoir rire à Clermont-l’Hérault
Angéla Laurier, contorsionniste de son état, poursuit son travail de réflexion sur sa famille dans sa nouvelle création J’aimerais pouvoir rire. Dans ses deux premières œuvres, Exutoire et Déversoir, elle abordait ses rapports à sa famille en faisant un parallèle entre la schizophrénie de son frère et sa folie d’artiste. Cette fois, elle introduit de nouveaux personnages dans la fratrie
« Je veux montrer les enfants que nous étions et les adultes que nous sommes devenus. La folie est mon thème. Nous portons tous, dans la fratrie, une fragilité qui nous tend vers elle. Pourquoi certains ont-ils basculé ?»
Telle est son interrogation qu’elle formalise dans sont art.
Au Théâtre de Clermont-l’Hérault, le 27 avril.
Tél. 04 67 96 31 63.
■ Pas perdus à
Villeneuve-les-Avignon et Ferrals-les-Corbières
Spectacle de cirque mixant théâtre, menuiserie et tendresse, Pas perdus est un spectacle de la Compagnie Les Argonautes.
Les boîtes se souviennent du temps où elles étaient des arbres. Les hommes se souviennent qu’ils finiront dans une boîte, tel est le thème de cette création ou virtuosité et fantaisie folle s’entremêlent. Une entreprise pour ravaler le monde d’un éclat de rire immense.
Les artistes jouent, grimpent aux arbres, chevauchent des navires, bref, ils n’en font qu’à leur tête de bois dont on fait les boîtes.
A Villeneuve-Lès-Avignon, le 29 avril.
Tél. 09 75 68 75 41.
Ferrals-les-Corbières, le 30 avril.
Tél. 04 6843 56 30.
■ 1,2,3 pommes à Molières-sur-Cèze, Cuxac et Chanac
Le spectacle de la compagnie audoise Daromaï, 1,2,3 Pommes, créé en octobre, n’en finit pas de tourner. Il existe en deux versions, une pour le jeune public et une autre plus longue, pour les plus grands.
Originaire de Catalogne, Agnès Fustagueras, Marti Soler et Joan Catala sont trois virtuoses qui composent une pièce acrobatique et dansée aux confins des théories newtoniennes et croyances bibliques: la pomme, sujet de recherche et… objet de désir! Dans ce délire, deux acrobates sont confrontés à un surprenant trouble-fête, une sorte de factotum… et non moins Monsieur Loyal décalé.
A Molières sur Cèze, le 28 mai.
Tél. 04 66 85 61 85.
Cuxac d’Aude, les 1er et 2 juin.
Tél. 04 68 26 50 06.
Chanac, le 6 juin. Tél. 04 66 65 75 75.
■ Waiting for paradise au Pont du Gard et Lodève
Clément Cassiède se sentait un peu seul avec son personnage d’Albert qu’il trimbalait par monts et par vaux. Il a eu envie d’avoir un partenaire et une équipe pour partager ses délires décalés. Ainsi est née l’idée de Waiting for paradise, qu’il joue avec Stéphane Podevin.
Deux hommes en costumes sombres, une mallette et un bouquin à la main, démarchent dans la ville avec leur devise : « Ecouter, comprendre et compatir». Comme l’indique le titre, le duo attend le Paradis, c’est-à-dire Dieu. Il est donc question de religion dans ce spectacle cynique et grinçant qui aborde les dérives sectaires, pointant le côté risible et manipulateur de ces pratiques (valable aussi, soit dit en passant, pour certaines chapelles politiques). A mi-chemin entre don de soi et logique commerciale, ils parlent de leur croyance et de la fin du monde, qui, d’après eux, est imminente… Mais attention, c’est burlesque et en fait de manipulation, il s’agit de manipulation de chapeaux. Au Pont du Gard, le 7 mai. Tél. 04 66 37 50 99 et Lodève, le 28 mai. Tél. 04 67 88 86 44.
■ Konzertinaz’s et Rococo Bananas à Salles du Gardon
La Compagnie KZTZ’S a élu domicile dans les Pyrénées-Orientales. Le Pôle cirque lui donne un coup de pouce afin qu’elle fasse connaître son dernier spectacle, Konzertinaz’s. Melinda Sarasar et Arnaud Leroy s’expriment en musique, tour à tour perdus, amoureux, mélancoliques, colériques et blafards, ils sont les miroirs de ceux qui les regardent. Au rythme fragile et brinquebalant des émotions, laissons-les nous électriser. En revanche, Los Excentricos sont sur orbite. Ces trois clowns déjantés volent de succès en succès depuis Musica Maestro. Marceline, Sylvestre et Zaza enchaînent les situations les plus rocambolesques dans Rococo Bananas, créé en 2008. Toujours ce rythme effréné qui est leur marque de fabrique et toujours le rire mythique de Zaza. Laissez aller vos zygomatiques!
A Salles de Gardon, le 8 mai.
Tél. 04 66 34 10 96.
l’art-vues • page vingt et un • avril - mai ...
« One day à la Bobitch » avec Boris Arquier « 1,2,3 Pommes » de la Cie Daromaï
Zonta Club Montpellier Castelnau
dans le cadre de ses actions à but humanitaire organise une
Vente aux enchères d’œuvres d’art
14ème Edition
Jeudi 29 avril à 20h à l’Hôtel des Ventes de Montpellier avec le gracieux concours de Me Aude Andrieu, Commissaire-Priseur
Depuis sa création, le Zonta Club Montpellier Castelnau a pour objectif le bien-être des enfants qui souffrent (handicaps moteurs, leucémies, cancers, malentendants, traumatisés crâniens). Dans ce but, il organise chaque année une vente aux enchères d’œuvres d’art grâce à la participation des artistes peintres et sculpteurs régionaux.
L'année dernière, le Zonta Club a pu reverser à l'Association «RIRE» LES CLOWNS A L'HOPITAL une somme de 5.500 € représentant le bénéfice de cette vente.
Zonta club est membre du ZONTA INTERNATIONAL, club service international, qui regroupe des femmes du monde entier et organise et soutient des actions à caractère humanitaire, social et culturel. A ce titre, il siège à l'ONU au titre des ONG, jouit du statut 1 auprès de l'ECOSOC, du statut consultatif auprès de l'UNICEF, l'UNESCO, l'OIT et du Conseil de l'EUROPE. Il a des représentants à NEW YORK, GENEVE, PARIS, VIENNE et STRASBOURG. Madame Simone WEIL fut membre du ZONTA.
Renseignements : Zonta Club - Association loi 1901
Mas de Saporta 34970 Lattes - Tél. 04 67 79 81 73
Artiste participant à la vente aux enchères «Zonta Club»
www.francisduval.com
Francis Duval Peintures Dessins
La Comédie du livre à Montpellier
Les Etats-Unis à l’honneur pour la 25ème édition
La Comédie du livre, vingt-cinquième du nom qui se déroule du 28 au 30 mai, est la plus importante manifestation française en plein air autour de l’écrit, non seulement sur la place de la Comédie, mais aussi sur l’Esplanade et dans quelques endroits à l’abri, les rencontres animées par Philippe Lapousterle, salle Pasteur au Corum, par exemple.
LaComédie du livre met la littérature américaine à l’honneur cette année, et quand on dit américaine, il s’agit des Etats-Unis. Les auteurs de romans, de poésie, de polar, viennent des différentes régions. Parmi les écrivains annoncés qui feront la traversée de l’Atlantique, ont peut déjà citer: Naomi Wallace, dramaturge, scénariste et poétesse, elle s’est tout d’abord fait connaître par ses poèmes, publiés aux Etats-Unis et en Europe. Son œuvre poétique et théâtrale a été récompensée à de nombreuses reprises. Elle est auteur associé au théâtre de Louisville, ville jumelée à Montpellier. Elle a notamment publié en français aux éditions Théâtrales Au cœur de l’Amérique et Une puce, épargnez-la Eddy Harris, son premier livre Mississippi Solo (éd. Liana Levi) récit autobiographique de sa descente du Missouri en canoë en solitaire, a été remarqué par la critique américaine. D’autres livres ont suivi, notamment aux éditions Liana, Harlem, Jupiter et moi et plus récemment Paris en noir et black. David Vann, auteur vivant en Californie, enseigne également à l’université de San-Francisco. Il a écrit de nombreux ouvrages. Sukkwan Island (éd. Gallmeister) est son premier roman traduit en français. Toujours en l’honneur des auteurs américains, un hommage spécial sera rendu, au cours de thés littéraires, à des femmes telles que Carson Mc Cullers,
Ecrire en mai est un week-end de rencontres d’écriture et de lecture dont l’invité est, cette année, Charles Juliet. Il a lieu du 28 au 30 mai. Des ateliers d’écriture jalonnent la manifestation. Quelques exemples: avec Thérèse Bonnétat sera abordé le souvenir, les paysages familiers seront abordés à travers le thème J’habite un rêve ancien… Marie-Claude Denjean propose de se demander dans Faire fil et Faire corps, comment mettre en mouvement, qu’est-ce qui se met en route. Autre atelier qui se passe de commentaire, Attention! vos écrits vous trahissent, avec JeanDaniel Dupuy. Christine Zanetto et Arnaud Guibert
Quinze ans déjà que la BD fait son festival à Sérignan, sous chapiteau. Pour fêter dignement cet anniversaire, les quatorze présidents des précédentes éditions ont été invités, de Moebius à Max Cabanes et Jusseaume en passant par Annie Goetzinger et Edmond Baudouin. Mais bien sûr, de nouveaux auteurs seront là. Le festival a choisi pour thème: l’adaptation. La Bande Dessinée mute. De nouvelles formes de BD apparaissent, nouveaux dessins, nouveaux messages. La littérature s’adapte de plus en plus souvent en Bande dessinée, la BD s’adapte au cinéma, devient jeux vidéo ou même spectacle vivant. Toute la manifestation va explorer ces nouvelles tendances pour y voir plus clair, en déclinant des animations sur le thème. Expositions, projections et un grand jeu: la Black Dox ! sous le chapiteau, samedi et dimanche, de 10h à 19h. Des battles entre auteurs, rivalisant de dextérité et d’imagination ; un Quizz BD qui permettra aux amateurs de montrer l’étendue de leur science. Sans oublier un coup de projecteur su la maison d’édion Les Requins marteaux. Un week-end très ludique se dessine!
animent Atelier Ecriture et voix ou « comment les mots sortent du corps». Tous les soirs, des rencontres-lectures sont proposées. Parmi celle-ci, le Bal à lire avec Charles Juliet et impro musique avec Didier Labbé au saxo, Laurent Guiton au tuba et Jean-Denis Rivaleau à la batterie. La participation aux ateliers se fait sur inscription préalable. Comme l’année dernière, un stand de livres tenu par la librairie Libellis de Narbonne, présentera les ouvrages des auteurs invités et des livres en rapport avec les différents ateliers d’écriture.
Ecrire en mai, du 28 au 30 mai à Bages.
Tél.04 68 41 10 56.
Festival de la Bande dessinée de Sérignan, du 21 au 23 mai. www.ville-serignan.fr
Emily Dickinson, Edith Warton… Le jazz est étroitement lié à la culture américaine, il a d’ailleurs inspiré bien des écrivains, c’est donc dans cet esprit qu’une soirée sera organisée au Jam, temple du jazz à Montpellier, le 28 mai. Une invitation à plonger dans l’Amérique musicales des années 30-60 avec le groupe Superswing. Dans l’esprit des Big-Bands américains, huit musiciens déclineront les incontournables du jazz classique avec la sensualité et la voix de velours de Jessica Martin-Maresco. Des danseurs de la troupe Swing Jammerz vous entraîneront sur la piste de danse pour un Boogie Woogie ou un Lindy Hop.
Auteurs de BD, romanciers à succès, stars du show business, essayistes, humoristes, conteurs et philosophes, ils seront encore nombreux dans les stands à la rencontre des visiteurs et des lecteurs. Pour la convivialité, une nouvelle manifestation est programmée: un tournoi de pétanque avec les auteurs de BD… Une autre façon de rencontrer les dessinateurs! Toujours dans le domaine de la BD, on connaîtra les noms des deux lauréats du Concours Jeunes talents BD de Montpellier. Ils recevront des bons d’achats et surtout, les meilleures planches seront éditées dans un album spécial. Du 28 au 30 mai. www.comediedulivre.montpellier.fr
l’art-vues • page vingt-trois • avril - mai
LIVRES par MCH
■ Ecrire-en-mai à Bages
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■ Quinzième festival de la BD à Sérignan
Libertad 2
Visions et expressions d'Espagne et d'Amérique latine
Après le succès de la première édition l'an passé, Libertad se prépare à son second volet. Cette manifestation qui a pour objet de mettre en lumière les visions et expressions d'Espagne et d'Amérique latine, a trouvé un écho auprès du public. On y retrouvera ce qui a fait le succès de la première édition : concerts, conférences, rencontres, films et expositions.
Unrendez-vous avec des paroles, des mots, des images, des musiques, pour évoquer les résistances à l’insoutenable, les rebellions et l’espoir enfiévré de liberté. Et dans cette incandescence, les mots de Lorca, le poète illustre à qui l’on doit ces paroles prononcées en 1931: « Des livres ! Des livres ! Voilà un mot magique qui équivaut à clamer: « Amour, amour » et que devraient demander les peuples tout comme ils demandent du pain ou désirent la pluie pour leur semis », s’élèveront, portés par des invités prestigieux. Au programme :
• Lundi 26 avril à 21h : Herencia avec le Trio Vicente Pradal.
• Mardi 27 avril de 17h30 à 19h30 : Découverte de l'art précolombien (atelier céramiques animé par Maria-José Riano et Katy Fourès.
• Mercredi 28 avril de 16h à 16h30 : Lectures d’albums jeunesse par le secteur "Jeunes".
• Mercredi 28 avril à 19h : Rue Sante Fé présenté par la réalisatrice Carmen Castillon.
• Jeudi 29 avril à de 16h à 17h30 : Cubano Si : De Narbonne à La Havane.
• Vendredi 30 avril à 20h : Causerie par Michel Lassus, professeur d’espagnol, vice-président de l’Association France Amérique latine des Alpes
Maritimes : « L’image de la femme dans le Théâtre de Federico García Lorca ». Illustration musicale : Mélodies et chansons espagnoles par le duo Ojos Azules. Chant : Dorothée Pinto (soprano). Guitare : Pierre Millan-Trescases.
• Lundi 3 mai à 20h : Rencontre avec Maurice Lemoine, journaliste, spécialiste de l'Amérique latine, rédacteur en chef du Monde diplomatique sur le thème « Journalistes et médias en Amérique latine ».
• Mardi 4 mai : Impressions et expressions autour du Romancero Gitano de Federico Garcia Lorca : - de 16h à 17h : Lecture du Romancero Gitano par les élèves de 3ème du Collège Cité.
- de 17h30 à 19h : Atelier graphique à partir des illustrations réalisées par le poète et animé par Maria José Riaño et Vivienne Rousselle, artistes plasticiennes.
- à 20h45 : "Hermético", chorégraphie d'Andrés
Marín (spectacle pour 2 danseurs, 5 musiciens). Figure charismatique du « nuevo flamenco », le sévillan Andrés Marín incarne tout à la fois l’avantgarde du flamenco et son plus bel héritage.
• Mercredi 5 mai à 20h : Causerie par Vida Zabraniecki, agrégée d’espagnol, ancienne présidente du Festival Cinespaña de Toulouse : « Lorca aujourd’hui en Espagne ». Suivie de la présentation et la projection du film La Luz Prodigiosa.
• Jeudi 6 mai à 20h : Pedro Soler, Gaspar Claus et Danielle Catal. Poema del Cante Jondo de Federico García Lorca. Lorca qui organise avec Manuel de Falla le premier concours de « cante jondo » (chant profond ) en 1922 avait écrit en 1921 une série de poèmes sous le titre « Poema del cante jondo ». On y trouve notamment des poèmes sur les divers styles (palos) du flamenco (la seguiriya, la soleà, la petenera etc). Au cours de cette soirée la comédienne Danielle Catala dira certains de ces poèmes, tressés avec la musique correspondante de la guitare flamenca de Pedro Soler et le violoncelle évocateur de Gaspar Claus.
• Vendredi 7 mai à 20h45 : Paco Ibanez en concert (événement !).
• Dimanche 9 mai de 16h à 18h : Bailando el Domingo. Animations et démonstrations de danses latines.
•Lundi 10 mai à 20h : Rencontre avec B. Houette.
« Espagnols face aux Incas : choc et osmose ».
• Mardi 11 mai à 20h (soirée de clôture) : « ADLIB». Par Roxane Butterfly et Xumo Nounjio. Quand la chorégraphe franco-américaine, pétrie de jazz de Harlem, considérée comme l’une des figures de proue du tap-dance contemporain rencontre, à Barcelone, le créateur pluridisciplinaire camerounais, naît une collaboration unique mue par un même besoin de liberté autour du Romancero Gitano et d'un Poeta en Nueva York de Lorca.
Du 26 avril au 11 mai.
Renseignements : Médiathèque du Grand-Narbonne, Esplanade André Malraux à Narbonne.
Tél. 04 68 43 40 40. www.lamediatheque.com
l’art-vues •page vingt-quatre • avril - mai ... © C é l n e D e s c h a m p s EVENEMENT
A Narbonne
Paco Ibanez
Vicente Pradal
© R o m e o A K
Pedro Soler
par Michel Pavloff
Choses vues et entendues au cours du 1er trimestre 2010
La chronique d'un amateur passionné d'opéra...
■ Amadis le mardi 26 janvier à l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse.
« Opéra – tragédie » (1684) de Jean Batiste Lully
En co-production avec le Centre de Musique Baroque de Versailles et l’Opéra de Massy.
A madis, « chevalier valeureux et triste en Amour !». Il est donc là question de sentiments, d’opposition entre un couple fusionnel (Corisande et Florestan) qui ne cesse de chanter des duos d’amour et un couple qui se déchire (Oriane et Amadis). Tout serait si simple si Arcabonne et son frère Arcalaüs n’étaient pas animés par la recherche, l’un du désir de vengeance du frère autrefois tué (par Amadis), et l’autre de retrouver enfin l’homme inconnu qui l’avait sauvé dans sa jeunesse …(Amadis). Nous actons donc la tragédie qui se joue sur un livret tiré de la chevalerie médiévale choisi par Louis XIV lui-même.
Remercions l’Opéra d’Avignon d’avoir su donner en représentation cette « tragédie en musique » de Lully qui n’avait plus été jouée à l’opéra depuis sa création en 1684 !
Très belle direction précise et intelligible de la musique de Lully par le chef Olivier Schneebeli.
Mise en scène impeccable d’Olivier Bénèzech et création de « costumes maison » transportés façon BD "Enki Bilal » ou post-punk.
Diction parfaitement claire et belle définition sonore donnée par Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles.
Cyril Auvity était un parfait Amadis « triste en amour » tout en nuances, et aussi convaincant pour chanter les duos avec Katia Velletaz (Oriane) que pour affronter l’Enchanteresse Isabelle Druet (Arcabonne), récompensée fort justement quelques jours après par une Victoire de la Musique (révélation artistique de l'année 2010).
Corisande: Dagmar Saskova Florestan: Edwin
Crossley-Mercer Oriane Katia Velletaz Amadis: Cyrille Auvety Arcabonne: Isabelle Druet
Arcalaüs: Alain Buet. Alquif/Ardan-Canile Arnaud Richard Urgande Hjordis Thebault.
Discographie : Si vous souhaitez ré-écouter Amadis, il existe maintenant une belle version discographique chez ACCORD 442 8549 sous la direction d’Hugo Reyne avec l’ensemble« la Simphonie du Marais.» (version de concert).
■ Otello le mardi 9 février à l’Opéra Berlioz - Corum à Montpellier
« Opéra - tragédie » (création 1887) de Giuseppe Verdi (version concert).
Très belle soirée à l'Opéra Berlioz de Montpellier pour cette version concert, où nous avons pu retrouver dans le rôle d’ Otello un stupéfiant Badri Maisuradze, déjà remarqué à Montpellier en 2008 dans un Aïda.
La voix a une puissance phénoménale rarement entendue à ce niveau, capable tout de suite après de finir "diminuendo" jusqu'au murmure pour nous donner un magnifique "bacio" . C'était proprement prodigieux d'entendre pareille chose ! Technique vocale parfaite du baryton, Sergey Murzaev, mais peut être trop "politiquement correct" dans le Credo pour correspondre à un Iago biologiquement mauvais et scélérat.
Barbara Haveman (entendue 20 jours plus tard dans la Voix Humaine de Francis Poulenc ) interprète une Desdemona convaincante. Lawrence Foster a dirigé d'une manière parfaite les Choeurs et l’ Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon.
■ The Saint of Bleecker Street
le 19 février au Théatre de Marseille Livret et drame musical en 3 actes de Gian Carlo Menotti (Création 1954)
L'action se situe dans la Little Italy, un quartier d'immigrants italiens de New York City,dont un fait divers a inspiré l’histoire de cet opéra contemporain. Toute sa vie, Menotti a cherché à répondre à cette interrogation sur la Foi et le doute par l'alliance sur scène des mots et de la musique.
La soprano Karen Vourc'h, Révélation lyrique en 2009, a été bouleversante dans le rôle d' Annina. Elle avait la délicatesse et la ferveur d’une jeune fille mystique portant chaque année du Vendredi Saint les stigmates de la crucifixion du Christ et attendant dans l'extase comme une délivrance, le signal et la preuve de son amour
Démonstration magistrale dans l'air d'entrée "ah sweet Jesus, spare me this agony", particulièrement difficile à chanter et demandant de mettre beaucoup de puissance et d'intensité sans faiblir Son frère, dans le rôle de Michele qui ne croit pas à l'intervention divine porte à sa soeur un amour fusionnel... révolté par ce qu’il considère être de la bêtise humaine, il se met à dos toute la communauté de fidèles qui vient en masse voir et toucher les plaies d'Annina.
Le ténor hongrois Atilla Kiss-B, après un début en demi-teinte, a vite rejoint sa partenaire Karen Vourc'h vers des sommets lyriques dans l'air "Michele, Michele !". Solo stupéfiant dans "I know that you all hate me".
Prestation remarquée dans le rôle de Desideria de la magnifique mezzo-soprano Giuseppina Punti
interprétant d'une façon sublime l'air "Ah Michele, don't you know that love can turn to hate" Mise en scène limpide de Stephen Medcalf pour une mise en situation de la " Little Italy".
Performance du Chef anglais Jonathan Webb qui a réussi à tirer les meilleures sonorités de l'Orchestre de Marseille.
■ La Voix Humaine le jeudi 4 mars à l’Opéra-Comédie à Montpellier Monologue Lyrique de Francis Poulenc (création 1959) en un acte d’après la pièce de Jean Cocteau.
Francis Poulenc n’est pas assez joué ! Le livret de Jean Cocteau est toujours d’actualité quand on se réfère à ce qui se passe lors d'une scène de rupture. Avant on se téléphonait… aujourd'hui pour mieux couper le contact, on s'envoie des SMS !
Mise en scène sobre (René Koering) et décors efficaces (Virgile Koering) pour mieux souligner la magnifique performance de Barbara Haveman (Hélène) dans un vocal théâtral dramatique tout en contrastes par des situations de grands calmes et des épisodes de tension ou d'angoisse. Très belle fusion sonore avec la palette riche en couleurs du pianiste Frederico Santi, seul accompagnement musical de toute la soirée musicale.
■ Une Education Manquée (en première partie jeudi 4 mars)
Opérette d’Emmanuel Chabrier (création 1879)
Mise en scène et interventions de figurants façon "porno chic" que n'aurait pas renié un Marc Dorcel, spécialiste en la matière; fort heureusement la salle a rit, c'était ….une fort agréable opérette !!!
Belle voix de Jean Marie Frémeau en Maître Pausanias et petit bémol sur la perfectibilité, l'équilibre des timbres et la justesse des voix d'Andréa Hill et de Sarah Pagin. Mais, c'est encore une fois tout à l'honneur de l'Opéra de Montpellier de donner sa chance à de nouveaux talents.
■ La Cenerentola le 23 mars àl’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse.
«Dramma giocoso» de Rossini (Création 1817).
« Tu vois Chéri,… là, pour une fois, tu ne t’es pas endormi...! ».
Nous étions à l’entracte de la Cenerentola, et deux rangs à côté, une dame taquinait gentiment son mari…. Peut-être que nos deux spectateurs allaient finalement convenir que rien n’a encore changé dans la vie d'aujourd'hui….Le cynisme, la cruauté, la vanité et la bêtise sont des vérités du présent ! Apparemment, les "articulations syllabiques" de la "coda" du "ma sogno si intralciato.." devaient encore lui résonner aux oreilles.
Cavatine particulièrement bien chantée par Franck Leguerinel en "Don Magnifico".
Dans le rôle de Dandini, Lionel Lhote, jeune baryton virtuose, a été également un merveilleux interprète du « canto spianato".
Effet comique garanti avec l'inversion des rôles et le travestissement des habits entre le jeune Prince Manuel Nunez - Camelino (Don Ramiro) et son Valet (Dandini). Mentions particulières à Caroline Mutel (Clorinda) et à Julie Robard-Gendre (Thisbe) pour avoir su parfaitement coller au personnage. Il en était de même pour Maurizio Lo Piccolo qui le vendredi précédent était venu reprendre au pied levé le rôle d'Alidoro ,et de quelle façon !
Karine Deshayes (Angelina la Cenerentola) nous a enchanté par son jeu de rôle impeccable, sa générosité, la maîtrise absolue de sa belle voix capable de donner puissance et de finir immédiatement dans des nuances émouvantes, pour mieux souligner son innocence et sa bonté.
Le chef Roberto Rizzi-Brignoli et le metteur en scène Charles Roubaud ont été les fédérateurs du succès de cette soirée. Avec quelle mæstria, le chef italien a dirigé et galvanisé l’orchestre "stile brillante" tout à fait dans le ton des "coloratures rossiniennes" !
Travail vidéo très pertinent de Gilles Papain, particulièrement inspiré dans ses mises en images du carrosse renversé, et dans cette apparition virtuelle et furtive d'Alidoro contemplant la fragilité soudaine du père et des deux soeurs de Cendrillon, sans abri, otages de ce terrible orage dévastateur Mise en scène, costumes "fait maison", et décors qualifiés de « Directoire », arrivés directement par bateau de Charleston-USA (coproduction avec le Festival US de Spoleto), ont bien servi l'exploitation de cette très belle production.
■ Le Messie le 27 mars à l’Opéra Berlioz - Corum à Montpellier Oratorio non dramatique (création 1741).
Hervé Niquet revisite actuellement « les grands classiques » : entre autre, "La Messe en Si" de J.S Bach, le "Requiem" de W.A.Mozart, le "Schöepfung" (la Création) de J.Haydn. Merci à la veille des fêtes pascales de permettre à notre talentueux chef, égal à lui-même, de faire son chemin de croix et sa montée au Golgotha avec ce Messie donné 4 fois en représentation à Madrid le 23, puis l’avant-veille à l'Arsenal de Metz, la veille Salle Pleyel à Paris, puis enfin à Montpellier. On aimerait vite revoir dans un nouveau grand rendez-vous le magnifique "basse baryton" Roderick Williams !
l’art-vues • page vingt-cinq • avril - mai ...
LYRIQUE
© C é d r i c D e e s t r a d e / A C MS t u d o / A v g n o n
« La Cenerentola » le 23 mers dernier en Avignon
à L’Artichaut à Montpellier Restaurant
Déjeûner - Dîner - ouvert du mardi au samedi
Nouveau : à partir de mi-avril service en terrasse
Réservation : 04 67 67 91 86
par Michel Pavloff
Rencontre avec un compositeur en région Musique baroque et ancienne
Jean-Jacques Di Tucci, sculpteur des sons
Le Festival de Musique à Maguelone
Le Festival de Musique à Maguelone, spécialisé dans la musique baroque et les musiques médiévales, fêtera cette a nnée son 27 ème a nniversaire avec encore une fois, un programme très complet de six concerts du 1er au 10 juin prochain.
C'esttoujours un grand plaisir de traverser les étangs de Palavas pour arriver à l'heure du coucher du soleil sur cet îlot musical, annonciateur des autres festivals de l'été.
Au menu du programme (toujours à 21h sauf le dimanche à 10h45).
• mardi 1er juin à 21 h : Dans une nouvelle page de musiques italiennes sacrées et profanes du XVIIe siècle, Les Sacqueboutiers de Toulouse" accompagnés par la toujours radieuse et virtuose soprano Adriana Fernandez vont nous faire entendre des airs des meilleurs maîtres baroqueux de cette époque : Monterverdi, Donati, Fontana, Castello, Frescobaldi.
vocale au temps du bon roi René".
• Jeudi 10 juin : Concert de clôture avec l'éternel Jordi Savall dans de nouvelles pièces fondamentales du répertoire ibérique des XVIIe et XVIIIe siècles.
Réservations : La Boîte à Musique - 10, rue du Palais (place de la Canourgue) à Montpellier. Tél : 04 67 606 992.
Hormis un petit cercle d’amateurs de musique contemporaine, notre compositeur né en 1958 est presque méconnu dans notre région bien qu’il fût compositeur invité en Résidence par l’Orchestre de National de Montpellier entre 2001 et 2002, et lauréat de plusieurs concours internationaux de composition.
Pourtant, ce 30 avril prochain lors du concert d’ouverture donné à l’occasion de l’inauguration de l’exposition universelle de Shanghai..., c’est son «Opening for Shanghai Expo 2010», une commande de Radio France qui sera jouée...et de plus sous la direction du Chef Myung-Whun Chung !
Pour Jean-Jacques Di Tucci, chaque note de musique à écrire est un «acte de foi» messiaenien. Cet engagement vis-à-vis de la partition dénote un souci d’authenticité. Chaque son doit être pensé, ressenti, jusqu’à ce qu’il devienne une évidence avant d’être noté. Sa démarche relève d’une réflexion en perpétuelle évolution, chaque œuvre jalonnant une trajectoire toujours en devenir. Sa pensée formelle n’est pas encore tout à fait fixée, mais au fil des œuvres un style personnel se dessine de plus en plus précisément, chaque «expérience compositionnelle » apportant un éclaircissement supplémentaire.
Chacune de ses œuvres est le terrain de nouvelles expérimentations en matière de construction et de recherche de textures sonores.
On pourrait qualifier tout à la fois Jean-Jacques Di Tucci de sculpteur des sons, ciseleur soucieux du détail, et d’alchimiste de la couleur en quête de nouveaux territoires sonores.
Musique orchestrale subtile et raffinée bien dans la tradition musicale française des Debussy, Ravel, Messiaen ou Dutilleux.
La difficulté dans l’approche de la musique contemporaine provient d’un langage musical souvent difficile à mémoriser à la première écoute. Visitez son site officiel sur Internet où vous pouvez écouter de courts extraits et découvrir la liste de ses œuvres. Prenez le temps de passer plusieurs fois «en boucle», par exemple, Antarès et Sirius,
puis Rivage I et Rivage II pour vous imprégner de sa musique et guider votre écoute afin de rechercher ce sens de la sculpture sonore, de saisir les différentes atmosphères. Antarès et Sirius sont des oeuvres complémentaires et forment un «diptyque stellaire» symbolisant le mystère de l’univers, l’espace céleste infini qui se présente à soi lorsque le regard en errance parcourt la voûte étoilée. Dosage musical subtil entre ambiances calmes, tumultueuses, et scintillantes.
Rivages I et Rivages II, compositions dédiées au chef Myung Whun Chung, évoquent les abords d’un monde poétique intérieur, chatoyant et onirique, un espace intime, surréaliste, un voyage intérieur qui amène le compositeur à percevoir en lui-même l’espace sidéral. La recherche de brillance et de scintillement dans l’écriture orchestrale y est accentuée, caractéristique commune aux deux pièces, Antarès et Sirius d’une part, et Rivages I et Rivages II, d’autre part. Il sera rejoué Réminiscence (oeuvre très brève) le 24 avril prochainà MusicaSète 2010par le quatuor à cordes TAJJ. Cette pièce miniature fait partie d’une commande de Radio France pour le festival Présences 2003. Dix compositeurs ont été sollicités à l’occasion d’un hommage rendu au compositeur Hans Werner Henze (né en 1926). Chacun devait écrire un «commentaire musical» à partir d’un thème issu de chacune des 10 symphonies de Henze. Jean-Jacques Di Tucci intervenant sur celui de la neuvième symphonie (dédiée aux résistants du temps de la terreur nazie) l’a traité comme «un vague souvenir, réminiscence d’une mélodie qui passée par le filtre de la mémoire se serait désincarnée, et dont ne resterait plus que l’essence même». Jean-Jacques Di Tucci va-t-il explorer maintenant de nouveaux territoires, notamment l’écriture d’un opéra, la forme musicale qui lui paraît la plus problématique à aborder ?! Encore faut-il disposer d’un livret et s’entendre avec le librettiste. Et nerf de la guerre, trouver le mécène ! Présent au festival MusicaSète 2010, samedi 24 avril à 20h30 (voir page 28).
• Jeudi 3 juin : « Un isola di Belta », polyphonies corses et de la Renaissance italienne avec Jean Tubéry et son Fénice accompagné du quatuor Madrigalesca.
• Samedi 5 juin : Chansons françaises du XIIe et XIIIe siècle par l'ensemble "Carmina Gallica".
• Dimanche 6 juin Paul O'Dette, un des plus grands luthiste de notre temps.
• Mardi 8 juin A Sei Voci présentera "musique
Discographie sélective :
• Paul O'Dette. Marco dall'Aquila, Janequin, Josquin Desprez, Passereau, Rousée & Sermisy Chez Harmonia Mundi usa HMU907548
• Les Sacqueboutiers – Adriana Fernandez "clair obscur dans le sillage du Caravage..." Chez Flora
l’art-vues • page vingt-sept • avril - mai
Rencontre avec Jean-Jacques Di Tucci, compositeur de musique résidant à Sète.
J.-J. Di Tucci, alchimiste de la couleur en quête de nouveaux territoires sonores
© R y d z o k c o m
A Sei Voci
MUSIQUES
"Extrait de la partition « Rivages I »
...
RENDEZ-VOUS
sélectionnés par Michel
Pavloff
■ MusicaSète 2010
au Théâtre Molière à Sète
La musique des couleurs est au rendez-vous de ce programme !
Les aléas climatiques et une programmation estivale rendaient difficiles l'organisation des précédentes "Soirées Lyriques du Théâtre de la Mer". La nouvelle programmation se déroulera au Théâtre Molière à Sète, les 24 et 25 avril prochain. Programme "éclectique" à la portée de tous les amateurs de musique, conçu par le chef et directeur de ce festival Franck Fontcouberte qui dirige toujours d'une main de maître des interprètes aguerris et des jeunes professionnels invités à cette occasion.
Samedi 24 avril à 20h30, les amateurs du Belcanto auront donc l’occasion d’entendre, en première partie, huit des plus célébrissimes choeurs d’opéras composés par Verdi, Bellini, Massenet, Bizet et Gounod, interprétés par la Chorale de Sète qui fêtera cette année ses 50 ans ! Direction des chœurs Pasqualino Frigau.
En deuxième partie, le Quatuor TAJJ de Serbie, formation invitée pour 2010, va jouer successivement «leQuatuor américain» de Dvorak (belle musique inspirée de thèmes pris au répertoire du folklore populaire américain), «Réminiscence» une très courte composition du compositeur de musique contemporaine sétois Jean-Jacques Di Tucci, et deux oeuvres jamais jouées en France du serbe A. Vrebalov que le Quatuor TAJJ a choisi de nous faire connaître.
Dimanche 25 avril à 17h, le programme nous invite à venir entendre Ratimir Martinovic qui veut nous raconter au piano, un Mozart poétique et nous donner une nouvelle lecture du «Concerto pour piano KV 414» de W.A Mozart. Le jeune pianiste virtuose devrait donc exécuter des tempi magistraux repris dans un dialogue fusionnel par l’Orchestre Contrepoint sous la direction du chef Franck Fontcouberte.
En clôture, il sera donné la très belle «Messe in Angustiis» dite «Lord Nelson Mass» en ré mineur de J. Haydn. Parmi les solistes, la soprano «lirico spinto» Danielle Streiff qui est aussi très attendue pour sa belle étendue vocale (3 octaves).
Pour la petite histoire, Haydn avait composé en 1798 Die Schöpfung (la Création) et cette messe «d’angoisses». Les campagnes militaires de Bonaparte (expédition en Egypte) avaient mis en émoi toute l’Europe. Mais, sous le commandement de l’Amiral Nelson, la flotte française fut pratiquement détruite à Aboukir. Lors de sa création, il fut donné à cette messe le nom de l’Amiral Nelson. Les samedi 24 et dimanche 25 avril.
Tél. Office Tourisme de Sète : 04 67 74 71 71. Billetel (0 892 683 688) Fnac, Carrefour, Géant.
■ Mefistofele d’Arrigo Boitoà l’Opéra Berlioz - Corum à Montpellier
Librettiste d'Otello et de Falstaff, poète compositeur, Boito a composé un chef d'oeuvre atypique abordant un sujet métaphysique (adapter les 2 Faust de Goethe !) qui a donné de très belles pages belcantistes. L'Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon est placé sous la direction musicale de Patrick Davin. Le metteur en scène Jean louis Grinda en a déjà réalisé une mémorable mise en scène à l'Opéra Royal de Wallonie en 2007. Mardi 29 avril 20h, dimanche 2 mai 15h et mardi 4 mai 20h. Location au guichet ou par téléphone au 04 67 601 999.
■ Altre Stelle - Théâtre de Nîmes
Les ravages de la Passion ! Il faut absolument aller voir cette nouvelle forme de "spectacle ni concert ni opéra" alliant musique et théâtre. L’ une des plus grandes soprano du répertoire actuellement, Anna Caterina Antonacci interprètera les grands airs de la tragédie (Phèdre, Armide, Médée, Didon et Ophélie) en passant d'un siècle musical à un autre d'un personnage de pouvoirs à une femme trompée, amante trahie, et dont le chagrin et la déchirure ne peuvent finalement se consumer que dans la mort. Mise en scène de Juliette Deschamps et direction musicale de François-Xavier Roth et son orchestre des Lumières. Location au guichet ou par téléphone au 04 90 82 81 40.
■ Musique Sacrée française à Clermont-l’Hérault
Au programme : « Le Requiem Posthume avec quatuor à cordes, harpe et orgue» de Charles Gounod; «Les Litanies à la Vierge Noire pour voix de femme et orgue» de Francis Poulenc ; « Le Cantique de Jean Racine pour Choeur» de Gabriel Fauré et le «De Profondis pour Choeur» de Violaine Prince (Montpellier).
Choeur Régional Francis Poulenc.
Dimanche 2 mai à 18h, Festival Musique & Passions à Eglise Saint-Paul de Clermontl’Hérault. Entrée libre avec participation libre au bénéfice des futurs concerts du festival.
■ Musique
de chambre à l’Opéra-Théâtre d’Avignon
Gautier Capucon, violoncelle & Franck Braley, piano.
Au programme : Prokofiev «sonate pour violoncelle et piano en ut majeur, opus 119», Schubert «sonate pour arpeggione et piano», Beethoven «variations pour violoncelle et piano en fa majeur, opus 66 sur Ein Mädchen o der Weibchen» de la flûte enchantée, Mendelssohn «sonate n°2 pour violoncelle et piano en ré majeur, opus 58»
Mardi 4 mai à 20h30. Location au guichet ou par téléphone au 04 90 82 81 40.
■ Concert Symphonique à l’Opéra-Théâtre d’Avignon
Laurent Korcia, violon. Jérôme Pillement, direction musicale. Au programme :
Landowski «adagio cantabile» ; Bruch «concerto n°1 pour violon et orchestre en sol mineur, opus 26 ; Haydn «symphonie n°101 en ré majeur Hob 1-101 dite l’Horloge» avec L’Orchestre Lyrique de Région Avignon - Provence.
Jeudi 6 mai à 20h30. Location au guichet ou par téléphone au 04 90 82 81 40.
■ Concert Symphonique à l’Opéra Berlioz - Corum à Montpellier
Nelson Goerner, piano. Friedemann Layer, direction musicale.
Un très alléchant programme : Martucci «concerto pour piano n°2 en si bémol mineur, opus 66»; Beethoven «Symphonie n°3 en mi bémol Majeur, opus 55, dite « Eroica». Vendredi 7 mai à 20h30. Location au guichet ou par téléphone au 04 67 601 999.
■ La Traviata de Giuseppe Verdi à l’Opéra Comédie à Montpellier
■
Aida de Giuseppe Verdi à l’Opéra Théâtre d’Avignon
Un des plus grands chefs-d'oeuvre de Giuseppe
Verdi dans une mise en scène à coup sûr réussie du flamboyant Paul-Emile Fourny. Le très passionné Rani Calderon dirigera l’Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence.
Dans le rôle-titre, Indra Thomas "one of the foremost Aidas in the world today!".
Elena Manistina est Amneris et Jeong -Won Lee Radames (Elena et Jeong-Won ont déjà chanté ensemble un Aïda donné à Bordeaux en 2006).
Dimanche 25 à 14h30 ou mardi 27 avril à 20h30
Location au guichet ou par tél. 04 90 82 81 40.
Sous la direction du Chef Alain Altinoglu qui dirigera l'Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon et dans une mise en scène de Jean-Paul Scarpitta, la soprano Monica Tarone revient à Montpellier dans le rôle principal de Violetta Valery après avoir été Marie, la Mascotte dans La fille du Régiment produit en début d'année. Le très prometteur ténor roumain Marius Brenciu sera Alfredo Germont. Marius Brenciu sera également André dans l'Etranger de Vincent d'Indy donné le 26 juillet au Festival Radio France Languedoc-Roussillon à Montpellier
Les 30 mai, 2 juin, 4 juin, 6 juin et 9 juin. Location au guichet ou par tél. 04 67 601 999.
l’art-vues • page vingt-huit • avril - mai ...
P h o t o : C é d r c D e e s t r a d e / A C MS t u d i o / A v i g n o n
I ndra Thomas dans «One of the foremost Aidas in the world today !»
Il est déjà temps de réserver pour les festivals de cet
été !
Notre région est particulièrement gâtée avec les productions annoncées des grands festivals d'été de Montpellier – Orange – Uzès – Aix en Provence. Pour ceux qui partent à la montagne au mois d’août, il nous semblait important de vous signaler la 13ème édition du Festival Messiaen ( la Grave - la Meije dans les Hautes-Alpes), consacrée à Olivier Messiaen avec cette année dans le cadre d'une rétrospective de son oeuvre, un hommage à Pierre Boulez.
■ Les Chorégies
Théâtre Antique
Bel Canto au programme !
d’Orange
• Tosca de Puccini. Les jeudi 15 juillet et dimanche 18 juillet à 21h45.
Catherine Naglestad est Floria, Roberto Alagna sera
Mario Cavaradossi. Direction musicale Mikko
Franck et mise en scène de Nadine Duffaut.
• Concert lyrique Samedi 17 juillet à 21h45.
Nathalie Dessay & Juan Diego Florez.
Au programme : airs de Bellini, Donizetti.
• Mireille de Gounod. Mercredi 4 août et samedi
7 août à 21h30. Nathalie Manfrino est Mireille, Marie-Ange Todorovitch Taven, Karen Vourc’h
Vincenette, Caroline Mutel Clémence et Amel
Brahim Djelloul sera la Voix
Réservations par téléphone : 04 90 34 24 24.
Ou en ligne : www.choregies.asso.fr
■ 40èmes Nuits Musicales d’Uzès
Les plus belles pages de l'histoire de la musique baroque ! mais aussi du Jazz.
• Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi (1610). Vendredi 16 juillet à 21h30 Cathédrale
Saint-Théodorit
The Gabrieli Consort & Players sous la direction de Paul Mc Creesh.
• Variations Goldberg de J.-S. Bach. Samedi 17 juillet à 22h – Jardins de l’Evêché.
Au piano Ramin Bahrami.
• Vêpres Orthodoxes de Serge Rachmaninov
Dimanche 18 juillet à 18 h Cathédrale SaintThéodorit.Yulia Khutorestskaya et les choeur de la Philharmonie de Saint-Pétersbourg.
• L’art des Castrats. Mardi 20 juillet à 22h Cour d’Honneur du Duché.
Airs d’Opéras - Haendel, Vivaldi, Albinoni. Le contre-ténor Max Emanuel Cencic & l’Ensemble I Barocchisti.
• Bach père et fils Mercredi 21 juillet à 22h Cour d’Honneur du Duché
Concerto pour deux violons, Suite en Sol, Simphonia. Gilles Colliard et l’Orchestre de Chambre de Toulouse.
• Celebrate this festival, H. Purcell. Vendredi 23 juillet à 21h30 Cathédrale Saint-Théodorit
Ode pour l’anniversaire de la Reine Mary (1693), Funeral Sentences (1695) et le King Arthur (extraits). Jean Tubery et son ensemble La Fenice. • Stabat mater. G.B. Pergolèse. Cantates BWV 82 et 84 J.-S. Bach. Dimanche 25 juillet à 21h30
Cathédrale Saint-Théodorit
Camille Poul, soprano, Damien Guillon, Contreténor. Ensemble Le Banquet Céleste. Réservations, tél. : 04.66.62.2000.
■ Les soirées du Festival Radio France Montpellier L.-R.
Pour son 25ème anniversaire, le Festival nous offre cinq nouvelles découvertes d'opéras allant de la période baroque aux années 1950. Nous aurons l'occasion de parler plus précisément des autres concerts de cette édition dans le prochain numéro.
médiathèque andré malraux
Les actions culturelles AVRIL - MAI
Retrouvez le programme complet sur www.mediatheque-beziers-agglo.org
EXPOSITION du 2 au 26 avril
• Andromaque (tragédie lyrique oubliée depuis 1781) de André Ernest Modeste Grétry.
Les 12 et 13 juillet à 20h à l’Opera Comédie Grétry, considéré comme le musicien le plus en vogue avant la Révolution française proche de Marie Antoinette, participe activement à la naissance de l'opéra-comique. Ses idées musicales ont été reprises pour fonder l'écriture classique du XIXème s.
Judith van Wanroij Andromaque, Maria Ricccarda Wesseling Hermione, Sebastian Guèze Pyrrhus Tassis, Christoyannis Oreste. Mise en Scène de Georges Lavaudant. Direction de Hervé Niquet avec le SWR Vokalensemble Stuttgart.
• Les Hauts de Hurlevents de Bernard Herrmann (création en 1951).
Le 14 juillet à 20h à l’Opéra Berlioz Le Corum. Vous n'êtes jamais allés à l'Opéra ! Alors courrez voir le chef d'oeuvre de l'un des plus grands compositeurs de musique de films (Orson Welles, Alfred Hitchcock, Brian De Palma, Martin Scorsese et François Truffaut « Fahrenheit 451 »).
Laura Aikin Catherine Earnshaw, Rodney Gilfry Heathcliff, Vincent Le Texier Hindley Earnshaw, Hanna Schaer Nelly Linton, Yves Saelens Edgar Linton, Marianne Crebassa Isabella Linton, Nicolas Cavallier Mr Lockwood, Carlo Kang Joseph.
Direction Alain Altinoglu avec l'Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon.
• Piramo e Tisbe intermezzo tragico) de Johann Adolf Hasse (1768). En concurrence nouvelle avec Mozart en 1768, l'un de ses plus beaux opéras !
Jeudi 22 juillet à 20h à l’Opéra Comédie, version concert. Désirée Rancatore Piramo, Vivica Genaux Tisbe, Emanuele d’Aganno Le Père. Sous la direction de Fabio Biondi et de son Europa Galante.
• Artemisia de Francesco Cavalli (1657). Samedi 24 juillet à l’Opéra Comédie
Elève et disciple de Monteverdi, l'un des premiers compositeurs d'opéras pour les théâtres vénitiens ! Direction Claudio Cavina et la Venexiana.
• L’Etranger de Vincent d’Indy, version concert. «Il y a autre chose après et j'y crois » a dit Vincent d'Indy. 26 juillet à 20h Opéra Berlioz le Corum.
Ludovic Tézier L’Etranger, Cassandre Berthon Vita, Marius Brenciu André, Nona Javakhidze La mère de Vita. Sous la direction de Lawrence Foster avec l'Orchestre National de Montpellier LanguedocRoussillon. Réservations, tél. : 04 67 02 02 01.
■ 13ème Festival Messiaen au pays de la Meije
Du 31 juillet au 8 août dans divers lieux : La Grave, Le Chazelet, Briançon…
Au programme : Messiaen, Debussy, Boulez, Schoenberg, Webem, Mantovani, Beethoven, Liszt, Carter, Berio, Berg, Fujikura, Zimmermann, Manoury, Durieux, Dutilleux, Huber, Schubert, Kurtag, Ligeti, Bach, Dukay, Hurel Manour y, Kyburz, francesconi, Wagner.
Des oeuvres inédites posthumes de Messiaen, deux créations mondiales de Fujikura et de Durieux et une journée d’études en présence de Pierre Boulez. www.festival-messiaen.com
Réservations, tél. : 04 76 79 90 05.
« De bric et de broc » sur Christian Voltz (tout public – Galerie) avec des ateliers illustration les 7 et 10 avril (sur inscription au Pôle enfance).
CAFE-PSYCHO Vendredi 16 avril
« La dépression : pourquoi et comment la traverser ? » avec Martine Decaix. Pour ados-adultes – 19h (Auditorium).
CAFE-PHILO Mercredi 21 avril
« Sans mémoire, qui serais-je ? »
avec Jean-Paul Colin. Pour ados-adultes – 19h (Auditorium).
RENCONTRE Mardi 27 avril
« La maladie d'Alzheimer : et si nous en parlions ? » avec France Alzheimer Hérault, le Dr S. Lascombe et A. Yzac.Pour ados-adultes – 19h (Auditorium).
EXPOSITION du 28 avril au 13 juin
« Au jardin » de K. Couprie et A. Louchard (tout public – Auditorium) avec ateliers d'arts plastiques du 13 au 24/04 (4-12 ans sur inscription au Pôle enfance).
CONTE Mercredi 28 avril
« Cueilleur de sons » par la Cie Tambouro
Bébés jusqu'à 4 ans – 11h (Auditorium).
CAFE-PHILO Mardi 11 mai
« L'homme : être de nature ou de culture ? » avec Michel Tozzi. Pour ados-adultes – 19h (Auditorium).
CONTE Mercredi 12 mai
« Même pas peur » par Gilles Crépin. Apartir de 7 ans – 15h (Auditorium).
CONFERENCE Mercredi 19 mai
« Manger local, produire local ? » par B. Prévost. Pour ados-adultes – 19h (Auditorium).
CONCERT Vendredi 28 mai
« Hommage à Jimi Hendrix » par le groupe Voodoo Chile. Pour ados-adultes – 19h (Auditorium).
CONFERENCE Samedi 29 mai
« La naissance des plantes » par Alain Renaux. Apartir de 10 ans – 18h (Auditorium).
MÉDIATHÈQUE ANDRÉ MALRAUX
1 Place du 14 Juillet - 34500 BEZIERS
Tél. : 04 99 41 05 50
www.mediatheque-beziers-agglo.org
l’art-vues • page vingt-neuf • avril - mai
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PONTDUGARD
Entretien avec Paolo Toeschi, directeur du Site du Pont du Gard
Passage de témoin réussi entre Bernard Pouverel et Paolo Toeschi, le nouveau directeur du Site du Pont du Gard. Une prise de fonction sur un territoire que connaît bien cet ancien maire d’Arles puisqu’il fut à l’origine de la création en 2003 d‘un EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle) pour le site qui, quelques années plus tard, confirme qu’il s’agit du meilleur choix pour la gestion d’un tel lieu. Visionnaire, il vit le Pont du Gard avec passion et lance de nouveaux objectifs de fréquentation afin que les visiteurs, venant de très loin ou de très près s’approprient toujours plus ce lieu unique.
Paolo Toeschi : « On a trop souvent évoq ué ce que coûtait le site du Pont du Gard, il est important de parler et de mesurer aussi ce qu’il rapporte »
(Pôle Cirque Languedoc-Roussillon): il y a deux rendez-vous dans l’année, c’est presque une résidence artistique.
Le Pont du Gard et vous, c’est une histoire bien plus ancienne que votre arrivée en 2009 ?
Effectivement, mon histoire avec le Pont du Gard remonte à quelques années. J’ai participé à la création de l’EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle) en 2003. J’ai travaillé sur ce dossier à la demande de Damien Alary, président du Conseil général du Gard. C’est ainsi qu’après une large concertation, les élus ont opté pour la mise en place d’un EPCC qui fût de loin la meilleure alternative pour la gestion du site. Une fois cette mission accomplie, je suis parti vers d’autres horizons comme directeur général de collectivités.
« En 2003, j’ai travaillé sur la création de l’EPCC à la demande de Damien Alary »
Comment fonctionne l’EPCC du Pont du Gard et quels en sont les acteurs ?
Sept ans après sa création, il donne aujourd’hui de la cohérence à l’action du territoire. L’Etat, la Région Languedoc-Roussillon, le Conseil général du Gard et des scientifiques y siègent. C’est une force pour ce site qui donne du sens à notre politique culturelle. Cette structuration est une belle réussite: une sorte de petit Parlement du Territoire du Pont du Gard.
Quelle est votre vision économique de ce site ?
La politique culturelle du site doit être cohérente, lisible et accessible à tous.
Aujourd’hui, en pleine crise économique financière et sociale, la culture fait la démonstration qu’elle participe à une dynamique territoriale. Le Site du Pont du Gard en est un exemple. L’association culture, patrimoine et tourisme est un atout extraordinaire. On a trop souvent évoqué ce que coûtait le Site du Pont du Gard, il est important de parler et de mesurer aussi ce qu’il rapporte. Nous consolidons près de 1500 emplois et créons un flux économique de près de 80 millions d’euros dans le Gard et 135 dans la Région. Nous générons près de 24 millions d’euros de fiscalité. Sur le site, nous employons plus de 80 personnes. Les dotations des collectivités sont significatives (2,8 millions d’euros du Département du Gard et un million d’euros de la Région) avec près de 3,8 millions d’euros mais l’effet retour est exceptionnel, sans compter l’impact sur la promotion et la valorisation du Gard et du Languedoc-Roussillon au plan national et international. Nous remplissons une vraie mission de service public en accueillant près de 50 000 enfants des écoles chaque année dans nos espaces de médiation.
Notre action s’inscrit aussi dans une dynamique territoriale plus large que celle liée à l’environnement du site, c’est à dire en cohérence avec la politique culturelle de la Région et du Département. Nous travaillons également très étroitement avec des acteurs culturels de cette région (Pôle national des Arts du cirque, ATP d’Uzès mais aussi le FRAC Languedoc-Roussillon, ou encore la Maison de l’Architecture… ) pour des projets, des expositions car il y a ici des compétences artistiques extraordinaires.
En tenant compte de la particularité du lieu ?
C’est essentiel. Il s’agit d’un site classé Patrimoine mondial de l’Humanité, labélisé également Grand Site de France, et donc tout n’est pas possible ici. Nous avons des obligations en ce qui concerne la préservation du site et nous conformons donc à une charte contraignante mais qui respecte « l’esprit des lieux» et préserve l’avenir.
La convivialité et l’accessibilité sont des éléments importants de votre politique.
En effet, ici l’aqueduc est le cœur du dispositif, en prise avec la nature. Ici c’est le Sud, la Méditerranée, c’est la convivialité, un art de vivre. On y vient en famille ou entre amis, on vient y pique-niquer. On déguste les produits locaux avec la Chambre d’agriculture qui propose des produits du terroir. Ici, il n’y a pas de carré VIP mais un espace ouvert à tous que chacun peut s’approprier. C’est dans le même esprit que nous créons des opérations comme Garrigues en fête ou le rendezvous festif Bals au Pont ou la Mise en lumière d’été. Les spectacles payants comme celui du Groupe F le sont toujours à des tarifs très abordables pour les familles.
Et puis, nous avons à cœur de développer nos actions auprès d’un public de proximité. C’est essentiel pour que notre projet soit partagé, qu’il fédère et crée une dynamique territoriale indispensable. Nous devons fidéliser le public de proximité et l’inviter à des rendez-vous réguliers.
Parlez nous de vos animations Elles ont débuté dès le mois de mars avec le cirque
« Notre action s’inscrit dans une dynamique cohérente avec la politique culturelle de la Région et du Département »
A Pâques, nous avons Garrigues en fête à laquelle je souhaite associer un jour la grande manifestation Total Festum initiée par la Région LanguedocRoussillon. Ensuite, l’été trois fois deux soirées du Groupe F, au mois de juin. La musique tous les week-end avec les guinguettes durant tout l’été, la mise en lumière du Pont tous les soirs. Le Site du Pont du Gard sera un des lieux d’accueil de l’exposition d’art plastique à l’échelle régionale «Casanova Forever», un événement important avec le FRAC Languedoc-Roussillon de juin à octobre. Nous allons également initier une manifestation qui s’intitulera «La Semaine méditerranéenne» ou tous les arts méditerranéens auront leur place: cinéma, littérature, expositions, art culinaire,… mais aussi une grande conférence sur l’eau, grande problématique de nos territoires.
Au total une programmation éclectique, ouverte à tous, qui se conforte d’année en année.
Quelques rendez-vous incontrounables :
• Fête du Cheval : lundi 13 mai de 10h à 18h.
• Nuit des Musées : samedi 15 mai 19h-minuit.
• Spectacle événement avec le Groupe F : les 4, 5, 11, 12, 18, 19 juin à partir de 18h30.
• Exposition « Casanova For Ever » : du 28 juin au 3 octobre. Programme complet : www.pontdugard.fr Tél. 04 66 37 50 99.
l’art-vues • page trente • avril - mai
« Ici, pas de carré VIP mais un espace que chacun peut s’approprier»
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La mise en lumière de l’aqueduc est chaque année un événement
La Galerie NICOLE GOGAT présente « Introportrait » DAVID JAMIN 10 au 25 avril 10 au 25 avril 11, rue Pasteur 30220 Aigues-Mor tes 30220 AIGUES-MORTES www.galerie-nicolegogat.com • e-mail : nicolegalery@wanadoo.fr Ouvert tous les jours sauf lundi matin de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 19h 15, rue Victor Hugo Tél/fax : 04 66 93 08 35 11, rue Pasteur Tél/fax : 04 66 51 67 91 Galeries NICOLE GOGAT «
« Costume
- 80
Dandy au sofa rouge » - 90 x 90 cm
noir…»
x 80 cm
Martine Coste
Lecture Jean marie de Crozals
contemporain corum de
23/25 avril - Stand 9
Vendredi 28 Mai à 21h Création infoscéno-plastique par la compagnie Arts- Immédiats dirigée par Christian Zagaria, inspirée des œuvres de Martine Coste. Entrée gratuite.
Présente au Salon d’art
Montpellier du
Couleurs de l’âme
Espace Louis Feuillade à Lunel du 7 mai au 14 juin vernissage le 7 mai à 19 h
Dans la morosité, des raisons d’espérer
du calendrier, alors qu’on apprend la vente record (74,2 millions d’euros) de l’Homme qui marche, un bronze de Giacometti, le théâtre du Hangar, Centre d’Art et de Recherche, programme l’Atelier de Giacometti, un texte de Jean Genet. Pas de lien apparent entre les deux événements. Cependant, à partir de cette coïncidence, nous nous sommes posé quelques questions sur le climat culturel. Que veut dire un tel record pour ce bronze dont il existe plusieurs multiples ? Est-ce une image significative du marché de l’art mondial ? En région, comment se porte le marché de l’art ? Nous avons sondé, sur ce point, quelques galeries. Et inévitablement, nous sommes retombés sur la crise. Cette crise, responsable de tous les maux. Des galeries ferment, d’autres ouvrent. Pourquoi ? Puis, nous avons étendu notre tour d’horizon au spectacle vivant en Languedoc-Roussillon. Ici et là, pessimisme et morosité sont de mise. Principaux accusés : l’Etat qui se désengagerait, et toujours, la crise. Nous nous sommes donc rapprochés de François Duval, conseiller théâtre et danse à la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) représentant l’Etat si souvent montré du doigt. Il dresse un constat sans concession et suggère des pistes positives. Dans la morosité ambiante, le public semble plébisciter le rire et les spectacles portés par des vedettes. Cependant, des formes plus difficiles parviennent à trouver un contingent non négligeable de curieux. Des raisons d’espérer. Encore une fois, comme pour les sondages, il ne s’agit pas d’une étude mais d’une photographie, à un moment donné, au retour des hirondelles et des festivals qui eux, se multiplient !
Hasard
Qu’en est-il en région ?
La vente historique du Giacometti laisse pour le moins rêveurs nos interlocuteurs. «La vente du Giacometti fausse considérablement la véritable position des galeristes», déclare Nicole Gogat, galeriste à Aigues-Mortes. Même perplexité chez Sylvie Foujanet, nouvelle venue dans le paysage, dont la galerie Le Chapitre vient d’ouvrir à Nîmes: «Le nouveau record d’enchère pour une pièce majeure de l’art moderne comme L’homme qui marche 1 de Giacometti donne toujours le vertige. Cependant, c’est peutêtre le signe que les vrais chefs-d’œuvres de l’art moderne sont encore des références dans un monde où l’art vidéo occupe une place de plus en plus importante. Adjugée 74 millions d’euros alors que l’estimation donnait 20 millions d’euros maximum, laisse malgré tout perplexe! Reconnaissance, pur placement financier ou bien les deux intimement mêlés, la question reste ouverte ». Jean-Claude Réno pense, lui, que cette vente n’est pas très significative, «c’est un coup». En revanche, crise ou pas crise, il s’interroge sur l’avenir qu’il voit plutôt sombre, même si, lui qui a pignon sur rue à Montpellier depuis trente ans, parvient à tirer son épingle du jeu : « J’ai la chance d’être chez moi et de vendre des artistes locaux, j’ai donc moins de frais que d’autres. Cependant, nous sommes tous touchés, certains ne vendent rien, c’est catastrophique. Mais c’est vrai aussi pour les antiquaires. Certains en sont réduits à vendre du LouisPhilippe au même prix que des meubles Ikea, quand leur marchandise ne leur reste pas sur les bras! Au niveau de l’art, il y a des ventes publiques qui font beaucoup de mal. Malgré la crise, il y a encore dans cette région des collectionneurs prêts à investir dans des œuvres très coûteuses. Parfois, je me pose la question : ne vaudrait-il pas mieux vendre une seul œuvre chère que cinq ou six moins onéreuses ? En attendant, on investit moins, on fait du coup par coup. Ce qui est grave, c’est que les gens sont saturés d’invitations. Mais en même temps, si on ne fait pas de vernissage régulièrement, on vous oublie», ajoute Jean-Claude Réno. Florence Denjean, à Aigues-Mortes depuis une dizaine d’années, vient de s’agrandir. Tauromachie, pop’art, art moderne et contemporain, Florence Denjean fonctionne au coup de cœur. Elle avoue un léger fléchissement mais «globalement ça va, je fonctionne avec mon réseau d’acheteurs habitués. Je reconnais cependant que j’ai un peu de mal à l’agrandir et à toucher une plus vaste clientèle ». La galeriste a plusieurs explications à cette bonne santé relative: «les gens ont envie d’être bien chez eux, on ne leur donne que du plaisir et du rêve. Ils préfèrent acheter un tableau que des vêtements. Nous acceptons les paiements en plusieurs fois, cela
nous a ouvert à d’autres. Il y a une autre raison, nous sommes dans un des sites touristiques de France à fort potentiel culturel. Ceux qui viennent ici sont déjà attirés par l’art et la culture». La concurrence est cependant rude à Aigues-Mortes où les galeries se multiplient depuis une dizaine d’années. Elles sont six dans le même passage, aux abords de la place SaintLouis. Loin de s’en plaindre, Florence Denjean s’en réjouit «on touche davantage de monde, c’est la diversité qui s’y prête. On crée des événements en commun ». Sa voisine, Nicole Gogat, a, elle aussi, sa petite idée sur la résistance des galeries: «à mon avis, celles qui résistent sont implantées depuis plusieurs années, par conséquent, elles travaillent sur des fichiers personnels de clientèles importants. En revanche, celles qui ferment n’ont pas bien étudié le marché et, peutêtre, sont un peu trop spécialisées (art conceptuel, installation, etc.). En ce qui nous concerne, nous avons également subi la crise mais notre diversité dans le choix des artistes nous a permis de résister grâce à une clientèle fidèle ». Tandis que certaines galeries ferment, comme GM, rue du Cheval vert à Montpellier, d’autres s’associent pour ouvrir un lieu. C’est le cas de la Galerie 13, sur le boulevard du Jeu-dePaume. Ils sont trois associés, en vertu du vieil adage, l’union fait la force. « La galerie existait déjà, c’était celle d’Elisabeth Poirier. Nous avons changé le concept. J’ai eu une galerie à Aigues-Mortes, puis en Catalogne espagnole. En rentrant à Montpellier, j’ai éprouvé le besoin de recommencer. Pier Giorgio a, lui aussi, fermé son espace place Saint-Côme. Ensemble, nous reprenons le lieu pour le sauver et aussi pour les artistes, dont certains étaient en exclusivité chez Pier Giorgio. Actuellement, vu la situation, nous avons pensé qu’ajouter nos compétences et nos moyens avait un sens. Nous avons donc des artistes italiens, espagnols et de la région, qu’on ne voit pas ailleurs. C’est notre spécificité, notre manière de marquer notre différence», explique Odulia Caparos.
Une autre façon de résister consiste à miser sur le bénévolat. C’est ainsi que fonctionne le LAC, dans les environs de Narbonne, imaginé par Piet Moget et qu’il tient avec sa fille Layla. Ce lieu est entièrement dédié à l’art contemporain. Ils se battent avec des difficultés spécifiques (lire l’interview page suivante).
On pourrait continuer sur ce thème, mais laissons à Françoise Pollack le dernier mot. Depuis trente ans, elle aussi tient l’unique galerie de la région dédiée aux verriers. « Nous vivons quelque chose de différent des autres crises. J’ai connu la période de la guerre du Golfe. Mais essayons de positiver. Il y a beaucoup de frilosité, une ambiance. Soyons vigilant, ça va revenir.» ■
... l’art-vues • page trente-cinq • avril - mai
Marie-Christine Harant
DOSSIER
« Malgré la crise, il y a encore dans cette région des collectionneurs prêts à investir dans des œuvres très coûteuses »
« Tandis que certaines galeries ferment, d’autres s’associent pour ouvrir un lieu»
Vente record pour « L’homme qui marche », miroir aux alouettes ?
Entretien avec Layla Moget, le LAC à Sigean
« Les lieux privés ne sont pas autant épaulés que les lieux publics »
Le peintre et collectionneur Piet Moget a créé le LAC (Lieu d’Art Contemporain), dans un ancien chai. Un lieu singulier où il continue à travailler en accueillant les artistes, avec la complicité de sa fille Layla.
Quelles difficultés rencontrez-vous depuis deux ans?
Comme tous le monde, des difficultés financières au niveau de l’organisation du LAC et tout particulièrement pour financer un emploi. Le LAC fonctionne sur la base du bénévolat, mais ce bénévolat se réduit à un (moi) et ce moi s’essouffle, car il y a de plus en plus de travail au niveau pédagogique et surtout, une lourdeur administrative en direction des associations, qui nous bloque dans nos actions culturelles. On ne peut pas passer des heures à faire de la comptabilité, des dossiers de demande de subventions et de bilans, quand on est UN et qu’il faut aussi chercher les idées d’expositions, accrocher, enseigner, faire le ménage… Et des paiements de subventions qui souvent arrivent un peu tard par rapport aux planning des expositions. Une autre difficulté : la communication. Coût publicitaire trop élevé par rapport au rédactionnel souvent absent (pour les magazines comme Beaux arts, Art Press connaissance des arts, L’Oeil…) Notre handicap : ne pas être dans une grande ville ou les transports en commun, pour les non conducteurs, permettent de se déplacer. Ici, pas de ligne de bus comme avant, entre Perpignan et Narbonne, pas de train. Il y a bien un train qui s’arrête à Port La Nouvelle, mais il reste 8 km jusqu’au
L.A.C. et là encore, pas de bus. Les lieux privés ne sont pas autant épaulés que les lieux d’état ou municipaux. Nous avons pourtant une superbe collection mise à la disposition du public et notre bénévolat et notre passion apportent de belles
expositions de renommée internationale. Mais nous ne faisons pas assez «de bruit»…En ce qui concerne la peinture de Piet : il vend assez correctement son travail mais il y a une baisse très significative dans la vente par rapport aux dernières
Entretien avec Sylvie Foujanet à la Galerie du Chapitre à Nîmes (nouveau lieu)
La galerie du Chapitre vient d’ouvrir à Nîmes. Sylvie Foujanet répond à nos questions.
Vous ouvrez une galerie à Nîmes, quelles sont les raisons de ce choix ?
Par amour de l’art essentiellement, parce que pur Nîmois, mais aussi parce que Nîmes manque cruellement de lieux d’exposition d’art en tout genre, parce qu’il est désolant de voir la longue liste des programmations extérieures à notre département (et on ne parle même pas de Paris) et imaginer que l’on pourrait faire aussi bien ici. Nous n’avons pas la prétention d’y parvenir tout seul mais d’y contribuer et qui sait, de faire des émules. La richesse et la foison d’artistes jeunes ou reconnus autour de nous donnent envie de promouvoir, de montrer, faire comprendre, faire aimer et accepter l’art sous toutes ses formes. Voilà notre ambition! Nous espérons que la ville de Nîmes nous soutiendra et nous encouragera…
A votre avis, y-a-t-il une récession du marché de l’art dans la région ?
Nous n’avons pas suffisamment d’antériorité bien sûr, mais je ne pense pas plus qu’ailleurs. Le problème réside, à mon sens, essentiellement du fait d’un déficit de manifestations d’ordre culturel. La culture tauromachique n’est en aucun cas, la seule, intéressant les Gardois. Nombre d’amateurs et collectionneurs du département sont inscrits sur les listings de galeries de l’Hérault et du Vaucluse et nous disent être ravis de pouvoir, à deux pas de chez eux, trouver un nouveau lieu culturel. Je ne crois donc pas que le marché de l’art soit en réces-
sion chez nous dans le midi, mais simplement, qu’il n’est pas suffisamment présent pour y trouver encore un public fidèle.
Comment caractériseriez-vous votre galerie dans
le paysage artistique d’ici?
Jeune, ouverte, ambitieuse, mais aussi chaleureuse, conviviale et dynamique. Nous la voulons comme un lieu de rencontres et d’échanges tant
années. Les galeries ont, elles aussi, subi un ralentissement qui entraîne mois d’expositions. Comment faites-vous pour vous maintenir, face à ces difficultés ?
On essaie de continuer avec un peu moins de moyens financiers. Nous avons la chance de faire un travail bénévole en famille (mon père et moi). Si nous ne pouvons plus continuer, il n’y aura pas de licenciement... Pour l’exposition de printemps, nous faisons un accrochage des œuvres de la collection (Que du Papier). Il y aura plus de 150 œuvres installées à la manière des expositions du XIXe siècle. Nous évitons ainsi les frais de transport, les assurances (sauf celle de la collection qui est financée par Piet Moget), les frais d’hébergements… Mais le public aura de quoi passer un superbe moment ! Il y aura à voir !
Est-ce que Piet, en tant que collectionneur, perçoit un changement ?
Oui, dans un certain sens, car ce sont les petits collectionneurs qui se font plus rares. Je ne pense pas que ça ait changé pour les gros collectionneurs. Ceci est regrettable car c’est dans les petites collections qu’émergent certains jeunes artistes.
LAC, Hameau du Lac à Sigean.
Tél. 04 68 48 83 62. www.lac.narbonne.com
pour les artistes que pour les collectionneurs et amateurs d’art. Amoureux d’art, nous voulons faire partager cette passion et faire découvrir cet univers avec un concept plus complet, singulier dans un lieu unique, loin du schéma «classique» des galeries d’art. Un lieu ouvert à tous, à la portée de tous ceux qui aiment l’art contemporain : expositions de peintures, photos, sculptures et dessins d’artistes contemporains, avec une programmation volontairement éclectique dictée par nos coups de cœur. Mais l’idée novatrice est d’y présenter également de la librairie d’art (livres collectors, livres d’artistes) et des cadeaux associés à l’art (à des prix accessibles) et bien sûr, des estampes, lithographies numérotées et signées, permettant au plus grand nombre d’accéder aux œuvres d’artistes de renom. Notre ambition est d’exposer aussi bien des artistes dont la réputation n’est plus à faire (nous exposons Tony Soulié en avril) que de jeunes talents ou artistes émergeants. Notre belle région méditerranéenne colorée foisonne d’artistes. Nos coups de cœur iront aussi au-delà des portes de notre région. Des contacts avec des conférenciers et collectionneurs sont pris afin d’offrir autour d’un café, conférences, débats sur l’art contemporain. D’autres projets novateurs sont en cours… Galerie du Chapitre
10, rue du Chapitre à Nîmes.
Tél. 06 12 58 01 91.
www.galerieduchapitre.com
l’art-vues • page trente-six • avril - mai ... DOSSIER
Le LAC, un lieu incontournable pour les amateurs d’art contemporain
« Imaginer que l’on pourrait faire aussi bien ici »
Œuvre de Tony Soulié, artiste de la galerie (exposition en cours)
Crise, c’est sympa
Dix remarques sur la crise dans l’art contemporain (1) par
Le jour où l’on me montrera l’homme autrement qu’en état de crise, c’est qu’on aura affaire à un homme heureux et les hommes heureux n’ont pas d’histoire. Or les hommes sans histoire n’ont pas l’idée, en règle générale, d’en faire de l’art. La crise évidemment ne saurait faire que des heureux mais elle ne fait pas non plus que des malheureux. Comme toujours les plus malins tireront les marrons du feu. Dans la jungle la sélection naturelle prévaut. 2
Parlait-on de crise en pleine guerre ? La crise est au fond un luxe de privilégié qui réalise soudainement que les états supposés pérennes de stabilité ne sont pas faits pour durer, et que ce n’est pas parce que nous avons vécu quelques décennies relativement stables qu’il en a toujours été de la sorte ou qu’il en sera toujours ainsi. Si bien que, crise ou pas, il vaut mieux un marché de l’art qui ferait grise mine que pas de marché de l’Art du tout. En 45, le marché de l’art à Berlin, Düsseldorf, Hanovre…
Evidemment que, s’il y a crise économique, avec les conséquences que l’on sait sur les budgets des moyens et gros salaires, cela ne peut qu’affecter un milieu de l’art qui dépend étroitement de la sérénité économique des pays riches ou en voie de le devenir. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Certains au contraire placent leur argent dans les valeurs sûres. Souvent les grands noms du passé (Les morts sûres). La question serait plutôt : celles-là sont-elles encore accessibles ? Où et comment les trouver ? Doit-on miser sur des valeurs moins sûres mais susceptibles de le devenir ? Oui mais lesquelles ? Qui va en décider ?
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Il faut être aveugle pour ne pas s’apercevoir que la crise ne touche pas en règle générale
les plus gros, disons les plus prospères, ceux qui achètent régulièrement de la peinture. La question serait plutôt de savoir si ceux-ci continuent en effet à acheter régulièrement de l’art en général et pour quelle raison ils le feraient ou continueraient à le faire. Je serai marchand d’art je me préoccuperai en premier chef de leur éducation.
5J’ai toujours été agacé par le terme de collectionneur qui, en matière d’art, ne regroupe au sens strict du terme qu’un nombre réduit d’individus dont c’est en quelque sorte la passion ou la manie dominante, par conviction profonde, par compulsion irrépressible ou pour épater la galerie. Mais le gros des acheteurs n’est pas forcément victime d’une épidémie de collectionnite aiguë. Ceuxci fonctionnent par coups de cœur, par estime flatteuse ou solidarité généreuse, voire de manière totalement velléitaire, dans le sens d’un effet de mode J’ai bien peur du coup qu’il y ait davantage d’offres que de demande et que, en conséquence, à moins d’affiliations à des réseaux plus ou moins occultes et qui m’échappent, bon nombre, parmi les moins avisés, n’aient plus qu’à mettre la clé sous la porte.
BTN
Lemonde du spectacle vivant est paradoxal. Son secteur professionnel peut s’assimiler au monde du travail, à qui il appartient, mais avec ses différences «la culture n’est pas une marchandise comme les autres ». Pour les plus radicaux, la culture n’est pas une marchandise du tout. C’est un monde fragile qui subit de plein fouet les conséquences du moindre grain de sable dans les rouages de l’économie. La culture sous perfusion est une «culture en danger», comme le clame le célèbre slogan. Et cela ne date pas d’hier. Le mouvement de 2003 pourrait reprendre. Ici et là des voix s’élèvent, des manifestations sont organisées par ceux qui craignent pour leur avenir. Alors, la faute à qui ? L’Etat est montré du doigt. « A force de parler de désengagement de l’Etat, on va finir par le croire. Je n’ai pas l’impression que l’Etat se désengage. Ce qui est vrai, c’est que l’Etat et les collectivités semblent avoir atteint un plafond budgétaire» , déclare François Duval, Conseiller théâtre et danse à la DRAC (Direction des affaires culturelles). L’Etat, coupable par sa réforme territoriale, de déstabiliser les collectivités qui, elles aussi, auraient (ont parfois déjà) tendance à diminuer les subventions allouées à la culture.
Malgré le marasme, les projets culturels continuent à fleurir. A Montpellier, par exemple, un nouveau festival pluridisciplinaire ambitieux vient de voir le jour, Théavida dédié aux cultures latinoaméricaines et dans le Gard, En mai, fais ce qu’il te plait, une manifestation en zone rurale pour mettre
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Evidemment le rêve de tout artiste c’est de vivre de son art c’est-à-dire au fond dans l’aliénation virtuelle aux lois du marché ou aux institutions qui le soutiennent. Mais au fond la crise dans le marché de l’art doit moins préoccuper qu’une crise potentielle dans l’art. Car sans le marché il peut toujours exister des artistes, surtout s’ils ont l’idée de se regrouper en associations, mais sans artistes on ne saurait donner cher de la vie ou de la vitalité du marché de l’art. La question est donc plutôt : L’art est-il en crise ? Franchement je ne le pense pas.
trois millions de chômeurs ? Au contraire ! Et il n’est pas sûr que Versailles ait été bâti en pleine période de prospérité du plus grand nombre ! Qu’en reste-t-il au regard de l’Histoire ? Les grands travaux toujours ! Les victimes de Crise, qui s’en préoccupe ? A fortiori des petits artistes, des petits galeristes et des petits supposés collectionneurs sans le sou.
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Le collectionneur, si collectionneur il y a, est comme le joueur : il ne peut se passer de collectionner. Ce n’est donc pas la crise qui va l’arrêter. Simplement, comme pour certains fumeurs, il arrive que l’on s’arrête soudainement de collectionner pour des motifs divers et que l’on réalise alors que l’on peut très bien s’en passer, qu’il y a d’autres raisons de vivre, un autre mode de vie envisageable. C’est qu’à l’instar de toute chose la manie de collectionner n’est pas forcément faite pour durer. Je serai marchand d’art je me poserai la question : comment fidéliser ma clientèle.
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Certains artistes ont du mal à s’en sortir mais c’est parce qu’ici aussi il y a davantage d’offres que de demandes. La question serait donc plutôt : Dans quelle mesure a-t-on besoin d’un trop grand nombre d’artistes et comment faire en sorte que la demande soit plus forte de la part du public des éventuels acheteurs, ou du moins admirateurs. Dans quelle mesure une société peut-elle supporter financièrement ses artistes ce qui revient à dire : quelle place la société accorde-t-elle, non seulement à l’art, mais aux divers aspects du divertissement en général ? Celui-ci est-il toujours nécessaire et qui décide alors de la qualité des divertissements proposés ? Je serai artiste, avant de me lancer dans une carrière professionnelle, je commencerai par me demander dans quelle mesure la société a besoin de moi. Et j’agirai en conséquence. D’ailleurs, c’est ce que j’ai fait.
9 Un illustre président a-t-il arrêté la série programmée des grands travaux de son septennat sous prétexte qu’apparaissaient dans notre vocabulaire courant des expressions aussi économiquement incorrectes que « nouveau pauvre » ou « sans domicile fixe » et que nous avoisinions les
Interrogations autour du spectacle vivant
en valeur le patrimoine touristique, tandis que vient de s’achever le deuxième volet d’Hybrides, événement lié aux écritures contemporaines, supporté par Adesso et Sempre, la compagnie de Julien Bouffier. Et voilà un des paradoxes que souligne François Duval. «Il n’y a pas moins d’argent. Certes, c’est insuffisant. Le problème, c’est qu’il y a une multiplication des projets. On se trouve dans une situation d’économie de contraintes».
Parmi ses missions, en effet, la DRACpasse des conventions avec des compagnies et par ailleurs, aide à la production.
« L’aide à la production passe par un système d’experts. Sur soixante projets présentés, on n’en retient que douze et on n’y met pas que quelques euros. Je suis assez contre le saupoudrage. Il faut que l’apport de l’Etat serve réellement au projet. Sa participation est de 10000 à 30000 euros, des sommes importantes. » (NDLR : on ne peut rien faire avec une subvention de 500 euros).
La Région LanguedocRoussillon connaît par ailleurs, un grand déséquilibre dans ses équipements, une spécificité de cette région : « On est dans un territoire qui a un peu occulté son aménagement culturel dans les années 80. Il n’y a pas eu de Maison de la Culture, par exemple. C’est une réalité, on en paye les conséquences. Dans le domaine de la danse contemporaine, on peut comprendre qu’une compagnie préfère être à Montpellier où les équipements existent, plutôt que dans des villes comme Carcassonne, sous équipées à ce niveau».
Les chiffres parlent d’euxmêmes, les emplois permanents dans le spectacle vivant dans la Région, reflètent ce déséquilibre: 60 % dans l’Hérault qui ne représente « que » 40 % de la population, selon une étude de 2006.
Dans le cadre d’une politique de développement d’équipements, de restructuration, le projet de l’Archipel à Perpignan est exemplaire. «On s’est
10 Imaginez un prix Nobel en littérature, disons Claude Simon puisque c’est notre régional - Ou Michel Butor qui le mérite autant et nous a si souvent rendu visite. Ou notre plus grand poète : Yves Bonnefoy. Imaginez le temps qu’il a dû mettre à écrire la douzaine de romans qu’il a composés dans sa vie, la valeur incontestable de son œuvre, sa place éminente dans l’Histoire de la littérature. Eh bien jamais ces grands auteurs n’auraient pu aspirer à vivre de leur plume. L’un fut viticulteur, les autres enseignants ou traducteurs. Comparer les bénéfices qu’ils ont tirés de ce travail quotidien et ingrat, mettez-le maintenant en balance avec les cotes atteintes par quelques artistes vivants pour une seule leurs œuvres. Qu’en conclure ? Pour moi qu’il y a deux poids deux mesures. Si la Crise avait pour effet d’assainir le marché et de rééquilibrer les valeurs c’est-à-dire de remettre les choses à leur vraie place, je ne verrais aucune raison d’avoir à m’en plaindre. Peut-être concevrais-je les choses autrement si j’étais devenu l’hagiographe de Damien Hirst, Jeff Koons ou ne serait-ce que Fabrice Hyber. A priori, c’est raté. Mais bon, vais-je pour autant en faire une crise ? Faute de grives… BTN
(1) A ajouter à mes 31 remarques sur l’art contemporain. L’Art-vues. Février 2005.
battu pour qu’il voit le jour. Avec le Théâtre de l’Archipel, on tente de rééquilibrer l’axe Montpellier / Toulouse et l’axe Montpellier / Barcelone»
Comment sortir de cette situation instable, inconfortable pour le moins, particulièrement précaire ?
Une des piste consiste à s’interroger sur le processus de production, à revoir: « Il faut se poser la question. Les lieux disposent de peu de moyens pour la coproduction. Certains lieux sont repérés comme étant exemplaires : les scènes d’Alès, Sète producteur délégué, SortieOuest, Jean Vilar qui participe également à ce processus. Ou encore le Périscope à Nîmes. »
Autre piste complémentaire, la diffusion. La Coreps (Commision régionale des professionnels) planche sur les problématiques liées à la diffusion. «On a pu réunir autour de la table, Etat, Région et les cinq départements ainsi que les Agglos de Nîmes, Montpellier, Sète, Mende… On ressent une envie sincère de coordonner les moyens. On a tout intérêt à travailler ensemble au bénéfice des équipes artistiques, sans cela, nous ne seront pas efficaces. C’est une première étape d’une concertation élargie aux partenaires sociaux pour arriver à une piste commune.»
Une lueur d’espoir ? François Duval veut y croire : «dans les années 80, on parlait déjà d’une crise, elle ne date pas d’aujourd’hui. Je veux croire qu’on est dans un passage pas facile dont on sortira.» MCH ■
l’art-vues • page trente-sept • avril - mai DOSSIER
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« Hybrides » écritures contemporaines
Et du rire pour se guérir…
Il paraît que rire est le propre de l’homme. Les cafés-théâtres semblent être un refuge qui pour ceux qui veulent échapper à la morosité. A titre d’exemple, voici ce que proposent Le Grand Mélo, dirigé par l’auteur maison Christian Dob, et le petit dernier, la Chocolaterie, créé autour de Christian Fabrice, fils de Sotha, cofondatrice du mythique Café de la Gare.
■ Le Grand Mélo au Crès
«Il y un fond, même si j’enfonce des portes ouvertes. Il y a toujours dénonciation du système et de la société», s’exclame Christian Dob. Pendant ces périodes de morosité le public plébiscite le Grand Mélo. Son secret: se moquer de l’actualité, la tourner en dérision depuis 1999 dans son grand Mélo au Crès, à la sortie de Montpellier. La salle de 230 places affiche le plus couvent complet.
De fait, c’est depuis trente-deux ans que l’auteur Dob sévit dans le rire sans subvention ! « Mes subventions? Ce sont mes 30000 spectateurs», soutient-il un rien grinçant. Au rythme de deux
Hasard du calendrier disions nous, Le Théâtre du Hangar reçoit L’Atelier de Giacometti de Jean Genet par la compagnie L’Estaminet. Pendant quatre ans, l’auteur se rend régulièrement pour poser chez le sculpteur. Tandis que Giacometti travaille, Genet l’observe. Plusieurs portraits, quatre dessins et trois tableaux témoigneront de cette rencontre ainsi qu’un texte: L’atelier d’Alberto Giacometti. Les mots de Genet nous disent l’homme Giacometti, l’homme et son œuvre : un modèle d’éthique et d’esthétique, d’humilité et de force. «L’art de Giacometti me semble vouloir découvrir cette blessure secrète de tout être et même de toute chose, afin qu’elle les illumine », écrit par exemple Genet. Muriel Pascal a été attirée par ce texte qui évoque deux grands artistes très tourmentés. «C’est à partir du portrait que la mise en
■ La Chocolaterie à Montpellier
Bon sang ne saurait mentir. Christian Fabrice ne pouvait échapper à son destin. Fils de la grande Sotha qui fonda avec ses copains le Café de la Gare, il ne pouvait que suivre ce chemin. Bien connu des montpelliérains, Christian Fabrice a longtemps joué à La Cicrane dans le café-théâtre de Miche Saillard, rue Sainte-Ursule. Avec Yves Lainé, Jérôme Dux, Kévin Bourges, il vient d’ouvrir La Chocolaterie, dans la Zac de Près d’Arènes. Comme sa mère autrefois, c’est dans un ancien garage qu’il a ouvert une salle de 130 places où il proposele répertoire écrit par sa mère. A commencer par l’incontournable Roger, Roger, Roger, qui garantit les zygomatiques en folie. En ce moment, on peut encore voir L’Olympe en folie, avec des déesses pas ordinaires. Un autre compagnon de route de Sotha, Romain Bouteille, sera accueilli par la suite avec son L’ordinateur occidental. Il succèdera à Saïda Churchill dans Vacances au bord de la guerre.
La Chocolaterie - 203, rue de l’Industrie à Montpellier. Tél. 04 34 40 11 78. www.lachocolaterie.org
■ Théâtre de l’Archipel à Perpignan
Le Théâtre de l’Archipel dotera Perpignan d’un outil moderne et performant de diffusion du spectacle vivant: danse, théâtre, musique, toutes les musiques. Ce projet est l’aboutissement des treize années de la marche résolue de la ville vers son destin européen. Il y a eu l’arrivée du TGV en 2009, la structuration du Conservatoire National de Région, la naissance de la Casa musical et celle du Médiator. Il ne manquait plus qu’un vrai théâtre digne de ce nom. Un projet qui a été défendu ardemment par la Drac, (lire par ailleurs). Construit sur la rive gauche du Têt, sur l’emplacement de l’ancienne gare routière, en ligne de mire du Palais des rois de Majorque, il sera à dix minutes à pied de la gare TGV. L’architecte Jean Nouvel a remporté le concours. Son projet comporte plusieurs bâtiments de formes et de couleurs diverses, à l’image de celles de la ville. Ce n’est pas pour rien que les habitants surnomment déjà l’ensemble le grenat, en référence à sa forme et sa tonalité, très catalanes. La jauge de la grande salle pourra évoluer de 600 à 1200 places. 150000 spectateurs par an sont attendus, de Perpignan, de la région et d’au-delà des Pyrénées. L’ouverture de cet équipement modèle est prévue pour le début 2011 après 22 mois de travaux. www.theatedelarchipel.com
pièces par an et presque autant de succès nationaux, il égratigne le monde contemporain et les travers des uns des autres.
Dans la ville qui a eu Rabelais dans sa faculté de médecine, Christian Dob poursuit dans la tradition de l’humour carabin débridé. Son Coup de blues à l’hôpital se passe aux Urgences d’un de ces établissements qui, comme chacun sait, sont submergés. On prend ce service pour la salle d’attente de son médecin référent.
Spectacle dans la même veine que son gros succès de 2005: Les blouses blanches. Il enchaîne sur Les babas bios : ce sont Les babas cadres, 25 ans
scène se définit. Ici, ne sera représenté ni un atelier, ni ses deux protagonistes. Le parti pris de mise en scène est tout autre. Nous n’allons pas entendre le texte par l’intermédiaire des personnages Genet/Giacometti, mais par le témoin de cette rencontre : le portrait», indique la jeune femme. Un seul comédien sur scène, Nicolas Mège. Elle a confié la scénographie à Olivier Laffont, qui a réali-
après, toujours aussi looser, toujours dans leur ferme du Cantal. Après une reprise de Salade de nuit, une pièce culte avec trois drôles de dames, jusqu’au 29 mai, dernière création, Le banc des voyous. Deux retraités recréent les conversations de comptoir en se lamentant évidemment sur un passé trop vite écoulé, non sans une certaine émotion, Christian Dob et son compère Jacques Brière font assaut de roublardise. Jusqu’a fin juillet. Le Grand Mélo
Le Mas du pont, Le Crès. Tél. 04 67 55 65 36. www.legrandmelo.com
sé trois panneaux suspendus dans le vide. A voir pour mieux connaître ce Giacometti dont l’œuvre fait couler tellement d’encre.
L’atelier de Giacometti, du 22 au 30 avril, Théâtre du Hangar
3, rue Nozeran à Montpellier. Tél. 04 67 41 32 74.
www.theatreduhangar.com
l’art-vues • page trente-huit • avril - mai
DOSSIER
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■ L’atelier de Giacometti au Théâtre du Hangar
Roger, Roger, Roger
Au Musée Régional d’art contemporain à Sérignan
Architectures en lignes à Sérignan
Stéphane Pencreac’h
Deux bonnes nouvelles en ce début d’année du côté de l’ancien fief d’André Gélis. Le Musée de Sérignan est devenu Musée Régional d’art contemporain, ce qui le sauve en principe, d’une fermeture on ne peut plus appréhendée, au vu de l’importance cruciale qu’il occupe à présent dans le paysage régional.
De plus, il s’est agrandi des anciens locaux du musée du cheval, ce qui permet en l’occurrence à trois jeunes designers de montrer cet hiver en quoi cette station estivale a pu les inspirer. « Cocktail designers » a en effet aménagé l’espace de façon à présenter des objets les plus insolites (chaises à trois pieds, fenêtre-miroir, chaise-longue en fourrure…) et une installation sonore à base de lamelles de métal violemment éclairées et de bancs individuels, d’où écouter la lecture d’un texte de Marie Darrieussecq qui bouleverse notre rapport à l’acteur-lecteur. Mais c’est l’exposition Architecture en lignes qui retiendra l’attention, sans doute la meilleure qu’il nous ait été donné de voir en ce début d’année tant elle est riche de propositions multiples et variées impliquant le dessin et l’architecture. Elle présente le passage de l’un à l’autre par le biais de la troisième dimension (Christophe Berdaguer et Marie Pejus y font accéder les dessins de maisons d’enfants dans le but d’étudier les rapports entre environnement et psychopathologie de la vie quotidienne ; Chloé Dugit-Gros transpose en maquette moderniste les codes utilisés en simples traits par les cambrioleurs). L’architecture y est présente dans les variations en modèle réduit de l’atelier chez un Daniel Chust-Peters, barcelonais originaire du Brésil, chez qui elle prend le caractère d’une obsession, et surtout chez Clément Bagot qui conçoit des constructions folles à partir de cartons et plastiques récupérés dans une unité de ton et de matière qui ne va pas sans critiquer notre urbanisme ou notre industrie, pléthorique et déshumanisée. Inversement, Nathalie Elemento, l’une des grandes découvertes de ces dernières années, livre ses dessins surchargés et labyrinthiques, souvent accompagnés de textes et qui finiront par aboutir aux étranges pièces de mobilier présentes d’ailleurs dans les collections. David Bioulès, que l’on a pu voir à Vasistas et Tenyidor (Collioure) reproduit graphiquement, grandeur nature, les baraquettes des bords des routes de plage et dispose au mur les instruments qui lui auront servi à réaliser son immense dessin. Dans un tout autre esprit Yves Bélorgey transcrit sur des feuilles géantes son interprétation tout à fait hyperréaliste d’architectures contemporaines. Une approche
plus intime restitue à ces bâtiments ou façades l’humanité qui leur manquait et qui traduit l’utopie des architectes d’antan. Laurent Proux s’intéresse aux usines vidées de présence humaine dont il transpose des vues sur papier avant de leur faire subir un traitement plus pictural, à base de pochoirs et de caches. Tout cela est inventif et montre combien l’architecture a son rôle à jouer dans l’épanouissement des arts plastiques actuels. Deux artistes n’ont pas hésité à miser sur la singularité même du lieu : La nîmois Michael Viala et son parcours totalement inédit à partir d’une simple ligne au sol, nous amenant à reconsidérer le lieu pour ce qu’il est et pas seulement comme support à des œuvres. Marie Jeanne Hoffner a carrément redéfini l’espace de la salle principale en dessinant sur une immense bâche, qu’il nous faut ensuite traverser, les particularités des cloisons qui se trouvent derrière, en décalé. Qui n’a pas rêvé ainsi de déplacer les murs ? Enfin, deux artistes se sont servi des matériaux mêmes les plus présents dans l’architecture quotidienne : le béton (Eden Morfaux y modèle ses formes répétitives inspirées de quelques façades mais il réalise aussi des sculptures en trois dimensions) ; l’allemande Gerlinde Frommherz qui dessine elle, des objets liés à notre environnement intime sur du plâtre). Les peintures à la gouache de Valérie Du Chêné, poétiques et colorées, les archipaysages de Marine Pagès réalisés à partir d’adhésifs imitant le bois, ou ses drôles de paysages avec ces arbres qui semblent en plus vouloir se séparer de la maison, les toiles de l’irlandais Blaise Drummond qui jouent sur le rapport nature/culture ou architecture/peinture, complètent picturalement cet ensemble qui laisse une impression de très grande cohérence et de pertinence indéniable. Que les arts plastiques incluent une réflexion sur notre environnement paraît en effet non seulement important mais indispensable. Impressionnante vidéo, pour finir comme on a commencé, de Berdaguer et Péjus : « No city » ou ce à quoi nous avons pour l’instant échappé.
BTN
Jusqu’au 6 juin, Musée Régional d’art contemporain L.-R. - 146, avenue de la plage à Sérignan.
Tél. 04 67 32 33 05.
Prenons un artiste contemporain en voie de confirmation et une galerie privée qui s’impose comme une référence incontournable dans notre région et cela donne une carte blanche à une double « passion ».
Passion pour la peinture de la part du peintre qui la considère comme à l’origine de toutes les disciplines visuelles ou plastiques. Passion pour une peinture qui dérange et passe outre les conventions de la part d’un couple de galeristes qui cherche à donner un nouveau souffle à l’achat d’œuvres par des particuliers dans la région. Stéphane Pencréac’h n’a jamais hésité à intégrer la photo ou des objets dans ses tableaux qu’il lui arrive de découper, le vide jouant alors son rôle à plein. Autant dire qu’il affectionne la troisième dimension mais afin de lui restituer cette part d’humanité dont la privent les explorations virtuelles. Pour lui, la peinture se pénètre (la thématique de la fenêtre ne le disait que trop) ou se modèle de ses reliefs plus ou moins sensuels selon qu’on s’illusionne de sublime ou que l’on présente le réel dans sa crudité foncière. Ces sujets sont sulfureux mais parce que toute création a à voir avec notre gestion de la sexualité et que c’est dans cet espace trouble que la peinture s’origine. Et qu’il y a quelque chose de pornographique en elle, dans la mesure où quelque chose d’intime s’y exhibe (y compris d’ailleurs dans le pire des rigorismes que l’on peut interpréter comme un refoulement des pulsions primaires). La mort y apparaît à la fois comme un exutoire et comme condition même de la vie. Ainsi des « vanités » jouxtent-elles des scènes scabreuses. Je dis scène et ce n’est pas vain mot tellement on assiste, chez Pencréac’h, à une véritable dramatisation qui peut aller jusqu’au tragique (et donc à son revers comique) que ne soulignent que trop tous les artifices dont il use, qu’il s’agisse des masques dont il affuble ses hommes-loups (ou loups-garous), des miroirs qu’il lui arrive de représenter et qui ne réfléchissent que partiellement l’espace qui les environne, ou de la scénographie que supposent les drapés auxquels il recourt tout le long des cadres. C’est que sa Peinture évoque l’Homme dans sa double postulation : créatrice et destructrice. Dans l’église SteAnne, on peut s’attendre à ce que sa « Passion » dérange et ne corresponde guère aux lois du genre, même si le propos ne saurait se limiter, chez Pencréac’h, à une initiative platement blasphématoire et à des gestes iconoclastes. Les propositions conçues spécialement pour cette architecture d’accueil seront évidement monumentales ne serait-ce
que pour ne pas se laisser dominer ni terrasser par elle, comme le dragon du Saint que vous savez. Aussi des sortes de lustres formés de chauves-souris géantes, auxquelles seront accrochées entre autres un homme suspendu par le pied la tête en bas, empliront-elles l’espace vertical tout en montrant combien Pencréac’h entend inverser les rôles. Le salut n’est pas dans les cieux du virtuel mais bel et bien sur terre où il nous faut impérativement revenir si nous ne voulons pas céder au pire. Jamais en effet nous ne nous sommes sentis si près d’une apocalypse que les religions nous promettent depuis deux millénaires et dont les anges semblent montrer le bout de leurs ailes dans les toiles de cette série passionnée. Jamais nous n’avons été si près sans doute du jugement dernier – thème d’un immense tableau en relief de cette terrible « Passion ». La peinture de Pencréac’h est engagée, politique et sans doute écologique. Elle nous confronte à ce qui nous pend au nez, que d’autres ont figuré symboliquement et dont il faut prendre enfin conscience en considérant que le chagrin et la pitié que supposaient les tragiques dans leur recherche de catharsis, purgative des « passions » maléfiques justement, se sont tournés vers nous et vers notre espèce. L’Humanité est prise en faute. L’artiste n’est violent que dans la mesure où la nature humaine est violente, comme la nature tout court (d’où le loupgarou), notre civilisation, nos sociétés l’étant tout autant qu’à l’état plus ou moins primitif. Et donc que nous courons tout droit à un retour vers cette nature non conçue comme un paradis mais comme un enfer. Des toiles déchirées et durcies de matière picturale figurent d’ailleurs pertinemment des flammes. A Ste-Anne on s’attend (!) également à des sculptures hantées par la thématique de la mort, la grande triomphatrice en bout de compte de toutes les luttes humaines. Chez HambursinBoisanté, responsables de cette Passion moins christique qu’humaniste, on devrait trouver des œuvres plus sobres, si l’on peut dire d’un artiste qui n’a pas froid aux yeux dans la mesure où la peinture est censée ouvrir précisément au royaume des yeux. BTN
Jusqu’au 2 mai, Carré Ste-Anne et jusqu’au 30 avril, galerie Hambursin-Boisanté - 15, bd jeu de Paume à Montpellier. Tél. 04 67 84 43 17.
l’art-vues • page quarante • avril - mai ...
Au Carré Ste-Anne + Hambursin-Boisanté à Montpellier
Les objets insolites de « Cocktail designers »
Les sujets sulfureux de Stéphane Pencreac’h
ARTS PLASTIQUES
Esprit des Arts
Y’at-ilune place pour un salon européen de l’art contemporain au Corum de Montpellier, qui accueille déjà un Corum des peintres (ouvert aux amateurs) et un Elan d’art (ouvert aux artistes handicapés). Il semble en tout cas qu’il y ait une place à occuper, de nombreux artistes professionnels non pris en charge par les rares galeries privées sises dans notre région ou non présentés par ces dernières lors des foires du style Artnim. Ainsi, durant trois jours, le public pourra directement rencontrer les créateurs et leurs œuvres, se laisser diriger par un coup de cœur, comprendre le cheminement des artistes, ce qui guide leur recherche et, dans le meilleur des cas, s’initier aux arcanes de l’art contemporain. Dans l’espoir que quelques-uns repartent conquis, une œuvre sous le bras. Cette première édition, essentiellement consacrée à la peinture et à la sculpture, cherche avant tout à s’affirmer, à montrer qu’une telle expérience est viable et envisageable pour des artistes qui ont foi en leur réalisation et qui voudraient faire partager cette foi au public. C’est dans cet esprit qu’Esprit des arts s’est créé, sous l’impulsion d’une poi gnée d’irréductibles, soutenus par le sponsoring de l’aménageur-promoteur de la société Hectare, spécialiste du terrain à bâtir.
L’architecture d’accueil a été soigneusement élabo rée de manière à favoriser cet esprit d’ouverture. Au-delà des artistes présents dont la régionale
Martine Coste, aux toiles découvrent les déclinaisons du blanc comme un explorateur révèlerait des paysages intérieurs, et Christiane Millan coorganisatrice de la manifestation, dont les toiles et dessins à l’huile témoignent d’une brillante orchestration des sensations colorées, on notera la présence de trois invités d’honneur, Elisa Cossonnet et ses étonnantes figures quelque peu ahuries aux yeux ronds (qui respirent le bonheur et font du bien à considérer), Véronique Richard dont les sculptures féminines sont empreintes de grâce et la sensualité, et l’allemand Norbert Kaes qui semble avoir assimilé ce qui s’est fait de mieux dans le courant du XXème siècle (de Bonnard à Hockney), lesquels donnent à la manifestation un caractère international. D’autres à découvrir… Un salon convivial, dans un esprit d’échange et de communion spirituelle et esthétique.
BTN 23-25 avril, Corum à
www.esprit-des-arts.com
européen d’art contemorain
l’art-vues • page quarante et un • avril - mai
Salon
au Corum à Montpellier
Œuvre de l’artiste allemand Norbert Kaes
Œuvre de l’artiste Elisa Cossonnet
Bronze de Véronique Richard
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Marie Hugo Atout Fil
De Marie Hugo, on connaît les imposantes encres de chine, diluées, de sorte une lutte se fait jour entre le liquide et le solide et que les contours imprécis des formes obtenues sont à l’image des caprices de la nature, toujours soucieuse de reprendre ses droits. On y sent une fragilité, une vulnérabilité peu commune dans ce monde où chacun cherche à imposer ses territoires balisés. Le papier absorbe l’eau et retient le pigment, créant des nombreuses nuances à partir d’une simple tonalité. On peut y repérer des allusions organiques, des silhouettes végétales, des spectres de paysages intérieurs. Il y a dans cette démarche une volonté de toucher au plus simple, de ne pas déployer des monceaux de savoir et de technique mais plutôt d‘aller à l’essentiel, comme ces peintres chinois capables de tout révéler d’un seul geste. C’est sans doute parce qu’elle est composée elle aussi de beaucoup d’eau, et qu’ainsi elle est parfaitement adaptée à l’élément dans lequel elle évolue, que Marie Hugo a choisi dernièrement de consacrer une phase de sa création au thème si peu sollicité de la méduse. Ce mollusque possède en effet des vertus de transparence et de légèreté auxquelles aucun artiste ne peut être insensible. C’est ainsi que Marie Hugo, dont on sait combien elle est
sensible tant aux phénomènes lumineux qu’aux différents aspects de la nature, s’est inspirée de ce modèle pour confectionner d’étonnants volumes, à base de tissus ou de grillage. Ainsi le tissu, replié savamment sur lui-même, passe-t-il du plan au volume et on peut dire qu’en l’occurrence la vide ici fait le plein, un peu comme la méduse se gorge d’eau. Une mince pellicule textile paraît alors à même de se remplir de vide pour donner à la réalité plastique, et à la réalité tout court, un peu d’air, de légèreté et de simplicité.
BTN
Du 7 mai au 10 juillet, Galerie Yves Faurie5, rue Lazare Carnot à Sète. Tél. 04 67 51 94 10.
A la Galerie Reynaud à Baillargues
Colette Doyle/Yann Liébard
Depuis le départ d’Aldébaran à Castries le destin des arts plastiques à Baillargues semble mis en sourdine. Toutefois quelques bonnes volontés émergent autour de l’association Bail’art et une nouvelle salle d’exposition a été mise à la disposition des éventuels exposants. Après les animaux en voie de disparition de la scandinave Oddjborg Reinton récemment, c’est au tour de la peintre Colette Doyle et du sculpteur Yann Liebard de se partager les lieux. La première recourt à un vocabulaire résolument abstrait même si quelques signes de figure stylisée se font jour, non sans humour, qu’il s’agisse de profil de visage ou d’éléments de paysage. On pense à la trilogie kandinsyenne : Point-Ligne-Surface, sauf que chez Colette Doyle le point peut tout aussi bien devenir surface, la surface se voir divisée par des lignes brisées qui découpent verticalement la toile, et la ligne s’émanciper pour devenir forme ou figure. On voit, par exemple, un poisson au bout d’une ligne jetée parmi les vagues et ponctuée d’un soleil vert. Les figures circulaires rappellent des ballons et donc une volonté d’échapper aux pesanteurs de la matière. De même que couleurs semblent entrer en rivalité avec la géométrie et chercher à les adoucir ou apprivoiser. Les formes souples structurent la composition comme pour afficher une promesse de bonheur et d’harmonie que j’ai tendance à associer à la lumière du Sud, où vit à présent Colette Doyle. Les sculptures de Yann Liebard ne sont pas aussi éloignées que l’on pourrait se l’imaginer de ces peintures légères, dans le noble sens du terme. Ses masses de matière élancées semblent désireuses de se laisser pénétrer au au fond de nous livrer leurs cavités intimes. Il arrive même à Liebard de glisser une perle au fond d’un cratère. L’orifice, l’entaille, la crevasse acquièrent ici également leurs lettres de noblesse. Et Liebard excelle à révéler qu’une matière peut en cacher une autre un peu comme une peau cache la chair, deux lèvres une langue ou un
gland. Liebard joue sur des effets de contraste entre les couleurs, les formes et les symboles. Le granite et le marbre sont ses matériaux de prédilection, preuve qu’il demeure fidèle à une certaine tradition. Ses pièces sont sensuelles, suggestives, en accord avec une conception primitive de la sculpture, par essence érectile, tendue vers le ciel, avec la volonté d’y jeter un œil curieux sans se départir de sa gravité matérielle, soumise aux lois de la pesanteur et de la finitude. Les sculptures de Liebard sont comme un doigt pointé vers l’infini. Signalons enfin la publication de son livre : La pierre signe le temps et l’espace aux Editions de l’Espérou.
BTN
Du 23 avril au 2 mai, Galerie Reynaud, rue du Jeu de Ballon à Baillargues. Tél. 06 62 41 19 96.
Le25ème anniversaire de cette manifestation, vouée à l’art vestimentaire et qui se situe au carrefour de plusieurs disciplines dont précisément les arts plastiques, valait bien un coup de chapeau d’autant que l’Art-vues y est conviée par l’entremise de votre serviteur, membre occasionnel du jury. Doté de six prix dont celui du Centre qui l’accueille et celui tant attendu du public, il permet de vérifier la prolifique inventivité des créateurs de tous horizons, nouveaux venus ou chevronnés, professionnels ou amateurs. Chaque année un thème est soumis à la quarantaine d’intervenants retenus et qui livreront leur création en spectacle, son et lumière, le samedi 10 avril, jour de la finale et remise des prix (en euros et tissu fourni par ESF), le défilé de sélection ayant eu lieu la veille, vendredi 9 donc. Après les 7 péchés capitaux sur lesquels il y a tant à faire, le Fuego, les gens du voyage sur lesquels il y a tant à dire, c’est le thème du Mythique qui a été retenu, parce que s’il est consensuel, pour parler comme Gainsbourg, il n’est pas sans suite. D’autant qu’il se prête à la polysémie et peut s’enrichir de connotations contemporaines. Mais il y aura fort à parier que le fil d’Ariane ne sera pas oublié, ni les nouveaux monstres sacrés de la mode ou des médias, sans parler de tous ces héros de romans ou du cinéma qui se sont imposés en mythe de la littérature ou du septième art : Dom Juan et ses mille et trois femmes, Don Quichotte et sa Dulcinée, Frankenstein et sa fiancée, Dracula et ses victimes, Superman, Spiderman, Batman… Les créateurs rivalisent d’ingéniosité technique et de singularité imaginative pour traiter le thème imposé et quand on, sait l’importance prise d’une part par les performances individuelles d’autre part par le tissu dans l’art contemporain (de l’art corporel aux robes confectionnées par M.A. Guilleminot, des grands couturiers présents dans les expos
branchées à Jan Fabre ou même Boltanski au Grand Palais) on se dit que toutes les activités créatrices ont tout à gagner à se voir rapprochées de leurs consœurs des autres activités. A cette manifestation spectaculaire et reconnue s’ajoute Autour d’Atout fil, espace Jean Jaurès en plein cœur de la ville sous la houlette de Michèle Forest et Chantal Pieters, avec onze intervenantes sur une exploration au cœur du textile, et aussi un parcours de vitrines proposant une sélection de vêtements empruntés aux vingt-cinq dernières années. Un bon anniversaire dans tous les cas de figure. Un quart de siècle c’est plus qu’il n’en faut pour arriver à maturité. BTN
9-10 avril Centre culturel R. Gourdon à Vauvert (30). Tél. 04 66 88 23 63. Autour d’Atout fil jusqu’au 17 avril à l’Espace Jean Jaurès. Tél. 04 66 73 17 33.
A La Maison Pour Tous George Sand (Montpellier)
Raphaël Ségura
DeRaphael Segura on connaît surtout les lieux de rencontre du Château d’O et les séries de poupées, auxquels il parvient à donner à chaque fois une étrangeté dite, pour parler comme les surréalistes, « inquiétante ». En l’occurrence il s’agit d’une série de vingt dessins sur le thème du paysage naturel. Difficile d’ailleurs d’en repérer les référents ce en quoi il vaut mieux les qualifier d’imaginaires d’autant qu’ils se révèlent souvent de plus en plus abstraits, voire oniriques. D’un point de vue thématique c’est essentiellement une éminence – pour Jean Joubert « une montagne qui hante/femme immense de pierre et de glaise étendue ». Mais le cadrage peut démesurément grossir une colline et nous donner aisément cette illusion. Segura aimé également faire émerger, côté regardeur du tableau et donc en sens inverse de la tridimensionnalité classique, une ou deux branches plus ou moins fines d’arbres, particulièrement noueuses et sinueuses. Cet élément oriente le regard et structure la composition qu’elle perturbe, donnant un caractère surprenant à la sérénité apparente du paysage. On peut même dire que c’est la vie qui s’insinue dans l’intemporalité de la matière rocheuse inondée de soleil ou au contraire se découpant sur un fond nocturne ou crépusculaire. Car la présence humaine est bannie : le tableau n’en a nul besoin, qui est un lieu de passage, voire de rencontre. Et puis il y a cette technique systématique qu’utilise Segura, ces hachures qui modèlent les
formes, qu’il s’agisse du premier plan ou des diverses surfaces modulables de la matière végétale ou neigeuse. Elles ne vont pas souvent sans rappeler le graphisme rude et expressif d’un Van Gogh et par là même donnent un caractère franchement exotique à un univers qui en apparence pourrait paraître familier : celui des collines qui bordent les étangs de nos villages côtiers ou de l’arrière pays. Et qui peut également solliciter une vision inversée : l’horizon maritime au loin, et la part de rêve qu’il trimballe. BTN Du 7 avril au 7 mai, Maison pour tous George Sand - 25, av. St-André de Novigens à Montpellier. Tél. 04 67 79 22 28.
l’art-vues • page quarante-deux • avril - mai ...
ARTS PLASTIQUES
A la Galerie Yves Faurie à Sète
A Vauvert
Roger Vilder
De Roger Vilder, Pierre Restany a dit qu’il exprimait en une seule œuvre tous les Mondrian du monde. Cet artiste, qui a vécu et enseigné au Canada, s’appuyant en effet sur le principe du mouvement perpétuel, se situe certes dans la proximité de l’art cinétique et également dans les parages de toutes les expériences optiques menées pas les Cruz-Diez et autres Morellet à partir des années 60. Les plus spectaculaires sont celles qui recourent aux néons animés ou qui font se croiser des lignes horizontales et des verticales mouvantes dans un tableau motorisé et vivant. On est dès lors dans un déferlement continuel, analogue à celui des vagues marines ou de la respiration, et dans l’illusion sensorielle persistante. Vilder fabrique aussi des sculptures qu’il nomme « géomibas », croisées de géométrie et d’amibe et qui lui permettent de créer des variations sur ce thème à l’infini. Il y a donc une volonté génétique d’imposer au monde de nouvelles formes, conçues par exemple sur ordinateur, et de les faire accéder à la réalité concrète. Chez Pannetier, Vilder montrera ses algorithmes, exploration de toutes les surfaces géométriques contenues dans un simple petit carré. Il en extrait des dessins, des sculptures et des animations visuelles d’une grande intensité colorée. Le virtuel en effet relaie et complète la réalisation concrète car Roger Vilder, en artiste de son temps, exploite les possibilités technologiques de son temps, informatique en tête. Dans ses vidéos quelques reflets dans l’eau de lignes ondulées, et travaillées en numérique, suscitent des représentations inédites selon le type
Au Pont du Gard
Enattendant le rush de l’été, et sa brûlante exposition casanovienne, qui n’épargnera guère un site aussi célèbre que le Pont du Gard, Clarbous s’est embarqué pour un coin de garrigue où il a repéré, parmi les arbustes et chênes-kermès, un chêne blanc, assez élevé eu-égard à la végétation locale. Sollicité pour une intervention in situ dans ce lieu voué à l’eau de passage et à la culture immémoriale qui nous rappelle nos racines, l’idée est alors venue à cet artiste de la transparence, d’utiliser cet arbre comme un mât de bateau et donc de construire tout autour de lui une véritable embarcation qui sollicite quelque peu tous les éléments puisque de nature aquatique, le bateau est fait de bois et soumis aux effets du vent comme aux ardeurs du soleil. Le concept du CIEL qui traverse l’œuvre de Clarbous figure à la proue comme pour désigner la destination virtuelle de cette nef imaginaire qui sollicite l’esprit. En effet l’arbre est bel et bien enraciné alors que la barque invite au voyage, ou du moins à la balade. Car l’eau, si présente au pont du Gard, favorise l’évasion, qu’il s’agisse du rêve ou de la réalité. C’est sans doute par là que cette réalisation trouve sa place dans cet environnement. Le visiteur est de passage à l’instar de notre vie qui n’est qu’un voyage avec, dans le meilleur des cas, le ciel comme destination et, au pire, l’enracinement à quatre pieds sous terre, à l’instar des racines de l’arbre. Et la désagrégation vers un autre état. Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme. Un peu comme cet aqueduc au départ voué à une finalité purement fonctionnelle et qui a depuis acquis une autre dimension, culturelle
Francois-Xavier Fagniez
de plan choisi, la vitesse plus ou modulable, le travail fractal de pixellisation, les dilatations ou contractions qu’on lui fait subir etc. Bref on a l’impression de suivre la ligne dans tous ses états. La réalité, pourtant naturelle, l’eau d’un lavoir qui reflète son environnement immédiat, nous apparaît dès lors sous une étrange apparence et la vidéo devient une expérience d’animation visuelle, un jeu perceptif d’une grande richesse et qui nous montre que les choses les plus simples peuvent nous révéler ce que Rimbaud appelait leurs « naissances latentes ». Il évoquait les voyelles et l’on peut de demander si le dessein de Roger Vilder ne serait pas de proposer un nouvel alphabet visuel au monde. BTN Du 28 avril au 28 mai, Galerie Pannetier - 2, bis place de la Calade à Nîmes. Tél. 04 66 36 03 11.
La Coopérative ne s’est pas installée dans le village du livre pour rien. Ainsi le peintre qu’elle expose pour démarrer la saison a-t-il collaboré avec de nombreux écrivains parmi lesquels on reconnaît le regretté Jean-Marie le Sidaner, et les poètes Jean-Claude Renard, Kenneth White ou Bernard Noël. Intéressant à cet égard de noter son amour du papier dont il divise la surface de façon à obtenir une « paysagéité » abstraite, rythmée de signes lumineux ou colorés, irrigués de nombreuses coulures liées à la fluidité du medium. On a évidemment envie de parler d’une relation privilégiée que le peintre entretiendrait d’un point de vue sensoriel avec la nature mais il faut plutôt imaginer une observation dans le détail des phénomènes visuels qu’elle nous offre quand on a la patience de l’observer au plus près comme il nous arrive de le faire face à l’écorce d’un arbre, aux graphismes complexes et concrets qu’il nous propose, et dont les dessins subtils viennent comme par souvenir innerver et la mémoire du peintre et la surface du peint. Dans le même ordre d’idée on imagine aisément combien les diverses manifestations de la pluie, telle qu’on la voit se diviser en rigoles aux changements brusques d’itinéraire selon la surface qu’elle vient frapper, peuvent inspirer un peintre épris de labilité et qui cherche à restituer dans ses œuvres un équivalent physique et matériel d’une extériorité insaisissable. L’horizontale en tout cas semble importante dans cette œuvre qui y recourt tant au niveau du format qu’en celui de la structuration de la surface. Le souci majeur, ainsi que le prouvent certains titres, serait cependant d’aller voir derrière les apparences, comme en transparence. Les couleurs sont plutôt claires mais bru-
meuses, estompées comme un soleil brouillé qui ne demanderait qu’à s’épanouir. Et dont ne nous parviennent que quelques rayons lumineux, cachés par la brume ou la densité atmosphérique. Il y est donc question de visibilité et de révélation. La peinture est ce qui rend visible l’invisible comme la poésie rend audible l’inouï. Tout est allusif chez Fagniez qui cherche à ouvrir de nouveaux horizons à l’esprit par le biais d’une matière picturale qui se sent plus à l’aise dans la légèreté de l’air et la plasticité de l’eau que dans les lourdeurs de la matière. D’autant que l’ensemble baigne dans la lumière. Et aussi dans la nébuleuse musicale ainsi que le signalent les titres : Suite, Contrepoint, Musique des écarts et même… Silence…
BTN
Jusqu’au 29 mai, La Coopérative, Centre d’art et littérature à Montolieu. Tél. 04 68 78 96 29.
A la Galerie du Chapitre à Nîmes
Tony Soulié
et oisive. Ce bateau prend en tout cas une dimension existentielle : il figure (de proue) la volonté humaine de s’instituer un ailleurs, alors que pour formuler cette aspiration, il lui faut, à l’instar d’un arbre, demeurer obstinément sur place. BTN Jusqu’au 6 juin au moins, Pont du Gard, Vers Pont du Gard. Tél. 04 66 37 50 12.
Unenouvelle galerie, qui plus est à Nîmes, et qui entend présenter des jeunes artistes de la région, créer un espace convivial, qui n’applaudirait pas des deux mains ? En mai, on y verra les photographies de Christophe Jacrot et les sculptures de Mona Miro. C’est à un peintre confirmé, très présent dans le Sud de la France (HambursinBoisanté, Castang, Isle Sur la Sorgues, feu Eloge de l’Ombre à Uzès…) que sera demandé en l’occurrence d’essuyer les plâtres. C’est en tout cas montrer en quoi ce nouveau lieu d’exposition se veut éclectique puisque Tony Soulié recourt à la photographie pour composer ses peintures mais qu’il pratique tout aussi bien l’installation ou le Land art, sans parler des multiples (ou des pochettes de cd pour Lavilliers par ex). De surcroît notre homme est un incessant voyageur (Ce Soulié-là aussi a beaucoup voyagé), attiré aussi bien par les villes tentaculaires et babéliennes que par les phénomènes naturels les plus ingrats qu’il s’agisse des déserts ou des volcans. C’est donc à un individu des temps actuels que nous avons affaire, quelqu’un qui se veut à l’écoute aussi bien du présent, en perpétuelle agitation et métamorphose, que de l’intemporel, du moins tant que l’homme ne lui aura pas fait subir de trop brutales transformations. Ainsi, les toiles de Tony Soulié proposent-elles une image instantanée que le peintre recouvrira ensuite de couleur et matière de manière à la faire accéder à un autre état que celui de simple représentation de la réalité. Soulié est proche de ces artistes qui continuent de faire confiance à la peinture mais qui savent combien certaines techniques contemporaines lui font
de l’ombre si l’on peut dire. Seulement elle, la Peinture, dispose de cette incroyable plasticité qui la rend capable de tout absorber de ce qui la concurrence ou la conteste. Ainsi, une image rapportée de voyage échappe-t-elle à la fois à la pléthore (Il y a forcément moins de peinture que d’images photographiques en ce monde), tout en s’inscrivant dans une filiation générique. Elle se nourrit en quelque sorte de la matière picturale et s’illumine de couleurs concrètes. En retour elle enrichit la peinture dont elle simplifie le travail et propose une véritable réflexion sur la mémoire. Ce n’est en effet pas un hasard si Tony Soulié s’est intéressé à Pompéi. La matière n’a-t-elle pas la vertu de conserver ce qui, sans doute, aurait pu se voir détruit par le temps et les activités humaines. La peinture est l’équivalent de la lave vésuvienne. Elle sauve de l’oubli un instant de vie traduit en image et qui acquiert par la peinture comme un statut d’éternité. BTN Jusqu’au 24 avril, Galerie du Chapitre - 10, rue du Chapitre à Nîmes. Tél. 06 12 58 07 91.
ARTS PLASTIQUES
A la Galerie Pannetier
Nîmes
à
A Montolieu
Clarbous
l’art-vues • page quarante-trois • avril - mai ...
A la Galerie Al/Ma à Montpellier
Alkema, Serikoff et Bouzat, Ravel
C’estavec un réel bonheur que nous avons revu les œuvres de l’un de nos plus grand sculpteurs, Tjeerd Alkema, d’origine hollandaise mais ayant résidé longuement à Montpellier puis à Nîmes où il a d’ailleurs enseigné (Beaux-Arts). Ayant toujours conçu son activité sculpturale comme un parcours, Alkema s’est polarisé sur les anamorphoses abstraites qui forcent le spectateur à se déplacer dans l’espace afin de trouver l’angle de vue à partir duquel un motif géométrique s’impose à notre regard : le cube en général (même si on lui a vu jadis réaliser ainsi entre mur et sol un gigantesque disque d’or). C’est ce que l’on a pu constater chez Al/ma ou un portique nous attend, autour duquel il nous faut tourner pour réaliser que, ce que nous voyons et la réalité physique des matériaux, ça fait deux choses, expérience que la science n’en finit plus de vérifier. Au sol des petits volumes de plâtre finissent par proposer leur forme idéale de pure géométrie. Au mur des petits agencements métalliques forcent le spectateur à trouver sa place, et donc à jouer le jeu car, c’est sans doute l’un des grands mérites d’Alkema d’avoir apporté du ludique, ou du jeu donc, à l’austère art dit minimal. Des dessins d’architecture complètent cette exposition en laquelle le spectateur est activement invité à participer. Sur la mezzanine trois grandes peintures sur aluminium de Catherine Serikoff où se profile la silhouette d’une benne à ordures mais stylisée, simplifiée en ombre colorée, aplatie par sa représentation murale, sur un fond qui brigue le premier plan et produit, avec le motif, de sourdes vibrations. Dans les vitrines les livres du poète Serge Pey, avec, au mur,
Au Carré d’Art à Nîmes
ses lances guerrières. Succèderont Luc Bouzat et Pascal Ravel. Le premier est passé de la célébration de son double, Peintrake, le magicien de la peinture et qui la ressuscitait, à une approche beaucoup moins spectaculaire de la Nature qu’il appréhende de tout son corps, à commencer par la main qui incarne notre rapport au réel. En témoignent ces pétales de coquelicots dont il extrait le suc ou ses expériences de reproduction du végétal sur papier. Mais Luc Bouzat ne s’est jamais départi de ses amours primordiales pour l’image, mani-
Gérard Gasiorowski
Comme quoi il ne faut jamais désespérer. Ni s’emballer trop vite non plus, l’échéance étant toujours là, comme une menace foudroyante et qui vous guette. Gérard Gasiorowski s’est fait rapidement un nom, dans le milieu de l’art des années 60, globalement hostile à l’école de Paris et très préoccupé par les rapports que la peinture entretient avec l’image, l’imaginaire et ses symboles. On pourrait rapprocher cette production d’un certain hyperréalisme mais à caractère intimiste. Il ne s’agissait pas pour lui d’exalter les objets ou la société de consommation, plutôt d’un travail de mémoire : sur des instants de vie, des rencontres picturales, des réinterprétations des grandes œuvres à la lumière de ses souvenirs émus de cinéma et de son univers magique. Mais sa remise en question du système et de la suprématie des croûtes picturales vénérées par les collectionneurs d’abstraction plus ou moins lyrique lui valent d’entrer en disgrâce, malgré l’amitié du grand critique que fut Bernard Lamarche-Vadel. Dans un second temps, passé une période d’oubli, il se lance dans une démarche qui relèverait davantage de l’anthropologie, ou de l’ethnologie, si l’on considère que le fait d’accorder une dimension sacrée à la peinture relève d’une attitude étrange qu’il convient d’analyser. C’est ainsi que Gasiorowski, qui prétend faire ses gammes quotidiennes à partir d’un simple bouquet de fleurs, adopte une attitude volontairement régressive, interrogeant inlassablement l’histoire de l’art de Lascaux à Cézanne et à ses contemporains, n’hésitant pas à recourir à ses propres excréments pour fabriquer des tourtes de
A la Capitelle à Vergèze
Lefait de se passionner pour les arcanes ambitieux de l’art contemporain que l’on dit branché n’interdit pas de rendre hommage à des activités traditionnelles dont il s’origine et auxquelles il emprunte parfois. Témoin ce provençal « boutis », le mot vient de l’aiguille à bout rond qui sert à pousser la mèche de coton, lequel nous rappelle le mode de vie de nos aïeules, dont la technique ne demande qu’à se voir pérenniser. On s’en sert pour confectionner des coussins, des tapis, des rideaux, des lampes de chevet, des mouchoirs, des dessus de lit bref toutes sortes d’objets dont nous usons quotidiennement sans nous rendre compte combien ils jouent un grand rôle dans notre bien-être domestique. Les motifs sont floraux, arachnéens, animaux, montrant ici aussi l’importance que l’espèce humaine attribue à la nature, que la civilisation a partiellement vaincue mais dont la présence nous hante, parfois comme un remords ou un regret. On y reconnaît évidemment L’arlésienne, l’emblème féminin de cette région, chargée de toute sa symbolique ancestrale, tout comme le motif du taureau d’ailleurs. Témoin du savoir-faire et du savoir-vivre de nos ancêtres il eût été dommage que ce patrimoine se perdît. C’est tout à l’honneur de la vergézoise Monique Viala que de transmettre ainsi à la
Monique Viala
feste dans ses premières vidéos. A Al/ma il installe donc un box dans lequel le spectateur pourra se livrer à une contemplation méditative sur la source Nemausus de Nîmes Il s’agit d’une réflexion, c’est le cas de le dire, inspirée par un auteur indien pour qui nos pensées sont comme les rides de l’onde : elles traversent en permanence la conscience et forment en quelque sorte un écran déformant entre notre esprit et l’absolu. En témoigne ce reflet d’un arbre dans l’eau que nous ne percevons donc que de manière trouble. Or les activités artistiques ne sont-elles pas elles-mêmes analogues à ces petites rides qui rendent le réel ondoyant et divers ? Un reflet déformant ? Et comment faire autrement si ce reflet nous rapproche pourtant de l’absolu et paraît plus réel que la simple réalité quotidienne. Au-delà de l’interrogation inquiète sur le sens de la vie, Luc Bouzat n’en finit pas de s’interroger sur le statut de sa pratique artistique. Ce serait une banalité que d’affirmer qu’il y a quelque chose de musical dans les toiles de Pascal Ravel. Et pourtant c’est bien ce que nous inspirent ses grands monochromes plaqués au mur comme des accords de couleurs, qui eux également ne se satisfont pas de la réalité banale mais semblent témoigner d’une aspiration d’ordre spirituel. A signaler l’invitation faite par Pierre Manuel, à l’étage, aux Editions Françoise Despalles. BTN Jusqu’au 17 avril pour Alkema et Serikoff. Pour Bouzat et Ravel, du 7 mai au 12 juin. Galerie Al/ma - 14, rue Aristide Olivier à Montpellier. Tél. 09 51 90 27 01 ou 06 63 27 15 63.
matière ou pour imprégner ses papiers (la peinture, ça se sent !) d’urine, s’inventant à la fois un double l’indienne Kiga, à partir de laquelle se développera une nouvelle démarche créatrice (l’artiste est constamment dans la réserve), inventant même une académie de dessins pour mieux fustiger ses confrères soumis aux impératifs des dieux monétaires du marché souverain (prenant le pas sur l’intérêt réel des artistes dans leur démarche maîtrisée en tant que la peinture est aussi un objet d connaissance, une chose mentale…). Un regain d’intérêt pour son travail obstiné se manifeste dans les années 80 et Christian Laune l’expose à Montpellier entre Sicilia et Baquié ou Mogarra. Malheureusement, il décède prématurément, alors qu’il vient de réaliser une série de Cérémonies. Une œuvre qui se mérite et qui nécessite une certaine humilité d’approche afin d’en révéler les arcanes majeurs. Une production picturale à redécouvrir d’autant que la présentation au Carré d’Art ne se veut pas chronologique mais fonctionne par affinités électives, les différentes périodes du peintre étant en général couvertes, de la série Approche, aux Cérémonies interrogeant Cézanne, en passant par La Guerre ou Les Paysans Toute une vie de création.
BTN
Du 19 mai au 19 septembre, Carré d’Art, place de la Maison Carrée à Nîmes. Tél. 04 66 76 35 70.
donc présentés dans le lieu d’exposition de Vergèze (où l’on a pu voir récemment Cédric de Batz ou Christiane Millan). Cet atelier me fait penser à ces femmes qui, dans le Vaisseau Fantôme, attendent les marins en raboutant les filets de pêche et chantant pour conjurer le mauvais sort. Le boutis suppose un travail en trois étapes : le dessin préalable au calque, le piquage par points successifs et le méchage grâce auquel on obtient les effets de relief. Les résultats frappe par sa légèreté, sa transparence, sa finesse, ce que l’on apprécie en règle générale dans la féminité. Il s’agit d’une sorte de paradis du blanc, dont nous finissons par avoir tant besoin dans ces périodes où nous sommes saturés de couleurs criardes, fonctionnelles et agressives. Quand on voit que le Musée d’art modeste de Sète vient de consacrer sa dernière exposition « Sur le fil » aux différents états du textile on se dit qu’un certain nombre d’artistes en mal d’originalité feraient bien de se pencher un peu sur les supposés « parents pauvres », cette expression n’ayant rien de péjoratif, il s’en faut. Honoré de Balzac ne leur a-t-il pas consacré plusieurs romans célèbres ? BTN
fois sa passion, sa technique et son savoir à la quarantaine d’élèves qui fréquentent régulièrement son atelier et dont les travaux seront
Du 1er au 9 mai, La Capitelle, rue Basse à Vergèze.
Tél. 04 66 35 80 08.
l’art-vues • page quarante-quatre • avril - mai ...
ARTS PLASTIQUES
Œ uvre de Alkema
Au Musée Fabre à Montpellier
Pierre Soulages
André Fernandez
Qui
n’a pas rêvé de trouver un jour la pierre philosophale d’immortalité ? Qui n’a jamais espéré à l’instar des alchimistes percer le secret de la matière et de lui faire en quelque sorte rendre l’âme ? Tout artiste qui s’est aventuré sur les chemins sinueux d’une recherche spirituelle se rapproche des maîtres de la quête du grand œuvre. Et Pierre Soulages (notons que son prénom s’y prête admirablement) plus encore que tout autre, qui aura passé sa vie à œuvrer sur la négativité des couleurs, le noir, et sa part d’ombre occulte - à la recherche de cette lumière qui habite à présent ses tableaux outre-noir depuis près de trente ans. Et si l’on peut parler, plutôt que de chef d’œuvre, de grand œuvre à propos de cette œuvre au noir c’est justement celle qu’il a inscrite dans la matière architecturale de l’Eglise abbatiale de Conques qu’il faudrait la situer. Je veux parler en effet des vitraux translucides et blancs qu’il a réalisés, au terme d’une prospection effective de plusieurs années, pour ce lieu de pèlerinage. Recherche matérielle certes mais au bout du compte spirituelle tant Pierre Soulages semble avoir appris de cette expérience qui éclaire rétroactivement toutes ses réalisations antérieures. Ces vitraux, sertis dans la continuité de la pierre, récupèrent un peu de son éternité. Si bien que le secret de l’immortalité découvert par Pierre Soulages dans son expérientation de la lumière à partir de la matière se concrétise non seulement dans l’Eglise de Conques mais dans cet axe qui s’est dessiné, du côté des lieux qui auront marqué sa vie : Rodez dont il est originaire et qui lui consacre un musée, Montpellier où il a étudié et qui bénéficie d’une importante donation et de dépôts majeurs au musée Fabre justement. On ne reviendra pas sur son long cheminement qui aura conduit à la réalisation des vitraux (superbement photographiés par Vincent Cunillère) pour nous intéresser à ce que l’on pourrait appeler les travaux d’approche, ces fameux cartons où se profilent les contours des formes conçues pour les vitraux, étayés de plombs et barlotières. Le scotch les remplace sur des surfaces blanches et unies.
C’est une part de la donation faite au musée de Rodez qui sera ainsi visible aux yeux du public qui n’a pas encore fait le voyage à Conques (pour ma part j’étais présent le jour de l’inauguration avec le regretté Georges Démouliez en juillet 94). Evidemment rien ne remplace l’appréhension direc-
te du lieu, des variations de lumière produite par la situation du vitrail dans l’église, et par les nuances qui ne manquent pas de sourdre de ce verre qui se garde pieusement du monde extérieur. On peut en revanche s’intéresser aux dessins inclinés des plombs et qui permettent à l’artiste de peindre dans la lumière. Ayant déterminé un espace entre deux plombs, de la longueur de l’outil déterminé concrétisant le geste, Pierre Soulages obtient un vocabulaire abstrait d’une infini variété d’autant qu’un même geste peut se prolonger sur plusieurs espaces d’un plomb à l’autre. La diagonale et la courbe, parfois inversées, permettent de contredire l’orthogonalité murale. Ainsi au fil des barlotières les gestes lumineux se succèdent-ils ou s’imposent-ils de manière contrastée. La lumière est divisée par la matérialité du geste. C’est en ce sens qu’on peut la dire capturée ou captive :captivée. Un indispensable complément à l’exposition de cet hiver au Centre Pompidou, consécration définitive d’un artiste de tout premier plan, pas seulement en France mais dans le monde entier. Et un français au premier plan, si ça ne rassure pas totalement, ça soulage… BTN Jusqu’au 2 mai, Musée Fabre - 39, bd Bonne Nouvelle à Montpellier. Tél. 04 67 66 09 20.
Le parcours pictural de Cyril Chartier-Poyet semble une quête des origines. Parti d’une peinture figurative assez euphorique, il a vite mis sa technique entre parenthèses pour s’adonner à une tâche plus ingrate: proposer au regardeur une vision davantage spontanée, j’ai envie de dire primaire. Il va avec cette exposition encore plus loin, retrouvant des gestes digitaux de déchirement tout en revenant aux prémisses de l’héritage matissien : découper dans la surface colorée. Sauf que Cyril Chartier-Poyet enlève de la couleur et donc de la matière, et surtout qu’il recourt à des papiers récupérés, dont la texture use l’interpelle de tous ses sens. Il les découvre du point de vue de ses diverses tonalités, de différentes formes et qui parfois imposent leur plastique, leur souplesse, bref leur relief. Il leur donne alors un pli comme on donne un sens aux choses en les sauvant du rejet consommatif avant de les recycler dans le circuit de l’art. La matière arrachée puis dépliée produit d’élégants dessins répétitifs et souvent symétriques qui occupent toute la surface avec un souci de varier les motifs. Un outil tranchant prolonge parfois le geste digital. Comme on le voit le vide joue son rôle à plein, laissant se profiler d’élégantes broderies, légères et fragiles, au graphisme complexe et allusif, que l’on ne peut s’empêcher, et c’est dans cet esprit que j’évoquais la quête d’une primitivité du geste, de rapprocher de l’univers de l’enfance et ses jeux manuels (d’où lettre Happy hand). Car il y est question de ludique, jusque dans
L’artdu portrait est plus difficile à maîtriser qu’il n’y paraît de prime abord. C’est que l’image que l’on révèle de l’autre au public fixe pour la postérité un aspect seulement des mille physionomies que nous adoptons sans discontinuer en une seule journée. Le photographe, comme le peintre, a une responsabilité eu égard à la mémoire ultérieure de la personne qu’il fige sur l’image.
D’autant que l’artiste, puisqu’il s’agit ici de l’un des plus grands, ne prend pas forcément la pose. Il est saisi en plein travail ou dans l’abandon d’un repos temporaire bien mérité, sous le feu des projecteurs ou dans la solitude relative de sa loge, en représentation ou au naturel. Au demeurant, il ne se sait pas forcément photographié. En revanche, il est un homme public, une bête de scène. Il adopte les mille visages de l’acteur qui sommeillait en lui et habite les textes de ses chansons. Il partage donc, avec le photographe qui saisit un instant de son jeu de scène, une part de la responsabilité qui pèsera sur l’image de lui qui restera dans les mémoires. Dans l’intimité il peut révéler les multiples facettes d’une personnalité. Car nul n’est monolithique et c’est tout l’intérêt des portraits photographiques que de nous en livrer quelques-unes, nous les obscurs du grand public, qui sommes tenus à distance dans la salle. On nous invite à aller y voir de plus près, à prendre le temps de déployer l’instant, à partager un peu de cette intimité utopique qui nous lie aux êtres que l’on admire. Ces clichés de Léo Ferré, n’avaient pas forcément, a priori, la vocation artistique de se voir un jour rassemblées dans une exposition posthume. Mais qui peut dire avec évidence ce qui sépare le témoignage documentaire de la réussite esthétique ? Les deux ne vont-ils pas souvent de pair ? Cette exposition le prouve qui rappelle que la qualité artistique ne se détermine qu’a posteriori : quand la photographie se révèle, ou quand, après de multiples essais, on choisit de ne conserver que la meilleure d’une série, celle qui a du sens et qui donne l’impression d’une parfaite adéquation de la forme (cadrage, angle de vue, profondeur du champ, effets de flou ou de surexposition lumineuse, clair obscur, etc.) et du contenu. Léo Ferré est un bon modèle : ses jeux de physionomies sont expressifs, ses gestes sont théâtraux, il bénéficiait de ce que l’on appelle une gueule, sa crinière lui donnait des aspects d’un vieux lion d’une énergie hors du commun ; il pouvait se mon-
Cyril Chartier-Poyet
le fait de jouer avec les possibilités d’épuiser nos capacités scopiques. Avec en plus le plaisir de la découverte, une fois le papier retourné, passé l’épreuve subie du déchirement. Les papiers, déjà utilisés, sont tantôt livrés à leur seule pesanteur, à l’instar d’une toile libre, et ils dessinent leur architecture ouvragée directement contre le mur, tantôt encadrés sous verre, transfigurant alors leur élégance naturelle, la hissant au niveau du plus noble art : celui du vitrail en particulier, ou de la ferronnerie ouvragée des maîtres d’œuvre. Mais aussi celui du plus simple, comme la broderie, peut-être même une certaine bande dessinée, mais géométrique, abstraite et dont le dessin s’avèrerait
trer généreux, souriant, mélancolique, énigmatique, sceptique, simple, imposant, bref il savait être un homme, mais un homme debout - quand il était assis c’était devant son piano - dans son siècle dérivant. André Fernandez a su capter tout cela : au-delà de son modèle ce sont des instants de sa vie, et les instants privilégiés où il a pu approcher ce mythe vivant qu’était devenu l’interprète de La Mémoire et la mer. Si bien que c’est également le portrait du photographe qui est présenté à Villeneuve-les-Maguelone, quelques tranches de sa propre vie, des images de sa vie. C’est à une exposition double et même triple qu’assistera le visiteur: il y découvrira un Léo Ferré inédit, mais également une perception subjective de l’artiste et donc dans un second temps les goûts et idées du photographe André Fernandez, peut-être enfin s’y découvrira-t-il lui-même, en communion avec le modèle et son photographe. André Fernandez a fait paraître un ouvrage quelque peu autobiographique où il raconte sa carrière au sein de l’orchestre des Anderlys dans les années 60, brutalement interrompue par le service militaire. Un témoignage éloquent sur cette période de bouleversements sociaux et musicaux, sur la vie au sein de son village et, bien sûr, la jeunesse des sixties : La Première vague, E.s.a.t Peyreficade, 15 € BTN Du 7 mai au 15 janvier, La cave de Villeneuveles-Maguelone. - 12, bd du Chapitre.
Tél. 04 67 69 33 31.
NB (T) : Au Centre Béranger de Frédol, exposition du peintre de Villeneuve, Lazerguren, du 15 mai au 10 juin. Ce peintre peint les femmes comme on peint la peinture, c’est-à-dire comme on aime ce qui exalte la vie, en toute sensualité colorée et charnue.
cerné comme dans certains figuratifs dits libres ou chez Keith Haring. Mais sans la peinture ou plus exactement la Peinture ici s’inscrit en creux, de l’évidement de la matière colorée. La couleur, voire l’image qui transparaît entre les multiples découpes, joue son rôle à plein, favorisant les vibrations sensorielles de même que le verso, dont le reflet vient colorer le support mural. Les formats ne sont pas très grands, il s’agit de préserver une certaine intimité liée à la primauté manuelle en tant que la main induit le geste, lequel marque de son emprise la réalité concrète figurée ici par le papier tout trouvé. J’ai évoqué Matisse mais je puis tout aussi bien Duchamp : ces découpages digitaux, n’ont-ils en définitive pas à voir avec le ready-made, si l’on veut bien donner à cette expression son sens immédiat de : vite fait ? Mais j’aurais tendance à y ajouter : bien fait, dans les règles d’un art qui s’interroge sur ses tenants et aboutissants. Matisse et Duchamp : comment concilier les irréconciliables. Vous en aviez rêvé? Chartier-Poyet l’a fait. Cyril Chartier Poyet sera de surcroît l’un des artistes de l’exposition estivale « Casanova for ever », avec entre autres un autre peintre tout aussi inventif : David Wolle. Mais ce ci est une autre histoire. BTN Jusqu’au 30 avril, puis exposition Casanova jusqu’en août. Galerie Vasistas - 37, avenue Bouisson Bertrand à Montpellier. Tél. 06 75 49 19 58.
l’art-vues • page quarante-cinq • avril - mai ... ARTS PLASTIQUES
Villeneuve-les-Maguelone
A
A la Galerie Vasistas à Montpellier
Au Musée de l’Ephèbe du Cap d’Agde
L’Ephèbe… le retour
Quarante-cinq ans après sa découverte dans les eaux de l’Hérault, c’était en 1964, l’Ephèbe, un prestigieux bronze antique grec du IVe siècle avant J-C, est de retour dans son musée.
Petit retour en arrière. La statue sommeillait au fond du fleuve Hérault. Repêchée, elle prend immédiatement le nom d’Ephèbe d’Agde. Malheureusement, la cité n’a pas d’espace digne d’accueillir cette pièce unique. (Rappelons-le, de tous les bronzes hellénistiques, c’est le seul à avoir été retrouvé dans des eaux françaises, tous les autres ont été acquis). L’Ephèbe est donc hébergé au Louvre. Pendant ce temps, la décision de créer un musée est prise et c’est dans la pinède du Cap-d’Agde que le bâtiment dédié à l’archéologie sous-marine est érigé. L’Ephèbe fait son entrée dans son musée le 23 mai 1987, en compagnie de la plus belle collection française de bronzes antiques trouvés in-situ.Le musée recèle également un département moderne: céramiques médiévales, armement de la flotte royale et cargaisons d’épaves du XIIe au XIXe siècle. Dans le département antique sont conservées des pièces, témoins du commerce maritime (amphores, vaisselle). Elles représentent aussi la cité grecque et le bateau antique (architecture navale, ancres, vie à bord). Toujours dans ce département, une mosaïque illustre une scène peu connue de la mythologie
gréco-romaine, «le jugement de Marsyas». Dans le département des bronzes, outre l’Ephèbe, une série de canons pierriers, une aile de victoire et des pièces exceptionnelles découvertes récemment : deux statues romaines (Cupidon et un jeune garçon vêtu d’une tunique romaine) datées entre le 1er siècle avant et le 1er siècle après J-C, … Revenons à l’Ephèbe, présenté avec sa main à part car selon certains experts, les bronzes ne sont pas de la même origine. Or, il s’agit bien de la main du jeune homme, mais après une première restauration. La statue est donc repartie au Louvres, dans le laboratoire C2RNF, pour subir une greffe et une cure de jouvence. Le nettoyage de la tête a notamment permis de remettre ses bouclettes admirables en valeur, tandis que la Maison André, spécialiste en la matière, s’occupe de son re-soclage. Le retour de l’Ephèbe est annoncé le 23 avril et sera accompagné d’une conférence du conservateur Mme Bérard Azzoriz. L’occasion de redécouvrir ce très beau musée. Le 23 avril au Musée de l’Ephèbe, Mas de la Clape au Cap d’Agde. Tél : 04 67 94 69 60.
C’estune première. Le musée Fabre organise une exposition temporaire entièrement dédiée à la sculpture. L’artiste à l’honneur n’est autre qu’Houdon auteur de deux chefs-d’œuvre appartenant aux collections du musée: L’Hiver et l’Eté. Une cinquantaine de pièces sont exposées, dont une trentaine de sculptures signées Houdon, Pigalle, Lemoyne, Caffieri, Pajou. Les deux allégories du maître sont en marbre. Ni l’une ni l’une ne sont très orthodoxes dans leur façon de représenter le thème. L’Eté, par exemple, avec ses fleurs et ses raisins, évoque également l’automne et le printemps, l’arrosoir et la faucille sont des symboles de la sexualité masculine, tandis que les fruits ont toujours été associés à la fécondité féminine. L’Hiver, plus connu sous le nom de la Frileuse, n’a que le buste enveloppé dans un châle, à ses pieds nus, une cruche cassée, symbole de la pureté perdue. Ces deux statues, l’une d’inspiration baroque, l’autre plus moderne, justifient à elles-seules le titre de l’exposition, Houdon, la sculpture sen-
■ L’Hôtel Sabatier d’Espeyran à Montpellier
sible. Parmi les autres pièces choisies, on remarque deux autres versions de la Frileuse, un bronze, prêté par le Metropolitan museum de New York, exalte la sensualité de l’œuvre et l’autre, dans une vitrine, est une terre cuite conservée à Montpellier. On a un faible pour le buste en plâtre de Anne-Ange Houdon, la fille du sculpteur, prêté par le Louvre et pour la terre cuite Napoléon 1er, d’après nature, conservé à Dijon. On ne saurait trop recommander la brochette de célébrités en bronze avec un Diderot de Pigalle ou les deux représentations de Madame Adélaïde, en marbre d’une rare pureté ou notre gloire locale La Peyronie. De très beaux tableaux de Greuze, notamment, complètent l’exposition. On aurait préféré des esquisses et des dessins pour mieux saisir le procédé de création.
Jusqu’au 27 juin au musée Fabre à Montpellier. Tél. 04 67 14 83 00. www.museefabre.fr
Lemusée Fabre tient enfin son département des Arts décoratifs, de l’autre côté de sa façade, rue Montpelliéret. Après trois mois de travaux de rénovation, l’Hôtel de Cabrières Sabatier d’Espeyran a rouvert ses portes le 6 février dernier. Une pure merveille, déjà visitée par des dizaines de milliers de personnes. Un écrin exceptionnel pour les collections d’Art décoratif. Le rez-de-chaussée est entièrement dévolu aux céramiques et à quelques belles pièces d’argenterie. On citera parmi les faïences, un plat orné d’un décor extrême-oriental au chinois, de Saint-Jeandu-Désert à Marseille et un plat à décor à la Bérain, attribué au centre de Montpellier. Sous l’impulsion de Jean Claparède, alors conservateur du musée, et Jean Thuile, collectionneur avisé, une série de vases de pharmacie et de pièces de services de table enrichissent les acquis de la ville et, pour finir, quelques beaux spécimens de Delft et un service à café en porcelaine très fine. Parmi les pièces d’orfèvrerie, un hochet, une boule à savon et des chocolatières. La reconstitution des appartements d’apparat est particulièrement soignée à l’étage. Les tissus des tentures, des rideaux et des sièges ont tous été refaits à l’identique, que ce soit pour le salon rouge, le salon vert ou la salle à manger. Dès le vestibule, on est surpris par la richesse de la décoration: les luminaires ornementés de fleurs de lys et le mobilier en bois noirci rehaussé de bronzes dorés. On admire également le raffinement de l’antichambre, autrefois simples pièce de service. La salle à manger, solennelle, dégage une impression relativement austère, due sans doute au revêtement mural, imitant les cuirs de Cordoue. Elle contraste singulièrement avec l’exubérance du salon vert et le luxe, de la brocatelle brochée, des soieries retissées par Tassianari et Châtel, à Lyon. Plus intime, le salon rouge n’a rien à lui envier. Là encore, les soies ont été tissées par la même maison avec le même souci d’approcher celles d’origine. Le second étage abrite le mobilier de l’appartement parisien de Mme Sabatier d’Espeyran, légué en 1967, de remarquables fauteuils à lareine, aux fables de la Fontaine et un ensemble de cabriolets, attirent spécialement l’œil. Il est complété par le legs de l’antiquaire Jean-Pierre Rouayroux, dont une commode régence galbée en arbalète.
Un travail de restauration admirable pour un département d’Arts décoratifs qui faisait défaut au Musée Fabre. Un ensemble réussi. Hôtel de Cabrières-Sabatier-d’Espeyran, département des Arts décoratifs du musée Fabre - 6, rue Montpelliéret. Tél.
l’art-vues • page quarante-six • avril - mai ...
MUSÉES par MCH
04 67 14 83 00. Les billets se prennent au Musée Fabre.
■ Houdon au Musée Fabre à Montpellier
© L a u r e n t U R O Z
ÉVÉNEMENT
Entretien avec Xavier Fehrnbach, Conseiller pour les Musées à la DRAC Languedoc-Roussillon
6ème Nuit Européenne des musées
Chaque année, la Nuit Européenne des musées rencontre un succès populaire important et cette année encore les festivités s'annoncent passionnantes. L'engouement des français pour cet événement fait la démonstration du désir grandissant de se réapproprier le patrimoine national dans toute sa diversité. Entretien avec le Conseiller aux Musées de la DRAC du Languedoc-Roussilon, Xavier Fehrnbach.
D'année en année, la Nuit des musées prend de l'ampleur, comment l'expliquez-vous ?
La Nuit des musées accueillent de plus en plus de participants chaque année et le nombre de visiteurs augmentent parallèlement. Les offres aussi se diversifient, chacun faisant preuve de nouveauté dans le concept d'ouverture nocturne par la présentation de leurs collections à travers des médiations originales.
Le fait que cette Nuit des musées soit européenne, est-ce que l'engouement dans les autres pays est identique à celui de la France ?
Il en va de la Nuit des musées comme la Fête de la musique, la France a lancé l'idée reprise ensuite par certains pays européens qui sont aujourd'hui très nombreux. Cette manifestation connaît un développement chaque année, le succès sera totalement au rendez-vous quand nous serons justement capables dans nous en passer sans que l’attractivité des musée n'en souffre.
Comment se situe notre région au niveau du nombre des musées labelisés Musées de France ?
Une région riche de 58 musées labellisés qui la place au 5ème rang national, mais avec quelques collections inaccessibles, dont le plus triste exemple est celui du musée de la cloche et de la sonnaille d'Hérépian. Une région tournée vers l'archéologie, mais est-ce surprenant quand on connaît notre histoire.
Evoquons nos musées en région, pouvez-vous
nous parler des projets à venir (construction ou développement) ?
Nous sommes dans une effervescence de projets. Le musée Fabre a constitué un levier important, maintenant Narbonne, Agde, Lodève, Saint-Jean du Gard, Les Matelles (...) et d'autres encore ont leurs projets de rénovation, de construction. Le musée a perdu son habit poussiéreux, il est bien vu désormais comme un outil de développement culturel, éducatif et social.
Qu'en est-il au niveau des acquisitions en région?
Malgré la faiblesse des budgets d'acquisition, certains musées, grâce au concours de l'Etat et du Conseil régional, parviennent à maintenir cette politique. Tous n'ont pas les capacités du musée Fabre et ses ambitions, mais même les plus modestes poursuivent cette mission d'enrichissement en parallèle aux donations.
Que pouvez-vous nous dire sur la politique des musée en région et du rôle que vous avez en tant que conseiller ?
Le titre de conseiller n'a jamais été aussi exact pour coller à mes missions et le rôle de l'Etat établi par la loi sur les musées de France de 2002 jamais autant apprécié et respecté. Nous avons la chance d'avoir de grands professionnels dans notre région, c'est à eux qu'on doit en autre le renouveau des musées. Beaucoup vont partir dans les prochaines années en retraite. Il serait urgent de maintenir cette excellence.
Nuit européenne des musées, samedi 15 mai. Programme complet sur www.nuitdesmusees.culture.fr
Evénement : l’Éphèbe d’Agde retrouve ses quartiers
L'Ephèbe d'Adge, l'un des grands bronzes hellénistiques conservé en France, trésor national, et découvert dans le fleuve Hérault, a été restauré en 1967 par le laboratoire de Jarvile à Nancy. Son aspect extérieur, sa présentation et surtout la mise en place de l'avant bras gauche ont conduit à une importante intervention sous la responsabilité d'une commission scientifique. C'est le Centre de Conservation et de Restauration des Musées de France qui s'est chargé de coordonner cette opération. L'atelier Arc Antique de Nantes (dérestauration), la Maison André (soclage et bras) et Olivier Tavoso (restauration) ont assuré les étapes de ce programme qui a aussi permis d'améliorer les connaissances que nous avions sur sa fabrication. L'œuvre sera de nouveau visible le 23 avril au public. Musée de l’Ephèbe - La Clape au Cap d’Agde. Tél. 04 67 94 69 60.
l’art-vues • page quarante-sept • avril - mai
P h o t o C 2 R M F
ImageSingulières passe à la vitesse supérieure
L’association Cétavoir se passionne pour la photo depuis des années. Elle a créé une rencontre sur ce thème, dans une ville à mi-chemin entre deux institutions, Arles et Perpignan. Pari tenu avec brio puisque la deuxième édition d’ImageSingulières aura lieu du 13 au 30 mai.
Pendant dix jours en 2009, Sète était devenue la capitale régionale de la photographie. Forte de ses 13000 visiteurs, l’association Cétavoir transforme l’essai en passant à la vitesse supérieure. ImageSingulières double sa durée et passe de dix à 21 jours. Autre signe de bonne santé, la manifestation investit de nouveaux espaces dans la ville: l’ancien collège Victor-Hugo et, un lieu convivial, le Décor. Avant de créer cet événement, Cétavoir s’était fait remarquer en accueillant en résidence des photographes de grand renom: Anders Petersen en 2007 et Bertrand Meunier en 2008. Leur travail a fait l’objet d’ouvrages, les premiers d’une collection. «La création d’un nouveau rendez-vous photographique à Sète est le prolongement naturel de notre volonté d’offrir au public une rencontre avec cette photographie que nous aimons et que nous défendons», confirme, dans son éditorial, Valérie Laquittant, directrice d’ImageSingulières. «Cet événement est le fruit conjoint d’une politique ambitieuse de la ville de Sète, partenaire à part entière, des forces vives de sa population et des réseaux professionnels de notre association.»
L’édition de cette année tourne plus ou moins autour des Etats-Unis, avec une invitée en résidence, la New-Yorkaise Juliana Beasley dont les œuvres feront l’objet d’un livre. Elle exposera dans la salle Tabouriech, une dépendance du Musée
fermé pour travaux. Les deux autres musées, le Miam et le Crac, sont associés à la manifestation. Ils accueillent chacun un événement. Et comme l’année dernière, des soirées festives sont prévues au chai Skalli avec dégustation d’huîtres et de vin. On est à Sète, l’île singulière.
Les temps forts : Juliana Beasley, expose ses images de Sète, gla-
Depuis qu’il s’est offert son premier reflex dans les années 70, Philippe Gaymard fait de la photo. Depuis, il a tendance à voir la vie à travers des formats 30 x 40 et à figer ainsi l’éphémère dans l’éternité. Quoi de plus fugace que le spectacle, et le théâtre en particulier ? Rétro spectacle d’un été au Chêne Noir, est le résultat d’un patient travail auprès des artistes, durant les répétitions, les générales ou les moments de convivialité qui, dans cet espace, ont précédé le festival d’Avignon 2009. Instants uniques, puissants ou tendres, en scène ou hors scène, instants d’opposition ou de fraternité, endroit ou envers du décor et des personnages… Jusqu’au 15 mai au Théâtre du Chêne Noir à Avignon.
■ 20 ans de collection au Pavillon Populaire à Montpellier
nées depuis son arrivée, du 13 mai au 9 juillet, salle Tabouriech.
Jacob Holdt, American Pictures , des photos constituant une sorte de journal intime, du 13 au 30 mai, Chapelle du Quartier Haut.
Michael Ackerman, Half Life, œuvre inédites et projection et Rajak Ohanian, Portraits de Pme, par un photographe français très connu des gens de
théâtre, du 7 au 31 mai, au Crac.
Thibault Stipal, Androgyne, dix-sept grands formats troublants du jeune photographe français et Jacques Windenberger, 50 ans de photographie documentaire, du reporter français, du 13 au 30 mai, au Chai Skalli.
Pieter Ten Hoopen, Hungry Horse, un village indien vu par un Hollandais, du 13 au 30 mai au Décor.
Yohanne Lamoulère, Bord à canal, les rives de l’Escaut, vues par une des membres du collectif Transit, du 13 au 30 mai à la Galerie Dock Sud. Lars Tunbjork, I love Boras, une série sur la ville natale de ce Suédois, du 13 au 30 mai au Miam. Christopher Anderson, Capitolio, saisissantes photos de Caracas, par un Canadien de New-York, du 13 au 30 mai à l’Ancien collège Victor-Hugo. Les rendez-vous du chai: rencontres et signatures suivies de soirées à thème. Le 13 mai, projection Brésil ; le 14 mai projection Asie ; le 15 mai, soirée Nova.
Projection en plein air, le 22 mai, place de l’Hospitalet.
Conférence débat sur le thème Racisme: de l’Amérique des années 70 vue par Jacob Holdt, à la France d’aujourd’hui le 15 mai à 16 h au Chai.
Du 13 au 30 mai à Sète. Tél. 04 67 18 88 69. www.imagesingulieres.com
Figure montpelliéraine, voire régionale, Michel Decosse est photographe. Sa ville, les étangs, les paysages d’ici, son regard aiguisé les saisit de manière inattendue. Un gros plan sur les mailles d’un filet de pêche, une branche de platane, une rampe d’un hôtel particulier ou sur une table de jardin, devient abstrait. Les cabanes de Palavas, le quartier de la Pointe courte, Collioure, les jardins du Peyrou, font l’objet d’images pleines de tendresse. Toutes ces photos de Decosse, témoin de son temps, sont exposées en permanence à l’Appart’thé, un salon de thé ouvert toute la journée au cœur de l’Ecusson où le photographe aime à déambuler, l’appareil en bandoulière et l’œil aux aguets. En permanence à l’Appart’thé, 6 rue Glaize à Montpellier. Tél. 09 51 13 37 84.
Le jeune retraité, Roland Laboye, reprend du service en étant commissaire de l’exposition 20 ans de collection, Fonds photographique de la ville de Montpellier, au Pavillon Populaire jusqu’au 30 avril. Un parcours nostalgique.
Pour inciter le public à pénétrer dans le Pavillon, dix-huit grands formats sont exposés à l’extérieur, sur les allées de l’Esplanade. A l’intérieur, deux-cent-vingt œuvres ont été sélectionnées dans le Fonds. Un fonds qui refléte les vingt ans de passion pour le «8e art» qui habite Roland Laboye. Les plus grands noms sont ici rassemblés, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, presqu’aux antipodes, comme les Australiens. Les images ont été laissées par les auteurs invités ou achetées par la ville. Des pièces uniques parfois, qui ont marqué les mémoires. Car, pour le visiteur montpelliérain amateur de photographies, c’est à une plongée dans ses souvenirs qui lui est proposée. Roland Laboye a eu l’idée de présenter toutes ces photos par familles d’auteurs et par thème. Sous la verrière de la grande salle, les grands formats. En écho au diptyque de Cristina Carvalho, Désert chaud et glacé, la Glace fondante du Montpelliérain Frédéric Jaulmes. Dans la cellule aux portraits, on remarque ceux de François Mitterrand par Guy Le Querrec et de Pasolini par Sandro Becchetti. Dans le prolongement, une série d’autoportraits aux titres révélateurs, tels qu’Héroïne par Paul Blanca ou le Portrait
de l’être idéal, une superposition de 9 visages réalisée par Emile Van Moerrerken. Tous les procédés photographiques sont représentés. Parmi les curiosités, on remarque les Variations chimigrammes, par altération argentique, des pièces
uniques de Marie-Louise Brehant, doyenne des artistes exposés. Toujours dans cette cellule, les anamorphoses de Hans Abbing font toujours beaucoup d’effet. Deux photographes ont droit à un hommage sous forme d’une série d’œuvres : Willy
Ronis et Jean-Philippe Charbonnier. La série est dédiée aux photographes de rue, les plus modestes créateurs d’images et cependant les plus productifs. Un ensemble très émouvant, à regarder avec attention. A l’étage, on passe aux cellules thématiques : le corps, les religions, les traditions, les nus, à l’opposé de ce qu’on voit dans les magazines, comme les deux œuvres d’Yves Trémorin, Ma mère. Plus loin, la société, avec un cliché de Roland Laboye, Jérusalem Porte de Damas, tout un symbole. Dans la cellule floral, on retiendra une pièce rarissime, le photogramme en couleurs d’Antonio Tabernero. Une pièce unique, habituellement les photogrammes sont en noir et blanc. Au hasard de la déambulation, séquence émotion devant Anonymat 1989, du Montpelliérain JeanPierre Ortuno, qui nous a quitté il ya huit ans déjà. A la sortie, n’oubliez pas « Un petit pas pour l’homme un grand pas pour l’humanité», trois photos de la Nasa, immortalisant l’alunissage. Mais à vous d’imaginer votre propre parcours. Jusqu’au 30 avril, Pavillon Populaire, Esplanade Charles de Gaulle à Montpellier. Tél. 04 67 66 13 46.
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MCH A Sète
PHOTO par
Christopher Anderson et ses photos de Caracas
Les anamorphoses de Hans Abbing
■ Philippe Gamardau au Chêne Noir à Avignon
■ Michel Decosse à l’Appart’thé à Montpellier
du Mas de Coulondres RN 113, 41 r oute de Béziers - 34430 S aint-J ean de Védas ✆ 04 67 27 25 12 • info@gdmdc.fr • www.gdmdc.fr Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h30 à 19h Nos artistes : Franceli, F. Diana, D. Lassalvy, A. Seguin, Th. Benoist, Vasab, N. Haam, My, J. Monnier, C. Kintzler, P. Esmenjaud, I. Dodier, Topolino, … Encadrement Restauration + de 1000 réf. Exposition permanente Cours de dessin Portraits à la demande Scénographie, décors et accessoires
Karim Blanc à Péret
,Troisième saison pour A.N.P.Q. avec comme premier invité, Karim Blanc et sa Chlorophylle et peintures vertes, jusqu’au 22 mai. D’après la tradition orale soufie, «L’Etre humain est un arbre à l’envers dont les racines plongent dans le ciel». Est-ce par ce qu’il est né en Iran, que Karim Blanc évoque cette tradition? Sans doute. En tout cas, cet artiste est réellement hanté par le règne végétal. « En amont de la peinture, il y a la force du rêve. Pour moi, c’est aller puiser à la source, une série de symboles, de mythes et d’archétypes dont les assemblages et les enchevêtrements sont semblables aux racines des plantes qui se nourrissent de l’humus. Un matin de cure de spiruline, je me suis réveillé avec une phrase dans la tête : l’avenir est végétal ». Karim Blanc voit la vie en vert et peint en vert. Après avoir sillonné le monde jusqu’au Canada, l’artiste s’installe à Lodève en 2005. C’est là qu’il met en place le projet Esprit d’atelier, qui consiste à ouvrir son atelier à des lectures publiques de poésie contemporaine. Vendredi 7 mai, le concept se transporte à Péret. Franck Doyen lira ses textes tandis que Karim Blanc fera une improvisation peinte.
Jusqu’au 22 mai, A.N.P.Q. - 4, av. Marcellin Albert à Péret. Tél. 04 67 44 79 86.
Jean Denant A l’Espace Félix à Sète
,On n’est pas habitué à ce type d’exposition chez Félix, temple de la figuration libre. Le travail de Jean Denant est tout autre. Ce jeune artiste est généralement spécialisé dans les installations. Et puis, il s’est mis à travailler le bois à sa manière. Des panneaux en contreplaqué blanc sur lesquels il projette des photos, issues du photo journalisme. Il lacère alors le bois à coups de gouges (sortes de ciseaux à bois). Les incisions, plus ou moins profondes, reprennent les contours de l’image, donnent du relief, sculptent des ombres. Son vocabulaire relève de la maquette, du plan. La première œuvre de cette période est une carte du monde, dont Jean Denant a créé plusieurs multiples. Chez Félix, il expose des œuvres inspirées par la guerre: scènes de combats, gros plan sur un soldat Ryan, ou sur un char. Il a intitulé la série Mémoire collective. Sète accueille ce travail avant la Foire d’Art Contemporain en Italie et la Biennale des jeunes créateurs de Russie, à Moscou. Un travail plastique remarquable, aussi bien dans la forme que dans le fond, qui invite à la méditation sur notre quotidien.
Jusqu’au 20 mai, Espace Félix.
2, quai Général Durand à Sète.
Tél. 04 67 74 48 44.
EXPOSITIONS
Jamin à Aigues-Mortes
,On ne présente plus Jamin, cet artiste nîmois qui expose chez Nicole Gogat, à AiguesMortes, jusqu’au 25 avril. «L’esthétique m’importe peu, l’important à mes yeux, c’est la force», déclare le peintre. Dans ces portraits, cette force exulte. Fougue dans la composition, dans l’utilisation des couleurs où le rouge et le blanc se répondent. Les femmes et les hommes semblent surgir d’un fond de tags. Ces tableaux sont à l’image du peintre, d’une liberté folle pour exprimer toute la passion qui l’anime. Excellent dessinateur depuis l’enfance, Jamin a épuré son trait au fil de temps, pour devenir esquisse. Emotion et sensibilité, soustendent l’œuvre, on peut parler d’intro portraits. Jusqu’au 25 avril, Galerie Nicole Gocat. 11, rue Pasteur à Aigues-Mortes. Tél. 04 66 51 67 91.
Vigud à la Galerie Réno
,Vigud voit la vie en couleurs, des couleurs bien franches. Ses rouges, ses jaunes, ses verts, illuminent ses toiles. Dans les œuvres exposées à la Galerie Jean-Claude Réno, on assiste à un débordement festif de couleurs exubérantes. Son œuvre, résolument figurative, cohabite avec l’abstrait. En effet, lorsqu’il représente un marché, les étals stylisés se détachent sur un fond néo-cubique. Dans le Piano et blanc ou l’atelier, la limite entre le figuratif et abstrait s’estompe, on glisse de l’un à l’autre sans s’en rendre compte. Ici, des pieds se devinent. Là une silhouette de chevalet s’entrevoit. La couleur, utilisée en masses, structure les tableaux, comme dans le Jardin du fond Ailleurs, plus vaporeuse, comme dans En mer, elle suggère une ambiance de brume. Vigud a exposé au Japon, aux U.S.A., en Allemagne, un peu partout en France, c’est une première à Montpellier. A découvrir à la Galerie JeanClaude Réno, où l’on voit souvent la vie en couleurs.
Jusqu’au 8 mai, Galerie Jean-Claude Réno10, rue Saint-Firmin à Montpellier. Tél. 04 67 66 37 30. www.galerie-reno.com
Isabelle Monod à la Galerie Place des Arts
,Tout cet hiver, Françoise et Rebecca Polack ont exposé les artistes verriers de leur galerie. A partir du 29 avril, Isabelle Monod sera seule, cela n’était pas arrivé depuis 2004. Cette très grande artiste sculpte le verre soufflé. Elle présente ainsi son travail: «Je vis mon travail comme un cheminement nonlinéaire : route principale, chemins de traverses. Je prends, je laisse, je reprends, suivant les priorités du moment. Les moteurs de ma recherche évoluent au gré des rencontres et des événements du fil de ma vie. Cet élément déterminant que l’on retrouve dans mon travail depuis plus de 25 ans, juxtaposition de plusieurs éléments pour former un tout, n’a pas été une décision délibérée, mais plutôt un choix inconscient qui m’a permis de suivre mon chemin sans faire appel à des prouesses techniques. » A redécouvrir donc ce printemps, sous les voûtes de la galerie. A partir du 29 avril, Galerie Place des Arts - 8, rue de l’Argenterie. Tél. 04 67 66 05 08. www.place-des-arts.fr
La couleur en fête à la Galerie de l’Ecusson
,Vigud n’aurait pas déparé dans la Galerie de l’Ecusson qui appelle son accrochage collectif de printemps, La couleur en fête. Des artistes venus d’horizons très divers, mais unis par une approche très chatoyante des couleurs. Aux natures mortes de Privat, de facture quasiment classique, où se détachent fleurs et fruits de saisons, répondent les bouquets et les paysages stylisés de Demagny. Le midi de Triolet brandit des couleurs de lavande et de coquelicots pour accueillir villages et vallées, tandis que Calvet utilise une palette toute aussi exubérante pour peindre Paris et les souks. Enfin, Soyer, seul artiste abstrait du groupe, s’intéresse aux formes et aux couleurs. L’alliance des deux donne du rythme et de la force à ses tableaux. Le printemps est entré dans la Galerie de l’Ecusson. Jusqu’au 30 avril, Galerie de l’Ecusson - 11, rue de l’Ancien Courrier à Montpellier. www.galerie-ecusson.com
Delle M.C. à Ganges
,Martine Delle Creusot, de son nom d’artiste Delle M.C., signe des œuvres d’une originalité étrange, évoquant le rêve et la quête intérieure. Travaillant depuis une vingtaine d’années sur le thème du premier trait instinctif qui fonde le hasard comme source d’inspiration, elle use d’outils et techniques personnels et aléatoires: spatules, plumes d’oiseaux, mélange de matières, choix de supports variés comme le bois, le carton, le papier photo et bien sur la toile, premier amour, ou le papier pour exercer son talent de dessinatrice. Souvent confrontée au dédain vaniteux des professionnels de l’art, elle est entrée en résistance face à leur jugement formel, libérant par là-même, l’expression de sa sensibilité extrême. Elle s’inscrit ainsi dans un registre marginal qui confère à son travail une qualité inédite. De l’émergence de formes imaginaires à la maîtrise consciente de celles-ci, elle développe un style bien à elle, qu’elle applique également à la gravure sur pierre. Un travail à découvrir jusqu’à fin avril. Jusqu’au 30 avril, L’Art de lire - 7, rue des Arts à Ganges. Tél. 04 67 73 59 52.
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Œuvre de Isabelle Monod à la Galerie Place des Arts
sélectionnées par Marie-Christine Harant
© F r é d é r c J a u l m e s
K arim Blanc à Péret
Annie Lopez chez Pause Carré
,Une ancienne grange rénovée aux volumes conservés donnant sur un jardin privatif, c’est la version « loft culturel » de ce salon de coiffure atypique qui s’est ouvert en octobre 2008 à Saint-Jean de Védas. En effet, une véritable âme anime cet espace où David Rouland et Marion Munoz exposent régulièrement des artistes (peintures, photos,…). Le choix se veut volontairement éclectique, le but étant de faire découvrir des talents avertis mais également de jeunes talents. Bien que ce lieu soit avant tout un salon de coiffure, ici, le badaud ou l’amateur d’art est le bienvenu pour une visite purement culturelle. Chaque exposition débute par un vernissage ouvert à tous. Annie Lopez est l’artiste du moment. Ses toiles retracent sa passion pour l’Afrique, le voyage et la rencontre. Tout un monde qui se rencontre, se juxtapose et se mêle en un jeu de couleurs et de matières contrastées. Au bout des pinceaux, c’est l’intérêt pour la vie, l’humain qu’elle cherche à exprimer. Une prise en compte des sentiments et de l’émotion à travers des regards qui scrutent, interrogent, du geste qui interpelle. Jusqu’au 17 avril chez Pause Carré - 16 bis, avenue de la Libération à St-Jean-de-Védas. Tél. 04 67 20 07 21.
Mesclun 1 : à la Galerie Méridienne
Œuvre de Valérie Depadova ,Préparer un bon mesclun, dans notre Midi, c'est réunir des saveurs, des textures et des couleurs de salades variées... C'est cette alchimie que la Galerie Méridienne de Méjannes le Clap a voulu retrouver, en concoctant sa première exposition de la saison 2010.
Dès le samedi 3 avril (vernissage à 18h), Zest, grapheur aux noirs intenses permet aux formes pulpeuses, colorées et « cubrick » de «Miss Bubble-Brick » de rencontrer le lyrisme abstrait aux couleurs vives de Greet Cassiers. Les sculptures monolithiques de céramique noire et raku zébrées de blanc craquelé de Claude Bonon dialoguent sur la condition humaine et ses espérances avec les personnages « rouge-vie », aux postures asymétriques et aux rugissements silencieux peints par Valérie Depadova.
Annemarie Strümpfler, quant à elle, peint des personnages qui se croisent dans la foule, happent notre regard et nous font partager de fugitifs, ambigus et incertains instants de leur vie. Enfin, Gérard Coquelin, manie surtout l'humour, la couleur vive et le fer plié, ciselé, assemblé, pour nous parler confort, plaisir et joie de vivre avec ses chaises, fauteuils et autres petits mobiliers ! Mesclun de printemps bien dosé pour régaler l'âme et les yeux ! Tous les jours de 10h30 à 12h30 et de 16h à 19h (sauf lundi après midi, mercredi et samedi matin). Jusqu’au 16 mai à la Galerie Méridienne, Place aux herbes à Méjannes le Clap (30). Tél. 06 64 31 35 72. www.galeriemeridienne.com
Au Foyer des Campagnes à Poussan
Brise-lames. Le point de départ de cette exposition est le brise-lames de Sète. Cette longue digue de pierre et de béton qui signe l’entrée du port et qui sépare les eaux calmes du port de celles de la mer est une frontière, un pli entre deux espaces. Ce lieu à la fois familier et étrange, entre industrie lourde et fait d’éléments naturels cristallise ainsi des questionnements autour de la frontière, du pli, du passage d’un état à un autre, préoccupations très présentes dans les recherches respectives des artistes présents.
Les artistes du projet : Photographies d’Ernest Puerta, texte « le journal du brise-lames » de Juliette Mézenc, « Sound design » de Thl, spectacle « le poids de la peau » de Sébastien Le Guen du Lonely Circus, sculptures en bronze et sculptures monumentales en papier de Stéphane Gantelet et animations en images de synthèse de Stéphane Gantelet.
Du 7 au 23 mai. Tél. 04 67 78 20 03.
• Attanasio.
«Par un heureux hasard, je fais la connaissance d’un professeur d’Arts Plastiques, Joel Florkowski qui m’enseigne différentes techniques mais surtout me fait découvrir le monde de l’art. Après deux ans d’apprentissage, j’acquiers une certaine technicité mais continue à me chercher. Je me sens découragé et prêt à abandonner. C’est alors que survient un tournant dans ma vie. Seul dans mon atelier, devant une grande toile, quelque chose que j’ignore posséder se révèle à moi. A chaque coup de pinceau, à chaque changement de couleur, je ressens une sorte d’euphorie. La toile s’assemble de manière intuitive. Je suis surpris, étonné. Quelque chose vient de se passer. Il faut me rassurer, trouver les réponses à toutes les questions qui envahissent mon esprit. Commence alors une période de deux années d’introspection, d’auto analyse. Je fréquente assidûment la médiathèque de Sète afin de découvrir l’histoire de l’art. J’arpente les musées en France et à l’étranger (…) De ce parcours initiatique est née ma démarche. Depuis ce temps là, mon œuvre se construit. Chaque jour (ou presque...), il me semble franchir un palier…»
Du 28 mai au 13 juin au Foyer des Campagnes de Poussan. Tél. 06 81 31 48 24.
Edoardo Puglisi à l’Espace Riquet
,Edoardo Puglisi est né à Catane, en Sicile, en 1936. D’abord passionné de théâtre, il s’oriente par la suite vers la peinture mais gardera toujours le goût du spectacle et de la mise en scène.
Après des études classiques il commence à exposer et voyage beaucoup, à Paris où il reste plusieurs années, à Téhéran où il participe à la décoration du Palais Impérial. Par la suite, il expose en Italie et à l’étranger et s’installe à Milan. Pourtant son succès le laisse insatisfait. Un grand changement se produit dans sa peinture : il abandonne la figuration pour des œuvres fluides et abstraites dans lesquelles s’expriment son amour pour la vie et la nature à travers une explosion de couleurs et de lignes vibrantes. Son exceptionnelle vitalité artistique le conduit aussi à créer de grandes sculptures ludiques et colorées.
L’exposition comprend environ 150 œuvres, peintures, sculptures et photos de l’artiste sicilien et des installations de l’écrivain et artiste de “Performing Art” Marie-Claire Delamichelle. Edoardo Puglisi expose ses œuvres dans les sept salons de l’Espace Riquet suivant un parcours qui suit le fil conceptuel du « Condotto Tradotto » (Conduit Traduit),… gros tuyau en accordéon acheminant les contorsions de la danse du désir… pièces polychromes d’allure totémique, possèdent à la fois quelque chose d’enjoué, voire d’ironique et aussi de primitif. Campées de manière foliacée, dans la fantaisie de leurs circonvolutions, elles nous entretiennent de l’homme dans tous ses états ... ouvrant tout grand l’esprit sur un panoramique de la recherche de Soi à travers l’énergie de la couleur. Du 8 avril au 27 juin à l’Espace Riquet à Béziers. Tél. 04 67 28 44 18.
Galerie 13 à Montpellier
,Après une carrière de galeristes à l'étranger et le choix de s'installer d'abord à Montpellier, Place Côme, pour un premier essai, et après un changement de direction en 2010, le nouveau choix s'est porté sur le 13 Bld du Jeu de Paume. Un espace d'art déjà existant, dont la configuration se prétait bien aux nouvelles ambitions. Un lieu suffisamment grand et bien structuré permettant à son directeur artistique Pier Giorgio, de jouer dans une belle harmonie à des présentations d'artistes contemporains de différentes expressions.
Peintres, sculpteurs, graphistes, photographes, régionaux mais aussi ramenés dans les bagages d'Italie et d'Espagne. En quelque sorte un carrefour méditérranéen entre Toscane et Barcelone. Suite à l'inauguration fin février 2010, le premier vernissage le 1er avril est consacré à Paul Bergignat, peintre montpelliérain déjà connu et apprécié des salons d'art parisiens, lyonnais, en Espagne et d'Italie. La galerie présente en permanence une dizaine d'artistes. Actuellement : Paul BergignatElisabeth Poiret - Virginie Benzaquen - Elena Carozzi - Giancarlos Cannas - Philippe LoubatPiero Mosti - Giovana Lizzio - Serge GriggioJose Luis Pascual - Philippe Segal - Alberto de Udaeta.
Galerie 13 - Art Contemporain - 13, Boulevard du Jeu de Paume à Montpellier.
Ouverture du mardi au samedi 10h30 12h30 /14h30 19h.
Email : artgalerie13@orange.fr. Tél. 06 08 84 81 45.
l’art-vues • page cinquante-deux • avril - mai
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E doardo Puglisi à l’Espace Riquet de Béziers
« Brise-lames» à Poussan
peintures • photos sculptures
librairie d’art
La Galerie du Chapitre
présente
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Fusio3
Perpignan - Barcelone
Exposition: PASSION VERITÉ du 22 avril au 15 mai 2010
8,rue de la Cloche d’Or • 66000 Perpignan
Tél.04 68 34 65 75
jjg-galerieolympe@orange.fr
Ouver t du mardi au samedi : 10h-12h - 14h-19h
Christophe JACROT
Photographies Du 7 mai au 5 juin 2010
Sculptures bronze/diamant « Amour »
Mona MIRO
Galerie du Chapitre
10, rue du chapitre 30 000 Nîmes
www.galerieduchapitre.com
Contact : 09 50 69 62 26
« Hong Kong sous la pluie »
christinebarres@yahoo.fr Tél. 06 75 71 12 48 Stand n°31
présentera ses œuvres au « Salon Esprit des Arts » au Corum à Montpellier les 23-24-25 avril 2010
Christine Barres
Boccanfuso, Fantozzi, Maurin & La Spesa
au CRAC L.-R. à Sète
,Pour être au plus près de l’art en train de se faire et conquérir un public inhabituel de l’art contemporain, l’association sétoise Strobo a choisi de produire et de diffuser des multiples d’artistes. Edités à quelques exemplaires, les multiples d’artistes contemporains proposés sont des objets dont l’édition même véhicule l’idée de l’artiste. « Source de liberté, de radicalisation ou d’expérimentation les outils de production que sont les multiples, sont l’occasion pour les artistes soutenus par Strobo de trouver un véritable mode d’expression créatif à part », souligne Claudie Dadu, directrice artistique de l’association sétoise, créée il y a presque quinze ans, dans l’objectif de provoquer des rencontres entre les différents réseaux d’artistes et aider à la réalisation de projets dans le domaine des arts plastiques et visuels. Pour cette deuxième collaboration, le Centre Régional d’Art Contemporain L.-R. invite Strobo à présenter jusqu’au 25 avril, les productions d’artistes contemporains, dont trois vivent aujourd’hui en région (Hérault et Gard) : Raphaël Boccanfuso, Élisa Fantozzi, Maurin et La Spesa. Jusqu’au 25 avril au CRAC Languedoc-Roussillon - 26, quai Aspirant Herber à Sète. Tél. 04 67 74 94 37.
A la Galerie 22 à Coustellet
,Pour cette première exposition de l’année, la Galerie 22 propose une rencontre avec trois artistes photographes qui offrent trois visions distinctes de l’approche photographique.
• Grégoire de Gaulle , avec sa série «Introjections» propose une lecture du corps et de la mémoire où la fusion entre la forme et lamatière, crée une image nouvelle, forte et troublante, parfois mystérieuse...
• Klara Beer propose une autre approche de ce corps. Peintre et photographe, elle conjugue les techniques pour absorber dans l’oeuvre un espace inusité. Cartographie du sensible, épidermique, le corps satellite exploré telune planète...
• Jean-Philippe Pernot avec ses nouvelles séries inspirées par le morcellement et l’accélération des réalités produites par des médias,de plus en plus interactifs et rapides, reprennent les thèmes du corps et de son ressentis des espaces urbains, «in motion».
Jusqu’au 25 avril.
• Gérard Fournier et Jean-Marie Zazzi
Sculpture et peinture vont ensuite, se confronter durant cette exposition à la Galerie 22.
Les toiles de Jean-Marie Zazzi denses et d'une grande retenue émeuvent. Le grain serré, les couleurs ternes et sourdes, elles développent cet aspect indéfinissable de choses sans nom sur lesquelles le temps ne saurait avoir prise. Des choses ou des roches délavées, usées, érodées, mais donnant une impression de robustesse, de permanence, de force obscure et invincible. Grave, silencieuse, dégagée de l'éphémère et de la circonstance, la peinture de Jean-Marie Zazzi semble la concrétion de ce qui, en nous, défie le temps et la mort. Un univers qui se trouvera une résonnance avec les sculptures de Gérard Fournier qui opère un travail autour du schiste notamment.
Du 30 avril au 30 mai à la Galerie 22267, route de Gordes à Coustellet (Cabrières d'Avignon). Tél. 04 90 718 506.
Les événements
de l’Association Com2Art et de la Société des Beaux-Arts de Béziers
,Salon International d’Art Contemporain Arts2 à Bruxelles.
Du 11 au 17 juin au sein du Musée Autoworld, au Parc du Jubilée, à Bruxelles, aura lieu le premier Salon International des Arts Contemporains au coeur de la capitale Belge. L’invité d’honneur de ce Salon Arts2 sera Michel Jouenne, peintre officiel de l’Académie de Marine Française depuis 1991. Du 11 au 17 juin.
• Salon International de Sainte Marie la Mer.
L’Association Internationale Com2art, localisée à Cannes sur la Côte d’Azur, lance la première édition du Salon International de Sainte Marie la Mer (Pyrénées Orientales) au coeur de la Catalogne Nord. Cet événement est programmé du 20 août au 6 septembre en l’Espace Omega de cette sympathique station balnéaire de la côte Catalane. La Société des Beaux Arts de Béziers, partenaire du salon, se joindra à Com2Art avec une représentation significative de ses artistes. Le pays invité d’honneur du salon sera pour cette première édition, le Québec, avec une sélection d’artistes plasticiens de qualité, tous primés au niveau international. Pour participer, demandez le dossier d’inscription complet en envoyant un mail à l’adresse suivante : siac.sainte-marie@orange.fr
• Salon Arts2 Québec en automne 2010.
A noter dès à présent, à l’automne de cette année, une rencontre culturelle au Québec. Il est déjà prévu un salon à Montréal sur une semaine et un parcours culturel sur Québec city, ainsi que des rencontres amicales avec des correspondants locaux,tous artistes plasticiens. Le dossier d’inscription sera disponible en mai. Ces salons sont mis en place par la société Blue Morning, créateur d’événements. Pour toutes informations, contactez :
• Pour blue Morning, Dominique Lecat : blue-morning@wanadoo.fr
• Pour com2Art, Bénédicte Lecat : lecat.benedicte@orange.fr
• Pour la société des Beaux Arts de Béziers, Jacques Sanchez : bozartbeziers@yahoo.fr
Totems City au Grenier à Sel
,Louise Cara expose ses « Villes en métamorphose » au Grenier à Sel d’Avignon. Un travail pictural de trois ans sur sa vision de la ville, inspirée par sa rencontre avec New-York.
Louise Cara s’est emparée de la dimension symbolique verticale du totem et horizontale d’un tracé initiatique pour construire une œuvre à la fois transversale et métaphorique, en deux volets : « Totems City » et « Villes labyrinthe », passerelles entre l’hier et l’aujourd’hui, le moderne et l’archaïque, les cultures d’orient et d’occident.
Louise Cara nourrit son oeuvre du chant du monde. Traversées, écoutes, perceptions… C’est une artiste qui « sonne » comme le ferait un instrument, en écho aux tumultes de l’univers, à ses murmures subtils, aux visages croisés, aux rencontres, aux échanges humains, aux symboles et aux signes invisibles. En 2004, quand elle rouvre la mythique Galerie de la gare à Bonnieux, c’est pour rassembler des artistes autour du collectif « For Art » dans une démarche d’art citoyen. Partenaire associée en 2007 du Festival de la culture soufie, à Fès, elle intervient lors d’une performance en compagnie de musiciens et de poètes. Au Grenier à sel l’œuvre dialoguera avec d’autres formes artistiques. Les poèmes de Nicole Barrière, écrits tout spécialement pour Totems City, viendront s’accorder à la force jaillissante de la «ville-maille, ville faille », ou encore à la nuit du labyrinthe. Muriel Bloch, conteuse, fera vivre in situ des récits inspirés par les toiles de l’artiste, des mythes et des contes choisis au regard de ces villes totem. Villes pour plus de mille et une nuits au carrefour de l’orient et de l’occident, alliant et mêlant traditions soufie, juive, emprunts au Maroc, au Yémen, à New York.
Du 21 avril au 9 mai au Grenier à Sel à Avignon.
Tél. 04 90 27 09 09.
Galerie The smARThome shop à Uzès
,Un nouveau lieu d’exposition à ouvert sur Uzès depuis le 11 mars dernier au 3, rue St-Julien dans le Quartier des Beaux-Arts : la galerie «The smART-home shop». Cinq artistes de talents qui ont investi les lieux:
Le sculpteur sur métal «Karl-Hugo Mars», avec ses créations lumineuses hors du commun, alliant futur et design avec le matériel de récup qu’il utilise pour donner un second souffle de vie à ce dernier.
Le sculpteur «Cristelle Berberian» avec ses sculptures de bronze et de terre à la patine unique représentant des femmes alanguies aux formes généreuses.
Le Raku lui aussi est mis en avant avec «Hélène Dizier» qui propose une collection d’objets destinés à l’art de la table dans des tons de rouge et de gris.
«Loic Mèze» quand à lui est un jeune créateur et sculpteur sur bois, qui réalise un «jeu» de mobilier hors du commun, à la façon de «pièce de puzzle» et queue aronde tout droit sorti de son imagination débordante.
Coté peinture, c’est «Dominique Vangilbergen» qui est venu suspendre ses toiles sur les murs de la galerie, cet artiste peintre d’origine Belgepropose une galerie de portraits de personnages défiants toutes les époques.
Jusqu’au 25 mai à la The smART-home shop à Uzès. Tél. 09 75 75 52 09.
l’art-vues • page cinquante-cinq • avril - mai ...
« Totems City » de Louise Cara au Grenier à Sel
Œuvre de Jean-Marie Zazzi à la Galerie 22
Jacques Clauzel à la Galerie Europ’Art
,Né le 4 mai 1941 à Nîmes, Jacques Clauzel étudie la peinture dans les écoles des Beaux Arts de Tourcoing, Montpellier et Paris (atelier Chastel).
De 1965 à 1973, il est d’abord décorateur à la télévision ivoirienne, puis enseignant de peinture à l’école Nationale Supérieure des BeauxArts d’Abidjan (Côte D’ivoire). Il fait de nombreux reportages photographiques sur l’Afrique (Mali, Burkina-Faso, Niger, Ghana, Togo, Dahomey).
De 1965 à 1968, il travaille les papiers, peints, découpés et recomposés. A partir de 1968, il se consacre à la photographie de reportage et collectionne l’art africain qui lui apportera une ouverture décisive sur la peinture.
En 1973, de retour en France, il crée un atelier de photographie industrielle. Il est recruté par l’École des Beaux-Arts de Montpellier en 1975 pour y fonder l’atelier de photographie.
En 1976, il fait un retour à la peinture par le biais de dessins automatiques. Suit une période de recherches (papiers froissés, puis déchirés et collés, grands papiers marouflés...). Il choisit de travailler sur papier kraft.
À partir de 1985 les thèmes essentiels qui déterminent son œuvre sont identifiés et présents dans l’ensemble du travail. En même temps que la peinture, Jacques Clauzel pratique d’autres techniques (gravure, lithographie, sérigraphie, et photographie), édite des livres d’artiste aux éditions «A travers» et collabore avec de nombreuses autres maisons d’éditions. Jusqu’au 7 mai - Galerie Europ’Art à Aigues-Mortes. Tél. 04 66 53 88 92.
W. Zugmaier et M.-N. Berson
à la Maison des Arts
,Waltraud Zugmaier, peintre.
«Depuis 1988, j’expérimente dans le domaine de la peinture abstraite en utilisant de l’acrylique, des pigments et technique mixte sur toile, carton, papier ou bois. Le soleil, la mer et la couleur du ciel sont au quotidien une des sources de mon inspiration. Mes tableaux ont souvent des couleurs intenses, on peut sans doute y reconnaître des formes et ce jeu de formes et de couleurs est composé de manière presque instinctive. Passionnée par les couleurs ma peinture n’est pas d’expression figurative, mais dotée de couleurs vivantes. Je ne veux pas forcément représenter quelque chose, ni délivrer de message. Peindre est pour moi une manière d’exprimer plus librement et sans contrainte une partie de ma personnalité et notamment mes émotions.»
Marie-Noëlle Berson, plasticienne. «L’univers de ma peinture est un voyage qui a commencé aux Beaux-arts de Bordeaux. La peinture gestuelle et cosmique de Jackson Pollock, l’art d’Antoni Tapies, la recherche sur le blanc de Ryman… parmi bien d’autres, ont trouvé un écho profond en moi, dès le début. L’exploration est alors intérieure et spatiale à la fois. L’expression doit être directe et immédiate, trace de l’instant… la visite d’anciens sites indiens Anasasis (Amérique du Nord) avec ses pétroglyphes au milieu de nulle part, traces d’un passé ancestral est resté gravé dans ma mémoire. Mes thèmes sont le désert, l’espace explorés à partir d’objets, les écritures-traces. Du 7 mai au 13 juin à la Maison des arts à Bages. Tél. 04 68 42 81 76.
Federica Matta à l’Espace d’Art Contemporain
,L’Espace d’Art Contemporain accueille Federica Matta, une artiste que les Bédariciennes et Bédariciens connaissent bien, car Bédarieux lui doit cette magnifique sculpture«Iguana», installée en 2004 devant l’entrée de la médiathèque Max Rouquette.
Federica va aujourd’hui investir les trois salles de l’Espace d’Art Contemporain de ses peintures et sculptures. Son parcours s’illustre à travers de nombreuses expositions dans le monde entier: elle travaille le dessin, la sculpture, la peinture, l’illustration et l’écriture.Federica Matta a grandi dans une famille d’artistes nomades et elle s’est nourrie de toutes les cultures au cours de ses nombreux voyages, en particulier en Amérique Latine. Elle est une artiste authentique qui témoigne, à travers sa démarche de création, que la peinture est aussi un moyen d’agir au quotidien sur le monde. Son parcours d’artistes l’amène à créer des lieux de rencontres, des aires de jeux dans les villes et des espaces de paix, comme à Santiago du Chili«La Plazza Brazil» vingt-deux sculptures-jeux, à Saint-Nazaire «Le voyage de la Sirène» raconte son histoire aux habitants de la ville, à Lisbonne«Le jardin Atlantique», à la station de métro «Parques», au Japon «Pim-Pam-Pom», à Montpellier au Collège Arthur Rimbaud, ou encore en Iran avec «La caravane des Poètes», œuvres collectives créées avec les enfants d’Hispahan à Téhéran.Federica Matta intervient également dans l’illustration de livres, comme dans le livre de Nahal Tajadod «Sur les pas de Rûmi», poète mystique du 12e siècle. Ainsi, dans le cadre de l’exposition de Federica Matta, le spectacle «Chants d’amour de Rûmi» de Nahal Tajadod et de Jean-Claude Carrière sera présenté à la salle de la Tuilerie, le samedi 15 mai à 17h. L’œuvre de Federica Matta est universelle. Elle manie les couleurs et les formes comme un manège qui délivre un message poétique de paix et d’amour. Du 2 avril au 20 juin à l’Espace d’Art Contemporain à Bédarieux. Tél. 04 67 95 48 27.
La Galerie Gogat soutient un projet pour la culture shuar en Equateur
Marie Gogat est bien la fille de Nicole et Jean ! A l'image de ses galeristes de parents, cette brillante étudiante (2ème année Campus marché de l'art spécialité peinture et art graphique à L'IESA à Paris. Eh oui, virus familial oblige), est pétrit d'initiatives et vit sa passion à fond. Quand en plus cette passion est mise au service d'une cause, il nous était impossible de passer sur la présentation du projet qui suit et que nous présente sa créatrice. Carte blanche donc à Marie Gogat : «H.O.E. (prononcer Hoé !) : trois lettres qui ne vous disent probablement rien. Il s'agit du sigle d'une ONG: Heaven On Earth, aux buts pas si utopiques que ce nom pourrait nous le laisser croire. Cette association est née en 2001 d'un regroupement d'étudiants et de jeunes actifs et compte aujourd'hui près d'une centaine de membres. Hoé, aujourd’hui, c’est l’ambition de créer un réseau d’initiatives, de projets, de méthodes et de visions du monde différents. Heaven on earth ne prône pas une aide unilatérale, elle pense ses projets conjointement à ses partenaires avec un soucis de pérennité, d’échanges et de respect de la culture et des valeurs. H.O.E. travaille en partenariat avec diverses associations qui officient dans des domaines tels que la protection de l'enfance, l'insertion sociale et professionnelle, ou dans des actions interculturelles. Depuis 2001, plusieurs actions ont été menées dans différents pays : Brésil, Inde, Équateur, Pérou, Roumanie, Sénégal et Tanzanie. Pour le projet en Equateur, il est important de remettre les choses dans leur contexte. Depuis la découverte des Amériques, les communautés indiennes d’Amérique du Sud notamment, luttent contre l’acculturation et l’exode urbain, un combat toujours d’actualité… C’est ce qui se passe en Equateur, dans la région de Pastaza, où le peuple shuar a entamé un processus de sédentarisation, d’exode urbain et de perte de culture. Quelques-uns cherchent à défendre leur histoire, leur art, leurs coutumes. L’objectif du projet HoEquateur est la valorisation de la culture shuar en Equateur. C’est pourquoi en 2006, une équipe a passé un mois avec nos partenaires afin de définir quelle action nous pouvions mettre en œuvre afin de répondre au mieux à l’objectif. C’est alors qu’est né le projet de la casa de la sabiduría (maison de la sagesse/du savoir). Au terme de la construction, ce musée sera un véritable lieu d’échanges et de savoir ancestral sur la culture shuar mais également sur toutes les cultures indigènes équatoriennes (7 au total). Cet événement à la Galerie Nicole Gogat est pour nous une chance et l’occasion de faire connaître l’association et notre projet en Equateur. C’est bien-sûr un moyen de rencontrer un public désirant nous soutenir et pourquoi pas rejoindre l’association. Le bel espace que nous offre la galerie rue Pasteur va nous permettre de présenter au mieux les photos prises pendant le mois passé en Equateur selon le point de vue avisé de nos deux artistes en devenir Michaël Duarte et Kevin Morin. Nous pourrons également diffuser pour la première fois le documentaire « Yo soy shuar » réalisé par Lucie Guyenot et Antoine Dubos, tous deux travaillant dans la réalisation de projets audiovisuels. Toute l’équipe 2009, Jennifer, Lucie, Antoine, Kevin, Michaël et moi-même, sera donc présente pour cet événement à caractère humain avant tout pour partager, échanger, découvrir et apprendre, principes essentiels pour passer ensemble une excellente soirée placée sous le signe de la solidarité internationale ! » Marie Gogat (Chef de projet H.O.E-Equateur 2009)
Exposition du vendredi 30 avril à 15h30 au samedi 1er mai à 19h30 avec vente d'oeuvres au profit du projet. Projection à 20h30 le vendredi suivi d'un apéritif solidaire. Pour plus d'info : le blog : hoequateur2009.over-blog.com. Le site de l'association : hoeplanet.org Les 30 avril et 1er mai à la Galerie Gogat - 11, rue Pasteur à Aigues-Mortes. Tél. 04 66 51 67 91.
David Jamin à la Galerie Nicole Gogat
,Né en 1970 à Nîmes, David Jamin vit aujourd’hui dans le Nord de la France, ses œuvres sont portées à la connaissance du public depuis une dizaine d’années. Sa passion pour le dessin l’anime depuis sa tendre enfance ; il le pratique quotidiennement; son style s’est esquissé avec le temps. L’artiste incorpore à l’huile plusieurs techniques et différents outils pour exprimer une palette d’émotions. Ils lui permettront de donner sur la toile la profondeur et les sentiments dont il est épris. C’est ainsi qu’il passe du fusain à l’huile en revisitant l’aquarelle ou le pastel au détour d’une inspiration… La technique, primordiale à ses yeux, et en constante évolution, n’est utilisée dans son œuvre que pour servir la force de l’émotion. «L’esthétique m’importe peu, l’important à mes yeux, c’est la force » explique til. Le sentiment demeure sa source d’inspiration, c’est lui qu’il tient à restituer dans son œuvre. A travers les nombreux thèmes qu’il a traités jusqu’alors, l’être humain « dans toute sa complexité » occupe une place prépondérante. David Jamin donne un visage à la face sensible de l’être humain et amène à la connaissance du public l’introportrait qui touche le domaine de l’intime. Compression d’introspection et d’autoportrait, l’introportrait se révèle un autoportrait de l’âme. Il expose dans les galeries françaises mais aussi en permanence au Royaume Uni, en Belgique et en Suisse… Le peintre épris de liberté, joue sur la corde sensible des émotions. Il vit sa peinture comme il vit sa vie, avec passion, fougue et détermination. Du 10 au 25 avril à Galerie Nicole Gogat, 11 rue Pasteur à AiguesMortes. Tél. 04 66 51 67 91.
Anne-Marie Idoux à la Galerie Muz’art
,Beaucoup de spiritualité à travers cette exposition des œuvres d’Anne-Marie Idoux. De nouvelles orientations qu’elle évoque : « Pendant longtemps, j’ai voulu représenter la vie d’une manière figurative : personnages, villes, paysages, mais maintenant je préfère représenter une idée de la vie. Ma vision du monde sublimé que j’essaye de représenter correspond à une vie intérieure que je peux vivre dans le calme du Piémont des Cévennes. Depuis, j’ai rencontré ce que je cherchais depuis toujours, un Maître de calligraphie chinoise. Je suis heureuse de recevoir une technique qui mêle à la fois la technique et le spirituel. Cette nouvelle forme d’expression s’ajoute à mes connaissances et va me permettre d’accéder à de nouvelles expressions picturales qui se rapprochent de plus en plus de mes visions intérieures.
Avec cette technique, j’acquiers une plus grande liberté dans l’écriture de mes tableaux. Je vais de plus en plus vers l’abstraction, mais je considère que cette forme d’expression doit être le reflet d’une idée ou d’un sentiment, sinon la peinture me paraît vide. Je ne suis pas calligraphe, mais peintre, pourtant je considère que le trait de pinceau est primordial, car il doit manifester la vie. Une peinture n’est vivante que si elle vibre aux pulsions de la vie : non au statisme, non à la régression pathologique ; oui à l’expression, à la dynamique, à la lumière. C’est cela ma recherche et je n’ai pas fini de travailler.» (Anne-Marie Idoux).
Jusqu’au 29 mai à la Galerie Muz’art à Sauve. Tél. 04 66 93 07 24.
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D avid Jamin à la Galerie Nicole Gogat
Galerie B. Françoise BUCHEL Place Saint-Louis 30220 Aigues-Mortes 06 67 73 45 46 francoisebuchel_7@hotmail.com ARIELLE PIERRE BUCHEL PATRICK CORNEE PATRICK SALAMONE VERONIQUE Y INGRID B Galerie 2, rue Théaulon 30220 Aigues-Mortes Tél. 04 66 35 15 96 - 06 61 87 23 49 galerie.flo@wanadoo.fr Peinture & Sculpture Peintres : D. Combes J. Benito C. Vincent-Furic D. Densborn E. Lopez M. Guyot M. Mulet F. Garay N. Lecomte H. Bello Sculpteurs : A. Gaudry J.F. Dupin Flo Testard Tapis Galerie Saint-Louis à Aigues-Mortes 06 81 53 85 43 Jean-Michel Testard “dit” Letêtu Galerie Saint-Louis De l'art au pluriel Place Saint-Louis 4, rue Emile Jamais 30220 AIGUES-MORTES du lundi au dimanche Entrez… Vous allez adorer cet endroit !
Feria de Pentecôte à Nîmes
Lorsque l'on regarde les cartels de la prochaine feria nîmoise, c'est la variété des genres qui saute aux yeux. Il y a, en effet, toutes les faces du toréo. Chacun y trouvera ce qu'il recherche. Il faut dire que, vu le nombre de spectacles, on se rend rapidement compte que les choix sont larges. Par sa programmation, Simon Casas hisse Nîmes dans le peloton de tête des plazas mondiales. Qui, en effet, se permet d'aligner Luque, Morante, Castella, Tomas, Ponce et Juli, afin de donner la réplique à des Miuras, Samuel Florés, Fuente Ymbro, etc. Même s'il y a quelques absents, on pense les retrouver pour les Vendanges. Sans trop rentrer dans les détails, voici un petit aperçu des spectacles proposés.
Le jeudi de l'ascension sera consacré aux victimes de Haïti. L'aficion Nîmoise a réagi très tôt et en collaboration avec Sebastien Castella, elle propose la Cape d'or le 13 mai à 11h avec Tomasito, Patrick Olivier et Tomas Dufaut face à des novillos de différents élevages Français.
L'après-midi à 17 h, Sébastien Castella sera seul, opposé à 6 toros offerts de différentes ganaderias. L'ensemble des bénéfices seront donnés aux Haitiens.
A partir du 19 mai, c'est le marathon nîmois qui débute. Il est des apéritifs moins âpres que les Miuras qui vont ouvrir les hostilités contre Padilla, Savalli et Raphaelillo.
Le 20 mai, ici, tout ne sera que grâce et beauté. Les Nunez del Cuvillo pour les gestes purs d’Aparicio, Castella et Tomas. Que du bonheur.
Le 21, Les Vazquez pour les techniques élaborées de Bautista, Tejela et Macias.
Le 22 au matin, les compétences du Juli avec Ponce et Luque face aux Garcigrande. L'aprèsmidi, le piquant des Fuente Ymbro pour le dynamisme de Barrera, Jimenez et Pinar.
Le 23, matiné du duende, Conde et Morante en étroite collaboration avec les Juan Pedro Domecq. L'après midi, le caractère affirmé des Samuels Flores, face aux techniques très élaborées de Ponce, Luque et capea.
Enfin, le 24 au matin la corrida équestre avec Mendoza, Hernandez et Lupi, pour les amateurs du genre face à des San Pelayo.
Et, pour couronner le tout, un superbe mano a mano avec les deux figuras incontestés, el Juli et Castella face à six toros de ganaderias différentes. Pour conclure, une bien belle feria sur le papier. Difficile de faire mieux. En espérant que les dieux des cieux seront aficionados.
• L'art dans la feria
La feria de Nîmes draine au bas mot, plus d'un million de personnes. Toutes ne sont pas aficionados, comme toutes ne sont pas sensibles à la musique, à la danse, à la peinture ou à l'art en général. Mais, pour toutes les personnes sensibles aux arts en particulier, Nîmes va leur permettre de satisfaire leurs passions. En effet, déambuler dans les rues de la ville, c'est découvrir des expos dans des lieux les plus insolites. Bar, restaurants, bodégas présentent tous, sans exception, des œuvres d'art. Bien sûr, il y a les galeries avec pignon sur rue et les institutionnels mais, aller à la recherche de petites merveilles dans des lieux insolites est un pur plaisir. Et qui sait si parmi ces artistes en devenir, certains ne seront pas les grands peintres de demain.
Alors, prenez les chemins de traverse,ouvrez les portes, déambulez avant que la foule n'ait pris possession de la ville et vous vous emplirez les yeux du pur bonheur que transmettent les œuvres d'art.
arenesdenimes.com • Tél. 0 891 701 401.
Temporada 2010, c’est parti ! Pour les grandes plazas, Arles a choisi la finesse et les durs combats, Nîmes, l'art. Le premier Master des écoles Taurines se déroulera les 21, 22 et 23 mai, à Nîmes. Du côté des "petites" arènes, est-ce un retour aux basiques et aux fondamentaux ? Toujours est-il que la temporada qui s'annonce est bien orientée vers d’âpres combats. A regarder de plus près les cartels, la tendance "torista" est en nette progression. Les "petites arènes" proposent des affiches attrayantes. Alès avec des Palha et Dolorés Aguire, Istres avec Miuras, Yonnet et Escolar Gil, Lunel avec Yonnet, Céret avec Sanchez Fabres, Cohimbra et Cuadri. Il ne sera pas nécessaire d'aller loin pour voir de beaux spectacles. L'aficion régionale se porte bien. La qualité des spectacles présentés n'a rien à envier aux autres régions taurines. Toreros et toros de première qualité fouleront le sable de nos arènes. Suerte.
Feria de la mer à Palavas
Pour la 13 ème édition de la feria de la mer, les organisateurs ont mis les bouchées doubles. A regarder de plus près les cartels, on est en droit de se demander si c'est bien à Palavas-les-Flots que ces corridas se déroulent…
Le triptyque, Mairie, Margé et Ribera fonctionne à merveille. De quoi mettre à mal une réputation pas toujours flamboyante ! En effet, lorsque l'on regarde les cartels, ils sont dignes d'une arène de première catégorie. Tout d'abord le 1er mai, à 18h. Face aux toros de Torestrella, prendront place sur le sable palavasien, Juan Bautista, Mathias Tejela et Medhi Savali.
Le 8 mai, l'affiche est plus qu'attrayante. Comme le disent certains, « excusez du peu !» Face aux pensionnaires de Robert Margé, c'est Enrique Ponce, accompagné par El Juli en personne ! Avec pour compagnon de cartel, le dernier fils du Cordobés, Julio Benitez. Ces deux rendez-vous ont tout pour faire déplacer les foules.
Mais la feria de la mer ne s'arrête pas là. C'est une véritable avalanche de manifestations culturelles qui va déferler sur la ville. Tout d'abord, deux courses camarguaises du plus haut niveau seront proposées aux amateurs de " bouvine". Le 2 mai, la royale de Cuillé que l'on ne présente plus, et le 9 mai grand concours de manades avec le haut du panier des razeteurs.
Enfin, dernier spectacle phare, le 7 mai, avec la présentation équine dans les arènes de Olivier Boutaud et son "chevalissimo" qui aura de quoi combler les amateurs de chevaux, de sept à soixante-dix-sept ans. En dehors de ces grands rendez-vous, c'est autour des arènes que les animations seront les plus nombreuses. Des concours d'abrivados en passant par les concours de Sévillannnes, les bodégas, les podiums de danses, il y aura de quoi satisfaire tous les amateurs de fêtes. De nombreuses expositions de peintures seront visibles dans le village sévillan et dans la ville.
Cette année, c'est Nicole Di Meo qui a été retenu pour créer l'affiche de la feria. Comme il se doit, cette jeune femme du Grand Sud est passionnée par la corrida et la culture Ibérique.C'est sur ces thèmes qu'elle va chercher son inspiration. Le résultat est très attrayant et nombreux sont ceux qui se sont déjà disputé l'affiche.
Renseignements : Arènes de Palavas. Tél. 04 67 50 39 56.
Romeria à Mauguio
Les années passent bien vite ! Les 11,12 et 13 juin prochain, se déroulera à Mauguio, la 22 ème édition de la "Romeria del encouentro."
La petite fête familiale, qui avait pour but de perpétuer les traditions hispaniques de l'Andalousie tout en faisant connaître cette culture aux " étrangers", est devenue une grande manifestation. C'est désormais de toute la région que viennent les amateurs de danses, gastronomie, corridas et autres plaisirs d'outre Pyrénées.
Au cours de ces trois jours, les traditions Andalouses seront donc au rendez-vous. C'est autour des arènes, lieu symbolique, que le village dressera ses tentes. Chaque "bodega" présentera des spectacles de "flamenco" danses traditionnelles et chansons populaires. En paralléle, de nombreux artistes vont exposer leurs œuvres dans des différents lieux de la ville.
Dimanche, l'inévitable concours de paellas mettra en compétition les cordons bleus qui rivalisent de compétences et d'imagination. La religion sera, elle aussi, omniprésente. La procession de la statue de la vierge emmènera les participants sur la route des cabanes (actuellement avenue Gaston Baissette) pour une bénédiction. C'est ensuite vers l'église Saint-Jacques, à 10h30,que les participants se dirigeront pour la très courue messe Sévillanne.
Coté toros, le samedi, à 17h30,une capéa mettra les aficionados practicos devant des jeunesbecceros. Le lendemain matin, une course d'initiation gratuite permettra aux profanes de se familiariser avec nos traditions. L'après-midi corrida de toros, à 17h30. Trois jours de fête en perspective, pour une plus grande approche de la culture Sévillane. Renseignements au 04 67 29 05 47
l’art-vues • page cinquante-huit • avril - mai ...
© JC C a r b o n e
TOROS Y TOREROS
Meddhi Savalli à l’affiche le 19 mai à Nîmes
galerie Céramiques • Sculptures • Peintures • Meubles • Bijoux Terra Viva - 14,rue de la Fontaine,30700 St-Quentin-la-Poterie 04 66 22 48 78 www.terraviva.fr Saint-Quentin-la-Poterie Expos 2010 28.03/14.11
La
«
Beauté au Quotidien
»
Le 54ème Salon international des Arts Plastiques de la ville de BEZIERS du
29 avril au 8 mai
Mail Plein Sud - Espace Chapat
Al’orée du 54ème Salon international de la ville de Béziers, je souhaite juste faire référence au poète qui écrit que « rien n’est jamais acquis à l’homme ni sa force ni sa faiblesse et quand il croit serrer son bonheur, il le broie » Un salon d’art n’est qu’une construction humaine qui espère offrir aux artistes un espace de rencontres et de confrontations. Ces rencontres et cette confrontation ne doivent avoir que le souci de la promotion artistique.
Pourtant, et sans le vouloir, nous soulevons d’important remous ou chacun essaie d’avancer masqué pour espérer que, souhaiter que, affirmer que… De cela, nous ne retiendrons que la critique qui interroge les vrais problèmes et qui aide à grandir, à faire mieux.
Ce 54ème Salon ouvre un nouvel espace avec des stands permettant aux artistes qui le désirent, de montrer leurs créations dans une entité plus large, même si le lieu réduit les ambitions. En invitant des artistes, nous voulons donner à voir les différentes facettes de la création sans prétendre vous montrer la fine fleur mais juste des artistes qui exercent leur art avec passion et humilité.
Hervé Loilier, s’appuyant sur un dessin impérieux, offre à la couleur l’espace qui permet de transcrire l’humanité dans sa diversité et sa richesse. Il est l’un des tenants de la figuration qui donne à voir et suggère la complexité des situations.
Benoit-Basset traite aussi de l’humain mais en habillant cette comédie sous des atours insolites que l’on n’a pas l’habitude de rencontrer souvent. La couleur est aussi un vecteur d’authenticité.
Bob Giorgi, lui, traque aussi, dans ses clichés, l’humanité complexe même lorsqu’elle s’offre nue.
Plus de cent artistes vous donnent rendez-vous du 29 avril au 8 mai au Mail Plein sud à BEZIERS.
Renseignements : 04 67 49 18 58
bozartbeziers@yahoo.fr
www.beaux-arts-beziers.com
CAHIER SPÉCIAL
Elie Aboud, Député et adjoint délégué à la culture à Béziers et Jacques Sanchez, Président de la Société des B eaux-Arts.
Invité d’honneur : Loilier Benoit-Basset (peinture) Invités de prestige : Bob Giorgi (photographie) ▲ ▲ ▲
CAHIER SPÉCIAL ARTISTES PRÉSENTS AU SALON Richard Valette http://valette.moonfruit.fr • e-mailrichardv13@hotmail.fr Querval Querval Expo du 17 au 30 juillet : Maison du tourisme à Colombiers Visite de l'atelier sur rdv : 06 83 61 45 98 Atelier : rue Pierre Flourens à Maureilhan Tél. 04 67 90 52 43 port : 06 83 96 53 62 ginette.freitas@gmail.com Ginette Freitas artiste peintre Anne de Crécy sculpture bronze http//annedecrecy.free.frTél.06 83 17 65 43 Mia Contact : 06 82 49 98 14 - 04 66 67 48 03
CAHIER SPÉCIAL ARTISTES PRÉSENTS AU SALON Monique Dardeau Tél. 06 05 03 30 25 monique.dardeau@hotmail.com www.monique-dardeau.com Dinah Goldstein Tél. 06.18.04.30.56 http://dinah.goldstein.free.fr Atelier ouvert au public sur rendez-vous E-mail : colinlo@wanadoo.fr Louis Colin Christian Guirette Tél. 06.08.40.06.54 www.peintures-guirette.fr christian.guirette@orange.fr