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Dans les obscurs étages supérieurs du ABP et/ou Kruger

Par Myriam Delmaire

Caroline Bennemann, candidate au doctorat en sciences forestières avec Eric R. Labelle et Jean-Martin Lussier Et avant : • Chercheure scientifique dans le cadre d’un projet de recherche sur les têtes d’abatteuses multifonctionnelles modifiées afin d’intégrer l’écorçage dans la récolte du bois ; • Master of Science in « Forestry and Wood Science » à l’Université Technique de Munich (TUM), en Allemagne ; • Bachelor of Science « Forestry and Environment » à l’Université de Freiburg (Allemagne) et AgroParisTech Campus de Nancy (France) ;

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1. Quel est ton sujet de doctorat ? Titre du projet : Création de valeur par l'amélioration des techniques de tronçonnage lors d'opérations forestières mécanisées en peuplements à dominance feuillue Ce projet vise à améliorer le tronçonnage de feuillus en intégrant les informations générées par l’ordinateur de bord des abatteuses multifonctionnelles afin d’améliorer la valeur commerciale des billes. Contrairement à la récolte en résineux, où il y a un programme d’optimisation automatique disponible sur les abatteuses, ce n’est pas le cas pour les feuillus. Une explication est la différence d’architecture des arbres entre les feuillus et les résineux ou encore la qualité des tiges, souvent plus hétérogène en feuillus qu’en résineux. Trois grandes étapes sont prévues : la première consiste à caractériser la ressource des feuillus en forêts acadienne du Nouveau-Brunswick et de dresser un portrait de l'état de la récolte mécanisée au Nouveau-Brunswick. La prochaine étape est de redessiner le processus du tronçonnage en incluant les données d’ordinateur de bord dans la prise de décision. Finalement, il y aura une phase de validation terrain du nouveau processus de tronçonnage. Les études seront menées dans les forêts acadiennes à dominance feuillues. Mon directeur de thèse est Eric R. Labelle, professeur en opérations forestières numériques, Jean-Martin Lussier du Centre Canadien de la Fibre du Bois est codirecteur et l’Institut de asdfsd l’Institut de Recherche des Feuillus Nordiques (IRFN) à Edmundston (N. -B.) partenaire. Le projet a débuté en septembre 2020 et dure jusqu’en août 2024. 2. Qu’est-ce qui t’a mené au choix d’un tel sujet ? Plusieurs choses m’ont orienté vers ce choix. D’une part j’avais déjà fait mon projet de fin d’études de maîtrise dans le domaine des opérations forestières en forêt feuillue en Allemagne. D’autre part, après mon diplôme, j’ai travaillé pendant un an comme chercheure dans un projet d’opérations forestières. Je savais donc que ce secteur de la foresterie m’intéresse et me plait. Un autre point qui a influencé mon choix est que je connaissais mon directeur de thèse avant de commencer celle-ci, j’avais déjà travaillé sous sa direction et savais donc à qui m’attendre. Finalement je pense que ce sujet est d’envergure internationale (il y a du feuillu dans la plupart des coins de la Terre) et utile à plusieurs niveaux. J’ai espoir que la recherche que je mène ne finira pas au fond d’une armoire à prendre la poussière mais engendra un changement (et une plus-value) sur le terrain. 3. Le début du doctorat, en temps de pandémie ? Différent, c’est une drôle d’idée de commencer une thèse à 5.000 km de chez soi en pleine pandémie! J’ai commencé avec 6h de décalage horaire, dans ma chambre d’adolescente chez mes parents sans jamais avoir mis un pied au Québec/Nouveau-Brunswick. Maintenant que j’ai réussi à venir au Québec, je peux enfin avoir des horaires de travail plus classiques, la

enfin avoir des horaires de travail plus classiques, la fermeture des frontières avec le Nouveau-Brunswick et la mise en quarantaine modifient cependant encore un peu mon planning terrain. En plus, arriver sur un nouveau continent sans vraiment connaitre quelqu’un aurait été plus facile hors pandémie ! 4. Peux-tu nous parler en gros de ton dispositif ? Pour la première partie de mon projet, j’analyse des bases de données déjà existantes. Elles ont été recueillies pendant les 10 dernières années dans l’est du Canada. Le but est d’identifier les facteurs de l’arbre influant principalement le panier de produits. Mon projet de recherche s’inscrit dans une initiative de recherche de l’Institut de Recherche sur les Feuillus Nordiques (IRFN). La récolte de données pour cette initiative a débuté au N. -B., où je ne peux pas me rendre en ce moment. Il s’agit d’inventaires d’arbres avant et après coupe et de l’enregistrement des coupes avec une abatteuse multifonctionnelle. Le but étant de reconstituer les tiges et d’identifier de quelle façon le tronçonnage peut être amélioré. Une phase de terrain finale permettra d’évaluer le nouveau tronçonnage. Je pense que j’ai déjà eu quelques moments inédits depuis le début de mon doctorat, je pense que celui qui est le plus charmant à raconter est celui de mon arrivée à Québec. L’avion avait eu du retard, j’avais déjà presque 24 heures de voyage derrière moi et je suis tombée sur un conducteur de taxi avec une conduite sportive écoutant de la musique de flûte de pan un peu trop fort à mon goût. Avant même d’être vraiment sortis du secteur de l’aéroport, nous nous sommes fait arrêter (vers 22h30, en plein couvre-feu) parce que le Monsieur Taxi avait grillé un arrêt et conduisait « de façon non sécuritaire » comme l’a dit le policier. Je me suis donc retrouvée, après ce voyage qui durait déjà beaucoup trop longtemps, à passer une vingtaine de minutes sur la banquette arrière d’un taxi en écoutant, malgré moi, de la musique de flûte de pan bien trop forte en attendant que le policier finisse la contravention pour Monsieur Taxi.

Institut de recherche sur les feuillus nordiques